Watzby N°6 - Vivre Bruxelles - Avril 2015

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WATZBY

N° 6 AVRIL 2015

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T

Y

L’INSTANT LES GRANDS HôTELS BRUXELLOIS

EXCLUSIF

SELAH

INTERVIEW

Nawell Madani

Parisienne d’adoption Bruxelloise de coeur

SUE ELLE EST DE RETOUR !

F O O D

RENCONTRES

Stéphanie Blanchoud Natalie Schayes Thierry Poncelet FAUVE

Mary

une chocolaterie bruxelloise aux saveurs d’antan

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Selah Sue photographiée par Alexander Brown

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ç EDITO

Bruxelles bourdonne ! a y est, l’hiver est officiellement terminé ! Bruxelles se pare de mille et une couleurs pour un printemps riche en nouveautés. Suivez-nous pour un voyage au cœur de la créativité et du style dans la capitale européenne. Dans ce numéro, WATZBY vous emmène dans le quartier du Châtelain pour (re)découvrir son célèbre marché et quelques enseignes du coin, rapidement inscrites dans nos coups de coeur. À deux pas de à La Quincaillerie, nous nous y sommes arrêtés le temps d’un shoot glamour mélangeant déco retro et silhouettes modernes.

Tout aussi esthétique et hautement design, The Darwin Sect glorifie les insectes et nous initie à leur beauté toute technologique, déclinée en une multitude de nuances et de géométries. Et puisque l’on parle volumes, c’est le moment de vous raconter l’univers créatif et la pureté des lignes de Nayes Stones. Hommage au surréalisme belge, les Aristochiens de Thierry Poncelet s’érigent ensuite en une sorte de comédie humaine, consacrant expressions et sentiments divers. WATZBY en avril, c’est aussi des stars : de Nawell Madani à Jarry, en passant par Fauve et Selah Sue ! Paillettes dans les yeux, notre équipe de journalistes s’est aussi démenée pour vous livrez les secrets des hôtels prestigieux, parfois méconnus, de notre belle ville. Dans un autre registre, elle fait aussi le point sur les moments les plus embarrassants au lit et décortique le mal du siècle : la procrastination. Pour alimenter l’esprit d’influences d’autres horizons, un long week-end dans les vignobles bordelais est prévu. Côté geekeries, notre spécialiste high-tech décortique le marché du fairphone, ce nouveau smartphone qualifié d’équitable, et passe à la loupe le nouveau jeu Mortal Kombat X. Pâques oblige, Olivier Borgerhoff nous invite chez Mary. Cette chocolaterie bruxelloise où se dégage un doux parfum d’antan, présage d’exquises saveurs traditionnelles. Qui dit période festive, dit écarts gourmands et friandises : quelques recettes onctueuses vous attendent donc.

Retrouvez-nous sur: www.facebook.com/watzbybelgique, www.twitter.com/watzbybelgique

Que vous veniez de le découvrir dans votre bistrot préféré ou que vous traquiez sa sortie chaque mois, WATZBY est à votre écoute ! Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux pour encore plus de partage et d’amusement ! WATZBY est là pour répandre amour et bonne humeur via ses pages qui fleurent bon le lifestyle à la belge, et même plus, à la bruxelloise ! Prenez ce numéro entre les mains, imprégnez-vous de son aura et emportez-le pour vivre Bruxelles sous un nouveau jour !

Anna Mellone

55, Avenue des Pâquerettes, Bte 45, 1410 Waterloo Tél : +32 2 430 24 95

A. Mellone Responsable publicité :

S. Sekerci sevan.sekerci@watzby.com +32 2 486 037 827

Journalistes : Anna Mellone, Cédric Dautinger, Sébastien Theys, Loïc Buisseret,

Selah Sue photographiée par Alexander Brown

Ess, Alexandre Janvier, Sophie

Photographe Watzby : Djanii “BIZ-ART” Brabara Salomé Felgenhauer

Omer Urat, Jean Spérat, Jon Messina, Pascal Laroche WATZBY Magazine ASBL BE 0526 932 803

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info@watzby.com

367 Avenue Louise - 1050 Bruxelles

MENSUEL AVRIL


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Swatch Store Brussels Rue au Beurre 42, Boterstraat B-1000 Bruxelles – Brussel

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Alexander Brown

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34-38 INTERVIEW

20-23 Fauve Corp

Franck Glenisson

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SELAH SUE

Nawell & jarry 8

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FAUVE


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36-41 Barbara Salomé Felgenhauer

MY BRUXELLES

8-11 Melting News 12-14 Le quartier du Châtelain

MY HOTEL L’instant Palace

WATZ UP TALENT

32-35 Stéphanie Blanchoud 42-46 Sommes-nous en train de nous américaniser ? 48-50 Maintenant ou demain peut-être 52-54 Première fois sous les draps

MODE

Barbara Salomé Felgenhauer

MY MIND

58-62 Athena s’expose à La Quincaillerie

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WATZ ART

68-71 Thierry Poncelet 72-73 The Darwin Sect

MODE NATALIE SCHAYES

FOOD

74-76 Mary, chocolaterie de prestige 78 Les recettes du mois

WATZ WEB/HIGH TECK

80-83 Les jeux vidéo sont-ils violents ? 84-85 Le Fairphone 86-87 Les applications à télécharger + les bons plans web 88-89 Mortal Kombat X 90-91 Actu Musique 92-93 Sorties Ciné 94-95 Sorties Livres 96-98 Watz Drive

Cédric Dautinger

JEUX /MUSIQUE / FILM / LIVRE

64-67 WATZ la route des TRAVEL vins bordelais WATZBY.COM AVRIL 2015

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incontournables

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Charles’ Home ‘

se depayser a... Bruxelles Avec son nouveau concept de location d’appartements meublés haut de gamme, Charles’ Home se profile comme le spécialiste des cocons douillets de la capitale. Au total, 26 lofts modernes et luxueux sont répartis dans plusieurs édifices de caractère, installés dans les quartiers phares de Bruxelles de l’Avenue Louise à la Grand-Place, en passant par le Square Ambiorix et le Quartier du Châtelain. Équipements high-tech, espaces design, luminosité et confort contemporain sont au programme. Alors que ce soit pour un voyage d’affaires, un sommet européen, un citytrip en amoureux ou un virée familiale, voilà de quoi (s’)offrir un séjour agréable dans de charmants immeubles du patrimoine bruxellois. Fraîchement inauguré, l’univers Charles’ Home vaut le détour ! Réservations sur hwww.charleshome.com Adresse : Rue de la Montagne 50, 1000 Bruxelles Téléphone :02 318 42 10

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Le Colonel ‘

restaurant a viande de Bruxelles Restaurant dédié aux terroirs de France, Colonel est principalement axé sur la viande de bœuf de haute qualité, tout en mettant à l’honneur des produits gourmands dénichés aux quatre coins de France. Le saucisson d’Aveyron, le jambon de Noir de Bigorre, les Saint-Jacques de Dieppe ou encore des fromages affinés, sont autant de trésors rassemblés en ce temple dédié à la gourmandise et à la convivialité. Au Colonel, on a tout simplement envie d’honorer les savoir-faire ancestraux et les méthodes traditionnelles d’élaboration des produits.

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Rue Jean Stas 24 1060 Brussel

Mardi-Samedi : 12h - 14:30 & 19h - 22:30 Di & Lu : Fermé

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Tel: +32 2 538 57 36 Mail: info@colonelbrussels.com

Family Sport On s’active en famille Family Sport vous offre un seul et unique endroit où vous et vos enfants pourrez vivre ensemble une expérience de remise en forme. Les sessions alternent moments de partage en famille et de travail personnel. Pour commencer, un bref échauffement, parents et enfants réunis. C’est le moment pour votre famille de créer la complicité dans l’effort ! Les classes sont ensuite divisées et un cours spécifique de remise en forme commence, élaboré par l’un de nos coachs professionnels. Pour terminer, parents et enfants se retrouvent pour une séance d’étirements et de relaxation. Vous n’avez plus d’excuses, avec Family Sport, vie de famille et activités sportives vont de pair.

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Séance de Remise en forme au Gymnasium avec Family Sport Asbl / 214-216 Boulevard des invalides, B-1160 Auderghem (Métro: DELTA) Tous les Weekends! Samedi 17h-19h Dimanche 10h-12h Session: 10€/pers

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brussel design market

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Le plus grand marche vintage au monde Les samedi 25 et dimanche 26 avril 2015, une centaine d’exposants, professionnels et amateurs éclairés, venus de Belgique, de France, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Italie, d’Autriche ou encore de Suisse déballeront leurs meubles et objets des années 50, 60, 70 et début 80 dans un esprit décontracté de grande brocante.

Le rendez-vous est donné au public, aux marchands et collectionneurs dans le cadre historique et exceptionnel de l’Ancienne Gare Maritime de Tour & Taxis, 86c avenue du Port à 1000 Bruxelles (entrée par le site de Tour & Taxis). Preview payante le samedi après-midi, destinée aux marchands, collectionneurs

et amateurs éclairés. Les exposants présenteront aussi de très belles pièces « meublantes » plus courantes et donc plus abordables le dimanche à l’attention du grand public: chaises de Eames ou de Panton, tables Knoll, fauteuils de Bertoia, etc. Des meubles scandinaves, belges, français, italiens,

américains, côtoient de la céramique et du verre, des collectors, des accessoires en plastique, métal, bois ou bakélite. 25/04/2015 14:00 - 18:00 26/04/2015 09:30 - 18:00 Tour & Taxis av. du Port, 86 1000 Bruxelles

Brussels Short Film Festival Court mais bon ! Le court métrage est un genre cinématographique à part entière et le Brussels Short Film Festival invite à découvrir une mosaïque de plus de 300 films issus de 40 pays, présentant le gratin de la production mondiale dans des compétitions nationale et internationale. Les plus grands réalisateurs sont passés par là et ont produit de véritables petits chefsd’œuvre. Alors étonnez-vous face aux projections des 12

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Très Courts, des Trash et des immanquables séances Best Of ! Ambiance festive assurée dans les différents lieux de projection. Un lieu de rencontre entre ceux qui font le cinéma & 24 000 spectateurs, dans une ambiance festive, vivante et éclectique. • 130 films en compétition nationale, internationale et ‘Next Generation’ (écoles de cinéma).

• En OFF : une nuit du court métrage, un spécial Balkan, des séances gratuites sous chapiteau, les Courts Mais Trash, les Funny Shorts, les Musts, les Rock ‘n Roll, les Travelling… • Et aussi : des réalisateurs et acteurs du monde entier, des activités, des DJ’s… 23/04/2015 - 03/05/2015 Cinéma Vendôme, Bozar, Flagey

www.bsff.be


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[PIAS] NITES 2015

present

&

a ne pas rater

Il est aussi de tradition pour [PIAS] de profiter de cette grande fête pour mettre en avant de nouvelles signatures. Cette année, le choix s’est porté sur The Spectors, Oaktree & Avondlicht et sur une carte blanche au formidable label belge Pelican Fly qui squattera notre la scène

pendant plus de 4 heures avec la mission d’enflammer la soirée. Cerise sur le gâteau, le Nacht Collectif habillera le Palais 12 de deux créations lumineuses exceptionnelles et inédites. Une belle et grande soirée qui fera résonner le Palais 12 de rythmes et de sons inédits et surtout une dernière occasion de voir Oscar and The Wolf en salle avant les festivals d’été. Don’t miss the party of the year! Palais 12 - Samedi 04/04/15 www.piasnites.be

Le BIFFF le fantastique est de retour 33e Festival International du Film Fantastique de Bruxelles. Non, il n’y a pas que les ados pour adorer les films d’horreurs, de sciencefiction et les grands frissons fantastiques. Le BIFFF, véritable légende parmi les festivals de cinéma du pays, permet de découvrir aussi bien des petites perles du genre que des séries B, voire Z, à prendre au 34e degré! Il faut dire que le public vient aussi pour ça : une ambiance à nulle autre pareille, une convivialité où la complicité prévaut, des événements qui font courir le tout Bruxelles

et des invités prestigieux. Au vu du palmarès des années précédentes, les organisateurs ont l’œil perspicace : Let the Right one In, Rec, Frontières, Dog Soldiers, The Butterfly Effect, Dark City ou encore Dark Water ont été récompensés par le Bifff. Lors de l’édition 2013, Blancanieves, déclinaison ébouriffante de Blanche-Neige, avait marqué les esprits... 07/04/2015 - 19/04/2015 Palais des Beaux-Arts - BOZAR rue Ravenstein, 23 1000 Bruxelles www.bifff.net

OSCAR AND THE WOLF CLAPTONE live MODESELEKTOR dj set BAXTER DURY

BRNS • NʼTO •RAVING GEORGE

THE SPECTORS • OAKTREE & AVONDLICHT PELICAN FLY LABEL NIGHT FEAT. DJ SLOW RICHELLE • MISTER TWEEKS

TICKETS: WWW.PIASNITES.BE

Art Brussels 2015 L’art comme jamais La grande foire annuelle d’art contemporain reste un rendez-vous important pour les amateurs, parfois venus du monde entier. Le Heysel dévoile alors les plus beaux joyaux de plus de 180 galeries : pas moins de 2.000 artistes se donnent ainsi à voir aux nombreux visiteurs. Mais la Foire n’en reste pas là et dissémine dans la ville diverses œuvres, entre expositions de sculptures

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Propulsée au-devant de la scène avec son fantastique titre « You’re mine » chanté par Max Colombie, la présence de Raving George sur la même affiche qu’Oscar And The Wolf sonnait preque comme une évidence. Il n’est pas interdit d’espérer une surprise….

dans les parcs et de vidéos sur grand écran. à ne pas manquer également : les projets d’artistes invités, la nocturne, les débats et la remise du Belgacom Art Prize. 25/04/2015 - 27/04/2015 Brussels Expo Tél. : 02-474.82.77 Fax : 02-474.83.90 Place de Belgique - Heysel 1020 Laeken www.brusselsexpo.be WATZBY.COM AVRIL 2015

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CITY STREET

Vous chercher un endroit où bruncher en toute tranquillité le dimanche ? Vous vous demandez où trouvez des produits frais et de qualité après le boulot ? Ou encore, vous adorez les fleurs, le thé ou les cupcakes ? Suivez-nous ! Des plus célèbres au moins connues et plus récentes, nous avons déniché quelques enseignes à ne pas manquer dans le très dynamique quartier du Châtelain. L’animation y est garantie ! Anna Mellone

Barbara Salomé Felgenhauer

Place du Châtelain Le marché Idéal pour flâner les mercredis soirs et siroter son apéro entre amis. Le tout entre marchands de fruits et légumes, poissonniers, boulangers bio, fromagers et échoppiers aux saveurs du monde qui ne tarissent pas de bons conseils et sourires.

Chât’ Soeurs 14

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Voici l’antre des produits bio, frais et locaux. Une véritable épicerie traditionnelle propice à la convivialité et à la découverte de saveurs authentiques.


Une déco chaleureuse, du vin, des tapas... quoi de mieux pour continuer les bavardages amorcés durant le marché du mercredi soir ?

à la loupe

Le quartier du

Pepete & Ronron Comptoir

Châtelain

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Les Fleurs du Châtelain

Rue du Page

Un nom qui évoque la poésie, mais surtout une boutique où l’on trouve d’innombrables fleurs, des plantes murales et tropicales. Une adresse à retenir pour (se) faire plaisir !

La Quincaillerie Rue du Page 45

Ancienne quincaillerie reconvertie en restaurant de brasserie aux allures d’une gare du début du XXe siècle, on trouve à la carte, viandes, poissons, plats végétariens et une sélection de vins qui ravissent les papilles. C’est incontestablement le rendez-vous des gastronomes amoureux des atmosphères somptueuses.

Lilicup

Rue du Page 62 Ses cupcakes gourmands et esthétiques sont désormais bien connus... Mais comment pourrait-on se lasser de ces petits gâteaux au chocolat, à la vanille, avec des fruits ou au caramel et de leur glaçage coloré et fondant ?

Nijinski

Rue du Page 15-17 Ouverte en 1992, cette librairie de seconde main offre près de 22.000 livres dont 4.000 en anglais. Tous les domaines sont couverts des champignons à la littérature, en passant par la musique, la jeunesse ou la philosophie. Bibliophiles, cet endroit est fait pour vous !

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Eden Rue du Page 27

On vous conseille de passer la porte de cette boutique ne fût-ce que pour humer le parfum délicieux qui émane de ses quelques milliers de références en thés et cafés. L’endroit existe depuis 8 ans et s’est spécialisé dans les thés verts japonais et la porcelaine japonaise. à découvrir ! Le quartier du

Châtelain à la loupe

El Vasco Rue du Page 34 Etape incontournable pour les amateurs de produits basques. Tantôt bar à vins, tantôt bar à tapas et même sandwicherie ou épicerie fine. Petit frère du Fils de Jules, El Vasco répond à toutes les envies d’évasions gustatives.

CO2 Rue du Page 46 Un couple se partage l’enseigne, si l’un tient le restaurant, l’autre dirige le garage. Le must ? Des buffets organisés en walking lunchs parmi les voitures.

Mais aussi :

la Cordonnerie, située rue de l’Aqueduc 84, pour les petits soucis de nos souliers adorés, les petits plats succulents de Riccio Capriccio et les produits alléchants de L’Epicerie, la sélection vintage de l’enseigne Les Petits Riens du coin, les créations de la boutique Le Typographe nichée au numéro 67 de la rue Américaine, Au p’tit breton, toujours rue Américaine au 117, où les crêpes, soupes de poissons et autres cidres bretons vous raviront, l’hôtel de charme Odette en ville. Et bien sûr La Fabrique, Peyrassol, Basta Cosi et la Sushi Factory... 16

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© star Expo 58, Lucien De Roeck, www.lucienderoeck.be

CITY STREET

CHRIS DE BURGH BRIGITTE MURRAY HEAD

GIANT VINTAGE MARKET

IMAGINATION feat leee john THE TEMPTATIOns rev feat dennis edwards Former ladies of THE SUPREMES the baseballs machiavel pokey lafarge

Mister Cover VS Lady Cover ...

www.flashback.brussels WATZBY.COM AVRIL 2015

Uti lisa tion sur fo nd cla ir

www.levif.be

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Franck Glenisson

‘Je suis une petite Anderlechtoise (...)qui devient comédienne et qui finit avec trois Olympia. Je pense que c’est un beau message d’espoir’


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WATZ YOU

NAWELL & JARRY

entre répétitions et shows Rencontrés lors du festival Smile & Song, récemment organisé par Jérémy Ferrari à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve accueillant pour l’occasion de vraies bêtes de scène parmi lesquelles Eric Antoine ou encore Pascal Légitimus, les humoristes Nawell et Jarry nous ont gentiment ouvert les portes de leurs loges. Le moment opportun pour un bref retour sur leurs carrières respectives et une discussion sur leurs projets. Anna Mellone

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NAWELL MADANI

Parisienne d’adoption, Bruxelloise de coeur

omédienne, chorégraphe et danseuse, la belle est un véritable talent aux multiples facettes. Issue d’un parcours atypique, elle n’hésite pas à débarquer sur la scène de l’humour dès 2011. Et ça lui réussit plutôt bien puisque Nawell manie le rire avec brio. Et pour preuve son spectacle « C’est moi la plus Belge » fait carton plein !

La danse ou le stand-up, qu’est-ce que vous choisissez ? Les deux ! Pourquoi choisir entre ma mère ou mon père ? (Rires) Votre spectacle « C’est moi la plus Belge » a été très bien accueilli, qu’aviez-vous envie de transmettre à votre public ? Avant tout, j’ai voulu me présenter en faisant voyager le public dans mon histoire, dans mon univers. Je lui ai ouvert la porte de mon intimité et je l’ai invité aux premières loges de mes déboires et de mes premières fois. S’il doit y avoir un message à retenir, c’est de se dire que si l’on veut, on peut ! Je suis une petite Anderlechtoise qui va à la conquête de Paris, une petite danseuse qui devient comédienne et qui finit avec trois Olympia. Je pense que c’est un beau message d’espoir…

Est-ce qu’il y a une différence entre publics français et belge ? Oui, le public belge est très chaleureux… ou alors peutêtre que l’on m’accueille si bien parce que je suis Belge. En règle générale, les artistes aiment venir jouer en Belgique parce que le public y est content de recevoir et il le montre. Ainsi, en tant qu’artiste, tu as envie de lui donner plus en retour. On a connu les capsules vidéo Instawell, puis le Welltour, aujourd’hui que deviennent vos vidéos ? Je fais toujours des vidéos quand le temps me le permet. Je pense que c’est la meilleure façon de rester connectée à mon public et de garder un lien, presque comme un cordon ombilical, avec mes fans. Un mot sur Bruxelles ? Je suis Bruxelloise de tout cœur : j’ai grandi à Anderlecht où se sont construits tous mes souvenirs d’enfance. Bruxelles reste ma ville de naissance et la Belgique mon pays natal. C’est un point d’attache, même si cela fait maintenant 12 ans que j’habite à Paris. Et puis, j’adore les vraies frites belges de la Place Jourdan ! (Rires) Bientôt l’Olympia ? Oui ! C’est un lieu mythique. En faire un, c’est déjà WATZBY.COM AVRIL 2015

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WATZBY prestigieux ! Mais en faire trois, c’était au-delà de mes espérances ! Ça confirme en quelque sorte ma place dans le métier après un an et demi. D’ailleurs, je ne réalise toujours pas... Vous avez participé le mois dernier au Festival Smile & Song, qu’est-ce que ça représente pour vous ? Je suis toujours contente de revenir à domicile et j’aimerais y revenir plus souvent. Après, pour pouvoir évoluer, il faut rester à Paris. C’est là où se font les résidences et où je peux exercer mon métier au quotidien. La question qui doit être posée : est-ce que c’est difficile d’être à la fois femme et humoriste ? Bien sûr ! C’est déjà difficile d’être une femme tout court ! Après, quand tu t’embarques dans des métiers où il y a une prédominante masculine, il faut se battre et savoir s’installer doucement. J’admire beaucoup les femmes et leur force : elles ont réalisé beaucoup de choses et aujourd’hui, on y contribue. Je suis la première maghrébine à avoir un one-woman-show, en tous cas, qui réussit à l’amener à ce niveau là. Je sais que j’ouvre des portes et donc, je me prends les premiers coups mais c’est une nouvelle histoire qui se raconte. À ces paroles, ajoutons que Nawell ne rate pas une occasion pour revenir en Belgique... Un comeback en grandes pompes à Bruxelles est d’ailleurs prévu pour bientôt. Stay tuned !

JARRY l’humoriste... atypique !

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ans son premier one-man-show « Jarry Atypique», l’artiste s’empare du sujet épineux de la recherche d’emploi avec un humour décapant. De son expérience de caissier à celle de majorette, Jarry nous emmène à travers ses pérégrinations professionnelles en quête du job taillé sur mesure. Ses atouts ? Une personnalité attachante et une énergie débordante, mais surtout un franc-parler désopilant et une gestuelle excentrique qui capte le regard. Déconstruisant les stéréotypes les plus ridicules de notre société, l’humoriste lui-même se prend pour une princesse et s’amuse de sa préférence pour les hommes. Rafraîchissant. Avant d’être humoriste, vous étiez danseur... Comment en êtes-vous arrivé au stand-up ? J’ai fait de la danse hip hop pendant à peu près 14 ans et très vite, quand j’ai terminé ce parcours de danseur, j’ai eu envie de mettre des mots. J’ai donc fait du théâtre classique durant quelques années avant de me tourner vers l’humour. Concrètement, comment est née cette envie d’être humoriste ? C’est venu alors que je jouais dans le film ‘Bambou’ de Didier Bourdon... C’est lui qui m’a dit que j’étais taillé pour l’humour. J’ai alors écrit le sketch ‘Les Majorettes’ et il a directement cartonné. Du coup, je me suis presque senti obligé de monter un spectacle ! (Rires) Et heureusement car c’est un pur bonheur ! Faire rire les gens, c’est magique ! Et puis, l’humour est quelque chose de très précis. L’improvisation peut évidemment faire rire, mais quand tu es dans un sketch il y a un rythme et c’est jubilatoire à jouer. J’ai retrouvé la même rigueur que chez le danseur, le mouvement et l’exactitude. Quel est votre meilleur souvenir sur scène ? Mon meilleur souvenir sur scène, je crois que c’est le soir de ma première... Je voyais les gens rire et je me suis demandé s’ils riaient parce que j’étais drôle ou parce qu’ils se moquaient de moi. C’était aussi très émouvant parce qu’il y avait tous les gens que j’aimais dans la salle. Ce jour là, j’ai réalisé que c’est l’endroit où je dois être.

