Paris Edition
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Wonderland Japan
Special 1
Setouchi
Sabres légendaires, étonnants paysages et îles romantiques
TA K E FREE L'hiver 2 0 1 8
VOL.09
Special 2
LA “ CULTURE DATE ” INVENTÉE PAR MASAMUNE Special 3
Héritage Japonais KAMAKURA
WAttention Paris |
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What is
o Trip t aido Hokk
WAttention
Ninja?
You may already know Ninja from comic books and animations, right? But you might not know that Ninja were originally informants, whose primary job was to collect intelligence for Samurai. WAttention is now recruiting foreign reporters who want to collect and spread information about Japan as WAttention Ninja.
Eat local speciality
WA
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The perks of becoming a WAttention Ninja are endless! Go on interview trips around Japan for FREE Meet with people you don’t normally see and try unique experiences Participate in numerous events and conduct backstage interviews Visit up-and-coming cafes and go to pre-opening restaurant receptions
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Furthermore, depending on the number and quality of articles you publish, there are numerous awards waiting for you. Those who excel at being Ninja have the chance to work for WAttention as a professional contributor.
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暦 Koyomi L' h i v e r
こよみを楽しむ
EN HARMONIE AVEC LES SAISONS
K akiz om e,l e 2 janvie r
Texte et coordination /Rieko Ido. Photo/ Hajime Watanabe Au second jour de janvier, de nombreux Japonais pratiquent le Kakizome, la première calligraphie de l’année, en écrivant leurs bonnes résolutions de Nouvel An sur une belle feuille de papier blanc. Dans les siècles passés, l’écriture n’étant pratiquée que par des aristocrates, l’aptitude à écrire et à dessiner était regardée comme un talent tout à fait spécial et admirable. Ce n’est qu’à la fin de la période Edo (1603–1867) que le commun des mortels commença à apprendre l’écriture. Au tournant du Nouvel An, nombreux étaient ceux qui étaient déterminés à améliorer leur pratique du dessin et de l’écrit et dédiaient leurs oeuvres calligraphiques et leurs croquis
dans des temples. Ces oeuvres étaient brûlées sur un bûcher sacré appelé Dondo Yaki le 15 janvier suivant. Car c’est seulement au moment où la fumée s’élevait jusqu’au ciel et que les dessins étaient complètement détruits que les dieux réalisaient les voeux. Cette image illustre les premiers mots du célèbre roman Makura No Soshi ou “ Les Notes de Chevet ” écrit par Dame Sei Shonagon (966?- 1025?), une femme écrivain de la période Heian (794-1185). Cela se traduit par : “Au printemps, c’est dans l’aube que réside la Beauté”, ce qui est une phrase parfaite pour débuter une nouvelle saison. Vous pouvez encore percevoir l’excitation
de l’auteur, au moment d’accueillir la Nouvelle Année. Devant une belle feuille de papier vierge et un pinceau de calligraphie tout neuf, demandons-nous à notre tour ce que nous attendons pour le Nouvel An. Ce temps de pause et de calme est le meilleur moyen de trouver la paix et l’intimité nécessaire à la réflexion. Nos ancêtres connaissaient bien la meilleure façon d’accueillir une Année Nouvelle.
Rieko Ido
Diplômée de l’Université de Kokugakuin, chercheuse dans le domaine des coutumes et savoirs anciens du Japon, elle dirige une analyse technique sur les résultats et la manière de les appliquer au mode de vie moderne. Elle enseigne à l’Université des Arts de Tama. WAttention Paris |
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RANCHÉ à
TOKYO Toutes les tendances actuelles à Tokyo
3 Lancement dans la baie de Tokyo du bus amphibie de tourisme le TOKYO NO KABA Le Bus KABA du district de Yamanakako dans les environs du Mont Fuji, qui va sur l’eau comme sur terre, est finalement arrivé dans la baie de Tokyo ! Depuis le 27 novembre dernier, les visiteurs peuvent embarquer sur cet adorable TOKYO NO KABA ( l’Hippopotame de Tokyo) depuis Aqua City à Odaiba et louvoyer dans une jungle de gratte-ciels avant de plonger dans la baie de Tokyo. Voilà : à présent la liste des choses à faire pour apprécier la beauté de Tokyo vient de se rallonger d’une ligne ! http://www.kaba-bus.com/tokyo/
4 Odakyu, avec le pass HAKONE KAMAKURA Le Pass Hakone Kamakura, qui permet de voyager en illimité à bord des trains Odakyu et qui octroie des entrées privilège dans des sites sélectionnés pendant trois jours consécutifs, commenceront à être vendus dès le 1er décembre. Ce Pass en main, vous pouvez voyager de Tokyo à Hakone et Kamakura, et apprécier le changement de décor de la ville à la campagne. Vous obtiendrez des réductions supplémentaires en produisant votre pass dans une sélection de restaurants et de musées.
1 Baume pour les lèvres caché dans une amulette Japonaise : le souvenir le plus mignon à rapporter Isshindo Honpo, une marque connue pour fabriquer des masques faciaux à décor de kabuki, vient de redéfinir le rôle de l’amulette traditionnelle en lui assignant une fonction nouvelle – d’étui à baume. Les sacs de “baume pour les lèvres fukufuku” ont douze designs différents et sont faits à la main en utilisant une technique millénaire, à Fujiyoshida, une ville du pied du Mont Fuji. Un souvenir étonnant à rapporter du Japon.
http://www.odakyu.jp
http://www.isshin-do.co.jp/fukufuku.html
2 INBOUND LEAGUE à Shinjuku : la meilleure façon de se tenir au courant en voyage A la sortie sud-est de la gare de Shinjuku se trouve INBOUND LEAGUE, un complexe multifonction englobant un centre d’information du tourisme, des installations en usage partagé et un hall pour les spectacles. Au premier étage, les visiteurs trouvent des voyages organisés pour de nombreuses destinations au Japon. Les touristes, qui bénéficient aussi du wi-fi gratuit, sont les bienvenus dans les chapelles et salles de prière. Des locations de vélo et des casiers à bagage sont à disposition avec un supplément. Voyager à Tokyo est bien plus simple avec INBOUND LEAGUE ! http://inbound-league.jp/
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5 Le paradis des gourmands "Yesterday's Tomorrow offre centvingt délices Pour représenter l’excellence des gourmandises Japonaises, le géant nippon de l’alimentaire, Calbee, vient d’ouvrir le paradis des gourmands appellé “Yesterday’sTomorrow”, à l’adresse B1 LUMINE EST de Shinjuku. La boutique offre un choix de sucreries et de snacks savoureux de 120 marques différentes, vendues au poids, ainsi qu’un atelier d’emballage en DIY où vous pourrez personnaliser votre sac à bonbons. Voilà une visite inratable pour tous les amateurs de sucré du monde entier ! http://www.calbee.co.jp/yesterdaystomorrow
Paris Edition L'hiver 2018
VOL.09
Contents
鎌倉
Special
03 En harmonie avec les saisons 04 BRANCHÉ à TOKYO
Managing Editor Yoshiaki TAKAFUJI
05 Contents 06
Special 1
Setouchi
Sabres légendaires, étonnants paysages et îles romantiques
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Special 2
LA “ CULTURE DATE ” INVENTÉE PAR MASAMUNE Dans les ruines du chateau de Sendai se tient l’ imposante statue
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S pour Kyoto
Guen BERTHEAU SUZUKI
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Bonjour à tous les amateurs d’ art vivant en France.
