Zut03 haut rhin

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printemps / été 2014

culture tendances lifestyle Haut-Rhin Numéro 3 / Gratuit


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Zut ! magazine

Zut ! numéro 04 sortie novembre 2014

Bruno Chibane Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Emmanuel Abela Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Myriam Commot-Delon Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

Caroline Lévy Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Céline Loriotti Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Philippe Schweyer

Photo : Alexis Delon / Preview / www.preview-tm.fr

Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67


4 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela

Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Xavier Hug, Caroline Lévy, Marie Marchal, Flora-Lyse Mbella, Vanessa Schmitz-Grucker, Philippe Schweyer, Claire Tourdot Relectures Sylvia Dubost, Céline Loriotti Design graphique brokism, Laurence Bentz

Directeur artistique brokism

Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy

Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon

Photographes Pascal Bastien, Sébastien Bozon, brokism, Christophe Urbain, Nicolas Waltefaugle

Responsable d’édition Sylvia Dubost

Illustratrice Laetitia Gorsy Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Ayona / Up Models Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Ayona / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up Jacques Uzzardi avec les produits MAC Veste Carven. Chemisier Acne. Short Maje. Escarpins Giuseppe Zanotti. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Diffusion Zut ! Team + LD Diffusion www.distri-imprim.fr Commercialisation & développement Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 5000 exemplaires Dépôt légal : juin 2014 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789


Photo : J.M Seckler

SALON DE COIFFURE 8, rue des Augustins | 68000 Colmar | 03 89 20 69 84 Ouverture mercredi au samedi 8h30 Ă 19h30 www.secklermarcalbert.com


6 Zut ! Sommaire

printemps été 2014

8 éditorial

10 courrier des lecteurs

12 au bon parfum Violette et vieilles dentelles

14 colmar vu par Sammy Marcalbert et Elodie Seckler, Isabelle et Céline Meyer, Mathieu Marmillot et Brigitte Clergue, Antoine Crupi

20 mulhouse vu par Monique Lévy-Scheyen, Fabien Simon, Arnaud Klein, Isabelle Haeberlin

69 Culture 70 ARCHITECTURE Reportage sur le chantier de l’extension du musée Unterlinden, pensée par les architectes suisses Herzog & De Meuron. 74 MUSIQUES Patrick Davin, nouveau directeur de l’Orchestre symphonique de Mulhouse. 76 CULTURE Les sélections de la rédaction.

27 Dossier : L'art en balade Expositions d’été et bonnes adresses où se reposer et se faire chouchouter, partout dans le Grand Est et par-delà les frontières.

81 Tendances 82 MODE Rose Kennedy Fleurs, verdure et farniente en plein été. 96 JOAILLERIE La joaillerie Bollwerk nous ouvre les portes de son atelier, bientôt rénové, à l’occasion du cinquantenaire de la maison. 98 BIJOUX Focus sur la nouvelle boutique Pandora à Mulhouse. 100 NEWS BIJOUX Brillez, et puis Zut ! Du nouveau dans les boutiques du Haut-Rhin. 102 DRESSING Come as you are : Johanna Tagada 104 FLASH MOOD Up to date Nos envies de saison : des fringues, des accessoires, tout et rien. 106 TENDANCES Les sélections de la rédaction.

www.zut-magazine.com

111 Lifestyle 112 GASTRONOMIE Du 64° à 1741 en passant par le Flamme&Co, Olivier Nasti à la tête dans les étoiles. 116 DECO La Boutique Café, concept store néo-nordique et maison d’hôtes chic. 118 DESIGN Imaginary Landscape Composer son intérieur avec des couleurs pastel. 120 LIFESTYLE Les sélections de la rédaction.

Zut numéro 03


Art de L’adaptabilité est de Art de de vivre vivre L’adaptabilité est symbole de modernité Art vivre L’adaptabilité est symbole de modernité ––– Art de vivre L’adaptabilité estsymbole symbole demodernité modernité Liberté de mouvement La flexibilité valorise l’espace – ––– Art de vivre L’adaptabilité est symbole de modernité Art de vivre L’adaptabilité est symbole de modernité Les systèmes d’aménagement USM conjuguent esthétique et créativité. Les systèmes d’aménagement USM conjuguent esthétique etet créativité. Les systèmes d’aménagement USM conjuguent esthétique créativité. Lessystèmes systèmesd’aménagement d’aménagement USM conjuguent esthétique et créativité. Les USM multiplient les solutions. Les systèmes d’aménagement USM conjuguent esthétique et créativité. Les systèmes d’aménagement USM conjuguent esthétique et créativité.                   

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  Visitez notre showroom ou demandez notre Liberté de mouvement Ladocumentation flexibilité 

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Showrooms: Berlin,68340 Berne, Düsseldorf, Hambourg, New York,   mobilier pour la et le bureau mobilier contemporain pour lamaison maison et le89 bureau    contemporain 4mobilier Schlossberg, Zellenberg, Tél. 03 21 Fax 03 21 4le le Schlossberg, 68340 Zellenberg, Tél. 03 89 2172 7200, 00, FaxParis, 0389 89Tokyo 2172 7209 09 mobilier contemporain pour maison et le bureau contemporain pour la maison et le bureau  mobilier pour lalala maison et le bureau  mobilier contemporain pour maison et le03 bureau  contemporain   info@fr.usm.com, www.usm.com 4 le Schlossberg, 68340 Zellenberg, Tél. 89 4 le Schlossberg, 68340 Zellenberg, Tél. 03 8921 2172 7200, 00,Fax Fax03 0389 8921 2172 7209 09  ▪  ▪   4www.usm.com 68340 Zellenberg, Tél. 00, Fax 4www.usm.com le Schlossberg, 68340Zellenberg, Zellenberg, Tél. 03 89 21 72 00, Fax 03 89 21 72 09 4 le Schlossberg, Tél. 03 89 21 72 00, Fax 03 89 21 72 09 4le leSchlossberg, Schlossberg,68340 68340 Zellenberg, Tél. 0303 8989 2121 7272 00, Fax 0303 8989 2121 7272 0909    www.usm.com  www.usm.com ▪ ▪   www.usm.com contact @decoburo.com www.usm.com contact @decoburo.com--www.usm.com www.usm.com ▪ ▪  

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8 Zut ! édito

L’éclipse PAR PHILIPPE SCHWEYER PHOTO PHILIP ANSTETT

C’est presque l’été. Le soleil cogne de plus en plus fort. Je m’allonge dans l’herbe fraîchement coupée et je ferme les yeux. Au-dessus de moi, des milliards d’étoiles invisibles se consument en silence. Alors que je suis sur le point de m’assoupir en communion avec le cosmos, deux jeunes femmes s’installent à quelques mètres de moi. Elles sont suffisamment proches pour que je puisse suivre leur conversation en tendant légèrement l’oreille : - La vie est compliquée. - C’est pour ça qu’elle est belle… - J’aime mieux les choses simples. - Pas moi. La simplicité m’ennuie. Rien de pire qu’une histoire d’amour trop simple. - Ah bon ? Moi quand ça devient trop compliqué, ça me fait peur ! - L’amour sans peur, c’est comme du rock sans guitare. - Justement, j’aime bien les synthés. La légèreté n’exclut pas la profondeur. - Beurk. L’insoutenable légèreté des synthés, ce n’est pas ma tasse de thé. - Le rock, c’est une attitude. Ce n’est pas qu’une histoire de guitares.

- Je sais bien. Mais j’aime le rock qui cogne dans le bas du ventre. - Toi et ton bas-ventre ! Pour moi, l’amour, c’est comme le soleil. Un truc très chaud qui joue à cache-cache avec les nuages. - Et alors ? C’est si compliqué de slalomer entre les nuages ? - C’est compliqué et c’est angoissant. Des fois, j’ai l’impression d’être poursuivie par un gros nuage radioactif. - Tu es vraiment obsédée par Fessenheim. - Bien sûr. Ceux qui crèvent de peur passent pour des tarés, mais ce sont eux qui ont raison. On ne joue pas avec le feu ! - Justement, j’adore jouer avec le feu. - Je sais. Mais la vie n’est pas un jeu… - Je me sens tellement vivante quand je me brûle. - T’es vraiment dingue. Je préfère mille fois la douceur du soleil légèrement voilé. - Tu parles comme une vieille. - C’est peut-être parce que j’en ai trop bavé… Je n’en peux plus des coups de poignard en plein cœur.

- Moi aussi j’ai souffert et j’ai fait souffrir… Mais je souffre encore davantage quand je m’ennuie. Je ne veux plus me laisser enfermer dans une cage climatisée. Je veux me brûler les ailes en m’approchant du soleil. - Un jour tu te calmeras. - On verra bien… Regarde le soleil ! - Quoi ? - On dirait qu’il a disparu.


BOUTIQUE EN LIGNE — WWW.HESCHUNG.COM


10 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

3

TOO MUCH CLASS ZUT ! Rock & Chrome Pierre-Jean, Notre styliste maison aime bien le jaune, mais c’est votre droit de préférer le rouge. Ce qui est certain, c’est qu’avec le vinyle de Singe Chromés vous allez pouvoir frimer comme un dingue devant vos invités. Bien joué Pierre-Jean !

automne / hiver 2013

culture tendances lifestyle

Haut-Rhin Numéro 2 / Gratuit

Une lectrice qui a quelque chose à dire mais qui ne sait pas quoi, un lecteur fan de vinyle chromé prêt à frimer en société, un autre qui voudrait écouter sa radio préférée en faisant le coq sur son petit vélo… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Too much class Zut !, Votre magazine est encore plus classe que l’Écho Mulhousien et Le Point Colmarien. Pourquoi ne pas faire un dossier spécial pour aider la radio MNE à obtenir une fréquence sur la bande FM ? Ce serait tellement cool de pouvoir écouter les émissions de Schoub en pédalant comme un dingo ! — Fanfan, plus jeune que son âge. Too much class Fanfan, C’est vrai qu’écouter la radio en faisant du vélo, ce n’est pas complètement idiot. Mais bon, en podcastant les émissions disponibles sur le site de radio MNE, il y a déjà moyen de s’en mettre plein les oreilles en allant de Mulhouse à Budapest par la Véloroute n°6. Rock & Chrome Zut !, Suite à la lecture d’un numéro de Zut ! déniché à Strasbourg, je me suis acheté une platine vinyle, sauf qu’au lieu de la prendre en jaune, je l’ai choisie en rouge. Elle est vraiment idéale pour écouter le 33T de Singe Chromés produit par le label Médiapop Records. — Pierre-Jean, 45 ans.

J’aime lire Zut !, Très belle, la photo de Frédéric Versolato dans la rubrique Mulhouse vu par. Dommage qu’il ne se soit pas présenté aux dernières élections municipales. Les bras croisés, le regard franc, un petit sourire en coin et la tête légèrement inclinée… Il a vraiment tout du candidat idéal ! — Linda, 30 ans. J’aime lire Linda, Comme vous le savez sûrement, Frédéric Versolato est libraire, pas homme politique. Même si son métier lui laisse le loisir d’escalader le Belvédère pour se faire tirer le portrait dans Zut !, il doit sûrement avoir largement de quoi s’occuper entre deux séances photos. Déco Zut !, Très bonne idée d’avoir photographié Geneviève et Lionel Klintz sur le chantier de réhabilitation et d’extension du Musée Unterlinden à Colmar. J’adore passer les voir pour solliciter leurs conseils chaque fois que j’envisage de changer la déco de mon bureau. — Coco, 46 ans. Déco Coco, C’est vrai qu’ils sont drôlement sympas Geneviève et Lionel ! Depuis le temps que vous envisagez de changer la déco de votre bureau, il serait peut-être temps de passer à l’acte avant qu’ils finissent par perdre patience, aussi sympas soient-ils… Hum hum hum Zut !, J’ai bien aimé les montres Montblanc photographiées dans votre dernier numéro. Le problème, c’est que depuis que j’ai un iPhone sur moi 24h/24, je ne vois vraiment pas à quoi ça me servirait de claquer mon argent dans une grosse montre, aussi chouette soit-elle ! — Humphrey, 50 ans.

Hum hum hum Humphrey, On voit tout de suite que vous êtes un vrai rebelle ! Au lieu de faire votre intéressant avec votre histoire d’iPhone, souvenez-vous des sages paroles du gourou publicitaire en toc Jacques Séguela : « Si à cinquante ans on n’a pas une Rolex (ou une Montblanc), c’est qu’on a quand même raté sa vie. » La vie est compliquée Zut !, C’est très courageux de sortir une édition de Zut ! dans le Haut-Rhin ! Je me demande comment vous faites sans mécène ni soutien des collectivités territoriales ? Surtout que les commerçants tirent un peu la langue en ce moment si j’en crois ce que j’entends ici ou là… — Mina, 25 ans. La vie est compliqué Mina, Il semble effectivement que les collectivités soient à sec et que les commerçants ne roulent pas sur l’or (ils préfèrent rouler en 4x4). Heureusement, ce n’est pas pour l’argent que nous nous donnons tant de mal. Ce qui compte plus que tout pour nous, c’est l’amour et la gloire ! J’ai quelque chose à dire Zut !, J’ai adoré le portrait du peintredécorateur Alexandre Poulaillon dans le dernier Zut !. Moi qui pensais que les Poulaillon étaient tous dans la boulangerie-pâtisserie, ça m’a tellement épaté de découvrir le « papier dominoté » que je ne sais pas quoi dire de plus ! — Isa, 40 ans. J’ai quelque chose à dire Isa, Vous ne savez pas quoi dire et en plus vous avez des préjugés. Sachez qu’il y a sans doute des Poulaillon chez les pompiers, les coureurs cyclistes ou les horticulteurs… Il y a bien des Boulanger qui vendent de l’électroménager et des Burger qui ne travaillent pas chez MacDo.


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12 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

4

VIOLETTE ET VIEILLES DENTELLES

— « Ça sent la vieille. » J’ai entendu cette phrase plus qu’à mon tour et elle me scie toujours autant les tympans. Récemment, ce fut dans la bouche d’une collègue jusqu’ici très chère qui lâcha tout de go : « Quand j’étais jeune, je portais Le Dix de Balenciaga. N’importe quoi : ça pue la vieille ! » J’en fus très peinée, mais lui pardonne car il me semble avoir compris son idée : les notes de violette et de poudre de riz que distille Le Dix (Francis Fabron, 1947) convoquent instantanément le souvenir de nos grand-mères. À mon sens, c’est tout sauf un défaut. Je les qualifierais plutôt de surannées, ce qui fait monter en moi des envies irrépressibles de violette. Cette petite fleur discrète est tout en contradictions. Elle n’exerce pas le pouvoir de fascination des fleurs blanches (jasmin, tubéreuse, ylangylang…) mais possède l’étonnante particularité d’endormir les capteurs olfactifs. Son odeur, lorsqu’on parvient à la saisir, ne lui ressemble pas : elle est gaie alors que la fleur est fragile. La violette, c’est le charme retenu des héroïnes de Jane Austen : la fraicheur de la rosée, la nature qui s’éveille et annonce des lendemains qui chantent. Et le pimpant des bonbons. La parfumerie a bien saisi sa complexité. En l’associant à l’iris, elle magnifie son

versant nostalgique et humide de fleur des bois. En la mariant à la rose, elle lui donne un effet cosmétique frivole qui rappelle l’odeur des rouges à lèvres. Lorsqu’elle la travaille en soliflore, elle la révèle tour à tour sucrée ou enveloppée de verdure. Dans tous les cas, elle évoque une jeune fille en fleur bien plus qu’une grand-mère. À moins que ce ne soit une grand-mère à l’époque de sa jeunesse… Il est d’ailleurs fort probable que nos mamies sentaient la violette. Au tournant du XXe siècle, quand les ionones, molécules de synthèse découvertes dans les années 1880, permirent de reproduire pour un coût très raisonnable l’odeur de la fleur, impossible à extraire naturellement, les parfums à la violette connurent un énorme succès populaire. Le rendement très faible des feuilles et tiges, qu’on utilise pour obtenir les notes bien plus vertes, les réservait en effet à la parfumerie de luxe. C’est sans doute cette popularité passée qui nous la rend désuète. Aujourd’hui, elle est cantonnée aux seconds rôles des compositions, mais n’a jamais disparu et s’est même faite une place dans la parfumerie masculine (en témoignent les bestsellers Fahrenheit et Lolita Lempicka au masculin). Tapie au fond des bois, elle attend sagement son heure, son retour sur scène qu’annoncent peut-être le

carton d’Insolence (Guerlain, 2006) et le lancement de Violet Blonde (Tom Ford, 2011). La violette ultime, celle qui réunit toutes ses facettes, la belle violette à voilette qu’est Le Dix a bel et bien disparu. Bien que je ne me console pas de sa disparition, j’attends un nez convaincu lui aussi que la violette ne sent pas la vieille, et qui composera pour elle un nouveau chef d’œuvre. Mes violettes préférées Violetta, Penhaligon’s (1976) : une friandise joyeuse, musquée et finement ciselée. Bois de violette, Serge Lutens (Christopher Sheldrake, 1992) : une déclinaison de Féminité du bois, où la fleur vient apaiser la fougue du cèdre. Après l’ondée, Guerlain (Jacques Guerlain, 1906) : un bouquet nostalgique et le record d’occurrences dans cette rubrique. La Violette, Annick Goutal (Camille Goutal / Isabelle Doyen, 2001) : naturaliste, verte, épurée, délicate, délicieuse. Grey Flannel, Geoffrey Beene (André Fromentin, 1976) : un masculin au chic très british et à prix très raisonnable. Attention, chef d’œuvre.


Choisissez et créez un bracelet à son image

* *DES MOMENTS INOUBLIABLES


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Colmar vu par Où ? Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Colmar. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Myriam Commot-Delon Photos brokism

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8, rue des Augustins « Originaires de Guebwiller et du Sud de la France, nous avons travaillé dans une compagnie anglaise entre Paris et Genève et venons de nous installer dans un salon en appartement, au sein d’une bâtisse XVIe, épuré et ponctué de mobilier design. »

Actu !

Ouverture du salon en mai, avec services haut de gamme de coupes et de couleurs Seckler Marcalbert Salon du mercredi au samedi de 8h30 à 19h30 www.secklermarcalbert.com


Sammy Marcalbert 27 ans

Élodie Seckler

Coloriste

32 ans Styliste

mer 21 mai

Élodie : veste Each x Other chez K.Collections


16

Isabelle Meyer 43 ans Œnologue

Céline Meyer

mer 21 mai

37 ans PDG du domaine Josmeyer

Où ?

Actu !

« C’est un coup de cœur mutuel ! Cette boutique-atelier est celle de l’association Espoir, qui donne une deuxième vie aux objets tout en en aidant les plus démunis. Nous avons exposé leurs créations l’an passé lors des portes ouvertes du domaine. L’ambiance y est très féminine et les lieux alternatifs sont si rares à Colmar ! »

www.josmeyer.com

Le P’tit Baz’Art

160e anniversaire du domaine Josmeyer, avec à sa tête la première génération de femmes. Nouvelles étiquettes de la série « Artiste » réalisées par Isabelle Meyer.

Isabelle : Veste à rayures, col et poignets gansés, Isabel de Pedro et top Majestic. Céline : Haut à pois en jersey drapé Isabel de Pedro, pantalon en satin de coton Gardeur. Le tout chez Bloch Gensburger.


17

Antoine Crupi 44 ans

Architecte

mer 21 mai

Où ?

Actu !

« À deux pas de la gare, le Pôle Européen d’activité s’inscrit dans un ensemble industriel, le site de l’excaserne Rapp. Notre agence, qui s’est chargée de la rénovation de l’ancien Mess des officiers, a créé cet étage en surélévation, où l’on a finalement décidé d’installer nos bureaux en 2012. »

www.chateau-hohlandsbourg.com

Agence Crupi Architectes au Pôle Européen d’activité

Livraison récente : Château du Hohlandsburg

Projet en cours : école élémentaire à Labaroche http://crupiarchitectes.fr Veste Florentino chez Bloch Gensburger.


18

Mathieu Marmillot Membres du groupe Manson’s Child

47 ans

Brigitte Clergue 49 ans

mer 21 mai

Où ?

