Longitude - Manuel 6e - Extrait

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Longitude 6e est le nouveau manuel de géographie destiné aux élèves de 6e année de l’enseignement secondaire de transition. Offrant une iconographie remarquable, Longitude 6 e affiche un contenu scientifique actualisé et une structure particulièrement claire. Chaque chapitre est conçu comme une base documentaire variée, rassemblant statistiques, graphiques, cartes, textes et photos. Les tâches proposées aux élèves les intègrent dans une dynamique de recherche et de traitement des informations.

LONGITUDE 6 e

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Ainsi, on approfondira l’étude des territoires suivants :

Collection GÉO

u Les convulsions géopolitiques du Proche et du Moyen-Orient u La Belgique, trois entités contrastées au cœur de l’Europe u Bruxelles, une petite métropole à vocation internationale

ISBN : 978-2-8041-9515-1

9 782804 195151 GEOMAN6

www.deboeck.com



PRÉFACE 1re longitude : Les convulsions géopolitiques du Proche et Moyen-Orient

VA

N

IN

Le Moyen-Orient, berceau de grandes civilisations anciennes et des trois religions monothéistes, traverse aujourd’hui une période de turbulence et d’incertitude. Les jeunes Arabes sont sortis par millions en 2011 pour réclamer justice, liberté, démocratie et emploi. C’était un moment d’euphorie qu’on a qualifié de « Printemps Arabe ». Mais ce « Printemps des jeunes » a été détourné, confisqué et perverti par les forces conservatrices et rétrogrades. Pire, un contre-courant, qui s’oppose à la démocratie et qui aspire à recréer un « califat islamique » par la terreur, a vu le jour, personnifié par Daech (acronyme arabe de l’État Islamique). Tous ces développements tragiques plongent dans le désarroi tous les Arabes pris en tenaille par des régimes répressifs et des djihadistes fanatiques. Et pourtant, une sortie de cet état de délabrement de l’espace politique existe : une démocratie qui fait des Arabes des citoyens libres, maîtres de leur destin. C’est le choix de l’écrasante majorité des jeunes Arabes. L’Occident qui se targue d’être le parangon de la liberté et de la démocratie doit aider ces jeunes Arabes dans leur quête d’une véritable citoyenneté et arrêter de soutenir des régimes qui tournent le dos à leurs sociétés. B. Khader, professeur émérite en sciences politiques de l’UCL, spécialiste reconnu du monde arabe.

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2e longitude : La Belgique, trois entités contrastées au cœur de l’Europe

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on

La Belgique est connue pour le chocolat et la bière, ainsi que pour Stromae et Magritte ou Breughel. Elle est aussi connue pour les Flamands et les Wallons, sans oublier les Bruxellois. La Belgique est perçue par une partie de la population comme un pays artificiel, qui englobe des sous-ensembles homogènes, politiquement, culturellement et économiquement. Le nombre et la composition de ces sous-ensembles varient selon différentes interprétations, selon que Bruxelles et la partie germanophone du pays sont traitées distinctement ou non. Est-il vrai qu’il y a à la fois une Flandre homogène, une Wallonie homogène et des différences majeures entre le Nord et le Sud, qu’ils s’agissent de choix de société ou de performances socio-économiques ? À l’heure où un certain retour du nationalisme est à redouter et où des propos à l’emporte-pièce, dignes d’un café du commerce, sont entendus, il est important d’étudier scientifiquement les ressemblances et les dissemblances actuelles entre les entités belges. Ceci est l’objet du présent ouvrage, qui fait donc œuvre sacrément utile. E. de Callataÿ, professeur d’économie, Université de Namur.

3e longitude : Bruxelles, une petite métropole à vocation internationale La complexité bruxelloise rend passionnante l’étude de la capitale. Des paysages complexes, avec peu d’unité, voire de l’anarchie, qui correspondent à une faible pesanteur historique du pouvoir d’État, à une forte autonomie des pouvoirs locaux, à de longues périodes de connivences entre les pouvoirs publics et les promoteurs immobiliers, pour imposer des modèles de développement s’inscrivant dans les tendances dominantes : le tout à l’automobile, et son corollaire la périurbanisation massive des classes moyennes, à partir des années 1960 ; la ville pensée à travers une priorité accordée à son rôle

I


PRÉFACE

IN

de capitale européenne et à son insertion internationale aujourd’hui. Une ville extrêmement cosmopolite, souffrant d’inadéquations majeures entre les niveaux de formation d’une partie importante de sa population et les fortes exigences qualitatives de son marché du travail. Une ville souvent malaimée du reste du pays, même si elle en est un moteur économique essentiel. Une ville longtemps privée d’un gouvernement propre et qui reste aujourd’hui encore confrontée à la complexité d’une gestion écartelée entre communes, Région, Communautés et Fédéral. Une ville privée de la possibilité de mettre en place une gouvernance intégrée à l’échelle de la taille réelle de son aire métropolitaine, conduisant à un sous-financement structurel, alors que les populations pauvres habitent en son centre et les populations aisées en périphérie, ne contribuant donc pas au financement de cette capitale où ils vont chaque jour travailler.

VA

N

C. Vandermotten, professeur de géographie et d’aménagement du territoire à l’ULB.

Nous tenons vivement à remercier Mr E. de Callataÿ de l’UNamur ;

Mr Ch. Furnémont, Mr N. Daix, Mme J. Van Der Meersch, de l’Institut Saint-Louis, Namur ;

s

Mr F. Colucci du journal l’Écho ;

Mme M. Englert de l’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale ;

on

Mr M. Fontaine, Mr B. Wayens, Mr P. Deboosere, Mr C. Vandermotten de l’ULB ; Mr B. Khader et Mme I. Thomas de l’UCL ; Mr J.-M. Leroy de la FGTB ;

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Mme M. Maseele et Mr Bieseman de la BNB ; Mr G. Pagano de l’UMons ;

Ed

Mr D. Paquot et J.-Ch. Dehalu de l’UWE ; Mr E. Vloeberghs et les autres membres de Statistics Belgium ; Mme L. Vanden Dooren et Mr J. Charlier de l’IWEPS ; Mr P. Zimmer de la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale ; Mr D. Belayew du bureau “Paysages, expertises et formations” ; Les membres de l’IBSA qui ont répondu à nos demandes et plus particulièrement Mme C. Thays et Mr Treutens ; À nos épouses et à nos enfants qui nous ont soutenus durant nos longs moments d’étude et de réflexion.

II


EMBARQUEMENT Au sein de la collection Géo, Longitude 6e est le manuel de formation géographique et sociale destiné aux élèves de 6e année de l’enseignement secondaire de transition. Il s’articule autour de trois séquences de cours, à savoir :

IN

1.  une séquence sur un conflit géopolitique : les convulsions géopolitiques du Proche et du Moyen-Orient ; 2.  une séquence sur les disparités socio-économiques et démographiques dans l’Union européenne : la Belgique, trois entités contrastées au cœur de l’Europe ;

N

3.  une séquence sur une question d’aménagement du territoire (ou organisation spatiale) en Belgique ou dans une région d’Europe : Bruxelles, une petite métropole à vocation internationale.

VA

Pour chacune des séquences d’enseignement envisagées, nous avons privilégié deux balises : 1.  le contenu scientifique qui actualise les connaissances sur les problématiques étudiées (= références thématiques).

on

s

2.  le contenu didactique déterminé par la formulation d’une ou plusieurs questions de recherche et par la maîtrise d’un enseignement par tâches destiné à éclairer ces questionnements. Nos choix didactiques portent sur la volonté de :

Ed

iti

–  faire de la géographie, c’est-à-dire analyser des structures spatiales –  garantir un fil conducteur explicite pour l’élève, à savoir appliquer le raisonnement géographique : Quoi ?  Où ?  Pourquoi là ? –  pratiquer la logique du « visible » –  prendre les difficultés d’abstraction de l’élève en considération –  faire faire plutôt que dire Ce manuel est conçu comme un recueil de statistiques, de graphiques, de cartes mais également de textes et de photos, qui constitue une base variée et actualisée de documents originaux. Un lexique par chapitre reprend notamment les termes en gras dans les documents, les termes suivis d’une astérisque dans les titres. Les tâches proposées aux élèves, pour chacun des territoires étudiés, les intègrent dans une dynamique de recherche, de traitement, de structuration et de mise en relation des informations. Ce processus d’apprentissage poursuit comme principal objectif de donner des clés de lecture et de compréhension des dynamiques économiques et politiques à l’origine des mutations spatiales observées. Gageons que Longitude 6e contribuera à susciter l’intérêt et l’ouverture d’esprit de nos élèves envers les problématiques spatiales et qu’il participera au développement de leur esprit d’analyse et de leur sens critique et civique. Souhaitons-leur bon voyage ! III



ESCALES

1re longitude : Les convulsions géopolitiques du Proche et du Moyen-Orient

2 66 110

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VA

N

3e longitude : Bruxelles, une petite métropole à vocation internationale

IN

2e longitude : La Belgique, trois entités contrastées au cœur de l’Europe

1


BRUXELLES, UNE PETITE MÉTROPOLE du ciel

Ed

iti

on

s

VA

N

IN

  Vue

110


À VOCATION INTERNATIONALE 19 communes

IN

  Les

logo de la ville

iti

on

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VA

N

  Le

Ed

 Le

Mont des Arts

  Tunnel

sous le parc du Cinquantenaire

111


À LA DECOUVERTE DE

BRUXELLES

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

1/ D ES PHOTOGRAPHIES AU PLAN

2

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iti

on

s

VA

1

N

IN

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

112

3

4

5

6


BRUXELLES

N

IN

ET À LA CARTE DE BRUXELLES

VA

7

8

© C. Jacques.

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© C. Jacques.

9

10

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© C. Jacques.

© C. Jacques.

113


À la decouverte de BRUXELLES

1/ D ES PHOTOGRAPHIES AU PLAN ET À LA CARTE DE BRUXELLES

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

IN

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

14

s

VA

N

13

15

16

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on

© C. Jacques.

Ed

17

© C. Jacques.

18 © C. Jacques.

114

19 © C. Jacques.


BRUXELLES TÂCHES :

Légendes des photos a. Quais des Thalys à la gare du Midi

h. Le siège d’ING, place du Trône

b. Halls d’expositions du plateau du Heysel

i. Le Parlement bruxellois

c. Le Palais royal

j. Le quartier Nord, avec la tour Proximus

d. Rue à Molenbeek

k. La Grand-Place

o. ULB, bâtiment A

p. Petite ceinture avec en arrière-plan la tour Madou

N

q. Commerces de luxe près de la Porte Louise

l. Réunion au siège de l’OTAN

m. La Place de Brouckère, entrée du métro

g. Un quartier d’ambassades, avenue Franklin Roosevelt

n. Le Parlement

r. Quartier du Parlement européen

s. Place Royale

VA

e. La Bourse de Bruxelles f. La tour de la RTBF/VRT

Plan de Bruxelles

Ed

iti

on

s

DOC.1

IN

- associez les numéros des photographies aux lettres de la légende ci-dessous. Précisez ensuite la fonction de chaque lieu ; - à partir de l’observation des photographies, identifiez des caractéristiques différenciant Bruxelles des autres villes du pays ; - associez les numéros des photographies des pages d’ouverture du chapitre aux lettres du plan (doc.1) et de la carte (doc.2) ; - recherchez d’autres lieux représentatifs de Bruxelles.

Source : IGN topomapviewer. 115


À la decouverte de BRUXELLES

1/ D ES PHOTOGRAPHIES AU PLAN ET À LA CARTE DE BRUXELLES

TÂCHE / La / Analysez lesBruxelles-Capitale documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche Région de et les communes limitrophes DOC.2

Ed

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on

s

VA

N

IN

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

116


BRUXELLES

2/ D ES PERCEPTIONS AU CONCEPT DE MÉTROPOLE * TÂCHES :

Centre touristique, de congrès et d’expositions

Centre culturel et/ou scientifique supérieur

Plaque tournante en matière d’emploi et de logement

Infrastructures importantes et efficaces de communication et de transport

Métropole

Concentration d’activités financières

Sièges sociaux de grandes entreprises

Concentration d’institutions administratives et politiques

DOC.4

Sources : d’après Renard J., Bastie J. et Dezert B., La ville, Paris, Editions Masson, 1991. Et d’après Belayew D., Géographie et didactique, notes de cours non publiées, Louvain-la-Neuve, HELdV-ENCBW, 2013-2014.

on

s

À la pointe en matière de hautes technologies et de télécommunications avancées

N

Les caractéristiques générales d’une métropole

VA

DOC.3

IN

- en comparant les photographies des pages 112, 113 et 114 au document 3, Bruxelles peut-elle prétendre au statut de métropole ? Nuancez votre réponse ; - sur base du document 4, caractérisez la position de Bruxelles dans la typologie des métropoles.

