GIW 53 - Décembre 2014

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édito Gémiennes, Gémiens, Ah ! Décembre… Mois de contrastes pour un Gémien. D’abord le stress des partiels, puis la détente des vacances. La nourriture sur le pouce, puis les grands repas en famille, souvent copieux. Le manque de sommeil, puis les longues heures passées au lit à faire la grasse matinée. Ainsi, pour accéder au Saint Graal des vacances de Noël, il nous faudra passer l’épreuve des examens de fin d’année… Après l’effort le réconfort, comme on dit.

Rédaction du Gem In Way Journal étudiant de GEM Publication Xpression Contact xpression@grenoble-em.com

Ces vacances seront l’occasion pour chacun d’aller retrouver sa famille, de prendre des nouvelles, de récolter les cadeaux (Un petit chèque pour arrondir mes fins de mois, Mamie ? Merci beaucoup !) et de s’affubler de quelques kilogrammes supplémentaires, couche de graisse nécessaire pour bien attaquer l’hiver. Le retour des vacances marquera quant à lui le début d’une nouvelle année, toujours pleine de promesses et de bonnes résolutions. Une liste parfois longue comme le bras, qui ira très vite rejoindre le reste de la paperasse au fond d’un tiroir…

Rédactrice en chef Sarah Monier

Cela n’empêchera pas les Gémiens d’affronter vaillamment le reste de l’hiver et d’entamer la saison de ski avec enthousiasme ! De bons moments en perspective… alors sourions ! A tous nous vous souhaitons bon courage, de bonnes vacances, un joyeux Noël, et une merveilleuse année ! Le GIW vous donne rendez-vous en 2015 !

Maquettistes Pauline Brideron Xavier Jacquot Mohamed Debbagh

Le Gem In Way

Responsable Maquette Pauline Grepin Rédacteurs Thomas Sghedoni Elodie Wanang Suzy Cantraine Mourad Kamel Dorian Combe Amina Bouri Constance Tresca


sommaire La vie de l’Ecole

Le Gémien en période de partiels......................p.5 Je n’ai pas d’asso et alors ?..................................p.6 Quand ceux qui vont s’en vont aller...................p.7 Interview Hugo Losi............................................p.8 LS Viennoiseries................................................p.9 Interview d’un ancien Gémien.........................p.10 Newsletter de l’Espace Carrières......................p.11

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Société

L’ONU des pays qui n’existent pas....................p.13 Gare aux éco-terroristes..................................p.14 Trois raisons d’arrêter de boire de l’alcool........p.16 Prêt pour un Père Noël alternatif......................p.17 La trêve de Noël 1914.......................................p.18

P13 P17

Culture

Clipmania - Cornerstone..................................p.21 Le tattoo, cette mode intemporelle...................p.22 Le dernier album de Pink FLoyd détient une puissance joussive vraiment fat....p.24 Claudius Regaud, homme de l’ombre et savant en blanc................................p.26 Cul(ture) - L’ascenceur ou union suspendue....p.27

P18

Asso

P24

P26

Planète...................................................p.29 SOS - Le projet Bénin........................................p.30 Millési’mets..............................................p.32 Gem en Débat..................................................p.33 Artagem...............................................p.34 Traders...................................................p.35

Libre

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Les lois les plus débiles des Etats-Unis.............p.37 Lost in translation............................................p.38 Petites idées pour un Noël créatif.....................p.40 Le pourquoi du comment.................................p.41 Les trésors de la langue française....................p.42 Appel au lecteur..............................................p.43



école

Le Gémien en période de partiels :

documentaire inédit A

l’approche du partiel hivernal, on observe une modification du comportement du Gémien, en vue de franchir cet obstacle qui peut s’avérer dangereux, voire fatal. Hélas, la migration, le camouflage ou l’hibernation ne sont pas des options envisageables pour cet être condamné à lutter (bien que certains rêvent aux délices que constituerait une bonne hibernation en période de rallyes). Le Gémien n’a pas le choix : pour survivre, il doit s’adapter.

Le Gémien, animal d’ordinaire sûr de lui et bon vivant, change radicalement de visage à l’approche des partiels du premier semestre. Analyse comportementale.

L’hiver, saison du changement Après trois mois d’une vie de cigale, menée dans la joie et l’insouciance, à vivre la nuit autant voire plus que le jour, à chanter et danser sans se préoccuper des lendemains, l’environnement du Gémien le force à s’inquiéter. Le mot partiel convient bien, hélas, pour qualifier sa prise de notes et ses souvenirs des cours du semestre ! Commence alors une course effrénée pour franchir cet obstacle périlleux. Il est alors intéressant de constater à quel point le Gémien peut se montrer astucieux. Il va faire preuve d’ingéniosité et de persuasion pour obtenir des fiches de cours, des prises de notes de spécimens plus fourmis que luimême. Trahissant les mœurs qu’il avait cultivées depuis trois mois, il va utiliser son ordinateur non plus pour aller sur Facebook, mais pour déterrer ses cours sur Moodle. Quittant son local associatif, sa coloc et son canapé, il change d’environnement et prend d’assaut la bibliothèque, subitement surpeuplée, et ce, même le weekend (pratique impensable quelques semaines plus tôt).

Le réveil de l’instinct de survie Le plus étonnant dans l’affaire est le changement que l’on peut observer non pas dans les agissements du Gémien, mais bel et bien dans son esprit. Certains spécimens peuvent ainsi passer d’une totale insouciance touchant au je-m’en-foutisme à une panique furieuse face à un spectre qui les effraie soudainement : les rattrapages. Tous les Gémiens ne sont pas touchés par cette poussée de stress. Le passage en mode « révisions » est motivé par la nécessité d’agir après une longue période de non-activité. Mais la peur n’est pas un phénomène systématique. Seules quelques catégories de l’espèce sont touchées : les spécimens d’un naturel angoissé (on y trouvera notamment les éternels bons élèves que la perspective d’un seul rattrapage, à savoir du premier potentiel échec de leur vie, effraie), ceux qui voient surgir la perspective de plusieurs rattrapages (les grands absents qui pensent être confrontés à 5 rattrapages craignent alors non plus ces rattrapages mais le Grand Spectre du Redoublement), et ceux qui réalisent subitement que leurs potentiels mauvais résultats ou résultats moyens aux partiels risquent de compromettre leurs chances d’obtenir tel ou tel parcours sélectif… Mais que l’on se rassure ! Le Gémien est un être innovant et créatif, et les générations passées n’ont jamais manqué de ressources pour surmonter ces épreuves.

Sarah Monier

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école

Je n’ai pas d’asso... ET ALORS ?

A croire que sans association, notre vie à l’école vient à peine de commencer qu’elle est déjà terminée… !

« T’as pas d’asso ?! », «Sans asso, tu vis mal tes années d’école… » Bon sérieusement, il faut arrêter ! Il est vrai qu’avoir une association en école permet d’avoir une bande de potes, d’avoir une soirée assurée toute les semaines ou encore de ne pas avoir à subir les shotguns pour les SAT. Pour celles et ceux qui s’y impliquent à fond, c’est aussi l’occasion d’avoir de réelles expériences épanouissantes et professionnalisantes. Mais ce n’est en aucun cas le seul moyen de donner « un sens à sa vie » en école. En ce qui me concerne j’ai eu la chance de faire mes plus belles rencontres et de nouer des liens d’amitié à vie bien avant d’intégrer une association. D’ailleurs une d’entre elles a eu le courage de décider de ne pas en intégrer une tout simplement parce que cela ne lui convenait pas et elle a eu raison : on intègre avant tout une association pour ses projets. Il y a encore un mois de cela plusieurs parmi vous se sont sentis rejetés, ont vu leur rêves se briser… Eh bien non !

Tout est loin d’être fini ! Intégrer une école de commerce c’est avoir la chance de décider quelles seront ces 3 années à venir, de créer son « diplôme » ! Eh oui la clé de la réussite dans ce type de parcours, c’est la proactivité. C’est justement pour cela que l’on a autant de temps libre. Prenez ce temps pour développer vos propres projets ! Vous souhaitez à tout prix intégrer une asso ? Très bien, il en existe plus d’1 million en France, immense champ des possibles à consommer sans modération : j’ai choisi en plus des 2 associations dans lesquelles je suis de m’investir dans de nombreux projets extérieurs à l’école. Vous avez envie de vous consacrer à une passion ou bien de pratiquer une activité non proposée à l’école ? Eh bien mettez-y vous à fond ! Encore une fois soyez proactif : ce sera bénéfique pour vous et cerise sur le gâteau, cela vous permettra de briller en société… et ok en entretien aussi. Alors certes, vous n’avez pas d’asso mais votre vie en école sera au top ! Certains trouveront sûrement absurde voire même hypocrite que j’écrive sur le sujet mais je pensais cela nécessaire et un message positif de plus dans un monde où ils se font de plus en plus rares, c’est toujours ça de reçu !

« Avoir une association n’est en aucun cas le seul moyen de donner un sens à sa vie en école »

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Elodie Wanang


Quand ceux qui vont s’en vont aller…

école

Quitter GEM, une déchirure. Quitter GEM au 2e semestre, une incroyable frustration.

C

ertains partent, d’autres restent. Dure loi que celle-ci, que la vie va se charger de nous apprendre tout au long de notre chemin sur la Terre. Et cela se joue aussi à GEM. Les 2A se souviennent sans doute de l’émotion qui a entouré le départ en PLE (Parcours Long en Entreprise pour les zouaves qui ne connaissent que le mot césure) de leurs respos, en avril dernier. Ce n’est pas toujours facile de quitter son école, ses amis, son association, pour se jeter dans la gueule du loup, aka le monde du travail. Cette déchirure est vécue par énormément d’étudiants. C’est presque une norme. Mais il faut aussi penser à ceux qui sont partis plus tôt… trop tôt. C’est à vous que je pense, vous, qui avez passé un premier semestre à Grenoble et qui allez nous quitter pour d’autres horizons plus ou moins lointains. Vous qui avez choisi le 2e semestre pour faire un échange universitaire… je ne vous comprends pas.

pas voir les événements de cette année ? Non, vraiment, je ne vous comprends pas. Bien sûr, vous allez découvrir énormément de choses. Bien sûr, partir au 2e semestre à l’étranger c’est avoir l’assurance de connaître l’hiver, le printemps et l’été dans le pays. Il est vrai aussi que partir au 2e semestre, c’est mieux que de ne pas partir du tout. On peut se dire que la vie à GEM ne se résume pas aux assos, aux soirées et aux listes. Certes ! On peut. C’est aussi la diversité de nos parcours qui fait la beauté de nos promotions et cette possibilité de construire son propre parcours est définitivement un atout de notre belle école.

