La cartographie de la Région Marche - Français

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LE SPECTACLE DE LA NATURE

LE SPECTACLE DE LA NATURE

LE SPECTACLE DE LA CULTURE ET DE L’ART

LE SPECTACLE DE LA CULTURE ET DE L’ART

La mer

La montagne

Sites archéologiques

Les lieux du silence

L’Adriatique baigne toutes les provinces des Marches. Ses villes côtières ont une longue et illustre tradition portuaire et commerciale. Au départ de Rome, Fano constituait le premier débouché sur la mer de la Via Flaminia ; Senigallia, à l’embouchure de la rivière Misa, est le siège d’une foire importante, la Foire traditionnelle de Sant’Agostino. Ancône fut un port picène, grec puis romain ; Numana fut un centre commercial prospère à l’époque picène puis grecque ; Porto Sant’Elpidio et San Benedetto del Tronto, comme d’autres villes des provinces d’Ascoli Piceno et Fermo, furent d’importants ports picènes et romains. Leur vocation portuaire demeure aujourd’hui. Ancône, par exemple, est un grand port commercial, tandis que San Benedetto del Tronto avec Fano, Civitanova Marche et Porto San Giorgio, sont les princiLa plage de Gabicce Mare paux ports de pêche. Le lien privilégié avec la mer a favorisé au fil du temps la naissance d’une tradition culinaire caractéristique et dès le XIXe siècle la vogue des « bains de mer » initiée par la riche bourgeoisie a donné le départ au tourisme dans la région. Depuis, hôtels et établissements balnéaires et sportifs ont fleuri en bordure des plages ; ils ont accueilli, surtout avec le boom de l’après-guerre, un tourisme abondant, ita-

MER ET SPORTS La variété des plages, la proximité des collines et de la montagne permettent de pratiquer une large gamme d’activités sportives, qui vont de la voile au golf, de la plongée sous-marine à des itinéraires suggestifs à cheval, du ski nautique, du VTT, des tournois de Beach volley sur des plages de sable très fin, San Benedetto del Tronto, en passant par l’escalade la « riviera des palmiers » libre, et la varappe sur les falaises immaculées à pic sur la mer Adriatique. On peut également pratiquer la pêche sous-marine à Vallugola, Ancône, Portonovo, Sirolo, Numana et Pedaso. Les ports de plaisance abondent : Gabicce Mare à Vallugola, Pesaro, Fano, Senigallia, Ancône, Numana, Civitanova Marche et San Benedetto del Tronto. Citons en particulier la Marina de Porto San Giorgio ; avec ses 800 anneaux d’amarrage, elle est le plus important port plaisancier de l’Adriatique.

lien comme étranger. La mer des Marches regorge LES MUSEES DE LA COTE d’endroits enchanteurs. Les passionnés de la mer Le littoral possède tout et de la marine pourau long de la côte des ront visiter à Pesaro le plages de sable très fin Museo della Marineria ou de gravier, de GabicDES VILLAGES SURPLOMBANT LA MER “Washington Patrignani” ce Mare, une plage do(tél. +039 072135588) et minée par le mont San Quittant les plages des Marches, on peut remonter les à San Benedetto del Bartolo et par le château vallées et découvrir le charme de villages intacts surTronto le Museo del Mare plombant la mer, des bourgades anciennes riches en de Gradara, à celles de (tél. +039 0735592177). A trésors artistiques, églises, couvents et édifices chargés Pesaro, Fano, Marotta, Cupra Marittima le Museo d’histoire, qu’il s’agisse de châteaux médiévaux comme Malacologico Piceno (tél. Falconara M., Porto Receux de Gabicce Monte, Casteldimezzo et Fiorenzuola +039 0735777550) qui canati, Porto Potenza Pidi Focara ou bien de villages fortifiés comme Mondolfo accueille une très intécena, Civitanova Marche, avec Marotta, Falconara Alta avec Falconara Marittima, ressante collection de Porto Sant’Elpidio, CaMontemarciano avec Marina di Montemarciano, Sirolo, coquillages provenant du sabianca di Fermo, PeNumana, Recanati avec Porto Recanati, Potenza Picena monde entier. daso, Porto San Giorgio, avec Porto Potenza Picena, Civitanova Alta avec CivitaCupra Marittima et nova Marche, Sant’Elpidio a Mare avec Porto Sant’ElpiGrottammare, pour arriver jusqu’à San Benedetto del dio, Porto San Giorgio avec sa Marina, Fermo avec Torre Tronto, ville réputée pour ses nombreux palmiers di Palme, Cupra Alta (ou Marano) avec Cupra Marittima, très élancés (environ 7000) d’une beauté exotique. La Grottammare Alta avec Grottammare et San Benedetto plage de Senigallia, baptisée la « plage de velours », del Tronto avec sa Torre dei Gualtieri. attire les voyageurs depuis la fin du XIXe siècle. A la hauteur d’Ancône et du promontoire du Cònero, LES PARCS A DEUX PAS DE LA MER seule avancée sur la mer du massif des Apennins Deux parcs régionaux des Marches donnent directement qui s’étend de l’Istrie sur la mer. Le Parc régional du mont San Bartolo (tél. +039 jusqu’au Gargano, le lit0721268426) est implanté entre Gabicce Mare et Pesaro, et toral a un aspect âpre et l’on peut y effectuer des visites guidées et des excursions. sauvage. Dans les anfracLe parc renferme une zone humide d’intérêt national qui tuosités rocheuses l’eau se accueille au cours de l’hiver goélands leucophée, mouettes pare de couleurs azurées, mélanocéphales, mouettes rieuses et cormorans. Le littoral et sa limpidité dévoile ses est disséminé de petites plages et anfractuosités rocheuses d’une rare beauté. Le territoire du Parc régional du mont profondeurs. Cette partie Cònero (tél. +039 0719331161) est couvert de bois de chênes de la côte est pleine de verts, de charmes dans un maquis typiquement méditerbaies secrètes et de charranéen. Le parc est un excellent gîte d’étape et de transit mants petits ports de pour les oiseaux migrateurs comme la buse des steppes, le pèche comme Portonovo, balbuzard pêcheur et la faucille des marais. Les nombreuses Sirolo et Numana, destinaexcursions en milieu naturel sont superbes, tout comme les tions touristiques même excursions nautiques au large. N’oublions pas la Réserve au printemps, lorsque le naturelle régionale de la Sentina (tél. +039 0735794278/279), monte Cònero se couvre située entre Porto d’Ascoli au nord et la rivière Tronto au sud. de genêts, et, l’automne Elle se présente comme un paysage fait d’eau et de sable, où venu, revêt les chauds coalternent des cordons sablonneux, zones humides et prairies loris de la busserole (du La « Riviera du Cònero » saumâtres où viennent se réfugier 143 espèces d’oiseaux. grec «kòmaros»).

La région des Marches offre d’extraordinaires beautés naturelles : l’élégance superbe des monts Sibillini avec leur paysage parfois alpestre ; les grottes de Frasassi avec leur splendeur spectaculaire et les montagnes couvertes de nombreuses forêts dans le Montefeltro. Mais c’est le Parc national des monts Sibillini qui constitue la perle du paysage montagnard des Marches. Il se déploie sur 40 km et s’étend jusqu’en Ombrie. Des cimes des mont Vettore (2476 m), mont Sibilla et mont Priora – les monti azzurri de

DE LA MER A LA MONTAGNE EN VELO Mer ou montagne? Ne choisissez pas. Découvrez les Marches à vélo. Le vélo devient protagoniste avec l’environnement, la culture et la tradition. A chaque coup de pédale, de la mer à la montagne, en passant par leurs douces crêtes, les Marches se dévoilent dans un paysage toujours changeant. Le projet Marches Outdoor comprend parcours cyclables organisés en anneaux, suivant le modèle du Troisième Paradis de Michelangelo Pistoletto. Il a interprété de façon innovatrice le paysage. Les parcours sont consultables sur le site www.marcheout door.it et l’App dédiée. Giacomo Leopardi – jusqu’aux vallées du Fiastrone et les gorges de l’Infernaccio, la nature se fond avec les légendes de la Sibylle, la prophétesse qui vivait dans les entrailles du mont Sibilla, du Guerrin Meschino et du cadavre de Ponce Pilate, qui donne son nom à l’unique lac naturel des Marches, tapi au cœur du mont Vettore. Le regard se perd ensuite dans le paysage de l’intérieur des terres, constellé des silhouettes des vieilles bourgades nichées au pied des montagnes, chacune avec son église et son musée. Le Parc national du Gran Sasso et des monts de la Laga englobe une petite bande du territoire de la région, avec les communes d’Acquasanta Terme et Arquata del Tronto. Le Parc régional du Sasso Simone et Simoncello, aux confins de la Toscane, dans le Montefeltro historique, est connu pour sa vaste hêtraie de Pianacquadio. Sur l’éperon rocheux du Sasso Simone les Médicis édifièrent au XVIe siècle une ville fortifiée qui fut abandonnée, car trop difficile à atteindre. La province de Pesaro et Urbino abonde en paysages féeriques, comme la zone de la pinède des Cesane, entre Urbino et Fossombrone ; le massif du Furlo avec ses gorges suggestives, devenue Réserve naturelle nationale ; l’Alpe della Luna après Mercatello sul Metauro et l’ensemble des monts Catria et Nerone, avec leurs gorges et leurs arches naturelles. Dans la province d’Ancône, le Parc régional de la Gola della Rossa

LES LIEUX DU BIEN-ETRE Les établissements thermaux qui soignent différentes pathologies abondent. On trouve dans la province de Pesaro le Terme di Raffaello, à Petriano. Les Terme di San Vittore sont situés au cœur des Marches, à Genga, près des grottes de Frasassi, et, proches de la « Riviera du Cònero », les Terme dell’Aspio. La province de Macerata offre les Terme di S. Lucia à Tolentino et les Terme di Sarnano, au pied des monts Sibillini. Et les Nuove Terme di Acquasanta, à Acquasanta, dans la province d’Ascoli Piceno, étaient déjà connus à l’époque Romaine car ses eaux curatives figuraient sur le tracé de la Voie romaine Salaria.

