Fréjus
Adapter le littoral à l’horizon 2100 Notice de PFEStudio Architecture Ville et Territoire Victorine LEBORGNE
Remerciements Je souhaite remercier nos enseignants, Messieurs Savignat Jean Michel, Gimmig Frédéric, Dussol Eric et André Delphine pour cette année passée dans leur atelier Architecture Ville et Territoire. Je les remercie pour leur bienveillance et leurs conseils avisés, pour la découverte et l’apprentissage de l’architecture à l’échelle territoriale qui m’impressionnait mais que j’ai pris plaisir à pratiquer. Je remercie du fond du cœur mes proches pour leur soutien et leur patience face à mes doutes et mes baisses de moral.
Un territoire entre Marseille et Nice
Population
Superficie
Densité
52 532 hab
2
17,3 km
514 hab/km2
Puget-sur-Argens
6 915 hab
26,9 km2
257 hab/km2
Roquebrune-sur-Argens
12 155 hab
106,1 km2
115 hab/km2
Saint Raphaël
34 115 hab
89,6 km2
381 hab/km2
105 717 hab
239,9 km2
Fréjus
5
Sommaire
Introduction
Un rapport à l’eau depuis l’Antiquité Une artificialisation du territoire pour une extension urbaine
9 14
Un littoral soumis à de multiples aléas
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Des stratégies à travers une réflexion globale
28
De la Base Nature à Port Fréjus
57
Conclusion
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Bibliographie et références
83
Des inondations à répétition Un nouveau danger à l’horizon 2100
01 Se déplacer le long du littoral 02 De Puget-sur-Argens à Fréjus quel avenir pour les zones d’activités ? 03 Espaces naturels, paysages et aléas 04 Réinventer des manières d’habiter au quotidien 05 Quel avenir pour le tourisme ? Synthèse : Une stratégie territoriale à l’horizon 2100 L’impact sur le territoire à l’horizon 2100 : un nouveau trait de côte Protéger Port Fréjus Adapter l’habitat existant pour une mise en sécurité des résidents L’histoire de la Base Nature Créer une transition paysagère comme protection à la montée des eaux La vie du littoral préservée et développée
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8
INTRODUCTION Un rapport à l’eau depuis l’Antiquité Situé sur le territoire de la tribu celto-ligure des Oxybiens, et point stratégique entre les cités grecques d’Antipolis (Antibes) et de Massalia (Marseille), le site fut colonisé en 49 avant Jésus-Christ par un lieutenant de César qui, en hommage à son chef, lui donna le nom de Forum Julii. Par la suite, Jules César lui décernera le titre de « Colonia octavonorum », la colonie de la huitième Légion. Forum Julii devint ensuite une base navale dotée d’un arsenal et d’un port aménagé dans un étang de près de 20ha, bordé de quais et relié à la mer par un chenal artificiel. En parallèle, pour activer les communications entre l’Italie et la Gaule, dès 12 avant Jésus-Christ, l’Empereur Octave-Auguste fit entreprendre la création d’une nouvelle voie, bien plus directe, dite Voie Julia-Augusta qui rejoignait le Var par Vence, Grasse et Antibes, puis gagnait Fréjus et la Provence. Cette voie fut refaite en 179 sur l’ordre de l’Empereur Hadrien puis en 211 sous le règne de Caracalla, le nom de Voie Aurélia remplaça celui de Voie Julia. C’est donc situé entre les massifs des Maures et de l’Esterel, sur l’estuaire de l’Argens et du Reyran, et édifié sur un éperon rocheux dominant la mer, que cet oppidum allait devenir un important centre de production agricole et artisanale, auquel son port abrité et sa situation sur la Via Aurelia lui vaudrait quatre siècles de prospérité. De temps immémoriaux, le fleuve de l’Argens est sujet à de grands débordements et forme des marécages. Au début du XVIème siècle, la prospérité économique de Fréjus s’appuyait sur plusieurs ressources artisanales et agricoles comme la production de blé, de vins, la pêche, l’élevage de moutons ou encore la poterie, et les agriculteurs équipèrent le cours d’eau d’une multitude de canaux d’irrigations. Au XIXème siècle, l’Argens était le seul cours d’eau navigable du territoire et ce sur une distance de 62km entre sa confluence avec la Bresque et la Mernotes à Carcès. Le pin débité en planches aux scieries du Muy et de Fréjus constituait l’essentiel du bois flotté et vers 1880, le bois était conduit à Saint-Raphaël pour être ensuite transporté vers Marseille ou Toulon. Par la suite Fréjus fut le premier port militaire de toute la Méditerranée Romaine, il était donc logique qu’à travers les deux Guerres, l’armée édifia à Fréjus - Saint-Raphaël un immense complexe militaire comprenant des camps d’hébergement, des bâtiments pour la logistique, des hôpitaux, des champs de manœuvre et de tir. 9