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Finalement, pour laquelle des raisons riait le public ?

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Pour les deux ! (Rires) Même encore maintenant, les gens rient souvent à des endroits où je n’avais pas prévu une possibilité de rire. Des fois, je m’arrête pour leur demander s’ils se foutent de moi et souvent ils me répondent que oui. Mais c’est bien, ça amène aussi une proximité avec le public qui se dit qu’il peut me dire les choses. Quel message doit-on garder de votre spectacle «


WATZBY Atypique » ? Dans ce spectacle, je suis parti du postulat que l’ont fait plein de métiers dans nos vies. Du coup, je suis allé en tester une dizaine. À chaque fois, ça m’a permis de déconstruire les idées toutes faites que j’en avais et j’ai découvert plein de choses sur moi-même. Il faut faire les choses pour apprendre qui l’on est et avancer. Souvent, on a peur de se lancer parce qu’on craint d’échouer. Mais ce n’est pas le résultat qui compte, c’est le chemin et les personnes que l’on croise. On juge souvent un peu trop vite et il faut être plus vigilant là-dessus. Vous avez participé le mois dernier au Festival Smile & Song, qu’est-ce que ça représente pour vous de venir en Belgique ? Je ne suis jamais venu jouer en Belgique, mais je me rattrape bientôt puisque je serai au Comédie Central de Liège les 6, 7 et 8 avril et à celui de Charleroi, les 4, 5 et 6 mai prochains. J’ai hâte de rencontrer le public belge parce que depuis que j’ai fait Drucker et Stéphane Berne, j’ai plein de Belges qui m’écrivent et j’adore ! Côté projets, Jarry travaille actuellement sur l’écriture et la mise en scène du nouveau spectacle d’Anthony Kavanagh qui aura lieu en septembre 2015, mais aussi celui de Jeff Panacloc, prévu pour 2016. Cerise sur le gâteau, il nous annonce l’arrivée de son premier long métrage qui devrait être prêt début 2017. Ça promet ! Retrouvez Nawell sur www.nawellmadani.fr et de Jarry sur www.jarryatypique.fr Plus d’infos sur le Festival Smile & Song sur smileandsong.be smileandsong.be

‘l’humour est quelque chose de très précis (...) mais quand tu es dans un sketch il y a un rythme et c’est jubilatoire’

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Un an, mois pour mois, après « Vieux Frères – Partie I », le collectif artistique parisien Fauve a lâché la sequel « Vieux Frères - Partie II » le 16 février. Deux semaines plus tard, ils se produisent dans une Ancienne Belgique qui fait salle comble. Non loin de là, dans un bar que les gens aiment, et qui le leur rend bien d’ailleurs, Watzby s’est risqué pour vous à essayer de les apprivoiser.

Fauve Corp

Loïc Buisseret

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i leur premier album est sorti en février 2014 donc, le collectif parisien existe en fait depuis 2010. Le terme « collectif » est employé en lieu et place du plus traditionnel « groupe » car on est en présence ici d’un cercle d’amis d’une vingtaine de personnes environ, une grosse bande de potes selon leurs propres mots, provenant de disciplines assez variées (texte, musique, vidéo, photo, graphisme, web, textile,…) mais pouvant être liées les unes aux autres. C’est la première singularité de Fauve. « Certains d’entre nous faisaient de la musique. Les graphistes se sont dit : « ah, je pourrais aider, je pourrais faire ça et ça ». On est devenu un collectif un peu de manière organique, on ne s’est jamais dit « à partir de demain, on est un collectif ! ». Ca s’est fait tout seul en fait […] Comme on veut rester avec tous les potes, qu’il y en a qui sont plus forts pour faire du web ou des applis, on s’est dit : « ok, tout le monde est le bienvenu et puis on verra ce qu’on fait », confie l’un des membres. Si leur nom est en particulier tiré du film « Les Nuits Fauves» de 1992, il embrasse également les acceptions picturale (du fauvisme) et même animale du terme. A leur formation en 2010, ils disent avoir pour but de « créer avec honnêteté et sans compromis » et de « combattre la dépression et le marasme de la vie quotidienne ». En 2011, quelques décisions importantes vont permettre de façonner l’identité du collectif, en lui donnant toute sa singularité. D’abord, le chant va laisser sa place à un parlé sur ton monotone, parfois rimé, pas vraiment rythmé mais

délivré sur un débit très élevé, une sorte de « slam slamé » immédiatement capté et identifié, même par l’oreille des moins initiés. « C’est arrivé comme un besoin, on n’arrivait pas à faire des rimes, c’était chiant. Puis on s’est mis à parler et ça donnait bien. ça nous a pris vachement de temps à comprendre comment ça marchait le parlé. C’est vachement chiant en fait, de parler avec une instru et pas juste sur un instru ! » Ensuite, le symbole « ≠ », signifiant « différent » en mathématique bien sûr, mais représentant également « un F dont la barre serait tombée» selon leurs propres mots, va être adopté. « On cherchait un symbole qui nous faisait marrer, un petit mantra visuel quoi. C’est pas un truc placardé genre en mode prosélyte quoi, c’est pour nous. « Non-égal à », « différent de », « essaye de l’être toi-même », c’est un truc qu’on se répète à nous-mêmes, c’est pas un truc qu’on dit aux autres. On n’est pas prosélyte pour un sou ! » Last but not least, les membres du collectif décident de préserver au maximum leur anonymat. Ils font peu de promo et en tout cas n’apparaissent pas à visage, noms et prénoms découverts dans les médias. Pour l’anecdote, je crois connaître leurs prénoms (T. et R. : à vous d’imaginer la suite, je n’écrirai rien de plus!), mais ni leurs nom •••s, ni leurs fonctions au sein du groupe, histoire pour eux de garder une vie plus ou moins normale et de toujours faire passer le collectif avant. « Nous, on ne te dira pas quel rôle on a parce que ce n’est pas intéressant », dit l’un ; « Nous, on fait juste les interviews », plaisante l’autre. « De toute façon, tout est décidé ensemble. Ca fonctionne de façon très organique, on ne se prend pas vraiment la tête. On veut tous la même chose, on se respecte tous, on est

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tous copains et on s’écoute. Quand il y a un truc à faire, on n’est pas 20 dessus ! Quand on fait une vidéo, on va être quatre ou cinq ; pour un morceau, on va être trois ou quatre », expliquent-ils avant de conclure « c’est surtout que le projet est plus intéressant que les gens qui le font en fait. » Au terme de l’interview, loin de moi l’idée d’en rester là, j’apprendrai qu’ils seront six sur scène ce soir-là, dont nos deux comparses. « Mais donc vous êtes musiciens ? », leur dis-je dans un dernier sursaut. « Il n’y a pas que des musiciens sur scène, il y en a peut-être un de nous deux qui n’est pas musicien », répond l’un espiègle. J’ai vraiment essayé, pourtant un parfum de mystère continue à planer. 2011 est aussi l’année de leurs premiers pas musicaux par le biais du titre « Kané » (le verbe « caner » en argot signifiant « mourir »), disponible gratuitement sur le Net, qui annonce très vite la « couleur Fauve » tant musicalement que textuellement. La prochaine étape importante survient en mai 2013 avec la sortie de leur premier EP intitulé « Blizzard », disponible en téléchargement bien sûr (il sera quelques semaines après sa sortie numéro 3 des ventes digitales en France) mais aussi en CD et vinyle. Cet Extended Play (« mini-album » si vous préférez) autoproduit comprend « Kané » et «Blizzard », morceau éponyme, qui sont toujours à l’heure actuelle les titres les plus populaires du groupe si on en croit YouTube. Le soin apporté aux vidéos par ce collectif multimédia n’y est certes pas étranger. La suite logique, c’est février 2014 et la sortie de leur premier album « Vieux Frères – Partie I », toujours produit par le groupe luimême, et qui contient notamment « Voyou » (en featuring avec le jeune rappeur Georgio, parisien lui aussi, sur l’album), une autre composition emblématique de Fauve qui sample efficacement pour l’occasion le majestueux deuxième mouvement du trio pour piano et cordes n°2 de Schubert. L’inspiration pour ce premier opus est venue de la volonté de conter et ainsi partager les expériences psychologiques et affectives vécues par les membres du groupe depuis la création du collectif. « Nos influences ne sont pas trop musicales, elles sont un peu partout, ça peut être des personnes, des gens autour de nous […] On a tous des goûts vraiment différents, mais il y a quelques trucs sur lesquels on se retrouve genre le rap, les Beatles, les Pixies, Lou Reed, David Bowie, Radiohead, Noir Désir, je ne sais pas…Limp Bizkit », dit R. « Là, ça devient limite ! », intervient T., sourire aux lèvres. « On a tous des trucs en commun mais est-ce que ça rentre vraiment dans nos influences ? […] Ce qui nous a influencé, c’est plus des productions, des textures, des sons […] On est des enfants de la Pop, on a grandi avec Oasis et Radiohead, et puis le parlé c’est venu comme ça ».

salles et festivals plus tard, le collectif commence à enregistrer le deuxième volet de leurs sagas en septembre dernier avec la même démarche autobiographique à l’esprit, contant cette fois toutes leurs péripéties depuis 1 an et la sortie de « Vieux Frères – Partie I ». Si la Partie II s’inscrit dès le titre dans la continuité, et si l’album est à nouveau autoproduit et enregistré at home (non, pas à Paris mais à la montagne, à Annecy, où l’un des membres dispose d’une grande maison), Fauve travaille toutefois sur de nouvelles sonorités et des rythmiques plus diversifiées. Le résultat est à écouter par exemple sur les morceaux «Bermudes » et « Les Hautes lumières », premiers extraits de « Vieux Frères – Partie II ». Le groupe poursuit sa lancée : après l’EP numéro 3, la Partie I numéro 2, quoi de plus logique maintenant que la Partie II en numéro 1 des ventes hexagonales à sa sortie. « C’est étonnant quoi : un projet comme ça, enregistré à la maison, qui se retrouve à concurrencer des gros trucs, je trouve ça drôle moi ! » A ce train-là, y’aura-t-il un « Vieux Frères – Partie III » en 2016? Le non est catégorique. « Non, il n’y aura pas de Partie III ! On ne sait même pas s’il y aura un troisième album de Fauve, on ne sait pas du tout ce qu’on va faire l’année prochaine […] Ce qu’on se dit à chaque fois, c’est que c’est vraiment la fin d’un cycle Vieux Frères II. Après, ce qui viendra, ce ne sera pas forcément un album. Si ça se trouve, on ouvrira un bar », lance T. pourtant plus sérieux qu’à l’accoutumée. « Si on faisait un Vieux Frères III, ce ne serait pas sincère en plus, ça ne correspondrait plus à une réalité, ce serait bête et du coup on salirait le projet », renchérit-il.

“On ne sait même pas s’il y aura un troisième album (...) Si ça se trouve, on ouvrira un bar ”

Un premier album disque de platine, n°2 des ventes en France à sa sortie, et une centaine de concerts à travers 24

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Après la toute première date à l’AB, cette tournée va les emmener à Paris où ils écumeront toutes les scènes locales, du Bataclan au Trianon, en passant par l’Olympia et le Casino (entre autres) ; puis de fin mars à fin mai auront lieu les « Nuits Fauve » partout en France, avec ici et là quelques festivals en plus. « Les Nuits Fauve, c’est un peu plus qu’un concert, c’est un peu plus kermesse. On y amène des groupes qu’on aime bien, c’est une sorte de mini festival Fauve avec des petites surprises, des stands, des baby-foot, de la barbe à papa, des décos, plein de copains. C’est investir un lieu pour faire une teuf quoi ! ». Si vous les avez ratés à l’AB, il vous reste encore une occasion pour les voir en Belgique : le festival des Ardentes à Liège, début juillet. Dans la chaleur estivale de la savane ardente, les Fauve se feront un plaisir de rugir •

Retrouvez l’album “Vieux Frères Pt II” sur les plateformes de téléchargement légales et dans les bacs !


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Nous aussi, on était un peu seuls sans elle Après l’EP de 4 titres « Alone » paru en décembre dernier pour nous faire patienter, et le carton du titre du même nom qui tournait depuis octobre déjà en Belgique et en France (le titre est même choisi comme musique de générique du Grand Journal de Canal+ la dernière semaine de ce mois-là), Selah Sue revient avec son deuxième album studio intitulé « Reason » dans les bacs le 30 mars. Loïc Buisseret

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vant le coup d’envoi de sa tournée pour la sortie de l’album qui commencera par une semaine de concerts en Allemagne, j’ai eu le privilège de rencontrer Sanne (de son vrai prénom), louvaniste de 25 ans, auteur-compositeur-interprète de talent, dont la renommée a très rapidement et depuis des années maintenant dépassé nos frontières. Ce qui ne l’empêche pas d’être tranquillement attablée dans un bar de la capitale, au beau milieu du monde, sans vraiment se faire remarquer, simplement accompagnée de Mélissa qui travaille pour sa maison de disques. On évoque le passé, le présent et le futur en commençant par revenir sur son parcours d’exception. L : Vous avez appris la guitare à l’âge de 15 ans, vous avez été repérée lors d’un « open mic-avond » à 17 ans, premier EP à 19 ans, première partie de Prince et premier album à 21 ans, puis succès international. Vous avez 25 ans maintenant et vous sortez votre deuxième album. Pourquoi tout va si vite ? N’avez-vous pas l’impression que ça va peut-être un peu trop vite parfois? Ou alors c’est juste parce que vous êtes un génie en fait et que c’est facile pour vous ?

S : (Rires) En fait, je n’ai pas vraiment eu l’impression que ça allait trop vite parce que je pense que c’était le bon moment. Je ne suis pas vraiment une « enfant star », j’avais 18 ans quand tout a commencé donc j’étais déjà passée par les souffrances adolescentes et la puberté. à 18 ans, j’étais prête. Puis, tout s’est bien passé pour moi. J’ai connu le succès rapidement mais cela s’est fait graduellement. J’ai seulement sorti l’album quand j’estimais qu’il était terminé, et c’est pareil avec le deuxième. Je n’ai jamais trouvé que ça allait trop vite. Après le premier album, j’ai été en tournée pendant deux ans et demi mais ça n’était pas « de trop » parce que j’ai toujours dit à mon management que je ne voulais pas jouer plus de trois soirs d’affilée par semaine, pas plus de trois semaines d’affilée loin de la maison non plus. Comme ça, c’est tout à fait gérable. L : Vous êtes née à Louvain. Est-ce que vous passez encore du temps là-bas ? Où a-t-on le plus de chance de vous rencontrer aujourd’hui ? S : Oui, je suis pas mal à la maison aussi. J’ai acheté une maison à Bertem, entre Louvain et Bruxelles. C’est chouette parce que c’est très proche de l’aéroport et de tous les moyens de transport. C’est une zone très verte, en pleine nature. Comme je l’ai déjà dit, je suis à la maison toutes les trois semaines donc c’est à Louvain que vous

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“Bruxelles a été très importante à mes débuts. ” avez le plus de chance de me croiser. Il y a deux endroits en particulier où j’aime aller : Het Depot, où il y a une scène, où on peut jouer (ndlr : c’est là qu’avait lieu l’ « open mic-avond » où elle s’est faite repérer), et STUK, qui est aussi un chouette endroit à voir, il y a du jazz le dimanche notamment. L : Vous vous baladez toujours comme ça, très simplement ? Il n’y a pas de garde du corps avec vous ? S : Je pense que la Belgique, c’est chouette pour ça. Beaucoup de gens me reconnaissent mais c’est plus de l’ordre du chuchotement. C’est rare que l’on vienne m’ennuyer. Parfois les gens viennent me dire qu’ils aiment beaucoup ce que je fais, mais c’est gentil, donc je ne vais pas m’en plaindre. L : Vous avez rempli à peu près toutes les salles bruxelloises. Quelle est votre salle préférée ? Et quel est de manière plus générale votre lien avec la ville de Bruxelles ? S : J’ai été à l’école à Tervuren, qui est proche de Bruxelles, mais jamais vraiment à Bruxelles. Quand j’ai commencé à faire de la musique, j’étais artiste résidente à l’Ancienne Belgique. J’y ai aussi enregistré mon EP et fait ma première « première partie » donc Bruxelles a été très importante à mes débuts. J’ai aussi appris à conduire à Bruxelles, parce que je devais y être souvent présente, et je dois dire que c’est le meilleur lieu que je connaisse pour apprendre (rires). Pour en revenir aux salles, j’aime beaucoup le Botanique que je trouve très beau et dont beaucoup d’artistes internationaux que je croise se souviennent toujours. La rotonde, le jardin, c’est magnifique ! Mais là où je me sens le plus chez moi, c’est à l’Ancienne Belgique. L : Votre premier album a été triple platine en Belgique, 28

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platine en France. Est-ce que cela constitue une forme de pression au moment d’écrire puis de sortir son deuxième album ? S : Pas tant que ça en fait. ça pourrait l’être si je souffrais du syndrome de la page blanche et que je ne savais pas quoi écrire. Mais j’ai vraiment été très inspirée et la musique est venue du cœur, comme pour le premier album. Si jamais ça ne fonctionne pas, c’est le destin, mais je ne pourrai pas avoir de regrets car c’est vraiment ce que je voulais faire. Je ne pense pas que je vais vendre un million d’exemplaires à nouveau, je suis quelqu’un de très réaliste, mais ça ne me pose pas de problème. J’espère juste pouvoir faire de la musique pour le restant de mes jours, ce serait génial. L : Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre premier album aujourd’hui ? Etes-vous toujours aussi fière de lui ou est-ce que vous vous dites parfois que vous auriez pu mieux réussir tel morceau ou tel arrangement ? S : Je suis toujours très critique avec moi-même. C’est mon bébé bien sûr, mais je n’arrive pas à l’écouter. Quand j’entends un de mes morceaux à la radio, je l’éteins ; je n’écoute jamais mes disques, je ne regarde jamais mes clips vidéo. C’est aussi parce que je suis très dure avec moi-même et que j’entends toujours quelque chose que j’aurais pu mieux faire. Ce qui est le plus dur lorsque l’on enregistre un album, c’est de se dire que vous enregistrez à un instant t mais qu’après le contenu reste figé pour l’éternité. Dans la vie, on peut s’améliorer, on grandit mais le disque lui est immuable, et j’ai un peu de mal avec ça. L : Vous avez enregistré deux albums et déjà quatre EP’s. Pourquoi avoir sorti autant d’EP’s ? Qu’est-ce qui vous plait dans ce format ? Est-ce que c’est parce que cela vous permet de maintenir un lien plus régulier avec les fans ? S : C’est parce que je voulais vraiment sortir quelque chose. La sortie du disque a malheureusement été retardée d’environ six mois. Cela m’a dérangé, mais en même temps d’une certaine manière si la maison de disque pense que c’est mieux d’attendre d’un point de vue marketing, je ne vais pas dire : « non, je le veux maintenant ! » Je la suis. Mais je voulais vraiment commencer à partir en tournée donc j’ai sorti l’EP. J’avais aussi assez de chansons prêtes pour les mettre sur l’EP et commencer la tournée. L : Par rapport à votre premier album, vous prenez ici un virage musical assez important. Le premier était très acoustique, le second est davantage électrique et même électronique. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ? S : Je ne réfléchis jamais trop à quelque chose avant de le faire, je ne me dis jamais : « je vais aller dans telle direction ou telle autre ». ça se fait naturellement. J’ai écouté plus de musiques électroniques, de jazz, de voix, d’harmonies. ça s’est fait très naturellement. C’est comme pour le premier disque, pendant lequel j’écoutais plus de ragga, et


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j’ai écrit Raggamuffin. Maintenant je n’écoute plus vraiment de ragga donc il n’y en a pas sur le disque… L : Il y en a un tout petit peu sur le titre Sadness. S : Oui, un tout petit peu. Enfin, ça se fait très naturellement. L : Concernant vos méthodes de composition, est-ce que vous avez d’abord enregistré des guitare/voix chez vous avant de les soumettre aux producteurs qui ont ensuite travaillé l’habillage ? Ou alors est-ce que dès le début vous avez travaillé différemment qu’auparavant ? S : Ce qui était chouette, c’est que les apports venaient de partout, comme pour le premier album. Par exemple, j’ai écrit deux ou trois chansons sur l’album, guitare

uniquement (Always Home, Won’t Go For More) puis j’ai invité mon groupe une semaine chez moi. Je lui ai fait à manger, c’était très cosy ! On jammait toute la journée, et on enregistrait tout. Trois autres chansons sont issues de ces jams. Puis, j’ai aussi travaillé avec pas mal de producteurs et de compositeurs, j’ai été dans différents pays, en Jamaïque notamment. Les producteurs ont amené les beats, sur lesquels j’ai posé ma voix, et puis j’avais une sorte de pression pour écrire. Donc ça fait trois différentes manières de travailler, ce qui est très cool. L : Votre son est ici beaucoup plus « contemporain ». Vous avez déjà un peu répondu à ce sujet, mais est-ce qu’il n’y avait pas aussi une volonté de se renouveler, d’évoluer en tant qu’artiste, de ne pas faire deux fois le même album, même si celui-ci avait très bien marché ? WATZBY.COM AVRIL 2015

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S : Ce serait horrible si je me disais : « je dois absolument écrire un autre Raggamuffin ou un autre This World ». Je ne pense jamais de cette manière. Je sais ce qui me plait, quand je commence à la guitare, que j’entends une belle harmonie ou un bel accord et que je commence à chanter. Je n’y pense jamais en amont. L : Vous nous avez déjà parlé de la musique qui vous avait influencée ou que vous aviez écoutée davantage pendant le travail sur cet album. Est-ce que vous pouvez nous citer quelques artistes ou groupes en particulier ? S : J’ai écouté plus de musiques électroniques, comme Flying Lotus, le label Warp que j’aime beaucoup, Eskmo, etc. Du très underground, quelque chose qui ne passerait jamais à la radio (rires). Mais c’est mon truc: la soul, l’électro. Little Dragon est très cool aussi. L : Justement, est-ce que c’est parce que vous écoutiez cette musique-là que vous avez choisi de travailler avec Robin Hannibal (Rhye, Kendrick Lamar, Little Dragon) et Ludwig Goransson (Childish Gambino, Haim) ? S : Oui, c’est sûr… L : Puisqu’ils ont produit ou en tout cas sont liés aux artistes que vous venez de citer. Kendrick Lamar est en featuring sur le très bon Never Catch Me de Flying Lotus par exemple. S : Oui, exactement. Et je savais aussi que Robin était très bon pour la combinaison d’organique et d’électronique que je voulais absolument. Ils ont très bien fait ça. Et je savais que Ludwig était très doué en matière de beats électroniques donc la collaboration s’est très bien passée. L : Je me suis fait une réflexion en réécoutant une chanson comme This World, ou même Reason si on prend votre nouvel album, j’ai trouvé qu’il y avait une sorte de « James Bond feeling ». Est-ce que ça vous plairait que Reason soit utilisé pour le prochain film narrant les péripéties du plus célèbre agent britannique ? Ou qu’on fasse appel à vous pour écrire et interpréter la nouvelle chanson thème ? S : (Rires) Je ne dirais pas non évidemment ! Et d’un point de vue pratique, c’est tellement facile, la promo se fait toute seule : pas besoin d’aller dans tous les pays, ils le mettent juste dans le film et ça touche des millions de gens dans le monde. C’est génial ! En Pologne, en Europe de l’Est, ils ont utilisé This World dans une publicité pour du chocolat (rires). C’est devenu un vrai phénomène, alors que je n’ai jamais été là-bas ! Donc à partir du moment où la promo se fait toute seule : « oui, s’il vous plait, prenez ma chanson dans le film ! » (Rires). L : Après Alone et Reason justement, plus récemment, quel titre en tant qu’artiste verriez-vous bien comme prochain single ? S : Mmm, je pense que j’ai plusieurs options : soit je vais plutôt être tendance estivale avec Won’t go for more, soit un peu plus sombre avec Fear nothing, soit… Je ne sais pas encore ! L : Il y a deux autres morceaux qui m’ont particulièrement plus : Sadness et Daddy. S : Ah, vraiment ? Sadness, ça pourrait le faire aussi mais c’est un peu trop comme Reason, old school soul. Je ne sais pas si je peux le refaire. 30

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“Je suis toujours plus nerveuse à l’idée de jouer en Belgique, (...)”


