TU-Magazine 2020/2021 - Tout un Univers

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scène jeune crÊation et arts vivants

Nantes

To ut un Un ive rs

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Nantes


TU - Tout un Univers

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À l’heure où s’imprime cette brochure, nous ne savons pas comment nous allons nous retrouver cette saison. Devant les incertitudes à venir, nous avons fait le choix de vous livrer la saison en deux temps : un agenda des spectacles et rendez-vous édité tous les deux mois et un magazine pour explorer le TU. Un théâtre tout à la fois scène pour les arts vivants et la jeune création, attaché aux débuts de parcours des artistes, fabrique d’expériences artistiques et culturelles pour les étudiant∙e∙s, amateurs, enseignant∙e∙s, chercheur∙se∙s, aventureux∙ses et curieux∙ses, lieu de vie et de rencontres au cœur d’un campus et d’un quartier. Au programme de ce magazine : des interviews, portraits, portfolio et chroniques pour parcourir ces multiples possibles. Un magazine pour ouvrir les portes du TU, et y découvrir tout un univers.

TU-Nantes Scène pour la jeune création et les arts vivants Laboratoire de pratiques artistiques et culturelles Lieu de vie et de rencontres Café-cantine convivial et ouvert à tous et toutes

www.tunantes.fr

L’agenda des rendez-vous, spectacles et ateliers est à retrouver en ligne et tous les deux mois en format papier dans les lieux de sortie de la métropole nantaise. Le magazine est enrichi au fil des mois avec des interviews des artistes, portraits, podcasts ou séries vidéo.

Sommaire

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TOUT UN UNIVERS Bienvenue au TU Terrain Utile : un mois pour habiter le théâtre

P. 6-7

Interviews En créations !

P. 8-13

Dossier - Une fabrique artistique et culturelle Laboratoire de créations éphémères Louise Emö - Ceci est une vaste invitation Ensemble, c'est (un) tout L'art et la manière de faire du théâtre

P. 14-23 P. 15-17 P. 18-19 P. 20-21 P. 22-23

Agenda de la saison 20/21 Spectacles, ateliers et rendez-vous

P. 24-29

Dossier - SPLASH ! Arts vivants et cinéma Arts vivants et cinéma en scène La scène sur l’écran : le spectacle vivant au cinéma

P. 30-35 P. 31-33 P. 34-35

Portfolio de spectacles La beauté du geste

P. 36-41

Invitations panafricaines BAM ! et les Récréatrâles

P. 42-43

Chronique Explorer la condition du spectateur

P. 44-45

Portrait Rendez-vous en terrain connu - Laurent Cebe

P. 46-47

Infos pratiques

P. 48

Équipe

P. 50

Mentions

P. 51


Éditos

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Le spectacle vivant en particulier, et l'art en général, doivent-ils être plaisants ? C’est une drôle de manière peut-être d’ouvrir ce programme mais la question est celle du risque qu’ils courent à devenir de simples plaisanteries en se contentant seulement d’être plaisants. S’ils se donnent comme fin ultime d’être des divertissements ou l’occasion d’une récréation, le spectacle vivant ne s’expose-t-il pas à un double oubli en confondant l’entertainment et le divertissement, le récréatif et la récréation ? Dans un monde qui peut réduire nos futurs, nos curiosités et nos intérêts aux sommes des likes et des retweets qui nous précèdent, un lieu comme le théâtre universitaire doit cultiver l’hospitalité de l’inattendu et offrir à l’inédit la place de son saisissement. La culture et l’art sont ces formes qui nous excèdent et c’est bien d’excès dont nous avons besoin pour vivre pleinement comme l’ont montrées la sédentarité et l’étroitesse auxquelles nous avons été contraints ce printemps 2020. La culture et l’art sont des déplacements, des frictions qui peuvent ne pas être toujours agréables mais leur vertu ne tient pas seulement dans le contentement que l’on attendrait d’eux. Divertir, c’est alors sortir de son rang ou de son assignation ; c’est changer de voie, emprunter à d’autres et se détourner pour ne pas se perdre. S’asseoir dans le fauteuil d’une salle de spectacle, c’est précisément refuser la satisfaction des assis et par là se tenir plus fermement debout demain. C’est profondément politique car c’est se recréer et faire société. Et le TU a plein de fauteuils à vous offrir ! Yann Lignereux, président de l’association du TU

Pendant ce printemps 2020 confiné, l’avant / l’après est devenu un leitmotiv qui ne se cantonnait plus aux magazines de mode ou aux instagrams déco. L’avant / l’après s’attaquait au monde tout entier avec ses désirs d’autres possibles. À plusieurs - équipe de théâtres, artistes du théâtre, de la danse et des arts plastiques, enseignants-chercheurs, responsables de production - nous nous sommes retrouvé·es derrière nos écrans pour relire l’avant et interroger l’après. À nous tous·tes, nous avons discuté de l’invisibilité, des inégalités, de l’engagement, des dysfonctionnements, du système, de solidarité, du vivant, d’éthique, pour faire émerger un enjeu d’agir ensemble vers plus de communs artistiques, culturels et sociaux. À quelles conditions l’art peut-il être un endroit de partage ? En cultivant la confiance renouvelée aux artistes et équipes artistiques. En accompagnant les promesses de spectacles, les créations en train de se faire, les tentatives, les essais et le temps long. En jumelant les désirs d’artistes aux envies et à l’hospitalité de voisin·es. En partageant la pratique artistique entre individus en mouvement, curieux·ses, amateurs et professionnel·les. En nourrissant les regards croisés entre des pensées sensibles et universitaires. En invitant de nouveaux récits, des formes émergentes et des écritures contemporaines. En faisant l’éloge de nos imperfections, nos maladresses, nos fragilités et nos hésitations. Et en choisissant l’art comme un espace nécessaire pour être ensemble. Avec joie ! Nolwenn Bihan, directrice artistique du TU

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Chronique

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Bienvenue au TU

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Pendant un mois, le TU ouvre ses portes en grand pour y cultiver la permanence artistique en invitant publics, usagers, partenaires et équipes artistiques à s’emparer des possibles du théâtre. Un mois pour se relier, pour préparer le terrain à de nouvelles rencontres, participer à la vie habitante, penser la place de l’artiste, imaginer la place du public, du voisinage. Devenu habitat partagé entre artistes, associations, étudiant∧e∧s, partenaires et équipe du théâtre, le TU ouvre les horizons d’une approche sensible et ouverte de l’art : dans la salle noire, dedans, derrière son écran, dehors, chez les habitants, le long d’un trottoir, depuis son salon, le long des cours d’eau ou encore dans son casque audio. Au programme de ce mois : deux laboratoires d’expériences théâtrales, un spectacle de twirling bâton, des balades pour arpenter de nouveaux territoires de l’art, des invitations à de très jeunes compagnies étudiantes pour repenser la place du théâtre sur un campus, des ateliers de pratique artistique ouverts à toutes et tous, des créations inédites ou participatives, des lectures, du cinéma, des débats, de grandes balades, des barbecues, des soirées, des apéros, des DJ sets. Un mois pour préparer un terrain utile pour des alternatives désirables.

Avec Perrine Mornay et Olivier Boréel - collectif Impatience, Clément Pascaud, Élise Lerat - collectif Allogène, Colyne Morange - Stomach Company et Marion Thomas - FRAG, Gabriel Um, Laurent Cebe - Des Individué.e.s, Cédric Cherdel, Tanguy Malik Bordage, Louise Emö, Jean-Marie Lorvellec et Garance Rivoal, Collectif Fast and Furieuses, Compagnies étudiantes (Mirifique, Pali Pali, Point Météore, La Nouvelle Panique ), Vlipp, Prun, le Frac Pays de la Loire, Crous Nantes Pays de la Loire, la Super Galerie et le Cinématographe.

« Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le réinventer mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité : une forme de cécité, une manière d’anesthésie. » - Georges Perec -

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Terrain Utile : un mois pour habiter le théâtre du 14 sept. au 16 oct. au TU, aux alentours et en ligne


Interviews

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Une scène de créations

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Colyne Morange / Stomach Company

Quels sont les points de départ de votre spectacle ? Comment naît le désir de création ?

Chaque saison, plus de la moitié des spectacles invités au TU sont programmés avant que la forme finale du spectacle ne soit aboutie. Aussi, à l’heure où nous bouclons ce magazine, de nombreux spectacles sont encore en cours de fabrication, de recherche ou de composition. Programmer, c’est d’abord et avant tout une invitation faite à une équipe artistique, une confiance en son désir de spectacle, en son geste et sa capacité à projeter un imaginaire partageable. C’est la promesse du vivant, que demain s’invente aujourd’hui. Comment naît l’idée d’un spectacle ? D’où vient sa nécessité ? Et pourquoi créer un spectacle aujourd’hui ? Rencontre avec des artistes en création.

J’avais envie, depuis longtemps – voire depuis l’enfance, de faire un spectacle avec mon père, auteur et chanteur. En 2016, mon père m’a invitée à jouer et à l’aider à écrire un spectacle, Les Années Lumières, en réponse à une carte blanche proposée par la Soufflerie, scène conventionnée à Rezé. Pour l’aider à écrire, je l’ai interviewé. Il a écrit à partir de ça un texte très poétique. En relisant la matière brute retranscrite de l’interview, j’ai trouvé ça beau, quelque chose qui nous dépassait : une fille qui interroge son père sur son travail, sa vie. Qui cherche à percer des mystères, à mieux le connaître, comprendre des choses. Et j’étais déçue que ceci n’apparaisse pas tel quel dans le spectacle final. Je me suis dit que c’était à moi de le mettre en scène, en repartant de cette posture : la fille qui veut aider son père à créer, et qui l’interroge pour ça. Le désir de créer vient souvent d’un mélange d’envies intimes, de questionnements non résolus, voire non solvables, d’images ou de situations scéniques qui m’arrivent dans le ventre, et dans la tête. Ici, c’est très simplement l’envie de réaliser un rêve de petite fille, depuis mon point de vue d’adulte, qui m’a donné l’énergie de lancer ce projet. Sans savoir de quoi je voulais parler.

Quelle définition avez-vous du spectacle ? Quels sont les enjeux, pour vous, de la création contemporaine ?

Pour moi, un spectacle, c’est l’occasion de donner à vivre une expérience live : des gens face à d’autres gens dans un moment présent, pour partager des sensations et questionnements intimes et importants provoqués par le réel, le monde, la société, la vie. Il y a plein d’enjeux, mais c’est celui-là qui m’anime. Avec l’envie de rigoler avec des spectateurs, rigoler un peu des trucs durs ou relous ou trash de la réalité, de s’émouvoir et s’émerveiller ensemble. Si seulement j’arrivais à faire qu’un spectacle puisse apporter au public l’énergie et l’état provoqués par l’expérience d’un concert de punk en plus, ce serait formidable.

Quel est votre premier souvenir de spectatrice ?

Je ne sais plus si c’est le concert d’Henri Dès à Paris (j’avais 3 ans, prendre la route de nuit pour aller à Paris pour voir mon idole, sentiment d’un moment exceptionnel) ou celui de mon père à la Barakason, à Rezé (j’en avais 4). La puissance de la musique m’a fait pleurer intarissablement, il a fallu me sortir de la salle, je ne comprenais rien à ce qu’il m’arrivait. J’ai des souvenirs très flous d’ambiances lumineuses, des projecteurs de couleur en contre, sur de la musique hyper mélancolique et très forte, c’était génial, j’ai eu envie de monter sur scène aussi…

Colyne Morange, metteuse en scène, comédienne et performeuse → Œdipe you Motherfucker !, création en nov. 2020 au TU


Interviews

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Plateau K / Garance Rivoal et Alice May

Une scène de créations

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Jean Le Peltier

Quel est votre moteur ? Que préférez-vous dans votre métier ?

Mon moteur ce sont les questions. Les contradictions qu’elles révèlent. La contradiction est un conflit, un conflit implique un mouvement de va et vient, le mouvement maintient en vie. Et au bout du processus, les contradictions donnent vie à des personnages dans le corps de comédien∧ne∧s d’une manière que je trouve bouleversante.