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Special 3
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KANASGY
Pour quelle raison les « sapeurs » ont-ils attiré tant de Japonais ? Entretien avec le photographe SAP CHANO.
Héritage Japonais
Publisher Jean Marks Norihiko NAGAI / KATZ Inc. Yasuko Suzuki / WATTENTION CO.,LTD.
KAMAKURA
une mosaïque culturelle et historique : Première partie -La capitale des samouraïs Kamakura ~ À la cité des écrivains-
Editorial Staff Japan Editorial & Design Team Editorial & Design Art Director R.M.Révolution
Photographer Hajime Watanabe
Photo courtesies JNTO
Coordinator AADD EURO-JAPON
Translator (French) Bee SUZUKI / Hokuto ISEKI 広告・記事に関するお問い合わせは 株式会社 KATZ 〒240-0111 神奈川県三浦郡葉山町一色 63-23 E-mail : info@katz-inc.com 和テンション株式会社 〒150-0002 東京都渋谷区渋谷 2-3-8 倉島渋谷ビル 401 Phone : 03-6418-5701 / Fax : 03-6862-6760 E-mail : info-tokyo@wattention.com
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Setouchi:
Setouchi City Tokyo
Osaka
Sabres légendaires, étonnants Le musée des sabres Japonais Bizen Osafune : L'origine du sabre Japonais
I
l y a trois éléments essentiels concernant les sabres Japonais : leur usage, leur beauté, leur spiritualité. L'usage se réfère à sa capacité de trancher; sa beauté peut être jugée selon son apparence, si son style et sa forme sont beaux. Ces deux éléments sont probablement les mêmes pour les sabres faits dans d'autres pays. Cependant, seuls les sabres Japonais possèdent une spiritualité. En devenant un créateur de sabres, j'ai compris l'importance de l'esprit. Pour protéger notre katana, nous devons enseigner à la future génération comme il est important de ne pas seulement considérer la beauté ou l'usage, mais aussi la spiritualité. – Yokoi Shouji/forgeron
u départ, on dit d'eux qu'ils sont des œuvres d'art, mais de notre A point de vue, c'est juste le résultat. Les gens les regardent et pensent à eux en tant qu'œuvres d'art parce qu'ils ne sont plus utilisés comme des sabres, mais nous continuons à les fabriquer pour qu'ils remplissent leur tâche, comme si on allait réellement se servir d'eux. Nous nous assurons qu'ils peuvent avoir une fonctionalité. Et c'est précisément à cause de cette fonctionnalité qu'ils sont beaux – Yukinori Hashimoto/fabricant de poignée.
Photo par Takemi Nishi
Le Musée du sabre Japonais de Bizen Osafune Horaires: 9:00 – 17:00 (dernière entrée 16:30) Tarifs: le tarif général est de 500 yens, réductions pour les seniors et les étudiants Y aller: Depuis la gare d'Okayama, trajet de 30 min sur la ligne JR Ako vers la gare de Osafune puis trajet de 7 min en taxi vers le musée. URL: https://www.okayama-japan.jp/en/spot/1073 WAttention Paris | 06
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La poudre de fer, le bois de magnolia, le galuchat et et les cordons de soie sont seulement quelquesuns des matériaux naturels qui se transforment à la fois en arme mortelle, et à la fois en oeuvre d'art en passant dans les mains de sept différents types d'artisans. Au Japon, les sabres ont toujours été considérés comme de véritables trésors, et bien qu'ils ne soient plus brandis dans des batailles ils sont toujours recherchés par des collectionneurs, offerts en présent à des sanctuaires ou simplement acquis comme des porte-bonheurs pour repousser la malchance. L'une des plus fières traditions parmi les cinq différentes écoles de fabrication de sabres au Japon est celle de Bizen Osafune, où près de la moitié des sabres existants désignés comme trésors nationaux ont été créés. La région s'est développée grâce à sa position stratégique et à l'abondance de minerai de fer dans les montagnes environnantes, toujours utilisé pour faire les agrégats d'acier (la matière brute pour forger les sabres). Le musée des sabres Japonais de Bizen Osafune, dans la ville de Setouchi de la préfecture d'Okayama, expose une grande variété de chef-d'oeuvres et est le seul endroit qui montre régulièrement l'ancienne méthode pour forger les sabres, en battant et en repliant une barre de fer, le second dimanche de chaque mois. On peut aussi y commander son propre sabre Japonais. Le musée est aussi l'unique endroit au Japon où les visiteurs peuvent avoir un aperçu des ateliers des sept sortes d'artisans qui créent les sabres en un seul endroit. Depuis la forge où le forgeron de sabres donne aux lames leur forme, jusqu'au polisseur avec ses huit différentes meules, en passant par le fabricant de gardes, de fourreaux, le laqueur de fourreaux, le graveur et le fabricant de la poignée. C'est seulement après avoir constaté la profonde concentration des artisans à l'oeuvre, que vous pourrez véritablement comprendre ce qui fait des sabres Japonais l'objet d'une réputation mondiale en tant qu'arme ultime.
Accès: Les gares d'Oku et d'Osafune à Setouchi peuvent être facilement rejointes par train en 30 minutes environ, en prenant la ligne JR Ako depuis la gare d'Okayama, qui se trouve tout juste à une heure de Kyoto par Shinkansen et à 35 minutes d'Hiroshima, tandis que le vol depuis Tokyo prend environ une heure.
paysages et îles romantiques
Ushimado
Installée face à la mer intérieure de Seto, Ushimado possède une longue histoire de ville-chantier navale, qui a fait d'elle un port important dans cette région. De nos jours, l'endroit est pourtant plus connu pour son étonnant paysage d'eaux bleu outremer piquetée de douzaines d'îlots, lui valant le surnom de " Mer Egée du Japon ". Le climat ressemble à celui de la Méditerranée, permettant la culture des olives dans de parfaites conditions. Les oliveraies d'Ushimado, situées en haut d'une colline peuvent se vanter d'offrir une vue à couper le souffle sur un paysage idyllique depuis cet observatoire, tandis que nombreuses sortes de cosmétiques à base d'huile d'olive sont en vente à la boutique souvenir.
