ZUT ! 01 Lorraine

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MAISON FONDÉE EN

1930

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THEO A NNE & VALENTIN ALAIN MIKLI STARCK CHANEL JOHN VARVATOS BRUNO CHAUSSIGNAND THIERRY LASRY CUTLER & GROSS OLIVER GOLD SMITH MICHEL HENEAU CHROME HEARTS FREDERIC BEAUSOLEIL SERENGETI VUARNET RAYBAN PERSOL TOM FORD MYKITA LESCA W EYE D ITA YSL

LUNETIER

G A N E VA L W W W . O P T I Q U E - G A N E VA L . F R

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18 . RUE S A INT-D IZIER 54000 NANCY 03 83 35 31 14

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PROCHAIN NUMÉRO ZUT ! 02

SORTIE PRINTEMPS 2013

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Photo : Olivier Roller, Fashion Week, octobre 2012, backstage défilé Stella McCartney www.olivierroller.com

Ou i, e l l e s ( i l s) son t beaucoup à gr im acer d e n e p a s ê t re en core dan s Z U T !. . . Si c’ e s t a u s s i v o t re c a s, voici les per son n es à con tacter p o u r ê t re e n f in p ré s en t dan s le prochain n um éro. ___ Bruno Chibane // Directeur de la rédaction & commercialisation / bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // Rédacteur en chef / eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // Directrice artistique mode / myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Caroline Lévy // Développement commercial / levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 Céline Loriotti // Développement commercial / cloriotti@chicmedias.com // 06 64 22 49 57 Anthony Gaborit // Développement commercial / agaborit@chicmedias.com // 06 61 26 95 34 Philippe Schweyer // Développement commercial / ps@mediapop.fr // 06 22 44 68 67 brokism // Design graphique / hello@brokism.com // 06 22 76 68 32


OURS

DIRECTEUR PUBLICATION & REDACTION Bruno Chibane REDACTEUR EN CHEF Emmanuel Abela REDACTRICE EN CHEF MODE Myriam Commot-Delon RÉDACTEURS

Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Franck Dupont, Anthony Gaborit, Virginie Joalland, Caroline Lévy, Régis Meyer,Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Claire Tourdot ASSISTANT GRAPHISME

Jérôme Laufer STYLISTES

Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy ASSISTANTE STYLISME

Justine Goepfert

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Pascal Bastien, Julian Benini, Ludmilla Cerveny, Alexis Delon / Preview, Sébastien Grisey, Arno Paul, Olivier Roller, Alexandre Tourret, Christophe Urbain ASSISTANTS PHOTO

Gautier Ramin / Preview, Laurianne Rieffel-Kast / Preview Anthony Gaborit ILLUSTRATEURS

Isaac Bonan, Chloé Fournier, Jérôme Laufer, Nicopirate, Zim&Zou (ouvertures de rubrique) STAGIAIRES COMMUNICATION ET DÉVELOPPEMENT

Anthony Gaborit, Justine Goepfert RETOUCHE NUMÉRIQUE

Emmanuel Van Hecke / Preview POST-PROD

Camille Vogeleisen / Preview MANNEQUIN

Alina V / Up Models MAKE-UP

Jacques Uzzardi COIFFURE

Florian Henry by Le Onze

ZUT ! 4

DIRECTION ARTISTIQUE brokism, Myriam Commot-Delon RESPONSABLE D’ÉDITION Sylvia Dubost

DIFFUSION Zut ! Team + Ultimatum COMMERCIALISATION & DEVELOPPEMENT

Bruno Chibane, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL Roland Anstett STUDIO PHOTO / PREVIEW

28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen - 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane - Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : novembre 2012 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789 Crédits couverture Photographe : Alexis Delon / Preview Mannequin Alina V / Up Models Col en soie rebrodée de perles LILITH.


Lilith Nancy, 46 rue Stanislas - 54000 t. 03 83 36 50 25 - www.lilith.fr LUNN / Chaussures CHIE MIHARA, TRIPPEN / Maroquinerie IL BISONTE / Accessoires LA FIANCÉE DU MÉKONG


SOMMAIRE

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ÉDITORIAL

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10 COURRIER DES LECTEURS

74 MODE La Chamade

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88 COURRÈGES L'histoire et l’avenir d'une maison de couture intemporelle, immortalisée par Peter Knapp et qui renaît aujourd'hui avec les Messins Jacques Bungert et Frédéric Torloting

12 MELANCOLIRAMA La place Stanislas 14 MADELEINES L'anarchie au palace 16 AU BON PARFUM Hommage au musc

98 COPIÉ-COLLÉ Sade Adu

18 OBJET DESIGN Le préau lumineux de Ionna Vautrin 20 NANCY VU PAR Delphine Vaucard-Bobillier, Collectif Schlep, Matthieu Rémy, Peter Jacobsson 26 METZ VU PAR Angie Celaya, Pömme, Géraldine Grisey / Punky B, Alain Billon

33 34 YAN LINDINGRE Portrait de l'auteur de BD et caricaturiste, agitateur à l'identité rock'n'roll.

52 INSTANT FLASH Sébastien Tellier, Barbara Carlotti, Emily Loizeau, Breton, Jean-Claude Denis

40 NANCY, VILLE ROCK l'autre visage de Nancy avec Kas Product, Punk Records et Gérard Nguyen

60 CULTURE ZUT ! Les sélections de la rédaction

44 LES TRINITAIRES Passé, présent, futur, tout pour les musiques actuelles 48 RING Festival contemporain de théâtre et de musique à Nancy 50 LA NEF Le point sur ce nouvel espace de création dédié au spectacle vivant à Saint-Dié-des-Vosges

ZUT ! 6

100 STYLE HOMME En mode mountains 102 URBAN STYLES 106 TENDANCES ZUT ! Les sélections de la rédaction

111 112 ZIM & ZOU Portrait d’un studio graphique à qui tout réussit 116 DÉCO ce qu'il faut avoir chez soi cette saison 118 DESIGN Fred Rieffel 120 SPORT Bob Tahri se bat pour revenir au top 122 LIFESTYLE ZUT ! Les sélections de la rédaction


Photo: Julien Fortunat / Jeremy Tagliaferri - Hair & Make-Up: Laurent Decreton - Anissa Debza & Pierre Spaeth sont habillés en Dsquared Collection F/W 12-13

BARBARA BUI COMME DES GARÇONS Parfums DSQUARED GIVENCHY L’ATELIER D’EXERCICES Maison MARTIN MARGIELA Marc by MARC JACOBS SLVR

Concept Store depuis 1999 82 / 84 en Fournirue - 57000 METZ - Tél. : 03 87 76 07 62 - eboutique: www.angle-droit.com


ÉDITO

—— L'A M O U R D E S L I V R E S ——

Montage photographique : Marie-France Pisier dans L’Amour en fuite de François Truffaut lit Îles grecques, mon amour de Philippe Lutz et Bernard Plossu (éditions médiapop)

Alors que le TER qui relie Metz et Nancy s’ébranle doucement, je me lance à la recherche d’un siège accueillant. Trouver une place n’est pas difficile. Le vrai challenge, c’est de trouver la meilleure place possible. Pour voyager en bonne compagnie, mieux vaut attendre que tout le monde soit installé. Pas question de s’en remettre au hasard. Dans chaque voiture, des images animées défilent à toute allure sur les écrans des téléphones, des tablettes et des ordinateurs portables. Désormais, presque tous les passagers voyagent tête baissée, totalement déconnectés du paysage qu’ils traversent. On pourrait installer la fontaine de Trevi, la muraille de Chine ou le Kilimandjaro dans la vallée de la Moselle, personne ne le remarquerait. Après avoir exploré cinq wagons, j’aperçois enfin une femme qui retient mon attention. À sa façon sensuelle de caresser la longue mèche de cheveux soyeux qu’elle serre entre son pouce et son index, je parie intérieurement qu’elle n’est pas rivée à un écran quelconque, mais qu’elle est en train de lire quelque chose de plus consistant que Voici, Gala ou Closer. En arrivant à son niveau, je suis soulagé de constater que j’ai vu juste et que le livre qui semble lui procurer tant de plaisir est suffisamment volumineux pour lui permettre de faire l’aller-retour entre Nancy et Metz pendant toute une année. En m’installant face à elle, je tire de mon sac un livre beaucoup plus léger, dans lequel je me plonge avec une délectation exagérée. Il faut absolument qu’elle sache que nous faisons partie du même club, un club ultra sélect réservé aux membres d’une espèce en voie d’extinction, les liseurs de livres. Tout en vagabondant d’un paragraphe à l’autre, je guette un regard complice, un sourire de connivence, mais rien ne semble pouvoir la distraire de sa lecture. Je pourrais lui demander ce qu’elle lit puisqu’elle tient son livre de manière à ce qu’il me soit totalement impossible de voir sa couverture, mais ce serait beaucoup trop banal, une erreur irrattrapable. Tout en faisant mine de me replonger dans ma lecture, je pense à la fin de l’année qui approche, aux fêtes de famille qui se profilent et au traditionnel Nouvel An entre amis qui clôturera immanquablement les festivités. Transporté par mon imagination, je me vois déjà passer les fêtes bien au chaud dans une couchette de l’Orient-Express ou du Transsibérien, avec quelques toasts, un peu de champagne et un gros livre dont je ne connais pas encore le titre. Par Philippe Schweyer

ZUT ! 8


médiapopéditions about rock, sex and cities far out ! de buffalo bill à automo bill songs to learn and sing small eternitY la faute aux dinosaures funkY boY

Un livre témoignage du photographe Bernard Plossu sur les années hippies… Libération

Un très beau livre mélancolique… Les Inrockuptibles

La Courneuve, Mémoires vives a une dimension d’hommage mais aussi de combat… Mediapart

la courneuve, mémoires vives raqa îles grecques, mon amour

David Le Breton signe la préface truffée de références au western d’un ouvrage présentant des photographies de son ami Bernard Plossu, qui fixa, entre 1966 et 1985, les signes de l’ancien « Far West », recyclés par la société de consommation américaine. L’Alsace

2 collections

médiapopéditions www.mediapop.fr + r-diffusion.org

livres


COURRIER DES LECTEURS

Une lectrice qui décide de rester en Lorraine pour monter des projets fous avec ses amis, une autre qui se souvient de C. Jérôme en tournée dans un magasin de plantes vertes. Un lecteur qui flashe sur les filles à rayures, un autre qui nous fait savoir que Charlotte Gainsbourg parle de nous sur Twitter… Nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! TROP FORT ZUT !,

Alors que je m’apprêtais à faire mes valises pour tenter ma chance au Canada, je suis tombé sur Zut ! dans un bar à Nancy. Enfin un magazine qui me donne envie de rester en Lorraine pour monter des projets fous avec mes amis ! Charlotte, 25 ans.

AV E C OU SANS R AYU R E S ? Par Philippe Schweyer

TROP FORT CHARLOTTE,

Si Zut ! vous donne envie de rester à Nancy pour tenter votre chance plutôt que de filer à Montréal vous goinfrer de poutine, ce serait hyper chic de nous en dire plus sur vos projets fous. Je vous rappelle que notre mission est de divertir nos lecteurs. ——

HELLO PETE,

Ne soyez pas surpris! Charlotte Gainsbourg fait de la pub pour Zut ! depuis que son homme a ramené à la maison le numéro dans lequel elle pose avec Connan Mockasin. La prochaine fois que vous communiquerez avec elle, n’oubliez pas de l’embrasser affectueusement de notre part. ZUT ! 10

On ne devrait pas pratiquer la psychanalyse par courrier des lecteurs interposé, toutefois j’ai l’intime conviction que votre attirance maladive pour les filles à rayures est intimement lié au plaisir intense que vous avez éprouvé en découvrant pour la première fois Jean Seberg dans À bout de souffle alors que vous étiez à peine pubère. Au fait, qu’est-ce que c’est dégueulasse ? ——

HEY MIRABELLE,

GO GO VINCE,

Je suis un ami de Charlotte Gainsbourg avec laquelle je communique sur les réseaux sociaux depuis quelques mois. J’ai été très surpris de recevoir un tweet dans lequel elle faisait de la pub pour Zut ! Pete, 33 ans.

SALUT PIERROT,

J’avoue que j’ai été bluffé en découvrant le premier numéro de Zut !, enfin un magazine régional qui a vraiment la classe. Même mon homme a trouvé des trucs intéressants à lire, lui qui dénigre trop souvent mes lectures. Mirabelle, 56 ans.

J’ai découvert l’édition lorraine de Zut ! chez le coiffeur de ma femme. Je me demande s’il faut payer pour être en photo dans le prochain numéro ? Avec ma femme, on adorerait vous montrer les photos de nos vacances à Tahiti. Vince, 36 ans.

HELLO ZUT!,

J’ai bien craqué sur la photo d’Aline Aumont qui porte un haut à rayures dans la rubrique Nancy vu par. J’aimerais tellement comprendre pourquoi je tombe systématiquement amoureux de filles qui portent des hauts à rayures. S’il vous plait, pouvez-vous m’aider ? Pierrot, 38 ans.

HEY ZUT !,

GO GO ZUT !,

Vous n’êtes pas les seuls à rêver d’être en photo dans Zut !. La liste est longue et il y a peu d’élus. Peut-être pourriez-vous nous en dire un peu plus ? Comme dirait Paul Gauguin qui s’y connaissait en matière de vacances à Tahiti : d’où venez-vous ? Qui êtes-vous ? Où allez-vous ? ——

SALUT ZUT !,

CHER ZUT !,

En ouvrant le premier numéro de Zut !, je n’imaginais pas que j’allais être projeté vingt ans en arrière. Figurez-vous que comme votre dessinateur de la page 14 (le dénommé Nicopirate), j’étais présente à Champenoux le jour où C. Jérôme a repris ses plus grands succès au milieu des plantes. Rien que d’y penser, ça me rappelle des tas de souvenirs. Madeleine, 46 ans.

CHÈRE MADELEINE,

Oui, Jérôme, c’est moi, non je n’ai pas changé, je suis toujours celui qui t’a aimé, qui t’embrassait et te faisait pleurer… Nous non plus nous n’avons pas changé et comme dirait un célèbre collectionneur de plantes grasses : « On a tous quelque chose en nous de C. Jérôme, cette volonté de prolonger la nuit, ce désir fou de vivre une autre vie, ce rêve en nous avec ses mots à lui… »

On ne peut que vous féliciter pour votre capacité d’émerveillement. Si votre homme a trouvé de quoi se nourrir intellectuellement, c’est sans doute grâce au talent de nos rédacteurs, de nos stylistes et de nos photographes qui se sont mis en quatre pour vous en mettre plein la vue. ——

COOL ZUT !,

En feuilletant le premier numéro de Zut ! qui traînait dans la chambre à coucher de mes parents, je suis tombé sur la photo vraiment trop cool de Cédric et Vanessa de la galerie Le Toutou Chic à Metz. J’espère que vous allez continuer à nous faire découvrir des Lorrains bien barrés. Alice, 17 ans.

COOL ALICE,

Sachez que des Lorrains aussi barrés que Cédric et Vanessa, ça ne court pas les rues. A votre âge, vous avez sûrement mieux à faire que de lire Zut ! et de perdre votre temps dans les galeries alternatives. Comme dirait Maurice Pialat, qui n’était pas un mauvais bougre : passe ton bac d’abord !



02

CHRONIQUE

ZUT ! 12

MELANCOLIRAMA

— Par Nicopirate



02

CHRONIQUE

MADELEINES…

— Par Franck Dupont

L’ANARCHIE AU PALACE

« Et vous pensez en avoir pour combien de temps ? - Il faut compter deux heures mais vous allez me laisser votre numéro et je vous appelle dès qu’elle est terminée. - Je peux avoir un véhicule de prêt ou de courtoisie, je ne sais plus comment vous dites… - Oui, si vous l’aviez acheté chez nous mais là, ça va être payant… » — Dans un pur moment de realpolitik commerciale, une marâtre à chignon s’est imposée dans ma négociation molle avec le mécano du garage germanique. Il en sera donc ainsi : je resterai en transit deux heures au moins, privé de chevaux fiscaux, à errer tous fers dehors dans la ville qui a vu mon corps changer. Trop tard pour tuer le temps dans le cinéma complexe qui jouxte la zone d’activité. Je trace vers le parc des Récollets, poumon vert de la ville basse, et y imagine une errance sèche comme un Vincent Vanoli qui n’aurait pas choisi. Au parc, sur le plan d’eau minuscule, il y a encore des cygnes. Mais ce sont des imposteurs. J’étais revenu il y a quelques années, sans contrainte, et la surface de l’eau était désespérément déserte et sans onde. Pas même de la mie de pain pour entretenir le souvenir. Ce ne sont pas des cygnes d’enfance mais je tente tout de même de les immortaliser et comme à la parade… ils se dérobent. Sur ma photo, pas de taches blanches mais un passant belliqueux qui a sûrement des choses à se reprocher et un arrière-plan plein de réminiscences : façade Art déco délavée, balcons ostentatoires, affiches absentes, présence fantomatique mais enseigne intacte, le Palace est toujours là, droit dans ses bottes et fier de ne rien faire,

ZUT ! 14

même s’il a hébergé hier un margoulin vendeur de meubles low cost qui n’a pas l’air pressé de récupérer ses P.L.V. vulgaires. Je m’imaginais en Vanoli, me voilà Antonioni, et comme dans Blow up, le révélateur fait son effet. Dans le swingin’ Longwy des 70’s et nouvelle vague des 80’s, le Palace était le cinéma de quartier et d’exclusivité qui permettait d’oublier que la vallée des espoirs s’en remettait progressivement aux flammes du même nom pour espérer continuer à prospérer. On y allait d’abord avec parents et famille nombreuse, au balcon comme les têtes couronnées ; on s’y faisait ensuite déposer le dimanche après-midi (en avance et pas trop près de l’entrée, histoire de prendre le pouls du parc) ; on y rodait enfin en bande le samedi soir en se moquant bien de ceux qui misaient sur le format V2000 et son offre pléthorique de films. Ce qui, dans un cadavre exquis et idéal, pourrait se décliner ainsi : aristochats, fous du stade, tendres cousines, fureur du dragon, orange mécanique et sens de la vie. Un monde d’entractes, de mikos, de strapontins, de moquette rouge et… de chaises cassées en vitrine. Le mécano pointe mon pare-brise : « Faudra penser à changer le liquide de frein et les balais d’essuie-glace. On a un forfait bien placé en ce moment. Mais c’est pas pressé… surtout si vous ne la gardez pas. » Je n’ai pas vu Les Guerriers du Bronx à sa sortie, juste sa savoureuse affiche. Je le regrette encore.


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CHRONIQUE

AU BON PARFUM

— Par Sylvia Dubost — Par Lætitia Gorsy

L’HEURE FAUVE

HOMMAGE AU MUSC

— Le musc est l’une des matières les plus fascinantes de la parfumerie, chargée de fantasmes, d’histoire et d’interdits. Complexe, ambiguë, sale et innocente, animale à faire rougir les plus prudes et bondir les hygiénistes, elle m’a toujours évoqué la figure de l’odalisque, cette esclave vierge des harems ottomans qui a tant inspiré l’occident pictural du XIXe siècle. Un corps blanc et rond alangui sur une fourrure sombre. L’odeur d’un chaton ou d’un fauve, d’une peau chaude légèrement imprégnée de sueur. D’un bouc mal lavé, diront ceux qui ne peuvent s’y accommoder… Le musc est sexuel, excrémentiel, suave, lumineux, voire légèrement fleuri. Si l’aspect animal m’a toujours, et de loin, plus intéressé que le côté propret, force est de constater qu’entre parfums dit « musqués », c’est parfois le grand écart… Mais alors, qu’est-ce que le musc ? Même s’il en existe différentes espèces aux qualités variables, une rose reste une rose. Or, il existe aujourd’hui des muscs, fruits de l’évolution parallèle de l’histoire de la parfumerie et de notre civilisation, qui, après moult va-et-vient, ont fini par créer le « musc propre ». Une aberration… Il n’en existait à l’origine qu’un seul, produit en période de rut par le chevrotin mâle des montagnes d’Asie. L’Occident en a longtemps raffolé, comme d’ailleurs d’autres odeurs d’origine animale, et les exhortations de Saint Jérôme à la fin du 4e siècle n’y ont rien changé. Vers le milieu du XVIIIe, assimilées à des substances putrides, les matières animales font l’objet d’un anathème médical. Par ailleurs entaché d’immoralité, on lui préfère alors les senteurs végétales et délicates des eaux de Cologne. Le XIXe, plus libertin que ne le laissent imaginer ses dehors corsetés, le dissimule au fond des parfums, qu’il réchauffe tout en en accentuant leur ténacité et leur sillage. Ainsi caché, il devient un élément indispensable de la parfumerie moderne, survivant à l’obsession de propreté d’un XXe siècle qui nie l’animalité du corps et développe ce qu’on appelle les muscs blancs, dont il charge les lessives mais qui au contact du corps exhalent cependant une sensualité certaine et clandestine. Interdit notamment par

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souci de protéger le bouc porte-musc, le musc animal est synthétisé depuis la fin du XIXe siècle. Depuis une vingtaine d’années, certaines marques de niche lui font à nouveau jouer le premier rôle dans des créations à ne pas mettre en toutes les narines… Éclairante histoire en tout cas que celle de cette matière symbolisant le combat entre pulsion et raison, fantasmes et codes sociaux. Dès lors, porter du musc ne peut plus être un acte anodin.

LES PLUS BEAUX MUSCS

(liste non exhaustive et parfaitement subjective)

Muscs Koublaï Khan, Serge Lutens (1998) Le plus animal et violent, qui finit, au fil d’une évolution magistrale, par ronronner comme un chat. www.sergelutens.com Musc ravageur, Maurice Roucel aux éd. Frédéric Malle (2000) À la fois bestial et gourmand, un musc beignet-cannelle bien beurré. Original Musk, Kiehl’s (1963) Plus fleuri que le Lutens, une animalité rare dans la parfumerie américaine. Bois et Musc, Serge Lutens (2005) : Déclinaison de Féminité du bois, le musc enroule le cèdre de douceur et de suavité. www.sergelutens.com Fleur poudrée de musc, Les Néréides Un petit côté rétro pour un musc des plus puissants. www.olivolga.com Clair de musc, Serge Lutens (2003) Très beau musc blanc, propre et fleuri mais à l’évolution charnelle. White Musk, The Body Shop (1981) Une construction très similaire au précédent pour un prix bien plus modique. Préférer la version huile de parfum, sublime. Muschio oro, Santa Maria Novella Un musc blanc lumineux, doux, propre, un peu gourmand… un bonheur. Chez Amin Kader à Paris.


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CHRONIQUE

OBJET DESIGN

— Par Régis Meyer

MEHR LICHT* !

