Rédacteur en chef : Marvin Thine Graphisme : Charly Braye, Fabien Mazé, Simon Taulelle Couverture, édito & sommaire - Charly Braye Illustrations - Oner Xkuz Mise en page – simontaulelle Rédacteurs : Marvin Thine, Patrick Allan, Pieral, Simon Taulelle, Artiom Missiri Secrétaire de rédaction : Pierre-Yves Morice, Julie Guitton, Marvin Thine Photographies & screenshots : Jo Pan, Kevin Reimer, Cami Best, Jonas Richter, Laurent Giraudon, Sickboards, Geoffrey Ghisels, Sébastien Désarmaux, Joemi Mousseigt, Marvin Thine, Danky Dean, Scott Wippermann, étienne cheyroux, Diego Medel Pons, Vinicius Silveira, Pam Diaz guillaume bois & Sven von schlachta. Bisous baveux: Pappy Boyington, Claude Queyrel, Raphael Sarka, Eric Gros, Blutcher Longboard, Babar, Adrien Poux, Jonas Richter, Sergio Yuppie Friends & Sons, Olivier Girès, Cizy Reh, Geneva Longboarders & Artiom Missiri, Miss Lili, Raphael Ravelomanantsoa, Laurent Perigault, Deen Mondt, Loic & Eliaz Goutandier, Site web: http://udmag.net E-mail: contact@udmag.net
La résurrection une fois entamée, une nouvelle vie commence. Une famille se crée et s’agrandit pour laisser place aux premiers rires, premiers cris. Dans quelques années, ce petit bout montera sur sa planche et soulagera sa peine en se badigeonnant de mercurochrome. Plus tard, il remplacera certainement l’actuelle génération de kids. Celle qui, avec un semblant de facilité et beaucoup d’acharnement, squatte désormais les podiums aux côtés de ses aînés. A travers KIDS, UDmag rend hommage à ces nouvelles recrues bourrées de talents. On est loin des clichés des magazines la Redoute et Jouet Club. Ceux dont on parle ne sont pas là pour poser mais bel et bien pour rappeler aux anciens que la relève est assurée à tous les étages. Les sponsors s’arrachent les meilleurs juniors classés au rang mondial. Voyages et compétitions aux frais de la princesse, matos illimité, visibilité… Qui parmi vous n’en a jamais rêvé ? Cette succession n’est pas juste l’affaire de ces jeunes pousses, avides de victoires et de fun. C’est aussi l’œuvre des shapers et des communautés qui ouvrent la voie aux plus motivés. Et quand la planche à roulettes s’invite aux repas de famille, il y a toutes les raisons d’espérer voir plus de traces sur les spots. Plus qu’une simple planche, le skateboard est un véritable phénomène social qui traverse le temps sans trop se fatiguer. Devenue la proie de marketeurs obnubilés par l’appât du gain, la planche se fait tendance. On est loin du simple morceau de bois des débuts ,mais l’engouement qu’il suscite reste intact. Ce septième numéro n’est pas un conte de fée, ni un guide d’éducation par le skateboard. Plus qu’une estime particulière à ces personnes qui se bougent pour leur passion, UDmag salue cet esprit juvénile qui fait rouler les boards et ce peu importe l’âge des riders. De 7 à 77 ans on vous dit ! Dans une esthétique graphique, à la fois légère et naïve, UDmag vous embarque à bord de son planchon 7 places et fait la part belle à tous ceux qui font que l’histoire ne s’arrête pas. Inutile d’avoir le permis pour feuilleter et lire ce nouveau numéro. Place aux jeunes !
P
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6-
News - Interro surprise !
P 12-19 Drifter Lennard Girès – Euro Young Gun P2 0-2 6
Profil Marque Be squared, be fançais ! Portfolio
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-4 P 28
P 44-51
Yuppie - Family Affair Homespot P 52-57 Genève – La Suisse
Les jolies colonies de vacances skate de Jonas Richter P 58-61
Route - Baby-spots
P 62-67
Rubrique Musicale UDmag BPM 2.0
P6 8-6 9
Neurones P 70-73 Rétro-projection P 74-83
Hors Champ – Back to school !
Skate Toy
Que Lego miniaturise l’univers du skateboard en général n’est pas une nouveauté. Mais cette drôle de figurine n’est pas passée inaperçue. L’artiste Margit Gassner & le directeur artistique d’Airflow Joël Giroud, se sont penchés sur la figurine LEGO de Martin Siegrist, team rider de Airflow Skateboards. Et bonne nouvelle, l’idée d’un Maryhill modèle réduit fait son chemin…affaire à suivre. Plus de longboard & de design sur naughtydesign.ch.
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2nde chance
Vous avez un tas de planches cassées et toujours pas de gratte ? La solution est toute trouvée ! Ezequiel Galasso redonne du punch à votre planche en la transformant en guitare électrique. Le délire de customisation et de transformation vaut le détour
news
Longboard 2.0
Quoi de neuf sur nos appareils mobiles ? UDmag vous fait un petit recap’ histoire de vous mettre à la page. Avec Longboard & Girls HD, le longboard se fait plus sexy que jamais. Au menu de cette nouvelle application, des filles qui raviront les amateurs de glisse sur bitume. Le célèbre jeu Xtreme Downhill a fait des petits. Certes moins bien réussis que ce dernier, Longboard Crazy Racer & Get Out Of My Way sont inspirés de tous ces jeux tendance où le but est de faire un gros score sans se faire percuter par une voiture. Applications recommandables aux riders en pleine convalescence ! Côté marketing, le géant du longboard Loaded longboards dispose désormais de son application. Faîtes vos courses directement depuis votre mobile. Tous les fans d’actualité longboard pourront trouver leur compte sur Longboard Fanatic. Complète, l’appli vous permettra de rester connecté 24/24 avec la planète longboard. News, reviews, interviews, vidéos, photos, blog…Une appli bien réussie qui mérite le coup d’œil.
La Bible de l’IDF
Nos vies sont dictées par des lois. En contrainte nécessaire, la règle définie une orientation, le prix à payer pour la sérénité et la tranquilité, si on accepte de jouer le jeu. Avis aux amateurs qui se rendront (ou pas) sur les circuits du championnat du monde de skateboard de descente.
We Approved Designs – Naughty Designs X Airflow Skateboards
Parti en si bon chemin, on a décidé de camper sur le site www.naughtydesign. ch et sommes tombés sous le charme de cette étonnante collaboration. Des boards & des casques à foison et surtout, un line-up Airflow qui fait sensations. De belles illustrations pour un travail original et soigné, on ne pouvait passer à côté. Naughty & Airflow, +1 !
