Zut09 lorraine

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hiver 2014

culture tendances lifestyle Lorraine NumĂŠro 9 / Gratuit


CIE SUD COSTA OCCIDENTALE - ITALIE

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VENDREDI 13 MARS 2015 20H30 - LA NEF

THÉÂTRE MUSICAL

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BILLETTERIE - 03 29 56 14 09 - billetterie@ville-saintdie.fr La Nef - Fabrique des Cultures Actuelles


Zut ! numéro 10 sortie Printemps 2015

Bruno Chibane

Chemisier en soie orné d'une broche fleur Miu Miu. Culotte haute avec harnais amovible Maison Close. Bagues double Entrelacs en or et diamants Eternamé. Photo : Alexis Delon / Preview

Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Emmanuel Abela Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Myriam Commot-Delon Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

Caroline Lévy Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Céline Loriotti Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Philippe Schweyer Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67


4 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique brokism Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost

Rédacteurs Emmanuel Abela, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Franck Dupont, Caroline Lévy, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Adèle Sagan Design graphique brokism, Adrien Visano Stylistes Myriam Commot-Delon, Adèle Sagan Photographes Julian Benini, Chrystelle Charles, Alexis Delon / Preview, Sébastien Grisey, Arno Paul Illustratrice Laetitia Gorsy, Benoît Schupp Mannequin Aya Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Aya Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi avec les produits M.A.C. Pyjama en soie, collection Classics Agent Provocateur. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Diffusion LD DIffusion 32, rue d'Oëlleville 88500 Totainville Commercialisation & développement Bruno Chibane, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : décembre 2014 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

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La vie est un sport magnifique

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6 Zut ! Sommaire

31 Culture

8 éditorial

10 courrier des lecteurs

12 au bon parfum La douce saison

14 Madeleines J’pense à eux (tout le temps)

38 LIEU TCRM-Blida Dans les anciens entrepôts de bus de Metz, des artistes, des associations et des entrepreneurs du numérique font vivre un lieu innovant et collaboratif. 42 INSTANT FLASH Moodoïd

18 Nancy vu par Virginie Joalland, Christophe Marion, Patricia Piret, Vincent Tournaud

24 Metz vu par Jean-François Virot-Daub & Bruno Martin, Morgane Mercier & Mimi Lee, Sarah Teulet, Jean-François Danieri

Zut numéro 9

75

32 ARTS CharlElie Couture Nouvelle renaissance ce « multiste » fâché avec les étiquettes, et retour sur ses terres le temps d’une rétrospective à la Galerie Poirel de Nancy.

44 CULTURE ZUT ! Les sélections de la rédaction.

Lifestyle

51 Tendances 52 MODE Face to Face Série mode et lingerie 62 SHOPPING Montagne de cadeaux Notre wishlist de Noël spécial Lorraine 68 DRESSING Come as you are Cécile, blogueuse déco 70 URBAN STYLE La fashion dans les streets de Metz et Nancy. 72 TENDANCES ZUT ! Les sélections de la rédaction

76 SPORT Rémi Thirion Portrait du Vosgien, l’un des meilleurs descendeurs du monde en VTT. 80 GASTRO Anne-Marie Laumond Retour sur le parcours déroutant d’un chef inspiré, qui a fait de ses « Dîners » sa signature culinaire. 84 LIFESTYLE ZUT ! Les sélections de la rédaction.


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8 Zut ! édito

Comme un avion sans aile PAR PHILIPPE SCHWEYER

Le Poison (The Lost Weekend) de Billy Wilder

Il est deux heures du mat à Nancy et je n’arrive pas à trouver le sommeil. Il faudrait que je desserre un peu les vis dans ma tête. Plutôt que de me morfondre dans mon lit, je descends boire un dernier verre au bar de l’hôtel. Là, je tombe sur un homme affalé dans son fauteuil, un gros sachet de cacahuètes coincé entre les jambes. À peine ai-je le temps de m’asseoir qu’il engage la conversation d’une voix nasillarde vaguement désabusée : - Hey Man ! Tu ne dors pas ? - Non, ça mouline dans ma tête. Je crois que je vais me descendre quelques verres de Martini blanc avant de remonter dans ma chambre. Et toi,tu as fait quoi ce soir ? - Comme un avion sans aile, j’ai chanté toute la nuit. - Ah oui ? T’as chanté pour qui ? - J’ai chanté pour celle qui m’a pas cru toute la nuit. - Tu devrais penser à autre chose, prendre l’air, respirer un bon coup. - Même si j’peux pas m’envoler, j'irai jusqu’au bout. - On devrait peut-être jouer au tarot pour se changer les idées… - Oh oui, je veux jouer, même sans les atouts.

- J ’ai l’impression d’avoir déjà entendu ça quelque part… Alors que je m’approche de la fenêtre, le mec continue à marmonner dans sa barbichette, la bouche pleine de cacahuètes : - Tu fais semblant de regarder ailleurs, tu dis même que je te fais peur, pourtant tu sais je tiens plus debout, aussi crevé qu’un danseur. - Si t’es crevé, tu devrais aller te coucher. On dirait qu’il va neiger… - Oh, il fait lourd, et grande, grande nuit blanche, et grande grande nuit d’orage, le tonnerre gronde mais y a pas d’éclair. - C’est vrai qu’il pleuviote, mais je n’entends pas l’orage… - Écoute la voix du vent qui glisse, glisse sous la porte, écoute on va changer de lit, changer d’amour, changer de vie, changer de jour. - Punaise, qu’est-ce que tu racontes ? T’es pas un peu fêlé ? J’ai pas trop envie de changer de vie, moi… - Et même, même si tu fais plus rien, tu vois moi j’aboierai encore... Mais tu t’endors sous mon piano, quand je joue faux. - Bon, j’en ai assez entendu pour ce soir. Ciao mec !

-O h libellule, toi, t’as les ailes fragiles, toi t’as les ailes fragiles, moi j’ai la carlingue froissée mais j’ai chanté toute la nuit. - Bonne nuit mec, je vais me coucher. C’est comme si je venais de croiser un fantôme. La chanson triste qu’il chantait il y a une éternité me trotte à nouveau dans la tête et des souvenirs empoisonnés remontent lentement à la surface. La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas et la mémoire est active par un savoir dont on ne sait rien. Cette fois, c’est sûr, malgré l’alcool et la fatigue, je ne suis pas près de trouver le sommeil.



10 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

9

EN TOUTE MODESTIE… Cordon bleu Manu, À votre âge, vous êtes encore accro au Cordon bleu ? Ne me dites surtout pas qu’en plus vous buvez du Coca zéro ! On ne se casse pas la tête à faire un magazine comme Zut ! pour recevoir des courriers comme le vôtre… C’est vraiment donner de la confiture aux cochons.

8

Lorraine - automne 2014

automne 2014

culture tendances lifestyle

Lorraine Numéro 8 / Gratuit

Une lectrice perturbée par la découverte du plus beau magazine de tous les temps chez son psy, un autre qui chiale comme une madeleine en écoutant le vinyle de Marxer, une lectrice qui aimerait plus d’intimité pour lire Zut ! dans le train… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Et j’ai crié Zut !, Depuis que j’ai découvert Zut ! chez mon psy à Nancy, je passe mes nuits à me poser des tas de questions sur mon look et sur la déco de mon petit studio. J’ai tellement peur d’être à côté de la plaque que je me sens un peu mal dans ma peau. — Aline, 32 ans. Et j’ai crié Aline, On dirait que Zut ! perturbe le sommeil de ses lecteurs les plus fragiles. Pourtant notre indépassable magazine ne se définit lui-même en toute modestie que comme le magazine de l’homme hyper spirituel et de la femme supra élégante. Il n’y a donc vraiment pas de quoi vous mettre dans cet état. Cordon bleu Zut !, J’ai découvert votre magazine dans un restaurant à Metz. J’avoue que je m’intéresse nettement plus à la bonne bouffe qu’à la mode et au design. À quand une enquête pour m’aider à dénicher le meilleur Cordon bleu de toute la Lorraine ? — Manu, 48 ans.