Le temple d'Ushimado est au sommet d'une colline près de la plage et est souvent visité par les couples qui souhaitent réussir leur vie amoureuse.
Une visite à Ushimado ne serait pas complète sans une balade dans ses rues pittoresques, pleines de bâtiments historiques, tels que le temple Honrenji, qui accueillait autrefois les diplomates Coréens en chemin vers Edo (Tokyo) et qui a récemment été ajouté au programme Mémoire Historique de l'UNESCO, ou encore la vieille tour en bois qui servait de phare pour les bateaux de passage. Quelques uns des beaux bâtiments en bois qui servaient d'entrepôts ou d'habitations aux marchands d'Ushimado à la période Edo, sont à présent des cafés à la mode qui offrent une bonne occasion d'y faire une halte pendant votre voyage. Accès: Depuis la gare d'Okayama, trajet de 25 min en train sur la ligne JR Ako vers la gare d'Oku puis 20 min de bus jusqu'à l'arrêt Ushimado.
Explorer les iles d'Ushimado à partir de l'Hôtel et Spa Limani On peut aussi apprécier le paysage idyllique d'Ushimado depuis le large. Les visiteurs peuvent louer un yacht et explorer le coin à leur rythme, ou aller directement à l'Hôtel et Spa Limani. De là, tant les résidents de l'hôtel que les autres touristes, peuvent recourir aux services de navettes qui emmènent les passagers d'Ushimado à Kuroshima, une île inhabitée, célèbre pour sa route de Vénus, une étroite bande de sable qui apparait à marée basse et relie Kuroshima, aux îles Nakanokojima and Hatanokojima, toutes proches. La route de Vénus et un rocher en forme de cœur trouvé sur l'île créent une atmosphère romantique, très populaire chez les couples. L'Hôtel et Spa Limani lui-même
est un excellent choix pour y passer quelques jours, car il présente une architecture néo-grecque avec des élements bleus et blancs et une élégante colonnade ornant la piscine. Les hôtes apprécieront les splendides couchers de soleil sur les nombreuses petites îles de la Mer Intérieure de Seto et se fairont plaisir en goûtant la cuisine grecque. Grâce au personnel de l'hôtel, majoritairement étranger, la barrière du langage n'est pas un problème pour les visiteurs ne parlant pas Japonais.
L'Hôtel et Spa Limani Adresse: Okayama, Setouchi, Uchimadocho, Ushimado 3900 URL: http://www.limani.jp/ WAttention Paris |
S'informer : http://www.city.setouchi.lg.jp/journey/ (en Japonais) http://www.i-setouchi.org/ (en Japonais) https://www.okayama-japan.jp/en/
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LA “ CULTURE DATE ” INVENTÉE PAR MASAMUNE Dans les ruines du chateau de Sendai se tient l’imposante statue D’un samourai à cheval, portant une oeillère et un croissant de lune sur son heaume, regardant vers Sendai, la cité la plus vibrante de la région de Tohoku. Ce n’est pas un simple samurai. Pensez- donc : il s’agit de Date Masumune (1567-1636), le fondateur de Sendai et le plus puissant daimyo ( seigneur féodal) de la région de Tohoku. A travers maints mangas, feuilletons et jeux, il continue d’être l’une des figures historiques les plus populaires du Japon. L'histoire légendaire des batailles de Masamune, des trahisons, des revanches et de sa survie, continue de captiver l’imaginaire de tout un chacun, mais ce qui n'est peut-être pas connu de tous, c'est l'influence vitale qu'il exerce encore sur toute la culture du Tohoku.
Plus qu'un simple guerrier Né dans un temps où le Japon était déchiré par les guerres civiles de la période Sengoku (milieu du 15ème siècle, début du 17ème siècle), Masamune s'éleva rapidement, et devint un guerrier prudent, redoutable et ambitieux à un âge précoce, gagnant le surnom de " Dokuganryu" (“Dragon borgne”, car il avait perdu un oeil des suite de la varicelle, étant enfant). En 1604, Tokugawa Ieyasu, le daimyo qui avait réussi à unifier tout le Japon sous une autorité centrale, gratifia le seigneur Masamune du domaine de Sendai pour sa loyauté, faisant de lui le daimyo le plus puissant. Malgré sa réputation de téméraire, Masamune était un homme éduqué et un patron des arts. Désireux de voir Sendai rivaliser avec la région KyotoOsaka, il travailla à étendre le commerce et à enjoliver la région. Tohoku, autrefois une région reculée du Japon, prospéra rapidement et devint une destination pour le tourisme, le commerce et l'enrichissement. Bien que Masamune tienne à la tradition, il comprit aussi qu'il était nécessaire de se rapprocher des étrangers et spécialement de leur technologie et de leur savoir. Il encouragea les étrangers à visiter sa région et dépêcha même une ambassade à bord du San Juan Bautista ( bateau construit selon les techniques occidentales) pour rencontrer le Pape, tout en les envoyant visiter également les Philippines, l'Espagne et le Mexique. Masamune avait une philosophie personnelle de l'hospitalité qui reflétait sa profonde appréciation des arts. Fin gourmet, il créait personnellement les menus de ses réceptions, goûtait les plats et les dressait, faisant montre à ses hôtes de la plus grande attention avec une cuisine traduisant son sens esthétique, inspirée par la cérémonie de thé Japonaise et par le Noh (théâtre classique musical). Bien loin de n'être qu'un général d ’armée t y pe, Masamune ét ait un individu unique, hautement sophistiqué. L'étendue de la culture de Masamune, autant que ses capacités à gouverner, donnèrent naissance à la "culture Date", qui se répandit tout autour du château et à la f in gagna même les communautés les plus distantes de la province du Tohoku. Mais qu'est-ce que la "culture Date" ? C'est une culture riche qui respecte les trésors de la tradition, tout en embrassant de nouvelles idées; de plus, elle apprécie la plus grande beauté et la perfection, tout en restant modeste. Les visiteurs ne peuvent s'empêcher de noter ces principes bien vivants tandis qu'ils font connaissance avec l'art traditionnel du Tohoku, sa cuisine et son mode de vie en général. http://datebunka.jp/en/
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La statue de Date masumune, au coeur de la résidence du clan Date, surplombe la cité de Sendai, depuis les ruines du château, situé en hauteur.
Pour visiter les sites en relation avec Masamune
Les ruines du château de Sendai Etant devenu le premier seigneur féodal de Sendai en 1603, Date Masamune bâtit son château sur le Mont Aoba, qui surplombe la ville. De nos jours, seuls les murs de pierre subsistent, mais ils sont toujours le symbole de la cité.