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Tow for toes
Le futur est déjà là et il a posé ses valises chez Blackkross. Après la Blunt (Wouf !) et les dernières éditions de la Staff, Blackkross est fière de vous présenter la Tow. Avec des essences de liège, de bambou et de carbone, la croix noire allie légèreté et précision au profit de la performance (rocker 1,2 cm et W concave). Conçue en collaboration avec la Tow, vous pouvez d’ores et déjà la retrouver sur les spots. Ouvrez l’œil ou sortez vos lunettes et clickez ici.
Skate fast(er)…
Vos amis vous mettent la pilule en descente et en pushing? Obligé de prendre un peu de poids et de vous muscler pour les rattraper? Tout ça est désormais terminé grâce à la révolution BoostedBoards. Cet énième challenger sur le marché de l’e-skateboard propose un système motorisé visiblement complet (accélération & freinage), fiable et abouti. Voyez par vous-même sur le site.
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La route à roulettes
Une grosse balade entre Paris et Copenhague en trois semaines pour la bonne cause : c’est le défi que va relever Pi Waille, notre nouveau UD team rider, en juin. Rendez-vous sur laroutearoulettes.com pour en savoir plus, suivre ses déboires et participer à cette belle aventure !
news
Simplement chic
Oui ça existe ! Certains les diront minimalistes, d’autres les trouveront authentiques. Les frenchys d’Heritage, déjà connus dans le monde de la bicyclette, se lancent avec passion et simplicité dans la confection de skateboards (cruisers & longboards) en sculptant la matière « brute ». Une bonne adresse pour se faire plaisir.
Fibretrucks
Connue pour la qualité et la fiabilité de ses boards, la marque Suisse Fibretec se lance dans la fabrication de trucks usinés. Sobres et techniques à la fois, ils sont composés d’embases à 50°, de pivots à rotules et cerise sur le gâteau, les hangers 180mm à axes interchangeables sont compatibles avec les embases Kahalani (et vice versa). Infos sur fibretec.ch
Voila l’été…
Seven Suns annonce la couleur. L’été sera ensoleillé et dansant! A l’aube des beaux jours, la marque aux sept soleils peaufine son line-up en y intégrant une planche de dancing, la Sundance. Dotée d’un nose, d’un tail et d’un léger rocker, la board se décline dans deux versions, une classic et une light pour un poids de 2kg! sevensuns.fr.
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Ch’ti on wheels!
Relookage chez M Longboard Industry ! Certes, cruisers, planches de carving et de dancing restent toujours d’actu mais la grande nouveauté du shaper nordique, c’est la X-Shape. Une board de freeride au shape aérodynamique. Freeriders & downhillistes auront la possibilité de choisir eux-mêmes leur concave (simple, W ou 3D) sur simple demande. Plus de MLI à cette adresse.
Big Deal
Fin de production pour la Ceviche de Loaded. Alors si vous êtes l’heureux détenteur de ce modèle, gardez le précieusement, sinon vous pouvez toujours vous procurez la petite dernière, la Poke avec ses kicktails, son concave muni d’un rocker. Une planche à l’aise pour la ville, les tricks, les slides... A quand la première vidéo des ambassadeurs français?
MERCATO
Quand James Kelly shredde désormais pour Caliber Trucks, Laurent Perigault quitte Paris Trucks pour rejoindre Bear Trucks. Quant à Yvon Labarthe, il roule officiellement en DTC Wheels. Lennard Girès et Kevin Bouaich s’envolent officiellement pour le Canada et ride désormais pour Rayne. Le Suisse Artiom Missiri intègre le team du shop français Fullkit. Au Québec, un certain Samuel Provençal aka Sam Pro est accueilli chez Rotules Longboards. L’ Australien Callum est accueilli à bras ouverts par Lush Longboards. Pour finir, un peu de douceur chez Seismic avec l’arrivée de deux femmes au sein du team, Christie Aleixo & Collen Pelech.
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Sports & Arts
Festival
W W W. O U T D O O R M I X F E S T I VA L . C O M
8-12MAI 2 0 1 3
Conception Graphique & Photo : Alexandre Besseau
5 jours/5 SPOts/5 Sons 1 0 S po r t s ex t r em es & g l i s s e
hautes ALpes (05) Serre Chevalier vallee / Briancon L'Argentiere la Bessee / Eyglier Baratier / embrun
rIDE sun & PARty > reGGAE / duB / Electro Swing / House / tek <
Infos & Réservation: Par téléphone au 07 70 43 55 37 Par email à info.05outdoormix@gmail.com www.outdoormixfestival.com
Cabinet Sarton - Embrun
www.wassup-serreche.com
Baratier - Embrun
N U G G N U O Y O EUR
DRIFTER
LENNARD GIRES Sur les spots, les riders se font de plus en plus nombreux, mais aussi de plus en plus jeunes. D’un pas parfois timide, ils arrivent sur le playground avec comme idéal, ressembler à leurs idoles. Parmi eux, il y en a qui ont grandi au milieu des planches et qui aujourd’hui se font une place parmi les plus grands. La relève du downhill européen est assurée, arrêt sur image avec le phénomène Lennard « Lenny » Gires.
texte : marvin thine photos : guillaume bois - Sven von schlachta - olivier gires
Bonjour Lenny. Quel âge as-tu ? J´ai 15 ans. Quels furent tes débuts dans le monde de la grande planche à roulettes ? J’avais onze ans en 2009 quand je suis passé par hasard devant Boneless skateshop à Munich. Après des heures de lèche-vitrine, je me suis acheté ma première board, une Landyachtz Spud équipée de Randal DH et de Flywheels 83mm. Oldschool à mort ! A cette époque, il m’était déjà difficile de trouver des bushings assez mous, imaginez alors une planche de DH « normale » pour ma taille… Un peu plus tard, je roulais un petit spot de descente en Autriche avec mon ami Alex Plötz qui m´a suivi et filmé. On a posté l’édit sur YouTube. Alex Luxat, le boss de Wefunk Skateboard l’a visionné et m’a proposé de courir pour lui. Il m’a fabriqué un plateau carbon/foamcore monté sur des trucks Sabre & des roues Cult. J’ai fait mes premiers runs de compétition à l’Almabtrieb en Allemagne, un tracé très rapide et hyper technique. Tout marche bien jusqu’à ma chute en finale, en voulant doubler le leader. Je termine 4ème mais super heureux et surtout « Hooked »! Depuis, le
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skate ne m´a plus lâché. Retour en 2012 avec le Rat Pack composé de Jan, Pedro, Gero, Lukas et moi-même, nous sommes une bande de jeunes riders allemands…... Style de vie, sport, défouloir, effet de mode… Qu’est ce que représente le longboard pour toi ? Ce que j’aime, c’est être libre, seul sur ma planche et entouré de mes potes. Le longboard, c’est zéro restriction, un sport super intense pour un max d’adrénaline. Au final, ça occupe une place très importante dans ma vie. Effet de mode ? Certainement pas, il en faut plus pour descendre à plus de 80km/h sur une planche ! L’autorité parentale, l’école, le skate et tout ce qui s’en suit… Es-tu à l’aise avec tout ça ? L école reste une priorité pour moi, c’est capital ! J’essaye d’abord de gérer l´école et le skate par la suite. Du fait que mon père et moi roulons ensemble, et surtout sur les événements, la question de l’autorité parentale est plus ou moins réglée, non ? Non, sérieux pas de problèmes de ce côté là. Mes parents me soutiennent où ils peuvent dans mon hobby.
