Le périodique n°95

Page 1

© Sport Cérébral

Trimestriel I 6 € I juillet - août - septembre 2015 I n° 95 I www.upp.be

x IT u U je AT de R G ne + azi ag m solution en p. 15

Fèr a cheval ou trèfle à quatre feuilles

AFFAMER AIDE BELLIQUEUX BONNE CHANVRE CHARCUTIER CONSTERNANT CRIARD DODUE EMEU ETERNISER FRAIS GENETICIEN GUY HACHETTE HALEE HALLUCINANT LITCHI LUNETIER MACHETTE MECENAT MEGASTAR MERIDIENNE

MIEL MUTANT NEGATIVISME NOUS OTER PACTISE PLACEBO PRINTANIERE REAGIR REARMER RITE SPELEOLOGIE SPORT CEREBRAL SURENCHERE TENACEMENT TRESSEE TUYAUTERIE VEINE VELO VENERE VIRE

Les magazines de jeux,

une forteresse parmi les périodiques Entretien avec Stefaan Cornilly,

Managing Director Keesing Benelux & Espagne Revues, magazines, périodiques : what’s in a name ? Small is beautiful … A + Architecture en Belgique Photos d’œuvres d’art et d’édifices publics dans des publications de presse : une nouvelle proposition de loi UPP info


#sommaire Revues, magazines, périodiques :

what’s in a name? 2 3 4-5 6-13 14-15 16

Revues, magazines, périodiques : what’s in a name ? Small is beautiful … A + Architecture en Belgique A la une - les magazines de jeux Les magazines de jeux, une forteresse parmi les périodiques A la une - interview Interview avec Stefaan Cornilly Keesing makes you think Pro Justitia Photos d’œuvres d’art et d’édifices publics dans des publications de presse : une nouvelle proposition de loi UPP info

Qu’est ce qu’une revue et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Il ne s’agit pas d’une sciences exacte et cette question déclenche toujours un certain débat. A l’UPP, nous avons opté pour le terme quelque peu désuet de « Périodique », mais qui a l’avantage de couvrir tous les types (et toutes les dimensions) de publication imprimée : de la presse grand public à la presse associative en passant par la presse professionnelle. La discussion sur ce qui fait partie ou non de la famille des revues se manifeste encore davantage lorsque l’on parle des magazines de jeux, de photographies et/ou érotiques. La question est souvent posée sous cet angle : existe-t-il une dimension journalistique ou non ? La réponse est le plus souvent négative. Mais la qualité « journalistique » (dans toute sa diversité) ne constitue assurément pas une condition sine qua non pour bénéficier du vocable « périodique ». Les « périodiques non-journalistiques » se trouvent en effet dans le même « bateau » que les « périodiques journalistiques » à beaucoup d’égards : print/digital, gestion de la distribution et des tirages, public cible, cadre législatif et juridique (droits d’auteur, éditeur responsable, TVA, etc.), abonnements, politique de couverture … Les magazines de jeux sont des cas à part dans la famille des revues. Avec leur offre spécifique et dynamique, ils prennent de plus en plus de place dans les rayons de presse. Le Périodique vous propose une interview de Stefaan Cornilly, CEO de Keesing Benelux (principal éditeur de magazines de jeux en Europe) et un aperçu de cet univers passionnant et parfois méconnu qu’est l’édition de magazines de jeux. Quels en sont les acteurs ? Quels sortes de magazines de jeux y a-t-il sur le marché ? Le marketing joue-t-il un rôle ? Quel est processus de production, la logistique suivie ?

#colophon

Ont participé à ce numéro: Luc De Potter - Isaac De Taeye - Renaud Homez Willem-Jan Cosemans Régie publicitaire & adresse de la rédaction: Bld. Ed. Machtens 79/boîte 23 - 1080 Bruxelles Tel: 02 414 12 35 - Fax: 02 414 23 95 info@upp.be - www.upp.be Création: Kliek Creatieve Communicatie Impression : Corelio Printing Editeur responsable: Steven Van de Rijt, Parmastraat 65 - 9120 Melsele

2

le périodique I juillet-août-septembre 2015

Au menu également : la rubrique « Small is beautiful ... » vous fera découvrir le magazine « A + Architecture en Belgique » (p.3) ; notre expert juridique du cabinet Olswang analyse la nouvelle proposition de loi concernant le statut juridique des photos d’oeuvres d’art et des édifices publics dans les publications de presse (p.10). Et pour rester dans la sphère des jeux, l’UPP vous offre des mots mêlés de « Sport Cérébral ». Prêt ? Jouez ! (ldp)


#small is beautiful ...

A + Architecture en Belgique Cette rubrique a pour but de vous faire découvrir des magazines moins connus du grand public mais qui sont, dans leur domaine, des références incontestables. Cette fois, nous nous penchons sur « A + Architecture en Belgique », le magazine de référence dans le monde de l’architecture belge. Parmi la grande mosaïque de périodiques spécialisés que compte le marché belge, A + Architecture en Belgique occupe incontestablement une place de choix. Revue dédiée à l’architecture sous toutes ses formes mais aussi à l’urbanisme, au design et à l’art en Belgique et à l’étranger, A + Architecture en Belgique est un bimensuel élégant rivalisant avec les plus belles revues d’art. Le magazine paraît autant en français qu’en néerlandais.

HISTORIQUE Le Centre d’Information pour l’Architecture, l’Urbanisme et le Design (CIAUD) est une association sans but lucratif créée en 1973. Elle a pour objet la recherche, la réalisation et la diffusion de toute information relative à l’architecture, l’urbanisme, le paysage, le design, et dans un sens plus étendu, à tout ce qui a trait à l’environnement de l’homme. Le CIAUD a à cet effet créé la marque A + Architecture en Belgique.

MISSION A + Architecture en Belgique envisage l’architecture comme une donnée culturelle. Par le biais de l’édition, d’une revue bimestrielle, d’un site internet et de l’organisation de conférences et d’expositions, A + Architecture en Belgique entend être la référence en matière d’architecture et d’urbanisme en Belgique.

A + Architecture en Belgique carto­graphie la production architecturale belge, l’archive, montre une attention particulière aux jeunes talents et favorise les échanges fertiles et réciproques entre le niveau local et international. A + Architecture en Belgique offre également une plate-forme de réflexion quant aux différents rôles de l’architecture et un point de vue critique pour alimenter le débat architectural. Par ce travail d’inventaire, de réflexion et de promotion, A + Architecture en Belgique souhaite mettre en avant et stimuler les architectes, les gestionnaires et les maîtres de l’ouvrage en vue de contribuer à la construction d’un environnement bâti de qualité, mais aussi créer des ponts entre le débat et la production archi-tecturale, entre les régions, les communautés et l’international.

PARTENAIRES A+ s’entoure de solides partenaires publics et privés. BOZAR Architecture est l’un d’eux avec lequel A + Architecture en Belgique produit la programmation d’expositions et de débats sur l’architecture contemporaine au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. La « Vlaamse Overheid » et la « Fédération Wallonie-Bruxelles » collaborent également avec la marque afin de promouvoir des projets architecturaux.