Marxer Zut !, J’ai acheté l’album vinyle de Marxer que viennent de sortir les labels Médiapop Records et Rival Colonia. À chaque fois que je l’écoute, je ne peux m’empêcher de pleurer comme une madeleine. Ça devrait être interdit de faire des disques aussi beaux. — Karl, 48 ans. Marxer Karl, C’est vrai que cet album est beau à tomber et que l’écouter en vinyle est une expérience encore plus troublante que de l’écouter bêtement en cd ou sur www.mediapop-records.fr et www.rivalcolonia.com. Toutouchic Zut !, Avec ma copine, on a chipé un exemplaire de Zut ! chez Toutouchic à Metz. Cette galerie est vraiment à la pointe pour nous faire découvrir des artistes prometteurs. Vous devriez leur donner un peu d’argent pour les aider à aller encore plus loin. — Kate, 17 ans. Toutouchic Kate, Soutenir une galerie d’art à la pointe c’est rigolo, mais lui donner de l’argent ce ne serait pas juste par rapport à tous les autres lieux qui font un travail remarquable à Metz : Faux Mouvement, Octave Cowbell, la Conserverie, Modulab, etc. Sapin Zut !, Vous ne trouvez pas que ce serait une super idée de mettre un sapin en couverture de Zut ! ? Ce serait nettement plus écolo responsable que de faire venir une top-model en jet privé pour la photographier dans des fringues super cool mais hors de prix. — Noël, 55 ans Sapin Noël,

Malheureusement, notre actionnaire majoritaire pense que les jolies femmes bien fagotées sont plus sexy que les vieux sapins enguirlandés. Si vous kiffez les sapins, je vous conseille d’aller sur Youtube pour regarder le tuto qui montre comment faire un beau sapin avec un vieux magazine. C’est magique ! Roller Zut !, J’espère que vos lecteurs ont participé au financement du livre du photographe Olivier Roller, Visage. Mis à nu (Regards sur 20 ans de portraits) sous la direction de Bruno Chibane en personne. Ce livre s’annonce tout simplement génial ! — Cécile, 30 ans. Roller Cécile, Merci pour votre courrier qui prouve que nos lectrices apprécient les belles choses. Effectivement ce livre sera une merveille. Heureusement, il n’est pas trop tard pour le commander pour Noël en faisant un tour sur http://fr.ulule.com/ visage-misanu. Intimité Zut !, J’adore lire Zut ! dans le train, mais je déteste que mes voisins lisent par dessus mon épaule. Avez-vous une solution pour m’aider à préserver mon intimité tout en savourant la lecture de votre magazine même quand mon train est bondé ? — Lou, 22 ans Intimité Lou, Vous n’êtes pas la seule à nous écrire à ce sujet. Certaines lectrices vont jusqu’à s’enfermer aux water-closets, tandis que d’autres n’hésitent pas à mâchouiller des gousses d’ail. Le mieux, pour ne pas faire de jaloux, est peut-être d’attendre sagement d’être seule au lit avant de vous jeter sur votre Zut !.


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12 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

9

LA DOUCE SAISON

Il est des moments qui ont résolument une odeur, et qui appartiennent, en quelque sorte, à l’imaginaire olfactif collectif. Une journée estivale à la plage sent le monoï, la noix de coco et une peau briochée, une promenade automnale en forêt le bois et la terre humides. Aussi, la période de Noël exhale le miel, l’orange confite, les épices, un chalet tapissé de bois inondé par la lumière de la cheminée. Elle charrie des couleurs chaudes, c’est une parenthèse ambrée dans une saison perlée, quand la neige convoque plus aisément les notes poudrées de l’iris, de l’amande et de l’héliotrope. Une atmosphère douce et légèrement gourmande dans laquelle on s’enroule comme dans grande couverture molle, et où il fait toujours nuit. Aussi si Noël est ambré, ses parfums le sont aussi. On a déjà évoqué dans ces pages cette famille chaleureuse, mais il y manquait quelques membres qui trouvent plus aisément leur place ici. Ce sont peut-être les plus chauds, les plus doucement épicés, d’une gourmandise raffinée et en retenue. Ils se parent volontiers de cannelle, et il leur arrive

même d’être sensuels et voluptueux. En parfumerie, on les classera donc dans les orientaux. Paradoxe, car il n’y a rien de plus occidental que l’atmosphère de Noël. Parmi les imaginaires collectifs, l’olfactif est peut-être le plus ouvert… Mes parfums de Noël Ambre Narguilé, Hermès (Jean-Claude Ellena, 2004). Une anomalie dans une collection Hermessence tout en transparence. Miel, pain d’épices et liqueur, un parfum rassurant et d’une puissance peu commune. Musc ravageur, éditions Frédéric Malle (Maurice Roucel, 2000). Le plus gourmand des muscs, avec une facette un peu beignet à la cannelle. Troublant, hautement envoûtant et addictif. Bal à Versailles, Jean Desprez (1962). Miel, cire et encaustique, de lourdes tentures et un parquet où l’on glisse, une odeur charnelle légèrement animale. Pas forcément Noël, mais hiver au chaud assurément. Jolie alternative : Boudoir de Vivienne Westwood.

Opium, Yves Saint Laurent (Jean Amic et Jean-Louis Sieuzac, 1977). Orange, épices, cannelle, et toute la chaleur de l’orient : loin du Shanghai décadent qu’il est sensé célébrer, il est en fait le parfum de Noël par excellence ! Tout comme Youth Dew d’Estée Lauder, dont Opium s’est largement inspiré.



14 Zut ! Chronique

Par Franck Dupont Illustration Benoit Schupp

madeleine

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J’PENSE À EUX (TOUT LE TEMPS)

Il n’y a pas d’amours honteux. J’ai passé des décennies à essayer de ne pas me l’avouer, je peux aimer autant le miel que le vinaigre, certains avatars de la pop culture (« ouvragés » comme on dit dans les livres) qui peuvent toucher le plus grand nombre tout comme des prototypes vaguement sérialisés qui font gravement bouger les lignes. Les madeleines se gagnent à l’avant-garde en flirtant avec l’inaudible et les sansvoix ou dans les communions populaires érigeant la mélancolie au rang d’art. Mais à l’arrivée, on est bien seul. Je me prends d’affection pour les thèses et leurs antithèses mais j’ai bien du mal à être synthétique. Pas de juste milieu, pas de ventre mou… pas de madeleine molle. Alors, au même titre que François Truffaut « sévignait », on peut se permettre de « midiner » un peu. Des coming out délivrés à soi-même et des cautions comme des cathédrales qui se bâtissent dans un autre temps. L’Hôtel de la plage, tiens, voilà une belle affaire. Décomplexé par Pialat – je ne sais toujours pas s’il plaisantait ou s’il était vraiment sérieux quand il affirmait que c’était l’un des meilleurs films français de l’année 78 dans les Cahiers postMao – je peux aujourd’hui le dire : j’ai toujours gardé à cette bluette une place d’exception dans mon armoire mentale, pas très loin d’À nos amours. Après tout,

Maryline Canto peut très bien s’entendre avec Sandrine Bonnaire. Mais, pour que d’autres madeleines enfouies émergent à nouveau, il faut parfois des truchements et des circonvolutions. De la musique avant toute chose. Un ami peste contre la pauvreté technique et mélodique (avérée) des chantres de la variété française. C’est sa rengaine, pas une madeleine. Pas envie d’en découdre. Je cherche qui aurait pu faire grand avec du peu. Je lui réponds simplement Yves Simon sans même avoir réfléchi à la suite des joutes. Et, comme apaisé, il acquiesce : « J’pense à elle tout le temps, deux ou trois accords. Ok, tu as trouvé, on en tient une bonne. » Je n’en retire aucune gloire. En fait, je pensais à lui mais sans vraiment penser à celle-là. 1977, je vais voir Diabolo Menthe avec une tante persuadée qu’il faut vite me faire entrer dans l’adolescence mais qui, depuis, a oublié d’être jeune. Comme prévu, je tombe amoureux d’Eléonore « Anne Weber » Klarwein et je dépense le budget réservé à la glace de l’entracte dans le 45 tours du film. Je l’use jusqu’au squelette, pochette en lambeaux et il se dissout ensuite dans les années de punkitude nouvelle vague. Je sais tout de même gré à Monsieur Simon de m’avoir présenté entre temps Mademoiselle Juliet Berto.

Une décennie plus tard, je balade ma tignasse peroxydée dans les couloirs du lycée Loritz à Nancy. Je suis surveillant d’externat et recueillir le bilan des absents chroniques du matin tient du marathon. Une heure à arpenter des dédales pensés pour la formation de futurs techniciens supérieurs et leurs pygmalions pleins de morgue qui ignorent déjà copieusement le petit peuple. Pause et arrêt sur cour. Fumée. J’ai la berlue. Yves Simon traîne lentement son pardessus noir entre la salle de permanence et les ateliers du sous-sol, regard fuyant mais coup d’œil amical vers mon corps statufié. Il est là et personne n’en sait rien. Je le regarde discrètement franchir le portail et s’éloigner. Une caméra se tient à bonne distance, dans la rue. Un stagiaire du réseau télévisuel régional confirme : il a fréquenté cet internat, n’y a pas été très heureux mais a le retour joyeux. Je pointe les derniers noms des absents et ne pipe mot. Je n’en avais jamais rien dit. Mais on ne résiste pas éternellement à une madeleine.


01129

I L É T A I T U N E F O I S …

aitent Vos opticiens vous souh e de très belles fêtes et un excellente année 2015 !

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18

Nancy vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.

О Photo Arno Paul

Réalisation Adèle Sagan Photos Arno Paul et Julian Benini


19

mer 3 déc

Vincent Tournaud 26 ans

Où ?

