15è année - n° 410 21 septembre 2022 www.ledireetlecrire.com Il y a treize mois, les Talibans entraient dans Kaboul Plus jeune maire élue en mars 2019, menacée de mort, forcée à l’exil après l’assassinat de son père, , Zarifa Ghafari témoigne et incarne la résistance des Afghanes face à l’obscurantisme ■ Son autobiographie vient de paraître en France (Voir ICI)
Taormine, Yves Ravey
Un couple au bord de la séparation s’offre un séjour en Sicile pour se réconcilier.
Photographies en noir et blanc, usées, abîmées, raturées, au format inhabituel, douées d’une incomparable aura. Un texte vient à en préciser chacune, assez court sauf quand, quelquefois, il prend le tour d’une rêverie, d’une remémoration. Ainsi les photographies ne sont jamais là pour illustrer un propos, mais au contraire pour le susciter...
Conversation tardive, toujours tardive, toujours repoussée vers la fin d’un temps qui n’arrive pas. Ce livre témoigne de ce temps qui ne finit pas, et dont seule la photographie est capable d’en saisir les prémisses : « La photographie, est il écrit en fin d’ouvrage, s’effaçait devant l’opacité du temps, devant l’énigme. Ce qui me troublait, c’était autant la disparition que l’apparition. Je croyais que c’était l’énigme de la photographie, c’était l’énigme de la vie . » Ce livre se présente comme une collection de plus de deux cents photographies prises presque exclusivement entre le début des années trente et la fin des années cinquante par le père de l’auteur. Photographies dont il se trouva le dépositaire à la mort de ses parents mais qui l’ont toujours accompagné au point, écrit il, de ne pouvoir « se souvenir d’un temps sans elles. »
C’est avec cette présence familière chargée de secret, d’énigme et d’incertitude qu’une conversation vient ici à s’engager.
Une très mauvaise idée.
À vingt six ans, elle est devenue la première maire de la province de Wardak, l’une des plus conservatrices d’Afghanistan. Les extrémistes ont barré l’accès à son bureau, ont tenté de la tuer trois fois. Malgré cela, Zarifa a tenu bon. Elle a lutté contre la corruption, œuvré pour la paix et tenté d’éduquer les femmes. Mais à l’arrivée des talibans à Kaboul en 2021, et après l’assassinat de son père, elle a dû fuir en Europe. Elle continue pourtant d’aider celles qui vivent sous le règne des talibans. Les récompenses internationales ont salué son engagement. Son témoignage offre un éclairage sans précédent sur les deux dernières décennies en Afghanistan, à travers le regard d’une citoyenne, femme et maire. Il incarne la résistance des Afghanes face à l’obscurantisme.
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Conversation tardive, Jean Jacques Gonzales
Les livres
Zafira, Zafira Ghafari Zarifa Ghafari est afghane. Elle avait trois ans quand les talibans ont interdit aux filles d’aller à l’école, six lorsque les frappes aériennes américaines ont débuté.
Un récit inoubliable, qui rappelle que la bravoure est un nom féminin.
A quelques kilomètres de l’aéroport, sur un chemin de terre, leur voiture de location percute un objet non identifié. Le lendemain, ils décident de chercher un garage à Taormine pour réparer discrètement les dégâts.
Événements théâtre expositions télévision formations)
(rencontres
ENSEPTEMBREENOCTOBREENNOVEMBRE ENSEPTEMBREENOCTOBREENSEPTEMBRESEPTEMBRESEPTEMBREENEN
« Le Liban est le pays de l’impossible retour » Entretien avec Georgia Makhlouf, dans L'Orient Littéraire
Les livres
Sabyl Ghoussoub :
Page 3 Le dire et l’écrire
Un article de Salma Kojok (dans L’ORIENT LITTERAIRE)
Cocoaïans (naissance d'une nation chocolat) Gauz
Ample fresque historique à travers les XXe et début du XXIe siècles, Cocoaïans raconte l’histoire politique du chocolat. De la fève au produit transformé, la culture et le commerce du cacao traduisent les rapports de domination imposés par l’Occident aux pays producteurs d’Afrique. De la forêt de Gbaka en 1908, jusqu’en 2031, en passant par Treichville de nos jours, la parole politique bondit, d’asservissement en libération, de liesse en compromission, d’espoir en désillusion. Gauz’ raconte le projet d’émancipation des Cocoaïans, les habitants du pays du cacao, pour fabriquer et vendre eux mêmes leur chocolat, inscrivant le cacao dans un discours civilisationnel, un récit de conquête de liberté.
« Mes motivations à écrire ce document/roman ont été diverses et complexes.
