Fuir ou Rester : Habiter le monde post-covid

FUIR OU RESTER,

HABITER LE MONDE POST-COVID Karlsruhe et la vallée de la Pfinz, supports de nouvelles manières d'habiter

ENSA Clermont-Ferrand Master 2 EVAN Chaput Valentin, Congestri Laora, Nessa Soliman, Pineau Florie

Sommaire Stratégie territoriale

Le projet de fin d’étude auquel vous allez assister s’inscrit dans un partenariat entre l’École Nationale Supérieur d’Architecture de Clermont-Ferrand et un réseau de « villes Michelin ». Cette année, c’est avec la ville de Karlsruhe que ce partenariat est mis à l’honneur.

Située dans la région du Bade-Wurtemberg, en Allemagne, la ville de Karlsruhe se présente comme une métropole de plus de 300 000 habitants, bénéficiant d’une position stratégique au sein de l’Europe.

Introduction

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Les mobilités, une entrée dans le territoire allemand

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Crise sanitaire et enjeux contemporains

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Le Post-covid : scénario de projection.

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Fuire la densité urbaine : vide en ville et densité périurbaine

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Portrait d’une métropole diffuse

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Dédensification et densification : deux situations complémentaires

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Le péri-urbain, socle de nouvelles façons d’habiter

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L’attractivité des villes péri-urbaines

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Intervenir en péri-urbain

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Repenser le modèle pavillonnaire à Remchingen

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Habiter autrement

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La ville vide en régénération

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La fuite des villes

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Le scenario de la ville du 1km

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Le travail à l’échelle de l'îlot

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Annexes

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Entretiens en confinement

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Photos de Remchingen

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Photos de Südstat (Karlsruhe)

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Les mobilités, une entrée dans le territoire allemand En posant notre regard sur l’aire métropolitaine de Karlsruhe, nous avons observé un territoire fortement marqué et façonné par plusieurs mobilités.

La voiture Au-delà d’un très large foisonnement d’entreprises liées à la construction automobile, l’Allemagne a développé au cours de son histoire un très vaste réseau autoroutier. Derrière cette construction, se cache une réelle volonté de faire le territoire.

Karlsruhe, quant à elle, est située au carrefour de deux grandes Autobahn (A8 et A5).

Le Tram-train Bien que la ville soit irriguée par de nombreuse routes, elle est aussi reconnue pour son réseau de Tram-train. Le modèle du Tram-train développé à Karlsruhe fait partie du premier au monde, on parle alors de « Modèle de Karlsruhe ». Si le modèle fait référence, c’est qu’il a démontré depuis sa mise en place une véritable alternative à la voiture et notamment pour les populations rurales et péri-urbaines. En effet, dans sa formation en « doigt de gant », Karlsruhe est reliée à tout un ensemble de communes et villages.

Mobilités douces Enfin, c’est par le biais de mobilités plus douces symbolisées par la présence d’un vaste réseau de chemins pédestres, chemins de randonnées, qu'un rapport à la nature est renforcé. Parfois, l’activité principale reste tout simplement la promenade.

L’observation du territoire par le spectre des mobilités nous a permis de comprendre comment ce dernier était habité. Si la mobilité est d’abord perçue comme une façon de se déplacer, elle détermine en creux notre rapport au territoire : là où l’on va habiter, se ressourcer, se divertir, etc. C’est pourquoi dans un territoire comme celui de Karlsruhe, on observe par exemple en fond de vallées, le long du Tram-train, des « corridor urbain ».

Une forme péri-urbaine spécifique au territoire.

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Crise sanitaire et enjeux contemporains Dans le courant du mois de Mars 2020, la majorité de la population mondiale a subi une crise sanitaire inédite plongeant chaque individu dans un confinement inattendu. Cette pandémie a contraint chacun à des mesures de protection, mais aussi à des méthodes de travail nouvelles.

L’Homme s’est alors retrouvé enfermé chez lui. Ne pouvant sortir, selon la législation en vigueur du pays, qu’en ayant rempli une autorisation. Dans cette situation, les supports technologiques ont permis d’entretenir nos relations, de poursuivre notre travail et de sauvegarder notre économie. Cette crise a redéfini en un temps record nos relations sociales, mais aussi nos rapports aux espaces et nos mouvements. À l’échelle de nos vies, cette crise est apparue pour certains comme une attente trop longue, un étouffement, une solitude, mais aussi une nouvelle façon d’aborder le travail, et même une source de créativité. Pour d’autres, elle constitue désormais une véritable opportunité de ne pas répéter les erreurs du « monde d’avant ». Un espace-temps en marge, dont il faut extraire les enseignements.

C’est dans ce contexte que le Pavillon de l’Arsenal préparait sa future exposition « Et demain, on fait quoi? 1 ». Une exposition composée de textes et d’images d’architectes, urbanistes, ingénieurs, designers, paysagistes, étudiants, professionnels de l’immobilier et acteurs de la fabrication de la ville et pour lesquels la crise doit être perçue comme un pli à prendre, un sursaut, une alerte.

L’exposition montre que la crise du coronavirus a eu pour effet d’accélérer des mutations dans de nombreux domaines, mais aussi de révéler des failles. Ainsi « les modes de vie urbains, les conditions de fabrications de la ville, tout comme leurs usages, et les façons d’habiter sont brutalement devenus, pour beaucoup obsolètes.2 »

Catalogue d'exposition "et demain on fait quoi?" du Pavillon de l'arsenal.

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L’exposition d’abord virtuelle durant le confinement s’est depuis réalisée. On pouvait y consulter les articles selectionnés par le Pavillon sur la crise. post-covid. https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain-on-fait-quoi/

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Ibid

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Les articles, projets, images, dessins, tribunes... publiés font surgir plusieurs thèmes. La notion de résilience3 par exemple apparaît comme un sujet majeur dans le futur de nos constructions.

Daniel Kaufman4 parle de résilience de nos territoires, Paul Landauer 5 lui met en évidence combien les espaces de stockage déterminent notre capacité à faire preuve de résilience.

Benjamin Cimerman lui, dans son article intitulé « Vers une capacité de transformation collective augmentée » milite pour une ère de l’expérimentation : « Nous vivons dans un monde où le doute, le questionnement et l’incertitude ne sont pas regardés comme des valeurs positives. Un monde hérité de la révolution industrielle, celui de la marche en avant du progrès. Nous gagnerions beaucoup à sortir de cette logique pour entrer dans l’ère de l’expérimentation, qui est intrinsèque à l’architecture ». Dans une autre tribune, « Violence du Rebond », Matthieu Poitevin aborde lui aussi le besoin d’expérimenter les modes de l’habiter : « Il nous faut proposer de nouvelles formes de vie collective qui inventent les lieux d’une vie possible pour ne pas étouffer. ».

La question de la participation citoyenne aussi est abordée.

Francis Landron met notamment en avant qu’il nous faut repenser le monde d’après en intégrant davantage le citoyen, quitte même à ce que ce dernier prenne davantage de place dans la gestion de sa collectivité.

Enfin, comme le souligne le collectif Arte Charpentier Architecte, la crise a rendu les petites villes désirables par leur échelle mesurée et leur lien direct avec la nature. Elles semblent faire l’objet de convoitises d’urbains en mal de campagne.