Les monts Sibillini couverts de neige

et de Frasassi comprend des zones rupestres traversée par les gorges du même nom, où nichent aigles royaux, faucons pèlerins et hiboux grand-duc. Non loin de Fabriano se trouve le Centre d’Education Environnemental de Valleremita. On visitera dans la zone de Macerata le mont San Vicino, avec les hêtraies séculaires de Canfaito, devenue réserve naturelle et le maquis de Montenero a Cingoli et la vallée des Grilli, fermée par la gorge de S. Eustachio, entourée des grottes du même nom. La Réserve naturelle Montagna di Torricchio, reconnue réserve biogénétique par le Conseil de l’Europe, s’étend entre les communes de Pieve Torina et de Monte Cavallo. L’abbaye cistercienne de Chiaravalle di Fiastra se trouve dans l’autre réserve naturelle, Abbadia di Fiastra, avec son paysage agricole encore marqué par des signes et des milieux de saveur médiévale. (Pour informations : Parc national des monts Sibillini, tel. +039 0737961014 ; Parc national du Gran Sasso et des monts de la Laga, tél. +039 086260521 ; Parc régional du Sasso Simone et Simoncello, tél. +039 0722770073 ; Parc régional de la Gola della Rossa et de Frasassi, tél. +039 073186122 ; Réserve naturelle Abbadia di Fiastra, tél. +039 0733201049 ; Réserve naturelle Gola del Furlo, tél. +039 0721 700041 ; Réserve naturelle Montagna di Torricchio, tél. +039 0737404512-517 ; Réserve naturelle Ripa Bianca, tél. +039 3346047703 ; Réserve naturelle régionale du mont San Vicino et du mont Canfaito, tél. +039 0733637246).

LE MIRACLE DE L’EAU ET DU TEMPS : LES GROTTES MILLENAIRES DE FRASASSI Les grottes de Frasassi (photo ci-contre), au cœur du Parc régional de la Gola della Rossa et de Frasassi et de la gorge creusée par la rivière Sentino, constituent un des ensembles karstiques les plus intéressants et les plus connus d’Italie. La cavité la plus importante, dite Grotta grande del Vento, fut découverte en 1971. Après aménagement, les grottes furent ouvertes en 1974 au public qui depuis lors s’y presse. Petits lacs, stalactites entrelacés et gigantesques stalagmites se déploient dans un silencieux itinéraire hypogé qui part de la majestueuse grotte dite de l’Abisso Ancona (haute de 240 m) et se poursuit avec la sala dei Duecento, la sala delle Candeline, la sala dell’Orsa et la sala dell’Infinito – mise en valeur par un usage suggestif des éclairages. (Pour informations : Consorzio Frasassi, tel. +39 0732972166, www.frasassi.com).

Selon Festo, le Picène fut ainsi LES PARCS ARCHEOLOGIQUES baptisé car les Sabins qui migrèrent vers « Ausculum », L’archéologie constitue une partie importante des l’actuelle Ascoli, avaient biens culturels. Sept parcs archéologiques ont été comme blason un pic, créés dans les différentes provinces du territoire : « picus », un oiseau sacré Forum Sempronii, à Martino del Piano (Fossombrone) pour Mars, qui s’était dans la province de Pesaro e Urbino, Sentinum au sud posé sur leur étendard de Sassoferrato et Suasa Senonum à Castelleone di chemin faisant. Ils en Suasa dans la province d’Ancône, Septempeda à San auraient tiré le nom de Severino Marche et Urbs Salvia à Urbisaglia dans la « Piceni » ou « Picentes ». province di Macerata, Falerius Picenus, à Piane, à 2 km La découverte de nomde l’actuelle Falerone dans la province de Fermo, Cupra breuses nécropoles éparMaritima au nord de la bourgade de Cupra Marittima dans la province d’Ascoli Piceno. Chaque parc archéopillées entre les rivières logique possède son musée. Foglia au nord et Pescara (Pour informations : www.cultura.marche.it, au sud, dans les Abruzzes, Tête de guerhttps://sabapmarche.beniculturali.it/). a révélé l’existence, entre le rier picène retrouvée à VIIIe et le Ier siècle av. J.-C., Numana d’une « facies » culturelle, la civilisation picène, qui eut son importance dans une partie de l’Italie centrale jusqu’à la conquête définitive des territoires par les Romains. Des nécropoles garnies d’abondants objets funéraires dans les tombes ont en particulier été retrouvées, à Novilara, dans la zone de Pesaro, à Numana et Fabriano dans la zone d’Ancône, à Matelica et Pitino dans la zone de Macerata et à Belmonte Piceno dans la zone de Fermo. Ancône, après avoir été le siège d'une communauté de l'âge du bronze et puis un important centre picène, a accueilli, vers 390 av. J.-C., une colonie d’exilés syracusains. Ils fondèrent, cohabitant avec les Picènes, un comptoir commercial florissant avec l’Orient. Sa voisine, Numana, ancien port picène, entretint d’importants liens avec la civilisation grecque. Entre le IVe et le IIIe siècle av. J.-C., les Marches centre-nord jusqu’à l’Esino furent occupées par les tribus celtiques des Gaulois Sénons ; les principaux centres habités de ce peuple – dont la joaillerie raffinée est visible dans le Musée archéologique national des Marches – furent lagna la galerie de Vespasien de 76 ap. J.-C., à Cagli le pont Arcevia, Senigallia, Osimo et Filottrano. Après la bataille de Mallio, à Cantiano, dans la commune de Pontericcioli, le « Sentinum », combattue en 295 av. J.-C. entre les Gaulois et pont Grosso ; le long de la Via Salaria à Ascoli Piceno la porte les Sannites contre les romains et les picènes, dans la zone Gemina et le pont du Solestà). Le groupe équestre en bronze à cheval entre Camerino et Sassoferrato – la « Sentinum » doré retrouvé à Cartoceto di Pergola ainsi que la sculpture antique – les Romains occupèrent le territoire gaulois et en bronze attribuée à Lysippe repêchée en mer devant le rebaptisèrent « ager gallicus ». Au fil des deux siècles suiFano et actuellement exposée vants, ils pénétrèrent dans le au Getty Museum de Malibù en reste de la région et édifièrent la Californie se révèlent particulièroute consulaire Flaminia, qui rement intéressantes. Des vesrelie encore aujourd’hui Rome à tiges des civilisations picène, Fano, et la Salaria, autrefois gauloise et romaine sont conserroute picène, qui permettait vés dans les musées archéolod’acheminer le sel de l’Adriagiques dont plusieurs musées tique depuis Porto d’Ascoli. nationaux (Ancône, Arcevia, Cet héritage romain se retrouve Urbino, Pesaro, Pergola, Cingoli, aujourd’hui dans le plan de cerUrbisaglia et Ascoli Piceno) et taines villes (Pesaro, Fano, Seles nombreux parcs archéolonigallia, Jesi et Ascoli Piceno) et giques (Fossombrone, Sassoferdans les monuments (à Ancône rato, Castelleone di Suasa, San l’arc de Trajan, le long de la Via Severino Marche, Urbisaglia, Flaminia à Fano l’arc d’Auguste, Falerone et Cupra Marittima). Bronzes dorés de Cartoceto di Pergola dans la gorge du Furlo à Acqua-

LES MUSES ANTIQUES EN PLEIN AIR

Urbisaglia, l’amphithéâtre romain du Ier siècle ap. J.-C.

Les théâtres et les amphithéâtres d’époque romaine des Marches résonnent encore des comédies de Plaute et des tragédies grecques envoûtantes. Des saisons théâtrales estivales sont organisées en province de Macerata dans l’amphithéâtre romain (Ier siècle ap. J.-C.) de l’ancienne « Urbs Salvia », l’actuelle Urbisaglia, et dans la province de Fermo dans le théâtre (Ier siècle ap. J.-C.) de la ville romaine de « Falerio », aujourd’hui Falerone. Ces deux monuments sont englobés dans un parc archéologique qui possède un musée. (Pour informations : www.amatmarche.net).

