TU-Magazine 2017/2018 - Ici et Maintenant

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TU-Nantes

2017 / 2018

TU-Magazine  Jeune création Émergence Théâtre Danse Arts vivants  www.tunantes.fr 02 40 14 55 14

Ici et Maintenant Saison 17-18


Saison 17/18

Sept. — Déc. 2017

03

BAM ! [ Événement] [Surprise party artistique] Tanguy Malik Bordage, Clément Pascaud, Marion Siéfert, Vanille Fiaux, Jonathan Seilman, Cie l’Unanime, Élise Lerat / Collectif Allogène, Irma Kalt DU MARDI 26 au JEUDI 28 SEPTEMBRE

MIDI-MINUIT

AU TU

Gratuit à 5 €

La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? [Théâtre] [Création] - Quentin Ellias / Cie Obsessive DU MARDI 10 OCTOBRE AU VENDREDI 13 OCTOBRE

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H50

AU MUSÉE D’ARTS

gratuit

1h

AU MUSÉE D’ARTS

gratuit

1H

Conversation #1 Les esquisses [Lecture] Clément Pascaud JEUDI 12 OCTOBRE

19H00

Conversation #2 Autour d’Hybris [Lecture] Vanille Fiaux JEUDI 19 OCTOBRE

19H00

(Il y aura) des gens importants [Carte blanche à la Stomach Company] Colyne Morange, Thibaud Croisy, Pamina de Coulon MERCREDI 18 OCTOBRE JEUDI19 OCTOBRE

19H30 et 20H30 20H30

AU TU AU TU

DE 20€ À 5€ DE 20€ À 5€

2H00 2H00

Facing the World [Théâtre] [Danse] [Musique] [Création] — Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge / Cie Je reste SAMEDI 28 OCTOBRE

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H

DE 20€ À 5€

1H30

DE 20€ À 5€

1H

5 Façons de se tenir debout [Théâtre] [Création] — Juan Pablo Miño / La Caravelle - Théâtre DU LUNDI 6 NOVEMBRE AU VENDREDI 10 NOVEMBRE

20H30

AU TU

Les Lettres de non-motivation [Théâtre] — Vincent Thomasset / Cie Laars & Co, Julien Prévieux DU MERCREDI 15 AU VENDREDI 17 NOVEMBRE

20H30

AU TU

Contrechamp [Carte blanche] [Cinéma] — Alexandre Meyrat Le Coz / Cie Obsessive DIMANCHE 19 NOVEMBRE

18H ET 20H30

AU CINÉMATOGRAPHE

DE 5€ À 3€

Conversation#3 Dancing Museum [Danse] — Louis Barreau / Cie louis barreau + Valeria Giuga / Cie Labkine DU JEUDI 16 NOVEMBRE AU SAMEDI 25 NOVEMBRE

19H

AU MUSÉE D’ARTS

GRATUIT

1H

BOLERO BOLERO BOLERO + She Was Dancing [Danse] — Louis Barreau / Cie louis barreau + Valeria Giuga / Cie Labkine MARDI 21 NOVEMBRE

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H40

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H

20H30 18H

AU TU AU TU

DE 20€ À 5€ DE 20€ À 5€

1H 1H

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H45

AU TU

DE 20€ À 5€

1h35

AU TU

DE 25€ À 15€

INDÉTERMINÉE

Ordalie [Danse] – Thomas Chopin / Cie l’Infini turbulent LUNDI 27 ET MARDI 28 NOVEMBRE

Petite nature [Théâtre] – Cie l’Unanime VENDREDI 1er DÉCEMBRE SAMEDI 2 DÉCEMBRE

Méduse [Théâtre] – Les Bâtards dorés DU MERCREDI 6 AU VENDREDI 8 DÉCEMBRE

King Kong Théorie [Théâtre] [Danse] – Émilie Charriot LUNDI 11 ET MARDI 12 DÉCEMBRE

20H30

Mon Gros Sapin [Banquet spectacle] – Hervé Guilloteau / Grosse théâtre MERCREDI 20 DÉCEMBRE

19H30

Ici et maintenant Oser aujourd’hui. Nous ne militons pas pour un avenir à conquérir. Ici et maintenant, le théâtre invente un laboratoire permanent du présent. Il se nourrit de l’expérimentation et revendique le droit à l’échec, à la beauté, à la politique, au temps suspendu, à l’engagement, à l’amour, à l’instant, à l’ivresse, au plaisir, à l’ennui. Un espace encore debout de tentatives, de rencontres et d’expérience de l’autre, d’aventures partagées et de risques libérés. Ensemble, avec les artistes, compagnons, spectateurs, étudiants, enseignants, chercheurs ou habitants, nous souhaitons partager cet espace. Imaginer une complicité des possibles. Le TU inaugure cette saison un nouveau projet dédié aux nouvelles générations d’artistes et de spectateurs, un projet pour aujourd’hui. Demain ne peut attendre. L’humain, c’est maintenant ! L’équipe du TU TU-Magazine — Saison 17/18

L’équipe du TU-Nantes

Rédacteurs en chef : Nolwenn Bihan et Cyril Le Fur

Relations aux publics ↳ Geneviève Barillier Direction artistique / co-direction ↳ Nolwenn Bihan Relations aux publics ↳ Guillaume Brochet Accueil-billetterie ↳ Agathe Hesnard-Dadu Accueil-billetterie ↳ Raphaëlle Huss Relations aux publics ↳ Stéphanie Lepage Communication et information ↳ Cyril Le Fur Café ↳ Bertrand Lhomer Comptabilité ↳ Marion Lucas Direction technique ↳ Fabrice Mathieu Direction administrative / co-direction ↳ Laurence Morin

Ont participé à ce numéro : Arnaud Bénureau, Nolwenn Bihan, Fedelm Cheguillaume, Vincent Franjou, Cyril Le Fur, Ninon Maillard, Alain Patrick Olivier, Thomas Rabeyron et toute l’équipe du TU-Nantes Design graphique – Super Terrain Impression – Édicolor Print

Suite de la saison 2018 → p.63

Édito

Crédits photo : p.4 © Nikolasz Le Coq / Bojana Kovac p.8 © Super Terrain p.10 © Anna N’Guyen C BY NC SA p.13 © Angelos Tzortzinis p.21 © Germain Herriau / les Bâtards dorés p.24 © Angelos Tzortzini / VLAM productions p.30-33 © Céline Champinot p.37 © Nicole Deschaumes, Tesslye Lopez, Jean Mascolo p.38 © Iris Aleluia p.21 © Germain Herriau p.42-43 © Julien Prévieux p.44 © Enrico Dagnino p.45 © Cyril Duc p.46 © Marco Zavagno p.48 © Agnès Mellon p.53 © Gregg Brehin – Yodel / Chloé Vignaud p.56 © Antonin Etard p.59 © Mathieu Gervaise p.60 © Cyril Le Fur

Avec l’étroite collaboration de nombreux artistes et techniciens, intermittents du spectacle, étudiants et ouvreurs. Cette saison 17/18 n’aura pu voir le jour sans Marie Thiberge, cheffe comptable en remplacement de Marion Lucas, Alexandre Guillaume, stagiaire en communication.

TU-Nantes Chemin de la Censive du Tertre CS 22228 44322 Nantes cedex 3 Administration – 02 40 14 33 34 Accueil-billetterie – 02 40 14 55 14 contact@tunantes.fr www.tunantes.fr

Nos partenaires et financeurs :

Le TU-Nantes est subventionné par l’Université de Nantes, la Ville de Nantes, l’Etat – Préfet de la région Pays de la Loire – Direction régionale des affaires culturelles, le Département de Loire-Atlantique et la Région des Pays de la Loire. Il reçoit le soutien du Crous Nantes-Pays de la Loire et de l’Onda – Office national de diffusion artistique. Nos partenaires de cette saison : le lieu unique — scène nationale de Nantes, le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique, le Centre chorégraphique de Nantes, le Musée d’arts de Nantes, le Château des ducs de Bretagne, le Jeune Théâtre National, l’École supérieure des beaux-arts de Nantes, l’École nationale d’Architecture de Nantes, l’Université de Nantes – UFR de Médecine, Maths, Histoire, Langues, Le Pont Supérieur, le Conservatoire de Nantes, le Lycée Guist’hau et le festival impatience Licences 1 - 108 5447 2 - 108 5448 3 - 108 5449

Nos partenaires médias et projets  :


Saison 17/18

Sept. — Déc. 2017

03

BAM ! [ Événement] [Surprise party artistique] Tanguy Malik Bordage, Clément Pascaud, Marion Siéfert, Vanille Fiaux, Jonathan Seilman, Cie l’Unanime, Élise Lerat / Collectif Allogène, Irma Kalt DU MARDI 26 au JEUDI 28 SEPTEMBRE

MIDI-MINUIT

AU TU

Gratuit à 5 €

La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? [Théâtre] [Création] - Quentin Ellias / Cie Obsessive DU MARDI 10 OCTOBRE AU VENDREDI 13 OCTOBRE

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H50

AU MUSÉE D’ARTS

gratuit

1h

AU MUSÉE D’ARTS

gratuit

1H

Conversation #1 Les esquisses [Lecture] Clément Pascaud JEUDI 12 OCTOBRE

19H00

Conversation #2 Autour d’Hybris [Lecture] Vanille Fiaux JEUDI 19 OCTOBRE

19H00

(Il y aura) des gens importants [Carte blanche à la Stomach Company] Colyne Morange, Thibaud Croisy, Pamina de Coulon MERCREDI 18 OCTOBRE JEUDI19 OCTOBRE

19H30 et 20H30 20H30

AU TU AU TU

DE 20€ À 5€ DE 20€ À 5€

2H00 2H00

Facing the World [Théâtre] [Danse] [Musique] [Création] — Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge / Cie Je reste SAMEDI 28 OCTOBRE

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H

DE 20€ À 5€

1H30

DE 20€ À 5€

1H

5 Façons de se tenir debout [Théâtre] [Création] — Juan Pablo Miño / La Caravelle - Théâtre DU LUNDI 6 NOVEMBRE AU VENDREDI 10 NOVEMBRE

20H30

AU TU

Les Lettres de non-motivation [Théâtre] — Vincent Thomasset / Cie Laars & Co, Julien Prévieux DU MERCREDI 15 AU VENDREDI 17 NOVEMBRE

20H30

AU TU

Contrechamp [Carte blanche] [Cinéma] — Alexandre Meyrat Le Coz / Cie Obsessive DIMANCHE 19 NOVEMBRE

18H ET 20H30

AU CINÉMATOGRAPHE

DE 5€ À 3€

Conversation#3 Dancing Museum [Danse] — Louis Barreau / Cie louis barreau + Valeria Giuga / Cie Labkine DU JEUDI 16 NOVEMBRE AU SAMEDI 25 NOVEMBRE

19H

AU MUSÉE D’ARTS

GRATUIT

1H

BOLERO BOLERO BOLERO + She Was Dancing [Danse] — Louis Barreau / Cie louis barreau + Valeria Giuga / Cie Labkine MARDI 21 NOVEMBRE

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H40

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H

20H30 18H

AU TU AU TU

DE 20€ À 5€ DE 20€ À 5€

1H 1H

20H30

AU TU

DE 20€ À 5€

1H45

AU TU

DE 20€ À 5€

1h35

AU TU

DE 25€ À 15€

INDÉTERMINÉE

Ordalie [Danse] – Thomas Chopin / Cie l’Infini turbulent LUNDI 27 ET MARDI 28 NOVEMBRE

Petite nature [Théâtre] – Cie l’Unanime VENDREDI 1er DÉCEMBRE SAMEDI 2 DÉCEMBRE

Méduse [Théâtre] – Les Bâtards dorés DU MERCREDI 6 AU VENDREDI 8 DÉCEMBRE

King Kong Théorie [Théâtre] [Danse] – Émilie Charriot LUNDI 11 ET MARDI 12 DÉCEMBRE

20H30

Mon Gros Sapin [Banquet spectacle] – Hervé Guilloteau / Grosse théâtre MERCREDI 20 DÉCEMBRE

19H30

Ici et maintenant Oser aujourd’hui. Nous ne militons pas pour un avenir à conquérir. Ici et maintenant, le théâtre invente un laboratoire permanent du présent. Il se nourrit de l’expérimentation et revendique le droit à l’échec, à la beauté, à la politique, au temps suspendu, à l’engagement, à l’amour, à l’instant, à l’ivresse, au plaisir, à l’ennui. Un espace encore debout de tentatives, de rencontres et d’expérience de l’autre, d’aventures partagées et de risques libérés. Ensemble, avec les artistes, compagnons, spectateurs, étudiants, enseignants, chercheurs ou habitants, nous souhaitons partager cet espace. Imaginer une complicité des possibles. Le TU inaugure cette saison un nouveau projet dédié aux nouvelles générations d’artistes et de spectateurs, un projet pour aujourd’hui. Demain ne peut attendre. L’humain, c’est maintenant ! L’équipe du TU TU-Magazine — Saison 17/18

L’équipe du TU-Nantes

Rédacteurs en chef : Nolwenn Bihan et Cyril Le Fur

Relations aux publics ↳ Geneviève Barillier Direction artistique / co-direction ↳ Nolwenn Bihan Relations aux publics ↳ Guillaume Brochet Accueil-billetterie ↳ Agathe Hesnard-Dadu Accueil-billetterie ↳ Raphaëlle Huss Relations aux publics ↳ Stéphanie Lepage Communication et information ↳ Cyril Le Fur Café ↳ Bertrand Lhomer Comptabilité ↳ Marion Lucas Direction technique ↳ Fabrice Mathieu Direction administrative / co-direction ↳ Laurence Morin

Ont participé à ce numéro : Arnaud Bénureau, Nolwenn Bihan, Fedelm Cheguillaume, Vincent Franjou, Cyril Le Fur, Ninon Maillard, Alain Patrick Olivier, Thomas Rabeyron et toute l’équipe du TU-Nantes Design graphique – Super Terrain Impression – Édicolor Print

Suite de la saison 2018 → p.63

Édito

Crédits photo : p.4 © Nikolasz Le Coq / Bojana Kovac p.8 © Super Terrain p.10 © Anna N’Guyen C BY NC SA p.13 © Angelos Tzortzinis p.21 © Germain Herriau / les Bâtards dorés p.24 © Angelos Tzortzini / VLAM productions p.30-33 © Céline Champinot p.37 © Nicole Deschaumes, Tesslye Lopez, Jean Mascolo p.38 © Iris Aleluia p.21 © Germain Herriau p.42-43 © Julien Prévieux p.44 © Enrico Dagnino p.45 © Cyril Duc p.46 © Marco Zavagno p.48 © Agnès Mellon p.53 © Gregg Brehin – Yodel / Chloé Vignaud p.56 © Antonin Etard p.59 © Mathieu Gervaise p.60 © Cyril Le Fur

Avec l’étroite collaboration de nombreux artistes et techniciens, intermittents du spectacle, étudiants et ouvreurs. Cette saison 17/18 n’aura pu voir le jour sans Marie Thiberge, cheffe comptable en remplacement de Marion Lucas, Alexandre Guillaume, stagiaire en communication.

TU-Nantes Chemin de la Censive du Tertre CS 22228 44322 Nantes cedex 3 Administration – 02 40 14 33 34 Accueil-billetterie – 02 40 14 55 14 contact@tunantes.fr www.tunantes.fr

Nos partenaires et financeurs :

Le TU-Nantes est subventionné par l’Université de Nantes, la Ville de Nantes, l’Etat – Préfet de la région Pays de la Loire – Direction régionale des affaires culturelles, le Département de Loire-Atlantique et la Région des Pays de la Loire. Il reçoit le soutien du Crous Nantes-Pays de la Loire et de l’Onda – Office national de diffusion artistique. Nos partenaires de cette saison : le lieu unique — scène nationale de Nantes, le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique, le Centre chorégraphique de Nantes, le Musée d’arts de Nantes, le Château des ducs de Bretagne, le Jeune Théâtre National, l’École supérieure des beaux-arts de Nantes, l’École nationale d’Architecture de Nantes, l’Université de Nantes – UFR de Médecine, Maths, Histoire, Langues, Le Pont Supérieur, le Conservatoire de Nantes, le Lycée Guist’hau et le festival impatience Licences 1 - 108 5447 2 - 108 5448 3 - 108 5449

Nos partenaires médias et projets  :


05

TU-Magazine n° 3

Sommaire P.6-7 La Saison 17/18 en un coup d’œil  P.8-19 — Brèves P.8 BAM ! Surprise party artistique P.9 Portes ouvertes P.10-11 Créations, ateliers, stages P.12 Focus jeune création théâtrale P.13 Artistes in progress P.14-15 Les rendez-vous de la recherche P.16-17 Des arts visuels aux arts vivants P.18-19 Les lectures  P.20-29 — Le grand dossier : À vous de juger ! P.22-23 Procès en note d’intention P.24-26 Plateau, non mais plateau quoi ! P.27-28 Juge et party P.29 Les spectacles  P.30-37 — CarnetS de création P.30-33 Vivipares (posthume), Céline Champinot P.34-35 Hybris, Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian P.36-37 Le Camion, Marine de Missolz  P.38-51 — Regards croisés P.40-43 À fond la forme ! P.44-45 Europa Europa P.46-47 Jeux de Dames P.48-51 De contraintes en libertés  P.52-60 — Portraits P.52-55 La preuve par trois. Colyne, Tanguy et Clément : artistes compagnons P.56-57 Thomas Chopin, l’infini turbulent P.58-60 Parti (pris) pirate P.60-61 Label Grosse Théâtre  P.62 — Infos pratiques

À la fin de chaque article, retrouvez les informations synthétiques relatives à chaque spectacle. L’agenda et la programmation en quelques lignes : www.tunantes.fr


05

TU-Magazine n° 3

Sommaire P.6-7 La Saison 17/18 en un coup d’œil  P.8-19 — Brèves P.8 BAM ! Surprise party artistique P.9 Portes ouvertes P.10-11 Créations, ateliers, stages P.12 Focus jeune création théâtrale P.13 Artistes in progress P.14-15 Les rendez-vous de la recherche P.16-17 Des arts visuels aux arts vivants P.18-19 Les lectures  P.20-29 — Le grand dossier : À vous de juger ! P.22-23 Procès en note d’intention P.24-26 Plateau, non mais plateau quoi ! P.27-28 Juge et party P.29 Les spectacles  P.30-37 — CarnetS de création P.30-33 Vivipares (posthume), Céline Champinot P.34-35 Hybris, Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian P.36-37 Le Camion, Marine de Missolz  P.38-51 — Regards croisés P.40-43 À fond la forme ! P.44-45 Europa Europa P.46-47 Jeux de Dames P.48-51 De contraintes en libertés  P.52-60 — Portraits P.52-55 La preuve par trois. Colyne, Tanguy et Clément : artistes compagnons P.56-57 Thomas Chopin, l’infini turbulent P.58-60 Parti (pris) pirate P.60-61 Label Grosse Théâtre  P.62 — Infos pratiques

À la fin de chaque article, retrouvez les informations synthétiques relatives à chaque spectacle. L’agenda et la programmation en quelques lignes : www.tunantes.fr


La saison en un coup d'œil

PratiqueS de la scène

BAM ! Surprise Party Artistique

PHOQUE

Stages, ateliers, masterclass

Label Grosse Théâtre

MAI 2018

Afterworks Concerts, apéros, happy hour, conférences ou performances

AVRIL 2018

• Trtff – What Can I Do To Make You Love Me ? Colyne Morange / Stomach Cie [Création] • Pavillon noir Collectif Traverse, Collectif OS’O [Création]

Expos

• Hybris – Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre [Création]

• Une Maison de poupée d’après Henrik Ibsen, Lorraine de Sagazan / Cie La Brèche

U

• 5 Façons de se tenir debout Juan Pablo Miño / La Caravelle-Théâtre [CRÉATION] • Les lettres de non-motivation Vincent Thomasset / Cie Laars & Co d’après Julien Prévieux •B OLERO BOLERO BOLERO + She Was Dancing Louis Barreau / Cie louis barreau Valeria Giuga / Cie Labkine [CRÉATION]

B-A.BA TU

-NAN

JEUNE CRÉATION

T

DÉCEMBRE 2017

DANSE

•P etite nature Cie l’Unanime • Méduse

Les Bâtards dorés

JANVIER 2018

•V ivipares (posthume) Céline Champinot / Groupe LA gALERIE • Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes Julie Bertin et Jade Herbulot Le Birgit Ensemble [Création]

NOVEMBRE 2017

THÉâtre

N

MARS 2018

FÉvrier 2018

• Facing the World Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge Cie Je reste [Création]

SA I SO E N

AU

- Conférences - Campement Mathématique - Mettre en scène l’Europe - Transmettre

• La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? Quentin Ellias / Cie Obsessive [Création]

Colloques

- Tanguy Malik Bordage / Grosse Théâtre - Colyne Morange / Stomach Cie - Clément Pascaud / Cie le Point du soir

CRÉATIONS PARTICIPATIVES

TURBULENCES

Artistes COMPAGNONS OCTOBRE 2017

Une traversée du TU dans tous ses états : spectacles, karaoké live, performances, danse, visites, DJ Set, surprises, théâtre, objets non identifiés, barbecue, lampions. 26, 27 et 28 sept. Midi — Minuit

• Le Camion D’après Marguerite Duras, Marine de Missolz / Cie l’Étang donné [Création]

Festival des créations étudiantes

07

ES

06

Trajectoires

• King Kong Théorie Virginie Despentes, Émilie Charriot

Festival de danse

FOCUS JEUNE CRéation Théâtrale

• Nocturne Musée Danse • jeux chorégraphiques Rémy Héritier et Laurent Pichaud • De la Cave au Grenier Aëla Labbé et Stéphane Imbert Lucane • Kromos Julien Andujar et Audrey Bodiguel VLAM Productions [CRÉATION]

CONVERSATION DE LA SCÈNE AU MUSÉE

Mon Gros Sapin Cinéma Carte blanche artistique en partenariat avec le Cinématographe.

Hervé Guilloteau [BANQUET PERFORMANCE]


La saison en un coup d'œil

PratiqueS de la scène

BAM ! Surprise Party Artistique

PHOQUE

Stages, ateliers, masterclass

Label Grosse Théâtre

MAI 2018

Afterworks Concerts, apéros, happy hour, conférences ou performances

AVRIL 2018

• Trtff – What Can I Do To Make You Love Me ? Colyne Morange / Stomach Cie [Création] • Pavillon noir Collectif Traverse, Collectif OS’O [Création]

Expos

• Hybris – Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre [Création]

• Une Maison de poupée d’après Henrik Ibsen, Lorraine de Sagazan / Cie La Brèche

U

• 5 Façons de se tenir debout Juan Pablo Miño / La Caravelle-Théâtre [CRÉATION] • Les lettres de non-motivation Vincent Thomasset / Cie Laars & Co d’après Julien Prévieux •B OLERO BOLERO BOLERO + She Was Dancing Louis Barreau / Cie louis barreau Valeria Giuga / Cie Labkine [CRÉATION]

B-A.BA TU

-NAN

JEUNE CRÉATION

T

DÉCEMBRE 2017

DANSE

•P etite nature Cie l’Unanime • Méduse

Les Bâtards dorés

JANVIER 2018

•V ivipares (posthume) Céline Champinot / Groupe LA gALERIE • Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes Julie Bertin et Jade Herbulot Le Birgit Ensemble [Création]

NOVEMBRE 2017

THÉâtre

N

MARS 2018

FÉvrier 2018

• Facing the World Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge Cie Je reste [Création]

SA I SO E N

AU

- Conférences - Campement Mathématique - Mettre en scène l’Europe - Transmettre

• La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? Quentin Ellias / Cie Obsessive [Création]

Colloques

- Tanguy Malik Bordage / Grosse Théâtre - Colyne Morange / Stomach Cie - Clément Pascaud / Cie le Point du soir

CRÉATIONS PARTICIPATIVES

TURBULENCES

Artistes COMPAGNONS OCTOBRE 2017

Une traversée du TU dans tous ses états : spectacles, karaoké live, performances, danse, visites, DJ Set, surprises, théâtre, objets non identifiés, barbecue, lampions. 26, 27 et 28 sept. Midi — Minuit

• Le Camion D’après Marguerite Duras, Marine de Missolz / Cie l’Étang donné [Création]

Festival des créations étudiantes

07

ES

06

Trajectoires

• King Kong Théorie Virginie Despentes, Émilie Charriot

Festival de danse

FOCUS JEUNE CRéation Théâtrale

• Nocturne Musée Danse • jeux chorégraphiques Rémy Héritier et Laurent Pichaud • De la Cave au Grenier Aëla Labbé et Stéphane Imbert Lucane • Kromos Julien Andujar et Audrey Bodiguel VLAM Productions [CRÉATION]

CONVERSATION DE LA SCÈNE AU MUSÉE

Mon Gros Sapin Cinéma Carte blanche artistique en partenariat avec le Cinématographe.

Hervé Guilloteau [BANQUET PERFORMANCE]


08

Brèves

09

BAM ! Surprise party artistique Liberté Curiosité Karaoké BAM ! Surprise party artistique Mar. 26, mer. 27 et jeu. 28 sept. 2017 Midi – Apéro – Soirée * Spectacles : 5 € la soirée

Programme détaillé au jour le jour sur place et sur www.tunantes.fr, facebook et twitter

Le TU ouvre ses portes avec une rentrée spectaculaire. Pendant trois jours, le théâtre se transforme en vivier d’audaces et de tentatives confié à une dizaine d’équipes artistiques. Des créations créées en quelques jours spécifiquement pour l’occasion offrent des expériences artistiques décalées et explosives. Et bim ! Des spectacles, du théâtre numérique, un karaoké live, des performances, de la danse, des visites, des expériences insolites, des DJ set, des surprises, du théâtre, des objets non identifiés, un grand barbecue et des lampions ! Bref, trois jours libres et curieux ! Tanguy Malik Bordage et Clément Pascaud Interdit au moins de 18 ans [Théâtre] * Marion Siéfert 2 ou 3 choses que je sais de vous [Théâtre numérique]* Vanille Fiaux et Jonathan Seilman / Fitorio Théâtre Pourquoi appelle-t-on une chanson à succès un tube ? Sans doute parce qu’il est creux [Karaoké live]

Cie l’Unanime Enfoncer des portes ouvertes [Performances drôles] Les Poils et les Gants Clipologie [Installations performatives] Collectif Allogène Replay [Performance participative] Irma Kalt [Arts plastiques]

Portes ouvertes

Vous êtes ici, et tout peut arriver : 9H-10H15

10H-18H

12H-14H

Offrez-vous un miracle morning lors des ateliers bien-être du TU. Yoga, pilates ou sophrologie vous procurent un réveil doux et revigorant, pour aborder la journée en toute sérénité. À fond la forme ! – Rens. 02 40 99 84 48 Suaps / Université de Nantes

Les plateaux du TU accueillent en journée des séances de travail des artistes, des enseignants chercheurs et étudiants, résidences tremplin, de recherche ou de création ; stages, ateliers ou workshops, colloques.

Tartes fraîches, sandwiches, brownies, café à prix mini, plats chauds au bar du TU

14H-16H

Prendre un café en terrasse, lire la Revue dessinée, jouer aux cartes, ou ne rien faire du tout, ici c’est possible ! Et on profite du wifi pour tous.

18H-20H30

20H30-22H

Tous les mardis soirs de spectacle : Afterworks, DJ set, concerts, apéros happy hour, conférences, ou performances !

Spectacles, théâtre, danse et arts vivants, partez à l’assaut d’une saison artistique tournée vers la jeune création et l’émergence. Sortez curieux et avides de nouvelles découvertes !

22H-0H

Après le spectacle, rencontres avec les artistes au bar ou soirée entre amis. Et pendant les événements de la saison : concerts, DJ set, karaoké, dance floor.

Le TU : en cours d’exploration Cette saison, le TU initie une réflexion partagée avec les étudiants de l’Université de Nantes, de l’École d’architecture de Nantes, les habitants, les spectateurs et les artistes sur le TU, les possibles d’un théâtre au cœur d’un campus. Une exploration menée à travers des ateliers collaboratifs et une master-class


08

Brèves

09

BAM ! Surprise party artistique Liberté Curiosité Karaoké BAM ! Surprise party artistique Mar. 26, mer. 27 et jeu. 28 sept. 2017 Midi – Apéro – Soirée * Spectacles : 5 € la soirée

Programme détaillé au jour le jour sur place et sur www.tunantes.fr, facebook et twitter

Le TU ouvre ses portes avec une rentrée spectaculaire. Pendant trois jours, le théâtre se transforme en vivier d’audaces et de tentatives confié à une dizaine d’équipes artistiques. Des créations créées en quelques jours spécifiquement pour l’occasion offrent des expériences artistiques décalées et explosives. Et bim ! Des spectacles, du théâtre numérique, un karaoké live, des performances, de la danse, des visites, des expériences insolites, des DJ set, des surprises, du théâtre, des objets non identifiés, un grand barbecue et des lampions ! Bref, trois jours libres et curieux ! Tanguy Malik Bordage et Clément Pascaud Interdit au moins de 18 ans [Théâtre] * Marion Siéfert 2 ou 3 choses que je sais de vous [Théâtre numérique]* Vanille Fiaux et Jonathan Seilman / Fitorio Théâtre Pourquoi appelle-t-on une chanson à succès un tube ? Sans doute parce qu’il est creux [Karaoké live]

Cie l’Unanime Enfoncer des portes ouvertes [Performances drôles] Les Poils et les Gants Clipologie [Installations performatives] Collectif Allogène Replay [Performance participative] Irma Kalt [Arts plastiques]

Portes ouvertes

Vous êtes ici, et tout peut arriver : 9H-10H15

10H-18H

12H-14H

Offrez-vous un miracle morning lors des ateliers bien-être du TU. Yoga, pilates ou sophrologie vous procurent un réveil doux et revigorant, pour aborder la journée en toute sérénité. À fond la forme ! – Rens. 02 40 99 84 48 Suaps / Université de Nantes

Les plateaux du TU accueillent en journée des séances de travail des artistes, des enseignants chercheurs et étudiants, résidences tremplin, de recherche ou de création ; stages, ateliers ou workshops, colloques.

Tartes fraîches, sandwiches, brownies, café à prix mini, plats chauds au bar du TU

14H-16H

Prendre un café en terrasse, lire la Revue dessinée, jouer aux cartes, ou ne rien faire du tout, ici c’est possible ! Et on profite du wifi pour tous.

18H-20H30

20H30-22H

Tous les mardis soirs de spectacle : Afterworks, DJ set, concerts, apéros happy hour, conférences, ou performances !

Spectacles, théâtre, danse et arts vivants, partez à l’assaut d’une saison artistique tournée vers la jeune création et l’émergence. Sortez curieux et avides de nouvelles découvertes !

22H-0H

Après le spectacle, rencontres avec les artistes au bar ou soirée entre amis. Et pendant les événements de la saison : concerts, DJ set, karaoké, dance floor.

Le TU : en cours d’exploration Cette saison, le TU initie une réflexion partagée avec les étudiants de l’Université de Nantes, de l’École d’architecture de Nantes, les habitants, les spectateurs et les artistes sur le TU, les possibles d’un théâtre au cœur d’un campus. Une exploration menée à travers des ateliers collaboratifs et une master-class


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Brèves

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Vous pouvez le faire !

Tout au long de l’année : pratiquez Stage Pratiquer la Scène

Création théâtrale performative Europa ! Collectif Étrange miroir Une invitation à participer au questionnement sur l’identité européenne : comment les arts de la scène peuvent nous aider à mieux comprendre l’Europe ? Participez au stage de création du collectif Étrange miroir : 10 jours pour réinterpréter les grands discours historiques sur l’Europe. — Ateliers du sam. 16 au ven. 22 déc. 2017 et du ven. 9 au dim. 11 fév. 2018 - Création pour le colloque Mettre en scène l’Europe au TU ven.16 et sam .17 fév. 2018 - cf. p.15

Création participative chorégraphique Anne, la Bretagne, Nantes, ses copains et les autres … Laurent Cebe et Élise Lerat

Création participative chorégraphique Waving in situ #1 INUI - Laurie PeschierPimont et Lauriane Houbey

Spectateurs associés Amplificateurs du TU

Performeurs dans l’âme, les collections du Château des ducs de Bretagne seront votre nouveau terrain de jeux. Férus d’histoire ou curieux de danse décalée, rejoignez une secte d’un nouveau genre ! Les chorégraphes Élise Lerat et Laurent Cebe orchestrent un cortège oscillant entre le mythe et l’absurde et vous invitent à incarner quelques figures nantaises, le temps d’une nuit exceptionnelle.

Vous êtes amateurs de danse, de vague ou même de surf ? Le tandem chorégraphique INUI composé de Laurie Peschier-Pimont et Lauriane Houbey vous convie à une création chorégraphique océanique. De l’initiation au surf sur l’Erdre à la création de vagues humaines soulevant les imaginaires dans les collections du Musée d’arts : aucun pré-requis n’est nécessaire, juste l’envie de soulever des vagues chorégraphiques et de vivre un chœur en mouvement.

Le TU vous invite à rejoindre sa communauté de spectateurs complices. Tout au long de la saison, vous assistez à des rencontres privilégiées avec les artistes, des sorties en groupe, des répétitions, des débats animés et des échanges vifs et éclairés, en toute convivialité et liberté. L’objectif ? Développer les espaces de rencontres, contribuer à forger un regard critique, sensible et curieux sur les spectacles et favoriser les préconisations de spectateurs à spectateurs. Devenez spectateur complice du TU et partagez des rencontres et regards avec les artistes de la saison et des spectateurs curieux.