PRÉAU LUMINEUX

Design Ionna Vautrin, 2009

Souvenirs d’un jour de pluie, pendant la récréation à l’école primaire : tous les élèves se retrouvent sous le préau pour se défouler. Sensation étrange d’être dehors et dedans à la fois. Espace défini par un volume ouvert, protégé, mais non enfermé.

Ma rencontre avec le travail de Ionna Vautrin s’est faite par l’intermédiaire de son exposition à la Tools Galerie en avril 2009. Elle y présentait Préau lumineux, une lampe en forme d’abri léger, planche d’aluminium sous laquelle se dissimule une source lumineuse soutenue par des équerres en sycomore. Deux matières, rien d’autre (comme Poul Kjærholm dont on parlera bientôt). Microarchitecture bien plus que lampe, Préau lumineux invite, comme son grand frère éponyme, à se tenir en dessous. Mais à la différence du refuge des cours d’école, le dispositif joue sa propre cosmogonie, à l’intérieur de l’habitat : il protège de l’ombre, devient un havre propice à la lecture, éclaire un objet ou un tableau. Cette manière de designer un objet n’est pas étrangère aux Bouroullec avec lesquels Ionna Vautrin a collaboré. Des deux frères, on retiendra le Lit clos (édition Kréo, 2000), la Cabane (édition Kréo, 2001) ou encore Joyn Hut (Vitra, 2004) construisant des pièces dans la pièce, espèces de poupées russes, restructurant l’espace, jouant avec les pleins et les vides. Microarchitecture donc, Préau lumineux fixe ses limites fonctionnelles

ZUT ! 18

dans son caractère quasi immobile : la lampe forme un tout difficilement déplaçable. Une fois là, elle y reste pour longtemps. Dans le travail de Ionna Vautrin, singulier, la lampe peut devenir abstraction. En ce sens, Ionna Vautrin cherche à simplifier le trait, travaille sur l’épure pour atteindre l’essence même des objets. Mais ils ne sont pas arides, secs, dénués de matière. Au contraire, les productions de Ionna Vautrin respirent à travers leurs rondeurs bonhommes une chaleur peu commune. Préau lumineux est un objet qui invite à la réminiscence : celle des cours d’école, des odeurs de crayons fraîchement taillés, des ardoises et des craies… Réinterprétation ou réappropriation d’une forme commune, Ionna Vautrin navigue entre les deux tendances avec un franc succès. Et un vrai talent. *« Plus de lumière », dernières paroles prêtées à Goethe

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NANCY VU PAR ... DELPHINE VAUCARD-BOBILLIER

41 ans, opticien-lunetier / jeudi 25 octobre

OÙ ? LE MARCHÉ CENTRAL

« En tant que fille de tripiers, j’ai grandi dans l’univers des maraîchers dans lequel je me sens toujours chez moi ! Ma mère travaillait dans cette institution nancéienne il y a encore six mois, c’est pour moi une façon de rendre hommage à ceux qui chaque matin ouvrent le bal dès l’aube et commencent à mettre en place cette grande scène… »

ACTU ! Nouvelles marques à retrouver chez Optique Ganeval : Olivier Goldsmith et Lesca. Les marques incontournables à (re)découvrir : Thierry Lasry – le nouveau Louboutin de la lunette ! –, Harry Lary’s, Mykita, Théo, Cutler and Gross et Anne et Valentin. 18, rue Saint-Dizier à Nancy / www.optique-ganeval.fr Top à motifs et veste bi-matières Zadig & Voltaire au Printemps Nancy

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Photo Arno Paul

Réalisation Caroline Lévy


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QUENTIN KLEIN, HUGO CHEVALIER ET PIERRICK JUIN

27, 26 et 25 ans, collectif Schlep / mercredi 24 octobre

OÙ ? GARE DE NANCY

« On est particulièrement sensible à l’idée de « départ » inhérente à la gare… Véritable terrain nomade où il suffit d’avoir son ordinateur portable sur le dos pour laisser sa créativité opérer aux quatre coins de la France… »

ACTU ! Réalisation de la communication du festival Génériq du 21 au 2 décembre 2012, du 40e anniversaire de Nancy Jazz Pulsations et du 25e anniversaire des Eurockéennes de Belfort en 2013. Un tout nouveau site internet du collectif à découvrir : www.schlep.fr Quentin : teddy WESC et t-shirt rouledanslesbosses.com Hugo : t-shirt Obey et sweat à capuche Santa Cruz Pierrick : veste en toile Carhartt et t-shirt Obey, le tout chez East à Nancy

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Photo Julian Benini


MATTHIEU RÉMY

Photo Arno Paul

36 ans, auteur, enseignant-chercheur / mercredi 17 octobre

OÙ ? L’ÉCOLE BRACONNOT

« C’est un lieu qui fait appel à mes souvenirs d’enfance et qui a largement déterminé ma voie… Fils d’instituteurs, ma mère y a enseigné quelques années. Habitant dans la banlieue de Nancy, je voyais cet endroit magistral du centre-ville comme un aboutissement ! Si je devais créer une université populaire, je rêverais de l’installer dans ce symbole d’éducation. »

ACTU ! La variété française est un monstre gluant, conférence dansée co-écrite avec la compagnie La Brèche sur les astuces de la variété française, les 29 et 30 novembre à l’Arsenal à Metz. Camaraderie aux éditions de l’Olivier, recueil de nouvelles à paraître le 14 février 2013. Marinière IKKS, écharpe et manteau façon trench Sandro, le tout au Printemps Nancy

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PETTER JACOBSSON

49 ans, directeur général et artistique du Ballet de Lorraine / mercredi 24 octobre

OÙ ? LES ANCIENS ABATTOIRS

« J’admire ce bâtiment en pleine réhabilitation, qui dévie de sa fonction originelle. J’affectionne tout particulièrement l’idée de transparence du lieu initiée par ces grandes vitres, qui rendent visible l’activité de l’intérieur et de l’extérieur. Ce pourrait être un théâtre dans lequel je me projette déjà ! »

ACTU ! Pour son premier programme, le CNN-Ballet de Lorraine propose une soirée pleine de surprises : avant les nouvelles pièces de La Ribot et Mathilde Monnier, l’installation Femmes Bûcherons, de la chorégraphe dano-suédoise Dorte Olesen, ouvrira la danse place Stanislas. Une manifestation de la force féminine qui met en jeu des femmes lorraines de plus de 50 ans. Du 24 au 30 novembre à l’Opéra.www.ballet-de-lorraine.eu Veste en laine, pull et lavallière en soie Brummell au Printemps Nancy

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Photo Julian Benini


28 DÉCEMBRE 2012 À 20 H 29, 30 DÉCEMBRE 2012 À 15 H 1ER JANVIER 2013 À 16 H 3 JANVIER 2013 À 20 H

L’Étoile emmanuel chabrier

DIRECTION MUSICALE Jonathan Schiffman MISE EN SCÈNE Emmanuelle Bastet RENSEIGNEMENTS 03 83 85 30 60 WWW.OPERA-NATIONAL-LORRAINE.FR

SAISON 2012 À MEISENTHAL : EXPOSITIONS DÉMONSTRATION—VENTE 10 NOVEMBRE—29 DÉCEMBRE SAUF 24 & 25—14H À18H POINTS DE VENTE EN LORRAINE NANCY—METZ—SARREGUEMINES—FORBACH

Alain Huck Tragedy or Position

AUTRES POINTS DE VENTE & EXPOS CIAV-MEISENTHAL.COM—03 87 96 87 16

15 novembre 2012 / 12 février 2013 musée des beaux-arts de Nancy place Stanislas tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 18h

exposition organisée en collaboration avec la galerie Skopia, Genève


ANGIE CELAYA

43 ans, chef d’entreprise et fondatrice Alternativa / vendredi 26 octobre

OÙ ? CENTRE POMPIDOU-METZ

« Ce chapeau de paille chinois ou ovni architectural vient magistralement habiller Metz. Il vient en casser l’esprit baroque et gothique par une ligne contemporaine et totalement décalée. Son arrivée est le cadeau que la ville méritait… »

ACTU ! Créatrice de l’entreprise Alternativa, services de marketing et communication pour PME. Co-fondatrice du réseau féminin EST’elles Executive. Lancement du site le 1er décembre : www.est-elles-executive.fr. Intervention sur le thème des médias sociaux à l’ICN Business School, l’École des Mines et l’École Supérieure d’Art de Nancy. Coureuse d’ultra-trail, en préparation de celui du Mont Blanc. Organisatrice du trail du Mont Saint Quentin à Metz, les 8 et 9 juin 2013. www.courirametzmetropole.org Robe Gucci et manteau Dolce & Gabbana, le tout chez TED à Metz

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Photo Julian Benini

METZ VU PAR ...


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PÖMME

28 ans, perceur-tatoueur / vendredi 26 octobre

OÙ ? RUE DES JARDINS

« Metz est chargée d’histoire, et elle resurgit dans cette rue un peu en retrait, qui fut une des premières rues commerçantes de la ville. J’apprécie l’éclectisme et l’esprit bon enfant des commerces, on s’y sent un peu comme dans un village ! »

ACTU ! Le salon Funhouse s’agrandit à partir de janvier 2013, pour accueillir trois perceurs et trois tatoueurs, et des interventions de tatoueurs venus de l’étranger. Défi de cet hiver, escalader un glacier dans les Alpes ! Une grande première. www.facebook.com/FunhouseMetz Perfecto en cuir Schott et top Bérangère Claire au Printemps Metz.

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Photo Sébastien Grisey


GÉRALDINE GRISEY / PUNKY B

Photo Sébastien Grisey

36 ans, blogueuse mode / jeudi 25 octobre

OÙ ? LYCÉE GEORGES DE LA TOUR

« Parfois, les "années lycée" ne rappellent pas forcément que de bons souvenirs… Pour ma part, c’est tout l’inverse ! Elles demeurent incontestablement mes plus belles années et j’en garde un souvenir nostalgique. Je suis aussi totalement sous le charme de l’architecture de l’établissement, qui a d’ailleurs récemment été rénové. »

ACTU ! Une nouvelle ligne de sacs de sa marque Blondie’s back, en vente sur son blog et sur www.modetrotter.com. Une seconde collaboration avec la marque Minelli, pour une mini-collection de chaussures et sac rock et ethnique signée Punky B. / www.punky-b.com Manteau bi-matières avec manches en cuir et foulard en soie Barbara Bui, gants Dsquared, le tout chez Angle droit à Metz.

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ALAIN BILLON

61 ans, directeur du théâtre du Saulcy - Espace BMK / jeudi 25 octobre

OÙ ? LA PASSERELLE

« Il s’agit du passage obligé pour se diriger vers le centre-ville à partir de l’île du Saulcy, qui peut être ponctué par le Temple, la Cathédrale et la Moselle. C’est un lieu empreint de signification reliant la cité et l’université, chères à mes yeux. Avec notre programmation théâtrale qui n’est pas exclusive aux étudiants, cette passerelle demeure un vrai symbole d’ouverture… »

ACTU ! Création franco-japonaise Understandable ? de Shiro Maeda du 15 au 20 novembre. Rendez-vous texto théâtre Mise en voix Turquie, les 28 et 29 novembre. Création Lost in the supermarket de Philippe Malone le 13 février. Création J’ai 20 ans qu’est-ce qui m’attend ? de Aurélie Filipetti, Maylis de Kerangal, Arnaud Cathrine, Joy Sorman et François Bégaudeau, les 19 et 20 février. 03 87 31 57 77 - www.univ-lorraine.fr Chemise et veste Dirk Bikkembergs chez TED à Metz.

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Photo Sébastien Grisey


LES TRINITAIRES

www.lestrinitaires.com

NOVEMBRE 8-17 FESTIVAL MUSIQUES VOLANTES 17 → HERE WE GO MAGIC, PANTHA DU PRINCE, BUCK 65, THE SOFT MOON, DO MAKE SAY THINK, ... 22 JAM SESSION JAZZ 23 D’KONSCHTKËSCHT 24 PUISSANCE 10 → DAVID SHAW & THE BEAT + ANYTHING MARIA + KORGBRAIN 29-1ER CORPS SOUS INFLUENCE LE JAZZ A L’ÉCRAN → TRIO PORTAL/HUMAIR/ CHEVILLON, ... 29 LAÄRSEN À L’ARSENAL → ZITA SWOON GROUP : DANCING WITH THE SOUND HOBBYIST 30 LAÄRSEN À L’ARSENAL → LA VARIÉTÉ FRANÇAISE EST UN MONSTRE GLUANT

DÉCEMBRE 5 5 6 7 8

12 13 18 20 22

CAFÉ BAROQUE BARCELLA VOLO DAS KUMA PARTY 1 → PENDENTIF + THE YOKEL + THE LUYAS FESTIVAL FREEEEZE 2 → VICELOW + ZOXAE ET LES SAGES POÈTES DE LA RUE + AFU-RA HUNTING MAELSTROM + BRUMASSEL CORSON CONFÉRENCE → UNE HISTOIRE DES MUSIQUES ELECTRONIQUES JAM SESSION JAZZ PUISSANCE 11 → SAN PROPER + ARTTU + PRYSMO + PAC. + ARMAGNAC

Hôtel DE LA

CATHÉDRALE

25, place de Chambre 57000 METZ Tél. : 03 87 75 00 02 Fax : 03 87 75 40 75



CULT URE

© Zim & Zou


BANDE DESSINÉE

LE GROIN DANS L A PL AIE ——— Par Benjamin Bottemer Portrait Sébastien Grisey ———

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PARLER POLITIQUE, PENSER ROCK, MÉL ANGER LE TOUT PAR L’ÉCRITURE ET LE DESSIN, S’INTÉRESSER AU BOURDONNEMENT DE L’ACTUALITÉ HEXAGONALE, SANS OUBLIER DE JOYEUSEMENT DIVAGUER DE TEMPS À AUTRE : TOUTES CES ORIGINALITÉS SONT POSSIBLES DEPUIS UN PAVILLON DE MONTIGNY-LÈS-METZ. PREUVE EN EST LE YAN LINDINGRE, AUTEUR DE BD ET CARICATURISTE DE SON ÉTAT, DE PLUS EN PLUS SÉDUIT PAR LE SCÉNARIO, AVEC UNE DÉMARCHE DE DIALOGUISTE DISCOURTOIS.

Le cas Lindingre est typiquement lorrain : discret, sympathique et ouvert avec ceux qu’il apprécie, « casse-couilles » avec les autres (lui affectionne plutôt le terme « gratte-cul ») et attaché à son terroir. Né en 1969 à Jarny, il ne s’est jamais éloigné de la région messine, étudiant aux Beaux-arts de Metz, graphiste, il a même travaillé dans l’économie solidaire au Luxembourg, période qu’il qualifie de « vie avant la BD. Ça [lui] a permis de rencontrer les vraies gens, comme on dit. » Après notre première rencontre avec Yan Lindingre il y a de cela deux ans, celui-ci n’a pas abandonné ses premières amours ni sa verve concernant les dérives politiciennes. Le message peut être direct ou prendre des chemins détournés, au gré de sa créativité et de ses collaborations, mais il est toujours aussi affûté. Un crayon comme une lame de rasoir qui ne dort jamais bien longtemps au fond de la poche de cet auteur à l’identité résolument rock’n’roll. Petits fours et grosses légumes La vie d’après, celle où les gens (les vraies et les autres) l’appelleront moins Yan et plus volontiers Lindingre, commence avec des contributions pour l’Écho des Savanes et Fluide Glacial, en même temps qu’une sorte de retour aux sources au début des années 2000 : une première période d’enseignement dans ces mêmes Beaux-arts de Metz. Première période, car quand on démarre une carrière de « casse-couilles » professionnel, il arrive de se heurter à la concurrence : en 2006, une bataille juridique l’opposera à Jean-Marie Rausch, le maire français recordman de longévité avec 37 ans de règne sur les vieilles pierres (de Jaumont) de la cité. À l’époque, Lindingre croque les vieilles élites locales se goinfrant autour d’un buffet. « J’évoquais les profiteurs des milieux culturels, qui cumulent postes et avantages... » Il faut croire que certains ont cru se reconnaître. « C’est drôle que les gens s’interrogent sur leur attitude de pourceaux dès lors qu’ils sont caricaturés », remarque l’incriminé. Il sera viré avec pertes et fracas quelques jours avant sa titularisation

pour une histoire un peu malsaine : dans une BD de Lindingre, on a remarqué une croix gammée dans une bulle au-dessus d’un prussien en colère (un classique s’il en est du phylactère injurieux de la BD francobelge). Il est donc forcément antisémite, et prend la porte. Rappelons que Jean-Marie Rausch, une des cibles favorites de l’auteur, était à l’époque également président de Metz Métropole, dont dépend l’école d’art messine. Mais dans cette affaire, il jouera l’innocent. « Il aimait bien jouer au con. Comme moi en fait ! Et je lui rends hommage pour ça », déclare Lindingre avec l’air le plus sérieux du monde. L’affaire est derrière lui : depuis, il a été réintégré. Coups de bulles Une parenthèse éloquente mais qui reste anecdotique pour Lindingre, qui se fait déjà connaître depuis quelques années par des dessins de presse estampillés de ses désormais fameux groins. L’auteur a aujourd’hui tendance à s’éloigner quelque peu de ce qui a constitué la majeure partie de son travail : « Je fais de moins en moins de dessin de presse. Mon créneau reste le dessin d’humour, mais l’exercice satirique est différent : il faut entretenir un rapport étroit avec l’actualité. Surtout, je préfère maintenant travailler sur des scénarios BD. Je pense que mon dessin reste un peu raide, dur à encaisser, et me demande beaucoup de travail. Écrire, j’en viens plus vite à bout. » Son monde à lui, qu’il décline au format album, c’est d’abord celui du zinc, avec Chez Francisque aux côtés de Manu Larcenet (il vient d’en achever le 5e tome avec Jeff Pourquié, Larcenet étant pris par sa série Blast), ainsi que les multiples aventures porcines de Titine, une habituée des comptoirs elle aussi. « Ce sont des largués qui se réapproprient l’actualité, qui disent souvent des conneries, mais c’est à l’avenant du discours politique. Je m’inspire des kékés, ceux de chez nous, les fenschois, les messins ; les « minchs » en somme. » Et sous l’humour souvent bien gras, il y a toujours

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“ Charlie Hebdo s’est souvent couché, alors que dessiner est une arme dont il faut se servir. ” cette couche d’irrévérence, ces piques, que dis-je, ces harpons suintant de curare contre l’ultra-libéralisme (Capitaine Capital, Business is business) ou encore l’avenir promis à notre beau pays (il n’y a qu’à voir comment il dépeint ses héritiers dans Jeunesse de France). Chroniques judiciaires Lindingre s’attachera aussi à soutenir ceux qui sont à la marge dans la vie réelle, les gens virés de toute part, abandonnés de tous sauf des tribunaux. Entre 2008 et 2009, le dessinateur Siné connaît une mésaventure presque similaire à la sienne : remercié par le Charlie Hebdo d’un Philippe Val qui ne le portait pas dans son cœur, il est accusé par la Licra d’antisémitisme pour une chronique sur Jean Sarkozy. « Dans cette affaire, Siné s’est retrouvé isolé, et je l’ai suivi avec la création de Siné hebdo, raconte Lindingre. C’est chouette de se dire qu’à 80 ans, on peut faire un magazine qui marche. À côté de ça, Charlie Hebdo s’est souvent couché, alors que dessiner est une arme dont il faut se servir. » Il évoque le ras-le-bol des lecteurs et de certains collaborateurs de l’hebdomadaire : une réserve sur laquelle Maurice Sinet a pu compter à la création de son propre canard. « Beaucoup en avaient marre que Charlie s’écrase, et Val ne s’était pas rendu compte que la coupe était pleine. Je crois que ce qui l’a surtout rendu dingue, c’est le soutien de Siné à Denis Robert, qui avait fait remarquer que Val avait le même avocat que DSK et Clearstream, Richard Malka. » Poursuivons donc dans la rubrique judiciaire avec un autre camarade plongé

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dans la tourmente : Denis Robert. En 2009, en plein dans l’affaire Clearstream, qui mêle trillions, faux listings d’hommes politiques impliqués, et qui met notamment en doute le travail et la bonne foi du journaliste Denis Robert, celui-ci ne trouve rien de mieux à faire que des BDs avec son pote Lindingre et Laurent Astier ! « L’Affaire des affaires » ça s’appelle, une série qui compte quatre tomes et qui explore les tréfonds d’un système financier tentaculaire et ses effets sur la vie professionnelle et privée de son héros. « Je me suis immergé dans un univers très lointain du mien, explique Lindingre. En fait, à cette époque, Denis Robert était surtout soutenu par des humoristes... et fui par les journalistes. » La Lorraine et ses jolis clochers Yan Lindingre a autre chose en commun avec Denis Robert : un attachement à sa région, un certain recul par rapport à la vie parisienne. « Metz est un peu comme un village, j’aime bien ça ; Paris je n’y reste pas, et puis le Net permet ce luxe de travailler chez soi. J’ai un peu le complexe du provincial. Quand j’étais étudiant, je voulais monter à Paris faire de la BD, mais c’était compliqué, car pour ça, il fallait prendre de l’assurance, et il n’y avait pas grand chose qui m’y poussait à Metz, il n’y avait rien qui résonnait, même si aujourd’hui ça va un peu mieux. » Mis à part la sociologie pointue de Baru, il nous recommande tout de même chaudement le messin Nicolas Moog... Prenez note, je confirme que ce garçon a un réel talent. Au risque de vexer les aspirants dessinateurs de la capitale mosellane, Lindingre ajoute : « Il y

a plutôt une tradition nancéienne du dessin par contre, avec Malingrey, Lefred Thouron, Aranega... tous des gens qui étaient méprisés par les écoles d’art. On évolue dans un art mineur, et ça, on nous le renvoie systématiquement à la tronche. En gros, on reste que des rigolos, des ploucs. Au fond, cette marginalisation de la BD ça n’est pas plus mal, ça permet d’être un peu comme le rock : maudit ! Et ça donne de l’énergie. » Quand on vous disait que le Yan Lindingre avait un cœur de rocker. Sa dernière création confirme d’ailleurs cette tendance, en plus de son talent de scénariste : The Zumbies, avec Ju/CDM, ou les mésaventures d’un groupe de rock zombifié qui décalamine les arcanes de la série Z, combattant l’Église dans le premier tome, puis frôlant l’apothéose dans le second face à des clones motorisés, des trappistes pervers, des agents foireux, sur fond de rock’n’roll décadent. « Avec Ju/CDM, on a mélangé l’ « inmélangeable », et on n’a pas lésiné, après tout on est pas au cinéma donc on en a les moyens ! Au dessin, il s’est vraiment lâché, c’est un mec qui s’immerge totalement. The Zumbies, c’est un roadmovie sur trois pattes : humour, zombies et rock. Un travail autour de la notion de plaisir, où chaque album est comme une saison de série télé US, qui tient debout tout seul... Dans le prochain, les Zumbies partent à l’assaut des États-Unis. » Dans le second tome figure un clin d’œil qu’apprécieront les musicos messins : le personnage du luthier Carlos Pavicich n’est autre que le célèbre Carlos de l’échoppe Le Burin, rue du Pont Saint-Marcel à Metz.


