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ces entreprises qui font rêver Le premier emploi d’Elvis Pompilio L’habit ne fait pas le riche/Pascal Van Hamme, Robinson cuisinier

Design your career

Pascal van hamme

PHOTO MIREILLE ROOBAERT


Après avoir ouvert des boutiques et vendu ses chapeaux dans le monde entier, puis mis un temps d’arrêt à ses activités commerciales, Elvis Pompilio revient à ses premières amours et propose himself ses créations dans sa boutique du Sablon. Son premier job, à 16 ans : vendeur dans une boutique de fripes.

Elvis Pompilio, modiste Photo dr

Mon premier emploi MON PREMIER EMPLOI J’avais 15, 16 ans à l’époque et déjà, je savais que je me dirigerais dans une voie artistique, sans savoir laquelle exactement. C’est en travaillant dans une boutique de fripes à Liège qui s’appelait « Soir de Paris » que j’ai pris conscience de mon amour pour le travail fait main, à l’ancienne. À l’époque, je tenais la boutique le week-end, je conseillais les clientes qui aimaient mon coup d’œil et je m’occupais des vitrines. C’est la propriétaire de cette boutique, Marcelle Goffinet, qui m’a poussé vers les

chapeaux. Elle m’a mis en contact avec une ancienne modiste qui m’a montré les bases et puis j’ai chipoté, démonté, remonté de vieux chapeaux pour en comprendre la structure, les textures et créer mes propres modèles. Après mes humanités et trois horribles mois comme peintre en bâtiment, j’ai trouvé un travail dans une petite usine de sérigraphie publicitaire. C’était un boulot alimentaire, mais agréable et qui me laissait le temps de travailler sur mes créations. MON PREMIER SALAIRE Je ne me

souviens plus du montant. Ce que je sais c’est qu’il n’était pas question pour moi d’aller au chômage : il fallait gagner sa vie, ne pas dépendre de la société. Par contre je me souviens très bien du montant de 500.000 FB (12 500 €) obtenus en 86 dans le cadre d’un programme d’aide aux jeunes entrepreneurs qui m’a permis de créer mon premier show-room à Bruxelles. MES PREMIERS ACQUIS PROFESSIONNELS La propriétaire de cette boutique où je travaillais et dépensais les quelques sous que j’y gagnais, m’a

vraiment donné confiance en moi, m’a aussi donné le goût de la qualité, de la finition, ce qui n’est plus vraiment de mise aujourd’hui où la devise est plutôt « prêt-à-porter, prêt-à-jeter ». Elle organisait également de petits événements et m’a initié au monde de la mode. Elle m’a transmis le message que c’était possible. MA FIN DE CARRIERE RÊVÉE Arriver à conserver mon activité à une échelle humaine, avec un contact privilégié avec les gens. J’ai adoré ouvrir ces boutiques à Paris, Londres, NY… mais

Portrait

j’ai été happé par la gestion plus que la création. C’est pourquoi je me suis juré de ne pas recommencer à grandir. MES CONSEILS AUX PLUS JEUNES Surtout trouver un job dans lequel vous ne vous dites pas : « Vivement vendredi », où vous ne vivez pas 11 mois d’enfer pour un mois de vacances. Il faut quitter des modèles de vie dépassés et inventer sa vie. Il ne faut pas avoir peur.

Propos recueillis par Nathalie Cobbaut

Nous avons oublié de lui poser la question, mais vu son enthousiasme (presque) contagieux, Annick Haerens aurait certainement pu, dans une autre vie, exercer le même métier : s’occuper de grandes fortunes.

Photo dr

Annick Haerens L’habit ne fait pas le riche Pour être plus précise, cette juriste formée à Gand se trouve à la tête de l’Ingénierie Patrimoniale de la banque privée Société Générale Private Banking. « Cela va audelà de la gestion de fortune ou la gestion de portefeuille, explique-t-elle. Mon service fournit des conseils patrimoniaux. Nous analysons la situation juridique d’un client pour voir si elle est encore en ligne avec ses besoins. Nous examinons entre autres s’il ne doit pas changer de contrat de mariage, la structure de son patrimoine et l’accompagnons pour planifier sa succession. » Ce travail suppose d’entrer dans la vie privée des clients. « Pour être bien conseillés, ils doivent nous parler de leur situation personnelle, comme une maladie grave, un enfant handicapé… » Annick Haerens transmet à ses trois collaboratrices du Conseil Patrimonial une vision très personnelle de la relation avec les clients. « Plus on fait ce métier, plus on se rend compte qu’on ne peut pas se baser uniquement sur les lois et les chiffres, ou sur une approche purement fiscale. Je considère que si les gens ne sont pas prêts à planifier leur succession, ce n’est pas notre rôle d’essayer de les convaincre à tout prix. Nous établissons des liens de confiance,

