Mise en garde Si vous lisez ce livre et que vous êtes designer, vous serez peut-être tenté de changer de profession.
Vous êtes prévenu.
Pourquoi ne pas être designer. PAR JEAN-MICHEL TARDIF & 58 DESIGNERS
Zone précaire En tant qu’étudiant qui s’apprête à quitter le banc d’école pour le dur marché du travail, je suis semé par le doute. La peur d’avoir mal choisi ma profession m’envahit peu à peu. Toutefois, on dit toujours qu’il faut foncer tête première dans nos peurs et les affronter pour en sortir grandi. C’est ce que j’ai décidé de faire. J’ai souvent entendu des discours vantant les mérites du métier de designer, mais j’entends très peu la vision contraire. Toutefois, je crois qu’il est important de connaître les deux points de vue afin d’être mieux préparé à la réalité. C’est pourquoi, dans ce livre, j’explore le côté sombre de ce métier avec ma vision d’étudiant. Cependant, j’ai voulu avoir également l’avis de professionnel dans le domaine afin d’avoir une opinion globale sur ce sujet délicat. Je leur ai demandé tout simplement : Pourquoi ne pas être designer 1 ? Avec surprise, je me suis aperçu que je suis loin d’être le seul à mettre déjà posé la question. Peut-être que vous aussi après la lecture de ce livre, vous vous la poserez.
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Le terme « designer » est utilisé tout au long de cet ouvrage, mais il est sous-entendu que nous parlons de « designer » graphique. Néanmoins, il est possible que les autres types de « designer » soit tout autant relié au propos de ce livre.
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Ma réponse Instinctivement, plusieurs réponses me viennent en tête. La première à mon avis qui me tracasse le plus est le stress relié à ce métier. Dans mon parcours d’étudiant, j’ai eu quelques stages en entreprise qui m’ont appris beaucoup sur le métier de designer dans son vrai contexte de travail. Malheureusement, j’ai vu des personnes exténuées qui se tapent des « burn-out » avec l’incompréhension des autres membres de la compagnie qui voient trop souvent ce type de scénario. Vous me direz peut-être que l’on risque autant d’être atteint de cette maladie dans n’importe laquelle des catégories d’emplois que l’on peut avoir choisie, mais plusieurs aspects de notre profession m’apparaissent comme étant des facteurs-clés pouvant amener directement à un épuisement total de nos têtes de créateur.
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La dévalorisation ( fig. 1 ) Le designer est la personne qui doit synthétiser une montagne d’informations afin de réussir à faire passer un message. Cette principale fonction demande énormément de concentration et d’attention. On ne parle pas seulement de passer le balai pour enlever ce qu’il y a de trop, mais de trouver une meilleure façon de communiquer, ce n’est pas rien. La perception de notre métier par la société est davantage du point de vue esthétique plutôt que fonctionnel. Bien entendu, le côté formel est un élément important dans nos réalisations. Pour bien communiquer, il faut plaire à celui qui regarde, sinon c’est foutu. Cependant, nous ne sommes pas seulement des artistes qui créent de
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belles images, une longue réflexion a été faite derrière chaque projet, mais personne ne la voie puisqu’elle se fait dans nos têtes. Je parle de dévalorisation, lorsque des personnes voient notre métier comme étant un cours d’art plastique où l’on a seulement du plaisir et que tout est facile.
Improvisation ( fig. 2 ) Puisque notre métier est plutôt considéré comme un service et qu’aucun diplôme n’est nécessaire pour exercer cette profession, on se retrouve avec une offre de service énorme, peu coûteuse et qui manque de crédibilité auprès de la population. N’importe qui peut s’improviser graphiste, infographiste ou designer graphique maintenant, puisque ces mots sont flous et laissent place à l’interprétation. Pourquoi laissons-nous des graphistes de sous-sol enlaidir nos murs en proclamant qu’ils ont les mêmes connaissances qu’une personne ayant fait un technique ou un baccalauréat. En comparaison, je me demande si nous ferions confiance à un psychologue qui n’a jamais été à l’école, mais qui a tout appris par lui-même en regardant des tutoriels sur un site internet.
pouvoir travailler n’importe où et à n’importe quelle heure est en même temps son principal défaut. Nous pensons à nos projets en prenant notre douche, en mangeant, en marchant dans la rue, en regardant la télévision, ça nous empêche même de dormir parfois et quand on finit par s’endormir, on rêve encore à nos projets ou alors on en fait des cauchemars. Il semble impossible de mettre fin à nos réflexions. Pour ma part, on dirait que je me retrouve dans une histoire sans fin et que je suis prisonnier de mes pensées. Tiens c’est étrange, on dirait que je me prénomme Bastien et que je m’en vais rencontrer la petite impératrice.
Dépendance à la caféine ( fig. 4 ) C’est au début de mes études en design que j’ai découvert une merveilleuse drogue qu’on appelle le café. Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’élaborer davantage le sujet. D’ailleurs, je vais en profiter pour aller m’en préparer un.
La pression ( fig. 5 )
Plus tôt, j’ai mentionné le fait que la majeure partie de notre travail se fait dans notre tête. Notre cerveau est notre principal outil qui nous permet de créer sans limites. Cette qualité de
Il nous arrive souvent d’être la personne ressource qui réunit tous les morceaux du casse-tête dans le but que tout fonctionne parfaitement comme prévu. Malheureusement, ce rôle est souvent le dernier du chaînon avant de passer à l’imprimeur et celui-ci ne peut changer ses délais d’impression puisqu’il dépend d’une machine qui ne peut aller plus vite. Alors, qui doit souvent remettre son travail pour la journée d’hier tout en
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Histoire sans fin ( fig. 3 )
attendant après le texte final corrigé version n°6 et des images qui nous seront données demain ? On nous demande toujours l'impossible. C’est cette pression-là qui me rend dingue et qui fait augmenter mon rythme cardiaque.
