MAGAZINE DES SCIENCES & DE L’INDUSTRIE EN AQUITAINE
HIVER 2011
N°9 2011 - 1 L
FEVRIER - MARS - AVRIL
L’Aquitaine, ouverte aux quatre vents Reportage Arcachon : le bassin transformé en étang ?
Agenda Le guide culturel
MAGAZINE DES SCIENCES & DE L’INDUSTRIE EN AQUITAINE
SOMMAIRE ACTUALITÉS P.2 Des capsules « intelli- gentes » qui libèrent leur contenu à température choisie P.3 Une autre Terre derrière l’horizon P.4 Le BIC : l’image au service de la science P.5 Arcachon : le bassin transformé en étang ?
Des capsules « intelligentes » qui libèrent leur contenu à la température choisie
DOSSIER H20 P.6 à P.9 L’Aquitaine, ouverte aux quatre vents
JEUX P.10 La page jeu parents-enfants Photo Mathieu Destribats
AGENDA P.11 Le guide des sorties de culture scientifique
Directeur de la publication Bernard Alaux Rédacteur en chef Alexandre Marsat a.marsat@cap-sciences.net Comité de rédaction Céline Domenc, Blandine de La Rochebrochard, Alexandre Marsat et Marianne Pouget Rédaction Jean-Luc Eluard, Florence Heimburger, Alexandre Marsat et Marianne Peyri Direction artistique et maquette Patrice Brossard Page Agenda Nathalie Caplet CPPAP : 0611 G 90481 Impression Imprimerie Pujol, Le Bouscat ISSN 1637-9381 Dépôt légal février 2011 Trimestriel février 2011 février, mars, avril avec le soutien de
CAP SCIENCES H a n g a r 2 0 Quai de Bacalan 33300 Bordeaux Tél 05 56 01 07 07 Fax 05 57 85 93 81 mél :h20@cap-sciences.net
Retrouvez l’actualité scientifique en Aquitaine sur
www.infosciences-aquitaine.net
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Aux côtés de Véronique Schmitt, Mathieu Destribats observe des capsules d’huile solide entourées de leur coque de silice
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es capsules qui libèrent leur principe actif quand on le souhaite ? De nombreux industriels en rêvent, des scientifiques du Centre de Recherche Paul Pascal (unité du département chimie du CNRS) sont parvenus à en mettre au point. En effet, Véronique Schmitt, directrice de recherche CNRS, et ses collègues Rénal Backov et Mathieu Destribats de l’Université Bordeaux 1 ont réussi à fabriquer des capsules qui libèrent leur contenu lorsque la température s’élève. Le dispositif, breveté depuis janvier 2010, pourrait notamment intéresser les industries pharmaceutiques et les parfumeurs. Pour synthétiser leurs capsules miracles, les physico-chimistes ont dispersé de l’huile (pouvant contenir un principe actif) dans une solution d’eau
renfermant des nanoparticules de silice. Celles-ci entourent alors l’huile sous forme de gouttes. Lorsque l’émulsion est maintenue à 65°C, l’huile demeure liquide tandis qu’à 25°C, elle se solidifie et une coque de silice est synthétisée autour des gouttes refroidies. « On obtient alors des capsules stables au stockage », souligne Véronique Schmitt.
Des applications multiples Pour provoquer la libération du contenu des capsules, il suffit ensuite de les chauffer au-delà de la température de fusion de l’huile choisie ou du mélange d’huiles réalisé, qui se situe entre 18 et 65°C. Le passage de l’état solide à l’état liquide s’accompagne d’une expansion volumique de l’huile confinée, ce qui provoque « l’explosion » de la capsule et donc la
libération de son contenu. L’intérêt d’un tel système ? « Ce dispositif pourrait par exemple servir dans le domaine médical à enfermer plusieurs molécules thérapeutiques de manière stable jusqu’à leur libération dans le corps humain. Il pourrait aussi permettre, en alimentation, de vérifier que la chaîne du froid n’a pas été rompue, ou également de désodoriser une salle de réunion quand l’atmosphère se réchauffe, indique la spécialiste. Il pourrait encore s’avérer utile pour délivrer un bactéricide dans des conduites de ventilation ou de climatisation lorsque la température atteint celle de prolifération de bactéries ». Bien d’autres applications sont possibles notamment en agriculture pour épandre des pesticides uniquement quand il fait chaud, afin d’éviter le lessivage par la pluie du produit, qui pollue alors les nappes phréatiques sans avoir servi. Et les industriels les plus intéressés sont les parfumeurs qui cherchent à conserver l’ensemble d’une fragrance dans le temps, qu’il s’agisse d’une eau de toilette ou d’une lessive. Moins d’une année après le brevet, les capsules girondines ont de beaux jours devant elles. n // Florence Heimburger
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Pour l’astrophysicien Franck Selsis, découvrir une «autre Terre» serait «la découverte la plus importante de tous les temps»
« Depuis l’espa ce, en procédant comme cela, on n’aurait que 0,5% de chances de repérer la Terre. » Mais on en n’est pas loin : le « Lab » travaille entre autres sur l’objet le plus proche des conditions terrestres que l’on ait découvert : GL581 D qui est située dans le système Gliese 581, dans la Balance, à 6 parsecs seulement (une vingtaine d’années lumière) de nous.
