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SOFIA ESSAÏDI

UNE ACTRICE QUI BOUSCULE LES ÉTIQUETTES

Révélée à 19 ans par la Star Academy, Sofia Essaïdi s’affirme comme une artiste multi facette, à l’américaine, aussi à l’aise en chanteuse, musicienne, danseuse ou comédienne. Depuis 20 ans, à force de travail, la belle franco-marocaine s’est fait une place enviable au cinéma et à la télévision.

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Sofia Essaïdi a la beauté solaire des trentenaire épanouies, qui vivent leurs passions à fond. Téléfilms, séries, cinéma, elle ne cesse d’enchaîner les projets et plateaux de tournage. C’est à peine si elle a eu le temps de faire un stop au Studio Harcourt, pour une séance très glamour. « J’ai été impressionnée par le travail et l’énergie déployée pour réaliser ces images. Pendant la séance, il y avait une danse constante entre la personne qui s'occupe de la lumière et le photographe. En général, c'est plutôt la personne photographiée qui propose des mouvements, des poses. C’était une expérience inédite pour moi », s’enthousiasme Sofia.

Elle est là, nimbée de lumière, fragile et puissante dans le savant clair-obscur. On a peine à se souvenir de la jeune femme timide de 19 ans que l’on avait laissée un soir d’hiver, à la sortie du château de la Star Academy. Deux décennies ont passé. La jeune fille de Casablanca qui fêtera ses 40 ans l’année prochaine, s’est métamorphosée. Elle a gagné en assurance, sans perdre son énergie, sa fraîcheur, son optimisme.

« Il y a des artistes qui, à dix-neuf ans, se connaissent déjà et sont connectés à eux-mêmes. Je pense en particulier à la chanteuse Adèle. Et puis il y en a d’autres qui n’ont pas encore fini de se construire. C’est mon cas. Il m’a fallu des années, et beaucoup de travail personnel, pour acquérir de la maturité, apprendre à mieux me connaître ». Et de rajouter, « Depuis mes débuts à la Star Academy, j’ai toujours eu envie de découvrir de nouveaux horizons artistiques. Je pense que c’est important de se renouveler et de se challenger. J’aime la musique, le théâtre, la danse, le cinéma… Ce sont des formes d’expression différentes mais complémentaires. Je n’ai pas de préférence. Je choisis mes projets en fonction de mon envie et du message que je veux transmettre. »

« Je ne me suis jamais vraiment fixé de limites. Ce sont les autres qui m'en ont mises. En France, c'est un peu compliqué d'avoir plusieurs envies. En Amérique, c’est beaucoup mieux accepté. Certains journalistes m'ont demandé pendant longtemps si je me cherchais, si j’étais perdue. En vérité, je m’amuse, en passant d'un univers à un autre. C'est ainsi que j'imagine ma carrière, jusqu'au bout. »

Sofia Essaïdi évoque ensuite quelques moments forts. Ces tournages et échanges sur les plateaux qui lui donnent de l’énergie et la confortent dans la façon dont elle pilote ses rôles et ses choix. « Nous venons de boucler le tournage du film « Antigang la relève » de Benjamin Rocher, avec Alban Lenoir, Jean Reno et Cassiopée Mayance. Une suite au film du même Benjamin Rocher de 2015. C’était ma première comédie et je suis très heureuse d'avoir participé à ce film qui devrait sortir d’ici la fin de l’année sur Disney+. Cela faisait un moment que je voulais me frotter à ce genre décalé et ça m'a donné envie d'y retourner. Là j’étais dans un rôle de policière. Mais je n’exclus pas de jouer un jour le rôle d’une méchante (rire). » Quelques jours après cet entretien, Sofia attaquait le tournage d’une nouvelle adaptation de « La Peste », d’Albert Camus. Une dystopie transposée en 2029, dans un monde en pleine pandémie. « C’est un projet ambitieux, piloté par Antoine Garceau pour France 2. Je joue le rôle de Laurence, une journaliste d’investigation qui va enquêter sur les origines de la maladie et sur la responsabilité des autorités. C’est un personnage courageux, intègre et déterminé, qui va se retrouver au cœur d’un complot et d’une lutte de pouvoir. Elle évolue dans une société où résonnent les craintes et préoccupations actuelles : crise sanitaire, écologique, sociale, politique… L’épidémie de peste décrite dans le roman initial va devenir un variant de l’épisode le plus meurtrier de l’histoire. »

