Zut07 lorraine

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Été 2014

culture tendances lifestyle

Lorraine Numéro 7 / Gratuit


Innermost Design Heure Diesel by Moroso Matiere Grise Andrew Martin Les cakes de Bertrand Image Republic Ibride Casamania Fatboy Zeus Seletti Vita Slide Sits

Hanjel Lomography Parrot Toulemonde Bochart Kare Design Martinelli Luce Bougies la Française Technolumen Cocorikraft Dix Heures Dix Bull & Stein Calligaris

1 rue des 5ème et 15ème BCP 88200 Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr contact@factory-boutique.fr


Zut ! numéro 8 sortie automne

Photo : Alexis Delon / Preview / www.preview-tm.fr Top et short Isabel Marant chez Ultima. Boots Ash chez Ultima bis. Collier Papillon en or et tourmaline Eric Humbert.

2014

Bruno Chibane

Myriam Commot-Delon

Céline Loriotti

Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Emmanuel Abela

Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Caroline Lévy

Zut ! magazine

Philippe Schweyer Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67


4 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique brokism Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost

Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Franck Dupont, Sébastien Grisey, Xavier Hug, Caroline Lévy, Vanessa Schmitz-Grucker, Philippe Schweyer, Adèle Sagan

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Klara / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi avec les produits M.A.C.

Design graphique brokism

Chemise en denim Reiko, jean Meltin’Pot, pendentif Drop of Sand en cristal, or, silicium et cordon noir Eric Humbert.

Stylistes Myriam Commot-Delon, Adèle Sagan Photographes Julian Benini, Samuel Berdah, Alexis Delon / Preview, Sébastien Grisey, Olivier Metzger, Arno Paul Illustrateurs Laurence Bentz, Isaac Bonan, Laetitia Gorsy, Nicopirate, Benoît Schupp Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview

Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Diffusion LD DIffusion 32, rue d'Oëlleville 88500 Totainville Commercialisation & développement Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer, Joan Thouvenot Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Mannequin Ayona / Up Models Klara / Up Models

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire

Coiffure Alexandre Lesmes / Avila

Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex

Make-up Jacques Uzzardi

Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : juillet 2014 SIRET : 50916928000021 ISSN : 1969-0789

www.zut-magazine.com


SCÉNARIO EMMANUELLE JABOB & SARAH LEONOR IMAGE LAURENT DESMET SON PHILIPPE GRIVEL JEANNE DELPLANCQ MELISSA PETITJEAN MUSIQUE MARTIN WHEELER MONTAGE FRANÇOIS QUIQUERÉ DÉCORS LAURENT BAUDE COSTUMES PIERRE-YVES GAYRAUD MAQUILLAGE & COIFFURE NELLY ROBIN CASTING SARAH TEPER LEÏLA FOURNIER ASSISTANTS À LA MISE EN SCÈNE VALÉRIE ROUCHER & JÉROME BRIERE SCRIPTE CHRISTELLE MEAUX DIRECTION DE PRODUCTION JÉROME PETAMENT COPRODUCTEUR PHILIPPE GRIVEL PRODUCTEUR MICHEL KLEIN UNE COPRODUCTION LES FILMS HATARI & LE STUDIO ORLANDO AVEC LA PARTICIPATION DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE & DU FONDS IMAGES DE LA DIVERSITÉ AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION ILE-DE-FRANCE EN PARTENARIAT AVEC LE CNC AVEC LA PARTICIPATION DE CINÉ + EN ASSOCIATION AVEC INDEFILMS 2 & CINEMAGE 8 DÉVELOPPÉ AVEC LE SOUTIEN DE MEDIA, DU CNC, DE LA RÉGION BASSE NORMANDIE EN PARTENARIAT AVEC LE CNC, DE CINÉMAGE 5 DÉVELOPPEMENT ET DE LA PROCIREP DISTRIBUTION BAC FILMS DISTRIBUTION VENTES INTERNATIONALES BAC FILMS


6 Zut ! Sommaire

8 éditorial

117

10

Lifestyle

courrier des lecteurs

77

12 Madeleines Comme si c’était la première fois

14 Melancolirama Un bel été

16 au bon parfum L’Aurore

18 Nancy vu par Sophie Lécuyer, Gilbert Coqalane, Stéphanie Reuter, Mickael Letang

26 Metz vu par Arnaud Dewitte, Isabelle Toufanie, Samira Allaoui, Pauline Mellinger

35 Dossier : L'art en balade Expositions d’été et bonnes adresses où se reposer et se faire chouchouter, partout dans le Grand Est et par-delà les frontières.

Zut numéro 7

118 GASTRO & DÉCO Maison Baci À Metz, de belles assiettes gorgées de soleil assorties aux espaces déco.

Culture 78 PORTRAIT Lefred-Thouron Portrait du dessinateur nancéien, qui sévit dans les pages du Canard Enchaîné, de L’Équipe magazine et de Fluide Glacial. 84 INSTANT FLASH Fauve, Raymond Depardon 88 CULTURE Les sélections de la rédaction.

93 Tendances 94 MODE Pale Ginger Dégaine casual pour été urbain. 102 MODE Rose Kennedy Couronnés de fleurs, les beaux jours ont belle allure. 110 ORBITE Les détails qui tuent Un avant-goût des pièces indispensables de la rentrée. 112 TENDANCES Les sélections de la rédaction.

120 DÉCO Chambre cinquante-sept & Pascale Dora Deux passionnés pour créer des intérieurs sobres et équilibrés, émaillés d’objets curieux. 122 DÉCO Factory À Remiremont, un concept store d’esprit loft dédié au design et à l’aménagement intérieur. 124 GASTRONOMIE Zut ! à table Café Ici, Boogie Burger, Too Bagel, Le Grand blond avec un tablier noir Papa Joe, Le 27. 128 LIFESTYLE Les sélections de la rédaction.


Une autre idĂŠe du fleuriste


8 Zut ! édito

L’éclipse PAR PHILIPPE SCHWEYER PHOTO PHILIP ANSTETT

C’est presque l’été. Le soleil cogne de plus en plus fort. Je m’allonge dans l’herbe fraîchement coupée et je ferme les yeux. Au-dessus de moi, des milliards d’étoiles invisibles se consument en silence. Alors que je suis sur le point de m’assoupir en communion avec le cosmos, deux jeunes femmes s’installent à quelques mètres de moi. Elles sont suffisamment proches pour que je puisse suivre leur conversation en tendant légèrement l’oreille : - La vie est compliquée. - C’est pour ça qu’elle est belle… - J’aime mieux les choses simples. - Pas moi. La simplicité m’ennuie. Rien de pire qu’une histoire d’amour trop simple. - Ah bon ? Moi quand ça devient trop compliqué, ça me fait peur ! - L’amour sans peur, c’est comme du rock sans guitare. - Justement, j’aime bien les synthés. La légèreté n’exclut pas la profondeur. - Beurk. L’insoutenable légèreté des synthés, ce n’est pas ma tasse de thé. - Le rock, c’est une attitude. Ce n’est pas qu’une histoire de guitares.

- Je sais bien. Mais j’aime le rock qui cogne dans le bas du ventre. - Toi et ton bas-ventre ! Pour moi, l’amour, c’est comme le soleil. Un truc très chaud qui joue à cache-cache avec les nuages. - Et alors ? C’est si compliqué de slalomer entre les nuages ? - C’est compliqué et c’est angoissant. Des fois, j’ai l’impression d’être poursuivie par un gros nuage radioactif. - Tu es vraiment obsédée par Fessenheim. - Bien sûr. Ceux qui crèvent de peur passent pour des tarés, mais ce sont eux qui ont raison. On ne joue pas avec le feu ! - Justement, j’adore jouer avec le feu. - Je sais. Mais la vie n’est pas un jeu… - Je me sens tellement vivante quand je me brûle. - T’es vraiment dingue. Je préfère mille fois la douceur du soleil légèrement voilé. - Tu parles comme une vieille. - C’est peut-être parce que j’en ai trop bavé… Je n’en peux plus des coups de poignard en plein cœur.

- Moi aussi j’ai souffert et j’ai fait souffrir… Mais je souffre encore davantage quand je m’ennuie. Je ne veux plus me laisser enfermer dans une cage climatisée. Je veux me brûler les ailes en m’approchant du soleil. - Un jour tu te calmeras. - On verra bien… Regarde le soleil ! - Quoi ? - On dirait qu’il a disparu.


gratuit Trois jours d’inauguratio n 26/27/28 sept. 2014

BAM

La Boîte à Musiques Nouvelle salle de concerts à Metz-Borny www.bam-metz.fr

Concerts Performances eractives Installations int ublic Spectacle Jeune P DJ sets Fanfares Showcases avec

WOODKID3D ASP LIVE ULEYMAN OMAR SO + ...


10 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

7

ZUT À L’ALSACE-LORRAINE ! Petit vélo Reinette, Bravo pour votre imagination et vos jolis mollets ! Votre invention est tout simplement géniale et pourrait bien bouleverser la lecture de Zut ! (tout en provoquant quelques petits accrochages sur les pistes cyclables). Un petit tour de roue pour nos lectrices, un grand tour de roue pour l’humanité !

Printemps 2014

culture tendances lifestyle Lorraine Numéro 6 / Gratuit

Une lectrice qui aimerait pouvoir lire son magazine préféré en pédalant, une autre qui s’intéresse à la vie privée de Kate Moss, un lecteur qui écume les boîtes de nuit à la recherche de jolies filles… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Capilo Zut !, Génial votre dossier sur les paparazzi dans le dernier numéro. Je me suis vraiment régalé ! À quand un dossier d’aussi bonne tenue sur les salons de coiffure de la région. La coiffure est un art, faudrait peut-être pas l’oublier ! — Coco, 36 ans. Capilo Coco, Bien sûr que la coiffure est un art, au même titre que la pédicure, la manucure et la confiture. Il n’y a qu’à observer les cheveux de nos chroniqueuses pour comprendre qu’elles passent pas mal de temps devant leur glace chaque matin, d’où leur arrivée tardive au bureau… (Vive la délation !, ndle). Petit vélo Zut !, Votre magazine est tellement classe que je l’emmène partout avec moi. Ce serait vachement sympa de proposer à un designer de concevoir un support à fixer sur le guidon de mon vélo pour me permettre de le lire tout en pédalant le soir après le boulot. — Reinette, 28 ans.

Black is beautiful Zut !, J’étais ravi de découvrir la photo d’une ravissante black en couv de votre dernier numéro. Je me demande comment vous faites pour dégotter des beautés pareilles au cœur de la Lorraine ? Moi qui passe tous mes week-ends à écumer les boîtes de nuit de la région, j’ai du mal… — Ken, 31 ans. Black is beautiful Ken, Votre enthousiasme pour notre dernière couv fait bien plaisir. Pour avoir plus de succès, vous devriez essayer les vernissages. L’entrée est gratuite, les boissons sont gratuites, les petits fours sont gratuits et il y a nettement plus de jolies femmes au mètre carré qu’en boîte de nuit ! Alsace-Lorraine Zut !, Super votre dernier numéro ! Au fait, le jour où l’Alsace et la Lorraine ne feront qu’une seule région, est-ce qu’il n’y aura plus qu’une seule édition de Zut ! pour les Alsaco-Lorrains ? — Max, 65 ans. Alsace-Lorraine Max, En plus de vous intéresser à la carte des régions françaises, vous anticipez des chamboulements dans la presse magazine régionale. Rassurez-vous, l’édition lorraine de Zut ! restera lorraine… On ne va pas mélanger les cigognes et les mirabelles Business Zut !, J’ai bien aimé la photo d’André S. Labarthe à poil dans le dernier numéro. Par contre, si vous continuez à publier ce genre de photos dans Zut !, il ne faudra pas vous étonnez si vous foutez en l’air votre business qui m’a l’air plutôt rentable… — Man, 48 ans.

Business Man, Nous avons bien mesuré le risque. Après quelques heures de débat, nous avons décidé de continuer à proposer des images pouvant heurter la sensibilité de quelques annonceurs (un de perdu, dix de retrouvés !). La vie est compliquée Zut !, C’est très courageux de sortir cinq éditions de Zut !. Je me demande comment vous faites sans mécène ni subvention ? Surtout que les commerçants tirent un peu la langue en ce moment si j’en crois ce que j’entends ici ou là… — Noisette, 25 ans. La vie est compliquée Noisette, Il semble effectivement que les collectivités soient à sec et que les commerçants ne roulent pas sur l’or (ils préfèrent rouler en 4x4). Heureusement, ce n’est pas pour l’argent que nous nous donnons tant de mal. Ce qui compte plus que tout pour nous, c’est l’amour… et la gloire ! Qui ? Kate ! Zut !, J’ai adoré la rencontre de votre éditorialiste avec Kate Moss dans le dernier Zut !. Moi qui pensais qu’une fille comme elle ne fréquentait que des gens hyper célèbres, ça m’a touché d’apprendre qu’elle a un ami qui se ruine la santé dans un petit magazine comme Zut !. — Françoise, 40 ans. Qui ? Kate ! Françoise, Détrompez-vous, Zut ! n’est pas si petit que ça ! Au contraire, chaque année notre chiffre d’affaires est en progression vertigineuse… C’est normal qu’une fille dans le coup s’intéresse à des chics types en pleine croissance !


olé

The EXIT07 summer program. During August CarréRotondes will be open from Wednesday to Sunday

ANTIMATTER PEOPLE FRI 01.08

THE GROWLERS FRI 01.08 PAUS FRI 01.08 BINARY & DYSLEXIC (EXIT:LX SESSION) FRI 01.08

NIGHT BEATS SUN 03.08 YELLOW KING SUN 03.08 CYCLORAMA WED 06.08 VERSUS YOU (EXIT:LX SESSION) WED 06.08 SIELLE (SHOWCASE) THU 07.08

MONDKOPF FRI 08.08 JEFFREY LEWIS & THE JRAMS SUN 10.08 ANGEL OLSEN TUE 12.08 FOREST SWORDS WED 13.08 CHELSEA WOLFE THU 14.08 SOLEIL NOIR THU 14.08 CRINAN WOOD (SHOWCASE) FRI 15.08

YOUNG FATHERS SAT 16.08 CHARLOTTE HAESEN (EXIT:LX SESSION) WED 20.08

THE FUNERAL SUITS WED 27.08 DET90 (SHOWCASE) THU 28.08 NO METAL IN THIS BATTLE FRI 29.08 RECORD FAIR SUN 31.08 + SHOWCASES + EXIT:LX SESSIONS (IN PARTNERSHIP WITH MUSIC:LX) + SCREENINGS & LA THÈQUE (IN COLLABORATION WITH MUSIC & RESOURCES ROCKHAL)…

MORE TO BE ANNOUNCED ON

ROTONDES.LU

EXIT07 CarréRotondes 1, rue de l’Aciérie Luxembourg-Hollerich facebook.com/congesannules

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12 Zut ! Chronique

Par Franck Dupont Illustration Benoit Schupp

madeleines

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COMME SI C’ÉTAIT LA PREMIÈRE FOIS

Je m’étais juré de ne pas y revenir de sitôt. Tout du moins dans les lignes de cet espace intime de souvenirs, même si le CCAM de Vandœuvre est un champ de possibles infini. Mais je ne me baignerai pas deux fois dans le même fleuve : déserte le plateau et ce sont les coulisses qui te happent. 21 mars 2014, CCAM, Galerie Robert Doisneau. J’avais marqué cette date d’une pierre blanche. On vernit l’exposition Œil pour œil, Labarthe / Messina, 20 ans de photographie. Je ne voulais pas manquer la venue de ces deux-là et j’avance un peu fébrile vers les murs et les tables. Moins gaillard que par le passé quand, pour les besoins d’un shooting presse, j’avais visité cet espace en courant façon Bande à part. Bruno C. est hilare et me fait remarquer que pour une fois je suis en avance. Il est celui par qui tout peut arriver ; comme cette belle rencontre « fortuite » d’un homme de cinéma à chapeau qui aime vraiment les femmes et d’un timide, doué comme pas deux pour faire prendre des bains de lumière à tout ce petit monde. Christophe est là aussi, témoin avec sa caméra de la vivacité d’André. Ils n’ont pas changé

ou presque. Patrick me guide et me met au défi : « Tu es dans l’expo. » À moi de voir mais je n’y vois d’abord rien, plutôt happé par un défilé de fantômes de jeunesse qui franchissent allègrement les ponts érigés par les cimaises. Je suis pourtant là, timide et flou, avec le tonique László Szabó et adoubé par André. Philippe, un homme de livres qui peut se targuer d’avoir sorti le meilleur disque de l’année, immortalise le tout accompagné de Vincent mon compère de binaire. Flux cassavetessiens. Passés les discours, le cœur de la madeleine et la question du comment (« …vous êtes vous tous rencontrés ? ») posée par Aline du CCAM libèrent la parole. C’est toute l’histoire d’un petit commerce de cinéma. La revue LimeLight, un esquif nerveux et ubique conduit par Bruno, qui pouvait s’affranchir des conférences de rédaction régulières tant les escales entre Strasbourg, Paris et Belfort nourrissaient pour la route notre jolie bande. À Strasbourg, nous bâtissions des cathédrales critiques sur un morceau de nappe salement imbibée dans l’immense appartement non chauffé du capitaine.

À Paris, nous allions libres comme l’air à la rencontre de ceux qui comptaient à nos yeux et nous en profitions pour prendre des nouvelles d’André, grand oncle rédacteur rapidement acquis à la cause de la revue. À Belfort, le temps du festival Premiers Plans, nous étions chaudement accueillis par Janine Bazin et nous prenions le pouls du jeune cinéma, choyés par Marie-Christine Damiens qui rendait ainsi chaque année ses lettres de noblesse au métier d’attachée de presse à l’ère déjà viciée des relations publiques. Un restaurant de la ville vieille. Une cigarette dans la rue avec le gars Bruno. Nous devisons sur les dernières toiles aperçues tandis que nos compagnons de bordée et leurs compagnes rient en vitrine. Je les imite béatement car je sais que je tiens mon texte. Il est encore tôt pour le rendre mais il ne faut pas me le dire. Comme depuis plus de 20 ans, je serai en retard. Comme si c’était la première fois.


COURT TOUJOURS 17 > 21 sept. Festival pluridisciplinaire de la forme brève

YVONNE, PRINCESSE DE BOURGOGNE 15 > 16 oct. Witold Gombrowicz / Jacques Vincey

FESTIVAL TOTAL THEATER TREFFEN DAS GELD (L’ARGENT) 14 nov. Emile Zola / Dagmar Schlingmann

QUE D’ESPOIR ! 15 > 19 nov. Hanokh Levin / Marie Normand

BLIND DATE 26 > 27 nov. Theo van Gogh / Myriam Muller

TEXTES SANS FRONTIÈRES nov. mise en voix de textes dramatiques

ANIMAL(S) 14 > 22 jan. Eugène Labiche / Jean Boillot

J’HABITAIS UNE PETITE MAISON SANS GRÂCE, J’AIMAIS LE BOUDIN 3 > 5 fév. Jean-Marie Piemme / Virginie Thirion

LA PLUIE D’ÉTÉ 25 > 27 fév. Marguerite Duras / Sylvain Maurice

LE VOCI DI DENTRO 17 > 18 mars Eduardo de Filippo / Toni Servillo

SEMAINE EXTRA LES IROQUOIS 7 > 9 avr. LA MACHINE À RÉVOLTE 7 > 10 avr. Annick Lefebvre / Jean Boillot

TANIA’S PARADISE 7 > 10 avr.

spectateurs en liberté

SAISON 14.15

nord est nest-theatre.fr théâtre + 33 (0)3 82 82 14 92

Gilles Cailleau / Tania Sheflan

LA PETITE SOLDATE AMÉRICAINE 8 > 10 avr. Jean-Michel Rabeux

CONTRE-COURANTS #2 25 > 26 avr. Oblique Cie

LA PLACE ROYALE 19 > 21 mai Corneille / François Rancillac

CENDRILLON 2 > 5 juin Joël Pommerat

CDN de Thionville-Lorraine direction Jean Boillot l’Union européenne investit dans votre avenir, avec le soutien du Fonds européen de développement régional


14 Zut ! Chronique

Par Nicopirate

melancolirama

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UN BEL ÉTÉ


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16 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

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L’AURORE

Une ligne de parfums ne serait pas complète sans lui. Dans les essentiels d’une maison, il faut un oriental, un floral, une eau fraîche, un chypré… et un aldéhydé. L’apparition tardive de cette « espèce » désormais incontournable a marqué une révolution dans la parfumerie moderne, et la légende de sa naissance est aussi belle que les jus qui la peuplent. Les aldéhydes sont des molécules de la famille des composés carbonylés, sur la base de la séquence H-CO-R. Découverts en 1903, ils sont pour l’essentiel des corps de synthèse. En plus de leur propre odeur, différente suivant leur composition et souvent désagréable lorsqu’ils ne sont pas dilués, ils confèrent un fort pouvoir de diffusion aux autres molécules, apportent du volume et du sillage. Très puissants, ils sont difficiles à doser et pendant longtemps, les parfumeurs ne parviennent pas à les intégrer aux compositions de manière satisfaisante. Le mythe raconte que la solution a été trouvée par erreur. En 1921, un laborantin se trompe en réalisant la formule que lui soumet Ernest Beaux, parfumeur. Il a surdosé l’aldéhyde aliphatique à 1%. Du jamais senti. Et Beaux trouve là la réponse à la commande d’une cliente particulièrement

exigeante, qui voulait « un parfum de femme à l’odeur de femme », « artificiel comme une robe, c’est-à-dire fabriqué ». « Pas de rose, de muguet, je veux un parfum qui soit composé », ordonnet-elle, dans lequel on « mettra tout ce qu’il y a de plus beau ». Un brief un brin marketing, pour lequel Beaux, en poète, cherche à retranscrire « une sensation éprouvée sous le soleil de minuit, au-delà du cercle polaire, en savourant la fraîcheur des lacs et des rivières ». Cet aldéhyde lui offre cet effet de lumière, de douceur et de blancheur irisée. Il fait plusieurs essais, et en présente dix à sa cliente. Gabrielle Chanel choisit l’essai n°5. Avec cette composition, Beaux avait à la fois dompté une matière impossible, créé le premier parfum légendaire et changé la parfumerie à tout jamais. Toutes les maisons se sont engouffrées dans la brèche ouverte par les possibilités de cette matière, et à la fin des années 70, les plus célèbres avaient toutes leur aldéhydé. Lanvin avec Arpège (André Fraysse, 1927), Guerlain avec Liu (Jacques Guerlain, 1929) puis Chant d’arômes (Jean-Paul Guerlain, 1962), Carven avec Ma Griffe (Jean Carles, 1946), Givenchy avec L’Interdit (Francis Fabron, 1957), Hermès avec Calèche

(Guy Robert, 1961), Paco Rabanne avec Calandre (Michael Hy, 1969), Yves Saint Laurent avec Rive gauche (1971), clone parfait du précédent, Van Cleef and Arpels avec First (Jean-Claude Ellena, 1976), Estée Lauder avec White Linen (Sofia Grojsman, 1978)… Ils comptent parmi les plus beaux parfums de la grande diffusion. Suivant l’aldéhyde aliphatique utilisé, ils se font tour à tour acidulé, orangé, métallique, savonneux, sucré, poudreux. Mais tous ont en commun cette magique lumière blanche. Cependant, aucun n’égalera jamais ni la légende, ni la beauté du n°5. Ce parfum, parmi les plus vendus de tous les temps, n’a presque pas changé depuis sa création (c’est suffisamment rare pour être souligné). En eau de toilette ou en parfum (la version eau de parfum est à éviter absolument), il est d’une splendeur intemporelle. Enveloppant, doux, piquant, fruité, il sent le maquillage et la crème, évoque aussi bien fraîcheur de la jeune fille que l’assurance de la bourgeoise. Délicat et sensuel, chaud et froid, c’est bien un parfum artificiel comme une robe sous le soleil de minuit. Un parfum de femme à l’odeur de femme, qui en déploie toutes les facettes…



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Nancy vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan Photos Arno Paul

О

Où ?

