De l’humanité dans la technicité

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INFLUENCES

TESTÉ POUR VOUS

Les nouvaux défis de la pharma

Faut-il oser le CV original ?

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22.06.13

oseZ le talent

Des enseignants étrangers pour contrer la pénurie Le Parlement de la Fédération WallonieBruxelles a approuvé mercredi un décret ouvrant les emplois dans l’enseignement francophone aux étrangers. L’objectif est de résorber le déficit de vocations dans ce secteur. Ces étrangers devront toutefois satisfaire aux mêmes exigences scientifiques, pédagogiques et linguistiques que les enseignants belges. Le texte sera d’application dès la rentrée scolaire de septembre. Pour rappel : 16 900 emplois devraient être créés dans les écoles de Bruxelles et de Wallonie d’ici 2017.

roi : les cadres sous pression Avec la rapidité des changements économiques et technologiques, la question du ROI n’a jamais été aussi capitale pour les cadres RH. C’est ce qui ressort d’une étude internationale effectuée par Right Management auprès de plus de 2 000 seniors managers RH issus de quatorze pays, dont la Belgique. En Belgique, 63 % d’entre eux ressentent une forte pression de la part de leur entreprise pour mesurer l’efficacité de leur programme de développement des talents. Cependant, la pression ressentie est moins forte en Belgique (63 %), que chez nos voisins. En Hollande, 69 % des cadres sont concernés par cette question alors qu’ils sont 75 % en France.

la Belgique sera représentée au Mondial des métiers World Skills International se déroulera du 2 au 7 juillet en Allemagne. La Belgique y participera avec quinze jeunes dans quinze disciplines. Skills Belgium veut valoriser et mettre en lumière les métiers techniques et technologiques. Les compétences industrielles y seront aussi représentées : contrôle industriel, fraisage, soudage, installations électriques et technologies du froid. Malgré la situation économique actuelle, nos industries ont en effet un cruel besoin de ces compétences. Chaque année, par exemple, il sort 60 techniciens diplômés en usinage de l’enseignement secondaire francophone, alors qu’il en faudrait entre 300 et 400, déclare Agoria.

HeAlTHcAre

La chasse aux médecins Asséchés par le numerus clausus, le départ des baby-boomers et la nouvelle réglementation sur le temps de travail, de nombreux hôpitaux cherchent à embaucher des médecins. Mais la conquête est laborieuse. Tout comme pour les autres organisations d’intérêt public, tels les centres de planning familial.

certain que le revenu n’est pas un argument suffisant, poursuit la consultante. En revanche, pour un hôpital universitaire, certains médecins peuvent être motivés par l’aspect scientifique, les études cliniques, la possibilité de travailler dans une « niche » ou de former des étudiants. De nobles arguments qui ne suffisent pourtant pas à remplir les rangs. Et incitent les hôpitaux belges à se tourner vers des recrues étrangères. Au CHU Brugmann, elles représentent déjà 10 % à 15 % des médecins. Grecs et Espagnols commencent aussi à envoyer leurs candidatures, conjoncture oblige.

E

ndocrinologues, oncologues, infectiologues, gériatres, anesthésistes, spécialistes en médecine nucléaire : les offres d’emploi du secteur hospitalier se suivent mais ne se ressemblent pas. Nous avons besoin d’engagements permanents, explique le Dr Florence Hut, médecin-chef au CHU Brugmann, un besoin lié au départ massif à la retraite des baby-boomers, mais aussi au déploiement de notre activité dans certains secteurs. Ainsi, le CHU Brugmann connaît depuis plusieurs années une croissance importante de son activité de maternité, pour des raisons liées à l’offre territoriale. Mais le problème se pose à l’échelle nationale – et européenne – pour d’autres spécialités, moins attractives pour les étudiants ou pour lesquelles il existe une demande massive. Par exemple la gériatrie, illustre Liske Wambacq, consultante pour Novellas Healthcare, entreprise de recrutement spécialisée dans le secteur médical. Aujourd’hui, il y a une pénurie de gériatres, tout simplement parce que la population vieillit et qu’il en faut plus !

Numerus clausus et temps de travail Bien sûr, la pénurie de spécialistes hospitaliers est en partie liée au numerus clausus qui n’a été revu à la hausse qu’en 2011 et dont les conséquences positives ne seront donc sensibles qu’en 2018. Pour l’heure, les restrictions longtemps pratiquées continuent à se faire sentir. D’autant que dans les hôpitaux universitaires, nous accueillons aussi beaucoup de médecins en formation, commente le Dr Florence Hut. Il a aussi fallu pallier la diminution de ces assistants. Autre épine dans le pied de l’hôpital public : la disposition européenne entrée en vigueur en 2011 qui prévoit un temps de travail maximal pour les médecins salariés, statut majoritaire dans ces structures. Cette disposition prévoit que les gardes, même dormantes, comptent désormais comme du temps de travail, poursuit la médecinchef. L’« exception médicale » n’est plus de mise. Et il faut donc plus de salariés pour assurer la même charge.