A quoi ressemble ton quotidien de lycéen – rider ? Apprendre, apprendre, apprendre... Et quand j’ai le temps, je skate. Mon quotidien est tout à fait ordinaire, hormis les week-ends où je pars bomber les routes, en freeride ou en compétition. Lors des saisons, j’avoue beaucoup voyager. Aujourd’hui t’es 3ème au classement mondial DH en junior 1. Comment expliques-tu cela ? La version simplifiée est la suivante : j’ai fait quatre courses IGSA dans toute l´Europe, gravi des podiums et comptabilisé assez de points. Ma vision est la suivante : j’essaye de m’amuser le plus possible et de profiter de cette chance que j´ai de rouler de superbes routes fermées à la circulation. Ma recette : vivre des moments intenses avec ma famille skate. J’essaye de ne pas trop me mettre la pression, ni de ne me stresser. Ça ne marche pas toujours, mais souvent j’y arrive. J’ai aussi eu la chance d´avoir beaucoup de gens qui me soutiennent. Andi & Vroni de Boneless, Alex.U de DTC Wheels, Alex.L de Wefunk et à présent Les et Graham de Rayne et Vicious, mais aussi Tina de Zibeline. Tous ces gens m’aident énormément et représentent beaucoup pour moi. Merci à tous !
Evoluer parmi les meilleurs riders mondiaux n’est pas chose aisée. Quel est ton ressenti à ce niveau là ? quelle place font-ils aux juniors? C’est clair et ça dépend énormément du rider. Certains pensent que les juniors sont des enfants, qui ne sont pas encore assez mûres pour faire chaque descente, considérant cela comme dangereux pour nous. Mais en général, ça se règle sur la route. La vérité est que la majorité des riders nous traite comme des mascottes. Ils nous connaissent, prennent soin de nous, nous respectent, roulent beaucoup avec nous. Ils nous apprennent énormément de choses et apprennent aussi de nous. Je me sens très à l´aise parmi les riders et me vois comme un membre de notre petite communauté. Andi Gniadek, Bekks Gemperle, Alex Ulrich et Stefan Kolpatzik, entre beaucoup d´autres sont toujours là en support et je ride beaucoup avec eux! Comment perçois-tu l’évolution des juniors dans les compétitions ? Il y en a de plus en plus et ils deviennent extrêmement forts. Le niveau des meilleurs juniors 2 est comparable à celui de très bons riders dans la classe open. On a vu pas mal de juniors 1 et 2 donner du fil à retordre aux riders open lors de la
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“skater comme on veut et non pas comme d´autres prétendent que cela doit être.”
saison 2012 sur plusieurs courses. Le phénomène progresse et explose. Te considères-tu comme l’un des espoirs du downhill européen ? Non pas vraiment. Je roule, je me fais plaisir et je ne me vois pas comme un espoir. Le longboard et le DH sont mes hobby et je ne roule pas parce que quelqu´un pense que je suis un espoir. Je n’aime pas vraiment ces pensées. Pour moi, ça reste juste de la planche à roulettes. La concurrence est rude et la saison arrive à grands pas. Quels sont tes projets avenir ? Encore une fois, je cherche avant tout à rouler avec mes amis. Je vais tenter de faire un bon mélange de freerides et de courses cette saison pour m´habituer au niveau junior 2. Ça reste compétitif tout en sachant que la saison va être très très rude en raison de mon passage en junior 2. Des milliers de jeunes riders aimeraient être à ta place. Quels tuyaux pourrais-tu leur donner pour progresser ? Il faut skater souvent et seulement si on prend du plaisir. Ne jamais se forcer, ne pas se laisser
mettre la pression par quiconque. Rouler avec des riders plus expérimentés et communicatifs, observer et avoir confiance en soi, tout en connaissant ses limites. Et surtout, skater comme on veut et non pas comme d´autres prétendent que cela doit être. Skater, c’est être libre de faire ce que l´on veut sur sa planche. Le reste viendra ! Tu voudrais faire quoi plus tard ? Je ne sais pas... À 15 ans, « plus tard » c’est demain.
Forces : technique & bonnes trajectoires. Faiblesses : stand-up slide Jouet préféré : Rayne fortune Bonbons favoris : DTC Wheels Sponsors: Boneless Skateshop Munich, DTC Wheels, Rayne Longboards, Vicious Griptape, Zibeline Beanies VIDéOs
drifter
Palmarès 2012 - Champion IGSA Euro Series Junior 1 - 3ème Coupe du monde IGSA Junior 1 - 3ème Championnat d´Allemagne, Häldenrennen 2011 - Champion IGSA Euro Series Junior 1 - 4ème Coupe du monde IGSA Junior 1 2010 - 4ème Coupe du monde IGSA Junior 1 - 4ème IGSA Championnat du Monde IGSA Almabtrieb
squ are d Be
s i a ç n a r f e
B
Dopé par un effet de mode sans précédent, le longboard connait un succès phénoménal auprès d’un public de plus en plus large. Shapes, graphiques, pro-riders, tout est bon pour appâter le client. Face à une demande de plus en plus exigeante, un shaper mise sur l’authenticité et la simplicité pour ne faire qu’un avec sa planche : B² longboards.
