Dossier Pédagogique Momies V2

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D o s s i e r p é d a g o g i q u e


Présentation ______________________________________________________________________________ page 2 Les zones d’exposition ____________________________________________________________ page 3 Les ateliers _________________________________________________________________________________ page 11 Les parcours de visite ______________________________________________________________ page 16 Liens avec les programmes scolaires ____________________________________ page 17 Activités pour la classe ____________________________________________________________ page 22 Pour aller plus loin ____________________________________________________________________ page 29 Autres lieux ressources ____________________________________________________________ page 49 Bibliographie ____________________________________________________________________________ page 50

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Sommaire


Les momies sont des témoins privilégiés, elles ouvrent une fenêtre directe sur le passé, qui représente une source majeure d'information que la science a toujours utilisée en cherchant sans cesse de nouveaux moyens pour leur analyse. Cette exposition nous éclaire sur la culture des sociétés disparues et permet de mieux comprendre comment, grâce à l’étude des momies, les hommes ont collecté beaucoup de données sur les modes de vie passés, les maladies, le régime alimentaire, les rites funéraires, les filiations… Les momies sont une ressource de grande valeur historique, scientifique et anthropologique, elles sont des témoins "muets" qui nous connectent directement à un passé que nous voulons mieux connaître. La fascination qu'elles produisent représente également un énorme potentiel éducatif. Cette exposition, scénographie, médiation et ateliers, a été conçue par Cap Sciences à partir d’éléments issus de l’exposition « Mömias Testigos del pasado » présentée au Parque de las ciencias à Grenade en Andalousie.

Objectifs de l’exposition : ! Découvrir que contrairement aux idées reçues il y a des momies partout dans le monde, dans de nombreuses sociétés et à toutes les époques. Leur momification a pu être naturelle ou artificielle. ! Comprendre que les momies témoignent des modes de vie des sociétés passées et de leur lien avec la mort. ! Découvrir que la science s’est depuis longtemps intéressée aux momies. Des études invasives aux secrets révélés par l’imagerie médicale ou l’ADN, les disciplines concernées sont nombreuses. ! Partager avec les visiteurs les histoires formidables que les momies ont à nous raconter.

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Présentation


Les momies d’Egypte

L'aura de mystère, le vol sacrilège des pilleurs de tombeaux, les créations littéraires et cinématographiques et notre connaissance approfondie d'une des civilisations les plus fascinantes de l'histoire ont fait des momies égyptiennes les symboles de l’art de l'embaumement. Aux abords du Nil pendant plus de 2500 ans s’est développée une civilisation qui se distinguait par ses croyances très élaborées sur la mort. L'environnement aride du désert et les motivations religieuses ont conduit ce peuple à développer des techniques de conservation des corps qui ont atteint une degré élevé de perfection et complexité. Plusieurs façons d'obtenir la momification des corps coexistaient, elles dépendaient de la capacité économique et de la classe sociale du mort. Mais elles avaient toutes pour objectif principal la préservation du sujet pour sa nouvelle vie au delà de la mort.

L’exposition propose de découvrir l’art funéraire raffiné de l’Egypte antique au travers d’une sélection de pièces : des extraits du livre des morts, une tête de momie, quatre répliques de sarcophages dont l’un de ceux de Toutankhamon, des amulettes, des statuettes, des vases canopes, des momies animales.

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Les zones d’exposition


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Les momies des Andes Dossier pédagogique

9 momies incas représentent le cœur de l’exposition. Elles sont issues des collections du Musée anthropologique de l’Université de Madrid. Les conditions climatiques particulières de la région andine ont permis la conservation d’une des plus grandes collections au monde de momies, naturelles et induites. Les températures élevées et la sécheresse du désert d'Atacama, d'une part, et le froid extrême des sommets des Andes, de l'autre, sont les causes de momification naturelle par séchage ou congélation. L’observation de ces phénomènes a conduit à l'élaboration de rituels et de croyances funéraires complexes destinés à perpétuer la vie après la mort. Grâce à elles, nous connaissons de nombreux aspects de la vie quotidienne de groupes humains issus des plus anciennes cultures américaines, comme les Chinchorros ou les Paracas.

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En plus d’apporter des preuves archéologiques et anthropologiques précieuses, les chroniqueurs espagnols qui ont accompagné la conquête du Pérou nous ont laissé de riches descriptions de leurs rites funéraires et de leurs fêtes religieuses. Les feuilles reproduites dans les codex, livre formé de pages manuscrites, témoignent de divers rituels funéraires andins, à rapprocher des sacrifices humains au Mexique.


Les momies du Monde Dossier pédagogique

Hommes des glaces, hommes des tourbières, hommes des déserts, hommes en quête d’éternité, leurs momies ont été retrouvées partout dans le monde. Au delà de l’Egypte et des pays andins, les momies sont les témoins du passé de nombreuses sociétés humaines. Les Chinchorros, prem ières m om ies du m onde Peuple semi-nomade, ils se sont établis près du désert d’Atacama, du nord du Chili au sud du Pérou. Leurs momies, vieilles de 7000 ans, sont les momies artificielles les plus anciennes au monde. Les premières momifications étaient naturelles grâce aux nitrates présents dans le désert d’Atacama. Puis les Chinchorros ont évolué vers des techniques de momification artificielle. Itigilov, au plus près du Bouddha Mort en 1920, ce moine bouddhiste russe est l’un des rares exemples d’une momification volontaire réussie. Otzi, l’hom m e des glaces. Découvert en 1991, à la frontière de l’Autriche et de l’Italie, il a vécu il a environ 5300 ans. Il a été tué par une flèche. Les raisons de son meurtre restent inconnues.

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Elm er, le bandit em baum é. Mort en 1911 aux Etats-Unis, sa momie a servi d’attraction dans les cirques pendant plus de 60 ans.

Ram sès II, un pharaon grand et voûté Découvert au 19ème siècle dans le cercueil de Ramsès 1er, il est mort à 90 ans. Il a régné pendant soixante-sept ans, en plein âge d’or de l’Egypte ancienne est considéré comme l’un des plus grands pharaons.

Rosalia, la belle endorm ie Découverte à Palerme dans les catacombes des Capucins, elle est décédée à l’âge de 2 ans d’une pneumonie. Ses parents pour conserver son corps pour l’éternité choisissent la momification. La technique utilisée associée à l’air sec des catacombes fait d’elle une des momies les mieux conservées du monde. L’hom m e de Tollund, prisonnier de la tourbe Découvert au Danemark en 1950, il a vécu il y a 2300 ans. Grâce au sol de la tourbière, sa momie est dans un état de conservation exceptionnel. Il est mort par pendaison, il avait entre 30 et 40 ans.

Xin Zhui, une vie d’extravagance Découverte en Chine en 1971, Xin Zhui, Marquise de Dai, a vécu 150 ans avant J.-C. Epouse du Premier ministre du roi, elle meurt à l’âge de 58 ans d’une crise cardiaque. Son tombeau était riche de plus de 3000 magnifiques objets et elle même était habillée de plusieurs robes de soie d’une finesse incroyable. .

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Louise, une dam e de cœur bretonne. Morte en 1656, elle a été inhumée avec le cœur de son mari. Elle est un témoignage des pratiques funéraires de la noblesse bretonne de cette époque.


La tsantsa, quand les indiens réduisaient les têtes. Une tsantsa est une tête réduite momifiée. Cette pratique de certaines tribus d’Amérique du Sud est apparue à l’époque précolombienne. Elle a perduré jusqu’à ce que les autorités équatoriennes et péruviennes interdisent cette pratique dans les années 1960.

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La doncella, une dem oiselle des glaces. Découverte en Argentine en 1999, elle a été sacrifiée il y a 500 ans. Elle avait 14 ans et a été choisie pour sa beauté. Préparée pendant plus d’un an pour son sacrifice, elle a été abandonnée en haut du volcan et est morte d’hypothermie.


Les momies de Saint Michel

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Dans la crypte de la tour Saint-Michel, appelée “la Flèche”, 70 momies étaient exposées. Ces momies auraient été placées dans le caveau probablement entre 1793 et 1796. Dès leur installation dans la crypte, la visite de ces momies devient une étape incontournable de la découverte de la ville de Bordeaux. Mais, à l’air libre les momies finissent par se dégrader. Elles sont à présent enterrées dans le cimetière de la chartreuse. Un film retrace cette histoire.


La science derrière la momie

Objectif : comprendre comment l’étude des momies via différentes techniques scientifiques nous permet de mieux connaitre la vie des hommes du passé.

Qu’est-ce qu’une momie ? Comment les momies sont étudiées ? Quels types d’informations peut-on obtenir des momies ? Quelles sont les disciplines scientifiques liées aux momies ? Peut-on avoir des informations sur l’environnement naturel dans lequel les défunts vivaient ? Qu’est-ce qu’ils mangeaient ? Quelles étaient leurs maladies ?

Cet atelier propose de répondre à ces différentes questions par l’étude de cas concrets et grâce à différentes disciplines scientifiques : l’imagerie médicale, l’archéoentomologie, l’analyse des isotopes, la génétique, la palynologie, la papyrologie.

Les élèves vont devoir se mettre dans la peau des différents spécialistes de ces disciplines pour observer, analyser et interpréter de documents scientifiques (graphiques, images …)

En fonction du temps imparti et du niveau des élèves certaines tables ne seront pas abordées.

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Les ateliers


A la table des momies Objectif : Entrevoir les différentes étapes qui permettent la transformation naturelle ou artificielle des corps en momies liées aux savoir-faire et aux croyances. La volonté des hommes de préserver le corps de leurs défunts est un très lointain héritage. La momification est un choix plus élaboré que le simple enterrement. Elle constitue un corpus de techniques et savoirfaire. Dans cet atelier, les élèves vont découvrir les différentes formes de momification au travers d’exemples issus de différentes époques et de différents lieux.

Momification naturelle Ces momies sont le résultat de circonstances environnementales particulières comme le froid extrême, l'acidité ou la salinité du sol, une sécheresse. Elles sont donc réparties sur l'ensemble du globe et à différentes époques.

Momies d’Egypte Dans l’Egypte ancienne, quand vous mourriez, vous deviez vous soumettre au jugement d’Osiris. S’il jugeait que vous aviez été une bonne personne, votre âme retrouvait votre corps et vous viviez au paradis pour l’éternité. Un corps mort devait être préservé le mieux possible. Si le corps venait à disparaitre alors l’âme du mort se retrouvait seule et vulnérable aux démons du monde souterrain. L’embaumeur retirait les organes et les fluides pour préserver le corps, l’emmailloter de bandelettes de lin et lui donner une protection spirituelle. Les corps embaumés sont connus aujourd’hui comme des momies.

Momies des Canaries Les Canaries furent envahies par les Espagnols en 1402 et ultérieurement colonisées. La population indigène, appelée Guanche, pratiquait la momification pour son aristocratie. Il existait vraisemblablement des milliers de momies dans les grottes des ancêtres au moment de l’occupation espagnole, mais on n’en trouve plus que quelques fragments dans de rares musées. Comme en Égypte, la momification était pratiquée par des embaumeurs professionnels qui étaient des exclus. Ce sont les chroniqueurs espagnols du XVe siècle qui nous renseignent sur l’embaumement à Ténériffe.

Momies chinchorros Contrairement à de nombreuses cultures, la tradition Chinchorro, dans le nord du Chili, réservait la momification à tous les membres de la société, y compris les enfants et les fœtus. En raison de cette conservation égalitaire des morts, des centaines de momies ont été trouvées et des centaines d'autres restent à découvrir. Les momies Chinchorros les plus anciennes ont été récupérées dans le désert d'Atacama et sont datées de 6000 à 5000 av JC.

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Momies Paracas

L’auto-momification volontaire Les Sokushinbutsu, des moines bouddhistes japonais, suivaient jadis une longue pratique ascétique les amenant à se momifier de leur vivant. Poussant à l’extrême sa volonté de s’émanciper du monde sensible, résolu à transcender la douleur et le physique, le moine qui choisissait cette voie aspirait à devenir un « parfait », un « Bouddha vivant », et faisait le don total de soi à sa communauté. Cela imposait un régime alimentaire draconien et contrôlé afin de diminuer la quantité des graisses et des fluides contenus dans le corps. Après sa mort, qui survenait au bout d’une longue agonie de plusieurs années, la dépouille ainsi « asséchée » ne connaissait pas de décomposition. A ce jour, près d’une vingtaine de momies Sokushinbutsu ont été formellement identifiées mais la pratique est désormais interdite au Japon car considérée comme un suicide, illégal dans ce pays.

