Le Dire Et L Ecrire 420

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N°420 - 30-11-2022 En
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Événements

(rencontres-théâtre-expositions-télévision-formations-cinéma)

Les BOUILLONS d’Angers

En Décembre En janvier En Décembre En janvier

En Décembre En janvier

En Décembre En janvier

En décembre En Décembre En janvier

Au théâtre avec Wajdi Mouawad

Christian Bobin 1951-2022

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Des écrits de ...

Catherine Malard à Beyrouth

« Ce festival était comme un défi et une page d’espoir dans ce pays détruit », me dit une amie libanaise au moment où se clôturaient les rencontres. En voici quelques moments autour d’événements forts, sans prétendre à aucune exhaustivité.

■Lire ICI

Régine de La Tour « L

’amitié du

poème

»

Au Québec, la revue de référence en matière de critique littéraire s’intitule LQ pour Lettres Québécoises. LQ aura bientôt un demi siècle et sa mission « est de promouvoir la littérature contemporaine grâce à une revue de qualité qui contribue à son rayonnement ». « Nous croyons qu’il en va de la vivacité et du dynamisme du milieu des lettres ». Lettres Québécoises entend « garder vivante une tribune où la littérature québécoise se pense et se fait ». LQ parait quatre fois par an. Une fois par saison en somme….

■Lire ICI

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Des livres

Appel à la solidarité

Les écrivains s’engagent Chaque année, 3 000 personnes périssent en mer Méditerranée en tentant la traversée dans des embarcations de fortune. Depuis 2015, l’association SOS Méditerranée organise des opérations de secours grâce au

Afin de soutenir ces sauvetages, dix sept auteurs contemporains nous livrent un recueil de récits puissants, nous invitant à changer notre regard sur le monde.

Tous les bénéfices de ce livre caritatif au contenu inédit seront intégralement reversés à SOS Méditerranée.

Edition Folio Prix du livre : 6,00€

Ecritures créatives

Représentations contemporaines et enjeux professionnels

Sous la direction de Anne Prouteau, Anne Pauzet et Dominique Ulma [avec le soutien de l'université d'Angers

(Université catholique de l'Ouest) d'Angers]

La Paix des ruches Alice RTivaz (réédition )

"Je crois que je n'aime plus mon mari." Ainsi s'ouvre le journal dans lequel Jeanne raconte les désillusions de sa vie avec Philippe. Au fil des pages, elle observe ses congénères masculins, époux en tête, note les conversations qu'elle tient avec collègues et amies au sujet de l'amour; et livre une réflexion sans dogmatisme ni discours idéologique sur la condition des femmes et leurs relations aux hommes, "dans un mélange d'acuité impitoyable et d'espoir obstiné" (Mona Chollet).

Un article paru sur le site « L’Or des livres »

Une vidéo [Partie 01]

Une vidéo [Partie 02]

Les enfants endormis, Anthony Passeron Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d’interroger le passé familial. Évoquant l’ascension sociale de ses grands parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux récits : celui de l’apparition du sida dans une famille de l’arrière pays niçois la sienne et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.

Dans ce roman de filiation, mêlant enquête sociologique et histoire intime, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et la condition du malade celle d’un paria.

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Des livres

L’Arabe du futur Tome 6 BD de Riad Sattouf

C'est le dernier de la série... Le très attendu tome 6 de L’Arabe du futur débarque en librairie. Un ultime opus qui couvre la période 1994 2011 et qui met fin à l’autobiographie dessinée de Riad Sattouf, dans laquelle il raconte sa jeunesse entre la Syrie et la Bretagne.

Tous les albums de L’arabe du futur

Le ghetto de Minsk Hersh Smolar

Témoignage exceptionnel par sa précision historique et son sens du récit, ce livre publié ici pour la première fois en français est un monument dédié au ghetto de Minsk, l’un des plus grands et l’un des plus méconnus. De 1941 à 1943, Hersh Smolar fut, à l’intérieur de ce ghetto, l’un des principaux dirigeants du mouvement clandestin de résistance qui permit à plusieurs milliers de Juifs de s’enfuir dans les forêts environnantes, où se formèrent des unités de partisans

Comme un goût de révolutionAutobioghraphie d'une Black Panther

Elaine Brown

Enfant des ghettos de Philadelphie, adolescente noire dans un monde violent, militante révolutionnaire, chanteuse, cheffe du Black Panther Party : dans ce récit captivant, Elaine Brown revient sur sa vie, ses engagements, ses déchirements.