« Pendant que vous vivrez l’ivresse de la nouveauté et de l’aventure, nous constaterons avec dépit qu’à GEM, les années se suivent et se ressemblent »

Quelles sont les raisons qui peuvent vous motiver ? L’envie de sécher la saison de ski ? La haine de la campagne BDE (elle va se dérouler sans vous : pas d’open-bouffe, pas de pots, pas de 3J !!) ? La phobie d’Altigliss et de l’Escale ? Vous aviez peur d’en avoir marre de vos 1A ? Vous avez la flemme de vous mettre vraiment au boulot dans vos assos, une fois que les 1A sont bien sur leurs rails ? Ça ne vous dérange pas de rater la Woodstock ? Vous avez été traumatisés par votre GP et vous ne voulez surtout

Et puis, partir à l’étranger quand on est étudiant, c’est partir dans un contexte idéal : pas ou peu d’attaches, une liberté quasi sans limite… à vous les échappées à travers le pays, le tourisme et les chopes exotiques ! A vous les colocs internationales, les rencontres, les folies qui surgissent toujours dans ce genre de situation. Pendant que vous vivrez l’ivresse de la nouveauté et de l’aventure, nous constaterons avec dépit qu’à GEM, les années se suivent et se ressemblent. Bientôt nous recevrons de vos nouvelles et vous nous vendrez du rêve pendant qu’à Grenoble, l’hiver tardera à se finir. On finira par vous envier, nous qui allons rire quand vous partirez. Ironie du sort ! Finalement, je n’ai qu’une chose à vous dire : PRO-FI-TEZ !

Sarah Monier

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école

Interview Hugo LOSI pour

LS Viennoiseries Présentation

nat français était très valorisé là-bas, presque plus qu’en France. Et parallèlement à cela, j’ai découvert aux EtatsUnis une forme de service qui n’existe pas en France : la livraison du petit-déjeuner. On le fait pour le déjeuner et le dîner, mais pas le petit-déjeuner. Or les gens, et en particulier les jeunes, n’ont pas toujours la motivation d’aller jusqu’à la boulangerie. J’ai donc eu l’idée d’utiliser le savoir-faire français artisanal et de le livrer aux gens.

Tu n’es pas passé par l’incubateur de GEM ?

Aurais-tu des conseils pour ceux qui veulent se lancer dans l’entreprenariat sans passer par l’incubateur ?

Je m’appelle Hugo, je suis en 4A, j’ai fait le parcours Transcontinal en 2e année, ensuite je suis parti en césure en finance, et cette année je fais le double-diplôme expertise comptable en parcours spécifique. C’est donc ma dernière année d’étude à GEM, et parallèlement à ça, depuis septembre, j’ai créé ma propre boîte, au régime autoentrepreneur.

Non, pas du tout. J’ai amené mon idée à maturation suite à mon séjour à l’étranger, pendant le parcours Transcontinental, j’ai créé de mon côté les premières ébauches de l’entreprise, et je me suis lancé en septembre, à la rentrée, avant les sessions de recrutement pour l’incubateur.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de créer ta propre entreprise ?

Depuis le départ, j’ai une sorte de fibre entrepreneuriale, au niveau familial. Ça m’a toujours tenté de gérer moimême un projet ou une activité. Et c’est aussi lors de ma césure, en travaillant dans des banques et des grands groupes, que j’ai réalisé que ce qui me correspondait plus c’était peut-être de travailler dans l’entreprenariat et dans de petites structures, et de mener le projet moimême, plutôt que d’être spécialisé. J’avais envie de toucher à tout.

D’où te vient l’idée de ton concept ?

C’est un mélange de plusieurs choses. Quand j’étais en Chine et à New York, je me suis rendu compte que l’artisa-

Mon premier conseil serait de bien préparer le projet, et surtout de s’armer d’une équipe. Je ne l’ai pas fait pour ce projet et cela me manque aujourd’hui ; il faut bien trouver des membres d’équipe complémentaires, aux profils différents, capables d’apporter une compétence que toi tu n’as pas forcément. Moi, j’ai voulu toucher à tout, et je me retrouve finalement victime de ce souhait. Je n’ai pas le temps d’approfondir à 100% tout ce qui aurait besoin de l’être. Le deuxième conseil est de croire en ce qu’on fait. En tant qu’entrepreneur, on nous met tout le temps des bâtons dans les roues, rien n’est jamais facile. Quoi qu’on fasse, on a toujours des problèmes, du coup c’est super important d’avoir confiance en ce qu’on fait, confiance dans le projet, et d’y croire jusqu’au bout. Les gens trouveront toujours des inconvénients plutôt que des avantages à ton idée, et ils te poseront toujours des obstacles.

Retrouvez Hugo et son entreprise Lazy Sunday Viennoiseries sur le site www.ls-viennoiseries.com ainsi que sur Facebook, page « LS Viennoiseries » ! Propos recueillis par Sarah Monier

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école Livraison de viennoiseries artisanales à domicile, matins de weekend à Grenoble

Vous n’avez pas le temps d’aller à la boulangerie ? Laissez-nous vous l’amener à la maison. 1,50€ par viennoiserie, commande à partir de 6 viennoiseries

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école

Interview d’un ancien gémien

Bruno Baistrocchi, diplômé en 2008, nous a aimablement accordé quelques minutes de son temps pour répondre à nos questions sur son expérience au sein de GEM mais également sa vie professionnelle.

Un parcours A gem ?

J’ai intégré GEM en 2005. J’y ai passé trois ans. Pendant mes dernières années, j’étais en alternance à Grenoble, au siège du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes. La première année, j’étais dans la gestion privée. La seconde, je travaillais pour le centre d’affaires entreprise. J’ai donc eu deux postes commerciaux. Cela fut très formateur, j’ai pu découvrir le monde de la banque et de la finance.

Depuis la sortie de GEM ?

Avant même de passer mon examen de fin d’études, j’avais signé mon CDI. J’ai postulé chez Amundi, filiale du Crédit Agricole chez qui je travaille encore. Je connaissais déjà le groupe puisque j’y avais fait mon alternance. J’ai été embauché en tant que « chargé d’affaires épargne-entreprise », encore un poste de commercial, mais cette fois, pour équiper en dispositifs d’épargne salariale les entreprises en France. En 2012, je suis devenu responsable épargne salariale, j’ai dirigé une équipe de huit personnes. Et depuis septembre 2014, je suis coordinateur de ventes. En parallèle, j’essaie de consolider les partenariats qui existent entre le Crédit Agricole et l’école, car l’entreprise est désireuse de recruter des Gémiens.

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Des assos ?

Je n’ai pas intégré une des associations de l’école. En revanche, j’ai listé BDE avec les Tarti’fête et j’ai participé aux événements proposés par les associations et notamment à la semaine Altigliss, qui reste mon meilleur souvenir à GEM..

Les points positifs de GEM ?

Il me semble qu’il y en a trois principalement. Tout d’abord, la rapide évolution de l’école. Je l’ai vue grandir, tant au niveau du corps professoral sans cesse plus important, qu’au niveau des ressources technologiques mis en place au sein de l’école et des bâtiments. En effet, quand je suis arrivé, la tour n’existait pas. Je pense que le grand nombre d’espaces d’échanges, comme la mezzanine, constitue un des atouts principaux de l’école. Enfin, la forte proximité qu’il existe entre l’administration et les étudiants est précieuse.

Les points a améliorer de GEM ?

Deux points sont à améliorer selon moi. Premièrement, je pense qu’il y a trop peu d’échanges entre les étudiants des différents programmes. Par exemple, les GGSB et les étudiants français forment deux mondes à part, et c’est dommage. Il serait profitable pour l’école que l’intégration soit plus globale. Ensuite, malgré le fait que les cours de Ressources Humaines, de droit et de finance m’aient beaucoup aidé, je trouve que les cours restent souvent bien trop généraux, notamment en finance.

Propos recueillis par Amina Bouri


école

Les 24h du recrutement à GEM !

Tu es à la recherche d’un stage ou d’un emploi ? Tu souhaites te démarquer dans un secteur professionnel ? Découvrir différents métiers ? Faire du networking ? Découvre les deux forums de recrutement de l’année à ne pas manquer !

Forum « Recruter Autrement », Mercredi 28 janvier 2014, de 17h à 21h, à GEM

Mets de côté ton CV, ta lettre de motivation et ton costume ! Et viens te démarquer auprès d’une quinzaine d’entreprises partenaires en participant à des mises en situation qui valorise tes compétences autour d’un recrutement différent. Une manière d’accéder à une relation de proximité avec les recruteurs ; tout en leur permettant d’identifier tes talents « autrement » que par le biais d’un entretien classique ! Attention, les places sont limitées…

LA COLLECTE DE CV :

Certaines entreprises organisent des collectes de CV te permettant de décrocher un entretien individuel le jour du forum ! Pour cela, postule en amont aux offres signalées « avec collecte de CV ». Toutes les offres à pourvoir commencent par le code « FRC 29/01 » + titre de l’offre.

LE FORUM VIRTUEL :

Il te permet de découvrir, en amont du forum, les entreprises présentes (présentations, vidéos métiers, offres à pourvoir) et de te préparer au mieux pour le jour J face aux recruteurs !

Forum « Stage & Emploi », Jeudi 29 janvier 2014, de 09h à 17h, au World Trade Center (à côté de GEM) Plus de 70 entreprises présentes pour le seul forum généraliste de l’année, un rendez-vous à ne pas manquer ! Pour connaître toutes les entreprises présentes et candidater, connecte-toi à GEM Career Center et inscris-toi à l’évènement. Cette année pour le forum, des nouveaux outils sont mis en place pour optimiser ta visibilité et tes candidatures !

LA CVTHEQUE ÉPHÉMÈRE :

Elle te permet de te faire repérer en amont du forum par les recruteurs. Elle est ouverte du 5 au 30 Janvier 2015, et maximise ainsi tes chances de décrocher le stage ou l’emploi qui te correspond. Ajoute ton CV en ligne lors de ton inscription à l’événement et sélectionne tes critères de recherche (par contrat, fonctions, secteurs d’activité, …). Les entreprises pourront ainsi, en se connectant, filtrer les candidats par secteurs. Et ton CV ne sera visible que par les entreprises des secteurs qui t’intéressent.

Espace Carrières

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Société

L’ONU des pays qui n’existent pas

Face à l’inertie et les blocages institutionnels qui grèvent l’ONU, le quatrième monde commence à se structurer.