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Selah Sue lors d’un festval en République Chèque Hradec Kralove

L : En parlant de Daddy justement, qui se trouve sur votre nouvel album, il y avait déjà Mommy sur le premier. Pourquoi ? Est-ce que c’est parce que vous entretenez une relation particulière avec vos parents ? S : Oui, c’est amusant parce que mon père est comme mon « mentor de carrière » et aussi mon plus grand fan. Il s’occupe aussi de mes finances, pas vraiment comme un manager, mais il paye les factures parce que moi, je déteste faire ça. Et il le fait très bien. Il m’encourage beaucoup aussi. Ma mère, c’est plutôt mon « mentor émotionnel ». Elle me dit : « Comment tu te sens aujourd’hui ? Est-ce que tu traites bien ton corps ? Est-ce que tu es en bonne santé?». Donc c’est vraiment génial de les avoir tous les deux. L : Ce sont aussi des chansons qui peuvent parler à tout le monde, qui ont une portée universelle… S : Oui, et ce qui est cool avec Daddy, c’est qu’on entende parler mon père sur la fin de la chanson. Je l’ai enregistré quand je revenais de tournée, et il se comporte toujours exactement de la même façon. Il est toujours très content de me voir et me dit : « Oh mon bébé, tu m’as manqué! Je suis tellement fier de toi ». Je l’ai enregistré et je l’ai mis à la fin de la chanson. C’est pour moi un des meilleurs moments de l’album. L : Vous débutez en Allemagne dans quelques jours, puis vous avez beaucoup de dates en France jusque l’été, et donc fin mai/début juin vous ferez sept dates en Pologne. Je me demandais un peu pourquoi, mais donc c’est suite à l’engouement et à la demande qui a découlé de la publicité sur le chocolat ? S : Oui, voilà. Là-bas, ce n’est pas trop Raggamuffin mais plutôt This World en Europe de l’Est. L : Oui, vous jouerez aussi en Hongrie, en Slovaquie… 32

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L : Par rapport aux dates belges, vous avez rempli le Cirque Royal et l’AB fin 2014. Pour l’instant, la seule date belge prévue en 2015 sera à la Lotto Arena d’Anvers le 18 avril. Est-ce que d’autres dates vont encore se rajouter au programme ? S : Oui, peut-être. Mais pour ce genre de choses, il faut attendre un certain temps avant de pouvoir les annoncer. En tout cas, c’est sûr, je vais encore jouer au moins une fois de plus en Belgique. L : Un festival peut-être ? S : Peut-être… (Rires) L : J’imagine que vous gardez toujours un œil attentif sur la Belgique, vous y habitez toujours. Comment vous envisagez le fait de jouer en Belgique par rapport au fait de jouer à l’étranger ? Qu’est-ce que vous préférez aujourd’hui ? S : Je suis toujours plus nerveuse à l’idée de jouer en Belgique, c’est sûr. Parce que je connais l’importance qu’ont les festivals, la valeur qu’ont les lieux de concerts. C’est là que j’habite donc je regarde les critiques. Quand je joue à l’étranger, je me fiche des critiques puisque je suis partie le lendemain (rires). En Belgique, c’est toujours dix fois plus intense et plus excitant, honnêtement. Même si admettons que je joue devant 500 personnes en Belgique par rapport à un concert de 2.000 personnes en France, je serai toujours plus nerveuse en Belgique •

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Stéphanie Blanchoud Les Beaux Jours sont définitivement de retour

Cette année, le printemps débutera officiellement le 23 mars. Pourquoi deux jours plus tard que prévu ? Parce que Stéphanie Blanchoud amène « Les Beaux Jours » dans les bacs ce jour-là. Cette véritable femme de scène belgo-suisse, autant actrice que chanteuse, autant chanteuse qu’actrice, signe déjà là son troisième album studio.

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out avait commencé pour elle musicalement en 2005 avec « à cœur ouvert », son premier album, qui avait à l’époque retenti dans les oreilles des amateurs de chanson française. Salles et festivals se sont alors logiquement enchaînés: Coup de cœur francophone de Montréal, Jeux de la Francophonie de Niamey (Niger), et plus près de chez nous Découvertes de Montauban, et Francofolies de Spa. « Il y a 10 ans pour le premier album, je ne savais pas du tout comment on s’y prenait pour écrire une chanson. J’ai fait douze petites chansons en racontant des histoires. Je suis arrivée au bon moment, quand c’était la mode de la chanson française à texte : Delerm & Cie […] Ce qui a évolué radicalement entre ce premier album et maintenant, c’est qu’aujourd’hui c’est un album plus personnel car il est quasi-entièrement composé par moi. A l’époque, je ne savais pas prendre une guitare et composer une mélodie, je faisais uniquement les textes alors qu’aujourd’hui je fais les deux. Après je m’entoure d’arrangeurs qui améliorent mes compos, mais ça vient de moi totalement », racontet-elle. C’est après ce premier album que Stéphanie va rencontrer Jean-François Assy, connu pour être le violoncelliste de Bashung et de Miossec. Il va profondément influencer le deuxième album de Stéphanie, « Insomnies » sorti en 2009, en en composant la plupart des morceaux. « Je lui dois beaucoup à Jef parce qu’il m’a fait écouter beaucoup de choses […] Il m’a fait découvrir plein de chanteurs anglophones que je ne connaissais pas, du coup on est déjà parti vers autre chose musicalement », explique-telle. Un album que l’on peut qualifier de plus poétique,

mais aussi de très différent musicalement. Retour aux Francos la même année et prestation hometown au Brussels Summer Festival (BSF). La carrière musicale de Stéphanie prend encore de l’ampleur alors qu’elle assure les premières parties de Juliette, Bénabar, Yodelice, Jane Birkin ou encore Maurane. Un inattendu épisode américain survient en 2011 avec l’EP « Blanche ». Inattendu, au vu de son parcours jusqu’ici et de son enracinement dans la chanson française. L’appel des sirènes (blondes ?) de Malibu (banlieue de L.A) est sans doute trop fort. Elle travaille avec Robert Carranza, producteur de Jack Johnson, Bon Iver, Léonard Cohen ; joue avec les musiciens de Jack Johnson toujours, mais aussi de Johnny Cash, Bob Dylan et Beck. ça en jette tout ça, non ? Un son naturellement folky, groovy et très organique s’installe évidemment et Stéphanie s’imprègne pleinement de toutes ces influences anglo-saxonnes. Des influences et des sonorités anglo-saxonnes qui ne l’ont pas vraiment lâchée sur le successeur « Les Beaux Jours ». « Musicalement anglo-saxonne et textuellement francophone », pourrait-on dire. L’album délivre une pop acoustique, plutôt majestueuse grâce à son habile mélange de cordes, souvent dominantes, et de claviers. J’irai encore un peu plus loin en écrivant que c’est un album qui vaut autant pour sa musique, sa partie instrumentale, que pour ses textes, ce qui est somme toute rare pour un album étiqueté chanson française. La minutie et la finesse des arrangements de Marcello Giuliani (Etienne Daho, Lou Doillon, Sophie Hunger, Erik Truffaz), qui a réalisé l’album et co-signé beaucoup de morceaux, fait son petit effet. « Notre rencontre est un WATZBY.COM AVRIL 2015

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hasard, parce qu’un soir j’ai été voir Erik Truffaz au Bozar et que Marcello jouait. On a une amie commune qui nous a présentés, on a parlé de nos projets respectifs. Il m’a dit : « envoie moi ce que tu fais, ça m’intéresse ». Je lui ai envoyé juste mes guitare/voix. Et mes guiatre/voix, je les enregistre avec un iPhone ou GarageBand, il n’y a aucun arrangement, rien du tout ! Il m’a dit qu’il aimait, et puis on est parti 10 jours travailler en Italie, puisque lui est italo-suisse », ajoutet-elle.

ferai jamais de compétition parce que tu ne peux pas être protégé en compétition, ce serait un peu con de me casser le nez ! Et puis je n’ai pas le niveau. Si tu veux faire de la compet’ même amateur, tu dois faire cinq entraînements par semaine ! Cette discipline est insensée !”, s’étonne la jeune femme.» Du point de vue de la tournée, peut-être l’avez-vous vue, elle était il y a quelques jours (le 31 mars) sur la scène du Botanique pour célébrer la sortie de son album. Pour la même occasion, elle donnera aussi un concert le 14 avril sur la scène des Trois Baudets à Paris si le cœur vous en dit. Sinon, il y aura encore plusieurs dates en Belgique, en Wallonie surtout, mais qui sont annoncées au compte-goutte et assez espacées dans le temps pour l’instant. « J’aimerais beaucoup jouer en Flandre, ça pourrait se faire à un moment. D’ailleurs je suis signée chez V2, qui est un label plus flamand que francophone», précise-t-elle. A noter, une mini tournée en Suisse de 5 dates en 5 jours, entre le 11 et le 15 novembre avant la seule date bruxelloise annoncée jusqu’ici : le 20 novembre au Centre culturel de Woluwé-Saint-Pierre. Côté festivals, on pourrait bien l’apercevoir aux Francofolies de Spa ou au BSF. Sur scène, Stéphanie (voix, guitare acoustique) sera accompagnée de Jean-François Assy (violoncelle, basse) et David Piedfort (guitare, mandoline, lap steel, grosse caisse).

“ je ne peux pas écrire une chanson si je ne suis pas un peu mélancolique ”

« C’est vrai, il y a de la mélancolie parce que moi je ne peux pas écrire une chanson si je ne suis pas un peu mélancolique. Je vais rarement avoir envie de prendre ma guitare si je suis hyper en forme. Il faut que je sois dans un certain état pour avoir envie de la prendre : ça peut être de la colère de la mélancolie”, ajoute l’artiste. Il y a une ambiance parfois un peu plus lourde, un peu plus pesante musicalement, mais ce qui est intéressant, c’est le contraste avec sa voix très douce, très légère. « Insomnies était un peu plus abstrait, un peu plus âpre, celui-ci est beaucoup plus accessible, plus organique […] J’aime bien ce mélange de mélancolie et de lumière parce que même dans les instruments, on n’a pas du tout poussé ce côté nostalgique », poursuit-elle. Parmi les 12 titres en clair-obscur que compte ce disque, on retient bien sûr « Le Décor » en duo avec Daan que vous avez déjà dû entendre l’une ou l’autre fois à la radio, ou même dû voir peut-être puisqu’un clip a été tourné. La réalisatrice Ursula Meier a imaginé mettre Stéphanie et Daan sur un ring de boxe pour voir ce qui allait se passer. « Ursula avait mis en perspective la boxe, un sport que moi je pratique, et la douceur de ma voix. On a trouvé le contraste intéressant. Puis, c’est elle qui a fait sa popote, qui a eu l’idée du scénario, de nous mettre tous les deux sur un ring mais en civils plutôt qu’en boxeurs. J’adore le décalage que ça crée et l’option d’aller vers un truc assez radical pour le clip, alors que la chanson est plutôt légère en fait. Mais le propos ne l’est pas tant ! Et puis, j’adorais l’idée de travailler avec une cinéaste, de ne pas faire un clip trop attendu. » à quoi doit-on s’attendre ? Est-ce que Daan va prendre cher ? Est-ce que Stéphanie « a l’œil du tigre, mec » ? Je vous laisse découvrir ça en ligne. Mais au juste, pourquoi a-t-elle choisi la boxe ? « Au début, c’était juste de la curiosité. J’avais besoin de canaliser mon énergie, d’un truc où je me dépasse. Je suis rentrée dans cette petite salle de boxe, place Anneessens, chez un super prof. Le premier entraînement, j’ai cru que j’allais crever, pourtant je suis assez sportive […] Cette ambiance me sort complètement de mon univers, je ne suis qu’avec des gens qui ne sont pas du tout dans mon univers. Aujourd’hui, c’est un peu devenu comme une drogue, ça fait deux ans et demi. Je ne vais pas quatre fois par semaine, parce que je n’ai pas le temps malheureusement, mais j’y vais une fois par semaine. Quand je joue le soir, j’y vais de la journée […] Je ne 36

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« On s’aime comme ça, la scène et moi » Si M et Vanessa Paradis l’ont interprétée, on imagine bien Stéphanie chantonner chaque matin « la scène, la scène, la scène » au lieu de « la seine, la seine, la seine», tellement elle colle à son quotidien. En effet, avant d’entamer sa carrière musicale en 2005, cette jeune Bruxelloise de 33 ans, suisse par son père, belge par sa mère, obtient le Premier prix au Conservatoire Royal de Bruxelles en Art Dramatique et en Déclamation en 2003. Elle écume ensuite de nombreux théâtres belges, avec ses propres spectacles notamment : « J’aurais voulu le dire » et « Dans tes bras », qui lui reçoit le Prix Georges-Vaxelaire remis par l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, en 2004 ; « T’appartenir» en 2008 puis « Timing », le dernier en date, en 2010. « Je suis complètement en train d’écrire le suivant, Jackson Bay, que je dois rendre mi-mai et qui sera je l’espère créé en Suisse puis accueilli ici, mais pas avant 2016-2017. Puis, il y aura le tournage de cette série qui va me prendre beaucoup de temps. Je vais continuer à me partager », ajoute encore Stéphanie. . Elle a également collaboré à quatre reprises avec la compagnie « Biloxi 48 » de Christine Delmotte, qui a notamment signé des adaptations de romans d’Amélie Nothomb comme « Le sabotage amoureux » et «Biographie de la faim », ou encore plus récemment de Marguerite Yourcenar avec « L’œuvre au noir ».


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Sabine Meier

Du théâtre au cinéma, il n’y a parfois qu’un pas. On a pu voir Stéphanie interpréter un rôle dans « La Régate » de Bernard Bellefroid, pour lequel elle a ensuite été nominée aux Magritte 2011 dans la catégorie « meilleur espoir féminin ». « J’ai tout autant envie de tourner au cinéma que de jouer au théâtre. Il faut juste que ce soit des projets qui me tiennent vraiment à cœur », précise-t-elle.

la longueur, ça me réjouit […] Pour l’instant, on a tourné un pilote mais je ne sais pas encore exactement quand est-ce qu’on va tourner », confie-t-elle. La série est en tout cas prévue sur nos petits écrans pour 2016. Bon, c’est une exclu donc comme on dit souvent dans ces cas-là : « Chut ! On ne vous a rien dit ».

Retrouvez l’album “Les Beaux Jours” sur les plateformes de téléchargement légales et dans les bacs!

Du cinéma à la télévision, vous connaissez la chanson. Stéphanie sera aussi l’héroïne de la prochaine série made in RTBF, « Ennemi public », dans laquelle elle mènera l’enquête. « L’équipe est super, et tenir un personnage comme ça sur WATZBY.COM AVRIL 2015

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Barbara Salomé Felgenhauer

continue à mener sérieusement sa carrière d’actrice puisqu’elle était pour « L’œuvre au noir » sur la scène de la grande salle du Théâtre des Martyrs, cinq soirs par semaine de la mi-janvier à la mi-février. Une pièce magicophilosophico-humaniste, entrecoupée par les chants de la chanteuse (elle aussi) belgo-suisse (elle aussi), Soumaya Hallak, évoquant les libertés d’expression et de pensée face à l’obscurantisme religieux qui, hasards du calendrier, ne pouvait pas mieux tomber vu l’actualité dramatique des attentas du 7 janvier à Paris.


Steigenberger

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WATZBY vous ouvre les portes des grands hôtels bruxellois et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous ne serez pas déçus ! Pascal Laroche

Le steigenberger Grandhotel La façade vaut le coup d’œil mais l’intérieur est encore mieux! Vous n’allez quand même pas rester dehors? Pénétrez donc dans cet endroit intime, raffiné et cosy ! On aurait presque envie de marcher pieds nus sur la moquette tellement les couloirs sont longs : « Lors de mon premier jour, je devais aller au département des Ressources Humaines et je me suis retrouvée en cuisine », explique Marine Teste, Marketing Executive en provenance de Paris. « Ces longs couloirs rappellent le célèbre film de Stanley Kubrick, ‘Shining’ – j’adore ça ! ». Le Steigenberger est un véritable petit bijou. « Il y a

des lieux dont on ne se lasse pas du tout. Moi j’adore arriver le matin et voir la façade, c’est mon petit truc à moi » avoue Marine. « C’est vrai que c’est un très beau métier. Vous n’avez jamais la même journée, il y a des choses rigolotes, des choses horribles, c’est un microcosme ici ».

Lady gaga et Les Rolling Stones S’il est vrai que la politique du Steigenberger est de garder à l’abri les célébrités et de conserver leur intimité, un simple coup d’œil à la fenêtre de leur chambre a vite fait de réunir les foules sur l’Avenue Louise. Justin Bieber, les Rolling Stones et l’impératrice du Japon y ont dormi. Lady Gaga avait privatisé le bar pour faire des photos sur le piano. Un autre jour, Marine contrôlait la suite qui venait d’accueillir Keith Richards des Rolling Stones. « Il avait laissé un puzzle sur la table avec un petit mot ‘Merci’ !». •••

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Scoop WATZBY : On change tout ! Essayez de répéter « Steigenberger » trois fois de suite sans vous tromper. Difficile ! Mais ce n’est plus la peine de vous fatiguer : “On va changer le nom de l’hôtel pour se rapprocher des Bruxellois. Cela se fera au cours de l’année 2015”, dévoile Marine. Nostalgie, nostalgie… Le Conrad était un hôtel très apprécié des bruxellois. Presque un lieu-dit. « Quand Steigenberger est arrivé, nous étions conscients que le challenge de reprendre ce bel hôtel était de taille. C’est notre objectif aujourd’hui de rendre aux Bruxellois un hôtel remis à neuf, sous tous ses aspects, et de créer un lieu de rencontres accessible, 100% Belge. Il y a des gens qui viennent ici tous les jours pour networker, faire du business. Le but est de rendre tout cela complètement accessible ».

de la déco, on souhaite vraiment intégrer une touche belge. On travaille avec un groupe d’artistes d’ici ». Le Re-Branding est en marche et le Grand Opening est pour bientôt !

Repères historiques Construit en 1911,le Steigenberger l’ex Conrad, premier 5 étoiles de la capitale. 267 chambres en tout, dont 42 suites toutes complètement rénovées. La suite royale fait 320 mètres carrés. L’hôtel est géré par Steigenberger Hotel Group dont le propriétaire est égyptien.

Oser entrer pour …

La Belgian touch

Le Jazz Afternoon Tea : chaque dimanche de 16 à 18

Le bar, justement. Sa déco va changer. « On va refaire le mobilier, la moquette, mais on va essayer de garder l’esprit actuel ». Le hall n’a pas changé depuis 1993, date de la création pour le Hilton de l’époque. S’il est hors de question de toucher aux boiseries, le lobby, lui aussi, va subir un lifting. La direction veut en faire un espace beaucoup plus vivant avec la possibilité de prendre des chocolats, des thés et des cafés. « Même le chef est nouveau », explique Marine. « Il est en train de tout revoir. L’objectif est de se diriger vers une cuisine du nord, française, belge et scandinave ». Les chambres (qui viennent d’être rénovées) sont très modernes sur des tons aubergine ou prune. «Au niveau

heures. Une pianiste s’installe, vous aussi et c’est parti. N’hésitez pas, c’est ouvert à tout le monde.

Le nouveau bar: dans quelques semaines. Vous n’êtes pas

obligé d’être client de l’Hôtel pour consommer. « D’ailleurs nous allons ouvrir le bar ainsi que le restaurant dont une entrée donnera directement sur l’avenue Louise » explique Marine. « Vous ne serez plus obligé de traverser le Lobby pour venir prendre un café ». Good news !

Stéphanie, concierge «Clés d’or»

17 ans de maison

C’est quoi ces petites clés sur les plis de votre col ? Ce sont les clés d’or. Nous ne sommes que deux concierges filles à les avoir en Belgique. Je suis la plus ancienne des deux. Pour les obtenir, il faut remplir certains critères : de l’ancienneté dans la même maison, parler plusieurs langues, et cætera. C’est, pour le client, une garantie supplémentaire d’un service de qualité. Le quotidien de Stéphanie, c’est… … répondre aux demandes les plus banales comme les plus originales et surtout inattendues. Des jets privés dans l’heure, des diamants à aller chercher en limousine à Anvers, une boutique à faire ouvrir en pleine nuit : tout doit être possible ! Vraiment tout ? Il y a quelques années, j’ai reçu des princesses qui ont eu envie de leur yoghourt préféré, lequel n’était vendu qu’à Londres. On a donc envoyé quelqu’un chercher le yoghourt à Londres! Il était périmé quand il est arrivé le yoghourt non? (RIRES) 40

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Un autre souvenir marquant? La vie dans un palace, il se passe énormément de choses. Mais ce qui marque le plus, c’est de vivre les coulisses. Par exemple, Lady Gaga, toujours apprêtée dans des tenues extravagantes, est en fait une personne très simple et très gentille. J’ai parlé un peu avec elle. J’ai aussi vu Robbie Williams, Bono et tellement d’autres. On sympathise avec certains. Richard Gere était très sympathique. Il y a tellement de personnes qui aimeraient être à ma place. Je suis consciente de la chance que j’ai d’exercer ce métier. .


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C’est chaleureux, fringant, super design mais pas rococo. Plutôt moderne mais pas trop. Discret, convivial, sympathique et tellement belge! Bienvenue à l’Hôtel Amigo! Il existe une réelle petite ville derrière le numéro 1 de la rue de l’Amigo : 173 chambres dont 19 suites. Ce qui fait au total 165 employés fixes et puis Tintin, Delvaux et Magritte! Ça sent la gauffre dans les bureaux, le bon goût dans les chambres et ça respire la passion à tous les étages de la maison. Les grandes dalles irrégulières qui défilent sous nos pieds nous racontent l’histoire de la Grand Place située à quelques pavés. L’Amigo, c’est tout en nuances. Sous une volée d’escaliers, une harpe et un piano font danser les ombres de David Bowie, Bono, Moby et Chris Martin des Coldplay. Ils ont dormi ici. Ils reviendront sûrement ! Pour l’ambiance, pour la déco, pour Riccardo, le plus ancien des concierges (43 ans de maison), pour la cuisine de Marco, le chef cuistot (voir encadré). Ils reviendront pour lire d’autres poèmes d’Oscar Wilde ou de Shakespeare laissés intentionnellement, dans la suite présidentielle, par Olga Polizzi, la sœur du propriétaire. “Quand tu te réveilles à l’hôtel Amigo, tu sais que tu es à Bruxelles”, explique Lydie Caruana, Public Relation and Marketing Coordinator. « Chaque pièce a été chinée, trouvée et ramenée par Olga qui connaît tous les trésors des Marolles et du Sablon ».

