Théma ICT Web : les 5 défis des DSI / er Le 1 emploi de Gregory TitecA / Qu’est-ce qui attire les diplômés ? Les 3 temps de Constantin CharioT Design your career
constantin chariot PHOTO mireille roobaert
Grand Prix au Cannes Lions Festival en 2009, l’agence belge Happiness Brussels vient d’organiser l’élection de la voiture la plus polluante. Autres buzz du moment : l’arbre qui parle ou encore l’affiche « Oil and water do not mix », réalisée avec du pétrole du golfe du Mexique. Grégory Titeca est en quelque sorte la tête pensante de ces campagnes.
MON PREMIER EMPLOI J’ai terminé mes études en communication visuelle à Saint-Luc en 1999 et je suis parti à Paris pour trouver des stages dans des agences de publicité que j’avais sélectionnées pour la qualité de leur travail. J’ai fait trois agences en deux ans et demi ; je suis resté à chaque fois sept, huit mois afin d’approcher le métier de concepteur-rédacteur. C’était la débrouille, sans salaire, sans logement. Je dormais dans les bureaux, mais j’ai appris énormément, dans un secteur où la concurrence fait rage. Cela m’a
permis de revenir ensuite à Bruxelles avec un book et d’être engagé chez DDB où je suis resté quatre ans. Ma première campagne concernait le secteur de l’automobile. Elle portait sur le système Quattro : on voyait un print avec une roue dans la neige, enchaînée, suivi d’un close-up avec le slogan « Pour l’abolition de l’esclavage ». Ça fait quelque chose de voir sa première annonce dans les médias. MON PREMIER SALAIRE Je pense que j’ai commencé à 1.000 euros chez DDB. J’ai gardé ce salaire pendant
Grégory Titeca, Directeur de création pour l’agence Happiness Brussels
deux, trois ans. J’ai même refusé des augmentations pour ne pas être mis sous pression et perdre ainsi mon dash créatif. MES PREMIERS ACQUIS PROFESSIONNELS En 2005, Karen Corrigan, alors vice-présidente chez DDB, m’a proposé de faire le grand saut et de devenir directeur de création de la nouvelle agence qu’elle voulait créer. Ce que j’avais retenu de mes premières années de pub, c’est la nécessité de se départir de la règle du bon goût, de l’esthétique de bon ton qui prévaut
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Mon premier emploi
en pub, pour créer un véritable impact, avec une réflexion qui se fait en adéquation avec la marque et pas seulement pour se démarquer. Un autre acquis a été de dépasser le cloisonnement du monde de la pub pour offrir au client un full service. MA FIN DE CARRIERE RÊVÉE C’est un peu difficile d’envisager sa fin de carrière à 33 ans. J’espère pouvoir rester dans le business des idées. C’est un métier où il faut rester concentré, être à l’affût de tout ce qui se passe. On peut vite rater le train.
J’ai changé ma vie
MES CONSEILS AUX PLUS JEUNES Il est difficile de revenir en arrière après les premières années, donc il faut faire les bons choix en s’impliquant à 150 % les premières années, en traçant sa route. Il faut être assez fort mentalement pour entendre les conseils tout en gardant son cap.
Propos recueillis par Nathalie Cobbaut
Un et un font quarante-quatre. Quand deux femmes intelligentes, ambitieuses et partageant le même état d’esprit se rencontrent, le résultat ne peut être que surprenant. Juggle Angels est un concept ingénieux de vente en ligne de robes aux combinaisons multiples. C’est surtout le fruit d’une belle complicité entre deux mamans qui avaient envie de créer leur propre entreprise.