Centre Culturel Georges Pomp it Up / Spraylab « C’est un lieu artistique auquel je me suis beaucoup attachée. Je le fréquente depuis mes études aux Beaux-Arts et il a toujours su me surprendre. C’est une sorte de deuxième maison où j’aime retrouver mes amis, et qui garantit toujours de passer une bonne soirée. Décalé, vivant, où tout est possible en terme d’exposition, j’y ai réalisé ma première installation l’an dernier. »

Actu !

Participation à l’exposition Le Chemin des Images à Epinal (jusqu’au 2 novembre) et au workshop 1 mètre carré organisé par la galerie Modulab à Metz du 4 au 6 juillet. Installation Hortus Conclusus au musée d’Ittingen en Suisse en août. Installation à l’Église des Trinitaires de Metz en octobre. sophielecuyer.blogspot.com


19

Artiste plasticienne

Gilet en coton Printemps et blouse en mousseline The Kooples au Printemps Nancy

mer 25 juin

Sophie LĂŠcuyer 26 ans


20

Gilbert Coqalane 26 ans

Artiste plasticien

mer 25 juin

Où ?

Muséum Aquarium « C’est un lieu qui oscille entre le monde de l’adulte et de l’enfance, entre l’imaginaire et le réel, autour du monde animalier qui m’est cher.»

Actu !

Sortie du livre Gilbert Coqalane écrit aux SAV, éditions François Bourin. Exposition 2150 mètres au Muséum Aquarium jusqu’au 24 août. Interventions urbaines : Home à Toul, Rats Bestialus à la Galerie des Pentes à Lyon. Performance de danse urbaine à travers l’Europe. www.certifiecoqalane.net Chemise Charles Chevignon et casquette Stetson au Printemps Nancy


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46 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg tĂŠl & fax 03 88 32 43 05 info@eric-humbert.com www.eric-humbert.com


22

mer 25 juin

Propriétaire de Hoops Coffee & Bagels

Stéphanie Reuter 29 ans

Où ?

Jardin d’eau « C’est un lieu super calme et reposant. Un jardin dans la ville avec des jets d’eaux et des jeux de lumières. J’aime y aller seule la journée pour lire ou me détendre. Le soir, c’est souvent entre amis pour des apéritifs en plein air ! »

Actu !

Nouvelle carte au mois de septembre : nouveaux produits, nouveaux bagels et nouvelles pâtisseries dans un nouveau décor ! Hoops Coffee & Bagels 3/5, rue des Michottes à Nancy 07 87 90 35 78 Jupe à empiècement en cuir The Kooples et sweat Claudie Pierlot au Printemps Nancy



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mer 25 juin

Gérant de bars

Mickael Letang 35 ans

Où ?

Roseraie de la pépinière « Ayant fait des études de paysagiste, c’est un lieu que je connais bien car j’y ai fait pas mal de reconnaissances de végétaux. La roseraie est un endroit qui me plaît beaucoup : très beau et presque toujours en fleurs. »

Actu !

Propriétaire des Vedettes et depuis un an des Docks, bar ouvert de 08h à 2h : happy hours, soirées a thèmes et organisation d’évènements. Les Docks 47, rue Saint-Georges à Nancy 06 13 14 27 27 T-shirt, bermuda et écharpe en coton Diesel au Printemps Nancy


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Metz vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan Photos Sebastien Grisey

О


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Samira Allaoui 36 ans

Gérante de boutique

lun 23 juin

Où ?

Rue Taison « Je suis née à proximité de la rue Taison, c’est un endroit dynamique où il fait bon vivre. Je la trouve charmante et atypique. Je m’y suis installée avec beaucoup d’enthousiasme pour ouvrir ma boutique en novembre. »

Veste Barbara Bui et chemisier Dsquared2 chez Angle Droit Chaussures Peperosa chez Shoeroom

Actu !

Présence en boutique de Maurice Manufacture, marque 100 % française qui revisite des classiques (mocassins, derbys, boots…) dans des matières haut de gamme à prix raisonnables. Arrivée d’une marque homme, Melvin & Hamilton.

Shoeroom 22, rue Taison à Metz 03 87 50 79 63


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mar 24 juin Gérante du Vélo Rose

Où ? Blida

« Pour moi, ce lieu possède un potentiel immense en terme d’innovation et de création. Anciens abattoirs de Metz, puis entrepôt des bus TCRM, ces locaux accueillent aujourd’hui associations et artistes. Tout est encore à faire en terme d’aménagement, mais l’équipe Nuit Blanche qui gère cet espace regorge d’idées pour en faire un lieu de prédilection des créateurs. »

Pauline Mellinger 28 ans

Actu !

Ouverture du concept store mobilier/ accessoire/déco le 1er février dernier. Nouveaux articles chaque semaine, chinés dans les brocantes de la région ou nouveautés des marques (Ferm Living, House Doctor, Bloomingville, Serax…). Chaque mois, expositions de créateurs locaux. Le Vélo Rose 28, rue Taison à Metz 03 55 80 75 82 http://velo-rose.fr

Chemise en coton et Veste Léon&Harper au Vestiaire, collier Marie Laure Chamorel chez Sally&Jane


ZBYNĚK BALADRÁN DEAD RECKONING

9 JUILLET — 21 SEPTEMBRE 2014

Le centre d’art bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication -DRAC Lorraine, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Général de la Moselle, et de la commune de Delme.

insertion Zut.pdf 1 13/06/2014 09:56:32

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EXPO 1 er juillet 31 août 2 0 1 4

CMJ

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entrée libre

Jardin Botanique du MONTET en partenariat avec :

Photographie — Infographie : Pierre-François Valck / CJBN

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30

Directrice du Printemps

sam 21 juin

Isabelle Toufanie 53 ans

Où ?

L’Opéra-Théâtre « J’ai choisi l’Opéra-Théâtre parce que la vie est une comédie. Mais aussi parce que j’ai adoré la représentation de Charlie 9 à laquelle j’ai assisté en compagnie de quelques clients du Printemps en avril dernier. Et enfin parce que ce lieu magnifique est considéré comme “un des plus beaux hôtels de spectacles en France” par le maréchal de Belle-Isle, qui contribua au développement de la ville de Metz lorsqu’il en était gouverneur. »

Actu !

Nouvelle directrice du Printemps depuis avril. Évènements en magasin et moments privilégiés avec les clients pour célébrer les 40 ans du magasin en septembre prochain. Arrivée de nouvelles marques à la rentrée. Le Printemps 8-16, rue Serpenoise à Metz 03 87 76 03 33 www.printemps.com Robe Isabel Marant et chaussures Minelli au Printemps Metz


108 chambres - Restaurant Gastronomique et Lounge - Espace Forme : piscine, sauna, hammam, jacuzzi et salle de fitness - Spa détente avec une large gamme de soins du visage et du corps.

www.vertevallee.com 10 rue Alfred Hartmann 68140 Munster - ALSACE +33 (0)3 89 77 15 15 contact@vertevallee.fr

Hôtel DE LA

CATHÉDRALE

25, place de Chambre 57000 METZ Tél. : 03 87 75 00 02 Fax : 03 87 75 40 75

18 rue de Guise - 54000 NANCY Tél : 33 (0) 383 322 468 - www.hoteldeguise.com


32

Arnaud Dewitte 33 ans

Fondateur de Voulez-vous danser

jeu 19 juin

Où ?

Restaurant Derrière « Ce restaurant est un peu ma cantine. C’est un lieu atypique : une décoration et une ambiance chaleureuse avec de la bonne musique. J’ai un faible pour les beignets de mozzarella, un vrai délice ! »

Actu !

Suicide à la Gaité Lyrique le 8 juillet, Voulez-vous danser au Batofar le 9 août. Voulez-vous danser 4, avenue Jean XXIII à Metz 03 87 75 08 05 www.voulezvousdanser.com Veste et chemise Gucci chez Ted


Chic Médias & Médiapop Éditeurs de magazines

Été 2014

culture tendances lifestyle

Été 2014

culture tendances lifestyle

Strasbourg

Lorraine

Numéro 22 / Gratuit

Strasbourg N° 22

Numéro 7 / Gratuit

Lorraine N° 7

Bordeaux N° 1

printemps / été 2014

La culture n'a pas de prix

culture tendances lifestyle Haut-Rhin Numéro 3 / Gratuit

Haut-Rhin N° 3

Allemagne N° 1

Novo N° 30

www.zut-magazine.com www.novomag.fr

Chic Médias / 12 rue des Poules - 67000 Strasbourg médiapop / 12 quai d'Isly - 68100 Mulhouse

07 —> 09.2014

30


De la futilité et autres nuits rapportées 2001-2005 Entretiens Michel Collet

je peux écrire mon histoire Itinéraire d’un jeune Afghan, de Kaboul à Mulhouse

Abdulmalik Faizi Frédérique Meichler Bearboz

Matthieu Messagier

~

le saut de l’ange Hommage à daniel darc

~ SUBlime n°10

des livres sublimes à lire ailleurs mediapop-editions.fr & r-diffusion.org


Zut ! magazine

L A—RT —EN BAL —AD E Été 2014

L’été, musées, centres d’art et fondations fourbissent leurs plus belles expositions. Zut ! vous invite à une promenade artistique transfrontalière, de Metz à Bâle, de Karlsruhe à Colmar, de Luxembourg à Baden-Baden. Sélection des expositions les plus passionnantes et de lieux insolites, pittoresques et chics où se reposer. Pour que cet été, vos nuits soient aussi belles que vos jours…


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

SAINT LOUIS WEIL AM RHEIN BALE

18.05 — 07.09

Gerhard Richter — Fondation Beyeler

Riehen / Bâle

L’artiste allemand Gerhard Richert s’obstine à peindre. Et c’est en explorant les possibilités infinies de ce médium qu’il impose un discours centré sur l’œuvre, et rien que sur l’œuvre. Quand on évoque Gerhard Richter, on s’étonne de la diversité de son œuvre : portraits, paysages, peintures abstraites, etc. Et pourtant, le peintre allemand s’inscrit dans une constante, théorisée dès 1966 dans une courte série de notes : « Je n’obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n’ai ni programme, ni style, ni prétention », s’affirmant en totale rupture avec l’idée que l’intention fait l’œuvre. Avec un brin de provocation, il poursuit : « Je fuis toute détermination, je ne sais pas ce que je veux, je suis incohérent, indifférent, passif. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente. » Dans les années 60, il se distingue presque violemment, surtout quand il insiste sur le fait que « les autres qualités servent à la performance, à la

publicité et à la réussite ». Et de conclure : « [ces qualités] sont aussi obsolètes que les idéologies, les opinions, les concepts et la désignation des choses. » Et vlan, dans les dents de tous ceux qui chercheraient à intellectualiser la chose ! À l’ère du Pop Art et de l’art conceptuel dominant, le jeune peintre – il n’a alors que 34 ans – oppose une approche distanciée, une manière presque amusante de faire table rase : en quelque sorte, c’est no fun avant l’heure ! Cet artiste qui a fui la RDA pour se réfugier à Düsseldorf n’en est pas à une provocation près. Dès 1962-63, il reproduit sa première photo en affirmant que celle-ci « est la meilleure image » qu’il puisse penser, même qu’elle est la « seule » qui puisse renseigner. Un credo qu’il puise dans cette découverte fondatrice d’une des rares photos réalisées clandestinement par la résistance polonaise à Auschwitz, depuis la chambre à gaz : elle montre la crémation des corps, l’information


est là, désespérément tangible, et l’insouciance qui se manifeste à l’image renforce sa dimension hautement dramatique. Un choc pour lui, une image qu’il n’a jamais réussi à peindre mais qu’il commente aujourd’hui encore à l’envi. C’est pourtant avec un certain détachement – ceci explique peutêtre cela ! – qu’il généralise la pratique à ses portraits : il n’est pas question de s’attacher à la personne mais à son image, « qui n’a rien en commun avec le modèle ». Comme pour mieux brouiller les pistes encore, s’il ne nie pas l’idée même de représentation, il nie celle que le tableau peut apporter la moindre information. La photo n’est utilisée que comme un « prétexte ». Ce qui le fascine, c’est l’homme dans son rapport au temps et à la réalité. Et ce qui semble irréductible à son étrange capacité à nier le sens de sa pratique artistique, ce sont les tableaux justement. Bien que n’ayant « ni contenu, ni signification », ils sont l’objet d’eux-mêmes. Dans les années 80, Richter nuance cette

part de nihilisme pour faire vivre l’idée plus réjouissante d’une absolue nécessité de l’art en général et de la peinture en particulier : « L’art est l’ultime forme de l’espoir », écrit-il en 1982. Sa peinture révèle une énergie vitale, y compris dans les œuvres douloureuses et sujettes à polémique, comme la série consacrée à la bande à Baader-Meinhof, 18. Oktober 1977, réalisée en 1988 d’après des photos privées des membres assassinés de la Rote Armee Fraktion, parmi lesquels Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin. Contrairement aux apparences, l’interrogation n’est pas politique, elle

ne présente rien de mortifère non plus, et dans ce cadre-là comme dans de nombreuses toiles abstraites de Richter, une vibration naît du traitement particulier : la peinture s’émancipe pour ne vivre que par elle-même. Il admet lui-même qu’elle n’en fait qu’à sa tête, ce qui l’amène à la reconsidérer de manière amusée dans une relation d’égal à égal. Dès lors, on ne sait plus qui, du peintre ou de la peinture, manipule qui. (E.A.) www.fondationbeyeler.ch Betty, 1988. Huile sur toile, Saint Louis Art Museum


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

> 31.08

Lee Bae — Fondation Fernet-Branca Avec l’artiste coréen, le charbon de bois sert à l’expression du temps et de la vie. L’intention artistique naît parfois du pragmatisme. Il a fallu une publicité dans un journal pour la vente de sacs de 10 kg à 5 francs pour que l’artiste coréen Lee Bae, fraichement débarqué à Paris en 1990, fasse du charbon de bois son matériau de prédilection. Comme il le dit lui-même, il aurait pu travailler avec du plâtre et du métal, mais il a opté pour le charbon de bois. Après cependant, rien d’innocent à cela finalement, ni de complètement fortuit. « Dans la tradition coréenne, lorsqu’on creuse des fondations, le charbon de bois est la première chose qu’on y dispose. De même, lorsqu’un enfant naît, on le signale à la porte en accrochant du charbon de bois à une corde », nous renseigne-t-il. La symbolique est double, elle est intimement personnelle : elle situe quelque chose de la vie et de l’impulsion dans ce qu’elle présente de plus fondateur. La relation qu’entretient Lee Bae à son matériau s’inscrit d’emblée dans une démarche hautement existentielle. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que depuis deux décennies, il décline à l’envi les possibilités infinies du charbon de bois. Dessins, peintures, performances, vidéos et installations, tout type d’intervention de sa part

Saint-Louis

invoque ce matériau symbole à la fois d’énergie vitale mais aussi de purification. L’exposition présentée à la Fondation Fernet Branca retrace toutes ces tentatives, certaines très heureuses, d’autres plus incertaines. On s’attachera volontiers à certains tableaux fortement chargés de matière dont les instants de rupture très marqués entre les espaces blancs et noirs provoquent une émotion durable. Il en va de même pour les Tas de charbon, des sculptures de matière brute qui révèlent la radicalité de l’artiste, ou Les Écritures, des dessins abstraits, légers et fluides, qui renvoient à la spiritualité initiale contenue dans la calligraphie.

Issue du feu, charbon de bois, élastique noir tendu, 2000

On le constate, pour celui qui définit sa peinture comme relevant de la performance, le geste a toute son importance : c’est lui qui unit le corps, la pensée et l’existence. (E.A.) www.fondationfernet-branca.org


> 19.10

Paul Chan

My birds… trash… the future, 2004, vidéo. Emanuel Hoffmann-Stiftung, dépôt à la Öffentlichen Kunstsammlung Basel © Paul Chan

— Schaulager Tour à tour jaune ou noir, caustique ou féroce, l’humour irrigue le travail de Paul Chan. En été, tout se ramollit. Les grosses chaleurs et orages soudains, comme les grandes manœuvres migratoires touristiques, sont propices aux romans de plage et aux blockbusters déployant l’artillerie lourde. Certaines expositions prennent cette tangente. Sous des dehors frivoles, comiques, divertissants ou tapageurs, l’œuvre de l’Américain Paul Chan provoque nos notions de bon goût et de responsabilité citoyenne. Vous vous êtes endetté sur vingt-cinq ans auprès d’un établissement bancaire ? La logorrhée continue de simulacres sexuels, les remerciements divers adressés à la Très Sainte Trinité ou le courrier de liaison annuel adressé par Goldman Sachs à ses actionnaires sont faits pour vous. Inquiet de la météo des plages ? Un extrait de Now Promise Now Threat,

Bâle

à défaut de vous renseigner, décrypte sans faux-semblant le langage météorologique : « sans espoir », « tranquille » et « futile » remplacent les traditionnels pictogrammes et fronts atmosphériques. Davantage porté sur les plaisirs coquins ? Les lubriques ombres chinoises de l’installation vidéo Sade for Sade’s Sake devraient vous satisfaire. Pour ceux dont l’esprit reste aiguisé, qu’ils se rassurent. Le travail conceptuel de Chan sur les formules politiques de l’Antiquité grecque classique, opaque et analytique, aux nombreuses clés de lecture nécessaires à leur interprétation, leur donnera du fil à retordre une fois les grilles du Sudoku finies. L’artiste traite en outre de sujets aussi variés que le mouvement Occupy Wall Street, les effets délétères de la politique des

présidents Bush, père et fils, des failles potentielles du tout-technologique. Le tout savamment orchestré, à l’image d’une navigation Internet. Un regret à ce propos : la récente mort du site personnel de l’artiste qui exploitait le net avec malice et talent que la documentation du catalogue ne retranscrit qu’avec peine. (X.H.) www.schaulager.org


L art en balade

Saint-Louis Weil am Rhein / Bâle

> 14.09

11.06 — 28.09

> 17.08

Bâle

Marcel Broodthaerts

Le Corbeau et le Renard

Weil am Rhein

Konstantin Grcic Panorama

— Vitra design museum

— Kunstmuseum Bâle

Krištof Kintera I am not you

— Musée Tinguely C’est l’un des designers contemporains les plus importants. Mêlant esthétique industrielle et expérimentations artistiques, les pièces de Konstantin Grcic sont à la fois fonctionnelles et pleines d’humour. Certaines, comme Chair_ One (2004) ou la lampe Mayday (1999), dont devenus des classiques. Le Vitra propose aujourd’hui la plus grande rétrospective qui lui ait jamais été consacrée. www.design-museum.de Lampe Mayday, Flos, 1999, collection Vitra Design Museum © KGID - Photo : Florian Böhm

Les sculptures du jeune artiste tchèque chamboulent l’art et la vie avec une ironie farceuse et un humour parfois sombre. S’insérant aussi bien dans l’espace public que dans celui du musée, elles évoquent un monde absurde qui souvent dysfonctionne et se laissent aborder avec beaucoup de simplicité. http://tinguely.museum A Prayer for Loss of Arrogance, 2013 Photo : Krištof Kintera

À quoi ça sert d’avoir la frite quand t’as pas les moules. Nul doute que Marcel Broodthaers aurait souscrit à cette mauvaise blague signée Boris Bergman pour le Gaby oh Gaby d’Alain Bashung. Il faut dire que l’artiste belge n’était pas avare de mauvais détournements. D’autant moins que la question du langage était centrale chez ce grand admirateur de Stéphane Mallarmé et de René Magritte, qui cherchait la continuation de la poésie par d’autres moyens. Le Kunstmuseum revisite son œuvre sous le titre Le Corbeau et le Renard, Revolt of Language, en insistant, en marge des installations et autres vitrines, sur les films acquis entre 1974 et 1975, donc peu de temps avant sa disparition. On le constate : son propos continue d’irriguer avec la même vigueur subversive des pans entiers de la création contemporaine. (E.A.) www.kunstmuseumbasel.ch Industrielle Gedichte, 1968-1970


Teufelhof

ROOM SERVICE Basel Youth Hostel Oui, chers lecteurs, ceci est une auberge de jeunesse parfaite pour les petits porte-monnaies comme pour les plus fournis ! Un vrai spectacle d'architecture conçu par Buchner & Bründler, entre industriel et nature. Un design dans l'esprit Factory, über-fonctionnel, surprenant et très agréable. À ne pas manquer. (C.B.)

S'offrir une ou plusieurs nuits au Teufelhof est une vraie expérience, car ces bâtiments recèlent de nombreuses surprises : expositions, pièces de théâtre, restauration… Les chambres, séparées en deux bâtiments, l'Art Hotel et le Gallery Hotel, oscillent entre art moderne urbain et décoration plus classique. Deux atmosphères très liées par une passion pour la culture. (C.B.)