IDENTIKIT Editeur responsable : CIAUD (Centre d’Information pour l’Architecture, l’Urbanisme et le Design) Rédacteur en chef : Christian Kieckens Tirage : 14.800 ex. (56% NL et 44% FR) Prix de vente : 12,50 € Périodicité : Bimestriel Distribution : Tondeur Diffusion Site web : www.a-plus.be

le périodique I juillet-août-septembre 2015

3


#Ă la une - les magazines de jeux

Les magazines de jeux, une forteresse parmi les

antwoorden te krijgeen antwoord geeft, nders opzienbarends mooi voor het pro-

gesprekken hebben tswaarde.� ig? Het programma

wordt steeds fraaier en leuker om te zien, maar de directe vraag (‘Wat gaat de regering doen?’) met het directe informatieve antwoord verdwijnt uit beeld. “Nee. Bij de laatste verkiezingen heb ik alle gesprekken van Pauw en Witteman met lijsttrekkers bekeken en bestudeerd.

Het gebeurde in ... januari 1925

woud Sanders

aken, gedachten ‌ alles

iedenis. Ewoud Sanders

maandelijkse rubriek terug

n wat er precies deze maand

ug – veranderde in de taal,

n het woord. Hier de eerste

Nederland leert kruiswoordpuzzelen

Histoire(*)

dpuzzels – de taalpuztstek – hebben tegeneen tamelijk oubollig eleens mensen in de n een krant, tijdschrift een kruiswoordpuzzel zijn, en ook op de ejaardenhuizen is dit erschijnsel, maar het druk dat het erg span-

at anders. Toen was het swoordpuzzels een ijk zoals het sudokuen werd. dpuzzel is een Amerig. De eerste kruiswoord december in de nt New York World. Men els eerst van ‘word-cross binnen een maand werd de eerste twee woorden werd het cross-word

we spel in de Verenigde was geworden, sloeg in de vlam in de pan, en and. Als we een advermeen Handelsblad van mogen geloven, publiaire tijdschrift Het Leven rste een kruiswoordSS-WORD-PUZZLE IN begon de advertentie in daaronder:

introduceert in het MORGENOCHTEND WERELD-RAGE – die AAN over heel Amerika N NEDERLAND. Nederde CROSS-WORD-

Zij stellen eigenlijk nooit een korte en bondige vraag, maar pakken het altijd op een of andere manier in – in een argumentatie, een tegenstelling of een grap. Andere interviewers zijn daarbij vergeleken ronduit saai.�

PUZZLES gewacht‌ het is Les mots croisĂŠs existentWelnu, dĂŠjĂ depuis weer “HET LEVENâ€? dat ze brengt!! plus de 100 ans. Et malgrĂŠ cet âge hono­rable, ils sont plus vivants que De mens is van nature behoudend en jamais et insĂŠparables journaux nieuwe dingen worden des doorgaans met et des magazines. achterdocht bekeken, zelfs als het om zoiets onschuldigs als een puzzel gaat. Ook ziet men gevaren die aerĂŠtĂŠ later Le premier jeuvaak de mots croisĂŠs niet blijken te zijn. Zo meldde Het crĂŠĂŠ par le journaliste Arthur Winny et Vaderland op januari :

publiĂŠ en DĂŠcembre 1913 dans le journalDe amĂŠricain New York World. Le sucCrossword-Puzzles veroorzaken cès fut instantanĂŠ. journaliste a hevige hoofdpijn,Leoogpijn en een d'abord appelĂŠ sonverklaarde jeu ÂŤ mot-croix . ellendig gevoel, gisterenavond de bekende Britsche optische Après quelques semaines, le titre deskundige dr. Barker, de president a ĂŠtĂŠ changĂŠ par ÂŤÂ mots croisĂŠs . van het Optisch genootschap. Het Seulement 10 ans plus tard, le premier voortdurend inspannen van de oogen livre de mots croisĂŠs fut publiĂŠ par op de vierkante vakjes, die meestal la maison nog vand'ĂŠdition een zeeramĂŠri­ kleincaine type Simon gedrukt & zijn, Schuster. Pour un een livre ernstige achetĂŠ, un veroorzaakt overwerktheid van de zenuwen crayon ĂŠtait offert. Et optische comme lors de der millioenen cross-word-enthouchaque innovation, un avertissement siasten. prĂŠvenait les utili­sa­teurs des possibles consĂŠquences nĂŠfastes : selon les Dit alles zou zelfs tot een “CrosswordmĂŠdecinskunnen ce jeu pouvait deliriumâ€? leiden.occasionner des ocu­ laires, des insomnies In lĂŠsions de eerste advertenties en krantenberichten is dus telkens sprake van de et des nĂŠvroses ...

En Octobre 1930, l’Êditeur Keesing lançait le premier livre de jeux aux Engelse aanduiding – Crossword Puzzle – Pays-Bas.

maar het Nederlands is een lenige taal, leniger dan menigeen denkt, dus ook L'Êvolution du marchÊ kruiswoordraadsel dook al snel op (een woord dat vanaf ongeveer werd Contrairement marchÊ des maga­ vergezeld doorau kruiswoordpuzzel). We vinden kruiswoordraadsel al opont zines traditionnels dont les ventes februari des in Het Vaderland, nota chutÊ au cours dernières annÊes, bene in een stukje waarin het gebruik les magazines de jeux demeurent stables van het Engelse woord op de hak wordt en termes de ventes, et con­naissent genomen: même une lÊgère augmentation.

Pa crosswordpuzzelt. Daar moet u Les magazines de Dat jeu sont proportionniet om lachen. is erg genoeg. En u hoeft niet minachtend met uw nelle­ ment ook la quatrième plus grande neus te snuffen, want ’t komt in la de famille dans le secteur ĂŠtant donnĂŠ fijnste families voor. Daar Pa een baisse des ventes des autres familles voorstander is van het: In Nederland deNederlandsch magazines. Aua.u.b., sein des ventes ontkent hijde met magazines degeweten, jeux, la plus augmeneen gerust datforte hij crosstation se trouve chez les retailers en aliwordpuzzelt. Hij kruiswoordraadselt alleen men­ tationmaar. (les chaĂŽnes de super­marchĂŠs classiques et les supĂŠrettes fran­chisĂŠes). “In Nederland Nederlandsch a.u.b.â€? – Ces dĂŠtaillants reprĂŠsentent 40 % du ook die gedachte heeft een lange chiffre d’affaires de Keesing.

geschiedenis, maar daarover wellicht een andere keer.

Cette Êvolution est due à la ferme­ture voor literatuur www.onzetaal.nl/sanders. deZie nombreux points de vente de presse

Annonce du premier ÂŤ mots croisĂŠs Âť aux Pays-Bas (publicitĂŠ datant de 1925). In : ÂŤ Het geheim van de puzzle Âť, H.J. in Verschuyl, Utrecht / Antwerpen, Aankondiging van de eerste kruiswoordpuzzel Nederland. Advertentie uit 1925. Kosmos-Z&K, 2005. In: H.J. Verschuyl, Het geheim van de puzzel. Utrecht/Antwerpen, Kosmos-Z&K, 2005

O N Z E TA A L 2 0 1 0 • 1

4

le pĂŠriodique I juillet-aoĂťt-septembre 2015

indÊpendants et l'intro­duction de prÊsentoirs de presse dans les super­ marchÊs et les supÊrettes.

