Français voie active 2 - Manuel - Chapitre 3

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FRANÇAIS voie active

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FRANÇAIS voie active

DOCUMENTS & SYNTHÈSES

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ISBN 978-90-306-7869-4

567203

9 789030 678694

2e édition

vanin.be

DOCUMENTS & SYNTHÈSES



FRANÇAIS voie active DOCUMENTS & SYNTHÈSES

2 Joséphine Fragapane Stéphane Gaspard Danièle Joris-Vandommele Jacqueline Mars Sous la coordination de et avec Flavia Bassani


Français Voie active, collection de français Composition de Français Voie active 2 Pour l’élève - Documents & Synthèses (Manuel) - Activités d’apprentissage (Livre-cahier) Pour l’enseignant - Guide pédagogique avec CD audio et DVD - Un accès aux compléments en ligne Documents & Synthèses Auteurs : Joséphine Fragapane, Stéphane Gaspard, Danièle Joris-Vandommele, Jacqueline Mars Sous la coordination de et avec Flavia Bassani Couverture : ARTifice concept Mise en page : ARTifice concept L’orthographe telle que rectifiée le 6 décembre 1990 par le Conseil Supérieur de la langue française est d’application dans la collection. Toutefois, afin de respecter les écrits des auteurs, l’orthographe d’origine y est respectée. L’éditeur s’est efforcé d’identifier tous les détenteurs de droits. Si malgré cela quelqu’un estime entrer en ligne de compte en tant qu’ayant droit, il est invité à s’adresser à l’éditeur. Les photocopieuses sont d’un usage très répandu et beaucoup y recourent de façon constante et machinale. Mais la production de livres ne se réalise pas aussi facilement qu’une simple photocopie. Elle demande bien plus d’énergie, de temps et d’argent. La rémunération des auteurs et de toutes les personnes impliquées dans le processus de création et de distribution des livres, provient exclusivement de la vente de ces ouvrages. En Belgique, la loi sur le droit d’auteur protège l’activité de ces différentes personnes. Lorsqu’il copie des livres, en entier ou en partie, en dehors des exceptions définies par la loi, l’usager prive ces différentes personnes d’une part de la rémunération qui leur est due. C’est pourquoi les auteurs et les éditeurs demandent qu’aucun texte protégé ne soit copié sans une autorisation écrite préalable, en dehors des exceptions définies par la loi.

© Éditions VAN IN, Mont-Saint-Guibert – Wommelgem, 2016

Tous droits réservés. En dehors des exceptions définies par la loi, cet ouvrage ne peut être reproduit, enregistré dans un fichier informatisé ou rendu public, même partiellement, par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

2e édition, 2e réimpression 2018 ISBN 978-90-306-7869-4 D/2016/0078/104 Art. 567203/03


SOMMAIRE SÉQUENCE

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SÉQUENCE

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SÉQUENCE

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SÉQUENCE

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SÉQUENCE

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RÉ CRÉATION

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À GLISSER SOUS LA COUVERTURE… Créer la couverture d’une nouvelle fantastique

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DIS-MOI POURQUOI, DIS-MOI COMMENT…

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CHER JOURNAL

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COUP DE CŒUR OU COUP DE GRIFFES ?

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OUI, MAIS POURQUOI

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DE FACE ET DE PROFIL

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SOUS PRESSE

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Présenter un exposé oral pour expliquer un phénomène Écrire un extrait de journal intime fictionnel Rédiger un compte rendu critique de lecture

Justifier des réponses à des questions portant sur un texte Insérer un portrait physique de personnage dans un récit Écrire le titre, le chapeau et les intertitres d’un article informatif

MERCI FACTEUR…

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DES MOTS EN IMAGE

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Rédiger une lettre de remerciement

Réaliser un mot-image et un calligramme

DOCUMENTS SYNTHÈSES

DOCUMENTS

SYNTHÈSES

TEXTES COMMUNICATION ORALE SAVOIRS LINGUISTIQUES INDEX

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SÉQUENCE

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CHER JOURNAL Écrire un extrait de journal intime fictionnel DOCUMENT

