Visite Pro 10

VISITE PRO N°10

LE MAGAZINE DE L’INNOVATION POSITIVE EN RÉGION

SÉRIES MANIA

9 ÈME S A I S O N À L I L L E

LA CONQUÊTE DE L’I.A. START-UP & ÉTUDIANTS

ALCHIMIE GAGNANTE ?

S’INSPIRER - RÉUSSIR - RESPIRER

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ÉDITO

L’ÉTINCELLE DE L’INNOVATION

10

N°

Pas facile de savoir comment cette idée qui germe aujourd’hui dans votre esprit pourra transformer demain votre vie, celle de ceux qui vous entourent ou encore le monde. Et pourtant, tout commence par une étincelle.

Cette étincelle qui se produit un bref instant, à un moment précis. Cette étincelle qu’il faut saisir et surtout partager.

La partager pour mieux la confronter. La confronter pour mieux la faire évoluer. Même si l’idée change avec le temps, l’étincelle, elle, restera. Et guidera vos pas à la manière d’une étoile. Elle vous rappellera ce pourquoi vous vous êtes lancés dans ce projet.

Cette fameuse étincelle, nous aussi, nous l’avons eue. Et c’est à partir de celle-ci que nous avons fait le choix de saluer toutes les initiatives régionales, aussi étonnantes qu’inspirantes, porteuses de sens que créatrices de valeurs. Pourvu qu’elles soient innovantes !

Comme celles dont nous avons fait écho dans ce numéro.

Car même si chacun aime à penser que l’innovation est réservée aux savants fous, détrompez-vous et regardez simplement autour de vous. Qu’elle soit sociale, organisationnelle, managériale ou digitale, l’innovation est partout. Nous voulons montrer qu’elle se trouve parfois là où on ne l’attend pas. Mais surtout à la portée de tous.

Telle est la véritable ambition de Visite Pro. Certes. Pas facile de connaître quelles seront les grandes innovations de demain.

Et pourtant, tout commence par une étincelle.

Cette même étincelle qui, un jour, devient lumière.

LINA TCHALABI

WWW.VISITE-PRO.COM

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SOMMAIRE 7 8

AGENDA

QUOI DE NEUF EN RÉGION? En bref

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LE MONDE CHANGE Magazine gratuit édité par Visite Editions Dépot légal à parution : N° ISSN 1774-6760 Document non contractuel.

Sous réserve d’erreur typographique ou de vente.

Les annonceurs sont responsables de leur publication.

Directrice de publication : Barbara BERRET Directrice de la rédaction : Barbara BERRET Commerciaux : Audrey LENGLET & Choukri CHAIEB Rédaction : Lina TCHALABI, Muriel STORME NICIEJEWSKI, Ludivine FASSEU & Clémentine CAILLETEAU redaction@visite-pro.com Communication : Amélie SAUVAGE communication@visite-pro.com Direction Artistique & Graphisme : Camille LANGRAND, Marion PERRET-GENTIL & Rémy PIANTONI Diffusion : Toufike AISSA, Nabil BENOUMEUR, Tony BOUQUILLON, Vincent VERHELST & Benjamin SENAVE Photos : Shutterstock Imprimerie : Corelio Publishing - Gossetlaan 30 1702 Groot-Bijgaarden - Belgique Visite Editions : S.A.R.L. au capital social de 100 000 euros Parc Espace Europe bâtiment E 340/4 avenue de la Marne 59700 Marcq-en-Barœul Tél : 03 28 33 89 00 Fax : 03 28 33 89 01 Ayant pour gérante Barbara Berret.

Principaux associés : METIVE.

En région : la conquête de l’I.A.

20

DES PROJETS & DES HOMMES SÉRIES MANIA : la 9ème saison se joue à Lille

28

START-IT

Start-up & étudiants, alchimie gagnante ?

34

MANAGER AUTREMENT

L’intelligence collective, le nouveau Graal du business management ?

40

RESPIRER !

La marche consciente ou comment retrouver du souffle

44

ÇA BOUGE EN RÉGION !

En bref

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LIEUX STRATÉGIQUES

Lillenium : symbole du renouveau de Lille-Sud ?

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AGENDA PAR LINA TCHALABI

©Yves Bercez

VIDEO MAPPING FESTIVAL

LE GRAND BAROUF NUMÉRIQUE Parce que le numérique fait désormais partie intégrante de notre société, la Métropole Européenne de Lille (MEL) organise les 22 et 23 mars le Grand Barouf Numérique : une manifestation gratuite pour « imaginer le futur de demain ». Après un premier événement l’an dernier qui a rassemblé 2 000 participants et 60 intervenants, cette seconde édition s’articulera autour de l’éducation et des savoirs numériques. Sous forme de « session parlementaire », ce rendez-vous unique invite les participants, réunis en commissions, auditions et séances de questions au gouvernement, à échanger et débattre sur les contours du numérique.

Des personnalités internationales (politiques, chercheurs, activistes, designers et entrepreneurs) seront également présentes pour animer les débats.

Les 22 et 23 mars à la CCI Grand Lille.

Inscriptions sur : legrandbarouf.fr

Orchestrée par les Rencontres Audiovisuelles, la première édition du Video Mapping Festival débarque à Lille le 23 mars prochain !

Au menu de la grande soirée d’ouverture : une quinzaine de mapping, du Vieux-Lille jusqu’à Lille Saint-Sauveur, soit plus de cinq kilomètres de parcours pour découvrir l’art du mapping sous toutes ses formes et couleurs (mapping monumentaux sur des bâtiments symboliques, mapping immersifs sur architectures d’intérieur, mapping sur objets, mapping végétal, mapping jeu vidéo...) Les festivités se poursuivront ensuite jusqu’en septembre dans toute la région des Hauts-de-France. À partir du 23 mars. Plus d’infos sur : videomappingfestival.com

À NE PAS MANQUER : GREAT DAY, une journée de conférences autour de l’organisation où il fait bon travailler.

Le 27 mars au Palais Brongniart à Paris Inscriptions sur greatday2018.com

WORKSPACE EXPO, le salon dédié au mobilier et à l’aménagement des espaces de travail pour découvrir les nouvelles tendances et innovations à travers les quelque 180 marques représentées.

Du 10 au 12 avril au Pavillon 1 de la Porte de Versailles à Paris.

Plus d’infos sur workspace-expo.com

ÉVÉNEMENT NEWWORK Organisé en parallèle de Produrable, le salon des acteurs et des solutions pour l’économie durable, NewWork est un nouvel événement consacré aux mutations du travail. Au programme : des keynotes, talk-show, conférences autour des nouvelles pratiques (entreprise libérée, management 3.0, oligarchie, design thinking…), organisations (coopération, coopétition, plateforme communautaire), espaces (coworking, tiers-lieux, flex-office…) et outils (MOOC, SPOC & COOC) pour préparer le travail du futur.

Du 4 au 5 avril au Palais des Congrès de Paris.

Plus d’infos sur : new-work.co

4-5 AVRIL 2018

1 ère

EDITION

Palais des Congrès PA R I S

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QUOI DE NEUF EN RÉGION ?

[EN BREF]

3,3

MILLIARDS D’EUROS C’est le budget que la région Hautsde-France a défini pour l’année 2018.

D’une somme conséquente, il fixe trois grandes priorités : l’emploi avec 200 millions d’euros, l’entrepreneuriat et l’apprentissage avec 550 millions d’euros et enfin, le soutien aux territoires avec 125 millions d’euros. « C’est un budget qui est à la fois économe et efficace qui se veut proche des habitants, des usagers et des entreprises », a précisé Jean-Pierre Bataille, rapporteur général du budget.

Par ailleurs, la région baisse la taxe sur la carte grise pour devenir la région la moins chère de France.

LES HAUTS-DE-FRANCE, UNE RÉGION ATTRACTIVE ?

C’est en tout cas le résultat d’une étude menée tout au long de l’année 2017 par le cabinet indépendant KPMG Nord auprès des entreprises implantées sur le territoire et aux capitaux étrangers. Parmi les chiffres révélateurs : 70% des entreprises étrangères sont venues s’installer dans la région pour se développer commercialement. Pour 87% d’entre elles, l’emplacement géographique est le premier critère d’attractivité.

Notons une préférence pour la Côte d’Opale (100%), les départements du Nord et du Pas-de-Calais (92%) ainsi que le Grand Lille (91%). D’autres critères comme le tissu économique actif et dynamique, la qualité de la main-d’œuvre et la qualité des infrastructures, sont également cités.

PAR LINA TCHALABI MICHEL

FOUCHER

ÇA FAISAIT UN BAIL… Enfin ! Après une décennie de crise, la croissance française semble être repartie à la hausse, s’installant sur un rythme de l’ordre de 2% l’an, d’après les chiffres recueillis auprès de l’Insee. En région, plusieurs signaux encourageants confirment également cette embellie.

Selon une étude menée par la CCI Hautsde-France, l’activité régionale s’est renforcée en 2017 dans la plupart des secteurs. Dans le détail, le chiffre d’affaires des entreprises a progressé de 4,4%, la création d’entreprises de 5,2% (7,7% pour les micro-entreprises) et le nombre d’emplois dans le commerce de 0,4% (soit 4 500 emplois). Côté perspectives, les 4 000 dirigeants régionaux, qui ont répondu à l’enquête de la CCI, se montrent plutôt optimistes quant à leur rentabilité et trésorerie. 48% d’entre eux prévoient un montant d’investissement supérieur par rapport à l’an passé, contre 18% en 2017.

EN MARCHE AVANT Engagée dans la troisième révolution industrielle (rev3), la région Hautsde-France a fortement accompagné le développement de la filière numérique ces dernières années, notamment en aidant les entreprises dans leur transition et leur stratégie numérique. Son créneau ?

Devenir la région la plus innovante de France. Pour répondre à ces ambitions, la région a adopté une nouvelle feuille de route : le Schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI). Présenté officiellement le 12 février dernier, ce document fixe un panel de mesures pour les cinq années à venir afin de booster l’innovation, le rayonnement du territoire, la création de valeur et l’emploi.

LILLE MÉTROPOLE EN EUROPE ET DANS

LE MONDE CNRS EDITIONS

HAPPY MEL’DAY La Métropole Européenne de Lille (MEL) vient de souffler ses cinquante bougies en ce début d’année. Pour l’occasion, l’institution s’est offert un livre anniversaire « Lille Métropole, en Europe et dans le monde » de Michel Foucher. Véritable mise en lumière du territoire, cet ouvrage de 128 pages dresse le portrait des femmes et des hommes, sous forme de cartographies, qui ont fait et continuent de faire la fierté de notre région. Une belle représentation de la métropole qui confirme sa place à l’échelle européenne et dans le monde.

PARTENAIRE INTELLIGENT CHERCHE CCI INTELLIGENTE La CCI Grand Lille et Humanis, groupe paritaire et mutualiste de protection sociale, ont décidé d’associer leurs expertises au service des entreprises du territoire afin de proposer des solutions efficaces et des partages d’expérience.

Ce partenariat public-privé s’articulera autour de la création, transmission et reprise d’entreprise, des nouveaux modèles économiques, du développement et des ressources humaines.

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INNOVANT !

ET LES LAURÉATS SONT…

Décathlon, Nocibé et Kiabi ! Ces trois entreprises implantées respectivement à Villeneuve d’Ascq et Hem ont reçu le Prix Excellence Client 2018 pour avoir placé la satisfaction du client au cœur de leur stratégie. Si la première cherche à enrichir l’expérience client avec la création d’espaces de démonstration en magasins et de cours gratuits, la seconde, elle, mise sur la formation de ses salariés et l’écoute client à travers des outils comme la livraison en deux heures. Enfin, l’enseigne de mode à petits prix propose désormais du coaching pour aider ses clients à se créer un style avec des vêtements qui leur correspondent.

100%

10 PROJETS ET UNE NOMINATION !

C’est une première en France ! La commune de Tupigny, dans l’Aisne, va mettre deux véhicules à hydrogène en libre-service d’ici à deux ans. Ces voitures seront alimentées grâce à un parc éolien implanté sur le territoire. Ce dernier fournira de l’électricité renouvelable, stockée sous forme d’hydrogène dans une borne installée au centre du village. Selon Vent du Nord, entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables et en charge du projet, un véhicule à hydrogène se recharge en cinq minutes seulement pour une autonomie de 500 kilomètres.

Aurions-nous enfin trouvé une solution pour la mobilité de demain ?

BON À SAVOIR

NOUVEAU HUB

AGRICULTURE

Quelques mois après avoir lancé Blanchemaille à Roubaix, l’incubateur EuraTechnologies a ouvert un nouveau hub dédié aux porteurs de projets dans le secteur de l’AgTech (agritech et agrotech) à Willems en lieu et place de l’ancienne usine Caddy. Les entrepreneurs auront ainsi accès aux 300 entreprises de l’écosystème EuraTechnologies pour développer et expérimenter leurs projets en collaboration directe avec les agriculteurs locaux.