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2km
TracĂŠs historiques - carte territoriale 10
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Carte d’état-major - 1850 13
Une artificialisation du territoire pour une extension urbaine C’est au début de l’année 1915 que l’armée décida de loger des troupes coloniales à Fréjus. Les premières réquisitions de terrains furent effectuées en mars, dans le quartier des Sables. Le camp était situé sur le bord de mer, non loin du cours d’eau de la Garonne séparant Fréjus de Saint-Raphaël. A la fin de la guerre ces camps servirent à l’hébergement de la main d’œuvre agricole (pour la plus part des tirailleurs restés sur site) avant que l’exploitation touristique de Fréjus, servie par son cadre prestigieux, par son climat si clément et par sa situation privilégiée, ne s’établisse solidement au cours des Trentes Glorieuses. La loi Cornudet de 1919, premier essai de planification, rendit obligatoire l’établissement d’un plan d’extension pour les villes. Dès 1920, le quartier de Fréjus-Plage s’organise pour accueillir les touristes : construction d’hôtels, casino, établissements de bains... Le plan régulateur de René Danger, de 1922, appuie le projet d’extension sur la définition de l’économie régionale et locale de Saint-Raphaël dont il dresse ainsi le tableau : «Saint-Raphaël n’est pas un centre agricole, ni industriel, même si l’on a une exploitation importante de la pierre du Dramont et le transit des bauxites par le port. L’activité la plus importante est le tourisme, avec les séjours d’hiver et d’été, même si la ville n’est plus reconnue comme station médicale. Ce qui est important ce sont ses “merveilles naturelles” qu’il faut valoriser en faisant de Saint-Raphaël un centre de tourisme et de grand sport.» Sur le littoral varois, elle se décline en 1922, avec le plan directeur d’extension et d’embellissement d’Henri Prost, projet économique et d’aménagement urbain basé sur la balnéarité. Au plan communal, un plan d’embellissement et d’extension est dressé en 1922-1923 par René Danger, géomètre d’Etat. Le projet ne sera jamais réalisé car le nombre de constructions déjà existantes est alors trop important. Le territoire connaîtra un grand essor surtout après 1936 avec le développement du tourisme estival. Le territoire s’urbanise alors autour du Golfe de Fréjus et les deux villes de Fréjus et Saint Raphaël sont désormais rattachées par un tissu urbain continu.
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Dans le Var, l’activité touristique tend à devenir indispensable à l’économie globale du département qui, grâce à son climat et ses sites, représente une terre d’accueil et de loisirs par excellence. Jusqu’à la guerre, le développement de la station s’est appuyé sur la programmation d’équipements balnéaires et de loisirs. L‘allotissement des communes se fait sur des initiatives privées, le découpage en parcelles de superficies différentes suivant les secteurs de la commune, desservies par des voies reprenant d’anciens chemins vicinaux ou créées arbitrairement. A la structure de type urbain de la ville répondaient les parcs des grandes villas de Valescure ou de Notre-Dame. L’extension suivait le littoral et la topographie comme à Notre-Dame ou aux Cazeaux, ou bien les villas étaient dispersées dans la colline comme à Valescure. L’extension continuera à se faire au coup par coup essentiellement sur le mode des lotissements dont Esterel-Plage constitue l’exemple le plus important. Ce vaste projet devait s’étaler sur environ 150ha de forêt situés sur les quartiers des Plaines, des Tasses et de la Péguière jusqu’à Boulouris. A partir de 1968, ce sont des édifices de 10 logements ou plus qui sont majoritairement construits soit pour la résidence principale, soit, à partir de 1975, majoritairement pour la résidence secondaire. Le recensement de 1999 montre une population constituée majoritairement de personnes âgées (9 295 pour 30 671 habitants à Saint Raphaël, soit une augmentation de 31,1% depuis 1990) et près de la moitié des logements sur le territoire sont alors des résidences secondaires.