Pourquoi aller voir un spectacle aujourd’hui ?

Quels sont les points de départ de ce spectacle ? Comment naît le désir de création ?

La représentation théâtrale est pour moi le lieu de l’empathie. À la différence du cinéma, l’histoire qui nous est racontée sur un plateau de théâtre l’est avec des vraies personnes, en chair et en os. S’il n’y a pas de trouble lié aux corps réels des comédien∧ne∧s, si le spectateur n’est pas touché à l’endroit de l’intime, alors à quoi bon ? Le théâtre peut se poser là, avec aucune autre intention que de réveiller nos sensations, nos émotions émoussées. Et c’est énorme.

Garance Rivoal : Au fur et à mesure que le projet de compagnie s’affine, s’invente avec le retour d’expérience, il semble que la nécessité de créer les projets naît à partir de questionnements, d’endroits de dilemme, d’intranquillité. Que pouvons-nous faire face à une certaine réalité avec laquelle nous sommes en désaccord ?

Plateau K / Garance Rivoal et Alice May → Le Réflexe de Moro, fév. 2021 au TU

Jean-Philippe Davodeau Quels sont les points de départ de votre spectacle ? Comment naît le désir de création ?

Le point de départ du spectacle est une difficulté familiale. Et la volonté de la dépasser. Je me suis dit que mes interrogations pouvaient alors être partagées par d’autres et même qu’elles avaient leur place sur une scène de théâtre.

Comment se déroule le travail de création ? Qu’est-ce qui se transforme pendant ce temps ?

Le travail a d’abord été le tournage et le montage d’un film documentaire familial. Ensuite, il a fallu imaginer comment ce documentaire pouvait avoir une place sur une scène. Progressivement, j’ai donc abandonné une forme pour une autre et la scène a modifié l’approche. D’un document brut et inscrit dans le réel, j'ai débordé vers l’autofiction.

De combien de temps avez-vous besoin pour créer un spectacle?

Quels sont les points de départ de ce spectacle ? Comment naît le désir de création ? J'ai découvert des mini-robots (les zooids), grands comme des bouchons de bouteille et capables de se déplacer en essaims sur un bureau. Dans une vidéo, l’un d’entre eux avait une roue coincée. Il allait donc moins vite que les autres sur la table. J’ai eu beaucoup de tristesse pour lui. Ça m’a étonné. Je me suis demandé comment je pouvais être à ce point triste pour un objet, quand je ne le suis pas toujours pour des humains. Le désir de création de cette pièce est né de ça : de cet étonnement devant mon empathie pour des objets qui semblent s’animer tout seul.

Quel est votre moteur ? Que préférez-vous dans votre métier ? Ce que je préfère c’est que c’est un peu magique. Il y a une suspension qui se passe quand on est sur scène, et que le public donne son attention. Comme les spectateurs font plus de 50% du travail avec leur imagination pour faire exister ce qu’ils voient, il s’agit de bien leur préparer la première moitié mais ensuite c’est finalement eux qui font exister tout ça. Et c’est assez magique à sentir. Quelle définition avez-vous du spectacle ? Quelque chose qui nous soulève et nous extrait du réel. Ça se produit avec le cinéma, la littérature ou le sport. Mais ce qu’il y a de bien avec le théâtre, c’est qu’on peut régulièrement redescendre dans le réel. Se rendre compte qu’on est dans la salle, dans la réalité. Et repartir aussitôt dans la fiction. Cet exercice de mystification/démystification me semble assez précieux, pour notamment regarder nos réalités un peu différemment.

Cela fait maintenant 4 ans que j’ai commencé ce projet. Je sais qu’il y a des gestes plus instinctifs. Comme tout part du désir, il n’y a pas de règles ou de timing. On ne rencontre pas des sujets impérieux tous les jours. Jean-Philippe Davodeau, metteur en scène → Temps mort, mars 2021 au Nouveau Studio Théâtre

Jean Le Peltier, metteur en scène → ZOO - petit éloge de l'imperfection, fév. 2021 au TU


Interviews

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Marine Bachelot Nguyen

Une scène de créations

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Tanguy Malik Bordage

Élise Lerat

Quels sont les points de départ de ce spectacle ?

La rencontre avec le mot idiorythmie : le rythme propre à une personne, un timing heureux où s’harmonisent le rythme de l’individu et celui d’une communauté, le rêve d’une vie à la fois solitaire et collective. Et mon rapport à l’humain. Une nécessité, c’est aussi de l’ordre physique, l’envie et le désir.

Comment se déroule le travail de création ?

Quels sont les points de départ de ce spectacle ?

Le choc des attentats de 2015, qui a généré beaucoup de peurs et d'amalgames, a accru le racisme et l'islamophobie et ravivé certaines formes de patriotisme. L'envie de me saisir de questions brûlantes et complexes de la société française, par le biais d'une transposition du mythe d'Antigone. La question de la sépulture des auteurs d'attentats terroristes de 2015, l'absence de récit sur leurs familles, ou encore l'obsession française sur le foulard musulman sont venus nourrir l'écriture de ce texte destiné à devenir spectacle.

Comment naît le désir de création ?

Chez moi souvent d'une colère qui fait naître une idée.

Comment se déroule le travail de création ?

En cherchant, en tâtonnant, en mettant plusieurs cerveaux et corps au travail sur le plateau, en se confrontant et en élaborant collectivement, dans le sillon et le cadre qu'on trace en tant que porteur ou porteuse de projet.

Quelle définition avez-vous du spectacle ?

Un moment présent et vivant où des interprètes et un public se rencontrent, autour d'une œuvre que les uns incarnent et font exister, et que les autres regardent et ressentent.

Quels sont les enjeux pour vous de la création contemporaine ?

Ausculter notre présent et ses mutations. Saisir ou déplacer le social, l'humain, le politique avec des armes poétiques.

Quel est votre moteur ?

Une urgence à dire. Transformer une certaine impuissance en puissance d'appréhender et d'agir.

Que préférez-vous dans votre métier?

L'élaboration du texte et de la mise en scène bien sûr, mais encore plus le moment de la rencontre du spectacle avec le public.

Pourquoi aller voir un spectacle aujourd’hui ?

Pour sortir de derrière ses écrans et déconfiner ses sens ?

Marine Bachelot Nguyen, metteuse en scène → Akila - Le Tissu d'Antigone, nov. 2020 au TU

Un chemin de l’esprit vers le corps. Concevoir des règles du jeu afin de mettre les danseurs en mouvement et, au fur à mesure, créer une dramaturgie, un prisme de notre vision du monde. Ouvrir des espaces pour l’imaginaire du spectateur.

Quelle définition avez-vous du spectacle ? Quels sont les enjeux, pour vous, de la création contemporaine ?

Selon moi, Il n’y a pas vraiment de définition du spectacle, c’est la définition qu’a le créateur, qui est prégnante. Une création donnée aux spectateurs. Les enjeux sont tellement multiples, il faudrait surement écrire un essai. Entre autre que la création continue toujours.

Quel est votre premier souvenir de spectateur ?

Quels sont les points de départ de ce spectacle ? Comment naît le désir de création ?

Le terme Kali Yuga vibre particulièrement quand je l’entends. J’ai l’impression que c’est une porte qui ouvre tout un monde, en moi. Maintenant il ne reste plus qu'à ouvrir cette porte et aller voir ce qu’il y a derrière. J’avais envie de faire des films, c’est l’occasion. Comme tout désir, c’est une volonté de puissance, une affirmation, un élan vital, une nécessité de se mettre en danger, un défi lancé à la face du destin.

Comment se déroule le travail de création ? Quel est votre processus ?

C’est comme un énorme bloc de pierre que j’ai choisi soigneusement. Moi j’ai un burin et un marteau. Je ne connais pas la forme qui se cache dans ce bloc de pierre. Je découvre la sculpture en la sculptant. Je suis juste l’exécuteur, l’inspiration vient d’ailleurs.

Combien de temps avez vous besoin pour créer un spectacle ?

D’une lente et diffuse urgence.

Je vais plutôt vous parler de mon premier spectacle marquant Jérôme Bel de Jérôme Bel et surtout le chef d’œuvre plus tard Umwelt de Maguy Marin.

Élise Lerat, chorégraphe → FEUX, jan. 2021 au TU

tunantes.fr/magazine

Tanguy Malik Bordage, metteur en scène → Kali Yuga, série - spectacle en 4 épisodes oct, nov, déc, jan / mars intégrale au TU

Retrouvez l’intégralité des interviews des artistes sur le magazine en ligne. À lire également : les interviews de Vanille Fiaux, Madeleine Fournier, Tidiani N’Diaye et Cédric Cherdel qui présentent leurs créations cette saison au TU.


Dossier

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Les artistes invités tout au long de la saison composent un terreau vivant pour inventer au TU une fabrique artistique et culturelle. Ateliers réguliers, programme d’accompagnement, binôme artistes-chercheurs, créations participatives ou encore laboratoire de créations éphémères invitent étudiant∙e∙s, habitant∙e∙s, chercheur∙se∙s, curieux∙ses ou professionnel∙le∙s à faire l'expérience d’une recherche autour d’un spectacle, à appréhender les différentes étapes d’une création, à découvrir différentes pratiques avec des artistes aux parcours multiples, à composer un espace commun.

Une fabrique artistique et culturelle

Laboratoire de créations éphémères Cette saison, le TU, en partenariat avec le Crous, inaugure un nouveau projet : le Laboratoire des créations. Quatre artistes viennent partager leurs processus de travail avec un groupe d’étudiants et des enseignants-chercheurs, à travers des temps de résidences et transmissions tout au long de l’année. Une tentative de « permaculture artistico-scientifico-formatrice », sans obligation de résultat. Rencontre avec la chorégraphe Élise Lerat, en binôme avec l'anthropologue Manon Airaud, le metteur en scène Jean Le Peltier et l’enseignante-chercheuse Nathalie Schieb-Bienfait. « On nous apprend souvent à être détachés de la sensation, à rationaliser. C’est urgent d’introduire du sensible. » Manon Airaud, anthropologue

Quelle recherche allez-vous mettre en partage dans ce dispositif « Labo » ? Jean Le Peltier : Je travaille sur les conversations

Laboratoire de créations éphémères

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Louise Emö - Ceci est une vaste invitation

P. 18-19

Ensemble, c'est (un) tout

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L'art et la manière de faire du théâtre

P. 22-23

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qu’on a avec nous-mêmes. J’aimerais faire un spectacle qui dévoile ces récits intimes et que chacun se dise : « Ah ouais, les autres ont ce truc aussi ! ». Et puis je voudrais aussi travailler sur le thème du leadership : comment ce qu’on se raconte à soi peut embarquer les autres. Napoléon est parvenu à lever des armées énormes avec un récit : on va devenir gigantesques et vous allez prendre part à cette réussite. Élise Lerat : Je veux créer une pièce, FEUX, qui parle du flux du mouvement. Comment vivre son propre rythme à l’intérieur d’un groupe qui lui-même donne un rythme ? À quelle distance dois-je me tenir de l’autre pour avoir une possible vie en commun, tout en restant soi ? Nous partageons ces questions avec Manon Airaut, qui conjugue sa pratique de la danse à sa pratique d’anthropologue. Nathalie Schieb-Bienfait : Mon travail porte sur la figure de l’artiste entrepreneur. Par ricochet cela

m’amène à aborder la thématique de la professionna­ lisation des artistes, et les dispositifs d’accompagnement mis en place. En parallèle, je m’intéresse aux initiatives de collectifs ou à des projets collectifs qui cherchent à s’écarter du fonctionnement du système culturel établi, et à inventer de nouvelles pratiques et régulations.