La momification sacrificielle Les sacrifices humains chez les Incas étaient essentiellement des offrandes faites aux entités ancestrales matérialisées dans des montagnes et des lieux sacrés, afin de conjurer les calamités et éloigner les cataclysmes. Ces offrandes humaines visaient également à préserver la santé du souverain et lui assurer des triomphes militaires. Dans les grandes occasions, les Incas sacrifiaient également des enfants ou des jeunes gens, sélectionnés parmi les plus beaux d'entre eux. Ils étaient d’abord bien nourris, puis anesthésiés avec de grandes quantités de cocaïne, ou de chicha, de l'alcool à base de maïs. Abandonnés dans la nature, parfois frappés et blessés, ces jeunes gens trouvaient la mort. La chute de l’empire incas implique la disparition des cérémonies liées à l’État et au pouvoir central. Mais les croyances liées aux ancêtres et au terroir, subsistent, mélangées en partie à des rituels chrétiens. Interdits par la loi, les sacrifices humains perdurent exceptionnellement, et de façon clandestine, jusqu’au XXe siècle. En fonction du temps imparti et du niveau des élèves certains types de momifications ne seront pas abordées.

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La culture Paracas tire son nom de la presqu’île de Paracas dans le sud du Pérou. Elle se développe dans le premier millénaire avant JC et connait son apogée entre le 600 avant JC et le 200 après JC. Parmi les réalisations le plus élaborées, il y a les édifices funéraires. D’abord, des cavernes naturelles creusées en forme d’entonnoir inversé et aménagées pour protéger les momies. Dans une seconde période, de véritables nécropoles apparaissent, avec des salles réservées aux sépultures des défunts de haut rang. Les morts étaient enterrés en position fœtale assise, enveloppés dans des longs tissus et accompagnés de mobilier funéraire.


Quipu

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Objectif : découvrir la technique de dénombrement chez les incas, le quipu et comprendre son fonctionnement Les élèves sont mis en situation. En équipe, ils doivent dénombrer différents éléments sur une image (lamas pierre tissus ) à la manière des incas, avec un quipu. Une fois qu’ils ont écrit les nombres avec le quipu, ils doivent lire les nombres trouvés par les autres équipes. Les Incas comptaient tout (personnes, nourriture, animaux…) mais pas n’avaient pas de trace écrite. C’était le rôle des quipus. Ils servaient à écrire les nombres, recenser la population, faire des inventaires… Les quipus remplaçaient l’écriture pour compter. En quechua, quipu signifie « nœud ». Le quipu est formé d’une cordelette principale d’environ 1 à 2 mètres de long à laquelle sont attachées des cordelettes multicolores (laine de lama) plus fines rassemblées en plusieurs groupes. La couleur de la cordelette dépend de la nature de l’objet et certaines couleurs ont plusieurs significations : Jaune = l’or, le maïs Rouge = l’armée, le sang Blanc = la paix, l’argent Noir = le temps, la guerre Chaque quipu peut compter entre 3 et 2000 cordes et il peut y avoir jusqu’à 50 ou 60 couleurs ou combinaisons de couleurs. La longueur d’une cordelette variait de 20 à 50 cm. Les quipus étaient fabriqués et interprétés par les quipucamayos (ou quipukmayayuq), les comptables de l’époque. La valeur des nombres codés par les nœuds dépend de leur position le long de chacune des cordes. Ces cordes contiennent 3 groupes de nœuds, un groupe inférieur (les unités), un groupe central (les dizaines), et un groupe près de la corde principale (les centaines).


Pyramides

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Objectif : comprendre l’évolution des tombeaux égyptiens (des mastabas aux pyramides à degrés) par la construction dans l’espace et la manipulation. Par équipe, les élèves auront pour mission de construire des mastabas de différentes tailles en lego à partir d’un plan d’exécution. Les équipes vont devoir ensuite s’associer pour assembler les différents mastabas et construire des pyramides à degré.

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Zones d’exposition

Les momies d’Egypte

Cycle 2 CP/CE1/CE2

Les momies des Andes Les momies du Monde

Les momies d’Egypte Les momies des Andes

Cycle 3 CM1/CM2/6ème Les momies du Monde

Les momies de Saint Michel

Cycle 4

Les momies des Andes

3ème

Les momies du Monde Les momies de Saint Michel

Quipu Pyramides A la table des momies (niveau 1)

La science derrière la momie (niveau 1)

A la table des momies (niveau 2)

Les momies d’Egypte

5ème / 4ème / Lycée

Ateliers

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La science derrière la momie (niveau 2)

A la table des momies (niveau 3)

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Les parcours de visite


Cycle 2

Français Langage oral Écouter pour comprendre des messages oraux ou des textes lus par un adulte Dire pour être entendu et compris, en situation d’adresse à un auditoire ou de présentation de textes Participer à des échanges dans des situations diversifiées Lecture et compréhension de l’écrit Comprendre un texte Pratiquer différentes formes de lectures Contrôler sa compréhension

Enseignement artistique

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques et visuels, être sensible aux questions de l’art Exprimer ses émotions lors de la rencontre avec des cultures artistiques, manifester son intérêt pour la rencontre directe avec des cultures artistiques. S’approprier des cultures artistiques de domaines et d’époques variées S’ouvrir à la diversité des pratiques et des cultures artistiques.

Enseignement moral et civique La sensibilité : soi et les autres Identifier et partager des émotions, des sentiments dans des situations et à propos d'objets diversifiés Se situer et s'exprimer en respectant les codes de la communication orale, les règles de l'échange et le statut de l'interlocuteur. Accepter les différences : avoir conscience de la diversité des croyances et des convictions. Le jugement : penser par soi-même et avec les autres Aborder la laïcité comme liberté de penser et de croire ou de ne pas croire.

Questionner le monde Pratiquer des démarches scientifiques S’approprier des outils et des méthodes Pratiquer des langages Se situer dans le temps et l’espace Questionner le monde du vivant Connaitre des caractéristiques du monde vivant. Questionner le monde des objets Comprendre la fonction et le fonctionnement d’objets fabriqués. Questionner l’espace et le temps - Situer un lieu sur une carte ou un globe - Repérer et situer quelques évènements dans un temps long - Prendre conscience que le temps qui passe est irréversible. - L’évolution des sociétés à travers des modes de vie et des techniques à diverses époques - Repérer des périodes de l’histoire Explorer des organisations du monde Comparer des modes de vies à différentes époques ou de différentes cultures

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Lien avec les programmes scolaires


Nombres et calculs Comprendre et utiliser des nombres entiers pour dénombrer, ordonner, repérer, comparer Nommer, lire, écrire, représenter des nombres entiers Espace et géométrie Reconnaître, nommer, décrire, reproduire quelques solides

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Mathématiques


Français Langage oral Écouter pour comprendre un message oral, un propos, un discours, un texte lu Parler en prenant en compte son auditoire Participer à des échanges dans des situations de communication diversifiées Lecture et compréhension de l’écrit Comprendre des textes, des documents et des images et les interpréter Contrôler sa compréhension et adopter un comportement de lecteur autonome

Enseignement artistique

Histoire des arts Donner un avis argumenté sur ce que représente ou exprime des éléments de cultures artistiques différentes (identifier des personnages mythologiques, des objets …) Dégager d’une culture artistique ses principales caractéristiques techniques et formelles Relier des caractéristiques d’une culture artistique à des usages, ainsi qu’au contexte historique et culturel de sa création

Enseignement moral et civique La sensibilité : soi et les autres Partager et réguler des émotions, des sentiments dans des situations et à propos d'objets diversifiés : Respecter autrui et accepter les différences (diversité des croyances et des convictions). Manifester le respect des autres dans son langage et son attitude. Le jugement : penser par soi-même et avec les autres Prendre part à une discussion, un débat ou un dialogue : prendre la parole devant les autres, écouter autrui, formuler et apprendre à justifier un point de vue. Nuancer son point de vue en tenant compte du point de vue des autres. Comprendre que la laïcité accorde à chacun un droit égal à exercer librement son jugement et exige le respect de ce droit chez autrui.

Histoire et géographie Se repérer dans le temps : construire des repères historiques Se repérer dans l’espace : construire des repères géographiques Pratiquer différents langages en histoire et en géographie

Sciences et technologie Pratiquer des démarches scientifiques et technologiques S’approprier des outils et des méthodes Pratiquer des langages Se situer dans le temps et l’espace Le vivant, sa diversité et les fonctions qui le caractérisent Classer les organismes, exploiter les liens de parenté pour comprendre et expliquer l’évolution des organismes Expliquer l’origine de la matière organique des êtres vivants et son devenir Matériaux et objets techniques Décrire le fonctionnement d’objets techniques, leurs fonctions et leurs constitutions

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Cycle 3


Cycle 4 Le socle commun

Les programmes

Domaine 1

Histoire Géographie

Domaine 3

Arts Plastiques

Domaine 4

SVT

Domaine 5

Physique chimie

Les EPI

LCA

Sciences, Technologie et société

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Les Parcours PEAC

Citoyen

Français

Le socle commun • Domaine 1 : Langage pour communiquer et pour penser

Comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’oral comme à l’écrit o L’élève parle, communique et argumente à l’oral de façon claire et organisée ; o L’élève écoute et prend en compte son interlocuteur ; o L’élève combine avec pertinence et de façon critique les informations explicites ou implicites issues de sa lecture ; o L’élève emploie un vocabulaire juste et précis ; Comprendre, s’exprimer en utilisant une langue étrangère o L’élève possède des connaissances sur le contexte culturel propre à chaque langue. Comprendre, s’exprimer en utilisant les langages scientifiques o L’élève utilise des représentations d’objets, d’expériences et de phénomènes naturels. • Domaine 3 : la formation de la personne et du citoyen o Expressions des opinions et respect des autres o Réflexion et discernement • Domaine 4 : les systèmes naturels et les systèmes techniques. o Démarche scientifique : l’élève sait mener une démarche d’investigation.

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Les EPI • Thématique LCA Axes proposés : « l’écriture », « acte funéraire », « arts, mythe et religion ». Disciplines concernées : Arts plastiques, Histoire et Géographie, Français, Latin, SVT . • Thématique Sciences, technologies et société : Axes proposés : « les nouvelles technologies pour décrypter les mystères des momies ». Disciplines concernées : Technologie, Physique-Chimie, SVT, Histoire. Parcours :

PEAC : en lien avec EPI LCA o Appropriation de repères culturels : formels, historiques, esthétiques, techniques et géographiques o Appropriation d’un lexique spécifique simple permettant d’exprimer ses émotions esthétiques, de porter un jugement et de l’étayer. o Contextualiser certains phénomènes. Citoyen o Favoriser les connaissances et le respect de chaque culture, notamment dans le domaine religieux.

Mathématiques ! Extraire d’un document les informations utiles, les reformuler, les organiser, les confronter à ses connaissances. ! S’engager dans une démarche scientifique, observer, questionner, manipuler, expérimenter, modéliser. ! Traduire en langage mathématique une situation réelle. ! Produire et utiliser plusieurs représentations des nombres. ! Produire et mettre en relation des représentations de solides (par exemple, perspective ou vue de dessus/de dessous) et de situations spatiales (schémas, croquis, maquettes, patrons, figures géométriques, photographies, plans, cartes, courbes de niveau). Domaines du socle : 1, 5 ! Résoudre des problèmes impliquant des grandeurs variées (géométriques, physiques, économiques) : mobiliser les connaissances nécessaires, analyser et exploiter ses erreurs, mettre à l’essai plusieurs solutions. ! Mener collectivement une investigation en sachant prendre en compte le point de vue d’autrui. ! Fonder et défendre ses jugements en s’appuyant sur des résultats établis et sur sa maîtrise de l’argumentation. Domaines du socle : 2, 3, 4 ! Calculer avec des nombres rationnels, de manière exacte ou approchée, en combinant de façon appropriée le calcul mental, le calcul posé et le calcul instrumenté.

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• Domaine 5 : les représentations du monde et l’activité humaine. L’espace et le temps : o L’élève se repère dans l’espace à différentes échelles. Il sait situer un lieu ou un ensemble géographique en utilisant les cartes, en les comparant. o Il identifie les principaux enjeux du développement humain. Il comprend également que les lectures du passé éclairent le présent. Représentation du monde o Il exprime à l’oral ce qu’il ressent face à certains éléments, il étaye ses analyses et les jugements qu’il porte.


L’affaire Rueil-Malmaison

Niveau : Cycle 3 Objectif : Comparer différents types de documents faisant référence à un même événement.

- Histoire interactive de la momie de Rueil-Malmaison http://www.c-yourmag.net/laffaire-rueil-malmaison.html

- Article de journal sur la momie de Rueil-Malmaison http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/05/20/la-momie-etait-dans-lesencombrants-de-rueil-malmaison_4923383_4497271.html

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Activités pour la classe


Momies de Saint-Michel Dossier pédagogique

Niveau : Cycle 3 Objectif : Lire des textes littéraires.