À La Manufacture, Maison des Associations « Cet endroit représente 20 ans de culture colmarienne. Il a accueilli bon nombre de concerts dans les années 90 et sert maintenant de base arrière aux Manson’s Child. Ce jardin sous les fenêtres de notre local de répétition est un havre de paix au cœur de la ville. »

Actu !

Nouvel album Summer et compilation Catalogue (Parklive Records), chez Discobol à Colmar Concert le 14 juin à La Vitrine à Mulhouse et le 21 juin à La Fête de la musique à Kingersheim. http://mansonschild.com Mathieu : chemise en lin et veste Florentino. Brigitte : top en soie et jersey Isabel de Pedro. Le tout chez Bloch Gensburger.


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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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L’ouvrage hommage à Daniel Darc, Le Saut de l’Ange, sous la direction d’Emmanuel Abela et de Bruno Chibane paraîtra le 1er juillet, un peu plus d’un an après la disparition du chanteur de Taxi Girl.

SUBLime n°10

Pour recevoir Le saut de l’ange – Hommage à Daniel Darc avant sa sortie en librairie en juillet 2014, rendez-vous sur :

www.mediapop-editions.fr


20

Mulhouse vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Mulhouse. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Caroline Levy Photos Pascal Bastien

О


21

Fabien Simon 30 ans

jeu 22 mai Directeur du festival Météo

Où ? Parc Salvator « Quand je suis arrivé à Mulhouse, c’est le premier endroit qui m’a accueilli ! Il est le plus ancien parc public de la ville et regroupe une variété d’arbres du monde entier. Il accueille aussi de nombreuses manifestations culturelles, dont les Jeudis du parc, l’été ! »

Actu !

31e édition du festival Météo du 7 au 30 août www.festival-meteo.fr T-shirt Ralph Lauren et chemise Gucci chez United Legend.


22

Consultante en communication et relations presse

Monique Lévy-Scheyen

jeu 22 mai

58 ans

Où ? Le Port de plaisance de Mulhouse « Au pied de la gare, cet endroit insolite est plein de charme. Ancienne Strasbourgeoise, ancrée depuis 9 ans à Mulhouse, je suis à chaque fois émerveillée par ce coin dépaysant. Cette ville regorge décidemment de surprises ! »

Actu !

Formation en relations presse destinée aux services de communication des entreprises.Communication et presse de la Semaine du Pastrami, en mai à Colmar. 4e édition de l’Erepday, journée de l’e-réputation et du Community Management, le 19 juin à Mulhouse. mlscheyen@gmail.com Top Indi & Cola et veste en cuir végétal Swildens, le tout chez Imagine.


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Isabelle Haeberlin

Enseignante et présidente de l'Association Épices

51 ans

jeu 22 mai

Où ?

Mulhouse en fil rouge « Véritable promenade urbaine, ce fil rouge identifiable est décliné dans toute la ville. Il crée du lien entre les personnes et les quartiers à travers un parcours qui éveille la curiosité, un peu à l’image de notre association ! »

Actu !

Opération Climat gourmand : les restaurateurs s’engagent à utiliser des produits locaux et de saison. Tables ouvertes les vendredis, sur réservation, 10 € le menu. www.epices-asso.fr Top en soie Dolce & Gabbana chez United Legend.


24

jeu 22 mai

Arnaud Klein 30 ans designer et architecte d’intérieur

Où ? Rue des Tanneurs « Quand je pense à Mulhouse, c’est le lieu qui me vient spontanément en tête ! Installées dans cette rue depuis 1835 de père en fils, les boutiques familiales d’antiquités et de mobilier contemporain s’y sont succédées. J’y ai un lien fort qui fait partie de mon histoire… »

Actu !

2e anniversaire de Desikon, son agence d’architecture d’intérieur, en collaboration avec les boutiques Quartz. Réagencement d’une célèbre pâtisserie mulhousienne, de la boutique By Rose et de cabinets dentaires dans la région. www.arnaudklein.fr Chemise à col inversé Dior chez United Legend.


5

juillet

2014

Joel DUCORROY comme un apercu

Espace d’Art Contemporain André Malraux 4 rue Rapp 68000 COLMAR 03 89 20 67 59 adm. 03 89 24 28 73 artsplastiques@ville-colmar.com proposition d'insertion 2.indd 1

5

octobre

2014 DRAC Alsace

27/05/2014 11:29:00


L art en ballade

Saison 2014

je peux écrire mon histoire Itinéraire d’un jeune Afghan, de Kaboul à Mulhouse

Abdulmalik Faizi Frédérique Meichler Bearboz

des livres sublimes à lire ailleurs mediapop-editions.fr & r-diffusion.org


Zut ! magazine

L A—RT —EN BAL —AD E Été 2014

L’été, musées, centres d’art et fondations fourbissent leurs plus belles expositions. Zut ! vous invite à une promenade artistique transfrontalière, de Metz à Bâle, de Karlsruhe à Colmar, de Luxembourg à Baden-Baden. Sélection des expositions les plus passionnantes et de lieux insolites, pittoresques et chics où se reposer. Pour que cet été, vos nuits soient aussi belles que vos jours…


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

SAINT LOUIS WEIL AM RHEIN BALE

18.05 — 07.09

Gerhard Richter — Fondation Beyeler

Riehen / Bâle

L’artiste allemand Gerhard Richert s’obstine à peindre. Et c’est en explorant les possibilités infinies de ce médium qu’il impose un discours centré sur l’œuvre, et rien que sur l’œuvre. Quand on évoque Gerhard Richter, on s’étonne de la diversité de son œuvre : portraits, paysages, peintures abstraites, etc. Et pourtant, le peintre allemand s’inscrit dans une constante, théorisée dès 1966 dans une courte série de notes : « Je n’obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n’ai ni programme, ni style, ni prétention », s’affirmant en totale rupture avec l’idée que l’intention fait l’œuvre. Avec un brin de provocation, il poursuit : « Je fuis toute détermination, je ne sais pas ce que je veux, je suis incohérent, indifférent, passif. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente. » Dans les années 60, il se distingue presque violemment, surtout quand il insiste sur le fait que « les autres qualités servent à la performance, à la

publicité et à la réussite ». Et de conclure : « [ces qualités] sont aussi obsolètes que les idéologies, les opinions, les concepts et la désignation des choses. » Et vlan, dans les dents de tous ceux qui chercheraient à intellectualiser la chose ! À l’ère du Pop Art et de l’art conceptuel dominant, le jeune peintre – il n’a alors que 34 ans – oppose une approche distanciée, une manière presque amusante de faire table rase : en quelque sorte, c’est no fun avant l’heure ! Cet artiste qui a fui la RDA pour se réfugier à Düsseldorf n’en est pas à une provocation près. Dès 1962-63, il reproduit sa première photo en affirmant que celle-ci « est la meilleure image » qu’il puisse penser, même qu’elle est la « seule » qui puisse renseigner. Un credo qu’il puise dans cette découverte fondatrice d’une des rares photos réalisées clandestinement par la résistance polonaise à Auschwitz, depuis la chambre à gaz : elle montre la crémation des corps, l’information


est là, désespérément tangible, et l’insouciance qui se manifeste à l’image renforce sa dimension hautement dramatique. Un choc pour lui, une image qu’il n’a jamais réussi à peindre mais qu’il commente aujourd’hui encore à l’envi. C’est pourtant avec un certain détachement – ceci explique peutêtre cela ! – qu’il généralise la pratique à ses portraits : il n’est pas question de s’attacher à la personne mais à son image, « qui n’a rien en commun avec le modèle ». Comme pour mieux brouiller les pistes encore, s’il ne nie pas l’idée même de représentation, il nie celle que le tableau peut apporter la moindre information. La photo n’est utilisée que comme un « prétexte ». Ce qui le fascine, c’est l’homme dans son rapport au temps et à la réalité. Et ce qui semble irréductible à son étrange capacité à nier le sens de sa pratique artistique, ce sont les tableaux justement. Bien que n’ayant « ni contenu, ni signification », ils sont l’objet d’eux-mêmes. Dans les années 80, Richter nuance cette

part de nihilisme pour faire vivre l’idée plus réjouissante d’une absolue nécessité de l’art en général et de la peinture en particulier : « L’art est l’ultime forme de l’espoir », écrit-il en 1982. Sa peinture révèle une énergie vitale, y compris dans les œuvres douloureuses et sujettes à polémique, comme la série consacrée à la bande à Baader-Meinhof, 18. Oktober 1977, réalisée en 1988 d’après des photos privées des membres assassinés de la Rote Armee Fraktion, parmi lesquels Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin. Contrairement aux apparences, l’interrogation n’est pas politique, elle

ne présente rien de mortifère non plus, et dans ce cadre-là comme dans de nombreuses toiles abstraites de Richter, une vibration naît du traitement particulier : la peinture s’émancipe pour ne vivre que par elle-même. Il admet lui-même qu’elle n’en fait qu’à sa tête, ce qui l’amène à la reconsidérer de manière amusée dans une relation d’égal à égal. Dès lors, on ne sait plus qui, du peintre ou de la peinture, manipule qui. (E.A.) www.fondationbeyeler.ch Betty, 1988. Huile sur toile, Saint Louis Art Museum


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

> 31.08

Lee Bae — Fondation Fernet-Branca Avec l’artiste coréen, le charbon de bois sert à l’expression du temps et de la vie. L’intention artistique naît parfois du pragmatisme. Il a fallu une publicité dans un journal pour la vente de sacs de 10 kg à 5 francs pour que l’artiste coréen Lee Bae, fraichement débarqué à Paris en 1990, fasse du charbon de bois son matériau de prédilection. Comme il le dit lui-même, il aurait pu travailler avec du plâtre et du métal, mais il a opté pour le charbon de bois. Après cependant, rien d’innocent à cela finalement, ni de complètement fortuit. « Dans la tradition coréenne, lorsqu’on creuse des fondations, le charbon de bois est la première chose qu’on y dispose. De même, lorsqu’un enfant naît, on le signale à la porte en accrochant du charbon de bois à une corde », nous renseigne-t-il. La symbolique est double, elle est intimement personnelle : elle situe quelque chose de la vie et de l’impulsion dans ce qu’elle présente de plus fondateur. La relation qu’entretient Lee Bae à son matériau s’inscrit d’emblée dans une démarche hautement existentielle. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que depuis deux décennies, il décline à l’envi les possibilités infinies du charbon de bois. Dessins, peintures, performances, vidéos et installations, tout type d’intervention de sa part

Saint-Louis

invoque ce matériau symbole à la fois d’énergie vitale mais aussi de purification. L’exposition présentée à la Fondation Fernet Branca retrace toutes ces tentatives, certaines très heureuses, d’autres plus incertaines. On s’attachera volontiers à certains tableaux fortement chargés de matière dont les instants de rupture très marqués entre les espaces blancs et noirs provoquent une émotion durable. Il en va de même pour les Tas de charbon, des sculptures de matière brute qui révèlent la radicalité de l’artiste, ou Les Écritures, des dessins abstraits, légers et fluides, qui renvoient à la spiritualité initiale contenue dans la calligraphie.

Issue du feu, charbon de bois, élastique noir tendu, 2000

On le constate, pour celui qui définit sa peinture comme relevant de la performance, le geste a toute son importance : c’est lui qui unit le corps, la pensée et l’existence. (E.A.) www.fondationfernet-branca.org


> 19.10

Paul Chan

My birds… trash… the future, 2004, vidéo. Emanuel Hoffmann-Stiftung, dépôt à la Öffentlichen Kunstsammlung Basel © Paul Chan

— Schaulager Tour à tour jaune ou noir, caustique ou féroce, l’humour irrigue le travail de Paul Chan. En été, tout se ramollit. Les grosses chaleurs et orages soudains, comme les grandes manœuvres migratoires touristiques, sont propices aux romans de plage et aux blockbusters déployant l’artillerie lourde. Certaines expositions prennent cette tangente. Sous des dehors frivoles, comiques, divertissants ou tapageurs, l’œuvre de l’Américain Paul Chan provoque nos notions de bon goût et de responsabilité citoyenne. Vous vous êtes endetté sur vingt-cinq ans auprès d’un établissement bancaire ? La logorrhée continue de simulacres sexuels, les remerciements divers adressés à la Très Sainte Trinité ou le courrier de liaison annuel adressé par Goldman Sachs à ses actionnaires sont faits pour vous. Inquiet de la météo des plages ? Un extrait de Now Promise Now Threat,

Bâle

à défaut de vous renseigner, décrypte sans faux-semblant le langage météorologique : « sans espoir », « tranquille » et « futile » remplacent les traditionnels pictogrammes et fronts atmosphériques. Davantage porté sur les plaisirs coquins ? Les lubriques ombres chinoises de l’installation vidéo Sade for Sade’s Sake devraient vous satisfaire. Pour ceux dont l’esprit reste aiguisé, qu’ils se rassurent. Le travail conceptuel de Chan sur les formules politiques de l’Antiquité grecque classique, opaque et analytique, aux nombreuses clés de lecture nécessaires à leur interprétation, leur donnera du fil à retordre une fois les grilles du Sudoku finies. L’artiste traite en outre de sujets aussi variés que le mouvement Occupy Wall Street, les effets délétères de la politique des

présidents Bush, père et fils, des failles potentielles du tout-technologique. Le tout savamment orchestré, à l’image d’une navigation Internet. Un regret à ce propos : la récente mort du site personnel de l’artiste qui exploitait le net avec malice et talent que la documentation du catalogue ne retranscrit qu’avec peine. (X.H.) www.schaulager.org


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

> 14.09

11.06 — 28.09

> 17.08

Bâle

Marcel Broodthaerts

Le Corbeau et le Renard

Weil am Rhein

Konstantin Grcic Panorama

— Vitra design museum

— Kunstmuseum Bâle

Krištof Kintera I am not you

— Musée Tinguely C’est l’un des designers contemporains les plus importants. Mêlant esthétique industrielle et expérimentations artistiques, les pièces de Konstantin Grcic sont à la fois fonctionnelles et pleines d’humour. Certaines, comme Chair_ One (2004) ou la lampe Mayday (1999), dont devenus des classiques. Le Vitra propose aujourd’hui la plus grande rétrospective qui lui ait jamais été consacrée. www.design-museum.de Lampe Mayday, Flos, 1999, collection Vitra Design Museum © KGID - Photo : Florian Böhm

Les sculptures du jeune artiste tchèque chamboulent l’art et la vie avec une ironie farceuse et un humour parfois sombre. S’insérant aussi bien dans l’espace public que dans celui du musée, elles évoquent un monde absurde qui souvent dysfonctionne et se laissent aborder avec beaucoup de simplicité. http://tinguely.museum A Prayer for Loss of Arrogance, 2013 Photo : Krištof Kintera

À quoi ça sert d’avoir la frite quand t’as pas les moules. Nul doute que Marcel Broodthaers aurait souscrit à cette mauvaise blague signée Boris Bergman pour le Gaby oh Gaby d’Alain Bashung. Il faut dire que l’artiste belge n’était pas avare de mauvais détournements. D’autant moins que la question du langage était centrale chez ce grand admirateur de Stéphane Mallarmé et de René Magritte, qui cherchait la continuation de la poésie par d’autres moyens. Le Kunstmuseum revisite son œuvre sous le titre Le Corbeau et le Renard, Revolt of Language, en insistant, en marge des installations et autres vitrines, sur les films acquis entre 1974 et 1975, donc peu de temps avant sa disparition. On le constate : son propos continue d’irriguer avec la même vigueur subversive des pans entiers de la création contemporaine. (E.A.) www.kunstmuseumbasel.ch Industrielle Gedichte, 1968-1970


Teufelhof

ROOM SERVICE Basel Youth Hostel Oui, chers lecteurs, ceci est une auberge de jeunesse parfaite pour les petits porte-monnaies comme pour les plus fournis ! Un vrai spectacle d'architecture conçu par Buchner & Bründler, entre industriel et nature. Un design dans l'esprit Factory, über-fonctionnel, surprenant et très agréable. À ne pas manquer. (C.B.)

S'offrir une ou plusieurs nuits au Teufelhof est une vraie expérience, car ces bâtiments recèlent de nombreuses surprises : expositions, pièces de théâtre, restauration… Les chambres, séparées en deux bâtiments, l'Art Hotel et le Gallery Hotel, oscillent entre art moderne urbain et décoration plus classique. Deux atmosphères très liées par une passion pour la culture. (C.B.)

— De 145 à 564 € la nuit, petit déjeuner inclus Leonhardsgraben 49 à Bâle +41 61 261 10 10 www.teufelhof.com

— De 34 à 208 € la nuit, petit-déjeuner inclus St. Alban-Kirchrain 10 à Bâle +41 61 272 05 72 www.youthhostel.ch

Krafft Basel Face avant, le Krafft lorgne sur le Rhin, résolument tourné vers l'échange et le futur. À l'arrière se joue un autre spectacle, attaché à la ville, à son histoire et à son architecture. C'est entre ces deux extrêmes que l'hôtel se développe, le trait d'union étant symbolisé par le design très contemporain. Comprendre : entre ses murs, le temps se pose comme il s'étire. Si tout est tourné vers le client, une attention toute particulière est portée à l'environnement, ce qui se vérifie dans le choix des produits et des matériaux. (C.B.)

— De 90 à 380 € la nuit Rheingasse 12 à Bâle +41 61 690 91 30 krafftbasel.ch


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

LUXEMBOURG METZ NANCY

13.06 — 05.11

Formes Simples — Centre Pompidou-Metz

Metz

Formes Simples confirme la tendance largement répandue au XXe que pureté = modernité. Avec cependant cette conclusion surprenante : la forme ne ferme pas, elle ouvre ! Le XXe est le siècle du ready-made et des abstractions, il est aussi le siècle de l’épure. Peintres, sculpteurs, architectes et designers ont tous tendu vers une forme qui accorde leur importance à ces éléments constitutifs qu’on qualifiera de “premiers” : forme, couleur et espace. On le sait, ils se sont inspirés pour cela à la fois de la nature, et de ce que celle-ci a pu inspirer elle-même à des civilisations plus anciennes, avec une volonté constante : renouer le lien à l’essentiel. Quand on compare la Tête d’une grande statuette féminine du Cycladique ancien II et certaines pièces de Brancusi, on constate qu’un même élan les lie. Un même souffle créateur qui tend à révéler l’affect au-delà de la forme même. Et donc à sublimer la matière. Pour des artistes comme František Kupka par exemple, il s’agissait de

poursuivre ce qui avait été entrepris par les cubistes ou des artistes abstraits comme Wassily Kandinsky ou Piet Mondrian, à savoir dissocier esprit et matière, s’affranchir de la simple imitation – ce qui n’empêche pas de puiser dans les modèles formels qu’offre la nature – et tendre à la pureté : une obsession intellectuelle chez certains, spirituelle chez d’autres. Quand Marcel Duchamp s’arrête devant un avion au salon de la locomotion aérienne en 1912 et qu’il s’exclame que « la peinture est morte. Qui pourra faire mieux que cette hélice ? », le constat qu’il formule n’est en rien une boutade – il faut toujours se méfier des provocations de l’ami Duchamp ! Tout comme pour Fernand Léger et surtout Brancusi qui l’accompagnent ce jour-là, il sent que ses propres intuitions formelles trouvent des relais à tous les niveaux, et que ce sont bien elles qui vont conditionner une nouvelle approche de la modernité. À ce moment-là, Brancusi n’en est qu’à ses premières tentatives d’inspiration africaine, mais il sait déjà que ce qu’il explore le


conduit vers un ailleurs dépouillé, dont il trouve sa source ici dans un haut de reliquaire du Gabon, là dans la forme rectiligne d’une poupée de fertilité de l’archipel des Bijagos. Dès lors, la forme s’offre à lui, et de ses tentatives sans cesse renouvelées vers le longiligne, le courbe et le lisse – avec, pourquoi pas, ce modèle d’hélice en tête ? –, il explore des voies qui auront un impact considérable sur les sculpteurs des générations suivantes : son grand admirateur, Richard Serra, mais aussi Tony Smith, entre autres artistes représentés dans le cadre de l’exposition. En visionnaire, Duchamp avait annoncé la mort de la peinture, mais celle-ci a, elle aussi, poursuivi sa quête de pureté. Les exemples sont nombreux, mais au-delà des avant-gardes du XXe et de toutes les tentatives magnifiques – Klein, Rothko, etc. – attachons-nous au cas d’Ellsworth Kelly. Il est assez étonnant de constater – même si c’est le cas également pour bien d’autres ! –, combien cet artiste new-yorkais reste porteur d’une forme particulière de modernité : l’émotion naît du cadre, à

une époque où la peinture s’affirmait justement hors-cadre. Comme dans un étonnant mouvement de balancier, la couleur, pourtant émancipée depuis un siècle, se retrouve à nouveau circonscrite sans que sa liberté de rayonnement n’en soit limitée. En cela, la présence des œuvres de Kelly donne tout son sens à cette exposition sur les Formes simples, parce qu’ici, contrairement à ce qu’on cherche à faire croire habituellement, la forme libère. Cet enseignement est précieux, tout comme les conclusions implicites de

cette thématique initiée une nouvelle fois avec brio au Centre PompidouMetz. (E.A.) www.centrepompidou-metz.com Constantin Brancusi, L’Oiseau dans l’espace, marbre noir, vers 1936. Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacques Faujour © Adagp, Paris 2014


