Antisèche Mars/ Avril/ Mai 2013

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antiseche 12

Une publication de l’

Mars, Avril et Mai 2013

WANTED - Représentants étudiants Dossier - Le décret Paysage Interview de P. Vendramin - Militer : intégrer n’est pas absorber Insolite - Des glaçons anti-gueule de bois


L'Unécof t'informe ! Dans notre dernier numéro de l'Antisèche, nous faisons le point sur le décret qui réformera le paysage de l'Enseignement supérieur. Étant officiellement consulté à ce sujet, nous prenons à cœur notre mission de défense des étudiants en participant de façon constructive aux débats qui ont lieu. L'heure des élections approche aussi à grands pas ! Très prochainement, tu auras l'occasion de faire entendre ta voix en élisant les représentants étudiants de ton établissement. Pour cela, l'Unécof aide les Conseils Étudiants, notamment en leur offrant de nombreuses formations qui les aideront à gérer un CE et en mettant à leur disposition un kit élection. Les élections internes de l'Unécof se dérouleront, quant à elles, le 1er lundi du mois de mai. Il s'agira de renouveler l'équipe communautaire que nous constituons. Envie de t'investir (au niveau local ou au niveau communautaire) ? Contacte le Conseil Étudiant de ton établissement ou l'Unécof via notre site web ! Bonne lecture !

Le Président, Jonathan Cransfeld

SOMMAIRE

2 ÉDITO

3 - ZOOM 2013 Le militantisme étudiant

4 - LE DOSSIER Le décret paysage

6 - ÉLECTIONS Représentants étudiants recherchés ! 8 - L’INSOLITE Des glaçons anti-gueule de bois 9 - LES PÉPITES DU LIVRE D’OR 10 - INTERVIEW Patricia Vendramin : la militance

12 - DIVERS Prix citron vs Prix orange Agenda

Rédacteur en chef : Michaël HOLZEMANN Articles : Jonathan CRANSFELD, Nadège DE BECKER, Mélissa HANUS, Sophie LOODTS, Laura MAILIER, Calogero MAROTTA, Opaline MEUNIER, Marie SOTTIAU Mise en page : Calogero MAROTTA, Livia VERDELLI Conception graphique : Quentin LEONETTI Adresse de la rédaction : ASBL Unécof - Avenue des Arts, 50/19 - 1000 Bruxelles info@unecof.be - www.unecof.be


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Le militantisme étudiant Je m’appelle Opaline, je suis étudiante à l’Université de Namur et membre de mon Conseil Étudiant : l’AGE (Assemblée Générale des Étudiants). Je voudrais vous expliquer mon expérience dans le militantisme étudiant et l’enrichissement qu’il procure au point de vue personnel et professionnel. Vu que je suis une petite jeune de 1ère Bac, je n'ai pas pu me présenter aux élections étudiantes l'année passée, mais dès que je suis arrivée, j'ai été cooptée par les étudiants déjà élus. Après quelques semaines, je devenais mandataire communautaire (expression bien pompeuse pour dire que je suis envoyée au nom de l'AGE aux Assemblées générales de l'Unécof pour relayer la position namuroise), ce qui m'a permis de travailler beaucoup plus sur les décrets et les réformes Made In Marcourt. Maintenant, ce que je fais, la moitié des membres de mon CE n'en ont franchement rien à faire. Ils ont d'autres priorités ou d'autres postes dans le CE, qui ne m'intéresseront jamais. Les Conseils Étudiants ont bien compris que dans la représentation étudiante, on a « chacun son truc » et, in fine, tout le monde y trouve sa place et de quoi s'épanouir, que ce soit dans l'achat de gobelets réutilisables pour les cercles, dans la création de cours en partenariat avec des unifs de l'hémisphère sud, dans l'organisation des grandes conférences namuroises ou le fait de faire venir D. Reynders pour participer à un débat sur l'avenir de l'Europe… Chacun a trouvé son « truc » et sa place. Sans aucun doute, tu trouveras la tienne si tu