En quoi ce programme va nourrir votre projet ? J. L-P. : Le truc que j’adore c’est quand les gens racontent des histoires. C’est comme un moment de récolte pour moi. Cela va m’apporter de la matière pour écrire… Ce labo c’est l’occasion aussi de par­tager cette chose qui m’intéresse avec les participants. N. S-B. : Pour moi, cela va constituer en un travail d’écoute d’abord et d’observation. Tenir un journal aussi. Quand on démarre un processus de recherche on peut vivre des tas de choses dont on ne perçoit pas la portée. J’aimerais garder des traces de ce qui va prendre forme, à travers les pratiques et projets de ce collectif hybride. Manon Airaud : Je vois ce laboratoire comme une petite expérimentation sociale. Cela va venir nourrir la réflexion, et de nouvelles lectures pour le travail de création d’Élise sur le plateau. Comme le travail avec les danseurs de FEUX viendra alimenter le labo. En tant qu'anthropologue dans cette création, je vois la recherche comme une mise en mouvement. Nous allons mettre en mouvement une plus


Dossier

grande communauté que nous deux ou nous sept (les danseurs de la pièce). E. L. : Ce que j’explore avec les étudiants, c’est aussi ce qu’on explore avec mon groupe d’interprètes pour la pièce FEUX. J’ai envie de créer plusieurs groupes, plusieurs cellules autour de cette recherche. Multiplier les expériences.

Qu'est-ce que vous allez y faire? N. S-B. : J’espère pouvoir y impliquer des étudiants

de mon institut autour de la thématique de la conception et organisation d’actions collectives. J’imagine que l’on va partager mais aussi développer de la connaissance, vivre des étonnements, susciter aussi des rencontres avec d’autres personnes expertes dans d’autres domaines. E. L. : Ce qui est sûr, c’est qu’il va y avoir une pratique corporelle de la danse. Mais on laisse la place à la surprise, ce qui peut surgir de cette rencontre. M. A. : Il va y avoir aussi une pratique des mots. Comment on se situe dans une situation donnée en étant acteur, témoin, ou receveur ? Partir du vécu et de l’observation de l’expérience de chacun des participants. J. L-P. : J’aimerais bien, entre autres, faire l’expérience de la balade, à l’instar des promenades de J.-J. Rousseau qui marchait pour penser. On va se mettre dans cet état de déambulation où l'on voit notre esprit décoller du réel, et voir ce qui vient. Sans doute restituer ça de manière un peu anonyme, l’écrire, et le partager… J’ai envie de profiter du fait que les étudiant∙es et les chercheur∙se∙s soient des individus comme moi ; je leur dis : « j’ai ça comme réflexion, est-ce que vous avez la même ? » C’est du partage d’expérience d’existence.

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En quoi pensez-vous que cette façon de transmettre peut être formatrice ? E. L. : En tant qu’étudiante, j’ai vécu ça : des choré­ graphes qui nous emmenaient pendant 15 jours dans leur façon de faire. C’est ça qui m’a nourrie, ce qui fait que je fais ce métier. J’ai envie de transmettre ce qu’on m’a transmis, ça m’a révélée et j’ai envie de pouvoir révéler aussi des choses chez d’autres. En tant que pédagogue, ce qui compte pour moi c’est d’ouvrir l’imaginaire… J. L-P : J’aime bien l’idée de montrer aux gens les coulisses du théâtre, le désacraliser. C’est important de faire descendre la scène de son piédestal. Sinon ça limite l’initiative, ça empêche. Le théâtre, au départ, ce n'est pas grand chose. M. A. : L’expérience, pour moi, est en soi formatrice. Passer par l’expérience c’est se former et former. Nous aussi, ça va nous former. N. S-B. : Le fait que des chercheurs soient impliqués, cela va amener à développer un regard critique et réflexif sur ce qui se déploie. Je trouve important que ça puisse révéler des faces ignorées du travail artistique. Les faces sombres sont souvent mises « sous le tapis. » La représentation du travail est souvent décalée du « vrai boulot ». Cela peut être une manière d’ apprendre à découvrir les réalités des uns et des autres. Les artistes vont également apprendre de cette génération montante qui aura traversé six mois sans cours. D’autant plus qu’elle n’est pas contrainte par une obligation de résultat. M. A. : Ce qui nous intéresse avant tout, c’est le processus, si une forme aboutit, pourquoi pas, mais ce n’est pas l’objectif ; et le décloisonnement aussi, sans savoir ce que ça va donner.

Une fabrique artistique et culturelle

N. S-B. : Il y a l’idée d’une restitution, avec format très ouvert. Cela me semble important parce qu’il faut embrasser la totalité de la chaîne de la création. La rencontre avec un public fait aussi partie de ça. En quoi ce laboratoire, qui met en relation processus de création, pratiques artistiques et recherche scientifique, est inédit dans votre parcours ? M. A. : Je trouve ça important et intéressant qu’un

lieu comme le théâtre universitaire fasse ce travail de mise en relation. Introduire du sensible dans la relation à la science, pour moi c’est politiquement nécessaire. On nous apprend souvent à être détachés de la sensation, à être dans la rationalisation. La recherche scientifique mérite de se faire autrement. Pour les artistes, être en contact avec une autre manière de chercher, c’est hyper enrichissant. Et c’est urgent d’introduire du sensible dans son travail quand on est étudiant. J. L-P : Ce qui est super dans ce dispositif, c’est que je ne sens aucune pression par rapport au résultat. Ça offre beaucoup de liberté. Et ça permet vraiment de se mettre en état de recherche. Et favoriser la rencontre entre artistes et chercheurs, c’est génial, ce n’est pas si évident. Mais ici, tu sens que le TU essaie par tous les moyens de faire entrer cette idée de

Manon Airaud, anthropologue Jean Le Peltier, metteur en scène et comédien Élise Lerat, chorégraphe et danseuse Nathalie Schieb-Bienfait, professeure des Universités

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recherche dans le théâtre. Souvent, quand on t’accueille en résidence, on te dit « ah c’est bien, tu cherches, vas-y ! » et on te laisse une salle et voilà. Ça s’arrête là. E. L. : Ça me fait penser aux écoles que j’ai pu traver­ ser. C’est important qu’un théâtre créé cette opportunité, ça n’existe pas partout. Créer des espaces pour ça, c’est aussi créer du désir, ça éveille ton envie… N. S-B. : Trois groupes d’acteurs qui ne se connaissent pas, qui se rencontrent autour de plusieurs projets sur un temps long… C’est un vrai challenge parce qu’il peut y avoir des formes d’épuisement pour ces trois univers. On peut imaginer des formes de saturation, des attendus tellement contradictoires que sur la durée cela peut-être difficile. J’ai envie de souligner l’audace du TU d’engager ça. Ce n’est pas faire le choix de la facilité. Cela témoigne d’une structure qui se pose des questions, qui s’interroge sur les modalités qu’elle pourrait tester pour aller vers autre chose. Je me sens chanceuse de pouvoir y participer. Propos recueillis par Colyne Morange

Quatre artistes sont associés au labo Laurent Cebe (danse | dessin), Louise Emö (théâtre | performance), Jean Le Peltier (théâtre | écriture), Élise Lerat (danse) Deux enseignantes-chercheuses sont associées au labo Manon Airaud (sociologue), Nathalie Shieb-Bienfait (professeure des Universités, maître de conférence et responsable du Master 2 Management et Administration à l’Université de Nantes) Une troupe éphémère de 20 étudiants 4 publications / sorties de labo Inscriptions - infos p. 25


Dossier

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Une fabrique artistique et culturelle

19 Louise Emö

Ceci n'a rien de particulier dans ce qu'il souhaite cibler de spécial. Ceci est un appel à participation, une bouteille à la vague, une offre de partition, accordés au pluriel et au singulier ; partition textuelle, chorégraphique, incarnée et/ou juste présentielle. C'est une porte qui s'ouvre, là où les seuils flottent et les frontières ne sont dessinées qu'à la craie, pour vous laisser entrer dans notre fabrique de bordel, notre mise en œuvre d'illusions, notre laboratoire de phrases, ici, en deux mots comme en cent, de spectacle vivant. Ici, Louise/moi/la PAC/le labo vous invitent à prendre place dans un studio, en jean, en robe ou en jogging, à rester debout, assis, avec ou sans son, avec ou sans micro, écrire, répéter ce qui est écrit, et le donner à voir à un public. Ça a à voir avec les mots trop grands, trop petits. Ça a à voir avec remettre les mots à notre taille. Tu/vous constitueras∙rez l'équipe éphémère nantaise du spectacle Sauts de l'ange, en cours de production, et dont la recherche (scénique) est régulièrement publiée (en public). Ce sera∙it l'ouverture studio équipe éphémère #1, la première expérience officielle, le jalon 1 du chemin. Ce que vous écrivez∙écrirez, c'est à partir d'un canevas proposé, qui constitue une ribambelle d'échos formels. C'est à partir de mes∙nos∙vos obsessions, peurs, rêves. Le spectacle Sauts de l'ange parle du suicide, de la paradoxale tendance à l'autodestruction, de notre puissance d'agir, de notre démesure, du pari du groupe versus la tentation de la solitude, de grandes figures populaires de la crise qui puise à différents registres, Hamlet, Kurt Cobain, F-X, et d'autres proues du cimetière des grandioses incompris∙es, au bord des rivières et des piscines, les filles de l'eau et les femmes du bord, Virginia Woolf, Ophélie, Loana, palmarès à enrichir avec vous. Ce que vous écriv∙e∙r∙e∙z c'est surtout ce que vous aurez envie, besoin d'écrire, ce que vous découvrirez sur place ou méditerez avant. La compagnie, c'est la PAC (la ParoleAuCentre), on vient du slam, de l'improvisation, du Conservatoire de Rouen et de Paris, de l’INSAS, de la pratique régulière de la scène professionnelle selon l'axe Avignon-Rouen-Paris-NantesRennes-Mons-Bruxelles. Et on a hâte.

Ceci est un sincère appel. Ceci est un petit poème. Ceci est une vaste invitation.

Louise Emö, autrice et metteuse en scène de la compagnie La PAC / La ParoleAuCentre, est associée cette saison au Labo. Elle propose d’y partager sa recherche en cours pour son prochain spectacle : Sauts de l’ange. Rejoignez la troupe éphémère du TU ! Infos p.25 → À voir également En mode avion en oct. 2020


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Une fabrique artistique et culturelle Olivia Grandville, chorégraphe de Nous vaincrons les maléfices.

Guillaume Bailliart, metteur en scène de La Centrale en chaleur

Avant d’être un spectacle pour une vingtaine de jeunes interprètes amateurs de 18 à 30 ans, Nous vaincrons les maléfices est un projet de recherche…

La Centrale en chaleur est l’adaptation d’un roman japonais éponyme. Comment le transposez-vous?

Le point de départ est le documentaire de 4 heures de Michael Wadleigh, Woodstock : trois jours de musiques et de paix. Pour des jeunes gens, c’est une punition atroce que de rester devant un film pendant aussi longtemps. Je les questionne ensuite sur cette expérience-là. Leurs prises de parole se déplacent ensuite sur un fond lié à la musique, à la danse et au corps. Nous vaincrons les maléfices a été créé à Poitiers, puis à Montpellier. À chaque fois, le processus est le même, mais la forme finale diffère forcément.

Peut-on parler de création partagée ?

Ensemble, c’est (un) tout La chorégraphe Olivia Grandville et le metteur en scène Guillaume Bailliart ont en commun de s’attaquer à des événements bigger than life et leurs déflagrations : Woodstock pour la première, la catastrophe nucléaire de Fukushima pour le second. Et d’inviter des danseurs et chanteurs non professionnels, amateurs ou en formation, dans leurs spectacles.

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Je ne sais pas trop ce que cela veut dire. Toutes les créations sont partagées. Par contre, je peux parler ici d’écriture partagée. Car pour ce rapport à cette prise de parole, je propose un atelier d’écriture duquel découlent des mots, leurs mots, qui, ensuite sont mis en jeu. Pareil pour la chorégraphie.

