Les ailes du désir

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SPEED DATING

PERSPECTIVES

Jean-Marie Lefèvre, directeur général de la Sabca

« Que les entreprises soient coformatrices aux côtés des opérateurs de formation »

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13.06.15

OSEZ LE TALENT FOCUS MECATECH FORME LES COMPÉTENCES DE DEMAIN

La BNB anticipe 94 000 créations d’emplois en trois ans

Dans le cadre de ses dernières prévisions semestrielles, la Banque Nationale de Belgique (BNB) anticipe la création nette de 94 000 emplois sur la période 2015-2017. Selon la BNB, cette hausse serait notamment à mettre à l’actif de la modération salariale globale (saut d’index) qui devrait permettre de doper la compétitivité des entreprises, notamment à l’exportation : Nous ne perdons plus de marché, ce qui est encourageant, estime Jan Smets, le gouverneur de la BNB. Plus globalement, la BNB estime que l’économie belge devrait croître de 1,2 % cette année avant d’accélérer à 1,5 % en 2016 et 1,7 % en 2017. On notera également que dans sa dernière enquête mensuelle de conjoncture, la BNB constate que la confiance des chefs d’entreprise s’est raffermie en mai dans toutes les branches d’activité interrogées, mais surtout dans le commerce. Dans l’industrie manufacturière et les services aux entreprises, il s’agit d’une quatrième amélioration d’affilée.

Des augmentations de salaire liées à la performance individuelle

Selon une enquête réalisée par le cabinet Robert Half, un responsable RH belge sur quatre (24 %) s’attend à ce que les salaires de ses collaborateurs augmentent cette année. Les raisons qui poussent les employeurs à octroyer des augmentations de salaire sont multiples, mais semblent de plus en plus liées aux performances individuelles, estime Robert Half. Près de quatre responsables RH sur dix (39 %) indiquent en effet être davantage enclins à accorder une augmentation de salaire sur base de résultats mesurables de la performance. Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises se basent avant tout sur les prestations individuelles, la productivité et les compétences pour justifier l’octroi d’une augmentation salariale, commente Frédérique Bruggeman, Managing Director de Robert Half Belux. En se dotant d’une politique de rémunération transparente, elles veillent à ce que les collaborateurs comprennent bien les critères influençant l’attribution des augmentations. Cette transparence contribue en outre à la satisfaction globale des employés.

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PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ

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ACTU

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Présents en force au Salon du Bourget, les industriels wallons de l’aéronautique planent sur une conjoncture positive. Et séduisent de nombreux candidats... qui n’affichent pourtant pas toujours les compétences recherchées.

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rès d’une cinquantaine d’exposants wallons seront présents cette année au Salon du Bourget, ce grand rendez-vous de l’aéronautique mondiale qui se déroule tous les deux ans à proximité de Paris. Parmi ces exposants, les fleurons du secteur aérospatial comme Techspace Aero, Sonaca, Thales Alenia Space et autres Sabca, mais aussi de nombreuses PME qui parfois sont totalement spécialisées dans ce créneau, mais y voient aussi parfois une source bienvenue de diversification de leurs activités. Le secteur, il faut le rappeler, plane sur une conjoncture positive. Pour 2015, l’Iata (Association internationale du transport aérien) prévoit une hausse de passagers de 7 %, encore supérieure à la croissance moyenne pourtant déjà élevée des dernières années. Pour répondre à cet accroissement de la demande, mais aussi au besoin de renouveler des flottes

parfois vieillissantes au profit d’appareils plus économes et plus performants, plus de 35 000 avions devront être produits dans les vingt prochaines années : les carnets de commandes d’Airbus et de Boeing sont déjà remplis pour... dix ans. Les industriels belges en bénéficient allègrement, puisqu’ils sont fournisseurs de longue date d’Airbus mais aussi, pour certains, d’autres constructeurs comme Bombardier (Canada) ou Embraer (Brésil). Les chiffres sont à l’avenant : les entreprises membres du pôle de compétitivité Skywin emploient directement quelque 6 500 personnes et déploient un chiffre d’affaires de l’ordre 1,5 milliard d’euros (y compris les 250 millions générés par le secteur spatial). Les investissements, au sein de ce pôle qui regroupe 131 membres dont 92 PME, ont crû de 25 % depuis 2006. Pareil contexte a bien évidemment influencé le marché de l’emploi : les candidatures abondent... mais ne correspondent pas toujours aux exigences, très élevées il est vrai, des entreprises comme en témoigne par exemple Jean-Marie Lefèvre, le patron de la Sabca dont on lira l’interview en page 2. Le nœud du problème se situe en réalité... à sa base : les écoles ne forment pas assez de diplômés

disposant des compétences techniques requises pour espérer décrocher un job dans de secteur à haute intensité technologique. Autrement dit : si l’attractivité pour les entreprises du secteur est réelle, celle des études qui permettraient d’y travailler est bien moindre...

Des besoins de compétences nouvelles

Vu l’ampleur et l’urgence du défi, car les cadences de production augmentent, les entreprises déploient des efforts de formation en interne ou en partenariat avec des acteurs extérieurs comme le Wallonia Aerotraining Network (WAN) qui en profitent, parallèlement, pour former des demandeurs d’emploi. Mais l’enjeu est encore plus large, commente Étienne Pourbaix, à la tête du pôle Skywin. Nos entreprises sont non seulement soumises à cette pénurie quantitative de personnel qualifié, mais aussi à des besoins de compétences nouvelles qui sont liées soit aux technologies qu’elles développent, soit aux exigences de marché auxquelles elles sont confrontées : la pression exercée sur les coûts par les constructeurs, en particulier, est énorme et oblige à déployer des efforts considérables pour continuer à engranger des gains de productivité.

Dans ce contexte, il apparaît que le besoin de formation ne touche pas seulement les opérateurs, qui doivent se former à de nouvelles techniques, mais aussi le personnel d’encadrement. C’est dans ce contexte qu’a été labellisé un projet baptisé «  Campuss », initié par des rencontres avec plus d’une vingtaine d’industriels du secteur. Un millier de collaborateurs, et une soixantaine de demandeurs d’emploi, devraient bénéficier de ce vaste programme de formation sur une période de quatre ans. Trois axes ont été déterminés, précise Étienne Pourbaix. Le premier est dédié à la simulation numérique, par le biais de formations devant aider à la conception de structures ou d’équipements. Le second est dédié aux méthodes, aux procédés et à la qualité, et se déclinera en formations visant à améliorer l’industrialisation, notamment sur le plan de qualité, des délais et de la compétitivité. Le troisième axe, enfin, est dédié aux soft skills : en sus de la maîtrise des compétences techniques au sens strict apparaît en effet de plus en plus, notamment dans le chef des ingénieurs, le besoin de maîtriser des compétences plus transversales comme la communication, la gestion de projet ou encore la créativité. :: Benoît July

Sonaca, leader mondial dans le développement et la production d’élément de structures aérospaciales.


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