Dynamisme Les ĂŠditeurs de de jeu sont des acteurs très dynamiques dans le marchĂŠ des magazines, aussi bien en termes de lancement de nouveaux titres qu’au niveau ĂŠvĂŠnementiel. Keesing lance par exemple Ă la mi-octobre le nouveau jeu ÂŤ Tectonic Âť et Puzzlemedia, ĂŠditeur du Puzzelaar, organise en Octobre Ă Hoogstraten, dans le cadre de la Semaine du nĂŠerlandais, ÂŤ le plus grand jeu de recherche de mots Âť du monde (> 1500 m²).

Familles de jeux La saga des jeux a commencĂŠ avec les mots croisĂŠs. Depuis lors, beaucoup de dĂŠclinaisons de mots croisĂŠs ont ĂŠtĂŠ inventĂŠes. Si les jeux de mots restent glo­balement popu­laires, la tendance est Ă la diversi­fi­cation, par exemple avec l’invention de nouveaux jeux, de jeux Ă colorier, etc. Mots mĂŞlĂŠs, Sudoku, mots croisĂŠs et jeux de logique sont les jeux les plus populaires. Il est curieux de constater que les mots croisĂŠs sont plus populaires en Wallonie qu’en Flandre. Les jeux de couleur et de ligne sont les plus tendances du moment. Pour beau­ coup de gens, ces jeux ne sont pas seulement divertissants mais ils leur inspirent aussi un sentiment de nostalgie.

27 (*)

Revue Historia, nr 3, 2014, p. 64-65


périodiques Exemples de couverture

Familles de jeux

Description (textes : © www.sportcerebral.be)

Mots croisés

Reportez-vous au numéro correspondant dans les définitions pour écrire le mot découvert. Dans la grille, placés au début d’une ligne ou d’une colonne, ou juste après une case noire, ces numéros, qui peuvent servir dans les deux sens de lecture, sont vos repères.

Mots fléchés

Similaire aux mots croisés. Chaque définition est positionnée dans la case précédent le mot à trouver. Le sens de la flèche indique dans quel sens écrire le mot correspondant dans la grille.

Mots mêlés

Retrouvez tous les mots de la liste dans la grille. Ils y sont mêlés horizontalement, verticale­ ment, en diagonale et ce, dans les deux sens. Une fois ces mots repérés, avec les lettres non utilisées réunies dans l’ordre normal de lecture, reconstituez l’énigme.

Mots casés

Casez les mots de la liste dans la grille en fonction de leur nombre de lettres, de leur situa­ tion et des cases noires existantes, tout en utilisant les croisements déjà ébauchés. Une fois la grille remplie, reconstituez l'énigme avec les cases contenant un numéro en couleur.

Sudoku

Remplissez chaque grille avec des chiffres de 1 à 9, afin que chaque ligne, chaque colonne et chaque bloc de 3 cases par 3 contiennent tous les chiffres de 1 à 9.

Mots croisés muets

En plus des définitions, comme dans un mot croisé classique, c'est à vous de placer les cases noires dans la grille.

Crypto-jeu

Les définitions sont classées selon l’ordre alphabétique des noms auxquels elles se rapportent. Ces noms sont cachés selon le principe des mots mêlés. Les lettres restantes vous feront découvrir l'énigme associée.

Mots codés

Remplacez chaque nombre par la lettre qu’il symbolise et reconstituez la grille. Dans l’échelle de décodage quelques lettres vous sont proposées. Le mot-clé défini est à inscrire dans les cases colorées de la grille. L’énigme, sous la grille, peut aussi constituer une aide précieuse.

Binero

Remplissez la grille avec les chiffres 0 ou 1 de façon à ce que chaque ligne et colonne contiennent autant de 0 que de 1. Attention : on ne peut pas placer plus de deux « 0 » ou plus de deux « 1 » l’un à côté ou l’un en-dessous de l’autre.

Jeux à colorier

Tout est dans le nom. En coloriant vous découvrez une figure ou la résolution d’un jeu.

Jeux de logique

Nom générique pour désigner tous les types de jeux faisant appel à la logique. Le logigramme est le plus connu. Un logigramme est une enquête à résoudre sous la forme d’une grille à remplir. Chaque jeu propose une introduction à l’énigme et donne des indices. Reportez dans les cases de la grille les informations fournies par ces indices et les déduc­ tions obtenues. Complétez alors en toute logique le tableau en bas de page. Trucs et astuces : un logigramme est basé sur le bon sens, tout indice est à prendre à la lettre.

Les « dérivés »

Types de jeu existants qui sont offerts dans un magazine de jeux (jeux pour enfants, autres jeux …) ou proposés dans les pages d'éditeurs traditionnels (ex. : Het Nieuwsblad Jeux, VTM Jeux).

www.sportcerebral.be / www.megastar.fr / www.denksport.be / www.depuzzelaar.be

le périodique I juillet-août-septembre 2015

5


#à la une - interview Interview avec Stefaan Cornilly

Keesing makes you think. Grâce à une innovation constante, une stratégie basée sur le « retail » et une approche internationale, l’éditeur néerlandais KEESING est devenu l’un des leaders sur le marché des magazines de jeux. Quel éditeur peut se targuer d’avoir son établissement dans une rue qui porte son propre nom ? J’ai rendez-vous au siège belge de Keesing, avenue Keesing, à Deurne, où je suis reçu par Stefaan Cornilly, le Directeur général de Keesing Benelux et Espagne. Les bureaux respirent les jeux. Vous êtes littéralement (et physiquement) entouré par des masses de magazines de jeux de toutes tailles, couleurs et langues. Partout présentoirs et meubles sont ornés de jeux en tous genres. Une interview fleuve sur le secteur des maga­zines de jeux en général et le rôle de leader du marché de Keesing ne pouvait pas mieux s’y prêter. (ldp & rh)

Diversification et digital Le secteur des magazines de jeux se porte plutôt bien contrairement aux ventes de magazines en général. Comment expliquez-vous cette tendance ?

de nouveaux titres, de nouvelles formes de titres. Nous investissons sans cesse dans le renouvellement de notre portefeuille de produits. Les livres à colorier restent un énorme succès. Vous pouvez à juste titre

“Comme éditeur nous sommes constamment à la recherche de nouveaux titres, de nouvelles formes de titres. Nous investissons sans cesse dans le renouvellement de notre portefeuille de produits.” Par plusieurs facteurs. Tout d'abord, le public reste féru de jeux. Nous le remarquons surtout pendant les périodes de vacances. Les gens partent toujours en voyage, malgré la crise, et désirent se détendre d’une manière ou d'une autre. Les pics de ventes pendant les vacances le prouvent bien. Il est également vrai que nous sommes constamment à la recherche

6

le périodique I juillet-août-septembre 2015

vous demander si ces livres tiennent encore du jeu, mais il s’agit toujours de loisirs. Les livres à colorier restent un énorme succès. Enfin, nous avons au cours des dernières années fortement investi dans de nouveaux titres: livres de coloriage, jeux de combinaisons de ligne. Nous voulons toujours avoir un lien avec les jeux : des couleurs, mais assorties d’un effet jeu, la découverte de formes ou de figures cachées par le coloriage ...