En 2018, vous avez créé Foules, un spectacle pour 100 danseurs amateurs. Qu’est-ce qui vous séduit autant chez les danseurs non professionnels ? Ça fait plus de 25 ans que les artistes sont sans cesse sollicités pour faire de l’action et de la médiation culturelles. Quand vous faites 4 heures de RER aller et retour pour animer un atelier d’une heure pour des retraités et que vous êtes payé 60 balles, c’est un peu sauvage. Je l’ai subi. J’avais envie de me réapproprier cela en fixant un cadre et non plus répondre simplement à des demandes. Et sur un plan égoïste et pas du tout altruiste, je fais partie des compagnies de danse où il est difficile économiquement de réunir 8 danseurs sur le plateau. Et j’éprouvais le besoin de réunir beaucoup de monde au plateau. C’est pour cette raison que j'ai fait Nous vaincrons les maléfices qui donne du sens à mon travail. Je ne suis pas là pour me faire applaudir, mais pour transmettre notre état d’être humain. Propos recueillis par Arnaud Bénureau

Rejoignez les créations participatives Infos p. 25 → Nous vaincrons les maléfices, avr 2021 au TU → La Centrale en chaleur, oct 2020 au TU

Culturellement, c’est un livre très marqué. Nous avons donc décidé de vidéo-projeter les notes de la production. Le chœur, incarné par des interprètes non professionnels, en formation ou amateurs, joue ce rôle de vidéo-projecteur et synthétise des manques que nous avions dans l’adaptation, comme celui, par exemple, d'incarner le peuple. Le chœur devient alors un outil technologique polymorphe offrant une très grande plasticité.

Le chœur occupe une place importante dans votre dispositif dramaturgique… Le chœur sert de cadre à la pièce et joue des environnements tels que la politique, l’océan ou un camp de réfugiés. Pour autant, notre attente n’est pas tant de faire appel à des interprètes super compétents que des personnes pleinement engagées dans le projet et le spectacle. Car, ce qu’elles ont à faire est très formel, elles sont pleinement aux commandes de ce qu’elles doivent exécuter. C’est pour cette raison que leur engagement est essentiel.

Vous avez joué La Centrale en chaleur à Toulouse et Rennes. Demain, vous le jouez au TU. Le chœur change donc de salle en salle. Cela fait-il bouger la pièce dans la marge ? Formellement, très peu. Ensuite, entre des élèves du Conservatoire consacrant leur agenda à La Centrale en chaleur et des amateurs arrivant en répétition à 17h après avoir travaillé toute la journée, l’état des interprètes est très différent. Pour ma part, je préfère la maladresse de certains. Cette maladresse crée de l’épaisseur et le projet peut la prendre en charge. Et cela correspond à la philosophie de la compagnie Groupe Fantômas. Nous sommes sans cesse à la recherche de précision et de failles.


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Une fabrique artistique et culturelle

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L’art et la manière de faire du théâtre Tous deux font du théâtre : Clément Pascaud, metteur en scène, intervient dans les ateliers de pratique théâtrale du TU. Romane Bailleux, étudiante à l’Université de Nantes, y participe depuis plusieurs années. Rencontre. Et votre meilleur souvenir au TU ? Pendant la saison 2018/2019, le spectacle Le Grand Sommeil de Marion Siéfert, j’étais là un peu par hasard mais ça m’a totalement retournée, tant par le fond que par la forme. Je dois aussi dire le plaisir que j’ai d’avoir vu à de nombreuses reprises la comédienne Vanille Fiaux sur scène, je la trouve très puissante.

Quand les équipes arrivent le premier jour. Et quand un de mes spectacles a été joué le jour de mon anniversaire.

Qu’est ce que vous souhaitez expérimenter dans l’atelier « Théâtre en cours » ? Qui êtes vous ? Romane Bailleux : Romane Bailleux, étudiante en histoire des sciences et animatrice.

Clément Pascaud : Clément Pascaud, metteur en scène.

Quel est votre rapport au théâtre ? En tant que spectatrice, c’est un moment privilégié, Une vie au quotidien. un réel moment de plaisir et de curiosité. Sur scène, cela reste un moment unique, un des seuls moments de vie où le temps s’arrête et où on devient maître du temps.

C’était quand la première fois que vous avez fait du théâtre ? Au conservatoire de ma petite ville en étant enfant, je me souviens pas très bien, ce que je me souviens c’est être frustrée d’être dans une petite ville qui ne laissait pas un très large choix de cours de théâtre.

Par erreur je voulais être en option archéologie et j'ai été intégré en option théâtre. J'étais en 4ème au collège Auguste Mailloux avec une professeure exceptionnelle Martine Letissier.

Et la dernière ? Une répétition de « Théâtre en Cours » avant le con- Maintenant quand je rédige ce questionnaire. finement. Sur scène, pendant le Festival Turbulences en 2019 avec « Théâtre en Cours », une adaptation de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.

Je souhaitais rencontrer des professionnels du théâtre contemporain. Les ateliers de théâtre à couleur contemporaine sont rares. C’est pour cette raison là que je suis inscrite à cet atelier depuis plusieurs années.

Expérimenter de ne pas savoir.

Qu’est-ce que vous y partagez ? J’essaie de me couper de ma vie quotidienne et de me laisser guider. Je fais énormément confiance à Clément Pascaud parce que j’aime beaucoup son travail. Je me trouve chanceuse d’être dirigée par un professionnel comme lui.

Mes connaissances, mes doutes, et mes envies.

Et qu’est-ce que ça vous apporte ? Mon objectif était aussi d'avoir des clés pour une meilleure expérience en tant que spectatrice et c'est une réussite.

De la confirmation et de la remise en cause.

Un dernier mot pour qualifier cette expérience ? « Rencontre » : cette expérience est une rencontre avec de chouettes personnes (participant.e.s ou intervenant.e.s) de divers parcours qui se regroupent autour du théâtre.

« Entière ».

Quel est votre meilleur souvenir de théâtre ? En 2019, lors du Festival Turbulences, sur un texte de Richter de À deux heures du matin, j'interprète un texte qui commençait par Tout était si calme, et j’ai marché encore et toujours et soudain tout avait disparu.

Trop de souvenirs. Impossible d'en choisir un. Rejoignez les ateliers réguliers - Infos p. 25


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La fabrique artistique et culturelle Vous souhaitez faire de la danse et du théâtre en compagnie d’artistes invités dans la saison au TU ? Partager un processus de création et de recherche tout au long de l’année ? Participer à la création de spectacle ? Ou encore être accompagné dans un projet de création scénique ? LABO DES CRÉATIONS

ATELIERS RÉGULIERS

Un parcours riche et dense de pratiques théâtrale et chorégraphique, associé à une recherche artistique en compagnie d'artistes professionnel·le·s : Élise Lerat, Louise Emö, Laurent Cebe et Jean Le Peltier.

Ouverts à toutes et tous, sans prérequis de niveau, les ateliers du TU proposent une pratique de théâtre, d’art oratoire ou de danse. La direction artistique des ateliers est confiée au metteur en scène Clément Pascaud, Cie Le Point du Soir, et à la chorégraphe Élise Lerat, collectif Allogène.

→ D’oct. 2020 à avr. 2021 20 places I ateliers vacances, soirs et week-ends

CRÉATIONS PARTICIPATIVES • F(r)ictions [Théâtre] Colyne Morange et Marion Thomas Une collecte de souvenirs de films pour la création d’un spectacle déambulatoire cinématographico-performé. → Collecte du 7 au 11 sep. 2020 sur le campus Tertre

• La Centrale en chaleur [Théâtre] Groupe Fantômas Un chœur de comédiens amateurs pour un spectacle burlesque, foutraque et pornographicophilanthropique avec 5 comédiens professionnels.

Part. TU / Université de Nantes - DCI

•L e cours de théâtre - initiation Emmanuelle Briffaud → Les lundis de 18h30 à 21h

•L ’atelier théâtre - approfondissement Manuel-Garcie Killian → Les samedis de 13h à 16h

•L ’art oratoire | Clément Pascaud → Les mardis de 18h30 à 21h

• L’atelier de danse | Élise Lerat - Collectif Allogène → En soirée, deux fois par mois Ateliers réguliers ouvert à tous gratuit pour les étudiants | payant pour les non-étudiants

→ Répétitions 21, 22, 28 et 29 nov. 2020 → Création du 1er au 3 déc. 2020 - 12 places

ACCOMPAGNEMENT

• Jeunes textes en liberté [Théâtre | Écriture] Anthony Thibault et Penda Diouf Atelier d’écriture et de mise en voix en compagnie du Label Jeunes Textes en liberté dans le cadre du festival Les Récréâtrales, imaginé par Le Grand T et les Récréâtrales.

• PULSE Pulse propose aux étudiants qui souhaitent réaliser un spectacle ou une forme scénique un accompagnement d’une année sur plusieurs niveaux : artistiques, administratifs et techniques.

→ Ateliers 21, 22, 28 et 29 nov. 2020 → Création du 7 au 11 déc. 2020 - 10 places

• En danseuse revisited [Danse] Alain Michard Création inédite d’Alain Michard pour le festival Trajectoires au Château des Ducs de Bretagne avec la compagnie universitaire Passage(s) et des danseurs invités. → Création le 16 jan. 2021 - Part. TU / Château des Ducs de Bretagne

• Nous vaincrons les maléfices [Danse] Olivia Grandville Création chorégraphique pour une vingtaine de jeunes artistes et amateurs autour de l'expérience emblématique et dionysiaque qu'a été le festival Woodstock. → Atelier-audition le 14 nov. 2020 - 25 places → Répétitions les week-ends entre déc. 2020 et avr. 2021 → Création les 7 et 8 avr.  / Festival Turbulences 2021 Part. TU / le lieu unique

Part. TU / Crous Nantes - Pays de la Loire → D’oct. 2020 à avr. 2021 - 3 équipes Candidature à partir de sep. 2020 - Créations en avr. 2021

• Club TU Un rendez-vous mensuel en soirée pour étudiants curieux, motivés, joueurs et critiques. Au programme : visites des coulisses, rencontres d’artistes, ouvertures de résidence, sorties au spectacle en groupe et échanges critiques. Part. TU / Crous Nantes - Pays de la Loire → Un rendez-vous par mois - 10 places

Renseignements et inscriptions sur place ou par téléphone à partir du 7 sep. 2020. En savoir + :  tunantes.fr/ecosysteme


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La saison de spectacles QUOI ?

OU?

QUAND ?

SEPTEMBRE | OCTOBRE 2020

Terrain Utile : un mois pour habiter le théâtre

Du 14 SEP. au 16 OCT.

Le TU ouvre ses portes en grand pour y cultiver la permanence artistique en invitant publics, usagers, partenaires et équipes artistiques à s’emparer des possibles du théâtre. Au programme : des laboratoires théâtraux, des balades et déambulations, des séries théâtrales, du twirling bâton, du théâtre numérique, des conférences, des DJ sets et autres surprises. Avec Perrine Mornay et Olivier Boréel - Collectif Impatience, Clément Pascaud, en collaboration avec Solange Marion-Malenfant, Colyne Morange et Marion Thomas, Tanguy Malik Bordage, Marie et Alphonse, Jean-Marie Lorvellec et Garance Rivoal, Laurent Cebe, Élise Lerat et Cédric Cherdel, Louise Emö, Marion Le Nevet, les compagnies étudiantes (Cie Mirifique, Point Météore, Pali Pali et La Nouvelle Panique), Fast and Furieuses. NOVEMBRE 2020 Théâtre | Concert

TU

LUN. 2 I MAR. 3 I MER. 4 JEU. 5 À 20H30

Mascarade | Cédric Cherdel

Danse

TU

VEN. 13 À 20H30 SAM. 14 À 18H

Coréalisation TU / La Soufflerie

Théâtre

TU

Coréalisation TU / Le Grand T

MAR. 17 I MER. 18 I JEU. 19 VEN. 20 À 20H30

OU?

QUAND ?