Du Georges 5 à l’Amigo Le Grand Jacques est passé par ici. Il aura peut-être été surpris par la simplicité du personnel. « On veut que chacun exprime sa personnalité », continue Lydie. “Nous WATZBY.COM AVRIL 2015

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sommes un hôtel 5 étoiles donc on a des standards de qualité élevés mais malgré cela on laisse la place à chaque employé d’être lui-même. Chaque individu a une interaction très personnelle avec les clients et il n’y a pas de phrase type ». Après être tombée amoureuse de son fiancé belge, Lydie est tombée amoureuse de son job. Quelques incursions dans le quartier de l’île Saint-Géry aux bords de la Senne lui ont fait quitter la Seine et le George 5 où elle avait élu domicile. Il y avait une condition, une seule, à son installation dans la Ville de l’Europe : décrocher un boulot à l’Amigo ! «Je n’y étais jamais entrée, pourtant je savais qu’il s’agissait d’un hôtel particulier le seul à pouvoir rivaliser avec un palace parisien ».

Une nuit au Château de Moulinsart Mille milliards de mille sabords ! C’est bien l’Hôtel Métropole qui apparait dans les 7 Boules de Cristal ! Qu’à cela ne tienne, l’Amigo a aussi sa suite Tintin. Entièrement décorée par des œuvres d’art offertes par la Fondation Moulinsart. Avec ses reproductions, ses figurines, sa valise de reporter, les chapeaux et cannes de Dupont et Dupond, cette chambre est une vraie bande dessinée. Sur la commode les deux énormes éditions spéciales Moulinsart livrent les secrets de l’enquête sur le vol du fétiche Arumbaya posé …juste à côté ! Le Général Alcazar n’ayant pas encore eu le temps de déposer ses valises à l’Amigo, le fétiche cache peut-être encore le précieux

diamant des Arumbayas…

Si vous cherchez Nestor, le majordome, appelez la réception. «On a ici cinq concierges clés d’or », précise Lydie. L’excellence en matière d’hospitalité belge ! « Ils font la fierté de notre établissement ».

MARCO VISINONI

Chef du Ristorante BoCConi Une enfance à Bergame, à l’Amigo depuis deux ans Quelle est ta spécialité ? Les pâtes, le risotto, les gnocchis, les raviolis, je fais aussi les desserts. Les clients sont un peu bizarres : ils veulent toujours des choses nouvelles, et quand on les leur propose, ils choisisent quand même sur des recettes qu’ils connaissent. Donc les plats classiques ont beaucoup de succès. Et ta petite touche ? Il faut travailler. Il faut gaspiller du temps pour trouver les bons produits parce que sans la nature on ne peut rien faire. J’ai d’ailleurs amené ici pas mal de fournisseurs quand je suis arrivé, et on utilise plusieurs produits belges, comme les crevettes grises et les soles qui sont des produits excellents. Mais on prend aussi beaucoup de choses à l’Italie pour faire la différence. Les tomates italiennes n’ont rien à voir avec les tomates de Belgique, ce n’est pas une nouveauté (RIRES). Il faut trouver des produits qui nous permettent de faire des choses extraordinaires. Quelle sensation cela fait de travailler dans un hôtel comme celui-ci ? Des fois je ne m’en rends pas compte parce que j’y suis totalement immergé. Mais lorsque je sors, par exemple pour faire une formation, les gens savent que je travaille à l’Amigo. Par contre, je ne dis jamais que je suis le chef. Lorsqu’ils le découvrent, ils sont alors étonnés et je comprends mieux l’importance de cette position.

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AHLEM de la réception 10 mois de service à l’Hôtel Amigo Qu’est-ce que tu faisais avant? J’étais architecte d’intérieur et régisseuse de spectacle. Je me suis reconvertie. Quelle sensation te procure le fait de travailler ici ? Il n’y a pas de routine. Ce n’est jamais deux fois la même chose. Et puis les guests sont très gentils. C’est super de pouvoir raconter les petites histoires et les coutumes de notre pays. Les gens s’y intéressent énormément. Ils posent des questions ! Par exemple, j’ai travaillé de nombreuses années dans les chocolateries du centre de Bruxelles... Du coup, on me demande beaucoup de conseils sur les chocolats belges. Une réceptionniste est un peu guide touristique ? Moi je pense qu’un bon réceptionniste doit connaître sa ville et ses petits suppléments d’âme. Et puis il faut une grande capacité d’adaptation. Il faut se mettre dans la peau du client, agir comme si on était lui.

Repères historiques

L’Amigo est construit en 1957 par la famille Blaton en marge de l’Exposition Universelle. à son emplacement, il y a très longtemps, se tenait une prison. L’hôtel a été racheté en 2000 par la famille Rocco Forte.

Oser entrer pour … Le Saturday Art Tour : c’est ouvert à tout le monde. On vous donne rendez-vous à l’hôtel pour le petit déjeuner et ensuite vous partez visiter des galeries d’art. Retrouvez toutes les dates sur le site internet de l’hôtel. Le bar : Corentin vous fera goûter sa liqueur de fleur de vigne

revisitée au champagne et sirop de pamplemousse. Ou son Vintage

Négroni classique avec du Gin, du Campari et du Martini rouge vieillit au fût pendant huit semaines. à moins que vous ne préfériez son Rhum 15 ans d’âge en provenance du Guatemala servi avec un sirop de chocolat fait maison. à vous de voir mais n’hésitez surtout pas à pousser la porte. D’ailleurs Corentin avoue: « Voir les voituriers avec leurs grands chapeaux cela fait un peu peur aux peur aux gens. Ils n’osent alors pas entrer et, c’est bien dommage !»

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My

Mind

Sommes-nous en train de devenir

Américains ?

Toi, qui fantasmes en moyenne trois fois par semaine sur un gros burger ; qui tartines d’une main experte ton creamcheese sur ton bagel au sésame; qui a laissé ton répertoire de jurons locaux se faire coloniser par les « fuck » et les « bitch » ; et qui, ponctuellement, t’imagines vivre la corporate life à New York, espérant renverser par inadvertance ton Starbucks sur le torse d’un Ryan Gosling en quête du coup de foudre; tu portes en toi un peu de cette Amérique, dont le lifestyle continue de faire rêver le monde entier. Pourquoi ? Well, you know, that is the question. Djanii “BIZ-ART”

ritney Spears, qui fut un temps le symbole de l’Amérique du troisième millénaire, le dit avec emphase dans son latest hit : « You want a Maseratti…look good in a bikini, you better work bitch. » Un message venu tout droit d’outre-mer qui a, il faut le dire, contaminé jusqu’aux idées les plus claires du reste du monde. Le pays où tout est possible ; où, si tu veux, tu peux ; déverse depuis des lustres son idéologie du bling bling sur l’univers et il demeure complexe d’y rester opaque. Et si l’Europe s’est employée à rester elle-même et à établir ses priorités selon un système un poil moins orienté cash money, elle cède aujourd’hui aux tendances qui ont fait de l’empire américain ce qu’il est. D’un point de vue lifestyle, ceux d’entre nous qui ont passé leur adolescence devant les images subliminales balancées par MTV et les sitcoms made in U.S ont intégré des valeurs qui ont donné naissance à des aspirations pas toujours bien de chez nous, qui font parfois halluciner les plus américano-sceptiques d’entre nous. Passés maîtres dans l’entertainment de pointe, les Américains n’ont en effet pas lésiné à utiliser cet

outil de contamination massive pour montrer et faire entendre leur vision du monde. L’Occident, ce chapeau que nous partageons avec cette partie du continent américain, ne couvre néanmoins pas les divergences fondamentales qui font souvent regarder l’Europe vers d’autres directions. Le mimétisme est néanmoins évident : nos séries copient désormais les leurs ; nos émissions de divertissement suivent leurs formats et – monde à l’envers – leurs créations gastronomiques ont désormais la méga cote. Le burger, décliné sous toutes les coutures, défie aujourd’hui impunément le steak frites, s’étalant sur les cartes de nos brasseries de renom, narguant de le remplacer dans le cœur gourmand des Belges.

Fast (te faire) food « Non mais ! », pourrions-nous dire. à la place, nous sommes nombreux à nous lécher les babines à l’idée de déguster cette spécialité qui a quitté les cuisines industrielles du Mc Do’, a revêtu sa mie la plus artisanale et ses légumes de saison. Il a la classe le burger, qui nous a séduit au point de nous faire débourser jusqu’à 20 euros contre 2 euros le cheese chez Ronald… Il a même incité

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les frites qui l’accompagnent à s’offrir un upgrade. Bye bye les allumettes surgelées et bonjour les frites maison, dont la qualité justifie presqu’autant l’engouement pour ce plat que le burger en soi. Le bagel s’est également frayé un chemin vers nos tables, plus récemment, et, il faut reconnaître que, contrairement au burger, il incarne davantage la nouveauté. Notons en outre qu’hormis une présence relativement discrète à l’aéroport de Zaventem, Starbucks peine à s’installer aux quatre coins de nos rues, de même que Burger King ou encore KFC. Notre pays, qui peut se targuer d’avoir atteint un niveau de notoriété mondiale grâce à certains éléments gastronomiques, résiste donc à la junk et fast food tant que faire se peut et continue de faire rêver le monde avec son chocolat et ses gaufres, reconnues jusqu’en Chine. Cependant, si l’on quitte les sentiers des commerces ayant pignon sur rue et que l’on s’intéresse à nos us et coutumes, force est de constater que l’impact U.S existe, et il n’est pas inutile de se pencher sur les messages que les éléments de culture américaine véhiculent dans nos têtes en friche.

Des séries en série On ne va pas se mentir, on les kiffe les séries américaines. Ultra tendance depuis une bonne décennie, elles se reproduisent en masse et abordent désormais tous les sujets imaginables. Elles se déroulent à Miami, Chicago, San Francisco, New York, LA, etc. ; aucune mégapole du pays de l’Oncle Sam n’est en reste. Et parmi les thèmes fétiches de ces killer séries, comptons: • L’incontournable et indémodable univers de l’high school, avec ses pétasses et ses beaux gosses à peine pubères, incarnés par des acteurs qui ont dépassé le quart de siècle et ont bel et bien perdu leur virginité ; • Les sérial killers et/ou les flics qui les recherchent, au physique digne de Miss ou Mister America, glissés dans des accoutrements dignes d’une remise des Oscar ; • Les avocats et leurs plaidoiries de ouf, qui ne cessent de fasciner les audiences ; • Les vampires qui, incroyable mais vrai, ont toujours la cote ; • Les relations familiales et ou/d’amour tortueuses, impliquant généralement une marâtre, un fils rebelle, 46

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une mère surmenée et sexuellement frustrée et une fille encore indécise entre être slut ou ne pas l’être; • les femmes divorcées ou en passe de l’être et leurs histoires de cougars en manque de sensations fortes, qui font l’objet de nouveaux scénarii chaque année; • le monde du spectacle et de la musique, qui a donné naissance à des structures de séries originales, proche de la comédie musicale ; • les périodes historiques clef, implantées dans des décors qui nous font voyager dans le temps avec un talent certain ; • Les mondes parallèles et leurs incroyables dynasties ; • Etc. Devant le succès du genre, les grands noms du cinéma américain ont flairé l’aubaine et se retrouvent tête d’affiche, non plus de longs métrages destinés au cinéma, mais de séries plus passionnantes les unes que les autres. Kevin Spacey, Steve Buscemi, Kevin Bacon et consorts nous tiennent en haleine saison après saison des séries dont ils sont les protagonistes de talent. à l’inverse, être acteur de série ce n’est plus être la risée du métier. En effet, Julianna Margulies en Good Wife, Eva Longoria en Desperate Housewife ou encore Simon Baker en Mentalist n’ont plus rien à prouver au monde quant à leur qualité de jeu. Quoi qu’il en soit, si l’on s’attarde sur les morales des histoires que l’on nous raconte à travers ces petits bijoux télévisuels, rien de bien profond et bien souvent, la question manichéenne du bien et du mal, à la ricaine. L’argent en toile de fond et un sens du profit orienté vers me, myself and I. Les heures passées devant ces séries, à gober ces messages pas si subliminaux ont sans doute un impact sur notre vision de la vie, du travail, de l’amour, de l’amitié, et de la recherche du bonheur en général. Alors, warning, ladies & gents : watch out !

Musique versus entertainment Si tu es du genre à fouiller le web pour découvrir le dernier artiste underground qui va t’éblouir, et que tes oreilles reconnaissent et apprécient l’originalité artistique, tu es chanceux ! Cela signifie que tu n’éprouves pas de difficulté majeure à te passer de la musique « pop »ulaire, jouée uniformément par les radios qui contrôlent ce qui passe on air … ou pas. En gros, à l’heure actuelle,


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quelques noms à peine se partagent la diffusion musicale radiophonique et télévisuelle. Si tu y réfléchis bien, les Ariana Grande, Nicki Minaj, Trey Songz, Usher et autres Iggy Azalea se comptent sur les doigts de la main et leur diffusion en masse à toute heure du jour et de la nuit sur nos ondes a des airs de lavage de cerveau. Ne te détrompe pas, on en est un peu là. Et s’il faut saluer l’efficacité des mélodies brillamment chantées par ces artistes auxquels il faut reconnaître un talent certain, il convient également de se poser la question de la place accordée aux groupes, locaux, qui parviennent à épingler à leur tour l’efficacité requise par les oreilles de ceux qui font la pluie et le bon temps sur l’industrie musicale. Chez nous, les radios sont tenues au respect d’un quota de diffusion de variété francophone, ce qui limite sensiblement l’invasion des beuglantes égéries de la musique américaine sur nos ondes…encore que…Le mimétisme n’a pas épargné la musique qui s’essaye au type de production en vogue aux U.S actuellement, avec des talents et des moyens qui toutefois n’atteignent pas le niveau américain. De quoi générer un copié-collé bon marché qui fait souvent un peu pitié. Matt Pokora, Amel Bent ou encore Tal ont tenté le coup et en dépit d’un bel effort de représentation, le côté entertainment que les Américains manient avec brio ne fait pas encore partie de l’attirail artistique de nos stars francophones. Ce sens incroyable du divertissement qui caractérise les stars américaines est sans doute l’ingrédient magique qui fait que tous les domaines abordés plus haut fassent mouche, envers et contre tout ce qu’on peut en dire, en bien ou en mal.

I have a dream… … et je l’ai réalisé. C’est un peu la clef du succès à l’américaine. Ceux d’entre nous qui ont déjà posé le pied au pays de l’Oncle Sam ont peut-être aussi ressenti cette liberté d’être ce qu’on l’on est, sans restriction de « normalité »; une base essentielle à la création de produits originaux et à la capacité à les faire voir et entendre au monde avec assertivité. « Quand y a de la gêne, y a pas de plaisir », un adage bien de chez nous qui colle bien à l’American way. Une bonne dose de manichéisme et de culte de la surface en moins viendraient sans doute parfaire cette liberté d’expression, saisie avec beaucoup de talent par ces stars qui n’ont pas fini de faire rêver le monde.

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Six questions pour découvrir ton degré d’américanité : 1 Quand tu regardes le nouveau clip de Nicki Minaj, tu : a. Flashes sur les bouts de tissus aménagés sur son corps et tu rêves secrètement de pouvoir porter ça à la prochaine soirée du Bazaar. b. Tu as des relents de Femen en furie qui te donnent envie de crier à la face du monde : « Tiens, encore une chanson sur le respect de la femme !!! ». c. Tu ne regardes pas le nouveau clip de Nicki Minaj, dans ton monde, elle n’existe pas.

2 Quand tu causes avec tes potes, lequel de ces combos utilises-tu plus fréquemment ?

a. Fuck/bitch/fail/spoil/like/alright ! b. Tchuss/Ciao/amigo/Hola/cerveza/bolognese c. Bordel de merde/putain/klet/mec/fieu/meuf/ouf

3 Si tu devais choisir la série des années ’90 qui t’a le plus marqué, laquelle serait-ce ?

a. Bervely Hills : tu as rêvé d’avoir un jumeau; tu as toujours fantasmé sur Kelly ou rêvé de développer la même poitrine que Dona, mais en vrai. b. Hartley Cœurs à vif : vive la rébellion, à bas les conventions ! c. Hélène et les garçons : tu n’oublieras jamais CriCri d’amour et t’as trop kiffé quand, toi aussi, t’as eu l’âge d’aller à la cafet’.

4 Si tu voulais être l’héroïne d’un film, lequel serait-ce ? a. Hitch b. Love Actually c. La Boum

5 Parmi les stars qui ont peuplé ton enfance, te rappelles-tu davantage de :

a. Sabrina : la vision de ses obus ruisselants a complètement bypassé ton cerveau. D’ailleurs tu ne liras pas les propositions b et c, leur souvenir vient de t’ hypnotiser à nouveau. b. Michael Jackson : tu sors ton plus beau moon walk dès que l’occasion s’y prête. c. Benny B, qui a quand même un peu révolutionné le monde du rap, non ?

6 Pour toi, le dernier gossip en date c’est : a. Les dernières frasques de Rihana b. La rupture entre Lorie et Garou c. Qui s’est cassé la gueule sur la scène de The Voice Belgique. Je te laisse deviner où tu te situes sur l’échelle de Beyoncé, mais si tu as une majorité de a comme réponses, tu sais où se trouve ton bonheur ! La loterie à la carte verte débute en octobre, saisis ta chance. Ah oui et, bien sûr, Gode Blesse !

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Pro-cras-ti-ner. Cet horrible nom commun est désormais reconnu comme un fait commun. Tout le monde semble procrastiner, plusieurs fois par jour, et dans tous les domaines de la vie. Remettre à plus tard des tâches qui nous apparaissent comme pénibles ou qui sèment le doute quant à nos capacités à les réaliser, voilà un phénomène qui ralentit nos projets, jusqu’à les mettre en péril, et qui freine trop souvent la réalisation de soi. Choisir maintenant plutôt que demain. Plus facile à dire qu’à faire. Parlons-en ! Sophie Messina

…………………………………………………………………… …………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ……………………………………, etc. Néant abyssal. Voilà ce dans quoi j’ai grassement et inutilement végété avant de trouver le courage, la force, l’énergie, la motivation - et j’en passe - d’écrire ce papier. Eh oui, moi aussi, comme toi, et probablement une grosse partie de ton entourage, je remets à plus tard ces choses que je devrais faire aujourd’hui, parce qu’elles sont prévues et qu’il faut bien les faire, pour être réglo avec soi-même et ceux qui attendent de toi que tu les fasses. Les nombreuses sources d’information auxquelles nous avons accès complexifient encore la tâche de ceux qui sont passés pros dans l’art de différer d’agir ; en effet, se distraire plusieurs fois par jour – voire tout le jour – en glandant sur Facebook, Twitter ou autre site fétiche n’est plus l’exception mais la règle pour un pourcentage effrayant d’entre nous. Nous allons à reculons vers nous-mêmes, une tragédie, en quelque sorte, si l’on se rappelle que la vie est courte et qu’il ne restera de nous sur cette terre que ce que nous aurons mis en friche et/ou réalisé avec foi et détermination.

Barbara Salomé Felgenhauer

Demain, j’arrête Entrée au top 10 des résolutions que l’on s’engage à tenir en début d’année, la procrastination a ses raisons que la raison ignore. C’est ce flou cérébral quant à ce qui la suscite et la plaque sur nos modes de vie qui nous empêche de nous en débarrasser purement et simplement. C’est finalement un peu du même ordre qu’arrêter de fumer, ou essayer de maigrir quand on se sent gros et moche, ou encore arrêter de regarder les Anges de la télé réalité alors qu’on en connaît le niveau de toxicité.

Arrête de flipper et va bosser Parmi les causes de ce mal du siècle en herbe, on compte, en tête de liste, la peur de l’échec. Ton boss te défie de réaliser un dossier qui te fout les jetons et bam, te voilà connecté aux réseaux sociaux ou rédigeant innocemment ta liste de course sur ton lieu de travail, face à la crainte de ne pas être à la hauteur. Si tu travailles à ton compte, indépendant ou artiste, tu WATZBY.COM AVRIL 2015

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reconnaîtras sans doute que la procrastination est ton pire ennemi. Chaque matin, séductrice, elle susurre à tes réveils des mots doux, invitant tes neurones à paresser, leur promettant une efficacité à toute épreuve dès le lendemain. Difficile de ne pas être hypnotisé par son doux chant épicurien, qui suggère des images mentales fort agréables de toi, les pieds en éventail devant la dernière saison de Game of Thrones ou sirotant un verre en terrasse parce que, tout compte fait, il est bien vrai que le soleil est au rendez-vous et que c’est pas tous les jours en Belgique, n’est-ce pas ?

Un temps pour tout Détrompe-toi néanmoins, cette allumeuse de procrastination est bien moins épicurienne qu’elle ne veut bien nous le faire croire. L’accomplissement de tâches jugées ingrates ou ardues procure généralement une fierté et un plaisir plus importants et durables qu’une politique de l’autruche prolongée à leur égard. Il y a le plaisir de se faire plaisir, certes, mais il y a également la jouissance procurée par le fait de réaliser ce qui doit l’être, pour le bien de son projet de vie, moins éphémère et plus fondamental que les moments de « confort » que l’on s’accorde aux heures de procrastination intense. Un temps pour tout, en somme.

Keep calm and work Autre motif à ce phénomène qui nous scotche à l’inutile, 52

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le manque d’énergie et par extension, le manque de motivation. L’oisiveté a la cote dans un monde où les loisirs se sont développés en masse et peuvent se pratiquer en intérieur. Un écran suffit et peu importe sa taille finalement, et c’est aussi un peu ça, le souci. Car se la glander à la face du monde, ce serait too much. Quand tu sèches tes devoirs en public, tu es davantage soumis au sentiment de culpabilité. Etre vu c’est un peu se voir et ça chatouille tôt ou tard la conscience que tu ferais mieux d’être en train de faire ce que tu es tenu de faire et non pas ce que tu rêves de faire dans un monde où le travail est une chimère. Ajuster son mode de vie à la réalité n’est pas toujours une mince affaire dans une société qui promeut le divertissement à la pelle et met à disposition mille outils qui te donnent clairement davantage envie de penser vacances et cocktails que labeur et sérieux.

Conclusion à tirer aujourd’hui… pas demain Finalement, Nike n’aurait pas pu mieux dire: « Just do it!» Alors, trêve de sous-pesage intempestif: non, ça n’ira pas mieux demain ; non l’inspiration ne vient pas que les jours pairs ; non, un régime n’est pas plus efficace si on le commence un lundi ; et non, nettoyer ta salle de bain n’est pas plus urgent que d’être en temps et en heure pour ta deadline. D’ailleurs, je te confie que ma chiotte n’est pas plus cradax parce que tu me lis aujourd’hui. Alors hop hop hop, bon travail, ici et maintenant ! •


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MY MIND

L’embarras des premières fois sous les draps Première source de gossip chez les filles et les garçons de tous âges, les détails des premiers ébats avec un nouveau venu sous la couette font couler… beaucoup d’encre. Oui d’encre. La raison en est simple : dès que l’humain se met à poil – au propre comme au figuré - les émotions, à vif, promettent d’accoucher du pire et du meilleur. Au moment où l’on bascule du baiser prometteur au plus car affinités, le suspense est à son comble et trouve son issue entre le franc succès ou échec cuisant. Dans les deux cas, d’intenses histoires à la clef que nos lecteurs nous ont confié avec un sens de l’auto-dérision pour lequel nous les remercions.

