Watzby N°5 - Vivre Bruxelles - Mars 2015

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Bruxelles en mensuel l est enfin là, le tout nouveau WATZBY. Le WATZBY mensuel ! Si, si, vous avez bien lu ! Votre magazine bruxellois préféré se renouvelle désormais tous les mois ! Ses pages pétillantes et ses sujets cocasses n’ont pas fini de vous éblouir et se tiennent encore plus près des tendances, de l’actualité mais surtout de vous, chers lecteurs. Ce mois-ci pour vous servir, l’équipe de WATZBY vous a concocté un menu décalé à base de bonne humeur, découvertes et... belgitude of course ! D’ailleurs à ce propos, Gérald Watelet nous donne rendez-vous chez lui, tout bonnement, et ça parle design.

Pour les amoureux de musique, nous avons mijoté un dossier spécial sur le retour du vinyle et rencontré les artistes Luce et Oscar & The Wolf, tandis que l’assoc’ Lézarts Urbains nous livre un aperçu de son festival annuel, qui se tient durant tout le mois de mars. Côté mode, Sarah Josis nous dévoile les inspirations au cœur de sa dernière collection. Mais ce n’est pas tout puisqu’on vous sert également un shoot printanier haut en couleurs et en imprimés. En guise de dessert, vous aurez droit à une rencontre avec le chef JeanPhilippe Watteyne qui, pour l’occasion, décline une recette simple mais gourmande du moelleux au chocolat. De quoi épater ses amis, sans trop de tracas ! Retrouvez également nos dossiers sur le bondage, la mixité ou encore la vie d’artiste à Bruxelles. Et si vous en voulez encore, plongez-vous dans notre enquête qui fait le point sur l’utilisation des tableaux interactifs dans les écoles. Pour nos lecteurs gamers, la rubrique jeux vidéos fraîchement inaugurée se consacre ce mois-si au test de Resident Evil : Revelations 2. Et si WATZBY se veut le magazine décalé des branchés de la capitale, il est aussi un espace d’expression et de partage. N’hésitez donc pas, chers lecteurs, à nous faire part de vos avis et vos envies via les réseaux sociaux !

Retrouvez-nous sur: www.facebook.com/watzbybelgique, www.twitter.com/watzbybelgique

Alors bon, si le printemps ne semble pas vouloir nous faire grâce d’une arrivée précoce... Haut les cœurs ! WATZBY est là pour vous faire sauter de joie ! Emportez-le avec vous et dévorez-le d’un bout à l’autre, pour vivre Bruxelles sans concession ! Anna Mellone

Journalistes : Anna Mellone, Cédric Dautinger, Sébastien Theys, Loïc Buisseret, Omer Urat, Jean Spérat, Jon

Ess, Alexandre Janvier, Sophie

Messina, Pascal Laroche, Daphné Taillieu

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Marie Wynants

Barbara Salomé

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Serge Anton.

Al Matbakh, « la cuisine » en arabe, vous invite à découvrir les mille et une saveurs de la fine gastronomie orientale, en revisitant des grands classiques du patrimoine culinaire des pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) et du Liban avec des variations créatives et originales. Notre carte décline une proposition riche et subtile de mets gourmands, colorés et épicés, concoctés avec des produits nobles et de saison choisis avec minutie. Autant de recettes sémillantes et généreuses qui combleront les amateurs de bonne cuisine et autres gastronomes. Côté cave, une sélection ample et pointue de vins référencés qui témoigne de la diversité et de la complexité des terroirs et cépages autochtones. Crus aux arômes puissants et raffinés, suaves et veloutés, voire floraux et exotiques, il y en a pour tous les goûts des amoureux de la vigne. Aux commandes de ce palais des délices, Roberto Ponté qui officie depuis plus de 18 ans à « La Cueva de Castilla », une enseigne de renom régulièrement citée dans les guides gastronomiques comme le meilleur restaurant de cuisine espagnole de Bruxelles. Un indéniable gage de qualité. Situé sur la magnifique Place Colignon dans une belle demeure 10

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de style italo-flamand, AL MATBAKH vous accueille dans un cadre élégant, raffiné et convivial, signé par l’architecte d’intérieur Antoine Pinto, référence incontournable en matière d’aménagement d’établissements de restauration en Belgique et dans le monde. Ce créateur d’atmosphères a conçu ici une décoration contemporaine, déclinant le rouge-orangé et le noir dynamisée par les volutes en forme d’arabesques prodiguées par de majestueux lustres ciselés et garnis de vitres multicolores. Pour sublimer ce décor, les photographies d’art de Serge Anton, dont la puissance envoûtante et magnétique interpellera votre regard et vous invitera à une rencontre humaine, respectueuse et complice, sur les routes du Sahara et d’ailleurs. Que ce soit pour un dîner d’affaires, entre amis, en famille ou en tête-à-tête, la magie d’AL MATBAKH mettra tous vos sens en ébullition. Place Colignon 8 – 1030 SCHAERBEEK

Téléphone: 02.248.23.29

Ouvert du lundi au vendredi et

chaque 1er et 3ème samedi soir du mois


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The Escape Hunt Experience est un nouveau concept de jeu du type Escape game qui se développe rapidement à travers le monde: C’est un nouveau jeu de rôle LIVE basé sur les jeux en ligne de type Escape Rooms et qui est désormais populaire dans de nombreuses villes comme Budapest, Londres ou encore Paris.

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brussels.escapehunt.com 13-15 Rue de Livourne 1060 – Bruxelles 10h à 23h

Rue Joseph Stevensstraat 35 Bruxelles 1000 Brussel SABLON Téléphone: 02 502 04 99

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Installé au Sablon en plein cœur de Bruxelles, le salon Bayer & Bayer est précurseur d’une tendance qui se dessine peu à peu en Europe du nord, celle des barber shops nouvelle génération. Dans un esprit British, Bayer & Bayer vous propose des prestations vous permettant de retrouver, le temps d’un instant, le charme d’un rasage à l’ancienne (taille de barbe, mise en forme de moustache). Barbiers, ils se font également coiffeurs et réalisent pour vous des coupes personnalisées, avec toujours, un savoir-faire unique. Chez Bayer & Bayer, on rase la barbe et la moustache comme on peint une toile...avec amour ! Les experts de l’univers Bayer & Bayer vous proposent également un éventail de produits et accessoires typiquement masculins qu’ils ont sélectionné avec la plus grande attention : blaireaux, rasoirs, soins, parfums...

Lundi au Samedi - 10:00 de 19:00 WATZBY.COM MARS 2015

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Pour sa deuxième édition sous cette forme, ce

Le challenge de cet évènement est de croiser

Êtes-vous quelqu’un qui aime bien profiter de la vie, surtout le samedi soir? Est-ce que vos soirées de samedi sont devenues plutôt une routine? Pourquoi ne pas essayer quelque chose d’autre alors? Le Grand Casino Brussels Viage vous offre, un samedi par mois, une soirée au thème des chansons des années soixante! Les artistes et les retronettes vous soigneront le samedi 21 mars

avec leurs voix et leurs pas de danses de 21h jusqu’à 1h du matin! Aucune soirée Casino-a-Gogo est la même grâce à l’éventail d’artistes et leurs différents acts de surprises ! Savourez un cocktail, faites vos jeux, mais surtout, profitez d’une soirée formidable! ‘Wake me up before you à Gogo’ et ‘Let’s twist and shout’ ensemble ces samedis soirs! Préférez-vous déguster un

le temps d’un mois la dimension festive du hip hop et son penchant réflexif et éducatif, deux axes indissociables pour Lezarts Urbains. Lezarts Urbains asbl Tél. : 02-538.15.12 Rue de la Victoire, 102 1060 Saint-Gilles

Retrouvez leur programme sur www.lezarts-urbains.be www.facebook.com/lezartsurbains

dîner 3 services au restaurant Saffron, au cœur du casino, avant de danser? N’hésitez pas à prendre le ‘Dinner & Casino-a-Gogo package alors! Pour 49 € vous recevrez le menu 3 services, quelques boissons et 20€ de jetons pour votre soirée dans le casino. Découvrez donc l’esprit d’une soirée sixties au casino et revitalisez vos samedis soirs !

— PHOTO: 2SHADOWLAND

festival garde sa dimension nationale et internationale et accueille des artistes, intervenants et partenaires de Belgique, Angleterre, Etats-Unis, France, Finlande, Danemark et Pays-Bas.

DESIGN: WWW.WIMVANDERSLEYEN.COM

Lezarts Urbains rempile et monte du 05 au 28 mars 2015 à Bruxelles un programme copieux de concerts, spectacles, tables rondes et rencontres centrés sur la culture hip hop.

IF YOU’VE GOT GLAMOUR , THERE’S NO NEED FOR LUCK.

o Dates-a-Gog

Dates à gogo : 21 mars ; 18 avril ; 16 mai et 20 juin.

17.01 - 21.03 - 18.04 - 16.05 - 20.06 21h — 01h

WWW.VIAG E.BE GCB_casino_a_gogo_poster_40x60_1.i

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19/12/14 11:17


Cela fait plus de 4 ans que le ‘Brussels Vintage Market’ est le rendez-vous mensuel des fans de vintage, de seconde main mais aussi de jeunes designers. Tous les premiers dimanches du mois, c’est dans les Halles Saint Géry, lieu historique et convivial bien connu des Bruxellois, en plein centre de Bruxelles, que le ‘BVM’ pose ses valises.

L’idee

de petits mobiliers et de décoration vintage et de seconde main, ainsi qu’une sélection de designers dans un même lieu le temps d’une journée. Les meilleurs DJ rétro rythmeront votre après-midi au son de leur collection de vinyles! Un

évènement qui permet, en plus de réaliser du shopping, de boire un verre et de luncher entre amis sur fond de musique rétro. Tous les premiers dimanches du mois dans les Halles Saint Géry. De 12H à 19H.

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Réunir des vendeurs de vêtements, d’accessoires,

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Le Festival du film Offscreen est le rendez-vous annuel des amateurs de cinéma insolite.

genres et investit divers lieux pour mieux propager son excentricité.

Vitrine des films indépendants, cultes, inédits et, surtout, non conventionnels, cet évènement, non compétitif et déjanté, célèbre avant tout la multiplicité des

www.offscreen.be 04/03/2015 - 22/03/2015 Cinema Nova Rue d’Arenberg, 3 1000 Bruxelles

Le KlaraFestival ouvre traditionnellement la saison de concerts classiques à Bruxelles. Membre du Festival de Flandres Bruxelles, pendant du Festival de Wallonie, il offre durant quinze jours une magnifique plate-forme de musique classique à travers des choix de programmation exigeants, dans un souci constant de qualité et de renouvellement.

internationaux côtoient les plus belles voix, des créations originales et des productions multidisciplinaires témoignent du dynamisme de ces arts musicaux, et ce dans les meilleures salles de la capitale. Un des must de la saison. Du 06/03/2015 au 21/03/2015 www.klarafestival.be Divers lieux à Bruxelles Tél. : 070-21.02.17

Les grands orchestres WATZBY.COM MARS 2015

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CITY STREET

Premiere edition de la “Boutique Week” dans un quartier branché de Bruxelles, rue Leon Lepage

Du 19 au 22 mars, quatre jours de shopping et de fêtes. L’occasion de (re)découvrir une rue de commerçants créatifs, boutiques de mode, galeries d’art, studios graphique, coiffeurs, bars et restaurants. Jeudi 19 mars débutera la “Boutique Week” avec une soirée “Sip & Shop”. Vous profiterez durant ces 4 jours de réductions spéciales, cadeaux originaux, friandises et boissons.

Jeudi 19 mars débutera la “Boutique Week” avec une soirée “Sip & Shop”. Vous profiterez durant ces 4 jours de réductions spéciales, cadeaux originaux, friandises et boissons. Des photographes “Street Style” seront à la recherche de silhouettes lookées, de coupes de cheveux branchées et accessoires divers ou, simplement, d’un sourire radieux. Par la suite, vous pourrez selectionner le portrait le plus original sur notre page Facebook. Le gagnant du concours “Leon Lepage Street Style” recevra un “IT BAG” et un bon d’achat de 500 euros.

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La rue Léon Lepage est le chaînon manquant entre la dynamique rue Antoine Dansaert et les quartiers populaires du coeur de Bruxelles. Vous débuterez votre promenade par la boutique branchée Maison Margiela et l’autentique café bruxellois Le Laboureur ou vous pourrez déguster les délicieuses croquettes aux crevettes de Filip. Vous poursuivrez cette rue commerçante avec diverses boutiques, restaurants ou encore coiffeurs.


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Le Fabuleux Marcel Label bruxellois

Café Costume Costume sur mesure Café Costume Costume sur mesure

Pepete & Ronron Bar à vin et tapas

FAB KEN Coiffeur visagiste

Freelance Chaussures pour H/F

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CITY STREET

Just in Case Créateur de vêtements

Le Bac à Bloem Fleuriste

Camille Créatrice de bijoux

Sophie Heymans en Els Van Steelandt Conception de bijoux

Royal Collection de chaussures faites main pour H/F WATZBY.COM MARS 2015

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‘Bruxelles, c’est mon chez moi. Tu me perds (...) j’arriverai toujours à retrouver mon chemin’

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D’ALEX VIZOREK Un Belge squatte les ondes parisiennes. Son leitmotiv : rire… peut nous rendre plus intelligent ! On serait tenté de parier qu’Alex Vizorek a passé sa vie à se bidonner. C’est un petit peu vrai, mais le personnage est bien plus atypique que cela !

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Pascal Laroche

llons fouiner un peu sur la Toile et piquons joyeusement le motvalise d’une collègue journaliste pleine de talent : « Alex Vizorek est une pieuvre d’art » !*Oui ! Louise PIERGA a raison ! À moins qu’il ne soit plutôt… caméléon, passant d’une vie à l’autre au gré des saisons, d’abord étudiant à Solvay et en journalisme (en même temps !), puis apprenti comédien au Cours Florent, avant d’être successivement belge à Paris, belge sur Radio France, belge qui cartonne, belge overbooké et belge invité dans WATZBY.

Depuis tout ce temps à Paris, quel souvenir gardes-tu de Bruxelles ?

Trublion ? Oui, mais dandy! Les bancs de Solvay ont rendu sa plume élégante. Ses classes de journalisme ont fait d’Alex un homme averti et les années passées au Cours Florent font pétiller son talent sur France Inter (Si tu écoutes j’annule tout) et sur les planches du Petit Hebertot à Paris (dans un One Man Show bidonnant, -Alex Vizorek est une œuvre d’art-, bientôt de retour en Belgique).

Moi je compare l’époque actuelle au début des années nonante lorsque tous les clubs italiens voulaient un attaquant brésilien. Et donc, ils allaient tous voir au Brésil s’il n’y avait pas un attaquant brésilien capable de mettre des buts. Je pense qu’on a peut-être eu ça avec les médias français qui se sont dit : « Ah ben tiens il nous faut un chroniqueur belge ». Cela a peut-être mis en lumière des talents qui existaient sans ça.

Que ce lanceur de vannes œuvre dans la ville Lumière ou celle de l’Iris, Alex est indéniablement un illuminé doué. Les mécaniques sont de toute façon bien huilées. L’homme se réclame de Lagaf et de Jean Dormesson : « J’aime bien l’idée qu’on puisse me percevoir comme quelqu’un qui a un avis pertinent sur les choses et qui, en même temps, trouve super marrant de faire tomber toute une pile de livres ». C’est celui-là, de grand écart, qu’il exécute si bien sur scène lorsqu’il nous apprend à différencier un tableau avec un fauve d’un tableau fauviste. Et si le voir en spectacle est un régal, l’écouter à la radio est un festin !

Bruxelles, c’est mon chez moi. Tu me perds dans à peu près quinze communes sur les dix-neuf, j’arriverai toujours à retrouver mon chemin. Ma grand-mère habitait Woluwe, j’allais supporter Anderlecht au stade Constant Vanden Stock, j’ai fait mes études à Ixelles, je suis né à Uccle et j’ai souvent trainé à Bruxelles-Ville. J’aime vraiment bien cette ville, sa diversité, ses quartiers variés. Passer de Matongué à Woluwé en 5 minutes, c’est quand même génial non ? Est-ce que c’est parce qu’on est belge qu’on réussit à Paris aujourd’hui ?

Comment se passe le fameux « Vivre ensemble » ? Petit à petit on essaie… non pas de faire oublier qu’on est belge, mais de faire oublier que c’était cet exotisme-là qui nous avait amené ici. Et on y parvient. Car on connait tous très bien la culture française. Quand j’étais gamin je regardais 7sur7 et j’écoutais les Grosses têtes. Ce qui fait qu’aujourd’hui, je n’ai pas du tout l’impression d’être dans une culture qui n’est pas la mienne.

