Watzby N°7 Mai 2015

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Claire Laffut photographiĂŠe par Xxsome ( Louise Mertens and Oona Smet)

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EDITO

En mai, Bruxelles c’est tout sauf... fucking boring !

Retrouvez-nous sur: www.facebook.com/watzbybelgique, www.twitter.com/watzbybelgique

i Noel Gallagher, ex-chanteur d’Oasis, a récemment affublé la capitale belge de ces ‘charmants’ qualificatifs, c’est qu’il n’a pas su saisir ce qu’elle a à offrir ! Et pour cause, la belle saison revient avec son lot d’événements à ne pas rater ! Parmi ceux-ci, épinglons le Brussels Food Truck Festival, autrement dit le plus grand rassemblement de camionnettes gastronomiques d’Europe, mais aussi le Pride Festival, qui fête ses 20 ans d’existence. Pour vous montrer que Bruxelles est toujours si pétillante, WATZBY a également fait une halte dans le quartier historique du Sablon où l’on se plaît à flâner à travers squares et jardins ou à se balader devant les boutiques des antiquaires, créateurs et autres enseignes des plus célèbres chocolatiers belges. Cette fois encore, les amateurs d’architecture seront ravis puisque notre édito mode vous plonge dans les somptueux décors Art Nouveau, conçus par Victor Horta himself, de la Maison Autrique de Schaerbeek. Nous avons fait le plein de jeunes créateurs bruxellois dont les silhouettes aux imprimés déjantés ou aux coupes modernes sont sublimés par Charlette. En parlant de talents belges, saviez-vous que le Nationa(a)l Expo Store revient dès le 8 mai ? Retrouvez également le design organique de Gauthier Poulain, l’univers enchanteur de Lisa Carletta, mais aussi la wax revisitée du label Mosaert. Côté stars, ce sont Nicola Testa, Alice And The Roof, le collectif Supafly et Julie Rousseau qui nous dévoilent leurs nouveautés ! Toujours dans ce numéro, nos reporters vous emmènent dans les coulisses des studios d’enregistrements bruxellois et vous font découvrir les dessous des Pias Nites. Tandis que le fameux compromis à la belge est épluché, notre expert en nouvelles technologies vous présente la start-up BizToNet et décortique l’un des jeux vidéo les plus attendus de l’année, The Witcher III ! Place enfin aux gourmandises avec Dominique Ansel et son célèbre cronut. Vous rêvez de plus de bons plans, de partage, d’amusement, de fête, mais surtout d’amour ? Alors n’hésitez plus : rejoignez WATZBY et sa communauté grandissante sur les réseaux sociaux ! On vous y attend nombreux, concours et petits cadeaux à la clé. Anna Mellone

WATZBY Magazine asbl

367 Avenue Louise - 1050 Bruxelles

Tél : 02 430 24 95

A. Mellone Responsable publicité :

S. Sekerci sevan.sekerci@watzby.com 0486 037 827

Journalistes : Anna Mellone, Cédric Dautinger,

Ess, Alexandre Janvier, Sophie

Photographe Watzby : Djanii “BIZ-ART” Brabara Salomé Felgenhauer Clémentine Colson

Alexandre Janvier.

Cover : Claire Laffut photographiée par Xxsome ( Louise Mertens and Oona Smet)

Sébastien Theys, Loïc Buisseret, Omer Urat, Jean Spérat, Jon Messina, Pascal Laroche,

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info@watzby.com

MENSUEL MAI


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SWATCH STORE BRUSSELS 42 Rue au Beurre/Boterstraat 1000 Bruxelles/Brussel

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Camille Wernaers

22-26

Saturday WATZ MUSIC nites fever

36-39 Laetitia Bica

Fabrice Hauwel

28-34

ALICE ON THE ROOF 8

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NICOLA TESTA


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WATZ ART CLAIRE LAFFUT MY BRUXELLES

8-11 Melting News 12-13 La photo du mois

WATZ YOU

68-71

14-17 Supafly

WATZ MUSIQUE

18-21 La recording session

WATZ DOSSIER

40-43 La boîte noire

MODE

44-47 Coralie Barbier / styliste chez Mosaert 48-53 La création belge à l’honneur 48-53 Le grandandytisme

DESIGN

60-63 Gauthier Poulain

WATZ ART

64-67 Lisa Carletta 72-74 Julie Rousseau

FOOD

78-79 Recette du cronut dévoilée

WATZ WEB/HIGH TECK

82-83 Biztonet 84 Hello Play / Digizik 86-87 Les applications à télécharger + les bons plans web

JEUX /MUSIQUE / FILM / LIVRE 88-89 Resident Evil : Révélation 2 90-91 Actu musique 92-93 Sorties Ciné 94-95 Sorties Livres

WATZ DRIVE 96-98

96-97 WATZ LE GRANDANDYTISME MODE WATZBY.COM MAI 2015

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Incontournables

Madame Chapeau Madame Chapeau est le nouveau restaurant bruxellois à découvrir d’urgence pour tout Brusseleir qui se respecte. Le nom vous dira certainement quelque chose puisqu’il fait directement référence au personnage de l’oeuvre culte Bossemans et Coppenolle qui fait partie aujourd’hui du patrimoine culturel bruxellois. Vous trouverez dans ce cadre moderne, au design épuré, des saveurs d’antan. La cuisine y est en effet spécialisée dans le stoemp. Vous savez, ce fameux plat populaire bruxellois qui consiste à mélanger une purée de pomme de terre avec un légume au choix, le tout cuit à l’étouffée. Vous trouverez donc les fameux classiques (carotte ou poireau), mais également des stoemps revus au goût du jour (notamment à la truffe). Ce n’est pas tout ! Vous accompagnerez bien cette purée avec une saucisse paysanne, un steak haché pur boeuf fondant et juteux, voire un filet de turbot croustillant... Le tout vous sera suggéré avec des légumes frais de saison et présenté sur une planchette de bois où chaque aliment trouvera parfaitement sa place. À la carte également : des salades composées, tout droit venues du marché ainsi que des soupes de légumes frais. Autre surprise dès que les cuisines ferment, l’établissement 10

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stoemp pour tous!

se transforme en un bar lounge où vous pourrez déguster de nombreuses bières ainsi que des vins du monde soigneusement sélectionnés. Et si vous avez encore une petite faim, des plats de charcuterie fine et de fromage vous raviront. Pour tous les Meï et Peï qui cherchent désespérément à passer une bonne soirée dans la jungle bruxelloise, Madame Chapeau les accueille et leur propose concerts, jam-sessions, one man show, dj sets ou encore stand-ups. Le tout dans une ambiance décontractée et conviviale ! Alors ne tardez plus à succomber au charme de cet établissement brusseleir. De notre côté, on est déjà conquis. Madame Chapeau - 94 Rue marché au charbon - 1000 Bruxelles. Ouvert du dimanche au jeudi de 12h à 1h00 et le vendredi et samedi de 12h à 3h.

Cuisine ouverte tous les jours non-stop de 12h à 21h. Fermé le lundi.


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ESKAPE

Une restauration rapide & saine Chez Eskape Une autre vision de la restauration rapide, à la fois inventive et équilibrée, pour un manger “autrement” mettant en exergue des produits sains. Le buffet y fait la part belle aux légumes qui se déclinent sous des formes originales et métissées : chicons braisés au tahini et aux noisettes; lentilles aux saveurs orientales et à la feta ; nouilles de sarrasin (soba) aux aubergines et à la mangue. On redonne au passage leurs lettres de noblesse aux légumes oubliés : panais grillé au miel, coriandre et cumin ; gratin de patates douces à la sauge ; velouté de butternut au safran. Ou alors on pare les classiques locaux d’une aura insolite comme les surprenants choux de Bruxelles à la grenade et autres carottes à la violette. On couronne le tout d’un pain de viande maison et de riz sauvage aux myrtilles fraîches, oignons rouges et noix ou, si l’on préfère, d’une salade de penne style caprese. Eskape, “healthy world food” Breakfast - lunch - tea time. Eat in ou take away. 22, rue de Trèves 1050 Bruxelles Ouvert du lundi au vendredi de 07h00 à 18h00.

Uptown Studios l’audace de la jeunesse bruxelloise On le sait, l’industrie du disque est en crise. Cela n’empêche pourtant pas trois jeunes bruxellois de se lancer dans un projet ambitieux : ouvrir leur propre studio d’enregistrement. Audacieux !

Alors, si vous êtes musiciens et que vous cherchez une structure pour enregistrer, il ne vous reste plus qu’à contacter cette équipe sympathique et dynamique. Promis, vous n’en serez pas déçus !

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“Dès la conception du projet, nous savions que ce serait difficile. Les projets musicaux disposant des ressources nécessaires pour enregistrer se font de plus en plus rares. Mais le jeu en vaut la chandelle. On fait ce qu’on aime, on travaille sur de chouettes projets avec des artistes intéressants”, nous explique Julien, l’un des jeunes entrepreneurs en question. Pourtant, si les perspectives ne sont pas des plus encourageantes, il ne dramatise pas. « On essaye d’être créatifs, de diversifier notre offre de services, de mettre sur pied des partenariats. Il suffit de peu de choses pour qu’un projet décolle et nous permette d’évoluer. Notre priorité actuelle, c’est que tous nos clients repartent satisfaits et cela semble être le cas.»

www.uptownstudios.be

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PRIDE EFESTIVAL 20 ANS D’EXISTENCE Du 30 avril au 17 mai, le Pride Festival vous a concocté une panoplie de festivités et Bruxelles se pare des couleurs arc-en-ciel pour l’occasion ! Lors de la Mini Parade (30/4), le MannekenPis dévoilera son costume

spécialement conçu par l’enfant terrible de la mode : Jean-Paul Gaultier ! Projections, rencontres, ateliers, la capitale proposera également des visites guidées sur la thématique LGBT. Engagé

NATIONA(A)l EXPO//STORE de retour sur BRUXELLES

Le Nationa(a)l Expo//Store se veut LA vitrine éphémère dédiée à la créativité belge ! Du 8 au 17 mai, l’art et le savoir-faire belges seront mis à l’honneur. À l’heure où les créations nationales sont acclamées pour leur touche décalée et rebelle, l’asbl Nationa(a)l propose un processus intelligent d’exposition qui a pour vocation de faire découvrir nos talents émergents, tout en leur permettant de booster leur créativité et leur réseau puisqu’ils seront parrainés par des créatifs confirmés. Au programme de cette édition 2015 ? Mode, design, gastronomie, musique, arts plastiques et édition. Du 12

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défilé de mode aux brunches, en passant par concerts et projections de courts-métrages, un tas d’happenings sont prévus pour sensibiliser les visiteurs à l’excellence de la création belge. Le 8 mai à 20h, un show spécial lancera les festivités ! Rue aux laines 68 - 1000 Bruxelles Du 8 au 17 mai 2015 - De 11h30 à 19h. Fermé le lundi Entrée : 6 € (déduits des achats supérieurs à 20€) www.nationalstore.be

et empli de diversités, le festival prévoit un final en apothéose avec la Gay Pride du 16 mai qui voit en grand pour célébrer son 20e anniversaire. Ce jour-là dès 14h, la Pride Parade dévoilera son défilé de

chars, plus spectaculaires les uns que les autres. Des DJ’s mettront ensuite le feu à la Place de la Bourse jusque minuit. Le moment rêvé pour faire la fête, tout en célébrant la diversité ! Retrouvez le programme

CULINARIA Belgium effect

Quelques mots sur le thème : l’agitation autour de la cuisine belge… Cela fait un moment qu’on en parle, plusieurs années déjà que Culinaria l’imagine, la presse, le subodore, la met en mots sous forme de Manifeste … L’impatience était à son comble… Cette année se devait d’être celle de la FÊTE DE LA BELGIQUE, de sa gastronomie, de son terroir humain et

de son image sur la scène internationale, un BELGIUM EFFECT en guise de thème de l’année pour l’édition 2015 de Culinaria. 06/05/2015 - 10/05/2015 Tour & Taxis av. du Port, 86 1000 Bruxelles www.culinariasquare.com


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LA FETE DE L’IRIS ‘ ‘

celebrons la capitale La région de BruxellesCapitale vous invite à venir célébrer son 26e anniversaire les 9 et 10 mai, lors de la Fête de l’Iris ! Le temps d’un week-end, cette grande fête rassemble tous les Bruxellois au sein de leur Région et invite les visiteurs à venir faire la fête ensemble.

à l’honneur avec une série de concerts qui transformeront la Place des Palais en dancefloor géant. Lors de la journée du dimanche, la Région se verra métamorphosée par les Rues émerveillera petits et en Fête. grands ! Des associations culturelles, Dès la fin de l’après-midi, sportives et folkloriques la scène de la Place des Des concerts gratuits aux bruxelloises y présenteront Palais brillera de mille feux diverses animations de rue, la leurs activités de manière pour accueillir les gagnants Fête de l’Iris attire un public ludique et participative. À du concours « be on stage nombreux, s’imposant dès l’un ou l’autre coin de rue, be.brussels ». Ils seront lors parmi les événements des compagnies artistiques suivis par des concerts qui phares de l’année culturelle belges et internationales et festive bruxelloise. proposeront des spectacles clôtureront ce week-end festif sur une note de plaisir Le samedi soir, c’est la courts et poétiques. et de bonne humeur ! musique électro qui sera Un instant magique qui

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Par ailleurs, cette année, la Fête de l’Iris intègre « Bruxelles Bienvenue » durant la journée du samedi. Cet événement, mettant les communes à l’honneur, propose la découverte d’un Bruxelles insolite et secret à travers la visite de lieux et institutions habituellement fermés au public.

Food Truck Festival

la gastronomie en fourgonnettes ! Amateurs de découvertes culinaires, ceci est pour vous ! Les 8, 9 et 10 mai, les Food Trucks envahiront les rues de la Capitale pour le plaisir des papilles. Pour sa deuxième édition, le Food Truck Festival vous propose un parcours gustatif de près d’un kilomètre, entre le Boulevard de l’Impératrice et le Mont des Arts. Près de 80 Food Trucks belges, hollandais, français ou encore luxembourgeois vous feront découvrir un choix qualitatif de street food d’horizons différents. Le plus ? Un Airstream Corner

dédié aux célèbres caravanes américaines. De quoi se faire plaisir, tout en profitant de concerts et animations ! Et n’oubliez pas de célébrer l’Iris le dimanche ! Du vendredi 8 mai à 16h30 au dimanche 10 mai 21h30. Du Boulevard de l’Impératrice au Mont des Arts Entrée libre ! brusselsfoodtruckfestival.be

LES NUITS BOTANIQUE VOUS ETES PRET ? Un lieu unique et une programmation avec une sacrée réputation ! “Les Nuits” seront à nouveau cette année le premier événement à ouvrir la saison des festivals.

tendances, mais toujours qualitative ! Les Nuits sont en outre un bel échantillon d’un agenda de concerts déjà bien fourni pendant le reste de l’année.

Un festival où la découverte et le développement de carrières musicales sont LA priorité. Pour preuve, la programmation éclectique, ouverte aux nouvelles

10/05/2015 - 17/05/2015 www.botanique.be Rue Royale, 236 1210 Saint-Josse-Ten-Noode

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WATZBY La place du Sablon par Djani BIZ-ART

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WATZBY La place du sablon vue par Djanil BIZ-ART

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“On a chacune notre personnalité, donc il faut trouver un terrain commun. On reste très ouverte sur les styles musicaux”

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WATZ YOU

SUPAFLY

LA MUSIQUE HIP-HOP SE DONNE UN AUTRE GENRE Incontournable, le DJ hip-hop qui transpire la testostérone sous sa casquette New York Yankees ? Exit les clichés, Supafly revisite les lieux. Composé de sept nanas passionnées de musique urbaine, ce collectif d’artistes se démarque par son excellente playlist hip-hop, soul et jazz aux accents funk, trap ou encore crunk. Parce que la musique électronique, c’est aussi ça.

C

Ayla Kardas

’est ainsi qu’au détour d’une virée au Bazaar, à la Tricoterie ou au Bar du Matin, on se retrouve épaté face au collectif féminin Supafly, une bande de deejays hip-hop au blaze évocateur. Sous des allures cool et hype, elles passent du Beastie Boys entre un morceau des IAM et un refrain des Brand Nubian… Les amateurs d’ambiances underground et de beats insolents y perdraient presque leur swag. Depuis 2012, ces sept artistes forment en fait le seul collectif 100% féminin du genre en Belgique.

Féminité et culture urbaine Suite à leur rencontre en 2009, JoBee, Jee-Nice, Fatoosan, Young Mocro, MikiGold, Lizairo et Vaneeshua ont décidé d’unir leurs talents et influences au profit d’un hip-hop ouvert et subtil. Le groupe s’est petit à petit consolidé dans l’esprit du magazine Anattitude, un projet parallèle de Jee-Nice. Anattitude est d’ailleurs le seul magazine hip-hop international qui représente ce côté féminin de la culture hip-hop. Sorte de vitrine sur les “artistes fortes et indépendantes à travers le monde”, il entre en ligne avec l’initiative de créer le collectif par la suite.

Fusion de genres Mordues de beats, de groove et de soul, les membres du Supafly s’inscrivent dans une démarche d’exploration musicale, guidée par la passion et le travail. Un travail de sélection et de création propre à chacune d’entre elles, qui leur permet de mixer dans des clubs à Bruxelles, Gand, Liège et même lors de festivals européens. Depuis sa création, le collectif a déjà partagé l’affiche avec des artistes hip-hop comme Slum Village, Us3, Antipop Consortium, Dilated Peoples, Jedi Mind Tricks, Speech Debelle. Il a aussi organisé de nombreux événements en collaboration avec d’autres artistes comme Lefto, DJ Odilon, Rita J, Tokimonsta, ou encore La Melodia. Parallèlement, ces événements sont parfois l’occasion d’offrir une vitrine à d’autres artistes féminines visuelles, peintres, photographes... Âgées de 28 à 34 ans, les membres du Supafly sont dans la fleur de l’âge. Leur féminité, si elle constitue un atout peu commun dans cet univers plutôt masculin, porte en tout cas une fraîcheur qui laisse songeur. Comment être une femme et se faire une place dans la musique hip-hop ? Entretien avec MikiGold, Fatoosan, Young Mocro et Vaneeshua. WATZBY.COM MAI 2015

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Dominique Bernard

Même si vous êtes unies sous les couleurs du hip-hop, vous venez toutes d’univers très différents. Quel est votre parcours ? Young Mocro : Les femmes DJs des années 90 m’ont beaucoup inspirée. Je travaillais dans le secteur commercial, puis j’ai commencé à mixer chez des amis. Fatoosan : Jo-Bee et moi venons de Bruxelles, les autres sont originaires de Gand. Avant de faire partie du Supafly, j’ai été vocaliste pour des groupes pendant dix ans. C’était une expérience géniale où j’ai pu découvrir le travail de groupe. Le hic, c’est que quand tu chantes pour quelqu’un, tu dépends aussi de son style, tandis que le DJing te laisse beaucoup plus de liberté. Tu fais la fête en passant tes morceaux préférés et tu peux te faire connaitre en mixant plusieurs fois au même endroit, si les gens aiment ton style.

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MikiGold : Je suis DJ. Mais j’ai longtemps joué du piano, dans un style plutôt jazzy. Je suis vraiment passionnée de musique depuis toujours.

Gregory Leclerq

JE PENSE QUE NOUS SOMMES LE SEUL COLLECTIF HIP-HOP FÉMININ DE BELGIQUE. PARFOIS, LES GARS SONT DÉNIGRANTS ET ILS N’Y CROIENT PAS. MAIS ILS FINISSENT TOUJOURS PAR ÊTRE IMPRESSIONNÉS !

Quel serait votre secret de réussite et d’entente dans un groupe comme le Supafly, constitué de sept femmes ? MikiGold : Dans le hip-hop, il y a différents courants: le classique des années ‘90 qu’on appellera souvent boombap, le jazzy, le funky, le hip-hop plus mélodieux, le crunk, la trap... On a chacune notre personnalité, donc il faut trouver un terrain commun. On reste très ouvertes sur les styles musicaux, je pense que c’est aussi ça qui plaît.


WATZBY Vaneeshua : Après, il faut aussi faire sa promotion, être bon dans la sélection des titres et dans la technique. Et surtout, garder un style à jour, tout en s’adaptant aux réactions du public. C’est comme au théâtre. Qu’est-ce que ça implique pour vous d’être femme dans ce milieu ? Young Mocro : C’est rare et nous ne voulons pas être catégorisées. Je pense que nous sommes le seul collectif hip-hop féminin de Belgique. Parfois, les gars sont dénigrants et ils n’y croient pas. Mais ils finissent toujours par être impressionnés ! Fatoosan : En tant que vraies passionnées de musique, on travaille dur, on ne fait pas ça juste pour être “hype”. Quels seraient les bons et les mauvais côtés du DJing ? MikiGold : L’avantage incontestable, c’est qu’on exerce sa passion à un niveau professionnel. En plus, on reçoit de la musique gratuitement et on entre plus facilement en contact avec d’autres artistes. Fatoosan : Le côté un peu plus difficile parfois, c’est justement le travail de nuit. Nous avons toutes un travail plein-temps et c’est parfois difficile de faire avec les deux rythmes. À combiner avec une vie de maman, ce serait possible ou pas ? Fatoosan : Je n’ai pas encore d’enfants, mais je suppose qu’à partir du moment où tu peux le faire garder et qu’il est un peu indépendant, tu peux refaire quelques soirées. Il y a pas mal d’artistes femmes qui continuent une carrière musicale en étant mère. Moi je laisse venir les choses, je reste ouverte à tout. MikiGold : Pour le moment, ce n’est pas ma priorité d’avoir une famille. Je profite de tout ce qui se passe.