Designer pour la minorité ( fig. 6 ) Les designers ont souvent de la difficulté à voir autre chose que leur propre nombril. Je veux parler ici de l’éthique du designer. Sur cette planète, nous sommes près de 7 milliards d’êtres humains qui coexistent et qui vivent sur la même petite sphère. Cependant, certains ont plus de chance que d’autre, certains sont capables de bien vivre, de bien manger, d’avoir un toit alors que d’autres ne sont même pas capables de boire de l’eau potable. En tant que designers, nous avons un pouvoir qui pourrait être utilisé afin d’améliorer certaines situations dans le monde par la sensibilisation. Pourtant, nous utilisons souvent nos droits de parole à des fins capitalistes en oubliant les problèmes des autres sur cette planète. Peu de designers vont prendre la décision de travailler bénévolement afin d'améliorer la vie de 90 % du reste du monde.
L’ordinateur ( fig. 7 ) Dans mon cas, cet outil de travail est véritablement devenu un boulet à attacher à mon pied. Je suis dans la génération de la technologie et je suis conscient de ses avantages, mais je me
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suis rendu compte de ses inconvénients un peu trop tard. J’ai peur de compter le nombre d’heures par jour que je passe à fixer mon écran. Je suis dépendant de cette boîte de métal, je passe tout mon temps à surfer sur le net, à consulter mes courriels, travailler sur mes projets, aller sur facebook et revenir sur mes projets ensuite. Cet outil a facilité notre manière de travailler sur certains aspects techniques de notre métier, mais il nous a soumis à son utilisation. De plus, il aura une influence sur le côté physique de notre corps et peut-être qu’à 35 ans, je vais finir avec des courbatures, de l’arthrite et je serai myope en ayant été assis la moitié de ma journée devant un ordinateur.
Copions, collons ! ( fig. 8 ) En parlant de l’ordinateur, je ne peux passer à côté du monde merveilleux d’internet. Cet univers nous a permis de faciliter la transmission de l’information, des idées et des projets. Néanmoins, cet espace a aussi laissé la place au piratage et à la copie de tout ce qui ci trouve. Nous avons accès à une grande bibliothèque sans restrictions et complètement libre de droit. Dans le domaine de la création, la question du plagiat est encore tabou. Où s’arrête la frontière de la copie d’une idée, d’un concept ? Est-ce que deux personnes à deux endroits différents sur la planète peuvent avoir la même idée sans qu’elle ne s’accuse mutuellement de plagiat ? De toute façon, tout a déjà été fait auparavant, alors il ne sert à rien de continuer, non ?
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Le client n’a pas toujours raison ( fig. 9 ) Tout au long de notre carrière de designer, nous aurons une multitude de clients qui auront tous des projets différents à nous faire produire. Cela veut aussi dire que nous aurons une multitude de personnalités différentes à déchiffrer afin de discerner les goûts personnels et les véritables besoins d’un client. Nous sommes des professionnels et nous sommes aptes à avoir une vue d’ensemble d’un projet. Les clients pensent souvent qu’ils peuvent décider à notre place de ce que nous allons faire et cela montre comment ils n’ont aucune confiance en nous. Ils ne sont pas en mesure de se détacher suffisamment de leur projet afin d’avoir une vision claire de ce dont ils ont véritablement besoin. Ils viendront critiquer notre travail en nous disant que plus leur logo est gros, plus leurs clients vont le regarder. Nous sommes des marteaux qu’ils utilisent afin d’assommer leur clientèle de publicités tape-à-l’œil. Je crois que ceci met en scène les principales critiques que j’ai envers le métier de designer.
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La lettre Bonjour ( nom du designer ) , Mon nom est Jean-Michel Tardif et je suis étudiant en design graphique à l’Université du Québec à Montréal. Je ne vous écris pas pour un stage ou un emploi, mais pour un petit service qui ne prendra que deux petites minutes. J’ai un cours de typographie sous la supervision de Judith Poirier et notre projet est de réaliser un livre sur le sujet de notre choix. En étant finissant cette année dans mon baccalauréat, je suis semé par le doute comme tout étudiant. C’est pourquoi j’ai décidé de faire un livre sur un questionnement que j’ai : Pourquoi ne pas être designer. Le but de ce projet est de mettre le doigt sur les aspects du design qui nous déplaise. Ce livre contiendra plusieurs de mes réflexions personnelles, mais je voudrai également avoir le point de vue professionnel sur le sujet en demandant à des designers du milieu du graphisme ce qu’ils en pensent. Je ne veux pas faire un portrait uniquement négatif du design graphique, mais seulement mettre de la lumière sur le côté sombre de ce métier avec un certain sens de l’humour.
Vous pouvez m’écrire un mot, une phrase, un paragraphe, je ne jugerai aucune réponse et si vous voulez demeurer anonyme, vous n’aurez qu’à me le dire et aucun nom ne sera mentionné dans mon ouvrage. 1 - Prénom, Nom : 2 - Compagnie : 3 - Nombre d’année d’expérience en tant que designer : 4 - Réponse : En espérant avoir une réponse de votre part. Jean-Michel Tardif
étudiant en design graphique à l'uqam
Alors, je vous le demande à vous, faisant partie du monde du design. Pourquoi ne pas être designer ?
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Méthode 189 envois de la lettre par courriel à des designers
58 réponses à la question 3
messages automatiques d'erreur
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remis à plus tard, sans jamais répondre
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abstention
et
124 sans réponses.
