Visite Pro n°8 - Octobre-Novembre

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OCTOBRE-NOVEMBRE

VISITE PRO

N°08

LE MAGAZINE DE L’ART DE VIVRE EN ENTREPRISE

ÉCONOMIE RESPONSABLE

ENTRE BONNES PRATIQUES ET VALORISATION DES INITIATIVES

LE SPORT, LA PILULE DU BIEN-ÊTRE EN ENTREPRISE ? DES PROJETS & DES HOMMES

BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

LIEUX STRATÉGIQUES



OCTOBRE-DÉCEMBRE

N°08

Magazine gratuit édité par VISITE EDITIONS Dépot légal à parution : N° ISSN 1774-6760 Tirage moyen : 50 000 EXEMPLAIRES Document non contractuel. Sous réserve d’erreur typographique ou de vente. Les annonceurs sont responsables de leur publication.

VISITE EDITIONS Directrice de publication : Barbara BERRET Directrice de la rédaction : Barbara BERRET Commerciaux : Audrey LENGLET, Emilie DEMAITER & Choukri CHAIEB audrey@groupe-visite.com Rédaction : LINA TCHALABI BARBARA BERRET MURIEL STORME NICIEJEWSKI LISA LAURENT CLÉMENTINE CAILLETEAU MARIE CHIRY redaction@visite-pro.com Communication : Amélie SAUVAGE communication@visite-pro.com Direction Artistique & Graphisme : Camille LANGRAND, Tiphaine LECLERCQ, Elise COQUERET Diffusion : Toufike AISSA, Nabil BENOUMEUR, Vincent VERHELST, Tony BOUQUILLON & Benjamin SENAVE Photos : Sébastien Hamelin - Shutterstock Couverture & Illustrations : Elise COQUERET Imprimerie : Mordacq - Rue de Constantinople 62120 Aire-sur-la-Lys Visite Editions : S.A.R.L. au capital social de 100 000 euros Parc Espace Europe bâtiment E 340/4 avenue de la Marne 59700 MARCQ-EN-BARŒUL Tél : 03 28 33 89 00 Fax : 03 28 33 89 01 Ayant pour gérante Barbara Berret. Principaux associés : METIVE.

ÉDITO L’EFFET PAPILLON Les nouvelles technologies modifient chaque jour notre rapport au monde. Si nous n’agissons plus comme nous l’aurions fait auparavant, nous n’agissons pas non plus comme nous devrions le faire. Preuve en est : les conférences sur l’environnement ont beau se multiplier aux quatre coins de la planète, les messages alarmants se manifester sur tous les supports, la mobilisation des uns et des autres demeure encore trop pauvre. Pourtant, certains prétendent avoir une conscience écologique. Mais de la conscience à la pratique, il y a un monde. Car avoir cette conscience est une chose, agir en conséquence en est une autre. Heureusement, ce ne sont pas les initiatives qui manquent en la matière, dans notre région et partout ailleurs. Qu’elles proviennent des jeunes pousses, des entreprises ou encore des institutions, cellesci ont toutes une chose en commun : travailler aujourd’hui à préparer demain. C’est-à-dire construire un monde économiquement et environnementalement responsable. Alors certes, nous n’allons pas, du jour au lendemain, révolutionner les pratiques, mais nous pouvons, à notre échelle, réduire notre impact sur l’environnement. Valoriser ses déchets, minimiser la diffusion de produits toxiques, limiter sa consommation de viande, éviter le gaspillage alimentaire, recycler autant que possible… Chaque geste, chaque décision a des répercussions à l’autre bout du monde. C’est l’effet papillon. Ces petits riens, en apparence anodins, peuvent avoir des conséquences positives. Car ce qui compte, c’est la somme de ces actions individuelles. L’écologie, ce n’est donc pas : “j’y pense et puis j’oublie”. Non. L’écologie concerne absolument tout le monde. C’est pourquoi nous devons agir. La nature est un diamant, terni si l’on y touche, tellement beau si on le préserve. Lina Tchalabi

WWW.VISITE-PRO.COM


SOMMAIRE

07 AGENDA NEWS

Quoi de neuf en région ?

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

DES PROJETS & DES HOMMES

L’ENTREPRISE ET SPORT

Pratiquer le sport au travail !

L’ÉCONOMIE RESPONSABLE

AXA

Entre bonnes pratiques et valorisation des initiatives

Retrouve du sens

MOBILITÉ DURABLE

En roue libre !

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DES PROJETS ET DES HOMMES EN ROUE LIBRE VERS UNE MOBILITÉ DURABLE !

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LIEUX STRATÉGIQUES NEWS IMMOBILIER Ça bouge en région ! MÉTROPOLE LILLOISE Les projets emblématiques de la mixité


LE MOT DE...

RESPIRER Rarement avons-nous été l’objet d’autant de sollicitations ! Rarement nos sens, nos capacités cognitives, notre réactivité, n’auront fait l’objet d’un tel investissement, été aussi consommateurs d’énergie. Rythmes, vision du monde, valeurs, rapport au temps, à l’espace : tout a changé. Nous sommes propulsés d’un siècle vers l’autre, d’un univers vers l’autre. Les possibles sont vertigineux, les choix innombrables, les opportunités sans fin.

- PAUSE Pour commencer : et si nous reprenions nos vélos comme nos grands-parents. Histoire de respirer. Ou, tiens, pourquoi nous ne prendrions-nous pas le tram, le métro, le bus et comme nous y invite la campagne de Transpole, si nous nous laissions conduire. Ou, si par exemple, nous prenions du temps pour un peu de sport, pas chacun dans notre coin mais ensemble histoire de partager aussi un bon moment. Respirer. Si nous prenions le temps d’écrire ce qui nous tient à cœur. Nos valeurs, nos rêves, nos joies. Et si nous prenions du temps pour les partager. Si nous nous posions simplement un instant pour penser le bien commun : l’eau, la terre, l’air. Mais aussi le lien. Le bonheur de passer du temps ensemble. La paix intérieure. Un temps hors de toute pression. Dans nos entreprises. Dans nos familles. Avec nos amis. Et si nous prenions un peu de temps, juste un peu. Avant de nous replonger, mais avec délices alors, dans le plaisir de l’action. Une action réfléchie. En phase avec nous même, avec notre environnement. Et pour commencer, prenons un peu de temps pour découvrir au long de ce nouveau Visite Pro des hommes et des femmes, des idées, des sources vives d’inspiration…. Barbara Berret

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DATA

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26/09/2017

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COMMERCE

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S U P P LY C H A I N

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le salon du commerce intelligent

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200 exposants I 120 conférences I Espace innovation join us

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AGENDA Par Marie Chiry

FASHIONTECHDAYS 2017

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LE CONNECTED DAY Consacré au digital retail, ce rendez-vous 1to1 mêle conférences à thème et rencontres avec des partenaires réputés dans le milieu du digital retail. Cette année, MichelEdouard Leclerc, PDG d’E.Leclerc, interviendra sur la keynote de 11h30 à 12h30. L’après-midi, plusieurs conférences seront proposées mettant en avant, notamment, l’intelligence artificielle, le e-commerce à l’international ou encore le commerce expérientiel. Le 23 novembre 2017. EDHEC Business School, 372 rue verte 59170 Croix. Plus d’infos sur connect.eventtia.com

Le rendez-vous BtoB du monde de la mode rassemble des entrepreneurs, des créateurs, des influenceurs, des médias et des blogueurs afin d’échanger sur la thématique 2017 : l’homme au coeur de l’innovation. Il s’agit de mettre en avant une mode respectueuse de l’homme et de la planète et aux goûts de chacun. Au total, c’est 60 start-ups qui vont présenter leurs découvertes sur deux jours et révolutionner la mode ! Les 19 et 20 octobre 2017. CETI, 41 rue des Métissages, zone de l’union, Roubaix/Tourcoing. Plus d’infos sur fashiontechdays.fr

REVOLUTION@WORK Pour sa deuxième édition, Revolution@Work met en avant les acteurs du travail de demain. Sur ces deux jours, start-ups, responsables RH, concepteurs d’espaces immobiliers, experts et freelance vont partager leurs expériences et dévoiler leurs innovations. Trois thématiques seront abordées : l’individu en puissance, l’entreprise en mouvement et l’écosystème augmenté. Les 21 et 22 novembre 2017. Coeur Défense, 110 esplanade du Général De Gaulle, 92931 La Défense. Plus d’infos sur revolutionatwork.com

TÉLEX : JOURNÉES DES ENTREPRENEURS DU VOYAGE L’objectif de ces journées est de comprendre et anticiper le monde de demain afin de s’y adapter. À destination des professionnels du voyage, les thèmes abordés sont multiples. De l’intelligence artificielle, en passant par les objets connectés et l’exploitation des datas, tout est réuni pour préparer l’avenir au mieux. Du 22 au 24 novembre 2017. Lille Grand Palais, 1 boulevard des Cités-Unies 59777 Lille. Plus d’infos sur jevo.fr

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NEWS Par Marie Chiry

Quoi de neuf en région ? PROMATEC RENFORCE SON PORTEFEUILLE CLIENT !

UN TOURNANT POUR SODEPAC !

La PME familiale Promatec vient de signer cinq nouveaux clients qui viennent s’ajouter parmi la SNCF, Dassault ou encore Areva. À savoir SASA Industrie, Père Magloire, Electrolux, le leader mondial pour la fourniture d’équipements de manutention de charges sur route, de services intelligents et de solutions connectées numériquement : HIAB et le leader sur le marché des coussinets multi-métalliques : SAMR. Ainsi, Promatec confirme sa position et son développement en constante hausse.

La petite PME familiale vient de passer le flambeau à Etienne Vasseur, qui suit les pas de son père et de son grand-père et passe à la tête de l’entreprise. Sodepac, connue pour avoir inventé l’absorbeur d’humidité, continue de grandir et s’ouvre à l’export pour le BtoB. Le dynamisme de l’entreprise repose sur le développement de la recherche, ce qui lui permet de se renouveler et d’innover.

LA PROMENADE DE FLANDRE

C’EST POUR BIENTÔT !

Après plusieurs mois de travaux, la Promenade de Flandre s’apprête à ouvrir ses portes le 18 octobre prochain. Commerces, restaurants et loisirs donneront un souffle nouveau à la ville de Neuville-en-Ferrain. Ce que l’on peut qualifier de premier équipement transfrontalier a pour ambition de conquérir au-delà des frontières de la France et de la Belgique et d’apporter de l’emploi au sein de la métropole lilloise. Avec 45 enseignes du secteur de la maison, des loisirs et de la mode, ce projet de grande envergure a pris beaucoup d’avance puisqu’il devait initialement aboutir en 2018.

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AMÉLIORER SON BIEN-ÊTRE AU BUREAU AVEC DU MOBILIER CERTIFIÉ NF Les français passent en moyenne 4h36 au bureau et 9h44 assis, chaque jour. C’est pourquoi, optimiser son espace au bureau afin d’améliorer son bien-être est devenu primordial. On compte tout de même 28% d’actifs insatisfaits de leur mobilier de bureau. De cette façon, il représente une véritable préoccupation qui pourrait influencer sur le travail des salariés, avec une demande incontestable (91%) à ce que la certification NF apparaisse sur le mobilier, selon une étude NF.

NORAUTO LANCE UN CENTRE DÉDIÉ AUX PROFESSIONNELS !

LE STANFORD-LILLE INNOVATION & ENTREPRENEURSHIP PROGRAM SE POURSUIT FIN NOVEMBRE

Norauto a lancé un service à destination des professionnels, dans la zone de la pilaterie de Marcq-en-Baroeul. L’objectif est de leur proposer des solutions sur-mesure pour leur simplifier la vie, avec des prestations différentes que pour les particuliers. On y retrouve notamment un service de gardiennage, la révision avec le maintien de la garantie constructeur, des modes de facturation adaptés ou encore un véhicule de courtoisie offert.

EuraTechnologies a ouvert les inscriptions de la 6 éme édition du programme, en mai dernier, en partenariat avec la prestigieuse école Stanford. La formation à destination des acteurs de l’innovation souhaitant confronter leurs objectifs à l’international, a débuté dès septembre à l’EDHEC. La première partie de la formation a démarré du 2 au 6 octobre, à Stanford, par une rencontre avec différents entrepreneurs de la Silicon Valley. Elle se poursuit du 27 novembre au 1er décembre, à EuraTechnologies cette fois-ci.

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DES PROJETS & DES HOMMES

L’ÉCONOMIE RESPONSABLE, ENTRE BONNES PRATIQUES ET VALORISATION DES INITIATIVES… Texte : Muriel Storme Niciejewski

LE WORLD FORUM LILLE S’INTERROGE SUR LES ENJEUX SOCIÉTAUX DE LA RÉVOLUTION RESPONSABLE, LE RÉSEAU ALLIANCES PREPARE SES PROCHAINS TROPHÉES DE L’ÉCONOMIE RESPONSABLE, LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS A RÉVÉLÉ LES DÉTAILS DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE… L’ÉCONOMIE RESPONSABLE EST SUR TOUTES LES BOUCHES, DANS TOUTES LES TÊTES, EST-ELLE DANS TOUTES LES ACTIONS ? VISITE PRO TENTE DE DÉCRYPTER UNE TENDANCE DURABLE QUI N’A PAS FINI DE FAIRE PARLER D’ELLE !

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« Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyens engagés et réfléchis puisse changer le monde. En réalité c’est toujours ce qui s’est passé. » Margret Mead

P. 26

PETIT LEXIQUE DE L’ÉCONOMIE RESPONSABLE P. 33

WORLD FORUM FOR A RESPONSIBLE ECONOMY P. 43

LES INITIATIVES À SUIVRE P. 53

3 LECTURES POUR ALLER PLUS LOIN

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DES PROJETS & DES HOMMES

QUESTION DE VOCABULAIRE... On les entend à la télé, à la radio, on les lit dans les journaux, ils nous semblent familiers et pourtant, connaissons-nous vraiment leur signification ? Entre fantasme, contre-sens et vérité, un petit tour d’horizons des mots de l’économie responsable…

C Changement climatique Modification durable du climat au niveau planétaire consécutive d’une augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Commerce equitable Système d’échange dont l’objectif est une plus grande équité entre producteurs et distributeurs.

A Ademe

Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie. Entre autres missions, l’ADEME met à disposition des décideurs, ses compétences d’expertise et de conseil.

Agriculture biodynamique durable raisonnee. Proche de l’agriculture biologique, l’agriculture biodynamique utilise des « préparations » à base de produits naturels pour dynamiser les sols et soigner les cultures. L’agriculture durable se définit par une production agricole économiquement viable, socialement équitable et qui ne nuit ni à l’environnement ni à la santé. L’agriculture raisonnée est une démarche française qui se positionne entre l’agriculture intensive et l’agriculture biologique.

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Compensation ecologique Vise à contrebalancer les effets néfastes sur la nature de la mise en place d’un projet. Généralement, cela passe par l’aménagement d’espaces d’habitat naturel à proximité du site initial.

Biodiversite ou diversite biologique) Regroupe toutes les formes de vie sur terre et l’ensemble des interactions entre elles.

Batiment a energie positive Bâtiment qui produit autant ou plus d’énergie qu’il n’en consomme.

Bilan carbone Méthode mise au point par l’ADEME (lire plus haut) pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise, d’un produit ou d’un individu.

E Ecoefficience Rapport entre la valeur d’un produit ou d’un service et son impact sur l’environnement. Ex. lampes fluo compactes plus éco-efficientes que lampes à incandescence car consommant moins d’énergie pour la même lumière.


PETIT LEXIQUE DE L’ÉCONOMIE RESPONSABLE

Ecolabel Garantit que l’impact sur l’environnement est réduit par rapport à des produits classiques.

G Greenwashing Se donner une image écoresponsable assez éloignée de la réalité. Peut être assimilé à de la publicité mensongère.

Loi de transition energetique pour la croissance Verte appelee aussi loi Tee) Entre autres propositions, réduction de la dépendance nucléaire, augmentation de la part des énergies renouvelables, optimisation du traitement des déchets, lutte contre le gaspillage alimentaire…

M Mobilite durable

H hqe Haute qualite environnementale Démarche visant à maîtriser les impacts sur l’environnement d’une opération de construction immobilière ou de réhabilitation.

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Modes de transport doux et propres : vélo en libre accès, réseaux de pistes cyclables, bus électriques…

O Obsolescence programmee Techniques destinées à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit pour en favoriser l’achat de nouveaux.

P Permaculture Mode d’aménagement écolo-gique du territoire, visant à concevoir des systèmes stables et autosuffisants. La permaculture s’appuie notamment sur les pratiques ancestrales.

Plateforme rse Instance de concertation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Rattachée au premier ministre, elle compte 48 membres.

R RSe Responsabilite sociale ou societale) des entreprises. Consiste, pour une entreprise, à intégrer les préoccupations sociales et environnementales dans ses activités opérationnelles et dans la stratégie qu’elle met en place.

Label vert Garantit l’impact limité d’un acteur, d’un bien ou d’un service sur l’environnement.

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DES PROJETS & DES HOMMES

WORLD FORUM, LA RÉVOLUTION RESPONSABLE Pour sa 11ème édition, le World Forum décide de frapper fort : la Révolution Responsable. En ces temps d’agitations post-électorales, le ton est donné ! Heureusement, il s’agit ici d’une révolution pacifiste. Un appel à partager les solutions d’aujourd’hui aux problèmes de demain. Retour sur l’évènement annuel de référence entre les acteurs internationaux de la responsabilité sociétale.

Le monde s’accélère ! Jamais depuis le début de l’humanité, il n’a été si prompt à se métamorphoser… Ces bouleversements portent-ils en eux des risques majeurs ou au contraire ouvrentils la voie à de nouvelles opportunités ? Pour tenter de répondre à ces questions, le World Forum a réuni plus de 100 experts du monde entier. Entre intelligence artificielle, défi du savoir et des compétences, nouveaux équilibres économiques et démographiques, bioéconomie… le programme en dit long

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sur la préoccupation des entrepreneurs d’aujourd’hui. Organisé par le Réseau Alliances (premier réseau régional d’entreprises expert en Responsabilité Sociétale des Entreprises) et présidé par Philippe Vasseur, ancien Ministre, Le Forum mondial de l’économie responsable c’est 3 jours pour réfléchir, échanger, débattre - 3 jours pour partager des bonnes pratiques - 3 jours pour relever les défis d’une révolution responsable !


LA RSE EN QUESTIONS

LA BIOÉCONOMIE, UNE SOLUTION D’AUJOURD’HUI AUX PROBLÈMES DE DEMAIN ? La bioéconomie est un thème très largement traité par le World Forum Lille 2017. Mais quelle est donc cette nouvelle panacée dont on nous promet qu’elle pourrait remplacer les ressources pétrolières ? Décryptage.

La bioéconomie propose d’utiliser la biomasse (agricole, forestière, marine etc.) pour répondre aux besoins humains tout en diminuant l’impact environnemental. En d’autres mots, utiliser comme matières premières des ressources organiques, en respectant la capacité de renouvellement des écosystèmes. Ce concept n’est pas nouveau même si sa terminologie ne date que des années 90.

RESPECTER LA CAPACITÉ DE RENOUVELLEMENT DES ÉCOSYSTÈMES

LES MOTS DE LA BIOECONOMIE

Bio masse

Ensemble de la matière organique, qu’elle soit d’origine végétale ou animale.

Bioproduit

Produit issu de la biomasse. Les bioproduits sont aussi appelés produits biosourcés.

Biosource

Fabriqué à partir de matière première provenant de la biomasse. Attention, ne pas confondre avec issu de l’agriculture biologique.