D

ans le dernier numéro de votre publication étudiante préférée (oui oui, je parle du Gem In Way !), j’avais consacré un article à la question de l’indépendance de la Savoie, qui, au regard du droit international selon certains, serait effective mais non-respectée. Et bien le 28 Juin 2014, la Savoie, via le gouvernement provisoire de « l’Etat de Savoie », s’est vue officiellement acceptée en tant que membre à part entière de l’Organisation des nations et des peuples non-représentés (UNPO), ce qui n’est pas rien. Car ne rigolez pas, cette organisation est très sérieuse ! Elle a été fondée en 1991 par les représentants de 15 nations et peuples non-indépendants à l’époque, dont 5 en sont encore membres à l’heure actuelle. Parmi ces 15, il y avait notamment deux pays Baltes (Estonie et Lettonie), la Géorgie et l’Arménie, ou encore Taïwan, le Tibet et le Kurdistan. Bref, on ne peut pas dire que les membres soient d’obscurs mouvements indépendantistes dirigés par un chef de guerre mafieux. On ne peut pas dire non plus que l’organisation est inefficace, puisque six de ses membres ont déjà gagné leur indépendance, et 15 autres l’ont quitté suite à des accords d’autonomie élargie avec l’état souverain concerné. Elle en compte aujourd’hui 50. Au-delà de membre tout à fait « prestigieux » (et d’autres plus surprenant, comme les amérindiens Mapuche en

Argentine), l’organisation, dont le siège se trouve à La Haye au Pays-Bas, à quelques centaines de mètres de la cour internationale de justice, et qui dispose également de bureaux à Bruxelles et Genève, a des objectifs et des principes bien précis : • En premier lieu, l’objectif de l’organisation n’est pas l’indépendance ni même l’autonomie de ses membres, mais leur autodétermination, ce qui est fondamentalement différent. • A cette fin, l’UNPO forme ses membres aux relations publiques, au droit international, aux organisations gouvernementales et à la diplomatie. • L’ensemble des membres doivent signer, pour adhérer, une charte contenant cinq principes, et l’organisation n’hésite pas à suspendre ses membres en cas de non-respect. Ces cinq principes étant : le droit à l’autodétermination, le respect des droits de l’homme, le respect de la démocratie et de la tolérance religieuse, le respect de la non-violence, et enfin l’écologie. En tout état de cause, on ne peut que se réjouir qu’une structure supra-étatique essaye de coordonner l’ensemble de ces mouvements, obtienne des résultats tout en imposant un strict respect de la non-violence. Ça change de ce qu’on voit d’habitude, et cela méritait d’être soulevé.

Thomas Sghedoni

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Société

GARE AUX ÉCO

Qui a dit que les écologistes étaient une bande de hippies pacifistes? Attention, ils peuvent être très méchants…

Pourquoi tant de haine ?

L

’histoire du barrage de Sivens a remis sur le devant de la scène les mouvements de manifestation en faveur de la protection d’une cause environnementale ou animalière. Ceux que nous connaissons sont pour la plupart pacifistes ; ils peuvent cependant aller bien plus loin que la simple marche dans la rue.

L’éco-terrorisme, qu’est-ce que c’est ? Tout d’abord, il faut tout de même faire une différence entre environnementalistes et éco-terroristes. Les environnementalistes militent pour des causes environnementales et animalières, sans toutefois causer de dommages directs aux entreprises ou aux personnes (c’est-à-dire en restant dans le cadre de la loi). Greenpeace par exemple peut être qualifiée d’organisation environnementaliste. Les éco-terroristes quant à eux, ont pour objectif de causer le plus de dégâts possibles à ceux qui profitent de la destruction et de l’exploitation de l’environnement (entreprises pétrolières, grands groupes alimentaires…). L’Earth Liberation Front (ELF) (ou Front de Libération pour la Planète) en est un bon exemple. Pour ces organisations, la question n’est pas de s’entendre avec les gouvernements et les entreprises pour faire changer les choses, mais bien de mettre hors d’état de nuire ceux qu’ils considèrent comme dangereux pour l’avenir de notre planète. Certains radicaux vont même encore plus loin dans ce mode de pensée : détruire le monde pour mieux le sauver.

Des actions coup de poing qui font des dégâts. En 2001 par exemple, un homme a brûlé trois SUV à Eugène dans l’Oregon afin d’attirer l’attention sur la consommation excessive de gasoil et le réchauffement climatique. Le coût pour l’entreprise s’est révélé exorbitant. Plus impressionnant encore en 2008 : le laboratoire Charles River (laboratoire animalier), à St Germain sur l’Arbresle en France est parti en fumée suite à un incendie criminel. L’Animal Liberation Front (ALF) (ou Front de libération des Animaux), a clairement revendiqué l’acte en signant les lieux. D’autres actes d’éco-terrorisme, plus « soft », ont lieu un peu partout dans le monde contre certaines entreprises : vitrines brisées, portes engluées, messages menaçants… Les intentions des éco-terroristes sont tout sauf amicales.

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Alors faut-il craindre de se prendre une bouse explosive dans la figure ? Généralement (si l’on excepte les plus radicaux) les éco-terroristes ne tuent pas, donc peu de souci de ce côté-là. La question qui devrait se poser est plutôt pourquoi agir ainsi ? Certains activistes écologiques pensent que c’est en choquant et en faisant des opérations coup de poing qu’ils arriveront à faire passer leurs idées. Il faut avouer qu’ils n’ont pas tout à fait tort : aujourd’hui pour se faire entendre il faut être visible. Pour être visible, il faut attirer l’attention des médias. Or, pour se distinguer dans ce brouhaha médiatique, quoi de mieux qu’une opération choc ? De plus, la question des problèmes environnementaux, dont on nous dit depuis des années qu’elle est cruciale pour l’avenir de notre planète (et donc de notre avenir à nous, êtres humains), est trop souvent laissée de côté voire oubliée par les entreprises et gouvernements. Lorsque le respect de l’environnement nécessite des efforts qui vont à l’encontre de notre modèle de croissance, le développement durable est laissé pour compte. Cet état de fait génère des frustrations fortes chez ceux qui ont la volonté que les choses changent. Certains décident alors d’agir, quitte à y laisser des plumes… En effet, s’impliquer dans des actes d’éco-terrorisme peut vous exposer à de lourdes sanctions, voire la prison.

Tout détruire : la meilleure solution pour se faire entendre ? Les idées pour lesquelles se battent les éco-terroristes sont louables. Nous n’avons qu’une planète et la préserver est essentiel. Mais il y a pour moi un défaut majeur : dans leur lutte pour la protection de la planète, les éco-terroristes n’impliquent pas la société. Par de telles actions, ils réussissent surtout à irriter l’opinion publique, les médias et les hommes politiques. Ils sont vus comme de simples fauteurs de troubles et le sens de leur rébellion n’est souvent pas clairement exposé au public. Ils décrédibilisent également les actions des environnementalistes. Brûler des camions, est-ce vraiment la meilleure solution pour montrer que l’on s’engage pour l’environnement ? Se mettre à dos la population n’est pas la meilleure manière de réussir à faire changer les choses durablement. Or, ce changement doit être durable, accepté et revendiqué par la masse pour pouvoir être mis en place.

Suzy Cantraine


O-TERRORISTES !

Société

« Incendies criminels, vitrines brisées, portes engluées, messages menaçants… Les intentions des éco-terroristes sont tout sauf amicales »

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Société

TROIS RAISONS D’ARRÊTER DE BOIRE

DE L’ALCOOL « Pourquoi boire sachant qu’on peut être bourrés et donc désinhibé sans alcool ? »

C

ommençons par le commencement : la définition. Ce fut la règle notre scolarité durant, pourquoi donc changer cela aujourd’hui. Je vais donc définir… l’alcoolisme ! Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un homme est alcoolique s’il consomme en moyenne plus de trois verres par jour (un verre équivaut à un dl de vin ou 3dl de bière ou 2cl d’alcool fort), une femme est alcoolique si elle consomme en moyenne deux verres par jour. On se demande déjà si on ne serait pas alcoolique, n’est-ce pas ? Le plus beau reste à venir ! L’OMS nous range dans cette charmante case si on consomme plus de quatre verres lors « d’occasions ponctuelles » (SAT, soirée de liste, soirée de TD, soirée d’asso, soirée de GP …). Rassurons-nous, ce n’est pas vraiment de notre faute. Tout d’abord, on est tout simplement dans l’air du temps (GEM oblige) puisque selon une multitude d’études, l’alcoolisme chez les étudiants est en forte hausse. La forte consommation en école de commerce n’y est d’ailleurs pas pour rien. En d’autres termes, tu es alcoolique car tu es un mouton… D’autre part, ce n’est pas notre faute car le goût de l’alcool est inscrit dans nos gênes. En effet, deux gênes (TAS2R13 et TAS2R38) sont responsables de notre goût pour l’alcool. C’est grâce ou à cause d’eux qu’une personne préfère le chardonnay au muscadet.

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C’est aussi du fait de ces deux gênes que beaucoup de personnes n’aiment pas l’alcool. Si vous faites partie de cette dernière catégorie, vous êtes définitivement un mouton. Je vais donc vous livrer trois raisons d’arrêter de boire. Je vous épargne le blabla sur les accidents causés par l’alcool (30 % des accidents de la route chez les 18-24 ans tout de même), les maladies engendrées (cirrhoses, hypertension) etc. Il existe des risques bien plus méconnus que nous devons prendre en compte. Le premier est qu’on devient la cible privilégiée des moustiques, et cela peut rapidement pourrir nos vacances. En effet, une personne ayant bu, ne serait-ce qu’un verre, attire davantage les moustiques que les autres. Résultat, on se fait piquer et on n’a pas forcément la capacité de réagir puisque l’on a bu. Le second concerne ce qu’il se passe dans ton lit. Je parle bien sûr du sommeil (oui, je n’évoque que les raisons non évidentes). Selon le docteur Ibrahim, l’abus d’alcool diminue la mélatonine –hormone du sommeil-, ce qui t’empêche de récupérer et te fait ronfler. Enfin, pourquoi boire sachant qu’on peut être bourrés et donc désinhibé sans alcool ? Des chercheurs ont prouvé qu’en ingérant d’une certaine manière de la levure, notre corps pouvait fermenter cette dernière ce qui équivaudrait pour nous à avoir bu.


Société

PRÊT POUR UN NOËL

LTERNATIF ? A Noel, peut-on faire plaisir tout en étant écoresponsable ?

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oël approche, avec son lot de cadeaux. Comme moi vous n’avez sûrement pas encore choisi ce que vous allez offrir à votre famille et à vos amis. Mais vous aurez certainement de bonnes idées : le dernier Assassin’s Creed pour votre frère, un jouet rose volumineux et flashy pour votre petite sœur, ce pull devant lequel votre copin(e) s’était longuement attardé(e) en vitrine… Eh bien vous ne serez pas seul ! 60 % des jouets offerts à Noël sont en plastique et 30 % des cadeaux sont des jeux électroniques, ce qui dans les deux cas représente d’importantes émissions de gaz à effet de serre.