photos : Laurent Giraudon
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profil marque
Salut Laurent. Quand t’étais minot, tu voulais être ? Salut UDmag. Quand j’étais minot, je crois que je voulais être rock-star ou pilote d’avion. Un mélange des deux aurait été parfait ! Et aujourd’hui ? Je fais évoluer B2/Bédeux longboards. J’y apporte une dimension graphique, artistique et partage Bédeux avec des riders qui vivent pour ce qu’est ce sport, son attitude et son lifestyle. Plus intimement, je retourne un peu vers mes kifs d’ado, les lettrages, le design (pas celui avec un ordi), l’expérimentation. BlaBla, Be squared, B², Be two, Bédeu… quelle fut l’évolution de ta marque ? On va dire que Blabla était un pied de nez à tous ceux qui parlaient de skate sans jamais en faire. C’était une dédicace aux poseurs, à ceux qui ne croient pas qu’un fabricant de skate puisse tourner en France et à ceux qui skatent pour avoir du style. C’était au début, quand on
testait les shapes et sandwichs, où on apprenait en observant le fonctionnement du marché et de la scène. C’était peut être la forme la plus brouillonne et personnelle de la marque. B2/Be squared/Bédeux est arrivé à peu près en même temps que la presse hydraulique, la team et le bambou. Le nom a changé pour laisser plus libre cours à la capacité créative de Bédeux/Be squared… B² est polymorphe et un peu schizo par nature. De la montagne aux skateparks, on ride partout où c’est possible. Et ça la team et la gamme B² le représente bien. Le but est que chaque rider, chaque pote, qui apporte sa pierre à l’édifice, arrive à se reconnaître dans B² et ce d’une façon assez naturelle, « raw », d’exister. Planches artisanales, ok, mais en quoi B² est si différent des autres ? Sincèrement, le but à l’origine n’était pas de se dire « de l’artisanat » ou du français, mais de fabriquer des plateaux pensés et dessinés par des riders. Des boards accessibles faites pour encaisser.
“B² est polymorphe et un peu schizo par nature. De la montagne aux skateparks, on ride partout où c’est possible.”
profil marque
Côté technique, fibre de verre, hêtre, bambou & carbone sont les pièces maîtresses des boards. Que procurent ces composants ? Ces matériaux modernes permettent de rigidifier et d’alléger le deck. Le hêtre est un bois dense, lourd, avec une mécanique assez rigide. La fibre de verre et le carbone permettent de rendre un certain pop à cette essence sans oublier le poids du produit. On a ajouté du bambou aux planches pour sa légèreté, son élasticité et sa nervosité.
que je mets en avant là où je vis, ce qui est pour moi une question de bon sens. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le made in France souffre toujours. Les débutants se tournent souvent vers des marques peu chères qui produisent en Chine et décorent des boards de fleurs, vagues et bandes de couleurs pour donner un côté surf. La plupart des riders sont attirés par l’exotisme et la médiatisation des marques américaines et canadiennes. La scène skate européenne dispose de pépites de shapers qui brillent par leurs designs, leurs technicités, leurs implications sur Qu’est ce que les riders recherchent dans B² ? Le ride, une bonne board qui va les suivre et la scène, mais n’auront pas le même impact que leur permettre d’évoluer, la possibilité de nous ceux issus du berceau du skate. parler en direct et de poser leurs questions aux shapers sans intermédiaires avec des réponses Des bruits circulent que de nouveaux sandwichs sont en cours. Info ou intox ? claires. Sur la Grinta, le sandwich « no-fiberglass » est B² prône le local. Le made in France a t-il toujo- validé, sur les Mictlan, Gorda et Logo TM on a encore quelques protos à tester. Les résultats en urs la côte chez lui ? C’est grâce aux assos du coin, aux riders qui terme de poids, de résistance à l’impact et de flex s’engagent que l’on peut profiter des évents, des sont satisfaisants, maintenant il faut qu’elles réfreerides, du CDF, des licences, etc... C’est clair sistent à des skaters hargneux.
En tant que professionnel du secteur, comment perçois-tu la mouvance actuelle du longboard en France ? Ça se développe et c’est un bon signe. Sur un longskate, tu arrives à être bien plus innovant et créatif que sur une board de street. Aussi bien en terme de tricks-ride, qu’en terme de board-design. Beaucoup de jeunes streeteux s’intéressent aux longboards et y apportent leur style. Je pense qu’on va voir de plus en plus de marques made in china, qui a long terme risquent de tellement se démocratiser, qu’on risque de perdre l’essence originelle de ce qu’est le longboard.
est difficile. Tu dois être prêt à grand nombre de sacrifices sur le confort, sur la vie affective, les envies. En parallèle, tu te dois d’être présent, de décrocher le téléphone, d’être moteur de ton entreprise. Innover et développer en vaut la peine, seulement si t’es vraiment accroc au skate.
TEAM RIDER FREERIDE / DH -Pierre.H, -Fernando.p -Pierre.C -Gabin freeride urbain & street
Quels sont les projets de la marque ? - Greg ,Paul, David Pfff trop, la liste est longue, des goodies, d’auslide & speed tres boards, de l’évènementiel etc… - Alexian -Thomas - Hugo -Charles
Tes conseils de pro à destination des baby shapers ? Il faut être sûr et passionné avant de se lancer. Personnellement, ça fait 5 ans que je shape et slalom depuis 2011 à temps plein. La vie de créateur -jules
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board test
BOARD Blabla TEST MEDECINE B², c’est un savoir faire bien de chez nous. Une construction originale, de la passion et la volonté de proposer un matériel certifié par les riders. Quoi de mieux pour être convaincu, que de tester une board du shaper ? Parce que la pluridisciplinarité n’a pas uniquement lieu sur les spots, mais aussi dans les ateliers, nous vous avons concocté une review toute fraîche de la Médecine. « Medecine » - Freeride / Dancing / Cruising / Freestyle Setup: Surf-Rodz/Bustin “Indeesz” 177mm
Orangatangwheels Balut 70mm-83a Roulements Bomber Abec 7 Matériaux : Bambou, hêtre & fibre de verre triaxiale Dimension : 101*24 cm Empattement : 76 cm Flex : Médium Symétrique, cambre, concave
Le noyau en bambou est compressé par deux lamelles de hêtre qui apportent rigidité et stabilité, le tout enveloppé par de la fibre de verre, à nouveau recouvert par des essences de hêtre. Les insertions des trucks pour les montages « droppés » permettent une position basse. Un centre de gravité bas qui améliore la stabilité. Les spatules de part et d’autres de la planche peuvent s’avérer utiles, mais pas forcément simple d’accès. Côté décoration, les maîtres mots sont simplicité et sobriété. L’aspect nu de la planche est illustré d’une pousse de bambou et d’une labellisation « Bambou inside ». Il est alors impossible de passer à côté de l’assemblage du plateau. Verdict : le flex et la maniabilité de la Médecine satisferont sans aucun doute les adeptes du cruising et du carving. Pour ce qui est du dancing, le plateau est intéressant mais la profondeur du concave ne permet pas des appuis stables. L’agilité du rider fera la différence. Dans une situation plus poussée type freeride, la planche s’avère être très efficace. Ce qui fonctionne le mieux est sans aucun doute le slide. La board est confortable, assez large et sa longueur permet un bon placement de pied. Le flex est un plus
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pour ce qui est des glissades en stand-up 180°. Le montage proposé permet des virages à angles serrés sans wheelbite. Des bushings souples révèleront une planche très énergique en pumping, toujours pratique pour les sessions urbaines. Côté tricks, on note une utilisation partielle des spatules – le fait qu’elles soient plates et courtes brident la réalisation de tricks genre shove-it, no comply… Elles restent toutefois exploitables pour ceux qui auront dompté la bête. Simple, confortable et accessible à tous, la Médecine est une planche qui mettra tout le monde d’accord. Le slide et le carving sont sans équivoque les disciplines de cette planche. Un concave plus prononcé aurait fait la différence. Des spatules plus longues
Ride urbain : 5/5 Cruising - carving : 5/5 Slide : 4 / 5 Dancing : 3 / 5
Le Blütcher longboard Club, un collectif visant à faire découvrir le longboard en Belgique, a hâte de vous en mettre plein la vue. De superbes pentes accueilleront des riders de plus de 5 pays dévalant le bitume à plus de 70km/h. Attendez-vous à un show extrême dans une ambiance conviviale, une expérience unique en Belgique !