Une cousine de la Terre Cette planète est sept fois plus massive que la Terre et, surtout, dans la « zone habitable » de son soleil, c’est à dire la zone où les conditions de température probable permettraient l’existence
Photo DR
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rès de 500 exoplanètes ont été découvertes depuis 1994 et un millier d’autres objets sont en passe d’être confirmés grâce à la mission américaine Kepler. Et la taille des planètes recensées croît au fur et à mesure que les observations se multiplient. Selon Franck Selsis, du Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux (« Lab », UMR CNRS/ Université Bordeaux 1) à Floirac, « à ce rythme, c’est en 2011 que l’on devrait en trouver une de la masse de la Terre ». Pas facile pour une planète aussi petite d’autant qu’avec la méthode employée, dite du « transit », où l’on attend qu’un objet passe entre l’étoile et nous, il faut être sur le même plan que lui pour le découvrir :
Photo Frédéric Desmesure
Une autre Terre derrière l’horizon
d’eau liquide à sa surface. Mieux encore : les Américains auraient ciblé une planète de trois fois la masse de la nôtre dans le même système mais cela reste à confirmer. Quoi qu’il en soit, tout le monde se prépare à brève échéance à trouver, si ce n’est une jumelle, du moins une cousine de la Terre : « Cela aura sûrement pour effet de booster les projets. Notamment d’aider au financement d’une nouvelle génération de télescopes permettant de voir encore plus de planètes. » Avec en ligne de mire le Graal astronomique : découvrir une planète entourée d’oxygène ce qui signifierait que non seulement elle est habitable mais habitée, l’oxygène étant produit par la vie. « Ce serait l’une des plus importantes découvertes de tous les temps » dépassant largement le champ des sciences dures. Si beaucoup d’astronomes veulent y croire sans oser se l’avouer, les principales religions « anticipent et reformulent leurs textes pour le prendre en compte ». n // Jean-Luc Eluard
Cette illustration montre une comparaison du système solaire interne avec le système planétaire de Gl581. La zone en bleu est ce que l’on appelle «la zone habitable», c’est à dire la zone où les planètes peuvent avoir de l’eau liquide en surface. Dans cette figure, Gl581d est très proche (mais à l’intérieur) de la limite externe de la zone habitable. Les tous derniers modèles sur lesquels le « Lab » travaille placent cette limite externe un peu plus loin.
Echos des sciences
Un avenir au pluriel pour Bordeaux
L’université de Bordeaux a été plusieurs fois lauréate des « Investissements d’avenir » en ce début d’année 2011. Les « Investissements d’avenir », visent à appuyer le développement des secteurs identifiés comme « priorité nationale » par l’Etat. Cohorte Tout d’abord, le projet I-SHARE, porté par l’Université de Bordeaux en collaboration avec l’Université de Versailles Saint-Quentin et l’INSERM, est lauréat de l’appel cohorte, dans le cadre de l’action « santé biotechnologies ». Le projet porte sur la mise en œuvre d’une cohorte de 30 000 étudiants pour l’étude de différentes pathologies. L’étude se déroulera sur au moins dix ans. Ce sont près de 9 millions d’euros de dotation de l’Etat qui seront consacrés à ce programme. Equipements d’excellence (EquipEx) L’Université de Bordeaux a déposé 11 projets EquipEx en tant que porteur, et 4 en partenariat. Cinq de ces projets sont lauréats de la première vague parmi les 52 retenus à l’échelle nationale, dont 4 portés par l’Université de Bordeaux. Par ailleurs, l’Université de Bordeaux est associée au projet ThomX qui se situe majoritairement en région parisienne. Ce sont 36 millions d’euros de dotation de l’Etat qui seront consacrés à l’achat d’équipements scientifiques de pointe. Les projets retenus pour Bordeaux et l’Aquitaine sont : -OptoPath et PHENOVIRT dans le domaine BiologieSanté -PETAL + dans le domaine Energie -ELORPrintTec dans le domaine Nanotechnologies -XYLOFOREST dans le domaine Sciences de l’environnement.
