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Questions d'éduc.
UN DOSSIER DE L'UNSA ÉDUCATION
#50
Mutations numériques: où ça nous mène ?
Collection Dossiers UNSA Éducation www.unsa-education.com La fédération UNSA des métiers de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture
NOM IC I
OCTOBRE 2023
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Questions d'Éduc.
Actualités
ÉDUCATIVES
2.
TOUT LE SPORT DANS UNE MALLETTE
ÉDITEUR FAC I L I TAT E U R Vous connaissez le FALC ? Facile A Lire et à Comprendre. C’est un outil européen créé pour rendre accessible les informations. KILÉMA Éditions est une jeune maison indépendante et engagée pour l’inclusion. Elle est la toute première maison d’édition francophone dédiée au Facile à Lire et à Comprendre. Elle a été lauréate des trophées APAJH de 2022, et publie déjà 10 livres issus du patrimoine littéraire ou des listes de littérature jeunesse du ministère de l’Éducation nationale. https://www.kilema.fr
Destinée à un large public la mallette Jeux Art & Sport est le fruit de la collaboration entre la Rmn-Grand Palais et le Musée National du Sport, pour créer une mallette qui fait bouger pour découvrir l’art. L’objectif est de se familiariser avec les grandes familles de sport à travers des œuvres d’art et des documents d’histoire, dans une dynamique de jeu dont les participants sont acteurs. Découvrir et se familiariser avec 156 œuvres par des jeux, découvrir des sports, leurs accessoires et en comparer les représentations anciennes ou modernes, s’approprier des postures sportives par le mime et la break dance, bouger en explorant les métiers du sport de haut niveau. https://www.grandpalais.fr/fr/les-mallettespedagogiques
LA TRANSITION ÉECOLOGIQUE DANS NOS ASSIETTES Chez Fraise est une exposition pédagogique à caractère scientifique qui établit un lien entre l’alimentation et la transition écologique. L’objectif est que le public comprenne que ce qu’il mange a une incidence sur le dérèglement climatique. L’expo est conçue par MJC de France pour les enfants, adolescents à partir de 10 ans. On peut la réserver sur : https://mjcidf.org
des jeunes âgés de 18 à 30 ans déclarent que leur vie actuelle correspond à leurs attentes (-3 points par rapport à 2022). Chiffre du Baromètre 2023 de la DJEPVA (Direction Jeunesse Éducation Populaire Vie Associative).
15% sont « tout à fait satisfaits », 49 % « plutôt satisfaits » de leur vie mais de fortes disparités en fonction du niveau de diplôme, du niveau d'emploi, de l'autonomie résidentielle, ou de la tranche d'âge. https://injep.fr/publication/moral-etatdesprit-et-engagement-des-jeunes-en-2023/
Désordres de grandeur : l’écologie en posters pour enfin y voir clair Combien d’entre nous savent ce que représente un kilogramme de CO2 ou une tonne ? Ceci n’est pas qu’une affaire de culture générale : si nous n’avons pas les ordres de grandeur en tête sur le CO2, l’énergie, ou le climat, il est trop facile de se laisser avoir par le greenwashing ou la langue de bois. À en croire la publicité, planter des arbres et installer quelques panneaux solaires devrait suffire à régler tous nos problèmes, mais il n’en est rien. Pour répondre à ce problème urgent à l’heure de la crise climatique, Vert le média a imaginé une série de posters, baptisée « Désordres de grandeur ». Un nouveau poster est produit tous les trois mois pour montrer les données-clefs et les bons ordres de grandeur sur les gaz à effet de serre, l’énergie, les transports, le numérique, l’agriculture, la biodiversité, etc. A commander ou télécharger : https://vert.eco
E P O C : A P P L I C AT I O N D E MOBILE LEARNING Des formations courtes et ludiques proposées par des experts scientifiques. Gratuite et open source. Développé par Inria. Le smartphone et la planète, et la vie privée, le B.A Ba des data : des sujets à explorer. https://epoc.inria.fr
Dis-moi dix mots sur le podium Le ministère de la Culture dédie la prochaine édition de « Dis-moi Dix mots » au sport et aux valeurs de l’olympisme. De septembre 2023 à juin 2024, une opération participative de sensibilisation invitera chacun à jouer et à s’exprimer, sous une forme littéraire ou artistique, autour de dix mots : adrénaline, prouesse, échappée, faux-départ, collectif, hors-jeu, champion, aller aux oranges, mental, s’encorder. https://dismoidixmots.culture.gouv.fr
UN LIVRE Ce livre, porteur d’espoir, est une invitation à passer à l’action, à faire ensemble ce que nous ne pourrions faire seuls. Et si nous apprenions à prendre soin de nous, des autres et de la planète ? Et si nous étions capables de repenser l’héritage d’Athènes et des Lumières (dont la démocratie, le débat, la citoyenneté et l’éducation) pour le rendre plus inclusif, plus écologique, plus à même de relever les défis des jeunes générations ? En s’appuyant sur des initiatives existantes et sur les développements de l’intelligence collective et de l’intelligence artificielle, François Taddei nous invite à repenser le partage des connaissances, l’exercice de la citoyenneté et à inventer ensemble des futurs souhaitables.
Questions d'Éduc.
LA STAT DU « BIEN-ÊTRE JEUNESSE »
3.
SOMMAIRE
2 5
6
Actualités éducatives Édito
Concepts et définitions
7 8
Le smartphone qui raconte des histoires
10 11 12 13
Protéger et préserver nos ados
14
3 questions à Vincent Bernard : "J'essaie de valoriser les usages positifs État des lieux en chiffres Le « bug 2.0 » des plateformes de gestion Quand il pleut des tablettes par millions
E-formation : un paysage en pleine mutation
16 17 18
Ciel, mon bac pro
21 22 23
PIX , « entraîneur » de compétences
Des compétences souvent acquises par soi-même Entretien avec Claire Mathieu : « L’intelligence artificielle aide à nourrir l’imagination de l’enseignant » Musique en ligne : d'un accès régulé à une offre excessive Un faux ami vraiment énergivore
d'éduc.
édito Un chemin à tracer semé de défis Frédéric MARCHAND
Secrétaire général - UNSA éducation CPE
Qu’on le veuille ou non, nos vies sont devenues numériques. Doit-on pour autant laisser ce numérique « envahir » le domaine de l’éducation ou, au contraire, l’en écarter ?