La troisième révolution industrielle (rev3) vient de franchir une nouvelle étape. Fin d’année, Xavier Bertrand et Philippe Hourdain ont officialisé la création d’une mission rev3 portée par Philippe Vasseur en qualité de président. En sus de cette nomination, ils ont également annoncé le lancement de dix projets dits structurants à dimension européenne. Parmi ces grands chantiers : la mobilité sur l’A1, la bioéconomie, l’industrie ferroviaire, les parcs d’activité rev3, l’économie circulaire, la création d’une filière à hydrogène, l’Internet de la logistique, le plan zéro carbone…

TOUS À VOS DOSSIERS !

Po u r r é p o n d r e a u x d é f i s nutritionnels, environnementaux et de sécurité alimentaire, un appel à candidatures européen « innover autour de la protéine végétale au service de l’alimentation humaine » vient d’être lancé par le Village by CA Nord. L’objectif : encourager les consommateurs à intégrer davantage de protéines végétales dans leurs assiettes.

Les start-up et porteurs de projets innovants ont jusqu’au 19 mai pour déposer leur dossier. Les sélectionnés auront la chance de bénéficier d’un accompagnement pour accélérer leur projet.

Le nouveau règlement général sur la protection des données (RGPD) entrera en vigueur le 25 mai 2018. Celui-ci concernera les petites, moyennes et grandes entreprises, associations et administrations, tous secteurs d’activités.

Il instaurera un contrôle plus strict et étroit des usages des données personnelles et obligera ainsi toute organisation à être en conformité avec ce RGPD dès lors qu’elle détient des données à caractère personnel. Parmi ces nouveaux droits figurent le droit à l’accès aux informations pour la personne concernée, le droit à la rectification, le droit à l’effacement ou encore le droit à l’oubli.

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LE MONDE

CHANGE MARS

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NORD : LA RUÉE VERS L’I.A.

EN RÉGION : LA CONQUÊTE DE L’I.A. PAR LINA TCHALABI

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L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE SE DÉPLOIE ET PROGRESSE À GRANDE VITESSE. DANS LES PROCHAINES ANNÉES, ELLE ENVAHIRA NOTRE QUOTIDIEN ET LA PLUPART DES SECTEURS D’ACTIVITÉ. FAUT-IL CRAINDRE CETTE TECHNOLOGIE ? QUELS SONT LES ENJEUX ET ATOUTS EN RÉGION HAUTS-DE-FRANCE ? QUELS IMPACTS ET PROMESSES POUR NOS ENTREPRISES ?

ENQUÊTE AU CŒUR DE L’UNE DES PLUS GRANDES TENDANCES DE FOND.

Robots, assistants vocaux, objets connectés et insolites, des plus basiques aux plus aboutis, tous étaient sous les feux des projecteurs lors du CES de Las Vegas en janvier dernier. Le salon mondial d’électronique grand public a en effet largement été marqué par l’invasion de l’intelligence artificielle (IA) et en particulier la robotique.

Du robot-assistant Buddy représenté par la frenchie Blue Frog Robotics au robot-taxi Autonom Cab de la start-up lyonnaise, les exposants français étaient venus en nombre pour présenter leurs dernières innovations. Parmi ces quelque 330 jeunes pousses (les start-up tricolores constituent la seconde délégation mondiale derrière les ÉtatsUnis !),

une vingtaine d’entreprises de la région ont également fait le déplacement. Leur objectif ?

Conquérir le marché international. “Le CES est une très belle vitrine pour les entreprises désireuses comme nous de susciter l’intérêt des investisseurs. Après une première participation l’an passé, nous avons fait le déplacement cette année dans l’optique de lancer notre développement à l’international”, confie Thomas Haessle, fondateur du robot compagnon Cutti, issu de la start-up roubaisienne CareClever. “Ce salon nous a surtout permis de repartir avec des contacts difficilement accessibles depuis la France”, ajoute-t-il conscient que, pour concrétiser, le plus gros du travail reste à venir.

“UNE VINGTAINE D’ENTREPRISES DE LA RÉGION SONT VENUES AU CES POUR CONQUÉRIR LE MARCHÉ INTERNATIONAL.”

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EN RÉGION : LA CONQUÊTE DE L’I.A.

LA FRANCE DANS LA BATAILLE Si celles-ci font encore figure de parent pauvre à côté des grands noms de la Silicon Valley, les entreprises de la French Tech semblent néanmoins peser de plus en plus lourd dans le paysage numérique. La preuve ! En 2016, les 270 start-up françaises spécialisées dans l’intelligence artificielle ont attiré 118 millions d’euros d’investissement contre 70 en 2015, d’après une étude menée par Serena Capital. Des chiffres en constante progression mais bien endeçà des milliards que brassent les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).

Selon les données de l’institut américain CB Insights, ces géants du web ont déposé plus de 200 brevets d’intelligence artificielle entre 2014 et 2016. La bataille serait-elle gagnée d’avance ? Rien n’est moins sûr. Pour contrecarrer les poids lourds américains et relancer sa croissance, la Chine a annoncé, début 2016, investir 13,5 milliards d’euros dans le développement de l’IA à travers ses services déployés par les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi – homologues chinois des GAFA). Prochaine étape ?

Toucher le marché occidental.

LA FUITE DES CERVEAUX

“LA RÉMUNÉRATION PROPOSÉE À L’ÉTRANGER N’EST PAS LA MOTIVATION PRINCIPALE.”

Autre point notable, la course aux talents disputée par les grandes entreprises.

“Certes, nous avons parmi les meilleurs chercheurs au monde en intelligence artificielle [[NDLR : 5 300 chercheurs dont 406 en Hauts-de-France] mais ces derniers sont débauchés par les GAFA et autres grands groupes du numérique”, déplore Thomas Haessle. “Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la rémunération proposée à l’étranger n’est pas la motivation principale. Mais la performance des outils informatiques, oui !” Preuve en est : en 2014, sur les douze chercheurs fonctionnaires du centre de recherche de l’INRIA de Lille, neuf d’entre eux sont partis, dont trois chez DeepMind

“LE MANQUE DE MOYENS FINANCIERS EST UNE ENTRAVE À LA RECHERCHE.”

à Londres et un autre chez Facebook à Paris. “Aujourd’hui, nous sommes quatre permanents et une quinzaine de doctorants mais nous ne sommes pas à l’abri qu’ils partent, eux aussi”, regrette Philippe Preux, professeur d’université en informatique et responsable d’une équipe de recherche à l’INRIA. Une situation qui s’explique notamment par le manque de liberté d’action au sein du monde académique. “Les chercheurs s’épuisent à cause des contraintes administratives.

Il faut sans cesse chercher des moyens financiers, ce qui handicape lourdement la recherche. Il devient urgent d’y remédier”, plaide-t-il.

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EN FRANCE, L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE REPRÉSENTE : 5 300 chercheurs

dont 406 en Hauts-de-France 270 start-up françaises +20% de productivité d’ici 2035 16% des emplois menacés

DÉCOLLAGE IMMÉDIAT : LE RAPPORT VILLANI CHANGERA-T-IL LA DONNE? Pour garder ses talents et tirer son épingle du jeu face à la concurrence internationale, le gouvernement français a décidé de définir une stratégie nationale.

Le but : se doter d’une industrie de l’intelligence artificielle. Le président de la République, Emmanuel Macron, a ainsi confié au mathématicien et député (LREM) de l’Essonne, Cédric Villani, une mission sur l’IA, dont les conclusions seront dévoilées d’ici la fin du mois de mars. Parmi les pistes de réflexion : le développement d’une politique industrielle et économique innovante dans les domaines de la santé, du transport, de l’environnement

et de la défense-sécurité ; la constitution d’écosystèmes autour de la donnée ; l’anticipation et la maîtrise des impacts sur les emplois ; la création d’un cadre éthique ; l’amélioration de l’environnement de travail dans l’ensemble du paysage de la recherche incluant de nouveaux moyens de financement. La mission vise également à ressouder les liens entre le monde académique et celui de l’entreprise pour favoriser les échanges agiles rechercheindustrie. Pour rédiger son rapport, Cédric Villani s’est appuyé sur les préconisations des spécialistes rencontrés pour l’occasion mais également sur les

recommandations émises depuis la plateforme participative mise en place et ouverte à tous entre décembre et janvier dernier. Le député saura-t-il apporter les réponses aux interrogations que se posent citoyens et experts ? Si la feuille de route est lancée, le pessimisme des uns et des autres est fortement ancré. “Tant que nous n’aurons pas de géants européens ou des conditions de travail suffisamment améliorées, nous pourrons difficilement convaincre nos jeunes de rester, ni d’être en mesure de faire face aux GAFA” , conclut Philippe Preux.

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EN RÉGION : LA CONQUÊTE DE L’I.A.

SÉBASTIEN KONIECZNY, DIRECTEUR DE RECHERCHE CNRS “L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EST UN OUTIL AU SERVICE DE L’HOMME ! ”

[INTERVIEW] DE L’ESPOIR D’UN CÔTÉ, DES CRAINTES DE L’AUTRE. DEPUIS QUELQUES ANNÉES, L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ALIMENTE UN CERTAIN BATTAGE MÉDIATIQUE. SÉBASTIEN KONIECZNY, DIRECTEUR DE RECHERCHE CNRS AU CENTRE DE RECHERCHE EN INFORMATIQUE DE LENS (CRIL)REVIENT SUR LES IMPACTS ET LES FANTASMES ASSOCIÉS À CETTE DISCIPLINE.

VISITE PRO O n p a r l e b e a u c o u p

d’intelligence artificielle. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

SÉBASTIEN KONIECZNY

Par définition, l’intelligence artificielle est un ensemble d’algorithmes conférant à une machine toutes les capacités d’analyse (compréhension du langage, capacité de perception) et de décision afin d’interagir dans le monde de manière autonome. Autrement dit, c’est l’ensemble des méthodes permettant à une machine de reproduire un comportement dit intelligent. Il existe plusieurs thématiques et sous-domaines liés à l’IA. Ici au CRIL, nous étudions le raisonnement et la résolution de conflits à partir d’informations contradictoires que nous recueillons, par exemple pour des plateformes de débats en ligne ou des consultations citoyennes.

D’autres laboratoires sont spécialisés en apprentissage, ce qu’on appelle le deep learning. Ce sont des réseaux de neurones virtuels qui permettent à la machine d’apprendre à effectuer une tâche à partir d’exemples et à classifier.

V.P. Une intelligence artificielle est donc capable de prendre des décisions...

V.P. Quelles limites peut-on alors

S.K. Bien sûr mais seulement parce qu’on le lui a dicté ! Il faut que la tâche en question soit parfaitement cernée et délimitée pour que la machine puisse imiter un comportement humain. Comme lorsque le programme d’intelligence artificielle AlphaGo a battu le champion du monde au jeu de go. La machine a ingurgité un certain nombre d’informations concernant les bons et les mauvais coups. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle a conscience de ce qu’elle fait et de ses actions. Il faut se rappeler que l’algorithme ne perçoit que des chiffres. Il n’a aucune intuition, il se contente juste de calculer.

S.K. Que ce soit bien clair : l’intelligence

“LA MACHINE N ’A AUCUNE INTUITION.”

assigner à l’IA ?

artificielle est incapable de prendre des décisions pertinentes. En effet, l’homme a une conscience et une connaissance du monde que la machine n’a pas. Elle interprète seulement à partir des dizaines de millions d’exemples qu’on lui a appris.

Prenons le cas d’un robot nettoyeur : si on lui donne pour mission de nettoyer la table, il le fera mais ne tiendra pas compte des objets fragiles posés comme votre téléphone portable ou votre verre d’eau… C’est faisable mais cela demande encore beaucoup de travail au niveau de l’apprentissage et de l’approche symbolique de la connaissance. Autre exemple : les véhicules autonomes.

Jusqu’ici, les machines entraînées sont en mesure de reconnaître un piéton ou un animal domestique sur la route.

Mais imaginez qu’un jour apparaît une créature plus rare dont la machine ignore l’existence… La décision ne pourra être qu’aberrante. Cela prouve que les méthodes d’apprentissage et de perception sont aujourd’hui encore très limitées. En les faisant collaborer avec les méthodes de raisonnement, on arrivera peut-être à avoir des décisions pertinentes.

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V.P. Comment l’intelligence artificielle

s’est-elle développée ces dernières années ?

S.K. L’intelligence artificielle est

partout et on ne s’en rend pas forcément compte. Internet fonctionne déjà avec des méthodes d’IA. Les puces électroniques et les logiciels sont permis grâce aux techniques développées par l’IA. Mais il n’y a rien de nouveau. Les méthodes utilisées sont les mêmes depuis plus de vingt ans. Certes, les progrès sont constants et les applications prometteuses mais il ne faut pas s’attendre à des miracles non plus. Il n’y a rien de magique. Au début du développement de l’IA, les prédictions étaient nombreuses.