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« Les débats poliLe BIC : l’image au service de la science tiques européens tournent à vide »
Photo DR
Depuis son inauguration le 10 mai 2010, les spécialistes s’y bousculent pour voir l’infiniment petit afin de mieux comprendre les cellules vivantes. Qu’ils soient chercheurs en bi ologie végétale, neuroscientifiques, médecins ou même étudiants, tous peuvent bénéficier des microscopes dernier cri mis à leur disposition. Installé pour l’heure dans la plateforme de génomique fonctionnelle de l’Université Bordeaux 2, ce centre d’imagerie est animé par une quinzaine d’ingénieurs. Il a pour mission d’offrir l’accès aux techniques les plus avancées en bio-imagerie à l’ensemble de la communauté scientifique. Il propose aussi des formations dans tous les
Philippe Legros
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domaines de l’imagerie cellulaire.
et d’une libéralisation de leur secteur que les partis politiques français ne contestent pas. »
N o t o r i é t é internationale « Le BIC permet de mutualiser des équipements onéreux et fait office de centre de formation en bioimagerie », résume Daniel Choquet, directeur de recherche CNRS à la tête du BIC. Reconnu par le prestigieux label national « Infrastructure en biologie santé et agronomie » (Ibisa), cette structure est aujourd’hui la seule en France à proposer de la microscopie ultra-haute résolution et à disposer d’un Sted (Stimulated emission depletion), un microscope coûtant 1 million d’euros. Celui-ci est capable de donner des images avec une précision de 60 nanomètres. « Il permet donc de visualiser des objets 600 fois plus petits qu’un cheveu ! », s’enthousiasme Philippe Legros, responsable développement du secteur microscopie photonique au BIC. Autant de compétences qui lui assurent u n e notoriété bien au delà du territoire bordelais, en témoigne sa participation au « ESFRI EuroBioImaging », u n p r o j e t européen d’envergure internationale pour l’imagerie biomédicale. n // Florence Heimburger
Des coalitions peu structurées
Photo MP
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ne vingtaine de microscopes plus perfectionnés les uns que les autres trônent sur des tables dans de petites pièces obscures… Voilà à quoi ressemble le Bordeaux Imaging Center (BIC, UMR Bordeaux 2/CNRS), un nouveau centre d’imagerie à Bordeaux.
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Le politologue Antoine Roger
ifficile de faire de la politiquefiction ! Mais le constat, pour l’instant, est sans concession. Il faudra du temps avant que les partis politiques s’emparent réellement des questions européennes, se posent en porte-parole de groupes sociaux et suscitent des débats de fond. Pour A n t o i n e R o g e r, d e u x terrains d’études appuient cette conviction. « J’ai pu constater, à travers mes travaux de recherche, que les nombreux petits propriétaires paysans en Roumanie ne sont pas représentés politiquement bien que victimes d’une politique économique brutale, induite par l’entrée dans l’Union européenne. Celle-ci les incite à vendre leurs terres pour favoriser une agriculture plus productive. Même chose en France pour, par exemple, les petits viticulteurs du Languedoc confrontés à une réforme européenne allant dans le sens d’une dérégulation
Cette non-représentativité politique déco ulerait, selon Antoine Roger, d’une part, d’un parlement européen constitué, certes, de coalitions de partis politiques, mais qui sont « peu structurées et incapables de définir des positions politiques communes et fortes ». « D’autre part, l’Union européenne n’agit pas en imposant des normes formalisées, mais par des dispositifs incitatifs basés sur des palmarès et des indicateurs chiffrés ». Sur un plan national, les partis politiques délaissent de même ce terrain, craignant des divisions internes au sein de leurs partis et considèrent désormais que « les partis politiques ne servent plus à relayer des intérêts de tel ou tel groupe social, mais plutôt à organiser des délibérations permanentes entre tous les citoyens ». Résultat : sur les questions liées aux normes européennes, « les débats politiques tournent à vide ». Et cette difficulté à relayer politiquement les revendications de groupes sociaux risque à l’avenir de renforcer encore plus une démobilisation des électeurs. n // Marianne Peyri
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Arcachon : le bassin transformé en étang ? Étonnamment, le bassin d’Arcachon reste un mystère. L’une des seules certitudes tient à son origine, voici 6 000 ans : la Leyre crée là un delta pour se jeter dans la mer. Et, il y a 2 000 à 2 500 ans, se forme le bassin dans la forme générale où on le connaît. Le delta est grignoté par l’océan qui avance vers l’est pour des raisons encore inconnues : soit son niveau a légèrement monté, soit le débit de la Leyre a diminué, voire s’est arrêté. Et parallèlement, au nord, se développe une flèche sableuse qui n’existait pas, qui constituera la pointe du Cap-Ferret. Si l’on sait très bien ce qui l’a provoqué, en l’occurrence un apport de sable poussé par la houle qui est orientée au nord-ouest dans le Golfe de Gascogne, on ne sait pas pourquoi, tout le long de la côte du Médoc aux Landes, ce sable a fini par boucher les autres deltas au point de créer des lacs alors qu’ici, une ouverture s’est maintenue. Peut-être la Leyre avait elle un débit plus important que les autres fleuves même si, actuellement, son rôle est nul dans le maintien de la passe vers la mer, qui tient uniquement grâce à la force du courant. Toujours est-il que le bassin est créé et depuis il évolue constamment. On remarque sur les anciennes cartes que la pointe progresse ou reflue mais les raisons en sont floues et il est même possible que l’imprécision de la cartographie d’alors provoque cette impression. Pour Aldo Sottolichio, du laboratoire EPOC (CNRS/Bordeaux 1), « la flèche s’allonge quand il y a un gros apport de sable et diminue quand il y a une érosion. Tout est question d’équilibre entre la quantité de sable et la capacité des courants de la distribuer ».