— De 145 à 564 € la nuit, petit déjeuner inclus Leonhardsgraben 49 à Bâle +41 61 261 10 10 www.teufelhof.com

— De 34 à 208 € la nuit, petit-déjeuner inclus St. Alban-Kirchrain 10 à Bâle +41 61 272 05 72 www.youthhostel.ch

Krafft Basel Face avant, le Krafft lorgne sur le Rhin, résolument tourné vers l'échange et le futur. À l'arrière se joue un autre spectacle, attaché à la ville, à son histoire et à son architecture. C'est entre ces deux extrêmes que l'hôtel se développe, le trait d'union étant symbolisé par le design très contemporain. Comprendre : entre ses murs, le temps se pose comme il s'étire. Si tout est tourné vers le client, une attention toute particulière est portée à l'environnement, ce qui se vérifie dans le choix des produits et des matériaux. (C.B.)

— De 90 à 380 € la nuit Rheingasse 12 à Bâle +41 61 690 91 30 krafftbasel.ch


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

LUXEMBOURG METZ NANCY

13.06 — 05.11

Formes Simples — Centre Pompidou-Metz

Metz

Formes Simples confirme la tendance largement répandue au XXe que pureté = modernité. Avec cependant cette conclusion surprenante : la forme ne ferme pas, elle ouvre ! Le XXe est le siècle du ready-made et des abstractions, il est aussi le siècle de l’épure. Peintres, sculpteurs, architectes et designers ont tous tendu vers une forme qui accorde leur importance à ces éléments constitutifs qu’on qualifiera de “premiers” : forme, couleur et espace. On le sait, ils se sont inspirés pour cela à la fois de la nature, et de ce que celle-ci a pu inspirer elle-même à des civilisations plus anciennes, avec une volonté constante : renouer le lien à l’essentiel. Quand on compare la Tête d’une grande statuette féminine du Cycladique ancien II et certaines pièces de Brancusi, on constate qu’un même élan les lie. Un même souffle créateur qui tend à révéler l’affect au-delà de la forme même. Et donc à sublimer la matière. Pour des artistes comme František Kupka par exemple, il s’agissait de

poursuivre ce qui avait été entrepris par les cubistes ou des artistes abstraits comme Wassily Kandinsky ou Piet Mondrian, à savoir dissocier esprit et matière, s’affranchir de la simple imitation – ce qui n’empêche pas de puiser dans les modèles formels qu’offre la nature – et tendre à la pureté : une obsession intellectuelle chez certains, spirituelle chez d’autres. Quand Marcel Duchamp s’arrête devant un avion au salon de la locomotion aérienne en 1912 et qu’il s’exclame que « la peinture est morte. Qui pourra faire mieux que cette hélice ? », le constat qu’il formule n’est en rien une boutade – il faut toujours se méfier des provocations de l’ami Duchamp ! Tout comme pour Fernand Léger et surtout Brancusi qui l’accompagnent ce jour-là, il sent que ses propres intuitions formelles trouvent des relais à tous les niveaux, et que ce sont bien elles qui vont conditionner une nouvelle approche de la modernité. À ce moment-là, Brancusi n’en est qu’à ses premières tentatives d’inspiration africaine, mais il sait déjà que ce qu’il explore le


conduit vers un ailleurs dépouillé, dont il trouve sa source ici dans un haut de reliquaire du Gabon, là dans la forme rectiligne d’une poupée de fertilité de l’archipel des Bijagos. Dès lors, la forme s’offre à lui, et de ses tentatives sans cesse renouvelées vers le longiligne, le courbe et le lisse – avec, pourquoi pas, ce modèle d’hélice en tête ? –, il explore des voies qui auront un impact considérable sur les sculpteurs des générations suivantes : son grand admirateur, Richard Serra, mais aussi Tony Smith, entre autres artistes représentés dans le cadre de l’exposition. En visionnaire, Duchamp avait annoncé la mort de la peinture, mais celle-ci a, elle aussi, poursuivi sa quête de pureté. Les exemples sont nombreux, mais au-delà des avant-gardes du XXe et de toutes les tentatives magnifiques – Klein, Rothko, etc. – attachons-nous au cas d’Ellsworth Kelly. Il est assez étonnant de constater – même si c’est le cas également pour bien d’autres ! –, combien cet artiste new-yorkais reste porteur d’une forme particulière de modernité : l’émotion naît du cadre, à

une époque où la peinture s’affirmait justement hors-cadre. Comme dans un étonnant mouvement de balancier, la couleur, pourtant émancipée depuis un siècle, se retrouve à nouveau circonscrite sans que sa liberté de rayonnement n’en soit limitée. En cela, la présence des œuvres de Kelly donne tout son sens à cette exposition sur les Formes simples, parce qu’ici, contrairement à ce qu’on cherche à faire croire habituellement, la forme libère. Cet enseignement est précieux, tout comme les conclusions implicites de

cette thématique initiée une nouvelle fois avec brio au Centre PompidouMetz. (E.A.) www.centrepompidou-metz.com Constantin Brancusi, L’Oiseau dans l’espace, marbre noir, vers 1936. Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacques Faujour © Adagp, Paris 2014


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

12.07 — 12.10

Luxembourg

Damage control

art and destruction since 1950 — Mudam - Luxembourg

Extrait du film Crossroads de Bruce Conner, 1976. UCLA Film & Television Archive. Courtesy and © the Conner Family Trust

L’exposition itinérante initiée par le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington DC, en relation avec le Mudam, propose une immersion dans le large spectre de la destruction en art contemporain. Toujours subversive, cette notion a dans un premier temps émergé des affres de la Seconde Guerre mondiale et des menaces de l’ère atomique ; elle résulte de la crainte d’un anéantissement total que les artistes anticipent et explorent. Aujourd’hui, la vision apocalyptique que les médias aiment faire porter sur notre monde prolonge leurs interrogations sur cette notion de destruction et, naturellement, son pendant, la construction. La destruction n’est jamais gratuite. Dans son aspect plus symbolique, plus conceptuel, elle peut constituer une arme pour dénoncer. Détruire les conventions sociales, dénoncer les systèmes politiques : l’artiste chinois Ai Weiwei connaît cette voie tumultueuse. Son œuvre iconoclaste

liée à la culture populaire chinoise dénonce les absurdités d’un système politique particulièrement intraitable avec les artistes dits « subversifs ». Sa liberté (toute) conditionnelle prouve, si besoin était, qu’il n’est jamais aisé de s’attaquer frontalement au politique, et que l’entreprise de destruction peut malheureusement fonctionner dans les deux sens : résistance / réaction et naturellement réaction / résistance. Avec un corpus d’environ 90 œuvres réalisées par une quarantaine d’artistes (dont Christian Marclay, Yoko Ono ou Steve McQueen), l’accrochage conséquent s’attache à tout type de médium (peinture, sculpture, dessin, gravure, photographie, vidéo, installation et performance), pour offrir un vaste panorama de la thématique et insister sur une vraie récurrence artistique. Une quasi obsession depuis plus de 60 ans ! (V.S.G.) www.mudam.lu.fr


17.05 — 07.09

Metz

04.07 — 14.09

Plossu - Cinéma 1962-2009 — Arsenal

Angel Nevarez & Valerie Tevere, What we might have heard in the future, 2010-2014, pièce radiophonique. Photo : Patrick Galbats, Casino Luxembourg 2014

Hlysnan: the notion and politics of listening — Casino

Luxembourg

« Ma culture n’est pas photographique mais cinématographique. » Depuis ses débuts dans les années 60, Bernard Plossu construit un parcours en marge de la photographie plasticienne, « de plain-pied avec le monde et ce qui se passe ». Une poésie de l’instant et du mouvement, qui évoque le temps plus qu’il ne le capture. L'exposition parcourt 40 années de carrière et d’une œuvre singulière. www.arsenal-metz.fr

Si la question de l’image animée est omniprésente dans l’art du XXe siècle, le XXIe siècle est marqué par une présence aiguë du son. L’expérience de l’écoute renvoie intimement au politique dans ce sens qu’elle exige des facultés cognitives, une intention et une ouverture au monde. La démocratisation des techniques d’enregistrement vocal a modifié notre rapport au son. L’atelier Aporee recense en ligne des sons enregistrés par des artistes du monde entier. C’est un exemple parlant des formes nouvelles permises par ce médium. Au Casino, l’exposition se veut interactive à l’extrême. Chaque artiste trouve sa propre intention dans le son, à l’instar de Marco Godinho. Dans Wait/Listen, il questionne, à l’aide d’un simple smartphone, le son de l’attente. Silencieux, urbain, environnemental, le son est cartographié pour restituer l’ensemble de ce qui nous donne le sentiment d’attendre. Le son se retrouve donc lié à la question du temps comme une archive de l’instant qui ouvre sur un nouvel imaginaire, lieu d’une autre relation au réel. (V.S.G.)

Michäle, 1963, courtesy galerie La Non-Maison

www.casino-luxembourg.lu

Time as Activity – Düsseldorf, 1969. Courtesy de l'artiste, Jan Mot, Bruxelles / Mexico, D.F. et LUX London

11.06 — 21.09

David Lamelas

Metz

— Frac Lorraine Artiste argentin né en 1946, ce pionnier de l'art conceptuel et du cinéma expérimental capte et diffuse l'instant, le plus petit élément du Temps. Avec une vingtaine de pièces majeures des années 1960-70 et quelques œuvres plus récentes, le Frac propose sa première rétrospective française. www.fraclorraine.org


L art en balade

Luxembourg Metz / Nancy

> 24.10

Dans la Meuse

La maison tropicale de Jean Prouvé

Jarville-laMalgrange

— Musée de l’histoire du fer « J’avais la volonté de construire avec les moyens les plus modernes que je pouvais découvrir à l’époque où j’ai fait les choses. » La modernité de Jean Prouvé, ingénieur-constructeur et maître du métal, réside dans sa démarche bien plus que dans son matériau de prédilection, qu’il est l’un des premiers à employer pour bâtir des maisons. Pour lui, il s’agit de garantir des espaces de qualité auplus grand nombre, et donc d’en réduire au maximum les coûts de production. Ses maisons préfabriquées réemploient les modules fabriqués dans ses ateliers et destinés à l’industrie. Fort de son expérience d’habitat d’urgence au sortir de la guerre, Prouvé est mandaté entre 1947 et 1949 pour répondre au manque de logement dans les colonies. Il

produit trois prototypes, installés à Niamey et à Brazzaville, où l’on retrouve son vocabulaire : des constructions sur pilotis, d’une grande simplicité, au volume intérieur unique habillé de ses fameux panneaux aluminium à hublots. Des maisons dont la forme répond uniquement à l’usage et, ici, à l’impératif du climat. Des merveilles de légèreté, malheureusement restées à l’état de prototype pour des raisons de coûts de production et de transport finalement trop élevés, que le Musée fait remonter dans son jardin et accompagne d’une exposition sur les constructions métalliques de Prouvé. Une occasion exceptionnelle. (S.D.) Maison tropicale, dessin, vers 1949 - Henri Prouvé fonds Jean Prouvé - Musée National d’Art Moderne © Centre Pompidou MNAM/CCI, bibliothèque Kandinsky © ADAGP, Paris 2014

Parcours d’art contemporain en milieu rural — Le Vent des forêts Au cœur de la Meuse a pris forme un projet artistique singulier et enthousiasmant. Espace d’art contemporain à ciel ouvert, en milieu rural qui plus est, le Vent des forêts construit, année après année, un parcours d’œuvres distribuées sur le territoire de six villages agricoles et forestiers. Mais il construit surtout un espace d’échanges unique, entre les artistes, les habitants et les visiteurs, faisant de la création artistique le vecteur d’une nouvelle perception du territoire. Avec neuf nouvelles inaugurations cet été, 90 œuvres sont désormais accessibles à pied ou VTT le long des sentiers agricoles ou des chemins forestiers. Passez la nuit dans l’une des Maisons sylvestres conçues par Matali Crasset, pour une immersion totale dans ce territoire qui mêle intelligemment nature et culture. (S.D.) www.leventdesforets.org Théo Mercier & Ch. Hamaide-Pierson, Bientôt dans votre village Photo : Sébastien Agnetti


13.06 — 12.10

10.07 — 21.09

Zbyněk Baladrán Dead Reckoning

— Centre d’art contemporain Synagogue de Delme

Delme

Quelles méthodes avons-nous développées pour matérialiser les connexions entre les connaissances ? Et à l’heure où les outils d’accès au savoir connaissent une révolution majeure et génèrent d’autres façons de les associer, ces méthodes de représentation sont-elles encore pertinentes ? L’artiste tchèque Zbyněk Baladrán s’intéresse aux modèles théoriques et cognitifs et à leurs traductions visuelles : graphiques, atlas, schémas heuristiques, vidéos, images d’archives, diagrammes, dessins. Dans son œuvre, il réinterprète ces systèmes de représentation et de classification scientifique, propose de nouvelles formes adaptées au monde contemporain. Ces installations souvent énigmatiques d’éléments de nature diverse, où le texte prend une large part, transforment le spectateur en observateur et l’obligent à devenir actif, à établir des liens entre les éléments et à repenser leur sens premier. Une exposition remue-méninge. (S.D.) www.cac-synagoguedelme.org Archive Building, 2008. Vidéo sur DVD, couleur, son, polonais sous-titré anglais, 6:56min. Courtesy Galerie Jocelyn Wolff

Quiz

— Galerie Poirel

Nancy

Faire exploser définitivement les frontières entre art et design, c’est l’enjeu de l’exposition Quiz qui, comme le titre le laisse déjà deviner, rassemble des objets à la provenance trouble. Formes purement plastiques ou objets utilitaires : chaque pièce ici exposée laisse planer le doute. Le designer Robert Stadler, qui a installé en 2013 à l’Ensemble Poirel la commande publique Traits d’Union (lire Zut ! Lorraine n°4), s’associe à Alexis Vaillant, responsable de la programmation au CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux. Ces « objets hybrides et récalcitrants » posent la question de leur statut et de leur usage. Ils démontrent la capacité des designers à imager l’inconnu, en sortant d’une forme dictée par la fonction pratique et reconnaissable par tous, que les plasticiens, eux, détournent pour mieux l’interroger. Plus de 60 auteurs sont ici représentés, parmi lesquels Ron Arad, John M Armleder, Max Bill, Ronan & Erwan Bouroullec, Robert Stadler, Philippe Starck, Zaha Hadid, Donald Judd… (S.D.) www.poirel.nancy.fr Konstantin Grcic,, Missing Object, 2004. Courtesy Galerie kreo – Photo : Fabrice Gousset


La Villa 1901 Hôtel de Guise Une décoration unique, une cour intérieure agréable et calme, des chambres raffinées : l'Hôtel de Guise vous transporte de Nancy à Versailles. Ancienne demeure seigneuriale datant de 1752, l'Hôtel de Guise reste fidèle au cachet du lieu originel : élégance, larges espaces et couleurs chics. Au cœur de la bâtisse : un escalier de type Jean Lamour en fer forgé et des dallages en pierres d'époque. Dans la salle des petits déjeuners, l'équipe a conservé une cheminée monumentale susceptible de vous transformer en un rien de temps en fidèle du roi Louis XIII. Un vrai voyage dans le temps. Les 50 chambres sont toutes différentes et révèlent un aménagement sophistiqué. Pour porter votre séjour à un niveau de sérénité optimal, l'hôtel propose, en partenariat avec le spa Suite Stanislas, un forfait bien-être à 125 € par personne, comprenant une nuit en chambre supérieure, les petits déjeuners, 1h15 de soins et 2 pass musées ! (C.B.) — De 70 à 153 € la nuit 18, rue de Guise à Nancy - 03 83 32 24 68 www.hoteldeguise.com

Si vous êtes fans de déco, vous allez jubiler. Pour dormir beau et shopper pointu, La Villa 1901 est une adresse rare. L’ex-maison de famille d’Isabelle Jung – une faiseuse d’atmosphère et hôtesse hors pair – abrite désormais une maison d’hôtes trendy cachant dans son beau parc arboré une annexe regorgeant d’objets et de linge de maison extra (Caravane, Best Before, Seletti, etc.). Côté chambres, les couleurs éclatent, le vintage se mêle à la photographie contemporaine et, comme dans tout concept-store, tout y est à vendre, de la courtepointe en lin lavé aux canapés. Euphorisant ! (M.C.D) — De 145 à 195 € la nuit, petit-déjeuner inclus 63, avenue du Général Leclerc à Nancy - 06 30 03 21 62 www.lavilla1901.fr

Maison de Myon Un ancien hôtel particulier transformé par la propriétaire Martine Quénot en une maison d'hôte insolite (de 800 m2 !) entre classique et contemporain, avec des chambres, des lofts et des espaces communs plus que charmants et une terrasse emplie de magie. (C.B.) — De 115 à 135 € la nuit, petit-déjeuner compris 7, rue Mably à Nancy - 03 83 46 56 56 - www.maisondemyon.com Photo : Pierre Rabolini


ROOM SERVICE Cabanes en Lorraine

Hôtel Cathédrale Classé numéro 1 de la ville par les internautes, l'hôtel Cathédrale se distingue par sa vue unique, ses chambres décorées à l'ancienne et le sourire de ses propriétaires. On s'y sent presque comme à la maison. Presque, car la décoration est étonnante, au charme juste et jamais surchargé. À l'accueil, les propriétaires sont tout simplement délicieux : toujours le sourire et le conseil avisé. La cage d'escalier nous fait pénétrer dans un monde de raffinement et de délicatesse pour nous mener vers les chambres, chacune unique et meublée avec goût, dont certaines offrent une vue imprenable sur la cathédrale Saint-Etienne ! Le petit-déjeuner est copieux, toujours accompagné d'un jus d'orange pressé. Pour aller plus loin, rendez-vous au restaurant attenant La Baraka, tenu par les propriétaires de l'hôtel, où l'on déguste des couscous, briks et tajines succulents. (C.B.) — De 75 à 120 € la nuit 35, place de Chambre à Metz 03 87 75 00 02 www.hotelcathedrale-metz.fr

Deux cabanes. La Pomottes, perchée sur un chêne – d'où l'on aperçoit le toit du centre Pompidou-Metz – idéale pour un couple (deux enfants peuvent dormir dans le lit mezzanine). La deuxième : la Tirouelle, pour deux, bulle posée sur une plateforme en pilotis entre deux arbres. Le propriétaire, fort sympathique, accompagnateur en moyenne montagne, propose des randonnées et fournit, pour le petit déjeuner des confitures et jus de fruits faits maison (C.B.) — Pomottes : 130 € la nuit Tirouelle : 80 € la nuit, petit-déjeuner inclus 24, rue de Lorraine à Ancy-surMoselle– 06 68 59 83 54 www.cabanes-lorraine.com

La Citadelle Delphine et Christophe Dufossé sont le duo gagnant de la cité mosellane avec cet l’établissement hôtelier haut de gamme, devenu incontournable. 57 chambres et 2 suites font de cet hôtel 4 étoiles le passage obligé des pensionnaires exigeants. Une constellation qui se décline jusque dans l’assiette du chef Dufossé, avec son restaurant Le Magasin aux vivres, distingué d’un macaron au Guide Michelin. Une expérience à savourer d’un bout à l’autre du séjour. (C.L.) — De 195 à 450 € la nuit 5, avenue Ney à Metz 03 87 17 17 17 www.citadelle-metz.com


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Sélestat Strasbourg / Erstein

SELESTAT STRASBOURG ERSTEIN

14.06 — 14.01

Daniel Buren Comme un jeu d’enfant — MAMCS

Deux œuvres créées in situ permettent une nouvelle lecture de l’espace. Peut-on s’attarder sur le titre de votre proposition, Comme un jeu d’enfant ? Ce titre peut se lire dans l’acceptation commune de l’expression « simple comme un jeu d’enfant ». Il y a aussi de la fraîcheur et de la naïveté. Il est vrai qu’un jeu est souvent interprété comme quelque chose d’aisé. Matisse a beaucoup été critiqué pour ses papiers découpés : on l’accusait d’être sénile et de faire des collages d’enfant. Il est évident que c’est absurde et que faire des choses avec la fraîcheur de l’enfant, c’est aussi manipuler intuitivement, et on n’imagine pas une seconde que ça puisse être complexe. La preuve, c’est qu’on n’arrive plus à reproduire ces choses. [rires] Votre approche est très intuitive ? Tout part de l’intuition, c’est sûr.