La bioéconomie va plus loin que la simple production, elle se concentre sur la biodiversité, les écosystèmes et l’énergie renouvelable. Elle pose la question de la dépendance aux énergies fossiles ou de la sécurité alimentaire mondiale, thème sur lequel il conviendra rapidement de se pencher (et la bioéconomie est une piste sérieuse !) car ce n’est pas moins de 9 milliards d’humains qu’il faudra nourrir en 2050 ! Les perspectives de la bioéconomie en termes d’innovation sont en tous cas très prometteuses : plastique alimentaire entièrement biodégradable, matériaux isolants à base de racine de champignons, colle et éolienne à partir de matériaux biosourcés… sans oublier la peinture, les revêtements pour sols, les tableaux de bord de voiture, la liste est loin d’être exhaustive ! Il s’agira maintenant d’imaginer des solutions pour préserver les écosystèmes de la surexploitation.

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DES PROJETS & DES HOMMES

5 TALENTS, 5 EXPÉRIENCES

UNE SINGULIÈRE SINCÉRITÉ

UNE ÉCONOMIE QUI NE RENIE PAS LA MOTIVATION DU PROFIT MAIS QUI REPLACE L’HUMAIN AU CENTRE DU DISPOSITIF, UNE ÉCONOMIE QUI PREND EN COMPTE LES RESSOURCES LIMITÉES DE LA PLANÈTE ET PRÉSERVE LES INTÉRÊTS DES GÉNÉRATIONS FUTURES.

Catherine Berthillier, fondatrice du site Shamengo.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières… ou comment les initiatives créatives et/ou individuelles participent à construire un monde économiquement et environnementalement responsable.

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Visite Pro vous propose de partir à la rencontre de 5 entrepreneurs implantés localement, qui ont innové pour protéger l’humain et son environnement. Selon leur rapport à l’économie responsable, ils ont choisi d’envisager autrement le rapport humain, de retrouver l’authenticité de la terre, de réduire l’impact des activités humaines, de valoriser les déchets… bref, de travailler aujourd’hui à préparer demain. Passionnés, passionnants, ils nous ont ouvert leur porte et leur cœur pour nous transmettre leurs valeurs, leurs conviction, leur passion. De biens jolis moments…


ANNE-SOPHIE VAN RIJN RH PERFORMANCES : RESPONSABLE ADMINISTRATIVE & FINANCIÈRE Want ID & RH Performances sont associés dans une même démarche RSE hors du commun. Leur lutte contre la discrimination, leur envie de construire un monde plus juste sont telles qu’il serait vain de vouloir lister ici toutes leurs initiatives. Anne-Sophie Van Rijn d’RH Performances, nous en confie quelques-unes… juste de quoi éveiller nos consciences. Vous avez reçu le Trophée de l’économie responsable. Pourquoi une candidature conjointe ? Parce qu’on est deux cabinets de recrutement créés par un même fondateur et qu’on est complémentaire. On a connu une belle croissance depuis qu’on est passé sur un modèle d’entreprise libérée.

En quoi cela consiste exactement ? Le vrai booster, c’est le mode projet. On a créé des Project Units : des groupes de réflexion de sept collaborateurs volontaires qui réfléchissent, entre autres, à la RSE. On a mis en place l’intéressement, on a remplacé la variable de rémunération individuelle par une variable collective. Ça a mis tout le monde dans une démarche de réussite collective.

deuxième levier a été la mise en place des Open Apéro. En fin de journée, autour d’un bon verre, on lance un débat. La richesse du débat, c’est la contradiction. Le troisième levier, ça a été d’organiser, sur le modèle des Open Apéro, des Talk Recrut’ avec nos clients et candidats. On lance des débats sur des sujets sensibles en entreprise. Ce n’est pas forcément évident quand on est dans une relation commerciale mais on est vraiment persuadé que la contradiction est une grande richesse.

LA RICHESSE DU DÉBAT, C’EST LA CONTRADICTION

Changer le mode de calcul des primes a-t-il été votre seule initiative RSE ? Bien sûr que non ! Nous avons constitué deux équipes. L’une était chargée de réfléchir au bien-être au travail et à l’environnement… La seconde a travaillé sur la diversité et la discrimination. En qualité de recruteur, on a un rôle à jouer !

Pouvez-vous m’en dire plus sur la démarche de cette deuxième équipe ? Elle a pensé qu’avant d’accompagner les clients à lutter contre la discrimination, il fallait qu’on la traque chez nous. On a utilisé trois leviers. Premier levier, la formation. On a fait intervenir le CORIF, une association qui lutte pour l’égalité hommes-femmes. Le

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DES PROJETS & DES HOMMES

PERRINE DUREUX

CRÉATRICE D’ETHICS ET DU LIN D’MIN COIN !

LE LIN, C’EST THERMORÉGULATEUR ANTIBACTÉRIEN ET TRÈS ABSORBANT

On pousse la porte d’Ethics à Lomme… et là, la magie opère : un léger parfum de lavande vous accueille, le franc sourire de Perrine Dureux vous charme et sa passion pour une pédagogie bienveillante autour du zéro déchet vous séduit ! Un an après l’ouverture de sa boutique, la jeune femme se lance un nouveau défi : Le Lin d’min Coin ! Des produits 100% lin, 100% bio, 100% récoltés dans les Hauts-de-France.

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Comment est née la boutique ? Face à l’activité industrielle polluante, j’ai voulu adopter une démarche positive en proposant des produits et de l’accompagnement zéro déchet. J’ai participé au concours La Fabrique Aviva, je n’ai pas gagné mais j’ai obtenu plus de 3000 votes alors je me suis dit « on y va ! »

C’est quoi la vocation d’Ethics ? Proposer des produits lavables en alternative aux jetables du quotidien : essuie-tout, carrés démaquillants, serviettes hygiéniques… Des couches aussi parce que c’est très polluant une couche jetable et on ne sait pas ce qu’on met sur les fesses de nos bébés. Bien sûr je suis là pour accompagner dans ce changement qui est souvent assez délicat.

Comment est née l’idée du LIN D’MIN COIN ! ? J’ai rencontré au World Forum, Texilis, un bureau d’études spécialisé dans l’innovation autour du lin. Je me suis dit que ce serait super de faire des serviettes hygiéniques, coussinets d’allaitement ou carrés démaquillants en pur lin puisque c’est une plante qui pousse ici. Sa fibre textile est antibactérienne, thermorégulatrice et elle est hyper absorbante ! Malheureusement, on est obligé d’envoyer la matière première en Chine pour faire le fil qui sera tissé en France. Et donc l’idée du Lin d’min Coin ! c’est se dire on va fabriquer un matériau et on va faire en sorte que petit à petit il soit fabriqué dans les Hauts-de-France. Moi, je veux produire le plus local possible.


LA RSE EN QUESTIONS

ON EST 100% RSE. ON FAIT CE QU’ON DIT QU’ON FAIT !

BERTRAND DELANNOY DIRECTEUR DE BON ET BIEN

Trop petits, trop biscornus, c’est fini… aujourd’hui, les légumes « moches » retrouvent leurs lettres de noblesse et s’épanouissent en de délicieuses soupes créatives. Bertrand Delannoy – directeur de BON et Bien – revient avec nous sur cette toute récente et belle aventure ! D’où vient le concept BON et Bien ? D’une envie des trois co-créateurs (McCain, le DG des Leclerc de Wattrelos et Templeuve, Randstad Intérim) de lutter contre le gaspillage alimentaire et d’offrir à des chômeurs de longue durée un tremplin vers l’emploi.

Comment concevez-vous votre démarche RSE ? Les légumes qui composent nos soupes étaient déclassés en raison de leur aspect. Non seulement, BON et Bien les transforme en produit de qualité mais il permet à des personnes très éloignées de l’emploi de retrouver une place dans le monde du travail. Nous avons mis en place un comité de surveillance et d’éthique dont font partie le GAPPI et la Banque

Alimentaire. Son rôle est de vérifier qu’on se situe bien dans une démarche 100% RSE… qu’on fait réellement ce qu’on dit qu’on fait !

Vous avez reçu le prix Foodcréative ? Quels étaient vos atouts ? Nos recettes sont créées par des chefs de la région. C’est cette créativité qui a été reconnue par Foodcréative.

Et demain ? Tout d’abord pérenniser la société. Ensuite, la croissance. Quand on sera à l’équilibre (on y est presque), on installera des BON et Bien dans des régions qui sont productrices de légumes et de fruits. Autre piste : pourquoi ne pas produire autre chose que de la soupe ?

Qu’est-ce qui vous touche le plus : être reconnu pour votre démarche RSE ou pour la qualité/goût de votre soupe ? Plutôt la démarche. Le produit est forcément à la hauteur. Aujourd’hui, si un produit n’est pas à la hauteur en termes de qualité, il est mort. On veut vendre un bon produit de qualité mais surtout on est fier de notre démarche RSE.

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

HÉLÈNE SANTIN RESPONSABLE QHSE DE LA BRASSERIE SAINT SYLVESTRE

«LA BRASSERIE SAINT SYLVESTRE, c’est d’abord une histoire de cœur ». Il suffit d’entendre l’enthousiasme d’Hélène Santin pour s’en convaincre ! Responsable QHSE, elle évoque avec passion l’entreprise familiale nichée au cœur des Monts de Flandres.

Comment s’exprime votre démarche RSE ?

NOUS AVONS CONTRIBUÉ À RELANCER LA FILIÈRE HOUBLON DU NORD

La RSE a toujours fait partie de nos gènes et encore plus depuis l’arrivée de notre président, Pierre Marchica. Notre mission, c’est produire et conditionner éthiquement des bières de qualité toute en respectant la tradition brassicole et l’esprit familial. Avec le syndicat des Brasseurs du Nord et le pôle AGROE, nous avons participé à l’élaboration d’un outil d’éco-conception qui permet de juger l’impact environnemental de nos activités. Désormais opérationnel, cet outil va pouvoir aider les autres brasseurs de France. Pour notre part, nous menons des actions sur les distances d’approvisionnement, les bouteilles consignées, le conditionnement en vrac… nous investissons en faveur de la sécurité des collaborateurs (nous n’avons d’ailleurs eu à déplorer aucun accident du travail en 4 ans) et concevons des systèmes innovants qui réduisent les consommations d’énergie et d’eau.

Vous avez reçu un Trophée de l’économie responsable. Quels atouts ont fait la différence ? Je pense que c’est la sincérité de notre démarche. En candidatant, nous avons voulu valoriser notre savoir-faire et soumettre la maturité de notre démarche à un jugement d’experts. Certifié Saveurs en’Or, nous avons mené un gros chantier autour des matières premières locales. C’est l’un des points clés de notre démarche, le soutien aux houblonniers du Nord : les brasseurs se sont alliés pour acheter, même plus cher, du houblon local et ainsi relancer la filière. Nous sommes fiers d’avoir contribué à la pérennité des ressources de notre région.

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LA RSE EN QUESTIONS

LE FILM DEMAIN EN 2015 A TOUT CHANGÉ

AUDREY CARO

L’AIR DES PICHOULIS C’est à Herrin, entre Lille et Douai que L’Air des Pichoulis se consacre à des initiatives expérimentales en permaculture. Cette ferme pédagogique, créée en 2015 par Audrey Caro et ses amis, a pour vocation de démontrer par l’exemple que l’humain peut prendre soin de lui et de son environnement, quel que soit le contexte sociétal, culturel, environnemental ou économique. En quelques mots, c’est quoi l’aventure de L’Air des Pichoulis ? On a acheté la fermette en 2014. En 2015 avec des amis, on a créé l’asso autour de la permaculture qu’on avait découverte lors de voyages et au travers de rencontres. La permaculture s’appuie sur trois piliers (environnemental, humain et économique) et touche à tous les domaines de la vie : la santé, l’habitat, l’éducation, l’alimentation mais aussi le foncier, l’économie, la gouvernance… On a d’abord créé un jardin aromatique et médicinal et un séchoir à plantes. Le film Demain est arrivé fin 2015 et là, ça été le raz-de-marée !

Qu’est-ce que ce film a réellement changé ? Le regard sur la permaculture. Avant, peu de gens en avait entendu parler. Après, devant l’avalanche des demandes, on a créé des initiations et en juillet 2016, avec un formateur de l’université populaire de permaculture, on a organisé un stage de 12 jours. Depuis, l’affluence ne s’est jamais tarie car on est la seule formation dans un rayon de 300 kilomètres.

Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, l’asso regroupe une cinquantaine d’adhérents dont 15 bénévoles actifs réguliers et 4 salariés dont je fais partie depuis le 1er févier. En autres, j’essaie d’améliorer en permanence notre système en m’appuyant sur les ressources locales, pas chères, naturelles. On a énormément de travail, heureusement les bénévoles sont là. L’idée c’est d’être toujours dans l’échange… une relation gagnant/gagnant : ils nous apportent et on leur apporte aussi.

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DES PROJETS & DES HOMMES

LES INITIATIVES À SUIVRE Ils nous ont charmés, surpris, convaincus… Focus sur 4 projets inspirants à suivre de près.

ON BREAKFAST !

LE PETIT DEJ’ NOMADE La tendance est aux repas tout-en-un qu’on boit en continuant ses activités, entre deux rendez-vous, un meeting 12/14, un coup d’œil au smartphone et une heure de sport ! Avec ON Breakfast, le petit déjeuner, lui aussi, devient nomade ! Ce petit nouveau sur le marché a déjà tout d’un grand. Sélectionné pour rejoindre le Village by CA, la startup envisage de développer un petit déjeuner complet et équilibré pour les gens toujours pressés le matin ! Et pas

n’importe quel petit déjeuner : 100% végétal, sans gluten, sans lactose, sans OGM, enrichi en vitamines et en minéraux… une boisson-repas à base de protéines de pois, de fibres de maïs, de calcium et de magnésium. Comme l’explique Julien Chantry, son concepteur, c’est une boisson 100% naturelle « qui apporte une bonne énergie qui nourrit, construit le corps, réveille le cerveau ». Alors, quand on sait que la majorité des adolescents font l’impasse sur le petit déjeuner (et oui, la fameuse somnolence de fin de matinée n’est pas un mythe !), que 40% des 18 / 34 ans n’avalent qu’un café ou un verre de jus de fruits, que les mamans débordées grignotent toute la matinée au bureau, faute de

n’avoir pu avaler quoi que ce soit entre le câlin du petit dernier et la crise du plus grand… on imagine bien que cette innovation va en séduire plus d’un ! Aujourd’hui, on n’en est qu’au début de l’histoire. Julien cherche à structurer son activité industrielle de la manière la plus intelligente possible et à développer un réseau de distribution national et international. Une initiative à suivre : la start-up ne demande qu’à grandir et fortifier… facile avec un bon petit déjeuner, sain et naturel !

GECCO

UNE INNOVATION QUI A LA FRITE ! Être créatif, c’est bien… être créatif et scientifique, c’est encore mieux ! Si vous vous promenez à Lille, vous croiserez peut-être ce drôle de triporteur blanc et vert ! Il ne vend pas de glaces, ce n’est pas non plus le dernier mini food truck tendance… c’est un collecteur d’huile de friture usagée et de déchets de la restauration.

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Julien est un ancien étudiant de l’IAE de Lille, section sciences de gestion. C’est à cette époque qu’il fait ses premières expériences avec de l’huile de Colza. En 2007, diplôme en poche, il co-crée Gecco, une entreprise solidaire qui milite pour la valorisation des déchets de la restauration. Historiquement, Gecco collecte les huiles de friture de la restauration et les valorise en biocarburant de 2ème génération. Son biodiesel est différent en ce qu’il intègre l’analyse en cycle de vie de ses huiles, leur écoconception pour un impact limité sur l’environnement. Aujourd’hui Gecco est reconnue Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale, elle ne se positionne

pas uniquement comme une entreprise de recyclage de déchets alimentaires. C’est aussi un laboratoire de recherche scientifique qui cherche à diminuer l’empreinte écologique de la filière restauration, grâce aux principes d’éco-conception dans une approche environnementale et sociale. Son credo, engendrer une plus-value sociale et environnementale, loin de la notion de profit. En plus du charmant petit triporteur, en région ce sont les camions partenaires du transporteur social Main Forte qui se chargent de la collecte pour plus de 1 500 restaurants ! Huile de friture, marc de café… jusqu’où nos poubelles seront-elles ré-enchantées ?


LES INITIATIVES

HABITARIUM

L’EXPOSITION QUI INTERROGE NOTRE RAPPORT À L’HABITAT Qu’on l’envisage sous l’œil d’un artiste, d’un urbaniste… qu’on en rêve ou qu’on le rejette, l’habitat fait partie de l’intime et reste encore et toujours un véritable enjeu sociétal. Au printemps 2018, Habitarium proposera à chacun de questionner son rapport à l’habitat, de confronter son regard à celui des autres en laissant vivre toutes les formes de contradiction.

Sous la direction artistique de l’association COAL (coalition Art et développement durable) et en partenariat avec le Réseau Alliances (Réseau d’entrepreneurs pour la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans la région Hautsde-France), La Condition Publique présentera au printemps 2018, une exposition laboratoire sur les enjeux de l’habitat, riche sujet d’études des chercheurs contemporains. Cette exposition permettra de croiser les regards, parfois complémentaires, parfois solidaires, parfois absolument opposés sur ce besoin fondamental. L’occasion d’interroger sa vision, de reconstruire sa propre relation à la question de l’habitat, reflet intime et

marqueur d’une société sédentarisée. Une initiative d’acteurs d’horizons différents : L’Agence Hauts-de-France de la Fondation Abbé Pierre, La Fabrique des quartiers Lille Métropole SPLA, le Réseau Alliances / SoBizHub, lille-design, le FRAC Nord-Pas-deCalais, L’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille, David Wauthy architecte urbaniste SPL EURALILLE, la Ville de Roubaix et la Métropole Européenne de Lille. À suivre. Printemps 2018.

LES CIGALES

POUR UNE ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE Contrairement à celle de La Fontaine, Les Cigales dont il est question ici sont plutôt des fourmis qui préparent l’avenir… Tout est dans l’acronyme : Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale pour une Économie Solidaire ! Bref historique : Les Cigales se sont créées d’abord en région parisienne, en réaction au mouvement orchestré par le milieu bancaire qui invitait ses clients à rejoindre des clubs d’investissement boursier. Un groupe de citoyens s’est demandé pourquoi investir dans le développement d’une économie à 5 000 km de chez soi et a préféré investir dans des petits

projets qui répondaient à des besoins locaux. Ces pionniers avaient envie de s’impliquer personnellement dans l’accompagnement et le développement des entreprises. Ils se sont alors regroupés en club d’investisseurs. L’association Les Cigales est composée de clubs d’investisseurs qui participent à la vie de la cité en aidant les entrepreneurs qui n’ont pas accès aux moyens de financement traditionnels. Elle priorise des projets dont le but, au-delà du nécessaire aspect financier, s’inscrit dans une démarche sociale, culturelle ou écologique… En tous cas, une action toujours respectueuse de la place de l’Homme dans son environnement. Chaque entreprise soutenue financièrement par un club Cigales, se voit attribuer un parrain ou une marraine dont la mission est de l’accompagner dans son projet. Un

accompagnement qui porte autant sur le soutien humain que sur des apports techniques. Le parrain partage cette mission avec l’ensemble des membres du club pour se nourrir des avis et compétences de chacun des membres. Les « Cigaliers » ne sont donc pas simplement des investisseurs. Certes, ils investissent de l’argent, jamais de très grosses sommes, mais ce sont surtout des femmes et des hommes qui investissent dans la solidarité pour mener les porteurs de projets sur la route de la réussite !