// Jean-Luc Eluard
Les cartes d’hier et d’aujourd’hui ainsi que les prises de vues actuelles, illustrent bien l’évolution de l’ouverture du bassin et de ses passes
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Photos Pierre Baudier
D’autant que cette dérive littorale, qui dépend du nombre d’anticyclones formés dans l’Atlantique, est très différente d’un point à l’autre de la côte rappelle Philippe Bertrand, responsable du laboratoire : « Vers le Verdon, la côte a reculé de plusieurs centaines de mètres depuis le début du XXème siècle ». Les changements climatologiques à venir ne devraient pas bouleverser la géologie du bassin malgré l’augmentation actuelle du niveau de l’océan de 3 millimètres par an. Pour les deux scientifiques, sa forme sera constante pour le siècle qui vient. Seule se poursuivra la constante migration des bancs de sable et des passes qui, actuellement, tirent vers le sud, érodant le littoral de ce côté. Mais là encore, les causes de ces changements sont inexpliquées et donc imprévisibles. EPOC espère lancer l’an prochain un programme de recherche sur l’évolution physique du bassin afin de résoudre ces énigmes
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DOSSIER
L’Aquitaine, ouverte aux
quatre vents Entre l’ancestral moulin de Vensac et le futur parc éolien de Naujac, l’Aquitaine révèle à son échelle toute l’ingéniosité de l’homme, au fil des siècles et aujourd’hui encore, pour mieux domestiquer et connaître cette force naturelle formidable qu’est le vent
Face au vent
Juqu’au 24 avril 2011, Cap Sciences propose à ses visiteurs de se mettre face au vent. Doux, léger, sec, humide, fort ou encore cinglant... le centre de culture scientifique propose d’explorer le monde du vent et ses multiples manifestations. Fabuleuse énergie, il permet aussi d’aérer, refroidir, évaporer, assécher... Cap Sciences, Hangar 20, Quai de Bacalan à Bordeaux.
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Photo Pierre Baudier
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es 50 m2 de voiles du moulin de Vensac, orientés face au vent, s’ébranlent doucement. A l’intérieur, les meules qui écrasent le blé se mettent en action, reliées notamment à une grande roue dentée par un savant système d’engrenage… bruits de bois qui craque, odeurs de farine. « Le vent est un élément capricieux et très puissant. La difficulté est d’arriver à toujours maîtriser la vitesse des ailes et éviter l’explosion de la meule. Le fonctionnement d’un moulin demande une oreille
Depuis des siècles, les hommes utilisent le vent. Ici, le moulin de Vensac du XVIII ème
attentive et une vigilance de tous les instants », explique Fabienne Piquemal, propriétaire du moulin de Vensac. Toujours en activité au cœur du Médoc, ce moulin du XVIIIème siècle, restauré dans les années 80, nous ramène, à l’ingéniosité déployée de tout temps pour domestiquer cette force de la nature.