On pensait pouvoir résoudre tous les problèmes, les traductions automatiques etc. mais on s’est rapidement rendu compte que ce n’était pas le cas. C’est pourquoi il ne faut pas donner trop d’espoir au risque de décevoir.

‘‘L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EST PARTOUT ET ON NE S’EN REND PAS FORCÉMENT COMPTE.’’

“LES MÉTHODES D’APPRENTISSAGE SONT ENCORE TRÈS LIMITÉES.”

V.P. Que peut-on attendre alors?

S.K. Dans le domaine industriel,

l’automatisation des tâches permet déjà de réduire la pénibilité au travail notamment pour la manutention où les robots peuvent s’occuper de charges plus lourdes. Dans les métiers plus tertiaires, les machines feront le travail mieux que les hommes. Elles seront capables de repérer des anomalies dans les feuilles d’impôt. Même chose dans le domaine médical où l’IA pourra détecter plus efficacement une cellule cancéreuse sur une radio que ne le saurait faire un médecin.

‘‘25% DES EMPLOIS SERONT IMPACTÉS DE FAÇON NÉGATIVE PAR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE…’’

V.P. Certains craignent que l’IA puisse

un jour remplacer les hommes...

S.K. Je pense qu’il faut avant tout

rassurer la population. Je suis à peu près certain que les machines ne remplaceront pas les hommes. Avant de considérer l’intelligence artificielle comme une menace, il faut la voir comme un formidable outil supplémentaire au service de l’entreprise qui aidera les hommes et les libérera des tâches les moins exaltantes. La conséquence de l’intelligence artificielle à moyen terme est plutôt une amélioration des conditions de travail. Selon une étude d’Accenture, l’IA pourrait même accroître de près de 38% la rentabilité des entreprises d’ici 2035.

V.P. Pourtant, on estime que 25%

des emplois seront impactés de façon négative par l’intelligence artificielle…

S.K. Encore une fois, ce ne sont que des

LE CRIL, UN LABO 100% IA Fondé en 1994 au sein de l’Université d’Artois, en partenariat avec le CNRS, le Centre de recherche en informatique de Lens (CRIL) regroupe aujourd’hui une soixantaine de membres, dont une trentaine d’enseignants-chercheurs.

Reconnu comme une niche d’excellence à l’échelle mondiale, l’établissement nourrit ses principaux travaux autour de l’intelligence artificielle et ses différentes applications.

Il s’agit du premier laboratoire français dédié à l’intelligence artificielle en région, et dont plusieurs de ses publications ont été distinguées dans des compétitions internationales.

prédictions. On peut imaginer qu’avec l’arrivée des véhicules autonomes, certains emplois comme les chauffeurs de taxis et de poids lourds seront supprimés. Mais dans la plupart des métiers, l’intelligence artificielle va créer de nouveaux services sans pour autant altérer l’expertise des hommes. Une machine capable de déceler une cellule cancéreuse ne remplacera jamais le diagnostic et les connaissances médicales d’un médecin. Il s’agira surtout d’une transformation des métiers comme à chaque fois qu’il y a un progrès technique.

Reste à savoir où la balance se situera et comment seront gérées les retombées politiques, économiques et scientifiques.

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EN RÉGION : LA CONQUÊTE DE L’I.A.

LES ENTREPRISES LOCALES S’EMPARENT DE L’I.A. !

SI LA FRANCE FAIT FIGURE DE BONNE ÉLÈVE DANS LA FORMATION D’EXPERTS EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, LA RÉGION DES HAUTS-DE-FRANCE PEUT S’ENORGUEILLIR DE COMPTER, SUR SON TERRITOIRE, GRÂCE À SES ÉTABLISSEMENTS D’EXCELLENCE, PLUSIEURS PÉPITES DANS LE DOMAINE. TOUR D’HORIZON DES START-UP ET ENTREPRISES, QUI CHACUNE DANS LEUR SECTEUR, FONT BOUGER LES LIGNES.

À L’ASSAUT DU RECRUTEMENT Comme dans de nombreux domaines, l’intelligence artificielle pourrait jouer un rôle décisif dans la fonction RH. C’est en tout cas ce que veulent démontrer Florian Bojda, Jean-Baptiste Noachovitch et Olivier Rohou. Ces trois anciens étudiants de l’École des mines de Douai – aujourd’hui IMT Lille-Douai –, ont lancé, en 2015, un logiciel capable de fournir une base de données répertoriant l’ensemble des compétences et ressources des salariés d’une entreprise. Baptisé eLamp,

cet outil permet aux managers d’identifier, en temps réel, les compétences de leurs collaborateurs et ainsi trouver les profils les plus pertinents selon le besoin du projet. “Les entreprises ont tendance à enfermer le collaborateur dans un seul métier alors que celui-ci est polyvalent”, souligne Olivier. Mais l’innovation ne s’arrête pas là. “Grâce à nos algorithmes de machine learning, notre solution peut détecter les besoins de formation, aider au recrutement et anticiper les métiers de

demain”. Avec l’intelligence artificielle, les DRH pourront ainsi s’affranchir des tâches répétitives sans valeur ajoutée pour se concentrer sur leur expertise.

Incubée au sein du Village by CA – Euratechnologies –, la start-up lilloise compte déjà parmi ses références clients Decathlon, Crédit Agricole Nord de France et bientôt Immochan.

“AVEC L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, LES DRH POURRONT S’AFFRANCHIR DES TÂCHES RÉPÉTITIVES.” AU SERVICE DU BÂTIMENT La construction aussi pourrait grandement bénéficier de l’intelligence artificielle. Basée au sein de la Plaine Images à Tourcoing, la start-up Wosomtech, spécialiste dans l’analyse d’images et la perception intelligente de l’environnement, entend bien se positionner sur ce créneau porteur.

“Quand on regarde les process existants, on se rend compte qu’il y a trop d’intervenants dans la chaîne de production d’un bâtiment, ce qui occasionne d’importantes pertes de données”, souligne Agnès Latreille de Lavarde, co-fondatrice de la société.

Avec Easy Build, une solution logicielle

fondée sur la réalité mixte (augmentée et virtuelle), la start-up scanne, en temps et taille réels, un environnement intérieur pour en générer une modélisation 3D simplifiée sur une seule et même maquette. Exit donc la perte de temps et place à la productivité. Mais ce n’est pas tout. “On travaille actuellement sur la réalitée diminuée via un réseau neuronal”, confie Agnès. “Cela permettra d’isoler virtuellement des éléments du décor”, promet-elle. Actuellement dans sa phase de prototypage, cette technologie innovante profitera à tous les acteurs du bâtiment d’ici 2019.

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DES RUCHES INTELLIGENTES Faciliter le travail des apiculteurs en s’appuyant sur le machine learning et le big data : c’est le pari d’Hostabee, une entreprise créée en 2015 à Saint-Quentin par Maxime Mularz, ancien professeur de mathématiques en lycée agricole. Via un boîtier connecté et une application web, Hostabee permet de surveiller à distance le cycle de la vie des abeilles, mesurer la température et l’humidité des ruches ou encore anticiper la santé des essaims. Les apiculteurs peuvent ainsi optimiser leur travail en limitant leurs visites sur place pour se concentrer sur l’analyse des données. Une ruche connectée mais surtout intelligente.

“Les algorithmes proposent des calculs complexes auxquels nous n’aurions pas pensé, comme l’orientation et la pression du vent”, explique Maxime. La start-up qui a, par ailleurs, déjà obtenu une enveloppe de 150 000 euros de l’Union européenne, et équipé son module dans les ruches de Google à Mountain View et Brooklyn, vise désormais le million pour sa seconde levée de fonds. Une somme qui lui permettra de lancer massivement sa production mais aussi d’améliorer le produit “pour prévenir la présence de certains parasites et lutter contre les vols récurrents” .

Grâce à Hostabee, les apiculteurs pourront désormais surveiller la vie des ruches à distance.

LIBÉRER LES SALARIÉS Faire migrer les technologies développées en laboratoires vers les PMI (Petites et moyennes industries), tel est l’enjeu de Tesseract Solutions. La start-up amiénoise a imaginé des solutions robotisées dont un robot collaboratif. L’objectif : libérer les salariés des actions redondantes.

Signe-t-on la fin du travail pénible ?

Ou la fin du travail tout court ? “Ici, le robot n’est pas l’ennemi de l’homme. Il lui permet plutôt de se consacrer à des missions plus valorisantes” , assure Florian, l’un des trois fondateurs. Outre ses fonctions de pilotage, le robot est capable de comprendre et d’interagir avec

son environnement. “Cela va permettre d’optimiser le taux de remplissage des camions et des remorques et donc de réduire les coûts de transport”, se félicitet-il. Lancée officiellement en décembre dernier, la start-up a déjà trouvé ses premiers clients. ‘‘LE ROBOT N’EST PAS L’ENNEMI DE L’HOMME. IL LUI PERMET DE SE CONSACRER À DES MISSIONS VALORISANTES.’’

3 QUESTIONS À… THIERRY FAVREZ DIRECTEUR GÉNÉRAL D’APEGELEC INDUSTRIE, FABRICANT DE BIENS INDUSTRIELS À SAINT-QUENTIN, THIERRY FAVREZ A PROGRESSIVEMENT INTÉGRÉ DES SOLUTIONS AUTOMATISÉES DANS SON ENTREPRISE DEPUIS 2014.

POURQUOI AVOIR DÉCIDÉ DE BASCULER DANS L’INDUSTRIE DU FUTUR ?

COMMENT LA TRANSITION S’EST-ELLE PASSÉE ?

POUR QUELS RÉSULTATS ?

Malgré notre savoir-faire, notre parc de machines-outils était vieillissant.

Parallèlement, la société, confrontée à un manque d’activité, était en perte. Il fallait trouver un moyen pour remonter la pente. La solution a été d’introduire des robots industriels de soudage, de coupe et de manutention.

Au départ, les salariés étaient sceptiques.

Ils avaient peur de perdre leur job. Nous avons donc établi des protocoles pour réussir à trouver un équilibre. Nous avons également mis en place des formations pour les aider à l’appropriation de ces nouveaux outils. Et oui, contrairement aux idées reçues, le robot ne tue pas l’emploi, il le transforme.

Aujourd’hui, nous sommes de nouveau bénéficiaires. Certes, ces robots ont représenté un sacré investissement mais cela en valait la peine ! Les salariés bénéficient désormais de meilleures conditions de travail. Et nous avons beaucoup gagné en productivité.

L’AGGLOMÉRATION DE SAINT-QUENTIN À LA POINTE DE LA ROBONUMÉRIQUE Depuis 2012, l’agglomération de Saint-Quentin mène une politique autour de la robotique et du numérique : la robonumérique. Pionnier sur la question, le territoire présente un écosystème propice porté par la présence de nombreux laboratoires en R&D performants, de fleurons industriels ou encore des filières de formations technologiques. Intégrée au programme “Industrie du futur” des Hauts-de-France, cette stratégie de développement a pour objectif d’accompagner les entreprises au meilleur niveau de compétitivité, stimuler la création de start-up innovantes et former les étudiants aux métiers d’avenir.

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DES PROJETS

& DES HOMMES MARS

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©Nathalie Prebende

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REC

SÉRIES MANIA LA 9ÈME SAISON SE JOUE À LILLE PAR LINA TCHALABI

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C’EST UNE PREMIÈRE ! LE FESTIVAL SÉRIES MANIA PRENDRA SES QUARTIERS À LILLE DU 27 AVRIL AU 5 MAI. À L’AFFICHE : UNE CINQUANTAINE DE SÉRIES, UNE CENTAINE DE PROJECTIONS, DES AVANT-PREMIÈRES MONDIALES, DES INVITÉS PRESTIGIEUX ET DE NOMBREUSES ANIMATIONS. NEUF JOURS AU COURS DESQUELS SE CÔTOIERONT TOUS LES PUBLICS AUTOUR DE LA CRÉATION CONTEMPORAINE. AVEC LES FEUX DES PROJECTEURS RIVÉS SUR LA VILLE, CANNES N’AURA QU’À BIEN SE TENIR !

Clap. Les flashs crépiteront. Les stars fourmilleront. Les meutes s’acharneront. Il y aura des cris, des sourires, des éclats de vie.

Non, les regards ne s’attarderont pas sur la célèbre montée des marches. Encore moins sur Jon Snow dont la présence n’est, de toute façon, pas attendue. Mais quand même ! Consacré aux séries du monde entier et entièrement gratuit, le festival Séries Mania débarque pour la toute première fois à Lille. Il investira pendant neuf jours les quatre coins de la ville à grand renfort de projections inédites, avantpremières, rencontres et compétitions officielles.