Votre champ d’action a-t-il été étendu aux magazines de loisirs créatifs en général ? Eh bien, nous allons bientôt lancer un nouveau slogan qui englobe ce « revirement ». Au sein de TMG (ndlr, le groupe néerlandais Telegraaf Media Groep dont Keesing fait partie), Keesing est à la recherche de sa propre identité. La recherche d'un nouveau slogan, sous l’impulsion du nouveau CEO de Keesing, Philip Alberdingk Thijm, en fait partie. Finalement, nous avons choisi « Keesing makes you think ». Vous pouvez l'interpréter largement, mais le but est de refléter tout ce qui a trait aux loisirs, aux exercices de stimulation cérébrale, etc. Mais nous allons encore plus loin. Nous avons constaté qu'il y a beaucoup de livres à colorier sur le marché et nous tentons donc d’établir des liens entre les livres à colorier et les livres de jeux. Par exemple, les « couleurs logiques » : ce sont des jeux de logique qui doivent être résolus sur base des couleurs. Vous jouez dans le segment plus vaste des loisirs et des jeux cérébraux, tout en conservant toujours la spécificité des jeux ? En effet. Le plus important est nous soyons en recherche permanente en tant qu’éditeurs. La vente de jeux classiques reste stable même si nous constatons des baisses dans certains segments en partie causées par les styles de jeu, l’âge, etc. Mais également en raison du nombre croissant de nouveaux produits sur le marché.


Pour une entreprise internationale comme « Keesing » il est certes plus facile de racheter des nouveaux titres internationaux afin d’étendre notre marché. Vous avez déjà évoqué l'élargissement de votre offre par des jeux de ligne, des cahiers de dessin, etc., mais vous proposez aussi des calendriers sous forme de jeux détachables … Ce qui m’a aussi surpris est ce grand assorti­ment de magazines de jeux pour enfants. Pourquoi ? Cela a toujours été une question contro­ versée au sein du groupe. Au final, nous avons considéré qu’il s’agissait d’un élément éducatif important dans notre société actuelle contrôlée par les écrans. Proposer des magazines de jeux pour enfants améliore l’apprentissage de l’écriture, l'utilisation créative de la langue et des mots. Pour ce groupecible nous travaillons avec des couver­ tures adaptées. Cette gamme est forte­ment appréciée, notamment dans les écoles où ces jeux sont souvent utilisés en classe. La numérisation influence-t-elle vos ventes papier? Nous investissons beaucoup dans le développement d'applications. Nous sommes constamment à la recherche

Stefaan Cornilly Managing Director Keesing Benelux + Espagne

de nouvelles façons d’attirer davantage de clients avec le numérique. Je pense que nos applications actuelles sont presque la traduction « 1/1 » un sur de ce que nous proposons à l'impression. Tous les jeux peuvent être téléchargés à via une application ... Le modèle d’une copie print « 1/1 » vers le digital ne fonctionne pas auprès des consommateurs en ce qui concerne les éditeurs classiques ... Oui mais le Sudoku présente l’avantage de pouvoir être résolu aussi facilement numériquement. Le numérique génère un certain revenu, mais il en est encore à ses balbutiements. N’oublions pas que les consommateurs sont encore réticents à payer pour des contenus sur Internet en sachant que le contenu gratuit est immense. Nos ventes

numéri­ques sont encore modestes, avec une moyenne d'environ 1% du chiffre d'affaires total. Ceci s’explique, entre autres, par nos nouveaux produits. Un livre de coloriage est difficile à numériser, par exemple. Vous dites que le segment des magazines de jeux traditionnels maintient vos ventes et dans le même temps vous élargissez votre marché via de nouveaux produits. Votre chiffre d’affaire connaît une croissance substantielle? En effet.

Stratégie « retail » Dans les points de vente il semble que les magazines de jeu sont très bien présentés et occupent une place conséquente proportionnellement >>

“Il est vrai que Keesing est l'un des rares éditeurs qui investissent dans une équipe de vente à long terme et libère également toutes les ressources nécessaires afin que l'équipe fonctionne de manière optimale.” le périodique I juillet-août-septembre 2015

7


#à la une - interview aux autres revues. Connaissez-vous là aussi une croissance substantielle (dans la position à l’étalage) ? Je pense que nous avons dans les points de vente une « fair share ». Ceci est lié aux ventes que nous réalisons. Certains groupes réduisent par ailleurs le nombre de mètres disponibles pour la presse mais conservent de l’espace pour les magazines de jeux. C’est un phénomène particulier. Comment l’expliquez-vous ? C’est la conséquence logique du fait que le produit se porte bien. Les ventes augmentent donc il est normal que le détaillant conserve ce produit. Par ailleurs, le détaillant se demande s’il doit fournir autant d'espace pour les maga­ zines et hebdomadaires classiques dont les ventes diminuent. C’est dans l’ordre des choses. Vos titres sont bien exposés dans les points de vente. Comment cela se fait-il ? La stratégie que nous utilisons est à la base. Keesing Belgique implémente un modèle stratégique que nous essayons d’exporter à l’international. La présenta­ tion dans les points de vente est très importante pour nous. Nous avons des ressources limitées en termes de marke­ting, mais le « retail » est la priorité absolue. Nous contractons de bons accords avec les détaillants et simultanément nous sommes con­ stamment à la recherche d’amélioration dans la présentation de nos magazines (formats, date, de parutions, lay-out). Chez Carrefour, par exemple, où les magazines de jeux étaient présentés le plus souvent en vrac dans les rayons de presse, nous avons réussi à trouver une ligne claire dans la présentation des magazines de jeux. Nous avions remarqué que ces revues, compte tenu de leur spécificité (taille différente et nombre de pages), ne pouvaient pas être correctement présentées dans les rayonnages classiques. En tant qu'éditeur, nous avons donc investi

dans des équipements et du mobilier adaptés à l'infrastructure des magasins Carrefour et qui mettent beaucoup mieux en valeur nos magazines.

évidemment aussi des clients de nos collègues éditeurs. Là aussi, nous nous nous assurons que la concurrence ait une place dans le rayon.

Donc, vous avez intégré vos propres présentoirs dans le mobilier existant ? Effectivement. C’est aussi le cas dans les points de vente. Mais vous sentez toujours une certaine pression, en particulier chez les grands détaillants, afin de minimiser les affichages individuels. Nous avons été contraints de chercher des solutions au sein de l'infrastructure des détaillants. « Carrefour Evere » était notre premier projet et après que le test se soit avéré concluant pour toutes les parties, nous l’avons étendu à tous les Carrefour. Ensuite, d'autres détaillants ont suivi: Delhaize, Standard Boekhandel, Press Shop / RELAY.