Après la chute de l’Empire romain les Marches furent dominées par l’Exarchat byzantin au nord d’Ancône et par les Lombards du duché de Spolète ; l’Empire et l’Etat pontifical se les disputèrent ensuite, jusqu’à la victoire de ce dernier. La longue période d’incertitude administrative et l’éloignement du centre du pouvoir papal, Rome, favorisèrent dans la région la diffusion, à partir des VIIIe-IXe siècles, du monachisme bénédictin de Norcia et de Farfa. Les monastères et les abbayes furent surtout édifiés le long des principales voies de communications romaines – la Voie Flaminia et la Voie Salaria – et le long des vallées fluviales qui remontent de l’Adriatique vers les Apennins, comme les vallées des rivières Esino, Potenza, Chienti et Metauro. Les bénédictins laissèrent leur empreinte dans les basiliques de S. Michele à Lamoli dans la vallée supérieure du Metauro, S. Vincenzo al Furlo le long de la Voie Flaminia, S. Firmano à Montelupone pratiquement à l’embouchure de la rivière Potenza, et Ss. Ruffino e Vitale à Amandola, près du fleuve Tenna au pied des monts Sibillini. Les farfensi s’installèrent dans la province d’Ascoli Piceno venant du Latium le long de la Voie Salaria. Parmi leurs lieux de culte, le plus important est l’église Santa Vittoria de Santa Vittoria in Matenano. S. Maria di Portonovo, au pied du mont Cònero et S. Maria a Pie’ di Chienti à Montecosaro sont en revanche

Loreto, le sanctuaire de la Santa Casa, but de nombreux pèlerins

des exemples uniques appartenant au filon clunisien franco-bourguignon. La région possède aussi deux magnifiques exemples d’architecture cistercienne roman-gothique : à Chiaravalle l’abbaye de S. Maria in Castagnola, fondée par les moines de Clairvaux et dans les communes d’Urbisaglia et Tolentino l’abbaye de Chiaravalle di Fiastra, fondée par les moines de l’église milanaise et consacrée à Sainte Marie. Parmi les imposants édifices LES SENTIERS DE LA FOI à plan central figurent S. Ciriaco à Ancône, Un nombre croissant de voyageurs et de pèlerins aiment se déplacer à pied. Ce édifiée sur un ancien tourisme conscient, lié à une lente découtemple grec consacrée verte du paysage, emprunte les Cammini à Venere Euplea et San Lauretani, un ensamble de lieux, avec au Giusto in San Maroto à centre le Santuaire Marial de Loreto. On Pievebovigliana. peut aujourd’hui parcourir un tronçon de Les églises de style la Voie Lauretana, d’Assise à Loreto en 7 byzantin sont S. Croce étapes, qui traverse des lieux très suggesdei Conti à Sassofertifs et conduit au Sanctuaire, centre princirato, S. Vittore delle pal de la religiosité et de l’art des Marches. Chiuse à Genga et Le Chemin Franciscain de la Marca suit S. Maria delle Moje les traces de Saint François d’Assise en à Maiolati Spontini voyage dans les Marches du sud, et fait sont situées non loin découvrir des villes, des villages montales unes des autres. gnards, des couvents anciens et de splenS. Claudio al Chienti, dides églises gothiques et romanes. a deux étages et sa (Pour informations: www.camminilaure façade est entourée tani.eu – www.camminofrancescanodella marca.it) de deux tours d’angle Tolentino, la basilique de S. Nicola cylindriques.

UN LIEU CHER A DANTE. LE MONASTERE DE FONTE AVELLANA San Romualdo, le fondateur de l’ordine camaldolais, érigea dans les Marches la puissante abbaye de S. Salvatore in Valdicastro (vers 1006) près de Fabriano, où il mourut en 1027, et inspira aux moines de Fonte Avellana, au pied du mont Catria, leur première forme de vie collective. Dans ce lieu de méditation reculé, au fond de forêts solitaires, que Dante fréquenta et cita dans le chant XXI du Paradis, Pier Damiani revêtit la bure en 1035, et fut aussi probablement hôte de l’abbaye de S. Maria di Portonovo sur le mont Cònero. (Pour informations: Monastère de Fonte Avellana, tél. +039 0721730261). L’hermitage camaldolais de Fonte Avellana

LES MARCHES FRANCISCAINES Les Marches ont été influencées profondément par la figure de Saint François d’Assise, qui y séjourna en 1208. En 1282 la province de la Marca comptait quelque 85 couvents. Le Franciscanisme a donc marqué l’histoire culturelle et religieuse de la région des Marches. (www.turismo.mar che.it).

LE SPECTACLE DE LA MUSIQUE ET DES THEATRES

LE SPECTACLE DE LA MUSIQUE ET DES THEATRES

LE SPECTACLE DE LA CULTURE ET DE L’ART

LE SPECTACLE DE LA CULTURE ET DE L’ART

Musique et théâtre

Reconstitutions historiques

Les villes d’art

Forteresses et châteaux

Connaître les Marches veut dire aussi se rendre dans per solisti e complessi de cet instrument. Dans une région les villes d’art et les villages anciens à l’occasion des qui possède 70 théâtres historiques, le théâtre est célébré nombreux rendez-vous avec la musique et le théâtre. La avec les festivals de theatre antique d’Urbisaglia et Falemusique ancienne résonne à Urbino, au mois de juillet, rone, tout au long de l’été, de théâtre Renaissance d’Urbiavec le Festival internazionale di musica antica, auquel no en juillet-aout, et de théâtre d’avant-garde de Polverigi s’ajoutent des cours de spécialisation pour les différents instruments et à Loreto, en avril, avec la Rassegna internaLE TEMPS DU RIRE zionale di musica sacra, désormais une tradition. En plus pour la musique classique, des propositions de caractère La Biennale internazionale dell’umorismo international offertes par les saisons lyriques estivales nell’arte de Tolentino (les années impaires), (juillet – août) du Sferisterio à Macerata, du Rossini Opera le rendez-vous mondial traditionnel avec Festival (ROF) à Pesaro et du Festival Pergolesi Spontini, l’art de la satire et de l’humour contemorganisé par la Fondation du même nom à Jesi, les renporain compte parmi les propositions les dez-vous abondent. Signalons à Ascoli Piceno, en octobre, plus connues. Le Festival de l’humour CaAscolinscena, un festival de comédies proposées par des baret amore mio se tient à Grottammare entre juillet et août. Signalons aussi les compagnies amateurs venues de toute l’Italie, à Fermo le festivals de théâtre pour les enfants, Concorso Violinistico Internazionale “Andrea Postacchini” en juillet, comme I teatri del mondo à et dans les provinces de Fermo et Ascoli le festival de muPorto Sant’Elpidio – le rendez-vous sique de chambre Armonie italien le plus important en matière de LES MUSEES della sera. Recanati rend théâtre pour l’enfance – et la Rassegna hommage au grand ténor DE LA MUSIQUE nazionale teatro della scuola de Serra Beniamino Gigli avec les San Quirico (d’avril à mai). célébrations qui ont lieu Pour mieux connaître les musiciens et les chanteurs en mars à l’occasion de sa d’opéra, il faut aussi visiter naissance et en novembre et d’Amandola en juillet ; LES MARCHES les lieux où ils ont vécu et à l’occasion de son déaussi les rendez-vous aimer leurs documents. ET LE CINEMA cès. Senigallia organise le d’art dramatique du On peut le faire à PesaConcorso Organistico InterFestival nazionale dei ro, en visitant la Maison nazionale et le Festival Liszt Gad de Pesaro, et de Les Marches aiment le cinéde Gioachino Rossini et le se tient à Grottammare. I teatri invisibili de San ma, et ses nombreux festiMuseo nazionale Rossini. Depuis plusieurs années, Benedetto del Tronto en vals en témoignent. En juin, la A Maiolati Spontini la viles festivals de musique septembre. Pesaro orMostra internazionale del nuosite comprend le Museo populaire et contempoganise chaque année le vo cinema de Pesaro, en juilGaspare Spontini, qui fut la raine sont nombreux : le Festival Popsophia, let, à San Benedetto del Trondemeure du compositeur, festival estival bien connu to, la Rassegna nazionale del consacré à la philoso­ sa maison natale, la tombe Jazz by the sea a lieu à phie de la contempora- documentario italiano Libero du maître et le Parco Bizzarri, en octobre le Fano Fano, et, en juin, à néité (Pour informations : Celeste Erard voulu Macerata, Musiculwww.marchespetta Film Festival, consacré au par son épouse. A tura, le festival de colo.it). A Civitanova cinéma indépendant italien Recanati, le théâtre et étranger, et à Ancône, en la chanson popuPersianiun accueille on danse l’été avec le le musée consacré laire et d’auteur. Festival Internazionale décembre, le Corto Dorico au ténor Beniamino A Senigallia, le Civitanova Danza. De re- Film Festival, pour les courtsmétrages, le cinéma d’auteur Gigli. Il s’agit de la Summer Jamboree nommée internationale et de conscience civique. plus grande collection évoque les myest aussi le Futura Festival (Pour informations : https:// de souvenirs et de dothiques années 50. On peut (www.futurafestival.it). fondazionemarchecultu cuments originaux consaassister à Ancône Ancona Signalons le Veregra Street ra.it/). crée à un artiste lyrique. Jazz, le plus ancien festival Festival à Montegranaro, de Jazz de la région pouren juin, voué au tréâtre suit ses activités ; San Severino organise en juillet son San du rue. Pour les enfants et les famille le festival tréâtral Severino Blues Marche Festival et San Benedetto del Tronto Ambarabà dans la province d'Ancône, en juillet et août, puis en juin son singulier Festival Leo Ferrè. Le Festival Adriatico le Clown&Clown Festival à Monte San Giusto, en octobre, Mediterraneo constitue un autre rendez-vous important pour ses numéros de clown et la clownthérapie. qui propose concerts, théâtre, expositions, rencontres, (Pour information : www.marchespettacolo.it – http://eventi. projections, initiatives diverses et voit la participation turismo.marche.it/). de nombreux artistes de différents pays, afin de LA REGION DES THEATRES diffuser la culture de la paix et de la coopération Plus de soixante-dix théâtres historiques accueillent entre les peuples. Mais ne des saisons lyriques, symphoniques, de danse et manquent pas non plus de prose. Les Marches ont été appelées la région dans les Marches des rendes théâtres, dont la plupart sont des joyaux du dez-vous avec la musique XVIIIe et du XIXe siècles : vastes et fastueux comme populaire : Apiro propose ceux de Pesaro, Macerata et d’Ascoli Piceno ; au mois d’août son Festival précieux avec leurs machines scéniques d’époque internazionale del folclore comme celui d’Offida. Les théâtres de Montegiorgio Terranostra, à Monsano, et de la Rocca di Sassocorvaro sont d’authentiques toujours en août, les plus joyaux miniatures. A Jesi, le théâtre G.B. Pergolesi est connu pour la décoration grands noms de la mude son plafond réalisée par Felice Giani ; le théâtre Gentile, à Fabriano possède sique populaire et folk se la meilleure acoustique théâtrale des Marches. Le teatro dell’Aquila, à Fermo, produisent. A Castelfidarpossède d’intéressantes archives historiques. Signalons encore les théâtres Le do, capitale mondiale de Muse d’Ancône, Misa d’Arcevia, La Vittoria d’Ostra, La Fortuna de Fano, le théâtre l’accordéon, se tient le Comunale de Cagli, avec ses fastueuses formes néo-baroques, le théâtre La Fenice d’Osimo et le Mercantini de Ripatransone. Festival della Fisarmonica (Pour informations : www.amatmarche.net). et le Premio Internazionale