Texte de Victor Hugo relatant sa découverte des momies de Saint-Michel http://web.ac-bordeaux.fr/hugo/texte9.htm

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Niveaux : Cycle 2 - Cycle 3 Objectif : Lire une œuvre de littérature de jeunesse.

Le livre au fil des pages

Dossier pédagogique

Le mystère des portes aux écritures

P13 - Champollion et les hiéroglyphes : ses découvertes Prolongements ! Ecrire son prénom en hiéroglyphes ! La naissance de l’Ecriture : premières traces avec la préhistoire(travail sur l’empreinte - Musée d’Aquitaine), les pictogrammes sumériens, les hiéroglyphes ! Etude des alphabets : alphabet grec, arabe, les caractères chinois… (A partir de la GS) P22 - Le papyrus : support d’écrit (sa fabrication, sa fonction) Prolongements ! Les différents supports d’écrits ! Les différents types d’écrit ! Les différentes fonctions de l’écrit ! La fabrication de papier (Tous niveaux) P36 - Les dynasties égyptiennes : 3150 av JC- 342 av JC • l’ancien empire et le temps des grandes pyramides • le moyen empire et l’Egypte de Séostris • le nouvel empire et l’apogée de la 18ème dynastie : Aménhotep III 9ème pharaon de la 18ème dynastie - La chronologie du temps av JC : arbre généalogique des grands pharaons Prolongement : Constituer son arbre généalogique (A partir du CM1) P37-40-43-46-68-70-121-122 - Les grandes divinités égyptiennes et leurs légendes :

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En relation avec l’art plastique à partir de 2 mots du titre du livre : « Ecritures » et « portes » L’écriture dans l’art :

https://perezartsplastiques.com/2015/04/05/lecriture-dans-lart/

La symbolique de la porte : • La porte de l’enfer de Rodin • Le haut de forme de Valloton • Les portes de Matisse • Le verrou de Fragonard

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• Ré et le voyage du défunt • Le mythe d’Osiris • Anubis : l’embaumeur des morts ( A partir de la GS) P38 -40-60 - Aménhotep III , grand bâtisseur : • Le temple de Louksor • Les colosses de Memnon • Le palais de Malqata P43-44-45 - Vie quotidienne : la nourriture, le vêtement, les jeux, l’habitat, l’artisanat. P63-64-68-81-82-83-89 - Les grandes pyramides : • L’architecture, les tailleurs de pierre • Le mystère de la construction des pyramides (Tous niveaux) Prolongement : construction d’une pyramide en papier, en carton(théorème de Pythagore) (CM2, 6ème) • L’intérieur d’une pyramide avec la chambre sépulcrale • La préparation et la conservation des morts :les rites de la Prolongement : conservation des corps dans les Andes (Momies CAP sciences) P127-147 - La maison de la mort et le voyage du défunt - Le serpent Apophis P157 - La numération en Egypte Prolongements : travail sur les bases ( A partir du CP)


En relation avec des musées de Bordeaux

Travail sur l’environnement,l’écologie, la préservation de la planète

Travail sur les mondes engloutis : l’Atlantide

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Musée des Beaux Arts de Bordeaux Comparaison de techniques utilisées dans des œuvres sur les thèmes : ! Tempête : Le colombus de Théodore Gudin / La tempête de Marquet ! Eau : Le port de la lune de Lacour / Le bassin à flots de Lhote ! Musée : Atelier bleu de Suzanne Martin / Copiste du musée des Beaux arts de Maurice ! Porte : Porte de Marquet / Porte de Dufy ! Livre : Portait de l’homme feuilletant un livre de Fontana / Journal indien de Lagoutte ! Serpent : Lacoon et ses fils mordus par un serpent de Soutman / la charmeuse aux serpents de ! Dufresne Musée d’Aquitaine : la préhistoire et les origines de l’écriture


Niveau : Cycle 4 Compétences : ! Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques ! Etre sensible aux questions de l’art. Domaines du socle 1, 3, 5. Questionnements : 1) La représentation ; images, réalité et fiction. ! le dispositif de représentation ! la narration visuelle ! la signification des images 2) la matérialité de l’œuvre, l’objet et l’œuvre. ! la matérialité et la qualité des couleurs. ! l’objet comme matériau en art ! les représentations et statuts de l’objet en art. 3)L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur. ! scénarisation de l’exposition. Lien dans la classe en cours d’arts plastiques. En amont lecture des BD. Etude des bd. Hergé, tintin.

Alors qu’il vogue vers Port-Saïd en compagnie de son brave Milou, Tintin fait la rencontre de Philémon Siclone, un extravagant égyptologue parti à la recherche du tombeau du Pharaon Kih-Oskh. Ayant accepté de l’accompagner dans sa quête, Tintin va se retrouver mêlé malgré lui à un odieux trafic d’ampleur internationale. De l’Arabie aux Indes, il va devoir traverser une série d’épreuves qui vont lui faire plusieurs fois frôler la mort…

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Arts plastiques


Tardi, Adèle Blanc Sec.

Au travers de la scénarisation des BD, Quelles images sont véhiculées par rapport aux différentes cultures, les informations scientifiques, les informations liées à la narration et au suspens. Travail sur les stéréoptypes, l’imaginaire. Comparer les différents styles graphiques. Mise en projet des élèves : La visite de l’exposition peut permettre une collecte d’informations et d’images. En classe ancrage du livre des morts d’ani et des codex, études de style, contexte etc. Comment inventer une fiction autour d’une momie en mêlant informations scientifiques et imaginaires. Mettre en images une histoire autour d’une momie dans un univers fantastique ou/et scientifique. Sous forme d’une planche de BD ou une fausse une, ou un romanphotos, de maquettes, vidéos, affiche d’une exposition etc… Dans l’exposition : " " " " " " " " "

Approche des extraits du livre des morts. Entrer dans la culture égyptienne par l’histoire de la déesse Isis. Papyrus d’Ani Repérer et analyser les différents codes de représentation. Comparer les codes des deux civilisations, destinataires. Réécriture espagnole pour une sorte de traduction Analyser le rapport Ecriture/Dessin Repérer les différents supports , végétaux animal. Analyser les codex Andes du XIIIè au XVIé, Narration par une succession d’images.

" Les objets liés à la momification, les canopés analyse de la forme/décors.

# Un axe dans un Epi langues et cultures de l’antiquité. Questions des écritures, Musée d’aquitaine, lien avec l’art funéraire, stèles antiques. # Un axe dans un Epi sciences.

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A Paris d'étranges apparitions commencent à terrifier la populace ! En effet, on retrouve des corps pendus ou empalés auprès des plus grands monuments de la ville. Adèle Blanc-Sec reçoit alors la visite du mystérieux Félicien Mouginot qui se présente comme un spécialiste de la vie après la mort. Adèle n'est pas franchement intéressée pour collaborer avec lui, et ce dernier, en partant, oublie une étrange statue ! Soudain, la momie qui sert de déco à Adèle se met alors à bouger, empêche un tueur de s'attaquer à notre héroïne et s'évanouit dans la nuit ! Une nouvelle aventure commence alors pour mademoiselle Blanc-Sec...


Les momies d’Egypte

Le Livre des morts Référence : Musée du Louvre Les Égyptiens croyaient en la vie après la mort. Pour accéder à l’au-delà, ils devaient observer un certain nombre de rites et emporter dans la tombe le Livre des morts qui constituait, à leurs yeux, un guide pour continuer à vivre dans ce nouveau monde. Livre qui permet de les guider entre les écueils, les lieux funestes, les êtres hostiles… Le voyage dans l’au-delà s’achève devant le jugement d’Osiris.

Le Livre des morts, selon une appellation moderne ou pour les anciens Egyptiens, « le Livre pour Sortir au Jour », dérive de textes plus anciens : les Textes des Pyramides (datant de l’Ancien Empire) et les Textes des Sarcophages (datant du Moyen Empire). C’est un ensemble de formules écrites sur papyrus et illustrées d’images, il était censé aider le défunt à réussir son passage vers l’au-delà. Certaines formules pouvaient être inscrites sur les parois de la tombe. Mais le plus souvent, il était placé dans le sarcophage à côté du mort ou parfois inséré dans les bandelettes de la momie. D’abord réservé aux rois et aux puissants, il se répand dans toutes les couches de la société à partir du Nouvel Empire et reste en usage jusqu’à l’époque romaine. Il est composé d’environ 200 formules plus ou moins longues et indépendantes les unes des autres, il se présente sous forme de rouleaux dont les dimensions peuvent dépasser 25m. En fonction de la richesse du défunt, le nombre des formules et les dimensions du texte pouvaient varier.

Les Livres des morts étaient réalisés dans des ateliers spécialisés et le nom du défunt était souvent indiqué à posteriori. Les formules ne respectaient pas toujours le même ordre sauf à l’époque tardive où le Livre adopte une composition fixe. Ayant un contenu religieux et magique, il comporte des hymnes aux dieux (Osiris et Rê) et des formules destinées à donner au défunt les moyens de vivre heureux après la mort, à sortir le jour sur terre et rentrer

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Pour aller plus loin


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le soir dans la tombe, à vaincre les ennemis et les êtres nuisibles et à franchir les diverses portes du monde souterrain. Dans cet ensemble, une étape revêt un caractère d’importance, celle consacrée à la « pesée de l’âme ». Avant d’accéder au royaume des morts, le défunts est jugé et son cœur pesé. Afin d’attendrir le tribunal présidé par Osiris assistée de 42 dieux, il se livre à une confession négative dans laquelle il énumère toutes les fautes qu’il n’a pas commises. Ainsi sont inventoriés ce qui, aux yeux des Egyptiens, pouvait constituer des crimes et des transgressions, sociales ou religieuses. Le défunt montre ainsi sa pureté morale et sa bonne conduite sur terre. S’il est innocent, il est admis dans la suite d’Osiris et considéré lui-même comme un Osiris. Sinon, son âme est avalée par un monstre et il disparaît définitivement. Dans de nombreux papyrus, la confession négative est accompagnée d’une illustration montrant Osiris et ses assesseurs, le défunt accompagné d’Anubis et Thot qui inscrit la sentence. La balance est aussi représentée ainsi qu’un monstre prêt à avaler le cœur du défunt s’il n’est pas plus léger que la plume de la déesse de la justice, Maât.


Les principales divinités funéraires

Nom Osiris

Isis Horus

Représentation

Description

Il est représenté comme un homme momifié au visage vert ou noir coiffé de la couronne blanche de Haute-Egypte enserrée par deux plumes d'autruche. Dans ses mains, il tient les attributs du pharaon : le fouet et la crosse des bergers. Il porte aussi la barbe postiche.

Dieu des morts, de l'art, de la réincarnation, du jugement. Roi divinisé, sans les incantations d’Isis, n'aurait pu revenir à la vie et engendrer Horus, après avoir été noyé par son frère Seth dans le Nil. Le corps d’Osiris dispersé dans le pays est rassemblé, momifié puis ranimé par son épouse Isis aidée par sa sœur Nephtys. Sous le Moyen Empire ce sont tous les défunts qui deviennent des « Osiris » grâce la connaissance de formules magiques qui seront réunies dans le Livre des Morts. La dispersion du corps du dieu a donné naissance au culte tardif des reliques dans l’ensemble du pays.

Isis est une déesse anthropomorphe portant le hiéroglyphe de son nom en forme de trône sur la tête. Sous la forme d’Hathor-Isis, elle porte la coiffure de la déesse bovine. Elle est souvent représentée assise, allaitant Horus enfant. En liaison avec Osiris, elle peut être ailée pour dispenser protection et souffle.

Déesse de la magie, de la fertilité et de la maternité. Elle joue un rôle fondamental dans le mythe d’Osiris, son époux tué et démembré par son frère Seth, dont elle réussit à réunir les membres, lui redonnant vie et concevant avec lui leur fils Horus. Isis est vue comme une « femme rusée » qui réussit grâce à ses connaissances magiques à s'emparer du nom caché du dieu Amon-Rê, ce qui lui donne un grand pouvoir. Pouvoir au service de la protection des enfants.

C’est un faucon ou un dieu anthropomorphe à tête de faucon. Ses attributs (double couronne atef, disque solaire), ses positions (faucon aux ailes déployées, faucon couché) varient suivant la fonction qu’il occupe. Il tient la croix ankh et le sceptre ouas. Avec sa queue de taureau, il a tous les attributs du pharaon.

Fils d'Osiris et Isis, il est le dieu des prophéties, de la justice et de la revanche. Querelle entre lui et Seth, tous deux se disputaient le trône d’Egypte. Horus finit par gagner et devint le premier des pharaons. Les rois d'Égypte sont considérés comme les incarnations du dieu Horus, qui est leur protecteur. Suite à cette victoire, il est vu comme une figure énergique de l’unification et de la victoire. Dieu jeune, il est associé à la naissance et à la guérison. Son œil lui fut arraché lors d’un combat contre Seth, le frère assassin de son père, puis restitué, il symbolise l’union retrouvée et l’intégrité du corps sous la forme d’un symbole, l’oudjat.