La troisième raison est apparue lors de l’écriture ou plutôt, c‘est l’écriture qui m’y a confrontée. Travailler le contre-transfert de l’animatrice pour les besoins du récit a forcément nécessité un travail sur ma propre histoire. J’ai au fil des pages accepté le fait que j’avais à témoigner. Je suis née d’un père violent. Comment ne pas aimer son père ? Peut on l’aimer ? En revisitant l’histoire personnelle et familiale, je délivre par bribes ce qu’il en est pour moi. L’objectif est clairement d’attirer l’attention sur le fait que même l’appellation violences conjugales exclut les enfants de cette souffrance. Il s’agit de prévenir bien avant de devoir agir.»
Cela m'a aussi permis de revenir en partage sur mes expériences professionnelles antérieures qu’elles soient liées aux violences sexuelles en tant qu’arme de guerre, au viol conjugal, à l’inceste. Celles ci brossent un triste tableau des peines qu’encourent les femmes.
Isabelle Seret, « Chez moi vit la violence », Edition : la manufacture du livre, septembre 2022
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L’une est le manque de littérature sur les auteur(e)s de violences intra familiales et la difficulté rencontrée à poursuivre mes formations par des ouvrages traitant du sujet. Ce constat a été le premier moteur de l’écriture. Une envie de transmettre une pratique et de faire part des dispositifs utilisés, des difficultés rencontrées, des effets escomptés.
Pourquoi j’ai écrit ce livre ?
Isabelle Seret
Développer une compréhension de qui sont les auteurs, sans pour autant excuser leurs actes, m’est aussi apparu pertinent. Faire du lien plutôt que de cliver auteur.e.s/victimes. Entrer dans l’histoire singulière de chacun d’eux et comprendre ce qui produit la violence. Ici, l’objectif est politique.
Journaliste, intervenante en sociologie clinique et formée à la victimologie appliquée, Isabelle Seret accompagne des familles concernées par la radicalisation violente et des personnes victimes d’attentats pour les mobiliser dans des programmes de prévention. Elle accompagne aussi des personnes victimes et des auteur.e.s de intrafamiliale.violence
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Le 22 septembre 2022, rencontre avec Olivier Rolin
RAPPEL
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« De l’exploration de l’archive à la mise en scène des émotions humaines » Organisée par Aleph-Écriture et animée par Michèle Cléach
Rencontres avec Annette Wieviorka
Dans 555, son dernier roman, c’est une partition trouvée dans un étui de violoncelle puis mystérieusement disparue, qui va mettre en mouvement cinq narrateurs et narratrices dont le point commun est leur passion pour la musique. Tous soupçonnent cette partition d’être la 556e partition de Scarlatti. Et dans la quête de cette partition, la résolution de l’énigme de sa disparition, émotions, passions, relations, rapport au monde, passé et présent vont émerger tour à tour entraînant le lecteur dans un ballet haletant.
■Au MAHJ, le 21 septembre 2022 ICI
■Au Mémorial de la Shoah, le 6 octobre 2022 ICI
Rencontre avec Hélène Gestern
« J’aime beaucoup écrire sur les quêtes, les enquêtes, les énigmes, les secrets… ». À l’origine de ces quêtes et enquêtes, il y a toujours, dans les romans d’Hélène Gestern, la découverte ou la réception d’une photo, d’un carnet, d’une lettre, d’un document d’archive.
À propos de son livre
« Tombeaux - autobiographie de ma famille »
Au commencement, il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l’intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L’un écrit, l’autre coud. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assurent la vie matérielle et l’éducation de leurs enfants. Les deux couples sont arrivés à Paris au début des années 1920 en provenance de Pologne. Plongeant dans les archives, les généalogies, les souvenirs directs ou indirects, Annette Wieviorka entrecroise ces vies percutées par l’Histoire, la difficile installation, la guerre, Auschwitz et le dur retour à la vie marqué par un autre drame. Spécialiste de l’histoire de la Shoah, Annette Wieviorka offre un tombeau de papier à ses grands parents disparus.
Le samedi 8 octobre 2022 de 10h30 à 12h30 à la Maison de la Poésie; Pour réserver
Page 7 Le dire et l’écrire Des livresSolidarité avec les peuples d’Ukraine La culturecontre l’invasion russe Lire ICI Une sélection de livres de la ukrainienne.littérature Lire ICI Une anthologie établie par Ella Yevtouchenko et Bruno Doucey Une partie des droits sera reversée à l'association médicale et caritative France-Ukraine La fiche du livre Mis à jour le 13/06/2022-version n°07 Et aussi deux numéros spéciaux de la LETTRE