L’attrait d’habiter dans une maison semble également peser dans la balance. Mais comment concilier cette envie sans accentuer l’étalement urbain ?

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Ce terme est actuellement en vogue dans les domaines de l’aménagement. Popularisé par la psychologie mais appliqué dans de multitude de domaines, le terme désigne la capacité d’un système à surmonter une altération de son environnement. En l’espèce il renvoie à l’identification de risques écologiques, économiques ou sociaux que le territoire est censé prévenir et en définitive résoudre ou dépasser. https://www.sciencespo.fr/

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Kaufman D., 2020, « Demain au-trement ? », Et demain on fait quoi ?, https://www.pavillonarsenal.com/fr/et-demain-on-fait-quoi/11567-demainautrement.html

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Landauer P., 2020, « Le grenier et la tombe », Et demain on fait quoi ?, https://www.pavillonarsenal.com/fr/et-demain-on-fait-quoi/11595-le-grenier-et-la-tombe.html

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Le Post-covid : scénario de projection.

Au regard des enjeux contemporains que la crise sanitaire a révélé, il nous paraissait intéressant d’anticiper l’évolution d’une aire métropolitaine comme celle de Karlsruhe dans un scénario de crises à répétition. Pour ce faire, nous avons acté une projection à l’horizon de 2050 dans laquelle les crises sanitaires à répétition ont profondément changé les choix et les lieux de vie des habitants.

Dans ce cadre, la question des mobilités - et de l’immobilité - est primordiale et participe à une redéfinition de l’occupation du territoire.

Tout comme durant la crise actuelle, on observe dans notre scénario un phénomène migratoire des populations des villes vers les zones péri-urbaines ou rural. Deux situations se dessinent, l’une située dans l’hyper-centre de la ville, faisant le constat d’une dé-densification et l’autre située en zone périurbaine faisant le constat d’une densification.

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Jérôme Dubois, "Citéville", Collection Pierre, 08/2020.

Jérôme Dubois, "Citéruine", Collection Pierre, 08/2020.

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Fuire la densité urbaine : vide en ville et densité périurbaine Comme introduit précédemment, la crise sanitaire a fait naître un rapport de méfiance, d’insécurité vis-à-vis des milieux urbains.

Ces nouveaux rapports à nos modes et milieux de vies majoritairement urbains ont fait émerger un vieux réflexe de repli, ou même de fuite de la ville qui n’est dorénavant plus perçue comme un lieu protecteur.

On se pose alors la question de comment pourrait-on imaginer habiter une ville qui se vide progressivement ?

Une même question se pose alors pour le périurbain, la campagne comme on aime le dire. Comment cette dernière pourrait avoir la capacité d’accueillir et d’être la finalité de ces fuites ?

Pour tenter de répondre à ces interrogations, c’est en poussant à l’extrême cet enchainement de crises à répétitions que la ville et le périurbain deviennent des espaces de projections. Chris Younès le disait très bien, l’Homme est « un configurateur de mondes6 », et c’est en ce sens que, pour nous futurs architectes, ce scénario nous permet de tenter d’anticiper et d’expérimenter ce à quoi pourrait ressembler la façon de faire la ville et le territoire dans le « monde de demain ».

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©Terry Prince

L’architecture à l’épreuve du beau, conférence, Chris Younès, ENSA-CF, 2021

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Portrait d’une métropole diffuse Afin de se donner un support à ces expérimentations, c’est donc vers la ville de Karlsruhe que l’on se tourne. Une fois placée dans ce scénario de crises à répétitions et de fuites, s’intéresser à cette ville allemande nous apparaît comme l’occasion de revoir l’organisation du territoire en fonction de ses caractéristiques.

Hors temps de crise, la ville de Karlsruhe est une métropole frontalière composée de 310.000 habitants.

En terme démographique, la ville projette une augmentation de 30.000 habitants d’ici 2030. En réponse à cette densification prévue, Karlsruhe souhaite contenir l’expansion et l’étalement urbain en définissant des aujourd’hui une limite claire à l’emprise de la ville. On imagine alors aisément que la densification prévue sera verticale. Néanmoins, cette évolution démographique de la ville dépend en majeure partie de la politique migratoire allemande. Provenant de pays tels que la Turquie, l’Italie ou encore la Roumanie, on peut supposer que ces migrations cesseront avec le scénario mis en place.

De par sa situation géographique, la ville de Karlsruhe est une métropole frontalière qui, aujourd’hui déjà, est sujette à des mouvements pendulaires très forts et des mouvements de populations caractéristiques du territoire transfrontalier. La ville de Karlsruhe se situe sur un vaste réseau ferroviaire et autoroutier la plaçant au point de rencontre de plusieurs pays européens avec le reste de l’Allemagne. Elle est également tout autant connectée à son territoire proche avec son système de transport très développé sous la forme d’un Tram-train desservant toute la région depuis l’hypercentre. Karlsruhe apparaît alors comme une métropole ultra connectée tant internationalement que localement.

population de la métropole correspond plus à la somme de ces petites et moyennes villes qui jalonnent le dessin du réseau de Tram-train et propose une connexion forte avec l’hypercentre. Un endroit où s'observe cet exode et cette extension annexe de Karlsruhe correspond aux différentes vallées dans lesquelles s’enfonce le Tramtrain. C’est notamment dans la vallée de l’Alb ou celle de la Pfinz que l’on trouve des petites et moyennes villes qui se sont développée en fond de vallée, proche d’arrêt de Tram-train. Ces différents regroupements de population sont aujourd’hui comparables à des extensions directes de Karlsruhe à la manière de quartiers toujours très connectés.

Ainsi, Karlsruhe apparaît comme une métropole diffuse.

En y appliquant notre scénario, à l’échelle internationale, on peut aisément imaginer que cette image pourrait être fortement remise en question. Quant à l’échelle locale, cette image pourrait être seulement altérée.

De ce fait, on pourrait imaginer de renverser la tendance démographique que projette la ville et aller vers une dédensification forte au niveau de l’hypercentre sous la forme d’une fuite de la densité redessinant la ville de demain. Du côté du périurbain, la fuite de la ville, guidée par le Tram-train, trouverait une finalité sous la forme d’une densification d’un nouveau genre, soucieuse des nouveaux questionnements relatifs au scénario.

De par sa connexion à son territoire proche, l’emprise de la ville peut être revue en fonction du Tram-train. On l’a vu, la ville veut limiter son expansion et on observe déjà une densification périurbaine plus ou moins contrôlée le long de ce réseau. Comparable à l’exode projeté, la 16

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Dédensification et densification : deux situations complémentaires Avec ces fuites que l’on projette sur Karlsruhe et son territoire proche, deux modifications s’observent : la dédensification et la densification. Ces deux modifications deviennent sources de pleins et de vides. Des jeux de soustractions et d’additions apparaissent alors sur deux situations auparavant opposées, mais ici devenues complémentaires : l’hypercentre et le périurbain.

Le scénario ainsi que le caractère singulier de Karlsruhe que l’on décrivait plus tôt (Cf. Ville diffuse et mobilités accrues) dessinent la complémentarité de la ville et du périurbain dans la vision du territoire de demain.

Cet équilibre du territoire en termes de densité de population, qui apparaît comme plus que spéculatif, s’observe pourtant déjà avec la crise actuelle. Depuis début 2020, on peut citer la carte française des présences humaines lors des différents confinements où, les points chauds de densité ont laissé place à une densité diffuse répartie sur le territoire.