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Les répondants CLAUDE SYLVAIN MOUNIR CLAUDE CAROLE HASSAN LOUIS LUCE GENEVIÈVE GILLES VICKY FRÉDÉRIQUE ALEXANDRE RACHEL CAROLINE JACQUES ÉRIC MARIE-CLAUDE IAN DENIS NATHALIE ÉRIC PATRICK ANDRÉ PATRICK BENOIT LUC LUC NATHALIE
A. GARNEAU ALLARD ASSADOURIAN AUCHU AUMAIS AZIZ BEAUDOIN BEAULIEU BÉLIVEAU BIENVENU CÔTÉ DAUBAL DE LAMBERTERIE DESJARDINS DESROSIERS DE VARENNES DORÉ DOYON DROLET DULUDE DUMONT DUPUIS DUPUIS DUSSAULT FLEURY FILION GOODHUE HALLÉ HOUDE
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HUPÉ LAMARRE LEGAULT LE HOUILLIER LAPOINTE LAUZON LEFEBVRE METZ MALTAIS MARINELLI M. MORIN NADEAU NICOLAS PARÉ PARENT POIRIER QUENNEVILLE RYAN SÉNAMAUD SÉVIGNY SHOULDICE SMITH-DESBIENS TESTET TREMBLAY VILLENEUVE -
JOCELYNE PHILIPPE MARIE-JOSÉ JULIE LOUIS ANDRÉE LYNE FRÉDÉRIC GENEVIÈVE CARINA S. HUGUES MARYLÈNE TAYAOUT MICHELLE GERMAIN JUDITH ÉRIC PHILIPPE MARIE-LOÏC SIMON JOE CATHERINE YVES FRANCOIS-B ANNE TONY YVAN ANONYME
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Claude A. Garneau cgcom 25 années
Parce que le client a toujours raison. Parce que mon patron a toujours raison. Parce qu’il n’y a jamais assez de budget pour réaliser mes concepts. Parce qu’il n’y a jamais assez de temps pour bien faire le travail. Parce qu’on travaille des heures de fous. Parce que dans le fond, je ne saurais pas quoi faire d’autre, c’est vraiment ma passion …
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Sylvain Allard
Mounir Assadourian
uqam 22 années
mounir assadourian creative consultant 45 années que je fais ça, si jm’arrête, j’vais mourir !
Ne devenez pas un designer au service de ces gens de marketing qui ruinent tout ce qu’ils touchent. En travaillant avec eux, vous deviendrez médiocre et vous contribuerez à vendre des choses inutiles à des gens qui n’en ont pas besoin. Concentrez-vous à améliorer le monde dans lequel nous vivons.
Je n’ai pas la chaleur que son feu allume. Je n’ai pas la passion que son amour consume. Je n’ai pas toute l’obsession que ça exige. Je ne me suis pas épanoui de par sa tige. Je pourrais passer des heures à décrire. Ce qu’un créateur voudrait te dire. Si ce n’est pas du design que tu vis et respires. Oublie ça, vaut mieux en finir.
Vive le designer libre !
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Claude Auchu
Carole Aumais
lg2 boutique 18 années
hydro-québec 23 années
Ne devenez pas designer si vous aimez la société telle qu’elle est. Ne devenez pas designer si vous aimez les temps libres. Ne devenez pas designer si vous n’êtes pas curieux. Ne devenez pas designer si vous êtes soupe au lait. Ne devenez pas designer si vous comptez devenir riche. Ne devenez pas designer si vous ne doutez de rien. Ne devenez pas designer si vous aimez le statu quo.
Pour vivre avec les choix barbares de designers inconnus.
Ne devenez pas designer si vous croyez que vous êtes un artiste …
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Hassan Aziz
Louis Beaudoin
dear minds 3 années
louis beaudoin ( pigiste ) 3 années
a - Pour
dormir.
Parce qu’on tient à sa santé mentale.
b - Pour
voir la vie en couleur. ( no rgb no cmyk )
c - Pour
que nos enfants continuent à apprécier le P comme Papa, pas comme Photoshop !
d - Pour
ne plus subir, une demande de faire le logo plus grand.
e - Pour
ne plus être l’exception qui confirme une certaine règle, apparemment commune chez la population « normal », comme quoi une journée dure juste 24 heures.
f - Pour
utiliser un pc.
finalement,
g - Pour
se permettre de « stretcher » des images et du texte tout en dormant tranquillement la nuit. ( sorry Judith )
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Luce Beaulieu
Geneviève Béliveau
perennia 14 années
fluid design graphique 11 années
Il ne faut pas devenir designer si on ne veut pas avoir de clients. Il ne faut pas devenir designer si on ne sait pas comment expliquer nos concepts sans utiliser les mots « typo », « pantone » et « crénage ». Il ne faut pas devenir designer si on veut un fond de pension. Il ne faut pas devenir designer si on veut profiter de ses soirées et de ses weekends. Il ne faut pas devenir designer si on n’est pas préparé à toujours réexpliquer ce qu’on fait à sa famille, ses clients et même parfois ses amis. Bref, il ne faut pas devenir designer si on n’est pas passionné par le design.
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Parce que souvent … nous ne sommes pas rémunérés à notre juste valeur !
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Gilles Bienvenu gilles bienvenu / image et design global inc. 35 années ( …peut-être le temps de faire autre chose ? )
…on n’est pas designer pour ces multiples raisons : Parce qu’on veut s’éviter à avoir à satisfaire des clients qui ne veulent qu’avoir « quelque chose qui est très design ». Autrement dit, comme le terme « design » est très galvaudé, tout comme le mot « branding » d’ailleurs, beaucoup de gens ne comprennent plus ce qu’est vraiment le design, soit la fonctionnalité avant l’esthétique.
p.s. : Malgré tout, heureusement, tout bien pesé, il y a plus de bons côtés que de mauvais. C’est pour ça que je persévère à pratiquer ce beau métier ( …ou profession ? ) … j’ai toujours la flamme ! …et de beaux projets !
Parce qu’on ne veut pas répondre à des commandes où l’individu nous demande de produire des beaux concepts … sans être payé. Parce qu’il faut être plein d’énergie, être toujours performant et avoir toujours le cerveau qui tourne à la vitesse de la lumière … comme le client ou l’employeur le veut. Parce qu’on ne peut jamais soumettre de mauvais concept … qui peuvent être ou ne pas être réalisables. Etc. Il y a sûrement une multitude d’autres raisons, mais je pense que ces quelques unes devraient être bonnes.