Simona Grassi et Christine-Aurore Magnée Petites filles modèles
Elles habitent toutes les deux à Bruxelles et ont des jumelles. Leurs filles ont fréquenté la même école, ce qui leur a permis de devenir amies. Les deux ont mis une carrière professionnelle prometteuse entre parenthèses pour se consacrer à leur famille. Et chacune s’est retrouvée, à un moment donné, avec une forte envie de retravailler. Mais autrement qu’avant, c’est-à-dire pour soi et non plus pour un employeur. En cherchant bien, on trouvera encore de quoi allonger la liste des points communs entre Simona Grassi et Christine-Aurore Magnée. L’histoire de Juggle Angels s’est donc écrite comme une évidence. « Il y a un an, j’ai montré
ma robe intelligente à Simona pour voir si elle était intéressée de lancer le projet avec moi, raconte Christine. Et c’est là que tout a commencé. » « Moi, j’ai trouvé l’idée super, embraie Simona. Travailler avec une amie n’est pas évident. Il faut avoir la même rigueur, stabilité et fiabilité. Je me suis lancée dans Juggle Angels parce que c’était Christine. Elle correspondait pour moi au partenaire idéal, et nous partageons les mêmes valeurs sur le plan de l’éducation de nos enfants, du travail et de la manière de gérer les choses. Et puis nous vivons les mêmes problématiques au quotidien, ce qui nous permet de nous soutenir l’une l’autre. »
À lire sur Références.be Référencé par L’étiquette de l’e-mail professionnel Un e-mail est souvent envoyé “vite vite”, sans réel contrôle. Mieux vaut pourtant respecter une certaine étiquette avec vos e-mails professionnels. Il s’agit de préserver votre image et celle de votre entreprise. Sans compter qu’un e-mail correctement rédigé est beaucoup plus efficace. Voici quelques règles à respecter. Court et professionnel. Rédigez des messages courts et clairs et évitez les longues phrases. Gardez également un ton professionnel. Evitez les commentaires sur vos collègues ou votre patron, au risque de les voir utilisés contre vous. Répondez à toutes les questions. Essayez de formuler une réponse à toutes les questions en un seul courriel pour éviter les échanges fastidieux. Vous gagnerez du temps et prouverez votre efficacité. Relisez votre e-mail. Simple, mais efficace : vous éviterez les erreurs et les malentendus. Plus sur www.references.be
Acte 1 : Christine, l’inventrice. Ingénieur industriel de formation, elle a travaillé sept ans comme Pre-Sales Engineer. Quatre ans chez Telindus, puis trois chez Getronics. « Je suis plutôt une scientifique et une matheuse. J’ai choisi l’option électromécanique car elle menait à tout. » Licenciée par son dernier employeur alors qu’elle était enceinte, sa carrière d’ingénieur s’est arrêtée là. Christine a alors décidé de rester un temps à la maison pour s’occuper de sa fille, et des jumelles qui ont suivi. Et aussi pour bricoler dans son atelier. « J’ai aimé travailler avec mes mains. C’est moi qui répare tout dans la maison. Je construis, j’invente des choses… » Elle a commencé par créer et vendre des abat-jour. « Un jour, j’ai décidé de coudre une robe pour mes filles. C’était une robe intelligente, modulable. » L’idée est astucieuse et surfe sur la vague du Slow Wear : en changeant quelques éléments de la robe, on obtient un modèle totalement différent, adapté à toutes sortes de circonstances de la vie. « Et puis surtout, mes filles l’aimaient beaucoup. Je me suis dit qu’il y avait certainement moyen de commercialiser cela. » Acte 2 : Simona, la femme d’affaires. Simona a quitté l’Italie après des études d’économie pour travailler à la Commission européenne. À la fin du contrat, elle a poursuivi quelques années comme consultante chez Arthur Andersen. Elle a ensuite suivi son mari dans ses différentes transhumances. Autriche – Bruxelles – Milan – re-Bruxelles. « Pendant ce temps, j’ai décidé de me consacrer à mes enfants. Mais à partir d’un certain moment, il commençait à me manquer quelque
chose : le travail. Ceci dit, je voulais désormais travailler pour moi. Mais j’attendais une bonne opportunité. » Acte 3 : Juggle Angels. La « bonne opportunité », c’est Christine qui la lui a apportée. Les deux amies sont immédiatement parties avec de grandes ambitions. « On trouvait l’idée tellement bonne qu’on ne voulait pas se limiter à des ventes entre copines. On veut en faire quelque chose de grand. » Dans un souci de qualité, les deux associées ont quasiment tout fait elles-mêmes. Le design, les (nombreux) prototypes, la recherche approfondie des tissus pour la robe de base et pour les kits qui permettent de former les quarantequatre combinaisons actuelles, la conception du packaging et du nom Juggle Angels (à partir des initiales des prénoms de leurs filles)… « Nous voulons absolument être sûres du résultat et donc nous voulons tout contrôler. » Des subsides de la Région bruxelloise leur ont permis de concrétiser les plans et d’inaugurer leur site en grande pompe il y a quelques semaines à peine. Maintenant, elles s’activent sur la collection printemps-été. « Avant, j’avais un peu l’impression que mon cerveau s’était arrêté, confie Simona. Mon défi aujourd’hui est de continuer à offrir la même qualité de vie à ma famille, mais en plus, mener ce projet qui m’épanouit énormément sur le plan personnel. Paradoxalement, je dors moins qu’avant et fais moins de sport, mais j’ai plus d’énergie. » Christine a les mêmes étoiles dans les yeux. « Un jour, nous nous souviendrons que nous n’étions que LILIANE FANELLO deux au début. » www.juggleangels.com
Serge Dehaes
Théma ICT Internet Il pilote l’informatique d’une grande structure du secteur privé ou du secteur public. Obligatoirement expérimenté, il a la cinquantaine. Il est ingénieur de formation, polytechnicien ou, plus rarement, autodidacte. Son rôle : contribuer à la réactivité des services de l’entreprise. Par tous les moyens technologiques possibles. Sa fonction ? Directeur des services informatiques..