Le Lindingre, un animal social Sa carrière de gratte-cul se poursuit. Entre ses Cellules de campagne, strips publiés dans Libération avec Jochen Gerner au dessin pendant la dernière campagne présidentielle et son soutien indéfectible à Siné, il tient toujours le bon bout et soigne son ton décapant. Lui qui aime comparer le travail d’auteur de BD à celui d’un « moine qui bosse dans son coin » enchaîne les collaborations. « Faire un pas dans l’univers d’un autre, c’est salutaire pour moi ; et j’aime bien multiplier les projets. » Depuis un peu plus de six mois, il colle même ses deux sabots dans les univers de ses petits camarades : longtemps contributeur de Fluide Glacial, il fait aujourd’hui partie de son comité de rédaction, qui a pris en main l’avenir du magazine. Une expérience qu’il aimerait poursuivre : « C’est intéressant de pouvoir participer à l’architecture de Fluide Glacial, de lui donner une couleur ; maintenant je peux m’y intéresser sérieusement. On a ouvert la porte à Vuillemin, Mahler, Monsieur Le Chien, Jampur Fraize, Plonk & Replonk, Fab Caro, John-Harvey Marwanny... » Une envie de partage qu’il concrétise également via la production d’une BD ayant pour thème l’humour juif (voir page suivante) : dans cette optique Lindingre dirige un collectif de jeunes dessinateurs issus des Beaux-arts de Metz composé de Jean Chauvelot, Zoé Thouron, Müglück, Charlie Zanello, Cachou et François Billault ainsi que sept étudiants de l’ESAL (École Supérieure d’Art de Metz). Ironique quand on connaît la raison (invoquée) de son renvoi en 2006, citée plus haut. « J’aime ce sujet, c’est un matériau riche et subtil, et qui peut voyager. Et c’est mon boulot de prof que de mettre le pied à l’étrier, ouvrir des portes, en partageant beaucoup sans trop théoriser, comme autrefois les académies, le compagnonnage... » Toujours sérieux quand il parle de déconne, le Lindingre continue à « mettre du charbon dans la machine » comme il dit... la sienne et celle des autres.

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— Les choristes de Lindingre — Avec son projet d’album autour du thème de l’humour juif, c’est un projet complet et professionnel que Yan Lindingre a tenu à réaliser, sur une proposition de l’association des Journées Européennes de la Culture Juive en Lorraine, présidée par Désirée Mayer, qui prendra en charge le financement de l’œuvre. L’auteur messin a réuni une équipe composée d’étudiants et de dessinateurs-scénaristes passés par les Beaux-arts de Metz ; un projet qui rassemble donc des acteurs 100% locaux, édité par la maison d’édition indépendante messine le Goûteur Chauve. C’est Jean Chauvelot qui a été désigné pour prendre en charge la coordination des auteurs, Yan Lindingre assurant la direction artistique. « On n’a jamais été édité de manière professionnelle, explique Jean Chauvelot. Là, on peut bénéficier de conseils et de réseaux plus vastes que les nôtres. Je découvre une partie du métier que je ne connaissais pas : la gestion de projet. Cette expérience est très formatrice, c’est d’ailleurs son objectif : nous rendre indépendants. » Zoé Thouron, qui explique que « la BD n’est pas prise au sérieux à l’ESAL [École Supérieure d’Art de Lorraine, la dénomination officielle des Beaux-arts, ndlr] » se réjouit également de ce genre d’initiative : « Quand on parle avec Yan, même on tant qu’étudiant, on ne parle pas à un prof, mais à quelqu’un qui te fait profiter de son expérience si tu veux, comme nous, faire de la BD ton métier. » L’album se construit autour d’une dizaine de personnages emblématiques de la culture

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juive : la klafté (la mégère, la garce), le schlimmazel (le malchanceux), le talmid-hakham (l’érudit mal à l’aise avec la vie pratique), la mère juive... « Avant de s’atteler à la tâche, on ne connaissait pas grand chose à la culture juive, avoue Matthias Bour. On a rencontré des membres de la communauté qui nous ont aidé à définir certains archétypes. » Les jeunes auteurs ont pu constater que le sujet était complexe et délicat, suscitant débats et interprétations diverses. « Par exemple, pour mon personnage, le schnorrer, je pensais à un mendiant, j’ai donc représenté un clochard, raconte Jean. Mais j’ai découvert que le sens de ce terme est bien plus compliqué. » Après ces échanges avec des membres de la communauté, François Billault explique avoir découvert que « l’essence de la culture juive, c’est un peu ça : un grand tout avec beaucoup de différences ». Matthias quant à lui a essayé « de ne pas être bloqué par le poids de la culture ; nous représentons des personnages qui existent dans la société en général. Le but n’est pas d’entrer dans les détails : nos bande-dessinées s’adresseront à tout le monde. » Un tirage entre 1000 et 3000 exemplaires, un album grand format avec une belle couverture cartonnée naîtra de cette collaboration, la sortie étant prévue au plus tard pour les Journées Européennes de la Culture Juive en Lorraine aux alentours de septembre 2013.

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE — Les carottes sont crues, avec Lefred-Thouron, Les requins marteaux, 2002 — Jeunesse de France, Audie/Fluide Glacial, 2006 — Chez Francisque, avec Manu Larcenet (T.1 à 4) et Jeff Pourquié (T.5, à paraître), Audie/Fluide Glacial puis Dargaud, 2006… Titine au bistrot, Audie/Fluide Glacial, 2007-…, T.5 à paraître — Short scories, Les requins marteaux, 2009 — L’Affaire des affaires, avec Denis Robert et Laurent Astier, Dargaud, 2009-2011 — The Zumbies, avec Ju/CDM, Audie/Fluide Glacial, 2010-… , T.3 à paraître — Business is Business, avec Ju/CDM, Glénat/Drugstore, 2011 — Capitaine Capital, Les requins marteaux (2012) — La famille Legroin, Hugo et compagnie (2012)


continents noirs

13 OCTOBRE 2012  3 FÉVRIER 2013 MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN 1, PLACE HANS-JEAN-ARP, STRASBOURG

WWW.MUSEES.STRASBOURG.EU

Annette Messager, Motion-Emotion (détail), 2011 / 2012. 22 éléments, technique mixte, ventilateurs, dimensions variables. Courtesy de l’artiste et Marian Goodman Gallery New York / Paris. Photo : Marc Domage © ADAGP, Paris. 2012. Graphisme : R. Aginako

Toutes les activités du Musée Würth France Erstein sont des projets de Würth France S.A.

Messager Annette

Ernst Ludwig Kirchner, Waldinneres mit rosa Vordergrung (détail), 1913/1920, Huile sur toile, 121 × 91,5 cm, Collection Würth, Inv. 4393 / Photo : Volker Naumann, Schönaich


MUSIQUES

PSYCHIC CITY ——— Par Emmanuel Abela Photo Eric Antoine ———

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AU DÉBUT DES ANNÉES 80, EN MARGE DE NANCY JAZZ PULSATIONS ET MUSIQUE ACTION, UN GROUPE, KAS PRODUCT, UN DISQUAIRE, PUNK RECORDS ET UN JOURNALISTE, GÉRARD NGUYEN, ONT INSCRIT NANCY SUR LA CARTE DES VILLES FRANÇAISES QUI BOUGENT DANS LE DOMAINE DU ROCK ET DES MUSIQUES D’AVANT-GARDE. RETOUR SUR DES PARCOURS D’EXCEPTION.

Il fut un temps où les scènes rock étaient clairement identifiées, entre Paris, Rouen, Lyon et bien sûr Rennes. Mais dans l’Est de la France, au début des années 80, notre fierté venait d’un duo constitué par la très belle Américaine d’origine argentine, Mona Soyoc, et de l’élégant Spatz, immédiatement identifiable à la longue mèche qui recouvrait son visage. Tous deux basés à Nancy, ils bâtissaient alors un son minimaliste, sur la base d’un clavier et d’une boîte à rythmes, et rivalisaient avec les productions post-punk les plus en vue outre-Manche. Beaucoup d’entre nous ne faisaient pas la distinction entre le charisme d’une Siouxsie Sioux, par exemple, et celui de Mona Soyoc, que nous situions alors clairement comme l’une des icônes de son temps. C’est d’ailleurs avec une vraie pointe d’excitation, celle d’une adolescence qui rejaillit spontanément, qu’on croise Mona et Spatz, avant un concert à La Laiterie, à Strasbourg. Visiblement ravis qu’on situe leur aventure comme un jalon essentiel du rock made in France, ils nous rappellent les diverses tentatives de reformations, un concert aux Eurockéennes en 2005, les premières rééditions de leurs albums, le remix de leur morceau Miracle sur la compilation EchoLocation chez Optical Sound. Tous ces signes annonciateurs n’étaient pas suivis des faits, mais les choses ont changé depuis le concert donné l’an passé dans le cadre du festival Souterrain Porte VI, à proximité de Nancy. « Depuis leur réédition chez les Disques du Soleil et de l’Acier [label nancéien fondé par Gérard N’Guyen, ndlr], nous explique Spatz, les albums étaient redevenus introuvables.

Nous cherchions à répondre à une certaine demande. » Aujourd’hui, le public peut renouer avec les enregistrements originaux de Try Out et By Pass, publiés respectivement en 1981 et 1983, dans des versions aussi bien en vinyle, CD qu’en fichiers MP3 sur les plateformes de téléchargement. Malgré la difficulté à se procurer les sons, l’existence de ce groupe était transmise auprès des jeunes générations. « À l’époque, nous avions beaucoup tourné, y compris en Angleterre, nous étions distribués à l’international et nous avons enregistré à New York, poursuit Spatz. Les gens nous ont écoutés, certains nous ont vus sur scène, tout cela se transmet. » En effet, les souvenirs circulent, ils font parfois l’objet de récits enflammés : le concert à NJP en 1983 par exemple, dont on trouve des traces filmées sur Internet ou celui, en 1987, en seconde partie de programme, après un set de Stephan Eicher seul avec ses machines et avant les prestigieux Residents. « Il y a un mouvement de retour au son des années 80 », précise Mona. Elle sourit avec fierté en nous relatant que sa propre nièce s’est vue notifier l’existence d’un groupe culte à Nancy par l’une de ses amies, avant de s’exclamer : « Ah oui, c’est ma tante ! » Depuis leur décision de se séparer en 1988, Mona et Spatz ne se sont pas perdus de vue pour autant, les choses ont simplement été rendues un peu plus compliquées quand cette native du Connecticut est retournée vivre aux États-Unis, du côté de Seattle. L’idée de ces retrouvailles officielles a finalement germé et aujourd’hui leur plaisir est manifeste, même si ce retour ne sonne pas un come-back –

Never come back, disait la chanson –, mais bien comme le prolongement logique de ce qu’ils ont produit ensemble il y a plus de trente ans. « Ce qui est absolument génial, c’est également de retrouver des gens de notre âge. » Il est vrai que la ferveur semble palpable, tout comme le grand respect que tous deux suscitent également auprès du jeune public. Nulle nostalgie ni démarche rétrospective cependant, mais l’émotion de l’instant autour d’un propos qui a conservé sa part de radicalité. « Basé sur une vraie énergie, quelque chose de très physique », Kas Product n’est pas le groupe d’hier, il s’affirme comme un groupe d’aujourd’hui avec le son du moment. « De toute façon, plus on avance dans les révolutions solaires, meilleurs on est ! », lance Mona avec un grand sourire pour nous signifier que l’aventure n’est plus prête de s’arrêter. À écouter : Kas Product, Try Out et By Pass, MoreOver

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— Punk avant les punks ——— Par Cécile Becker Illustration Jérôme Laufer ———

Au beau milieu de la rue des Maréchaux, une échoppe bleue grise aux ornements 50’s tranche avec la modernité de ses voisines. Plus haut, l’enseigne : Punk Records, inébranlable. Résistant ? On entre... Reportage dans l’antre de Francis Kremer, entre vieilleries géniales et témoins d’une époque révolue. Il fait un peu sombre par ici, comme si une pile de vinyles cachait les trop rares rayons du soleil d’automne. Il y en a partout, dans tous les coins, dans des cartons, des cabas, des caisses, sur les murs, sur le comptoir : Neu !, Madonna, Beatles, Radiohead, Pink Floyd, Kaleidoscope… Rester indifférent paraît impossible pour n’importe quel fan de musique, même néophyte. À Nancy, Francis Kremer est la preuve de la vitalité musicale de la région dans les années 80. Il a vu passer Charlélie Couture, son frère Tom Novembre, Gérard Nguyen, un vieil ami, créateur de la revue Atem et du label Les Disques du soleil et de l’acier, producteur du duo Kas Product. Il fouille un peu pour justement dénicher leur 45T Shoo Shoo/Ain’t It So Good et raconte : « On a fait deux 45T ensemble, c’était vraiment du Do It Yourself qui allait bien avec l’explosion de la new wave à l’époque. Je

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les ai rencontrés et le courant est passé. J’ai fait ça parce qu’ils étaient de bons amis d’un client, pour leur filer un coup de main. Ça me faisait de la pub et eux, une carte de visite. Ils ont été signés chez RCA juste après. » Avoir une activité de label à proprement parler ? Hors de question. Francis laisse ça aux autres. Il préfère rester la tête dans ses disques, écouter de la musique du matin et soir. « Je suis tombé dedans tout petit. Mes premiers disques, je les ai achetés en 66. Le Rubber Soul des Beatles et Aftermath des Stones, deux albums qui me suivent toujours. Je ne pouvais pas faire autre chose que travailler dans la musique. » Son magasin ouvre fin 1974 et il pense évidemment à un nom qui interpelle. Ce sera Punk Records, alors que de l’autre côté de l’Atlantique la rumeur à crête commence à prendre son envol. « Ce mot entendu sur Freak Out ! de Frank Zappa a tout de suite trouvé écho chez moi. Il y a eu la scène new-yorkaise : Patti Smith, Suicide, les Ramones... La suite, on la connaît. Rock & Folk l’utilise, on commence à parler de punk rock à Londres avec les Clash et les Sex Pistols. En 1977, du coup, le nom a fait un peu de pub au magasin. » Quand on lui parle d’être punk avant les punks, il sourit : « De toute façon, Johnny Rotten des Sex Pistols disait que le premier punk c’était Neil Young. » Incollable, il parle, explique, raconte et pourrait continuer des heures. Pousser la porte, c’est être certain de trouver ce que l’on cherche même si ce n’était pas exactement l’idée qu’on en avait : « J’aime parler aux gens. Je ne veux vraiment pas me vanter, mais j’ai de grandes

connaissances en musique. Je lis beaucoup, je fais des recherches, je me renseigne, je suis tout le temps dedans et j’en découvre tout le temps. Ça m’a permis de faire la différence et de tenir, jusqu’à maintenant. » Alors que les fermetures de disquaires s’enchaînent, que les ventes de supports physiques ne cessent de diminuer*, Francis lui, continue d’y croire et parle même, à demi-mots de futur. « Je pense qu’on est tranquille encore pour 10 ans. Il paraît que l’e-commerce sera mort en 2020, on verra... Mais ce qui me fait plaisir, c’est qu’il y a toujours des curieux, de nouvelles tendances. La musique noire revient en force, les gens se passionnent à nouveau pour la soul et le rhythm’n’blues. Ce genre de choses me fait croire en l’avenir du disque », dit-il en exhibant le vinyle I Can’t Stand Myself When you Touch me de James Brown. Et s’il fait part de son désir de transmission en évoquant un passage de relais à la nouvelle génération, il ajoute : « On me parle d’un livre. J’aurai des choses à raconter, beaucoup. Pourquoi pas ? Mais ça prendra du temps. » Et du temps, qu’on se le dise, on en aura toujours pour la musique. * La fédération internationale de l’industrie phonographique recense une hausse des ventes numériques de 25,7 % mais une baisse du marché physique de 11,5 % sur un marché représentant 617,2 millions d’euros.

Punk Records 27, rue des Maréchaux à Nancy 03 83 36 79 56


— Le futur,now !

Peter Hammill par Gérard Nguyen pour Atem, 1976

——— Par Emmanuel Abela ———

Atem, les Disques du Soleil et de l’Acier, le magasin Wave à Nancy, la FLIPPE, autant de noms pour autant d’activités : Gérard Nguyen, journaliste, label manager, disquaire et aujourd’hui coordinateur d’une fédération de labels sur le grand Est, n’a eu de cesse de défendre des choix musicaux intègres. L’histoire tient parfois à peu de choses : un groupe de passionnés, l’organisation de quelques concerts à Nancy au milieu des années 70 – Can, Henry Cow, Kevin Coyne, Keith Tippett avec d’anciens membres de Soft Machine, etc. – et la publication d’un fanzine. Gérard Nguyen nous livre quelques uns de ses instants de vie qui marquent l’histoire d’un homme : des rendez-vous à Londres avec Kevin Ayers, des échanges téléphoniques et épistolaires avec Robert Wyatt et même un rendez-vous bien étrange avec l’un des membres des Residents, après un coup de téléphone mystérieux à 6h du matin. Atem, le fanzine qu’il a initié à Nancy, a connu son heure de gloire entre 1975 et 1979, avec une rédaction augmentée de fines plumes parisiennes, parmi lesquelles Pascal Bussy. Ce fanzine tiré à 2000 exemplaires et distribué via le réseau des disquaires indépendants, « à la librairie Parallèles, à

Paris, qui existe toujours », a vu son tirage augmenter en quatre ans pour atteindre les 7000 exemplaires distribués en national par les NMPP, avec une mise en page réalisée à Libération. « Nous pouvions compter sur nos abonnés, et certains de nos soutiens, parmi lesquels Gilles Verlant, qui alimentait une chronique musicale dans Le Soir en Belgique, ou Jackie Berroyer. » À l’égal d’Actuel et des meilleures feuilles du Rock&Folk de la grande époque, le fanzine offrait un large panorama des musiques dites d’avant-garde ou de traverse, entre folk, pop progressive et jazz. Après le numéro 16, la revue cesse malgré tout de paraître. « Nous n’avions pas perdu d’argent, nous aurions pu continuer, mais faute de combattants, nous avons pris la décision d’arrêter. » À parcourir la sélection qu’en propose Gérard Nguyen aux éditions du Camion Blanc, on reste impressionné par la masse d’articles proposés sur les artistes majeurs de cette époque, Peter Hammill, Brian Eno, Nick Drake, Steve Reich, Nico ou Heldon, parmi tant d’autres. Après la disparition du fanzine, Gérard Nguyen a participé à l’aventure Kas Product en tant que manager et producteur du groupe entre 1981 et 1984, la période la plus riche d’un point de vue artistique, avant de créer son propre label : Les Disques du Soleil et de l’Acier. On doit à son travail de défricheur la révélation de l’artiste minimaliste Pascal Comelade, qui a publié une quinzaine d’albums sur le label, mais aussi d’Ulan Bator ou de Sylvain Chauveau. Au final, pas moins d’une centaine d’albums sont publiés sur la période de 1984 à 2009, des disques qui

reflétaient les goûts personnels de Gérard Nguyen et positionnaient le label comme une référence dans le domaine. Gérard Nguyen a toujours gardé un lien direct avec la vente du disque. Quand vous le croisiez dans son magasin spécialisé, Wave, rue des Sœurs Macarons, il n’hésitait pas à vous interroger sur vos achats, notamment quand il s’agissait d’un Soft Machine, ni à vous aiguiller spontanément. Son expérience et son expertise dans le domaine en font le coordinateur légitime de la FLIPPE, la Fédération des Labels Indépendants et Producteurs Phonographiques de l’Est, qui a pour but la structuration de la filière disque dans l’Est de la France. Constituée en 2010 à l’initiative de labels lorrains, Ici d’Ailleurs, Patch Work Production, Hilbesound, Chez Kito Kat, la fédération vient de s’installer dans ses locaux, à l’Autre Canal, et travaille à la réalisation d’un catalogue papier regroupant toutes les informations sur les labels membres, pas moins de 16 à la fois en Lorraine, en Alsace et en ChampagneArdennes, et à la création d’un site Internet. S’il ne se montre pas très optimiste sur l’avenir du disque, Gérard Nguyen n’a rien perdu de sa pugnacité et continue d’œuvrer dans le sens de la promotion des artistes et des initiatives musicales, y compris les plus aventureuses. À lire : Atem 1975-1979, Camion Blanc Site de la Flippe : www.myspace.com/laflippe

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MUSIQUES

LIEU CULTE ——— Par Benjamin Bottemer Photo Hadrien Wissler ———

Tennis en concert aux Trinitaires

SITUÉS DANS LE CŒUR HISTORIQUE DE LA CITÉ MESSINE, LES ANTIQUES TRINITAIRES BATTENT AU RYTHME DES MUSIQUES ACTUELLES, AVEC UN AVENIR TOUT TRACÉ AUX CÔTÉS DE LA BOÎTE À MUSIQUE, NOUVELLE SALLE QUI PRENDRA FORME DANS LE QUARTIER DE BORNY À LA FIN DE L’ANNÉE PROCHAINE. ZUT ! 44


Pour certains, c’est une salle de concerts où l’on vient écouter des groupes et boire des bières. Pour d’autres, artistes, pédagogues, professionnels divers et variés, c’est un endroit propice aux échanges. Pour tout le monde en tout cas, c’est l’endroit où il faut être pour vivre la musique à Metz et alentour. Que l’on soit simple spectateur ou un affranchi du monde du spectacle, il faudrait être foncièrement mauvais pour ne pas ressentir un attachement immédiat à la personnalité du lieu, à sa structure, son architecture, chaleureuse, inhabituelle et un peu biscornue faite de multiples couloirs : des pièces, lieux de prières et caveaux conçus à l’origine pour l’usage d’un ordre carmélite, qui a laissé place à des colonies de jeunes pécheurs. Aux Trinitaires, les événements ne sont que le dernier maillon de la chaîne : pédagogie, accompagnement artistique, soutien aux associations sont de mise. C’est grâce à une telle profession de foi que nos groupes de musique adorés ne restent pas au fond d’un garage et gagnent le devant de la scène. Pour notre plus grande joie. Amen. Le grand frère Comme Nicolas Tochet, coordinateur des Trinitaires, le dit si bien : « Les concerts, c’est ce qui se voit, mais c’est important de dire que la salle ne vit pas que quelques soirs par semaine. » Et ça se concrétise tout d’abord par la mise à disposition de coachs scéniques, la possibilité d’y effectuer des résidences, un soutien complet aux groupes et aux associations. « On est avec eux au quotidien, précise Nicolas, et on leur offre une aide personnalisée. » Vous êtes musicien ? En plus d’un lieu d’accueil, vous pourrez vous essayer au travail de régie et de communication pour que votre groupe existe. Si vous faites partie d’une association, l’équipe peut vous offrir des conseils juridiques, vous orienter pour vous aider à décrocher des subventions... Les Trinitaires sont un lieu de rencontres provoquées, de croisement, d’expérimentation. « On peut faire gagner du temps aux associations, poursuit Nicolas, et dans le même temps certaines ont leurs propres réseaux, des connaissances spécifiques, notamment musicales, ce qui fait que les soirées organisées avec elles ne se ressemblent pas. On fonctionne dans une logique d’écosystème. »

Un beau tissu bien de chez nous Parmi les exemples les plus notables de collaborations locales figure celle initiée avec l’association Zikamine, qui a organisé en septembre la 9e édition de son festival aux Trinitaires. Les fanzines locaux, comme récemment Sata ou le webzine Das Kuma, ont pu aussi compter sur la présence des Trinitaires pour leur offrir une visibilité. Idem pour les labels indépendants Kito kat et All Naked records, qui collaborent avec Voulez-vous danser et Okay Pulsation pour les soirées Puissance, dont le succès ne se dément pas. Au niveau institutionnel, on a vu naître des collaborations accrues autour du Centre Pompidou-Metz, de la Nuit blanche ou des soirées Laarsen, qui ont fait entrer les musiques actuelles à l’Arsenal... Les Trinitaires ont survécu dans la région aux café-concerts ou aux MJC en tant que relais de la culture ; et en plus de pouvoir s’abriter dans ses murs, on sait que les pros y sont et veillent au grain. « L’EPCC, c’est un ensemble 50 salariés, bientôt 60 avec la BAM. Ces personnes et leurs compétences sont les véritables ressources d’un travail de service public, explique Nicolas. Nous sommes une équipe qui invente au fur et à mesure de nouvelles méthodes pour travailler en intelligence. »

siques actuelles. Laurent Vergneau, récemment nommé responsable du Pôle Musiques Actuelles, sera chargé de coordonner les actions entre la Boîte à Musique et les Trinitaires au sein de l’EPCC (lire page suivante). « Quand la Boîte à Musique rejoindra l’EPCC, on aura alors une structure unique en province, affirme Nicolas Tochet. Ce sera l’occasion d’initier encore plus d’actions fortes. » Avec peut-être une labellisation Scène de Musiques Actuelles à la clé, l’avenir des Trinitaires et de la BAM se fera sous le signe de la multiplicité et de la diversité des publics... et des musiques.

