2 minute read

Le charbon nu de l’orge se détecte visuellement au moment de l’épiaison

Next Article
Agenda

Agenda

MALADIE Le charbon nu de l’orge se détecte visuellement au moment de l’épiaison

C’est à l’épiaison de l’orge que s’apercevoir de la présence de charbon nu dans sa parcelle devient possible. L’occasion de rappeler le cycle de contamination du pathogène et les moyens à disposition pour lutter contre la maladie transmise par les semences.

Le charbon du blé et de l’orge, causé par Ustilago tritici etnuda, est une maladie transmise par la semence. Le champignon responsable se conserve dans l’embryon pour se développer l’année suivante et se propager dans les cultures. Les pertes de récolte engendrées par le charbon nu peuvent atteindre 50% dans certaines situations. Pour en détecter la présence, il faut repérer les «masses noires pulvérulentes au niveau des épis», explique Arvalis-Institut du végétal.

Cycle de contamination du charbon nu

Rien ne distingue une semence charbonnée d’une saine: le champignon pathogène se conserve dans l’embryon et seule une observation en laboratoire peut le détecter. Les plantules infectées présentent un taux de levée et une croissance réduits. Leur système radiculaire se développe moins, le tallage prend du retard, tout comme la taille de la plante. Les symptômes ne sont pas flagrants et peuvent passer inaperçus. Ce n’est qu’à l’épiaison que le charbon nu se dévoile de manière caractéristique. Toutes les pièces florales, y compris les glumes, prennent une couleur brun noirâtre. Une enveloppe gris blanchâtre les recouvre, avant de se déchirer et libérer un amas de spores noires. Les épis charbonnés sont entièrement détruits, nus, d’où le nom de «charbon nu». Seul persiste le rachis. «À la floraison, les spores se disséminent grâce au vent, puis se déposent sur les épis à proximité pour contaminer les grains au niveau de l’embryon et ensuite se mettre au repos une fois le grain mûr, détaille l’institut. Une fois en terre, les spores germent et se développent dans la graine. Au printemps suivant, le champignon n’a plus qu’à se multiplier dans la gaine et sur les futurs épis, pour former un amas de spores. Le développement de la plante d’orge se poursuit normalement et, à l’épiaison, produit des épis contaminés. Tous ceux d’une plante sont contaminés. Puis un nouveau cycle démarre.»

Lutte préventive

«Pour lutter contre le charbon nu, le traitement des semences reste l’unique méthode efficace en agriculture conventionnelle», précise Arvalis-Institut du végétal, qui met en place des essais sur le sujet depuis plusieurs années. En agriculture biologique, il n’existe à ce jour aucun moyen de lutte efficace. La protection doit s’appuyer

ADOBE STOCK Au printemps, le champignon se multiplie dans la gaine et sur les futurs épis, pour former un amas de spores.

sur des mesures préventives, comme «ne pas semer de graines issues d'une parcelle atteinte, et s'assurer de l'état sanitaire du lot de semences par une analyse en laboratoire». Cette mesure vaut, bien sûr, aussi en agriculture conventionnelle. «Si des épis charbonnés sont observés dans une parcelle, il ne faut pas utiliser la récolte pour en faire de la semence», ajoute l'institut. À noter que les spores peuvent se propager à quelques centaines de mètres, mieux vaut donc surveiller les récoltes voisines! Les pertes de rendement proviennent des dégâts sur épis. Le plus souvent, il faut compter 2%, mais parfois, la valeur grimpe à 20% voire 50. La qualité de la récolte n’en est que plus dépréciée. ■

This article is from: