MANGUE étude variétale, une ressource à explorer
mangUE
étude variétale, une ressource à explorer
Caractéristiques de la ressource naturelle
Le manguier (Mangifera indica), une plante à tronc haut pouvant atteindre 30 mètres de hauteur, a une très longue durée de vie dépassant parfois le siècle, et est très répandue dans les zones arides aux latitudes tropicales. Les propriétés nutritives de ses fruits sont connues dans le monde entier. De fait, les mangues sont massivement importées d’Inde, d’Afrique et d’Amérique du Sud, et on les trouve facilement jusque dans la grande distribution des pays européens. C’est un aliment précieux dans les régions sahéliennes, où la culture de cette plante est très fréquente. Toutefois, si la pulpe des fruits du manguier est universellement connue et valorisée
pour la consommation – sous forme du fruit frais ou séché, de jus ou encore de confitures -, le plus souvent les restes de la mangue, et en particulier le noyau, sont considérés comme des déchets et abandonnés. En réalité, même ces restes, qui peuvent constituer jusqu’à 25 % de la masse totale du fruit, disposent d’un intéressant potentiel. Le noyau de mangue et son cœur sont riches en graisses végétales et en principes actifs pouvant être valorisés dans l’industrie cosmétique ou même alimentaire. Bien qu’il existe une vaste littérature sur ces questions, les qualités du noyau de mangue sont encore peu connues par la grande majorité des producteurs de la Vallée du Logone et, par conséquent, peu valorisées.
Introduction à la recherche Le manguier est une plante répandue dans toute la zone sahélienne. Elle est très importante pour ses fruits et pour sa contribution à la lutte contre la désertification. Cependant, ses noyaux, remarquablement riches en substances nutritives, sont régulièrement jetés, jugés inutilisables. La recherche est née de cette contradiction, pour proposer des façons de la dépasser. Dans la zone d’intervention, le noyau de mangue n’a jamais été valorisé et il n’existe donc pas de groupes locaux actifs dans sa transformation
et son utilisation. En outre, aucune technique traditionnelle n’a été développée pour la valorisation du noyau de mangue, de sorte que la recherche n’a pas pu s’orienter vers un débouché pratique immédiat en collaboration avec des partenaires locaux. Elle s’est donc limitée à évaluer les potentialités théoriques du noyau de mangue, dans l’espoir que ces nouvelles connaissances puissent devenir le point de départ d’un processus plus vaste et structuré.
Objectifs de la recherche La recherche, de caractère exclusivement théorique, avait donc pour objectif la compréhension des possibilités de valorisation des huiles et farines obtenues à partir du cœur du noyau de mangue, aujourd’hui totalement inutilisé dans la Vallée du Logone. En particulier, les objectifs du protocole prévoyaient : • la caractérisation physico-chimique et fonctionnelle des noyaux des diverses variétés de mangue présentes dans la vallée du Logone ; ; • l’optimisation du séchage des noyaux pour l’extraction du beurre ; • l’extraction de la matière grasse et des composants bio-actifs pour la formulation de produits cosmétiques et compléments alimentaires ; • l’augmentation des revenus des familles locales à travers la valorisation du noyau de mangue.
Matériel et méthode de la recherche La recherche a été conduite en deux phases. Dans un premier temps, les différentes variétés de mangue présentes sur le territoire ont été cataloguées, à travers l’analyse empirique d’échantillons de mangues venues de plantes de toute la zone d’intervention. Des 14 variétés de mangues connues, 11 ont été identifiées et collectées dans la zone d’intervention du projet. Ensuite, on a conduit des analyses scientifiques sur les éléments nutritifs présents dans le cœur des noyaux de ces 11
variétés. Les parties intéressantes ont été séchées et broyées au moyen d’appareils spécifiques pour obtenir une farine. Cette farine a été analysée chimiquement pour en évaluer le potentiel comme complément alimentaire, tandis que la matière grasse a été extraite sous la forme d’huile. Les propriétés de ces graisses végétales ont été évaluées par des analyses chimiques spécifiques, de manière à en identifier les potentialités, notamment dans le secteur cosmétique.
Résultats de la recherche La caractérisation variétale a été réalisée pour les 11 variétés de Mangifera indicaa présentes dans la zone d’intervention : Il s’agit des variétés suivantes : Alphonse, Brook, David Haden, Haden, Indécinard, Julie, Kent, Local Maroua, Local Ngaoundéré, Smith, Springfield. Les tests effectués pour le séchage des cœurs des noyaux de mangue ont permis d’identifier, pour chacune des différentes variétés, la procédure de valorisation des nutriments la plus efficace et adaptée. Les farines ont été considérées surtout pour leur possible utilisation comme complément alimentaire. Les analyses réalisées sur les préparations produites à base de ces farines
ont montré un volume important de sucres mais peu de protéines, ce qui en réduit fortement l’efficacité comme éventuel complément alimentaire. En ce qui concerne les huiles, les analyses ont confirmé leur richesse en éléments
potentiellement utilisables dans l’industrie cosmétique , bien que leurs
indices de saponification se soient révélés assez bas. L’utilisation des dérivés du noyau est donc envisageable essentiellement pour des produits cosmétiques non mousseux, comme les pommades.
Applications Comme annoncé précédemment, la recherche a eu un caractère avant tout théorique. Du fait de la faiblesse du patrimoine de connaissances locales sur les usages du noyau de mangue, il n’a pas été possible de comparer les résultats des expériences et analyses en laboratoires avec des pratiques traditionnelles déjà développées par la population locale. Concernant les perspectives d’applications envisagées au vue des résultats, elles
semblent minimes dans le secteur alimentaire, compte tenu du volume réduit de protéines contenues dans les préparations à base de farine de noyau de mangue. Dans l’industrie cosmétique en revanche, les perspectives semblent plus prometteuses, bien que limitées aux produits non mousseux, tels les pommades, dont la production n’est pas encore pratiquée dans la Vallée du Logone.