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DES PROJETS & DES HOMMES

COUP DE PROJECTEUR

SUR LE RÉSEAU ALLIANCES Le Réseau Alliances - premier réseau régional d’entreprises expert en Responsabilité Sociétale des Entreprises - c’est l’organisateur du World Forum et des Trophées de l’économie responsable… mais c’est bien plus que ça ! C’est avant tout un acteur de la région qui fédère autour d’une économie responsable plus de 250 adhérents, de la TPE au grand groupe. Petit résumé de son champ d’activité. Sa mission, accompagner les entreprises sur l’ensemble de leur démarche RSE. La proximité du Réseau Alliances avec le tissu économique local, lui permet de leur proposer un accompagnement individuel et collectif en permanente évolution : de la sensibilisation au pilotage, en passant par le diagnostic, la formation… Ses champs d’expertise sont aussi larges que le besoin des entreprises : stratégie & organisation, mobilisation des collaborateurs, actions en faveur de la diversité, achats responsables, mobilité durable, économie de la fonctionnalité et de la coopération, innovation sociale, partage d’expériences au niveau national et international.

ILS L’ONT DIT... CAMILLE, RESPONSABLE RSE LA REDOUTE

« Selon moi l’acteur incontournable dès lors que l’on souhaite organiser sa démarche ou encore avoir une vision d’expert pour un sujet spécifique. C’est aussi un vrai atout pour se créer un réseau, avoir des mises en contact et avoir des réponses pratiques ! »

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AUDREY, RESPONSABLE RSE QUALITÉ, KILOUTOU

« Réseau Alliances permet de découvrir des bonnes pratiques et de prendre contact avec des entreprises appartenant à d’autres champs d’activité mais partageant des préoccupations communes. »

THOMAS, FONDATEUR DE TEXTIFLOR

« C’est l’effet réseau qui est un vrai plus : les adhérents se rencontrent, échangent et travaillent ensemble autour de problématiques communes. Il y a une confiance qui s’instaure rapidement entre chefs d’entreprise car les valeurs sont partagées.»


LA RSE EN QUESTIONS

LES ESPOIRS DE LA RSE

DES TROPHÉES DE L’ÉCONOMIE RESPONSABLE

Chaque année, le réseau Alliances décerne les Trophées de l’économie responsable aux entreprises les plus écoefficientes dans l’année. L’occasion de découvrir des démarches et pratiques innovantes en termes d’économie responsable. Cette édition 2017 a vu émerger une nouvelle catégorie. Pas à proprement parler une remise de trophée, mais plutôt un accessit d’encouragement pour de jeunes entreprises (moins de 3 ans) qui ont la RSE naturellement inscrite dans leur ADN. Cette catégorie distingue en effet les talents qui intègrent dès le lancement de leurs activités, la recherche d’un équilibre entre enjeux économiques, sociaux, environnementaux et sociétaux. Visite Pro vous emmène faire la connaissance de ces jeunes pousses surdouées et riches de promesses.

ENERGIC, UN JEU COMMUNAUTAIRE QUI PERMET DE RÉDUIRE LES CONSOMMATIONS D’ÉNERGIE Né de la rencontre d’hommes sensibilisés aux impacts des activités humaines en termes d’énergie, Energic est un challenge participatif où chacun est invité à contribuer aux bonnes performances de son équipe. La preuve, s’il en est encore besoin, que protection de l’environnement, ça ne rime pas forcément avec assommant ! En 2014, alors qu’il est à la tête du groupe Pouchain, Alexis Delepoulle imagine un concept innovant pour maîtriser la consommation d’énergie. L’idée est belle mais reste quelques temps dans les tiroirs… Il faudra attendre la rencontre avec Quentin Oustelandt pour que le projet voit le jour, d’abord en incubation, puis dans le giron du Village by CA à Euratechnologies. Les deux associés sont bientôt rejoints par Tristan Reneaume.

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DES PROJETS & DES HOMMES

La mission principale que se fixe les trois complices est de réduire de 10 à 30% les consommations d’énergie des bâtiments tertiaires (entreprises, bailleurs sociaux, campus universitaires, collectivités) en permettant aux comportements éco-responsables d’être accessibles à tous. Et c’est là que la créativité se met au service des performances environnementales ! Les trois créatifs imaginent un jeu participatif, un challenge positif que salariés, étudiants, bénévoles relèveront pour contribuer à la réduction collective de l’énergie du bâtiment. Concrètement, ça se présente sous la forme d’un jeu qui est sur une appli mobile : Energic lance des défis à tous les occupants. On joue en équipe et le but est que son équipe monte

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sur le podium. Les activités des équipes sont analysées en temps réel par un energy manager (et oui, ça existe !) qui propose alors des défis contextualisés. De quoi fédérer de manière ludique et participative autour d’un projet plus grand que soi !

ENERGIC EST UN CHALLENGE PARTICIPATIF OÙ CHACUN EST INVITÉ À CONTRIBUER AUX BONNES PERFORMANCES DE SON ÉQUIPE


LA RSE EN QUESTIONS

FLEX’INK, UNE NOUVELLE VISION DE L’IMPRIMERIE COLLABORATIVE, 100% UTILE Qui n’a jamais pesté sur ces tonnes de papier imprimé qu’on garde dans les tiroirs, les armoires et qui finissent bien souvent leur vie dans la benne de récupération de papier ! Les deux frères Da Costa proposent une nouvelle vision de l’imprimerie. Une vision modulable, personnalisable, agile. La proposition est simple et assez intelligente : plutôt que d’imprimer des quantités définies à l’avance, livrées en une fois, il s’agit de composer des stocks virtuels de documents et de les imprimer au fur et à mesure. On imprime uniquement ce dont on a besoin dans l’immédiat. Pas de stocks gâchés par le séjour dans le placard ou par les petites corrections comme un nouveau numéro de téléphone ou un changement d’adresse mail. C’est au final assez malin ! Commercial pendant 15 ans dans l’imprimerie familiale, l’imprimerie du Detroit, Julien Da Costa côtoie depuis longtemps le milieu de l’imprimerie traditionnelle. Pour se différencier sur un marché compétitif, les imprimeurs sont obligés de proposer des prix dégressifs pour une quantité toujours plus grande d’impressions. L’imprimerie du Detroit est en crise. Julien Da Costa prend le taureau par les cornes et intègre le parcours « Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération » du Réseau Alliances. Pour sauver l’entreprise et le savoir-faire familial, il crée Flex’ink.

ET LA RSE DANS TOUT ÇA ?

PICTOTRAVEL, LA MOBILITÉ DES PERSONNES EN SITUATION DE FRAGILITÉ Pictotravel, c’est un moteur de recherche qui détaille l’accessibilité des lieux et des moyens de transport. C’est bien sûr un outil hyper utile aux personnes en situation de handicap… mais pas seulement : les seniors et les familles avec poussettes apprécieront ! Quand on est en situation de handicap, force est de constater que l’aventure commence souvent en passant le pas de la porte. L’idée de Justin Marquant semble simple et pourtant il fallait y penser : répertorier de manière la plus exhaustive possible l’accessibilité des lieux que fréquente le public. Pour se faire, Justin s’appuie sur plusieurs sources d’information dont l’indication des établissements eux-mêmes et, petite cerise participative sur le gâteau, l’expérience d’usage des utilisateurs. À l’origine, réalisateur de web-documentaires et photo-reportages, l’entrepreneur avait en son temps développé un outil cartographique pour répertorier les documentaires. Il rencontre un psychomotricien qui souhaite organiser des voyages pour les personnes en situation de fragilité… et là, c’est le déclic ! Il pense au départ pouvoir simplement adapter son outil cartographique, mais se rend rapidement compte qu’il faut envisager de nombreuses adaptations pour le rendre réellement utile. Il crée alors l’entreprise Unis-C et se lance dans l’aventure Pictotravel… dans le grenier de ses grands-parents (!), avant de rejoindre Euratechnologies. Passion quand tu nous tiens…

« La RSE est pour nous une façon de concevoir l’entreprise en intégrant au cœur de la stratégie et du modèle économique les nouveaux enjeux. Nous parlons ici, de l’impact écologique mais aussi du rôle de l’entreprise au sein de son territoire et de sa façon de participer au bien-être et au développement de ses collaborateurs. »

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

UNEOLE, ÉCO CONCEVOIR L’ÉOLIENNE URBAINE 100% HAUTS-DEFRANCE Une éolienne urbaine, connectée, écoconçue qui par sa forme aérodynamique spécifique récupère l’énergie des vents perturbés soufflant en ville. Scénario d’un film SF des années 80 ? Non, innovation d’Uneole ! Visite pro vous en dit plus sur cette jeune entreprise qui a pour ambition de proposer le premier système d’éolienne urbaine « zéro carbone » capable de concurrencer le photovoltaïque. Uneole a réussi le tour de magie de créer une éolienne écoconçue dont la fabrication n’a rien couté en CO2. Comment ? En utilisant des matériaux bio sourcés comme la fibre de lin ou l’aluminium recyclé et en travaillant dans les Hauts-de-France, donc en circuit court. Quels clients visent-ils ? Dans un premier temps, les universités (utilisation pédagogique), les grandes entreprises avec une politique RSE et les bailleurs sociaux. Diplômé de l’IAE de Lille, Quentin Dubrulle fonde dans un premier temps un starship laser à Tours avec trois camarades de classe. Il s’installe ensuite à Tahiti pour travailler sur l’autonomie énergétique de bâtiments via l’installation de complexes d’énergies renouvelables. À son retour en France, il intègre tour à tour Décathlon, Auchan et les Remorques du Nord… avec toujours dans un coin de sa tête, l’envie impérieuse de créer son entreprise dans le domaine des énergies renouvelables. En 2012, Uneole est incubée à l’Ecole des Mines de Douai. En 2014, l’entreprise est créée. En 2015, l’équipe travaille à la réalisation du prototype d’une éolienne urbaine 100% Hautsde-France avec pour objectif d’en faire l’éolienne la moins chère du marché, capable de rivaliser avec les panneaux photovoltaïques. Depuis 2016, Uneole a intégré le Village by CA d’Euratechnologies et la Communauté Urbaine d’Arras. Un parcours aérodynamique, non ?!

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TREZORIUM, L’INNOVATION NUMÉRIQUE & LA PÉDAGOGIE MAKER AU SERVICE DU FUTUR Chez Trezorium, on libère les idées ! Une ambition assumée par ses créateurs. « Parce que nous croyons au potentiel créatif humain, il nous tient à cœur d’accompagner les enfants et grands enfants à cultiver leur créativité et leur émancipation par le «faire» et le bon usage des derniers outils numériques.» CQFD. Pour travailler sa créativité et l’émancipation de l’individu selon Trezorium, il suffit de laisser s’exprimer l’enfant qui est en nous. Si on est encore un enfant, justement, c’est facile ! Si on est déjà grand, c’est peut-être un peu plus compliqué mais Trezorium se fait fort de vous y aider… Pour réussir ce pari, la jeune entreprise conçoit des espaces de fabrication et de libération des idées. Ce qu’elle appelle des Fab Lab. Comment ça marche ? C’est tout simple. Via des ateliers, la start-up propose aux enfants et aux adultes en entreprise d’apprendre en faisant, en jouant et en créant.

CRÉATIVITÉ & PÉDAGOGIE, UNIVERS TECHNOLOGIQUES NUMÉRIQUES 3D, DIY, CODE ET ÉLECTRONIQUE

Le projet est né en 2015 de la rencontre de 4 profils complémentaires : une coach en créativité (Elaine Benoit), un hacker pédagogique (JeanFrançois Cauche), un concepteur numérique 3D (Thomas Delbergue) et un entrepreneur du changement (Chris Delepierre). Réunissant leur savoir-faire et leurs expériences pour proposer une offre globale au service d’une éducation plus créative, numérique, ils officient dans différents champs : créativité & pédagogie, univers technologiques numériques 3D, Do It Yourself (DIY), code et électronique. Le futur commence maintenant et il va vous plaire !


LA LE RSE EN QUESTIONS

CLASSEMENT

DES PAYS PORTEURS EN MATIÈRE DE RSE Réalisé par l’institut Respeco, le centre de ressources et de recherche du World Forum for responsive economy, ce classement, s’il n’est pas à proprement parler stupéfiant, offre quelques jolies surprises… l’Afrique et l’Asie, par exemple semblent s’intéresser de plus en plus au concept de la responsabilité sociétale des entreprises.

SANS GRANDE SURPRISE, LES 25 PREMIERS PAYS DE LA LISTE SONT DES NATIONS EUROPÉENNES

Sans grande surprise, les 25 premiers pays de la liste sont des nations européennes. La Suède et la Finlande se tiennent sur la plus haute marche du podium tandis que la France arrive en 7e position, juste derrière la Suisse. À noter que pour trouver un pays qui n’est pas européen, il faut descendre jusqu’à la 24e place avec l’Australie. La Pologne et la Hongrie qui se placent honorablement à la 23e et 25e place. Quant aux Etats-Unis, ils font office de mauvais élève avec leur classement à la 151e place. Cette contre-performance s’explique en partie, par le refus de ratifier plusieurs traités internationaux

et notamment tout récemment, le retrait de l’accord de Paris sur le climat. Même si l’Asie et l’Afrique ne semblent pas encore tout à fait prêts à sauter le pas de l’économie responsable, (le Turkménistan, le Brunei et la Somalie ferment le classement) on peut quand même se réjouir du classement très encourageant du Bhoutan, du Burkina Faso et du Sénégal (respectivement, 33e, 38e et 44e) qui donnent à penser que l’intérêt de ces nations pour la RSE évolue dans le sens d’une plus grande attention portée aux problématiques environnementales. Le classement est fondé sur un «indice

composite» de six indicateurs établis en coopération avec la Chambre de commerce et d’industrie des Hauts-deFrance et avec le concours de Geert Demuijnck (Edhec Business School).

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

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LECTURES

3 LIVRES POUR ALLER PLUS LOIN… COMPRENDRE ET ENTREPRENDRE UNE DÉMARCHE RSE

La responsabilité sociétale pour tous les entrepreneurs Auteurs : Frédéric Vermeulin, Christian Vermeulin / Afnor Editions Un livre destiné aux décideurs. Son approche concrète et globale permet de se poser les questions essentielles sur la démarche RSE : Comment initier une démarche RSE ? Comment la mettre en place ? Comment valoriser l’engagement RSE ? Autant de cas pratiques qui vous permettront de vous lancer dans la grande aventure !

LES INDICATEURS CLÉS DE LA RSE ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE L’ISO 26000 au cœur de l’économie coopérative Auteur : Monique Gouiran / Afnor Editions Pour aller un peu plus loin, ce livre traite, au-delà de la RSE et du développement durable, le sujet de l’économie sociale et solidaire et plus particulièrement de l’économie coopérative. Ce livre pose aussi un certain nombre de questions qui interrogent chacun d’entre nous : quelles compétences clés pour demain ? Comment préparer les hommes et les femmes à ces nouvelles compétences ?

DICTIONNAIRE CRITIQUE DE LA RSE Auteurs : Nicolas Postel, Richard Sobel / Presses Universitaires du Septentrion Une référence pour qui s’intéresse à la RSE, étudiant, professionnel ou simple curieux. La Responsabilité Sociale de l’Entreprise est encore peu théorisée et définie. Ses contours sont flous, en pratique, et plus encore en théorie. C’est ce vide que ce dictionnaire entend combler. Un dictionnaire à usage des décideurs, des partenaires sociaux, des ONG impliqués dans des processus complexes de RSE.

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CHIFFRES CLÉS

220 000

personnes de la région sont concernées quotidiennement par un trajet

77% des salariés utilisent leur voiture pour aller travailler

17%

des émissions de gaz à effet de serre en région sont liées aux transports

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L’ÉCO-MOBILITÉ

EN ROUE LIBRE VERS UNE MOBILITÉ DURABLE ! Texte : Lina Tchalabi

LA MOBILITÉ URBAINE EST PLUS QUE JAMAIS AU CŒUR DES POLITIQUES. FACE AUX DÉFIS MAJEURS, ELLE SE VEUT DURABLE, INTELLIGENTE ET CONNECTÉE. TANDIS QUE LES GRANDS GROUPES LORGNENT TOUR À TOUR SUR CE CRÉNEAU PORTEUR Y VOYANT LÀ UNE NÉCESSITÉ POUR PENSER LE MONDE DE DEMAIN, LES HABITUDES DE DÉPLACEMENT ÉVOLUENT LENTEMENT MAIS SÛREMENT.

P. 34

LES ENJEUX P. 36

LES SOLUTIONS INNOVANTES P. 41

LES INITIATIVES

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DES PROJETS ET DES HOMMES

LÂCHER LA VOITURE ? PAS SITÔT ! Pollution atmosphérique, augmentation du prix de l’essence, congestion du trafic… Malgré ces points noirs, nombreux sont ceux à privilégier leur voiture personnelle pour se rendre au travail. Quitte à passer plusieurs heures par jour dans les bouchons plutôt que de prendre les transports en commun.

LA VOITURE REPRÉSENTE UN CONFORT Tourcoing, boulevard de Gambetta, 8h15. En ce jeudi de fin septembre, les véhicules affluent au pied de la Tour Mercure. Cette cathédrale de verre de 9 200 m², fief des affaires, accueille pas moins de 400 salariés. Ce matin-là, une Audi A5 traverse le parking en trombe. Pressée, la personne refusera de prendre part à l’exercice. Plus loin, un véhicule immatriculé en Belgique se gare. La conductrice descend de la voiture. Sur la question de l’éco-mobilité, elle déclare : “la voiture représente un confort aujourd’hui. Vous savez, je viens de Tournai et le réseau ferroviaire belge n’est pas mieux qu’en France, si ce n’est pire car il y a beaucoup de suppressions de trains. Je ne peux pas me le permettre avec mon travail”. Quid de la pollution ? “J’y suis tout de même

sensible. Je réfléchis justement à l’achat d’un véhicule hybride ou électrique mais j’attends de vraies avancées en matière d’autonomie car je fais tout de même 45 000 kilomètres par an ”, admet celle qui exerce simultanément des mandats dans plusieurs sociétés en informatique et consulting au sein de l’édifice.

12 MILLIONS DE TONNES DE CO2 Grande favorite des usagers, preuve en est, la voiture compte pourtant parmi les facteurs contribuant le plus à la pollution et au réchauffement climatique en raison des émissions de particules fines, d’oxydes d’azote (NO2) et de CO2. Les chiffres le prouvent : sur une distance de deux kilomètres pour un trajet quotidien domicile-travail, la voiture

QUELQUES CHIFFRES 3 actifs sur 5 travaillent hors de leur commune de résidence 25 kilomètres est la distance moyenne du trajet domicile-travail 2 000 euros est le coût annuel pour se rendre au travail

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émet 221 kg de CO2 par an, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Au total, 12 millions de tonnes de CO2 sont émis chaque année par les déplacements professionnels et par le trajet domicile-travail. Un bilan assez préoccupant quand on sait que la pollution atmosphérique provoque de nombreuses allergies et cause des maladies respiratoires, l’automobiliste restant le plus exposé lorsqu’il effectue ses déplacements. Elle serait d’ailleurs responsable de 6 000 à 9 000 décès par an en France selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).


LES ENJEUX

24 HEURES COINCÉ DANS LES BOUCHONS Autre argument pointé du doigt : la congestion routière. En effet, les transports en voiture font également perdre beaucoup de temps. Et pour cause : le trafic du réseau routier en métropole Lilloise est saturé chaque matin et soir aux heures de pointe. Selon les dernières données publiées par Inrix – société d’infotrafic – un automobiliste lillois a passé 24 heures coincé dans les embouteillages durant les heures d’affluence en 2016, soit 7% de son temps. Patricia qui travaille à la Tour Mercure, confirme : “Je passe près de 45 minutes dans les bouchons tous les matins en venant de la Chapelle d’Armentières, je n’imagine même pas ceux qui partent de plus loin.” Pour cette quarantenaire, le

déplacement quotidien en voiture représente une source conséquente de stress et génère beaucoup de fatigue. Une étude récente publiée par l’assureur britannique VitalyHealth, en partenariat avec l’Université de Cambridge et relayée par Cadremploi, révèle qu’il ne faudrait pas dépasser les trente minutes de trajet, au-delà de ce temps, les répercussions sur le niveau de stress et la fatigue des salariés seraient décuplées. Sans oublier les risques routiers. En effet, la voiture est un facteur d’accidents important. C’est même la première cause de mortalité au travail.