Kali Yuga - Épisode 4 | Tanguy Malik Bordage

Cinéma | Théâtre

Nouveau Studio Théâtre

VEN. 15 & SAM. 16 À 19H | 22H

Aux éclats… | Nathalie Béasse

Théâtre | Danse

TU

MAR. 26 I MER. 27 I JEU. 28 VEN. 29. À 20H30

ZOO - petit éloge de l'imperfection | Jean Le Peltier Théâtre

TU

MER. 3 & JEU. 4 À 20H30

Le Réflexe de Moro Plateau K - Alice May et Garance Rivoal

Théâtre

TU

LUN. 8 | MAR. 9 MER. 10 | JEU. 11 | VEN. 12 À 20H30

Ruine | Ha Kyoon - Erwan Larcher

Cirque Performance

TU

MAR. 16 | MER. 17 JEU.18 | VEN. 19 À 20H30

FÉVRIER 2021

Coréalisation TU / Le Grand T

Coréalisation TU / le lieu unique

Œdipe you Motherfucker ! | Colyne Morange

Akila - Le Tissu d'Antigone | Marine Bachelot Nguyen

QUOI ?

MARS 2021

SPLASH ! ARTS VIVANTS ET CINÉMA

TU et à Nantes

DU 5 AU 26 MARS

Marlon | Aude Lachaise

Théâtre | Danse

TU

MAR. 9 I MER. 10 À 20H30

Temps Mort | Jean Philippe Davodeau

Théâtre

Nouveau Studio Théâtre

MER. 10 MARS À 19H JEU. 11 & VEN. 12 À 15H & 20H30

La Chaleur | Madeleine Fournier

Danse

TU

MAR. 16 & MER. 17 À 20H30

Le Point Cardinale | Vanille Fiaux

Théâtre

TU

MAR. 23 I MER. 24 JEU. 25 | VEN. 26 À 20H30

En part. avec le Nouveau Studio Théâtre

Kali Yuga - Épisode 2 | Tanguy Malik Bordage

Cinéma | Théâtre

TU

JEU. 26 À 16H I 19H I 21H15

Tachycardie + première partie

Musique

TU

JEU. 26 À 20H

Théâtre

TU

MAR. 1 I MER. 2 JEU. 3 À 20H30

Et aussi un ciné-concert et l’intégrale de la série théâtrale et cinématogaphique Kali Yuga de Tanguy Malik Bordage au Cinématographe, une étape de création d’Alice Gautier, des conférences des Têtes renversantes, une exposition du Frac des Pays de la Loire, des visites insolites avec le Musée d’arts de Nantes, un atelier du regard…

TU et Grand T

DU 30 NOV. AU 11 DÉC.

Désobéir | Julie Bérès - Les Cambrioleurs

Part. TU / Le Pôle étudiant DÉCEMBRE 2020

La Centrale en chaleur Genichiro Takahashi - Groupe Fantômas LES RÉCRÉÂTRALES - NANTES

Imaginé par le Grand T et Les Récréâtrales, en part. avec le TU-Nantes / Saison Africa 2020

Théâtre

TU

LUN. 29 | MAR. 30 | MER. 31 JEU. 1 AVR. À 20H30

TU et à Nantes

DU 6 AU 9 AVR.

TU

MER. 7 & JEU. 8 À 20H30

Coréalisation TU / Le Grand T AVRIL 2021

Pistes… | Penda Diouf - Aristide Tarnagda

Théâtre

TU

LUN. 7 I MAR. 8 À 20H30

Les enfants hiboux | Basile Yawanké

Forme courte

TU

LUN. 7 I MAR. 8 À 19H

Part. entre le TU / Crous Nantes Pays de la Loire / Université de Nantes / Ecole des beaux Arts / Le Pont Supérieur

Jeunes textes en liberté Penda Diouf et Anthony Thibault

Lectures

TU

JEU. 10 À 19H

Nous vaincrons les maléfices | Olivia Grandville

O bom combate | Edna Jaime + LET’S TALK | Janet Mulapha

Danse

TU

JEU. 10 À 20H30

FESTIVAL BAM BAM BAM

Musique campus | Chœur, big- band et orchestre symphonique universitaires

Musique

TU

MER. 16 À 20H30

Imaginé par le TU-Nantes, Les Rencontres à l'échelle - Bancs Publics (Marseille), Le Point Ephémère (Paris) et le festival BAM à Bamako / Saison Africa 2020

Kali Yuga - Épisode 3 | Tanguy Malik Bordage

Cinéma | Théâtre

Nouveau Studio Théâtre

VEN. 18 I SAM. 19 À 19H I 22H

FESTIVAL TURBULENCES Créations étudiantes pluridisciplinaires

Danse

Coréalisation TU / le lieu unique

DU 19 AU 23 AVR.

Une nouvelle génération d’artistes, danseurs et chorégraphes africains s’invite à Nantes. De Bamako à Kinshasa en passant par Ouagadougou, une scène pluridisciplinaire qui ne cesse de s'inventer, de recoder ses héritages. Un festival organisé sur trois villes - Nantes, Paris et Marseille - et trois lieux pour une invitation commune à une dizaine d'artistes accompagnés par le festival BAM à Bamako, imaginé par Tidiani N’Diaye et Arthur Eskenazi.

JANVIER 2021

FESTIVAL TRAJECTOIRES

DU 14 AU 28 JAN.

FEUX | Élise Lerat

Danse

TU

JEU. 14 À 20H VEN. 15 À 21H

En Danseuse revisited | Alain Michard

Nocturne Musée Danse

Château des Ducs de Bretagne

SAM. 16 DE 18H À 22H

The Siberian Trombinoscope Pilot Fishes / Léa Rault - Alina Bilokon

Danse

TU

SAM. 23 À 18H

En part. avec le Château des Ducs de Bretagne et le festival Trajectoires

DE LA SCÈNE À L’ÉCRAN

TURLUTUTU : SPECTACLES + ATELIERS + FÊTE

Entre le cinéma et les arts vivants, nombreux sont les artistes dont les univers s’alimentent, se questionnent et se complètent. De la scène à l’écran, de l’écran à la scène, le TU et le Cinématographe s’associent et donnent carte blanche aux artistes de la saison du TU pour programmer des films qui les inspirent.

À partir de 8 ans, un samedi à partager en famille, entre enfants, parents, grands-parents, voisins ou amis.

UN DIMANCHE PAR MOIS À 18h30 & 20h30 au Cinématographe

SAM. 14 NOV. & SAM. 23 JAN. au TU


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L’agenda des savoirs Tout au long de la saison, le TU propose des rendez-vous entre art et sciences, entre artistes et chercheurs, entre publics et artistes RENCONTRES

PROGRAMMES DE RECHERCHE

BA.ba profession artiste Un cycle de transmission et d’échanges entre travailleur∤euse∤s de l’art, artistes de la scène, de la musique et des arts visuels pour un savoir partagé avec des futurs professionnel∤le∤s.

Les Patients standardisés Un programme pédagogique innovant et une résidence en formation pour appréhender la relation au patient dans l'enseignement aux futurs médecins. Résidence menée par les metteuses en scène nantaises Marion Thomas et Florence Bourgès, avec une équipe de comédien∤ne∤s.

Part. TU, Trempolino et l’École des Beaux-Arts de Nantes-Saint Nazaire. → De nov. à mai, un jeudi par mois à 18h30 à ASKIP École des Beaux-Arts de Nantes

CONFÉRENCES, COLLOQUES ET RENDEZ-VOUS En cours de lecture Un dialogue entre les recherches d’artistes et d’enseignants-chercheurs de l'Université de Nantes, un cycle de deux à trois lectures par an riches de rencontres entre artistes, enseignant∤e∤s, étudiant∤e∤s et publics sur des thématiques de recherche variées. Part. TU / Bibliothèques universitaires.

Les apéros conférences des Têtes renversantes Une rencontre conviviale autour d’un verre et d’œuvres d’art lors de conférences décontractées aux sujets pointus mais décalés, composées par trois historiennes de l’art.

Part. TU / UFR de Médecine de l'Université de Nantes.

Laboratoire ImagiMER Un groupe de recherche mêlant plusieurs chercheur∤euse∤s (sociologie, biologie, économie, sciences de la pêche, océanographie, géographie) et artistes pluridisciplinaires autour d’un thème commun : les imaginaires de la mer et leur relations aux sciences. Comment les imaginaires ouvrent des voies nouvelles aux modèles scientifiques ? Comment les sciences peuvent contribuer à de nouvelles représentations du monde ? Part. TU / Programme de recherche ImagiMer porté par l'Institut Universitaire Mer et Littoral

Programmation en cours

Transmettre Des rencontres professionnelles de réflexion et de recherche artistiques dans le domaine du spectacle vivant autour des enjeux de la transmission et de ses répercussions sur l’art et la création Part. TU / Le Pont Supérieur. → Jeu. 17 & ven. 18 dec. 2020

Vous êtes enseignant∤e-chercheur∤euse à l’Université de Nantes et souhaitez rejoindre les projets du TU ? À travers ses différentes actions, le TU souhaite mettre en dialogue les arts et sciences, et lance cette année un AMI - Appel à Manifestation d’intérêt. Il souhaite initier des conversations entre artistes et chercheur∤euse∤s autour de plusieurs sujets : Que peut le Théâtre aujourd’hui? / Médias et médiatisation / Permanence vs spectaculaire / Idiorythmie Le Suicide / Récit de soi et commun / Le Corps-Lieu. Cet appel constitue une première prise de contact et pourra permettre d’envisager de construire ensemble d’autres collaborations. + d’infos : g.barillier@tunantes.fr


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SPLASH ! Arts vivants et cinéma

Arts vivants et cinéma en scène Vanille Fiaux, Aude Lachaise et Madeleine Fournier ne se sont pas toutes rencontrées, mais la pièce que chacune présente pendant la programmation SPLASH ! nourrit un rapport, évident ou souterrain, au cinéma. Toutes les trois travaillent les images qu’elles soient fabriquées, évoquées ou remémorées, mais chacune tisse un lien bien particulier avec le cinéma.

Vanille Fiaux Quel est l’endroit de votre travail qui touche le plus à la question de faire cinéma ?

Exit les frontières entre les arts visuels, le cinéma et le spectacle vivant. Le TU compose une troisième édition de SPLASH ! Entre le cinéma et le théâtre, la danse et les arts plastiques s’inventent des spectacles aux frontières volontairement floues, où la présence scénique se pense aussi dans une approche plastique, où l’image et ses références élargissent les cadres du spectacle. SPLASH ! explore cette tension des arts vivants et arts visuels, entre cinéma, théâtre et danse, sous plusieurs formes : spectacles, performances, conférences, laboratoires artistiques, expositions et films. Une édition imaginée en complicité avec le Cinématographe

Vanille Fiaux : Le Point Cardinale est une pièce qui fait cinéma par le travail de scénographie de Damien Rondeau, chef décorateur de cinéma, qui nourrit de références chaque élément du décor. Et aussi par la collaboration avec le réalisateur Ollivier Briand pour la création des films courts projetés pendant la pièce. On fait cinéma aussi dans le rapport au texte : il y a une manière de dire, un accent bien particulier à trouver, un rythme précis qui doivent faire remonter l’intime, comme à la caméra. C’est une histoire que l’on raconte à trois : deux hommes et une femme. Le réalisateur Alberto Moravia dit que ses personnages sont des fantômes formels. Ils ont les fantômes formels des figures iconiques du cinéma, Claudia Cardinale, Alain Delon, Marcello Mastroianni… Ils sont mythiques. Et votre travail touche-t-il à la question de faire image ? L’image est aussi précise et soignée que pour l’élaboration méticuleuse d’un plan à tourner. Chaque geste est mesuré, chaque direction et chaque regard s’appuient sur des lignes définies. Les distances entre les corps ne sont jamais laissées au hasard pour faire jaillir « le plan comme tableau ». Le héros est un peintre, l’image est au cœur de sa réflexion : son regard est précis, aux aguets.

