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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures
from Terre-net Le Magazine n°103
by NGPA
Les tassements de surface peuvent être corrigés avec un travail superficiel du sol (0-10 cm), un labour ou un décompactage (15-20 cm).
L’implantation d’un couvert végétal favorise la colonisation racinaire après un décompactage, maintient la structure nouvellement créée et accélère le ressuyage.
L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
Armand Frassaint, agriculteur à Curchy (Somme)
Nathalie Tiers
pour favoriser une colonisation racinaire de la fissuration obtenue. Ceci afin de maintenir la structure nouvellement créée et d’éviter une reprise en masse hivernale. Les couverts contribuent de plus à accélérer le ressuyage. Le décompactage doit être réalisé dans des conditions favorables d’humidité du sol, par exemple après un blé ou un colza, et avant un couvert d’interculture. Il doit être évité avant un chantier lourd à venir sur la culture suivante.
En l’absence de travail du sol (semis direct), les risques de tassement sont moindres, estime Arvalis. Car la plus grande continuité des horizons améliore la résistance à la compaction. Toutefois, après destruction du couvert associé à cette technique, les résidus favorisent le maintien de l’humidité, avec un risque plus élevé de tassement superficiel. Or un tassement s’avère plus pénalisant dans ce système en raison des possibilités réduites de régénération mécanique. ■
Armand Frassaint cultive 140 ha de limons profonds (12 à 17 % d’argile) en alternant cultures de printemps (betterave, pomme de terre, légumes d’industrie) et blé d’hiver. « Mes sols sont assez faciles à restructurer, notamment avec des périodes de sécheresse, explique-t-il. Mais j’évite les interventions en conditions humides. La récolte des plants de pomme de terre et des légumes se fait en fin d’été, souvent en bonnes conditions. La date de récolte des légumes est choisie par l’industriel selon la maturité, donc le risque de récolter en conditions humides existe. En betterave, on a davantage la possibilité de retarder ou anticiper un enlèvement. L’arracheuse à pommes de terre traînée avec trémie est équipée de roues jumelées à basse pression et le remplissage se fait en bout de champ. L’arracheuse à betterave est une intégrale à trois essieux avec déplacement en crabe. À la suite, nous implantons en général le blé sans labour, après déchaumage, puis un attelage ameublisseur – herse rotative – semoir. Après betterave, il faut parfois labourer, sachant que la fenêtre d’intervention peut être meilleure en décembre voire en janvier qu’en novembre. Après blé, nous faisons deux déchaumages, en semant un couvert moutarde/phacélie au deuxième passage. Il est broyé avant le labour d’hiver. Je commence à tester le non-labour avec Agro-Transfert, car je souhaite augmenter la matière organique dans mes sols pour les rendre plus résilients vis-à-vis de la sécheresse et de la battance. Suite à un arrachage de betteraves, nous avons observé que le labour a accéléré la régénération de la structure grâce à la vie du sol. Je conserve des bandes non labourées dans mes parcelles afin d’observer les effets à plus long terme sur la portance. »