Morgane VERVIERS
Secrétaire générale adjointe - CPE
Béatrice LAURENT
Secrétaire nationale Secteur Éducation et Culture Professeure des écoles - Formatrice INSPÉ ont coordonné ce numéro auquel ont participé : secteur ÉDUCATION ET CULTURE
Willie CHARBONNIER Conseiller national, Professeur de mathématiques Jérôme GIORDANO Chargé de mission Enseignement supérieur Enseignant chercheur Jean-Jacques HENRY Conseiller national Professeur d'économie Gilles LELUC Conseiller national Professeur de lettres modernes Pascale MASSINES, Conseillère nationale, Infirmière scolaire Christèle SAUDER, Conseillère nationale, Directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques Caroline SOREZ Conseillère nationale Cheffe d'établissement Principale adjointe de collège Stéphanie de VANSSAY Conseillère nationale Professeure des écoles
Directeur de publication Frédéric MARCHAND Graphisme Cécilia Bertin - ceciliabertin.com Crédits photographique UNSA - Unplash - Pexels - Pixabay www.unsa-education.com
Sommes-nous face à une incroyable opportunité de mieux communiquer, de rendre ludiques les apprentissages, de gagner du temps, ou face à une effroyable peur de se faire dépasser par les intelligences artificielles ? En réalité, l’éducation est soumise à de profondes évolutions. Elle est perpétuellement traversée, nourrie, bousculée par les transformations de la société, les changements de regard sur l’enfant, les aspirations nouvelles des professionnels qui choisissent d’y travailler. Elle n’échappera pas aux mutations numériques. Le numérique en éducation et formation génère des inégalités. Il serait naïf et erroné de croire que les Digital Native, génération née avec le numérique, en maîtrisent tous les usages, possèdent les outils adaptés à l’apprentissage, savent naturellement et comme par magie en utiliser toutes les possibilités, en déjouer tous les pièges. Il y a réellement un enjeu éducatif, un enjeu de formation au numérique, par le numérique. Et cela passe nécessairement par un lien humain, une relation pédagogique. Ce numérique envahissant impose de faire avec, de faire au mieux, de construire des savoirfaire, des savoir-être avec lui. Ce sont ces dimensions qu’explore ce numéro de Questions d'Éduc. Mutations numériques : où ça nous mène ? On pourrait ajouter : « Et comment y allons-nous ? » L'équipe éditoriale de "Questions d'éduc."
Questions d'Éduc.
Questions
5.
Questions d'Éduc. 6.
C O N C E P T S ET D ÉFI NI TI ONS Intelligence artificielle
Digital La différence principale entre digital et numérique tient au contexte dans lequel les mots sont utilisés. On choisira plus volontiers « digital » pour se référer aux utilisateurs et à leur utilisation des dispositifs. Numérique sera le terme à privilégier pour parler de l'industrie et du monde de l'informatique.
DISTANCIEL Il s’agit d’un mot qui a émergé avec le développement du travail à distance, à la suite de la pandémie de la Covid-19. Faut-il l’écrire avec un « c » ou avec un « t » ? Le mot « distanciel » est un adjectif dérivé du nom « distance ». Ce dernier s'écrivant avec un -c, on écrit donc toujours ainsi : « distanciel ». Mais une formation distancielle veut dire : « qui se déroule sans présence physique des enseignants concernés », ce qui induit l’outil informatique sans l’obliger nécessairement.
(lalanguefrancaise.com et Le Robert en ligne)
Pour le Parlement européen, l’intelligence artificielle
représente
tout
outil
utilisé
par une machine afin de « reproduire des comportements
liés
aux
humains,
tels
que le raisonnement, la planification et la créativité ». Cette définition pourrait être élargie en incluant les
les
comportements
capacités
humaines,
dépassant
puisque
les
ordinateurs actuels parviennent aujourd’hui à les surpasser dans certaines tâches (bien que la compétence de l’ordinateur s’arrête généralement à l’exécution de cette tâche). Tout
système
mécanismes
mettant
en
œuvre
des
proches
de
celui
d’un
raisonnement humain pourrait ainsi être qualifié d’intelligence artificielle.
e-learning
(Commission nationale de l’informatique et des
L’e-learning est une solution d’apprentissage en ligne organisée à distance sur le Web. Les apprenants peuvent accéder à des modules pédagogiques qui se présentent sous la forme de textes, de vidéos ou d’animations, et ainsi apprendre à leur rythme quand leur agenda le permet.
virtuel
(Le Journal du Net)
illectronisme État d’une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l’utilisation et à la création des ressources numériques. On distingue dans l’illectronisme les lacunes liées à l’utilisation des outils numériques (ordinateurs, téléphones intelligents, etc.) et celles liées à l’usage des contenus disponibles sur Internet (remplir un formulaire en ligne, acheter sur un site Web, etc.) (Dictionnaire Larousse)
libertés)
Dans le champ informatique, est virtuel ce qui concerne la simulation de la réalité par des moyens informatiques, et qui a sur les sens un effet analogue. Mais cet adjectif peut vouloir dire : « qui est à l’état de simple possibilité ». Son synonyme est alors « potentiel ». L’expression « réalité virtuelle » renvoie au premier sens cité, à savoir une réalité simulée par ordinateur. (Le Robert en ligne)
Le smartphone qui « raconte des histoires »
Questions d'Éduc.
Santé de l’enfant
Considéré le plus souvent comme une menace pour la santé, le bien-être et la sociabilisation des enfants, le numérique est aussi porteur de solutions lorsque son utilisation s'exerce de façon pédagogique et éclairée. Exemple : avec le programme Como.education, Marion Voillot, chercheure sur la petite enfance, montre combien le smartphone et le corps comme interaction avec la technologie peuvent être moteurs du développement auditif et cognitif chez les maternelles.
Des smartphones équipés de capteurs, reliés à un ordinateur et en réseau wifi les uns avec les autres, recevant les informations d’une application numérique diffusant des paysages sonores : tel est le matériel du programme Como.education qui permet de prêter au mobile la qualité d’un outil d’éveil cognitif et sensoriel. « Il s’agit de faire évoluer les pratiques de narration en classe, d’y introduire l’usage du smartphone et d’inciter à la création de nouvelles histoires narratives », résume Marion Voillot dans une démonstration vidéo de son invention*. Pour « en finir avec l’histoire racontée par l’enseignant devant un parterre d’élèves entièrement acquis à sa cause », la chercheuse a donc imaginé un outil – le smart-
phone revisité par la technologie – qui va permettre à chaque élève d’explorer de manière auditive et sonore la narration d’une histoire en l’invitant à se mouvoir dans l’espace et se servir de son corps pour interagir.
Chorégraphie collective Un smartphone bloqué sur écran noir est fixé à son poignet et diffuse les sons au moindre mouvement effectué, selon la chronologie narrative de l’histoire : qu’il agite les bras comme un coureur de fond, et c’est le vent qui fait bruisser les hautes herbes ; qu’il brasse l’eau comme un nageur, et c’est un ruisseau qui coule ; qu’il écarte les branchages avec les mains, de droite, puis de gauche, et c’est une atmosphère de forêt qu’on perçoit.
Selon une danse chorégraphique collective et pédagogiquement orchestrée, les élèves s’approprient ainsi l’histoire de l’enseignant·e par ces paysages sonores, puis la recréent, la mémorisent, la réinventent. Les compétences-clés de cycle 1 sont entièrement mobilisées : compréhension, communication, mémorisation d’un récit narratif, écoute et attention sonore, collaboration et faire-ensemble, démystification de l’outil numérique. Le projet de Marion Voillot voit même plus loin. Il propose d’autres programmes d’appropriation démystifiée du numérique et va jusqu’aux apprentissages avec et sur l’électronique avec des classes de niveau CM1 et CM2.