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

12.07 — 12.10

Luxembourg

Damage control

art and destruction since 1950 — Mudam - Luxembourg

Extrait du film Crossroads de Bruce Conner, 1976. UCLA Film & Television Archive. Courtesy and © the Conner Family Trust

L’exposition itinérante initiée par le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington DC, en relation avec le Mudam, propose une immersion dans le large spectre de la destruction en art contemporain. Toujours subversive, cette notion a dans un premier temps émergé des affres de la Seconde Guerre mondiale et des menaces de l’ère atomique ; elle résulte de la crainte d’un anéantissement total que les artistes anticipent et explorent. Aujourd’hui, la vision apocalyptique que les médias aiment faire porter sur notre monde prolonge leurs interrogations sur cette notion de destruction et, naturellement, son pendant, la construction. La destruction n’est jamais gratuite. Dans son aspect plus symbolique, plus conceptuel, elle peut constituer une arme pour dénoncer. Détruire les conventions sociales, dénoncer les systèmes politiques : l’artiste chinois Ai Weiwei connaît cette voie tumultueuse. Son œuvre iconoclaste

liée à la culture populaire chinoise dénonce les absurdités d’un système politique particulièrement intraitable avec les artistes dits « subversifs ». Sa liberté (toute) conditionnelle prouve, si besoin était, qu’il n’est jamais aisé de s’attaquer frontalement au politique, et que l’entreprise de destruction peut malheureusement fonctionner dans les deux sens : résistance / réaction et naturellement réaction / résistance. Avec un corpus d’environ 90 œuvres réalisées par une quarantaine d’artistes (dont Christian Marclay, Yoko Ono ou Steve McQueen), l’accrochage conséquent s’attache à tout type de médium (peinture, sculpture, dessin, gravure, photographie, vidéo, installation et performance), pour offrir un vaste panorama de la thématique et insister sur une vraie récurrence artistique. Une quasi obsession depuis plus de 60 ans ! (V.S.G.) www.mudam.lu.fr


17.05 — 07.09

Metz

04.07 — 14.09

Plossu - Cinéma 1962-2009 — Arsenal

Angel Nevarez & Valerie Tevere, What we might have heard in the future, 2010-2014, pièce radiophonique. Photo : Patrick Galbats, Casino Luxembourg 2014

Hlysnan: the notion and politics of listening — Casino

Luxembourg

« Ma culture n’est pas photographique mais cinématographique. » Depuis ses débuts dans les années 60, Bernard Plossu construit un parcours en marge de la photographie plasticienne, « de plain-pied avec le monde et ce qui se passe ». Une poésie de l’instant et du mouvement, qui évoque le temps plus qu’il ne le capture. L'exposition parcourt 40 années de carrière et d’une œuvre singulière. www.arsenal-metz.fr

Si la question de l’image animée est omniprésente dans l’art du XXe siècle, le XXIe siècle est marqué par une présence aiguë du son. L’expérience de l’écoute renvoie intimement au politique dans ce sens qu’elle exige des facultés cognitives, une intention et une ouverture au monde. La démocratisation des techniques d’enregistrement vocal a modifié notre rapport au son. L’atelier Aporee recense en ligne des sons enregistrés par des artistes du monde entier. C’est un exemple parlant des formes nouvelles permises par ce médium. Au Casino, l’exposition se veut interactive à l’extrême. Chaque artiste trouve sa propre intention dans le son, à l’instar de Marco Godinho. Dans Wait/Listen, il questionne, à l’aide d’un simple smartphone, le son de l’attente. Silencieux, urbain, environnemental, le son est cartographié pour restituer l’ensemble de ce qui nous donne le sentiment d’attendre. Le son se retrouve donc lié à la question du temps comme une archive de l’instant qui ouvre sur un nouvel imaginaire, lieu d’une autre relation au réel. (V.S.G.)

Michäle, 1963, courtesy galerie La Non-Maison

www.casino-luxembourg.lu

Time as Activity – Düsseldorf, 1969. Courtesy de l'artiste, Jan Mot, Bruxelles / Mexico, D.F. et LUX London

11.06 — 21.09

David Lamelas

Metz

— Frac Lorraine Artiste argentin né en 1946, ce pionnier de l'art conceptuel et du cinéma expérimental capte et diffuse l'instant, le plus petit élément du Temps. Avec une vingtaine de pièces majeures des années 1960-70 et quelques œuvres plus récentes, le Frac propose sa première rétrospective française. www.fraclorraine.org


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

> 24.10

Dans la Meuse

La maison tropicale de Jean Prouvé

Jarville-laMalgrange

— Musée de l’histoire du fer « J’avais la volonté de construire avec les moyens les plus modernes que je pouvais découvrir à l’époque où j’ai fait les choses. » La modernité de Jean Prouvé, ingénieur-constructeur et maître du métal, réside dans sa démarche bien plus que dans son matériau de prédilection, qu’il est l’un des premiers à employer pour bâtir des maisons. Pour lui, il s’agit de garantir des espaces de qualité auplus grand nombre, et donc d’en réduire au maximum les coûts de production. Ses maisons préfabriquées réemploient les modules fabriqués dans ses ateliers et destinés à l’industrie. Fort de son expérience d’habitat d’urgence au sortir de la guerre, Prouvé est mandaté entre 1947 et 1949 pour répondre au manque de logement dans les colonies. Il

produit trois prototypes, installés à Niamey et à Brazzaville, où l’on retrouve son vocabulaire : des constructions sur pilotis, d’une grande simplicité, au volume intérieur unique habillé de ses fameux panneaux aluminium à hublots. Des maisons dont la forme répond uniquement à l’usage et, ici, à l’impératif du climat. Des merveilles de légèreté, malheureusement restées à l’état de prototype pour des raisons de coûts de production et de transport finalement trop élevés, que le Musée fait remonter dans son jardin et accompagne d’une exposition sur les constructions métalliques de Prouvé. Une occasion exceptionnelle. (S.D.) Maison tropicale, dessin, vers 1949 - Henri Prouvé fonds Jean Prouvé - Musée National d’Art Moderne © Centre Pompidou MNAM/CCI, bibliothèque Kandinsky © ADAGP, Paris 2014

Parcours d’art contemporain en milieu rural — Le Vent des forêts Au cœur de la Meuse a pris forme un projet artistique singulier et enthousiasmant. Espace d’art contemporain à ciel ouvert, en milieu rural qui plus est, le Vent des forêts construit, année après année, un parcours d’œuvres distribuées sur le territoire de six villages agricoles et forestiers. Mais il construit surtout un espace d’échanges unique, entre les artistes, les habitants et les visiteurs, faisant de la création artistique le vecteur d’une nouvelle perception du territoire. Avec neuf nouvelles inaugurations cet été, 90 œuvres sont désormais accessibles à pied ou VTT le long des sentiers agricoles ou des chemins forestiers. Passez la nuit dans l’une des Maisons sylvestres conçues par Matali Crasset, pour une immersion totale dans ce territoire qui mêle intelligemment nature et culture. (S.D.) www.leventdesforets.org Théo Mercier & Ch. Hamaide-Pierson, Bientôt dans votre village Photo : Sébastien Agnetti


13.06 — 12.10

10.07 — 21.09

Zbyněk Baladrán Dead Reckoning

— Centre d’art contemporain Synagogue de Delme

Delme

Quelles méthodes avons-nous développées pour matérialiser les connexions entre les connaissances ? Et à l’heure où les outils d’accès au savoir connaissent une révolution majeure et génèrent d’autres façons de les associer, ces méthodes de représentation sont-elles encore pertinentes ? L’artiste tchèque Zbyněk Baladrán s’intéresse aux modèles théoriques et cognitifs et à leurs traductions visuelles : graphiques, atlas, schémas heuristiques, vidéos, images d’archives, diagrammes, dessins. Dans son œuvre, il réinterprète ces systèmes de représentation et de classification scientifique, propose de nouvelles formes adaptées au monde contemporain. Ces installations souvent énigmatiques d’éléments de nature diverse, où le texte prend une large part, transforment le spectateur en observateur et l’obligent à devenir actif, à établir des liens entre les éléments et à repenser leur sens premier. Une exposition remue-méninge. (S.D.) www.cac-synagoguedelme.org Archive Building, 2008. Vidéo sur DVD, couleur, son, polonais sous-titré anglais, 6:56min. Courtesy Galerie Jocelyn Wolff

Quiz

— Galerie Poirel

Nancy

Faire exploser définitivement les frontières entre art et design, c’est l’enjeu de l’exposition Quiz qui, comme le titre le laisse déjà deviner, rassemble des objets à la provenance trouble. Formes purement plastiques ou objets utilitaires : chaque pièce ici exposée laisse planer le doute. Le designer Robert Stadler, qui a installé en 2013 à l’Ensemble Poirel la commande publique Traits d’Union (lire Zut ! Lorraine n°4), s’associe à Alexis Vaillant, responsable de la programmation au CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux. Ces « objets hybrides et récalcitrants » posent la question de leur statut et de leur usage. Ils démontrent la capacité des designers à imager l’inconnu, en sortant d’une forme dictée par la fonction pratique et reconnaissable par tous, que les plasticiens, eux, détournent pour mieux l’interroger. Plus de 60 auteurs sont ici représentés, parmi lesquels Ron Arad, John M Armleder, Max Bill, Ronan & Erwan Bouroullec, Robert Stadler, Philippe Starck, Zaha Hadid, Donald Judd… (S.D.) www.poirel.nancy.fr Konstantin Grcic,, Missing Object, 2004. Courtesy Galerie kreo – Photo : Fabrice Gousset


La Villa 1901 Hôtel de Guise Une décoration unique, une cour intérieure agréable et calme, des chambres raffinées : l'Hôtel de Guise vous transporte de Nancy à Versailles. Ancienne demeure seigneuriale datant de 1752, l'Hôtel de Guise reste fidèle au cachet du lieu originel : élégance, larges espaces et couleurs chics. Au cœur de la bâtisse : un escalier de type Jean Lamour en fer forgé et des dallages en pierres d'époque. Dans la salle des petits déjeuners, l'équipe a conservé une cheminée monumentale susceptible de vous transformer en un rien de temps en fidèle du roi Louis XIII. Un vrai voyage dans le temps. Les 50 chambres sont toutes différentes et révèlent un aménagement sophistiqué. Pour porter votre séjour à un niveau de sérénité optimal, l'hôtel propose, en partenariat avec le spa Suite Stanislas, un forfait bien-être à 125 € par personne, comprenant une nuit en chambre supérieure, les petits déjeuners, 1h15 de soins et 2 pass musées ! (C.B.) — De 70 à 153 € la nuit 18, rue de Guise à Nancy - 03 83 32 24 68 www.hoteldeguise.com

Si vous êtes fans de déco, vous allez jubiler. Pour dormir beau et shopper pointu, La Villa 1901 est une adresse rare. L’ex-maison de famille d’Isabelle Jung – une faiseuse d’atmosphère et hôtesse hors pair – abrite désormais une maison d’hôtes trendy cachant dans son beau parc arboré une annexe regorgeant d’objets et de linge de maison extra (Caravane, Best Before, Seletti, etc.). Côté chambres, les couleurs éclatent, le vintage se mêle à la photographie contemporaine et, comme dans tout concept-store, tout y est à vendre, de la courtepointe en lin lavé aux canapés. Euphorisant ! (M.C.D) — De 145 à 195 € la nuit, petit-déjeuner inclus 63, avenue du Général Leclerc à Nancy - 06 30 03 21 62 www.lavilla1901.fr

Maison de Myon Un ancien hôtel particulier transformé par la propriétaire Martine Quénot en une maison d'hôte insolite (de 800 m2 !) entre classique et contemporain, avec des chambres, des lofts et des espaces communs plus que charmants et une terrasse emplie de magie. (C.B.) — De 115 à 135 € la nuit, petit-déjeuner compris 7, rue Mably à Nancy - 03 83 46 56 56 - www.maisondemyon.com Photo : Pierre Rabolini


ROOM SERVICE Cabanes en Lorraine

Hôtel Cathédrale Classé numéro 1 de la ville par les internautes, l'hôtel Cathédrale se distingue par sa vue unique, ses chambres décorées à l'ancienne et le sourire de ses propriétaires. On s'y sent presque comme à la maison. Presque, car la décoration est étonnante, au charme juste et jamais surchargé. À l'accueil, les propriétaires sont tout simplement délicieux : toujours le sourire et le conseil avisé. La cage d'escalier nous fait pénétrer dans un monde de raffinement et de délicatesse pour nous mener vers les chambres, chacune unique et meublée avec goût, dont certaines offrent une vue imprenable sur la cathédrale Saint-Etienne ! Le petit-déjeuner est copieux, toujours accompagné d'un jus d'orange pressé. Pour aller plus loin, rendez-vous au restaurant attenant La Baraka, tenu par les propriétaires de l'hôtel, où l'on déguste des couscous, briks et tajines succulents. (C.B.) — De 75 à 120 € la nuit 35, place de Chambre à Metz 03 87 75 00 02 www.hotelcathedrale-metz.fr

Deux cabanes. La Pomottes, perchée sur un chêne – d'où l'on aperçoit le toit du centre Pompidou-Metz – idéale pour un couple (deux enfants peuvent dormir dans le lit mezzanine). La deuxième : la Tirouelle, pour deux, bulle posée sur une plateforme en pilotis entre deux arbres. Le propriétaire, fort sympathique, accompagnateur en moyenne montagne, propose des randonnées et fournit, pour le petit déjeuner des confitures et jus de fruits faits maison (C.B.) — Pomottes : 130 € la nuit Tirouelle : 80 € la nuit, petit-déjeuner inclus 24, rue de Lorraine à Ancy-surMoselle– 06 68 59 83 54 www.cabanes-lorraine.com

La Citadelle Delphine et Christophe Dufossé sont le duo gagnant de la cité mosellane avec cet l’établissement hôtelier haut de gamme, devenu incontournable. 57 chambres et 2 suites font de cet hôtel 4 étoiles le passage obligé des pensionnaires exigeants. Une constellation qui se décline jusque dans l’assiette du chef Dufossé, avec son restaurant Le Magasin aux vivres, distingué d’un macaron au Guide Michelin. Une expérience à savourer d’un bout à l’autre du séjour. (C.L.) — De 195 à 450 € la nuit 5, avenue Ney à Metz 03 87 17 17 17 www.citadelle-metz.com


L art en balade

Sélestat Strasbourg / Erstein

SELESTAT STRASBOURG ERSTEIN

14.06 — 14.01

Daniel Buren Comme un jeu d’enfant — MAMCS

Deux œuvres créées in situ permettent une nouvelle lecture de l’espace. Peut-on s’attarder sur le titre de votre proposition, Comme un jeu d’enfant ? Ce titre peut se lire dans l’acceptation commune de l’expression « simple comme un jeu d’enfant ». Il y a aussi de la fraîcheur et de la naïveté. Il est vrai qu’un jeu est souvent interprété comme quelque chose d’aisé. Matisse a beaucoup été critiqué pour ses papiers découpés : on l’accusait d’être sénile et de faire des collages d’enfant. Il est évident que c’est absurde et que faire des choses avec la fraîcheur de l’enfant, c’est aussi manipuler intuitivement, et on n’imagine pas une seconde que ça puisse être complexe. La preuve, c’est qu’on n’arrive plus à reproduire ces choses. [rires] Votre approche est très intuitive ? Tout part de l’intuition, c’est sûr.

Strasbourg

Votre proposition s’inscrit-elle dans la lignée de vos travaux récents ? Elle s’inscrit dans une logique qu’on pourra reconnaitre. Prenons l’exemple des Cabanes : je n’ai jamais fait deux cabanes éclatées identiques, mais j’en exécute des variations infinies. Or, à Strasbourg, rien ne s’apparente à de la variation, c’est inédit. Vous proposez deux œuvres distinctes*. Entrent-elles en écho ? Vous savez, dès que vous mettez deux objets ensemble, ils se répondent, que vous le vouliez ou non ! [rires] Dans mon esprit, ce sont deux pièces importantes mais spécifiques. La première est totalement inédite, j’en parle peu car elle est en cours. L’autre, sur la verrière, s’inscrit dans mes travaux sur la lumière, la couleur, des notions que j’aborde depuis longtemps. * sur les 1500 m2 de la façade vitrée et dans les 600 m2 de la salle d’exposition temporaire


Comment avez-vous appréhendé l’architecture d’Adrien Fainsilber ? Ici, la grande galerie est comme une rue entièrement vitrée sur trois côtés. Cette masse sert de support à un travail polychrome : les jours de soleil, on pourra constater l’effet de projection des panneaux de couleur dans tout le hall. Quant à l’extérieur, on ne pourra plus le voir de l’intérieur du musée. L’architecture m’a incité à une transformation importante. (V.S.G.) www.musees.strasbourg.eu

Les cabanes éclatées imbriquées (détail), travail in situ, in “Échos”, mai 2011, Centre Pompidou-Metz. © DB-ADAGP, Paris 2014


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Sélestat Strasbourg / Erstein

18.07 — 28.09

21.06 — 19.10

Seymour Christophe Bourgeois

— CEAAC Strasbourg

— Stimultania « Le paradis, c’est les autres » pourrait être le leitmotiv du photographe Christophe Bourgeois, qui comme son modèle, le cinéaste Jean Rouch, recherche la vérité des êtres. Au cœur de ses nombreux voyages – illustrés ici par cinq séries –, une préoccupation majeure : explorer rigoureusement la société à travers ses hommes. Ainsi, dans Mali, il se laisse conduire vers des rencontres fugaces. Dans Fish Tank, il se fond dans l’effervescence des marchés chinois pour illustrer les mouvements de ses commerçants, tout comme dans Titans, où il photographie ces hommes déplaçant incessamment des marchandises, jusqu’à l’épuisement. Un travail sur le territoire, la place de l’homme et, plus loin, sur la construction d’une société et sa culture. (C.B.) www.stimultania.org Mali, 1998

Strasbourg

Après Rose, autour de l’œuvre de Gertrude Stein, les commissaires Elodie Royer et Yoann Gourmel s’intéressent à un autre personnage littéraire. Imaginée comme une suite d’expositions autour de personnages littéraires, la trilogie propose trois actes bien distincts invitant l’imaginaire de chacun. « Si Rose abordait de manière indirecte un certain rapport à l’enfance, expliquent les commissaires, Seymour évoque davantage des questions liées à l’adolescence et à son désenchantement devant la perte de l’innocence de l’enfance. » Fils aîné de la famille Glass créée par J.D. Salinger, Seymour creuse « le rapport à la spiritualité, à la correspondance, à la poésie et au jeu, à la mélancolie et à l’énigme du bonheur. » Mais comme pour Rose, à chacun de tirer de cette exposition ce qu’il veut bien y voir. Que le spectateur se perde, tout comme les commissaires ont laissé certains éléments leur filer entre les doigts. Aidés par l’artiste « indiscipliné » Bruno Persat, ils présentent cette fois, dans le désordre : des chiens menant une enquête policière de Moyra Davey, une installation inspirée de la retraite bouddhiste de Thaï Chitti Kasemkitvatana ou encore une salle recouverte de papier-peint représentant le dégradé d’un coucher de soleil… et des surprises ! (C.B.) www.ceaac.org Œuvre de Bruno Persat