Typologie des métropoles

Métropole nationale Ville qui se situe en tête du réseau urbain national

iti

Métropole mondiale Ville qui exerce une influence à l’échelle mondiale Plus de 10 millions d'habitants1

Plus de 1 million d'habitants1

2

De 300.000 à 1 million d'habitants1

Centre de commandement économique mondial (produit Centre de commandement économique à l’échelle urbain brut colossal, place boursière mondiale, CBD avec nationale (sièges de sociétés nationales) sièges sociaux de multinationales, etc)

Centre de commandement économique à l’échelle régionale

Siège d’institutions politiques internationales (ONU, Siège d’institutions politiques nationales OTAN, UE, FMI, OCDE, Banque mondiale, etc) en plus des (gouvernement, parlement, ministères, ambassades, autres institutions nationales et régionales etc) en plus des autres institutions régionales

Siège d’institutions politiques régionales (gouvernement et parlements régionaux par exemple)

Offre de services supérieurs de niveau international dans des domaines de pointe au niveau technologique, du conseil, de la formation, de la recherche, ou encore au niveau commercial (commerce de très grand luxe hyperspécialisé comme par exemple la joaillerie)

Offre de services supérieurs de niveau national en termes de formation, de santé, de transports, de commerces

Offre de services supérieurs de niveau régional en termes de formation, de santé, de transports, de commerces

Un foyer de création culturelle et de loisirs avec des infrastructures d'accueil de grandes manifestations au rayonnement international (universités renommées, musées prestigieux, salles de spectacles et de concerts, grands médias, haute couture, gastronomie, centres de congrès et d'expositions, salons internationaux, foires, événements sportifs, etc)

Fonctions culturelles et de loisirs avec des infrastructures d'accueil à l’échelle nationale (universités, théâtres, musées, salles de spectacles et de concerts, médias, mode, gastronomie, centres de congrès et d'expositions, événements sportifs)

Fonctions culturelles et de loisirs avec des infrastructures d'accueil à l’échelle régionale (universités, théâtres, musées, salles de spectacles et de concerts, médias, mode, gastronomie, centre de congrès et d'expositions, événements sportifs)

Pôle touristique de renommée mondiale

Pôle touristique de renommée nationale

Pôle touristique de renommée régionale

Ed 1

Métropole régionale Ville qui se situe en tête du réseau urbain régional

Essai de classification de la population de l’agglomération2 (Wackermann G., Très grandes villes et métropolisation, éd. Ellipses, Paris, 2000). L’agglomération comprend le centre-ville et sa banlieue, à savoir un espace d’urbanisation continue hors espace périurbain.

Sources : d‘après Wackermann G., Très grandes villes et métropolisation, éd. Ellipses, Paris, 2000. 117


À la decouverte de BRUXELLES

3/ BRUXELLES DANS LE CLASSEMENT DES MÉTROPOLES MONDIALES

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

TÂCHES :

DOC.5

IN

- sur base des documents 5 et 6, déterminez les points forts et les points faibles de Bruxelles par rapport aux autres métropoles mondiales selon le classement ATKearney* ; - sur base des documents 7 et 8, expliquez les points forts de Bruxelles.

Classement des principales métropoles du monde selon le classement ATKearney Bruxelles

Amsterdam Berlin

Londres

Chicago36,8

Paris

Boston 28,6

52,3

New York 61,7

Los Angeles 38

N

San Francisco 27,2

25,4 Montréal

Washington 33,4

29,4 Moscou 29,5

30,3

VA

Toronto 32,4

26,3

32,9

58,1

Vienne

Pékin 35,1

Séoul Tokyo

32,6

Shanghai 29,5

47,2

Hong Kong 41,3

Madrid

31,8

DOC.6

Sydney 26,7

on

Buenos Aires 29

Melbourne 32,3

C. Furnémont - Données: Knomea, global cities index, 2016

iti

activité économique capital humain échange d'informations offre culturelle influence politique

Singapour 34,3

s

métropole mondiale Répartition des 5 indicateurs score global (proportionnel au rayon)

Les scores de Bruxelles parmi les principales métropoles mondiales (2014) Activité économique*

Ed

Score global*

Échange d’informations*

Influence politique*

Capital humain*

Offre culturelle*

1. New York

1. New York

1. Paris

1. Washington

1. New York

1. Londres

2. Londres

2. Paris

2. New York

2. New York

2. Londres

2. Paris

3. Paris

3. Tokyo

3. Bruxelles

3. Bruxelles

3. Los Angeles

3. New York

4. Tokyo

4. Pékin

4. Londres

4. Paris

4. Chicago

4. Moscou

5. Hong Kong

5. Londres

5. Sydney

5. Genève

5. Tokyo

5. Berlin

6. Los Angeles

6. Hong Kong

6. Berlin

6. Londres

6. Hong Kong

6. Tokyo

7. Chicago

7. Shanghai

7. Washington

7. Vienne

7. Boston

7. Los Angeles

8. Pékin

8. Séoul

8. Zurich

8. Tokyo

8. Toronto

8. Buenos Aires

9. Singapore

9. Singapour

9. Hong Kong

9. Rome

9. Sydney

9. Madrid

10. Washington

10. Amsterdam

10 Los Angeles

10. Pékin

10. Singapour

10. Barcelone

11. Bruxelles

...

....

...

19. Bruxelles

35. Bruxelles

39. Bruxelles

Source : http://www.bloomberg.com/visual-data/best-and-worst/global-cities-index-cities.

Piste de prolongement : recherchez d’autres types de classement de métropoles et nuancez-y la position de Bruxelles. 118


BRUXELLES DOC.7

Bruxelles, une petite métropole mondiale

L’analyse du classement des villes selon ATKearney permet de mettre en évidence deux atouts incontestables de la métropole bruxelloise, à savoir son influence politique internationale et son potentiel à échanger des informations avec le monde.

N

IN

générant aussi de nombreux effets induits. Bruxelles est devenue ainsi une ville majeure pour l’organisation des congrès. Elle abrite le plus grand nombre d’ambassades au monde, plus même que Washington, puisque de nombreux états y ont ouvert plusieurs représentations : auprès de la Belgique, de l’Europe, parfois de l’OTAN. Les fonctions internationales fournissent de manière directe et indirecte 13 à 14 % du PIB de la Région de BruxellesCapitale, et une part similaire des plus de 700.000 emplois. C’est cette présence européenne qui explique l’attractivité que Bruxelles exerce sur d’importants bureaux ou sièges régionaux de firmes multinationales. C’est elle aussi qui explique largement le poids des services financiers dans l’économie de la capitale. Bruxelles apparaît dès lors à la fois comme la seule véritable porte d’insertion de l’économie belge dans les réseaux internationaux et comme le pôle dominant incontestable du contrôle de l’économie belge ». Avec une population d’un peu plus d’un million d’habitants, Bruxelles apparaît ainsi comme une ville mondiale mais une petite ville mondiale, partielle et atypique. •

VA

Ce bon positionnement global est essentiellement lié à l’implantation à Bruxelles des institutions européennes et, accessoirement, à d’autres institutions internationales comme par exemple l’OTAN. Cela entraîne une multiplication d’activités de lobbying, de consultance, mais aussi une prépondérance des acteurs médiatiques, des ambassades et des représentations en tout genre. En termes d’emploi, les institutions européennes occupent environ 40.000 emplois directs, et l’OTAN environ 4.000 auxquelles s’ajoutent toutes les activités parallèles (15 à 20.000 lobbyistes, 1.500 journalistes, 300 représentations régionales, plus de 5.000 diplomates, 2.500 agences internationales, 150 bureaux internationaux d’avocats, etc). « Bruxelles est davantage une ville d’administration et de réseaux, qu’un centre de commandement économique. S’il ne faut pas sous-estimer la contribution à l’économie bruxelloise des fonctions de capitale nationale (…), c’est la présence des institutions européennes qui a constitué le moteur véritable du développement de la capitale depuis près d’un demi-siècle,

Composition

Commission européenne

Conseil de l'UE (ou Conseil des ministres)

Parlement européen

Rôles

° chefs d’État ou de gouvernement des États membres ; les présidents de la Commission et du Conseil européen et le Haut-Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ° siège au Résidence Palace

° donne des impulsions et définit les grandes lignes stratégiques pour l'UE (passage à l'€, élargissement, politique en matière de migrations, etc) ; ° désigne et nomme les candidats à certaines hautes fonctions de l'UE comme la présidence de la BCE et de la Commission

° un commissaire par État membre désigné par le gouvernement de son pays et accepté par le Parlement européen pour 5 ans. ° les commissaires doivent oublier leur appartenance nationale et défendre les intérêts de l'UE. ° chaque commissaire est responsable d'un "portefeuille" (santé, agriculture, environnement, budget, emploi, etc). ° siège au Berlaymont

° propose des textes de lois (droit d'initiative) et applique les décisions (pouvoir exécutif) ° veille à l'application et au respect des règlements, des directives et des décisions : elle est la gardienne des traités avec la Cour de justice ° représente l'UE dans le monde (commerce extérieur, aide humanitaire, etc) ° gère le budget La Commission est le moteur de la construction européenne

Ed

Conseil européen

on

Les principales institutions européennes à Bruxelles

iti

DOC.8

s

Source : d’après Vandermotten C., Bruxelles, une lecture de la ville, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2014, Collection UBlire.

° ministres nationaux de chaque pays de l’UE, en fonction des domaines ° décide conjointement avec le Parlement politiques traités ° adopte les règlements, les directives et les décisions ° chaque pays de l’UE exerce la présidence tournante pour une durée de ° élabore le budget 6 mois ° siège principal au Justus Lipsius ° les députés européens sont élus au suffrage universel tous les 5 ans ° leur nombre par État membre est plus ou moins proportionnel à sa population ° les députés sont regroupés selon leur étiquette politique, et non par nationalité ° le siège du Parlement est à Strasbourg, mais Bruxelles (Espace Léopold désigné "caprice des dieux") et Luxembourg sont des lieux de travail du Parlement

° c odécide avec le Conseil de l'UE, sur la base de propositions de la Commission ° c ontrôle les institutions européennes : il approuve la composition de la Commission et peut le censurer par exemple ° accepte ou refuse le budget de l’Union, conjointement avec le Conseil

119


À la decouverte de BRUXELLES

3/ BRUXELLES DANS LE CLASSEMENT DES MÉTROPOLES MONDIALES

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

iti

Ed

© C. Jacques.

on

s

VA

N

IN

Le rond-point Schuman, cœur du quartier européen

▲  Zoom sur le Parlement européen.

Pistes de prolongement : 1. Recherchez les origines de la vocation internationale de Bruxelles : - pourquoi Bruxelles abrite-t-elle le siège de la Commission européenne ? - pourquoi la région a-t-elle acquis au fil du temps le siège d’autres institutions européennes ainsi que celui de l’OTAN ? 2. Recherchez les autres institutions importantes de l’UE et définissez leurs rôles. 120


DES PROBLÉMATIQUES DE LA RÉGION BRUXELLOISE TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

1/ Q UESTIONS DE RECHERCHE

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

TÂCHES :

- analysez les documents présentés ci-dessous et posez des questions de recherche pertinentes sur les problématiques de la Région bruxelloise qu’ils mettent en évidence ; - avancez des défis posés par ces problématiques.

Évolution de la population de la Région bruxelloise de 1960 à 2030

IN

DOC.9

Habitants

1.300.000 1.250.000

N

1.200.000 1.150.000 1.100.000

VA

1.050.000 1.000.000 950.000 900.000

1970

1980

1990

2000

2010

2020

2030

Comparaison de données entre les quartiers à l’ouest et à l’est du canal Quartier des squares à Bruxelles-ville

iti

DOC.10

1960

on

800.000

s

850.000

Ed

T

© C. Jacques.