Travelling avant. Nous voilà il y a une année à Cannes. Alors que le festival retrouve cette année un format proche de celui d’avant Covid, Sofia Essaïdi se souvient de sa montée des marches avec l’équipe du film « Nostalgia » de Mario Martone. « C’était vraiment un moment magique, hors du temps. Quelques minutes avant, nous étions en train de danser comme deux gamins, Mario et moi, entraînés par une super musique. Sans aucun complexe. Je me disais que c'était formidable d'avoir quelqu'un qui ne se prend pas au sérieux, qui est juste dans l'instant présent. Cela m’a rappelé la fête de fin de tournage à Naples. »

Les R Alisateurs Avec Lesquels Elle R Ve De Tourner

« J'adorerais travailler avec Emmanuelle Bercot. J'espère qu'un jour j'aurai la chance de croiser son chemin, parce que j'aime vraiment ce qu’elle fait. J'aime son authenticité. J'aime la façon dont elle déploie son humanité. Je rêve également et pour des raisons différentes, d’être dirigée par Jacques Audiard, Claude Lelouch, Alice Winocour, qui met en scène des femmes fortes, à la fois courageuses et fragiles, ou encore Albert Dupontel. A chaque fois que ce dernier fait un film, il nous emmène vraiment dans des émotions et paysages intérieurs surprenants. Et puis je suis fan d’Eric Toledano et Olivier Nakache. J’ai la chance de connaître leur travail depuis leur début. Ils réalisent des films à la fois sensibles, authentiques et accessibles. Du cinéma qui donne du plaisir et des pépites comme « Intouchables », « Le Sens de la fête », « Hors normes ». D’une manière générale, dans le jeu, j’aime être cadrée, mais j'aime aussi l'inverse. J'aime quand tout d'un coup, il y a une totale liberté. J'ai découvert cela avec la réalisatrice israélienne, Michale Boganim, lors du tournage de « Tel Aviv, Beyrouth ». Elle vous laisse une totale liberté de propositions et d'espace. Je me rappelle qu'elle me disait « Fais ce que tu veux. Je me débrouillerai, je m’adapterai. » C'était une expérience rare, extraordinaire. »

On voulait changer le monde. C’est le monde qui nousachangés.Maisons’est bien amusés. On a vécu notre vie comme un roman. On a vécu avec talent ». En 2005, Thierry Ardisson se met à table dans « Confession d’un Babyboomer » (Flammarion), écrit avec Philippe Kieffer. LesBoomersn’ontpasencore été mis à l’index. Il déballe tout : ses racines italoprovençales, son enfance pleine d’ennui, ses rêves et dérapages d’adolescent et de jeuneadulte,lesvoyagesdans lespalaces,sapériodejunkie, la nuit, les excès. Au détour d’unepage,onyapprendégalement qu’en latin, Ardisson signifie « grande gueule », on s’enseraitdouté.

Thierry Ardisson

Le Baron Noir De La T L Fait Parler Les Morts

Depuis les Années 80, Thierry Ardisson bouscule les codes du talk-show, mêlant provocations souriantes, punchlines percutantes et concepts novateurs. Aujourd’hui, le Baron Noir du PAF redonne vie à Dalida, Jean Gabin ou Coluche grâce à l'IA. De « Tout le monde en parle » à « Hôtel du Temps », Harcourt Magazine explore les audaces du Maître de l’Interview !