Dans un territoire si riche en biens historiques et culturels, les Marches revivent chaque année la magie du passé, avec courses de chevaux et défilés en costume. Les journées des fêtes médiévales unissent volontiers la danse, la musique et le théâtre et allient souvent tradition et créativité. Dans les provinces de Pesaro e Urbino les manifestations se lient souvent à l’histoire des seigneuries. A Piandimeleto, en juillet, le Palio dei Conti Oliva célèbre la vie de cour. A Urbino, le troisième dimanche d’août, la Festa del Duca est une reconstitution historique en costumes du XVe siècle avec défilés et épreuves à thème médiéval. A Mondavio, en août, la Caccia al cinghiale évoque un des passe-temps préférés des Seigneurs. A Gradara, le lieu de la passion entre Paolo et Francesca, Le Moyen-Age revit avec l’Assedio al Castello. Fano fait quant à elle revivre en juillet, avec la Fano dei Cesari, les fastes de l’antiquité romaine avec des dîners thématiques, des défilés historiques, des courses de chars et des campements destinés à l’accueil des légionnaires romains. La reconstitution des jeux historiques

La Contesa del Secchio a lieu le deuxième dimanche d’août à Sant’Elpidio a Mare ne pouvait pas non plus manquer : Cagli, en août, organise le Palio dell’Oca, avec un gigantesque échiquier, et Fermignano tient son Palio della Rana le premier dimanche après Pâques et son Gran Premio del Biciclo Ottocentesco le premier dimanche de septembre. Le fameux Palio della Rocca se déroule à Serra Sant’Abbondio le deuxième dimanche de septembre. Dans la province d’Ancône les reconstitutions les plus connues du mois de juillet sont, à Corinaldo, la troisième dimanche, la Contesa del Pozzo della Polenta avec défilés en costume ; à Filottrano, la Contesa dello Stivale qui rappelle un épisode de la guerre entre la ville et sa voisine Osimo ; a Offagna, la Contesa della Crescia, pendant les fêtes médiévales et à Sassoferrato Sentinum 295 aC - La battaglia delle Nazioni reconstitue la bataille entre Romains et Picènes d’un coté, et des Sannites, Gaulois Sénons, Etrusques et Umbres de l’autre. Fabriano, le 24 juin, en commémorant le saint-patron Jean-Baptiste, à qui est dédié le Palio, célèbre l’art citadin du fer forgé dans la Sfida del Maglio finale ; à Jesi, en mai, le Palio di San Floriano évoque la vassalité à al ville des chateaux voisins, dans les collines bien connues

LES FETES TRADITIONNELLES ET DE CARNAVAL La ville de Fano accueille le carnaval le plus ancien et prestigieux de la région : de gigantesques chars allégoriques défilent dans les rues de la ville avec bûcher final du pantin, symbole de la fête (www.carnevaledifano.com). Outre les carnavals d’Ascoli Piceno, San Benedetto del Tronto, Matelica, Macerata, El Carnevalò d’Ancône, le carnaval d’Offida est l’un des plus connus et spectaculaires ; il s’articule en deux moments : Lu Bov Fint, le faux bœuf, le vendredi de Carnaval et le mardi gras, la Sfilata dei Vlurd. Quant aux fêtes traditionnelles, citons les Feste del Covo d'Osimo, en août, et de Candia, une fraction d’Ancône, en septembre. Et c’est à Urbania que se déroule la Festa Nazionale della Befana (la sorcière de l’Epiphanie).

LES FETES RELIGIEUSES Les Marches ont conservé intactes au fil des siècles certaines manifestations liées à des festivités religieuses particulières. La tradition de la Crèche, célébrée par trois musées (à Macerata, à Morrovalle et à Tolentino) est très marquée dans toute la région, avec de nombreuses Crèches artistiques, mécaniques et vivantes, installées dans des endroits spectaculaires et très suggestifs. Les reconstitutions principales de la Passion du Vendredi Saint ont lieu à Cantiano, à Mogliano, à Loreto (Villa Musone) et à Pioraco. Les corsos fleuris sont également nombreux le jour du Corpus Domini. Loreto fête, la nuit du 9 décembre, le souvenir suggestif de la Venuta della Santa Casa. La fête du Covo à Campocavallo d'Osimo et la procession des paniers d’Amandola constituent les événements religieux liés au cycle du blé. du Verdicchio. Dans la province de Macerata, à Camerino, la Corsa alla Spada a lieu en mai à l’occasion de la fête de San Venanzio, saint-patron de la ville. La première semaine de juillet à San Severino Marche lors du Palio dei Castelli les athlètes portent de hautes tours allant jusqu’à peser 70 kg. A la même période a lieu à Mogliano Mogliano 1744. Fin juillet, se déAscoli Piceno célèbre la Quintana le roule à Montecassiano premier dimanche d’août le Palio dei Terzieri, en août à Caldarola la Giostra de le Castella, à San Ginesio la Battaglia della Fornarina con il Palio di San Ginesio et, toujours en août, le Castrum Sarnani ramène le vieux village de Sarnano à son atmosphère passée. De singulières reconstitutions du XIXe siècle sont proposées, en août, avec Cingoli 1848, en costumes et carrosses d’époque, et la Disfida del Bracciale de Treia, qui célèbre la première semaine d’août le grand joueur de ballon de Treia Carlo Didimi, immortalisé par la plume de Giacomo Leopardi dans l’ode qu’il lui a consacré. A Ascoli Piceno, le premier dimanche d’août, la Quintana, une des reconstituions historiques les plus connues d’Italie, engage mille figurants et chevaliers contre un Maure mécanique tournant et pesant. Dans la province d’Ascoli Piceno, au mois d’août, se tient tous les trois ans à Arquata del Tronto dans le hameau de Spelonga, la Festa Bella, reconstitution de la Bataille de Lépante en 1571. A Acquaviva Picena, le Palio del Duca - Sponsalia, reconstitue un mariage de l’époque. A Castignano, en août, Templaria Festival met en scène des spectacles de théâtre de rue, des combats de Templiers et des épisodes de vie quotidienne médiévale. Dans la province de Fermo, la troisième semaine de juillet, Sant’Elpidio a Mare se transforme en La città Medioevo et le deuxième dimanche d’août fait revivre les anciens fastes médiévaux avec sa Contesa del Secchio. En aout a lieu à Servigliano le Torneo Cavalleresco di San Clementino et à Grottazzolina I Giorni Di Azzolino. Fermo propose le 15 août sa fameuse La Cavalcata dell’Assunta, avec dix chevaliers en costume parcourant au galop les rues de la ville. Pour ce qui est des célébrations religieuses, citons le Dimanche de la Pentecote L’Armata di Pentecoste e Sciò la Pica à Monterubbiano, qui reconstitue l’arrivée dans les Marches des Sabins qui suivaient un pic qui s’était posé sur leur étendard ; le Cavallo di Fuoco, à Ripatransone, offre la nuit venue, le premier dimanche après Pâques, des feux d’artifice particulièrement spectaculaires. (Pour informations : http://eventi.turismo.marche.it/).