Les plus grands auteurs, réalisateurs, acteurs et producteurs fouleront les pavés de la capitale des Flandres. Tantôt le Tripostal, tantôt la gare Saint-Sauveur, Lille Grand Palais, le Nouveau Siècle ou encore le Palais des Beaux-Arts.

Avec une programmation aussi alléchante que diversifiée, le festival ambitionne de devenir la référence

internationale des séries. “Une bonne nouvelle pour l’industrie créative et l’écosystème de la métropole”, souligne Emmanuel Delamarre. Pour le directeur de la Plaine Images de Tourcoing, il ne fait aucun doute : le festival sera l’occasion de rassembler un public hétéroclite autour des séries, un univers longtemps considéré comme un sous-genre par les professionnels du 7ème art mais dont l’engouement ne cesse de croître depuis plusieurs années. Plus encore, il convainc. À tel point que la capitale mondiale du cinéma lancera, elle aussi, en avril prochain, sa propre manifestation : Cannes Séries. Si le festival de la Croisette se positionne sur le même créneau, c’est le projet lillois qui a reçu le soutien financier de l’État. Une enveloppe proche du million d’euros.

Mais ce combat était pourtant loin d’être gagné d’avance.

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SÉRIES MANIA : LA 9ÈME SAISON SE JOUE À LILLE

SÉRIES MANIA EN CHIFFRES : 5 millions d’euros de budget dont 3,5 millions des Hauts-de-France

100 projections 60 invités internationaux 50 séries inédites ©Gilles Coulon

ÉPISODE 1, SAISON 9

Previously. Créé en 2010 par Laurence Herszberg, ancienne directrice du Forum des images, et organisatrice du festival, Séries Mania a su, au fil des ans, imposer sa marque dans le paysage audiovisuel.

Au total, huit éditions triomphantes à Paris, dont une fréquentation record en 2017 (plus de 50 000 spectateurs et 1 200 accrédités). Entre temps, les politiques s’en mêlent. Fin 2015, Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, envisage de créer un festival international des séries à l’instar de celui de Cannes pour le film. La mission est confiée à Laurence Herszberg. En 2016, Audrey Azouley, nouvelle ministre prend le relai. Le Centre national du cinéma et

de l’image animée (CNC) lance un appel à candidatures. Lille, Paris, Bordeaux, Nice et Cannes se portent candidates.

Un jury composé de professionnels du milieu se penche sur le dossier.

Un an plus tard, Lille se retrouve finaliste face à Paris. Largement soutenue par Martine Aubry, maire de Lille et Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, la ville de Lille est choisie, entre autres, pour son attractivité et sa dynamique culturelle.

Laurence Herszberg, désignée directrice générale du festival international Séries Mania, emmène avec elle une partie de l’équipe parisienne. Avec la volonté

d’offrir au grand public, sériephiles et professionnels, un rendez-vous unique qui fera la part belle aux productions francophones et internationales, notamment la série islandaise Black Port (produite par Vesturport) sélectionnée par l’équipe du festival à la Berlinale – Berlin International Film Festival. Et ne se cantonnera pas aux projections.

Un forum professionnel pour parler business entre auteurs et décideurs, des expositions, concerts, brocantes et séances de signatures compléteront le programme. Un joli happy ending.

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PROGRAMMATION

GRATUIT

27 AVRIL 5 MAI

2018

9 jours de fête à Lille Près de 100 projections Avant premières mondiales Masterclass Invités prestigieux ...et des animations dans toute la ville !

LE FESTIVAL 100% SÉRIES

PANORAMA INTERNATIONAL 18 autres séries du monde entier en première française ou européenne.

/ SERIESMANIA.COM

COMPÉTITION FRANÇAISE

NOUVELLES SAISONS INÉDITES

FAN CLUB

6 séries françaises inédites, rassemblées dans une section spécifique et projetées pour la première fois, en présence de leurs équipes.

Projections en avant-première exclusive de nouvelles saisons de séries à succès : de quoi réjouir les fans les plus inconditionnels !

Rencontres exceptionnelles du public avec les créateurs/créatrices et les comédiens/ comédiennes de séries.

BEST OF USA

FORMATS COURTS

10 titres rassemblant le meilleur des séries très récentes d’outre-Atlantique, présentées et analysées par les critiques français.

CONFÉRENCES PUBLIQUES Analyses par des spécialistes ou des journalistes de phénomènes observés dans le monde des séries.

Une compétition officielle de 8 titres inédits complétée par un panorama international.

NUIT COMÉDIES Un marathon en 2 parties pour découvrir le meilleur de la comédie.

SÉRIES MANIA CULTE Séries cultes ou rares, hommages à des invités et focus sur certains pays ou studios de production.

COMPÉTITION OFFICIELLE 10 séries internationales (y compris françaises) en première mondiale, séries non diffusées même dans leur pays d’origine.

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SÉRIES MANIA : LA 9ÈME SAISON SE JOUE À LILLE

LAURENCE HERSZBERG, DIRECTRICE DU FESTIVAL SÉRIES MANIA “SÉRIES MANIA EST UN LEVIER ÉCONOMIQUE ET SOCIAL POUR LA RÉGION ”

[INTERVIEW] MOINS DE DEUX MOIS AVANT LA PREMIÈRE MONTÉE DES MARCHES DE SÉRIES MANIA À LILLE, LE SUSPENS EST À SON COMBLE. L’OCCASION DE FAIRE LE POINT SUR LES PREMIÈRES PISTES ET AMBITIONS AVEC LAURENCE HERSZBERG, DIRECTRICE DU FESTIVAL.

VISITE PRO Après plusieurs mois de

tensions, Lille a finalement été choisie pour accueillir Séries Mania. La couronne est-elle légitime ?

LAURENCE HERSZBERG

Cette décision ne doit rien au hasard car la région Hauts-de-France a fait de la politique audiovisuelle et numérique, un élément fort du développement culturel et économique, notamment à travers la mise en place de structures telles que Pictanovo, qui œuvre depuis plus de trente ans pour le développement du cinéma et audiovisuel sur le territoire ou comme La Plaine Images, site dédié aux images numériques et aux industries créatives à Tourcoing. Lille s’est imposée comme métropole culturelle, festive et généreuse : Lille 2004, capitale européenne de la culture, Lille 3000 et plus récemment Lille capitale mondiale du design en sont la preuve. Séries Mania est un levier économique et social pour les Hauts-de-France !

V.P. Quelle est l’ambition de ce festival ?

L.H. Notre ambition est de faire de Séries Mania l’événement international de référence sur les séries. Nous célébrerons la série dans toute sa diversité à travers une compétition de premières mondiales, de nombreuses rencontres avec ceux qui font les séries : acteurs, scénaristes, réalisateurs et les désormais célèbres showrunners ! Ce sera aussi un événement professionnel international d’envergure. Plus de 1 200 professionnels sont attendus pour des rencontres au plus haut niveau et décider des séries de demain. Nous proposerons la première édition du Lille Transatlantic Summit afin de créer un rendez-vous entre les grands acteurs politiques, institutionnels, créatifs et économiques du monde de la culture et de l’audiovisuel en Europe et aux ÉtatsUnis, pour échanger informellement sur les évolutions et défis du secteur.

©Gilles Coulon MARS

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V.P. Pouvez-vous nous en dire plus sur la

programmation ? Certaines productions feront-elles la part belle à la région Hautsde-France ?

“NOTRE AMBITION EST DE FAIRE DE SÉRIES MANIA L’ÉVÉNEMENT INTERNATIONAL DE RÉFÉRENCE SUR LES SÉRIES.”

L.H. La programmation, c’est d’abord une compétition officielle de premières mondiales : dix titres évalués par un prestigieux jury international. Une compétition française de séries inédites, qui mettra à l’honneur nos productions nationales, et je peux vous assurer que la région y sera représentée. Les Hauts-deFrance sont depuis des années une terre de tournages et en particulier pour les séries. En témoignent le succès de Baron Noir ou P’tit Quinquin. Il y aura aussi un panorama international non compétitif qui s’intéressera aux nombreux territoires créatifs de la production sérielle. Une section best-of USA regroupera le meilleur de la saison outre-Atlantique.

Une compétition de premières mondiales valorisera les séries digitales, les formats courts et les nouvelles écritures. Chaque année, l’équipe de programmation visionne plus de 400 titres pour n’en retenir que 50. Nous tenons à faire voyager les spectateurs, à leur proposer un tour du monde avec des productions issues d’une vingtaine de pays différents à forte créativité. Nous mettons un point d’honneur à faire découvrir au public sur grand écran, des productions venues de pays que l’on n’a pas l’habitude de voir sur nos écrans : de l’Australie à l’Argentine, en passant par Israël et la Russie.

CHAQUE ANNÉE, L’ÉQUIPE DE PROGRAMMATION VISIONNE PLUS DE 400 TITRES POUR N ’EN RETENIR QUE 50.

V.P. Séries Mania peut se targuer d’avoir

reçu les plus grandes stars lors des précédentes saisons. Quelles seront les personnalités à rejoindre le casting cette année ?

L.H. Il encore trop tôt pour parler de nos

invités pour cette première à Lille mais je peux vous assurer que nous travaillons d’arrache-pied pour faire venir des talents de renom. Nous avons effectivement eu la chance de recevoir David Chase (Les Soprano) et Damon Lindelof (Lost, The Leftovers) comme présidents de nos précédents jurys. Lee Daniels (Empire), Matthew Weiner ( Mad Men ), Vince Gilligan (Breaking Bad) nous ont offert de magnifiques moments avec le public parisien, et je suis sûre qu’ils reviendront à Lille au cours des prochaines années.

Notre festival sait aussi accueillir des actrices et des acteurs de renom. Julianna Margulies (Urgences, The Good Wife) nous a fait l’honneur de revenir sur sa carrière et d’évoquer quelques-uns de ses grands rôles lors d’une masterclasse puis d’une carte-blanche. Justin Theroux (The Leftovers) et Jennifer Aniston (Friends) sont venus nous rencontrer lors de l’ouverture de la 8ème édition.

V.P. Qu’espérez-vous de l’accueil du

public ?

L.H. Nous connaissons l’enthousiasme,

le dynamisme et la curiosité du public lillois et nous savons qu’il s’emparera de l’événement dès les premiers instants.

Nous avons pensé ce festival comme une grande manifestation populaire qui dépasse les salles de projections et s’adresse à chacun, à travers les nombreux événements festifs proposés dans toute la ville. Nous avons hâte de vibrer avec le public pour cette première édition exceptionnelle. Nous savons ô combien Lille est une ville dynamique, y compris la nuit !

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SÉRIES MANIA : LA 9ÈME SAISON SE JOUE À LILLE

OÙ SE DÉROULERA LE FESTIVAL ?

LA MÉTROPOLE LILLOISE CONCENTRE UNE FORTE DENSITÉ D’ÉQUIPEMENTS CULTURELS ET INNOVANTS SUR L’ENSEMBLE DE SON TERRITOIRE. DU TRIPOSTAL AU PALAIS DES BEAUX-ARTS EN PASSANT PAR LILLE GRAND PALAIS ET D’AUTRES LIEUX SYMBOLIQUES, DÉCOUVERTE D’UN ITINÉRAIRE PLACÉ SOUS LE SIGNE DES SÉRIES ET DE LA CONVIVIALITÉ.

[LILLE] LE NOUVEAU SIÈCLE Récemment rénové, l’auditorium du Nouveau Siècle accueillera les cérémonies d’ouverture et de clôture ainsi que les projections.

14MIN / 1,1KM 7MIN / 1,4KM

LES CINÉMAS UGC Ciné-Cité et Le Majestic de la rue de Béthune offriront aux spectateurs de nombreuses projections.

11MIN / 850M

LE PALAIS DES BEAUX-ARTS

5MIN / 850M

LE THÉÂTRE SÉBASTOPOL

L’édifice consacrera une exposition clin d’œil aux séries, dans le cadre de son cinquième Open Museum.

Les lillois auront l’occasion de passer une nuit à rire au Théâtre Sébastopol lors du marathon comédies.

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“LILLE GRAND PALAIS EST SOURCE DE CRÉATIVITÉ. NOUS AVONS DÉCLOISONNÉ CE LIEU POUR ACCUEILLIR COMME IL SE DOIT LES PROFESSIONNELS. NOUS ESPÉRONS QUE CETTE PREMIÈRE À LILLE SOIT RÉUSSIE ET SURTOUT RECONDUITE ”, S ’EST RÉJOUI STÉPHANE KINTZIG, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GRAND PALAIS.

LE TRI POSTAL

LILLE GRAND PALAIS

Lieu incontournable de la création contemporaine, le Tri Postal sera l’épicentre de l’événement : le “village Séries Mania”. Le public pourra y rencontrer des talents, découvrir quatre expositions, des projections de séries d’artistes et de séries digitales.

Un corner sera dédié à la VR (réalité virtuelle) pour se plonger dans le monde des séries, ainsi qu’un escape game. Bref, de la festivité dans toute sa splendeur.