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Vicky Côté
Frédérique Daubal
étudiante en design graphique à l’université laval aucune expérience concrète à part quelques contrats ici et là
frédérique daubal 15 années
Selon moi, en réponse à votre question, je dirais qu’un des principaux problèmes est que le métier de designer n’est pas reconnu, car la plupart des clients ne comprennent pas, l’investissement pour, par exemple, leur entreprise et ne voit que le montant élevé de notre facture. De plus, il nous arrive parfois qu’une personne regarde notre résultat final très épuré et nous dise qu’elle aurait pu le faire soi-même vu la simplicité du résultat. Toutefois, elle ne peut voir toute la recherche en arrière de ce travail en voyant seulement ce dernier déjà terminé.
Parce que l’on peut vivre sans.
Je dois dire ne vous inquiéter pas, je trouve ce métier fort intéressant malgré tout !
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Alexandre de Lamberterie
Rachel Desjardins
double-echo creation inc. 17 années
uniform 5 années
Il faut que j’y réfléchisse un peu parce que j’ai trop de réponses qui me viennent à l’esprit ! Je me demande d’ailleurs souvent si j’encouragerais mes enfants à devenir designer … Bien sûr j’aurais envie de partager cette passion avec eux, mais c’est tellement dur ! D’ailleurs, c’est peut-être ça ma réponse : parce que c’est trop dur.
Il y a des hauts et des bas comme dans toutes les professions … Dans les moments difficiles ou stressants, j’essaie de me rappeler ce que M. Halasa nous disait :
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« Amusez-vous, notre métier nous le permet ! »
Caroline Desrosiers cyclone design communications 25 années
Cette question paraît parfaitement cynique il est vrai, mais elle met en relief des éléments de frustrations qui sont le quotidien de tout designer. Mais qu’est une profession, sans ces questionnements ? raison n° 1
Le piratage de ses idées
Le designer graphique pratique un métier peu encadré et voit son travail trop souvent piraté et reproduit sans autorisation.
raison n° 4
Le choc des valeurs
Le designer graphique est un communicateur, formé au langage des signes et des symboles. Il manipule des images et des concepts qui serviront à vendre des produits ou des services pouvant être à l’encontre de ses propres valeurs. raison n° 5
La souplesse
On demande au designer une souplesse d’acrobate quand il s’agit de plier ses créations aux besoins de ses clients.
raison n° 2
La pression de créer
S’il gagne honnêtement sa vie, il devra parfois travailler sans compter ses heures, souvent sous la pression de clients peu scrupuleux.
Il y a quantité d’autres professions où peut sévir un être sensible, créatif et dévoué … Mais où trouver autant de cyniques rigolards? Dernière chose, on partage un truc en commun avec les curés ; on travaille le dimanche.
raison n° 3
Toujours trop cher
Il devra justifier sans relâche les tarifs qu’il pratique, car peu de gens comprennent la valeur réelle de son travail. Il devra savoir faire son autopromotion et vendre sans relâche ses services.
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Jacques de Varennes
Éric Doré
lg2 26 années
zen design & communications 10 années
Parce que l’on se pose trop de questions dans ce métier, par exemple : pourquoi ne pas être designer ?
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Pour éviter de constamment avoir à réfléchir.
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Marie-Claude Doyon
Ian Drolet
double page 10 années
ian drolet design / studio 10 années
Parce que les clients qui osent oser sont plutôt rares. Parce que beaucoup de clients se croient eux-mêmes designers. Parce que c’est une profession qui nécessite de faire des compromis au quotidien et qui, à la longue, finit par blesser un peu l’ego.
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a -
Effets secondaires communs : anxiété et obsession
b -
Un client sur deux connaît un cousin, ami ou neveu avec une « copie pirate » de photoshop et qui peut faire la job pour B⁄e du prix d’un designer professionnel !
c -
Tu pourrais être un plombier et faire plus d’argent et être heureux …
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Denis Dulude
Nathalie Dumont
dulude design 17 années
université concordia 11 années
Parce qu’à la longue, on devient dépendant du besoin de créer et ça mange par en dedans. Parfois je me dis que ça serait bien de pouvoir mettre ( facilement ) la switch à off en entrant à la maison.
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Pourquoi ne pas être ( seulement ) designer graphique … pour être professeure, chercheuse et pour créer des caractères typographiques.
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Éric Dupuis
Patrick Dupuis
néotéma 21 années
artv 12 années
Ne pas être designer parce que, parfois, on y travaille des heures de fou.
Pour éviter de m’attarder au look du menu du restaurant, à penser à un meilleur concept de napperon, au lieu de me choisir un plat à manger, et ainsi être le dernier à commander. Pour éviter de rêvasser au supermarché, les yeux rivés sur les emballages, à évaluer le travail de création de la nouvelle boîte de céréales. Et ainsi oubliant la véritable raison de ma visite. Pour éviter de devoir expliquer dans un party de famille que le design graphique, ce n’est pas du scrapbooking de luxe pour intellos ou hipsters urbains. Non ce n’est pas ça.
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André Dussault
Benoit Filion
laboratoires abbott entre l’homme des cavernes et les voitures volantes ( +- 25 années )
aucune compagnie J’ai fini mon cours en 1996. Mais je suis en marketing à plein temps. Le design, c’est pour ma santé mentale.