Lizairo

Vaneeshua : Je ne veux pas me coincer dans une vie de famille, on verra...

Young Mocro : Pour ma part, je ne veux pas vraiment d’enfants, car je me concentre sur la musique et je ne veux pas quitter ce milieu. C’est mon bébé. Mais bon, on ne sait jamais (rires). Je suis quelqu’un qui travaille bien sous la pression. Là, je prépare plein de titres et je me mets à la production, donc ce n’est pas prévu •

Comme pour tous les artistes, gérer une vie de femme et une vie d’artiste ne semble pas toujours évident. Difficile de savoir combien elles sont, ces femmes qui vivent aujourd’hui pour la musique hip-hop. Celles du Supafly ont en tout cas réussi à imposer une crédibilité qui leur offre une belle gratification : la reconnaissance du public. On les découvre dans des institutions de la nuit bruxelloise comme le Bazaar, le Bar du Matin, le Bonnefooi, le Tavernier... Mais aussi à Gand, au Vooruit ou au Charlatan entre autres. Depuis 2010, Supafly possède également son propre show radio sur FM Brussel (98.8 FM), en live chaque jeudi à 21h.

David Widart

Website : www.supaflycollective.com Mixcloud : www.mixcloud.com/supaflydjs WATZBY.COM MAI 2015

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LA RECORDING

SESSION

EN VISITE CHEZ DEUX INGÉNIEURS DU SON, WATZBY VOUS OFFRE L’ENREGISTREMENT DE VOTRE PREMIER HIT ! Une passion : la musique. Deux histoires qui se télescopent autour d’une guitare, un synthé et un enregistreur à bande qu’ils ne quitteront plus. Les techniques ont évolué mais aujourd’hui encore le principe est le même : transférer de l’émotion pour la fixer définitivement sur un support. Rencontre avec Dan Lacksman et Charles de Schutter. Profession : ingénieurs du son Par Pascale Laroche

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ack to the Seventies. Dan a treize ans et profite de la générosité du grand Saint Nicolas. Double ration cette année : le garçon reçoit une guitare et un enregistreur. Coup d’envoi d’une longue carrière d’ingénieur ! Oncle Dan (c’est ainsi que l’appelle Lio) est une légende vivante. Plus de quarante ans de console! Le premier album de Hooverphonic, c’était lui. Le gimmick très disco du Born To Be Alive de Patrick Hernandez ? Lui aussi ! Télex, vous dites ? Dan s’est occupé des fondations et en a fait un groupe culte. Bienvenue dans le son Made In Belgium ! À Sound City, Papi Dan tire plus vite que son ombre. Youssou N’ Dour, Etienne Daho, Thomas Dolby, les Sparks et Maurane sont tombés sous ses beats. Ses coups de génie ont régulièrement ponctué, à coup de claviers reprogrammés, la partition belge de la grande symphonie électronique. « Au début, j’étais Tape Operator à la Madelaine. Mon job consistait à appuyer sur le bouton pour lancer l’enregistrement. Mais attention : il ne fallait surtout ne pas se tromper ! ». La suite on la connait. Sur son EMS VCS3 (le premier synthé de Belgique), Oncle Dan en a mixé des succès. Et les Daft Punk ont tous ses disques !

Retour vers le Futur Une vie au milieu des instruments, çà laisse des notes. Dans cette caverne d’Ali Baba résonne encore les accords de Ça plane pour moi, Banana Split et J’ai des doutes de Sara Mandiano. Dan nous montre son sésame : son synthé modulaire, celui qui a servi à créer le « Mosckow Diskow » des années septante, avec le regretté Marc Moulin, son comparse. « Ces machines, elles vivent » nous dit-il. Mais en matière de sonorités, lui et Charles De Schutter sont sur la même longueur d’onde. «Les Daft Punk ont pris soin d’enregistrer leur dernier album sur des machines analogiques, avec des musiciens, sans corriger les petits défauts. Les Plug In essaient de simuler ce côté aléatoire, mais cela ne sonne pas pareil avoue Dan. Cela n’a pas le même charme que quelqu’un qui joue vraiment et qui a son feeling à lui. L’ordinateur est trop parfait ».

La musique a son styliste Charles De Schutter est un bricoleur. Pour obtenir « un son plus sale », il a sorti de sa boîte à outils un micro de guitare électrique qu’il a fait installer sur la gratte acoustique de Mathieu Chedid. « On a bricolé un micro accroché à un compact disc collé sur sa guitare avec du tape. Cela a coûté trois francs six sous mais le son nous a vraiment plu » explique fièrement un Charles à qui on ne la fait plus. Le temps de donner quelques coups de ciseaux au projet de son client métal, les « Komah », avec qui il bosse actuellement, Charles nous explique : « Il n’y a pas de canon de beauté dans le mix. Du moment que l’enregistrement aide à faire passer l’émotion, c’est réussi ». La musique a ses stylistes ! Charles en culotte courte était déjà mélomane. « Mes parents m’avaient offert un magnéto. Ils n’ont jamais fait de musique. Ce fut une grande frustration pour eux. Donc mon frère et moi avons suivi un parcours musical. En fait, on a mordu beaucoup plus que ce qu’ils avaient imaginé ». La suite est faite d’égaliseurs, de machines à effet, de logiciels de traitement de son, de pré-amplis et de gros PC.

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Charles De Schutter Rue Colonel Bourg, derrière la RTBF. Au 3ème étage d’une grande maison. Une mésange bleue tapote à la fenêtre du studio principal. Comme chaque matin depuis trois jours, à la même heure, elle vient donner le tempo de la session que Charles De Schutter enregistre avec un groupe de Métal Tu as deux métiers : ingénieur du son studio et ingénieur du son en tournée. Ce sont deux métiers différents. Le seul point commun c’est l’utilisation d’une table de musique et de micros. J’ai plus d’affinité avec le studio qu’avec le live. Je tourne encore avec les Kyo. Je repars en tournée avec Mathieu (Chedid) pour la tournée de la famille Chedid. Je vais probablement refaire un peu de Superbus, mais cela s’arrête là. Comment en es-tu venu à tourner avec M ?

Mathieu cherchait le gars qui avait justement cette double casquette. Quand il met le grappin sur quelqu’un, c’est pour faire les deux. Il m’a envoyé des multipistes que je devais mixer comme si c’était un live. Il a dit OK, et moi ... j’ai dit non ! Je ne savais pas que c’était pour partir, tout de suite, deux ans sur les routes ! Je me suis quand même engagé sur une date pour le dépanner. Quand j’ai vu son live, j’ai changé d’avis. L’ambiance d’une tournée, c’est colonie de vacances? Une tournée comme celle des Kyo, c’est la colo. On est entre potes. Avec M, ce n’est pas la colonie de vacances mais l’ambiance est excellente. Tout dépend de ce que dégage et génère l’artiste. Mathieu, comme les Kyo, c’est un gars bien, équilibré, un vrai gérant d’entreprise. Il sait générer quelque chose de positif.

Et en studio, c’est facile de bosser avec tout le monde ? Ce qui peut arriver ce sont des “mauvaises connexions : je ne suis pas la personne qu’il faut pour l’artiste. C’est toujours une histoire de sensibilité. Cela peut arriver que la personne ait envie d’entendre autre chose que ce qui me vient naturellement. Il y a beaucoup de moi aussi sur le produit final évidemment. Est-ce qu’il existe un « Son Belge » ?

Oui! Il y a un point commun entre les Vismets, Deus, les Ghinzu, Nicola Testa, et cætera. Il y a une sonorité commune que les étrangers perçoivent mieux que nous. Septante pour cent de ma clientèle est française Un artiste avec qui tu voudrais travailler?

Je serais enchanté de faire un album avec Maurane. Sinon avec Hooverphonic. Nous nous sommes croisés lorsque je tournais avec Ozark Henry. Ce sont des gens avec lesquels artistiquement et émotionnellement je m’accorderais facilement. Quelle est ton actu ?

Labo M 2. Le nouvel album de M. Très conceptuel. On enregistre et on mixe en même temps. Les chansons sont improvisées. Sur un bout de papier nous avons écrit douze numéros. Ils correspondent à douze chansons. Pour chacune d’entre elles, on a choisi une couleur, un tempo, une tonalité et une contrainte. Par exemple, nous avons enregistré un titre rouge tempo cent quatre-vingt avec la contrainte d’avaler cul-sec un jus de gingembre cru et un piment rouge et de jouer le titre dans la foulée. On a fini par enregistrer sept heures de musique qui sont devenues une plage unique de quarante minutes sur laquelle Mathieu a posé sa voix. Cela va sortir cette année !

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www.charlesdeschutter.com


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Dan Lacksman Bruxelles Ville, à cent mètres de la Place Bockstael. Une grille s’ouvre sur une large cour au bout de laquelle se trouve un studio de légende. Vous êtes chez Dan Lacksman ! Alain Chamfort, Etienne Daho, Arno et tant d’autres ont enregistré ici. Lio est devenue une amie. C’est d’abord le contact humain le plus important, non ? Quand les artistes viennent en studio, on passe du temps avec eux. Il doit se passer quelque chose. Avec les musiciens c’est génial. Il y en a toujours un qui raconte une blague. On n’a pas cela avec les machines. Et ce qui est encore plus génial, c’est quand tu captures un moment magique : tout d’un coup il se passe un truc et c’est important de l’avoir enregistré. Très souvent, les premières take sont des take un peu magique. L’artiste veut s’assurer que vous n’enregistrez pas car c’est la première, mais, évidemment, vous enregistrez. Il est arrivé assez souvent que cette prise-là soit la bonne. Impossible de parler d’Oncle Dan sans parler de Télex ! Dans Télex, mon apport, c’était surtout les machines. Michel (Moers) s’occupait des textes et Marc (Moulin) était le musicien Nostalgie ? Oui ! D’ailleurs, il n’y a pas très longtemps, j’ai transféré Moskow Diskow pour un film flamand qui va sortir, Café Derby. Cela se passe dans un bistrot dans le milieu du foot. A un moment les clients se mettent à danser, nous sommes dans les années quatre-vingts et la chanson sur laquelle ils dansent, c’est Moskow Diskow. Pour cette chanson, on a eu des tas de masterings. Mais, bizarrement, de plus en plus, on revient à une qualité de son originale. Celle des années septante. L’Eurovision, en 1980, c’était pour rigoler ? Nous y sommes allés pour nous amuser. Mais nous étions bien les seuls. Dans les loges, entre les candidats, il y avait des sabotages de robes ! C’était très bizarre. On voyait des gens vraiment très sérieux. D’ailleurs il y avait les deux jumelles qui représentaient le Luxembourg avec leur chanson “Le Papa Pingouin”. On leurs avait dit, avant que le concours ne commence, qu’elles allaient gagner. Elles étaient à côté de nous dans la Green Room. Elles ont perdu. Elles étaient en larmes. Peu de temps après, l’une d’entre elles s’est suicidé. Est-ce qu’il y a un son belge ?

ici, quand on est dans le métier du son, pour gagner sa vie, on est obligé d’être multi casquettes. On doit être capable d’enregistrer tous les styles, du jazz au rock. Moi qui ai toujours été à fond dans la musique électronique, j’ai toujours adoré enregistrer les musiciens acoustiques. C’est très compliqué d’enregistrer un saxophone par exemple. Il faut expérimenter. Il ne suffit pas de mettre un micro là ou là. Il faut chercher le bon endroit.

www.danlacksman.com

BIO EXPRESS Naissance à Werl en Allemagne le 19 mai 1950 • 1969 Tape Op à la Madeleine • 1970 Importe en Belgique le premier synthétiseur Années 70 Plusieurs grands succès dont Born To Be

Alive de Patrick Hernandez • 1978 Lancement du groupe Télex avec Marc Moulin et Michel Moers • 1979 Enregistre et coproduit le premier album de Lio. Enorme succès avec le Banana Split • 1980 Installe son premier studio à Bruxelles. Will Tura, Clouseau, Etienne Daho et beaucoup d’autres viennent enregistrer chez lui. • 1993 Dan réalise et produit le premier album de Deep Forest. 3 millions de disques vendus • 1995 Lance son deuxième studio et travaille avec Maurane, K’s Choice, Hooverphonic, Sttellla, Eros Ramazzotti et Youssou N’Dour • 2013 Sortie de Electric Dreams, 12 titres électro, nouvel album solo

Oui. Cela vient de notre mélange de cultures. En plus, WATZBY.COM MAI 2015

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SATURDAY A NITES FEVER Ce samedi 4 avril avait lieu l’un des évènements annuels devenus incontournables sur la scène musicale bruxelloise, quelques mois avant le Brussels Summer Festival et quelques semaines avant les Nuits Botanique : les PIAS Nites. Loïc Buisseret

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Clémentine Colson

près cinq années de fêtes à Tours & Taxis, l’écurie PIAS et ses meilleurs poulains ont délaissé les rives du canal pour le plateau du Heysel et son Palais numéro 12. L’autre changement notoire est le retour à une soirée unique, comme lors de la première édition des PIAS Nites en 2010, plutôt que deux soirées coup sur coup comme c’était devenu le cas ces trois dernières années. Bon, pour être tout à fait précis, il y a bien une seconde PIAS Nite cette année, mais qui tombe quand même deux semaines plus tard, au Beursschouwburg et avec seules deux prestations prévues cette fois, Kris Dane et Other Lives, donc on peut quoiqu’il arrive parler d’une formule inédite pour ces sixièmes PIAS Nites. Schématiquement, la soirée se déroulait en trois temps : pour commencer un


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rock guitare bien énergique qui allait progressivement diminuer en intensité au fil des premières prestations, puis Oscar en guest-star que tout le monde voulait voir, et enfin le Palais 12 en mode clubbing jusqu’à 5h du mat’. L’offre musicale était variée, équilibrée, les enchaînements entre les groupes parfaitement calculés.

The Spectors 18h30-19h20 Après des débuts remarqués en 2013, et même remarquables avec leur prestation à Dour ou leur première partie des mythiques shoegazers irlandais de My Bloody Valentine, ils sortent début 2014 un premier EP éponyme sur lequel figurent l’efficace, l’entêtant voire même l’addictif « Nico », autant dans la musique que dans le texte, (Spector, Nico : ces jeunes prometteurs connaissent décidemment bien leurs classiques des 60’s) ainsi que le non moins efficace « Dig », petite capsule de noise/shoegaze tournant elle aussi autour des 2 minutes 30 secondes. Les Spectors sont cinq sur scène dont trois filles (Marieke, Stefanie et Hannah) qui détiennent les clés de la rythmique puisqu’elles assurent respectivement la basse,

la batterie et le synthé, en plus des lead et backing vocals, pendant que Maxiem et Emiel s’amusent avec les textures de leurs guitares. Le groupe s’inscrit dans la plus pure tradition du rock alternatif de la fin des 80’s et du début des 90’s : le côté noisy de Sonic Youth, la touche féminine des sœurs Deal au sein des Breeders, et plus globalement le mélange de guitares saturées, réverbérées et de mélodies hypnotiques à la My Bloody Valentine (pas étonnant du tout que le groupe ait été choisi pour leur première partie !) À noter que leur premier album « Light Stays Close » est sorti le 6 mars dernier et qu’il contient entre autres le titre « Like Sand » que vous avez déjà certainement eu dans l’oreille. Si « Nico » était sans doute le titre le plus attendu, ce set était évidemment aussi l’occasion d’entendre peut-être pour la première fois des morceaux moins connus pour l’instant comme le plus calme « Ariel ».

BRNS 20h-20h50 Les Bruxellois de Brains (oui, c’est comme ça que ça se prononce) ont pour leur part commencé quelques années WATZBY.COM MAI 2015

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plus tôt, en 2010. Leur opus « Patine » sorti en octobre dernier, avec les titres « Void » et l’excellent « My head is into you » a succédé à l’EP « Wounded » qui lui contenait le très bon « Mexico ». Ils sont 4 sur scène, disposés en arc de cercle plutôt que le très traditionnel « face au public », ce qui donne une vraie impression de groupe en symbiose, jouant l’un pour l’autre plus que simplement l’un avec l’autre. Timothée (batterie/lead vocals), Antoine (basse/synthé), Diego (guitare) et César (percussions/synthés) semblent être quatre chics types puisqu’ils remercient dès que possible le public d’être là. Un public déjà plus compact que pour la prestation des Spectors, ce qui ne s’explique pas nécessairement par un plus grand talent ou une plus grande popularité des BRNS par rapport au Spectors, mais plus vraisemblablement par un horaire plus avantageux. Les deux groupes m’ont beaucoup plu, mais c’est vrai que je regrette un peu que les Spectors se soient produits devant une assemblée aussi clairsemée. Ils méritaient clairement mieux, même si je comprends que pour des raisons de physique et d’énergie on n’ait pas été très nombreux à faire le « grand chelem 18h30-5h30 » et que ceux qui venaient plus spécifiquement pour Oscar à 23h ou Claptone à 1h n’avaient peut-être pas le temps ou même l’envie d’être là dès 18h30. C’est là la dure loi des festivals pour les artistes qui passent soit très tôt, soit très tard. Revenons aux BRNS, parce qu’en parlant d’énergie justement leur batteur-leader n’en manque pas un instant. Il en déborde même dans cet exercice plus que périlleux qui consiste à mêler chant principal et batterie, d’autant que ses parties sont aussi techniques que rapides. Sa performance individuelle est tout simplement bluffante. Si on reste toujours à cette heure dans la très vaste catégorie rock indie, on note quand même un son plus contemporain, peut-être plus habituel disons, et en tout cas moins abrasif que celui des Spectors. 26

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Baxter Dury 21h30-22h30 À 43 ans, le dandy britannique n’est pas en reste. Le fils de Ian Dury a sorti son quatrième album, encensé par les Inrocks notamment, intitulé « It’s a pleasure » en 2014 et a bien profité de cette soirée pour démontrer une fois encore des qualités de showman indéniables. Baxter a plus de bouteille que les autres, cela se voit, cela se sent et cela s’entend : bières et cognac au menu pendant la prestation, dont il abuse parfois un peu trop d’ailleurs selon ses propres dires. Par ce genre de commentaires ou par le fait de faire claquer sa langue et de partir ensuite dans des éclats de rire plutôt bizarres, Baxter amuse la galerie avec beaucoup de facilité et d’espièglerie.


WATZBY Il est accompagné de quatre personnes sur scène, enfin, six si on inclut les deux poupées gonflables, mais qui elles ne jouent d’aucun instrument (non, même pas du pipeau apparemment) : une intéressante présence féminine aux claviers, avec backings très appuyés de sorte qu’il s’agissait pratiquement une prestation à deux voix ; guitare et basse, bien sûr, biens soutenues par un chouette batteur qui par son jeu puissant, son attitude un peu fantasque et son look rappelle un peu l’archétype du batteur britannique des 70’s, construit sur le modèle d’un John Bonham ou d’un Keith Moon. Mention spéciale au morceau « Picnic on the edge » figurant sur l’album précédent « Happy Soup » (2011), qui par sa rythmique entêtante a le don de réveiller une salle somme toute un peu molle à cette heure.

Oscar & The Wolf 23h15-0h15 On ne vous le présente plus! Max Colombie et ses trois compères ont déjà fait la cover de notre magazine en mars, et ce n’est pas un hasard. Disque de platine, carton immense en Flandre et belle révélation à l’échelon national pour ce natif de Bruxelles. Il était à coup sûr la vedette de la soirée, et une transition musicale plus qu’idéale entre le rock très énergique du début de soirée et les DJ sets non moins rythmés qui vont s’enchaîner jusqu’au bout de la nuit. Côté scénique, des éléments végétaux sont toujours bien présents aux quatre coins de la scène, mais avec en prime un grand écran en arrière-plan qui diffuse des images de nature plutôt spectaculaires (couronne solaire lors d’une éclipse, nature en feu, etc.) et une explosion de cotillons en fin de set. Les jeux de lumière étaient très présents, parfois un peu trop, avec des lumières blanches saccadées qui durent et qui durent (épileptiques s’abstenir). Ces jeux lumineux ont infiltré jusqu’aux baguettes du batteur, orange fluorescent pour l’occasion, et dont les mouvements fendaient l’air tels des sabres lasers. Le setlist comportait évidemment de nombreux titres issus d’« Entity » dont les trois singles « Undress », « Strange Entity » et « Princes », visiblement très attendus par le public qui les a accueilli en se trémoussant tout entier de la première à la dernière mesure. La salle était pleine, la foule compacte et l’ambiance au top. À tel point que c’est le seul set qui se soit terminé une dizaine de minutes en retard, Max nous gratifiant en toute fin de set et pendant le rappel de reprises de Jennifer Lopez (« Jenny From The Block ») et même Gala (« Freed From Desire »). “Want more and more - People just want more and more - Freedom and love – What he’s looking for”, disait à l’époque la philosophe italienne qui avait déjà tout compris. WATZBY.COM MAI 2015

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Claptone 1h-2h Si on m’avait dit qu’un des guitaristes les plus réputés de l’histoire du rock était aussi bon aux platines, je ne l’aurais pas cru avant ce soir. En plus, il est tellement pudique ce bon vieil Eric qu’il a cru bon de se dissimuler derrière un masque de volatile doré. Mais vous le saviez, vous, qu’il venait de Berlin Eric Claptone ? Bon, arrêtons cette mascarade qui n’amuse que moi : Claptone est un DJ/producteur de house music, berlinois effectivement, mais qui n’a absolument rien à voir avec Eric Clapton « sans e ». Il rempile pour une deuxième année de suite aux PIAS Nites puisqu’il s’était déjà produit l’an passé à Tours & Taxis. Parmi ses œuvres marquantes, on peut notamment citer les EP’s « She Loves You » (2011) et « Remixes » (2013), ou encore les morceaux « Cream » en 2012, « No Eyes (Feat. Jaw) » en 2013 et « Ghost (Feat. Clap Your Hands Say Yeah) » en 2014. Une musique house très dansante était balancée par un duo de DJ’s, abrités en permanence derrière leurs deux petits pupitres exception faite de l’une ou l’autre incartade sur le devant de la scène. En arrière plan, un écran géant diffusait en permanence des animations allant souvent d’oiseaux en train de voler, à des motifs géométriques en noir et blanc, à des explosions de couleurs psychédéliques. L’expérience visuelle valait presque autant le coup que l’expérience sonore, le spectacle était total. À mesure que le nombre de gens dans la salle diminuait, la motivation et l’énergie de chaque irréductible restant sur la piste semblait décuplée. Ceux-ci se sont vus récompensés par le tube « No Eyes » qui a servi de conclusion au set.

