Juin 2021
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CPPAP N° 0716 S 06569
l’Enseignement Public
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La fédération UNSA des métiers de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture
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Directeur de la rédaction Frédéric Marchand Directrice de la publication Claire Bordas Rédactrice en Chef Aline Boussaroque
Pour la République, pour la Démocratie : aucune voix pour l’extrême droite
Ont participé à ce numéro : Denis Adam, Carine Aoun-Boudot, Bruno Bobkiewicz, Claire Bordas, Aline Boussaroque, Christian Champendal, Julien Danglard, Véronique De Aguiar, Simon Denieul, Anne Galesne, François Giudicelli, Laurence Jacquey, Benoît Kermoal, Béatrice Laurent, Yannick Lavesque, Frédéric Marchand, Claire Papeghin, Yves Paploray, Hawa Sall, Stéphanie Valmaggia-Desmaisons, Émilie Vandepoel, Morgane Verviers.
Illustration couverture Aline Boussaroque Réalisation Yellowstone-design Publicité Anat Régie • 01 43 12 38 15 Impression Imprimerie IPS
Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement annuel de 18,40 €.
C.P.P.A.P. 0716 S 06569
ans quelques jours se tiendront des élections départementales et régionales dont les résultats seront aussi regardés nationalement. Nous sommes à moins d’un an de l’élection présidentielle. On voit que le Rassemblement national est aujourd’hui en mesure de conquérir certaines régions peut-être même un département et que ce parti ne cesse de se renforcer. La possibilité de voir Marine Le Pen devenir présidente de la République n’est plus à écarter. Pour l’UNSA Éducation, les valeurs de notre syndicalisme sont totalement incompatibles avec le Rassemblement national. L’UNSA l’a réaffirmé très clairement dans une motion de son conseil national ainsi que son opposition aux extrémismes ou fondamentalismes politiques ou religieux qui viendraient menacer la République sur ces fondements. À l’UNSA, nous sommes indépendants des partis politiques mais nous ne sommes pas neutres, ni apolitiques car l’UNSA « a un projet syndical pour la justice sociale, pour l’égalité, pour la solidarité entre les travailleurs en France comme en Europe ou dans le monde. Elle agit dans la vie de la cité et concilie la défense des intérêts des travailleurs avec le souci de l’intérêt général. » Le RN n’est pas un parti comme les autres. Il porte un projet qui repose sur la préférence nationale et la xénophobie et qui s’incarne dans une conception autoritaire du pouvoir. Ce projet nationaliste menace les droits sociaux
et syndicaux ainsi que les droits des minorités. C’est un danger pour notre République et pour notre démocratie. L’UNSA Éducation appelle à participer aux scrutins, à se mobiliser pour les forces républicaines et démocratiques. L’UNSA Éducation demande aux candidat·es de ce camp de s’engager dans des projets qui visent à construire une démocratie sociale, à développer des politiques ambitieuses pour la jeunesse et un modèle de fonction publique renforcée. Les responsables politiques doivent apporter des réponses aux besoins de reconnaissance et de respect exprimés par une part importante de la population et ne pas laisser le Rassemblement national prospérer. Dans tous les cas, pour la République, pour la Démocratie, nous devons convaincre nos proches, nos ami·es, nos connaissances de ne donner aucune voix à l’extrême droite. Nous devons aussi agir syndicalement pour nous occuper encore mieux de celles et ceux qui souffrent le plus et lutter contre les inégalités sociales et scolaires.
Frédéric Marchand Secrétaire général de l’UNSA Éducation @FMarchandfred
Dépôt légal : Mai 2021
UNSA Éducation 87 bis, Avenue Georges Gosnat 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX
Tél. : 01 56 20 29 50 national@unsa-education.org
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Retrouvez les éditoriaux de Frédéric Marchand sur unsa-education.com
- n° 167 - juin 2021 Internationale de l’Éducation
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N° 167
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l’actu en bref
10-11 • « Besoin urgent d'être reconnu·es et respecté·es » - Résultats de l'édition 2021 du Baromètre des Métiers de l'Éducation
15 • Le télétravail dans la Fonction Publique 17 • Loi 4D et éducation : ne déstabilisons pas nos établissements !
19 • Travailler l’oral : un enjeu pour réduire les inégalités de réussite
20-21 • Des priorités dans l'évolution des pratiques professionnelles
23 •
L'extrême droite : toujours et partout un danger
24-25 • Lutter et prévenir la LGBTphobie en milieu scolaire : l’UNSA Éducation agit
QDE n°43 L'écologie en actes
Retrouvez le nouveau numéro de notre QDE sur l'Écologie à cette adresse : www.unsa-education.com/Questions-d-Educ
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- n° 167 - juin 2021
Le « Buzz Société » de l'été !
Parce que pendant les vacances, c'est permis, nous leur avons posé une question (pas si) bête et ils y ont répondu avec intérêt. Flora Vincent, Sylvie Brunel, Jérôme Fourquet, Philippe Meirieu et Catherine Blaya ont joué le jeu. En montagne, à la mer, à la campagne ou simplement en pause, profitez de ce moment buzz société pour décompresser et vous informer sur notre chaîne YouTube UNSA Éducation.
2 nou
s veaux dossier
t, l’e sp ac e r co nf in em en ie em pr le t hit toujours de Cr éé pe nd an Canopé s’enric au se ie Ré de CANOTECH ct de la pandém ire face à l’impa fa e ur lig ob po es ire rc ta ressou ion sani rce que la situat Pa un. no tio ux ca de du e, l’é iv sur éducat rme scolaire et pour à repenser la fo : Les essentiels s ru pa ap nt so y rs cl ie ss ur faire asse veaux do Les essentiels po et rs ho de se as faire cl à distance.