Energie sous-utilisée Tout a commencé avec son utilisation pour conserver des denrées et s’est poursuivie par une maîtrise croissante de sa force pour mieux se déplacer ou même
s’amuser : navire à voile, char à voile, montgolfière, parapente, cerf-volant… Parallèlement, l’homme, multipliant les instruments de mesure (anémomètres, sondes, théodolite, outils de modélisation, données satellites…), ne cesse d’affiner sa connaissance pour quantifier, qualifier et prévoir les vents (voir portrait, page 8), jusqu’à essayer aujourd’hui de comprendre la trajectoire pourtant aléatoire des ouragans (voir ci-contre). Exploitant le vent pour assainir et rafraîchir les milieux urbains et les bâtiments, l’humain apprend aussi depuis
des siècles à mieux s’en protéger et à préserver ses écosystèmes (voir p.8 et l’entretien avec Yves Brunet, p.9). Cependant, le potentiel du vent, comme source d’énergie, demeure largement inutilisé. Concurrencées au XXème siècle par le nucléaire, peu encouragées par les politiques, les centrales éoliennes modernes commencent juste à s’imposer. L’Aquitaine, dernière région en France à ne pas être équipée de parcs éoliens en témoigne. Un retard comblé sans doute d’ici 2013. Près du moulin du Vensac, c’est à Naujac que huit éoliennes, dotées d’un mat de 120 mètres et de pales de 56 m de long, devraient bientôt entrer en action. La puissance du parc pourrait atteindre les 75 GWh/ an, soit l’équivalent de la consommation électrique de 24 000 foyers par an. « D’énormes progrès technologiques ont été réalisés (voir Valorem, cicontre). En dix ans, les éoliennes ont triplé de hauteur, passant de 50 à 150 mètres en bout de pales et leur puissance a été multipliée par dix. D’ici six mois, vont apparaître sur le marché de nouvelles pales encore plus performantes, capables de capter le maximum de vents en hauteur et de résister à de fortes charges. Les technologies sont désormais mûres pour l’Aquitaine, région peu venteuse, balayée par des vents situés en hauteur et parfois très vigoureux » constate Vincent Vignon de Valorem, producteur d’énergie verte. n Dossier réalisé par
// Marianne PEYRI
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Des pales d’éoliennes plus performantes A Bègles, au sein de Valeol, la branche industrielle de Valorem, des ingénieurs s’emploient à optimiser la performance des éoliennes omment augmenter encore le rendement des centrales éoliennes ? Telle est la question qui taraude les industriels régionaux du secteur : EADS-Astrium, Plastinov, Va l o r e m , C o m p o s i t e s Aquitaine…). Au sein du cluster qu’ils ont formé en décembre dernier, Valeol, bon connaisseur des contraintes des utilisateurs, catalyse les axes de développement R&D pour ces entreprises. Réduire les nuisances sonores, s’affranchir des contraintes radar, construire des pales plus longues, utiliser des
Un vrillage tout le long d’une pale pourrait augmenter son rendement à hauteur de 5 à 10 %
composites plus résistants, améliorer le contrôle automatique de l’éolienne… les défis ne manquent pas. L’un des grands enjeux réside notamment dans l’augmentation de l’efficacité des pales en modifiant leurs formes, un champ de recherche investi par Valeol. « On sait qu’un vrillage tout le long d’une
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pale pourrait augmenter son rendement à hauteur de 5 à 10 %. Les constructeurs, qui se sont concentrés jusqu’à présent, sur une augmentation de la longueur de pales droites et planes, plus faciles à fabriquer en grande série, ont peu investi ce domaine ou gardent leurs développements secrets » explique Bastien Gaillardon,
ingénieur, diplômé de SupAéro. Salarié de Valeol, il s’emploie donc à multiplier, devant son ordinateur, les paramètres de modélisation pour optimiser l’aérodynamisme des pales. « Actuellement les ordinateurs ne sont pas assez puissants pour modéliser le mouvement de pales. Notre travail, avec un ingénieur bordelais de l’INRIA (Institut de Recherche en Informatique et en Automatique), consiste à trouver de nouvelles logiques de codes pour tester et prouver par le calcul la performance de ces pales aux formes vrillées. Les technologies de l’énergie éolienne sont aujourd’hui très matures, mais il reste encore des améliorations possibles ». n
Peut-on définir la trajectoire des ouragans en observant les irisations à la surface d’une bulle de savon ? Les physiciens de l’UMR mixte CNRS-Bordeaux1 « Ondes et matières d’Aquitaine » relèvent le pari
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u sein de son laboratoire, Hamid Kellay se penche et souffle avec précaution dans un tuyau plongé au creux d’un sillon rempli de produit vaisselle. Une demi-bulle de savon prend forme sur un socle circulaire en laiton. Puis il met à chauffer le socle rempli d’eau. Sur la surface de la bulle, se dessinent des irisations, ces jeux
de couleurs que l’on peut observer sur une simple flaque d’eau. Un tourbillon apparaît, visible à l’œil nu. « En chauffant le socle, on créé un flux d’eau ascendant qui va à la rencontre du haut de la bulle, refroidie par l’air ambiant. Ces flux donnent naissance à des tourbillons qui ressemblent aux ouragans dans l’atmosphère », explique Hamid Kellay. « La bulle de savon, avec sa surface plane, créant un tourbillon dit à deux dimensions, permet justement de retrouver une analogie avec ce qui passe sur la terre, l’atmosphère représentant une enveloppe très mince par rapport au volume de la terre ».
