Conférence du 2 février 2012 : Mon ado, ses réseaux Avec Serge TISSERON Selon Serge Tisseron, toutes les technologies se valent, c’est seulement l’usage qu’on en fait, qui les différencies. Les technologies n’existent qu’à travers l’action de l’homme. Il ne suffit pas d’être un « Digital Natives » pour maitriser les technologies. Toutes personnes s’intéressant un minimum à ces dernières peut y trouver un centre d’intérêt et une sorte de passe temps. Il suffit juste de prendre le temps de les appréhender. Les réseaux sociaux ne sont que le reflet de l’image du terrain vague pour un jeune des années 1960. A cette époque le jeune se construisait, grandissait à l’abri du regard des parents. Mais ne disposant pas d’ordinateur, il s’extériorisait. Aujourd’hui, facebook et les réseaux sociaux, ont remplacé ce terrain et permettent à l’adolescent de se construire à l’abri des parents. Les technologies transforment l’adolescence : Les nouvelles technologies modifient non seulement le rapport de l’adolescent, à soi mais aussi le rapport aux autres. En effet, à travers les réseaux sociaux il va découvrir une image de lui-même. Une image différente de celle que lui renvoie un miroir. En effet, un miroir renvoie une image inversée d’une personne. Si vous avez un grain de beauté à droite, le miroir vous le montrera à gauche. L’écran modifie complètement cette perception de l’image que l’on peut avoir de soi. En effet, il nous reflète notre véritable image, celle que l’on renvoie aux autres. L’enfant ou l’ado va alors croire qu’il a plusieurs identités, ce qui peut à terme altérer son comportement sur les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux vont aussi transformer le rapport qu’à l’adolescent avec les autres.
Premièrement, ils vont modifier la prise de contact. Celle- ci va devenir élastique. Ainsi, Serge tisseron, prend l’exemple des amis facebook, qui peuvent être « activés » à un moment donné par la personne qui le souhaite. Pour lui, les contacts se construisent grâce à des passions en commun. Le problème dénoncé ici, est qu’un jeune enfant n’a pas encore de passions. Ainsi il va donc être tenté d’exposer sa vie privée, son intimité sur facebook. Les causes qui poussent les enfants sur les sentiers des réseaux sociaux : Serge Tisseron dégage trois causes principales : - Premièrement l’adolescent va chercher à attirer l’attention. Il a besoin de sentir que l’on « pense à lui ». - De plus, comme tout être humain, l’adolescent a besoin de valoriser son expérience du monde. Il a besoin de partager son expérience individuelle avec les autres. - Enfin, l’Homme, tout comme l’adolescent aime et aimera toujours jouer à cache-cache ou aller au bal masqué. Les réseaux sociaux et notamment facebook sont un moyen de se dissimuler derrière un « masque ». Il devient alors difficile de se cacher quand on en a envie...
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Les principaux dangers des réseaux sociaux : Le facteur principal est, pour Serge Tisseron, la surexposition de l’intimité. Celle-ci est d’autant plus dangereuse que l’on est jeune. En effet, le manque de reconnaissance pousse l’enfant à s’exposer et à exposer sa famille. Les réseaux sociaux soulèvent en outre la problématique du droit à l’image, ignoré d’une grande partie de la population. Il est nécessaire d’expliquer à l’enfant que personne ne peut le photographier s’il n’en a pas envie. Prévenir les dangers des réseaux sociaux : Les parents ont un rôle important à jouer, notamment lors de la création du compte facebook. Il faut en effet savoir que facebook est interdit aux jeunes de moins de 13 ans. Certains adolescents vont mentir sur leur âge pour accéder à facebook. Il est du devoir des parents, d’accompagner leurs enfants durant cette étape. Il faut leur faire prendre conscience que s’ils mentent sur leur « âge facebook », cette différence avec leur véritable âge perdurera. La règle des « 3-6-9-12 » de Serge Tisseron : Celle-ci consiste à ne pas mettre un enfant de moins de 3 ans devant un écran, à ne pas acheter une console de jeux à celui de moins de 6 ans, a accompagner sur le net l’enfant de 9 ans et à laisser « seul » sur le net celui de 12 ans.
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