Zuihoden, le mausolée de Masamune
Musée de la ville de Sendai
Horaires : 9:00- 16:30 (A partir de 16:00 de décembre à janvier) Tarif : 550 yens
Horaires: 9:00 – 16:45 (dernière entrée 16:15) Fermé: lundi, le lendemain des jours fériés et vacances nationales, du 28 décembre au 4 janvier. Sera fermé pour rénovation du 28 décembre 2017 au 31 mars 2018. Tarif: 460 yens
Retrouver la culture Date au quotidien Le tansu de Sendai : un artisanat d’exception Les tansu étaient à l’origine utilisés comme des pièces de mobilier déplaçables, dans lesquelles les marchands et les samourai gardaient leurs possessions. Faits de bois d’orme zelkova Japonais et de châtaigner, chaque tansu est très ouvré très soigneusement, verni avec du laque (incolore) kijiro-urushi et décoré de motifs de fin métal embossé représentant des dragons, des lions chinois ou des pivoines. Âgé de 80 ans, Eikichi Yaegashi est l’un des artisans créateurs de tansu parmi les plus respectés de Sendai, spécialisé dans la création des ornements décoratifs en métal. Représentant la quatrième génération de sa famille à perpétuer la tradition artisanale, il crée de magnifiques oeuvres d’art qui expriment parfaitement l’indéniable beauté de la “Culture Date”.
Des décorations variées en métal ornent le tansu Eikichi Yaegashi, célèbre artisan et créateur de tansu, spécialisé dans les ornements en métal.
Traditionnellement, les tansu de Sendai servaient aux marchands et aux samourai pour ranger leurs affaires.
Shokeikaku: Une culture culinaire héritée de l’esthétique de Masamune Autrefois résidence du clan Date qui se replia ici après avoir dû abandonner son domaine en 1867 pendant l’ère de restauration Meiji, ce bâtiment de bois de deux étages est devenu un restaurant fameux et un lieu de réception pour les occasions spéciales. Donnant sur un splendide jardin Japonais, il sert de la cuisine locale, présentée dans d’adorables et minuscules répliques de tansus de Sendai. Parmi les choses à ne pas manquer : les objets d’art et d’héritage exposés, incluant l’iconique armure noire de Masamune avec son heaume sommé du croissant de lune doré.
Shokeikaku est l’ancienne résidence du clan Date.
Y aller : Shokeikaku: 143-3, Hitokita-nishi, Taihaku-ku, Sendai Taihaku-ku, Miyagi
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Lorsque j'étudiais à l’école d’architecture de Tournai, mes camarades de classe trouvaient mes projets d'inspiration très japonaise, alors que, plus tard, à l'université de Tokyo où je préparais une maîtrise d'architecture, certains de mes professeurs estimaient que mes projets étaient, jusqu’à la manière même de tracer les lignes, "européanisés". Français ou Japonais, je ne me suis en fait jamais préoccupé de cette question. Seule m'importe la manière la plus naturelle de répondre à la demande du client, au terrain et à son environnement. "Naturelle" signifiant pour moi que chaque forme, chaque couleur, etc. possède sa raison d'être, tout en répondant à ma sensibilité du moment. S'il me fallait réfléchir à la part européenne et/ou française de cette sensibilité, je dirais que je recours souvent à des formes obliques et/ou courbes. Cela provient probablement de mon environnement d’enfant parisien où la maçonnerie de pierre était très présente. Par ailleurs, mes bâtiments, et surtout mes maisons, épousent souvent le contour du site. Il s'agit sans doute d'une réminiscence des villes traditionnelles européennes où les bâtiments s'alignent autant en plan qu’en gabarit. Au Japon, cela est rare. Mon côté japonais se retrouverait dans ma tendance minimaliste : réduire le nombre d’acteurs intervenant tant dans la construction d’un espace intérieur que pour l'extérieur du bâtiment tels que le nombre de matériaux de finition et de couleurs ; essayer également d’aboutir à des mesures minimales pour, par exemple, la hauteur et l'épaisseur d’une plinthe ou la largeur d’un cadre de porte. Concernant les dimensions, je les nuance cependant en fonction du lieu où se trouve le bâtiment : S pour Kyoto, M pour la plupart du reste du Japon, L pour l’Europe et XL pour la Chine. Tout en prenant en considération les coutumes et savoir-faire locaux. J'attache aussi une importance particulière à ce que les espaces soient vécus comme une sorte de cocon enveloppant leurs occupants avec douceur. En accordant une grande attention à la fluidité dans la succession des différentes pièces, au traitement des plafonds, à la présence discrète de la lumière artificielle. Sur ce dernier point, je pensais au départ que ma conception de l'éclairage relevait du souvenir clair-obscur des intérieurs de mon enfance parisienne. Il y a d'ailleurs toujours des clients japonais avec lesquels je dois ruser pour leur faire admettre un éclairage indirect dans un pays où la catastrophe de Fukushima n’a réduit l'éclairage criard des konbinis (superette japonaise) que pendant quelques mois. Mais les espaces traditionnels japonais n’étaient-ils pas également dominés par les clairs-obscurs décrits par Tanizaki ? En fait, mon architecture relève probablement d'une empreinte dialectique gravée entre la France et le Japon. Ne serait-ce qu'au niveau des couleurs, je tends à réduire leur palette, mais n'hésite pourtant pas parfois à introduire une couleur ressentie comme criarde par certains de mes clients japonais.