Si la routine t’intéresse. Si la pression t’angoisse. Si le travail en collaboration ne t’intéresse pas. Si tu trouves le large public niaiseux. Si ton âme s’achète pour 25 cents. Si tu te contentes de l’ordinaire. Si ton univers n’est que sur ta rue au lieu que global. En résumé … SI …
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Pourquoi ne pas être designer … L’argent, la stabilité, l’inutilité ou moins sévèrement la vacuité de la plupart des mandats. Que reste-t-il de la quasi-totalité du design d’il y a 40 ans, d’il y a 10 ans, d’il y a 1 mois, d’hier ? S’il y a plus de design, de designers et de bon design, pourquoi les hommes ne sont pas plus heureux ? Pourquoi devenir designer ? Pour la liberté de créer. Pour pouvoir changer la réponse précédente …
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Patrick Fleury
Luc Goodhue
co atelier de marque 18 années
g branding et design 30 années
1. « concours de beauté ! » Designer et agences sont omnibulés par le désir de se faire reconnaître ... Et cela vient brouiller les raisons première du pourquoi nous aimions cette belle profession. Pour ma part, depuis que j’accorde moins d’importance à cet élixir, j’éprouve beaucoup plus de plaisir tout en ayant retrouvé ma raison première, celle de bâtir et non de reluire.
Tout jeune, je voulais faire ce métier et rien ne m’aurait empêché de réaliser mon objectif.
2. Les clients qui sous-estiment notre talent.
Il y a une expression qui dit : « Quand on veut se débarrasser de son chien, on lui trouve des puces .. » Pour moi, si on l’aime vraiment on prend le moyen des éliminer …
3. Les « pitchs créatifs » non rémunérés.
Depuis plus de 30 ans que j’en suis, je le trouve encore passionnant. Il y a sûrement des aspects moins intéressants, mais pas pour moi. Quand ça me passionne vraiment, je trouve toujours du positif, même si certains aspects sont plus difficiles.
C’est ce que j’ai fait et ça m’a bien servi.
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Luc Hallé
Nathalie Houde
orfé beaucoup.
identica 25 années
Pour passer à côté du plaisir de marier expression et fonction, fantaisie et rigueur, blanc et noir, Luxe et volupté !
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Pour ne pas risquer de devenir un styliste du design qui recherche l’effet avant l’efficacité et la pertinence.
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Jocelyne Hupé - aucune information -
Bien que m’identifiant comme graphiste ( … ), je n’ai rien fait dans le domaine depuis mai 2007 à part un training cet été qui devait mettre mes connaissances à jour. Ce training était subventionné par Emploi-Québec. C’était B⁄d formation, B⁄d travail et B⁄d recherche d’emploi. Bien que j’ai apprécié cette formation, je n’ai pas réussi à me trouver un emploi en graphisme. Malheureusement, je ne peux pas me servir de ce que j’ai fait là-bas dans mon portfolio, car ils l’ont imprimé sur leur propre imprimante en basse résolution et le site web que j’ai refait n’a pas été mis à jour, car je me suis trouvé un emploi avant la fin de mon training. Le domaine du graphisme est saturé dans la région de la capitale nationale.
Bien que j’adore le travail en design, je me suis trouvé un emploi permanent en administration au gouvernement et enfin je peux payer mes factures. La morale de cette histoire c’est de ne pas chercher un emploi en design graphique dans la région de la capitale nationale.
exemple : Un petit journal dans le village d’Embrun ( ontario ) où j’ai travaillé, étant à 60 minutes de chez moi, a reçu 400 résumés pour un poste mal payé et éloigné. Comme j’habite Gatineau, il y a eu des soirées où ça m’a pris plus de 3 heures pour retourner à la maison. Puis les propriétaires ne m’ont pas fait signer de contrat et m’ont utilisée pour seulement les déprendre et après 2 semaines elles m’ont laissée aller et ne m’ont pas payé le salaire promis. Un endroit à Ottawa offrait le salaire minimum et ils ont reçu 500 résumés. Lorsqu’il y a eu le scandale des commandites, l’endroit où je travaillais, ont fait faillite après que le gouvernement eu gelé tous les budgets. Mon beau-frère étant directeur artistique de la même boîte depuis 12 ans et étant sur le point de devenir un associé a perdu son emploi, ils ne pouvaient plus payer son salaire. D’autres histoires d’horreur, j’en ai plein.
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PHILIPPE LAMARRE
Marie-José Legault
toxa 10 années
les éditions vice versa je suis designer depuis 1986 ( 23 années ! ) et DA depuis 6 années.
Parce qu'on veut créer pour soi et pas pour les autres. Et parce que les clients c'est souvent chiant. Ça se « crisse » de la typo. Et du bel alignement en bas à droite. Et ça trouve toujours son logo trop petit.
Désolée pour ma réponse très tardive … c'est déjà le début d'une réponse … on court tout le temps ! je viens de me rendre compte que le délai pour répondre était il y a deux jours … J'ai toujours dit que Santé Canada devrait faire une étude sur la longévité des designers : on court tout le temps, on est pressé comme des citrons, tout est toujours pour hier … rare les soirs et/ou weekends ou le travail ne nous suit pas …
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Julie Le Houillier
Louis Lapointe
les dompteurs de souris 15 années
jacrel 28 années
À mon avis, on devrait parler uniquement du pourquoi on devrait être designer ! Mais bon, à mon avis tous les domaines possèdent leurs défauts … Voici ce que je trouve ; nous travaillons la plupart du temps dans des situations d’urgences ce qui fait que notre niveau de stress est très élevé. Aussi certains clients n’écoutent pas toujours nos conseils et démolissent nos concepts par goût personnels, ce qui fait que nos campagnes sont moins efficaces. Pour le reste, c’est un milieu hyper stimulant et motivant où l’on ne fait jamais la même chose. Il faut être passionné pour faire ce métier.
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J’insiste sur le fait qu’il y a encore un travail de sensibilisation à faire pour développer une conscience de l’apport du design graphique dans notre société. Encore trop souvent, des gens mal informés, évaluent le rôle du designer graphique, en réduisant l’impact de son travail à l’aspect esthétique ou à l’originalité du concept. Il est nécessaire de comprendre comment le design graphique peut contribuer à une meilleure qualité de vie, en facilitant la diffusion d’une information ou d’un message. Je pense, entre autres, au rôle du design graphique appliqué à l’identification de médicaments ou de produits alimentaires, à la signalétique, ainsi qu’aux normes appliquées pour mieux adapter l’information destinée aux personnes ayant un handicap visuel ou à mobilité réduite.