« Ne devrions-nous pas penser à nos futurs enfants, et faire en sorte qu’ils puissent eux aussi connaitre Noël sous la neige ? » Comme vous le savez (à moins d’être un bisounours !), Noël est une fête certes traditionnelle, mais avant tout commerciale. En célébrant la bougie supplémentaire du Christ, nous démultiplions notre impact sur l’environnement : entre les emballages des cadeaux, ceux des aliments et les restes de repas, la quantité de déchets que nous générons en période de fêtes croît fortement. Ainsi, on observe par exemple une augmentation de 12 % de déchets de verre pendant les vacances de Noël. Selon les chercheurs de l’Institut de l’environnement de Stockholm, les cadeaux de Noël des Britanniques pèseraient 310 kilos de CO2 émis par habitant. Si l’on ajoute le bilan carbone des activités, ceux de la nourriture, des déplacements vers les centres commerciaux, des illuminations, etc. on arrive à un total de 650 kilos de CO2 par habitant, ce qui correspond à un tiers de ce que nous devrions émettre par habitant et par an pour ne pas dépasser la capacité d’absorption de la planète en CO2.

Alors que faire ? Noël étant une fête familiale, ne devrions-nous pas penser à nos futurs enfants, et faire en sorte qu’ils puissent eux aussi connaitre Noël sous la neige ? Peut-on allier élan de générosité et comportement éco-citoyen ? Oui c’est possible ! Rejoignez le Noël alternatif ! Pourquoi offrir un gros livre, une boîte de chocolat, ou tout autre objet banal, volumineux et polluant à ses proches quand on peut leur réserver une place de spectacle ou un diner maison aux chandelles. Cette manière de penser est aujourd’hui en expansion, et des sites comme Mescoursespourlaplanète.com proposent déjà de nombreux vrais cadeaux, non polluants et sans déchets: parce que l’essentiel de la vie ne s’achète pas, on peut par exemple offrir des bons pour un massage détente ou trois petit-déjeuner au lit. Sans aller jusque-là, on peut essayer, dans le choix de ses cadeaux, de bannir le trop superflu et le polluant.

Dorian Combe

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Société

La trêve de Ou comment nos ancêtres ont laissé tomber la guerre le temps d’un réveillon, pour partager un moment unique d’entente et de convivialité.

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es vacances de décembre approchent et avec elles les traditionnels repas de famille, le réveillon et le jour de Noël, la dinde et les marrons… Ces moments chaleureux et conviviaux, nous les passons au chaud dans nos maisons auprès de nos proches. Nos ancêtres, qui ont vécu la guerre, ne pouvaient pas en dire autant ! Lors du réveillon, les soldats se trouvaient dans les tranchées, à affronter le froid, la faim, la peur et la mort. Il s’est cependant produit un phénomène peu commun, que l’Histoire avec un grand H ne relate pas ; un moment à part, beau et surprenant. Laissez-moi vous le raconter… Récit d’une petite histoire dans la grande… 24 décembre 1914, ville d’Ypres. Les Français et les Anglais affrontent les Allemands. Première Guerre Mondiale, la Der des Ders. Oui ce sera la dernière, c’est ce qu’espèrent tous les soldats au front, épuisés, choqués, meurtris par la violence des combats. De tous côtés les balles sifflent, les corps tombent. Le soir, chaque camp regagne sa tranchée. Les soldats sont tristes et abattus. Aujourd’hui c’est le réveillon, jour de fête et de retrouvailles en famille, et eux sont là, à se demander s’ils seront encore vivants le lendemain. Soudain résonne dans l’air un son inattendu. Des voix qui, loin de hurler,

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comme l’on peut s’y attendre en cette période de guerre, chantent. Une mélodie qui s’élève, dans le camp allemand, plusieurs voix qui entonnent les chants de Noël. Intrigués, Français et Britanniques jettent un œil par-dessus leurs tranchées. Ce qu’ils voient, ce sont de petites bougies, petites lumières fragiles et réconfortantes, allumées dans le camp adverse. Ce sont aussi des sapins de Noël placés le long des tranchées allemandes. Petit à petit, les hommes, qu’ils soient français, allemands ou anglais sortent des tranchées et se rencontrent dans le No Man’s Land. Il n’y aura plus de combats pour ce soir-là, non. Ce cessez-le-feu non officiel ne convient peut-être pas aux généraux, mais les soldats n’en ont que faire. Méfiants au début, ils laissent finalement tomber le masque et décident de passer ce moment ensemble. Ils s’échangent alors des cadeaux et font des parties de football. Etrange spectacle que celui de tous ces hommes rassemblés qui partagent un moment de convivialité dans un endroit pareil !


Société

Noël 1914 Ces hommes qui s’entredéchiraient quelques heures auparavant décident de laisser de côté l’horreur des combats pour quelque temps, le temps de se donner un peu de réconfort et d’oublier qu’ils sont loin de leurs proches. Cette trêve leur permet aussi de récupérer les corps de leurs camarades tombés sur le champ de bataille et de leur offrir une sépulture décente, chose qu’ils ne peuvent d’habitude pas faire. Joyeux Noël : pour que cette histoire ne tombe pas dans l’oubli. Cette petite histoire que je viens de raconter est vraie. Je l’ai certes peut-être retransmise de façon poétique, mais les cessez-le-feu non officiels tels que celui-ci ont bel et bien eu lieu pendant la guerre. Peutêtre aviez-vous d’ailleurs déjà entendu parler de cette trêve de Noël, grâce au film Joyeux Noël, réalisé par Christian Carion, sorti en 2005 et dans lequel jouent notamment Diane Kruger, Guillaume Canet, Dany Boon et Bernard Le Coq. Au travers de l’histoire de quelques personnages, ils font revivre le temps d’un film la trêve de Noël aux spectateurs. Nous donnant ainsi l’occa-

sion de nous rendre compte que nous sommes tous humains. Etre humain, cela veut dire avoir besoin des autres. Cet épisode de l’histoire est marquant par le fait qu’il est un symbole d’espoir pour l’humanité. Même dans les périodes les plus noires, l’être humain est capable de mettre ses griefs de côté pour partager un moment de calme et de chaleur. En ces périodes troublées où nous entendons sans cesse parler de la montée de l’islamisme radical, des guerres civiles, de l’immigration clandestine, de la montée des partis radicaux et tout le reste… Se rappeler qu’il peut y avoir des moments comme celui-ci redonne un peu d’espoir. Peut-être qu’un jour, dans un monde utopique, nous vivrons tels que le demandait Jésus, dont nous célébrons à l’origine la naissance le 24 et 25 décembre : peut-être que nous nous aimerons enfin les uns les autres.

« Ces hommes qui s’entredéchiraient quelques heures auparavant s’échangent alors des cadeaux»

Suzy Cantraine

Saint-Yvon a déjà fait l’objet de reconstitution de la Trêve de Noël.

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Culture

Cornerstone P

etite entorse à la tradition ce moisci : ce n’est pas un clip que je vous propose de découvrir. Je ne vous livrerai pas d’analyse visuelle de la vidéo dont il est question ici, du scénario, du sens et des symboles qui s’y cachent… Pas de ça dans cet article, pour la simple raison que la vidéo dont je vous parle est du côté minimaliste de la force. Commençons par le commencement. La chanson dont il est question date de 2009, et est extraite de l’excellent album Humbug des Arctic Monkeys : Cornerstone. Dans la vidéo, on voit donc Alex Turner, chanteur et leader du groupe, qui chante sa chanson. Décor : un fond blanc. Aucune action. Le chanteur est debout face à une caméra fixe, comme s’il se filmait lui-même grâce à un pied. Il tient à la main un vieux poste de radio avec un micro et chante, casque sur les cheveux. Oui, parce qu’à l’époque, il n’avait pas sa banane de rockeur et sa dégaine de star. Il arborait une touffe du plus bel effet, un « magnifique » pull rouge, et une tête d’adolescent qui s’y croit un peu trop. L’ensemble de la vidéo évoque bien davantage un ado qui s’éclate devant le miroir de sa chambre qu’un clip de groupe de rock célèbre.

son d’une part, et lui-même, d’autre part. Il fait son petit cinéma devant sa caméra, il s’en rapproche, s’en éloigne, passe hors-champ pour tout à coup surgir tout contre la caméra, fait un tour sur luimême… il s’amuse, et au-delà de ça fait le pari qu’il va tenir son « spectateur » intéressé pendant toute la vidéo, simplement en faisant le mariole devant un mur. Plutôt que de faire un show avec des danseuses, de la musique commerciale, des effets spéciaux et de faire un clip coûtant une fortune, avec des plans dans tous les sens, les Arctic Monkeys font le pari du bizarre, du différent, minimaliste. Leur musique suffit, la personnalité détonante d ’A l e x Tu r n e r suffit. On ne sait pas exactement comment ni pourquoi, mais ça fonctionne. On se retrouve étrangement hypnotisé par ce type en pull rouge à tête de caniche… même si certains ont simplement interprété cette démarche en disant qu’Alex Turner s’était tapé un délire, un dimanche après-midi où il pleuvait et où il était seul chez lui.

« On se retrouve étrangement hypnotisé par ce type en pull rouge à tête de caniche »

Sarah Monier

Et alors, me direz-vous avec raison, c’est quoi l’intérêt ? S’il y en a un, s’entend. Je ne vous cacherai pas qu’il faut peutêtre avoir un certain goût pour le bizarre, ou du moins l’inhabituel pour apprécier cette performance. Car il s’agit bien à mon sens d’une performance artistique, d’un parti pris. Alex Turner prend le parti de ne nous donner que deux choses sur lesquelles fixer notre attention : sa chan-

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Culture

Le tattoo, cette Pour certains, le tattoo serait un exemple du prétendu paradoxe de notre société. Il serait aux confins du social et de l’individuel, dans une position « bâtarde ». Il semble pourtant qu’on peut bien parler à propos du tatouage d’une mode intemporelle.