Déterminer où se placent vos concurrents dans vos présentoirs, est-ce le rôle de Keesing ? Vous êtes juge et partie dans ce domaine. DNon, ce n’est pas notre rôle. Nous nous assurons seulement que nos produits obtiennent une bonne position dans le magasin. C’est légitime. Nous voulons maintenir nos niveaux de ventes. En outre, n’oublions pas que nous avons des marques fortes que les consommateurs s’approprient plus facilement que les produits d’autres éditeurs de jeux. Du reste, c’est aussi dans notre intérêt que l'ensemble de la catégorie reste bien positionné sur le marché des magazines.

Idéal pour les lecteurs et pour le chiffre d’affaires ? Nous avons réussi à offrir plus de produits dans le même emplacement. Avec des résultats positifs. De temps à autres, nous entendons des éditeurs et / ou des distributeurs dire que Keesing monopoliserait les magazines de jeux en Belgique. Qu’il n’y aurait donc pas de place pour d’autres acteurs. Comment réagissezvous à cela? Tout dépend de l'interprétation. Keesing a choisi une stratégie où nous favorisons la présentation centrale des magazines. Carrefour a insisté sur le fait que la con-­ currence soit inclue dans le modèle de présentation. Les titres concurrents ont donc aussi des emplacements dans nos étalages. Pour cela, nous n’avons demandé aucune compensation à nos collègues éditeurs. En outre, nous disposons d’équipes de ventes dynamiques sur le terrain. Ils visitent les points de vente et essaient de les persuader de présenter nos produits dans les meilleurs endroits possibles. Les libraires classiques ont

“Nous avons des ressources limitées en termes de marketing, mais le « retail » est la priorité absolue.” 8

le périodique I juillet-août-septembre 2015

Votre approche du « retail » repose largement sur une équipe de vente. Keesing a autant sinon plus d’employés que les grands éditeurs. Un choix conscient ? Près du consommateur et près du magasin. C’est un concours de facteurs : une marque forte, une bonne relation avec la plupart des détaillants autant vis-à-­vis des « chaînes » qu’auprès des indépen­ dants, une équipe de vendeurs solide. Il est vrai que Keesing est l'un des rares éditeurs qui investissent dans une équipe de vente à long terme et libère également toutes les ressources néces­saires afin que l'équipe fonctionne de manière optimale (c’est-à-dire, les voitures, des systèmes de soutien aux ventes sous forme de matériaux d'affichage et autres). Une telle approche n’est-elle pas inhérente à votre type de produit, qui a besoin de davantage de suivi ? Absolument. Nous aidons un grand nombre de points de vente. En outre, nous aidons nos consommateurs, par exemple avec un puzzle code couleur par type de jeu afin qu'ils obtiennent un meilleur aperçu de la vaste gamme de jeux. Il n’est pas toujours évident de maintenir la présentation que nous avons à l'esprit dans les points de vente. C’est pourquoi, une bonne équipe de vente sur le terrain est d’une aide précieuse.


La dimension internationale de Keesing se révèle un avantage. Lorsque nous nous implantons dans un nouveau pays, par exemple l'Espagne, nous voulons aussi y implanter cette offre « retail » : construire une bonne relation avec les détaillants, construire une équipe de vente et veiller à ce qu’il y ait du matériel promotionnel disponible pour présenter nos produits de la meilleure façon. Voulez-vous dire que ce modèle de retail a été lancé en Belgique et est maintenant exporté vers d'autres pays où Keesing est actif ou en passe de le devenir ? En effet. De par mon expérience « retail » dans une vie professionnelle antérieure avec d'autres éditeurs (ndlr, Stefaan Cornilly était depuis cinq ans Retail Manager chez Sanoma et pendant sept ans directeur des

“Nous disposons d’équipes de ventes dynamiques sur le terrain.” ventes chez De Persgroep) et mon rôle sur le marché belge, j’ai appliqué ce modèle retail à Keesing Belgique. Depuis que je suis devenu responsable pour d’autres pays (ndlr, Stefaan Cornilly est, en plus de la Belgique, également responsable pour l'Espagne et les Pays-Bas), je regarde comment ce modèle peut également être appliqué à ces marchés. Aux Pays-Bas, par exemple, qui représentent un pays straté­gique pour Keesing, nous sommes également occupés à l’implémenter. Il n'y avait pas d’équipes de vente auparavant. Nous avons maintenant investi dans quatre représentants commer­ciaux.

Cela se traduit-il en résultat ? Il est trop tôt pour le dire. Par ailleurs, le marché du « retail » aux Pays-Bas est différent du marché belge. Les Pays-Bas ont une chaine plus organisée, le poids des points de vente indépendants y est moindre. Nous constatons tout de même que la relation que nous construisons avec ces détaillants est positive. Le fait que nos agents sur le terrain puissent les aider dans la présentation de nos produits est très apprécié. Ceci tandis que presque tous les éditeurs réduisent leur équipe de vente. Il y a beaucoup de fabricants en dehors de notre industrie qui appuient la pré­ sen­tation de leurs produits dans les points de vente avec une solide équipe de vente: Coca-Cola, Douwe Egberts, AB InBev … Moins dans le secteur de la presse. Je ne compare pas nos produits avec de la bière et du café, mais la façon dont nos titres doivent être présentés : en ce domaine nous avons de l'expé­ rience et du savoir-faire. Et cela exige une équipe de vente bien développée.

Concurrence Si je vous ai bien compris, je tire deux constatations : vos concurrents sont en retard pour aborder stratégiquement le marché et ils appliquent dans une moindre mesure les principes FMCG (Fast Moving Consumer Goods). Absolument. Notre « category manage­ ment » en est un bon exemple. Votre position forte sur le marché résultent de ces deux constations ? Oui. Mais cette position est évidemment aussi due à notre offre. Parce que nous sommes un acteur interna­ tional, nous pouvons offrir une gamme plus large qu’un acteur local sur un marché local. Regardez encore une fois l'Espagne. Les acteurs locaux sont des petites entreprises familiales qui offrent quelques titres mais les >> le périodique I juillet-août-septembre 2015

9


#à la une - interview

développements dans le secteur à l'échelle européenne ou internationale ont complètement disparu. En Espagne, les livres à colorier, les jeux de ligne et les jeux pour enfants étaient inexistants. Nous sommes maintenant occupés à les introduire.

Nous voulons absolument éviter que le consommateur ne soit confronté à des jeux qu'il aurait déjà résolus. C’est également un élément important pour maintenir la qualité et la crédibilité du secteur des magazines de jeux.

Keesing a donc un avantage concurrentiel grâce à sa dimension interna-­ tionale ? Tant en termes de savoir-faire qu’en termes d’économies d'échelle? Chez Keesing on travaille selon un schéma international. Par exemple, le mois prochain j’organise à Paris un séminaire de vente internationale où tous responsables commerciaux de Keesing se rencontrent pour échanger les meilleures pratiques, ce que nous pouvons apprendre les uns des autres et comment nous pouvons l'appliquer au marché local. Sans être pour autant aveugles aux différentes réalités locales.