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titre qu de propagande C’est sous ce mpf », le texte Ka n ei M « de critique en 1925. écrit par Hitler uite de Florent que sous la cond une analyse ifi nt ie sc pe ui Une éq propose nreas Wirsching Brayard et And un e m is e en co et e qu iti cr a i qu t cu m en text e de ce do la de s re st sa en tr aî né le s dé on di al e. Ce em Seco nd e G ue rr s par les édition travail, publié re nt co r tte lu à Fayard, servira le complotisl’extrémisme et oque qui soume de notre ép core des réféen vent utilisent cette période. rences tirées de t ettra égalemen 00 pages perm 1.0 de re liv e. os Ce gr du nazism aître l’histoire de mieux conn
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- n° 167 - juin 2021
Quar tier de co
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de Paris, Zaka tier du centre ar t qu en un nt d’ co ra ur Au cœ oko se Abdoulaye Siss , et na si ue G us e ro in ar ul H a Pa ri journaliste la r pa ce pa és es gn accompa vi e da ns un ra co nt ent la et ce fa is ant immeubles. et es ques ru odéfini par quel analyse sociol moignage et té , ité is al fo ré la la à ns Tout e da est une plongé e et gique, ce livre solidaire. Écol et lle ne er at fr i ce ss au de s s ai nt m dure, pas abse atifs ne sont ci pi so as i as qu s de ns on tio m urs généra ie us pl r en su e, sé nc regard po e, en confia vivre ensembl s, rent à pouvoir és, ni ségrégué gu lé re sibles ni s. ite ic ill ss sécurité, ni invi ne er par les busi ni mis en dang
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: démocratique ir dans le jeu re ai ét cr Se , Redonner espo cure e fait Laurent Es c’est le pari qu . SA général de l’UN aux discours r livre, il oppose ie em ce lu i qu i Dans son pr e du co lle ct if; rc fo la s te is mmes et les ca ta st ro ph ur que « les fe po es iv ct pe rs projeter dans trace des pe qui veulent se é nt lo us vo e nn toritarismes so hommes de bo nir tête aux au te nt se is pu » l’avenir rmes. toutes leurs fo ute, le goût du l’exercice du do e ôn pr isme il , fin À cette . Et le syndical ue de la raison iq at pr la … et ez t déba vous saur Lisez le livre et dans tout ça ? e immunité tique - Pour un ra oc m dé Je le l’aube - 2021. Cultivons re - Éditions de cu Es t en ur La collective,
Collectif
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Le SNPDEN UNSA, Syndicat des personnels de direction de l’Éducation nationale Le SNPDEN UNSA vient d’élire une nouvelle équipe dirigeante. Deux questions à Bruno Bobkiewicz, le nouveau secrétaire général. Ton syndicat vient de tenir son congrès en distanciel, quels sont les points forts qui se sont dégagés ? Bruno Bobkiewicz : Représentant plus de 60 % des personnels de direction, le SNPDEN UNSA reste incontournable dans le paysage éducatif. Tant sur le plan médiatique qu’institutionnel, la parole du SNPDEN UNSA s’avère être audible et crédible car toujours réfléchie, constructive et basée sur une réelle expertise. Le congrès 2021 qui vient de se terminer nous donne une nouvelle feuille de route : • Dans le domaine « Éducation et pédagogie », le bilan et le suivi des réformes seront au cœur de notre travail, mais aussi beaucoup d’autres sujets : l’évaluation, le continuum bac-3/ bac+3, la multiplication des certifications, l’école inclusive, l’autonomie des EPLE, les examens…
• En « Carrière » se poursuivront - sans surprise - les travaux sur la rémunération, l’évolution du système de classement des EPLE, l’évaluation des personnels de direction ainsi que les retraites, les PIAL, la reconquête du paritarisme… • En « Métier », les conditions d’exercice du métier préoccupation principale de nos adhérents et thème récurrent depuis 20 ans - doivent évoluer au plus vite : un dossier complexe, pluri-factoriel, aux perspectives encore difficiles à évaluer, mais sur lequel nous travaillons activement, et ce notamment dans le cadre des 7 GT MEN programmés sur cette fin d’année scolaire. • Quant à la syndicalisation, la formation des adhérents, la modernisation de nos outils syndicaux, la préparation des élections professionnelles 2022 ainsi que les 30 ans du SNPDEN, ces sujets majeurs s’avèreront au cœur des axes de travail de la « Vie syndicale ». Nous n’en oublierons pas la laïcité - valeur essentielle et fondamentale - que nous continuerons à porter tout comme notre fédération. C’est donc la nouvelle équipe de l’Exécutif syndical national, fraichement élue, qui portera l’ensemble de ces dossiers.
Comment envisager la future rentrée 2021 ?
Une nouvelle équipe pour le SNIES UNSA Éducation Deux co-secrétaires générales viennent d’être élues en avril lors du congrès du SNIES. Gwenaëlle Durand et Hélène Fouques succèdent à Brigitte Accart qui va prendre une retraite bien méritée.
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Bruno Bobkiewicz : Après un fonctionnement très perturbé depuis 15 mois, la question des conditions de préparation de la rentrée 2021 se posera. Il ne sera effectivement pas possible d’amorcer celle-ci sans tenir compte des conséquences pédagogiques de cette période. Quels moyens seront mis à disposition des établissements pour accompagner les élèves qui en ont le plus besoin et garantir ainsi l’égalité des chances et la réussite de tous ? Cette rentrée ne pourra pas être réduite à la mise en place du dispositif « vacances apprenantes »… Bruno Bobkiewicz Secrétaire général du SNPDEN UNSA @BrunoBobkiewicz bruno.bobkiewicz@ac-creteil.fr
Bastia
Corte
Ajaccio
La section régionale de Corse La Corse possède de nombreux particularismes régionaux. La langue et la culture Corse marquent fortement la section régionale de l’UNSA Éducation.
L
a Corse, avec 48 242 élèves et 4 503 personnels, est une région mono-académique (dont le Rectorat est implanté à Ajaccio), avec une université à Corte, qui est aussi le siège de la Section Régionale. Celle-ci est animée prioritairement par le Secrétaire Régional (François Giudicelli) et les deux Secrétaires départementales de Haute Corse (Mattéa Luciani) et de Corse du Sud (Emmanuelle Pelloni). Ce triumvirat est en contact permanent, permettant de traiter les problèmes départementaux ou régionaux rapidement, auquel s’ajoute une équipe dynamique et réduite, facilement mobilisable composée des responsables régionaux des syndicats de l’UNSA Éducation présents. La Section Régionale est aussi très investie dans l’interpro de l’UNSA Corse. Elle est une cheville ouvrière de celle-ci, permettant aux différents responsables UNSA Éducation d’intervenir transversalement sur les questions de dialogue social, d’emploi, de handicap, d’économie, de plan Pages UNSA Éducation coordonnées par :
Anne Galesne @AnneGalesne yannick.lavesque @unsa-education.org
de relance et, bien sûr, également sur le volet sanitaire par rapport à la Covid 19, que ce soit avec la Rectrice, la Direccte ou le Préfet de Corse. Bien entendu notre équipe prend en charge le volet éducatif, intervenant souvent au Rectorat ou dans les DSDEN de Bastia et d’Ajaccio afin de faire avancer les dossiers de la Fédération (comme, par exemple, celui de Jeunesse et Sport) ou de ses syndicats (et plus particulièrement avec le SE, AI ou le SNPDEN). Malgré le confinement, une de nos priorités au sein de l’UNSA Éducation est de retrouver le niveau qui était le nôtre il y a quelques années à l’Université, ainsi qu'au sein du CESC Corse. Les contacts avec le National sont fréquents et très importants, nous permettant souvent grâce aux BN et CN d’expliquer ce qu’il se passe ici et faisant redescendre les propositions nationales. De même que la venue de responsables nationaux, que ce soit dans le primaire ou le secondaire est souvent l’occasion d’échanges avec les militants, mais aussi avec les personnels. La venue de notre Secrétaire général a été un moment fort de notre Congrès Régional, très appréciée. Avec toutes ses actions, l’UNSA Éducation Corse souhaite toujours élargir son cercle militant en gardant l’esprit de l’île tout en étant en parfaite adéquation avec les valeurs et les idées de notre Fédération ! François Giudicelli
Yannick Lavesque @Yannick_Lavesk yannick.lavesque @unsa-education.org
Secrétaire régional Corse @giudicelli_02 corse@unsa-education.org
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« Un besoin urgent d’être reconnu·es et respecté·es » Cette année encore, l’UNSA Éducation alerte sur l’état de la profession après l'enquête annuelle à laquelle 35 000 collègues ont répondu. Avec une participation en nette hausse, les résultats de cette 9ème édition du Baromètre des métiers montrent combien, quel que soit leur métier, nos collègues sont impactés par la crise sanitaire alors même que le malaise dans la profession se confirme d’année en année. À 92% nos collègues sont toujours aussi nombreuses et nombreux à aimer leur métier et les variations entre 2020 et 2021 laissent entrevoir une forme de résilience L’année qui vient de s’écouler a été marquée par une crise sanitaire inédite, dont les conséquences économiques, sociales sont encore particulièrement difficiles à vivre pour la population. Dans ce contexte aussi inédit qu’anxiogène, les personnels de l'éducation ont permis de garantir la continuité du service public d’éducation. Ils ont assuré ce lien précieux avec les élèves et leur famille ce qui est confirmé dans leurs réponses et leurs contributions aux questions ouvertes. En étant 76 % à se dire heureux d’exercer leur profession et 73 % à trouver du sens à leur missions, c’est respectivement en hausse de +3 points et + 5 points en comparaison aux résultats de l’année 2020.