Modeselektor 2h-3h30 De la house hyper dansante de Claptone à la techno un poil plus hard de Modeselektor, il n’y a qu’un pas. Pas de répit entre les sets cette fois, il faut enchaîner, maintenir à tout prix le public éveillé et actif sur le dancefloor de préférence. 28

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Cette mission échoit de nouveau à un duo berlinois. Ils ont trois albums à leur actif dont le dernier en date, « Monkeytown », date de 2011. Parmi leurs titres phares, citons « Black Block » ou encore « Berlin ».

Raving George 3h30-4h30 Si la gent féminine était particulièrement bien représentée, quantitativement ET qualitativement, avec les Spectors en ouverture, il est vrai qu’exception faite de la claviériste de Baxter Dury, il n’y a plus eu ensuite que des hommes sur scène. Jusqu’à 3h30 du matin qui marquait le début du set de la délicieuse DJ blonde Raving George, dont la musique s’inscrit plus ou moins dans la même veine techno que Modeselektor. Certains d’entre vous ont peut-être déjà eu l’occasion d’entendre le duo qu’elle forme avec Oscar & The Wolf sur le titre « You’re mine ».

N’to 4h30-5h30 La techno minimaliste du DJ marseillais N’to a clos en beauté une soirée bien arrosée…par la sueur des clubbers qui m’entouraient. Non, plus sérieusement, si être là de 18h30 à 5h30 soit 11 heures d’affilée semble énorme (et ça l’est en fait), la musique, l’énergie et l’ambiance intense m’ont fait presque totalement oublier la faim, la fatigue voire même le boulot à quelques moments entre 3h et 5h30. Si musicalement, ce sont les deux premiers groupes que j’ai sans doute le plus apprécié (The Spectors et BRNS) ; si au niveau de la fréquentation et de l’ambiance sur scène, c’est Oscar qui a logiquement attiré le plus, et emporté tout le Palais 12 dans son univers ; l’ambiance dans la salle créée par les DJ’s et les derniers irréductibles dansant, chaque heure pourtant un peu moins nombreux, était tout simplement magique. On finit par se laisser complètement porter par le rythme à tel point qu’à 5h30, lorsque une lumière blanche éclaire froidement la salle, même le danseur le plus modeste ou le neo-clubber le moins averti finit par se dire : « Ah bon ? Déjà ? Attends, il est quelle heure là ? ». La preuve par excellence d’une soirée, enfin d’une Nite, plus que réussie •


Š star Expo 58, Lucien De Roeck, www.lucienderoeck.be

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CHRIS DE BURGH BRIGITTE MURRAY HEAD

GIANT VINTAGE MARKET

IMAGINATION feat leee john THE TEMPTATIOns rev feat dennis edwards Former ladies of THE SUPREMES the baseballs machiavel pokey lafarge

Mister Cover VS Lady Cover ...

www.flashback.brussels WATZBY.COM MAI 2015

Uti lisa tion sur fo nd cla ir

www.levif.be

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ALICE ON THE ROOF

MEMBRE DE LA HAINAUT CONNECTION

Hôtel Métropole, mercredi 12h45. Alice, Marc et Loïc, trois des hennuyers les plus recherchés se sont donné rendez-vous. Pas pour déjeuner, non, mais pour parler « affaires ». Alice « Bonnie » On The Roof et Marc « Clyde » Pinilla (du groupe Suarez) ont déjà pris d’assaut les ondes nationales. Ils s’apprêtent maintenant à sévir dans la capitale…

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Leur arme fatale ? Le tout premier EP d’Alice « Easy Come Easy Go » sorti depuis le 30 mars, avec le single éponyme qui tourne en ce moment sur toutes les grandes radios francophones ainsi que des dates aux Nuits Botanique le 11 mai (déjà sold out) et à l’Ancienne Belgique le 20 novembre fraîchement annoncées. En attendant un premier album en tant que tel, dont la sortie est prévue pour le 20 novembre également. Son casier ? Alice Dutoit (de son vrai nom), 19 ans, vient de Sirault (commune de SaintGhislain, arrondissement de Mons). Elle s’est fait connaître de nos services en 2014 lorsqu’elle a atteint les demi-finales de « The 30 WATZBY .COM MAI 2015 WATZBY.COM MARS 2015

Loïc Buisseret

Voice » Belgique, saison 3. L : Vous étiez en concert au Café de la danse à Paris, en première partie d’Oscar And The Wolf. D’abord, comment cela s’est passé ? Quelles étaient vos impressions après ce premier show international ? A : Oui, premier show à l’international ! Même si c’était en première partie, ça compte quand même… pour moi, en tout cas. En fait, c’était réellement la première fois que j’avais l’impression de vivre un rêve. Mon concert à moi s’est bien passé, même s’il y a toujours des choses à améliorer, à revoir : c’est normal, c’est le début. Max [Oscar And The Wolf] m’a félicitée et puis finalement, il m’a même invitée à chanter «


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Fabrice Hauwel

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Fabrice Hauwel

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Princes » [Strange Entity, 2014] sur scène avec lui : c’était incroyable comme moment. J’étais étonnée parce qu’il ne s’est pas contenté de simplement chanter à côté de moi, il y avait une vraie interaction entre nous. C’était le premier moment très fort dans ma petite carrière. L : Maintenant, commençons par votre parcours. J’ai lu que vous aviez une formation de pianiste. A quel âge avez-vous commencé ? Pourquoi avoir choisi le piano en particulier, plutôt que la guitare par exemple ? A : Je pense que j’avais commencé un peu la guitare, mais ça me faisait mal aux doigts (rires). Donc je suis passée au piano. J’ai commencé vers 8 ans. Un peu comme tout le monde, j’ai commencé en académie. Puis à l’adolescence, ça m’a un peu ennuyée donc je me suis arrêtée un an ou deux. Puis, j’ai repris. Et pourquoi le piano ? Je pense que c’était aussi mes parents qui au départ m’ont un peu encouragée à jouer de cet instrument parce que je chantais en chorale, et peut-être qu’ils se sont dits « comme ça, tu pourrais t’accompagner en chantant ». Plutôt que la trompette ! (Rires). L : Vous avez passé un an en Oregon (Etats-Unis). Estce qu’en plus d’une expérience humaine sans doute incroyable, vous pensez que ce voyage a pu influencer votre musique ou ce que vous écoutiez ? Ou bien c’est avant tout votre accent anglais qui en est ressorti grandi ? A : Je pense qu’au niveau musical, cela ne m’a pas apporté nécessairement d’inspiration ou de nouveaux artistes à 32WATZBY WATZBY .COM MARS .COM 2015 MAI 2015

écouter puisque là-bas ils sont très branchés « grosses prods américaines ». Moi, j’ai continué à écouter des trucs un peu plus intéressants de mon côté puisque l’Amérique ne m’a pas appris ça. Maintenant, cela m’a donné énormément confiance en moi : je pense que si je n’étais pas partie là-bas, je n’aurais jamais osé chanter en public comme je le fais maintenant. Par rapport à mon accent anglais, quand je suis partie là-bas, malgré moi j’ai gardé un petit accent belge parce que tout le monde disait « oh, c’est mignon ! » donc j’ai un peu joué avec mon accent (rires). Mais cela m’a apporté beaucoup de vocabulaire et une certaine aisance en anglais. L : Dans votre biographie, on peut lire que vous avez commencé à écrire des chansons à votre retour en Belgique. C’était avant l’expérience « The Voice », donc ? A : Non, c’était après « The Voice ». Avant « The Voice », je n’étais pas encore en exercice de composition. J’étais en mode « cover », je fais des reprises pour moi, cool ! Et c’est après « The Voice » que je me suis dite : « c’est chouette de chanter en public, mais ce serait encore une dimension supplémentaire que de faire quelque chose de plus personnel ». L : Quel a été le tout premier morceau que vous avez composé ? Est-ce qu’il figure sur cet EP ou figurera sur l’album en novembre ? A : Après « The Voice », je n’ai pas composé tout de suite. J’ai d’abord fait la reprise de « Princes » d’Oscar And The


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Wolf, c’est ça qui a été le point de départ. C’était encore une transition entre la reprise et la composition, puisque c’est une reprise qui n’est pas un copier collé non plus. Il faut aussi apporter sa patte si on fait une reprise, sinon ça n’a pas trop d’intérêt ! Et c’est seulement après cette reprise que j’ai vraiment composé, en commençant par le morceau « Lucky You », qui n’est pas sur l’EP mais qui va peut-être se retrouver sur l’album. Je suis en train de peser le pour et le contre.

niveau de mes proches, mais au niveau de la musique. Je pense que quand on sort gagnant de « The Voice », effectivement l’étiquette est plus présente et je suis certaine qu’on a beaucoup moins de liberté dans ce qu’on peut proposer, ça doit sortir assez vite. Maintenant, on peut très bien être gagnant et proposer des choses valables, mais peut-être alors qu’il faut avoir préparé ça en amont avant de faire cette expérience. Parce qu’une fois qu’on sort gagnant, tout va très vite, tout s’enchaîne. Moi, je ne regrette pas du tout de ne pas avoir gagné. Sur le coup, j’ai eu un petit pincement au cœur mais voilà… Je ne renie pas du tout l’expérience « The Voice » parce que clairement, sans ça je ne serais pas là ! C’est un tremplin qui m’a ouverte, qui m’a donné confiance en moi et qui était un lieu de rencontre, dont la rencontre avec Marc qui est évidemment super importante. Quand on sort d’une émission pareille, il faut avoir la tête sur les épaules aussi, se dire : « c’était très fort, mais maintenant c’est à moi de tracer mon chemin ». J’ai encore des contacts avec des personnes qui travaillent à ça de leur côté, mais bon sang, quand on n’a pas les contacts, c’est difficile, très difficile !

“QUAND ON FAIT « THE VOICE», DU JOUR AU LENDEMAIN, L’EXPOSITION DEVIENT ASSEZ IMPRESSIONNANTE. PUIS FINALEMENT, ÇA PART VITE ”

L : Maintenant, on va un peu revenir sur « The Voice » en quelques questions. La première est : en sachant tout ce qui se passe maintenant dans votre carrière, n’auriez-vous pas dû opter à l’époque pour l’équipe de Marc Pinilla plutôt que pour l’équipe de Natasha St-Pier ?

A : (Rires) Je pense que non en fait, parce que Natasha a cette image de quelqu’un d’exigeant… Mais maintenant que je connais Marc, je pense qu’il devait être très exigeant lui aussi, et même sans doute plus que Natasha ! C’était le début pour moi de l’exposition en public. Tout d’un coup quand on fait « The Voice », du jour au lendemain, l’exposition devient assez impressionnante. Puis finalement, ça part vite et il fallait un côté un peu maternel que Natasha m’a apporté à ce moment-là. L : Est-ce que le fait d’être dans l’équipe de Marc à l’époque aurait changé quelque chose ? Ce n’est pas facile, on est dans la pure fiction évidemment !

L : Est-ce que vous suivez la quatrième saison de « The Voice » diffusée actuellement ? A : Oui, je ne peux pas m’empêcher de regarder ! (Rires). Maintenant, je regarde en tant que spectatrice avertie mais je passe un super moment à regarder l’émission tous les mardis soirs.

A : On en a un peu discuté. Il m’a dit : « oh, t’aurais quand même pu venir dans mon équipe ! » Je n’ai aucune idée de comment cela se serait passé… J’aurais sans doute interprété des morceaux différents puisque Marc, en tant que coach, choisit vraiment des morceaux précis qui emmènent le talent dans un style souvent « branché ». Maintenant, je ne sais pas. S’il m’avait connue avant, est-ce que je lui aurais plu ? Est-ce qu’il aurait eu envie de me produire s’il avait vu que j’arrivais parfois en retard le matin ? (Rires). Voilà, c’est comme ça que ça s’est passé, et c’est très bien comme ça !

L : Vous devez être très en empathie avec les candidats j’imagine ? Ressentir leur stress, leur tension, leur plaisir…

L : Par rapport à l’issue du concours, vous avez dû être légitimement déçue. Est-ce qu’aujourd’hui vous regrettez encore de ne pas avoir gagné ? Ou alors avez-vous plutôt conscience du fait qu’en fin de compte, l’étiquette de vainqueur dans ce genre de concours devient plus souvent un inconvénient qu’un avantage ?

A : J’ai un coup de cœur pour Tatiana, la chanteuse lyrique, qui dégage quelque chose de vraiment doux et attachant. Elle assure niveau chant et c’est original ce qu’elle propose, donc j’espère que ce sera elle ! (Rires).

A : Il n’y a pas de règles je pense. Et maintenant que je suis un peu dans le milieu, je me rends compte que c’est tellement de travail, de choix qu’il faut faire, et les bons choix, c’est tellement difficile ! Moi, j’ai une chance extraordinaire d’être aussi bien entourée pour l’instant, l’entourage est tellement important ! Pas seulement au

A : Bien sûr, je me mets à leur place. Cela a été une super expérience, et je pense que quand on passe dans l’émission, il faut sauter sur l’occasion et s’y mettre à fond parce que ça n’arrive qu’une fois ! L : Quel est votre pronostic concernant l’issue du concours ? Avez-vous un ou une favorit(e) ?

L : L’après « The Voice » maintenant : sur le fait de travailler avec Marc. Comment cela s’est passé ? Est-ce lui qui vous a proposé de reprendre « Pinces » ? A : Non, c’est moi. En fait, il a eu mon contact par la personne qui est devenue maintenant mon producteur live [Alexandre Pinchart, STLive]. C’est moi qui ai proposé « Princes », qui ne ressemblait pas du tout à la version ••• WATZBY.COM MAI 2015

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de l’EP puisqu’on l’a retravaillé entre-temps. J’apprécie beaucoup Oscar And The Wolf et je n’en reviens toujours pas d’avoir pu chanter avec lui hier ! Je trouvais ça chouette aussi de partir de quelqu’un de belge, comme une sorte de clin d’œil à la Belgique.

son, sublimer ce qu’on lui propose. Donc grâce à lui, les sonorités sont plus recherchées, plus perfectionnées. Mais la chanson de départ, c’est dans le studio que ça se crée. Donc c’est un mix des deux qui fait que l’EP est comme il est aujourd’hui, pour être diplomatique (rires).

L : Par contre, c’est bien Marc qui vous a signé comme première artiste sur son label [Label et la bête]. Il est très présent dans votre carrière actuellement. Quel rapport entretenez-vous au jour le jour avec lui ? Finalement, il est quand même parvenu à devenir votre coach… (Rires)

L : Est-ce que les cinq titres de l’EP se retrouveront tous sur l’album prévu pour le 20 novembre prochain ?

A : C’est vrai que c’est un peu mon coach, il me suit partout. J’ai beaucoup de chance de pouvoir profiter de son expérience, Marc est quelqu’un de très averti niveau musical. Il sait ce qu’il fait : au départ, je pensais que la musique allait un peu tourner à la « sauce Suarez » et puis finalement pas du tout ! Même si on peut retrouver une patte si on veut, mais enfin c’est quand même un univers qui est totalement différent. L : Il vous a laissée libre, il a respecté votre personnalité musicale…

A : C’est une question qu’on se pose actuellement. Moi, je n’ai pas très envie de les remettre sur l’album parce qu’à partir du moment où les gens ont déjà acheté l’EP, j’ai aussi envie qu’ils en aient pour leur argent. Donc je suis en train de faire de nouvelles compositions, il en faut encore cinq ou six pour terminer l’album. Je n’ai pas envie de faire un copié-collé de l’EP, peut-être aller plus loin aussi dans les styles ! Il a fallu le temps de trouver vraiment ce que je voulais proposer, c’est en train de se préciser, et maintenant pour les compos qu’il reste j’aimerais bien aller plus loin. L : Est-ce que chanter en anglais, c’était une évidence ? Parce que par exemple lors de votre première apparition dans « The Voice » lors des blinds, vous aviez choisi « L’eau à la bouche » de Gainsbourg.

“POUR MOI, C’ÉTAIT IMPÉRATIF DE NE PAS « RENIER », MAIS DE SORTIR DE L’IMAGE QUE JE DÉGAGEAIS DANS « THE VOICE »

A : Oui, tout à fait. Il m’a laissée proposer des choses, je pense qu’on est arrivé à un bon compromis tous les deux. C’est un peu mon professeur, qui m’apprend comment ça se passe dans ce métier, et il y a beaucoup de choses à apprendre. Petit à petit, il est en train de s’effacer pour me laisser moi-même vivre mon expérience personnelle.

L : Vite fait par rapport à lui, j’en profite tant qu’il n’est pas là, est-ce que vous pourriez me donner sa plus grande qualité et son plus grand défaut ? A : (Rires) C’est facile ! Je vais commencer par son plus grand défaut : l’impatience. Il faut que tout aille très vite. Mais c’est lié à sa plus grande qualité : c’est un fonceur. Quand il faut prendre une décision, il pèse très vite le pour et le contre, et ça bouge grâce à lui. L : Parlons de l’EP maintenant : vous avez envoyé vos maquettes au producteur londonien Tim Bran (London Grammar, La Roux, KT Tunstall). Pourquoi lui en particulier ? Et au final, qui a le plus influencé cet EP : Marc ou Tim ? A : Avec Tim Bran, on a eu de la chance. Je lui ai envoyé mes maquettes et je n’ai pas eu besoin de demander à d’autres puisqu’il a directement accepté. Son catalogue d’artistes est assez impressionnant, et je voyais que finalement il s’était adapté à beaucoup de styles différents. Moi, je recherchais un côté aérien qui est très présent chez London Grammar. Quand on envoie les maquettes, les chansons sont « déjà faites ». Tim Bran, il va habiller le 34

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A : Honnêtement, oui. Avec le fait que je sois partie aux Etats-Unis et que j’aie chanté en anglais assez souvent, c’est venu tout seul. Je ne renie pas le fait de chanter en français, d’ailleurs j’aimerais peut-être bien garder une compo en français sur mon album parce que voilà, je suis belge et j’ai envie de le montrer. Mes influences ont aussi beaucoup joué, moi j’écoute quasi exclusivement des chansons anglophones. J’écoute aussi beaucoup de chansons scandinaves, donc j’aurais peut-être pu chanter en islandais, mais je ne suis pas très douée dans cette langue ! (Rires). L : Sur quoi avez-vous le plus travaillé à titre personnel : la musique ou les textes ? A : Les deux en fait. Quand j’arrive au studio, j’ai des thématiques de textes, des idées de refrains. Mais évidemment c’est aussi un travail de collaboration avec mon producteur. Je dirais que ma plus grosse part, c’est quand même le texte. Même si dans les textes, je n’ai pas envie d’imposer non plus une histoire définie par moi-même du début à la fin. J’aime bien laisser de la liberté aussi aux gens pour qu’ils puissent se l’approprier facilement. L : Donc pour les compos de base, c’est vous et un peu Marc ? A : C’est moi et un peu Marc, et aussi Dada [guitariste/ bassiste de Suarez] qui apporte sa patte et qui est très précieux.


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L : Et vous avez enregistré les maquettes dans leur studio donc ?

aurait peut-être été délicat de la sortir comme single. Donc voilà, l’avoir sortie sur l’EP, c’est chouette parce qu’elle représente beaucoup pour moi : c’est la première !

A : Oui, dans les studios à Hautrage, juste à côté de chez moi [Sirault].

L : Qu’est-ce que Max a pensé de votre version finale ?