1

Le Plan d’Aou Je m’appelle Saïd, j’ai trente-cinq ans, et je suis un ancien mélancolique. Il m’a fallu du temps pour soigner mon addiction, mais désormais je suis heureux, car j’ai compris que la vie avait de belles surprises à nous offrir. Ma carrière de rappeur, par exemple, m’a réservé des moments extraordinaires. Pour la tournée de mon album La Colombe et le Corbeau, j’ai donné des concerts à Nouméa puis en Afrique, au Togo et en Côte d’Ivoire, avant de rejoindre la Guinée. Le 11 décembre 2011, j’ai atterri vers 19 heures à l’aéroport de Conakry, où je devais me produire seul devant un énorme public : mes prestations sur ce continent rassemblent parfois dix à vingt mille personnes, car j’ai la chance d’y être très populaire. Simplement, cette fois, je n’étais pas du tout préparé à ce que j’allais vivre. Comme souvent en Afrique, l’armée m’a escorté depuis l’aéroport. Pendant le trajet, les habitants se pressaient pour tenter de m’apercevoir. Dans les rues bondées de monde, il y avait une clameur extraordinaire car les gens criaient mon nom, chantaient mes chansons. Je n’ai presque rien vu de la ville, la plus grande du pays, sa capitale, car je n’avais que peu de temps devant moi avant de monter sur scène.

SOPRANO, Mélancolique anonyme, © Points, 2015.

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DOCUMENT

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Mardi 14 avril 1992 la Dear Mimmy, éroport, la gare, L’a . vo je ra Sa nt ux es adie Les gens quitte e monde. J’ai vu d parent. d s ir no nt so re iè amis se sé gare rout . Des familles, des lé té la à s nt ra hi déc est triste à pleurer. C’ t. en st re s re ut ’a Certains partent, d ces enfants – des innocents. Tôt us t to Tous ces gens, s chez nous. Ils on nu ve nt so co a Br ce matin, Keka et et maman dans la cuisine. Keka pa chuchoté avec pa l’impression qu’ils ne i J’a . es rm la en et maman étaient – rester ou partir. L’un ou l’autre, ire savent pas quoi fa on. luti Zlata ce n’est pas une so Lundi 20 avril 1992 nterie. Dear Mimmy, sauf d’une plaisa mal, ut to e d ir l’a le La guerre a ie, sépare, apporte e sur la nd ce in e, tu , it ru Elle dét est tombé une pluie d’obus , ui ’h d ur jo Au . ur he . Des explosions tervo je ra Sa e d lle vi Bascarsija, la vieille descendus à la cave – il y fait mes rifiantes. Nous som lugubre. Est-ce que c’est vraiment t froid, tout noir, c’es suis même pas sûre. On était tous notre cave, je n’en n et moi, à se blottir dans un coin ma les trois, papa, ma on d’être en sécurité. Dans le noir, si où on avait l’impres de maman et dans la chaleur de et aux côtés de papa à quitter Sarajevo. (Comme tout le é leurs corps, j’ai pens ule, abandonner papa et maman, ir se monde.) Mais part -mère, je ne pourrais pas le suppornd grand-père et gra ent avec maman, ça ne serait pas ter. Et partir seulem ux serait de partir tous les trois. ie bien non plus. Le m sans doute pas. Alors, j’ai décidé it ra Keka Mais papa ne pour Demain, je dirai à e. bl m se en er ux st re qu’on allait ut rester avec ce fa ’il qu , ux ge a ur ndonqu’il faut être co Je ne veux pas aba seul t. en im a us no i qu pa tout qu’on aime et r contre, laisser pa pa et n, a m a m et ner papa non plus. ici ne me plaît pas Ta Zlata Zlata filipovic, Le Journal de Zlata, © Éditions Pocket, 2006

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CHER JOURNAL DOCUMENT

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Un morceau friand 1

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atrice Dans la vaste chambre de l’impér nne – une Marie-Thérèse, à la Hofburg de Vie les valets pièce où règnent les courants d’air – ont dressé de chambre, en cette fin d’hiver 1770, ser une un second lit. Chaque soir vient s’y glis ctement blonde fillette de quatorze ans qui, exa un quart depuis le jeudi 7 février à cinq heures n intime du soir, n’est plus une enfant… précisio