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e tattoo est-il paradoxal ? Pire, porte-t-il de nos jours une intense contradiction en lui-même ? Comment s’entremêlent le privé et le public, le personnel et le social dans cet art ? Peut-on à ce propos parler d’un art ? Pourquoi le tatouage semble si à la mode alors même qu’il a toujours existé ? Voilà autant de questions qui méritent d’être soulevées pour sortir de l’aporie fondamentale dans laquelle s’enfoncent ceux qui, peutêtre parce qu’ils en sont très loin, ne comprennent pas cette pratique. Il existe, à grands traits, deux écoles chez les tatoués. La grande majorité jusqu’à présent comprend ceux qui se font tatouer pour une raison précise, dans le sens où pour eux il y a un ou quelques éléments fondamentaux de leur vie ou de leur personnalité qu’ils souhaitent se fixer à jamais sous la peau. Bien souvent, le tatouage représente pour ces personnes une manière de figer un moment clé (la perte d’un proche, la naissance d’un enfant, une rencontre physique ou spirituelle…) ou une passion et ils font du dessin sur leur peau une sorte de photographie éternelle. Comme le tattoo est une pièce qui vieillit avec celui qui le porte, ils sont alors certains de vieillir

avec cette marque indélébile. Ceci procède fondamentalement d’une tendance des plus profondes chez l’homme : la conscience de la mort et son corollaire, l’angoisse du temps qui passe. Rien d’étonnant donc dans ce topos éternel, sublimé en particulier par les classiques au XVIIème avec la tragédie et par les romantiques au XIXème siècle avec le Spleen. Rien d’étonnant non plus dans ce que les tatoués qui s’inscrivent dans ce mouvement se fassent faire en général de petits tatouages, plus ou moins cachés. Il n’y faut voir là aucun paradoxe : le tatouage totalement caché est une manière de conserver précieusement sa marque comme on laisserait toute une vie au fond d’un tiroir un manuscrit cher à notre cœur mais trop intime pour le faire partager.

et trop personnelles pour que l’on accepte que les yeux d’un autre se posent dessus. Quant au tatouage semi-caché, il procède d’une volonté de ne montrer le tatouage qu’à un public choisi, à des instants choisis. Il s’agit là surtout de signifier à autrui ce signe profond de notre identité, sans être immédiatement stigmatisé comme « tatoué ».

« Le tatouage, qu’il plaise ou qu’il déplaise, est une mode intemporelle et […] loin d’être aujourd’hui paradoxal, il a une histoire et une continuité dans laquelle il s’inscrit »

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Comme pour le tattoo, l’écrit est travaillé, les phrases ciselées, les mots modelés, pour en faire une œuvre belle, qui exprime ses ressorts profonds grâce à son esthétique. Mais il touche à des émotions trop intenses


Culture

mode intemporelle L’autre école des tatoués comprend ceux qui adoptent le tattoo comme un mode d’expression à part entière. Ceux-là sont ceux que l’on appelle les « tattooheads ». Ayant pris goût à cette pratique, ils la considèrent comme un moyen et non comme une fin. Pour eux, les tatoueurs sont à la fois des artisans et des artistes, qui transforment leur corps en tableau unique. Ils sont ceux qui n’ont pas peur de se faire tatouer à des endroits visibles, voire excessivement exposés : les avant-bras, le cou, quelquefois les mains. De plus, leurs tatouages présentent une particularité que l’on retrouve assez souvent dans cette communauté : ils racontent une histoire. L’objectif est de traduire un véritable message par des dessins particuliers, un agencement des différents

éléments, un « placement » particulier, des lettrages… Les pièces sont imposantes, couvrantes, elles représentent des heures de travail – et de souffrance – et elles attirent immédiatement l’œil. Le tatouage se mue en une passion, en un centre d’intérêt, et les intéressés entrent dans ce que l’on appelle parfois « le monde du tatouage ». Ils connaissent les différents styles de tatouage, les plus grands tatoueurs, se rendent parfois dans les conventions de tatouage, etc. Alors, qu’ont en commun ces deux univers, ces deux styles de tatoués ? Ne peut-on pas finalement parler d’un paradoxe ? Le tattoo d’aujourd’hui n’est-il pas vraiment différent du tatouage ancestral comme rite de passage et symbole d’appartenance à une communauté ? Je suis profondément persuadé que tous les tatoués d’avant-hier, d’hier et d’aujourd’hui sont mus par la même aspiration. Au-delà des considérations esthétiques, la pratique du tatouage est, depuis les sociétés marquisiennes au tattoo actuel en passant par la mouvance punk des années 1970, une transgression. Une revendication. Celle de se dire et de vouloir dire, avant toute autre préoccupation, que notre corps nous appartient et que nous en avons la maîtrise. C’est bien là ce qui est considéré comme un blasphème par les Eglises monothéistes. Les sociétés ancestrales faisaient du tatouage un rite de passage par la souffrance qu’il nécessite, pour que les jeunes garçons prouvent leur aptitude à dominer leur douleur, preuve de leur virilité. Les punks des seventies se postaient en total porte-à-faux vis-à-vis de la société gaullienne à la papa. Les tatoués d’aujourd’hui s’inscrivent davantage dans une quête d’identité plus individuelle, mais qui passe toujours par la prise en main de soi, réelle ou fantasmée, à commencer par l’appropriation de son corps. On peut par conséquent légitimement penser que le tatouage, qu’il plaise ou qu’il déplaise, est une mode intemporelle et que, loin d’être aujourd’hui paradoxal, il a une histoire et une continuité dans laquelle il s’inscrit. L’esquisse de banalisation voire de vulgarisation dont il est l’objet aujourd’hui ne doit pas nous faire perdre de vue son sens profond.

Loïc Moundanga

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Culture

En quoi le dernier albu

une puissance joui Plus de 20 ans après leur dernier album, Pink Floyd vient de sortir son 15ème album. Qu’en est-il ?

I

l y a quelques mois, l’annonce d’un nouvel album de Pink Floyd, le mythique groupe de musique rock anglais, n’aurait sûrement pas été prise au sérieux. D’une part, le bassiste Roger Waters, tête pensante de Pink Floyd, s’est éloigné du reste du groupe depuis l’album The Final Cut paru en 1983, et d’autre part, l’indispensable claviériste Richard Wright était décédé depuis 2008, suite à un cancer. C’est donc avec une grande surprise, et non sans joie que les fans du groupe ont appris cet été la sortie d’un nouvel album intitulé The Endless River. Très vite, on apprenait que cet album se voulait un hommage à Richard Wright. En s’appuyant sur des chutes des sessions studio de 1993-1994 (lors de l’enregistrement de The Division Bell, jusqu’alors le dernier album de Pink Floyd), les deux membres restants du groupe, l’illustre guitariste et chanteur David Gilmour et son ami le batteur Nick Mason, ont décidé de ressusciter le défunt claviériste le temps d’un album long de 55 minutes. The Endless River est donc avant tout une belle histoire d’amitié et un acte de reconnaissance envers un membre du groupe qui n’avait que très rarement

été reconnu à sa juste valeur. Richard Wright n’avait pas la verve de Roger Waters, et il ne se fendait pas non plus d’incroyables solos comme le faisait David Gilmour avec la guitare. Il était plutôt l’homme de l’ombre de Pink Floyd, son âme sonore. C’est lui qui mettait en place toutes les ambiances, planantes, oniriques ou inquiétantes sur laquelle se fondait le reste de la musique floydienne : que serait Shine On you Crazy Diamonds sans son magnifique son d’orgue, The Great Gig in the Sky sans sa sublime partition de piano et Sheep sans son incroyable introduction jazz ? La première side est une suite alternative de parties longues et perchées d’un duo cuivre/ guitare et de mouvements beaucoup plus classiques dans la structure et la rythmique. Bien qu’on y constate parfois des références au morceau Atom Heart Mother notamment dans l’utilisation de bandes magnétiques (bruit de galop, d’hélicoptère, d’orage) ainsi qu’à Wish you were here (côté planant, éthéré, mélodieux), cette partie est certainement la plus impressionnante Le début du mouvement sui-

« […] des nappes aériennes dissonantes, nous proposant subjectivement une certaine masturbation auditive »

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um de Pink Floyd détient

Culture

issive vraiment fat vant entre plus profondément dans le vif du sujet : on retrouve les nuances psychédéliques continues propres à Pink Floyd, rythmées par une batterie très énervée. La rythmique s’appuie ensuite sur des riffs d’instruments à cordes, dont on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la BO de Requiem for a Dream. Le morceau, ayant repris une structure classique de rock floydien, découle peu à peu vers un thème épique, où l’on retrouvera un cuivre, cette fois-ci un saxophone. Ce dernier semble raconter quelque chose, dont l’histoire se prêtera à l’interprétation personnelle de chacun.. On assiste dans la troisième side à la première mise en avant des enregistrements de Richard Wright, appuyés par des nappes aériennes dissonantes, nous proposant subjectivement une certaine masturbation auditive. De longues minutes psyché puis un riff de guitare rappelant l’intro d’Another Brick in the Wall amènent au cœur de l’album. Avec Allons-y (1), nous voici en plein dans LA structure de base de Pink Floyd : une cadence posée, avec les introductions récurrentes d’un riff (presque identique chaque fois) entraînant. Notons au passage que le titre Autumn 68’ fait directement hommage à Wright, qui avait composé le morceau Summer 68’ présent sur la face B de l’album Atom Heart Mother. On y retrouve un orgue, dialoguant avec une guitare électrique. Allons-y (2) et sa reprise évidente du riff entraînant évoqué plus tôt nous amènent à nouveau vers une structure classique de rock floydien, où intervient pour la première fois une voix, et non la moindre puisqu’il s’agit de Stephen Hawkins, grand physicien paralysé qui s’exprime à l’aide d’un ordinateur. Il fait l’éloge de la communication humaine, thème récurrent dans le Pink Floyd post-Waters (notamment au travers de l’album The Division Bells). La quatrième et dernière side de l’album constitue à mes yeux un monument de prog (rock progressif), dans lequel l’empreinte de Gilmour (le guitariste de Pink Floyd) est manifeste. L’album se conclut sur

Louder Than Words, seule véritable chanson de l’album, dont les paroles, écrites par la femme de David Gilmour, évoquent la magie qui se produisait lorsque Pink Floyd jouait de la musique. Dans The Endless River, c’est pour la première fois Richard Wright qui est mis au-devant de la scène, notamment dans la première partie de l’album. David Gilmour, qui occupait le haut de la scène dans les albums de Pink Floyd post Roger Waters, s’éclipse un peu pour mieux laisser s’exprimer son camarade une dernière fois. Son jeu de guitare n’en reste pas moins omniprésent et très varié, pour notre plus grand plaisir. Le batteur Nick Mason, lui, dans le cadre d’une réminiscence du Pink Floyd psychédélique (dans la Side 2), nous gratifie d’une de ses plus belles performances à la batterie. The Endless River à la production léchée et très moderne, mais il s’agit en réalité d’un album tourné vers le passé. Dans cet opus, c’est en effet toute l’histoire du groupe qui est revisitée. The Endless River est en quelque sorte un voyage dans l’histoire de Pink Floyd tant on y retrouve des sonorités familières et fortement rattachées dans nos esprits à une époque du groupe.

Raphaël Ibgui et Xavier Jacquot

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Culture

CLAUDIUS REGAUD, HOMME DE L’OMBRE ET SAVANT EN BLANC Rendons à chacun les honneurs qu’il mérite, dans ce domaine-là Claudius Regaud en mérite beaucoup, retour sur un grand homme… Inconnu… Qui est Claudius Regaud ?