U

Sophie Messina

n peu tendu, pas vrai, le moment où tu baisses ton froc pour la première fois devant ton nouveau Jules ou ta dernière Juliette en date ? Il y a de quoi : sous les couches de tissu qui nous protègent du monde extérieur, nos corps ont leur propre existence. Ils ont leur sens du mouvement ; leur odeur, que quelques gouttes de parfum ne parviennent pas toujours à cacher ; et ils ont également leurs propres craintes, que l’on ne conscientise pas toujours et qui se manifestent parfois aux moments les plus inopportuns. Ces facteurs - et d’autres encore plus subtils sur lesquels nous n’avons pas de contrôle - ont un impact sur les personnes que nous sommes lorsqu’il s’agit d’interagir sexuellement. Aussi, quand tu te mets à nu devant un nouveau partenaire, la probabilité que tout capote en moins de deux est, finalement, potentiellement plutôt élevée. Raison pour laquelle c’est un peu la fête quand une première partie de jambe en l’air se solde par un feu d’artifice. à l’inverse, quand les va-et-viens entre tes reins laissent l’un et l’autre ou l’un ou l’autre perplexes, c’est 54

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le grand moment de solitude, dont il est difficile de se remettre après coup. Bien sûr, c’est le cas de figure qui nous intéresse, parce que c’est le plus drôle, même s’il l’est à nos dépends.

La gêne la gêne la gêne Parmi les facteurs sources de grand désarroi à l’horizontale, la panne masculine est probablement celle qui résonne le plus dans les toilettes des filles. Blame it on la demi molle, c’est facile. Soulignons néanmoins que la panne féminine existe également mais Vaseline et Durex y remédient désormais avec une gamme de lubrifiants tendance qui tentent de rendre le moment de tartinage un poil moins embarrassant. Moué. Etape suivante qui pose parfois problème, c’est quand il s’agit pour ces messieurs de « trouver l’entrée » sans encombre, avec fluidité et efficacité. Pour ces dames, c’est une première preuve que vous, chers messieurs, maîtrisez votre engin et que leur corps vous parle. Men : one big fat point.


D.R.

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Viser juste, tout un art La porte d’entrée trouvée à l’aveugle laisse en outre libre cours aux yeux de ces messieurs pour admirer le corps de leur conquête, voire la regarder droit dans les yeux. Ce qui représente tout un art. On a tous en tête un éventail de regards sensuels déployés au lit. Du plus au moins naturel, le regard de braise auxquels nous nous essayons tous à un moment ou l’autre déclenche parfois l’hilarité intérieure. Pas question de pouffer impunément à la face.

Du partenaire, restons courtois. Game boy, game girl Vient alors le moment de découvrir si la partie de Tetris sous les draps résultera en un score édifiant…ou pas. Nous attendons tous la « vague », fluide et sensuelle, qui dans certains cas n’arrive jamais. Dans un souci de performance, les hommes tentent le power sex, ce qui fait souvent l’effet d’un marteau piqueur aux femmes, qui ont alors l’impression d’être utilisées comme poupées gonflables. Charme rompu, d’office, et dur de remonter la pente du désir quand on se sent usée à tort et à travers. Pour ces messieurs, il faut bien admettre que la tendance ticket de métro et autre absence de pilosité est un turn on majeur tandis que l’inverse peut s’avérer un véritable tue-libido, qui pourrait, entre autre, justifier la demi-molle dont nous parlions plus haut. Blame it on you, ladies.

Game over Quand tout capote, comment atteindre le point d’orgue? La bonne vieille simulation d’orgasme fait encore et toujours l’affaire des filles, qui s’en servent pour signifier à leur Don chiant que c’est game over. Quant à ces messieurs, il faut bien dire que se sortir de l’impasse demeure plus complexe. Attendre que la donzelle se manifeste par un geste l’invitant à s’arrêter là reste la technique la plus courtoise, qui toutefois n’est pas fort flatteuse pour l’estime de soi.

L’expérience a sans aucun doute déjà prouvé à chacun d’entre nous qu’apprivoiser le corps de l’autre est une condition nécessaire pour faire l’amour en toute beauté. Connaître les désirs de son partenaire, chatouiller les sens où et comme ils ont envie de l’être n’est pas forcément inné. Bien entendu, il arrive que les corps se parlent de manière naturelle mais si tel n’est pas le cas, pas besoin de s’affoler, tout vient à temps, même à qui ne sait pas s’y prendre du premier coup. Tendre l’oreille au plaisir de l’autre est une source d’information infaillible, encore faut-il qu’il soit sincère dans l’expression de ce qui le séduit ou non au lit.

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Sextape - Columbia Pictures

Rome ne s’est faite en un jour


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dix questions à

Collectionnant les pierres précieuses et s’émerveillant du travail des artisans au gré de ses voyages, la Bruxelloise Natalie Schayes décide de se lancer dans l’aventure de la création. Après un parcours dans la communication, c’est en 2010 qu’elle concrétise cette idée. Voilà donc née sa griffe, « Nayes Stones », qui fait la part belle aux matériaux nobles et offre des parures aux volumes modernes, aux lignes raffinées et aux formes pures. Rencontre. Anna Mellone

1. Comment vous êtes-vous lancée dans la création de bijoux ? Durant huit ans, j’ai travaillé pour des agences de publicité où je faisais le lien entre créatifs et clients. Même si j’ai fait des études en sciences économiques, la création m’a toujours énormément attirée. Il se fait qu’un jour j’ai accepté un job qui se trouvait juste à côté des Arts et Métiers... J’en ai donc profité pour m’y inscrire en cours du soir. C’était absolument ce qu’il me fallait ! Petit à petit, j’ai appris à manier les outils et à développer des formes qui me parlaient. Après deux ans et demi environ, j’ai eu envie de tenter ma chance et de gagner ma vie avec cette passion. 2. Quel est votre rapport avec la création ? Parfois, le fait de chercher des idées, ce n’est pas facile... Cela peut même devenir stressant. Finalement, je suis assez intuitive et je me plonge en moi-même pour essayer de trouver ce qu’il y a de plus beau, de plus juste. Evidemment, ce qui est le plus satisfaisant dans l’acte de création, c’est de voir le produit fini parce qu’il vient de moi, de mon travail. 3. Tendances ou intemporalité, qu’est-ce qui prime dans votre travail ? Je me dirige de plus en plus vers la création de pièces intemporelles, sans vraiment tenir compte des tendances 58

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MODE

4. Quel est le point de départ de vos créations ? Je pars toujours de formes qui m’ont marquée dans le design, dans l’art ou encore dans des livres d’art et ensuite, je les teste de plusieurs façons dans mon atelier. La symbolique, quant à elle, se façonne simultanément et naturellement. Par exemple, la bague de la collection Moon représente pour moi un vrai symbole de protection. Aussi, pureté et esthétisme sont des objectifs récurrents dans mon travail. 5. Et le made-in Belgium dans tout ça ? Une partie de mes collections est produite en Belgique, mais j’ai décidé de sous-traiter l’autre partie pour pouvoir me consacrer à la création et la recherche. À un moment donné, le choix entre ces deux aspects est inévitable. Certaines pièces sont donc confectionnées à Anvers et d’autres à Bali où je me rends, au moins, une fois par an pour vérifier que tout se passe bien sur place. 6. De quoi est faite votre collection actuelle, printemps/ été 2015 ? Pour cette collection, je me suis beaucoup inspirée de la nature. Je me suis basée sur l’alvéole d’une ruche d’abeille et je l’ai retravaillée en

perforations, auxquelles j’ai ensuite ajouté des fils de soie colorés formant un dessin géométrique... Un peu comme une toile d’araignée. Dans certaines pièces, comme le collier ras du cou, je n’ai pas incorporé les fils de soie pour que la ligne reste épurée. Il y en a par contre dans les manchettes puisque je les voulais plus colorées, parfaites pour être portées cet été. Cette collection est très tendance, mais il a aussi la ligne Vagues pour laquelle j’ai eu envie de travailler les pierres semi-précieuses comme l’améthyste ou la turquoise sur des métaux précieux délicatement martelés. Il en résulte de belles manchettes et des bagues aux formes arrondies. 7. Comment définiriez-vous le style de vos créations ? Ce sont toujours des créations très organiques... Je pense qu’il y a une influence ethnique dans ce que je fais, même si elle reste très légère. D’ailleurs, on m’a souvent dit que ce que je fais s’inscrit dans un style « tribal-organique ». Il est vrai que les formes que j’emploie ont un petit quelque chose d’ethnique, mais je réduis cette caractéristique au maximum. J’enlève en fait le superflu pour ne retenir que l’essentiel de la forme, la pureté de la forme. C’est un aspect très important à mes yeux. Côté inspiration, j’admire beaucoup Repossi ou des créatrices comme Delfina Delettrez ou Solange Azagury-Partridge, qui créé des bijoux un peu fous et décalés avec des pierres semiprécieuses. 8. Quel est le rôle des bijoux selon vous ? Leur première mission est de rendre plus beau, de donner confiance en soi... Je crois aussi que les bijoux ont un côté très protecteur puisqu’on les porte à fleur de peau. Ils sont comme des talismans qui nous transmettent leur aura. Lorsqu’on les regarde durant la journée, ils nous rendent plus forts et nous aident à nous affirmer. Quand quelqu’un porte l’une de mes créations et que cette dernière illumine la personne, c’est pour moi le plus bel accomplissement ! 9. Que pensez-vous de Bruxelles ? J’aime beaucoup Bruxelles ! Cette ville a la particularité d’être à la fois cosmopolite et à taille humaine. La qualité de vie y est meilleure que dans la plupart des autres grandes villes où j’ai pu me rendre. 10. Des projets pour 2015 ? Oui, je suis en train de préparer une collection-capsule pour les hommes. Celle-ci se déclinera essentiellement en manchettes et en chevalières dont le style sera plus imposant que ce que je fais habituellement. Rendant gloire aux métaux précieux à travers des pièces uniques et raffinées, une belle aventure créative s’annonce donc pour Natalie Schayes, que l’on vous conseille de suivre de près !

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Barbara Salomé Felgenhauer

éphémères. Je me suis aperçue que cela me correspond davantage parce que c’est en moi que je puise l’inspiration. Au début, je suis aussi passée par autre chose comme des bijoux en plexiglas, des créations qui s’inscrivaient davantage dans l’air du temps. Petit à petit, j’ai laissé ça de côté. Aujourd’hui, je réalise deux collections par an, tout en songeant à l’intemporalité des pièces et à leur portabilité au quotidien.


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s’expose à La

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n avril, c’est à La Quincaillerie qu’on vous fixe un rendez-vous stylistique. Du géométrique, de l’imprimé, des robes fluides ou structurées, des tons clairs ou foncés... Ce mois-ci, on joue la carte du chic. Parfait écrin aux accents rétro, l’ancienne brasserie bruxelloise, située à la rue du Page, se veut un décor de choix qui galvanise les silhouettes et électrise les postures dans une ambiance feutrée où le temps semble figé. De quoi nous donner envie de jouer, nous aussi, les poupées esseulées au look zéro

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Photographie : Barbara Salomé Felgenhauer Assistant photo : Grégoire Gerstmans Mise en beauté : Julie Serron Production : Anna Mellone Mannequin : Athena Livadiotis


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Brassière Sonja noire Léo, jupe Piet noire Léo, bague Destorp &OtherStories WATZBY.COM AVRIL 2015

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My

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Sur la route des vins bordelais

Les femmes à l’honneur Si la Belgique aime fièrement ses bières, notre voisin français peut se vanter de ses vins. Leur réputation n’est d’ailleurs plus à faire chez nous; les Belges étant de grands consommateurs de rouges, blancs, rosés... autour d’un bon repas. Alors quand Watzby est invité à visiter le vignoble bordelais, au sud-ouest de la France, nous n’hésitons pas ! Cédric Dautinger

uidé par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, nous avons découvert des châteaux particuliers puisqu’ils sont tous dirigés par des femmes expertes. Nous avons découvert le nouveau visage des vins de Bordeaux: des jeunes diplômés qui voyagent et qui choisissent le vin par passion.

ne fut pas le cas partout puisque le clergé français eut un quasi-monopole sur la production de vin jusqu’à la Révolution Française de 1789. De plus, pour se justifier, de nombreux vignerons interdisaient l’entrée des femmes dans les chais car elles feraient tourner le vin... Heureusement, les barrières tombent une à une et si les femmes se contentaient avant du rôle de vigneronne, elles deviennent désormais œnologues, sommelières et expertes dans certains domaines comme l’œnotourisme ou l’enseignement du vin.

Les femmes et le vin

Voilà pour le bagage théorique! Poussons désormais la porte imaginaire des châteaux sélectionnés (en effet, la terminologie « château » en vin ne désigne pas un bâtiment mais bien un domaine) pour rencontrer celles qui mêlent savoir-faire et un zeste de magie pour créer le divin breuvage.

Nous n’allons pas parler des vins fruités et autres emballages destinés à tromper les novices car ce serait faire peu d’honneur à la gent féminine. Si elles ont toujours été présentes dans les vignes bordelaises, ce 66

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Pourquoi adorons-nous les vins de Bordeaux ?

Château Lestrille Nous débutons notre visite chez Estelle Roumage, qui a repris le domaine familial en 2001. La structure familiale, vieille de cinq générations, fabrique du vin en peaufinant chaque étape, de la sélection des grains à la mise en bouteille. Estelle gère tous ces aspects en proposant également de nombreux ateliers (accords mets-vins, assemblages...). Elle estime que le faible nombre de femmes gérant des domaines peut constituer une force pour le moment, puisqu’elles peuvent donc plus se démarquer. Mais de son avis, la personnalité reste essentielle et non le genre. Son sens de l’accueil des visiteurs lui vient de ses nombreux voyages, un élément commun à toutes les personnes rencontrées lors de notre périple.

Les Belges, mais également les Anglais et les Allemands, figurent dans le top 5 des plus grands amateurs des vins bordelais. Il faut remonter dans l’histoire pour comprendre cet engouement pour une région pourtant plus lointaine que la Bourgogne ou Reims. En 1152, Aliénor d’Aquitaine épouse Henri Plantagenêt, qui deviendra roi d’Angleterre. Ce pays entrera en conflit avec la France, notamment lors de la fameuse Guerre des Cent Ans. Le résultat de ces hostilités pour la région: un abandon total de la France, plutôt occupée à tenter de capturer les bastides (des villages fortifiés) que l’on peut encore visiter de nos jours, et un marché florissant vers le nord de l’Europe.

Une expertise régionale: l’assemblage Les vins bordelais utilisent plusieurs cépages (des types de raisin), mélangés de façon très précise, afin d’obtenir leur breuvage final. La force de chaque cépage s’exprime alors, avec par exemple la structure tannique du cabernet sauvignon (une amertume) alliée à la douceur du merlot. Bien entendu, il ne s’agit pas d’une pratique obligatoire et on compte plusieurs vins au cépage unique à Bordeaux.

Château Thieuley

Partons ensuite à la rencontre d’un duo: les sœurs Sylvie et Marie Courselle. Aidées de leur père, elles gèrent les aspects techniques et commerciaux de ce vignoble familial, produisant surtout des blancs (une spécialité du château depuis 1970). Le duo a modifié le vin rouge et le blanc boisé, en cherchant sans cesse la perfection. Car elles WATZBY.COM AVRIL 2015

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l’avouent: “il est plus difficile de trouver un bon vin blanc et notre père a eu peur de ne pas pouvoir transmettre sa passion, il a même eu peur d’avoir une troisième fille”. Heureusement, elles ont su allier tradition et modernité, sur un domaine de 85 hectares, produisant 55 000 bouteilles par an.

Château La Peyrère

Nous remontons ensuite une charmante route, qui mène à un château tout neuf (il s’agit en réalité d’une ancienne ferme, qui produisait du vin depuis 1752, retapée en 2003 pour accueillir les vignes et les visiteurs). Catherine Lucas nous reçoit dans une grande salle de réception, l’ancienne grange, même si les activités viticoles de la propriété remontent à 1752 (au moins). Alors comment Catherine s’est retrouvée subitement aux commandes de la gestion de 11 hectares? Par une envie très forte de travailler dans le vin, tout simplement. Elle s’est formée rapidement en travaillant avec l’ouvrier agricole et un œnologue pour maîtriser les bases, comme la taille des vignes, afin de tout savoir sur sa passion.

Château Mémoires

Vous avez vu le film Sacré Graal? La fameuse scène du château construit sur un marécage, englouti puis reconstruit, pour à nouveau sombrer avant d’être reconstruit... mérite une comparaison avec ce lieu. Acheté par le père d’Elsa Ménard, en 1990, le nouveau chai a en effet été détruit par une tempête avant de subir un arrêt lors d’un passage du paternel à l’hôpital. La force des choses a donc poussé Elsa dans les vignes, sur les désormais 32 hectares bio (depuis 2012), aidée par son père et sa belle-mère.

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Château Dauphiné Rondillon La propriété suivante appartient à la famille de Sandrine Darriet Froléon depuis deux siècles. Comme dans toute la région, on retrouve ici des traces de fabrication du vin datant de l’Empire Romain. Plusieurs générations de femmes y ont travaillé la vigne, dont les plants actuels datent de 1910 et partagent le terrain avec des poiriers. L’arrière-grand-mère a dû s’occuper de la vigne lorsque son mari décéda jeune, la grand-mère s’en occupa lors de la Deuxième Guerre Mondiale. La nouvelle patronne, chimiste de formation, ne travaille pas par fatalisme mais a su puiser son inspiration de ses voyages. Ses vins figurent d’ailleurs dans le manga japonais “Les gouttes de dieu”.

Château Bouscaut

Nous rejoignons ensuite Sophie Lurton-Cogombles (et un canard) qui nous accueille dans son domaine acheté à des investisseurs américains en 1979. Les dix enfants du propriétaire ont chacun reçu un vignoble en 1992, et certains en ont fait leur métier. Les 50 hectares en comportent huit dédiés au vin blanc. Aidée par son mari ingénieur-agronome, Sophie participe fortement à la création des vins, par exemple lors des assemblages. Si le canard nous a suivi lors de la visite des bâtiments, c’est sans doute pour apprécier également la modernité et le design de l’ensemble du domaine. Une réussite puisque ce cru oublié a depuis regagné ses lettres de noblesse.

Château du Taillan

Armelle Falcy Cruse nous accueille dans ce qui correspond le plus à un château de rêve issu d’un conte de fée (la brume, le soleil qui pointe, le chai moyenâgeux et les vins aident à imaginer). Cette famille très traditionnelle possède 30 hectares et produit un vin au nom évocateur : la “dame blanche”. Pourtant, les femmes n’étaient pas les bienvenues dans le processus de fabrication du vin, jusqu’à l’arrivée des cinq filles comme propriétaires. Œnologue, d’abord négociante en vins dans le monde, Armelle retourne s’occuper des vignes lors du décès de son père et offre un œil neuf à la fabrication des vins, mais également à l’encadrement des visites sur son domaine (10 000 visiteurs par an!).

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Decouvrir Bordeaux vous-memes Si cet article vous a donné soif, sachez que la plupart des châteaux de la région accueillent les visiteurs toute l’année. De plus, Bordeaux ouvrira en 2015 sa Cité des civilisations du vin, un gigantesque musée de 3000 m², entièrement dédié à cette boisson. N’oubliez pas également que l’on mange divinement bien dans le coin et que les vins y sont bien moins chers que chez nous (il faudra donc desserrer la ceinture).

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WATZ TALENT

Thierry Poncelet

des portraits qui ont du chien !

Artiste déluré, sensible et cocasse, Thiery Poncelet nous accueille chaleureusement dans son appartement bruxellois, entre deux voyages à l’étranger... De quoi découvrir son coup de pinceau irrévérencieux qui consacre les célèbres Aristochiens. Ces tableaux psychologiques et décalés relèvent d’une création pure, maintes fois copiée, qui lui vaut aujourd’hui une carrière internationale.

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Anna Mellone

utant ils sont importants et témoignent d’une certaine époque, située entre les 18e et 19e siècles, autant les portraits d’ancêtres peuvent êtres tristes, voire ennuyeux... Mais ça, c’était avant ! Avant qu’un de nos compatriotes à la créativité aguerrie, Thierry Poncelet, ne s’en empare : en quelques coups de pinceaux, les voilà métamorphosés en chefsd’œuvre drôles, irrévérents et spirituels. Découlant tout droit du surréalisme à la belge, les tableaux revisités révèlent l’insertion de têtes de chiens!

L’amour de la peinture à l’huile Né en 1946 à Bruxelles, Thierry Poncelet étudie les BeauxArts à Saint-Luc avant de rencontrer Max Massot. C’est lui qui l’initie à l’art de la restauration de tableaux anciens et par conséquent, à la peinture à l’huile et à ses techniques ancestrales. L’amour de la peinture classique lui vient de sa grand-mère, peintre talentueuse qui l’a beaucoup inspiré. Rapidement, il fait montre de talent et se construit une solide réputation. Amateur des gravures romantiques d’Isidore Grainville où les chiens ont une place de choix et dont les Métamorphoses du jour (1828-29) inspireront les surréalistes, Thierry aurait pu rejoindre la famille des peintres animaliers traditionnels et bâtir une carrière sur l’illustration d’ouvrages dédiés à ses animaux préférés. Il aurait également pu se consacrer à la peinture de commande en immortalisant des spécimens racés pour leurs propriétaires fortunés. Non ! Notre artiste bruxellois a préféré se consacrer à ses deux passions, chiens et les

Barbara Salomé Felgenhauer portraits traditionnels...

Naissance des Aristochiens Selon la légende, c’est en restaurant le portrait d’un aristocrate au visage particulièrement ingrat que Thierry s’amuse à le remplacer par... une tête de chien. Le résultat étonnant et rafraîchissant offre un exutoire à la créativité de l’artiste. Voilà que l’idée délicieuse et irrévérencieuse des Aristochiens est née. Et avec elle, un succès non démenti. Pour parvenir au résultat que l’on connait bien, le peintre a développé sa propre technique. « Je place en fait une feuille de papier à la place de la tête et je dessine la tête de chien. Ensuite, je fais autre chose avant de revenir sur mon travail... Cela me permet de vérifier si je suis dans les bonnes proportions ou non. Si c’est bon, je trace la forme au crayon sur le tableau et je peux encore changer des choses : monter un peu la tête, la mettre davantage sur le côté... », précise-t-il. Difficile d’établir un compte exact du nombre de ses peintures, mais Thierry en est sûr : il n’a pas encore peint toutes les races de chien ! Et pour cause... « Il faut être un peu mercantile pour gagner sa vie : il y a des races de chien que personne n’a envie d’acheter. Étrangement, il y a aussi des chiens qui ne sont beaux que dans leur totalité. C’est le cas des bergers allemands », affirme l’artiste.

Une peinture psychologique Exit les vieux portraits de famille relégués dans les greniers, dédaignés et abandonnés, l’artiste leur offre une deuxième vie. « Certains me disent que je profite du travail des autres. Mais au fond, ces tableaux finissent souvent

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chez les antiquaires et personne ne sait plus qui se trouve dessus. Ma démarche est donc une sorte de sauvetage », assure Thierry. Loin de représenter des chiens, ces tableaux dépeignent davantage des portraits psychologiques que des canidés. « Il faut essayer de comprendre un peu la psychologie du chien pour peindre quelque chose. Au fond, ce ne sont pas des chiens que je peins, ce sont des gens ! Cela même s’ils ont une apparence canine... Dans mes tableaux, j’essaie de faire passer un message », ajoute l’artiste. Dans la tradition des créatures hybrides, mi-homme mi-animal, le genre n’est pas nouveau, mais permet à Thierry d’accentuer expressions, tempéraments et sentiments humains auxquels les animaux prêtent leurs traits. Brocanteurs, antiquaires ou collectionneurs n’hésitent plus et fournissent la matière brute dans laquelle il cherche des qualités picturales et des atmosphères particulières qui insuffleront au mieux la vie à ses détournements inventifs. Avis aux amateurs, Thierry Poncelet nous a annoncé la préparation d’une exposition à Anvers. Si les détails sont encore tenus secrets, l’événement devrait avoir lieu en fin d’année 2015. Patience donc.