Place aux jeunes Les quelques 30 000 personnes qui fréquentent chaque année les Trinitaires au fil des 110 manifestations qui s’y déroulent en moyenne (essentiellement des concerts), y font aussi leur éducation musicale... Des efforts ont été faits en matière de politique jeune public ces dernières années. Parce qu’il est temps de damer le pion aux boîtes de nuit et à NRJ, Metz en Scènes convoque cette saison des profs comme François-Hadji Lazaro des Garçons Bouchers, Chapelier Fou ou The Wackids… Visites, concerts et ateliers à destination du jeune public rencontrent le succès, des parcours et des dossiers pédagogiques sont proposés aux enseignants pour que la bonne musique tombe dans de bonnes oreilles, en l’occurrence celles de ces spectateurs de demain…

… puis vint le bruit. Investis au XIIIe siècle par l’ordre des Trinitaires, réorganisé autour de l’église et du cloître au XIXe siècle par les religieuses, la vocation artistique des Trinitaires ne débute qu’en 1965 : sous l’impulsion de Pierre-Frédéric Klos et de son association, la salle accueille une programmation pléthorique avec les venues de Francis Cabrel, Bernard Lavilliers et de grandes pointures du jazz comme Dizzy Gillespie ou Archie Shepp. Survient la faillite. Un appel d’offre de délégation de service public est alors décroché par Vega, qui gère l’endroit pendant trois ans aux côtés de la Batucada et de l’Association Culturelle des Nouveaux Trinitaires. En 2009, plusieurs institutions culturelles messines unissent leurs forces via l’Établissement Public de Coopération Culturelle Metz en Scènes. Les portes sont donc plus que jamais ouvertes aux mélanges des genres et aux invitations à investir le voisin, en l’occurrence la salle de concerts de l’Arsenal située quelques centaines de mètres plus bas, place de la République...

Les musiques actuelles, une énergie d’avenir Les lendemains qui chantent pour les Trinitaires, ça passe par toujours plus de partenaires, en premier lieu la Boîte à Musique, un équipement de pointe au service des mu-

www.lestrinitaires.com www.bam-metz.fr

— Au commencement était le Verbe... —

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— Agent Double ——— Par Benjamin Bottemer Photo Alexandre Tourret ———

Responsable du Pôle Musiques Actuelles regroupant les Trinitaires et la future Boîte à Musique de Borny, Laurent Vergneau a écumé les salles de musiques actuelles, du Noumatrouff de Mulhouse à l’Ouvre-boîte à Beauvais, dans un quartier difficile. Le point sur le projet messin. Que trouvera-t-on dans cette BAM ? C’est un lieu de ressources pour les musiques amplifiées, avec des possibilités d’y trouver de l’accompagnement, un centre de ressources, et des moyens à travers des salles de répétition et un petit studio, qui seront mis à la disposition des groupes. Et il y aura bien sûr une salle de plus grande capacité (1200 places debout). Aujourd’hui, à un peu plus d’un an de l’ouverture, quel rôle avez-vous? Ce sont plutôt des missions multiples : le recrutement et le management de la future équipe, avec de nouveaux postes, en plus de personnes déjà présentes. La plupart de ces postes auront à effectuer un travail transversal entre les deux structures, et même au niveau de l’EPCC. Le service des publics, qui est déjà commun, montre que les gens travaillent de toute façon déjà ensemble. Je m’occupe aussi des événements de préfiguration et d’ouverture.

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Comment les Trinitaires et la Boîte à Musique vont-ils se développer sans se marcher sur les pieds ? La réflexion se fera en commun, y compris au niveau de la programmation. Il s’agit d’un seul projet sur deux lieux, qui seront complémentaires. Aux Trinitaires, on pourra ainsi organiser davantage de résidences, les étaler dans la durée... Vous parliez d’accompagnement... Fait-il partie de la politique de désenclavement du quartier de Metz-Borny ? Il y a une vraie réflexion sur le quartier : comment faire venir ce public, éveiller la curiosité des gens. Le but est d’avoir un endroit visible pour que tous les publics en bénéficient. La diffusion, c’est ce qui se voit, mais l’action sur le terrain, le travail de fond sont aussi importants : monter des projets, former le jeune public, tout comme accueillir des promoteurs locaux. Comment insuffler une âme à ce nouveau lieu ? C’est un ensemble : grâce à des moyens (financiers, de transport), en donnant des repères aux équipes, et aussi au public, en définissant de vraies valeurs, une identité pour chaque lieu. Il s’agit également de mettre tous les atouts de notre côté à travers la programmation et la communication. Le but est d’inciter les gens à aller voir.


DAS KUMA

Webzine de Musiques Actuelles

www.daskuma.com

——— Par Benjamin Bottemer Photo brokism ——— Anti-Pop Consortium et Loris Greaud

— la petite fabrique à ovnis —

L’association Musiques volantes, c’est le copain historique des Trinitaires. Tout son réseau y est associé, son mythique festival annuel faisant désormais étape à Paris, Poitiers, Luxembourg, Nantes, Rouen, Tours et Rennes où se trouvent des personnels relais œuvrant dans des structures similaires. Dix-sept éditions et une collaboration privilégiée depuis la création de l’EPCC : une convention lie l’association à la salle de musiques actuelles pour la programmation d’une trentaine de dates par saison. Deux têtes bien faites qui travaillent de concert dans une même optique d’accompagnement des artistes locaux. La vitrine de Musiques Volantes, c’est donc son festival, exigeant et fédérateur. L’édition 2012 est prévue du 8 au 17 novembre pour les dates messines, avec des pointures telles que Antipop Consortium, Zombie Zombie, le combo Numbers not names réuni par le label nancéien Ici D’ailleurs, Buck 65, Sole, Ty Segall, Lone, Xiu xiu... Musiques volantes, du 8 au 17 novembre à Metz www.musiques-volantes.org

CHRONIQUES, REVIEWS, PHOTOS, VIDEOS, CONCOURS, MIXTAPES.


THÉÂTRE

ALLIANCE REBELLE ——— Par Benjamin Bottemer ———

COMME CHAQUE ANNÉE, ARRIVE LA SAINT-NICOLAS, LES PAINS D’ÉPICES… ET LE FESTIVAL RING, QUI DISTILLE DES EFFLUVES DE THÉÂTRE ET DE MUSIQUE PORTÉES PAR UN SOUFFLE CONTEMPORAIN. À NANCY ET DANS SON AGGLOMÉRATION, ON PART À LA DÉCOUVERTE DE NOUVELLES FORMES D’EXPRESSION, COMPATIBLES AVEC UN ESPRIT ROCK ET FESTIF. ZUT ! Y EST ALLÉ DE SA SÉLECTION, COMMENTÉE PAR MICHEL DIDYM, DIRECTEUR DE LA MANUFACTURE ET DU FESTIVAL.

Sous contrôle de Frédéric Sonntag

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GERMINAL

d’Antoine Defoort et Hallory Goerger 21 — 22 NOV. au Théâtre de la Manufacture On nous prévient : aucun rapport avec Émile Zola. Germinal, c’est un monde à refaire sur 8 mètres sur 8. Repartir de zéro, reconstruire à partir du néant un système, « un monde », osent presque affirmer leurs auteurs. Dans l’espace nu de la scène émergent des éléments divers et variés, un assemblage foutraque, pour une performance privilégiant la narration à travers son décor plutôt qu’à travers le texte ou les personnages. Defoort et Goerger se distinguent par leur goût à faire chanter les matériaux et les végétaux : ils ont déjà fait chanter des plantes, des balles de tennis et des pommes pourries dans leurs précédents méfaits. « C’est une équipe qui ne vient pas du monde du théâtre, explique Michel Didym. Mais ils se sont aperçus de leur potentiel artistique. Ils sont à la fois dans l’ironie et la prise de conscience, tout en étant poétiques. »

SOUS CONTRÔLE

de Frédéric Sonntag 26 — 27 NOV. au CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy On aborde la thématique orwellienne avec Sous contrôle, où les protagonistes évoluent dans un état soumis à une surveillance permanente. Sympathisants ou opposants du régime s’opposent et s’espionnent. Mais les frontières entre réalité et fiction tendent à s’estomper. À travers vingt-deux séquences, comme autant de fenêtres sur cet univers proche du nôtre, c’est la question du regard que nous portons sur l’écran et, par ce biais, sur les autres, qui est posée. Pour Michel Didym, « Frédéric Sonntag parle de manipulation et de surveillance, mais il a réussi à capter quelque chose de nouveau sur ce thème, grâce notamment à un important travail de documentation sur les différents dispositifs de contrôle ».

STANDARDS

de Pierre Rigal 23 NOV. à l’Espace Chaudeau de Ludres Le symbole de la nation française par excellence – le drapeau, dans sa fonction d’étendard – constitue l’espace d’expression des huit danseurs de hip-hop qui en exploreront les proportions et les limites. Ils représentent une population à l’assaut d’un symbole fédérateur, avec une interrogation : et si celui-ci constituait surtout un repli sur soi-même ? « L’étendard, c’est le symbole du collectif, et de son ralliement. Quand il y a une crise, il est un sujet qui réapparaît bien souvent ; on est censé pouvoir se retrouver autour de lui. Mais ses définitions sont-elles encore valides aujourd’hui ? » Abordant la question de l’individu dans le collectif, Standards est une pièce poétique au propos éminemment politique, complexe, où les corps tentent de vivre ensemble.

——— Festival RING, du 21 novembre au 1er décembre www.nancyringtheatre.fr ———

DIVANS

de Michel Didym 21 NOV. — 1ER DÉC. à l’Ensemble Poirel Cette création autour de la psychanalyse et de son statut de confession contemporaine réunit dix comédiens français et dix allemands, en partenariat avec le Goethe Institut et les étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy, qui ont réalisé les fameux divans du titre. La pièce crée une intimité entre le comédien qui se livre et des groupes restreints de spectateurs. « Ici, c’est la dramaturgie de la personne qui me tenait à cœur, explique Michel Didym. Le dispositif de Divans va au bout de cette intimité perturbante qui s’instaure entre le porteur de la parole et les écoutants. C’est perturbant pour le public, qui est obligé d’être actif ; c’est l’expérience qu’il va vivre qui m’excite le plus. » Celui-ci sera isolé pendant une heure face à un acteur « qui pourra aller très loin ».

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ARCHITECTURE

C AT H É D R A L E C R É AT I V E ——— Par Sylvia Dubost ———

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SAINT-DIÉ-DES-VOSGES, FUTURE CAPITALE CULTURELLE ? CET ÉTÉ ONT DÉMARRÉ LES TRAVAUX DE LA NEF, FUTURE FABRIQUE DES CULTURES ACTUELLES, QUI DEVRAIT OUVRIR SES PORTES EN SEPTEMBRE 2013. LES ARCHITECTES DE DWPA ONT REPENSÉ L’ESPACE DE CETTE ANCIENNE FILATURE, LIEU DE CRÉATION POUR LE SPECTACLE VIVANT.

Quelle est la spécificité de ce bâtiment ? Il date de 1927, et est caractéristique des bâtiments industriels du début du XXe siècle. C’est un bâtiment très ambitieux, à la technologie très avancée, un bâtiment frère de ceux de Freyssinet. Il est assez exceptionnel, par la finesse du travail du béton armé. Le public aussi le sent, il se passe quelque chose d’assez fort avec lui. Nous avons rendu l’état initial visible au maximum. Quel était votre cahier des charges ? Il a un peu évolué. Il s’agissait d’abord d’un espace de création pour les musiques actuelles, qui est finalement devenu pluridisciplinaire, avec plus de théâtre et de danse, couplé à une école de musique. Il était prévu que nous partagions les activités sur deux niveaux. Mais quand nous avons commencé à travailler sur les espaces, et avec l’évolution du programme, nous nous sommes dit qu’il n’était pas possible qu’un niveau ne profite absolument pas de cette voûte et de la nef. On a donc divisé les espaces verticalement, avec un plateau de création sur deux niveaux, une mezzanine autour qui permette de voir ce qui s’y passe et une école de musique, sur deux niveaux également. Votre projet permet-il de favoriser les rencontres entre l’espace de création et l’école ? Toute l’école est pensée en ce sens. Il n’y a pas de série de salles avec un couloir, mais un grand espace commun dans lequel sont saupoudrées les salles. Nous voulions créer des espaces de rencontre. De plus, le bâtiment est très haut et très large, et il n’était pas question d’y faire des salles classiques, qui auraient été trop profondes. On utilise le vide pour y poser des sortes de kiosques qui sont les salles de musique.

Autour, le vide devient le support d’autres activités : expositions, représentations, sociabilité entre musiciens professionnels et amateurs. Nous voulions vraiment retranscrire l’idée d’une ruche installée dans une nef. Comment avez-vous inséré le bâtiment dans son quartier ? Nous avons travaillé à grande échelle. La Nef se situe à la jonction entre le quartier Kellermann et la ville basse. Toute la circulation à l’intérieur du bâtiment a été pensée à l’échelle de la ville. On peut le traverser sans l’occuper : on entre par le haut, on sort par le bas. C’est un lieu public, rien n’empêche d’y aller, de voir ce qui se passe dans l’espace de création. Et dans la forme ? Qu’avez-vous voulu signaler ? Ce bâtiment apparaît comme un monolithe, on ne sait pas ce qui est toit, façade. La couleur verte est plutôt de l’ordre de l’événement, du signal, pour montrer qu'il a changé. Le projet déborde le cadre du bâtiment… Les espaces extérieurs participent aussi du programme. La façade ouest servira d’écran pour des projections. Les spectacles peuvent sortir de l’espace de création et le bâtiment devient le fond de scène. Les jardins créent un amphithéâtre naturel et une zone dédiée aux installations et aux événements. On recrée aussi le lien avec la halle Kellermann, qui n’est plus utilisée pour l’instant. On pourra y installer une scène en plein air, mais couverte. www.dwpa.fr www.saint-die.eu

— Amuse bouche — En attendant l’inauguration de La Nef, qui offrira un espace de travail à des artistes de renommée internationale (sous la houlette de Géraud Didier, directeur de l’action culturelle et ancien DA du Maillon à Strasbourg), trois spectacles sont programmés cette saison à l’espace Georges Sadoul, tout fraîchement rénové et rééquipé. Une mini-saison de préfiguration, un avant-goût de la ligne artistique et des esthétiques qui se construiront les amateurs de théâtre européen. Le metteur en scène Christophe Greilsammer a ouvert le parcours cet été avec Goya, texte corrosif de l’auteur espagnol Rodrigo Garcia, et embarqué les spectateurs dans un voyage en bus à travers la ville et ses environs. Prochaine étape en décembre avec Mission. David van Reybrouck – auteur d’un tout récent et très remarqué Congo : une histoire – y raconte de manière à la fois drôle et incisive le parcours d’un missionnaire vieillissant, envoyé au Congo. Un spectacle saisissant, mis en scène par Raven Ruëll et tenu de bout en bout par Bruno Vanden Broecke, seul en scène et magistral. En mars, le jeune metteur en scène belge Ruud Gielens terminera une saison décidément fort flamande. Chantez et soyez joyeux démarre comme une sympathique réunion familiale, avec de déraper… Trois artistes qu’on retrouvera peut-être, parmi les invités de la fabrique des cultures actuelles : La Nef. Mission, le 14 décembre à l’Espace Georges Sadoul Chantez et soyez joyeux, le 22 mars à l’Espace Georges Sadoul

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Ils viennent se produire sur une scène, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs, réalisateurs ou écrivains,

ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.

SÉBASTIEN TELLIER BLEU IS BEAUTIFUL Par Benjamin Bottemer Photo Arno Paul

Vingt minutes sur canapé, bien peu de temps pour comprendre où va Sébastien Tellier. Passé par l’expérimentation, la pop déstructurée, sexuelle, le mysticisme avec son dernier opus My God is Blue, complice de Quentin Dupieux/Mr Oizo, candidat à l’Eurovision, gourou de l’Alliance bleue... Tout lui donne envie : « J’ai toujours voulu tout essayer : toutes les drogues, tous les styles... les gens pensent que j’ai beaucoup de personnalité. C’est faux, je n’en ai aucune, je n’ai aucun principe, je suis juste une éponge. » Aucun principe ? Peut-être pas. À l’instar des préceptes de son Livre bleu, tentons d’en décrypter quelques-uns. La beauté Pour comprendre son processus créatif, il nous faut passer par ce que Tellier appelle « l’effet Marlon Brando » : « Premièrement la recherche de la beauté, de quelque chose d’exceptionnel, puis la destruction de cette beauté. Je pense que les gens qui aiment vraiment la beauté aiment tout autant la détruire. » a folie L « J’utilise l’absurde pour détruire la beauté. Quand on vieillit, on perd le côté sauvage de la jeunesse. C’est pour ça que la musique de vieux, c’est chiant ; si Genesis sort un album aujourd’hui, ce sera forcément une merde. Il ne reste donc que la folie. »

Le sexe « À partir de Sexuality, j’ai compris que toute ma musique était sexuelle. J’ai toujours aimé Gainsbourg, The Doors, Stevie Wonder, même si je peux reconnaître qu’une musique est super bien faite, elle ne me plaît pas si elle n’est pas sexuelle. » La naïveté Le précepte ultime. « Mon prochain album, ce sera encore de la musique naïve. J’aborde toujours des thèmes sans les maîtriser : la famille, la politique, le sexe. Par exemple, j’aurai pu faire un album super cul, maxi suave. Mais je l’ai fait comme un mec de 16 ans qui vient baiser pour la première fois : avec un bouquet de fleurs et un parfum un peu cheap. L’art naïf est le seul que je respecte réellement ; ça dépasse même l’absurde : je pourrais venir avec des baskets sur la tête. Mais pour moi, le naïf, c’est la vraie came. » Propos recueillis le 19 octobre à l’Autre Canal, à l’occasion de Nancy Jazz Pulsations. Dernier album : My God is Blue, Record makers

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Par Virginie Joalland // Photo Arno Paul

BARBARA CARLOTTI LA BELLE, LA VOIX ET LE TRAC

Quand notre photographe lance « j’ai envie de faire ça dans l’escalier », Barbara Carlotti sourit. Le ton est donné, le prochain quart d’heure sera agréable et empreint de spontanéité. Et pourtant, la chanteuse traîne un lumbago depuis trois jours qui lui fait quelques misères. Pas qu’elle s’en plaigne, non, mais la position assise lui étant inconfortable, photos et interview se feront debout. Quelques heures avant de monter sur scène, Barbara Carlotti rayonne et se souvient volontiers de son parcours, de ces rencontres qui l’ont construite. Pas un hasard si elle a écrit 14 ans, un titre très autobiographique dans lequel elle se remémore l’année où elle a découvert les boîtes de nuit en Corse, celle aussi de l’initiation à de nouveaux univers musicaux. « C’est là qu’est née ma passion pour les musiques plus obscures, plus étranges comme Joy Division. Avant, j’étais plus Michael Jackson, Etienne Daho… » Ce qu’elle aime ? La part de spectacle dans le concert. Elle se souvient de 2009, où elle avait invité des amis musiciens et transformé le Café de la Danse en plage avec le spectacle Sur le sable chaud : « C’était chouette, ma régisseuse servait des cocktails au public, il y avait du sable partout… » Ce qu’elle apprécie moins : le trac, dont elle est

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souvent la proie. D’où ce lumbago, peut-être : « Probablement à cause du concert à La Cigale le lendemain. » C’est grâce à sa prof de chant qu’elle canalise ce stress juste avant de monter sur scène, avec quelques exercices de respiration. Mais parfois ça dérape : « J’oublie les paroles, ça m’est déjà arrivé. » Mais comme elle le dit et se le répète : « Les gens sont là pour me voir, je ne peux pas les décevoir, je dois être généreuse. » Et généreuse, l’artiste l’est, on n’en doute pas une seconde. Propos recueillis le 17 octobre à la Salle Poirel à l’occasion de Nancy Jazz Pulsations Dernier album : L’amour, l’argent, le vent, Atmosphériques