Nihonbeniya Karuizawa 1990/227㎡
Complex medical Dalian 2016/env.62000㎡
S pour Kyoto Maison Yamada Kagoshima 2002/100㎡
Vitup clinic Pekin 2008/2616㎡ Vue du plafond de la salle de récupération
WAttention Paris | 10
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Socie China Dalian Vue sur les thermes 2017/2265㎡
Jacpa Tokyo 2007/1477㎡
Tsukinowacho house Vue du plafond du sejour 2017/62㎡
Guen BERTHEAU-SUZUKI
Né en 1956 à Paris. Après des études à l'école Saint-Luc d'architecture d e To u r n a i , u n e m a î t r i s e d'architecture passée à l ’ u n i v e r s i t é d e To k y o e t différentes expériences professionnelles dans des agences de Paris et de Tokyo, établit en 1990 sa propre agence d'architecture à Tokyo. www.guenbs.com
Vue de la piece japonaise sur l’espace sejour
Vue sur le Tokonoma
Il s’agit pour un même client francais résidant à Tokyo de la seconde conversion d'une maison de Kyoto en maison d’hôte aux fins de location touristique gérée par l’entreprise parisienne Vivre le Japon. ( https://www.vivrelejapon.com/louer-une-maison-a-kyoto/tsukinowacho ) La maison est située au pied de la fameuse pagode de Yasaka. Il convenait de la moderniser en utilisant principalement des matériaux industriels, mais sans la réduire pour autant à une insipide maison de type préfabriqué comme il en en existe malheureusement dans le voisinage. Nous avons dissimulé la nouveauté de la construction en utilisant quelques éléments traditionels comme les tuiles et moucharabiés kyotoïtes. En d’autres parties du projet, des mariages avec le contemporain ont été tentés : porte d’entrée en fer brut rappelant la révolution industrielle, renfort de la charpente traditionnelle japonaise (wagoya) par une structure fermée de toiture européenne, chacune s’affirmant avec une peinture brune de tonalité intentionnellement décalée. Bien entendu, tous les détails ont été soignés pour leur permettre de répondre à l'échelle S de Kyoto. Sans oublier de rechercher la continuité des espaces et des finitions qui apporte au visiteur la quiétude à laquelle contribueront, je l'espère, quelques éclairages indirects et la lumière zénithale filtrée par les tuiles de verre. WAttention Paris | 11
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11 Vue sur la ruelle
Bonjour à tous les amateurs d’art vivant en France. Je suis un photographe répondant au nom d’artiste de Kanasgy, et spécialisé depuis six ans dans les photos de murs de la vaste ville de Tokyo. C’est la première fois que je suis interviewé par un média francophone. Autant dire que je tire une grande fierté d’avoir l’opportunité d’être découvert par mesdames et messieurs les Français… Je suis né à Tokyo. Je l’ai vue croître, ses buildings tirés toujours plus hauts vers le ciel par la fulgurante croissance économique que connut l’archipel dans les années 70-80, et devenir la mégapole que l’on connait aujourd’hui. Qui dit mégapole moderne dit un peu de verre, certes, mais surtout beaucoup de béton. J’ai grandi entouré de ce béton, au point de ne plus le remarquer tant il était comme l’air que je respirais : là, un point, c’est tout. Puis est arrivé le grand tremblement de terre de la côte pacifique du Tōhoku, en 2011… qui a fait craqueler ce béton supposé indestructible, quand il ne s’effondrait pas tout bonnement. Ça a semé la peur dans les esprits. Les murs et WAttention Paris | 12
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clôtures de la grande Tokyo, que je considérais comme une deuxième et troisième peau me protégeant du monde extérieur, sont soudain devenus des « choses qui s’effondrent ». Ce réveil brutal a été l’impulsion nécessaire à ce projet photographique. Je n’avais aucune vision préalable. Je devais juste faire quelque chose. J’ai alors erré dans la mégapole encore sonnée, et commencé à photographier sa « peau ». J’ai d’abord pris des photos de peintures murales dans des lieux où je jouais, étant enfant. Puis de façades recouvertes de graffitis. À partir de ce moment, je me suis pris d’intérêt pour la détérioration des murs, que ce soit par la main de l’homme, ou sous les effets du temps. J’ai commencé à photographier avec un objectif macro en m’approchant toujours plus près de mes cibles. Bien qu’elles puissent dans certains cas sembler abstraites, mes photos présentent la réalité très concrète de paysages, en captant la texture de ces murs, et les traces du temps. Les observateurs n’y verront pas tous les mêmes choses, et c’est tout à fait naturel : mille pensées me traversent l’esprit lorsque je photographie, et perds mon regard dans la spirale du temps qu’incarnent les multiples strates de ces murs, se chevauchant, se divisant, et au final faisant leur identité. J’imagine le bruit de la pluie et du vent, laissant mes pensées s’aventurer dans le présent et le futur, avant de me revenir, pénétrées d’émotions nouvelles. C’est ainsi que six ans ont passé. Lorsque je considère mon travail vis-à-vis de l’histoire de l’art photographique tel qu’exprimé par la « subjektive fotografie » d’avant-garde d’Otto Steinert – par o p p o s i t i o n à l ' e x p re s s i o n d e « p h o t o g r a p h i e objective » –, je le considère comme appartenant au genre de la « photographie d'introspection ». Je vais continuer sur cette voie ; peut-être photographieraije encore les murs de Tokyo dans vingt ou trente ans. Mon « voyage du cœur » est loin d’être terminé.
KANASGY, de son vrai nom Kanasugi Hajime, est né en 1963. Travaillant comme concepteur de jeux vidéo, il se prend de passion pour la photographie érotique, concentrant son attention sur les femmes de Tokyo au moment où elles passent de l’adolescence à l’âge adulte, pénétré par l’esprit dit « moe », cette profonde affection pour des personnages féminins que l’on retrouve dans nombre de mangas et d’animés japonais. Bien que nous l’imaginions avoir photographié la « peau » de Tokyo comme il a photographié celle de ses modèles féminins, nous ne montrerons pas ici cette collection, préférant nous concentrer sur ce qu’a changé en lui la catastrophe de 2011. Peut-être le ferons-nous à une prochaine occasion.
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L’« Exposition Photographique du Sapeur » a été tenue dans divers endroits au Japon, et rencontré un certain succès
Pour quelle raison les « sapeurs » ont-ils Entretien avec le photographe Les raisons du succès de l’exposition J’ignore ce qu’en penseraient l’ensemble des Japonais, mais la grande raison pour laquelle je suis, personnellement, attiré par l’Afrique noire, c’est l’expression de son peuple. Sa nonchalance naturelle, qui me met immédiatement à l’aise lorsque je suis en contact avec lui. Bien sûr, le continent connait bien des problèmes, certains très graves, mais c’est justement en cela que le phénomène des « sapeurs » est intéressant : la « sape » devient, en des temps si durs, une façon totalement inattendue d’égayer le quotidien, de vivre. Personnellement, je suis séduit par cette initiative, et j’imagine que c’est ce qui a plu à de nombreux Japonais. Par ailleurs, il ne faut pas oublier la popularité grandissante du football, qui a réduit la distance entre eux et le continent noir.
La raison pour laquelle M. Chano s’est intéressé au Sapeur en tant que photographe Quand j'ai vu leur mode pour la première fois, la richesse des couleurs m’a instantanément ébloui, et j’ai voulu les imiter. Me couvrir du même genre de vêtements. Et dès que je l’ai fait, ça a forcément attiré l’attention. Incidemment, ça m’a empêché de faire des bêtises, et fini par faire de moi une bonne personne (rires). Être ainsi vêtu me donne envie de me comporter en gentilhomme, mais ça ne me demande pas trop d’efforts, car c’est très réjouissant. Par exemple, disons que je suis de sortie en ville, et que je vois une femme ayant du mal à monter des escaliers avec sa poussette : si je suis en tenue normale, peut-être passerai-je mon chemin en baissant les yeux ; mais si je suis en tenue de « sapeur », l’envie de l’aider me viendra spontanément. Cette bienveillance sera naturelle. Et c’est bien ça, la force de cette mode : une fois dans leurs tenues chatoyantes, les « sapeurs » véhiculent une énergie qui transcende la simple élégance. Au contact de ces Africains, cette vertu m’est apparue comme une évidence. Les présentes photos sont nées de mon envie de partager avec le monde le sens et la joie que l’on ressent à se distinguer comme ils le font.