En quoi ce médecin est-il si important ?

Claudius Regaud est un médecin scientifique français spécialisé dans l’oncologie né en 1870 et mort 1940. Originaire de Lyon, il devient un chercheur spécialisé dans le domaine des rayons X. Comme de nombreux médecins de son époque, Claudius Regaud se rend compte du potentiel de ces rayons dans le domaine médical. Il se rend compte en laboratoire que les spermatozoïdes soumis à un bombardement de ces rayons X disparaissent. Il part du postulat que les spermatozoïdes se comportent de la même façon que les tumeurs cancéreuses. Le 7 février il est admis à l’institut Pasteur. A peine un an plus tard, il devient le directeur de l’institut du Radium (avant de devenir l’institut Marie Curie) Malheureusement la guerre de 1914 éclate et il se voit dans l’obligation de partir au front. Il devient alors responsable de l’hôpital militaire de Gerardmer. Il recevra même la légion d’honneur pour sa capacité à améliorer l’hôpital militaire dans le traitement des blessés. Cela ne passera pas inaperçu car dès 1915 il est convoqué pour participer à la réforme du système de santé et des hôpitaux de France. Fort de son expérience sur le terrain, il devient un acteur important de cette réforme. Il aida notamment Marie Curie à fonder l’institut Marie Curie en 1920 en valorisant la radiographie.

Il est l’un des premiers médecins à comprendre et à reconnaitre la radiologie de son ami Marie Curie comme une science nécessaire dans le progrès de la médecine. Mieux encore, il encourage fermement la création de division de radiographie dans les hôpitaux. L’une des autres raisons pour lesquels il est important de lui rendre hommage est qu’il a profondément changé l’hôpital tel qu’on le connaissait à l’époque. En effet, on lui doit la paternité l’hôpital Universitaire tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il a vite compris le principe et l’importance d’un tel rassemblement des spécialités et surtout de partager les savoirs : « Le traitement des cancers est une affaire d’équipe et ne pourrait pas être l’œuvre de médecins isolés. » Il réinventa complètement le système de soin en France en repensant son apprentissage. Cette homme bien qu’inconnu pour le plus grand nombre aujourd’hui a été l’un des pionniers de la médecine moderne. Il a notamment permis l’amélioration du traitement des blessés durant la première guerre mondiale. Il a eu à cœur de faire développer la médecine moderne grâce à une meilleure transmission du savoir et le décloisonnement des savoirs pour valoriser le savoir-faire de chacun.

Guillaume Deysine

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Culture

L’ASCENSEUR (OU UNION ) S

S P E N D U E

Dans cette rubrique, le GIW te fait découvrir une position du Kama Sutra à travers toute la culture qui l’entoure, son application, son histoire, sa symbolique…

« Pour vous Messieurs, une masculinité intensément exacerbée et le sentiment d’être un pilier massif ; pour vous Mesdames, la sensation de décoller vers le dernier étage du plaisir » Alors que la souplesse sera une compétence nécessaire pour vous Mesdames, pour vous Messieurs, une force herculéenne sera votre meilleur atout. En effet, à la manière d’un Philippe Candeloro ou d’un Kamel Ouali, vous devrez soulever votre compagne et la maintenir à une hauteur respectable du sol, tandis qu’elle devra littéralement se pendre à votre cou, entourer votre nuque musculeuse de ses petits bras et enrouler ses jambes de déesse autour de votre bassin. Autant dire que cette position, orgasmique pour certains, peut se révéler un véritable calvaire pour d’autres. Illustrons… Un couple Teddy Riner – Kylie Minogue sera plus apte à la pratiquer qu’un couple Mac Lesggy – Maïté, vous voyez ? Attention, n’y voyez là aucune discrimination envers les femmes de corpulence, mais davantage une grande prévenance de ma part pour vos lombaires. Vous vous voyez sérieusement interrompre votre amante en plein coït pour lui dire : « Arrête, chérie, j’ai un lumbago ! » ? Au-delà de son courroux à la mesure de votre honte, les nuits que vous pourriez passer dans le canapé à la suite de cet incident diplomatique devraient vous dissuader, vous mâles fragiles, de pratiquer cet exercice.

A

ppelez l’ascenseur, attendez que les portes s’ouvrent lentement, imprégnez-vous de la moite atmosphère qui vous englobe soudain et laissez-vous porter au septième ciel. L’ascenseur est l’un des plus sûrs moyens d’atteindre l’extase et de mettre votre partenaire en orbite. Mais comment se met en place une telle position qui relève de la prouesse artistique ? Je n’ai donc qu’une seule recommandation à vous faire : musclez-vous et à force d’efforts vous pourrez vous aussi connaître les délices de l’ascenseur : pour vous Messieurs, une masculinité intensément exacerbée et le sentiment d’être un pilier massif ; pour vous Mesdames, la sensation de décoller vers le dernier étage du plaisir. L’un des fantasmes féminins et masculins les plus répandus est de s’unir dans un lieu insolite. L’ascenseur est parfaitement

propice à une telle étreinte furtive et le risque d’être surpris à tout moment accroît l’excitation. Ainsi, cette position est souvent représentée au cinéma, comme dans la scène du mariage dans Le Parrain par exemple. L’ascenseur est exigeant, certes, mais pour les happy few qui le maîtrisent il est l’assurance de passer une soirée en apesanteur. A ce propos, je laisserai le mot de la fin à un célèbre Grenoblois, Calogero, qui écrivit un jour une ode à cette position : J’arrive à me glisser/Juste avant que les portes ne se referment/Elle me dit «quel étage ?»/Et sa voix me fait quitter la terre ferme/Alors/Les chiffres dansent/Tout se mélange/Je suis en tête-à-tête avec un ange…

Loïc Moundanga

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assos

Planètes

La photo de planètes

Le reflex donne au photographe un large choix de possibilités artistiques. Ici, combiner petite ouverture du diaphragme et grande durée permet de créer un effet dit de « pose longue », cela donne plus de fluidité à la photo, comme on peut le voir sur cette photo du tramway grenoblois.

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assos

Le projet Bénin Missions Le projet Bénin est une mission solidaire qui se déroule à Boukombé au Nord-Ouest du Bénin à quelques kilomètres de la frontière togolaise. Elle se fait en partenariat avec deux associations locales qui sont le CERD Bénin (Culture Education et Recherche pour le Développement) et Diwé association qui lutte à la fois pour le développement et la conservation du patrimoine culturel Otamari. La mission se divise en trois axes principaux qui sont les sensibilisations (MST/SIDA, suivi et maintien des filles à l’école, hygiène de base), l’aide à l’enfance (enquêtes et recensements des orphelins et enfants vulnérables, soutien scolaire) et une partie entrepreneuriale (formations de jeunes entrepreneurs et d’associations en compta-

bilité, gestion… ). Il y a également une partie du projet réservé à une action d’investissement pour le développement durable de la commune de Boukombé qui se fait au bénéfice des associations de mères d’élèves (moulin à karité, ustensiles pour l’élaboration du beurre de karité…). Ces dernières redistribuent ensuite les bénéfices de l’activité aux enfants en difficulté de la commune. Cette mission est aussi une rencontre avec une culture et un peuple très hospitalier que sont les béninois en général et les Otamaris en particulier. La réalité africaine nous a beaucoup ému et nous encourage à continuer ce projet d’années en années avec toujours plus de moyens.

L’ambiance La mission était intense, nous étions occupés tous les jours de la semaine et régulièrement le week-end, les temps de repos étaient comptés. Mais Boukombé c’est aussi des soirées endiablées passées à danser sur des rythmes et des musiques africaines toutes plus entrainantes les unes que les autres. Une bonne douche est nécessaire, voir vitale, le lendemain tellement on transpire entre la danse et la chaleur ambiante du Bénin. Nous ne reviendrons pas sur nos piètres qualités de danseurs par rapport aux jeunes béninois qui ont le rythme dans la peau… Ou alors ils trichent mais on ne sait toujours pas comment… En tout cas c’était aussi une rencontre avec le swag de la danse en personne. À noter également que les bières font deux fois la taille des nôtres (65cl) et coûtent environ 120 fois moins cher

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Sos

assos

(700 Francs Cfa pour une bouteille de la sorte, soit 1euro). Ce qui a, vous vous en doutez déjà, rythmé nos journées (en dehors des missions hein attention). Nous avons aussi eu la chance d’aller visiter la réserve de la Pendjari, au nord du Bénin. Nous avons observé des hippopotames, des babouins, des antilopes, des éléphants… C’était magique ! Et pendant notre périple, notre guide s’est exclamé d’un coup : « Regardez à gauche ! Des bifles, des bifles ! » Pas besoin de vous dire que c’était en fait des buffles et que ça nous a fait rire pendant 4 jours ! Nous nous sommes beaucoup déplacés pendant notre voyage car la ville de Boukoumbé est très étendue. Nous nous déplacions principalement en motos et parcourions jusqu’à 100km par jour ! Etant donné l’état des routes, nous avons tous connu au moins une crevaison, des petites ou grosses frayeurs… Mais des super sensations !

Et les recrutements ? Chapeau à celui qui a réussi à placer le nom du village où nous allons et le nom de la boisson locale (le choukoutou) durant son entretien. Bien informé le petit. Sanction au candidat qui nous a dit que ce qui l’avait motivé pour postuler au Bénin était notamment la vidéo montrée à l’amphi de présentation. Nous n’avions pas montré de vidéo en fait... C’était le projet Burkina qui en avait fait une superbe ! Erreur de quelques centaines de kilomètres seulement !

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assos Millesi’mets En souvenir du Willé (ndlr : le weekend d’intégration Millési’mets), Millé vous propose ce mois-ci des recettes qui vont aideront à faire face au grand froid.

La recette du mois Sauce bolognaise maison (4 personnes) Ingrédients : Une barquette de viande hachée 2 oignons 2 petites carottes 1 boîte de champignons 1 ou 2 boîtes de concentré de tomates Vin rouge

Baguette flambée ou Flammeküche sur du pain (pour 4 personnes) Ingrédients : 1 boule de pain de campagne Crème fraîche épaisse 30% de MG 3 gros oignons blancs 2 barquettes de lardons fumés Fromage râpé

Couper les oignons en lamelles. Couper le pain en tranches assez épaisses. Le recouvrir généreusement de crème. Mettre une petite pincée de sel et de poivre. Ajouter les lardons, le fromage et les oignons en dernier. Enfourner à 210 degrés pendant 20 minutes maximum en surveillant la cuisson.