C’est ici que se tiendra le Forum Européen des Projets et des Talents du 2 au 4 mai où 1 200 professionnels venus de 25 pays sont attendus. Trois jours de découvertes, de rencontres et de business entre talents créatifs et financeurs. L’objectif : élaborer les meilleures séries de demain.

14MIN / 1,1KM 8MIN / 1,6KM

20MIN / 1,5KM 8MIN / 1,6KM

LA GARE SAINT-SAUVEUR Autre grand lieu de la culture lilloise reconverti en centre artistique, la gare Saint-Sauveur sera l’hôte des soirées. Elle accueillera également des événements exceptionnels tels que Mange ta série, en partenariat avec Mange Lille, un grand troc culturel en partenariat avec Télérama, ou encore une soirée Get Down autour de la culture hip-hop dans les séries, avec le Flow.

Crédits photos : Laurent Ghesquiere - Maxime Dufour - Ugo Ponte MARS

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START-UP & ÉTUDIANTS, ALCHIMIE GAGNANTE? PAR MURIEL STORME NICIEJEWSKI

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[PORTRAITS] CURIEUX, CRÉATIFS ET PERSÉVÉRANTS, LOUIS, LUCIEN, QUENTIN, LUIS ET ROMAIN ONT SU TRÈS TÔT QU’ILS PRENDRAIENT LEUR DESTIN EN MAIN. OBSÉDÉS PAR L’ENVIE D’ENTREPRENDRE, ILS SE SONT LANCÉS À L’AVENTURE À L’ÂGE OÙ D’AUTRES PEINENT ENCORE À DÉCIDER DE LEUR AVENIR. SI CERTAINS ONT EU LA CHANCE D’INTÉGRER DES STRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT, D’AUTRES ONT DÛ EMPRUNTER DES CHEMINS DE TRAVERSE POUR ATTEINDRE LEUR OBJECTIF. RENCONTRE AVEC 5 ENTREPRENEURS PASSIONNÉS, INSPIRANTS ET BIEN DANS LEURS POMPES.

START-IT MARS

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START-UP & ÉTUDIANTS, ALCHIMIE GAGNANTE?

LOUIS HALLARD, 21 ANS ÉTUDIANT-ENTREPRENEUR, CO-FONDATEUR DE VERY BAD COQUE ET CEO DE LUNAR IMPORT

« IL FAUT TRANSMETTRE LES PAILLETTES QU’ON A DANS LES YEUX À CEUX QU’ON RENCONTRE AUTOUR DE SON PROJET »

VISITE PRO 21 ans et déjà à la tête de deux start-up ?

LOUIS HALLARD D é j à a u c o l l è g e

j’avais monté un business de bonbons.

J’ai toujours eu ce besoin : démarrer petit, grandir, me faire connaître. J’ai réellement commencé à 18 ans, au lycée, en créant avec deux amis Very Bad Coque puis en 2017, j’ai lancé Lunar Import qui propose en B to B des produits nouvelle génération, innovants par leur matériau, leur fonctionnalité ou leur design.

V.P. Être jeune, une force ou une

faiblesse ?

L.H. C’est souvent une force. Mes clients sont à l’écoute de mon projet notamment parce que je suis jeune. Ça peut parfois être une faiblesse : il faut supporter la pression. Heureusement j’ai le soutien de ma famille et de mes amis. Ce n’était pas gagné au début. Mettre en péril les études, forcément ça fait un peu peur. Il a fallu convaincre.

V.P. Comment lancer un projet aussi ambitieux et suivre des études en même temps ?

V.P. Au lycée, comment se dit-on, je vais

L.H. J’ai eu la chance d’intégrer

apprendre l’anglais. Là-bas, beaucoup de lycéens s’investissent dans des projets entrepreneuriaux ou associatifs. J’ai eu le déclic. Avec deux amis, Caroline Bertrand et William Fayet, on a lancé une marque d’accessoires en téléphonie mobile : Very Bad Coque. On a commencé à vendre devant le lycée. Ensuite, on a créé un statut d’auto-entrepreneur et ça a pris de l’ampleur.

l’incubateur Hubhouse de l’Université Catholique de Lille. Je suis accompagné et libéré d’un certain nombre de cours. Par contre, je passe les examens comme un étudiant classique.

V.P. Des conseils pour un étudiant qui voudrait s’installer ?

L.H. Parler énormément. On a souvent peur de se faire piquer l’idée. C’est une erreur ! Il faut récupérer plein d’avis positifs et négatifs, ça aide à construire le projet. S’entourer de gens compétents : des entrepreneurs, des profs, des experts.

Enfin, ne pas avoir peur des très longues journées et savoir transmettre les paillettes qu’on a dans les yeux à tous ceux qu’on rencontre autour du projet.

me lancer dans l’entrepreneuriat ?

L.H. J’ai passé un an en Suède pour

V.P. Dans 10 ans ?

L.H. Dans 10 ans, je me vois toujours

entrepreneur. Mon idéal est de rester entrepreneur toute ma vie. Tous les matins je me lève heureux ! Je m’éclate !

Le conseil à retenir :

S’entourer de personnes compétentes.

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START-UP & ÉTUDIANTS, ALCHIMIE GAGNANTE?

LUCIEN BOURDON, 23 ANS, ÉTUDIANT-ENTREPRENEUR ET FONDATEUR DE JACK & FERNAND « JE NE VOIS PAS COMMENT ON POURRAIT ENTREPRENDRE SI ON N’A PAS UNE NOUVELLE SOLUTION À APPORTER AU MONDE » VISITE PRO Comment vient l’envie

d’entreprendre ?

LUCIEN BOURDON J ’a i l a c h a n c e

d’avoir comme mentor, un grand-père entrepreneur en Angleterre. Depuis que je suis né, ou presque, j’ai envie de créer ma boîte.

V.P. Quel genre d’enfant étiez-vous ?

L.B. Speed. Je faisais du basket tous les soirs et j’allais courir. J’ai eu la chance d’avoir une bande de potes et un frère avec qui on inventait tout le temps des histoires. Mes parents ont cultivé ma curiosité et mon esprit créatif.

V.P. De l’envie à la concrétisation, ça se passe comment ?

V.P. Et dans 10 ans ?

L.B. Après mon BTS, j’ai fait une année

idée par jour et c’est vrai. Je veux donner le meilleur pour atteindre le plus haut niveau. Si je m’imagine dans 10 ans, Jack & Fernand a un impact européen ou au moins national. Il y a tellement d’opportunités nouvelles qui apparaissent chaque jour : si Jack & Fernand ne marche pas, il y aura une autre société, c’est certain !

de césure en Angleterre pour me consacrer à mon projet. En novembre 2016, j’ai créé Jack & Fernand, une marque de sacs et accessoires haut de gamme, incluant des nouvelles technologies. J’envisage de développer un porte-carte équipé de la meilleure technologie au monde pour contrer les ondes radio et empêcher le piratage des cartes sans contact. Je vais d’ailleurs lancer une campagne de crowdfunding.

V.P. Étudiant et entrepreneur CEO, c’est compatible ?

L.B. Tout à fait ! Cette année j’ai intégré l’incubateur de l’Université Catholique de Lille et je suis en micro-entreprise depuis septembre 2017. Je bénéficie d’un aménagement d’horaires, je peux consacrer mes après-midis à ma société.

L.B. On me dit souvent que j’ai une

V.P. à votre avis, quelles qualités pour être entrepreneur aussi jeune ?

L.B. Être créatif (mais garder les pieds

sur terre !) et curieux. Aimer trouver des alternatives à des solutions peu ou pas assez efficaces. Si on n’a pas cette envie de trouver une solution aux problèmes, si on n’a pas une nouvelle solution à apporter au monde, je ne vois pas comment on pourrait entreprendre.

V.P. Un conseil à un étudiant qui voudrait se lancer ?

L.B. Je lui dirai de persévérer ! Il y a des moments de doute où on s’endort tard et on se lève tôt parce que ça cogite mais une fois qu’on a trouvé le bon rythme, c’est dingue comme tout réussit. Des fois, les larmes me montent aux yeux tellement c’est fantastique…

« DES FOIS, LES LARMES ME MONTENT AUX YEUX TELLEMENT C’EST FANTASTIQUE… »

Le conseil à retenir :

Ne jamais baisser les bras et persévérer.

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QUENTIN WARNANT, 25 ANS, CO-CRÉATEUR D’AUGMENTEO « À PARTIR DU MOMENT OÙ ON VOIT QU’IL Y A UN MARCHÉ, ON N’A PAS LE CHOIX, IL FAUT SE LANCER » VISITE PRO Un bref résumé de votre

V.P. Comment se lance-t-on quand on est si jeune ?

V.P. Quelles sont les qualités pour réussir ?

QUENTIN WARNANT J ’ a i f a i t l a

Q.W. Parallèlement à mes études, j’animais une communauté autour de la réalité virtuelle, réalité augmentée à La Plaine Images. Charlotte Landry, mon associée, est venue à une conférence me demander si je pouvais participer à son projet étudiant. On a emmené le projet jusqu’à un concours, qu’on n’a pas gagné, mais des musées comme Le Louvre-Lens sont venus nous demander combien ça coûtait. Là, on s’est dit que ce serait peut-être bien qu’on transforme ça en entreprise. Si on attendait deux ou trois ans d’avoir fini nos études, on risquait de rater des opportunités. À partir du moment où on voit qu’il y a un marché, on n’a pas le choix, il faut se lancer.

Q.W. Le courage et la persévérance.

parcours ?

première partie de mes études en Belgique. Je suis venu à Lille 1 pour un master IVI (Image Vision Interaction) pour apprendre la réalité virtuelle, réalité augmentée et le traitement de l’image.

Je suis entré dans l’incubateur de La Plaine Images pour le projet d’entreprise et maintenant la société est passée en accélération.

V.P. Vous avez donc été ce qu’on appelle un étudiant-entrepreneur. Pas trop dur ?

Q.W. Il faut avouer que c’était un

peu compliqué : il faut jongler entre le boulot pour les clients et les cours…

Heureusement, avec le statut d’étudiantentrepreneur, j’ai pu remplacer mon stage de second semestre par un stage dans ma propre entreprise. Pendant que les autres travaillaient pour un employeur, moi je travaillais pour mes clients.

Quand on n’a pas d’expérience et qu’il faut gérer les problèmes inhérents à la vie de la société… il faut être courageux pour ne pas laisser tomber.

V.P. Des conseils pour un étudiant qui voudrait devenir entrepreneur ?

Q.W. Je dirai « vas-y » car on me l’a dit !

On est jeune, on n’a pas grand-chose à perdre. On n’a pas beaucoup d’expérience et pas beaucoup de ressources, c’est vrai, mais on n’a pas d’enfant, de maison, de crédit. Même s’il y a un risque, il est beaucoup moins grand que pour une personne plus âgée... « Vas-y simplement, teste ! Fonce ! »

Le conseil à retenir :

Ne pas avoir peur de foncer.

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START-UP & ÉTUDIANTS, ALCHIMIE GAGNANTE?

LUIS COLINDRES, 31 ANS, CEO DE LEREBOND.FR

« POUR NE PAS AVOIR PEUR DE L’ÉCHEC, IL FAUT SE CONFRONTER AUX AUTRES »

VISITE PRO Quand vous étiez étudiant,

vous aviez déjà la fibre entrepreneuriale ?

LUIS COLINDRES Oui, avec Johan

Pottier mon associé, on a commencé à monter des projets d’entrepreneuriat quand on était étudiants à HEI. Par exemple, on a construit une voiture électrique et conçu un café autochauffant… On était assez contents et on a continué comme ça jusqu’à la fin des études. Aujourd’hui, HEI a créé une filière d’aide pour les entrepreneurs mais à l’époque, on faisait nos projets sous couvert de l’école. On ne pouvait pas s’installer comme entrepreneur, les vannes n’étaient pas aussi ouvertes. Il n’y avait pas d’incubateur ni toutes ces structures d’accompagnement. On ne savait pas quelles étapes franchir… On manquait peut-être de maturité. À la fin de nos études, on a continué à réfléchir à des créations d’entreprise. Fin 2015, on a identifié un besoin au niveau des séparations de couple. On a réfléchi tout 2016 et on a lancé LeRebond.fr en 2017.

V.P. Alors, étudiant ou pas étudiant ?

V.P. Des mises en garde ?

L.C. Pas étudiant mais un peu quand

L.C. A t t e n t i o n à l ’ i s o l e m e n t .

même : dès qu’on a voulu se lancer, le réseau HEI nous a demandé de venir présenter notre projet entrepreneurial.

Ils nous ont accueillis dans l’un de leur bureau et nous ont rouvert les bancs de l’école afin que nous puissions assister à des cours.

V.P. Quelles qualités pour devenir un

jeune entrepreneur ?