L’incontournable mue
du métier de DSI
l’écot qu’il a payé à cette crise. La mauvaise passe a directement affecté le budget des technologies de l’information (IT), surtout dans les industries traditionnelles. En dépit de budgets toujours contraints, le DSI doit dès maintenant anticiper la sortie de crise. Ses relations avec les fournisseurs évoluent. Il en réduit le nombre, remet à plat les contrats et envisage parfois une solution d’externalisation. Plus récemment, de nouveaux concepts comme le développement durable, le web 2.0 ou le « cloud computing » sont entrés dans son univers quotidien.
Doté de qualités relationnelles, capable de gérer des équipes, le patron informatique n’est plus seulement un technicien. « Au-delà de ses compétences techniques, il doit être un vrai patron et connaître parfaitement le secteur d’activité de l’entreprise », explique Philippe Jaeken, Managing Director de CSC Belgique. « On assiste aussi à l’émergence d’un DSI qui doit donner une vision générale de la stratégie et des enjeux de l’entreprise… ». Ce que l’on appelle aujourd’hui l’alignement des systèmes d’information (SI) sur la stratégie de l’entreprise. Anticipant les évolutions technologiques, il doit
Les cinq défis des DSI 1. L’entreprise étendue
L’entreprise est de plus en plus amenée à travailler dans un environnement globalisé. Elle s’associe avec un nombre croissant d’acteurs économiques, environnementaux, sociaux, pour la réalisation de projets communs, sur la base d’alliances el de partenariats. Cette évolution s’accompagne d’un nomadisme grandissant des ressources humaines (un milliard de travailleurs mobiles aujourd’hui). De tels changements impliquent de repenser la cartographie de l’entreprise vers une organisation matricielle et virtuelle qui intègre les différents utilisateurs dans le système d’information, tout en permettant d’accéder en permanence aux données de l’entreprise, où que l’on soit et de manière totalement sécurisée. Ainsi, pour 77 % des DSI, le bureau virtuel constitue un investissement prioritaire. Ce modèle s’inscrit surtout dans la stratégie de rationalisation et de consolidation des infrastructures, une priorité pour plus des trois quarts des DSI en Europe.
2. Le poids croissant du développement durable
Le développement durable devient un enjeu majeur pour les entreprises. Le rôle des nouvelles technologies est essentiel pour optimiser l’empreinte écologique tout au long de la chaîne de valeur de l’entreprise. Pour certaines entreprises du secteur tertiaire (banques, assurances), l’informatique représente une part non négligeable de la consommation d’énergie et de l’empreinte carbone. Le DSI est alors en première ligne pour contribuer à cette stratégie green : en réduisant sa propre empreinte carbone (Green for IT), et en mettant en place des solutions pour réduire l’empreinte carbone globale de la société (IT for Green). Avec de nouvelles économies à la clé sur les déplacements (vidéo ou web conférence, télétravail), la dématérialisation de certains processus, l’optimisation des chaînes opérationnelles (green supply chain). Pour 42 % des DSI, le « Green IT » constitue l’un des grands défis pour l’avenir. Reste que, en l’absence de stratégie clairement définie dans les entreprises, l’accent est mis essentiellement sur les bonnes pratiques, comme la réduction des impressions et l’extinction des ordinateurs.
être à l’écoute des utilisateurs et comprendre les métiers. Parmi ses incontournables prérogatives : le dialogue avec les métiers, l’innovation, la stratégie fournisseurs, l’intégration de nouveaux profils, l’éco-responsabilité, et la nouvelle donne sécuritaire. Côté projets, ces dix années ont été marquées par une mobilisation importante autour de deux chantiers : le passage à l’an 2000 et l’euro. Des figures imposées dont ont profité plusieurs patrons informatiques pour valider d’autres projets plus ambitieux auprès de leurs directions générales. R.N.