Esplanade Philippe Seguin

Vidéaste, VJ et chargé de communication

« C’est un endroit que j’emprunte en général la nuit. L’ambiance prend alors un tout autre sens. Il y a plein d’éclairages différents, très blancs, qui tranchent avec les lumières jaunes du reste du quartier. Passé minuit en fin de semaine, ce lieu devient un carrefour important entre le centre-ville et les clubs. »

Actu !

Nouveau clip pour l’artiste Chevalien. Soirée « Beats in Motion » le 13 décembre à l’Envers Club, avec Lone, Valy Mo, TJ Henry et Quinze Nonante Sept. www.vincenttournaud.com facebook.com/ nouveaumondemgmt facebook.com/beatsinmotion

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20

Christophe Marion 37 ans

Gérant de l’Hôtel de Guise

mer 3 déc Photo Arno Paul

Où ?

Stade Marcel Picot « C’est le premier lieu où je suis venu quand je suis arrivé à Nancy il y a douze ans. Je viens d’une région très attachée à son identité et j’ai pu retrouver avec grand plaisir le même esprit à Nancy. En tant que féru de football, chaque match est pour moi une pièce de théâtre. »

Actu !

Rénovation de chambres dans l’établissement. 18, rue de Guise à Nancy 03 83 32 24 68 www.hoteldeguise.com Blouson nippé matelassé, pull-over en laine et chemise chez Lacoste à Nancy


21

mer 3 déc

Patricia Piret 53 ans

Gérante de la boutique Lilith

Photo Arno Paul

Où ?

Un arbre du parc Sainte-Marie « C’est une impression de rencontre que j’ai eu la première fois avec cet arbre. Il est improbable, et incroyable à Nancy. Il est vrai. Rien ne peut lui arriver. »

Actu !

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Virginie Joalland 28 ans Chargée de l’animation du réseau Alumni à ICN Business School mer 3 déc

Photo Julian Benini

Où ?

Actu !

« Ce lieu abrite la MJC Lillebonne et la Galerie Lillebonne. Je ne connais pas vraiment son histoire mais je suis fascinée par son architecture et ce qu’il dégage. On s’y sent bien. Derrière chaque porte se cache quelque chose : un cours, une expo, un concert, un spectacle… Je suis tombée amoureuse du bâtiment il y a quelques années lors d’une édition de la nuit de la vidéo organisée par les Yeux de l’Ouïe. Depuis, j’y fais régulièrement de belles rencontres artistiques et amicales. »

asso-project.com http://fetedelasoupe.tumblr.com

Hôtel de Lillebonne

Bouclage de la revue annuelle d’ICN Alumni. Côté bénévolat : repos après deux week-ends de ciné-spectacles avec l’association Proj(ect), et dimanche sympa à servir la « Soupe à la Marmaille » avec l’association Bol&Mix.

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N° Cristal 0970 60 99 44 APPEL NON SURTAXÉ

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24

Metz vu par Réalisation Adèle Sagan Photos Sébastien Grisey et Julian Benini

О

Où ?

L’écluse du plan d’eau J’ai choisi ce lieu pour plusieurs raisons… Pour le côté nature que j’aime et pour le design industriel de cette écluse qui me rappelle mon travail. J’œuvre en ce moment à une série d’engins rétrofuturistes.

Actu !

Expositions à la Galerie In3arts jusqu’au 28 février et à la Galerie Têt’ de L’Art à Forbach en février. Participation au magazine BAH! www.sarahteulet.com Manteau en laine Version Originale, pull et écharpe Galeries Lafayette, le tout aux Galeries Lafayette à Metz

Photo Sebastien Grisey

Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.


25

Sarah Teulet 45 ans jeu 9 oct

Artiste peintre


26

Morgane Mercier

Mimi Lee

39 ans

49 ans

Gérantes de boutique

lun 1er déc

Photo Julian Benini

Où ?

Le balai des fées Le balai des fées est désormais un lieu où l’on peut se restaurer, accueillant et agréable pour le midi et pour l’apéritif. Olivia et Philippe nous proposent des produits frais et locaux ! Une super adresse parmi les autres bonnes adresses de la rue Taison.

Actu !

Arrivée de nouveautés à la boutique avec notamment les collections Marie Laure Chamorel et Hanka Ïn. Sally & Jane 14, rue Taison à Metz 03 57 28 84 73 Morgane : top en sequins bleu marine Marina Rinaldi, boucles d’oreilles Marie Laure Chamorel et manchette en cuir Hanna Wallmark chez Sally & Jane à Metz. Mimi : veste imprimée Scotch & Soda au Vestiaire, bague Navajo et collier Marie Laure Charmorel chez Sally & Jane à Metz


27

Jean-François Danieri 42 ans

dim 8 déc

Gérant de bar à vin

Photo Sebastien Grisey

Où ?

La cathédrale « Ma rencontre avec Emmanuel Ruiz (directeur de la Quille) s’est faite à l’angle de la cathédrale. C’est pour moi un lieu de prédilection et une vitrine du centre de Metz. Nous travaillons également avec le marché couvert, face à la cathédrale, pour l’élaboration de nos ardoises. »

Actu !

Ouverture de La Quille le 21 novembre avec plus de 350 références de vin. Planchettes de qualité élaborées par des artisans de la région et des produits locaux. La Quille 27, place de Chambre à Metz 03 87 66 76 57 Manteau Jodhpur, chemise en jean AvantPremière et écharpe Galeries Lafayette, le tout aux Galeries Lafayette à Metz


28

jeu 27 nov

Président de la coopérative

Jean-François Virot-Daub 32 ans

Bruno Martin

Directeur général Citiz Lorraine

40 ans

Photo Julian Benini

Où ?

Gare de Metz « La Gare est au milieu du sillon Lorrain. C’est un point de départ mais aussi une jonction avec les villes de la région. Une plateforme vers les différents modes de transport : vélo, Mettis, train et autopartage. »

Actu !

Ouverture de nouvelles stations au parking de la République à Metz et à Vandoeuvre. Renouvellement de la flotte Citiz. Maison du stationnement - Urbis Park 13, rue du Coëtlosquet à Metz lorraine.citiz.coop Jean-François : veste en cuir et laine Joseph, pull en laine Dior et écharpe Moncler, le tout chez Ted à Metz Bruno : chemise et manteau Balenciaga chez Ted à Metz


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La culture n'a pas de prix

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Cahier Culture

Zut ! Magazine

Laurence Bentz + Hugues François | brokism


32 Zut ! Culture Arts

RENAISSANCE MAN PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTOS ARNO PAUL

Nouvel album produit par Benjamin Biolay, exposition rétrospective à la Galerie Poirel à Nancy, sa ville natale : le retour de CharlElie Couture sur ses terres a des airs de reconquête, voire de renaissance. Une de plus pour ce « multiste » exilé, fâché avec les étiquettes, dont le retour en grâce met en lumière la sensibilité et les doutes.


33 L’homme est souriant et volubile. C’est un CharlElie Couture visiblement heureux que l’on découvre à la présentation de NCY > NYC, de Nancy à New York City, l’exposition rétrospective qui lui est consacrée à la Galerie Poirel. Aboutissement d’un projet imaginé il y a plusieurs années, cet événement est également un message au public, invité à découvrir le plasticien et photographe qui, s’il est déjà connu pour ses travaux en marge de sa carrière de musicien, peine à être reconnu. « Ce qui est montré ici, ce que je fais depuis 30 ans, c’est quelque chose de viscéral ; je voulais montrer aux Nancéiens que l’art n’est pas mon Violon d’Ingres. » Lui qui a toujours eu l’ambition de conjuguer musique et arts plastiques en obtenant un même niveau de reconnaissance, a connu ses heures de gloire entre les années 80 et 90, sur la vague pop de ses albums et de quelques tubes. Avant de partir se reconstruire, au début des années 2000, dans une ville elle-même en reconstruction, devenant à New York un « Renaissance man » quasi anonyme. Rebâtir, rassembler les morceaux, CharlElie s’y attelle en musique, sur la toile, dans ses installations, homme « en mouvement et en déséquilibre perpétuel ». Premières bases À sept ans, dans le grenier de la maison familiale située rue de la Source, en plein cœur du vieux Nancy, Bertrand, qui choisira plus tard les prénoms de ses grandspères comme nom d’artiste, prend des photos vaguement surréalistes. D’un père professeur aux Beaux-Arts puis antiquaire et décorateur, d’une mère professeur de français aux États-Unis avant de rejoindre la boutique familiale, il reçoit un soutien immédiat, constant. Surtout de la part de son père, Jean-Pierre Couture, figure essentielle dont la disparition précipitera, bien plus tard, son départ pour New York. En intégrant les Beaux-Arts, il esquisse ce qui sera sa voie d’artiste pour les décennies à venir. Le terme « multisme » ne lui ayant pas encore été soufflé, il rédige une thèse sur « la polymorphie de l’esprit », regroupant des textes, des photos, des peintures, et un disque. « Un prof m’a dit : “tu es doué, maintenant il va falloir choisir”, raconte-t-il. Mais est-ce que cela aurait amélioré ce que je fais ? » En parallèle, il forme à Nancy le collectif Local à louer, qui réunit des peintres, des photographes, des dessinateurs et des poètes, qu’il voyait comme « un moyen d’attirer le regard sur la province, de se détacher de Paris » secouée depuis la fin des années