Texte : Olivier Bonnefon

Thierry Ardisson jongle avec les punchlines et les concepts. S’il fallait le définir en une phrase, on retiendrait forcément cette maxime de Jacques Brel qu’il cite en exergue de son livre « Confessions d’un Babyboomer » : « Il nous a fallu bien du talent pour être vieux, sans être adulte ».

Lui-même a beaucoup écrit : des romans, des interviews, des slogans publicitaires, des pitchs et quelques aphorismes : « Il faut vivre sa vie comme on aimerait la raconter ». Pas mal, comme programme !

Le roi de la provoc’ n’en est pas moins esthète et dandy, il cite à l’envie, cette sentence de Maurice Barrès : « Tout obtenir, pour pouvoir tout mépriser ». Le luxe de ceux qui ont touché du doigt leur rêve…

En ce mois d’avril 2023, Thierry Ardisson est confortablement installé dans le salon de maquillage du Studio Harcourt, aux lourds rideaux tendus de velours rouge. Tout de noir vêtu, il sirote un Perrier tranche et consume des blondes, en regardant les photos de stars du 7e Art flotter sur les murs. Devant ses yeux mi-clos, c’est un peu de son enfance et de son destin qui défilent. Comme un vieux film en Super 8. « Je suis ému d’être là. Mon père, Victor, était fou de cinéma. C’était sa passion, lui qui passa l’essentiel de sa vie à construire des ponts, des tunnels et des barrages. Il connaissait les dialogues de certains films par cœur. Je n’oublierai jamais la fois où il m’a emmené voir « Les Dix Commandements ». Quand Moïse a ouvert la mer Rouge, ça m’a autant sidéré que les Hébreux à l’époque (rire).

Au retour de cette séance, il y avait du verglas sur la route de montagne où l’on roulait. Soudain, la Jeep a fait une embardée et a glissé à quelques centimètres d’un ravin. Je me suis mis à genoux et elle s’est arrêtée ».

Au fil de cette enfance marquée par le spleen, l’ennui, et les études chez les Salésiens, Thierry Ardisson s’évade dans les livres et l’écriture. Sur ses cahiers d’écolier, il griffonne d’étranges intrigues. Il invente son propre univers.

Chez les Pères, il serre les dents, apprend la discipline et s’initie à la foi et à la spiritualité catholique. Des piliers fondamentaux sur lesquels il s’appuiera toute sa vie.

« Je vis la nuit, je vis (aussi) le jour. Toute la semaine, je me couche tard, mais le dimanche matin, je me lève tôt : je vais à la messe (et j’aime ça) », déclarera t-il en 1980 dans une interview à Playboy.

A cette époque, le jeune Thierry développe parallèlement certains penchants avouables, comme sa passion pour les Beatles. D’autres un peu moins. Lors du fol été de ses 18 ans, il s’installe à Juan-les-Pins, le bac en poche, il y découvre les plaisirs de la chair et les vertiges du monde interlope.

« Ensuite, au début des Années 1970, je suis monté à Paris, avec 50 francs en poche. Je rêvais de faire fortune et conquérir la capitale. Le must pour moi, c’était d’avoir les moyens de m’offrir des allers-retours à New-York en Concorde ». Thierry Ardisson écrit bien. Il a du style, des idées. « Comme disait Serge Gainsbourg, j’ai retourné ma veste, elle était doublée de vison. En attendant la consécration comme écrivain, je suis devenu concepteur-rédacteur dans la publicité. C’était bien payé. Cela m’a beaucoup appris pour la suite ».

Chez les Mad Men de la capitale, le jeune homme pressé devient un wonder boy, gagnant notamment la confiance de Bill Tragos, le T de l’agence TBWA. Il apprend à rentrer dans la tête des gens, avec des slogans entêtants, que ne renierait pas le créateur de Publicis, Marcel BleusteinBlanchet (« Du bon, du beau, Dubonnet ») « Vas-y Wasa », « Ovomaltine, c’est de la dynamite », « Quand c’est trop, c’est Tropico », « Lapeyre, y’en a pas deux », sont autant de pépites signées Ardisson.