Par Virginie Joalland // Illustration Chloé Fournier

EMILY LOIZEAU ARTISTE MATURE

Ce n’est pas la première fois qu’Emily Loizeau patiente dans cette loge. Il y a trois ans déjà, pour Pays Sauvage, la belle franco-anglaise s’était produite ici même, salle Poirel, également dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations. Il y a trois ans, le public avait déjà salué sa musique, la richesse de son univers singulier et raffiné. Mais la belle avait aussi su conquérir son auditoire par sa personnalité. Douce, sans fioriture, franche. Depuis, l’artiste a troqué sa longue chevelure brune pour une coupe à la garçonne qui durcit un peu ses traits mais n’enlève rien à son sourire, toujours aussi généreux. Aujourd’hui, Emily Loizeau est mère, pour la première fois d’un enfant, et pour la troisième fois d’un album. Avec Mother & Tygers, elle s’est ressourcée, par les balades dans la forêt ardéchoise mais aussi par la poésie, celle de William Blake en particulier. Les textes du poète, empreints de musicalité se sont imposés à elle. « J’ai eu envie de les adapter en français pour leur faire dire ce que moi je voulais dire. » Elle évoque aussi Aimé Césaire et Agostinho Neto ; leurs textes lui ont permis de se libérer des images de la Syrie rapportées par sa sœur journaliste [Manon Loizeau, ndlr]. C’est donc dans Vole le chagrin des

oiseaux, premier single de ce troisième album, qu’elle se délivre du reportage qui l’a bouleversée. Emily Loizeau est forte et sereine. Bientôt, ce sera l’heure des balances avec son groupe pour répéter au mieux la scénographie du soir, car elle est rigoureuse, et sait qu’elle devra tout donner dans quelques heures au public. « La scène, c’est la seconde vie du disque. C’est un autre monde où tout est plus explosif, sans être caricaturé. Il y a un rapport physique intense. » C’est dit : le show du soir sera à l’image de l’artiste, mature, précis, singulier, tout en finesse et en onirisme. Propos recueillis le 17 octobre à la Salle Poirel à l’occasion de Nancy Jazz Pulsations Dernier album : Mothers & Tigers, Polydor

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Par Benjamin Bottemer // Photo Alexandre Tourret

ROMAN RAPPAK (BRETON) BRETON PARLE FRANÇAIS

Non, Breton n’est pas un groupe de rock celtique. Roman Rappak, le chanteur, est polonais, vit en Angleterre, et maîtrise parfaitement la langue de Molière. Et Breton, c’est d’abord un collectif de vidéastes, pratiquant la musique comme design sonore avant l’arrivée d’un premier album aux ambitions modestes, Other people’s problems, comme un chaos d’électro, de rock et de hip-hop un peu foutraque, accouchant parfois de véritables hymnes au modernisme éclatant. Ses cinq membres seront propulsés dans une tournée mondiale qui les fait aujourd’hui atterrir à Metz en provenance de San Francisco, avec deux heures de retard et complètement jet-lagués. Après des simagrées inefficaces de la part de votre serviteur et de son compagnon, un simple échange au détour d’un couloir avec Roman Rappak concrétise l’interview. Enthousiaste, presque habité, Roman décrit une tournée américaine « incroyable, dans des endroits énormes dans les plus grandes villes du pays. On était très excités ; on n’est pas un groupe signé sur un gros label... » On imagine aisément son bonheur de bourlinguer dans les rues de New York, lui qui trouve la campagne « bizarre, sans bruits, avec des gens tout blancs ». Euh... en tout cas, si le style de Breton est

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difficile à cerner, le terme “urbain” est peut-être celui qui lui convient le mieux : « Trop de gens, trop de couleurs, trop d’idées : c’est ça l’inspiration de Breton », décrit Roman. Sur la scène de la chapelle des Trinitaires, point de débauche de technicité, mais de l’énergie brute, des guitares qui tabassent et une électro presque discrète. « C’est toujours un dilemme entre jouer plutôt électro ou plutôt rock, explique Roman. On offre aux gens un moment unique. Le disque a une valeur limitée, alors qu’une heure passée avec nous, tu ne peux pas la télécharger ou la conserver. » Après quinze minutes à causer de Léonard de Vinci, de Rihanna et d’Aphex Twin, le tout parsemé de “pot-pourri” et de “cadavre exquis”, on est convaincus que Breton porte bien son nom (en référence au surréaliste André Breton), et que Roman Rappak parle, en cette fin de soirée, bien mieux français que nous. Propos recueillis le 21 septembre, à l’occasion du festival Zikametz aux Trinitaires de Metz Dernier album : Other people’s problems, Fat cat


espace bernard marie

KOLTÈS

THÉÂTRE DU SAULCY université de lorraine

2012/2013 scène conventionnée théâtre - écritures contemporaines

UNDERSTANDABLE DE shiro maeda mise en scène jean de pange JEU 15 / ven 16 novEMBRE à 20 h sam 17 novEMBRE à 21 h lun 19 / MAR 20 novEMBRE à 20 h Théâtre Universitaire

Ubu roi

de alfred jarry Mise en scène Denis Milos jeu 22 novEMBRE à 20 h

kiwi

espace Bernard-Marie Koltès Théâtre du Saulcy Ile du Saulcy BP 80794 57012 Metz cedex 1 www.univ-lorraine.fr renseignements & réservations 03 87 31 57 77 theatredusaulcy-contact@univ-lorraine.fr La Sécurité sociale des étudiants

graphisme : Mélanie Kochert

de daniel danis Conception Magali Montier MeR 5 / jeu 6 décembre à 20 h


Par Benjamin Bottemer // Photo Alexandre Tourret

JEAN-CLAUDE DENIS C’EST PAS LA PEINE D’EN RAJOUTER

Le prochain président du festival d’Angoulême s’appelle JeanClaude Denis. Un quasi anonyme si on le compare à ses prédécesseurs Art Spiegelman, Blutch ou Lewis Trondheim. À l’image de cette notoriété mesurée, c’est un homme discret, en costume noir, qui nous accueille lors du Livre sur la place à Nancy, sur le stand de la librairie la Parenthèse. Le papa de Luc Leroi est un auteur prolifique, reconnu par ses pairs mais qui cultive la simplicité. À l’ombre des arbres de la Place de la Carrière, il confie : « J’ai toujours des envies d’épure. Je ne suis pas un grand Machiavel du scénario, j’ai une façon légère de raconter mes histoires, avec le souci du rythme et du tempo ; comme dans ma musique. » Car Jean-Claude Denis est aussi un amoureux de rock. Guitariste de son état, il joue aux côtés de son condisciple Charles Berberian au sein de Nightbuzz. Son dernier album BD, Zone Blanche, récompensé par le Grand Prix du festival d’Angoulême cette année, démarre par la rencontre pendant une panne de courant entre une jeune femme avide de vengeance et un électro-sensible (souffrant des ondes issues des multiples champs électro-magnétiques). Une rumeur court selon laquelle JeanClaude Denis souffrirait de cette pathologie, ce qui semble l’étonner

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et l’amène à formuler une réponse un brin énigmatique : « Je suis sensible à beaucoup de choses qui nous entourent, comme mes personnages. » Ces derniers sont bien souvent des marginaux esseulés, des rêveurs, que Jean-Claude Denis, de son nom d’auteur, se plaît à décliner, toujours avec une maîtrise parfaite. « Je fais beaucoup pour solliciter le lecteur, explique-t-il. Il faut qu’il apporte son bagage. » Dans un festival d’Angoulême qui attire de plus en plus l’attention médiatique, Jean-Claude Denis sera donc un président modeste. « Je suis attendu là-bas pour une expo, une affiche, et faire une sélection parmi des sélections faites par d’autres. Je ne suis pas là pour donner ma couleur au festival. » Il résume cette nomination par une expression bien à lui : « C’est un peu comme figurer au Rock’n’roll Hall of Fame ! » Propos recueillis le samedi 15 septembre, à l’occasion du Livre sur la place à Nancy Dernier album : Zone Blanche, Futuropolis


décemBre 2012 \ janvier 2013

danse / musique / théâtre / arts visuels P.P. les P’tits cailloux

Cie Loba sam 08 décembre conte (dès 08 ans)

Body Building en court

La S.o.U.P.e. Cie jeu 13 + ven 14 décembre spectacle musical

landscaPe / territoires rêvés

Jean-YveS CamUS mar 08 janvier › sam 09 février exposition photographique (entrée libre)

charnières #05 : la contre-culture à la louPe (1981-82) jeu 10 janvier conférence (entrée libre)

hervé Birolini mar 15 janvier à l’école nationale supérieure d’art de nancy concert (entrée libre)

Qui vive

Cie L’eSCaLier mar 15 › ven 18 janvier théâtre (création)

[re]connaissance

DanieL Linehan / Cie CDanSC / Cie anDo mar 22 janvier danse

BaBil

Cie L’ataLante mer 23 janvier spectacle musical (dès 03 ans)

encore

Cie ormone mer 30 janvier › sam 02 février danse

ccam \ scène nationale de vandœuvre rue de parme, 54500 vandœuvre-lès-nancy tel : 03 83 56 15 00 / site : www.centremalraux.com licences : 540-249/250/251 ― design graphique : studio punkat ― photo : David Siebert


CULTURE ZUT !

ARTS

LES VISAGES DE L’OPPRESSION

MUSIQUE

« Je souhaite créer un univers ; comme Dieu, moi aussi je me sens seul ». Le monde de l’Argentin Sergio Moscona est peuplé de personnages protéiformes, grimaçants, qui se côtoient et se mêlent dans ses œuvres qui rappellent, comme un hommage, le travail de Picasso. Fortement marqué par la dictature de la junte militaire, il pose dans son œuvre abondante la question de l’inhumanité. Sergio Moscona a fréquemment exposé en Amérique latine, aux États-Unis, et en Europe à Paris, Hambourg et Londres. Il présentera à Metz des travaux entièrement inédits. (B.B.) Sergio Moscona, du 16 au 28 novembre à la galerie Modulab à Metz www.modulab.fr

RETOUR VERS LE FUTUR

Ceux qui les ont déjà vu sur scène savent. Quand on assiste à un de leurs concerts, qu’on aime ou non la pop, on ne reste indifférent ni à leur efficacité ni au doigt levé du chanteur. Après quelques démos, un premier EP, beaucoup de vidéos, et des dates allant de La Rochelle à Bourges en passant par Paris aux cotés de Two Door Cinema Club, les Nancéiens de The Aerial sortent leur second EP. En deux titres, on mesure immédiatement l’évolution, la progression et la direction que le groupe est en train de prendre. On reprend l’alchimie dancefloor 90’s qui a fonctionné jusque là, ajoute une recherche du mystique et de l’obscur et enfonce le clou hiphop. (A.G) The Aerial, A Day Like This www.theaerial.fr - www.facebook.com/theaerial

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ARTS

Photo : Elmar Stolpe

HAPPY BIRTHDAY LE FRAC ! LE L APIN BL ANC COURT TOUJOURS...

THÉÂTRE

Merveilleux récit d’enfance, adaptation animée psychédélique, multiples références et détournements dans le monde du théâtre et de l’art en général… Alice, le personnage de Lewis Carroll, existe dans bien des esprits et sous bien des formes. Renaud Cohen et Fabrice Melquiot nous parlent de la leur à travers la mise en scène et la dramaturgie des corps de la Troupe acrobatique de Tianjin du Nouveau Cirque national de Chine. Un spectacle dont le grandiose se veut à la hauteur de la rêverie légendaire générée par son personnage ; ici une nouvelle Alice moderne, évoluant dans la Chine d’aujourd’hui. (B.B.) Alice au pays des merveilles, en écho au festival RING, le 27 novembre à l’Ensemble Poirel à Nancy www.poirel.nancy.fr

Pour fêter les 30 ans des Fonds Régionaux d’Art Contemporain, le centre Pompidou de Metz organise une surprise party. Mais attention, n’allumez pas la lumière ! L’exploration de la galerie 3 se fait à la lueur des lampes de poche, dévoilant les œuvres de plus de 60 artistes majeurs de ces 40 dernières années. Les festivités continuent aussi à travers la ville : chaque dimanche, durant toute la durée de l’exposition, un « habitant-complice » nous invite chez lui ou ailleurs à la découverte d’histoires d’œuvres. Une approche intimiste et conviviale de l’art. (C.T.) Frac Forever, jusqu’au 23 février au centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr

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QUEL HEUREUX PRÉSAGE !

Visuel : The XX

Photo : Caroline Mercadier

CULTURE ZUT !

EXPOSITION

Il arrive que des choses venues d’ailleurs se posent sur la Terre. Les avions, oiseaux métalliques, seuls engins à pouvoir nous faire visiter le ciel, en font partie depuis le début du 20e siècle. De la technologie, de la science, mais aussi des histoires étranges qui nous parlent d’ange de l’Annonciation ou anges rebelles, des légendes d’un ciel qui nous tomberait sur la tête, des phénomènes inexpliqués et surréalistes mis en image par la photographe Corinne Mercadier. Une ode à l’imagin-air. (C.B.) Le mystère des choses, du 8 décembre au 17 mars au Musée de l’image à Épinal 03 29 81 48 30 www.museedelimage.fr

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FESTIVAL

ESCH, SUPER SONIC

Juste avant un mois de décembre riche en vin chaud, guirlandes et autres chapons farcis aux morilles, la Rockhal accueille la cinquième édition du festival de conférences et de showcase Sonic Visons. L’art du Do It Yourself dans la musique, la scène luxembourgeoise, savoir s’entourer des bonnes personnes seront entre autres à la carte des conférences. Après nous avoir servi Metronomy ou The Drums lors du service précédent, ce sera cette fois au tour de groupes comme Django Django, C2C, Clock Opera et d’autres de s’enchainer sur scène. The XX seront à n’en pas douter le délicieux dessert de cette belle programmation. (A.G.) Festival Sonic Visions, les 23 et 24 novembre à la Rockhal d’Esch sur Alzette (Lux) www.sonicvisions.lu



Photo : Vincent Jacques pour Angers Nantes Opéra

CULTURE ZUT ! ARTS

NUOVO MONDO

C’EST OUF !

OPÉRA

Dans les belles histoires, l’amour triomphe à toutes les contrariétés... mais cette fois, le roi n’épousera pas la belle. Emmanuel Chabrier, digne héritier d’Offenbach, crée avec L’Étoile un opéra bouffe aussi fantasque qu’élégant. Mise en scène par Emmanuelle Bastet, l’épopée amoureuse est transposée dans un grand magasin américain des années 50, soulignant par là même le saisissant contraste entre virtuosité mélodique et causticité des personnages. Le cruel Roi Ouf tyrannise ses employés et règne avec avidité sur les salons de beauté et cabines d’essayage. Un univers réaliste où surgit rêve et fantaisie à chaque étage. (C.T)

Renouveler l’expérience de l’art tout en déjouant les lois de la physique ? C’est la question que Marie Cool et Fabio Balducci se posent depuis 1995, début de leur collaboration et de leurs performances communes. À la recherche d’un monde invisible et inaudible, ils usent de matériaux pauvres (chaise, feuille de papier, miette de pain), de gestes simples dans une temporalité déliée. Avec leurs étranges créations, ils résistent à une représentation institutionnelle et défont le conflit entre matériel et métaphysique. (C.T.) Come tavolo, come lago, come vivo spazio, du 26 octobre au 17 février à La Synagogue de Delme www.cac-synagoguedelme.org

L’Étoile, du 28 décembre au 3 janvier à l’Opéra National de Lorraine à Nancy www.opera-national-lorraine.fr

DANSE

EYE OF THE TIGER

Photo : Frédéric Iovino

À l’image du tigre endormi, les chorégraphies de Carolyn Carlson sont une douce puissance, une méditation en action, un repos révélateur d’une énergie indomptée. Riche de ses voyages en Orient, la Californienne puise son inspiration dans la philosophie zen et le bouddhisme. Sa « poésie visuelle » est une quête de spiritualité où le mouvement tient une place privilégiée, relayé par trois danseurs. Les scènes se succèdent, comme des estampes japonaises, révélant une culture orientale circulaire et mystique entre action et non-action, être et non-être. On se laisse emporter dans l’univers onirique de cet Haiku dansé. (C.T.) Tiger in The Tea House, le 6 décembre à 20h au Carreau de Forbach www.carreau-forbach.com

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Visuel My Monkey

THÉÂTRE

ÉCL ATS DE FIN DU MONDE

La galerie nancéienne My Monkey fête dix années d’activisme artistique et graphique. Elle propose ici sa deuxième exposition dans le cadre du projet d’édition « Dixparition, 10 ans d’expositions à la galerie My Monkey ». Ce sont les pages de ce projet, et à travers elles des œuvres passées ou inachevées, qu’Étienne Hervy, figure incontournable dans le domaine du design graphique et commissaire artistique pour l’occasion, va réactiver, confrontant design éditorial et espace d’exposition. (B.B.)

Texte d’anticipation sous forme de fragments, Qui vive constitue, pour son auteur Christophe Manon, « un hommage à celles et ceux qui ont lutté pour l’idée révolutionnaire ». Alternant entre les déchaînements de violence imaginés ou vécus par le personnage et les moments de contemplation qui les précèdent, Qui vive va prendre vie sur les planches grâce à la metteuse en scène Sandrine Gironde : « À la lecture, j’ai eu l’impression de traverser une vision apocalyptique mais poétique du monde. Comme point de départ de ma réflexion, je souhaite mettre le spectateur au plus près de ce qui a lieu. Il s’agira de toujours être dans le sensible, mais empreint parfois de rudesse et de rugosité. » (B.B.)

Une arme que tu habilles pour l’hiver, exposition du 8 novembre au 7 décembre chez My Monkey à Nancy www.mymonkey.fr

Qui vive, du 15 au 18 janvier au CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy www.centremalraux.com

CHEMIN DE FER SUR MURS BLANCS

GRAPHISME

LES YEUX DANS LE JAZZ CINÉMA

Trois jours pour décliner le jazz, sa musicalité mais aussi son esprit d’improvisation, d’expérimentation, de liberté et sa relation durable avec le 7e art : c’est ce que propose l’association Fragment aux côtés de Cinéart et du Forum des débats, en partenariat avec l’EPCC Metz en scènes, dans le cadre du festival Cinémetz. Au programme : des concerts (les trios Portal/Humair/Chevillon et Lazro/Keller/Blondonneau, The Ames Room), des rencontres et surtout de nombreuses projections (dont Husbands, premier film en couleurs de John Cassavetes). (B.B.) Corps sous influences : le jazz à l’écran, du 29 novembre au 1er décembre dans différents lieux de Metz http://fragmentasso.wordpress.com

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CULTURE ZUT !

Visuel : Anaïs Tromeur

DANSE

LES GENS NORMAUX

CULTURE MONDE THÉÂTRE

Anni et Heinz sont un jeune couple heureux et amoureux, tout rempli d’enthousiasme et de la certitude qu’il ne se conformera jamais aux normes sociales. Un jour, Anni tombe enceinte. Prévoyant des soucis financiers, Heinz lui demande d’avorter. Anni refuse. Et c’est le drame. Dans la tragi-comédie Haute-Autriche, l’auteur Franz Xaver Kroetz observe à la loupe les citoyens ordinaires, ceux que les voisins qualifient toujours avec étonnement de « gens sans histoires » après la découverte de l’horrible crime qu’ils ont commis. Et avec lui, la metteur en scène Cécile Arthus, artiste résidente au NEST, dissèque l’insidieuse mécanique de la norme. (S.D.) Haute-Autriche, du 14 au 18 novembre au Nest Théâtre à Thionville 03 82 82 14 92 - www.nest-theatre.fr Le 13 décembre à l’espace Jacques Brel de Talange (57) et le 19 mars 2013 à Transversales à Verdun (55)

Le chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui a toujours cherché à savoir ce que nous partagions par delà nos différences, en quoi nous étions des citoyens d’un même monde. Et il n’aime rien tant que rassembler sur un même plateau des individualités, des origines, des arts. Dans Puz/zle, il s’interroge encore une fois sur la façon de former un tout, en invitant les danseurs de sa compagnie Eastman, le groupe polyphonique corse A Filetta, la chanteuse libanaise Fadia El Hage et Kazunari Abe aux flûtes japonaises. Tous vont tenter, ensemble, de faire dialoguer leurs univers pour créer l’harmonie entre les cultures et les mondes… en tout cas sur le plateau. (S.D.) Puz/zle, les 21 et 22 novembre à L’Arsenal à Metz 03 87 74 16 16 www.arsenal-metz.fr

DER,DIE, DAS MUSIK 2.0

Dans Das Kuma, webzine lorrain consacré à la musique, on lit ce que l’équipe aime et rien d’autre. Né en février dernier, il est monté par deux passionnés de musique : Tristan Ihne, rédacteur en chef et Anthony Gaborit, directeur de publication – actuellement stagiaire chez nous, coucou –, rejoints par cinq rédacteurs de talent. La musique y est dépeinte sous toutes ses formes, genres et sous-genres, pourvu qu’elle soit bonne. Chroniques d’albums, rencontres, portraits, un panel complet de l’actualité internationale complété par quelques arrêts du côté de la région. Cerises sur das gâteau : des sessions live pas piquées des hannetons et des DSKM Mix à écouter tout en scrollant le site. Une sorte de kumasutra de la musique, oui. (C.B.) daskuma.com - www.facebook.com/daskuma

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L’Association Octave Cowbell célèbre dix années d’existence. La plus petite « galerie » messine, celle où l’on entre par la fenêtre, dresse son bilan et forme des projets d’avenir.

Octave Cowbell 5 rue des Parmentiers F-57000 Metz / info@octavecowbell.fr / www.octavecowbell.fr / +33(0)354 443 124 / +33(0)661 622 779 Avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Lorraine, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Général de la Moselle et de la Ville de Metz.


Photo : Sébastien Grisey

Visuel : Edenblock, 2011 © David Gagnebin-de Bons, Courtesy SKOPIA/P.-H. Jaccaud

CULTURE ZUT !