Afin de se donner un cadre et une approche systématique entre l’hypercentre synonyme de dédensification et le périurbain synonyme de densification, c’est ici que l’on porte notre choix sur deux situations :

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Pour la première situation située logiquement en périurbain, on part ici du fait que ces mouvements de population ayant pour départ l’hypercentre suivront le dessin du Tram-train comme cela se fait déjà. Leur fin est projetée dans les petites et moyennes villes accrochées au réseau ferroviaire. Dans le scénario, les personnes qui quitteront la ville voudront néanmoins garder une accroche à l’hypercentre et c’est ici que l’on repense aux vallées qui sont aujourd’hui déjà perçues comme des quartiers de Karlsruhe. Notre choix se porte sur la vallée de Pfinz, située à l’est, et plus particulièrement la ville de Remchingen. Petite ville située en cœur de vallée et actuellement en pleine expansion démographique, Remchingen pourrait être un des points de chute des fuites et surtout un endroit test pour penser une nouvelle façon de densifier le périurbain au regard des attentes de « ceux qui fuient ».

Pour la deuxième situation, qui dit exode urbain et dédensification dit mouvement de population. Afin d’observer facilement un avant-après, la situation dans l’hypercentre se trouve dans le quartier le plus ancien et surtout le plus dense située au sud-est : Südstat.

L’état projeté sera celui d’un quartier ayant perdu une majeure partie de sa population et devant faire face à l’enchaînement des crises sanitaires. Pour ne pas se perdre, l’idée est de concentrer l’expérimentation et l’anticipation de ce que pourrait être la ville de demain autour d’un îlot test accueillant différentes interventions répondant aux besoins futurs des habitants que l’on appellera « ceux qui restent ».

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Le péri-urbain, socle de nouvelles façons d’habiter L’attractivité des villes péri-urbaines Dès le premier confinement, les situations rurales et périurbaines sont apparues comme des lieux de repli pour les citadins, leur permettant de ne pas subir la densité et l’enfermement de la ville. Ces séjours, majoritairement temporaires, ont donné suite à de nombreuses fuites définitives des modes de vies citadins. Si l’on se place dans un scénario de crises à répétition, il est fort probable que ces migrations se développeront, et que la ville dense se videra pour un péri-urbain plus habité.

Quitter la ville n’est pas un phénomène nouveau, et l’on observe depuis plusieurs décennies des formes d’exodes urbains qui s’intensifient à l’aune de la crise sanitaire.

Dans l’émission Le temps du débat, animée par Emmanuel Laurentin le 23 juillet 2020, sur France Culture, sous le thème « Va-t-on vers un exode urbain ?7» , Pierre Pistre estime que ce phénomène n’est pas nouveau, mais qu'en effet, la crise accentue cette tendance, tandis que Raphael Languillon, qui confirme cette fuite de la ville, pense de son côté que l’on « quitte l’urbain pour aller vers une autre forme d’urbain ». En effet, cette crise nous mène à modifier nos manières d’habiter, et même si certains pousseront ce changement à son paroxysme, pour beaucoup, il s’agira plutôt de changer de cadre de vie et d’habitude, tout en gardant une accroche à la ville et à l’urbain.

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"Va-t-on vers un exode urbain ?", Emmanuel Laurentin, Le temps du débat sur France Culture, 23 juillet 2020.

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« Comme une forme de revanche des villages (Eric Charmes, 2019), il s’agit peut-être d’un moment à saisir pour repenser le dialogue territorial urbain – rural et de mettre en exergue les atouts des espaces ruraux qui ne cessent de travailler sur leur attractivité avec plus ou moins de réussite. Il est des crises comme celle-ci qui peuvent constituer des accélérateurs8 ».

Pour nous, la position de Remchingen par rapport à Karlsruhe représente ces situations péri-urbaines convoitées par les urbains en mal de nature. Sa connexion à la ville, facilitée d’un côté par l’autoroute, et de l’autre par le passage du Tram-train lui donne un caractère à la fois déconnecté et “rural”, mais aussi ultra-connecté et appartenant à la ville de Karlsruhe. C’est ce double aspect qui rend Remchingen attrayant.

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"Crise sanitaire du coronavirus : vers un exode urbain ?" Axel Othelet

Carte d'accéssibilité de Remchingen 25

Intervenir en péri-urbain Penser la densification et le développement d’une zone péri-urbaine, pose cependant différentes questions. La ville de Remchingen est constituée d’environ 12 000 habitants, et nous projetons l’arrivée d’environ 2 000 habitants supplémentaires sous 30 ans. Face à une arrivée progressive, il semble important de penser dans le temps et dans l'espace les aménagements et interventions au sein des villes. L’implantation de logements au cœur de la vallée ne doit pas accentuer l’étalement urbain déjà présent.

Ce scénario est donc l’occasion de repenser comment on occupe l’espace au sein de ces petites villes, en y recyclant les espaces vides, en friches, ou bien en densifiant le tissu existant. A Remchingen, la friche industrielle de l'ancienne scierie “Brodbeck”, située à côté de la gare est un lieu à investir de par sa vacuité de longue date, la volonté des habitants à le voir changer9, et sa position à proximité des réseaux de transport. Le tissu pavillonnaire voisin étant peu dense, il nous semble intéressant d’intervenir sur ce tissu déjà constitué, afin de le densifier ponctuellement.

Mais aussi, il est difficile de dissocier ce mode de vie à l’utilisation de la voiture. Les connexions et l’interdépendance avec Karlsruhe sont donc primordiales dans le choix du site. Mais nous pouvons aussi voir le développement de la pratique du télétravail et son intégration dans les pratiques de travail comme une alternative à l’usage des mobilités. Nous pouvons faire l’hypothèse avec B. Vachon que « la pérennité de cette pratique dans les mois et les années à venir contribuera à réduire la congestion routière, diminuer les émissions de GES et décider de nombreux travailleurs indépendants et salariés à faire le choix d’une installation dans une petite ville ou village en région10 ».

Vue aérienne de la friche Brodbeck

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"Depuis des décennies, le site de Brodbeck est béant comme une plaie ouverte au cœur de Remchingen. Même le maire Luca Wilhelm Prayon a décrit un jour l'ancien site de la scierie comme une « horreur »" https://www.pz-news.de/region_artikel,-Remchinger-BrodbeckGelaende-Schandfleck-soll-zum-Hingucker-werden-_arid,1110256.html

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Vachon B. (2020), "Régions : après l’exode, les signes d’une reconquête ", 10 p

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Repenser le modèle pavillonnaire à Remchingen Comme dit précédemment, l’intervention en termes de logement est de deux ordres, la première a pour but de s’insérer dans une "dent creuse", c’est-à-dire une friche industrielle, tandis que la deuxième, intervient dans un tissu pavillonnaire existant tentant de le densifier.

Le tissu de Remchingen est principalement pavillonnaire, avec des “maisons appartement”. Ces grandes maisons, d’environ 10 mètres de haut, en général en R+2/R+3 sont habitées par plusieurs familles en même temps (en général une par niveau) qui se partagent leur grand jardin. Il y a donc déjà, en Allemagne, un tissu pavillonnaire plus dense qu’en France, mais qui pourtant, participe tout autant à l’étalement urbain, à l’individualisme et à la délimitation claire des limites de propriété.