Rue à Molenbeek

© C. Jacques. 121


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

1/ Q UESTIONS DE RECHERCHE

TÂCHEÉvolution / / Analysez présentés ci-dessous et posez une question de recherche du les prixdocuments des logements (maisons ordinaires), à Bruxelles, en périphérie

pertinente surlelaRoyaume Chine du XXI et dans (en DOC.11

e

siècle. constantes ; Belgique 1990 = 100) valeurs

900 800 700

IN

600 500 400

N

300

VA

200 100 0 1990

1995

2000

2015

s

Bruxelles Hal Vilvoorde

Villes européennes les plus congestionnées en heures de pointe (2015)

iti

DOC.12

2010

on

Belgique Brabant wallon

2005

Ed

Stockholm 65

96

Manchester 72

49

Anvers 60

Liverpool

Londres 67

Berlin 51

Hambourg 55

Varsovie

Moscou

Augmentation du temps de parcours moyen en heures de pointe du soir par rapport au trafic fluide (%)

75

103

49 - 50 51 - 60

Cologne 59 Paris 64

61 - 70

Bruxelles 71

Lyon 54

Vienne 53

Munich 49

Milan 55

71 - 80

Bucarest Rome

81 - 90

82

65

91 - 100

Marseille 71

±

Saint-Petersbourg

Naples 53

Athènes 50

101 - 110

C. Furnémont - Données: TomTom International BV., 2015

122


BRUXELLES

2/ L A PROBLÉMATIQUE DÉMOGRAPHIQUE TÂCHES :

DOC.13

IN

- analysez les cartes et les graphiques ; - mettez votre analyse en relation avec les textes explicatifs en associant les numéros des cartes et des graphiques aux chiffres mentionnés dans les documents 20 et 21 ; - résumez les documents 20 et 21.

Les composantes de l’évolution récente de la population de la Région bruxelloise Habitants

N

30000

VA

25000 20000 15000 10000

on

iti

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

Solde migratoire interne * Accroissement de la population *

Ed DOC.14

2002

Solde naturel * Solde migratoire externe *

2001

2000

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1993

–15000

1992

–10000

1991

1990

1989

–5000

1988

0

s

5000

Zoom sur les soldes migratoires interne et externe de 2010 à 2014 Habitants

30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 –5000 –10000 –15000 2010

16.106

–13.420 2011

Solde migratoire interne

2012

2013

2014

Solde migratoire externe 123


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

2/ L A PROBLÉMATIQUE DÉMOGRAPHIQUE

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

e Schématisation composantes du mouvement migratoire interne de la Région siècle. pertinente sur la Chinedes du XXI bruxelloise (2014) DOC.15

36.795 individus quittent Bruxelles vers le Brabant flamand 16.393

depuis le reste de la Flandre 3.934

depuis le Brabant flamand 8.869

depuis le reste de la Wallonie 6.782

vers le Brabant wallon 6.641

s

vers le reste de la Wallonie 8.729

VA

N

IN

vers le reste de la Flandre 5.032

23.375 individus viennent s'y installer

C. Furnémont, données: IBSA 2016

on iti ±

Ed

DOC.16

Évolution relative de la population entre 2010 et 2015 de la Région bruxelloise

depuis le Brabant wallon 3.790

DOC.17

Évolution de la part des étrangers de la Région bruxelloise selon leur lieu d’origine, de 2000 à 2015

%

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10

évolution de la population entre 2010 et 2015 (%) 10,3 - 14,4 7,1 - 10,2 2,0 - 7,0 0,8 - 1,9 classification par seuil naturel canal

124

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

0

1

2

3

4

5 km

C. Furnémont - Données: Statbel 2016

UE 15* (sans Be) Asie sans Turquie Afrique sans Maroc

UE 13* Turquie Maroc

Reste de l'Europe Amérique Autres


BRUXELLES DOC.18

Évolution du nombre de ressortissants des 10 principales nationalités étrangères (2005-2015) de la Région bruxelloise Individus 65.000 60.000

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

55.000 50.000 45.000 40.000 35.000

IN

30.000 25.000 20.000 15.000

N

10.000 5.000 France

Maroc Roumanie

Italie

Espagne Pologne Portugal Bulgarie Allemagne R.D.Congo

VA

0

Pistes de prolongement :

Une comparaison entre Saint-Josse et Uccle

iti

DOC.19

on

s

Rendez-vous sur le site https://monitoringdesquartiers.irisnet.be/ - affichez : • la carte des trois grands groupes d’âges : moins de 18 ans, 18-64 ans, plus de 65 ans ; • la carte de l’âge moyen par commune ou par quartier ; • la carte des taux de natalité ; - affichez et résumez la description de chacune de ces cartes.

a. Pyramides des âges

Années

Ed

100+ 95-99 90-94 85-89 80-84 75-79 70-74 65-69 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 0-4

10

8

HOMMES

6

4

FEMMES

2

0

Saint-Josse

2

Uccle

4

6

8

%

10

125


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

2/ L A PROBLÉMATIQUE DÉMOGRAPHIQUE

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

pertinente sur la Chine du XXIe siècle. Point de comparaison

b. Proportion des groupes d’âge

Saint-Josse

Uccle

0-19 ans  27,3 %

0-19 ans  22,3 %

20-64 ans  65,1 %

20-64 ans  58,6 %

> 65 ans   7,6 %

> 65 ans   19,1 %

33,6 ans

41,7 ans

c. Âge moyen d. Nationalités

68.5%

N

IN

57.5%

Belges e. Taux d’accroissement naturel (2014)

OCDE

Autres étrangers

26.9%

4.6%

Belges

OCDE

Autres étrangers

1,32 %

0,02 %

3,25 %

0,27 %

Pistes de prolongement :

on

s

f. Taux d’accroissement migratoire (2014)

VA

26.0%

16.5%

Ed

iti

Rendez-vous sur le site : http://www.ibsa.irisnet.be Recherchez les statistiques démographiques de deux communes de part et d’autre du canal et créez un document semblable au doc. 19.

DOC.20

Les facteurs à l’origine des mouvements de population de la Région bruxelloise

Avec 1.175.173 habitants au 1er janvier 2015, la Région de Bruxelles-Capitale n’a jamais été aussi peuplée, la population ayant augmenté de 1 % en un an. À la base de ce phénomène, les mouvements migratoires internationaux (+16.106) et un solde naturel (+9.482) importants. Autre constat au niveau des migrations internes, la Région bruxelloise perd de nombreux habitants au profit des deux autres Régions. + 16.106 personnes venues de l’étranger (1) À l’échelle des flux migratoires internationaux, en 2014, 50.188 personnes en provenance de l’étranger sont venues s’installer à Bruxelles et 34.082 l’ont quitté pour aller habiter dans un autre pays. Ces chiffres regroupent principalement des Européens, parmi lesquels des Belges. La différence entre le nombre d’entrées et de sorties depuis et vers l’étranger donne le solde migratoire international de 16.106 en 2014, soit 4.131 personnes de plus qu’en 2013. 126

+ 9.482 (2) C’est le solde naturel. Il joue un rôle positif dans l’évolution de la population bruxelloise et n’a jamais été aussi élevé au cours des vingt dernières années. Le taux brut de natalité (15,8 %), également stable, demeure largement supérieur à celui de l’ensemble de la Belgique (11,1 %). Cette natalité élevée s’explique par une structure par âge nettement plus jeune, et notamment par une proportion élevée de femmes aux âges auxquels la fécondité est la plus élevée. En outre, la fécon-


BRUXELLES

IN

Près d’un quart des habitants de Bruxelles sont d’autres Européens (5) Avec près de 265.000 ressortissants, les ressortissants d’un pays membre de l’UE n’ont jamais été aussi nombreux au sein de la Région, où ils représentent désormais 22,5 % de la population totale et 66,0 % des étrangers. À eux seuls, leur nombre augmente de plus de 10.000 unités en 2014, contre seulement moins de 3.000 pour les ressortissants des pays hors UE. En parallèle, le nombre de Belges diminue (une première depuis 1995) de plus de 1.600 unités. Le nord-ouest grandit, le sud-est rétrécit Au cours des dix dernières années, les augmentations les plus importantes ont été enregistrées dans les communes de la moitié nord-ouest de la Région. À l’inverse, les communes de la moitié sud-est de la Région enregistrent des croissances plus modérées, avec un minimum de 0,6 % à WatermaelBoitsfort, relève-t-on dans le Focus de l’IBSA. •

VA

- 13.420 Bruxellois (3) Bruxelles a aussi accueilli 23.375 personnes en provenance de Wallonie ou de Flandre. La différence entre le nombre de personnes ayant quitté Bruxelles pour aller habiter en Flandre ou en Wallonie et le nombre de résidents de ces deux autres régions venus s’installer à Bruxelles donne le solde migratoire interne de la Région de Bruxelles-Capitale, négatif depuis de nombreuses années. En 2014, il s’élevait à -13.420 unités, un chiffre encore plus négatif qu’en 2013 (de 800 unités).

tants (en défaveur de la Région bruxelloise) sont enregistrés dans les Brabant flamand et wallon (-10.375). Avec les principales villes du pays, l’intensité des migrations internes est également importante, mais les flux d’entrées et de sorties ont plus souvent tendance à se compenser ou s’annuler.

N

dité demeure plus élevée chez les femmes issues de certains groupes d’immigration (Marocaines et Turques d’origine), proportionnellement nombreuses dans la Région. Le nombre de décès est moindre qu’au cours des années précédentes. De ce fait, le taux brut de mortalité est en diminution et s’élève à 7,8 %, soit une valeur largement inférieure à sa valeur nationale (9,4 %). Ici aussi, l’effet du rajeunissement de la population bruxelloise est indéniable : la proportion de personnes âgées, en diminution constante depuis les années 2000, réduit la population la plus soumise au risque de décéder.

DOC.21

Source : d’après RTL Info 16-12-2015.

on

s

Destination les deux provinces brabançonnes ou les autres grandes villes du pays (4) Les Bruxellois qui quittent la Région s’installent surtout dans les deux provinces de Brabant, mais aussi dans les principales villes du pays. Les soldes migratoires internes les plus impor-

Les trois phases de l’évolution démographique à Bruxelles-Capitale

Ed

iti

Le développement démographique de la Région de Bruxelles-Capitale a été très important de l’immédiat après-guerre jusqu’au milieu des années 1960 environ. Ensuite, Bruxelles connaît une véritable hémorragie d’habitants qui va durer près de trois décennies. Depuis le milieu des années 1990, on assiste inversément à une explosion démographique (6). Comment lire la démographie bruxelloise ?

Phase 1 (1945 – 1967)

Durant cette phase, Bruxelles a connu, à l’instar de la Belgique, le célèbre baby-boom de l’après-guerre, au moment des Trente Glorieuses. Bruxelles a alors enregistré une nette croissance de sa population à l’intérieur de son territoire régional.

Phase 2 (1968 – 1995) Juste après le milieu des années 60, la croissance de la population s’est inversée par un exode urbain (7). La construction dans le centre-ville de vastes immeubles de bureaux et la réalisation de grands travaux d’infrastructures ont été à l’origine de nombreuses expropriations. Ces grands bouleversements urbanistiques, orchestrés par des promoteurs peu scrupuleux, portent le nom de bruxellisation. Face à cette modernisation à l’origine de nombreuses nuisances, les ménages les plus aisés se sont déplacés vers la périphérie, dans les communes du Brabant wallon et du Brabant flamand, et même au-delà. Ce mouvement s’est marqué par un solde migratoire interne négatif pour la Région bruxelloise (8) qui se perpétue encore aujourd’hui. D’autres facteurs sont également intervenus pour expliquer cet exode urbain : le modèle de la « villa quatre façades » comme symbole de la promotion sociale ; les prix des terrains moins chers en périphérie ; la mobilité en forte hausse (croissance du réseau routier et explosion des voitures individuelles) ; la diminution du temps de travail (apparition du week127


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

2/ L A PROBLÉMATIQUE DÉMOGRAPHIQUE

IN

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche end depertinente deux jours àsur partir 1955du et XXI pluse d’école siècle.le la de Chine samedi matin à partir de 1971) ; l’augmentation du revenu des ménages ; l’augmentation de la capacité d’emprunts ; la politique des plans de secteurs (années 70) qui a libéré beaucoup de terres agricoles au profit de l’habitat dans un contexte d’accroissement des rendements agricoles. Ces nombreux facteurs ont ainsi contribué à une explosion des constructions dans la périphérie urbaine. Cette dynamique porte le nom de périurbanisation.