POUR APPROFONDIR Site de l’association Premiers Cris : www.premierscris.org * Présentation de CoMo. éducation en vidéo : www.youtube.com/ watch?v=cCmZUOsIExA
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Questions d'Éduc. 8.
Trois questions à… Vincent Bernard
« J’essaie de valoriser les usages positifs » Vincent Bernard est coordinateur de Bornybuzz Numérique, un espace de médiation numérique, et formateur dans les Promeneurs du Net*. Il répond à nos questions sur l’enjeu de l’éducation au numérique et le rôle des parents dans cet apprentissage.
À partir de quel âge faudrait-il commencer à éduquer les enfants au numérique ? À partir du moment où les parents jugent utile, opportun ou nécessaire de confier un appareil électronique ou de propo-
ser des médias à leur enfant, il y a un travail d’éducation ou d’accompagnement qui se met en place. La découverte des environnements numériques se fait en famille. Elle est certes plus ou moins encadrée, plus ou moins
réfléchie, plus ou moins adaptée. Il n’empêche que l’utilisation de ces outils est subordonnée à un ensemble de règles, de normes et de rituels plus ou moins formalisés et plus ou moins implicites. Éduquer un enfant c’est aussi lui transmettre des repères et des valeurs. Le numérique fait désormais partie de cette transmission. Ce serait réducteur de penser que cette éducation au numérique puisse être réservée à des temps, des lieux ou des personnes données. La famille et les pairs participent tout autant à l’éducation au numérique que les enseignants, les éducateurs spécialisés, les animateurs socio-culturels, les médiateurs ou conseillers numériques, etc.. Comment peut-on protéger les enfants des dangers du numérique ? Vous êtes tombée sur la mauvaise personne (rire). Je ne fais pas partie de la team “Les écrans c’est le mal, le numérique est dangereux, alors il faut absolument sensibiliser aux risques”. Plus sérieusement, je me retrouve dans Sonia Livingstone1 lorsqu’elle dit : “Il est essentiel de reconnaître que tous les enfants ne sont pas exposés à des risques et que tous les
Questions d'Éduc. risques ne conduisent pas à des ensemble que les normes impli- ternet. Là, j’essaie le plus pospréjudices”. D’ailleurs, je ne com- cites se transmettent le mieux. sible de hacker ces interventions prends pas pourquoi en France Et c’est surtout en faisant que de sorte à laisser les utilisateurs nous ne prêtons l’on va rencon- confronter leurs expériences. pas davantage trer de l’imprévu Les interfaces homme-machine « Il est essentiel de d’attention aux et des difficul- ont la particularité de se passer reconnaître que tous études EU Kids tés qu’il va fal- de mots, tout se joue au niveau les enfants ne sont pas online qu’elle loir surmonter, comportemental. Il faut donc perexposés à des risques qu’il va falloir se mettre de verbaliser, de consciencoordonne. Idem pour la reet que tous les risques poser des ques- tiser, etc.. cherche scientions auxquelles Concernant l’évaluation de l’imne conduisent pas à des tifique en généon va devoir pact de mes actions, j’utilise mon préjudices » ral. Lorsqu’on trouver des ré- joker (rire). A l’heure actuelle les regarde le nuponses, etc. financements me permettent à mérique au niveau de la popula- Plutôt qu’une expertise, je pré- peine d’équilibrer les comptes. tion générale, il n’y a pas de quoi fère proposer des expérimenta- J’aimerais beaucoup déployer s'inquiéter. Bien sûr, comme le tions. Les 3B de Pascal Plantard2 des méthodologies d’évaluation numérique fait désormais par- en somme : bricoler, butiner, bra- réellement scientifiques, mais tie de nos vies, c’est normal conner. force est de constater que je n’en qu’il se retrouve imbriqué dans A côté de cela, comme je ne suis ai pas les moyens. les problèmes que nous pouvons pas déconnecté du monde et qu’il (1) Livingstone, S. (2014). Risk and Harm on the Internet. In Media and the wellrencontrer. Cela-dit, c’est notre faut bien financer mon poste, je being of children and adolescents. lot quotidien en tant que pro- réponds à des demandes institu- Oxford University Press. fessionnel de résoudre ces pro- tionnelles de sensibilisation sur (2) Plantard, P. (2013). E-inclusion : blèmes au cas par cas. Autre- les risques et les dangers d’In- Braconnage, bricolage et butinage. 1622. https://hal.science/hal-01739761 ment dit, plutôt que de crier au loup, il convient d’éduquer au numérique comme on apprend CARTE DE VISITE à vivre ensemble, à ne pas traverser en dehors des passages association basée à Metz, dans le piétons, ou ne pas enfoncer une quartier populaire de Borny, est composée d’un média fourchette dans une prise élecde proximité et d’un espace de médiation numérique trique, etc. (Bornybuzz numérique). Le média existe depuis 10 ans. Il a permis de développer des actions d’éducation aux Dans votre pratique, que promédias. En 2020, grâce à la création de Fabriques de posez-vous comme supports, territoire, l’activité a évolué vers de la méditation numéactivités, outils aux enfants et rique plus traditionnelle, vers de l’inclusion numérique, aux jeunes ? Avec quels objecde l’accès aux droits, ainsi qu’une activité de type Fablab. tifs et quels résultats ? L’association est membre fondateur du réseau des TiersTant que faire se peut, j'essaie lieux en Grand-Est. Depuis 2017, Vincent Bernard s'intéde proposer une valorisation resse aux questions de parentalité. Il intervient égaledes usages positifs. Je suis un ment en formation, notamment dans la formation initiale convaincu de l’approche par prode travailleurs sociaux et dans le réseau des Promeneurs jet socioculturel et par le faire Du Net. ensemble. C’est dans ce faire
Bornybuzz,
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Questions d'Éduc. 10.
Droits & usages
Protéger et préserver nos ados La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) propose 8 recommandations* visant à prévenir les mineurs des dangers numériques et leur permettre d’exercer leurs droits (face au cyberharcèlement par exemple). Parmi elles, figurent celle d’encadrer par la loi leurs activités en ligne et l’accompagnement des parents dans l’éducation numérique.
Encadrer la capacité d’agir des mineurs en ligne (Recommandation n°1)
Accompagner les parents dans l’éducation au numérique (Recommandation n° 3)
En cochant la case des CGU lors de la création de son compte sur un réseau social, un mineur s’engage dans une relation contractuelle, alors que cet acte relève de l’autorité parentale. C’est le droit commun qui s’applique ici. La Loi informatique et liberté donne la capacité au consentement au mineur de plus de 15 ans de fournir des informations lors de la création d’un compte sans que cela ne l’engage envers le prestataire de service. Concrètement, le jeune se retrouve en porte à faux, avec d’un côté la possibilité de donner des informations sensibles, comme la géolocalisation, et de l’autre une incapacité à conclure. Pour répondre à cette contradiction la CNIL est partie du constat que les mineurs ont des pratiques autonomes dans l’accès et l’inscription aux réseaux sociaux. Et que les parents sont peu sollicités pour cette démarche et sont parfois ignorants des relations virtuelles de leurs enfants. Sans mettre de côté la souveraineté des tribunaux, il pourrait être admis que les mineurs de 15 ans soient capables de conclure des contrats pour s’inscrire sur des réseaux sociaux si plusieurs conditions sont remplies. L’une porte sur les services proposés qui doivent être destinés à un public mineur, l’autre sur la possibilité qu’auraient les parents à supprimer le compte s’ils les sentent en danger.