L : Votre premier single « Easy Come Easy Go » marche très fort quand on regarde les classements des ventes et les passages en radio. Vous êtes contente d’avoir choisi ce titre pour commencer j’imagine ? A : Oui ! (Rires). L : Etait-ce aussi une évidence ? Parce que cela n’est jamais facile de choisir un premier single… A : Non, c’est clair. Surtout le premier ! Cela vous définit, et en même temps il faut laisser un peu de liberté en n’imposant pas un style trop arrêté. Donc non, ce n’était pas une évidence au départ, même si cette chanson était personnellement ma préférée. Finalement, quand j’ai reçu la version finale de Tim Bran, je me suis dit : « il y a quand même quelque chose de chouette dans cette chanson ». Au final, elle passe et je suis ravie du décollage en radio. L : C’est vrai que ce choix du premier single était crucial parce que si vous aviez choisi « Princes » par exemple, il y avait peut-être un risque que le travail d’un autre, même retravaillé, fasse un peu d’ombre à votre production propre, à votre identité. A : C’est certain ! On a hésité à sortir « Princes » comme single, mais commencer par une reprise, c’est quelque part un peu commencer en demi-teinte. Je préférais commencer par une chanson plus personnelle. Et effectivement, par rapport à Oscar And The Wolf, cela

A : Je l’ai faite en piano/voix pour ne pas trop m’imposer, justement, sur cette chanson qu’il allait chanter après. Comme j’étais en première partie, je préférais faire ça « doucement ». Il l’a filmée tout le long et il m’a dit que dans le van pour faire la route jusqu’à Paris, il avait écouté l’EP et que ça lui avait bien plu. L : Pour l’instant, on doit se « contenter » de l’audio. Est-ce qu’il n’y a pas un clip vidéo en préparation ? A : Si, tout à fait. C’est un travail qui est en train de se dérouler en ce moment. Le premier clip, c’est aussi important. Il faut une réflexion, il faut faire les bons choix, donc je suis en train de travailler dessus en ce moment. Il faudrait qu’il sorte le plus vite possible. L : Avec qui travaillez-vous sur ça ? A : Pour l’instant, j’ai plusieurs propositions de boîtes de réalisation mais rien n’est encore vraiment décidé. L : Marc vous apporte aussi des conseils à ce niveau-là ? A : Non, il ne s’occupe pas du tout de ce qui est visuel. J’essaye de faire mon chemin un peu toute seule. (Rires) L : Alice On The Roof sur scène, ça ressemble à quoi ? Les fans de « The Voice » vont-ils retrouver leurs habitudes ? Ou être un peu bousculés peut-être ? A : Je pense qu’ils vont être un peu bousculés. Pour moi, WATZBY.COM MAI 2015

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WATZBY aussi en même temps que la musique. Donc, les compos que j’ai réalisées l’été passé, maintenant que ça évolue, je me pose la question de savoir si c’est un bon choix de les mettre sur l’album. Certaines vont y être, c’est évident, parce qu’elles sont bien. Mais les autres, on est en train de les faire vivre en live pour voir comment les gens accrochent à certaines chansons, on voit que d’autres ne collent plus tellement à mon répertoire maintenant donc on va peut-être les laisser tomber. En expérimentant le répertoire comme il est pour l’instant en live, ça permet aussi de voir s’il manquait une chanson un peu plus calme, un peu plus deep, et c’est ce qu’on est en train de travailler en composition actuellement.

Fabrice Hauwel

L : On va terminer cet interview avec vos dates passées, présentes et futures. Je vais vous demander de les commenter un peu. Entre jouer à Mons [l’Alhambra], à Paris [Café de la danse], au Botanique, à l’Ancienne Belgique ou en festival [les Ardentes] : qu’est-ce qui est le plus difficile ? Le plus facile (si tant est que ce soit facile… le plus confortable disons) ? Le plus impressionnant ? Le plus excitant ?

c’était impératif de ne pas « renier », mais de sortir de l’image que je dégageais dans « The Voice », qui était moi à ce moment-là, mais depuis j’ai évolué et j’ai appris beaucoup de choses au niveau musical. Je n’avais pas envie de me retrouver autant dans le registre « comique » dans lequel je m’étais moi-même plongée durant « The Voice ». Sur scène, on est trois [avec Nicolas Stevens au piano, au violon et Santo Scinta à la batterie]. J’avais envie de proposer un spectacle interactif où les gens ne viennent pas pour réentendre l’album tel quel, donc c’est un peu plus évolué, travaillé en live. Et au niveau de mon attitude sur scène, je dirais que c’est plus affirmé que pendant « The Voice ». Maintenant, je veux garder un contact, un partage avec les gens : les live pour moi c’est le plus important parce qu’en studio, c’est moi dans ma bulle, mais la musique n’est pas faite pour moi toute seule, elle est faite pour être partagée. C’était crucial pour moi de savoir si les live allaient bien se passer. Pour l’instant, c’est encore en chantier mais je suis très contente de la façon dont cela se présente. J’ai envie de présenter un live qui bouscule les gens, qui les marque. L : Quels titres jouez-vous sur scène actuellement ? D’autres reprises ou des inédits de l’album à venir peutêtre, en plus de l’EP ? A : Ceux de l’EP, excepté le remix [du producteur house canadien Pat Lok sur « Easy Come Easy Go »] donc ça fait quatre chansons. On en joue dix donc je fais encore une autre reprise, « Like A Virgin » de Madonna en piano/voix, et le reste est des chansons qui figureront sans doute sur l’album. Ce sont des versions définitives, mais j’évolue 36

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A : Le plus difficile ? Je pense que c’était hier : j’étais méga stressée, alors qu’à l’Alhambra mon stress était encore contrôlé. Hier, c’était difficile parce que cela n’était pas dans ma zone de confort en Belgique, avec un public qui me connaît déjà. Et puis, quand on joue en première partie, il faut toujours aller chercher les gens beaucoup plus. Maintenant, l’AB, ça m’impressionne. Mais d’ici au 20 novembre, j’aurai encore évolué, il y aura un peu plus de route sous le pied et ça devrait aller ! (Rires). La plus confortable ? C’était clairement celle à l’Alhambra, puisque j’ai eu une semaine de résidence [quand on reste dans la salle et qu’on répète pendant une semaine], ouverte au public, donc le concert était un peu comme une dernière répétition. La date qui me donne le plus de palpitations au ventre, mais positives, c’est au Botanique en première partie de Marina And The Diamonds ! C’est marrant parce que c’est une des premières reprises que j’ai faites pour moi toute seule, « I Am Not A Robot » [The Family Jewels, 2010], et je trouve ça incroyable de jouer avant elle. L : Un petit mot sur le festival des Ardentes. Jouer en festival, c’est une nouveauté aussi pour vous ? A : Oui, une nouveauté. Parce qu’en festival, il y a une ambiance totalement différente de celle quand on joue dans une salle. J’ai hâte de rencontrer les groupes et de voir vraiment l’ambiance backstage. Et puis le fait que ce soit dehors aussi. J’ai hâte de voir comment ça va se passer • Retrouvez l’album “Alice On The Roof” sur les plateformes de téléchargement légales et dans les bacs !


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WATZ UP TALENT

CIEL

NICOLA TESTA

la thErapie

RC-EN-

Phénomène du printemps musical noir-jaune-rouge, Nicola Testa vient de sortir son premier album intitulé « No More Rainbows ». Une compilation de titres à la mélancolie lumineuse et salvatrice qui aide à voir la vie de manière un peu plus colorée. Petit tour d’horizon de l’album en compagnie de son auteur.

L

Loïc Buisseret

‘album est sorti il y a quelques semaines, quels sont les premiers retours ? Les premiers constats ?

Nicola Testa : J’ai jusqu’ici énormément de retours positifs et je suis très content de la réception du disque. Surtout du fait qu’on le voie comme j’avais vraiment envie qu’il soit vu. Dans sa globalité et pas avec un single qui écrase les autres et qui relègue l’album au second plan. Je suis content aussi d’avoir proposé des titres très différents et que les différents styles que j’ai essayés plaisent. Et puis, « Koko » et « Rainbow » tournent plutôt bien en radio donc il y a beaucoup d’enthousiasme. J’essaye d’en profiter un maximum même si, pour être passé par des phases de montagnes russes dans ma carrière, j’apprends à relativiser les bonnes comme les mauvaises passes. Watzby : Un enthousiasme que tu as pu

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vérifier lors de la release de l’album au Botanique ? N T : Oui, c’était la première fois qu’on allait jouer en « tête d’affiche » donc on était, mes musiciens et moi, hyper excités de jouer au Botanique. D’autant que, à notre grande surprise, la date a été sold out en un petit mois. Pendant le concert, le public était hyper réceptif et la Rotonde permet aussi une énorme proximité. On a vraiment l’impression d’être au milieu des gens, de voir leurs réactions dans l’instant, de vibrer avec eux directement, donc c’était un très beau moment. W : Comparable à ta première partie de Christine & The Queens en octobre ? N T : C’était très différent car quasi personne ne me connaissait lors de cette première partie durant laquelle j’ai vraiment du aller chercher les gens un par un. Ici, les gens venaient pour moi. Et j’ai du coup ressenti


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Laetitia Bica

“L’IMAGERIE EST UN ASPECT TRÈS IMPORTANT ET QUI VA VRAIMENT DE PAIR AVEC LA MUSIQUE”


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manière de travailler. Daan quant à lui s’est comporté comme un grand frère protecteur et m’a conseillé dès les premières maquettes jusqu’à jouer des pistes de guitare sur l’album. J’ai beau le connaître mieux maintenant, sa carrière et son personnage continuent à m’impressionner. W : Au niveau des thématiques de l’album, peut-on parler de mélancolie lumineuse ? N T : Je parle en effet des différents sentiments humains qui nous traversent tous comme la perte d’un être cher, la vulnérabilité face à l’abandon, la tristesse de certaines situations de vie. Mais j’essaye de magnifier ces choses tristes, d’accepter la fatalité pour la rendre plus légère et en faire une force. Quand je souffre, quand je traverse des moments difficiles, je me dis aussi que je suis en vie et j’essaie, malgré la douleur, de trouver ça beau. Et j’ai le sentiment que beaucoup de gens peuvent se reconnaître dans ces paroles sur la fragilité et y trouver de la force.

Géraldine Jacques

W : « Des couleurs plein la tête ». Ainsi pourrait-on définir la pochette de l’album avant même de l’avoir ouvert ?

beaucoup d’attente et de curiosité par rapport à mon projet. C’était aussi la première fois qu’on jouait certains morceaux en live donc on a dû aussi les apprivoiser. Et on est parfois surpris parce que certains se laissent faire facilement, d’autres beaucoup moins… (rires) W : On redécouvre presque ses propres chansons ? N T : On les découvre en tout cas sous un autre jour. Je dirais que ce qui est passionnant dans le live, c’est que c’est un peu comme si on partait en vacances, mais sans réellement savoir ni exactement où ni vraiment comment, s’il fera beau, s’il fera jour ou nuit. C’est l’inconnue, mais c’est super excitant en même temps. Le côté magique de l’exercice.

N T : L’imagerie est un aspect très important et qui va vraiment de pair avec la musique. Ça permet de donner une autre dimension, une autre interprétation à ce qu’on propose. J’ai donc travaillé avec Eric Croes sur l’illustration de la pochette et j’adorais ses idées, surtout au niveau des couleurs qui sont un peu brouillées et qui partent dans tous les sens. Il a très bien saisi ce que je voulais faire passer comme idée visuelle. Idem pour mon boulot sur les clips avec Martin Landmeters comme sur le clip de « Koko » qui est très coloré ou sur celui de « Rainbow » où j’ai décidé de me mettre à nu en dansant. Je voulais illustrer cette tension que l’on ressent parfois de ne pas pouvoir faire des choses alors qu’on en a vraiment envie. Du coup, mon personnage se bat et au final, il y a la libération en couleurs avec les confettis ! Les couleurs, toujours les couleurs pour affronter les pertes et les douleurs. Nicola Testa et son album « No more Rainbows » sont une sorte d’antidote face à la morosité et la déprime. Un peu down en ce moment ? Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! •

N T : La rencontre avec Antoine a été très importante parce qu’il a vraiment joué un rôle de révélateur, de guide et m’a donné énormément de confiance en moi. Il n’y avait pas non plus de hiérarchie entre nous dans laquelle il m’imposait les choses à faire. On a énormément discuté des arrangements, mais également de plein de choses hors de la musique et ça a amélioré notre 40

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Retrouvez l’album “No More Rainbows” sur les plateformes de téléchargement légales et dans les bacs !

Eric Croes

W : Pour l’album, tu as travaillé avec un producteur très en vue, Antoine Gaillet (M83, Julien Doré) et avec un certain Daan.


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Géraldine Jacques

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our lutter contre la fraude dans le secteur de l’Horeca, le gouvernement a mis en place la « boîte noire », officiellement appelée « fiscal data module » (avouons-le, ça fait moins classe). Elle permet d’enregistrer les opérations de manière permanente et devrait empêcher les transactions frauduleuses. Initialement prévue pour début 2013, l’introduction de la boite noire devait connaître des exceptions jusqu’au courant du mois de janvier 2014. Elle devrait finalement sortir cette année, avec des prolongements de certaines exceptions. L’administration belge aime nous rappeler que si nous sommes tenus de respecter les délais et les règlements, elle peut néanmoins se permettre de faire ce qu’elle veut… Mais de quoi s’agit-il concrètement ? On peut l’apercevoir sur le site du gouvernement (www.boîtenoire.be), où la fameuse boîte (effectivement noire) se montre. Elle n’enregistrera pas le travail au noir, mais bien toutes les transactions et paiements d’un établissement, en se connectant à Internet pour envoyer les informations au fisc via le cloud. En une courte description : il s’agit d’un petit ordinateur qui assiste à la comptabilité d’un établissement de l’Horeca.

PUIS-JE Y ÉCHAPPER ? NON (EN THÉORIE) Lancée sur base volontaire en 2014, la boîte noire devient donc (sauf nouveau délais) obligatoire cette année. Les professionnels doivent raccorder leurs caisses à ce système, qui coûte environ 500€ (en partie remboursée par l’Etat, d’après le site cité précédemment) ou continuer dans l’illégalité et risquer des amendes lors de contrôles du fisc et des inspecteurs sociaux. De quoi simplifier le travail des experts comptables, qui devaient précédemment faire part de leurs soupçons aux autorités compétentes. Mais le coût de ce changement pourrait être plus 44

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conséquent. L’Horeca parle d’une perte de 60 à 90 000 emplois en Belgique, si le gouvernement ne met pas en place des mesures pour aider le secteur. Un gouvernement qui parlait par exemple d’une baisse de la TVA, finalement jamais concrétisée. Car si le travail au noir et les revenus illégaux tentent des patrons malhonnêtes, ils sont parfois également nécessaires pour éviter la faillite. Indépendants, travaillant énormément, subissant parfois les aléas de la clientèle ou de la météo, les restaurants et autres établissements ont parfois un avenir incertain. Certains partagent même déjà des logiciels qui permettent de contourner la boîte noire… Et au mois de mars 2015, la moitié des concernés ne se sont toujours pas inscrits dans le programme du gouvernement. L’actuel secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude sociale, Tommelein, ne cache d’ailleurs pas sa colère. « Si je faisais partie de l’inspection sociale, alors je me concentrerais surtout sur les établissements qui n’ont pas encore introduit de demande pour la boîte noire. Car ceux-ci ont clairement quelque chose à cacher. » Ou comment déclarer que la moitié des établissements Horeca enfreint volontairement la loi. Pas certain que les gérants apprécient d’être déjà considérés comme coupables. Il ajoute : « J’entends partout que les prix des restaurants vont augmenter avec l’arrivée de la boîte noire. J’en doute fort. Aujourd’hui, 1000 établissements travaillent déjà avec une boîte noire. Si ces restaurants arrivent à rester rentables, pourquoi d’autres n’y arriveraient pas? » Sans doute car tous les restaurants et bars n’appartiennent pas à des propriétaires déjà riches ou faisant de bonnes marges… Ou simplement car les prix doivent rester abordables pour le public-cible, et pas uniquement pour les habitués des grands restaurants (on se demande si le secrétaire ne fait pas partie de ce public). Yvan Roque, le président de la fédération sectorielle Horeca Bruxelles excuse (dans une interview donnée au journal Le Soir en mars) en partie ces pratiques. « Les gens de l’Horeca ne peuvent faire face aux charges car ils n’ont


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DOSSIER

plus de marge ». « J’ai publié un bouclier fiscal de trente pages expliquant que cette black box est illégale. Il y a un flou juridique la concernant. Et sans réforme préalable, le secteur n’est pas capable de faire face aux charges patronales. » Il insiste donc plutôt sur des réformes au niveau des charges sociales avant de lancer le contrôle poussé via la boîte. Une demande entendue par le gouvernement mais toujours pas concrétisée. « Si on mène les réformes nécessaires, je serai le premier à condamner les fraudes. » Ou l’art de se lancer la patate chaude. À la manière d’un feuilleton, l’introduction et le lancement de cette fameuse boîte noire connaîtra sans doute encore quelques rebondissements bien dodus. Entre affrontements et déclarations brutales, on devine aisément

l’opposition presque ancestrale entre le pouvoir et les indépendants. Verra-t-on enfin le lancement total de la boîte cette année ? Mettra-t-elle fin à la fraude dans l’Horeca ? Tomke et Yvan deviendront-ils enfin copains ? L’argent récupéré par le fisc servira-t-il à améliorer le quotidien des amateurs de ripailles ? On en doute… Et on sort pour aller manger au resto et boire un godet, parce qu’au final, il ne faudrait pas oublier les consommateurs épicuriens que nous sommes. Car comme le disait un grand homme (bon d’accord, la citation provient d’un jeu vidéo) : « Personne ne sait ce qui nous attend à notre destination finale, il est donc important de profiter un maximum du voyage » •

CUISINONS LES CUISINIERS

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Sur le terrain, nous avons rencontré deux professionnels du secteur, qui ont accepté de témoigner anonymement. Ils connaissent bien la scène culinaire bruxelloise, où ils travaillent encore actuellement. Une scène qui enregistrait en 2013 pas moins de 3596 situations litigieuses, dont 3106 concernaient le travail au noir du personnel. Inutile de nier l’évidence, comme d’autres secteurs (on songe à la construction), l’Horeca fraude beaucoup plus et est donc souvent l’objet de contrôles. 47% de ceuxci aboutissent à une constatation d’infraction… De quoi comprendre la colère du fisc ou du gouvernement. « NON, JE N’AI JAMAIS VU DES FRAUDES »

On a un comptable par facilité et on sépare bien les deux comptabilités privée et professionnelle. Tous nos employés sont déclarés et on fait très attention. Je sais que les fraudes existent, via la presse comme lors des scandales de l’îlot sacré ou via mes confrères et consœurs.

COMPRENEZ-VOUS QUE CELA SE FASSE ?

Oui, l’Horeca est le milieu par excellence pour ça à cause des charges qui débordent de partout (électricité, gaz, location du lieu, personnel, produits de nettoyage) ! D’autres problèmes s’ajoutent comme les heures de travail, environ 16 par jour pour un cuisinier, pour un salaire moyen en statut d’indépendant. S’y ajoutent de nombreuses taxes et un niveau de structure complexe. Certains patrons veulent payer plus leurs employés qui bossent énormément et ils le font au noir. C’est souvent le cas, non pas par facilité ou pour s’en mettre plein les fouilles mais par nécessité.

MAIS LES GRANDS RESTAURANTS NE SONT-ILS PAS ÉPARGNÉS DE CES TENTATIONS DE PAR LEURS PRIX ?

Etoilé ne veut pas forcément dire gros et cher. Au final, on s’en sort mais on ne roule pas sur l’or. On ne fraude pas car le jeu n’en vaut pas la chandelle. Les amendes sont énormes et s’en prendre une reviendrait à fermer l’établissement. Ce serait une véritable catastrophe.

QUE PENSER ALORS DE LA LUTTE CONTRE LES FRAUDES ET DU PROJET DE LA CAISSE NOIRE ?

Si on stoppe par exemple le travail au noir, beaucoup d’entreprises vont faire faillite et les prix vont augmenter. Pas seulement dans l’Horeca. Et la caisse noire, c’est surtout

un manque de confiance du gouvernement vers les petits indépendants selon moi.

« OUI, J’AI VU DES FRAUDES »

J’ai déjà été payé une partie de mon salaire au noir. Dans quelques restaurants où j’ai travaillé, j’ai pu voir des employés travailler totalement au noir. C’est cliché, mais le Bengali qui fait la plonge ou le sans-papier qui nettoie le restaurant, ça existe. D’autres restaurants font par contre très attention et ne fraudent absolument pas.

POURQUOI CETTE DIFFÉRENCE ?

La réputation est trop importante pour un restaurant étoilé. Il suffit d’un scandale pour qu’il fasse le tour des médias. Ce n’est pas le cas d’un petit établissement bien situé par exemple parce que s’il ferme et qu’il est racheté, personne ne verra la différence.

LES FRAUDES SONT-ELLES VRAIMENT GÉNÉRALISÉES DANS L’HORECA ?

Au moins 3/4 des restaurants classiques fraudent ! Les gérants utilisent des excuses bidonnes comme les difficultés du métier, le fait que ce soit un artisanat et que les produits coûtent chers. Mais des restaurants déclarent tout et font du bénéfice. C’est donc une question de sous au final.

COMMENT SE FAIT-IL QUE LES FRAUDES CONTINUENT AUTANT ?