t'y investis… Pourquoi t'investir dans ton CE ? Parce que c'est ton job. Chacun dans son établissement doit se sentir concerné par le fait qu'il y ait besoin d'interlocuteurs étudiants. N'importe qui doit être convaincu qu'il a son mot à dire quant à la gestion de sa fac, de sa HE, de son ESA. 90% des décisions prises dans un établissement auront besoin à un moment ou à un autre d'un aval étudiant (par les délégués de cours, les membres du CE, les administrateurs…). Si tu te retrouves à subir quelque chose (changement d'horaire, création d'un nouveau cursus, modification des locaux, augmentation des frais d'inscription…) qui vraiment te saoule au plus haut point, dis-toi que cette décision est passée par des étudiants et que ton avis autour de la table aurait peut-être pu faire changer les choses. C'est TON quotidien que tu laisses entre les mains d'autres étudiants qui ne sont peut-être pas dans ton cycle d'études, qui ne connaissent sûrement pas les problèmes que TU as en tête et que TU voudrais défendre. Tu as beaucoup à gagner à être membre de ton CE : tu pourras être un relai entre les étudiants et ton établissement pour améliorer le quotidien des étudiants qui partagent le tien, tu pourras « empêcher » que des décisions désavantageuses pour les étudiants ne soient prises, ou alors les amender pour trouver un compromis. Dis-toi que ce que tu as remarqué comme problème, peut-être que personne d'autre n'y a pensé… Et ce serait bête de mettre à la poubelle de bonnes idées qui ne demandent qu'à être relayées… Alors, fais comme moi et rejoins ton CE sans plus tarder !


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LE DÉCRET MARCOURT

« J’ai vraiment essayé de lire les 47 pages du décret, je vous jure ! C’est pas ma faute si mes yeux se ferment tout seuls ! ». On te reçoit 5 sur 5 : ici, pas de blabla ! Tu ne trouveras que l'info essentielle pour ne pas avoir l'air de sortir d'une retraite bouddhiste quand tu entendras parler de… (roulements de tambours)… l'« Avant projet de décret définissant le paysage de l'enseignement supérieur et l'organisation académique des études ». Non, non, ne referme pas encore ton Antisèche ! Tu ne vas pas laisser ces quelques mots pompeux te faire peur ! Première chose à savoir : comme l'indique son titre, le texte se compose de deux parties, c'est-à-dire l'organisation institutionnelle d'une part, et l'organisation des études (qui te touche plus directement) d'autre part. Commençons par les « hautes sphères ». La tête pensante, c'est l'ARES. Mais non, pas l'« Assemblée Royale des Etudiants surdoués » mais l'« Académie de Recherche et d'Enseignement supérieur  »  ! Chapeautant tous les établissements en Fédération WallonieBruxelles, elle est principalement chargée de coordonner leurs activités et de donner son avis sur toutes les

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matières relatives à l'Enseignement supérieur. Au niveau de son organisation interne, signalons l'existence de trois chambres thématiques pour les matières spécifiques (Université, École supérieure des Arts et Haute école – Promotion sociale) et d'un Conseil d'orientation, composé notamment d'acteurs du monde économique. Les écoles quant à elles, sont rassemblées autour d'une université de référence au sein d'un Pôle géographique. Le décret en prévoit cinq : Liège-Luxembourg, Namur, Hainaut, Louvain et Bruxelles. Et comme, en Belgique, on aime les choses simples, le Ministre y a récemment ajouté trois zones interpoles : LouvainBruxelles, Liège-Luxembourg-Namur et Hainaut. Un Pôle sert de relais entre l'ARES et les institutions scolaires, coordonne les activités d'enseignement de ses membres et organise des services communs à ceux-ci (information et orientation des étudiants, aide à la réussite, services sociaux et psychologiques ; bibliothèques, infrastructures sportives et culturelles, restaurants…). Les zones interpoles sont compétentes pour l'offre d'enseignement et les politiques d'aide à la réussite mais ne sont encore que très vaguement évoquées dans le


...On va te le faire court ! (enfin on va essayer)

texte : pas un mot, par exemple, sur la représentation étudiante au sein de ces structures. On passe maintenant à la deuxième partie du décret (eh oui, déjà ! On t'avait prévenu que ce serait court !). En ce qui concerne l'organisation des études, le Ministre a déjà supprimé plusieurs mesures qui créaient la polémique dans les premières versions du projet : la légalisation du refus de l'inscription d'un étudiant par manque de place dans l'institution, le gel du financement des écoles à partir de 2014, le projet d'harmonisation du minerval au sein d'un Pôle, la suppression des programmes de Master 60 ainsi que l'abandon total du concept d'année d'études. La voix des étudiants a donc déjà fait pencher la balance ! Organisé en principe sur une base de 60 crédits par année, le programme d'études devrait néanmoins offrir à l'étudiant davantage de flexibilité que par le passé. Autre changement non négligeable : le seuil d'acquisition de ces crédits et la moyenne pour réussir sont abaissés à 10/20. D'autre part, la durée des études (pour les grades de Bachelier et de Master) n'est plus limitée à un nombre d'années déterminé.