Heureusement, les incubateurs permettent d’en sortir. Nous, on voit l’évolution et la maturité qu’on gagne à être dans la structure HEMiSF4iRE. Pendant six mois, on était dans un petit bureau et on était seuls. Le fait qu’on soit une dizaine dans l’incubateur, on peut réfléchir ensemble autour d’un café ou pendant le déjeuner et ça c’est génial parce que ça nous fait accélérer !

L.C. Je ne suis plus si jeune, j’ai 31 ans.

Je pense qu’il faut être déterminé, ne pas avoir peur de l’échec… et pour cela, il faut se confronter aux autres. Il y a une vieille croyance selon laquelle une idée n’est plus originale quand on en parle… Du coup, on a tendance à la garder, alors qu’en fait c’est la confronter qui va permettre de l’améliorer en se nourrissant d’un autre point de vue. Il ne faut pas rester figé sur sa propre conception du problème.

IL FAUT ÊTRE DÉTERMINÉ, NE PAS AVOIR PEUR DE L’ÉCHEC…

Le conseil à retenir :

Il faut savoir s’entourer et partager

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ROMAIN SION, 31 ANS, CO-FONDATEUR ET CEO D’APPIWAY « LES MEILLEURS ENTREPRENEURS SONT CEUX QUI ONT FAIT BEAUCOUP D’ERREURS OU CEUX QUI ARRIVENT À BIEN ÉCOUTER »

VISITE PRO A p p i w a y, c ’e s t q u o i

V.P. La vraie première expérience d’entrepreneuriat ?

V.P. Quelle qualité faut-il pour se lancer

ROMAIN SION On permet aux start-

R.S. Le premier projet sur lequel j’ai travaillé avec des gens complémentaires, notamment un designer et un développeur, c’était pendant mes études et c’était le concours de mode VeryFashionPeople. Dès qu’on a développé et mis en ligne le service, ça a rencontré le succès. Le but sur ce premier projet, c’était d’apprendre.

R.S. Il faut réussir à se fier à son intuition

exactement ?

up qui démarrent de se concentrer sur la partie business. On s’occupe du reste : ergonomie, design, développement…

V.P. Une âme d’entrepreneur, ça se

construit comment ?

R.S. J’ai toujours su que je créerais

mon entreprise. En CE1 ou CE2, avec un copain, on a fait une édition spéciale du magazine Legoclic et en 3ème je faisais des sites Internet. Il faut essayer de faire des choses le plus tôt possible, comme ça tu fais un maximum d’erreurs : les meilleurs entrepreneurs sont ceux qui ont fait beaucoup d’erreurs ou ceux qui arrivent à bien écouter. Moi, j’ai besoin de faire les erreurs moi-même pour ne plus les refaire.

V.P. Quel enfant étiez-vous ?

dans l’entrepreneuriat aussi tôt ?

tout en se remettant continuellement en cause… Avec l’expérience, tu sais quand ton intuition est bonne et quand il faut la laisser de côté.

MÊME SI L’ENTREPRENEURIAT EST À LA MODE, CE N’EST PAS FAIT POUR TOUT LE MONDE.

V.P. Étudiant-entrepreneur ?

R.S. Aujourd’hui, quand tu es étudiant, tu peux être micro-entrepreneur. On parlait moins de ça à l’époque. La solution qu’on avait trouvée pour mettre notre produit tout de suite sur le marché, c’était le partenariat : les marques étaient contentes et nous on apprenait notre boulot. Dès que j’ai fini mon alternance, on a déposé les statuts de VeryFashionPeople et on a continué à bosser.

R.S. Je n’étais ni bon ni mauvais élève, par contre dès qu’il y avait un projet qui m’intéressait, j’avais 20. J’ai su très vite que je n’avais pas envie qu’on m’impose des trucs.

V.P. Un conseil pour un étudiant qui

voudrait devenir entrepreneur ?

R.S. Je le mettrai en garde : «es-tu sûr que

c’est pour toi ?». Aujourd’hui, il y a plein d’entreprises où on peut s’amuser sans avoir toutes les problématiques d’un chef d’entreprise. Même si l’entrepreneuriat est à la mode, ce n’est pas fait pour tout le monde. Il faut un certain caractère.

Le conseil à retenir :

Il faut réussir à se fier à son intuition tout en se remettant continuellement en cause…

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MANAGER AUTREMENT

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L’INTELLIGENCE COLLECTIVE,

LE NOUVEAU GRAAL DU BUSINESS MANAGEMENT ?

PAR MURIEL STORME NICIEJEWSKI

4

LIBRE APPARTENANCE, STRUCTURE HORIZONTALE, GESTION COLLECTIVE PAR CONSENSUS ET MISE EN PLACE D’OUTILS...

AUTANT DE PRÉREQUIS D’UNE PRATIQUE RÉUSSIE. VISITE PRO A SÉLECTIONNÉ 6 OUTILS UNANIMEMENT PLÉBISCITÉS PAR LES SPÉCIALISTES POUR METTRE EN ŒUVRE L’INTELLIGENCE COLLECTIVE EN ENTREPRISE.

2

1

LA SOCIOCRATIE

Dès l’amont des séances de travail, le groupe pose en commun les règles opératoires du collectif. Pendant le processus de travail, il pratique la gouvernance partagée et la gestion par consentement pour parvenir à un consensus. Il peut s’appuyer sur des cercles de décision, des brainstormings animés par un professionnel... Il peut aussi recourir aux outils de collaboration en ligne.

LA FACILITATION

Ou comment créer une dynamique collaborative autour d’un projet, d’une problématique... Le facilitateur instaure un climat de confiance et de bienveillance. Il facilite les process et veille à ce que le collectif puisse diverger, converger avec fluidité et efficacité. On confie souvent le rôle de facilitateur à un collaborateur formé. On peut aussi la confier à un expert externe à l’entreprise.

L’INTELLIGENCE COLLECTIVE, KÉZAKO ?

Le concept d’intelligence collective, s’il est aujourd’hui porté au fronton des entreprises libérées, n’est pourtant pas un nouveau-né ! Dès 1785, le Marquis de Condorcet en pose les prémices en créant le « théorème du jury » selon lequel la probabilité qu’un individu isolé prenne la bonne décision est inférieure à la probabilité que la collectivité prenne la meilleure décision. Ainsi, l’intelligence collective se base-t-elle sur le concept de la supériorité de l’intelligence du groupe face à l’intelligence de l’individu seul. Les définitions de l’intelligence collective sont pléthore, tenter d’en proposer une version objective est forcément voué à l’échec. On retiendra ici celle d’un collectif d’auteurs « Quoi de mieux pour évoquer l’intelligence collective qu’un collectif intelligent ? » aux éditions Yves Michel : « (...) capacité inhérente au vivant qui résulte de la mise en commun d’idées et permet de créer et de faire émerger de nouveaux possibles ». Et côté business ? Le concept prend la forme d’une organisation du travail dans laquelle les objectifs sont communs et le travail collectif. L’intelligence collective joue alors un rôle déterminant dans la motivation des équipes, permet une meilleure flexibilité, favorise la créativité et contribue à l’amélioration des performances.

Un enjeu majeur des nouvelles pratiques managériales.

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L’INTELLIGENCE COLLECTIVE, LE NOUVEAU GRAAL DU BUSINESS MANAGEMENT ?

3

LE MINDFULLNESS

Basé sur les pratiques de pleine conscience, il permet de replacer l’humain au centre des organisations. Penser « ici et maintenant » ; porter attention au moment présent, sans jugement.

LE WORKSHOP Des ateliers de travail autour de thématiques identifiées par le groupe permettent de construire une vision partagée. On peut s’appuyer sur l’expertise d’un animateur professionnel. On peut aussi travailler avec des outils en ligne comme les métaplans, le DrawChat (un paperboard collaboratif avec chat en ligne), le TeamTalk (un e-espace de réunion)…

4

5

LE CO-DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL

S’appuyer sur les pairs pour résoudre des problèmes, partager des préoccupations ou clarifier des projets. Permet de découvrir de nouvelles approches et des solutions innovantes.

6

LE PILOTAGE STRATÉGIQUE

Il suppose l’organisation de comités de pilotage qui suivent la vie du groupe autant au niveau des résultats que des processus. Création de réunions, tableaux de bord, indicateurs spécifiques...

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GILLES TARRIN, LEADER PROCESS CONCEPTION ÉCLAIRAGE CHEZ DÉCATHLON

[INTERVIEW] CHEZ DÉCATHLON, L’INTELLIGENCE COLLECTIVE FAIT PARTIE DES NOUVELLES PRATIQUES MANAGÉRIALES. COMMENT CE NOUVEAU PARADIGME SE FAIT-IL UNE PLACE AU SOLEIL DANS LE QUOTIDIEN DES ÉQUIPES ?

GILLES TARRIN, LEADER PROCESS CONCEPTION ÉCLAIRAGE CHEZ DÉCATHLON, TÉMOIGNE.

« L’INTELLIGENCE COLLECTIVE PERMET AU COLLECTIF DE PORTER AVEC CONVICTION LES PROJETS » VISITE PRO C o m m e n t s ’e x p r i m e

V.P. Décathlon prône-t-il le « tout

GILLES TARRIN On distingue trois

G.T. Même si c’est très tentant, ce

l’intelligence collective chez Décathlon ?

manières de prendre une décision. La voie directive : on communique à une équipe ou à un collaborateur des actions à mener ; la voie participative : on prend l’avis du groupe mais la décision finale appartient au leader et la voie collaborative qui s’appuie sur l’intelligence collective : ce n’est pas le leader qui prend la décision finale, c’est le groupe. Nous croyons beaucoup à la voie collaborative : elle est plus puissante en termes de création, de prise de décision, d’intelligence... et les décisions prises sont portées par le collectif, ça c’est vraiment intéressant. En revanche, c’est beaucoup plus engageant pour un leader parce qu’on laisse la main au collectif.

V.P. Concrètement, ça se passe

comment ?

G.T. Selon les thématiques, on peut

créer des groupes qui mixent des collaborateurs de différents périmètres et métiers. Ce qui marche c’est d’avoir des profils divergents : ça produit la magie et la puissance créative du collectif.

On utilise pas mal d’outils comme la facilitation, des collaborateurs formés à la pratique aident le groupe à atteindre son objectif, ou le workshop créatif pour travailler l’innovation, par exemple.

collaboratif » ?

serait beaucoup trop lourd ! Il faut mettre un certain nombre de personnes autour d’une table et parvenir à un consensus…

On ne maîtrise pas l’échéance à laquelle le groupe va converger vers une solution.

Si on a une contrainte de temps, ça ne sera pas le mode le plus adapté. Dans mon cas, je sais que mon équipe va attendre pour certaines décisions, que je les prenne seul.

Pour certains, que je consulte l’assemblée.

Et pour d’autres enfin, que nous passions totalement en mode collaboratif.

V.P. Au-delà du mode collaboratif,

d’autres pistes d’intelligence collective chez Décathlon ?

G.T. Oui, le co-développement, par

exemple. Il s’agit d’une technique de formation créée au Canada et qui permet le développement personnel en faisant appel à l’intelligence collective. C’est un sujet plus vaste qu’on explore chez Décathlon.

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L’ÉVÉNEMENT DE LA COM EN NORD DE FRANCE

Un programme de keynotes et de tables rondes pour débattre et échanger avec des experts autour du thème « Marketing d’influence: nouvelle recette miracle de la relation client ? ».

Notre invité d’honneur cette année sera Raymond Morin, référence mondiale sur le sujet !

20 MARS 2018

HALLS DE LA FILATURE Saint-André-Lez-Lille

INSIDE

« L'événement dans l'événement » les partenaires prennent la parole auprès d'un auditoire sélectionné.

Un concours qui récompense les bonnes pratiques et les projets ayant marqué l’année 2017.

Plus de 100 exposants vous présenteront des solutions de communication innovantes.

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PUBLI-RÉDACTIONNEL

COM’EN OR DAY,

L’ÉVÉNEMENT RÉFÉRENCE DE LA COM’ INNOVANTE EN RÉGION LE RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLE DES DIRIGEANTS ET DES COMMUNICANTS EN NORD DE FRANCE, COM’EN OR DAY, REVIENT POUR SA 8ÈME ÉDITION LE MARDI 20 MARS 2018 AUX HALLS DE LA FILATURE À SAINT-ANDRÉ-LEZ-LILLE. ET PROMET ENCORE PLUS DE RENCONTRES, D’ÉCHANGES ET D’INNOVATIONS !

Avec plus de 2 500 participants en 2017, Com’en Or Day est devenu, au fil des éditions, l’événement majeur du marketing, de la communication et de l’événementiel en Hauts-de-France. Cette année encore, le salon – coproduit par IAE Event, filière événementielle de l’IAE Lille et Hippocampus Events –, s’articulera autour de ses axes phares qui en ont fait son succès : Com’en Or Congress, Com’en Or Expo, Com’en Or Trophy et Com’en Or Party. Et un nouveau temps fort : le Com’en Or Inside, un espace spécifique où les partenaires pourront prendre la parole, partager des contenus et échanger autour de problématiques actuelles et innovantes.