— Ateliers soir et we du sam. 6 au sam. 20 jan. 2018 - Création dans le cadre de la Nocturne Musée Danse, sam. 20 jan. 2018 cf. p.51

— Ateliers soirs et we en mai Création au TU, au Musée d’arts et in situ dans le cadre de Primavera du CCN Nantes sam. 26 et dim. 27 mai 2018

Créations, ateliers, stages

— Rens. et inscriptions : public@tunantes.fr 02 40 14 55 12

Comment jouer ensemble, échauffer son corps, préparer le travail d’un texte ? Comment passer d’une lecture collective à la mise en scène ? De la danse à la chorégraphie ? Quelle place donner à la musique et au silence ? Toutes ces questions sont au cœur de ces cinq jours de stage théâtre et danse encadrés par le metteur en scène Tanguy Bordage, le chorégraphe Laurent Cebe et le musicien Mathias Delplanque. Un stage pour tous les étudiants qui souhaitent découvrir une pratique scénique ou proposer un projet de création. — Stage du lun. 30 oct. au ven. 3 nov.2017 - Gratuit - Réservé aux étudiants

Atelier chorégraphique Avec le danseur, chorégraphe et enseignant Nicolas Irurzun, de la compagnie universitaire Passage(s), partez à la découverte de votre danse, de vos manières de danser et d’investir les espaces, le groupe et le temps.

Atelier - Théâtre en cours Animé par les metteurs en scène Clément Pascaud et Vanille Fiaux / Cie Le Point du soir, ce cours hebdomadaire d’initiation au théâtre permet d’aborder la pluralité des écritures contemporaines, la multitude des adaptations et mises en scène envisageables et l’éventail des interprétations et des techniques d’acteurs possibles. — Atelier les lundis de 18h à 20h30 à partir du lun. 16 oct. 2017 - De 50€ à 110€

Atelier art oratoire Les comédiens et metteurs en scène Simon le Moullec et Vanille Fiaux vous initient à l’art oratoire. La prise de parole en public demande de construire un personnage qui soit la juste traduction physique, vocale et intellectuelle du discours que l’on porte. Mille manières de dire mais seulement quelques techniques que ces deux grands tribuns vous transmettent pour que vous trouviez votre style oratoire.

Atelier de pratique théâtrale : De la petite à la grande Histoire Marie-Laure Crochant et Jérémy Colas proposent un atelier théâtre autour des récits de vie dans le cadre d’une résidence à l’Université, de Nantes : Le parlement des invisibles. L’atelier, inspiré par la collection Raconter la vie , projet d’une ethnographie du quotidien dirigée par le sociologue et historien Pierre Rosanvallon, invite les participants à devenir les auteurs et interprètes de leur propre histoire. — Ateliers les lundis de 20h30 à 23h à partir du lun. 2 oct. 2017 De 30 à 100€, Gratuit pour les étudiants Un atelier proposé par la Direction de la culture et des initiatives de l’Université de Nantes

Sauf mention contraire, les ateliers et stages sont ouverts à tous et se déroulent au TU. Rens. et inscriptions : 02 40 14 55 12, public@tunantes.fr, sur place au TU

— Atelier les jeudis de 18h30 à 20h30 à partir du jeu. 1er fév. 2018 De 50€ à 110€

— Atelier les vendredis de14h à 17h à partir du ven.15 sept. 2017 Rens. nicolas.irurzun@gmail.com

En savoir plus : www.tunantes.fr

Turbulences, festival des créations étudiantes Innover, réveiller, inventer, créer, collaborer, frictionner, tenter, oser : autant de compétences nécessaires que le TU, l’Université de Nantes et le Crous des Pays de la Loire veillent à nourrir ici sur les campus nantais à travers la pratique et la rencontre artistiques. Ateliers, workshop, projets accompagnés, stages sont toute l’année les lieux de la rencontre : avec des artistes professionnels, avec d’autres étudiants, avec des habitants du quartier, avec des chorégraphes, avec des metteurs en scènes, avec des poètes… Turbulences, l’événement culturel et artistique des spectacles, performances, chorégraphies, expositions, instants poétiques, tous portés avec engouement par des étudiants de l’Université de Nantes et des Écoles supérieures. — Festival du mar. 3 au ven. 6 avr. 2018 - Programme complet en mars 2018 En partenariat avec l’Université de Nantes et le Crous de Nantes - Pays de la Loire


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Vous pouvez le faire !

Tout au long de l’année : pratiquez Stage Pratiquer la Scène

Création théâtrale performative Europa ! Collectif Étrange miroir Une invitation à participer au questionnement sur l’identité européenne : comment les arts de la scène peuvent nous aider à mieux comprendre l’Europe ? Participez au stage de création du collectif Étrange miroir : 10 jours pour réinterpréter les grands discours historiques sur l’Europe. — Ateliers du sam. 16 au ven. 22 déc. 2017 et du ven. 9 au dim. 11 fév. 2018 - Création pour le colloque Mettre en scène l’Europe au TU ven.16 et sam .17 fév. 2018 - cf. p.15

Création participative chorégraphique Anne, la Bretagne, Nantes, ses copains et les autres … Laurent Cebe et Élise Lerat

Création participative chorégraphique Waving in situ #1 INUI - Laurie PeschierPimont et Lauriane Houbey

Spectateurs associés Amplificateurs du TU

Performeurs dans l’âme, les collections du Château des ducs de Bretagne seront votre nouveau terrain de jeux. Férus d’histoire ou curieux de danse décalée, rejoignez une secte d’un nouveau genre ! Les chorégraphes Élise Lerat et Laurent Cebe orchestrent un cortège oscillant entre le mythe et l’absurde et vous invitent à incarner quelques figures nantaises, le temps d’une nuit exceptionnelle.

Vous êtes amateurs de danse, de vague ou même de surf ? Le tandem chorégraphique INUI composé de Laurie Peschier-Pimont et Lauriane Houbey vous convie à une création chorégraphique océanique. De l’initiation au surf sur l’Erdre à la création de vagues humaines soulevant les imaginaires dans les collections du Musée d’arts : aucun pré-requis n’est nécessaire, juste l’envie de soulever des vagues chorégraphiques et de vivre un chœur en mouvement.

Le TU vous invite à rejoindre sa communauté de spectateurs complices. Tout au long de la saison, vous assistez à des rencontres privilégiées avec les artistes, des sorties en groupe, des répétitions, des débats animés et des échanges vifs et éclairés, en toute convivialité et liberté. L’objectif ? Développer les espaces de rencontres, contribuer à forger un regard critique, sensible et curieux sur les spectacles et favoriser les préconisations de spectateurs à spectateurs. Devenez spectateur complice du TU et partagez des rencontres et regards avec les artistes de la saison et des spectateurs curieux.

— Ateliers soir et we du sam. 6 au sam. 20 jan. 2018 - Création dans le cadre de la Nocturne Musée Danse, sam. 20 jan. 2018 cf. p.51

— Ateliers soirs et we en mai Création au TU, au Musée d’arts et in situ dans le cadre de Primavera du CCN Nantes sam. 26 et dim. 27 mai 2018

Créations, ateliers, stages

— Rens. et inscriptions : public@tunantes.fr 02 40 14 55 12

Comment jouer ensemble, échauffer son corps, préparer le travail d’un texte ? Comment passer d’une lecture collective à la mise en scène ? De la danse à la chorégraphie ? Quelle place donner à la musique et au silence ? Toutes ces questions sont au cœur de ces cinq jours de stage théâtre et danse encadrés par le metteur en scène Tanguy Bordage, le chorégraphe Laurent Cebe et le musicien Mathias Delplanque. Un stage pour tous les étudiants qui souhaitent découvrir une pratique scénique ou proposer un projet de création. — Stage du lun. 30 oct. au ven. 3 nov.2017 - Gratuit - Réservé aux étudiants

Atelier chorégraphique Avec le danseur, chorégraphe et enseignant Nicolas Irurzun, de la compagnie universitaire Passage(s), partez à la découverte de votre danse, de vos manières de danser et d’investir les espaces, le groupe et le temps.

Atelier - Théâtre en cours Animé par les metteurs en scène Clément Pascaud et Vanille Fiaux / Cie Le Point du soir, ce cours hebdomadaire d’initiation au théâtre permet d’aborder la pluralité des écritures contemporaines, la multitude des adaptations et mises en scène envisageables et l’éventail des interprétations et des techniques d’acteurs possibles. — Atelier les lundis de 18h à 20h30 à partir du lun. 16 oct. 2017 - De 50€ à 110€

Atelier art oratoire Les comédiens et metteurs en scène Simon le Moullec et Vanille Fiaux vous initient à l’art oratoire. La prise de parole en public demande de construire un personnage qui soit la juste traduction physique, vocale et intellectuelle du discours que l’on porte. Mille manières de dire mais seulement quelques techniques que ces deux grands tribuns vous transmettent pour que vous trouviez votre style oratoire.

Atelier de pratique théâtrale : De la petite à la grande Histoire Marie-Laure Crochant et Jérémy Colas proposent un atelier théâtre autour des récits de vie dans le cadre d’une résidence à l’Université, de Nantes : Le parlement des invisibles. L’atelier, inspiré par la collection Raconter la vie , projet d’une ethnographie du quotidien dirigée par le sociologue et historien Pierre Rosanvallon, invite les participants à devenir les auteurs et interprètes de leur propre histoire. — Ateliers les lundis de 20h30 à 23h à partir du lun. 2 oct. 2017 De 30 à 100€, Gratuit pour les étudiants Un atelier proposé par la Direction de la culture et des initiatives de l’Université de Nantes

Sauf mention contraire, les ateliers et stages sont ouverts à tous et se déroulent au TU. Rens. et inscriptions : 02 40 14 55 12, public@tunantes.fr, sur place au TU

— Atelier les jeudis de 18h30 à 20h30 à partir du jeu. 1er fév. 2018 De 50€ à 110€

— Atelier les vendredis de14h à 17h à partir du ven.15 sept. 2017 Rens. nicolas.irurzun@gmail.com

En savoir plus : www.tunantes.fr

Turbulences, festival des créations étudiantes Innover, réveiller, inventer, créer, collaborer, frictionner, tenter, oser : autant de compétences nécessaires que le TU, l’Université de Nantes et le Crous des Pays de la Loire veillent à nourrir ici sur les campus nantais à travers la pratique et la rencontre artistiques. Ateliers, workshop, projets accompagnés, stages sont toute l’année les lieux de la rencontre : avec des artistes professionnels, avec d’autres étudiants, avec des habitants du quartier, avec des chorégraphes, avec des metteurs en scènes, avec des poètes… Turbulences, l’événement culturel et artistique des spectacles, performances, chorégraphies, expositions, instants poétiques, tous portés avec engouement par des étudiants de l’Université de Nantes et des Écoles supérieures. — Festival du mar. 3 au ven. 6 avr. 2018 - Programme complet en mars 2018 En partenariat avec l’Université de Nantes et le Crous de Nantes - Pays de la Loire


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Brèves

FOCUS jeune création théâtrale

Coup de projecteur sur les artistes à suivre, sur celles et ceux qui, issus des écoles supérieures, font le théâtre d’aujourd’hui. Le TU et le Jeune Théâtre National partagent l’enjeu de soutenir et de diffuser les jeunes équipes théâtrales, de favoriser leur visibilité à l’échelle nationale, de contribuer au renouveau théâtral. Ce focus fait le pari de présenter pour la première fois sur scène des spectacles portés par les jeunes équipes du théâtre. La promesse de ces deux jours est celle de belles et grandes découvertes, des talents exaltés, d’artistes révélés.

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Artistes in progress — B.A.BA : Profession artiste vivant Devenir artiste, oui mais comment ? À partir d’échanges d’expériences entre professionnels des arts vivants, scéniques et plastiques, des outils théoriques et pratiques seront livrés aux étudiants, dans un objectif de professionnalisation : les métiers, les questionnements esthétiques, la dynamique de projets, le travail en collectif, la médiation ou encore les résidences pour artistes. Un cycle d’échanges et de transmission avec des artistes et professionnels de la scène et des arts visuels, invités par le TU et l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole. — Les mercredis de 18h30 à 20h du 15 nov. 2017 au 21 fév. 2018 à l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole et au TU - En alternance

— En résidences Tout au long de l’année, le TU accueille plusieurs équipes artistiques théâtrales et chorégraphiques en résidences de recherche, de création ou d’expérimentation, d’une durée de quelques jours à plusieurs semaines de travail. Parmi elles cette saison : Quentin Ellias / Cie Obsessive, Clément Pascaud / Le Point du soir, Tanguy Bordage / Grosse Théâtre, Eddy Pallaro, Cie Livnersen, Maxime Bonnin, Cie l’Unanime, Cie Fitorio Théâtre, Victoire Bélézy / Cie Divine Triumph, Marine De Missolz / Grosse Théâtre, Cie David Rolland, Cie Lucane, Colyne Morange / Stomach Company, Juan Pablo Miño / La Caravelle - Théâtre. – Sorties de résidences programmées tout au long de l’année. agenda sur www.tunantes.fr

— Piste d’envol Piste d’Envol c’est la rencontre entre sept jeunes comédiens et comédiennes diplômés du Conservatoire de Nantes et Tanguy Malik Bordage, artiste compagnon du TU. Une rencontre autour d’un projet de création, première étape du parcours professionnel de ces comédiens. — Restitutions ven. 23 fév. et sam. 24 fév. 2018 à 18h au TU En partenariat avec le Conservatoire de Nantes

Mer. 17 et jeu. 18 jan. 2018 à 19H30 au TU. Programmation en octobre 2017 À noter : à l’occasion des BIS – Biennale internationale du spectacle vivant, le TU et le Jeune Théâtre National proposent une table ronde consacrée à l’accompagnement de la jeune création théâtrale.

le jeune théâtre national Le Jeune Théâtre National a pour mission depuis plus de 40 ans d’accompagner durant trois années les artistes issus du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique (CNSAD) et de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg (École du TNS) afin de favoriser leur insertion professionnelle.


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Brèves

FOCUS jeune création théâtrale

Coup de projecteur sur les artistes à suivre, sur celles et ceux qui, issus des écoles supérieures, font le théâtre d’aujourd’hui. Le TU et le Jeune Théâtre National partagent l’enjeu de soutenir et de diffuser les jeunes équipes théâtrales, de favoriser leur visibilité à l’échelle nationale, de contribuer au renouveau théâtral. Ce focus fait le pari de présenter pour la première fois sur scène des spectacles portés par les jeunes équipes du théâtre. La promesse de ces deux jours est celle de belles et grandes découvertes, des talents exaltés, d’artistes révélés.

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Artistes in progress — B.A.BA : Profession artiste vivant Devenir artiste, oui mais comment ? À partir d’échanges d’expériences entre professionnels des arts vivants, scéniques et plastiques, des outils théoriques et pratiques seront livrés aux étudiants, dans un objectif de professionnalisation : les métiers, les questionnements esthétiques, la dynamique de projets, le travail en collectif, la médiation ou encore les résidences pour artistes. Un cycle d’échanges et de transmission avec des artistes et professionnels de la scène et des arts visuels, invités par le TU et l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole. — Les mercredis de 18h30 à 20h du 15 nov. 2017 au 21 fév. 2018 à l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole et au TU - En alternance

— En résidences Tout au long de l’année, le TU accueille plusieurs équipes artistiques théâtrales et chorégraphiques en résidences de recherche, de création ou d’expérimentation, d’une durée de quelques jours à plusieurs semaines de travail. Parmi elles cette saison : Quentin Ellias / Cie Obsessive, Clément Pascaud / Le Point du soir, Tanguy Bordage / Grosse Théâtre, Eddy Pallaro, Cie Livnersen, Maxime Bonnin, Cie l’Unanime, Cie Fitorio Théâtre, Victoire Bélézy / Cie Divine Triumph, Marine De Missolz / Grosse Théâtre, Cie David Rolland, Cie Lucane, Colyne Morange / Stomach Company, Juan Pablo Miño / La Caravelle - Théâtre. – Sorties de résidences programmées tout au long de l’année. agenda sur www.tunantes.fr

— Piste d’envol Piste d’Envol c’est la rencontre entre sept jeunes comédiens et comédiennes diplômés du Conservatoire de Nantes et Tanguy Malik Bordage, artiste compagnon du TU. Une rencontre autour d’un projet de création, première étape du parcours professionnel de ces comédiens. — Restitutions ven. 23 fév. et sam. 24 fév. 2018 à 18h au TU En partenariat avec le Conservatoire de Nantes

Mer. 17 et jeu. 18 jan. 2018 à 19H30 au TU. Programmation en octobre 2017 À noter : à l’occasion des BIS – Biennale internationale du spectacle vivant, le TU et le Jeune Théâtre National proposent une table ronde consacrée à l’accompagnement de la jeune création théâtrale.

le jeune théâtre national Le Jeune Théâtre National a pour mission depuis plus de 40 ans d’accompagner durant trois années les artistes issus du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique (CNSAD) et de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg (École du TNS) afin de favoriser leur insertion professionnelle.


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Le TU : laboratoire de formations Le TU est partenaire de formations supérieures, composant avec plusieurs artistes invités dans la saison des croisements de problématiques d’enseignement et artistiques à partir d’une matière de réflexion, d’un cadre de cours ou d’un atelier de recherche. Une formation vivante, sensible et humaine. Les artistes invités cette saison : Marion Thomas (metteuse en scène et comédienne, Cie Frag) / Master Médiation Culturelle et UFR de Médecine, Céline Champinot (auteure, metteuse en scène et comédienne) / Master Médiation Culturelle Jade Herbulot et Julie Bertin (auteures, metteuses en scène et comédiennes) / UFR Histoire, Florence Bourgès (comédienne) / UFR de Médecine, Cie l’Unanime / licence Sciences de l’éducation.

Aux maths, citoyens ! Vincent Franjou est professeur de mathématiques à l’Université de Nantes, coordinateur arts et sciences à la Maison des Mathématiques de l’Ouest. Il œuvre à faire se croiser les arts vivants et la recherche, notamment à travers le Campement mathématique en marge du congrès Maths et Diffusions. Rencontre. Existe-t-il un lien intrinsèque entre les arts vivants et la recherche ? Vincent Franjou - J’aurais tendance à dire non et c’est ça qui rend la chose intéressante. Construire des collaborations avec les arts vivants offre une grande liberté dans la recherche, cela permet de changer réellement le quotidien, de créer des rencontres très émouvantes. Il est nécessaire de rendre une part sensible à l’activité des scientifiques, qui ne mesurent pas toujours à quel point leurs propos peuvent être poignants, riches et différents. Quels liens les mathématiques entretiennent avec le vivant ? En mathématiques, il est particulièrement difficile de résumer les idées : il y a une confusion récurrente entre le produit fini et l’élaboration. Or dans la recherche, c’est le processus d’élaboration qui est important. Les résidences d’artistes dans des labos de recherche, les productions qui croisent les arts et les sciences permettent de faire toucher du doigt la réalité incarnée du processus qui est à l’œuvre. En mathématiques, comme en arts, la manière dont on travaille peut toucher à l’irrationnel, au hasard, à la sérendipité et donc au plus près du sensible. C’est d’ailleurs bien pour cela que l’on fait des découvertes.

Aborder les mathématiques à travers un point de vue artistique, c’est aussi en souligner la dimension politique ? Aujourd’hui, les chiffres sont instrumentalisés et utilisés comme argument d’autorité et non comme source de débat. L’enseignement des mathématiques à l’école me semble être de plus en plus dans l’absolue négation du fondement même des mathématiques : on apprend par cœur, on reproduit des formules. Or il suffit de lire Condorcet et notamment sa méthode de vote — paradoxe de la théorie des probabilités — pour mesurer à quel point les mathématiques sont véritablement un sujet politique, acteur de liberté et donc un socle de formation nécessaire pour un citoyen. Tout le monde doit avoir les outils élémentaires pour suivre un raisonnement, une démonstration et pouvoir y mesurer les failles quelque soit son niveau de compétence ou d’expérience. C’est un enjeu pour les mathématiques, et c’est une nécessité profondément libératrice vis à vis d’un discours autoritaire. C’est pour cela qu’il est essentiel de constamment décaler le regard, d’encourager la part sensible et émotionnelle de ce qui est à l’œuvre. C’est donc pour changer ces engrenages mortifères du savoir qu’il faut, j’en suis sûr, partager ces enjeux avec des artistes dans un milieu universitaire, et même tout au long de l’école. Et, qui sait, cela fera peut-être renaître des vocations perdues pour les mathématiques !

Campement mathématique À l’occasion du congrès Maths et Diffusions à Nantes, venez à la rencontre des émotions mathématiques et des chercheurs qui les vivent, en compagnie des comédiens du groupe n+1 et du spectacle Le t de n+1. Une soirée artistique, poétique et scientifique proposée par la Maison des Mathématiques de l'Ouest, Athénor-scène nomade et le TU. Dès 10 ans. — Mer. 11 avr. à 19h (impromptu scientifique), et à 20h30 (spectacle)

Les rendez-vous de la recherche

colloques Mettre en scène l’Europe Médiation et représentation des discours européens dans les arts du spectacle

Les rencontres biennales TRANSMETTRE 2018 — Transmettre l’art : artistes et citoyens, des aventures en résonance ?

Mettre en scène l’Europe ? Vaste question à laquelle se proposent de réfléchir chercheurs et artistes dans le cadre des journées de réflexion Création et crise. Un temps de recherche ouvert à tous, accompagné de la restitution de l’atelier de création du collectif Étrange miroir, d’une lecture scénique bilingue en présence du dramaturge allemand Konstantin Küspert et d’une rencontre avec Julie Bertin et Jade Herbulot du Birgit Ensemble. Le projet Création et crise est soutenu par la Fabrique des Idées d’Alliance EUROPA et communément porté par la Faculté des Langues et Cultures Étrangères, le TU et l’association ACTE.

Imprégnées des journées de séminaire du laboratoire ARFAE, ces rencontres proposées par le Pont supérieur – pôle d’enseignement supérieur spectacle vivant Bretagne Pays de la Loire - exploreront les résonances du geste artistique et de sa transmission, spécifiques ou communes, chez l’artiste et le citoyen. Le laboratoire ARFAE - Atelier de recherche sur la formation des artistes et des enseignants - observe et analyse la zone de croisement entre monde de l’art et monde de l’éducation, entre formation artistique et formation générale, entre théorie et pratique, avec cette particularité qui est sa « marque de fabrique » : associer recherche scientifique, recherche artistique et démarche de création. Au programme des rencontres : tables rondes réunissant artistes, universitaires, professionnels de l’art, du spectacle vivant, de l’enseignement et élus, intervention artistiques, spectacles et performances.

— Ven. 16 et sam. 17 fév. 2018 au TU et à la Faculté des Langues et Cultures Étrangères / Université de Nantes - Entrée libre

— Jeu. 29 et ven. 30 mars 2018 au TU - Programme détaillé en déc. 2017 - inscription en jan. 2018 Payant

Conférences

Explorer, enquêter, questionner, supposer, tenter, inventer. À partir de ce champs lexical commun aux arts et aux sciences association avec les UFR d’Histoire et de Droit de l’Université de Nantes, invitent des enseignants chercheurs à confronter les idées et motifs portés au plateau par des artistes.

• Vive la justice-spectacle ! Par Ninon Maillard - Historienne du droit, enseignante chercheur à la Faculté de droit et de sciences politiques / Université de Nantes. — Mar. 7 nov. 2017 à 18h30 au TU • Les Naufragés de la Méduse, Juillet 1816 Par Jacques-Olivier Boudon Historien, enseignant chercheur à l’Université Paris IV Sorbonne.* — Jeu. 7 déc. 2017 à 18h30 au TU • Le pirate : ennemi du genre humain ou inventeur politique ? Par Vincent Grégoire - Enseignant chercheur de philosophie à La Roche-sur-Yon / Université de Nantes.* * Une invitation de Yann Lignereux En part. avec l’UFR d’Histoire — Mar. 20 mars 2018 à 18h30 au TU

En cours de lecture Autour d’une thématique partagée, un enseignantchercheur de l’Université de Nantes et un metteur en scène en phase de recherche construisent une lecture à plusieurs voix. La transmission des savoirs s’y fait sensible, la recherche en art s’y éprouve pleinement. Art et sciences résonnent et conjuguent leurs champs de recherche dans une porosité pleine de sens. — En partenariat avec les bibliothèques universitaires de Nantes. Programmation en cours à suivre sur www.tunantes.fr

Patients standardisés, saison 4 ! La formation par l’art ou comment appréhender la relation au patient dans l’enseignement aux futurs médecins : c’est le formidable pari de l’UFR de Médecine de l’Université de Nantes à travers une résidence artistique pilotée par le TU. Contribuant à un programme pédagogique innovant, cette résidence menée par les metteuses en scène nantaises Marion Thomas et Florence Bourgès, avec une équipe de comédiens, consiste à la création d’une série de consultations simulées auprès de près de 500 étudiants afin d’appréhender toute la valeur relationnelle du diagnostic. — Restitution jeu. 24 mai 2018 à 17h et à 19h - Gratuit sur réservation


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Le TU : laboratoire de formations Le TU est partenaire de formations supérieures, composant avec plusieurs artistes invités dans la saison des croisements de problématiques d’enseignement et artistiques à partir d’une matière de réflexion, d’un cadre de cours ou d’un atelier de recherche. Une formation vivante, sensible et humaine. Les artistes invités cette saison : Marion Thomas (metteuse en scène et comédienne, Cie Frag) / Master Médiation Culturelle et UFR de Médecine, Céline Champinot (auteure, metteuse en scène et comédienne) / Master Médiation Culturelle Jade Herbulot et Julie Bertin (auteures, metteuses en scène et comédiennes) / UFR Histoire, Florence Bourgès (comédienne) / UFR de Médecine, Cie l’Unanime / licence Sciences de l’éducation.

Aux maths, citoyens ! Vincent Franjou est professeur de mathématiques à l’Université de Nantes, coordinateur arts et sciences à la Maison des Mathématiques de l’Ouest. Il œuvre à faire se croiser les arts vivants et la recherche, notamment à travers le Campement mathématique en marge du congrès Maths et Diffusions. Rencontre. Existe-t-il un lien intrinsèque entre les arts vivants et la recherche ? Vincent Franjou - J’aurais tendance à dire non et c’est ça qui rend la chose intéressante. Construire des collaborations avec les arts vivants offre une grande liberté dans la recherche, cela permet de changer réellement le quotidien, de créer des rencontres très émouvantes. Il est nécessaire de rendre une part sensible à l’activité des scientifiques, qui ne mesurent pas toujours à quel point leurs propos peuvent être poignants, riches et différents. Quels liens les mathématiques entretiennent avec le vivant ? En mathématiques, il est particulièrement difficile de résumer les idées : il y a une confusion récurrente entre le produit fini et l’élaboration. Or dans la recherche, c’est le processus d’élaboration qui est important. Les résidences d’artistes dans des labos de recherche, les productions qui croisent les arts et les sciences permettent de faire toucher du doigt la réalité incarnée du processus qui est à l’œuvre. En mathématiques, comme en arts, la manière dont on travaille peut toucher à l’irrationnel, au hasard, à la sérendipité et donc au plus près du sensible. C’est d’ailleurs bien pour cela que l’on fait des découvertes.

Aborder les mathématiques à travers un point de vue artistique, c’est aussi en souligner la dimension politique ? Aujourd’hui, les chiffres sont instrumentalisés et utilisés comme argument d’autorité et non comme source de débat. L’enseignement des mathématiques à l’école me semble être de plus en plus dans l’absolue négation du fondement même des mathématiques : on apprend par cœur, on reproduit des formules. Or il suffit de lire Condorcet et notamment sa méthode de vote — paradoxe de la théorie des probabilités — pour mesurer à quel point les mathématiques sont véritablement un sujet politique, acteur de liberté et donc un socle de formation nécessaire pour un citoyen. Tout le monde doit avoir les outils élémentaires pour suivre un raisonnement, une démonstration et pouvoir y mesurer les failles quelque soit son niveau de compétence ou d’expérience. C’est un enjeu pour les mathématiques, et c’est une nécessité profondément libératrice vis à vis d’un discours autoritaire. C’est pour cela qu’il est essentiel de constamment décaler le regard, d’encourager la part sensible et émotionnelle de ce qui est à l’œuvre. C’est donc pour changer ces engrenages mortifères du savoir qu’il faut, j’en suis sûr, partager ces enjeux avec des artistes dans un milieu universitaire, et même tout au long de l’école. Et, qui sait, cela fera peut-être renaître des vocations perdues pour les mathématiques !

Campement mathématique À l’occasion du congrès Maths et Diffusions à Nantes, venez à la rencontre des émotions mathématiques et des chercheurs qui les vivent, en compagnie des comédiens du groupe n+1 et du spectacle Le t de n+1. Une soirée artistique, poétique et scientifique proposée par la Maison des Mathématiques de l'Ouest, Athénor-scène nomade et le TU. Dès 10 ans. — Mer. 11 avr. à 19h (impromptu scientifique), et à 20h30 (spectacle)

Les rendez-vous de la recherche

colloques Mettre en scène l’Europe Médiation et représentation des discours européens dans les arts du spectacle

Les rencontres biennales TRANSMETTRE 2018 — Transmettre l’art : artistes et citoyens, des aventures en résonance ?

Mettre en scène l’Europe ? Vaste question à laquelle se proposent de réfléchir chercheurs et artistes dans le cadre des journées de réflexion Création et crise. Un temps de recherche ouvert à tous, accompagné de la restitution de l’atelier de création du collectif Étrange miroir, d’une lecture scénique bilingue en présence du dramaturge allemand Konstantin Küspert et d’une rencontre avec Julie Bertin et Jade Herbulot du Birgit Ensemble. Le projet Création et crise est soutenu par la Fabrique des Idées d’Alliance EUROPA et communément porté par la Faculté des Langues et Cultures Étrangères, le TU et l’association ACTE.

Imprégnées des journées de séminaire du laboratoire ARFAE, ces rencontres proposées par le Pont supérieur – pôle d’enseignement supérieur spectacle vivant Bretagne Pays de la Loire - exploreront les résonances du geste artistique et de sa transmission, spécifiques ou communes, chez l’artiste et le citoyen. Le laboratoire ARFAE - Atelier de recherche sur la formation des artistes et des enseignants - observe et analyse la zone de croisement entre monde de l’art et monde de l’éducation, entre formation artistique et formation générale, entre théorie et pratique, avec cette particularité qui est sa « marque de fabrique » : associer recherche scientifique, recherche artistique et démarche de création. Au programme des rencontres : tables rondes réunissant artistes, universitaires, professionnels de l’art, du spectacle vivant, de l’enseignement et élus, intervention artistiques, spectacles et performances.

— Ven. 16 et sam. 17 fév. 2018 au TU et à la Faculté des Langues et Cultures Étrangères / Université de Nantes - Entrée libre

— Jeu. 29 et ven. 30 mars 2018 au TU - Programme détaillé en déc. 2017 - inscription en jan. 2018 Payant

Conférences

Explorer, enquêter, questionner, supposer, tenter, inventer. À partir de ce champs lexical commun aux arts et aux sciences association avec les UFR d’Histoire et de Droit de l’Université de Nantes, invitent des enseignants chercheurs à confronter les idées et motifs portés au plateau par des artistes.

• Vive la justice-spectacle ! Par Ninon Maillard - Historienne du droit, enseignante chercheur à la Faculté de droit et de sciences politiques / Université de Nantes. — Mar. 7 nov. 2017 à 18h30 au TU • Les Naufragés de la Méduse, Juillet 1816 Par Jacques-Olivier Boudon Historien, enseignant chercheur à l’Université Paris IV Sorbonne.* — Jeu. 7 déc. 2017 à 18h30 au TU • Le pirate : ennemi du genre humain ou inventeur politique ? Par Vincent Grégoire - Enseignant chercheur de philosophie à La Roche-sur-Yon / Université de Nantes.* * Une invitation de Yann Lignereux En part. avec l’UFR d’Histoire — Mar. 20 mars 2018 à 18h30 au TU

En cours de lecture Autour d’une thématique partagée, un enseignantchercheur de l’Université de Nantes et un metteur en scène en phase de recherche construisent une lecture à plusieurs voix. La transmission des savoirs s’y fait sensible, la recherche en art s’y éprouve pleinement. Art et sciences résonnent et conjuguent leurs champs de recherche dans une porosité pleine de sens. — En partenariat avec les bibliothèques universitaires de Nantes. Programmation en cours à suivre sur www.tunantes.fr

Patients standardisés, saison 4 ! La formation par l’art ou comment appréhender la relation au patient dans l’enseignement aux futurs médecins : c’est le formidable pari de l’UFR de Médecine de l’Université de Nantes à travers une résidence artistique pilotée par le TU. Contribuant à un programme pédagogique innovant, cette résidence menée par les metteuses en scène nantaises Marion Thomas et Florence Bourgès, avec une équipe de comédiens, consiste à la création d’une série de consultations simulées auprès de près de 500 étudiants afin d’appréhender toute la valeur relationnelle du diagnostic. — Restitution jeu. 24 mai 2018 à 17h et à 19h - Gratuit sur réservation


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Brèves

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In situ Conversations : De la scène au musée

Entre les arts de la scène et les arts visuels, le TU et le Musée d’arts de Nantes proposent un cycle de regards croisés. Lectures mises en espace, performances et danse se déclinent à la fois sur les plateaux du TU et dans les collections du musée, dans des formats différents, avec les œuvres du musée comme espace de dialogue ou la salle de spectacle comme réceptacle multi-sensible.