ARTS

L’ART EST DANS LE DÉTAIL Au 19e siècle, lorsque les peintres utilisaient le très grand format, c’était pour figurer batailles et couronnements. Alain Huck, aujourd’hui, l’utilise pour se livrer à des expérimentations graphiques. Dans Tragedy or Position, série de quatre dessins monumentaux (271 x 400 cm), il s’attache à la pure forme : un décor baroque troué par la Nébuleuse du Crabe, une masse sombre sur les pages d’un livre, une vue aérienne captée par un drone survolant l’Afghanistan, une concentration végétale dans une serre tropicale. Des détails sans, a priori, grand intérêt pictural, qui, a cette échelle, deviennent sidérants. (S.D.) Tragedy or position, dessins de Alain Huck, du 15 novembre 2012 au 11 février 2013 au musée des beaux-Arts de Nancy EXPOSITION

L A METZ EST DITE

BAND

Marie Madeleine, ou trois garçons dans le vent dont la musique disco new wave fait sensation au delà des frontières. Après un été ultra chargé, des Eurockéennes de Belfort à une tournée en Chine, ils préparent un 3e EP très attendu… Un son aux milles influences oscillant volontiers entre le bordel et le couvent. Mi-pute mi-sainte, comme ils aiment se définir, Marie Madeleine – poulain du label Ekleroshock – livre des rythmes tantôt dansants et tantôt dark, appuyés par une voix suave. Après le génial Swimming Pool et plus récemment Ural Baikal Amour, le trio messin aura définitivement du mal à nous effaroucher ! (C.L) Marie Madeleine, Das Ende, EP - sortie le 12 décembre Release party le 23 mars aux Trinitaires à Metz www.mariemadeleine.xxx

GRAPHIC VOLUME Le design graphique est définitivement entré dans nos vies, mais imaginez une seule seconde qu’il se mêle à notre quotidien. Une réflexion de l’ordre de l’imaginaire, de l’impossible, appliquée au réel, une réflexion que Romain Grandmougin (ou Y84), graphic designer, et Malo Mangin, designer, ont développé. Irréalité concrète décrit l’univers des toiles de Romain Grandmougin entre matières, formes, couleurs et objets, retranscrit en volume par Malo Mangin. Résultat, les contradictions s’entrechoquent : réel/imaginaire, irréel/concret, mobilier/graphisme, fonctionnel/inutilisable. Des réflexions contemporaines pour un résultat esthétique troublant. (C.B.) Irréalité concrète, du 17 au 30 novembre à la Plomberie 46, rue Saint-Michel à Épinal Vernissage + release party de l’album des Coco Business Plan, le 17 novembre www.y84.fr

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PARCOURS SCÈNES NOV 2012 - MAI 2013

QUE QUE CIR BATI O ACR

ALICE au pays des merveilles

par le Nouveau Cirque National de Chine MARDI 27 NOVEMBRE . 20:30 E GUE ÂTR THÉ PADIN P A R F

SEMIANYKI

MERCREDI 16 JANVIER . 20:30 THÉ

ÂTR

E

LA CONTREBASSE avec Clovis Cornillac

MARDI 12 FÉVRIER . 20:30 L GNO SPA IS N E ANÇA EE R R F T Â N É E H É T R TIT SUR

LOS HIJOS SE HAN DORMIDO d'après Tchekhov

VENDREDI 15 FÉVRIER . 20:30 MU

SIQ

UE

RODOLPHE BURGER

Le cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich MERCREDI 13 MARS . 20:30

3 POÈTES LIBERTAIRES DU XXe SIÈCLE : PRÉVERT, VIAN, DESNOS

avec Jean-Louis Trintignant MARDI 26 MARS . 20:30 THÉ

ÂTR

E

LA PROMESSE DE L'AUBE avec Bruno Abraham-Kremer

MARDI 14 MAI . 20:30

APPLAUDISSEZ MOINS CHER : réductions et carnet SIX FOIS SCÈNES = 20 € la place ! ENSEMBLE POIREL 03 83 32 31 25

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TEND ANCES

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Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

LA CHAMADE Coiffeur Florian Henry by Le Onze 03 83 31 72 84 - www.facebook.com/Le.Onze.Appart.Coiffeurs Make-up artist Jacques Uzzardi / www.jacquesuzzardi.com Mannequin Alina V / Up Models Post-prod Camille Vogeleisen / Preview Assistant photo Anthony Gaborit Assistante stylisme Justine Goepfert

Boutiques Addiction à Epinal, Angle Droit à Metz, Lilith, Evidence, Podiums, Valer, Ganeval, Talons Aiguilles à Nancy Lieu La Villa 1901, maison d’hôtes et concept store 63, avenue du Général Leclerc à Nancy www.lavilla1901.fr

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Body, jupe plissée à panneaux décalés, sac repliable en cuir MAISON MARTIN MARGIELA chez Angle Droit. Collier Menotte en perles de culture DINH VAN chez Valer. Bottes en daim et cuir MICHEL VIVIEN chez Talons Aiguilles. Lunettes DITA chez Ganeval.

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Col en renard et body MAISON MARTIN MARGIELA chez Angle Droit. Lunettes DITA chez Ganeval.

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Robe en panne de velours et col en plumes de cygne et ruban de satin LILITH. Bottes MICHEL PERRY chez Talons Aiguilles. Bague en cĂŠramique et diamants CHAUMET chez Valer.


Col en soie rebrodĂŠe de perles LILITH.

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Gilet en cachemire à double boutonnage BRUNELLO CUCINELLI chez Evidence. Escarpins glitter DSQUARED chez Angle Droit. Bague en céramique et diamants CHAUMET chez Valer. Canapé Scan recouvert de Burnous ROCK THE KASBAH à la Villa 1901.

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Bottines à nœud plat MICHEL VIVIEN chez Talons Aiguilles. Collier Menotte en perles de culture DINH VAN, collier Baby move en diamants, or gris et 3 diamants mobiles MESSIKA et bague en céramique et diamants CHAUMET, le tout chez Valer.


Body MAISON MARTIN MARGIELA et escarpins glitter DSQUARED chez Angle Droit.

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Robe en guipure de coton doublée d’un jupon volanté RED VALENTINO chez Evidence. Collier Baby move en diamants, or gris et 3 diamants mobiles MESSIKA chez Valer.


Veste en lainage gansĂŠ de cuir et pantalon BARBARA BUI chez Angle Droit. Collier Baby move en diamants, or gris et 3 diamants mobiles MESSIKA chez Valer.

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Manteau en lainage, cuir et mouton, chemisier volanté et pantalon bicolore, MARNI chez Podiums. Lunettes solaires à branches dorées THIERRY LASRY chez Ganeval.


Jupe et gilet sans manche en astrakan de laine LILITH. Bottines compensées à doubles lanières STUART WEITZMAN chez Addiction.

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TENDANCE COURRÈGES

©Atelier Design André Courrèges

C O U R R È G E S

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COURRÈGES, C'EST UNE HISTOIRE DE PLUS DE 50 ANS QUE VEULENT PROLONGER SES NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES, JACQUES BUNGERT ET FRÉDÉRIC TORLOTING, TOUS DEUX ORIGINAIRES DE LORRAINE. LE RENOUVEAU DE CETTE GRANDE MARQUE EST ANNONCÉ, ET SON ADN EST TOUJOURS LÀ : UN ESPRIT, UN STYLE, DES LIGNES STRUCTURÉES ET DES CODES ÉPURÉS. QU'ON SE LE DISE : COURRÈGES EST DE RETOUR !

Voilà une année que la maison de couture Courrèges a fêté ses 50 ans et s’est offert une nouvelle direction : Jacques Bungert et Frédéric Torloting, un tandem de choc originaire de Metz, a priori plus apte à parler comm’ et pub que mode et chiffon ! Mais l’ADN Courrèges était là, tapi bien au chaud avec ses milliers de références chic-issimes et intemporelles. Il attendait juste d’être réveillé par les bonnes personnes pour faire vibrer à nouveau la modosphère. Cette maison de couture est plus qu’une simple griffe, c’est une maison de design à la démarche globale, en route pour reprendre sa place dans le panthéon des grandes marques françaises. Un redéploiement à l’international (NY, Tokyo, Londres, Séoul, Moscou), un corner au très pointu 10 Corso Como de Milan ou au Printemps de Metz, le lancement prochain d’une ligne de lunettes… Courrèges a ciselé le futur avec acuité dès 1961 et reste toujours aussi visionnaire en 2012. La griffe était depuis trop longtemps à la limite de l’encéphalogramme plat. En France, ne survivait plus que le fief blanc et futuriste de la boutique parisienne rue François 1er. Elle avait encore une belle notoriété au Japon, où le label n’avait jamais cessé d’être adulé par des groupies friandes de ses lignes sixties et architecturales. André Courrèges, lors de son départ en 1996, avait laissé à sa femme Coqueline – avec laquelle il travaillait en symbiose depuis les débuts – le soin de trouver des successeurs dignes de recevoir la transmission… Des repreneurs qui auraient à cœur de maintenir les codes, d’apprendre l’alphabet Courrèges, mais qui pourraient aussi le transcender et écrire leur propre histoire. Délaissant des propositions financières plus alléchantes – Courrèges fait partie du patrimoine français, elle est l'une des dernières grandes marques restées indépendantes, donc très désirable –, c’est vers Jacques Bungert et Frédéric Torloting (ex-co-présidents de Young & Rubicam France) qu’elle s’est finalement tournée. Pourquoi eux ? C’est leur édito Marques à l’ombre dans Figaro Madame, où ils dissertaient sur les belles marques frenchy endormies, qui l’a convaincue.

Cette rencontre avec Coqueline Courrèges devait être écrite. Les deux associés souhaitaient depuis longtemps racheter une marque pour travailler à son essor et à sa restructuration. Ils ne pouvaient qu’être portés par l’énergie positive de cette septuagénaire atypique et par la maison qu’elle représentait. Le duo de jeunes entrepreneurs, resté fidèle à sa région, réussit à mener à terme cette transaction financière en partie grâce à l’appui de banques locales. Ils ont tous deux été séduits par la curiosité et la générosité qui animaient ce couple hors norme. Des premières rencontres avec André et Coqueline Courrèges, ils retiendront leur désir de changer le monde et une particularité dans leur démarche qui ne pouvait que leur plaire : l’invention du marketing événementiel pour promouvoir leur label ! La démarche de Jacques Bungert et Frédéric Torloting pour remettre en selle la griffe ne pouvait donc pas être celle, tyrannique et frénétique, qui dans les années 80 a entraîné la chute de certains créateurs star comme Mugler, Montana ou, plus proche de nous, d’Alexander McQueen ou de John Galliano. Choisir l’e-commerce comme axe central et adopter une stratégie produit avec des modèles iconiques réinjectés régulièrement, sans coller au calendrier fashion : voilà le luxe du renouveau de Courrèges. Un geste politique, une pirouette spatio-temporelle qui pourrait faire réagir d’autres griffes ou maisons de couture s’enlisant dans une dérive de consommation insensée. De quoi faire rêver plus d’un styliste épuisé… D’où la création de L’Atelier André Courrèges, un labo créatif composé d’une dizaine de personnes : designers, graphistes, stylistes et D.A travaillant en symbiose et expérimentant les domaines de l’architecture, de l’industrie et de la mode. Une direction outsider dans le paysage couture qui privilégie l’interaction créative à ce rythme effréné qui pousse à renouveler ses collections tous les trois mois… Du bon sens et une collégialité euphorisante pour un vivier créatif chapeauté par Lionel Giraud, ex-directeur du développement Cartier et ex-vice président et D.A de Chaumet.

——— Par Myriam Commot-Delon ———

La mode se démode, elle est faite pour cela, elle signe une époque. Certaines lignes perdurent et restent immuables, imposent un style. Courrèges est de cette trempe-là. Dans l’usine de Pau, les invendus, véritable trésor vintage, attendent bien sagement leur heure, avant d’être à nouveau injectés dans nos vestiaires. Débarrassés des exubérances de l’époque, les deux tiers de la production sont si bien pensés qu’ils ont à peine besoin d’un petit lifting pour susciter à nouveau le désir. Des bijoux de justesse à découvrir régulièrement dans leur e-shop et en exclusivité en Lorraine dans le corner éphémère installé au Printemps de Metz et qui, fort de son succès… est toujours en place ! Si une irrésistible envie de « sixtiser » à nouveau votre vestiaire vous étreint, je crains fort que la faute n’en revienne à Jacques Bungert et Frédéric Torloting… Zut !, le magazine le plus free et le plus fair-play du grand Est, ne pouvait décemment les laisser faire sans vouloir en savoir un peu plus ! www.courreges.com

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TENDANCE COURRÈGES

— L'occasion du renouveau

——— Propos recueillis par Emmanuel Abela Photos Olivier Roller ———

POUR LES REPRENEURS JACQUES BUNGERT ET FRÉDÉRIC TORLOTING, LA RENAISSANCE DE LA MARQUE COURRÈGES S’APPUIE SUR UN PATRIMOINE ET DES VALEURS. La marque Courrèges était en sommeil, mais elle bénéficie d’un capital de notoriété. Au-delà de ce capital, il y a un esprit Courrèges. Est-ce cet esprit qui vous a séduit ? Frédéric Torloting : Je ne sais pas si on peut parler d’esprit ou même de style, c’est sans doute la synthèse des deux. L’une des tentations à laquelle on a beaucoup résisté – les gens nous l’ont beaucoup demandé –, c’est de changer. Notre priorité aujourd’hui, c’est de conserver cet esprit et ce style. Les autres grandes marques de luxe sont devenues très puissantes, ça ne fait aucun doute, mais elles ont perdu en lisibilité. Jacques et moi-même, nous venons de la publicité ; nous restons donc attachés à la qualité intrinsèque et à la force des marques. Pour nous, la marque Courrèges est extrêmement forte, avec un univers particulier qui n’appartient qu’à elle et avec lequel on se sentait en affinité. Courrèges est l’une des rares marques à avoir conservé un vrai style. Nous avons été séduits par le fait que cette maison imprime une image claire. Il y avait par ailleurs une autre espèce d’évidence, c’est que la marque était redevenue toute petite, volontairement. Du fait de cette évidence, le potentiel était là. L’idée de réduire l’importance de la marque peut paraître surprenante. Comment explique-t-on cette démarche ? Il faut savoir que cette aventure Courrèges a été menée à deux : André et Coqueline

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étaient les propriétaires de l’entreprise, de manière très complémentaire d’un point de vue créatif. André est tombé malade dans les années 80, ils ont décidé de vendre à leur licencié japonais à l’époque. À la suite d’un conflit, Coqueline a racheté son entreprise, et en parallèle elle a racheté ses parfums à un groupe suisse qui en était devenu propriétaire. À partir de ce moment-là, elle n’a eu de cesse de purifier la marque en évitant de la galvauder dans le commerce – le commerce c’est génial, mais ça abîme toujours un petit peu. Elle s’est dit : « Le commerce, ça n’est pas mon sujet. Mon sujet, c’est la transmission, la mémoire et le fait que cet esprit et ce style soient pérennes. » Elle a fait ce travail incroyable de nettoyage autour d’une maison qui continuait d’alimenter sa boutique parisienne avec ses talents, mais sans visibilité ni volonté de communication. À propos de la vente, Coqueline Courrèges affirme : « Nous leur léguons l’intransmissible : notre pensée, notre raisonnement, notre imagination ! »

Comment vous appuyez-vous sur le patrimoine qui vous est légué ? Ce patrimoine est essentiel. Pour situer ce qui restait de l’ordre de l’intemporel en 50 ans de création, la première chose que nous avons faite c’est de faire poser les mannequins avec les modèles. Nous avons pu constater que nous pourrions ressortir des modèles qui ont existé en les adaptant – le corps des femmes a changé ! C’était un point de départ intéressant. De toute manière, ce qui nous importe c’est le style. Ce style est le futur de la marque, il est le cadre dans lequel nous évoluons. Et c’est bien parce que la maison a développé un style que ce futur est possible. Vous ne privilégiez pas les effets d’annonce concernant le recrutement d’éventuels stylistes… Nous pouvons compter sur une dizaine de personnes à la création, des stylistes qui savent dessiner du Courrèges, c’est ce que nous cherchons à faire. Inutile d’entrer dans des histoires d’ego, on sait les problèmes rencontrés par d’autres maisons. Aux


“ Nous venons de la publicité ; nous restons donc attachés à la force des marques. ”

créateurs que nous avons recrutés depuis le rachat de la maison, nous demandons de se fondre dans le cadre sans chercher à révéler autre chose que ce que la marque cherche à raconter. Dans la boutique demain, vous pourrez vous procurer des modèles dessinés par le passé qui cohabiteront avec les nouveaux modèles, tout simplement parce que ça reste la même histoire. Vous avez également pris une position qui peut surprendre : vous refusez d’organiser des défilés. Notre position concernant les défilés peut être conjoncturelle ; avec la taille qui est la nôtre, ça serait un mauvais calcul en terme ce marketing : le défilé est l’un des dix outils dont nous disposons pour communiquer, autrement dit montrer nos vêtements et faire en sorte que les gens finissent par s’y intéresser et les acheter. Et puis le défilé est plus fait pour les gens de la profession que pour le grand public. Beaucoup de maisons font des défilés pour plaire à leurs pairs plus qu’aux clients.

Vous rompez avec les pratiques usuelles dans le domaine de la mode, une manière de confirmer la singularité de la marque ? Oui, bien sûr, et en même temps, ça n’est pas une posture rebelle ; cette singularité est une forme de naïveté. En chefs d’entreprise raisonnables, responsables et avec la volonté de réussir, nous cherchons constamment à nous poser la question de savoir pourquoi nous faisons les choses, mais aussi comment nous pouvons améliorer celles-ci ou faire différemment. Cette démarche peut effectivement sembler singulière dans un monde où il se passe tellement de choses aberrantes.

de leur ressembler. Il me semble trop facile de se construire sur une forme de distance qui crée une arrogance artificielle avec les gens, ce qui du coup permet de vendre des produits chers. Il n’y a rien de plus noble que d’évaluer le vrai prix du produit qu’on cherche à vendre et d’essayer de rentrer en relation avec le plus de gens possibles. Je n’ai pas envie de constituer une marque niche qui exclut. Je pense que Courrèges est une marque populaire : il y aura des produits chers, avec des prix en rapport avec leur fabrication, mais il y aura aussi des produits accessibles. En ce sens, on cherche effectivement à développer une marque généreuse.

La maison véhiculait un certain nombre de valeurs, l’empathie et la générosité. Aujourd’hui, est-il encore possible de véhiculer de telles idées ? Non seulement l’empathie existe, et même si ça peut sembler prétentieux, j’ai le sentiment que cela nous ressemble assez, à Jacques et à moi. Je vois les marques de luxe qui nous entourent, et je n’ai pas envie

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« En 1965, quand Courrèges a présenté sa collection, le numéro de Elle était terminé, prêt à l’impression. Les rédactrices qui ont vu la collection ont insisté pour qu’on intègre cette collection à notre édition. Nous avons donc supprimé 8 pages de sujets prévus. J’ai photographié les modèles dans la nuit : ce sont les fameuses photos où les filles flottent dans le ciel. L’un des grands changements était le maquillage. Au lieu de maquiller les lèvres en rouge et de corriger les yeux, Courrèges avait demandé qu’on ne maquille que la peau et qu’on rajoute des tâches de rousseur. Par ailleurs, il avait supprimé les talons aux chaussures ; les filles avaient toutes des chaussures plates ou de petites bottes. Le titre Moon Girl vient du fait que j’avais placé ces filles sur un fond noir. J’avais fait réaliser de longues tiges de deux mètres de haut sur lesquelles étaient fixées des selles de bicyclette. Avec quelques retouches simples, elles donnent le sentiment de flotter dans l’espace. » —— Peter Knapp

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— L’esprit fonctionnel ——— Par Emmanuel Abela ———

Ce qui a spontanément lié Peter Knapp à André Courrèges, c’est une vision commune héritée du fonctionnalisme en architecture : « La forme suit la fonction. » Cette célèbre citation de l’architecte Louis Sullivan, relayée par les artistes issus du Bauhaus, a servi de leitmotiv au célèbre couturier qui avait commencé en tant qu’ingénieur des Ponts et Chaussées, avant de travailler pendant dix ans chez Balenciaga. Peter Knapp se reconnaît dans sa volonté de rompre avec l’ornementation et de privilégier des lignes géométriques avec une palette de couleurs réduite. Cette démarche de simplification le conduit à dessiner des modèles qui permettent à la femme de gagner en légèreté et en mouvement, au point d’émanciper celle-ci de toute forme de contrainte : les accessoires tels que le chapeau ou les gants disparaissent, mais aussi les toilettes féminines. Le couturier pense en « ingénieur », insiste Peter Knapp qui se souvient l’avoir entendu dire : « Si mon vêtement est bien fait, nul besoin d’un soutien-gorge ! » André Courrèges est l’un des premiers à écarter les tissus imprimés ; sa manière de privilégier monochromies et rayures en assemblant des tissus de différentes couleurs – un trait de noir pour un trait de blanc, une ligne par hachure – influence fortement le photographe dans un esprit graphique très Bauhaus. Les arts plastiques sont au cœur des discussions entre les deux hommes. André Courrèges évoque volontiers son affection aussi bien pour Malevitch que pour Calder ; Peter lui présente ses amis Yves Klein et César. Ce dernier insiste sur la relation du “toucher” à la matière, une idée que le couturier reprend volontiers à son compte en parlant de ses propres créations. « Il était fasciné par les gens qui avaient le courage d’une extrême simplicité. » Il résulte

de cette volonté d’aller à l’essentiel un style à part entière, qui affirme la modernité de l’instant tout en s’adressant aux générations à venir, avec une vision non pas futuriste comme on a cherché à beaucoup le dire, mais avec un réel sens pratique. Courrèges est, selon Peter Knapp, le dernier couturier « à avoir pu développer une réelle tendance. Ça a duré trois ans [entre 1964 et 1967, ndlr] avant que le mouvement hippie ne rompe avec les codes esthétiques de la maison. Une fois que la jupe était raccourcie, Courrèges savait pertinemment qu’elle regagnerait en longueur. Mais pour lui, cette

L’UNIVERS DE COURRÈGES EST DEVENU INDISSOCIABLE DES PHOTOS DE PETER KNAPP. LE CÉLÈBRE PHOTOGRAPHE, D.A CHEZ ELLE DANS LES ANNÉES 60, NOUS EXPLIQUE LA PERMANENCE D’UN STYLE.

manière de faire n’était pas compatible avec l’esprit fonctionnel. Généralement, la mode fait le contraire de ce qui précède, alors que Courrèges n’a jamais dévié. » Aujourd’hui encore, « quand on évoque le style Courrèges, on sait de quoi on parle », insiste-t-il, avant d’affirmer que ce style est désormais un passage obligé pour tous les jeunes stylistes : « Ils reprennent tous des éléments transparents, des lignes simples et quelques couleurs. »

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TENDANCE COURRÈGES

— Visa Sixties

L’ÉTÉ PROCHAIN, OCÉAN DE RAYURES BLACK AND WHITE FAÇON CODE-BARRES

© Peter Knapp

© Peter Knapp

——— Par Myriam Commot-Delon ———

—— Moschino, défilé printemps-été 2013

Inspirant et plus que jamais influent, l’esprit Courrèges fait vibrer les podiums. Chic, cela veut dire que la rue ne tardera pas à suivre la vague sixties qui fait son come-back ! Vous allez de nouveau adorer faire du trapèze, rire en rayures, courir à plat, raccourcir vos ourlets, adopter un black and white, faire de la géométrie ou oser un color block qui claque… Bye bye la monotonie et la crise, voici votre visa pour l’optimisme, yeah, yéyé… La vision révolutionnaire de Courrèges, son style Space Age Fashion, The Moon Girl, sa première collection en 1964, ses différentes lignes (Couture Future pour le prêt-à-porter, Prototype pour la haute-couture, Hyperbole pour le sportwear…). Autant d’inspirations majeures pour tous « les enfants Courrèges » ! On retrouvera donc avec jubilation les irrévérences, l’hyperstructuration des lignes et les coupes et découpes chères à ce passionné d’architecture qui avait commencé sa carrière

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comme ingénieur des travaux publics, avant de tout lâcher pour devenir l’assistant de Cristobal Balenciaga pendant 10 ans. Et son blanc, sa (non) couleur phare, emblématique de son esprit avant-gardiste et futuriste, symbole d’une époque pétrie d’audace et de liberté. Mini-jupe, PVC, combinaisons seconde peau, combi-shorts, ensembles pantalon ou souliers plats… De nouveaux codes créées pour libérer le corps, courir et sautiller gaiement. OK, aujourd’hui Courrèges ne défile pas, mais n’être jamais là où on l’attend est un digne retour aux sources. Et sa french touch vampirise les autres catwalks… D’ailleurs, l’influente Carine Roitfeld – sur son site CR Fashion Book – a déclaré au sujet des collections printemps-été 2013 : « I think there was a wind about the 60’s in a lot of runways, »*

—— Marc Jacobs, défilé printemps-été 2013

en précisant que les références de ce revival étaient Edie Sedgwick, Andy Warhol et la Factory à New York, Cardin et Courrèges en France… On y est, la boucle est bouclée, The Show Must Go On, Courrèges est de retour ! * « Cet été, un vent sixties souffle sur beaucoup de défilés. »


© Fouli R. Elia

— À l’œil ! Les nostalgiques n’ayant pas froid aux yeux vont frémir à l’annonce de la réédition de l’incroyable modèle Eskimo, inspiré par celui des Inuits qui s’en servaient pour se protéger des réverbérations du soleil sur la glace, améliorer leur vision centrale et supprimer leur vision périphérique. Un design phare et un fil conducteur pour cet amoureux de la lumière. Un ovni optique, starifié et adulé, qui continue d’influencer la fashion sphère.