trice et qui a fait « un plaisir infini » à l’Impéra s’est nce Fra bassade de 10 qu’un courrier de l’am sailles au hâté de porter à brides abattues à Ver , n’a pas ît-il roi Louis XV dont le plaisir, para été moins vif. le est la Celle qui partage la chambre impéria Thérèse, « Mme l’archi15 dernière fille de Marienom de duchesse Antonia » – tel est alors le s, épouMarie-Antoinette – qui, dans deux moi avec jour un sera le dauphin de France et régnera de. lui sur le plus beau royaume du mon Antonia mariée ! 20 re haL’été dernier elle courait encore à perd cesses de leine avec ses frères et les petites prin tyrolien in Hesse à travers les bosquets du jard il n’y a pas si longtemps 25 de Schœnbrunn… Et château que, passant dans la grande galerie du mariage » où la petite archiduchesse « jouait au ndu le ente it avec Mozart, Marie-Thérèse ava jeune prodige demander : - N’est-ce pas que je serai ton mari ? 30 André CASTELOT, Marie-Antoinette, © Perrin, 2005.

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passé dimanche après-midi. À trois heures (Hello s’était absenté pour Mercredi 8 juillet 1942. revenir un peu plus tard) quelqu’un a sonné Chère Kitty, à la porte, je n’ai rien entendu parce que j’étais paresseusement étendue sur une Depuis dimanche matin, on dirait que des chaise longue à lire au soleil, sur la terrasse. années se sont écoulées, il s’est passé tant de Margot est apparue tout excitée à la porte choses qu’il me semble que le monde entier de la cuisine. « Il est arrivé une convocation s’est mis tout à coup sens dessus dessous, de SS pour Papa, a-t-elle chuchoté, Maman est mais tu vois, Kitty, je vis encore et c’est le déjà partie chez M. Van Daan. » (Van Daan principal, dit Papa. Oui, c’est vrai, je vis encore, est un ami et un associé de Papa). mais ne me demande pas où ni comment. J’ai Cela m’a fait un choc terrible, une convol’impression que tu ne comprends rien à ce cation, tout le monde sait ce que cela veut que je te dis aujourd’hui, c’est pourquoi je dire, je voyais déjà le spectre des camps de vais commencer par te raconter ce qui s’est concentration et de cellules d’isolement et c’est là que nous aurions dû laisser partir Papa. « Il n’est pas quesDaan vont se demain dans notre cachette. Les Van tion qu’il parte », affirma s Silence. Nou cacher avec nous. Nous serons sept. » Margot pendant que nous de Papa, qui, ne pouvions plus dire un mot, la pensée attendions Maman dans le e e à l’hospic sans se douter de rien, faisait une visit salon. « Maman est allée chaleur, la juif, l’attente du retour de Maman, la chez Van Daan demander nce. tension, tout cela nous imposait le sile si nous pouvons nous installer (...) s rouvée Quand Margot et moi nous sommes ret que la é ont dans notre chambre, elle m’a rac is pour elle. convocation n’était pas pour Papa ma commencé Cela m’a fait encore un choc et j’ai t donc partir à pleurer. Margot a seize ans, ils fon reusement, seules des filles aussi jeunes, mais heu , et c’est sans elle n’irait pas, Maman était formelle sion quand doute à cela que Papa avait fait allu il m’avait parlé de nous cacher. campagne, Nous cacher, mais où, en ville, à la quand, comdans une maison, une cabane, où, stions que ment ?... Cela faisait beaucoup de que enaient sans je ne pouvais pas poser mais qui rev cesse. (…)