Strasbourg

Votre proposition s’inscrit-elle dans la lignée de vos travaux récents ? Elle s’inscrit dans une logique qu’on pourra reconnaitre. Prenons l’exemple des Cabanes : je n’ai jamais fait deux cabanes éclatées identiques, mais j’en exécute des variations infinies. Or, à Strasbourg, rien ne s’apparente à de la variation, c’est inédit. Vous proposez deux œuvres distinctes*. Entrent-elles en écho ? Vous savez, dès que vous mettez deux objets ensemble, ils se répondent, que vous le vouliez ou non ! [rires] Dans mon esprit, ce sont deux pièces importantes mais spécifiques. La première est totalement inédite, j’en parle peu car elle est en cours. L’autre, sur la verrière, s’inscrit dans mes travaux sur la lumière, la couleur, des notions que j’aborde depuis longtemps. * sur les 1500 m2 de la façade vitrée et dans les 600 m2 de la salle d’exposition temporaire


Comment avez-vous appréhendé l’architecture d’Adrien Fainsilber ? Ici, la grande galerie est comme une rue entièrement vitrée sur trois côtés. Cette masse sert de support à un travail polychrome : les jours de soleil, on pourra constater l’effet de projection des panneaux de couleur dans tout le hall. Quant à l’extérieur, on ne pourra plus le voir de l’intérieur du musée. L’architecture m’a incité à une transformation importante. (V.S.G.) www.musees.strasbourg.eu

Les cabanes éclatées imbriquées (détail), travail in situ, in “Échos”, mai 2011, Centre Pompidou-Metz. © DB-ADAGP, Paris 2014


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Sélestat Strasbourg / Erstein

18.07 — 28.09

21.06 — 19.10

Seymour Christophe Bourgeois

— CEAAC Strasbourg

— Stimultania « Le paradis, c’est les autres » pourrait être le leitmotiv du photographe Christophe Bourgeois, qui comme son modèle, le cinéaste Jean Rouch, recherche la vérité des êtres. Au cœur de ses nombreux voyages – illustrés ici par cinq séries –, une préoccupation majeure : explorer rigoureusement la société à travers ses hommes. Ainsi, dans Mali, il se laisse conduire vers des rencontres fugaces. Dans Fish Tank, il se fond dans l’effervescence des marchés chinois pour illustrer les mouvements de ses commerçants, tout comme dans Titans, où il photographie ces hommes déplaçant incessamment des marchandises, jusqu’à l’épuisement. Un travail sur le territoire, la place de l’homme et, plus loin, sur la construction d’une société et sa culture. (C.B.) www.stimultania.org Mali, 1998

Strasbourg

Après Rose, autour de l’œuvre de Gertrude Stein, les commissaires Elodie Royer et Yoann Gourmel s’intéressent à un autre personnage littéraire. Imaginée comme une suite d’expositions autour de personnages littéraires, la trilogie propose trois actes bien distincts invitant l’imaginaire de chacun. « Si Rose abordait de manière indirecte un certain rapport à l’enfance, expliquent les commissaires, Seymour évoque davantage des questions liées à l’adolescence et à son désenchantement devant la perte de l’innocence de l’enfance. » Fils aîné de la famille Glass créée par J.D. Salinger, Seymour creuse « le rapport à la spiritualité, à la correspondance, à la poésie et au jeu, à la mélancolie et à l’énigme du bonheur. » Mais comme pour Rose, à chacun de tirer de cette exposition ce qu’il veut bien y voir. Que le spectateur se perde, tout comme les commissaires ont laissé certains éléments leur filer entre les doigts. Aidés par l’artiste « indiscipliné » Bruno Persat, ils présentent cette fois, dans le désordre : des chiens menant une enquête policière de Moyra Davey, une installation inspirée de la retraite bouddhiste de Thaï Chitti Kasemkitvatana ou encore une salle recouverte de papier-peint représentant le dégradé d’un coucher de soleil… et des surprises ! (C.B.) www.ceaac.org Œuvre de Bruno Persat


> 04.01.15

Anthony Caro Œuvres majeures de la collection Würth — Musée Würth

Rétrospective de l’immense sculpteur britannique, disparu l’an passé. Sur les docks de Londres, un homme se promène au milieu des matériaux que des marins s’apprêtent à condamner au rebut. À la craie, il signe “A.C”. Anthony Caro réserve ces pièces pour ses sculptures d’acier. En rupture avec sa formation classique, dont témoigne un bronze aux allures antiques de 1946, fasciné par les minimalistes américains et par son nouveau maître Henry Moore, le jeune Britannique va désormais articuler sa pensée autour du matériaux de récupération. « La sculpture n’a comme mérite que ceux qui sont intrinsèques à sa nature – soit c’est une camelote sans vie, soit elle porte en elle son intention, soit elle a de la poésie, soit elle n’a rien ». L’œuvre ne se justifie que par sa seule présence. Caro expérimente des réponses nouvelles ; il s’intéresse aux avant-gardistes et fait vivre en trois dimensions tantôt La Chaise de Van Gogh tantôt Les Baigneuses à la rivière de Matisse. Mais ce qu’il veut approcher et questionner au plus près, c’est avant tout l’architecture. En 1993, il écrit : « En me préoccupant d’archi-

Erstein

tecture, j’ai récemment découvert un filon abondant, où il est question de confinement et d’enveloppement, et même de peau. » Caro revient alors, si ce n’est à la figuration, au moins à la narration. Derrière la première porte de The Last Judgment, 28 stations composées de céramique, de béton, de laiton, d’acier, de chêne, de bois d’ekki et bois de jarrah entraînent le regardeur dans une débauche de matière et de volume au sein de ce que l’artiste a conçu comme une architecture inversée parce que construite de l’extérieur vers l’intérieur. L’ensemble est une matière vivante, une peau dans

laquelle on se glisse pour avancer jusqu’à la dernière porte, la porte des trompettes, qui sonne la Fin. Entre thèmes bibliques, mythologiques et politiques, l’œuvre ne renvoie plus à elle-même mais au regardeur, à sa propre existence, à sa propre fin. (V.S.G.) www.musee-wurth.fr The Last Judgement, 1995-1999, Collection Würth - Photo : Philipp Schönborn


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Sélestat Strasbourg / Erstein

> 12.10

Sélestat

Felix Schramm You Can’t Beat Time — Frac Alsace L’artiste allemand déconstruit l’espace pour tenter d’arrêter le temps

Inutile de chercher à lutter, le temps finit toujours par supplanter l’humain. Il file sans que l’on puisse le rattraper. L’espace, quant à lui, tend à se laisser plus facilement modeler. Est-ce cette contradiction que Felix Schramm, sculpteur allemand formé par Jannis Kounellis à l’école des Beaux-Arts de Düsseldorf, a voulu mettre en avant à travers le titre de son œuvre monumentale You Can’t Beat Time ? Comme un affront à l’égard du temps, il casse l’espace avec audace, s’en prend aux limites formelles par les perforations et les déchirures. Au-delà de l’idée de chaos, Felix Schramm explore les concepts de construction et de déconstruction, un paradoxe alimenté par les volumes assemblés ou détachés, le réel ou l’artificiel. Comme un rappel de

l’œuvre Omission, présentée au Palais de Tokyo en 2009, Felix Schramm crée une tension entre sculpture et espace. Un accident maîtrisé, déterminé par les choix de l’artiste et du spectateur où tout ne se joue pas sur la perception mais aussi sur les déplacements. Une œuvre pour affirmer notre emprise sur l’espace en attendant de dompter le temps. (C.B.) www.culture-alsace.org Photo : Jean-Baptiste Dorner


18.06 — 19.10

15.06 — 12.07

Strasbourg

Matt McClune & Carlo Borer — Radial art contemporain Matt McClune livre une peinture aux subtiles superpositions de plans, dont les effets de blanches transparences dialoguent ici avec les masses sculpturales opaques de Carlo Borer, qui renvoient la lumière comme un miroir. radial-gallery.eu

28.06 — 06.07

Patrick BaillyMaître-Grand — MAMCS Strasbourg

Le photographe fait partie des expérimentateurs qui, dans les années 1980, ont choisi d’opter pour une démarche réflexive sur l’histoire et la technique du médium. Cette exposition célèbre ses trente ans de carrière et présente des images parmi la centaine dont il a fait don à la Ville. www.musees-strasbourg.eu Formol’s Band, 1986, nos 2/2, 1/2, 1/2. Périphotographies, épreuves au chloro-bromure d’argent avec virage, 90 x 70 cm © Patrick Bailly-Maître-Grand

Pression Design

Sélestat

— Chapelle Saint Quirin 3e édition de la biennale du design d’auteur de la région du Rhin supérieur, organisée par l’Observatoire MAD (Mad about Art and Design). www.madartdesign.fr


ROOM SERVICE

Du côté de chez Anne À l’entrée du quartier de la Robertsau, à seulement 10 minutes du centre-ville, Du Côté de chez Anne est le hôte spot presque secret qui deviendra bientôt incontournable.

Besoin d’une parenthèse green aux portes de la cité ? La capitale européenne accueille depuis deux ans une maison d’hôtes hors norme aux accents bucoliques et au confort plus que parfait. Du Côté de chez Anne – le nom de son hôte –, est notre adresse coup de cœur cachée, qui fera le bonheur de ses visiteurs pour une ou plusieurs nuits. Dans un environnement verdoyant, on y découvre cinq chambres somptueuses nichées à l’étage d’une bâtisse bourgeoise alsacienne du 18e siècle, dont la quiétude contribue à la magie du lieu. L’esprit « chambre d’amis » est recherché par Anne Gerber, qui a su insuffler une personnalité à chacune de ses chambres « florales ». Le linge de lit de très belle facture y est accueillant, la salle de bain dernier cri et la tête de lit majestueuse, signant une déco soignée du sol au plafond. Cet espace de charme vient d’ailleurs d’être distingué par un prix Commerce Design Strasbourg, récompensant les aménagements intérieurs les plus audacieux. La créativité se retrouve également dans la cuisine du marché proposé par le chef cuisinier Antoine Botter, dans l’élégant restaurant situé au rezde-chaussée et sa terrasse attenante, qui accueille les petits déjeuners copieux des heureux pensionnaires. (C.L.)

— De 95 à 195 € la nuit, petit-déjeuner inclus Restaurant fermé dimanche midi, lundi et jeudi soir 4, rue de la Carpe Haute à Strasbourg – 03 88 41 80 77 www.du-cote-de-chez-anne.com

Quetsche et mirabelle Un nom gourmand pour une chambre d'hôtes, élue 2e Maison préférée des Français 2014, et un gîte pour un couple ou une famille de quatre personnes. Du mobilier chiné complété par de la décoration chic. Les trois chambres déclinent trois couleurs (blanc, pourpre, nature) pour un effet des plus cosy. (C.B.) — Chambres : de 95 à 105 € la nuit, petit-déjeuner inclus Gîte : 480 € la semaine 13, rue du Château à Ichtratzheim 09 54 14 25 83 www.quetscheetmirabelle.com


Un soir d'été Régent Petite France Avec sa situation géographique exceptionnelle au cœur de la Petite France, l’hôtel Régent est la référence absolue pour un séjour mémorable dans la capitale alsacienne. S’il fallait renommer cet hôtel d’exception, on l’appellerait probablement l’Ill aux trésors ! Le Régent Petite France & Spa, situé dans le quartier mythique qui lui donne son nom, se love au cœur du centre-ville et aux abords de l’Ill, la rivière qui entoure Strasbourg de ses bras. Pour rendre hommage à l’histoire de ce monument devenu successivement un moulin à eau puis une glacière, cet élément naturel est subtilement décliné dans l’ensemble de l’hôtel. Comme dans le tout nouveau spa Ô fil de l’eau, qui vient compléter les 72 chambres et suites grand luxe, avec une vue imprenable sur les toits de la ville. L’établissement est aussi doté d’un restaurant et d’une terrasse au bord de l’eau. Vous y croiserez peut-être l’une des nombreuses célébrités qui, de passage dans la capitale européenne, ont l’habitude d’y séjourner ! (C.L.) — De 320 à 625 € la nuit

Mix intelligent d'époques et de styles, la maison d'hôtes de Nathalie et Fred Langel propose trois chambres, trois ambiances, mélangeant meubles de designers, bibliothèques d'art et céramiques traditionnelles. Les + ? Un espace massage et une table d'hôtes sur réservation. (C.B.) — De 70 à 100 € la nuit, petit-déjeuner inclus 19, rue Haute à Ernolsheim-sur-Bruche 06 11 98 57 38 www.unsoir-d-ete.com

5, rue des Moulins à Strasbourg – 03 88 76 43 43 www.regent-petite-france.com

Hôtel Beaucour À quelques pas de la Cathédrale, cet hôtel de charme parfaitement tenu par la sémillante Claire-Lise Baumann et son acolyte Audrey invite au romantisme made in Alsace ! Les 49 chambres nichées dans une ancienne usine de parapluies témoignent de la tradition du lieu pour un séjour au beau fixe ! On se prélasse volontiers sur la délicieuse terrasse fleurie à l’abris des regards… (C.L.) — De 120 à 210 € la nuit 5, rue des Bouchers à Strasbourg – 03 88 76 72 00 www.hotel-beaucour.com


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

HAGUENAU MEISENTHAL BADEN–BADEN KARLSRUHE

24.05 — 09.11

Beuys Brock Vostell — ZKM

Karlsruhe

Joseph Beuys, Wolf Vostell et Bazon Brock, trois piliers de l’art de la performance en Allemagne, et une vision tournée vers une redéfinition de la société. On ne soupçonne guère plus l’importance qu’ont eu certains artistes allemands dans la reconstruction mentale de leur pays sur la période d’après-guerre. Pourtant, la radicalité d’un Joseph Beuys, d’un Bazon Brock et d’un Wolf Vostell, parmi les performers les plus exposés dans les années 60 et 70, a conduit à une vraie prise de conscience. Laquelle a aussi permis à l’Allemagne de retrouver sa juste position dans le concert des nations. Ces trois-là, amis dans la vie, ont puisé dans l’expérience du système totalitaire et de la guerre pour alerter les consciences et proposer d’autres modèles aussi bien esthétiques que politiques, avec une double finalité : l’émancipation totale de l’individu et son implication dans des expériences sociales nouvelles. Joseph Beuys y a même construit

sa propre mythologie sur la base d’éléments stylistiques distinctifs comme la graisse et le feutre. D’où l’idée de creuser « les matériaux de la vie dans le but de la transformer », selon la belle formule que Beuys emploie dans un entretien en 1977. Sa vision élargie de l’art comme sculpture sociale, il la développe dans le cadre de performances parfois participatives et à vocation pédagogique, non sans cette pointe d’humour qui le rattache au courant dont il est issu dans les années 60 : Fluxus. On se souvient à ce titre de manière très amusée du Combat de boxe pour la démocratique directe à Kassel, en 1972 : assis pendant trois mois derrière un petit bureau, Beuys exposait son programme d’art révolutionnaire et défiait dans un combat de boxe les contradicteurs qui lui cherchaient noise… Cette vision de l’enseignement redéfinie par l’art de performance, il la partage avec Bazon Brock et Wolf Wostell. Instruction, discussion, action et agitation sont indissociables ; elles sont mises à la contribution


Rolf Jährling, Wolf Vostell, Bazon Brock, Eckhart Rahn, Joseph Beuys, Tomas Schmit, Charlotte Moorman, Nam June Paik à la Galerie Parnass à la fin des 24 Stunden Happening, Wuppertal le 5 juin 1965 Photo : Ute Klophaus

des utopies nouvelles nées à la fin des années 60, en rupture totale avec la génération précédente. On a sans doute eu le tort de situer ces trois artistes majeurs séparément les uns des autres – la notoriété de Beuys et Wostell demeurant écrasante à bien des égards. Le mérite de l’exposition que leur consacre le ZKM est non seulement de rétablir un juste équilibre, mais aussi de mieux envisager les démarches communes de ces actionnistes qui avançaient en parallèle malgré leurs différences. Elle offre un éclairage particulier sur les finalités mêmes de l’avènement de la performance ou du happening, un art auxquels ils ont donné ses lettres de noblesse – en histoire de l’art, on parle de « tournant performatif » –, de manière éloignée des tentatives sans doute excessives

de leurs voisins autrichiens. Un art qui, comme chacun sait, a connu bien des extensions plastiques. Le ZKM profite de cette exposition pour présenter la pièce de Wolf Vostell récemment acquise, Transmigracíon II, l’une des premières installations à intégrer un poste de télévision, œuvre historique s’il en est qui prouve la dimension proprement visionnaire de ces artistes. Une dimension à laquelle il est bon aujourd’hui de se référer, et peut-être même de se ressourcer. À ce titre, laissons parler Joseph Beuys. À la question « Une notion de l’art élargie à la vie entière ne fait-elle pas disparaître l’art au profit de la vie ? », il répond : « Au contraire. C’est le début de l’art. » Dont acte ! (E.A.) www.zkm.de


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

12.07 — 26.10

Baden-Baden

40 | 10 — Museum Frieder Burda Le collectionneur Frieder Burda célèbre les 40 ans de sa collection et les 10 ans de son musée avec une riche exposition.

Ce qu’il y a de passionnant dans l’exposition d’une collection privée, c’est qu’elle livre toujours un regard personnel et intime sur l’art. Celle de Frieder Burda témoigne d’une remarquable cohérence de goûts et de choix. Né en 1936 à Gengenbach, petite ville du Bade Wurtemberg, héritier de son père Franz Burda et de l’empire de presse qu’il a fondé en 1986, Frieder Burda achète sa première œuvre en 1968. Une toile lacérée de l’artiste italien Lucio Fontana. « Dans la maison familiale, il y avait des toiles de Kirchner, Beckmann, Dufy, Nolde, et beaucoup d’autres, et d’un coup, je vois quelque chose de très avantgardiste, une peinture avec trois fentes. J’avais 32 ans et je voulais montrer à mon père à quel point j’étais moderne. » Plusieurs années s’écoulent avant qu’il n’achète une autre toile…

Guidé par de précieux conseillers, dont le marchand d’art suisse Thomas Amman, « qui a beaucoup encouragé [sa] passion pour l’art », Frieder Burda fait de sa collection la véritable œuvre de sa vie. Il reprend Macke et Kirchner de celle de son père, et construit la sienne autour de la fascination de la couleur et la recherche de l’émotion (sans doute parle-t-on là de la même chose). Jusqu’en 1992, il se concentre essentiellement sur les artistes allemands Gerhard Richter (voir aussi l’exposition à la Fondation Beyeler près de Bâle) et Sigmar Polke, dont il possède des pièces majeures et qui constituent encore aujourd’hui le cœur d’une collection riche désormais de quelques 1000 pièces. Les rejoignent des œuvres de Mark Rothko, Jackson Pollock, Willem de Kooning, des Picasso tardifs mais aussi des toiles remarquables de jeunes peintres allemands comme

Neo Rauch ou Simon Pasieka. « De purs peintres », car ce sont les seuls qui l’intéressent, auxquels il offre en 2004 un écrin signé Richard Meier à Baden-Baden (après avoir longtemps considéré la ville de Mougins). Il leur consacre régulièrement des expositions monographiques et les réunit aujourd’hui dans une exposition qui s’attache à créer des liens, des tensions, des confrontations, suggérer des filiations entre des œuvres qui ont toutes, sans aucune exception, une valeur expressionniste. (S.D.) $-Bild, 1971, techniques mixtes sur tissu, Museum Frieder Burda, Baden-Baden © The Estate of Sigmar Polke / VG Bild-Kunst, Bonn


21.06 — 09.11

Bijoux Celtes

Haguenau

— Musée historique — Chapelle des Annonciades — Espace Saint-Martin Le désir de plaire est sans doute celui qui définit le mieux la nature humaine. Dans sa relation au corps, le bijou est l’une des armes de séduction essentielle et, aujourd’hui pas moins qu’hier, il retrouve sa place entière en tant que parure de soi. Pour mieux comprendre comment depuis les temps anciens il revêt une fonction privilégiée dans le jeu qui s’opère à tous les niveaux, sensuel bien sûr, mais aussi politique et rituel, quoi de mieux qu’un petit mouvement arrière pour s’attacher aux collections de bracelets, colliers et autres torques conservées au Musée Historique de Haguenau, et de confronter celles-ci à des créations contemporaines ? Voilà une belle manière de non seulement révéler la richesse de ces collections, parmi les plus prestigieuses de l’Âge du Bronze et l’Âge du Fer, mais aussi de signifier la permanence de la création joaillière. À déambuler à Haguenau au gré des thématiques dans les trois lieux, le Musée historique, la Chapelle des

Annonciades et l’Espace Saint-Martin, on mesure l’étonnante actualité des pièces les plus anciennes : leur dimension esthétique, leur capacité d’abstraction des motifs organiques et leur vocation symbolique. Placées en vis-à-vis des œuvres réalisées par les étudiants de l’Atelier Bijou de la HEAR (Haute École des Arts du Rhin) ou celles des apprenants du centre de formation d’art et de tradition La Table d’Émeraude, leur charge continue de rayonner dans des allers-retours qui font que ces trésors de l’Antiquité et les créations contemporaines s’interconnectent pour des effets délicieux. Florence Lehmann, l’une des deux responsables de l’Atelier bijou, nous l’affirmait il y a quelques

mois (voir dans le Zut ! Strasbourg n°19) : « C’est en se penchant sur ce qui a existé qu’on réinjecte du sens, le sens d’aujourd’hui. » Les différentes expositions à Haguenau viennent confirmer son propos. (E.A.) www.ville-haguenau.fr Yiumsiri Vantanapindu, 1/11/11, collier, porcelaine noire, fer


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Haguenau / Meisenthal Baden–Baden / Karlsruhe

> 31.10

Andreas Brandolini & Meisenthal Meisenthal — Centre International d’Art Verrier Figure emblématique du CIAV, Centre International d’Art Verrier, le designer allemand Andreas Brandolini fut son directeur artistique de 1996 à 2003. Il y mena d’importants programmes de recherches et de nombreux workshops et y revient aujourd’hui, un peu comme à la maison, pour présenter des pièces chargées d’histoires, qui nous content toute une époque par leurs formes, leurs contextes socio-politiques et leurs couleurs. 20 ans de design social évoquant les courbes féminines, la pop ou les objets oubliés. Un travail à l’image du CIAV : dans la pure tradition verrière, mais aux formes et aux préoccupations résolument contemporaines. (C.B.) www.ciav-meisenthal.fr Andreas Brandolini, Demoiselles © CIAV Meisenthal

16.05 — 11.11

Le monde aquatique de Lalique Wingen-sur-Moder — Musée Lalique Lalique, c’est avant tout l’histoire d’une famille de créateurs chapeautée par René Lalique, dessinateur, joaillier, verrier et décorateur d’exception. Observateur minutieux, il se découvre une passion pour la faune et la flore aquatique autant que pour l’esthétique des fluides et les personnages féminins fantastiques issus de ses rêveries. L’exposition revient en cinq parties sur cette fascination de la maison Lalique en se penchant sur le réel, l’imaginaire, les jeux de reflets et les fontaines merveilleuses imaginées par René Lalique. Une dernière partie, toute en contraste entre transparence et satiné, rend hommage aux objets en cristal en leur donnant vie dans des mises en scènes étonnantes. De la magie du beau. (C.B.) www.musee-lalique.com Lalique SA, Vase Poséidon, 2008, coll. privée © Studio Y. Langlois


Brenners Park Hotel Spa À la lisière de la Forêt Noire, non loin du musée Burda, le Brenners offre un cadre époustouflant et des services luxueux : un confort absolu, un spa entièrement dédié au bien-être et à la santé, et une piscine avec vue directe sur la verdure. (C.B.) — De 230 à 3300 € la nuit Schillerstrasse 4/6 à Baden-Baden + 49 (0) 7221 9000 www.brenners.com

© Alexis Delon / Preview

ROOM SERVICE

La Source des Sens Une expérience sensorielle où bien-être et nature entrent en communion dans un cadre unique, c’est la promesse tenue par La Source des Sens à Morsbronn-Les-Bains. Lorsque Pierre Weller, chef cuisinier, reprend en 2001 l’entreprise familiale alors nommée l’hôtel de la Marne, avait-il déjà en tête qu’il en ferait quelques années plus tard l’un des joyaux hôteliers les plus ambitieux de la région ? Au croisement de trois rivières, aux pieds du Parc Naturel des Vosges, les bienfaits de la nature agissent d’un bout à l’autre de l’expérience à la Source des Sens. Gustative pour commencer, avec une cuisine instinctive de saison dont l’exigence du Chef et maître des lieux fait le succès. Elle se poursuit dans les chambres élégantes aux lignes épurées, où le spectacle de la forêt s’invite magistralement dans l’intimité. Elle prend tout son sens dans le tout nouveau spa de plus de 5000 m2, pour une parenthèse détente exceptionnelle. Piscines intérieure et extérieure, hammam, saunas et une expérience sensorielle inédite avec la possibilité de privatiser un espace grand luxe un sein du spa. Grandiose. (C.L.) — Forfait Spa-nuit-restaurant, de 120 à 260€ par personne 19, route de Haguenau à Morsbronn-Les-Bains - 03 88 09 30 53 www.lasourcedessens.fr

La Clairière En pleine forêt, cet hôtel spa est en parfaite harmonie avec la nature en proposant des programmes bien-être tournés vers une vie plus saine et une cuisine bio très inventive. Les chambres, elles, – beaucoup sont avec balcon –, marient avec justesse le bois et les couleurs. (C.B.) — De 105 à 195 € la nuit 63, route d'Ingwiller à La Petite Pierre – 03 88 71 75 00 www.la-clairiere.com

Hôtel Le Moulin Anciens propriétaires du restaurant Le Cygne, Annie et François Paul ont investi un ancien moulin à grains non loin du parc naturel des Vosges du Nord pour en faire un hôtel 12 chambres où la sérénité est garantie ! Ils proposent également des formules chambre et dîner gastronomique. (C.B.) De 95 à 265 € la nuit 7, rue du Moulin à Gundershoffen 03 88 07 33 30 www.hotellemoulin.com


L art en balade

Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

COLMAR MULHOUSE RIXHEIM ALTKIRCH

Mulhouse

> 12.10

Folie textile

230 œuvres symbolisant le faste du Second Empire illustre la fascination montante pour la mode et la décoration intérieure.

les plus belles pièces. Jean-François Keller, délégué à la conservation du musée, lève le voile sur cette époque ostentatoire.