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La journee d’ALEX VIZOREK 4h59 - Lé réveil sonne 5h00 - Écoute du Journal de France Inter 5h20 - Relecture de la chronique 6h15 - Maison de la Radio. La machine à café (évidemment) 6h55 - Le Billet d’Alex Vizorek sur France Inter (les lundis et mardis) Toute la journée : Préparation de « Si tu écoutes j’annule tout », avec Charline Vanhoenacker (une autre Belge) 17h00 - Si tu écoutes j’annule tout, sur France Inter 18h00 - Rendez-vous à l’autre bout de Paris pour la préparation d’une émission de télévision Chaque Dimanche, c’est spectacle : Alex Vizorek est une Œuvre d’art, Petit Hebertot, Paris Penser à : • Ecrire le billet vendredi pour Le Café Serré sur la Première • Prendre des vacances (?) Leslie Artamonow

Tu es bien placé pour savoir où en sont les clichés sur les Belges… Actuellement, les Français ont tendance à nous trouver, nous, les Belges, plus « cool » qu’eux. Ils se rendent comptent que c’est peut-être nous qui avons raison. Maintenant c’est vrai qu’ils se croient plus cultivés que nous. Et sur la grande culture, la grande littérature, effectivement, ils sont plus au fait. Nous, les Belges, quand on commence un débat, on finit toujours par prendre une bière et tout va bien. Pas les Français. Il faut absolument qu’ils convainquent l’autre, et cela peut durer des heures… Ce que les Français ne nous envient pas, c’est notre système politique… La politique en Belgique, c’est comme si tu avais tous les ingrédients pour faire un superbe plat et que tu te dis : «Oui mais non, je vais me faire un hamburger ». Je trouve que ce n’est pas classe de faire ça. Quand j’étais gamin, j’étais à l’école en néerlandais parce que ma mère voulait que j’apprenne la langue. Je vois ce que cela m’a apporté concrètement. Donc, oui, j’essaie de militer pour l’unité. Je suis un patriote convaincu. Tu fais un tas de choses : chroniqueur sur trois radios, comédien, œuvre d’art, ... Tu as même inventé un terme : « s’auto-overbooker ». Tu ne sais pas dire non ? Cela a pris du temps avant que quelqu’un me propose quelque chose. Aujourd’hui, je serais gêné de refuser parce qu’il y a cinq ans j’aurais escaladé la façade de l’immeuble pour les avoir ces choses. Toutefois, trop accepter, c’est aussi faire moins bien. Et il faut rester cohérent. Ainsi, j’ai refusé des chouettes trucs, notamment une proposition de bouquin que j’aurais bien aimé faire… Une petite dernière pour le trajet, Paris-Bruxelles 20

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cette fois ! Si tout cela devait un jour s’arrêter, feraistu valoir tes deux diplômes, de journaliste et de manager, pour piquer la place de Jean-Paul PHILLIPPOT (Administrateur Général de la RTBF) ? Si je l’annonce de cette façon, cela va faire le buzz (RIRES). Vizorek qui prend la place de Philippot ! Je l’adore, vraiment, mais je crois qu’il centralise tout ce que j’ai essayé de ne pas faire : diriger. J’ai fait Solvay et Journalisme et je me suis retrouvé à faire absolument autre chose. Je crois que dans la boîte à outils qu’on nous a donnée dans nos études, il a dû prendre une bonne partie des outils et moi ceux qui restaient. C’est d’ailleurs toujours un plaisir de discuter avec lui car il a toujours un avis plus carré, un avis d’administrateur, alors que moi j’ai plus un avis… de passionné •

Dans son One Man Show, Alex nous propose une initiation à l’art. Magritte, Ravel, Visconti mais aussi… Pamela Anderson, Julien Lepers et Carlos ! Et, last but not least, vous allez enfin savoir comment on devient cymbaliste. Le 09 mai à 20H30 au KOEK’S. Réservation 02/428 66 79 Toutes les dates sur alexvizorek.com et sur kingsofcomedy.be

Tous les jours sur France Inter à 17H00 dans « Si tu écoutes j’annule tout » Chaque lundi et chaque mardi sur France Inter à 6H55 dans « Le billet d’Alex VIZOREK » Chaque vendredi dans Matin Première sur La Première dans « Le Café Serré », à 7h56 Parfois le dimanche matin dans Les enfants de chœurs sur Vivacité


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Nouvelle Collection optique et solaire Prix TTC des montures optiques cerclées de la collection Tonic. Les lunettes sont des dispositifs médicaux qui sont des produits de santé réglementés portant, au titre de cette règlementation, le marquage CE. Demandez conseil à votre opticien.

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Barbara Salomé Felgenhauer

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UNE CARRIÈRE AU SERVICE DE L’ÉLÉGANCE Alors qu’il anime désormais en solo l’émission rtbéenne « C’est du Belge » en direct de son salon, le complice d’Adrien Devyver dans « Un Gars, Un Chef », Gerald Watelet nous accueille dans son somptueux appartement bruxellois, situé à deux pas du Bois de la Cambre. L’endroit idéal pour partager un moment exclusif durant lequel il nous parle design, cuisine et savoir-vivre.

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Par Anna Mellone

ous l’avons connu maître d’hôtel, couturier, cuisinier et même chroniqueur... Des métiers que Gerald Watelet a endossé avec un penchant marqué pour l’art du bien vivre. Né à Namur en 1963, notre homme adopte rapidement Bruxelles alors que des études à l’école hôtelière namuroise et l’obtention de son diplôme en 1983 lui ouvrent les portes de la triplement étoilée ‘Villa Lorraine’. « À 22 ans, je suis devenu le plus jeune maître d’hôtel du pays dans un deux étoiles », assure-t-il. S’il commence dans l’hôtellerie, c’est pourtant dans la mode qu’il officie la plus grande partie de sa carrière.

L’intermède Haute Couture Baignant depuis son enfance dans un univers de chiffons auprès d’une grand-mère brodeuse, le jeune Gerald a toujours eu un certain goût du luxe. Quand je serai grand, je serai couturier, juraitil. C’est ainsi qu’il quitte son job de maître d’hôtel à 24 ans pour ouvrir la maison de couture, Watelet, en 1989 en s’associant à Norbert Norman, architecte et collectionneur de bijoux. Dans l’ambiance feutrée des salons bruxellois, l’enseigne se forge bientôt une petite clientèle de fidèles, parmi lesquels quelques têtes couronnées de chez nous. En 1994, c’est la consécration : il est le seul Belge à être officiellement invité par la Chambre Syndicale de la Haute Couture parisienne à présenter sa collection aux côtés des plus grands de la profession... Chanel, Dior, Yves Saint Laurent ou encore Valentino. S’ensuivent alors des défilés à Rome, New York et bien sûr Paris.

Une reconversion assumée La Maison Watelet signera des collaborations avec les meilleurs artisans français de Lesage à Lemarié, en passant par Vermont, Goosens, et X.Lummen et des collections qui gagnent en prestige, le tout avant un retour volontaire dans son plat pays natal. « J’ai gardé la Maison de Couture en Belgique jusqu’en 2004, j’ai ensuite ouvert à Paris dans les anciens salons de Philippe Venet. Ça s’est très bien passé, mais suite à des différends avec un associé, j’ai

décidé de fermer en 2009 », poursuit-il. De retour en Belgique, la télévision le rattrape un peu par hasard... Ainsi, parallèlement à ses chroniques royales et glamour dans « C’est du Belge », qui présente aujourd’hui une version revisitée tournée en direct de son salon - , Gerald revient à ses premières amours : la cuisine. Il s’affiche alors comme le cuisinier vedette et taquin des émissions quotidiennes « Sans Chichis » et, plus récemment « Un Gars, Un Chef » diffusées par la RTBF. Et ce n’est pas tout, puisqu’il reste aussi actif en tant qu’ensemblier, architecte d’intérieur et paysagiste. « De par mes activités, je garde toujours le contact avec les matières, les textures, les couleurs. Je retrouve ma créativité. Ça reste toujours de l’ordre de l’art de vivre. Je collectionne la vaisselle, le linge de maison, j’aime les jardins, les potagers, les hommes et les femmes, les bons vins… Ce qui compte, c’est que ce soit juste », affirme Gerald. Peu importe la casquette qu’il endosse ou le métier qu’il pratique, Gerald Watelet n’a qu’un souci en tête : celui de l’élégance. Son leitmotiv ? Rendre l’ordinaire un peu plus extraordinaire. Voilà qui est clair !

En tête à tête avec Gerald Watelet Beaucoup vous connaissent à travers les émissions culinaires quotidiennes dans lesquelles vous mettez en scène vos talents, aux côtés d’Adrien Devyver notamment. Mais qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la cuisine ? Je suis en fait très classique... J’aime les bonnes choses : l’huile d’olive, le beurre, la crème, les produits de saison. Même quand je travaillais dans la mode, je n’avais pas de passion pour les tendances. Je n’adhère par exemple pas à la cuisine moderne, moléculaire. Mes références restent le Larousse, Curnonsky, les bases classiques. Je suis très vieux jeu. Mais je ne suis pas imperméable à ce qui se passe autour de moi. Le plus important, c’est la qualité plus que la créativité. Car la créativité sans qualité, cela ne fonctionne pas… La cuisine, c’est aussi quelque chose WATZBY.COM MARS 2015

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de sensuel. Même si elle est quotidienne, il faut qu’elle reste un plaisir.

Qu’est-ce vous chercher à transmettre le plus à travers vos émissions culinaires ? De l’amusement, de l’authenticité, l’envie de ne pas se prendre au sérieux qui que l’on soit et quoi que l’on fasse. Il ne faut pas avoir peur de rater... Mes pâtisseries du mercredi sont d’ailleurs devenues légendaires parce que j’en rate une sur trois normalement. Et ça, c’est parce que la pâtisserie est une science exacte. C’est de la chimie. Alors que la cuisine, ce n’est pas du tout ça : c’est de l’intuition. Pour faire de la pâtisserie, si l’on vous dit de mettre cinq grammes de quelque chose, ce n’est pas dix grammes. Et donc ça m’agace profondément. Je ne suis pas Monsieur Pâtisserie. Mais montrer qu’on peut se tromper, ça met les gens à l’aise. Il n’y a aucune prétention, juste un moment de convivialité. Je cherche aussi à proposer une cuisine que tout le monde peut faire.

Côté design, vous êtes-vous-même décorateur... Pouvez-vous nous faire part d’un objet qui vous tient particulièrement à cœur ? Il y a cette tapisserie d’Aubusson faite sur un carton de Picart Le Doux, qui est très connu pour les tapisseries d’après-guerre avec Lurçat. Elle s’appelle ‘L’Oiseleur’. Je l’ai trouvée juste avant que je ne devienne maître d’hôtel au Carlton. Il y avait une grande maison que l’on vidait et un container était placé devant. Comme je suis très chineur, je suis donc allé voir ce qu’il y avait dedans. En voyant un textile plié dans un coin, je le prends et le déplie sur le trottoir : c’était cette tapisserie. Je l’ai gardée chez moi trois ans, simplement punaisée sur le mur de mon bureau. Un jour, j’ai décidé de la vendre parce que la personne avec laquelle j’étais n’en était pas folle... Le jour des expositions de vente, nous étions tous les deux devant cette tapisserie et nous avons décidé de la retirer de la vente. Trop tard ! On l’a donc rachetée et maintenant, je ne m’en séparerai plus ! J’ai d’ailleurs changé le setting de mon

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salon pour pouvoir l’accrocher.

Un petit mot sur Bruxelles ? J’aime beaucoup Bruxelles ! J’ai habité à Paris, c’est sans doute la plus belle ville du monde... Mais ce qui fait la magie de Bruxelles, indépendamment de la ville, ce sont ses gens. Je trouve que c’est une ville où l’on a un confort de vie inouï. Ce qu’il manque, on peut le trouver très facilement car on peut aller partout rapidement.

Pour terminer, quel est votre top trois des restaurants bruxellois ?

Je suis désespérément classique et donc un grand fan de La Marie Joseph, le restaurant de poisson qui se trouve sur la place SainteCatherine. J’aime que les choses soient faites dans les règles de l’art et c’est vraiment le cas là-bas. Il y a aussi un restaurant à Uccle que j’aime beaucoup, c’est le Pigeon Noir. Et enfin, dans la rue Villain XIIII, il y a ce restaurant japonais : Kokuban. J’adore aller y manger, même le soir tout seul quand je rentre de tournage. J’aime prendre des raviolis, une salade d’algues et une bière... Je trouve cet endroit super reposant ! Quand je vais au restaurant, c’est pour manger sain ! Je suis un homme d’habitudes, mais pas fermé. Si je commande un cabillaud-mousseline avec un épinard en branches, le personnel sait exactement comment je le veux. Pour moi, c’est ça le vrai luxe !

Retrouvez Gerald Watelet en librairie dès le 26 mars ! C’est en effet la date à laquelle l’ouvrage « Les Quatre Saisons de Gerald Watelet » sera disponible avec Femmes d’Aujourd’hui au prix de 9.90€ (7,95€ en solo). Trouvez l’inspiration quelque soit la saison grâce à 50 recettes généreuses et conviviales, à l’image de Gerald.


Photographes © Mireille Roobaert - Luc Viatour - Studio Lebrun - Louis-Philippe Breydel

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En regard des événements récents qui ont frappé la rédaction de Charlie Hebdo, nous avons été à la rencontre d’un dessinateur belge, Ptiluc. Son hommage en dessin à ceux qui ont laissé leur vie dans cette attaque a percuté la Toile. Avec la générosité de ceux que leur passion anime, il répond à nos questions sur son métier, sur le drame et sur l’avenir.

Q

Par Sophie Messina

u’est-ce qui vous a mené à votre métier de dessinateur ? Je fais ça depuis l’enfance. J’ai juste continué ma passion d’enfant qui est devenue mon métier presque par hasard ! Vers Vingt ans, j’ai commencé à essayer de publier mes dessins et puis je n’ai jamais arrêté !

Apparentez- vous le métier de caricaturiste à celui de journaliste ? Les dessinateurs de presse font un vrai travail de journaliste en prise avec le quotidien. Pour un dessinateur de BD, ce n’est pas la même chose, son boulot s’apparente plus à celui de l’écrivain. Quand je fais un livre sur un thème d’actualité, j’ai plus l’impression de faire une enquête de fond mais je ne suis jamais en prise avec le quotidien, donc mon travail reste assez éloigné de celui d’un journaliste. 26

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Votre travail concerne-t-il toujours l’actualité ou avez-vous des sujets de prédilection sur lesquels vous revenez régulièrement en dessins ? Mes scénarii ne parlent presque jamais de l’actualité mais ils en sont inévitablement imprégnés. Finalement, j’ai plus souvent l’impression de faire un travail de sociologue plutôt que de journaliste…

Quels sont les sujets les plus épineux sur lesquels vous vous êtes penché ces dernières années et quel fut l’accueil du public ? J’ai fait un livre satirique sur l’action des ONGs en Afrique… La plupart des éditeurs ont refusé le projet en me disant que dans la BD, les lecteurs se foutent complètement des sujets d’actualité. Le pire, c’est qu’ils avaient raison !


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Le travail de caricaturiste a-t-il vécu une évolution au cours des dernières décennies ? Bien sûr, mais la liberté de ton chèrement acquise à la fin des années soixante semble définitivement en régression depuis quelques années et surtout, depuis les attentats à Charlie Hebdo !

Quel impact les assassinats perpétrés à Charlie Hebdo ont sur votre travail aujourd’hui ? Ça m’a rendu un peu désabusé. Le fait de voir des dessinateurs se faire assassiner pour quelques provocations de lycéen, ça fait bizarre…le fait de les connaître n’arrange rien…d’un seul coup, la désagrégation d’un modèle culturel qu’on pensait immuable semble bien plus proche et cette proximité est épouvantable !

Quel est l’avenir de votre métier en Europe et en Belgique plus particulièrement ? Il est plutôt sombre… Se moquer devient un métier à risque et à l’heure de l’instantanéité et de l’étendue planétaire d’Internet on ne peut aller que vers le nivellement ou l’incompréhension…

Quels sont les enjeux de votre métier dans un pays européen tel que la Belgique? Je ne sais pas si on peut parler d’enjeu. Une expression sans entrave semble être une évidence pour tous les artistes. Il faut s’y accrocher tant qu’on le peut puisque le risque de voir cette liberté se dégrader semble de plus en plus présent. S’adapter au multiculturalisme sans froisser l’une ou l’autre communauté semble être un pari impossible, mais on peut essayer quand même !

Le mot du coeur que vous souhaiteriez adresser à nos lecteurs bruxellois ?

Le dessin de Ptiluc en hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo

Restons accrochés à nos crayons et à notre liberté ! De toute façon, pour être artiste, il faut toujours s’accrocher !

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Le projet du singer/songwriter Max Colombie a clairement le vent en poupe en ce moment. Depuis la sortie de son premier album « Entity » fin avril 2014, tout semble s’être enchaîné à la perfection : album disque de platine, 3 Music Industry Awards (MIA’s) dans les catégories Best Album, Best Alternative et Best Breakthrough en janvier dernier, des concerts déjà sold out en Belgique, bien sûr, mais aussi à Londres (Koko) ou à Amsterdam (Paradiso) et last but not least, un statut de tête d’affiche aux prochaines PIAS Nites le 4 avril prochain au Heysel.