« Les parents sont souvent dépassés » ; c’est ce que déclarent les jeunes quand on leur demande vers qui ils se tournent en cas de questionnement sur les réseaux sociaux. Les parents confirment cet état de fait qu’ils sont peu alertés dans un sondage réalisé en 2020 par l’Ifop à la demande de la CNIL sur les comportements digitaux des enfants. Les parents sont 44 % à ne pas se sentir accompagnés dans l’encadrement des pratiques numériques de leurs enfants. Pour répondre à cette attente, la CNIL a contribué à la création d’un kit du citoyen numérique destiné aux personnels de l’éducation, aux parents et aux enfants. Plusieurs thèmes sont abordés comme le droit numérique, la protection de la vie privée sur les réseaux sociaux. Dans le monde numérique, l’enfant reste donc sous la responsabilité de ses parents qui ont, eux aussi, besoin d’accompagnement pour interagir et intégrer ces changements liés au monde contemporain.
IN POUR ALLER PLUS LO Les 8 recommandations sont disponibles sur : www.cnil.fr/fr/les-droits-numeriques-des-mineurs
UN LARGE SPECTRE ENTRE HYPERCONNECTÉS ET « ILLECTRÉS »
15%
Le numérique représente
5,5%
SEULES 18%
des spécialistes des TIC sont des femmes.
du PIB français
de la population est touchée par l’illectronisme
9% des ouvriers contre 2% des cadres.
Il concerne
54%
77%
des français éprouvent au moins une forme de difficulté pour réaliser des démarches en ligne.
Les non diplômé·es et les retraité·es sont celles et ceux qui progressent le moins dans l’appropriation des outils (30% de moins que les cadres)
32H par semaine c’est la durée moyenne mondiale de temps passé sur un écran. Sachant que 87% des Français ont un smartphone contre 69% à la population mondiale
68% des salarié·es ont une
opinion positive de la transformation numérique des entreprises
50% des salarié·es estiment que la transition numérique est génératrice de stress
des emplois du numérique sont occupés par des hommes.
22% des professionnel·es
de l'Intelligence Artificielle à travers le monde sont des femmes. Les filles obtiennent des scores moyens supérieurs à ceux des garçons en littératie numérique.
94% et
des enseignant·es pour le premier degré
88% pour le second degré utilisent
le numérique pour préparer leurs cours.
14% et
des enseignant·es du premier degré
36% en secondaire utilisent le
numérique en classe avec les élèves.
34%
des collégiens scolarisés dans un établissement privé ont leur propre ordinateur
contre
26% pour ceux scolarisés en
éducation prioritaire. des professionnel·les de
ne se considèrent 47% l’éducation pas suffisamment formé·es et se sentent dépassé·es.
Dans les métiers de l’éducation,
79% trouvent la numérisation des tâches compliquées, et 59% , l’outil non adapté.
SOURCES UTILISÉES 1 - ONU 2 - Baromètre du numérique 2022 3 - Baromètre UNSA Éducation 2023 4 - Étude DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) 2021
Questions d'Éduc.
État des lieux
11.
Questions d'Éduc.
Environnement de travail
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LE « BUG 2.0 » DES PLATEFORMES DE GESTION La multiplication des plateformes désorganise les services de nos administrations qui se perdent dans un dédale de logiciels. Elles ont pour nom Cepage, Cyclade, Imagin, Colibris, RenoiRH, LIEN, Op@le… Des appellations qui pourraient faire rêver mais leur utilisation, loin de faire gagner du temps, surcharge tous les personnels. Passage en revue des dommages collatéraux de ces « bugs » logiciels.
Si les espaces numériques de travail ont pu apporter une plus-value pour la communication avec l’équipe pédagogique, les logiciels administratifs n’ont fait qu’augmenter la charge mentale et le stress de ceux qui doivent les utiliser. Les usagers se trouvent très souvent désemparés face à des interfaces à la conception hétérogènes qui ne prennent pas en compte les cas particuliers. Là où avant un formulaire papier était suffisant, il faut parfois passer plusieurs heures pour renseigner correctement une page de saisie. L’absence d’assistance téléphonique pour certains outils rend même l’exercice impossible, sauf à disposer du temps pour passer des heures devant des tutoriels très approximatifs. Le « brow out » numérique (perte de sens) commence à s’étendre à tous les champs professionnels de l’éducation.
Le cas Op@le L’instabilité des applications numériques, qui changent rapidement dans le temps et selon les rectorats, rend l’investissement passé pour s’approprier l’outil souvent inutile. Pour ne citer que le cas d’Op@le, logiciel d’expertcomptable utilisé dans les établissements scolaires, « la non-prise en compte de la nécessaire migration des données, de l’ancien logiciel vers le nouveau, oblige les agences comptables à ressaisir toutes les coordonnées bancaires des fournisseurs », témoigne Manuel Vidal, secrétaire national d’A&I. « Le logiciel a été conçu sans écouter les utilisateurs et mis en place à marche forcée », poursuit-il. « L’obligation de l’utiliser sans formation préalable dans un contexte de manque de personnels administratifs et avec une
ergonomie non intuitive, conduit à une surcharge de travail et une souffrance des personnels. »
Surcharge émotionnelle L’autre revers du tout numérique est la contraction du temps. Une pression constante est exercée pour des retours immédiats de l’information. Les mails avec un impératif de réponse immédiate ne permettant pas d’établir un ordre de priorité dans les tâches. La course à la réponse rapide crée de la surcharge informationnelle et empêche la déconnexion nécessaire au bien-être des personnels. Du fait d’une évolution non anticipée et non accompagnée, les personnels administratifs ont donc vu leurs conditions de travail se dégrader alors que la technologie était censée leur apporter simplicité et efficacité.
QU A N D IL « PL E U T » DE S TABL E T T E S P AR MILLIONS Les conseils départementaux semblent dépenser sans compter pour le numérique chaque année pour mettre les collèges à niveau. Outre les équipements des salles informatiques, ce sont des milliers de tablettes qui sont proposées ou données aux élèves, tablettes dont les enseignants interrogent encore la plus-value pédagogique. Saône et Loire, Yvelines, Seine-Maritime, Bouchesdu-Rhône, Côte d'Or, Gers, Manche… Il suffit de taper « conseil départemental dotation tablettes collèges » sur un moteur de recherche pour voir alors apparaître une liste de départements vantant leur mérite à doter leurs collèges des équipements informatiques dernier cri. Avec souvent, en face, des investissements financiers dépassant le million d’euros, ce qui interpelle de nombreux·ses enseignant·es qui se débattent avec ces outils qu’ils ou elles n’avaient pas commandés. En premier lieu, derrière l’apparente facilité d’usage de la tablette se cache la complexe mise en œuvre matérielle d’une séance numérique en classe : chariot à tracter dans les couloirs, chargement des
tablettes, mises à jour des applications à réaliser, assurance d’un réseau internet suffisant.