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Hacher finement les oignons et les carottes. Faire revenir les champignons dans du beurre et de l’huile. Ajouter les carottes et les oignons. Faire dorer. Déglacer avec un petit verre de vin rouge. Ajouter la viande et la faire cuire à feu vif. Quand la viande a pris, ajouter le concentré de tomates et réduire le feu. Mélanger. Ajouter ensuite deux grands verres d’eau (et ajuster selon la consistance de la sauce). Ajouter un verre de vin et laisser mijoter 30 à 45 minutes à feu doux.


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gem en débat

Le Vrai du Faux Noël et ses sondages plus ou moins optimistes … Qui croire dans la jungle des pourcentages et analyses psychosociales ?

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oël arrive, et avec lui son lot de publications diverses et variées, parmi lesquelles les sondages. Oui, ces sondages interminables sur l’état mental des Français, l’inventaire de ce qui se trouvera sous le sapin le 24 au soir (ou le 25 au matin, on ne sait plus trop), ou encore la santé de leur porte-monnaie. Car oui c’est bien connu, Noël est une période où le budget est plus que jamais au cœur des discussions. Du moins, c’est ce que l’on cherche à nous faire croire, car selon un article du Monde, les sondages qui naissent comme chopes en SAT en cette période ne seraient pas toujours aussi fiables. Explications. En effet, plusieurs anomalies sont apparues sur les procédés de réalisation de certains de ces sondages. Et en premier lieu des liens étranges entre les commanditaires de ces sondages et les entreprises à qui ils pourraient profiter. Ainsi Le Monde cite la Fédération du e-commerce dont le sondage annonce de très bons résultats pour les e-commerçants, alors même que d’autres analyses tendent à montrer que ce secteur est en crise. Une manière de pousser le consommateur à la consommation ? Ce n’est pas trop le genre de la maison voyons… Le seul intérêt des instituts de sondage est bien sûr de rassurer les gens. Ainsi si l’étude commandée par Price Minister indique que Noël est une période de stress pour la majorité des Français, le cofondateur et président du site de vente en ligne, Olivier Mathiot, précise : « nous espérons quand même que Noël saura conserver son côté festif. (...) La très large offre chez PriceMinister-Rakuten le permet, en particulier les cadeaux d’occasion ». Merci de ces précisions qui, nous en sommes certains, sauront remettre du baume aux cœurs de nos concitoyens !

Mais tous les sondages ne nous incitent pas à une vision biaisée. Ainsi Le Monde nous indique l’enquête réalisée pour le site touslesprix.com, qui elle, prévoit sans ambigüité un Noël de crise, où s’inviteront sous le sapin baisse du budget et cadeaux au meilleur rapport qualité-prix. Cependant, ces résultats sont tirés d’un panel de consommateurs… du site lui-même, donc de gens qui cherchent déjà à la base des produits moins chers. Pas très bon indicateur d’une période définie. A croire que tout le monde n’a pas suivi les cours de Méthode Quantitative d’Aide à la Décision de qualité de notre belle école… Alors bien sûr, certains sondages peuvent être considérés comme fiables, et sont plutôt faciles à reconnaître : ils doivent répondre aux critères « ISO 20 252 ». Ouais, on sait, ça vous avance. En gros, les bons sondages considèrent un large panel d’interrogés, sur une période précise, etc. On ouvre donc les yeux et on vérifie ses sources. Sur ce, on vous souhaite un joyeux Noël !

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assos

Artagem

Le dessin d’artagem

Marie-Claire Nicot

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Traders devient BIG ! B

IG signifie Business – Investment – Geopolitics. En effet nous ne nous limitons pas à la finance de marché, le fameux Trading. Comme le dise nos amis anglo-saxons « look at the bigger picture » qu’on pourrait traduire par « aie une vue globale » ou « regarde le tableau dans son ensemble ». C’est exactement ce que, en tant qu’association financière, nous nous efforçons de faire afin de comprendre le monde qui nous entoure. Traders, ne nous représentait donc plus. Seulement axé sur le club d’investissement (GEMIC), ce nom laissait tomber dans l’oubli tous nos autres pôles et véhiculait tous les clichés post-crise des subprimes. De plus, combien parmi vous avaient compris que le taureau et l’ours présents sur l’ancien logo étaient deux références au trading (to go bullish/bearish) ? Et combien d’entre vous ne les avaient même pas identifié ? Trop élitiste, plus actuel : il fallait changer. Nouveau nom, nouveau logo : nouvelles bases.

assos « Traders c’est le trading ! » ou « Traders vous faites quoi ? » fini ces questions ! Traders n’est plus, place à BIG ! Et voici en quelques lignes le pourquoi du comment.

Alors pour vous donner une idée de ce que fait BIG, voici : Des conférences de géopolitique : cette année encore BIG sera conférencier lors de la 7ème édition du festival de géopolitique de Grenoble avec 4 conférences. Le but est de remettre en question l’actualité. L’an dernier il était question de la concrétisation d’une union monétaire eurasiatique, à l’image de l’UE, alors même que Poutine faisait de la négociation au char d’assaut en Crimée. Des conférences financières : OMNES Capital, Audit et Inspection générale avec la société Générale, Dogfinance… et du très lourd à venir ! La finance de marché : le GEMIC, la formation à la certification Bloomberg (n’hésitez pas à vous inscrire ! ce n’est pas long et gratuit) La finance éthique : en partenariat avec ImpAct dont l’évènement phare est la levée de fond solidaire « The Rise ». Le Crack 40 façon BIG. Un journal comprenant 4 grandes rubriques : Business, Finance, Géopolitique et Philosophie. Enfin, le logo, BIG dans un globe. Nous voulions souligner deux choses nous représentant, d’une part comme vous l’aurez compris, cette fameuse « BIGger picture » mais également notre côté international. En effet, BIG est l’association de GEM comptant le plus grand nombre d’étudiants GGSB, soit une vingtaine sur l’ensemble de nos soixantedix membres. Bonne lecture à tous !

Thibault Chappuis Président de BIG

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Les lois les plus débiles des Etats-Unis

LIBRE

Les USA sont fameux pour un tas de choses, des hamburgers à la NBA en passant par leur amour inconsidéré pour le droit. Et ça prête à rire !

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e vais donc vous servir ici un petit florilège de ces lois américaines tellement absurdes qu’on se demande bien dans quelles conditions elles ont pu être pondues. (Enfin, sachez quand même que ce qu’on appelle abusivement loi est essentiellement de la jurisprudence aux USA). On commence avec les armes, puisque nos amis d’outre-Atlantique en sont friands. Si vous décidez d’aller en Californie, il est très important de savoir qu’il est strictement illégal de tirer depuis son véhicule sur quoi que ce soit, sauf une baleine ! Frustrant, n’est-ce pas ? Et c’est pire pour nos amis de Seattle, car pour eux, il leur est illégal de se déplacer avec une arme de plus d’1m80 de long. Mais le pire est à venir. Dans le Massachussetts, les duels aux pistolets… à eaux sont également bannis (quelle tristesse pour les enfants). En revanche, concernant les duels aux revolvers classiques, rien n’est précisé… Parlons un peu des animaux maintenant. Parce que le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont au moins autant l’objet de ces lois que les humains. Petit florilège. Géorgie : il est interdit, pour un poulet, de traverser la route. Pennsylvanie : il est strictement interdit de pêcher au lasso. Toujours dans la même optique de préservation, en Alaska, il est interdit de réveiller un ours pour le prendre en photo. Par contre, leur chasse est toujours autorisée… Nevada : il est illégal de chevaucher un chameau sur l’autoroute (on sent le vécu avec un prince Saoudien qui a pété un câble). Kansas : il est illégal de descendre la grand-rue à dos d’âne en août, sauf s’il porte un

chapeau. Et le meilleur pour la fin : en Pennsylvanie (encore), si jamais vous voyez un groupe de cavaliers vous rattraper, vous devez impérativement vous garer sur le côté et camoufler votre véhicule sous une bâche de la couleur du paysage. Si les chevaux renâclent, vous devrez alors démonter votre véhicule et le cacher dans les buissons. Le mariage concentre aussi un paquet de lois loufoques. En Californie, il est illégal de battre sa femme avec une ceinture plus large qu’un pouce, sauf en cas d’accord de celle-ci. Dans le Nevada, les moustachus n’ont pas le droit de faire des bisous (tant pis pour Movember). Pire, dans le Connecticut, il est interdit d’embrasser sa femme le dimanche (pour la grasse mat’ améliorée, on repassera). Enfin, la meilleure loi du monde, qui devrait être importée de toute urgence dans le Dauphiné : dans le Kentucky, une personne est considérée comme sobre tant qu’elle n’est pas par terre. Inestimable !

Thomas Sghedoni

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LIBRE

Lost in Translation Départ pour la Chine : youpi ?

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u viens de postuler pour le MIB Pékin, le transcontinental Pékin ou un des divers échanges chinois proposés par ton école chérie, tu attends avec impatience de visiter la cité interdite, de te promener sur la Grande Muraille, d’écumer les bars shanghaiens de la concession française, mais tu n’as encore aucune idée de ce qui va t’agacer dès ton arrivée. Avant d’aller plus loin, entendons-nous bien : ce pays est d’une beauté sans égale et mérite largement le détour. Voilà tout de même un petit article pour tester ta motivation ! Tout d’abord, dès que tu auras franchi les portes de l’aéroport, tu seras interpellé par un bruit très particulier qui deviendra ton quotidien. Au départ, tu penses à tort que tu viens d’assister à une scène inédite et dégoutante, mais au fur et à mesure, tu te rends compte que cela est

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presque ancré dans les mœurs de l’empire du milieu. Oui, je parle bien du crachat ! Le crachat chinois est bien moins sexy que le fameux crachat viril de Leonardo DiCaprio dans Titanic. Le crachat chinois se décompose en deux parties : un raclement de gorge d’une intensité impressionnante, bien bruyant, accompagné d’un creusement de joues préliminaire qui t’annonce le passage à l’étape suivante, à savoir un crachat qui ressemble plus à une dégoulinade qu’autre chose. Ce crachat peut survenir au beau milieu d’une conversation et arriver à quelques centimètres de ta chaussure. Après avoir assisté à cette scène incongrue pour le petit étranger que tu es, tu sors ton portable pour la relater à tous tes amis. Tu tentes donc de télécharger VPN afin d’accéder à facebook ou twitter. Mais tu t’aperçois que la Chine n’est pas encore passée au haut-débit et qu’il te faudra un moment avant d’avoir accès aux réseaux qui ont rythmé ta ou tes premières années gémiennes. L’organisation quotidienne s’annonce bien complexe. Comment vivre sans suivre « Admis GEM » ou sans faire de « Google doc » (Google étant banni de Chine) ?