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55% seraient d’accord Résultats : 22% sont d’accord, 33% sont d’accord mais avec contrepartie et 44% sont totalement contre. Du côté du « non », la plupart rejettent l’idée d’un rallongement du temps de

travail pour la raison suivante: « Il n’y a pas assez d’emplois disponibles. Il vaudrait donc mieux dégager du temps de travail pour ceux qui n’en ont pas. Pensons aussi un peu à la qualité de la vie sociale des gens ». L’autre argument lu sur le site: «Les employés croulent déjà sous les heures supplémentaires»... Plus grande différence salaire/revenus du chômage En toile de fond, plusieurs surfeurs pointent l’insuffisante disparité entre revenus du travail et du chômage. « C’est à ce problème qu’il faut s’attaquer pour donner envie aux gens de travailler. Et non rallonger les semaines des personnes actives ». Dans le camp du « oui », le son de cloche est globalement le suivant: « 40h sur un contrat, ce n’est finalement qu’un garde-fou. Si l’entreprise exige que l’on preste plus, alors elle doit aussi faire un pas vers nous lorsque nous parlons d’augmentation de salaires… » www.references.be

Référencé par

parce qu’on est très riche qu’on aime l’opéra ou que l’on va dans des restaurants étoilés. » Aujourd’hui, en lien avec les nouvelles lois sur les droits de succession, on sent une évolution dans l’ingénierie patrimoniale. « Avant, on disait qu’il ne fallait pas se déshabiller avant d’aller se coucher. Autrement dit, bien souvent les enfants ne savaient même pas si leurs parents étaient riches tant l’argent était tabou. On mettait les titres sous le matelas, et ils passaient de génération en génération. Maintenant, cela n’est plus possible. Les gens sont obligés de réfléchir autrement. Comme les droits de succession seront dus, de toute façon, je constate que la nouvelle génération pense de façon plus saine et plus précise, et n’attend plus d’être à l’agonie avant d’aborder sa succession. » L’argent n’en reste pas moins un sujet non exempt d’émotions. Et pour pouvoir côtoyer « sainement » les grandes fortunes, il faut pouvoir relativiser. « Si on est du style jaloux, il ne faut pas travailler dans ce domaine sinon on ne va pas arrêter de comparer les zéros… », prévient Annick Haerens. « De toute façon, même si ce sont des gens très riches, ils ont aussi leurs soucis et problèmes. » LILIANE FANELLO

Voutch

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La semaine des 40h sur references.be Chaque jour, sur References.be, nous tentons de susciter le débat, de confronter les idées à propos du marché du travail. Le site web de votre journal s’adresse autant aux personnes à la recherche d’un emploi qu’aux employés désireux de booster leur carrière. En réagissant aux nombreux articles parus en ligne, vous nous permettez d’avoir un meilleur aperçu du terrain. Continuez donc à nous faire part de vos idées, de vos attentes, de vos préoccupations, de vos revendications… Il y a peu nous demandions aux surfeurs, via un sondage, de se prononcer sur l’éventualité d’un retour à la semaine des 40h, un débat récemment relancé par l’Unizo.

qui font plus de place à l’émotion, au côté humain. » Cela n’étonnera personne, très peu de femmes occupent des fonctions dirigeantes dans ce secteur. Annick Haerens, quant à elle, cumule cette fonction avec celle de Directrice commerciale. « Il n’y a pas de secret, je travaille beaucoup. J’ai la chance d’avoir des collaboratrices formidables. Mais j’ai toujours investi dans ma carrière. Même lorsque j’ai eu mes enfants, j’ai choisi de continuer à travailler en faisant alors quelques compromis. Et franchement, si j’avais dit à mes enfants que j’arrêtais de travailler pour m’occuper d’eux, je ne suis pas sûre qu’ils auraient été contents ! » Et Annick Haerens non plus, sans doute, elle qui considère le Private Banking comme « le métier le plus intéressant qu’on puisse imaginer [rires]. » En tout cas, ses contacts avec les clients lui apportent beaucoup sur le plan humain. « Il faut oser leur demander comment ils ont fait fortune. Bien souvent, ce sont des gens qui n’ont pas étudié, qui ont commencé à zéro et ont travaillé comme des fous pour acquérir leur patrimoine. » Et visiblement, la responsable de l’Ingénierie Patrimoniale éprouve beaucoup de respect pour ces parcours de vies. « Il ne faut pas mettre les gens dans des cases. Ce n’est pas

- De la part de M. Yéti : Y, É, T, I. Comme un yéti.


Talent

Il est celui qui a redonné vie au Chalet Robinson, après sa renaissance sur l’île du même nom, au cœur du Bois de la Cambre à Bruxelles. Capitaine dans l’âme, traiteur dans le réel, il ne se rêve qu’en cuisine ou sur un voilier, au milieu de l’océan.