LE MARKETING D’INFLUENCE AU CŒUR DU SUJET

Après avoir étudié le marketing émotionnel l’an dernier, le congrès s’intéressera cette foisci à la thématique du « marketing d’influence, nouvelle recette miracle de la relation client ? ».

Pour répondre à cette question, une dizaine de keynotes, trois tables rondes et près d’une vingtaine d’intervenants se pencheront sur le sujet. Mais ce n’est pas tout ! Raymond Morin, invité d’honneur de cette édition et référence mondiale sur la question, interviendra sur scène. Venu tout droit de Montréal, ce consultant en marketing numérique évoquera les 20 tendances du marketing d’influence d’ici 2020.

VÉRITABLE VITRINE DES SAVOIR-FAIRE INNOVANTS

L’innovation, fil conducteur du Com’en Or Day, sera plus que jamais présente. Plus de 120 exposants mettront en lumière leurs compétences et apporteront des solutions innovantes pour répondre aux besoins des acteurs professionnels du secteur. Sans oublier à 19 heures, le Com’en Or Trophy, concours qui récompense les initiatives créatives et innovantes à

travers de nouveaux prix : interface numérique, stratégie digitale, design graphique, communication Internet et publique, expérience client et enfin, le prix de la création événementielle, parrainé par Alexis Devillers du groupe Alive, qui présidera également le prestigieux jury composé de 22 professionnels qualifiés et impliqués sur le territoire des Hauts-de-France.

COM’EN CHIFFRES 2017 2 500 participants 2 500 m² d’exposition 130 marques 71% de visiteurs décideurs 54 partenaires 19 membres du jury prestigieux 16 intervenants et experts 9 lauréats au Trophy COM’EN OR DAY

20 MARS 2018 HALLS DE LA FILATURE SAINT-ANDRÉ-LEZ-LILLE COMENORDAY.COM MARS

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RESPIRER !

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LA MARCHE CONSCIENTE OU COMMENT RETROUVER DU SOUFFLE PAR LUDIVINE FASSEU

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INSPIRÉE DE LA MARCHE AFGHANE ET DE LA MÉDITATION PLEINE CONSCIENCE, LA MARCHE CONSCIENTE CONQUIERT LES SOCIÉTÉS OCCIDENTALES EN PROIE AU STRESS. COMMENT LA PRATIQUER ET QUELS BÉNÉFICES EN TIRER DANS LE CADRE PROFESSIONNEL ?

VOICI QUELQUES CLÉS.

SE RECONNECTER À SOI-MÊME Vous êtes-vous déjà demandé à quoi vous pensiez lorsque vous marchez en faisant une course, en allant récupérer vos enfants à l’école ou en vous rendant sur votre lieu de travail ? À un tas de choses sans doute, plus ou moins stressantes selon les moments, mais vraisemblablement pas à l’action de vos pieds et de votre corps. À moins bien sûr, que vous soyez un adepte de la pratique ! La marche

consciente ou « l’art de marcher » consiste à marcher en focalisant votre attention sur vous-même. À sentir le contact de vos pieds sur le sol, l’air qui vous caresse le visage, vos jambes qui s’entrecroisent ou encore le mouvement spontané de votre respiration. Une façon de vivre la marche comme la méditation dans l’action. Si sur le papier, la pratique semble simple, faites donc l’essai de marcher en ne

pensant à rien d’autre que votre corps...

L’esprit vagabonde plus facilement qu’il n’y paraît. Et pourtant, se reconnecter à soi-même en vivant l’instant présent peut être un précieux allié dans la vie de tous les jours et dans le cadre professionnel.

10 BIENFAITS À EN RETIRER De nombreux travaux font état des bienfaits de toutes les disciplines basées sur la pleine conscience.

Si l’on passe sur les bienfaits physiques de la marche, la pratique régulière engendre : • • • • • • • • • •

Une réduction du stress. On chasse les idées toxiques Une aptitude à focaliser son attention sur l’activité en cours Une résilience accrue et donc une faculté à rebondir plus facilement après un échec Une meilleure efficacité Une malléabilité au changement et donc une plus grande adaptabilité Une meilleure gestion du conflit La connaissance de soi. Mieux se connaître, c’est accepter ses forces et ses faiblesses Une plus grande flexibilité mentale Une plus grande créativité Une aptitude au bonheur

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LA MARCHE CONSCIENTE OU COMMENT RETROUVER DU SOUFFLE

EXERCICE PRATIQUE POUR DÉBUTER Avant toute chose, sachez que les bienfaits de cette activité ne seront notoires que si la pratique est régulière. Comme n’importe quel muscle, l’esprit s’entraîne !

La marche consciente est avant tout une hygiène de vie. Rassurezvous, il n’est pas nécessaire d’avaler 10 kms par jour. Vous pouvez la pratiquer sur n’importe quel trajet réalisé à pied.

QUELQUES RÈGLES À RESPECTER :

1

Pour commencer, portez votre attention sur la plante de vos pieds, focalisez-vous sur le contact des pieds avec le sol et le poids de votre corps.

2

Suivez par la pensée le mouvement de vos jambes en vous concentrant d’abord sur la jambe droite puis sur la jambe gauche. L’une se vide pendant que l’autre soutient le corps. Vous pouvez aller jusqu’à focaliser votre esprit sur chaque partie du pied au contact du sol, du talon en passant par la plante et les orteils.

3

Soyez particulièrement attentif aux sensations générées dans les plantes des pieds et les talons quand ils reprennent contact avec le sol, et dans les muscles des jambes quand elles se balancent vers l’avant.

4

Quand vous notez que l’esprit est parti ailleurs, loin de la conscience des sensations liées à la marche, ramenez doucement le centre de l’attention vers les sensations dans les pieds et les jambes.

5

Vous pouvez également utiliser le souffle en vous concentrant sur votre respiration pour retrouver votre attention car vous le verrez, votre esprit habitué au vagabondage, va vous jouer des tours !

Pour se donner plus de chances au départ, marchez à un rythme plus lent que d’habitude. Une fois que vous marchez avec l’attention voulue, vous pouvez expérimenter différentes vitesses.

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BRUNO DUMAIT, PSYCHOTHÉRAPEUTE À BOULOGNE-SUR-MER

« UN CHEMIN DE LA CONNAISSANCE DE SOI »

[INTERVIEW] PSYCHOTHÉRAPEUTE DEPUIS 40 ANS À BOULOGNE-SUR-MER, BRUNO DUMAIT PROPOSE QUATRE FOIS PAR AN DES STAGES D’INITIATION À LA MARCHE CONSCIENTE. CE MARCHEUR INVÉTÉRÉ A AFFRONTÉ LE DÉSERT OU ENCORE LA FORÊT AMAZONIENNE. BIEN PLUS QU’UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE, LA MARCHE CONSCIENTE EST POUR LUI UNE MÉTAPHORE DE LA VIE.

VISITE PRO E n q u o i l a m a r c h e consciente peut-elle être une métaphore de la vie ?

BRUNO DUMAIT Je pars du postulat

que la façon dont nous marchons nous indique ce que nous sommes à un instant T. Plusieurs expressions en disent d’ailleurs long sur nous-même : tourner en rond, avoir l’impression de ne pas avancer ou encore passer son temps à courir...

Regardez comment vous marchez, vous verrez que c’est un bon indicateur de ce que vous êtes ou de ce que vous vivez.

V.P. La marche consciente sert donc à mieux se connaître ?

B.D. Oui tout à fait. Quand j’emmène

mes stagiaires marcher, je leur indique que le chemin que nous allons parcourir c’est la vie. Nous connaissons le début et la fin... L’idée, c’est d’abord de se concentrer sur son souffle et ses pas pour gagner en attention et ensuite s’ouvrir à l’environnement. Comment ce qui se présente me parle de ce qui se passe dans ma vie : un coup de vent, une difficulté sur le terrain que je dois surmonter, etc. On peut appliquer l’exercice en regardant sa vie professionnelle avec cette même attention. Je suis dans cette position, je dois atteindre tel but, comment vais-je affronter les éléments ? À quoi correspondent-ils ?

V.P. Quels sont les lieux propices à cette activité sur la Côte d’Opale ?

B.D. Je pratique beaucoup l’ascension

du cap Gris-Nez avec mes stagiaires car chaque marche, chaque changement de paysages correspond à une étape.

Mais la Côte d’Opale est un terrain merveilleux. Le Chemin des Crans ou encore le Mont Saint-Frieux s’y prêtent aussi parfaitement.

V.P. Si vous deviez retenir un bienfait

de la marche consciente utile dans la vie professionnelle ?

B.D. La créativité sans aucun doute.

L’environnement est en perpétuel mouvement. Face à un mouvement, il y a ceux qui sont dans l’ajustement conservateur (qui agissent en fonction de leurs habitudes) et ceux qui sont dans l’ajustement créateur (qui agissent en fonction de l’environnement). Prendre conscience de ce qui nous entoure, c’est tenter autre chose. C’est sortir de ses fonctionnements habituels pour imaginer une réponse plus adaptée.

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ÇA BOUGE EN RÉGION !

[EN BREF] PAR LINA TCHALABI

ÇA BOUGE À LA HAUTE-BORNE !

BYE BYE LA GARE LOCALE, HELLO LE PÔLE D’ÉCHANGES ©Saison-menu

EURAFLANDRES, LE NOUVEAU VISAGE DE LILLE !

Porte d’entrée de la métropole lilloise, le quartier de la gare Lille Flandres va être totalement métamorphosé pour redonner au piéton sa place centrale. Baptisé Euraflandres, ce projet d’envergure veillera à améliorer le flux de passants et voyageurs mais aussi celui des automobilistes, taxis, bus et cyclistes. Sol, éclairage et mobilier seront également repensés pour redonner unité et qualité aux espaces publics. « Sur les 700 000 personnes qui empruntent chaque jour notre réseau de transports en commun, il y en a 120 000 qui passent par ce secteur.

Euraflandres est sans conteste notre terrain de jeu privilégié pour inventer la ville de demain, qu’elle soit belle bien sûr, mais surtout pensée pour ses usagers », a déclaré Damien Castelain, Président de la MEL, dans un communiqué.

Le coût de l’opération a été estimé à 13 millions d’euros, entièrement financés par l’institution. Démarrés fin 2017, les travaux prendront fin au printemps 2019.

Un bon timing pour asseoir Lille dans son rôle de capitale mondiale du design !

Après la gare Lille Flandres, c’est au tour de la gare de Tourcoing de subir, cette fois-ci, une petite transformation. Si sa fréquentation n’est pas aussi importante que celle de sa grande sœur, la gare tourquennoise connaît une augmentation importante notamment depuis l’arrivée du OUIGO en 2015. De 400 passagers à l’époque, celle-ci compte à présent plus d’un million de voyageurs.

Afin d’accroître son attractivité, un pôle d’échanges va être aménagé d’ici 2021. Ce pôle multimodal prévoit, entre autres, un parking relais de 260 places, un garage à vélos, des bornes de recharge pour véhicules électriques ainsi qu’un nouvel aménagement des espaces publics pour favoriser la circulation et la sécurisation des piétons, automobilistes et transports en commun. De quoi renforcer l’accessibilité et pérenniser le dynamisme de ce secteur.

Implanté à Villeneuve d’Ascq, le parc de la Haute-Borne, dédié à l’accueil d’activités scientifiques et technologiques, à l’innovation et au développement durable, poursuit son expansion avec le lancement de deux chantiers d’envergure sur la zone du Grand Carré. Sur 13 000 m², le premier projet – porté par l’équipe AventimWoodtime –, prévoit des espaces de bureaux modulables, services et commerces (restaurant, espace de détente, zone de sport…). Proposé par Tereneo-Nexity, le second projet développe, quant à lui, un programme de bureaux d’environ 25 000 m² avec un accent sur une architecture environnementale de qualité. Outre ces deux projets, les laboratoires Boiron ont décidé de regrouper leurs deux sites dans un bâtiment au sein du Grand Carré, dont l’installation est prévue d’ici un an. À noter que le parc de la Haute-Borne réunit, sur ses 100 premiers hectares déjà commercialisés, 210 entreprises, laboratoires et start-up, soit plus de 8 600 salariés.

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213 416 M²

C’est le volume de la demande placée en bureaux (locations et ventes) sur la métropole lilloise en 2017, dont 114 610 m² transactés en seconde main, 81 855 m² commercialisés dans le neuf et 16 951 m² en comptes propres. Soit une progression totale de +18% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Une dynamique notamment portée par sept grosses transactions dont le volume représente près de 50 000 m².