> 04.01.15

Anthony Caro Œuvres majeures de la collection Würth — Musée Würth

Rétrospective de l’immense sculpteur britannique, disparu l’an passé. Sur les docks de Londres, un homme se promène au milieu des matériaux que des marins s’apprêtent à condamner au rebut. À la craie, il signe “A.C”. Anthony Caro réserve ces pièces pour ses sculptures d’acier. En rupture avec sa formation classique, dont témoigne un bronze aux allures antiques de 1946, fasciné par les minimalistes américains et par son nouveau maître Henry Moore, le jeune Britannique va désormais articuler sa pensée autour du matériaux de récupération. « La sculpture n’a comme mérite que ceux qui sont intrinsèques à sa nature – soit c’est une camelote sans vie, soit elle porte en elle son intention, soit elle a de la poésie, soit elle n’a rien ». L’œuvre ne se justifie que par sa seule présence. Caro expérimente des réponses nouvelles ; il s’intéresse aux avant-gardistes et fait vivre en trois dimensions tantôt La Chaise de Van Gogh tantôt Les Baigneuses à la rivière de Matisse. Mais ce qu’il veut approcher et questionner au plus près, c’est avant tout l’architecture. En 1993, il écrit : « En me préoccupant d’archi-

Erstein

tecture, j’ai récemment découvert un filon abondant, où il est question de confinement et d’enveloppement, et même de peau. » Caro revient alors, si ce n’est à la figuration, au moins à la narration. Derrière la première porte de The Last Judgment, 28 stations composées de céramique, de béton, de laiton, d’acier, de chêne, de bois d’ekki et bois de jarrah entraînent le regardeur dans une débauche de matière et de volume au sein de ce que l’artiste a conçu comme une architecture inversée parce que construite de l’extérieur vers l’intérieur. L’ensemble est une matière vivante, une peau dans

laquelle on se glisse pour avancer jusqu’à la dernière porte, la porte des trompettes, qui sonne la Fin. Entre thèmes bibliques, mythologiques et politiques, l’œuvre ne renvoie plus à elle-même mais au regardeur, à sa propre existence, à sa propre fin. (V.S.G.) www.musee-wurth.fr The Last Judgement, 1995-1999, Collection Würth - Photo : Philipp Schönborn


L art en balade

Sélestat Strasbourg / Erstein

> 12.10

Sélestat

Felix Schramm You Can’t Beat Time — Frac Alsace L’artiste allemand déconstruit l’espace pour tenter d’arrêter le temps

Inutile de chercher à lutter, le temps finit toujours par supplanter l’humain. Il file sans que l’on puisse le rattraper. L’espace, quant à lui, tend à se laisser plus facilement modeler. Est-ce cette contradiction que Felix Schramm, sculpteur allemand formé par Jannis Kounellis à l’école des Beaux-Arts de Düsseldorf, a voulu mettre en avant à travers le titre de son œuvre monumentale You Can’t Beat Time ? Comme un affront à l’égard du temps, il casse l’espace avec audace, s’en prend aux limites formelles par les perforations et les déchirures. Au-delà de l’idée de chaos, Felix Schramm explore les concepts de construction et de déconstruction, un paradoxe alimenté par les volumes assemblés ou détachés, le réel ou l’artificiel. Comme un rappel de

l’œuvre Omission, présentée au Palais de Tokyo en 2009, Felix Schramm crée une tension entre sculpture et espace. Un accident maîtrisé, déterminé par les choix de l’artiste et du spectateur où tout ne se joue pas sur la perception mais aussi sur les déplacements. Une œuvre pour affirmer notre emprise sur l’espace en attendant de dompter le temps. (C.B.) www.culture-alsace.org Photo : Jean-Baptiste Dorner


18.06 — 19.10

15.06 — 12.07

Strasbourg

Matt McClune & Carlo Borer — Radial art contemporain Matt McClune livre une peinture aux subtiles superpositions de plans, dont les effets de blanches transparences dialoguent ici avec les masses sculpturales opaques de Carlo Borer, qui renvoient la lumière comme un miroir. radial-gallery.eu

28.06 — 06.07

Patrick BaillyMaître-Grand — MAMCS Strasbourg

Le photographe fait partie des expérimentateurs qui, dans les années 1980, ont choisi d’opter pour une démarche réflexive sur l’histoire et la technique du médium. Cette exposition célèbre ses trente ans de carrière et présente des images parmi la centaine dont il a fait don à la Ville. www.musees-strasbourg.eu Formol’s Band, 1986, nos 2/2, 1/2, 1/2. Périphotographies, épreuves au chloro-bromure d’argent avec virage, 90 x 70 cm © Patrick Bailly-Maître-Grand

Pression Design

Sélestat

— Chapelle Saint Quirin 3e édition de la biennale du design d’auteur de la région du Rhin supérieur, organisée par l’Observatoire MAD (Mad about Art and Design). www.madartdesign.fr


ROOM SERVICE

Du côté de chez Anne À l’entrée du quartier de la Robertsau, à seulement 10 minutes du centre-ville, Du Côté de chez Anne est le hôte spot presque secret qui deviendra bientôt incontournable.

Besoin d’une parenthèse green aux portes de la cité ? La capitale européenne accueille depuis deux ans une maison d’hôtes hors norme aux accents bucoliques et au confort plus que parfait. Du Côté de chez Anne – le nom de son hôte –, est notre adresse coup de cœur cachée, qui fera le bonheur de ses visiteurs pour une ou plusieurs nuits. Dans un environnement verdoyant, on y découvre cinq chambres somptueuses nichées à l’étage d’une bâtisse bourgeoise alsacienne du 18e siècle, dont la quiétude contribue à la magie du lieu. L’esprit « chambre d’amis » est recherché par Anne Gerber, qui a su insuffler une personnalité à chacune de ses chambres « florales ». Le linge de lit de très belle facture y est accueillant, la salle de bain dernier cri et la tête de lit majestueuse, signant une déco soignée du sol au plafond. Cet espace de charme vient d’ailleurs d’être distingué par un prix Commerce Design Strasbourg, récompensant les aménagements intérieurs les plus audacieux. La créativité se retrouve également dans la cuisine du marché proposé par le chef cuisinier Antoine Botter, dans l’élégant restaurant situé au rezde-chaussée et sa terrasse attenante, qui accueille les petits déjeuners copieux des heureux pensionnaires. (C.L.)

— De 95 à 195 € la nuit, petit-déjeuner inclus Restaurant fermé dimanche midi, lundi et jeudi soir 4, rue de la Carpe Haute à Strasbourg – 03 88 41 80 77 www.du-cote-de-chez-anne.com

Quetsche et mirabelle Un nom gourmand pour une chambre d'hôtes, élue 2e Maison préférée des Français 2014, et un gîte pour un couple ou une famille de quatre personnes. Du mobilier chiné complété par de la décoration chic. Les trois chambres déclinent trois couleurs (blanc, pourpre, nature) pour un effet des plus cosy. (C.B.) — Chambres : de 95 à 105 € la nuit, petit-déjeuner inclus Gîte : 480 € la semaine 13, rue du Château à Ichtratzheim 09 54 14 25 83 www.quetscheetmirabelle.com


Un soir d'été Régent Petite France Avec sa situation géographique exceptionnelle au cœur de la Petite France, l’hôtel Régent est la référence absolue pour un séjour mémorable dans la capitale alsacienne. S’il fallait renommer cet hôtel d’exception, on l’appellerait probablement l’Ill aux trésors ! Le Régent Petite France & Spa, situé dans le quartier mythique qui lui donne son nom, se love au cœur du centre-ville et aux abords de l’Ill, la rivière qui entoure Strasbourg de ses bras. Pour rendre hommage à l’histoire de ce monument devenu successivement un moulin à eau puis une glacière, cet élément naturel est subtilement décliné dans l’ensemble de l’hôtel. Comme dans le tout nouveau spa Ô fil de l’eau, qui vient compléter les 72 chambres et suites grand luxe, avec une vue imprenable sur les toits de la ville. L’établissement est aussi doté d’un restaurant et d’une terrasse au bord de l’eau. Vous y croiserez peut-être l’une des nombreuses célébrités qui, de passage dans la capitale européenne, ont l’habitude d’y séjourner ! (C.L.) — De 320 à 625 € la nuit

Mix intelligent d'époques et de styles, la maison d'hôtes de Nathalie et Fred Langel propose trois chambres, trois ambiances, mélangeant meubles de designers, bibliothèques d'art et céramiques traditionnelles. Les + ? Un espace massage et une table d'hôtes sur réservation. (C.B.) — De 70 à 100 € la nuit, petit-déjeuner inclus 19, rue Haute à Ernolsheim-sur-Bruche 06 11 98 57 38 www.unsoir-d-ete.com

5, rue des Moulins à Strasbourg – 03 88 76 43 43 www.regent-petite-france.com

Hôtel Beaucour À quelques pas de la Cathédrale, cet hôtel de charme parfaitement tenu par la sémillante Claire-Lise Baumann et son acolyte Audrey invite au romantisme made in Alsace ! Les 49 chambres nichées dans une ancienne usine de parapluies témoignent de la tradition du lieu pour un séjour au beau fixe ! On se prélasse volontiers sur la délicieuse terrasse fleurie à l’abris des regards… (C.L.) — De 120 à 210 € la nuit 5, rue des Bouchers à Strasbourg – 03 88 76 72 00 www.hotel-beaucour.com


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

HAGUENAU MEISENTHAL BADEN–BADEN KARLSRUHE

24.05 — 09.11

Beuys Brock Vostell — ZKM

Karlsruhe

Joseph Beuys, Wolf Vostell et Bazon Brock, trois piliers de l’art de la performance en Allemagne, et une vision tournée vers une redéfinition de la société. On ne soupçonne guère plus l’importance qu’ont eu certains artistes allemands dans la reconstruction mentale de leur pays sur la période d’après-guerre. Pourtant, la radicalité d’un Joseph Beuys, d’un Bazon Brock et d’un Wolf Vostell, parmi les performers les plus exposés dans les années 60 et 70, a conduit à une vraie prise de conscience. Laquelle a aussi permis à l’Allemagne de retrouver sa juste position dans le concert des nations. Ces trois-là, amis dans la vie, ont puisé dans l’expérience du système totalitaire et de la guerre pour alerter les consciences et proposer d’autres modèles aussi bien esthétiques que politiques, avec une double finalité : l’émancipation totale de l’individu et son implication dans des expériences sociales nouvelles. Joseph Beuys y a même construit

sa propre mythologie sur la base d’éléments stylistiques distinctifs comme la graisse et le feutre. D’où l’idée de creuser « les matériaux de la vie dans le but de la transformer », selon la belle formule que Beuys emploie dans un entretien en 1977. Sa vision élargie de l’art comme sculpture sociale, il la développe dans le cadre de performances parfois participatives et à vocation pédagogique, non sans cette pointe d’humour qui le rattache au courant dont il est issu dans les années 60 : Fluxus. On se souvient à ce titre de manière très amusée du Combat de boxe pour la démocratique directe à Kassel, en 1972 : assis pendant trois mois derrière un petit bureau, Beuys exposait son programme d’art révolutionnaire et défiait dans un combat de boxe les contradicteurs qui lui cherchaient noise… Cette vision de l’enseignement redéfinie par l’art de performance, il la partage avec Bazon Brock et Wolf Wostell. Instruction, discussion, action et agitation sont indissociables ; elles sont mises à la contribution


Rolf Jährling, Wolf Vostell, Bazon Brock, Eckhart Rahn, Joseph Beuys, Tomas Schmit, Charlotte Moorman, Nam June Paik à la Galerie Parnass à la fin des 24 Stunden Happening, Wuppertal le 5 juin 1965 Photo : Ute Klophaus

des utopies nouvelles nées à la fin des années 60, en rupture totale avec la génération précédente. On a sans doute eu le tort de situer ces trois artistes majeurs séparément les uns des autres – la notoriété de Beuys et Wostell demeurant écrasante à bien des égards. Le mérite de l’exposition que leur consacre le ZKM est non seulement de rétablir un juste équilibre, mais aussi de mieux envisager les démarches communes de ces actionnistes qui avançaient en parallèle malgré leurs différences. Elle offre un éclairage particulier sur les finalités mêmes de l’avènement de la performance ou du happening, un art auxquels ils ont donné ses lettres de noblesse – en histoire de l’art, on parle de « tournant performatif » –, de manière éloignée des tentatives sans doute excessives

de leurs voisins autrichiens. Un art qui, comme chacun sait, a connu bien des extensions plastiques. Le ZKM profite de cette exposition pour présenter la pièce de Wolf Vostell récemment acquise, Transmigracíon II, l’une des premières installations à intégrer un poste de télévision, œuvre historique s’il en est qui prouve la dimension proprement visionnaire de ces artistes. Une dimension à laquelle il est bon aujourd’hui de se référer, et peut-être même de se ressourcer. À ce titre, laissons parler Joseph Beuys. À la question « Une notion de l’art élargie à la vie entière ne fait-elle pas disparaître l’art au profit de la vie ? », il répond : « Au contraire. C’est le début de l’art. » Dont acte ! (E.A.) www.zkm.de


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

12.07 — 26.10

Baden-Baden

40 | 10 — Museum Frieder Burda Le collectionneur Frieder Burda célèbre les 40 ans de sa collection et les 10 ans de son musée avec une riche exposition.

Ce qu’il y a de passionnant dans l’exposition d’une collection privée, c’est qu’elle livre toujours un regard personnel et intime sur l’art. Celle de Frieder Burda témoigne d’une remarquable cohérence de goûts et de choix. Né en 1936 à Gengenbach, petite ville du Bade Wurtemberg, héritier de son père Franz Burda et de l’empire de presse qu’il a fondé en 1986, Frieder Burda achète sa première œuvre en 1968. Une toile lacérée de l’artiste italien Lucio Fontana. « Dans la maison familiale, il y avait des toiles de Kirchner, Beckmann, Dufy, Nolde, et beaucoup d’autres, et d’un coup, je vois quelque chose de très avantgardiste, une peinture avec trois fentes. J’avais 32 ans et je voulais montrer à mon père à quel point j’étais moderne. » Plusieurs années s’écoulent avant qu’il n’achète une autre toile…

Guidé par de précieux conseillers, dont le marchand d’art suisse Thomas Amman, « qui a beaucoup encouragé [sa] passion pour l’art », Frieder Burda fait de sa collection la véritable œuvre de sa vie. Il reprend Macke et Kirchner de celle de son père, et construit la sienne autour de la fascination de la couleur et la recherche de l’émotion (sans doute parle-t-on là de la même chose). Jusqu’en 1992, il se concentre essentiellement sur les artistes allemands Gerhard Richter (voir aussi l’exposition à la Fondation Beyeler près de Bâle) et Sigmar Polke, dont il possède des pièces majeures et qui constituent encore aujourd’hui le cœur d’une collection riche désormais de quelques 1000 pièces. Les rejoignent des œuvres de Mark Rothko, Jackson Pollock, Willem de Kooning, des Picasso tardifs mais aussi des toiles remarquables de jeunes peintres allemands comme

Neo Rauch ou Simon Pasieka. « De purs peintres », car ce sont les seuls qui l’intéressent, auxquels il offre en 2004 un écrin signé Richard Meier à Baden-Baden (après avoir longtemps considéré la ville de Mougins). Il leur consacre régulièrement des expositions monographiques et les réunit aujourd’hui dans une exposition qui s’attache à créer des liens, des tensions, des confrontations, suggérer des filiations entre des œuvres qui ont toutes, sans aucune exception, une valeur expressionniste. (S.D.) $-Bild, 1971, techniques mixtes sur tissu, Museum Frieder Burda, Baden-Baden © The Estate of Sigmar Polke / VG Bild-Kunst, Bonn


21.06 — 09.11

Bijoux Celtes

Haguenau

— Musée historique — Chapelle des Annonciades — Espace Saint-Martin Le désir de plaire est sans doute celui qui définit le mieux la nature humaine. Dans sa relation au corps, le bijou est l’une des armes de séduction essentielle et, aujourd’hui pas moins qu’hier, il retrouve sa place entière en tant que parure de soi. Pour mieux comprendre comment depuis les temps anciens il revêt une fonction privilégiée dans le jeu qui s’opère à tous les niveaux, sensuel bien sûr, mais aussi politique et rituel, quoi de mieux qu’un petit mouvement arrière pour s’attacher aux collections de bracelets, colliers et autres torques conservées au Musée Historique de Haguenau, et de confronter celles-ci à des créations contemporaines ? Voilà une belle manière de non seulement révéler la richesse de ces collections, parmi les plus prestigieuses de l’Âge du Bronze et l’Âge du Fer, mais aussi de signifier la permanence de la création joaillière. À déambuler à Haguenau au gré des thématiques dans les trois lieux, le Musée historique, la Chapelle des

Annonciades et l’Espace Saint-Martin, on mesure l’étonnante actualité des pièces les plus anciennes : leur dimension esthétique, leur capacité d’abstraction des motifs organiques et leur vocation symbolique. Placées en vis-à-vis des œuvres réalisées par les étudiants de l’Atelier Bijou de la HEAR (Haute École des Arts du Rhin) ou celles des apprenants du centre de formation d’art et de tradition La Table d’Émeraude, leur charge continue de rayonner dans des allers-retours qui font que ces trésors de l’Antiquité et les créations contemporaines s’interconnectent pour des effets délicieux. Florence Lehmann, l’une des deux responsables de l’Atelier bijou, nous l’affirmait il y a quelques

mois (voir dans le Zut ! Strasbourg n°19) : « C’est en se penchant sur ce qui a existé qu’on réinjecte du sens, le sens d’aujourd’hui. » Les différentes expositions à Haguenau viennent confirmer son propos. (E.A.) www.ville-haguenau.fr Yiumsiri Vantanapindu, 1/11/11, collier, porcelaine noire, fer


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

> 31.10

Andreas Brandolini & Meisenthal Meisenthal — Centre International d’Art Verrier Figure emblématique du CIAV, Centre International d’Art Verrier, le designer allemand Andreas Brandolini fut son directeur artistique de 1996 à 2003. Il y mena d’importants programmes de recherches et de nombreux workshops et y revient aujourd’hui, un peu comme à la maison, pour présenter des pièces chargées d’histoires, qui nous content toute une époque par leurs formes, leurs contextes socio-politiques et leurs couleurs. 20 ans de design social évoquant les courbes féminines, la pop ou les objets oubliés. Un travail à l’image du CIAV : dans la pure tradition verrière, mais aux formes et aux préoccupations résolument contemporaines. (C.B.) www.ciav-meisenthal.fr Andreas Brandolini, Demoiselles © CIAV Meisenthal

16.05 — 11.11

Le monde aquatique de Lalique Wingen-sur-Moder — Musée Lalique Lalique, c’est avant tout l’histoire d’une famille de créateurs chapeautée par René Lalique, dessinateur, joaillier, verrier et décorateur d’exception. Observateur minutieux, il se découvre une passion pour la faune et la flore aquatique autant que pour l’esthétique des fluides et les personnages féminins fantastiques issus de ses rêveries. L’exposition revient en cinq parties sur cette fascination de la maison Lalique en se penchant sur le réel, l’imaginaire, les jeux de reflets et les fontaines merveilleuses imaginées par René Lalique. Une dernière partie, toute en contraste entre transparence et satiné, rend hommage aux objets en cristal en leur donnant vie dans des mises en scènes étonnantes. De la magie du beau. (C.B.) www.musee-lalique.com Lalique SA, Vase Poséidon, 2008, coll. privée © Studio Y. Langlois


Brenners Park Hotel Spa À la lisière de la Forêt Noire, non loin du musée Burda, le Brenners offre un cadre époustouflant et des services luxueux : un confort absolu, un spa entièrement dédié au bien-être et à la santé, et une piscine avec vue directe sur la verdure. (C.B.) — De 230 à 3300 € la nuit Schillerstrasse 4/6 à Baden-Baden + 49 (0) 7221 9000 www.brenners.com

© Alexis Delon / Preview

ROOM SERVICE

La Source des Sens Une expérience sensorielle où bien-être et nature entrent en communion dans un cadre unique, c’est la promesse tenue par La Source des Sens à Morsbronn-Les-Bains. Lorsque Pierre Weller, chef cuisinier, reprend en 2001 l’entreprise familiale alors nommée l’hôtel de la Marne, avait-il déjà en tête qu’il en ferait quelques années plus tard l’un des joyaux hôteliers les plus ambitieux de la région ? Au croisement de trois rivières, aux pieds du Parc Naturel des Vosges, les bienfaits de la nature agissent d’un bout à l’autre de l’expérience à la Source des Sens. Gustative pour commencer, avec une cuisine instinctive de saison dont l’exigence du Chef et maître des lieux fait le succès. Elle se poursuit dans les chambres élégantes aux lignes épurées, où le spectacle de la forêt s’invite magistralement dans l’intimité. Elle prend tout son sens dans le tout nouveau spa de plus de 5000 m2, pour une parenthèse détente exceptionnelle. Piscines intérieure et extérieure, hammam, saunas et une expérience sensorielle inédite avec la possibilité de privatiser un espace grand luxe un sein du spa. Grandiose. (C.L.) — Forfait Spa-nuit-restaurant, de 120 à 260€ par personne 19, route de Haguenau à Morsbronn-Les-Bains - 03 88 09 30 53 www.lasourcedessens.fr

La Clairière En pleine forêt, cet hôtel spa est en parfaite harmonie avec la nature en proposant des programmes bien-être tournés vers une vie plus saine et une cuisine bio très inventive. Les chambres, elles, – beaucoup sont avec balcon –, marient avec justesse le bois et les couleurs. (C.B.) — De 105 à 195 € la nuit 63, route d'Ingwiller à La Petite Pierre – 03 88 71 75 00 www.la-clairiere.com

Hôtel Le Moulin Anciens propriétaires du restaurant Le Cygne, Annie et François Paul ont investi un ancien moulin à grains non loin du parc naturel des Vosges du Nord pour en faire un hôtel 12 chambres où la sérénité est garantie ! Ils proposent également des formules chambre et dîner gastronomique. (C.B.) De 95 à 265 € la nuit 7, rue du Moulin à Gundershoffen 03 88 07 33 30 www.hotellemoulin.com


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Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

COLMAR MULHOUSE RIXHEIM ALTKIRCH

Mulhouse

> 12.10

Folie textile

230 œuvres symbolisant le faste du Second Empire illustre la fascination montante pour la mode et la décoration intérieure.

les plus belles pièces. Jean-François Keller, délégué à la conservation du musée, lève le voile sur cette époque ostentatoire.

