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L’orient conservateur face à l’occident libéral

PAR AVRAHAM AZOULAY

canon du monde entier qui a pris parti pour les opposants à la réforme. Nos contestataires ont en fait perdu les dernières élections et réalisent que leurs chances de retrouver un jour le pouvoir sont quasiment nulles. La démocratie ne leur suffit plus pour se maintenir au pouvoir, contre la démographie. Les contestataires du samedi soir ont peur, c’est une véritable angoisse existentielle. En fait, ils savent depuis trente ans, que quels que soient les gouvernants, que les juges proches de leurs camps décident finalement de tout, ou mieux encore, peuvent s’opposer à tout. Leur véritable slogan qu’ils n’osent afficher tout haut : « Touche pas à mon juge » !

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La course à la réforme a réussi à bouleverser les esprits, et à faire tomber les masques. Ce mouvement a du bon. Il a le mérite de faire ouvrir les yeux à ceux qui ne veulent pas de ce gouvernement. La gauche, comme l’occident d’ailleurs, réalise que le paysage politique aussi bien que la situation démographique ont totalement changé.

L’autre point positif, c’est que pendant qu’on focalise sur les juges et leur pouvoir démesuré, les autorisations de construire vont bon train, et personne n’a l’énergie de s’opposer, comme généralement, à la vision des grues qui se multiplient en Judée-Samarie. L’aspect rassurant, c’est qu’en Israël, après dix semaines et des centaines de milliers de manifestants, il est évident que l’on peut manifester sans crainte dans cette véritable démocratie.

PAR CONTRE, l’excès de vitesse effectué par le ministre de la Justice fraîchement en place, Yariv Levin, a entraîné une réaction sans précédent, et un vent glacial au sein même du même peuple. Levine désire changer le visage de la justice par une révolution… Il l’a déjà obtenue, non pas dans le Palais de justice, mais dans la rue. Les cris des centaines de milliers de manifestants sont accompagnés par les coups de

LE PROBLÈME, c’est ce fossé qui se creuse entre les deux courants de pensée grandissants et les conséquences sécuritaires et économiques possibles. En brûlant très vite les étapes, tous les démons sont sortis de la bouteille. Tous les traumatismes ont éclaté hors de la boîte. En fait, les libéraux israéliens ont compris que le seul langage de cette droite déterminée est le langage du pouvoir, et de la force. On a presque négligé nos véritables ennemis : le terrorisme, la pauvreté, l’injustice, la violence.

NOTRE PRÉSIDENT, comme notre Premier ministre et un grand nombre de partisans les plus déterminés de la réforme, comprennent que sans un compromis qui sera accepté par au moins une partie du camp de l’opposition, nous n’obtiendrons pas une amélioration mais une explosion, plus dangereuse que l’Iran nucléaire.

Est-il encore possible de trouver un arrangement entre l’adoption d’une profonde réforme, qui modifie les rapports de force, et une opposition aussi militante, si proche de la Cour suprême ?

Avraham Azoulay, journaliste et coach en développement personnel

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