Questions d'éduc


Le Pass Culture s’installe dans les usages et les pratiques culturelles des jeunesses. Après des débuts cahin-caha, l’application Pass Culture annonce aujourd’hui plus d’un million d’utilisateurs (1 777 578 précisément), signe d’adoption par les concernés. Le gouvernement a annoncé une extension aux enfants plus jeunes, à partir de l’entrée au collège. Articulé entre pratiques collectives (de la 6 ème à la 1 ère) et consommations individuelles (l’année des 18 ans), le Pass Culture est un outil au service de l’éducation artistique et culturelle.
L’éveil artistique n’attend pas l’entrée à l’école, il doit se démocratiser dès le plus jeune âge. C’est la conviction développée par l’association Môm’Artre qui étend son action de Paris à toute la France. Ateliers en crèche, mais aussi ressources propo sées aux assistantes maternelles et ateliers parents-enfants dans des villes relais, avec des artistes intervenants.
Paris 18 ème , rentrée 2019, les élèves de 4 e du « bon » collège Coysevox, pour la plupart blancs et bien nés, viennent de faire leur année de 3 ème à Berlioz, avec les filles et les fils d'immigrés du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest.
Désormais, Berlioz et Coysevox forment un secteur unique. Sur décision du Conseil de Paris, les deux collèges ont dû progressivement mélanger leurs élèves afin de recréer dans la cour d'école de la mixité sociale. Le documentaire « Le collège d’à côté » a posé ses caméras durablement pour nous donner à voir le quotidien des équipes du collège qui lutte contre la ségrégation sociale. Inspirant.
Disponible en replay https://www.publicsenat.fr/emission/documentaire/lecollege-d-a-cote-217699
Le transport scolaire est un incontournable du service public d’éducation. Mais une pénurie de conducteurs frappe le secteur et met en péril la continuité éducative. Enfin, on se rend compte que le transport scolaire est un véritable enjeu pour nos élèves. Comment se rendre à l’école ? Comment rentrer à la maison après une journée de classe ? Des questions qui méritent notre attention. Un acteur n’a pas attendu la pénurie pour agir en faveur de l’amélioration du transport scolaire, du transport collectif de jeunes : l’ANATEEP, Association nationale pour les transports éducatifs de l’Enseignement public.
La transition écologique est à la portée de chacun.e d’entre nous, elle passe par de multi ples changements de comportements. Le réseau des Repairs Café y contribue en proposant de nous apprendre à réparer plutôt que jeter et racheter. Nous, enfants et adultes. Réparer du petit ou gros électroménager mais aussi des vêtements, apprivoiser un établi, une boîte à outils ou une canette de fil indispensable à la machine à coudre. C’est un réseau mondial né en 2006 à Amsterdam, et qui essaime tous les jours. Pour trouver un Repair café, près de chez vous ou en créer un : https://www.repaircafe.org/fr/
51 % des 18-25 ans ont donné́ bénévolement de leur temps en 2022
L’engagement des jeunes se renforce dans un contexte d’année électorale. Un regain d’optimisme est pointé chez les 18-25 ans dans le 7 ème Baromètre DJEPVA sur la jeunesse.
Les jeunes se déclarent spontanément plus souvent heureux (+ 13 points) et plus déterminés, motivés et persévérants qu’en 2021 (+ 8 points).
État d’esprit positif, regard plus apaisé
sur l’adéquation de leur vie actuelle à leurs attentes, mais aussi optimisme par rapport à l’avenir :
66 % des 18-30 ans sont confiants dans leur avenir personnel au cours des trois ans qui viennent (+ 6 points).
Quelles que soient les questions posées, le moral de la jeunesse s’améliore.
Un moment de partage d’expériences et de réflexions pour faire évoluer une question vive qui traverse les métiers de l’éducation : l’inclusion. Parce que les professionnels ont besoin de temps et d’échanges entre pairs pour leur développement professionnel continu, l’UNSA Éducation leur permet chaque année en une journée participative et formatrice. Un événement déconcentré à Paris et en régions qui a eu lieu le 15 novembre et doit donner lieu à un état des lieux sur le sujet. A suivre.
Les cultures à l’école décrit et déconstruit des mythes, constitués d’idées reçues, propre aux cultures et à leur traitement dans les espaces d’éducation : école, familles, accueils péri-scolaires, centre de loisirs…. Et jusqu’aux uni versités.
S’ouvrir à toutes les cultures, c’est ça être tolérant !
Il faut voyager pour com prendre les cultures.
Fêter les cultures différentes est un vrai travail d’inclusion. Utiliser le numérique permet de s’ouvrir au monde entier…
Les cultures à l'école Véronique Lemoine - Bresson, Virginie TRÉMION éd. RETZ
Les autrices se prêtent au cadre de la collection « Mythes et Réalités » , pré sentent ainsi huit stéréotypes, pour ensuite les analyser à l’éclairage de recherches ré centes et proposer des pistes de changements à opérer.
Frédéric MARCHAND
Secrétaire général - UNSA éducation CPE
Morgane VERVIERS Secrétaire générale adjointe - CPE
Béatrice LAURENT Secrétaire nationale Secteur Éducation et Culture Professeure des écoles - Formatrice INSPÉ ont coordonné ce numéro auquel ont participé : secteur ÉDUCATION ET CULTURE
Willie CHARBONNIER
Conseiller national, Professeur de mathématiques
Émilie FOUCRET Conseillère nationale Professeure des écoles
Jérôme GIORDANO
Chargé de mission Enseignement supérieur Enseignant chercheur Gilles LELUC Conseiller national Professeur de lettres modernes
Pascale MASSINES, Conseillère nationale, Infirmière scolaire
Hawa SALL
Chargée de mission Conseillère principale d'éducation
Christèle SAUDER , Conseillère nationale, Directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques
Caroline SOREZ Conseillère nationale Cheffe d'établissement Principale adjointe de collège
Stéphanie de VANSSAY Conseillère nationale Professeure des écoles
Éduquer : grand mot, grand challenge, grande complexité, grandes responsabilités.
Mais coéduquer ?
Co : un préfixe pour suggérer l’association, la participation, la simultanéité.