— Musée de l’impression sur étoffes

Grand centre de production textile, Mulhouse a de tout temps inondé le marché parisien de riches meubles et tissus. À l’époque du Second Empire, elle se démarque avec ses étoffes imprimées sur sergés de laine, mélange de coton et de laine, et chintz, un coton fini par un apprêt de cire. L’exposition Folie Textile revient sur cette production locale et évoque les tendances de l’habillement et de la décoration intérieure, inspirés par le développement de la botanique. La fleur passionne autant que la richesse, laquelle se mesure à la splendeur des intérieurs (fauteuils capitonnés garnis de passementeries, revêtements muraux ou rideaux) et de la toilette féminine (robes à crinoline et mouchoirs imprimés). Exemples notoires de ces nouvelles fascinations : l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, modèle de grâce et de majesté, et la princesse Mathilde, cousine de l’Empereur, dont le musée expose

Pourquoi le Second Empire est-il une période faste pour le textile ? L’industrialisation et l’apparition de la chimie autorisent la production d’étoffes colorées en grande quantité, qu’il faut ensuite écouler. Il faut alors modifier la manière de consommer, et l’on va organiser le passage de la consommation par besoin à la consommation par plaisir. Les grands magasins, pour lesquels les industriels alsaciens vont se mettre à produire, contribuent largement à cette transformation. La mise en place d’un réseau de chemin de fer permet également de réduire les coûts de transport des marchandises et de distribuer les produits dans toute la France, à travers la vente sur catalogue. De nouveaux marchés apparaissent, notamment au Japon, et dessinent les contours de la mondialisation.

Mode et décoration sous le Second Empire


le Second Empire, l’apparition des serres, la création des premières sociétés de botanique permet la culture et la découverte de nouvelles espèces que les dessinateurs montrent sur les étoffes.

Pourquoi parle-t-on de révolution de la décoration intérieure ? La notion de confort apparaît et l’on crée des intérieurs « cosy », même dans les palais impériaux. De grandes fortunes se constituent et on montre sa richesse par une profusion d’étoffes, d’objets ou de mobilier. On mélange l’ancien et le contemporain pour créer des espaces surchargés et l’on n’hésite pas à ajouter des meubles de périodes plus anciennes ! Comment la fleur se démarquet-elle à cette époque ? Les fleurs sont présentes dès le début dans le vocabulaire décoratif du textile. Au départ, on s’inspire des fleurs des champs et des jardins. Sous

Que nous racontent les vêtements de l’impératrice Eugénie et de la princesse Mathilde, présentés dans cette exposition ? Ces femmes sont les garantes du bon goût français et suivent la mode. La princesse Mathilde a par exemple dans sa garde-robe une robe de couleur violette, la première couleur chimique découverte et utilisée en 1856. Elles ont des vêtements adaptés aux circonstances : simples pour les marches et les séjours de bord de mer, qui permettent de se déplacer facilement, ou robes en soie pour les bals. La princesse Mathilde reçoit d’ailleurs en 1867 de l’Empereur une soie brodée japonaise, pays qui vient juste de s’ouvrir à l’occident et qu’elle visitera plus tard ! Cette époque reste-t-elle aujourd’hui une source d’inspiration ? Kenzo s’est beaucoup inspiré de cette période il y a quelques années ! L’ouverture du Musée d’Orsay a fait redécouvrir le XIXe siècle aux stylistes, qui se sont mis à beaucoup puiser dans cette période. Aujourd’hui, les goûts ont changé et on va vers des styles plus simples et épurés, mais des maisons anglaises comme Ramm, Son & Crocker restent spécialisées dans la création de ces motifs. (C.B.) www.musee-impression.com Impresssion sur coton (détail), Thierry - Mieg, 1862


L art en balade

Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

> 15.05.15

05.06 — 24.08

Anna Ostaya

Mulhouse

— Kunsthalle

Papier peint et Art nouveau

Rixheim

Dans sa première exposition monographique française, l’artiste polonaise repense le travail.

Rythmes, couleurs, lignes courbes, ornementations, arbres, fleurs, insectes et animaux… Pas étonnant que l’esthétique Art nouveau ait imprégné la décoration intérieure par le biais du papier peint, toujours lié à l’évolution de l’art. D’autant que l’un des artistes majeurs du style, l’architecte Hector Guimard, auteur des bouches du métro parisien, s’est lui aussi mis à la réalisation de motifs de papier peint. Dessinateurs et industriels, aidés par l’impression mécanique, se mettent tous à l’Art nouveau dont les motifs vont inonder le marché du papier peint à partir de 1900. Depuis, impossible d’enrayer la machine : le mouvement Pop continue d’explorer l’esthétique Belle époque, tout comme les artistes du 21e siècle. Ainsi, alors que le flamand rose fût l’emblème de l’Art nouveau, il est l’animal tendance de l’été 2014 aux côtés des palmiers ! La boucle est bouclée. (C.B.)

Les artistes, c’est bien connu, sont des fainéants. Ils se lèvent à pas d’heure, font tarder leur café matinal, travaillent vaguement deux ou trois heures avant de sortir prendre l’apéro qui s’éternise jusqu’au petit matin. Rebelote le lendemain. Pas étonnant que les bienpensants les incitent à se trouver un « vrai » travail. Pour sa première exposition personnelle en France, Anna Ostoya a décidé de les prendre au pied de la lettre. En apprenant que la Kunsthalle de Mulhouse était au départ une fonderie industrielle, elle décide de calquer ses journées sur celles que vivaient les ouvriers d’alors : horaires réguliers, travail pénible, production normée et cadencée. Partant d’une production artistique réglée sur le rythme de travail d’usine, elle questionne la figure stéréotypée de l’artiste paresseux, doublée de son mythe corollaire : l’artiste est un librepenseur, incompris parce que précurseur. Le résultat voit des Transpositions de couleurs s’égrainer au fil de formes (bandes, carrés, ondes, courbes), de techniques (peinture à l’huile, acrylique, gomme et laque), de matériaux (feuille d’or, aluminium, sang) et de références historiques (Constructivisme russe et Suprématisme, groupe BMPT) pour un rendu vibrant et coloré qui captive les sens et donne à penser les conditions de transformation sociale de la condition ouvrière comme celle de l’artiste. (X.H.)

www.museepapierpeint.org

kunsthallemulhouse.com

Création, production, diffusion — Musée du papier peint Le Musée du papier peint revient sur cette période qui ne cesse d’inspirer industriels et dessinateurs.

Flamingos, vers 2010, collection New Contemporaryn Manufacture Cole & Son, Londres

Anna Ostaya, Transposition 1s


19.06 — 21.09

14.06 — 31.08

Der Leone have sept cabeças Altkirch — CRAC Alsace Quelques heures après leur naissance, les deux sœurs jumelles américaines Grace et Virginia Kennedy étonnaient déjà par leurs capacités à soutenir le regard de leur entourage. Par la suite, le fait qu’elles s’isolent en grandissant a conduit un neurochirurgien à diagnostiquer un retard mental, alors que leurs parents finissaient par ne s’étonner de rien. Jusqu’au jour où ils ont découvert que les fillettes avaient inventé leur propre langage : une langue extrêmement rapide, mélange d’anglais et d’allemand, dont elles étaient les seules à comprendre le sens. Les psychiatres et les linguistes se sont penchés sur leur cas, et les spéculations allaient bon train sur cet idiome qui leur était propre. On le sait, elles l’ont délaissé vers l’âge de neuf ans – leur père leur en interdisait la pratique ! –, mais il reste une trace visuelle de leur étonnant babillement : un film réalisé par Jean-Pierre Gorin en 1979, Poto and Cabengo, du nom que les filles se donnaient l’une l’autre. Le langage cryptique des deux fillettes reste aujourd’hui un mystère, d’où l’idée de s’appuyer sur le documentaire pour concevoir une troublante exposition collective qui s’attache à la parole, à l’interprétation et à la créativité spontanée. (E.A.) www.cracalsace.com Natalie Czech, A Hidden Poem by Robert Lax, 2010. Courtesy de l’artiste

Michel Delmotte Terre, dessin, peinture — Musée Théodore Deck

Guebwiller

Un artiste multi-facettes qui explore la nature humaine. Résolument tourné vers l’humain, l’artiste Michel Delmotte, très attaché à l’enseignement – il a passé de nombreuses années à enseigner au sein de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg –, explore le corps et les sentiments à travers la sculpture, le dessin et la peinture. Cette première rétrospective tend à instaurer un dialogue entre les différents médiums utilisés par l’artiste, avec 200 pièces présentées, des sculptures figuratives et contemporaines construites autour de personnages archétypaux et des dessins et peintures, résultats d’observation des œuvres modelées. Comme si la terre prenait vie, comme si la main du dessinateur venait remplir avec un certain cynisme les personnalités de ses objets sculptés. Des regards qui en disent long, des faces à faces étranges, des formes exagérées, des sens cachés… De quoi se poser des questions sur la nature humaine. (C.B.) www.arts-ceramiques.org Méfiance, dessin crayon et encres, 2013


L art en balade

Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

05.07 — 05.10

Joël Ducorroy Comme un aperçu

— Espace d’art contemporain André Malraux

Cela fait plus de 30 ans que Joël Ducorroy fait dans la plaque minéralogique. Depuis 1981, précisément, lorsque sous le coup d’une révélation (que la légende attribue à une rencontre avec Gainsbourg) il fait embosser son premier texte au BHV. Dès lors, l’artiste plaquetitien, comme il s’auto-désigne, n’a eu de cesse de remplacer des objets par des mots. Avec beaucoup de facétie, il plante une plaque « Cactus » à la verticale dans un pot en terre cuite, cale une plaquette « Saucisse » rouge entre deux plaques « Baguettes » jaunes. Certes, il n’a pas résisté à la tentation de faire passer quelques messages (comme « La vérité en art commence quand le regardeur ne triche pas », clin d’œil à Marcel Duchamp), mais en héritier Pop, préfère se pencher sur les objets du quotidien. Ducorroy recrée ainsi des espaces entiers, qu’il appartient au spectateur de remplir. Fin 1992, pour le Confort Moderne à Poitiers, il meuble ainsi un appartement F4 avec plus de 1000 plaques. Tout y est, canapé, télé, café.

Seulement, là où le Pop Art présente les objets à notre regard, Ducorroy les lui soustrait. Il reproduit vaguement la forme, mais les escamote, les déshabille de leur usage et les décompose, remplaçant les éléments par des mots qui les désignent. Les voici désormais irréductibles. Là où Ben, autre artiste textuel, commente le monde, Joël Ducorroy préfère le nommer. Et rappelle ainsi que l’une des fonctions les plus fondamentales du langage n'est pas de communiquer des sentiments ou de décrire le monde, mais de l’ordonner. (S.D.)

Colmar


Hôtel Quatorze Au cœur du quartier historique de Colmar se dresse l'hôtel Quatorze, arborant fièrement ses quatre étoiles sur sa façade typique. À l'intérieur : une décoration contemporaine et du design innovant.

C'est dans une ancienne pharmacie datant de 1830 que l'hôtel Quatorze a élu domicile. Un écrin de choix, en plein centre-ville, à deux pas de bâtisses d'exception : la maison Pfizer, classée monument historique, et la charmante Cathédrale Saint-Martin. Passée la porte de l'hôtel, un nouveau monde ultra-confortable vient contrebalancer l'architecture historique, peuplée de pièces étonnantes. Ici, chaque détail compte : l'ambiance cosy est travaillée jusque dans l'éclairage, et les objets « coups de cœur » en vente dans le hall d'accueil sont délicieusement agencés. Cet été, vous y retrouverez des pochettes brodées de messages malicieux, des écharpes et sacs à chaussettes et à dessous, le tout signé Inouitoosh, ainsi que les bijoux délicats et décalés de la marque Médecine douce, vendue ici en exclusivité. La touche luxe moderne de l'hôtel se déploie dans les 14 chambres

ROOM SERVICE

(dont deux suites) toutes fournies en literies coquettes. Les plus chanceux pourront même se prélasser dans des baignoires jacuzzi, avant de dîner ou de prendre un verre sur la superbe terrasse au calme. Chic ! (C.B.) — De 125 à 320 € la nuit 14, rue des Augustins à Colmar 03 89 20 45 20 www.hotelquatorze.com


Hôtel des Berges Dans un cadre unique, celui des jardins de l'Auberge de l'Ill (le restaurant tenu par la famille Haeberlin), Marco et Danielle Baumann ont recréé l'esprit d'une ferme alsacienne où vous pourrez même prendre vos petit déjeuners sur la rivière, dans une barque ! (C.B.)

ROOM SERVICE

— De 300 à 500 € la nuit 4, rue de Collonges au Mont d'Or à Illhaeusern – 03 89 71 87 87 www.hoteldesberges.com

Verte Vallée Hôtel, restaurant et spa connu et reconnu de la vallée de Munster, Verte Vallée a pour maître-mot le bien-être et le décline sous toutes ses formes !

Au Moulin En été, rien de tel que de faire un tour dans les vignobles alsaciens. Le bon plan : visiter le domaine Dopff (les inventeurs du crémant d'Alsace, si si!) et prendre une chambre typiquement alsacienne Au Moulin ! (C.B.)

Depuis 25 ans, l'équipe de Verte Vallée exprime son attachement à une seule ambition : le bien-être ! Plus qu'un simple hôtel, c'est un véritable havre de paix et d'harmonie où l'on peut se reposer, se détendre, se ressourcer, se faire chouchouter, se régaler, et même se sculpter. Côté forme et beauté, on trouve piscine, salle de fitness, sauna, hammam mais, surtout, un spa proposant plus de 50 soins adaptés à chaque besoin et envie. En cuisine, Thony Billon dirige une brigade de 15 personnes au service de votre appétit. Ce jeune chef, habitué de la cuisine de haut-vol, se montre très attaché aux produits frais et locaux. Il revisite les plats traditionnels de 1000 saveurs, de jeux d'épices et de couleurs. Le tout saupoudré de chambres élégantes et d’une terrasse très agréable. (C.B.)

— De 60 à 80 € la nuit

— De 93 à 285 € la nuit

3, rue du Général de Gaulle à Riquewihr – 03 89 86 05 52

10, rue Alfred Hartmann à Munster 03 89 77 15 15 www.vertevallee.com


Maison Mondrian Vous aimez le Stijl, sans courbes, ni obliques, avec juste des traits verticaux et horizontaux ? Dormir dans un tableau de Piet Mondrian vous obsède ? Séjourner dans une maison alsacienne n’est pas dans votre liste des lieux où vous rêvez de passer une nuit cet été ? Cette maison et table d’hôtes au cœur du Mulhouse historique risque de régler quelques envies pressantes et vous faire changer d’avis. Les cinq chambres aux couleurs primaires et la table d’Irène et Jean-Luc Naudin, artistes et architectes d’intérieurs, est un bijou d’équilibre et d’harmonie. Une décoration qui comblera les architectes et fans du mouvement De Stijl. (M.C.D) — De 85 à 108 euros, petit-déjeuner inclus 5, rue Paille à Mulhouse 06 07 03 83 35 www.maison-mondrian.fr

Le Schweighof Deux chambres d’hôtes, un gîte indépendant et, côté emplettes, déco et petite restauration : c’est La Boutique Café. Cet ancien domaine familial fraîchement rénové et perché dans le Sundgau propose un délicieux déjeuner maison avec granola et jus de fruits de la région. La propriétaire des lieux aime les jolies ambiances nordiques, une influence à retrouver également dans les assiettes. Une très bonne adresse pour les familles bobos ne se déplaçant pas sans leur Milk Zut ! sous le bras ! (M.C.D) — De 120 à 188 € la nuit, petit-déjeuner inclus Ferme du Schweighof à Altkirch 06 42 84 86 33 / 09 54 86 11 86 www.leschweighof.fr

Datchas Lodges Ce gîte d'inspiration polonaise, comme on en voit peu, est divisé en deux appartements à la fois écolos et design ! Un lieu parfait, entre amis ou en famille, à deux pas du Lac blanc. (C.B.) — De 300 à 540 € pour 2 nuits, de 4 à 6 personnes 328, Les Plains Champs à Labaroche 06 08 35 33 57 - www.datchas-lodges.fr


L art en balade

LE CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE

Les sentiers de l’âme Le Centenaire de la Première Guerre mondiale suscite bon nombre d’expositions : sélection indicative parmi les cycles proposés dans la région. On se souvient avec une certaine émotion de la lettre que Franz Marc adressa à Maria, son épouse, le 4 mars 1916. « Ne t’inquiète pas, je m’en sortirai et je n’y laisserai pas ma santé. » Le peintre munichois tomba à Verdun ce jour-là, vers 4h de l’après-midi. Plus que quiconque, il avait pourtant pressenti dans sa chair l’imminence du chaos ; ses tableaux de la période qui précède le conflit laissaient apparaître de manière prémonitoire le voile du drame dans lequel allait plonger l’Europe toute entière, et le monde à sa suite. L’artiste savait que l’humanité allait à sa perte. Il savait, même s’il cherchait à le nier, qu’il y perdrait luimême la vie. D’autres en sont revenus cependant, et leur art a été marqué à jamais par l’expérience qu’ils ont vécue. C’est le cas de Max Beckmann, Erich Heckel et Otto Dix, si durement éprouvés qu’ils livrèrent quelques-

unes de leurs plus belles pièces au cours de l’immédiate après-guerre. Les tableaux et œuvres sur papier présentés dans le cadre des Illusions mitraillées à Karlsruhe touchent par la violence intime qu’elles manifestent. On a beaucoup insisté sur la dimension visionnaire de ces artistes expressionnistes, on redécouvre à quel point leur travail a posé les bases d’une nouvelle vision de l’humanité, lucide, affectée mais pas forcément désespérée. Ces images renvoient à des tentatives plus anciennes, celle du Lorrain Jacques Callot qui a établi lors de la Guerre de Trente Ans les codes stylistiques de l’art de guerre, très loin de toute forme d’héroïsme. Ses gravures rencontrent un écho chez Goya, mais aussi chez tous les artistes qui ont tenté d’approcher cette réalité-là. Aujourd’hui, de découvrir au musée des Beaux-Arts de Nancy l’intégralité de la série Les malheurs et misères de la guerre nous offre un éclairage particulier sur une première approche quasi-documentaire, objective et soucieuse du détail. C’est avec une finalité voisine que six musées dans les Vosges s’attachent à l’arrière du front pendant les quatre années de guerre. On suit le parcours de cinq personnages qui tentent de

vivre l’ordinaire de la guerre : l’enfant qui découpe les images produites par l’imagerie Pellerin – images à jouer racontant le quotidien de la guerre – ; le luthier et l’artiste qui continuent de créer ; la femme qui livre ses pensées dans son journal et le passant qui s’interroge. Œuvres graphiques, photos, peintures, affiches, ce parcours est un cheminement à travers le quotidien de chacun pour une émotion de chaque instant. À Strasbourg, on s’est posé la question des points de vue : les combattants français et allemands se font face. Avant de s’entretuer, leurs regards finissent par se croiser, ils y découvrent la même terreur, le même abîme. En s’appuyant sur un fonds documentaire considérable – archives départementales, médiathèque des armées et collections privées –, La Chambre donne à voir des images saisissantes réalisées à un moment où la photographie prend le pas sur l’illustration, non seulement pour témoigner mais aussi livrer sa propre vision de la réalité. Mais revenons à Franz Marc. Avant de disparaître au front, il avait eu le temps d’achever Les Cent Aphorismes sous-titré La Seconde Vue. Aphorisme 99 : « L’avenir donne toujours raison aux créateurs. » (E.A.)