Comment avez-vous construit votre cadre scénique ? À quoi êtes-vous attentives dans les images construites ? Le cinéma est un révélateur parce qu’il s’occupe des détails. Il s’y attache tellement que l’étrangeté naît. Je suis scrupuleusement attachée aux détails. Il faut une harmonie entre les choses. Je suis attentive aux matières, aux équilibres de couleurs. Chaque chose agit pour raconter l’histoire. Ce n’est pas un décorum. Les objets sont la partition. C’est une question d’énergie aussi. Dans la tension entre les choses, on ressent l’émotion. Chaque élément est un langage et donc fait signe pour le spectateur. Le but n’est pas de vampiriser le rapport au sens, cela serait terrible pour le public : il faut laisser de l’air, de l’espace à celui qui regarde, pour que son imagination s’engouffre. Pour lui faire cette place, il faut donc être sensible au relief et au plat, au plein et au vide. Sculpter l’espace, c’est aussi le travail du son. Les effets de premier, second et dernier plan, de champ contre champ peut se jouer en travaillant la distance au premier rang mais aussi par la spatialisation des voix. Le corps est loin et la voix est très proche.

Vanille Fiaux, metteuse en scène et comédienne → Le Point Cardinale, mars 2021 au TU


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Madeleine Fournier

Y a-t-il un point d’accroche dans votre travail qui fait cinéma ou qui fait image ? Madeleine Fournier : Je pense à l’idée d’incon-

scient. Ce qui me plaît dans le cinéma, c’est son dispositif et le lâcher-prise qu’il implique. J’aime beaucoup la position de spectatrice de cinéma. Même s’il y a d’autres personnes dans la salle, c’est une expérience vécue d’abord pour soi, en dehors du regard des autres. J’aimerais que mes spectacles soient pour les spectateur·trice·s et les performeur·euse·s des expériences intimes mises en partage. J’en viens à l’idée de faire image : ce que je cherche à produire, ce sont des images qui peuvent faire résonner plusieurs sens en même temps comme les cartes du tarot qui sont pleines de figures, de symboles, de couleurs, de signes… selon la personne qui les regarde et qui les interprète, il y a mille sens qui peuvent s’en dégager. Ce qui m’intéresse, c’est comment une image, une figure, un mouvement peut nous inviter à lire une complexité et une multiplicité d’interprétations.

Pour la pièce La Chaleur, attachez-vous une importance particulière à la construction du cadre scénique ? Je ne parlerais pas de la construction d’un cadre de scène à proprement parler, je cherche davantage à donner à faire vivre la machine inconsciente. Au cinéma, on est comme à l’intérieur de sa propre tête. Pour La Chaleur, j’aimerais que les spectateurs se sentent au centre de l’espace. Par la lumière, par la

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SPLASH ! Arts vivants et cinéma

Aude Lachaise

scénographie, et surtout par le chant, j’aimerais créer un moment où les spectateurs puissent se sentir dans l’espace de la scène ou à l’inverse, que la scène vienne submerger l’espace du public. Je parle beaucoup de zoom et de dézoom, d’allers-retours.

Concernant les références de La Chaleur : avez-vous utilisé des sources cinématographiques ? Pour La Chaleur spécifiquement, où l’on va danser et chanter, je pense beaucoup à Médée de Pasolini. Au tout début, il y a cette scène où l’on voit des hommes dans un désert qui pendant leur long voyage font une pause, une nuit, et ils commencent à jouer de la musique, à chanter, à rire et à manger. Il y a une bande-son qui ne correspond pas exactement à ce que l’on voit : c’est de la musique japonaise. Et en même temps, il y a des correspondances. Ils jouent de la flûte et on entend de la flûte. Ils chantent et on les voit chanter. Je trouve ce contraste très puissant : il se crée une sorte de tiers espace-temps. Ça rouvre l’interprétation : où cela peut-il se passer ? À quelle époque ? On est dans le rêve et dans l’inconscient.

Madeleine Fournier, chorégraphe et danseuse → La Chaleur, mars 2021 au TU

Vous rapprocheriez-vous de l’idée de montage cinématographique dans la construction de votre pièce Marlon ?

Pendant les répétitions, utilisez-vous la caméra pour avoir un recul sur ce que vous faites au plateau ?

Aude Lachaise : L’idée de montage est assez juste, je travaille beaucoup par morceaux, par fragments qui tournent autour de quelque chose. C’est vraiment par le montage que la pièce se compose. Je commence par la figure de Marlon Brando, j’explique ma fascination et comment cette figure me convoque dans mes représentations du désir. C’est un petit noyau de départ et puis ensuite, une constellation de sujets apparaît et gravite autour de ce noyau. Comme une mind map, je fais des liens entre les idées. La pièce est pensée en spirale. Sur scène, je convoque d’ailleurs l’idée de la préparation d’une mayonnaise. Ce serait davantage une spirale au mouvement centri­fuge, de l’extérieur vers l’intérieur, avec Marlon comme un trou noir. La pièce tourne autour de l’idée de la manière dont j’ai absorbé cette image de Marlon qui m’a impressionnée.

J’ai beaucoup essayé de travailler en vidéo : j’ai amené des caméras, j’ai filmé des trucs, mais au final, je ne regardais jamais ce que j’avais filmé. J’ai travaillé sur une traduction géométrique et spatiale d’une pensée, à la fois abstraite et concrète, et sur un mode assez identifiable de stand up, même si je n’employais pas ce terme à l’époque. Maintenant, je ne vois plus du tout les choses comme ça : je vois l’intérêt du cadre, la structuration qu’il apporte et la force de proposition qu’il permet. De commencer à penser les choses comme un cadre permet de dégager plus d’espace et davantage d’architecture que de simplement penser à être dans son corps – même si le corps a sa propre architecture et son propre espace.

Du fait que la pièce s’appelle Marlon et qu’elle soit liée à cette figure de Marlon Brando, as-tu voulu voir tous les films dans lequel il jouait ? Un soir, j’étais seule chez moi, j’ai vu à la télévision complètement par hasard, L’homme à la peau de serpent de Sydney Lumet. C’est un huis clos entre Anna Magnani et Marlon Brando. J’étais choquée de me rendre compte à quel point ils étaient magnétiques. J’ai ensuite vu Un tramway nommé désir de Elia Kazan et Jules César de Joseph Mankiewicz et presque tous les films dans lesquels il joue, mais dans aucun autre film, je n’ai retrouvé ce magnétisme qui m’avait scotchée dans L’homme à la peau de serpent. Ce n’est pas tellement Marlon Brando qui m’intéressait, c’était ce qu’il m’avait fait, comment sa présence m’avait parlé et me convoquait. Elle venait me toucher dans des endroits très existentiels, comme une épiphanie. Propos recueillis par Charlotte Imbault

Aude Lachaise, chorégraphe et danseuse → Marlon, mars 2021 au TU


Dossier

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La scène sur l’écran : le spectacle vivant au cinéma Si le cinéma est aujourd'hui considéré comme un art à part entière, il ne faut pas oublier qu'il s'agit au départ d'un mode d'expression hybride, né de la rencontre entre les arts visuels (peinture, dessin, photographie) et les différentes déclinaisons du spectacle vivant, en particulier le théâtre, la danse et le cirque. Erwan Cadoret, docteur en études cinématographiques relie la scène et l’écran. « Certains films font du spectacle vivant le cadre même de la fiction voire le terreau d'une réflexion esthétique autour de la notion de représentation. » Au fur et à mesure de son évolution, le cinéma n'a cessé de s'abreuver aux sources du spectacle vivant, sous des formes très variées dont les plus répandues sont l'adaptation (notamment pour le théâtre) et la captation, très employée pour la danse, le cirque, la musique live ou les arts de rue. Mais certains films vont plus loin et font du spectacle vivant le cadre même de la fiction voire, dans certains cas, le terreau d'une réflexion esthétique autour de la notion de représentation. Vu l'importance du lien entre cinéma et spectacle vivant, il peut sembler ardu de tracer des tendances claires au sein d'un corpus d’œuvres à la fois immense et extrêmement varié selon le pays ou le contexte historique dans lesquels elles ont été produites. Quatre modes de représentation du spectacle vivant par le cinéma semblent toutefois émerger.

Le plus direct de ces modes consiste à utiliser le spectacle vivant comme moment privilégié d'une mise en images de la performance. C'est tout l'enjeu de la captation, qui s'emploie à restituer de manière cinématographique l'expérience d'un spectacle. Si on la trouve plutôt dans le documentaire, la captation existe aussi en fiction, notamment lorsqu'un film met en valeur un ou plusieurs artistes issus du spectacle vivant. Cette vision cinématographique de la performance repose sur l'illusion, consentie par le public, d'une restitution sans filtre du spectacle filmé. Or, en passant par le filtre du cinéma, la performance est soumise au regard subjectif du réalisateur, dont les choix de cadrage et de montage orientent nécessairement notre regard de spectateur. Si la plupart des cinéastes cherchent à entretenir cette illusion, d'autre vont au contraire jouer sur sa révélation, comme le montrent les documentaires Pina [2011] de Wim Wenders ou Rize [2005] de David LaChapelle, qui, chacun à leur manière, proposent des scènes de captation « hors les murs ». D'autres films travaillent quant à eux le rapport entre captation et fiction, à l'image des Enfants d'Isadora [2019] de Damien Manivel. Une seconde manière de représenter le spectacle vivant vise à le montrer comme un microcosme, la

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SPLASH ! Arts vivants et cinéma troupe devenant alors la métaphore de l'humanité tout entière. Il s'agit d'une approche assez ancienne puisqu'on la trouve dans de nombreux films des années 1930-1940, notamment dans les comédies musicales dites « de coulisses ». On la retrouve également dans de nombreuses fictions non musicales, qu'il s'agisse de films consacrés au monde du théâtre (To Be Or Not To Be [1942] d'Ernst Lubitsch ; Birdman [2014] d'Alejandro Gonzales Iñarritu), de la danse (Les Chaussons rouges [1948] de Michael Powell & Emeric Pressburger ; Company [2003] de Robert Altman) ou du cirque (Freaks [1932] de Tod Browning ; Bronco Billy [1980] de Clint Eastwood). Ce regard métaphorique irrigue également l’œuvre de certains cinéastes importants de la modernité cinématographique, qu'il s'agisse d'Ingmar Bergman, de Federico Fellini, de Kenji Mizoguchi ou de Jacques Rivette. Une autre forme de métaphore associée au spectacle vivant, plus récente, envisage le huis-clos de la salle de spectacle comme une analogie du cerveau humain avec ses parts conscientes (la représentation en salle face au public) et inconscientes (les coulisses). Cette vision « cérébrale » du spectacle permet de révéler l'enfermement psychologique de protagonistes dont les sentiments et les émotions se matérialisent dans la façon dont les personnages occupent l'espace : tiraillement amoureux dans Les Chaussons rouges, sentiment de peur chez Dario Argento (Suspiria [1977], Opéra [1987]) ou dans le film d'horreur Bloody Bird [1987] de Michele Soavi, violence amoureuse dans Parle avec elle [2002] de Pedro Almodovar, fantasme sexuel dans La Vénus à la fourrure [2013] de Roman Polanski, doute existentiel dans Birdman ou encore instabilité psychologique dans Black Swan [2010] de Daren Aronofsky et Climax [2018] de Gaspar Noé. A l'inverse, le dispositif

du huis-clos peut aussi être montré comme la condition de base d'une émancipation personnelle par le spectacle vivant : cela est particulièrement vrai de certains films consacrés au théâtre (L'Esquive d'Abdelatif Kechiche [2003] ; César doit mourir [2012] de Paolo et Vittorio Taviani) ou à la danse (Flashdance [1983] d'Adrian Lynne ; Billy Elliott [1999] de Stephen Daldry ; le documentaire Les Rêves dansants [2010] d'Anne Linsel et Rainer Hoffmann). Enfin, le spectacle vivant apparaît comme un moyen idéal pour le cinéma de porter un regard réflexif sur lui-même, par le biais de mises en abyme reposant sur la double analogie salle de spectacle/salle de cinéma et troupe/équipe de tournage. On trouve de nombreux exemples dès la période muette, où la comédie burlesque n'a cessé de revendiquer ses origines théâtrales en plaçant ses personnages sur les planches ou en coulisses. Ce goût pour la mise en abyme, que l'on retrouve par la suite dans certains films classiques comme le Lola Montès [1955] de Max Ophüls, est également très sensible dans le cinéma actuel : citons à titre d'exemple des films comme Ombres et brouillard [1991] de Woody Allen, Les Aventures du baron de Münchhausen [1988] de Terry Gilliam ou le très curieux Synecdoche, New York [2008] de Charlie Kaufman, dans lequel la mise en abyme devient la matière même de la dramaturgie du film. Certains cinéastes vont encore plus loin, effaçant volontairement l'analogie pour questionner l'artificialité originelle du cinéma, à l'image de Dogville [2003] de Lars Von Trier, où les personnages de fiction évoluent dans des décors figurés au sol par de simples marquages à la craie. Erwan Cadoret docteur en études cinématographiques

SPLASH ! arts vivants, arts visuels et cinéma Du 5 au 26 mars 2021

www.tunantes.fr

En part. avec le Cinématographe, le FRAC Pays de la Loire, le Musée d’arts de Nantes, Les têtes renversantes… Programme complet en déc. 2020


Portfolio

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C’est à partir du désir de se réapproprier nos gestes – après des semaines de gestes barrières et confinés – que les graphistes Super Terrain ont composé l'identité du TU cette saison. Retrouver le geste qui compte. Le geste qui invente des scénarios de rencontres et des espaces de partage. En cinq temps et cinq spectacles, cinq gestes qui renversent l’immobilisme et ses rétrécissements. Des gestes qui débordent, enfin !