LA BONNE PAYE Risque d’accidents, perte de temps… Les trajets domicile-travail occasionnent également un trou dans le budget des familles. “Ça revient cher en essence quand on n’a pas la chance d’avoir un véhicule de fonction”, regrette Patricia. Et de l’État. D’après l’étude publiée par Inrix, le montant annuel du coût des embouteillages en France se chiffrera à 22 milliards en 2030 contre 17 en 2013, soit une hausse de 31%. Le coût total cumulé atteindra 350 milliards d’euros. Une facture salée qui s’explique par l’augmentation du parc automobile, l’évolution des coûts et l’accroissement de la population.

LE SAVIEZ-VOUS ? 1 accident mortel au travail sur 2 est un accident de la route 77 jours, c’est la durée moyenne d’un arrêt de travail pour un accident lié à un déplacement 400 000 euros, c’est la somme que coûte un accident mortel à une entreprise

LA VIGNETTE CRIT’AIR, VRAIE OU FAUSSE BONNE IDÉE ? C’est un secret pour personne : les villes sont étouffées par les pics de pollution, surtout dans les grandes agglomérations. Pour répondre à cette problématique et limiter la circulation en zone urbaine, le gouvernement a mis en place un dispositif anti-pollution : la vignette Crit’Air. Celle-ci compte six pastilles de couleur, chacune correspondant à un niveau de pollution déterminé en fonction de l’âge et de la motorisation du véhicule, c’està-dire des émissions polluantes, la pastille “O” étant spécifique aux véhicules électriques. Depuis le 1er juillet, cette vignette écologique est obligatoire à Lille. Ne pas en disposer en Zone de circulation restreinte (ZCR) pourrait coûter une contravention de 68 euros ! Si l’idée de cette nouvelle réglementation n’est pas mauvaise, pas sûr que tous les automobilistes se sentent pleinement concernés : il suffit de jeter un œil sur le pare-brise des véhicules… un sur quatre en dispose !

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DES PROJETS ET DES HOMMES

AU TRAVAIL, ET SI ON Y ALLAIT AUTREMENT ? Face aux enjeux environnementaux, de santé publique ou de qualité de vie, les institutions et territoires multiplient les initiatives pour sensibiliser les salariés de la région aux bienfaits des transports alternatifs à la voiture individuelle et ainsi les inciter à changer de comportement. Décryptage.

TOUS EN SELLE AVEC LA MEL ! Pour désengorger le réseau routier, la Métropole Européenne de Lille (MEL) a lancé, en avril dernier, un dispositif d’aide à l’achat d’un vélo de qualité et à destination des habitants de la métropole lilloise. Grâce à une enveloppe initiale de 100 000 euros, ce dispositif innovant engageait, en contrepartie, les citoyens via une convention signée, à acheter un vélo neuf et à l’utiliser pour tous déplacements quotidiens. Le montant de cette subvention était fixé à 25% du prix d’achat, soit jusqu’à 150 euros pour un vélo traditionnel et jusqu’à 300 euros pour un vélo à assistance électrique. S’inscrivant dans le cadre du plan vélo voté par la MEL en décembre 2016 et dont le montant de l’investissement s’élève à 30 millions d’euros, cette aide à l’achat a rencontré un tel succès auprès des métropolitains si bien que l’institution a décidé de prolonger l’opération jusqu’au 30 septembre dernier. Par ailleurs, le plan prévoit également la création de 100 kilomètres d’aménagement cyclables d’ici 2020 pour booster la pratique du vélo et décongestionner davantage le territoire. (Retrouvez à la page suivante notre interview exclusive avec le Président de la MEL, Damien Castelain)

LE CHALLENGE DE LA MOBILITÉ, SE RENDRE AU TRAVAIL… AUTREMENT ! Autre initiative pour encourager les citoyens et plus particulièrement les entreprises, administrations et associations de la région aux modes de transports alternatifs : le challenge de la mobilité. Co-organisée par la Direction régionale de l’ADEME Hauts-de-France, la région, la CCI Grand Lille et la CCI de Région, la MEL et le Réseau Alliances, cette troisième édition s’est déroulée durant la Semaine Européenne de la Mobilité, du 18 au 23 septembre dernier. Le principe ? Inviter tous les établissements publics, privés ou associatifs de la région à privilégier les transports alternatifs au moins deux jours sur la semaine en question. Triple objectifs : promouvoir et faciliter l’usage des modes doux sur les trajets domiciletravail (marche, vélo, transports en commun, covoiturage mais aussi télétravail), faire évoluer les comportements en matière de mobilité et enfin valoriser ces bonnes pratiques sur la durée. Les entreprises participantes peuvent, si elles le souhaitent, organiser des temps forts en interne pour animer le challenge auprès des salariés. Une cérémonie des prix (25 au total plus le prix coup de cœur du jury) se tiendra pendant le World Forum le 19 octobre prochain afin de récompenser les organismes lauréats du challenge.

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LES SOLUTIONS INNOVANTES

DÉCLIC MOBILITÉS, UNE COMMUNAUTÉ POUR AGIR Animée depuis 2013 par le Réseau Alliances et soutenue par la Région, la communauté Déclic Mobilités s’adresse aux entreprises privées et publiques des Hauts-deFrance. L’objectif : accompagner le changement des pratiques vers une politique plus durable en facilitant notamment les démarches de management de la mobilité à travers des ateliers d’échanges et de partages des bonnes pratiques (réservés aux adhérents du Réseau Alliances). Des matinales thématiques, ouvertes à tous, sont organisées plusieurs fois par an, pour mieux comprendre les enjeux liés au management de la mobilité. Un guide pratique est également à disposition sur la plateforme web permettant aux entreprises de diagnostiquer leur situation, évaluer leurs besoins et découvrir un certain nombre de préconisations. Le projet Déclic Mobilités inclut également la méthodologie d’un Plan de déplacement entreprise (PDE).

KEOLIS, UN SERVICE DE CONSEIL EN MOBILITÉ Filiale de la SNCF, Keolis Lille accompagne depuis 2011 les entreprises dans leurs problématiques de déplacement et d’accessibilité à travers son service de conseil en mobilité. Présent sur les salons et

forums dédiés au sujet, cet acteur organise chaque année plusieurs opérations de sensibilisation à l’usage des transports en commun. La dernière en date ? Le bus des Experts Transpole. Entre mars et avril dernier, celui-ci est parti à la rencontre des entreprises et des salariés de la HauteBorne, Euratechnologies, la Centrale d’achat Auchan et Leroy Merlin. Les équipes de Keolis Lille ont présenté aux salariés les solutions de mobilité existantes pour se rendre sur leur lieu de travail autrement qu’en voiture. Avec toujours le même objectif : montrer que les transports en commun représentent une alternative non négligeable à la voiture et contribuent au bien-être de tout-à-chacun grâce à la liberté d’actions qu’ils permettent : lecture, musique, jeux vidéo… Des activités détente qui, inévitablement, ne peuvent être pratiquées au volant. Parallèlement, le service conseil en mobilité propose des solutions de mobilité sur mesure en adaptant l’offre de transport par la modification des itinéraires de ligne des bus ou encore l’implantation d’un arrêt à proximité d’une entreprise dont le besoin est clairement identifiable.

IDVROOM DÉVELOPPE LE COVOITURAGE COURTE DISTANCE EN RÉGION Trois quarts des déplacements domicile-travail sont effectués en voiture, avec un taux d’occupation très faible (estimé à 1,2 selon l’ADEME). Pour améliorer le trafic, iDVROOM – plateforme de covoiturage, filiale de la SNCF – a développé, en novembre 2016, l’application “POP & VROOM” : un concept de ligne de covoiturage courte distance mettant en relation des conducteurs et des passagers dont le

trajet journalier est similaire. Après une première expérimentation réussie entre Bourgoin-Jallieu et Lyon, iDVROOM a lancé en mai dernier une nouvelle ligne entre Dunkerque et Lille, un tronçon très fréquenté aux heures de pointe. Ce sont plus de 82 000 personnes qui effectuent ce trajet au quotidien. Outre les économies réalisées, les bienfaits de cette nouvelle solution de mobilité sont notables : convivialité, échanges, bien-être et surtout moins de stress. Suite à ces deux expérimentations concluantes, iDVROOM a lancé, le 20 septembre dernier, 15 nouvelles lignes de covoiturage en France, dont les tronçons Arras-Lille et Maubeuge-Lille.

WAYZUP OU LE COVOITURAGE GRATUIT AVEC PASS PASS Si IDVROOM se présente comme leader sur le marché du covoiturage courte distance, la start-up WayzUp tente de tirer son épingle du jeu. Utilisable depuis 2015, cette application mobile suit le même créneau : permettre aux salariés de trouver leurs covoitureurs en prenant compte des contraintes spécifiques liées aux horaires et sans changer leurs habitudes de trajet domiciletravail. Bonne nouvelle pour les lillois : depuis le 5 septembre, la jeune pousse propose le covoiturage gratuit aux détenteurs de la carte de transport en commun Pass Pass. Et pour cause : WayzUp vient d’intégrer le réseau transport de la MEL grâce à une levée de fonds de 1,4 million d’euros avec le groupe RATP et Via ID (filiale mobilité du groupe Mulliez). Une nouvelle ère du covoiturage semble se dessiner.

LYON, LA BONNE ÉLÈVE ? Celle que l’on surnomme la ville lumière semble avoir pris un temps d’avance sur les autres métropoles… Depuis plusieurs années déjà, Lyon a mis en place une stratégie Smart City consistant à intégrer de nouveaux modèles de développement et solutions innovantes pour répondre à des enjeux d’ordre économique, environnemental et sociétal. Parmi les chantiers, celui de la mobilité intelligente. Une application mobile baptisée Optimod’Lyon a d’ailleurs abouti. Destinée aux voyageurs, elle recense tous les services de transport de l’agglomération lyonnaise, informe du trafic en temps réel avec prédiction à une heure et propose toutes les solutions de déplacement possibles quel que soit le mode de transport choisi. À ce jour, plus de 15 000 usagers l’utilisent régulièrement. Un modèle qui porte d’ailleurs ses fruits puisque Lyon a gagné significativement en fluidité. Une référence pour les autres villes françaises ! La question est : pourquoi cette bonne initiative n’est-elle pas encore déclinée à l’échelle nationale ?

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DES PROJETS ET DES HOMMES

DAMIEN CASTELAIN : “NOTRE MÉTROPOLE DOIT DEVENIR UN TERRITOIRE VIVABLE ET DURABLE POUR TOUS !” Dans le contexte environnemental et économique actuel, la Métropole Européenne de Lille encourage le développement des modes de déplacement doux. Véritable acteur engagé, cette institution prône, plus qu’une politique, une culture de la mobilité durable. Son Président, Damien Castelain apporte son éclairage sur la question.

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INTERVIEW

Quel impact y a-t-il à utiliser quotidiennement la voiture pour se rendre au travail ? D. C : Des études montrent qu’aux heures

de pointe, on ne compte que 1,1 occupant par voiture… Outre son impact non négligeable sur la pollution atmosphérique, l’usage de la « voiture en solo » participe grandement à la congestion routière dont souffre quotidiennement la métropole. En tant qu’autorité organisatrice des mobilités sur le territoire, la MEL doit impulser une politique publique franche et innovante en faveur de l’éco-mobilité et accompagner les usagers en faveur du changement. Mais une politique de mobilité ne peut être efficace que si elle est partagée et coconstruite avec nos usagers. Dans cette optique, la MEL mène de nombreuses actions de sensibilisation, d’information, de concertation et de soutien. Soutien, par exemple, à travers l’aide à l’achat d’un vélo pour les métropolitains qui s’engagent, via une charte citoyenne, à l’utiliser dans leurs trajets quotidiens. Cette charte a d’ailleurs fait l’objet d’une concertation via notre plateforme de participation citoyenne.

Vous menez une politique visant à promouvoir les modes de transports alternatifs sur les trajets domicile-travail auprès des entreprises, administrations et associations. Quelles sont ces actions ? Pour quels objectifs concrets ? D. C : Effectivement, promouvoir la mobilité

Quelle est votre vision de l’éco-mobilité ? Damien Castelain : L’éco-mobilité doit

répondre à un défi majeur : comment réussir à assurer la circulation des biens et des personnes, tout en réduisant les nuisances liées au trafic automobile ? Par nuisance, j’entends pollution de l’air, émissions de gaz à effet de serre, consommation de carburant, embouteillages, bruit et coût. Développer l’éco-mobilité est donc fondamental pour améliorer notre environnement, nos conditions de vie et notre santé. Et les alternatives à la voiture existent, notamment pour les déplacements quotidiens sur de courts trajets. En les combinant, nous pouvons, diminuer notre dépendance à la voiture particulière, pour plus de fluidité et moins de nuisances. L’éco-mobilité s’inscrit ainsi dans une optique de changement de comportement à long terme.

alternative sur les trajets domicile-travail est une priorité pour la MEL pour deux raisons. Elle permet d’abord de réduire le trafic sur nos axes autoroutiers, quotidiennement embouteillés aux heures de pointe. Mais aussi et surtout, développer les transports alternatifs constitue un enjeu majeur pour lutter contre la pollution de l’air, véritable défi de santé publique que la MEL prend très au sérieux. C’est pourquoi notre institution est pleinement mobilisée pour accompagner les décisions de la préfecture en cas de pic de pollution en activant un « ticket pollution », comme mesure alternative, sur l’ensemble de la métropole. Cela signifie que pour le prix d’un ticket unitaire de 1,60 / jour, les citoyens peuvent voyager toute la journée sur l’ensemble des transports en commun du réseau Transpole (métro, bus, tramway…). Nous agissons également de façon plus structurelle, avec des actions concrètes de fond et sur le long terme, car plus nous agissons dans le quotidien, plus nous nous éloignons des pics de pollution. Ainsi, la MEL s’engage dans toutes ses politiques publiques à lutter contre la pollution de l’air. Cela passe par l’amélioration du réseau de transport

public urbain, l’implantation de bornes de recharge électrique, le développement du réseau cyclable métropolitain, l’extension et la construction des parcs-relais pour encourager l’intermodalité ou encore la construction d’aires de covoiturage. Nous avons également lancé une étude de préfiguration d’une zone à circulation restreinte dont les résultats seront connus en 2018. Cette étude, conduite sur l’ensemble des 90 communes de la métropole, vise à définir l’intérêt d’une zone qui serait pérenne, ses actions quotidiennes, son périmètre, ses avantages, ses impacts et son fonctionnement. Côté entreprises, la MEL intervient pour promouvoir le télétravail et les plans de déplacements d’entreprise. Enfin, dans le cadre de la révision actuelle de son Plan Local d’Urbanisme, la MEL prend en compte l’aménagement urbain durable, avec le développement d’espaces verts et des mobilités douces.

Quels sont les bienfaits de ces mesures auprès des salariés ? D. C : Toutes ces mesures doivent aboutir

à une réduction du trafic automobile aux heures de pointe sur la métropole et agir en faveur de la qualité de l’air et de la santé publique. L’accessibilité de notre métropole va également de pair avec l’attractivité de notre territoire. Nous devons gagner en fluidité sur les questions de circulation pour attirer les entreprises et donc favoriser la création d’emplois.

Mais ces modes de déplacement doux vont-ils de pair dans une société de plus en plus victime de l’urbanisation galopante ? D. C : Partout dans le monde, les grandes

métropoles, comme la nôtre, ont un enjeu de taille à relever : développer une métropole vivable et durable dans un contexte de densité urbaine croissante et sur un territoire soumis à une forte pression foncière. En effet, comme toute métropole dynamique de cette taille et avec une telle attractivité, son activité génère une mobilité intense avec 4,5 millions de déplacements par jour, tous modes confondus. Mais en contrepartie, le territoire doit faire face à des situations quotidiennes et récurrentes de congestion, en particulier aux heures de pointe et sur ses axes autoroutiers d’entrée d’agglomération. Pour désengorger le réseau routier, le développement des modes doux est essentiel. D’autant que, selon la dernière enquête sur les déplacements des ménages, les trajets inférieurs à 5 kilomètres représentent près de trois quarts des déplacements réalisés par les métropolitains… En outre, la marche et le vélo sont des modes de déplacement peu onéreux, rapides, bénéfiques pour la santé et l’environnement. >>>

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>>> Ils constituent des outils précieux au service de la transition écologique.

Si les modes de vie évoluent, nombreux sont ceux à continuer de prendre chaque matin la voiture. Comment réussir à faire évoluer davantage les comportements et les mentalités en matière de mobilité ? D. C : Pour faire évoluer les

comportements et les mentalités, les individus doivent percevoir le bénéfice du changement. Prenons l’exemple du vélo. Pour les trajets inférieurs à 5 kilomètres, ce mode de transport est le plus performant et le plus rapide, sans parler de ses bienfaits écologiques ainsi que sur la santé. À travers le Plan Vélo que j’ai lancé, la MEL investit 30 millions d’euros afin de développer l’usage du vélo d’ici à 2020. En sus de notre aide à l’achat d’un vélo, nous aménageons plus de 100 kilomètres de pistes cyclables afin d’aboutir à un réseau cyclable continu et sécurisé. Par exemple, l’aménagement de la rue Javary-pont de Fives et de la rue Pierre Legrand a été identifié comme prioritaire et va faire l’objet très prochainement d’aménagement cyclables car il permettra une liaison complète entre Lille-Villeneuve d’AscqChéreng-Baisieux. Il est certes encore trop tôt pour dresser un bilan du Plan Vélo mais la tendance est très encourageante, notamment dans les usages pour les trajets domicile-travail. On tend clairement vers la révolution du vélo ! J’ajoute que la croyance qui consisterait à dire qu’il pleut trop pour inciter au vélo ne tient pas puisque les études montrent que chez nos voisins flamands, le vélo est nettement plus ancré dans les mentalités. On compte un vélo par habitant en moyenne en Flandre contre un vélo pour deux habitants sur le territoire métropolitain et la part modale du vélo est de 16,5% en Flandre contre 1,5% en moyenne à la MEL ! Autre exemple pour faire évoluer les comportements avec le projet très innovant de l’éco-bonus mobilité. Présenté dans le cadre du Pacte État-Métropoles, ce projet également dénommé « péage positif » vise à réduire le trafic durant les heures de pointe en rétribuant des automobilistes volontaires changeant leurs habitudes (départ différé, utilisation d’un nouveau

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mode de transport…). Ce dispositif, déjà expérimenté à Rotterdam, aux Pays-Bas, devrait être opérationnel en 2018 et sera proposé durant une période de 18 à 36 mois.

Outre les modes de déplacement doux, existe-t-il d’autres solutions pour désengorger les territoires ? D. C : Oui, tout à fait. Les modes de

vie d’aujourd’hui sont en constante évolution. L’ère de la multi et de l’intermodalité est en marche et la MEL prend sa part sur cette question avec des investissements conséquents pour améliorer le système billettique, les parcs-relais et le réseau de pôles d’échanges métropolitains. Après Armentières en 2008, Don-Sainghin en 2011, La Bassée en 2013 et Seclin fin 2015, les pôles d’échanges de Pont de Bois et d’Eurotéléport seront réalisés d’ici 2018. En complément à toutes ces actions, les nouvelles mobilités sont autant de solutions qui s’offrent à nos habitants. Le covoiturage qui a vu la réalisation de deux premières aires dédiées à Neuville-en-Ferrain et Deûlémont en 2015 et 2016, va s’étendre à Fournes-en-Weppes, Toufflers et La Chapelle d’Armentières dans les prochains jours. Nous accompagnons également le développement de stations d’autopartage, de plans de déplacement d’entreprise, d’administrations, de groupes scolaires… Enfin, la MEL a adopté une stratégie concernant la mobilité électrique, avec pour ambition d’équiper tous ses parcs de stationnement et parcs-relais de bornes de recharge électriques mais également dans toutes les communes de la métropole avec des premières implantations cette année.

