Les profs manquent à la pelle

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INFLUENCES

testé pour vous

Comment neutraliser le management toxique ?

Des travailleurs sous influence

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29.06.13

osez le talent

Les Belges encore plus diplômés Dans la tranche des 25 à 64 ans en 2011, 71 % des Belges étaient titulaires d’un diplôme d’études secondaires supérieures, contre une moyenne de 75 % dans les 34 pays de l’OCDE. La jeune génération, celle des 25-34 ans, fait mieux encore, avec un pourcentage atteignant les 82 %, révèle un rapport de l’OCDE. Ces bons chiffres sont notamment réalisés grâce aux programmes de formation professionnelle. Ceux-ci assurent un niveau d’emploi supérieur à celui de l’enseignement général (76 % contre 69 %), ce qui est en ligne avec la moyenne de l’OCDE (respectivement 76 % et 70 %).

Davantage de séniors au travail Entre le premier trimestre 2012 et le premier trimestre 2013, le taux d’emploi des 55-64 ans a grimpé de 2,1 points de pourcentage à 40,5 %, selon le SPF Economie. Chez les hommes, ce pourcentage s’élève à 46,5 %, contre 34,7 % chez les femmes. Les femmes ont affiché la plus forte progression l’année dernière : +3,4 points de pourcentage contre +0,7 point de pourcentage chez les hommes. Par ailleurs, 66,7 % des 20-64 ans ont un emploi. La stratégie « Europe 2020 » fixe à 75 % la proportion d’Européens âgés de 20 à 64 ans qui doivent être au travail d’ici 2020. L’objectif national s’élève à 73,2 %.

Références prend ses vacances Ça fait un moment qu’on se fréquente tous les deux. C’est une drôle de relation, non ? Je t’écris chaque semaine pour te signaler les tendances de l’emploi. Parfois tu réponds que tu n’as pas trop le temps ou que tu n’as plus envie de travailler, mais que tu nous aimes bien quand même. À ce rendez-vous nous resterons fidèles : toi cherchant un point de vue, et nous chantant comme Jacques : je vous apporté un « bon plan ». Mais il faut aussi nourrir les talents, cultiver ses champions. Comme vous, Références se repose. Et transvase ses offres d’emploi dans les pages Éco du Soir. Le temps de l’été. À toutes nos équipes : merci ! Et, en particulier, à Maître Pierre-Mi. Rendez-vous le 31 août, avec nos meilleurs conseils pour la rentrée.

Secteur Public

4200 enseignants à recruter Face au boom démographique et aux départs à la retraite, l’école manque terriblement de bras. Instituteurs, professeurs de langues, scientifiques n’ont jamais autant été recherchés. Mais par manque d’enseignants qualifiés, les écoles jouent au chat et à la souris.

Pour remplacer un prof parti en congé de maternité, ou en absence pour maladie, les « castings parfaits » relèvent du miracle. Les intérimaires se font rares et la situation empire à mesure que l’année avance. Nous connaissons des pics de pénurie réguliers de février à mai. Et de plus en plus en novembre, essentiellement pour les profs de langues, de sciences économiques et de mathématiques, constate Manuel Dony, préfet des études de l’Athénée royal d’Ans-Alleur. Dans cette école où 80 professeurs officient à temps plein, une dizaine de remplacements ont dû être réalisés dans le courant de l’année. Mais pour le préfet, il n’y a pas assez d’enseignants qualifiés et les démarches administratives sont trop lourdes pour les intérims de courte durée. Nous sommes assiégés de CV de gens qui sont prêts à réorienter leur carrière. Notamment dans l’enseignement qualifiant. Mais personne n’est prêt à lâcher un CDI pour une mission de trois semaines, constate Manuel Dony.

Les « sans titre » Des «  profs  » venant d’autres professions pour pallier le problème ? Faute de candidats, les établissements peuvent recruter des personnes qui n’ont pas

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eize mille neuf cents. C’est le nombre de nouvelles places qui devraient être créées dans les écoles de Bruxelles et de Wallonie d’ici 2017. Tous réseaux confondus. Rien qu’en Région bruxelloise, 10 nouvelles écoles seront construites et 31 seront agrandies. Mais il est un satané problème que la Fédération WallonieBruxelles ne parvient pas à juguler : la pénurie d’enseignants qualifiés. Partout, il en manque, tant en primaire qu’en secondaire. Trois matières sont particulièrement touchées : les maths et les sciences, des disciplines qui souffrent de la concurrence du secteur privé avec ses salaires plus attrayants, ainsi que les langues germaniques. Pour la prochaine rentrée, le compte est bon. Mais, comme chaque année, l’hiver décimera les rangs.