— Musée de l’impression sur étoffes

Grand centre de production textile, Mulhouse a de tout temps inondé le marché parisien de riches meubles et tissus. À l’époque du Second Empire, elle se démarque avec ses étoffes imprimées sur sergés de laine, mélange de coton et de laine, et chintz, un coton fini par un apprêt de cire. L’exposition Folie Textile revient sur cette production locale et évoque les tendances de l’habillement et de la décoration intérieure, inspirés par le développement de la botanique. La fleur passionne autant que la richesse, laquelle se mesure à la splendeur des intérieurs (fauteuils capitonnés garnis de passementeries, revêtements muraux ou rideaux) et de la toilette féminine (robes à crinoline et mouchoirs imprimés). Exemples notoires de ces nouvelles fascinations : l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, modèle de grâce et de majesté, et la princesse Mathilde, cousine de l’Empereur, dont le musée expose

Pourquoi le Second Empire est-il une période faste pour le textile ? L’industrialisation et l’apparition de la chimie autorisent la production d’étoffes colorées en grande quantité, qu’il faut ensuite écouler. Il faut alors modifier la manière de consommer, et l’on va organiser le passage de la consommation par besoin à la consommation par plaisir. Les grands magasins, pour lesquels les industriels alsaciens vont se mettre à produire, contribuent largement à cette transformation. La mise en place d’un réseau de chemin de fer permet également de réduire les coûts de transport des marchandises et de distribuer les produits dans toute la France, à travers la vente sur catalogue. De nouveaux marchés apparaissent, notamment au Japon, et dessinent les contours de la mondialisation.

Mode et décoration sous le Second Empire


le Second Empire, l’apparition des serres, la création des premières sociétés de botanique permet la culture et la découverte de nouvelles espèces que les dessinateurs montrent sur les étoffes.

Pourquoi parle-t-on de révolution de la décoration intérieure ? La notion de confort apparaît et l’on crée des intérieurs « cosy », même dans les palais impériaux. De grandes fortunes se constituent et on montre sa richesse par une profusion d’étoffes, d’objets ou de mobilier. On mélange l’ancien et le contemporain pour créer des espaces surchargés et l’on n’hésite pas à ajouter des meubles de périodes plus anciennes ! Comment la fleur se démarquet-elle à cette époque ? Les fleurs sont présentes dès le début dans le vocabulaire décoratif du textile. Au départ, on s’inspire des fleurs des champs et des jardins. Sous

Que nous racontent les vêtements de l’impératrice Eugénie et de la princesse Mathilde, présentés dans cette exposition ? Ces femmes sont les garantes du bon goût français et suivent la mode. La princesse Mathilde a par exemple dans sa garde-robe une robe de couleur violette, la première couleur chimique découverte et utilisée en 1856. Elles ont des vêtements adaptés aux circonstances : simples pour les marches et les séjours de bord de mer, qui permettent de se déplacer facilement, ou robes en soie pour les bals. La princesse Mathilde reçoit d’ailleurs en 1867 de l’Empereur une soie brodée japonaise, pays qui vient juste de s’ouvrir à l’occident et qu’elle visitera plus tard ! Cette époque reste-t-elle aujourd’hui une source d’inspiration ? Kenzo s’est beaucoup inspiré de cette période il y a quelques années ! L’ouverture du Musée d’Orsay a fait redécouvrir le XIXe siècle aux stylistes, qui se sont mis à beaucoup puiser dans cette période. Aujourd’hui, les goûts ont changé et on va vers des styles plus simples et épurés, mais des maisons anglaises comme Ramm, Son & Crocker restent spécialisées dans la création de ces motifs. (C.B.) www.musee-impression.com Impresssion sur coton (détail), Thierry - Mieg, 1862


L art en balade

Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

> 15.05.15

05.06 — 24.08

Anna Ostaya

Mulhouse

— Kunsthalle

Papier peint et Art nouveau

Rixheim

Dans sa première exposition monographique française, l’artiste polonaise repense le travail.

Rythmes, couleurs, lignes courbes, ornementations, arbres, fleurs, insectes et animaux… Pas étonnant que l’esthétique Art nouveau ait imprégné la décoration intérieure par le biais du papier peint, toujours lié à l’évolution de l’art. D’autant que l’un des artistes majeurs du style, l’architecte Hector Guimard, auteur des bouches du métro parisien, s’est lui aussi mis à la réalisation de motifs de papier peint. Dessinateurs et industriels, aidés par l’impression mécanique, se mettent tous à l’Art nouveau dont les motifs vont inonder le marché du papier peint à partir de 1900. Depuis, impossible d’enrayer la machine : le mouvement Pop continue d’explorer l’esthétique Belle époque, tout comme les artistes du 21e siècle. Ainsi, alors que le flamand rose fût l’emblème de l’Art nouveau, il est l’animal tendance de l’été 2014 aux côtés des palmiers ! La boucle est bouclée. (C.B.)

Les artistes, c’est bien connu, sont des fainéants. Ils se lèvent à pas d’heure, font tarder leur café matinal, travaillent vaguement deux ou trois heures avant de sortir prendre l’apéro qui s’éternise jusqu’au petit matin. Rebelote le lendemain. Pas étonnant que les bienpensants les incitent à se trouver un « vrai » travail. Pour sa première exposition personnelle en France, Anna Ostoya a décidé de les prendre au pied de la lettre. En apprenant que la Kunsthalle de Mulhouse était au départ une fonderie industrielle, elle décide de calquer ses journées sur celles que vivaient les ouvriers d’alors : horaires réguliers, travail pénible, production normée et cadencée. Partant d’une production artistique réglée sur le rythme de travail d’usine, elle questionne la figure stéréotypée de l’artiste paresseux, doublée de son mythe corollaire : l’artiste est un librepenseur, incompris parce que précurseur. Le résultat voit des Transpositions de couleurs s’égrainer au fil de formes (bandes, carrés, ondes, courbes), de techniques (peinture à l’huile, acrylique, gomme et laque), de matériaux (feuille d’or, aluminium, sang) et de références historiques (Constructivisme russe et Suprématisme, groupe BMPT) pour un rendu vibrant et coloré qui captive les sens et donne à penser les conditions de transformation sociale de la condition ouvrière comme celle de l’artiste. (X.H.)

www.museepapierpeint.org

kunsthallemulhouse.com

Création, production, diffusion — Musée du papier peint Le Musée du papier peint revient sur cette période qui ne cesse d’inspirer industriels et dessinateurs.

Flamingos, vers 2010, collection New Contemporaryn Manufacture Cole & Son, Londres

Anna Ostaya, Transposition 1s


19.06 — 21.09

14.06 — 31.08

Der Leone have sept cabeças Altkirch — CRAC Alsace Quelques heures après leur naissance, les deux sœurs jumelles américaines Grace et Virginia Kennedy étonnaient déjà par leurs capacités à soutenir le regard de leur entourage. Par la suite, le fait qu’elles s’isolent en grandissant a conduit un neurochirurgien à diagnostiquer un retard mental, alors que leurs parents finissaient par ne s’étonner de rien. Jusqu’au jour où ils ont découvert que les fillettes avaient inventé leur propre langage : une langue extrêmement rapide, mélange d’anglais et d’allemand, dont elles étaient les seules à comprendre le sens. Les psychiatres et les linguistes se sont penchés sur leur cas, et les spéculations allaient bon train sur cet idiome qui leur était propre. On le sait, elles l’ont délaissé vers l’âge de neuf ans – leur père leur en interdisait la pratique ! –, mais il reste une trace visuelle de leur étonnant babillement : un film réalisé par Jean-Pierre Gorin en 1979, Poto and Cabengo, du nom que les filles se donnaient l’une l’autre. Le langage cryptique des deux fillettes reste aujourd’hui un mystère, d’où l’idée de s’appuyer sur le documentaire pour concevoir une troublante exposition collective qui s’attache à la parole, à l’interprétation et à la créativité spontanée. (E.A.) www.cracalsace.com Natalie Czech, A Hidden Poem by Robert Lax, 2010. Courtesy de l’artiste

Michel Delmotte Terre, dessin, peinture — Musée Théodore Deck

Guebwiller

Un artiste multi-facettes qui explore la nature humaine. Résolument tourné vers l’humain, l’artiste Michel Delmotte, très attaché à l’enseignement – il a passé de nombreuses années à enseigner au sein de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg –, explore le corps et les sentiments à travers la sculpture, le dessin et la peinture. Cette première rétrospective tend à instaurer un dialogue entre les différents médiums utilisés par l’artiste, avec 200 pièces présentées, des sculptures figuratives et contemporaines construites autour de personnages archétypaux et des dessins et peintures, résultats d’observation des œuvres modelées. Comme si la terre prenait vie, comme si la main du dessinateur venait remplir avec un certain cynisme les personnalités de ses objets sculptés. Des regards qui en disent long, des faces à faces étranges, des formes exagérées, des sens cachés… De quoi se poser des questions sur la nature humaine. (C.B.) www.arts-ceramiques.org Méfiance, dessin crayon et encres, 2013


L art en balade

Colmar / Mulhouse Rixheim / Altkirch

05.07 — 05.10

Joël Ducorroy Comme un aperçu

— Espace d’art contemporain André Malraux

Cela fait plus de 30 ans que Joël Ducorroy fait dans la plaque minéralogique. Depuis 1981, précisément, lorsque sous le coup d’une révélation (que la légende attribue à une rencontre avec Gainsbourg) il fait embosser son premier texte au BHV. Dès lors, l’artiste plaquetitien, comme il s’auto-désigne, n’a eu de cesse de remplacer des objets par des mots. Avec beaucoup de facétie, il plante une plaque « Cactus » à la verticale dans un pot en terre cuite, cale une plaquette « Saucisse » rouge entre deux plaques « Baguettes » jaunes. Certes, il n’a pas résisté à la tentation de faire passer quelques messages (comme « La vérité en art commence quand le regardeur ne triche pas », clin d’œil à Marcel Duchamp), mais en héritier Pop, préfère se pencher sur les objets du quotidien. Ducorroy recrée ainsi des espaces entiers, qu’il appartient au spectateur de remplir. Fin 1992, pour le Confort Moderne à Poitiers, il meuble ainsi un appartement F4 avec plus de 1000 plaques. Tout y est, canapé, télé, café.

Seulement, là où le Pop Art présente les objets à notre regard, Ducorroy les lui soustrait. Il reproduit vaguement la forme, mais les escamote, les déshabille de leur usage et les décompose, remplaçant les éléments par des mots qui les désignent. Les voici désormais irréductibles. Là où Ben, autre artiste textuel, commente le monde, Joël Ducorroy préfère le nommer. Et rappelle ainsi que l’une des fonctions les plus fondamentales du langage n'est pas de communiquer des sentiments ou de décrire le monde, mais de l’ordonner. (S.D.)

Colmar


Hôtel Quatorze Au cœur du quartier historique de Colmar se dresse l'hôtel Quatorze, arborant fièrement ses quatre étoiles sur sa façade typique. À l'intérieur : une décoration contemporaine et du design innovant.

C'est dans une ancienne pharmacie datant de 1830 que l'hôtel Quatorze a élu domicile. Un écrin de choix, en plein centre-ville, à deux pas de bâtisses d'exception : la maison Pfizer, classée monument historique, et la charmante Cathédrale Saint-Martin. Passée la porte de l'hôtel, un nouveau monde ultra-confortable vient contrebalancer l'architecture historique, peuplée de pièces étonnantes. Ici, chaque détail compte : l'ambiance cosy est travaillée jusque dans l'éclairage, et les objets « coups de cœur » en vente dans le hall d'accueil sont délicieusement agencés. Cet été, vous y retrouverez des pochettes brodées de messages malicieux, des écharpes et sacs à chaussettes et à dessous, le tout signé Inouitoosh, ainsi que les bijoux délicats et décalés de la marque Médecine douce, vendue ici en exclusivité. La touche luxe moderne de l'hôtel se déploie dans les 14 chambres

ROOM SERVICE

(dont deux suites) toutes fournies en literies coquettes. Les plus chanceux pourront même se prélasser dans des baignoires jacuzzi, avant de dîner ou de prendre un verre sur la superbe terrasse au calme. Chic ! (C.B.) — De 125 à 320 € la nuit 14, rue des Augustins à Colmar 03 89 20 45 20 www.hotelquatorze.com


Hôtel des Berges Dans un cadre unique, celui des jardins de l'Auberge de l'Ill (le restaurant tenu par la famille Haeberlin), Marco et Danielle Baumann ont recréé l'esprit d'une ferme alsacienne où vous pourrez même prendre vos petit déjeuners sur la rivière, dans une barque ! (C.B.)

ROOM SERVICE

— De 300 à 500 € la nuit 4, rue de Collonges au Mont d'Or à Illhaeusern – 03 89 71 87 87 www.hoteldesberges.com

Verte Vallée Hôtel, restaurant et spa connu et reconnu de la vallée de Munster, Verte Vallée a pour maître-mot le bien-être et le décline sous toutes ses formes !

Au Moulin En été, rien de tel que de faire un tour dans les vignobles alsaciens. Le bon plan : visiter le domaine Dopff (les inventeurs du crémant d'Alsace, si si!) et prendre une chambre typiquement alsacienne Au Moulin ! (C.B.)

Depuis 25 ans, l'équipe de Verte Vallée exprime son attachement à une seule ambition : le bien-être ! Plus qu'un simple hôtel, c'est un véritable havre de paix et d'harmonie où l'on peut se reposer, se détendre, se ressourcer, se faire chouchouter, se régaler, et même se sculpter. Côté forme et beauté, on trouve piscine, salle de fitness, sauna, hammam mais, surtout, un spa proposant plus de 50 soins adaptés à chaque besoin et envie. En cuisine, Thony Billon dirige une brigade de 15 personnes au service de votre appétit. Ce jeune chef, habitué de la cuisine de haut-vol, se montre très attaché aux produits frais et locaux. Il revisite les plats traditionnels de 1000 saveurs, de jeux d'épices et de couleurs. Le tout saupoudré de chambres élégantes et d’une terrasse très agréable. (C.B.)

— De 60 à 80 € la nuit

— De 93 à 285 € la nuit

3, rue du Général de Gaulle à Riquewihr – 03 89 86 05 52

10, rue Alfred Hartmann à Munster 03 89 77 15 15 www.vertevallee.com


Maison Mondrian Vous aimez le Stijl, sans courbes, ni obliques, avec juste des traits verticaux et horizontaux ? Dormir dans un tableau de Piet Mondrian vous obsède ? Séjourner dans une maison alsacienne n’est pas dans votre liste des lieux où vous rêvez de passer une nuit cet été ? Cette maison et table d’hôtes au cœur du Mulhouse historique risque de régler quelques envies pressantes et vous faire changer d’avis. Les cinq chambres aux couleurs primaires et la table d’Irène et Jean-Luc Naudin, artistes et architectes d’intérieurs, est un bijou d’équilibre et d’harmonie. Une décoration qui comblera les architectes et fans du mouvement De Stijl. (M.C.D) — De 85 à 108 euros, petit-déjeuner inclus 5, rue Paille à Mulhouse 06 07 03 83 35 www.maison-mondrian.fr

Le Schweighof Deux chambres d’hôtes, un gîte indépendant et, côté emplettes, déco et petite restauration : c’est La Boutique Café. Cet ancien domaine familial fraîchement rénové et perché dans le Sundgau propose un délicieux déjeuner maison avec granola et jus de fruits de la région. La propriétaire des lieux aime les jolies ambiances nordiques, une influence à retrouver également dans les assiettes. Une très bonne adresse pour les familles bobos ne se déplaçant pas sans leur Milk Zut ! sous le bras ! (M.C.D) — De 120 à 188 € la nuit, petit-déjeuner inclus Ferme du Schweighof à Altkirch 06 42 84 86 33 / 09 54 86 11 86 www.leschweighof.fr

Datchas Lodges Ce gîte d'inspiration polonaise, comme on en voit peu, est divisé en deux appartements à la fois écolos et design ! Un lieu parfait, entre amis ou en famille, à deux pas du Lac blanc. (C.B.) — De 300 à 540 € pour 2 nuits, de 4 à 6 personnes 328, Les Plains Champs à Labaroche 06 08 35 33 57 - www.datchas-lodges.fr


L art en balade

LE CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE

Les sentiers de l’âme Le Centenaire de la Première Guerre mondiale suscite bon nombre d’expositions : sélection indicative parmi les cycles proposés dans la région. On se souvient avec une certaine émotion de la lettre que Franz Marc adressa à Maria, son épouse, le 4 mars 1916. « Ne t’inquiète pas, je m’en sortirai et je n’y laisserai pas ma santé. » Le peintre munichois tomba à Verdun ce jour-là, vers 4h de l’après-midi. Plus que quiconque, il avait pourtant pressenti dans sa chair l’imminence du chaos ; ses tableaux de la période qui précède le conflit laissaient apparaître de manière prémonitoire le voile du drame dans lequel allait plonger l’Europe toute entière, et le monde à sa suite. L’artiste savait que l’humanité allait à sa perte. Il savait, même s’il cherchait à le nier, qu’il y perdrait luimême la vie. D’autres en sont revenus cependant, et leur art a été marqué à jamais par l’expérience qu’ils ont vécue. C’est le cas de Max Beckmann, Erich Heckel et Otto Dix, si durement éprouvés qu’ils livrèrent quelques-

unes de leurs plus belles pièces au cours de l’immédiate après-guerre. Les tableaux et œuvres sur papier présentés dans le cadre des Illusions mitraillées à Karlsruhe touchent par la violence intime qu’elles manifestent. On a beaucoup insisté sur la dimension visionnaire de ces artistes expressionnistes, on redécouvre à quel point leur travail a posé les bases d’une nouvelle vision de l’humanité, lucide, affectée mais pas forcément désespérée. Ces images renvoient à des tentatives plus anciennes, celle du Lorrain Jacques Callot qui a établi lors de la Guerre de Trente Ans les codes stylistiques de l’art de guerre, très loin de toute forme d’héroïsme. Ses gravures rencontrent un écho chez Goya, mais aussi chez tous les artistes qui ont tenté d’approcher cette réalité-là. Aujourd’hui, de découvrir au musée des Beaux-Arts de Nancy l’intégralité de la série Les malheurs et misères de la guerre nous offre un éclairage particulier sur une première approche quasi-documentaire, objective et soucieuse du détail. C’est avec une finalité voisine que six musées dans les Vosges s’attachent à l’arrière du front pendant les quatre années de guerre. On suit le parcours de cinq personnages qui tentent de

vivre l’ordinaire de la guerre : l’enfant qui découpe les images produites par l’imagerie Pellerin – images à jouer racontant le quotidien de la guerre – ; le luthier et l’artiste qui continuent de créer ; la femme qui livre ses pensées dans son journal et le passant qui s’interroge. Œuvres graphiques, photos, peintures, affiches, ce parcours est un cheminement à travers le quotidien de chacun pour une émotion de chaque instant. À Strasbourg, on s’est posé la question des points de vue : les combattants français et allemands se font face. Avant de s’entretuer, leurs regards finissent par se croiser, ils y découvrent la même terreur, le même abîme. En s’appuyant sur un fonds documentaire considérable – archives départementales, médiathèque des armées et collections privées –, La Chambre donne à voir des images saisissantes réalisées à un moment où la photographie prend le pas sur l’illustration, non seulement pour témoigner mais aussi livrer sa propre vision de la réalité. Mais revenons à Franz Marc. Avant de disparaître au front, il avait eu le temps d’achever Les Cent Aphorismes sous-titré La Seconde Vue. Aphorisme 99 : « L’avenir donne toujours raison aux créateurs. » (E.A.)


Pellerin & Cie, Les gaz asphyxiants, 1916, Coll. Musée de l’Image, Épinal

Les illusions mitraillées, Beckmann, Heckel, Dix et la Première Guerre mondiale — jusqu’au 3 août à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe www.kunsthalle-karlsruhe.de

Otto Dix, Nächtliche Patrouille im Drahverhau, 1924 © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

L’Art et la guerre — jusqu’au 16 février au musée des Beaux-Arts de Nancy www.mban.nancy.fr La Vie encore — jusqu’au 11 novembre dans les musées des Vosges (Musée de l’Image à Épinal, Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal, Musée de la lutherie de Mirecourt, Musée Pierre-Noël à Saint-Dié, Musée Friry de Remiremont, Musées de Remiremont) XIV / XVIII, La photographie et la Grande Guerre — du 13 juin au 27 juillet et du 20 août au 7 septembre à La Chambre à Strasbourg www.la-chambre.org

Jacques Callot, La Pendaison, musée des Beaux-Arts de Nancy


Design graphique : brokism

L’art en balade Ces pages font l’objet d’un tiré à part © Éditions Chic Médias, juin 2014 www.zut-magazine.com


la culture n’a pas de prix

www.novomag.fr


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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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LE sAuT DE L’AnGE HommAGE à DAniEL DArC

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L’ouvrage hommage à Daniel Darc, Le Saut de l’Ange, sous la direction d’Emmanuel Abela et de Bruno Chibane paraîtra le 1er juillet, un peu plus d’un an après la disparition du chanteur de Taxi Girl.