Conversation #1 Les esquisses par Clément Pascaud En travaillant un ensemble de lectures mises en espace, Clément Pascaud, artiste compagnon du TU, compose un corpus de lectures comme premier geste de metteur en scène. Associer un acteur et un texte est la forme primitive d’un spectacle, c’est là que son travail commence et c’est à partir de cela qu’il peut essayer, élaborer et développer. — Jeu. 12 oct. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes — Mer. 17 et jeu. 18 jan. 2018 au TU — Jeu. 22 mar. 2018 à 19h au Musée d’arts de Nantes

Conversation #2 Autour d’Hybris par Vanille Fiaux A l’occasion de la création d’Hybris en février 2018 au TU, la metteuse en scène et comédienne Vanille Fiaux propose une série de lectures mises en espaces autour de ce spectacle, autour de la femme, autour de l’amour. — Jeu. 19 oct. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes — Mer. 17 et jeu. 18 jan. 2018 au TU — Création d’Hybris du 6 au 9 fév. 2018 à 20h30 au TU - cf. p. 34

Conversation #3 Dancing Museum par Valeria Giuga et Louis Barreau Spectacles et performances des chorégraphes Valeria Giuga et Louis Barreau composent un triptyque autour du geste, des corps hypnotiques, libre et radical. — Jeu. 16 nov. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes - Has been Valeria Giuga — Mar. 21 nov. 2017 à 20h30 au TU - Soirée partagée : BOLERO BOLERO BOLERO Louis Barreau + SHE WAS DANCING Valeria Giuga cf. p. 51 — Jeu. 23, ven. 24 et sam . 25 nov. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes - variations à l’ombre Louis Barreau

Arts Vivants / Arts Visuels

EXTENSIONS

Cinéma

Une sélection d’œuvres proposée par le Frac des Pays de la Loire tisse une proposition plastique et visuelle autour d’une ou plusieurs thématiques issues de la programmation théâtrale et chorégraphique du TU. Un parcours pour les spectateurs/visiteurs entre la scène et l’exposition.

Contrechamp Les liens entre les arts vivants, le cinéma, les arts plastiques sont nombreux et vivaces. Les artistes invités cette saison au TU sont autant influencés par la scène que par les écrans, et pratiquent même indifféremment les deux. De la scène à l’écran, de l’écran à la scène, le TU et le Cinématographe s’associent afin de mettre en lumière cette circulation des œuvres et des artistes.

Plan d’évasion Artiste plasticien et scénographe du spectacle La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? (cf. p. 29), Alexandre Meyrat Le Coz propose, dans le prolongement du spectacle, une sélection d’œuvres issues de son travail et de la collection du Frac. — Du 28 nov. au 13 déc. 2017 à la bibliothèque universitaire de Droit - Entrée libre du lun. au ven. de 8h30 à 19H et le sam. de 8h30 à 13h

Traverses Un programme vidéo qui traverse quelques jalons de l’histoire passionnante qui s’est tissée entre la danse et les arts visuels depuis les années 1960. Dans le cadre de Trajectoires, festival de danse. (cf. p. 50)

— Dim.19 nov. 2017 à 18h et 20h30 au Cinématographe - Carte blanche à Alexandre Meyrat Le Coz — Dim. 11 fév. 2018 à 18h et 20h30 au Cinématographe - Carte blanche à VLAM Productions Le Cinématographe 12 bis rue des Carmélites — Nantes www.lecinematographe.com

— Du 22 jan. au 2 fév. 2018 au TU Entrée libre du lun. au ven. de 12h à 17h30, et à partir de 19h30 les soirs de spectacles

Côté campus Culture Bellavieza L’Université de Nantes programme l’exposition produite par le TU Ce qui se joue du collectif de photographes bellavieza. L’occasion de (re)découvrir la part obscure du théâtre universitaire nantais et de s’immerger dans les coulisses d’un lieu de création. — Du 24 jan. au 22 mars 2018 à la bibliothèque universitaire de Droit - Entrée libre du lun. au ven. de 8h30 à 19H et le sam. de 8h30 à 13h

Tarz Tarz, artiste brodeuse et chanteuse investit la cafétéria du TU pour un atelier broderie. Elle y interroge les étudiants, les habitants sur leurs histoires, leur géographie, et tisse des liens entre Nantes et le Maroc. — Mar .7 nov. 2017 dans le bar du TU


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In situ Conversations : De la scène au musée

Entre les arts de la scène et les arts visuels, le TU et le Musée d’arts de Nantes proposent un cycle de regards croisés. Lectures mises en espace, performances et danse se déclinent à la fois sur les plateaux du TU et dans les collections du musée, dans des formats différents, avec les œuvres du musée comme espace de dialogue ou la salle de spectacle comme réceptacle multi-sensible.

Conversation #1 Les esquisses par Clément Pascaud En travaillant un ensemble de lectures mises en espace, Clément Pascaud, artiste compagnon du TU, compose un corpus de lectures comme premier geste de metteur en scène. Associer un acteur et un texte est la forme primitive d’un spectacle, c’est là que son travail commence et c’est à partir de cela qu’il peut essayer, élaborer et développer. — Jeu. 12 oct. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes — Mer. 17 et jeu. 18 jan. 2018 au TU — Jeu. 22 mar. 2018 à 19h au Musée d’arts de Nantes

Conversation #2 Autour d’Hybris par Vanille Fiaux A l’occasion de la création d’Hybris en février 2018 au TU, la metteuse en scène et comédienne Vanille Fiaux propose une série de lectures mises en espaces autour de ce spectacle, autour de la femme, autour de l’amour. — Jeu. 19 oct. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes — Mer. 17 et jeu. 18 jan. 2018 au TU — Création d’Hybris du 6 au 9 fév. 2018 à 20h30 au TU - cf. p. 34

Conversation #3 Dancing Museum par Valeria Giuga et Louis Barreau Spectacles et performances des chorégraphes Valeria Giuga et Louis Barreau composent un triptyque autour du geste, des corps hypnotiques, libre et radical. — Jeu. 16 nov. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes - Has been Valeria Giuga — Mar. 21 nov. 2017 à 20h30 au TU - Soirée partagée : BOLERO BOLERO BOLERO Louis Barreau + SHE WAS DANCING Valeria Giuga cf. p. 51 — Jeu. 23, ven. 24 et sam . 25 nov. 2017 à 19h au Musée d’arts de Nantes - variations à l’ombre Louis Barreau

Arts Vivants / Arts Visuels

EXTENSIONS

Cinéma

Une sélection d’œuvres proposée par le Frac des Pays de la Loire tisse une proposition plastique et visuelle autour d’une ou plusieurs thématiques issues de la programmation théâtrale et chorégraphique du TU. Un parcours pour les spectateurs/visiteurs entre la scène et l’exposition.

Contrechamp Les liens entre les arts vivants, le cinéma, les arts plastiques sont nombreux et vivaces. Les artistes invités cette saison au TU sont autant influencés par la scène que par les écrans, et pratiquent même indifféremment les deux. De la scène à l’écran, de l’écran à la scène, le TU et le Cinématographe s’associent afin de mettre en lumière cette circulation des œuvres et des artistes.

Plan d’évasion Artiste plasticien et scénographe du spectacle La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? (cf. p. 29), Alexandre Meyrat Le Coz propose, dans le prolongement du spectacle, une sélection d’œuvres issues de son travail et de la collection du Frac. — Du 28 nov. au 13 déc. 2017 à la bibliothèque universitaire de Droit - Entrée libre du lun. au ven. de 8h30 à 19H et le sam. de 8h30 à 13h

Traverses Un programme vidéo qui traverse quelques jalons de l’histoire passionnante qui s’est tissée entre la danse et les arts visuels depuis les années 1960. Dans le cadre de Trajectoires, festival de danse. (cf. p. 50)

— Dim.19 nov. 2017 à 18h et 20h30 au Cinématographe - Carte blanche à Alexandre Meyrat Le Coz — Dim. 11 fév. 2018 à 18h et 20h30 au Cinématographe - Carte blanche à VLAM Productions Le Cinématographe 12 bis rue des Carmélites — Nantes www.lecinematographe.com

— Du 22 jan. au 2 fév. 2018 au TU Entrée libre du lun. au ven. de 12h à 17h30, et à partir de 19h30 les soirs de spectacles

Côté campus Culture Bellavieza L’Université de Nantes programme l’exposition produite par le TU Ce qui se joue du collectif de photographes bellavieza. L’occasion de (re)découvrir la part obscure du théâtre universitaire nantais et de s’immerger dans les coulisses d’un lieu de création. — Du 24 jan. au 22 mars 2018 à la bibliothèque universitaire de Droit - Entrée libre du lun. au ven. de 8h30 à 19H et le sam. de 8h30 à 13h

Tarz Tarz, artiste brodeuse et chanteuse investit la cafétéria du TU pour un atelier broderie. Elle y interroge les étudiants, les habitants sur leurs histoires, leur géographie, et tisse des liens entre Nantes et le Maroc. — Mar .7 nov. 2017 dans le bar du TU


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Autrement dit…

Le jour d’avant de Sorj Chalandon Éditions Grasset

Les lectures bien-aimées

Les artistes de la saison donnent à entendre des textes de spectacles à la librairie-café Les Bien-Aimés. Un avant-goût des spectacles, au plus proche des metteurs en scène et comédiens invités, l’occasion d’échanger avec eux sur leur processus d’écriture ou d’adaptation et leurs influences littéraires, théâtrales ou non. Entraînement pour une bataille finale Mise en lecture de Clément Pascaud Lu par Hélori Philippot — Mer. 11 oct. 2017 à 19h Comment faire résonner les grandes figures tragiques féminines aujourd’hui ? Clément Pascaud, artiste compagnon du TU, propose tout au long de la saison un montage de textes, puisant dans le classiques et le contemporain, autour de la figure tragique féminine de Penthésilée.

Du côté de l’Université Culture Le Parlement des invisibles La compagnie nantaise La Réciproque / Marie-Laure Crochant s’installe sur les campus Lettres et Langues étrangères pour y poursuivre un nouveau volet de son travail d’interrogation du XXIe siècle, autour de la question du témoignage au théâtre et du héros ordinaire. À partir de la collection Raconter la vie, d’ateliers d’écriture et de vidéo, la compagnie donne rendez-vous sur le campus tout au long de l'année pour des événements inédits (lectures performées, concerts, séminaires …). Un projet de la Direction Culture et initiatives de l’Université de Nantes.

Autour de 5 Façons de se tenir debout Lecture de Juan Pablo Miño — Mer.18 oct. 2017 à 19h

Autour d’Hybris Lecture de Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian — Mer. 10 jan. 2018 à 19h

Le metteur en scène nantais Juan Pablo Miño compose le texte de sa nouvelle création à partir de notes prises au tribunal et en passant par la discussion et l’improvisation avec ses comédiens, sollicitant leur point de vue, leur sensibilité et leur savoir-faire. C’est au fil de ce travail d’ensemble que la trame narrative apparaît. — Création lun. 6 nov. 2017 au TU

Vanille Fiaux et Manuel GarcieKilian, partenaires de promotion puis de jeu, écrivent chacun depuis des années. Telle une archéologie de leur propre intimité ils ont d’abord redécouvert leurs écrits discrets, enfouis dans leurs tiroirs : des pensées, des dialogues, des débuts de pièces…Toutes ces pistes d’écriture composent la genèse d’Hybris. — Création mar. 6 fév. 2018 au TU

Autour du Camion Lecture de Hervé Guilloteau — Mer. 11 avr. 2018 à 19h Le Camion c’est un récit au conditionnel. C’est l’histoire d’un film qui raconte ce qu’aurait été le film s’il avait été tourné. C’est un dialogue – entre Marguerite Duras et Gérard Depardieu à l’origine - toujours à la lisière entre le premier et le second degré. « C’est à la fois une œuvre sublime et… une parfaite escroquerie ! » le rappelle la metteuse en scène Marine de Missolz. — Création mar. 17 avr. 2018 au TU

« ‹Venge-nous de la mine›, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé leurs crimes. » — À lire avec La justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ?

Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité de Stanley Milgram Éditions La découverte/poche

Le savant, en blouse blanche, vous ordonne d’appuyer sur un bouton pour augmenter le voltage. Face à vous, un homme se tord de douleur à chaque nouvelle décharge électrique. Vous êtes payé. « Vous devez continuer », répète la voix. Irez-vous jusqu’à la décharge maximale ? Ce dispositif était celui que le psychologue américain Stanley Milgram avait imaginé, en 1961, alors que le procès retentissant du criminel nazi Adolf Eichmann faisait la « une » des journaux, pour conduire une série d’expériences sur les « conditions de l’obéissance et de la désobéissance à l’autorité ». — À lire avec 5 Façons de se tenir debout

Les lectures Les aventures d’Isadora Duncan, Il était une fois dans l’est, tome 1 de Julie Birmant et Clément Oubrerie Éditions Dargaud

Russie, 1921. Surgit du fin fond de l’Ouest, pétrie de luxe, de Grèce et de scandales, une danseuse plus si jeune, une Américaine au moins aussi célèbre que Lénine, Isadora Duncan. Avec Il était une fois dans l’Est, la scénariste Julie Birmant et le dessinateur Clément Oubrerie entament une série de BD dont les tourments de l’Histoire forment la toile de fond et retracent le parcours de cette grande danseuse américaine, qui débarque à Moscou. — À lire avec She Was Dancing et BOLERO BOLERO BOLERO

Dans la forêt sombre et mystérieuse de Winshluss Éditions Gallimard

Pas exactement l’amour d’Arnaud Cathrine Folio Éditions

« Il n’aimait pas dormir, contrairement à elle. Dormir signifiait : quitter l’autre. Même enlacés au lit, cela revenait quand même bien à quitter l’autre. Qui s’endormirait (s’éloignerait de l’autre) le premier ? Qui céderait le premier à l’insignifiante et ordinaire trahison? ». Passant de l’humour à la gravité, de la confidence à l’outrage, de la pudeur à la sensualité résolue, Arnaud Cathrine revisite, au fil de dix nouvelles, un motif universel, fluctuant et insaisissable. — À lire avec Hybris

Citizenfour de Laura Poitras L’Association Éditions

En 2013, Edward Snowden déclenche l’un des plus grands séismes politiques aux États-Unis en révélant des documents secretdéfense de la NSA. Sous le nom le code « Citizenfour », il contacte la documentariste américaine Laura Poitras. Elle part le rejoindre à Hong Kong et réalise en temps réel Citizenfour, un document historique unique et un portrait intime d’Edward Snowden. — À lire avec Pavillon noir

Le sentiment d’imposture de Bélinda Cannone Éditions Folio Essais

Tous ces titres sont à retrouver au TU et à la librairie-café Les Bien-Aimés 2 rue de la Paix 44000 Nantes www.les-bien-aimes.fr

Angelo, jeune apprenti aventurier féru de zoologie, prend la route en famille pour rendre visite à sa grand-mère malade. Mais sur l’aire d’autoroute où ils s’arrêtent, ses parents l’oublient et repartent sans lui. Terrorisé, Angelo décide de couper à travers la forêt, où il se perd tout à fait … Ses rencontres avec de fascinantes créatures - de la luciole obèse à l’ogre terrifiant - vont faire de son singulier périple une aventure fantastique. — À lire avec Petite nature

Par « imposture », Belinda Cannone renvoie à un sentiment très commun qu’on a toujours grand soin de cacher : l’intime conviction de ne pas être celui ou celle qu’il faudrait être pour occuper légitimement la place dans laquelle on se trouve, et la crainte d’être démasqué. En trente-six chapitres qui vont de la littérature à la psychanalyse en passant par le cinéma, la politique ou nos expériences quotidiennes, cet essai propose récits et réflexions sur l’origine et les manifestations du sentiment d’imposture. — À lire avec Trtff – What Can I Do to Make You Love Me ?


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Le jour d’avant de Sorj Chalandon Éditions Grasset

Les lectures bien-aimées

Les artistes de la saison donnent à entendre des textes de spectacles à la librairie-café Les Bien-Aimés. Un avant-goût des spectacles, au plus proche des metteurs en scène et comédiens invités, l’occasion d’échanger avec eux sur leur processus d’écriture ou d’adaptation et leurs influences littéraires, théâtrales ou non. Entraînement pour une bataille finale Mise en lecture de Clément Pascaud Lu par Hélori Philippot — Mer. 11 oct. 2017 à 19h Comment faire résonner les grandes figures tragiques féminines aujourd’hui ? Clément Pascaud, artiste compagnon du TU, propose tout au long de la saison un montage de textes, puisant dans le classiques et le contemporain, autour de la figure tragique féminine de Penthésilée.

Du côté de l’Université Culture Le Parlement des invisibles La compagnie nantaise La Réciproque / Marie-Laure Crochant s’installe sur les campus Lettres et Langues étrangères pour y poursuivre un nouveau volet de son travail d’interrogation du XXIe siècle, autour de la question du témoignage au théâtre et du héros ordinaire. À partir de la collection Raconter la vie, d’ateliers d’écriture et de vidéo, la compagnie donne rendez-vous sur le campus tout au long de l'année pour des événements inédits (lectures performées, concerts, séminaires …). Un projet de la Direction Culture et initiatives de l’Université de Nantes.

Autour de 5 Façons de se tenir debout Lecture de Juan Pablo Miño — Mer.18 oct. 2017 à 19h

Autour d’Hybris Lecture de Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian — Mer. 10 jan. 2018 à 19h

Le metteur en scène nantais Juan Pablo Miño compose le texte de sa nouvelle création à partir de notes prises au tribunal et en passant par la discussion et l’improvisation avec ses comédiens, sollicitant leur point de vue, leur sensibilité et leur savoir-faire. C’est au fil de ce travail d’ensemble que la trame narrative apparaît. — Création lun. 6 nov. 2017 au TU

Vanille Fiaux et Manuel GarcieKilian, partenaires de promotion puis de jeu, écrivent chacun depuis des années. Telle une archéologie de leur propre intimité ils ont d’abord redécouvert leurs écrits discrets, enfouis dans leurs tiroirs : des pensées, des dialogues, des débuts de pièces…Toutes ces pistes d’écriture composent la genèse d’Hybris. — Création mar. 6 fév. 2018 au TU

Autour du Camion Lecture de Hervé Guilloteau — Mer. 11 avr. 2018 à 19h Le Camion c’est un récit au conditionnel. C’est l’histoire d’un film qui raconte ce qu’aurait été le film s’il avait été tourné. C’est un dialogue – entre Marguerite Duras et Gérard Depardieu à l’origine - toujours à la lisière entre le premier et le second degré. « C’est à la fois une œuvre sublime et… une parfaite escroquerie ! » le rappelle la metteuse en scène Marine de Missolz. — Création mar. 17 avr. 2018 au TU

« ‹Venge-nous de la mine›, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé leurs crimes. » — À lire avec La justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ?

Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité de Stanley Milgram Éditions La découverte/poche

Le savant, en blouse blanche, vous ordonne d’appuyer sur un bouton pour augmenter le voltage. Face à vous, un homme se tord de douleur à chaque nouvelle décharge électrique. Vous êtes payé. « Vous devez continuer », répète la voix. Irez-vous jusqu’à la décharge maximale ? Ce dispositif était celui que le psychologue américain Stanley Milgram avait imaginé, en 1961, alors que le procès retentissant du criminel nazi Adolf Eichmann faisait la « une » des journaux, pour conduire une série d’expériences sur les « conditions de l’obéissance et de la désobéissance à l’autorité ». — À lire avec 5 Façons de se tenir debout

Les lectures Les aventures d’Isadora Duncan, Il était une fois dans l’est, tome 1 de Julie Birmant et Clément Oubrerie Éditions Dargaud

Russie, 1921. Surgit du fin fond de l’Ouest, pétrie de luxe, de Grèce et de scandales, une danseuse plus si jeune, une Américaine au moins aussi célèbre que Lénine, Isadora Duncan. Avec Il était une fois dans l’Est, la scénariste Julie Birmant et le dessinateur Clément Oubrerie entament une série de BD dont les tourments de l’Histoire forment la toile de fond et retracent le parcours de cette grande danseuse américaine, qui débarque à Moscou. — À lire avec She Was Dancing et BOLERO BOLERO BOLERO

Dans la forêt sombre et mystérieuse de Winshluss Éditions Gallimard

Pas exactement l’amour d’Arnaud Cathrine Folio Éditions

« Il n’aimait pas dormir, contrairement à elle. Dormir signifiait : quitter l’autre. Même enlacés au lit, cela revenait quand même bien à quitter l’autre. Qui s’endormirait (s’éloignerait de l’autre) le premier ? Qui céderait le premier à l’insignifiante et ordinaire trahison? ». Passant de l’humour à la gravité, de la confidence à l’outrage, de la pudeur à la sensualité résolue, Arnaud Cathrine revisite, au fil de dix nouvelles, un motif universel, fluctuant et insaisissable. — À lire avec Hybris

Citizenfour de Laura Poitras L’Association Éditions

En 2013, Edward Snowden déclenche l’un des plus grands séismes politiques aux États-Unis en révélant des documents secretdéfense de la NSA. Sous le nom le code « Citizenfour », il contacte la documentariste américaine Laura Poitras. Elle part le rejoindre à Hong Kong et réalise en temps réel Citizenfour, un document historique unique et un portrait intime d’Edward Snowden. — À lire avec Pavillon noir

Le sentiment d’imposture de Bélinda Cannone Éditions Folio Essais

Tous ces titres sont à retrouver au TU et à la librairie-café Les Bien-Aimés 2 rue de la Paix 44000 Nantes www.les-bien-aimes.fr

Angelo, jeune apprenti aventurier féru de zoologie, prend la route en famille pour rendre visite à sa grand-mère malade. Mais sur l’aire d’autoroute où ils s’arrêtent, ses parents l’oublient et repartent sans lui. Terrorisé, Angelo décide de couper à travers la forêt, où il se perd tout à fait … Ses rencontres avec de fascinantes créatures - de la luciole obèse à l’ogre terrifiant - vont faire de son singulier périple une aventure fantastique. — À lire avec Petite nature

Par « imposture », Belinda Cannone renvoie à un sentiment très commun qu’on a toujours grand soin de cacher : l’intime conviction de ne pas être celui ou celle qu’il faudrait être pour occuper légitimement la place dans laquelle on se trouve, et la crainte d’être démasqué. En trente-six chapitres qui vont de la littérature à la psychanalyse en passant par le cinéma, la politique ou nos expériences quotidiennes, cet essai propose récits et réflexions sur l’origine et les manifestations du sentiment d’imposture. — À lire avec Trtff – What Can I Do to Make You Love Me ?


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Le grand dossier

À vous de juger ! Le jugement peut être à la fois l’acte judiciaire fondé par l’observation impartiale et objective d’un fait ou le sentiment intime, l’appréciation subjective d’une valeur, d’un goût, d’autrui. La faculté de juger est ce qui fonde notre humanité. Et notre liberté. Et c’est ce que n’ont de cesse de nous rappeler nombre de spectacles qui ont imposé le fil rouge de cette saison : dans les représentations de la justice et de ses procès, dans le recours à l’opinion de spectateurs-jurés ou dans la fabrique des experts contre les imposteurs.


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Le grand dossier

À vous de juger ! Le jugement peut être à la fois l’acte judiciaire fondé par l’observation impartiale et objective d’un fait ou le sentiment intime, l’appréciation subjective d’une valeur, d’un goût, d’autrui. La faculté de juger est ce qui fonde notre humanité. Et notre liberté. Et c’est ce que n’ont de cesse de nous rappeler nombre de spectacles qui ont imposé le fil rouge de cette saison : dans les représentations de la justice et de ses procès, dans le recours à l’opinion de spectateurs-jurés ou dans la fabrique des experts contre les imposteurs.


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Le grand dossier

Procès en note d’intention

Entre les Bâtards dorés qui font revivre les heures sombres du procès de la frégate de la Méduse et les Nantais Quentin Ellias et Juan Pablo Miño qui s’appuient sur des faits de violence ordinaire passés en jugement pour point de départ de leur nouvelle création, la justice et ses représentations sur scène sont l’un des motifs récurrents de cette saison.

Les films de procès ont fait et font les belles heures d’Hollywood. La mécanique est toujours bien huilée et souvent implacable. Sur le plateau, cette saison, le collectif les Bâtards dorés, Quentin Ellias et Juan Pablo Miño pratiquent l’art du pas de côté afin de ne jamais tomber dans la facilité et dans un certain académisme. Même si tous ont décidé d’arpenter, d’une manière plus ou moins assidue, la salle des pas perdus afin de nourrir leurs spectacles, leurs envies étaient clairement d’aller voir plus loin. « Avec mes comédiens, nous sommes allés nous documenter au tribunal en profane total, explique le metteur en scène Juan Pablo Miño. Néanmoins, ma volonté n’était pas de mettre en scène un procès. Car, de toutes façons, nous aurions été en dessous de la réalité.»

Même son de cloche chez Quentin Ellias : « La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? n’est pas la reconstitution d’un procès pour la simple et bonne raison que l’enjeu ne passe pas là. Dans la première partie de ma pièce, j’invite les spectateurs à se prononcer en votant pour le candidat qui leur semble le plus innocent. Ce jeu/procès aboutit à la sentence du dernier candidat, coupable. Mais je n’avais pas envie de finir sur ça. Je voulais voir où l’amène le système. » « Ma volonté n’était pas de mettre en scène un procès. Car de toutes façons, nous aurions été en-dessous de la réalité. » — Juan Pablo Miño « On essaie de remuer le cerveau du spectateur », poursuit Manuel Severi qui, avec le collectif les Bâtards dorés, s’est intéressé à un fait historique, le naufrage et le procès de la frégate La Méduse entre 1816 et 1817. 152 personnes s’entasseront sur un radeau de fortune qui dérivera pendant 11 jours avec au final, 15 survivants. 200 ans plus tard, sur un plateau transformé en cour de justice et l’audition des survivants, la question soulevée par Méduse est simple : dans quel camp aurais-je été ? Celui des officiers ou celui des sacrifiés ? Toutes ces pièces mettent l’humain au cœur de leur dispositif. 5 Façons de se tenir debout de Juan Pablo Miño est l’histoire de cinq individus qui assistent à un tabassage dans un lieu public. « Aucun ne réagit, du moins extérieurement. Alors qu’ils ne se connaissent pas, cet événement va les amener à se découvrir, chacun à la recherche du sens de cette incapacité à agir sur le

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À vous de juger !

Vive la justice-spectacle ! La justice doit sa présence au théâtre à la puissance dramaturgique du procès pénal, à l’esthétique du tribunal dont la chorégraphie, les costumes, la scénographie sont pleines de sens et d’effets. La symbolique charriée par les attributs de Dame Justice en action reste explicite dans nos sociétés contemporaines : la balance, le bandeau, la posture majestueuse ou vindicative

ornent les salles d’audience des grands palais de justice de France, figurant les vertus du juge ou la force du jugement. Le procès pénal est ainsi une cérémonie dont les rituels attirent l’œil de l’artiste. Aujourd’hui, on ne saurait limiter la mise en spectacle de la justice à ses aspects formels ou esthétiques car c’est l’enjeu du procès qui est bien souvent au cœur de la démarche artistique contemporaine :

réel. À cause de cette histoire, mes personnages vont s’intéresser à la loi. Pour autant, je n’avais pas envie de mettre en scène des techniciens de la justice. Je n’avais pas envie que l’autorité judiciaire s’auto-défende. C’est notre procès à nous. Il était important pour moi de ne pas parler de LA loi en ou de L’autorité en général. Je veux questionner la tension qui existe entre justice et bonheur, l’idée de justice avec notre sentiment d’être heureux.» Les âmes voyeuristes peuvent aussi d’emblée passer leur chemin. 5 façons de tenir debout et La Justice[…] s’intéressent à l’instant d’après et sa violence. Pour Juan Pablo Miño, « il s’agit davantage de raconter une scène de violence plutôt que de la monter ». Chez Quentin Ellias, tout est dans le pitch : « Au commencement, un fait est imposé au public : une personne aurait été tuée la veille au soir. » Et le mot est lâché par l’un des Bâtards dorés : « C’est un spectacle assez politique. On veut faire du théâtre un temple bruyant. Nous nous intéressons à ce fait historique car il résonne encore aujourd’hui avec les migrants et la Françafrique. Et ce, même si ces thèmes ne sont pas abordés frontalement. » Quentin Ellias prolonge dans la même direction : « J’avais envie de parler avec

le juger plutôt que la justice pour elle-même. Dès lors, les artistes intègrent leur public – peut-on encore parler de spectateurs ? – dans le jeu : convoqué en tant que jury, le public fait l’expérience du procès. Il s’agit d’envisager, hors les murs, interrogatoires, témoignages, plaidoyers : ce regard décalé offre une réflexivité sur le processus judiciaire et plus intimement sur la légitimité de tout jugement. L’artiste se dépouille de la direction de son spectacle pour donner le choix au spectateur qui devient omnipotent. Extirpant le crime de son milieu et de son temps, prenant acte du fait originel ayant perturbé le monde comme la propagation de

l’onde produite par un caillou jeté dans l’eau, le procès vient distribuer les rôles : victimes, témoins, jurés, magistrats, accusés ou avocats ressuscitent ainsi l’affaire pour mieux y mettre un terme. C’est certainement cette possibilité d’objectivation qui fait du procès le meilleur dispositif pour soigner les blessures du corps social. Saluons alors le geste salvateur des artistes qui se saisissent du crime certes, mais aussi de l’histoire, de la justice ou du politique pour en faire, sous nos yeux, le procès. Par Ninon Maillard - Historienne du droit, Enseignante chercheur Faculté de droit / Université de Nantes

La Justice […] du fait que nous pouvons être amené tout un chacun. Au quotidien, on nous met à disposition des outils articulés autour d’un j’aime/j’aime pas. De plus en plus facilement, on donne notre avis sur tout.» À travers leurs spectacles, tous trois sondent la justice et ses contradictions, révélant ses mécanismes plus comme une restriction des libertés individuelles que comme l’application indépendante et vertueuse des lois. Par Arnaud Bénureau


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Le grand dossier

Procès en note d’intention

Entre les Bâtards dorés qui font revivre les heures sombres du procès de la frégate de la Méduse et les Nantais Quentin Ellias et Juan Pablo Miño qui s’appuient sur des faits de violence ordinaire passés en jugement pour point de départ de leur nouvelle création, la justice et ses représentations sur scène sont l’un des motifs récurrents de cette saison.

Les films de procès ont fait et font les belles heures d’Hollywood. La mécanique est toujours bien huilée et souvent implacable. Sur le plateau, cette saison, le collectif les Bâtards dorés, Quentin Ellias et Juan Pablo Miño pratiquent l’art du pas de côté afin de ne jamais tomber dans la facilité et dans un certain académisme. Même si tous ont décidé d’arpenter, d’une manière plus ou moins assidue, la salle des pas perdus afin de nourrir leurs spectacles, leurs envies étaient clairement d’aller voir plus loin. « Avec mes comédiens, nous sommes allés nous documenter au tribunal en profane total, explique le metteur en scène Juan Pablo Miño. Néanmoins, ma volonté n’était pas de mettre en scène un procès. Car, de toutes façons, nous aurions été en dessous de la réalité.»

Même son de cloche chez Quentin Ellias : « La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? n’est pas la reconstitution d’un procès pour la simple et bonne raison que l’enjeu ne passe pas là. Dans la première partie de ma pièce, j’invite les spectateurs à se prononcer en votant pour le candidat qui leur semble le plus innocent. Ce jeu/procès aboutit à la sentence du dernier candidat, coupable. Mais je n’avais pas envie de finir sur ça. Je voulais voir où l’amène le système. » « Ma volonté n’était pas de mettre en scène un procès. Car de toutes façons, nous aurions été en-dessous de la réalité. » — Juan Pablo Miño « On essaie de remuer le cerveau du spectateur », poursuit Manuel Severi qui, avec le collectif les Bâtards dorés, s’est intéressé à un fait historique, le naufrage et le procès de la frégate La Méduse entre 1816 et 1817. 152 personnes s’entasseront sur un radeau de fortune qui dérivera pendant 11 jours avec au final, 15 survivants. 200 ans plus tard, sur un plateau transformé en cour de justice et l’audition des survivants, la question soulevée par Méduse est simple : dans quel camp aurais-je été ? Celui des officiers ou celui des sacrifiés ? Toutes ces pièces mettent l’humain au cœur de leur dispositif. 5 Façons de se tenir debout de Juan Pablo Miño est l’histoire de cinq individus qui assistent à un tabassage dans un lieu public. « Aucun ne réagit, du moins extérieurement. Alors qu’ils ne se connaissent pas, cet événement va les amener à se découvrir, chacun à la recherche du sens de cette incapacité à agir sur le

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À vous de juger !