Ed

iti

VA

on

s

L’essor de la population bruxelloise reprend à nouveau vers le milieu de la décennie 1990. Modeste au départ, la hausse s’accélère (9). Entre 1998 et 2016, Bruxelles a gagné près de 227.000 résidents, soit une hausse de près de 24 %. La principale raison de cette croissance est la migration externe (c’est-à-dire les arrivées de pays étrangers). Le taux de fécondité plus élevé des femmes dans les communes à forte densité a dopé la croissance naturelle. Cela se traduit par une pyramide des âges plus jeune dans ces nombreuses communes (10). En revanche, le solde migratoire interne reste toujours négatif (11) jusqu’à ce jour, les Belges sont toujours plus nombreux à quitter Bruxelles plutôt qu’à s’y installer, entre autres en raison du coût élevé du logement. Pourtant, dans ce domaine, la tendance semble évoluer depuis quelques années. Certains ménages belges, jeunes et aisés surtout, recherchent à nouveau un domicile en ville. Cette dynamique porte le nom de gentrification. La première explication du regain de vitalité de la migration externe est le grand nombre de demandeurs d’asile en Belgique, de personnes ayant fui leur patrie pour des raisons politiques. Mais, malgré toute l’attention que les médias apportent à ces mouvements migratoires, ils demeurent moins importants que la migration économique qui s’est surtout accélérée après 2000. Celle-ci est à relier au rôle international accru de Bruxelles, notamment à la suite de l’extension de l’Union européenne. Depuis le milieu des années 2000, le nombre de personnes originaires de pays d’Europe centrale et de l’Est venant s’installer à Bruxelles a fortement augmenté (12). •

N

Phase 3 (1996 – 2016)

Sources : d’après Ch. Vandermotten, Une lecture dans la ville, p 78-90, Collection UBlire ; KBC bulletin économique de 16 mars 2015, Brussels studies – la population bruxelloise, un éclairage démographique, 17 mars 2009 ; ULB-IGEAT et Observatoire de la Santé et du Social – fiche régionale 2010 128

▲  Exemple de bruxellisation à Saint-Josse © C. Jacques.

▲  Exemple de gentrification, quartier Sainte-Catherine © C. Jacques.


BRUXELLES

TÂCHES :

- à partir du document suivant, analysez une conséquence de la problématique démographique à Bruxelles-Capitale ; - recherchez d’autres effets de la croissance démographique au niveau des équipements de la Région bruxelloise (consultez notamment « Les enjeux sociaux du boom démographique – des solutions politiques » du Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté et du Conseil bruxellois de coordination sociopolitique, mars 2014).

IN

Accroissement estimé des places au sein des écoles de la Région bruxelloise et cartographie des nouveaux établissements du secondaire créés depuis 2013 et en projet

iti

on

s

VA

N

DOC.22

Ed

Source : l’Écho, 21 janvier 2016.

3/ LA PROBLÉMATIQUE SOCIO-ÉCONOMIQUE TÂCHES :

- analysez les cartes et les graphiques ; - mettez votre analyse en relation avec les textes explicatifs en associant les numéros des cartes et des graphiques aux chiffres mentionnés dans les documents 32 et 33 ; - résumez les documents 32 et 33. 129


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

3/ L A PROBLÉMATIQUE SOCIO-ÉCONOMIQUE

TÂCHEStanding / / Analysez documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche desles habitants et occupation du sol

DOC.23

DOC.24

iti

on

s

VA

N

IN

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

Comparaison entre Saint Josse et Uccle

Ed

a. Revenu moyen par habitant (2013)

à Saint Josse 8.509 euros

à Uccle 18.995 euros

b. Fourchettes de revenus nets imposables (% de contribuables)

Uccle

Saint Josse

18.2

27.7

25.7

18.9

41.1

11.3

6.8

18.3

%

< 10.000 € 30.001-40.000 € 130

10.001-20.000 € 40.001-50.000 €

20.001-30.000 € >50.000 €

17.1

7.5 3.3 4.1


BRUXELLES

Point de comparaison

Saint-Josse

Uccle

43 %

11 %

c. Bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (2014)

Femmes : 80,9 ans

Femmes : 80,1 ans

Hommes : 74,3 ans

Hommes : 78,7 ans

34,90 %

14,27 %

e. Taux de chômage (2012)

DOC.25

Carte du chômage par quartiers (2012)

DOC.26

±

VA

N

±

Carte du revenu moyen par habitant (2012)

IN

d. Espérance de vie (2003-2007)

commune canal % de la population active* 29,3 - 42,8 22,5 - 29,2 17,2 - 22,4 0 1 2 3 4 5 km 12,1 - 17,1 6,0 - 12,0 C. Furnémont - Données: Statbel 2016 classification par seuil naturel *en cas de donnée indisponible pour un quartier (18% des cas), la moyenne communale est attribuée au secteur

Répartition des revenus de quatre communes

19800 - 28580 15953 - 19799 12736 - 15952 0 1 2 3 4 5 km 9858 - 12735 6404 - 9857 C. Furnémont - Données: Statbel 2016 classification par seuil naturel Note: en cas de donnée indisponible pour un quartier (19% des cas), la moyenne communale est attribuée au secteur

DOC.28

Ed

DOC.27

iti

on

s

commune canal

€/an

Proportion de Turcs par quartiers 2013 (%)

±

100% 90% 80%

% du revenu

70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

% de la population

Saint Josse Uccle Woluwe-Saint-Lambert

État égalitaire Schaerbeek

100

commune canal % de la population du quartier* 4,9 - 6,9 2,3 - 4,8 1,0 - 2,2 0 1 2 3 4 5 km 0,5 - 0,9 0,0 - 0,4 C. Furnémont - Données: Statbel 2016 classification par seuil naturel *en cas de donnée indisponible pour un quartier (18% des cas), la moyenne communale est attribuée au secteur

131


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

3/ L A PROBLÉMATIQUE SOCIO-ÉCONOMIQUE

Proportion d’Africains du Nord

Localisation des institutions

TÂCHEpar / / Analysez documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche quartiersles 2013 (%) internationales à Bruxelles

DOC.29

DOC.31

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

commune canal % de la population du quartier* 8,3 - 14,3 5,0 - 8,2 2,5 - 4,9 1,3 - 2,4 0,1 - 1,2

0

1

2

3

4

5 km

C. Furnémont - Données: Statbel 2016

DOC.30

VA

classification par seuil naturel *en cas de donnée indisponible pour un quartier (18% des cas), la moyenne communale est attribuée au secteur

N

IN

±

Proportion de Français par quartiers 2013 (%)

Ed

commune canal % de la population du quartier* 13,4 - 19,5 9,1 - 13,3 6,0 - 9,0 3,5 - 5,9 1,4 - 3,4

Source : C. Vandermotten, Une lecture de la ville, éditions ULB, Collection UBlire, p. 62, Bruxelles, 2014.

iti

on

s

±

0

1

2

3

4

5 km

C. Furnémont - Données: Statbel 2016

classification par seuil naturel *en cas de donnée indisponible pour un quartier (18% des cas), la moyenne communale est attribuée au secteur

Pistes de prolongement : 1. Rendez-vous sur le site https://monitoringdesquartiers.irisnet.be/ - affichez la carte représentant la part des enfants naissant dans un ménage sans revenu de travail par commune ou par quartier ; - affichez : • les cartes représentant la proportion d’étrangers des nouveaux États membres de l’UE (entrés en 2004-2007-2013) ; • la proportion d’étrangers issus de l’Europe des 15 ; • la proportion d’étrangers issus des pays de l’OCDE (hors Europe, Turquie et Amérique latine) ; - affichez et résumez la description de chacune de ces cartes. 2. Rendez-vous sur le site : http://www.ibsa.irisnet.be - r echerchez les statistiques socio-économiques de deux communes de part et d’autre du canal et créez un document semblable au doc. 24. 132


BRUXELLES DOC.32

La mise en place du croissant pauvre et du triangle riche pauvres et désindustrialisés seront rasés pour faire place à un centre des affaires comme dans le cas du quartier Nord. L’État central gère alors sa capitale dans une optique utilitaire, celle d’une ville efficace pour ses navetteurs. Rien, ou presque, pour enrayer la dégradation de ces quartiers.

Cette différenciation sociospatiale est déjà en place au MoyenÂge. Les artisans et les marchands s’étaient installés dans les quartiers marécageux jouxtant l’ancien port de Bruxelles implanté sur les rives de la Senne, alors que la noblesse et le haut clergé s’étaient établis autour du Palais ducal, sur le haut de versant oriental de la vallée, à l’abri des inondations. Cette tendance s’est accentuée au 18e siècle, mais surtout au 19e siècle avec la révolution industrielle. C’est le long du canal “Bruxelles-Charleroi”, dans les parties basses de la ville et à proximité des gares, que se sont développées les usines et leurs quartiers ouvriers (comme à Molenbeek dénommé “little Manchester” et à Anderlecht), alors que sur les hauteurs de la ville en direction du sud-est se développait un habitat résidentiel aristocratique et bourgeois implanté le long d’axes de prestige, comme par exemple l’avenue de Tervueren, tracée sous l’impulsion du roi Léopold II.

Toujours à partir des années 1960, dans les quartiers de la proche banlieue aisée comme le quartier Léopold, les fonctions tertiaires vont progressivement s’installer dans les espaces libérés par les classes moyennes et supérieures qui ont choisi de déserter le centre-ville pour la périphérie verte (Woluwe-Saint-Lambert, Auderghem, Uccle, Woluwe-SaintPierre et Watermael-Boitsfort). Ce n’est donc pas une surprise de voir s’installer le quartier européen et les ambassades dans cette partie de la ville (3).

N

IN

Du point de vue spatial, il existe de grandes disparités entre les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale. On constate toutefois une polarisation entre, d’une part, le nordouest de Bruxelles, appelé “croissant pauvre” et, d’autre part, le sud-est, dénommé le “triangle riche” (1).

VA

La Région bruxelloise, bien que soumise à d’importants flux migratoires, continue de reproduire ce même modèle d’inégalité. La migration ne modifie pas la composition sociale des quartiers. Les eurocrates, expatriés et diplomates, venus s’implanter à Bruxelles dans le sillage des institutions internationales, s’installent habituellement au sud-est de la ville (4). La plupart des migrants moins nantis, avec ou sans papiers, se regroupent dans les quartiers ouvriers du 19e siècle.

Ed

iti

on

s

Dans les années 1960, le même scénario se reproduit. Les populations immigrées – Marocains et Turcs en priorité – (2), fraîchement débarquées, colonisent naturellement les secteurs proches des deux gares (gare du Midi et gare du Nord). Cette immigration pauvre vient donc occuper d’anciens quartiers centraux qui ont perdu au fil du temps leur population ouvrière vieillissante. Avec la désindustrialisation et l’explosion du chômage qui s’ensuit, ces populations se retrouvent « bloquées » dans le centre, sans perspective. En vue de satisfaire l’extension supposée des besoins en bureau (et certains appétits immobiliers spéculatifs), une partie de ces quartiers

“Le cosmopolitisme caractérise désormais la population bruxelloise. Un cosmopolitisme lié tant à une immigration de pauvres qu’aux expats insérés dans les réseaux de l’économie mondialisée. Cette double origine du cosmopolitisme bruxellois renforce la problématique de la dualisation sociale à l’intérieur du territoire régional. Mais il faut y ajouter la dualisation entre la Région et sa périphérie, qui se renforce dans la mesure où le départ des classes moyennes urbaines se poursuit, malgré les phénomènes de gentrification observables en ville.” 1 “Aujourd’hui, le constat est amer. La Région bruxelloise n’a pas réussi à résorber sa fracture sociale depuis sa création en 1989, malgré l’octroi de subsides régionaux et européens. L’écart entre les revenus les plus riches et les plus pauvres de la Région ne cesse de se creuser (5). Les dix quartiers les plus défavorisés de la Région sont dans le croissant pauvre : les dix les plus denses aussi, tout comme les dix qui comptent le plus de ressortissants d’Afrique du Nord ou le moins de ressortissants de l’Europe des Quinze. Bruxelles n’a pas de ghettos mais des îlots où la mixité sociale et culturelle a totalement disparu. Autant d’indices d’un échec criant malgré toutes les politiques mises en oeuvre, tous les moyens investis, le croissant est plus pauvre qu’en 1989.” 2 • 1D’après

▲  Rond-point Montgomery.