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©CHANO
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qui lui a assuré une visibilité médiatique et une petite réputation.
attiré tant de Japonais ? SAP CHANO. ©CHANO
Les mots aux lecteurs français La France est plus proche de l'Afrique que le Japon, et l’on trouve à Paris beaucoup de ressortissants des pays africains. Or, Paris est à la pointe de la mode, et c’est pourquoi j’aimerais que le plus de monde possible commande un complet-veston dans un magasin de vêtements africain pour vivre l’expérience du « sapeur ». Le plaisir qu’ils en tireront sera probablement… inédit. Et si mes photos peuvent les convaincre de se lancer, j’en serai comblé. Interview, texte : Yoshiaki Takafuji ©CHANO
©CHANO ©CHANO
Photographe : SAP CHANO http://www.sapchano.com/ 1959 1982 1984 1986 1991 2015 2016 2016 2017
Naissance à Shiga, Japon M. Chano commence à travailler comme photographe indépendant dès l'obtention de son diplôme. Devient le plus jeune membre régulier de l'Association des photographes publicitaires japonaise (APA). Se rend aux États-Unis pour travailler chez NEW YORK YOMIURI PRESS. Basé sur NY, il prend des nombreuses photos d’interviews effectuées en Europe et aux USA. Déménage à Okinawa. Encore basé là-bas aujourd’hui, il vit de la production d'images publicitaires et de photos de « sapeurs ». Publie une collection photos Kindle intitulée Heiwa wo matotta otoko tachi (« Les gentlemans revêtus de la paix ») Publication Collection de photos « Le Sapeur - Le gentleman le plus branché du monde que j'ai rencontré au Congo » Exposition de photo « Le Sapeur - Le gentleman le plus branché du monde que j'ai rencontré au Congo » à Shibuya Seibu Exposition de photos du Sapeur « Heiwa wo matotta otoko tachi (Les gentlemans revêtus de la paix) » tenue dans quatre grands magasin de Daimaru Matsuzakaya WAttention Paris | 15
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Héritage Japonais
KAMAKURA
une mosaïque culturelle et historique : Première partie -La capitale des samouraïs Kamakura ~ À la cité des écrivains-
Avant et durant la période Heian
Kamakura avant l’établissement du shogunat de Kamakura Le nom de Kamakura apparaît pour la preamière fois dans les chroniques du Kojiki (Chroniques des évènements anciens), qui ont été écrites au début du 8ème siècle. Nous savons que des populations vivaient dans la région bien avant cette date et qu'il existait un gouvernement local. Kamakura est également mentionné dans trois poèmes du Manyoshu la plus ancienne collection de poèmes Japonais, compilée dans la seconde moitié du 8ème siècle. Le clan Minamoto, qui fondera plus tard le shogunat de Kamakura, arriva là à la période Heian (794 - fin du 12ème siècle). En 1031, Minamoto no Yoriyoshi et son père Minamoto no Yorinobu, les ancêtres de Minamoto no Yoritomo, le premier shogun du shogunat de Kamakura, écrasèrent une rébellion menée par le seigneur Taira no Tadatsune dans la péninsule de Boso. Cette péninsule de Boso est située dans la préfecture de Chiba, de l'autre côté de la baie de Tokyo. Ce fait d'arme impressionna tellement Taira no Naokata, qui avait lui-même échoué à mettre un terme à cette rébellion, qu'il proposa sa fille en mariage à Yoriyoshi. Il lui fit don de son domaine de Kamakura et Yoriyoshi fut nommé Seigneur de Mutsu dans le nord-est du Japon.
Sugimotodera (temple) en 734 http://sugimotodera.com/
Le fils de Yoriyoshi, Yoshiie, devint le chef du clan Minamoto et gagna la confiance des samourai de l'est du Japon. On pense que l'arrière petitfils de Yoshiie, Yoshitomo, le père de Yoritomo, possédait un château près du temple de Jufukuji. La géographie des alentours de Kamakura, terre côtière entourée de basses montagnes, est restée intacte depuis les temps anciens, tout comme ses sites les plus vieux sont restés inchangés, eux aussi.
La période Kamakura (1185-1333) Avec l’établissement d’un gouvernement par les samourai, Kamakura devient le centre politique du Japon. Kamakura prospéra en tant que ville samourai sur plus de 150 ans, depuis l'an 1180, lorsque Minamoto no Yoritomo s'y établit avec sa nombreuse suite de guerriers samourai, jusqu'en 1333, date à laquelle le régent Hojo Takatoki se suicida et où le shogunat s'acheva. Après qu'en 1159, la rébellion Heiji finit sur la victoire Taira sur le clan Minamoto, Yoritomo, fait prisonnier par Taira no Kiyomori, fut banni dans la péninsule d'Izu. Après vingt ans d'exil à Izu, Yoritomo leva une armée et établit son camp à Kamakura en 1180, depuis lequel il attaqua le clan Taira. En 1185, Yoritomo défit le clan Taira et nomma des shugo ou gouverneurs, et des jito, des fermiers généraux qui entretenaient les domaines et collectaient les taxes, dans ses provinces. En 1192, Yoritomo
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Komyoji (temple)
Komyoji (temple) en 1243 http://komyoji-kamakura.or.jp/
fut nommé shogun. Ceci marqua le début du shogunat de Kamakura, un gouver nement de samourai, s'appuyant sur le Kamakuradomo, où le shogun est le chef incontesté des guerriers samourai, et sur le gokenin, l'ensemble des vassaux servant le Kamakuradomo. Yoritomo dessina l'avenue Wakamiya Oji et le temple de Tsurugaoka Hachimangu devint ainsi le centre de la ville. Après la mort de Yoritomo en 1199, Yoriie lui succèda comme second shogun. Cependant, s'opposaient à Yoriie, sa mère, Dame Hojo Masako et son grand père maternel, Hojo Tokimasa, qui le fit plus tard assassiner. Sanetomo, le plus jeune frère de Yoriie, devint le troisième shogun. Il fut assassiné à son tour par Kugyo, l'un des fils de Yoriie. Ceci mit un terme à la lignée des shogun Minamoto de Kamakura, après seulement trois générations. Postérieurement, une série de shoguns en titre furent nommés, mais le véritable pouvoir politique restait aux mains du clan Hojo, en tant que shikken, ou régents. Fujiwara no Yoritsune, un cousin éloigné de Yoritomo, fut nommé quatrième shogun en 1226. Le troisième régent, Hojo Yasutoki, qui règna de 1224 jusqu'en 1242, promulga le code légal du samourai. Il fit construire le port de Wakaenoshima et développa la passe de Asaina Kiridoshi. Yasutoki organisa également les administrations et créa des cours de justice pour renforcer le pouvoir du clan Hojo.