SUBLime n°10

Pour recevoir Le saut de l’ange – Hommage à Daniel Darc avant sa sortie en librairie en juillet 2014, rendez-vous sur :

www.mediapop-editions.fr


Culture

Photo : brokism


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PRÉCIS D’HUMOUR PAR BENJAMIN BOTTEMER PORTRAITS ARNO PAUL

La poilade avant toute chose, c’est la démarche du dessinateur nancéien Lefred-Thouron, qui se revendique « dessinateur d’humour ». Passé par Hara-Kiri, Charlie Hebdo, Libération, ses philosophes de comptoir comme ses personnalités à la ramasse s’étalent aujourd’hui dans les pages du Canard Enchaîné, de L’Équipe magazine et de Fluide Glacial.

Chapeau de paille et Ray-Ban pour lui, enregistreur chargé à bloc pour moi, bouteille bien remplie (de Vittel) et terrasse envahie par les gazouillis des piafs et des marteaux d’un chantier tout proche… C’est parti pour retracer 35 ans de carrière avec un dessinateur discret qui, mine de rien, est l’un des plus prolifiques de sa génération. Lors des chaudes journées de juin dernier, Lefred-Thouron n’a pas beaucoup vu le soleil : entre les numéros d’été, le trimestriel du Canard en plus de l’hebdomadaire habituel et les numéros spéciaux de L’Équipe magazine à l’occasion du Mondial, le dessinateur n’a pas beaucoup l’occasion de débrancher en attendant « la grande léthargie estivale ». Pourtant, il est pour lui essentiel de ne pas trop en faire, de savoir déconnecter un minimum de l’actualité. « Quand tu es surinformé, tu n’es plus à la portée du lecteur, expliquet-il. Mon point de vue, c’est de ne pas trop en faire : ton dessin peut devenir obsolète la veille d’un bouclage, et tout ce que tu as fait part à la corbeille. » C’est sa gymnastique à lui, qui ne se considère ni comme un artiste, ni comme un journaliste,

remarquable par sa capacité à s’intégrer dans des publications aux lectorats et aux lignes éditoriales aussi différents que L’Équipe magazine, Le Canard enchaîné ou Fluide Glacial. Lui conserve ce même esprit : jamais vulgaire, plutôt subtil, il aime tourner autour de son sujet tel un habile bretteur dont le fleuret serait « une grosse connerie qui fait bien marrer. Ensuite, on peut apporter un éclairage, susciter un rictus qui fait réfléchir… même si c’est pas un dessin qui va changer un régime politique ». Santiags et gros sabots Au tournant des années 80, l’étudiant Thouron, sans Bac en poche, passe quelques années aux Beaux-arts de Nancy pour prendre le temps de la réflexion. Avec un « radicalisme pas justifié par mon talent » et ses « trucs un peu dégueu », il ne décroche aucun diplôme au sein d’une institution qui n’accorde pas grand crédit à l’objet imprimé. Son objectif : la presse, la chose dite plutôt que le dessin, qui a toujours constitué pour lui « avant tout un moyen, un vecteur ». Il entre ensuite à


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80 Portrait Lefred-Thouron

“ Il faut surtout être pertinent sans chercher à aller toujours dans l'outrance. Vendre de la provoc, juste pour choquer, bof... ” la radio de France 3 Lorraine, anime une émission loufoque avec Kafka alias Francis Kuntz (mondialement connu grâce à ses directs sur Groland) ; en parallèle il rejoint Santiag, le magazine fondé par Denis Robert, aux côtés de Malingrëy et Kafka notamment. « Il y avait un petit vivier en Lorraine de mecs qui sont pour la plupart devenus professionnels dans la presse ou la communication. Notre point de chute, c’était la librairie La Parenthèse à Nancy : un forum où Luce, la fondatrice, faisait le lien avec les lecteurs, parlait à tout le monde des “garçons” de Santiag. » Jamais d’amertume pour Lefred-Thouron, car à la fin de chaque aventure, de chaque collaboration, il rebondit : lui qui piquait les Hara-Kiri de son grand frère se présente, à 23 ans et un brin tremblant, devant le Professeur Choron. « Ça m’intéresse », lâche le maître. « Hara-Kiri a donné un coup de jeune, un grand coup de balai dans le milieu de la presse dans les années 50 et 60. Avec le vécu français, ça commençait à faire marrer de dessiner des plumes de journalistes et des colombes de la paix. » L’appel des canards Après des collaborations avec les plus confidentiels L’Événement du Jeudi de Jean-François Kahn, Zéro et 7àParis, fondé par Daniel Filipacchi, jusqu’au début des années 90, il fait un bon bout de chemin avec Libération : dix ans, tout de même. La disparition de ses dessins des pages du journal n’a rien à voir avec la perte d’indépendance financière du quotidien, qui

aura suscité le départ de plusieurs journalistes ; le téléphone a simplement arrêté de sonner. « Il faut dire que je cumule trois handicaps : dessinateur, pigiste et provincial », note le dessinateur, attaché au quartier de son enfance, le faubourg des Trois-Maisons. « J’y ai habité gamin et suis revenu après un exil en banlieue parisienne. C’est mon village, ici lorsque l’on se rend dans le centre-ville, on dit toujours “Je vais à Nancy”. » Pendant la période Libé, Lefred-Thouron rejoint trois publications avec lesquelles il entamera une collaboration qui dure encore aujourd’hui, vingt ans après : L’Équipe magazine tout d’abord, puis Le Canard enchaîné et Fluide Glacial (voir par ailleurs). Après

un passage à l’hebdomadaire satirique La Grosse Bertha, où dessinent Cabu, Willem, Wolinski, Gébé ou Siné, il suivra l’un des membres de l’équipe rédactionnelle, un certain Philippe Val, lorsque celui-ci refonde Charlie Hebdo en 1992. « À Charlie, personne ne pouvait encadrer Val, mais tout le monde s’écrasait devant lui. Au bout de quelques années, la ligne éditoriale devenait intenable ; il a refusé l’un de mes dessins, je suis parti. » Lefred-Thouron n’aime pas la satire facile. Et lorsque l’on évoque l’attitude volontiers provocatrice de Charlie Hebdo, notamment dans l’affaire du numéro « Charia Hebdo » qui présentait en première page une caricature de Mahomet proclamé rédacteur en m


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Potes, modèle, oracles — Delfeil de Ton Il a contribué à Hara-Kiri à la même époque que Lefred-Thouron. « Les couv’ historiques du vrai Charlie, c’est lui. Un mec prodigieux, un modèle, qui disait encore “on doit trouver mieux” à dix minutes d’envoyer à l’imprimerie ». — Pétillon Une sommité également, voisin de Lefred-Thouron dans les pages du Canard enchaîné. « Il a conservé un esprit de jeune homme, il a toujours l’œil, a su rester curieux. Il s’est même bonifié ! » — Vuillemin « Le summum de l’outrance, mais toujours bien fait et malin, fourmillant de détails. Celui qui le trouve vulgaire, c’est qu’il n’a pas compris. » — Diego Aranega et Yan Lindingre Les régionaux de l’étape, des amis de longue date, figures du Canard Enchaîné et de Fluide Glacial : « Diego, c’est l’un des mecs les plus drôles de France. Il m’arrive de me tourner vers lui, ou vers Yan, lorsque j’ai un doute. Ce sont des gens très précieux. Après, je ne consulte pas les oracles tous les jours non plus ! »


82 Portrait Lefred-Thouron

L’Équipe magazine , Le Canard enchaîné , Fluide Glacial : 25 ans de grand écart ? Lefred-Thouron enregistre une belle longévité au sein de ces trois publications qui occupent l’essentiel de ses journées de travail : le leader européen de la presse sportive, l’institution de la presse satirique indépendante, la référence en matière d’« umour et bandessinées » comme le clament ses couvertures. Mais point de gymnastique intellectuelle particulière pour s’adapter à des lectorats somme toute très différents : « Ce sont pour moi les mêmes mécanismes qui sont à l’œuvre, et les mêmes enjeux : le pouvoir, le pognon, l’influence. » Par chance, voici également trois publications dont les ventes ont été peu touchées par la crise, ce qui amène le dessinateur à revenir sur cette schizophrénie de celui qui sait qu’il ne manquera pas de biscuit avec, disons, un Nicolas Sarkozy à la présidence. « Avec Sarkozy, les ventes du Canard explosaient. » De son propre aveu, la collaboration qui surprend le plus ceux qui ne connaissent pas bien son travail est L’Équipe magazine, auquel il participe depuis 1989. Ancien footballeur et fan de retransmissions sportives, LefredThouron avoue n’avoir plus qu’un intérêt très limité pour le sport. À l’occasion du Mondial, ses personnages Louis-Kévin et Jean-Houphouët en séjour au Brésil habitent une page du mag : deux membres imaginaires

de l’Équipe de France qui commentent la vie à l’hôtel, la proximité des bordels, les cadeaux à ramener aux copines... « À L’Équipe, je suis au cœur du truc, du coup je trouve que ma page a plus de poids, sans entrer dans la caricature du dessin de gauche avec le sportif con et dopé. À Charlie par exemple, ils cassent le sport. J’en suis pas loin, mais c’est un numéro d’équilibriste ; par rapport aux journalistes de L’Équipe, qui doivent prendre des gants, je sens bien que quand j’y vais à fond, ça leur fait plaisir. » Il s’amuse d’ailleurs du fait qu’il bosse pour une publication qui appartient au même groupe que le Tour de France, qu’il ne se prive pas d’égratigner. Au sein de Fluide, hormis de superbes romans-photos de comptoir qui ornent les pages d’un récent numéro spécial Mondial, auquel forcément il n’a pas coupé, il s’attaque également aux sujets de société qui font l’actualité. « C’est un peu comme faire à bouffer pour des potes : on peut satisfaire tout le monde, proposer des choses à l’un ou à l’autre, échanger... ce sont toutes des collaborations qui se jouent sur la durée, où je ne me pose jamais en donneur de leçons : je défie quiconque de dire, sur 25 ans, que j’ai eu à un moment un point de vue partial ou outrancier. »


83

m chef, et qui a valu au journal d’être victime d’un attentat, il explique « ne pas pouvoir être de bonne foi quand [il] parle de Charlie ». « J’aurai toujours un soupçon d’opportunisme à leur endroit. Même si je n’admets pas que l’on incendie une rédaction, je pense que lorsque tu es dans le bus face à un gros qui pue, tu lui dis pas, sinon tu te fais casser la gueule. Ensuite, tu peux te faire passer pour une victime... C’est peut-être poltron de ma part, mais ça, ce n’est pas du courage, c’est de l’inconscience. » Schizophrénie, provocation, radicalisme : l’enfer de la mine On n’a rien vu venir, mais Lefred-Thouron fait désormais figure d’ancien dans le milieu du dessin d’humour et de la satire politique, bien que loin de l’âge d’un Cabu ou d’un Willem. Même si les publications laissant une grande place au dessin se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main, le dessinateur satirique reste un personnage exposé aux yeux du lecteur, qui instinctivement posera ses yeux en premier lieu sur le dessin. Le dessinateur, avec moins d’espace que le journaliste pour faire passer une idée, doit être précis, concis, vif en plus d’être réactif face à l’actualité (et drôle, accessoirement). Et peut-être qu’en tant que trublion, il bénéficierait aussi de davantage de liberté... Ne lui est-il pas plus facile d’aller plus loin que les autres ? « Il faut surtout être pertinent sans chercher à aller toujours dans l’outrance, recadre Lefred-Thouron. Vendre de la provoc, juste pour choquer, bof... ou alors dessiner Le Pen avec des mouches et une merde à côté. C’est facile et superficiel ». Traditionnellement, on

peut dire sans trop prendre de risques que le milieu de la satire, notamment politique, est plutôt orienté à gauche ; cela vaut tout aussi bien pour Le Canard Enchaîné, qui n’hésite pas à tirer à boulets rouges dans toutes les directions. « Il n’y a plus de presse satirique et d’humour de droite. Il y avait bien le Minute des années 60, avant qu’il ne devienne une serpillière ; le dernier dessinateur, c’était Faizant dans Le Figaro, avant qu’il ne devienne gâteux. Le dessin de droite est radical et militant : en étant obsédés par des thèmes aussi clivants que l’occident catholique blanc, le respect des frontières, la propriété, c’est quand même difficile de faire de l’humour. » Au fait, comment se porte Lefred-Thouron, l’homme, le français respectable, lorsque vient le temps de cultiver ses convictions personnelles et/ou politiques alors qu’il passe des heures, depuis 35 années, à porter un regard critique, moqueur, ironique sur la vie politique et la société ? « C’est une existence totalement schizophrénique : le citoyen est désespéré, le professionnel se dit : “J’ai du boulot !” Le métier exige de s’extraire de ses considérations personnelles, car si tu dessines sous un angle militant, il y a toutes les chances pour que tu te vautres. » Dessinateur de garde De sauts de puce en chassés-croisés, Lefred-Thouron participe et a participé, un peu à distance, à quelques-unes des aventures éditoriales les plus fameuses de la presse hexagonale, même s’il fait aujourd’hui « un métier de ringard ». Soumis à la pression des deadlines atténuée par la quiétude d’un ancrage provincial qu’affectionne nombre de

dessinateurs, surtout depuis l’avènement du Net, il regrette tout de même l’époque des rédactions parisiennes à l’ambiance plus conviviale, lorsque les cendriers bien remplis et les piles de documents jonchaient des bureaux toujours garnis de quelques bières ou d’une bonne bouteille. Si les fêtes de bouclage chez les potes Yan Lindingre et Diego Aranega à Fluide Glacial sont toujours de mise, il précise que « ça fait aussi partie du folklore. À Hara-Kiri déjà, c’était jamais pendant le boulot ! Mais la dernière fois que je suis passé à L’Équipe, je me serais cru à la banque ». Fuyant le consensus et l’esprit « Moutons de Panurge », trop présent selon lui dans le milieu de la satire, Lefred-Thouron traque toujours la vanne bien sentie du fond de son antre nancéienne. Comme un bon Bourgogne coupé au vitriol, il distille ses attaques acides dans tout l’Hexagone, mettant les pieds dans des pages où il fait bon mettre les mains. « J’aime avant tout l’idée qu’en voyant l’un de mes dessins, le lecteur se marre et se dise : “Y’a pas que moi qui le pense !” »


84 Zut ! Culture Instant Flash


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Griffe tendance ?

Fauve PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO OLIVIER METZGER

Groupe du millénaire, groupe de la génération Z ou imposteurs-fumistes-communicants abjects… Fauve, dans les médias, c’est tout ou rien. En vrai, il y a une foule de jeunes gars et filles (comme ceux assis en tailleur devant l’Autre Canal deux heures avant le concert, annoncé à guichets fermés), des trentenaires curieux, quelques quadras enthousiastes (il paraît que certains sont journalistes) qui voient en Fauve un successeur possible aux grands groupes de rock français. En vrai, Fauve c’est une musique un peu foutraque, avec des riffs de guitare, de l’électro et du hip-hop en boucle, du violon, du piano, du « parlé-chanté » dit « spoken word », « slam » ou « sprechgesang ». États d’âme un brin naïfs balancés avec rage sur un EP, Blizzard, et un album, Vieux frères, sorti en début d’année. Des clips faits maison, une promotion assurée en interne, un groupe sans visage qui parle toujours au nom de « Fauve » et refuse les photos. Un côté brut qui fait crier au foutage de gueule ou adhérer immédiatement. Un collectif qui déchaîne les passions, et surtout les qualificatifs excessifs. Les deux gars qui assurent l’interview, looks de trentenaires un peu hipsters mais pas trop, semblent se désintéresser du débat sur la notoriété et l’authenticité de Fauve. Pour ma part, présupposer du manque de sincérité total et du simple calcul marketing de leur part me semblait incroyablement présomptueux. Blessant, aussi. « C’est humain de penser ça, on trouve pas ça scandaleux, même si ça nous étonne. Surtout quand certains disent “c’est hyper bien pensé, c’est deux mecs d’une agence de com’ qui ont monté un concept” alors qu’on fonctionne plutôt à l’arrache. » Le buzz s’estompe, le second album se profile : il racontera la « suite » de Vieux frères, qui marquait le début de l’aventure Fauve. « On a

créé Fauve surtout pour se sentir mieux dans nos vies, à une époque où la routine et la désillusion s’installaient. On ne pensait même pas faire de concerts. C’est une échappatoire pour nous, et si un jour on en a marre de partir en tournée ou de répondre à des interviews, ça voudra dire que ce sera devenu comme notre boulot d’avant. Et là, on arrêtera ! » En un an et demi, Fauve aurait sûrement pu taper un Zénith, voire Bercy. À la place, ils ont fait une vingtaine de Bataclan et écument les salles à taille humaine comme celle de l’Autre Canal ce soir-là. « D’emblée on a dit non aux grandes salles, on préfère la proximité avec le public. Pareil pour les festivals, c’est étrange, on n’est pas très à l’aise. On en est encore à apprendre l’exercice du concert. » La musique de Fauve ne sonne pas, ses clips, sans fioritures, filment une grisaille ordinaire, le chanteur ne sait pas chanter. Mais différent, comme le clame le symbole choisi par Fauve, le groupe parisien l’est assurément. Ça faisait un bout de temps qu’une formation française n’avait pas secoué son monde avec ses cris de rage et d’espoir débités au kilomètre, comme dans ces moments solitaires où on ne peut pas empêcher son esprit de tourner en boucle et à plein régime. Propos recueillis le 4 avril à l’Autre Canal à Nancy


86 Zut ! Culture Instant Flash

Regard humaniste

Raymond Depardon TEXTE ET PHOTO SÉBASTIEN GRISEY

Raymond Depardon est un monument. Photographe, réalisateur, journaliste, scénariste, créateur de l’agence Gamma et membre de Magnum photo depuis 1979, il a presque tout fait et presque tout vu. Reporter de guerre en Algérie, au Viêt-Nam et en Afghanistan, paparazzo dans les rues de Paris, observateur social et politique depuis la fin des années 60, il témoigne du monde qui l’entoure par l’image et le texte. Sa photo, principalement argentique et noir & blanc, qu’elle soit urbaine ou champêtre, raconte l’errance et le goût d’une solitude qui ouvre l’esprit et les yeux de celui qui l’a choisie. Lors de sa présence au Centre Pompidou-Metz pour commenter le documentaire Reporters sorti en 1981, on a préféré ne pas lui dire que je serai là pour lui tirer le portrait, il avait déjà bougonné quand on avait évoqué quelques demandes d’interview. La pudeur sans doute de celui qui préfère s’exprimer par la photo et la plume. En parcourant l’exposition Paparazzi, il observe, s’approche, commente et ne cache pas son plaisir devant les images de William Klein et Richard Avedon. Une seule fois, il sort son appareil pour immortaliser le néon du café Paparazzi au milieu de l’expo.

Nous consacrons finalement quelques minutes à ma photo. Il prend la pose, pour moi et fait le pitre pour Richard Apesteguy, son ami de 30 ans. On en profite pour parler photo, forcément. Il me dit qu’il possède aussi un Hasselblad 500C, sur lequel il a monté une optique assez exotique. À peine la photo faite j’ai déjà oublié ce que je viens de saisir, les petits détails. Il y a des tas de choses que je n’ai pas vues quand j’ai cadré mais je sais qu’elle sont là, dans la boite, figées dans les sels d’argent et que je les découvrirai plus tard. Maintenant que l’image est sur mon écran deux éléments me fascinent : d’abord le regard – ces yeux qui m’ont permis de tant voyager –, et puis ces mains, rudes et épaisses, les mains d’un homme né dans une ferme du Rhône il y a 71 ans et que l’amour de la photographie a emmené aux quatre coins du monde vers un destin exceptionnel. Propos recueillis le 9 avril au Centre Pompidou-Metz dans le cadre de l’exposition Paparazzi


présente

JUILLET-AOÛT 2014* —

HALLE VERRIÈRE

EXPOSITION D’ART CONTEMPORAIN ERWIN WURM “NARROW HOUSE” —

MUSÉE DU VERRE

EXPOSITION DESIGN “ANDREAS BRANDOLINI & MEISENTHAL” —

CENTRE INTERNATIONAL D’ART VERRIER DÉMONSTRATION DES SOUFFLEURS DE VERRE + BOUTIQUE —

*TOUS LES JOURS : 14H À 18H SAUF MARDI INFOS : SITE-VERRIER-MEISENTHAL.FR AVEC LE SOUTIEN DE : L’EUROPE (LEADER + / FEADER) LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU PAYS DE BITCHE LE MINISTÈRE DE LA CULTURE : DRAC LORRAINE & ALSACE LA RÉGION LORRAINE LE CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MOSELLE LE PARC NATUREL RÉGIONAL DES VOSGES DU NORD © RDNGR.COM + FÉLIX REIMANN

au programme dans cette 20e édition lectures, spectacles, conférences, débats, concerts, spectacle de rue, Université d’été européenne

avec notamment JEANNE BENAMEUR (France) / HERVE BLUTSCH (France) / TIM CROUCH (Angleterre) / GIANINA CARBUNARIU (Roumanie) / SÉBASTIEN DAVID (Québèc) / LUCIE DEPAUW (France) / RÉMI DE VOS (France) / NICOLETA ESINENCU (Roumanie) / AIAT FAYEZ (France) / BOGDAN GEORGESCU (Roumanie) / JONAS HASSEM KHEMIRI (Suède) / REBEKKA KRICHELDORF (Allemagne) / DAVID LESCOT (France) / STEFANO MASSINI (Italie) / YANNIS MAVRITSAKIS (Grèce) / PRZEMYSLAW NOWAKOWSKI (Pologne) / MICHELE SANTERAMO (Italie) / GUILLAUME VINCENT (France) en partenariat avec France Culture, La Comédie Française et le projet de coopération FABULAMUNDI. Playwriting Europe soutenu par la programme culture 2007-2013 de l’Union Européenne / avec le soutien du CnT, de la SACD et des éditions Actes Sud-Papiers

et aussi des spectacles • Une femme de Philippe Minyana (mise en scène Marcial Di Fonzo Bo) • Conférence autour du projet « corps diplomatique » de Halory Goerger • Examen par des auteurs franco-allemands (mise en scène Michel Didym) • Le spectacle de rue Circuit D Visites guidées par la Compagnie Delice Dada Les deux rendez-vous estivaux de la mousson d’été / Dans le cadre des Rencontres d’été de La Chartreuse à Villeuneuve-lez-Avignon / À Pont-à-Mousson en Lorraine