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À l’origine était le « Computer ». Instrument né de la fusion mystique de matières premières avec des codes binaires. Implanté dans les entreprises, le « Computer » a créé des besoins dont seule une communauté d’initiés maîtrise les arcanes : les informaticiens. Rapidement, cette confrérie s’est organisée en castes de techniciens, de programmeurs, de grands architectes et d’experts. Conférant au « Computer » et à ses adeptes un pouvoir fascinant, envié des profanes. Grand Maître parmi les maîtres, garant de ce culte obscur, le « Directeur des Services Informatiques » était né. Début 2000, survient la vague internet. Le poste de directeur NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) apparaît alors. Le DSI déjà en place reste affecté à l’informatique de gestion. L’éclatement de la bulle internet instaure une certaine défiance des directions générales à l’égard des technologies. Heureusement, le marché informatique poursuit sa croissance grâce aux projets du secteur public, dont l’un des fers de lance est à l’époque le programme Copernic mené par le gouvernement, coup d’envoi d’une refonte du back-office basée sur des Progiciels de gestion intégrée (PGI). Les collectivités locales emboîteront le pas à l’Administration en multipliant refontes et chantiers de téléprocédures (autour du contrôle de la légalité ou des marchés publics). De leur côté, quelques hôpitaux pionniers expérimentent en interne le dossier médical partagé. Avec le développement de ces téléservices dans le public et le privé, la société de l’information se met en marche. Le grand public s’intéresse de plus en plus aux technologies. Les DSI sont confrontés à des utilisateurs exigeants qui souhaitent bénéficier au travail des mêmes équipements qu’à la maison. À partir de 2003, la « webisation » des applications, la téléphonie sur IP, l’entreprise étendue, la mobilité, avec les besoins de sécurité que cela implique, sont à l’ordre du jour dans les entreprises. Mais comme pour ses homologues des autres directions, le DSI doit veiller à la réduction des coûts. Un rôle qui s’accentue avec la crise 20082010. Même si l’optimisme est aujourd’hui de mise devant l’amélioration, certes fragile, de la conjoncture économique, le DSI n’a pas oublié
3. L’émergence du client contributeur
Mené pour le compte du fournisseur de services informatiques CSC auprès de 80 grandes entreprises de 8 pays européens (5 % de l’échantillon provient de Belgique), le Baromètre CIO dresse les défis des directeurs informatiques pour la sortie de crise.
Les exigences des clients ont accru la tendance à la segmentation des marchés. Les consommateurs veulent participer à la définition des offres qui leur sont proposées. Le monde constitué des producteurs d’un côté et des consommateurs de l’autre, est en train de disparaître. On entre dans la logique de l’économie contributive, qui repose sur des investissements personnels et collectifs et qui crée une autre forme de valeur. Ce besoin de participation concerne toutes les générations et oblige les entreprises et les DSI à s’adapter. La relation client n’est plus le complément d’un produit ou d’un service. Elle devient une clé de la réussite pour le DSI. Il doit mieux communiquer, rationaliser son patrimoine applicatif, développer l’usage des bonnes pratiques, bref rendre les technologies de l’information plus accessibles. Ces priorités le freinent cependant dans son rôle de leadership de l’innovation ; la livraison de solutions auprès des utilisateurs apparaît en effet comme un ralentisseur pour 56 % des sondés.
4. La montée en puissance des réseaux sociaux d’entreprise
Le caractère conversationnel d’internet conduit les clients à parler entre eux des différents produits et services. L’entreprise ne peut plus ignorer ces conversations, elle doit y prendre part : ainsi, les réseaux sociaux d’entreprise, ou RSE, sont des outils adaptés au travail collaboratif. Ils facilitent la recherche d’expertise, l’échange d’informations, ou encore la participation d’un grand nombre de personnes à une thématique. Le RSE ouvre un espace de dialogue où l’entreprise conversera publiquement avec ses clients, via ses collaborateurs. Accepter la transparence et donner la parole aux salariés représente une prise de risque, mais au final cela les valorise, et aide à gagner en réactivité et à améliorer l’image de l’entreprise. Ces réseaux sociaux internes sont aussi un moyen pour l’entreprise de se prémunir contre les indiscrétions externes. Ce défi figure ainsi en tête pour 88 % des DSI interrogées. La sécurité demeurant d’ailleurs, pour 79 % d’entre eux, le premier axe d’investissement prioritaire dans les deux à trois ans à venir.
5. L’envolée du « cloud computing »
Rêvons un peu. L’informatique n’a plus d’importance. C’est une commodité, presque un produit de consommation courante. Une entreprise a un besoin urgent de boucler sa facturation ? En un clic, et pour l’espace de quelques heures, ses serveurs biprocesseurs deviennent quadripro. Elle a ensuite besoin d’utiliser ponctuellement une application de gestion de relation clients ? Il lui suffit de l’exploiter le temps voulu puis de la remettre en sommeil. Avec le concept de Cloud Computing, l’entreprise dispose d’un potentiel informatique illimité dont les éléments sont activés ou désactivés à la demande. Les serveurs physiques des utilisateurs sont hébergés dans des machines virtuelles s’exécutant dans d’immenses centres informatiques standardisés. L’entreprise n’a donc plus de batteries de serveurs en soussol. Son infrastructure informatique est virtualisée quelque part « dans les nuages ». La direction financière jubile : pas d’investissement, elle ne paie que ce qu’elle consomme. Quant au DSI, il pilote le tout du bout de la souris, les pieds sur la table et un café à la main. Avec toujours le même objectif : lisser la facture informatique, basculer les investissements en charges. RAFAL NACZYK
Théma ICT Internet « Les DSI sont en passe de se muer en directeur des ressources numériques » Christophe Deshayes
Conférencier, il profite de la parution de l’ouvrage Les Vrais Révolutionnaires du numérique (éd. Autrement), qu’il a coécrit en 2010, pour analyser les mutations en cours chez les DSI.