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À l'heure où s'écrit notre Antisèche, l'avant-projet « paysage » n'en est encore qu'au stade des négociations… À traduire par : l'Unécof veille au grain pour continuer à porter l'intérêt des étudiants au premier plan des pourparlers. Notre syndicat sera particulièrement attentif à l'évolution de certains points, notamment la clarification et le renforcement de la représentation étudiante au sein des nouvelles structures prévues par le décret, la raison d'être d'une zone Hainaut identique au Pôle géographique et la préservation d'une certaine liberté académique pour les institutions malgré les contenus minimaux imposés aux programmes par le Gouvernement. Si d'aventure tu souffres d'insomnies chroniques, nous te conseillons la lecture du texte complet, disponible sur notre site internet www.unecof.be. Sans rancune, Jean-Claude !


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WANTED

Tu as probablement déjà aperçu dans un couloir de ton école une affiche au slogan évocateur du style « Vote pour les élections de ton CE », ou entendu des rumeurs concernant la candidature d’un « intello » de ta classe qui souhaite devenir délégué étudiant ? Tu veux en savoir plus ? En t’adressant à l’Unécof, tu as frappé à la bonne porte. Tout d'abord, pour couper court aux stéréotypes, il n'y pas que les premiers de classe « binoclards » qui se portent candidats à la représentation étudiante. Le Conseil Étudiant (ou CE) est un organe de participation que tout étudiant régulièrement inscrit peut espérer intégrer, notamment via les élections. Tu as compris le message : que tu sois dans une unif, une école supérieure artistique ou une haute école, n'hésite pas à faire entendre ta voix en lançant ta propre campagne électorale ! Si tel est ton souhait (et même si tu veux simplement voter pour élire un de tes amis), il convient de te mettre au courant du timing des élections grâce au « règlement électoral » de ton CE. Selon les périodes prévues dans le règlement d'ordre intérieur de ton école, tu feras partie intégrante du Conseil avec un minimum de six autres représentants :

une belle occasion pour faire des connaissances (et plus si affinités). En ce qui concerne les missions du représentant étudiant, celles-ci peuvent différer légèrement selon ton type d'établissement scolaire : unif, ESA ou haute école. Ce qui est sûr, c'est que le CE a un pouvoir de décision dans les réunions qui concernent, entre autres, les études et les examens. Ce n'est donc pas qu'un job de figuration : le délégué étudiant peut vraiment agir à divers niveaux dans son école ! Ta casquette de « représentant étudiant » te permettra donc d'effectuer les missions prévues dans le décret du 12 septembre 2012 relatif à la participation et la représentation étudiante dans l'enseignement supérieur, à savoir : représenter les étudiants (tu l'avais compris !) ; défendre et promouvoir leurs intérêts etc. Mais rassure-toi, dans la pratique, le CE est aussi habilité à organiser des activités dans ton école (fête de rentrée, Saint-Nicolas, etc.). Pour mettre en route les multiples projets du CE, chacun a son propre rôle à jouer. Les « leaders » peuvent s'épanouir dans la fonction de Président ou de Vice-pré, les jeunes talents dactylographiques dans le poste de Secrétaire, les futurs experts comptables dans la position de Trésorier


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Représentants étudiants et les autres militants convaincus prendront leur pied en tant que Délégués. Ces derniers peuvent également exercer une fonction spécifique individuelle, par exemple responsable des événements sportifs ou représentant à l'Unécof. Ça te donne des idées ? Tu te reconnais déjà parmi l'un de ces membres ? Alors on continue. Les missions, les élections et les moyens financiers des CE s'inscrivent dans un cadre légal, preuve que les étudiants sont réellement pris au sérieux. Sache que ce « pouvoir » peut aussi s'étendre au niveau communautaire. En effet, le Conseil Étudiant a le droit de décider de s'affilier ou non à une Organisation Représentative Communautaire (ORC), comme l'Unécof. En cas d'affiliation, le CE désigne des représentants pour siéger dans les instances de l'ORC. Si tu es prêt à relever le défi, tu auras l'opportunité d'être au cœur des débats et d'assister à un bon nombre d'événements importants pour l'avenir de tous les étudiants. En bref, l'Unécof est un soutien pour les CE. Celle-ci peut agir au niveau local en les interpellant sur des thématiques liées à l'Enseignement supérieur, en leur