“ Ce que je fais depuis 30 ans, c’est quelque chose de viscéral. L’art n’est pas mon Violon d’Ingres”

Vue de l'exposition NCY > NYC à la Galerie Poirel

70 par des mouvements underground tels que Bazooka ou les Musulmans fumants. Il imagine aujourd’hui que l’on a pu « le lui reprocher ». Il évoque Nancy comme « un cocon de compression, d’insatisfaction ». Le rôle de la cité lorraine dans sa carrière aurait-il été de lui donner envie d’en partir ? « C’est peut-être ça, concède-t-il après quelques secondes de réflexion. On vit sa vie par séquences, aujourd’hui je suis là, demain je serai ailleurs… Il n’y a rien de plus dangereux que le sentiment d’être arrivé. J’essaye d’être en mouvement perpétuel, en décalage, de me mettre en danger. New York permet cela. » Le vers est dans la Pomme L’enregistrement de Poèmes rock en 1981 à Big Apple sur le mythique label indépendant Island records marque le début du succès, des plateaux télé et des tournées. Compositeur prolifique, CharlElie a plus d’une vingtaine d’albums et dix-sept bandes originales au compteur. Pour son exposition nancéienne, il crée 24 pistes

inspirées des Tableaux d’une exposition de Moussorgski. Tout comme la peinture, la musique est pour lui le moyen de « rendre visuel des choses abstraites ». Cette carrière au sein de l’industrie musicale a-t-elle constitué une voie « par défaut » pour CharlElie Couture, qui a toujours affiché cette volonté de ne pas choisir ? « Ça constitue une partie de ma vie, commente-t-il simplement. Comme un pilote, j’ai gagné des courses, et puis un jour ça ne marche plus. Tu trouves que ce n’est pas normal, tu te poses des questions. Je crois que je n’ai pas utilisé de “tricks”, d’artifices pour séduire le public. Ma relation au monde a alors changé, je me suis retrouvé dans ce combat avec moi-même par le biais de la peinture. » Étiqueté chanteur en voie de has-beenisation, il se cogne à l’incompréhension du monde de l’art hexagonal, qui aime ses artistes en boîtes, bien hermétiques. Et il s’est toujours senti chez lui à New York. Le décès de son père en 2003 le décide à mettre les voiles pour se refaire une vie de l’autre côté de l’Atlantique. « Quand tu


34 Zut ! Arts CharlElie Couture

te fixes un challenge, New York est idéale, c’est une ville de compétition dans tous les sens du terme, explique-t-il. Elle comporte plus de risques mais permet d’aller plus loin. C’est une ville dangereuse, dure, mais extrêmement stimulante. » Il ouvre une galerie en plein Manhattan, The RE Gallery, RE comme renaissance, dans une ville elle-même en pleine reconstruction. Il y redevient un anonyme, ce qui sera à la fois une source de frustration, une leçon d’humilité et une bouffée d’oxygène. « J’apprécie la sincérité des gens là-bas, qui n’ont pas d’idées préconçues à mon égard. Ça implique un rapport à soi qui est différent. J’ai deux vies : en France, très entouré, et à New York, assez seul. » Réminiscences Quelques années après son exil volontaire, il réalise l’installation Manhattan Babylon, faite de morceaux de bois récupérés, dressés tels des squelettes de buildings. Cette esthétique de la récupération, de la reconstruction, on la retrouve partout dans son œuvre : ses chansons ont souvent ce côté « brut de décoffrage », sombre, presque inachevé. De la même façon, il retravaille ses photographies sur New York en les recouvrant de marques, de graffitis, en faisant des « photos-grafs ». « La photo, c’est la capture du monde extérieur par laquelle on se révèle ; la peinture, c’est l’inverse, c’est une figuration de l’esprit, décrit CharlElie. Avant je distinguais les

deux, maintenant j’ai tendance à les confondre. C’est peut-être l’influence des baies vitrées de mon atelier, qui donnent sur la rue, tout comme les bruits de la ville se faufilent par la porte ouverte lorsque je compose. » Au sein de la centaine d’œuvres présentées dans NCY > NYC, qui comprend des installations réalisées spécialement pour l’occasion, on remarque notamment la présence récurrente de vieux gants, encadrés, disposés, recouverts de peinture. Les traces d’une expérience traumatisante : témoin d’un double meurtre suivi d’un suicide près de Madison Avenue, CharlElie découvre, en revenant le lendemain sur les lieux, des gants en latex laissés là par les médecins de la police. Dès lors, sur le chemin de son atelier, il ne voit plus que ces gants, abandonnés ou perdus par les passants. Il les récupère et les met en scène. « Pour moi, ils sont liés à l’oubli, à quelque chose que tu dropes sans t’en rendre compte. » Il les associe à des matelas au sein d’une installation, les liant à son établissement à New York et au décès de son père. « Les matelas évoquent les chambres d’hôtel où j’ai trouvé mon autonomie, et l’internat où j’ai été envoyé après avoir redoublé suite à ma participation aux grèves de mai 68. J’y ai passé mes premières nuits seul, loin de mes parents. » La solitude, notamment celle de la création, est une autre thématique de son

travail, qu’il a développé dans les albums Solo boy et Solo girl. Il interroge régulièrement la place de l’artiste dans la société, et par-là son propre rapport au monde et aux autres. « On peut se sentir “enfin seul”, sorti de la pression de la collectivité, soit “encore seul”, isolé. » La question de la mortalité, de ce que l’on laisse derrière soi, est au centre d’ImMortel, son dernier album, comme d’une série d’auto-portraits où on le découvre en photo depuis le milieu des années 70 jusqu’à aujourd’hui, chaque cliché étant lié à une œuvre. Nouveaux départs De cette rétrospective à ImMortel, l’heure est plus que jamais au questionnement et au regard en arrière pour CharlElie, mais aussi porteuse de promesses nouvelles. « Attention, je suis encore vivant ! J’ai le sentiment que cette exposition va susciter des interrogations chez les gens ; lorsqu’on la parcoure, on se rend compte de la constance et de l’importance de mon travail dans les arts visuels. Je crois que ça va marquer un tournant. Enfin, je l’espère. » Amoureux des jeux de mots, des images et des métaphores, il voit l’artiste comme « un éclaireur » qui ne sait pas où il va, lui-même étant « un triathlète » qui consacre la même énergie à toutes les disciplines, prônant plus que jamais le « multisme », même s’il s’est un peu résigné au fait qu’on le considère avant tout comme le chanteur qui fait des peintures.


35 Figures multi-fonctions Chris Blackwell Avec Poèmes rock en 1981, CharlElie Couture a été le premier artiste français signé par le fondateur d’Island Records, dont le coup d’éclat reste d’avoir révélé Bob Marley au monde. « C’est un peu lui qui m’a extrait de Nancy. Mais un moment est venu où il a fallu tuer le père ; après m’être détaché d’Island, j’ai pu vivre d’autres choses tout aussi importantes. » Andy Warhol et la Factory CharlElie Couture cite régulièrement le roi-dandy de l’underground américain, y compris dans ses œuvres, comme ces rideaux où est peinte une chaise électrique, référence à une création de Warhol qu’il commentait ainsi : « On n’imagine pas le nombre de gens qui accrocheraient un tableau de chaise électrique dans leur salon, surtout si les couleurs vont bien avec celle des rideaux. » Le collectif Local à louer, fondé par CharlElie en 1981, c’était un peu la Factory nancéienne. « La Factory a changé le rôle de l’artiste : celui-ci pouvait être “un” au milieu d’un groupe. »

« C’est de bonne guerre, c’est comme ça pour tous les artistes dans ma situation, lâche-t-il. La peinture, la musique, la photo, sont pour moi des moyens de formaliser des sentiments différents, qui s’influencent mutuellement. C’est une alternative moderne à la notion de spécialisation, une attitude. » L’idéal de l’artiste protéiforme et reconnu n’est peut-être pas plus à l’ordre du jour qu’en 1978, lorsque son disque auto-produit Douze chansons dans la sciure attire l’attention des producteurs. Mais CharlElie Couture continue à inventer et à se réinventer à travers les richesses découvertes sur les chemins empruntés de son propre gré ou par la force du destin. On découvre un CharlElie nouveau rhabillé par Biolay, un CharlElie jeune et ses tentatives plastiques, un expatrié volontaire et ses clichés new-yorkais, un plasticien un peu « destroy », un poète blues, un homme

de complexes et de doutes, de souvenirs-symboles, à l’appétit permanent d’expérimentation. Autant de pièces de son puzzle intérieur qu’il dévoile depuis 30 ans. « Je repars demain », répète-t-il une nouvelle fois à la fin de l’entretien, comme un mantra. La recette de l’envie éternelle pour Bertrand Charles Élie Couture, artiste toujours ouvert pour travaux. NCY > NYC, jusqu’au 1er mars à la Galerie Poirel à Nancy Concert le 4 mars à l’Autre Canal à Nancy www.charlelie-officiel.com www.poirel.nancy.fr