Vive la justice-spectacle ! La justice doit sa présence au théâtre à la puissance dramaturgique du procès pénal, à l’esthétique du tribunal dont la chorégraphie, les costumes, la scénographie sont pleines de sens et d’effets. La symbolique charriée par les attributs de Dame Justice en action reste explicite dans nos sociétés contemporaines : la balance, le bandeau, la posture majestueuse ou vindicative

ornent les salles d’audience des grands palais de justice de France, figurant les vertus du juge ou la force du jugement. Le procès pénal est ainsi une cérémonie dont les rituels attirent l’œil de l’artiste. Aujourd’hui, on ne saurait limiter la mise en spectacle de la justice à ses aspects formels ou esthétiques car c’est l’enjeu du procès qui est bien souvent au cœur de la démarche artistique contemporaine :

réel. À cause de cette histoire, mes personnages vont s’intéresser à la loi. Pour autant, je n’avais pas envie de mettre en scène des techniciens de la justice. Je n’avais pas envie que l’autorité judiciaire s’auto-défende. C’est notre procès à nous. Il était important pour moi de ne pas parler de LA loi en ou de L’autorité en général. Je veux questionner la tension qui existe entre justice et bonheur, l’idée de justice avec notre sentiment d’être heureux.» Les âmes voyeuristes peuvent aussi d’emblée passer leur chemin. 5 façons de tenir debout et La Justice[…] s’intéressent à l’instant d’après et sa violence. Pour Juan Pablo Miño, « il s’agit davantage de raconter une scène de violence plutôt que de la monter ». Chez Quentin Ellias, tout est dans le pitch : « Au commencement, un fait est imposé au public : une personne aurait été tuée la veille au soir. » Et le mot est lâché par l’un des Bâtards dorés : « C’est un spectacle assez politique. On veut faire du théâtre un temple bruyant. Nous nous intéressons à ce fait historique car il résonne encore aujourd’hui avec les migrants et la Françafrique. Et ce, même si ces thèmes ne sont pas abordés frontalement. » Quentin Ellias prolonge dans la même direction : « J’avais envie de parler avec

le juger plutôt que la justice pour elle-même. Dès lors, les artistes intègrent leur public – peut-on encore parler de spectateurs ? – dans le jeu : convoqué en tant que jury, le public fait l’expérience du procès. Il s’agit d’envisager, hors les murs, interrogatoires, témoignages, plaidoyers : ce regard décalé offre une réflexivité sur le processus judiciaire et plus intimement sur la légitimité de tout jugement. L’artiste se dépouille de la direction de son spectacle pour donner le choix au spectateur qui devient omnipotent. Extirpant le crime de son milieu et de son temps, prenant acte du fait originel ayant perturbé le monde comme la propagation de

l’onde produite par un caillou jeté dans l’eau, le procès vient distribuer les rôles : victimes, témoins, jurés, magistrats, accusés ou avocats ressuscitent ainsi l’affaire pour mieux y mettre un terme. C’est certainement cette possibilité d’objectivation qui fait du procès le meilleur dispositif pour soigner les blessures du corps social. Saluons alors le geste salvateur des artistes qui se saisissent du crime certes, mais aussi de l’histoire, de la justice ou du politique pour en faire, sous nos yeux, le procès. Par Ninon Maillard - Historienne du droit, Enseignante chercheur Faculté de droit / Université de Nantes

La Justice […] du fait que nous pouvons être amené tout un chacun. Au quotidien, on nous met à disposition des outils articulés autour d’un j’aime/j’aime pas. De plus en plus facilement, on donne notre avis sur tout.» À travers leurs spectacles, tous trois sondent la justice et ses contradictions, révélant ses mécanismes plus comme une restriction des libertés individuelles que comme l’application indépendante et vertueuse des lois. Par Arnaud Bénureau


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À vous de juger !

Plateau ! Non mais plateau quoi !

Des chorégraphes qui, en pleine interview et le plus sérieusement du monde, convoquent Loana et Nabilla. Quelques figures de la mythologie grecque enfermées dans le studio de Parthénon Story. Des spectateurs qui votent pour désigner le plus coupable des candidats-comédiens… Bienvenue dans le théâtre-réalité !

Le pitch de Kromos, imaginé par les chorégraphes et interprètes Audrey Bodiguel et Julien Andujar, donne immédiatement le tempo de cette séquence : « 7,125 milliards de participants potentiels. 20 000 candidatures pour la mission. 100 humains sélectionnés : 50 hommes et 50 femmes. Un seul restera : Kromos ». Ce presque solo chorégraphique prend ses racines dans Mars One, projet bien réel visant à installer une colonie humaine sur la planète Mars et financé sur le modèle de la téléréalité. « Ici, ce n’est pas un pays qui va choisir de sortir ou non Loana du Loft ; mais la planète tout entière. » Plus qu’un phénomène de société sensationnel, la téléréalité est devenu un mode narratif à part entière. La preuve avec Le Birgit Ensemble qui, dans le dernier volet de sa tétralogie européenne, Dans les ruines d’Athènes, met en place un Parthénon Story où des candidats étonnants se retrouvent enfermés dans un studio et filmé 24h/24h. Oreste, Ulysse, Cassandre, Médée et Iphigénie portent vraisemblablement en eux de terribles secrets. Et c’est le personnage d’Europa, figure mythologique traversant le temps et les continents, qui va venir perturber le cours de l’histoire des candidats – et en passant le cours de la vie politique et des institutions européennes. Souriez, vous êtes filtrés Dans ces variations autour des codes des reality show, certains poussent le genre dans ses derniers retranchements. En prémisses de leur spectacle Méduse, le collectif les Bâtards dorés, investissent le hall du théâtre pour opérer une sélection totalement arbitraire chez les spectateurs. « Nous choisissons parmi le public avant l’entrée en salle 20 privilégiés, les officiers, raconte l’un des membres du collectif. Pendant que le reste des spectateurs attendent de rentrer en salle, nos officiers patientent autour d’une coupe de champagne. Une fois tout le monde assis, ils entrent et sont installés aux meilleures places. » Une fois cette troublante ambiance installée, le spectacle peut commencer. La matière première de la pièce est extraite du Naufrage de la Méduse d’Alexandre Corréard et JeanBaptiste Savigny, témoignage de deux rescapés de l’échouement

de la frégate Méduse en 1816. « Nous assistons, à la réouverture du procès concernant ce naufrage. Le public entre dans une salle d’audience, et le dossier est réétudié. Sur le tristement fameux radeau où 152 personnes sont entassées, une mini société s’est reconstruite puis s’est transformée en une horde d’une sauvagerie sans égale. Nous voulons que le spectateur se demande dans quel camp il aurait été : celui des privilégiés, des puissants et donc des potentiels rescapés ou des laissés-pour-compte, sacrifiés. » Les Bâtards dorés veulent aussi que le public soit dans une posture active le temps de la représentation. « On ne l’installe pas devant un blockbuster. Sans cesse, nous essayons de remuer les cerveaux.» Acteur plutôt que voyeur Point de voyeurisme ici, contrairement aux programmes de téléréalité. « Le spectateur doit être davantage acteur que voyeur » affirme Manuel Severi. Même combat chez le Nantais Quentin Ellias qui avec La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvezvous pas ? signe sa première mise en scène. « Au commencement, un fait est imposé au public. Une personne aurait été tuée la veille au soir. Quatre candidats lui sont présentés comme les suspects. Épreuve après épreuve, chaque spectateur vote pour sauver celui ou celle qui lui semble le plus innocent.» Quentin Ellias donne au public une place centrale de son dispositif scénique et dramaturgique. « Je lui donne la responsabilité de faire quelque chose, d’agir. Comment peut-on avoir un effet sur les choses en regardant et sans s’impliquer vraiment ? La Justice[…] évolue ensuite dans une dimension plus contemplative.» Et le basculement du rapport au public révèle toute son impuissance quand il assiste au cheminement d’un homme victime de la machine judiciaire. L’esthétique de la téléréalité fournit différents motifs spectaculaires pour les plateaux de théâtre, avec pour point commun, de convoquer la puissance d’agir du spectateur, et in fine du citoyen. Par Arnaud Bénureau


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À vous de juger !

Plateau ! Non mais plateau quoi !

Des chorégraphes qui, en pleine interview et le plus sérieusement du monde, convoquent Loana et Nabilla. Quelques figures de la mythologie grecque enfermées dans le studio de Parthénon Story. Des spectateurs qui votent pour désigner le plus coupable des candidats-comédiens… Bienvenue dans le théâtre-réalité !

Le pitch de Kromos, imaginé par les chorégraphes et interprètes Audrey Bodiguel et Julien Andujar, donne immédiatement le tempo de cette séquence : « 7,125 milliards de participants potentiels. 20 000 candidatures pour la mission. 100 humains sélectionnés : 50 hommes et 50 femmes. Un seul restera : Kromos ». Ce presque solo chorégraphique prend ses racines dans Mars One, projet bien réel visant à installer une colonie humaine sur la planète Mars et financé sur le modèle de la téléréalité. « Ici, ce n’est pas un pays qui va choisir de sortir ou non Loana du Loft ; mais la planète tout entière. » Plus qu’un phénomène de société sensationnel, la téléréalité est devenu un mode narratif à part entière. La preuve avec Le Birgit Ensemble qui, dans le dernier volet de sa tétralogie européenne, Dans les ruines d’Athènes, met en place un Parthénon Story où des candidats étonnants se retrouvent enfermés dans un studio et filmé 24h/24h. Oreste, Ulysse, Cassandre, Médée et Iphigénie portent vraisemblablement en eux de terribles secrets. Et c’est le personnage d’Europa, figure mythologique traversant le temps et les continents, qui va venir perturber le cours de l’histoire des candidats – et en passant le cours de la vie politique et des institutions européennes. Souriez, vous êtes filtrés Dans ces variations autour des codes des reality show, certains poussent le genre dans ses derniers retranchements. En prémisses de leur spectacle Méduse, le collectif les Bâtards dorés, investissent le hall du théâtre pour opérer une sélection totalement arbitraire chez les spectateurs. « Nous choisissons parmi le public avant l’entrée en salle 20 privilégiés, les officiers, raconte l’un des membres du collectif. Pendant que le reste des spectateurs attendent de rentrer en salle, nos officiers patientent autour d’une coupe de champagne. Une fois tout le monde assis, ils entrent et sont installés aux meilleures places. » Une fois cette troublante ambiance installée, le spectacle peut commencer. La matière première de la pièce est extraite du Naufrage de la Méduse d’Alexandre Corréard et JeanBaptiste Savigny, témoignage de deux rescapés de l’échouement

de la frégate Méduse en 1816. « Nous assistons, à la réouverture du procès concernant ce naufrage. Le public entre dans une salle d’audience, et le dossier est réétudié. Sur le tristement fameux radeau où 152 personnes sont entassées, une mini société s’est reconstruite puis s’est transformée en une horde d’une sauvagerie sans égale. Nous voulons que le spectateur se demande dans quel camp il aurait été : celui des privilégiés, des puissants et donc des potentiels rescapés ou des laissés-pour-compte, sacrifiés. » Les Bâtards dorés veulent aussi que le public soit dans une posture active le temps de la représentation. « On ne l’installe pas devant un blockbuster. Sans cesse, nous essayons de remuer les cerveaux.» Acteur plutôt que voyeur Point de voyeurisme ici, contrairement aux programmes de téléréalité. « Le spectateur doit être davantage acteur que voyeur » affirme Manuel Severi. Même combat chez le Nantais Quentin Ellias qui avec La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvezvous pas ? signe sa première mise en scène. « Au commencement, un fait est imposé au public. Une personne aurait été tuée la veille au soir. Quatre candidats lui sont présentés comme les suspects. Épreuve après épreuve, chaque spectateur vote pour sauver celui ou celle qui lui semble le plus innocent.» Quentin Ellias donne au public une place centrale de son dispositif scénique et dramaturgique. « Je lui donne la responsabilité de faire quelque chose, d’agir. Comment peut-on avoir un effet sur les choses en regardant et sans s’impliquer vraiment ? La Justice[…] évolue ensuite dans une dimension plus contemplative.» Et le basculement du rapport au public révèle toute son impuissance quand il assiste au cheminement d’un homme victime de la machine judiciaire. L’esthétique de la téléréalité fournit différents motifs spectaculaires pour les plateaux de théâtre, avec pour point commun, de convoquer la puissance d’agir du spectateur, et in fine du citoyen. Par Arnaud Bénureau


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Le grand dossier

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Juge et party

Nous sommes tous des experts ! Alain Patrick Olivier est enseignant chercheur en philosophie au département de Sciences de l’éducation à l’Université de Nantes. Spécialiste de l’éducation esthétique, il évoque avec nous les liens entre arts et démocratie, expertise et émancipation. Et si le spectateur avait le choix ? Rencontre.

Quels peuvent être les freins à une pratique de spectateur ? Alain Patrick Olivier – Dans les années 1960, des sociologues comme Bourdieu ont montré que les spectateurs, d’abord dans le musée et dans le monde de l’art en général, pouvaient se sentir démunis, illégitimes face à une œuvre, du fait de n’en avoir pas acquis certains codes pour la lire, une « attitude culturelle » et même un « besoin culturel ». Ne se sentant pas en situation de porter un jugement, voire d’éprouver une émotion esthétique, on peut alors se tourner vers un expert, un conférencier. Or, recourir à un expert peut signifier se déposséder de son pouvoir de décision ou de jugement, et même de son droit d’être ignorant. C’est le contraire de l’émancipation. A-t-on besoin d’experts pour s’intéresser à l’art ? Dans la une théorie de la démocratie, on peut considérer que le public est en mesure de trouver les solutions à un problème qu’il se pose indépendamment du recours aux experts. C’est ce que montre le philosophe américain John Dewey, dans sa théorie esthétique comme

dans sa théorie politique. En politique, le fait de ne pas s’en référer à des experts oblige les individus à puiser dans leurs ressources et à trouver des solutions en toute autonomie. Et, de la même façon dans le domaine de l’art, cette question de l’autonomie est d’autant plus importante qu’elle est constitutive depuis les Lumières. À partir du champ esthétique : on pourrait penser que, par définition, le monde de l’art est un lieu où se constitue l’individu face à son propre jugement, au sens esthétique, émotionnel et critique. On peut alors imaginer que les spectateurs sont en eux mêmes experts … C’est toute la question de la démocratie : chacun aurait les moyens de construire sa propre expertise sans devoir recourir à un expert extérieur qui serait dépositaire du sens. Le spectateur peut revendiquer une forme d’expertise au sens où il peut devenir par lui-même un « connaisseur ». Ensuite, au delà de la construction individuelle, savante ou scolaire, un lieu propice aux échanges et au débat public permet la construction en commun d’une autre forme d’expertise. On parle souvent du rôle démocratique du

théâtre : c’est d’abord un endroit où les gens peuvent se rencontrer physiquement et prendre la parole. Au delà du plan purement émotionnel ou artistique, l’échange verbal qui a lieu après ou avant un spectacle participe véritablement à la proposition que l’on vient voir, à la constitution d’un savoir. Finalement, le spectateur participe aussi au spectacle … Le spectateur peut choisir d’aller voir un spectacle, mais il peut déterminer aussi le sens qu’il faut lui donner. Derrière la question du choix apparaît la question du désir, du plaisir qui amène le spectateur à s’investir dans une proposition artistique. Or, le monde du spectacle est par principe un lieu de désir. Cette question du choix est déterminante, par opposition à ce qui serait imposé par une élite. Le spectateur comprend alors qu’il est constructeur de la proposition artistique et qu’il est légitime de l’être. L’indépendance à l’égard de l’expert lui permet précisément d’accéder à son plein statut de spectateur, qui n’est pas différent de celui d’un acteur, dans l’art comme dans la politique.

À vous de juger !

Les lecteurs de So Foot et de L’Équipe le savent bien. En France, il y aurait 66 millions de sélectionneurs. Tout le monde ou presque aurait un avis sur tout. Sommes-nous suffisamment experts pour parler de danse contemporaine ? Colyne Morange est-elle légitime à monter des pièces ? Julien Prévieux est-il un imposteur ?

Trtff, c’est pour « Tartuffe sans les voyelles ». Un petit clin d’œil à Molière que Colyne Morange n’a jamais eu envie de monter malgré moulte recommandations et conseils de conseillers en tous genres. L’envie de parler de légitimité et de places sur une scène, c’est parti d’un constat. « Je m’en suis longtemps voulu d’avoir pas mal de doutes vis à vis des places que je prenais ou qu’on m’attribuait (une fille / la gentille / bonne élève / fille de / fidèle / punk et même un beau jour : « metteur en scène »). J’ai beaucoup échangé là dessus avec des amis de tous âges et j’ai découvert que je n’étais pas la seule à avoir du mal à occuper sereinement des places dans le monde. Puis, en lisant Belinda Cannone, Roland Gori et David Foster Wallace, j’ai fini par réaliser que ce n’était pas un problème seulement personnel ou intime. Mais plutôt un symptôme collectif, une maladie du temps. La marque qu’une époque, ses valeurs, ses normes (et son évaluation chiffrée permanente) peut creuser à l’intérieur des gens qui la vivent. En préparant ce spectacle, j’ai interviewé une vingtaine de personnes de tous horizons à partir de cette question : est-ce que ça vous est déjà arrivé, un jour, dans votre vie, de ne pas vous sentir à votre place ? » Alors ça parlera de ça : cette impression qu’on est pas fait pour, trop grand, trop petit, jamais à la hauteur, et qu’en plus on a volé la place à quelqu’un de mieux (plus méritant). Et que du coup, on est un escroc parce qu’on a trompé notre entourage qui nous aimait pour ce qu’on avait prétendu être depuis toujours… Cette impression d’illégitimité, la plupart du temps, c’est secret, caché. Une impression intime qui n’a pourtant rien à voir avec la réalité et la perception des autres. Parce que la plupart du temps, tous les gens qui entourent la personne « illégitime », la considèrent au contraire complètement légitime.» Voilà pourquoi, Trtff est « une vue de l’intérieur de notre époque, sa représentation intime. J’avais l’impression qu’on n’en parlait pas beaucoup au théâtre, et je trouve particulièrement intéressant de travailler scéniquement sur quelque que chose qui ne se voit pas.» « Est-ce que ça vous est déjà arrivé, un jour dans votre vie de ne pas vous sentir à votre place ? » - Colyne Morange

À la différence des offres d’emploi ! À la fin de ses études, l’artiste plasticien Julien Prévieux cherche du travail, fait le tour des petites annonces, rédige des lettres de motivation et reçoit sans cesse des réponses négatives et stéréotypées. C’est ainsi que le lauréat du Prix Marcel Duchamp 2014 a l’idée des Lettres de non-motivation où il développe de multiples raisons le poussant à décliner les offres d’emploi. Un succès. Au total, Julien Prévieux écrit 1 000 lettres comme autant de personnages à inventer, à imaginer, à mettre en mots. Pour sa première adaptation sur scène, Vincent Thomasset réunit cinq comédiens pour incarner ces lettres. Leur particularité ? « Être réfractaire au plateau » afin que ce jeu de masques et de transformations insuffle de l’humanité et de l’humour à un processus qui a rayé ces deux mots de son vocabulaire. Ironie du sort du travail de Prévieux : le livre regroupant 35 lettres de nonmotivation s’est parfois retrouvé dans certaines librairies au rayon des ouvrages d’aide à la rédaction de lettres de motivation. À croire que les experts de la planète librairie avaient perdu la boule. C’est de cette notion d’experts que les danseurs et chorégraphes Rémy Héritier et Laurent Pichaud s’amusent. « Dans ces jeux chorégraphiques, des experts de la danse invités, avec le possible concours du public, sont mis au défi d’identifier un style, une esthétique, un auteur du paysage chorégraphique à partir d’extraits dansés, écrits ou inventés pour l’occasion. L’enjeu n’est pas tant de tomber juste que de créer un espace commun pour faire entendre comment chacun regarde et parle la danse.» Les frontières tombent entre celui qui sait et celui qui ne sait pas. Et l’expert n’est pas toujours celui que l’on croit. Pour les deux chorégraphes, « il n’y a pas de hiérarchie entre ceux qui seraient censés savoir et les autres. Entendre d’autres jouer et s’entendre soi-même jouer silencieusement, est équivalent. Et une des choses les plus amusantes de ces jeux chorégraphiques est d’entendre les experts se tromper ». Tout le monde prend alors des risques et tout le monde est légitime à parler de la danse. Ici, chacun est légitime à donner son avis et personne ne vous juge. Par Arnaud Bénureau


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Juge et party

Nous sommes tous des experts ! Alain Patrick Olivier est enseignant chercheur en philosophie au département de Sciences de l’éducation à l’Université de Nantes. Spécialiste de l’éducation esthétique, il évoque avec nous les liens entre arts et démocratie, expertise et émancipation. Et si le spectateur avait le choix ? Rencontre.

Quels peuvent être les freins à une pratique de spectateur ? Alain Patrick Olivier – Dans les années 1960, des sociologues comme Bourdieu ont montré que les spectateurs, d’abord dans le musée et dans le monde de l’art en général, pouvaient se sentir démunis, illégitimes face à une œuvre, du fait de n’en avoir pas acquis certains codes pour la lire, une « attitude culturelle » et même un « besoin culturel ». Ne se sentant pas en situation de porter un jugement, voire d’éprouver une émotion esthétique, on peut alors se tourner vers un expert, un conférencier. Or, recourir à un expert peut signifier se déposséder de son pouvoir de décision ou de jugement, et même de son droit d’être ignorant. C’est le contraire de l’émancipation. A-t-on besoin d’experts pour s’intéresser à l’art ? Dans la une théorie de la démocratie, on peut considérer que le public est en mesure de trouver les solutions à un problème qu’il se pose indépendamment du recours aux experts. C’est ce que montre le philosophe américain John Dewey, dans sa théorie esthétique comme

dans sa théorie politique. En politique, le fait de ne pas s’en référer à des experts oblige les individus à puiser dans leurs ressources et à trouver des solutions en toute autonomie. Et, de la même façon dans le domaine de l’art, cette question de l’autonomie est d’autant plus importante qu’elle est constitutive depuis les Lumières. À partir du champ esthétique : on pourrait penser que, par définition, le monde de l’art est un lieu où se constitue l’individu face à son propre jugement, au sens esthétique, émotionnel et critique. On peut alors imaginer que les spectateurs sont en eux mêmes experts … C’est toute la question de la démocratie : chacun aurait les moyens de construire sa propre expertise sans devoir recourir à un expert extérieur qui serait dépositaire du sens. Le spectateur peut revendiquer une forme d’expertise au sens où il peut devenir par lui-même un « connaisseur ». Ensuite, au delà de la construction individuelle, savante ou scolaire, un lieu propice aux échanges et au débat public permet la construction en commun d’une autre forme d’expertise. On parle souvent du rôle démocratique du

théâtre : c’est d’abord un endroit où les gens peuvent se rencontrer physiquement et prendre la parole. Au delà du plan purement émotionnel ou artistique, l’échange verbal qui a lieu après ou avant un spectacle participe véritablement à la proposition que l’on vient voir, à la constitution d’un savoir. Finalement, le spectateur participe aussi au spectacle … Le spectateur peut choisir d’aller voir un spectacle, mais il peut déterminer aussi le sens qu’il faut lui donner. Derrière la question du choix apparaît la question du désir, du plaisir qui amène le spectateur à s’investir dans une proposition artistique. Or, le monde du spectacle est par principe un lieu de désir. Cette question du choix est déterminante, par opposition à ce qui serait imposé par une élite. Le spectateur comprend alors qu’il est constructeur de la proposition artistique et qu’il est légitime de l’être. L’indépendance à l’égard de l’expert lui permet précisément d’accéder à son plein statut de spectateur, qui n’est pas différent de celui d’un acteur, dans l’art comme dans la politique.

À vous de juger !

Les lecteurs de So Foot et de L’Équipe le savent bien. En France, il y aurait 66 millions de sélectionneurs. Tout le monde ou presque aurait un avis sur tout. Sommes-nous suffisamment experts pour parler de danse contemporaine ? Colyne Morange est-elle légitime à monter des pièces ? Julien Prévieux est-il un imposteur ?

Trtff, c’est pour « Tartuffe sans les voyelles ». Un petit clin d’œil à Molière que Colyne Morange n’a jamais eu envie de monter malgré moulte recommandations et conseils de conseillers en tous genres. L’envie de parler de légitimité et de places sur une scène, c’est parti d’un constat. « Je m’en suis longtemps voulu d’avoir pas mal de doutes vis à vis des places que je prenais ou qu’on m’attribuait (une fille / la gentille / bonne élève / fille de / fidèle / punk et même un beau jour : « metteur en scène »). J’ai beaucoup échangé là dessus avec des amis de tous âges et j’ai découvert que je n’étais pas la seule à avoir du mal à occuper sereinement des places dans le monde. Puis, en lisant Belinda Cannone, Roland Gori et David Foster Wallace, j’ai fini par réaliser que ce n’était pas un problème seulement personnel ou intime. Mais plutôt un symptôme collectif, une maladie du temps. La marque qu’une époque, ses valeurs, ses normes (et son évaluation chiffrée permanente) peut creuser à l’intérieur des gens qui la vivent. En préparant ce spectacle, j’ai interviewé une vingtaine de personnes de tous horizons à partir de cette question : est-ce que ça vous est déjà arrivé, un jour, dans votre vie, de ne pas vous sentir à votre place ? » Alors ça parlera de ça : cette impression qu’on est pas fait pour, trop grand, trop petit, jamais à la hauteur, et qu’en plus on a volé la place à quelqu’un de mieux (plus méritant). Et que du coup, on est un escroc parce qu’on a trompé notre entourage qui nous aimait pour ce qu’on avait prétendu être depuis toujours… Cette impression d’illégitimité, la plupart du temps, c’est secret, caché. Une impression intime qui n’a pourtant rien à voir avec la réalité et la perception des autres. Parce que la plupart du temps, tous les gens qui entourent la personne « illégitime », la considèrent au contraire complètement légitime.» Voilà pourquoi, Trtff est « une vue de l’intérieur de notre époque, sa représentation intime. J’avais l’impression qu’on n’en parlait pas beaucoup au théâtre, et je trouve particulièrement intéressant de travailler scéniquement sur quelque que chose qui ne se voit pas.» « Est-ce que ça vous est déjà arrivé, un jour dans votre vie de ne pas vous sentir à votre place ? » - Colyne Morange

À la différence des offres d’emploi ! À la fin de ses études, l’artiste plasticien Julien Prévieux cherche du travail, fait le tour des petites annonces, rédige des lettres de motivation et reçoit sans cesse des réponses négatives et stéréotypées. C’est ainsi que le lauréat du Prix Marcel Duchamp 2014 a l’idée des Lettres de non-motivation où il développe de multiples raisons le poussant à décliner les offres d’emploi. Un succès. Au total, Julien Prévieux écrit 1 000 lettres comme autant de personnages à inventer, à imaginer, à mettre en mots. Pour sa première adaptation sur scène, Vincent Thomasset réunit cinq comédiens pour incarner ces lettres. Leur particularité ? « Être réfractaire au plateau » afin que ce jeu de masques et de transformations insuffle de l’humanité et de l’humour à un processus qui a rayé ces deux mots de son vocabulaire. Ironie du sort du travail de Prévieux : le livre regroupant 35 lettres de nonmotivation s’est parfois retrouvé dans certaines librairies au rayon des ouvrages d’aide à la rédaction de lettres de motivation. À croire que les experts de la planète librairie avaient perdu la boule. C’est de cette notion d’experts que les danseurs et chorégraphes Rémy Héritier et Laurent Pichaud s’amusent. « Dans ces jeux chorégraphiques, des experts de la danse invités, avec le possible concours du public, sont mis au défi d’identifier un style, une esthétique, un auteur du paysage chorégraphique à partir d’extraits dansés, écrits ou inventés pour l’occasion. L’enjeu n’est pas tant de tomber juste que de créer un espace commun pour faire entendre comment chacun regarde et parle la danse.» Les frontières tombent entre celui qui sait et celui qui ne sait pas. Et l’expert n’est pas toujours celui que l’on croit. Pour les deux chorégraphes, « il n’y a pas de hiérarchie entre ceux qui seraient censés savoir et les autres. Entendre d’autres jouer et s’entendre soi-même jouer silencieusement, est équivalent. Et une des choses les plus amusantes de ces jeux chorégraphiques est d’entendre les experts se tromper ». Tout le monde prend alors des risques et tout le monde est légitime à parler de la danse. Ici, chacun est légitime à donner son avis et personne ne vous juge. Par Arnaud Bénureau


28

Le grand dossier

Le sentiment d’imposture : approche clinique

29

À vous de juger !

Les lettres de non-motivation

Cf p. 42

MER. 15 | JEU. 16 | VEN. 17 NOV. 2017 À 20H30 au TU

Vincent Thomasset Cie Laars & Co d’après Julien Prévieux [THÉÂTRE]

Le sujet se trouve confronté à cette imposture globale qui engendre chez lui un sentiment d’imposture par imprégnation et qu’il tente de traiter par des thérapies d’imposture. On voit ainsi fréquemment en clinique des sujets piégés dans ces logiques et qui tournent en quelque sorte « à vide ». C’est le filtre même du rapport de soi à soi qui est abimé. Le sujet reste en effet très artificiel, en surface. Il semble alors comme « aplati », comme ramassé dans ses capacités de réflexion. Il veut des solutions rapides : il n’a pas le temps de réfléchir, il faut agir ! Il faut être efficace ! Il ne s’agit pas de parler ou d’échanger : il s’agit de trouver et de donner des solutions, et cela, si possible, avec le minimum de temps et le minimum de coûts financiers. Ne parvenant plus à être en lien avec lui-même, le sujet se développe alors une structure en faux self comme forme extrême d’une dialectique mortifère à l’égard de son expérience intime. Le sujet en vient donc, en désespoir de cause, à

mettre en place un certain nombre de symptômes dont l’origine lui échappe : troubles alimentaires, crises d’angoisses, troubles obsessionnels, dépression, etc. L’origine de ces troubles est bien entendu hyper-complexe et polyfactorielle - elle ne saurait donc se réduire à une cause unique qui serait l’imposture -, mais il me semble que cette dernière participe d’un rapport biaisé du sujet à lui-même qui favorise l’émergence d’un certain nombre de troubles. Une expression typique en est par exemple l’addiction, l’objet d’addiction se substituant à une recherche de lien authentique. L’addiction est en elle-même une forme concrète et matérialisée d’imposture : on traite une relation en souffrance par une relation factice et maîtrisée devenant toujours plus vorace au fil du temps. La figure contemporaine du Zombie, du Mort-Vivant, qui ère animé par ce besoin vorace, sans aucune réflexivité, dans des films ou des séries comme the Walking Dead, paraît ainsi une représentation métaphorique de ce vécu

La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? MAR. 10 | MER. 11 | JEU. 12 | VEN. 13 OCT. 2017 À 20H30 au TU

Quentin Ellias / Cie Obsessive [THÉÂTRE] [PREMIÈRE CRÉATION AU TU]

5 Façons de se tenir debout LUN. 6 | MAR. 7 | MER. 8 | JEU. 9 | VEN. 10 NOV. 2017 À 20H30 au TU

Juan Pablo Miño / La Caravelle Théâtre [THÉÂTRE] [CRÉATION AU TU] Coréalisation TU-Nantes / Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique

commun dans les sociétés occidentales modernes. Un sujet décérébré, constamment dans la lutte avec les autres, dans le but d’assouvir un désir vorace produisant un sentiment d’insécurité constant. Il ne demeure alors plus que quelques sujets en capacité de penser, entourés d’être absent à euxmêmes, prêt à dévorer et à se dévorer pour assouvir leurs désirs. Le propos se veut volontairement caricatural, mais néanmoins, à chercher ici ou là, on trouve quelques indices pointant dans cette direction. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles sont les logiques sociales à l’origine de ces processus d’imposture que le clinicien rencontre au quotidien ? Quels en sont ses modes d’expression de manière plus globale ? Que faut-il en faire ? par Thomas Rabeyron, maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie, psychologue clinicien / Université de Nantes – Extrait de la conférence « Le sentiment d’imposture » du mar. 3 mai 2016

Blanc est mort. Parmi ses proches, quatre suspects sont sélectionnés. Quatre suspects pour un crime. Quatre candidats et à la fin, il n’en restera qu’un. Qui sera le coupable idéal ? C’est vous qui décidez ! Groupe pluridisciplinaire, entremêlant théâtre, arts plastiques et création sonore, la compagnie Obsessive sonde les rouages de la machine judiciaire de façon impitoyable. Porté par un univers plastique ravageur, la fiction est cruelle, sombre et vaporeuse. La réalité nous échappe. Le châtiment s’exécute pour une faute dont on ne connaîtra jamais la nature… Mais dans la folie du désespoir peut-on renoncer pour autant à son innocence ? On aime la pluralité des formes, la promesse d’une première création

On y va son avocat, son prof de droit, un fan de télé-réalité, son bourreau

Cinq individus assistent à un tabassage, dans un lieu public. Aucun ne réagit. Puis cet événement va les amener à se rencontrer, chacun à la recherche du sens de cette incapacité à agir sur le réel. À travers une écriture collective, et à partir de notes prises au tribunal, la CaravelleThéâtre dirigée par Juan Pablo Miño compose un spectacle coup de poing sur notre désir contrarié de vivre dans un monde juste, et sur les relations ambiguës que nous tissons avec nos institutions. Un plaidoyer sensible et profond pour rester debout. On aime l’écriture documentée, l’équipe plurielle de comédiens, danseurs et chanteurs

On y va avec un étudiant en droit, un repris de justice, les membres de son association

Méduse MER. 6 | JEU. 7 | VEN. 8 DÉC 2017

Collectif Les Bâtards dorés

À 20H30 au TU

[Théâtre] Déconseillé aux moins de 14 ans

Juillet 1816 : la frégate La Méduse, en route pour le Sénégal, s’échoue en mer. Dans la confusion la plus totale, les canots embarquent plus de la moitié des passagers et laissent à la dérive 152 personnes sur un radeau. 12 jours en mer, il reste 15 hommes à bord… 200 ans plus tard, le collectif Les Bâtards dorés dresse le procès de cette tragédie et explore les derniers ressorts de l’humanité dans sa quête pour survivre. Dans un théâtre de l’instant, fébrile et rageur, ils composent un cri insondable et nécessaire qui n’en finit pas de nous rappeler l’impérieuse nécessité à être humain. On aime l’engagement au plateau, la force du propos, la tragique contemporanéité

jeux chorégraphiques

On y va un anthropologue, un avocat, un navigateur ou ses amis les plus chers

Cf p.51

LUN. 22 | MAR. 23 JAN. 2018 À 21H AU TU

Kromos JEU. 25 | VEN. 26 JAN. 2018 À 21H au TU

Julien Andujar et Audrey Bodiguel VLAM Productions [DANSE] [CRÉATION] [À VOIR EN FAMILLE DÈS 6 ANS]

DIPTYQUE Memories of Sarajevo & Dans les ruines d’Athènes VEN. 16 | SAM. 17 FÉV. 2018 à 19Het DIM. 18 FÉV. 2018 à 15H

L’expédition Mars One recrute des candidats à la colonisation de la planète Mars. Pour la financer, on organise une télé-réalité pour une aventure sans retour : 200 000 personnes postulent… À partir de ce fait incroyable - mais vrai, les chorégraphes Julien Andujar et Audrey Bodiguel nous embarquent dans une aventure spatiale chimérique à la rencontre de Kromos étrange candidat au départ, alien ou créature mythologique. Un spectacle d’anticipation drôle et onirique où se mêlent fantaisie et faits documentaires, où les écritures chorégraphiques et sonores nous plongent en orbite, dans le rêve fou d’une utopie spatiale et mythologique. On aime l’esthétique rétro-futuriste On y va avec Truman du Truman et l’humour décalé de ces anges Show, un candidat de Loft Story, de la téléréalité perdus dans l’espace David Bowie, un scientologue

Cf. p. 44

Julie Bertin et Jade Herbulot Le Birgit Ensemble

au Grand T

Trtff - What Can I Do To Make You Love Me LUN. 12 | MAR. 13 | MER. 14 JEU. 15 MARS 2018 À 20H30 au TU

Colyne Morange / Stomach Cie [THÉÂTRE] [DANSE] [PERFORMANCE] [CRÉATION AU TU]

Comment ne pas se sentir imposteur aujourd’hui ? Quel est ce sentiment intime et inavouable – et si commun, celui de l’imposture, c’est à dire cette impression de ne jamais être à sa place ? Avec cette nouvelle création, la metteuse en scène Colyne Morange décrypte ce sentiment, véritable catalyseur des valeurs de notre société qui n’a de cesse de prévaloir la forme et les apparences sur le fond. Face au public, cinq personnes viennent se faire évaluer, sans but, ni code ou critère et tentent de se vendre pour se faire aimer. Avec humour et terreur, ces cinq-là danseront peu à peu leur incapacité à s’adapter, prendront le micro et le pouvoir sur ce sentiment, en feront, haut et fort, un moteur de révolte. Une ode joyeuse à la fragilité et à l’imperfection. On aime lâcher un instant l’injonction permanente « sois toi-même », affronter la fragilité de l’humain, légitimer le droit à l’erreur

On y va son psy, ses amis, soi-même, Roland Gori et Belinda Canone


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Le grand dossier

Le sentiment d’imposture : approche clinique

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À vous de juger !