Qui sont vos concurrents au niveau belge et international ? Nous sommes une petite maison d'édition si vous nous comparez à d'autres éditeurs européens. Mais en tant qu’éditeur de jeux, nous sommes les plus grands. L’allemand BAUER est actif dans plusieurs pays européens mais reste organisé localement. Je suppose qu’il y a peu d’économies d’échelle. Le Sudoku que BAUER commercialise en Angleterre, est fabriqué et imprimé en Angleterre. Tandis que leur Sudoku polonais, qui est un produit similaire, est aussi imprimé et élaboré en Pologne.

“Le B-to-B est un marché très important. D'abord, parce qu’il permet de soutenir notre marque, mais aussi pour introduire de nouveaux types de jeu.” Un autre élément important et qui nous a fortement démarqué de la concurrence est le fait que nous ne faisons pas du « recyclage de ventes ». Les magazines que nous proposons dans les points de vente contiennent à chaque fois de nouveaux jeux. Chaque jeu Keesing est unique. Nous ne récupé­rons pas les exem­ plaires invendus afin de les remettre en vente ensuite.

10

le périodique I juillet-août-septembre 2015

Chez Keesing, nous avons rapidement eu une vision internationale. Nous appelons ça « combi productions » : nous produisons ensemble tous les titres que nous publions à l'échelle internationale et qui n’ont rien à voir avec la langue: livres à colorier, jeux de lignes, Sudokus. Et à partir de la mi-­octobre, nous lancerons à l’international notre nouveau jeu Tectonic. À cet égard, nous sommes en concurrence avec les

acteurs locaux de chaque marché. En Belgique néerlandophone, nous sommes en concurrence avec Sanders / De Puzzelaar et plusieurs éditions de De Persgroep qui sont également conçues par Sanders. En Belgique francophone, nous sommes en concurrence – dans une moindre mesure – avec Guy Hachette de l’éditeur JIBENA. La plus grande concurrence vient de la Wallonie et de ce que l’on nomme les «dérivés ». Ceux-ci sont des produits dérivés de magazines existants: Femme Actuelle Jeux, Télé Star Jeux ... Votre politique d’entreprise inclutelle des acquisitions ? L'acquisition récente de « Mégastar » est un bon exemple. Dans notre politique de croissance sur le long terme, nous avons effective­ ment l’intention de racheter d'autres joueurs dans certains pays. Par exemple, nous sommes également présents en Alle­magne, où il existe un certain nombre de grands acteurs locaux. Sur ce marché, croître tout seul paraît compliqué. En Espagne également, il peut y avoir des opportunités intéressantes. Lors d’une acquisition, nous croyons impor­tant de laisser exister les marques (Mégastar par exemple). Ces marques s’adressent à un public cible spécifique, ont d’autres bases de données et fournissent d’autres types de jeu.

Jeux business-to-business A côté du marché des consommateurs, Keesing a également des activités sur le marché B-to-B. Plusieurs modèles existent. Il existe des modèles où un éditeur ou une


“Nous méritons sans aucun doute notre place dans les rayons des magazines.” autre organisation, une banque par exemple, désirent proposer des jeux dans leur communication clients. Nous les fournissons en échange d’un prix déterminé. Par exemple, nous avons de bonnes collaborations avec Mediahuis, Sanoma et Rossel. Nous fournissons également des jeux pour tous les grands fonds de maladie qui proposent dans leurs bulletins des jeux généralement liés à un concours de lecteur. Le B-to-B est un marché très important. D'abord, parce qu’il permet de soutenir notre marque, mais aussi pour introduire de nouveaux types de jeu. Rappelezvous le lancement du Sudoku en 2005. Il a été lancé par The Daily Mail. Le Sudoku est devenu un succès et fut également publié dans des magazines de jeux. Ainsi vous découvrirez bientôt notre nouveau jeu Tectonic dans De Standaard et Het Nieuwsblad. Tectonic est déjà publié dans De Telegraaf et dans le Métro néerlandais. Quelle part représentent les activités B-to-B dans votre chiffre d’affaires ? Cela dépend des pays. Aux Pays-Bas, c’est assez important car l'approche B-to-B est plus ancrée : via la fourniture de jeux à d'autres médias ou à des entre­prises. Les yaourts Yakult nous ont par exemple demandé de concevoir un livre de jeux pour célébrer leur anniversaire sur le marché néerlandais. Nous fournis-

sons également des produits « prêts à l'emploi » et « sur-­mesure » pour certains secteurs : tourisme, banque et assurance ... En Belgique, la part B-to-B est plutôt limitée et ne représente qu’un faible pourcentage de notre chiffre d’affaires. Les ventes en kiosque restent en tête. L’aspect B-to-B est néanmoins stratégique afin d’augmenter la notoriété de nos marques de jeux « Denksport » et « Sport cérébral ». Nous fournissons également des jeux pour les quotidiens De Standaard et Het Nieuwsblad.

Politique commerciale On entend souvent que le domaine des magazines de jeux n’appartiendrait pas à la celui des revues. Qu’en pensez-vous ? Pour moi les magazines de jeu sont des produits de presse. Nous méritons sans aucun doute notre place dans les rayons des magazines. Il y a quelques magazines qui manquent de valeur journalis­ tique et qui sont liés à nous, par exemple des romans de gare, des magazines traitant d’un sport ou d’un hobby très spécifique. L'élément journalistique n’est pas le seul critère pour faire partie des magazines. Le public considère les magazines de jeux comme une partie intrinsèque des magazines dans les points de vente. Quand ils partent en vacances et qu’ils se trouvent devant le rayon presse, ils s’attendent à y trouver également des magazines de jeux.

Il semble que vous portez une atten­tion particulière aux couvertures de vos magazines ? Vous avez absolument raison. Il est très important d’identifier les différents types de jeux avec certaines couleurs. Le consommateur doit immédiatement se dire : voilà mon type de jeu. En outre, nous avons aussi beaucoup travaillé à une signalisation claire du niveau de difficulté des jeux. Surtout pour le Sudoku, le client recherche directement le bon niveau. Par ailleurs, nous adaptons les couvertures selon le groupe cible visé. Lors de la conception, nous nous efforçons toujours de rester en phase avec l’atmosphère des loisirs. Notre gestion des couvertures est un atout supplémentaire par rapport à nos concurrents. Est-ce que le phénomène d’achat impulsif existe aussi pour magazines de jeux ? Certainement pour les personnes qui achètent un magazine une fois par an quand ils partent en vacances. La couverture est un facteur déclencheur d’achat. Les aéroports européens ne sont pas par hasard nos meilleurs points de vente. Et, par extension, tout lieu de transport. En Belgique, l’aéroport de Zaventem, la Gare du Midi ... Quels sont les périodes les plus importantes pour la vente de vos magazines ? Les périodes de vacances. Le plus grand pic a lieu pendant les vacances d'été, mais aussi pendant le congé de Noël ou les vacances de Pâques. Plus les gens partent à l’étranger, mieux nos ventes se portent. Lorsqu’on achète un livre de jeux, on a besoin de quelque chose pour écrire. >> le périodique I juillet-août-septembre 2015

11


#à la une - interview Production et contrôle Comment se déroule le processus de production d'un magazine de jeux ? Y a-t-il une équipe de rédacteurs ? La chose la plus importante pour créer un bon jeu est de disposer d’une bonne base de données qui ne soit pas la copie d'un dictionnaire. C’est une gigantesque base de données avec des mots, des synonymes, des explications sur les mots et des « indices » comme nous les appelons en interne. Le capital de la société est en fait nos bases de données. Une fois que vous avez de bonnes bases de données, vous pouvez vous lancer. Nous avons beaucoup investi dans un logiciel qui peut générer des jeux dans des langues différentes, mais aussi dans un groupe de rédacteurs qui vérifient que nos consommateurs reçoivent des jeux de qualité.