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Andrée Lauzon
Lyne Lefebvre
- aucune compagnie 25 années
professeure en design graphique depuis ma sortie de l'uqam, près de 20 années déjà.
Ce métier n’est pas souvent reconnu parce qu’il est souvent méconnu. En voyant un livre pour enfants que j’avais mis en pages, ma grand-mère m’a demandé : — Il est joli ! Tu as fait les dessins ? — Non … — Tu as écrit le texte ? — Non … — Ben alors, qu’est-ce que tu as fait ? — J’ai choisi la typographie et j’ai mis des couleurs.
Difficile de conseiller de ne pas l'être quand on l'a été, qu'on l'est toujours et qu'on l'enseigne, mais facile de se questionner … Si ce n'était pas par passion, plaisir des images, de la typo et du souci de communiquer, de même qu'avec la conviction que ce n'est possible aujourd'hui pour moi qu'en ayant une pratique engagée et responsable, j'aurais choisi d'être primatologue, musicienne, gardienne de phare ou forestière, palefrenier, vétérinaire de brousse, architecte, interprète du langage signé, écrivaine, éducatrice de chiens-guides, peintre, tenancière d'un bar-galerie de bord de mer, environnementaliste, éthologue, journaliste-activiste, photographe-reporter, ou encore océano graphe. Je m'imagine passer moins de précieux temps devant un ordinateur et me rapprocher de la nature. J'aimerais avoir la possibilité de goûter à tous les autres métiers passionnants dont j'ai pu rêver un jour ou l'autre. Entre une vie à la Jan Goodall, Eugene Smith ou Bernard Voyer, j'aimerais encore pouvoir choisir.
— Ah ? Bon.
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Frédéric Metz
Geneviève Maltais
- aucune compagnie 45 années
designer indépendante 12 années
Vaste profession qui nous permet de lire dans les âmes les plus diversifiées.
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Passer tout son temps devant un écran d’ordinateur.
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Carina Marinelli marinelli + anctil art & design 25 années
Tous les métiers représentent des défis, des apprentissages, des déceptions, comme des bonheurs dans l’accomplissement de réalisations. Pourquoi ne pas être designers, pour beaucoup de raisons, mais autant de raisons aussi pour en faire le choix.
revenus. Dans ce métier, nous faisons la promotion de produits, d’événements et de compagnies. Nous les mettons en valeur, aussi, il nous faut croire en eux pour les aider. Être honnête, avec nous comme avec les autres, c’est aussi ça l’éthique.
Oui, il y a les longues heures, mais c’est le lot de beaucoup de professions. Il y a des emplois en design qui offrent beaucoup d’avantages comme dans toute autre profession. Le designer travailleur autonome n’est pas pire ou mieux que celui qui pratique un autre métier. C’est certain que comme dans tout choix il faut aimer la profession, ici, la création, la réflexion et même la stratégie.
Selon moi, si on n’est pas capable de trouver un bon équilibre entre nos valeurs et les mandats que nous choisissons, il ne faut pas être designers.
Il existe tellement de façons différentes de pratiquer ce métier, la difficulté c’est de choisir la façon qui nous convient, et ce, même si ce n’est pas parfait à tous les niveaux. J’ai fait le choix de travailler dans une petite entreprise pour être libre de choisir mes clients, les produits, de pouvoir dire : non, merci ! Ce sont mes choix et non ceux de mes collègues et associés. Car, les projets ou produits peuvent être emballants à concevoir, mais vont-ils à l’encontre de mes valeurs profondes ? Le défi de la profession, c’est d’assumer le choix que je fais quand je refuse un mandat prometteur, extraordinaire au point de vue créatif, mais tellement en contradiction avec mes valeurs ; de n’avoir aucun regret à refuser et d’accepter la perte de
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S. M.
Hugues Morin
- compagnie anonyme 10 années de métier à son compte
mecano 10 années
Le métier de designer graphique quand on a la passion pour le métier est à mon avis un des plus beaux métiers du monde.
Parce qu’une grande partie des clients ne comprennent pas que la fonctionnalité et la beauté du design doivent servir la communication du message, et non pas leur goût personnel.
Par contre, on doit souvent faire affaire avec des da incompétents, des directeurs marketing ou d’autres chargés de projets qui sont des abrutis ou des paresseux.
La chose que j’ai vue le plus fréquemment dans ma carrière sont des projets mal préparés qu’on doit retourner de 360 degrés en cour de routes avec plein de modifications et le client qui pleurniche parce que cela coûte des gros sous … De plus, il y a plein de gens qui ont les logiciels dans leur ordinateur et qui se disent graphistes ( sans formation aucune ) et qui viennent soumissionner des contrats valant 10 000 $ pour 2 000 $ … Et le client finit par trouver qu’on est trop chère suite à cela … … Si quelqu’un fait ce métier pour faire du fric, il se trompe à mon avis. Moi je m’amuse depuis 10 ans avec le graphisme et le jour où ma passion va s’éteindre, je ferai autre chose. Je connais des graphistes qui ont 20-25 ans de métier, qui sont écoeurés et brûlés par le métier, mais qui persiste à s’accrocher ne pouvant faire autre chose de leurs 10 doigts. Si vous n’avez pas la passion, vous devez éviter ce métier. Ma forme de passion à moi est quand j’entre dans ma bulle sur un projet, j’oublie le temps qui passe, je me couche en passant à mon projet, je déjeune en pensant à ma typo, je dîne en pensant à ma mise en pages, etc. À chacun sa passion !
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Marylène Nadeau
Tayaout-Nicolas
- aucune compagnie 10 ans
coccinelle design
Pour ma part, ma relation avec l’outil est une catastrophe. Je rêve de le sortir gentiment par la fenêtre d’un 13ème étage. Par compte, la bête est partout, elle est imprévisible, elle reviendra.