Un préfixe pour affirmer qu’éduquer un enfant, un·e adolescent·e, ce n’est jamais un processus unilatéral. C’est forcément une affaire collective.
Le principe de coéducation implique la participation active et effective des actrices et acteurs éducatifs au premier rang desquel·les se situent les parents.
L'éducation des enfants et des jeunes, désormais reconnue comme une mission partagée, s’envisage dans sa globalité, avec l'ensemble des partenaires concernés : les familles, l’État, le milieu associatif, les collectivités locales, les professionnels.
Pour coéduquer, il faut coopérer. Il faut reconnaître que l’Ecole n’est pas le seul lieu pour apprendre, et s’émanciper. Reconnaître aussi que toutes les personnes croisées tout au long du parcours de formation d’un enfant, d’un jeune qui vont le conduire à pouvoir exercer sa citoyenneté, s’insérer dans la société et vivre sa vie autonome, sont complémentaires.
Questions d' É duc . interroge cette complémentarité des temps et des acteurs et actrices, en allant à leur rencontre dans leur diversité. Chacun·e tente de mettre en œuvre la coéducation pour mieux appréhender les défis contemporains, dans un monde tout en complexité et en transition, un monde incertain où il faut faire grandir les enfants.
Elle se définit comme l’ensemble des situations où des personnes produisent ou apprennent à plusieurs. Elles œuvrent et agissent ensemble. Une coopération dans le rapport au savoir entraîne des pratiques d’aides, d’entraides, de tutorat, de travail de groupe (in « La personnalisation des apprentissages » de Sylvain Connac, ESF Ed.).
Ce terme vise à décrire les activités communes à des sujets qui n'exercent pas le même métier, et aussi à comprendre, au travers de genres (ce qu’on partage entre personnes d’un même métier), style (ma manière personnelle de faire mon métier), norme (ce qu’on considère comme vrai au sein d’un métier), la manière dont ils voient les objets de travail, de manière concordante ou discordante (in « site internet du centre AlainSavary, Institut français de l’Education »)
Le mentorat désigne une relation interpersonnelle d’accompagnement, de soutien entre un jeune (scolaire ou étudiant) et un adulte (actif ou retraité), une relation bénévole, en profondeur, sur le moyen-long terme et basée sur l’apprentissage mutuel. Son objectif est de favoriser l’autonomie et le développement de la personne accompagnée en établissant des objectifs qui évoluent et s’adaptent en fonc tion des besoins spécifiques. Ce binôme agit au sein d’une structure professionnelle encadrante (formations, suivis, évaluation…) (in « Lementorat.fr »).
Si, dans son sens le plus ancien, la coéducation est l'instruction et l'éducation en commun des gar çons et des filles, elle est aujourd’hui une notion qui remet en cause la transmission traditionnelle du savoir et des valeurs par les aînés. À l’autorité, elle préfère l’expérience collective, l'autonomie et l’émulation par le groupe pour arriver au même résultat. Avec la coéducation parentale, il s'agit d'associer les parents aux actions éducatives en treprises par les personnels d'éducation à l'école (in « Wikipédia.org »)
Désigne un ensemble de personnes qui partage en commun des règles de métiers, qui respecte les façons de faire l'activité de chacun et qui participe à soutenir les stratégies de préservation de la santé de chacun. Il se construit par la reconnaissance des compétences, la confiance, les échanges sur les valeurs (in « Psychologie du travail et des organisations » de Sandrine Caroly, Ed. Dunod).
Dans chaque école, la communauté éducative ras semble les élèves et tous ceux qui, dans l’école ou en relation avec elle, participent à l’accomplisse ment de ses missions. Elle réunit les personnels de l’école, les parents d’élèves, les collectivités territo riales compétentes pour l’école ainsi que les acteurs institutionnels, économiques et sociaux associés au service public d’éducation (in « site Eduscol »).
Dans le cadre scolaire et l’enseignement supérieur, le tutorat est un accompagnement entre pairs qui vise à apprendre ensemble en partageant les savoirs afin d’être plus efficace. On le trouve également dans le contexte de l’entreprise ; il est alors assuré par un salarié référent qui a la charge d’aider à l’insertion des élèves stagiaires, des apprentis et des jeunes diplômés.
Blaise, 6 ans, élève de CP, passe moins du tiers de son temps d’école avec son ensei gnante entre son arrivée dans les locaux de l’école à 8h30 et sa sortie à 18h15. Durant la semaine, il est pris en charge en moyenne par huit personnes, près de vingt-cinq avec les récréations.
Dans ce « flux d’école » de dix heures, il passe de « fragment » en « fragment » au milieu d’acti vités encadrées par des anima teurs et intervenants sur temps scolaire et périscolaire.
Cette complémentarité éduca tive est vécue différemment selon les contextes écono miques et les profils des enfants. Les plus adaptés aux exigences
L’ « école fragmentée » peut creuser les inégalités scolaires si une attention particulière n’est pas apportée aux enfants les plus fragiles alors que l’objectif de cette fragmentation est d’ouvrir l’école sur le monde extérieur.
scolaires sont souvent issus des catégories les plus favo risées. Ils assi milent le contenu des divers temps éducatifs dispensés à l’in térieur de l’école et souvent la famille reprend ces apprentis sages à la maison.
Mais certains enfants ne parviennent pas à faire cette synthèse . Ils n’ont pas la sphère psychique libre pour le travail de « couture » – image utili sée par Julien Netter dans son ouvrage sur L’école fragmentée – entre les bouts d’apprentis sages pendant la journée car ils sont envahis par des problèmes sociaux et familiaux (difficul tés matérielles et économiques, maltraitance etc.).
Cette division du travail engendre une perte d’énergie de l’enfant de par son effort d’adaptation nécessaire à chaque intervenant et à ses
méthodes éducatives. L’obser vance de la chronobiologie de l’enfant est essentielle. Il faut lui imposer des horaires réguliers (se coucher tous les jours à la même heure, éviter de regar der les écrans avant de dormir) car l’irrégularité entraîne un dysfonctionnement des rythmes biologiques et de la fatigue. En effet, « le cerveau se réveille toujours à la même heure » , explique Claire Leconte, profes seur émérite de psychologie de l’éducation et chercheur en chronobiologie. Là encore les études montrent que les enfants issus des catégories sociopro fessionnelles favorisées sont privilégiés dans l’observance des rythmes circadiens.