2013 HOUYET > 21-22-23/06/2013 LUXEMBOURG >13-14/07/2013 HOUYET > 28-29/09/2013
Longboards
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1er Hugo Dupont by Joemi Mousseigt
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DÉCOUVREZ LES PHOTOS DES TROIS GAGNANTS DU CONCOUR UDMAG !
2ème Theo Larregain by Joemi Mousseigt
3ème Nicolas Morisot by himself
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YUPPIE
drifter
Plus qu’un cadeau, la transmission de savoirs est un véritable devoir permettant l’enrichissement physique et culturel de nos jeunes progénitures. Dans la famille Yuppie, le skateboard est devenu un véritable lien, tout aussi important que celui du sang. Techsliders de père en fils, Sergio, Junior & Fernando se sont livrés à UDmag pour vous éclairer sur ce sujet. Quand le longboard devient une affaire de famille…
photos : Pam Diaz - Vinicius Silveira - diego medel pons - yuppie and friends
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Salut à toi Sergio. Comment cette grande aventure sur roulettes a-t-elle débuté ? J’ai commence le skate en 1987, quand j’ai troqué mon vélo pour une planche. Que pensait ta famille lors de tes débuts en skateboard ? Quand j’ai commencé, mes parents ne m’ont jamais soutenu. Mais mon esprit allait vers le skate et ça n’a jamais cessé. Technique, style, attitude, tes enfants ont tout de toi. Peut-on parler d’identification à Papa Yuppie ? Je n’ai jamais forcé mes fils à monter sur un skate, c’est venu tout naturellement. J’ai toujours soutenu mes enfants et aujourd’hui je suis vraiment fier, car ils adorent le skate. Nous partageons cette passion et vivons skateboard 24/24h. Que ressens-tu lors des sessions familiales ? Je suis vraiment heureux. Quand j’y pense, mes parents détestaient le skate, mais aujourd’hui, ma femme et moi adorons voir combien nos enfants sont contents d’aller skater. C’est un sentiment très fort et quand je vois toute ma famille sur des planches, je trouve ça vraiment génial. Notre boulot c’est juste le skateboard.
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Les garçons, ça vous fait quoi de faire du skate avec papa ? Comment vivez-vous cette expérience ? Junior : Pour moi, c’est une grande source d’inspiration. Je suis reconnaissant de faire parti de cette famille et de pouvoir la représenter. Fernando : La meilleure chose c’est le skate en famille. Mon père skate plus fort que n’importe quel autre père au monde ! Et Sergio, qu’est ce que ça te fait de les voir progresser et évoluer parmi les meilleurs juniors du monde ? Aujourd’hui la nouvelle génération est incroyable à regarder. C’est bon pour moi parce que j’ai commencé ce métier et je suis toujours content d’aller rouler avec de nouveaux gamins. Et quand je vois tous les progrès, je suis très fier. Aujourd’hui, il y a beaucoup de très bons sliders avec d’excellents tricks et de bons styles. je trouve ça super. Quelles sont les qualités requises pour faire progresser son fils sur un skate ? Toujours être là pour les soutenir, avec les sponsors… les pousser à évoluer avec des skateboards de qualité. Il y a aussi le plaisir, car c’est nettement plus simple quand on apprécie ensemble la même chose.
“Pour moi, la plus belle chose au monde est de voir mes enfants s’éclater sur un skate.”
drifter
Penses-tu leur avoir tout appris ? Le plus important pour moi, c’est de transmettre à mes enfants une bonne éducation, qu’ils respectent l’ancienne génération. Le respect est une valeur très importante pour moi. Aujourd’hui tu as ouvert un skate shop et tu presses tes propres planches sous la marque « Curva de Hill ». Est-ce que l’idée derrière tout ça était de monter une entreprise familiale, un héritage pour tes enfants ? Oui, j’ai créé ma propre entreprise parce qu’on ne sait jamais de quoi demain sera fait, si les sponsors seront encore là... Ma femme et moi avons donc pris la décision de créer une marque de skate, pour faire de bonnes planches et aider les skaters. Ma femme s’occupe du skate shop et quand je ne skate pas, je travaille dans l’atelier et je presse des planches. Je suis super content de fabriquer des boards parce que je sais que les skaters qui viennent me voir repartent satisfaits. Il y a quelques années je travaillais dans une grande banque nationale, mais mon rêve était de m’investir autour du skateboard. Je mange, je bois et je vis skateboard. Quel est ton plus beau souvenir vis-à-vis de tes enfants et du skate ? L’année dernière, quand j’ai gagné le “Ladeira da
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Morte pro contest” à Sao Paulo, je suis monté sur le podium et j’ai dédié ma victoire à mes enfants. Ça restera mon plus beau souvenir à jamais. Penses-tu qu’un jour les élèves battront le maître ? C’est évident, l’évolution des skaters est tout à fait naturelle. A Sao Paulo, il y a un gros crew de jeunes skaters qui sont incroyables à regarder. Fernando et Junior par exemple ont des tricks que je ne peux toujours pas faire (rires), mais je suis super content. Aujourd’hui j’ai arrêté la compétition parce qu’en 22 ans je n’ai jamais perdu un slide contest, toujours numéro 1. Aujourd’hui mon grand plaisir c’est de faire des démos de slide pour montrer un peu mes “skills” et m’amuser un peu. Un conseil à ceux qui shreddent et attendent inlassablement leur descendance ? Motivez-les et donnez leur beaucoup de soutien et tout votre amour ! C’est triste de voir des enfants qui ne sont pas épaulés par leurs parents. Pour moi, la plus belle chose au monde est de voir mes enfants s’éclater sur un skate. Sergio Yuppie – Go right ahead Family values Curva De Hill
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HOMESPOT texte : artiom missiri photos : artiom missiri - alexandre vazquez
La Suisse, ses montagnes, son chocolat et ses horloges… et ses introductions qui commencent toujours de la même manière. N’empêche que, même si cela reste partiellement vrai, ce n’est pas pour rien que le pays du Toblerone porte une telle réputation. Et le pentu ? De l’asphalte sinueux et bien raide, ce n’est franchement pas ce qui manque par chez nous. On a vu un paquet de skaters du monde entier venir rider les routes du pays. Et puis après tout, c’est bien ici qu’ont été filmés les épisodes de Greener Pastures en 2011… Le longboard n’est pas une nouveauté en Suisse et à Genève non plus. Il y a une quinzaine d’années, mon beau frère, qui m’a offert ma première planche, était le co-fondateur de la première Association Genevoise de Longboard