—— Lunettes Eskimo photographiées par Fouli R. Elia —— Inuit avec des lunettes en os.

—— Lunettes futuristes pour le printemps-été chez JeanCharles de Castelbajac. Le styliste fut surnommé en 1973 par le Women’s Wear Daily « Le Courrèges des années 1970 » et signa en 1993, deux collections à quatre mains avec André Courrèges.

—— Rue du Mail, défilé printemps-été 2013

—— Ces fentes peintes sur une monture vintage ? Une version en négatif des Eskimo, à découvrir sur la couverture du livre anniversaire des 10 ans du collectif Andrea Crews, I am Andrea Crews. Attention livre collector !

—— Les lunettes bandeau Incognito de Margiela en 2008.

—— Carine Roitfeld avec les lunettes masque XL de Rick Owens lors de la dernière Fashion Week.

Oversize et acidulée, une nouvelle collection optique va de nouveau chausser les nez dans le vent. Signe particulier ? Le miroir, élément de décoration récurrent dans les locaux de la boutique de la rue François 1er à Paris, multiplicateur de poses dans la nouvelle campagne Courrèges, sera présent à l’intérieur des branches. Réalisée par Alain Mikli, elle sera disponible à partir de février 2013. On piaffe.

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TENDANCE COURRÈGES

— Quel a(da)ge pour la nouvelle cliente Courrèges ?

——— Par Myriam Commot Delon Photos Sébastien Grisey ———

— À 17 ans Courrèges vintage, glané aux Puces ou chez Etsy, tu adoreras. Claire étudiante aux beaux-Arts de Metz envisage d’orienter ses études vers le domaine de la mode. C’était la victime parfaite pour porter le mythique blouson en vinyle et sa mini. « Il faut vraiment les rendre ? »

— À 30 ans Ne plus jamais dire « je n’ai rien à me mettre ». Une trentenaire futée sait qu’une pièce Courrèges dans sa garde-robe peut sauver sa mise. On a enfin trouvé comment épingler Caroline, qui shoot et traque pour Zut ! les looks les plus improbables ou dans l’air du temps pour sa chronique Urban Styles. La faute en revient à sa robe 100, qu’elle porte bien évidemment cette saison avec une paire de slippers vernis. Un plat sans faute.

———— Tous ces modèles sont disponibles au Corner Courrèges du Printemps Metz 12-14, rue Serpenoise 03 87 76 03 33

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TROIS GÉNÉRATIONS DE FEMMES PHOTOGRAPHIÉES AU DÉTOUR DES RUES MESSINES.

— À 52 ans Pour gagner 10 ans, mieux vaut du Courrèges que des injections de Botox. Martine était ravie de se glisser à nouveau dans du Courrèges. Elle a dit oui sans sourciller à la robe fuchsia et à cet impeccable petit manteau noir gansé de cuir… qu’elle porterait aussi sans problème avec son slim noir et ses bottes motard.


Courrèges, c’était aussi un drôle de couple un peu perché qui a des convictions. Animé d’une énergie visionnaire, Coqueline, la femme d’André et sa collaboratrice, carbure depuis longtemps à l’écologie. Défricheuse géniale dans le domaine des concept-cars électriques, elle avait déjà introduit, dès les années 60, des modules à quatre roues dans les défilés de son mari. Mais les choses sérieuses ont commencé dès 2002 avec La Bulle, une épatante petite voiture à la frimousse symétrique, puis suivirent La Exe et La Zooop ! Et si on atteint, comme prévu en 2040, les deux milliards de voitures motorisées à quatre roues, on veut bien que Courrèges Energie produise ces chics bolides urbains et nous fasse scander en chœur : « Ma Courrèges et moi, on roule vers le futur ! », histoire que l’atmosphère des villes reste respirable… — 2002 La Bulle. 1000kg, 110km/h pour une autonomie de 170km. — 2004 La Exe. Plus de 400 km d’autonomie. Une voiture accélérant aussi fort que l’Audi A8 TDI, avec une autonomie supérieure à celle de la Citroën Elisée au gaz naturel. — 2006 La Zooop. Trois places, 690 kg, autonomie de 450 km et vitesse de pointe de 180 km/h.

©Bruno Jarret

©Otto Wollenweber

— Énergie conductrice

— Parfums de femmes ©Otto Wollenweber

©Fouli R. Elia

En même temps que son mythique vestiaire, Courrèges réédite ses jus légendaires. Depuis mai, revoici Empreinte (1970) et Eau de Courrèges (1977). Même reformulés, on retrouve bien là les parfums qui ont habité notre adolescence. Et l’on craque tout particulièrement sur Empreinte, un chypré teinté de patchouli très femmefemme, complètement décalé par rapport aux tendances parfumées actuelles et à l’image univoque qu’on associe souvent à la marque : celle d’une jeune fille blonde très space age. Cette collection d’odeurs prouve que Courrèges veut être porté par toutes les femmes. L’Eau de Courrèges, une cologne propre et fraîche, est d’une simplicité à la fois aristocratique et androgyne. La nouveauté qui accompagne les rééditions, Blanc, un musc doux habillé d’iris, conviendra parfaitement à une Twiggy enveloppée du graphique manteau de lainage blanc. Avec une cagoule-boule, ce sera parfait ! (S.D.)

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S O P H I A

21 A N S / ÉTUDIANTE EN ARTS La jeune Lorraine nous abreuve de croix sans commettre de blasphème du look. Bravo ! Sur la néo-punkette en sac à dos, on note le perfect perfecto porté un peu loose, associé à des Docs dorées. So swag !

LE TITRE QUI DÉFINIT TON ST YLE ?

Fitzpleasure d’Alt-J.

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Être allée à un concert aux Trinitaires et me rendre compte une fois sur place, qu’il se déroulait dans un bar à l’autre bout du monde !


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Avoir osé le baggy version hip hop, que je customisais avec des paillettes. Je le portais vraiment avec classe !

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22 A N S / MUSICIENS Ils se sont quasiment copiés sans s’en rendre compte. Nos zicos se la jouent over décontractés avec un style qui donne envie de se lover dans un chalet dans les Vosges ! Avec leur chino couleur moutarde et leurs pulls Jacquard joliment chinés, ils importent la mode rando-sac à dos à Nancy ! On dirait bien que la montagne, ça nous gagne…

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TENDANCES ZUT ! G É OMÉTRIES VA R I A B L E S JOAILLERIE

Dinh Van, en vente chez Valer 29-31, rue de Saint-Dizier à Nancy 03 83 36 56 31 www.valeretgenton.com

Un rond dans un carré, lui même dans un rond… c’est le dernier pari géométrique du joaillier parisien Dinh van avec sa nouvelle ligne, la Sphère. En sautoir ou pendentif, cette cage dorée encercle une boule précieuse en onyx, lapis-lazuli, opale ou turquoise. Cet hiver, la planète nous réchauffe le cou et se décline dans un raffinement rare qui nous fait succomber…(C.L)

CERF GUT!

MODE

En partant de la Lorraine avec ses souliers, Bérangère Claire a emporté avec elle sa « croix » dont elle orne quasiment toutes ses collections. Depuis, le célèbre blason à la tête de cerf séduit les plus grands et nos cœurs de modeuse avec ! Bonne nouvelle, la griffe revient sur ses terres d’origine en investissant depuis peu le Printemps de Metz. Coupes raffinées over preppy, chemises fittées et jupettes adorables ; le vestiaire féminin de Bérangère Claire révèle avec brio notre basique instinct ! (C.L) Bérangère Claire au Printemps Metz 12-14, rue Serpenoise 03 87 76 03 33 www.berangereclaire.com

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NEWS MODE

Modèle : Marni

Modèle : Red Valentino

FANTAISIES TRANSALPINES

1 Les superpositions inédites et insolites de Marni viennent de faire leur entrée chez Podiums, le multimarques incontournable des modeuses nancéiennes, où l’on peut aussi dénicher les délicates et poétiques variations vestimentaires de Forte_Forte, autre marque italienne très prisée par une clientèle bourgeois-bohème… (M.C.D) Boutique Podiums 9, rue Saint-Dizier à Nancy 03 83 35 54 36

Sneakers Jets Alta, Dsquared, 490€ Bottes de pluie Vitello, Dsquared, 599€

3 2 Chouchou des stars depuis ses débuts en 1960, le créateur italien Valentino Gararvani travaille les robes comme personne… Une des raisons pour laquelle sa griffe Red Valentino est présente dans des boutiques parisiennes phares comme Colette ou l’Éclaireur. À Nancy, ce n’est pas Christiane Guillermin, la propriétaire de la très chic boutique Évidence, qui vous dira le contraire. Elle adore sélectionner ses robes ultra-féminines pour rivaliser de séduction avec les mailles raffinées de Brunello Cucinelli, le roi du cachemire italien. (M.C.D) Boutique Evidence 29, rue Gambetta à Nancy 03 83 37 28 20

Dans la famille mode « made in Italy », les frères Dean & Dan restent les as d’un sexy fun qui nous plait toujours autant et qui est à découvrir en exclusivité chez Angle Droit, le concept store pointu de Julien Fortunat à Metz. Leur griffe Dsquared est juste parfaite pour updater une garde-robe féminine ou masculine avec les bons éléments perturbateurs : leurs chaussures, accessoires, jeans ou costumes sauront à coup sûr jouer leur rôle de pièces joker. Comme ces boots sacrément perchées qui donnent des envies de neige ou ces sneakers pour homme recouverts d’une pluie de clous. (M.C.D) Concept store Angle Droit 82/84, En Fournirue à Metz www.angle-droit.net

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TENDANCES ZUT !

SANG BLEU Le bleu cobalt est la couleur qui réveillera à coup sûr un look passe muraille. Associé au bordeaux ou au moutarde de rigueur cet hiver, il jouera royalement son rôle arty pour dégriser une palette vestimentaire trop sage. Vous comprendrez donc aisément que chausser cette paire de lunettes Chanel sera un énorme atout pour avoir la bonne allure sportswear chic qui amusera et déjouera le froid hivernal. (M.C.D)

ACCESSOIRES COIFFURE Lunettes Chanel, en vente chez Maurice Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy www.maurice-freres.com

S U P E R F É TAT O I R E ? ACCESSOIRES

Et pourquoi pas une balade à Épinal ? On emmène ses enfants au Musée de l’image et on en profite pour découvrir la charmante boutique de chaussures et d’accessoires de Virginie. Addiction porte bien son nom et risque fort de faire tourner la tête aux fous de souliers. Free Lance, Barbara Bui, Stuart Weitzman, Mexicana ou les sneakers canons de Serafini, la sélection féminine est aussi maîtrisée que le rayon masculin, qui fait la part belle à Rautureau et Paul Smith. Et si je vous susurre à l’oreille qu’on y trouve aussi les bijoux Vanrycke, Chan Luu ou les vestes de cuir et gilets en fourrure tricotée d’Yves Salomon, des claps de contentement risquent fort d’agiter les poignets graciles de demoiselles en émoi ! (M.C.D) ADDICTION 3, rue des Petites Boucheries à Épinal 03 29 33 65 28

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F R B E W I L O

O M R L I N T H V E

Berlin, c'est sûr, rime avec minimale, underground et avant-garde. Carte Blanche applique ces préceptes à la lettre. Dans ce lieu brut, Yoan a mêlé objets récupérés et mobilier design pour une déco épurée. Pas de miroir, vous ne verrez votre coupe qu'après la carte blanche accordée tacitement à l'un des coiffeurs, qui s’occupera de vous sur fond de musiques électroniques. Yoan explique : « J'aime faire ce que je veux, au niveau de l'aménagement, de la coiffure, de mes inspirations. Tout change selon les idées. Plutôt que de suivre des tendances vite dépassées, on invente nos styles. » Avec l’équipe de Carte Blanche, vous êtes entre de bonnes mains et surtout dans un autre monde. (C.B.) Carte blanche 30, rue Gustave Simon à Nancy 03 54 16 16 15


Hôtel contemporain de luxe situé au coeur du quartier historique de la ville de Colmar

20 rue Héré - Place Stanislas 54000 NANCY / 03 83 30 19 57

www.hotelquatorze.com * Nouvelle carte hiver * * Cuisine créative / Burgers * * Galettes et crêpes revisitées ou traditionnelles * * Formule déjeuner à 12,50 € * * Repas de groupe et menus à la demande *

RESTAURANT - SALON DE THÉ - BRUNCH ouvert du mardi au samedi de 10h à 22h Brunch le dimanche


Conception : Chicmedias / Photo : Preview

—— Espace Spa « L’Écrin du bien-être» Bar « Le Meyerhof® » Bar à thés « Dilmah® » Bar à vins ——

Le Bouclier d’Or - Hôtel BBBB À la Petite France, dans le cœur historique de Strasbourg

1, rue du bouclier - 67000 Strasbourg 03 88 13 73 55 - contact@lebouclierdor.com


LIFE STYLE

© Zim & Zou


DESIGN GRAPHIQUE

Z O U B I S O U ——— Par Cécile Becker

Portraits Ludmilla Cerveny ———

—— Assemblage de la série Back to Basics ——

À QUELQUES PAS DE LA DEMEURE DE JEAN PROUVÉ : UNE LOURDE GRILLE VERTE EN BORDURE DE LA RUE D’AUXONNE À NANCY, LES ZIM & ZOU SE SONT INSTALLÉS DANS LES ANCIENS ATELIERS D’UN PEINTRE. LEUR STUDIO GRAPHIQUE EST GRAND, AÉRÉ, MINIMALISTE. À 25 ET 26 ANS, LUCIE ET THIBAULT COMPTENT HERMÈS ET MICROSOFT PARMI LEURS CLIENTS.

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C’est une histoire comme on en connaît beaucoup en école d’art. Lorsque Lucie et Thibault se rencontrent, ils sont en BTS communication visuelle à l’école d’art de Condé à Nancy. Complémentaires, ils se filent des coups de main sur quelques projets. Rapidement, ils réalisent que leur créativité est exacerbée en duo et commencent à travailler sur une Game Boy en papier. En 2009, ils postent le résultat de leurs travaux manuels sur le réseau Behance et en quelques semaines, ils explosent. Ils se font repérer, les mails affluent. Lucie raconte : « C’était vraiment étrange pour nous, on recevait beaucoup de demandes. Au début, on a été assez méfiant, à se dire que de toute façon on ne serait pas payé, que ça cachait quelque chose. Au final, on a jamais eu aucun souci, au contraire : tout s’est enchaîné. » En mêlant installations, design graphique et sculptures en papier, les Zim and Zou ont trouvé leur voie mais aussi beaucoup de possibilités. Partant d’un simple studio graphique réalisant chartes graphiques et sites Internet, ils se recentrent sur le papier, très demandé par les agences de communication. Pourquoi cet engouement pour le paper art ? Thibault répond : « L’image a un côté plus authentique. Nous avons comme philosophie de retoucher au minimum. Tout est d’origine, on aime bien laisser apparaître les ficelles. J’imagine que ces dernières années, beaucoup de travaux graphiques sont réalisés sur ordinateur, les gens doivent avoir besoin de retrouver le toucher. » D’ailleurs, l’ordinateur n’intervient que rarement dans leur travail, le duo part d’un croquis dessiné à la main et réalise directement ses créations. À l’étage de leur atelier, ils ont installé un studio photo leur permettant de rendre leurs projets clés en main. Poésies de papier Le monde de Zim & Zou invite à la rêverie et pousse à la bonne humeur. Que ce soit leurs vieilleries geeks remises au goût du jour dans leur série Back to Basics ou leurs animaux oniriques et curieux, il y a toujours dans leurs assemblages une simplicité et une poésie touchantes. Assemblages, oui, mais ne parlons pas d’origami : « Nous sommes incapables d’inventer de nouveaux origamis, avoue Thibault. Ce qu’on aime, c’est couper, découper, entailler, assembler pour détourner les objets du quotidien. » Le tout à la manière d’un Julien Vallée, artiste dont ils se sont inspirés à la création de leur activité.

Le concept séduit en 2010 le magazine Wired et Microsoft qui commandent au duo une création sur le thème du cloud computing. Naît alors Inside the Cloud : un ciel de nuages et de technologies. Deux ans plus tard, leur calendrier est rempli et ils n’ont presque plus le temps de mettre en œuvre leurs idées notées sur un coin de carnet. Priorité aux clients souvent prestigieux. Posé sur leur bureau, un perroquet tout de cuir vêtu, la fameuse commande Hermès, un client remporté grâce à un problème de douane : « Hilton McConnico [styliste, designer, il réalise des scénographies d’exposition pour la maison Hermès, ndlr] montait une exposition à Hong Kong pour Hermès, explique Lucie. Ils souhaitaient faire venir un perroquet empaillé sur un perchoir, mais il n’a pas passé la douane. Du coup, ils nous ont appelé et nous ont donné carte blanche en nous proposant de récupérer les chutes de cuir du petit h. » Inquiets au début à l’idée de travailler une autre matière que le papier, ils s’y habituent et rendent leur Leather Parrot, qui séduit la direction. Résultat, les Zim & Zou sont chargés de réaliser une vitrine pour la boutique de Hong Kong conçue comme une jungle, avec quatre animaux en cuir, les sacs à main et les carrés griffés. Si les Zim & Zou s’attachent à pérenniser leur ascension fulgurante, ils souhaitent par ailleurs se rapprocher du monde de la culture. Un souhait réalisé grâce à leur exposition à la galerie Toutou Chic où ils présenteront Exploded Views, des objets communs explosés, installés dans des cadres. D’ici là, pierre, papier, ciseaux, Zim & Zou, on ne vous oubliera pas de sitôt.

Exploded Views, exposition de Zim & Zou à la galerie Toutouchic, jusqu’au 7 décembre 23 ter, rue de la Haye à Metz www.letoutouchic.com www.zimandzou.fr

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—— Détail de crânes de papier, issus de Cabinet de Curiosités, projet personnel ——

—— Téléphone, Back to Basics ——

—— Couverture pour Icon Magazine et Computer Arts. ——

—— Masque de la série Chef's Mask, pour le restaurant gastronomique Au Bon Gîte à Senones. ——

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—— Leather Parrot, projet pour Hermès. ——

L’UPCYCLING :

DU RAB(LE) ET DU BEAU

Global gâchis ? Pas pour tout le monde. Jeter ce que l’on ne consomme pas est devenu une hérésie. Que ce soit en cuisine, dans l’artisanat, l’industrie, le design et aujourd’hui la mode : l’upcycling est partout. C’est simple comme bonjour : on récupère les pertes ou les chutes et l’on donne une deuxième vie à la matière. Apparu en 1994, le terme est récupéré par les designers. Il existe d’ailleurs deux bibles de l’upcycling : The Art of Upcycling, Deconstructing and Reimagining de Jason Thompson et Upcycling : Create Beautiful Things with the Stuff You Already Have de Seo Danny. À la maison, on connaît déjà son utilisation : caisses de vins formant une bibliothèque ou valises vintage empilées et transformées en tiroirs. Si les entreprises sont aujourd’hui encouragées à jeter de moins en moins, le luxe à la française s’y met aussi, notamment les ateliers Petit h, département créé en 2010 par Pascale Mussard, membre de la famille fondatrice de la marque Hermès.