La chronobiologie, ou étude des rythmes biologiques et par extension biopsycholo giques, permet notamment de prendre la mesure des fluctuations dans le temps des capacités d’attention des enfants et de mobilisation de leurs ressources intellectuelles et de communication.
8Les enseignant·es entrant dans le métier bénéficient d’un tutorat présentiel mais également de ressources en ligne proposées par des Inspé ou l’Ifé, sous forme de plateformes collaboratives. Gros plan sur deux d’entre elles : GPS Educ' et Néopass@ction .
Entrer dans le métier pour l’en seignant·e est un long processus qui nécessite d’être aidé, épaulé, accompagné. Elle·il est alors à la fois le professeur, devant les élèves, et en situation d’«élève» vis-à-vis d’un pair qui a déjà une longue expérience du mé tier. Une situation duale qui peut être considérée comme très limi tée ou incomplète car restreinte à la seule dimension d’une relation binaire avec sa tutrice, son tuteur.
Les plateformes éducatives ont alors la vertu d’ouvrir leur fe nêtre numérique à d’autres pra tiques que celles de ce binôme. Sur Néopass@ction, des ensei gnant·es ont accepté d’être fil mé·es en classe pour illustrer des cas pratiques de situation de classe : l’entrée en classe, l’ac compagnement des élèves à be soins particuliers, la gestion des incidents, la prise de parole etc. Tous les niveaux sont représen tés, du primaire au lycée profes sionnel, mais aussi la formation de formateurs.
GPS Educ’ se présente elle aussi comme une plateforme de cofor mation entre pairs, enseignants et acteurs éducatifs en propo sant, d’une part, un catalogue de récits et d’analyses de situations qui ont été réellement vécues en classe ou dans l’établissement et, d’autre part, une communauté d’acteurs professionnels qui peuvent proposer de nouveaux récits de classe ou d’établissement, des compléments d’ana lyse de situations déjà sur catalogue ou des discussions et des groupes de tra vail sur des théma tiques à analyser.
Citons parmi les dernières situa tions exposées « Le déroulement chaotique des ateliers en grande section de maternelle » ou encore « Les clés du langage entre ly céen·nes et professeurs ». Outre l’avantage d’un partage étendu de ces cas pratiques, l’ensei gnant·e bénéficie là d’un accès continu à une ressource perma nente pour l’aider aux transitions et mutations tout au long de sa carrière professionnelle. Et ces plateformes sont alimentées elles aussi de manière continue.
Alors l’entrant·e dans le métier devenu·e chevronné·e pourra dif fuser ou exposer ses propres ex périences pour transmettre à son tour à des plus « néo-profs » qu’elle, que lui.
Basée sur une séquence construite conjointement avec un·e enseignant·e de matière professionnelle et un·e autre de matière générale à partir d’une situation professionnelle, la mise en place de la co-intervention dans la voie professionnelle a pour but de rendre les enseignements dits généraux plus concrets pour les élèves de baccalauréat professionnel et de CAP.
Orientée au départ sur les mathssciences et les lettres-histoire géogra phie, elle s‘ouvre pour les terminales à d’autres enseignements généraux (anglais par exemple).
L’idée que ces enseignant·es de matières différentes puissent co-construire une séquence pédagogique semble sédui sante mais sa réalisation s’avère souvent complexe.
• Le tandem : partage de la parole
• Un professeur enseigne , l’autre aide sur la séquence
• L’ilot : répartition des élèves en ilots et les deux professeurs sont ressources
• Les groupes différenciés : sur un support de situation professionnelle, le professeur de matière générale viendra en soutien pour des élèves en difficulté sur des outils liés à sa matière.
Hélène MASSON
PLP mathématiques-sciences (Académie de Dijon) formatrice en co-intervention
Ce travail en équipe interdisciplinaire bouleverse les habitudes et peut déstabiliser certains, il faut laisser du temps d’adaptation et prévoir des formations sur les différentes modalités.
La difficulté reste le temps en commun pour la concertation, si 2 semaines à la rentrée sont laissées aux enseignant·es pour travailler ensemble, aucune plage tout au long de l’année n’est prévue sur les emplois du temps.
Ce dispositif permet de légitimer les enseignements généraux dans le cadre d’activité professionnelle et donne l’ opportunité aux apprenant·es de démontrer leurs capacités. Les jeunes sont fiers de mettre en avant des compétences professionnelles devant des enseignant·es de matières générales. Tout cela fait évoluer positivement le relationnel en classe. Une analyse des pratiques entre enseignant·es et lycées permettrait d’améliorer le dispositif.
Directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques (Académie de Bordeaux)
La clé de la réussite de cette modalité de formation est la bonne entente du « couple » de professeurs intervenant conjointement. Pour créer l’alchimie afin que chacun s’y retrouve dans la construction des apprentissages, il faut composer avec les équipes, rassurer et accompagner. L’exercice solitaire habituel du professeur est remis en cause avec un changement de pratique. Pour les équipes qui adhèrent, le résultat est positif pour les élèves et les enseignants, cela amène du sens aux enseignements généraux et une remotivation des élèves. Avec des équipes de professeurs stables, le montage de la co-intervention est plus facile et peut être anticipée ; avec des équipes fluctuantes, cela est plus complexe. Il est cependant nécessaire de dégager du temps de concertation tout au long de l’année.
La cité éducative vise à accompagner chaque enfant individuellement dans son parcours éducatif, depuis la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle. L’éducation nationale est au centre du pilotage puisque les cités éducatives sont construites autour d’un collège et de son réseau.
La cité éducative n’a pas été pensée comme un dispositif de plus. Dans les territoires, ce sont des alliances édu catives qui prennent forme pour mobiliser autour de l’éducation. Les équipes éducatives, les élu·es, les parents, les associations et partenaires institution nels se retrouvent ensemble pour penser, élaborer et construire pour les jeunes d’un territoire.