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Référence : Encyclopedia Universalis Les dieux et déesses de l’Égypte antique représentent une foule considérable de plus d'un millier de puissances surnaturelles : divinités cosmogoniques, divinités provinciales, divinités locales, divinités funéraires, personnification de phénomènes naturels ou de concepts abstraits, ancêtres déifiés, démons, génies, divinités étrangères importées…


Thot

Maât

Nout

Thot est considéré comme la langue du dieu memphite créateur par le verbe, Ptah. Il est aussi le cœur de Rê, siège de la pensée créatrice. Par le langage, l’écriture des hiéroglyphes, il met en ordre la pensée qui devient créatrice. Sa maîtrise de la parole sacrée fait aussi de lui un excellent magicien. Patron des scribes, il préside à toutes les opérations intellectuelles et juridiques. Il est le comptable du temps, en liaison avec La lune. Il jouait un rôle important lors du jugement dernier, durant la cérémonie de la pesée du cœur.

Il est représenté par un homme dont la tête prend la forme d'un scarabée.

Dieu-scarabée, il règne sur l'immortalité et la réincarnation.

Elle est représentée par une femme debout ou assise sur ses talons avec la plume d'autruche placée sur la tête, elle porte souvent une longue robe et tient la croix ankh. La plume d'autruche seule peut aussi la symbolise.

Déesse égyptienne symbole de l’ordre cosmique, de la justice et de la vérité. Elle est considérée comme la fille du dieu solaire Rê et une divinité associée à Thot. Elle symbolise l’équilibre de l’ordre de l’univers et établit le code de comportement des êtres humains, c'est grâce à elle que le monde fonctionne. L'ensemble des rites, ainsi que des actes du souverain, vise à maintenir Maât contre les forces du mal tant au niveau politique qu'au niveau religieux. Le jour du jugement (la pesée de l'âme), la plume de Maât était déposé sur un plateau de la balance, et le cœur du défunt sur l‘autre, afin d'établir si celui-ci était sincère. Sous la XVIIIème dynastie, le couple royal est comparé à Rê et Maât. Si aucun grand temple n’est consacré à Maât, elle est présente dans chacun d’eux comme offrande et bénéficie de cultes dans des sanctuaires.

Déesse anthropomorphe, parfois ailée, Déesse du ciel, de la nuit et des étoiles. elle porte le signe de son nom (nou, Personnification du c’est-à-dire « vase ») sur la tête. ciel, elle avale le Elle est souvent représentée le corps soleil chaque soir courbé au-dessus de la terre. Elle peut pour le remettre au également prendre l’aspect d’une vache monde le matin. Les dont le corps est parcouru par les morts pouvant être astres ou celui d’une femme sortant à assimilés au soleil ou demi d’un sycomore. aux étoiles impérissables, Nout a donc également une fonction régénératrice. Nout est surtout présente sur les sarcophages, sur les plafonds des tombes royales et sur les papyrus mythologiques. Elle promet toujours au défunt, eau, ombre, et nourriture.

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Kepher

Il est représenté sous la forme d'un homme à tête d'Ibis. Selon les représentations, il porte la croix de vie ankh et le sceptre ouas, mais dans d’autres cas, il a sa tablette de scribe. Parfois il est représenté sous la forme d’un babouin.


Rê ou Râ

Lors de son voyage journalier dans le ciel, Rê le dieu soleil à bord de sa barque, naît le matin à l'horizon oriental et meurt le soir. Dans cette vision mythique de la course solaire, Nout enfante le soleil au matin et l'avale le soir pour le recevoir en son sein. Cet imaginaire de la mort est différent du mythe osirien car là, la mort se montre comme un cycle naturel. La course solaire en tant qu'éternelle mort et renaissance est un modèle pour les défunts égyptiens. Chaque soir, c'est un retour au monde des ténèbres. C’est un voyage de douze heures où la mort est transformée en renaissance matinale. Le défunt s'unit à la mère et peut alors prétendre à la vie éternelle. Mais seuls les justes qui ont vécu selon la Maât peuvent prétendre à monter dans la barque de Rê. Là, cette deuxième représentation de la mort rejoint le mythe osirien car seul le mort qui est proclamé juste de voix dans le tribunal d'Osiris est digne de cet honneur.

Il est représenté sous la forme d'un prêtre dont la tête est couverte d'un masque à tête de chien ou de chacal noir.

Dieu de l'embaumement et des funérailles. Son rôle était de veiller à l'embaumement et à l'accompagnement des morts vers le royaume éternel. C'est lui qui emmène le défunt dans la chambre des Deux Vérités afin qu'il subisse l'épreuve de la pesée. Dans l'Ancien Empire, Anubis est le dieu funéraire par excellence. À la fin de cette période, il fut supplanté par Osiris dont il devint l'aide, introduisant le défunt auprès du dieu juge.

Anubis

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Il prend la forme d'un homme à tête de faucon et porte le disque solaire entouré du serpent uræus, la croix ankh et le sceptre ouas.


Les codex andins

• Qu’est-ce qu’un codex ? Un codex est un cahier formé de pages manuscrites reliées ensemble. Les civilisations mésoaméricaines (Olmèques, Zapotèques, Mayas, Toltèques, Aztèques, etc.) ont inventé l’écriture et le papier indépendamment de l'Eurasie. Les Aztèques produisaient un papier à base de ficus nommé « amatl ». Ce papier était nommé « huun » chez les mayas. On parle aussi de codex pour désigner leurs ouvrages contenant des dessins et légendes. Les cultures andines ne connaissaient pas l’écriture, mais se servaient de dessins comme s’ils étaient les signes d'une langue riche. Jusqu'à l'arrivée des Espagnols, la richesse de leur culture n’a pu être traduite en signe orthographiques conventionnels, ni donc publiée. Les feuilles reproduites dans les codex témoignent de divers rituels funéraires andins, à rapprocher des sacrifices humains au Mexique. • Codex Tudela Le codex Tudela est nommé d'après José Tudela de la Orden (1890-1973) qui est un spécialiste des civilisations et des langues du continent américain. C’est un codex pictural aztèque du XVIème siècle. Il est basé sur le même format que le Codex Magliabechi, le Codex Ixtlilxochitl. On connaît peu l'histoire du codex. Le gouvernement espagnol a acheté le manuscrit quand il a été redécouvert en 1940, et il est actuellement conservé par le Museo de América à Madrid. • Codex Zouche Nuttall Il date des années 1200-1521. C’est un codex indigène du Mexique central. Il s'agit d'un des rares codex préhispaniques, appartenant au groupe de codex dit « mixtèque ». Son histoire nous est inconnue jusqu'au XIXème siècle. Il fut découvert au couvent de San Marco à Florence en 1854 et entra dans les collections de sir Robert Curzon, baron Zouche, qui est à l'origine de la première partie du nom du codex. Le baron le prêta au British Museum, et après sa mort, sa sœur en fit don au musée en 1917. Il y est toujours conservé. En 1902, il fut publié pour la première fois par Zelia Nuttall, à qui le codex doit la deuxième partie de son nom.

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Les momies des Andes


Codex Florentino

Le Codex de Florence (fréquemment nommé aussi codex florentin) est le nom usuel du manuscrit de « l'Histoire générale des choses de la Nouvelle Espagne ». C’est l’encyclopédie du monde aztèque composée de trois volumes divisés en 12 livres, établie au Mexique sous la supervision du moine franciscain Bernardino de Sahagún entre 1558 et 1577. L'ouvrage comporte un texte nahuatl, un texte espagnol et des illustrations. Le codex est conservé à la Bibliothèque Laurentienne de Florence en Italie. Bernardino de Sahagun est un missionnaire franciscain qui vivait aux XVème et XVIème siècles et qui a laissé plusieurs ouvrages clés pour reconstituer l'histoire du Mexique avant l'arrivée des Espagnols. Il raconte que les aztèque réalisaient la sombre pratique qui consistait à se vêtir de la peau d’un mort pendant 21 jours, puis quand elle commençait à pourrir à la fin des 21 jours, l'individu la retirait et se lavait, ce qui représentait une sorte de renaissance liée aux rites saisonniers.

Codex Magliabechi

Le codex Magliabechiano est un codex aztèque datant du milieu du XVIème siècle, au moment de la conquête espagnole. Ce document iconographique de 92 pages, de nature religieuse et astronomique, dépeint les symboles religieux, les scènes rituelles et les coutumes pratiquées par les Aztèques. Il s'agit d'un codex colonial car il a été écrit et dessiné sur un papier européen et comporte des inscriptions en espagnol commentant les scènes et les symboles représentés. Son contenu est riche et divers. Il nous renseigne aussi bien sur la décoration des manteaux portés par les seigneurs à l’occasion des fêtes rituelles, le calendrier, les fêtes religieuses qui le ponctuaient, que sur un certain nombre de divinités et de pratiques religieuses courantes ou de caractère plus exceptionnel.

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C’est un manuscrit en peau animale, composé de 47 feuilles, plié en accordéon. Le codex est peint au recto et au verso. Les images du recto racontent sur plusieurs siècles une histoire générale mixtèque depuis le premier couple mythique issu de deux arbres à un endroit appelé Apoala. Le verso est consacré à la généalogie, aux alliances et aux conquêtes d'un célèbre seigneur mixtèque appelé « Huit-Cerf Griffe d'Ocelot » de Tilantongo, une petite cité mixtèque de l'Oaxaca, au XIème siècle.


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A titre d’exemple de la richesse des informations dispensées par le Magliabechi, signalons les planches 66 et 67 consacrés aux rites funéraires qui varient selon la classe sociale du défunt. Le cadavre d’un Seigneur était incinéré en position accroupie. Pour son voyage outre-tombe, on lui offrait du cacao, marchandise précieuse s’il en fût ; un ou plusieurs esclaves, ses femmes même en certains lieux, étaient sacrifiés et enterrés avec le défunt. Le cadavre d’un marchand était enseveli, toujours dans la même position, avec toutes ses richesses (bijoux, peaux…), tandis que celui du macehual était enterré avec des « tamales » et une sorte de coiffe en papier d’ « tamales » (planche 68 et 69). La planche 72 dépeint la cérémonie qu’on célébrait, quatre années de suite, au cours du mois Titilt, en souvenir des disparus. Parmi les autres coutumes évoquées dans le codex, on relèvera la consommation de champignons hallucinogènes (planche 90), l’emploi du Temazcal (bain de vapeur) dans la planche 77, le jeu de pelote rituel (planche 80), le jeu de Patolli par Macuilxochitl (planche 60) et enfin divers types d’offrandes et de pénitences : offrandes en papier faites en l’honneur des dieux des montagnes (planche 80 verso et 81 recto), scarifications (planche 78 verso et 79 recto) et même sacrifice humain par arrachement du cœur (planche 70) ou par le supplice du feu (planche 40) et surtout, scène anthropophagique rituelle (qui consiste à consommer de la chair humaine) dans la planche 73, pratique rarement attestée dans les autres documents.


Les momies du Monde Les momies coptes • Les coptes Les coptes sont à l’origine des égyptiens qui se sont petit à petit convertis au christianisme après la conquête romaine. Ils prospèrent autour de la riche ville d’Antinoé, ville fondée au IIème siècle par l’empereur Hadrien.