Photo Pierre Baudier
Ouragans dans une bulle de savon
Hamid Kellay reproduit des tourbillons sur des bulles de savon
Puis le physicien filme ces micro-turbulences et note, image par image sur son ordinateur, les coordonnées du centre du tourbillon. « En comparant les trajectoires,
on va pouvoir mesurer le rayon du cercle dans lequel le tourbillon va bouger mais aussi comprendre l’origine de ses mouvements aléatoires. On a ainsi découvert que le tourbillon explore un certain espace proportionnel au temps. Si je double le temps, je triple la surface explorée. Malgré la marche dite aléatoire de l’ouragan, il y a donc des règles particulières », conclue Hamid Kellay, qui réfléchit désormais à un dispositif intégrant le mouvement de rotation de la terre et qui permettait de mesurer la vitesse de rotation du tourbillon et l’intensité de ces miniouragans. n
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Portrait métier
Le saviez-vous ?
Des souffleries pour tester les menuiseries
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«
e vent, on ne le domestique pas, on apprend surtout à le connaître », confesse Stephan D e f o y, q u i j u b i l e à percer les mystères de l’atmosphère. Originaire du Massif central, âgé de 42 ans, il n’a cessé d’apprendre au fil des ans et des postes, à décoder les cieux. Ceux d e To u l o u s e l o r s d e ses formations comme technicien météo puis ingénieur météo à l’ENM, Ecole Nationale de la Météo. Ceux de Polynésie lors de son service militaire dans une station de météorologie. Ceux de Lille pour son premier poste comme prévisionniste auprès des médias ou ceux de Creil dans l’Oise en tant que chef de station météo. Et enfin, au sein du Centre de lancement de missiles de Biscarrosse où il était chargé de mettre en place des systèmes de mesures météo.
Détecter les risques En poste depuis 2004 à la base école de Météo France à Dax, le voici désormais occupant un poste unique en France. Il chapeaute huit sous-officiers militaires chargés des prévisions météo et il forme ainsi chaque année, près de 120
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Photo Pierre Baudier
Ingénieur météo et formateur de pilotes d’hélicoptères militaires au centre Météo France de Dax
militaires pour leur examen de pilotes d’hélicoptère. « Je leur apprends les fondamentaux de la météorologie et surtout à détecter les risques potentiels. En plein vol, les phénomènes comme le givrage ou les changements de directions du vent peuvent être dangereux. Si, par exemple, un vent arrière succède à un vent de face, l’hélicoptère, pris dans un trou d’air, peut faire une plongée de plusieurs mètres et risquer le crash ». Pour améliorer le confort des pilotes, quelques progrès ont vu le jour tels les radars de visualisation des cisaillements du vent. Côté prévision, la puissance croissante des ordinateurs a aussi permis de gagner, depuis les années 70, en termes de rapidité et de qualité, une journée de prévision tous les 5 ans. « Mais globalement, sur la prévision des tornades ou sur des phénomènes météo à petite échelle ou de courte durée : tornades, vents locaux, orages, averses…, les météorologues restent encore démunis », reconnaît Stephan Defoy. n
A Bordeaux, près de Ravezies, au sein du Pôle Industries Bois Construction du CTBA, organisme dédié au progrès technique dans la filière bois, deux puissantes souffleries, reproduisant les effets du vent, évaluent la solidité de pièces de menuiseries : fenêtres, parois, portes, éléments de façades, bardages. Les tests se succèdent pour le compte de menuisiers, charpentiers, constructeurs de maison en bois ou de panneaux... Les dernières tempêtes ont tiré en effet la sonnette d’alarme. Prouver la résistance de matériaux de construction en bois, par un marquage CE, est devenu dès lors obligatoire, depuis les années 2000. « Pour renforcer cette résistance, les entreprises ne cessent d’ailleurs de trouver de nouvelles solutions en jouant sur des systèmes de collage ou de sections utilisées, en augmentant les fixations ou l’épaisseur du bois… » constate Frédéric Wielezynski du CTBA.
Le littoral, fille des grands vents Plusieurs laboratoires de recherche régionaux scrutent avec minutie l’influence du vent sur l’évolution du trait de côte. L’équipe Methys (Modélisation Expérimentation Télédétection en Hydrodynamique Sédimentaire) d’EPOC croise ainsi des connaissances en géologie et en océanographie physique afin de mieux saisir les processus physiques de transport sédimentaire induit par l’effet des vagues et des vents. Leur modélisation de données permet notamment de simuler le comportement d’une plage face à des tempêtes récurrentes. Au sein d’EPOC, des climatologues s’intéressent également à l’historique des dunes côtières. « On a ainsi repéré deux grandes périodes très venteuses, l’une entre 500 et 1000 de notre ère et l’autre de 1450 à 1500 qui sont à l’origine de la formation des dunes en Aquitaine », résume Jean-Pierre Tastet, géologue à Bordeaux 1. Sur le terrain, ce sont les hommes de l’Office National des Forêts (ONF), qui oeuvrent, pour protéger les dunes des vents fougueux venus de l’Ouest, installant palissades, dépôts de branchage et plantations d’oyats, qui, selon des études, s’avèrent très efficaces.