Quels sont les nouveaux enjeux des DSI ? Les DSI font face à un défi. Ils doivent domestiquer la montée en puissance des contenus audiovisuels et la déferlante des réseaux sociaux. Ils n’œuvrent plus seulement dans le domaine de l’informatique (traitement automatisé de l’information) mais dans celui du numérique ; un magma en fusion de trois technologies très différentes : informatique, télécoms et audiovisuel ! Sont-ils enfin parvenus à maîtriser le passage de technologies grand public vers le monde professionnel ? Ces dernières années, les DSI se plaignaient de la difficulté d’exercer leur métier sous la pression incessante de technologies qu’ils décrivaient comme grand public, c’est-à-dire peu onéreuses, réputées peu fiables et en renouvellement rapide. En fait, ce sont les technologies de la communication (télécoms et audiovisuel) qui transforment le plus leur périmètre d’intervention. Certaines servent à se distraire (Youtube…), d’autres à rester en contact (Facebook…), d’autres encore à se rassembler au sein de communautés plus ou moins formelles (Viadeo…). À ce titre, elles sont très éloignées des problématiques d’information, d’automatisation et de processus…
Enquête
Les réseaux sociaux vont-ils vraiment provoquer une révolution au sein de l’entreprise ? Certains managers réclament la création d’une structure en charge des médias sociaux dans leur entreprise. Elle est peut-être nécessaire de façon transitoire, tant que les sociétés ne sont pas mûres, mais elle risque de connaître un sort identique à celui des structures en charge du e-business à la fin des années 90. L’enjeu consiste à réussir à imbriquer de plus en plus finement systèmes techniques et systèmes sociaux. La DSI doit donc posséder quelques bases et réflexes dans les deux disciplines. Comprendre que les systèmes sociaux sont régis par des règles propres, décrites par des disciplines scientifiques. Personne ne demande aux DSI de devenir des sociologues, mais ils doivent assimiler le fait que l’humain requiert des compétences diamétralement opposées aux approches d’ingénierie, du moins aux plus classiques. À terme, les réseaux sociaux devront échanger des flux avec le système d’information.
Quels sont les autres projets en vue qui participent à cette mutation du DSI ? On peut d’abord citer le travail collaboratif, qui est source d’une plus grande agilité. Il faut également prendre en compte les projets de gestion de communautés, dont l’objectif est d’entrer en conversation avec des groupes plus ou moins formels, et souvent multiples, auxquels les clients de l’entreprise participent, par exemple. Cette approche indirecte est assez éloignée des fondements de la gestion de la relation client (CRM) qui postulait l’existence d’une relation individuelle tissée entre une entreprise et son client. Pourquoi le DSI doit-il avant tout être un communicant ? L’information ne joue plus un rôle hégémonique dans les affaires, la communication devient également un élément clé. La période qui s’ouvre est très stimulante. Les DSI vont devoir marier la technique à des préoccupations sociales et sociétales… Bonne chance aux DSIC (directeurs des systèmes d’information et de la communication) qui restent en veille sur ces sujets, comptent saisir les opportunités, et aider leur entreprise à relever le défi de la vraie révolution du numérique.
Propos recueillis par R.N.
L’agence de conseil en marketing RH, Quatre Vents, a interrogé 50.000 étudiants et jeunes diplômés belges pour connaître leurs attentes à l’égard de leurs futurs employeurs. Verdict : un secteur attractif, de la proximité, des possibilités de développement et de la flexibilité.
Qu’est-ce qui attire les jeunes diplômés ?
La « génération Y » veut tout : des offres d’emploi de qualité, une entreprise prestigieuse, mais aussi des conditions de travail idéales. La dernière étude de l’agence de conseil en marketing RH, Quatre Vents, menée en octobre 2010, le prouve : près de 73 % des 50.000 jeunes diplômés belges (bachelors et masters) souhaitent notamment bénéficier des horaires de travail flexibles et d’une rémunération variable (primes, intéressement ou participation). 60 % d’entre eux exigent des formations payées par l’entreprise et la couverture santé.
étudiants, en particulier, apprécient une certaine proximité avec les entreprises au cours de leur scolarité. Pour eux, l’implication d’une entreprise auprès des universités et écoles supérieures compte beaucoup (26 % contre 2 % pour les répondants plus expérimentés). Idem pour le fait d’avoir des contacts réguliers avec l’entreprise (15 % contre 2 %). L’organisation d’une rencontre dans les locaux de l’entreprise et une session de recrutement dans l’université ont un impact important auprès des étudiants dans le choix d’une entreprise. Par contre, pour eux, la politique RH de l’entreprise est moins déterminante, contrairement aux expérimentés (jeunes entre 5 ans et 10 ans d’expérience).
Digital natives
Fidéliser, dès le campus
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Crise ou pas, les jeunes diplômés restent exigeants. Pour attirer les meilleurs talents, les employeurs doivent donc déployer d’importants moyens. Challenges sportifs, publicité, conférences dans les écoles… et bien sûr, internet, car ces « digital natives » investissent les réseaux sociaux. Près de 70 % les utilisent régulièrement. Ce chiffre atteignant 18 % auprès des profils marketing et 14 % dans les écoles de management lorsqu’il s’agit de recherche d’emploi. Un espace à conquérir, donc, pour tout recruteur qui veut peaufiner son image de marque. Toutefois, le canal de candidature privilégié (plébiscité par 80 % des répondants) reste la réponse à des annonces de recrutement sur les « job boards », les sites spécialisés d’offres d’emploi. Avec cependant une forte disparité : 89 % des expérimentés et 83 % des jeunes diplômés utilisent ce canal, contre 46 % des étudiants. Ces derniers privilégient les ressources mises à leur disposition par leur école ou université – Intranet (37 %), forum (32 %), service de stages et emplois (15 %). Ils fréquentent également plus les salons de recrutement. L’enquête révèle également que l’un des canaux de recrutement privilégié est le site web des entreprises. Ce qui explique que 3 jeunes sur 4 postulent essentiellement dans les entreprises qu’ils connaissent déjà. Si 26 % des diplômés de 2010 pensent ne rencontrer aucune difficulté sur le marché du travail, ils savent se montrer modestes. Leur crainte majeure restant le manque d’expérience et le décalage entre leur formation et les besoins des entreprises.
Secteur d’activité et image
Les critères de choix des interrogés se concentrent principalement sur les métiers de l’entreprise, c’est-à-dire les offres proposées et leurs secteurs d’activités (68 %). L’image de l’entreprise pèse également dans le choix : la qualité et l’image des produits et services attirent le plus d’attention dans les écoles de management (55 %). « Il est intéressant de voir que ces critères ne sont pas
tellement différentiels, note Mathieu Gabai, CEO du groupe Quatre Vents. L’entreprise ne peut pas vraiment les influencer. Elle ne va pas changer de secteur parce qu’il est moins attractif ». Des critères qui peuvent être qualifiés « d’évidences » ont moins d’impact : la solidité de l’entreprise, la politique RH, les critères éthiques… Mais c’est surtout sur leur implication dans les études que les entreprises peuvent avoir un impact. Ainsi, les
L’enquête s’est aussi penchée sur les critères qui poussent les répondants à choisir finalement une entreprise plutôt qu’une autre, ou à y rester. Figurent en tête les possibilités de développement personnel et de formation (78 %). « Aujourd’hui, la plupart des entreprises offrent ces possibilités, note Mathieu Gabai. Il est important dès lors de se différencier sur un autre aspect. » L’ambiance de travail notamment, qui arrive en deuxième position (72 %). Ce critère est surtout apprécié par les jeunes diplômés en 2010 (80 %) et les profils scientifiques (76 %, contre 70 % pour ceux plus orientés management). La possibilité d’évoluer dans un contexte international est plus appréciée par les titulaires d’un master (47 %) que ceux d’un bachelor (30 %). La morale de l’étude ? Il n’y a qu’une seule solution pour bien déployer son image employeur et faire la différence, surtout lorsqu’on ne fait pas partie des entreprises dont le prestige attire naturellement des candidatures qualifiées : « Avoir un maximum de moments de contact. Pendant les études notamment, via un mix d’actions complet et s’inscrivant dans la durée. Les entreprises doivent privilégier la proximité et montrer ce qu’il y a derrière un nom, leurs métiers », conclut Mathieu Gabai. Rafal Naczyk
Talent Les trois temps de
De l’art de vivre toutes ses passions en simultané. Attention, un Chariot en cache toujours d’autres. Mais tous sont les facettes différentes d’un vrai manager culturel.