Camps d’ouvriers agricoles près de la plaine de l’Argens Carte postale, 1920
La ville balnéaire image d’archive, plage des Sablettes, Fréjus, 1959 15
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Artificialisation et urbanisation du littoral entre Saint Aigulf et Saint RaphaĂŤl
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500 1 000m
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Un littoral soumis à de multiples aléas
Inondations de juin 2010 entre Saint Aygulf et Fréjus Image aérienne de la Sécurité Civile 18
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Des inondations à répétition Le 2 décembre 1959, le barrage de Malpasset, achevé cinq ans plus tôt, cède et libère plus de cinquante millions de mètres cubes d’eau. En quelques minutes, la vallée du Reyran et la ville de Fréjus sont ravagées par une vague de plusieurs mètres de haut déferlant à 70 km/h qui détruit tout sur son passage, maisons, voies ferrées et routes. Quatre cent vingt trois victimes sont dénombrées. L’armée intervient pour secourir les sinistrés et déblayer la ville et le Général de Gaulle, accompagné du Premier ministre Michel Debré, se rendent rapidement sur place. Cette catastrophe, l’une des plus importantes en France au XXème siècle aboutit à la création de procédures d’indemnisation et à l’obligation légale d’études géologiques avant la mise en œuvre de travaux d’importance et conduit à la canalisation du Reyran. Seulement, la vallée de l’Argens n’en a pas terminé avec les phénomènes d’inondations. Avec la culture intensive qui s’est développée dans cette plaine fertile, les canaux d’irrigation, qui régulaient l’eau sur le site, n’ont plus été entretenus et on été délaissés à l’état de friche. La perte de cet outil de régulation, couplé à la création de la route digue (la D559) ont contribué à la perte de la culture du risque et à l’augmentation des épisodes d’inondations. En juin 2010, une terrible tempête fait de nombreux morts et des dégâts considérables. Le débordement de l’Argens est un drame humain et économique dans la plaine, où maraîchers et agriculteurs ont tout perdu, avec plus de deux mètres d’eau par endroit. Leurs outils de productions sont détruits, le matériel et les cultures qui étaient prêtes pour la saison sont dévastés. Deux mois et demi après cette catastrophe, l’Association viva 2010 est créée, regroupant les riverains de l’Argens et les agriculteurs. Sur sa demande, le Préfet du Var a imposé la création du Syndicat Mixte de l’Argens et, c’est également à son initiative, que le sénateur Collombat a provoqué la désignation d’une Commission d’Enquête sénatoriale. De plus, un PAPI (Plan d’Aménagement et de Prévention des Inondations) a été instauré mais pour autant, le Syndicat Mixte de l’Argens pratique encore des expertises et des études de marché et ne laisse pas entrevoir de travaux avant trois ou quatre ans dans la vallée. 20
La catastrophe de Malpasset, initiateur d’une culture du risque Image d’archive, 1959
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MontĂŠe des eaux et inondations, un impact fort sur le territoire 22
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R1 - Aléas inondations fort R2 - Aléas inondations moyen à fort R3 - Aléas inondations faible en zone non-urbanisée
Carte des aléas inondations PPRi / Ville de Fréjus
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Un nouveau danger à l’horizon 2100 La progression de la mer
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Des stratégies à travers une réflexion globale L’omniprésence de l’eau sur le territoire de Fréjus renforcée par la montée des eaux à + 1m d’ici 2100, impose une réfléxion globale pour proposer des statégies les plus adaptées au site et à ses enjeux. Cela passe par un questionnement à plusieurs échelles d’intervention, sur une temporalité partant d’un constat à aujourd’hui, en temps 0, vers l’horizon 2100, en temps 2, et sur plusieurs secteurs qui composent ce territoire. Ce questionnement s’est développé en cinq axes majeurs : 01. Se déplacer le long du littoral. 02. De Puget sur Argens à Fréjus : quel avenir pour les zones d’activités ? 03. Espaces naturels, paysages et aléas. 04. Réinventer des manières d’habiter au quotidien. 05. Quel avenir pour le tourisme ?