fournissant une aide pour l'organisation des élections, en formant des délégués, etc. Elle représente aussi les CE au niveau communautaire en portant notamment les revendications étudiantes devant les politiques. En étant désigné comme représentant à l'Unécof, tu pourras participer à l'Assemblée générale, aux groupes de travail, aux locales et tu pourras débattre sur des sujets liés à l'Enseignement supérieur. Tu en veux encore ? L'Union des Étudiants de la Communauté française est dirigée par un Conseil d'administration uniquement constitué d'étudiants. Tu peux donc te porter candidat pour un poste d'Administrateur (ou de Président) et jouer un rôle encore plus conséquent dans le militantisme étudiant. Citoyen motivé, nous n'attendons plus que toi ! En résumé, pour enrichir la démocratie dans ton école, nous t'encourageons vivement à t'investir dans ton Conseil Étudiant en allant voter ou en te présentant aux élections. Et si tu veux encore t'impliquer davantage dans la militance étudiante, embarque-toi dans le CA de l'Unécof, direction : la représentation étudiante communautaire !


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Des glaçons anti-gueule de bois

Tu en as marre d’avoir la gueule de bois le lendemain de tes soirées bien arrosées ? Tu désires te lever tôt pour aller aux cours malgré une guindaille la veille ? Un jeune universitaire américain, qui a certainement déjà eu quelques fâcheuses expériences, a trouvé la solution : les « Cheers LED Ice Cubes » ! L'inventeur des fameux glaçons intelligents, c'est Dhairya Dand, il étudie au prestigieux MIT, le Massachusetts Institute of Technology. Il a mis au point des glaçons high-tech capables de contrôler à ta place ta consommation d'alcool. Le principe est assez simple : au fur et a mesure de l'augmentation de ton niveau d'alcoolémie, le glaçon déposé dans ton verre change de couleur. Ce glaçon est équipé de trois voyants lumineux : une LED verte, une LED orange et enfin une LED rouge. Cet objet intelligent passe du vert au rouge selon le nombre de verres consommés ! Après ta première boisson, le feu clignote en vert : pas de souci, tu es clean. En revanche si tu décides de te resservir, le glaçon passe en orange : il est temps de stopper ta consommation. Si tu persistes et reprends tout de même un troisième verre, le glaçon clignote rouge. Grâce aux glaçons, le troisième verre devient alors le dernier ! Cependant, malgré tous ces avertissements, la soif de l'alcool est

plus forte ? L'objet lumineux envoie des SMS à tes proches, ils sont ainsi alertés de tes excès. Si tu prends des boissons à faible dose d'alcool, le clignotant rouge se mettra en route au bout de 5 verres. Point de vue technique, les « Cheers LED Ice Cubes » sont faits de gélatine alimentaire. Ils sont équipés d'un émetteur infrarouge, d'une petite batterie et de capteurs qui mesurent et interprètent les mouvements dans l'espace. Ces capteurs indiquent la quantité d'alcool présente dans un verre, la fréquence des gorgées et le temps écoulé entre chacune de tes boissons. En plus de tout ce formidable dispositif, les glaçons électroniques changent de couleur en fonction du rythme de la musique. Ambiance assurée sur le campus ! Cependant, Dhairya Dand explique les avoir inventés pour le fun et ne souhaite pas les commercialiser. Quel dommage, lors de ta prochaine guindaille, tu devras faire appel à un autre stratagème pour te contrôler ! Sources :

http://newsfeed.time.com/2013/01/11/ mit-student-invents-led-ice-cubes-thattrack-how-much-youve-been-drinking/ http://www.maxisciences.com/alcool/ alcool-des-glacons-anti-beuverie-poursurveiller-sa-consommation_art28488.html


Les pépites du livre d’or Répondre aux questionnaires de l’Unécof lors des salons SIEP n’est pas toujours évident. Écrire dans le livre d’or, ça l’est encore moins. En effet, nous avons invité les étudiants à laisser une trace de leur passage dans notre livre d’or. Voici donc, en exclusivité la compilation des coups de gueule des étudiants concernant l’Enseignement supérieur. Ces revendications sont divisées en différentes catégories d’étudiants. À prendre au second degré, bien entendu ! - Les étudiants rêveurs réclament plus de voyages scolaires, plus d'excursions et plus de visites dans les musées. Certains souhaitent même que ces voyages soient « payés par l'État ! » C'est bien plus attrayant mais pas très réaliste non plus. - Les petits caliméros veulent une aide supplémentaire dans leurs études et surtout être mieux compris par le monde. Ils désirent également recevoir plus d'explications, une meilleure attention individuelle de la part des profs et que ceux-ci soient moins sévères ! Un étudiant bien avisé ajoute tout de même que celui qui ne tente rien n'a rien… - Les étudiants révolutionnaires désirent plus de liberté d'expression et ceci, à leur façon. Paradoxe, non ?