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Loïc Buisseret

scar And The Wolf a pris son envol en 2010. Avant le premier album studio à proprement parler, « Entity », Oscar a déjà sorti 2 EP’s : « Imagine Mountains » en 2011, et « Summer Skin » l’année suivante. C’est avec cet EP et en particulier les titres « Orange Sky » et « All We Want » que le groupe a commencé à se faire remarquer. Il a eu l’occasion de faire les premières parties de Mercury Rev, Warpaint, Ben Howard ou encore du regretté Lou Reed. La voix si particulière de Max était déjà là, mais a posteriori on peut dire que le groupe dans son ensemble n’avait pas encore trouvé « son » son. Il baignait alors dans un folk-pop acoustique où la guitare était plus dominante. Et puis, de la même manière que pour Bert Ostyn, ce folk acoustique plus commun, plus traditionnel disons, a laissé sa place a un son plus recherché, plus contemporain, plus épique, à base de beats et de synthé, que l’on pourrait qualifier d’electro-dream-pop indie. Au niveau personnel, notons

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aussi le retour au bercail de Max qui quitte Gand, où il étudiait la peinture depuis trois ans, pour sa ville natale de Bruxelles. Même si cela n’explique évidemment pas tout. « J’ai juste changé en tant que personne. Il arrive que des artistes souhaitent étendre leur palette musicale et c’est ce qui m’est arrivé […] En fait, pendant que j’écrivais, j’écoutais davantage de musique classique et de bossanova. En général, ce que j’écoute n’a pas grand-chose à voir avec ce que j’écris », confesse-t-il. Le premier exemple de cette « transformation » arrive avec le single « Princes », une track downtempo épurée, plutôt hypnotique, aussi sensuelle qu’envoûtante, mais avec toujours une part d’ombre qui subsiste. Et ces caractéristiques peuvent globalement s’appliquer à l’ensemble de l’album quoique dans des proportions variables. Le deuxième extrait de l’album, « Strange Entity», est par exemple lui plus uptempo, plus dansant, plus orienté club tandis que l’on retient avant tout la «sexyness » du midtempo « Undress », troisième et dernier single choisi pour l’instant. Le résultat final se trouve quelque part entre l’auteur-compositeur-producteur •••


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Marie Wynants

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Marie Wynants

britannique James Blake (et son excellent « Overgrown », 2013), How To Dress Well et son ambient made in US, Sohn et son ambient made in UK ou encore, tiens tiens, les trip-hoppers de Portishead (Bert Ostyn, encore lui !) Comme pouvaient l’indiquer les chiffres de ventes (plus de 20.000 exemplaires) et les 3 MIA’s raflés, « Entity » a été un véritable raz-de-marée en Flandre. « J’étais très honoré mais je ne m’attendais pas vraiment à remporter ces prix, parce qu’en fait je ne suis pas très au courant de ce genre de choses. Je n’écoute jamais la radio donc je ne sais pas vraiment combien de fois ils passent Oscar And The Wolf. C’était une belle surprise et un honneur […] Quand quelque chose comme ça arrive, ça me donne envie de travailler encore plus dur et de réfléchir à comment je peux continuer à améliorer mes shows, ma musique […] J’ai besoin de ce genre de pression pour travailler dur, c’est très motivant », assure-t-il. Entré à la cinquième place des charts flamands le 3 mai 2014, « Entity » est 9 mois plus tard toujours numéro 2 ! Il vient en fait tout juste de perdre sa place de numéro 1 (qu’il occupait depuis mi-janvier) au profit de la sortie du dernier album des vétérans flamands de The Scabs, et n’est pratiquement jamais sorti du top 10 en 41 semaines. En toute transparence, le succès de l’album est objectivement plus discret au sud du pays (il n’a jamais dépassé la 28e place et tourne en moyenne aux environs de la 50e depuis sa sortie) mais ce n’est certainement pas imputable à Oscar And The Wolf directement. Si certains au nord du pays soutiennent la thèse qu’il y a « deux démocraties » du point de vue des résultats électoraux en Belgique et « qu’on ne vit plus

dans le même pays », il est cependant plus que jamais objectivable et palpable pour le premier observateur averti qui a brièvement parcouru ces classements qu’il y a, hélas, deux univers musicaux bien distincts au nord et au sud du pays. De ce constat un peu amer découle néanmoins une vertu : le rôle que joue et que doit absolument continuer à jouer Bruxelles en tant que carrefour des communautés, carrefour culturel où les artistes et le public venus de tout le pays peuvent se rencontrer, peuvent échanger et ainsi renforcer le socle de valeurs humaines et culturelles auquel chacun a l’occasion de contribuer, à condition de le vouloir vraiment. Enfin, si on en vient à un niveau national, et que l’on décide de se concentrer exclusivement sur les artistes belges, on constate alors que seul un album fait mieux en étant classé depuis au moins aussi longtemps : « Racine Carrée » de Stromae. Tout est dit.

“ON ESSAYE DE TRAVAILLER AUSSI DUR À L’INTERNATIONAL QU’EN BELGIQUE”

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Si c’est d’abord le projet de Max, qui compose, qui chante, et qui se retrouve sur le devant de la scène, ce n’est pas pour autant un one-man show. Ils sont 4 sur scène avec, aux côtés de Max, Ozan Bozdag (synthé/basse), Claudio Arduini (batterie) et Jasper Bullynck (guitare). Non, l’image d’Épinal des quatre amis d’enfance qui forment un groupe dès qu’ils sont ados ne se vérifie pas cette fois. Ils se sont simplement rencontrés par le biais d’auditions. Pas d’affect là-dedans au départ, seule la compétence est souveraine. Mais puisqu’on parle souvent du « projet de Max Colombie» pour évoquer le groupe, quel est la place exacte des autres musiciens ? Simple backing band ou « vrai » groupe collaboratif ? « C’est moi qui écris, qui compose


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J’ai une préférence pour les festivals par rapport aux clubs en raison de leur atmosphère festive où tout le monde est toujours à fond ». Ajoutons qu’il y a plus de gens qui vous regardent, et qu’il vous faut convaincre parce qu’ils ne sont sans doute pas venus spécialement pour vous donc ça représente toujours un beau challenge pour un artiste que d’essayer de toucher un aussi large public, aussi nouveau. Sur scène jusqu’ici, on pouvait noter un jeu de lumière soigné et bien utilisé marié à un univers végétal très présent. Mais Oscar prépare pour l’instant quelque chose de tout à fait neuf. « En ce moment, je travaille sur nos shows live, je dessine mes vêtements de scène avec un designer, je m’occupe du design de la scène… Je réfléchis à comment améliorer tout ça, et j’écris déjà beaucoup pour l’album suivant […]. Ça va être très différent, je ne peux pas encore en dire trop par rapport à la scène, mais ça va être un peu plus festif et un peu plus dansant qu’auparavant. » Que vous l’ayez vu par le passé ou pas, faim de Loup ou pas, cette simple promesse d’une toute nouvelle expérience scénique devrait déjà vous mettre en appétit •

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les morceaux, qui donne les directives musicales pour le live donc c’est plus un projet solo en fait, avec des personnes qui m’aident […] Au début, il y avait quelqu’un d’autre qui écrivait des chansons avec moi mais il a dû quitter le groupe donc j’ai commencé à écrire seul », répond Max. En octobre dernier, Oscar a déjà fait salle comble au Vooruit (Gand) et à l’Ancienne Belgique. Ses prochains concerts le 4 mars au Reflektor (Liège) et le 28 mars à la Lotto Arena étant d’ores et déjà sold out, la seule possibilité qu’il vous reste pour l’instant de voir Oscar en Belgique avant l’été (Rock Werchter, Les Ardentes déjà confirmés) sont donc les PIAS Nites le 4 avril au Heysel. « Il y aura sans doute encore des shows en Belgique qui suivront mais je ne peux pas encore en parler. On essaye en tout cas de travailler aussi dur à l’international qu’en Belgique : c’est la même implication, le même investissement personnel sur les deux fronts », explique Max. « Mon meilleur souvenir de concert ? C’était lors d’un festival en Allemagne l’été dernier, on était à l’extérieur, il pleuvait mais les gens étaient à fond et n’arrêtaient pas de danser. Ils me donnaient plein d’énergie, j’aime ça ! […]


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Après 11 ans passés dans la peau du leader/guitariste/chanteur du groupe belge Absynthe Minded, le ouest-flandrien Bert Ostyn, 34 ans cette année part conquérir le public en solitaire (ou presque) avec son premier album « No South Of the South Pole », sorti le 20 février dans les bacs. Loïc Buisseret

près 11 ans donc, 5 albums studio dont 1 de platine [Absynthe Minded, 2009], 4 Music Industry Awards (MIA’s) [Best Alternative, Best Band, Best Record, Best Single en 2010], des titres phares tels que « My Heroics, part I » [meilleur titre de la décennie 2000-2009 selon la radio Studio Brussel] et « Envoi » [MIA du Best Single en 2010], le groupe a décidé collectivement que le moment était venu de faire un break. Rappelons aussi que si le groupe a très vite connu le succès au nord du pays, sa carrière en francophonie a réellement décollé à partir de 2009. Si cette mise en contexte était nécessaire pour resituer un peu le personnage ou peut-être même le faire découvrir à certains, vous pouvez le temps de cet article oublier tout ce que vous saviez jusqu’ici d’Absynthe Minded, tant le premier album solo d’Ostyn est à des kilomètres de ce qu’il avait créé au sein du groupe. Fini l’assemblage de jazz/ rock/folk acoustique, place aux sonorités électroniques complètement dans l’air du temps, se reposant sur beats et synthés. « Si je fais un album solo, je n’en ferai pas qu’un seul et c’est une nouvelle direction dont j’ai besoin. J’ai

cherché un son plus contemporain parce que je me sens aussi plus contemporain. Je voulais aussi mieux refléter la société : Internet, la liberté d’expression, la publicité. Je voulais me laisser influencer par la vie et par tout ce qui se passe dans le monde. Tous ces sons du monde, un peu plus uptempo, un peu plus groovy. C’est une nouvelle approche », explique-t-il. Avec la fin de l’album « As It Ever Was » en 2012, une première boucle était bouclée ; les suivantes n’allaient pas mettre longtemps avant de s’enchaîner (quoi de plus logique pour une musique électronique). « Sur notre dernier album, il y avait quelques chansons qui étaient complètement dans notre univers mais aussi quelques chansons qui voulaient être plus larges, plus contemporaines ». C’est là que le sillon solo de Bert a déjà commencé à se creuser. « Little Rascal [sur As It Ever Was] était en fait ma première « chanson solo » même si sur les albums précédents il y avait déjà des chansons où je jouais de presque tous les instruments. » Cette chanson apparaît d’abord sur la BO du film belgo-turc «Turquaze » en 2010, BO entièrement composée par Bert d’ailleurs. Le parfum d’orient qui baigne le film, se confirme déjà dans les sonorités qui annoncent alors, sans qu’on s’en aperçoive encore, celles que l’on pourra retrouver ponctuellement sur « No South Of The South Pole » des années plus tard. Et justement, après le sombre « Mary » et le très pop WATZBY.COM MARS 2015

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WATZBY « Secretary », c’est « Crank » qui a été choisi comme troisième single. Cet ordre chronologique offre une montée en puissance progressive avec en point culminant, pour l’instant, ce troisième morceau orientalisant, psychédélique, façonné par des sonorités de piano, de sitar et de flûte. Outre ces morceaux, signalons encore « Telling All Your Secrets » qui avec « Secretary » est l’autre morceau un peu plus lumineux, un peu plus léger sur un album « quand même assez dark », de l’aveu même de Bert. « C’est un album qui est fort dans son ensemble, c’est vraiment une histoire. La première chanson « Libertine » commence avec des guitares puis la batterie rentre, et c’est kraut rock full tempo jusqu’au bout. L’album commence avec beaucoup d’énergie, il est très uptempo, avec des guitares funky mais aussi un peu coincées à la TC Matic ». Question influences, Bert évoque logiquement les Kraftwerk, Can et Neu! appartenant à la mouvance allemande citée il y a un instant, mais aussi le trip-hop de Portishead (il adore leur album « Third » sorti fin 2008). Il est aussi admiratif du parcours des américains de Bon Iver. « Le premier album se passe dans une cabane, tout est acoustique, et sur le deuxième arrivent les synthés, la batterie, un son très spécial et j’adore ça », s’exclame-t-il. Ostyn a beau avoir des aptitudes de producteur reconnues (notamment par le conservatoire de Gand), il n’imaginait pas faire son disque tout seul. « J’avais besoin de quelqu’un à qui soumettre mes idées », avoue-t-il. Et c’est là qu’intervient Luuk Cox, la moitié du duo Shameboy, l’un des deux remixers officiels de Stromae sur l’EP Peace or Violence (Remixes) en 2011 et également producteur du dernier album studio des Girls in Hawaii [« Everest », 2013]. « Il est très professionnel, il sait ce qu’il veut. Moi je suis comme ça aussi donc c’était intéressant cette relation en studio très franche, très directe. C’est aussi lui qui a tout de suite compris où je voulais aller avec mes démos, et c’est à partir de là que j’ai commencé mes premiers jours de studio. » Le producteur Luuk Cox n’est évidemment pas le seul à qui Bert soumet ses idées. On peut également citer son proche collaborateur et ami Simon Segers, qui l’accompagne à la batterie, ou encore Jean-Marie Aerts (ex-TC Matic), qui a par le passé produit Absynthe Minded et qui cette fois vient poser sa guitare sur 3 morceaux [I Like Your Brew, Crank, Telling All Your Secrets]. Mais attention, là où Ostyn reste un « vrai » projet solo et ne devient pas un projet de groupe plus collaboratif, c’est qu’il s’agit à la base de compositions persos de Bert sur lesquelles sont ensuite venus se greffer les autres instrumentistes et le producteur. La guitare, alliée principale du compositeur jusque là, a cédé sa place au clavier « plus pratique pour trouver rapidement de nouveaux sons » d’après Bert. « C’était très créatif, très nerdy […] les possibilités sont infinies avec des instruments comme ça ». L’enregistrement, qui s’est étalé sur une période de 6 mois, s’est déroulé aux renommés studios ICP d’Ixelles, situés juste entre la chaussée de Boondael et l’avenue de la Couronne. « C’est mon studio préféré en Belgique. Le studio C où on a enregistré est super : il y a une console Neve, une room où on a enregistré la batterie qui n’est pas 34

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Les Ardentes

trop grande, et je voulais vraiment que la batterie ait le même son sec et cool que sur un album de Fleetwood Mac […] beaucoup d’artistes français et anglais enregistrent là-bas, il n’y a pas de meilleur studio en France ou en Angleterre à mon avis, c’est le top niveau ! » Sur scène, on retrouve le duo Ostyn/Segers accompagné de Toon Vlerick (guitare) et Floris Bogaerts (samples/ claviers). Les plus attentifs auront noté qu’il manque a priori un bassiste à l’appel, même si le synthé peut aussi s’en charger et c’est d’ailleurs le cas sur certains morceaux de l’album. Bert a hésité un moment à ajouter un cinquième musicien au line-up mais estimant que la formule à 4 fonctionnait particulièrement bien, il a décidé d’assurer lui-même conjointement la basse et le chant. Bien que Paul McCartney, Geddy Lee, Glenn Hughes, Lemmy ou David Bartholomé (plus jeune et plus proche de chez nous) semblent faire ça très naturellement et depuis toujours, c’est un exercice peu évident au début pour quelqu’un comme Bert qui a eu l’habitude de chanter avec une guitare entre les mains. « Il m’a fallu beaucoup de répétitions ! Jouer de la basse et chanter en même temps, c’est très difficile […] C’est toujours bon pour un musicien de pratiquer, d’apprendre à nouveau, ça me donne beaucoup d’énergie ». Le répertoire du groupe comprend pour l’instant l’intégralité de l’album, 3 morceaux écrits pour l’album restés inédits et « Little Rascal », de quoi tenir environ 1 heure sur scène. « On a construit le live set en se disant qu’on n’allait pas être un groupe qui allait ‘jouer avec un ordinateur’. Cela reste très humain, très organique. C’est comme sur « Libertine », il y a les bass drones qui forment la structure de la chanson et qui donnent une énergie formidable ». D’autres titres d’Absynthe Minded ne sont

en revanche pas du tout prévus pour l’instant. « On verra dans quelques années, mais pour l’instant, ce n’est pas une bonne idée. Là c’est le moment de faire la différence, de lancer mon projet. Je n’y ai même pas pensé à vrai dire ! » La tournée passera par l’AB Club le 4 mars et c’est la seule date belge annoncée pour l’instant, avant probablement quelques festivals estivaux. Ostyn fera aussi étape à Paris le 20 avril, mais la volonté de prendre son temps, de ne pas précipiter les choses, est pour l’instant clairement affichée par Ostyn lui-même. « Je m’en fous si je suis ‘plus underground’ maintenant. Je suis un débutant once again, ça me donne beaucoup d’énergie et d’inspiration. Je ne dois pas être impatient. Je suis content que l’album sorte en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne même où je pense qu’on jouera aussi […] J’ai deux enfants, je suis aussi content d’être un peu à la maison. Je pense que dans quelques années ça va être ‘back on tour’ mais maintenant, on lance l’album. Ca va être plus calme mais je pense que c’est nécessaire ! Sinon autrement ça deviendrait un peu ‘forcé’. Pour rappel, « Crank », le troisième single sort très prochainement « avec une très chouette vidéo » assure Bert. « C’est pour moi le principal single de l’album », ajoute-t-il. Il le dit, je l’ai déjà écrit…ne venez pas dire après qu’on ne vous a pas prévenu ! •

Retrouvez l’album “No South Of The South Pole” sur les plateformes de téléchargement légales et dans les bacs

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VINYLES REVIVAL

33-TOURS ET PUIS S’EN VONT ? Il est beau, noir et lisse. Sortez-le de sa pochette délicatement et parcourez-le avec les doigts : il se passe quelque chose de sensuel, n’est-ce pas ? Déposez-le sur la platine et, pianissimo, saisissezle bras du tourne-disque. Sur la longue étendue laquée la petite aiguille joue les équilibristes. Un craquement régulier vous annonce que quelque chose va se passer. L’atmosphère se réchauffe déjà, vous ne trouvez-pas ? Pascal Laroche À cet instant précis, devant le vumètre de votre chaîne Hi-Fi, vous êtes conscient que d’autres, de Tokyo à Miami, sont en train de faire exactement la même chose que vous. Sauf qu’ils ont pris de l’avance. Partout dans le monde, des mélomanes de tout poil chassent le microsillon. Rembobinons. Portland, Etats-Unis, 2008. L’employé du rayon disque d’un grand magasin a les doigts qui fourchent. Au lieu d’acheter plusieurs dizaines de CDs du dernier album de REM, il clique accidentellement sur la case “LP”. Il vient de commander les versions « Vinyles » dudit album. C’est la cata ! Il décide pourtant de les mettre en rayon et là, oh surprise, les stocks s’écoulent à tire-larigot. Terminé la période du purgatoire, voilà le vinyle ressuscité. Auréole pour lui ! Chez les disquaires, on jubile. « Presque soixante-cinq pour cent de notre chiffre d’affaire, aujourd’hui, c’est le vinyle » expliquet-on chez Caroline Music. Des chiffres à nuancer évidemment puisqu’un 33-tours est plus cher qu’un CD. Confirmation du côté des labels : « Le vinyle contribue au fonctionnement de notre société à hauteur de dix pour cent » annonce Damien Wasselle, Head of label chez PIAS.

Une dégaine de jeune premier Troisième couplet par les collectionneurs de la première heure : le « grain » de la musique, la « chaleur » du son et le «romantisme » de la pochette, on connait la chanson. Celle qui a permis à Jack White, des White Stripes, de battre, en 2010, le record du vinyle le plus vendu depuis 1994. Si papi, lui, n’a jamais vraiment quitté son vieux Marrantz à

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Barbara Salomé Felgenhauer lampes, fiston aussi, désormais, dépose des galettes sur sa TECHNICS SL1200 : « J’ai commencé par écouter les disques de mon père », explique Romain, 23 ans. « J’aime beaucoup l’objet, le toucher, et le son qui craque un peu. Il y a aussi une façon différente de l’écouter. Avec un CD, on se promène, avec un vinyle, on est plus attentif. » Même air chez Dédé, de chez Caroline Music : « les jeunes se sont rendu compte que la musique est une œuvre d’art et que le vinyle est beau avec sa pochette. Maintenant cela fait bien pour un ket de dix-huit ans de se promener avec un vinyle sous le bras! ». Roulez jeunesse !