INTERVIEW Comment est née votre passion pour la peinture ? Ma grand-mère peignait énormément et a même étudié à l’Académie des Beaux-Arts. Par contre, elle faisait ça par plaisir plutôt que pour gagner sa vie puisqu’à l’époque c’était très difficile. Je me souviens encore bien d’elle parce que j’en étais fasciné puisque j’aimais déjà dessiner et peindre à cette époque. Elle m’a transmis un peu de son talent. J’ai toujours dit qu’il valait mieux avoir du talent que de l’argent. En tous cas, il m’a servi et grâce à lui, j’ai pu avoir une vie agréable et vivre de ma passion. La peinture à l’huile, c’est donc dans vos gènes... Oui ! J’ai aussi étudié à Saint-Luc à Tournai après avoir convaincu mes parents du bien-fondé de cette décision et j’ai suivi une formation de trois ans à Bruxelles, mais je suis complètement autodidacte en ce qui concerne la peinture à l’huile traditionnelle... Il n’y a plus aucune école en Belgique qui n’enseigne ses techniques. Une fois sorti des études, j’ai fait la connaissance d’un restaurateur de tableaux qui trouvait que j’avais du talent. La restauration m’a permis de toucher à la peinture à l’huile pour la première fois : j’ai appris à boucher les trous, mais pas encore à peindre. J’ai dû le faire tout seul. Comment est née l’idée de détourner des portraits de famille en remplaçant les visages humains par des têtes de chien ? Ce sont deux choses que j’aime beaucoup... J’ai toujours adoré les portraits de famille : la poésie qui s’en dégage, cette espèce d’arrêt dans le temps, la psychologie qu’ils portent, mais les têtes sont très souvent insupportables. J’aime aussi beaucoup les animaux, principalement les chiens. Un jour, dans mon atelier, je restaurais le tableau d’une personne dont le visage était plutôt laid... Mon chien, un cocker roux, me tournait autour et, tout naturellement, j’ai eu envie de peindre sa tête à la place de celle de mon personnage. J’ai tout de suite effacé le résultat car le propriétaire ne pouvait évidemment pas le voir ! Mais l’idée m’est venue de faire une exposition sur ce thème là au Sablon en 1987 et très vite, à Paris en 1989. 72

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Pourquoi les chiens ? D’abord parce que j’adore les chiens et puis, parce que le chien est l’animal de la création qui présente le plus de diversité. Du chihuahua au doberman, ils sont tous très différents au niveau formel et ils ont des expressions très amusantes qui vont de l’arrogance à la tristesse. Certaines races plus que d’autres, comme le cocker que j’affectionne tout particulièrement. Tandis que les autres animaux se ressemblent beaucoup. Que ce soit des vaches, des chevaux, voire des chats, leur morphologie reste similaire. À ce propos, comment choisissez-vous quelle race convient le mieux à un portrait ? Tout dépend de la morphologie de la personne sur le portrait. Si j’ai un gros monsieur, je ne vais pas lui mettre une tête de lévrier et si j’ai un monsieur tout mince, je ne vais pas lui mettre une tête de bouledogue. Ensuite, c’est aussi une question de subtilité, suivant le climat général du tableau... Par exemple, s’il s’agit d’un militaire, je ne vais pas opter pour une tête trop douce mais plutôt pour un chien avec une moustache, comme


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un schnauzer. Quelle tête de chien mettriez-vous à la place de la tête de Thierry Poncelet ? Quand j’ai commencé vers les années 90, j’ai été invité à une émission où des individus et leurs compagnons à quatre pattes étaient conviés. C’était tout à fait amusant de voir comment les maîtres ressemblaient à leurs chiens. Il y avait un bonhomme un peu corpulent qui est arrivé avec un bouledogue et je me souviens d’une madame bien pouponnée qui avait avec un bichon. C’était vraiment très drôle de voir ça. Moi qui ai toujours aimé les cockers, je ne sais pas si je ressemble à un cocker ! (Rires) Bruxelles, ça représente quoi pour vous ? Bruxelles ? J’adore ! J’y suis né, c’est ma ville natale. J’aime particulièrement le Sablon parce que je m’y balade beaucoup pour me procurer des tableaux anciens. Maintenant, il faut descendre un peu vers la Rue Haute pour ce genre de trouvailles car les antiquaires ont un peu bougé. Pour revenir à Bruxelles, je trouve qu’elle est agréable car on peut aller à l’autre bout de la ville en un quart d’heure, au pire vingt minutes. C’est une ville assez facile. Puis les Belges sont gentils et on a de l’autodérision, ça met de l’ambiance ! Retrouvez Thierry Poncelet sur www.thierryponcelet.com

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The Darwin Sect célèbre les insectes À l’origine de The Darwin Sect, nouveau spot du design glorifiant les petites bêtes en tous genres, deux amoureux de la nature : Florence Samain et Dave Monfort. Implanté au numéro 3 de la rue Saint Bernard à Saint-Gilles, ce laboratoire des curiosités nait de la découverte d’un joli bourdon, aujourd’hui conservé dans une boîte de collection, au détour d’une petite rue bruxelloise. Explications. Anna Mellone

S

’ils viennent d’univers totalement différents, la mode pour Florence, l’informatique pour Dave, les gurus de cette nouvelle enseigne singulière forment un duo de choc prêt à se battre pour aller au bout de ses envies et réaliser ses rêves. Tous les deux s’intéressent de près à la nature et à ses créations. C’est ainsi que débute l’histoire de la Darwin Sect...

« Nous avons une sorte de fascination pour tout ce que l’on peut découvrir dans la nature. Pourquoi les insectes plus particulièrement ? Parce que pour nous, ils représentent un condensé de technologie. De toutes les espèces vivantes, ce sont les êtres les plus évolués parce qu’ils sont là depuis des millions d’années. Alors que l’homme que l’on connaît aujourd’hui n’a que 200.000 ans D’un point de vue design, les insectes sont aussi très esthétiques et décoratifs. Si l’on regarde leurs articulations, leurs mandibules, leurs yeux et tout ce qu’ils sont capables de faire. C’est assez extraordinaire ! », explique Dave.

Les charmes de la nature sous globe L’objectif des deux créatifs ? Devenir des agents de la nature qui mettent en valeur ses plus belles réalisations sous des globes artistiques et stylés, qui ne manquent pas d’allumer de petites étincelles dans le regard des curieux. Leurs deux premières collections mettent à l’honneur la beauté naturelle des bestioles qui peuplent notre planète, mais aussi le savoir-faire de Florence et de Dave qui maîtrisent et ‘améliorent’, selon leurs dires, les règles de l’entomologie. Amateurs du genre, réjouissez-vous car « prochainement, chacun pourra passer sa propre commande en choisissant les spécimens qu’il souhaite et leur disposition. Envolée poétique ou formation d’esprit militaire, il y a le choix », précise Florence. Saviez-vous que tous les spécimens d’une même espèce sont identiques ? « Seule la taille peut varier un peu. Ils sont vraiment 74

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tous égaux au millimètre près. S’il y a un point noir en plus, il s’agit alors d’une autre classification dans la même espèce», poursuit-t-elle. Côté prix, aucun point noir par contre... Il dépend de la composition mais en règle générale, les tarifs des globes oscillent de 500€ à 800€. De quoi se faire plaisir à prix démocratique.

Des insectes internationaux Pour les amoureux du concept qui se demandent quelle est la durée d’attente pour une commande, comptez entre six à huit semaines. Eh oui ! Travailler avec les insectes requiert patience et minutie. « Il faut attendre au minimum deux à quatre semaines pour la livraison. Ce à quoi il faut ajouter une semaine durant laquelle on humidifie les insectes en vérifiant qu’ils ne moisissent pas ou ne sa fassent pas attaquer par d’autres petites bêtes. Une fois humidifiés, on peut les travailler et ça peut prendre une heure par spécimen pour l’étaler. Ensuite, il y a encore deux semaines de séchage et enfin, une bonne journée pour remplir le globe et tout fixer correctement », affirme Dave. Provenant d’Asie, d’Amérique centrale, mais aussi d’Europe et d’Afrique, les insectes choisis par les deux créateurs invitent au voyage et à la découverte par leurs couleurs exotiques et leurs formes insolites. Histoire de rester fidèles au thème exprimé par the Darwin Sect qui s’inspire du célèbre naturaliste et de l’ère victorienne, Florence et Dave utilisent des globes Napoléon III chinés ça et là. Même leur logo fait appel à un blason inspiré de l’époque. Et si vous n’êtes toujours pas séduits, sachez que le duo créatif met un point d’honneur à œuvrer pour la sauvegarde de la biodiversité en soutenant plusieurs ONG actives dans la conservation de l’environnement et la protection des espèces. Entre esthétisme scientifique et déco onirique, The Darwin Sect a vraiment tout pour nous plaire !

Plus d’informations sur www.darwinsect.com


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AN BON PL

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Mary

une chocolaterie bruxelloise aux saveurs d’antan Depuis 1919, Mary nous régale avec de délicieuses concoctions cacaotées et un festival de saveurs qui marquent les esprits ! Initialement installée dans la rue Royale par Mary Delluc, la petite chocolaterie s’est rapidement construit une réputation basée sur l’excellence des ses produits jusqu’à obtenir le titre de fournisseur officiel de la Cour de Belgique, en 1942. Rien que ça ! Rencontre avec son propriétaire, Olivier Borgerhoff.

A

vec la même ferveur et la même passion qu’à son ouverture au début du 20e siècle, la chocolaterie Mary fabrique ses chocolats en suivant les mots d’ordre de l’époque: excellence et qualité. Aujourd’hui, la production de ses pralines raffinées et autres confiseries gourmandes est assurée par des artisans expérimentés sur le site de l’Arsenal à Bruxelles, un lieu architectural unique. Quand la petite chocolaterie fait peau neuve... Son succès actuel, Mary le doit à Olivier Borgerhoff, un homme d’affaires qui arrive dans la société en avril 2009 avec pour objectif de lui offrir une renaissance. « Je me suis vite rendu compte que l’enseigne s’était bien endormie et qu’elle avait besoin d’un peu plus d’énergie pour être redynamisée », explique-t-il. Certain de son coup, il rachète donc l’entreprise.

capacité de production. Pour le nouveau propriétaire, c’est le moment idéal pour revivifier la marque en puisant dans ses forces du passé. Des boîtes colorées et originales aux saveurs ancestrales, en passant par la déco des boutiques aux nuances blanc cassé et doré. En parlant de boutiques, la plus récente a ouvert ses portes à Toison d’Or il y a quelques mois. « Aujourd’hui, nous grandissons énormément et nous essayons d’ailleurs de freiner un peu ce développement parce que nous pensons que l’enseigne doit rester rare et exclusive. Notre point fort est de proposer un produit artisanal pour lequel nous suivons encore les recettes de l’époque », affirme son propriétaire. Trois maîtres-mots : qualité, tradition et excellence

Entourée d’une équipe compétente, il s’est alors attelé à relancer la boîte en soulignant ses atouts hérités du passé. « Il y avait de magnifiques choses, la société était le fournisseur breveté de la Cour royale belge depuis 1942. Ce qui, en passant, est très important pour nous, surtout à l’étranger, parce que c’est un signe de qualité. Le produit était donc vraiment top, mais il n’y avait pas suffisamment de développement», poursuit Olivier.

Tous les produits proposés par Mary sont réalisés artisanalement à l’Arsenal et ce, à partir de matières premières nobles sélectionnées avec minutie. Refusant congélation et conservateurs, l’enseigne a la particularité de proposer des douceurs qui ne peuvent se consommer que chez nous ! C’est notamment le cas des pralines à base de crème fraîche, difficilement exportables pour des raisons de conservation. « Nous sommes convaincus que nos clients nous suivent pour la qualité de nos chocolats et pour le respect de la tradition. Nous avons le souci de recherchez l’excellence parce que c’est ce qui intéresse nos consommateurs actuels » explique-t-il encore.

À cette époque, l’atelier de Mary se trouvait encore dans les catacombes de sa première boutique, rue Royale. Très vite, il est transféré à l’Arsenal pour augmenter la

Avec cette idéologie, la petite chocolaterie semble aller à contre-courant de la tendance suivie par les multinationales contemporaines qui n’hésitent pas à WATZBY.COM AVRIL 2015

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réduire leurs frais en choisissant des ingrédients bon marché et ce, au détriment de la qualité et du goût. La société de surconsommation contemporaine nous a presque habitués à manger des produits médiocres... Si bien qu’aujourd’hui, « nous sommes rarement surpris par ce que l’on mange ou goute. J’espère que Mary, de temps en temps, surprend les gens avec quelque chose de différent ». Si les chalands habituels de Mary sont fidèles et connaisseurs, l’enseigne attire aujourd’hui une clientèle plus jeune et branchée toujours plus fournie. Ajoutons aussi que le concept s’exporte bien... Ses ambassadeurs inopinés, de Clinton à Sarkozy, doivent y être pour quelque chose. Côté points de vente, en dehors de son e-shop, la chocolaterie bruxelloise est en train d’étoffer son réseau ! « Nous avons actuellement sept magasins Mary en Belgique et à Bruxelles, nous sommes également vendus chez Rob depuis 25 ans. Nous sommes aussi présents au Japon, aux États-Unis, en Russie et même au Kazakhstan », précise Olivier. Il semblerait qu’à l’étranger, beaucoup de personnes apprécient Mary et son histoire parce que c’est beau, traditionnel et raffiné. Une gamme de plaisirs qui n’en finit pas ! Beaucoup de gens pensent que la langue de chat est une invention de Galler, mais ils se fourvoieraient... « C’est Mary Delluc qui l’a inventée en chocolat et Galler l’a transformée en biscuit », certifie-t-il. Déclinée au chocolat au lait ou au chocolat fondant, les bases chez Mary, cette langue de chat originale est une petite merveille qui croque bien sous la dent. Au total, 141 produits sont proposés par l’enseigne ! Des pralinés aux ganaches traditionnelles, en passant par la crème fraîche. Voilà les trois grandes familles auxquelles il faut ajouter quelques produits annexes. À savoir, les pâtes de fruits, les pulpes de fruit, mais aussi les noisettes et les produits saisonniers qui vont de pair avec les grandes fêtes comme Pâques et Noêl, mais aussi les plus petites comme la Saint-Nicolas, la Saint-Valentin ou la Fête des Mères ! D’ailleurs Pâques, nous y sommes alors que nous propose Mary ? « Il y a d’abord les œufs de poule fourrés de praliné... C’est un produit unique pour lequel nos artisans réalisent un praliné à l’ancienne, très prononcé mais exquis ! Ensuite, nous avons les petits œufs en chocolat traditionnels avec des tas de goûts différents, mais aussi 78

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les œufs et les poules garnis que nous faisons depuis toujours », énumère Olivier. Et oui, les plaisirs sont variés et, on vous le concède, il est difficile de faire son choix lorsque l’on pousse la porte de la chocolaterie. Pénurie de chocolat en 2020 et flambée des prix ? C’est un fait, une pénurie de chocolat est annoncée pour 2020. La raison principale ? Un manque d’investissement dans la culture du cacao dans les pays producteurs. Faute de moyens et de connaissances, les agriculteurs locaux préfèrent se consacrer à la culture d’autres denrées plus faciles à entretenir. Puisqu’il faut attendre quatre ans avant de pouvoir récolter des fèves de cacao, autant dire que toute intempérie, maladie ou insecte est un désastre. Mais rassurez-vous, certains géants du secteur l’ont bien compris et tentent d’y remédier. « Aujourd’hui, on voit que de plus en plus de grandes sociétés, comme Barry Callebaut ou Belcolade, investissent énormément dans le chocolat et essaient d’apprendre aux agriculteurs les techniques pour cultiver le cacao. Si la culture du cacao n’est pas intégrée, alors nous aurons tous un problème », nous rassérène Olivier. Lorsqu’on lui demande s’il faut craindre une montée fulgurante du prix du chocolat, la réponse est nuancée... « Si en 2020, l’offre de chocolat est réduite, les prix vont évidemment monter. C’est assez logique, mais chez les chocolatiers de luxe, il y aura moins d’impact. Chez nous, ce n’est pas tant le prix du chocolat qui définit le prix final que celui de la main d’oeuvre de nos artisans-chocolatiers. Par contre, chez Cadbury, Nestlé ou Kraft, la situation est tout à fait différente car ils n’auront plus suffisamment de marge et les prix augmenteront en conséquence ». Ajoutons que Mary a récemment fait l’acquisition d’une petite plantation de cacao au Mexique dont la première récolte se fera l’an prochain ! Belle initiative, non ? Si vous n’avez pas encore tenté l’expérience Mary, on ne peut que vous encourager à le faire ! Après tout, on a le droit de se faire plaisir de temps à autres, surtout durant la fête de Pâques ! Pour ceux qui ne savent pas ce qu’il faut goûter en premier, Olivier Borgerhoff conseille le praliné traditionnel de la maison et pour ceux qui veulent être surpris, le manon enrobé de sucre. « C’est quelque chose de très spécial et que plus personne ne propose. On l’aime ou ne l’aime pas car c’est une bombe calorique : il y a de la crème fraîche, du sucre, du sucre fondant et une noix de Grenoble ». Il ne reste plus qu’à se laisser tenter... Anna Mellone


Flagrant

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de plaisir!

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Ce qui plaît tant chez Deli, c’est toutes ces choses qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs : des préparations plutôt futées, des soupes qui goûtent vraiment la soupe, des nouveautés dont on ne soupçonnait même pas l’existence… C’est aussi faire découvrir à la nouvelle génération que bien manger ne prend pas plus de temps. Que partager de bons plats crée de meilleurs moments. Et que ce n’est vraiment pas grave d’être pris en

www.delitraiteur.com

*sauf exceptions

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Flagrant Deli de plaisir!

OUVERT 7|7 - 7h30-22h *

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Cookies au muesli Pour 18 cookies environ Préparation : 10 minutes Cuisson : 10 à 12 minutes

Cake au chocolat et aux noisettes

(sans gluten, d’Eric Kayser) INGRéDIENTS • 70 g de sucre en poudre • 4 œufs • 70 g de beurre • 200 g de chocolat noir • 70 g de farine de riz • 50 g de pépites de chocolat

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• 210 g de farine de riz • 105 g de fécule de pomme de terre • 210 g de farine de sarrasin • 1/2 sachet de levure chimique • 20 g d’amandes en poudre • 2 pincées de sel • 300 g de beurre ramolli • 50 g d’huile d’olive • 360 g de cassonade • 2 œufs • 200 g de raisins secs • 100 g d’abricots secs coupés en dés • 90 g de graines mélangées : sésame, tournesol, courge…

Dans un saladier, mélangez les farines avec la levure, les amandes en poudre et le sel. Dans un bol, fouettez le beurre avec l’huile et la cassonade jusqu’à ce que le mélange soit crémeux. Ajoutez les œufs et fouettez de nouveau. Incorporez le contenu du saladier puis pétrissez à la main en incorporant les fruits secs. Préchauffez le four à 160 °C (th. 5-6). Faites des boules de pâte à l’aide d’une grosse cuillère à glace et déposez-les, bien espacées, sur une plaque recouverte de papier sulfurisé. Parsemez de graines et enfournez pour 10 à 12 minutes selon la taille des cookies. Ils doivent être croquants sur les bords mais encore mous au centre. Laissez tiédir les cookies avant de les décoller.

Pour 6 à 8 personnes

Pour le glaçage • 90 g de chocolat noir pâtisser • 30 g de beurre • 50 g de noisettes ou d’amandes concassées

Préchauffez le four à 165 °C (th. 5-6). Mettez le sucre et les œufs dans un saladier ou le bol d’un robot. Fouettezles quelques minutes à petite vitesse jusqu’à obtenir un mélange bien crémeux. Faites fondre le beurre avec le chocolat au bain-marie ou au micro-ondes et mélangez les deux préparations. Ajouter la farine et fouettez le tout jusqu’à obtenir un mélange bien lisse. Incorporez les pépites de chocolat à la spatule. Beurrez et farinez le moule à cake. Versez-y la pâte et enfournez pour 25 minutes environ. Lorsque le cake est froid, mettez-le sur une grille, faites ensuite fondre le chocolat avec le beurre et versez-le sur le dessus du cake. Parsemez de noisettes ou d’amandes concassées. 80

INGRéDIENTS

Préparation : 10 minutes Cuisson : 25 minutes 1 moule à cake de 22 à 24 cm


Photographes © Mireille Roobaert - Luc Viatour - Studio Lebrun - Louis-Philippe Breydel

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BRUXELLES . Rue Fossé-aux-loups 32 . B-1000 Bruxelles T +32 2 217 21 87 . info.brussels@belgaqueen.be GAND. Graslei 10 . B-9000 Gent T +32 9 280 01 00 . info.gent@belgaqueen.be www.belgaqueen.be WATZBY.COM AVRIL 2015

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Les jeux vidéo

rendent-ils vraiment violent ? Souvent pointé du doigt, souvent méprisé par ceux qui ne le connaissent pas, le jeu vidéo servirait d’explication à bien des maux. De l’échec scolaire à l’addiction dévorante, et même aux excès aveugles de violence. Mais pourquoi les médias s’acharnent-ils sur cette forme d’expression ludique ? Et surtout, qu’en pensent les vrais experts ? La réponse semble bien plus complexe qu’il n’y paraît…

I

l suffit qu’une fusillade éclate pour que l’accusé soit tout trouvé. Non, nous ne parlons pas de la vente libre des armes, du radicalisme, de la banalisation de la violence dans la société ou du manque d’encadrement des psychopathes… mais bien des démoniaques jeux vidéo. Voilà la caricature souvent d’actualité, qui poursuit une lignée assez hétéroclite. On y a retrouvé la musique rock, puis le metal, les jeux de rôle et enfin la télévision. Assez ironiquement, cette-dernière constitue désormais la principale accusatrice du jeu vidéo. Jean-Claude Larue, secrétaire général du SELL, le syndicat français des éditeurs de logiciels de loisirs, se défendait sur Europe 1. « Nous avons travaillé avec des psychiatres, des cliniciens, des pédopsychiatres qui nous disent qu’il n’y a aucune influence. Un malade, honnêtement, vous croyez que c’est parce qu’il joue aux jeux vidéo qu’il va aller flinguer des militaires ou flinguer des gosses dans une école ? » Une opinion partagée par le romancier et profiler, spécialiste des tueurs en série, Stéphane Bourgoin. Il nous a

déclaré que « sur 113 cas de tueurs de masse, ces 15-20 dernières années, 108 étaient des fanatiques de jeux vidéo violents. Mais ce n’est pas parce que vous êtes un fanatique de jeux vidéo violents que vous allez prendre des armes lourdes ou de guerre pour tuer tout le monde. Sinon, il y aurait des massacres un peu partout dans le monde toutes les deux minutes. Je dis juste que pour des adolescents ou des personnes déjà troublés d’un point de vue psychologique, jouer à des jeux vidéo violents, ça peut amener à une certaine forme de désensibilisation par rapport à la violence. Contrairement à un film où vous êtes un participant passif pendant une à deux heures, ici vous êtes un participant actif. D’ailleurs Anders Breivik, responsable de la tuerie d’Utoya, le dit tout à fait dans son manifeste que les jeux vidéo l’ont aidé à préparer son acte criminel. » Voilà enfin un point intéressant soulevé ! On constate déjà un élément important: le jeu vidéo ne convient pas à tous les publics. Trop jeunes, trop influençables, ou ayant des troubles psychologiques, certains joueurs ne se rendent pas compte de l’impact des ••• WATZBY.COM AVRIL 2015

Rockstar Game - GTA V

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Tous ces éléments semblent bien théoriques mais qu’en est-il concrètement ? Qui sont les joueurs ? Pourquoi les jeux vidéo se différencient-ils des autres médias de divertissement ? Et qu’en pensent les professionnels du secteur ? La première question n’a pas vraiment de réponse précise. Difficile de sonder la population mondiale pour connaître ses habitudes de consommation et ses loisirs, il faut donc extrapoler. En Occident, on estime par exemple que 80% de la population a joué à un jeu vidéo dans l’année (chiffre validé en France), que presque 50% des joueurs sont des femmes (et pas forcément reléguées aux jeux « pour filles ») et que la moyenne d’âge des joueurs tournent autour des 35 ans. Nous sommes donc bien loin du cliché de l’adolescent enfermé dans sa chambre, au grand désarroi de ses parents. Ces chiffres pointent surtout un fait marquant : les joueurs ont un énorme pouvoir d’achat (on parle pour 2013 de pas moins de 66 milliards d’euros dépensés pour ce loisir dans le monde). Ces individus dépensent donc bien plus d’argent dans les jeux vidéo ou dans les films, la musique ou d’autres activités connexes, et constituent un public à chouchouter. Et ce public, comme de tout temps, réclame souvent du pain et des jeux (violents). Heureusement, les gladiateurs sont désormais virtuels et les mourants reviennent à la vie par la magie de l’informatique. Mais beaucoup de joueurs tendent à oublier cette virtualité et à parfois confondre la réalité avec leurs aventures, certes épiques, mais relevant plus de l’imaginaire. Le test est simple, demandez à un joueur ou une joueuse de votre entourage de décrire sa dernière partie. Il (ou elle) en parlera très directement, à la première personne, comme s’il s’agissait d’un souvenir vivace d’une vraie expérience vécue. Cette évasion qui permet d’incarner l’aventurier que l’on a toujours souhaité être (mais sans les dangers), le pilote ou le pirate de l’espace, peut parfois brouiller les pistes avec la réalité de tous les jours… que certains jugent trop morne. Sur tablettes, téléphones, consoles, ordinateurs, mais aussi adapté au cinéma ou présente dans les publicités, le jeu vidéo est partout. Difficile d’ignorer ce média, qui détrône aisément les films ou les concerts depuis des années. Son point fort constitue pourtant sa faiblesse, dans le cadre de ce dossier. L’interactivité, qui permet aux joueurs de s’immerger au 84

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De la méprise expliquée de la télévision envers les jeux vidéo Les plateaux de télévision, des journalistes ou des animateurs, se moquent souvent des jeux vidéo. Par leur ignorance, comme lorsque France 2 traite très sérieusement d’un suicide à la silicone des fans d’un jeu de combat figurant des plantureuses combattantes… Sans comprendre qu’il s’agit d’un poisson d’avril. Ou par peur de voir les spectateurs des talkshows médiocres fuir pour utiliser l’écran uniquement pour leurs consoles. Le Grand Journal et Naguy ont d’ailleurs dû s’excuser l’année passée pour leur méprise des joueurs, très nombreux en France (plus de 28 millions de joueurs dans ce pays, 90% des familles avec enfants ont des plateformes de jeu).