Les lettres de non-motivation

Cf p. 42

MER. 15 | JEU. 16 | VEN. 17 NOV. 2017 À 20H30 au TU

Vincent Thomasset Cie Laars & Co d’après Julien Prévieux [THÉÂTRE]

Le sujet se trouve confronté à cette imposture globale qui engendre chez lui un sentiment d’imposture par imprégnation et qu’il tente de traiter par des thérapies d’imposture. On voit ainsi fréquemment en clinique des sujets piégés dans ces logiques et qui tournent en quelque sorte « à vide ». C’est le filtre même du rapport de soi à soi qui est abimé. Le sujet reste en effet très artificiel, en surface. Il semble alors comme « aplati », comme ramassé dans ses capacités de réflexion. Il veut des solutions rapides : il n’a pas le temps de réfléchir, il faut agir ! Il faut être efficace ! Il ne s’agit pas de parler ou d’échanger : il s’agit de trouver et de donner des solutions, et cela, si possible, avec le minimum de temps et le minimum de coûts financiers. Ne parvenant plus à être en lien avec lui-même, le sujet se développe alors une structure en faux self comme forme extrême d’une dialectique mortifère à l’égard de son expérience intime. Le sujet en vient donc, en désespoir de cause, à

mettre en place un certain nombre de symptômes dont l’origine lui échappe : troubles alimentaires, crises d’angoisses, troubles obsessionnels, dépression, etc. L’origine de ces troubles est bien entendu hyper-complexe et polyfactorielle - elle ne saurait donc se réduire à une cause unique qui serait l’imposture -, mais il me semble que cette dernière participe d’un rapport biaisé du sujet à lui-même qui favorise l’émergence d’un certain nombre de troubles. Une expression typique en est par exemple l’addiction, l’objet d’addiction se substituant à une recherche de lien authentique. L’addiction est en elle-même une forme concrète et matérialisée d’imposture : on traite une relation en souffrance par une relation factice et maîtrisée devenant toujours plus vorace au fil du temps. La figure contemporaine du Zombie, du Mort-Vivant, qui ère animé par ce besoin vorace, sans aucune réflexivité, dans des films ou des séries comme the Walking Dead, paraît ainsi une représentation métaphorique de ce vécu

La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? MAR. 10 | MER. 11 | JEU. 12 | VEN. 13 OCT. 2017 À 20H30 au TU

Quentin Ellias / Cie Obsessive [THÉÂTRE] [PREMIÈRE CRÉATION AU TU]

5 Façons de se tenir debout LUN. 6 | MAR. 7 | MER. 8 | JEU. 9 | VEN. 10 NOV. 2017 À 20H30 au TU

Juan Pablo Miño / La Caravelle Théâtre [THÉÂTRE] [CRÉATION AU TU] Coréalisation TU-Nantes / Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique

commun dans les sociétés occidentales modernes. Un sujet décérébré, constamment dans la lutte avec les autres, dans le but d’assouvir un désir vorace produisant un sentiment d’insécurité constant. Il ne demeure alors plus que quelques sujets en capacité de penser, entourés d’être absent à euxmêmes, prêt à dévorer et à se dévorer pour assouvir leurs désirs. Le propos se veut volontairement caricatural, mais néanmoins, à chercher ici ou là, on trouve quelques indices pointant dans cette direction. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles sont les logiques sociales à l’origine de ces processus d’imposture que le clinicien rencontre au quotidien ? Quels en sont ses modes d’expression de manière plus globale ? Que faut-il en faire ? par Thomas Rabeyron, maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie, psychologue clinicien / Université de Nantes – Extrait de la conférence « Le sentiment d’imposture » du mar. 3 mai 2016

Blanc est mort. Parmi ses proches, quatre suspects sont sélectionnés. Quatre suspects pour un crime. Quatre candidats et à la fin, il n’en restera qu’un. Qui sera le coupable idéal ? C’est vous qui décidez ! Groupe pluridisciplinaire, entremêlant théâtre, arts plastiques et création sonore, la compagnie Obsessive sonde les rouages de la machine judiciaire de façon impitoyable. Porté par un univers plastique ravageur, la fiction est cruelle, sombre et vaporeuse. La réalité nous échappe. Le châtiment s’exécute pour une faute dont on ne connaîtra jamais la nature… Mais dans la folie du désespoir peut-on renoncer pour autant à son innocence ? On aime la pluralité des formes, la promesse d’une première création

On y va son avocat, son prof de droit, un fan de télé-réalité, son bourreau

Cinq individus assistent à un tabassage, dans un lieu public. Aucun ne réagit. Puis cet événement va les amener à se rencontrer, chacun à la recherche du sens de cette incapacité à agir sur le réel. À travers une écriture collective, et à partir de notes prises au tribunal, la CaravelleThéâtre dirigée par Juan Pablo Miño compose un spectacle coup de poing sur notre désir contrarié de vivre dans un monde juste, et sur les relations ambiguës que nous tissons avec nos institutions. Un plaidoyer sensible et profond pour rester debout. On aime l’écriture documentée, l’équipe plurielle de comédiens, danseurs et chanteurs

On y va avec un étudiant en droit, un repris de justice, les membres de son association

Méduse MER. 6 | JEU. 7 | VEN. 8 DÉC 2017

Collectif Les Bâtards dorés

À 20H30 au TU

[Théâtre] Déconseillé aux moins de 14 ans

Juillet 1816 : la frégate La Méduse, en route pour le Sénégal, s’échoue en mer. Dans la confusion la plus totale, les canots embarquent plus de la moitié des passagers et laissent à la dérive 152 personnes sur un radeau. 12 jours en mer, il reste 15 hommes à bord… 200 ans plus tard, le collectif Les Bâtards dorés dresse le procès de cette tragédie et explore les derniers ressorts de l’humanité dans sa quête pour survivre. Dans un théâtre de l’instant, fébrile et rageur, ils composent un cri insondable et nécessaire qui n’en finit pas de nous rappeler l’impérieuse nécessité à être humain. On aime l’engagement au plateau, la force du propos, la tragique contemporanéité

jeux chorégraphiques

On y va un anthropologue, un avocat, un navigateur ou ses amis les plus chers

Cf p.51

LUN. 22 | MAR. 23 JAN. 2018 À 21H AU TU

Kromos JEU. 25 | VEN. 26 JAN. 2018 À 21H au TU

Julien Andujar et Audrey Bodiguel VLAM Productions [DANSE] [CRÉATION] [À VOIR EN FAMILLE DÈS 6 ANS]

DIPTYQUE Memories of Sarajevo & Dans les ruines d’Athènes VEN. 16 | SAM. 17 FÉV. 2018 à 19Het DIM. 18 FÉV. 2018 à 15H

L’expédition Mars One recrute des candidats à la colonisation de la planète Mars. Pour la financer, on organise une télé-réalité pour une aventure sans retour : 200 000 personnes postulent… À partir de ce fait incroyable - mais vrai, les chorégraphes Julien Andujar et Audrey Bodiguel nous embarquent dans une aventure spatiale chimérique à la rencontre de Kromos étrange candidat au départ, alien ou créature mythologique. Un spectacle d’anticipation drôle et onirique où se mêlent fantaisie et faits documentaires, où les écritures chorégraphiques et sonores nous plongent en orbite, dans le rêve fou d’une utopie spatiale et mythologique. On aime l’esthétique rétro-futuriste On y va avec Truman du Truman et l’humour décalé de ces anges Show, un candidat de Loft Story, de la téléréalité perdus dans l’espace David Bowie, un scientologue

Cf. p. 44

Julie Bertin et Jade Herbulot Le Birgit Ensemble

au Grand T

Trtff - What Can I Do To Make You Love Me LUN. 12 | MAR. 13 | MER. 14 JEU. 15 MARS 2018 À 20H30 au TU

Colyne Morange / Stomach Cie [THÉÂTRE] [DANSE] [PERFORMANCE] [CRÉATION AU TU]

Comment ne pas se sentir imposteur aujourd’hui ? Quel est ce sentiment intime et inavouable – et si commun, celui de l’imposture, c’est à dire cette impression de ne jamais être à sa place ? Avec cette nouvelle création, la metteuse en scène Colyne Morange décrypte ce sentiment, véritable catalyseur des valeurs de notre société qui n’a de cesse de prévaloir la forme et les apparences sur le fond. Face au public, cinq personnes viennent se faire évaluer, sans but, ni code ou critère et tentent de se vendre pour se faire aimer. Avec humour et terreur, ces cinq-là danseront peu à peu leur incapacité à s’adapter, prendront le micro et le pouvoir sur ce sentiment, en feront, haut et fort, un moteur de révolte. Une ode joyeuse à la fragilité et à l’imperfection. On aime lâcher un instant l’injonction permanente « sois toi-même », affronter la fragilité de l’humain, légitimer le droit à l’erreur

On y va son psy, ses amis, soi-même, Roland Gori et Belinda Canone


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Carnet de création

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mini - carnet

Vivipares (posthume) Brève histoire de l’humanité MAR.13 | MER.14 | JEU.15 | VEN.16 FÉV. 2018

Céline Champinot / groupe LA galerie

À 20H30 au TU Durée : 1H50

[THÉÂTRE] Déconseillé aux moins de 14 ans

Dans le sous-sol ou le garage d’un pavillon de banlieue à Bourg-enBresse, cinq actrices réunies par la force des choses entreprennent d’en finir avec le mythe d’Œdipe. Elles s’affranchissent alors du genre, meurent et ressuscitent, se foutent pas mal des conventions et de tout le reste, ont la langue furieuse et amorale, inventent une communauté avec quelques-unes de nos mythologies contemporaines. Ainsi David (Bowie), célèbre romancier, a eu un enfant raté avec Charles (Bukowski) qu’il a remplacé par un enfant-acteur tandis que Judy Garland se rêve en icône pop… Et tous filent vers Lausanne dans un road-movie trash et décomplexé, totalement foutraque. Un spectacle coup de cœur, une vraie claque ! On aime tout absolument

On y va un sosie de Bowie, une icône pop, sa bande ou sa communauté

Planches extraites du carnet de recherche et de travail de Céline Champinot pour la création de Vivipares (posthume)

Céline Champinot


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Carnet de création

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mini - carnet

Vivipares (posthume) Brève histoire de l’humanité MAR.13 | MER.14 | JEU.15 | VEN.16 FÉV. 2018

Céline Champinot / groupe LA galerie

À 20H30 au TU Durée : 1H50

[THÉÂTRE] Déconseillé aux moins de 14 ans

Dans le sous-sol ou le garage d’un pavillon de banlieue à Bourg-enBresse, cinq actrices réunies par la force des choses entreprennent d’en finir avec le mythe d’Œdipe. Elles s’affranchissent alors du genre, meurent et ressuscitent, se foutent pas mal des conventions et de tout le reste, ont la langue furieuse et amorale, inventent une communauté avec quelques-unes de nos mythologies contemporaines. Ainsi David (Bowie), célèbre romancier, a eu un enfant raté avec Charles (Bukowski) qu’il a remplacé par un enfant-acteur tandis que Judy Garland se rêve en icône pop… Et tous filent vers Lausanne dans un road-movie trash et décomplexé, totalement foutraque. Un spectacle coup de cœur, une vraie claque ! On aime tout absolument

On y va un sosie de Bowie, une icône pop, sa bande ou sa communauté

Planches extraites du carnet de recherche et de travail de Céline Champinot pour la création de Vivipares (posthume)

Céline Champinot


32

Carnet de crĂŠation

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CĂŠline Champinot


32

Carnet de crĂŠation

33

CĂŠline Champinot


34

Carnet de création

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HYBRIS, EXTRAIT ACTE I

HYBRIS, EXTRAIT ACTE I

Troisième Mouvement

Quatrième Mouvement

ELLE - Nous sommes tombés pendant des semaines. Nous avons touché terre enfin, et nos pieds se sont bien posés sur le même sol. Nous avons encore deux cœurs bien accrochés dans chacune de nos poitrines, mais il s'en faudrait de peu pour que ces deux-là s'unissent dans un corps mitoyen aux nôtres. Ce serait bien s'il en était ainsi. Nous avons vécu pour mériter ça. Nous avons aimé pour mériter ça. Nous avons tout perdu pour mériter ça. Et nous avons retrouvé, l'un et l'autre, le dos, l'autre dos, le nôtre, et l’autre, celui au dos duquel nous nous assoupissions enfants. Nous l'avions tant cherché. Il aura fallu tout ce temps. Ce n'est pas rien. Aujourd'hui de voir, ce n'est pas rien. Rien n'est à laisser au hasard dans cette histoire, car il y avait ton dos, seul, disjoint. Et le mien, seul, disjoint, au même moment, depuis tout ce temps. Cette histoire, notre histoire, ce n'est pas son charme qui nous conquit, c'est son temps, cette justesse du temps. Puissions-nous nous laisser guider, désormais, par cette lenteur certaine.

LUI - Tu es prête ? ELLE - Oui. Un temps. Je dois faire mes valises ? LUI - Oui. (*)Arlt -Feu la figure ELLE - Tu es Dieu. Tu es Dieu. Dieu est amoureux de moi. Personne ne me croira mais moi je sais. « Tu es le seul à m'avoir demandée toute entière, à m'avoir dit : l'amour existe. C'est ainsi que Dieu entre dans la vie des femmes. » Tu me feras danser dis ? LUI - Oui je te ferai danser et je t'embrasserai.

Extraits de Hybris

LUI - Mon désir mon incompréhension du désir mes promenades ma fatigue mes aversions mes livres mes nuits sans rêve ma lucidité ma vérité tous les non que j’ai dit mon phrasé mon esthétique mon poids le poids de mon âme le doute mes errements ma volonté ma nonchalance mon ironie mon insolence mes choix et ma direction mes érections l’incompréhensible de mon corps mon désespoir mes déclarations vaines mon irrévocable déprime mon inactivité totale mon manque de courage mes vides intestinaux mon infidélité mes apparences mes goûts prononcés mes hurlements et mes cris le paysage que j’aime mon temps mes regards trompeurs mon attente ma contemplation la tension l’extrême électricité de mes effleurements mes tremblements mes larmes qui coulent ma philosophie les mots la liste des mots ma tolérance mes gentillesses mes claques et mes coups mes esquives mes armes blanches mes échecs ma belle noirceur ma persévérance mon impétuosité nos retrouvailles mon amour. ELLE - Mon désir ma compréhension du désir mon humilité ma fatigue mes espoirs ma tendance aux oui mes rêves mon ingénuité mes mensonges mes goûts futiles mais pas si futiles mon

entêtement mes convictions ma volonté mes envies de perte mon attitude générale ma langoureuse horizontalité ma chair à vif l’indécence de mon corps ma persévérance ma curiosité mes étonnements mes voyages l’absence et le monde ma vitalité courageuse mes vides au sternum ma fidélité mes profondeurs mon plaisir mes mélodies intérieures mes chansons les paysages que j’aime mes hystéries mes découvertes ma douceur ma chair de poule mes larmes qui sèchent le froncement de mes sourcils la réflexion de mes heures perdues le sérieux de mes petites folies passagères les mots la liste des mots l’intense béance mes arrangements ma passivité mes échecs ma lumière intérieure mon apprentissage mon ridicule nos retrouvailles mon amour. extraits de Hybris, texte de Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian

Hybris MAR. 6 | MER. 7 | JEU. 8 | VEN. 9 FÉV 2018 À 20H30 au TU

Dans cette histoire, il y a elle et lui. Elle et lui dans les mots de l’amour. Lui et elle, comme des figures hors du temps en quête d’épuisement de tout ce que l’on peut dire pour se dire je t’aime… Elle et lui, c’est Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian, leurs textes et leurs chairs bercés par la violence et la douceur, l’émotion et la déclaration, les flux tendus et les répétitions. Et comme caisse de résonance à la charge profonde et charnelle des mots, les quatre musiciens du groupe rock Seilman Bellinsky imposent une ultime expression à l'impossible Amour.

Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre [THÉÂTRE] [CRÉATION]

On aime la beauté du texte, la promesse d'aimer, la joute verbale d'un acteur et d'une actrice

On y va avec son ex, son futur amant, son amour perdu


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Carnet de création

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HYBRIS, EXTRAIT ACTE I

HYBRIS, EXTRAIT ACTE I

Troisième Mouvement

Quatrième Mouvement

ELLE - Nous sommes tombés pendant des semaines. Nous avons touché terre enfin, et nos pieds se sont bien posés sur le même sol. Nous avons encore deux cœurs bien accrochés dans chacune de nos poitrines, mais il s'en faudrait de peu pour que ces deux-là s'unissent dans un corps mitoyen aux nôtres. Ce serait bien s'il en était ainsi. Nous avons vécu pour mériter ça. Nous avons aimé pour mériter ça. Nous avons tout perdu pour mériter ça. Et nous avons retrouvé, l'un et l'autre, le dos, l'autre dos, le nôtre, et l’autre, celui au dos duquel nous nous assoupissions enfants. Nous l'avions tant cherché. Il aura fallu tout ce temps. Ce n'est pas rien. Aujourd'hui de voir, ce n'est pas rien. Rien n'est à laisser au hasard dans cette histoire, car il y avait ton dos, seul, disjoint. Et le mien, seul, disjoint, au même moment, depuis tout ce temps. Cette histoire, notre histoire, ce n'est pas son charme qui nous conquit, c'est son temps, cette justesse du temps. Puissions-nous nous laisser guider, désormais, par cette lenteur certaine.

LUI - Tu es prête ? ELLE - Oui. Un temps. Je dois faire mes valises ? LUI - Oui. (*)Arlt -Feu la figure ELLE - Tu es Dieu. Tu es Dieu. Dieu est amoureux de moi. Personne ne me croira mais moi je sais. « Tu es le seul à m'avoir demandée toute entière, à m'avoir dit : l'amour existe. C'est ainsi que Dieu entre dans la vie des femmes. » Tu me feras danser dis ? LUI - Oui je te ferai danser et je t'embrasserai.

Extraits de Hybris

LUI - Mon désir mon incompréhension du désir mes promenades ma fatigue mes aversions mes livres mes nuits sans rêve ma lucidité ma vérité tous les non que j’ai dit mon phrasé mon esthétique mon poids le poids de mon âme le doute mes errements ma volonté ma nonchalance mon ironie mon insolence mes choix et ma direction mes érections l’incompréhensible de mon corps mon désespoir mes déclarations vaines mon irrévocable déprime mon inactivité totale mon manque de courage mes vides intestinaux mon infidélité mes apparences mes goûts prononcés mes hurlements et mes cris le paysage que j’aime mon temps mes regards trompeurs mon attente ma contemplation la tension l’extrême électricité de mes effleurements mes tremblements mes larmes qui coulent ma philosophie les mots la liste des mots ma tolérance mes gentillesses mes claques et mes coups mes esquives mes armes blanches mes échecs ma belle noirceur ma persévérance mon impétuosité nos retrouvailles mon amour. ELLE - Mon désir ma compréhension du désir mon humilité ma fatigue mes espoirs ma tendance aux oui mes rêves mon ingénuité mes mensonges mes goûts futiles mais pas si futiles mon

entêtement mes convictions ma volonté mes envies de perte mon attitude générale ma langoureuse horizontalité ma chair à vif l’indécence de mon corps ma persévérance ma curiosité mes étonnements mes voyages l’absence et le monde ma vitalité courageuse mes vides au sternum ma fidélité mes profondeurs mon plaisir mes mélodies intérieures mes chansons les paysages que j’aime mes hystéries mes découvertes ma douceur ma chair de poule mes larmes qui sèchent le froncement de mes sourcils la réflexion de mes heures perdues le sérieux de mes petites folies passagères les mots la liste des mots l’intense béance mes arrangements ma passivité mes échecs ma lumière intérieure mon apprentissage mon ridicule nos retrouvailles mon amour. extraits de Hybris, texte de Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian

Hybris MAR. 6 | MER. 7 | JEU. 8 | VEN. 9 FÉV 2018 À 20H30 au TU

Dans cette histoire, il y a elle et lui. Elle et lui dans les mots de l’amour. Lui et elle, comme des figures hors du temps en quête d’épuisement de tout ce que l’on peut dire pour se dire je t’aime… Elle et lui, c’est Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian, leurs textes et leurs chairs bercés par la violence et la douceur, l’émotion et la déclaration, les flux tendus et les répétitions. Et comme caisse de résonance à la charge profonde et charnelle des mots, les quatre musiciens du groupe rock Seilman Bellinsky imposent une ultime expression à l'impossible Amour.

Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre [THÉÂTRE] [CRÉATION]

On aime la beauté du texte, la promesse d'aimer, la joute verbale d'un acteur et d'une actrice

On y va avec son ex, son futur amant, son amour perdu


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Carnet de création

Et puis un camion serait arrivé « C’est l’idée de la réunion de ces trois comédiens là, Laurent Sauvage, Hervé Guilloteau et Olivier Dupuy, (qui a à la fois tout à voir et rien à voir avec Duras), qui m’a donné envie de monter ce projet. Je n’ai aucunement envie de susciter une « messe durassienne », grave, sérieuse et péremptoire. Je veux faire entendre l’autre Duras, celle qui se marre, provoque et s’en moque. Celle qui pense que « la vie est une vaste rigolade » ! Je n’ai pas du tout l’intention de profaner la langue de Duras, grands Dieux non, car je pense véritablement que ce qui se dit

« Avec ce spectacle, je souhaite questionner avec humour et tendresse les démarches expérimentales en art, l’art contemporain radical. » Le Camion MAR.17 | MER.18 | JEU19 AVRIL. 2018 À 20H30 au TU Dans le cadre de SOYOUZ, un programme d’actions pour la jeune création théâtrale - lieu unique, scène nationale de Nantes / TU-Nantes

D’après Marguerite Duras, Marine de Missolz / Cie l’Étang donné [THÉÂTRE] [Création]

dans chacune des phrases du texte (mis à part un tout petit passage) est essentiel, ce qui n’est pas rien…! Mais je veux aussi qu’on joue avec la matière, qu’on l’observe avec nos yeux à nous, auxquels il peut arriver de ressentir méfiance, défiance, rejet total de ce qui se dit ! Si le plateau de théâtre est bien le lieu de la libre pensée, le postulat de l’adhérence obligatoire du comédien à ce qu’il dit n’a pas lieu d’être. Je cherche un ton qui se situe à la lisière du lard et du cochon, qu’on ne puisse jamais déterminer si c’est une blague ou si c’est sérieux… et c’est les deux à la fois. Comme la vie, c’est à la fois complètement grave et totalement dérisoire… mais sacrément passionnant bordel ! Le Camion est un hymne à la vie sur fond de désastre annoncé. Duras condamne et annonce la mort du politique : « On ne voit plus rien. On ne croit plus rien. (…) Que le monde aille à sa perte, c’est la seule politique. » Le camion roule sur les terres de l’humanité saccagée, et pourtant ça reste beau : « Que de choses à voir, tellement, on est débordé vous ne trouvez pas ? » Avec ce spectacle, je souhaite questionner avec humour et tendresse les démarches expérimentales en art, l’art contemporain radical. Parce que c’est le seul qui vaille et en même temps parfois c’est too much. J’ai grandi entourée d’artistes marginaux qui rêvaient de révolution et j’ai envie de revisiter cet endroit de passion, d’engagement de tous les instants. Je suis un peu nostalgique de cette liberté d’être et d’expression, je trouve qu’on est souvent trop sérieux aujourd’hui. » Extrait de la note d’intention de Marine de Missolz, metteuse en scène du Camion

À l’origine œuvre de Marguerite Duras, Le Camion est un film qui raconte ce qu’aurait été le film s’il avait été tourné. Assis à une table de salon, Gérard Depardieu et Marguerite Duras en lisent le scénario, l’histoire d’une femme âgée prise en stop par un camion qui traverse la France. La metteuse en scène Marine de Missolz se saisit avec humour de ce texte à la fois sensible et poétique et le transpose sur scène : trois hommes reprennent les rôles et embarquent pour ce voyage générationnel, touchant et désarmant. Les mots de Marguerite Duras résonnent alors comme un hymne poétique face au désenchantement politique, une lueur d’espoir face au vide vertigineux du repli sur soi. On aime le respect amusé et détourné de l’œuvre de Marguerite Duras

On y va avec sa grand-mère, son blablacar, sa sœur fan de cinéma et son frère passionné de littérature


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Carnet de création

Et puis un camion serait arrivé « C’est l’idée de la réunion de ces trois comédiens là, Laurent Sauvage, Hervé Guilloteau et Olivier Dupuy, (qui a à la fois tout à voir et rien à voir avec Duras), qui m’a donné envie de monter ce projet. Je n’ai aucunement envie de susciter une « messe durassienne », grave, sérieuse et péremptoire. Je veux faire entendre l’autre Duras, celle qui se marre, provoque et s’en moque. Celle qui pense que « la vie est une vaste rigolade » ! Je n’ai pas du tout l’intention de profaner la langue de Duras, grands Dieux non, car je pense véritablement que ce qui se dit

« Avec ce spectacle, je souhaite questionner avec humour et tendresse les démarches expérimentales en art, l’art contemporain radical. » Le Camion MAR.17 | MER.18 | JEU19 AVRIL. 2018 À 20H30 au TU Dans le cadre de SOYOUZ, un programme d’actions pour la jeune création théâtrale - lieu unique, scène nationale de Nantes / TU-Nantes

D’après Marguerite Duras, Marine de Missolz / Cie l’Étang donné [THÉÂTRE] [Création]

dans chacune des phrases du texte (mis à part un tout petit passage) est essentiel, ce qui n’est pas rien…! Mais je veux aussi qu’on joue avec la matière, qu’on l’observe avec nos yeux à nous, auxquels il peut arriver de ressentir méfiance, défiance, rejet total de ce qui se dit ! Si le plateau de théâtre est bien le lieu de la libre pensée, le postulat de l’adhérence obligatoire du comédien à ce qu’il dit n’a pas lieu d’être. Je cherche un ton qui se situe à la lisière du lard et du cochon, qu’on ne puisse jamais déterminer si c’est une blague ou si c’est sérieux… et c’est les deux à la fois. Comme la vie, c’est à la fois complètement grave et totalement dérisoire… mais sacrément passionnant bordel ! Le Camion est un hymne à la vie sur fond de désastre annoncé. Duras condamne et annonce la mort du politique : « On ne voit plus rien. On ne croit plus rien. (…) Que le monde aille à sa perte, c’est la seule politique. » Le camion roule sur les terres de l’humanité saccagée, et pourtant ça reste beau : « Que de choses à voir, tellement, on est débordé vous ne trouvez pas ? » Avec ce spectacle, je souhaite questionner avec humour et tendresse les démarches expérimentales en art, l’art contemporain radical. Parce que c’est le seul qui vaille et en même temps parfois c’est too much. J’ai grandi entourée d’artistes marginaux qui rêvaient de révolution et j’ai envie de revisiter cet endroit de passion, d’engagement de tous les instants. Je suis un peu nostalgique de cette liberté d’être et d’expression, je trouve qu’on est souvent trop sérieux aujourd’hui. » Extrait de la note d’intention de Marine de Missolz, metteuse en scène du Camion

À l’origine œuvre de Marguerite Duras, Le Camion est un film qui raconte ce qu’aurait été le film s’il avait été tourné. Assis à une table de salon, Gérard Depardieu et Marguerite Duras en lisent le scénario, l’histoire d’une femme âgée prise en stop par un camion qui traverse la France. La metteuse en scène Marine de Missolz se saisit avec humour de ce texte à la fois sensible et poétique et le transpose sur scène : trois hommes reprennent les rôles et embarquent pour ce voyage générationnel, touchant et désarmant. Les mots de Marguerite Duras résonnent alors comme un hymne poétique face au désenchantement politique, une lueur d’espoir face au vide vertigineux du repli sur soi. On aime le respect amusé et détourné de l’œuvre de Marguerite Duras

On y va avec sa grand-mère, son blablacar, sa sœur fan de cinéma et son frère passionné de littérature


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Chroniques

Regards croisés D’un spectacle à l’autre, une même thématique ou problématique artistique trace des points de convergence, des questionnements partagés, des liens formels, textuels, politiques ou sociétaux. D’un spectacle à l’autre, chacun questionne l’autre, le complète souvent et le contredit parfois. D’un spectacle à l’autre, les regards artistiques se croisent et défont l’unicité du point de vue pour nous permettre de mesurer la nécessité du multiple, du croisement, de la rencontre, bref de l’autre.


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Chroniques

Regards croisés D’un spectacle à l’autre, une même thématique ou problématique artistique trace des points de convergence, des questionnements partagés, des liens formels, textuels, politiques ou sociétaux. D’un spectacle à l’autre, chacun questionne l’autre, le complète souvent et le contredit parfois. D’un spectacle à l’autre, les regards artistiques se croisent et défont l’unicité du point de vue pour nous permettre de mesurer la nécessité du multiple, du croisement, de la rencontre, bref de l’autre.


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Chroniques

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Regards croisés

À fond la forme !

Des anciens des Arts déco de Strasbourg qui passent à l’acte. Un metteur en scène qui relève le défi de porter sur scène le travail d’un artiste plasticien. Un jeune diplômé des beaux-arts de Nantes qui envisage son travail scénographique comme un prolongement de sa recherche plastique. Trois spectacles proposés cette saison questionnent ainsi les arts plastiques et le rapport qu’ils entretiennent avec la scène.

Le double mixte constituant la compagnie l’Unanime, Laura Fouqueré et Cyril Ollivier, ne peut difficilement être plus clair. « Pour Petite nature, notre premier spectacle, nous avons conçu des installations, expliquent-ils d’une seule voix. Dans une galerie, il y aurait une certaine préciosité quant à ces installations. Alors que sur scène, nous pouvons construire, détruire, piétiner, questionner ou même encore goûter le décor.» Et en les écoutant parler, il indéniable que ces deux-là ne triturent pas leurs installations pour faire genre. Non, ce n’est pas le style de la maison habitée par ces deux anciens des Arts décoratifs. Petite nature, leur première mise en scène, est impossible à pitcher au risque de perdre de sa saveur. Et c’est presque tant mieux. Elle part de questions vastes voire même vagues : comment symboliser sur scène une montagne comme un geste artistique ? Comment symboliser une certaine beauté de la nature ? Et formulent des réponses plastiques, esthétiques, narratives, justes et poétiques, métonymiques et simples, loin de tout effet de réalisme. « J’ai envie de leur dire que maintenant, vous êtes au théâtre et que c’est trop tard » — Quentin Ellias Même souci de détachement de la réalité chez Quentin Ellias. Dans La Justice a une étrange puissance de séduction ne trouvez-vous pas ?, sa première mise en scène articulée autour d’un jeu/procès, le Nantais ne cherche pas du tout à reconstituer une salle d’audience. « L’enjeu ne se situe pas là. Je veux amener les gens à voir du théâtre sans tout dévoiler. J’ai envie de leur dire que maintenant, vous êtes au théâtre et que c’est trop tard ! » Derrière cette dernière sentence se cache clairement la notion d’enfermement. C’est d’ailleurs sur ce point que son complice scénographe, Alexandre Meyrat Le Coz, a travaillé. « Le spectacle de Quentin, explique-t-il, est un projet en deux parties se construisant à la manière d’une dystopie. À travers mes propositions scéniques, j’ai travaillé les notions d’enfermement, de déshumanisation, de transformation, de sentence et de

renouveau. Par la symbolique des images, j’ai voulu toucher de manière sensitive le public, en créant un dispositif lui permettant de questionner sa place. Le public entre dans un cube plastique, à l’intérieur même du lieu de représentation. Ce dispositif permet d’amener directement la notion d’enfermement. Les bâches hautes de 6 mètres sont à la fois symbole d’une neutralité aseptisée et d’une justice qui ne veut pas laisser de trace, tout en créant une sensation de vertige et d’inconfort permanent.» « Se confronter à un texte à priori inadaptable, de donner corps, littéralement, à une matière qui résiste » — Vincent Thomasset Sur la notion de vertige, Julien Prévieux, artiste plasticien, en connaît un rayon avec ses plus de 1 000 lettres de non-motivation rédigées, pensées, postées pendant huit ans. Le metteur en scène Vincent Thomasset a donc décidé de « se confronter à un texte à priori inadaptable, de donner corps, littéralement, à une matière qui résiste ». Cette matière est constitué de trois parties : l’annonce, la lettre de non-motivation de Julien Prévieux et la réponse forcément copiée/collée à l’infini de l’employeur. « Si ces lettres n’ont pas été écrites pour la scène, elles portent en elles, tout ce qui fait théâtre. Cela tient à la fois à la nature du processus mis en place, à la diversité des écritures, à la multiplicité des langages, au foisonnement des personnages, aux infinies possibilités aussi bien en termes de mise en scène que d’interprétation.» Les arts plastiques, quand ils entrent en scène, peuvent s’imposer en termes tout à la fois scénographiques, esthétiques, textuels ou narratifs. L’articulation entre les arts vivants et les arts visuels élargit les représentations des mondes et des possibles sur un plateau de théâtre. Bref, le vivant, à fond !