L’éco-mobilité, demain c’est quoi pour vous ? D. C : Nous devons nous projeter vers

des objectifs ambitieux et vers plus de fluidité, tout en intégrant le contexte financier contraint qui est le nôtre aujourd’hui. La MEL a cependant un rôle crucial sur l’organisation des mobilités en tant qu’autorité organisatrice, en particulier sur son territoire. Notre vision doit être systémique et ne négliger aucun mode ni usage. L’éco-mobilité ne consiste pas seulement à lutter contre l’embolisation de nos réseaux routiers

mais aussi à créer un véritable système d’accessibilité et de mobilité à la fois efficace, souple et intelligent pour faire de notre métropole un territoire vivable et durable pour tous. L’action de la MEL est constante et importante mais une politique de mobilité ne peut être efficace que si elle est partagée et coconstruite avec nos usagers.


LES INITIATIVES

MOBILITÉ DOUCE : L’ESSAYER, C’EST L’ADOPTER !

En région, les entreprises sont nombreuses à remettre en question les modes de déplacements de leurs collaborateurs. Covoiturage, vélo, véhicules électriques, télétravail… Toutes ont choisi d’adopter une démarche de mobilité durable. Comment ont-elles réussi à mettre en œuvre une telle politique ? Quels bénéfices en tirent-elles ? Nous sommes partis à leur rencontre.

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DES PROJETS ET DES HOMMES

“ON N’EST PAS DES DONNEURS DE LEÇONS !” À Roubaix, au siège de La Redoute, les quelque 1 000 salariés viennent principalement en voiture. Sans surprise. Mais à y jeter un œil de plus près, les automobilistes ne sont pas seuls à bord. Sur le parking, ils sont plusieurs à descendre d’un même véhicule ! “On covoiture plusieurs fois par semaine, c’est plus convivial et ça fait des économies”, répond l’un des salariés interrogés. Ce mode de mobilité à la fois respectueux de l’environnement et économe implique toutefois une organisation efficace indispensable au bon fonctionnement de la démarche. “Dans le cadre de notre plan de déplacement entreprise, nous avons élaboré en 2016 une cartographie pour voir où habitent l’ensemble de nos collaborateurs. Nous avons également rencontré les différents acteurs de la mobilité pour déterminer ce qui était ou non faisable”, détaille Camille Caron, coordinatrice responsabilité sociétale et environnementale chez La Redoute. “Pour nous, c’était une évidence. Ça fait partie de notre culture d’entreprise. La jeune génération y est particulièrement

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sensible ! Au-delà des aspects environnementaux, notre démarche d’éco-mobilité, par la dimension sécurité (moins d’incidents) et sociale (moins de stress) qu’elle engendre, participe au bien-vivre de nos collaborateurs”, souligne Pascal Lafon, Directeur des ressources humaines. La preuve : aujourd’hui, ils sont précisément 15% à covoiturer régulièrement via la plateforme WayzUp et 24% à privilégier occasionnellement la mobilité douce (transports en commun, covoiturage, modes actifs). Un engagement “logique” selon Camille. La recette de ce franc succès ? De la patience, de la confiance et de l’effort. “Il faut sensibiliser les salariés mais surtout les rassurer en les invitant à tester. On n’est pas des donneurs de leçons. On sait très bien que c’est une transformation culturelle qui ne se fait pas du jour au lendemain mais dans la durée.” Et de l’effort, les salariés de La Redoute n’en manquent pas. Pour la troisième année consécutive, ils ont participé à la semaine de la mobilité. “Naturellement”, sourit Camille.


LES INITIATIVES

UN CONTRAT VÉLO-COLLABORATEURS Les équipes de La Redoute ne sont pas les seules à avoir participé au challenge de la mobilité cette année. Élu prix coup de cœur 2016, Damart a remis son titre en jeu. La roubaisienne raflera-t-elle encore la mise ? Les paris sont désormais ouverts ! Et comme La Redoute, Damart met en avant le covoiturage. “On avait une problématique de parking suite au regroupement des services centraux sur le boulevard de Fourmies, le site historique. On a alors créé une communauté avec notre société voisine Okaïdi pour lancer le covoiturage inter-entreprises via une plateforme”, explique Joséphine Biernacki, responsable RSE du groupe. Le covoiturage mais aussi le vélo ! “Dans le cadre du challenge de la mobilité, on a également lancé le contrat vélo-collaborateurs. Il s’agit d’une participation de l’entreprise à l’achat d’un vélo électrique ou non où le salarié s’engage à venir deux fois par semaine à vélo, d’octobre à mai”, détaille-t-elle. L’entreprise, qui met déjà à disposition 9 vélos électriques, a acté cinq contrats en seulement une semaine. “Les choses se mettent en place petit à petit. Les salariés sont engagés, la prise de conscience est collective”, se félicite Joséphine. Ces derniers mois, le groupe Damart a également revu son organisation de travail. Désormais, le télétravail fait partie de la politique de la maison, à raison de quatre jours par mois. “Ça apporte plus de souplesse et de flexibilité et on constate que les salariés sont moins fatigués.” Aujourd’hui, le groupe souhaite faire profiter du contrat vélo-collaborateurs et du télétravail aux employés des autres sites que celui du boulevard de Fourmies.

LE VÉLO ARRIVE EN TÊTE DEVANT LE BUS ET LE COVOITURAGE

UNE RÉFLEXION COLLECTIVE AVANT TOUT Réfléchir et repenser ses déplacements professionnels, c’est mener une réflexion globale qui intègre tous les impacts possibles liés à la mobilité. À Dunkerque, la Halle aux Sucres (HAS) regroupe plusieurs structures au sein d’un même bâtiment : l’AGUR, la CUD, le Learning Center, l’INSET et le CMUA. Ici, la réflexion autour de cette problématique n’est plus seulement individuelle mais devient collective. Un Plan de déplacement inter-entreprises (PDIE) a donc été lancé afin de favoriser l’utilisation des modes alternatifs à la voiture. Une enquête en interne, réalisée pour diagnostiquer les pratiques actuelles, a révélé que 47% des salariés travaillent à moins de cinq kilomètres de leur domicile. Malgré cette proximité, deux sur quatre se rendent sur leur lieu de travail en voiture pour des raisons de rapidité et de praticité. Pour autant, 67% des automobilistes de la HAS se disent prêts à changer leurs habitudes pour un moyen de locomotion plus doux pour l’environnement, le vélo arrivant en tête devant le bus et le covoiturage. “Grâce à cette enquête, nous pouvons enfin réfléchir aux actions à mener”, explique Guillaume Dubrulle, chargé d’études mobilité à l’AGUR. Un premier événement placé sous le signe de la bonne humeur et de la convivialité a été organisé en juin dernier pour promouvoir l’utilisation du vélo. “Une réussite”, se souvient Guillaume, qui espère que les pratiques se généralisent davantage.

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DES PROJETS ET DES HOMMES

QU’EST-CE QU’UN PLAN DE DÉPLACEMENT ENTREPRISE ? Un Plan de déplacement entreprise (PDE) est une démarche d’analyse globale, méthodique et pragmatique de tous les déplacements des salariés d’une entreprise mais aussi des fournisseurs, clients et visiteurs : la marche à pied, le vélo, les transports en commun, le covoiturage. L’objectif est de les aider à mieux gérer leurs déplacements tout en limitant l’usage de la voiture individuelle. En réponse aux enjeux sanitaires, les PDE sont devenus obligatoires dans la région depuis le 1er janvier 2016 pour les entreprises de plus de 500 salariés (250 pour celles situées en zone d’activités) et pour les administrations, collectivités territoriales et établissements scolaires de plus de 250 salariés ou élèves. Les avantages pour les salariés sont nombreux : réduction des frais liés aux trajets domicile-travail, diminution du stress et de la perte de temps, participation à un projet fédérateur et convivial… Côté entreprise, le PDE permet d’évaluer avec précision les coûts de transport, valoriser son image grâce à un engagement citoyen et responsable, renforcer le dialogue social entre les différentes parties prenantes, développer l’esprit d’équipe et la culture d’entreprise.

LES ORDONNANCES ASSOUPLISSENT CONSIDÉRABLEMENT LE CADRE JURIDIQUE DU TÉLÉTRAVAIL

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LE TÉLÉTRAVAIL, UN DROIT POUR LE SALARIÉ ? Publiées au Journal officiel (JO) le 23 septembre dernier, les ordonnances réformant le Code du Travail assouplissent considérablement le cadre juridique du télétravail en offrant un nouveau droit opposable à tous les salariés. Ainsi, ceux dont la présence dans l’entreprise n’est pas requise tous les jours sont autorisés à exercer à domicile. Si l’employeur s’y oppose, il devra justifier sa décision. “Le télétravail est mis en place dans le cadre d’un accord collectif ou, à défaut, dans le cadre d’une charte élaborée par l’employeur après avis du comité social économique, s’il existe. En l’absence de charte ou d’accord collectif, lorsque le salarié et l’employeur conviennent de recourir de manière occasionnelle au télétravail, ils formalisent leur accord par tout moyen”, peut-on lire dans l’article 21 de ladite ordonnance. Autre changement majeur : la couverture du salarié. Un accident à domicile, en cas de télétravail, sera désormais considéré comme un accident du travail.


ZOOM SUR...

LILLE ATELIER VÉLO UN ÉQUIPIER DE VALEUR POUR L’ENTREPRISE Texte : Barbara Berret

Faire partager son goût immodéré pour la bicyclette avec l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise, c’est tentant mais ne nous voilons pas la face. De l’idée à la réalisation, il y a un monde qui est peuplé de questions telles que “la gestion du temps”, “l’entretien” ou “le coût”. C’est la raison pour laquelle Visite Pro vous propose une solution efficace, simple, économique et… solidaire !

L’Atelier Vélo ne sera qu’un passage pour les salariés de l’association. Le métier de mécanicien vélo valorise le travail bien fait, la précision des gestes. Des qualités précieuses pour leur avenir professionnel.

Cette solution ? C’est Lille Atelier Vélo. Et ne vous y trompez pas, ce n’est pas une start-up. Lille Atelier Vélo est né en 1999, il y a 18 ans. Cette annéelà, le vélo n’est pas encore la star du développement durable et l’économie solidaire n’a pas encore le vent en poupe. Impulsé par Lille-Sud insertion – association dédiée à l’insertion par l’économie soutenue notamment par la ville de Lille, l’atelier voit le jour. Il se

donne une double mission : contribuer à la réintégration par le travail de personnes qui en sont exclues, et contribuer à revitaliser un quartier par la présence d’une activité. La suite de l’histoire donne raison à ses promoteurs. Les services dédiés aux écoles ou à des structures publiques dans un premier temps s’ouvrent aux particuliers et un second atelier ouvre ses portes en 2010 près de la

Responsable de l’atelier depuis ses débuts, Mohamed a quitté sa carrière dans l’univers administratif pour se lancer dans l’aventure de l’atelier. Aujourd’hui, il se réjouit d’aider les salariés de l’association à se remettre en selle. Il s’agit non seulement de permettre de retrouver des horaires stables et d’apprendre un nouveau métier, mais aussi d’aider à développer la confiance en soi ou même de contribuer à accéder à un logement fixe…

gare Lille Flandres, rue Willy Brandt. Location courte durée (journée, weekend ou semaine) réparation, vente de vélo recyclés, marquage contre le vol et point de collecte des vélos usagés… l’atelier est un véritable allié pour le cycliste urbain au quotidien… L’adresse vaut d’être partagée. À l’heure où le Réseau Alliances promeut la mobilité professionnelle en vélo, Lille Atelier Vélo pourrait bien connaître un nouvel essor. Répondant au besoin de sens des entreprises et des salariés, il se veut être un solide partenaire pour proposer et gérer des parcs de vélo. Un euro par jour et par bicyclette, tel est le budget requis pour offrir un service de qualité incluant la location et l’entretien. Une aubaine pour la vie en ville et la nécessaire prise en compte de la pollution émise dans nos choix de transport ! Pour le confort des salariés, rien ne vaut de démarrer la journée par un coup de pédale pour être en forme mais aussi pour une économie solidaire dont le déploiement est un enjeu du mieux vivre ensemble.

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

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ENTREPRISE & SPORT

LE SPORT

LA PILULE MIRACLE DU BIEN-ÊTRE EN ENTREPRISE ? Texte : Clémentine Cailleteau

COMMENT ABORDER LE BIEN-ÊTRE EN ENTREPRISE SANS PARLER DE SPORT ? CEUX QUI S’Y SONT LAISSÉ TENTER ATTESTENT, LES RÉSULTATS SONT IMMÉDIATEMENT IDENTIFIABLES : BAISSE DE L’ABSENTÉISME, DU TURN-OVER, HAUSSE DE LA PRODUCTIVITÉ INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE ET UN RETOUR SUR INVESTISSEMENT POSITIF ! POUR LE SALARIÉ, UNE PRATIQUE RÉGULIÈRE DANS LE CADRE PROFESSIONNEL CONTRIBUE À UNE AMÉLIORATION DE LA SANTÉ, DE LA FORME ET DU BIEN-ÊTRE EN GÉNÉRAL. IL DEVIENT MÊME UN « OUTIL DE MANAGEMENT » POUR FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT D’UNE CULTURE D’ENTREPRISE FORTE. ALORS, ENTREPRISE ET SPORT, UN COUPLE GAGNANT ?

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

5 BONNES RAISONS

DE PRATIQUER LE SPORT AU TRAVAIL !

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Tous sont unanimes. Pratiquer une activité physique régulière et modérée permet de rester en meilleure santé. Mais alors qu’un français passe en moyenne 38 heures par semaine au travail, faire du sport est-il conciliable avec les exigences du quotidien ? Quels bénéfices y a-t-il à mettre en place une activité physique dans le cadre du travail ? Voici au moins cinq bonnes raisons d’instaurer une politique incitative à la pratique sportive en entreprise !

LE SPORT REND PLUS INTELLIGENT

À l’image du mythique « La roue tourne va vite tourner », beaucoup pensent que les sportifs ne brillent pas pour leur intelligence. Pourtant, de nombreuses études scientifiques le démontrent : pratiquer une activité sportive, même modérée se révèle bénéfique pour l’intellect. En couplant activité physique et cognitives, le sport favoriserait le renouvellement des neurones et leurs maturations dans le cerveau. Il est donc bel et bien possible de « muscler sa tête avec ses jambes ».

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FAIRE DU SPORT ENSEMBLE, C’EST MIEUX TRAVAILLER ENSEMBLE Longtemps, le management des équipes de vente a été tourné vers la performance individuelle. Pourtant, un rapport récent du Corporate Executive Board a démontré que les équipes de ventes B to B les plus efficaces sont celles où le collectif et le relationnel prennent le pas sur la performance individuelle. Loin du regard médiatique qui ne souligne du sport que l’esprit de compétition, le sport entre collègues est un excellent moyen de renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe et de développer un esprit « famille ». Il contribue aussi à faire disparaître les climats conflictuels et les velléités susceptibles de secouer l’entreprise.


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ENTREPRISE & SPORT

LE SPORT DOPERAIT LA PRODUCTIVITÉ

Le sport a des impacts sur la motivation des salariés et leur sérénité, il influencerait ainsi la vitesse de travail. Selon l’étude Goodwill Management (2016), le sport en entreprise permettrait d’obtenir des gains d’efficacité et de productivité estimés entre 6 et 9% supplémentaires entre une personne qui a une Activité physique et sportive (APS) et une personne qui n’en a pas. Plus l’intensité sportive est forte, plus les résultats seraient bénéfiques. Les résultats varient aussi en fonction du degré d’implication de l’entreprise dans l’incitation des salariés à effectuer une APS.

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RENTABLE POUR L’ENTREPRISE ET LE PORTEFEUILLE DU SALARIÉ

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Concrètement, pour l’entreprise, investir un euro par an par salarié dans le sport d’entreprise permettrait un retour sur investissement compris entre 3 et 12 euros, soit de 1 à 14% de rentabilité nette en plus par an ! Les gains sont également tangibles pour le portefeuille du salarié et le budget de la sécurité sociale. La pratique d’une APS régulière ferait économiser 308 à 348 euros à l’Assurance maladie et en pratiquant une APS régulière, le salarié réduit ses propres dépenses de santé de 30 à 34 euros par an. Soit 5,7 à 6,5% des dépenses de santé à sa charge, tout en augmentant son espérance de vie de 3 ans ! Intéressant, non ?

DES SALARIÉS EN MEILLEURE SANTÉ

Selon l’étude Princewaterhouse & Coopers (2008), de bonnes pratiques physiques et sportives font diminuer le taux d’accidents du travail et d’absentéisme de 30 à 40%. Rien d’étonnant puisqu’il agit comme un puissant catalyseur des émotions : pour le dirigeant comme pour le salarié, la pratique régulière d’une activité sportive est salvatrice dans la charge du stress et du travail. Le sport améliorerait la santé mentale des salariés en augmentant le goût de vivre, l’estime de soi, l’équilibre psychologique et émotionnel et en limitant le stress et la dépression légère d’après l’Institut National de la Santé et de la Recherche (INSERM). Ainsi, trente minutes d’APS par jour suffiraient pour réduire de 40% les risques de cancer, d’Alzheimer et de maladies cardiovasculaires.

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

S’INSPIRER DU COACHING SPORTIF POUR INSTAURER UN MANAGEMENT GAGNANT !

L’entraîneur sportif est à l’équipe ce que le manager est pour l’entreprise : tous deux ont la même mission, gagner des challenges, mais chacun dispose de son aire de jeux. Comment les méthodes utilisées dans le coaching sportif peuvent-elles inspirer nos pratiques managériales ? Quels sont les qualités à emprunter aux champions pour performer au boulot ? Antoine Carpentier, ancien coach sportif de haut niveau, aujourd’hui fondateur d’Animae (Cabinet de Conseil en Management), intervenant en tant qu’expert à l’APM et auteur du livre Le manager presque parfait… et qui ne cherche surtout pas à le devenir ! nous éclaire sur le sujet.

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ENTREPRISE & SPORT

Y a-t-il des similitudes entre coaching sportif et coaching en entreprise ? Antoine Carpentier : Les deux ont le même objectif : la recherche de la performance durable. C’est-àdire développer la capacité d’un sportif ou d’une équipe, à produire et reproduire des résultats dans la durée. Dans le monde du sport, si l’on veut des résultats dans la durée, il faut prendre en compte la dimension humaine. Sans envie, un athlète ne va nulle part. En entreprise, le manager raisonne souvent en termes de ressources humaines et de moyens pour atteindre un objectif. Sauf qu’à force de trop négliger la dimension humaine, on arrive à des situations de turn over, d’épuisement ou de démotivation des salariés. Manager l’activité ne suffit pas. Le manager ne doit plus simplement être le chef qui contrôle et donne des consignes. Si hier, on lui demandait de développer des résultats, aujourd’hui, il doit davantage développer les hommes qui font le résultat. L’humain doit être au cœur de l’entreprise. Quels sont les leviers pour travailler sur la motivation des équipes ? A. C : Les coachs sportifs respectent tous le même principe : ne jamais chercher à faire de son champion quelqu’un de complet partout mais plutôt l’aider à identifier ses points forts et construire autour. Federer et Nadal ont un style de jeu complètement différents, pourtant l’un et l’autre réussissent parfaitement dans leur domaine. S’ils sont champions, ce n’est pas parce qu’ils sont tous les deux complets et bons partout, mais plutôt parce que chacun a une personnalité et un style très affirmé. Les managers ou les coachs qui ont réussi sont des personnes qui ne cherchent pas à être parfaits mais qui connaissent exactement les qualités qu’ils possèdent et sont capables de construire leur style de management autour. Souvent, on attend d’un manager qu’il soit proche

des gens à l’écoute et empathique mais on attend également qu’il soit exigeant et capable de faire acte d’autorité. Aucun individu n’est en mesure d’avoir toutes ces qualités simultanément.

