YAMAUCHI Tokuryû, Logos et lemme ( 山内得立著『ロゴスとレンマ』) Tokyo, Iwanami, 1974, 380 p. Condensé partiel et commentaire, par Augustin Berque. Les insertions entre crochets sont soit des remarques d’A. Berque à propos du texte de Yamauchi, soit des citations d’autres ouvrages. Tout le texte qui suit est un travail en chantier, ne visant qu’à amorcer des pistes de recherche, donc à ne pas citer. Les traductions rendant diverses terminologies (bouddhiques en particulier) très spécialisées, beaucoup sont à revoir ou à gloser davantage. Certains signes diacritiques du sanscrit ne sont pas notés, donc les transcriptions sont à revoir. [Yamauchi Tokuryû – ci-après YT –, 1890-1982, fut l’élève de Nishida à Kyôto, puis de Husserl à Fribourg (1920), et plus tard professeur à l’Université de Kyôto. Parmi une vingtaine de livres : Introduction à la phénoménologie (1929), La pratique sociale (1937), Du nomos au destin (1939), La philosophie grecque (5 vol., 1944-1960), Devenir, création, formation (1950), Existence et possession (1953), Existence et vie (1965), Métaphysique du sens (1967), Logos et lemme (1974), Bashô, le voyageur (1987)] Plan de l’ouvrage Chapitre I Les trois logiques 三つの論理 Chap. II Le déploiement du logos ロゴスの展開 Chap. III Le tétralemme テトラ.レンマ Chap. IV Le relatif et le coattentif 相対と相待 Chap. V Structure de la co-suscitation 縁起の構造 Chap. VI Le mondain et le suprême 世俗と勝義 Chap. VII La logique de Dignâga 陳那の論理 Chap. VIII La pensée de la négation 否定の思想 Chap. IX Le concept de « milieu » <中>の概念 Chap. X Les quatre vérités et les quatre tris 四諦と四料揀 Chap. XI La logique du c’est-à-dire 即の論理 Chap. XII Conceptualiser 施説 Chap. XIII La logique du dilemme デイレンマの論理 Chapitre I : Les trois logiques (三つの論理) I. Parménide (Élée, c. -544/-450) veut saisir l’être en sa substance immuable (その変 わらざる実体に於いて把握せんとする, p. 1). YT commente diverses interprétations d’un fragment fameux et obscur (8, 34 : tauton d’esti noein te kai houneken esti noêma) ; vraisemblablement : « penser, et cette pensée, sont identiques à l’être (考えるという ことと、そういう思惟が存在することと同一である, p. 3) ». Ce qui n’existe pas (存在 しないもの) est non seulement inexistant, mais impensable : la pensée de quelque chose suppose l’être de cette chose. L’être (存在) n’est pas seulement le fait d’être ainsi et d’être là, c’est conserver son identité (自己同一性を保つことである, p. 5). La réalité, c’est l’identité. Ce qui établit l’identité des choses, c’est la pensée. L’être et la pensée sont un (p. 5).