« Copte » est le même mot qu'« égyptien ». C'est ainsi que les conquérants arabes désignèrent la population de l'Égypte ; celle-ci était composée dans son immense majorité d'Égyptiens indigènes, mais elle avait en outre absorbé de nombreux descendants des Grecs et des Romains des métropoles, ou des « vétérans » mariés dans le pays, ainsi que le dénonce déjà un rescrit de Tibère. Pratiquement tous chrétiens, au moment de la conquête arabe, les Coptes passèrent progressivement à l'Islam sous la pression musulmane. Au temps des pharaons, la question de la conservation des corps après la mort est primordiale, dans un pays où le corps est traditionnellement momifié. La technique de momification idéale est celle qui consiste à extraire les viscères et à procéder à une excérébration. Avec l’introduction du christianisme, les techniques de momification se modifient. Ainsi, les coptes ensevelissent les morts avec les vêtements qu’ils portaient au quotidien et qui reflétaient leur statut social. Surtout, il semblerait que, lorsqu’ils se faisaient momifier, les chrétiens ne portaient pas atteinte à l’intégrité de leur corps. Autrement dit, il n’y avait pas d’éviscération : les techniques de momification étaient superficielles, et consistaient à déshydrater le corps avec des sels puis à enduire la peau de produits naturels résineux. Selon la croyance, les corps recouverts de ce métal précieux, qu’est l’or, avaient une survie une chance d’être assimilés à un dieu (dont la chair est faite d’or) ce qui leur permettait d’espérer la survie après le trépas. Ce rituel d’embaumement est réservé aux personnes de rang social élevé. • Fouilles d’Albert Gayé Cet architecte devenu archéologue avait reçu de son mécène, Henri Guimet (qui a créé le Musée National des Arts asiatiques à Paris), la mission de découvrir des figurines du culte d’Isis et Antinoé. Fouillant le site d’Antinoé de 1895 à 1910, sous le couvert de l’Institut Français d’Archéologie, du Louvre et du Ministère de l’Instruction publique, il a mis au jour des milliers d’objets. À la fin du XIXe siècle, de nombreuses momies coptes et une collection de textiles et d’objets délicats sont découverts sur le site archéologique égyptien d'Antinoé. Dispersé dans différents musées français, ce trésor fait aujourd’hui l’objet d’une étude scientifique. L'une des momies, entièrement recouverte de feuilles d'or, est dans un état de conservation exceptionnel, il s’agit d’Ounout du Musée des Beaux-Arts de Dunkerque. • Antinoé Antinoupolis ou Antinoé est une cité antique égyptienne située sur la rive orientale du Nil, dans la Thébaïde. Elle fut fondée par l’empereur Hadrien, autour de l’an 130. Elle doit son nom à Antinoüs, jeune esclave bithynien, célèbre pour sa beauté, favori d’Hadrien, mort noyé dans le Nil. L’empereur lui fit élever des statues et des temples dans tout l’empire, le plaça au rang des dieux égyptiens et lui consacra une cité commémorative. Ses ruines se

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• Ounout conservée au Musée de Dunkerque Exposée au Musée des Beaux-Arts de Dunkerque, la momie appelée "Ounout la Prophétesse", est âgée de plus de 1 700 ans, son état de conservation est exceptionnel. En analysant sa peau, ses cheveux et l’or, les scientifiques ont révélé les techniques d’embaumement de cette momie chrétienne découverte en Egypte il y a près d’un siècle. Sa peau est recouverte d'une couche "triple protection" composée de résine, d’or et de textile, ce qui explique son extraordinaire état de conservation. Les mesures réalisées sur ses cheveux ont montré que ceux-ci étaient fortement dégradés, les rendant aussi fragiles qu’un fil de verre. D’autre part, leur couleur jaune est liée à une dégradation des protéines des cheveux par une exposition aux rayons ultraviolets A et B, et à la lumière. • La « dionysiaque » conservée au Musée des Confluences à Lyon Momie dorée, elle est coiffée d’un énorme bourrelet de laine, couvrant ses très longs cheveux bouclés, et vêtue d’une tunique la recouvrant jusqu’aux genoux. Sur son visage, très bien conservé, sur ses jambes et ses pieds, on trouve des traces d’or en quantité importante qui supposent que la défunte en était entièrement recouverte. Si l’on observe les pieds au niveau du gros orteil, on observe la volonté de recouvrir d’or tous les endroits et avec une grande précision. L’application du métal précieux montre qu’il est jaune d’or, discontinu et mat. Pour identifier cette technique, les scientifiques ont analysé un échantillon de peau recouvert d’or, à l’aide d’un microscope électronique à balayage. Il s’agit d’échantillons non prélevés, ils se sont détachés du corps avec le temps. Les analyses mettent en évidence une présence d’argent et de cuivre, ainsi qu’une présence d’argent élevé pour « les feuilles d’or ». Cela rend cet alliage moins malléable à la déformation mécanique. On observe également que l’or a été appliqué directement sur la surface cutanée de la momie à l’inverse d’Ounout.

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trouvent aujourd’hui près d’un village, nommé Cheikh-Abaddeh, à 300 km au sud du Caire. Antinoé renferme une nécropole où l’on a retrouvé des dizaines de milliers de corps, dont les deux exemples de momies dorées ci-dessous.


L’expédition Franklin

• But de l’expédition britannique Ouvrir une nouvelle voie maritime permettant de se rendre en Asie, en passant par les eaux glacées de l'Arctique et de recueillir au passage tous éléments d'intérêt scientifique qui viendraient à croiser leur route. L’expédition est menée le 19 mai 1845 par deux navires (l’Erebus et le Tenor) qui quittent l’Angleterre avec 134 hommes d’équipage. • Une fin tragique Après avoir pénétré dans l’Archipel arctique, l’expédition a rapidement connu des déboires. Le sort de l’expédition ne fut élucidé que dans les années 1850-60, lorsqu’un navire affrété par la veuve de Franklin retrouva un petit message laissé dans un petit tas de pierres sur l’île du Roi-Guillaume. Coincés pendant un an et demi dans les glaces, les marins avaient fini par manquer de vivres. Franklin et 23 hommes étaient morts en juin 1847 dans des circonstances non précisées selon le message laissé par l’un des groupes survivants à cette date en avril 1848. 105 survivants avaient quittés les navires pour se diriger vers la terre ferme, aucun d’entre eux n’a survécu. Plusieurs expéditions furent envoyées à la recherche de ces navires perdus. Certaines d'entre elles ramenèrent des bribes d'informations. Sur l'île Beechey, une équipe découvre quelques années plus tard 5 tombes au total dont 3 tombes de l’expédition Franklin (celle de John Hartnell, Jon Torrington), un tombe d’inconnu et une tombe d’une autre expédition. Le froid avait conservé les corps. Quant à l’épave, elle a été découverte dans le détroit de Victoria au large de l’île du Roi-Guillaume, non loin du village inuit de Cambridge Bay. Des scientifiques dans les années 80, à partir des restes de membres de l’expédition découverts sur l’île Beechey, ont déterminé qu’ils étaient morts de froid, de faim et empoisonnés par le plomb utilisé pour sceller les conserves. Des os ont montré également des signes de cannibalisme.

Le récit de l’expédition : https://www.youtube.com/watch?v=MW_HjhO-cCY (en anglais)

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L’étude des deux momies dorées : https://lejournal.cnrs.fr/videos/les-momies-coptes-livrent-leurs-secrets


« Les momies de la route de la soie » 4 vidéos d’environ 10-15min chacune (ARTE 2013) : https://www.youtube.com/watch?v=3hcPECflty0 • La découverte Egalement appelées « Momies du Tarim », les momies du Taklamakan ont été découvertes dans une immense sépulture contenant environ 200 momies, les plus anciennes ont 4000 ans. Elles ont été retrouvées en Chine Occidentale, dans le bassin du Tarim à la fin du XIXème siècle par l’archéologue Sir Aurel Stein. La recherche et les découvertes archéologiques ne se sont cependant accélérées qu'à compter des années 70. Ainsi, au cours des quatre décennies précédant 2010, ce sont environ 500 tombes qui ont été ouvertes dans tout le bassin du Tarim, contenant plusieurs centaines de momies. • Le désert du Taklamakan Taklamakan signifie « le pays dont on ne revient pas ». C’était la terreur des caravanes pour franchir l’Inde, la chine et la perse. Long de 1000km et large de 600km, il prolonge le désert de Gobie, et est cerné par les montagnes parmi on compte les plus hautes et les plus inaccessibles du globe. C’est le deuxième plus grand désert de sable du monde. Pendant longtemps, la route de la soie traversait ce désert. Jusqu’au Moyen-Age, elle a permis le développement d’un commerce florissant entre la Chine et l’Occident. • Des momies indo-européennes Il s'agit de cadavres naturellement desséchés et momifiés. Les corps ont été enterrés dans les sables desséchants du Taklamakan. L'environnement aride, préservant les corps et les vêtements, a permis un aperçu incomparable des vies et de l'apparence de peuples préhistoriques. L’apparence de ces peuples n’a rien de ressemblant avec les chinois. Il est étrange de ressembler à des européens en plein cœur de l’Asie. Les étoffes retrouvées sur les momies permettent d’affirmer la présence d’un peuple européen au Taklamakan. Sur le même site, l’archéologue a retrouvé des manuscrits datant du Moyen-Age. La langue utilisait est proche du celte. Il y a donc un lien entre la Chine et l’Occident, mais en quoi consiste ce lien ? Après des tests ADN à l’aide de cheveux, les résultats n’ont rien pu révéler car il ne restait que très peu d’ADN à analyser. Les scientifiques chinois ont, quant à eux, prélevé de l’ADN directement sur les momies. Les résultats prouvent qu’elles sont de type européen. Ces momies permettent d’affirmer que, dès l’Age du Bronze, il y avait un lien entre les occidentaux et les chinois, avant même la route de la soie. Ce peuple a eu des échanges commerciaux avec les populations chinoises. Ce lien a été maintenu par la suite. • L’homme de Cherchen L’une des tombes les plus connues est celle découverte en 1979-1980, elle contenait les corps de trois femmes, d'un homme et d'un bébé. L'homme, dit « l'homme de Cherchen » (ou de Chärchän), âgé de 40 ou 50 ans à sa mort, mesure au moins 1,80 m, a encore des cheveux châtain-roux en train de blanchir, un long nez et une barbe rousse, et arbore un symbole solaire sur la tempe gauche. Il est vêtu d'un manteau de laine brune à liseré rouge et d’un pantalon du même matériau. Les coutures latérales ont été

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Les momies du Taklamakan


Les momies des Tourbières

Enquête d’ailleurs !!! Décembre 2015 « Les momies des tourbières : des corps pour les dieux » https://www.youtube.com/watch?v=_qcVVOGKNvI • Un parfait lieu pour conserver : la tourbière Une tourbière, par définition, est une zone humide, colonisée par la végétation, dont les conditions écologiques particulières ont permis la formation d’un sol constitué d’un dépôt de tourbe. Ces écosystèmes se caractérisent, en premier lieu, par un sol saturé en permanence d’une eau stagnante ou très peu mobile, privant de l’oxygène nécessaire à leur métabolisme les micro-organismes (bactéries et champignons) responsables de la décomposition et du recyclage de la matière organique. Dans ces conditions asphyxiantes (anaérobiose), la litière végétale ne se minéralise que très lentement et très partiellement. Elle s’accumule alors, progressivement, formant un dépôt de matière organique mal ou non décomposée : la tourbe Les sphaignes (mousses) qui poussent dans les tourbières contribuent, au même titre que le milieu, à préserver les corps. Lorsque les mousses meurent, elles libèrent une substance sucrée qui agit comme un agent de bronzage. Cela transforme la peau, les tendons, les ligaments et les muscles en cuir. La peau devient alors brune et les cheveux rouges. • L’homme de Lindow Un jeune homme Il s’agit de la moitié du corps d’un homme et de sa jambe droite. Il était âgé d’environ 25 ans et mesurait 1,73m. Retrouvé dans une tourbière avec un brassard de fourrure sur son bras gauche. Il a été retrouvé dans une tourbière à Lindow Moss, près de Manchester en août 1984. Après une mort violente, il est placé dans une tourbière. La datation au radiocarbone indique qu'il a été tué entre 2 avant JC et 119 après JC. Une fin violente L’homme de Lindow a subi de nombreux coups avant d'être placé dans la

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laissées ouvertes jusqu'aux hanches, formant des fentes. Le bas des jambes est enveloppé dans de la laine brute de couleur vive. La femme fait également 1,80 m et a des cheveux châtain clair tressés en nattes. Le type physique des visages semble nettement europoïde. Le bébé avait un an environ lors de son décès, et des cheveux bruns sortaient, lors de la découverte, d'un bonnet rouge et bleu. Deux pierres bleues étaient posées sur ses yeux.


Actuellement conservé au Musée National d’Irlande à Dublin.

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tourbière. Les experts ont débattu de leur nature et de l'ampleur. Par exemple, le nerf torsadé autour de son cou aurait pu être utilisé comme un garrot - ou il peut avoir juste été un collier. D'autres blessures telles que des coups sur le haut et l'arrière de la tête. Un coup de couteau et une fracture au niveau du cou lui a finalement été fatal. Actuellement exposé au British Museum à Londres. • L’homme de Croghan Un jeune homme soigné de l’Age du Fer L’homme de Croghan est un corps retrouvé dans une tourbière en Irlande en juin 2003. Tourbière qui se trouvait sur Croghan Hill dans le Comté d’Offaly au nord du pays. Agé de 2000 ans, seul son torse et ses bras ont été conservé et cela a permis de dire (grâce à la longueur de ses bras) qu’il mesurait 1,98m, une taille très impressionnante pour l’époque. L’observation de ses mains et notamment de ses ongles, très soigné, laisse supposer qu’il faisait partie des hautes sphères de la société et qu’il n’était pas impliqué dans des travaux manuels. Mort assassiné ? Il serait décédé à la suite d’un coup de poignard à la poitrine. Par la suite décapité et coupé en deux, ce qui peut expliquer que l’on n’ait retrouvé que son torse et ses bras. De nombreuses blessures peuvent être observées sur ses bras et son torse, probablement due à une tentative de défense. Plusieurs théories ont été formulé sur la cause de sa mort : certains pensent que les dommages causés ont été fait après sa mort, que les coupures sont les signes de torture de son vivant ou encore toutes ces mutilations sont le fait d’un geste symbolique, un rite sacrificiel, en hommage aux dieux ou parce qu’il avait enfreint une règle. Les causes de sa mort ne sont toujours pas élucidées, laissant place à toutes les interprétations possibles.