L’HUMAIN DOIT ÊTRE AU CŒUR DE L’ENTREPRISE

passion du geste : l’une des forces des champions sportifs et l’une des obsessions des coachs est de développer ce niveau de passion pour le détail dans l’exercice du métier. Plus je maîtrise chaque détail du geste, plus ma confiance en moi s’accroît. Le sentiment de maîtrise de ses gestes est très connecté à la notion de passion. En entreprise, on a tendance à oublier le geste et davantage raisonner en termes de résultats et d’objectifs, ce qui engendre une pression d’enjeux or la pression d’enjeux dégrade la passion du jeu ! La notion de sens est aussi très importante dans le travail de la motivation : c’est le fameux « après quoi tu cours ? ». Les salariés, c’est comme les grands sportifs, il faut trouver et impulser le sens profond derrière leurs efforts.

On ne demande pas à un gardien de but de marquer des buts ! On l’a choisi justement pour ses réflexes et ses compétences. Un manager qui doit gérer une équipe peut être tenté de lui dire en quoi elle est douée mais surtout passer du temps à pointer les points faibles, en envoyant certains se former là où ils sont moins bons. Lorsqu’on essaie d’adopter des attitudes qui ne nous ressemblent pas, c’est souvent contreproductif. Que ce soit en sport ou en entreprise, pour obtenir une équipe motivée et performante, il faut tirer le meilleur parti des talents naturels de chacun. Quelles sont les qualités à emprunter aux champions pour performer au boulot ? A. C : La confiance en soi est un carburant indispensable de réussite. D’où l’intérêt d’aider l’individu à trouver ses points forts. En entreprise, on néglige trop cette caractéristique. Dépuceler les erreurs commises, faire des critiques « constructives », ça donne des gens qui savent exactement ce qu’il faudrait faire mais qui n’ont pas la confiance en eux, ce qui génère beaucoup de stress. La

POUR ALLER PLUS LOIN... Depuis que l’entreprise libérée est glorifiée dans les médias, le manager est souvent pointé du doigt. Dans ce livre pragmatique, l’auteur réaffirme au contraire l’importance de la relation managériale avec une dimension humaine sur l’engagement des équipes.

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ENTREPRISE & SPORT

3 QUESTIONS À… RAPHAËL HOMAT, PRÉPARATEUR MENTAL La réalisation d’objectif en entreprise, c’est un peu comme un Paris-Dakar, on sait d’où l’on part, on visualise l’arrivée comme un but, un objectif à réaliser, mais entre les deux, c’est une plongée vers l’inconnu avec différentes options, des moments d’hésitations et de remises en causes. Apprendre à se fixer des objectifs, travailler en équipe, gérer les imprévus, son temps et ses émotions… Lorsqu’il travaille avec des athlètes de haut niveau ou avec des chefs d’entreprise, Raphaël Homat, préparateur mental utilise presque les mêmes outils.

Quelle place joue le mental dans la performance ? Raphaël Homat : La performance, c’est le comportement

qu’on a dans certaines situations. Ce comportement est directement lié à nos émotions et nos pensées. C’est une sorte de triangle interactif où chaque sommet interagit avec l’autre. On peut dire que la performance est la partie émergée de l’iceberg, les pensées et les émotions sont cachées. Il n’y a pas de performance s’il n’y a pas de mental. Le discours interne influe beaucoup sur notre humeur et notre interprétation de telle ou telle situation et donc sur notre performance.

Qu’est-ce qui est susceptible de bloquer la performance en entreprise ? R. H: À la base, certains chefs d’entreprise font appellent

à moi pour mieux gérer leur performance. Parfois, ils sont performants mais cela génère beaucoup de dégâts émotionnels. Il y a des chefs d’entreprise brillants, mais dès que je les questionne en termes de durabilité, malgré les bons résultats, ils se rendent compte qu’ils sont en train de s’épuiser. La culture d’entreprise focalisée sur le résultat peut être stimulante sous certains aspects mais parfois c’est simplement une technique de management qui va être perçue comme autoritaire, dissuasive et stressante. Le résultat, c’est la conséquence d’une succession d’actions, on ne le maîtrise jamais directement, certains enjeux peuvent nous dépasser. Certains ne savent pas se fixer des objectifs, ou ne savent le faire qu’à travers le prisme des résultats. J’aide mes clients à travailler sur ce qu’ils maîtrisent et ce qu’ils peuvent influencer. Quand je travaille avec des sportifs, il y a trois temps très clairs ; un temps d’entraînement, de

récupération et de compétition. Dans l’entreprise, est-ce qu’on peut être performant lorsqu’on est toujours en compétition ? C’est important d’avoir des temps d’entraînements où l’enjeu n’est pas uniquement le résultat. Il faut faire un pas de côté, davantage développer l’écoute. Cela peut passer par des techniques de relaxation, de respiration ou de sophrologie… Parfois, c’est un travail de restructuration cognitive, apprendre à aborder une situation en la préparant.

Alors comment atteindre de meilleurs résultats ? R. H : Un chef d’entreprise dont je m’occupe aime se

comparer à un buteur, lui ce qu’il préfère dans ses actions, c’est marquer des buts. Il se compare aussi à l’entraîneur qui doit manager son équipe. Pour réussir, je dirai que le plus important est la motivation « intrinsèque » : faire quelque chose parce qu’on aime le faire. Il ne faut pas être simplement dans une relation d’égo car c’est source de frustration lorsqu’on ne parvient pas à être le meilleur. C’est la meilleure manière de prendre du recul par rapport au résultat car finalement celui-ci importe peu lorsqu’on prend du plaisir. La notion de confiance et d’humilité est aussi très importante. On dit souvent « je n’ai pas confiance en moi, je n’ai pas assez d’égo », je pense que c’est exactement l’inverse, on se soucie trop de ce que les autres vont penser en cas d’éventuel échec. Ce dernier est, au contraire, formateur, il faut se détacher de la vision des autres. Raphaël Homat, préparateur mental 06 26 62 13 90 raphaelhomat.com preparation.mentale.raphael.homat

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

DECATHLON THE GREAT

PLACE TO WORK ! À quarante ans, Decathlon n’a pas pris une ride. En pleine santé, l’entreprise a annoncé avoir dépassé en 2016 la barre des 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec une hausse de 12% par rapport à 2015. Cette année, elle rafle même le prix « Great Place to Work » et figure comme la première entreprise de France où il fait bon travailler. Visite Pro s’est rendu au siège du groupe à Decathlon Campus pour comprendre l’engouement des salariés pour cette entreprise qui a fait du sport, plus qu’une institution, une véritable stratégie de réussite. À FOND LA FORME ! Entre midi et deux, alors que certains enfilent leurs baskets pour parcourir le parc du Héron, d’autres plongent dans le bassin de la piscine Babylone, foulent la pelouse pour un match de foot entre collègues ou se défient au badminton. D’autres encore préfèrent se détendre « chez Josette », un espace détente dans lequel les collaborateurs de Decathlon peuvent déjeuner, recharger les batteries dans de larges poufs confortables ou encore faire une partie de ping-pong, de billard ou de fléchettes. Si les salariés ont l’embarras du choix, c’est parce que le groupe a cerné mieux que personne les bénéfices d’une telle politique sur le bien-être des salariés. « On essaie d’aménager les horaires de façon à ce que chacun puisse faire du sport sur des créneaux pratiques. La moitié des abonnements sportifs de nos collaborateurs peuvent également être pris en charge. Toutes ces choses matérielles et logistiques font qu’il est plus facile de faire du sport », affirme Xavier Rivoire, responsable de la communication RH et recrutement de l’enseigne. Pour celui dont le credo est d’accompagner les français dans leurs pratiques sportives, nul besoin de convertir ses passionnés : le sport au boulot est entré dans les moeurs. Pour la plupart, la pause sportive est devenue

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un plus qui permet de relâcher les tensions et s’aérer l’esprit au cœur d’un quotidien chargé et parfois stressant. « Si l’entreprise ne se met pas à faciliter la pratique sportive, les exigences du quotidien font que sa pratique va être difficile », ajoute Eric Lenghert, directeur financier de Decathlon Pro.

ON A TOUS ENVIE DE REPOUSSER NOS LIMITES

D’autres soutiennent que c’est un outil redoutable pour éviter les conflits qui n’auraient pas lieu d’être. « Quand on fait du sport, on endure des choses dans l’adversité. C’est plus simple de s’entraider après, cela crée une certaine solidarité », explique Julien Gueguen, responsable de clientèle Grands Comptes, en charge des projets Sport en entreprise chez Decathlon Pro. La solidarité oui mais quid de la performance au travail ? « Certains vous diront que lorsqu’on fait du sport, on est fatigué et que l’on produit moins, c’est faux, parce que l’endorphine fait que l’on

se sent mieux, et si l’on se sent mieux dans notre corps, on se sent mieux dans notre tête et on est alors plus productif », affirme William Jauffret, nouveau membre du groupe et ingénieur chez Decathlon. Avoir confiance en soi, l’envie d’aller plus loin, de se dépasser, prendre goût à l’effort et au plaisir à gagner ensemble... Le même esprit conquérant est présent dans toutes les têtes. Que ce soit pour mieux se connaître, fédérer les équipes, créer, recréer ou maintenir la cohésion : la pratique sportive est devenue une stratégie de réussite. « Faire du sport ensemble, c’est apprendre à performer et mieux travailler ensemble, on a tous envie de repousser nos limites et ça se ressent aussi dans notre travail. En tant que sportif, ce n’est pas dans notre mentalité de baisser les bras devant certains obstacles, on est plus dans l’optique de les surmonter », poursuit William. Ici, tous les collaborateurs sont des passionnés. « Le sport n’est pas discriminatoire dans sa pratique,


ENTREPRISE & SPORT

en revanche son amour et sa passion oui », explique Xavier Rivoire. « Un sportif est toujours plein de vitalité, de responsabilités, d’esprit collectif et de sens du partage. L’abnégation et cet engouement que certains ont à plonger dans le bassin, vous allez les retrouver lorsqu’ils vont au travail tous les matins ! »

UN AIMANT À GÉNÉRATION Y Chez Decathlon Campus, la plupart des salariés frôlent à peine la trentaine. Il faut dire que le sport est un levier pour attirer, recruter et fidéliser les jeunes talents : d’après une étude Decathlon Pro, les répondants les plus sensibles au sport en entreprise sont les jeunes (en moyenne 30 ans). Près de 8 personnes sur 10 ont une bonne image des entreprises proposant du sport dans le cadre du travail (1).

Ces dernières sont perçues comme soucieuses de la santé des salariés, modernes, attractives, dynamiques et innovantes. Decathlon ne déroge pas à la règle et sa marque employeur ne cesse d’attirer dans son sillage des jeunes sortis des écoles, conquis par l’esprit et les valeurs qu’incarnent le groupe. « Beaucoup de mes amis ont dû arrêter le sport en commençant à travailler, en tant que passionné je n’avais pas envie de faire une croix dessus, j’ai tout de suite pensé à Decathlon comme The Great Place to Work », se souvient William.

ENTRE DÉSIR ET RÉALITÉ : UN FOSSÉ À COMBLER Même si de plus en plus d’entreprises prennent conscience des bénéfices du sport sur la productivité, le bien-être au travail et le potentiel d’attraction, elles sont en réalité très peu à se

lancer. 7% seulement des entreprises incitent leurs salariés à faire du sport alors que 78% se déclareraient prêts à pratiquer du sport en entreprise si toutes les conditions étaient réunies (2). En France, cela représente un potentiel de 20 millions de personnes. Comment expliquer un tel point de distorsion entre les aspirations des salariés et la réalité du monde du travail ? Si les principaux freins sont logistiques ou financiers (l’installation d’infrastructures notamment), d’autres sont psychologiques. Dans la course aux résultats, certaines entreprises pensent encore que faire du sport est une perte de temps et la grosse problématique reste le manque de motivation, y compris auprès des salariés. Un scepticisme ambiant, susceptible de bloquer les initiatives même les plus enthousiastes. >>>

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Pourtant, selon une étude mondiale, l’âge du cœur des salariés français serait plus vieux de 4,7 ans que leur âge réel. Parmi les causes de ce vieillissement prématuré : les longues heures passées au bureau immobile. Alors comment faire bouger son entreprise et motiver ses salariés ? Souvent, le blocage part d’un « moi je ne fais pas de sport ! » clamé haut et fort par certains collaborateurs. Pour Éric Lenghert, amener le sport comme un booster de bien-être et de mobilité des collaborateurs est une bonne piste afin d’instaurer une politique incitative au sport réussie : « Lorsqu’on parle de sport en entreprise, on a tout de suite cette vision élitiste, mais lorsqu’on raisonne en termes de bien-être, cela ouvre multiples possibilités et on touche tout le monde, y compris des non sportifs ! ». Pour pousser les salariés à s’engager, à l’image de Decathlon, avoir des relais et des volontaires en interne est indispensable pour que le projet ait une réelle résonance. « Il ne faut pas que ce soit la pratique isolée d’un salarié ou même du dirigeant. Le rôle du dirigeant c’est de faire de cette somme d’initiatives individuelles une

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politique d’intérêt collectif », affirme Éric.

DES SOLUTIONS SIMPLES ET PEU COÛTEUSES Mais instaurer une politique d’incitation au sport, n’est-il pas plus difficile à mettre en place au sein d’une TPE ou d’une PME ? Favoriser une pratique sportive en entreprise n’exige pas nécessairement de gros moyens. « L’un des axes de réflexion pour les dirigeants, c’est d’instaurer une salle de convivialité dédiée au bien-être, avec des tables de ping-pong par exemple. C’est très simple à mettre en place, ça permet de faire des pauses et de couper du travail », conseille Julien Gueguen. Du mobilier modulable pour métamorphoser la salle de réunion en cours de fitness improvisé, des rangements vélos et des trottinettes pour faciliter la mobilité des collaborateurs, des gymballs en guise de chaises de bureaux pour muscler le dos et des accessoires fitness en tous genres… Toutes ces solutions ont déjà fait leurs preuves chez Decathlon et sont facilement

reproductibles pour les petits budgets. Avec Domyos on Demand, service proposé par Decathlon, les entreprises peuvent même accéder à des cours réalisés par des profs, et les projeter via un vidéo-projecteur. Organiser des sorties running pour les pratiquants en assurant une flexibilité suffisante des horaires peut être une autre option. « Le sport c’est être malin. Chaque investissement vaut la peine par rapport au bien-être au travail. J’encouragerais tout le monde à se mettre au sport, quel que soit le lieu et la pratique pour en ressentir les bénéfices, physiques et économiques. Quand vos employés sont mieux dans leur peau, dans leur corps et dans leur tête, leur engagement au travail est doublé voire triplé ! » conclut Xavier Rivoire. (1) Cabinet d’étude Market Audit réalisé pour Decathlon Pro et effectué sur un panel de plus de 1000 personnes représentatif des actifs français. (2) Étude réalisée en juillet 2016 par l’Institut Yougov pour Invisalign.


ENTREPRISE & SPORT

1, 2, 3… PARTEZ !

LE RUNNING POUR SOUDER LES TROUPES ! Le running en entreprise est à la mode. De plus en plus, les DRH comprennent que les sessions de courses à pied entre collègues représentent un levier de motivation collective. Simple à mettre en œuvre et fédérateur, ce sport a l’avantage de ne pas nécessiter d’infrastructures. Seul inconvénient : impossible d’échapper à la case douche. Sauf chez Owens 36, un club house running basé à Villeneuve d’Ascq qui fait fureur auprès des entreprises. C’est en coachant des particuliers que Samy Khireddine, coach sportif et fondateur de Allo Sport Santé, société de coaching à domicile, s’est aperçu que beaucoup de particuliers aimeraient se dégourdir les jambes pendant leurs pauses du midi. « L’absence de vestiaires et de douches sur leur lieu de travail posait systématiquement problème et freinait la pratique sportive », se souvient Samy. Saisissant la balle au bond, il décide de créer Owens 36. Aujourd’hui et après un an et demi d’existence, son concept de « club house running » rencontre un succès grandissant auprès des entreprises et des amateurs de running. De prime abord, Owens 36 ressemble à un bar-restaurant dans lequel on peut boire un verre ou manger des petits plats sains préparés dans des bocaux en verre. Pourtant, lorsqu’on pénètre dans ce lieu atypique, on découvre des casiers, des vestiaires, des douches et certains clients en tenues de sport qui parcourent le restaurant. Moderne, coloré et chaleureux, l’espace se veut convivial et permet de se retrouver entre coureurs après un footing. Ici, on vient pour se changer, faire un jogging au cœur de l’environnement paisible du parc du Héron, revenir se doucher

et manger sur place. À l’extérieur, il y a même un petit écrin de verdure pour continuer à « imprimer du vert dans sa rétine » comme dirait Samy.

LE RUNNING C’EST LE GOLF D’HIER, BEAUCOUP DE PATRON COURENT ET FONT DU BUSINESS EN COURANT. ET POUR LE SALARIÉ, ÇA PERMET DE S’AÉRER ET DE COUPER DU TRAVAIL

Avec Owens 36, le coach sportif a développé son offre B to B et propose des activités ludiques pour les séminaires d’entreprises. À l’envie, des salles modulables équipées de Wi-Fi, paperboard et vidéo-projecteur et se déclinent en espace de séminaires ou fitness. La journée type ? Après un

petit déjeuner, les collaborateurs se réunissent pour une réunion. Vers 11 heures, c’est parti pour le grand air avec une activité en extérieur ! Le parc du Héron comme terrain de jeu, marche nordique, course à pied, cours de Pilates ou Yoga… le corps de séance varie en fonction des demandes de l’entreprise mais toujours sous formes d’activités ludiques. À douze heures, les collaborateurs reviennent pour manger un plat sain avant de retourner travailler l’après-midi dans l’une des salles de réunion. À l’image de Decathlon, Auchan, Bonduelle ou encore le Réseau Nord Entreprendre, combiner Workshop, réunions et activités sportives semble séduire de plus en plus d’entreprises aux alentours… Avec Owens 36, le rêve de Samy de démocratiser le running en entreprise est en bonne course !

Owens 36

3 Allée du Café Concert 59 650 Villeneuve-d’Ascq owens36.com Tél : 07 84 21 63 09 / 06 67 21 54 42 contact.owens36@gmail.com

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

QUAND AXA RETROUVE DU SENS ! Texte : Lisa Laurent - Photos : Sébastien Hamelin

EN FRANCE, PRÈS DE 33 000 PERSONNES TRAVAILLENT POUR LE GROUPE AXA. PLUS DE 500 D’ENTRE ELLES SONT INSTALLÉES DANS LA RÉGION ET ONT VU LEUR QUOTIDIEN CHANGER DEPUIS LA FUSION DU WEBCENTER DE LA SOCIÉTÉ AVEC LE SITE DE WASQUEHAL. GESTION DE L’ESPACE, ACCOMPAGNEMENT DE L’HUMAIN, CE DÉMÉNAGEMENT A DONNÉ L’OCCASION AUX COLLABORATEURS DE REVOIR TOUS LEURS MODES DE TRAVAIL. DÉCOUVERTE D’UN PROJET D’ENVERGURE OÙ LA NOUVELLE SIGNALÉTIQUE, PLACÉE SOUS LE SIGNE DES 5 SENS, PREND TOUT SON SENS !