Axonométrie d'un pavillon simple - 1 famille

Ce modèle d’habitation, dans son usage, nous parait intéressant. Le partage d’un bâtiment, à échelle raisonnable, à plusieurs familles propose une alternative entre le tissu très dense de la ville, et le tissu pavillonnaire individuel très étalé et très peu dense.

Le projet tente donc de repenser ce modèle, en gardant cet aspect de partage sur les espaces extérieurs, mais en créant à l’échelle du quartier un esprit de proximité, avec une densité plus forte, sans dénaturer l’identité de Remchingen.

Axonométrie d'un pavillon collectif allemand - 3 familles

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Habiter autrement Si l’on imagine un déplacement d’une vie urbaine, à une vie en péri-urbain, il y a des éléments qui doivent tenir.

Les différents confinements ont développé chez chacun un besoin du dehors, une volonté d’un accès à l’extérieur, une envie de jardiner, de manger avec ses voisins... Aussi, vivre en zone péri-urbaine rime avec le pavillon, le garage et le jardin. C’est pourquoi les espaces extérieurs doivent, pour nous, être au centre de notre pensée, et doivent être générateurs dans le projet.

Notre travail a commencé par l’élaboration de trois typologies de logements, s’articulant chacune autour d’un espace extérieur pouvant se trouver au sein du logement.

On retrouve donc 3 typologies de logements :

- La terrasse - Le patio - Le toit

L’assemblage de ces trois typologies, sur le site de la friche industrielle, permet d’élaborer un travail d’étapes, du commun au privé, avec différents lieux de partage et d’intimité pour chacun. Dans le tissu pavillonnaire, le travail d’une venelle centrale, permet l’implantation ponctuelle des typologies, et permet aussi de laisser la possibilité aux propriétaires de construire, par la suite, sur leur terrain.

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La ville vide en régénération.

La fuite des villes Si, comme nous en avons fait le scénario, la crise actuelle ne sera pas une exception, le modèle de la ville en sera alors impacté.

La crise sanitaire n'est possiblement qu'une prémisse de la catastrophe environnementale annoncée depuis quelques années. Il est probable qu'une série de crises énergétiques et climatiques se produisent, avec des conséquences similaires à celles de la pandémie actuelle.11 Dans le scénario développé de crises à répétition, la ville devient peu à peu un système obsolète, où les habitants commencent à voir les limites de leur bien-être. Plus les confinements et assignations à résidence se font fréquents, plus la population est en mouvement de fuite en dehors de la ville.12 Bloqué dans une situation de Stop and go13 permanente avec les vagues de crises sanitaires, la désertification est causée de manière cyclique par la solitude, l'enfermement, les surfaces exiguës, le non accès à des espaces « verts » dû à la fermeture des parcs considérés comme lieux de rassemblement, les appartement non adaptés aux conditions de confinement, etc...

Photographies de la série VIDERPARIS par Nicolas Moulin, prises entre 1999 et 2001. « J’ai ôté toute trace de vie, j’ai démonté le mobilier urbain et gardé l’architecture. » Des images quasi prémonitoire de la situation de confinement de mars 2020.

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https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain/11527-apres-la-crise-la-densite-quantitativedoit-laisser-place-a-la-densite-sensible.html

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https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain/11597-exode-urbain.html

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https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain/11526-milou-en-mars.html

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Le confinement et l'enfermement ont démontré pour certains la non viabilité de ces tissus en situation de crise.

La ville dense étant reconnue pour l'intensité des liens sociaux qu'elle permet, son modèle s'écroule lorsque la vie extérieure s'éteint. Dans une époque de la distanciation, c'est « précisément la densité extrême qui est la cause de la paralysie complète de la vie collective14 ». Les relations sociales, l'offre culturelle et l'accessibilité étant les principaux atouts du milieu urbain, leur disparition a rendu les contraintes de la vie en ville insurmontables pour certains.

La situation de crise remet également en cause le modèle de la ville quant à sa capacité à consommer sans produire.

La ville en devient-elle pour autant inhabitable ? Certes, dans ce scénario une grande partie de la population s'en va, mais qu'advient-il des citadins restants ? Et comment font-ils de la ville un lieu de bien-être habitant, malgré les situations de crises à répétition ?

La vacuité due à la désertification peut devenir matière à de nombreux projets, portés par la solidarité citoyenne.

Cette solidarité a déjà fait ses preuves pendant la crise du COVID19 et ne pourrait que s'intensifier face à ces nouveaux challenges.

Photographies de la série VIDERPARIS par Nicolas Moulin, prises entre 1999 et 2001. « J’ai ôté toute trace de vie, j’ai démonté le mobilier urbain et gardé l’architecture. » Des images quasi prémonitoire de la situation de confinement de mars 2020.

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https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain/11527-apres-la-crise-la-densite-quantitativedoit-laisser-place-a-la-densite-sensible.html

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Le scenario de la ville du 1km Parmi les restrictions établies pendant la crise du COVID19, il y a eu la mise en place d'un rayon d'1km de déplacement autorisé. Ce rayon pourrait déterminer une surface d'autonomie et de gouvernance pour gérer avec résilience les crises à répétitions. La ville serait donc découpée en portion d'1km de circonférence. Ce découpage permet une échelle de proximité, où la distance maximale à parcourir peut se faire à la vitesse de nos pas.

Malgré une désertification des villes, il ne faut pas rejeter toute forme d'urbanité. C'est justement dans ces milieux denses que les problèmes sanitaires sont apparus et qu'il y faut trouver les solutions.

Appliqué à la ville de Karlsruhe, ce rayon d'1km correspond globalement à la taille d'un quartier. Nous appliquons ces dispositifs de résilience à l'un des quartiers les plus dense : Südstadt.

Südstadt est situé au sud de Karlsruhe. C'est un quartier populaire et animé datant du 19eme siècle, caractérisé par une architecture wilhelminienne et une population multiculturelle et étudiante.

Le quartier est marqué par sa fabrication en îlot, dont les cœurs sont très denses et obstrués. La première étape de la régénération du quartier se fait par le curetage de ces cœurs d'îlots. Cette opération permet de libérer des sols, de donner accès à un espace extérieur commun aux habitants et de récupérer les matériaux issus de la déconstruction. Ce dispositif n'est pas sans rappeler le curetage sanitaire opéré par Haussmann dans son projet de grand assainissement face à l'insalubrité de la ville de Paris et au taux de mortalité dû à la tuberculose.

Les questions sanitaires sont des leviers de projets marquant chaque crise épidémique. En effet, les crises sanitaires du XIXème siècle en Europe ont causé la reconstruction des grandes villes européennes. La peur de la récurrence des épidémies a conduit à de grandes réflexions architecturales, scientifiques et politiques afin de concevoir de nouveaux modèles urbains et architecturaux.15 L'urbanisme contemporain est issu des mouvements hygiénistes de cette époque. C'est aujourd'hui avec une crise mondiale et un contexte écologique catastrophique qu'il faut repenser ces dispositifs d'aménagement sanitaire.