© SHUTTERSTOCK

AcTu

Plannings : la pénurie aussi

La pénurie de médecins belges dans certaines institutions n’est donc pas un mythe. C’est vrai pour l’hôpital, vrai aussi pour d’autres organisations qui se montrent De nombreuses institutions, hôpitaux aujourd’hui inquiètes. Les planmais aussi plannings familiaux, manquent nings familiaux manquent de de plus en plus de médecins. plus en plus de médecins généMais les jeunes médecins, pourtant souralistes, en particulier de médecins qui cieux d’un meilleur équilibre entre vies pratiquent l’avortement. Cela devient privée et professionnelle, ne se pressent une vraie problématique, confie Évelyne pas aux portes des hôpitaux belges. Il De Wolf, coordinatrice pour la Wallonie faut dire que les salaires y sont très peu de la Fédération des centres pluralistes compétitifs par rapport aux revenus que de planning familial (FCPPF). La maupeut espérer un praticien indépendant : vaise répartition des généralistes sur le parfois trois ou quatre fois moindres. territoire, la fin d’un certain militanPeu compétitifs aussi en regard de tisme et le manque d’incitants finanl’étranger et par exemple de nos voisins ciers expliquent en grande partie cette français. D’après l’Ordre des médecins situation. Mais la pénurie pourrait surfrançais, les médecins belges arrivent tout s’accroître en raison de la menace ainsi en tête des praticiens étrangers du défaut d’agrément qui pèse actuelleinstallés dans l’Hexagone. La France ment sur cinq à six mille médecins : seconnaît aussi une pénurie médicale lon un arrêté royal de 2010, ces derniers mais, par contre, elle propose des revepourraient ne pas répondre aux condinus relativement attractifs tant pour tions donnant droit au titre de médecin les salariés que pour les indépendants... généraliste (avoir un cabinet, suivre des Ce qui explique qu’elle absorbe aussi formations, etc.), par exemple en raison une partie de nos spécialistes, comme d’une activité complémentaire ou prinles anesthésistes, commente le Dr Flocipale en centre de planning familial, en rence Hut. Par conséquent, les appels centre de santé mentale, dans l’associadu pied des hôpitaux aux médecins tif, etc. Des généralistes jugés en somme restent souvent lettre morte. Certaines trop « spécialistes ». Aujourd’hui, cette offres ne reçoivent aucune réponse. Le question de l’agrément divise le monde carnet d’adresses ne suffit plus. Avant, médical. Mais elle inquiète surtout les les hôpitaux recrutaient beaucoup au partenaires : les généralistes, déjà rares, sein de leur propre réseau. Aujourd’hui, risquent-ils de renoncer à ces missions ils fonctionnent davantage comme des d’intérêt public par crainte de « nonentreprises. Ils ont donc dû remettre conformité » ? en question leurs méthodes. C’est pour:: Julie Luong quoi certains font appel à des cabinets de recrutement, explique Liske WamToutes nos offres d’emploi dans le bacq. Mais la partie peut aussi se révéler secteur healthcare references.be/healthcare ardue pour les chasseurs de têtes. Il est

DOSSIER Hôpitaux : des emplois aux petits soins p. 3

2 700 € net

En début de carrière, un médecin spécialiste salarié dans un hôpital public gagne environ 2 700 € net, sans les gardes. Le nombre d’heures de travail maximal par semaine est fixé à 48 heures, avec la possibilité de prester jusqu’à 60 heures, pourvu que la moyenne soit respectée sur treize semaines. Il existe aussi une possibilité de signer un opting out (clause d’exemption) autorisant 60 heures de travail hebdomadaires, avec des pics pouvant aller jusqu’à 72 heures. Les revenus d’un jeune médecin hospitalier spécialiste sous statut d’indépendant et payé à l’acte peuvent en revanche atteindre 8 000 € à 12 000 €.

De 3 000 € à 3 300 € net

Après dix ans, un spécialiste hospitalier touchera un salaire mensuel de 3 000 € à 3 300 € net, sans les gardes. Le système barémique qui aligne les salaires quelle que soit la spécialisation et valorise les années d’ancienneté rend en fait l’hôpital plus attractif pour les médecins plus âgés souhaitant travailler moins intensément tout en pouvant compter sur un revenu fixe. Mais de leur côté, les hôpitaux universitaires recherchent souvent du sang neuf pour lancer de nouveaux projets.

De 4 500 € à 5 000 € net

Le salaire moyen d’un chef de service dans un hôpital public varie entre 4 500 € et 5 000 € net, en fonction de son ancienneté.

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