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01. Se déplacer le long du littoral Les principaux axes de communication sur le territoire sont saturés durant l’été avec l’arrivée des vacanciers. Pourtant des infrastructures existent et les enjeux portent ici à favoriser l’utilisation du train par la ligne existante comme lien entre les différentes villes du territoire pour les relier au littoral. Vivre autour du littoral ramène à l’idée de vivre en plein air, ce qui pourrait se traduire par la mise en place de mobilités actives et d’une promenade de bord de mer. La connection des différents pôles entre eux de manière rapide permettrait ainsi de proposer un maillage du territoire pour une plus grande fluidité de déplacements. Ensuite, l’existence d’une navette fluviale entre un camping de la vallée et la plage des Sablettes montre la possibilité d’utiliser ce type de transport sur le territoire, et le prolongement de ce mode de déplacement permettrait de compléter le maillage proposé. La stratégie proposée face à ce questionnement, sur la manière de se déplacer le long du littoral, est de redéfinir la mobilité sur le site de manière à libérer le littoral de la circulation automobile. Pour cela la Départementale 559, reliant Saint Aigulf à Fréjus par le bord de mer et les Etangs de Villepey, serait transformée en voie active. La fermeture de cet axe de circulation serait compensé par l’élargissement de la Départementale 8, seule route traversant la plaine agricole de l’Argens. L’accès à la mer serait ainsi réservé aux piétons. De la même manière, ce postulat pour une nouvelle mobilité, serait répercuté sur les boulevards de la Mer (depuis le centre ville de Fréjus), d’Alger et de la Libération, reliant Port Fréjus à Saint Raphaël. Les Stationnements en bord de mer seraient ainsi supprimés et renvoyés plus en amont. Ce postulat sur la mobilité s’inscrit dans une volonté de découverte du paysage, proposant des panoramas le long du parcours sur le nouveau front de mer, tel que l’avait suggéré Henri Prost (Architecte et Urbaniste) dans son plan de valorisation de la côte Varoise.
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Un maillage façonné par le territoire, saturé durant l’été
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Postulat de mobilitĂŠ 32
Supprimer la circulation automobile le long du littoral et proposer un service adapté aux zones partagées Navette autonome easy-mile, Transdev, Perpignan
Conserver la navette fluviale, un service déjà existant dans la Plaine Navette fluviale de l’Etoile d’Argens, Fréjus
Proposer des sentiers et des parcours en vélos en adéquation avec le changement du territoire dans le temps Parc Nature, La Garde / Parcours VTT, Pornichet
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02. De Puget-sur-Argens à Fréjus quel avenir pour les zones d’activités en limite de plaine ?
Autour de la Palud et dans la Vallée de l’Argens, des activités agricoles et artisanales se sont installées du fait de la présence de la nationale 7 et de la voie ferrée. Cette zone fait le lien entre Fréjus et Puget-sur-Argens pour créer un continuum bâti sans aucune qualité en terme d’espace public ou à vocation d’habitat. L’enjeu ici est de transformer cette partie du territoire en espace urbain et avec le déplacement du trait de côte dans les terres, il s’agit de redéfinir les activités le long de la départementale 8, vouée à devenir la nouvelle route du littoral. La stratégie proposée est de relocaliser dans la plaine les activités existantes à l’embouchure de l’Argens, grâce au foncier disponible que constitue un ensemble de terres en friches. Afin d’optimiser cette relocalisation il est également nécessaire de réintégrer la nationale 7 à la structure de la plaine en venant y créer de nouvelles connexions transversales.