Les contrôleurs passent en général sur le temps de midi et ils ne travaillent pas le soir. Impossible donc pour eux de tomber sur un illégal qui ne fait que quelques heures la nuit ou sur l’employé qui fait des heures au noir en dehors de son service classique…

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dix questions à

coralie barbier

styliste chez mosaert Lancée officiellement en avril 2014, la griffe belge issue du collectif Mosaert a de beaux jours devant elle. Ses polos, chaussettes et cardigans font des émules parmi les fashion addicts et autres fans de Stromae. Capsule après capsule, les looks imaginés par la styliste Coralie Barbier se veulent colorés, originaux et surtout, ultra-tendance. Alors les imprimés inspirés de la wax africaine, le dandysme anglais et les coupes écolières revisités : on est fan ! Anna Mellone

1. COMMENT AVEZ-VOUS REJOINT L’AVENTURE MOSAERT ?

Mosaert est le nom du label que Paul (NDLR Stromae) a lancé au moment de la sortie de son premier album. À cette époque, il n’y avait pas encore de mode ou de graphisme. Ce n’était pas le collectif tel qu’on le connaît maintenant. Nous nous sommes ensuite rencontrés, Paul et moi, alors qu’il était occupé par l’écriture de son deuxième album. Il m’a alors fait part de son envie de customiser des vêtements avec du tissu africain revisité, avec l’idée de faire écho aux influences présentes dans ses sons. Je lui ai donc proposé de créer son propre tissu pour que ce soit plus original. Nous avons vraiment 46

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commencé à travailler ensemble à ce moment là et nous nous sommes notamment entourés d’une équipe graphique : Boldatwork. Mosaert est une histoire de rencontres. Nous avons mis sur la tables nos influences, nos références, et nous avons mixé tout ça ensemble. Cette notion de création collaborative est très importante pour nous parce qu’elle nous permet de créer de l’anti-marchandising. Bien sûr, le lien avec la musique reste incontournable ! 2. POURQUOI AVOIR CHOISI DE COMMERCIALISER VOS CRÉATIONS SOUS FORME DE CAPSULES ?

Cette façon de faire nous permet d’êtres plus souples : dès qu’une capsule est prête, elle est proposée à la


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MODE

vente. Aussi, nous ne proposons pas encore assez de pièces pour parler d’une vraie collection. En général, nous prenons le temps de bien faire les choses et nous ne souhaitons pas nous inscrire dans les carcans de la mode et des tendances. Pour le moment, nous avons créé deux capsules et l’on espère passer à trois par an. La première est sortie en avril 2014 et la deuxième en décembre. La prochaine est en cours ! 3. COMMENT DÉCRIVEZ-VOUS LE STYLE MOSAERT ?

L’ADN de Mosaert, c’est vraiment l’imprimé que nous contrastons avec des coupes très classiques, très collégiennes. Ce qui est très important pour nous, c’est aussi la production européenne. Les prochaines capsules s’inscriront dans le même esprit que les anciennes : nous avons choisi de moderniser et réinterpréter la wax africaine. Pour y arriver, nous avons travaillé mathématiquement et nous sommes notamment inspirés de l’artiste Escher, ses oiseaux, ses boîtes et ses escaliers à l’infini. 4. LA MODE POUR VOUS, C’EST UN RÊVE DE PETITE FILLE ?

Je ne peux pas dire que c’est quelque chose que j’ai voulu

faire depuis toute petite... Tout simplement, parce que je ne considérais pas ça comme un métier et, à 18 ans, je me suis demandé ce que j’avais envie de faire. Je trouve d’ailleurs que c’est un peu trop tôt. Heureusement, ma maman m’a ouvert les yeux et j’ai réalisé que j’ai toujours beaucoup dessiné. Même dans mes cours, on retrouve des personnages. J’ai aussi toujours cousu. Elle m’a donc poussée à essayer quelque chose dans cette voie là et c’est ainsi que je me suis retrouvée en stylisme à l’Institut Bischoffsheim de Bruxelles. Aujourd’hui, le métier de styliste est reconnu, mais à l’époque ce n’était pas tellement le cas. 5. QUELLE RÔLE LA MUSIQUE DE STROMAE JOUE-T-ELLE DANS VOS CRÉATIONS ?

Elle est tout simplement l’impulsion première ! C’est une chouette trame. Le look de Paul est évidemment très inspirant aussi. Avant de me rencontrer, il avait déjà adopté le nœud papillon et les couleurs. Il s’intégrait dans quelque chose de très original. J’ai beaucoup aimé pouvoir jouer avec tous ces codes existants. Aussi, je dois dire que les influences viennent de partout car pour moi, tout est lié. Parfois, on ne se rend même pas compte d’être influencé... Aujourd’hui, tout a déjà été fait. On est arrivé à un stade où il faut prendre ce qui existe et le remettre au goût du jour, à notre vision actuelle. 6. QUE RETROUVE-T-ON DANS LA DERNIÈRE CAPSULE ?

Nous sommes repartis sur la création de polos, mais cette fois avec des cols Claudine. Notre objectif est, à WATZBY.COM MAI 2015

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terme, d’accentuer le côté unisexe de nos pièces. C’est la rencontre entre Paul et moi qui nous a donné cette envie du mélange entre féminin et masculin. C’est lui qui m’a appris à utiliser les codes féminins pour les hommes. Je trouve que c’est une super idée car elle permet d’élargir la gamme des possibles pour le vestiaire masculin qui est finalement assez réduit. Dans cet esprit, nous avons osé la couleur et les cardigans ont des manches au-dessus du coude. C’est un détail un peu plus féminin. Cela pourrait sembler risqué pour les ventes, mais nous y croyons et nous essayons de faire ce que nous aimons le plus possible. C’est pourquoi aussi les tendances sont mises de côté : la créativité doit primer. La prochaine capsule va également intégrer des vestes, des bas et toujours des chaussettes. 7. OÙ PEUT-ON SE PROCURER VOS PIÈCES ?

Vous les trouverez chez Hunting & Collecting à Bruxelles, chez Collette à Paris et, chez Van Ravenstein à Amsterdam. Nous n’avons pas encore de boutique en nom propre, mais vous pouvez également passez commande sur notre e-shop (store.mosaert. com). 8. QUE TRADUIT MOSAERT, EST-CE QU’IL Y A UN MESSAGE PARTICULIER À RETENIR ?

Mosaert est en fait l’anagramme de Stromae et Maestro. C’est aussi un clin d’œil à la musique. Plutôt qu’un message, je dirai qu’il y a une envie... Celle 48

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que nos capsules plaisent aux gens autant que ça nous plaît de les créer. On croise les doigts pour que notre projet continue ! 9. QUELS SONT VOS PROJETS POUR 2015 ?

Nous partons bientôt aux États-Unis et c’est l’occasion pour trouver un point de vente sur place. Nous sommes également en train d’élargir la distribution des ventes en ligne au monde entier. Jusqu’à présent, la livraison ne se faisait que dans les limites européennes. Sinon, nous avons un rêve : créer des chaussures. Nous sommes donc actuellement à la recherche d’un super chausseur... 10. FINALEMENT, MOSAERT C’EST POUR TOUT LE MONDE ?

Le style de nos clients est très éclectique. Le taillage des polos commence chez les enfants de 10 ans. Nous avons donc des demandes qui commencent chez les enfants, mais en réalité, c’est vraiment l’homme qui passe le plus de commandes. La majorité d’entre eux ont entre 25 et 30. Il y a aussi pas mal d’hommes entre 40 et 50 ans. Parfois même des grands-pères stylés ! (RIRES) Si vous êtes fan de Stromae, des pièces décalées signées Mosaert ou si vous aimez les imprimés d’inspiration africaine, restez sur le quivive car la prochaine capsule du label belge arrive tout bientôt ! Retrouvez Mosaert sur www.mosaert.com


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LA CRÉATION S BELGE À L’HONNEUR !

Nichée en plein cœur de la chaussée d’Haecht et signée Victor Horta, la Maison Autrique se mue en écrin de choix pour les silhouettes de quelques uns de nos jeunes stylistes belges. Entre décors organiques et volumes classiques, ce bâtiment de prestige du patrimoine bruxellois accueille le top Charlette le temps de quelques poses. L’occasion de découvrir des pièces printemps/été 2015 aux imprimés déjantés, aux coupes gracieuses et aux styles décalés. De SuperPieceofChic à Krjst, en passant par Haus Coudeyre, Sarah Josis ou Gioia Seghers... La mode belge, on l’aime passionnément ! Aujourd’hui plus que jamais, la belgitude se fait argument de luxe, de créativité et d’exception. Pour une fois, faisons donc fi de l’autodérision et soyons plus fiers de nos talents noir-jaune-rouge. Car si la mode belge est singulière, une chose est sûre : elle ne craint pas la prise de risques ! Photographie : Barbara Salomé Felgenhauer Mise en beauté : Julie Serron Production : Anna Mellone Mannequin : Charlette Louis

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Robe en soie Thésée Marjorie Vermeulen WATZBY.COM MAI 2015

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Top à imprimé Donald SUPERPIECEOFCHIC, short imprimé glaces SUPERPIECEOFCHIC

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Brassières à imprimé Liberty bleu Sarah Josis, jupe taille haute bleue Sarah Josis WATZBY.COM MAI 2015

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Gilet vert d’eau Krjst

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Tunique Justice à imprimé vert Haus Coudeyre, espadrilles à paillettes dorées E(X)IT

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QUI SONT LES “BARONS” DU

GRANDANDYTISME ? Crée en 2009 par Logan “Clyde” O’Malley, alias le «Baron» d’Ixelles, le GranDandytisme est une tendance, un mouvement réunissant les hommes dotés d’un goût certain pour une élégance et une esthétique vestimentaire comme celle qui se pratiquaient dans la dernière moitié du siècle dernier. Djanii “BIZ-ART”

Ni dandies, ni hipsters, ni vintagers, la touche à l’ancienne qu’ils combinent à leur style contemporain les place à part dans le monde du vêtement, avec en prime ce côté “voyou” qui fait chavirer les coeurs. Pour être un “Baron”, quatre éléments indispensables : les lunettes de soleil, le couvre-chef, le sac, et les gants.

On les compte aujourd’hui une trentaine de mouvement du Grandandytisme à travers le monde de Dallas à Kobe en passant par New-York, Paris ou Bruxelles, le chiffre ne cesse d’augmenter au fil du temps car la nouvelle génération a des envie de retour au sources.

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Le GranDandytisme est une sorte de retour aux valeurs de la mode masculine à l’heure où certains hommes portent des tailles basses avec des ballerines, à une époque où le mauvais goût a parfois tendance à prendre le dessus.

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WATZBY Ce mouvement représentent le style masculin d’origine, celui des gravures de mode de l’époque, quand les hommes savaient encore se vêtir repassaient leur chemise et portaient la cravate. C’est un mixe de classiques du style Masculin qui part des années 40 à celle de la Soul des seventies avec comme seule règle : l’originalité et l’élégance par le style.

Ce style, c’est l’art de faire d’un simple costume une tenue classique chic et bien portée, un style unique avec une pince à cravate ou des Richelieus cirées qui feront la différence, d’avec un costume de travail porté sans envie.

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Barhélemy Decobecq

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DESIGN

GAUTHIER POULAIN

designer de l’émotion Lauréat du concours du Jeune Designer belge en 2005, le créatif figure aujourd’hui parmi les personnalités incontournables du métier. Il faut dire que ses créations épurées et originales ont souvent été couronnées de succès. Actuellement, Gauthier Poulain se retrouve chez le tapissier bruxellois Didden & Co pour une collection en série limitée haute en couleurs. Rencontre.

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Anna Mellone

ans la démarche de ce jeune designer, originaire de Frameries et diplômé avec distinction de l’Institut Saint Luc de Tournai en 2002, la volonté de partager des émotions est aussi tangible que le besoin de communiquer avec la matière. S’installant directement à son compte, il conçoit des objets et des meubles à la fois esthétiques et utiles. Gauthier Poulain le clame haut et fort : avant tout, le design doit être fonctionnel. La raison d’être de la discipline vise ainsi à faciliter le quotidien.

entre inox et bois, ou les volumes. « J’ai souvent essayé de jouer sur le choc émotionnel induit par des contrastes forts entre les matériaux. Mais en évoluant, j’avance de plus en plus vers le monomatière... Ce changement tient aussi à des contraintes techniques », affirme-t-il. Et pour cause, son goût pour l’expérimentation lui ouvre les portes du design industriel avec ses codes de production parfois plus lents et souvent plus onéreux. C’est pourtant ce type de design qui lui permet de travailler la lumière à travers silicone et plexiglas.

Les réalisations du jeune créatif fournissent à l’œil de l’observateur un univers nouveau sublimé par formes, couleurs et matières. « J’aime énormément le design organique, l’Art Nouveau et tout ce qui est arrondi et évolutif. Cela vient du fait que j’y retrouve une sensibilité naturelle et surtout, du mouvement », explique-t-il. Ses créations relève d’une réelle communication poétique, renforcée par son utilisation de la courbe, entre Homme et matière.

Des créations célèbres et de nouvelles collaborations Parmi les pièces maîtresses de son labeur se trouvent les lampes Sunshade et Pastille ou encore le meuble Mood-y. Son succès lors du concours dédié aux jeunes designers belges, en 2005, permet à Gauthier Poulain de s’affirmer en tant que figure incontournable du design belge. Si bien qu’on lui doit l’ambiance du bar de la Villa Loca ou encore les espaces modulables de certains Exki en Belgique et en France.

Designer et artisan

Aujourd’hui, le designer signe une collaboration avec la célèbre maison de tapis bruxelloise Didden & Co. C’est l’occasion d’y découvrir une collection capsule en série limitée dans laquelle le savoir-faire familial de la maison Didden s’est joint à l’inventivité de Gauthier. Jeux d’ombre et de lumière, formes abstraites et végétales, les créations qui en résultent captent le regard et donnent envie de s’y abandonner. Une collection douce aux accents rétro qu’on vous conseille de découvrir !

De la conception à la réalisation de chaque projet, Gauthier se veut à la fois designer et artisan. Choisir la matière, lui donner forme et enfin, la transformer en objet réfléchi sont des éléments essentiels dans son travail. Tout comme la recherche de contrastes entre matière et couleur, les associations insolites, par exemple

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RENCONTRE Quel est votre rapport à la création ? La création est mon support d’expression. Depuis tout petit, je souhaitais travailler dans le dessin et la peinture. Créer, c’est une façon de transcrire les émotions par rapport à la technique. J’ai choisi de me concentrer sur le design, mais j’aurais tout autant pu rester dans la sculpture ou la peinture. Il s’agit vraiment d’un partage d’émotions : je fais les choses telles que je les ressens. C’est vraiment ma façon de m’exprimer ! Dans ce cas, quels messages tentez-vous de transmettre ? Au début, j’avais commencé à travailler sur des objets pour que les gens communiquent entre eux. Au fur et à mesure, ça a changé. Je pense que le design doit avant tout être quelque chose de fonctionnel. J’essaie malgré tout de garder une certaine douceur, un peu d’énergie. Les objets que je réalise restent donc vivants par leur graphisme ou leur matière. C’est le cas des tapis que j’ai récemment lancés avec l’enseigne Didden&Co… Laquelle de vos créations répond le mieux à votre idée d’un design fonctionnel ? À la sortie de mes études, j’ai réalisé une lampe qui s’appelle la Ludique Light. Elle était en silicone et l’on pouvait la transformer selon son humeur. L’idée de la moduler selon ses besoins et envies était très intéressante mais dans le quotidien d’un designer, ces produits très conceptuels posent 64

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le problème de la réalisation... En Belgique, la démarche de production est souvent compliquée et présente des contraintes économiques considérables. C’est triste à constater, mais ça limite la créativité. Il faut donc faire des choix et parfois, penser à s’associer avec des éditeurs. Quelle création reflète au mieux votre carrière aujourd’hui ? C’est difficile de répondre car on évolue beaucoup au fil du temps, mais je dirais la Picto-Light. Cet objet représente le symbole enfantin d’une lampe, comme on pourrait la dessiner simplement. Elle a un côté très minimaliste puisqu’elle est dessinée avec un trait continu. C’est d’ailleurs avec elle que j’ai remporté le concours pour les jeunes designers belges en 2005. Je ne sais pas vraiment si elle me représente encore, mais ce qui est sûr c’est qu’elle m’a collé à la peau durant plusieurs années. Aujourd’hui, elle n’est plus produite. Quant au changement... Dès qu’une idée est mise sur papier, j’ai déjà envie de faire autre chose. Dans mon travail, le meuble MOOD-Y ou la lampe WINX ont été le déclenchement d’une réflexion différente sur le produit et le design autour du mono-matière. Le meuble et modulable selon les envies, on peut changer sa disposition et même les couleurs, tandis que le luminaire est seulement composé de trois pièces et intègre deux éclairages en un. Actuellement, je conçois également des meubles sur mesure très différentes les uns des autres parce que je suis aussi architecte d’intérieur, voire créateur d’espaces. Je travaille aussi bien la construction du volume que ses meubles et


WATZBY décors du sol au plafond. Que pensez-vous du design belge actuel ? L’avantage d’être designer en Belgique, c’est que nous sommes au milieu de tout : nous jouissons d’une richesse culturelle extraordinaire et cela facilite l’inspiration. Nous ne sommes pas loin de Paris ou de Londres. Nous sommes vraiment à un pôle riche en informations et influences. Sinon, c’est assez compliqué de porter un jugement, mais je pense que dans le design actuel, il y a davantage de contraintes économiques que de préoccupations esthétiques. Le design minimaliste des objets nous est dicté par la conjoncture de la société actuelle et par la crise économique, plutôt que par un choix délibéré ou simplement par goût. Que pouvons-nous retrouver dans votre collaboration avec Didden&Co ? Dans cette capsule, j’ai conçu cinq tapis. Comme je ne connaissais pas encore la matière, je me suis beaucoup documenté avant de commencer. Au final, chaque tapis a été l’occasion pour moi d’expérimenter une technique particulière de façon artisanale. Au niveau de leur style, j’ai joué avec des formes très végétales où l’arrondi côtoie le mouvement. Pour les couleurs, j’ai ensuite travaillé des grisés contrastés par du rouge ou encore des dégradés de bleus dont les couleurs sont des nuances vintage uniques. Vous venez de portez à terme un projet pour la réalisation de bougies, baptisée ORA, sur la plateforme KissKissBankBank, que pouvez-vous nous en dire ? Avec ces bougies, on a un réel produit de décoration évolutif composé de quatre éléments. Ça ressemble en fait à un photophore avec une base en verre, un anneau de finition coloré en bois, une cloche pour protéger la flamme et puis, des recharges de cire. Le côté fun dans tout ça, c’est que l’on peut à la fois changer la couleur des bases en noir, blanc ou rouge, et des anneaux en bois chêne ou en bois foncé, mais aussi les senteurs des bougies. Actuellement, le designer est en train de préparer une exposition pour la boutique BMW, située à proximité de la Porte de Namur, où ses récents projets et collaborations seront présentés. Après avoir officié en tant que directeur artistique de Cocoon en novembre 2014, Gauthier devrait renouveler l’expérience pour l’édition 2015 avec la mise en place de « La Rambla des créateurs » où le talent d’une sélection de designers belges sera mis en avant. Le rendez-vous est pris ! L’actu de Gauthier Poulain sur www.gauthier-poulain.com

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ART

plongee dans l’univers fantasmagorique de

lisa carletta Lisa Carletta

Maisons bourgeoises, petites filles mélancoliques, monceaux d’objets, ambiances kitsch, couleurs marquantes... Les clichés rocambolesques de cette talentueuse photographe belge, nous transportent dans une dimension parallèle où une certaine logique anomale aux influences oniriques règne en maître. Portrait.

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Anna Mellone

hotographe officiant à la fois dans la mode et la publicité, Lisa Carletta débute sa carrière atypique en 2008 avec des photos qui claquent. « Je n’ai pas fait d’école d’art ou de photo, mais un graduat en publicité et de nombreux stages en agence de pub en tant que directeur artistique. Très vite, je me suis rendue compte que j’adorais prendre les gens en photo et je me suis donc naturellement tournée vers la mode », affirme-t-elle. Le talent artistique et le génie créatif de cette jeune femme au look superbement rock’n’roll ont ensuite rapidement fait mouche !

Un univers riche de sens enigmatiques Réalisant des séries de clichés pour un portfolio de clients variés, Lisa Carletta trouve tout de même le temps de se consacrer à ses projets personnels pour lesquels elle laisse libre cours à son imaginaire débordant aux influences diverses. « Je puise mon inspiration dans les contes de fée, mais aussi dans la vie quotidienne, dans des histoires réelles ou fictives, que je développe ou détourne. N’importe quelle scène peut nourrir mon travail. Une mère de famille dans un supermarché, les gens dans le bus ou le métro. J’essaye WATZBY.COM MAI 2015

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MY ART

La mise en scene avant tout ! Les clichés de cette artiste belge se construisent habituellement par la répétition d’un même individu, placé de différentes manières dans des cadres insolites et chargés qui le ramènent à la vie. Lisa Carletta se présente alors comme le metteur en scène d’une histoire, construisant une famille, un univers, un passé et un présent à ses personnages fictifs. Elle se plaît également à transformer leur image pour les montrer sous de nouveaux jours. Son approche méticuleuse du détail enrichit d’un maximum d’accessoires et d’objets l’environnement de ses figures plongées au beau milieu de mondes oniriques et magiques. De quoi rendre leur existence plus palpable pour notre perception. Si ses photographies nous interpellent par leur esthétisme, c’est qu’elles présentent souvent quelque chose de glaçant, de dérangeant et pourtant, de follement captivant. « Ce que j’aime par-dessus tout c’est de concevoir des mises en scène qui racontent quelque chose. La réalité que je créé n’est finalement pas la mienne, c’est une réalité qui en un sens me fait rêver tout en m’effrayant. Si de prime abord tout semble joli, gai et coloré, chaque décor cache en fait une certaine solitude », précise l’artiste.