Les moines bouddhistes auto-momifiés

L’autotomomification pour devenir bouddha

Née en Chine il y a deux mille ans, importée au Japon où elle fut adoptée par une secte bouddhiste minoritaire, l’auto momification était une pratique qui, en cas de succès, permettait d’atteindre le statut de Bouddha (Eveillé), sans passer par les cycles interminables de réincarnations. Les adeptes du sokushinbutsu (« devenir rapidement Bouddha dans ce corps ») s’imposaient pendant au moins six ans, une diète alimentaire stricte, puis un jeûne draconien qui « asséchaient » leur corps, laissant la peau et les os. Après leur mort, leur dépouille se transformait naturellement en momie, sans aucune intervention extérieure. Interdite au japon en 1872, l’auto momification serait encore pratiquée dans quelques monastères isolés. Contrairement aux égyptiens anciens où le processus de momification intervenait après la mort de la personne, les sokushinbutsu respectaient un long processus volontaire qui les conduisait peu à peu à se momifier de leur vivant. Poussant à l’extrême sa volonté de s’émanciper du monde sensible et du « monde illusion », résolu à transcender la douleur et son moi physique, le moine qui choisissait cette voie aspirait à devenir un « parfait », un «Bouddha vivant». Le rite, particulièrement pénible, durait plusieurs années. Un régime alimentaire draconien et contrôlé permettait au moine de diminuer la quantité des graisses et des fluides contenues dans son corps. Après sa mort qui survenait au bout d’une longue agonie de plusieurs années, la dépouille ainsi « asséchée » ne connaissait pas la décomposition. Les règles alimentaires qui permettaient aux moines de pratiquer l’auto momification sont décrites dans plusieurs textes anciens. Pour être mené à bien, le sokushinbutsu ("devenir Bouddha rapidement dans ce corps") se déroulait en quatre étapes (décrit dans l’atelier « A la table des momies »). • Un moine retrouvé dans une statue Les scientifiques hollandais du centre médical Meander d’Amersfoort furent les premiers surpris de leur découverte. Les organisateurs d’une exposition itinérante baptisée « Monde des Momies » leur avaient demandé en février 2015 de reconstituer à l’aide d’un scanner dernier cri la structure intérieure d’une statue représentant un moine bouddhiste en position du lotus. L’œuvre venait de leur être prêtée par un collectionneur anonyme. L’exploration par CT-Scan révéla la présence dans la statue d’un corps momifié, celui d’un moine bouddhique. Une endoscopie et l’analyse de prélèvements prouvèrent qu’il s’agissait d’un homme âgé d’une quarantaine d’années. Des inscriptions sur le socle et dans l’intérieur de la statue permirent d’identifier le moine. Il se nommait Zhanggong Liuquan et vécut en Chine entre 1050 et 1100. La présence d’un sceptre cérémoniel montrait qu’il était un maitre bouddhiste qui appartenait à l’école Chan, un courant religieux également connu sous son nom japonais, Zen. • La dernière automomification connue Le Japon interdit cette pratique en 1872. L’étude de ce phénomène religieux reprit dans les années 1970 quand on retrouva dans quelques temples des momies de moines. Une vingtaine d’entre elles ont été formellement identifiées. Ces pratiques ont-elle encore cours de nos jours ? Impossible de répondre.

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L’histoire de Ta-Iset : momie de Rueil-Malmaison (Haut-deSeine)

La découverte en juin 2001 Près de la caserne Guynemer, place du Général Leclerc se trouvent les encombrants. « Quand les gens arrivent on leur demande ce qu'ils ont à évacuer, si c'est du bois ou de la ferraille. Une dame s’est présentée à nous, demandant où elle doit mettre son objet. On lui a dit « Ça doit être du bois » et la dame a répondu : « Non c'est une momie » ! ». Nous ne savions pas exactement de quoi il s'agissait, comprenant seulement qu'elle vidait sa cave", témoigne Jean-Louis Parichon, présent à l'époque et aujourd'hui adjoint au chef de service de la voirie. "J'ai vu immédiatement que l'objet était extraordinaire. Je l'ai mis de côté. Puis, une fois passée la phase d'étonnement, j'ai prévenu le musée de la ville une heure après." Les réactions de la dizaine d'agents présents ont été des plus diverses : incrédulité ("N'est-ce pas un faux?"), prudence ("Ne s'agit-il pas d'un mort?"), sens des réalités ("Il faut mettre l'objet sur eBay."). Parmi les agents, la momie trouve son surnom : Toutencombrant 1er. Hypothèse de son arrivée en France Selon une hypothèse crédible, cette momie aurait été rapportée d'Égypte par le général Noël Varin-Bey (1784-1863), ancien officier de Napoléon. Au service du vice-roi d'Égypte, Mehmet-Ali, à partir de 1830, Varin-Bey fonde à Gizeh une école de cavalerie et devient général de l'armée d'Égypte. De retour en France, il se serait installé en 1857 à RueilMalmaison avec, dans ses bagages, la momie. L’étude de la momie Dans un premier temps, faute de moyens, c’est à un cabinet vétérinaire qu’est confié le précieux objet pour le radiographier. Puis examinée au scanner à l’hôpital Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne), l’imagerie médicale a révélé un corps entier, bien conservé avec une identification complète. En bon état, le squelette a été conservé en son entier, la tête penchée sur la poitrine. Le corps mesure 92,5 cm. Appelés ensuite en consultation, les égyptologues du Musée du Louvre et notamment la plus célèbre d’entre eux, Christine Desroches-Noblecourt (1913-2011), examinent la momie et attestent de son authenticité. Elle possède encore ses cartonnages (tête, abdomen et jambes, pieds). On y voit une iconographie typiquement funéraire et, en inscription, le nom de sa jeune propriétaire : Ta-Iset ("celle d'Isis", déesse protectrice et salvatrice de la mythologie égyptienne). Leur examen a permis de déterminer que la petite fille a vécu dans la région d’Akhmim, une ville de Haute-Egypte. Grâce à la datation au carbone 14, on a pu établir que c’était entre 365 et 170 avant Jésus-Christ, soit à l’époque ptolémaïque ou au début de l’époque romaine. La qualité de la momification et l’absence de métaux précieux et d’amulettes indique que l'enfant devait appartenir à la classe moyenne de la société égyptienne. Le cercueil associé à la momie, de forme géométrique, est en bois non polychromé. Seuls le visage et la perruque sont en relief. Un anneau de métal incrusté au sommet du cercueil de Ta-Iset laisse supposer qu’il était accroché à un mur, probablement dans un salon bourgeois. Il faut en effet se rappeler que dans le sillage de la campagne d’Egypte de

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La dernière auto momification daterait de 1954. Hang, un moine taïwanais aurait mené le processus à son terme. Après sa mort, son corps a été enfermé dans une jarre hermétiquement close. Au bout de cinq ans ses disciples le sortirent de son étrange tombeau et le couvrirent de laque et de feuilles d’or avant de le présenter à la vénération des fidèles. On ne peut exclure que d’autre moines ont choisi de se laisser mourir quelque part dans un monastère en Asie.


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Napoléon (1798-1801), doublée d’une expédition scientifique, la France allait plonger dans une véritable « égyptomanie ». Il est alors de bon ton d’exhiber chez soi des objets provenant des rives du Nil. La restauration au C2RMF à Versailles Le Centre de recherche et de restauration des musées de France, est en charge de la restauration de la momie. L'opération de restauration est lancée en 2012. L'ensemble était dans un état de conservation moyen, le squelette lui en excellent état. Les textiles qui l’entourent étaient dans un mauvais état de conservation : oxydés, lacunaires, déchirés, portant des taches de décoloration. Ils ont été consolidés et un voile de crêpeline a été appliqué à l’ensemble de la momie pour garantir un maintien optimal. Les bandelettes ont été repositionnées, l'ensemble a été consolidé et un support d'exposition a été conçu pour soutenir la momie de façon uniforme. Les cartonnages étaient assez altérés : lacunaires, avec des points de tension au niveau des clous, enfoncements, déformations, déchirures, encrassement, fissure et soulèvement, lacunes de polychromie. Collés aux bandelettes et maintenus en place par des épingles, ils ont également fait l’objet d’une restauration. Ils ont été démontés du corps, nettoyés et consolidés, et la polychromie refixée. Celui de la tête a été remis en forme et replacé. Coût de restauration La restauration de cette momie a un coût de 15.450 euros. La ville y participe pour 5.000 euros, la Drac Île-de-France pour 4.000€. Le reste du financement sera abondé par une souscription de mécénat populaire organisée par la Fondation du patrimoine, qui pourra verser une aide si la collecte atteint 5% des travaux envisagés. Désormais protégée, inscrite à l'inventaire du musée, elle est propriété de la ville.. La momie est aujourd’hui sauvée et est présentée depuis le 21 mai 2016 au musée de Rueil-Malmaison dans une salle spécialement aménagée à hygrométrie et température constantes.


Le concept de mort chez l’enfant

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Articles de référence L'ENFANT FACE À LA MORT d’Hélène Romano PARENTS : COMMENT PARLER DE LA MORT AVEC VOTRE ENFANT ? de Daniel Oppenheim APPRENDRE « REELLEMENT » LA MORT COMME L'ENFANT APPREND LA VIE de Françoise F Valet La mort, comme le sexe, est un sujet tabou difficile à aborder pour les adultes face aux questions des enfants. Alors que les enfants sont abreuvés d’images réelles et de fictions où la mort est présente, nous éloignons le sujet de nos enfants et nous finissons par considérer que cela n’arrive qu’aux autres. « La mort, aujourd’hui, dans la vie des sociétés occidentales, occupe une place restreinte, à la différence des sociétés traditionnelles dans lesquelles existaient de grandes cérémonies, des pratiques rituelles fréquentes et connues de tous, le culte des morts, l’initiation des adolescents. Les enfants pouvaient ainsi, collectivement, en apprivoiser la peur et recevoir la transmission, de la part de leurs aînés, du savoir commun sur elle. Les familles, dans nos sociétés, sont dispersées, vivant souvent loin de leur lieu d’origine, et la mort a souvent lieu à l’hôpital ou dans une maison de retraite. La conséquence en est que de nombreux enfants sont peu confrontés aux fins de vie de leurs proches. En même temps, et de façon en apparence contradictoire, la mort apparaît presque en permanence dans leur environnement. Ils reçoivent, comme leurs parents, des informations venues du monde entier qui montrent guerres, terrorisme, épidémies, catastrophes, etc. Ils entendent parler régulièrement de risques sanitaires (sida, toxicomanies, épidémies diverses). Les attentats terroristes de masse n’ont plus lieu seulement « ailleurs », la mort violente n’est plus un « spectacle » lointain. » « Faire de la mort un sujet tabou c’est priver les enfants d’en faire l’expérience, c’est les projeter dans un monde factice et insécure car toute confiance en l’adulte sera désormais remise en cause : lorsque l’enfant réalise que l’adulte lui a menti il perd durablement toute confiance en l’autre et se sent seul et abandonné. » Pourquoi alors attendre qu’un événement tragique arrive pour commencer à en parler aux enfants ? D’autant plus qu’il est plus difficile d’aborder la question, en tant qu’adulte, si l’on est soimême submergé par de vagues d’émotions trop grande à maîtriser. « Il est nécessaire d’utiliser des mots justes et vrais à propos des événements et des sentiments qui le concernent : être mort ce n’est pas être « endormi » ; ce n’est pas « être parti » ; ce n’est pas « être en voyage » ; ce n’est pas « surveiller du ciel » […] Il est donc important de bien choisir ses mots car l’enfant prend au comptant chaque mot exprimé. Le mot « mort » doit être prononcé, très simplement, […] Éviter les mensonges ne signifie pas pour autant tomber dans la crudité[…] La mort présentée avec calme et respect donne un sens à la vie. Pour parler aux enfants de la mort nous devons employer les mots de la réalité qu’ils peuvent comprendre en fonction de leur âge et non pas des mots qui masquent nos propres peurs […]