Qu’y a-t-il de plus paisible à Bruxelles que le Bois de la Cambre non pas un vendredi, mais un lundi matin ? Et, surtout, au cœur de cette oasis de verdure, que l’île qui porte si bien son nom : Robinson ? Un écrin bucolique, quelques promeneurs égarés, des familles d’oies placides… Pascal Van Hamme affiche la même tranquillité. Ce jeune cinquantenaire soigneusement mal rasé – il fait moins – et d’une exquise douceur s’excuse presque d’attirer les projecteurs, pense ne pas mériter l’attention des médias, affirme ne pas comprendre qu’on s’intéresse à lui. Tout le monde en parle pourtant, depuis quelques mois, dans le microcosme bruxellois. C’est qu’il règne en maître sur ce coin de paradis. Sans lui, peut-être le magnifique chalet de bois qui trône à nouveau sur l’île ne serait-il même jamais (re)né de ses cendres, après l’incendie qui détruisit son prédécesseur la nuit du 7 octobre 1991. Pascal Van Hamme est l’une des opiniâtres chevilles ouvrières de sa reconstruction. L’un de ceux qui, à force de patience et de conviction, sont parvenus à mettre tous les intervenants d’accord – et en particulier les autorités publiques, ce qui ne fut pas une mince affaire, tant la ville et la Région, jadis aux mains de mandataires antagonistes et un brin égocentriques, se tiraient dans les pattes. Il peut vous en raconter de belles à ce sujet, Pascal Van Hamme. Mais c’est déjà de l’histoire ancienne. Depuis la réouverture de l’endroit en septembre dernier, c’est bien lui qui tient les rênes, puisqu’avec son frère Serge, il en est le concessionnaire. Le timonier. Le capitaine. Au propre : même s’il a désigné un folklorique second (le « Capitaine Philippe ») pour la gérer au quotidien, il règne sur une véritable flottille. Constituée de deux bacs, indispensables à la traversée du lac artificiel creusé au milieu du XIXe siècle, et de quelques dizaines de barques et pédalos aux flancs bariolés par divers annonceurs – qu’il trouve d’ailleurs parfois un brin envahissants. Et au figuré : il gère à la fois le restaurant, la location des multiples salles offertes au rez et à l’étage par le chalet conçu par l’atelier des Architectes Associés, et le service traiteur associé à tous les événements de l’endroit. Et ils sont nombreux. Mariages, réceptions, cocktails, soirées,

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Pascal Van Hamme Robinson cuisinier

conférences de presse… La crise, Robinson connaît pas. « Ce week-end, le restaurant a fait 500 couverts. Et nous avions un mariage », admet le maître des lieux. Un buzz.

« Prends un salaire ou je te vire »

Exceptionnellement, l’effervescence s’est emparée de ce lundi aussi. On s’apprête à enregistrer une émission télé dont l’invitée vedette n’est autre qu’Amanda Lear. Le restaurant n’est pas fermé, on a juste poussé quelques tables, avec leurs clients amusés, pour installer les caméras et projecteurs. Pascal Van Hamme observe tout cela d’un œil amusé. Décontracté. En pantalon de toile et pull léger, rien ne le distingue des convives, sinon les ordres discrets qu’il distribue ponctuellement au personnel de salle. Mais pas question pour lui de voler la vedette à la star, ni même de l’accueillir personnellement. Tandis que son nouvel associé s’agite – « nous sommes parfaitement complémentaires » –, lui reste dans l’ombre. Son domaine, c’est la cuisine. « La seule chose qui compte vraiment dans mon métier », affirme-t-il. C’était déjà sa conviction à vingt ans. S’il n’a pas étudié la cuisine ni l’hôtellerie, à proprement parler, c’est qu’il considérait cette filière comme « le parent pauvre, en Belgique ». Ce qu’il dit vérifier encore aujourd’hui : « La plupart de mes stagiaires formés dans nos écoles n’y sont pas entrés par vocation. Ils y ont échoué après avoir essayé trois ou quatre autres filières. C’est le paradoxe en Belgique : la gastronomie est réputée mais la formation n’est pas à la hauteur. Comme un bon maçon se forme au pied du mur, un bon cuisinier apprend devant ses fourneaux.» C’est exactement ce qu’il a fait, vingt-cinq ans plus tôt. « Mon frère étudiait à Solvay (ndlr : ingénieur commercial à l’ULB), ma sœur la dentisterie et moi, je filais du mauvais coton. Mais je voulais apprendre la cuisine. Sur le terrain. J’ai multiplié les stages dans de grands restaurants. Non rémunérés. La Villa Lorraine, le Cygne, Mon Manège à Toi… Un jour, le chef boucher du Cygne m’a offert un verre. Et m’a menacé : “Si tu ne demandes pas un salaire, je te vire” Je l’ai mal pris, mais c’était pour mon bien.» Sa première thune, il l’a gagnée comme indépendant. « Un ami de mon père m’a demandé de lui préparer un dîner

pour dix personnes. D’autres ont suivi. Puis un mariage et ainsi de suite. Je me suis installé comme traiteur.» Il crée À propos, traiteur spécialisé dans les réceptions privées et l’événementiel. Et lance une table d’hôtes. Nous sommes au milieu des années nonante, les affaires tournent, quand on lui lance un nouveau défi : s’occuper d’un restaurant. Pas n’importe lequel : la Quincaillerie, une table ixelloise branchée lancée par le maître Antoine Pinto – vous savez, celui du Belga Queen ou de Midi Station. Van Hamme, modeste : « On est venu me chercher parce que j’avais l’accès à la profession pour l’horeca.» Il entre d’abord dans le capital, puis prend les rênes. L’aventure durera deux ans. Elle ne s’arrête que parce qu’une autre commence. C’est le Mess, un restaurant plus chic installé dans l’ancien Arsenal du Charroi sur le boulevard Louis Schmidt, près de la VUB et du Campus ULB de la Plaine, où se sont installés les ateliers du maroquinier Delvaux. Non sans avoir superbement rénové cette caserne où l’armée entretenait jadis ses blindés. À nouveau, on est venu le chercher. Cette fois, c’est François Schwennicke, le patron de Delvaux – « un homme remarquable » –, qui l’a sollicité. Pas tout à fait par hasard. Car son directeur financier n’est autre que… Serge Van Hamme, le frère de Pascal, le diplômé de l’Ecole de Commerce Solvay. « On a lancé le Mess sur un coup de tête.» C’est toujours un succès.