Sur le papier, le programme est vraiment intéressant de
par sa dimension partena riale dans et en dehors de l’école et par son inscrip tion dans le territoire. Rap pelons que c’est à par tir d’initiatives menées sur le terrain à Grigny, à Cli chy-sous-Bois ou encore à Nîmes, que la cité éduca tive a été pensée. Les ter ritoires se saisissent de ces nouvelles modalités de travail et des finance ments qui vont avec. À cer tains endroits, il faut en core convaincre, ajuster ou repenser certaines actions.
L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) a conduit une évaluation des cités éducatives centrée sur 3 thématiques :
• la continuité éducative
• les parcours de formation et d’ orientation
• la place des familles
Cette évaluation a commencé en juillet 2021 et se poursuivra jusqu’en juin 2023.
Le premier rapport d’évaluation est disponible sur : https://injep.fr/publication/evaluation-nationale-des-cites-educatives/ Une interview des auteurs est disponible sur : https://youtu.be/lhLNBRUtciQ
Selon les premiers éléments de cette évaluation, il apparaît que : L’Éducation Nationale est le partenaire le plus impliqué, notamment sur la continuité éducative puisqu’elle est présente dans près de 609% des actions. En revanche, elle occupe une place moindre dans les actions à destination des parents et des familles qui sont surtout portées par les communes et le secteur associatif. On constate un renforcement des partenariats préexistants plutôt que l’émergence de nouveaux acteurs ou partenaires. C’est le cas pour les thématiques orientation-insertion et sur la place des familles où les actions existantes sont étendues. La cité éducative ne permet pas toujours de créer de nouvelles dynamiques où les parents seraient perçus comme des acteurs.
Donner une place plus importante aux parents est un élément reconnu. Mais ils sont encore trop souvent perçus comme des bénéficiaires.
En lien avec les collectivités
Ces sigles désignent des projets éducatifs qui visent à être cohérents à l’échelle d’un territoire, département, métropole ou commune, avec une vision globale des enfants et de leurs problématiques.
Le terme « global » souligne aussi une dimension partenariale élargie à toutes les actrices et acteurs ayant de près ou de loin un rôle éducatif, et ceci sur les différents temps de l’enfant, temps scolaire, périscolaire ou extrascolaire. Certaines collectivités comme la ville de Lille et le département de la Seine-Saint-Denis ont engagé avec détermination cette démarche.
Trois ambitions sont fixées pour ce nouveau projet :
Pour son quatrième projet éducatif global (PEG), la ville de Lille a réuni de nombreux acteurs dont les enfants à travers une concertation.
Elle consacre plus de 20 % de son budget à l’éducation et se fixe comme priorité de « lutter contre les dé terminismes sociaux » et « garantir à chaque enfant le droit d’être un enfant » .
• agir pour « les réussites et l’épa nouissement de tous les enfants » avec la gratuité des fournitures qui était déjà en place ou le projet de ga rantir que chaque élève puisse partir en classe verte ou en classe de dé couverte pendant sa scolarité.
• agir sur le « bien-être des enfants dans une ville durable et plus solidaire » grâce à la poursuite de la vé gétalisation et de la débitumisation des cours d’écoles. De plus, la ville souhaite atteindre en 2026 un objec tif de « 100 % de produits bio et lo caux ».
• développer le pouvoir d’agir des en fants dans une « ville à hauteur d’enfant » pour prendre en considération la parole des enfants et par exemple imaginer des aménagements et des usages en lien avec eux.
Ê tre « bien dans mon collège, bien dans ma vie »
Ce département vient d’élabo rer son nouveau projet éducatif départemental (PED) :
7 millions d’euros seront consacrés chaque année aux collégien·nes jusqu’en 2027.
Depuis 10 ans, cette collectivité agit au delà de ces compétences obligatoires que sont l’accueil, la restauration, l’entretien général et technique ou encore la sectorisa tion et les investissements.
Son ambition est d’encourager la créativité, la coopé ration, la citoyenneté et la curiosité des adolescent·e·s. Pour se faire, le projet comprend près de deux cents propositions et trois objectifs :
• Placer la transition écologique au cœur des collèges
• Contribuer à la réussite éducative de tou·tes les collégien·nes
• Favoriser l’émancipation personnelle de tou·tes les adoles cent·es
Pour agir en faveur de la réussite des élèves, un des objectifs est de mobiliser toute la communauté éducative. Dans ce projet, la coéducation est pensée comme un préalable pour la réussite et le bien-être des élèves.
L’objectif des équipes de suivi de scolarisation (ESS) est de prendre en compte, officiellement et de manière obligatoire, les besoins particuliers des élèves bénéficiant d’une notification de la MDPH (Maison départementale pour le handicap).
L'ESS rédige le GévaSco (évaluation des besoins)
L’ESS réunit au moins une fois par an la famille, les enseignant·es, référent·es ou non, de l'élève, les personnes en charge de son aide humaine (AESH), les profes sionnel·les de santé et des services sociaux, la·le responsable d'établissement médi co-social, la·le psychologue scolaire ou PsyEN (psycho logue de l'Éducation nationale). Les parents peuvent se faire assister par une personne de leur choix ou se faire repré senter et l'équipe se retrouve sur convocation de l'enseignant référent qui anime la réunion. D'autres réunions peuvent aussi être orga nisées à la demande de l'élève, de ses parents, de l'équipe éducative de l'établissement scolaire ou du directeur de l'éta blissement médico-social si des ajustements semblent néces saires en cours d'année scolaire. De cette ESS découle la rédaction du GévaSco (guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation), le document offi ciel relatif aux besoins de l’élève.
L'équipe coordonne ensuite sa
mise en œuvre et en assure le suivi ainsi que l’évaluation du projet personnalisé de scolari sation (PPS), en vérifiant que l'élève bénéficie des aménage ments nécessaires à sa réus site scolaire (aides humaines et techniques, aménagements
pédagogiques, éducatifs, théra peutiques ou ré-éducatifs), en organisant l'emploi du temps de l'élève (répartition des temps réservés aux soins et aux réédu cations, alternance entre établis sements).
Le PAI Le projet d'accueil individualisé (PAI) permet de défi nir les adaptations nécessaires (aménagements d'horaires, dispenses de certaines activités, organisation des actions de soins, etc.) sans que l’élève ne soit nécessairement noti fié par la MDPH. Il est rédigé en concertation avec le méde cin de l'Éducation nationale qui veille au respect du secret médical.