Des egeries reveuses Lisa Carletta

Les codes du conte sont alors réinterprétés, enrichis, et s’adressent aux adultes nantis, désabusés, voire blasés. « Dans mes photos, je crée un monde qui rappelle ce qui me faisait rêver dans les films étant petite. Mon univers créatif est assez inspiré des décors américains, dans une version un tantinet plus girly. Je dois aussi ajouter que mon travail est majoritairement occupé par des femmes », ajoute-t-elle encore. Point de messieurs dans les clichés de la belle, que des nanas à l’âme d’une Madame Bovary immortalisée. Belles et absentes, ses

Pour concevoir ses séries, la photographe n’hésite pas non plus à disséquer les démons hérités de l’enfance, la sienne ou non, et à les transformer en des clichés poétiques, saturés de sens cachés au goût de pièce montée et posant question sur les relations entre ses personnages. Ceux-ci s’apparentent souvent à des créatures aux allures étranges de poupées creuses installées dans des décors aux pendules surannées et aux vieux canapés en velours décoloré.

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Lisa Carletta

toujours d’imaginer le genre de vie ou de métier qu’ils peuvent avoir, s’ils sont heureux... Le travail de photographes comme Jeff Wall, Gregory Crewdson, Tim Walker, Erwin Olaf, Guy Bourdin m’influence également. Ils ont tous un univers qui leur est propre et ils excellent dans l’art minutieux de mettre en scène. Le cinéma est une autre source d’inspiration : je suis particulièrement fan de Wes Anderson, de l’attention qu’il porte à chaque détail, de la fantaisie qui émane de ses personnages et des décors dans lesquels ils gravitent », confie Lisa.


Lisa Carletta

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égéries à la taille fine, aux tallons aiguilles et à l’allure calme rêvent de réalité dans leurs tours aux accents rétros et semblent critiquer la perversité de la société de consommation par des postures figées, des désirs exténués et des songes vides, voire ennuyants. Est-ce que les belles bourgeoises se meurent de regrets dans leurs grands châteaux ? Que doit-on retenir de ces visions ? « Je n’essaye pas spécialement de faire passer un message, je pense que si mes photos parlent à certaines personnes c’est parce que je mets en scène des situations de la vie de tous les jours auxquelles elles peuvent s’identifier. Chaque série a un thème qui lui est propre et je laisse à chacun le soin d’imaginer l’histoire ou le message que j’ai voulu faire passer », assure Lisa.

Et Bruxelles dans tout ca ? Originaire de Mons, cette Bruxelloise d’adoption actuellement installée à Londres se souvient de la capitale comme d’une « super ville où il y a moyen de vite se faire connaître. Depuis 2005, j’ai toujours vécu dans le

centre. À un moment donné, j’ai pourtant eu l’impression de stagner un peu et j’ai eu envie de changement, de nouveaux défis. Londres s’est imposé comme une évidence ! C’est une ville qui m‘a toujours fascinée même si ce n’est n’est pas facile tous les jours puisqu’ici la compétition est énorme ! Par contre, c’est un bon moyen d’aller plus loin et de pousser de nouvelles portes », explique-t-elle. Jamais à cours de projets, Lisa Carletta prépare actuellement la sortie de son premier livre « United States of Unicorns », qui reprendra la plupart de ses séries photographiques ainsi que quelques créations inédites. Le tout est commenté par de petits poèmes réalisés par la plume de Mathias Malzieu. « C’est une nouvelle aventure qui commence, mais aussi une nouvelle étape dans mon travail. Je suis impatiente de voir le résultat ! », s’exclame notre artiste. Si la date de lancement n’est pas encore officiellement arrêtée, sachez déjà que la sortie belge est prévue début juin ! Le plus ? Une expo photos sera organisée au même moment au sein de la librairie bruxelloise Hors-Format. Encore un peu de patience donc ! Retrouvez Lisa Carletta sur www.lisacarletta.be !

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Xxsome ( Louise Mertens and Oona Smet)

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MY ART

CLAIRE LAFFUT

de l’or dans

les veines

On la savait mannequin, on avait repéré quelques-unes de ses premières œuvres, mais on a découvert une business woman, une décoratrice de nightclubs, une peintre, une illustratrice de meubles et une actrice en devenir. Rencontre bluffante avec une slasheuse de 20 ans. Alexandre Janvier

« Ça bouillonne, ça en fait beaucoup dans ma tête… », nous avoue Claire rapidement, quelques minutes à peine après nous avoir énuméré toutes les choses qu’elle a réalisées durant ces quatre dernières années. Soit un CV déjà long comme un parchemin. La jeune femme en face de moi est née en… 1994 à Moustier-sur-Sambre dans le Namurois. Ses parents n’ont même pas besoin de la pousser à faire des activités, c’est elle qui en demande et qui veut tout essayer : piano, solfège, dessin, théâtre. Touche à tout déjà, mais un rêve de danseuse classique, brisé en plein élan à l’adolescence. On pourrait soupçonner une déchirure en elle, elle y voit un signe du destin. Belle force de caractère. Elle entame ensuite des études de publicité ; celles-ci ne lui plaisent guère et du coup, elle décide de lancer sa marque de tatouages éphémères. « Le jour de ses 45 ans, mon père s’est lancé comme défi de se faire un tatouage, mais on sentait bien qu’il avait peur du résultat. J’ai donc réfléchi à un procédé pour que celui-ci soit comme vrai, mais éphémère. Je lui en ai dessiné un, puis je m’en suis fait pour moi et mes copines, et quand on sortait en boîte, les gens étaient étonnés que d’une fois à l’autre, nos tatoos

aient disparu ou changé de forme. Ma marque, La Claire, était née », raconte-t-elle.

La beauté comme mécène Mais comment trouver les financements pour lancer sa marque quand on vient à peine d’être majeure ? Claire a été repérée à 16 ans sur la plage de Knokke par une grande agence de mannequinat. Jugée trop petite au départ, elle sera finalement « signée » le jour de ses 18 ans. « Mon but n’était absolument pas de devenir modèle, je n’ai d’ailleurs jamais été fascinée par les filles des magazines. C’est plaisant d’avoir de belles photos de soi, mais ce n’est pas du tout mon but de percer dans le milieu, surtout que c’est un univers dans lequel je ne me sens pas vraiment dans mon élément. Il y a énormément de concurrence, sans cesse de nouvelles filles, plus jeunes et humainement, les bookers vous voient uniquement comme un produit, comme un corps à vendre. Je ne renie rien, mais je sais pourquoi je le fais ! C’est-à-dire pour pouvoir investir l’argent gagné dans mes projets WATZBY.COM MAI 2015

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artistiques », confie la jeune femme. Des projets qu’elle veut, comme le reste, très éclectiques en puisant son inspiration dans tout ce qu’elle va voir comme musées et expos de par le monde. « Je voyage beaucoup et l’énergie des différentes villes me grise énormément. Par contre, je n’ai pas vraiment un modèle particulier, mais je me charge d’influences en allant voir le travail des autres comme récemment à l’Art Basel où il y a une concentration incroyable de talents. Après, je crée et construis mon style sans me poser trop de questions », ajoute-t-elle.

Des failles transformées en trésors Un style et des œuvres qui naissent parfois bizarrement et de manière inattendue, comme sa dernière collection intitulée « Veins ». « Un jour, je me suis pris un coup involontaire et j’avais un énorme œil au beurre noir qui a mis des jours à s’estomper. Je passais des heures à observer dans le miroir toutes ces veines éclatées et les mouvements m’ont fascinée. Parallèlement, un designer qui travaille le bois et qui aimait mon travail de décoration mural pour les boîtes de nuit, m’a demandé d’illustrer certaines de ses pièces. J’ai tout de suite vu une possibilité d’entrecroiser mes lignes dans les creux

et les interstices créés naturellement par le bois », se souvient l’artiste. Résultat : une combinaison de deux formes de vire-voltages musculaires et nerveux, du plus bel effet, altérée encore lors de la phase de séchage. « Je n’avais aucune expérience de la peinture sur bois et ces erreurs de débutante m’ont servi de manière involontaire. Désormais, j’applique cette technique sur toile », affirme Claire.

Une to do list interminable… Ce qui frappe le plus lorsqu’on rencontre la jeune femme, c’est son côté touche-à-tout, propre à la nouvelle génération, mais encore plus décuplé chez elle. « Je suis constamment en train de chercher de nouvelles choses à faire. Je me fixe des objectifs et dès qu’ils sont atteints, il m’en faut d’autres… J’ai parfois peur de m’éparpiller et de ne jamais aller au fond des choses, mais en même temps, avec les réseaux sociaux où le flot de nouveautés est continu, j’ai le sentiment de rater des tendances essentielles. Comme je suis curieuse et qu’en plus, en vivant à Paris, il faut que je remplisse mon frigo parce que la vie est chère, je me lance dans plein de nouveaux projets », confie-t-elle. Son dernier en date se nomme le cinéma. On l’avait déjà vue faire de la figuration dans des clips, mais voici quelques mois, elle se fait repérer par le réalisateur Virgile Texier qui en fait son personnage féminin dans le court-métrage « Todesangst ». Dans la foulée, elle s’est inscrite dans une école de théâtre parisienne et court les castings dans la ville-lumière. Polyvalente, multi-tiroirs, slasheuse moderne. « Bonne chance à celui qui va essayer de vivre un jour avec moi… », lance-t-elle. Tout est dit !• 72

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D.R.

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SEXY

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DESIGN

JULIE ROUSSEAU

LES PAPER BEASTS ?

Ça cartonne!

La graphiste et designeuse franco-belge Julie Rousseau nous a emmenés dans sa jungle de papier où les trophées de chasse vous donnent le sourire et où les monstres sont gentils. Visite guidée.

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Alexandre Janvier

Entrer dans l’atelier de Julie Rousseau et d’emblée voir apparaître sur ses murs les monstres par dizaines aurait pu faire fuir bon nombre de visiteurs. Or, ici point de peur ni même de crainte.

étaient nés. Une amie qui a un magasin pour enfants a complètement flashé et en a testé quelques-uns dans sa boutique. Les gens s’arrêtaient pour prendre des photos et lui ont rapidement tout acheté. Le projet était lancé », explique-t-elle.

Les trophées de chasse que la créatrice entrepose ont même plutôt de quoi faire sourire et rejaillir une jolie part d’enfance en nous.

Production artisanale et souci écologique

Touche-à-tout débordante d’idées, la Lilloise, mais Bruxelloise d’adoption, a fait naître ses premiers monstres en cherchant à construire un support en 3D pour ses V-Jings (performances visuelles durant un set de DJ). Là, en triturant le carton dans tous les sens, un œil apparaît, suivi d’un deuxième, puis en cherchant, une bouche, etc. « Je le soupçonnais déjà depuis longtemps, mais cette nuit-là, je me suis rendue compte du potentiel énorme du carton et après avoir martyrisé mes prototypes dans tous les sens pendant plusieurs semaines, les modèles de base

Commence alors la production artisanale où chaque paper beast s’affirme en tant que pièce unique. Une méthode méticuleuse et mathématique, issue de plusieurs heures de travail acharné, mais aussi d’un de ses « défauts ». « Depuis toujours dans ma manière de travailler, je suis à la recherche de la perfection géométrique et surtout, esthétique. Du coup, j’ai employé cette manie pour créer un modèle à la finition parfaite, immuable, au millimètre près. Après cela, il y a un réel potentiel d’amusement via l’habillage graphique et les couleurs qui changent sur chaque pièce », ajoute Julie. WATZBY.COM MAI 2015

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Elle emploie pour ce faire du washi tape, sorte de papier de riz auto-collant très rare qui se marrie parfaitement au carton sur lequel il est peu aisé de peindre. « Il y a là un aspect écologique qui me tenait également à cœur. J’emploie aussi du carton recyclé, au pelliculage particulier qui fait que l’on peut l’utiliser des 2 côtés, et une colle naturelle pour rester cohérente dans le choix de mon matériel », confie la créative.

Une créativité débordante... Diplômée de Saint-Luc à Tournai et désormais professeure de communication visuelle dans une haute école d’art de la Capitale, Julie Rousseau utilise toute la somme de références qu’elle a emmagasinées au fil des années et s’est amusée à créer quatre collections différentes, sans forcément rester fidèle aux modèles réels. « La série afro est par exemple née de l’invitation d’une galeriste du Sablon qui a un splendide magasin d’objets d’art africain et qui avait repéré mes premiers modèles. Elle a décidé de me mettre comme « artiste à l’honneur » durant les Nuits du Sablon et du coup, j’ai disparu pendant deux mois pour créer des Paper Beasts en puisant mon influence dans ses pièces incroyables. J’ai dès lors créé des animaux issus d’Afrique, sans pour autant respecter tous les codes au niveau des formes et des couleurs. A ma grande surprise, toutes les pièces ont été vendues et même certaines à des artistes prestigieux comme Isabelle de Borchgrave », raconte-t-elle.

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...et pleine de ressources ! L’originalité de ses créations aux tailles diverses leur est conférée par leurs différentes fonctionnalités. Accrochées au mur ou posées sur un socle, elles peuvent prendre la forme de sculptures modernes comme la collection Hero ou bien de masques, avec lesquels petits et grands jouent à devenir des bêtes férocement drôles ou des super héros ornés de couleurs vives. Julie a aussi récemment lancé la gamme des Aero, autrement dit des structures ajourées en 3D et à base de balsa (bois très léger) qui laissent passer la lumière et jouent avec les ombres, au plus grand bonheur des amateurs du genre. Julie Rousseau s’amuse désormais aussi à prendre ses Paper Beasts en photo, disposés dans différents endroits, pour orner ses modèles des clichés en veillant à régler la grandeur des orifices pour la vision. « Un de mes objectifs est de collaborer avec d’autres artistes pour qu’ils viennent apporter leur propre touche dans la composition graphique ou qu’ils créent un univers dans lequel mes Paper Beats pourront venir s’imbriquer », confie-t-elle. À la frontière entre art contemporain et design, ses pièces qu’elle appelle affectueusement la « ménagerie » peuvent à la fois être exposées et portées. Et Dieu sait où cet esprit créatif va s’arrêter dans la confection de nouvelles bêtes qu’elle veut avant toute chose sympathiques. « Quand j’étais petite, je me rappelle que mon grand-père avait plein d’animaux dans sa maison aux hauts plafonds et ceux-ci avaient le don de m’effrayer. Du coup, je fais tout pour que les miens aient l’air le plus gentil du monde », affirme l’artiste. Des monstres gentils ? Oui, c’est le paradis ! •


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FOOD

La recette du cronut enfin dévoilée ! D.R.

Dominique Ansel, le créateur de la pâtisserie mi-croissant, mi-donut dont les Américains raffolent, vient de révéler les ingrédients de sa mystérieuse recette. De quoi mettre nos papilles en émoi et nous inviter aux fourneaux ! Bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas le courage de faire une heure de queue pour goûter au cronut ! Le chef pâtissier Dominique Ansel a récemment publié un livre de cuisine, Dominique Ansel the secret recipes, dans lequel il dévoile la recette secrète da la fameuse viennoiserie élaborée dans sa pâtisserie newyorkaise. Après avoir fait ses classes chez Fauchon en France et chez Daniel Boulud à New-York, le pâtissier s’établit à Soho, le quartier bobo de Manhattan, en 2011. Dominique est alors loin de s’imaginer qu’il deviendrait rapidement la star planétaire du cronut ! Quand on lui demande quel goût a sa viennoiserie mutante, entre croissant français et donut américain, le pâtissier nous répond : « C’est super bon ! Le cronut est réalisé à base d’une pâte laminée frite dans de l’huile de pépins de raisins, garnie avec une crème et terminée par un glaçage. J’ai développé sa recette durant à peu près deux mois pour avoir un résultat très aéré », précise Dominique. Ça a l’air très nourrissant... « Non, contrairement à ce que l’on peut croire, la crème et la texture intérieures sont très légères. C’est très facile à manger ! D’ailleurs la recette m’a pris autant de temps parce que je voulais vraiment l’affiner pour que la pâte n’absorbe pas trop d’huile », affirme-t-il. D’après les échos qui nous parviennent, ce serait la folie tous les matins devant votre boutique car les New-Yorkais raffolent de vos cronuts. Les files seraient assez spectaculaires... « Exactement ! On ouvre les portes à huit heures

et déjà avant, il y a entre 100 et 200 personnes qui attendent... C’est impressionnant parce que c’est comme ça depuis le lancement du produit. Enfin, depuis le deuxième jour. On essaie de produire suffisamment de cronuts pour tout le monde, mais on a une toute petite cuisine. C’est pourquoi on a du limiter le nombre à deux par personne... » Tout le monde se prend d’ailleurs au jeu, même les célébrités qui ne bénéficient d’aucun traitement de faveur ! « C’est vrai que l’on a plusieurs stars qui sont venues parmi lesquelles Lenny Kravitz, Léonardo Di Caprio ou Heidi Klum. Tous ont attendu en ligne, on ne fait aucune exception, même pas pour les amis ! » Et pour 5$ pièce, c’est sûr que nous aussi l’envie nous prend d’y goûter ! Mais qui d’entrenous serait prêt à se rendre à New York pour y suivre une file monstrueusement longue, ou bien à payer quelqu’un pour attendre à notre place et se procurer la pâtisserie au marché noir du cronut (si si ça existe !) ? Pas besoin d’y répondre, nous avons une meilleure solution ! Si la marque est déposée, rien n’empêche en effet les gourmands de reproduire le cronut chez soi puisqu’après deux ans de succès, la recette est enfin disponible. Sachez tout de même que la préparation prend trois jours et qu’elle n’est pas toujours aisée... Mais quand on aime, on ne compte pas ! A.M.

Découvrez la recette du cronut dans le livre de Dominique Ansel, The Secret Recipes, Simon & Schuster, 21,73€

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BIZTONET

LE Facebook belge des entrepreneurs À l’ère du numérique, l’échange d’information est un réel jeu d’enfant. L’interaction est d’ailleurs le maître mot du web 2.0. Au vu de la masse de données disponibles sur la Toile, mieux vaut savoir comment ne pas prêcher dans le vide.

P

eu nombreux sont ceux qui ne possèdent pas de compte sur au moins un réseau social. La présence sur ces plateformes occuperait une bonne partie du temps passé online ! Autant dire que dorénavant, les réseaux sociaux sont inhérents au quotidien. Ce qui fait donc les choux gras du média social le plus connu au monde, Facebook, pour ne point le citer. Surfant sur les mêmes principes de partage et d’interaction, BizToNet a vu le jour. Récemment cuisinée par Chistophe Bourdon dans l’émission “On n’est pas des pigeons”, c’est au tour de Watzby de passer cette start-up belge au grill, fondée par le jeune entrepreneur belge Omer Taki.

BizToNet, c’est quoi ? BizToNet, c’est tout simplement un réseau social exclusivement consacré aux échanges commerciaux BtoB. De nos jours, il est presque inconcevable pour une entreprise de survivre uniquement offline. L’idée 84

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innovante de cette start-up est de reprendre les mêmes codes qui font le succès de Facebook et de les appliquer autrement aux besoins réels du terrain. « Nous sommes partis du concept de réseau social et nous avons eu l’idée de l’appliquer au monde de l’entreprenariat. En amont, nous avions constaté qu’il manquait un outil de communication inter-entreprise », explique Omer Taki. Alors âgé de 24 ans, Omer Taki travaille chez Caterpillar en tant que consultant mais aussi comme coordinateur et représentant francophone d’une fédération d’entreprises. « Ce job a été une très bonne opportunité puisqu’il m’a permis de toucher au monde de l’entreprise. En tant que consultant, j’ai constaté qu’il y avait un réel besoin dans le business qui résultait d’un manque d’échange d’informations entre entreprises. Il fallait donc rapidement un outil de communication efficace », ajoutet-il. C’est ce qui s’appelle trouver une niche !

Un marketing 2.0 Habituellement, les entreprises utilisent les mêmes procédés pour atteindre leur client potentiel, « cela


WATZBY passe par le mailing, le flyering, ou encore le marketing direct avec la visite d’un représentant commercial de l’enseigne… Toutes ces méthodes coûtent cher, prennent du temps et surtout ne sont pas toujours suffisamment efficaces en rapport à l’investissement qu’elles requièrent », précise Omer Taki. Puisé dans son vécu, ce projet de lancer un réseau communicationnel pour les entreprises prend alors racine. « Puisque les réseaux sociaux sont là, nous avons pensé en adapter le concept au monde de l’entreprise. Et ce après avoir réalisé une étude du marché existant. Concrètement et comme tous le monde le sait, un réseau social permet aux membres d’échanger, de communiquer et de partager tout type d’information via une time-line. Les éventuels amis ou abonnés peuvent ensuite liker, commenter, ou encore partager cette information », précise-t-il. Alimentée par les habitudes actuelles en termes de connectivité sur des réseaux sociaux virtuels, l’idée semble faire mouche. Ainsi, en moins d’un an d’existence, BizToNet a réussi à regrouper plus de mille entreprises en son sein. Derrière ce nom, se cache une équipe composée de cinq collaborateurs indépendants, dont deux commerciaux, deux informaticiens et une juriste administrative.