Extrait 1

À toi,

Anne

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CHER JOURNAL

Extrait 2 Samedi 30 octobre 1943. Chère Kitty, et c’est toujours Maman est extrêmement nerveuse ard si Maman et Papa dangereux pour moi. Serait-ce un has t retombe toujours ne grondent jamais Margot et que tou sur moi ? Hier soir, par exemple : Margot lisait un livre où il y avait de magnifiques illustrations, elle J’ai cédé immédiatement, posé le livre et j’ai quitté s’est levée, est montée et a mis le la pièce, d’un air « offensé », d’après eux. Je n’étais ni livre de côté pour le reprendre un offensée ni fâchée. J’étais triste. peu plus tard. Je n’avais rien à faire Ce n’était pas juste de la part de Papa de juger avant à ce moment-là. Je l’ai pris pour de connaître l’objet de la discorde. J’aurais rendu de regarder les images. Margot est moi-même le livre à Margot, et bien plus vite même, si Papa revenue, a vu son livre entre mes et Maman ne s’en étaient pas mêlés et n’avaient pas pris mains, a froncé les sourcils et l’a aussitôt la défense de Margot comme s’il s’agissait de redemandé sur un ton de colère. la pire des injustices. Je voulais seulement continuer à Que Maman prenne la défense de Margot, cela va de regarder un peu. Margot s’énervait soi, elles se défendent toujours mutuellement, j’y suis si de plus en plus, maman s’en est habituée que je suis devenue totalement indifférente mêlée et a dit : « C’est Margot aux réprimandes de Maman et à l’humeur irritable de qui lit ce livre, alors donne-le-lui. » Margot. Papa est entré dans la pièce, il Je les aime uniquement parce que c’est Maman et ne savait même pas de quoi il Margot, en tant que personnes, elles peuvent aller au retournait, il a vu qu’on faisait diable. Avec Papa, c’est différent, s’il favorise Margot, du tort à Margot et m’a lancé : s’il fait l’éloge de Margot et s’il cajole Margot, je me sens « J’aimerais bien te voir si Margot rongée de l’intérieur car je suis folle de Papa, il est mon feuilletait ton livre ! » grand exemple, et je n’aime personne d’autre au monde plus que Papa. Il ne se rend pas compte qu’il traite Margot autrement que moi : Margot n’est-elle pas la plus intelligente, la plus gentille, la plus belle et la meilleure ? Mais j’ai tout de même un peu le droit d’être un peu prise au sérieux ; j’ai toujours été le clown et le vaurien de la famille, j’ai toujours dû payer double pour tout ce que j’ai fait ; une fois en réprimandes et une fois en désespoir au fond de moi. (…) À toi, 40

Anne


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DOCUMENT 4

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Extrait 3 Chère Kitty,

Mercredi 5 janvier 1944.

(…) La première concerne Maman. Tu sais que je me suis souvent plainte d’elle et que, pourtant, je me suis toujours donné beaucoup de mal pour être gentille avec elle. Tout à coup, je sais exactement ce qui cloche chez elle. Maman nous a dit elle-même qu’elle nous considérait davantage comme ses amies que comme ses filles ; c’est bien joli, mais une amie ne peut pas remplacer une mère. J’ai besoin de prendre ma mère en exemple et de la respecter, et ma mère me sert effectivement d’exemple dans la plupart des choses, mais me donne justement l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. J’ai l’impression que Margot a des idées totalement différentes sur tous ces sujets et ne comprendrait jamais ce que je viens de te raconter. Quant à Papa, il évite toutes les discussions qui pourraient concerner Maman. Ma conception d’une mère, c’est une femme qui avant tout montre beaucoup de tact, particulièrement vis-à-vis d’enfants de notre âge, contrairement à Mansa1, qui me rit au 1 Mansa : c’est ainsi qu’Anne appelle sa mère.

nez quand je pleure, pas parce que je me suis fait mal, mais pour d’autres choses. Cela peut paraître ridicule, mais il y a une chose que je ne lui ai jamais pardonnée. Un jour, je devais aller chez le dentiste, Maman et Margot m’accompagnaient et m’avaient permis de prendre mon vélo. En sortant de chez le dentiste, Margot et maman m’ont dit d’un air tout enjoué qu’elles allaient en ville pour voir ou acheter quelque chose, je ne sais plus exactement. Évidemment, j’avais envie de les accompagner, mais elles ne voulaient pas parce que j’avais mon vélo. De colère, j’en ai eu les larmes aux yeux, et Margot et Maman ont éclaté de rire. J’étais tellement furieuse que je leur ai tiré la langue en pleine rue au moment où une petite dame passait. Elle m’a jeté un regard horrifié. Je suis rentrée à vélo à la maison et j’ai sans doute pleuré encore longtemps. Il est curieux que parmi les innombrables blessures que Maman m’a infligées, ce soit justement celle-ci qui me brûle lorsque je repense à ma colère du moment. (…) À toi, Anne

Anne FRANK, Journal d’Anne Frank, © Calmann-Lévy, coll. Le Livre de Poche, 1986.