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jeux vidéo sur leur personnalité. Parfois utiles pour servir de catalyseur à la violence, les jeux violents peuvent au contraire servir de déclencheur. Arnaud Rogerie de Vanessa Lalo, pour le site Rue89, en est consciente. Cette psychologue clinicienne spécialisée dans les nouvelles technologies y relate: « J’ai surtout voulu montrer qu’il y a énormément de choses à dire dans le jeu vidéo, des bienfaits comme des risques mais pour l’instant, ça a mal été étudié. » En réalité, le monde scientifique se divise donc encore largement sur la question et aucune étude ne prouve, dans un sens ou l’autre, qu’un camp aurait raison. Cependant, seuls les experts parlent correctement de cette problématique, sans pour autant être conviés aux débats de société ou aux plateaux des journaux télévisés. On retrouve alors des journalistes spécialisés comme Chloé Woitier au Figaro, qui côtoie un collègue qui accuse les jeux vidéo (GTA plus précisément) de provoquer l’antisémitisme et les attentats islamistes.

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Grand Theft Auto : le mauvais élève assumé Médiatisé à outrance, champion des ventes et des adolescents, on oublierait presque que GTA (son nom le plus utilisé) ne peut être vendu aux mineurs. Son éditeur, Rockstar, a oublié depuis longtemps l’idée de se redorer le blason puisque cette mauvaise publicité fait toujours exploser ses ventes ! Quoiqu’on en dise, les critiques restent unanimes : le dernier opus (le V) est un très bon jeu, critique et qui pastiche en réalité surtout le cinéma américain. Il ne convient par contre vraiment pas à un public immature (difficile de mettre un âge dessus).


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World at war

En conclusion, nous n’apportons donc pas vraiment de réponses à la question de base. Mais les éléments exposés permettent de bien comprendre le débat, encore vif, sans tomber dans les amalgames faciles et douteux que beaucoup véhiculent de nos jours. Parole de joueur ! • Cédric Dautinger

Capcom-Resident Evil

L’industrie en question élude souvent la problématique. La classification sert à reporter la faute sur les revendeurs. Si un adolescent sensible joue à un jeu violent interdit aux moins de 18 ans, l’éditeur ne s’estime pas responsable. Les vendeurs reporteront la faute sur les parents inattentifs. La seconde excuse se trouve dans la virtualité des jeux vidéo, pourtant pas forcément si tangible comme nous l’évoquions précédemment. Pire, certains développeurs n’hésitent pas à établir des partenariats avec l’armée ou à créer de véritables outils de propagande, voire à vendre des armes (bien réelles)! Mais il nous faudrait un autre dossier complet pour en parler…

Midway - Mortal Kombat

maximum dans l’environnement d’un jeu, brouille les pistes que nous évoquions. La violence devient alors peut-être problématique, quand on demande aux joueurs d’être actifs et de provoquer cette violence, qu’elle soit gratuite ou même récompensée dans le cadre ludique.

Du premier Mortal Kombat au dernier Résident Evil, la violence a tourjours été présente

Des interdictions idéologiques avant tout

Hatred, le champion du bad buzz

Si les jeux vidéo représentent un danger, pourquoi ne pas les interdire ? Peu de pays le font, à l’exception de l’Australie et de l’Allemagne (où toute représentation du nazisme reste bannie) qui interdisent toute violence excessive dans les jeux vidéo vendus à leurs populations. Plus généralement, les pays (comme le Mexique, l’Iran, la Chine ou la Russie) interdisent les jeux qui les présentent comme le méchant à affronter. Pokémon reste également interdit dans certains pays musulmans à cause de certains noms des fameux animaux, qui représenteraient des incantations diaboliques (ou simplement judaïques).

Véritable bombe à son annonce, le projet Hatred semble bien parti pour raviver la polémique sur la violence dans les jeux vidéo. Issu d’un petit studio indépendant polonais inconnu, le jeu pousse à son paroxysme la violence gratuite et permet d’incarner un tueur de masse américain, en proie à une soif de sang. De mauvais goût et très caricatural, le jeu a profité du choc provoqué par son annonce pour se faire connaître, devenant un cas d’école de marketing pour cette maîtrise parfaite du « bad buzz ». On ne sait d’ailleurs encore presque rien sur ce qu’il vaut comme jeu vidéo, si ce n’est qu’il est déjà interdit aux USA. WATZBY.COM AVRIL 2015

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Fairphone

le smartphone éthique et écologique Essayons de penser à des biens produits de façon éthique et responsable... La première chose qui nous vient à l’esprit est sans doute quelque chose qui provient du commerce équitable et solidaire, que ce soit des aliments, des vêtements ou des accessoires. Pourtant dès aujourd’hui, vous pouvez y ajouter le Fairphone. De quoi s’agit-il ? WATZBY vous dit tout ! Le Fairphone est tout simplement le nouveau smartphone lancé par une coopérative néerlandaise, mise sur pieds par Bas Van Abel. Se positionnant à contre-courant de pratiques en vigueur dans le secteur, celle-ci a décidé d’intégrer les contingences environnementales et de placer le bien-être des travailleurs au centre de sa stratégie, tout en fournissant un produit compétitif qui techniquement n’a rien à envier aux leaders actuels du marché. Outre ces considérations éthiques, ce smartphone d’un nouveau genre donne la possibilité à son utilisateur d’installer un système OS alternatif à ceux proposés par le géant Android de Google, pour ne pas le citer. À savoir, Firefox OS ou Ubuntu Phone. ‘Une belle avancée !’ vous diront tous les geeks, fervents défenseurs du open access.

Un smartphone solidaire

Nous ignorons souvent d’où proviennent les produits que nous achetons et qui sont les individus qui les ont fabriqués. Parfois, nous ne savons même pas que 86

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la matière première la plus utilisée dans la fabrication des smartphones est le coltan... Vous savez, ce produit qui provient à 80% du nord-est de la République démocratique du Congo. C’est-à-dire pile l’endroit où ces ressources sont le résultat d’exploitations et de trafics illégaux. Il faut en être averti, le Congo est un pays ravagé par une guerre civile qui dure depuis vingt ans et qui a causé plus de quatre millions de morts ! Pour ne pas contribuer à la barbarie, les producteurs du Fairphone ont choisi de vérifier la provenance des leurs matières premières et s’assurent que celles-ci bénéficient d’un label « conflict-free ». Ce dernier certifie que leur processus d’extraction est vérifié et montre clairement qu’il n’a rien à voir avec l’esclavage, l’exploitation ou l’illégalité. Le but est d’encourager l’économie locale du pays producteur tout en respectant les droits des travailleurs. Une partie du circuit de production a lieu en Chine, une contrée qui n’est certainement pas célèbre pour le respect des droits primordiaux des travailleurs. Pourtant les producteurs du Fairphone tendent à améliorer les

Fairphone


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conditions de travail de leurs contributeurs selon les principes du commerce équitable et solidaire, garantissant sécurité, salaires équitables et représentation syndicale. La création et l’imposition d’une charte de production asiatique permet de constater de nets changements dans la situation actuelle du secteur du travail. Effet de mode ou simple campagne de communication, devant les critiques des consommateurs sur la provenance du coltan, de plus en plus de marques aujourd’hui mettent en avant leur prétendu souci des conditions de travailleurs et tentent d’améliorer leur image par des opérations marketing bien orchestrées. Pour la firme néerlandaise qui nous occupe, l’éthique est à la base de son idéologie qui défend l’avènement d’un monde meilleur.

Les sept vies d’un Fairphone

Ce smartphone « équitable » a été imaginé et construit de façon à permettre au consommateur de l’ouvrir facilement et éventuellement, d’en changer quelques pièces qui deviendraient défectueuses. Ce qui sonne le glas pour des

vis « étoiles » propres à chaque marque. Dorénavant, un simple tournevis standard fera l’affaire pour réparer son appreil. Un webshop dédié permet d’ailleurs de trouver de nombreuses pièces de rechange, parmi lesquelles, batteries, flash et caméras. Encore une fois, cette particularité est en opposition avec les « boites-closes » des grandes marques de smartphones qui serviraient, selon leurs dires, à fidéliser (ou pas) leur clients. Avouons-le, au moindre souci, l’utilisateur n’a d’autre choix que de retourner son « précieux » chez le fabricant d’origine qui parfois (souvent) pratique des prix exorbitants.

Et l’environnement dans tout ça ?

L’enseigne à l’origine du Fairphone le clame haut et fort: sa responsabilité ne se termine pas juste après la vente de ses produits. C’est pour cette raison qu’elle affirme soutenir le recyclage des téléphones portables dans le monde entier. L’un des piliers du concept, la volonté de protéger l’environnement, se retrouve même dans l’emballage. On remarque facilement que ce dernier est fabriqué en carton recyclé et ne propose pas d’outils autres que le téléphone en lui-même. Exit donc écouteurs et autres gadgets du

genre, même le chargeur n’y échappe pas. Les utilisateurs peuvent en effet réutiliser leur ancien chargeur pourvu qu’il soit compatible.

Des utilisateurs globalement satisfaits

Dans une boutique bruxelloise, Axel, étudiant de 22 ans, nous explique son choix. « Actuellement, en tant que citoyens consommateurs, nous avons la capacité de changer les choses par de simples gestes quotidiens. En choisissant d’acheter un modèle de smartphone en particulier plutôt qu’un autre, on a une certaine influence sur la survie d’un produit. » Du point de vue économique, « le prix est dans la moyenne et reste attrayant par rapport aux produits des grandes marques comme Samsung et Apple ». Et pour cause, le prix de vente conseillé en Belgique est de 325€. Raisonnable, non ? Point de vue design et maniabilité, le modèle FP1 mesure un centimètre d’épaisseur, pour un poids de 162 grammes

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et un écran de 4.3 pouces. ‘Inconcevable’ me direzvous. Pourtant, « cela permet une bonne prise en main» confirme notre interlocuteur. Ajoutons tout de même que l’esthétique reste plutôt sobre puisque cet aspect n’est pas encore une priorité pour son constructeur. On s’en accommodera... Autre avantage non-négligeable du Fairphone : il offre la possibilité d’utiliser deux cartes SIM simultanément. Très pratique pour séparer vies privée et professionnelle. Sans oublier que l’autonomie de la batterie reste convenable par rapport à celle offerte par d’autres marques. Il est possible de tenir en moyenne un peu plus de 32h sans devoir recharger la batterie. S’il accumule les qualités, le Fairphone présente également un point noir... Les mordus de connectivités seront en effet déçus d’apprendre que le modèle présent sur le marché ne propose pas la 4G pour le moment. Ce qui sera rectifié sur le nouveau modèle qui devrait voir le jour en 2016, le FP2, au plus grand plaisir des consommateurs. Donc qu’est-ce que le Fairphone ? Une façon insolite de faire un achat juste, tout en s’offrant un appareil compétitif dernier cri ! De quoi se donner bonne conscience ! Omer Urat

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WATZ WEB

Vous voulez des bons plans

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Run Bird Run Restez en vie Run Bird Run était attendu avec ferveur par les fans du jeu Don’t Touch The Spikes. Son objectif est simple : garder votre oiseau en vie en évitant les caisses et gagnez des cadeaux en collectant des bonbons. Cette version 1.3 permet également de débloquer de nouveaux animaux. Comment ? En remportant les 100 nouveaux challenges ! Disponible sur l’Apple Store et Google Play

Run Bird Run


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COU EUR

ElleMixe

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^ un blog lifestyle de gout

Ellemixe est un blogzine lifestyle créé par trois amies, passionnées de mode, de déco, de food et de dernières tendances. Les filles trouveront leur petit bonheur sur ce blog, sans prétentention, rempli de conseils et de découvertes. Leur leitmotiv ? Partager leurs coups de coeur et proposer des bons plans à des budgets abordables. Vous voulez savoir quelles sont les dernières sneakers à se procurer ou ou encore le dernier endroit branché où flâner ? ElleMixe est votre nouveau guide !

Ellemixe

www.ellemixe.com Suivez-les sur instagram et sur facebook : ellemixe

Envie de mixer ?

Bounce

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Un peu de dexterite

Dans ce nouveau jeu d’action, proposé par le créateur de Phases, vous devrez faire rebondir une bale le plus haut possible sur différentes plateformes. Le tout sans tomber et en évitant les obstacles qui se placeront en travers du chemin. Hautement récréatif !

Après une version payante, voici l’une de meilleures applications dédiées au DJing. Parfaitement compatible avec Spotify et la musique présente sur votre smartphone, cette appli intuitive vous offre la possibilité de mélanger vos chansons et listes de lectures. Créez des boucles, appliquez des effets sonores et laisser votre créativité s’exprimer que vous soyez un DJ professionnel ou débutant ! Disponible sur Play Store.

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Runtastic PRO GPS

RPG

Courez courez

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Course à pied, marche et fitness sont vos nouveaux meilleurs amis ? Runtastic PRO GPS est alors fait pour vous ! Cette application vous aide à atteindre vos objectifs de forme et de santé. En enregistrant vos activités physiques et sportives (distance, durée, vitesse...) à l’aide d’un GPS, elle permet de facilement se construire des habitudes de vie saine. Son plus ? Zéro pub et surtout, un coach vocal pour nous booster !

Augmentez la productivité de votre équipe grâce à Trello ! Utile et indispensable pour les amateurs de todo-lists, cette application fonctionne comme un tableau blanc, commun ou personnel, où l’on peut épingler et partager des post-it virtuels grâce à un cloud. De quoi organiser votre travail ou savoir qui sera présent à la prochaine réunion en un coup d’œil !

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JEUX VIDéOS

©Capcom

SéLEC

TION WATZB Y

Mortal Kombat - Midway /WB Games

Mortal Kombat X, ça va saigner ! Bien sûr, il est toujours plaisant de percer un trou dans la poitrine de l’ennemi, de s’emparer de sa colonne vertébrale ou encore de lui arracher le cœur à mains nues. Mais c’est encore mieux quand une telle fatalité macabre est opérée pour un objectif important et imminent... Le pitch lugubre de ce jeu de lutte, lancé ce mois-ci, est annoncé ! Par Omer Urat

Dépoussiéré et amélioré, Mortal Kombat X a rafraîchi sa fonction multi-joueurs en ligne avec deux toutes nouvelles caractéristiques : Factions et Living Towers. Leurs objectifs? Ajouter de la jouabilité et permettre aux gamers de s’investir davantage dans leur conquête online. Dès le début de la partie, vous êtes invités à choisir parmi l’une des cinq factions disponibles et, à partir de ce moment, tout ce que vous faites, peu importe le mode de jeu, contribuera au classement mondial, toutes plateformes confondues, de votre faction. Quant aux Living Towers, elles offrent trois niveaux de défis qui seront constamment mis à jour.

Des anciens aux nouveaux Kombattans Comme on peut s’y attendre de la part du dernier né d’une longue série de jeux de combat légendaires, MKX offre une liste de personnages à base de combattants classiques mais aussi de nouvelles recrues intrigantes. 90

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Évidemment, vous retrouverez les mythiques Scorpion, Sub-Zero ou Raiden, tous en plein forme... Pourtant comme ce nouvel épisode se passe 25 ans après les événements de Mortal Kombat 9, c’est l’occasion de faire la connaissance de nouveaux arrivants. On découvre donc dans ce nouveau casting quelque peu loufoque, un duo dépareillé, Terra et Kor, voire des successeurs spirituels, comme Cassie Cage, la fille impertinente de Sonya et Johnny. Avant chaque combat, un échange verbal avec votre adversaire aura lieu et fera fait des merveilles pour enorgueillir chaque combattant en faisant lumière sur ses capacités. Notons le point positif de cette fonction : les développeurs n’ont pas prévu un seul dialogue, mais plusieurs, tous différents pour chaque paire d’adversaires.

Un combattant, trois variations Tout joueur de Mortal Kombat a son personnage fétiche, mais parfois vous pourriez être amené à vouloir en choisir


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JEUX VIDéOS

un autre, histoire de varier et découvrir de nouvelles possibilités. À ce sujet, MKX propose une nouvelle façon de trouver le complément parfait à votre style de jeu en créant trois versions distinctes de chaque personnage. Attention ! Il ne s’agit pas là de simples attaques entre lesquelles vous switchez dans le feu de l’action, ce sont plutôt trois thèmes distincts moulés autour du même personnage de base entre lesquels il est possible de choisir avant le début du match et qui proposent chacun de nouveaux mouvements et des combos originales. De légères modifications esthétiques vous indiqueront pour quelle variante vous aurez opté.

Le retour d’une super jauge de vie La gestion de la jauge de vie est un élément commun à tous les combattants... Celle-ci crée un méta-jeu où vous devez constamment vérifier vos options et vous adaptez aux capacités de vos adversaires. MK9 avait intelligemment introduit une jauge en trois parties mais aussi des mouvements X-Ray violents qui œuvraient comme une attaque Hail Mary hautement dommageable dont une vue en transparence permettait de voir tous les os brisés et les ruptures d’organes qu’elle causait. Le même système de mesure est donc de retour dans MKX ajoutant une couche de profondeur supplémentaire à chaque combat. Cette super jauge propose un beau mélange d’options offensives et défensives : amplifier des mouvements spéciaux, interrompre une combinaison pour éviter d’autres dommages ou encore tenter le tout pour le tout avec une attaque X-Ray, qui laisse votre adversaire meurtri si elle réussit ou vous rend totalement vulnérable si elle échoue.

Côté graphismes, on est bien loin du Mortal Kombat à ses débuts Mortal Kombat - Midway /WB Games

est proche, les nouveaux coups repoussent la limite. Ainsi, quelque soit votre préférence, mutiler des visages, arracher des colonnes vertébrales ou encore sectionner des corps en deux, MKX est prêt et disposé à vous montrer la scène avec un souci du détail que seul son nouveau moteur graphique peut vous offrir. Macabre. La mort la plus choquante ? On vous laisse la découvrir par vous-mêmes... Sachez juste qu’une chose est sûre, les nouvelles brutalités possibles mènent le design du jeu bien loin de ce que l’on connaissait.

Des défis à ne plus en finir !

Mortal Kombat - Midway /WB Games

La mort est présente, plus gore que jamais Ayant choqué les parents des gamers durant des années, Mortal Kombat ne serait pas ce qu’il est sans ses décès spectaculaires. Et si vous pensiez que rien n’arriverait à la cheville des morts sanglantes de MK9, attendez de voir les exécutions brutales de cette nouvelle version du jeu. Chaque fois que vous pensez que c’est fini et que la mort

Pour les amateurs du genre, les Living Towers offrent une rotation constante de nouveaux défis et permettent de créer un mode multi-joueurs plus convaincant. Il y a actuellement trois niveaux : rapide, qui prend environ 30 minutes à être accompli et doit être actualisé toutes les deux heures, quotidien, mis à jour toutes les 24 heures, et primer, une sorte de jeu à long-terme offrant des effets spéciaux inédits. L’avantage de ces nouvelles fonctions réside dans le fait que chaque combat qui vous permet de grimper de niveau dans une tour peut présenter une variété d’effets. Des pluies constantes de bombes ou de missiles, des lumières qui s’éteignent ou des caméras qui balancent peuvent affecter votre façon de jouer et totalement modifier votre stratégie. Si vous n’êtes pas effrayés par les morts sanglantes et si les jeux de combat vous attirent, Mortal Kombat X est donc fait pour vous ! WATZBY.COM AVRIL 2015

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Alex Salinas

SAN FERMIN

Balthazar

Jackrabbit

Thin Walls

Meilleur ambassadeur du rock noir jaune rouge après une immense et triomphale tournée pour l’album Rats, le groupe courtraisien a, comme l’a illustré le clip de Leipzig, utilisé cette énergie si particulière générée par la route comme essence de leur troisième album. Apparu en 2011 via l’album Applause et des titres accrocheurs comme The Boatman et Fifteen Floors, il s’est depuis lors construit une réputation de groupe live et surtout une fan base qui fait que ses concerts se remplissent à vitesse v v prime. Thin Walls, nom de son nouvel effort studio, reprend la formule gagnante de la double voix des deux chanteurs et du 92

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violon qui vient colorer encore leurs mélodies. Du coup, le début d’opus livre des singles imparables comme Then What sorti en début d’année et plus récemment l’incroyable Bunker hymne de guitare solaire s’il en est. La seconde moitié switche de manière surprenante et très agréable vers un rock rétro très pur à l’instar des ballades Wait Any Longer et So Easy, vers Last Call qui sonne comme un vieux Neil Young ou Bruce Springsteen et vers True Love qui clôt l’album et qui, par son aspect chanson chorale, rappelle le tube Blood Like Wine. Balthazar continue sa belle progression. Pias

« De la musique symphonique 2.0 », voilà comment on pourrait décrire le genre musical de ce collectif originaire de Brooklyn fruit du cerveau musical du jeune Ellis Ludwig-Leone. à 24 ans à peine, il livrait voici deux ans les premières pépites du groupe compilées sur un premier album éponyme et qui, en 17 morceaux d’un éclectisme mélodique rare et via le splendide et très accrocheur morceau Sonsick ont installé un son sur la scène indépendante. La recette : des instruments à foison, des compositions chargées et plusieurs voix divines, interchangeables pour les femmes, trustée par le baryton à la voix d’or Allen Tate. En concert, ce dernier, par son or-

gane et son charisme, capte la lumière et les regards avec une facilité déconcertante. Le deuxième effort studio du groupe qui arrive ce mois-ci se nomme Jackrabbit (on reste dans la thématique animalière après le taureau du premier) et on a le sentiment que Ludwig-Leone a voulu prendre une orientation un rien moins baroque ; ce qui donne des morceaux toujours aussi vivants et colorés mais avec une dimension pop qui devrait du coup lui ouvrir des portes vers une plus large audience. Son projet le mérite largement. Downtown Records


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TORO Y MOI What For

Chazwick Bundick, jeune homme de 28 ans en provenance de Caroline du Sud se cachant sous le pseudonyme Toro Y Moi, est de retour pour la plus grande joie de sa cohorte d’admirateurs glanés au fur et à mesure de ses productions, et plus particulièrement depuis Anything in Return, son album le plus cohérent sorti en 2013 comprenant les tubes So Many Details et Say That.