BizToNet, un réseau social à vocation commerciale Si l’idée est sympathique, voire utile... Reste que des réseaux sociaux, on en trouve des masses sur la Toile. Pourquoi dès lors en avoir créé un nouveau ? C’est simple : chaque plateforme a sa particularité. L’une des principales différences entre Facebook et LinkedIn, par exemple, tient au fait de la conception même de ces réseaux sociaux. L’utilité première de Facebook est de mettre en relation les internautes entre eux, ces derniers postent des informations personnelles destinées principalement à un public de la sphère privé. « Tandis que pour LinkedIn, le réseau est davantage utilisé par des personnes qui se connectent, entrent en contact et échangent des informations professionnelles au sein d’un mur. Il s’agit en quelque sorte d’une vitrine pour exposer un curriculum vitae. BizToNet, c’est encore un peu différent ! On y retrouve en effet des entreprises, et non plus des individus, qui se connectent, entrent en relation commerciale et échangent au sein d’un mur tout type d’information commerciale », ajoute l’entrepreneur. Pour s’inscrire sur BizToNet, rien de plus simple ! Il suffit de créer un compte ‘entreprise’ ou un compte personnel. Comment ça fonctionne ? « Soit une entreprise crée un compte membre au sein de BizToNet, soit c’est le personnel de cette entreprise qui en crée un afin de la représenter. D’une manière ou d’une autre, l’entreprise est donc toujours représentée au sein de notre

réseau », affirme Omer Taki. Comme sur LinkedIn, les membres peuvent choisir entre un compte gratuit et un compte payant en fonction de leurs besoins.

Une plateforme pour les entrepreneurs Afin d’offrir un service de qualité et de rester dans les clous du projet, l’accès au service est néanmoins limité au personnel œuvrant dans les services achats, les branches commerciales ou marketing, mais aussi à la direction. « Les autres membres d’une entreprise peuvent s’inscrire également, mais ce n’est pas vraiment la plateforme qui leur convient. Notre réseau social est consacré à l’échange d’informations commerciales. En guise d’exemple, une secrétaire n’a pas vraiment d’intérêt car elle n’est pas directement concernée par l’essence même du réseau social », précise le jeune homme. Le but est avant tout de proposer des produits et services aux entreprises. Le tout, en se concentrant sur le business. Pour y arriver, un système pyramidal a été construit. « Si une entreprise dispose de dix commerciaux qui sont tous inscrits sur BizToNet et qui donc la représentent, celle-ci dispose alors d’un aperçu d’autant plus large sur son secteur d’activité et sa zone géographique », continue-t-il encore. En développant chacun le tissu relationnel propre à son secteur, les commerciaux d’une entreprise peuvent lui permettre d’atteindre un nombre important de clients potentiels. Imaginons qu’une entreprise X partage une information sur son mur, qu’elle emploie 10 commerciaux dans des zones géographiques distinctes, et que ces derniers aient 100 autres entreprises dans leurs relations propres... cela signifie qu’in fine, près de 1000 entreprises pourraient rapidement et facilement voir cette publication. Le secteur des services est largement représenté sur BizToNet, avec à sa tête l’Horeca et la construction. « Je cherche la facilité de partage d’informations commerciales et l’interaction entre les entreprises. Aujourd’hui, partager un nouveau produit accompagné d’un descriptif sur BizToNet ne prend qu’une minute à une société. Le tout en pouvant cibler ses clients et des zones géographiques particulières. C’est un avantage qu’il n’y a actuellement nulle part ailleurs ! », se réjouit Omer Taki. Personne n’échappe à l’évolution technologique ! Encore moins les entreprises qui doivent sans cesse adapter leurs pratiques et leur matériel à ce monde, plongé dans l’interactivité virtuelle constante. L’objectif étant de faire fructifier leur investissement rapidement et du mieux possible et ce, en adaptant les habitudes commerciales afin d’atteindre plus facilement leurs clients et faciliter les échanges. À bon entendeur ! Omer Urat WATZBY.COM MAI 2015

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Soutenez vos artistes préférés avec Hello Play !

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Hello quoi ? Hello Play ! Mais si, vous savez, c’est ce nouveau media web d’Hello Bank consacré à la scène électronique belge. Il promet de nous faire découvrir de nouveaux talents de chez nous. La « Génération Y » vibre déjà de plaisir ! Développé par l’agence bruxelloise Digizik pour le service Hello Bank de la banque BNP Paribas Fortis, Hello Play se veut le nouveau service web à la pointe en termes de sons électro belges. Alimenté depuis quelques mois déjà, on y trouve vidéos, live sessions, articles détailles, playlists et mêmes les événements à ne pas rater ! Le tout aux couleurs « noir-jaune-rouge » of course !

Pourquoi succomber à Hello Play ?

Pour accéder aux possibilités offertes par la jeune plateforme, il faut y créer un compte. « Quel intérêt ? », me direz-vous ! Eh bien... Parce qu’être inscrit sur Hello Play, ça signifie avoir accès gratuitement à un max de contenus exclusifs et originaux, belges et internationaux, et avoir la possibilité de remporter des entrées VIP pour différents événements. Parmi ceux-ci, citons le concert privé de lancement « Hello play ! Fuel Concert » qui a duré près de quatre heures avec une programmation fournie, à laquelle ont participé Amon Tobin, Pomrad, Michael Midnight, Surfing Leons ou encore Bafana. Et ce n’est pas tout ! Web 2.0, interactivité et partage obligent, le service qui nous occupe permet aux Hello Players d’enregistrer leurs morceaux et playlists favoris pour les réécouter à l’infini lorsqu’ils le souhaitent. aussi une façon de découvrir Dj’s et Djettes, mais aussi artistes confirmés ou nouveaux talents qui font le buzz. De quoi être au courant de toutes les nouveautés musicales électroniques du moment ! La bonne volonté et la motivation des Hello Players est mise à profit pour le partage de performances live qui sont retransmises par la plateforme. L’objectif ? Drainer un maximum de contenus estampillés du hashtag #helloplay sur les réseaux sociaux. L’interactivité des utilisateurs est également mesurée par une jauge, alimentée en temps réel, sur le site web du service. Si celle-ci est trop faible, la retransmission est coupée aux grands dam des fans. Mais si elle reprend, le concert repart de plus belle. 86

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Soutenez des projets !

Surfant sur le succès du financement participatif, Hello Play permet de soutenir ses articses préférés et ce, grâce à l’association d’Hello bank, la banque en ligne qui vise les jeunes adeptes du mobile, et Ulule, première plateforme européenne de crowdfunding. Concrètement, l’argent ne vous sera d’aucune utilité pour soutenir un projet ! Ici, ça fonctionne avec des crédits, baptisés, « Hello Coin » (HC). Comment les obtient-on ? Tout simplement en écoutant de la musique ou faisant certaines actions, telles que la création de listes de lecture ou les partages, sur les plateformes partenaires. À savoir, Deezer, Last.fm, Spotify et Soundcloud. Attention, il faudra pensez à bien les lier à votre compte Hello Play au préalable ! Sachez également que tout nouvel inscrit bénéficie immédiatement de 30 HC et que l’on ne peut pas accumuler plus de 500 HC par semaine pour chaque projet. Il s’agit sans doute d’une précaution visant à limiter les abus... Quoi qu’il en soit, ces Hello Coins sont ensuite convertis en soutien financier, dont le montant n’est pas précisé, à attribuer aux projets sélectionnés par Hello Play qui vous plaisent le plus. Reste à saluer le savoir-faire et l’expertise de l’agence belge Digizik, avec laquelle Hello Bank ! a déjà collaboré pour The Voice et Tomorrowland, mais aussi cette chouette idée de sponsoring participatif qu’est Hello Play. Alors, on rejoint la communauté Hello Play ? À la rédaction, c’est déjà tout vu ! Omer Urat


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WATZ WEB

Vous voulez des bons plans

en quelques clics

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TOUTE NOTRE SÉLECTION E-SHOP APPLICATIONS & WEB. PROFITEZ-EN !

PLEEK

une mosaique d’amis Pleek est la nouvelle application sociale surfant sur la tendance Instagram et snapchat. Le principe est simple : vous créez une mosaïque de photos ou de vidéos pour les partager avec vos amis. Vous prenez une photo et par la suite vos potes pourront se taper l’incruste et vous répondre directement à leur tour. L’application, créée par Cyril Paglino, un ancien de Secret Story, est en passe de devenir un phénomène 88

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mondial, même Nicki Minaj et Jérôme Jarre y ont cédé. D’ailleurs le rappeur P.Diddy y a investi la coquette somme de 600.000 dollars. Bref, pour mieux comprendre, téléchargez l’application, vous verrez, vous serez vite accros. WWW.PLEEKAPP.COM Application gratuite Disponible sur l’Apple Store et Google Play


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FLASHGAP ‘

revivez vos soirees Qui n’a jamais eu la désagréable surprise de découvrir, le lendemain d’une soirée bien arrosée, toutes les photos qui y ont été prises publiées sur Facebook ?? En référence au film Very Bad Trip, Flashag tire son principe

de cette expérience. Photographiez vos sorties et choisissez l’heure à laquelle l’application vous fera découvrir vos frasques. Surprises garanties le lendemain. Disponible sur Google Play & Apple Store

Very Bad Trip. Warner Bros

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flashchat Chattez avec qui vous voulez Sorte de mini intranet, cette application permet de communiquer gratuitement pour toutes les personnes connectées sur un même réseau wifi. Efficace par sa simplicité et sa gratuité, elle procure une conversation privée qui sera détruite une fois celle-ci terminé. Plus de problème de confidentialité donc. Application gratuite Disponible sur l’Apple Store et Google Play

^ npr one VOS HUMEURS ONT DU GOUT Avis aux amateurs de découvertes culturelles et originales ! NPR One s’apparente à une radio publique qui vous permet d’écouter des émissions culturelles, en podcast, quand vous le souhaitez et cela, en fonction de vos humeurs et envies. De quoi alimenter son esprit de façon ludique ! Application gratuite Disponible sur l’Apple Store et Google Play

VERY CHIC Des hotels luxueux moins chers Voici une application pratique pour trouver des hôtels chics, originaux et moins chers. Envie d’émerveiller votre conjoint ? Avec Very Chic, vous êtes sûr de lui taper dans l’oeil et de faire un sans faute. L’application propose un large choix d’hôtels avec une recherche facile d’utilisation organisée par région et qui s’étend même au-delà de nos frontières. Very Chic vous proposera de somptueux hôtels à des prix allant jusqu’à -80%. Alors, tenté ? WWW.VERYCHIC.COM WATZBY.COM MAI 2015

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JEUX VIDÉOS

SÉLEC

TION WATZB Y

©Capcom

THE WITCHER 3 : WILD HUNT

LE BLOCKBUSTER QUI INSUFFLE UN MONDE FANTASTIQUE DANS LE RÉEL Reporté à trois reprises, le jeu d’action sort officiellement ce 19 mai 2015. Tout comme pour les opus précédents, l’histoire est tirée des romans de l’auteur polonais Andrzej Sapkowki. Qualifié de ‘jeu le plus attendu de 2015’ lors du Game Awards 2014, The Witcher 3 garde en haleine et propose plus de 200 heures de gameplay dans un monde ouvert qui ravit ses fans ! Découverte. Par Omer Urat

En tant que jeu open-world, c’est-à-dire sans frontière et sans ligne de conduite imposée proprement dite, The Witcher 3 propose au joueur de suivre sa propre destinée à travers le protagoniste Gérald. Changement de taille par rapport à la version précédente : cet opus offre au gamer une nouvelle carte 40 fois pus grande que la précédente. L’appel est lancé !

L’emprise narrative La qualité des images ne faisant pas tout, pour s’enthousiasmer et passer des heures à jouer encore faut-il que l’histoire en vaille la chandelle. Et avec The Witcher 3, on peut dire que la condition est remplie ! S’inscrivant dans le genre fantastique, la trame se déroule dans un univers d’apparence cohérente et réaliste, basée sur les œuvres de Sapkowski mettant en scène un chasseur 90

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dont la destinée est de délivrer le monde. Tout débute à Kaer Morhen où Gérald, héros aux pouvoirs magiques, rencontre Ciri pour l’initier à l’art du combat. La guerrière fera ensuite des apparitions lors des épreuves en coopération. Le sorcier doit accomplir des missions quotidiennes consistant notamment à poursuivre et traquer des monstres, coriaces par leur combativité et l’intensité de leurs attaques. La tâche requiert ainsi l’utilisation d’une stratégie adéquate, bien qu’il soit possible de l’accomplir par de multiples moyens. On y revient, cette possibilité a l’avantage de booster la créativité du joueur ! Préparez donc des potions, aménagez des pièges, cherchez des outils, survivez et achevez votre quête. Pour ceux qui en veulent plus, des missions annexes sont également proposées. Dans ce type de jeu open-world, le gamer


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JEUX VIDÉOS

Des décors époustouflants. Une immerssion totale dans un univers fantastique.

voyage et découvre la beauté des décors et pour ne pas s’y perdre à l’infini, la temporalité est fournie par l’alternance du jour et de la nuit, voire par la taille de la barbe de Gérald. Notons également que le jeu se compose de trois épisodes. Dans le premier, Gérald est amené à suivre sa quête principale de délivrance du royaume des monstres, tandis que le second se consacre à la libération du royaume suite à l’invasion de Nilfgaardian. En fonction des territoires reconquis, le dénouement sera donc différent. La troisième et dernière aventure correspondra quant à elle davantage à la quête personnelle du héros : la recherche de ses proches. Des qualités narratives, des effets époustouflants, des environnements superbes à explorer selon l’humeur, une maniabilité exquise mais surtout une grande liberté de jeu.

Le gamer, maître du jeu Dans le monde ouvert et non linéaire de ce nouvel opus du jeu, le déroulement dépend des choix stratégiques effectués par le joueur au cours de sa quête. Rafraîchissant ? Oui, mais cette idée conçue par le développeur CD Projekt RED peut également s’avérer être une lame à double tranchant. Et pour cause... De prime abord la possibilité de faire avancer le jeu selon ses envies offre une grande liberté, comme celle de parcourir l’immense carte dans son entièreté sans un quelconque chargement, plaira sans aucun doute aux joueurs chevronnés. Pourtant, il faut être bien conscient que la progression dans le jeu peut également être entravée par certains mauvais choix. Notons également que les novices, sans repère quelconque, pourraient rapidement se perdre dans les somptueux méandres des décors et des scénographies de The Witcher 3.

Nouveautés par rapport aux anciens opus, le combat à cheval et le tir à distance confèrent un certain dynamisme au jeu. Une fois la manette en main, le joueur qui maitrise son personnage peut en obtenir des mouvements précis et efficaces pour autant que règles, codes et exigences du jeu soient respectés.

Maniabilité et souci du détail Fidèle à la qualité de ses réalisations antérieures, CD Projekt augmente encore la fluidité du gameplay en misant sur la flexibilité des mouvements offerte au joueur. Celui-ci peut en effet utiliser trois méthodes d’attaque. À savoir, le combat à l’arme blanche, la magie et l’alchimie. En fonction de l’intensité et de la méthode utilisées, les coups portés à ses adversaires peuvent provoquer blessure, empoisonnement ou encore paralysie. Chaque coup augmente la jauge de l’adrénaline qui, une fois remplie, permet de porter des coups mortels. Sans oublier qu’il est dorénavant possible d’utiliser les éléments du décor dans certaines scènes, notamment pour y mettre le feu. D’ailleurs les décors, parlons-en car ils vont faire chauffer vos machines ! Avant même le début de la partie, la qualité et la précision visuelles du jeu sont littéralement bluffantes. Et ce, tant pour les personnages qu’au niveau des environnements. Les expressions faciales des individus, la nature environnante et même les bâtiments rencontrés sont si bien réalisé qu’ils plongent directement le joueur dans l’aventure. Un effet obtenu par les profondeurs de champs à tout niveau privilégiés par les développeurs. Voilà autant de raisons pour lesquelles The Witcher 3 s’est imposé comme l’un des jeux vidéo les plus attendus de l’année. De notre côté, on ne peut que vous le conseiller !

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COUP

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Mountain fire Sundogs

Groupe phare de notre scène rock nationale, les Bruxellois de Great Mountain Fire qui reviennent eux aussi pour un second opus, quatre (trop longues) années après le succès retentissant de « Canopy ». On les avait laissé non sans émotion avec le superbe concert unplugged du Cirque Royal et depuis lors, plus des masses de nouvelles, mais du coup l’immense joie de les retrouver. Tout d’abord via un premier single intitulé « Lapis Lazuli » lancé en éclaireur un mois avant la sortie de l’opus, mais également via un album absolument sublime nommé « Sundogs », véritable compilation de pépites de rock rétro et

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de mélodies de guitare au grain 60’s (« What Fool !? »,« You Shadow », « 5-Step Fever») et de claviers colorés («The Magic», «Million Years of Jetlag », « Lost & Found »). L’ensemble a une vraie couleur vintage – on entend même le bruit d’une aiguille sur la platine – mais les références sont parfaitement maîtrisées et cela sonne même très moderne. Ils ont également soigné l’imagerie avec de superbes photos et une collaboration avec l’artiste-collagiste David Delruelle qui a confectionné des numéros collectors personnalisés pour les 64 premiers et chanceux acquéreurs. Trésor national.

PIAS

Other Lives Rituals

Troisième album des Américains après l’acclamé « Tamer Animals » sorti en 2011 qui leur avait valu un accueil critique et public et également de faire la première partie des concerts de Radiohead durant la tournée américaine du groupe d’Oxford, « Rituals » pourrait bien installer définitivement Other Lives dans le gotha du rock indé. Multi-instrumentistes hyper créatifs, auteurs de prestations scéniques époustouflantes, le groupe de Jesse Tabish a encore gravi un échelon supplémentaire avec cette nouvelle fournée de morceaux. La première moitié de l’album est tout simplement impressionnante de niveau tant les titres « Fair Weather », « Pattern » puis le single «

Reconfiguration » partent dans tous les sens avec des compositions riches et progressives. « Beat primal » puis « New Fog » sont autant de joyaux d’inventivité et tant le piano que les cordes que les cuivres s’entrelacent avec bonheur et harmonie pour mettre sur orbite la voix du charismatique chanteur. En se délocalisant à Portland (Oregon), le groupe voulait prendre ses distances avec l’Oklahoma natal et explorer de nouveaux horizons sonores. Il a réussi le pari et est même récemment venus le défendre avec brio au Beurschouwburg devant un parterre de fans ravis. Une des plaques de l’année. TBD Records


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ROSCOE Mont Royal

On avait quitté les Liégeois de Roscoe en 2012 avec un très prometteur premier album intitulé « Cracks » et ceux-ci ont pris le temps de digérer cet essai inaugural pour revenir avec un « Mont Royal » somme toute assez différent de son prédécesseur. Une douce montée en puissance qui passe aussi et surtout par une redéfinition de leur son pour lui donner quelques couleurs gentiment électro et une dimension atmosphérique et planante comme sur le trio inaugural Fresh Start, Rule et Shaped Shades ou plus loin sur le splendide Weakest qui ne ferait pas tache dans la discographie de Ry X. Quelques pointes de guitare sèche comme Hands Off, Shore ou Side Secrets

et quelques morceaux très intéressants dans leur composition comme Scratches fait de cassures et de relances drôlement bien ficelées ou le titre Edges final dont la mixture piano / cordes offre une splendide harmonie. Une bien belle progression et une jolie mise en danger pour le quintet qui gravite autour du chanteur Pierre Demoulin et qui ne s’est donc pas reposé sur ses lauriers. Les Liégeois défendront leurs titres sur scène, à commencer lors des Nuits Bota le 11 mai sur la scène de la Rotonde. PIAS

PATRICK WATSON Love Song

Ask In The Deep

For Robots Patrick Watson fait partie de ces héros magnifiques et pourtant méconnus du grand public, mais que l’on aime à garder secret tant est divine l’intimité qu’il arrive à faire passer à travers ses chansons. Le Canadien qui a déjà livré quelques perles comme les morceaux «The Great Escape » ou « Big Bird in a Small Cage » a pourtant lui aussi décidé de prendre tout le monde à contre-pied avec le successeur de « Adventures In Your Own Backward ». Le titre « Love Song For Robots » est à lui seul un indice de cette mutation vers des sonorités nouvelles, plus modernes et même plus mécaniques. Mais le titre résonne également comme

Soley

une douce ironie sur l’impossibilité de l’être bionique à éprouver des sentiments alors que nous, humains, sommes dotés d’amour ou de trahison. Watson ne part pas pour autant dans les tours, mais s’aventure toutefois (pour la première fois aussi loin) vers des contrées qui lui étaient jusque-là inconnues comme le R&B teinté d’électronica. Enregistré entre Los Angeles et Montréal, ce cinquième album studio confirme s’il le fallait encore les talents de songwriter et d’interprête du Canadien. Pour les fans, il sera de passage aux Nuits Bota le 17 mai dans la superbe salle du Cirque Royal. Domino

Perdue dans la meute de mâles, l’Islandaise Sóley, de son vrai nom Sóley Stefánsdóttir, apparaît bien fragile. Mais c’est justement la force de cette chanteuse que l’on avait découverte voici trois ans lors d’une soirée scandinave aux Nuits Bota. On avait beau être au premier rang, il était difficile de percevoir les mots qu’elle lâchait pour présenter ses chansons. Mais une fois cette timidité presque maladive passée, la jeune femme aux grandes lunettes s’ouvre et lâche tout ce qu’elle a dans le ventre. Un concentré de tripes qui vous arrache des larmes de bonheur tant la caresse est douce. Son premier album, « We Sink » a accompagné bon nombre de

nos soirées hivernales, quand la mélancolie nous dictait de nous parer d’un manteau rassurant comme les titres « Pretty Face » ou « I’ll Drown ». Pour le nouveau venu, Sóley a décidé de lutter contre ses demons intérieurs et a fui le minimalisme des compositions pour l’abondance de sonorités, fruit de ses années d’apprentissage classiques à la mondialement réputée Icelandic Art Academy. “Ask in The Deep” reste cependant du côté obscur de la force comme une succession de cauchemars enfantins ou de contes de fée un peu lugubres, mais qu’elle arrive par sa magie à elle à rendre lumineux et pleins d’espoir.