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La plaine de l’Argens
Entre ruralité, espaces naturels et activités de loisirs
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Envisager le déplacement de la route du littoral permet de penser à la relocalisation des activités situées en aval de la route départementale 8
Les typologies dans la plaine
Terrains vagues Stationnements à caravanes pour les forains
Hangars Activités industrielles et de stockage Entrepôts ou garages à bâteaux
Campings Mobil-homessur parpaings ou pilotis
Propriété agricole Habitat individuel en rez-de-chaussée ou en r+1
Recensement des activités et des friches disponibles
A relocaliser
Campings
60ha
Agriculture
210ha
Activités
20ha 290ha
Foncier disponible
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Friches
332ha
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Réintégrer la nationale 7 à la structure de la plaine
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De nouvelles connexions transversales
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03. Espaces naturels, paysage et aléas Avec la montée des eaux, les problématiques de submersion et d’inondations, les étangs de Villepey sont voués à disparaître. Ces étangs, aujourd’hui classés en zone Natura 2000, se sont formés avec la création de la route nationale 98 (route digue) reliant Saint Aigulf à Fréjus par le bord de mer. La stratégie proposée pour le devenir de ces espaces naturels est de conserver la structure paysagère tout en incluant le nouveau «front de mer». Cela passe par l’aménagement de la nouvelle promenade des étangs, suite à la suppression de la circulation automobile sur la route, avec de nouveaux usages éphémères dans une basse vallée renaturée. Cela passe également par le renforcement du cordon dunaire afin de créer une mer intérieure et ainsi étendre la zone humide. Ainsi, grâce a cette renaturation, la biodiversité est préservée, la place est laissée à la progression de l’eau sur le site ce qui permet un meilleur contrôle des aléas sur le territoire.
Les Etangs de Villepey, photographie 2017
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Une nouvelle promenade sur une basse vallée renaturée, de nouveaux usages éphémères, le cordon dunaire renforcé
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la départementale 559, une route-digue à l’embouchure de l’Argens
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La route devient support de chemins éphémères près des étangs de Villepey. La réalisation de busages sous la route à certains points permet de réduire les inondations dans la plaine.
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la route entre deux eaux
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04. Réinventer des manières d’habiter au quotidien Le littoral de la baie de Saint Raphaël n’est pas pratiqué uniquement l’été et la montée des eaux impacte de nombreux quartiers pavillonnaires, notamment autour de Port Fréjus et à l’arrière de Fréjus plage. De nouvelles manières d’habiter le littoral sur ces espaces doivent être envisagées, tenant compte des différents aléas en jeu. Les stratégies abordées sur ce secteur sont diverses et très localisées. Elles visent notamment à protéger Port Fréjus et ses nombreux rez de chaussées occupés par des activités liées au tourisme (commerces, hôtels, restaurants...) en proposant l’aménagement et la rehausse des quais. Elles s’atellent à réflechir à un moyen d’adapter le bâti existant pour la mise en sécurité des habitants dans les quartiers pavillonnaires au regard de l’aléas inondations. De plus, tout porte à croire qu’à l’horizon 2100, la base nature sera totalement immergée voyant disparaître avec elle des quartiers entiers aujourd’hui habités. Ici le parti a été de travailler sur l’immersion totale et le relogement.
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temps 0
Au bord du Reyran canalisé, une entrée de ville à la limite de la plaine.
A l’est de la base nature, un lotissement voué à disparaître à cause de la montée des eaux. Au nord, un potentiel à projet.
Les typologies existantes à proximité de la base nature
Habitat individuel en lotissement De plein pied ou à étage
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Commerces en rez-de-chaussée et terrasse couverte Bureaux ou logements à l’étage
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Exproprier les habitants du lotissement sur le long terme et les reloger à proximité près de l’avenue du 8 mai 1945.
temps 2
Devenant du domaine maritime public, proposer un bail au locataires des logements flottants
Au nord de la base nature, une transition entre ville et parc par la mise en place de typologies adaptée à l’inondabilité. 47
Transformer les usages sur la base nature et créer une continuité maritime avec le canal de Port Fréjus pour proposer un quartier lacustre
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lieu d’événementiel
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parc
temps 2
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espace naturel et terrain d’exploration pour les jeunes
la base nature comme jardin pour les habitants
la base nature immergée, les habitations deviennent flottantes
Défendre Port Fréjus contre la montée des eaux en rehaussant les quais devenant ainsi support d’usages. L’espace public est réaménagé.