Pour autant, ce sursaut ne parvient ni à inverser, ni même à masquer la tendance observée depuis des années, encore plus nette depuis 3 ans et que nous avions désignée comme une « rupture de confiance » En effet, 66 % des répondant.e.s disent ressentir un manque de respect et de reconnaissance dans l’exercice de leur pratique professionnelle, soit une augmentation de + 2 points par rapport à 2019 et + 14 points par rapport à 2016. Par ailleurs, elles et ils sont toujours plus nombreux·ses à exprimer une perte de sens, 24 % contre 20 % en 2019 et 18 % en 2016. Et seulement 3 collègues sur 10 estiment que leurs conditions de travail sont satisfaisantes.
Représentant tous les métiers de l’Éducation, l’UNSA Éducation appelle les pouvoirs publics à se saisir de cette dichotomie persistante Dichotomie entre l’enthousiasme de nos collègues à exercer leur mission au quotidien et ce poids de plus en plus fort sur leur pratique. Cette situation met à mal l’attractivité de nos métiers ainsi que le bien-être de nos collègues.
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Résultats de l’édition 2021 du Baromètre des métiers de l’Éducation De plus en plus exprimée comme un besoin, nous demandons ainsi à ce que la qualité de vie et la santé au travail deviennent une priorité pour les prochaines politiques publiques d’éducation et plus largement des services publics. 34% des collègues disent avoir souffert du contexte, et 13% expriment des craintes pour leur santé. Dans le cadre de l’accompagnement RH des agent·es, qui reste largement à améliorer, ce thème de la santé s’impose comme un volet majeur et une attente légitime que nous réaffirmons à nouveau. Force de propositions l’UNSA Éducation continuera d'aller à la rencontre des collègues des établissements et des services pour leur donner la parole, témoigner de leurs situations professionnelles, débattre avec eux des solutions à apporter.
Nous continuons également de porter nos exigences sur lesquelles nos collègues attendent des avancées significatives. Le pouvoir d’achat, cité à 60 %, reste toujours l’axe d’amélioration prioritaire devant la charge de travail (42 %) et les perspectives de carrières (33 %).
Le télétravail s’est imposé et les personnels ont dû s’adapter Nous agissons pour qu’il soit proposé et mis en œuvre dans de bonnes conditions au sein de la Fonction publique.
Les besoins en formation initiale et continue sont à nouveau exprimés. Sur cet axe également, l’UNSA Éducation appelle les ministères à ce qu’une réelle politique volontariste soit proposée à l’ensemble des personnels et réponde aux enjeux actuels. Attachée aux valeurs de la République et à la laïcité, l’UNSA Éducation insiste sur la nécessité d’une formation plus adaptée sur ces thématiques pour tous les personnels, afin de renforcer la cohésion de notre société. En effet, 80% des personnels soulignent qu’ils n’ont pas reçu de formation adaptée et qu’il faut un meilleur accompagnement.
Les défis sont devant nous « Réduire le nombre d’élèves en situation de rupture pédagogique » cité à 49 % et « Lutter contre le poids des inégalités sociale sur le parcours scolaire » à 44 % sont les deux grandes priorités de nos collègues à l’issue de cette crise. Des résultats qui font écho à ce qu’ils expriment par les questions ouvertes. Dans son projet éducatif et de société, la Fédération UNSA Éducation affirme et défend un système d’Éducation qui lie fortement le bien-être de ses personnels et une plus grande inclusion et réussite pour chaque jeune. Fort·es de notre syndicalisme de la proximité et du dialogue, nous proposons des solutions et nous revendiquons des améliorations concrètes.
Nous remercions vivement la participation des collègues qui nous aide à être encore plus fort·es ensemble.
Morgane Verviers @MorganeVerviers morgane.verviers @unsa-education.org
Frédéric Marchand @FMarchandfred frederic.marchand @unsa-education.org
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RN : pas de ça à l’UNSA ! Réuni le 18 mai 2021, le Conseil National de l’UNSA, regroupant les représentants, actifs et retraités, de ses fédérations, organisations syndicales, unions départementales et régionales, a adopté une motion visant à réaffirmer solennellement les valeurs de l’UNSA.
Nos valeurs sont et resteront incompatibles avec celles défendues et véhiculées par les extrêmes qu’ils soient politiques ou religieux. À la veille des élections régionales et départementales et au vu des manœuvres engagées, notamment par le Rassemblement national, l’UNSA, forte de ses valeurs, agit pour un syndicalisme de la clarté et s’opposera à tous les mouvements qui menacent la République.
Quelques extraits : « L’UNSA est indépendante, mais elle n’est pas neutre ou apolitique. Son indépendance est totale vis-à-vis des partis politiques, des gouvernements ou exécutifs locaux, et des organisations patronales. L’UNSA n’est pas neutre ou apolitique, car elle a un projet syndical pour la justice sociale, pour l’égalité, pour la solidarité entre les travailleurs en France comme en Europe ou dans le monde. Elle agit dans la vie de la cité et concilie la défense des intérêts des travailleurs avec le souci de l’intérêt général ».
L’idéologie du Rassemblement National, « fondée sur une conception autoritaire du pouvoir, sur le nationalisme et la xénophobie, menace la démocratie et la République. S’il arrive au pouvoir, il fracturera violemment le pays et nuira gravement au libre exercice du syndicalisme et à l’intérêt des travailleurs ». « Tout responsable, militant ou adhérent de l’UNSA qui s’engage sous la bannière du Rassemblement National s’exclut de fait de notre organisation ». « L’UNSA ne confond pas les responsables ou les militants qui sont engagés en conscience dans ces mouvements antirépublicains, avec les travailleurs qui se font berner par leurs discours. Ces derniers ne doivent pas être pointés du doigt ou méprisés. Au contraire, c’est par la qualité de nos arguments et de nos convictions que nous pourrons les faire revenir dans le champ de la République et du syndicalisme ».
Laurent Escure, Secrétaire général de l’UNSA en visioconférence lors du Conseil national durant lequel la motion a été adoptée.
Stéphanie Valmaggia-Desmaison @secteurComm stephanie.valmaggia@unsa.org
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21 ASSURANCE 22 SCOLAIRE
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DE LA MATERNELLE AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES
2022 à 2024 : L’État remboursera 15€ par mois à tous les collègues pour leur protection complémentaire santé Alors que les employeurs privés financent 50 % de la complémentaire santé de leurs salarié·es, le ministère ENJS se contente de quelques centimes, et pour certains contrats uniquement.
L
e gouvernement s’est engagé à ouvrir des négociations pour que l’employeur public finance (enfin !) 50 % d’une complémentaire santé à partir de 2024. Pourquoi 2024 ? Parce que les contrats référencés en cours ne sont pas résiliables avant leur échéance… en 2024.
Et d’ici 2024 ? À partir du 1er janvier 2022, l’État remboursera une somme forfaitaire de 15€ par mois à tous les collègues ayant souscrit à une complémentaire santé, quel que soit leur contrat. Que vous soyez fonctionnaire - titulaire ou stagiaire - ou contractuel·le, vous pourrez en bénéficier. Seule condition : être en activité, en détachement au sein de la FPE ou en congé donnant lieu à rémunération par l’État. Les collègues à temps partiel percevront l’intégralité du forfait de 15€. 15€, pas tout à fait … car ce remboursement sera soumis à l’impôt sur le revenu et à la CSG. Un décret devrait être publié d’ici l’été 2021 qui précisera la mise en œuvre - en souhaitant que ce ne soit pas une usine à gaz pour nos collègues administratif·ves. Cette première marche est un réel progrès, tant pour la couverture santé des collègues que pour leur pouvoir d’achat ! L’UNSA continue de demander une défiscalisation et désocialisation de ce forfait, une majoration par enfant à charge, ainsi qu’un bénéfice pour tous les collègues, y compris celles et ceux en congé non rémunéré par l’employeur (congé de proche aidant, congé parental…).
Le congé de longue maladie (CLM) Congé de maladie ordinaire, congé de longue maladie, congé de longue durée, congé de grave maladie pour les contractuel·les… Difficile de s’y retrouver et de connaître vos droits. L’UNSA Éducation vous accompagne à travers ses vidéos et fiches pratiques.
Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org
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Regardez notre vidéo « Comprendre le CLM en 10 questions » et demandez la fiche détaillée : https://urlr.me/YGT1V
Négociation collective dans la fonction publique : une nouveauté bénéfique aux collègues La négociation collective était jusqu’alors une pratique réservée au secteur privé. Certes, le dialogue social existe dans la fonction publique, l’UNSA Éducation y participe activement !
Q
u’est-ce que la négociation ? u’apporte-t-elle de mieux ?
Le dialogue social peut prendre deux formes : • La concertation qui consiste en un dialogue entre les organisations syndicales et l’administration qui garde tout pouvoir de décision. • La négociation : un accord issu d’une négociation oblige l’employeur à sa mise en œuvre sous peine d’opposabilité juridique. Elle permet des accords locaux, s’ils sont plus favorables aux collègues que le cadre national. Depuis février 2021, une ordonnance autorise la négociation dans la fonction publique sur des thématiques importantes : santé au travail, organisation du travail, égalité professionnelle, politique indemnitaire…
Des négociations peuvent être ouvertes à la demande d’organisations syndicales si elles représentent 50 % des agent·es. L’UNSA est favorable à la négociation qui implique une capacité réciproque au compromis. Évidemment, cela nécessite que l’employeur public joue le jeu et que les participant·es soient formé·es. L’UNSA s’emploie à ce que cette nouvelle approche du dialogue social se fasse au réel bénéfice des collègues. Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org
Le télétravail dans la fonction publique La crise sanitaire est venue bousculer nos habitudes de travail. Le télétravail s’est largement développé. En France, sa mise en œuvre était peu répandue, freinée par une culture managériale basée sur la surveillance plus que sur la confiance. Le secteur public n’était pas épargné par ce retard. Certes, le télétravail et le travail à distance - qui ne représentent pas la même modalité de travail - ne conviennent pas à toutes et tous. Garder le lien avec les collègues nécessite aussi de se rencontrer pour vivre des échanges formels et informels. L’UNSA participe activement au processus de négociation entamé avec la ministre de Montchalin. Le 11 mai 2021, l’UNSA a signé l’accord de méthode préparatoire à ces négociations. Seront notamment abordés le sens et la place du télétravail dans la fonction publique, l’équipement matériel, l’articulation avec la qualité de vie, la prévention des risques pour la santé, le temps et la charge de travail, le droit à la déconnexion, l’impact sur l’égalité professionnelle. L’UNSA Éducation porte le développement d’un télétravail choisi qui s’inscrive dans des pratiques managériales et organisationnelles respectueuses.
Voir la vidéo de l’UNSA dans « Expression directe » « Le télétravail, et maintenant ? » https://www.unsa.org/IMG/mp4/ expression_directe_2105_st.mp4
Émilie Vandepœl @emilie_vande emilie.vandepoel @unsa-education.org
Claire Papeghin @ClairePapeghin claire.papeghin @unsa-education.org
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Santé, sécurité, conditions de travail : accompagner les collègues
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es questions SST (Santé, sécurité, conditions de travail) sont souvent des « questions du quotidien ». Le Baromètre UNSA Éducation 2021 montre que la crise sanitaire a accentué la demande des collègues d’un accompagnement sur ces questions. C’est là le rôle du représentant syndical : informer les collègues, répondre à leurs questions, les représenter en instances CHSCT, les accompagner en cas de situation individuelle difficile. L’UNSA Éducation met en place cette année un réseau fédéral SST qui concerne l’ensemble de ses syndicats de l’enseignement scolaire, de l’enseignement supérieur, des collègues Jeunesse et Sports, du ministère de la Culture.
Ce réseau fédéral, ouvert, permettra aux militant·es intéressé·es par les questions SST d’échanger des ressources, de partager sur les situations rencontrées dans les territoires, de développer l’expertise des un·es grâce à celle des autres, d’aborder ensemble l’évolution des règlementations. Une intelligence collective mise au service des collègues et de leur accompagnement au quotidien, alors que l’employeur public ne se soucie que trop peu de ces questions. Contact SST : sst@unsa-education.org
Simon Denieul @s_denieul simon.denieul @unsa-education.org
Bientôt les vacances ! Les aides sont là pour vous permettre d’en profiter Vous pouvez bénéficier d’aides pour vos loisirs et vos vacances, en fonction de vos revenus et de votre lieu d’exercice. Les SRIAS (Sections Régionales Interministérielles d'Action Sociale) et les services d’Action sociale des académies proposent :
Aides aux séjours d’enfants Ces aides prennent en charge une partie des frais de séjour des enfants de moins de 18 ans en centre familial de vacances, en centre de vacances avec hébergement ou en établissement « Gîte de France », tant que ces structures ont l’agrément du MENJS. Vous pouvez en bénéficier pour plusieurs séjours au cours de la même année.
Réductions sur les séjours et locations de vacances Dans chaque région, les SRIAS proposent des réductions sur des séjours et des locations de vacances (campings ou organismes de vacances). Consultez le site de votre SRIAS pour en savoir plus : www.fonction-publique.gouv.fr/sections-regionalesinterministerielles-daction-sociale-srias
« Les Fauvettes » : colos et locations familiales Subventionnée par le ministère, l’association propose des séjours d’enfants et la location de mobilhomes, d’une villa en Corse et de chalets dans le Jura. Association « Les Fauvettes » : www.les-fauvettes.fr
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Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org
Loi 4D et Éducation : ne déstabilisons pas nos établissements ! Le projet de loi 4D va entamer son parcours parlementaire au Sénat. L’article 41 (ancien article 32) envisage des expérimentations d’instructions sur les adjoint·es gestionnaires par la collectivité. Dans son expression publique, le Président du Sénat a fait part d’une volonté de faire une priorité de la décentralisation de la médecine scolaire. L’UNSA Éducation reste très vigilante et s’opposera à des mesures qui viendraient affaiblir le fonctionnement de notre système éducatif.
S
i l’évolution de l’écriture de l’article 41 vers une instruction mieux encadrée sous couvert du chef d’établissement atténue les effets négatifs et montre le travail de nos syndicats A&I UNSA et SNPDEN UNSA et, si cela reste un moindre mal par rapport à la volonté initiale d’une double autorité, pour l’UNSA Éducation ce texte porte toujours en lui le risque de déstabilisation des EPLE et de fracturation des équipes de direction. Nous le redisons avec force, l’outil d’amélioration du fonctionnement des EPLE et des relations entre les collectivités, l’État et les établissements, ce sont les conventions tripartites. L’État doit prendre toute sa place et jouer tout son rôle pour qu’elles se mettent en œuvre et qu’elles soient respectées. Sur la question de la santé scolaire, l’UNSA Éducation a réaffirmé de manière constante la nécessité et l’intérêt d’une mission de promotion de la santé à l’École avec des personnels de santé infirmier·ères et médecins scolaires au sein du ministère. Envisager la décentralisation de ces personnels fragiliserait grandement la complémentarité des équipes pluri-professionnelles santé, sociale et d’éducation au sein des établissements et des écoles. Il faut travailler à l’attractivité de ces professions, à leur revalorisation, à l’amélioration de leurs conditions de travail pour renforcer la politique globale de santé à destination des élèves.
L’UNSA Éducation a écrit aux candidats aux élections départementales et va prendre contact avec l’ADF et à nouveau interpeller le gouvernement, les sénateurs pour les alerter et leur demander de renoncer à des projets qui déstabiliseraient le système éducatif. Pour signer en ligne la pétition d’AETI UNSA : www.aeti-unsa.org/petition-en-ligne/
Frédéric Marchand Secrétaire général de l’UNSA Éducation @FMarchandfred
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Jeunesse et Sports : des collègues passionné·es par leurs métiers mais qui ont besoin de retrouver bienveillance et reconnaissance dans leur travail Comme chaque année, les personnels Jeunesse et Sports (J&S) se sont exprimés à travers notre Baromètre des métiers. En 2021, leur expression intègre forcément le grand changement qu’ils connaissent avec leur retour au ministère ENJS.