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SÉQUENCE

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CHER JOURNAL DOCUMENT

Le journal intime

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Au cinéma, à la télévision, dans les livres et les magazines, sur Internet et même dans les jeux vidéo, tu rencontres souvent des récits qui racontent la vie ou une partie de la vie de quelqu’un : un adolescent de ton âge, un chanteur à la mode, une personnalité politique, un personnage historique ou encore une personne non connue mais dont la vie pourrait t’intéresser. Ces « récits de vie » peuvent relever de genres variés dont les plus connus sont la biographie, l’autobiographie et le journal intime. Dans une biographie, un journaliste, un écrivain, un proche… relate la vie d’une personne réelle, voire d’un personnage fictif : le récit est en « IL ». Dans une autobiographie, l’auteur retrace, avec le recul du temps, le fil de sa propre existence : le récit est en « JE ». Dans un journal intime, l’auteur écrit régulièrement, comme s’il parlait à un confident. Il y raconte son quotidien, y exprime ses sentiments, ses émotions, ses opinions… bref, ses pensées les plus intimes. Le journal est rédigé sur le vif, sous forme de fragments datés qui se succèdent dans l’ordre chronologique. « JE » est à la fois l’auteur, le narrateur et le personnage principal. Certains journaux intimes que tu peux lire sont authentiques. De nombreux jeunes en tiennent un, parfois en secret sous forme de cahier déposé au fond d’un tiroir, souvent sur Internet, sur un blog par exemple, voire même à travers les réseaux sociaux. Ils y consignent ce qui leur semble vrai. Ceci ne les empêche pas – volontairement ou non – d’oublier des éléments dérangeants, d’avoir leur propre version d’un évènement ou encore de se mentir à eux-mêmes… D’autres journaux intimes présentent les apparences et les caractéristiques des journaux authentiques mais la personne qui raconte sa vie n’a peutêtre pas existé et les évènements relatés n’ont pas forcément eu lieu. Ce sont des fictions. Ces récits mêlent les expériences réellement vécues et l’imaginaire, le vrai et le faux, la vérité et l’invention. Seul compte le plaisir du lecteur. Face à de tels récits, ce dernier ne cherche pas à savoir ce qui est vrai ou inventé : il joue le jeu de la fiction en faisant comme si le journal était authentique. Il devient donc le complice de l’auteur, s’intéresse à l’histoire et à l’univers du personnage. Atelier de lecture de l’Athénée royal de Montegnée, Concours international d’écriture

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SÉQUENCE DOCUMENT 5

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DOCUMENT 6 DOCUMENT

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1er octobre, après dîner nal, spéC’est clair : tout le monde écrit son jour 25 ennes. moy lles cialement les filles, spécialement les fi n des livres Je le sais. Moi aussi, je passe par le rayo ue, c’est que en entrant au supermarché. Le plus ding stion ont que en lles fi les bouquins sont publiés. Les lleton feui type , ins impossibles 30 des prénoms américa e, çais appapour gnome sur M 6 – en version fran çais est juste remment, on en vendrait moins. Le fran mais c’est ette regr je la vieille langue déprimante, n livres au rayo la conclusion universelle. Passez du z-vous la tête contre les murs : 35 rayon films, et là, tape ! Dans mon il y a des types pour en faire des films i je lirais les rquo pou intérêt personnel, je ne vois pas vie. une journaux des autres. Moi aussi, j’ai peut faire Je me demande quel genre de film on se passe rien. Genre la mienne. 40 avec une vie où il ne j’imagine. La Une sorte de documentaire animalier, byssinie. En vie du rat-taupe sur les plateaux d’A

1er octobre, avant dîner 1 (…) livres, ça Le temps que les gens perdent à lire des je me fais en me tue. C’est le genre de réflexion que e la tête si je ccup m’o cours de maths. Il faut que je 5 stion s’est que ne veux pas devenir dingue. Bref, la seule, la vraie, posée à moi entre deux équations, la à lire alors que l’unique : pourquoi me pourrir la vie je peux écrire ? de moisir. Justement, j’avais un cahier en train 10 de mes douze Un vieux cadeau de l’anniversaire : une large ans. L’authentique présent effroyable blanches, es pag de couverture en carton, un million histoire us, dess et MON JOURNAL INTIME marqué lique dans le monde entier. 15 de rendre la chose pub est fermée par Tellement intime que la couverture genre de truc le e, doré un cadenas ridicule avec clé cachette. en qui donne une envie mortelle de lire début d’une « Tu vas écrire ton journal et ce sera le ce que je me disais quand la fin 20 nouvelle vie », voilà ser. Direct. J’ai de l’heure a sonné. J’ai arrêté de pen la sortie. La ramassé mes affaires et j’ai foncé vers tion. vérité, c’est que je suis faite pour l’ac

moins palpitant. (…)