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PARLEZ-NOUS DE VOS LOCAUX

UNE FUSION SANS EFFUSION En 2011, AXA France crée son Webcenter, un laboratoire en innovations digitales installé à Marcq-en-Barœul, qui nécessite le recrutement de plus de 200 développeurs sur quatre ans. En 2016 , les quelque 300 professionnels de la relation client, de la souscription et du règlement dont le siège est basé à Wasquehal, apprennent qu’ils vont fusionner avec le Webcenter, et donc, accueillir tous les collaborateurs. Le déménagement s’annonce conséquent avec deux problématiques majeures : la gestion de l’espace et la rencontre entre deux générations. L’équipe entrante, constituée de jeunes salariés appréciant le travail en mode start-up, doit cohabiter avec une population plus âgée, habituée à des espaces de travail et à un management plus classique. Rapidement, le projet prend de l’ampleur et donne l’occasion à l’organisation de revoir ses modes de travail à travers un nouvel environnement avec un besoin primordial : rapprocher les équipes !

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

UNE FORTE MOBILISATION De nombreux acteurs ont été mobilisés pour mener à bien ce grand projet. Annick Noel, en charge des cinq sites de la région Nord Est, s’est vue désignée maître d’ouvrage et a travaillé près d’une année avec l’équipe exploitation de la région Nord Est, en partenariat avec Virginie Ducrocq, responsable du site de Wasquehal, le CHSCT, les managers et des collaborateurs impliqués dans le projet. Différents prestataires se sont succédés sur le site comme Majencia, un maître d’œuvre local, dont les conducteurs de travaux, Hubert Morvillez et Pierre Savary ont repensé les espaces. Thierry Mocquant, de chez Bonne Impression - entreprise roubaisienne spécialiste de l’enseigne et de la signalétique - a travaillé en collaboration avec Elise Coqueret sur le concept de fresques murales contemporaines, briefée par Joël

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Nazzani, en charge des relations avec la maîtrise d’oeuvre. Le service Communication s‘est également vu solliciter face aux premières inquiétudes des salariés concernant les problématiques liées au confort de vie (restaurants, parkings...). Un accompagnement des collaborateurs et une formation des managers ont rapidement été mis en place, via des modules sur la thématique de l’intergénérationnel et le management à distance. Une vidéo humoristique visant à démanteler les a priori ou encore un arbre à ragots ont également été réalisés : des idées originales pour apaiser les inquiétudes et fédérer les équipes. Un groupe de travail a été aussi constitué pour élaborer une charte du bien vivre ensemble.


PARLEZ-NOUS DE VOS LOCAUX

UNE RÉAPPROPRIATION DES LIEUX PLACÉE SOUS LE SIGNE DES 5 SENS Si la commande n’était pas précise au début du projet, celleci s’est progressivement développée autour des valeurs du groupe et d’une vision commune. « Nous sommes dans une boîte où tout va très vite avec beaucoup de monde et donc plus de collaboration mais aussi de l’humain, de la bienveillance, du professionnalisme et qui se veut à jour avec les nouvelles méthodes de travail », souligne Virginie Ducrocq. Pour accueillir les nouveaux collaborateurs et coller à cet esprit start-up, le choix de l’open-space s’est naturellement imposé. Quelques bureaux de passage, 19 au total, ont été créés afin de permettre aux salariés de s’isoler et des espaces de convivialité ont été pensés afin de fédérer les équipes autour de moments communs. La création du concept de l’habillage mural et de la signalétique des locaux, confié à Elise Coqueret, s’est basé sur un ensemble de termes reprenant les valeurs du site : « coopération », « intergénérationnel », « rencontres » ou encore « digital ». Sa proposition : « Les cinq sens comme formidables outils de communication », a permis de reconnecter toutes ces valeurs entre elles. « Je me suis demandée quelles étaient les connexions qui contribuent à créer du lien entre humains. L’utilisation des cinq sens m’a parue être la réponse la plus évidente. Une odeur ou une saveur peut projeter une idée, une initiative. Et cette thématique résonne dans la vie de l’entreprise : l’ouïe pour

l’écoute dans la relation client, mais aussi l’écoute dans une équipe de travail, la vue pour l’importance de saisir les opportunités, ou encore l’odorat pour l’anticipation avec l’idée d’avoir du flair ! »

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BIEN VIVRE EN ENTREPRISE

NOUS AVONS CHOISI DE PARSEMER CI ET LÀ DES MOTS COMME HUMAIN, SYNERGIE OU COLLABORATION POUR IMPULSER UNE ENVIE DE RÉUSSIR LES CHOSES DANS CES ZONES DE TRAVAIL

UNE RÉALISATION D’AMPLEUR Cette thématique a été exploitée et déclinée sur différents supports : de l’habillage des couloirs aux noms des portes, en passant par des bubbles de communication ou encore de la vitrophanie. Les différentes réalisations reprennent des éléments visuels en rapport avec l’un des cinq sens, mais aussi des accroches comme « tout ouïe » ou encore « plein la vue ». Des nuages de mots en rapport avec la vie au travail habillent les salles de réunion et des couleurs vives envahissent les murs en de grandes fresques contemporaines. « Nous avons choisi de parsemer ci et là des mots comme humain, synergie ou collaboration pour impulser une envie de réussir les choses dans ces zones de travail », poursuit Elise. « Les tâches de peinture présentes sur toutes les réalisations représentent quant à elles une énergie, une fougue et une spontanéité que l’on peut retrouver dans les rapports humains. Quelques pictogrammes viennent compléter l’ensemble et correspondent à l’imaginaire du digital et donc à l’envie d’Axa d’évoluer vers de nouveaux modes de travail, audacieux et connectés. »

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Certaines pièces ont été traitées différemment, comme le Playground qui nous a particulièrement tapé dans l’œil : un espace entièrement dédié à la détente où babyfoot et consoles de jeu sont laissés à disposition pour le plus grand bonheur des salariés. Ici, les couleurs se font plus douces pour sortir du cadre de travail et permettre aux employés de savourer un instant de pause. Le restaurant s’est lui aussi refait un look et affiche des couleurs scandinaves et de grandes fenêtres d’atelier pour un espace à la fois convivial et moderne.

LE BIEN-ÊTRE COMME LEVIER D’ACTION Si la rénovation des locaux et l’intégration de la nouvelle équipe a permis de revoir les modes de travail à travers open-space et espaces de convivialité, d’autres problématiques persistent comme le manque de place sur le parking. Dans ce sens, un plan déplacement entreprise a été mis en place pour valoriser les modes de transport doux mais aussi une Grande journée de la mobilité avec l’accueil

de la DAV, de la MEL, ou encore de Transpole. Les démarches de covoiturage sont encouragées et des applications comme Easyparking ou Easycovoit sont développées par le Webcenter pour apporter des solutions quotidiennes aux collaborateurs. La société donne une place importante au bien-être en entreprise à travers des formations diverses, de l’apprentissage de la définition du stress à l’accompagnement de la maladie en entreprise. Des mentions de droit à la déconnexion sont présentes dans les contrats de certains employés et des cours de pilates sont même organisés au sein de la société. Le groupe bichonne ses salariés et visiblement cela fonctionne puisque lors d’une enquête sur le stress au travail, 95% d’entre eux auraient déclaré faire un métier qui fait sens à leurs yeux.


PARLEZ-NOUS DE VOS LOCAUX

Virginie Ducrocq, Responsable du site « Le grand défi de ce projet, c’était non seulement de gérer l’espace, mais surtout de faciliter la rencontre entre deux générations. Même si ce déménagement a été source de fatigue pour les équipes, après plusieurs mois passés tous ensemble, nous pouvons dire que c’est une véritable réussite puisque tout le monde s’est adapté.»

AXA

Wasquehal

AU QUOTIDIEN,

CE QU’ILS EN DISENT…

Fabien Goquillon, Engineering manager developpement « Manager au sein du Webcenter depuis 6 ans, je fais partie des nouveaux arrivants. Pour nous, dès le départ, le déménagement présentait plus de points positifs que de négatifs dans la mesure où cela signifiait plus d’échanges. Concernant le projet des 5 sens, je n’étais pas spécialement séduit au début, mais finalement la réalisation colle bien aux valeurs et à l’ambiance qui règnent ici. Le résultat final est à la hauteur des attentes : un environnement chaleureux à l’esprit start-up. »

Fouzia Marchal Manager engagement particulier « Mon équipe et moi étions déjà sur place. Les anciens locaux étaient très neutres, voire un peu tristes mais pour être honnête, nous ne nous en rendions pas vraiment compte. Du coup, ça a été une surprise pour tout le monde et aujourd’hui, on apprécie vraiment de travailler dans un lieu plus moderne et convivial. Le gros point positif du projet, c’est de nous avoir rapproché : maintenant tout le monde se dit bonjour, même les plus timides ! »

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NEWS IMMO Marie Chiry

BORNE DE L’ESPOIR LA MEL LÈGUE LE TERRAIN À AVENTIM ET LEROY MERLIN !

ÇA BOUGE EN RÉGION ! CBRE DÉVELOPPE SON DÉPARTEMENT INVESTISSEMENT RÉGIONS !

Le terrain, dont la MEL est propriétaire, va accueillir le projet d’aménagement de la Borne de l’Espoir cédé au groupe SAMBé. Constitué du promoteur Aventim et de l’entreprise Leroy Merlin, le groupe a racheté le terrain pour 2,075M d’euros. L’objectif pour Leroy Merlin est de relocaliser son équipement commercial. Pour Aventim, il est de développer un programme de bureaux respectueux de l’environnement et des services orientés sur les besoins et le confort de l’utilisateur. Arthur Loyd a conseillé les deux parties.

Maxime Debieuvre, 38 ans, rejoint l’équipe d’Investissement Régions de la CBRE de Lille. Il aura pour missions d’accompagner les clients propriétaires dans leurs stratégies de cession et dans l’acquisition de leurs actifs sur le marché. D’abord consultant bureaux, puis directeur adjoint des petites et moyennes surfaces à la CBRE de Paris, Maxime Debieuvre pourra mettre sa connaissance des investisseurs institutionnels et son expérience en immobilier d’entreprise, au profit de la métropole lilloise.

LA MADELEINE À LOUER / À VENDRE Idéalement situé à La Madeleine, le parc Linéo proposera à la location et à la vente des showrooms, locaux d’activités et bureaux dès 2018 ! Cet ensemble neuf de 17 cellules, de 500 à 1 500 m² évoluera dans un environnement verdoyant. Les occupants du site pourront ainsi profiter d’un cadre agréable le long de la Deûle.

ARRAS À LOUER Idéalement situé au sein d’une zone d’activités en bordure de l’autoroute A1 Paris - Lille Programme neuf de 6 cellules jumelables d’entrepôts / bureaux, livrées pour le second semestre 2018. Chaque cellule de 600 m² + 60 m² de bureaux sera équipée d’un quai de chargement ainsi qu’un accès plain-pied. 6 places de parking VL + 1PL /cellule. Possibilité de stockage en froid positif +2 à +4°C

238 boulevard Clémenceau 59700 MARCQ-EN-BARŒUL

photo non contractuelle

Tél : +33(0)3 20 40 00 00

www.eol.fr


Le Quai des Canotiers

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MIXITÉ FONCTIONNELLE

LES PROJETS EMBLÉMATIQUES DE MIXITÉ EN

MÉTROPOLE LILLOISE Texte : Lisa Laurent

FACE AUX NOUVELLES HABITUDES DE VIE LIÉES AU DÉCLOISONNEMENT ENTRE VIE PROFESSIONNELLE ET VIE PRIVÉE, LES CITOYENS SEMBLENT AUJOURD’HUI EN QUÊTE D’ESPACES MULTIFONCTIONNELS. C’EST DANS CES LOGIQUES DE MIXITÉ ET DE DYNAMISME QUE SE CONSTRUISENT DE NOUVEAUX QUARTIERS : LES RIVES DE LA HAUTE DEÛLE, EURALILLE, L’UNION OU ENCORE SAINT-SAUVEUR… LA MÉTROPOLE CONTINUE SON DÉVELOPPEMENT POUR ASSURER SON ATTRACTIVITÉ ET CES LIEUX BIEN CONNUS DES HABITANTS N’ONT PAS FINI DE NOUS SURPRENDRE.

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LIEUX STRATÉGIQUES

LA MIXITÉ

QU’EST-CE QUE C’EST ?

L’idée de mixité fonctionnelle peut sembler floue. Et pour cause, le terme peut s’appliquer à des environnements divers (îlot, quartier, agglomération…) et à des situations urbaines multiples. Voici quelques éléments pour comprendre le concept. La mixité fonctionnelle est envisagée comme moyen pour réduire les inégalités territoriales et améliorer le confort de vie des habitants, en intégrant dans une zone délaissée et monofonctionnelle (uniquement résidentielle par exemple) des services et des activités économiques permettant de redynamiser l’espace en le repeuplant. Le principe de mixité s’oppose ainsi à celui du « zonage » (comprenez la spécialisation par usage d’un espace urbain). La mixité fonctionnelle semble aujourd’hui faire consensus en conception urbaine au vu des nombreux projets entrepris dans la Métropole.

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Les arguments économiques en faveur de la mixité

GÉNÉRATION D’EMPLOIS (CRÉÉS OU ATTIRÉS)

IMPLANTATION D’ACTIVITÉS DANS LE SECTEUR CONCERNÉ

LOGIQUES ÉCONOMIQUES DES AMÉNAGEURS ET DES PROMOTEURS : INVESTISSEMENTS PUBLICS ET PRIVÉS POUR LA PRODUCTION DE LOGEMENTS

INCITATION À L’INNOVATION

SOUTIEN À LA CONSOMMATION LOCALE EN PROPOSANT UNE OFFRE COMMERCIALE DE PROXIMITÉ


MIXITÉ FONCTIONNELLE

L’ÉCO-QUARTIER DES RIVES DE LA HAUTE DEÛLE

UN SECTEUR EN PLEIN BOULEVERSEMENT

EuraTechnologies © Daniel RAPAICH DICOM-Ville de Lille

Situé à l’ouest de l’agglomération lilloise, le secteur des Rives de la Haute Deûle a connu une métamorphose importante durant la dernière décennie. S’étalant sur une superficie de plus de 100 hectares, proche du centreville de Lille et situé dans un environnement verdoyant, le territoire s’anime aujourd’hui autour du pôle d’excellence économique dédié au numérique que représente EuraTechnologies. La mise en œuvre d’un large plan de renouvellement urbain entend prolonger les efforts menés et donner vie à un quartier attractif, au service des habitants.

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LIEUX STRATÉGIQUES

Caractérisé à la fois par son histoire industrielle et par son intégration dans les quartiers résidentiels existants des Bois Blancs et du Marais de Lomme, le secteur dispose de plus d’un atout et les différents acteurs mobilisés sur le projet l’ont bien compris. D’abord marqué par la réhabilitation de l’usine Le BlanLafont, aujourd’hui pôle d’excellence dédié au numérique, le quartier retrouve de l’énergie, et ce n’est que le début. Manon Lietar, directrice adjointe d’El Camion, un food truck de spécialités mexicaines installé une fois par semaine devant EuraTechnologies, témoigne : « Nous sommes arrivés il y a 4 ans maintenant. À l’époque c’était un endroit où il n’y avait pratiquement pas de lieu de restauration. Nous avons répondu à la demande en proposant nos services ». Un pari gagnant, puisque depuis, William Vidal, le directeur,

a créé l’association Street food en or et a fait de cet emplacement, en partenariat avec la ville, une véritable « food station » : « Entre les food trucks de l’association (Peko Peko, Le Comptoir volant, Kilomètre 200…), on propose une offre différente tous les jours de la semaine à la clientèle, principalement issue d’EuraTechnologies. D’autres lieux de restauration ont progressivement ouverts avec une brasserie, une pizzeria, une chaîne de restauration rapide, un concept de bagels…. ce qui est intéressant, c’est que malgré toutes ces ouvertures, notre chiffre d’affaires n’a pas changé : preuve de la demande ! » Petit à petit donc, le secteur se dynamise. Et pour continuer sur cette lancée, bureaux dernier cri, habitations tout confort, développement de zones commerciales et espaces de loisirs, tous les aspects sont actuellement pensés pour faire des Rives de la Haute Deûle un haut lieu de destination. Le projet de réhabilitation bat son plein et nombre de résidences sortiront de terre dans les mois à venir : Dynamik par Neoximo, Teknologgia par Vinci Immobilier ou encore Treize B par Nacarat. Point commun entre ces projets : des constructions de qualité pensées pour un grand confort de vie. Toutes arboreront une façade contemporaine qui s’intégreront dans un paysage à l’héritage industriel marqué, grâce à l’utilisation de la brique comme élément clé. Aux intéressés, le plus dur sera de les départager !

DYNAMIK PAR NEOXIMMO L’un des projets de réhabilitation du quartier qui verra le jour dans les mois à venir

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MIXITÉ FONCTIONNELLE

Le Quai des Canotiers

La mixité fonctionnelle étant au cœur du programme de réhabilitation des Rives de la Haute Deûle, bureaux et commerces sont aujourd’hui en construction et les projets s’accumulent : déjà six projets sur le secteur pour Nacarat !

RETROUVER UN ESPRIT GUINGUETTE AU BORD DE L’EAU Projet emblématique du groupe sur le territoire en question – au succès commercial explicite puisque tous les locaux ont été vendus –, Le Quai des Canotiers fera son apparition fin 2018. Face à la Place de la Gare d’Eau, ce

programme conçu avec l’architecte Charles-Henri Tachons, sera composé d’une première résidence en R+5 de 50 logements et 1 200 m2 de surfaces commerciales. Au sein du bâtiment neuf, les appartements d’une typologie allant du T2 au T5 offriront une belle qualité de vie dans des espaces pensés pour favoriser la lumière naturelle. Dans cette optique de réhabilitation et de redynamisation du quartier, le projet en cours prévoit aussi la rénovation de l’ancien café Le Barboat, qui accueillera quant à lui quatre logements rénovés

ainsi qu’un restaurant italien. L’idée : « retrouver un esprit de convivialité, un esprit guinguette, en utilisant cette place présente au bord de l’eau », nous explique Stéphane Dablemont, directeur commercial chez Nacarat. Le Quai des Canotiers risque donc de devenir un élément incontournable du paysage des Rives de la Haute Deûle et est le symbole même du devenir du quartier : un endroit où l’on vit, où d’autres viennent se détendre le temps d’une pause déjeuner et où certains travaillent.

La mixité fonctionnelle semblant favoriser la mixité sociale, les travailleurs seront divers : employé d’un commerce ou d’une start-up, les profils devraient se croiser même si ces seconds seront particulièrement bénéficiaires. Des bâtiments du Doge ou Hashtag (Nacarat) aux bureaux Triptic (Vinci Immobilier), un grand nombre de surfaces accueilleront les start-ups et PME issues d’Euratechnologies. À leur service : des espaces modulables, des lieux de rencontre et des espaces de détente.

Bâtiment Hashtag © Nacarat

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LIEUX STRATÉGIQUES

L’UNION

LA CRÉATION DE L’ÉCO-QUARTIER CONTINUE L’affaire est maintenant en cours depuis plus de 10 ans. Au début du projet, les grands objectifs ont été chiffrés : 300 000 m2 de bureaux et de locaux d’entreprises, 1 300 logements, 10 hectares d’espaces verts. Au fil du temps, le projet s’est façonné et laisse place à un éco-quartier qui se solidifie peu à peu.