Dada La visite d’une exposition consacrée au mouvement Dada en 1971 aux côtés de son père est une révélation pour le jeune Bertrand Couture, bien avant de devenir CharlElie : « J’ai eu comme le sentiment ébloui que c’était cela qu’il fallait que je fasse. » Internet et le multiste originel Lorsque CharlElie rencontre l’artiste touche-à-tout Mario Salis, proche de Fernando Arrabal et du mouvement Panique, il lui emprunte le terme de « multisme », qu’il brandira comme un étendard tout au long de sa carrière. Il lui confie également la réalisation de son site web en 1996 ; il est alors l’un des 1000 premiers à investir la Toile. « Je me trimbalais partout avec un carnet à dessins pour montrer aux gens que je ne faisais pas que de la musique. Mais c’était foireux. Le Net m’a permis de montrer à la fois des images, des sons et des vidéos : c’était idéal. »


36 Zut ! Arts CharlElie Couture

Let it be - 5th avenue

Un come-back en questions

Voici quelques années que la lumière s’était détournée. Aujourd’hui le biennommé ImMortel bénéficie de l’appui d’une major et du producteur français le plus coté du moment. La classe et le charme vénéneux de Benjamin Biolay viennent habiller la rugosité d’un CharlElie

Couture dont on retrouve la voix douce et âpre à la fois. « J’ai été heureux de l’estime que m’a témoigné Biolay, du fait qu’il m’apprécie pour ce que je suis, explique-t-il. Il a su trouver un dénominateur commun, une troisième dimension ; si j’avais produit l’album moimême, il aurait eu un côté plus brut. Je lui ai amené les textes et la musique et je lui ai dit “vas-y, taille-lui le costard”. » Un album haute Couture donc, parcouru par des chansons comme La Comédienne, Le Vieil Homme ou Be an artist, où CharlElie s’interroge sur l’art et sur son parcours, dressant le portrait de personnages qui sont autant de facettes de sa personnalité. L’album est encensé par la critique, même Libération avoue que « comparé à d’autres, ça pourrait être pire ». Une sorte de compliment ? « J’ai quelque chose qui ne leur plaît pas, glisse-t-il. Mais avec Biolay, même les gens qui ne m’apprécient pas n’arrivent pas à

me descendre. Je pense que c’est un album plus accessible. » Il semble que les astres se soient alignés pour CharlElie Couture en cette année 2014… Il débute bientôt une tournée, annonce régulièrement de nouvelles dates. Il ne croit pas particulièrement en la notion de « bon moment », préférant écouter ses pulsions. « Nous évoluons suivant des cycles. Quelquefois, on se retrouve en phase avec l’eau, comme un surfer flottant au ras de l’horizon qui se fait soudain happer par une lame… peutêtre que ce disque est ma planche de salut avant que le désert n’envahisse mes espoirs ? » ImMortel, Universal


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Centre Dramatique National de Thionville - Lorraine direction Jean Boillot Le Nord ESt Théâtre, CDN de Thionville-Lorraine, est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Lorraine, la Ville de Thionville et la Région Lorraine.

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38 Zut ! Culture Lieu

CRÉATIONS EN CHAÎNE PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTOS SÉBASTIEN GRISEY

Depuis un an, TCRM-Blida accueille, dans les anciens entrepôts de bus de Metz, des artistes en résidence, des associations et des entrepreneurs du monde du numérique et de l’innovation. Un lieu qui associe l’esprit libre et collaboratif des squats à une volonté institutionnelle de lier le milieu des arts à celui de l’entreprise.


39 Plantes vertes, appareillages abandonnés et piles de matériaux entreposés dans un désordre qui n’est qu’apparent… On entre dans la Grande Serre, l’atelier central de TCRM-Blida, anciennement Transports en Commun de la Région Messine, aujourd’hui Toutes les Cultures en Réseau à Metz. Installé sur l’ancienne voie de garage n°101, un atelier de micro-édition tourne à plein régime, entre T-shirts, imprimantes et matériel de sérigraphie. Le dessinateur Nicolas Moog vient juste d’emménager pour six mois dans une maisonnette en bois et plexiglas qui trône au milieu du hangar, réalisée par le trio d’activateurs d’espaces boijeot.renauld.turon, qui y réalise ses meubles éphémères, ici omniprésents. À côté d’une rampe de skateboard, le collectif de vidéastes Paradigme œuvre à ses prochaines réalisations dans « La Capsule ». Ceci n’est qu’une petite partie des 25 000 m² de TCRM-Blida, qui accueillent une radio, des ateliers, un espace de co-working, un studio dédié aux arts vivants, une cantine, un studio photo avec chambre de développement argentique, sans oublier les espaces extérieurs avec jardins partagés, un immense hangar semi-couvert, le tout nouveau Pôle Jeux Vidéo… En tout, vingt-deux résidences permanentes ou provisoires, entre lesquelles on circule, à pied, en vélo, en skateboard. L’effervescence est visible malgré l’immensité des lieux. Tout pour tous Le projet est né à la fois dans la lignée et en rupture avec la Nuit Blanche-Metz. Stoppée après sa sixième édition, qui a vu l’artiste Akroe revisiter une grande salle des locaux de l’avenue de Blida, une partie de l’équipe et du financement ont été alloués à la transformation de ce lieu en espace dédié à la création artistique, que plusieurs associations messines appelaient de leurs vœux, notamment le collectif Voodoo Clan. Aucun loyer n’est exigé, du moins pour l’instant, et plusieurs initiatives visent à ce que les artistes se sentent comme des coqs en pâte. Des investissements ont été consacrés à l’achat d’un matériel de qualité mis à disposition de tous et une « matériauthèque » stocke toutes sortes de matériaux de récupération. L’esthétique du lieu mêle l’aspect brut et industriel à des espaces communs plus cosy et colorés, avec quelques bureaux au calme pour les développeurs de jeux vidéo, les laboratoires comme le Graoulab, fab-lab messin, ou l’Expressive Game Lab de l’Université de Lorraine. Nicolas D’Ascenzio, ex-directeur artistique de Nuit Blanche, aujourd’hui taulier, trousseau de

“ Des aménagements pensés pour créer l’émulation, les discussions, et donc les éventuels projets en commun. ” clés en main, est fréquemment interpellé par les autochtones lorsqu’il quitte son bureau de chef d’atelier, qui surplombe la Grande Serre. « Mon rôle est de veiller à une bonne atmosphère de travail pour tous, et aussi d’encourager les collaborations », explique-t-il. Phosphorer ensemble De la place, beaucoup de place donc, son « petit » lieu à soi pour créer en toute quiétude, mais aussi des aménagements pensés pour créer l’émulation, les discussions, et donc les éventuels projets en commun. C’est la philosophie première de TCRM-Blida, et les résidents jouent le jeu, s’y installant parfois pour baigner dans cette effervescence productive. Faouzi Kachouri, qui dirige l’association MDesign, accueillant tout quidam soucieux d’apprendre à réparer ses objets du quotidien mais aussi à fabriquer sa propre imprimante 3D, est un peu le bricoleur en chef. « On donne souvent un coup de main aux résidents, même si le but de notre association est d’ap-

prendre à chacun à s’autonomiser, dit-il en souriant. En tout cas, on dispose d’un lieu où l’on peut stocker notre matériel, travailler, ça nous apporte beaucoup de sérénité. » Idem pour Paul Zehren, alias Charles-Henry, qui a vu les sollicitations se multiplier depuis son installation. « Ça apporte une vraie dynamique, une visibilité aussi, des réalisations estampillées Blida mais pas seulement », explique-t-il, alors qu’il s’attelle à des sérigraphies pour les photographes de Bout d’essais. Des étudiants des Beaux-Arts, des designers, des artistes lui rendent visite pour faire appel à son savoir-faire. Faire tourner la boutique Si l’aspect pratique, la gratuité et l’ambiance cordiale et solidaire séduisent les résidents, il s’agit pour TCRM-Blida de « mettre en évidence la plus-value que représentent les collaborations », comme le formule son directeur. Et donc de les multiplier pour créer une valeur ajoutée. « Nous avons trouvé intéressant de creuser dans le domaine des industries créa-