Se dégager du temps Pour Laurent, enseignant de maths et référent informatique de son collège, tous ces aspects matériels ingérables à la longue pour l’enseignant·e nécessite qu’il y ait un responsable de la maintenance permanent afin de la·le dégager de ces contraintes pour se concentrer sur le seul aspect pédagogique. Car effectivement, « il y a de bonnes applications avec des approches ludiques, des évaluations et encore beaucoup d’autres nouvelles activités pour les élèves » mais qui demeurent un complément du cours et ne sauraient constituer un enseignement complet qui se suffit à lui-même. Toutefois, des limites apparaissent rapidement aussi sur le volet pédagogique. « Les applications et les matériels sont vite obsolescents », et puis « les enseignants ne sont
pas formés ». Ce qui implique une prise en main précoce des professeurs pour se familiariser avec l’outil, penser très en amont les séquences et mobiliser des compétences en pédagogie par le numérique qu’il ou elle n’a pas initialement.
Aucune adéquation aux besoins Pierre-Marie, professeur des écoles qui a travaillé sur le sujet à la DSDEN des Vosges confirme. « Les équipes pédagogiques ne sont jamais interrogées sur leurs désirs numériques et il n’y a pas d’accompagnement prévu pour ces équipes. » De plus, « il n’y a pas d’adéquation entre l’équipement des établissements et les besoins réels ». Dès lors, les enseignant·es freinent des quatre fers quand ils·elles voient débarquer un beau chariot tout neuf car il y a là toujours une prise de risque avec un matériel peu maîtrisé dont la mise en œuvre est chronophage. « Il faut prévoir du temps disponible », assure Laurent. Et « les enseignants ne veulent pas jouer à la roulette russe », concède Pierre-Marie.
Questions d'Éduc.
Dépense publique
13.
Questions d'Éduc. 14.
État des lieux
E-formation : un paysage en pleine mutation La pandémie de Covid, par les différents confinements qu’elle a imposés, a conduit à deux développements qui peuvent sembler contradictoires. En effet, d’un côté, les outils d’enseignement et de formation à distance ont vu une fantastique accélération de leur diversité, de leur performance et de leur utilisation ; de l’autre, la nécessité d’un face en face physique entre les enseignants et leurs auditoires pour transmettre, éduquer et former ne s’est jamais autant imposée. Ainsi, l’idée que des outils digitaux et plateformes numériques en tout genre pourraient permettre un enseignement de masse à bas coûts a donc été battue en brèche. Tour d’horizon de la situation. Ce qui est particulièrement frappant, c’est d’abord la multiplicité des nouveaux outils dans le domaine du e-learning ces dernières années et leur transformation permanente. En deux décennies, l’offre est passée de simples cours en ligne, exerciseurs, capsules vidéos, podcasts ou autres quizz à des outils bien plus complexes. Les espaces numériques de travail se sont répandus, la visioconférence s’est démocratisée et intègre ellemême de nouvelles fonctionnalités (tableau virtuel, sondage, salles …).
Multiples réseaux sociaux L'essor des réseaux sociaux a permis l’apparition de communautés d’apprenants et la création de Wikis (pages créées de façon collaborative). Les MOOC (Massive Open Online Course) ont été rejoints par les SPOC (Small Private Open Course) et les FOAD (Formation ouverte
à distance). Enfin, l'avènement des smartphones entraîne foison d’applications souvent spécifiques à un seul usage.
E-learning : une offre fragmentée Si l’offre de e-learning est très diverse et fragmentée, certains acteurs dans ce domaine ont tout de même une place prépondérante. • Tout d’abord le Cned, acteur historique de l’enseignement à distance, qui est leader et l’acteur public de référence. • France université numérique propose également une collection importante de MOOC gratuits créés par de nombreux établissements du supérieur. • Côté outils, la plateforme d’apprentissage en ligne Moodle, très utilisée dans le secteur public comme dans le privé, permet à chacun de créer et gérer une formation en ligne. Ces acteurs et tous les autres entrent depuis peu dans une nouvelle ère.
L’intelligence artificielle progressivement intégrée Cette technologie est néanmoins loin d’être mature. Même si les évolutions auront un impact rapidement, il y a fort à parier que les promesses réjouissantes de parcours et d’accompagnement individualisés ne seront pas efficientes dans un futur proche. Pour autant, il est indéniable que l’apparition de ces technologies a bouleversé de manière durable la façon dont nous envisageons les apprentissages. Souvent pour le meilleur - démocratisation, accessibilité, souplesse, réduction d’une partie des coûts et des transports - et parfois pour le pire, car certains problèmes récurrents n’ont pour l’instant pas été dépassés. Du point de vue de l’apprenant Le risque de démotivation, de décrochage et d’isolement reste très élevé malgré les évolutions technologiques. Les difficultés techniques ou liées au matériel
Questions d'Éduc. 15.
sont toujours une barrière ou un frein pour certains. La frontière entre temps de formation et temps de repos s’estompe et trouver un point d’équilibre reste une gageure.
nue par personne, on peut légitimement se questionner sur le fait de financer le secteur privé dans ce domaine via les défiscalisations massives dont il bénéficie. Enfin, le développement
Pour la personne qui conçoit ou dispense une formation
À SAVOIR
L’obsolescence rapide des outils et leur multiplicité impliquent une part très chronophage de prise en main et d’adaptation qui peut-être décourageante sur le long terme.
Du point de vue du collectif Le tout numérique est un facteur de reproduction des inégalités. L’illectronisme ne doit pas être sous-estimé car c’est un véritable handicap social dans un monde de plus en plus digitalisé. Dans la jungle des prestataires de service dans ce domaine, certains proposent des formations diplômantes ou certifiantes d’autres pas du tout. Outre l'inutilité potentielle d’une formation qui ne serait recon-
du numérique va de pair avec une consommation énergétique et de ressources de plus en plus importante. À ce jour, le recyclage du matériel reste bien trop partiel.
Quel e -learning voulonsnous demain ? Nos propositions • Hybrider les formations, utiliser le numérique en
présentiel. Ne pas privilégier du 100% e-learning. • Former, fournir du matériel ou des points d'accès
pour les plus éloignés du numérique. • Privilégier les acteurs publics ou à but non lucra-
tif s’inscrivant dans une approche de responsabilité sociale et environnementale (RSE). • Privilégier les solutions basées sur l’open source ou
les logiciels libres. • Favoriser le développement de standards évolu-
tifs, peu consommateurs d’énergie et en bande passante. • Permettre l’interopérabilité des outils par la
construction de normes communes.