Pour les clients qui n'ont pas de goût … ou en fait, pas nécessaire les même que nous, mais surtout que peu d'entre eux sont éveillés ou sensibilisé au vrai design. Et pour les clients sans originalité … qui nous demandent de refaire un truc vu ailleurs … point par point … !
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Michelle Paré
Germain Parent
ardoise design 26 années dans le milieu, 8 années en tant que designer comme tel.
emergia 15 années
Seul vrai désavantage, ma vie professionnelle prenant beaucoup de place, ma vie personnelle doit trop souvent être mise de côté.
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Je ne pense pas en fonction de ne pas être.
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Judith Poirier
Éric Quenneville
uqam 22 années
quenneville / design 12 années
Pour utiliser plus souvent le reste de mon corps, pas juste le cerveau, les yeux et une main.
Parce qu’il y a juste 24 heures dans une journée.
Dans mon cas, j’ai trouvé la solution en enseignant et en imprimant avec la presse typographique, ça utilise tous mes sens et c’est très physique.
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Philippe Ryan
Marie-Loïc SÉnamaud
les kréateurs Inc. 21 années
artv 12 années
www.makemylogobiggercream.com
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Pour toutes les fois où j’achète un cd ou un dvd d’une édition spéciale juste pour le design de la pochette ou de l’emballage et que le contenu est mauvais.
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Simon SÉvigny
Joe Shouldice pour Stefan Sagmeister
cinquante-cinq 8 années
sagmeister Inc.
Il ne faut pas être designer. Jamais. Car sinon, on hypothèque notre vie sociale. Pour réussir dans le domaine, il faut être passionné, voir même obsédé par le design. Il doit occuper une grande place dans la vie de tous les jours, donc rare sont les soirées de libres pour faire d'intéressantes activités et ainsi profiter de la vie. Ne pas être designer permet d'avoir du temps libre, des amis. Bref, le non-designer peut avoir une vie normale comme la plupart de son entourage.
Thanks for your email, great question. Unfortunately it is just so crazy in here that Stefan is unable to answer your questions. It’s extremely flattering but sadly he is completely overwhelmed by the amount of e-mails he receives. As a student, Stefan was very frustrated with the lack of response he got from design professionals and promised himself to answer every question. Indeed he used to do it all the time, and included are a whole lot of answers previously given to students in the past – many of which you may find useful. It is just not possible to personally answer each question now.
all good things from 23rd street.
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Catherine Smith-Desbiens
Yves Testet
services de localisation gat International Inc. 2 années
bleuoutremer 22 années
Parce qu’on nous traite comme des singes remplaçables et on nous paie des salaires minables.
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Ne pas être designer si vous n’êtes pas un adepte des remises en question permanentes, si la création et la curiosité ne sont pas à la base de votre travail, si le désir de toujours communiquer une vraie idée n’est pas le but ultime de toute démarche design, si on pense que le design est seulement une histoire de dextérité sur un ordinateur …
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François-B. Tremblay bon melon 21 années
À partir du moment où l’on devient designer, c’est dans la vie de tous les jours que ça se complique. Un designer qui a un minimum d’intérêt pour la typographie se met à voir tous les signes de pieds à la place des apostrophes. Ils sont partout. Hideux. Haineux. Et je ne les supporte pas puisque je suis un designer. Les gens normaux s’en balancent. Je me porterais mieux si je n’avais pas embrassé cette carrière, quoique 131 % des designers ne font pas la différence entre un signe de pied et une apostrophe, serais-je tenté de croire. C’est comme l’oeuf ou la poule qui se mange la queue du serpent.
Ces clients sont difficiles et ont tendance à ne pas me laisser carte blanche. Je refuse maintenant poliment et fermement. J’ai aussi imaginé quelques réponses d’évitement, telles que « je suis probablement trop cher », « notre entreprise est spécialisée dans le domaine maraîcher » ou « ze you have oune problema de writing un chèque for ze start of ze little project ? Dix thousands para ze depot, por favor … ». J’ai aussi développé un faux tic. Efficace.
Quand ma blonde me demande de lui faire une affichette pour annoncer ses dates de vacances, elle se ramasse avec une brochure, un site web, une campagne facebook / twitter, un système complet de signalétique et, quand j’ai le temps, une affichette pour annoncer ses dates de vacances. Puisque je suis designer, tout le monde avec qui j’ai parlé plus de 15 minutes dans ma vie me demande si je ne peux pas lui faire une petite carte d’affaires, une minuscule brochure, un mini mini tout petit site web. Pas cher pas cher. Presque gratuit. Ça sera fait vite vite. Ce sont invariablement ces projets qui me prennent le plus de temps, qui me tirent tout mon jus, qui m’apportent le plus de frustrations.
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Anne Villeneuve
Tony
sdgq ( société des designers graphiques du québec )
- aucune compagnie 15 années
Nous avons été un peu surpris de recevoir ce type de message. Nous aurions préféré un livre sur pourquoi être designer … mais c’est votre choix. Vous comprendrez que nous tentons par tous les moyens de véhiculer les côtés positifs du design graphique. Nous ne sommes pas sans ignorer les embûches et difficultés que rencontrent les professionnels du design graphique. Mais à la sdgq nous travaillons à trouver des solutions, à défendre les professionnels de l’industrie et à faire la promotion de l’importance du design graphique auprès des annonceurs et des agences. Il nous est donc difficile de diffuser votre message auprès des membres de la sdgq. Votre message sera envoyé aux membres du ca seulement ; si ces derniers le désirent, ils vous répondront directement.
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Parce que le design sert en majorité à enjoliver du vide.
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Yvan
anonyme
- aucune compagnie 10 années
- aucune information -
Trop facile grâce à l’ordinateur, la secrétaire peut le faire.