« Scier une branche à 3 mètres de hauteur sur laquelle on est assis. » Ruine, Erwan Larcher - Ha Kyoon Lee photo © Jacob Khrist


« Ne pas se conformer à l’attitude courante, naturelle. » Mascarade, Cédric Cherdel photo © Asso Uncanny

« Garder la face ! Ahah ! » The siberian trombinoscope, Léa Rault et Alina Bilokon photo © Konstantin Lipatov


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« Arracher sa liberté. »

« Rire aux éclats : rire très fort. »

Désobéir, Julie Bérès - Les cambrioleurs photo © Axelle de Russé

Aux éclats, Nathalie Béasse photo © Jean Louis Fernandez


Saison Africa2020

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Invitations panafricaines

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BAM Cette saison, le TU invite deux festivals internationaux : Les Récréâtrales, festival panafricain d’écriture, de création et de diffusion théâtrales à Ougadougou - en partenariat avec Le Grand T (Nantes) ; et BAM, festival pluridisciplinaire à Bamako - en partenariat avec le Point Ephémère (Paris), Les Rencontres à l'Échelle - Les Bancs Publics (Marseille). Ces deux éditions nantaises, totalement inédites et forcément prometteuses, s’inventent ici dans le cadre de la saison Africa 2020, un événement qui, pendant six mois, met à l’honneur les artistes de tout le continent africain dans toutes les disciplines et sur tout le territoire français. Inviter et inventer, c’est ici (encore) faire le pari de la confiance à des partenaires, des directions artistiques assumées, des choix affirmés. C’est recoder à plusieurs les cadres (habituels) du TU pour y insuffler des récits inédits, des formes nouvelles et des horizons à élargir.

Rencontre avec Tidiani N’Diaye, chorégraphe, danseur et directeur artistique du festival BAM, aux côtés d’Arthur Eskenazi. Dans chacune de tes pièces, ton rapport aux matières est très présent. Comment ces matières interviennent-elles dans ton travail de composition chorégraphique ? Tidiani N’Diaye : Dans mes pièces, j’ai toujours tra-

vaillé avec des objets. C’est plus difficile de bouger ou de trouver quelque chose avec un corps seul. Quel est le bon mouvement ? Le bon geste ? Quand je suis avec des matériaux, des objets, de la matière, les mouvements viennent naturellement (…). En 2009, j’étais à Bamako et je voulais créer une pièce qui parle de ma chambre et de comment ce qui m’entoure m’influence. À côté de l’espace où je dors, il y avait une déchetterie à ciel ouvert : c’était le chaos, le bazar. Les sacs plastiques ont intégré le solo. Ce qui est beau avec cette matière, c’est qu’elle vole, elle embrasse l’air… elle est fragile, multicolore, légère… Le corps et les sacs plastiques peuvent raconter beaucoup d’histoires.

Pourrais-tu dire que tu as besoin systématiquement d’une matière pour créer du mouvement ? Dans les pièces que j’ai faites jusqu’à présent, j’ai toujours eu de la matière comme point de départ. Pour Wax, c’est différent, la danse est mise en avant, le corps est davantage en jeu. La matière agit en empreinte. On ne voit pas l’objet mais on peut l’ima­ giner à travers les mouvements du corps. J’essaye de créer un motif de wax [le wax est un tissu caractérisé par un motif figuratif ou abstrait, ndlr.] imaginaire avec une danse en spirale par exemple. Avec les deux danseurs nous avons exploré cette idée de geste à blanc en prenant en compte les motifs infinis caractéristiques des imprimés de ce tissus. Le festival Les Récréâtrales est imaginé par le Grand T - théâtre de Loire-Atlantique, Les Récréatrâles Ouagadougou et le Festival Kinani Maputo. En partenariat avec le TU-Nantes et la MC93, maison de la culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny. → Du 1er au 11 déc. 2020 au Grand T & au TU. Le festival BAM est imaginé par le TU-Nantes, Les Rencontres à l'Échelle - Les Bancs publics à Marseille, le Point Ephémère à Paris et le festival BAM - émergence chorégraphique à Bamako. → Du 19 au 23 avr. 2021 au TU. Ces deux évènements sont proposés dans le cadre de la saison Africa2020.

Tu dis que tu vis entre le Mali et la France et tu nommes le fait de te sentir un intrus dans tous les endroits où tu vas. Est-ce que ça a du sens de parler d’une danse qui serait attachée à un pays ? Sur les réseaux sociaux de certains lieux, après une résidence, je peux lire encore parfois que mon travail est associé à de la « danse africaine » mais ce n’est pas la manière dont je qualifie mon travail. Ce sont les autres qui posent des mots et des barrières. Nous, en tant qu’artistes, on n’utilise pas les mêmes mots. Est-ce que l’on utilise « danse européenne » ? Je ne pense pas. Je n’ai plus envie de me battre avec ça. Je sais que je fais de la danse contemporaine, je ne sais faire que ça. Je n’ai plus envie de faire la guerre.

Et au Mali, comment est perçue la danse que tu fais ? Au Mali, mon travail suscite la curiosité, ils découvrent. Ils ne mettent pas de mots : ils ne disent pas que c’est une danse de blancs ou de la danse occidentale. En France, parce que je suis noir, parce que je suis Africain, je suis souvent mis dans la catégorie « danse africaine ».

Une catégorie raciste, je crois qu’on peut le dire. En tout cas, il y a encore des clichés. Une fois, on m’a invité dans un festival pour faire un workshop de danse afro-contemporaine. Je leur ai répondu que je faisais de la danse contemporaine. Ils ont insisté : alors de la danse malienne ? Cette mention, pour un lieu, permet de faire venir du public. Moi, je ne suis pas là pour faire venir du public. Je suis là pour montrer mon travail, quelque chose de moi, de maintenant. Je n’ai rien contre la danse africaine, mais je ne sais pas faire. Je n’ai pas acquis cette technique. Extrait d’un entretien avec Charlotte Imbault, publié en avril 2020 pour Maculture.fr


Chronique

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Explorer la condition du spectateur Que peut-on comprendre du principe spectaculaire à travers un public, une audience, une assemblée ? On peut s’amuser que le mot spectacle porte la même racine que spéculum, ce « miroir » qui permet de franchir les seuils du corps, de voir à l'intérieur. Si l’artiste rend visible l’invisible, c’est bien qu’il induit dans ce processus un regardeur, un public : notre travail commence là, à travers celui qui regarde, reçoit, observe. Si ce spectateur investit et fantasme ce qu’il regarde, alors partons de la réalité de cette situation.

« Nous pensons qu’être public est une aventure indissociablement politique et poétique. » Nous sommes artistes. Nous pensons qu’être public est une aventure indissociablement politique et poétique. Pourtant cette aventure semblerait devenir de plus en plus celle de spectateurs sous contrôle dans des « industries de l'expérience ». Nous cherchons à pousser les codes de ces industries dans leurs retranchements pour imaginer « ce qui peut arriver à un spectateur ». Car l’interprète d'un spectacle c’est aussi le public, capable d’avoir un sens critique. Ce qui nous anime, c’est d’inventer un compagnonnage entre une assemblée et une proposition artistique pour faire naître de l’imaginaire. Chaque représentation est un enchevêtrement de spectateurs et de matières. Tout ce qui excède la scène compte également : vitalité microbienne, effet pollinisateur etc…

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« Nous explorons la condition du spectateur (et de nous-même) entre chasseur et rêveur. » Pour arriver à comprendre ces limites et définir ce que l’on cherche à partager, il nous arrive de « nous regarder en train de regarder ». C’est ainsi que le principe de récursion, comme quand on ouvre des poupées russes, nous est apparu. La récursion, plus qu’une figure de style intellectuelle, s’appuie sur la fascination contemplative tout en travaillant les sens actifs du chasseur qui cherche les signes qui lui permettent de suivre sa piste. Cela pose notre exploration de la condition du spectateur (et donc nous-même) entre le chasseur et le rêveur. Nous fabriquons des pièces qui pensent la matière et s’attachent dans ce sens aux arts plastiques. Ces matières peuvent être textuelles, visuelles, humaines ou virtuelles. Elles sont toutes des façons d’essayer de comprendre quelque chose de nous, de notre époque, de nos affaires communes. Par là nous sortons des modèles qui fantasment un art tout puissant répondant à des présupposés culturels qui ne concordent plus avec notre monde. Créer à l’époque de l’open source, du rapport entre vivant et non vivant, c’est faire changer les consti­ tuants du spectateur. La place de celui-ci est au cœur des tensions entre espace physique et virtuel.

En partant de l’étymologie du mot « théâtre » - theatron : lieu d’où l’on regarde - se pose un centre qui n’est pas la scène et induit le théâtre comme une aventure de regard. Si le centre d'un « moment de théâtre » est ailleurs que dans la représentation, alors se crée des tensions qui sont une base pour nos dispositifs de spectacle.

Perrine Mornay et Olivier Boréel du Collectif Impatience se posent, à travers leurs spectacles, la question : « Que voulons-nous faire vivre au public ? »

Nous intervenons en imaginant des agencements qui articulent image et récepteur en usant des modes de communication du monde actuel : storytelling, intentions managériales, auto-entreprenariat, groupe de parole, quête identitaire, existence virtuelle… Tous ces modèles sont inscrits intimement dans nos corps, dans nos façons de recevoir et de regarder. À l’aide des mécanismes théâtraux (parfois teintés d’humour et d’absurde) nous posons en premier la question : que voulons nous faire vivre au public ? Celui-ci doit éprouver sa propre limite : est-ce que je dois participer ou pas ? Rigoler ou pas ? Suis-je avec ou contre ce qui se passe là maintenant ?