Pellerin & Cie, Les gaz asphyxiants, 1916, Coll. Musée de l’Image, Épinal

Les illusions mitraillées, Beckmann, Heckel, Dix et la Première Guerre mondiale — jusqu’au 3 août à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe www.kunsthalle-karlsruhe.de

Otto Dix, Nächtliche Patrouille im Drahverhau, 1924 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

L’Art et la guerre — jusqu’au 16 février au musée des Beaux-Arts de Nancy www.mban.nancy.fr La Vie encore — jusqu’au 11 novembre dans les musées des Vosges (Musée de l’Image à Épinal, Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal, Musée de la lutherie de Mirecourt, Musée Pierre-Noël à Saint-Dié, Musée Friry de Remiremont, Musées de Remiremont) XIV / XVIII, La photographie et la Grande Guerre — du 13 juin au 27 juillet et du 20 août au 7 septembre à La Chambre à Strasbourg www.la-chambre.org

Jacques Callot, La Pendaison, musée des Beaux-Arts de Nancy


Design graphique : brokism

L’art en balade Ces pages font l’objet d’un tiré à part © Éditions Chic Médias, juin 2014 www.zut-magazine.com


la culture n’a pas de prix

www.novomag.fr


— Sur l’écran radar rock, une onde new-wave en direct de la planète Alsace. — BAYON – Libération

— Un disque derviche à écouter en boucle. — Stéphane Deschamps Les Inrockuptibles


Culture

Photo : brokism


70 Zut ! Culture Architecture

L’IMAGINATION AU

PAR PHILIPPE SCHWEYER PHOTOS NICOLAS WALTEFAUGLE

POUVOIR


71

Zut ! vous ouvre les portes du plus beau chantier de la région : l’extension et la réhabilitation du musée Unterlinden à Colmar. Un projet exceptionnel à triple enjeu, urbain, architectural et muséographique, confié à la célèbre agence suisse Herzog & de Meuron.


72 Zut ! Culture Architecture

À Colmar, le boss c’est Gilbert Meyer. Avant le départ de la visite d’un chantier particulièrement ambitieux qui devrait permettre à sa ville d’accueillir encore plus de touristes, l’inamovible maire de Colmar tient à mettre les choses au point. D’abord les chiffres : le coût total du chantier financé à moitié par la Ville de Colmar s’élèvera à 35 470 000 euros (sans compter un léger dépassement de 2,4%). Ensuite les délais : désireux de tordre le cou aux rumeurs, le maire insiste pour annoncer que si le chantier n’a pas été sans mauvaises surprises, il sera achevé dès l’été 2015 (fin juin, début juillet), ce qui devrait permettre d’organiser une inauguration en grande pompe à l’automne, au grand soulagement de Jean Lorentz, le président de la société Schongauer. Enfin, la fréquentation : elle devra être au minimum de 320 000 visiteurs par an pour permettre au projet d’atteindre son point d’équilibre. Ceci posé, la visite peut commencer. Pour cela, il faut s’équiper d’un casque (obligatoire) et d’une bonne louche d’imagination (facultative, mais bienvenue). Heureusement, Christine Binswanger, “partner” en charge du projet d’extension au sein du cabinet Herzog & de Meuron, est là pour nous guider. Grâce à la limpidité de ses explications, on se projette plus facilement dans ce qui n’est encore qu’un chantier mystérieux dans lequel on perd facilement ses repères. Pour rejoindre la galerie souterraine scindée en trois espaces d’exposition qui reliera l’ancien musée à la nouvelle aile, de magnifiques escaliers en colimaçon sont déjà en place. Comme le fait remarquer Christine Binswanger : « Tout le monde est beau dans un escalier comme ça ! » Au milieu de la galerie, un puits de lumière provient de l’étonnante petite maison plantée au milieu de la place vers laquelle convergeront les visiteurs. Une fois achevée, cette place modifiera radicalement les abords du musée, grâce notamment au découvrement du canal de la Sinn qui la traverse. Élément central de tout le projet, ce canal fonctionnera comme un axe de symétrie.

D’un côté le cloître et l’ancien bâtiment, de l’autre la nouvelle aile et les anciens bains destinés à accueillir l’administration, l’office du tourisme et la magnifique salle de réception qui servira aux vernissages mais aussi pour l’accueil éventuel d’installations artistiques volumineuses. La visite passe également par le chantier de « réhabilitation » de l’ancien musée. Pour mener à bien cette partie du projet, le cabinet Herzog & de Meuron travaille en étroite collaboration avec les Monuments historiques, et plus particulièrement avec l’atelier d’architecture Richard Duplat. Les travaux en cours permettent de comprendre l’esprit de la réhabilitation entamée : il s’agit de dégager les espaces et de faire entrer la lumière

là où c’est possible pour mieux mettre en valeur les collections et le bâtiment. Rendez-vous fin 2015 pour la visite d’un musée considérablement agrandi dans lequel chaque œuvre devrait être mise en valeur grâce à la sobriété chère à Herzog & de Meuron. Une sobriété des finitions que l’on découvre en avant-première à l’échelle 1 dans un recoin de la nouvelle aile (photo de la page précédente). Des murs en plâtre et un sol minéral blancs, le tout éclairé juste ce qu’il faut : avec un peu d’imagination, on y est presque.


73

“Tout le monde est beau dans un escalier comme ça.”

© Herzog et de Meuron


74 Zut ! Culture Musique

TERRE NOUVELLE PAR EMMANUEL ABELA PHOTO CHRISTOPHE URBAIN


75

Depuis qu’il a pris en main la destinée de l’Orchestre symphonique de Mulhouse, Patrick Davin cherche à se réapproprier d’anciens territoires musicaux tout en en explorant de nouveaux, avec pour seule finalité l’émotion du public.

Ne lui rappelez pas comme une fatalité qu’il a été l’élève de Pierre Boulez et de Peter Eötvös. Patrick Davin, directeur de l’Orchestre symphonique de Mulhouse depuis 2012, écarte les effets d’annonce avec le sourire. Et même si son passage chez ces deux compositeurs contemporains majeurs a pu déterminer une quelconque orientation artistique, son approche de la direction ne peut se résumer à ces rencontres-là. « Vous savez, nous précise-t-il d’emblée, la direction, ça n’est pas du tout comme l’instrument. Contrairement aux virtuoses, les chefs d’orchestre affichent une liste impressionnante de professeurs. Ça tient au fait que les élèves ont moins besoin d’un bagage technique définitif avant de commencer à exister comme chefs d’orchestre, mais qu’ils affinent cette technique au contact des orchestres, des instruments, et bien sûr tout au long de la vie. » De son propre aveu, ce quinquagénaire volubile se situe à un âge où il garde l’enthousiasme de ses débuts sans sombrer dans l’« erreur juvénile de trop donner d’énergie là où ça n’est pas nécessaire ». Il en revient cependant à Boulez et Eötvös, et admet qu’il a puisé chez l’un et chez l’autre une forme de rigueur qu’il associe à une très grande ouverture d’esprit. « Ils ont tous deux été amenés à faire de la musique contemporaine à leurs débuts par goût, tout en manifestant une passion pour d’autres musiques. » Il en va de même pour lui, qui s’attache aussi bien à la musique contemporaine qu’à l’opéra, avec cette affection particulière pour la musique française des XIXe et XXe. À la direction de l’Orchestre symphonique de Mulhouse, on réduirait sa proposition en la qualifiant d’éclectique : Patrick

Davin avance en toute cohérence, en établissant les liens esthétiques entre les œuvres du passé et celles d’aujourd’hui. Bruno Maderna, Steve Reich ou Krysztof Penderecki côtoient des « partitions plus anciennes » signées Bach, Beethoven ou Schumann. Ça sera également le cas l’année prochaine, avec une saison qu’il annonce « diverse, gourmande », sans exagération mais avec une programmation toujours adaptée à un merveilleux outil. « La Filature, c’est une chance incroyable », s’enthousiasme-t-il. Elle favorise la qualité du travail, notamment en répétition, et cette volonté « d’orienter le devenir de l’Orchestre », entendons par là à destination d’un public élargi. Lui, qui affiche un goût certain pour le football, compare sa démarche à celle d’un club qui cherche à gravir les échelons jusqu’à la coupe d’Europe – souvenirs des exploits du Standard de Liège, sa ville natale ? Il tente d’évoluer en passionné à l’échelle de la ville, du département et, au-delà, des frontières de la région Alsace. Une région qu’il affectionne, parce qu’elle lui rappelle sa Belgique, selon des critères qu’il affectionne : proximité, diversité et interculturalité. De manière amusée, il nous précise : « Les Français manifestent un côté frondeur, individualiste, et parfois même indiscipliné – c’est aussi pour cela qu’on les aime –, mais la qualité intrinsèque de chaque musicien est égale, voire supérieure, à celle d’autres pays comme l’Angleterre, l’Allemagne et l’Autriche. » La clé du succès réside donc, selon lui, dans la « cohésion, l’esprit de groupe ». En se montrant attentif au quotidien de ses musiciens, il cherche à fédérer, y compris avec l’apport ciblé de musiciens exté-

rieurs. Les résultats sont là : les critiques ont été dithyrambiques au cours de la saison. Et s’il se défend de toute mégalomanie dans ses choix, il admet volontiers une « forme d’exhibitionnisme de l’âme, parfois », qu’il place au service non seulement de l’Orchestre symphonique mais aussi de la collectivité. « Depuis que je suis ici, je vois ce qui est nécessaire à l’Orchestre. » Et de nous préciser, comme pour se dédouaner de toute forme de dirigisme, que pour les opérations les plus prestigieuses de la saison passée, il n’était même pas à la direction ; c’était le cas lors des représentations à l’Opéra Comique en avril dernier sous la direction d’Emmanuel Plasson. Ça sera également le cas à l’occasion de l’ouverture du prestigieux Festival Berlioz, à la Côte-Saint-André en août prochain et au Théâtre des Champs Élysées en octobre. « Quand l’Orchestre joue très bien sans moi, je ne peux pas dire que je sois plus fier, mais presque ! » On le constate, il y a une vraie volonté chez lui de faire rayonner Mulhouse, tout en explorant de nouveaux territoires musicaux, afin de faire naître une nouvelle terre d’accueil. Festival Debussy-Fauré, du 19 au 21 juin à La Filature de Mulhouse www.mulhouse.fr www.lafilature.org


76 SÉLECTIONS culture

ILLUSTRATION

Des bienfaits de la désobéissance

Des créatures fantastiques dont on conte les aventures le soir avant de dormir aux vilains monstres assoupis sous le sommier, il n’y a qu’un pas. Et si on n’a jamais entendu parler de l’affreux dragon qui grossit avec les bêtises des enfants et emporte à jamais les marmots pas sages, c’est peut-être que nos parents ont préféré nous brandir la menace du Père Fouettard, du Croque-Mitaine ou l’un de ses nombreux cousins. Mais les parents sont parfois un peu menteurs : oui, faire des bêtises fait grandir les dragons, oui, une fois immenses les créatures emportent les enfants, mais non, ce n’est pas pour les dévorer tous crus dans une grotte lugubre ! Au contraire, c’est pour leur montrer le monde à dos de dragon, leur faire découvrir ce que de la fenêtre on ne peut

voir et les emmener loin, très loin, le temps d’un rêve, dans les contrées magiques de l’Imagination. Avec Une histoire de dragons, les éditions Elitchka, basées à Michelbach-le-Bas, publient leur premier conte bulgare traduit. L’artiste Sylvie Kromer y livre une illustration sensible et poétique qui lui donne toute sa force. (M.M.) Edwin Sugarev, Une histoire de dragons, Editions Elitchka


77

FESTIVAL

Plein la rue « Nous allons tenter d’ébranler la ville, de la mettre en mouvement, de proposer une poétique, une impulsion commune et collective… » Belle ambition que celle du festival Scènes de rue, qui investit pendant 4 jours les espaces publics de Mulhouse, avec une programmation à la hauteur de ses désirs. Il a ainsi convié le mythique spectacle Bivouac de la compagnie Générik Vapeur, un grand classique du grand répertoire du théâtre de rue. La sculpture mouvante Dominoes des Anglais de Station House Opéra, formée de plusieurs milliers de blocs de béton (sans doute le projet le plus colossal et le plus passionnant de cette édition), tracera un parcours à travers la ville. Les recoins de la cité seront également investis par des circassiens, comme il se doit pour un festival de rue qui se respecte. On croisera ainsi le performeur Fragan Ghelker, qui se joue de l’altitude, et les élèves de l’Académie Fratellini. Des propositions éclectiques comme autant d’expérimentations à ciel ouvert qui invitent à redécouvrir et à réinventer les espaces de la ville. À Scènes de rue, on revendique le mouvement collectif et le déplacement libérateur. Presque un programme politique… (S.D.) Scènes de rue, du 17 au 21 juillet à Mulhouse www.mulhouse.fr Visuel : Dominoes de Station House Opéra © Jonas Jacquel

CLASSIQUE

Nasdarovie ! Les plus assidus spectateurs du Festival international de Colmar se souviennent de cette soirée d’été 1993. Dirigeant l’Orchestre Symphonique de la fédération de Russie, Evgeny Svetlanov offrait une interprétation du Poème de l’extase d’Alexandre Scriabine aussi inattendue qu’éclatante de virtuosité. Vingt et un ans plus tard, c’est au Festival international de Colmar de rendre hommage à ce chef d’orchestre engagé dans la diffusion du répertoire musical russe en Occident et admirateur de compositeurs français et germaniques. Tchaïkovski, Brahms, Rachmaninov, Mozart, Berlioz, SaintSaëns, Janacek, Beethoven, Dvorak, Prokofiev… c’est un florilège que propose la programmation imaginée par Vladimir Spivakov, réunissant voix et musiciens internationaux. Nul doute que les soirées colmariennes se dérouleront sous le signe de la maestria ! (C.T.) Festival international de Colmar, hommage à Evgeny Svetlanov, du 3 au 14 juillet à Colmar www.festival-colmar.com Visuel : Vladimir Spivakov

FESTIVAL

100 % Trois jours, 18 noms : la 24e édition du festival Bêtes de Scène se veut humble tout en mettant l’accent sur le plaisir et la diversité. Créations, découvertes ou made in chez nous se partagent l’affiche d’une programmation loin, bien loin de la grandiloquence des festivals de l’été. À une année seulement de son quart de siècle, Bêtes de scène se veut 100 % libre et 100 % singulier et construit une édition toute en fête et en rencontres, en proposant notamment pour la première fois des puces musicales : une brocante 100 % musique. Côté concerts : des créations live avec Valy Mo, protégé du Nouma, des formations brillantes comme Breton et des locaux comme les Colt Silvers, que l’on ne présente plus, ou encore Singe Chromés, nouveau chouchou de la presse nationale. On ne manquera pas non plus le hip-hop sucré de Feadz, le son doux et rêveur entre pop, électronique, hip-hop, folk et funk de Isaac Delusion et le rock à texte, déglingué et disco de Mouse DTC. Une édition en grande pompe ! (C.B.) Bêtes de scène, du 27 au 29 juin au Noumatrouff à Mulhouse http://betesdescene.com Visuel : Singe Chromés – Photo : Éric Antoine


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EXPO

Poétique numérique Il y a de cela une dizaine d’années, Nicolas Clauss laissait tomber son pinceau pour sa souris d’ordinateur. Il partait alors en quête d’un renouvellement de la conception espace-temps, d’une nouvelle appréhension de l’image par le biais du numérique. La Filature de Mulhouse accueille Vidéographie, une exposition pensée comme un bilan sur une recherche aléatoire, brouillant les pistes entre images fixes et mouvantes, cadrages et formatages. La cinéma (celui de Fellini !), la musique, la peinture et la photographie s’invitent dans des tableaux visuels et sonores à l’image de l’expérimental Antscape – Tryptique : Nicolas Clauss y collabore avec le clarinettiste Sylvain Kassap pour donner naissance à des « paysages mentaux ». Car le travail du plasticien est avant tout celui du sensible et de l’intime. Qui a dit que les ordinateurs n’étaient que de froides machines ? (C.T.) Vidéographie, exposition de Nicolas Clauss, du 22 mai au 29 juin à La Filature de Mulhouse www.lafilature.org

ART CONTEMPORAIN

Beauté glaciale FESTIVAL

Celui où il y a Albert En plus de trente ans d’existence, le festival Météo n’a eu de cesse de défricher, additionner, multiplier, confronter avec toujours le même esprit d’ouverture, à l’image de l’artiste qu’il invite en ouverture : l’inénarrable Albert Marcœur. Ce laborantin du mot, fils sans doute illégitime de Boby Lapointe et père tout aussi illégitime de Katerine, a conduit la chanson dans ses derniers retranchements. Depuis les années 70, ce trublion explore le quotidien comme personne ne l’a fait auparavant en langue française. Celui que d’aucuns nomment, sans doute de manière un peu exagérée, le Frank Zappa français part des situations les plus anodines pour nous entraîner à sa suite dans la folie de l’instant dans un univers proche du cartoon. Sur scène, avec l’appui du quatuor Béla, nul doute qu’Albert nous emmène en voyage, à l’écart de tout, dans les méandres de son esprit, à la croisée des mots et du rêve. (E.A.) Festival Météo, du 26 au 30 août à Mulhouse Concert d’Albert Marcœur le 26 août au Théâtre de la Sinne www.festival-meteo.fr Visuel : Albert Marcœur - Photo : Vincent Arbelet

Parmi tous les éléments de la nature, l’eau est sans conteste l’emblème de Wattwiller. Célèbre pour son eau minérale, la commune rend chaque année hommage au précieux liquide originaire du Parc naturel régional des Ballons des Vosges et invite une sélection d’artistes contemporains à décliner leurs créations autour de la thématique aquatique. Pour sa 17e édition, la Fête de l’eau fait souffler un vent glacé sur les festivités : l’eau solide est déclinée dans des créations variées, prenant place dans l’espace public et chez l’habitant. On se laisse guider par les œuvres poétiques de Nathalie Lavoie, François Génot, Mathieu Boisadan, Mathilde Caylou… qui conduisent à réfléchir sur les possibles de l’eau et le rapport de l’homme à l’organique. En marge des expositions, conférences, projections et rencontres avec les artistes prolongent la réflexion. (C.T.) Fête de l’eau, du 8 au 22 juin à Wattwiller et dans la communauté de Communes de Thann-Cernay www.fetedeleauwattwiller.org Visuel : Mathieu Boisadan


FESTIVAL

Génération Loeffler PHOTOGRAPHIE

Dévoilement La vie, présence inattendue dans le désert, se manifeste facilement dans l’imaginaire collectif par une suite de silhouettes mouvantes au milieu des sables. Offertes au regard du voyageur (ou du spectateur), ces images d’Epinal entretiennent le fantasme des caravanes, des touaregs… La photographe Françoise Saur lève le voile sur les quotidiens des femmes du Gourara, oasis au cœur du désert. Sur les clichés en noir et blanc, elle écrit avec la lumière et souligne avec les ombres. On doit deviner les couleurs des étoffes, celles du ciel, de la terre, des plantes et des chèvres. Les objets du quotidien posées ça et là dessinent un ordinaire serein, souriant. Qu’ils soient de ligne ou de courbe, ils rappellent l’omniprésence et le poids de la vie, fulgurante, dans le Gourara. On remplit les bidons de plastique dans les systèmes d’irrigation, les câbles électriques quadrillent un ciel limpide, une chaise en plastique côtoie le métier à tisser. Il serait naïf de croire que le temps s’est arrêté au Gourara : c’est son rythme qui dépayse. (M.M.) Françoise Saur, Femmes du Gourara, Médiapop éditions www.mediapop-editions.fr

Avec sa 3e édition, le festival Jazz Manouche perpétue les traditions et traverse les familles. Guitare, contrebasse, violon et accordéon sont les instruments fétiches de cette musique joyeuse et profonde, ancrée dans les traditions mais résolument tournée vers la modernité avec des tonalités « musiques du monde ». Cette année, le festival rend hommage au grand musicien Mito Loeffler en invitant des musiciens qui ont croisé l’enfant du pays. Ninine Garcia, guitariste virtuose, et Yorgui Loeffler, porteur de l’esprit Django Reinhardt relevé de latino, sont les parrains de cette édition. Ils monteront sur scène avec plusieurs formations et promettent déjà des surprises. On ne manquera pas non plus le grand Marcel Loeffler, accordéoniste de génie, qui se démarque par ses envolées inspirées à la croisée de l’improvisation du jazz bebop, de la musique classique et de la musique tzigane. En plus des concerts, les enfants pourront découvrir les instruments typiques accompagnés de luthiers et les musiciens donneront des masterclasses. Bonne humeur et chaleur au programme ! (C.B.) Festival Jazz manouche, du 12 au 15 juin à Zillisheim et Mulouse www.festivaljazzmanouche.org Visuel : Marcel Loeffler


P R É-P R O D U C T I O N

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PRISES DE VUES

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PHOTO

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POST-PRODUCTION

— 03 90 20 59 59 —

W W W. P R E V I E W-T M . F R

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VIDÉO NUMÉRIQUE


Tendances

Photo : brokism


Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Rose Kennedy — Mannequin Ayona / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics www.maccosmetics.fr Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante mode Lysiane / Chic Médias Assistante photo Claire / Preview Merci à Lili


Perfecto en cuir imprimĂŠ Acne. Maillot de bain Maryan Mehhlhorn. Sandales compensĂŠes multi-brides Maje.