40 Zut ! Lieu TCRM-Blida

tives, explique Hacène Lekadir, adjoint à la Culture de la Ville de Metz. Cela passe par la mise en place de passerelles concrètes entre le milieu des arts visuels et numériques et celui de l’entreprise : des résidents concrétisent déjà cet état d’esprit, créant de l’emploi et de la richesse par leurs activités. » Le collectif Paradigme symbolise idéalement cette volonté. Travaillant depuis quelques années avec le secteur public et privé en imaginant installations interactives et spectacles de video-mapping, il a des projets avec des résidents de Blida, comme le studio de développement de jeux vidéo Losange Lab ou Organ Skateboards, qui cherche à commercialiser des objets en planches recyclées et prévoit une exposition avec les vidéastes de Super 5, chargés par TCRM-Blida de tourner de petits films présentant le lieu. À noter que le financement de créations « en interne » reste une exception : il s’agit avant tout d’encourager l’auto-financement et les initiatives spontanées des résidents. L’étape suivante viendra avec l’installation prochaine, au sein d’un vaste espace de bureaux, d’un incubateur de startups sous le label French Tech. Créé en novembre 2013 par Fleur Pellerin, alors ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’économie numérique, French Tech repère et encourage les initiatives visant à favoriser le développement d’un « écosystème de start-ups » via des pôles établis dans différentes métropoles. Blida en sera la base lorraine, avec l’ambition que ces

entreprises s’ouvrent sur les capacités de production artistique des résidents. « Faire cohabiter artistes et entreprises doit donner naissance à une entité, c’est la condition de la réussite du projet dans son ensemble », insiste Nicolas D’Ascenzio. Tombent les murs Une ambition supplémentaire vient s’ajouter à un cahier des charges déjà conséquent : s’ouvrir au public. La Biennale Koltès en octobre, une école d’arts visuels, « l’Académie des petits », ou la prochaine édition du festival de théâtre Passages au printemps sont quelquesunes des initiatives déjà actés. Faire du lieu un espace le plus ouvert possible sur la ville tout en préservant la tranquillité de ceux qui y travaillent apparaît comme un équilibre supplémentaire à maîtriser. « Il ne faut pas que les gens voient Blida comme un enclos d’artistes qui n’échangent qu’entre eux, prévient Jean Chauvelot du collectif Super 5. De la même façon, se connecter au monde de l’entreprise est un bonus, mais il faut que cela se fasse en bonne intelligence. » Investir la rue, redonner le statut de lieu de vie à des lieux de passage, bref revisiter l’espace public, c’est justement la profession de foi de boijeot.renauld.turon. « Il faut plus de liens entre la culture institutionnelle et la culture populaire, remarque Nicolas Turon. En ce sens, Blida doit être un levier ; il faut vite s’ouvrir à la population, réinventer le service public, pas seulement intégrer des artistes au sein d’un club. »

“ Il faut vite s’ouvrir à la population, réinventer le service public, pas seulement intégrer des artistes au sein d’un club. ”


41

Fusions, acquisition En un an, TCRM-Blida, qui craignait d’être une coquille vide, a évolué en toute discrétion. Faisant d’abord son chemin dans le milieu artistique, il passe la vitesse supérieure avec la volonté d’allier un esprit libre et créatif à l’ouverture au public et au business. Le budget alloué par la Ville, notamment consacré à la mise aux normes, atteint un peu moins de 150 000 euros entre fonctionnement et investissement, et n’augmentera pas significativement. La Région, l’État et l’Europe commencent à mettre des billes dans le projet, mais c’est surtout le mécénat et les investissements privés qui constituent les pistes privilégiées pour dégager de nouveaux financements. La saison prochaine, un loyer modeste sera exigé de la part des résidents, ceux-ci étant encouragés à « répondre eux-mêmes à certains des besoins qu’ils ont formulé ». Reste également la question du rachat des bâtiments, qui sont pour l’instant mis gracieusement à disposition de la Ville par Metz-Métropole jusqu’en 2016. « Concernant le rachat, le montage politique et financier entre Metz et l’agglomération n’est pas encore acté », précise Nicolas D’Ascenzio, qui affirme cependant que l’avenir du lieu est assuré. Dans sa forme actuelle, le 7, avenue de Blida est une adresse séduisante qui a réussi à susciter les rencontres entre des artistes, des associations, des entrepreneurs et des universitaires aux profils parfois très différents. L’énergie diffusée ici se canalise tandis que de nouvelles arrivées sont prévues prochainement, avec un objectif de 100 résidents au premier trimestre 2015. Un esprit habite le lieu, mais le projet s’est imposé d’être productif pour s’affirmer et se pérenniser, car il ne faut pas s’y tromper : si les chiens se promènent librement dans les allées de la Grande Serre, l’idée du squat d’artistes affranchi de toute contrainte n’est pas à l’ordre du jour. L’économie culturelle devrait passer par ce type de structures, déjà présentes dans de nombreuses métropoles européennes, et les fusions qu’elles provoquent. En attendant les réactions en chaîne, le travail continue à TCRM-Blida. TCRM-Blida 7, avenue de Blida à Metz tcrm-blida.com

“ Faire cohabiter artistes et entreprises, c’est la condition de la réussite du projet. ” Vie supplémentaire Le Pôle Jeux Vidéo est la dernière cellule de l’organisme TCRMBlida, qui compte bien mettre en avant le dynamisme de cette industrie créative pour alimenter son orientation vers le numérique. Inauguré fin novembre, il abrite notamment un laboratoire de l’Université de Lorraine baptisé Expressive Game Lab qui a pour ambition de s’imposer comme une référence européenne. Envahi par les consoles, il constitue « une plate-forme d’analyse qui servira à étudier les réceptions et les contenus des jeux vidéo expressifs » (comprenez liés à une réalité quotidienne et basés sur des problématiques propres aux sciences humaines) selon le projet présenté par Sébastien Genvo, enseignant-chercheur à l’Université de Lorraine, le premier en France à soutenir une thèse sur le sujet. « Nous nous sommes installés ici pour profiter de l’interface avec les acteurs locaux, associatifs et professionnels, explique-t-il. Par la recherche et la formation, nous créerons des synergies. » Juste à côté sont installés les postes de travail et le plateau de Mamytwink. Fondé par des passionnés du jeu de rôles World of Warcraft, qui rassemble 12 millions de joueurs, il est devenu un fan-site officiel pour l’éditeur Blizzard, qui lui livre la primeur de

ses nouveautés. Par le biais du site de financement participatif Ulule, Mamytwink a réuni 12 000 euros pour se structurer. Avec 50 000 visiteurs par jour, il est devenu une activité professionnelle à part entière pour ses géniteurs. Parmi les autres résidents organisés autour du Pôle, des associations de médiation (Aux frontières du pixel), d’événementiel (Coin), ou encore le studio de développement Losange lab. En parallèle, l’événement Vacances numériques et la présence de David Rouby qui restaure des bornes d’arcades, pièces de musée vidéo-ludiques (il travaille actuellement à la réalisation d’un bus-salle d’arcade) viennent encore renforcer la volonté de TCRMBlida de faire la promotion du jeu vidéo en tant que média à cheval entre art et culture populaire et industrie en plein essor. « Le développement de l’industrie, et aussi des pratiques, puisque le jeu vidéo touche aujourd’hui des publics très diversifiés, lui a clairement apporté davantage de légitimité : c’est une pratique centrale par rapport au numérique », rappelle Sébastien Genvo.


42 Zut ! Culture Instant Flash


43

Ce rêve bleu

Moodoïd PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO ARNO PAUL

Pablo Padovani, gourou discret de Moodoïd, fait son entrée sous le chapiteau. Pas l’immense scène du Parc de la Pépinière, où il fera irruption quelques heures plus tard accompagné de son groupe de Claudettes acidulées, mais celui, plus discret et dédié aux rencontres presse, où l’on s’enfonce dans de gros coussins moelleux. On s’y laisse aller, comme pour une sieste sur le ventre de Totoro. Atmosphère idéale pour parler de l’entité surréaliste, aux accents glam, pop et aux relents de rock progressif que constitue Moodoïd. Après Je suis la montagne, un EP remarqué sur le label Entreprise, célébration bucolique hallucinée dont le clip rappelle l’univers de Jodorowsky (humour et couleurs vives en plus) survient Le Monde Möö, premier album agrémenté de clips tout aussi barrés, réalisés par Pablo Padovani himself. « Je suis avant tout un metteur en scène d’images, pas un parolier, explique-t-il. Mes textes s’adaptent aux images et à la musique, comme dans un puzzle. » Moodoïd cuisine : un univers visuel poussant le folklore jusqu’au kitsch, de longs riffs de guitare et des lignes de saxophone entrecoupés de synthés vintage, David Bowie, Dalí et Michel Gondry, le Tyrol et Bollywood, des rêves en offrande comme des cornes d’abondance en papier mâché multicolore ; d’étranges vibrations. Agréables ? Lyser-

giques. Légères comme une île flottante… « J’avais envie d’un projet joyeux, drôle, vivant et spontané, en opposition à la dureté, à la froideur d’une certaine scène actuelle, notamment électronique. » Une auto-référence clippesque vient au secours de ce stérile exercice de définition : la très chère boîte de « Cocktail de fruits exotiques au sirop léger » sur lequel s’ouvre le clip De Folie pure. Et tout est dit sur Moodoïd. « Ça fait des années que je la conservais chez moi, je savais qu’elle me servirait un jour », lâche Pablo, rêveur. Il réapparaît le soir même sur un chemin boueux entre deux caravanes… Apparition fugitive, figure pailletée prise dans la lumière crue du flash, en attendant de replonger dans son monde d’images surréalistes. Propos recueillis le 16 octobre dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations Le Monde Möö, Third Side records/Entreprise