Comment en tenez-vous compte ? Notre « homme de papier » est constamment à la recherche du meilleur papier pour jouer. Le papier offset blanc est souvent considéré comme le meilleur pour les jeux.

aide : nous sommes en mesure d’acheter certains produits à grande échelle : un stylo à bille, un crayon, un marqueur fluorescent (avec recherche de mot). Ceci nous distingue aussi de la concurrence.

“La chose la plus importante pour créer un bon jeu est de disposer d’une bonne base de données qui ne soit pas la copie d'un dictionnaire.” Cependant, des recherches nous ont montré que d'autres papiers recyclés sont mieux à même de satis­faire nos consommateurs. De plus, nous offrons gratuite­ment le matériau d'écriture lors de l'achat de nos magazines de jeux. Ici encore notre dimension internationale nous

12

le périodique I juillet-août-septembre 2015

Le marché publicitaire joue-t-il un rôle chez Keesing? Ce rôle est inexistant. Cela fait partie de la stratégie de Keesing. Il y a encore de la publicité dans notre magazine mais plutôt sous la forme de partenariats avec des rendez-vous sur une base trimestrielle ou annuelle.

Si nous regardons seulement la Belgique, et la Flandre en particulier, nous avons beaucoup investi, avec la KUL et Thomas Moore, afin d’analyser comment notre base de données néerlandaise diffère du vocabulaire utilisé en Flandre. Nous avons encore constaté des différences énormes. Sur base de ces analyses une base de données a été spécifiquement développée pour la Flandre. Celle-ci est utilisée pour les titres que nous développons pour le marché flamand ainsi que pour nos clients B-to-B en Flandre. D’autres éditeurs de jeux utilisent le caractère flamand des jeux de mots comme argument de vente. Vous n'êtes pas seul. Encore ici Keesing fait la différence. D'autres collègues importent simple­ ment des titres néerlandais sur le marché flamand. Alors que nous nous assurons que le magazine Flamand contient vraiment des jeux avec les spécificités de la Flandre. Après ce processus de production largement automatisé, la suite se déroule-t-elle comme pour les magazines classiques ? En effet. Nous effectuons une gestion des tirages consciencieuse. Avec notre


“Ce n’est pas tant le fait que le consommateur se détourne de la presse écrite mais bien le fait qu’il dispose désormais d’un choix pléthorique pour combler ses loisirs.” distributeur AMP, nous avons mis en place un processus de contrôle efficace. Ce modèle belge est en cours de déploiement au niveau international. A partir de notre savoir-faire en tant qu'éditeur de jeux, nous déterminons efficacement les tirages et nous savons quel tel titre est distribué dans tel point de vente et en telle quantité. Notre logiciel nous permet de contrôler nos titres dans chaque point de vente mais aussi de prendre en compte la spécificité des différents canaux de distribution. Quel est le taux de retour chez Keesing ? Nous n’avons pas beaucoup de retour grâce au contrôle que je viens de mentionner. Notre taux de retour est au même niveau que la moyenne du marché des magazines flamands. Ce pourcentage est d'environ 40 à 50%, selon le type de jeu. Depuis que nous faisons notre propre répartition des tirages en Juin 2014, nous remarquons

que le taux des invendus diminue et que donc les ventes augmentent. Dans une vie professionnelle antérieure vous avez engrangé une vaste expérience auprès d’éditeurs traditionnels. Comment voyez-vous le marché des magazines ? Y a-t-il encore des opportunités ? Nous sommes justement en train de faire l'exercice au sein de TMG : comment se portera notre entreprise en 2020 ? Nous remarquons, d’une part, que le nombre de points de vente diminue, en particulier les libraires indépendants traditionnels et, d'autre part, que de nouveaux points de vente voient le jour. Peut-être, à l’avenir, nous y vendrons aussi nos propres produits. Cependant, je reste convaincu que les points de vente de presse professionnels survivront (bonne localisation, bon chiffre en ce qui concerne la presse, tabac, loto). Et puis, les gens continu­-

eront à lire. Comment ? L'avenir nous le dira. N’oublions pas qu'il y a encore des magazines papiers lancés avec succès. Je pense à la revue « Happinez ». Avez-vous des conseils pour les éditeurs ou les éditeurs potentiels? Les magazines traditionnels auront fort à faire. Pour plusieurs raisons. La numé­risation en est une, mais la plus significa­tive me semble être la concurrence les magazines du weekend (intégrés aux journaux) condensant toute l’actualité de la semaine. Autre facteur : le temps disponible du consom­mateur moyen. Si vous regardez tous les canaux / médias que le con-sommateur a à sa disposition pour s’informer, il lui reste peu de temps pour lire un journal ou un maga­ zine classique. Ce n’est pas tant le fait que le consommateur se détourne de la presse écrite mais bien le fait qu’il dispose désormais d’un choix pléthorique pour combler ses loisirs. Par exemple, pour jouer ? On ne peut pas mieux dire ! Avant de mettre sous presse, nous apprenions que Stefaan Cornilly, outre ses responsabilités actuelles, s’était vu confier la gestion commerciale de Keesing France et Allemagne.

Stefaan Cornilly et Christophe Daman, sales manager de Keesing Belgique.

le périodique I juillet-août-septembre 2015

13


#Pro Justitia

Photos d’œuvres d’art et d’édifices publics dans des publications de presse : une nouvelle proposition de loi L’Open VLD a récemment annoncé sa proposition de loi ayant pour but d’étendre les exceptions du droit d’auteur au « droit de panorama » : le droit de prendre des photos d’œuvres d’art et d’édifices publics. En Belgique, afin de prendre lesdites photos, il est en principe obligatoire d’obtenir l’autorisation de l’artiste ou de l’architecte concerné. Cependant, Patricia Ceysens et Frank Wilrycx de l’Open VLD estiment cette vision obsolète et considèrent que la liberté de prendre des photos dans l’espace public prévaut sur la protection des droits d’auteurs d’œuvres d’art et d’édifices publics.