Dans les Marches les villes d’art, environ une centaine sur deux cent vingt-sept communes, représentent l’expression accomplie d’un pluralisme culturel qui s’est sédimenté durant des siècles, visible dans le développement historique différencié de la région. Dans la province de Pesaro e Urbino, les grandes villes connurent leur apogée sous la Renaissance : Fano et Gradara furent gouvernées par les Malatesta. Urbino bénéficia des ambitions humanistes de Federico da Montefeltro. Pesaro, Urbania – l’ancienne Casteldurante des majoliques – et Senigallia, furent les fiefs de la famille des Della Rovere. Le port d’Ancône est Camerino, la porte Malatesta le deuxième en importance après celui de Venise en mer Adriatique. Sa partie la plus ancienne de la ville est dominée par la belle cathédrale romane S. Ciriaco et de nombreux monuments témoignent d’un XVe siècle culturellement fécond. A quelques kilomètres d’Ancône, la ville de Loreto possède l’un des sanctuaires parmi les plus célèbres et visités au monde, où œuvrèrent Melozzo da Forlì, Luca Signorelli, Bramante, Sansovino et Lorenzo Vue panoramique d’Ascoli Piceno

Urbino, le Palais Ducal

SUR LES TRACES DE CARLO CRIVELLI Au XVe siècle, Ascoli Piceno compta parmi ses habitants un « civis » illustre, l’artiste vénitien Carlo Crivelli, qui dissémina, avec ses élèves, dans les villages des zones de Fermo, Ascoli Piceno et Macerata, de superbes polyptyques, peuplés de saints vêtus avec grand raffinement. Partant d’Ascoli Piceno (Duomo, Pinacothèque et Musée diocésain), l’itinéraire de découverte mène à d’antiques bourgades encore intactes, comme Montefiore dell’Aso dans la province d’Ascoli Piceno, Massa Fermana dans la province de Fermo et continue vers Monte San Martino (église S. Martino), Corridonia (Pinacothèque paroissiale), Macerata (Pinacothèque communale), dans la province du même nom, pour déboucher enfin à Ancône (Pinacothèque communale). (Pour informations : www.musei.marche.it).

Lotto. Osimo est voisine. La vallée de l’Esino, dans l’arrière-pays d’Ancône, est dominée par Jesi, l’« Aesis » romaine ceinte d’anti ques murailles. En remontant la vallée on Fabriano, la Loggia de S. Francesco donne sur parvient à la place de la Mairie Fabriano, connue dans le monde entier pour la fabrication du papier, qui conserve intact son aspect médiéval. Continuant en direction de Castelraimondo et Matelica on parvient à Camerino, dans la province de Macerata, très active économiquement et artistiquement au XVe siècle, sous la seigneurie des Da Varano. On peut ensuite continuer vers Tolentino, où la façade imposante de la basilique de S. Nicola représente, sur le territoire italien, l’un des exemples les plus connus de l’école de Giotto et Rimini. Non loin de Tolentino la petite ville de San Severino Marche fondée dans les environs de « Septempeda », devint entre le XIVe et le XVe siècle un des centres européens du gothique international grâce aux frères Salimbeni. Macerata abonde surtout en art Renaissance, baroque et du XVIIIe siècle. Fermo, quant à elle est l’un des centres parmi les plus florissants des Marches des époques romaine et LES LIEUX DES DUCS médiévale. Ripatransone, plus au sud, est un petit bijou qui abonde en vestiges Dans les terres de l’ancien duché d’Urbino (province archéologiques et en mode Pesaro e Urbino et en partie d’Ancône jusqu’à numents. A quelques kiloSenigallia), gouverné par les Montefeltro puis, à partir mètres de là, Offida, avec de 1508, par les Della Rovere, des itinéraires person enceinte du château mettent de connaître les terrains d’action des familles ducales. Urbino, Pesaro, Urbania, Fossombrone et Seintacte, conserve encore nigallia conservent leur Palais Ducal ; Cagli, Mondavio sa rocca et sa majestueuse et Sassocorvaro font partie de l’itinéraire des forteabbaye S. Maria della resses, en grande partie remaniées par Francesco di Rocca. Le chef-lieu de la Giorgio Martini sur ordre de Federico da Montefeltro. province d'Ascoli Piceno Les musées, d’Urbino à Pesaro, d’Urbania à Fostémoigne, dans ses monusombrone, les églises, comme le couvent de Montements romains et médiéfiorentino, où se trouve une chapelle du XVe siècle vaux en travertin, de son des Comtes Oliva, et l’église collégiale di Mercapassé extraordinaire. Il y tello sul Metauro renferment les œuvres d’art qui reste quelques traces de sont le fruit des commandes raffinées des ducs. la Voie Salaria, souvent (Pour informations : IAT di Urbino, tél. +039 07222613 ; englobées dans des édiIAT di Fano, tél. +039 0721803534). fices médiévaux.

Dans les Marches, qui vient de l’allemand « Mark » – confins – l’éloignement du centre du pouvoir impérial favorisa la naissance des autonomies communales. Elles engendrèrent entre le XIVe et XVe siècle la constitution d’états et de zones autonomes dirigées par des familles en perpétuelle dispute entre elles. D’où la diffusion copieuse de forteresses et de châteaux dans la région, témoins d’un passé culturel vivace et ouvert aux conceptions les plus expérimentales des architectes militaires de l’époque. Dans le territoire qui correspond aujourd’hui à la province de Pesaro e Urbino, les Malatesta furent les premiers à imaginer des solutions défensives, se servant pour la rocca di Fano des conseils de Filippo Brunelleschi et de l’expérience de Matteo Nuti. Les Sforza leur emboîtèrent le pas à Gradara (qui fut des Malatesta) et Pesaro (rocca Costanza, œuvre de Luciano Laurana). Les Montefeltro recoururent à leur tour au génie de Francesco di Giorgio Martini pour les constructions défensives (rocca di Sasso

Le chateau de la Rancia au cœur de la vallée du Chienti

domine les vallées du Cesano et du Misa avec son enceinte fortifiée intacte ; remontant la valle du Misa, Arcevia et ses châteaux transmettent leurs atmosphères médiévales. Dans la Vallesina, Jesi avec ses castelli del Verdicchio puis Fabriano, entourée de ses châteaux, restituent la sensation d’un passé fier et belliqueux. Certains des châteaux les plus beaux et suggestifs de la région sont très rapprochés dans la province de Macerata, où les seigneurs de Camerino ceignirent leur ville L’ART DANS L’ART d’un imposant système Les châteaux et les palais seigneuriaux accueillent initiatives, expositions temporaires ou mude châteaux. Signalons à sées permanents. A Cagli, la Tour maîtresse est le siège du Centro di scultura contemporanea, tanCamerino la rocca d’Aiello dis que la forteresse de Sassocorvaro abrite le Musée L’Arca dell’Arte, qui rappelle le sauvetage de et la rocca da Varano, à milliers d’œuvres pendant le deuxième conflit mondial. La rocca di Gradara conserve des cycles Castelraimondo le castelpicturaux de la Renaissance, Mondavio, le Museo di rievocazione storica et l’Armeria, et Urbino lo di Lanciano, à Caldaaccueille la Galleria Nazionale delle Marche. A Piobbico, le Palais Brancaleoni abrite le Museo rola il castello Pallotta et geo-paleontologico, naturalistico e ornitologico Brancaleoni ainsi que l’exposition permanente le palais des Cardinaux, intitulée Vêtements et bijoux d’une noble lignée. A Senigallia la forteresse accueille une exposition l’actuelle mairie, à Tolentipermanente sur les Della Rovere. C’est en juillet qu’ont lieu les Fêtes médiévales à Offagna, dont la no le château de la Rancia, forteresse est le siège du Museo delle armi antiche. Le château de la Rancia à Tolentino accueille et à Urbisaglia la puissante le Museo Civico Archeologico A. Gentiloni Silverj et des expositions temporaires. La forteresse forteresse. Dans la prod’Acquaviva Picena est le décor du Palio del Duca et, comme la forteresse d’Urbisaglia, accueille vince d’Ascoli Piceno et un musée des armes anciennes. Castel di Luco a été aménagé en restaurant. ses environs le long de la