44 SÉLECTIONS culture

MUSIQUES

Monstrueuse parade

Projet mutant, véritable ode à la monstruosité sublimée, Die Antwoord croise hip-hop suintant, rave grossière, chansons d’amour et street-attitude de proto-prolo. Ninja, tatoué comme une table d’écolier, et Yo-Landi, sexsymbol vénusien, prônent le zef, façon de revendiquer et de sublimer les codes de la classe populaire sud-africaine comme « style ultime », livrent des clips totalement dingues, font claquer leur argot afrikaans dans toutes les directions. Sur leur troisième album, Donker mag, DJ Hi-tek fait tourner plus que jamais, à plein régime, sa fête foraine électronique marquée par de grands coups de savate, vibrations dominicales idéales pour le dancefloor de la Rockhal Box. Un enchaînement idéal à la messe du matin,

pour venir adorer ces veaux d’or tarés dont la musique et l’univers visuel tiennent à la fois de la performance artistique et d’une culture urbaine contaminée. (B.B.) Die Antwoord, le 25 janvier à la Rockhal d’Esch-sur-Alzette (L) www.rockhal.lu Photo : Ross Garrett


45

THÉÂTRE

Une vie Operetta burlesca, c’est l’histoire de Pietro, un garçon du Sud de l’Italie. Il est né fille dans un corps de garçon aux pieds du Vésuve, et son âme passionnée est influencée par le volcan. Pietro vit avec ses parents, dans un bourg, dort dans son lit d’enfant au milieu de ses posters. Il souffre de ses amours malheureuses et, le samedi, adore aller à Naples pour faire du shopping, danser et chausser des talons rouges. Et surtout, parce que c’est le seul endroit où il peut se promener sans être regardé. À 40 ans, Pietro rencontre enfin le grand amour, mais malgré cela, il n’y aura pas d’épilogue heureux à sa vie… Avec son théâtre dur, âpre, profondément ancré dans la réalité du Sud de l’Italie, Emma Dante est l’une des plus importantes figures du théâtre d’avant-garde de la péninsule. Dans ce spectacle comme dans les précédents, elle dénonce les tabous de la société, l’intolérance et la violence. Un moment de théâtre bouleversant, à réserver aux plus de 18 ans. (S.D.) Operetta burlesca, le 13 mars à La Nef de Saint-Dié www.saint-die.eu

THÉÂTRE

Le mal des siècles Argan est malade et, par là-même, se veut le centre de toutes les attentions. Autour de lui, des médecins ridicules lui délivrent tous les soins qu’il demande et se confondent en courbettes. Leur cérémonial qui n’a que peu à voir avec la science. Et, de fait, ils n’y voient goutte, dans l’hypocondrie de l’insupportable Argan. Tuberculeux et dépressif chronique, Molière connaissait le jeu des médecins, qui se produisent devant le malade en étalant un faux savoir dans un latin de cuisine. Avec cette « comédie désespérée », en génie lucide ou ironique, il dépeint pourtant un mal fictif (et mourra pour de vrai en l’interprétant…). Pour le metteur en scène Michel Didym, cette pièce est le chef d’œuvre indiscutable de Molière, qui « invente avant tout le monde le concept de névrose et peint les paysages intérieurs des maux de son temps ». Avec André Marcon dans le rôle d’Argan, Agnès Sourdillon et Norah Krief en alternance dans celui de Toinette, ce pamphlet rosse et revisité à la sauce contemporaine s’annonce particulièrement jouissif. (S.D.) Le Malade imaginaire, du 13 au 24 janvier au Théâtre de La Manufacture de Nancy www.theatre-manufacture.fr

MUSIQUES

Un combo en or C’est une bien belle rencontre, de celles que le monde du hip-hop old school sait si bien initier. Slimkid 3 et DJ Numark, messieurs-dames, ont le pedigree de ces bêtes de course qui n’en finissent pas de s’imposer à la jeune génération, campés sur leurs bas(s)es ultra-solides. Le premier de ces garçons, tous deux originaires de Los Angeles, est un ancien MC de The Pharcyde tandis que le second officie comme producteur au sein des mythiques Jurassic 5. Éternels gardiens de l’âge d’or, ils maintiennent le cap tout en continuant à propulser le son des origines, entre jazz et funk, vers l’avenir, le flow tranquille et l’esprit ouvert, comme en témoigne leur dernière collaboration aux côtés des talentueux Del et Murs. En perspective, une soirée comme on les aime, le menton secoué par les beats et la basket qui trépigne. (B.B.) Slimkid 3 & DJ Numark, le 23 janvier aux Trinitaires de Metz Photo : DR


46

ARTS MUSIQUES

Un peu plus près des étoiles Le groupe Archive a choisi l’Autre Canal pour débuter la tournée européenne de son nouvel album Restriction, dont la sortie est prévue le 12 janvier. Trois singles sortiront simultanément, une façon de « donner un meilleur aperçu de l’album, puisque notre but était de faire en sorte que chaque titre soit aussi puissant que le précédent » selon Darius Keeler, le chef d’orchestre de la formation britannique, dont la créativité et la capacité à emmener son public vers les plus hautes sphères de l’extase aussi bien acoustique qu’électronique ne sont plus à démontrer. Axiom, le nouveau projet audiovisuel du groupe, sera diffusé en première partie du concert. Toujours très attaché à ses prestations scéniques, le groupe assure « avoir mis la barre très haut » à l’occasion de cette tournée. Pour vous faire une idée en avant-première à Nancy, pensez à réserver rapidement vos places : la menace du sold-out plane déjà sur cette date exceptionnelle. (B.B.) Archive, le 19 février à l’Autre Canal à Nancy www.lautrecanalnancy.fr

Utopies en réductions ARTS

Observez, c’est plié À une époque où l’avenir du support papier est sans cesse remis en question, Tommy Laszlo et Benoît Faivre engagent la lutte, détournant et mettant en valeur le matériau dans leur projet intitulé Krafted. C’est donc tout naturellement que Zut ! leur apporte son soutien en vous parlant de Ville de papier, second volet de cette série d’installations-performances entamée avec Jardin de papier. Les deux plasticiens et scénographes ont travaillé à partir du fond de cartes postales des XIXe et XXe siècles mis à disposition par le Musée de la Cour d’or, pour livrer le second chapitre d’une œuvre finale à venir. C’est ainsi que nous verrons (re)naître Metz en direct, et en deux dimensions (?), la valeur du geste s’accompagnant d’une valorisation de ces éléments du patrimoine local encore jamais dévoilés au public. (B.B.) Krafted 1, Ville de papier, du 19 au 22 décembre au Musée de la Cour d’or à Metz, dans le cadre du festival Avent Scènes musee.metzmetropole.fr Visuel : La Bande passante

Marion Balac s’est plongée dans l’étude des mondes artificiels créés par l’homme au cœur de son environnement, dédiés au divertissement, paysages clean et pastel bâtis en plein désert ou intégrés tant bien que mal à la ville. Avec Plaine saison, elle met en scène Las Vegas, un parc d’attractions tokyoïte ou encore l’espace parfaitement circulaire créé autour de Disneyland Paris au sein du Val d’Europe, en Île-de-France. « J’ai exploré le paysage à l’heure du tourisme mondialisé ainsi que la notion de voyage immobile, de ces lieux réels ou virtuels comme Internet, où l’espace et le temps sont compactés, un folklore local fabriqué en opposition à la ville historique construite en strates successives. » Pour l’occasion, la galerie Toutouchic prend elle-même des airs de monde miniature abritant lui-même ces mini-mondes préfabriqués. Sapristi, on angoisserait presque… (B.B.) Plaine saison de Marion Balac, jusqu’au 7 février à la galerie Toutouchic à Metz www.letoutouchic.com Visuel : œuvre de Marion Balac Photo : Sébastien Grisey


JULIEN DORE 26-02-2015

17.01 20.01 21.01 23.01

ASA 09-03-2015

PEDRO ABRUNHOSA WHEN ‘AIRY MET FAIRY ALBUM RELEASE FREE ENTRY ISAAC DELUSION LOST IN PAIN ALBUM RELEASE FREE ENTRY

25.01 30.01 01.02 02.02

DIE ANTWOORD BRIGITTE EHRLICH BROTHERS SLIPKNOT: PREPARE FOR HELL TOUR 2015 03.02 MALKY 04.02 KORN 11.02 MOTORAMA 14.02 FREEEEZE FESTIVAL WITH RONE 15.02 MILKY CHANCE EUROPEAN TOUR 2015 17.02 SIMPLE MINDS 24.02 NATAS LOVES YOU 26.02 JULIEN DORÉ 27.02-01.03 ROCKY HORROR SHOW 02.03 MARTIN RÜTTER 05.03 WITHIN TEMPTATION 07.03 CATS ON TREES 08.03 BÜLENT CEYLAN - “HAARDROCK” 09.03 ASA 10.03 SCOTT BRADLEY & THE POSTMODERN JUKEBOX 12.03 SHAKA PONK 13.03 Y-TITTY