C
omme la grande majorité des collègues qui ont répondu au baromètre, les personnels J&S sont heureux d’exercer leur profession et ils ont réaffirmé le sens qu’ils trouvent à leurs missions. Leur retour au MENJS doit permettre de retrouver une vraie concrétisation de la dimension éducative de leurs métiers, en complémentarité avec les missions de l’ensemble des collègues du ministère, et dans une dimension de co-éducation. Malgré ces points positifs, seule une minorité des personnels J&S conseilleraient leurs métiers - pourtant très divers - auprès des jeunes. Cela traduit un réel manque de perspectives de carrière et une rémunération qui, pour les trois quarts d’entre eux, n’est pas à la hauteur de leurs qualifications. Par ailleurs, la crise sanitaire n’a pas facilité (1) (2)
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la mise en place des services J&S en régions et en départements. Dans ce contexte difficile où la charge de travail de toutes et tous a considérablement augmenté, les collègues ont exprimé leur besoin de soutien et de formation professionnelle. Les personnels J&S souhaitent une meilleure organisation collective du travail, qui clarifie le fonctionnement des services en DRAJES (1) et en SDJE S (2). Chaque agent·e a besoin de connaitre ses interlocuteurs·trices et les règles de fonctionnement de son service. Des clarifications ne pourront que faciliter les rapports hiérarchiques et permettre de travailler dans un climat apaisé et motivant, qui apporte à chacune et chacun la bienveillance et la reconnaissance qu’il·elle mérite.
DRAJES : Délégation régionale académique à la jeunesse à l’engagement et aux sports. SDJES : Service départemental à la jeunesse à l’engagement et aux sports
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Yves Paploray @YvesPaploray yves.paploray @unsa-education.org
Travailler l’oral : un enjeu pour réduire les inégalités de réussite L’introduction d’un grand oral en fin de terminale est une des nouveautés de la réforme du lycée GT. Le ministère a refusé pour cette session de supprimer cette épreuve et généraliser le contrôle continu. Cela aurait été une garantie d’équité de traitement : les élèves auraient été évalués uniquement sur ce qui avait été étudié. Les élèves, et la communauté éducative subissent stress, pression et inquiétudes. Faut-il pour autant rejeter ce grand oral ?
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our l’UNSA Éducation, au regard de la situation sanitaire qui a perturbé les conditions d’enseignements des élèves, les modalités de passation et d’évaluation du grand oral sont fortement discutables. Cependant, nous considérons que les élèves doivent être mieux préparés aux attendus du supérieur et de la vie civique et professionnelle. La culture de l’écrit est omniprésente : les futurs citoyens et citoyennes doivent être davantage accompagné·es pour acquérir de véritables compétences orales. Plusieurs éléments doivent nous permettre de comprendre les enjeux éducatifs et la nécessité de travailler ces compétences. Du bac à l’enseignement supérieur, l’oral a une place de plus en plus importante. S’il peut susciter des peurs et des craintes de la part des jeunes, il sera déterminant de le maîtriser pour la suite de leur vie : avenir professionnel (entretiens de recrutement par exemple) ou avenir étudiant.
Le grand oral du bac GT fait beaucoup parler, mais n’oublions pas les changements initiés en collège et en lycée professionnel : • La réalisation d’un chef d’œuvre a été introduite par la réforme de la voie professionnelle. L’oral de soutenance est l’aboutissement d’un long engagement autour de ce chef d’œuvre, qui permettra reconnaissance et valorisation du travail accompli avec une approche transversale. • Concernant l’oral du brevet, l’épreuve vise à évaluer la capacité des candidat·es à exposer les connaissances et compétences acquises. L’introduction de ces épreuves orales doit être l’occasion de mieux travailler ces compétences en amont, et également d’agir sur l’égalité filles-garçons. Il y a urgence. L’effacement des filles à l’oral est malheureusement une réalité. Plusieurs études démontrent que les enseignant·es ont tendance à interroger moins souvent les filles que les garçons, sans forcément le conscientiser. Sans compter les phénomènes d’autocensure bien réels. Permettre à tous les jeunes de réussir une épreuve orale est un impératif pour combattre les inégalités de réussite. Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org
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Des priorités dans l’évolution des pratiques professionnelles Les métiers de l’éducation bougent, la crise sanitaire a obligé chacun·e à s’adapter, à transformer ses pratiques. Mais comment doivent-ils évoluer à court terme ? Vous êtes 71 % à plébisciter le travail collectif dans un cadre reconnu et valorisé pour améliorer l’exercice de ces métiers. Un tiers d’entre vous demandent à être accompagnés dans la maîtrise des compétences psycho-sociales.
L
Éclairages sur ces deux notions. e travail collectif, pas si évident !
La prescription des politiques éducatives fait du travail collectif une règle. Travailler en équipe, collaborer, coopérer, sont aujourd’hui des compétences professionnelles énoncées explicitement dans les référentiels-métiers des personnels de l’Éducation. Mais, ce travail collectif ne va pas de soi. D’une part les équipes ne se choisissent pas, d’autre part le temps de travail collectif est souvent vécu comme du temps de travail supplémentaire car sa part comprise dans le temps de service est insuffisante. Enfin, le poids de l’histoire de l’éducation pèse encore sur le travail collectif, la forme scolaire a peu évolué. Une classe/un·e prof/un cours dans un espace clos est toujours un modèle prégnant. Et nombre de métiers du secteur éducatif se pratiquent en solitaire, chacun·e dans ses missions. Cependant, l’Éducation prenant le pas sur l’instruction, des problématiques communes s’imposent à toutes et tous,
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dans la diversité des professions. De plus, les problèmes de la société ne restent pas aux portes du système éducatif sans y entrer. Alors sont apparues les « éducations à ». Elles prennent en charge des thématiques transversales : environnement, développement durable, sexualité, paix, citoyenneté, médias, santé, risques, solidarité internationale, arts et culture... C’est « l’école qui s’adapte au monde ». Relatives à des enjeux sociétaux, ces « éducation à » sont en rupture avec la seule transmission disciplinaire de savoirs. Elles sont traversées par des controverses scientifiques, politiques, sociales et médiatiques inhérentes à ces enjeux, et ne s’appuient pas toujours sur des cadres conceptuels stabilisés. Cette évolution impose davantage de travail collectif. Dans certaines configurations territoriales comme en éducation prioritaire ou en milieu rural, le co-pilotage des réseaux, le déploiement de dispositifs spécifiques comme les cités éducatives ajoutent à la complexité du travail collectif entre pairs celle du travail collectif en inter-métier. De nouveaux métiers émergent, ceux de la coordination de dispositifs, d’équipes. De multiples « référents » sont recrutés sur postes à profils. Pour que se construisent de véritables collectifs de travail, l’UNSA Éducation revendique dans l’ensemble des structures éducatives, l’institutionnalisation, dans le temps de service, de temps de travail et des formations conjointes en équipe.
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org
Émilie Foucret emilie.foucret @unsa-education.org
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Bac : sésame, symbole ou totem ? Le bac - et singulièrement les bacs professionnel et technologique - a permis, dans un premier temps, une élévation des connaissances, une massification et une démocratisation de l'accès d'un plus grand nombre vers le second degré. Mais qu’est devenu le bac et à quoi sert-il encore ?
