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Des couverts végétaux pour faire face au changement climatique

ENVIRONNEMENT Des couverts végétau x pour faire face au changement climatique

Les couverts végétaux sont de plus en plus prisés par les agriculteurs. Ils rendent des services environnementaux non négligeables et protègent les sols face à une météo plus capricieuse du fait du changement climatique.

« Le graal reste la couverture permanente », souligne Frédéric Thomas, agriculteur dans le centre de la France.

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A« vec les couverts végétaux, l’idée est de remplacer l’acier [des outils agricoles, NDLR] par les racines, explique Frédéric Thomas, agriculteur dans le centre de la France, lors d’une conférence au salon Tech&Bio.

Plus le travail est profond, plus l’impact est fort sur le sol. Avec la chaleur, cela a un efet létal sur l’activité biologique. Il peut y avoir jusqu’à 20 °C d’écart entre un sol non couvert et un sol couvert. » Or le changement climatique entraîne des périodes particulièrement chaudes ainsi que de fortes pluies, ayant des conséquences sur les sols. « Couvrir n’est pas souhaitable mais indispensable », airmet-il avec conviction, citant une meilleure structure des sols grâce aux couverts végétaux, un relais de pollinisation pour les abeilles, une meilleure gestion du salissement et même des économies de carburant. Lui-même ne déchaume plus et fait aussi pâturer ses couverts au printemps dans un système qu’il qualiie de « broutecrottes » ou « broute-bouse ». « Les animaux sont des brasseurs de fertilité », témoigne-t-il.

Réussir le semis des couverts végétaux Mais pour obtenir tous les bénéices des couverts végétaux, il faut en réussir le semis. « Déjà, il faut arrêter de penser cipan [culture intermédiaire piège à nitrate, NDLR], piéger le nitrate n’a pas d’intérêt, conserver l’azote oui ! » indique Frédéric homas. Il faut aussi semer tôt pour faire de la biomasse à l’automne, ou alors juste après la moisson pour ne pas perdre l’eau, précieuse. Le choix du moment du semis est important, car la température du sol monte vite et peut être un inhibiteur de la germination. Semer à la volée est possible, mais plus aléatoire qu’à la moissonneuse-batteuse. Il s’agit d’être attentif non seulement au semis, comme pour une culture, mais aussi à la fertilité du sol et aux choix variétaux. Semer à la volée des graines exceptionnelles ne sert à rien. L’agriculteur évoque également la question des associations de cultures, pouvant mêler jusqu’à 10 ou 12 plantes. « Le mélange est plus fort que la chimie », continue-t-il.

Gérer le développement du couvert permanent Le graal, c'est la couverture permanente, pour Frédéric homas. « Pas besoin de l’implanter tous les ans », souligne Mathieu Marguerie, ingénieur régional chez Arvalis-Institut du végétal. Il cite le sainfoin ou la luzerne. La diiculté reste la gestion du couvert. S’il est trop développé, il aura beaucoup d’impact sur la culture. La luzerne est un très bon moyen pour couvrir les sols l’été, mais « il faudra l’afaiblir en broyant ou en tondant », reprend Mathieu Marguerie. Au bout de quelques années, associée à une céréale, elle apporte de l’engrais et les rendements s’améliorent. ■

L’AVIS DE L’EXPERT Amélie Carrière, animatrice ilière bio chez Arvalis-Institut du végétal

« Face au changement climatique, plusieurs leviers existent en agriculture biologique, mais le tout premier est bien l’anticipation, car il n’existe pas de levier immédiat ou correctif. Il s’agit donc de travailler sur la résilience globale du système afin d’être capable d’encaisser une à deux années de pertes. Dans tous les cas, la résilience ne garantit pas une sécurité totale. Établir une diversité cultivée à différentes échelles s’avère donc intéressant : intraparcellaire avec des associations d’espèces, entre parcelles et sur un territoire. La fertilité d’un sol tout comme la mise en place d’un couvert permanent permettent aussi de rendre un système plus résilient. En parallèle, concilier moindre travail du sol et agriculture biologique, par exemple, se révèle parfois difficile. L’arrivée de bioagresseurs, issue de la conjonction des trois facteurs que sont la population, l’état de la culture et le climat, reste également très compliquée à prévoir. »

«Fiers d’être l’ambassadeur d’une culture créatrice de valeur ajoutée «

A l’issue d’une campagne de production de maïs record en matière de rendement et suite au congrès national du maïs qui a réuni près de 500 personnes à Tours in novembre, Daniel Peyraube, Président de l’AGPM airme sa détermination au service de tous les maïsiculteurs français.

La campagne de production de maïs s’achève avec un record de rendement estimé en moyenne à 11 tonnes / hectare. Ce beau résultat démontre la performance de la plante maïs dès lors que cette dernière parvient à couvrir ses besoins en eau. Les pluies de l’été, si elles ont pu contrarier les vacanciers, ont été un atout que le maïs a su valoriser ! Et pourtant cette campagne a eu son lot de diicultés : le froid, les ravageurs et le défaut d’approvisionnement en gaz pour sécher les maïs dans certaines régions qui ont vécu entre temps un calvaire logistique. L’action de l’AGPM et de ses partenaires auprès des services de l’État a permis malgré tout de trouver des solutions. Le congrès du maïs a permis de mesurer le chemin parcouru au cours de ces derniers mois. Certains obstacles semblaient infranchissables. Je pense en particulier à la réforme de la PAC, dont la première version imposait une rotation stricte à la parcelle qui aurait été fatale à de nombreuses exploitations spécialisées en maïs. Grâce à une mobilisation sans relâche de l’AGPM aux côtés de ses partenaires, la mesure de rotation a été aménagée et devrait in ine préserver nos territoires maïsicoles et, plus largement, les pratiques agricoles locales vertueuses. Au-delà, les revenus ont été consolidés par le maintien des aides directes et la transition – encore et toujours demandée aux agriculteurs - devrait être soutenable grâce à un écorégime accessible et tenant compte des spéciicités de la culture. En matière de gestion des risques, un nouveau cap est en passe d’être franchi. Cela fait des années que l’AGPM demande une refonte des dispositifs assurantiels. Nous y sommes presque, mais à condition de mettre pleinement en place le règlement OMNIBUS. Nous y veillons en particulier à la veille de la présentation du projet de loi porté par le Député Descrozaille. Et dans le même temps, nous nous mobilisons sur l’accès à l’eau qui est, et sera de plus en plus, la première des assurances récoltes dans le contexte de changement climatique. C’est pourquoi l’AGPM est partie prenante du Varenne de l’eau pour que la future politique de l’eau soit ambitieuse en matière de création de ressources hydriques. Bien entendu, nous ne pouvons qu’être satisfaits des cours actuels du maïs, mais ils témoignent d’une volatilité non maîtrisable et déstabilisatrice. La vraie valeur du maïs, c’est son rôle économique et social insoupçonné grâce à sa transformation en produits de qualité. Volailles, œufs, canards gras, produits laitiers, carburants, gel hydroalcoolique,… chaque tonne de maïs transformée dans nos régions crée nettement plus de valeur au sein de nos ilières. Et tout cela en stockant du carbone ! Collectivement, soyons iers d’être à l’origine d’une culture créatrice de valeur ajoutée dans nos territoires et prête pour relever les déis qui nous font face.

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