C. Vandermotten, Bruxelles, Une lecture de la ville, éditions ULB, Collection UBlire, p. 77, Bruxelles, 2014. 2 D’après V. Lamquin, Le Soir, 21 mars 2016.

133


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

3/ L A PROBLÉMATIQUE SOCIO-ÉCONOMIQUE

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

e DOC.33 La brique l’humain siècle. pertinente sur laplutôt Chine que du XXI

N

IN

garde « La réduction de la fracture urbaine ne relève pas uniquement de la politique de revitalisation des quartiers. Cela concerne aussi les politiques de logement, d’emploi, d’insertion socioprofessionnelle, de cohésion sociale. » Une évidence qui ne s’est véritablement imposée que dans la dernière déclaration de politique régionale. La priorité, c’est désormais l’humain, via les politiques d’emploi, de formation, d’intégration… « Mais cela va prendre plus de temps que les investissements dans les briques » s’inquiète un responsable régional. Si les responsables bruxellois ont mis du temps à percevoir le rôle clé de l’enseignement, ils en ont mis davantage encore avant de mesurer la nécessité de mener de véritables politiques d’intégration. Pourtant, en 1991, des émeutes éclatent à Saint-Gilles et Forest ; c’est la première fois que des jeunes originaires de l’immigration manifestent fortement. La réponse sera sécuritaire et répressive. Dans les années nonante, on développe par ailleurs des politiques de prévention, à destination des jeunes, singulièrement d’origine étrangère dans les quartiers dits « sensibles ». Beaucoup, aujourd’hui, récusent cette approche, les dispositifs étaient souvent socioculturels, lisez occupationnels. « C’était une vision très paternaliste, reconnaît un ténor bruxellois. On a cru que parce qu’on leur donnait une belle plaine de jeux et de beaux bancs, tout irait bien. Quelle erreur. » La faillite est, à cet égard, collective longtemps la Belgique n’avait tout simplement pas de ligne. Il faudra attendre 2002 et un meurtre raciste à Schaerbeek pour que le pays se lance officiellement dans le « vivre-ensemble ». Aujourd’hui, le radicalisme menace particulièrement les communes centrales et nombre de mandataires locaux ou régionaux avouent “On n’a rien vu venir” Et “on” n’a donc rien fait. Ou si peu… •

Ed

iti

on

s

VA

Comment a-t-on pu en arriver là ? Les explications sont multiples. Lorsque le premier gouvernement régional prête serment, tout est à inventer, de la gestion des déchets à l’entretien des tunnels. Très vite, vu l’état de certains quartiers, la rénovation urbaine s’impose comme une priorité. Est-il besoin de rappeler qu’à l’époque, le quartier Saint-Géry est une collection de chancres, réputé sale et peu sûr ? Bruxelles invente les contrats de quartier, investissements massifs dans l’espace urbain et les équipements. Certaines zones, métamorphosées, sont relancées – souvent gentrifiées, avec l’arrivée de classes moyennes. Mais, pour la plupart, l’effet levier ne joue pas à Cureghem ou dans le Molenbeek historique, les problèmes restent entiers. « On a cru qu’en investissant dans les briques, on investissait dans les gens » résume cet observateur bruxellois. « Les politiques de rénovation urbaine n’ont pas apporté les résultats escomptés en matière de lutte contre la précarité », abonde Didier Gosuin (Défi). À décharge du premier exécutif régional, le gouvernement national lui avait légué un croissant délabré. « Dès lors, il fallait améliorer l’espace public et le bâti, installer des choses aussi élémentaires que des poubelles ou de l’éclairage. » Ce qui fut fait, avec des budgets considérables : 550 millions pour les 50 contrats de quartier développés, dans le croissant, entre 1994 et 2010. Ces six dernières années, 19 contrats de quartier durable y ont été lancés, coût 318 millions. Complétés par une manne européenne de plus de 200 millions depuis 1994. Fallait-il concentrer autant de moyens sur la brique ? Aujourd’hui, les responsables bruxellois s’interrogent. Certains, avec franchise, avouent : “On a tardé à se rendre compte qu’on avait fait de mauvais choix”. En 2009, la sociologue Françoise Noël (ULB) mettait en

DOC.34

Une lasagne institutionnelle indigeste sur le terrain

“La responsabilité est collective tous les partis traditionnels ont siégé, depuis 1989, dans un gouvernement régional, francophone, flamand ou fédéral. Si les Bruxellois ont pris leur destin en main voici 27 ans, ils n’en sont en effet pas les seuls maîtres. À bien des égards, le fédéral a des obligations envers une capitale qu’il n’a de cesse de renier. Et les Communautés, arc-boutées sur leurs compétences, notamment en matière d’Enseignement, se doivent d’investir dans l’avenir de la ville, les jeunes. L’échec réside précisément, en partie, dans ce fatras institutionnel. Écrire cela, c’est aussitôt s’attirer les foudres de la classe politique francophone. Pour la Flandre, tous les maux bruxellois viennent en effet d’un éclatement du pouvoir entre 19 communes (et CPAS), six zones de police et une Région (…).” • Source : d’après V. Lamquin, Le Soir, 21 mars 2016.

134


BRUXELLES TÂCHES :

- à partir du document 35, formulez des idées pour lutter contre la pauvreté à Bruxelles ; - comparez ensuite votre projet à ceux développés par les différents acteurs traitant cette problématique comme par exemple l’observatoire de lutte contre la pauvreté de la santé et du social de la Région bruxelloise (http://www.observatbru.be).

Facteurs d’inclusion ou d’exclusion sociale

IN

DOC.35

TRAVAIL et EMPLOI

VA

N

ENSEIGNEMENT et FORMATION

VIVRE ENSEMBLE (famille, quartier, vie associative)

on

s

INCLUSION et EXCLUSION SOCIALE

DÉMOCRATIE, JUSTICE et SÉCURITÉ

BIEN-ÊTRE, SANTÉ, CULTURE, SPORT

Ed

iti

LOGEMENT et ENVIRONNEMENT

Source : http://www.observatbru.be/documents/graphics/rapport-pauvrete/rapport-pauvrete-2010/4_plan_action_2010.pdf p.40.

135


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

4/ LA PROBLÉMATIQUE du LOGEMENT

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

pertinente sur la Chine du XXIe siècle. TÂCHES :

- analysez les cartes et les graphiques ; - mettez votre analyse en relation avec les textes explicatifs en associant les numéros des cartes et des graphiques aux chiffres mentionnés dans le document 47.

DOC.37

Nombre de logements par rapport au nombre de ménages de la Région bruxelloise

IN

DOC.36

Croissance estimée de la population entre 2014 et 2060 selon les Régions

570.000

N

+ 882 000 habitants

560.000 + 380 000 habitants

550.000

VA

540.000 530.000

+ 559 000 habitants

520.000 510.000 500.000

Accroissement estimé de la population entre 2015 et 2060 (%)

490.000 480.000

32,3 15,6 13,7

s

470.000 2001

2003

2005

2007

on

Ménages privés

2009

2011

2013

2015

Logements

C. Furnémont - Source: Statbel 2016

Source : La Libre.be, 17 mars 2015.

iti

DOC.39

Ed

DOC.38

Évolution du prix d’une maison d’habitation ordinaire par région et en Belgique

Évolution du loyer mensuel (2010-2014) en comparaison avec l’indice santé*

Euros

400.000

116

350.000

114

300.000

112

250.000

110

200.000

108 106

150.000

104

100.000

102 100 2010

50.000 0 1990

1995

Belgique Source : Statbel. 136

2000

RW

2005

2010

RFl

Bruxelles

2015

2011

Loyer moyen 2008 = 100

Source : Observatoire du logement en RBC.

2012

Indice santé 2008 = 100

2013


BRUXELLES

T DOC.40

Évolution des revenus fiscaux moyens par habitant des trois régions. Flandre 1985 = 100

DOC.41

100

Part des travailleurs résidant dans la Région, selon le niveau de diplôme

%

90

110 105

80

100 95

IN

70

90 60

85 80

50

70 1985

1990

1995

Wallonie

2005

2010

2015

Bruxelles

40 30

VA

Flandre

2000

N

75

20 10

Prix médians des maisons

Prix médian de vente en 2014 (€) 450 001 - 500 000 400 001 - 450 000 350 001 - 400 000 300 001 - 350 000 250 001 - 300 000 200 000 - 250 000 canal

0

1

2

3

Bruxelles

Flandre

Élevé

Moyen

Wallonie

Faible

Source : http://www.1819.be/fr/blog/chiffre-du-mois-46-de-la-populationactive-bruxelloise-est-titulaire-dun-diplome-du-superieur.

DOC.43

Loyers mensuels moyens par logement en 2011 (en €)

±

±

Ed

DOC.42

iti

on

s

0

4

5 km

C. Furnémont - Données: Statbel 2016

commune canal loyer moyen en 2011 (€/mois) 883 - 1232 703 - 882 595 - 702 0 1 2 3 4 5 km 538 - 594 457 - 537 C. Furnémont - Données: Statbel 2016 classification par seuil naturel Note: en cas de donnée indisponible pour un quartier (20% des cas), la moyenne communale est attribuée au secteur

137


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

4/ L A PROBLÉMATIQUE LOGEMENT

des les locataires et loyers des logements DOC.44 TÂCHERevenus / / Analysez documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche pertinente sur la Chine du XXIe siècle. Revenus

Loyer mensuel (€)

500-1.000 € 1.001-1.500 € 1.501-2.000 € 2.001-2.500 € 2.501-3.000 € 3.001-3.500 € > 3.500 €

Part du loyer dans le budget (%)

526 596 624 701 767 828 1.120

70 48 36 31 28 25 28

Nombre de ménages sur liste d’attente, nombre de logements sociaux (au total et loués) en Région Bruxelloise

DOC.46

Nombre de logements sociaux vides à Bruxelles

N

DOC.45

IN

Source : tableau 98, observatoire des loyers 2013, p. 108.

45 000

VA

40 000

3500

35 000

2500

30 000

2000

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

iti

Source : Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale.

DOC.47

2602

1500 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Source : Observatoire du logement.

L’accès au logement, une problématique majeure

Ed

Pour Bruxelles, le boom démographique estimé (1) représente un défi non seulement en matière d’emploi et de mobilité, mais également de logement et d’équipements. Le nombre de ménages établis dans la capitale a crû de 14,3 % entre 2001 et 2015 alors que les unités de logement n’ont augmenté que de 10 % (2). Ce phénomène a accentué la hausse des prix du logement. En 2014, le prix d’une maison d’habitation ordinaire est plus de deux fois plus cher à Bruxelles qu’en Wallonie et plus d’une fois et demi plus cher qu’en Flandre (3). En ce qui concerne l’évolution des loyers, le constat est le suivant : entre 2010 et 2013, on observe un net décrochage entre l’augmentation des loyers et celle de l’indice santé (4). À Bruxelles, les loyers augmentent, les revenus diminuent et les habitants souffrent (5). Au sein de la Région, les prix médians des maisons peuvent varier du simple au double entre les communes du nord-ouest et celles du sud-est (6). Le constat est le même en ce qui concerne les coûts des loyers (7). À ce sujet, il fallait bénéficier 138

2108

3113 3154

2013

on

2005

1821

2443 2302 2341

3397

s

Nombre de logements sociaux (loués et vides) Nombre de logements loués Nombre de ménages sur liste d'attente

25 000 20 000

3429 3071

3000

de 2.000 euros par mois pour que la part du loyer dans le budget du ménage soit inférieure à 30 % et la part du loyer pour ceux qui n’ont que 1.000 euros disponibles par mois était de 70 % ! (8). En l’effet, les prix élevés de l’immobilier ont incité les classes moyennes à migrer vers la périphérie. Pour celui qui travaille à Bruxelles, effectuer la navette devient la solution permettant l’acquisition d’un logement abordable. Les efforts politiques d’attraction des classes moyennes reste manifestement insuffisante pour en freiner l’exode, ce dont témoigne la structure des résidents actifs selon leur niveau de diplôme par rapport aux autres régions. La part des travailleurs bruxellois résidant dans la Région et de qualifications moyennes est ainsi plus faible que dans les deux autres Régions (9). En ce qui concerne les logements sociaux, Bruxelles continue d’être le parent pauvre du secteur : en effet, les logements publics locatifs représentent à peine 9 % du parc immobilier bruxellois. Inquiétant constat lorsqu’on sait que dans le reste de l’Europe le taux de logement social s’élève à 20 %, voire 35 %


BRUXELLES

aux Pays-Bas. De plus, leur nombre a baissé en 10 ans, alors que le nombre de ménages en attente d’un logement social a pratiquement doublé sur la même période (10) et que le nombre de logements sociaux vides atteint plus de 3.000 unités (11).