É
Ce sont des questions qui font couler beaucoup d’encre. lévation du niveau de formation
Le niveau de diplôme de la population résidant en France augmente au fil des générations. Ainsi, en 2019, 13 % des personnes âgées de 25 à 34 ans n’ont aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges, alors que c’est le cas de 31 % de celles âgées de 55 à 64 ans. De même, les jeunes détiennent moins fréquemment un diplôme de niveau CAP, BEP ou équivalent que les plus âgés. En revanche, ils sont beaucoup plus souvent bacheliers ou diplômés du supérieur que les personnes de 55 à 64 ans : la part de bacheliers ou plus est passée de 38 % à 69 % entre ces deux générations (1).
2020 année exceptionnelle Le taux de réussite au baccalauréat général de 98,4 % augmente de 7,2 points par rapport à celui de 2019. Celui du baccalauréat technologique gagne 7,6 points avec 95,7 %. Dans la voie professionnelle, avec 90,7 %, le taux de réussite est en hausse de 8,4 points. En données provisoires, la part des bacheliers dans une génération atteint 86,6 % en 2020. Presque deux tiers des candidats obtiennent leur diplôme avec mention (2). Le contrôle continu a profondément transformé l’examen. Le bac est devenu un symbole, un rite de passage, un objectif vers lequel se projettent les lycéens, les parents, les familles. Un seuil à franchir dans l'organisation sociale des âges de la vie. Mais aussi, un totem avec un caractère sacré, aucun autre diplôme ne suscite autant de commentaires, ne cristallise autant de positions antinomiques. (1)
Source Insee, France Portrait social, édition 2020. (2) Note DEPP juillet 2020 (3) Sondage IFOP, MAIF-RTL-Le Monde, novembre 2020
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BAC 2021, bac de la Réforme Le bac revêt une double fonction : une certification et un diplôme de fin de scolarité du secondaire attestant d'une qualification reconnue et utilisable sur le marché du travail. Il est aussi le premier diplôme du niveau supérieur qui atteste d'un ensemble de connaissances et de compétences pour la poursuite d'études supérieures. Il a un caractère national, de son organisation à l'échelon du pays et de la conduite des épreuves sous la surveillance d'examinateurs indépendants. Le Bac réformé a supprimé les filières, intégré une part importante de contrôle continu, et donné une meilleure place à l’oral. Pourquoi ? Réduire le phénomène de bachotage et donc privilégier la formation sur l’évaluation, mieux préparer à l’enseignement supérieur en diversifiant davantage les spécialités enseignées, pousser l’oral dans un système qui favorise toujours l’écrit. Une crainte s’est souvent exprimée. Le contrôle continu peut renforcer les inégalités en fonction des lycées selon 58% des répondant·es à un récent sondage. Mais 76 % estiment aussi que le contrôle continu est plus juste que la note obtenue sur une épreuve ponctuelle (3). Si le Bac 2021 n’est pas encore vraiment le bac de la réforme à cause des annulations d'épreuves et des conditions d'enseignement, il est pourtant un bac toujours autant questionné, sur sa valeur, son sens réel, son utilité, sa nécessaire mais si difficile évolution.
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org
L’extrême droite : toujours et partout un danger Les dernières enquêtes d’opinion le montrent : l’extrême droite en France bénéficie d’une audience importante et en augmentation depuis plusieurs années. L’actualité, avec les élections régionales et départementales fin juin, met en avant le Rassemblement national, qui est en passe de gagner plusieurs exécutifs régionaux. Plus encore, les présidentielles, qui auront lieu dans moins d’un an, seront l’occasion d’une campagne où le RN et Marine Le Pen joueront les premiers rôles. Assiste-t-on à une irrésistible ascension de l’extrême droite en France ?
M
arine Le Pen et ses aficionados n’acceptent pas la classification du Rassemblement national à l’extrême droite. Ce n’est pas une nouveauté car aucun mouvement n’a jamais apprécié d’être positionné ainsi sur l’échiquier politique. On assiste donc depuis plusieurs années à une tentative de « dédiabolisation » du RN en France: mise en sommeil des idées les plus clivantes, réappropriation d’idées venant de la gauche, lissage des propositions et des comportements, ou bien encore captation de nouveaux électorats. La référence au peuple est aussi déterminante, ce qui fait que l’on peut avoir tendance à confondre l’extrême droite et le populisme, voire même avec l’extrême gauche. Pourtant, le RN demeure indubitablement un parti d’extrême droite : contrairement à d’autres tendances, ce courant politique possède les mêmes caractéristiques depuis sa naissance. Tout d’abord, il a une attitude hostile envers la démocratie représentative, et privilégie le rôle d’un chef ou d’une cheffe. Cela implique une contestation des principes républicains. L’attrait pour une pratique autoritaire du pouvoir est complété par un rejet de la modernité, l’exclusion de plusieurs catégories sociales. Plus encore, cela passe par l’affirmation d’un nationalisme exclusif et le rejet des populations étrangères. Le RN souhaite également l’affaiblissement de la démocratie sociale, et donc des syndicats, tout comme la restriction de l’État de droit et la limitation des libertés individuelles. Enfin, et il faut le rappeler, en France, l’extrême droite est marquée par des expériences politiques qui l’ont porté au pouvoir durant le régime de Vichy, en soutenant l’occupation nazie,
ou encore des volontés putschistes et poujadistes durant la IVème République ou pendant la Guerre d’Algérie. L’usage de la violence ne fait pas peur aux adeptes du RN et de l’extrême droite, que ce soit la violence symbolique ou bien réelle, comme le montrent les accointances avec des milieux d’ultra-droite. Malgré tout cela, le RN et Marine Le Pen poursuivent leur ascension et leur implantation. Récemment, deux responsables importants de l’UNSA ont rallié ce parti, au détriment des valeurs et principes que nous défendons. Il est donc essentiel de réagir et de combattre coûte que coûte ce parti aux idées dangereuses. L’expérience de l’accession au pouvoir de partis similaires, en Europe ou dans le Monde, nous donne un aperçu des dégâts que le RN ferait s’il accède à la plus haute fonction en France. Comment agir alors que l’élection de Marine Le Pen comme présidente de la République semble de moins en moins impossible ? Il faut dénoncer inlassablement la supercherie du programme du RN, montrer que ce parti est affairiste, anti-républicain et abîme les principes essentiels de notre pays, comme la laïcité. L’UNSA Éducation reste et restera mobilisée pour contrer cette menace et participera à la dénonciation de ce parti qui est et restera un danger pour la démocratie. Benoit Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org
Voir sur le site de l’UNSA Éducation, notre rubrique « Non à l’extrême droite ! » : https://www.unsa-education.com/-Non-a-l-extreme-droite-
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Lutter et prévenir la LGBTphobie en milieu scolaire : l’UNSA Éducation agit En tant que personnel, suis-je protégé·e contre la LGBTphobie ? Comment intervenir en cas de conflit entre des parents et un enfant qui vient de faire son coming out ? Peut-on vraiment vouloir changer de sexe à 6 ans ? Voici des exemples de questions qui peuvent se poser dans l’exercice de nos métiers et, parce qu’elles relèvent de situations sensibles, ne doivent pas être traitées à la légère.
L
es jeunes LGBT+ sont fragilisés notamment lors de la période de leur coming out (entre 14 et 17 ans) et le risque suicidaire est alors très élevé selon le Rapport annuel SOS homophobie (1). Face à une telle situation, le 14 octobre 2020, le gouvernement a lancé un plan national pour l'égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ (2). Il propose 42 actions concrètes qui s’articulent autour de quatre axes : • La reconnaissance des droits des personnes LGBT+. • Le renforcement de leur accès aux droits. • La lutte contre la haine anti-LGBT+. • L’amélioration de la vie quotidienne des personnes LGBT+. C’est dans ce cadre-là et dans la lignée des valeurs que portent l’UNSA Éducation et son union, qu’à l’occasion du 17 mai, journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, notre fédération a publié et diffusé une nouvelle brochure « Comprendre les questions LGBT+. Prévenir la LGBTphobie » ainsi qu’une plaquette « Vrai ou Faux ».