Photo B. de La Rochebrochard
Stephan Defoy
Interview
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Questions à
Yves Brunet, directeur de recherche à l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) de Villenave d’Ornon. Jonglant avec les calculs de modélisation, ce spécialiste de la turbulence s’attèle à comprendre comment les tempêtes peuvent affecter nos forêts landaises.
« La forêt scrutée pour mieux résister »
Quels premiers résultats avez-vous pu dégager ?
On s’est aperçu que les arbres en lisière n’étaient pas nécessairement les plus fragiles. Etant exposés de façon plus homogène et régulière au vent, ils ont tendance à développer un enracinement particulier, avec une sorte de béquille qui les stabilise. Ce sont finalement les arbres à quelque distance de la lisière qui sont souvent les plus vulnérables, dans une zone de la parcelle où leur partie supérieure est soumise à des rafales soudaines et irrégulières. De même, contrairement à ce que l’on pourrait croire, sur une colline,
Photo Pierre Baudier
Les ravages causés par la tempête de 1999 ont mis sur le devant de la scène l’intérêt de mieux connaître l’interaction entre les arbres et le vent. D’autant que les arbres de la forêt landaise sont p a r t i c u l i è re m e n t fragiles, leurs racines ayant du mal à percer l’alios, une couche de sable très dur. Notre travail consiste à mettre au point des modèles de calcul permettant de comprendre et quantifier la résistance au vent en fonction de l’architecture des arbres et la répartition de leurs feuilles, la présence ou non de sous-bois, l’hétérogénéité spatiale de la forêt, la forme de la lisière… On recueille des données à partir de capteurs placés sur des arbres et sur une tour de 40 mètres, de campagnes de tests dans des souffleries, de cartographies aériennes. Seuls quelques rares laboratoires au monde maîtrisent ce type de modélisation, très utile pour gagner en rapidité de recherche.
les arbres situés en montée, soumis à des vents rapides mais peu turbulents, résistent mieux que ceux situés sur la zone descendante où les vents sont tourbillonnants. Suite à la tempête de 1999, on a également vu que des pins boostés aux engrais étaient moins résistants car leurs parties aériennes étaient devenues trop impor tantes vis-à-vis de leur enracinement. La fragmentation de la forêt en parcelles boisées et non boisées jouerait aussi un rôle important en mutipliant les lisières, sources de turbulence et en exposant au vent des arbres dont l’enracinement n’a pas eu le temps de s’adapter. En revanche, nos simulations sur la forme des lisières ou les mélanges d’espèces n’ont pour l’instant rien apporté de concluant.
Photos Pierre Baudier
Depuis quand et comment diagnostiquez-vous l’impact d’une tempête sur un arbre ou une forêt ?
Ces calculs de modélisation serventils également à une réflexion sur la protection de l’agriculture ?
Le vent a peu d’impact sur des cultures comme le maïs, très souple, ou les arbres fruitiers, souvent bien enracinés. En revanche, au sein de notre équipe, un travail est mené sur la dispersion des pesticides, l’idée étant de dégager des bonnes pratiques en jouant par exemple sur la structure de la végétation, la taille des gouttelettes ou la hauteur de la pulvérisation. Nous étudions également la dispersion du pollen (un sujet actualisé par l’introduction de cultures OGM) en évaluant les taux de contamination, les distances de dispersion, l’impact de haies sur la concentration en pollen… Propos recueillis par // Marianne Peyri
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AGENDA
Le site du trimestre par Nathalie Caplet et Amélie Herpin
Jussi Tiainen
dans l’art du Paléolithique supérieur et sur l’émergence de la vie sur Terre. Musée national de préhistoire 05 53 06 45 49 www.musee-prehistoire-eyzies.fr
Habiter écologique Quelles architectures pour une ville durable ? Exposition jusqu’au 26 mars 2011 Eglise des Jacobins Agen (47) Cette exposition bilingue français–anglais est produite par la Cité de l’architecture et du patrimoine dans le cadre d’Habitez Autrement, programmation destinée à faire découvrir les nouveaux modes d’habitation. Ponctuée de maquettes et de salons-vidéos, l’exposition présente en 48 projets un panorama de la création architecturale en lien avec l’écologie, en France et dans le monde, depuis un siècle. Un livret-jeu est disponible pour les enfants. Eglise des Jacobins 05 53 87 88 40 Caue47 05 53 48 46 70 www.caue47.com
Sapiens par sapiens, la figure humaine dans l’art mobilier Cycle d’activités de février à mai 2011 Musée national de préhistoire aux Eyzies-de-Tayac (24) La présence de représentations humaines est assez rare dans les vestiges préhistoriques. Grâce à des documents d’accompagnement pour adultes ou enfants, des visites guidées et des ateliers pour enfants pendant les vacances, et une conférence le samedi 28 mai, découvrez les figurations dont nous avons héritées et les questions qu’elles suscitent. Le musée propose aussi des conférences gratuites les samedi 12 mars et 23 avril, respectivement sur l’utilisation de l’argile
50 questions à la ville : comment penser et agir sur la ville Sous la dir. Jean-Pierre Augustin et Michel Favory Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2010 455 pages - 25 euros
Les regards croisés d’experts en aménagement du territoire, en géographie et en sciences sociales, nous permettent d’appréhender la complexité des sciences de la ville. Ils sont organisés en trois thématiques : langages de l’urbain, stratégies et acteurs, et synergies et énergies urbaines.