« Je ne regarde jamais en arrière »

L’aventure ne s’arrête pas là. Les deux frères ont envie de travailler ensemble et l’endroit offre beaucoup d’autres possibilités. L’idée prend corps. Celle d’un concept qui mêle la restauration, le service traiteur et la location d’espaces pour petits et grands événements. Ils créent la société Choux de Bruxelles, qu’ils installent à l’Arsenal. Puis essaiment. Sur l’île Robinson, où ils obtiennent la concession pour exploiter le vaste espace polyvalent qu’on connaît aujourd’hui ; dans les Galeries SaintHubert, où ils reproduisent l’expérience avec le théâtre du Vaudeville. « Nous avions également un accord pour exploiter la restauration du palais des Beaux-Arts et y lancer une brasserie. Mais cela ne s’est pas bien passé. Nous avons dû abandonner ». Manifestement, Pascal Van Hamme n’a pas encore

digéré l’échec. Pas plus que celui de son éphémère association avec un autre traiteur bien connu sur la place, Jean-Michel Loriers. Mais, tempère-t-il, magnanime : « Je n’ai pas envie de me retourner. Je suis un homme de projets, je ne regarde jamais en arrière.» Dans son escarcelle, Choux de Bruxelles compte aussi la Bellone, la Maison Grand-Place (l’ancienne Bourse intégrée à la superbe maison des Ducs de Brabant), Enjoy (boulevard de Waterloo) ou le très smart B19, à l’orée de la Forêt de Soignes. Tout ne leur appartient pas, bien sûr. L’idée consiste précisément à parvenir à rentabiliser des lieux dont la vocation première est culturelle. Et qui font partie du patrimoine public. Plus que les restaurants, tels sont les moteurs de Pascal Van Hamme: le traiteur et la location d’espaces de prestige. « Les restaurants sont le mal nécessaire, dit-il. Si je pouvais, je resterais en cuisine. Pour goûter et élaborer ». Un mal nécessaire ? Peutêtre ne le pense-t-il pas vraiment. Lors de notre rencontre, il venait d’apprendre « la trahison » d’un homme de confiance, un chef de salle avec qui il travaillait depuis des années et qui se livrait à de petits trafics… Sans doute n’ouvrira-t-il pas d’autre restaurant de sitôt. « Tous les mois, on m’en propose un nouveau ». Ses projets sont ailleurs. De nouveaux endroits de rêve en vue pour les aménager et les louer et, désormais, des chambres d’hôtes de charme. Qu’il s’apprête à ouvrir dans les Galeries Saint-Hubert, encore. « Quand le Chalet tournera bien, je me tournerai sans doute vers autre chose.» C’est pour cela qu’il a pris un nouvel associé, Alain van den Hove. Pour pouvoir « me reposer sur ses épaules ». Se reposer, façon de parler. Surfant sur une autre vague très tendance, les trois compères viennent de lancer les Apéros du Chalet Robinson, ouverts au public, sur l’île, « chaque jour ensoleillé ». Pour ce père de trois enfants, dont les deux grandes filles achèvent une année d’anglais intensif aux Etats-Unis, le repos viendra plus tard. Grand sportif, passionné de hockey et de voile, Pascal Van Hamme espère pouvoir visser un jour sur son crâne sa casquette de capitaine. Pas pour faire le tour du lac, mais pour de bon. « Mon rêve, c’est de partir naviguer sur l’océan. Faire un tour du monde. Avec ma femme.»

Philippe Berkenbaum


Dossier

Quels sont les secteurs et sociétés les plus attractifs ? Toujours la pharma, mais aussi le tourisme et même les ONG. Voici, répartis par groupe linguistique et par secteur d’activité, les employeurs préférés des Belges en 2010.

Most wanted companies :

pour qui voulez-vous travailler ? L’herbe de notre marché de l’emploi est-elle vraiment plus verte chez le voisin ou est-ce juste une impression ? Quelles entreprises ou organisations ont la faveur des salariés belges ? Malgré la crise économique qui a secoué en 2009 notre marché de l’emploi, le bout du tunnel semble apparaître peu à peu. En collaboration avec la Vlerick Leuven Gent Management School, nous avons dressé une nouvelle liste nationale des « Most wanted companies », les sociétés les plus attractives. Quels critères donnent de l’attrait aux entreprises pour les travailleurs ? Malgré ces temps de crise, le contenu professionnel reste un cran au-dessus d’une relative sécurité d’emploi ou du salaire. « Onze critères ont été évalués dans le cadre de cette enquête, explique le Pr Katleen De Stobbeleir (Vlerick) qui a dirigé la recherche. Cela va du contenu professionnel et des perspectives de carrière à la réputation globale et au rayonnement international d’une entreprise ou organisation en passant par l’équilibre entre travail et vie privée ou le salaire. Les résultats sont éloquents : le contenu l’emporte haut la main, suivi par l’ambiance au travail et le salaire. Autrement dit, les conditions de travail restent décisives pour les sondés, tandis que le prestige des marques, la bonne réputation ou l’engagement