Par Arnaud Bénureau

« Se confronter à un texte à priori inadaptable, de donner corps, littéralement, à une matière qui résiste » — Vincent Thomasset La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? MAR. 10 | MER. 11 | JEU. 12 | VEN. 13 OCT. 2017

Cf p.29

Quentin Ellias Cie Obsessive

À 20H30 au TU

Petite nature VEN. 1er DÉC. à 20H30 SAM. 2 DÉC. 2017 à 18H

Cie l’Unanime

[THÉÂTRE] [À VOIR EN FAMILLE – DÈS 8 ANS]

Quand l’imagination la plus débridée nourrie aux arts plastiques croise trois randonneurs égarés dans une forêt vierge, voilà de quoi produire un spectacle totalement inclassable, une pépite de théâtre visuel décoiffante ! Au cœur d’un décor ou d’une installation mobile ou d’une île colorée ou d’une montagne de bâtons taillés, la compagnie l’Unanime tout droit sortie des Arts Décoratifs compose un OVNI théâtral à l’humour délirant. On y chante en short, on y déguste le monstre, on y raconte des histoires, bref on s’y amuse sans détour ! On aime la fantaisie, le décalage bourré d’humour et les monstres arc-en-ciel

On y va son club de randonnée, ses enfants, ses petits-enfants, toute sa famille, tout son monde


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Regards croisés

À fond la forme !

Des anciens des Arts déco de Strasbourg qui passent à l’acte. Un metteur en scène qui relève le défi de porter sur scène le travail d’un artiste plasticien. Un jeune diplômé des beaux-arts de Nantes qui envisage son travail scénographique comme un prolongement de sa recherche plastique. Trois spectacles proposés cette saison questionnent ainsi les arts plastiques et le rapport qu’ils entretiennent avec la scène.

Le double mixte constituant la compagnie l’Unanime, Laura Fouqueré et Cyril Ollivier, ne peut difficilement être plus clair. « Pour Petite nature, notre premier spectacle, nous avons conçu des installations, expliquent-ils d’une seule voix. Dans une galerie, il y aurait une certaine préciosité quant à ces installations. Alors que sur scène, nous pouvons construire, détruire, piétiner, questionner ou même encore goûter le décor.» Et en les écoutant parler, il indéniable que ces deux-là ne triturent pas leurs installations pour faire genre. Non, ce n’est pas le style de la maison habitée par ces deux anciens des Arts décoratifs. Petite nature, leur première mise en scène, est impossible à pitcher au risque de perdre de sa saveur. Et c’est presque tant mieux. Elle part de questions vastes voire même vagues : comment symboliser sur scène une montagne comme un geste artistique ? Comment symboliser une certaine beauté de la nature ? Et formulent des réponses plastiques, esthétiques, narratives, justes et poétiques, métonymiques et simples, loin de tout effet de réalisme. « J’ai envie de leur dire que maintenant, vous êtes au théâtre et que c’est trop tard » — Quentin Ellias Même souci de détachement de la réalité chez Quentin Ellias. Dans La Justice a une étrange puissance de séduction ne trouvez-vous pas ?, sa première mise en scène articulée autour d’un jeu/procès, le Nantais ne cherche pas du tout à reconstituer une salle d’audience. « L’enjeu ne se situe pas là. Je veux amener les gens à voir du théâtre sans tout dévoiler. J’ai envie de leur dire que maintenant, vous êtes au théâtre et que c’est trop tard ! » Derrière cette dernière sentence se cache clairement la notion d’enfermement. C’est d’ailleurs sur ce point que son complice scénographe, Alexandre Meyrat Le Coz, a travaillé. « Le spectacle de Quentin, explique-t-il, est un projet en deux parties se construisant à la manière d’une dystopie. À travers mes propositions scéniques, j’ai travaillé les notions d’enfermement, de déshumanisation, de transformation, de sentence et de

renouveau. Par la symbolique des images, j’ai voulu toucher de manière sensitive le public, en créant un dispositif lui permettant de questionner sa place. Le public entre dans un cube plastique, à l’intérieur même du lieu de représentation. Ce dispositif permet d’amener directement la notion d’enfermement. Les bâches hautes de 6 mètres sont à la fois symbole d’une neutralité aseptisée et d’une justice qui ne veut pas laisser de trace, tout en créant une sensation de vertige et d’inconfort permanent.» « Se confronter à un texte à priori inadaptable, de donner corps, littéralement, à une matière qui résiste » — Vincent Thomasset Sur la notion de vertige, Julien Prévieux, artiste plasticien, en connaît un rayon avec ses plus de 1 000 lettres de non-motivation rédigées, pensées, postées pendant huit ans. Le metteur en scène Vincent Thomasset a donc décidé de « se confronter à un texte à priori inadaptable, de donner corps, littéralement, à une matière qui résiste ». Cette matière est constitué de trois parties : l’annonce, la lettre de non-motivation de Julien Prévieux et la réponse forcément copiée/collée à l’infini de l’employeur. « Si ces lettres n’ont pas été écrites pour la scène, elles portent en elles, tout ce qui fait théâtre. Cela tient à la fois à la nature du processus mis en place, à la diversité des écritures, à la multiplicité des langages, au foisonnement des personnages, aux infinies possibilités aussi bien en termes de mise en scène que d’interprétation.» Les arts plastiques, quand ils entrent en scène, peuvent s’imposer en termes tout à la fois scénographiques, esthétiques, textuels ou narratifs. L’articulation entre les arts vivants et les arts visuels élargit les représentations des mondes et des possibles sur un plateau de théâtre. Bref, le vivant, à fond !

Par Arnaud Bénureau

« Se confronter à un texte à priori inadaptable, de donner corps, littéralement, à une matière qui résiste » — Vincent Thomasset La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? MAR. 10 | MER. 11 | JEU. 12 | VEN. 13 OCT. 2017

Cf p.29

Quentin Ellias Cie Obsessive

À 20H30 au TU

Petite nature VEN. 1er DÉC. à 20H30 SAM. 2 DÉC. 2017 à 18H

Cie l’Unanime

[THÉÂTRE] [À VOIR EN FAMILLE – DÈS 8 ANS]

Quand l’imagination la plus débridée nourrie aux arts plastiques croise trois randonneurs égarés dans une forêt vierge, voilà de quoi produire un spectacle totalement inclassable, une pépite de théâtre visuel décoiffante ! Au cœur d’un décor ou d’une installation mobile ou d’une île colorée ou d’une montagne de bâtons taillés, la compagnie l’Unanime tout droit sortie des Arts Décoratifs compose un OVNI théâtral à l’humour délirant. On y chante en short, on y déguste le monstre, on y raconte des histoires, bref on s’y amuse sans détour ! On aime la fantaisie, le décalage bourré d’humour et les monstres arc-en-ciel

On y va son club de randonnée, ses enfants, ses petits-enfants, toute sa famille, tout son monde


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Les lettres de non-motivation MER. 15 | JEU. 16 | VEN. 17 NOV. 2017 À 20H30 au TU

Vincent Thomasset Cie Laars & Co d’après Julien Prévieux [THÉÂTRE]

Entre 2000 et 2007, le plasticien et performeur Julien Prévieux répond négativement de manière systématique à des offres d’emploi, en détaillant ses refus. Chaque lettre se voit attribuer un ton, un personnage, une fantaisie. Le metteur en scène Vincent Thomasset adapte sur scène ces lettres de résistance et déroule une vision décapante du monde du travail. Portées par cinq comédiens qui endossent tour à tour un foisonnement de rôles, d’écritures et de personnages, les lettres déjouent de manière ludique et impertinente les rapports de force inhérents à ce rituel social. Un spectacle mordant et nécessaire. On aime l’impertinence, la pertinence, l’humour fou et l’ode à la joie

On y va avec un DRH, une demandeuse d’emploi, la loi Travail, son conseiller d’orientation


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Les lettres de non-motivation MER. 15 | JEU. 16 | VEN. 17 NOV. 2017 À 20H30 au TU

Vincent Thomasset Cie Laars & Co d’après Julien Prévieux [THÉÂTRE]

Entre 2000 et 2007, le plasticien et performeur Julien Prévieux répond négativement de manière systématique à des offres d’emploi, en détaillant ses refus. Chaque lettre se voit attribuer un ton, un personnage, une fantaisie. Le metteur en scène Vincent Thomasset adapte sur scène ces lettres de résistance et déroule une vision décapante du monde du travail. Portées par cinq comédiens qui endossent tour à tour un foisonnement de rôles, d’écritures et de personnages, les lettres déjouent de manière ludique et impertinente les rapports de force inhérents à ce rituel social. Un spectacle mordant et nécessaire. On aime l’impertinence, la pertinence, l’humour fou et l’ode à la joie

On y va avec un DRH, une demandeuse d’emploi, la loi Travail, son conseiller d’orientation


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Europa Europa

Qu’est ce qu’être européen? Que signifie l’Europe pour ceux qui y sont nés ? Le Birgit Ensemble présente les deux derniers volets de sa tétralogie bigger than life, « Europe, mon amour », la compagnie Je Reste et son Facing the World, projet articulé autour de la rencontre d’artistes nantais et dijonnais et de leurs homologues européens.

Regards Mettre encroisés scène l'Europe

Ensemble, c’est (un) tout Créations du Festival d’Avignon 2017, Memories of Sarajevo et Dans les ruines d’Athènes complètent un puzzle de quatre spectacles aussi puissant qu’exigeant « s’attachant à l’histoire de l’Europe occidentale dans son passage du XXe au XXIe siècle ». Avec cette tétralogie, Julie Bertin et Jade Herbulot, nées à l’époque où le Mur de Berlin chutait, tentent de « se ressaisir de cette mémoire collective et individuelle en repartant sur les traces de (leur) enfance ». Cette mémoire vivante est aussi celle que partagent les metteuses en scène Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge. Leur Europe, c’est celle des voyages et des rencontres. L’Europe est aussi un moteur artistique pour créer du lien avec des artistes européens et partager leurs exigences sociales et culturelles. Facing the World met en scène une rencontre plutôt qu’une envie de narration. « Nous ne nous envisageons pas comme des étendards. Globalement, la question de l’Europe nous échappe un peu. Notre revendication est de savoir qu’est-ce que nous avons à dire ensemble ? » Ensemble, c’est-à-dire des artistes d’ici et de-là bas. En l’occurrence ceux de Tbilissi en Géorgie en 2015 ou de Cluj-Napoca en Roumanie en 2017. Ici, ce sont leurs « petites » histoires, le témoignage intime de ce qui les a construits, leurs différences et leurs convergences culturelles qui se partagent au plateau à partir d’improvisations. Le partage d’un temps présent pour créer ensemble face au vide. Petite et grande histoire Alors que Le Birgit Ensemble, lui, convoque plutôt la grande Histoire. Celle qui prend sa source en 1992 à Maastricht

DIPTYQUE Memories of Sarajevo & Dans les ruines d’Athènes VEN. 16 | SAM. 17 FÉV. 2018 à 19H et DIM. 18 FÉV. 2018 à 15H au Grand T

Julie Bertin et Jade Herbulot / Le Birgit Ensemble [THÉÂTRE] [CRÉATION] Coréalisation TU-Nantes / Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique

Sarajevo, 1992. Les douze signataires du Traité de Maastricht annoncent en fanfare la création de l’Union Européenne. Un mois plus tard, la Bosnie-Herzégovine déclare son indépendance la guerre civile éclate. Athènes, 2008. Le système financier mondial est en train de s’effondrer, les Grecs subissent de plein fouet la crise. Les metteuses en scène Julie Bertin et Jade Herbulot s’emparent de ces événements fondateurs de la construction européenne pour un diptyque théâtral majestueux. Convoquant la comédie musicale et la télé-réalité, les images d’archives et les chansons populaires, elles dressent un portrait sensible et érudit d’une Europe en crise et nous invitent à réinventer ensemble une Europe des possibles. On aime le tableau drôle, sensible et érudit de l’Europe, la grande inventivité au plateau, la fresque théâtrale

On y va avec son député européen, ses amis Erasmus, un eurosceptique

où les douze signataires du traité européen se promettent le meilleur pour l’avenir alors que deux mois plus tard débute le siège de la capitale bosniaque. « Les institutions européennes et internationales sont restées comme pétrifiées face à cette guerre civile. Nous interrogeons ce sentiment européen, aujourd’hui troublé. Où se nichent les prémisses du soupçon envers ce projet ? C’est cette question que nous avons prolongé Dans les ruines d’Athènes où nous passons en revue les trois plans de sauvetage de la Grèce.» De la grande Histoire aux histoires individuelles, les quatre metteuses en scène appartiennent à une génération intermédiaire pour qui l’Europe est une évidence et en même temps une inconnue. La compagnie Je Reste mesurent cette contradiction : « Il nous semble aujourd’hui faire partie d’une génération qui mêle dans la

Facing the World SAM. 28 OCT. 2017 À 20H30 au TU

Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge Cie Je reste [THÉÂTRE] [DANSE] [MUSIQUE] [CRÉATION]

construction de son identité un sentiment d’appartenance local tant que global, et une ambivalence dans le fait se définir en tant qu’européen tout en méconnaissant la plupart des cultures qui nous entourent. » Une contradiction sans cesse à l’œuvre au plateau comme pour réconcilier l’Europe avec ses fondations. Alors, demain l’Europe ? par Arnaud Bénureau

Qu’est ce que devenir adulte dans nos circonstances contemporaines ? À partir d’un travail d’improvisation collective et démocratique, la compagnie Je Reste lance une invitation à 13 jeunes artistes. Ils sont Roumains ou Français, danseurs, comédiens ou musiciens et tous, à leur manière, font face au monde. Ils livrent les espoirs, les craintes ou les folies personnelles ou collectives du passage à l’âge adulte. Quand éprouver la scène relève de l’exploration de l’intime, quand l’urgence vitale de s’exprimer nourrit l’imaginaire d’une jeunesse résolument tournée vers son avenir : une performance aussi touchante et qu’imprévisible. On aime La scénographie comme un musée personnel d’objets, dessins, textes, une plongée dans l’intime des interprètes

On y va avec un citoyen du monde, un adulte en devenir, un adulte qui a perdu son âme d’enfant


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Chroniques

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Europa Europa

Qu’est ce qu’être européen? Que signifie l’Europe pour ceux qui y sont nés ? Le Birgit Ensemble présente les deux derniers volets de sa tétralogie bigger than life, « Europe, mon amour », la compagnie Je Reste et son Facing the World, projet articulé autour de la rencontre d’artistes nantais et dijonnais et de leurs homologues européens.

Regards Mettre encroisés scène l'Europe

Ensemble, c’est (un) tout Créations du Festival d’Avignon 2017, Memories of Sarajevo et Dans les ruines d’Athènes complètent un puzzle de quatre spectacles aussi puissant qu’exigeant « s’attachant à l’histoire de l’Europe occidentale dans son passage du XXe au XXIe siècle ». Avec cette tétralogie, Julie Bertin et Jade Herbulot, nées à l’époque où le Mur de Berlin chutait, tentent de « se ressaisir de cette mémoire collective et individuelle en repartant sur les traces de (leur) enfance ». Cette mémoire vivante est aussi celle que partagent les metteuses en scène Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge. Leur Europe, c’est celle des voyages et des rencontres. L’Europe est aussi un moteur artistique pour créer du lien avec des artistes européens et partager leurs exigences sociales et culturelles. Facing the World met en scène une rencontre plutôt qu’une envie de narration. « Nous ne nous envisageons pas comme des étendards. Globalement, la question de l’Europe nous échappe un peu. Notre revendication est de savoir qu’est-ce que nous avons à dire ensemble ? » Ensemble, c’est-à-dire des artistes d’ici et de-là bas. En l’occurrence ceux de Tbilissi en Géorgie en 2015 ou de Cluj-Napoca en Roumanie en 2017. Ici, ce sont leurs « petites » histoires, le témoignage intime de ce qui les a construits, leurs différences et leurs convergences culturelles qui se partagent au plateau à partir d’improvisations. Le partage d’un temps présent pour créer ensemble face au vide. Petite et grande histoire Alors que Le Birgit Ensemble, lui, convoque plutôt la grande Histoire. Celle qui prend sa source en 1992 à Maastricht

DIPTYQUE Memories of Sarajevo & Dans les ruines d’Athènes VEN. 16 | SAM. 17 FÉV. 2018 à 19H et DIM. 18 FÉV. 2018 à 15H au Grand T

Julie Bertin et Jade Herbulot / Le Birgit Ensemble [THÉÂTRE] [CRÉATION] Coréalisation TU-Nantes / Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique

Sarajevo, 1992. Les douze signataires du Traité de Maastricht annoncent en fanfare la création de l’Union Européenne. Un mois plus tard, la Bosnie-Herzégovine déclare son indépendance la guerre civile éclate. Athènes, 2008. Le système financier mondial est en train de s’effondrer, les Grecs subissent de plein fouet la crise. Les metteuses en scène Julie Bertin et Jade Herbulot s’emparent de ces événements fondateurs de la construction européenne pour un diptyque théâtral majestueux. Convoquant la comédie musicale et la télé-réalité, les images d’archives et les chansons populaires, elles dressent un portrait sensible et érudit d’une Europe en crise et nous invitent à réinventer ensemble une Europe des possibles. On aime le tableau drôle, sensible et érudit de l’Europe, la grande inventivité au plateau, la fresque théâtrale

On y va avec son député européen, ses amis Erasmus, un eurosceptique

où les douze signataires du traité européen se promettent le meilleur pour l’avenir alors que deux mois plus tard débute le siège de la capitale bosniaque. « Les institutions européennes et internationales sont restées comme pétrifiées face à cette guerre civile. Nous interrogeons ce sentiment européen, aujourd’hui troublé. Où se nichent les prémisses du soupçon envers ce projet ? C’est cette question que nous avons prolongé Dans les ruines d’Athènes où nous passons en revue les trois plans de sauvetage de la Grèce.» De la grande Histoire aux histoires individuelles, les quatre metteuses en scène appartiennent à une génération intermédiaire pour qui l’Europe est une évidence et en même temps une inconnue. La compagnie Je Reste mesurent cette contradiction : « Il nous semble aujourd’hui faire partie d’une génération qui mêle dans la

Facing the World SAM. 28 OCT. 2017 À 20H30 au TU

Aurélie Mazzeo et Marie Thiberge Cie Je reste [THÉÂTRE] [DANSE] [MUSIQUE] [CRÉATION]

construction de son identité un sentiment d’appartenance local tant que global, et une ambivalence dans le fait se définir en tant qu’européen tout en méconnaissant la plupart des cultures qui nous entourent. » Une contradiction sans cesse à l’œuvre au plateau comme pour réconcilier l’Europe avec ses fondations. Alors, demain l’Europe ? par Arnaud Bénureau

Qu’est ce que devenir adulte dans nos circonstances contemporaines ? À partir d’un travail d’improvisation collective et démocratique, la compagnie Je Reste lance une invitation à 13 jeunes artistes. Ils sont Roumains ou Français, danseurs, comédiens ou musiciens et tous, à leur manière, font face au monde. Ils livrent les espoirs, les craintes ou les folies personnelles ou collectives du passage à l’âge adulte. Quand éprouver la scène relève de l’exploration de l’intime, quand l’urgence vitale de s’exprimer nourrit l’imaginaire d’une jeunesse résolument tournée vers son avenir : une performance aussi touchante et qu’imprévisible. On aime La scénographie comme un musée personnel d’objets, dessins, textes, une plongée dans l’intime des interprètes

On y va avec un citoyen du monde, un adulte en devenir, un adulte qui a perdu son âme d’enfant


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Jeux de Dames

D’un côté, Une Maison de poupée d’Henrik Ibsen. De l’autre, King Kong Théorie de Virginie Despentes. Au centre, deux hits mis en scène respectivement par Lorraine de Sagazan et Émilie Charriot. Deux regards sans concession portés sur les femmes.

Évidemment chez Émilie Charriot, Virgnie Despentes est omniprésente. Adaptation de King Kong Théorie oblige. Chez Lorraine de Sagazan, l’auteure de la trilogie Vernon Subutex n’est pas loin. « J’aime l’auteure, explique la metteuse en scène. J’aime son écriture. J’aime son talent de description. Certaines pages de King Kong Théorie sont brillantes. Elle a clairement ouvert des portes sur un questionnement des relations hommes / femmes.» Et celle qui a été l’assistante du metteur en scène allemand Thomas Ostermeier ouvre elle la porte de sa Maison de poupée avec un extrait de King Kong Théorie : « L’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches

Regards croisés

et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toutes façons je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas.» En ouverture de son spectacle, Lorraine de Sagazan assène un uppercut à la face du public. Comme Ibsen en son temps avec sa Maison de poupée, véritable choc pour la bourgeoisie de la fin du XIXe siècle. Le dramaturge norvégien y raconte l’affront de Nora, desperate housewife mariée à Torvald homme puissant et intransigeant, qui choisit de s’émanciper de la subordination sociale masculine. Pour autant, un tel plan de table est-il toujours d’actualité aujourd’hui ? « Les thématiques soulevées par Ibsen à l’époque se posent encore aujourd’hui. Mais je voulais savoir ce que cela voulait dire d’avoir une carrière pour une femme et de s’occuper de ses enfants pour un homme. J’ai alors trouvé l’inversion des rôles intéressante. J’ai transposé les thématiques d’Ibsen dans notre contexte actuel.» Et, il est évident que cette inversion n’est pas une coquetterie. « Ce n’est pas seulement un concept. Je ne voulais pas provoquer pour provoquer, mais je voulais chercher du sens, une émotion. » Pour parler des normes au sein d’un couple. Et ce même si ce dernier est un couple libre, cultivé et plutôt aisé. Quelles sont les fondements sociaux du couple occidental aujourd’hui ? Comme King Kong Théorie, pavé dans la marre lancé de toutes ses forces par Virginie Despentes, il y a un peu plus de dix ans maintenant. Pour Émilie Charriot qui

« Je veux parler de la difficulté pour les êtres d’aujourd’hui à faire des choix qu’ils assumeront pleinement et de l’injustice et de la violence des nouveaux cadres qui nous étouffent toujours. » — Lorraine de Sagazan

l’adapte sur scène, sa lecture lui a fait l’effet d’un électrochoc. « j’étais encore étudiante et que j’ai découvert King Kong Théorie. Une amie me l’a mis entre les mains au bon moment dans ma vie. Comme pour beaucoup de lecteurs; ça a été un choc, qui m’a tout de suite aidé à avancer. Qui m’a bouleversé aussi : l’histoire de cette femme est assez incroyable. Immédiatement en lisant le texte j’ai voulu le mettre en scène. » Une fois cela dit, comment adapter un tel tsunami sur scène ? Voilà pourquoi, la jeune femme met en scène deux performeuses – la comédienne Julia Perazzini et la danseuse Géraldine Chollet - pour donner puissamment corps à ce témoignage à vif où la prostitution, le viol, la pornographie, la sexualité et le féminisme sont au cœur de la vie l’auteur. Émilie Charriot et Lorraine de Sagazan, deux femmes trentenaires, deux metteuses en scène, font échec et mat en quelques

Une Maison de poupée King Kong Théorie LUN. 11 | MAR. 12 DÉC. 2017 À 20H30 au TU

Virginie Despentes Émilie Chariot [DANSE] [Théâtre] Déconseillé aux moins de 14 ans

«J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du marché à la bonne meuf. » King Kong Théorie, c’est l’œuvre manifeste de l’auteure Virginie Despentes. Le récit, cru et ténu, de son vécu : celui d’un viol, d’une émancipation et de la revendication d’une liberté. Sur scène, Émilie Charriot compose, avec une comédienne et une danseuse, une traversée puissante et galvanisante de ce récit. Une mise à nu sans artifice et véhémence qui trucide l’image de la femme fragile et idéale. On aime la langue, la force du texte, la puissance de la mise en scène, la justesse

On y va avec sa meilleure copine, une militante féministe, un copain danseur

MAR. 20 | MER. 21 | JEU. 22 VEN. 23 FÉV. 2018

D’après Henrik Ibsen - Lorraine de Sagazan / Cie la Brèche

À 20H30 au TU

[THÉÂTRE]

coups à peine. Brillants et puissants à la fois. Comme les textes qu’elles mettent en scène. Par Arnaud Bénureau

Nora et Torvald s’aiment profondément. Un couple moderne. Des gens libres. Nora est une femme ambitieuse, forte et indépendante. Torvald est homme au foyer, licencié depuis peu et tentant de se reconvertir sans gloire - à une carrière d’artiste… Et le temps d’une soirée, leurs idéaux explosent, et les carcans du couple leur éclatent au visage. Nous sommes en 2017 et Lorraine de Sagazan inverse les genres féminin et masculin de la pièce originale de Henrik Ibsen Une Maison de poupée. Une pièce jugée scandaleuse et immorale, à la fin du XIXe siècle, tant elle faisait éclater en miettes l’intransigeante domination masculine. Mais aujourd’hui, la liberté du couple reste-t-elle illusoire ? Et la violence des cadres femme/homme nous oppressent-ils toujours ? On aime la justesse et la finesse du propos, la puissance des interprètes, l’apparente légèreté, l’esthétique léchée

On y va avec Virginie Despentes, sa mère, son grand-père, son mec


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Jeux de Dames

D’un côté, Une Maison de poupée d’Henrik Ibsen. De l’autre, King Kong Théorie de Virginie Despentes. Au centre, deux hits mis en scène respectivement par Lorraine de Sagazan et Émilie Charriot. Deux regards sans concession portés sur les femmes.

Évidemment chez Émilie Charriot, Virgnie Despentes est omniprésente. Adaptation de King Kong Théorie oblige. Chez Lorraine de Sagazan, l’auteure de la trilogie Vernon Subutex n’est pas loin. « J’aime l’auteure, explique la metteuse en scène. J’aime son écriture. J’aime son talent de description. Certaines pages de King Kong Théorie sont brillantes. Elle a clairement ouvert des portes sur un questionnement des relations hommes / femmes.» Et celle qui a été l’assistante du metteur en scène allemand Thomas Ostermeier ouvre elle la porte de sa Maison de poupée avec un extrait de King Kong Théorie : « L’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches

Regards croisés

et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toutes façons je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas.» En ouverture de son spectacle, Lorraine de Sagazan assène un uppercut à la face du public. Comme Ibsen en son temps avec sa Maison de poupée, véritable choc pour la bourgeoisie de la fin du XIXe siècle. Le dramaturge norvégien y raconte l’affront de Nora, desperate housewife mariée à Torvald homme puissant et intransigeant, qui choisit de s’émanciper de la subordination sociale masculine. Pour autant, un tel plan de table est-il toujours d’actualité aujourd’hui ? « Les thématiques soulevées par Ibsen à l’époque se posent encore aujourd’hui. Mais je voulais savoir ce que cela voulait dire d’avoir une carrière pour une femme et de s’occuper de ses enfants pour un homme. J’ai alors trouvé l’inversion des rôles intéressante. J’ai transposé les thématiques d’Ibsen dans notre contexte actuel.» Et, il est évident que cette inversion n’est pas une coquetterie. « Ce n’est pas seulement un concept. Je ne voulais pas provoquer pour provoquer, mais je voulais chercher du sens, une émotion. » Pour parler des normes au sein d’un couple. Et ce même si ce dernier est un couple libre, cultivé et plutôt aisé. Quelles sont les fondements sociaux du couple occidental aujourd’hui ? Comme King Kong Théorie, pavé dans la marre lancé de toutes ses forces par Virginie Despentes, il y a un peu plus de dix ans maintenant. Pour Émilie Charriot qui

« Je veux parler de la difficulté pour les êtres d’aujourd’hui à faire des choix qu’ils assumeront pleinement et de l’injustice et de la violence des nouveaux cadres qui nous étouffent toujours. » — Lorraine de Sagazan

l’adapte sur scène, sa lecture lui a fait l’effet d’un électrochoc. « j’étais encore étudiante et que j’ai découvert King Kong Théorie. Une amie me l’a mis entre les mains au bon moment dans ma vie. Comme pour beaucoup de lecteurs; ça a été un choc, qui m’a tout de suite aidé à avancer. Qui m’a bouleversé aussi : l’histoire de cette femme est assez incroyable. Immédiatement en lisant le texte j’ai voulu le mettre en scène. » Une fois cela dit, comment adapter un tel tsunami sur scène ? Voilà pourquoi, la jeune femme met en scène deux performeuses – la comédienne Julia Perazzini et la danseuse Géraldine Chollet - pour donner puissamment corps à ce témoignage à vif où la prostitution, le viol, la pornographie, la sexualité et le féminisme sont au cœur de la vie l’auteur. Émilie Charriot et Lorraine de Sagazan, deux femmes trentenaires, deux metteuses en scène, font échec et mat en quelques

Une Maison de poupée King Kong Théorie LUN. 11 | MAR. 12 DÉC. 2017 À 20H30 au TU

Virginie Despentes Émilie Chariot [DANSE] [Théâtre] Déconseillé aux moins de 14 ans

«J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du marché à la bonne meuf. » King Kong Théorie, c’est l’œuvre manifeste de l’auteure Virginie Despentes. Le récit, cru et ténu, de son vécu : celui d’un viol, d’une émancipation et de la revendication d’une liberté. Sur scène, Émilie Charriot compose, avec une comédienne et une danseuse, une traversée puissante et galvanisante de ce récit. Une mise à nu sans artifice et véhémence qui trucide l’image de la femme fragile et idéale. On aime la langue, la force du texte, la puissance de la mise en scène, la justesse

On y va avec sa meilleure copine, une militante féministe, un copain danseur

MAR. 20 | MER. 21 | JEU. 22 VEN. 23 FÉV. 2018

D’après Henrik Ibsen - Lorraine de Sagazan / Cie la Brèche

À 20H30 au TU

[THÉÂTRE]

coups à peine. Brillants et puissants à la fois. Comme les textes qu’elles mettent en scène. Par Arnaud Bénureau

Nora et Torvald s’aiment profondément. Un couple moderne. Des gens libres. Nora est une femme ambitieuse, forte et indépendante. Torvald est homme au foyer, licencié depuis peu et tentant de se reconvertir sans gloire - à une carrière d’artiste… Et le temps d’une soirée, leurs idéaux explosent, et les carcans du couple leur éclatent au visage. Nous sommes en 2017 et Lorraine de Sagazan inverse les genres féminin et masculin de la pièce originale de Henrik Ibsen Une Maison de poupée. Une pièce jugée scandaleuse et immorale, à la fin du XIXe siècle, tant elle faisait éclater en miettes l’intransigeante domination masculine. Mais aujourd’hui, la liberté du couple reste-t-elle illusoire ? Et la violence des cadres femme/homme nous oppressent-ils toujours ? On aime la justesse et la finesse du propos, la puissance des interprètes, l’apparente légèreté, l’esthétique léchée

On y va avec Virginie Despentes, sa mère, son grand-père, son mec


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Regards croisés

De contraintes en libertés, la mémoire dessine les contours de la danse du futur

Si ce titre a des allures de sujet de philo, c’est parce qu’on ne peut se contenter d’appréhender une chorégraphie en surface. Art organique par essence, pratique qui fait du corps un espace à la fois public et nécessairement intime, domaine qui convoque et réunit souvent bien d’autres formes artistiques, la danse ne cesse de chercher et d’expérimenter ses propres limites. Sous l’angle de l’histoire, la discipline a toujours marqué un point d’honneur à prendre ses distances avec un certain classicisme moral et visuel, provoquant parfois scandales et invectives muettes devant l’évidence : quand la danse s’éloigne d’une contrainte, elle en recrée une autre ailleurs, plus contemporaine et libertaire que la précédente.