EN 2017, L’ÉCO-QUARTIER DE L’UNION, C’EST : • 150 entreprises, • 2600 salariés • de nouveaux espaces publics

Sur les 80 hectares jadis dédiés à l’industrie, à cheval sur les villes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, la Métropole Européenne de Lille a tenté un coup de poker en misant sur le quartier de l’Union. Plus excentré du centre de Lille que les projets cités précédemment, le quartier de l’Union s’est lui aussi développé, selon ses propres problématiques, sur le principe de la mixité fonctionnelle. Si le sujet a fait les gros titres à plusieurs reprises, et bien la bonne nouvelle, c’est que l’on n’a pas fini d’en entendre parler ! Le projet mêle donc habitat, équipements collectifs et activités économiques. L’idée est toujours la même : rendre la zone vivante, 24h/24. Dans quasiment tous les secteurs, le logement sera présent. Au total, 121 000 m2 de surface de plancher sont réservés à la construction de logements. Cela représente près de 1 450 maisons ou appartements, pour accueillir les 3 500 nouveaux habitants attendus

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Quartier de l’Union © SEM

à terme. Le projet Urban Harmony, développé par Nacarat et en livraison depuis 2015, entrera notamment dans une seconde phase avec la création de 26 nouveaux logements destinés à la location. Tous ces chiffres devraient se vérifier, tant le secteur semble attirer les sociétés. Après le succès des implantations de Kipstadium en mars 2015 (Decathlon) mais aussi de Lille Métropole Habitat, de Vinci Construction ou encore de Grain de Malice, et face à la réussite du pôle de la Plaine Images (110 structures / 1 520 chercheurs), la création d’un écosystème solide est bien en marche, comme nous l’explique Nicolas Louveau, directeur du site Kipstadium : « Notre emménagement à l’Union avait d’abord pour objectif de rapprocher nos équipes de concepteurs et de les mettre dans le quotidien de leurs utilisateurs. (…) S’implanter


MIXITÉ FONCTIONNELLE

S’IMPLANTER À L’UNION, C’EST S’ANCRER DANS UN TERRITOIRE HISTORIQUE

AUJOURD’HUI, L’AMÉNAGEMENT URBAIN À L’UNION, C’EST : • 120 123 m2 de droits à construire commercialisés (sur 450 000 m2 au total) • 100 habitants arrivés en mars 2015 grâce au projet de construction BBC Urban Harmony • 50 habitants installés dans les maisons réhabilitées l’îlot Stephenson • 1 300 maisons ou appartements d’ici 2022 • 3 500 habitants à terme • 10 ha d’espaces verts et plans d’eau • 70 000 m² de bâti livré • 40 000 m2 en développement

à l’Union c’était s’ancrer dans un territoire historique et participer à sa reconquête, tout en nous rapprochant des jeunes et donc de notre clientèle. (…) Aujourd’hui, nous sommes très contents de faire partie de l’association Trait d’Union, qui rassemble les patrons de l’Union, pour réfléchir ensemble à ce que nous pouvons faire pour, et avec, notre environnement ». Et les efforts vont continuer pour accueillir les nouveaux habitants et visiteurs du quartier. Au programme en 2017 : construction d’un data center, réhabilitation de la chaufferie et lancement du Smart, un nouvel immeuble de bureaux sur la zone de la Plaine Images. Les espaces publics ne sont pas en reste : « Nous avons terminé l’aménagement et l’ouverture à la circulation (vélos, piétons) du Quai d’Anvers la semaine dernière. La rue des Métissages et le Quai de

Calais sont eux aussi concernés par ces aménagements qui devraient être terminés d’ici la fin de l’année », nous a annoncé Marie-Laure Coetsier, chargée de communication pour la SEM. Des promesses qui devront être tenues au risque de décevoir les entreprises fraîchement installées : « Nous sommes très enthousiastes concernant les différents projets menés, mais nous sommes encore dans l’attente. Il est important de créer les conditions de réussite de cet éco-quartier qui a été labellisé sur un certain nombre de promesses. Accès bus, pistes cyclables… on espère que les moyens seront mis et les engagements respectés », nous a confié Mr Louveau.

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LIEUX STRATÉGIQUES

LILLE SAINT SAUVEUR

LE QUARTIER CRÉATIF ÉMERGENT Formant un espace de 26 hectares au sudest de Lille, la friche ferroviaire de SaintSauveur est accolée au centre-ville et au quartier de Moulins. L’aménagement de ce site stratégique permettra de finaliser l’urbanisation du sudest de la ville intramuros et de renforcer le centre de la Métropole. Plan du quartier © Ville de Lille

La réunion finale dédiée aux grandes orientations urbaines du projet Saint-Sauveur s’est tenue mercredi 13 septembre à la gare Saint-Sauveur. Celle-ci a permis d’acter les orientations majeures : logements, espaces verts, équipements publics, créativité et culture. L’idée ? Faire de cet espace un quartier solide, habité et mixte. Celui-ci devrait ainsi accueillir entre 2 300 et 2 500

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logements, dont 35% de logements sociaux afin de répondre aux problématiques de la ville (15 000 demandes en logements sociaux en attente sur Lille). Équipements et services seront également développés pour le bien-être des habitants : gymnases, espace de co-working (le St So Bazaar) et des commerces de proximité. Une future piscine olympique prendra même place sur le belvédère de Saint-Sauveur !


MIXITÉ FONCTIONNELLE

LE CENTRE-VILLE DE WATTRELOS SE REFAIT UNE BEAUTÉ Avec 41 000 habitants, Wattrelos est la cinquième ville de la Métropole Européenne de Lille. Depuis 2016, des études sont menées pour recréer un centre ville. Sur 15,5 ha, le quartier, aujourd’hui majoritairement résidentiel, devrait proposer une offre de logements diversifiée, des bureaux réhabilités et une cité artisanale à quelques pas du parc de 40 ha. Un nouveau lieu de loisir sera également créé avec l’aménagement d’une plaine festive, sur un ancien parking, envisagé comme un espace central reliant le Parc du Lion au centre-ville.

EURALILLE3000 : LE DÉVELOPPEMENT DU GRAND PROJET URBAIN CONTINUE Euralille3000 engage la densification du 3e quartier d’affaires de France, pour accueillir le développement des besoins économiques métropolitains, et renforcer sa puissance sur l’échiquier national et européen. En 2013, la première phase de concertation sur le projet Euralille3000 avec l’équipe SaisonMenu et les architectes urbanistes du projet avait permis de faire émerger la nécessité de repenser le quartier des gares à une échelle plus humai-ne, plus proche des usages de ceux qui le parcourent. Il y a près d’un an, nous vous avions annoncé la construction du programme Swam. Développé par Nacarat et confié à l’agence De Alzua+, cet ensemble de 12 000 m² sera livré fin 2018 et constituera un nouveau lieu de rencontres, entre les deux gares de Lille. Après Ekla (développé par Icade) et Swam, le développement du grand projet urbain Euralille300 continue. En 2017 le permis de construire du projet ShAKe a été déposé par Nacarat. Le projet lauréat de la consultation du lot 10.6 à Euralille, qui devrait être livré en 2021, a lui aussi été pensé sur un système de mixité fonctionnelle puisque « sa conception répond à une réflexion poussée sur les mutations contemporaines en matière d’espaces de travail à travers un lieu où se combinent ville et nature, économie et vie sociale, travail et détente ». Conçu avec l’agence de création architecturale et urbaine PCA-STREAM, ShAKe est un ensemble mixte qui propose une façon innovante de penser les espaces de travail, axée sur la qualité d’usage et le bien-être de ses occupants. Cela se traduit par la création d’un écosystème unique qui regroupera bureaux, services, hôtellerie, restauration, crèche, fitness, coworking, incubateur et… agriculture urbaine !

EURALOISIRS ENCORE UN PEU DE PATIENCE… Prévu depuis 2014, la réhabilitation de la friche MotteCordonnier en site d’excellence dédié aux loisirs devra attendre encore un peu. Le projet Euraloisirs souhaite allier mixité et activité de loisirs avec entre autres, une piste de BMX indoor, un bowling, un hôtel et des logements. Les permis de construire sont encore en attente, mais on y croit !

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RIVEO

UNE BULLE DE BIEN ÊTRE AU COEUR DE LA MÉTROPOLE LILLOISE Le parc tertiaire Rivéo a vu le jour en 2010 sur les bords de la Deûle sous l’impulsion de la SEM Ville Renouvelée et de SPIE Batignolles. Depuis, deux bâtiments sont sortis de terre et un troisième devrait bientôt voir le jour. Zoom sur ce territoire en pleine reconversion qui pourrait bien devenir « The place to work »…

Un site à fort potentiel Le parc tertiaire a vu le jour en 2010 sous l’impulsion de la SEM Ville Renouvelée, société d’économie mixte de la métropole lilloise. « Le site était très intéressant pour un aménageur comme nous, affirme Dominique Givois, directeur général de la SEM. Il est très bien situé par rapport à la métropole lilloise, il profite d’un cadre très agréable

en bord de Deûle et surtout il jouit d’une desserte très aisée. L’axe nord-ouest de la métropole est en pleine mutation notamment via la reconquête des friches.» Convaincue du fort potentiel du site, Batixia, une société d’investissement régional (SIR) dédiée à la revalorisation des territoires urbains, investit 12 millions

d’euros. « Notre rôle est d’amorcer le retour de l’investissement privé sur les territoires où l’initiative des acteurs privés est insuffisante, explique Jean-Marie Bricogne. Nous intervenons donc sur les secteurs concernés par des enjeux de reconquête urbaine et de développement économique. »


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À 5 MINUTES DU VIEUX-LILLE ET DE LA GARE LILLE EUROPE

« Mon quart d’heure en vélo électrique est un des meilleurs moments de ma journée ! », évoque avec enthousiasme Jean-Marie Bricogne. Le directeur général de Batixia, n’est pas le seul à apprécier le trajet jusqu’à son lieu de travail. Les entreprises qui, comme lui, ont fait le choix de s’installer sur le parc tertiaire sont unanimes : ici, il règne une ambiance à part. Situé au cœur de la métropole, à cheval sur les communes de Marcq-en-Baroeul, Marquette-lez-Lille et La Madeleine, Rivéo bénéficie de la dynamique citadine tout en étant… au vert !


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Un projet d’envergure Pour construire ce programme ambitieux, la SEM Ville Renouvellée et Spie batignolles se sont associés dans le cadre d’une co promotion. C’est un projet d’envergure qui se dessine, explique Florence Caruso, Directrice régionale du développement Immobilier . L’immobilier est une activité de Spie Batignolles Immobilier qui se déploie depuis 1 an en région au plus près des implantations de la construction. Nous avons vocation à développer d’autres opérations de ce type sur l’ensemble des produits ( B u re a u x , L o g e m e n t s , C o m merces, Etudiants, Séniors, Hotels..)

Les premiers bureaux ont été imaginés avec des espaces décloisonnés pour apporter plus de convivialité. Ils sont équipés de base de douches nécessaires après toute activité sportive. Le projet est parfaitement intégré dans son environnement. Riveo, ce sera bientôt des logements et des services de proximité. Les logements seront en lien direct avec les berges de la Deule. Un accès piétonnier permettra de rejoindre directement les lieux de promenade le long des bords. Les futurs habitants pourront profiter de belles terrasses orientées bien sur vers l’eau.. Le permis de Construire sera déposé prochainement .

Travail et bien-être Non, les deux termes ne sont pas forcément incompatibles ! Travailler dans un cadre agréable participe au bien-être des salariés et Rivéo se défend plutôt bien en la matière. Sa situation géographique, au cœur de la métropole est idéale. « Elle offre la possibilité d’être au calme, au bord de l’eau, tout en bénéficiant d’un accès rapide aux principaux grands axes de circulation, rappelle JeanMarie Bricogne, directeur général de Batixia. Le parking permet de se garer très facilement. Nous sommes à 5 minutes du Vieux-Lille en

voiture, 10 minutes des gares Lille Flandres et Lille Europe ». Le parc tertiaire profite également des équipements sportifs à proximité. Un pôle dédié aux sports de raquettes doit ainsi ouvrir ses portes fin 2017 en face du complexe sportif Claude Dhinnin. Ce nouvel espace est équipé d’une salle de tennis de table, d’un fronton (pelote basque), de terrains de squash et de 7 courts de tennis en terre battue (4 à l’intérieur et 3 à l’extérieur). Une bonne raison d’aller frapper dans la balle à l’heure du déjeuner !


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3 QUESTIONS À

EMILIEN CATHELAIN, ARCHITECTE DE L’AGENCE PLATO

DES LOGEMENTS LIVRÉS À L’HORIZON 2019

Le programme de logements qui devrait bientôt voir le jour à proximité de Rivéo a été confié à l’agence Plato en association avec le cabinet Michel Guthmann Architecture/urbanisme. Entretien avec Emilien Cathelain, architecte. Où se situeront les logements et quand doivent débuter les travaux ? Emilien Cathelain : Les 91 logements seront construits sur un îlot à l’angle des rues de Lille et du Pont de l’Abbaye. Le permis de construire devrait être déposé fin 2017 pour un début des travaux courant 2018 et une livraison des premiers appartements en 2019. Les logements seront proposés en accession et en locatif.

À quoi ressemblera ce programme de logements ? Emilien Cathelain : Nous avons essayé de travailler sur un îlot ouvert avec en fil rouge le souhait de rester « connecté » à la nature. Un jardin de 2000 m2 va être créé au cœur de la parcelle et permettra de prolonger agréablement la voie verte le long de la Deûle. Nous avons également beaucoup réfléchi à l’exposition afin que chaque logement puisse bénéficier d’un ensoleillement journalier. L’objectif est de réaliser une opération très qualitative avec des matériaux locaux briques, béton - afin de mieux s’insérer visuellement dans l’environnement. À terme, des cellules devraient accueillir des commerces sur le parc tertiaire et permettre aux habitants du quartier de faire leurs achats à proximité…

Quels sont les atouts du site ? Emilien Cathelain : Nous sommes quasiment à la campagne tout en étant à 10 minutes du centre-ville de Lille ! Et j’en parle en connaissance de cause puisque nous avons installé notre agence début 2016 à proximité de Rivéo, dans une ancienne brasserie réhabilitée en bordure de Deûle. Les berges aménagées permettent de faire des balades à vélo et de rejoindre la Citadelle rapidement. Il n’y a pas de problème de stationnement, donc moins de stress ! Bref, c’est un quartier qui va fortement changer dans les années à venir et qui mérite qu’on s’y intéresse…


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ILS TRAVAILLENT SUR LE PARC RIVÉO PAROLES D’USAGERS

« Un site choisi à l’unanimité par nos collaborateurs » Lorsque la question de l’implantation de notre direction régionale s’est posée, nous avons sélectionné plusieurs sites. C’est finalement Rivéo qui a été choisi à l’unanimité par nos collaborateurs. Plusieurs arguments ont penché en sa faveur : la desserte facile, les loyers attractifs, la situation très agréable en bord de Deûle, la proximité avec Lille, l’accessibilité via les pistes cyclables, le stationnement et enfin le fort potentiel du site ! Eric Vanhove, directeur région Nord Artélia.

« Une situation exceptionnelle »

« Moins de stress le matin »

Nous bénéficions d’une situation exceptionnelle puisque nous sommes à 200 mètres à pied de notre usine de torréfaction et à 6 kilomètres de notre second site de production dans le quartier des Bois-Blancs à Lille. L’accès aux principaux axes de circulation se fait très aisément, il n’y a pas d’embouteillage, ni de problème de stationnement. Nous sommes dans un bâtiment HQE qui correspond tout à fait aux valeurs de notre marque. Enfin, un arrêt de bus à 50 mètres permet à nos stagiaires de pouvoir rejoindre très facilement nos locaux ! »

Avant, l’entreprise était installée sur les grands boulevards à La Madeleine entre Botanique et Saint-Maur. Un secteur où le stationnement est loin d’être aisé. Ici, on se gare très facilement, c’est moins de stress le matin ! Nous allons régulièrement marcher sur les bords de Deûle avec les collègues et dès qu’il y a un rayon de soleil, nous pique-niquons sur la terrasse aménagée en contrebas du bâtiment. Enfin, deux fois par semaine nous profitons de la salle de sports Claude Dhinnin, juste en face, pour prendre un cours de gym ou de zumba. Bref : nous bénéficions d’une meilleure qualité de vie au travail !

Pierre Sénéchal, directeur de la Communication de Méo-Fichaux.

Anne-France Pottier, assistante de direction, Spie Batignolles, salarié Rivéo.


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« Les douches sont un vrai plus ! » Je pratique le trail, la course à pied et la boxe. Avoir des douches sur le lieu de travail m’offre la possibilité de m’entraîner sur l’heure du déjeuner. C’est pratique ! Parfois, il m’arrive même de venir en vélo le matin et de me doucher sur place. Cela permet d’attaquer la journée dans un bon état d’esprit. Mathieu Gal, acheteur, Spie Batignolles.

« Je saute dans mes baskets et je pars courir ! » L’accès direct aux berges aménagées de la Deûle favorise la pratique sportive. Dès que j’ai un peu de temps sur l’heure du déjeuner, je saute dans mes baskets et je pars courir une dizaine de kilomètres ! En plus, notre bâtiment est équipé d’un espace « Cafét’ ». C’est pratique pour faire réchauffer son plat en rentrant… Ludovic Rickaert, commercial, Spie Batignolles.

« L’implantation en bord de rivière pour un lieu de travail idéal » L’accessibilité, la situation géographique au cœur de la métropole et la proximité de l’eau ont été des critères décisifs dans le choix de nous implanter sur le parc tertiaire Rivéo. Je vis à Lille et je me rends parfois à vélo au travail en empruntant les berges aménagées de la Deûle. C’est vraiment très agréable ! Concernant l’aménagement intérieur des bureaux, nous avons souhaité décloisonner l’espace afin d’être cohérent avec notre fonctionnement d’entreprise qui est sur une logique d’ouverture. Des éléments qui participent au bien-être de nos collaborateurs… Philippe Bamas, directeur général de la filiale régionale de Spie Batignolles

Aujourd’hui, Rivéo c’est…

Un foncier de 23 000 m2 à 5 minutes du Vieux-Lille et de la gare Lille Europe

Déjà 2 bâtiments de bureaux en R+3 de 8200 m2 chacun avec 1289 m2 disponibles à partir de 200m2

300 collaborateurs sur le site

Des bâtiments HQE et BBC

Demain, Rivéo c’est…

Dès 2019, 2 500m2 à 6 500m2 supplémentaires

1800 m2 livrables en 12 à 18 mois à l’achat ou à la location

Stationnement 1 place /40m2 et un parking gratuit à proximité.

Contacts SEM Ville Renouvelée - Laurie Sébille - 06 40 06 67 60 • BATIXIA - Jean-Marie Bricogne - 06 07 47 66 67


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Le Campus de la Cimaise,

À SITUATION EXCEPTIONELLE, CADRE EXCEPTIONNEL ! Le programme de La Cimaise se déploie sur plus de 4 000m² répartis en 4 bâtiments de bureaux disponibles à la location ou à la vente. Implantés au cœur des parcs tertiaires de Villeneuve d’Ascq, les bureaux sont idéalement situés, à 2 minutes de la voie rapide et à 15 minutes du centre de Lille.

Le Campus de la Cimaise offre un véritable écrin de verdure

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Un havre de paix en guise de cadre de travail Les bâtiments répondant aux nouvelles normes écologiques sont espacés et agencés de façon à laisser place à des espaces de travail et de bien-être. Les espaces verts, les nombreuses terrasses et l’étang central offrent un cadre idéal pour l’ensemble des occupants. Aux alentours du campus, vous trouverez de nombreux services (activités sportives, détentes, drive,…) ainsi que des enseignes alimentaires (O’Terra, Leclerc drive, Match et de nombreux restaurants). Le Campus de la Cimaise offrent des prestations qui correspondent aux nouveaux modes de travail.

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Crédit photo : © iStock

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