social des entreprises sont moins déterminants. Ce qui frappe par rapport à l’enquête réalisée en 2009 est que les perspectives de carrière ont déserté le top 5 des critères prédominants. Par contre, l’équilibre entre travail et vie privée a gagné en importance. Il n’est pas invraisemblable que cela soit justifié par la crise, qui soumet de nombreux travailleurs à une pression accrue. »

L’humanitaire a la cote

Ce n’est pas un hasard si la sécurité de l’emploi est privilégiée tant par les plus de 55 ans que par les jeunes, les deux groupes les plus vulnérables sur le marché de l’emploi. Une répartition par genre montre que la sécurité de l’emploi, le salaire, l’ambiance au travail ou les perspectives de carrière sont à peu près sur le même pied pour les hommes et les femmes, l’équilibre entre travail et vie privée l’emportant de peu chez ces dernières. « Tourisme et voyages, industrie pharmaceutique et médias sont les trois secteurs les plus attrayants, poursuit Katleen De Stobbeleir. La fonction publique et, plus remarquablement, les organismes humanitaires et ONG figurent en très bonne position. » Les secteurs les moins recherchés sont l’entretien et les tâches ménagères, le secteur pétrolier et l’industrie

automobile. Un simple coup d’œil sur le top 20 national des Most Wanted Companies en dit long : bien que le prestige des marques ou le rayonnement international des entreprises ne soient pas décisifs pour nombre de répondants, les vingt entreprises et organisations les plus citées sont pourtant toutes des grandes marques. Comme l’année dernière, le lauréat est le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline, talonné (c’est nouveau) par Coca-cola et par le grand distributeur Colruyt. Electrabel figure aussi dans le classement, ainsi que Pfizer, L’Oréal et Procter & Gamble pour les multinationales.

Les banques aux abonnés absents

Les banques et les sociétés de consultance brillent à nouveau par leur absence dans le top 10, même si KBC sauve l’honneur avec sa onzième place. La répartition par groupe linguistique fait apparaître des disparités régionales nettement plus flagrantes que prévu : la VRT et la KULeuven sont en tête du classement flamand, alors que du côté francophone Solvay et GDF-Suez se distinguent cette année encore. GlaxoSmithKline marque des scores allant de bon à convenable pour la plupart des critères. Le salaire, la réputation et

24 %

Tourisme et voyages Industrie pharmaceutique

21 %

Médias

21 % 19 %

Fonction publique

17 %

Organismes humanitaires et ONG Banques et assurances

14 %

Ressources humaines et services

14 % 14 % 13 %

Industrie chimique

12 %

Energie et recyclage

LE TOP 10 DES ENTREPRISES SUIVANT LA LANGUE Néerlandais 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Colruyt Group VRT Coca-Cola K.U.Leuven Electrabel Jan De Nul Pfizer Bayer BASF Thomas Cook

Français 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

GlaxoSmithKline Coca-Cola Danone Pfizer Microsoft Solvay GDF SUEZ Baxter Electrabel L’Oréal

LES ENTREPRISES PHARMACEUTIQUES LES PLUS RECHERCHÉES 1 2 3 4 5

Traduit du néerlandais par Daniel Berkenbaum

Méthodologie

LES SECTEURS LES PLUS ATTRACTIFS

Enseignement

le rayonnement international ressortent parmi ses points positifs, mais son engagement social est loin d’avoir convaincu l’ensemble des sondés. Presque tous les employeurs du top 10 sont fort bien notés en termes de contenu professionnel. Même chose pour le rayonnement international et la réputation des entreprises, à l’exception de Colruyt et Electrabel, dont le rayonnement international – il fallait s’y attendre – suscite moins d’enthousiasme. Dernier constat : en comparaison avec le top 10 du classement général, les employeurs des sondés en sont le plus souvent pour leurs frais. Les répondants ont pu juger leur propre employeur d’après les mêmes critères et les résultats sont plutôt déconcertants : pour la majorité des critères, ils ont été nettement moins bien notés que les marques favorites de notre enquête. Pour certains critères (salaire, perspectives de carrière, engagement social) la moyenne des résultats est même légèrement supérieure ou inférieure à la barre des 50 %. Seul le contenu professionnel a valu une bonne appréciation aux employeurs des sondés. Même lorsqu’on est globalement satisfait de notre job, l’herbe paraît donc bel et bien plus verte chez le Filip Michiels (Vacature) voisin.