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05. Quel avenir pour le tourisme ? Le tourisme est un enjeu majeur sur ce territoire, il apporte des emplois et des milliers d’estivaliers chaque année dans les locations de vacances, les commerces, les services, les hôtels et sur les plages. Il génère une grande économie sur le territoire comme en 2014 où il rapportait 420 millions d’euros à la commune de Fréjus, pour près de 1500 emplois créés (Office de tourisme, Poids économique du tourisme, 2015). La problématique de la montée des eaux et l’enjeu de renaturation à l’embouchure de l’Argens imposent de reconfigurer les activités touristiques et agricoles en amont. Comme expliqué précédemment, en ce qui concerne les activités agricoles et touristiques telles que les camping et parc de loisirs, elles peuvent être relocalisées sur les nombreux terrains en friches à l’intérieur de la plaine. En revanche, au delà de la plaine de l’Argens, la modification de la côte et la disparition des plages impliquent de trouver de nouvelles activités et/ou une alternative afin de préserver l’attrait touristique du lieu. La stratégie mise en place pour cette partie du littorale adopte une démarche de retrait afin de conserver la plage. En effet si rien n’est mis en œuvre, à l’horizon 2100, la réduction de la plage sera de l’ordre de 5,5m à 7m. C’est pourquoi le postulat de mobilité, présenté en première stratégie, prévoit la réduction de la largeur des boulevards grâce à la mise en place des navettes autonomes ainsi qu’à la suppression de la circulation automobile. De cette manière le littoral est restitué aux piétons et aux modes de déplacements actifs, et les plages conserveraient une largeur confortable. La mise en place de cette stratégie reprend et réinterprète «Le plan d’aménagement du littoral Varois» proposé par Henri Prost en 1922-1923. Cela passe par la plantation d’un espace transitoire entre la ville et la plage, permettant de proposer une promenade arborée et ombrée, et coupant ainsi la plage des Sablettes de l’ambiance bruyante et de l’effervescence de la ville. Depuis la mer cet aménagement offre une vue sur un littoral végétalisé masquant l’urbanisation dense. 51
Adopter une démarche de retrait pour conserver la plage
Se réapproprier la pensée d’Henri Prost pour recréer un littoral arboré et cadrer l’horizon Archive d’époque - plan Prost, Fréjus - 1923
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Intégrer le front de mer dans le paysage en réduisant la prédominence du bâti par le végétal
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Une stratégie territoriale face à la montée des eaux
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De la Base Nature à Port Fréjus : Portéger, Adapter, Créer une transition paysagère De la réflexion globale exposée précédemment m’est venue la volonté de travailler sur la partie du territoire vouée à devenir lacustre à l’horizon 2100, à savoir, la Base Nature. Cette zone à la topographie plane, comprend une intervention sur l’actuelle base de loisirs mais également sur l’opération des années 80 qu’est Port Fréjus et les quartiers résidentiels tenus par ces deux pôles attractifs de la commune. L’idée première des stratégies développées sur ce site était de proposer, sur une temporalité phasée, le relogement des habitants impactés par la montée des eaux. Cette réflexion proposait le relogement, à la fois sur du foncier disponible à l’ouest de la base de loisirs (en bord du Reyran canalisé) et également dans un nouveau quartier lacustre, à la manière des pays Scandinaves. En approfondissant l’analyse du quartier, j’ai pris la mesure de la densité résidentielle du lieu et du nombre important d’habitants à reloger. De ce fait la question n’était plus : «Comment proposer le relogement des résidents des quartiers impactés par la montée des eaux ?» mais plutôt : «Comment protéger et préserver l’habitat du quotidien face à la montée des eaux ?»