Née en 1943, Elaine Brown s’engage en politique progressivement, puis, en avril 1968, après l’assassinat de Martin Luther King, rejoint le Black Panther Party, créé deux ans plus tôt à Oakland. Chanteuse, elle enregistre deux albums pour le parti. En 1971, elle entre au comité central et en devient le ministre de l’information. Elle accepte la direction du Black Panther Party en 1974, quand Huey P. Newton part en exil à Cuba..

Les esclaves de l’homme-pétrole Coupe du monde 2022 au Qatar : la face cachée d'un esclavage contemporain Sébastien Catelier et QuentinMüller

A travers une soixantaine de témoignages de l’ouvrier construisant les stades du Mondial à la domestique œuvrant dans les foyers saoudiens ou qataris, en passant par des agents de sécurité, des employé·e·s de restaurant ou encore des mercenaires envoyés guerroyer, parfois de force, en Libye ou au Yémen pour le compte des Etats du Golfe, un ouvrage qui donne la parole aux esclaves modernes dont le travail forcé a permis l’organisation de la Coupe du Monde au Qatar et sur lequel est bâtie la « prospérité » de l’ensemble des Etats du Golfe.

Entretien avec un des auteurs Sur France Culture

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Des livres

Carnets d’une étudiante dans Paris occupé Jacqueline Loriod Jacqueline Loriod a 18 ans quand elle s’inscrit à la Sorbonne en cet été 1940, celui de la défaite et de l’Occupation. Elle y passe une année, en lettres, avant d’intégrer pour deux ans une école d’élèves infirmières. C'est une jeune fille pleine d’espoir, d’indignation, d’enthousiasme, comme tant d’autres de son temps. Mais Jacqueline Loriod note sur des carnets ce qu’elle fait, ses souffrances, ses pensées, les fondements de ses engagements. Elle commente ses lectures, l’actualité, ses cours. Dans ces récits, on rencontre Georges Duhamel, on croise Maurice Bardèche, dont l’antisémitisme, ainsi que celui de certains professeurs, indignent la jeune étudiante.

Elle est de ces étudiants et lycéens qui défient la police française autant que l’occupant, le 11 novembre 1940 sur la place de l’Étoile, premier acte de résistance «Recopie ces lignes et diffuse les.»

Mes livres du mois

Les presque soeurs

Cloé Korman

Entre 1942 et 1944, des milliers d’enfants juifs, rendus orphelins par la déportation de leurs parents, ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy. Maintenus dans un sort indécis, leurs noms transmis aux préfectures, ils étaient à la merci des prochaines rafles.

Parmi eux, un groupe de petites filles. Mireille, Jacqueline, Henriette, Andrée, Jeanne et Rose sont menées de camps d’internement en foyers d’accueil, de Beaune la Rolande à Paris. Cloé Korman cherche à savoir qui étaient ces enfants, ces trois cousines de son père qu’elle aurait dû connaître si elles n’avaient été assassinées, et leurs amies.

C'est le récit des traces concrètes de Vichy dans la France d’aujourd’hui. Mais aussi celui du génie de l’enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte.

Pierre Ahnne
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ARTE diffuse des films d'une cinquantaine de minutes d'après des grands romans de la littérature
Une émission littéraire de France Inter

Liberté de Paul Eluard (1895 - 1952)

Pour les ■80 ans du poème

■70 ans de la mort du poète

Le poème Liberté a été écrit et publié en 1942 par Paul Eluard alors qu'il était actif dans la résistance française.

Le titre original du poème était surtout « Une seule pensée » et le texte était initialement destiné à la femme que le poète aimait jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que le seul mot qu'il avait en tête durant cette période de l'occupation allemande était le mot « Liberté ». [version complète]

Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J'écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J'écris ton nom Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'écris ton nom Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom Sur chaque bouffées d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orage Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J'écris ton nom Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent

J'écris ton nom Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies J'écris ton nom Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J'écris ton nom Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J'écris ton nom Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J'écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au dessus du silence J'écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom Sur l'absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté

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Iran : « femme, vie, liberté ! »

Les artistes iraniens se mobilisent contre le pouvoir »