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Exclure l’enfant de la confrontation à la mort, c’est tenter désespérément de se l’approprier et donc de le priver de lui-même. C’est lui refuser son état de sujet, c’est l’expulser du monde des vivants. Comprendre le concept de la mort est essentiel à l’évolution psychique de l’enfant. Mail il est important de respecter le rythme de développement (physique, intellectuel, affectif, social, psychique,etc.) propre à chaque enfant en fonction de son histoire et de son tempérament. Les principales phases d'acquisition du concept de mort De 3 à 6 ans - La mort sera perçue comme une autre façon de vivre, une vie dans un ailleurs peut-être inconnu mais qui possède une certaine réalité. Elle sera également assimilée à un grand sommeil. La mort ne serait finalement qu'une modification magique de la vie. De cet autre monde, de ce sommeil, le retour à la vie normale ou résurrection est envisagé. […] De fait, la disparition totale est inconcevable. L'enfant entendra, comprendra encore très mal « un mort ne reviendra jamais ». […]D'ailleurs, ses parents ne meurent pas. Et même lorsque l'enfant comprend (vers 4 ou 5 ans) que la mort est un phénomène irréversible, il conserve cette double pensée et envisage le retour. […] - Dans le même mouvement, l'enfant cherche à éloigner de lui ce risque terrible. Il le repousse vers la vieillesse, dans très loin - Le mort a une âme (pensée animiste), il pense, parle, discute avec les autres défunts. Il ressent des émotions. […]Cela rappelle la mythologie égyptienne. Cette vision entraine un intérêt pour le corps et les caractères physiques d'un cadavre (animal souvent), un intérêt pour ce que devient le mort.[…] - Une certaine confusion persiste entre le mot et la chose, entre le mort et la Mort. […] - La mort est un événement imposé de l'extérieur, « on est tué ». Cela n'arrive pas naturellement (monde artificiel). Il peut être également question d'un monstre qui provoque la mort. On le voit, à cet âge, l'imaginaire et les fantasmes influencent fortement sa représentation du phénomène. 6 ans, âge charnière Dans l'ensemble des travaux consultés, cet âge apparaît comme une charnière. De fait, il semble figurer une étape importante, un basculement entre le développement psycho-affectif dont les fondations s'élaborent de la naissance au primaire et le développement intellectuel et social désormais primordial. Entre 6 et 12 ans (période dite de latence), l'enfant investit surtout ses efforts sur le plan de la pensée .Ses acquisitions intellectuelles s'intensifient, sa réflexion mûrit. Progressivement, les notions abstraites enrichissent ses modes de pensée alors que la réalité se concrétise. L'entrée en école Primaire accompagne évidemment cette évolution. Il n'est donc pas étrange que l'idée de la mort se voit reformuler dans cette révolution de l'esprit. De 6 à 10 ans Liés à l'étape fondamentale des 6 ans, l'ensemble des théoriciens considèrent la tranche d'âge qui lui succède comme une phase essentielle à l'élaboration du concept de mort. Les trois grands principes - universalité, irréversibilité, biologique – se consolident progressivement avec en miroir les principales caractéristiques liées à la mort. Toutefois, ces spécialistes expriment des opinions divergentes, voir contradictoires quant à l'âge d'une acquisition ferme et définitive et l'ordre de survenue des principes acquis. […] Estimons simplement que, entre 6 et 10 ans (peut-être 12 ans), l'enfant va concrétiser cette idée dans ses caractéristiques fondamentales. La conception de la mort approchera la pensée adulte, à l'entrée dans l'adolescence. Après 10 ans […]


L'enfant regarde la mort de face, pour ce qu'elle est réellement. Il prend conscience de la certitude irrévocable de la mort. […] - Si la mort reste la menace fondamentale de nos vies, elle perd ses attributs magiques : elle n'est plus personnifiée, ni une punition surgie de l'extérieur […] - La mort est conçue comme un phénomène biologique de fin de vie. Elle entre dans l'ordre de la Nature comme le terme définitif et sans retour. Ce terme légitime, naturel de toute vie doit rencontrer le respect des vivants. - La mort de la mère serait dès lors exprimée comme une éventualité, évidemment douloureuse. Elle aurait été inenvisageable avant cet âge de raison. […] - La mort est intériorisée comme un élément de la vie et de sa vie. Il conçoit sa propre fin. Mais il évalue sa mort au-delà de 80 ans. […] Arrivé à ce terme des 10 ans, le concept est considéré comme solide et acquis. Doutons d'une telle certitude. -

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Musée d’Aquitaine Atelier : "Les rites funéraires" 3ème trim Découverte de l'évolution des rites et des pratiques funéraires de la Préhistoire au Moyen-âge à travers de nombreux objets issus des fouilles archéologiques dans la région. A partir du cycle 3 Collection permanente : - Bordeaux port(e) du monde : 1800-1939 - Les « arts du langage » : littérature écrite et orale (roman, nouvelle, fable, légende, conte, mythe, poésie, théâtre, essai, etc.) ; inscriptions épigraphiques, calligraphies, typographies, etc. Cercueil du scribe Iténéferamon. Egypte ancienne. Thèbes, XXIe dynastie, vers 1070-1060 avant J.-C. Pour rencontrer un médiateur ou prendre rendez-vous, une permanence est assurée au service médiation le mardi, mercredi et jeudi de 13h30 à 17h30 (hors vacances scolaires). tél. 05 56 01 51 04 Pour tout renseignement nous vous invitons également à contacter Eliette Sauvan, enseignant détaché au musée d’Aquitaine. soit par téléphone au 05 56 01 51 02. soit par courriel à e.sauvan@mairie-bordeaux.fr

Bibliothèque de Bordeaux http://bibliotheque.bordeaux.fr/accueil/ La bibliothèque est riche de collections patrimoniales consacrées à l'Egypte (et aux momies). Y est notamment conservée la Description de l'Egypte, l'œuvre monumentale issue des expéditions napoléoniennes.

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Autres lieux ressources


Magazines Arkéo Junior n°231, n°44 (Juillet/Aout 1998), n°58 (Juillet/Aout 1999) Collectif Arkéo Junior, Juillet Aout 2015, à partir de 7 ans

Momies égyptiennes et incaïques n° 252, Soto-Heim (P.) Dossiers d’Archéologie, Avril 2000

Ce Dossier d'Archéologie présente dans ce numéro spécial les deux grandes régions du globe où la pratique de la momification s'est sans doute la plus développée : l'Egypte et l'Amérique du Sud. Poussant plus loin que le simple désir de "voir" un mort, il présente au contraire la momification dans son contexte religieux général et les informations déterminantes que les études menées sur les momies apportent aux chercheurs et aux spécialistes des populations anciennes.

L’Egypte ancienne : 150 jeux pour apprendre en s’amusant Laurence Retourné-Kusberg Cahiers ludiques et savants, Eyrolles , Juin 2011

Le Cahier ludique et savant est un cahier de jeux pour tous ceux qui désirent apprendre en s'amusant. Des origines à nos jours, ce cahier propose un parcours thématique de 7 chapitres pour voyager au cœur de l'Egypte ancienne : des jeux variés ; des illustrations originales ; des indices pour répondre ; des solutions pour approfondir ; des anecdotes pour se détendre.

« Je lis des histoires vraies » Spécial Egypte Hors-série n°3 Collectif Histoires vraies, Fleurus, Juillet Aout 2007, à partir de 6 ans National Geographic. Surgis des glaces, les vestiges d'un sacrifice inca: 3 momies d'enfants National Geographic, 1999

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Bibliographie


Livres documentaires Jeunesse

L’énigme de la momie Albums documentaires – les livres coffrets Gallimard Jeunesse, Octobre 2010, à partir de 7 ans Datant de 1924, le journal du voyage en Égypte de Théophraste Lapointe, journaliste et archéologue amateur, vient d'être retrouvé. Il renferme un mystère resté depuis sans solution et le Département des mystères non résolus confie au lecteur, en qualité d'enquêteur n° 9571, la mission de résoudre cette ténébreuse affaire. Le dossier contient tout ce dont il aura besoin pour résoudre l'énigme de la momie: le journal de voyage, des documents, cartes et photographies et ce qu'il faut savoir sur l’Egypte ancienne. En suivant les étapes du périple de Théophraste Lapointe, vous découvrirez la vérité sur la malédiction de la momie! Une enquête documentaire divertissante qui permet de découvrir l'Égypte antique au fil d'une navigation sur le Nil, plutôt agitée, d'Alexandrie jusqu'au temple de Ramsès II à Abou Simbel où la vérité se fait lumière.

Mon livre des momies Claire Ellerton NATHAN, Aout 2004

Les Momies : Corps d'éternité James Putnam Histoire et civilisation, Gallimard Jeunesse, Mars 2003, à partir de 6 ans

Découvrez comment les hommes considéraient la mort dans la plus haute antiquité. Qu'est-ce qu'une momie naturelle ? Comment les Egyptiens embaumaient-ils un corps ? Pourquoi momifiait-on des animaux ? Que nous apprennent les momies ? De l'Egypte aux Andes, en passant par l'Italie et les îles Britanniques, découvrez le visage fascinant de morts bien conservés.

100 Infos à Connaitre : les Momies 100 infos à connaître, Piccolia, Juin 2007 Bienvenue à l’école des petits scribes Amandine Marshall Jeunesse, Editions du Rocher, Mars 2016, à partir de 6 ans Une initiation aux hiéroglyphes à travers des thèmes clés de la civilisation égyptienne : les dieux, le pharaon, la maison, la momification, l'astronomie… Un ouvrage ludique avec un « petit plus » en fin de chaque chapitre sur des points de grammaire faciles à comprendre (ponctuation, singulier, masculin/féminin…), suivi d'exercices de mise en pratique et de jeux où l'enfant dessine, distingue des sons, compte, traduit, lit et écrit les hiéroglyphes de gauche à droite ou inversement ! Bienvenue à l'école des petits scribes offre des outils pédagogiques simplifiés pour apprendre en s'amusant.

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Les momies et les pyramides Rob Lloyd Jones Premières Découvertes, Usborne, octobre 2014, à partir de 3 ans

Chercheur de momies Clive Gifford et Angela McDonald Expédition-Passion, Nathan , décembre 2011 Tu vas revivre l'aventure des célèbres chercheurs de tombes de l'Egypte ancienne ! Sur leurs traces, tu découvriras la momie de Ramsès II, tu mettras au jour les trésors de la tombe de Toutankhamon et tu déchiffreras les mystérieux hiéroglyphes du Livre des Morts... Suis bien ce journal de bord, soulève les volets d'infos, lis les étiquettes de fouilles... et n'oublie pas d'ouvrir le " tiroir à secrets ".

Les momies égyptiennes - Autocollants Kirsteen Robson Autocollants Usborne, mars 2014, à partir de 3 ans Ce livre complètement délirant est bourré de scènes macabres et déjantées à compléter avec une foule d’autocollants. - Tous les personnages sont des momies, même les pilleurs de tombes et les embaumeurs ! - Malgré les apparences, l’exactitude historique de ce livre a été vérifiée par un expert en égyptologie.

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Un livre à rabats très instructif pour découvrir la vie dans l’Égypte antique, notamment les rituels que les pharaons entreprenaient pour se préparer au passage dans l’au-delà : la momification et la construction de pyramides. Beaucoup d’enfants sont fascinés par l’Égypte antique, ses pyramides colossales, ses méthodes quelque peu déplaisantes pour préserver les cadavres, ses dieux omnipotents. Ils prendront plaisir à soulever les rabats pour découvrir une foule d’informations passionnantes sur les momies, les pyramides et la vie quotidienne dans l’Égypte antique.


Livres documentaires

Les momies d’Egypte et du monde Collectif ROUGE ET OR, Septembre 2005 passionnant.