GlaxoSmithKline Pfizer Janssen Pharmaceutica Bayer UCB Pharma

Cette enquête en ligne a été réalisée en avril et mai 2010 auprès des lecteurs de Références et Vacature. Pas moins de 5.039 lecteurs y ont répondu. Ils ont été sondés en fonction d’une série de critères sur l’attrait de quelque 665 entreprises et organisations réparties selon 29 secteurs. Trois répondants sur quatre étaient des employés et ils ont pu évaluer leur employeur parallèlement aux autres entreprises. 75 % étaient néerlandophones, contre 25 % de francophones. Un peu plus de 70 % disposaient d’un diplôme de l’enseignement supérieur (33 % de bacheliers, 32 % de masters et 8 % de post-universitaires) et près de 60 % étaient des femmes. Notons encore la répartition des répondants par classe d’âge : 64 % ont entre 25 et 45 ans, 15 % moins de 25 ans et 21 % plus de 45 ans.

LES ORGANISMES HUMANITAIRES ET ONG LES PLUS RECHERCHÉS 1 2 3 4 5

Unicef Oxfam Médecins sans Frontières Croix-Rouge Handicap International

LES ENTREPRISES LES PLUS RECHERCHÉES 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

GlaxoSmithKline Coca-Cola Enterprises Colruyt Group Danone Pfizer Electrabel Microsoft Bayer L’Oréal Procter & Gamble KBC/CBC Belgacom Group GDF SUEZ Unilever Solvay Ikea Belgium Unicef Delhaize Brussels Airlines Janssen Pharmaceutica

LES BANQUES ET ASSURANCES LES PLUS RECHERCHÉES 1 2 3 4 5

BNP Paribas Fortis ING Belgique KBC/CBC Dexia AXA

Ces secteurs qui font rêver

Bien qu’ils n’affichent ni d’affriolantes perspectives de carrière ni des salaires mirobolants, certains secteurs obtiennent des scores plus qu’honorables dans notre classement. C’est par exemple le cas du tourisme, des médias et de l’aide humanitaire. Qu’est-ce qui motive les jeunes talents à s’y investir ? Voici deux témoignages.

« Ne comptez pas passer votre temps à voyager »

Pas de mentalité naïve à la « je-rêve-d’un-monde-meilleur »

Bernard Tuyttens, pro du tourisme

Annemarie Gielen, pro des ONG

Bernard Tuyttens est secrétaire général de la Fédération de l’Industrie touristique. « Le secteur touristique sort à peine d’une période très pénible de licenciements. La situation connaît heureusement une certaine amélioration et on recommence à recruter. Les candidats potentiels nourrissent souvent de faux espoirs. Je suis surpris que l’industrie touristique exerce une telle attraction, car même dans les périodes fastes, le secteur manque cruellement de personnel. Peut-être nos futurs collaborateurs potentiels espèrent-ils passer leur temps à voyager, mais ce n’est pas du tout le cas en pratique du fait que les salaires sont relativement peu élevés. Pour travailler dans les call-centers ou les bureaux des grands voyagistes, il faut au moins être trilingue, sociable, avoir l’esprit commercial et se sentir à l’aise avec les nouvelles technologies. Dans le passé, avec ce type de profil, on pouvait facilement s’assurer un bon salaire dans les banques et les assurances. Et le travail d’un call-center, ce

n’est vraiment pas une sinécure : rares sont ceux qui tiennent plus de deux ans. » « J’exerce dans ce secteur depuis cinq ans. Pendant tout ce temps, j’ai voyagé deux jours par an pour des raisons professionnelles. Et uniquement pour des voyages d’étude ; pour la détente, on n’avait pas le temps. C’est la même chose pour la plupart de ceux qui travaillent dans l’industrie touristique. Une grande entreprise comme Jetair n’offre en tout et pour tout qu’un seul de ces voyages par an à son personnel. Ceux qui veulent s’engager dans le secteur du tourisme pour découvrir le monde en reviendront bredouilles ! » Que gagne-t-on dans le secteur du tourisme ? Salaire de départ : entre 1.505,69 et 1.715,77 euros brut Après dix ans : entre 1.567,27 et 2.029,03 euros Vingt ans de carrière : 1.651,44 à 2.362,03 Source : Commission paritaire

Spécialiste de l’Europe de l’Est, Annemarie Gielen est responsable de la prévention de la violence chez Pax Christi. « Être bien ou mal payé dans les ONG, varie d’un organisme à l’autre. Chez Pax Christi, on se conforme aux barèmes légaux. Je suis payée comme universitaire et en fonction de mon âge et de mon ancienneté. Ce n’est évidemment pas comparable avec le salaire d’un licencié universitaire dans les grandes entreprises privées, mais il ne doit pas y avoir beaucoup moins sur ma fiche de paie que ce qu’on gagne dans l’enseignement avec le même diplôme après le même nombre d’années. » « Quand on travaille pour une ONG, on s’identifie bien davantage aux objectifs de son employeur que dans le privé, où je ne pense pas que les employés se sentent vraiment très concernés par les produits fabriqués ou distribués par leur firme. La plupart de mes collègues ont délibérément choisi leur job. Certains d’entre eux avaient déjà des liens avec le monde des ONG pendant leurs études. Mais ne vous

méprenez pas : ce n’est pas une mentalité naïve à la « je-rêve-d’un-monde-meilleur » qui prédomine chez Pax Christi. » Que gagne-t-on dans les ONG ? Directeur général : salaire brut de départ : 2.811,10 euros, après 10 ans : 3.633,29, fin de carrière : 4.919,42 Travailleur humanitaire : salaire de départ : 2.155,20 euros brut, après dix ans : 2.980,55, fin de carrière : 3.771,61 Employé administrateur : salaire de départ : 1.770,33 euros brut, après dix ans : 2.163,36, fin de carrière : 2.986,58 Employé logistique : salaire de départ : 1.600,28 euros brut, après dix ans : 1.959,52, fin de carrière : 2.715,18 Source : salaires moyens chez 11.11.11 Jan Stevens (Vacature)