LIBRE Tu peux repasser aux lettres pour raconter à tes parents ton arrivée pékinoise, mais ils ne liront tes aventures que deux à trois semaines plus tard… Tu comprendras que la censure internet et l’absence de haut-débit seront tes deux premiers ennemis. Ne pouvant échanger avec ta famille et tes amis, tu te tournes vers les gens du cru, qui seront d’ailleurs plus à même de te faire découvrir leur magnifique culture ! Tu vas vite être confronté à un problème majeur : la langue. On dit souvent que les Français ne parlent pas anglais et ce n’est pas avec nos 90 minutes de cours hebdomadaires que ton niveau a décollé. Mais ton interlocuteur aura encore plus de mal à t’expliquer les rouages de sa société et la grandeur de son patrimoine. S’il arrive à t’indiquer ton chemin ce sera déjà quasiment un exploit. Enfin rentré chez toi, tu tentes de te nettoyer le visage et tu constates qu’il est aussi sale que si tu t’étais roulé dans la boue. Question: pourquoi les chinois craignent tant la pollution parisienne ? Pourquoi se sententils obligés de mettre des masques pour faire la queue devant le Louvre ? Tant que tu es

chez toi, n’oublie pas de profiter d’un passage aux toilettes, autre sujet délicat. Tous les restaurants et cafés ne sont pas pourvus de toilettes. Quand ils le sont, tu peux y lire « Don’t shit here » -tu comprends mieux l’expression « pipi-room »- et tu dois chercher des toilettes publiques. Ce sont souvent des toilettes turques aux odeurs pestilentielles… Tu connais désormais les principales angoisses de l’étranger en Chine, qui, bienheureux de visiter un merveilleux pays, se plaint constamment de son confort perdu. Je te souhaite donc de belles découvertes et beaucoup de courage !

« L’étranger en Chine, bienheureux de visiter un merveilleux pays, se plaint constamment de son confort perdu » Amina Bouri

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LIBRE Parce que des cadeaux utiles et originaux, c’est possible.

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Petites idées pour un Noël créatif

oël arrive, et comme tous les ans vient le terrible choix des cadeaux que vous allez offrir. Marre de recevoir chaque année les mêmes vêtements, boîtes de chocolat et autres cadeaux désespérément banals ? Vous n’êtes pas seul. Donc cette année, pensez à vos proches : offrez-leur quelque chose qui les surprendra. Comment faire ? Ce n’est pas bien compliqué : voici rien que pour vous une sélection de cadeaux utiles et inventifs. Faites votre choix !

L’urinoir jetable pour femme Mesdames, vous n’en pouvez plus de faire la queue pendant dix minutes à chaque fois que vous devez faire la petite commission en soirée ? Cet objet est fait pour vous. Il s’agit d’un urinoir de forme conique en carton biodégradable, facile à transporter – il est pliable – qui vous permettra de faire pipi debout (enfin !). Vous n’aurez plus besoin de vous limiter en bière, ni d’importuner vos amis pour qu’ils vous accompagnent aux toilettes. Un must-have pour la prochaine SAT, ou pour n’importe quel festival ! Prix : 3€ les sept sur Amazon

Les lunettes de soleil rétroviseur Les lunettes qui vont détrôner les Ray Ban l’été prochain ! Révolutionnaires, et pourtant si simples : il s’agit de lunettes équipées de petits rétroviseurs amovibles (un de chaque côté). Idéal pour mater ou voir qui vous mate sur la plage, conduire une épave sans rétroviseurs, ou encore jeter un coup d’œil sur la copie de votre voisin de derrière aux partiels (attention ceux de mai uniquement, vous auriez l’air malin avec vos lunettes de soleil en janvier…) Prix : 9,59€ sur Amazon

Le mini canon de bureau L’objet indispensable pour ne jamais s’ennuyer au travail ou à l’école : un véritable canon miniature, fourni avec son boulet. Tassez la poudre, allumez la mèche ; ça y est vous êtes partis pour une intense bataille rangée entre collègues. La version améliorée de la boulette ou de l’avion en papier, en somme le genre de cadeau qui ne déçoit pas. Attention tout de même à ne pas viser directement vos voisins : préférez leur sac ou leur ordinateur, la puissance de ce petit bijou a de quoi surprendre ! Prix : 34$ sur Amazon

L’iFlask Marre de vous faire recaler à chaque fois que vous essayez d’amener de l’alcool en soirée ? Voilà la solution : une flasque en forme d’iPhone. Elégante, discrète et plus solide que son illustre modèle, cette flasque qui peut contenir l’équivalent de cinq shots vous permettra de faire entrer de l’alcool dans une soirée sans passer pour un gros pochtron. Un cadeau idéal en période de fêtes ! Attention cependant : l’alcool c’est bien, mais remplir son iFlask d’eau ou de Red -bull c’est mieux… Et pour éviter tout risque de confusion, n’offrez pas d’iFlask à un possesseur d’iPhone. Prix : 29,95$ sur goiflask.com

Dorian Combe

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LIBRE

Le pourquoi du comment

Dans cette page, nous te dévoilerons les réponses des questions, toutes plus ou moins intéressantes, que tu t’es toujours posées (ou que tu te poseras). C’est cadeau et grâce à nous, tu pourras béflam à tout moment. Pourquoi tous les asiatiques font-il le signe « V » sur les photos ? Bien avant que la très célèbre communauté Kikoolol s’en empare, ce V signe de victoire a pris racine en Asie. Il est apparu publiquement pour la première fois en 1964 lors des Jeux Olympiques de Tokyo. L’équipe féminine de volley japonaise monte sur la première marche, décroche l’or et lance l’emblème qui conquerra le monde des années plus tard, bien au-delà des frontières nippones. Ce signe est devenu un phénomène viral par la suite grâce à un certain Jun Inoue, comédien et chanteur du groupe pop japonais nommé The Spiders. Ce dernier est apparu dans une publicité pour un appareil photo Konica avec ce signe et a finalement ancré la pratique devenue presque machinale des jeunes japonais. Véritable testament de la puissance des médias, il révèle l’évolution des mœurs du Japon de l’après-guerre.

Pourquoi jette-t-on des pièces dans les fontaines ? Pendant l’Antiquité, de nombreuses offrandes étaient faites dans tous les lieux d’eau (sources, fontaines, puits…) en l’honneur des dieux et déesses. Chaque source était en effet associée à une divinité comme les nymphes ou les déesses. On prêtait à ces sources des vertus curatives, elles étaient censées guérir les maux selon leur spécialité. Ainsi, en sacrifice et par signe de dévotion, les pèlerins déposaient des pièces dans ces sources. Avec le temps, le Christianisme a peu à peu remplacé les cultes païens mais de nombreuses pratiques, celle-là y compris, ont survécu et ont été réappropriées par la religion chrétienne, qui a donc remplacé les divinités par des Saints. Ce rite religieux est maintenant devenu une tradition censée porter chance. C’est ainsi que la Fontaine de Trevi de Rome collecte chaque année un million d’euros qu’elle reverse aux associations caritatives.

Gaëlle Coutout Pourquoi les Anglais roulent-ils à gauche ? Nos chers voisins ne font décidément rien comme personne, mais cherchons un peu à comprendre la raison de cette curieuse manie. Il faut tout d’abord remonter à l’Antiquité, durant laquelle les chevaliers circulaient à dos de cheval du côté gauche de la route. En effet, étant prêts à dégainer leur épée au moindre bougre se présentant, ils plaçaient leur épée sur le flanc gauche de leur cheval dans un souci de rapidité. La circulation à gauche permettait donc d’éviter l’entrechoquement des équipements. Cette tradition a perduré jusqu’à l’arrivée de notre cher Napoléon qui, pour déstabiliser ses adversaires, a décidé de modifier les modes de combat et d’attaquer en premier lieu par la droite de l’armée et non plus par la gauche. Pour assoir sa puissance, il imposa donc à tous les peuples conquis de rouler désormais à droite. Ainsi, les Anglais, invaincus, ont continué à rouler à gauche.

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LIBRE

Les trésors de la langue française Suivez-moi-jeune-homme La dernière fois que vous avez entendu cette phrase, ça remonte à plus ou moins longtemps. En fait, ça doit dépendre du contexte. Soit c’était la CPE du collège qui vous a pris la main dans le sac en train de taguer « Omar m’a tuer » sur le mur de la salle de Français et qui vous a chopé par l’oreille pour vous faire copier 100 fois la même chose sans la faute. Soit, plus récemment, c’est votre copine déguisée en institutrice qui vous a chopé par la même oreille pour vous faire réviser de façon dynamique vos cours de SVT. Mais avec un petit tiret entre les mots, c’est une toute autre chose. C’était (enfin, c’est toujours, mais personne ne s’en souvient) le nom que portait les rubans noués autour du chapeau de ces dames et qui flottaient au vent. En gros, une sorte d’appât bien évident dans lequel nous les hommes mordions allégrement. Il est alors sous-entendu que l’homme suive le chapeau, et surtout la propriétaire en dessous, afin de le lui enlever, dans le but de faire connaissance dirons-nous.

Prendre son pied Tout le monde connait cette expression, qui veut dire s’éclater, s’amuser follement, passer un excellent moment, et ce, plus précisément, dans un contexte sexuel. En revanche, savoir d’où elle vient, c’est un peu plus rare. Non, il ne s’agit pas là de l’héritage légué à l’humanité par quelque fétichiste de Frodon, ni une allusion à l’amour que l’homme porte dans les premiers mois de sa vie à ses doigts de pieds. L’origine est plus lointaine, cocasse et sent la moule. Au glorieux temps de la marine à voile, des galions et des pirates, les marins (honnête ou pas) étaient rémunérés de la même façon. En arrivant au port, ceux-ci étaient payés avec une pile de pièce faisant un pied de haut. Déjà ça, en soi, une pile de doublon ou de pièce d’or de 32cm de haut, c’est toujours agréable. Mais alors, d’où vient la connotation sexuelle de cette expression ? Il faut bien vous rendre compte que la mer, ce n’est pas marrant tous les jours. Etre coincé sur une grosse boîte en bois, avec 300 autres gars pas très frais, à jongler entre le scorbut et les boulets de canon, c’est moins glamour que Jack Sparrow. Du coup, en rentrant au port, ils prenaient leur pied de pièce pour aller directement aux putes, prendre leur pied tout court cette fois. Poétique.

Thomas Sghedoni

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Appel au lecteur N’oublie pas que le GIW, c’est TON journal ! N’hésite pas à réagir à ce que nous écrivons, dis-nous ce que tu en penses, affirme-toi. Tu n’es pas d’accord avec nous ? Fais-le savoir ! Tu as lu un article sur le même sujet ? Partage-le avec nous ! Tu aimes ce que nous racontons ? Nous serions ravis de le savoir !

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