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« … quitté inopinément »
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Sommaire des réponses raisons
nombre de fois mentionné
passion envers le métier goûts personnels des clients mauvais salaire pression perception populaire négative pas assé de temps trop de temps vie personnelle mise de côté n'importe qui peut le faire marketing ordinateur valeurs bafouées réfléchir sans arrêt santé en jeu métier non essentiel se faire copier travaille le dimanche aucune possibilité d'emploi lire dans les âmes employés jetables exploitation venant des proches l'esthétisme prédomine
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Ma réponse revisitée ( fig. 10 ) Après avoir contacté toutes ces personnes afin de connaître leur opinion sur mon questionnement en tant que designer, je me rends compte maintenant que la réponse est toute simple : « l'important c'est d'aimer ce que l'on fait » La majorité des réponses que j'ai reçues démontrait un grand dévouement envers leur profession, malgré ses mauvais côtés. Je crois que nous connaissons tous des moments de difficultés dans nos vies personnelles et professionnelles, mais ce qui importe c'est la manière avec laquelle nous allons passer par dessus ces périodes de noirceur en démontrant notre persévérance envers notre passion.
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figure 10
The Top 10 Things they never taught me in design school
By Michael McDonough
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HARD W ORK
CK
Talent
LU
1
2
Talent is one-third of the success equation.
95 percent of any creative profession is shit work.
Talent is important in any profession, but it is no guarantee of success. Hard work and luck are equally important. Hard work means self-discipline and sacrifice. Luck means, among other things, access to power, whether it is social contacts or money or timing. In fact, if you are not very talented, you can still succeed by emphasizing the other two. If you think I am wrong, just look around.
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Only 5 percent is actually, in some simplistic way, fun. In school that is what you focus on ; it is 100 percent fun. Tick-tock. In real life, most of the time there is paper work, drafting boring stuff, fact-checking, negotiating, selling, collecting money, paying taxes, and so forth. If you don’t learn to love the boring, aggravating, and stupid parts of your profession and perform them with diligence and care, you will never succeed.
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3
4
If everything is equally important, then nothing is very important.
Don’t over-think a problem.
You hear a lot about details, from “ Don’t sweat the details ” to “ God is in the details.” Both are true, but with a very important explanation : hierarchy. You must decide what is important, and then attend to it first and foremost. Everything is important, yes. But not everything is equally important. A very successful real estate person taught me this. He told me, “ Watch King Rat. You’ll get it.”
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One time when I was in graduate school, the late, great Steven Izenour said to me, after only a week or so into a ten-week problem, “ OK, you solved it. Now draw it up.” Every other critic I ever had always tried to complicate and prolong a problem when, in fact, it had already been solved. Designers are obsessive by nature. This was a revelation. Sometimes you just hit it. The thing is done. Move on.
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5
6
Start with what you know ; then remove the unknowns.
Don’t forget your goal.
In design this means “ draw what you know.” Start by putting down what you already know and already understand. If you are designing a chair, for example, you know that humans are of predictable height. The seat height, the angle of repose, and the loading requirements can at least be approximated. So draw them. Most students panic when faced with something they do not know and cannot control. Forget about it. Begin at the beginning. Then work on each unknown, solving and removing them one at a time. It is the most important rule of design. In Zen it is expressed as “ Be where you are.” It works.
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Definition of a fanatic : Someone who redoubles his effort after forgetting his goal. Students and young designers often approach a problem with insight and brilliance, and subsequently let it slip away in confusion, fear and wasted effort. They forget their goals, and make up new ones as they go along. Original thought is a kind of gift from the gods. Artists know this. “ Hold the moment,” they say.“ Honor it.” Get your idea down on a slip of paper and tape it up in front of you.
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7
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When you throw your weight around, you usually fall off balance.
The road to hell is paved with good intentions ; or, no good deed goes unpunished.
Overconfidence is as bad as no confidence. Be humble in approaching problems. Realize and accept your ignorance, then work diligently to educate yourself out of it. Ask questions. Power – the power to create things and impose them on the world – is a privilege. Do not abuse it, do not underestimate its difficulty, or it will come around and bite you on the ass. The great Karmic wheel, however slowly, turns.
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The world is not set up to facilitate the best any more than it is set up to facilitate the worst. It doesn’t depend on brilliance or innovation because if it did, the system would be unpredictable. It requires averages and predictables. So, good deeds and brilliant ideas go against the grain of the social contract almost by definition. They will be challenged and will require enormous effort to succeed. Most fail. Expect to work hard, expect to fail a few times, and expect to be rejected. Our work is like martial arts or military strategy : Never underestimate your opponent. If you believe in excellence, your opponent will pretty much be everything.
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9
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It all comes down to output.
The rest of the world counts.
No matter how cool your computer rendering is, no matter how brilliant your essay is, no matter how fabulous your whatever is, if you can’t output it, distribute it, and make it known, it basically doesn’t exist. Orient yourself to output. Schedule output. Output, output, output. Show Me The Output.
If you hope to accomplish anything, you will inevitably need all of the people you hated in high school. I once attended a very prestigious design school where the idea was “ If you are here, you are so important, the rest of the world doesn’t count.” Not a single person from that school that I know of has ever been really successful outside of school. In fact, most are the kind of mid-level management drones and hacks they so despised as students. A suit does not make you a genius. No matter how good your design is, somebody has to construct or manufacture it. Somebody has to insure it. Somebody has to buy it. Respect those people. You need them. Big time.
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Remerciements Je tiens à remercier tous les designers qui ont pris le temps de répondre à ma question. Ceci m'a permis de voir qu'il y a encore des personnes dans ce monde qui se soucie des autres et qui donne un peu de leur temps sans demander rien en retour. merci I thank Michael McDonough and his humble permission to use his essay in my book. thank you Je veux remercier également ma professeure, Judith Poirier, qui m'a supervisé pour le projet, malgré le fait que mon sujet semblait un peu démoralisateur au commencement. merci
Jean-Michel Tardif étudiant en design graphique à l'uqam automne 2009