Morr Music WATZBY.COM MAI 2015

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FILMS

Ex Machina

Alex Garland

Côtés grosses productions, on aurait pu vous parler du revenant « Mad Max » et des effets spéciaux spectaculaires de « San Andreas », mais on a décidé de vous présenter « Ex-Machina ». Enième film sur l’intelligence artificielle ok, un mois à peine après « Chappie » du réalisateur sud-africain Neill Blomkamp ok, mais ce qui frappe ici,

c’est l’inventivité visuelle et la beauté déconcertante de cette femme-robot née du cerveau d’un Steve Jobs du futur. Celui-ci invite un de ses plus brillants employé dans sa demeure, forteresse de technologie dans laquelle il vit reculé, mais surtout y dépense son immense fortune à expérimenter sur un humanoïde doté d’une

COU

Why Not Production

intelligence supérieure et (vieille rengaine) de sentiments. Longtemps scénariste, notamment pour Danny Boyle (La Plage, 28 jours après), Alex Garland enfourche pour la première fois la caméra et réunit deux acteurs dans le vent côté science-fiction : Oscar Isaac et Domhnall Gleeson qui seront également ensemble

The Farewell Party (Fin de Partie) Sharon Maymon

L’euthanasie comme sujet de film a rarement été traitée avec humour au cinéma, mais c’est pourtant le pari un peu fou que s’est lancé la réalisatrice israélienne Sharon Maymon qui avait déjà livré le très remarqué et surtout très drôle «Sumo» en 2009. L’histoire se déroule dans une maison de retraite de Jérusalem où cinq pensionnaires, ne supportant plus de voir un de leurs amis 94

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malade souffrir, décident de construire une machine pour mourir en paix. Le douteux procédé finit par arriver aux oreilles d’autres patients de la résidence et la tache d’huile infernale est lancée. L’humour noir est le véritable noyau central de « The Farewell Party » (très maladroitement traduit « Fin de partie » pour le titre français…) et une manière de dédramatiser un vrai problème de société qui divise très fréquemment

l’opinion publique. Dans le cas présent, Maymon arrive à rendre tellement sympathique la troupe de petits vieux serial killers qu’aucun jugement n’est réellement posé. On assiste surtout à des situations tellement rocambolesques et la mise en scène est tellement finement et justement concoctée que l’on rit énormément. La jolie et rafraîchissante tragicomédie du mois. Sortie: 13 mai

COEP DE UR WAT ZBY à l’affiche de l’épisode 7 de Star Wars. La demoiselle bionique est quant à elle interprétée par la délicieuse actrice suédoise Alicia Vikander qui va forcément tenter de gagner le cœur du jeune homme et pardelà, sa liberté. Rien de très surprenant là non plus, mais jolie claque visuelle. Sortie: 27 mai


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Côté cinéma français, on s’est arrêté ce mois-ci sur le nouveau film d’Arnaud Desplechin, «Trois Souvenirs de ma Jeunesse », sorte de quête identitaire à l’envers faite de flash-backs où le héros, arrêté par la police pour fausse identité se remémore la cause de cette échange de passeport et parallèlement plusieurs événements marquants de sa prime adolescence. On replonge donc dans une France à l’image (presque) d’Epinal faite de voitures à la carrosserie jaunie et en même temps pas si lointaine. On est en tout cas immergé dans une passion superbe entre le jeune Paul, provincial qui tente sa chance à la ville et Esther,

Arnaud Desplechin

beauté fatale, pin-up de son lycée qui a sa propre cour. C’est cette tension entre les 2 personnages, magnifiquement interprétés par le convaincant Quentin Dolmaire et le petit bonbon rose Lou Roy Lecollinet, qui porte le film. La fraicheur de la jeune femme mêlée à l’audace du jeune premier nous ramènent dans cette zone incertaine qu’est l’amour juvénile, naïf et dénué de calcul. Le réalisateur français réinvite également son acteur fétiche, Mathieu Amalric qu’il avait déjà mis en scène sur « Jimmy P. » avec Benicio Del Toro et « Rois & Reine » avec Emmanuelle Devos. Sortie: 23 mai

Une douce revolte Manuel Poutte

Nouveau documentaire sur l’altermondialisme, sorte de compilation de gens qui luttent contre la normalisation du monde, le consumérisme et le productivisme poussés à l’extrême. Un film qui va à la rencontre des poches de résistance en France, Italie, Espagne et en Belgique, qui réinventent le vivre-ensemble. Le réalisateur français Matthieu Poutte donne ici la parole à des quidams acteurs locaux des changements, transformateurs de société, mais également à des théoriciens de la transition comme le philosophe Patrick Viveret et l’économiste Bernard Lietaer qui parlent de solutions alternatives comme les monnaies

La Giovinezza Paolo Sorrentino

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ma jeunesse

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On avait quitté le fantastique Paolo Sorrentino avec le fulgurant et depuis oscarisé « La Grande Bellezza », florilège d’images splendides de la décadence de la Rome mondaine. Le Napolitain, auréolé de cette récompense, revient avec une autre perle intitulée « La Giovinezza ». Perle esthétique tout d’abord, tant il soigne une nouvelle

fois sa photographie en enchaînant les plans d’un millimétrage graphique confondant et de mise en scène de ses acteurs (modèles ?) qui rappellent les plus beaux tableaux des peintres de la Renaissance. L’homme sait aussi s’entourer et le casting (probablement dopé par la récente statuette hollywoodienne) tout simplement somptueux ferait baver n’importe quel réalisateur : les immenses Michael Caine, Jane Fonda et Harvey Keitel, monstres sacrés du cinéma tous

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Trois souvenirs de

complémentaires ou le buen vivir. Loin des idées reçues sur la thématique, on n’est pas dans une apologie de la révolution radicale, mais plutôt de la conscience d’une révolte en douceur, pierre par pierre à l’édifice de la citoyenneté dans le sens du collectif, prônant la lenteur plutôt que l’immédiateté rentable de résultats. L’économie occupe bien sûr une grande place dans les propos, mais la politique représentative en prend aussi sérieusement pour son grade avec l’avènement de la démocratie participative en opposition aux technocrates. Rien de foncièrement très neuf, mais un clou sur lequel il est bon de taper.

troid nés dans les années… 30 et qui se font plutôt rares sur les plateaux ces dernières années. Mais on retrouve aussi la séduisante anglaise Rachel Weisz accompagnée par l’étoile montante Paul Dano. Un film qui a pour thématique le temps qui passe et que Sorrentino a le bon goût de placer dans un décor alpestre somptueux car hors du temps. Le tout sur fond de musique classique majestueuse.

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Selection Livres Vous m’avez manquez (...) Dans “Vous m’avez manqué”. Histoire d’une dépression française, le journaliste, chroniqueur, blogueur et éditeur Guy Birenbaum retrace les étapes de sa dépression.

Juste une fois de Alexandre Jardin « Soyez romanesques ! Nous devons romancer nos vies », se plait à dire Alexandre Jardin.

Il n’a pas tort. Dans “Juste une fois” réapparait le thème cher à l’auteur : l’entretien de la passion amoureuse. Jardin est l’écrivain de l’anti-routine. Son dernier roman en est la preuve supplémentaire. Il faut s’accrocher toutefois, car les

dialogues, en québécois, rendent pâteuse la lecture.

Sur le genre de la confession intime, il raconte comment son addiction au web lui a fait oublier le monde, comment il finit par s’oublier lui-même.

Nous nous heurtons aux pénibles notes de bas de page, à la mise en scène de l’auteur par lui-même et aux agaçantes tirades guimauves qui décrédibilisent la plume d’un écrivain qui fut substantiel.

Sur la toile, il absorbe comme une éponge les commentaires racistes et antisémites et, se croyant invisible, continue à parcourir les réseaux sociaux à la recherche d’infos croustillantes et risibles. Puis, du jour au lendemain, une irrémédiable envie de pleurer.

Alexandre Jardin, Juste une fois, Grasset, 2015, 240 p, 18€

Le parcours du combattant d’un homme devenu humble.

Journal (tome I &II) de Susan Sontag

« Une pensée m’est venue aujourd’hui — si évidente [...] : il n’y a rien, rien qui puisse m’empêcher de faire quoi que ce soit, à part moi » écrivait Susan Sontag dans son journal en 1948, à l’âge de 15 ans. Après la mort de sa mère, son fils, David Rieff, entreprend de publier le journal de l’intellectuelle 96

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américaine chez Christian Bourgois. Entre les listes d’envies, de livres, de films, entre ses amours, ses interrogations, ses peurs et ses faiblesses, Sontag nous laisse accéder à ses ombres. Le mythe prend chair. Susan Sontag, Journal, Tomes I (Renaitre) et II, Christian Bourgois.

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JFPaga

de Guy Birenbaum

Guy Birenbaum, Vous m’avez manqué. Histoire d’une dépression française, éd. des Arènes, 416 p, 2015, 19,90€


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LIVRES

Ne trichez plus avec vous-meme et avec les autres « Recourir au mensonge, à l’agressivité, à la bouderie ou à la séduction pour se sortir d’une situation difficile est pratique courante. Comment apprendre à éviter ces pièges et à retourner vers un soi plus authentique ? » Thierry Gaubert se pose la question en nous proposant sept clés permettant d’entretenir des rapports transparents au quotidien. Ce livre de psychologie aurait pu s’appeler « Eloge de l’authenticité ». Gaubert

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de Thierry Gaubert nous invite à prendre le temps de se questionner. Sommes-nous toujours juste envers l’autre ? Avons-nous suffisamment confiance pour exprimer à l’autre, avec clarté, nos tempêtes intimes ? Une plongée dans notre être à la découverte d’un autre nous, plus vrai, plus sincère. Thierry Gaubert, Ne trichez plus avec vous-même et avec les autres, Les Editions de l’Homme, 224 p, 20€, 2013.

La revolution du feminin

de Camille Froidevaux-metterie

Camille Froidevaux-metterie est professeur de science politique, membre de l’Institut universitaire de France et collaboratrice du très populaire Philosophie Magazine.

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“La Révolution du féminin”, paru il y a un mois, retrace l’évolution, l’adaptation, la nécessité et l’impact du féminisme sur le monde actuel.

Amour, prozac & autres curiosites de Lucia Etxebarria Lauréate du Prix Nadal et du Prix Planeta, Lucía Etxebarria est devenue une romancière incontournable du paysage littéraire espagnol. Son premier roman, “Amour, Prozac et autres curiosités”, n’est en

vérité ni tendre ni léger : il un bouquet composé de ce qu’éprouve une femme à chaque étape de sa vie. Etxebarria parle sans ambages de sexe, de drogue, d’alcool, d’amour et de chagrin. Le roman fête cette année

ses dix-huit printemps et ne prend pas une ride. Jamais bête, il nous élève et surtout, nous fait mourir de rire. Lucía Etxebarria, Amour, Prozac et autres curiosités, réédition poche 10/18, 1999, 282 pages.

Depuis l’accès à la contraception, aux études et au droit de vote, le mouvement féminin, en quelques années, a changé la disposition de nos vies. À lire, absolument, pour se souvenir que rien ne nous est dû. Camille Froidevaux-metterie, La révolution du féminin, Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines, 2015, 366 p, 23€90.

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ESSAI SMART FORFOUR

CE N’EST PLUS UNE SMART MAIS C’EST UNE SMART Elle n’est même pas majeure, cette petite. Née en 1998, elle a balbutié jusqu’à la préadolescence en 2007 et aujourd’hui elle joue les stars dans les principales capitales de la planète, en Europe, aux Etats-Unis et même en Chine! Où s’arrêtera-t-elle ? Justement, elle ne veut pas s’arrêter : ‘la’ Smart dont il est fait mention ci-dessus est la ‘ForTwo’, c’est-à-dire la puce deux places de seulement 2,69 mètres de long. Mais elle vient, dans la foulée, de nous présenter sa nouvelle grande sœur, une copie conforme. Enfin presque : la ForFour est, comme son nom l’indique, une quatre places. Quatre portes et, bien sûr plus longue. Pour le reste, c’est kif-kif.

UNE TOUTE NOUVELLE MACHINE Pour ces deux nouvelles Smart, que ce soit la Fortwo ou la ForFour, tout ce qui se situe entre le pare-chocs avant et le pare-chocs arrière est différent, nouveau. On se souviendra des premières Smart qui n’étaient ‘que’ des citadines et parvenaient difficilement à atteindre les 120 km/h avec un moteur (de machine à café diront les mauvaises langues) commandé par une boîte robotisée 98

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parfois un peu capricieuse. Ca, c’est le passé. Le futur se conjugue avec des accords puisés chez d’autres constructeurs et, en l’occurrence, chez Renault qui partage quelques aspects de sa Twingo avec la ForFour. Le premier contact, c’est le physique et ici on constate immédiatement que les concepteurs ont fait du bon travail. La Smart arrive à l’âge adulte tout en beauté et en


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grâce avec quand même une sérieuse touche de virilité. Ce n’est pas une chochotte! EN ARRIÈRE, TOUTE! La mode est aux tractions, c’est-à-dire roues avant motrices. Smart n’en veut pas et équipe sa nouvelle venue d’un système de propulsion, donc puissance aux roues arrière. Avec, bien sûr aussi le moteur à l’arrière. Celui-ci est un petit trois cylindres de 71 chevaux placé astucieusement sous le plancher. Ce choix offre un excellent équilibre sur route et offre aux roues avant tout l’espace voulu pour effectuer des braquages importants pour les manœuvres de stationnement. Pour une citadine, c’est un avantage supplémentaire. À l’arrière, on trouve aussi le coffre. Pas tellement important parce que, même si la ForFour fait 80 centimètres de plus que sa cadette, c’est bien sûr aux passagers arrière que l’on a attribué le maximum d’espace. Pour les colis ou bagages, lorsqu’on ne voyage qu’à deux, avec le dossier arrière rabattu, le volume devient intéressant… surtout que notre nouvelle Smart propose une astuce supplémentaire pour le transport de grands objets comme une planche de surf, par exemple. Le dossier du siège passager peut se rabattre complètement jusqu’à l’horizontale pour offrir une longueur totale dans l’habitacle de 2,20 mètres. Pas mal, non ? VIVACITÉ ET CONFORT Les accélérations sont franches et avec une vitesse de pointe de plus de 150 km/h, on est à l’aise en toutes

circonstances. En ville, bien sûr, mais également sur route. La Smart ne peut toutefois pas être considérée comme sportive mais c’est une voiture intelligente. Elle est pourvue d’une boîte à cinq rapports en parfaite harmonie avec l’esprit de conduite. L’étagement des vitesses -plutôt long- est probablement un des éléments positifs pour limiter la consommation. Avec ses dix centimètres de plus en largeur par rapport à la génération Smart précédente, il est immédiatement perceptible que la voiture accroche bien dans les courbes, ce qui permet de ne pas trop souvent devoir lever le pied droit. Tout ce que l’on touche à bord donne une sensation de qualité et les sièges permettent d’effectuer de longs déplacements dans un confort digne des véhicules de gabarit supérieur. Pure, Passion, Prime et Proxy sont les quatre finitions proposées. Dès la version Passion, on bénéficie d’une technologie embarquée très intéressante: Système multimedia avec GPS à écran 7 pouces, la clim’ automatique, la radio avec connexions AUX/USB/ Bluetooth avec application gratuite SmartCross (pour IOS et Androïd), le réglage volant en hauteur, les capteurs de pluie et de luminosité, les rétros électriques… et, en option, les amateurs de grand air pourront bénéficier d’un grand, très grand toit ouvrant électrique en toile. Les deux places supplémentaires de la ForFour sont certes un peu étriquées pour de grands adultes mais leur accès est facilité par des portes qui peuvent s’ouvrir quasi à 90°. Pour cette ‘grande’ Smart, l’amateur n’aura à débourser que ±900 euros de plus que pour la ‘petite’. Laquelle choisir ? Jean Spérat

• Moteur : 3 cylindres 999 cm3 • ForFour Pure : 12.100€ • Conso moyenne : 5 litres/100 km • Emissions CO2 : de 97 g/km • Vitesse max. : 151 km/h • Zéro/cent : 15,9 secondes • Volume coffre : 185/975 litres WATZBY.COM MAI 2015

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MERCEDES F015: PAS DE LA FICTION

On pourrait la croire sortie de l’Odyssée de l’Espace ou d’Alien… mais non, les créateurs de chez Mercedes viennent de produire cette F015, une voiture qui fait tout, sauf le café (enfin pas encore). Mais ce qu’elle fait réellement est impressionnant: d’un simple appel de smartphone, elle peut, seule, quitter sa place de parking et venir à votre rencontre. Elle vous reconnaît, s’arrête devant vous et vous ouvre la portière. Bienvenue à bord! D’autres surprises embarquées sont au programme…

LE RANGE ROVER SV AUTOBIOGRAPHY

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C’est le mois dernier, au Salon de l’Auto de New York, que nous avons pu découvrir le nouveau Range. Nous pensions que la marque était arrivée au sommet de la sophistication… mais nous avions tout faux! Tout a -encore- été amélioré. L’habitable, le coffre avec son plancher coulissant, les accessoires embarqués… tout est nouveau. Et, comme les clients en veulent toujours davantage, ils pourront se ruer sur le superbe nouveau moteur V8 de cinq litres et de 550 chevaux. Commercialisé dès cet été.

LA ‘PAC’ DE LA

LA SUPER SPORTIVE

HONDA FCV

Oui, la pile à combustible (PAC), c’est l’affaire de Honda. L’aventure a débuté chez le constructeur nippon il y a une quinzaine d’années: les premières séries de ses modèles PAC (FCX) ont déjà été vendues et circulent aux EtatsUnis et au Japon. On annonce une adaptation du concept FCV pour une nouvelle génération de véhicules PAC dès 2016. Dans ce modèle, les piles prennent 30% de volume en moins. Le plein ne demandera que 3 minutes et cette fabuleuse auto disposera d’une autonomie de 700 kilomètres.

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AUDI R8

On imagine que cette seconde génération de R8 ne va pas traîner sur les routes. Sous le capot, nous trouverons de moteurs V6 de plus de 400 chevaux (ce qui n’est déjà pas si mal) ou autres V10 pouvant délivrer jusqu’à plus de 600 chevaux. Vue de très loin la ligne de cette nouvelle R8 pourrait faire penser à une TT Coupé qui aurait mangé des épinards mais, en analysant les courbes de la bête, même un néophyte constatera que l’on entre ici dans un univers totalement différent.

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WATZBY Une bière brassée avec savoir se déguste avec sagesse.

À LA RECHERCHE DE L’ÂME DE BRUXELLES

AFFLIGEM. SAVOUREZ L’ÂME. Depuis 1000 ans qu’Affligem chérit l’essentiel du brassage : seuls les meilleurs ingrédients, une levure maison pleine de caractère et le temps nécessaire à la maturation de chaque bière afin qu’elle revête toute sa complexité. La comparaison faite avec la photographie en noir et blanc semblait dès lors évidente. En ôtant toute la couleur, l’on ne se focalise que sur l’essentiel. Et où peut-on trouver davantage d’inspiration, une âme plus complète que dans une ville telle que Bruxelles? C’est pourquoi Affligem part à la recherche de la véritable âme bruxelloise, en compagnie du photographe officiel de Bruxelles Serge Anton. Nous avons besoin de votre aide dans cette quête. Visitez notre site web et votez-y pour la photo qui selon vous représente le mieux la véritable âme de la ville. Les photos les plus populaires feront partie d’une série éloquente d’images en noir et blanc exposée au mois de septembre. Qui plus est, votre vote vous rapportera peut-être un des nombreux prix magnifiques.

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Alors, qu’attendez-vous pour voter sur www.savourezlamedaffligem.be ?

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