Réactions

GSK Biologicals

« Très bon pour élargir notre sphère de recrutement » Pascal Lizin,

directeur de la communication et des affaires externes

Coca-Cola

Pourquoi cette exceptionnelle attractivité de GSK Biologicals, tant du côté francophone que néerlandophone, est-elle importante à vos yeux ? Il s’agit d’une reconnaissance très significative pour nous, en particulier vis-à-vis de la Flandre où nous souffrons d’un déficit d’image que nous essayons d’ailleurs de combler. Nos efforts, par le biais d’une présence accrue dans les médias, auprès des universités ou dans les événements liés au recrutement, commencent donc à porter leurs fruits. Plus généralement, nous sommes attentifs au fait que notre attractivité dépasse le cercle des spécialistes en immunologie qui nous connaissent déjà très bien pour atteindre la sphère scientifique au sens large, qui constitue pour nous une réserve importante de recrutement. Et ce, pas seulement en Wallonie évidemment mais aussi en Flandre

et bien au-delà des frontières de notre pays. GSK Bio a beaucoup recruté dans le cadre de l’extension de ses activités à Wavre. Quels sont les prochains objectifs ? Nous avons effectivement recruté ces dernières années pas moins de 4 personnes par jour en moyenne pour nos sites de Wavre et de Rixensart : c’est énorme ! Si nous avons un peu ralenti le rythme dernièrement, nous poursuivons tout de même un objectif de l’ordre de 300 à 500 recrutements cette année, le tout s’inscrivant dans le cadre d’un plan d’investissement de 600 millions d’euros par an entre 2010 et 2012, à partager entre les infrastructures (labos, etc.) et la R&D. Comment expliquez-vous votre forte attractivité ? Il y a indubitablement le fait que nous sommes actifs dans le domaine de la santé. Produire des vaccins pour améliorer la qualité de vie, c’est une tâche assez noble. Le faire, de plus, au sein d’une entreprise en pleine croissance qui dispose d’un portefeuille de

20 vaccins en développement et qui investit lourdement, c’est incontestablement positif. Pour les scientifiques, en particulier, cet environnement est particulièrement favorable : ils bénéficient chez nous de moyens matériels, financiers et humains très importants pour mener des recherches qui sont au faîte de l’actualité scientifique. J’ajoute à cela deux facteurs qui me paraissent tout aussi essentiels : la qualité de notre management, dont témoigne notre croissance depuis vingt ans, et l’ouverture internationale liée au fait que c’est ici, en Belgique, que se trouve le quartier général mondial de GSK en matière de vaccins. Les scientifiques qui nous rejoignent ont dès lors la certitude de bénéficier d’un environnement de travail idéal, qui leur offrira toutes les opportunités pour évoluer.

Propos recueillis par BENOÎT JULY

« Le reflet de notre fort ancrage belge » Wouter Vermeulen,

directeur de la communication

Comment expliquez-vous cette forte attractivité de Coca-Cola ? Elle relève à mes yeux de trois facteurs-clés. Le premier est l’attractivité de Coca-Cola en tant que marque, de la magie et de l’optimisme qui s’en dégagent et rendent notre entreprise très sexy. Notre entreprise, précisément, est présente en Belgique, très proche des consommateurs et de la société au sens large : nous avons 3 centres de production dans le pays, des centaines de collaborateurs chaque jour sur les routes et dans les magasins, et nous communiquons à ce sujet. Enfin, et c’est le 3e facteur, nous bénéficions à Anderlecht du plus grand labo de R&D au sein du groupe après celui d’Atlanta aux Etats-Unis. Au final, nous offrons plus de 400 profils de jobs différents, que ce soit dans l’innovation, la production, le marketing,

la distribution, entre autres. En quoi cette image positive est-elle importante ? Nous voulons que tous les stakeholders aient une vision claire et positive de l’entreprise qui se cache derrière les marques. En Belgique, nous pesons près de 3.000 salariés et sommes donc très éloignés d’une simple filiale d’importation et de distribution. Tout ce qui peut conforter de manière objective ce

que nous communiquons nous-mêmes est donc bienvenu dans un contexte de « war for talent » qui reste très actuel malgré la crise. Il est aussi très important pour nous qu’il y ait une réelle adéquation entre ce que nous disons à l’extérieur et ce que nos collaborateurs vivent à l’intérieur : ce sont eux nos meilleurs ambassadeurs ! Quel impact au niveau du recrutement ? Il faut savoir qu’en dix ans, notre niveau d’emploi a augmenté de 50 %, passant de 2.000 à 3.000 collaborateurs. Nous ne sommes plus dans une grande vague de recrutement mais des opportunités sont ouvertes en permanence : actuellement, quelque 40 fonctions sont à pouvoir dans nos différents départements.