(1)
Rapport annuel SOS homophobie : www.sos-homophobie.org/sites/default/ files/rapport_homophobie_2020_interactif.pdf (2) Consultez le Plan d’actions national : www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/cp-n13-lancement -du-plan-national-dactions-pour-legalite-des-droitscontre-la-haine-et-les-discriminations-anti-lgbt2020-2023-14-10-2020/
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Ce livret a pour objectif de donner des éléments de réponse à la fois sur des questions de terminologie et de compréhension générale de la question LGBT+ mais aussi sur des questions d’ordre pratique. Cette brochure, à télécharger sur notre site, est composée de deux outils : Une brochure de 8 pages Elle permet de faire le point sur ses connaissances : « identité de genre/expression de genre/orientation sexuelle/Queer et ou transgenre ». Mais également de rappeler l’importance de l’éducation et du rôle de l’école en termes de prévention contre les LGBTphobies. Vous y trouverez aussi un rappel de la loi en vigueur et des sanctions en fonction des actes commis. Enfin, des ressources et des outils sont fournis, avec des adresses d’associations partenaires du ministère et des indications au niveau des académies.
Une plaquette (que l’on peut afficher) qui a été réalisée sur le modèle d’un QCM « Vrai ou Faux ».
Marche des fiertés toujours avec l’UNSA !
Elle doit permettre de répondre rapidement aux questions les plus fréquentes et évoque des situations concrètes et l’action des différent·es professionnel·les de l’éducation (infirmier·ères, médecins, CPE, assistant·es social·es, équipe enseignante et équipe de direction, etc). Des fiches ressources complémentaires sont également disponibles sur demande par mail : societe@unsa-education.org. Ce premier livret loin d’être exhaustif a pour vocation d’être enrichi et est à diffuser très largement. Ces deux outils sont à diffuser très largement. Pour l’UNSA Éducation, la lutte contre les discriminations à l’encontre des LGBT+ doit être davantage promue, à l’école et dans l’ensemble de la société. C’est dans cette perspective de sensibilisation et de prévention que notre fédération a réalisé ces ressources qui contribuent à la lutte contre toutes les formes de LGBTphobie.
L’édition 2021 de cet événement est prévue ce samedi 26 juin à Paris sans chars ni podium en raison du contexte sanitaire. Organisée depuis plus de 10 ans par l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) qui regroupe environ 60 associations ayant pour mission « de lutter contre les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, dans le cadre de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales. » Pour l’UNSA Éducation, cet évènement est l'occasion de rappeler que les violences et les discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre sont encore et toujours une réalité en France ! Nous vous attendons nombreuses et nombreux sous la bannière de l’UNSA dans les cortèges prévus partout en France. Nous devons continuer de lutter contre les actes LGBTphobes et les discriminations qu'ils soient exercés ou subis par des élèves, leur famille ou par les personnels. www.inter-lgbt.org/marche-des-fiertes/
Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org
Téléchargez le Guide : Prévenir la LGBTphobie
Téléchargez la plaquette : Vrai ou Faux
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Laïcité : un besoin de formation affirmé Cette 9ème édition du Baromètre UNSA des Métiers de l’éducation aborde le sujet de la laïcité. L’année qui vient de s’écouler a été marquée par une crise sanitaire inédite, dont les conséquences économiques, sociales sont encore particulièrement difficiles
C’est pourquoi, nous avons souhaité poser deux questions sur cette thématique. Notre baromètre révèle que le déficit de formation sur ce sujet est bien réel : 80 % des personnels souhaitent se former à la laïcité et être accompagnés. 19 % de ceux qui ont reçu une formation soulignent qu’elle n’était pas suffisante.
Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org
Ainsi, l’UNSA Éducation, fort de ces constats, demande une formation plus adaptée, initiale et continue, sur ces thématiques.
Pour autant, les incidents liés à la contestation du principe de laïcité sur le lieu d’exercice ne sont pas, pour 72% des collègues, en augmentation.
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Regards sur l’école Alain Boissinot propose de retourner aux sources pour comprendre une école contrainte à se réformer sans cesse. Il s’agit de rechercher, dans la durée, comment le sens Condorcet a marqué notre façon de concevoir l’Éducation.
C
onçu comme un glossaire, « Regards sur l’école » permet d’aborder les grandes problématiques du système éducatif français. L’analyse recourt largement à l’histoire, celle des institutions et des pratiques, mais aussi celle des idées. Plusieurs notices sont consacrées à des penseurs dont la réflexion, depuis Rousseau et Condorcet, a marqué notre façon de concevoir l’éducation. L’Éduc Mag a posé 3 questions à Alain Boissinot.
Comment est né ce livre ? Alain Boissinot : Ce livre a plusieurs sources : ma vie professionnelle pendant laquelle j’ai toujours cherché à mettre en perspective ce qui se passait, avec la conviction qu’on ne peut agir que sur la base de points de vue partagés. Mon grand intérêt pour l’histoire, notamment l’histoire des idées. Plus récemment, des publications ou conférences destinées à la formation des enseignants et des cadres du système éducatif. Elles sont pour moi l’occasion d’échanges très enrichissants. J’ai tenté de rassembler tout cela dans un ouvrage dont je suis heureux qu’il ait été soutenu par le Réseau CANOPÉ et l’IH2EF.
Le système éducatif est selon vous « contraint à se réformer sans cesse ». Une évolution permanente percutée par la tyrannie du temps court, le temps du politique : le système éducatif peut il échapper au sentiment perçu par les personnels qu’une réforme chasse l’autre ? A.B. : J’ai emprunté à Condorcet cette idée que l’École doit évoluer sans cesse, qu’il faut se méfier de toute tentation fixiste et de toute nostalgie. Pour citer encore Condorcet, il y a une « perfectibilité » de l’école, à la recherche de plus de justice et d’efficacité. Mais il s’agit là d’évolutions qui se jouent dans un temps long, et non de la prolifération désordonnée de « réformes » qui trop souvent se multiplient au rythme des alternances et finissent par rendre illisible le projet éducatif. Il faut donc tenter de saisir les courants de fond qui animent la société et qui donnent sens à l’action de chacun. Il faut aussi laisser vivre le système, en faisant largement confiance aux acteurs, et non vouloir le normer en permanence dans les moindres détails. Dans cet esprit, j’ai tenté d’éclairer les problématiques en les replaçant dans la durée qui permet de comprendre les évolutions : ainsi le socle commun d’aujourd’hui dialogue avec le projet prémonitoire d’« École fondamentale » présenté par le SNI en 1971, qui n’avait pu s’imposer à l’époque. De même, il m’a paru important de rappeler les conceptions de grands penseurs de l’éducation dont la lecture permet de dépasser bien des polémiques hâtives …
Qu’importe que tout soit bien, pourvu que nous fassions en sorte que tout soit mieux qu’il n’était avant nous. Condorcet
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Alain Boissinot, professeur de lettres, inspecteur général de l’Éducation nationale, a été directeur de l’enseignement scolaire et recteur d’académies. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles consacrés à la didactique du français et à l’histoire de l’éducation. Il intervient régulièrement à l’Ih2ef, institut de formation des cadres du système éducatif scolaire pour lequel il est également auteur de capsules vidéos, courtes et percutantes pour présenter les enjeux contemporains de l’éducation.