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Zoom
CIEL, MON BAC PRO Quand on évoque le numérique et le secondaire, la filière générale et technologique est trop souvent immédiatement convoquée. Alors que la voie professionnelle offre de belles opportunités de parcours pouvant conduire jusqu’au master après le bac. Exemple avec le bac pro CIEL. L'EXPERT Depuis la rentrée 2023, la filière Quels sont les points forts « Systèmes numériques » de- et les points faibles d’un bac Rachel Maricq est directeur dévient « Cybersécurité, Infor- pro sur ce type de poursuite légué à la formation professionmatique et réseaux, Électro- d’étude ? nelle et technologique (DDFPT) nique », soit l’acronyme CIEL. Le niveau de la formation géau lycée polyvalent Niepce-BalElle est née du constat de l’évo- nérale de la voie pro m’a deleure de Chalon-sur-Saône. lution de la filière et de la volonté mandé un effort important de passer à l’industrie 4.0 et le d’adaptation, pour le BTS puis « La filière CIEL a été repensée déploiement des objets connec- le master. Mais la possibilité afin d’assurer la souveraineté tés notamment dans l’environ- de faire des stages dans difde la France et de l’Europe dans nement smart city. Elle décline férentes entreprises, de voir les domaines de l’électronique. 3 options à partir de la 2nde pro- les différents métiers, qui sont Cela ne se fait pas sans difficulfessionnelle, et peut conduire très nombreux, m’a permis de tés car malgré des relocalisations, jusqu’au BTS et au master. mieux me rendre compte des les entreprises dans ces secteurs attentes et des opportunine sont actuellement pas nomtés. Le travail en travaux prabreuses pour accueillir les élèves LE TÉMOIN tiques au lycée est également en stage (PFMP). De plus, les enPierrot Fraizy, 24 ans, un point très positif. seignants doivent également évoest chef de projet numérique luer et être formés sur ces doà la Communauté urbaine de Quel conseil donneriez-vous maines. Nous nous interrogeons Creusot-Monceau. Après un aux jeunes intéressés par sur la capacité d’insertion de la bac professionnel au lycée cette formation ? mention complémentaire alors Claudie Haigneré de Blanzy, S’accrocher et se faire que le marché du travail est plutôt puis un BTS Systèmes inforconfiance pour suivre sa voie. demandeur de niveau master en matiques aux organisations, cyber sécurité. Il faudra faire un il obtient une licence profesbilan dans le temps. » sionnelle Métiers des réseaux puis un master Gestion de projets poursuivi en D O NNÉ E S ÉLECTRONIQUE RÉ SE AU apprentissage. Pourquoi avoir choisi la filière professionnelle ? J’avais la volonté de travailler rapidement et de ne pas poursuivre mes études après le baccalauréat. Comme j’avais de bonnes notes au collège, on m’a déconseillé d’aller en voie professionnelle et plutôt poussé vers la seconde générale. Mais j’ai tenu bon.
B ac PRO C I E L Cy b e r s é c u r i t é , i n f o r mat r i q u e e t ré s eau x, É le c t ro n i q u e Mention complémentaire cybersécurité
B T S Cy b e r s é c u r i t é O pt i o n A I nf o r m at ique e t ré seau
O pt i o n B É le c t ro nique e t ré sea u
DES COMPÉTENCES SOUVENT ACQUISES PAR SOI-MÊME Dans un récent sondage Ifop*, près de 86% des enseignant·es interrogé·es déclarent un usage régulier des ressources numériques en classe. La moitié se forment seul·es à cette pratique contre seulement 18% via l’Éducation nationale. Pourtant, ce n’est pas l’offre qui manque. Aujourd’hui, plusieurs acteurs forment les enseignants au numérique. Nul besoin de forcer ces derniers car ils mettent en avant le fait que les élèves y sont plus réceptifs, l’interactivité de l’enseignement qu’il permet et son apport pédagogique. D’un côté, les académies ont des personnels ressources, parfois formateurs certifiés, qui élaborent et dispensent de longue date des formations transdisciplinaires aux outils numériques à travers les délégations académiques au numérique (DAN).
L’expertise de Canopé De l’autre, Réseau Canopé s’est recentré sur cette mission spécifique. Il a développé au cours des dernières années une véritable expertise technique dans la production de contenus numériques variés et de qualité,
directement utilisables par les enseignants en classe. C’est l’acteur public dans ce domaine. Il dispose également de lieux d'accueil équipés de matériel dernier cri pouvant recevoir les stagiaires dans les différents ateliers conçus et proposés par le réseau.
est, à ce jour, retardé par les annonces faites à la rentrée par le ministre - il faut privilégier le “hors face à face pédagogique” pour les formations - avec un risque de rebuter à la fois les formateurs et les potentiels stagiaires.
Par ailleurs, tous créent des parcours de formation pouvant se dérouler suivant des modalités multiples et panachées (présentiel, webinaire, …). L’éducation nationale est donc largement compétente pour répondre à ce besoin de formation au numérique, au-delà des 18% de personnels formés par ses soins. Les écoles académiques de formation continue (EAFC) sont également au centre de la formation continue des enseignants. Elles doivent, dans chaque académie, bâtir la meilleure offre possible en faisant intervenir tous les acteurs. Or ce travail
Valoriser la formation La formation des enseignant·es au numérique pourrait également être davantage intégrée lors de la formation initiale, puis valorisée tout au long de la carrière. Que ce soit de manière pécuniaire, même lorsqu’il s’agit d’autoformation, ou dans la progression de carrière et la certification des compétences. Les acteurs de la formation sont prêts, les potentiels stagiaires motivés mais pas dans n’importe quelles conditions. Reste que les problèmes quotidiens des collègues enseignants sont souvent simplement matériels : vidéoprojecteur en panne, connexion wifi défaillante, ordinateurs obsolètes, etc. Anticiper ces problèmes semble alors un préalable indispensable. * Disponible sur www.ifop.com/wp-content/uploads/ 2023/09/120111-Presentation.pdf
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Formation continue
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Entretien avec… Claire Mathieu
« L’intelligence artificielle aide à nourrir l’imagination de l’enseignant » L’intelligence artificielle ou IA s’est taillée une place de grande audience dans les médias, suscitant un énième débat sur le pouvoir controversé de la machine sur l’homme, ici dans l’apport et le traitement par les enseignants chercheurs des connaissances scientifiques et académiques. La chercheuse Claire Mathieu a accepté de nous éclairer sur le sujet.
L’IA suscite de nombreuses polémiques actuellement. Assistons-nous à une révolution avec l’avènement des outils d’IA ou une simple évolution et la suite logique de ce que nous connaissons avec le développement du numérique ?
Le CV de Claire Mathieu Claire Mathieu est directrice de recherche au CNRS en informatique et travaille plus précisément sur la conception et l'analyse d'algorithmes. Elle a occupé la chaire Informatique et sciences numériques du Collège de France en 2017-2018, a participé à la conception des algorithmes de Parcoursup et a reçu la médaille d'argent 2019 du CNRS. Elle est membre de l'Académie des sciences.