Le Musée d’Ethnographie de Bordeaux
Des espèces venues d’ailleurs Exposition du 5 mars au 5 juin 2011 Musée d’histoire naturelle de Bayonne (64) A l’heure du déclin de la biodiversité, le Muséum d’histoire naturelle de Bayonne propose un regard particulier sur les espèces transférées hors de leur aire de répartition naturelle. Cette exposition est l’occasion de comprendre le phénomène d’invasion biologique à l’échelle de la planète à travers une douzaine de panneaux avec des photographies ainsi que des spécimens naturalisés. Maison des Barthes 05 59 42 22 61 www.ansot.bayonne.fr
Terre et Océan Conférences, ateliers, excursions et croisières (33) Un nouveau nom pour cette association créée sous le nom d’Océan en 1995 par une dizaine de doctorants du Département de Géologie et Océanographie de l’Université de Bordeaux. Elle garde les mêmes missions proposant toujours des activités pédagogiques scientifiques sur différents thèmes en lien avec l’environnement terrestre et aquatique. A l’Aquaforum de Villenave d’Ornon sont proposées le jeudi soir des conférences gratuites, et le mercredi et samedi des ateliers gratuits pour enfants. Terre et Océan organise également des excursions et des croisières scientifiques et culturelles le week-end sur réservation. Terre & Océan 05 56 49 34 77 www.ocean.asso.fr
L’éternel singulier – questions autour du handicap Ouvrage collectif Le Bord de l’eau, 2010 245 pages - 18 euros
Ces neuf contributions d’auteurs (philosophes, anthropologue, sociologue, médecin…) chacune précédée d’un témoignage personnel, nourrissent une réflexion sur notre société, nos représentations du handicap et les voies d’intégration des personnes handicapées, en particulier dans le monde professionnel.
Hugues Bretheau / Université Bordeaux Segalen
Après quatre ans de travaux et de vastes chantiers des collections, le Musée d’Ethnographie de l’Université Bordeaux Segalen réouvre ses portes au public à côté de la place de la Victoire. Jusqu’au 30 mars, il présente une exposition « Jonques » sur des maquettes d’embarcations asiatiques réalisées au XIXe siècle. Celles-ci sont issues des collections (textiles, instruments de musique, objets et outils du quotidien…) que détient ce musée. Une prochaine exposition « Les Expériences de Santé » ouvrira en octobre 2011. En marge de ces présentations, le musée est conçu comme un centre de ressources documentaires scientifiques. Lundi, mardi, jeudi : de 13h-16h30 Mercredi : de 13h-17h30 Vendredi : de 10h à 12h Tel 05 57 57 31 64
Printemps des Landes Encore plus nature ! Animations du 9 au 25 avril 2011 sur divers communes du département Pendant 2 semaines, le département des Landes se transforme en un véritable parc naturel de loisir. 500 animations en lien avec la nature et les sciences sont proposées : planétarium « itinérant » gonflable, ateliers scientifiques pour enfants, expositions et projections multimédias… Comité Départemental du Tourisme des Landes 05 58 06 89 89 www.printemps-des-landes.com
Galets
Georges Bronner Atlantica, 2010 45 pages - 17 euros
Les planches de ce grand livret nous présentent le galet comme un objet successivement géologique, préhistorique, architectural, artistique, culturel… Mémoire du temps et de leur voyage, les galets ont une forme universelle qui évoque plénitude et fécondité. Ils ont servi d’outils, de matériaux de construction, les galets séduisent aujourd’hui le monde du design et de la publicité. Ce livre très illustré leur rend un bel hommage !
11/ H20