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10 octobre Mme Ancelin m’a attrapée par la manche à la fin du cours de maths pour me demander si Sophie était ma sœur. J’ai d’abord dit non. Puis, comme elle s’étonnait (évidemment, on porteTleLamême bête,j’ai petitenom), Albert BAUDE dit oui. Elle aura mis un mois à nous repérer. Pour irs, un Lois des © L’École 9, 198 », e prof de maths, ce n’est pas la logique qui l’étouffe. poch en f Neu coll. « à 23tout pp.17que Maintenant qu’Ancelin a percuté, je suppose le collège est au courant. J’ai une sœur en sixième. Oui, les gars, une sœur petite et moche. Vous la reconnaîtrez facilement. Elle a des lunettes et un cartable Titeuf accroché aux omoplates. Je me demande s’ils prennent aussi les parents au collège. Comme ça, on serait tous rassemblés, ce serait la fête. Ce bahut sinistre était le seul endroit sur la planète où j’avais la paix. Eh bien, c’est fini. Maintenant, j’ai Sophie. Parfois, je me demande ce qui me retient de mourir. - Elle est très brillante, a remarqué Ancelin en écarquillant les yeux. J’ai bien vu qu’elle n’arrivait pas à le croire : d’un côté la tache (moi), de l’autre le génie (Sophie). Cherchez l’erreur. Marie DESPLECHIN, Jamais contente. Le journal d’Aurore, © L’école des loisirs, coll. Médium, 2006

43


SÉQUENCE

3

CHER JOURNAL DOCUMENT

7a

L’histoire sans sauce tte histoire Maman m’a raconté ce passant en rentrant du travail : en mairie, elle par le square près de la d’attraper a vu un chat qui essayait du bassin ; un oiseau posé au bord iseau s’est le chat a sauté, mais l’o t tombé à envolé ; alors le chat es l’eau. coup fait Cette histoire m’a beau rigoler. DOCUMENT

7b

À la sauce au vinaigre Cette vieille pie de maman m’a encore cassé les pieds avec son bavardage idiot. Une de ses histoires crétines. Elle revient du bureau, où elle fait semblant de travailler, et elle passe par l’horrible square de la mairie. Là, elle voit un sale minet tout pelé qui voudrait croquer un piaf. Ah, ah, bien fait pour le piaf, je les déteste, ces petits emplumés ! Ils sont remplis de poux, ils crottent partout sans regarder ce qu’il y a en dessous ! Alors le matou galeux saute, et, manque de chance, il rate le piaf. Du coup, cet imbécile de chat tombe à l’eau. Va donc, hé, minet minable ! Tu ne mérites qu’une chose, espèce d’incapable : te noyer dans l’eau croupie de ce bassin plein de pelures !!! Quant à toi, maman, écoute-moi bien : elle est nulle, ton histoire. Ferme ton bec de bécasse, avale ta langue de perruche ! Tu me pourris les oreilles, avec ton fichu baratin ! 44


SÉQUENCE DOCUMENT 7a

DOCUMENT 7b

3

DOCUMENT 7c

Gilles BARRAQUÉ, Une histoire à toutes les sauces © Éditions Nathan, 2014.

DOCUMENT

7c

À la sauce à l’eau

de rose

Comme je t’aime, ma chère petite m aman ! Tu prends toujours le temps de me raco nter de gentilles histoires, bien que tu rentre s épuisée du travail. Comme celle-ci, alors que tu passais par le joli square de la mairie, plein de belles fleurs (merci aux ja rdiniers !). Un adora ble oisillon picorait près du ba ssin, quand un pa uvre minou sans maître a vou lu l’attraper, juste pour jouer. Mais l’oisillon ava it compris la farc e et il s’est envolé en pépian t de rire. Le minou est tombé à l’eau, et, quand il est ressorti, les d eux amis, qui s’étaient tellem ent amusé, se so nt promis de se revoir. Mamounette, s’il te plaît, reste dans le canapé ! Tu me raconteras en core cette histoire délicieuse pendant que je te servirai ta tisane a u miel. 45


RÉ CRÉATION

DES MOTS EN IMAGE Réaliser un mot-image et un calligramme

7

Le serpent DOCUMENT

1a

Ô le serpent gris au seuil de la cuisine, il me glace. Il lève la tête, me regarde en face, il esquisse une reptation et s’apprête à bondir. Le chat de bronze à proximité et je cherche à le prévenir du danger qui nous menace. Il se retourne avec calme et je constate alors que le serpent est sa queue en mouvement. Gérard LE GOUIC, Jouer avec les poètes, © Le Livre de Poche jeunesse, 2002.