Les chutes engendrées par la création des pièces de luxes sont léguées à des artistes qui les transforment en véritables œuvres d’art. Ou comment combiner luxe et écologie. Si Zim & Zou ne travaillent pas avec les ateliers Petit h, ils en récupèrent le cuir perdu pour fabriquer leurs oiseaux rêveurs pour une commande Hermès. D’autres artistes comme Marjolijn Mandersloot avec sa girafe en crocodile ou David Pergier et son vase en cristal et cuir exposent et vendent leurs créations dans les magasins Hermès. Objets poétiques non identifiés. Quand on vous dit que l’avenir tient dans un sac à main. Ne recyclons plus, upcyclons. lesailes.hermes.com/be/fr/petith fuckyeahupcycle.tumblr.com

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DÉCO

Par Myriam Commot-Delon

NEWS DÉCO MERCI, MERCI, MERCI ! Pourquoi filer à Paris, chez Merci ou Françoise Dorget, alors qu’on trouve à Nancy un lieu en totale osmose avec cette tendance bohème chic qu’on aime tant ? Familière de ces hot spots déco, Isabelle Jung, propriétaire de la très trendy maison d’hôtes LA VILLA 1901, en a sélectionné les must have. Elle a installé dans son divin jardin un concept store où l’on déambule avec jubilation. Une annexe contemporaine et un ancien garage ont été réhabilités pour accueillir tout ce qui nous fait envie en ce moment : du linge de maison CARAVANE ou KADHI AND CO, les fauteuils et canapés mi-fifties, mi-berbère de ROCK THE KASBAH ou les cultissimes armoires vintage aux portes bicolores de l’architecte belge Willy Van Der Meeren (VDM pour les intimes)… Mais aussi une foule d’objets déco extra, comme les luminaires ou paniers en papier tricoté de BEST BEFORE, les vases en céramique bleue de GERVASONI, les luminaires japonisants de CÉLINE WRIGHT, la vaisselle décalée de SELETTI ou encore les coussins imprimés d’ASIATIDES… On a adoré les différentes ambiances créées par cette faiseuse d’atmosphère hors pair. Des pièces de nuit au salon, en passant par un antre de « fleuriste » croulant sous des brassées de végétaux artificiels plus vrais que nature, toute la maison est passée au crible de son œil affûté ! Inutile de vous dire que c’est ici et nulle part ailleurs que vous allez trouver vos cadeaux de fin d’année ! LA VILLA 1901, maison d’hôtes et concept store 63, avenue du Général Leclerc à Nancy 06 30 03 21 62 - www.lavilla1901.fr ZUT ! 116

PS : notre équipe du shooting mode s’est régalée à évoluer dans cet univers si raffiné et remercie encore la maîtresse des lieux pour son accueil !


B O ULE Q U I ROULE… PAT TE B L A NC HE Après avoir séjourné cet été sur vos terrasses, les vases immaculés de VONDOM auront aussi le beau rôle en indoor, pour magnifier votre home sweet home et accueillir une des compositions végétales épurées des fleuristes nancéiens de MEMENTO FLORI. 27, rue Saint-Nicolas à Nancy www.memento-flori.fr

Nous préconisons aux frileux de rester bien au chaud chez eux cet hiver, de préférence avec ce joli couple d’inséparables ornant la dernière déclinaison du célèbre vase boule de LONGWY. Un nouvel opus hautement désirable et dans la lignée des variations graphiques en noir, blanc et or que la créatrice Clotilde D. insuffle ave modernité depuis 2010 dans l’univers coloré de la faïencerie de Longwy.

PO P & PRÉCI EUX À TO U TE A LLU R E Depuis 1988, le CIAV, le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal, offre un second souffle à sa production de boules de Noël : les designers se succèdent et rivalisent d’idées géniales pour relooker nos sapins. Cette année, c’est Thibaut Allgayer qui nous protégera des dérapages décoratifs douteux avec son increvable Wroum. À ressortir chaque hiver, comme vos pneus neige. www.ciav-meisenthal.fr

Quand PATRICIA URQUIOLA réinterprète tout en féminité les principes de taille du savoir-faire BACCARAT, le résultat est sculptural. Un jeu d’accumulation et d’empilement de formes graphiques et ciselées qui enchante les vases et verres colorés de sa collection Variation. www.baccarat.com

Vase boule Flo, tirage limité à 200 exemplaires numérotés - 1228€ 14, rue Gambetta à Nancy 03 83 35 26 46 À l'angle de la rue des Clercs et de la rue Puhl-Demange à Metz 03 87 66 97 20

LE BLEU EST ROI Un bahut à composer suivant ses besoins et dimensions, à partir de l’indémodable système de rayonnage dessiné en 1965 par Fritz Haller et Paul Schärer jr. USM Haller www.usm.com

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DESIGN

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BASIC I NSTINCT Par Myriam Commot-Delon

UNE TABLE D’APPOINT / TANDEM

Portrait : Ysé Rieffel

Cette rentrée déco ne se fera pas sans lui, autant vous prévenir tout de suite. Considéré dans la famille déco comme l’un des « bons » élèves de la jeune garde française, Fred Rieffel fait vraiment du « beau » design. Mais comment fait-il pour rendre sexy et désirable des meubles basiques ? Décryptage de ses quatre dernières réalisations.

S’il est un bien un petit meuble indispensable, c’est le bout de canapé ! Cette version propose une réflexion sur le bois qui travaille… Ceinturé d’un cerclage métallique, il saura garder la ligne pour accueillir votre dernier roman, ZUT !, vos lunettes, votre thé ou un luminaire d’appoint. Son plateau en lévitation épouse parfaitement un bloc de bois à la coupe nickel : un beau couple dans une jolie gamme de couleurs. Disponible chez Roche Bobois à Metz et Nancy. www.roche-bobois.com Prix public : 641€

4

1 UN FAUTEUIL / OBLIK Cette chauffeuse en épicéa huilé attendait gentiment depuis 2007 de trouver un éditeur. C’est chose faite depuis la rentrée : la belle endormie sera enfin présente à NOW en janvier prochain … En avance sur la tendance « bois de chantier, Batipin et OSB », qui ravit un fan-club avide de meubles écolo, en bois et sans chichis, Oblik va faire l’unanimité. Sa galette en lainage surpiqué adoucit son assise et apporte une belle touche de couleur, ce qui ne sera pas superflu cet hiver… Édité par Doow / www.doow.fr Prix public version de base : 935€

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2 UNE TABLE BASSE / CIRCUS UNE BIBLIOTHÈQUE / REZO On aime la pureté de ses lignes : des planches en bois d’épicéa + des supports graciles en acier laqué de trois couleurs. Simplissime et fonctionnelle, cette étagère n’en est pas moins sophistiquée : grâce à des gorges usinées dans les planches, les modules de jonctions se placent de manière intuitive… Chic, le montage va pouvoir se faire avec les kids ! Et sera beaucoup moins compliqué à monter qu’un meuble suédois en kit, c’est promis. Ce projet a bénéficié d’une aide à projets du VIA et est désormais édité par Doow / www.doow.fr 1700€ la version 3 planches

La table basse est un meuble récurrent dans la production de Fred Rieffel, et ce modèle en verre coloré est déjà sa 7e création pour l’éditeur de mobilier contemporain Roche Bobois. Constituée de huit lames et de deux plateaux circulaires, on retrouve les codes chers au designer : du sens et de la fonction. Maline et d’une sophistication extrême, elle permet de ranger ses livres comme dans une bibliothèque circulaire… Donc de pouvoir lire la tranche des livres, ce qui est tout de même plus agréable pour les consulter que de les avoir empilés ! Disponible chez Roche Bobois à Metz et Nancy. www.roche-bobois.com Prix public : 1750€ www.fredrieffel.com


Maison de la Fleure de Ly 5, rue des Piques Metz +33 (0)3 87 74 0 1 2 3 www.restaurant-thierry.fr

“ Dans un ancien hôtel particulier du 16 siècle à l’ombre de la cathédrale e

et à deux pas de la place de Chambre, la place « gourmande de la ville » vous découvrirez une cuisine pleine de saveurs à tendances fusions, servie dans une ambiance bistrot chic, conviviale et décontractée

4 rue du Change 57000 Metz +33(0)387 372 357 contact@leformika.com

DRINKS

FOOD

FIFTIES LOUNGE

www.leformika.com


SPORTS

COME-BACK IN PROGRESS ——— Par Benjamin Bottemer Photo Christylle Charles ———

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EN VIVANT UN VÉRITABLE ÉTAT DE GRÂCE CES CINQ DERNIÈRES ANNÉES, LE COUREUR DE FOND BOB TAHRI, PORTE-ÉTENDARD DU SPORT MESSIN, A APPORTÉ À LA VILLE RECORDS ET MÉDAILLES. BLESSÉ CETTE SAISON, ABSENT D’UN GRAND RENDEZ-VOUS POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SA CARRIÈRE, EN L’OCCURRENCE LES JEUX OLYMPIQUES DE LONDRES, IL SE BAT POUR REVENIR AU TOP.

Voici deux mois que Bob Tahri a repris l’entraînement, après une année en pointillés, émaillée de complications, que l’on pourrait qualifier de cauchemardesque. Une déchirure musculaire traînée pendant deux ans, mal traitée, puis une chute à vélo à la reprise de l’entraînement alors qu’il était en bonne voie pour prendre la route des Jeux Olympiques de Londres... plus qu’un coup dur. Mais celui qui a récolté deux médailles internationales, battu deux records d’Europe et quatre records de France ces trois dernières années, ne panique pas face à ce coup d’arrêt. C’est ce qui frappe lorsque l’on rencontre Bob Tahri : sa sérénité, même lorsqu’il parle de ce qui représente la plus dure décision de sa carrière. « À la fin du mois de mai, j’ai décidé de ne pas aller à Londres. Je faisais le minimum, mais je ne voulais pas aller aux J.O. pour faire le touriste. C’était dur d’être devant ma télé lors de la finale du 3000 mètres steeple, mais je savais que je ferais mon retour. » Spécialiste de cette discipline, son profil “passe-partout” l’emmène sur d’autres distances, avec une médaille d’argent glanée en cross par équipe aux Championnats d’Europe de 2008, deux autres sur 3000 mètres en salle en 2007 et 2008. Né à Metz en 1978, Bouabdellah Tahri découvre les dieux du stade en 1993, lorsqu’il est invité aux Championnats du Monde d’Athlétisme à Stuttgart : un stade plein, un spectacle énorme, Bob est « émerveillé ». « C’est à ce moment-là que l’appétit est venu de tenter d’être à leur place. » Il grandit dans le quartier de la Patrotte à Woippy jusqu’à ses 15 ans ; son père croyait qu’il faisait du foot jusqu’à ce qu’il le voit courir dans un reportage télévisé, aux Championnats d’Europe junior... « Mes parents ne sont presque jamais venus me voir courir, confiet-il. Ils me poussaient plutôt vers les études. Le côté positif, c’est qu’ils ne m’ont jamais

mis la pression. » Après le décès de son père lorsqu’il avait 17 ans, il gagnera sa vie et celle de sa famille grâce à la course. Il n’a jamais vraiment quitté Metz. « J’y ai un ancrage affectif, ma famille, mes amis. La proximité avec les gens d’ici, au marathon de Metz par exemple, me fait du bien. » Cet ancrage, il l’a aussi concrétisé en implantant à Metz il y a un an et demi une boutique spécialisée dans la course à pied, portée par son nom et gérée par son frère Karim : Run by Tahri. La fratrie se charge aussi depuis fin octobre de la gestion d’un Columbus café (bar à expressos franchisé sur le modèle de Starbucks) situé rue de la Pierre Hardie et géré par Aziz Tahri. « Je ne pense pas à une reconversion, commente Bob Tahri, mais je profite d’une image au niveau local ; j’ai la chance d’avoir une grande famille et des gens qui me font confiance. » Il s’entraîne à Metz et en Alsace, part souvent en stage à l’étranger, surtout au Kenya. « Là-bas, on se confronte aux meilleurs mondiaux, ça bagarre, il y a une énorme émulation, dans des conditions de vie difficile, raconte-t-il. On y apprend aussi bien sur le plan sportif que personnel. » Après sa blessure et sa première opération en 2011, Bob Tahri assure : « Je vais revenir ! Je ne vois pas ça comme des sacrifices mais comme de l’investissement. Ces épreuves font de moi un meilleur homme et un meilleur athlète. J’ai plus appris cette année qu’en 15 ans de carrière. » Son prochain objectif : les Championnats d’Europe en salle, dans quatre mois en Suède. Bob Tahri est au travail ; envers et contre tout, un sportif simple, tranquille... et philosophe.

“ Ces épreuves font de moi un meilleur homme et un meilleur athlète. ”

www.bob-tahri.com

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LIFESTYLE ZUT !

COIFFURE

CHAUD BOUILLANT BIEN-ÊTRE

Accordez-vous une parenthèse de sérénité ! Depuis 25 ans, les saunas Klafs mettent tout leur savoir-faire au service du design, du luxe et de la qualité. La marque allemande (deutsche Qualität !) est l’une des plus pointues dans le domaine, et propose toute une gamme de saunas et hammams répondant à toutes les exigences et à tous les espaces. Vous y trouverez même des saunas de jardin, que vous pourrez équiper, comme toutes les cabines de la gamme, de l’option Lightlift, où se diffuse une lumière censée activer la production de collagène : en clair, il rajeunit votre peau en même temps qu’il la purifie ! Bref, chez Klafs, on trouvera tout ce qu’il faut pour traverser l’hiver comme un charme ! (S.D.) www.klafs-sauna.com

ZUT ! 122

ONZE DE PL AISIR Aller chez le coiffeur n’est désormais plus une corvée. Dans un contexte de détente et de relaxation, Florian et son équipe vous accueillent dans un appartement complétement aménagé en salon de coiffure design. Ici, environnement vintage, poupées accrochées aux murs, lampes, lumières, projections vidéo… On ne sait plus où donner de la tête tant il y a à voir. La musique est sélectionnée avec soin, et côté shampooing, c’est dans un fauteuil massant et une pièce à part que ça se passe. La coiffure est un art, se faire coiffer un plaisir, le Onze l’a parfaitement compris. Petit plus : pour sa dénomination, le salon n’a pas tenté de mauvais jeu de mot ! (A.G.) Le Onze, appart coiffeurs concept 11, rue de la Visitation à Nancy 03 83 31 72 84


GASTRONOMIE

Photo : Samuel Berdah

ETHNIC FOOD

DÉCO

WUNDERKABINETT Résumé du monde, théâtre d’anatomie, nature morte animalière : au 16e siècle, les cabinets de curiosités pullulent en Europe et regorgent de trésors ramenés du nouveau monde par les explorateurs. Aujourd’hui, ils renaissent de leurs cendres en surfant sur la vague de la récupération à connotation exotique. Chez Chambre cinquante-sept, on trouve planches et crânes animaliers, bondieuseries, verreries, art papou, boussoles, mappemondes et bien plus. Lorsqu’il choisit d’ouvrir sa boutique il y a trois ans, Philippe Chapon se place à mille lieux d’un énième concept « design ». Il souhaite simplement partager sa passion pour les brocantes qu’il court à chaque voyage. Melting-pot de coups de cœur, Chambre cinquante-sept a depuis juin dernier sa petite sœur à Nice. Une boutique suscitant la curiosité et les surprises et regorgeant d’idées déco et cadeaux. (C.B.)

Impossible de ne pas se laisser séduire par la cuisine de Thierry Krompholtz tant celle-ci sent les vacances. Ce chef, issu d’un restaurant étoilé Michelin, cherche aujourd’hui le plaisir des sens et l’ouverture de la gastronomie aux cuisines d’ailleurs : « J’aime la cuisine fusion, les cuisines asiatiques, d’Afrique du Nord ou d’Amérique du Sud. Mes voyages m’inspirent. Rien ne vaut un guacamole relié à un souvenir de vacances. » Chaque matin, il fait le marché et s’inspire de ce qu’il y trouve pour créer un nouveau menu. Un voyage gustatif s’accordant avec la convivialité du lieu divisé en salons cosy. Cet hiver, vous pourrez déguster des bouchées à la reine, un boudin noir confit au citron et aux oignons ou encore un cabillaud rôti au beurre d’agrumes. Bon appétit ! (C.B.) Restaurant Thierry, Saveurs et cuisine 5, rue des Piques à Metz - 03 87 74 01 23 www.restaurant-thierry.fr

Chambre cinquante-sept 57, place de la Chambre à Metz 03 87 15 16 09 - www.chambrecinquantesept.com

BAR

SET DE TA B L E

Depuis cet été, si l’on descend du tram à côté de la cathédrale, un nouveau lieu est apparu derrière une façade discrète et élégante : Buvette. Ce petit bar au minimalisme apparent souhaite conquérir une clientèle de fidèles venant pour l’ambiance conviviale et la découverte. Ici, zéro compromis et fraîcheur garantie. Les DJs, choisis avec soin, ont carte blanche, et Marie vous prépare de vrais petits encas. Différentes formules sont proposées chaque jour. On aime la salade de pois chiche et betterave citronnée un jour, on essaye les Buvette Balls à la crème de poivron rouge un autre, et on ne sait résister aux sablés fourrés à la confiture de framboise. (A.G.) Buvette 62, rue Saint-Georges à Nancy

7 ICI !

BAR

Au 7 bis, au 7(7), au 7 café, peu importe la manière de le dire, c’est au 7 (bis) rue SainteMarie que vient d’ouvrir le bar du renouveau à Metz. Des concerts ou des DJ set toutes les semaines, des after show Trinitaires : la musique occupe une place majeure et ce n’est vraiment pas pour nous déplaire. Pour l’accompagner et à toute heure, rien de tel qu’une bonne plancha de charcuterie du marché. Et puis, si vous n’êtes pas très cochon, vous ne vous refuserez pas à une tartine à la fourme d’ambert, poire pochée et aux amandes ? (A.G.) Le 7 bis Café 7bis, rue Sainte-Marie à Metz

123 ZUT !


LIFESTYLE ZUT !

COUP DE JUS

Au bout de celle que l’on appelle encore la rue de la soif nancéienne, on remarque un petit nouveau depuis cet été : Le Mouton Electrique. 150 m2 dans une ambiance vintage et électrique, de la musique allant du jazz, pour l’apéro, à l’électro pour la fin de soirée, le tout calé dans de magnifiques chesterfield en cuir. L’objectif est de faire renaître de ses cendres l’esprit qui faisait la réussite du lieu il y a déjà près d’une dizaine d’années alors qu’il s’agissait encore du Blitz. Au beau milieu des lampadaires réajustés en lustres, des tours électriques et autres décors industriels, un long comptoir où vous sont proposés cocktails, copieuses tartines, hot-dog ou références à Blade Runner, film de Ridley Scott à l’origine du bar. Pour les plus joueurs, une table est équipée de sa propre tireuse à pression et promet de grands moments de camaraderie. (A.G.) Le Mouton Electrique 76, rue Saint-Julien à Nancy

be distinctive

ASBOURG

S

BAR

ÉCOLE

SINGULIÈRE

SCHOOL

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FLORILÈGE VÉGÉTAL be distinctive

Marion et Cyrille aiment les fleurs et les végétaux mais pas n’importe lesquels. Ils cultivent une nette inclinaison pour le blanc et le vert et ça tombe très bien : on n’en peut plus des végétaux poussiéreux et des bouquets classiques ! On veut des créations contemporaines mais bucoliques, des vases aériens ou de beaux pots design de chez Vondom, et pourquoi pas des cours pour apprendre des astuces « beaux bouquets », des fleurs coupées qui suivent les saisons, des arbustes pour la terrasse et des conseils en décoration… Bref, tout ce qui fait de Memento Flori un fleuriste pas comme les autres. (M.C.D)

EM STRASBOURG BUSINESS SCHOOL UNIVERSITY OF STRASBOURG

Cette rentrée universitaire marque un nouveau départ pour l’EM Strasbourg, qui déploie une toute nouvelle identité visuelle, percutante et ambitieuse. La Business School, qui a changé de nom depuis 2007 – anciennement IECS –, affirme sa singularité à la fois par son logo graphique et coloré et son slogan « be distinctive », résolument évocateur. Pour marquer sa différence en matière de formation, l’EM Strasbourg a lancé les Master Class en Management, animées par un professeur agrégé en philosophie sur un cycle de douze conférences gratuites et diffusées en direct sur Internet. Une approche nouvelle du commerce qui fait réfléchir. (C.L) www.em-strasbourg.eu Vidéo de la première Master Class www.youtube.com/user/emstrasbourg

FLEURS

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BTS Design de Mode, Textile et Environnement Option Mode Forme des professionnels de la création dans le monde de la mode, du textile et de l’environnement. L'option Mode forme des stylistes qui travailleront dans le prêt-à-porter, la haute couture ou le stylisme industriel.

Nos partenaires 

Lectra, ORT Moscou, Max-Eyth-Schule (Stuttgart), l'Université de Xiaozhuang (Nanjing), Fashion.net, Insa...

Nos nouvelles options au lycée 

Seconde : Création et Activités Artistiques

Première : Cinéma/Audiovisuel Ateliers Artistiques en préparant un Baccalauréat S.T.M.G. : Sciences & Technologies du Management & de la Gestion S.T.I.2.D. : Sciences & Technologies de l’Industrie & du Développement Durable

14, rue Sellénick 67083 Strasbourg Cedex Tél. : 03 88 76 74 76 Fax : 03 88 76 74 74 strasbourg@ort.asso.fr

Établissement sous contrat d’association avec l’État


Photo : Naohiro Ninomiya

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OUVREZ LES YEUX

Porteurs de lunettes et de lentilles, vous êtes-vous un jour imaginés totalement libres ? Expert Vision Center propose des solutions adaptées pour que vos contraintes quotidiennes ne soient plus qu’un mauvais souvenir. Situé à Strasbourg, ce centre d’expertise spécialisé en chirurgie laser pour les yeux accompagne le patient dans toute sa démarche, des examens pré-opératoires à sa sortie. Grâce à une équipe de chirurgiens ophtalmologistes d’expérience et à un plateau technique à la pointe, le processus est simple, rapide et indolore : l’opération dure environ vingt minutes, le laps de temps nécessaire pour réussir à lire l’heure après intervention ! Une nouvelle résolution : franchir le pas pour enfin libérer vos yeux ! (C.L) Expert Vision Center clinique Saint-Odile à Strasbourg 03 88 84 71 48 www.expert-vision-center.com

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SERVICE

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HÔTELS

La période de Noël est le moment privilégié pour visiter la charmante région voisine : l’Alsace. Chez les autochtones, il y a d’ailleurs débat quant au plus beau Marché de Noël : celui de Strasbourg ou Colmar. Pas de panique, quoique vous décidiez, les deux villes ont de quoi accueillir avec style les plus exigeants des visiteurs ! Au cœur du quartier historique de Colmar, le raffiné Hôtel Quatorze vous ouvre ses 13 chambres et suites, toutes dotées d’une technologie high tech, son espace de détente avec hammam et sauna. Les fanas de design seront comblés, car l’harmonieux mélange de pièces de grandes signatures comme Eames, Prouvé, Paulin ou les frères Bouroullec, inscrit ses lignes parfaites dans cet écrin immaculé. À Strasbourg, le chiquissime quatre étoiles Le Bouclier d’or s’est installé dans un hôtel particulier du XVIe siècle. Ses beaux meubles anciens, agencés avec une touche de contemporain, et sa situation, dans une rue isolée aux abords du quartier de la petite France, en font une halte précieuse et secrète. Lui aussi s’est doté d’un spa afin de faire de votre séjour un moment de détente complet. Un lieu chaleureux, où l’on profite des bars à vins et à thé, des belles chambres aux styles bourgeois et alsacien, et où l’on se sentira comme à la maison… mais en bien mieux. Deux lieux d’exception en terre alsacienne, pour les amoureux de cosmopolites lignes contemporaines comme pour ceux d’un ancrage authentique.

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