Perrine Mornay, metteuse en scène et Olivier Boréel, metteur en scène Collectif Impatience → Laboratoire théâtral / Terrain Utile, sep. 2020 au TU


Portrait

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Laurent Cebe Et lorsque nous tournons autour du pot de la danse, du rapport du public à la chorégraphie, le garçon de 31 ans prend les devants. « Pour beaucoup, la danse est soit un art virtuose, soit un art trop chelou. Pourtant, la danse est un des arts les plus accessibles. La danse est très ouverte et peut se partager très facilement, très simplement. Alors, lorsque je parle de sincérité dans la danse, je vais arriver à Nantes Nord non pas comme l’élite de la danse, mais comme quelqu’un qui vient pour partager des temps autour de la création. Ça m’est égal la façon de danser. L’important, c’est que les gens dansent. »

Rendez-vous en terrain connu Dès cette saison, et pendant plusieurs années, le chorégraphe Laurent Cebe va « habiter le théâtre et les imaginaires », projet de jumelage global, en immersion et en aller-retour entre le TU et le quartier Nantes Nord. « Habiter le théâtre et les imaginaires » est un projet en trois temps et de très nombreux mouvements. En effet, cette saison 2020/2021 est celle de la rencontre. Entre une scène, un chorégraphe, un quartier, ses habitants, ses acteurs associatifs et sa mixité. C’est d’ailleurs cette dernière qui réjouit Laurent Cebe, enfant du mistral qui a toujours dansé. « C’est un quartier riche de plein de cultures. Je trouve que cette mixité manque un peu en centre-ville. C’est une ambiance que je ne retrouve pas au quotidien à Nantes ». Le chorégraphe de formation et dessinateur autodidacte ne fait pas le beau en disant cela. Non, Laurent Cebe sait de quoi il parle. Car en arrivant à Nantes, celui qui, aujourd’hui, ne cesse de chercher « la sincérité en danse », de vouloir « changer la posture de celui qui danse et de celui qui regarde », de « réinventer les petits interstices » de sa discipline, a été animateur. À la Boissière pour les plus grands et à la Petite Censive, pour les plus petits pendant quatre ans.

« À travers Habiter le théâtre et les imaginaires, les gens vont pouvoir traverser quelque chose qui va se révéler être agréable pour eux. Et moi, à leur contact, je vais évoluer. Je vais changer. » Laurent Cebe

Là encore, celui qui avec À main levée, sa dernière création où il fait flirter, de façon virtuose et silencieuse, mouvements et dessins, arrive à Nantes Nord avec un background dans lequel beaucoup se retrouveront. Aujourd'hui danseur contemporain, il commence la danse à l'âge de 10 ans par du hiphop dans un centre social et le dessin en cherchant à inventer de nouveaux Pokémon. Évidemment, les influences de Laurent Cebe ne se résument pas à ces

47 deux références. Mais ils pourront s’avérer utiles dans le cadre des premiers échanges de ce jumelage artistique et géographique. « À travers Habiter le théâtre et les imaginaires, les gens vont pouvoir traverser quelque chose qui va se révéler être agréable pour eux. Et moi, à leur contact, je vais évoluer. Je vais changer. Je trouve cela génial de pouvoir créer de vraies rencontres. Ces relations sont précieuses. Ça sort de la commande traditionnelle et du projet fini. Là, on prend en compte le processus. ». Ce dernier prend la forme d’un chemin dont le point de départ est cette saison. Et celui d’arrivée, peut être d'ici deux ou trois ans, de « faire trace et se relier ». Et certainement pas celle des adieux à la scène de Nantes Nord, une scène pas comme les autres et à ciel grand ouvert sur les cultures qui l’habitent. Propos recueillis par Arnaud Bénureau


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La Carte TU ouple, avantageuse, la carte TU vous permet S d’acheter vos spectacles quand vous le souhaitez et de bénéficier toute la saison d’un tarif super réduit. Et vous soutenez le projet du TU. Carte valable pour une saison. • Carte TU super réduit : 5 € * • Carte TU réduit : 15 € * • Carte TU plein : 25 € * Ses avantages : - des tarifs découverte pour celle ou celui qui vous accompagne (les créations au TU). 1 place achetée = 1 place à 5€ - des avantages tarifaires dans les salles partenaires : Le Grand T, le lieu unique, Le Cinématographe - 5% réduction à la Librairie Les Bien-Aimés En savoir + sur tunantes.fr

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Acheter ses places www.tunantes.fr 02 53 52 23 80 Sur place ou par téléphone du lundi au vendredi de 12h à 17h Sur place les soirs de spectacles 1h avant le début de la représentation Venir au TU TU-Nantes Chemin de la Censive du Tertre 44300 Nantes C’est tout près Au cœur du campus du Tertre / Université de Nantes et du quartier Nantes Nord • 4 min à pieds de la piscine du Petit Port • 14 min en tram depuis la station Commerce (Ligne 2 - station Facultés) • 15 min à vélo via une piste cyclable depuis le centre ville (Station bicloo n°93) • 6 min du périphérique Nord (sortie Porte de la Chapelle) • Grand parking gratuit C’est ouvert • Du lundi au vendredi de 12h à 17h • En continu les soirs de spectacle de 12h à minuit Café-cantine Petite restauration bio et de saison, boissons locales et sympa • Du lundi au vendredi de 12h à 15h30 • Les soirs de spectacle 1h avant le début de la représentation et longtemps après le spectacle

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* Tarif Réduit : intermittents du spectacle, demandeurs d’emploi, titulaires de la Cart’S, - de 32 ans, groupe de 10 personnes minimum * Tarif Super réduit : étudiants (hors Université permanente), scolaires, titulaires de la carte blanche Ville de Nantes et jeunes de - 25 ans et bénéficiaires du RSA * Tarif Partenaire : adhérents du Grand T, lieu unique, Théâtre ONYX, le Cinématographe, la Soufflerie, carte fidélité Les Bien-Aimés, Pass Château, personnel de l'Université de Nantes, carte Cezam, COS région Pays de la Loire, CCP, Tourisme et Loisirs et COS ville de Nantes.


50 L’association du TU • Yann Lignereux, président • Patricia Lemarchand, vice-présidente • Sylvie Pires Da Rocha, secrétaire • Vincent Franjou, trésorier L’équipe du TU • Geneviève Barillier, Responsable des relations aux publics • Nolwenn Bihan, Directrice artistique • Guillaume Brochet, Chargé des relations aux publics • Agathe Hesnard-Dadu, Chargée de billetterie • Caroline Hollard, Chargée de communication • Raphaëlle Huss, Chargée de billetterie et de projets • Bertrand Lhomer, Attaché au café-cantine • Marion Lucas (en pause heureuse), Cheffe comptable • Perrine Mansicot, Cheffe comptable • Fabrice Mathieu, Directeur technique • Laurence Morin, Directrice administrative

TU-Magazine • Direction de la publication Nolwenn Bihan • Rédaction en chef Caroline Hollard, assistée de Pauline Deboffles • Rédaction des textes Arnaud Bénureau, Nolwenn Bihan, Erwan Cadoret, Louise Emö, Charlotte Imbault, Colyne Morange, Perrine Mornay • Participation à ce numéro Toute l’équipe du TU-Nantes + Sandrine Carrouër • Design graphique : Super Terrain + Paul Faure • Impression : Édicolor print

51 TU-Nantes Chemin de la Censive du Tertre CS 22228 44322 Nantes cedex 3 Le TU-Nantes est une scène conventionnée d’intérêt national - mention art et création. Elle est subventionnée par l’Université de Nantes, la Ville de Nantes, l’État – Préfet de la région Pays de la Loire – Direction régionale des affaires culturelles, le Département de Loire-Atlantique et la Région des Pays de la Loire. Pour ses projets artistiques, culturels et de territoires développés au cours de la saison 20/21, il reçoit le soutien du Crous NantesPays de la Loire, de l’État – Préfet de la région Pays de la Loire – Direction régionale des affaires culturelles dans le cadre de la politique de la ville, de l’Onda – Office national de diffusion artistique et de l’Institut français. Le TU : un acteur au cœur d’un réseau pour la jeune création Le TU s’engage dans une dynamique nationale et locale d’accompagnement, de soutien et de diffusion des débuts de parcours des artistes de la scène : avec La Loge (Paris), le Théâtre Sorano (Toulouse) et le Théâtre Olympia (CDN Tours), il contribue à la diffusion de jeunes équipes au niveau national - PUISSANCE 4 ; avec la compagnie Superamas, et en complicité avec les Fabriques (Ville de Nantes), il participe à des échanges interrégionaux entre les Pays de la Loire et la région Hauts-de-France – Dispositif HappyNest ; avec le lieu unique – scène nationale de Nantes, il diffuse de jeunes artistes issus des écoles supérieures d’art dramatique – Programme Soyouz ; avec Le Grand T – théâtre de Loire-Atlantique, il soutient la diffusion des spectacles de jeunes artistes de et en région Pays de la Loire. Le TU est partenaire du festival Impatience / émergence théâtrale piloté par le CENTQUATRE, le T2G, le Jeune Théâtre National et Télérama, ainsi que du réseau Tremplin piloté par Danse à tous les étages, projet de soutien aux auteurs chorégraphiques émergents dans les métropoles du Grand Ouest en lien avec Paris.

• Avec l'étroite collaboration de bénévoles, ouvreurs et étudiants vacataires, ainsi que de nombreux techniciens intermittents du spectacle, dont les plus fidèles : David Dinkel, Laurent Etourneau, Eric Eozenou, Eric Le Duc, Alexandre Maître, Guillaume Pinot, Cyril Le Brozec, Caroline Leray, Adrien Jounier, Yvan Poitevin et Paul Gaudissart. • Mille et un mercis à Hélène Langard d’avoir relevé haut la main et sans faille le défi du remplacement demi-confiné, à Pauline Venet d’avoir créé un cluster de légèreté et de bonne humeur pendant une saison et à Pauline Deboffles d’avoir rempli ses missions de stagiaire #okboomer avec brio.

Le TU : p artenaire d’événements régionaux, nationaux et internationaux Le TU-Nantes est partenaire du festival Trajectoires, proposé par le CCN de Nantes, le lieu unique centre de culture contemporaine de Nantes, Théâtre ONYX - scène conventionnée danse et arts du cirque, le TU-Nantes, le Grand T - théâtre de LoireAtlantique, Stereolux musiques actuelles et arts numériques, Musique et Danse en Loire-Atlantique et Angers Nantes Opéra.

Le TU-Nantes est partenaire du festival Les Récréâtrales - Nantes et co-organisateur du festival BAM. Ces deux manifestations sont organisées dans le cadre de la saison Africa2020.

Le TU participe au dispositif Voisinages pour les spectacles Le Réflexe de Moro de Plateau K et aux éclats… de la compagnie Nathalie Béasse. Voisinages est un dispositif soutenu par la Région des Pays de la Loire pour encourager la diffusion des équipes artistiques.

L’accueil du spectacle Désobéir de Julie Béres bénéficie du dispositif de soutien à la diffusion Avis de Tournées porté par l’Odia Normandie, la Région Pays de la Loire et Spectacle vivant en Bretagne. Ils nous accompagnent et nous soutiennent tout au long de la saison 20/21 : Le Château des Ducs de Bretagne, le Cinématographe, l’École des Beauxarts de Nantes - Saint-Nazaire, la Médiathèque Luce Courville, l’association PAQ’la Lune, le Musée d'arts de Nantes, le FRAC des Pays de la Loire, le Nouveau Studio Théâtre, l’Université de Nantes (Pôle étudiant, DVE, DCI, BU, Master MCCI, Centre pédagogique de développement, IAE), l’IUT de Saint-Nazaire, la librairie-café Les biens-aimés.

Crédits photos P. 5 - 24 - 29 Super Terrain avec la participation d'Élise Lerat et Laurent Cebe P. 6 Hélène Harder P. 9 Laura di Marc et Christophe Troeira

P. 10 Xavier Thomas et Lise Abbadie P. 11-12-17-44-46-47 DR P. 13 Collectif Allogène et DR P. 16 Collectif Allogène P. 18 Louise Emö

P. 20 Jean-François Quais P. 21 Arkadiusz Podniesinski P. 22 Université de Nantes et Adeline Moreau P. 23 Université de Nantes P. 30 Fabien Proyart

P. 32 Tamara Seilman P. 33 Jérôme Delatour P. 43 Tamara Seilman P. 44 Hélène Harder P. 49 Adeline Moreau 1-1085447 / 2-1085448 / 3-1085449


TU Chemin de la Censive du Tertre 44300 Nantes Tram 2, bus et bicloo : Station Facultés

20-21

Agenda + Magazine + Billetterie www.tunantes.fr T. 02 53 52 23 80

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