PASSION A GRADARA

Mondavio, la forteresse érigée par Francesco di Giorgio Martini corvaro, rocca di Monte Cerignone, rocca di Fossombrone, rocca et Torrione à Cagli, rocca di Frontone) et pour les édifices civils (Palais Ducal à Urbino et Urbania). Les Della Rovere laissèrent leur empreinte dans Offagna, l’imposante forteresse la rocca di Mondavio, dans le Palais Ducal de Pesaro – voulu par Alessandro Sforza – et dans la magnifique villa Imperiale de Pesaro, conçue par Girolamo Genga. Descendant jusqu’à Senigallia, la rocca et le Palais Ducal, voulus par les Della Rovere, introduisent à la découverte des forteresses et des châteaux de la province d’Ancône : l’imposante rocca di Offagna rappelle les batailles effectuées par la ville contre sa voisine Osimo ; à Falconara, on peut visiter la rocca Priora, avec son beau portail de Vanvitelli et le château dans sa partie haute. A l’intérieur des terres, Corinaldo, sujette des Malatesta puis de l’Etat pontifical,

Gradara, avec sa forteresse et son bourg médiéval, conjugue passé et modernité grâce à d’importantes expositions d’art contemporain. La ville, “Capitale du Moyen-âge”, fait partie des Bourgades les plus belles d’Italie et a reçu le drapeau Orange. C’est le lieu idéal pour fêter la Saint Valentin au cœur du mystère qui enveloppe encore l’histoire d’amour entre Paolo et Francesca racontée par Un endroit de la bourgade Dante Alighieri dans son Enfer. médiévale de Gradara Via Salaria, se dressent Arquata del Tronto avec sa rocca, du XIIIe siècle, qui domine la vallée et l’antique voie romaine à l’ombre des monts Sibillini, Castel di Luco non loin d’Acquasanta Terme à l’insolite forme circulaire, l’imposant forte Malatesta d’Ascoli Piceno et le castello di Acquaviva Picena, remanié au XVe siècle par Baccio Pontelli.

Vue panoramique d’Arquata del Tronto dominée par sa forteresse

SHOPPING ET BONNE CUISINE

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LE SPECTACLE DE LA CULTURE ET DE L’ART

LE SPECTACLE DE LA CULTURE ET DE L’ART

Les Marches à table

Les mains savantes

Les Marches, un musée étendu

Saviez-vous que......

nat des Della Rovere, entre Urbino, Urbania – autrefois Casteldurante – et Pesaro, se développe l’une des plus florissantes industries italiennes. La fabrication artistique des métaux est également répandu dans toutes les Marches. Lampadaires publics ou balcons en fer forgé y abondent, en particulier dans la province d’Ascoli Piceno, à Force et à Comunanza, où les chaudronniers d’aujourd’hui continuent une tradition séculaire. Jesi, a pour spécialité l’orfèvrerie, présente aussi à Fano et à Fossombrone. A Offida, dans la province d’Ascoli Piceno, l’art de la dentelle à fuseaux est transmis depuis au moins cinq siècles. L’été voit une exposition des chefsd’œuvre des dentellières. Le Museo del merletto a tombolo expose des dentelles anciennes et modernes, appartenant à des trousseaux réalisés entre la fin du XIXe et La dentelle aux fuseaux est une tradition régionale célèbre le début du XXe siècle. A Macerata, l’atelier “La Tela” de Les Marches sont une terre où abondent l’art, la culture Ginesi et Varagona pratique encore l’art du tissage sur et de vieux métiers qui se transmettent encore audes métiers manuels. A proximité de l’Abbaye de San Mijourd’hui dans les ateliers artisanaux. C’est dans ces chele Arcangelo à Lamoli, un hameau de la commune de traditions que réside la force du modèle économique Borgo Pace, on s’occupe, dans le musée des coloris narégional, centré sur le développement des petites et turels, de la récupération, de la culture et du traitement moyennes entreprises, disséminées largement dans des feuilles des plantes colorantes pour produire des le tissu historique des Marches. Le travail du cuir, qui coloris végétaux et expérimenter leur application dans compte parmi les traditions les plus anciennes, voit en la teinture des tissus. La fabrication des meubles, en Tolentino sa capitale. Né au Moyen-âge, il occupe auparticulier dans la province de Pesaro, est connue dans jourd’hui toute une série d’industries de la chaussure, le monde entier, tandis que la restauration des meubles de la peausserie et des anciens est assez répansacs dans les zones de due à Pollenza, AmandoCERAMIQUE DE COUR Fermo et de Macerata. La la, Fermo, Corinaldo et fabrication du papier à Ostra. La fabrication des L’itinéraire à l’intérieur de la province de Pesaro e Urbino est Fabriano est célèbre dans instruments de musique fascinant. Il traverse les anciennes terres de la majolique à la le monde entier. La ville est elle aussi florissante, découverte des plats, bocaux, vases accueille le Musée du pades célèbres accordéons de pharmacie, coupes, vases et verres, encore aujourd’hui réalisés par des pier et du Filigrane - on y de Castelfidardo, avec ateliers artisanaux. La première étape découvre comment on son Musée International, se fait aux Musei civici de Pesaro où transforme les chiffons aux guitares de Recanase trouve le Museo delle ceramiche – en papier – et des bouti avec son Musée de la avec ses pièces rares des plus tiques spécialisées dans Musique, et l’activité de célèbres ateliers allant de la Rela vente de filigranes raflutherie à Ascoli Picenaissance au XVIIIe siècle – puis finés. On fabrique aussi no. Dans la province de une seconde conduit à la Galleria du papier à Pioraco qui a Macerata, à Mogliano, la su, comme Fabriano, ex- Urbania, Musée communal, Nazionale di Urbino : le Palais Dutransformation du jonc, cal expose, en effet, entre autres ploiter l’eau de la rivière de l’osier et du bambou céramique (XVIe siècle) chefs-d’œuvre, des faïences d’Urbino Potenza pour ses moulins produit des sacs, et des datant de la Renaissance. Urbania, à foulons. A Ascoli Piceno paniers de différentes, toute proche, l’ancienne Casteldurante, offre deux collections on peut visiter les Musei des bibelots et des éléde majoliques au Museo civico, avec des esquisses et des delle Cartiera Papale ments de décoration. dessins des céramistes du XVIe et du XVIIe siècles, uniques avec ses reconstitutions Dans la province de en Italie, ainsi qu’au Musée diocésain. A Ascoli Piceno le des instruments anciens Fermo, de MontappoMuseo dell’Arte Ceramica expose des bassines en majolique pour la mouture du blé et ne à Massa Fermana, archaïque remontant au XVe siècle et des productions des XIXe et XXe siècles. la fabrication du papier la chapellerie domine, et un parcours multimécélébrée par un musée à dia retraçant l’emploi de Montappone. Et de Fosla force hydraulique pour ces processus. Enfin, à Urbino, sombrone à Cagli, de Pesaro a Recanati on fabrique des dans le hameau Miniera, on visitera le Museum Graphia pipes en bois. Les paiorole, tressés à Acquaviva Picena, (musée international de l’imprimerie). La fabrication sont des paniers réalisés en paille de froment, osier et de la terre-cuite est un différents types de cannes lacustres, qu’un musée fait autre secteur florissant découvrir dans le donjon de la Forteresse médiévale. La de l’artisanat artistique tradition de la taille de la pierre, du travertin, caractérégional, répandu de Monrise encore aujourd’hui les magnifiques palais d’Ascoli tottone dans la province Piceno, et de celle, typique de la province de Pesaro, de de Fermo, à Fratte Rosa Sant’Ippolito à Cagli. et à Terre Roveresche (le musée est à visiter) dans LE COMMERCE D’ANTIQUITES DANS LES MARCHES la province de Pesaro, et celle de la céramique, Les rendez-vous avec les antiquaires sont nombreux en été, avec l’exposition nationale de Sarnano, de mai à qui s’étend d’Appignano juin, la foire-exposition de Fermo, en juillet l’exposition dans la province de Macerégionale d’Ostra, en août, et l’Exposition des Objets rata à Urbania, Urbino et d’Art, Restauration et Artisanat Artistique de Pollenza Pesaro. La majolique apen juillet. Chaque mois de l’année des foires-expoparaît à l’époque médiésitions se tiennent à Fano, Pesaro, Urbino, Ancône, vale et atteint son apogée Recanati, Sassoferrato, Tolentino, Ascoli Piceno et San pendant la Renaissance Benedetto del Tronto. Un artisan travaille le cuivre lorsque, grâce au mécé-