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actu

L ’enseignement recrute des professionnels d’autres branches qui souhaitent changer de carrière. Mais trop de novices abandonnent la profession. le titre requis pour enseigner, c’est-àdire sans aucune formation pédagogique. Dans le secteur, ces candidats portent le nom de leur convention : les « articles 20 ». Ils constituent environ 10 % des professionnels de l’enseignement francophone. Eux-aussi, peuvent avoir le feu sacré. Et souhaitent rester fidèles à leur nouveau métier. Mais peu accèdent à des emplois stables. Une exception ? Oui et non. Selon une étude menée par l’UCL et l’ULB, 35 % des profs quittent le métier endéans les 5 premières années de pratique. Tous niveaux d’enseignement obligatoire confondus. Trop d’enseignants abandonnent le métier en début de carrière. Certains profs ne restent qu’un mois. Surtout en maternel et en secondaire, explique Bernard Delvaux, chercheur au GIRSEF (groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l’éducation et la formation). Il n’y a pas un réseau pour rattraper l’autre. Enseignement officiel, libre, généraliste ou qualifiant… Partout, les jeunes profs décrochent autant. Mais des différences existent selon le diplôme : le taux de sortants durant les cinq premières années est trois fois plus important parmi les non détenteurs d’un diplôme pédagogique que parmi ceux qui en détiennent un, précise Bernard Delvaux. D’autres facteurs interviennent également  : notamment la situation géographique de l’école. Contre toute attente, c’est à Bruxelles que s’effectuent les meilleurs engagements. Plus étonnant, selon l’enquête, les écoles à publics difficiles offrent davantage d’emplois stables dans la durée. Bruxelles est le marché scolaire qui enregistre la plus grande croissance démographique et donc le plus de postes de travail. En province de Liège, le moins, explique Bernard Delvaux.

Quand postuler ? L’étude évoque aussi les rapports de force trop inégaux entre enseignants débutants et enseignants «  établis  ». Les statuts des enseignants ont tendance à protéger les anciens, explique le sociologue de l’UCL. Les enseignants débutants sont utilisés comme variable d’ajustement. Du coup, le nombre d’équivalents temps plein d’enseignants débutants évolue selon un rythme saisonnier. Ainsi, le mois de septembre est toujours celui qui procure le moins d’emplois aux novices. Seuls 42 % des enseignants débutants sont engagés pour la première fois en septembre  ; 31 % le sont après le premier janvier. Mais c’est le mois de mai qui reste le plus favorable pour décrocher un poste, indique Bernard Delvaux. L’étude révèle aussi que seuls 13 % des postes disponibles en septembre pour les nouveaux enseignants sont occupés par des novices. Mais c’est essentiellement à ces derniers que sont attribuées les places ouvertes à partir d’octobre, beaucoup moins stables. Malgré ces difficultés, chaque année, 4  800 nouveaux enseignants sont engagés alors que, tout au plus, le système n’a besoin simultanément que de 3 300 ETP, selon l’étude. Si le système était organisé autrement, on pourrait imaginer n’engager au maximum que 4  200 enseignants, voire moins, ce qui nous rapprocherait un peu du nombre de diplômés pédagogiques sortant chaque année et réduirait d’autant le phénomène de pénurie, conclut Bernard Delvaux. :: rnk Toutes nos offres d’emploi dans le secteur de l’éducation sur references.be/enseignement

C’est le salaire mensuel net d’un jeune instituteur de maternelle, de primaire ou d’un régent qui débute dans le métier (chiffres indexés au 1er janvier 2013, selon le barème « 301 »). Arrivé à 58 ans, son salaire grimpera à 2 398 e.

1 788 €

C’est le revenu mensuel net d’un prof du secondaire supérieur qui possède un diplôme de master. En fin de parcours professionnel, sa rémunération atteint 2 887 e (en tant qu’isolé, selon le barème « 501 »).

1 938 €

C’est le traitement salarial minimum des proviseurs, des sous-directeurs et maîtres assistants dans les hautes écoles. Pour ces profils, le salaire mensuel net culmine à 3 023 e. Pour eux, c’est le barème « 502 » qui est d’application.

3 500

jeunes francophones sortent chaque année avec un diplôme pédagogique

29 %

des enseignants débutants ont été engagés par plusieurs pouvoirs organisateurs au cours de leur première année.

31 %

des enseignants débutants sont encore présents cinq ans après leur premier engagement et ont été employés de manière continue.

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des enseignants débutants n’a pas de diplôme pédagogique au moment où ils accèdent à leur premier emploi. Mais ils quittent l’enseignement bien plus que les autres. source : rapport du GIRSEF (UCL, ULB)

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