Le lapin L’œil ombré de cils noirs courbés, Le pelage roux, le nez rose, Encore très petite chose Et l’air innocent des bébés : C’était un lapin de garenne Qui goûtait la fraîcheur du vent, Faisant toilette librement, En marchant, comme on se promène. Claire DE LA SOUJEOLE, Jouer avec les poètes, © Le Livre de Poche jeunesse, 2002.

116

DOCUMENT

1b


DOCUMENT 1a

DOCUMENT 1b

DOCUMENT 1c

DOCUMENT 1d

RÉ CRÉATION

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DOCUMENT

1c

L’histoire sans sauce Maman m’a raconté cette histoire en rentrant du travail : en passant par le square près de la mairie, elle a vu un chat qui essayait d’attraper un oiseau posé sur le bord du bassin ; le chat a sauté, mais l’oiseau s’est envolé ; alors le chat est tombé à l’eau. Cette histoire m’a beaucoup fait rigoler. Gilles BARRAQUÉ, Une histoire à toutes les sauces, © Éditions Nathan, 2014.

DOCUMENT

1d

La vieille au verre de vin Elle buvait sans bruit son verre de pinard Et mangeait un sandwich, le visage blafard. Ce n’était qu’une vieille, un être un peu à part… Elle était venue là, dans ce buffet de gare S’asseoir à une table, à l’abri des regards Elle était pauvre et vieille, égarée dans ce bar, Ayant pour seul plaisir la fumée des cigares. Isabelle LARPENT, Jouer avec les poètes, © Le Livre de Poche jeunesse, 2002.