Robe en dentelle et sous-robe en jersey amovible Liu Jo. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot. Sandales en corde Jimmy Choo. Lunettes Saint Laurent Paris.



Top en macramé de coton Isabel Marant Étoile. Jupe en résille Carven. Sandales compensées multi-brides Maje.



Maillot de bain Maryan Mehhlhorn. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot. Sandales compensÊes multi-brides Maje.



Robe en dentelle brodée Brigitte Bardot. Sandales en corde Jimmy Choo. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot. Collier Pyramide (porté en bracelet) et bague Lotus en or jaune et tourmaline Eric Humbert. Sac vintage, collection personnelle.




Maillot de bain imprimĂŠ Diva by Rachel Pappo. Sandales en corde Jimmy Choo. Lunettes bicolores Fendi.


Ensemble de lingerie Chantal Thomass. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot. Collier Pyramide et bague Lotus en or jaune et tourmaline Eric Humbert.



96 Zut ! Tendances § Joaillerie

Coup d’éclat PAR MYRIAM COMMOT-DELON PORTRAIT SÉBASTIEN BOZON

La bijouterie du Bollwerk fête son cinquantenaire. Patrick Muller, joaillier virtuose à la tête de cette maison à l’ADN luxe indiscutable, souhaitait un changement d’atmosphère. Ce faiseur de désirs hautement recommandables pose une dernière fois dans l’atelier que son père a créé en 1964, avant de nous livrer cet automne un nouvel écrin immaculé.


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Prisme familial Le chantier pour la rénovation de la bijouterie et son extension contemporaine, qui accueillera le nouvel atelier, va démarrer. En 1974, Camille Muller, le père, avait gainé ces lieux de bois blond et de sièges au design affûté, dessinés dans les années 70 par Pierre Paulin pour l’Elysée. Patrick Muller, l’un de ses trois enfants, souhaitait profiter de cet anniversaire pour imaginer un nouveau décor, plus lumineux. Blanc. Expérimentale, spirituelle et contemplative, cette non-couleur est décisive pour ce créateur qui veut faire de Bollwerk la première marque de joaillerie ne produisant que des pièces uniques. Comme il n’existe pas deux diamants identiques, il ne crée jamais deux bijoux similaires. Ce blanc, empreint de modernité, symbolise ainsi une page nouvelle où « tout est possible ».

Demain Esthète et hyper exigeant, Patrick Muller est aussi un gemmologue et un joaillier conscient de ses qualités. « La technicité et les pierres sont ses mes deux forces. Techniquement j’ai toujours été à la pointe, j’avais la rage d’avancer et de me perfectionner. » Une « rage » qui lui a permis de rejoindre à 15 ans l’École du Louvre puis l’atelier de haute joaillerie Mouawad, celui de Van Cleef & Arpels et de Cartier, pour finalement retrouver l’entreprise familiale. Il revendique son apprentissage et ces années auprès de ces maisons prestigieuses. « Incontestablement ma culture reste très traditionnelle, j’ai des techniques proches de celles de Van Cleef et

Cartier mais… je sais m’adapter. Ces 20 dernières années, les technologies numériques ont permis un bond en avant : ce fut une lame de fond dans notre profession et cela va continuer pour les 5 ans à venir. Tout va évoluer très vite. » Les soudures et découpes au laser sont désormais les nouveaux instruments de ce joaillier 2.0 aux bijoux d’une précision hallucinante.

Un mantra Prendre du plaisir et en donner. Patrick Muller n’aime pas refaire, et dit s’être peutêtre emprisonné dans ce segment d’exclusivité, dans cette envie viscérale de satisfaire sa clientèle en ne créant que du sur-mesure. Mais comment revenir en arrière après avoir goûté à ce service d’exception ? Pièces rares ou abordables, ses bijoux sont accessibles à toutes les envies. « Ils sont 100 % réalisés dans mon atelier, de la fonte au sertissage via le polissage, et donc livrables dans un laps de temps très court. » À mille lieux des collections jetables aux prix attractifs qui fleurissent ces temps-ci…

Alerte Méteo Un tourbillon de perles, un arc-en-ciel de saphirs et une pluie de diamants sont annoncées. Imposant leur nouveau luxe, les bijoux de Patrick Muller, empreints de plaisir et de suspens, sont d’une modernité saisissante. Sa dernière garde-robe joaillière est définitivement contemporaine, rock et dans l’air du temps. Les diamants, qu’ils soient blancs, cognac ou noirs, sont traités en dégradé et infusés d’une insolence chic. Les bagues aux anneaux entrelacés se piquent de contrastes graphiques et les bracelets piquetés de clous risquent de soulever un ouragan de désir. Le réchauffement climatique n’a jamais été aussi dangereux. Bijouterie du Bollwerk 8 rue de Metz
à Mulhouse 03 89 45 65 90 www.bollwerk-joailliers.com


98 Zut ! Tendances § News Bijoux

Multi-facettes PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTO SÉBASTIEN BOZON

Après Strasbourg, c’est à Mulhouse que Chantal Tempel vient d'ouvrir une seconde enseigne Pandora dans l'Est de la France. Un concept addictif pour se créer des bijoux à son image.

Un effet flush. Ces bijoux pétillent et s’assemblent avec frénésie, s’offrent et rebondissent comme par ricochet, de poignets en poignets. Depuis 3 ans, la notoriété grandissante des bijoux Pandora n’en finit plus de provoquer une collectionnite aiguë. Implanter la marque danoise sur le marché français était un challenge ambitieux mais imparable. Comment la France pouvait-elle résister à cette petite sirène aux charmes et charms accessibles et personnalisables, numéro trois des ventes mondiales de joaillerie ? Chantal Tempel, propriétaire des boutiques alsaciennes Pandora, n’a pas résisté à ce concept furieusement tendance et novateur, et c’est secondée par une équipe de vente précise et attentionnée qu’elle nous livre avec enthousiasme l’ampleur de son réjouissant terrain de jeu : de nombreux tiroirs à trésors et quelques 600 références pour des cadeaux sur-mesure ! Un accompagnement plus que précieux pour

composer ses propres créations parmi les différents thèmes, différentes formes de bracelets, bagues, colliers ou boucles d’oreilles. S’ensuit une addiction quasi instantanée et surtout sans limite d’âge : le succès touche autant les grand-mères que leurs petites filles et même une clientèle masculine qui a adopté sans trop se forcer les modèles en cuir et argent. Le coup de maitre de ces bijoutiers danois qui nous aimantent avec leur si jolies breloques ? Placer l’émotion au cœur de leurs collections. Comment ? Cumuler les charms au gré des fêtes, des envies, des anniversaires ou des coups de cœur et donner naissance à un bijou qui ne ressemble qu’à nous, sentimental et empreint de souvenirs. Pandora, 64, rue du Sauvage à Mulhouse 03 89 42 03 50 www.pandora.net


BLOCH-GENSBURGER

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HOMME / FEMME

1913

1955

2013

100 ANS DE MODE ET D’ ÉLÉGANCE Add ~ Basler ~ Caroline Biss ~ Cinzia Rocca ~ Dikton’s ~ Esthème Cachemire ~ Fuchs Schmitt Isabel de Pedro ~ Majestic ~ Nydj ~ Pôles ~ Pure ~ Weill ~ Benvenuto ~ Cerruti accessoires Florentino ~ Gardeur ~ Olymp ~ Saint James ~ Van Laack ~ Seidensticker

3 et 5 rue des Boulangers 68000 Colmar / 03 89 41 26 47

W W W. B L O C H - G E N S B U R G E R . F R


100 Zut ! Tendances § News Bijoux

Brillez, et puis zut ! PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Symbolique

Talisman

Pépites

Un des symboles du chic à la française, l’iconique montre Ma Première lancée en 1987, est revisitée ce printemps pour incarner plus que jamais la quintessence du style Chanel. Une nouvelle silhouette filiforme d’une modernité insolente, avec un nouveau bracelet en acier et cuir noir s’enroulant triplement autour du poignet. S’y enchainer ? Une sensation inouïe et indéniablement un symbole fort et paradoxal à offrir à celle qu’on aime. Coco Chanel n’a-t-elle pas libéré les femmes de leur carcan ?

Un bijou porte-bonheur ? Il peut s’avérer précieux pour protéger avec délicatesse des méchants tours. Cet été, le joaillier créateur Éric Humbert flirte avec la nébuleuse du fer à Cheval et livre ce pendentif en or blanc pavé de diamants. Un tour de cou qui nous projette à 5500 années-lumière de la Terre et va assurément faire des chanceuses. 2014 étant l’année du Cheval dans l’astrologie chinoise, voilà une raison de plus de s’attacher à cette amulette personnalisable qui peut à l’envi se paver de rubis ou autres pierres précieuses, se transformer en charm ou s’accrocher au poignet…

Constance Gennari, écrivain et créatrice du trendy blog The Socialite Family (qui dresse le portrait de familles contemporaines et cosmopolites) est l’une des ambassadrices Pandora de la saison. Son style et ses envies pour l’été 2014 ? Des bijoux imposants qui mixent l’or et l’argent pour un résultat spectaculaire et féminin. À composer avec Pandora et son incroyable boite à trésor regorgeant de centaines de charms porte-bonheur.

Montre Première Triple Tour, Chanel Horlogerie Chez Bollwerk joailliers 8, rue de Metz à Mulhouse 03 89 45 65 90 www.bollwerk-joailliers.com

Pendentif Fer à cheval, en or jaune et diamants Éric Humbert 46, rue des Hallebardes à Strasbourg 03 88 32 43 05 www.eric-humbert.com

Pandora 64, rue du Sauvage à Mulhouse 03 89 42 03 50 www.pandora.net www.thesocialitefamily.com


la boutique café horaires d’ouvertures : mardi : 14h à 18h mercredi : 9h à 12h jeudi : 14h à 18h vendredi et samedi : 10h à 12h 14h à 18h

accessoires pour la maison | mobilier design | petit café | suites d’hôtes ferme du schweighof - 68130 altkirch (france) | contact : 06 42 84 86 33 www.laboutiquecafe.fr | https://www.facebook.com/laboutiquecafe


102 Zut ! Tendances § Dressing

Come As You Are

PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTOS JOHANNA TAGADA & JATINDER SINGH DURHAILAY

Cet été, Zut ! s’évade dans l’univers singulier de la créatrice Johanna Tagada. Son vestiaire ? Un équilibre nirvanique entre pièces chinées, ethniques et créateurs zen. Sa vie ? Fusionnelle, entre amours, art et voyages.


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“ J’aime passer mon temps, une tasse de thé à la main, des livres pas loin.”

Passeport, Mademoiselle ! Johanna Tagada, peintre et artiste interdisciplinaire. Je tiens également la boutique en ligne Bonjour Supermarket et mes dernières publications sont disponibles en Europe et en Asie. Ayant grandi en Alsace, j’ai rapidement fait mes bagages pour m’installer à Zürich puis Berlin, où je vis aujourd’hui. Chaque mois un voyage… Je parcours le monde petit à petit et rentre du Japon. Fiancée au peintre londonien Jatinder Singh Durhailay (www.jatindersinghdurhailay. com), c’est avec lui, mes amis et ma famille que j’aime passer mon temps, une tasse de thé à la main, des livres pas loin. Un mantra ? Être heureuse et apprendre chaque jour ! Une fixette ? Cette robe Cosmic Wonder [le modèle écru qu’elle porte sur un pantalon Mikio Sakabé en voile transparent, ndlr], que j’ai enfin pu m’offrir lors de notre séjour à Tokyo !

Des publications ? Collection #3 (qui présente 24 travaux, un poster et un regroupement de textes) et Jatinder, ballade quotidienne (un essai photo).

Des accessoires ? Un chapeau vintage Dior, chez notre ami ABC. Hinoki, mon parfum depuis des années, une collab entre Monocle et Comme des Garçons. Ce tote bag en coton – Le Jeu – dont j’ai réalisé le design. Des bijoux ? Toujours, tous achetés lors de voyages. J’aime les bijoux artisanaux, qui racontent une histoire, une culture. Des rituels beauté, des produits cultes ? Le thé aux orties ! Ce qu’il y a de mieux pour la peau. Des inspirations ? Des femmes simples, élégantes, bosseuses et drôles à la fois. Des femmes comme Trinh T Minh Ha, Yayoi Kusama, Louise Bourgeois…

Tes e-shops, boutiques, lieux préférés ? ABC pour le vintage : www.aboyscloset.com Nor Black Nor White : www.norblacknorwhite.com Ton actualité cet été ? Mon anniversaire avec ma famille en Alsace, Art Basel, Londres, des peintures en préparations pour Miami Art Basel, un shooting pour Adidas qui vient de sortir...

Lieux de distribution ? Tate Modern, Photographer’s Gallery (Londres), Palais de Tokyo (Paris), Utrech (Tokyo), Wiels Centre d’art Contemporain (Belgique), Librairie Kléber du MAMCS (Strasbourg)… Blog : www.bonjourjohanna.com Portfolio : portofolio.bonjourjohanna.com E-shop : supermarket.bonjourjohanna.com


104 Zut ! Tendances § Flash Mood

Up to date

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Tooth en Hyères

Beaucoup d’envies, en vrac et dans tous les sens.

Petit Bateau a donné carte blanche pour 3 ans aux vainqueurs du Grand Prix du Jury du festival d’Hyères. En 2014 ? C’est Satu Maaranen qui inaugure ce formidable terrain de jeu avec ses volumes surdimensionnés et ses motifs pâte à dentifrice, un écho fidèle à sa collection présentée à Hyères en 2013. Disponible en boutique et sur leur e-shop : www.petit-bateau.fr

C’est dit Chez Zut !, on s’y connaît en point d’exclamation. La ligne L!ve de Lacoste, dédiée aux 15-25 ans, maitrise aussi très bien la ponctuation exclamative. Quoi ? Un sweat-shirt gris, donc indispensable, dynamisé par le logo de la collection. Où ? Au caveau, QG colmarien à l’ADN street et pointu. Le caveau - 6, rue des Prêtres à Colmar 09 83 57 18 92 - www.lecaveau-sneakers.fr

Eighties Cet été, l’esprit novateur et arty de Jean-Charles de Castelbajac balance une bonne dose de sons 80's dans la très pointue boutique K.Collections ! Pourquoi ? Des motifs colorés qu’on n’oublie pas, des lignes acérées et une bonne dose d’esprit revival qui scandent de très bonnes ondes. JC de Castelbajac chez K.Collections 5, rue des Marchands, Cour Waldner Stephan à Colmar www.jc-de-castelbajac.com

Snapshots Jacques Uzzardi est un make-up artist originaire d’Alsace et un collaborateur régulier des shootings mode de Zut !. Le + ? Son tumblr, avec des instantanés réalisés avec son smartphone, sans filtres et sans retouche. Quoi ? Juste du

make-up, des bouches et des yeux. Quand ? Chaque semaine un nouveau post ou un gif addictif. www.rawmakeup.tumblr.com www.jacquesuzzardi.com


× LA PERLA FE RAU D ANTIGEL I M PLICITE OS CALITO PRIMA DONNA R A C H E L PA P P O PA I N D E S U C R E LISE CHAR M E L EMPREINTE WAC OAL VAN I N NA VES P E R I N I M A R YA N M E H L H O R N C H A N TA L T H O M A S S SI MON E PÉRÈLE ERES… ×

LI N G E R I E • MAI LLOTS D E BAI N • LI N G E R I E D E N U IT • P R OTHÈS E S MAM MAI R E S

4, rue de l'Outre - Strasbourg - 03 88 22 69 83


106 SÉLECTIONS tendances

TREND ALERT

Now !

