Une place à soir programme

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Une place à soi 30 et 31 janvier 2018 à 20h Maison du Développement Culturel 16 rue Julien Mocquard à Gennevilliers

Objet pour les membres de l’atelier d’écriture des Urbain.e.s et pour la scène


N

ous achevons avec ces représentations scéniques la deuxième saison d’expérimentation d’écriture collective. Nous avons fait « le tour de la ville », dans sa configuration spatiale, mémorielle, testimoniale. Nous sommes à cet égard entré-e-s dans la fiction, avec une lettre non-adressée mais polyphonique, polysémique, très vo- cale, c’était il y a exactement un an, dans ce même lieu de la MDC de Gennevilliers. J’ai désiré poursuivre avec les mots, et leur expression, leur offrir un corps, un espace intérieur et extérieur tout aussi bien. Je désirais user les mots à l’épreuve du corps dont ils émanent, les confronter à l’espace scénique. Je désirais trouver, à l’aveugle, un souffle commun sans rapport aucun avec une expérience commune antérieure à celle du groupe créé. «voilà, je vous demande de vous trouver un personnage, quelqu’un de très fictif ou pas, mais quelqu’un que vous aimerez assez pour vivre avec, écrire avec, grandir ou douter avec une année durant. Soyez vigilant-e-s, ce personnage, vous ne le quitterez plus. Vous le ferez coexister, ici, et peut-être au-delà, avec ceux de vos collègues (d’infortune), vous le ferez cheminer, on trouvera alors des pistes, pour une dramaturgie, une histoire qui deviendra commune, quelque chose qui ressemblerait à une écriture théâtrale, au sens où vos personnages vont évoluer dans l’espace et le temps d’une scène. Ce ne sera pas la vie. Vous incarnerez ces personnages Vous devrez les aimer.» Dès lors, et ça a été très rapide, nous avons, totalement collectivement, dessiné un espace et un temps pour une histoire commune à écrire, peu importait le caractère vraisemblable ou non des êtres et des situations, le sens se construisait au fil des semaines.


On a beaucoup jeté, recommencé, écouté, pour trouver cette tonalité qui pourrait rassembler les voix éparses de cette polyphonie d’emblée absolument artificielle. On a créé des accidents, des connivences, et surtout une immense incapacité, voire une douleur, à écrire avec l’autre, à cheminer ensemble dans cette nouvelle unité spatio-temporelle qu’est le théâtre. Mon rôle, en tant qu’animateur, était d’entendre, de savoir lire et recevoir, un peu plus avant que l’écriture n’advenait pour proposer des orientations possibles, tenant compte des contingences passionnantes d’une scène. Pas plus. Peu d’instructions. Je créai et proposai moi aussi mon personnage, en errance, peut-être plus en avant sur son cheminement ; afin de susciter réactions, oppositions, empathie, désir, puisqu’il n’est question pour bien vivre et bien créer, que de désirer ardemment ce qui pourrait advenir et que l’on porte en soi. Ainsi, chacune des participantes, est l’auteure de son propre personnage, de ses propres mots, mais aussi de son incarnation scénique. Il a fallu du temps. Une année en somme, pour passer de l’écrit au corps, à la voix, au regard, car ces mots vous sont désormais offerts. L’atelier devient troupe. Il a été question, par-delà l’apprentissage du texte, de la place des mots et de la voix dans le corps puis l’espace, de notions douloureuses puis jubilatoires d’un corps libéré, inédit, encore inconnu parfois. Nous avons opté pour une mise en espace absolument minimale, des déplacements simples et offerts à la sensibilité de chacune, afin aussi que chacune et chacun des personnages puisse au fil des mots, des gestes, re-définir sa «place à soi», passant en quelque sorte d’une étrangeté à soi-même à une re-connaissance de l’autre autant que de soi. Damien LaBruyere


Ce travail fait partie intégrante du travail de recherche-action participative et critique «La ville côté femmes» à Gennevilliers de 2013 à 2020 qui réunit habitantes et habitants de Gennevilliers, artistes, et chercheur.e.s en sciences humaines et sociales. Ce travail existe grâce au partenariat avec la Ville de Gennevilliers, la Maison des Sciences Humaines - Nord Paris, les laboratoires de recherches Architecture-Milieu-Paysage, Discontinuités, LADYSS, l’institut de Géo-Architecture, le CEMOTEV Vous trouverez toute information ici : https://urbaines.hypotheses.org/ ou ici : https://www.facebook.com/lavillecotefemmes/

Photographies : Guillaume Clément - Création graphique : clairepasquet.fr

Avec, par ordre d’intervention : Harriette Faraux : La Voix Alexane Vollereau (texte de Nathalie Rolland) : Bénédicte Christiane Armagnac : Jean- Christophe D Catherine Jouclat (texte d’Angélique Dupont) : Madame Marcasse Martine Minarovits : André Agnès Poli : Agnès Damien LaBruyere : Loren Corinne Luxembourg : la militante Nadine Garrigues : La Crieuse publique Conception et mise en espace : Damien LaBruyere Coordination : Corinne Luxembourg


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