Programme complet sur www.meec.org


88 SÉLECTIONS culture

ARTS

Itsy Bitsy Après Stephan Balkenhol et Tony Cragg (et Daniel Buren, Georges Rousse, Jan Fabre… les années précédentes), la magnifique Halle Verrière de Meisenthal accueille pour sa traditionnelle exposition d’été une autre figure de l’art contemporain. L’Autrichien Erwin Wurm y expose sa Narrow House (Maison étroite). Déjà présentée à la Biennale de Venise en 2011, cette sculpture à l’échelle 1 est une réplique ultra-slim de la maison des parents de l’artiste. Tout y est rétréci, les couloirs, les meubles, les éléments sanitaires, provoquant chez le visiteur invité à y pénétrer une sensation d’inconfort absolu et d’inquiétude en même temps qu’un regard amusé. L’artiste fait ici explicitement référence à une tendance qui s’empare des grandes villes depuis quelques années, où il s’agit de pallier le manque de logements en investissant les interstices entre deux constructions. Wurm poursuit sa critique de la société de consommation et les réalités qu’elles masquent, détournant ses artefacts dans des sculptures souvent jouissives. (S.D.) Erwin Wurm, Narrow House, jusqu’au 31 août à la Halle Verrière de Meisenthal www.halle-verriere.fr Visuel : Erwin Wurm, Narrow House II, 2010, Bathroom


89

ARTS

THÉÂTRE

Un été à Québec Avec son fond de scène qui s’ouvre sur la forêt, le Théâtre du Peuple de Bussang, fondé en 1895, est une véritable institution se nichant dans un cadre sylvestre unique. Pendant le temps fort que constitue la période estivale, il présente ses créations travaillées sur mesure tout au long de la saison. Après avoir accueilli les écritures de France et de Belgique lors des deux saisons précédentes consacrées à la francophonie, ce sont des auteurs québécois qui vous proposent d’assister aux premières vies sur scène de leurs œuvres. Avec l’art de parler de tout et de rien avec Small Talk de Carole Fréchette, la poignante prise d’otages imaginée par Sébastien Harrisson dans D’Alaska, ou encore les deux one-woman shows de l’auteur et interprète Marie-Eve Perron, le festival met en avant la singularité de ses créations comme celle d’un lieu atypique habité par l’esprit de la forêt, qui imprègne artistes comme visiteurs. (B.B) Saison du Théâtre du Peuple, du 12 juillet au 24 août à Bussang www.theatredupeuple.com Visuel : Catalina in fine © Jean-Marc Labbé

Dark Side of The Moon Pas de vacances pour les artistes cette année ! Six espaces d’art contemporain nancéiens se mettent à l’heure d’été et invitent pendant six week-ends une trentaine d’artistes, de Nancy et d’ailleurs (Paris, Dijon, Nantes, Strasbourg…) à les investir de leurs créations. My Monkey, Ergastule, Spray Lab, les galeries Rares V., 9, 379 et Thermal proposent une promenade artistique et ludique, avec des rendez-vous, des découvertes, des ateliers pour les enfants et des rencontres. On retient tout particulièrement l’exposition The Far Side de Claire Hanniq, où elle présente le résultat de la résidence initiée par Ergastule et My monkey, intitulée Je t’aime, moi non plus, dialogue entre artisanat d’art et art contemporain. À travers ces objets en métal, céramique et verre, elle s’intéresse aux matières, à leur évolution dans le temps, à leur accumulation, et dissimule des indices sur leur sens sous la surface. The Far Side renvoie à la face cachée de la lune, celle qu’on ne voit jamais depuis la terre et qu’on ne peut que fantasmer. (S.D.) 6 week-ends d’art contemporain, du 5 juillet au 10 août à Nancy http://6weekends2014.wordpress.com Claire Hanniq, The Far Side, jusqu’au 13 juillet chez My Monkey

THÉÂTRE DE RUE

Folies douces à ciel ouvert Cinquième édition du festival Hop hop hop à Metz ! Fort de son expérience acquise au détour des rues, face à un public venu redécouvrir une ville animée par des bandes de fauteurs de troubles en habits de fête, le festival joue plus que jamais la carte de l’humour et des vibrations positives. Vingt-deux compagnies internationales viendront participer à cette grand’ messe qui, cette année, en guise de fil rouge, s’apprête à célébrer l’installation messine du mystérieux peuple Kiribati. Calixte de Nigremont, improbable maître de cérémonie de noble lignée, surgira ici et là pendant ces trois jours, vous conviant également à un bal de cour place d’Armes où polka et techno s’enchaîneront entre Église et État. Moult spectacles semblent avoir été pensés par d’authentiques génies de la bricole et/ou improvisateurs compulsifs et/ou musicos attachants mais pas toujours (parce qu’il y aura Didier Super). Ils semblent inoffensifs, plutôt charmeurs, un brin désuets, et visiblement complètement barrés. (B.B.) Festival Hop Hop Hop, du 11 au 13 juillet à Metz www.hophophop.eu Visuel : Calixte de Nigremont

Visuel : œuvres de Claire Hanniq


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MUSIQUES

En congés ! Ça commencerait presque à devenir une mauvaise habitude. Les Congés Annulés se profilent à l’horizon et l’idée d’écourter ses vacances au soleil devient encore une fois plus que tentante ! Derrière ce drôle de nom évocateur et décalé, s’affirme le parti pris du Carré Rotondes d’ouvrir ses portes et de proposer une programmation aussi rafraichissante que pointue à l’heure où toutes les autres salles ferment pour la période estivale. Au programme, Mondkopf, Jeffrey Lewis, Chelsea Wolfe, Funeral Suits… et Angel Olsen. Ex-serveuse à Chicago et aujourd’hui révélation indie-folk américain, elle ne cesse d’éblouir de son talent. Loin des niaiseries que l’on pourrait imaginer au vu de son allure de jolie jeune fille, Olsen voit son album Burn Your Fire for No Witness comme « une collection de morceaux inspirés par une année de déchirement, de voyage et de transformation ». Ses prestations sont d’une grande force et justesse émotionnelle, et son passage à Luxembourg – juste avant la Route du Rock – s’annonce déjà comme le point culminent d’un mois d’août à faire des envieux sous les tropiques. (A.G.) Congés Annulés, du 1er au 28 août au Carré Rotondes à Luxembourg Concert d’Angel Olsen le 12 août www.rotondes.lu Photo : Zia Anger

LIEU

Tout le monde en boîte ! Ayé, ça se précise ! Les premières infos concernant l'inauguration de la BAM viennent de tomber. Et c’est clair, ce sera l’événement de la rentrée. Il fallait bien une programmation à la hauteur du lieu, qui devrait devenir la référence en matière de musiques actuelles dans le Grand Est et même ailleurs. Premiers noms : Omar Souleyman (programmé par Musiques Volantes) et ASP avec un live 3D le samedi soir, et Woodkid pour le vendredi. En complément, des animations, visites, répétitions publiques, ateliers et spectacles jeune public pour commencer à faire vivre cette Boîte à Musiques. Conçue par l’architecte star Rudy Ricciotti et installée dans le quartier de Borny, sa coque de béton blanc accueillera dès l’automne un lieu de rencontres et d’information dédié aux musiques d’aujourd’hui et abritera, sur 2200 m2, sous des toitures végétalisées, derrière des vitraux et une façade trouée, des studios de répétitions, un centre de ressources et une salle de concert. Démarrage des hostilités, pilotées par Metz en Scènes, à l’automne avec entre autres les festivals Zik à Metz, Musiques Volantes et le concert de Chapelier Fou. (S.D.) Inauguration de la BAM (Boîte à Musique), du 26 au 28 septembre 20, boulevard d’Alsace à Metz http://bam-metz.fr Visuel : Woodkid © Ismael Moumin

FESTIVAL

Le théâtre regarde le monde Comme tous les étés, la Mousson d’été est le festival à ne pas manquer pour les amateurs d’écritures contemporaines. Pour la 20e fois cette année, cette manifestation lancée par le metteur en scène et comédien nancéien Michel Didym rassemble auteurs et passionnés autour de spectacles, de lectures, conversations et d’ateliers d’écriture – cette Université qui fait vraiment la singularité du festival. La Mousson d’été ouvre ainsi, dans le cadre propice de l’Abbaye des Prémontrés, un temps privilégié d’échanges où l’on nous invite à explorer les formes que le théâtre donne au monde. Cette année, auteurs, traducteurs, metteurs en scène, comédiens venus du monde entier sont invités à se questionner, avec les spectateurs, sur le sentiment de peur qui, selon les mots de Michel Didym, « envahit la politique, la vie quotidienne et la vie culturelle et, de façon insidieuse, s’installe dans les pensées et les comportements et provoque l’irrationnel ». La Mousson nous offre peut-être là, par la même occasion, l’opportunité d’envisager autrement notre futur… (S.D.) La Mousson d’été, du 22 au 28 août à l’Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson www.meec.org


Galerie Poirel — Nancy

13.06 / 12.10 2014

Sur une idée de Robert Stadler

www.poirel.nancy.fr Images : David Musgrave, Painted Form N°2, 2003 . Friedrich Kiesler, Correalistic Instrument, 1942 Ricky Swallow, Tube Lamp Study (yellow), 2011 . Robert Stadler, Pools & Pouf!, 2004


P R É-P R O D U C T I O N

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PRISES DE VUES

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PHOTO

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POST-PRODUCTION

— 03 90 20 59 59 —

W W W. P R E V I E W-T M . F R

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VIDÉO NUMÉRIQUE


Tendances

Photo : brokism


Débardeur Iro. Sarouel en cuir Vivienne Westwood Red Label. Escarpins Saint Laurent Paris et collier en argent Pomellato 67. Maquillage Jacques Uzzardi avec les produits MAC Cosmetics, disponibles à l’espace beauté du Printemps Metz.


pale ginger

Photographe Alexis Delon / Preview RĂŠalisation Myriam Commot-Delon


Chemise en denim Reiko, jean Meltin’Pot et baskets compensÊes No Name. Pendentif Drop of Sand en cristal, or, silicium et cordon noir Eric Humbert.


Sarouel en cuir Vivienne Westwood Red Label. Bracelet en crocodile Revenge Hom.


Lunettes solaires, modèle Lust.Caution! Massada Eyewear chez Maurice Frères. Blouson en denim Saint Laurent Paris.


Débardeur imprimé nuage en fibre de bambou Naco Paris. Denim Meltin’Pot. Pendentif clé porté avec un sautoir chaine et ras du cou en argent, les deux Pomellato 67.


Top en soie volanté, décolleté asymétrique et short en denim patchwork, le tout Isabel Marant. Boots frangés Ash. Bracelet en crocodile Revenge Hom.


Mannequin Klara / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Claire / Preview

Robe en jersey stretch clouté Philipp Plein, pré-collection A/W 2014. Escarpins Saint Laurent Paris. Boucles d’oreilles en argent et marcassite Pomellato 67.


Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Rose Kennedy — Mannequin Ayona / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics au Printemps Metz www.maccosmetics.fr Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante mode Lysiane / Chic Médias Assistante photo Claire / Preview Merci à Lili


Perfecto en cuir imprimĂŠ Acne. Maillot de bain Maryan Mehhlhorn. Couronne Rock'n Rose x Claudie Pierlot, sandales compensĂŠes multi-brides Maje au Printemps et aux Galeries Lafayette.


Robe en dentelle brodée Brigitte Bardot aux Galeries Lafayette Metz. Sandales en corde Jimmy Choo. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot au Printemps et aux Galeries Lafayette. Collier Pyramide (porté en bracelet) et bague Lotus en or jaune et tourmaline Eric Humbert. Sac vintage, collection personnelle.



Blouson zippé en voile synthétique Brigitte Bardot aux Galeries Lafayette Metz. Soutien-gorge Chantal Thomass. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot au Printemps et aux Galeries Lafayette. Bague Lotus en or jaune et tourmaline Eric Humbert.



Robe en dentelle et sous-robe en jersey amovible Liu Jo. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot au Printemps et auxGaleries Lafayette. Sandales en corde Jimmy Choo aux Galeries Lafayette. Lunettes Saint Laurent Paris chez Maurice Frères.


Maillot de bain Maryan Mehhlhorn. Couronne Rock’n Rose x Claudie Pierlot et sandales compensÊes multi-brides Maje au Printemps et aux Galeries Lafayette.


110 Zut ! Tendances § Orbite

Les détails qui tuent PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Trois pré-collections A/W 2014-15 qui nous mettent en émoi. On en revient aux essentiels et les classiques n’ont jamais été aussi excitants.

Émoi chez les amoureux de Margiela (époque Martin) avec la naissance du nouveau label VETEMENTS créé par l’équipe historique de Martin Margiela.

— L'ADN Le label se concentre seulement sur le vêtement, avec une approche personnelle et un style intemporel qui ne suivent pas les tendances de la mode. — Les détails Les boots à talon de couleur + l’ourlet du jean brut et irrégulier + le pull au col roulé et manches XXL + le lien XXS qui ceinture le trench. www.vetementswebsite.com


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Le lookbook de la pre-fall 2014-154 d’Isabel Marant est si décontracté, si casual, si minimaliste qu’il en est diablement moderniste.

— Les codes Pièces épurées et classiques travaillées oversized, dégaine boyish. Un exercice maitrisé à 100 % par la styliste française la plus cool du monde. — Les détails Des baskets blanches simplissimes (et non, ce ne sont pas des Adidas Stan Smith) + une œuvre du peintre abstrait Serge Poliakoff imprimée sur des jeans + les manches XXL. www.isabelmarant.com

Le très pop, très espiègle, très jeune et très lancé Simon Porte Jacquemus a signé une collection pour La Redoute.

— Le conseil On est prié de se dépêcher, il va y avoir bousculade et bagarre de souris. Et non, on ne râle pas en soupirant qu’acheter un manteau rose en juillet c’est contre-nature et que les manteaux roses c’était l’hiver dernier. — Les détails Les motifs ronds et carrés placés sur la poitrine d’un sweatshirt + les socquettes et Adidas immaculées. www.laredoute.fr - www.adidas.fr


SÉLECTIONS tendances

Collection Tara Jarmon A/W 14-15

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MODE

Flash ma queen !

La reine de mode espiègle et effrontée que vous êtes va être servie. Cette rentrée annonce l’arrivée de la marque preppy chic Tara Jarmon, en exclusivité aux Galeries Lafayette. Son vestiaire coloré se veut élégant sans ostentation, avec le petit détail qui fait la différence et habille de la nymphette en goguette à la femme active exigeante. La griffe londonienne Ted Baker débarque aussi et nous en met plein les yeux, avec ses collections survitaminées qui illumineront vos soirées mosellanes. (C.L.)

Tara Jarmon et Ted Baker, dès septembre aux Galeries Lafayette Metz 4, rue Winston Churchill 03 87 38 60 60 www.galerieslafayette.com


Collection Michael Kors

SHOPPING

Fashion chaud ! Le centre de marques à prix doux de Zweibrücken accueille deux nouvelles griffes 100% US. Michael Kors, raffinée et élégante, fait succomber les fashionistas de tout âge avec un vestiaire intemporel à l’esprit contemporain. Abercrombie & Fitch demeure la marque incontournable du jeune looké à mèche et propose des prix réduits sur toutes ses collections… Cette saison est aussi l’occasion de participer à la multitude d’animations, de soirées concert aux afterworks vitaminés ! It’s time to go out (let) ! (C.L.) Zweibrücken The Style Outlets www.zweibrucken.thestyleoutlets.de

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Extrait de la vidéo Boots Scramblers by Ateliers Heschung

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COLLAB'

This boots are made for… Bottes Scrambler, édition limitée En vente en exclusivité sur le site Heschung et à la boutique du 18, rue du Vieux Colombier à Paris www.heschung.com www.jvb-moto.com

Les motards qui désespéraient de chausser des bottes de belle facture pour enfourcher leur engin ne remercieront jamais assez Pierre Heschung. Il s’est adjoint cette saison Jens Vom Brauck, designer allemand de la marque JvB Moto, atelier de customisation à l’esthétique agressive et dépouillée. Ensemble, ils ont créé une Triumph Scrambler/Atelier Heschung et une paire de bottes de moto éponyme. Mais quelle est donc la raison de cette collab aux réminiscences sixties ? Un retour à l’ADN de la manufacture alsacienne, qui produisait déjà en 1934 des chaussures de travail à montage en cousu norvégien. Les + ? La robustesse du fameux cuir Suportlo (emblématique d’Heschung), une semelle en gomme et un renfort (graphique) au niveau du sélecteur. Le bonus ? Sur le site Heschung, la vidéo de cette collaboration explosive. (M.C.D)


Collection ba&sh A/W 14-15

Rihanna porte le modèle Punchy de Thierry Lasry

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OPTIQUE

Hollymood MODE

Bashotage La marque des deux meilleures copines Barbara et Sharon joue désormais dans la cour des grandes ! ba&sh est la griffe qui monte et devient l’indispensable de la femme active lookée sans se la jouer… Les petites robes y frôlent la perfection, avec des coupes ravissantes mini ou plus tradi qui boostent la silhouette! Cette rentrée, ba&sh – qui vient de célébrer ses 10 ans – s’invite en exclusivité au Printemps Metz alors qu’elle faisait déjà des heureuses à Nancy ! Ça finit quand les grandes vacances, les filles ?

Il suffit désormais d'une paire de lunettes de soleil 100 % Made in France pour s'imaginer starlette de cinéma. Cet été, une seule vague : celle des montures ultratendances designées par des créateurs frenchy. François Pinton refait vivre le luxe à la française avec son modèle Grace, spécialement créée pour Grace Kelly et réédité à l'occasion du film Grace of Monaco. Pour aller plus loin dans le temps et se la jouer Gatsby (et Johnny Depp), choisissez Frédéric Beausoleil ; si vous préférez un esprit futuriste, les modèles très créatifs de Thierry Lasry, approuvés par Miley Cyrus et Rihanna, sont faits pour vous. (C.B.) Sélection de lunettes Made in France chez Opticiens Maurice Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy - www.maurice-freres.com

(C.L.) Ba&sh, au Printemps Metz à partir de septembre 12, rue Serpenoise – 03 87 76 03 33 Déjà disponible au Printemps Nancy 2, avenue Foch 03 83 32 96 10 www.printemps.com

BIJOUX

Paix et bonheur Hanna Wallmark Sweden, en vente chez Sally & Jane 14, rue Taison à Metz 03 87 28 84 73

La créatrice suédoise Hanna Wallmark puise son inspiration dans les traditions Sami, un ancien peuple éleveur de rennes qui vit en Laponie. Les symboles qui composent ses bracelets ? Ils étaient apposés à l’entrée des demeures pour apporter protection au foyer et à la famille. Quels matériaux ? Du cuir naturel de caribou, des fils de métal tressés et de la corne taillée, rendant unique chaque bracelet réalisé de manière artisanale. Une belle histoire à glisser à ses poignets. (M.C.D)


4 , rue Saint Georges 54000 Nancy- 06 13 14 2 2

&

lunDI /venDREDI m 8h-2h samEDI m 11h-2h

Pascale Dora Décoratrice d’intérieur

Conception - Réalisation - Conseil

Chambre cinquante-sept chambre.cinquante-sept@orange.fr 03 87 15 16 09 57 Place de Chambre 57000 METZ

Pascale Dora Décoratrice d’intérieur p_dora@orange.fr 06 82 83 99 35 Cédric Masselon / Espace Photo St Max


Lifestyle

Photo : brokism


118 Zut ! Lifestyle × Gastro & déco

Déco à la carte PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTOS PASCAL AMOYEL

Maison Baci ? La nouvelle sensation transalpine qui buzze à Metz. Pour fêter dignement l’été, une visite plus gourmande s’impose ! Hélène – l’associée de Jean-Pierre Panza – nous a suggéré de belles assiettes gorgées de soleil assorties aux différents espaces déco. Grazie mille !

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119 —1 Près du comptoir en marbre, la belle tablée commune du rez-de-chaussée est une vraie table d’hôtes. Hélène dégaine d’un trait les codes à suivre pour s’y installer : « Ici, ni menu ni carte, on y retrouve ses amis, on goûte à tout et on se laisse faire, c’est la cuisine qui décide, selon l'humeur et le marché. À chaque jour sa surprise ! » La carte se renouvelle tous les 15 jours et les pâtes al dente ou les salades solaires n’expriment leurs saveurs méditerranéennes qu’avec des produits et légumes sélectionnés avec soin et en provenance directe d’Italie.

—3 À l’étage, la première salle joue une partition graphique, en blanc et rouge. Avec ses airs de néo-guinguette minimaliste, son sol à damier et le ballet de fils électriques qui anime le plafond, l’ambiance est vive et suggère des plats aux notes aériennes et parfumées.

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À l’assiette : Une cuisson délicate, des légumes parfumés et du croquant : un cabillaud poché au jus de tomate avec du thym citron, des gnocchis de ricotta et des courgettes al dente. À boire avec : Le plat étant un poil pimenté, on l’accompagnera d’un petit vin rouge et léger des Pouilles, un Negroamaro, cépage emblématique du talon de la Botte. (3,20 € le verre).

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—2 La deuxième salle de l'étage réinvente l’ambiance Copacabana avec sa tapisserie tropicale et ses accumulations de tableaux et objets vintage. Toute la fantaisie d’Irène, la décoratrice des lieux, s’exprime ici joyeusement mais sans surenchère. C’est élégant et dépaysant. À l’assiette : Ne cherchez pas de pizza chez Maison Baci ! Mais il y a des feintes, comme avec cette Salade Gallipoli composée de focaccia, filet de thon grillé, sauce vierge et salade joyeuse. À boire avec : Un Lugana Cento Filari, vin blanc frais en provenance de Vénétie. Une belle minéralité et un nez fleuri et fruité qui s’exprime magnifiquement avec les poissons. (4,30 € le verre).

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—4 Outsider, la terrasse de 60 couverts qui fête son premier été place Saint-Louis est The Place to be pour siroter un Spritz di Venezia… Avec des antipasti !

Maison Baci 23, place Saint-Louis à Metz 03 87 16 45 83


120 Zut ! Lifestyle × Déco

Alchimie de l’intérieur PAR CÉCILE BECKER PHOTO SÉBASTIEN GRISEY


121 C’est la rencontre de deux univers complémentaires : ceux de Philippe Chapon, grand manitou de la boutique Chambre cinquante-sept, et de Pascale Dora, décoratrice d’intérieur. Une histoire d’alchimie entre deux passionnés de déco qui ont associé leurs spécialités pour créer des intérieurs sobres et équilibrés, émaillés d’objets curieux.