Si les chiffres sont bons, ils ne suffisent cependant pas à dépasser le record historique de l’an dernier (225 245 m²).

42 000 M² UN FUTUR QUARTIER MIXTE ET FONCTIONNEL Laissé complètement à l’abandon depuis plusieurs années, le site logistique des 3 Suisses, situé à cheval sur les communes de Villeneuve d’Ascq et Croix, va être reconverti en un quartier nouvelle génération appelé La Maillerie. Il sera composé, à terme, de plus de 16 000 m² de bureaux, 8 000 m² de commerces et services, 700 logements, des résidences de services, un hôtel, une école...

Le tout devrait voir le jour en 2020. Niché en plein cœur de la métropole lilloise, ce nouveau secteur dynamique bénéficiera d’une situation exceptionnelle desservie par les transports en commun et proche des axes autoroutiers. Un beau renouveau pour l’ancien fleuron de l’industrie textile qui pourra à nouveau tisser, non pas les fils cette fois mais des liens humains.

SUPPLÉMENTAIRES POUR ROQUETTE !

Tandis qu’il s’apprête à investir les 6 200 m² du 101 République à La Madeleine pour y installer une partie de son siège social aujourd’hui basé à Lestrem, le groupe familial de chimie Roquette poursuit son développement avec la construction d’un bâtiment de 42 000 m² dans le port de Santes. Une surface importante qui permettra à la fois de stocker mais aussi d’optimiser les flux logistiques.

LA MEL S’ENTICHE DU BIOTOPE Initialement conçu pour y accueillir l’Agence Européenne du Médicament (AEM), le bâtiment Biotope, situé rue du Ballon à Lille, recevra les quelque 2 700 agents de la MEL d’ici fin 2019.

D’une surface totale de 30 000 m² répartis sur sept étages, le bâtiment affiche de belles ambitions en matière de qualité environnementale (il sera labellisé BREEAM, WELL, E+C-, Biodiversity et Wiredscore). Côté esthétique, l’architecture se veut résolument moderne et design. Une belle signature pour celle qui sera capitale mondiale du design en 2020 !

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LIEUX STRATÉGIQUES

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©Rudy Ricciotti

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LILLENIUM :

SYMBOLE DU RENOUVEAU DE LILLE-SUD ?

PAR CLÉMENTINE CAILLETEAU

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ON N’Y CROYAIT PLUS. LILLENIUM, MASTODONTE DE 56 000 M2 À LILLE-SUD COMMENCE ENFIN À SORTIR DE TERRE. 250 MILLIONS D’EUROS ONT ÉTÉ POSÉS SUR LA TABLE POUR FAIRE DE CE FUTUR CENTRE COMMERCIAL « LA LOCOMOTIVE DU TERRITOIRE ».

UN E-LECLERC, 105 COMMERCES, UN HÔTEL, UNE CITÉ DES ENFANTS ET UN ROOFTOP DE 320 M2.

LE PLUS GRAND CHANTIER AU NORD DE PARIS EST LANCÉ. DURÉE DES TRAVAUX : 27 MOIS. REPORTAGE.

UN COMBAT DE LONGUE HALEINE Près de la rue Faubourg des Postes, sur le terrain boueux, difficile de se frayer un chemin. 250 personnes s’activent pour tout ratisser. « On devrait grimper à 2000 personnes les neuf derniers mois du chantier », lance l’un des ouvriers. Au milieu des pelleteuses et de l’odeur de béton humide, partout où le regard se pose, les grues lardent l’horizon. À peine né, le projet est déjà vieux de dix ans. « On finissait par ne plus y croire !

Je tiens à féliciter les promoteurs qui n’ont rien lâché malgré l’adversité. » Le sourire aux lèvres, Martine A u b r y n ’a p a s réussi à dissimuler sa joie lors de la pose de la première pierre de Lillenium.

“POUR CERTAINS, IL EST ENCORE DIFFICILE D’ENVISAGER DE FRANCHIR LE PONT DE LILLE-SUD, QUARTIER MALFAMÉ ET SYNONYME DE DANGER.”

Grégory Dymerski et Romain Demettre, les deux promoteurs de Vicity à l’origine du projet, n’imaginaient pas que celui-ci allait s’apparenter à un véritable sport de combat. À force de ténacité, de persévérance et de coups-de-poing sur la table, le futur géant commence enfin à percer sa coquille. Aux prémices du projet, Lille-Sud commence tout juste sa métamorphose. L’enthousiasme des jeunes promoteurs se heurte aux réticences des financeurs privés, frileux à l’idée d’investir dans un concept aussi risqué. « Beyrouth », l e « C h e c k p o i n t », les surnoms de certains habitants de Lille-Centre pour qualifier le quartier n’étaient pas glorieux. Dans certaines mentalités, il est encore difficile d’envisager de franchir le pont de Lille-Sud, quartier mal famé et synonyme de danger. Certains n’y ont pas mis les pieds depuis dix ans. « On n’a pas eu de mal à convaincre des enseignes internationales, notre gros problème c’est les Lillois. Il faut transformer la réputation de Lille-Sud », affirme Marc Abadie, directeur du Réseau et des territoires de la Caisse des dépôts et investisseur du projet.

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LILLENIUM : SYMBOLE DU RENOUVEAU DE LILLE-SUD ?

LE « NOUVEAU LILLE-SUD » Aujourd’hui, nouveau son de cloche.

Lille-Sud est un quartier populaire qui a commencé sa mue. Les promoteurs se battent pour obtenir leur petite parcelle de terrain. « On est passé d’un quartier difficile à un quartier de toutes les mixités », confirme le nouveau président de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), Olivier Klein, qui a investi 12 millions d’euros dans le projet Lillenium. Convaincus que sous la boue se cache un joyau inexploité, les politiques se sont lancés dans la redynamisation de Lille-Sud. Requalification des voiries et des espaces publics, construction de nouvelles écoles, collèges, piscine, salle de spectacle et médiathèque… Lille-Sud, propulsé par « Le Grand Projet Urbain » de la MEL, débute sa métamorphose. Au milieu des tours HLM, les immeubles neufs ou rénovés fleurissent un peu partout. Déjà plus de 3 200 m2 sont sortis de terre. Depuis 2006, 250 millions d’euros ont été investis pour démolir les cités et reconstruire du logement mixte “haute qualité environnementale”. Objectif : transformer le profil économique et social de la ville. En d’autres termes, plus de mixité sociale et de brassages de population. Le quartier Sud de Lille compte 24 000 habitants et prévoit d’atteindre les 30 000 d’ici deux ans. La première pierre est posée mais le pari audacieux est loin d’être gagné. Au-delà de l’effervescence, les commerçants, tout comme les habitants du quartier Sud de Lille, placent beaucoup d’espoir dans ce nouveau temple dévolu de la consommation. À l’aube du « nouveau Lille-Sud », Lillenium, annoncé comme la future locomotive du quartier est symbole de renouveau. Sera-t-il à la hauteur des espérances ? Il faudra attendre novembre 2019, date de l’inauguration pour savoir s’il deviendra le nouveau quartier bourgeois de Lille.

LA « MAISON LILLENIUM » Dédiée à l’emploi, la « maison Lillenium » s’installera aux abords du chantier du centre commercial fin février.

Lieu de rencontres, d’échanges et de travail, elle mettra en relation les demandeurs d’emploi, les profils recherchés sur le chantier et ceux nécessaires à l’ouverture du futur centre commercial.

Elle sera aussi un centre d’information pour les habitants du quartier et une maison de la création.

Les jeunes créateurs ou patrons d’enseignes pourront échanger autour de leurs projets et les développer. ©Rudy Ricciotti

« MERCI À UN GRAND CAPITAINE D’INDUSTRIE TRÈS MALICIEUX, GÉRARD MULLIER, QUI NOUS A LAISSÉ INVESTIR DANS SON JARDIN ! » Michel-Édouard Leclerc à propos du futur centre E-Leclerc de Lillenium.

L’EMPLOI EN TOILE DE FOND

©Malherbe Paris

Vicity a signé une charte de l’emploi auprès de la Mairie qui l’oblige à employer 50% de ses nouveaux salariés parmi les habitants de l’une des dix zones urbaines sensibles de l’agglomération.

“Le développement économique sans la précarité”, “Haut lieu de développement de l’emploi de qualité, solide et pérenne dans le respect des hommes”, sur la brochure, les qualificatifs élogieux sont soigneusement choisis et lourds de promesses. Suite à l’ouverture officielle en 2019, Lillenium fera naître 900 emplois. À noter que le taux de chômage frôle les 30% dans certains quartiers de Lille-Sud, alors qu’il n’est que de 12% en moyenne dans le reste de la ville. Tous espèrent que l’arrivée de Lillenium se traduise par un dynamisme économique.

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PUBLI-RÉDACTIONNEL

LE CAMPUS DE LA CIMAISE,

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Le programme de La Cimaise se déploie sur plus de 4 000 m² répartis en 4 bâtiments de bureaux disponibles à la location ou à la vente. Implantés au cœur des parcs tertiaires de Villeneuve d’Ascq, les bureaux sont idéalement situés, à 2 minutes de la voie rapide et à 15 minutes du centre de Lille.

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Créée en 1963 et réputée pour la qualité de ses programmes dans toute la région, Dubois Promotion est là pour assurer la réussite de votre projet immobilier de A à Z, en mettant sa créativité et son savoir-faire immobilier à votre service.

UN HAVRE DE PAIX EN GUISE DE CADRE DE TRAVAIL

Les bâtiments répondant aux nouvelles normes écologiques sont espacés et agencés de façon à laisser place à des espaces de travail et de bien-être. Les espaces verts, les nombreuses terrasses et l’étang central offrent un cadre idéal pour l’ensemble des occupants. Aux alentours du campus, vous trouverez de nombreux services (activités sportives, détentes…) ainsi que des enseignes alimentaires (O’Terra, Leclerc drive, Match et de nombreux restaurants).

Le Campus de la Cimaise offre des prestations qui correspondent aux nouveaux modes de travail.

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LILLENIUM : SYMBOLE DU RENOUVEAU DE LILLE-SUD ?

LILLENIUM EN QUELQUES CHIFFRES 27 700 m2

sur 3 niveaux

5 000 m2

hypermarché E-Leclerc

4 240 m2

de bureaux

1 260 m2

la cité des enfants

1 000

places de parking

141

chambres dans l’hôtel 3 étoiles Hampton by Hilton

105

cellules commerciales

15

restaurants

1

skybar et son rooftop panoramique ©Malherbe Paris

NOUVEAU GÉANT DANS LE MONDE DÉJÀ SATURÉ DES HYPER ?

La métropole lilloise concentre 223 magasins, dont 24 hypermarchés et 12 établissements de plus de 2 500 m2, des chiffres record pour les métropoles françaises. La MEL est aussi en première position en France (hors Paris) pour son nombre impressionnant de supermarchés. Elle en compte 199 sur son territoire. Alors pour exister au cœur de cet échiquier bondé, les créateurs du projet comptent bien tirer leur épingle du jeu. À l’image des terrasses du port de Marseille, le futur colosse s’est offert son architecte de renom, Rudy Ricciotti, grand prix national d’architecture. Le talentueux architecte est catégorique : “ Ce n’est pas un supermarché, ni un centre commercial. Je ne conçois pas de supermarché c’est abominable ! Lillenium c’est un village de commerçants.” H&M,

Foot Locker, Camaïeu, Sephora, Espace culturel E.Leclerc, Le Club Sandwich, Histoire d’Or… Sur l’ensemble du projet, 62% des surfaces sont déjà précommercialisées et commercialisées et 70 sont en cours de négociations.

Pensé dès sa conception comme un lieu de vie, d’échanges et de business, le futur centre est le fruit d’une véritable prouesse technique. « Notre volonté, à travers Lillenium est de réinventer la ville européenne traditionnelle. Les rezde-chaussée commerciaux, les adresses sur rue et les hautes vitrines valorisantes favorisent l’ouverture sur le quartier et la ville où la rue est un espace d’échanges et de diversité accepté », précise l’architecte.

Faire du shopping dans les 105 boutiques prévues, manger dans l’un des dix restaurants réunis autour d’une terrasse

commune de 320 m2 ou boire un verre dans le skybar et son rooftop, Lillenium a tout d’une menace pour Euralille. Sans compter sa « Cité des enfants », un espace ludique d’animation, pédagogique et culturel dédié à la culture scientifique pour les 2 à 12 ans. À l’origine, Lillenium a d’abord été conçu pour répondre aux besoins des habitants. Depuis la fermeture d’Intermarché en 2014, les résidents de Lille-Sud sont privés de supermarché. 98% d’entre eux effectuent leurs achats alimentaires en dehors du quartier. Michel-Édouard Leclerc l’a promis lors de la pose de la première pierre en décembre dernier, l’arrivée de l’hypermarché E-Leclerc devrait combler ce manque “il sera plus beau mais pas plus cher ! ”.

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