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https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain/11527-apres-la-crise-la-densite-quantitativedoit-laisser-place-a-la-densite-sensible.html

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Le travail à l’échelle de l'îlot Dans l'aménagement de la ville en crise, la construction neuve n'est plus à l'honneur. Faire avec l'existant permet à la fois d'être plus économe et de recycler les espaces vacants dus à la fuite de la ville. Faire la ville avec peu de moyens est l'enjeu de la construction en temps de crise.

Nous avons choisi d'établir les mutabilités possibles sur un îlot test.

Là où pour Haussmann, l'îlot est l'outil de la densification, il va de notre côté être utilisé pour parler de dédensification.

L'îlot choisi est situé entre la Luisenstraße et la Werderplatz.

Il a été choisi pour son lien avec la place attenante et la multiplicité d'opportunités qu'il présente.

Sur cet îlot, viennent se développent trois types d'interventions suivant la stratégie de la ville du rayon d'1km. Chaque intervention suit un type de gestion différente et s'intègre dans une architecture qui lui est propre.

Un ilot test en ville: axonométrie existant

Ce travail est fait pour être possiblement répétable dans chaque rayon d'1km.

Un ilot test en ville: axonométrie post-curetage 38

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De droite à gauche, il y a premièrement la mise en place d'un lieu décisionnel et de parole permettant la gouvernance et l'entente citoyenne de la population du rayon d'1km. Cet usage vient s'implanter dans l'église Johannis à l'est de l'îlot, reconstruite en 1950 suite à sa destruction pendant la seconde guerre. La gestion de ce projet est associative. La reconversion met en œuvre un espace de parole.

Il y a également l'installation d'un lieu de ressources matérielles et immatérielles. Ces ressources sont constituées de tous les matériaux issus du curetage des cœurs d'îlot. Les ressources immatérielles prennent la forme d'ateliers citoyens. Ce projet est de gestion publique.

Les ressources immatérielles viennent s'installer dans une banque reconvertie pour l'occasion.

Enfin, la dernière opération vise à repenser le logement vis-à-vis des espaces vacants laissés par les habitants ayant quitté la ville. S'ajoute à ça la création de réels espaces communs, développant en parallèle la solidarité de voisinage déjà mise en place lors des premiers confinements. C'est cette solidarité qui fait la force de la ville résiliente en temps de crise.

Trois transformations de l'état projeté: Temps 1, curetage

Il ne faut pas oublier que la densité plus faible permet en cœur d'îlot d'avoir plus d'espaces récréatifs pour les habitants, où peuvent se développer des espaces végétalisés, qui permettent de naturaliser les sols, d'accueillir la biodiversité (de lui laisser plus de place maintenant que l'Homme en prend moins), d'offrir un cadre de « nature » aux habitants, et de rafraîchir les cœurs d'îlot. Mais cela permet également de dégager de la capacité productive.

Face à cette situation de crise, vient se poser une question : quelle peut être la place de l'architecte dans ce monde que l'on projette ? Chacune de ces interventions, y compris le curetage, traduit une manière dont l'architecte peut intervenir. Réparer, accompagner, diagnostiquer…

Plusieurs manières de faire le territoire se dégagent alors.

Trois transformations de l'état projeté: Temps 2, mise en perspective 40

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Annexes

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Entretiens en confinement Soliman Nessa / M2 EVAN 2020 - 2021 / Mention Recherche

Dans le cadre de la mention recherche, Soliman a développé un travail sur les conséquences du confinement dans nos habitudes et nos logements. Pour cela, une série de 3 entretiens, réalisés auprès des habitants d’un même immeuble clermontois, a été réalisé. Situé au 2 rue Boirot, sur la place du Mazet, ce bâtiment en R+7 abrite environ 20 logements avec balcon.

Ces entretiens ont vivement participé à nos réflexions de projet. Plusieurs thématiques en sont ressorties : l'importance des espaces extérieurs, des espace public à proximité de notre logement, des éléments, de la lumière du soleil, de notre rapport au voisinage...

Plan de situation de l’immeuble du 2 rue Boirot

Vue aérienne de la situation (en blanc et au centre sur l’image) 44

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ENTRETIEN 1 – 2ème étage, première porte à droite Nom : Clémence Ville d’origine : Nevers Statut : Etudiante de 18 ans, en prépa Commerce Logement : habite un T1 bis, au deuxième étage, première porte à droite.

(26 m²) Premier confinement : N’habitait pas encore dans l’immeuble.

Deuxième confinement : Etant en prépa commerce au lycée Blaise pascal, les cours de Clémence ont été maintenue en présentiel (les lycées n’ont pas fermé lors du deuxième confinement). Elle est restée à Clermont durant toute cette période.

Troisième confinement (en cours) : Son lycée étant fermé, Clémence a décidé de rentrer chez ses parents, en zone pavillonnaire.

Clémence interrompt sa séance de sport dans son salon, et sa vidéo d’entrainement YouTube pour que l’on effectue l’entretien.

[La retranscription commence dans le cours de la discussion] Donc comme vous me disiez, vous n’avez pas passé le premier confinement ici ?

Oui voilà, parce-que je suis ici que depuis septembre 2020. En revanche j’ai passé mon deuxième confinement ici, et comme je suis au lycée les cours sont restés en présentiel. Alors je n’étais pas vraiment confinée, la journée j’allais en cours.

Dans quelles pièces passiez-vous le plus de temps ?

C’est clairement ici…c’est mon bureau...salon…ce qui est bien c’est que l’appartement comme est vraiment ouvert, du coup c’est vachement pratique, mais c’est vrai que je passe la plupart de mon temps sur mon bureau.

Ouvert ? C’est-à-dire ?

Pas de porte, ce qui est pratique c’est que j’ai un coin un peu chambre… ce qui pour moi en tant qu’étudiante me permet de vraiment différencier mes activités… J’ai mon coin chambre…mon coin bureau, mon coin cuisine, ce qui est vachement pratique. C’est clairement le coin bureau la pièce principale.

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[Je montre avec ma main son ordinateur avec la vidéo de sport YouTube encore sur pause] Le sport à la maison, vous avez commencé pendant le confinement ?

Ouais, ça c’est depuis le premier confinement j’avais fait ça, et comme je suis en prépa avec des études qui prennent un peu de temps, j’essaie une ou deux fois par semaine de faire un peu de sport.

Dans quelles pièces vous sentiez-vous le mieux ? Un endroit ?

Je pense que c’est le coin chambre. Parce-que dans la journée j’y vais pour dormir, quand j’ai fini de bosser, c’est mon moment quand j’ai fini de bosser quoi.

[Je remarque la présence d’un petit balcon] Ah je n’avais pas remarqué le balcon !

Ouais, j’ai un petit balcon, ça c’est vachement bien, quand j’ai des amis qui viennent fumer par exemple, j’ai une petite table rose que je mets, j’ai aussi un petit siège et du coup c’est pas mal, moi j’ai un appart de 26 mètres carré et c’est vrai que c’est pas mal, ça fait prendre l’air. Dès que les beaux jours sont arrivés…

Pendant votre temps libre, en tout cas pendant les weekends si j’ai bien compris, quand vous faisiez une pause pour sortir, où est-ce-que vous alliez ?