À ce titre, les figures émergentes du domaine ne sont pas les dernières à fonder leurs propres carcans libérateurs. Piochant dans les mécanismes du groupe Oulipo, Laurent Pichaud et Rémy Héritier composent une série de jeux participatifs qui invitent chaque spectateur à tenir son nouveau rôle d’expert de la danse. À l’image du collectif avant-gardiste composé entre autres de Georges Perec et Raymond Queneau, il s’agit, à travers un dispositif de contraintes, de modeler des dé-à-priori vis-à-vis du savoir et du langage. Si le groupe se considérait comme « des rats qui construisent euxmêmes le laboratoire dont ils se proposent de sortir », les deux chorégraphes invitent ici le public à les suivre dans cette entreprise de redéfinition plurielle de la danse : une manière affectueuse d’ouvrir les frontières entre populaire et savant, et de remettre la chorégraphie au centre de la cité. Et justement, ou en est-on de la cité à la grecque, de sa

mémoire, de son héritage ? Quand la scène a-t-elle été la plus démocratique ? Sans doute sous les pieds nus d’Isadora Duncan — derrière ses robes drapées et ses postures antiques, dont il ne reste que peu de traces visuelles —, à l’essentiel d’un mouvement inlassablement répété, amorce à une libération des corps. Coutumière du fait historique avec une performance intitulée Has been qui réhabilite les désuétudes de certaines créations du passé, Valeria Giuga propose cette fois-ci une danse inspirée des rares images d’Isadora Duncan. Avec She was dancing, interprétation libre et borderline d’un solo d’Isadora Duncan, la chorégraphe fouille la mémoire volatile de la danseuse et de son entourage, et tombe notamment sur un poème de Gertrude Stein dédié à cette figure de la danse libre. Pas si libre que ça, car entre les mains de la chorégraphe du XXIe siècle, la trame de cet écrit du début du XXe siècle se mue


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Regards croisés

De contraintes en libertés, la mémoire dessine les contours de la danse du futur

Si ce titre a des allures de sujet de philo, c’est parce qu’on ne peut se contenter d’appréhender une chorégraphie en surface. Art organique par essence, pratique qui fait du corps un espace à la fois public et nécessairement intime, domaine qui convoque et réunit souvent bien d’autres formes artistiques, la danse ne cesse de chercher et d’expérimenter ses propres limites. Sous l’angle de l’histoire, la discipline a toujours marqué un point d’honneur à prendre ses distances avec un certain classicisme moral et visuel, provoquant parfois scandales et invectives muettes devant l’évidence : quand la danse s’éloigne d’une contrainte, elle en recrée une autre ailleurs, plus contemporaine et libertaire que la précédente.

À ce titre, les figures émergentes du domaine ne sont pas les dernières à fonder leurs propres carcans libérateurs. Piochant dans les mécanismes du groupe Oulipo, Laurent Pichaud et Rémy Héritier composent une série de jeux participatifs qui invitent chaque spectateur à tenir son nouveau rôle d’expert de la danse. À l’image du collectif avant-gardiste composé entre autres de Georges Perec et Raymond Queneau, il s’agit, à travers un dispositif de contraintes, de modeler des dé-à-priori vis-à-vis du savoir et du langage. Si le groupe se considérait comme « des rats qui construisent euxmêmes le laboratoire dont ils se proposent de sortir », les deux chorégraphes invitent ici le public à les suivre dans cette entreprise de redéfinition plurielle de la danse : une manière affectueuse d’ouvrir les frontières entre populaire et savant, et de remettre la chorégraphie au centre de la cité. Et justement, ou en est-on de la cité à la grecque, de sa

mémoire, de son héritage ? Quand la scène a-t-elle été la plus démocratique ? Sans doute sous les pieds nus d’Isadora Duncan — derrière ses robes drapées et ses postures antiques, dont il ne reste que peu de traces visuelles —, à l’essentiel d’un mouvement inlassablement répété, amorce à une libération des corps. Coutumière du fait historique avec une performance intitulée Has been qui réhabilite les désuétudes de certaines créations du passé, Valeria Giuga propose cette fois-ci une danse inspirée des rares images d’Isadora Duncan. Avec She was dancing, interprétation libre et borderline d’un solo d’Isadora Duncan, la chorégraphe fouille la mémoire volatile de la danseuse et de son entourage, et tombe notamment sur un poème de Gertrude Stein dédié à cette figure de la danse libre. Pas si libre que ça, car entre les mains de la chorégraphe du XXIe siècle, la trame de cet écrit du début du XXe siècle se mue


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Chroniques

en partition pour une nouvelle gestuelle très calibrée. Sans certitude aucune sur les caractéristiques des mouvements employés à l’époque, Valeria Giuga, accompagnée du poète Jean-Michel Espitallier, fait de la scène un lieu d’essais et d’échecs en fragments scrollés, images arrêtées et machine enrayée. La batterie hurle la prolongation pour deux figures en perruques, et le texte parlé parcourt cette liberté faussement abdiquée et archivée, finalement retrouvée. Alors, la danse moderne et postmoderne, moins rigoureuse que les ballets classiques ? Que nenni, et la création de la compagnie louis barreau achève de démontrer cette technicité du contemporain. D’un émerveillement devant le film d’Artavazd Pelechian, Les Saisons (1972), qui dialogue avec Vivaldi, à une partition corporelle sur le Boléro de Ravel, la création fidèlement nommée BOLERO BOLERO BOLERO pour 1 performeur émerge d’une mémoire libre et sensible pour devenir, à force de temps et de réflexion, une performance très mathématique. Bouleversé par l’image du quotidien

et du cycle dispensée par la caméra – l’œuvre suit la transhumance des troupeaux de bergers arméniens -, le chorégraphe propose une pièce pour un danseur amené à dénouer avec certaines gestuelles pour en amasser d’autres : cette partition qui décline une même phrase chorégraphique en apparence abstraite a pour objectif de réactualiser cette composition musicale unique et obsédante (le Boléro) dont l’ostinato répété fourni un horizon infini de potentialités que seul le danseur peut prétendre sélectionner, dans un état de sensibilité retrouvée. Ainsi, que ce soit dans la collaboration avec le public, dans la recherche documentée ou dans l’hommage, la mémoire produit une contrainte stimulante et donne à la création dansée des airs d’universalité face à l’individualisme ambiant. Ici, les procédés d’écriture usinés fondent des représentations humaines, trop humaines, qui activent chez le public une volonté de se structurer plus profondément en êtres libres.

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Regards croisés

BOLERO BOLERO BOLERO pour 1 performeur Louis Barreau / Cie danse louis barreau

She Was Dancing Soirée partagée MAR. 21 NOV. 2017 À 20H30 AU TU

Valeria Giuga / Cie Labkine D’après le texte de Gertrude Stein Orta or one dancing [CRÉATION] [DANSE] [À VOIR EN FAMILLE DÈS 8 ANS]

Se basant sur le rythme entêtant et obsessif du Boléro de Ravel, monument de la musique savante qui déchaîna les passions à sa création, Louis Barreau signe un solo captivant et hypnotique. À la fois chorégraphe et seul interprète, il se livre à une danse cyclique et accumulative qui se recompose à l’infini, se réinventant inlassablement dans l’espace. La mélodie se transpose alors en une spirale du corps généreuse et fascinante.

« Celle qui dansait », c’est Isadora Duncan, pionnièred’une danse moderne libre,radicale et spontanée qui fit scandale au début du XXe siècle. De sa danse et de ses chorégraphies ne subsistent que des photos, des partitions et de rares écrits. Parmi eux, la partition du solo La Mère et un texte hommage de Gertrude Stein, poétesse américaine. À partir de ces traces du passé, Valeria Giuga sonde les origines de cette danse pour en recomposer une gestuelle nouvelle, totalement épurée : d’abord litanie hypnotique des corps, rythmée par les mots strictement cadencés du poème, puis frénésie chaotique au son de la batterie. Une chorégraphie pleine d’humour et de malice, véritable hommage détourné au répertoire de la danse moderne. On aime les citations, le retour aux origines, les contre-points, la contemporanéité

TRAJECTOIRES - FESTIVAL DE DANSE [ÉVÉNEMENT]

« Le Boléro fourni un horizon infini de potentialités que seul le danseur peut prétendre sélectionner, dans un état de sensibilité accrue. » — Louis Barreau

Avec la danse comme point de repère et les lieux culturels comme espace de jeu, Trajectoires trace de nouvelles lignes artistiques pour mettre la ville en en mouvements. Ce nouveau festival de danse dans la métropole nantaise est un appel à obliquer les corps et expérimenter des trajets et cheminements artistiques. Pendant huit jours, la programmation aura la bougeotte, de lieux en lieux, de places en places, dessinant de larges courbes chorégraphiques baladeuses. Un projet proposé par le CCNN avec le lieu unique, Théâtre ONYX, TU-Nantes, Le Grand T, Stereolux et Musique et Danse en Loire-Atlantique.

Du 20 au 28 JAN. 2018 À NANTES ET SAINT-HERBLAIN Toute la programmation : www.festival-trajectoires.com

On y va avec son magnétiseur, son prof de danse, une grande figure de la danse, Maguy, Anne Teresa et Pina

Conversation#3 Dancing Museum

Au Musée d’arts de Nantes. cf. p.16

Trajectoires Festival de danse

Trajectoires est proposé par le CCNN avec le lieu unique / Théâtre ONYX / TU-Nantes / Le Grand T / Stereolux /Musique et Danse en Loire Atlantique. En partenariat avec CNDC - Angers / Musée d’arts de Nantes / Château des ducs de Bretagne - musée d’histoire de Nantes L’Atelier / SEPT CENT QUATRE VINGT TROIS / Honolulu. Avec le soutien de la Ville de Nantes, le Département de Loire-Atlantique, la Région des Pays de la Loire.

Du 20 au 28 JAN. 2018

[ÉVÉNEMENT]

À NANTES ET SAINT-HERBLAIN

Nocturne Musée Danse SAM. 20 JAN. 2018 de 18H à 22H au Château des ducs de Bretagne Entrée libre et gratuite Dans les collections du musée traversées par la danse, le public rencontre - ici ou là - les étudiants de l’école supérieure du Centre national de danse contemporaine d’Angers avec une vingtaine de solos qui ont marqué l’histoire de la danse moderne. Puis, au détour d’une salle, les étudiants danseurs de la compagnie universitaire Passage(s) emmenés par La Cavale (Julie Coutant/Éric Fessenmeyer) proposent un parcours chorégraphique et performatif inédit. Enfin, les étudiants amateurs, sous la joyeuse direction des chorégraphes Laurent Cebe et Élise Lerat imaginent une déambulation qui compose des tableaux vivants voire quelques événements spectaculaires.

jeux chorégraphiques Rémy Héritier et Laurent Pichaud

De la cave au grenier Aëla Labbé et Stéphane Imbert / Lucane

LUN. 22 | MAR. 23 JAN. 2018 à 21H au TU

JEU 25 JAN. 2018 À 19H30 au Studio Théâtre / Gratuit

Les jeux chorégraphiques sont un dispositif spectaculaire, pédagogique et réflexif qui répond à un impératif ludique : risquer de s’entendre parler de danse. Dans ces jeux - librement inspirés de ceux des jeux littéraires de l’OuLiPo - des « experts » de la danse et le public présent sont mis au défi d’identifier un style, une esthétique ou un auteur, à partir d’extraits dansés, écrits ou inventés pour l’occasion. L’enjeu n’est pas tant de tomber juste que de créer un espace commun pour faire entendre comment chacun regarde et parle de la danse.

De la Cave au Grenier est une pièce chorégraphique à quatre mains pour deux interprètes et un musicien. C’est l’élaboration en direct d’une scénographie, d’une création sonore, d’un partage collaboratif avec le spectateur. C’est la mise en corps d’une œuvre pré - existante, c’est un folklore qui s’invente, c’est drôle et poétique, sombre et illuminé. Cela se regarde, se goûte, se danse et se chante peut-être. C’est toi, c’est moi, c’est bien comme à la maison.

Kromos (cf p.29) Julien Andujar et Audrey Bodiguel VLAM Productions JEU. 25 | VEN. 26 JAN. 2018 À 21H au TU


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Chroniques

en partition pour une nouvelle gestuelle très calibrée. Sans certitude aucune sur les caractéristiques des mouvements employés à l’époque, Valeria Giuga, accompagnée du poète Jean-Michel Espitallier, fait de la scène un lieu d’essais et d’échecs en fragments scrollés, images arrêtées et machine enrayée. La batterie hurle la prolongation pour deux figures en perruques, et le texte parlé parcourt cette liberté faussement abdiquée et archivée, finalement retrouvée. Alors, la danse moderne et postmoderne, moins rigoureuse que les ballets classiques ? Que nenni, et la création de la compagnie louis barreau achève de démontrer cette technicité du contemporain. D’un émerveillement devant le film d’Artavazd Pelechian, Les Saisons (1972), qui dialogue avec Vivaldi, à une partition corporelle sur le Boléro de Ravel, la création fidèlement nommée BOLERO BOLERO BOLERO pour 1 performeur émerge d’une mémoire libre et sensible pour devenir, à force de temps et de réflexion, une performance très mathématique. Bouleversé par l’image du quotidien

et du cycle dispensée par la caméra – l’œuvre suit la transhumance des troupeaux de bergers arméniens -, le chorégraphe propose une pièce pour un danseur amené à dénouer avec certaines gestuelles pour en amasser d’autres : cette partition qui décline une même phrase chorégraphique en apparence abstraite a pour objectif de réactualiser cette composition musicale unique et obsédante (le Boléro) dont l’ostinato répété fourni un horizon infini de potentialités que seul le danseur peut prétendre sélectionner, dans un état de sensibilité retrouvée. Ainsi, que ce soit dans la collaboration avec le public, dans la recherche documentée ou dans l’hommage, la mémoire produit une contrainte stimulante et donne à la création dansée des airs d’universalité face à l’individualisme ambiant. Ici, les procédés d’écriture usinés fondent des représentations humaines, trop humaines, qui activent chez le public une volonté de se structurer plus profondément en êtres libres.

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Regards croisés

BOLERO BOLERO BOLERO pour 1 performeur Louis Barreau / Cie danse louis barreau

She Was Dancing Soirée partagée MAR. 21 NOV. 2017 À 20H30 AU TU

Valeria Giuga / Cie Labkine D’après le texte de Gertrude Stein Orta or one dancing [CRÉATION] [DANSE] [À VOIR EN FAMILLE DÈS 8 ANS]

Se basant sur le rythme entêtant et obsessif du Boléro de Ravel, monument de la musique savante qui déchaîna les passions à sa création, Louis Barreau signe un solo captivant et hypnotique. À la fois chorégraphe et seul interprète, il se livre à une danse cyclique et accumulative qui se recompose à l’infini, se réinventant inlassablement dans l’espace. La mélodie se transpose alors en une spirale du corps généreuse et fascinante.

« Celle qui dansait », c’est Isadora Duncan, pionnièred’une danse moderne libre,radicale et spontanée qui fit scandale au début du XXe siècle. De sa danse et de ses chorégraphies ne subsistent que des photos, des partitions et de rares écrits. Parmi eux, la partition du solo La Mère et un texte hommage de Gertrude Stein, poétesse américaine. À partir de ces traces du passé, Valeria Giuga sonde les origines de cette danse pour en recomposer une gestuelle nouvelle, totalement épurée : d’abord litanie hypnotique des corps, rythmée par les mots strictement cadencés du poème, puis frénésie chaotique au son de la batterie. Une chorégraphie pleine d’humour et de malice, véritable hommage détourné au répertoire de la danse moderne. On aime les citations, le retour aux origines, les contre-points, la contemporanéité

TRAJECTOIRES - FESTIVAL DE DANSE [ÉVÉNEMENT]

« Le Boléro fourni un horizon infini de potentialités que seul le danseur peut prétendre sélectionner, dans un état de sensibilité accrue. » — Louis Barreau

Avec la danse comme point de repère et les lieux culturels comme espace de jeu, Trajectoires trace de nouvelles lignes artistiques pour mettre la ville en en mouvements. Ce nouveau festival de danse dans la métropole nantaise est un appel à obliquer les corps et expérimenter des trajets et cheminements artistiques. Pendant huit jours, la programmation aura la bougeotte, de lieux en lieux, de places en places, dessinant de larges courbes chorégraphiques baladeuses. Un projet proposé par le CCNN avec le lieu unique, Théâtre ONYX, TU-Nantes, Le Grand T, Stereolux et Musique et Danse en Loire-Atlantique.

Du 20 au 28 JAN. 2018 À NANTES ET SAINT-HERBLAIN Toute la programmation : www.festival-trajectoires.com

On y va avec son magnétiseur, son prof de danse, une grande figure de la danse, Maguy, Anne Teresa et Pina

Conversation#3 Dancing Museum

Au Musée d’arts de Nantes. cf. p.16

Trajectoires Festival de danse

Trajectoires est proposé par le CCNN avec le lieu unique / Théâtre ONYX / TU-Nantes / Le Grand T / Stereolux /Musique et Danse en Loire Atlantique. En partenariat avec CNDC - Angers / Musée d’arts de Nantes / Château des ducs de Bretagne - musée d’histoire de Nantes L’Atelier / SEPT CENT QUATRE VINGT TROIS / Honolulu. Avec le soutien de la Ville de Nantes, le Département de Loire-Atlantique, la Région des Pays de la Loire.

Du 20 au 28 JAN. 2018

[ÉVÉNEMENT]

À NANTES ET SAINT-HERBLAIN

Nocturne Musée Danse SAM. 20 JAN. 2018 de 18H à 22H au Château des ducs de Bretagne Entrée libre et gratuite Dans les collections du musée traversées par la danse, le public rencontre - ici ou là - les étudiants de l’école supérieure du Centre national de danse contemporaine d’Angers avec une vingtaine de solos qui ont marqué l’histoire de la danse moderne. Puis, au détour d’une salle, les étudiants danseurs de la compagnie universitaire Passage(s) emmenés par La Cavale (Julie Coutant/Éric Fessenmeyer) proposent un parcours chorégraphique et performatif inédit. Enfin, les étudiants amateurs, sous la joyeuse direction des chorégraphes Laurent Cebe et Élise Lerat imaginent une déambulation qui compose des tableaux vivants voire quelques événements spectaculaires.

jeux chorégraphiques Rémy Héritier et Laurent Pichaud

De la cave au grenier Aëla Labbé et Stéphane Imbert / Lucane

LUN. 22 | MAR. 23 JAN. 2018 à 21H au TU

JEU 25 JAN. 2018 À 19H30 au Studio Théâtre / Gratuit

Les jeux chorégraphiques sont un dispositif spectaculaire, pédagogique et réflexif qui répond à un impératif ludique : risquer de s’entendre parler de danse. Dans ces jeux - librement inspirés de ceux des jeux littéraires de l’OuLiPo - des « experts » de la danse et le public présent sont mis au défi d’identifier un style, une esthétique ou un auteur, à partir d’extraits dansés, écrits ou inventés pour l’occasion. L’enjeu n’est pas tant de tomber juste que de créer un espace commun pour faire entendre comment chacun regarde et parle de la danse.

De la Cave au Grenier est une pièce chorégraphique à quatre mains pour deux interprètes et un musicien. C’est l’élaboration en direct d’une scénographie, d’une création sonore, d’un partage collaboratif avec le spectateur. C’est la mise en corps d’une œuvre pré - existante, c’est un folklore qui s’invente, c’est drôle et poétique, sombre et illuminé. Cela se regarde, se goûte, se danse et se chante peut-être. C’est toi, c’est moi, c’est bien comme à la maison.

Kromos (cf p.29) Julien Andujar et Audrey Bodiguel VLAM Productions JEU. 25 | VEN. 26 JAN. 2018 À 21H au TU


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Interviews

La preuve par trois Pour plusieurs saisons, les metteurs en scène Colyne Morange, Clément Pascaud et Tanguy Malik Bordage deviennent artistes compagnons du TU. Trois artistes totalement différents, aux regards affûtés, libres et exigeants. Leur point commun : le courage d’habiter poétiquement le monde coûte que coûte. Tout au long de l’année, le TU met à leur disposition nombre de ressources, d’outils et d’espaces pour développer leurs projets respectifs : résidences, moyens en production, carte blanche, diffusion, ateliers de transmissions, formes intermédiaires, conseil et suivi de projet…


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Interviews

La preuve par trois Pour plusieurs saisons, les metteurs en scène Colyne Morange, Clément Pascaud et Tanguy Malik Bordage deviennent artistes compagnons du TU. Trois artistes totalement différents, aux regards affûtés, libres et exigeants. Leur point commun : le courage d’habiter poétiquement le monde coûte que coûte. Tout au long de l’année, le TU met à leur disposition nombre de ressources, d’outils et d’espaces pour développer leurs projets respectifs : résidences, moyens en production, carte blanche, diffusion, ateliers de transmissions, formes intermédiaires, conseil et suivi de projet…


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Interviews

Artistes compagnons en cinq questions :

1 – Accompagner, c’est quoi pour vous ? 2 – Et votre accompagnement, il se situe où aujourd’hui ? 3 – Et au TU, qu’allez-vous raconter ? 4 – Vous êtes un jeune artiste, vous sentez-vous déjà l’âme d’un passeur ? 5 – Qui vous accompagne dans votre parcours ?

Colyne Morange

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La preuve par trois

Clément Pascaud « C’est un épanouissement artistique de construire mon jeune parcours avec un lieu. » 1 — Être compagnon, c’est une continuité après avoir créé ma première création Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce et mené différentes actions culturelles. C’est un épanouissement artistique de construire mon jeune parcours avec un lieu. 2 — Je suis accompagné par des désirs, des auteurs, des acteurs, une équipe, une famille. 3 — Je vais poursuivre mon geste artistique, la question du désir et de l’identité. Cette saison est une année de réflexion. Je ne crée pas une mise en scène, mais je vais entrer dans un début

de processus. En ouverture de saison, je vais créer une forme avec Tanguy Malik Bordage, me remettre en cause le temps d’une création. Ensuite, je vais mettre en espace des lectures d’auteurs qui me tiennent à cœur et offrir des portraits d’acteurs. Enfin, je vais débuter le travail au plateau de mes deux prochaines créations Nu masculin debout de Bernard Souviraa et L’Arbre des tropiques de Yukio Mishima. Et puis, en mai, il y aura une surprise ! 4 — Je découvre plus que je ne passe. L’atelier que je mène au TU avec les étudiants et adultes m’ouvre un autre

champ de réflexion sur ma pratique. Ils m’apportent autant que je leur apporte. C’est une forme de révélation mutuelle. 5 — Tous les jours, les auteurs m’accompagnent. Et il y a les acteurs et les actrices qui travaillent avec moi. Ce sont eux ma pulsation, mon désir premier. Par ailleurs, j’ai la chance de dialoguer avec des metteurs en scènes plus expérimentés, essentiels pour avancer et se comprendre. Propos recueillis par Arnaud Bénureau

« En gros, que la vie, c’est marrant, bizarre, trash et ouf !» 1 — Marcher à côté de quelqu’un. Lui proposer, par exemple, de lui donner la main ou pas. Mais faire en sorte que ce quelqu’un se sente en confiance, sans lui imposer ma présence et surtout en l’écoutant avant de lui donner des conseils. 2 — Dans le Massif Central en les personnes de Sylvia Courty et Cyril Crépêt qui pensent que ce n’est pas grave de ne pas être hyper actif, hyper productif et dans le même sens alcoolique, en constant burn out. Ou sinon sur le chemin de la Censive du Tertre à Nantes en les personnes de Nolwenn Bihan, Laurence Morin et toute l’équipe d’un théâtre sympa et exigeant qui soutient l’émergence en faisant confiance aux

artistes qu’il programme. Et aussi, du côté d’autres chouettes gens qui ont fabriqué des structures pour les formes ‘chelou’ ou en devenir comme Au Bout du plongeoir à Tizé, le Théâtre du Champs de Bataille à Angers, Santarcangelo en Italie… 3 — Que c’est trop cool de douter toute sa vie. Que ce n’est pas grave de se perdre. Que c’est encore plus cool de faire des choses qu’on ne sait pas faire ou qu’on ne maitrise pas parfaitement. Que les humains, c’est des choses étranges et souvent moches et belles à la fois. Que le monde dans lequel nous vivons et que nous sommes en train de construire, n’est pas vraiment fait pour ces créatures là, en revanche. En gros, que la vie, c’est marrant, bizarre, trash et ouf.

4 — Je ne suis pas si jeune, j’ai 32 ans. 5 — Il y a surtout des amis, des artistes étrangers qui m’ont dit que j’étais une super performeuse et que j’avais un sens aigu de la dramaturgie. Je parle ici des gens de God Squad, de She She Pop et de Codice Ivan. Heike Bröckerhoff, dramaturge avec qui je travaille depuis 2012 et avec qui, j’ai appris en faisant. Pierre Bouglé avec qui je travaille depuis 2009 et qui a fabriqué plein de trucs et a eu des supers idées pour nos spectacles. Et puis Ian Curtis qui m’accompagne au jour le jour depuis 2008. Il m’a beaucoup soutenue moralement à chaque instant qu’il soit dur ou pas.

Tanguy Malik Bordage

3 — Je n’ai pas de grosse création cette saison. Je ferai donc plusieurs choses : des projets satellites à mon prochain spectacle Tourista. Pour continuer à aiguiser ma lame qui est de plus en plus tranchante. 4 — Créer quelque chose, c’est passer quelque chose. Donc oui. Je ne suis d’ailleurs qu’un passeur. Les choses

(Il y aura) des gens importants MER. 18 OCT. À 19H30 ET À 20H30 | JEU. 19 OCT. 2017 À 20H30 au TU

Carte blanche à Colyne Morange [THÉÂTRE] [DANSE] [PERFORMANCE]

La prophétie des Lilas de Thibaud Croisy FIRE OF EMOTIONS : THE ABYSS de Pamina de Coulon Trtff - Les gens importants Colyne Morange / Stomach Cie

« Alors je me suis dit : ce serait bien : 1– d’organiser une journée thématique autour de ce syndrome étrange et très répandu : la peur de ne pas être légitime. Organiser une table ronde avec des spécialistes de la question, après la première de mon solo par exemple. 2 – Inviter d’autres artistes dont le travail m’inspire beaucoup, allez, on va même dire des gens que j’admire pas mal. Pamina de Coulon, Suissesse qui parle d’abysses, de vaincu.e.s et de solidarité, et Thibaud Croisy, Parisien qui s’autoproclame « artiste le plus con de l’année » et qui viendra présenter une pièce courte sur un gynécologue. Et ça se terminera bien sûr dans la bonne ambiance avec un DJ set en mangeant des chips bi-goût, en dansant et/ou en rigolant… Allez, venez ça va être trop cool, il y aura des gens importants en plus ! » — Colyne Morange

Trtff - What Can I Do To Make You Love Me LUN. 12 | MAR. 13 | MER. 14 | JEU. 15 MARS 2018

« Pour continuer à aiguiser ma lame qui est de plus en plus tranchante. » 1 — Emmener quelqu’un d’un point A à un point G. L’aider à se mouvoir lors d’un parcours. Comme un chien d’aveugle, par exemple. 2 — À mille endroits ! Des rencontres aux auteurs en passant par les animaux et la drogue. Et l’alcool aussi. Et le désir et la frustration et l’égo aussi. Et le panache. Et le TU. Merci à eux.

OBJECTIF ACCOMPAGNEMENT Le TU et la coopérative de production Copilote conçoivent un accompagnement conjoint des artistes compagnons : des clés pour la conception, la production et la diffusion des spectacles, des outils pour la mise en place de leurs projets artistiques. Un accompagnement mutualisé pour un soutien au développement artistique.

passent à travers moi et se transforment en spectacles durant cette traversée. 5 — Beaucoup de choses et de gens, palpables ou impalpables… Mais concrètement, Grosse Théâtre m’a accompagné. Hervé, Christelle… Big up à eux aussi !

À 20H30 au TU

Colyne Morange / Stomach Cie

p.29

[THÉÂTRE] [DANSE] [PERFORMANCE] [création AU TU]

Conversation#1 - Les esquisses JEU. 12 OCT. 2017 À 19H au MUSÉE D’ARTS DE NANTES MER. 17 | JEU. 18 JAN. 2018 au TU | JEU. 22 MARS 2018 À 19H au MUSÉE D’ARTS DE NANTES

Clément Pascaud [LECTURE]

p.16


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Interviews

Artistes compagnons en cinq questions :

1 – Accompagner, c’est quoi pour vous ? 2 – Et votre accompagnement, il se situe où aujourd’hui ? 3 – Et au TU, qu’allez-vous raconter ? 4 – Vous êtes un jeune artiste, vous sentez-vous déjà l’âme d’un passeur ? 5 – Qui vous accompagne dans votre parcours ?

Colyne Morange

55

La preuve par trois

Clément Pascaud « C’est un épanouissement artistique de construire mon jeune parcours avec un lieu. » 1 — Être compagnon, c’est une continuité après avoir créé ma première création Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce et mené différentes actions culturelles. C’est un épanouissement artistique de construire mon jeune parcours avec un lieu. 2 — Je suis accompagné par des désirs, des auteurs, des acteurs, une équipe, une famille. 3 — Je vais poursuivre mon geste artistique, la question du désir et de l’identité. Cette saison est une année de réflexion. Je ne crée pas une mise en scène, mais je vais entrer dans un début

de processus. En ouverture de saison, je vais créer une forme avec Tanguy Malik Bordage, me remettre en cause le temps d’une création. Ensuite, je vais mettre en espace des lectures d’auteurs qui me tiennent à cœur et offrir des portraits d’acteurs. Enfin, je vais débuter le travail au plateau de mes deux prochaines créations Nu masculin debout de Bernard Souviraa et L’Arbre des tropiques de Yukio Mishima. Et puis, en mai, il y aura une surprise ! 4 — Je découvre plus que je ne passe. L’atelier que je mène au TU avec les étudiants et adultes m’ouvre un autre

champ de réflexion sur ma pratique. Ils m’apportent autant que je leur apporte. C’est une forme de révélation mutuelle. 5 — Tous les jours, les auteurs m’accompagnent. Et il y a les acteurs et les actrices qui travaillent avec moi. Ce sont eux ma pulsation, mon désir premier. Par ailleurs, j’ai la chance de dialoguer avec des metteurs en scènes plus expérimentés, essentiels pour avancer et se comprendre. Propos recueillis par Arnaud Bénureau

« En gros, que la vie, c’est marrant, bizarre, trash et ouf !» 1 — Marcher à côté de quelqu’un. Lui proposer, par exemple, de lui donner la main ou pas. Mais faire en sorte que ce quelqu’un se sente en confiance, sans lui imposer ma présence et surtout en l’écoutant avant de lui donner des conseils. 2 — Dans le Massif Central en les personnes de Sylvia Courty et Cyril Crépêt qui pensent que ce n’est pas grave de ne pas être hyper actif, hyper productif et dans le même sens alcoolique, en constant burn out. Ou sinon sur le chemin de la Censive du Tertre à Nantes en les personnes de Nolwenn Bihan, Laurence Morin et toute l’équipe d’un théâtre sympa et exigeant qui soutient l’émergence en faisant confiance aux

artistes qu’il programme. Et aussi, du côté d’autres chouettes gens qui ont fabriqué des structures pour les formes ‘chelou’ ou en devenir comme Au Bout du plongeoir à Tizé, le Théâtre du Champs de Bataille à Angers, Santarcangelo en Italie… 3 — Que c’est trop cool de douter toute sa vie. Que ce n’est pas grave de se perdre. Que c’est encore plus cool de faire des choses qu’on ne sait pas faire ou qu’on ne maitrise pas parfaitement. Que les humains, c’est des choses étranges et souvent moches et belles à la fois. Que le monde dans lequel nous vivons et que nous sommes en train de construire, n’est pas vraiment fait pour ces créatures là, en revanche. En gros, que la vie, c’est marrant, bizarre, trash et ouf.

4 — Je ne suis pas si jeune, j’ai 32 ans. 5 — Il y a surtout des amis, des artistes étrangers qui m’ont dit que j’étais une super performeuse et que j’avais un sens aigu de la dramaturgie. Je parle ici des gens de God Squad, de She She Pop et de Codice Ivan. Heike Bröckerhoff, dramaturge avec qui je travaille depuis 2012 et avec qui, j’ai appris en faisant. Pierre Bouglé avec qui je travaille depuis 2009 et qui a fabriqué plein de trucs et a eu des supers idées pour nos spectacles. Et puis Ian Curtis qui m’accompagne au jour le jour depuis 2008. Il m’a beaucoup soutenue moralement à chaque instant qu’il soit dur ou pas.

Tanguy Malik Bordage

3 — Je n’ai pas de grosse création cette saison. Je ferai donc plusieurs choses : des projets satellites à mon prochain spectacle Tourista. Pour continuer à aiguiser ma lame qui est de plus en plus tranchante. 4 — Créer quelque chose, c’est passer quelque chose. Donc oui. Je ne suis d’ailleurs qu’un passeur. Les choses

(Il y aura) des gens importants MER. 18 OCT. À 19H30 ET À 20H30 | JEU. 19 OCT. 2017 À 20H30 au TU

Carte blanche à Colyne Morange [THÉÂTRE] [DANSE] [PERFORMANCE]

La prophétie des Lilas de Thibaud Croisy FIRE OF EMOTIONS : THE ABYSS de Pamina de Coulon Trtff - Les gens importants Colyne Morange / Stomach Cie

« Alors je me suis dit : ce serait bien : 1– d’organiser une journée thématique autour de ce syndrome étrange et très répandu : la peur de ne pas être légitime. Organiser une table ronde avec des spécialistes de la question, après la première de mon solo par exemple. 2 – Inviter d’autres artistes dont le travail m’inspire beaucoup, allez, on va même dire des gens que j’admire pas mal. Pamina de Coulon, Suissesse qui parle d’abysses, de vaincu.e.s et de solidarité, et Thibaud Croisy, Parisien qui s’autoproclame « artiste le plus con de l’année » et qui viendra présenter une pièce courte sur un gynécologue. Et ça se terminera bien sûr dans la bonne ambiance avec un DJ set en mangeant des chips bi-goût, en dansant et/ou en rigolant… Allez, venez ça va être trop cool, il y aura des gens importants en plus ! » — Colyne Morange

Trtff - What Can I Do To Make You Love Me LUN. 12 | MAR. 13 | MER. 14 | JEU. 15 MARS 2018

« Pour continuer à aiguiser ma lame qui est de plus en plus tranchante. » 1 — Emmener quelqu’un d’un point A à un point G. L’aider à se mouvoir lors d’un parcours. Comme un chien d’aveugle, par exemple. 2 — À mille endroits ! Des rencontres aux auteurs en passant par les animaux et la drogue. Et l’alcool aussi. Et le désir et la frustration et l’égo aussi. Et le panache. Et le TU. Merci à eux.