Pendant la période s'étendant de 1268 à 1284, sous le règne du 8ème régent Hojo Tokimune, l'empire Mongol tenta par deux fois d'envahir le Japon. Ils durent se retirer chaque fois. Pour se préparer à l'éventualité d'une troisième tentative d'invasion, la région du Kyushu avait besoin de fortifications, et tandis que la pression fiscale s'alourdissait sur les vassaux, leur désaffection envers le shogunat s'accrut. Nitta Yoshisada, qui appuyait le mouvement anti-shogunat mené par l'empereur Godaigo, attaqua Kamakura en 1333. Tout le clan Hojo, le 14ème régent Hojo Takatoki et tous ses vassaux inclus, se donna la mort. Yoshisada prit le contrôle de Kamakura. Ce fut la fin du shogunat de Kamakura. Myohonji (temple) en 1260 http://www.myohonji.or.jp/
Dans les coulisses de Kamakura Le rituel de Yabusame fait revivre la période Kamakura Le rituel de Yabusame, du tir à l'arc équestre, se tient chaque année en septembre durant le festival Reitaisai du temple Tsurugaoka Hachimangu. Le rituel de Yabusame prend sa source en 1187 à la cérémonie de relâche des animaux captifs, une cérémonie traditionnelle Bouddhiste. Faisant revivre le yabusame de la période Kamakura, les archers en tenue de chasse de l'époque, galopent sur une piste de 260 mètres à toute vitesse et tirent leurs flèches sur trois cibles successives. D'autres évènemenets dont l'origine remonte à la période Kamakura, tels que les danses Jomashinji et Bugaku, ainsi que de la musique, sont présentés dans l'enceinte du temple. * Yabusame se tient également pendant le festival Kamaura d'avril.
Le rituel de Yabusame durant le festival Reitaisai du temple Tsurugaoka Hachimangu.
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Héritage Japonais
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Myohonji (temple) en 1260 Zuisenji (temple) en 1327 http://www.kamakura-zuisenji.or.jp/
Kosokuji (temple) en 1274 https://www.city.kamakura.kanagawa.jp/ kamakura-kankou/meisho/02kousokuji1.html
Dans les coulisses de Kamakura Les Samourai pratiquaient la méditation Zen
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Après la chute du shogunat tenu par le clan Minamoto pendant trois générations, les membres du clan Hojo prirent les rènes du pouvoir en tant que régents. Afin d'introduire au Japon l'enseignement du Zen et la culture Chinoise, deux domaines de pointe à l'époque, le clan Hojo fonda de nombreux temples Zen dans ce qui est maintenant Kitakamakura. Des prêtres Chinois de la dynastie Song, tels que Rankei Doryu et Mugaku Sogen, furent nommés abbés de ces temples. Le Zen est la pratique de la méditation qui conduit à l'illumination. Les guerriers samourai avaient des sympathies pour cette pratique qui se rapprochait de leurs propres expériences au cours de leur entraînement quotidien.
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La période Muromachi (1336-1573) Création du Kamakura-fu pendant la période Muromachi; Kamakura sous les États Combattants. En 1333, Nitta Yoshisada et les autres guerriers qui s'étaient rangés aux côtés de l'empereur Godaigo contre le shogunat de Kamakura, attaquèrent Kamakura. Tout le clan Hojo ainsi que le 14ème régent, Hojo Takatoki, qui dirigeait le shogunat de Kamakura et ses vassaux, se suicidèrent, précipitant ainsi la fin du shogunat de Kamakura. La restauration Kenmu, sous l'empereur Godaigo commença et Ashikaga Tadayoshi, le plus jeune frère de Ashikaga Takauji, entra dans Kamakura. La restauration impériale échoua bientôt, et Takauji instaura le shogunat Muromachi à Kyoto. Takauji estimait que Kamakura était un élément important de son pouvoir shogunal. Il établit le Kamakura-fu, une administration régionale et donna à son fils Motouji le titre de kubo de Kamakura, soit le titre de gouverneur, pour règner sur la plaine du Kanto, sur Kai et Izu. Plus tard, le clan Uesugi hérita de la position de Kanto kanrei, soit le titre de vice-shogun. Avec la création du Kamakura-fu, Kamakura devint le centre des provinces du Kanto permettant au commerce et à l'industrie de prospérer. Plus tard, le kubo de Kamakura tomba avec le shogun de Kyoto, et de même, le kubo et le Kanto kanrei entrèrent mutuellement en conflit. La guerre civile éclata dans la région du Kanto (autour de Tokyo) suivie par une guerre civile dans la région du Kansai (autour de Kyoto). Pendant la période des États combattants, Kamakura entra dans un lent déclin.
Shizuka no mai Menkake Gyoretsu
Hokokuji (temple) en 1334 http://www.houkokuji.or.jp/
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K A M A K U R A
La période Edo (1603-1867) A la période Edo, Kamakura devient une destination touristique. Bien que Kamakura ait décliné pendant la période des États
Combattants, sa chance tourna quand en 1603, Tokugawa Ieyasu instaura le Shogunat Tokugawa d'Edo.
Il décréta que Kamakura était le lieu de la naissance du gouvernement samourai et tout le gouvernement shogunal se mobilisa pour doter les temples et les sanctuaires de Kamakura. Alors Kamakura commença
à attirer les gens d'Edo et à devenir une destination de pélerinage et
un lieu de villégiature. Les moines Bouddhistes et les membres de la
caste des samourai se mirent à visiter les sites historiques en rapport
avec Minamoto no Yoritomo (le fondateur et premier shogun du shogunat de Kamakura). Comme le va et vient sur la route du Tokaido
entre Kamakura et Edo augmentait, Kamakura devint également une
destination de visite pour les citadins d'Edo. Tout commença avec
l'édition du "Nouveau Guide de Kamakura" ou Shinpen Kamakurashi,
qui sera écrit et compilé sur une période de 11 ans par ordre de Tokugawa Mitsukuni et publié en 1685. Ce guide de huit volumes était basé sur le journal de voyage à Kamakura de Mitsukuni, le Kamakura
Nikki, un précurseur des guides de voyage contemporains. Bien des gens vinrent à Kamakura en se réferrant aux notices explicatives et
aux illustrations détaillées des points de vue et des places historiques.