Les trésors artistiques, les témoignages des civilisations di Ciccarello, Carlo Crivelli, Sebastiano passées et les mille curiosités de cette région ancienne del Piombo, Titien, Lorenzo Lotto, Orasont conservés dans quelque 400 musées et colleczio Gentileschi, Andrea Lilli, Guertions d’art, répandus dans les Marches, de la ville cino, Carlo Maratta et Francesco d’art jusqu’au petit village historique. Un des Podesti. A Loreto, le Museo del principaux musées de la région est la Galleria Tesoro della Santa Casa, outre Nazionale delle Marche, installée dans le Palais les œuvres de Lorenzo Lotto, exDucal à Urbino. Ce bijou architectural renferme pose dix tapisseries flamandes, des chefs-d’œuvre conçus pour la ville et pour réalisées d’après des cartons ses intérieurs à l’époque des Montefeltro du grand peintre d’Urbino Ra(œuvres d’Agostino di Duccio, Luca Della Robphael Sanzio. Jesi est une étape bia, Luciano Laurana, Piero della Francesca, fondamentale pour connaître Paolo Uccello, Giusto di Gand et Raphael) et Lorenzo Lotto, à l’intérieur de des Della Rovere (œuvres du Titien, Federico la Pinacothèque de Palazzo PiaBarocci et Claudio Ridolfi). A quelques kilonetti, avec sa splendide Galerie mètres d’Urbino le Museo civico d’Urbania des Stucs, et Frédéric II Stupor accueille la plus grande collection de dessins Mundi, avec le nouveau musée de Federico Barocci après celle des Offices et multimédia. Fabriano, avec la deux rares globes terrestres de Gerardo MerPinacothèque Molajoli, restitue catore. A Pesaro dans les Musei civici du Palais le climat artistique vivace de Mosca on découvre une œuvre-clé du XVe la ville où naquit Gentile, le resiècle italien, le monumental Couronnement de présentant le plus illustre du la Vierge de Giovanni Bellini ; le Museo archeogothique international. A San Selogico Oliveriano accueille à coté de vestiges verino Marche la Pinacothèque romains les matériaux de la civilisation picène, Tacchi-Venturi renferme un Pinacothèque communale d’Ancône : dont la célèbre stèle de Novilara, un des princi- Titien, Vierge en gloire, dite Pala Gozzi polyptyque de Paolo Veneziano, paux lieux d’implantation de cette civilisation des fresques des frères Salimbeni dans les Marches. Le Museo civico et la Pinacothèque de Fano, et un polyptyque de Vittore Crivelli. La Pinacothèque de Fermo dans le palais Malatesta, abritent la très précieuse Madonna delaccueille – en plus d’un des rares tableaux de Rubens conserla Rosa de Michele Giambono et une riche collection de toiles de vés en Italie, l’Adoration des bergers de 1601 – Les histoires de quelquesSte Lucie, huit retables de Jacobello del Fiore, un chef-d’œuvre uns des du gothique international. La Pinacothèque communale p l u s d’Ascoli Piceno propose un vaste panorama de l’art italien : grands partant de Carlo Crivelli et de ses élèves, le parcours continue artistes avec les chefs-d’œuvre de Simone de Magistris, Titien, Guido du XVIIe Reni, Orazio de Ferrari, Luca Giordano, Carlo Maratta, Guersiècle : cino et Pelizza da Volpedo. Guido Reni, GuerciLES DEMEURES-MUSEE no, Domenichino, Les demeures-résidence musée des Marches véhiculent Simone l’identité et la culture de la région. Les principales deCantarini, meures des citoyens illustres, connus dans le monde enMattia Pretier, sont aujourd’hui ouvertes aux visiteurs intéressés par Ascoli Piceno, polyptyque de Carlo Crivelli ti et Corrales lieux qui ont accueillis ces grandes personnalités : la do Giaquinto. Maison Musée de Giacomo Leopardi à Recanati, la Maison A Ancône, non loin du Musée archéologique national des Natale de Raphael à Urbino, la Maison Rossini à Pesaro et Marches – une étape fondamentale pour connaître l’histoire la Maison Musée d’Osvaldo Licini à Monte Vidon Corrado. de la région, de la préhistoire au Moyen-Age – la Pinacothèque (Pour approfondir : www.musei.marche.it). communale renferme une série de chefs-d’œuvre d’Olivuccio

Peut-être ne savez-vous (1930–2002), pas tous qu’il existe dans Gino De Dominiles Marches 500 places cis (1947–1998), dans les centre-ville hiGiuseppe Uncini storiques des villes d’art (1929–2008) et et des villages anciens ; aux héritiers de des milliers d’églises, la grande tradidont 200 d’entre elles tion de Leonardo romanes ; 90 abbayes et Castellani (1896– sanctuaires importants ; 1984) et France7 parcs archéologiques ; sco Carnevali de 400 musées et collecl’Ecole du Livre tions d’art dans 227 d’Urbino : Renato communes ; 70 théâtres Bruscaglia (1921– historiques ; 180 km de 1999) et Carlo cotes avec 26 localités Ceci jusqu’à son La Mole Vanvitelliana, dans la zone portuaire d’Ancône touristiques donnant élève Walter Vasur la mer Adriatique. lentini. Nombre Des chiffres étonnants donc, et puis toute une série de des œuvres de ces artistes et des maîtres du XXe siècle personnages illustres. Frédéric II Hohenstaufen naquit sont conservées dans le Palais Ricci à Macerata. Mais d’auà Jesi le 26 décembre 1194 ; une des œuvres les plus imtres haut-lieux de l’art contemporain dans les Marches portantes de la Renaissance, rédigée par Baldassare Castisont la Galleria G.B. Salvi a Sassoferrato, les Pinacothèques glione entre 1508 et 1516, le Courtisan, situé à la cour du communales à Ancône et à Jesi et le Torrione de Francesco Duc d’Urbino ; le Père Matteo Ricci, qui introduisit la culdi Giorgio Martini à Cagli. La Pinacothèque communale ture occidentale en Chine, naquit à Macerata le 6 octobre d’Ascoli Piceno accueille une bonne collection de tableaux 1552. Et trois illustres compositeurs : Giovanni Battista du XIXe siècle. Pergolesi, (Jesi 1710 – Pozzuoli, 1736), Gaspare SpontiAprès la Vénétie, ce sont les Marches qui accueille la conni (Maiolati 1774 – Maiolati 1851) et Gioachino Rossini centration la plus élevée d’œuvres d’art vénète, grâce (Pesaro 1792 – Paris 1868). Les Marches de Giacomo aux polyptyques de Paolo Veneziano, Jacobello del Fiore Leopardi ont vu naître à Camerino Ugo Betti (1892–1953), et Carlo Crivelli, les œuvres de Giovanni Bellini, Lorenzo un des plus grands dramaturges italiens après Luigi Pirandello, à Matelica le romancier Libero Bigiaretti (1906–1993), à Urbino l’écrivain Paolo Volponi (1924–1994) et à Cupramontana Luigi Bartolini (1892–1963) à la fois poète et le plus grand graveur italien du XXe siècle avec Giorgio Morandi. Les Marches comptent aussi quelques-uns des poètes parmi les plus importants du panorama actuel : Eugenio De Signoribus, Umberto Piersanti, Gianni D’Elia, Guido Garufi et Franco Scataglini (1930–1994). Un vaste patrimoine littéraire est conservé dans leurs 315 bibliothèques, dont certaines sont pluriséculaires comme celles du monastère de Fonte Avellana dans la zone de Pesaro et anciennes comme la bibliothèque olivarienne de Pesaro et celle de la famille Leopardi à Recanati. Des lettrés aux artistes, dans les terres de Gentile da Fabriano, Bramante et Raphael ont vu le jour et travaillé certains des plus grands maîtres du XXe siècle : Scipione (1904–1933), Osvaldo Licini Castelfidardo, le monument à la mémoire d’Enrico Cialdini (1894–1958), Corrado Cagli (1910–1976), Edgardo Mannucci (1904–1986). La tradition artistique est liée à l’œuvre Lotto, Titien, Pasqualino Rossi et Giovan Battista Tiepolo. d’Enzo Cucchi, Eliseo Mattiacci, Arnaldo et Giò Pomodoro Et il existe également dans les Marches une des toiles laissées par Rubens en Italie, l’Adoration des Bergers de Fermo, commandée en 1601 par les religieux Filippini et qui disséminèrent toute la région d’oratoires et d’églises d’un style baroque souvent fastueux. Peu savent également que trois batailles historiques eurent pour théâtre les Marches : à l’époque des Romains la bataille de Sentinum (295 av. J.-C.) qui opposa les Romains, vainqueurs, aux Gaulois Sénons, et marqua le début de la pénétration des Romains dans la région ; l’autre bataille est celle du Metauro, en 207 ap. J.-C., qui vit triompher les Romains sur les Carthaginois d’Asdrubal. Et à une époque plus proche, rappelons la bataille de Castelfidardo, qui en 1860 vit la victoire des troupes des Savoie contre celles de l’Etat Pontifical, un événement rappelé par le monument à Enrico Cialdini. La région accueille une des plus belles villas Renaissance d’Italie : la Villa Imperiale, voulu par Francesco Maria I Della Rovere, réalisée par l’architecte, décorateur et peintre Girolamo Genga, dans les collines de Pesaro. Un autre édifice unique en son genre est la Mole Vantitelliana conçu par l’architecte Luigi Vanvitelli sur un plan pentagonal et situé dans la zone portuaire d’Ancône. Pesaro, la grande sphère réalisée par Arnaldo Pomodoro (Pour approfondir : www.cultura.marche.it).