Les défauts de la face B À l’agonie dès le début des années nonante et l’apparition du Compact-Disc, l’industrie du vinyle a vu ses usines fermer les unes après les autres. Les presses ont été démontées, stockées. D’autres ont été revendues en Afrique. Aujourd’hui, quand une machine arrive sur le marché, tout le monde se l’arrache. Les usines sont rares et donc les délais de pressage sont longs. Avec ses seize presses qui tournent 24H/24 et 7jours/7, MPO, leader en France, produit 45 mille vinyles par jour. Le métier est à la bourre. Ce qui explique les délais de livraison. « Il faut, au minimum, le double du temps pour recevoir le bébé parce que cela bouchonne. La demande est supérieure à la capacité de production » explique Damien Wasselle, Head of label chez PIAS. Fabriquer des nouvelles machines, vous dites ? C’est oublier que le retour du vinyle est relatif. Aujourd’hui, une commande en usine, c’est cinq cents exemplaires. À l’époque, c’était dix mille ! Le marché n’est pas encore rentable. Pas encore ?


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Dedeé

depuis 1977 chez CAROLINE MUSIC Le boss, ici, ce n’est pas Springsteen, c’est Dédé. Bientôt quatre décennies au milieu des disques. Cela fait des griffes ! La patte de l’expert. À QUOI FAUT-IL FAIRE ATTENTION DÉDÉ? Les disques s’abiment plus vite maintenant. Je pense que c’est comme les voitures, après cinq ans, il faut en changer. Les vinyles des années soixante sont de meilleure qualité que ceux qui sont pressés aujourd’hui. QU’EST-CE QUI CARTONNE ? Le rock se vend bien. Patty Smith, Ten Years After et les Pink Floyd évidemment. Le double vinyle à quarante-cinq euros des Pink Floyd est celui qui s’est vendu le mieux ici l’année passée. L’électro fonctionne bien aussi : The Acid, Aphex Twin. Un 33-tours, avec une pochette qui s’ouvre, une belle création artistique... C’est beaucoup plus beau que ce vilain petit bout de plastique, non ? DÉDÉ, MONSTER OF ROCK ? J’ai toujours voulu travailler au milieu des disques. Déjà quand j’étais à l’école je me tapais Londres pour essayer de trouver les disques qu’on ne trouvait pas ici. C’est une véritable passion. J’ai même vu Bruce Springsteen en train d’acheter nos disques à l’époque des galeries Saint-Honoré, notre ancienne adresse ! ÇA SERA QUOI L’HISTOIRE DE DÉDÉ DANS DIX ANS ? Le vinyle a de beaux jours devant lui, j’en suis convaincu. À mon avis, c’est parti pour quinze ans. Et en plus, le jour où tout le monde aura du vinyle chez lui, le prix commencera à baisser. J’espère, parce que je viens de signer un nouveau bail… Caroline Music - Boulevard ANSPACH 101

LES 5 VYNILES DE L’ÎLE DÉSERTE 1. Robert Wyatt - Rock Bottom 2. Neil Young - Harvest Moon 3. Mark Hollis - Album solo 4. Les Beatles - le White album 5. Serge Gainsbourg - Melody Nelson

Augustoé PURISTE

Il y a six ans, ce père de deux enfants a trompé sa maitresse, la bande dessinée, pour une béguine avec la musique. Aujourd’hui Augusto passe d’une ivresse à l’autre au gré de ses envies. D’ailleurs, ce ménage à trois est parti pour durer : le bédéphile vit de sa première passion et pratique la deuxième à la maison… au milieu de ses mille six cents vinyles ! LE PLAISIR, D’ACCORD, MAIS… QUELLE FACE ? Celle de l’objet ! Je fais partie des gens qui n’aiment pas la dématérialisation. On ne peut pas se battre contre la modernité mais, en même temps, le monde va tellement vite qu’on laisse forcément beaucoup de choses de côté. Avec les vinyles, c’est différent. Il faut prendre son temps. Il y a le plaisir de la fouille, celui de la pochette, et puis celui de la découverte !

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HOW MUCH ? Parfois, pour cinquante centimes, tu tombes sur des perles et ça c’est un vrai bonheur. Si cela te plait, tu le gardes, sinon, tu le donnes ou tu le revends. Moi j’ai une règle : je pars avec vingt euros, pas d’avantage. J’ai déjà réussi à trouver des vinyles quinze fois moins chers que là où je les avais vus la première fois. Il faut de la patience. DÉJÀ TOUT CONSOMMÉ ? Non. Une petite partie de mes vinyles n’a pas encore été déballée.

LES 5 POCHETTES QUI CLAQUENT POUR AUGUSTO

1.Velvet underground featuring Nico -ANDY’S WARHOL’s 2.The Sparks - Kimono My House 3.MOTT -The Hoople 4.Dead Kennedy’s - Frankenchrist 5.John Cale - The Academy in Peril


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Piet

de chez THE COLLECTOR

The Collector Record abrite deux cents mille vinyles. Vous cherchez les Soundtracks et les Easy Listening ? Allez voir à la cave ! Vous cherchez le patron ? Il écoute du Jazz et s’occupe de ses clients. C’EST UNE CAVERNE D’ALIBABA ! Il y en a beaucoup ici, mais je n’en possède aucun à la maison ! Je ne suis pas collectionneur. C’est trop dangereux. Parce que je peux les prendre ici. Ce n’est pas comme ça que je vais faire des affaires. NE PAS FAIRE D’AFFAIRE ALORS QUE VOUS ÊTES EN FACE DE LA BOURSE ? Chez nous, il y a toujours eu des acheteurs. Tous les gens viennent nous voir, de sept à septante-sept ans. J’ai aussi des gens qui viennent racheter ce qu’ils ont vendu eux-mêmes il y a vingt ans ! Le chanteur des Smashing Pumpkins est venu ici. Il a acheté du Franck Sinatra... Ce qui est curieux avec ces artistes, c’est qu’ils recherchent des disques qui ne correspondent absolument pas à ce qu’ils font.

LES 5 POCHETTES QUI CLAQUENT POUR PIET

1.The 13th Floor elevator (pochette de l’oeil) 2.Van Der Graaf Generator - Aerosol Grey machine 3.Pink Floyd - Piper at the gates of Dawn 4.The Outsiders - Monkey on your back 5. Nico - Reims Catedral December (la pochette colorée)

IL Y A MÊME UN PETIT AIR DE WALL STREET ICI… Un Américain est venu ici et il a trouvé un disque qu’il cherchait depuis des années… aux États-Unis ! Nous, on va aux États-Unis trois ou quatre fois par an pour acheter des disques. Aux States, on les trouve facilement. THE COLLECTOR Rue de la Bourse 26 the-collector.be

Danielé

de BRUSSELS RECORD FAIR

Bienvenue dans la Mecque du Vinyle. Une foire, deux éditions, l’équivalent de deux terrains de foot de tables avec des marchands qui viennent de partout et un chef d’orchestre luimême collectionneur depuis… 1969 ! TOUTE PREMIÈRE FOIS? J’ai commencé, un peu comme tout le monde, par les Beatles. J’ai ensuite arrêté les Beatles et j’ai continué Lennon. Aujourd’hui j’écoute tout. Je suis aussi très The Kings et The WHO. LA COLLECTION DE DANIEL ? Je n’ai plus rien ! J’ai tout revendu il y a des années. Maintenant, j’achète des vinyles pour les échanger. Il m’arrive aussi de revendre. C’EST QUOI CET EMBALLAGE ? Pet Sounds des Beach Boys. J’allais justement à la poste pour l’envoyer à Paris. QUELLE A ÉTÉ TA PLUS GRANDE FIERTÉ ? Au moment où je collectionnais les Beatles, J’ai eu un “Get Back

“ spécial, un Assetap, c’est à dire un disque avant le disque, en deux faces. La version est complètement différente. Je l’ai trouvé bêtement dans un magasin. Il n’était pas dans la bonne pochette ! NONANTE FOIS EN VOYAGE AU JAPON MAIS TU CHERCHES ENCORE… …le Space Odity de David Bowie, version originale, pressage japonais. C’est un objet de collection. Ce disque a été mis en vente peut-être une journée parce que les Japonais ont fait une erreur : ils ont appelé ça « Space OdiAty ». Ils ont du très vite le retirer du marché. J’aimerais bien l’avoir, mais c’est 12 mille euros ! BRUSSELS RECORD FAIR, Galerie RAVENSTEIN. 31 mai 2015.

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Le packaging du LP Watch The Trone (Jay Z/Kanye West) designé par Riccardo Tisci (Givenchy) en format vynil qui en fait un objet de prestige (avec l’album inclus)

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Sacha Goldberger.

SACHA GOLDBERGER

quand pop culture et super-héros rencontrent la peinture flamande

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Et si Superman était né au XVIe siècle ? Et si Hulk était un duc ? Comment Van Eyck aurait-il dépeint Blanche Neige ? uper Flemish, c’est le nom de ce projet détonnant du photographe français Sacha Goldberger qui transporte les super-héros issus de la Pop Culture dans l’univers de la peinture flamande, à l’ère élisabéthaine.

La découverte de ces personnages aux pouvoirs fantastiques durant son enfance a doté Sacha d’un désir de se les réapproprier et de les célébrer en les ramenant à un moment bien précis et florissant de l’art occidental. Son idée ? Confronter les icônes de la culture américaine avec les peintres contemporains de l’école flamande. Pour cette collection, l’utilisation des techniques du 17e siècle sont de mise. On y retrouve entre autres le contraste entre lumière et ombre qui illustre à merveille la noblesse et la fragilité de ces super-héros de tous les temps. Ces personnages sont devenus des symboles qui

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révèlent désormais leur humanité, las d’avoir à sauver le monde sans aucun répit. Promis à l’immortalité et au recommencement sans fin de leurs aventures, ils se montrent pris au piège dans leur personnage. Ces portraits fins et révélateurs leur offrent donc une chance de présenter au monde leur narcissisme refusé par une vie masquée et anonyme. Par la perturbation temporelle qu’elles produisent, ces images nous permettent également de découvrir, sous la patine du temps, la mélancolie inattendue de ces êtres dont le devoir est de se montrer invincibles. De Superman, à Batman, en passant par Iron Man, Dark Vador ou encore Hulk, tous sont passés au filtre retro. Alors que la science-fiction rencontre l’histoire de l’art, le temps répond au désir intarissable pour la mythologie qui se trouve en chacun de nous •


Sacha Goldberger.

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Habillés de rayures noires et blanches, les imprimés font leur révolution dans les garde-robes plus légères du mois de mars et, leur excentricité esquisse les contours d’une saison haute en contrastes. Influences arty colorées, voire acidulées, les tenues se parent de jeux de transparence, d’inspiration sporty chic où les résilles en relief ont leur mot à dire, et d’estampes à l’esprit jungle. Les fleurs sont dans tous leurs états et font la part belle aux mix & match de volumes et de matières. De quoi ravir nos yeux et égayer notre quotidien vestimentaire printanier.

Photographie Barbara Salomé Felgenhauer Assistant photo Grégoire Gerstmans Mise en beauté Julie Serron Production Anna Mellone Mannequin Ines Debets

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Jumpsuit court en crêpe à imprimé fleuri Gant Womenwear, clutch lilas et à rayures New Look

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Tank top jaune Paule Ka, pantalon fluide vert Gant Womenwear, maillot à rayures Petit Bateau Adulte, loafers imprimé tigre The Kooples Sport, petit sac jaune effet croco New Look.


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Blouse à pois The Kooples, jupe crayon midi à fleurs New Look.

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Chemise loose see-through jaune Paule Ka, jupe crayon à pois en relief Paule Ka, maillot à rayures Petit Bateau Adulte.

Jumpsuit imprimé New Look, loafers imprimé léopard The Kooples Sport.

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Chemise à imprimé fleuri New Look

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À l’origine du STUDIO 53 dédié à la création artistique, la jeune styliste bruxelloise nous présente sa collection printemps/été 2014. À travers silhouettes féminines aux accents bohème et aux influences d’ailleurs, on découvre des tenues à la fois jeunes, sensibles et raffinées... L’occasion d’en apprendre plus sur ce talent de chez nous qui n’hésite pas à se lancer des défis. Le dernier en date ? La mise sur pieds du concept store 100% made in Belgium, Chapter One. Une histoire à suivre... Anna Mellone

1. APRÈS VOS ÉTUDES AUX ATELIERS LANNAUX, VOUS AVEZ TRAVAILLÉ POUR BURBERRY, JOSEPH ET CERRUTI. INDISPENSABLE ?

C’est évidemment très important ! Les études en stylisme m’ont apporté un énorme bagage technique et m’ont permis d’affirmer mon identité artistique. Néanmoins, pour tous les à-côtés, j’ai du me débrouiller. C’est aussi pour cette raison que j’ai réalisé un post-master à l’ESMOD de Paris, en économie de la mode, pour avoir une vue de tout ce qui constitue le business de la mode. De la gestion d’une collection au sourcing, en passant par l’image de marque. 2. QU’EST-CE QUI VOUS A POUSSÉ À CHOISI LA MODE ?

J’avais envie de faire quelque chose d’artistique, mais pour moi l’artistique se doit d’être utile. C’était donc soit la mode, soit l’architecture... Finalement, j’étais davantage attirée par le dessin de vêtements et puis, j’avais souvent envie de rhabiller mes amies et mon entourage. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai commencé ma première collection : en dessinant une tenue pour tous les gens que je connaissais. (Rires) 50

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Barbara Salomé Felgenhauer

dix questions à

3. COMMENT AVEZ-VOUS FONDÉ VOTRE PROPRE LABEL EN TEMPS DE CRISE ET DANS UNE VILLE COMME BRUXELLES OÙ LES CRÉATEURS ONT MOINS DE VISIBILITÉ QUE DANS LES CAPITALES DE LA MODE ?

J’y ai cru très fort et je me suis bien entourée ! Le fait d’être située à Bruxelles est un choix qui me permet de toucher un public plus particulier et aux envies un peu différentes, décalées. L’idée est justement de lancer un concept intéressant : proposer des tenues portables en diverses occasions et surtout, différentes de ce que propose le ‘mass market’. En plus, la mode en Belgique se porte bien et il y a de chouettes initiatives », affirme la jeune styliste. 4. QUE POUVONS-NOUS TROUVER DANS VOS COLLECTIONS ?

Il y a une partie sur-mesure que je fais en atelier... Pour cela, j’ai créé une bibliothèque de vêtements et de tissus dans laquelle les clientes peuvent piocher, afin de concevoir une pièce unique, à prix accessible. Selon les préférences, il est possible de changer les couleurs et les longueurs. Le modèle est ensuite ajusté aux mesures


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de chacune. Quant à l’autre partie de la collection, elle est produite chez Mulieris. C’est un atelier de confection bruxellois qui fait de la réinsertion sociale et qui me tient beaucoup à cœur. 5. TOUTES VOS PRODUCTIONS SONT DONC « MADE IN BELGIUM »...

Oui, tout est produit en Belgique et tout est fait avec des matières naturelles ! D’ailleurs, je travaille beaucoup la soie, la laine ou le cashmere. J’ai aussi commencé à utiliser le coton teint à froid et les matières avec des reflets... 6. OÙ TROUVEZ-VOUS L’INSPIRATION POUR CRÉER VOS SILHOUETTES ?

Je pars toujours d’un thème de base qui vient d’un livre que je lis ou de quelque chose qui m’a marqué dans le quotidien. Pour la collection printemps/ été 2015, c’est le livre ‘Eloge du voyage à l’usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez’ de Josef Schovanec qui m’a inspirée. L’auteur y parle de la différence et de l’intégration par le voyage. Par exemple, lorsque nous sommes en Belgique, nous sommes tous différents. Mais si l’on se rend à l’étranger, nous sommes alors tous Belges. Il y a en fait quelque chose qui nous rassemble en fonction de l’endroit où l’on se trouve dans le monde. J’ai utilisé des tissus avec des détails venant d’ailleurs et chacun d’entre eux a été intégré dans la collection de sorte que l’on ne voit plus qu’il vient d’un pays lointain. J’ai beaucoup travaillé les déclinaisons de bleus et chaque teinte rappelle une région différente de l’Afrique. Il y a aussi du jaune, du doré et des imprimés d’Inde, tandis que les coupes sont d’influence japonaise. 8. COMMENT DÉFINISSEZ-VOUS VOTRE STYLE ?

Ce que j’essaie de faire avant tout, c’est sublimer la personne qui porte mes créations. Le sur-mesure n’est pas ce que je préfère faire, mais je trouve que c’est tellement important que les vêtements que l’on porte nous aillent bien et soient ajustés... Surtout pour les événements importants de notre vie !

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7. CONCRÈTEMENT, ÇA SE TRADUIT COMMENT ?

9. QUI EST LA FEMME QUI PORTE VOS CRÉATIONS ?

Elle est assez jeune, dynamique et un peu bohème. J’adore les pièces plutôt courtes et les dos nus qui sont si élégants ! La jeune femme que j’habille aime aussi les jeux de transparence, les matières fluides, les bi-matières ou les associations de couleur dans le même vêtement. 10. UN CRÉATEUR FÉTICHE ?

Sans hésiter : Dries Van Noten ! (Rires) Ses créations sont toujours à l’avance, élégantes et mettent en valeur toutes les femmes. J’aime aussi sa grande recherche dans les matières, les imprimés ou les broderies. C’est quelque chose qu’il fait encore luimême et que j’admire beaucoup. WATZBY.COM MARS 2015

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Une douce odeur plane dans l’air pendant votre concert. Plus tard, en fin de soirée, vous surprenez des amis en train de rigoler à des blagues que vous jugez plutôt idiotes mais, au moins, l’ambiance décolle. En rentrant chez vous, vous croisez un groupe de jeunes qui passent un peu de temps dehors… Le point commun de ces situations ? Vous avez croisé des drogués, sans doute en train de consommer de l’alcool ! Ha oui, et peut-être aussi un joint. Si la première drogue dure citée reste légale en Belgique, la deuxième, pourtant douce, ne l’est pas. Plutôt que d’en expliquer le pourquoi, sautons l’étape et demandons-nous directement pourquoi ne pas la légaliser ?