Si vous aimez les films de zombies, vous adorerez ce livre documentaire... En cent photographies et images de synthèse commentées, on y découvre la réalité sous les bandelettes : squelettes recroquevillés, corps desséchés d’Australie, d’Asie, de Sibérie, de dinosaures, de mammouths, de chats et de rats. Affreux, mais complet et

Le congrès des momies ; entre science et obsession ce que leur étude nous révèle Heather Pringle LATTES, Janvier 2004

Tous les trois ans, dans un coin du globe réputé pour la qualité de ses fouilles, des scientifiques du monde entier se réunissent pour participer au Congrès des momies. Heather Pringle a suivi celui à Anca, au Chili. Elle y a rencontré des savants capables de retracer l'histoire des hommes, de leurs coutumes, leurs maladies et leur mort, à travers l'analyse de corps vieux de plusieurs milliers d'années et bien conservés. Pourquoi les princesses incas ensevelies dans la glace des Andes, les pharaons égyptiens et les saints du Moyen Age sontils si miraculeusement préservés ? Quels parasites responsables autrefois de terribles épidémies pourraient encore faire des ravages aujourd'hui ? En évoquant tour à tour les récits des moines japonais tâchant de se momifier tout seuls, les tentatives terrifiées des Russes pour embaumer Staline, et de multiples autres histoires. Riche en anecdotes extraordinaires, ce livre propose un voyage passionnant dans l'univers des morts promis à l'éternité

Les momies, savoirs et représentations, de l’Egypte ancienne à Hollywood Myriam Marrache-Gouraud Savoirs et curiosités, Atlande, Avril 2009

Un parcours sur la momie, de l'Egypte antique à Hollywood en passant par la médecine à l'âge classique, la pharmacopée, les cabinets de curiosité, la littérature romantique, les brocanteurs. Quête d'éternité, la momification en dit autant sur les sociétés qui la produisent que sur celles qu'elle fascine. L'historien, le médecin, le critique littéraire ou de cinéma, l'anthropologue, chacun participe à l'exhumation d'un phénomène complexe. Des textes inédits du XVIe au XIXe siècle et des images variées sont mis en perspective, reliés et commentés par une équipe croisant approches scientifique, littéraire et historique pour « ouvrir le sarcophage », dérouler les bandelettes et mettre à nu les savoirs et les croyances de différentes époques, des représentations insolites et des pratiques étonnantes.

Momies d'Egypte et d'ailleurs. La mort refusée Françoise Dunand et Roger Lichtenberg Champollion, Editions du Rocher, Avril 2002 Archéologues, anthropologues, médecins, les auteurs de ce livre ont tenté d'appréhender les motivations qui ont poussé de nombreux peuples dans le monde à préserver les corps de la destruction. Cependant les momies ne sont pas seulement les reflets des croyances et des pratiques religieuses de peuples disparus : elles apportent aussi des renseignements précieux sur leur vie matérielle, leur quotidien et les maladies dont ils souffraient. C'est également ce que permettent des momies " naturelles ", spontanément conservées par des hasards climatiques ou géologiques dans diverses régions du monde. Grâce à elles, une véritable " paléo-ethnologie " devient possible. Richement illustré d'une centaine de photographies, souvent inédites et saisissantes, cet ouvrage, l'un des plus complets à ce jour, est signé par les plus grands spécialistes français dans leur domaine.

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Adulte


Les momies égyptiennes, la quête millénaire d’une technique. Amandine Marshall et Roger Lichtenberg Fayard, Octobre 2013

La momie : de khéops à Hollywood : généalogie d'un mythe Renan Pollès Editions de l'Amateur, septembre 2000

L'auteur inventorie les images de la momie et donne une analyse de ce mythe chargé d'ambivalence, objet rare et précieux ou monstre horrible et dangereux. Au texte érudit répond une iconographie variée : gravures anciennes, couvertures de romans, bandes dessinées, images de films. Complété par un répertoire des livres scientifiques, romans, et bandes dessinées où apparaissent des momies.

Histoires d'Egypte Collectif Sortilèges, Belles Lettres, novembre 2002 L'Egypte et ses mystères, l'Egypte et ses beautés. L'Egypte des pharaons, mais aussi celle des scribes. L'Egypte des dynasties conquérantes, mais aussi celle des contes populaires. Cette Egypte de la plus haute antiquité, et bien d'autres Egyptes, se trouvent dans " Histoires d'Egypte " : l'Egypte des Ptolémées et de Cléopâtre, l'Egypte de Bonaparte, l'Egypte contemporaine, qui n'a pas moins de charme que les autres. De charme, et de charmes...De Philaé au Caire, de Suez à Alexandrie, de Chéops à Néfertiti, d'Isis aux momies que les héros de Théophile Gautier ou d'Edgar Poe découvrent, écoutons ces histoires magiques écoutons Hérodote, écoutons Victor Hugo, Alexandre Dumas, Agatha Christie, Rudyard Kipling, Gérard de Nerval, Jean Cocteau, écoutons les poètes, les voyageurs et les conteurs : voici l'Egypte.

Les Incas: Peuple du Soleil Carmen Bernand Découvertes Gallimard – Histoire, juillet 2010

En 1527, au sud de l'isthme de Panama, les conquistadores découvrent, éblouis, une contrée aux richesses inouïes. Persuadé d'avoir trouvé l'Edorado, leur chef, Pizarro, convainc la Couronne espagnole de financer la conquête du Pérou. De retour en 1532, il met à profit la guerre fratricide qui déchire le pays. La mort du souverain, Atahualpa, scelle le destin de l'Empire inca. Les Espagnols entrent dans Cuzco et saccagent le temple du Soleil. Pendant deux siècles, l'ordre espagnol va régner sans partage sur les Cordillères. Usant tour à tour de la répression et de la persuasion, les colons s'acharnent à briser les rites et les croyances des Indiens. En 1780, encore, l'insurrection fomentée par Tupac Amaru est impitoyablement écrasée par le pouvoir colonial.Carmen Bernand fait revivre ce destin tourmenté et tragique du peuple du Soleil.

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Qui étaient les embaumeurs ? Comment travaillaient-ils ? Pourquoi avait-on recours à leurs services ? Y avait-il des femmes embaumeurs ? Voici quelques-unes des questions posées par ce livre. Pour y répondre, deux des meilleurs spécialistes proposent ici une remise en perspective complète de la momification, dont les premiers pas remontent à 3 600 ans avant notre ère, et font le point sur des découvertes archéologiques récentes menées sur des chantiers encore en cours d’exploration. Illustré par 80 documents, dont plusieurs inédits, comme la photographie de l’une des plus anciennes momies partielle, ce livre est un événement


Littérature de jeunesse Romans Anhour, petit scribe Benoît Broyart et Vincent Sorel Milan, Docs Benjamin, Avril 2016, à partir de 6 ans Anhour rêve de devenir scribe mais c'est impossible puisqu'il ne va pas à l'école. Alors qu'il se trouve aux pyramides, il découvre les hiéroglyphes peints sur les murs. Fasciné, il vole un calame au scribe en plein travail. Avec support documentaire pour découvrir l'Egypte antique.

Mister Ka et le squelette inca Elisabeth Motsch Mouche, L'Ecole des Loisirs, octobre 2009, à partir de 6 ans En vacances chez sa grand-mère, Mister Ka, le petit détective, retrouve ses amis, Déborah et Jack, qui partagent sa passion pour les énigmes. En regardant un documentaire sur les Incas, les trois amis ont une idée : pourraient-ils, comme les archéologues, percer le secret des squelettes ? Tout le monde sait qu'au village, on en a trouvé sur la colline aux loups... Après Pas de Coca pour Mister Ka Mister Ka et la cave aux mystères, petit détective se lance dans de nouvelles aventures.

La pyramide de Berlingot la momie #03 Richard Petit Mini-passepeur, Boomerang, Février 2014 Avec ton nouvel ami Bobbi, parviendras-tu à éviter tous les pièges de la pyramide de Berlingot la momie ? Dans ce

mini-roman, c’est toi qui décideras de la suite de l’histoire en choisissant les pages où tu voudras aller. Tu auras aussi le choix entre cinq fins possibles. Des petits jeux éducatifs t aideront à trouver la bonne. Si tu réussis, tu auras fait de ta première aventure...

Je ne veux pas être une momie ! Margaret Clark J'ai lu jeunesse, Juillet 2003, à partir de 8 ans Non, non et non, Anx ne veut pas être une future momie ! Pourtant, le petit garçon est le neveu du pharaon Grâ, qui l'élève depuis la mort de son père. Et Anx sait bien qu'un jour ou l'autre tous les pharaons finissent entourés de bandelettes de la tête aux pieds...Mais Anx a un plan pour monter sur le trône le plus tard possible !

Neferet, la petite égyptienne qui sauvera le trésor du pharaon Claire Laurens et Serge Prud’homme Romans Images doc, Bayard Jeunesse, Aout 2011, à partir de 9 ans sarcophages...

Durant l'Antiquité, l'Egypte est gouvernée par des pharaons, tout à la fois rois et dieux vivants, aux pouvoirs sans limite. Au XIII` siècle avant Jésus-Christ, elle atteint son âge d'or. En explorant une grotte, la jeune Neferet et son ami Inpou découvrent par hasard le tombeau d'un pharaon. Mais les deux enfants sont capturés par des pilleurs de

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Le Roman de la momie Théophile Gautier Classiques abrégés, L'Ecole des Loisirs, Mars 1997, à partir de 9 ans

Les grandes énigmes de l’Histoire : la malédiction de Toutankhamon Pascale Hédelin Bayard Jeunesse, juin 2013, à partir de 9 ans

1922, dans la vallée des Rois en Egypte. L’égyptologue Howard Carter est sur le point de faire une découverte extraordinaire…. Il retourne la terre à la recherche de la tombe du pharaon Toutankhamon… Alexander Snooper, journaliste passionné par l’Egypte depuis son plus jeune âge, réussit à convaincre son journal de l’envoyer en reportage sur le site des fouilles entreprises par Howard Carter. Il est le témoin privilégié de la découverte du tombeau, mais aussi, quelque temps plus tard, des morts inexpliquées qui frappent les personnes ayant participé à l’expédition…

11 contes de l'Egypte ancienne Michel Laporte Flammarion jeunesse, septembre 2013, à partir de 9 ans

Qu'ils soient dieux, hommes ou animaux, les héros de ces contes se ressemblent. Doux, rieurs, mais aussi rusés et parfois sournois, ils apprennent souvent les leçons de la vie à leur détriment. Inscrits sur des tombeaux puis sur des papyrus, ces onze contes ont traversé les siècles pour venir montrer, avec humour et tendresse, que finalement, depuis l'Egypte ancienne, le monde n'a pas vraiment changé.

Le mystère de la porte aux écritures Josiane Rodes -Patricia Sibella Saint Honoré éditions, avril 2016, L'objectif de ce livre est de donner aux enfants l'envie de s'intéresser à l'histoire et de s'ouvrir à l'histoire de l'art. Ce premier tome se situe en Égypte antique à l'époque du pharaon Amenhotep III. Le lecteur se trouvera plongé dans une aventure fantastique le conduisant à appréhender la civilisation égyptienne de la XIIème dynastie av-JC.

Ma chère momie Jacqueline Wilson, illustré par Nick Sharratt Sofia a plein d'amis, des grands-parents très gentils et un papa adorable. Elle a aussi Mabel, la vieille chatte qui appartenait autrefois à sa maman avant qu'elle ne meure. Quand Mabel disparaît, la petite fille, pleine d'appréhension, part à sa recherche. Jacqueline Wilson nous entraîne, entre rire et émotion, dans une histoire de chat et de momie bouleversante de tendresse. Elle aborde, l'air de rien comme toujours, les grandes questions de la vie.

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Avec "Le roman de la momie", Théophile Gautier a inventé le roman archéologique - et surtout une forme de récit où la précision de la description compte davantage que l'anecdote. Les amours de Tahoser, Égyptienne de l'époque de Moïse, ne sont en effet qu'un prétexte à reconstitution à partir des documents de l'archéologie égyptienne. L'auteur porte visiblement moins d'intérêt à ses personnages et à leur passion qu'au décor et le décor, inspiré des peintures égyptiennes, il le décrit avec la précision de qui cherche un effet de l'art, et non du romanesque.


Manco l'inca : Au temps d'Atahualpa et de Pizarro Emmanuel Cerisier Archimède, L'Ecole des Loisirs, janvier 2015, à partir de 9 ans Manco, jeune Inca, vit avec sa famille dans un village des Andes. Victime d'un accident, il est par hasard enrôlé comme porteur au service de Pizarro et de ses soldats. Nous sommes en novembre 1532 et les Espagnols sont en route pour la ville de Cajamarca à la rencontre de l'empereur inca Atahualpa. Aux côtés de Jao, un compagnon d'infortune, Manco devra fausser compagnie aux conquistadors pour sauver sa vie et espérer retrouver les siens. Tout se jouera à Cajamarca, là où le destin de l'Empire inca va basculer...

Littérature adulte Momies à la bordelaise Nicole Bardou Le geste noir, Geste Editions, Novembre 2009

Un thriller scientifique et psychologique entre Charente-Maritime et Bordelais. À Bordeaux, une série de meurtres sont commis à la faculté de médecine. Un duo assez explosif est chargé de l’enquête. Elle va les entraîner en Charente-Maritime, de La Rochelle à Marennes. Mais ils vont devoir aussi s’intéresser de près aux régions viticoles prestigieuses, et plus particulièrement aux vins de Graves du côté de Pessac-Léognan, où les attend sagement un squelette dans un placard bien insolite... Ce roman policier aux accents scientifiques, à la manière des séries télévisées comme «Les Experts», dissèque chaque détail pour nous dévoiler tous ses secrets. Un suspense haletant, un univers particulier et peu commun et un style propre font de ce polar un livre unique en son genre

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