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SYNTHÈSES SOMMAIRE

TEXTES COMMUNICATION ORALE SAVOIRS LINGUISTIQUES INDEX

118

119 181 189 255


TEXTES TEXTES - TYPES DE TEXTES ARGUMENTATION DESCRIPTION DIALOGUE EXPLICATION NARRATION

120 120 123 123 124 126

TEXTES - GENRES ÉCRITS

135

1. TEXTES POUR INFORMER

135

ARTICLE DE PRESSE INFORMATIF LETTRE DE REMERCIEMENT RÉSUMÉ

138 142 148

2. TEXTES POUR PERSUADER

150

COMPTE RENDU CRITIQUE DE LECTURE COUVERTURE DE ROMAN JUSTIFIER UNE RÉPONSE

150 158 160

3. TEXTES POUR DONNER DU PLAISIR - RÉCITS

164

AUTOBIOGRAPHIE BIOGRAPHIE FANTASTIQUE FANTASY FAUX JOURNAL INTIME DISCOURS DIRECT PORTRAIT PHYSIQUE

164 164 164 165 165 166 168

- POÉSIE

172

ACROSTICHE CALLIGRAMME

179 179

SYNTHÈSES

SOMMAIRE

Caractéristiques générales

Caractéristiques générales

Caractéristiques générales

Caractéristiques générales

119



COMMUNICATION ORALE

ÉCOUTER UN EXPOSÉ

182

EXPOSÉ ORAL

182

LECTURE D’UN TEXTE À HAUTE VOIX

187

SYNTHÈSES

SOMMAIRE

181



SAVOIRS LINGUISTIQUES

ANAPHORE

190

CAUSE ET CONSÉQUENCE

192

CLASSE (NATURE) DES MOTS

194

CONJUGAISON

197

FIGURES DE STYLE

206

GROUPE NOMINAL

211

INTERPELLATION DU DESTINATAIRE

211

MARQUEURS DE RELATION

212

ORGANISATEURS TEXTUELS

214

ORTHOGRAPHE

215

PARAGRAPHES

226

PHRASE

228

PONCTUATION

233

PROGRESSION THÉMATIQUE DE L’INFORMATION

238

REGISTRES DE LANGUE

240

TEMPS DE BASE ET SYSTÈMES DE TEMPS

242

VOCABULAIRE

245

SYNTHÈSES

SOMMAIRE

189



INDEX A Abstrait 245 Accord de l’adjectif qualificatif 215 Accord du participe passé 217 Accord du verbe 222 Acrostiche 179 Acteurs de l’histoire 126 Anagramme 245 Anaphore 190 Antérieur 245 Antériorité 245 Antonyme 245 Argument 120 Argumentation 120 Article de presse informatif 138 Auteur 129 Autobiographie 164 B Base de jugement d’un récit 154 Biographie 164 C Cadre spatio-temporel 129 Calembour 246 Calligramme 179 Caractéristiques matérielles d’un récit 154 Cause et conséquence 192 Ce qui influence la manière de parler 240 Champ lexical 246 Chapeau 140 Classe (nature) des mots 194 Colère 249 Commentaires du discours direct 167 Comparaison 206 Compte rendu critique de lecture 150 Concret 247 Conjugaison 197 Consigne 247 Coupure des mots écrits 224 Couverture de roman 158 D Description 123 Deux points 233 Dialogue 123 Discours direct 166 Discours direct et effet de réel 167

E Écouter un exposé 182 Éditeur 247 Effets produits sur le lecteur 157 Émotions 247 Emploi des temps dans le texte explicatif 125 Emploi des temps dans le discours direct 168 Enveloppe 147 Étapes de l’histoire 130 Explication 124 Explicite 250 Exposé oral 182 F Factuel 250 Famille de mots 251 Fantastique 164 Fantasy 165 Fictionnel 251 Figures de style 206 Formation du passé composé 198 G Genre de récit 154 Groupe nominal 211 Guillemets 234 H Homonyme 251 Hyperbole 207 I Implicite 251 Inférer 252 Interpellation du destinataire 211 Interpellation du lecteur 125 Intertitres 140 Invention de l’histoire 155 Ironie 207 J Jeu de mots 252 Joie 248 Journal intime 165 Justifier une réponse 160 L Langage courant 241 Langage familier 241 Langage soutenu 240 Lecture d’un texte à haute voix 187 Lettre de remerciement 142 Lettre familière 142 Lettre officielle 142 Lire un texte en prose 187 Lire un texte en vers 187

Marqueurs de relation 212 Mélioratif 252 Métaphore 208 N Narrateur 132 Narration 126 O Ordre chronologique 132 Organisateurs textuels 214 Orthographe 215 P Paraphrase 252 Paragraphes 226 Paronyme 253 Péjoratif 253 Périphrase 253 Personne/personnage 132 Personnification 210 Peur 250 Phrase 228 Phrase de base 228 Phrase emphatique 229 Phrase interrogative 230 Phrase négative 231 Phrase nominale 229 Phrase simple et phrase complexe 228 Phrase verbale et phrase non verbale 229 Poésie 172 Point 234 Point d’exclamation 234 Point d’interrogation 235 Points de suspension 235 Ponctuation du discours direct 235 Ponctuation 233 Portrait physique 168 Postérieur 253 Postériorité 253 Première de couverture 158 Procédés de persuasion 153 Progression thématique de l’information 238 Prologue 253 Prose 253 Pseudonyme 254

R Radicaux des verbes 205 Rapport au réel 154 Récit 164 Récit factuel 126 Récit fictionnel 126 Récit réaliste 254 Registres de langue 240 Répétition de mots 177 Répétition de sons 175 Résumé 148 Rime 176 Rythme du vers 178 S Sentiments 247 Surprise 249 T Terminaisons des verbes 200 Terminaisons du conditionnel présent 200 Terminaisons de l’impératif présent 204 Terminaisons de l’indicatif futur simple 203 Terminaisons de l’indicatif imparfait 202 Terminaisons de l’indicatif passe simple 202 Terminaisons de l’indicatif présent 201 Temps de base et systèmes de temps 242 Temps du récit 133 Textes pour donner du plaisir 164 Textes pour informer 135 Textes pour persuader 150 Thème 120 Thèse 120 Tirets 237 Titre 140 Tristesse 248 Types de phrases 232 V Virgule 237 Vocabulaire 245 Voix du narrateur 133

Q Quatrième de couverture 159

M Majuscule 225 Manière de raconter 156

255


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