Constantin Chariot Il y a chez Constantin Chariot quelque chose qui fait penser aux particules élémentaires. On ne parle pas de celles qui ont fait la réputation de Michel Houellebecq. Mais des vraies, si on peut dire : celles de l’infiniment petit, ces étranges créatures de la physique quantique qui peuvent être en même temps particule et onde, mais qui ne « choisissent » leur état que quand on les observe. Elles se montrent capables de « switcher » ainsi par paire au même moment, même si un million de kilomètres les sépare, ce qui fait rêver à la téléportation de StarTrek. Et elles rendent fous les physiciens classiques, pas très à l’aise dans cette zone grise quantique où tout est probabilité et rien, certitude. Avouez-le, c’est irritant de ne pas pouvoir isoler une réalité pour la mettre dans une belle petite case. C’est irritant de même, pour beaucoup, de ne pouvoir mettre dans une case un Constantin Chariot qui semble être partout à la fois – mais jamais où on pourrait logiquement l’attendre. L’animal se révèle ainsi musicien classique, conférencier, historien de l’art, conservateur de musées, scénariste ou scénartiste ou encore scénartisan, c’est-à-dire initiateur et concepteur d’expositions, auteur de livres d’art, producteur de films documentaires, directeur de galerie, directeur d’hôtel des ventes… Oufti ! dirait ce Bruxellois longtemps Liégeois, qui vous raconte ce qu’il a déjà fait, un peu comme le scribe du Pharaon déroulerait un long, long papyrus. Mais il vous explique, avec un sourire de vrai charmeur et l’audace des timides, polie par sa facilité d’élocution, qu’il est comme un oignon, fait de couches concentriques qu’il faut traverser. Qu’il est du signe des Poissons, ce qui expliquerait tout, paraît-il. Qu’il n’a jamais eu, ni accepté, beaucoup de contraintes dans son travail. Qu’il cultive la liberté jusqu’à l’inconstance – incluse –, au point d’avoir fait un quasi-totem scout de l’anagramme de son nom : Constantin Chariot – Inconstant Haricot. « Inconstant, c’est ce qu’on dit souvent de moi. Parfois, je me demande si je vais pouvoir continuer à faire le grand écart comme ça mais en fait, tout ça marche de front », rectifie-t-il, toujours avec le sourire. Il fait bien de rectifier, car de médisants besogneux n’hésitent pas à noircir un peu un tableau qui les énerve. En plus d’être présent sur tous les fronts, il serait, selon eux, paresseux, tout lui serait facile et lui tomberait tout cuit dans la bouche. Bref, le cul bordé de nouilles, un gâche-métier total. Bien entendu, comme pour les particules, le choix des qualificatifs varie selon la nature de l’observateur. Lui-même se décrit comme un « inadapté qui ne le montre pas, un homme né trop vieux dans un monde qui est trop jeune pour avoir de la mémoire ». On avouera que tout ça fait beaucoup pour un seul homme. Surtout quand cet homme n’a pas encore quarante ans.
restauration a aussi exercé une influence sur lui, lui donnant une compétence qui lui a permis de devenir membre de la Commission Royale des Monuments et des Sites et l’incitant à écrire un livre sur l’abbaye d’Orval. Il était à cette époque-là le tout jeune conservateur du Musée Gaumais de Virton : « J’avais 25 ans, j’avais présenté le concours pour remplacer le malheureux conservateur du musée, assassiné. Un très joli musée, qui a été mon laboratoire pendant douze ans. J’y ai appris mon métier, en y montant des expositions ambitieuses… »
Du rapport entre la polyphonie et la perspective picturale
Beaucoup ? Allez, pas assez en réalité ! Sa besace déborde de projets, qu’il arrive en règle générale toujours à réaliser. Tenez, il vient de faire parler de lui pour avoir quitté, après huit mois seulement, la direction générale de Pierre Bergé & Associés, la plus grande maison de vente aux enchères de Belgique. Pourquoi ? « C’est tout simple : bien avant d’entrer chez Bergé, j’avais posé ma candidature à la direction des Musées Royaux d’Art et d’Histoire et je me suis retrouvé numéro un des candidats en finale, ex-æquo avec Michel Draguet. La poursuite de ma mission dans une salle de ventes privée ne m’aurait pas permis de me consacrer pleinement à mon dossier de candidature. Nous nous sommes séparés de commun accord. Depuis que je suis libre, je n’ai jamais été aussi occupé ! » Les idées, les projets, se bousculent, de la création d’une galerie d’art itinérante à un projet de conférence sur l’année 1732, « l’année qui a étrangement vu éclore, dans toute l’Europe, les plus grandes pièces écrites pour la flûte traversière. » Il rêve aussi d’une exposition sur Fouquet, l’intendant royal dont la munificence déplut, souverainement, à Louis XIV. « C’est lui qui, en réalité, a été le grand ordonnateur du Grand Siècle, celui qui a réuni toutes les formes d’art à une époque. » Il y a aussi dans sa panoplie un nouveau disque de musique baroque avec l’ensemble Il Sogno Barocco, dont il est directeur artistique. Et ce n’est pas fini. C’est ce qui définit sans doute le mieux Constantin Chariot, cette capacité à vivre toutes ses passions en même temps – et à en vivre, ce qui ne gâte rien. Quant à dire que c’est un goût inné pour la transversalité qui alimente cette
mireille roobaert
De l’inconvénient d’entreprendre plusieurs choses à la fois
sorte de boulimie d’activité ou si, au contraire, elle l’amène à se démultiplier, à quoi bon ? On dit toujours que les chiens ne font pas des chats ; mais ils peuvent téter les mêmes mamelles. Il n’y a aucun doute que le fait d’être né dans une famille d’artistes a orienté sa vie et ses goûts. Un père architecte, professeur à la Cambre, peintre également, qui a travaillé avec Polak aux plans de l’Atomium de 1958. Une grand-mère et une mère musiciennes.