OBJECTIF ACCOMPAGNEMENT Le TU et la coopérative de production Copilote conçoivent un accompagnement conjoint des artistes compagnons : des clés pour la conception, la production et la diffusion des spectacles, des outils pour la mise en place de leurs projets artistiques. Un accompagnement mutualisé pour un soutien au développement artistique.

passent à travers moi et se transforment en spectacles durant cette traversée. 5 — Beaucoup de choses et de gens, palpables ou impalpables… Mais concrètement, Grosse Théâtre m’a accompagné. Hervé, Christelle… Big up à eux aussi !

À 20H30 au TU

Colyne Morange / Stomach Cie

p.29

[THÉÂTRE] [DANSE] [PERFORMANCE] [création AU TU]

Conversation#1 - Les esquisses JEU. 12 OCT. 2017 À 19H au MUSÉE D’ARTS DE NANTES MER. 17 | JEU. 18 JAN. 2018 au TU | JEU. 22 MARS 2018 À 19H au MUSÉE D’ARTS DE NANTES

Clément Pascaud [LECTURE]

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Portrait

Avec la révolte ancrée au corps, Thomas Chopin poursuit une quête au plus près du vivant et des forces paradoxales qui le traversent. Ce qui se loge dans les conflits — intimes, extrêmes ou sociaux — c’est d’abord un puissant moteur de vie que le chorégraphe n’a de cesse de convoquer.

Thomas Chopin l’infini turbulent Quand on sonde la biographie de Thomas Chopin, c’est à Nantes et plus précisément au TU que son parcours artistique débute. Ce fils de profs et libraires, tendance libertaires post 68, arrive à l’Université de Nantes en 1995 sur les bancs de la fac d’Histoire. La littérature de son enfance est révolutionnaire et les sciences humaines sont pour lui une évidence pour comprendre les rouages du monde. Mais c’est sans compter sur l’inauguration d’un théâtre universitaire sur le campus nantais qui lui ouvre d’autres possibles. Très vite, son goût pour le corps social se projette dans le corps physique.La danse, le théâtre ou le jonglage qu’il pratique au TU lui offrent une amplitude de motifs pour appréhender les humanités. Et puis un spectacle du chorégraphe Joseph Nadj avec la promotion du Centre national des Arts du cirque et une performance des clowns russes du Teatr

Licedei plus tard, Thomas Chopin, lâche la fac, licence en poche, pour l’école de clown du Samovar. Danse, théâtre, mime, acrobatie et clown deviennent les fondations d’un parcours artistique où la physicalité est prégnante, un ressort d’engagement au présent, où le corps est le cœur du vivant jusque dans sa capacité à sans cesse défier la mort. Avec Ordalie, sa première création signée en solo, Thomas sonde les failles adolescentes, cette étape de vie ultime, véritable renaissance de l’enfance vers l’âge adulte. Aveu d’intimité ? « Ce que je mets sur le plateau, je l’ai traversé. » Non, pas d’autobiographie ici : « J’ai besoin de connaître physiquement les événements que je veux mettre en scène. Je pratique le corps social comme une discipline ! Et je tente d’en livrer une approche totalement distancée, non dénuée d’affect, presque sociologique. Une étude de cas.» Pour ce

Ordalie LUN. 27 | MAR. 28 NOV. 2017

Thomas Chopin Cie l’Infini turbulent

À 20H30 au TU

[DANSE] Déconseillé aux moins de 14 ans

spectacle, Thomas potasse des études cliniciennes et sociologiques sur les pratiques extrêmes et le risque. « De l’université, je n’ai pas lâché la pratique bibliographique, je l’applique à mon processus de création. » La capacité de l’humain à défier la vie, à se nourrir des conflits, de la colère ou de la tristesse pour en tirer les forces du vivant sont pour Thomas un paradoxe puissant et nécessaire. « La vie est une aventure, elle est donc jalonnée d’épreuves positives et négatives, on ne doit pas mettre de côté à tout prix le négatif. Ni dans sa vie personnelle, ni dans les injonctions médiatiques, politiques ou esthétiques. C’est ce qui rend la vie enthousiasmante.» Sa prochaine création ? Le charme de l’émeute … par Nolwenn Bihan

Ordalie est une traversée chorégraphique et théâtrale d’une nuit vertigineuse de quatre adolescents. Du crépuscule à l’aube, d’une montée progressive d’un trip à sa brusque descente, des visions stroboscopiques nocturnes au calme étrange du lever du jour, les corps s’éprouvent dans une danse charnelle et puissante, érotique et transgressive. Une transe qui devient rituel, celui du passage à l’acte pour devenir adulte. Nourri par un parcours qui mêle théâtre, danse et cirque, le chorégraphe Thomas Chopin compose ce spectacle comme une succession de tableaux à la fois réalistes et elliptiques, où images et narration s’entrechoquent, où les corps dessinent l’espace. Une danse à vif ! On aime la physicalité de la danse, la narration chorégraphique, le retour à l’aube de nos adolescences perdues

On y va avec un ado, un casse-cou, sa bande d’amis


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Portrait

Avec la révolte ancrée au corps, Thomas Chopin poursuit une quête au plus près du vivant et des forces paradoxales qui le traversent. Ce qui se loge dans les conflits — intimes, extrêmes ou sociaux — c’est d’abord un puissant moteur de vie que le chorégraphe n’a de cesse de convoquer.

Thomas Chopin l’infini turbulent Quand on sonde la biographie de Thomas Chopin, c’est à Nantes et plus précisément au TU que son parcours artistique débute. Ce fils de profs et libraires, tendance libertaires post 68, arrive à l’Université de Nantes en 1995 sur les bancs de la fac d’Histoire. La littérature de son enfance est révolutionnaire et les sciences humaines sont pour lui une évidence pour comprendre les rouages du monde. Mais c’est sans compter sur l’inauguration d’un théâtre universitaire sur le campus nantais qui lui ouvre d’autres possibles. Très vite, son goût pour le corps social se projette dans le corps physique.La danse, le théâtre ou le jonglage qu’il pratique au TU lui offrent une amplitude de motifs pour appréhender les humanités. Et puis un spectacle du chorégraphe Joseph Nadj avec la promotion du Centre national des Arts du cirque et une performance des clowns russes du Teatr

Licedei plus tard, Thomas Chopin, lâche la fac, licence en poche, pour l’école de clown du Samovar. Danse, théâtre, mime, acrobatie et clown deviennent les fondations d’un parcours artistique où la physicalité est prégnante, un ressort d’engagement au présent, où le corps est le cœur du vivant jusque dans sa capacité à sans cesse défier la mort. Avec Ordalie, sa première création signée en solo, Thomas sonde les failles adolescentes, cette étape de vie ultime, véritable renaissance de l’enfance vers l’âge adulte. Aveu d’intimité ? « Ce que je mets sur le plateau, je l’ai traversé. » Non, pas d’autobiographie ici : « J’ai besoin de connaître physiquement les événements que je veux mettre en scène. Je pratique le corps social comme une discipline ! Et je tente d’en livrer une approche totalement distancée, non dénuée d’affect, presque sociologique. Une étude de cas.» Pour ce

Ordalie LUN. 27 | MAR. 28 NOV. 2017

Thomas Chopin Cie l’Infini turbulent

À 20H30 au TU

[DANSE] Déconseillé aux moins de 14 ans

spectacle, Thomas potasse des études cliniciennes et sociologiques sur les pratiques extrêmes et le risque. « De l’université, je n’ai pas lâché la pratique bibliographique, je l’applique à mon processus de création. » La capacité de l’humain à défier la vie, à se nourrir des conflits, de la colère ou de la tristesse pour en tirer les forces du vivant sont pour Thomas un paradoxe puissant et nécessaire. « La vie est une aventure, elle est donc jalonnée d’épreuves positives et négatives, on ne doit pas mettre de côté à tout prix le négatif. Ni dans sa vie personnelle, ni dans les injonctions médiatiques, politiques ou esthétiques. C’est ce qui rend la vie enthousiasmante.» Sa prochaine création ? Le charme de l’émeute … par Nolwenn Bihan

Ordalie est une traversée chorégraphique et théâtrale d’une nuit vertigineuse de quatre adolescents. Du crépuscule à l’aube, d’une montée progressive d’un trip à sa brusque descente, des visions stroboscopiques nocturnes au calme étrange du lever du jour, les corps s’éprouvent dans une danse charnelle et puissante, érotique et transgressive. Une transe qui devient rituel, celui du passage à l’acte pour devenir adulte. Nourri par un parcours qui mêle théâtre, danse et cirque, le chorégraphe Thomas Chopin compose ce spectacle comme une succession de tableaux à la fois réalistes et elliptiques, où images et narration s’entrechoquent, où les corps dessinent l’espace. Une danse à vif ! On aime la physicalité de la danse, la narration chorégraphique, le retour à l’aube de nos adolescences perdues

On y va avec un ado, un casse-cou, sa bande d’amis


58

L’instant collectifs

Le point de départ est d’abord le collectif, un collectif d’acteurs qui rencontre un collectif d’auteurs. Et à l’œuvre un processus de création où l’écriture influence sans cesse le jeu et vice versa, l’un et l’autre s’enrichissant et se confrontant mutuellement. Alors, changement de paradigme de l’écriture du théâtre d’aujourd’hui ?

Parti (pris) pirate Avant d’aller au delà du folklore et de voir plus loin que le look hippie freaks véhiculé par Jack Sparrow, le Collectif OS’O avait d’abord envie de travailler avec un auteur. « On a rencontré un collectif d’auteurs qui était en lien avec notre façon de travailler, explique d’emblée la comédienne Roxane Brumachon. Le Collectif Traverse, un gang d’auteurs en action pour le plateau, avait un rêve, celui d’un auteur pour un personnage.» À bord de ce Pavillon noir éminemment pop et politique, on retrouve donc sept personnages imaginés et construits par autant d’auteurs. Ce n’est qu’ensuite que le thème de la piraterie est arrivé. Derrière ce dernier se cache la question de l’engagement et de la révolte. « Malgré les idées reçues, les pirates se géraient de façon très horizontale et partageaient tout. Il n’y avait pas de leader. C’est un beau parallèle avec l’idée que nous

nous faisons du collectif. Comment faisonsnous pour avancer ensemble ? Et qu’est-ce qu’être pirate aujourd’hui ? » Répondre à ces questions, c’est plonger, tête la première, dans les eaux troubles du Dark web, « cet espace évoquant la mer où tout est à la fois possible et dangereux. C’est un endroit de liberté extrême ». Mais aussi méconnu de l’internaute du dimanche. « Nous aimons nous poser des questions sur des sujets auxquels nous n’y connaissons rien. Nous aimons partir de zéro. » Pour ensuite se documenter jusqu’à plus soif. Le Pavillon noir convoque ainsi les figures d’Edward Snowden ou encore d’Aaron Swartz, hommes de l’ombre devenus en deux clics et quelques mouvements, de véritables pop stars. « Après, poursuit Roxane Brumachon, nous ne faisons pas nos intello sur scène, nous ne récitons pas ce que l’on a appris.» Dans l’œil de ce cyclone où « le virtuel est scénogra-

Pavillon noir MAR. 20 | MER. 21 | JEU. 22 MARS. 2018

Collectif Traverse Collectif OS’O

À 20H30 AU TU

[THÉÂTRE] [CRÉATION]

phié le plus naturellement possible, c’est-àdire sans l’appui de troupes numériques sur le plateau », le Collectif OS’O nous invite à réfléchir sur notre société. « À l’heure de la surveillance de masse, du recul des libertés individuelles, de la fin de l’anonymat, peut-on vraiment considérer les sociétés occidentales comme des démocraties ? » Des pistes de réflexion pour de nouveaux modes de création, de nouvelles modalités sociétales fleurissent à l’ombre de ce Pavillon noir. Embarquement à bord. Par Arnaud Bénureau

Qui sont les pirates aujourd’hui ? Les deux collectifs Traverse (auteurs) et Os’o (comédiens) unissent leurs forces et les questionnements communs avec humour et engagement. Loin des clichés d’une piraterie violente et sanguinaire, plutôt évoquée comme un modèle libertaire et égalitaire, la pièce trace un parallèle immédiat avec nos pirates du XXIe siècle. Edward Snowden, Aaron Swartz, Chelsea Manning… autant de noms d’activistes du web qui mettent à bas les atteintes aux libertés individuelles et la surveillance de masse. Et si on battait le pavillon noir comme l’affirmation du net, nouveau territoire virtuel d’émancipation politique ? On aime la réinvention du virtuel sur le plateau, l’énergie et la fougue du collectif

On y va avec tout son équipage, un hacktiviste


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L’instant collectifs

Le point de départ est d’abord le collectif, un collectif d’acteurs qui rencontre un collectif d’auteurs. Et à l’œuvre un processus de création où l’écriture influence sans cesse le jeu et vice versa, l’un et l’autre s’enrichissant et se confrontant mutuellement. Alors, changement de paradigme de l’écriture du théâtre d’aujourd’hui ?

Parti (pris) pirate Avant d’aller au delà du folklore et de voir plus loin que le look hippie freaks véhiculé par Jack Sparrow, le Collectif OS’O avait d’abord envie de travailler avec un auteur. « On a rencontré un collectif d’auteurs qui était en lien avec notre façon de travailler, explique d’emblée la comédienne Roxane Brumachon. Le Collectif Traverse, un gang d’auteurs en action pour le plateau, avait un rêve, celui d’un auteur pour un personnage.» À bord de ce Pavillon noir éminemment pop et politique, on retrouve donc sept personnages imaginés et construits par autant d’auteurs. Ce n’est qu’ensuite que le thème de la piraterie est arrivé. Derrière ce dernier se cache la question de l’engagement et de la révolte. « Malgré les idées reçues, les pirates se géraient de façon très horizontale et partageaient tout. Il n’y avait pas de leader. C’est un beau parallèle avec l’idée que nous

nous faisons du collectif. Comment faisonsnous pour avancer ensemble ? Et qu’est-ce qu’être pirate aujourd’hui ? » Répondre à ces questions, c’est plonger, tête la première, dans les eaux troubles du Dark web, « cet espace évoquant la mer où tout est à la fois possible et dangereux. C’est un endroit de liberté extrême ». Mais aussi méconnu de l’internaute du dimanche. « Nous aimons nous poser des questions sur des sujets auxquels nous n’y connaissons rien. Nous aimons partir de zéro. » Pour ensuite se documenter jusqu’à plus soif. Le Pavillon noir convoque ainsi les figures d’Edward Snowden ou encore d’Aaron Swartz, hommes de l’ombre devenus en deux clics et quelques mouvements, de véritables pop stars. « Après, poursuit Roxane Brumachon, nous ne faisons pas nos intello sur scène, nous ne récitons pas ce que l’on a appris.» Dans l’œil de ce cyclone où « le virtuel est scénogra-

Pavillon noir MAR. 20 | MER. 21 | JEU. 22 MARS. 2018

Collectif Traverse Collectif OS’O

À 20H30 AU TU

[THÉÂTRE] [CRÉATION]

phié le plus naturellement possible, c’est-àdire sans l’appui de troupes numériques sur le plateau », le Collectif OS’O nous invite à réfléchir sur notre société. « À l’heure de la surveillance de masse, du recul des libertés individuelles, de la fin de l’anonymat, peut-on vraiment considérer les sociétés occidentales comme des démocraties ? » Des pistes de réflexion pour de nouveaux modes de création, de nouvelles modalités sociétales fleurissent à l’ombre de ce Pavillon noir. Embarquement à bord. Par Arnaud Bénureau

Qui sont les pirates aujourd’hui ? Les deux collectifs Traverse (auteurs) et Os’o (comédiens) unissent leurs forces et les questionnements communs avec humour et engagement. Loin des clichés d’une piraterie violente et sanguinaire, plutôt évoquée comme un modèle libertaire et égalitaire, la pièce trace un parallèle immédiat avec nos pirates du XXIe siècle. Edward Snowden, Aaron Swartz, Chelsea Manning… autant de noms d’activistes du web qui mettent à bas les atteintes aux libertés individuelles et la surveillance de masse. Et si on battait le pavillon noir comme l’affirmation du net, nouveau territoire virtuel d’émancipation politique ? On aime la réinvention du virtuel sur le plateau, l’énergie et la fougue du collectif

On y va avec tout son équipage, un hacktiviste


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Label grosse Théâtre

Mon Gros Sapin

PHOQUE ! 18,19 et 20 mai 2018 au TU et ailleurs / carte blanche au label Grosse théâtre / Programmation à venir

Le TU se transforme en restaurant et invite le metteur en scène nantais Hervé Guilloteau à composer une soirée de Noël en quatre plats préparés par un excellent cuisinier. Un banquet poétique et généreux, vaste tentative collective d’ode à l’existence. « Je ne vais pas vous faire l’article d’une soirée décalée à l’esthétique glamrock mêlant littérature, plats en sauce et citoyenneté. Je sais juste que nous allons manger ensemble. Bien manger. Pas du pâté de genou. Je vais tout faire pour que ce repas soit pour vous un remontant. Danser des slows entre les plats. Écouter de beaux textes. Ouvrir nos cadeaux. En savoir plus sur vous et moi. Surtout sur moi. Quoi ? » — Hervé G. Après le banquet, la soirée continue sur le dancefloor pour célébrer le passage du 20 au 21 décembre 2017. MER. 20 DÉC. 2017 À 19H30 au TU

Hervé Guilloteau Label Grosse Théâtre

[BANQUET SpECTACLE]


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Label grosse Théâtre

Mon Gros Sapin

PHOQUE ! 18,19 et 20 mai 2018 au TU et ailleurs / carte blanche au label Grosse théâtre / Programmation à venir

Le TU se transforme en restaurant et invite le metteur en scène nantais Hervé Guilloteau à composer une soirée de Noël en quatre plats préparés par un excellent cuisinier. Un banquet poétique et généreux, vaste tentative collective d’ode à l’existence. « Je ne vais pas vous faire l’article d’une soirée décalée à l’esthétique glamrock mêlant littérature, plats en sauce et citoyenneté. Je sais juste que nous allons manger ensemble. Bien manger. Pas du pâté de genou. Je vais tout faire pour que ce repas soit pour vous un remontant. Danser des slows entre les plats. Écouter de beaux textes. Ouvrir nos cadeaux. En savoir plus sur vous et moi. Surtout sur moi. Quoi ? » — Hervé G. Après le banquet, la soirée continue sur le dancefloor pour célébrer le passage du 20 au 21 décembre 2017. MER. 20 DÉC. 2017 À 19H30 au TU

Hervé Guilloteau Label Grosse Théâtre

[BANQUET SpECTACLE]


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Informations pratiques

Saison 17/18, à moi le TU ! Venir au TU — TU-Nantes Chemin de la Censive du Tertre, 44300 Nantes Parking gratuit. Tram. 2, bus et bicloo : arrêt Facultés - Salles en placement libre - Boire, manger, téléphoner, filmer, prendre des photos : c’est possible avant et après le spectacle - Accessibilité aux personnes à mobilité réduite. N’hésitez pas à contacter la billetterie pour un accueil optimal. Spectacles hors les murs à Nantes : - Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes — Le Grand T 84 rue du Général Buat Attention : Ce spectacle est réservé aux porteurs des cartes TU au tarif spécial de 10€. Pour les places à l’unité, contacter la billetterie du Grand T.

- Conversations — Musée d’arts de Nantes 10 rue Georges Clemenceau - Nocturne musée danse — Château des ducs de Bretagne, 4 place Marc Elder - De la cave au grenier — Studio théâtre, 5 rue du Ballet

Avec la carte TU tous les spectacles à5€!

Choisir la carte TU et ses avantages

Saison 17/18

Jan. — Mai. 2018

Focus Jeune création théâtrale [Événement] [Jeune création] MERCREDI 17 ET JEUDI18 JANVIER

19H30

AU TU

de 20€ à 5€

Nocturne musée danse [Traversée chorégraphique] [Création participative] [Trajectoires] SAMEDI 20 JANVIER

18H-22H

AU CHÂTEAU

Gratuit

jeux chorégraphiques [Danse] [Trajectoires] – Rémy Héritier et Laurent Pichaud LUNDI 22 et MARDI 23 JANVIER

21H

AU TU

de 20€ à 5€

2H

De la Cave au Grenier [Danse] [Trajectoires] Maquette de création – Aëla Labbé, Stéphane Imbert / Lucane JEUDI 25 JANVIER

- Des spectacles « découverte » à partager avec celle ou celui qui vous accompagne, au tarif de 5€ (La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? Quentin Ellias / Cie Obsessive, Hybris Vanille Fiaux / Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre et Trtff - What Can I Do To Make You Love Me Colyne Morange / Stomach Cie - Des avantages chez nos partenaires : le Grand T, le lieu unique, Onyx, le Katorza, le Cinématographe et Stereolux - Un échange facilité jusqu’à 48h avant la date de votre spectacle - La place à 5€ pour un enfant de -12 ans qui vous accompagne - Un spectacle réservé aux porteurs de cartes : Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes du Birgit Ensemble (ce diptyque est proposé au tarif spécial de 10€) - Des offres toute l’année !

DU JEUDI 25 AU VENDREDI 26 JANVIER

Billets avec carte

Billets sans carte

Plein : 30€ Réduit* : 10€ Super Réduit* : 5€

5€ pour tous !

Plein* : 20€ Partenaire* : 16€ Réduit* : 10€ Super Réduit* : 8€

AU STUDIO THÉÂTRE

GRATUIT

30 MIN

21H

AU TU

de 20€ à 5€

1H

de 20€ à 5€

1H10

Hybris [Théâtre] Création – Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre DU MARDI 6 FÉVRIER AU VENDREDI 9 FÉVRIER

20H30

AU TU

Contrechamp [Carte blanche] [Cinéma] - Julien Andujar et Audrey Bodiguel / VLAM Productions DIMANCHE 11 FÉVRIER

18H ET 20H30

AU CINÉMATOGRAPHE

DE 5€ À 3€

Vivipares (posthume) [Théâtre] – Céline Champinot / Groupe LA gALERIE DU MARDI13 FÉVRIER AU VENDREDI 16 FÉVRIER

20H30

AU TU

de 20€ à 5€

1H50

Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes [Théâtre] Création - Julie Bertin et Jade Herbulot / Le Birgit Ensemble VENDREDI 16 ET SAMEDI 17 FÉVRIER DIMANCHE 18 FÉVRIER

19H 15H

AU GRAND T AU GRAND T

10€

5H

10€

5H

DE 20€ À 5€

1H30

Une Maison de poupée [Théâtre] – d’après Henrik Ibsen, Lorraine de Sagazan / Cie La Brèche DU MARDI 20 AU VENDREDI 23 FÉVRIER

20H30

AU TU

Trtff – What Can I Do To Make You Love Me ? [Théâtre] [Danse] Création – Colyne Morange / Stomach Cie DU LUNDI 12 au JEUDI 15 MARS

Cartes TU

19H30

Kromos [Danse] [Trajectoires] Création – Julien Andujar et Audrey Bodiguel / VLAM Productions

20H30

AU TU

de 20€ à 5€

1H

AU TU

DE 20€ À 5€

2H

AU MUSÉE D’ARTS

GRATUIT

1H

DE 20€ À 5€

1H40

Pavillon noir [Théâtre] Création – Collectif Traverse et Collectif OS’O DU MARDI 20 AU JEUDI 22 MARS

20H30

Conversation - Les esquisses [Lecture] - Clément Pascaud JEUDI 22 MARS

19 H

Transmettre [Colloque] - Le Pont Supérieur DU JEUDI 29 AU VENDREDI 30 MARS

AU TU

Turbulences [Festival] [Créations étudiantes] Partenaire : personnels de l’Université de Nantes, Crous Pays de la Loire, étudiants de l’Université permanente, abonnés des salles partenaires (lieu unique, Grand T, Onyx, Stereolux, Cinématographe, Ciné-Liberté du Katorza), porteurs de la carte Cezam, COS région Pays de la Loire, CCP et Tourisme et Loisirs, COS ville de Nantes. Réduit : intermittents du spectacle, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA et titulaires de la Cart’S Super réduit : étudiants (hors Université permanente), scolaires, titulaires de la carte blanche Ville de Nantes et jeunes de – 25 ans.

Acheter ses places, s’informer à l’accueil-billetterie

- Au 02 40 14 55 14 - Au TU, du lundi au vendredi de 12h à 17h30, à partir de 19h30 les soirs de spectacle - Sur www. tunantes.fr

Modalités de règlements

Par téléphone, règlement par carte bancaire. Sur place et par courrier : Espèces, chèque, carte bancaire, chèque-vacances et chèque-culture, pass spectacle , pass culture sport. Sur www.tunantes.fr

Bon à savoir

- Si un spectacle n’est plus en vente sur notre site, cela ne signifie pas forcément qu’il est complet. N’hésitez pas à contacter la billetterie au 02 40 14 55 14. - Achat des cartes TU jusqu’à 20h les soirs de spectacle. - Pour les commandes en ligne, retrait des billets à l’accueil du TU aux heures d’ouverture de la billetterie ou le soir de la représentation choisie, avec vos justificatifs de réduction.

DU MARDI 3 AU VENDREDI 6 AVRIL

AU TU ET SUR LE CAMPUS

Campement mathématique [Colloque] DU MERCREDI 11 AU JEUDI 12 AVRIL

AU TU

Le Camion [Théâtre] Création - d’après Marguerite Duras, Marine de Missolz / Cie l’Étang donné DU MARDI 17 AU JEUDI 19 AVRIL

20H30

AU TU

Phoque [Festival] [Carte blanche] Label Grosse Théâtre DU VENDREDI 18 AU DIMANCHE 20 MAI

AU TU ET À NANTES

Waving in situ #1 [Danse] [Création participative] — INUI - Laurie Peschier-Pimont et Lauriane Houbey SAMEDI 26 ET DIMANCHE 27 MAI

AU TU, AU MUSÉE D’ARTS ET AU CCN DE NANTES / PRIMAVERA


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Informations pratiques

Saison 17/18, à moi le TU ! Venir au TU — TU-Nantes Chemin de la Censive du Tertre, 44300 Nantes Parking gratuit. Tram. 2, bus et bicloo : arrêt Facultés - Salles en placement libre - Boire, manger, téléphoner, filmer, prendre des photos : c’est possible avant et après le spectacle - Accessibilité aux personnes à mobilité réduite. N’hésitez pas à contacter la billetterie pour un accueil optimal. Spectacles hors les murs à Nantes : - Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes — Le Grand T 84 rue du Général Buat Attention : Ce spectacle est réservé aux porteurs des cartes TU au tarif spécial de 10€. Pour les places à l’unité, contacter la billetterie du Grand T.

- Conversations — Musée d’arts de Nantes 10 rue Georges Clemenceau - Nocturne musée danse — Château des ducs de Bretagne, 4 place Marc Elder - De la cave au grenier — Studio théâtre, 5 rue du Ballet

Avec la carte TU tous les spectacles à5€!

Choisir la carte TU et ses avantages

Saison 17/18

Jan. — Mai. 2018

Focus Jeune création théâtrale [Événement] [Jeune création] MERCREDI 17 ET JEUDI18 JANVIER

19H30

AU TU

de 20€ à 5€

Nocturne musée danse [Traversée chorégraphique] [Création participative] [Trajectoires] SAMEDI 20 JANVIER

18H-22H

AU CHÂTEAU

Gratuit

jeux chorégraphiques [Danse] [Trajectoires] – Rémy Héritier et Laurent Pichaud LUNDI 22 et MARDI 23 JANVIER

21H

AU TU

de 20€ à 5€

2H

De la Cave au Grenier [Danse] [Trajectoires] Maquette de création – Aëla Labbé, Stéphane Imbert / Lucane JEUDI 25 JANVIER

- Des spectacles « découverte » à partager avec celle ou celui qui vous accompagne, au tarif de 5€ (La Justice a une étrange puissance de séduction, ne trouvez-vous pas ? Quentin Ellias / Cie Obsessive, Hybris Vanille Fiaux / Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre et Trtff - What Can I Do To Make You Love Me Colyne Morange / Stomach Cie - Des avantages chez nos partenaires : le Grand T, le lieu unique, Onyx, le Katorza, le Cinématographe et Stereolux - Un échange facilité jusqu’à 48h avant la date de votre spectacle - La place à 5€ pour un enfant de -12 ans qui vous accompagne - Un spectacle réservé aux porteurs de cartes : Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes du Birgit Ensemble (ce diptyque est proposé au tarif spécial de 10€) - Des offres toute l’année !

DU JEUDI 25 AU VENDREDI 26 JANVIER

Billets avec carte

Billets sans carte

Plein : 30€ Réduit* : 10€ Super Réduit* : 5€

5€ pour tous !

Plein* : 20€ Partenaire* : 16€ Réduit* : 10€ Super Réduit* : 8€

AU STUDIO THÉÂTRE

GRATUIT

30 MIN

21H

AU TU

de 20€ à 5€

1H

de 20€ à 5€

1H10

Hybris [Théâtre] Création – Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian / Fitorio Théâtre DU MARDI 6 FÉVRIER AU VENDREDI 9 FÉVRIER

20H30

AU TU

Contrechamp [Carte blanche] [Cinéma] - Julien Andujar et Audrey Bodiguel / VLAM Productions DIMANCHE 11 FÉVRIER

18H ET 20H30

AU CINÉMATOGRAPHE

DE 5€ À 3€

Vivipares (posthume) [Théâtre] – Céline Champinot / Groupe LA gALERIE DU MARDI13 FÉVRIER AU VENDREDI 16 FÉVRIER

20H30

AU TU

de 20€ à 5€

1H50

Memories of Sarajevo + Dans les ruines d’Athènes [Théâtre] Création - Julie Bertin et Jade Herbulot / Le Birgit Ensemble VENDREDI 16 ET SAMEDI 17 FÉVRIER DIMANCHE 18 FÉVRIER

19H 15H

AU GRAND T AU GRAND T

10€

5H

10€

5H

DE 20€ À 5€

1H30

Une Maison de poupée [Théâtre] – d’après Henrik Ibsen, Lorraine de Sagazan / Cie La Brèche DU MARDI 20 AU VENDREDI 23 FÉVRIER

20H30

AU TU

Trtff – What Can I Do To Make You Love Me ? [Théâtre] [Danse] Création – Colyne Morange / Stomach Cie DU LUNDI 12 au JEUDI 15 MARS

Cartes TU

19H30

Kromos [Danse] [Trajectoires] Création – Julien Andujar et Audrey Bodiguel / VLAM Productions

20H30

AU TU

de 20€ à 5€

1H

AU TU

DE 20€ À 5€

2H

AU MUSÉE D’ARTS

GRATUIT

1H

DE 20€ À 5€

1H40

Pavillon noir [Théâtre] Création – Collectif Traverse et Collectif OS’O DU MARDI 20 AU JEUDI 22 MARS

20H30

Conversation - Les esquisses [Lecture] - Clément Pascaud JEUDI 22 MARS

19 H

Transmettre [Colloque] - Le Pont Supérieur DU JEUDI 29 AU VENDREDI 30 MARS

AU TU

Turbulences [Festival] [Créations étudiantes] Partenaire : personnels de l’Université de Nantes, Crous Pays de la Loire, étudiants de l’Université permanente, abonnés des salles partenaires (lieu unique, Grand T, Onyx, Stereolux, Cinématographe, Ciné-Liberté du Katorza), porteurs de la carte Cezam, COS région Pays de la Loire, CCP et Tourisme et Loisirs, COS ville de Nantes. Réduit : intermittents du spectacle, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA et titulaires de la Cart’S Super réduit : étudiants (hors Université permanente), scolaires, titulaires de la carte blanche Ville de Nantes et jeunes de – 25 ans.

Acheter ses places, s’informer à l’accueil-billetterie

- Au 02 40 14 55 14 - Au TU, du lundi au vendredi de 12h à 17h30, à partir de 19h30 les soirs de spectacle - Sur www. tunantes.fr

Modalités de règlements

Par téléphone, règlement par carte bancaire. Sur place et par courrier : Espèces, chèque, carte bancaire, chèque-vacances et chèque-culture, pass spectacle , pass culture sport. Sur www.tunantes.fr

Bon à savoir

- Si un spectacle n’est plus en vente sur notre site, cela ne signifie pas forcément qu’il est complet. N’hésitez pas à contacter la billetterie au 02 40 14 55 14. - Achat des cartes TU jusqu’à 20h les soirs de spectacle. - Pour les commandes en ligne, retrait des billets à l’accueil du TU aux heures d’ouverture de la billetterie ou le soir de la représentation choisie, avec vos justificatifs de réduction.

DU MARDI 3 AU VENDREDI 6 AVRIL

AU TU ET SUR LE CAMPUS

Campement mathématique [Colloque] DU MERCREDI 11 AU JEUDI 12 AVRIL

AU TU

Le Camion [Théâtre] Création - d’après Marguerite Duras, Marine de Missolz / Cie l’Étang donné DU MARDI 17 AU JEUDI 19 AVRIL

20H30

AU TU

Phoque [Festival] [Carte blanche] Label Grosse Théâtre DU VENDREDI 18 AU DIMANCHE 20 MAI

AU TU ET À NANTES

Waving in situ #1 [Danse] [Création participative] — INUI - Laurie Peschier-Pimont et Lauriane Houbey SAMEDI 26 ET DIMANCHE 27 MAI

AU TU, AU MUSÉE D’ARTS ET AU CCN DE NANTES / PRIMAVERA


TU-Nantes TU-Nantes Jeune création et émergence Théâtre Danse Arts vivants Chemin de la Censive du Tertre 44300 Nantes Tram 2, bus et bicloo : arrêt Facultés 02 40 14 55 14 | www.tunantes.fr Alias TUNantes sur facebook, twitter, instagram et youtube

Saison 17 / 18


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