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elgique : marchearrière et tolérance zéro

Un constat est clair : la situation belge n’a jamais été aussi fermée pour la consommation de cannabis. Après une période de tolérance initiée en 2005 par une directive ministérielle, où la possession d’une petite portion de drogue (moins de trois grammes) était plus au moins acceptée par les autorités, nous sommes de retour à la tolérance zéro. Même si l’actuelle Ministre de la Santé, Maggie de Block (OpenVLD), aimerait réfléchir à une certaine légalisation… Une idée totalement rejetée par Bart de Wever (NVA), qui ne devrait pourtant pas avoir son mot à dire, du haut de son bastion anti-drogues : la ville d’Anvers (qui consomme pourtant bien plus de drogues que les autres villes européennes). Contrairement à nos voisins néerlandais, notre pays interdit donc toute production et même toute consommation de cannabis. Les médias se font parfois l’écho de faits divers comme la saisie d’un stock, l’arrestation de dealers ou la découverte d’infrastructures servant à cultiver du chanvre. Avec pour résultat : aucune incidence sur la consommation de cette drogue, encore largement présente en Belgique. Par contre, le phénomène d’addiction existe bel et bien, lié au tabac ou simplement au cannabis. Touchant environ 10% des consommateurs, la dépendance se manifeste de deux façons. Physiquement et psychologiquement, cette-dernière étant la plus difficile à surmonter. On parle de dépendance lorsque, de façon durable et quotidienne, une personne perd le contrôle de sa consommation et que celle-ci a un impact négatif sur l’entourage et la vie personnelle du consommateur. Les symptômes qui peuvent survenir lors d’un sevrage n’ont rien de plaisants non plus, allant de troubles du sommeil à différents malaises, parfois accentués par la dépendance au tabac. Comme pour beaucoup de choses, le maître-mot d’une consommation de cannabis doit rester la modération. Surtout lorsque la

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fête bat son plein, mêlant alcool et autres substances, avant de reprendre la route (on ne rappellera jamais assez l’importance des BOB).

Légalisation du cannabis :

des expériences à grande-échelle

Penchons-nous sur des pays et des états où le cannabis peut être consommé librement. Ces zones permettent de tester la légalisation et d’observer, en statistiques concrètes, l’impact d’une telle décision. Une décision réclamée par la plupart des organismes de jeunesse des partis politiques belges (et certains jeunes partis politiques comme le Parti Pirate ou le mouvement VEGA), contrés machinalement par leurs superviseurs officiels plus âgés. Si nos voisins nordiques consomment eux-mêmes peu de cannabis, les touristes ne se gênent pas pour passer la frontière et s’amuser dans les coffee-shops. Traversons plutôt l’Atlantique pour observer les USA, où certains états y autorisent la production, la distribution et la consommation de cannabis. Le Colorado (ainsi que l’Alaska, l’Oregon et Washington) a par exemple légalisé la consommation à but récréatif (et non pas uniquement à usage médical, comme en Californie) depuis 2012. Les premiers résultats de ce changement législatif dévoilent une voie positive surprenante. Concrètement, le Colorado autorise des commerces à vendre la drogue douce, en percevant une taxe de 30% sur le prix de vente (en Belgique, on estime que la TVA et les accises représentent par exemple 70% du prix de vente d’un paquet de cigarettes). Le premier impact de cette autorisation a été de supprimer un commerce illégal des mains des dealers pour le transformer en business légal, taxé et générant des emplois. Cette taxe a rapporté 30.000.000$ à l’Etat, qui a décidé d’investir cette somme dans le travail de prévention et dans la formation de la police. Une vieille loi, datant de 1992, pourrait même obliger l’administration à redistribuer une partie de cette manne, offrant 7,63$ à chaque habitant du Colorado. En plus d’un évident avantage financier, 54

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n peut l’entendre ou le lire souvent : fumer du cannabis serait dangereux pour la santé. Pour nos poumons tout d’abord, puisqu’un joint contient habituellement du tabac. Aux USA, où couper le cannabis n’est pas une habitude, la revue Annals of the American Thoracic Society révélait récemment une étude concluant que « fumer un joint par jour pendant vingt ans ne causerait aucun dommage aux poumons ». Mais les médecins s’inquiètent bien plus de l’impact du THC (tétrahydrocannabinol, contenue dans le chanvre fumé) sur le cerveau des consommateurs. D’après certaines recherches, fumer des joints (surtout à un jeune âge) pourrait endommager de façon permanente le cerveau. D’autres études contestent cette idée et n’associent aucun lien entre la consommation de cannabis et d’éventuels dommages cérébraux. Nous ne savons donc encore pratiquement rien sur l’impact physique et durable du THC sur le corps humain. Notons que le cannabis est utilisé en médecine, de façon légale, et ce dans plusieurs pays du monde, pour soulager les patients atteints de douleurs chroniques ou pour lutter contre les nausées et le manque d’appétit provoqués par les cancers ou le SIDA.


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la police de l’état déclare que « tout se passe pour le mieux », constatant une baisse de la criminalité qui peut se corréler à la nouvelle législation. De manière générale, aucun pays n’autorise entièrement la production, la distribution et la consommation de cannabis, sauf l’Uruguay depuis une décision historique prise en 2013. Comme on peut le constater, la légalisation du cannabis semble engendrer des impacts positifs au niveau de l’emploi, de l’économie et de la sécurité des pays et régions qui franchissent le cap. Des associations luttent pour faire entendre raison aux politiciens qui doutent encore, mais aussi pour sensibiliser la population à une meilleure connaissance du cannabis. Les fameux Cannabis Social Club organisent chaque année des conventions afin de sensibiliser les consommateurs et le grand-public. Ces ABSL poussent comme des champignons en Europe, souvent officieusement. La Belgique en compte quelquesunes, comme le « trekt uw plan » (tire ton plan), qui compterait plus de 200 membres (et quelques assignations en justice). Ces initiatives pointent également du doigt la mauvaise qualité des drogues vendues illégalement par des trafiquants peu scrupuleux qui empoisonnent sciemment certains consommateurs.

De l’importance d’initier le débat Les éléments cités dans notre article dégagent une idée générale : le cannabis gagnerait à devenir légal en Belgique. Sans chercher à faire une apologie de la consommation de drogues douces (ou dures) mais en pointant du doigt le fait que l’hypocrisie ambiante sur le sujet n’apporte rien de positif. Le cannabis circule uniquement de manière illégale, créant une criminalité et un circuit économique qui ne profite qu’aux trafiquants. Un débat de société semble plus que nécessaire sur la question. Quitte à ne pas avancer, il permettrait d’entendre les justifications de certains politiciens qui se bornent encore à diaboliser les fumeurs de joints, qu’on fréquente finalement plus régulièrement qu’on ne le pense •

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Il existe un pays de l’Union Européenne où la consommation de drogues n’est plus illégale depuis l’année 2000 : le Portugal. Ce dernier a dépénalisé l’achat et l’usage des drogues douces comme le cannabis mais aussi des drogues dures comme la coke ou l’héroïne. Si les trafiquants restent des criminels, les consommateurs de drogues sont à leur tour considérés comme des malades (notons que la police peut toujours confisquer les drogues malgré la tolérance sur la possession). Le budget normalement alloué à pourchasser les drogués se transfère donc dans les campagnes de prévention et les aides médicales. Pour quels résultats ? En 2009, un rapport du Cato Institute (un think-tank) indiquait que le Portugal s’en sortait très bien, avec par exemple 11,7% de consommateurs de cannabis (contre 30% au Royaume-Uni) ou 1,9% de consommateurs de cocaïne (contre 8,3% en Espagne). Le regard sur la toxicomanie a depuis changé au Portugal, après plus de dix ans d’évolution via ce modèle que certains jugent non-exportable ailleurs.

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Du 5 au 28 mars 2015, Lézarts Urbains rempile avec un festival hip hop riche en concerts, spectacles et autres tables rondes. Une rencontre à dimension nationale et internationale entre le grand public et les talents émergents ou confirmés de ce genre musical, toujours plus branché. Pour nous, c’est l’occasion aussi de faire le point sur une association bruxelloise créative.

À l’origine connue sous le nom de ‘Fondation Jacques Gueux’, l’association Lézarts Urbains est fondée en 1977 par des militants, des artistes et des intellectuels convaincus de l’importance de la création populaire en tant qu’outil d’émancipation sociale. La créativité des milieux ouvriers est mise en avant à travers théâtre, radio et chanson sociale. Et ce, jusque dans les années 90, moment où Alain Lapiower reprend la direction et réoriente les activités vers l’émergence des métissages et des cultures urbaines, hip hop plus précisément.

DANSE, RAP ET GRAFF EN TANT QUE FER DE LANCE « Lorsque nous avons commencé, notre équipe était toute petite ! Les différents champs desquels s’occupe aujourd’hui l’association se sont donc mis en place tout doucement... J’ai commencé avec le festival de danse qui existait déjà et petit à petit, il y a eu des demandes particulières sur le rap. Actuellement, un nouveau chantier commence à se développer, c’est le chantier graff », affirme Julie, responsable du chantier danse pour Lézarts Urbains. Côté missions, Lézarts Urbains se charge notamment de la promotion du hip hop belgo-francophone, notamment à travers la danse ou la chanson. Comment ? « Par l’organisation d’événements et expositions, la mise en place d’ateliers, l’accompagnement d’artistes ou encore l’alimentation d’un site internet. On fait énormément de relais pour tenter de construire une sorte d’état des lieux de ce qui se fait aujourd’hui et qui doit absolument être vu », explique Caran Courbet, chargé de communication pour l’association. Autre objectif, et pas des moindres : faire la jonction entre les artistes hip hop et le secteur culturel, parfois trop institutionnalisé. « Étant donné que nous ne sommes ni un label, ni une maison de production... Notre approche est particulière et plutôt informelle avec les artistes. Nous les accompagnons pour que les choses puissent se faire », ajoute Julie.

LE DÉFI ? DONNER DE LA VISIBILITÉ AU HIP HOP Alors que le hip hop est de plus en plus consommé et apprécié par un large panel de consommateurs, issus de divers horizons culturels et de tous les âges, le grand public est encore loin de s’y retrouver. Un Centre de Documentation a donc vu le jour, sous la

houlette de Lezarts Urbains, dans la Bibliothèque de Saint-Gilles. « On y trouve des livres, des revues et des magazines qui traitent de toutes les disciplines apparentées au hip hop. Il s’adresse aux artistes, aux passionnés, aux étudiants qui recherchent des informations, mais aussi à tout un chacun qui aimerait se renseigner sur le sujet », continue Caran.

UN FESTIVAL ANNUEL, DEUX EN UN En mars 2015, Bruxelles accueille donc la deuxième édition du Festival Lezarts Urbains regroupant à la fois son festival de danse, Lezarts Danses Urbaines qui a connu douze éditions, et son plus jeune festival de rap, Sessions Urbaines qui en eu six. Au vu de son ampleur, l’événement n’a donc pas d’équivalent en Belgique. « Depuis l’année passée, il y a eu cette volonté de réunir nos deux festivals. Celui-ci balaye donc les différents pôles de la culture hip hop en mêlant spectacles et moments réflexifs. Il permet également d’organiser un véritable temps fort où l’on met en lumière les talents du hip hop belge sur les scènes culturelles reconnues de Belgique, comme le Botanique ou les Halles de Schaerbeek », termine Caran. Organisé avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Cocof et le Fond d’Impulsion des Immigrés, le Festival Lézarts Urbains se veut un concentré de concerts, spectacles et rencontres hip hop qui se tient à Bruxelles du 5 au 28 mars 2015. D’ailleurs le 28 mars aux halles de Schaerbeek, Mourad Merzouki présente une création originale concoctée avec dix danseuses spécialement pour 7STEPS, un réseau européen de danse urbaine soutenu par l’Union européenne. Pour participer à l’événement, choisissez les événements qui vous intéressent et rendez-vous donc dans les billetteries des lieux concernés à savoir le Botanique, les Halles de Schaerbeek, le Centre Culturel Jacques Franck, la Maison du Livre et PointCulture. Les prix restent démocratiques et certaines activités sont gratuites. De quoi se faire plaisir donc ! • Anna Mellone Plus d’infos sur Lézarts Urbains et son Festival 2015 sur www.lezarts-urbains.be

et www.facebook.com/lezartsurbains WATZBY.COM MARS 2015

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À l’heure où nos dirigeants coupent dans les budgets comme on tranche une klotche de beurre à mettre sur sa tartine, le monde artistique bruxellois a les jambes qui flageolent. Bien sûr, ils en ont vu d’autres, les artistes, mais la réforme de leur statut au printemps 2014 a poussé leur avenir dans les orties et les a rapprochés du surmenage procédural, indissociable de leur vie professionnelle. D’ailleurs, cette vie qu’à la fois on leur envie et qui nous semble étrange, elle ressemble à quoi, en vrai ? Pour répondre à cette question, je te propose une expérience anthropologique inédite : te mettre dans la peau d’un artiste bruxellois. Ah ! Et, comme avant toute entrée en scène, je me dois de te dire : bonne merde ! Sophie Messina

J’me présente, je m’appelle Sophie. J’ai 32 ans. Je suis chanteuse mais tu peux aussi imaginer que je sois comédienne, technicienne du spectacle, auteure, réalisatrice, danseuse ou encore peintre. Je suis celle avec qui tu vas échanger ta vie le temps de cet article, celle qui va te mettre en péril en t’emmenant en terre inconnue sur ton propre territoire.

Vestiaire obligatoire Avant d’enfiler mon costume de scène, tu vas devoir laisser un certain nombre de choses au vestiaire, en commençant par la panoplie suivante, dont tu es peut-être doté : ta voiture, ton bien immobilier, tes comptes d’épargne, tes tickets restaurant, tes éco-chèques, ton treizième mois, tes vacances d’été voire tes vacances tout court, tes samedis soirs et parfois tes dimanches, et par conséquent, une partie de ta vie sociale. Tu vas peut-être même devoir lâcher la main de celui ou celle qui partage ta vie, étant donné tout ce que à quoi tu viens de renoncer. La raison en est simple: à l’heure actuelle, ne pas pouvoir exhiber ce full package à trente ans, c’est être un peu à la traîne, dixit le monde. La précarité du métier que j’exerce m’ôte, en outre, toute certitude quant à l’avenir. Et qui voudrait d’une partenaire de vie qui ne sait jamais de quoi le mois prochain sera fait ? Les plus romantiques d’entre vous me diront : quelqu’un qui t’aime pour de vrai ; ce à quoi j’aurais envie

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de leur répondre qu’il y a toujours une condition à l’amour. Les adultes espèrent traiter entre adultes de thèmes d’adultes, et il y a bien longtemps que les considérations matérialistes ont remplacé l’essentiel dans la course au bonheur des grandes personnes. Car, bien que nous soyons encore nombreux à reconnaître le caractère poétique de l’image du couple qui vit d’amour et d’eau du robinet, il faut bien admettre que nous sommes aujourd’hui généralement de plus fervents consommateurs de Pierrier citron que de poésie.

Paillettes sur la sellette Ce dilemme permanent entre d’une part, l’émerveillement pour le côté bohème du troubadour, et d’autre part, le sentiment d’étrangeté face à son style de vie est le symbole du paradoxe qui entoure ceux qui ont sacré l’art, maître de leur vie. En effet, la fascination qu’ils inspirent s’accompagne irrémédiablement d’une certaine forme de marginalisation, due au cloisonnement bien réel qui existe entre les salariés et les travailleurs au cachet. En général, d’ailleurs, l’intérêt des premiers temps pour nos métiers créatifs s’amenuise dès lors que la théorie, cernée de glamour et de paillettes, laisse place aux récits des dessous pratiques, peu affriolants. Ainsi, les conversations, même avec nos amis les plus chers, peuvent à tout moment se transformer en dialogues de sourds, où les points communs WATZBY.COM MARS 2015

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s’effritent et finissent par sombrer dans un océan de manque d’intérêt mutuel.

Le flop artistique D’ailleurs, mes collègues de bonne foi admettront que c’est parfois fatiguant, d’être ami avec un artiste. C’est un professionnel de l’art certes, mais c’est aussi un professionnel de l’ascenseur émotionnel. S’il fallait compter le nombre de fois où les étoiles lui furent promises, les artistes surferaient sur la voie lactée. Et puisque le partage est le propre de nos métiers, nous avons la générosité de répercuter chaque bonne nouvelle sur notre entourage, pendu aux lèvres de nos futurs pas toujours volubiles. Lorsque les projets sont tués dans l’œuf, le passage de Jean qui rit à Jean qui pleure peut parfois tirer sur la corde des esprits de nos supporters, qui montre quelquefois des signes d’usure. On aurait presque envie de leur dire, à nos vieux de la vieille : mea culpa les potes. Tenez bon, le prochain contrat, c’est le bon. Je deviens une star et je distille le bonheur parmi ceux d’entre vous qui ont continué à faire semblant de m’écouter après le 45ème faux départ.

Silence, on tourne Pour te donner une idée concrète de nos réalités de saltimbanques, je te convie au spectacle de ma vie d’artiste. Et parce que le partage est maître mot dans mon métier, je te fais sans transition monter sur scène et te confie mes souliers de lumière pour que tu découvres ce que sont réellement les coulisses de mon métier.