Euh…surtout au supermarché, après c’est vrai que ça m’est arrivé de faire vraiment le tour des pâtés de maisons, dans le centre-ville…petit tour d’une trentaine de minute. Le week-end, souvent seule, mais nous en prépa on a les DS le samedi matin, du coup les samedi matin on est au lycée. Finalement je n’étais même pas confiné deux jours. Plutôt un jour et demi. Et le samedi après-midi il fallait faire les courses. Donc en fait, le moment ou je sortais plus pour prendre un peu l’air c’était le dimanche.

Est-ce que votre espace de vie s’est modifié ?

Je n’ai pas changé de meuble de place, peut être moi je me suis déplacé, je sais que tout dépend de ma productivité, il y a des moments ou quand il faisait beau j’allais plus sur le balcon, ou des fois j’ai tendance à travailler sur mon lit, mais c’est vrai qu’en soit je n’ai pas forcement changé les meubles. C’est plutôt moi qui changé en fonction…

Est-ce que vous avez partagé des moments avec vos voisins ?

Et bien pas tellement…C’est vrai que je ne croise pas souvent les voisins.

La dernière fois que j’ai vu un voisin c’était le weekend dernier, dans la cage d’escalier, on a un peu papoté. Mais c’est vrai qu’avec les masques ça n’aide pas forcement parce-que on ne se reconnait pas forcement entre 47

nous. Mon voisin de palier je pense qu’il est parti, je ne lui ai jamais parlé.

est là, ça me fait une pièce en plus. Alors qu’officiellement c’est un T1 bis.

Comment vous évadiez-vous ?

Je n’ai pas connu le confinement strict, la journée j’allais en cours…

C’était quand même difficile, quand j’avais fini les cours fallait tout de suite rentrer à l’appart. Moi je suis toute seule donc c’est vrai que le soir j’avais des petits coups de mou. Je ne pouvais pas rentrer chez mes parents à Nevers. Le weekend c’est normalement le moment où on est entre copains, où on peut penser à autre chose… C’est vrai que certaines choses qui me faisait m’évader m’ont manqué. Mais du coup dans l’appart je crois que c’était de danser, de bouger, de faire un peu de sport.

Depuis septembre un peu en manque de tout ça.

Quel contact aviez-vous avec le dehors ? Avec l’extérieur ?

D’avoir le balcon déjà c’est plutôt chouette, sans travailler je m’y pose.

C’est plutôt là que je m’évade on va dire, que je regarde juste.

Est-ce qu’il y a un espace de logement que tu aurais aimé changer ?

En soit, pas tellement, la cuisine je l’ai équipé et tout, la salle de bain n’est pas très grande mais en soit…non pas tellement, plus des éléments à droit à gauche.

Comme quoi ?

Comme par exemple dans ma chambre il n’y a pas de lumière, si je n’ai pas de lampe c’est un peu compliqué. Mais sinon l’appart est très lumineux la journée ça c’est top. Les pièces sont plutôt bien réparties.

Avez-vous utilisé les parties communes de l’immeuble ?

Non pas spécialement…

Avez-vous senti le besoin d’un espace nouveau ? à partager ?

Un espace peut-être un peu plus collectif. C’est vrai qu’entre voisin, c’est difficile de se croiser quand on n’a pas une petite cour à traverser ou quelque chose comme ça. Est-ce que j’en ai ressentie le besoin ? pas énormément, mais c’est vrai que ça pourrait être bien. Mais c’est vrai qu’on peut imaginer sur le toit par exemple ça pourrait être chouette.

Comment va se passer le troisième confinement pour toi ?

Etant donné que les collège et lycées ferment, du coup je serais en distanciel. Et j’ai choisi de rentrer chez mes parents…C’est une grande maison, avec un espace jardin… je pense que j’y serais mieux. Je ne pense pas que j’aurais pu passer le confinement ici tout de même... J’aime beaucoup habiter seule, mais c’est vrai que toute la journée… rien que le dimanche après je suis contente de rentrer le lundi en cours.

Comment as-tu perçu ton logement ?

Je pense que je me le suis plus approprié. Depuis le confinement, j’ai commencé à acheter deux trois babioles… après le confinement c’était encore plus chez moi.

Quels ont été vos espaces de repli et d’évasion ?

Ma chambre.

Qu’est-ce qu’un bon logement ?

Se sentir bien dedans, et pour ça il faut un minimum de matériel. Avoir son espace… moi j’ai des amis où chez eux, il n’y a qu’une pièce. C’est vrai que d’avoir quelques espaces délimités ça joue sur la perception du bon logement. Celui-ci c’est la taille, et surtout le fait qu’il y ait un coin une chambre. Puis sa position aussi en centre-ville, il est lumineux…

Est-ce que vous comptez changer de logement ?

Non pas vraiment, mes parents m’on proposé mais moi je me sens vraiment bien ici. C’est vrai que le point négatif c’était le bar en dessous.

J’avais peur de la tentation… mais comme ils sont fermés depuis septembre… Mais sinon il est superbe, bien lumineux, spacieux…

[Je montre ça chambre] En réalité l’absence de porte entre votre salon/bureau et votre chambre pour vous c’est plutôt bien ?

En fait moi ça ne me gêne pas. Même déjà chez mes parents sans les portes ça ne me dérange pas. Puis j’ai un rideau. Rien que de savoir qu’il 48

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ENTRETIEN 2 – 3ème étage, dernière porte au bout du couloir Nom : Jeanine Ville d’origine : Clermont-Ferrand Statut : Retraitée de 71 ans.

Logement : habite un T2 bis au troisième étage au bout du couloir.

Premier confinement : Dans l’appartement.

Deuxième confinement : Dans l’appartement.

Troisième confinement (en cours) : Dans l’appartement.

Jeanine interrompt sa « séance d’arrosage des plantes » pour que l’on effectue l’entretien. Nous passons l’entretien dans son salon.

Dans quelle pièce passiez-vous le plus de temps ?

Bah ici, allongée (rire)…le salon/salle à manger, ici j’ai la télé, j’ai la tablette… après je me sens bien aussi dans ma cuisine. Je viens de la refaire, c’était pendant le confinement. Je voulais la refaire et puis comme on s’embête j’en ai profité… [Elle me mène jusqu’à sa cuisine et me la présente] J’ai rajouté des glaces pour que ça fasse plus grand.

Après il y a la chambre, mais moi je ne suis pas chambre… une fois que je suis réveillée je me lève.

Où alliez-vous pour sortir ?

Place du Mazet bien-sûr. J’y allais souvent. Pendant le premier confinement, je sortais très peu car je suis très malade, j’ai beaucoup de médicament qui me cassent. Lors du premier confinement je ne tenais pas debout vraiment. Je sortais une heure par jour juste pour marcher.

J’allais à Jaude et je remontais.

Est-ce-que vous avez partagé des moments avec vos voisin ?

Ah oui ! Tous les jours pendant le premier confinement j’allais boire le café au 4ème chez les voisins. J’y allais tous les jours boire le café… on désinfectait tout et puis j’invitais un peu des gens aussi.

Des gens de l’immeuble ?

Non. Des copains…

Comment vous évadiez-vous ?

Je dormais. Au premier confinement je dormais énormément. Puis, je ne 50

m’évadais pas beaucoup. Sinon je lisais, je regardais la télé et je dormais beaucoup. Mais pendant le premier confinement…parce-que depuis que le premier est fini, je vis à peu près normalement. J’ai beaucoup d’amis ici puisque je suis clermontoise. Je vais à Beaumont, à Romania, Glacière…Parce-que ceux sont tous des amis qui ont des jardins et moi j’adore jardiner. Donc je vais beaucoup chez eux. Je vois quand même beaucoup de monde. Depuis le mois de janvier moi je fais quasi resto. Il y a toujours quelqu’un qui vient manger, ici dans le salon.