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(AGL). A l’époque, ils étaient déjà une cinquantaine à descendre l’avenue de la Paix, en longboard, en luge et en roller. De moins en moins de monde se présentait par la suite. Et lorsque j’ai commencé, il y a environ 3 ans, plus personne ne pratiquait à l’exception de Vincent Lorency, Luca Petitpierre et Alex Vazquez. Ainsi est né le groupe Geneva Longboarders. À force de rencontres, on a réussi à créer un petit monde, sans grands résultats. Aujourd’hui les choses ont changé. Genève voit de plus en plus de longboarders dans ses rues. Une communauté de plus en plus soudée s’y développe. Il a fallu transformer le groupe Geneva Longboarders en association. Cela nous permet d’avoir du poids et de la crédibilité face aux autorités. Mais bon, pour ne rien vous cacher, nous sommes une bonne bande de potes qui n’avons qu’une
envie : s’envoyer de bonnes sessions. Notre équipe, la plus présente sur les évents français, se compose principalement de Jules Hornung, Yannick Perry Perrizolo, Quentin Wunsche, président de l’asso, Julien Crettaz, vice-president actuel et moimême en trésorier. Notre pays est réputé pour l’exigence et le soin apporté à ses produits. Et à voir autour de nous, le longboard n’est pas épargné par cela. De nombreux riders courent au niveau mondial, nos shapers fabriquent pour les meilleurs skaters (Airflow, Fibretec..), sans oublier que la relève est assurée par des marques qui montent comme 9.81, la marque des frères Robert, et d’autres moins connues comme Anti-Conformiste. Contrairement à la France, nous n’avons aucun championnat national, mais chaque été ont lieu le légendaire Bukolik, mais aussi le Giosteka Freeride connu pour la fameuse route du San Bernardino. Des bruits courent qu’un évent IDF s’installerait dans nos contrées… Affaire à suivre. Bien évidemment, les spots les plus proches se trouvants en France, nous n’avons qu’à traverser la frontière pour nous entraîner. On passe aussi pas mal de temps à Lausanne, connu pour sa vallée de la Jeunesse. À Genève, les spots les plus intéressants se trouvent dans le quartier huppé de la ville. Mais s’aventurer sur cette épingle droite super raide relève désormais de l’impossible ! Appeurés par l’idée qu’un rider vienne entâcher le pare-choc d’une Audi flambant neuve, les riverains ont rendu le spot inaccessible par un vulgaire panneau interdisant « la pratique du skateboard sur la chaussée »… En conséquence à cela, notre projet associatif va dans le sens des interdictions : organiser un freeride dans les environs de Genève. L’idée serait qu’il soit accessible au public, histoire de désensibiliser la population et de se faire connaître. La course de
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homespot
caisse à savon a bien fonctionné, pourquoi pas une course de skateboard ? Marcher sur les traces de l’AGL est aussi un des projets de Geneva Longboarders. L’idée d’une collaboration avec le HS36, tenu par Nicolas Gachoud, organisateur du Bukolik et de Descente est en cours. Mais chut, c’est encore en pourparler ! Au final, Genève n’est surement pas un paradis pour les riders en quête de gros spots, mais ceux qui seront de passage par chez nous ne seront pas déçus du déplacement. Prévoyez un équipement complet et de quoi partager les transports jusqu’au sommet. Vous n’aurez qu’à vous lancer et apprécier l’air pur de nos montagnes et les effluves d’uréthane qui vont avec.
Geneva longboarders Tumblr Stand Up – Documentaire Longboard
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Les jolies colonies de vacances ------- skate de Jonas Richter traduction : JONAS RICHTER photos : jonas richter - cami best - danky dean - scott wippermann - kevin reimer - diafgrama
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Je fais du skateboard depuis l’âge de 7 ans et du longboard depuis 4 ans. Le skate a changé ma vie. Ça a été une étape décisive pour moi, avec de gros voyages, des compétitions, la vie de skater quoi ! Mon meilleur souvenir, je me rappelle, c’était l’an dernier. J’ai eu la chance d’aller au Canada, aux Etats-Unis et en Europe, de voyager pendant cinq mois à skater tous les jours et faire les meilleurs évents de la planète. Les meilleurs mois de ma vie. Au Canada, j’ai passé la plupart de mon temps au QG d’Aera à Vancouver, avec 6 autres gros riders mondiaux. Á New-York City aux USA, j’ai skaté et chillé avec mon team de Bustin Boards. J’y ai passé du bon temps. J’adore les gens de NewYork et j’ai beaucoup de respect pour les mecs de Bustin. Juste après NYC, j’ai pris la route avec d’autres riders dans le van de William Royce. On a tracé un peu plus au nord des USA, vers Portland, Seattle et d’autres endroits de dingues où on passait notre temps à rider et à délirer. Mais je crois que la meilleure partie de mon voyage était en France. J’ai eu l’occasion de passer la semaine avec Kevin Reimer et Byron Essert. On a voyagé toute la nuit de Paris à Peyragudes pour se rendre au premier jour d’entraînement du
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Peyragudes Never Dies. L’après compétition avait quelque chose d’épique ! On avait encore 4 jours à rider en France, filmer des rushs et faire la fête. Je n’avais encore jamais vu de si beaux spots : des épingles partout, de longues routes… C’était comme un rêve d’être ici. Skater avec Kevin & Byron a été une expérience de malade et j’espère pouvoir faire un truc du même style cette année. Voyager à travers ces lieux était parfait. J’y ai rencontré plein de gens, des amis et de nouveaux contacts, ainsi qu’une évolution du skate et de son milieu. Tout cela n’aurait pu être possible sans mes sponsors. Merci beaucoup, à Bustin Boards, Aera Trucks & Top Skate d’avoir fait de mon rêve une réalité. Difficile de trouver les mots pour remercier tous ces gens qui ont toujours cru en moi car ils sont nombreux : mes parents, mes amis... Merci beaucoup !