Elle est réunie par le·la directeur·rice ou le·la chef·fe d’établissement chaque fois que l'examen de la situation d'un élève l'exige, qu'il s'agisse de l'efficience scolaire, de l'assiduité ou du comportement. Elle ne revêt donc pas de caractère obligatoire ni récurrent. Elle concerne tous les élèves, indépendamment de leur situation de handicap ou non. C’est un lieu de dialogue et de concertation qui réunit autour de l’élève les acteurs les plus importants de son éducation : directeur·rice d'école ou chef·fe d’établissement, enseignant·es et responsables légaux de l’élève, psycholo gues scolaires, éventuellement le médecin de l'éducation nationale, l'infirmière scolaire, l’enseignant·e référent·e si l’élève concerné relève de la MDPH.
La plupart du temps, l'enseignant·e a l’habitude d'être seul·e maître à bord avec ses élèves. Il n’est donc pas facile de trouver sa place quand on est enseignant spécialisé ou AESH* avec la lourde tâche d’accompagner un ou plusieurs élèves en classe.
Il faut user de diploma tie, savoir se faire oublier de l’enseignant·e tout en étant extrêmement attentif aux élèves concernés et à ce qui se passe dans la séance pour s’adapter en permanence.
Il est essentiel de montrer, ou de bien préciser à l’en seignant si besoin est qu’ on n’est pas là pour juger son travail, sa pédagogie, ni sa façon de gérer la classe mais pour le ou les élèves à aider. Ne pas hésiter, avant et/ou après les séances, sur tout les premières fois, à vé rifier qu’on ne le gêne pas sans le vouloir. L’endroit où l’on se place, la nature des in terventions, la position du ou
des élèves concernés, le ma tériel disponible sont autant de détails à ajuster avec lui afin que tout soit fluide. Bien sûr, il faut s’interdire toute remarque critique sur les fa çons de faire du professeur, ce n’est pas le rôle de l’AESH.
« L'AESH doit user de diplomatie et s'adapter en permanence »
Par contre, quand le climat de confiance s’est installé, on peut bien entendu faire des suggestions pour que les be soins particuliers des élèves accompagnés soient mieux pris en compte.
Accompagner un élève sans gêner le déroulement du cours, sans mettre mal à l’aise le professeur, l’élève concerné, ni distraire les autres élèves, est tout un art qui demande vraiment une adaptation fine à des contextes pouvant se révéler très différents d’une classe à une autre. Et ne pas gêner ne suffit pas ; il faut en suite pouvoir se glisser utile ment auprès de l’élève, inter venir ni trop, ni trop peu, afin qu’il puisse grâce à des pro positions adaptées, bénéfi cier au maximum des temps d’apprentissage tout en res tant physiquement et co gnitivement présent dans le groupe et le lieu “classe”.
Ce contexte spécifique de coéducation, ou co-ensei gnement plutôt, requiert de la part des deux adultes un profond respect du rôle de chacun ainsi que de la sou plesse pour pouvoir s’adap ter et se réadapter en fonc tion de l’évolution du ou des élèves et des différentes acti vités menées dans la classe.
C’est subtil, pas toujours fa cile à installer de part et d’autre mais l’enjeu en vaut vraiment la peine.
Certains parents ont les codes d’entrée en communication avec le système éducatif, d’autres ne les ont pas, d’autres les ont perdus et d’autres encore s’interdisent de les avoir. Pas si simple d’être partenaires éducatifs !
Pierre Périer, sociologue et enseignant-chercheur à l’université de Rennes 2, a fait de la relation école-familles son domaine d’expertise. Entretien.
QDE. Y a -t-il un parent idéal pour l’Ecole ?
Quel est-il ?
Un parent d’élève idéal som meille en tout enseignant mais ils ne le connaissent pas et ne le rencontrent jamais. Pour tant, il sert de référence implicite pour non seulement dire ce que l’on attend de lui mais juger de ce que d’autres, parfois majoritaires, ne font pas. Dans des termes plus sociologiques, on peut dire que l’école exprime des attentes normatives à l’égard des parents et que tout ce qui s’en écarte risque d’apparaître comme non conforme ou déviant. Ce prisme fabrique la figure du parent « dé missionnaire » et gratifie ceux qui adoptent le rôle que l’insti tution leur demande d’endosser,
sans toutefois le définir explici tement. C’est parce qu’ils sont familiers de l’école pour l’avoir longtemps fréquentée qu’un sous-ensemble de parents est en mesure d’agir et de réagir dans
« Les parents invisibles, confrontés à la précarité ou à la pauvreté sont vulnérables face à l’école. »
les formes et avec les mots que l’institution reconnaît. Participer aux réunions, prendre l’initia tive d’une rencontre, accepter d’aller « dans le même sens » que les enseignants sont autant de signes d’implication parentale
jugée bénéfique. D’autres, qui ne maîtrisent ni le « mode d’em ploi » ni les compétences néces saires pour coopérer, peinent à trouver la « bonne distance » ou restent éloignés. Dans ce cas, les accrocs dans la scolarité ne manquent pas d’activer les juge ments réciproques où chacun se renvoie la « faute » .
QDE. Vous avez étudié les familles en précarité dans leurs rapports à l’école. Vous les qualifiez de « parents invisibles », pourquoi ?
Les parents invisibles, confrontés à la précarité ou à la pauvreté sont vulnérables face à l’école. Cette institu tion qu’ils reconnaissent sans
la connaître les conduit à adop ter un comportement en retrait, qui n’est pas le signe du désin térêt mais bien au contraire, la marque du respect. En effet, leur norme consiste à ne pas in tervenir et à s’en remettre à plus compétent que soi. De leur point de vue, l’absence de message de la part de l’école signifie que la scolarité suit son cours ordi naire. Pourquoi se manifester si rien a priori ne le justifie ? Comme le dira une mère en en tretien, « si la maîtresse ne dit rien, c’est que tout va bien ! » . Ce différend, au sens d’un désac cord sur les règles de l’échange, sera source de déstabilisation et d’incompréhension lorsque les parents seront informés de difficultés ou convoqués, par fois tardivement dans l’année.