Cet été, on veut porter les aquarelles topissimes du nouveau label G.Kero de la créatrice Marguerite Bartherotte, sur des robes débardeur, t-shirts ou chemises pour homme et femme. Mention TB aux imprimés Kama-Sutra et David Bowie (vu sur les tops Cara Delevingne et Kate Moss) et TTB à ce bel imprimé jungle, pile ce qui nous fait envie là, maintenant. Patricia Vest, propriétaire de la boutique multi-marques Imagine à Mulhouse, toujours à l’affût des marques émergentes, nous a sélectionné cette jeune marque qui buzze joliment. (M.C.D)

Chemise Sunshine tropical et T-shirt Coquelicot, G.Kero chez Imagine 16, rue Henriette à Mulhouse 03 89 56 12 11 www.gkero.fr


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MODE

Little Bastard James Dean n’aurait pas désavoué ce perfecto en agneau, épuré de tous détails superflus et si juste dans sa ligne qu’il se suffit à lui-même. À porter été comme hiver sur un simple t-shirt blanc ou noir, comme ce modèle Dolce & Gabbana qui rend à hommage l’acteur américain. Incontournable, c’est LA pièce sexy au panthéon de tout dressing masculin. (M.C.D) Biker jacket en agneau, Burberry London et T-shirt James Dean, Dolce & Gabbana chez United Legend 22 & 31, rue des Maréchaux à Mulhouse 03 89 56 34 56 et 03 89 45 80 21 Disponible en ligne sur le site Farfetch : www.farfetch.com

CRÉATEUR

La 6 Retour chez K.Collections de la ligne MM6, la collection plus accessible de la Maison Martin Margiela. Volumes oversized, imprimés arty, coupes masculines, détails streetwear et couleurs monochromes composent un vestiaire contemporain et bien dans l’air du temps, moins pointu que les autres lignes mais tout aussi désirable et surtout hyper portable. (M.C.D)

JOAILLERIE

Magique

Chemise en popeline de coton, MM6 par Maison Martin Margiela En vente chez K.Collections Cour Waldner Stephan 5, rue des Marchands à Colmar 03 89 23 07 06

Mention spéciale à la photographe Sylvie Lancreton et son spot réalisé pour le joaillier Mauboussin. On y découvre la fracassante Caterina Murino, filmée au son des Nocturnes de Chopin et enveloppée dans un drap blanc. À son doigt, la bague Le premier jour, un nom plein de promesses et un des bijoux emblématiques de la maison qui s’attache à offrir du luxe à des prix raisonnables. Bague Le premier jour, trois rangs or blanc 18 carats, à partir de 650 €, Mauboussin 18, place de la Réunion à Mulhouse 08 99 10 46 33


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MODE

Inspirant MODE

Way of life La marque de prêt-à-porter Sarah Pacini séduit par son style unique et intemporel. Son mélange singulier de tricot et de matières raffinées made in Italy a vu le jour en Belgique il y a deux décennies. Destinée à une clientèle moderne et sensible aux lignes actuelles, elle propose un féminin sans fioritures, qui suit la personnalité sans imposer de diktats, décline des pièces faciles à composer en total look ou à combiner en toute facilité. Cet été, la collection fait la part belle à des

mailles fluides et aérées, des superpositions slims et des longueurs à étages pour que chacune y trouve son bonheur. Un bel exemple de vestiaire juste et intelligemment composé. (M.C.D) Sarah Pacini 1, rue Saint-Nicolas à Colmar 03 89 41 78 70 www.sarahpacini.com

Brigitte Meyer, propriétaire de la boutique Bloch Gensburger à Colmar, aime la créatrice ibérique Isabel de Pedro et c’est justifié. Collectionneuse d’art, celle-ci retranscrit dans son dressing hyper féminin sa passion pour les grands courants artistiques et ponctue ses collections d’imprimés à l’iconographie riche et percutante. Cet été, la soie et le lycra sophistiquent l’allure sans l’entraver, les pois se mélangent aux rayures et à une imagerie vidéo comme ces bouches évanescentes qui s’impriment sur des tissus techniques et sophistiqués. (M.C.D) Isabel de Pedro chez Bloch Gensburger 3 et 5, rue des Boulangers à Colmar 03 89 41 26 47 www.bloch-gensburger.fr

NEW

Méchantes envies Un méchant titre, ça aiguise la curiosité, non ? Pile ce qu’il faut pour vous faire découvrir une délicieuse (et très gentille) nouvelle boutique multimarques à Colmar. The Store, collections d’envies, mixe avec allégresse American Vintage, Nice Things, Noa Noa et la lingerie girly d’Isabelle Collomb à d’autres griffes made in France, le tout présenté dans une ambiance concept store vintage. (M.C.D) The Store, Collections d’envies 10, rue des Marchands à Colmar 06 87 32 31 64


e s i g o l t i o n é c o t i o o b i e r b j e t

n l s r n i s s

880€ Stack- chaise longue, Borja Garcia 228€ Le chien savant, Philippe Starck

d c e d a m l o

8, passage de l’Hôtel de Ville - Mulhouse Tél: 0389461817 www.kintzcollections.com

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Lifestyle

Photo : brokism


112 Zut ! Lifestyle × Gastro


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Double impact PAR FLORA-LYSE MBELLA PHOTOS PASCAL LATTES

C’est son année. En tout cas, le fameux guide rouge l’a honoré à double titre. Mais passée l’euphorie, Olivier Nasti se remet au travail. Pour aller plus loin. Encore et toujours. « La cuisine, c’était pas du tout une passion. » Parfois, la vie fait des blagues. Le jeune Olivier veut entrer dans la vie active. Il avait dit à sa maman Sylvette qu’il voulait être boulanger ou paysan. « Elle m’a dit que paysan, ce n’était pas possible. J’ai grandi à la campagne, dans une ferme où il y avait 3000 têtes de moutons. J’aurais adoré. J’aurais fait un paysan branché. D’ailleurs qui dit que je ne deviendrai pas paysan un jour ? », sourit-il. Peut-être s’arrangera-t-il avec les fermiers dont les terres entourent la maison qu’il s’est offerte en Écosse ? Son petit coin de paradis à lui : Olivier Nasti adore pêcher. Et s’il aime le travail, l’intensité, l’adrénaline d’un service, il aime aussi pouvoir se reposer, au calme, avec juste le clapotis de l’eau et les chants des oiseaux. L’un ne va pas sans l’autre, à ce niveau d’activité. On est là face au paradoxe qu’incarne le chef originaire de Belfort. Cette passion de la nature, qui le fait se lever avant l’aurore pour aller à la chasse aux champignons en saison, se nourrit aussi de préoccupations sophistiquées au possible. Au demeurant, rien de tel que la campagne. C’est d’ailleurs ce qui fait de Kaysersberg un cadre idéal. Au cœur de la vigne et de la campagne, Olivier Nasti a marqué de sa patte le village : un hôtel, un restaurant gastronomique, une winstub, un Flamme&Co. Et puis il s’est étendu. Jusqu’à Colmar avec Côté Four Côté Cour, sa boulangerie et sa brasserie attenante. Jusqu’à Strasbourg avec Flamme&Co et sa récente association avec Cédric Moulot pour 1741. Jusqu’à Mulhouse avec un troisième Flamme&Co, qui ouvrira au plus tard à la mi-juin. Chaque

ambiance est différente, pensée, réfléchie. Elles ont en commun cette modernité, cette nouveauté, qui pourrait faire passer un bourg tranquille pour Ibiza au moment de la fête de la musique. Surtout, elle répond efficacement à une demande précise d’un public précis. Est-ce là le secret de sa réussite ? Revenons au début. La cuisine le séduit moins que la boulangerie. C’est donc dans cette voie qu’il s’engouffre. « Je voulais surtout travailler, entrer dans la vie active. » Il commence par là et le voilà bombardé commis de cuisine dans un restaurant deux étoiles. Au début, c’est juste un travail. Et puis très vite, il y a la rigueur. Elle pèse à beaucoup, mais séduit Olivier Nasti : « C’est un métier difficile mais je me suis passionné pour cette rigueur et cela ne m’a plus quitté. » Est-ce pour cette raison que sa cuisine est aussi « cadrée », selon ses propres termes, précise et sans fioritures inutiles selon les nôtres ? Probablement. Et c’est certainement aussi pour cette raison qu’il a fait du concours de meilleur ouvrier de France un de ses rêves. Il arbore le fameux col tricolore depuis 2007, mais à l’instar de nombre de ses confrères, il a tenté plusieurs fois de l'obtenir. La préparation de ce concours sans pitié laisse des traces. Celles d’une exigence sans cesse renouvelée, d’un souci de la perfection presque irrationnel. Et puis l’entraînement est digne d’une préparation de sportif aux Jeux Olympiques. D’ailleurs, la fréquence est la même : tous les quatre ans. Pas de vie sociale, pas de vie de famille, juste le travail des restaurants au quotidien et l’entraînement.

Recommencer la même recette chaque jour jusqu’à la perfection. Tester, goûter, échouer, recommencer, réussir... sans être satisfait, et recommencer encore. Car c’est bien de cela qu’il s’agit dans ce concours de meilleur ouvrier de France : on vise l’excellence, tout simplement. « C’est une véritable étape dans la vie professionnelle, dans la vie d’artisan… dans la vie tout court. C’est un passage. Et moi, après avoir réussi à concrétiser ce rêve, j’ai voulu donner. J’ai offert ce savoir, cette connaissance que j’ai accumulés. J’ai voulu assurer l’avenir de ceux à qui j’ai passé ce témoin. » Depuis 2007, ils sont nombreux à venir chercher conseil auprès de lui. Professionnels confirmés comme jeunes pousses, et pas que des cuisiniers d’ailleurs : le mental compte aussi énormément dans l’épreuve. Ils ont confiance dans le jugement d’Olivier Nasti. N’a-t-il pas été le premier à donner sa chance à Bastien Dangelser, aujourd’hui candidat au concours cathodique Qui sera le meilleur pâtissier ? de France 2 après de multiples podiums dans d’autres compétitions, notamment le championnat de France des desserts ? N’a-t-il pas aidé de futures grandes chefs comme Axelle Gillig, qui a remporté le concours général des lycées quand elle était dans sa cuisine et opère maintenant dans un palace à Monaco ? Enfin, ne fait-il pas partie des intervenants de la prestigieuse école parisienne Ferrandi ? La transmission n’est pas un vain mot pour Olivier Nasti.


114 Zut ! Lifestyle × Gastro

Cookbooks

Le 64° à Kaysersberg

Autre rêve exaucé, celui qu’on lui promettait depuis des années et qu’on ne voyait pas venir. Le mois de février, prélude à la sortie d’un certain guide, était toujours difficile. À un moment, Olivier Nasti a été moins obsédé par ce deuxième rêve professionnel. Parce qu’il a préféré se concentrer sur ses entreprises, ses clients, il a fait des travaux, lancé des projets. Et finalement, c’est cette année qu’elle est venue orner le fronton du Chambard, depuis rebaptisé 64°, la température de l’œuf parfait, un des produits favoris du chef, élément d’un de ses plats « signature ». Ce rêve, c’est la deuxième étoile au guide Michelin. « Ce qui est extraordinaire, c’est que d’après tout ce que j’ai lu et entendu, elle était méritée. Et ça fait très plaisir. Pendant trois jours, j’ai vraiment été sur mon nuage. » Et la première pensée ? Elle fut pour la famille, évidemment. Car on parle rarement d’Olivier Nasti sans évoquer son frère Emmanuel, architecte et sommelier et son épouse Corinne, et Patricia Nasti, la mère de ses filles. D’ailleurs, avec les fortes personnalités qui composent cette tribu, comment préserver l’harmonie familiale en travaillant tous ensemble ? « Nous avons tous cette volonté de réussir et de toujours faire mieux. La distribution précise des rôles permet à tous de s’exprimer pleinement et cela nous unit pour aller dans le bon sens. » À l’aube de sa carrière, le chef ne se voyait pas à la tête d’autant de structures mais là encore, il remercie un membre de sa famille : sa mère Sylvette, comptable de profession.

« Grâce à elle, je sais lire un bilan, calculer une marge, etc. Je sais exactement ce que je fais et comment se portent nos enseignes. C’est un gros avantage. Je peux ainsi concilier sereinement mes deux passions : la cuisine et le développement de mon entreprise. » Certains ont accusé Olivier Nasti d’avoir « le melon ». Et comme cette année, il a gagné un Bib Gourmand avec sa winstub, glané une étoile avec son restaurant et a pris des parts dans un établissement tout juste étoilé, on peut se dire que les mauvaises langues vont se déchaîner. Le chef est serein : « Avec le temps, je me suis blindé. Ceux qui me connaissent savent qui je suis. C’est un métier difficile, les critiques des clients sont frontales, il faut les encaisser. Et puis quand on a une réputation, ouvrir un nouveau restaurant, c’est toujours un risque. Mais moi, j’ai envie de faire plein de choses, et de les faire bien. Je sais que je n’ai pas droit à l’erreur car on ne me ratera pas. Ambitieux, je le suis, ça oui. C’est pour ça que je travaille autant. Pour le reste, on ne peut pas empêcher les gens de penser. C’est une mauvaise image sur laquelle je devrais peut-être travailler… » Dans ce contexte, le premier défi est de conserver les étoiles acquises, par lui au 64 degrés et par l’équipe du 1741 : « Je ne m’attribue pas du tout ce macaron mais me battre pour le conserver, oui, c’est mon travail. »

Une autre partie de sa vie est occupée par les livres. Ceux auxquels il collabore et ceux qu’il fabrique, souvent en tandem avec son ami Laurent Séminel, éditeur. En entamant cette collection avec Mon Alsace, sorti en 2009, Olivier Nasti s’est aussi placé dans le club jusqu’alors assez fermé des chefs qui éditent de vrais livres, avec une vraie histoire et de vraies recettes qu’ils servent vraiment dans leurs restaurants. Le dernier en date, Comment faire la cuisine, est aussi une histoire de famille : « Je voyais mon épouse Patricia cuisiner pour les enfants, acheter des livres mais jamais consulter les miens. Alors j’ai fait un livre plus simple. Pour les autres recettes de mes autres bouquins, il faut une armée de petites mains ! », sourit-il. Les livres d’Olivier Nasti sont parus aux éditions Menu Frentin

Le 64° 9, rue du Général de Gaulle 68240 Kaysersberg 03 89 47 10 17 1741 22, quai des Bateliers Strasbourg 03 88 35 50 50 www.1741.fr


Dans le cadre des

Jeudis

du

Parc

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Mambo Jumbo Sélecta :

20h30 : Perfect track for a lazy day at the Mulhouse Beach… …Jazz/Soul/Afrobeat/Funk/ Latino/Tropical…

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116 Zut ! Lifestyle × Déco

Néo-nordique PAR MYRIAM COMMOT-DELON PORTRAIT SÉBASTIEN BOZON

La Ferme du Schweighof abrite un gite, une maison d’hôtes mais aussi un concept store unique en Alsace. Si vous rêviez d’une virée bucolique dans la capitale du Sundgau suivie d’un goûter et d’une pause shopping pointue, La Boutique Café vous tend les bras !

Certains coups de cœur sont parfois décisifs. Emilie Juen, passionnée par le Nord de l’Europe, adorant le Danemark et la Suède, a lâché sa carrière dans le tourisme pour la décoration. Deux années plus tard, en 2013, le domaine familial de son père rénové (par son mari, l’architecte Michel Juen), elle a déployé ses ailes sur les hauteurs d’Altkirch. Le résultat ? Une réhabilitation pleine de simplicité, d’authenticité et très bien maitrisée par ce jeune couple aux goûts minimalistes. La structure de ce domaine à la ligne claire ? Un gite dans l’ancienne maison du vacher et dans les 400 m2 du bâtiment principal, à l’étage, deux chambres d’hôtes et le cabinet d’architecture de son mari. Au rez-de-chaussée, la Boutique Café. Soit 7 pièces meublées et décorées selon leur fonction. La cible ? Plus de 30 marques nordiques et françaises et quelques 700 objets à l’ADN scandinave indiscutable. De la vaisselle, de la papeterie, les meubles Mint, les guirlandes Engel, le linge Tas-Ka, les luminaires Mon Colonel, les épatants tapis Pappelina pour booster sa cuisine, les chaussettes Bonne Maison qui donnent illico envie de retrousser son slim ou les épatants petits livres des Japonaises des éditions Paumes. Les tissus Kvadrat parachèvent ce joli tableau : ils offrent leurs

lainages élégants aux fauteuils chinés par la propriétaire ou s’intègrent aux projets d’agencement intérieur de ce concept global – entre décoration et architecture – qui donne clairement des envies de changement de décor ! La Boutique Café Ferme du Schweighof à Altkirch 06 42 84 86 33

La valeur ajoutée ? La possibilité de boire un verre ou de grignoter le dessert du jour et, du jeudi au samedi, de déguster de délicieux sandwichs d’inspiration nordique (à commander la veille), aussi délicieux que la déco des lieux est fraîche. Le petit + ? Le pain est lui aussi fait maison, et le CRAC Alsace n’est qu’à 7 min… Ah ! Si la culture s’en mêle, que dire de plus ?


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Thermos seventies, plusieurs imprimés disponibles, Blafre

Set de quatre bols en porcelaine, Klevering

Tapis suédois en plastique tressé, collection Vivi, plusieurs modèles disponibles, Pappelina

Sac à goûter en coton, modèle pingouin, Coq en Pâte Suspension Chestnut en papier origami, Snowpuppe Sets de table à motif mouettes, Anorak

Chaussettes en coton jacquard, motif Marie-Antoinette, Bonne Maison

Volière en grillage cuivré et faux oiseaux en vraies plumes, Mathieu Challières

Meuble et chaise en chêne naturel et contreplaqué laqué, Mint Furniture


118 Zut ! Lifestyle × Design

Imaginary landscape PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Le nouveau geste décoratif ? Attendrir son intérieur avec des couleurs pastels.

Chorégraphier son intérieur pour créer son propre cocon paysagé et poser par touches des tons guimauves, marshmallows, bleu céleste, jaune tendre, rose bonbon, vert d'eau ou lilas sur un nuage grisé.

Canapé modulable Mags Soft Divina, table en hêtre Copenhague n°20, design Ronan & Erwan Bouroullec, table d’appoint Don’t Leave Me, en acier laqué avec poignée de transport Le tout Hay chez Quartz-Design 20, rue des Tanneurs à Mulhouse 03 89 66 47 22


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1 – Chaises Gradisca, plusieurs coloris disponibles, design Werther Toffoloni pour Billiani decoburo 4, le Schlossberg Zellenberg 08 77 45 08 08 2 – Vase Aalto, design Alvar Aalto pour Iittala, différents coloris disponibles e-shop : lamaisonscandinave.fr 3 – Vases et objets décoratifs H & M Home 55, rue du Sauvage Mulhouse 03 89 56 99 00 3

4 – Fauteuil Klara, design Patricia Urquiola, structure en hêtre, assise et dossier en contreplaqué courbé, capitonné et revêtu d’étoffe ou de cuir, différents coloris disponibles Kintz 8, passage de l’Hôtel de ville Mulhouse 03 89 46 18 17 5 – Banquette M.a.s.s.a.s et table basse Fisbone, Patricia Urquiola pour Moroso Kintz 8, passage de l’Hôtel de ville Mulhouse 03 89 46 18 17


120SÉLECTIONS lifestyle

OUTDOOR

Néobrutalisme Une table en béton, aussi élancée que légère, utilisable indoor ou outdoor, ça existe ? Le duo de designers Paolo Lucidi et Luca Pevere a déjoué les difficultés et créé ce modèle d’une pureté exemplaire pour la maison italienne Kristalia. Boiacca possède un mince plateau monolithe (13mm) et une âme métallique intégrée dans ses pieds. Le + ? Sous le plateau, une numérotation main et de légères imperfections dans le matériau (très agréables au toucher) qui le rendent unique et lui apportent une aura de poésie. (M.C.D) Table Boiacca de Kristalia, disponible en version carré ou rectangulaire, en vente chez decoburo 4, le Schlossberg à Zellenberg 08 77 45 08 08


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DESIGN

New Costard L’iconique fauteuil Costes de Philippe Starck, assise majeure du 20e siècle (1995), fut conçu à l’origine pour faciliter les mouvements des serveurs du Café Costes tout en limitant l’encombrement au sol. Il nous revient en 2014 avec de nouvelles finitions et dans sa version tripode. Des lignes affûtées qui n’ont pas pris une ride et de nouveaux costumes lui donnant encore plus fière allure. (M.C.D) Chaise Costes, en bambou ou zebrano, assise en cuir, Philippe Starck, en vente chez Kintz 8, passage de l’Hôtel de ville à Mulhouse 03 89 46 18 17

DESIGN

Paintbox Vous allez en voir de toutes les couleurs et ça risque de vous plaire. Les tables USM sont désormais disponibles dans de nouveaux plateaux en MDF thermolaqué. Avec ses 55 coloris et matériaux, impossible désormais de ne pas trouver une teinte qui convienne à votre intérieur ou votre bureau, que vous soyez fantaisiste ou plus classique ! De quoi manger beau, travailler bien et laisser libre cours à sa personnalité. (M.C.D) Table USM Kitos E par USM Haller, en vente chez decoburo 4, le Schlossberg à Zellenberg 08 77 45 08 08

DESIGN

À belles dents Mine de rien, cette chaise bien sous tous rapports cache un terrible film d’épouvante. Des indices : Spielberg, Ile d’Amity… Vous avez trouvé ? Les Dents de la mer se mettent à table cet été ! Ouvrez grand votre bouche et asseyez-vous sans trembler sur cette chaise à la coque en polyuréthane dont la jonction entre la structure et le piétement ressemble à deux nageoires de squale. (M.C.D) Chaise Sharky, design Neuland. Paster & Geldmacher pour Kristalia, en vente chez decoburo 4, le Schlossberg, à Zellenberg 08 77 45 08 08


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Chic Médias & Médiapop Éditeurs de magazines

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