Situation actuelle Pour que la protection soit accordée, le droit d’auteur exige qu’une œuvre soit exprimée dans une certaine forme et qu’elle soit originale. Ces deux exigences sont d’habitude remplies par rapport aux œuvres d’art et édifices publics. Cette protection par le biais du droit d’auteur a pour conséquence que la prise de photos d’œuvres d’art ou d’édifices publics sans l’autorisation préalable de l’auteur est une violation du droit d’auteur, sauf en cas d’appli­ cation d’une exception au droit d’auteur. La directive européenne sur l’harmo­ni­sation du droit d’auteur de 2001 déter­mine, en ce qui concerne le droit de panorama, que chaque Etat Membre puisse rendre applicable une exception au droit d’auteur à propos de l’utilisation d’œuvres telles que des œuvres architecturales ou sculpturales, réalisées pour être placées en perma­nence dans des lieux publics ». La plupart des Etats Membres ont implémenté une telle exception (de

manière intégrale ou non), à l’exception, entres autres, de la Belgique, la France, l’Italie, la Grèce et le Luxembourg. Ceci signifie qu’en Belgique il faut aller à la recherche d’autres excep­ tions dans le droit d’auteur belge qui pourraient être d’application afin de pouvoir utiliser ce genre de photos dans des communiqués de presse. Ainsi l’auteur d’une œuvre d’art ou archi­tecturale ne peut s’opposer à l’utili­sa­tion de son œuvre lors de repor­ tage d’actua­lités. L’exception vise à protéger la liberté de la presse. Une photo d’une œuvre d’art ou d’un édifice public doit cependant être utilisée à des fins informatives, dans un rapport d’événements d'actualité par exemple. En effet, cette exception ne s’applique qu’aux médias d’information (journaux, revues hebdomadaires, pages d'actualités sur Internet, nouvelles et programmes liées). Un auteur ne peut pas non plus s’opposer à l’exposition de ses œuvres exposées dans un espace public

Willem-Jan Cosemans Avocat OLSWANG (par exemple un édifice, une statue, une peinture murale, etc.). Ceci ne s’applique que dans le cas d’une utilisation accessoire ou accidentelle d’un travail. Si l’œuvre constitue l’objet principal de la photo ou si celle-ci est utilisée à des fins commerciales, l’exception n’est pas d’application. Vous pouvez finalement écrire des criti­ ques en utilisant des photos d’œuvres d’art et d’édifices publics concernés puisque vous pourriez probablement invoquer le droit de citation. La durée de protection d’œuvres protégées par le droit d’auteur court jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur. Après l'expiration de cette période de protection, l’œuvre tombe dans le domaine public et peut être photographiée librement par le public. Par conséquent, une œuvre d’art ou d’un édifice public tel que l’Atomium ne peut être photographiée sans autorisation avant 2075. Heureuse­ment, la politique de l’Atomium distingue les photos prises à des fins commerciales et les photos prises pour usage personnel. En effet, ces dernières peuvent être prises librement et sans contrepartie. Le projet de loi annoncé souhaite apporter les changements nécessaires aux complexités décrites ci-dessus.

14

le périodique I juillet-août-septembre 2015


Solution du jeu sur la couverture : PORTE-BONHEUR Le projet de loi : La reconnaissance du « droit de panorama » Le projet de loi vise à faire prévaloir la liberté individuelle de prendre des photos dans des espaces publics sur la protection du droit d’auteur pour les œuvres d’art et édifices publics. Après tout, les œuvres d’art et d’édifices publics sont généralement achetées par des fonds publics dans le but de créer un environnement esthétique. De plus, l’auteur d’une œuvre d’art est prévenu d’avance de la nature publique de son travail. En outre, le « droit de pano­­rama » est reconnu dans plusieurs pays européens. Pour les raisons énoncées ci-dessus, le projet de loi a pour but d’implémenter le « droit de panorama » dans le droit belge. Si cette proposition est acceptée, la prise de photo d’œuvres d’art et d’édifices publics sera autorisée. Ces photos pourront être partagées sur les médias sociaux et publiées dans des livres ou sur des sites web. Ne sera pas autorisée la publication des dessins (modèles) d’œuvres d’art ou d’édifices publics. Il devra s’agir de l’œuvre d’art telle quelle se trouve dans son environnement naturel. La présence permanente dans le domaine public est ici un élément obligatoire. En revanche, les œuvres d’art se trouvant dans des musées ou expo­ sitions temporaires resteront protégées

par le droit d’auteur. Ainsi, les œuvres d’art exposées temporairement ne tombent pas dans le champ d’appli­ cation du nouveau projet de loi.

annoncé son intention d’harmoniser davantage le droit d’auteur. Le droit d’auteur est en évolution con-tinue. Nous vous tiendrons informés avec plaisir !

Ce projet de loi doit encore être soumis au Parlement et il est impossible de savoir si celui-ci sera accepté ou non, avec ou sans amendements. Par ailleurs, M. Oettinger, le commissaire européen pour l’économie numé­rique et la société, a également

Précisions de l'AJP Suite à notre article « La presse écrite en Fédération Wallonie-­ Bruxelles, les deux parties de l’iceberg » paru dans notre dernier numéro, l’Association des Journalistes Professionnels (AJP) nous demande de publier ces précisions que nous reproduisons littéralement : • « Les aides pour 2014 s’élèvent, côté francophone, non pas à 6,2 millions € mais à 9,2 millions €. » ; • « AJPro et le Fonds pour le journalisme ne relèvent en rien de l’aide directe à la presse écrite. Et pour cause : ces deux projets s’adressent à tout le secteur médiatique (…). » ; • « Si le programme [AJPro] s’adresse prioritairement [aux journalistes professionnels],

il accueille aussi des journa­ listes non professionnels, des personnes issues d’associations et institutions, de futurs journalistes et des professionnels de la communication. » ; • « Quant au "généreux soutien de 100.000 €" dont bénéficie AJPro, il répond, dans son principe, à la reconnaissance unanime, au sein du secteur, d’un besoin de formation perma­nente. ».

ANNONCE

LES MOTS CROISÉS ? CE N’EST PAS QUE POUR LES MÉMÉS !

N° 1

X DES JEU

PENSEZ-Y, TOUT LE MONDE JOUE. VOS LECTEURS AUSSI ! Boostez leurs neurones avec un grille de jeux Sport Cérébral. Contactez Keesing Belgium Bisschoppenhoflaan 383 | 2100 Deurne 03 360 51 04 | e.ketels@keesing.be

Suivez-nous sur

KEE-4554-advertentie-DEF.indd 2

26/06/15 09:51

le périodique I juillet-août-septembre 2015

15


#UPP info

Save the date

Mercredi 16 décembre 2015

Réception de nouvel an de l'UPP à la Brasserie PALM (Steenhuffel – 15 min. de route de StrombeekBever via R0) 18h30 Discours CEO Brasserie Palm, Jan Vandenwyngaerden (ex-CEO Sanoma, ex-président UBA)

~

19h00 Visite de la brasserie

~

20h30 Dégustation

~

21h00 Networking

Merci à nos partenaires Partenaire structurel

Partenaires business


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.