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Ils veulent également une « évolution juste, évolutive, sérieuse, basée sur un apprentissage réel et concret. Non au FORMATAGE ! » Quelqu'un souligne que les profs font trop les malins et les sous-estiment ! - Les mathématiciens espèrent + de sensibilisation + de place dans les écoles + de kots + de stages + de journées d'information + de cantines dans les écoles + de cours de français + de sports + de récrés + de réussites + de pauses + de possibilités de prendre son ordinateur ou sa tablette en cours. - Le pro écolo souhaite « un potager sur le toit des écoles pour arrêter d'envoyer des fruits d'Espagne et d'Équateur ». Oui, cela figurait bien dans le livre d'or… - Les économes désirent du matériel scolaire moins cher et une diminution des frais d'inscription. Enfin, un véritable ras-le-bol d'un étudiant qui dit haut et fort (ou plutôt écrit gros et grand) « MOINS CHER ! » Le message ne peut pas être plus clair. - Les optimistes souhaitent bonne chance à tous les étudiants peu importe ce qu'ils font. - Le futur militant Unécof souligne qu'«  un syndicat étudiant comme l'Unécof est un plus pour tous ! » L'Unécof remercie donc tous les étudiants qui nous ont fait part de leurs impressions et qui ont signé notre livre d'or !


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INTERVIEW Patricia Vendramin Dir. du Centre de recherche de la FTU, Prof à l’UCL, Auteure de « Militer au Quotidien », PUL

1) Comment devient-on militant selon vous ? Il y a plusieurs manières de devenir militant. La militance naît de la rencontre de personnes qui ont des prédispositions parce qu'à un moment donné, elles sont mobilisées par une cause et rencontrent l'organisation dans laquelle elles peuvent se mettre en marche. 2) Comment susciter la militance ? Il faut voir les manières différentes de militer. C'est souvent une difficulté pour les organisations plus traditionnelles qui cherchent à renouveler leur base dans une logique de reproduction. Si des jeunes militants restent parfois à l'écart des organisations, c'est parce qu'ils n'ont pas envie d'entrer dans des habits taillés pour eux. Si on se pose la question de savoir comment convaincre de nouveaux de faire comme nous, la probabilité que ça continue à fonctionner à long terme sera faible. Il faut donc avoir ce travail réflexif sur les manières dont les organisations militent. Cela ne veut pas dire qu'il faut faire fi de tout un héritage et de tout un apprentissage militant qui a été fait au fil des années mais il ne faut pas penser forcément qu'un nouveau militant doit correspondre à ce qu'était un ancien militant. 3) Pensez-vous que les jeunes soient moins intéressés par la militance aujourd'hui ?

Si on mesure la militance en termes de taux d'affiliation dans des organisations, effectivement, il y a une diminution mais si l'on regarde sur la scène publique, on constate un foisonnement d'actions contestataires menées à l'aide de nouveaux outils comme internet. Il n'y aurait pas eu de Printemps arabe, par exemple, sans le support des médias. Je ne pense donc pas qu'on puisse affirmer qu'il y a un déclin de l'engagement militant mais plutôt qu'il y a maintenant d'autres formes d'engagement. Aujourd'hui, il faut envisager les choses de manière plus polycentrique et penser l'engagement militant en capitalisant sur toute cette énergie nouvelle sans décréter qu'il y a de bons ou mauvais militants en fonction de leur présence ou non à des réunions en soirée. 4) Selon vous, pourquoi un étudiant devrait-il militer ? Y a-t-il de mauvaises causes ? Je ne suis pas le juge des causes. C'est en fonction de valeurs communes partagées qu'on peut mettre en œuvre des intérêts communs ; ce qui n'est pas chose aisée. Parfois, dans des organisations militantes, on est amené à prendre des décisions qui pourraient être dans un premier temps mal perçues par les personnes concernées, malgré leur finalité. 5) La militance est-elle uniquement une affaire de groupe ? Y a-t-il une