On peut parler d'une révolution pour tout ce qui concerne le langage : traduction, synthèse de texte, génération de texte. On ne s'attendait pas à des résultats d'une telle qualité lorsque ChatGPT a fait irruption. Désormais l'ordinateur peut écrire des textes quasiment sans faute d'orthographe, s'adapter au registre de langage de l'utilisateur, et résoudre « L’expertise de d’autres problèmes qui, il y a encore l’enseignant·e est quelques années, semblaient des défis pour la recherche. Mais cela ne veut pas capitale pour filtrer et dire que tous les problèmes accessibles à analyser ce que l’IA l'intelligence humaine deviennent soudain propose » aisément solubles par ordinateur. Il faut mesure garder. En quoi les équipes pédagogiques peuvent-elles tirer avantage de ces nouveaux outils ? Autrefois pour construire son cours on se guidait à l'aide de manuels, maintenant les enseignants vont aussi chercher des documents sur internet, puis en font une synthèse pour avoir un cours qui est adapté à leurs élèves. Pour ce travail, les assistants comme ChatGPT peuvent être d'une grande aide. À la demande, ils peuvent proposer un plan de cours puis le faire évoluer ensuite selon différentes contraintes en adaptant sa réponse à d’autres exigences de l’enseignant. À la fin, on se dit : voilà un plan de cours raisonnable ; maintenant je vais creuser ça en m'appuyant sur ma propre expertise. L’IA aide donc à nourrir l'imagination de l'enseignant de la même façon qu'une bibliothèque, mais d’une manière plus interactive et plus réactive parce que cet outil a eu accès à beaucoup beaucoup plus de
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Outil
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« Les outils de l’IA pourraient aussi permettre de ne plus penser le cours comme une séquence linéaire»
choses que ce que nous pourrions apprendre en toute une vie. Ça lui donne une connaissance très large dont il peut faire la synthèse. Cependant, il faut à nouveau insister sur le fait que l’expertise de l’enseignant·e est capitale pour filtrer et analyser ce que l’IA propose. Les outils de l’IA pourraient aussi permettre de ne plus penser le cours comme une séquence linéaire mais plutôt comme une forme d’arbre en prévoyant des embranchements qui seraient pris selon les réactions de l’auditoire. Il faut cependant garder à l’esprit que si la technologie aide, elle ne fait pas tout et le travail reste très important, ne serait-ce que pour s’approprier ces nouveaux outils. Mais tout cela est encore un peu de la science-fiction. Avant cela, il y a des aides basiques qui peuvent être obtenues facilement, comme par exemple demander des variations sur un exercice afin que les élèves aient des énoncés différents. D’autant que l’IA peut également aider à la correction.
On comprend bien aussi que le point de vue enseignant est de former pour ne pas que les élèves se retrouvent à utiliser des outils sans avoir aucune idée de la façon dont ils marchent. Cependant, est-ce que les étudiants, les élèves, ne vont pas avoir la tentation de contourner, de prendre des raccourcis en utilisant massivement l’IA ? Oui bien sûr, là y a une inquiétude. Chaque progrès technologique du passé a conduit à un changement de notre façon de faire et à des modifications de nos compétences. Par exemple, les outils qui nous économisent du travail physique font que, probablement, nous sommes moins musclés et résistants que nos ancêtres. D'un autre côté ça veut dire aussi qu'on a beaucoup plus de temps pour du travail intellectuel. Ce qu'on perd d’un côté nous fait gagner du temps pour faire autre chose. De même, les calculatrices font que nous sommes peut-être moins bons en calculs mental que les générations précédentes. Il y a donc continuellement des changements et à chaque fois l'enseignement évolue et les programmes s'adaptent pour moins mettre l'accent sur ce qui peut désormais être fait automatiquement et plus sur autre chose. Avec l’avènement des outils conversationnels comme ChatGPT, on franchit une nouvelle marche et justement, les
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Entretien
étudiants ou les élèves peuvent avoir la tentation de les utiliser pour réaliser leurs travaux de synthèses. Si on pense que ces compétences sont capitales, il va donc falloir inventer, concevoir, de nouvelles stratégies d’apprentissages qui prendront ce nouveau paradigme en considération. Peut-être que, par exemple, le poids de l’oral va croître dans les pratiques pédagogiques ?
Les questions que tout cela soulève sont déstabilisantes : comment ces outils, qui ne sont par essence pas intelligents comme un humain, peuvent-ils remplacer ce qu’on pense être une des propres caractéristiques de notre intelligence, à savoir notre capacité à extraire des idées importantes d’une somme de documents, hiérarchiser des principes et organiser une argumentation ?
L' I A V U D E L' É T R A N G E R Lors du dernier congrès du HERSC (Higher Education & Research Standing Committee) de l’Internationale de l’Éducation (IE) les 20 et 21 septembre 2023, la question de l’intelligence artificielle (IA) était à l’honneur. Ce sujet anime la communauté éducative et l’enseignement supérieur et l’ensemble des pays européens réunis autour de la table ont témoigné de leur intérêt pour la question, quelles que soient les positions. Chat GPT, application la plus populaire de l’IA, était bien évidemment au cœur des échanges. Deux analyses en conférence plénière de l’impact du numérique et de l’intelligence artificielle sur l’enseignement supérieur, sur la recherche et sur l’institution ont soulevé la dimension éthique, plus spécifiquement suivant deux plans : la protection des données et les biais qu’un outil comme Chat GPT peut engendrer dans l’accès aux données. Une discussion en ateliers a révélé des positionnements variés à attribuer peut-être aux différentes approches selon les cultures éducatives et les générations. Par exemple, les pays de culture anglo-saxonne (Danemark, Allemagne) où les normes de protection des données sont très strictes, ont pu faire état de leur prudence face à l’utilisation de ces outils. D’un autre côté, de jeunes enseignants-chercheurs (en l’occurrence du Portugal et du Danemark) ont montré leur intérêt grandissant pour l'intelligence artificielle comme relais pour l’accomplissement de tâches récurrentes afin de redéployer le temps humain sur des questions de recherche et, de façon générale, sur les tâches où leurs compétences sont de réelles plus-values. Une unanimité a été constatée sur la nécessité de former et de former les formateurs à utiliser l’IA et à faire de l’université une communauté avertie, critique et collaborative dans ses usages des outils comme Chat GPT, où nous ne serions pas seulement des usagers mais de véritables acteurs.
PIX, « ENTRAÎNEUR » DE COMPÉTENCES PIX est un outil public et gratuit, conçu pour développer les compétences numériques tout au long de la vie. Plus précisément, c’est une plateforme en ligne développée par le ministère de l'Éducation nationale via un GIP (Groupement d'Intérêt Public) qui vise à entraîner, évaluer, et certifier les compétences numériques.
Que permet-il ? ✓ Une personnalisation PIX propose des tests adaptatifs qui évaluent les compétences de chacun de manière précise et permettent de déterminer les niveaux de compétence numérique, de l'initiation à l'expertise. Les enseignants peuvent adapter PIX en fonction des besoins de leurs élèves et intégrer les compétences numériques dans divers domaines de l'apprentissage.