N

▲  Logements sociaux à Molenbeek © C. Jacques.

▲  La zone du canal en pleine reconversion avec en toile de

fond la tour UP-site, la plus haute tour résidentielle de Belgique © C. Jacques.

Ed

iti

on

s

VA

Plusieurs raisons permettent d’expliquer la cherté des prix immobiliers et la forte valeur des loyers à Bruxelles : - l’ajout en une vingtaine d’années de 200.000 personnes à la population bruxelloise ; - l’insertion accrue de Bruxelles dans l’économie mondialisée et le développement des surfaces de bureau ; - l’engouement pour les placements immobiliers ; - de très nombreux logements vides (entre 15.000 et 30.000) réduisant l’offre et poussant les prix vers le haut ; - le souhait des autorités publiques de ramener ou de maintenir la classe moyenne en ville. C’est ainsi qu’au cours des dix dernières années, plus de 40.000 unités d’habitations ont été construites ou rénovées, essentiellement des appartements du segment supérieur. Le retour des (jeunes) familles aisées a entraîné une amélioration de la qualité des quartiers traditionnellement plus vieux et plus pauvres de la ville (c’est l’effet de gentrification). Prenons comme exemple les projets d’habitation et de rénovation urbaine dans la zone du canal, entre autres le luxueux site UP (avec les plus hautes tours d’habitation de Belgique, culminant à 140 m). •

IN

Autre constat, près de 60 % des logements à Bruxelles sont entre les mains d’investisseurs immobiliers. En d’autres termes, seuls 4 propriétaires sur 10 occupent réellement leur logement. La majorité des biens étant mis en location. Les communes qui comptent le moins de propriétaires occupants sont Saint-Gilles (26 %), la Ville de Bruxelles, Ixelles et Saint-Josse (29 %). La capitale se place ainsi en dessous de la moyenne nationale, qui avoisine les 70 % de propriétaires occupants.

Sources d’après : - Ch.Vandermotten, Bruxelles, une lecture de la ville, Éditions de l’Université de Bruxelles, Collection UBlire, 2014, p.98-102 ; - La politique régionale du logement de 2009 à 2014, http://www.rbdh-bbrow.be/spip.php?article1000 ; - L’accès à un logement abordable de plus en plus difficile pour les Bruxellois, voire impossible pour les plus pauvres d’entre eux 13/11/2013, http://www.rbdh-bbrow.be/spip.php?article996 ; - http://www.brusselsstudies.be/medias/publications/FR_71_EGB3.pdf ; - l’Observatoire des loyers 2013 ; - http://www.levif.be/actualite/belgique/le-prix-des-loyers-a-augmente-de-20-en-5-ans/article-normal-34401.html ; - https://www.rtbf.be/info/regions/detail_695-euros-c-est-le-loyer-moyen-des-logements-a-bruxelles?id=8740245 ; - http://www.alterechos.be/fil-infos/bruxelles-une-ville-de-locataires.

TÂCHES : des pistes pour résoudre ce problème

- évoquez quelques pistes pour résoudre la problématique du logement à Bruxelles ; - comparez votre réponse aux stratégies menées par la Région bruxelloise dans son plan régional de développement durable (PRDD), ainsi qu’aux articles de presse de Rafal Naczyk (Le Vif-L’Express, Spécial Bruxelles, 14 novembre 2014, http://www.levif.be/actualite/belgique/a-qui-profitent-les-nouveaux-quartiers-bruxellois/ article-normal-354669.html) et Xavier Attout (Le Vif-L’Express, Spécial Bruxelles, 13 novembre 2015, http:// www.levif.be/actualite/belgique/bruxelles-fait-les-yeux-doux-a-la-classe-moyenne/article-normal-440849. html). 139


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

5/ LA PROBLÉMATIQUE DE LA MOBILITÉ

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

IN

TÂCHE : sur base de tous les documents relatifs à la problématique de la mobilité, construisez un structurogramme de synthèse.

a. Quelques observations

Bruxelles, une des villes les plus embouteillées au monde

Tomtom. Les automobilistes avec un parcours quotidien de 30 minutes perdent en moyenne 94 heures par an dans les bouchons. Le moment le plus chargé est le vendredi soir, avec des temps de parcours rallongés de 82 %.

VA

Bruxelles occupe la 32e place sur 146 dans le classement des villes au-dessus de 800.000 habitants les plus embouteillées au monde, indique Tomtom mardi dans un communiqué. L’éditeur de logiciels et fabricant de GPS publie un rapport sur l’impact des embouteillages. En moyenne dans le monde, le temps de parcours des automobilistes est doublé en heure de pointe. À Bruxelles, le taux de congestion calculé par Tomtom en 2014 est de 33 %, c’est à dire que le temps de parcours est rallongé d’un tiers en moyenne à cause des embouteillages. Le taux de congestion augmente en fonction de l’heure de pointe le matin ou le soir, un trajet domicile-lieu de travail de 30 minutes est prolongé en moyenne de 25 minutes, note

N

DOC.48

s

La vitesse moyenne d’une voiture ou d’un bus aux heures de pointe atteint à peine 17 kilomètres à l’heure. Les files sont de plus en plus longues aux entrées de la ville et sur le ring (…). •

on

Densité de bouchons sur le réseau routier primaire, en km par heures/jour (moyenne mobile sur un an) à Bruxelles-Capitale et à Anvers

iti

DOC.49

Source : Le Vif-L’Express, du 05 au 11 février 2016. http://www.lalibre.be/actu/belgique/quelles-sont-les-villes-belges-les-plusembouteillees-infographies-551a78f13570c8b952f5bc23.

Ed

220 210 200 190 180 170 160 150 140

A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J

2012

2013

2014

Anvers Source Verkeerscentrum Vlaanderen.

140

Bruxelles

2015

2016


BRUXELLES

DOC.50

Les modalités du transport des usagers entrant, sortant ou se déplaçant à Bruxelles-Capitale

Déplacements internes

IN

Sorties

10

20

Auto Marche

40

50

60

70

80

90

%

100

Autres transports publics Autres

Train Vélo

on

s

Source : Fichier Beldam 2010.

30

VA

0

N

Entrées

Évolution des navettes entrantes

Ed

DOC.51

iti

b. Les raisons à l’origine de ces observations

Milliers

350 340 330 320 310 300 290

280 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014

Source : d’après les données de l’IBSA.

DOC.52

Comparaison des navettes entrantes et sortantes

Milliers 350 300 250 200 150 100 50 0

1986

Navettes entrantes

1996

2013

Navettes sortantes

Source : d’après les données de l’IBSA.

141


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

5/ L A PROBLÉMATIQUE DE LA MOBILITÉ

TÂCHE / / Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche

de circulation dans la capitale

Aujourd’hui, on estime à 360.000 le nombre de navetteurs qui se rendent quotidiennement à Bruxelles. (…). Bien que son importance relative ne cesse de faiblir face aux transports publics, la voiture représente encore aujourd’hui près de deux tiers de tous les déplacements vers et depuis Bruxelles. Indépendamment de la hausse des navettes sortantes, les embouteillages sont également dus à une augmentation du trafic des poids lourds en transit sur le ring et à la hausse des déplacements pour des raisons autres que professionnelles, provoquéespar une forte augmentation démographique bruxelloise. Sources : KBC, Bulletins économiques, mars 2015.

Ed

iti

on

s

VA

Toutefois, les navetteurs ne sont pas les seuls responsables des bouchons. Si Bruxelles est une ville embouteillée, c’est aussi parce que sa population augmente et que ses habitants empruntent la voiture même pour de petites distances 2/3 des 400.000 voitures de Bruxellois font des trajets inférieurs à 5 kilomètres. (…). De son côté, Touring reproche à la Région d’avoir réduit l’accès automobile à la ville plus vite qu’elle n’a fourni de solutions de rechange. La multiplication des couloirs de bus en site propre et le rétrécissement des axes routiers sont pointés du doigt. “Si de grandes artères sont plus encombrées, c’est surtout parce qu’on a protégé les zones résidentielles à coup de zones 30 et de sens uniques. Le trafic de transit a ainsi été rabattu sur les voies principales. (…). Victimes d’un sous-investissement chronique, les transports en commun de surface, englués dans la circulation, parviennent rarement à offrir une alternative à l’automobile.” Isabelle Thomas, géographe à l’UCL, est tout aussi sévère “Le gouvernement bruxellois n’a pas de politique globale associant mobilité et aménagement du territoire. Il est coincé dans un carcan politique et de lobbies.” Résultat les initiatives adoptées pour lutter contre la congestion font pâle figure à côté des politiques adoptées en Allemagne, en France et ailleurs. “L’agglomération bruxelloise va au-delà de ses limites administratives, rappelle Mario Cools, géographe à l’ULg. Il faut donc penser plus large.” La concurrence entre Régions serait, selon lui, l’une des causes de l’engorgement de la capitale : “Bruxelles fait des efforts pour attirer les entreprises. Quand une société s’installe dans la capitale, ses salariés deviennent des navetteurs.”

pouvoirs publics de politiques de grands travaux autoroutiers. Ceux-ci se produisent à l’intérieur même des villes, alors que les investissements dans les transports en commun sont délaissés ou ont pour seul objectif de faciliter la circulation au cœur du tissu urbain. Les plans de secteur – des plans d’affectation des sols réalisés dans le cadre de la loi organique de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire de 1962 (…) – réservent généreusement et partout des terrains pour l’urbanisation résidentielle (…). Ces politiques favorisant l’éclatement urbain étaient sous-tendues par une volonté de conforter une croissance fondée sur la consommation de masse, mais aussi de permettre l’accès à la propriété individuelle d’une part toujours plus grande de la population, gage de stabilité sociale. Profitant de la densité du réseau ferroviaire, complété à partir de 1885 par la construction d’un réseau de chemin de fer vicinaux à voie étroite, le gouvernement belge a mis en place dès 1869 un système d’abonnements ouvriers à tarifs très réduits, avec l’objectif avoué d’éviter la concentration en ville des populations rurales occupées dans l’industrie. Le bénéfice de ces abonnements ouvriers sera par la suite étendu aux employés et aux fonctionnaires. Dès avant l’explosion de la périurbanisation, et de l’usage de l’automobile, la Belgique était déjà un pays de navetteurs. On mesure aujourd’hui les conséquences négatives de cet éclatement de la ville, à commencer par la gestion difficile de la mobilité quotidienne. Mais de fait, malgré les discours prônant la densification et le retour à la ville, le mouvement de périurbanisation (…) continue, entretenu par les prix les plus élevés de l’immobilier urbain qui chassent les jeunes ménages avec enfants issus des classes moyennes ou en voie d’ascension sociale et qui souhaitent accéder à la propriété immobilière, voire à une location à un prix abordable. S’y ajoute chez certains une perception négative de la ville, en termes d’environnement et de sécurité. Celle-ci n’est pas sans rapport avec les problèmes budgétaires qu’affrontent ces villes, en partie d’ailleurs du fait même de l’exode des classes moyennes qu’elles ont subi et qui n’est pas terminé.

IN

e

N

pertinente sur la Chine du XXI DOC.53 Des origines variées auxsiècle. problèmes

Source : Le Vif-L’Express, du 05 au 11 février 2016.