Est-ce qu’il y a des pratiques que vous avait faites durant le confinement qui ont émergées ou augmentées ?

Non, aucune nouvelles pratiques. Sinon le jardinage à pas mal augmenté.

J’en ai fait beaucoup plus.

Avez-vous senti le besoin d’un nouvel espace ?

Non, moi j’adore vivre ici, au Mazet. Bon c’est vrai que mon appartement n’est pas grand et que j’aurais pris volontiers une nouvelle pièce, mais je m’y sens très bien. Je n’ai pas vraiment senti le besoin d’un nouvel espace. On a la chance de sortir et d’être sur la place quand même ! Ce n’est pas comme si on était dans des tours ou quoi…

Comptez-vous ou souhaiteriez-vous changer de logement ?

Ah non surtout pas, moi je me plais beaucoup ici. Mon bar quand c’est ouvert c’est toujours le Loup-Garou, j’y suis toujours au « Loup ». Parceque je suis très copine avec le père du patron. Tous les jours à midi, il mange là, on est plusieurs mais il vient tous les jours. Puis je vais beaucoup aux Canailles aussi.

Quel contact aviez-vous avec le Dehors, à l’intérieur de votre logement ?

Je voyais plutôt les gens dehors sur la place pendant le premier confinement, il n’y avait pas trop de monde qui rentrait là parce que j’avais peur je faisais très attention. Je ne me suis jamais trop privé de sortir à part au premier confinement. Mais je crois que si je n’avais pas été malade, au premier confinement je serais sorti.

Quels ont été vos espaces de repli ?

J’allais surtout dans les jardins. Avec les copines qui ont des maisons. Je n’y dormais pas mais j’y passais pas mal de temps. J’y allais en voiture.

C’est quoi un bon logement pour vous ?

Moi je veux de la lumière, il me faut un logement lumineux. Je suis très contente d’avoir une vue par exemple. Moi j’aime bien avoir ma vue sur le Puy de Dôme…

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ENTRETIEN 3 – 4ème étage, dernière porte au bout du couloir Jour de l’entretien : 24.04.2021 Nom : Marie et Jean-Baptiste Ville d’origine : Clermont-Ferrand Statut : Jeunes adultes tous deux âgés de 28 ans Logement : habite un T2 bis au quatrième étage au bout du couloir.

Premier confinement : Marie est architecte d’intérieure, elle passe son premier confinement en télétravail dans l’appartement. Jean-Baptiste est quand à lui ébéniste, son métier lui demande d’être à l’extérieur. Lors du premier confinement il continue d’aller travailler et rentre directement après.

Deuxième confinement : Idem.

Troisième confinement (en cours) : Idem. Malgré la possibilité pour Marie de reprendre le travail, elle préfère rester en télétravail à l’appartement.

Le couple m’accueille volontiers chez lui, Marie allait fumer une cigarette sur l’un de leurs trois balcons.

Dans quelle pièce passiez-vous le plus de temps ?

Marie : Ici, dans le salon… moi plus là, [elle me montre du doigt un bureau] devant ce qu’on peut appeler le coin bureau parce que je bosse et je bossais à distance.

Jean-Baptiste : Moi c’était aussi le coin cuisine… Mais moi ça n’a pas changé grand-chose sur mes habitudes le confinement. Je suis ébéniste et ma boite n’a pas fermé. Donc on a continué à bosser normalement et du coup je n’ai pas eu beaucoup de changements. À part qu’on n’ait pas pu aller au bar… En réalité, c’est surtout toi Marie qui a vraiment vécu le confinement ?

M : Oui, ici en télétravail à faire beaucoup plus d’heures qu’en présentiel.

Au début du confinement il y a eu beaucoup de quiproquos avec le suivit de chantier, la gestion avec les artisans. C’est surtout ça qui a été difficile. Il a fallu assurer le service « après-vente ». Je sortais quand même quelques fois pour certains chantiers. Je faisais un chantier pour être précise.

Vous avez changé des choses dans l’appartement ?

M : Non je ne crois pas…

JB : Rien vraiment par rapport au confinement… À part acheter de 52

nouvelles fleurs M : Ah si oui on a pas mal végétalisé, on s’est occupé du balcon.

[Je regarde le balcon et je remarque une structure faite de bois et de toile] C’est quoi ça d’ailleurs ?

M : C’est pour le chat. On a un chat suicidaire un peu… [Rires] Il a tenté plusieurs fois de sauter pour attraper des pigeons. Comme le chat d’Angeline, la voisine du dessus, au 6ème. Mais nous on a réussi à le rattraper à temps ! Du coup la petite structure est là pour le chat, mais l’été les plantes grimpent dessus, ça commence là…

Vous avez seulement acheté des plantes en plus ?

M : Oui puis avec Jaja, la voisine du troisième, Jeanine [Voir premier deuxième entretient] qui adore les plantes et qui passe… Ah oui il y a ça qui a surtout changé !

JB : Ah oui si ça ouais.

M : On a pris l’habitude du coup qu’elle passe tous les jours prendre le café ici entre midi et deux. Et c’est une habitude qui est venue depuis le confinement.

JB : Parce qu’avant c’était une habitude qu’on avait tous les matins au Loup-garou [un bar situé au bas de l’immeuble].

M : C’était une habitude qu’on avait avant qu’on parte bosser. Moi je me préparais plus tôt pour cette demi-heure à papoter, à faire les mots croisés avec Jaja… C’est cool d’avoir ces habitudes, et surtout en ville où souvent t’as l’impression de faire ton truc dans ton coin. Là tu es dans un village. Et du coup comme on le fait plus, c’est ici le « nouveau Loup ».

[Rires] Jeanine m’avait aussi parlé de Gaston le patron du Loup.

JB : oui c’est le père du patron, il vit dans l’immeuble d’à côté, mais bon il vient quand même boire lui aussi le café ici. [Rires] Et Jeanine et lui viennent encore aujourd’hui ici ?

M : Oui oui les deux. Jeanine et Gaston, enfin tout le monde l’appel Gaston mais son vrai prénom c’est Christian. Et ils viennent quasiment tous les jours puisque moi je suis encore en télétravail.

Où sortiez-vous lors des confinements ?

M : En vrai on se posait sur la place avec tout le monde. Parce que tu sais il y a l’association des habitants du Mazet. Qui ne réunit pas que des habitants de la place du Mazet. Donc on se retrouvait souvent le soir pour picoler. [Rires] Non mais sans blague c’était notre point de repère.

JB : Pendant le confinement on ne pouvait pas aller trop loin, on n’avait pas trop le choix quoi.

M : Sinon on faisait un petit tour… Rue du port, Rue pascal… On les a bien poncés celles-là…

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Comment toi Marie, tu as réussi à t’évader ? Si tu as eu un besoin d’évasion…

M : Oui évidemment. Beaucoup de lecture, de bande dessinée surtout. Et puis avec la médiathèque, le site en ligne de VOD… Voilà lecture et film.

Tu lisais dans le salon ?