Les artistes sont au cœur du mouvement de protestation qui enflamme le pays. « C’est totalement nouveau, nous dit le compositeur Alireza Farhang, qui a répondu à nos questions par WhatsApp depuis le nord du pays. Les précédentes protestations de 2019 et 2020, dénonçant la situation économique, étaient conduites majoritairement par la classe ouvrière. Cette fois ci, c’est en grande partie la classe moyenne, les étudiants, les femmes, qui descendent dans la rue. Et parmi les protestataires figurent désormais les artistes et les athlètes. »

Si les artistes iraniens sortent de leur silence, c’est aussi pour dénoncer la chape de plomb qui les accable. « La liberté d’expression n’existe pas ici. Nous devons en permanence composer avec la censure », dénonce une plasticienne iranienne, qui, comme nombre de ses collègues, préfère rester anonyme. Elle nous explique ne pas pouvoir exposer de représentations de corps nu de femme dans une galerie. « C’est un enjeu permanent de détourner la censure du gouvernement », nous dit un vidéaste, qui mise sur l’art conceptuel, sur « la métaphore, le second degré »

La censure vise tout particulièrement le contenu des textes, et notamment celui des chansons. Le moindre mot est contrôlé par les autorités. L’organisation d’un événement artistique est obligatoirement soumise à l’obtention d’une autorisation du gouvernement. « Elle est délivrée par le ministère de la culture mais en réalité ce sont les services de renseignement qui décident », nous dit un fin connaisseur de la politique culturelle iranienne.

Cette autorisation représente une épée de Damoclès pour les artistes, comme nous l’explique Alireza Farhang : « En 2017, nous avions voulu créer un festival de musique contemporaine à Shiraz. Mais deux ou trois semaines avant le début de la manifestation, les autorités ont interdit son déroulement. Nous avions organisé la venue d’une quinzaine de musiciens, réservé les billets d’avion… »

Même constat dans le cinéma, où les réalisateurs et réalisatrices doivent impérativement présenter au gouvernement leur film avant diffusion. « Des passages sont coupés, des scènes entières modifiées. Les films se

retrouvent mutilés », dénonce un artiste. Un autre s’interroge : « Est ce justement cette censure qui a engendré une telle créativité chez les réalisateurs iraniens ? » Mais à quel prix…

Au delà du cas du réalisateur Jafar Panahi, condamné à six ans de prison, la répression s’est encore accentuée ces derniers mois. En mai dernier, deux réalisatrices de documentaire, Firouzeh Khosrovani et Mina Keshavarz, ont été arrêtées. Une tactique d’intimidation pour empêcher toute voix discordante. À chaque fois, le gouvernement iranien invoque le respect des critères moraux, politiques et religieux. Le régime laisse aussi planer le soupçon d’instrumentalisation des artistes par l’Occident.

Hormis le cinéma, qui est une industrie puissante dans le pays et permet aux artistes iraniens de gagner leur vie, la précarité est de mise. « Les artistes doivent cumuler différents emplois », nous explique l’un d’eux Si le régime met au pas les artistes, c’est parce qu’il craint leur capacité à soulever les foules. Lorsqu’une personnalité culturelle s’engage, comme encore récemment le réalisateur Asghar Farhadi, appelant à « être solidaires » du mouvement de protestation, elle peut créer un effet d’entraînement au sein de la population.

« Pour une personne qui doute encore, l’implication d’un artiste peut être l’élément déclencheur », nous dit un protestataire, galvanisé par ce ralliement du monde culturel. D’autant plus qu’en Iran, l’art est un élément constitutif de l’identité nationale. « Même les personnes illettrées peuvent réciter des poèmes, par exemple ceux d’Hafez », glisse Alireza Farhang.

...

Depuis de nombreuses années, la censure comme la précarité ont conduit un grand nombre d’artistes à fuir à l’étranger. Cette diaspora soutient elle aussi largement le mouvement de protestation. Elle le fait d’autant plus librement qu’elle n’est pas confrontée au même risque de représailles que pour les artistes vivant en Iran. « En tant qu’artistes, nous devons être la voix de la révolution », nous dit, depuis Oslo, le musicien Idin Samimi Mofakham …

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Page 9 Le dire et l’écrire Des livresSolidarité avec les peuples d’Ukraine Lettre spéciale n° 07 Lettre spéciale n° 08 Lettre spéciale n° 10 Hommage à l'Ukraine Ukraine : 24 poètes pour un pays Nouvelle ukrainiennes L'Ukraine insurgée (témoignages) Exposition de photos de Boris Mikhaïlov

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