Dès la fin de la guerre, la loi De Taeye (1948) encourage l’accès à la propriété des classes moyennes, en offrant des prêts hypothécaires à taux réduit. La démocratisation de l’accès à l’automobile, dans le cadre de sa production en masse et de la hausse des salaires, va de pair avec le lancement par les 142

Source : Vandermotten C., Bruxelles, une lecture de la ville, Éd. de l’Université de Bruxelles, 2014.

Dans le cadre de la préparation de l’Expo 58 et dans les années qui suivirent, une coalition d’intérêts se mit en place entre bailleurs de fonds, hommes politiques locaux et nationaux, urbanistes et architectes, pour poursuivre à grande échelle une destruction-reconstruction de la ville, selon un modèle de séparation des fonctions, excluant largement le logement des quartiers centraux, au profit des bureaux, et favorisant la circulation automobile et le déplacement des


BRUXELLES

navetteurs aux dépens des résidents bruxellois. Afin de préparer la ville, des boulevards furent percés, des tunnels creusés, bref, Bruxelles entrait de plain-pied dans la civilisation de la voiture. Dans les années suivantes, un projet gigantesque fut mis en place pour transformer l’ensemble du quartier Nord, un quartier populaire de Bruxelles proche de la gare du Nord, en une sorte de ville du future (projet Manhattan). Devant la résistance de la population locale, des ilôts entiers d’immeubles d’habitation étaient acquis et laissés à l’abandon jusqu’à ce que les derniers habitants fuient et que le permis de construire soit octroyé de guerre lasse. La méthode du pourrissement fut ensuite généralisée à l’ensemble de la ville, où les surfaces de bureaux triplèrent en 20 ans. Cet urbanisme spéculatif porte le nom de “bruxellisation”. Il désigne les bouleversements urbanistiques d’une ville livrée aux promoteurs au détriment du cadre de vie de ses habitants, sous couvert d’une « modernisation » nécessaire. Ce phénomène doit son nom à la ville de Bruxelles où il fut particulièrement sensible dans les années 1960 et 1970, alors que la ville était livrée aux rêves de cité du futur de promoteurs incontrôlés. La structure institutionnelle de la Belgique de l’époque facilita cet urbanisme du bulldozer à Bruxelles : le gouvernement national, alors compétent en matière d’aménagement du territoire, n’était pas particulièrement sensible aux besoins et aux nécessités des Bruxellois. Il l’était plus, on l’a dit, à ceux des navetteurs. Le processus local d’aménagement du territoire était décidé pour l’essentiel, sur un mode très opaque, sans aucune procédure de concertation, au sein du ministère (national) des Travaux publics (…).

Les nationalistes flamands bloquent toute révision de la fiscalité sur les voitures de société (…). La pression des constructeurs automobiles et des sociétés de leasing, presque toutes situées en Flandre, est à ce sujet déterminante.

Source : d’après Vandermotten C., Bruxelles, une lecture de la ville, Éd. de l’Université de Bruxelles, Collection UBlire 2014 et Wikipédia.

Source : Vandermotten C., Bruxelles, une lecture de la ville, Éd. de l’Université de Bruxelles, Collection UBlire, 2014.

D’après : Vif-L’Express du 5 au 11 février 2016.

IN

La forte croissance démographique à Bruxelles et dans les communes avoisinantes, le rôle magnétisant de la ville comme pôle d’emploi, le nombre croissant d’étudiants, la richesse des évènements culturels sont parmi les facteurs expliquant la pression croissante sur la mobilité dans et autour de la capitale.

N

Sources : KBC, Bulletins économiques, mars 2015.

Ed

iti

on

s

VA

Toutes les coordinations nécessaires à une gestion intégrée de la mobilité à l’échelle métropolitaine, dans une perspective à la fois avantageuse pour la Région et pour sa périphérie, sont d’autant plus difficiles à réaliser que les acteurs sont multiples : la Région et sa société de transport, les communes, les Régions voisines et leurs propres sociétés de transport, De Lijn et TEC, ainsi que leurs communes, l’État fédéral et la SNCB. Mais il n’y aura pas de solution aux problèmes de mobilité autour et dans Bruxelles sans une politique de mobilité intégrée, sur le long terme, impliquant à la fois un transfert modal important vers le transport collectif, qui devra passer par une amélioration de l’offre mais aussi par des contraintes financières comme le péage urbain, et une politique de concentration de l’habitat et de l’activité sur des pôles bien desservis par ces transports publics. •

Le recours à l’automobile pour les déplacements intra-urbains reste massif. Même si 35 % des ménages bruxellois ne possèdent pas de voiture, contre 13 % en périphérie, le taux de motorisation des Bruxellois est parmi les plus élevés des grandes villes européennes, à l’exception des villes italiennes. Avec 482 voitures pour 1.000 habitants, il est plus du double de celui de Copenhague. Sans parler de la spécificité belge des voitures de société (35 % des voitures bruxelloises sont des véhicules de société, pour une moyenne belge de 15 %) et des normes longtemps très généreusement imposées en matière de parkings dans les immeubles de bureaux. L’usage de l’automobile se réduit de près de moitié selon que l’on dispose ou non d’une place de parking sur son lieu de travail et à l’inverse, celui de la STIB double. Source : Vandermotten C., Bruxelles, une lecture de la ville, Éd. de l’Université de Bruxelles, Collection UBlire, 2014.

▲  Un tram de la STIB en site propre.

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DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

5/ L A PROBLÉMATIQUE DE LA MOBILITÉ

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pertinente sur la Chinecollatéraux” du XXI siècle. c. Les “dommages des problèmes de mobilité e

Des effets particulièrement néfastes en termes de santé publique et d’impact économique

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capitale, la pollution de l’air fait minimum 632 victimes par an. Des mesures strictes doivent absolument être prises pour gérer le trafic ! En juin dernier, la Commission européenne a traduit la Belgique devant la Cour européenne de justice pour le non-respect de la législation européenne en matière de qualité de l’air. L’air propre relève d’une importance vitale pour plus d’un million de résidents bruxellois et pour les 350.000 navetteurs qui y travaillent. Le black carbon est émis par les moteurs diesel et des proportions intolérables ont été mesurées sur plusieurs axes routiers de la capitale. En 2013, l’OMS a conclu que la pollution de l’air et les particules fines doivent être considérées comme cancérigènes, au même niveau que le tabac. Même les non-fumeurs courent le risque de mourir d’un cancer du poumon dû à l’exposition aux polluants nocifs. Les plus jeunes sont gravement touchés par la pollution de l’air. Le développement des fœtus est sévèrement impacté avec notamment des naissances prématurées et une croissance limitée. Les bébés de mères qui sont surexposées aux particules fines pendant la grossesse ont une capacité pulmonaire limitée. La surabondance d’hydrocarbures polycycliques aromatiques présents dans les particules de diesel augmente les risques d’un poids insuffisant à la naissance et entraîne des risques graves pour le développement cognitif et psychomoteur des enfants. En outre, le risque de développer de l’asthme, des allergies et le diabète augmente sensiblement. Il a aussi été démontré que la pollution de l’air est responsable d’un grand nombre d’infections pulmonaires et de maladies cardio-vasculaires 20 % des bronchites chez les enfants, 30 % des pneumonies obstructives chroniques chez les adultes et 30 % des infarctus sont causés par la pollution de l’air. Les maladies et les décès prématurés cités ci-dessus ne causent pas seulement des souffrances personnelles mais aussi des coûts à notre société. Les études scientifiques sur les dommages causés par la pollution de l’air submergent les médecins. À Bruxelles seulement, les décès prématurés occasionnent chaque année un coût supérieur à 750 millions d’euros, sans tenir compte des innombrables jours de travail perdus. •

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Selon une étude de Bruxelles-Environnement, la pollution sonore est la deuxième plus grosse source de nuisances. Le bruit en ville serait même la première cause de déménagement. Sans surprise, c’est le trafic automobile qui est le plus pointé du doigt. Autant de raisons pour lesquelles BruxellesEnvironnement a adopté voici plusieurs années déjà un plan « bruit » pour s’attaquer au bruit routier. Toujours selon la même idée les bruits générés par le trafic automobile semblent plus déranger les Bruxellois que les avions et les installations techniques (telles les ventilations ou les groupes de froid par exemple). Dans la capitale, le niveau sonore n’augmente pas vraiment. Par contre, d’année en année, Bruxelles-Environnement recense de plus en plus de plaintes. « C’est la deuxième problématique environnementale, derrière l’air mais devant les déchets. » Une personne sur cinq trouve même que son habitation se trouve dans un environnement trop bruyant. Une véritable question de santé publique, puisque le bruit, même à faible intensité, a des effets néfastes. « Des effets cardio-vasculaires, de stress, de fatigue, d’insomnie, des difficultés d’apprentissage, de concentration… » Mais Bruxelles ne s’en tire pas si mal comparé aux autres grandes capitales. Son atout ? Ses nombreux espaces verts, qui sont autant de zones de repos pour nos oreilles.

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DOC.54

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Source : Durant J., Le bruit en ville, première cause de déménagement à Bruxelles, RTBF.be, 25 janvier 2016.

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Vincent De Wolf, chef de groupe MR au Parlement bruxellois, rappelle que les embouteillages, à Bruxelles, coûtent cher aux entreprises et menacent l’attrait économique de Bruxelles. Selon les estimations réalisées par la Chambre de commerce bruxelloise (Beci), il en coûte 511 millions € par an tandis que les problèmes de mobilité sont une raison de quitter Bruxelles pour 7 entreprises sur 10 interrogées par la Fédération Agoria. Source : http://www.mr.be/actualites/toute-lactualite/zoom/article/engorgement-automobile-a-bruxelles/.

Médecins, professeurs et acteurs de la santé, francophones et flamands, interpellent les autorités bruxelloises. Dans la

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Source : La Libre.be, Lettre ouverte d’un collectif d’acteurs de la santé, 19 octobre 2015.


BRUXELLES

d. Des pistes pour résoudre ce défi de la mobilité DOC.55

Des solutions multiples pour mieux vivre à Bruxelles

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L’achever constitue une évidence aux yeux de tous. « Mais à l’avenir, on ne peut plus permettre qu’un seul individu, qui dépose un recours contre le passage ou l’élargissement d’une voie, soit en mesure de bloquer tout le projet pendant des années, souligne Mario Cools, professeur d’économie spécialisé en transports à l’ULg. Il faut qu’une décision puisse être prise beaucoup plus vite sur les infrastructures considérées comme essentielles à la collectivité. » Les parkings de dissuasion, installés en grand nombre aux entrées de Bruxelles, doivent faire partie de la même réflexion.

réelle en 2013 par le bureau PWC, GFK, Touring, et Vito, avait montré que les automobilistes soumis à cette taxation parcouraient effectivement moins de kilomètres (-5,5 % dans la zone RER) et évitaient davantage de circuler pendant les heures de pointe. « Le signal monétaire n’est toutefois pas le meilleur, analyse Xavier Tackoen. Car le problème n’est pas celui des finances mais celui d’un manque de vision globale sur la mobilité. »

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Le RER

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Tous les experts s’accordent à le dire pour sortir Bruxelles de l’immobilité qui la gagne peu à peu, il n’y aura pas une mais des solutions qui s’additionnent et, surtout, se complètent. On sait que certains des usagers, sensibles à l’offre qui leur est faite, réfléchiront au mode de déplacement qui sera le plus efficace à leurs yeux tandis que d’autres ne changeront d’habitudes que sous la contrainte. Soit. Voici, en vrac, les pistes multidirectionnelles qui pourraient à tout le moins être étudiées si l’on veut que Bruxelles bouge à nouveau.

Ce concept devrait être développé. L’usager ne les loue que quand il en a besoin et n’en a pas la charge le reste du temps. « Les automobilistes doivent apprendre à penser en termes d’utilisation et non plus de propriété », résume Frédéric Dobruszkes, professeur spécialisé en géographie des transports à l’ULB. Ce qui implique un sérieux changement de mentalité. Car la voiture, aujourd’hui, reste essentielle aux yeux de bien des consommateurs.

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Le réseau ferroviaire bruxellois

Les voitures partagées

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Le développer constitue une autre piste intéressante. Les possibilités qu’offre ce type de transport sont encore largement méconnues du grand public alors qu’il est d’une efficacité précieuse.