C’est, par exemple, à l’occasion de la remise du bulletin trimes triel en main propre que les pa rents découvrent l’ampleur d’un problème qu’ils ne soupçon naient pas. Les normes de ces parents ne sont donc pas celles de l’école et leur invisibilité de vient alors ce qui les surexpose puisque leur présence et parti cipation étaient attendues. Ces parents qui sont parlés plus qu’ils ne parlent sont aussi, bien souvent, des parents inaudibles. Ils sont sans voix et sans repré sentants pour exprimer leurs at tentes et dire leurs difficultés, faire valoir leurs choix ou droits.
Et lorsqu’ils le font en situation, ils redoutent le regard porté sur eux, car le jugement sur l’enfant comporte indissociablement un jugement sur les qualités édu catives parentales. Se sous traire et se rendre invisible est alors une manière de se proté ger, soi et les siens.
QDE. Comment les professionnels de l’éducation peuvent-ils prendre en compte les fragilités de ces parents invisibles ?
Les parents invisibles posent effectivement un défi aux ac teurs de l’école car ils sont non seulement peu présents ou dans l’évitement, mais ils s’at tachent à dissimuler les signes pouvant trahir leur condition.
« Pour des parents, la norme consiste à ne pas intervenir et à s’en remettre à plus compétent que soi. »
Tel parent illettré ne dira rien de son handicap, afin d’éviter les effets d’étiquetage et de stigmatisation qui pourraient l’affecter, lui et par association son enfant. L’entrée en relation nécessite par conséquent tact et tactique, afin d’autoriser les
parents, c’est à dire les recon naître afin qu’ils se jugent légi times, à égalité de statut et de dignité des autres. Un premier échange, le plus tôt dans l’an née, peut aider à lever les pré jugés réciproques et engager la conversation sur un terrain qui ne soit pas asymétrique, ce lui des apprentissages et de la pédagogie qui d’emblée les dis qualifie. Gagner la confiance, si précieuse dans ce cas, implique de donner la parole, de rendre visible, en considérant la contri bution de chacun, à hauteur de ses moyens. C’est par ce détour qu’il peut être possible de tis ser des liens, toujours ténus et fragiles mais d’une portée sym bolique parfois inestimable. Je songe à cette mère qui confie avoir surmonté ses « peurs » en pénétrant dans la cour de l’école où elle a pu échanger quelques instants avec une enseignante, sans évoquer les questions sco laires, mais en parlant, selon ses mots, « d’humain à humain » .
Après deux années d’enquête dans un quartier prioritaire à la rencontre de parents, d’élèves et d’enseignants, cet ouvrage montre les effets inégalitaires et le sentiment d’injustice qu’une politique
Des parents invisibles Pierre Périer éd. PUF
de coopération école-parents peut provoquer dans les frac tions précaires et immigrées des familles populaires.
Il y a environ 65.000 éducatrices et éducateurs spécialisé·es exerçant en France. La majorité d'entre elles·eux travaillent dans le secteur privé associatif, d'autres sont employé·es dans la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière).
Les éducatrices et les éducateurs spécialisé·es sont des acteurs essentiels du champ médico-social qui participent à l'éducation et à la formation d'un public souvent fragilisé, parfois en danger.
Elles·ils luttent contre l'exclusion sociale, sont au contact des plus défavorisé·es et connaissent, mieux que beaucoup d'autres, les territoires où ils interviennent. Elles·ils construisent pas à pas, avec chaque individu, une relation singulière. Qu'il s'agisse de le protéger, de l'amener vers une plus grande autonomie ou de l'accompagner dans un parcours lui permettant une meilleure inclusion, elles·ils œuvrent pour une plus grande cohésion de notre société.
Elles·ils sont des coordonna teur·rices de parcours, font le maillage avec les parte naires internes et externes. Aujourd’hui, la prise en charge évolue vers l'inclusion en milieu ordinaire avec une plus grande implication de l'usager ou des familles. Pour autant, cette dénomination « d'éducateur spécialisé » recouvre une grande variété de métiers, des contextes d'exercices et des cadres régle mentaires différents.
Si vous travaillez dans un EPLE, vous êtes peutêtre amené à travailler avec eux :
• au sein du comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC)
• si vous faites parti du groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS)
• en classe, pour accompagner un enfant handicapé
• en classe, pour sensibiliser à un thème précis lors d'une action éducative
• lors d'une réunion parents-professeurs
• lors de l'arrivée d'un nouvel élève « mineur protégé » dans l'établissement
« Aujourd'hui retraitée, j'ai passé toute ma carrière dans la prévention spécialisée. J'accompagnais majoritairement des jeunes âgés de 16 à 21 ans, souvent exclus ou en marge du système scolaire. Notre métier repose sur trois piliers : la libre adhé sion des jeunes, le respect de la confidentialité, l'absence de mandat nominatif. Nous travaillons sur des territoires où la précarité et la délinquance sont souvent importantes. Pour autant nos objec tifs ne doivent pas évoluer vers le sécuritaire mais rester la prévention de l'exclusion. Les plus belles réussites reposent souvent sur la volonté des personnes impliquées. Mieux se connaître est donc essentiel pour que la coéducation soit la plus bénéfique aux jeunes que nous accompagnons. J'ai adoré mon métier, j'ai le sentiment d'avoir été utile à une meilleure inclusion de jeunes souvent marginalisés. »
« Je travaille dans une maison d'en fants à caractère social. En équipe, nous suivons au quotidien, pendant un an ou deux, un groupe de 8 ou 9 filles âgées de 8 à 21 ans. Elles sont accueillies à la suite d'une mesure de protection admi nistrative ou judiciaire. Certaines ont des troubles du comportement impor tants et seraient mieux accompagnées au sein de structures adaptées comme les ITEP mais il n'y a pas assez de places et cela pose parfois des problèmes de gestion du collectif. Il m'est difficile d'être présente lors de toutes les réunions scolaires pour échanger avec l'équipe éducative mais pour éviter toute stigma tisation, respecter la confidentialité de la situation de chacun vis-à-vis des autres élèves est primordiale. Aujourd'hui, après de nombreuses années passées dans cette structure, j'envisage de changer de voie, pour travailler dans un accueil de jour d'enfants handicapés. J'adore mon métier mais j'ai besoin de changement et d'avoir des horaires de travail plus adaptés à ma situation familiale. »
Au sein de l'UNSA Éducation, le Syndicat national des personnels des communautés éducatives (SNPCE) regroupe les personnels des établissements du champ sanitaire, social et médico-social à but non lucratif. Pour prendre contact avec eux : snpce@unsa-education.org https://www.facebook.com/UNSAsnpce
permettent une meilleure connaissance mutuelle : se connaitre pour se reconnaitre et créer une synergie pédagogique pour les apprenants.