Jonas Tumblr Raw run à Teutonia 2012
rubrique pro
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Qu’est ce qu’un « Baby-spot » ? Si vous n’êtes pas du genre à ouvrir un dico, inutile de chercher cet anglicisme à l’intérieur, vous ne le trouverez jamais. Après avoir soumis ce mot aux riders de notre contrée francilienne, UDmag se fait professeur et c’est sans prétention qu’on vous propose une définition aussi synthétique que complète, photographies à l’appui ! Baby-spot - [‘beibi-spôt], nom masculin désignant un spot de longboard de taille réduite. Il se caractérise par sa longueur (-1000m), sa localisation (parc, portion de route diverse…) mais aussi par l’enchaînement de ses courbes et l’inclinaison de sa pente. On y pratique le plus communément le freeride et le slide. Idéal pour les débutants, il peut cependant se réserver à des pratiquants plus exigeants à la recherche d’endroits plus techniques destinés à des tricks plus techniques. Souvent plus court que les gros spots de descente, le baby-spot dispose de nombreux avantages à l’inverse de longs et traditionnels pentus. Il est toutefois recommandé de savoir s’arrêter car le baby-spot peut être rapide. Généralement, les vitesses de pointe n’excèdent pas le 30km/h, voire 40km/h, sous peine de finir dans un talus ou de percuter une barrière, un trottoir, une voiture stationnée, une poussette… Les utilisateurs de ce type de spots doivent veiller à son bon fonctionnement, son entretien ainsi qu’à la bonne entente avec le voisinage sous peine d’en faire un dead-spot. Faux-amis : un baby-spot n’est pas réservé aux enfants en bas âges. Synonyme :Pif-paf, slide spot, « Troca » etc…
texte : Marvin thine photos : marvin thine
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Bonobo – The North Borders Trip-hop/Downtempo L’anglais Simon Green avait annoncé son retour en janvier avec un titre en free download. Au début du mois d’avril, le primate de Ninja Tune a sorti The North Borders. Un nouvel opus signé d’une maîtrise de rythmiques détraquées au service de mélodies millimétrées et d’un goût singulier pour la transgression des frontières musicales. Après la participation exclusive d’Andreya Triana sur le superbe Black Sand, on retrouve ici plusieurs artistes dont Eryka Badu, tout le long des 13 titres que certains classeront dans le rayon downtempo.
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Sixto Rodriguez – Original soundtrack from Searching for Sugarman Folk Blues Psyché Enfants des seventies’s et d’après, connaissez-vous Sixto Rodriguez ? Découvert dans les années 70, il se dévoile à nouveau dans Sugarman, un film (de Malik Bendjelloul) qui lui est entièrement consacré. Cette bande originale accompagne l’histoire étonnante d’un artiste à la carrière mystérieuse et passionnante, sur des airs de blues et de folk un brin psychédélique. Si vous n’avez pas vu le film, prenez le temps d’écouter cette magnifique OST qui ne vous laissera pas indifférent.
The Eskapad Funk/Rock Y’a pas photo, le métier de rédacteur musical, ça a du chien ! On s’amuse à flairer les dernières nouveautés toute la journée et on prend la plume une fois tombé sous le charme. C’est le cas de The Eskapad, un jeune trio qui prend un malin plaisir à taper dans la funk avec des riffs de guitare acérés, le tout accompagné de paroles assassines dans une énergie mise à rude épreuve. Après un premier EP sorti il y a un peu plus d’un an, le groupe vient d’annoncer un passage en studio qui laisse présager un EP à sortir d’ici la fin de l’année.
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Neptune Safari New Disco Dans la série découverte musicales, je voudrais le petit dernier : Neptune Safari. Fraichement arrivé de nulle part, il s’est très vite fait remarquer dans l’équipe avec ces sons à la croisée des chemins de la nu disco, de la house et du chill. Un pur moment de relaxation à chaque fois qu’on en met un sur la playlist et ce n’est pas prêt de s’arrêter ! Après un premier morceau qui a rencontré un succès aussi immédiat qu’inattendu, le spationaute du son est retourné bosser en studio pour sortir, très récemment, un remix de Lifelike et Kris Menace (rien que ça) qui a lui aussi tourné sur les réseaux sociaux. On n’a que très peu d’informations sur la suite des événements pour le moment, tout ce qu’on peut vous dire, c’est que la suite arrive !
Straccia Stellar – Les Hommes New House / Disco Entre vanille et copeaux de chocolat, Straccia Stellar est un duo gourmand du fameux label Heartcake, formé des deux fondateurs Roman d’Amour et Silver Stan. Pour ce nouvel EP, ils opèrent un retour en force tout en virilité et en testostérone. Les Hommes, c’est 4 pistes à vous retourner les dancefloors faisant la part belle à une house filtrée harmonisée de touches contemporaines. Soyez pas timides et allez jeter une oreille sur les productions solos de ces deux compères, ça vaut le détour !
Carhartt Radio Quand votre marque de fringues préférée se fait sélecta, ça donne Carhartt Radio. Gratuite, l’application disponible sur IOS & Android, est en harmonie parfaite avec son image « street ». En somme, des produits de qualité pour des éventails musicaux (mensuels) qui qui font souvent l’unanimité. Au menu, hiphop, électro, rock, trip-hop et j’en passe, donneront du rythme et des couleurs à vos sombres journées de labeurs. Stay tuned et connectez-vous
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Rétro-projection
texte : marvin thine Merci à Claude Queyrel
Le sens commun associe le skateboard à un simple jouet, un truc réservé à des loosers voués à l’échec. Et pourtant, loin des clichés, la planche à roulettes a survécu à de nombreuses époques, carvant ainsi d’un succès à un autre, sans perdre une ride. Pour mieux comprendre son évolution, nous avons creuser le sujet de cette éternelle jeunesse qu’offre le skateboard en allant à la rencontre d’un ex-rider devenu boss du plus gros longboardshop d’Ile de France. Bonjour Eric. Toi qui est né en 1959, quand as-tu été pris de passion pour le skateboard ? Eté 1975 à la fin de ma terminale. Au départ, mes potes et moi avions pris ça pour un jeu. On s’amusait comme des jeunes de notre âge de l’époque. Les potes avait des Rollet en plastique et moi un RollSurf avec de la moquette adhérente en guise de grip. Pour nous, c’était pas vraiment un sport.