Une sœur peintre elle aussi. « Nos parents étaient de grands collectionneurs de portraits classiques. Nous avons vécu, rue Frans Merjay à Ixelles, sous le regard sévère d’une vraie galerie d’ancêtres – à part qu’ils n’étaient pas de notre famille… » Ce regard-là a peut-être pesé sur l’inconscient des enfants. Le manoir XVIe siècle, qu’avec ses parents il restaurera plus tard, à Villers-devant-Orval, n’était pas non plus une demeure familiale ancestrale. Mais cette
Conservateur de musée à 25 ans, ce n’était ni un début, ni une fin pour un garçon qui avait déjà mené, en parallèle, des études d’Histoire de l’Art à l’ULB et de musique, au Conservatoire. Spécialité Moyen Âge et Temps Modernes d’un côté, premier prix de flûte traversière de l’autre. Avec un travail remarqué sur la synchronicité, à la Renaissance, entre musique polyphonique et spatialité dans la peinture, qui découvrait la perspective. Cela l’a amené à être un des premiers étudiants Erasmus à étudier, à Florence, avec Panowski, le grand théoricien de la perspective : « Les six mois les plus beaux de ma vie jusque-là. » Jusque-là en effet, puisqu’il fallait quand même bien vivre. Il a vendu des pianos, poursuivi des cours de flûte traversière, fait un DEA d’études médiévales à l’UCL, écrit des scénarios pour Polygones, une boîte qui travaillait pour Arte et la cinquième : « On a fait de tout, une soirée thématique Tintin, presque 500 capsules de “La Belgique vue du ciel”, une série sur la Route de la Soie, une autre sur Yehudi Menuhin. » Le goût des chemins de traverse était déjà là. Celui de la musique classique l’a amené à créer un ensemble de musique baroque. Il a quitté pour elle la flûte traversière pour découvrir l’ancêtre de celle-ci, le… traverso, « une flûte de bois dont le son est comme une voix humaine ». Un autre volet d’activité, suite à la rencontre de Didier Reynders dans le cadre de la fameuse D.L.U. – la déclaration libératoire unique qui devait rapatrier en Belgique l’argent placé à l’étranger. Il devient conseiller à la présidence du MR, pour la Politique scientifique, les Affaires universitaires, la culture et l’audiovisuel, le Tax Shelter entre autres. Sans, pour autant, afficher de manière voyante la couleur bleue. « Je suis plutôt un homme de terrain qu’un politique. Ce que j’ai découvert, au fond, c’est que tout cela, l’art, la culture d’un certain niveau, la finance, c’est le même public : on se fait un carnet d’adresses plutôt homogène. » Aucun doute là-dessus, ce carnet, il s’en sert. « Mais toujours au service de la culture, précise-t-il, c’est le vrai fil conducteur de cette vie qui m’a amené à fréquenter beaucoup de milieux. » La Direction Générale des Musées de la Ville de Liège lui est confiée, avec comme premier job l’achèvement du Musée du Grand Curtius. Il a la tâche d’animer une équipe de 130 personnes, c’est un succès. Il poursuit avec de grandes expos, Paul Delvaux, Raoul Ubac, Calatrava, l’architecte de la nouvelle Gare des Guillemins, dont il est devenu agent pour la production plastique. « Fascinant : en sculpture, c’est la même pensée que celle qu’on voit à l’œuvre dans l’architecture, mais en devenir, en gestation. » De cette période liégeoise, féconde, il conserve le souvenir ébloui des audaces d’une ville qui, en 1939, dépêchait à Lucerne son échevin des Beaux-Arts, avec pour mission d’y acheter ce qu’il pouvait de l’art « dégénéré » que les nazis mettaient en vente à la galerie Fischer. « Il en est revenu avec le seul Picasso, le seul Gauguin et le seul Chagall des collections publiques belges ». L’idée de mettre en scène d’autre manière cet épisode des « poubelles du Reich » est aussi, quelque part, sur les étagères de ses projets. Ils ne risquent pas d’y amasser la poussière. Car ce « paresseux » est un bosseur. Sinon, comment ferait-il ? Il se défend d’être un tâcheron mais essaye, par exemple, de répéter tous les jours : « La musique, avec le sport, c’est la seule discipline qui nécessite un entraînement quotidien. » La musique, pas n’importe laquelle bien sûr. Il déteste autant la musique binaire, « cet assommoir », que l’imposture de l’art contemporain, celui qu’on appelle « l’art comptant pour rien », « où la liberté d’expression a remplacé la qualité d’expression… » Au fond de lui, il aimerait que la musique européenne retrouve son rythme à trois temps, « celui qui a fait son génie en l’élevant. » Mais il sait bien qu’il y a un temps pour Stève Polus tout. Pas trois.