« J’ai trouvé la plupart de ces concepts dans mon bain, après avoir fumé un joint. C’était cool (rire) ! Mais au bout d’un certain temps, j’ai commencé à tourner en rond. Je m’étiolais. A force de vendre du fromage blanc, j’avais du yaourt dans la tête. Mon obsession restait l’écriture. Mes maîtres penser : Paul Morand pour le style et Philip K. Dick pour l’imaginaire ». Un soir, Thierry Ardisson sort bouleversé d’une séance de cinéma après avoir vu « More », le classique de Barbet Schroeder. « Le refus des valeurs conventionnelles, le rejet d’une société matérialiste, l’errance, la came, l’amour, la bande originale de Pink Floyd. J’ai pris tout ça dans la gueule comme un message personnel. Il était temps de larguer les amarres ».

MAGNÉTO SERGE • AUTEUR-COMPOSITEUR ET COMÉDIEN

Après Ardimat, son émission la plus dingue, voici Arditube, lancée sur Youtube en coopération avec l’INA. En accès libre, elle abrite les séquences culte de l’Homme en Noir, de « Bains de Minuit » en 1987 à « Salut les Terriens » en 2019. « YouTube est devenue la meilleure chaîne de télévision au monde. Arditube compte déjà 480 000 abonnés et a fait 91 millions de vues l’an dernier », se réjouit Thierry Ardisson. « On ne se contente pas de mettre des archives en ligne. Il y a un vrai travail éditorial de mise en valeur des contenus. J’ai fait de la télé comme du cinéma. J’ai passé des heures à écrire, tourner, monter, mixer des interviews. Sans cette initiative de l’INA, c’est un précieux témoignage sur une époque qui risquait de se perdre. »

De Gorbatchev ou Brad Pitt à une icône black transgenre, les plateaux de ces émissions brillaient par leur éclectisme et leur côté transgressif. « J’étais le premier à représenter la rue sur le petit écran. On jouissait d’une liberté totale. Maintenant, tu dis un truc de travers et tu te prends cinquante signalements à l’Arcom ».

Il démissionne et s’exile en Grèce sur l’île d’Ios, pour y écrire un premier roman personnel et baroque qu’il baptise « Cinémoi », publié au Seuil.

« C’est l’histoire d’un mec qui est allé trop jeune au cinéma. Il ne sait plus de quel côté de l’écran il est. Woody Allen a fait mieux ensuite, avec « La Rose Pourpre du Caire ». Mais ce livre a été plutôt bien reçu et a fait de moi un auteur ». Il en publiera six autres.

Thierry Ardisson tourbillonne, s’épuise et touche le fond à plusieurs reprises. A 21 ans, il a déjà vécu un épisode assez révélateur qui a failli briser cette ligne fragile, sur laquelle il avance parfois tel un funambule. Un soir, déprimé, il s’entaille les veines dans sa baignoire, après une dispute avec Christiane, sa première femme.

« J’aurais pu y passer. C’était un vrai suicide. Une attitude d’ado tourmenté qui veut vraiment en finir ». Heureusement, Christiane repasse chez lui complètement par hasard et le sauve. Sa bonne étoile veille au grain.