« Militer : intégrer n’est pas absorber »

place pour les jeunes plus introvertis ? On entend souvent, dans les organisations qu'on se plaint de l'individualisme ambiant. C'est une lecture pessimiste de ce qu'est l'individualisation dans la société qui est la reconnaissance de l'individu capable d'être un sujet et de ne pas déléguer son engagement à des tiers qui parleraient en son nom. Les jeunes qui s'engagent dans une organisation syndicale décident de devenir militants actifs et vivent parfois difficilement le fait de se retrouver finalement dans l'ombre et d'être spectateurs de l'action qui se met en place. 6) Y a-t-il un risque d’isolement du jeune militant face aux autres ? Uné étude menée en Italie sur l'intégration des jeunes dans un syndicat à montré que les organisations accueillaient de nouveaux militants sous une forme de paternalisme bienveillant qui visait à façonner le jeune par rapport à l'image attendue de lui en tant que militant. Et cette démarche provoquait un risque de détachement du jeune de sa communauté d'origine en lui faisant intérioriser une différence qu'il n'avait pas forcément au départ. C'est en effet contreproductif si on veut que le militant représente une communauté dont il est issu. 7) Comment rendre l’image d'un syndicat moins austère ?

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Le problème d'un syndicat, c'est qu'on n'en a qu'une vision partielle. L'image du syndicat serait rehaussée si on s'attardait davantage sur sa partie moins visible, comme la défense des intérêts des personnes représentées, plutôt que sur ses coups d'éclat. 8) Rencontre-t-on plus d’obstacles en étant une femme militante ? Les jeunes comme les femmes doivent faire leur place dans les organisations militantes qui sont plutôt des milieux masculins. Il y a une reproduction au sein des organisations militantes des différences de genre qu'il y a dans la société aussi. Ce n'est donc pas plus facile... Les organisations doivent faire un travail réflexif important sur leur propre fonctionnement pour accepter l'autre dans sa différence, jeunes et femmes compris. Intégrer n'est pas absorber. 9) Quelle a été votre plus belle victoire en tant que militante ? Je suis davantage une militante de l'écrit que de l'action. Mais je suis consciente en toute modestie de la capacité que j'ai de véhiculer un regard critique sur certaines choses. Ma forme d'engagement militant est de mettre mon travail de réflexion de chercheur au service d'organisations militantes et d'accompagner des organisations syndicales depuis 20 ans dans leur travail de terrain, dans leur réflexion.


Prix citron vs Prix orange 48% d'échecs à l'examen de médecine en janvier… Si l'heure n'est pas aux « on vous l'avait bien dit ! », l'Unécof ne peut s'empêcher d'attribuer son Prix citron à la réforme des études de médecine mise en place depuis la rentrée 2012 malgré la forte et unanime contestation étudiante que celle-ci avait soulevée. Pour rappel, ce nouveau décret instaure, outre un passage de la formation de 7 à 6 ans, un examen obligatoire et décisif en janvier pour les Bac 1. L'étudiant qui y obtient une moyenne inférieure à 8/20 se voit contraint par le jury de se réorienter ou d'étaler son année d'études. Injuste pour ceux qui n'auront pas les moyens de se payer une année supplémentaire, ceux qui auraient pu réussir en juin après avoir revu leur méthode de travail, ceux qui n'avaient pas choisi l'option « sciences fortes » en secondaire… Mais aussi pour tous les citoyens qui verront

la qualité des soins de santé se dégrader en raison d'une pénurie grandissante de médecins ! Tu as failli mettre le feu à la maison la dernière fois que tu as proposé de t'occuper du dîner ? Tu t'es attribué tout le mérite en servant à tes amis un plat cuisiné par ta mère ? Pour toi, le poisson est un drôle d'animal sans tête, orange, carré, croustillant et très gras ? Pour tous les cas désespérés (et aussi pour les étudiants « normaux » qui veulent apprendre à cuisiner des plats sains et pas chers), le Centre d'Information Sanitaire F. Heine d'Alleur a lancé récemment, à raison de deux soirées par mois, l'atelier « Popote en kot », Prix orange de cette Antisèche. Marre d'être un « flop chef » ? Alors à ta cocotte, mon pote ! Info et réservations au 04 253 35 52 ou par mail sur dietetique@teledisnet.be.

Agenda

Bloque sans plus attendre les dates suivantes dans ton agenda pour continuer à suivre les activités de l'Unécof ! • Le 6 mai 2013 : Assemblée élective de l'Unécof. • Le 27 juin 2013: Journée kayak et barbecue. Notre permanence juridique reste accessible tous les jours de 9h à 17h (par téléphone, par mail et sur rendez-vous). Attention, l'Unécof va bientôt déménager, reste attentif à nos informations !


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