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Impact sur le site à l’horizon 2100 : La montée eaux + 1m sur le site un nouveaudes trait de àcôte
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Protéger Port Fréjus
Rehausser les quais, un nouvel aménagement récréatif de l’espace public,
The blox, Rem Koolhaas, Copenhague
Rehausser les quais L’assymétrie entre les quais Est et Ouest de Port Fréjus est un risque supplémentaire quand à la progression de l’eau dans le tissus urbain. C’est pourquoi afin de protéger et préserver l’habitat ainsi que les activités du secteur, la stratégie proposée est de rehausser ces espaces publics, qui une fois réaménagés retrouveraient leur valeur de supports d’usages récréatifs et attractifs pour ce lieu touristique. 60
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Adapter l’habitat
Les pavillons La typologie pavillonnaire constitue la forme d’habitat la plus défavorable face à l’aléas inondations. Développées en rez de chaussée, et donc de plain pied sur la parcelle, les pièces de vie n’offrent aucune protection aux résidents. Proposer un «habitat adaptable» c’est proposer la possiblité de créer une extension en étage afin d’offrir un espace refuge aux habitants et le réaménagement des rez-de-chaussées comme espace «fusible». 62
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L’histoire de la Base Nature L’eau est une composante essentielle de ce territoire mais au fil du temps, l’homme a transformé et artificialisé le sol au grés de ses besoins et plus particulièrement les besoins militaires. Cette ancienne cité Romaine a toujours eu une vocation militaire et il était stratégique pour l’Homme de faire perdurer et préserver cet atout avec la création de la base aéronavale en 1911. C’est pourquoi lorsque l’on observe l’évolution du site depuis l’état major jusqu’à nos jours, la transformation des marécages est visible. L’arrivée du tourisme balnéaire sur la côte, a fortement impacté le territoire qui a du évoluer afin d’accueillir la masse d’estivants et s’adapter aux nouvelles pratiques du littoral. A cette occasion, en 1922-1923, un travail d’envergure a été mené et proposé par Henri Prost (architecte et urbaniste) sur commande du préfet du Var. Il proposa un plan de revalorisation de la côte Varoise comprenant des aménagements liés à la pratique du littoral et des gabarits de voirie adaptés et évolutifs. Mon parti a été de m’appuyer sur ce travail pour l’aménagement du parc et des franges urbaines.
Historique de la Base aéronavale devenue base de loisirs - ville de Fréjus 64
Antiquité B O U L E V A R D D E L A M E R B O U L E V A R D D E L A M E R B O U L E V A R D D E L A M E R B O U L E V A R D D E L A M E R
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Ci-contre, projection et supposition de l’évolution du territoire à l’horizon 2100
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Les cartes présentées ici montrent l’évolution du territoire depuis l’Antiquité et plus particulièrement la manière dont, au fil des ans, le site de la base nature a été artificialisé afin de pouvoir étendre la ville.
2100
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Créer une transition paysagère : le modèle Prost A cette nouvelle problématique, j’ai développé des stratégies de protection, d’adaptation et de création d’une transition paysagère entre les paysages naturels que constituent les étangs de Villepey et la basse vallée de l’Argens, et la ville. Le projet que je vous propose ici de découvrir accueille la montée des eaux tout en conservant cet espace sportif et de loisirs les pieds dans l’eau. Il se dessine sous la forme d’un parc venant enlasser le nouveau plan d’eau et qui, à la manière d’une «éponge», fait obstacle à l’étalement de cet élément en milieu urbain tout en absorbant les fluctuations de la mer intérieure. Ce parc vient ainsi protéger l’habitat résidentiel existant situé en amont, et tenu par Port Fréjus. La composition de ce parc s’appui à la fois sur les axes viaires qui desservent le quartier et sur le travail proposé par Henri Prost en terme de «valorisation» du littoral. Le quartier pavillonnaire existant serait quant à lui «adaptable» c’est à dire qu’en partenariat avec la commune et ses services instructeurs, des permis de construire pourraient être délivrés afin d’intégrer le risque aléas inondations et ainsi favoriser la mise en sécurité des résidents, par la création d’un étage refuge pour ces constructions majoritairement développées en rez-de-chaussée. Enfin l’intervention sur Port Fréjus consiste en la rehausse des quais par des aménagements et des équipements favorisant la contemplation, le parcours et la découverte du paysage urbain de Fréjus, en limitant le plus possible la perte d’espace public que pourrai générer la montée des eaux.
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Le quartier de la Base Nature à Port Fréjus, image aérienne 2018, google maps
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Le plan de valorisation de la côte Varoise par Henri Prost Les travaux menés par Henri Prost (Architecte et Urbaniste) durant la période de 1922 à 1923, portaient sur une valorisation du littoral Varois, sur commande du Préfet du Var. Seuls certains des aménagements proposés dans le projet de planification, tel que le boulevard de la mer, ont été réalisés, sous l’œil attentif de l’auteur. Prost avait à l’époque parfaitement identifié les enjeux du littoral et les stratégies qu’il voyait mettre en place et qui sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité. C’est pourquoi j’ai souhaité reprendre et réinterpréter les outils qu’il avait mis à la disposition de la Préfecture, pour la valorisation de ce territoire entre Saint Aigulf et Fréjus.
