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L’économie d’Israël a progressé de 6.5 % en 2022
Il est souvent difficile, comme le dit l’adage, d’étudier le présent, en s’appuyant sur le passé, pour anticiper l’avenir. Ceci est d’autant plus vrai en matière d’économie lorsque l’on considère tous les paramètres qui entrent en résonnance pour façonner le monde d’aujourd’hui, et modéliser celui de demain.
Comme l’a dit un jour le célèbre professeur d’économie de l’université de Princeton dans le New Jersey aux États-Unis, Stephen M. Goldfeld : « Un économiste est quelqu’un qui voit fonctionner les choses en pratique et se demande si elles pourraient fonctionner en théorie ».
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Tout ceci pour expliquer combien est ardue la tâche de ceux qui doivent manier les chiffres et les concepts, pour nous expliquer que finalement, aucune situation n’est idéale, et surtout pas la nôtre, ce qui est vérifiable en tous temps, et sous couvert de toutes les options politiques.
Mais au-delà de toutes les hypothèses de travail, de toutes les prévisions climato-économiques, et selon la publication du Bureau central des statistiques (CBS), l’économie d’Israël a augmenté de 6,5 % en 2022, par rapport à 2021, l’une des plus fortes de l’OCDE (seules l’Irlande et la Grèce dépassent Israël, avec des taux de croissance respectifs de 10,1 % et 6,7 %, alors que la moyenne des pays de l’OCDE n’est que de 2,8 %).
Le chiffre de la croissance dépasse les estimations de la Banque d’Israël qui s’élevaient à 6,3 %.
AUTRES DONNÉES :
- Au quatrième trimestre 2022, le produit intérieur brut (PIB) du pays, a augmenté de 5,8 % sur une base annuelle, par rapport à la prévision moyenne de 2,5 %. (la croissance de 6,5% en 2022 fait suite à une augmentation de 8,6% en 2021, après une baisse de 1,9% en 2020 en raison de la crise du Corona.)
- La croissance a été influencée en partie par une augmentation de 3,7 % de la consommation privée, de 0.1 % de la consommation publique, de 3,2 % de l’investissement brut, de 2,3 % des exportations, mais par une baisse des importations de 2.9%).
- Ce même PIB a augmenté de 4,4 % par habitant, grâce à l’augmentation de 2% de la population d’Israël en 2022 (+6,8 % en 2021)
Les chiffres de forte croissance augmentent la probabilité de voir le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, augmenter le taux d’intérêt de 0,5 %, pour le hausser à hauteur de 4,25 %.
Modi Shafferer, stratège en chef des marchés financiers à la Banque Hapoalim, a déclaré que « la bonne croissance de l’économie locale, l’augmentation relativement forte de l’inflation des services de base, le marché du travail tendu, la dévaluation du shekel, et le ton agressif de toutes les banques centrales, soutiennent l’intention de poursuivre la hausse des taux d’intérêt… »
SELON LES DONNÉES DU CBS :
• Les dépenses de consommation privée ont augmenté de 7,5% en 2022 après une augmentation de 11,1% en 2021.
• La consommation privée par habitant a augmenté de 5,5% en 2022 (dépenses en alimentation, boissons et tabac, services personnels, logement, carburant et l’électricité pour l’entretien ménager, et produits industriels de consommation courante).
Les dépenses en biens semi-durables par habitant
(vêtements et chaussures, textiles de maison, petits appareils électriques et outils ménagers, produits de divertissement et de loisirs et articles personnels) sont restées stables en 2022 (+ 0,2 %). Les dépenses en vêtements et chaussures étant en hausse de 4,9 %).
• Les dépenses en produits durables par habitant ont augmenté de 6,7 % et tenaient compte d’une augmentation de 23,1 % des dépenses pour l’achat de véhicules à usage privé.
• L’investissement en immobilisations (l’investissement en maisons d’habitation et les investissements des secteurs économiques en construction, en équipements et moyens de transport) a augmenté en 2022 de 9,3%, après la hausse de 11,7% en 2021. Les investissements en construction résidentielle ont augmenté de 16,6 %. Les investissements en construction non résidentielle et autres travaux de construction ont augmenté de 9,9 %.
• Les exportations de biens et de services ont augmenté cette année de 7,9 %, après une augmentation de 14,6 % en 2021, lorsque les exportations de diamants ont diminué de 17,6 % et les exportations de start-up ont augmenté de 8,2 %.
SELON LES DONNÉES PUBLIÉES, EN 2022 : La balance courante du secteur public présentait un excédent de 7,8 milliards de nis (- 54,2 milliards de nis en 2021).
En termes de PIB, l’excédent du compte courant en
2022 s’est élevé à 0,4 % du PIB (- 3,4 % en 2021 et - 9,0 % en 2020).
Derrière la sécheresse des chiffres apparaissent quelques évidences, qui indiquent que malgré les fortes hausses de taux d’intérêt, que la Banque d’Israël a initiées au mois d’avril 2022, l’économie continue de croître et de fonctionner, et que les effets liés à l’épidémie de corona ont presque disparu.
Mais la baisse de 10,4 % des exportations lors du quatrième trimestre de 2022, due à une baisse des exportations de services de haute technologie, et la baisse des importations de 7,1%, principalement due à une diminution des importations d’intrants consommés pour la production, peuvent constituer des indices de ralentissement économique, corroborés par la forte probabilité de voir augmenter à nouveau les taux d’intérêt, pour pallier une augmentation de l’inflation. Malgré les effets d’annonce de tous ceux qui, dénonçant la réforme judiciaire en préparation, appellent à la délocalisation des biens et des personnes, à l’arrêt des investissements en Israël, et malgré les doutes de certaines sociétés de notation de crédit, l’économie israélienne fait preuve de résistance, de résilience, et d’une vitalité accrue face à toutes les interrogations et inquiétudes.