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Mission n° 1

Mission numéroannoncer 1 : ta reconversion annoncer ta reconversion

Ça y est, c’est décidé, je serai chanteur ! Avec ce que tu as laissé au vestiaire dans le processus, te voilà léger comme un Cent Wafers. Relâche les épaules, respire un bon coup, ta vie d’artiste ne fait que commencer. La première étape consiste à annoncer à ton entourage que le plan métro-boulot-dodo, c’est plus pour toi, et que tu quittes ton job parce que tu veux devenir troubadour à plein temps, faire de la scène, partir en tournée, enregistrer un album, tout le toutim quoi. Prends des photos mentales de cette étape cocasse ; à côté des expressions faciales suscitées par cette annonce, quelques zombies de la série The Walking Dead ont l’air plus alerte. Pour rendre ton coming out plausible, on va quand même imaginer que tu ne chantes pas comme la dernière des casseroles. On va dire que ton interprétation du « Lac du Connemara » ne laisse jamais indifférent et que tu gères quand même plutôt pas mal les aigus sur la B.O. des Dix commandements. Au vu de cette orgie de talents, ta reconversion est certes surprenante, mais elle n’étonne qu’à moitié. Pas de choc insurmontable donc, même si un ange passe tout de même quand tu lâches la bombe. Tes parents ne sont pas fort sereins ; tu reconnais cet air contrit sur le visage maternel, et les yeux levés au ciel par ton père trahissent une perplexité certaine. Les bulles invisibles au-dessus de leur tête martèlent le discours


WATZBY suivant: « Mais comment tu vas faire ? Marie-toi et fais des enfants, non ? Tout ça n’est pas très sérieux, si ? » Ne te laisse pas abattre, tes potes, eux, seront de ton côté, c’est sûr. En effet, quand tu annonces à ta bande d’irréductibles que tu franchis le cap, ils commencent par saluer cet acte de bravoure. Il arrive néanmoins que le discours de réjouissances se transforme en mise en garde où pointe un chouïa de jalousie, à peine contenue: « C’est très courageux de ta part de poursuivre ton rêve et d’avoir eu le cran de renoncer à la sécurité de l’emploi. Mais elle était quand même bien ta BM... Et sinon, tu vas faire comment pour payer ton loyer ? » Face à l’ambiguïté de ces messages, le doute se hisse dans ton cerveau. Il va falloir le gérer. Car choisir le sens interdit, comme tu viens de le faire, c’est aussi accepter de l’assumer en toutes circonstances, envers et contre ce que ceux qui partagent ta vie pourront bien en dire ou en penser.

Mission n° 2 GéRER LES DéBUTS

Mission 2 : gérer les débuts Voilà, tu es dans le train à destination de ton rêve. Il faut maintenant t’organiser. Tu es désormais ton propre patron et c’est à toi que le succès ou l’échec de ta carrière incombera. Pression. Ton cercle a les yeux rivés sur toi et ceux qui se sont convertis avant toi te guettent, dans l’attente du moindre faux pas. Car aussi noble que soit l’expression artistique, elle n’engendre pas que des agneaux. Sur le chemin, des loups cachés derrière les buissons seront prêts à te croquer tout cru quand la bise sera venue. Ton job désormais sera de ne pas te laisser hypnotiser par les serpents à chansonnette et de garder le feu sacré en toutes circonstances. Concernant le versant pratico-pratique, bienvenue dans l’univers de la haute polyvalence. Tu vas devoir t’improviser relations publiques, self-manager, graphiste, ingénieur du son, multi-instrumentiste, mendiant auprès des administrations, community manager, enzovoort. Et dans les premiers temps, pour survivre, tu vas passer par l’étape incontournable à laquelle sont forcés pas mal d’artistes en mal de cachet : trouver un job de serveur ou de coursier ; un extra qui ne te demande pas plus de quelques heures d’implication par semaine et qui n’épuise pas ton cerveau désormais entièrement tourné vers la création. Te voilà transformiste du métier, et ce mélange des rôles t’en apprendra long sur toi-même. Rester ancré dans la réalité est, en outre, une source infinie d’inspiration ; surtout si l’objet de ton message artistique est de proposer ton regard sur le monde.

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Et puis surtout, être un artiste, en dehors de la création et de la pratique de ton art, c’est aller pousser les portes, réseauter à n’en plus finir, te répandre en actes couillus aux quatre coins de ta ville et, si possible, jusqu’au-delà des frontières. Tu es du genre timide ? Que neni. Tu rayes ce mot de ton vocabulaire et tu te répètes en ton for intérieur : « Ce sera nous dès ce soir, à nous de le vouloir ». Tu appliques cette perle de sagesse du monsieur qui a séparé la mer à l’Olympia et tu fais le mur de tes appréhensions, sans quoi, no mur du son my friend.

Mission n° 3

éviter de sombrer

Mission 3 : dans les clichés éviter de sombrer dans les clichés Celui qui a dit que l’artiste devait être torturé pour réussir n’a pas compris que le suicide des plus grands a aussi eu pour effet collatéral d’interrompre radicalement leur carrière… La stabilité fait partie des conditions du succès. Bien sûr, l’incertitude fait partie de l’aventure et l’absence de maille dans les portefeuilles engendre un flou financier qui, cependant, ne doit pas déteindre sur le reste. Nul besoin de jouer les génies alcooliques et drogués pour draguer à soi l’inspiration. Si tu joues les Gainsbourg en mal de joie de vivre, tu ne souleras pas que toi mais aussi ton entourage, qui interprétera ton suintage artistique comme un manque de sérieux. Tu es un troubadour, certes, mais les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ton objectif nécessitent rigueur et discipline. 5% de talent et 95% de travail, ont dit certains. N’oublie pas que tu n’es plus un amateur et que la compétition est rude.

Mission n° 4 incarner la différence

Mission 4 : incarner la différence La visibilité de l’art des uns et des autres à travers l’infinité de médias à notre disposition a fait du noyau artistique une jungle dans laquelle se différencier devient un art. Le buzz est sur toutes les lèvres et il contribue en effet au quart d’heure de gloire. Sa prolongation dépendra de ton talent à être sur la balle et à ne jamais considérer le moindre succès pour acquis. Complexe. C’est sans doute là que la sélection naturelle opère. Si tu es en reste, songe au fait que le star system n’est plus de ce monde. Pratique ton art à l’échelle que l’on t’offre. Accepte tes limites et tu détiendras la clef du bonheur. 62

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Mission n° 5 NE JAMAIS CESSER D’Y CROIRE

Peut-être y vois-tu plus clair maintenant et peut-être saisistu les enjeux des réformes qui mettent du plomb dans les ailes de la beauté. Après cette petite excursion à Troubadourland, je vais te demander de me rendre mes godasses. Car si la route écorche les pattes des artistes bruxellois, elle les mène encore et toujours à la scène, cet endroit magique d’où ils se plaisent à émettre le rêve, envers et contre tous les obstacles qui sèment leur parcours.


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YOU’VE GOT GLAMOUR, THERE’S FOR LUCK. IF YOU’VEIFGOT GLAMOUR, THERE’S NO NEED NO FORNEED LUCK. IF YOU’VE GOT GLAMOUR, THERE’S NO NEED FOR LUCK.

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Bruxellois de ton état, tu as appris à vivre dans un melting pot de cultures qui t’en a déjà fait voir de toutes les couleurs. Notre capitale a le talent du multiculturalisme, et en regard des événements récents qui ont réveillé les démons xénophobes, il est aujourd’hui plus que jamais essentiel de se le rappeler et de le lui reconnaître. En dépit des conflits d’identité qui affectent les états d’âme des uns et des autres et, par extension, le vivre ensemble, la Belgique peut se targuer d’une politique d’intégration qui a, jusqu’ici, tenté le coup et qui, globalement, tend à l’ouverture. Drapons-nous un instant de ce patchwork d’identités qui définissent de leur richesse cette ville qui est la nôtre. Sophie Messina

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Tout le monde il est beau, disait Zazie dans sa chanson pied de nez aux pulsions d’extrême droite qui animent ponctuellement la France. Sages voisins de cette nation dont nous envions parfois la ferveur politique et le sentiment d’identité nationale, nous, braves Belges que nous sommes, jouissons néanmoins d’un pouvoir incommensurable dont peu d’autres contrées du monde peuvent se vanter : celui d’appréhender le vivre ensemble avec le cœur ouvert et la bonhommie qui caractérisent notre douce capitale. Les bancs d’école partagés avec les sourires du monde entier nous ont enseigné les vertus de la diversité dégustée au biberon, qui fait barrière contre la médiocrité et le

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protectionnisme viral qui touchent en grande partie l’Occident, jaloux de ses richesses. Et puisque nous sommes de ces territoires qui engendrent davantage de regards bienveillants sur la différence que l’inverse, on ne pouvait se passer d’une ode aux couleurs de notre ville ; d’une inspiration des parfums qui embaument les ruelles de nos vies, depuis le haut de la ville jusqu’à la Chaussée d’Haecht, en passant par le parvis de Saint-Gilles. Ceci est un hommage au bonheur de connaître les couleurs du globe, de cohabiter avec ses coutumes et de jouir de la multiculturalité qui en découle. WATZBY.COM MARS 2015

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Au belge espagnole La diversité qui parcourt nos rues est entrée dans son troisième âge. De vagues d’immigration en vagues de mutation - conséquentes depuis les années 1950Bruxelles s’est enrichie des accents de la Méditerranée, d’Afrique ou encore d’Amérique du Sud. À l’origine de ce flux d’individus, des accords passés entre nations, destinés à pourvoir au manque de travailleurs dans certains domaines, par ailleurs bien souvent ingrats. Aussi, pour ceux qui en doutaient encore, les communautés espagnoles, italiennes, marocaines ou encore turques n’ont pas décidé par hasard un beau matin de venir braver le froid de nos régions pour le fun ; elles ont bel et bien quitté leur terre souvent malgré elles, face à une offre d’emploi difficilement réfutable. Un phénomène que notre génération baroudeuse connaît d’ailleurs bien et qui diffère aujourd’hui finalement peu de l’époque. La crise touche désormais le monde entier et la préoccupation de subvenir à ses besoins est plus universelle que jamais. Une réalité qui devrait inviter les plus xéno-sceptiques d’entre nous à se mettre dans les godasses de ce qui suscite parfois la peur et l’incompréhension, à l’origine d’une certaine forme de racisme latent, qui fait profil bas mais reste dangereux. La constitution du patchwork bruxellois s’est donc faite progressivement, notamment au gré des accords internationaux et de la construction européenne. Dans un monde idéal, la vue du ciel de ce spectacle de diversité ne susciterait d’autre sentiment que la joie de voir les peuples rassemblés ; cependant, la réalité est parfois moins sympathique et fait voir ses crocs nationalistes avec une ferveur au diapason de l’actualité plus ou moins favorable.

Être belge ou ne pas l’être Les enfants de l’immigration le savent, il n’est pas aisé de saisir les contours de son identité lorsque tes parents parlent avec un accent qui n’a jamais pu cesser de rouler ses r et que toi, en revanche, 66

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tu balances des « fieu », des « pey » ou des « une fois » dans à peu près 90% de tes phrases. Au-delà des divergences linguistiques qui sonnent déjà un peu le glas de ton appartenance au pays d’origine de tes parents, il ne faut pas négliger le pouvoir d’être né dans un pays. Gloria Estefan le dit d’ailleurs avec beaucoup d’emphase dans une de ses salsas endiablées : « La terre où tu es né, tu ne peux pas l’oublier, parce qu’elle porte tes racines et ce que tu laisses derrière toi. » (Mi tierra, 1993). Bien qu’il faille admettre que cette chanteuse cubaine de renom n’ait pas son diplôme en sociologie des flux migratoires, il n’est pas inutile de se pencher sur son propos. Déchiffrage salsalogique s’ensuit: si tes parents viennent d’ailleurs, cette perle de sagesse les ramène à leur pays d’origine et légitime l’amour du sol qui les a vus naître et qu’ils ont quitté – comme on a dit donc – malgré eux. Dans le cas des « immigrés de deuxième génération» ou d’après, nés en Belgique, cette terre que Gloria nous chante serait en réalité la Belgique. Or, pour les enfants de ceux qui tiennent si fort à leur nation d’origine, il est parfois difficile de reconnaître la Belgique comme pays source. En ballotage entre deux identités, parfois fort différentes, c’est un peu le chaos dans les cerveaux. Ça s’appelle trivialement avoir le cul entre deux chaises; et, plus scientifiquement, être victime d’un entre-deux culturel chronique. Les plus métissés de nos compatriotes souffrent parfois du syndrome de l’entre-trois culturel et là, je ne te cache pas que c’est un peu le bordel pour savoir qui tu es.

« Ouais mais ils veulent pas s’intégrer quoi ». Euh. Vomi. En 2015, venant de la bouche de personnes qui, bien souvent, ont dépassé le stade de l’enseignement primaire et ont côtoyé la diversité jusque dans les auditoires de leurs écoles sup’ ou universités, c’est un peu la phrase qui te donne envie de crier « au secours ». Aussi, de la même manière qu’une femme défie l’homme qui lui reproche ses sautes d’humeur menstruelles d’avoir un jour un utérus et d’être parfait ; je te défie de vivre ne fut-ce qu’une journée avec un


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entre-deux culturel bien corsé ; celui qui se caractérise par un teint plus hâlé, une religion qui n’a pas toujours la cote, et un background socio-économique plus compliqué que la moyenne… L’entre-deux culturel a ses circonstances atténuantes, il ne faut jamais l’oublier. Alors quelles sont celles du racisme primaire ?

La grande méchante peur La crainte de ce qui diverge est à l’origine de nombreux maux. Aussi, face à ce phénomène vieux comme le monde, il existe des outils qui confrontent les vues de l’esprit des uns et des autres, d’un bord et de l’autre. L’éducation permanente, notamment, contribue encore et toujours à stimuler l’ouverture à autrui et à saisir les mécanismes qui caractérisent les dynamiques interculturelles. Des artistes bruxellois tels que Sam Touzani ou Ismaël Saïdi oeuvrent pour une meilleure compréhension mutuelle. Ils sont à découvrir de toute urgence.

Le bonheur est dans le monde. Pas que dans ton pré.

Alors, quand tu es parfois fatigué de devoir partager avec la différence, ou que l’actualité réduit ton angle de vue à un point de mire noir et flou, pense à toutes ces choses qui sont en réalité incroyables et qui sont à portée de tes mains, au coin de ta rue.

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L’avantage de l’attachement que manifestent les enfants de la diversité pour le pays de leurs grands-parents, c’est la perpétuation de leur culture. Celle qui nous offre le bonheur de déguster une corne de gazelle à la fleur d’oranger après la rupture du jeûne durant le ramadan ; celle qui nous fait danser le coupédécalé avec de fins connaisseurs ; celle qui nous apprend l’utilité de porter des boules quies lors d’un dîner à l’espagnole ou à la grecque ; celle qui nous permet d’éponger d’alcool qui stagne dans ton estomac à 4h du matin à l’aide d’un bien consistant samossa; et qui nous fait danser sur les sages paroles de Gloria en mode salsa, bachata, merengue. Admets d’ailleurs que depuis que la bachata est arrivée à Bruxelles, tes probabilités de choper sur la piste de danse ont quadruplé et que le collé-serré, totalement légitimé par le zouk love de Slaï et du Colonel Reyel, est encore et toujours porteur de sensations inédites.


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DES AILES POUR TOUS LES GOÛTS.

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Ça y est , Cinquante nuances de Grey, que le monde attendait comme un orgasme sous THC, est enfin sur nos écrans de cinéma. Le roman érotique qui passionne le monde depuis 2011 est passé au septième art en grandes pompes, avec teaser inédit et brouhaha, liés à sa condition de film érotique mettant en scène des pratiques underground. Le BDSM, ou Bondage, Discipline, Domination, Soumission et sadomasochisme sort peu à peu de ses tunnels obscurs. L’heure est donc venue de faire les présentations. Et pour rendre les choses plus réelles, le temps de quelques paragraphes, permets-moi de t’attacher avec un chouïa d’autorité à cette page, lubrifiant cérébral à l’appui.

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l n’est pas impossible que tu aies déjà été tenté de basculer dans le côté obscur de la literie. Peut-être même as-tu déjà réalisé quelque fantasme impliquant objets et/ou paroles de domination, et que, envers et contre toute gêne, tu doives bien admettre que cette expérience à l’horizontale sans précédent figure aujourd’hui au best of de tes parties de jambes en l’air. Les jeux de rôle menés du bout de la corde et des menottes ne cessent de prendre du galon, épaulés par la médiatisation de pratiques qui affichent le sexe comme une fin en soi. Il est loin le temps où on copulait en mode missionnaire pour générer la vie. Le mélange des corps pour le plaisir du plaisir a mis en lumière des pratiques autrefois résolument cantonnées aux bas fonds, et qui aujourd’hui menacent de devenir la règle plutôt que l’exception.

seller, Cinquante nuances de Grey, vendu à plus de 100 millions d’exemplaires. Les adeptes du BDSM ont souri à la lecture du livre, qui, il faut l’admettre, ne parvient pas exactement à transmettre la sulfureuse passion caractéristique du genre. Les premières critiques du film - récemment sorti sur les écrans belges après un teaser qui avait déjà laissé de marbre une grande partie de l’opinion publique - sont quasi unanimes : vide et culcul, lit-on par-ci, parlà. Et pourtant, 25.000 places vendues en préventes par Kinépolis pour la première diffusion du film, le 11 février dernier ; de quoi confirmer l’intérêt du grand public pour l’érotisme, certainement, mais aussi et surtout pour le sexe exposé dans ce qui – pour le profane – reste une nouvelle mouture. Le BDSM émoustille visiblement les foules et, aussi médiocre puisse être la littérature qui le célèbre, la passion qu’elle suscite trahit l’envie du monde de jouer à l’amour et de repousser ses limites.

FAIL CULOSSAL

BONDAGE ET THÉORIE

Nous avons abordé le sujet dans notre numéro précédent, le règne du porno sur nos écrans d’ordinateur a largement banalisé le sexe par la soumission ou par la domination; un phénomène sur lequel E.L James n’a pas manqué de surfer en sortant il y a près de quatre ans son best

Le BDSM que Grey inflige avec tant de mollesse à sa conquête compte déjà de nombreux adeptes en Belgique. Le Bondage, inspiré de techniques de

ligotage infligées par les samouraïs japonais à leurs victimes en vue de les immobiliser, se distingue au sein des pratiques sadomasochistes en ce qu’il exige une certaine expertise et relève d’un esthétisme qui contribue au plaisir de l’acte. Sa mise en œuvre n’est pas exempte de règles, dont la première consiste en un contrat passé entre les parties, qui confirme leur consentement à jouer au dominant-dominé et à ne pas s’infliger de blessures profondes. Camisoles, sacs d’enfermements, yeux et bouches bandées, et autres objets rappelant la torture viennent compléter l’attirail nécessaire pour une pratique du genre dans les règles de l’art. La recherche d’une certaine forme de souffrance dans le sexe passionne les psychologues et psychanalystes et peut se résumer à la recherche de la réalisation de fantasmes imaginaires.