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Une formation continue
PIX contient un ensemble de ressources pédagogiques et d'activités d'apprentissage pour aider les apprenants à progresser ; les enseignants ont également accès à des ressources pour les aider à enseigner ces compétences de manière efficace.
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Une certification
PIX délivre des badges et des certifications reconnus, permettant aux apprenants de valoriser leurs compétences numériques sur leur CV et aux enseignants de suivre leur progression.
Comment fonctionne-t-il ?
PIX est basé sur le cadre de référence des compétences numériques (CRCN). D’abord les élèves passent des tests qui évaluent leurs compétences dans les 5 domaines qui sont : information et données. communication et collaboration.
création de contenus. protection et sécurité environnement numérique En fonction de leurs résultats, PIX recommande des activités d'apprentissage spécifiques pour les aider à améliorer leurs compétences. Sous forme d’énigmes ou de défis, ces exercices sont à « Les enseignants la fois complexes et motipeuvent suivre la vants. Selon les cas, il est possible ou non de cher- progression de leurs cher des informations en élèves, identifier les ligne. lacunes et adapter Chacun peut faire des retours et des sugges- leur enseignement en tions aux concepteurs de conséquence. » PIX pour améliorer l’outil. Les enseignants peuvent suivre la progression de leurs élèves, identifier les lacunes et adapter leur enseignement en conséquence. Ils peuvent également utiliser PIX pour élaborer des plans de formation personnalisés et/ou adaptés à leur discipline.
Quelles déclinaisons ? PIX existe à partir de la 6ème mais devrait bientôt s’étendre à l’élémentaire. Pour les adultes, il existe maintenant un nouveau parcours PIX+ Édu destiné aux enseignants et personnels d’éducation comme levier de renforcement des compétences numériques à l’École. Par ailleurs, un projet PIX Parentalité Numérique est en cours d’expérimentation.
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Outil
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E-Culture
Musiques en ligne : d’un accès régulé à une offre excessive L’accès aux cultures se développe à travers la généralisation des supports et connexions numériques. La diffusion musicale connaît une forte croissance grâce aux plateformes en ligne de streaming. Le confinement et la restriction d’accès aux salles de spectacles, musées et médiathèques ont accéléré le recours au numérique pour continuer de répondre aux attentes de chacun. Selon un sondage réalisé en 2023*, 30% des personnes sondées ont assisté à au moins un concert ou à un spectacle en ligne, 20% à des conférences en ligne et 16% ont visité virtuellement une exposition ou un musée. Et 22 millions de français, selon le Syndicat national de l'édition phonographique, ont un abonnement à une plateforme numérique audio et/ou vidéo.
Vers le MP3 L’utilisation de supports audiovisuels pour accéder ou diffuser la culture musicale n’est pas nouvelle de la TSF au streaming, les artistes ont toujours su
exploiter les technologies pour toucher le plus grand nombre. Dès les années 50 les majors musicales, également propriétaires des radios, ont orienté la production artistique vers des styles occidentaux dans un souci de toucher un large public. L’objectif était de rentabiliser les investissements dans ce secteur, au détriment des musiques alternatives portées par les labels indépendants peu diffusées sur les ondes. Le MP3, format de musique compressé, a été le premier vecteur de la diffusion de la musique à l’échelle mondiale. Des pépites issues d’enregistrements parallèles aux créations contemporaines, le numérique a offert la possibilité aux artistes armateurs de passer outre. L’accès à la musique s’est démultiplié de façon exponentielle, en s’appuyant de façon illégale sur des plateformes pirates comme Napster ou Emule.
La principale cause de ce mode d’échange a été le refus des majors d’utiliser le MP3.
Prolifération hors contrôle Devant la prolifération des fichiers musicaux en circulation hors contrôle et sans retour financier, les majors se sont organisées pour, d’une part, obtenir des textes législatifs pénalisant ce mode d’échange, et d’autre part, mettre en place des plateformes régulées et payantes (Deezer, Spotify). La diffusion musicale actuelle reste conforme à ses objectifs d’origine en générant des profits pour les investisseurs au détriment des artistes. Le numérique installé durablement dans nos vies professionnelles et personnelles doit rester un support ouvert à la diffusion de toutes les cultures, comme d’autres avant lui. * source : Gece.fr
Questions d'Éduc.
Développement durable
Un faux ami vraiment énergivore Le numérique, de par son caractère immatériel, est souvent perçu comme un allié de l’écologie. En fait, la réalité est toute autre. De la technologie numérique découle un phénomène de pollution complexe à appréhender. En voici quelques illustrations. Tout en haut de la chaîne d’informations et de diffusion numérique figurent les datacentres, serveurs informatiques surpuissants qui nécessitent en grande quantité des matières premières, usant notamment de quantités astronomiques d’eau afin d’éviter la surchauffe (effet Joule), participant ainsi à l’épuisement des ressources. Inès Leonarduzzi, fondatrice et présidente de l’ONG Digital For The Planet assène un constat faramineux : « Les 800 datacenters implantés en Californie nécessitent pour fonctionner la même quantité d’eau que l’équivalent de 158.000 piscines olympiques. » (1) Selon une autre étude menée en 2020 par le collectif de sobriété numérique GreenIT, les centres informatiques sont ainsi responsables de 4% des impacts environnementaux en France.
Autre donnée saisissante : la production et l'utilisation des objets numériques - téléphones portables, ordinateurs, télévisions, consoles de jeux, enceintes connectées etc.. seraient à l'origine de 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (2). Ce qui est mis en question ? La phase de fabrication des appareils, leur importation massive des pays asiatiques et leur obsolescence programmée : la durée de vie d'un smartphone est aujourd'hui de vingt-trois mois en moyenne.
Usage accru des visios La recherche d’outils numériques toujours plus performants qui incite ainsi à toujours plus de consommation produit une quantité énorme de déchets électroniques souvent difficiles à recycler. Et l’usage accru des visioconférences, du
commerce en ligne et du jeu virtuel, particulièrement énergivores, accentuent ce phénomène selon lequel la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre en France atteindrait 2,5% en 2023. Autre incidence sur la planète : l’expansion des infrastructures numériques nécessitent la destruction de vastes étendues de terre, détruisant ainsi l’habitat des espèces et accélérant la déforestation. Repenser notre relation avec le numérique et adopter des pratiques individuelles plus durables apparaissent donc indispensables. Mais cette responsabilisation passe aussi nécessairement par les émetteurs et producteurs de ces effets néfastes : les entreprises technologiques elles-mêmes. Il est urgent que celles-ci mettent en œuvre des politiques drastiques de réduction de leur empreinte carbone. C’est bel et bien un effort citoyen de toutes et tous qui est exigé pour un changement de modèle sociétal salutaire. Au risque d’une extinction programmée de notre planète. (1) Voir son livre « Réparer le futur, du numérique à l’écologie » (2) Article du Monde du 9 janvier 2022
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