M : Non, sur le balcon. On a installé un petit canapé. On est trop bien là.

Mais on lâche l’appartement là. On a finalement acheté autre part dans Clermont. On part en Août si vous êtes intéressés ! [Rires] On doit retaper le prochain appartement et puis normalement en Août on y habite… Si tout va bien. C’est un appartement à Cours Sablon.

JB : On a bien commencé à tout retaper pendant ce confinement-là. Ça faisait un moment que vous aviez préparé ce changement de vie ? Ou c’est né durant le confinement ?

JB : Oui ça faisait un moment.

M : On avait quand même plus de temps pour chercher durant le confinement.

JB : Oui voilà, c’est-à-dire que ça faisait un moment que ça nous trottait mais le fait du confinement ça nous a permis de faire des recherches plus sérieuses.

M : Puis on a trouvé, et on a signé le compromis en Septembre 2020. Et c’est durant le deuxième confinement qu’on a pris le temps de se projeter, de faire les plans, les machins, etc.

Est ce que votre espace de vie s’est modifié ?

M : Non pas vraiment, pas du tout. C’est surtout les pratiques qui ont changé comme Jaja, ou la lecture qui s’est intensifiée.

JB : Ouais surtout les rencontres avec les voisins, les amis.

M : Prendre des routines de quartier...trucs qu’on avait pas du tout l’habitude de faire.Puis on était encore un peu dans le truc étudiant, un peu de sortir avec les potes sans vraiment faire attention à tout ce qui t’entoure. Là par exemple c’est Jeanine qui est deux étages en dessous…

C’est quoi une routine de quartier ?

M : C’est-à-dire qu’on prend le temps de descendre, d’envoyer un messageà Marine et Thibault, à Cécile, à Jeanine, à tout le monde. « On se retrouve à 18h », « Ok » Jaja qui dit « j’emmène le rosé » [Rires] et puis nous « Ok on prend les verres » et puis voilà.

Comment vous communiquez ?

S : Via un groupe Facebook.

M : Ouais, « Mazet Team » [Rires]

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Avez-vous utilisé les parties communes de l’immeuble ?

JB : Non les parties communes pas vraiment… Souvent ça pu déjà…

M : On reste coincé dans l’ascenseur… Maintenant on prend les escaliers.

JB : Ouais on est déjà resté 45 minutes à deux dans l’ascenseur et je ne sais pas si t’as vu comment il est petit. Étant au premier je ne suis jamais rentré dedans…

M : Quoi !? Mais faut tester !

JB : C’est un vrai placard. Puis le bruit aussi. Il est pourri ce truc. Les voisins du 6, ils sont restés bloqués 1h30 un jour, à trois.

Avez-vous senti le besoin d’un nouvel espace ? À partager peut-être ?

M : Un nouvel espace… ?

JB : Oui genre un jardin.

M : Mais oui mais on disait l’autre jour « on descend au jardin », parce qu’on a gratté, on a planté, tu vois en fait la place c’était le jardin. Dans ce petit bloc de terre en bas.

JB : On a gratté, on a planté plein de trucs.

Pendant le confinement ?

M : Ouais c’était en Avril, on a fini début Mai. On a fait ça avec l’association. C’était d’un commun accord… on se disait que ces deux morceaux de terre ça pourrait un truc super cet été et profiter autant à nous pour la vue, qu’aux commerçants avec de belles fleurs sur leurs terrasses… Donc on a tous ramené des outils…

Comment est-que vous avez perçu votre logement ?

M : Finalement, on est vachement bien ici. Déjà, tu regardes par la fenêtre tu vois super loin. T’as rien, tu sors sur ton balcon. Pour nous cet appart c’est le meilleur de Clermont. T’as la plus belle vue, t’as le calme parce qu’il y a très peu de voiture… T’as juste les bars et c’est ça d’être en ville.

Si tu aimes la ville, tu aimes ça aussi. Moi j’y suis trop bien et c’est pour ça que je reste en télétravail.

Tu restes en télétravail par choix ?

M : Ouais parce-qu’au final, dans l’agence où je suis, je suis la seule à être diplômé d’archi… C’est comme si j’étais chef de projet. Du coup, je n’ai pas vraiment besoin d’être avec mes collègues… Puis je ne m’entends pas très bien avec eux. C’est compliqué les ambiances de travail, alors que là si je veux faire la gueule, je la fais dans mon coin je ne suis pas obligé de la faire subir aux autres. Et dans cet appartement, on est trop bien, tu as le soleil tout le temps, et puis tu prends facilement tes petites habitudes… Moi par exemple je sais que le matin c’est la cigarette sur le 55

balcon de la chambre parce qu’il y a le soleil que là-bas, ensuite à midi c’est ici avec Jaja et Gaston… Enfin, il y a plein de trucs qui se mettent en place…

[Je regarde un peu mieux l’appartement et je remarque encore un balcon] Ah mais vous avez combien de balcons ?

M : On a trois balcons, un dans la chambre et deux dans le salon.

Vous n’en avez pas trop ?

M : Oui clairement, celui de la chambre je l’utilise seulement pour fumer le matin… Celui du fond, c’est le potager l’été et du tri puis celui du centre qui est le plus ouvert. Il est tout le temps ouvert en fait.

Et concernant votre nouvel achat immobilier, vous n’avez pas eu envie d’une maison ?

JB : Non, on s’est dit que la seule condition pour avoir une maison c’est qu’elle soit à moins d’un quart d’heure de l’Océan. Si on achète une maison c’est à l’océan. Sinon c’est en ville.

M : En fait ce qui est bien avec la ville c’est que tu fais tout à pied. JB a une voiture pour transporter le bois et tout, mais moi je fais tout à pied. C’est ça qui est bien. Vivre à la campagne il faut tout prévoir, tout calculer…

JB : Moi j’ai des potes qui vivent à la campagne qui sont obligés de prendre la voiture pour tout pratiquement. Moi je veux tout faire à pied autour de chez moi.

Est-ce qu’il y a des espaces ici, que vous auriez aimé changer ?

M : La salle de bain. Le seul truc cool dans la salle de bain c’est que tu vois les tours de la cathédrale. Pendant le confinement on l’a légèrement modifiée.On a posé des petites dalles pvc sur le mur pour éviter que le mur ne soit trop imbibé.

Mais en réalité on ne se croise presque jamais dans l’immeuble nous ?

M : Et bien moi je suis pourtant là, bon je sors quelques fois. Mais c’est vrai que je ne sors pas tous les jours en fait. Quand je sors c’est pour prendre l’air rue Pascal ou sur la place...mais pas tous les jours finalement.

JB : Mais c’est parce que je pense qu’on ne le subit pas notre logement, il y a la vue et beaucoup de lumière.

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Photos de Remchingen La scieries de Brodbeck de de 1911 à 1990 à Remchingen

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1989 1956

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Photos de Remchingen La friche de Brodbeck, délaissée et utilisée comme zone de stockage depuis la destruction de la scierie

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Photos de Remchingen Tissu pavillonaire existant

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Photos de Südstat L'îlot de la Werderplatz Un espace enclavé

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Photos de Südstat La werderplatz Une fonction commerciale dominante mais en déclin

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ENSA Clermont-Ferrand Master 2 EVAN Chaput Valentin, Congestri Laora, Nessa Soliman, Pineau Florie

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