FRANCHIR LA FRONTIÈRE Et s’il fut un temps, les esprits moins ouverts rechignaient à se laisser tenter à ces mœurs jugés impropres, à l’heure actuelle, il faut admettre qu’il n’est pas rare de se laisser aller à tirer les cheveux de son partenaire au lit, lui passer les menottes ou lui donner la fessée dans un WATZBY.COM MARS 2015

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WATZBY élan d’animalité. Ces actions que l’on se peut se plaire à utiliser pour mettre un peu de tabasco sous la couette ne sont ni plus ni moins que la prémisse aux mœurs BDSM. De plus en plus d’entre nous se montrent enclins à passer le cap et entrent timidement dans les sex shops de la capitale en quête du costume ou de l’ustensile susceptible de faire vibrer son ou sa partenaire. Un phénomène qui symbolise la nécessité partagée d’aller plus loin. Dans cette démarche, le respect du contrat est essentiel ainsi que la fixation de limites auxquelles les joueurs consentent.

J’AI LU 50 NUANCES DE GREY En fait je mens, je ne l’ai pas lu jusqu’au bout, c’était au-dessus de mes forces. Pourtant joyeusement disposée à me laisser transporter par la fougue d’une écriture enflammée, j’ai rapidement débandé, tirant la triste conclusion que d’autres romans, pourtant non érotiques, avaient davantage fait vibrer mes zones érogènes. Le choix d’une protagoniste puritaine et d’un homme d’affaire dont la sensualité est restée dans le métro pose des bases bien incertaines pour un feu d’artifice éjaculatoire. Internet a-t-il tué la sensualité ? J’ose espérer que non et me délecte encore de tomber nez à nez avec le récit bien senti d’une partie de jambes en l’air tout en ligotage dans un roman qui n’en annonce pourtant pas la couleur.

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E VILLPAS

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Avec ses 43 collines, l’un des plus célèbres ponts du monde et une population de près de 800.000 libres-penseurs, inventeurs et autres excentriques attachants, San Francisco est l’une des villes les plus fascinantes de Californie et même, des États-Unis. Vous vous y rendez bientôt ? Suivez notre guide pour ne rien rater !

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Anna Mellone


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Capitale mondiale de l’extravagance et de l’insolite, San Francisco est la meilleure combinaison entre grande ville et petite communauté. Étant le point névralgique de la « San Francisco Bay Area », vous y trouvez tous les restaurants, les événements et la vie nocturne des métropoles. Le tout sans leur rythme effréné et avec en prime, un paysage qui jongle entre mer, littoral et collines ! Eh oui ! À « Frisco », les gens savent profiter de la vie. Peut-être que cela vient de sa culture d’ouverture d’esprit influencée par un passé hippie, de son côté progressiste et émancipateur des minorités, voire même de la présence des sociétés « point-com », mais une chose est sûre : peu de villes sont aussi équilibrées qu’elle. Bien sûr, les gens y travaillent dur et de longues heures, mais ils bénéficient également d’un style de vie actif et surtout, du climat tempéré qui y règne. Excusez du peu ! Si la ville californienne jonchée de maisons victoriennes et de ‘cable cars’ n’est pas grande, il faut savoir comment bouger et s’organiser pour profiter au mieux des attractions qu’elle offre. Voici donc notre guide en sept étapes !

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Ferry Building, point de départ de la visite

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Vous cherchez un lieu idyllique pour prendre un bon petit déjeuner ? En voici un : le Ferry Buiding Marketplace où la quiétude poétique de la baie est soulignée par les cris des mouettes et le saxophone des musiciens présents. Idéal aussi pour flâner, voire pour faire du shopping dans des

San Francisco est la ville panoramique par excellence ! Ses nombreuses routes en pente créent des vues et des perspectives à couper le souffle un peu partout. Il y a néanmoins quelques points précis qu’il n’est pas permis de manquer. Parmi ceux-ci, il y la Coit Tower, tour d’observation au style Art-Déco de Telegraph Hill, et Lombard Street, une des rues emblématiques de la ville qui débouche sur une autre colline, la Russian Hill.

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boutiques éclectiques aux produits frais et variés.

Coit Tower & Lombard Street

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Chinatown

Le quartier Chinatown de San Francisco se veut le plus ancien des États-Unis, mais surtout celui qui rassemble la plus grande communauté de Chinois du pays. Identique au Chinatown représenté dans les films, on y trouve arcs pittoresques comme le Chinatown Gate, lanternes rouges suspendues dans les rues, dragons décorés, temples bouddhistes, portails dorés et balcons aux couleurs vives.

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Golden Gate & Sausalito

Reliant San Francisco à Marin, le Golden Gate est le symbole de la ville. Le célèbre pont se veut aussi un des défis le plus grand lancé à la nature par l’architecture américaine : ses 2700m de longueur sont soutenus par deux gigantesques pylônes appelés à résister aux vents vigoureux et aux courants impétueux de la baie. Pour l’admirer dans toute sa splendeur, n’hésitez pas à prendre votre vélo jusqu’à Sausalito, une gracieuse localité maritime.


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Fisherman’s Wharf

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Pour retrouver les folies et extravagances de la ville californienne, un rendez-vous : Fisherman’s Wharf. Outre les bateaux de pêche et les otaries, la zone accueille de nombreuses boutiques, des clubs et des restaurants. Pour trouver les magasins les plus étranges et des souvenirs insolites, faites un tour du côté de Pier 39.

Où dormir ? D.R.

Les hôtels ne manquent pas à San Francsico, mais en trouver un à un prix raisonnable est un réel défi. Bon nombre d’entre eux commencent leurs prix à 400$ par nuit...

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Union Square & District Financier

Le cœur palpitant de notre métropole est sans aucun doute Union Square, place principale et lieu de passage important, où se côtoient hôtels de luxe, remarquables monuments, boutiques de prestige et théâtres. Les amateurs de cheesecake découvriront la Cheesecake Factory (oui oui, la même que celle de la série Big Bang Theory) au dernier étage du centre commercial Macy’s. Au cœur du Financial District, à 20 minutes de marche se trouve un autre spot immanquable : la Transamerica Pyramid.

7 Alcatraz

Le ST. Regis San Francisco offre une collection d’art contemporain, une piscine et un spa, mais aussi le service de majordomes dans les suites. Le Mandarin Oriental et ses 40 étages sont le meilleur endroit pour profiter d’une vue imprenable sur la métropole. Du haut de ses 108 ans, le Fairmont San Francisco offre quant à lui volupté et charme historique. Pour une solution moins coûteuse, la chaîne Holiday Inn a installé ses hôtels dans plusieurs spots de la ville. Une chambre y coûte moins de 200$ par nuit, quand elle est réservée à l’avance. Quelque soit la raison pour laquelle vous vous rendez à San Francisco, vous trouverez une ville pleine de charme qui s’adresse aux touristes et surtout, qui les enchante.

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Comme beaucoup le savent, la baie de San Francisco abrite l’île d’Alcatraz, où l’on trouve la tristement célèbre prison du même nom. Il est possible d’y faire une visite d’une heure, accompagnés d’un audio guide et de reconstructions de la vie d’un retenu... Pas sûr néanmoins que ça tente tout le monde.

Aéroport

L’aéroport international de la ville se situe à environ de 22 km du centre-ville. Le plus ? Des bornes wifi et des distributeurs d’eau potable. Pour accéder au centre, évitez les taxis onéreux : pensez aux trains et aux navettes dont le coût avoisine les 10$ et la durée de voyage 35 minutes.

Money

Cartes de crédits et autres cartes électroniques sont universellement acceptées, mais attendez-vous à des prix égalant ceux de New-York ou Londres. La gare internationale de San Francisco propose 13 stations d’échange d’argent où les voyageurs peuvent se procurer des dollars américains.

Météo

Les conditions météorologiques peuvent parfois embrouiller les voyageurs puisque San Francisco offre des hivers doux et des étés froids. Côté tenue, optez donc pour la superposition de plusieurs couches de vêtements, histoire de pouvoir vous dévêtir si la température augmente. Et ce surtout les jours de brouillard qui nappent la ville de froid le matin et laissent placent au soleil l’aprèsmidi.

Où manger ?

S’il est impossible de dénombrer les restaurants, bistrots et autres cafétérias où l’on peut casser la croûte à Frisco, voici une sélection de nos coups de cœur : En plein cœur du Japantown, l’Udon Mugizo offre des saveurs difficilement trouvables ailleurs. Ses points forts ? Des nouilles qui soulignent la simplicité et le plaisir de manger des plats japonais de qualité ainsi qu’un service rapide. Dans le quartier historique italien de North Beach, le Tosca Café sert des plats exquis à base d’ingrédients simples et de première fraîcheur qui ravissent les palais les plus fins. Ajoutez à ça un bar aux cocktails farfelus et une équipe de serveurs aux petits soins, vous avez une véritable institution san-franciscaine. Pour les amateurs de bistrots plus créatifs, le Causwells est salué comme l’un des meilleurs restaurants en ville. Sans oublier que ses prix sont plus qu’attractifs puisqu’il faut compter environ 10$ pour les petits plats et 20$ pour les grands.

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À 36 ans, Jean-Philippe Watteyne s’est hissé au sommet des grands chefs populaires. Sa troisième place à Top Chef en 2013 est connue de tous, son sourire aussi. Fraîchement inauguré, iCook & Room se veut aujourd’hui le rendez-vous parfait pour une escale gastronomique à l’extérieur de Bruxelles. Rencontre.

Trouver de nouvelles associations, élaborer des menus, faire mijoter des petits plats... La cuisine, Jean-Philippe Watteyne l’a dans le sang ! Eh oui ! « J’aime ça depuis tout petit ! Déjà à deux ou trois ans, ça m’attirait. Quand j’allais chez ma grand-mère, je chipotais toujours un peu et c’est venu comme ça », se souvient-il. Son premier plat réussi ? Un dessert gourmand ! « Ma grand-mère faisait énormément de tartes aux fruits, au riz ou à la crème et, elle me donnait toujours ses chutes de pâte. Je me souviens donc d’avoir fait une tartelette particulière que ma famille avait plutôt bien aimé. J’y avais mis du yoghourt, des fruits secs et de la gelée de fruits rouges », nous confie le chef. De la passion à l’excellence du savoir-faire Au fil des années, cette passion devient toujours plus prégnante et donne envie, à notre chef en herbe, d’en faire son métier. Avant de suivre cette voie, Jean-Philippe contente pourtant ses parents et obtient un premier diplôme de l’enseignement général... « C’était la condition ! Je suis donc entré en école hôtelière, à l’Ilon Saint Jacques à Namur, à partir de la quatrième secondaire», lance Jean-Phi. Après quoi, tout s’enchaîne rapidement ! D’ailleurs, « l’école m’a un peu dégouté de la cuisine... J’ai alors choisi de faire de la salle pendant huit ans avant d’y revenir ». Et heureusementheureusement que sa passion l’ait rattrappé ! Après une nouvelle formation en pâtisserie et chocolaterie, il officie chez l’Air du Temps, restaurant doublement étoilé. Jean-Philippe mène ensuite trois années d’aventures

au Club Med et nourrit son expérience en cuisine avant d’ouvrir, en 2009, son premier établissement à Mons : l’iCook. Très vite, celui-ci est récompensé au Gault & Millau par 2 toques et un 15/20. Le plus décontracté Bistro de Jean-Phi entre lui aussi dans le célèbre guide. De Top Chef au nouvel iCook Comme tout le monde le sait, en 2013, Jean-Philippe Watteyne participe à la célèbre émission française Top Chef où il est le seul candidat belge et se fraye une place parmi les finalistes. Une expérience utile au quotidien. «Top Chef m’a ouvert beaucoup de portes et a clairement contribué à accélérer ma carrière. Ne fût-ce que le projet de mon nouveau restaurant... Sans l’émission, il aurait été plus compliqué d’avoir un projet pareil. C’est quasiment que du positif ! Le restaurant se remplit un peu tout seul aussi, sans devoir faire énormément de communication autour », explique-il. D’ailleurs, il n’est pas rare de croiser des curieux qui se rendent chez Jean-Phi après l’avoir découvert à la télévision : « ça arrive tout le temps ! À tous les services, je fais mon petit tour de salle pour saluer les clients et la plupart d’entre eux me disent qu’ils m’ont suivi », s’amuset-il, conscient d’avoir conquis leur cœur et maintenant... leurs papilles. Fort de sa réussite, Jean-Philippe vient d’offrir une mise à jour à l’iCook. Son déménagement dans un établissement plus grand et prestigieux au numéro 31 de la rue Reine Astrid à Mons, lui permet de passer de 22 à 34 couverts, avec salon apéro cosy et table en cuisine pour les amis et WATZBY.COM MARS 2015

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Petit aperçu de la modernité de l’établissment ICook, ainsi que ses chambres d’hôtes, pour une ambiance chic et trendy. privilégiés. De quoi satisfaire un plus grand nombre de (...) gourmets. Sa salle conviviale, son cadre tendance et chic, mais surtout le savoir-faire de son chef font de ce nouveau restaurant l’endroit idéal pour un dîner gastronomique. Sans oublier que l’établissement offre également quatre chambres aux thèmes variés et à la déco moderne et inédite, signée Exsud, société d’architecture d’intérieur menée par Charlotte Esquenet. Des menus harmonieux et succulents Pour réaliser ses compositions culinaires, le chef montois se base prioritairement sur les produits de saison. Concrètement, cela donne des associations de textures, des équilibres de volumes et des combinaisons de saveurs savamment orchestrés qui ravissent autant les papilles, que la vue et l’odorat. « Pour le menu d’hiver, j’ai travaillé les ris de veaux poêlés sur une tartelette aux cinq épices, accompagnés d’une purée de Butternut, cette courge jaune un peu sucrée, une sauce de viande assez concentrée et un pickles d’oignons rouges. En plat, j’ai choisi la biche avec une croûte d’ail noir, une purée aux noix noires du Périgord et un jus de viande. En dessert, on part sur une association un peu plus originale avec une déclinaison de betteraves et chocolat. À la carte, on trouve aussi des noix de Saint-Jacques, des courges, du gibier », détaille-t-il en nous mettant l’eau à la bouche. Côté prix, nous sommes dans l’ordre du raisonnable puisque les menus oscillent de 38€ le midi à 65€ le soir, avec des plats à la carte, entre 17€ et 38€ (pour ceux avec de la truffe). De quoi nous donner envie de réserver une table et déguster les nouveaux plats plus légers du printemps qui « mettent en scène couleur vives et goûts frais », nous dit Jean-Phi. Sans oublier que végétariens, vegans et autres personnes allergiques ou intolérantes à certains ingrédients sont les bienvenus. Il suffit de détailler au chef ce que l’on mange ou pas, au moment de la réservation, afin que celui-ci puisse concocter un menu tout particulier. Une dernière curiosité à satisfaire... Quand nous lui demandons quel est son plat préféré, il rit... « Ce n’est pas du tout ce que l’on pourrait penser... J’adore la raclette ! Beaucoup de gens ont l’impression que les chefs en cuisine mangent tous les jours du homard. Mais ce n’est pas du tout le cas ! La simplicité, c’est important », affirme-t-il. Si l’on est déjà certains que ses plats gâtent nos papilles, une chose est sure : avec JeanPhilippe Watteyne, la bonne humeur est au-rendez-vous en cuisine ! • Anna Mellone D.R.

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de plaisir!

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Ce qui plaît tant chez Deli, c’est toutes ces choses qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs : des préparations plutôt futées, des soupes qui goûtent vraiment la soupe, des nouveautés dont on ne soupçonnait même pas l’existence… C’est aussi faire découvrir à la nouvelle génération que bien manger ne prend pas plus de temps. Que partager de bons plats crée de meilleurs moments. Et que ce n’est vraiment pas grave d’être pris en

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TABLEAUX INTERACTIFS

Tous ou presque, nous avons connu les bruits stridents de la craie, le son grinçant de l’effaceur et bien sûr, l’eau stagnante et peu ragoutante servant tant bien que mal au nettoyage du tableau noir. Exit ces souvenirs d’un temps révolu ! Les écoles d’aujourd’hui font place au numérique et surtout, à l’interactif ! Preuve que l’enseignement est en passe d’être revalorisé : la Fédération Wallonie-Bruxelles y a investi près de 77 millions d’euros ces dernières années. Un de ses objectifs ? Équiper un maximum d’établissements scolaires des fameux tableaux blancs interactifs et autres outils informatiques. Un marché qui s’avère donc bien prometteur pour les entreprises proposant ce service !

Un tableau blanc interactif, c’est quoi ? Sophie Wanufel est formatrice chez Défilangues, l’une des entreprises pionnières en installation de tableau blanc interactif (TBI). Fondée en 1991 par deux enseignants, la petite société s’est spécialisée depuis sept ans dans l’installation de ces tableaux particuliers. Forte de son succès, aujourd’hui, elle propose même des formations destinées principalement au personnel enseignant. Utiliser un TBI s’avère simple : « le tableau blanc interactif fonctionne avec un vidéoprojecteur et un ordinateur, qui projette l’image sur la surface du tableau blanc interactif », explique Sophie. Par rapport à une simple projection sur tableau classique, l’innovation réside dans la possibilité offerte à « l’enseignant d’écrire directement sur le tableau, à l’aide d’une multitude d’outils à sa disposition. Le tout en pouvant insister d’avantage sur 86

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les points importants d’une leçon, grâce à l’interactivité». Actuellement, l’entreprise installe en moyenne quatre tableaux par jour et les affaires vont bon train puisque Défilangues est le fournisseur de plus de 800 écoles belges. Dans le domaine du tableau blanc interactif, deux technologies principales se côtoient : le tableau tactile et le tableau à stylet. En quoi se différencient-ils ? Alors que le premier peut s’utiliser directement avec le doigt, le second nécessite l’utilisation d’un stylet. Côté prix, pour un tableau standard d’1m20 sur 1m80 comptez en moyenne 3400€. Un montant qui comprend également un projecteur et une formation destinée aux enseignants. La note semble salée... Mais est-ce vraiment nécessaire de doter nos salles de classes de cette technologie ? Et d’ailleurs à quoi sertelle au juste ?