« Entreprendre pour Apprendre » : La découverte de l’entreprise dès le primaire
de leur choix, comme de véri tables professionnels avec le soutien de leur encadrant péda gogique (enseignant·es, éduca teur·rices,…) et d’un mentor issu du monde de l’entreprise.
La formation professionnelle : une alternance complémentaire
Les formations professionnelles (CAP, baccalauréat, Brevet de technicien supé rieur, licence professionnelle,) incluent dans leur cursus des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) qui enrichissent les pratiques professionnelles et confortent les compétences et les savoirs acquis dans le cursus scolaire.
Le suivi de ces périodes par l’équipe pédagogique permet d’assurer à travers une annexe pédagogique, le contenu et la qualité de l’accueil en entre prise pour tous les alternants.
Les interventions de professionnels en classe ou lors de challenges métiers entrainent également des interactions bénéfiques pour la coforma tion. Ces temps de partage
Ce réseau d’associations a la conviction que réunir le monde de l’entreprise et de l’édu cation amène de nouvelles opportunités. Présent sur tout le territoire français, il propose un programme pédagogique sous la forme de la Mini-Entre prise®, qui s’adresse à tous les jeunes de 9 à 25 ans incluant les publics ayant moins d’op portunité. La Mini-Entreprise® est une aventure entrepreneu riale et collective permettant aux jeunes de créer un produit
La mesure d’impact réalisée en 2020, montre que 56% des jeunes ayant participé ont une vision plus positive de l’école et 68% estiment que cela les a aidés pour leur orienta tion. Les enseignants ont pu améliorer par cette expérience leur relationnel avec leurs élèves, concrétiser des notions scolaires et découvrir le monde de l’entreprise pour certains. Les mentors en entreprise redé couvrent également l’école sous un autre angle et font évoluer l’image qu’ils pouvaient avoir de la jeunesse et des établisse ments scolaires.
La légende voudrait que l’école soit déconnectée de l’entreprise alors que de nombreuses actions et des périodes de formation en entreprises existent au bénéfice de tous : apprenants, communauté éducative et monde du travail.
challenges
Le dispositif IDEE (Innovons Développons l’Esprit d’Entreprendre) a été créé en 2012 au sein de l’aca démie de Lille et étendu à l’académie d’Amiens en 2018. Il est soutenu par l’Europe et par la région Hauts-de-France. Ce dispositif a pour objectif :
• D ’informer sur l’éducation à l’entrepreneuriat , et de conseiller sur l’offre de formation et d’actions dans ce domaine,
• De co-organiser des évènements de type Jury ou Challenges régionaux, nationaux ou frontaliers
• De mettre en lien avec des acteurs du réseau de l’éducation à l’entrepreneuriat
• De proposer des formations aux enseignants
IDEE : https://idee.region-academique-hauts-de-france.fr/ le-projet-idee/
Un partenariat territorial : les campus des métiers
Copilotés par les régions et l’Education natio nale, les Campus des métiers et des qualifica tions sont des réseaux qui permettent de regrouper autour d’un enjeu « métiers » ou famille de métiers les trois voies de formation (forma tion initiale, apprentissage et formation conti nue). Les membres ou partenaires des campus sont les acteurs économiques de la filière (entre prises, branches, OPCO, syndicats professionnels), et permettent des échanges concrets autours des enjeux de formation et d’attractivité de cette filière.
A terme, ces campus se tournent vers la labellisa tion excellence qui récompense notamment des échanges fructueux avec le monde de la recherche et une ouverture à l’international.
Ces campus proposent des parcours de formation aux jeunes et des périodes de formation en entreprise du CAP au master.
La compétition est ouverte à toutes les forma tions professionnelles :
• Promouvoir l’ensemble des filières d’enseignement professionnel et de formation
• Sensibiliser le plus grand nombre sur l’importance des métiers et des formations
• Modalité : Sélection régionale, puis nationale pour finir sur la compétition mondiale. Chaque métier définit les compétences évaluées lors de la compétition. Accompagnement pédagogique et préparation spécifique à la compétition.
• Prochaine édition mondiale avec 16 000 jeunes participants de 85 pays représentant 60 métiers , les 10 - 15 Septembre 2024 à Lyon . 200 000 visiteurs sont attendus.
Site internet : https://www.worldskills-france.org
• Ouvert aux élèves de 1 ère et T de la filière STI2D et de la spécialité Sciences de l’Ingénieur
• Accompagnement par l’enseignement supérieur, les entreprises et les professeurs de la classe sur une thématique
• Objectif : Promouvoir le métier d’ingénieur à travers les compétences d’innovation, de défi technologique et de pertinence des expériences pour trouver des solutions.
La coéducation dans l’enseignement supérieur, ça n'existe pas… Rien n’est moins sûr. On parlera plutôt de coformation, mais les modalités de transmission du savoir évoluent très vite dans l’enseignement supérieur et engagent désormais d’autres acteurs que les seul·es enseignant·es et enseignant·es chercheur·ses. Ces changements ont ainsi conduit les bibliothèques universitaires (B.U) à devenir des partenaires majeurs des unités de formation et de recherche.
D’ailleurs, durant les différents épisodes de confinement impo sés par la pandémie, les bibliothèques universitaires étaient en première ligne en étant, parfois, les seuls lieux pouvant accueillir les usagers de l’enseignement supé rieur. Elles ont participé à la conti nuité pédagogique et à l’accompa gnement des étudiantes et étudiants durant la crise.
Les axes de coformation auxquels contribuent les bibliothécaires concernent principalement les techniques de recherche docu mentaire, de recherche d’information et les outils de la science ouverte. Ces formations s’adressent aux étudiantes et étudiants mais aussi aux enseignants.