Conclusions et perspectives Bien que le manguier constitue une des ressources les plus connues et appréciées de la Vallée du Logone, du fait de son abondance , de sa longévité et de la richesse de ses variétés , la valorisation de cette plante est encore liée exclusivement à la chair savoureuse et nourrissante de ses fruits. Le projet a formulé une procédure standard pour la production optimale de farine à travers le séchage du cœur du noyau de mangue et avec l’extraction, à partir de cette farine, des graisses végétales sous forme d’huile. Cette procédure peut constituer un point de départ pour de futures recherches ou activités de valorisation de cet aliment. De plus, on a évalué le potentiel théorique des produits dérivés du noyau de mangue, et il résulte que la valorisation de cette
ressource aurait un impact important sur les conditions de vie des populations de la Vallée du Logone. Pour conclure, les recherches ont envisagé deux possibles lignes de développement : la préparation de compléments alimentaires à base de la farine obtenue par broyage des cœurs de noyaux ; et l’utilisation des huiles extraites de cette farine, pour des finalités cosmétiques. Si la première ligne de recherche ne semble pas offrir des perspectives particulièrement intéressantes, au niveau de l’industrie cosmétique en revanche, les graisses tirées de la mangue possèdent un potentiel certain, certes limité aux produits non mousseux mais qui représente une base intéressante pour de futures initiatives.
BibliographiE Thèses •
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“Caracterisations morphologique et physico-chimique des noyaux de quelques variétés de mangues de la vallée du logone“, realisé par Ekorong Akouan, A.J.F., Ecole Nationale Superieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI), Universitè de Ngaoundéré, (Cameroun). Année académique 2010 – 2011. Vers. FR “Modelisation et optimisation du sechage des amandes de quelques varietes de mangues de la zone soudano-sahelienne du Cameroun”, realisé par Ekorong Akouan A.J.F., Ecole Nationale Superieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI), Universitè de Ngaoundéré, (Cameroun). Année académique 2010 – 2011. Vers. FR
Rapportsi •
“Caracterisation des huiles et des tourteaux des amandes de quelques varietes de mangues de l’extreme nord du Cameroun”, realisé par Ekorong Akouan, A.J.F., Ecole Nationale Superieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI), Universitè de Ngaoundéré, 2012, Vers. FR
Présentations •
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“Rapport de la premiere phase des travaux en vue de la valorisation du noyau de mangue de la vallée du logone”, realisé par Ekorong Akouan, A.J.F., Ecole Nationale Superieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI), Universitè de Ngaoundéré, 2011, Vers. FR “Caracterisation morphologique et phisico – chimique des noyaux de quelques varietés de
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mangues de la vallée du logone”, realisé par Ekorong Akouan, A.J.F., Ecole Nationale Superieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI), Universitè de Ngaoundéré, 2012, Vers. FR “Potentiel de valorisation des noyaux de mangues de la valle du Logone”, realisé par Ekorong Akouan Anta Junior Franck, Ecole Nationale Superieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI), Universitè de Ngaoundéré, 2013, Vers. FR.
Posters •
“Potentiels de valorisation technologique des noyaux de mangues”, realisé par Ekorong Akouan, A.J.F., Ecole Nationale Superieure des Sciences AgroIndustrielles (ENSAI), Universitè de Ngaoundéré, 2013, Vers. FR.
A cura di:
Il progetto ValReNa Il progetto ValReNa (“Recherche applique pour la Valorisation et la transformation des ressources Naturelles dans un processus de lutte contre la pauvreté au Tchad et Cameroun” - FED/2009/217079), finanziato dall’Unione Europea, è stato gestito in partenariato da una ONG specializzata nello sviluppo rurale con una profonda conoscenza della zona di intervento (ACRA-CCS) e da diversi enti di ricerca italiani ed africani (PRASAC, Università di N’adjamena, Ecole Nationale Supérieure des Sciences Agro-industrielles - ENSAI, Università degli Studi di Brescia - CETAMB, Università degli Studi di Milano), al fine di studiare, sviluppare e diffondere delle tecnologie adeguate ai bisogni delle popolazioni contadine nella Valle del Logone, in Ciad e Camerun. Queste tecnologie sono state testate al fine di realizzare 3 obiettivi principali: • migliorare le condizioni nutrizionali attraverso la valorizzazione di una risorsa vegetale locale ad alto potenziale nutritivo: la Moringa • valorizzare risorse naturali locali per migliorare la qualità dell’acqua (semi di Moringa e filtri in ceramica) e la tutela del contesto ambientale (mattoni in terra cruda stabilizzata) • utilizzare in maniera più razionale e sostenibile alcune piante locali (in particolare il Neem) al fine di produrre saponi e bio pesticidi per la conservazione delle derrate alimentari Le tematiche sono state affrontate in maniera partecipativa, in particolare: • I problemi di sviluppo locale sono stati identificati attraverso un diagnostico concertato con gli attori locali, che ha permesso la loro traduzione in problematiche di ricerca scientifica • I test di prova sono stati condotti sia nei laboratori di ricerca, sia sul terreno • Le diverse soluzioni studiate in seguito a questi test sono sperimentate e validate dagli operatori scientifici Questa metodologia di lavoro è stata costantemente accompagnata, nel corso del progetto, da ateliers di restituzione e scambio con le popolazioni locali.
www.valrena.org Questa pubblicazione è stata realizzata con il contributo dell’Unione Europea. I contenuti di questa pubblicazione sono di esclusiva responsabilità di ACRA-CCS e non riflettono in alcun modo il punto di vista dell’Unione Europea.