Dépoussiérer l’enseignement « Le tableau interactif a réellement changé ma vision de l’enseignement », lance Xavier Alavoine, professeur de mathématiques depuis 17 ans et, utilisateur féru du TBI depuis 5 ans à l’Athénée Léon Lepage à Bruxelles. L’introduction du tableau blanc interactif au sein de l’établissement et son utilisation régulière auraient permis


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« une meilleure compréhension des leçons de la part des élèves ». Mettons de côté vieilles équerres, compas antiques et autres règles pour un temps, le virtuel aurait pour vertu de fournir une explication plus claire, car plus explicite. « C’est surtout le cas en géométrie, on sent que les élèves perçoivent beaucoup mieux ce qu’on leur demande. Avec les outils à notre disposition, en deux clics, on peut facilement manipuler tout ce qui est nécessaire. Par exemple, un compas ou une règle pour dessiner les figures. C’est beaucoup plus facile à manipuler tant pour moi que pour mes élèves », affirme-t-il. Un apprentissage facilité... et pas seulement ! À l’ère du numérique, il était plus que temps d’updater nos pratiques d’enseignement. Obnubilés par les écrans, les élèves accrochent plus facilement aux matières qui leur sont enseignées. Les tableaux blancs interactifs agissent comme des aimants pour attirer leur attention et favoriser, voire apprivoiser, leur envie d’apprendre. « Les ressources propres au tableau permettent notamment de créer des matières, des leçons et ce, de manière ludique », poursuit le professeur. Avec un peu d’imagination et l’aide d’un TBI, un cours basique peut donc radicalement se transformer en une leçon surprenante, claire et interactive. L’utilisation complémentaire de certains programmes, comme ActivInspire ou encore GeoGebra, contribuent aussi largement à la compréhension des élèves. Comment ? Le premier permet à l’enseignant de construire une leçon aussi facilement qu’un document powerpoint, à la seule différence qu’il pourra être directement manipulé sur le tableau avec les élèves. Le deuxième, quant à lui, permet la construction de figures géométriques en même temps qu’il montre les démarches à suivre pour y parvenir. « Et, une fois que c’est fini, on peut l’importer directement dans la page de cours. De plus, si un élève ne comprend pas la leçon précédente, on peut revenir en arrière très vite et

corriger ou combler les lacunes », pointe l’enseignant.

Des inconvénients ? Pas vraiment... Bien sûr, une mise en page spéciale, la recherche d’éléments visuels attractifs et adaptés à ce nouveau support ou encore le placement de liens vers des vidéos explicatives et autre sites web sont de 25% à 30% plus chronophages que la réalisation d’une séquence de leçons traditionnelles. Néanmoins, ce surplus de temps passé en dehors des heures de classe serait récupéré lors de la présentation aux élèves. Sans oublier que ces derniers se voient offrir plus de facilités pour leur compréhension et participent davantage aux exercices proposés par l’enseignant. Qu’à cela ne tienne, si le tableau blanc interactif se profile comme un outil indispensable à l’enseignement moderne, ce dernier ne semble pas l’instrument le plus adéquat pour les classes composées d’un nombre important d’élèves. Et ce, en raison de la taille de son écran... Quelques élèves placés au fond d’une classe éprouvent ainsi quelques difficultés à visualiser les inscriptions qui s’y trouvent. Un problème qui se pose moins fréquemment avec un tableau vert ou noir classique puisque les professeurs peuvent adapter la taille de leur calligraphie. Autre petit bémol, cette taille réduite de l’écran oblige parfois l’enseignant à attendre que tous les élèves aient fini de prendre note de la matière, avant de pouvoir passer à l’exercice suivant. Néanmoins au vu de ses nombreuses qualités et si l’on prend en compte le retard d’investissement dans le matériel scolaire de nos écoles belges par rapport à celles des pays voisins, une mise à jour reste inévitable. Omer Urat WATZBY.COM MARS 2015

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Voici le bon plan si vous voulez refaire votre déco à moindre coût. Le site Do it Yourself, créé par la talentueuse blogueuse Céline Thiteux, vous donnera des astuces simples et trendy pour donner un second souffle à votre intérieur. Il vous suffira parfois de peu de choses pour réaliser des objets décoratifs qui embelliront votre quotidien et épateront, à coup sûr, vos amis. WWW.IDOITMYSELF.BE WATZBY.COM MARS 2015

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JEUX VIDÉOS

SÉLEC

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©Capcom

Le retour des zombies est au rendez-vous des gamers durant ce mois de mars ! Si l’idée de l’opus n’est pas neuve, ne dit-on pas que c’est dans les veilles casseroles que l’on fait les meilleures soupes ? Eh oui ! Divisé en quatre épisodes, cette nouvelle mouture de Resident Evil Revelations met l’accent sur un format inédit, la coopération, et offre une expérience de jeu séduisante. Défi réussi pour ce gameplay originellement en solo. Par Omer Urat

Les développeurs de Resident Evil : Revelations 2 ont revisité le principe du premier opus, sorti sur 3DS en 2012, en accentuant davantage la coopération entre deux héros de la saga. Il faut dire que les binômes du premier RER avaient beaucoup plu, autant que sa structure en chapitres rappelant une série TV. À travers de nouveaux épisodes hebdomadaires, le joueur a donc la possibilité de switcher entre deux personnages atypiques de la série. Même si jouer avec un IA n’est pas l’esprit des débuts du jeu...

Apprenant la nouvelle, Barry Burton, le père de Moira, se met donc à sa recherche et se dirige vers l’ile où celleci serait détenue. Sur place, il rencontre Natalia Korda, jeune fille capable de détecter les zombies, avec laquelle il forme un binôme d’attaque à la rescousse des deux infortunées. Intéressante et bien construite, l’histoire gagnerait sûrement à être allongée... On se demande, par exemple, très vite qui a organisé le kidnapping et qui est réellement Natalia.

Un pitch revisité et un nouveau duo féminin

Un essoufflement balayé par de nouvelles fonctionnalités

L’épidémie est de retour à Raccoon City. Claire Redfield milite pour la survie de l’espèce humaine avec Terra Save, une organisation de lutte contre le bioterrorisme. Le gameplay débute véritablement lors d’une fête organisée en l’honneur de Moira Burton, une nouvelle recrue qui coopérera avec l’héroïne principale à travers les différents épisodes. Alors que l’événement festif suit son train, les deux jeunes femmes se font kidnapper : elles se réveillent plus tard dans une prison désaffectée et surtout, infestée de zombies.

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Suivant une logique propre, Resident Evil : Revelations 2 est divisé en quatre épisodes distincts comprenant chacun deux périodes de jeu. Le gamer incarne ainsi Claire et Moira la première fois, et, Barry et Natalia, la seconde. Petit plus : les objets obtenus lors de la première phase restent disponibles lorsque l’on incarne le duo suivant. Trois niveaux de difficulté sont également prévus, à savoir facile, normal et survie. Du point de vue de la jouabilité, le gamer dispose


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d’une vision efficace à la troisième personne, caméra à l’épaule. Une particularité que l’on retrouve dans la version précédente du jeu et qui permet de retrouver ses marques rapidement. Toutes les caractéristiques au niveau de la maniabilité du joueur restent aussi les mêmes. Quel est donc le point fort du jeu ? Bien évidemment, il s’agit de la possibilité de jouer en solo, mais aussi en coopération soit avec un autre gamer en ligne, soit avec l’IA. Le switch entre les deux protagonistes se fait via une simple manipulation. Si l’on aime tant ce principe de coopération c’est que les personnages possèdent chacun leurs caractéristiques et donc, leurs astuces et façons de réagir. Lors des scènes sombres, il s’avère par exemple utilise d’utiliser Moira et sa lampe de poche capable d’aveugler temporairement les ennemis, tandis que Natalia est capable de ressentir la présence des zombies et anticipe leurs attaques. Les personnages sont donc complémentaires. Au gamer de savoir lequel d’entre eux utiliser au moment le plus opportun et ce, en mode solo ou en coopération.

©Capcom

Pas de doute, l’ambiance des précédents opus est toujours là.

Le virtuel prime sur le réalisme Le décor de Resident Evil : Revelations 2 rappelle à s’y méprendre la célèbre série The Walking Dead ! Surtout durant le troisième épisode, alors que Barry se met à la recherche de sa fille au sein de la prison désaffectée. La première partie se compose de deux épisodes dans lesquels Claire et Moira luttent principalement pour leur survie. Ils misent donc sur la défensive. Les deux derniers volets quant à eux sont davantage axés sur l’attaque. Du

point de vue armement, les gamers ne seront pas déçus : tous les personnages sont suréquipés en armes de tous genres, des bonus leurs sont offerts au sortir de divers challenges et de nouveaux personnages sont débloqués en collectant des badges. De quoi ne pas se trouver dépourvu face aux horreurs qui circulent dans le jeu !

En solo ou en coopération ? Originellement en solo, cette version revisitée de Resident Evil Revelation offre un gameplay asymétrique, fortement à la mode aujourd’hui. Ce qui s’avère également un énorme avantage pour les gamers appréciant le dédoublement. À noter tout de même que ce mode de jeu peut déstabiliser certains novices...

SAISON COMPLÈTE

Tous les mercredis entre le 25 février et le 18 mars, un nouvel épisode sera disponible au téléchargement. Uniquement sur PSN au prix de 6€.

En plus du Season Pass, vous aurez droit à un pack de 4 cartes disponibles en mode Commando. Prix 25€.

SEASON PASS

BLUE-RAY

Ce téléchargement reprend les quatre épisodes avec en bonus deux épisodes décalés plongeant le gamer dans les coulisses du jeu. Prix : 25€.

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EPISODES HEBDOMADAIRES

Saison reprenant tous les épisodes et bonus précédents auxquels s’ajoute un pack-costumes et un nouveau personnage, Wesker, en mode Commando. Prix : 45€, disponible à partir du 20 mars uniquement.

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ESSAI LEXUS HYBRID NX 300H

Dans la famille Lexus, la NX est légèrement plus petite que sa grande sœur, mais la différence est minime: avec ses 4,63 mètres de long, la NX ne fait que quatorze centimètres de moins que la RX. Elles ont bien un ADN commun qui se découvre à la lecture de leur nom qui se termine par la lettre “h“ pour hybride. Pour le Watzby de ce mois, c’est le volant de la NX que nous avons pris entre les poings.

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WATZBY LE CHOIX DU CARBURANT POUR LES NULS… La plupart des automobilistes connaissent le distinguo entre l’essence et le Diesel mais certains pensent encore que le Diesel fait un vacarme infernal. Eh bien non, les nouveaux Diesel aux normes Euro 6 deviennent aussi propres que les essence et ne font absolument pas plus de bruit. Le futur acheteur portera son choix sur le Diesel s’il parcourt plus de 20.000 kilomètres par an; les ‘petits rouleurs’ se dirigeront plutôt vers les versions essence. Les éléments qui interviennent dans le choix sont clairs : prix d’achat du véhicule et sa valeur de revente, prix du carburant et prix des entretiens. On parle de plus en plus de la voiture électrique et il est possible qu’elle devienne l’auto de l’avenir. Mais, malgré les efforts de plusieurs constructeurs, l’autonomie reste un frein important à son développement. Des modèles comme la E-Golf, la Renault Zoe, la Focus électrique, la BMW i3, la Nissan Leaf annoncent toutes des autonomies de 120 à 150 kilomètres… mais dans la réalité, en fonction des circonstances et de la réalité, on arrive souvent à la moitié! La réelle fiabilité n’est pas encore au rendez-vous. Pour réduire la consommation et les mauvaises émissions, certains constructeurs ont dès lors songé à la voiture hybride et proposent un moteur classique renforcé par un moteur électrique qui se recharge via toutes les forces émises par la voiture en roulant,

principalement le freinage. Et c’est Toyota qui a composé la musique en inondant le marché depuis plusieurs années avec sa déjà légendaire Prius.

irréprochables tels que le cuir, des touches d’aluminium et des plastiques moussés. TOUTES LES ROUTES LUI CONVIENNENT

LEXUS BÉNÉFICIE DE L’EXPÉRIENCE PRIUS Même s’il existe une fameuse différence entre Toyota et Lexus, ces deux grands noms du monde automobile font toutefois partie de la même maison et ont tout le loisir de se refiler leurs bonnes affaires. Pas de raison de se gêner… au contraire! Et c’est donc tout naturellement que Lexus nous propose aujourd’hui toute sa gamme avec de fameux moteurs hybrides. Fonctionnement simple pour l’utilisateur, sans la moindre contrainte : les passages de l’électrique au thermique se font automatiquement et, bien sûr sans manipulation de câbles électriques. UN DESIGN SPECTACULAIRE Non, ce n’est pas un concept car. La NX est bien réelle et les clefs vous attendent dans les showrooms. Son physique ne laisse pas indifférent. Elle semble avoir une génération d’avance sur ses principales concurrentes. L’avant surtout, mais toute la caisse est une réussite. L’habitacle est au moins aussi prestigieux que celui des grosses Jaguar ou BMW. On y trouve un esprit Lexus adapté au volume d’un SUV avec une finition soignée et des matériaux

Ses grandes roues et sa caisse légèrement surélevée lui permettent de passer quasi partout. La NX, malgré sa taille imposante peut se faufiler en souplesse en ville et, sur routes et autoroutes, elle se sent très à l’aise. Dans notre pays, on est certes limité à 120 km/h sur autoroutes et les 180 de vitesse de pointe de la NX seront donc plus que suffisants. Mais il est étonnant qu’avec toute la cavalerie dont elle dispose, les chiffres ne soient pas légèrement supérieurs. Mais que trouve-t-on sous le capot de cette NX 300h? Commençons par le moteur électrique: lui seul développe déjà 143 chevaux, ce qui n’est pas rien. Ce moteur fonctionne d’office pour les démarrages et jusqu’à 30 km/h, ce qui permet de quitter un lieu ou d’y arriver en toute discrétion et élégance ! Lorsque c’est nécessaire, le moteur thermique de 2.5 litres et 155 chevaux prend automatiquement le relai. Il faut quand même savoir que les deux moteurs ne peuvent délivrer toute leur puissance ensemble et il faut se baser sur une puissance totale de 197 chevaux, ce qui est fort honorable pour un véhicule qui pèse quand même près de 1.800 kilos à vide. Jean Spérat

• SUV de grand luxe • Accessible dès 41.990€ • Conso moyenne 6 litres/100 km • Emissions CO2 de 123 g/km • Vitesse max. 180 km/h • Zéro/cent en 9,2 secondes • Moteur 2.5 litres 4 cyl. en L • Volume coffre: 555 à 1600 litres WATZBY.COM MARS 2015

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L’ALPINE VISION GT: SANS COMPLEXE

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On pensait avoir tout vu au niveau design auto… eh bien non: cette toute nouvelle Renault Alpine Vision Gran Tourisme en est la preuve. L’auto évoluera toujours ! Nous voici en présence de la sportive ultime de demain. J’apprécie particulièrement le passage des roues très marqué et le profil extrêmement bas de la caisse. La verra-t-on bientôt aux 24 Heures du Mans? En tout cas, elle a de quoi : son V8 de 4,5 litres développe 450 chevaux… pour un poids super léger de seulement 900 kilos.

KADJAR

LA NOUVELLE ‘BÊTE’ DE RENAULT

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Non, elle ne fait pas 500 chevaux. Non, elle ne se tapera pas les 300 km/h. Mais cette nouvelle bête de concours, disponible en deux ou quatre roues motrices a bien décidé de prendre sa place au soleil parmi les crossover du segment C. Nous ne la verrons pas encore sur nos routes dans les jours qui suivent mais elle est présente en ce début mars au Salon de l’Auto de Genève et arrivera chez nous au mois de juin. La kadjar sera équipée de la super connection R-Link 2 avec reconnaissance vocale.

FORD GT

HONDA NSX

La supercar américaine Ford GT abandonne son légendaire moteur V8 pour se “contenter” d’un “petit” V6… mais attention, cette nouvelle mécanique développe quand même plus de 600 chevaux. Ce moteur EcoBoost -dont on retrouve des versions adaptées dans tous les modèles des showrooms- est associé à une boîte à double embrayage et à sept rapports. En 1966, Ford a fait un triplé au Mans avec ses GT40 Mk II. On est curieux de voir si la GT va remettre le couvert l’année prochaine, soit 50 ans plus tard.

On dirait que tous les grands constructeurs sportifs se sont donné le mot pour mettre cette année leurs plus beaux bolides sur la route. Honda n’est pas en reste et nous présente la nouvelle Civic Type R et la NSX qui a vraiment de la gueule… et les chevaux qui vont ‘avec’! Considéré par certains comme le meilleur motoriste du monde, Honda embarquera dans cette NSX un V6 essence ainsi que trois moteurs électriques (un pour chacune des deux roues avant et le troisième pour l’arrière).

NE FAIT PAS DANS LA DENTELLE

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ELLE SORT SES GRIFFES

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La nouvelle Golf GTE. La nouvelle Golf GTE vous emmène partout comme vous le souhaitez, 100% électrique et zéro émission pour la circulation quotidienne en ville ou bien hybride pour les longues distances. Le moteur électrique fournit jusqu'à 50 km d'autonomie et combiné au moteur à essence, la Golf GTE dispose d'une autonomie identique à une Golf classique. Avec sa puissance de 204 chevaux, la Golf GTE fait en plus la preuve que les sensations de conduite et une économie de carburant sans précédent peuvent parfaitement faire la paire. Réservez un essai chez votre concessionnaire Volkswagen ou surfez sur volkswagen.be

1,5 L/100 KM Informations environnementales (A.R. 19/03/2004) : www.volkswagen.be

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