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Le péage urbain

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Il représente une solution pour les uns, dans la mesure où les recettes ainsi récoltées permettraient de développer davantage les transports en commun. Pour d’autres, il ne constitue pas une solution puisqu’il ne résout pas le problème de la mobilité, c’est-à-dire du surnombre de voitures qui circulent à Bruxelles. En outre, son prix frapperait tout le monde de la même manière, que l’on roule peu ou beaucoup. Et il n’est pas exclu que nombre d’automobilistes décident de traverser les quartiers avoisinants pour n’avoir pas à payer. « Mais pourquoi pas, si les recettes engrangées facilitent une prise de décision courageuse plus tard », suggère Xavier Tackoen.

La taxation au kilomètre Considérée comme plus juste puisqu’incitant à rouler le moins possible, elle risque néanmoins de frapper les « captifs de la voiture », qui n’ont pas d’alternative pour se déplacer. « Tout le monde n’est pas desservi de la même manière par les transports en commun », souligne Isabelle Thomas, géographe à l’UCL. Une étude sur ce sujet, réalisée par expérimentation

Des sites propres pour les transports en commun Le principe quand les transports en commun circulent plus vite, sans être immobilisés par la congestion automobile, on peut augmenter leur fréquence de passage. Selon une étude réalisée en 2007 pour la revue de Brussels Studies, 18 % du budget d’exploitation de la Stib ne sert qu’à compenser les ralentissements liés à la congestion du trafic. Or augmenter la vitesse commerciale des bus et trams bruxellois permettrait d’élargir l’offre sans augmenter les prix. La Stib, qui réclamait depuis des années que le tram ait priorité sur les voitures au rond-point formé par l’avenue Louise et la petite ceinture, vient de l’obtenir en 48 heures, en raison de la situation. « Il n’y a que le fait accompli qui fait bouger les gens », épingle Xavier Tackoen. Dans la même veine, les feux de circulation réglés pour donner la priorité aux transports en commun ou les axes à sens unique pour tous les véhicules sauf les bus et les trams permettraient aussi d’augmenter la vitesse de déplacement. Donc la qualité du service proposé au voyageur. 145


DES PROBLÉMATIQUES de la Région bruxelloise

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Les voitures de société

Le transport de marchandises Il doit faire partie intégrante de la réflexion. Les marchandises pourraient être acheminées davantage par bateau ou par train. « La politique d’aménagement du territoire doit se faire à plusieurs échelles spatiales, insiste Isabelle Thomas. Ce n’est pas Bruxelles le problème, c’est plus général. C’est au moins au niveau du pays, voire de l’Europe que le transport devrait être pensé, notamment pour les marchandises. »

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Les affrontements restent rudes entre les partisans de cette formule fiscalement attractive et ses opposants. Peser sur ce levier semble pourtant une évidence si l’on veut limiter le nombre de voitures à Bruxelles. Certaines entreprises ont pris les devants et proposent aujourd’hui à leurs employés un budget mobilité qu’ils peuvent utiliser à leur guise abonnement de train ou de la Stib, vélo, abonnement Cambio ou location de voiture plus grande pour les départs en vacances, chacun s’y retrouve. « Il y a six ans, nous avons proposé de troquer l’avantage que représentent les voitures de société contre un bonus logement, afin d’aider ceux qui ne pouvaient vivre à Bruxelles en raison des prix de l’immobilier à s’y installer, signale Olivier Willocx, administrateur-délégué de Beci (Chambre de commerce & Union des entreprises de Bruxelles). Le gouvernement ne nous a pas suivis. Aujourd’hui, on crée une prime à habiter loin puisque c’est l’employeur qui paie les déplacements. Cela n’a pas de sens. » La suggestion pourrait être remise sur le tapis.

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Il devrait être encouragé et, pourquoi pas, organisé par les entreprises dont le personnel se rend chaque jour dans la capitale. « En moyenne, chaque voiture qui entre dans Bruxelles est occupée par 1,1 personne, rappelle Mario Cools. Il y a donc de la marge. »

transversale liée à son utilisation les logements prévoient d’office une place pour ranger les vélos, par exemple, y compris les vélos-cargos, dont dispose un ménage de Copenhague sur quatre. Aujourd’hui, le vélo constitue un moyen de transport évident dans la capitale danoise et j’observe que cette ville ne se porte pas mal, pour autant, en termes de croissance économique. Au contraire les indicateurs de cohésion sociale y ont, depuis lors, augmenté. » Par ailleurs, les ventes de vélo électriques progressent (1 vélo sur 4 vendu en Europe est désormais à assistance électrique), ce qui ouvre de nouvelles perspectives. En Flandre, 80 projets d’autoroutes cyclables sont à l’étude.

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Le covoiturage pertinente sur la Chine du XXIe siècle.

Accessible à tous, il offre le meilleur rapport coût/efficacité dans les déplacements. Pour beaucoup d’experts, il incarne l’avenir de la mobilité à Bruxelles. « Les Danois ne roulaient pas plus à vélo que les Bruxellois, il y a vingt-cinq ans, note Xavier Tackoen. On les y a en quelque sorte incités en mettant en place toute une politique

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Le vélo

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La gouvernance

▲  Les vélos Villo à Bruxelles.

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Tous les experts considèrent que la façon dont la mobilité, les travaux publics et l’aménagement du territoire sont actuellement gérés sur le plan politique pose problème une telle décentralisation rend la mise en place de n’importe quelle politique de mobilité impossible. Pour les uns, c’est le gouvernement bruxellois qui devrait être seul à la manœuvre. Dans ce cas, les bourgmestres des 19 communes ne devraient plus avoir le droit de s’en mêler. « On ne peut pas gérer une ville comme Bruxelles de cette manière, lance Frédéric Dobruszkes. En fonction de leur appartenance politique, les bourgmestres soutiennent ou sabotent les initiatives de la Région. Certains ministres, qui sont aussi bourgmestres, agissent aussi en fonction de leur base électorale. » De manière plus générale, la politique de la mobilité devrait être pensée au niveau du pays et pas seulement de Bruxelles. « La mobilité et l’aménagement du territoire devraient être dans les mêmes mains ministérielles », assure Mario Cools. Les quatre ministres actuels de la Mobilité (fédéral et régionaux) appartiennent à quatre partis différents. Fâcheux, pour un sujet qui exige autant de transversalité. Les différents ministres des Transports ne se sont plus vus à quatre depuis des années ils devraient, réclament les experts, se voir au moins tous les trois mois.


BRUXELLES

S’interroger sur la mobilité implique de se questionner aussi sur les lieux de vie. Les Belges, qui sont nombreux à être propriétaires, n’envisagent pas, pour la plupart, de déménager pour habiter plus près de leur lieu de travail parce que les droits d’enregistrement et la TVA les en découragent. D’une manière générale, insiste Bart Jourquin, professeur spécialisé en transports à l’Université de Mons, toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour que les gens reviennent vivre à Bruxelles.

L’organisation du travail

Source : Le Vif-L’Express, du 05 au 11 février 2016.

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Enfin, on ne fera pas l’économie du débat sur l’organisation du travail. Les horaires professionnels pourraient être rendus

beaucoup plus souples pour répondre à la question de la mobilité. Les pistes que représentent le télétravail, le coworking ou la décentralisation en plus petites unités du travail accompli jusqu’ici à Bruxelles doivent enfin se concrétiser. « Le travail n’est pas un lieu mais une activité », insiste Xavier Tackoen. Or, plus d’un emploi sur trois à Bruxelles est déplaçable dans la mesure où il concerne une activité de service qui peut être réalisée n’importe où. À San Francisco, la firme Google a mis en place des bus qui véhiculent ses employés. Ces bus sont équipés de connexion wi-fi, ce qui permet aux gens d’y travailler dès qu’ils montent à bord. D’ailleurs, ils sont payés dès qu’ils se connectent au réseau interne. La Flandre étudie un concept de « bus-kantoor » (bus-bureau) similaire, avec ordinateurs, imprimantes et connexion wifi à bord. •

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Le logement

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▲  Représentation symbolique de la ville © Visit.brussels.

© C. Jacques. 147


Itinéraire Préface I Embarquement III Escales 1 1re longitude : Les convulsions géopolitiques du Proche et Moyen-Orient 2

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Questions de recherche 1. Des photographies 2. Chronologie des principales tensions depuis 1945 Qu’entend-on par Proche et Moyen-Orient ? 1. Des territoires difficiles à définir 2. Des territoires aux appartenances culturelles multiples a) Le monde arabe b) Le monde musulman Comprendre le monde musulman 1. L’islam : quelques repères culturels 2. Les États musulmans 3. Les trois branches de l’islam 4. En Belgique Pourquoi un foyer de conflits ? 1. Des facteurs majeurs de conflictualité 2. La construction d’une carte de conflictualité de la région 3. Le dessous des cartes au Proche et au Moyen-Orient 4. Calcul d’un indice de paix mondial Le Moyen-Orient, le cœur pétrolier du monde 1. Les gisements de pétrole et de gaz et leurs infrastructures 2. La production de pétrole en 2014 3. La consommation de pétrole en 2014 4. Les routes maritimes du pétrole et les points de passages stratégiques 5. Les effectifs militaires US 6. Les compagnies pétrolières 7. L’évolution des cours du baril de 1960 à 2015 Exemple de problématique conflictuelle : l’État Islamique 1. Étude de cas 2. Question de recherche 3. La carte d’identité de l’État Islamique a) Quoi ? b) Où ? c) Origine de cette organisation et chronologie des événements ? d) Combien sont-ils au sein de l’EI ? e) C’est quoi la mondialisation de l’État Islamique ? f) En quoi consiste la coalition anti-EI ? g) Objectif poursuivi par l’État Islamique ? h) Ses méthodes ? i) Ses sources de financement ? 4. Zoom sur le territoire contrôlé par l’État Islamique 5. Les alliances et les oppositions ? De l’islamisme au djihadisme 1. Les mots pour comprendre 2. Où ? 3. Objectifs de l’islamisme ? a) Ses fondements b) Le combat contre les valeurs occidentales

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4 4 7 8 8 9 9 9 10 10 11 13 14 15 15 19 22 23 24 26 27 27 28 29 29 30 32 32 34 36 36 36 37 38 39 40 40 41 41 42 46 48 48 49 50 50 50


Itinéraire

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2e longitude : La Belgique, trois entités contrastées au cœur de l’Europe

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Questions de recherche 1. La Belgique à l’échelle internationale 2. La Belgique à l’échelle européenne 3. La Belgique à l’échelle nationale Zoom sur des indicateurs régionaux 1. Le compteur de vitesses économique 2. Le compteur de vitesses socio-économique 3. Le compteur de vitesses démographique 4. Le compteur de vitesse en éducation Zoom sur les différentiels de vitesse 1. Le différentiel économique 2. Le différentiel socio-économique 3. Le différentiel démographique 4. Le différentiel éducatif Des explications aux différentiels de vitesse Paix, liberté et développement en Belgique a) Un membre de l’UE b) Un membre de l’OCDE c) Un membre de l’OTAN d) Un membre du Conseil de l’Europe e) Un membre de l’ONU Lexique de fin de chapitre

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4. Le terreau de l’islamisme a) Les principales raisons qui alimentent le ressentiment des islamistes b) Les stratégies islamistes de conquête du pouvoir c) La radicalisation islamiste des jeunes en Europe Israël-Palestine, une terre pour deux 1. Les mots pour comprendre 2. Le dessous des cartes 3. Les principales revendications des Palestiniens 4. Un texte de synthèse rétrospectif Lexique de fin de chapitre

3e longitude : Bruxelles, une petite métropole à vocation internationale À la découverte de Bruxelles 1. Des photographies au plan et à la carte de Bruxelles 2. Des perceptions au concept de métropole 3. Bruxelles dans le classement des métropoles mondiales Des problématiques de la région bruxelloise 1. Questions de recherche 2. La problématique démographique 3. La problématique socio-économique 4. La problématique du logement 5. La problématique de la mobilité a) Quelques observations b) Les raisons à l’origine de ces observations c) Les dommages collatéraux des problèmes de mobilité d) Des pistes pour résoudre ce défi de la mobilité Lexique de fin de chapitre

ANNEXE : Méthode des plus grands écarts

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110 112 112 117 118 121 121 123 129 136 140 140 141 144 145 148

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