mensuel de l’Union des progressistes juifs de Belgique février 2010 • numéro 303
éditorial L’Égypte n’est pas l’amie des amis des Palestiniens
Bureau de dépôt: 1060 Bruxelles 6 - mensuel (sauf juillet et août)
HENRI WAJNBLUM
I
ls étaient quelque quatorze cents, venus de 43 pays, qui s’étaient donné rendez-vous au Caire à la fin du mois de décembre dans le but d’entrer dans la bande de Gaza par la ville frontière de Rafah. Un an après l’offensive meurtrière israélienne, cette « marche pour la liberté » voulait à la fois dénoncer l’inertie de la « communauté internationale » et briser symboliquement le blocus dont la population de cette mince bande de terre surpeuplée est victime depuis trois ans. Les autorités égyptiennes en ont décidé autrement. Invoquant tout à la fois des engagements politiques - on se demande bien avec qui - et des considérations sécuritaires, elles ont
en effet interdit aux marcheurs d’atteindre leur objectif… marcher du poste frontière de Rafah au checkpoint israélien de Erez où devaient les rejoindre d’autres marcheurs, Israéliens. Faut-il pour autant considérer cette « marche pour la liberté » comme un échec ? Certainement pas. Durant des jours et des jours, les marcheurs ont bénéficié d’une couverture médiatique extrêmement importante par les sit-in qu’ils ont organisés devant leurs ambassades respectives dans la capitale égyptienne et par diverses manifestations spectaculaires. Que l’Égypte n’aime pas le Hamas, on peut le comprendre, mais la marche pour la liberté n’était en aucune manière une marche de soutien au Hamas mais une
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BELGIQUE-BELGIE P.P. 1060 Bruxelles 6 1/1511
février 2010 * n°303 • page 1