Mais ce n’est pas tout. Les B.U concourent également à la trans formation numérique de l’ensei gnement supérieur de par leur position centrale dans les établis sements. Depuis 1999, les établisse ments documentaires associés aux Établissements publics à caractère scientifique et technique (EPCST) ont commencé à se regrouper au sein du consortium Couperin avec pour missions de construire et développer un réseau national de compétences et d’échanges en matière de documentation électronique (politiques d’acquisitions, plans de développement de collec tions, systèmes d’information, etc.).
https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/relance-du-plan-bibliotheques-ou vertes-en-faveur-de-la-reussite-etudiante-appel-projets-2019-45909
L’objectif premier étant de mettre à disposition des équipes enseignantes et de recherche les outils documentaires nécessaires à leurs étudiant·es pour leurs apprentissages mais également pour leurs propres recherches.
Dans les universités, les bibliothèques universitaires sont, soit regroupées au sein des établissements dans le service commun de documentation (SCD) en tant que bibliothèques intégrées, soit associées au SCD de l’établissement. Selon l’article D714-29 du code de l’éducation, les bibliothèques ont pour missions :
Mettre en œuvre la politique documentaire Accueillir les usagers et les personnels exerçant leurs activités dans l'université Acquérir, signaler, gérer et communiquer les documents et ressources d'informations sur tout support
Enfin, les bibliothèques universitaires cherchent continuellement à améliorer leur service rendu aux usagers par un accrois sement substantiel des horaires d’ouverture. L’État les encourage dans cette voie par des financements dédiés sur appel à projet : le Plan bibliothèques ouvertes+ . Cet appel à projet met en exergue le lien entre l’ouverture des bibliothèques et la réussite des étudiantes et étudiants, attestant une nouvelle fois du rôle de celles-ci dans leur formation.
Développer les ressources documentaires numériques
Participer aux activités d'animation culturelle, scientifique et technique
Favoriser la formation initiale et continue et de la recherche Coopérer avec les bibliothèques qui concourent aux mêmes objectifs, quels que soient leurs statuts, notamment par la participation à des catalogues collectifs
Former les utilisateurs à un emploi aussi large que possible des techniques nouvelles d'accès à l'information scientifique et technique
« Les B.U construisent et développent un réseau national de compétences et d'échanges ».
La diffusion de la culture scientifique par les chercheur·ses et enseignant·eschercheur·ses auprès des élèves, du primaire au lycée, est devenue dans les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche, une activité de plus en plus institutionnalisée et structurée.
Ainsi, dans la plupart des universités et organismes de recherche, des services sont dédiés à cette activité et à la médiation scientifique de manière générale. L’enjeu pour le supérieur est de proposer une offre adaptée à chaque public et différentes modalités d’in tervention pour répondre aux attentes de plus en plus grandes des élèves et de la communauté éducative.
Dès lors, de la simple jour née portes ouvertes dans les laboratoires, où les équipes de recherche accueillent les élèves et font découvrir là où se font leurs recherches et ce sur quoi elles portent, aux inter ventions des chercheuses et chercheurs directement dans les classes, tout un panel de possibilités s’offre aux écoles, collèges et lycées. Certaines manifestations se déroulent même hors des établisse ments scolaires en propo sant des interventions de cher
cheurs directement dans la ville, comme, par exemple, les souks des sciences.
Ces services de médiations scientifiques installés dans les universités et organismes de recherche permettent aussi de mieux valoriser cette impli cation spécifique des chercheur·ses en la structurant davantage et en la rendant plus visible.
De même, ces services accom pagnent une montée en compé tences des intervenants en les formant au préalable à mieux communiquer sur leurs activi tés de recherche auprès d’un jeune public. Les doctorant·es sont également régulière ment encouragé·es à mener ce type d’action de diffusion scientifique et un contrat addi tionnel à leur bourse doctorale est même parfois proposé pour les rémunérer. C’est d’autant plus bénéfique que, au-delà
des aspects purement scienti fiques, les doctorantes et docto rants peuvent parler de leur parcours scolaire et universi taire et aider ainsi les élèves à mieux construire leur cursus et leur projet professionnel.
Toutes ces interventions propo sées aux élèves des établisse ments sont aussi l’ occasion de promouvoir auprès des jeunes filles les carrières scienti fiques, en particulier dans les domaines les moins féminisés. Plus que jamais, notre société aura besoin de futurs cher cheur·ses si elle veut relever les défis d’avenir. La médiation scientifique dans les écoles est un très bon moyen de susciter des vocations.
Mettre un.e chercheur.se dans son cartable
« Ces interventions sont l’occasion de promouvoir auprès des jeunes filles les carrières scientifiques».
Coéducation et concertation : Les ressources de Réseau Canopé pour agir avec les parents à l’école https://www.reseau-canope.fr/outils-egalite-fillesgarcons/coeducation-et-concertation.html
la plateforme de Réseau Canopé pour aider toute la communauté éducative à accompagner des enfants à besoins éducatifs particuliers https://www.reseau-canope.fr/cap-ecole-inclusive
Un film documentaire produit par les CEMEA « Comment apprendre avec tous ces adultes ? » qui peut contribuer à la réflexion engagée au quotidien par de nombreuses équipes éducatives.
A commander ici : https://yakamedia.cemea.asso.fr/ univers/dvd-apprendre-avec-tousces-adultes-la-coeducation-lecole
La FCPE, première fédération de parents d’élèves s’entoure de chercheurs réunis en un conseil scientifique pour documenter les sujets de coéducation. Retrouvez la note de Pierre Périer sur le site FCPE : https://www.fcpe.asso.fr/sites/default/files/ ressources/NoteCS_no24_parents_école.pdf
Les dossiers de veille de l’IFé, (Institut Français de l’éducation) font le point sur la Recherche en éducation à partir de thèmes différents. Un dossier de mars 2021 est consacré à l’histoire et à l’actualité des acteurs et actrices de « L’Éducation Nouvelle »
A télécharger ici : http://veille-et-analyses.ens-lyon. fr/DA-Veille/138-juin-2021.pdf
Questions d'éduc. : une revue de l'UNSA Education thématique, numérique et gratuite qui aborde sous différents angles, et avec des regards complémentaires, une question d'éducation https://www.unsa.org