« Le psychiatre que j’ai consulté quelques jours plus tard m’a proposé d’engager une thérapie, pour « retrouver une vie normale ». J’ai répondu : « Laissez-moi comme je suis. Je n’ai aucune envie d’être normal ». Tout est dit…

« Après ça, enchaîne Thierry Ardisson, j’ai trouvé un temps, dans la drogue, une solution à tous mes problèmes d’angoisse et de spleen. Un remède à mes failles personnelles. Quand tu prends de l’héroïne, tu n’as plus envie de manger, de baiser, de sortir, de voyager, de penser. Tout se réduit à un petit peu de poudre blanche ». Deux ans plus tard, le retour sur terre s'avère brutal. Heureusement, le pouvoir de résilience de Thierry Ardisson est phénoménal. Il passe six mois à se désintoxiquer, sans méthadone, sans traitement alternatif, en parcourant les Etats-Unis. Il revit. Mais son couple ne survivra pas à cette épreuve. De retour à Paris, il redevient un publicitaire en vue et crée l’agence Business. « Comme son nom l’indique, Business ne fait pas du bénévolat ». Cela reflète bien l’état d’esprit cynique et décomplexé des Années 80.

« Au lieu de me détruire j’ai canalisé mon énergie vers la créativité ». C’est une période intense de travail, où Thierry Ardisson assoit enfin sa réussite professionnelle et personnelle.

Mais l’homme est un éternel insatisfait. Toujours en quête d’un nouveau défi, d’une nouvelle folie. À 35 ans, il se lance dans la télévision avec « Scoop à la Une ». C’est la révélation. Il enchaîne en créant « Bains de Minuit », « Lunettes Noires pour Nuits Blanches ». Le début d’une aventure, avec des émissions nocturnes à nulle autre pareille, où il se mue en baron noir du PAF. Ses talkshows sont séquencés, rythmés, branchés. Il a un ton à part. Il innove, ose, s’appuie sur des concepts, parfois bizarroïdes, comme l’auto-interview. Il invite des DJ, Guy Cuevas, Philippe Corti. Lance Laurent Baffie, le « sniper ». Son double, aux réparties incisives.

« J’avais un trac pas possible à chaque émission. Le culot a toujours été un masque, une bonne excuse. Une fois que les timides ont brisé la glace, ils deviennent exubérants, provocateurs, souvent insupportables ».

Pendant trente ans, Ardisson devient l’un des rois du talk-show. « Tout le monde en parle », « Salut les Terriens » Ses émissions culte abordent l’actualité façon gonzo journalisme.

« J’ai vexé la terre entière. J’avais la réputation d’être un méchant, en fait, j’avais le trac. Aujourd’hui, je suis un homme meilleur, grâce à la télé qui m’a obligé de m’intéresser aux autres. Je suis sorti de moi-même », glisse-t-il, apaisé.

Dans ses précédentes émissions, il avait invité Baudelaire, Victor Hugo, John Lennon sous forme de sosies grimées en personnages historiques. Mais cela ne le satisfaisait guère. Avec sa toute dernière émission sur France Télévisions, il pousse le curseur là où personne n’avait encore jamais osé aller. Il ressuscite les morts, grâce à l’Intelligence Artificielle.

« J’ai inventé ce métavers que j’ai appelé « Hôtel du Temps ». J’y invite des stars disparues. En découvrant le concept, où je montrais Mitterrand en train de dialoguer avec Lady Di, les décideurs ont été scotchés ! Je précise que tout ce que les stars disparues disent ou racontent a vraiment été dit ou écrit », souligne Thierry Ardisson.

Malgré le terne audimat du lancement, le concept plaît artistiquement. France Télévisions a signé pour deux nouvelles émissions. Et la Warner Bros USA vient de racheter les droits d’exploitation du concept pour le monde. « Moi qui ai été élevé dans le culte d’Hollywood, j’ai d’abord cru que c’était un canular. Et pourtant c’est vrai ! » Nul doute que ses parents Victor et Renée auraient été fiers…

Après Dalida, « Hôtel du Temps » reviendra en juin avec Coluche, puis Jean Gabin. Tel un phénix audiovisuel, Thierry Ardisson connaît également une nouvelle jeunesse sur YouTube (lire par ailleurs). Le Baron Noir du PAF n’a aucune envie de baisser le rideau !

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