Propos recueillis par B.J.

Danone

« Nos valeurs séduisent car elles sont très concrètes » Patricia Klein,

directrice de la communication et des relations externes

Quels sont à vos yeux les principaux facteurs d’attractivité de Danone ? D’abord, je dois constater que les candidats qui s’adressent à nous savent très bien pourquoi ils le font : ils connaissent l’entreprise, ses produits, et apprécient que nous travaillions dans le secteur de la santé par l’alimentation. Le deuxième facteur, qui est aussi au cœur de notre mission, est notre double projet économique et social. Les plus jeunes qui nous rejoignent sont séduits par la créativité avec laquelle nous développons de nouveaux business dans ce domaine. Je pense par exemple à notre « Grameen Danone Foods » qui est un projet à la fois économique, social et nutritionnel. Fondamentalement, je crois que notre attractivité repose sur le fait que nous

Enquête

Sus à la

avons des valeurs (ouverture, humanisme, proximité et enthousiasme) et que celles-ci se traduisent concrètement, dans le cadre de comportements. Nous y faisons très attention dès le recrutement mais aussi dès l’entrée en fonction de chaque collaborateur qui bénéficie d’une introduction personnalisée au sein de l’entreprise. Un exemple de ce qui nous mobilise ? Notre directeur financier s’investit depuis longtemps dans les « Special Olympics ». Il en a un jour parlé dans l’auditoire car il avait besoin de bénévoles : en cinq minutes, il avait mobilisé 100 personnes ! Ce bon classement, c’est donc davantage un encouragement qu’une consécration ? Ce qui crée l’attractivité et, ensuite, la rétention, ce n’est pas un classement. C’est une culture d’entreprise qui vise la performance par et pour les hommes, avec le soutien effectif de la gestion des ressources humaines :

réunionite !

Face à l’inflation des réunions, plusieurs réactions sont possibles : se dire qu’il vaut mieux en être que de ne pas y être invité, ce qui pourrait être perçu comme un signe de dédain de la part de ses collègues ; se réjouir de l’opportunité d’une séance dérivative vis-à-vis du boulot, en marge de laquelle on ne manquera pas d’être informé de la dernière anecdote croustillante ; ou enfin se persuader, pourquoi pas, qu’elle sera utile… Utile ? Pas sûr du tout si l’on en croit les résultats d’une étude menée à l’échelle internationale par le groupe Robert Half

International (RHI) auprès de 5.686 directeurs financiers et des ressources humaines dans 20 pays dont la Belgique. « La réunionite est un mal qui frappe de nombreuses entreprises. Bon nombre de travailleurs se plaignent du flux ininterrompu de réunions internes et externes, dit-on chez RHI. Dans le monde, 84 % des travailleurs interrogés affirment avoir déjà participé à une réunion inutile. En Belgique, 87 % d’entre eux perdent régulièrement leur temps dans des réunions inutiles alors que

près de la moitié (46 %) estiment qu’une réunion sur trois est complètement inutile. » Mais pourquoi organise-t-on des réunions dénuées du moindre intérêt ? D’après l’étude, les principales raisons pour lesquelles une réunion est « nulle » sont le nonrespect du sujet ou de l’objectif de la réunion (40 %), la présence de personnes qui n’ont rien à y faire (35 %), la mauvaise préparation des participants (33 %) ou de l’initiateur de la réunion (29 %) ou encore des motifs imprécis… voire l’absence d’ordre du jour, entre autres. Le plus inquiétant ne réside

chaque collaborateur bénéficie chez nous d’une évaluation deux fois par an qui porte sur ses résultats comme sur ses attentes et son évolution, et d’avantages très concrets qui sont même parfois en rapport direct avec notre mission comme des formations en nutrition, des accompagnements à la perte de poids, entre autres. J’ajoute que Danone est une multinationale très particulière, qui travaille réellement dans la proximité. Les managers locaux bénéficient d’un vrai pouvoir de décision : ils sont dans le marketing de création et pas d’adaptation. Le lancement de notre nouvelle gamme axée sur le retour des saveurs d’autrefois, par exemple, qui résulte d’un dialogue direct avec le consommateur belge, fut géré par une jeune collaboratrice âgée de 27 ans. Donner de telles responsabilités à de jeunes managers, cela leur donne des ailes, évidemment ! Propos recueillis par B.J.

Près de la moitié des travailleurs belges estiment qu’au moins une réunion sur trois est inutile, selon une enquête de Robert Half International. Apparemment, la tendance n’est pas sur le point de s’inverser… peut-être pas dans le constat de cette inflation mais bien dans le fait que la majorité des entreprises ne prendraient aucune mesure corrective. « 82 % des personnes interrogées ne voient pas l’intérêt de mesures spécifiques destinées à endiguer le nombre de réunions superflues ou inutiles. À peine 40 % d’entre elles estiment que des journées sans réunion sont bénéfiques à la productivité », regrette-t-on chez Robert Half. Euh… Et si on organisait une BENOÎT JULY réunion pour en discuter ?…


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