Après un intermède avec un projet parallèle un peu plus expérimental nommé Les Sins duquel est issu l’opus Michael, il revient avec 10 chansons sous l’étendard Toro Y Moi qu’il a regroupées sur l’album What For. Dès l’entame et What You Want, des bruits de moteur nous annoncent le ton de productions plus enjouées. Cela reste globalement psychédélique, mais avec des touches de rock rétro, de

HYPHEN HYPHEN Times

à la première écoute du groupe français Hyphen Hyphen, on ne peut s’empêcher de penser à Hot Chip, The Klaxons, Metronomy voire à Florence + The Machine. Des influences britanniques donc, mais pas que tant leur musique semble venir d’une autre planète far far away; preuve en est avec le titre de leur EP sorti en 2011 : Chewbacca I am your mother qui laissait déjà percevoir, ainsi que leurs prestations scéniques, de bien belles choses. Il faut dire que l’électro-pop (ils parlent également de disco punk) survitaminée distillée par les 4 Niçois a de quoi intriguer, mais surtout faire bouger dans les chaumières ou lors des

concerts durant lesquels leur musique tribale et festive prend encore une autre dimension. Après 2 EP assez bien accueillis par la critique, le nouveau-venu Times ne viendra pas inverser la tendance. En témoigne le single Just Need Your Love au tempo entêtant et qui pourrait bien devenir single imparable. Mais notre préférence va vers la profondeur de morceaux plus atmosphériques comme le splendide The Fear is Blue, tourbillon mélodique intense, notamment via un piano surpuissant et des paroles sombres magistralement interprétées par la charismatique jeune chanteuse Santa. Parlophone

funk et même de quasi disco qui rajoutent un chouia de kitschitude à un ensemble qui n’en manquait pas forcément. Basse langoureuse et guitare smooth offrent des mélodies tendres et solaires au groove constant. On se surprend même sur Ratcliff, Run Baby Run et le Yeah Right final à percevoir des touchettes beatlesiennes absolument pas déplaisantes et plutôt bien réalisées. Les singles

Empty Nesters et Buffalo sont néanmoins les meilleurs ambassadeurs de son style. Carpark Records.

JACK GARRATT Synesthesiac

Il est de ces artistes dont la première écoute du morceau auquel on est confronté suffit à nous faire comprendre qu’il va devenir un très grand. The Love You’re Given mélopée langoureuse et electronica du jeune anglais Jack Garratt nous a en effet fait cette effet-là. On l’ignorait mais en octobre dernier, il avait déjà livré un premier EP fait de quatre titres déjà enivrants comme Worry et Water et il remet ici le couvert avec de nouvelles compositions comme le plus rythmé Chemical qui démontre s’il le fallait encore que le bonhomme vient de la nouvelle scène britannique faite de Aluna George, Years & years et autres Disclosure, talentueux bidouil-

leurs de sons agrémentant leurs compositions de voix célestes. Mais nul besoin pour lui d’aller chercher ailleurs un organe tant sa voix à lui suffit à faire monter le thermomètre. Originaire du Bukinghamshire mais installé à Londres, physique de hipster barbu et casquette, il se pose comme candidat officiel à la succession (ou à la complémentarité) du génie du genre James Blake qui l’air de rien a ouvert via ses albums nombre de portes aux jeunes pousses qui comme Jack Garratt s’empressent de s’y engouffrer. La perle ultime made in UK à suivre plus qu’attentivement. Island Records

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FILMS

COU

COEP DE UR WAT ZBY

Lost River

Ryan Gosling

Un des films les plus attendus de l’année avec pléthore d’acteurs ultra-bankable à l’affiche. Pour ne citer qu’ eux : Joaquin Phoenix, Benicio del Toro, Josh Brolin, Owen Wilson, Reese Witherspoon et l’hilarante Maya Rudolph. Une histoire à multiples tiroirs tirée du roman de Thomas Pynchon qui voit le détective Larry

Incompresa Asia Argento

Dix ans, après Le Livre de Jérémie et avoir juré haut et fort qu’on ne l’y reprendrait plus, la délicieuse et rebelle Asia Argento est pourtant bien de retour aux affaires avec un nouveau long métrage. Et l’Incomprise de son film n’est autre qu’une jeune fille en pleine crise d’adolescence, déchirée entre un père, rock star locale à la vie peu équilibrée, et une mère par trop 94

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Why Not Production

«Doc » Sportello enquêter sur la mystérieuse disparition d’un milliardaire nommé Mickey Wolfmann et qui de fil en aiguille se retrouve plongé dans une sombre affaire criminelle qui le dépasse complètement. La trame se déroule dans le Los Angeles de la fin des années 60 avec son lot de psychédélisme et de prise de

stupéfiants en tous genres. Du coup, on oscille entre l’univers d’un Jackie Brown versus Las Vegas Parano. Avec également en toile de fond sonore, une bande son virevoltante et funky faite de chansons tirées de l’époque, mais Paul Thomas Anderson qui soigne traditionnellement ses B.O. a confié les compositions originales à

dépendante des hommes. Cela donne une éducation chaotique avec laquelle la jeune Aria (Asia ?) a du mal à composer, mais qui donne du coup des errances cinématographiques forcément intéressantes. Argento place également l’histoire dans les années 80 et soigne particulièrement l’esthétisme des années fluo et joyeusement punk, presque naïves dont le flashback contraste de manière nostalgique avec la technologie moderne. Mais c’est surtout un film de

passage où le personnage de la jeune femme interprété avec brio par la lumineuse Giulia Salerno veut forcément brûler les étapes et s’affranchir d’une autorité parentale déjà pourtant vacillante. L’âge des serments d’amitié indéfectibles mais également des premiers émois amoureux et passionnels dans lesquels il est bon de replonger. Et Charlotte Gainsbourg qui parle en italien est encore plus sexy… Sortie: 01 avril

Jonny Greenwood qui n’est autre que le guitariste et bidouilleur de sons génial de Radiohead… C’est drôle, plein de rythme et surtout ça vaut le coup avec une nouvelle énorme prestation de Joaquin Phoenix après The Master, The Immigrant et Her. Sortie: 09 avril


A Pigeon Sat on a branch reflecting on existence Roy Anderson

Roy Anderson est une figure du cinéma scandinave depuis de nombreuses années et le réalisateur suédois a enfin été récompensé pour sa brillante carrière l’an dernier avec son dernier film en date A Pigeon Sat on a branch reflecting on existence pour lequel il a remporté le Lion d’Or à la Mostra de Venise. Troisième volet de sa trilogie à vocation presque anthropologique autour des rapports humains après Songs from the Second Floor et You, The Living, Le film, à la mise en scène si particulière, est en fait une succession de plans séquences filmés dans des décors à l’ambiance aussi glauque que leur géométrie est parfaite et que leur

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couleur est défraîchie. Anderson a également le chic pour installer des malaises et pour dénoncer l’absurdité de certaines situations dans lesquelles l’être humain adore aller s’empêtrer. Humour noir, dialogues cyniques et scènes rocambolesques, le long métrage est également porté par le jeu d’interprétation incroyable des deux principaux acteurs Holger Andersson et Nils Westblom, deux véritables “gueules” du cinéma nordique. Surréalisme en plein, photographie déroutante et scénario loufoque et sans queue ni tête. On est surpris à chaque carrefour. Un must ! Sortie: 01 avril

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Sang-Ho Yeon

Au niveau des films d’animation, le mois est extrêmement chargé et on aurait pu vous parler de Clochette et la Créature Légendaire, énième produit dérivé autour de la fée de Peter Pan, de l’adaptation de Shaun le Mouton en film et de Pourquoi j’ai pas mangé mon père de et avec Jamel Debbouze, mais on a opté pour le film Saibi du Sud-Coréen Sang-Ho Yeon. Deuxième long métrage du réalisateur après le déjà remarqué The King of Pigs en 2011, le film (dont le titre original anglais est The Fake) se passe dans la campagne coréenne où les habitants d’un village bientôt englouti par les flots suite à la construction d’un barrage,

vont être confrontés à un pseudo-prophète qui va tenter de les convaincre de verser leurs indemnités de relogement à une religion d’un nouveau genre. Seul un vieux marginal porté sur la boisson et méprisé de tous osera dénoncer la supercherie et se dresser pour défendre les véritables intérêts du village. Métaphore de la résistance paysanne face au capitalisme véreux mais également quelque part également du destin qui voit les éléments naturels s’acharner contre les plus pauvres (Fukushima ?), Saibi fait réfléchir tout en poétisant la noirceur du chaos. Sortie: 15 avril

Le Labyrinthe du Silence Giulio Ricciarelli

Nombreux sont pour l’instant les films qui interrogent le travail de mémoire aux quatre coins du globe et ce Labyrinthe des Silences évoque une époque bizarrement peu traitée (récemment en tout cas), celle de l’Allemagne de la fin des années 50, période d’euphorie économique retrouvée pour le pays honni de tous. Mais c’est forcément

une décennie durant laquelle des documents compromettants sortent des placards et accablent des gens (parfois influents) qui ont réussi à passer entre les mailles judiciaires au sortir de la guerre. Le réalisateur italien Giulio Ricciarelli nous conte donc l’histoire d’un journaliste et d’un jeune procureur qui tombent sur des pièces permettant l’ouverture d’un procès contre des soldats et des dirigeants ayant sévi à Auschwitz.

S’ensuivent forcément des levées de bouclier et des tentatives de pression pour cacher ce lourd héritage du passé et le film de devenir du coup un thriller haletant, sorte de course-poursuite pour savoir s’ils vont arriver à leurs fins. Dans des décors d’un gigantisme architectural confondant (on adore particulièrement les plans cycliques autour des escaliers Sortie: 29 avril WATZBY.COM AVRIL 2015

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LIVRES

Selection Livres D’argile et de feu de Océane Madelaine

L’art presque perdu de ne rien faire « J’ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu’il ne m’en reste plus assez pour travailler», disait le poète Reverdy. L’Académicien Dany Lafferière livre ses méditations et pensées dans cet essai autobiographique, entrecoupé de poèmes en prose. Des terres haïtiennes en temps de dictature jusqu’au au Canada où

Mille & une nuits

il immigrera, Lafferière parle des écrivains qu’il aime, de ses amis de jeunesse, de la mort, de la rêverie. Il prend le temps pour se dire, et, dans un même mouvement, nous emporte, sans trop en faire. Dany Lafferière, L’art presque perdu de ne rien faire, Grasset, 2014, 432p, 20,90€

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de Dany Lafferière

de Valentine de St Point

Arrière petite-nièce de Lamartine, écrivain, poète, peintre, dramaturge, critique d’art, conférencière, chorégraphe, journaliste et... féministe, Valentine de Saint-Point (1875-1953) posera pour Rodin et Mucha, fréquentera Gabriele D’Annunzio, Maurice Ravel, sera la première femme à traverser l’Atlantique en avion, mais aussi à avoir rédigé un manifeste futuriste, en 1912, en réaction à certaines idées mysogines contenues dans Le Manifeste du Futurisme de 96

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Marinetti. Elle y conceptualise la sur-femme, pendant du surhomme nietzschéen. Une personnalité trop vite oubliée, dont la trajectoire mérite le coup d’œil. Valentine de St Point, Manifeste de la femme futuriste, Mille et une nuits, 77 p , 3€.

D.R.

Lauréate du Prix Première 2015 avec ce premier roman, « D’argile et de feu», Océane Madelaine rend hommage à deux femmes prénommées Marie : l’une est potière au 19ème siècle, l’autre, la narratrice, quitte tout pour se retrouver. Roman du mouvement, de la marche, roman terrien qui oppose et assemble la fragilité de l’argile et la violence du feu. La plume d’Océane Madeline a l’élégance de la légèreté. à la question : « à quoi servent les écrivains ? », Océane Madelaine répond : « Les écrivains travaillent la langue et, à travers elle, travaillent le réel, l’ouvrent, l’agrandissent, le creusent, l’interrogent, le dénoncent ou le métamorphosent. Ils sont comme tout artiste les garants de notre condition d’humains qui tentent d’ajouter quelque chose au monde » . Océane Madelaine, D’argile et de feu, Editions des Busclats, 2015, 12€

Lettre a‘ Maurice Nadeau de Henry Miller Henry Miller n’est plus au goût du jour : passée la période de l’indignation et de la censure, ses livres -dont une petite dizaine seulement n’est pas épuisée chez l’éditeurn’ont plus la cote. Miller, pourtant, n’est ni pornographe ni agitateur : il compte parmi les plus grands auteurs du siècle dernier. Dans cette correspondance avec Maurice Nadeau (découvreur de Michaux, Bataille, Genet, Char et fondateur de La Quinzaine littéraire), Miller se livre, tout de failles, de joie et de découragement. Une belle façon de redécouvrir l’œuvre de l’homme qui fit de sa vie un roman. Henry Miller, Lettres à Maurice Nadeau 1947-1978, 2012, Buchet-Chastel, 436 p , 23 euros.


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Bad Girl de Nancy Huston

s’efforcent de donner à ceux-ci une éducation meilleure que celle qu’ils ont reçue, échouent, vieillissent et meurent après avoir regardé leurs enfants grandir et partir trouver leurs propres partenaires et démarrer leur propre famille comme s’ils allaient refaire le monde à neuf, tout cela sur fond de grincements de dents, de tourmentes politiques, de conflits religieux, de rivalités fraternelles, de scènes d’inceste et de viol et de meurtre et de guerre et de prostitution, émaillé çà et là par un pique-nique familial dans une foire agricole ? Nancy Huston, Bad Girl, Actes Sud, 2014, 272 p, 20€.

Emilie Buzyn

Fanny Dion

Dans ce récit autobiographique, Nancy Huston convoque son double, « Dorrit », qu’elle tutoie. Enfant non-désirée, Huston aime à parler de sa famille, de sa vie intra-utérine, ce qu’elle était avant d’être au monde… Ses « classes d’écriture » sont des classes de vie. « Les gens te demanderont souvent pourquoi la famille est ton thème romanesque de prédilection, et tu les regarderas, perplexe. Y en a-t-il d’autres ? Y a-t-il quelque chose d’intéressant chez les humains, hormis le fait que, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, intensifiées par des pulsions animales aussi inconscientes qu’irrésistibles, ils copulent, font des enfants,

L’Amerique des Ecrivains de Pauline Guéna et Guillaume Binet Epuisé chez tous les libraires bruxellois un mois après sa parution, « L’Amérique des écrivains » réapparait sur les devantures. Il était temps : le road trip du couple Guéna/Binet (accompagné de leurs quatre enfants) à travers l’Amérique

des écrivains, est un document important. Pauline Guéna mène les interviews (William Kennedy, Siri Hustvedt, Russell Banks,…) avec humilité tandis que les photos de Guillaume Binet, sans artifices, offrent une vision terre-à-terre et corps-à-corps du continent. Un

ouvrage qui invite au rêve mais d’abord, et de façon primordiale, à la liberté. Pauline Guéna et Guillaume Binet, L’Amérique des écrivains, Robert Laffont, 2014, 352p, 35€

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Essai Mini 5 portes Cooper

Cinq portes, c’est davantage qu’une Mini! La Mini a des ambitions. On s’en était déjà rendu compte. Dans sa toute première version (de 1959 à 2000) elle se limitait à 3,05 mètres de long. Quand on sait qu’une Fiat 500 actuelle fait 3,54 mètres, on peut dire que c’était réellement une Mini-mini. La fragile petite, sous l’impulsion de BMW qui a repris le flambeau, a acquis du volume et de la puissance, sans rien perdre de son ADN légendaire. Et la Mini ‘classique’ telle que nous la connaissons depuis quelques années devient légèrement moins mini avec une longueur de 3,74 mètres.

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L’ÉVOLUTION MINI De nombreuses marques proposent des citadines légèrement plus petites ou un peu plus grandes que la Mini. Mais, en ce qui concerne ‘notre’ Mini, il ne s’agit pas uniquement d’une question de taille. Quand on veut une Mini, on veut une Mini! C’est la raison pour laquelle la marque a développé non moins de sept autres modèles pour répondre aux souhaits de tous les aficionados : des deux places roadsters pour les célibataires, des 4x4 pour les explorateurs, des cabrios pour les amateurs de soleil ou encore des mini-breaks pour ceux qui transportent généralement des colis encombrants. On les connaît sous les appellations de Berline 3 portes, Cabrio, Clubman, Countryman, Paceman, Coupé et Roadster. Et, aujourd’hui, nous avons en plus la Berline 5 portes. Bienvenue les ados… mais des adultes trouveront également suffisamment de place à l’arrière!   PLUS LONGUE, MAIS PAS QUE… Alors que, malgré des dimensions revues sérieusement à la hausse, il n’y a bien sûr pas que la longueur qui ait pris des centimètres. Grace à un empattement augmenté de 7,2 centimètres, les trois sièges à l’arrière offrent plus d’espace pour les pieds et les jambes. Et puis il y a aussi 1,5 centimètre de plus pour l’espace tête et 6 centimètres de plus à hauteur des coudes. Où vont-ils s’arrêter? Trouverons-nous bientôt des limousines Mini dans les showrooms?

Nous n’en sommes pas encore là (heureusement) mais l’augmentation de volume ne s’arrête pas à l’habitacle: le coffre, lui aussi, a reçu un beau cadeau avec 67 litres de volume en plus comparé à la Berline 3 portes. Un petit bémol : malgré l’augmentation des cotes, pour placer les deux portières supplémentaires de la cinq portes il a été nécessaire de limiter légèrement la largeur des portières avant, ce qui réduit quelque peu l’accès généreux auquel on était habitué dans les Mini ‘classiques’. POURQUOI CINQ PORTES? Si l’on utilise régulièrement les places arrière, ces deux portes supplémentaires sont un must! Il faut savoir que plus de la moitié des citadines vendues dans nos contrées sont des cinq portes et, jusqu’à aujourd’hui, ce modèle “familial“ manquait cruellement à la marque. Même si Mini avait déjà anticipé avec sa Countryman (dont les performances de belle franchisseuse dépassaient probablement les besoins de la plupart des automobilistes). Pour obtenir le modèle bien équilibré de la cinq portes, Mini a eu la très brillante idée d’utiliser la toute nouvelle plateforme que sa grande sœur BMW utilise sur le nouveau petit monovolume Série 2 Active Tourer. MOTEUR ADAPTÉ AU TEMPÉRAMMENT Pour Watzby, nous avons essayé la version Cooper de 136 chevaux. Un choix intéressant tant au niveau des performances que du prix. Celui-ci est,

• Moteur : 3 cyl. Twin Power • Mini 5p Cooper : 20.990€ • Conso moyenne : 5 litres/100 km • Emissions CO2 : de 109 g/km

dans tous les cas de figure de ± 900 euros plus élevé que celui de la version 3 portes. Au total, on comptabilise dans la gamme trois moteurs essence et trois moteurs Diesel de la dernière génération disposant de la technologie Twin Power Turbo. La ‘petite’ One essence développe quand même 102 ch et la Cooper S arrive carrément à 192 ch. En Diesel, les puissances passent de 95 ch pour la One D à 116 pour la Cooper D et 170 pour la Cooper SD. Grâce à la technique de suspension spécifique et à une direction directe, le comportement “kart“ est toujours au programme, même avec la nouvelle cinq portes. INFO-DIVERTISSEMENT ET AIDE À LA CONDUITE Mini propose sur sa nouvelle cinq portes à peu près tout ce dont les amateurs de HiTech peuvent rêver: l’affichage tête haute, la fonction Driving Assistant, l’alerte de collision, le démarrage sans introduction de la clé, des écrans couleurs avec toutes les données de l’état du véhicule. En fait, si la nouvelle Mini cinq portes reste malgré tout une petite auto, ses prestations, son agrément et son confort la font véritablement bondir dans la cour des grandes.

Jean Spérat

• Vitesse max. :207 km/h • Zéro/cent : 8,2 secondes • Moteur : 1.5 litre 136 ch • Volume coffre : 278 à 941 litres

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NISSAN NE S’ARRÊTERA JAMAIS…

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La marque qui cartonne dans le monde des 4x4 et assimilées, c’est bien Nissan. On peut croiser tous les jours sur nos routes les nouvelles Juke, Qashqai, X-Trail… mais voilà que Nissan s’investit à fond dans le secteur des compactes deux volumes. La Sway vient d’être présentée au Salon de Genève et il faudra encore attendre un certain temps avant de la voir dans nos showroom. En plus de sa calandre en V très basse, un autre élément du nouveau langage stylistique de Nissan est son toit typique.

QOROS CITY SUV

à partir d’aujourd’hui, il faudra compter avec une nouvelle venue dans le paysage automobile. La marque chinoise a déjà beaucoup fait parler d’elle dans son pays d’origine, mais elle souhaite s’implanter rapidement dans nos contrées. Sa nouvelle Qoros 3 est un modèle de haute qualité dont le chiffre pourrait faire penser à la Série 3 de BMW… mais n’anticipons pas! Dans les trois années à venir, la marque souhaite arriver à une production de 450.000 voitures par an. Combien pour l’Europe?

LEXUS

D.R.

DESSINÉE À LA HACHE!

Très surprenant, ce nouveau concept Lexus LF-SA! La marque japonaise est relativement jeune, puisqu’elle n’a été créée qu’il y a 26 ans. Alors que nous la connaissons pour ses grosses limousines et 4x4 de luxe, voilà que nous découvrons une création ultra compacte 2+2, citadine et polyvalente. Petite, d’accord, mais on reste dans le luxe bien réel en profitant des dernières trouvailles en matière de connectivité embarquée, du multimedia et de la sécurité. Tout ça dans 3,45 m. de long.

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TOYOTA

LE MIRACLE DE LA PILE À COMBUSTIBLE

La nouvelle Mirai confirme le programme de développement de Toyota. L’essence et le Diesel ne sont pas morts mais toutes les tentatives de nouvelles énergies sont à encourager. La Mirai bénéficie du Toyota Fuel Cell System, qui combine les technologies de la pile à combustible et de l’hybride. Elle sera lancée sur certains marchés européens (Belgique?) à la fin de l’été 2015… nous y sommes presque! Le moteur de la Mirai ne rejette ni CO2, ni polluants et se ravitaille en 3 minutes. Tout bon, ça!

D.R.


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