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On était curieux, on voulait découvrir tout en prenant du plaisir. Avant d’être à l’aise, on s’inventait des tricks avec nos planches plates. Mais c’était essentiellement du déplacement. Peux-tu nous parler de ta première board, tes premiers tricks ? Comme je disais dans la réponse précédente,
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ma première board était un RollSurf. Lors d’un périple à vélo de Paris à Biarritz, on a découvert Barland. Tout a soudainement changé. On est passé du skateboard-jouet à des vraies planches en bois avec des roues en polyuréthane. Ces planches étaient élaborées pour une pratique qui allait dans mon sens. Quels furent les premiers gros riders de ton époque ? Il y avait deux écoles. D’un côté les français avec Dupin et Lespesteur. Quand on regardait les photos des magazines de l’époque, on essayait de reproduire les tricks. Lepesteur lui avait cette magie, il observait et reproduisait les figures aussi sec. On était sidéré, émerveillé. Dupin, lui passait à la télé, il fut l’un des rares qui a réussi à vivre du skateboard alors que nous on s’amusait… De l’autre côté, il y avait les américains avec Alva & Peralta. Alva était un surdoué du skateboard. Peralta était à peine plus vieux. On l’idolâtrait car il était différent d’Alva, il prenait moins la grosse tête, restait à la fois discret et accessible. L’un brillait par son génie et l’autre était plus proches de riders. Ils étaient nos sources d’inspiration à l’époque.
Depuis plusieurs décennies, le skateboard est devenu une business machine. HawaiiSurf, ex Skateboarder’s House, vraie passion ou gros business ? Ça a toujours été une vraie passion. J’y suis arrivé par moi-même. J’étais pratiquant et (toujours) passionné de skateboards. J’ai appri le sens des affaires sur le tas. Quand on fait une connerie une fois, on ne la reproduit pas. C’est une passion que j’ai réussi à entretenir, pour en faire un commerce. Aujourd’hui, HawaiiSurf compte une trentaine de personnes. C’est devenu un vrai business. Que penses tu des mecs qui profitent de la vague skateboard ? Le skate c’est une grosse dimension. Après une première vague dans les années 60, une seconde en 78, on en est à la 3ème ou 4ème. Le skate c’est une école de la vie. C’est un truc pour un jeune qui cherche à se démarquer, à s’épanouir à travers quelque chose qui lui colle à la peau. Le skate est important en mon sens car il permet de canaliser et extérioriser quelque chose de fort. Forcément, ça attire la convoitise. Mais au final, à tous les niveaux, on fait toujours du skate. Chaque jour, il se réapprend, une fois la boucle
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nouée, une autre se reforme. C’est un éternel « Le skate c’était mieux avant ! » qu’est ce qui a recommencement. Les gens ont l’impression de changé ? découvrir un truc nouveau, tendance, mais qui L’environnement a changé, le skate en lui-même en réalité est déjà si vieux. est resté intact. Honnêtement, je ne vois pas grand-chose qui a changé. Si, le matos, les praEntre des hauts et des bas, le skateboard a tou- tiques ont évolué mais au final c’est pareil. Même jours fait l’objet d’une curieuse fascination. Quel si la planche est pourrie, du moment qu’elle rouest ton ressenti sur le secret de cette planche à le, c’est nickel. Après oui, ça s’est démocratisé. 4 roues ? Un peu plus technique, le longboard est arrivé Un des aspects magiques, c’est le déplacement. (sandwichs, matériaux…) et a explosé. Les pool C’est plus qu’un vélo, à la fois indépendant et & street boards, n’ont pratiquement pas évolué. peu cher. C’est aussi un peu comme un tapis vo- Il y a eu de nouvelles segmentations. Le changelant. Cette sensation de toucher le sol, cette es- ment, c’est les mecs qui poussent à la consomthétique agréable qui fait rêver. Le tout en fait un mation qui l’ont amené. En mon sens, il n’y a pas produit particulier qui mérite d’être dompté. Je vraiment de différence entre hier et aujourd’hui. compare le skate à la vie – tu te casses la gueule Le skate perdure, car c’est un sport de base. et après t’apprends à pas te gauffrer à nouveau. Le fait de pouvoir aller loin avec un bout de bois Ton plus beau souvenir de jeunesse sur rouet des roues est une liberté sans contrainte. lettes ? J’ai un wagon de souvenirs en tête. L’un de Quel point commun entre BANZAII, POWELL, mes favoris, c’est la venue de Ty Page (pro-ridLOADED ? er pour Free Former) à Paris et au shop. Lors Au-delà de la Californie, ces trois marques d’une démo à Tremblay, on a amené une rampe ont été des génies du skateboard . Chacune a (un peu branlante) et on lui a proposé de la tesamélioré le produit, le travaillant plus que les ter. Mais il a jugé notre construction dangereautres à un moment différent de l’histoire. De ce use. Alors on l’a ridé nous mêmes et il est resté fait, ils ont porté la planche vers le haut d’étages scotché ! Un jour, on a été invité à une fête de la en étages. C’est des marches importantes dans mairie de Paris. Plus tard, ils ont fait une expo l’évolution du skate. sur le skateboard. C’est marrant comme le vilain petit canard au départ, peut après devenir une Le Cruiser : vache à lait ou produit star ? référence… Ça dépend où il est vendu. C’est certains qu’au supermarché d’en face, ce ne sera pas une Penny qu’on trouvera dans le rayon. Puis une Penny n’est pas une vache à lait. A l’époque, les planches étaient des « jouets » qui se vendaient peu, mais aujourd’hui, rien à voir, les standards du skate ont changé. On a réintégré des reliques qui sont devenus des produits funs, tendances. L’élargissement de la pratique par l’arrivée d’un produit pas cher et facile d’accès, fait qu’on a du mal a cerné l’original de la copie . Plus personnellement, est ce que ce retour en force sonne comme du déjà vu ? C’est même pas du déjà vu… A l’époque, on avait acheté le stock de Banzai (J.P Marquant), un 35 tonnes qu’on a vidé dans la cave du shop. J’ai mis 20 ans à tout vendre. A force de travail, on a tout vendu et réussi à boucler l’affaire. Certains réinvestissent, revendent et d’autres plagient puis se font taper sur les doigts.Tout n’est qu’une question de choix.
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BACK TO SCHOOL
Attendre le bus pour aller à l’école relève de la corvée. Retards, bouchons, heures de pointe, accidents, le déplacement en transports en commun peut rapidement virer au cauchemar. Pour y remédier, certains ont opté pour le classique deux roues à pédales. D’autres, comme Victor Pons, ont préféré innover en sortant la planche du placard. Vêtu de son uniforme, l’étudiant chilien a choisi de lier l’utile à l’agréable en laissant sur le chemin un peu de poussière d’uréthane. Une véritable course contre la montre qu’il relève chaque matin. Si les gaz d’échappements et les feux sont vos pires ennemis, prenez-en de la graine et comme Victor, offrez-vous un bol d’adrénaline au réveil ! photos : Diego Medel Pons
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