En deux siècles, le système éducatif est devenu plus massif, plus inclusif. L’accès à l’enseignement supérieur se banalise aujourd’hui en France, non sans inégalités et difficultés. Le « bac-3/+3 » est -il l’élément du système le plus en transformation aujourd’hui ? Quels en sont les enjeux ? A.B. : Nous vivons une période passionnante et complexe. Après les grandes vagues de démocratisation des années 60 puis 80, c’est désormais l’accès au supérieur qui se développe de façon spectaculaire, y compris pour les bacheliers technologiques et professionnels. La classe « terminale » n’a jamais si mal portée son nom… Le système se restructure de fait : primaire et collège se rapprochent dans la logique du socle commun. Ensuite, lycée et licence doivent constituer un véritable continuum didactique et pédagogique : c’est là l’enjeu du bac - 3 / + 3. De nouveaux équilibres se cherchent : Parcoursup et la réforme en cours des lycées tentent non sans ambiguïtés d’apporter des réponses. Mais un travail considérable reste à faire pour que le supérieur précise ses « attendus » et pour qu’émergent des choix de spécialités diversifiés qui ne soient pas la simple reconduction des séries antérieures et de leurs inégalités sociales ou genrées. Il faudra du temps pour que les cultures professionnelles du secondaire et du supérieur se rapprochent, et pour qu’on parvienne à offrir aux élèves des parcours de formation attractifs et sécurisés du lycée à la licence.
Où va l’école ? www.youtube.com/watch?v=zMRhYW2eyZA
L’école des femmes www.youtube.com/watch?v=h2LL_yNp1Io
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org
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Baromètre : passer de la photographie d’un malaise au film d’un mal-être
I
Chaque année, l’UNSA Éducation propose avec le Baromètre des métiers de l’Éducation de faire le point du ressenti des collègues sur leurs métiers, leurs conditions d’exercice, leurs difficultés et leurs perspectives.
l s’agit d’une photographie annuelle, un peu comme la photo de classe. Elle donne une image précise de la situation professionnelle dans le monde de l’Éducation à un moment donné. Elle est une référence, un repère, un point fixe.
Mais la photographie ne rend pas le mouvement, les dynamiques C’est pourquoi, au-delà de l’indispensable et très enrichissante étude annuelle des résultats du Baromètre, le Centre Henri Aigueperse a entrepris une analyse longitudinale des huit éditions de 2013 à 2020. Ce travail permet de passer de la photographie au film, de l’image au récit, du plan fixe à la mise en mouvement. Que dit ce travail ? Trop tôt pour en donner l’ensemble des résultats. Il est encore en cours de réalisation et le rapport sera publié en septembre.
Mais déjà quelques éléments transparaissent. Et certains étonnent ... Ainsi en est-il du poids des réformes. Elles ont un impact fort et négatif sur les personnels de direction, d’inspection et de santé, de même qu’elles sont fortement ressenties dans l’enseignement supérieur. Mais, paradoxalement, ni la réforme du collège, ni celle du lycée ne sont venues modifier les réponses des enseignant·es. Et si on mesure
chez celles et ceux-ci un effet « Blanquer » passant de l’espoir à la déception, les changements de ministres ne sont d’aucun effet sur le ressenti des personnels administratifs. Les analyses par âge et par genre de 2013 à 2020 sont aussi très instructives. Les moins de 35 ans et les femmes sont très enthousiastes vis-à-vis de leur métier mais souffrent davantage de leurs conditions de travail. Ils et elles réclament une plus grande prise en compte de la santé au travail et de l'aménagement du lieu de travail. La charge de travail, la formation et le temps de concertation sont également des éléments à améliorer en priorité pour les femmes qui ont participé au Baromètre. Des attentes différentes donc suivant la population que l'on observe. Dans l’ensemble, l’étude des résultats de ces 8 années de Baromètre disent la souffrance des professionnels de l’Éducation en mal de reconnaissance et d’avenir, qui aiment leur métier mais y trouvent progressivement moins de sens et des conditions d’exercices de plus en plus difficiles, les conduisant à moins vouloir le conseiller à un jeune de leur entourage. Le film d’un désenchantement progressif, d’une souffrance palpable, d’un manque de confiance criant. Un cri qu’il conviendrait d’entendre et auquel il faudrait répondre Claire Bordas d’urgence. @ClaireBordasM claire.bordas @unsa-education.org
Denis Adam @denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org
Le rapport de l’étude longitudinale du baromètre UNSA des métiers de l’Éducation sera publié en septembre sur le site du Centre Henri Aigueperse : https://centrehenriaigueperse.com
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Droits, libertés et environnement L’éducation favorise la transition durable vers un monde plus démocratique. En Birmanie ...
... En Haïti
Avec l’Internationale de l’Éducation (IE), l'UNSA Éducation appelle à soutenir le personnel d’éducation du Myanmar (Birmanie), en première ligne du Mouvement de désobéissance civile (MDC), qui lutte courageusement pour la démocratie, contre le régime militaire au pouvoir depuis le 1er février. Fonds de solidarité en faveur du personnel de l’éducation au Myanmar, vos dons sur le compte bancaire : Internationale de l’Éducation Banque ING 24, avenue Marnix 1000 Bruxelles IBAN : BE05 3101 0061 7075 Swift : BBRUBEBB avec la communication : « UAA Myanmar Solidarity Fund ».
Nos collègues luttent, depuis des mois, contre la dérive dictatoriale et la violence des gangs armés. Malgré une fin de mandat en février 2021, Jovenel Moïse s’accroche et multiplie les atteintes à la Constitution, le Parlement a cessé de fonctionner. Les organisations haïtiennes dont les syndicats affiliés à l’IE, CNEH, FENATEC, UNNOEH et UNNOH, craignent le retour de la dictature sans condamnation de la communauté internationale. Associée à la campagne de l’Internationale de l'Éducation, l'UNSA-Éducation a co-signé deux courriers au président de la République et au MEAE.
Vers un monde plus durable Le Comité syndical européen de l'éducation (ETUCE/CSEE), région européenne de l'IE, a lancé un projet de développement environnemental durable le 18 mars 2021. Coup d’envoi, les 22-23 Avril, une conférence virtuelle a permis aux syndicats de l’éducation de comparer les pratiques ainsi que les orientations politiques institutionnelles respectives en la matière. Des possibilités d’influence en présence d’officiels, commissaires et Directeurs Généraux de l’UE. À consulter sur le site de CSEE/ETUCE : www.csee-etuce.org/fr/actualites/csee/4307-education-for-socialchange-etuce-launches-its-first-ever-project-on-sustainable-environmental-development-2
Une campagne mondiale « Enseigner pour la planète » et un manifeste « Pour une éducation de qualité au changement(s) climatique(s) » de l’Internationale de l’Éducation : www.ei-ie.org/fr/dossier/1361:enseignez-pour-la-planete L’UNSA Éducation participe activement à ces campagnes, occasions d’affirmer nos positions dans l’esprit de notre manifeste « Oxygène [s] ».
Christian Champendal christian.champendal @unsa-education.org
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J’AI CHOISI
www.antigel.agency - 02209 - Mars 2021 - © Hervé Thouroude - Document publicitaire n’ayant pas de valeur contractuelle.
POUR SON AUTHENTICITÉ
MARTIN FOURCADE CHAMPION DU MONDE & CHAMPION OLYMPIQUE DE BIATHLON
MGEN MUTUELLE SANTÉ - PRÉVOYANCE
Martin Fourcade a choisi MGEN pour son engagement à protéger la santé des personnes en toutes circonstances. Authentiquement mutualiste, MGEN rend accessibles les meilleurs soins à tous. Rejoignez-la.
MGEN, Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale, immatriculée sous le numéro SIREN 775 685 399, MGEN Vie, immatriculée sous le numéro SIREN 441 922 002, MGEN Filia, immatriculée sous le numéro SIREN 440 363 588, mutuelles soumises aux dispositions du livre II du Code de la mutualité. MGEN Action sanitaire et sociale, immatriculée sous le numéro SIREN 441 921 913, MGEN Centres de santé, immatriculée sous le numéro SIREN 477 901 714, mutuelles soumises aux dispositions du livre III du Code de la mutualité. Siège social : 3 square Max-Hymans - 75748 Paris CEDEX 15.