Pascale Dora et Philippe Chapon s’affairent. À l’entrée de la boutique Chambre cinquante-sept, ils réarrangent le mobilier et la décoration autour du magistral fauteuil où ils ont d’ores et déjà prévu de s’asseoir pour la photo. Derrière eux, un meuble où sont intelligemment posés des objets entre curiosités animales et décoration ethnique : une magnifique cloche renfermant des papillons, de curieux récipients à cornes, le tout observé par un trophée, roi des trouvailles empaillées de ces dernières années. Rien n’est laissé au hasard, et pour cause : Pascale Dora, décoratrice d’intérieur est passée par là pour agencer et mettre en ambiance la boutique de Philippe Chapon, dans laquelle elle pioche également pour ses chantiers. « Là, par exemple, sur la table il y a trois boîtes, c’est elle qui les a posées de cette façon, explique Philippe. Au centre, ça n’aurait eu aucun intérêt. Pascale a l’œil : en quelques secondes, elle sait comment arranger les objets pour que le décor soit harmonieux. » Tout tient à l’équilibre, de leur collaboration débutée il y a un an d’une part, des formes et des couleurs de l’autre. Pascale et Philippe se connaissent depuis près de dix ans. Chacun de leur côté, ils se sont appropriés des codes déco radicalement différents : « Philippe aime le style années 50, le Bauhaus, le design industriel mais aussi les objets ethniques, curieux, raconte Pascale Dora. Moi, je suis plutôt dans l’épure, mais sans dépouillement. J’aime les lignes pures et sobres. Ma décoration est un écrin dans lequel les objets de Philippe peuvent parfaitement se loger pour apporter du relief à l’ensemble. » Pascale Dora est à la fois décoratrice d’intérieur et tient une boutique de décoration à Nancy, Côme, qu’elle revend en 2011 pour se consacrer entièrement à ses nombreux chantiers. Philippe Chapon, lui, Cannois

passé par Metz, part vivre à Paris et travaille dans la musique et s’occupe d’artistes comme Elodie Frégé ou Perry Blake. Il y fait de belles rencontres, notamment celle de Benjamin Biolay qui lui rend visite à sa boutique lorsqu’il passe par Metz, repartant avec des trouvailles de Philippe sous le bras. Et puis il abandonne, pressé par son envie de retrouver son premier amour : la chine. Epure et curiosités Profitant de l’installation du Centre Pompidou à Metz et connaissant déjà la ville, il saute sur l’occasion et se rue sur cet espace : une ancienne mercerie qu’il adore et qui vient – c’est un hasard –, de mettre la clé sous la porte. « Tout s’est passé très naturellement, dit-il. Je n’avais rien déterminé : les objets sont venus à moi et je n’ai ensuite proposé que des choses que j’aime, des choses dont je sentais qu’elles pourraient plaire. Tout a rapidement fonctionné. » Cela fait maintenant cinq ans que Chambre cinquantesept a ouvert et Philippe a ressenti l’année dernière le besoin d’apporter un petit plus à sa boutique. Une nouvelle fois, le hasard pointe le bout de son nez. Son amie Pascale est en pleine refonte de la décoration très organique et raffinée du restaurant Le Cap Marine à Nancy, « grand oublié du Michelin ». Elle veut relever l’atmosphère et pense immédiatement aux curiosités de Philippe : « Elle est venue faire son shopping ici, ça a été le déclic. » Ce chantier est en quelque sorte l’acte fondateur de leur collaboration, partagée entre relooking, agencement ou aménagement de restaurants comme Thierry, Saveurs et Cuisine et évidemment d’espaces de particuliers. Pascale Dora repère, lance le chantier et reste en lien avec Philippe Chapon pour l’un ou l’autre besoin : « Nous avons chacun nos fournisseurs attitrés. C’est

pratique puisque suivant les besoins de nos clients, nous pouvons compléter les propositions avec nos contacts respectifs. De fait, nous pouvons nous adapter à tout type de demande. » Une fois le mobilier choisi et posé, vient la construction délicate de l’ambiance dans laquelle les objets du cabinet s’intègrent parfaitement : l’alchimie est parfaite. Leurs deux univers s’accordent sans accros, ils sont toujours d’accord. Si leur projet rêvé reste sans hésiter l’aménagement d’un hôtel ou d’une maison d’hôtes, lorsqu’on leur demande de choisir un meuble, une couleur et un objet, ils trouvent d’emblée un terrain d’entente. Un canapé, le noir parce que « c’est chic », un miroir « pour donner de la profondeur » et puis un masque africain, pour compléter et répondre au besoin d’histoire et de transmission de Philippe. C’est simple et d’une évidence limpide. Seul désir : que leur collaboration soit comprise par les clients qui passent la porte de Chambre cinquante-sept. Au-delà du discours passionné et d’explications denses que le duo peut fournir à l’envi, ils souhaitent dans un futur proche installer un showroom au-dessus de la boutique pour afficher leur savoir-faire commun et pousser un peu plus loin l’alchimie de leurs aspirations déco. Le reste appartient à leur regard affûté. Chambre cinquante-sept 57, place de Cambre à Metz 03 87 15 16 09 Pascale Dora, décoratrice d’intérieur p_dora@orange.fr 06 82 83 99 35


122 Zut ! Lifestyle × Déco

Cosmo’s Factory PAR MYRIAM COMMOT-DELON ILLUSTRATION ISAAC BONAN

À Remiremont se cache Factory, une pépite pour les fous de déco. Un concept store d’esprit loft, 800 m2 entièrement dédiés au design, à l’aménagement intérieur et à celui des cuisines… Revue de détail. De l’espace cuisine à la chambre en passant par le salon et le patio… Ici, tout est à portée de main pour aménager son intérieur ou extérieur, et donner corps à ses envies ! Paula Torres et Denis Martin, le binôme de choc officiant dans ce vaste espace ouvert il y a trois ans, y proposent de nombreuses références. Denis, qui apporte son savoir-faire dans le domaine de l’aménagement et de la cuisine, est le co-fondateur de l’usine Martival et fondateur de MAD Cuisine à Gérardmer. Un passionné et un expert dans son domaine, féru de rangements astucieux, aimant la belle ouvrage, l’avant-garde et l’innovation. Et Paula ? De Paris à Milan en passant par Francfort, elle n’a pas son pareil pour dénicher de nouvelles pépites déco. Son goût affirmé pour les tendances et le design dynamite à souhait les espaces trop sages et sait apporter un vent de fantaisie quand l’humeur ambiante est à la morosité ! Mais pourquoi ce désir de tout réunir ? « L’espace était très grand, on a donc décidé d’un commun accord d’y exposer aussi des cuisines… Le but de Factory est d’équiper toute la maison et l’espace cuisine est plus que jamais perçu comme un vrai lieu de vie qu’on décore autant que son salon. Nos clients la souhaitent

fonctionnelle et contemporaine mais aussi ponctuée d’objets ludiques et personnels pour la singulariser. Réunir le tout en un seul lieu était une évidence. » Pour combler tous les styles, Factory a choisi plusieurs cuisinistes en Europe pour leur qualité, leur complémentarité et leur design : l’Italie avec Zecchinon, l’Allemagne avec Alno et Artego et la France avec Pyram. Côté équipement, le choix est aussi hyper exigeant : Gaggenau, Siemens, Bosch, Neff, les pianos de cuisson bourguignons Lacanche, le fabricant français Roblin et les Belges Novy, deux références dans le domaine de l’aspiration. Et côté design, quels sont les éditeurs préférés de Paula ? Ibride, créateur français qui crée un étonnant mobilier numéroté, « pour le côté décalé des meubles naturalistes de Rachel et Benoît Convers qui les produisent à Besançon et parce que c’est tout de même plus éclatant qu’une simple console à 4 pieds, non ? » Et la collection Diesel de Moroso dont Factory

à l’exclusivité en Lorraine. « Ils conjuguent à la perfection contemporain et industriel. Entre le bahut Total Flightcase, la géniale table basse XRaydio ou le fauteuil Chubby Chic, déhoussable et sanglé de sa ceinture en cuir estampillé Diesel, leurs propositions sont toujours caractérisées par le confort et inspirées d’un style de vie informel ! » Sans oublier l’éditeur hollandais Fatboy : « J’aime que les marques que je sélectionne proposent des choses nouvelles et soient surtout drôles. Apporter une petite touche de fantaisie ne nuit jamais et Fatboy, avec la polyvalence de ses produits, ses matériaux ludiques, colorés et ses formes non conventionnelles, remplit ce rôle à la perfection ». Un show-room hors norme dédié à la décoration qui se visite autant pour dénicher un petit objet que pour découvrir des projets de plus grande envergure que Paula et Denis réalisent dans tout le Grand Est, l’Alsace et jusqu’à l’Ile-de-France.


Shopping Factory — Lampe sans fil et à LED Edison The Petit et Cooper Cappies, avec abat-jour interchangeables qu’on peut faire personnaliser pour un événement, Fatboy

— Pouf lapin en coton stonewashed CO9 [ko-nine], disponible en taille XS, L ou XXL, Fatboy.

— Buffet Total Flightcase en stratifié et acier chromé, collection Diesel pour Moroso.

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— Assiette en porcelaine de la collection Hybrid, Seletti.

— Système d’étagères et rangements modulables Alma à fonds colorés interchangeables, Casamania.

Rangement mural Fausto en stratifié massif, fabrication française, Ibride.

— Cuisine Alno en céramique. Un matériau 100 % naturel et idéal autant pour les meubles que pour les plans de travail.

Factory 1, rue des 5e et 15e Bcp à Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr MAD Cuisine 17 rue Carnot à Gérardmer
 03 29 27 12 60


Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

Photo : Julian Benini

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Café Ici 4, rue du Faisan à Metz 03 87 17 44 92 — Ouvert mardi et mercred de 8h à 18h et du jeudi au samedi de 8h à 21h

« Ici ! - Mais où ? - Ici, je te dis ! » Ici est une néo-cantine à la décoration vintage et scandinave : chaises dépareillées, coussins graphiques, lampes à filament, bar en bois et métal… L’ambiance est familiale et l’humeur conviviale. Au fond de la pièce, un immense tableau noir détaille de façon amusante les suggestions du jour. À tout moment de la journée, la restauration est assurée : petit-déjeuner, brunch, déjeuner, goûter, apéritif et même dîner (selon les jours de la semaine) ! Et côté carte ? Des tartines, des œufs, des jus pressés le matin. Un plat du jour, des bagels, des burgers, des pâtés lorrains et des salades le midi. L’après-midi s’accompagne d’une bonne pâtisserie ou d’une glace. Enfin, pour l’heure de l’apéritif, c’est happy hour et tapas ! Ici on ne manque de rien, on reste planté là parce qu’on s’y sent bien ! (A.S.)


Photo : Samuel Berdah

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Boogie Burger

Too Bagel

1, rue du Pont des morts à Metz 06 71 51 61 24 www.burgerboogie.com

Marché Couvert à Metz 03 87 36 84 20

Des frites maisons et des burgers aux goûts raffinés ? Bienvenue au Boogie Burger. Ouvert il y a quelques mois, il nous séduit haut la main avec des produits frais cuisinés sur place. Le pain est préparé par un boulanger local, le bœuf est haché maison, les frites fraiches arborent des parfums surprenants, romarin ou piment d’Espelette. Et que dire des sauces ? Mayonnaise à la truffe, au pesto ou encore au miel ! Et pour nos soirées Coupe du monde, l’établissement nous accompagne avec un burger aux notes brésiliennes, le Gronaldo. On demande un arrêt de jeu, car ils méritent un burger d’or ! (A.S.) — Ouvert du lundi au jeudi de 11h30 à 14h30 et de 18h à 23h et le vendredi et samedi jusqu’à 23h30, bientôt le dimanche

Importés des États-Unis, ces petits pains en forme d’anneaux viennent d’arriver dans la région. C’est dans les allées du Marché Couvert que l’on découvre ce concept. Fidèle à la culture américaine, Too Bagel est un lieu convivial qui, à toute heure, sent bon le pain grillé et le café. Pour bien commencer la journée, on vous attend dès le petit déjeuner avec un American Breakfast vitaminé. Sur place ou à emporter, sucré ou salé, on y trouve un large choix de bagels (poulet, thon, pastrami, saumon) ainsi que des desserts à nous faire fondre de plaisir (brownie, cheesecake, carrot cake). L’épicerie et ses produits importés du Bronx régalent les papilles : un melting pot de saveurs à conquérir très vite ! (A.S.) — Ouvert du mardi au samedi de 07h30 à 18h30


126 Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

Le Grand blond avec un tablier noir 16, rue de la Primatiale à Nancy 03 83 37 37 77 Le grand blond ne se prénomme pas Pierre mais Vincent, et ses débuts de carrière ne rigolent pas. Formé à l’Institut Paul Bocuse, ce chef de 31 ans fut directement propulsé au haut niveau de la cuisine aux côtés de chefs au col tricolore. Il s’attache aux cuisines du monde, italiennes, asiatiques, sudaméricaines, synthétise ses expériences de palaces en bistrots dans son restaurant installé en lieu et place des Bacchanales. De la saucisse thaï citronnelle au riz cantonais jusqu’aux traditionnels burgers et croque-monsieur, avec le risotto de Saint-Jacques et gambas au coulis de crustacés devenu incontournable : la carte, qui change toutes les trois semaines, croque à tout va des plats de « bistrot frais ». Attablés dans une salle décorée sans chichis, on savoure l’esprit maison et le défilé de produits frais pourchassés chaque jour par l’œil bleu et perçant de Vincent Grandjean. (B.B.) — Ouvert midi et soir, du mardi au samedi

Papa Joe 17, rue des Maréchaux à Nancy 03 83 27 79 59 Une vraie bête sommeille dans les cuisines de ce steakhouse nancéien : un four au feu de bois sur braises unique à Nancy, activé au bois et au charbon non traité, entre brasero et « barbecue » pour des grillades saisies au goût fumé, taillées dans les grands Black Angus et charolais lorrains, maturés 21 jours par un boucher vosgien. Les burgers Papa Joe’s Classic, Général Custer et Playa del Carmen jouent les premiers rôles, mais la touche Papa Joe se niche partout : dans les sauces, comme celle au poivre préparée au Jack Daniel’s, dans les pizzas, comme la Hell’s Kitchen avec Jalapeño et crème de guacamole ou la Nolita qui fleure bon l’Italie avec ses burratinas jetées en fin de cuisson. N’oublions pas les travers de porcs caramélisés, les filets de saumons grillés au feu de bois, les brochettes de poulets marinés... l’ambiance, tout en canapés cuir et rondins sur mesure, croise le chalet canadien et le bar cosy. (B.B.) — Ouvert le midi et le soir, du mardi au samedi et le dimanche midi


DAS KUMA

Webzine de Musiques Actuelles

S IQUE OS PHOT OURS CONC EWS REVI OS VIDE PES MIXTA TS DJ SE

N CHRO

Le 27 27, rue Gambetta à Nancy 03 83 35 81 33 www.le27gambetta.fr Une adresse à noter ! Le 27, rue Gambetta nous invite dans la résidence de la famille Bonnet-Bentz, où Charles, jeune chef de 26 ans, dirige une brigade dynamique sous le patronage de son père Jean-Jacques, fondateur de la Poule’Ange. Non loin de la place Stan’, le cadre est lumineux, ouvert et chaleureux, la cuisine donne directement sur une salle coquette. Au souci fort louable « d’une cuisine simple faite de produits frais » selon le chef, s’ajoute un vrai talent pour mettre en appétit et susciter la gourmandise. Le gnocchi de betteraves rouges et épinards « tombés » au beurre et truffe, le fameux quasi de veau cuit à basse température et courgettes... et les « desserts de Maman » (sic) - dont une tarte au chocolat, « un grand classique le plus parfait possible, mais comme on se l’imagine » - figurent à la carte de cette aventure familiale. Quelques accointances avec la cuisine asiatique pour la personnalité, le souci de bien faire, la maîtrise… il a tout d’un grand. (B.B.) — Ouvert midi et soir, du lundi au samedi

DA SK ON

AS S

WWW.DASKUMA.COM


128 SÉLECTIONS lifestyle

ANIMATIONS

Mirer la belle

C’est la star incontestée de la région. 15 000 tonnes de ce beau fruit sont produits annuellement en Lorraine, qui fournit 80% des mirabelles du monde entier. La classe internationale ! Dans l’assiette, elle se décline sous mille et une formes : poêlée dans un peu de beurre salé avec une boule de glace, juste rôtie au miel ou tout simplement en tarte. Un délice pour le palais mais aussi pour les yeux, lorsque les traditionnelles fêtes de la mirabelle la mettent à l’honneur. L’élection de sa 64e Reine se terminera en grande pompe le 17 août à Metz Plage et sonne le début des festivités. Points culminants : le grand soir de la mirabelle tout en feu d’artifices, en musiques et en chorégraphies aériennes impressionnantes le 30 août et, le lendemain, le fameux défilé Entrez dans la danse décoré par des associa-

tions locales et rythmé par la déambulation d’artistes et de danseurs. Gros plan sur le terroir avec le Top Chef de la mirabelle, des ateliers culinaires place d’Armes, le marché du terroir et de l’artisanat et le marché des saveurs où le fruit sera décliné sous toutes ses formes. De quoi porter haut (et or) la couleur de la région ! (C.B.) Les fêtes de la mirabelle, du 17 août au 7 septembre à Metz fetesdelamirabelle.fr Illustration : Laurence Bentz


129

DÉCO

FESTIF

En cachette

Alors on danse ?

C’est quoi ces livres ? En fait ce sont des boites-livres, la bonne idée des Danois de House Doctor pour ranger une foultitude de trucs moches. Enfin une planque pour glisser sans remords les affreux câbles, recharges et autres télécommandes, la pharmacie d’urgence ou rendre enfin présentable le coin bureau tout en lui insufflant une délicieuse note vintage. (M.C.D)

Vous connaissez le concept du « wedding planner » ? Hyper répandu dans les pays anglo-saxons ou dans le sud-ouest, il n’avait pas encore contaminé l’Est de la France. Alors ? Ouf, Amélie la bonne fée d’Un Chouette Event se chargera de tout avec son sens aigu de l’organisation et de la déco ! Pour ? Un mariage, un enterrement de vie de célibataire, une soirée, un anniversaire, un baptême, une communion ou une Baby Shower, pour fêter l’arrivée de bébé à grands renforts de cupcake et de petits cadeaux. (M.C.D)

En vente chez Le Vélo Rose 28, rue Taison à Metz 03 55 80 75 82 Et chez Deva 17, rue d’Amerval à Nancy 03 83 33 26 02

Un Chouette Event à Nancy 06 47 97 81 55 www.un-chouette-event.fr Photos : Aline L.

EXPO

Laine & botanique Le graffiti knitting, qui recouvre de laine des objets de la rue (lampadaires, arbres…), est né aux Etats-Unis lorsque Magda Sayeg eut l’idée de s’occuper de la poignée de porte de sa boutique. Devenu un phénomène, il réchauffe un paysage urbain souvent jugé trop terne. Cet été, le jardin botanique du Montet se rhabille de laine et propose même de venir poser son carré tricoté sur une sculpture de mouton géant ! (A.G) Exposition Knitting Graffitti, du 1er juillet au 31 août au Jardin botanique de Montet à Villers-les-Nancy 03 83 41 47 47


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LIEU

Caisses à creuser Installé à Metz depuis 23 ans, Discover a inauguré en mars dernier un second magasin. Philippe vous y propose plus de 5000 vinyles et autant de Cds, « de Dalida à John Zorn » sur 60 m², ainsi que des DVDs, avec en tout plus de 50 000 références en stock ! Désormais chez Discover, plus besoin de lampe torche ; on peut même circuler entre les caisses de disques sans risquer l’asphyxie. (B.B.) Discover Nouvelle boutique : 36, en Fournirue à Metz Et toujours au 9, rue Sainte-Marie à Metz 03 87 75 60 85

BAR

Coup de pub !

Tout nouveau, tout beau, le nouveau pub Les Docks Café offre un cadre à la fois cosy et fun pour partager toutes sortes de bières entre amis. Avec une sélection à faire grincer des dents les Belges et les Anglais et à faire saliver les gosiers, Les Docks c’est de la Chouffe, de la cuvée des Trolls ou de la triple Cauwe et toujours une bière du moment à partager dans de beaux verres floqués. Un endroit sympa comme on les aime pour les apéros d’été ! (C.B.) Les Docks Café 47, rue Saint-Georges à Nancy 06 13 14 27 27 Photos : Arno Paul


JEAN-PAUL GOUDE POUR AUBERTSTORCH – 44 GL 552 116 329 RCS PARIS.

GALERIES LAFAYETTE METZ 4 rue Winston Churchill Plus de mode sur galerieslafayette.com


— Théâtre musical—

JOSSE dE PAUW & KRIS dEFOORT TRIO LOd ET ThéâTRE VIdy-LAUSAnnE An Old Monk Ven.5 + Sam.6 Décembre 2014 — Musique —

BERnARd LAVILLIERS Vendredi 12 décembre 2014

— Humour —

— Danse —

Mardi 23 septembre 2014

PETTER JACOBSOn ET ThOMAS CALEy

— Folk-rock —

Performing Performing Dimanche 14 Décembre 2014

ALEx LUTz

FE RGE S S E n

Ven. 3 + Sam. 4 Octobre 2014 — Musique electro —

— Théâtre —

MIChEL dIdyM

Samedi 11 octobre 2014

OWLLE

LA MAn U FACTU RE — nAnCy Le Malade Imaginaire Sam. 31 Janvier + Dim. 1er Février 2015

— Danse —

— Humour —

dAnIELLE GABOU

GAS PARd PROU ST

nORMAn

Jeudi 23 octobre 2014 — Théâtre —

LU K PE RC EVAL ThALIA Th EATE R — nTGE nT Front Lun. 10 + Mar. 11 Novembre 2014 — Punk-rock —

AdAPTATS IA KAzAKh STAn Vendredi 21 Novembre 2014 — Théâtre —

VALERy WARnOTTE ET LE TRAP dOOR ThEATER dE ChICAGO Regarding the Just Samedi 29 Novembre 2014 — Spectacle / concert —

LES ROIS VAGABOndS Concerto pour deux clowns Mardi 2 décembre2014

— Théâtre —

EMMA dAnTE — ITALI E Operetta Burlesca Vendredi 13 Mars 2015

Design graphique . Antoine Caquard

— Humour —

Vendredi 27 février 2015

— Soul music —

MARIO B IOn dI Samedi 28 mars 2015 — Danse —

— Cnn — BALLET dE LORRAInE WILLIAM FORSyThE TWyLA ThARP Samedi 30 Mai 2015

Espace Georges-Sadoul 26-28, quai Carnot 88100 Saint-Dié-des-Vosges Tél . 03 29 56 14 09 billetterie@ville-saintdie.fr www.ticketnet.fr / www.saint-die.eu

contact

C SAnS SOMMEIL Transe Vendredi 17 Octobre 2014 ie


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