Des saveurs des poissons de l’Adriatique aux spécialités des collines et de la montagne, les Marches offrent une très riche variété de recettes de cuisine et de traditions gastronomiques consolidées. Différentes versions de soupes ou de bouillons de poisson existent, dont celle de San Benedetto del Tronto aux poivrons verts et celle de Porto Recanati au safran, sans oublier celle de Fano. Le haddock à la mode d’Ancône est renommé. La cuisine de poisson d’eau douce est elle aussi répandue, en particulier celle de la truite, dans la zone de Sefro, et dans la vallée haute de la rivière Potenza ou d’Ussita, au pied des monts Sibillini. Le cochon règne sur la gastronomie de l’intérieur des terres. Parmi les excellences régionales, et peu le savent, figure la célèbre porchetta de porc, dont elle est justement originaire. Citons aussi les jambons renommés de Carpegna, le saucisson de Fabriano, le ciauscolo à Visso et dans la zone de Macerata, une sorte de saucisson à étaler, et la coppa, une charcuterie des Marches qui a comme ingrédients pratiquement Les cerises amères de Cantiano toutes les parties du cochon. Beaucoup de fromages sont faits au lait de brebis. La casciotta d’Urbino dans la zone du Metauro et l’abondant pecorino, produit dans toutes les zones montagneuses. A la limite entre les Marches et l’Ombrie, dans la zone des monts Sibillini, la culture des lentilles à associer aux zampone et cotechino en période de Noël est très répandue; tandis que dans la région des hauts plateaux de Colfiorito la pomme de terre rouge est célèbre. Les Marches sont réputées pour leur culture des truffes, blanches et noires, dans la zone haute de la province de Pesaro pour les deux types, un petit village de la province d’Ascoli, Comunanza, pour la truffe blanche, et dans la province de Macerata, Castelsantangelo sul Nera, pour la truffe noire. L’oliva ascolana appartient de droit à Ascoli Piceno. Elle est l’un des mets les plus connus de la région et le symbole de la gastronomie picène, fourrée de viande puis frite. La tradition des pâtes est en

POUR TOUS LES GOUTS

La truffe est la protagoniste de l’automne

Signalons les rendez-vous automnaux avec les foires à la truffe à Sant’Angelo in Vado, Acqualagna, Pergola et Amandola. Michel-Ange fut un connaisseur de la casciotta d’Urbino DOP. Lorsque l’artiste toscan résidait dans sa maison d’Urbania, autrefois Casteldurante, il aimait recevoir en cadeau les tommes produites avec le lait de brebis de la zone du Metauro.

LES FETES ET LES MUSEES DU VIN Les nombreux vins d’appellation contrôlée (DOC) des Marches bénéficient d’une foire annuelle ou d’itinéraires particuliers auprès des producteurs. Le plus célèbres est sans aucun doute le Verdicchio dei Castelli di Jesi, fêté en octobre lors de l'ancienne Fête du Raisin de Cupramontana, siège du Musée International de l’Etiquette et d’une œnothèque. D’autres événements d’importance sont le Verdicchio in festa à Montecarotto en juillet, une foire-exposition des vins des Marches, tandis qu’en automne se tient le Concorso Verdicchio d’oro à Staffolo, où l’on trouve une œnothèque et le Museo Arte del Vino. Le Verdicchio di Matelica est lui aussi très réputé. Le Rosso Cònero brille parmi les vins rouges ; on lui consacre une fête la première semaine de septembre à Camerano et un itinéraire touristique et culturelle intitulé Le strade del Rosso Cònero. Le Rosso Piceno Supérieur est célébré par la Mostra Mercato dei Vini à Offida en septembre. Suivent la Vernaccia di Serrapetrona (août), la Lacrima di Morro d’Alba (mai). Le Falerio dei Colli Ascolani, le Bianchello del Metauro et le Bianco dei Colli Maceratesi sont des vins blancs réputés. Les autres vins DOC sont l’Esino, le Rosso Piceno, le Serrapetrona, les Terre di Offida, les Terreni di San Severino, le Pergola et le San Ginesio. Les Marches ont aussi 5 DOCG : la Vernaccia di Serrapetrona, le Conero Riserva, le Verdicchio di Matelica Riserva, les Castelli di Jesi Verdicchio Riserva et Offida. Potenza Picena organise en septembre le Grappolo d’Oro. Plusieurs fêtes sont consacrées à la « culture du vin » : la Festa della sapa à Rosora, Appassimenti Aperti à Serrapetrona pour connaître les méthodes de production de la Vernaccia du même nom, la Sagra del vino cotto à Loro Piceno et la Festa del vino cotto à Lapedona. (Info : www.turismo.marche.it). revanche magnifiée avec les maccheroncini di Campofilone, de très fins tagliolini servis avec une sauce à la viande. C’est à la deuxième moitié du XVIIIe siècle que remonte la célèbre recette des vincisgrassi, ces feuilletés de pâte fraîche caractéristiques faits à la maison de plusieurs strates farcies de viande, champignons et béchamel dans leurs deux versions, d’Ancône et de Macerata. Viennent enfin les Le poisson est un ingrédient fonda- gâteaux, servis avec des vins liquoreux comme mental de la cuisine des Marches le vin de visciola, dont le plus célèbre fait avec les cerises amères de Cantiano, ou le Vin cuit de Loro Piceno : voici donc les funghetti d’Offida, les cavallucci d’Apiro et Cingoli, les salami di fichi répandus un peu partout, les calcioni, le bostrengo typique de la zone de Pesaro, le nougat et la frostenga à Camerino, un gâteau de Noël fourré aux raisins secs, noix et figues séchées et puis les variétés infinies de gimblettes et de tartes à la confiture faites à la maison.

LES MUSEES DE LA CIVILISATION PAYSANNE Les musées de la civilisation paysanne abondent dans les Marches et présentent les instruments de travail et les pièces où se déroulait la vie quotidienne de la famille du métayer, dont la cuisine. Le plus connu est le Museo di storia della mezzadria “Sergio Anselmi” à Senigallia. Signalons en outre les Musées d’Amandola, de l’Abbaye de Fiastra, non loin de l’abbaye cistercienne, de Fabriano, Montefiore dell’Aso, Montelupone, Morro d’Alba, Piandimeleto, Ripatransone, San Lorenzo in Campo et Sassoferrato. Un musée consacré aux Vieux Métiers a été institué à Sant’Angelo in Vado. Parmi les musées les plus singuliers, liés à des aspects du travail humain dans les Marches des XIXe et XXe siècles, figurent le Museo della miniera di zolfo de Cabernardi, l’Exposition permanente des équipements pour le Vin Cuit à Loro Piceno, le Museo della carrozza de Macerata et le Museo del biroccio de Filottrano, consacré aux chariots agricoles peints de couleurs variées.

L’ESPRIT INQUIET DE LA RENAISSANCE : LORENZO LOTTO DANS LES MARCHES L’artiste, né à Venise en 1480 et mort à Loreto entre1556 et 1557, a laissé à Recanati le polyptyque S. Domenico (1508) et d’autres chefs-d’œuvre comme la Transfiguration (1512 c.) et l’Annonciation (1532 c.), que l’on peut admirer dans la Pinacothèque communale. Partant de Recanati, l’itinéraire de Lotto passe par différentes localités de la région où le maître travailla jusqu’à sa mort. A Jesi, la Pinacothèque conserve des œuvres d’une importance capitale pour la Renaissance italienne, la Déposition (1512), le Retable de Ste Lucie (1538), la Visitation (1531-1534) et la Vierge des Roses (1526). A Loreto, qui accueillit Lotto dans les dernières années de sa vie, se trouvent des œuvres comme la dramatique Présentation au temple. A Ancône, la Pinacothèque abrite la monumentale Vierge à l’Enfant et Saints (1532), tandis que la Madone du Rosaire peinte l’année suivante dans la Pinacothèque de Cingoli. Les œuvres de l’artiste sont également conservées dans les églises pour lesquelles elles furent commandées, comme, dans la province de Macerata, à Monte S. Giusto où l’église S. Maria in Telusiano renferme la spectaculaire Crucifixion et, à quelques kilomètres de là, à Mogliano, l’église paroissiale conserve l’Assunta (1548) ; le même sujet figure dans le maître-autel de l’église S. Francesco alle Scale d’Ancône (1555). La présence bien enracinée dans les Marches de Lotto précède celle d’un autre grand artiste vénitien, Claudio Ridolfi qui s’installa, entre le XVIe et le XVIIe siècle Corinaldo, dans la province d’Ancône, pour demeure et dissémina ses œuvres dans les centres voisins, d’Ostra à Pergola, d’Arcevia à Mondolfo et Fabriano. (Pour informations : www.lorenzolottomarche.it). Dans la photo : Jesi, église S. Domenico, l’Archange Gabriel de Lorenzo Lotto.


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