Les estampes ukiyo-e d'Utagawa Hiroshige qui dépeignent les touristes en groupes compacts visitant Enoshima, attestent de la popularité de Kamakura.
Du milieu à la toute fin de la période Edo, d'autres guides, ainsi que des cartes inspirées du Shinpen Kamakurashi, tels que les Kamakura Meishoki et Kamakura Ezu, furent publiés.
C'est pourquoi, affirmer que la popularité de Kamakura en tant que destination touristique remonte à la période Edo, n'est vraiment pas une exagération.
A la fin du shogunat de Tokugawa, des batteries de canons furent
installées tout le long de la côte de Kamakura pour la défense
des rivages contre les bateaux étrangers venant dans les eaux Japonaises. Yoshida Shoin, Sakamoto Ryoma et d'autres grands patriotes Japonais de la fin de la période Edo habitaient Kamakura.
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Tohkeiji (temple) en 1285, De la période Edo à Meiji, devenir un temple pour les femmes qui demandent le divorce http://www.tokeiji.com/
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Teisouji (temple) en 1611 http://www.geocities.jp/teisouji/ WAttention Paris | 21
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K A M A K U R A
Pendant et après la période Meiji (1868-1912)
La transformation du Kamakura historique en cœur culturel.
Avec l'établissement du gouvernement Meiji en 1868, le Japon commença à absorber très rapidement la culture occidentale. Un médecin Allemand,
le Dr von Bälz, invité à venir enseigner la médecine au collège médical de Tokyo recommanda Kamakura comme site idéal pour des thérapies à base
de bains de mer et grâce aux efforts de Maître Nagayo, le directeur du Bureau
des Affaires Médicales de l'époque, le premier sanatorium du Japon, appelé
Kaihinin fut fondé en 1887. La même année, la ligne ferroviaire du Tokaido fut inaugurée, suivie en 1889 par la ligne Yokosuka. L'amélioration des accès à Kamakura augmenta significativement le nombre de personnes venant
s'y installer pour profiter de l'ambiance historique et récréationnelle. Après le grand tremblement de terre du Kanto en 1923, qui causa d'immenses dommages à Tokyo, de nombreuses personnalités culturelles quittèrent la capitale pour Kamakura. On les désigna par la suite sous le nom d'Écrivains
de Kamakura. Ils contribuèrent grandement à enrichir la vie culturelle de la
ville. La clairvoyance avant-gardiste des résidents de Kamakura tournés vers la protection de la culture et l'environnement naturel, préfigurant le mouvement
populaire Oyatsu, né pendant les années du boom d'après-guerre, est toujours bien vivant et est l'un des signes distinctifs de la ville. Kamakura bungakukan
Dans les coulisses de Kamakura Le Bungakukai, nourri par les Écrivains de Kamakura. A cause de la guerre, de l'agitation sociale, de la suppression de la libreparole et de la mort sous la torture de l'écrivain prolétaire Takiji Kobayashi, des écrivains comme Hideo Kobayashi, Fusao Hayashi, Yasunari Kawabata et Kyuya Fukada lancèrent le magazine littéraire Bungakukai, le Monde Littéraire, en 1933. Ce magazine s'exonérait de toute forme politique et n'était voué qu'au développement de la littérature, des arts et de la culture. Le magazine promouvait la pureté et la liberté de la littérature en présentant les tendances du monde de l'écrit. Les écrivains impliqués, incluaient des néo-impressionnistes tels que Yasunari Kawabata et Riichi Yokomitsu, connus pour leur littérature moderniste. Tels Hideo Kobayashi inspiré par la littérature Française moderne et Kensaku Shimaki qui évolua à partir de la littérature prolétarienne. En postscriptum de l'éditeur, Kawabata écrivit " Nous constatons des signes de résurrection de la littérature".
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Dans les coulisses de Kamakura Kamakura, le lieu de naissance du premier Fonds de Sauvegarde National Japonais En 1964, à l'époque du miracle économique, il existait un plan de développement urbain à Oyatsu, la zone située derrière le temple de Tsurugaoka Hachimangu. Des célébrités du monde culturel, tel que Jiro Osaragi et les résidents de Kamakura s'y opposaient. Ils collectèrent les signatures d'une pétition et levèrent des fonds. Ce "mouvement d'Oyatsu" marque l'avènement du premier fonds de sauvegarde au Japon, grâce auquel les municipalités acquièrent des terres pour sauvegarder l'environnement naturel. Par la suite, la Loi sur les mesures spéciales de préservation des espaces naturels historiques dans les anciennes cités, fut acté pour Kamakura, Kyoto et Nara en 1966. L'intérêt des habitants de Kamakura pour la protection des espaces verts est toujours d'actualité.
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Musée Jun'ichirō Tanizaki, ville d'Ashiya Jun'ichirō Tanizaki (1886-1965), un écrivain qui a dépeint la beauté traditionnelle japonaise avec ses œuvres littéraires comme « Éloge de l'ombre », « Shunkin », etc. Notre établissement a été inauguré en 1988 à Ashiya-shi, dans la préfecture de Hyogo, où se déroule l'histoire de «Quatre sœurs». Un pavillon littéraire qui stocke environ 13000 articles, dont des manuscrits, des correspondances et des objets favoris. En dehors de la salle de l'exposition où se trouvent les documents relatifs à Tanizaki, il y a également une galerie d'entrée où des œuvres d'art et d'artisanat p e u v e n t ê t re e x p o s é e s , u n e salle de conférence et un jardin japonais qui montre l’expression de chaque saison. Nous attendons vivement votre visite.
Informations pratiques
Heures d'ouverture: 10h - 17h (entrée jusqu'à 16h30) Ouvert tous les jours sauf le lundi (Jours fériés ouverts, fermé le jour suivant), fêtes de fin et début d'année, période de remplacement de l'exposition Tarif d'entrée du 17/03 au 17/06:
659-0052 Ise-cho12-15, Ashiya, Hyogo
Tarif réduit: lycéen, étudiant universitaire 300 yen (240 yen)
http://www.tanizakikan.com/access.html
Plein tarif: 400 yen (320 yen)
Tel: 0797-23-5852
Gratuit: jusqu'à collégien
Exposition en Musée Jun'ichirō Tanizaki Kenji BERTHEAU SUZUKI « EX » le Mardi 20/03/18– le Dimanche 22/04/18 Discussion: 14h00- le samedi 31/03/18 « À propos des arts du Japon et de la France » 14h00- le dimanche 01/04/18 « À propos de l'amour pour les femmes » Photos : Maël Kerneïs 24
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