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HiĂŠrarchiser les axes qui composeront le parc 70
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La montée des eaux à + 1m sur le site
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S’appuyer sur le réseau viaire existant...
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Saturés durant l’été les axes routiers doivent être réaménagés et repensés au regard des nouveaux usages proposés sur le territoire par la renaturation. La fermeture à la circulation automobile durant l’été devient le moyen de désenclaver le site et d’emprunter le parcours du littoral en mode actif, navettes autonomes, cyclistes et piétons s’y cotoiront. L’hiver la voie des étangs pourrait être réouverte aux résidents.
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... pour composer le parc de demain
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Les axes ainsi requalibrĂŠs, requalifiĂŠs et valorisĂŠs peuvent servir de support pour les cheminements et le parcours du parc sportifs et de loisirs.
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Un postulat de mobilité adapté aux usages, au parcours et à la découverte d’un paysage renaturé
La D559 reliant Saint Aigulf à Fréjus devient la promenade des étangs
Requalification de la rue des batteries, voie de transition et d’accès au parc
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Valorisation du Boulevard de la mer par les mobilitĂŠs actives
Parcourir le parc, dĂŠcouvrir le paysage
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Le site renaturé, le paysage est revalorisé et la découverte peut se faire grâce aux parcours proposés.
FITSAN 890
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Une transition paysagère comme protection à la montée des eaux
Master plan horizon 2100
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La vie du littoral préservée et développée La hiérarchisation des axes ainsi que la valorisation des accès sur la base nature entraînent la réorganisation des activités de la plaine sportive, installées sur le site de manière éparce et sans liaison entre elles. Le projet propose de regrouper les services techniques et administratifs et de réorganiser les activités sportives et de loisirs selon leur mode de fonctionnement, permettant ainsi d’optimiser les espaces et de libérer et désimperméabiliser les sols actuellement inexploités.
Le parc à la fois valeur d’usage récratif et régulateur des aléas
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Conclusion Après le travail d’analyse, de diagnostic-enjeux et de stratégies, réalisé en S9 suivi d’un approfondissement des recherches en S10, il apparaît que le territoire de Fréjus constitut un territoire à vocation à la fois agricole, urbaine et touristique, avec un paysage majoritairement naturel, où l’eau est omniprésente depuis l’Antiquité. C’est pourquoi le projet se devait d’être à la mesure de tels enjeux pour leur préservation et leur valorisation. Les recherches menées sur l’état de l’art de ce territoire ont été fondamentales dans la réalisation du projet ici développé, puisqu’il s’est appuyé sur des travaux menés en 1922-1923, dans le cadre d’une réflexion sur l’évolution du littoral et de son adaptation au regard de nouveaux usages survenues durant les Trentes Glorieuses, et plus que jamais d’actualité aujourd’hui avec les changements climatiques. En effet, avec la montée des eaux à l’horizon 2100 couplée aux aléas d’inondations fortement présents sur ce territoire, le littoral doit être aménagé pour faire face à de telles variations si nous ne voulons pas qu’il disparaisse complètement. Il est malheureusement inévitable que certaines zones naturelles et urbaines disparaissent, pour autant certaines autres peuvent être préservées et adaptées. Pour cela l’Homme va devoir accepter une certaine humilité et une remise en question sur ses modes d’habiter et de pratiquer ces espaces. Il va également devoir reconsidérer sa place sur le nouveau territoire qui se dessine à l’horizon 2100. C’est pourquoi ce projet constitue, à mon sens, une ébauche de ce que pourraient être les stratégies à mettre en œuvre, face à cette évolution climatique. En travaillant sur de nouvelles mobilités plus en accord avec les paysages, le corps et l’esprit, en ciblant les interventions par une réflexion sur les sites devant être protégés au regard des enjeux engagés et les sites pouvant être renaturés pour une meilleur gestion des aléas climatiques sur le territoire, l’Homme pourra ainsi s’adapter et vivre «avec» ces aléas. Une culture du risque doit être redonnée à la population pour une prise de conscience et une action de sa part.
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Bibliographie et références
The Big U New York, B.I.G
Parc Heyritz, Strasbourg
Quartier grand marbé, Macon
Parc Gerland, Lyon
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V ictor ine L e b o r gne A r chitecte D E - H M O N P conta ct@v la r chite cte .f r vlar chitecte