SHAKA PONK 12-03-2015

CHRISTINE AND THE QUEENS 19-03-2015

15.03 THE SUBWAYS 16.03 JAN DELAY & DISKO NO. 1 19.03 CHRISTINE AND THE QUEENS 21.03 STEVEN WILSON 22.03 SPANDAU BALLET 27.03 LIONEL RICHIE 27.03 BIGA RANX 03.04 JEFF MILLS 11.04 IBEYI 16.04 FLYING LOTUS 18.04 SHARON VAN ETTEN 19.04 WHILE SHE SLEEPS + CANCER BATS 20.04 MARCUS MILLER 21.04 MORIARTY 23.04 MICHAEL MITTERMEIER 07.05 JACCO GARDNER 20.05 KEV ADAMS 21.05 DR. HIRSCHHAUSEN 24.05 PAUL PANZER 26.05 MIKE + THE MECHANICS 29.05 TOTO 14.06 THE SCRIPT 15.06 ONEREPUBLIC 16.06 JUDAS PRIEST 18.06 GODSMACK 21.06 TITANIC LIVE 23.06 MOTÖRHEAD 24.-26.06 MONACO THE SHOW 02.10 SACHA GRAMMEL 10.10 NICKELBACK

www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Free public transport with your concert ticket to and from the show: www.mobiliteit.lu

CET HIVER ON VA USER NOS POMPES A LA BAM & AUX TRINITAIRES

20, bld d’Alsace 57 070 Metz-Borny 03 87 39 34 60

12, rue des Trinitaires 57 000 Metz 03 87 20 03 03

www.trinitaires-bam.fr

JANVIER

FÉVRIER

MARS

15 Trinitaires The Wise Dude’s Revolver

3 Bam

07 Bam Bionic Orchestra 2.0

20 Trinitaires

Jeune public

Rick le Cube et les mystères du temps

Soirée Latitude 5.4

Linky Toys Ark4 Boespflug / Dagognet Duo The Drone Party

Disappears Peter Kernel Jessica 93 23 Trinitaires Slimkid3 The Pharcyde Dj Nu-Mark Jurassic5 29, 30, 31 Trinitaires

Haunting The Chapel

Caliban Asphyx Benighted Bury Tomorrow

CATHÉDRALE

25, place de Chambre 57000 METZ Tél. : 03 87 75 00 02 Fax : 03 87 75 40 75

Freeeeze

End of the Weak L’Animalerie 12 Trinitaires Dels

22 Trinitaires

Hôtel DE LA

6 Trinitaires

26 Trinitaires Fabergo John Efka Julien m’a dit 27 Trinitaires

20 ans Prohibited records

NLF3 Mendelson solo Jérôme Lorichon & Quentin Rollet 28 Bam Joke

12 Trinitaires Toxic Kiss Room Me 13 Bam Christine COMPLET & the queens 18 Trinitaires Overkill Sanctuary 19 Bam La Colonie de Vacances 25 Bam L’SKBL Heidi Brouzeng 28 Trinitaires LFSM#18 × Kill the DJ Label Night C.A.R. live Cosmetics Live Clara3000 DJ set Kill the DJ DJset AVRIL

TRINITAIRES 1-1055455 2-1024929 3-10243930

BAM 1-1076971 2-1024929 3-10243930

30 Bam Hindi Zahra


48

ART NUMÉRIQUE

Pixel(s)

THÉÂTRE

L’homme est un loup Si l’on en croit l’immense metteur en scène Benno Besson, complice de Brecht, le vaudeville serait la dernière tradition française vivante… Pour vérifier cette assertion, Jean Boillot, directeur du NEST, s’est penché sur le maître du genre : Eugène Labiche. Parmi les 174 écrites par le grand moraliste du XIXe siècle, il a retenu deux « pièces zoologiques » en un acte, qui ont pour thème commun le parasite : La Dame au petit chien et Un mouton à l’entresol. À travers elles, Boillot explore toute la modernité de ce théâtre sautillant qui a, comme toujours, pour cadre le salon bourgeois. Et met en exergue la place du corps, omniprésent et agité, siège de toutes les pulsions, souvent malade et névrosé. Chez Labiche, l’homme est un animal qui obéit à ses pulsions et vit aux dépens des autres. Il ne croit plus ni en la morale, ni en la civilisation. Un théâtre de la cruauté surexcité et désenchanté. (S.D.) Animal(s), du 14 au 22 janvier au NEST à Thionville www.nest-theatre.fr Photo : Virginia Castro

Artiste plasticien, Antoine Schmitt se penche depuis longtemps sur le mouvement et ses causes. À l’origine ingénieur programmeur en relations homme-machine et en intelligence artificielle, il a choisi d’utiliser le programme informatique, matériau artistique contemporain par excellence, pour créer des œuvres à travers lesquelles il révèle et manipule les forces à l’œuvre. Avec une esthétique précise et minimale, héritière à la fois de l’art cinétique et de l’art cybernétique, ce pionnier de l’art du code, qui expose dans le monde entier, s’attache ici plus précisément à l’objet pixel, unité minimale de l’image sur un écran. Avec l’exposition Pixel-mouvement, il réunit un ensemble d’œuvres dans lesquelles il en explore toutes les possibilités de déplacement, de rassemblement et de collusion. Pixel-mouvement, exposition d’Antoine Schmitt, du 24 janvier au 28 février à la MCL de Metz www.mclmetz.fr

DANSE

Death proof L’introduction d’un dialogue avec les morts et les œuvres est à la base du Parlement des invisibles, créé à l’Arsenal par la chorégraphe Anne Collod et la compagnie L’association...& alters. Se basant sur le système d’écriture chorégraphique Laban, elle ressuscite Danse macabre de l’allemand Sigurd Leeder, datant de 1935. Par la vidéo, une réplique fidèle de l’œuvre d’origine se confronte à l’interprétation de cinq danseurs. La musique électronique de Pierre-Yves Macé est quant à elle une inversion de la partition originale de Camille Saint-Saëns. Nourri par la Fête des morts mexicaine et la danse macabre du Moyen-âge, célébration bravache, conjuration et questionnement sur le vivre ensemble et notre rapport au souvenir, Le Parlement des invisibles poursuit le travail d’Anne Collod autour des utopies du collectif sur un mode fantasmagorique et tendre. (B.B.) Le Parlement des invisibles, les 23 et 24 janvier à l’Arsenal de Metz www.arsenal-metz.fr

Visuel : Antoine Schmitt, Ballet quantique Photo : DR


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VIDÉO NUMÉRIQUE


Cahier Tendances

Zut ! Magazine

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Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

face face TO

Mannequin Aya Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics au Printemps Metz www.maccosmetics.fr Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Claire / Preview Lieu La Source des Sens hôtel, spa et restaurant. 19, rue de Haguenau à Mosbronn-Les-Bains 03 88 09 30 53 lasourcedessens.fr


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Robe dos nu et escarpins cloutés Miu Miu. Collants Chantal Thomass. Jonc en or blanc, perles et cabochons saphir Dayline. Boucles d’oreilles Orchidée en onyx, or blanc et brillants Susie Otero.



Pyjama en soie, collection Classics Agent Provocateur.



Corset Mercy, collection Classics Agent Provocateur. Portemanteau Ooga Booga, design Bertjan Pot pour Moustache. Bague double Entrelacs en or noir et diamants noir EternamĂŠ.


Soutien-gorge bandeau et string taille haute avec harnais amovible Maison Close. Boucles d’oreilles OrchidÊe en onyx, or blancs et brillants Susie Otero. Sac Saint Laurent Paris et escarpins en soie Dior.


62 Zut ! Tendances § Wishlist

Vuarnet x John Dalia, collection capsule du créateur John Dalia pour célébrer le modèle iconique 002 de la marque Vuarnet. Opticiens Maurice Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy www.maurice-freres.com

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Les Âmes Galantes 26, rue Taison à Metz

Flacon buste d’huile d’olive vierge et de vinaigre balsamique A’rom Galeries Lafayette | 4, rue Winston Churchill à Metz www.galerieslafayette.com

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64 Zut ! Tendances § Wishlist

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68 Zut ! Tendances § Dressing

Come As You Are

PAR ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI

Passeport Mademoiselle ! Cécile, maman de Jeanne et Louis, deux bambins pleins d’énergie, travaillant dans le secteur de la santé et blogueuse à ses heures perdues, Je suis arrivée à Nancy depuis plus de 10 ans et j’aime toujours autant habiter cette ville où j’ai été étudiante. Petite, je bricolais déjà des objets avec trois fois rien et je souhaitais devenir professeur de dessin. Mon projet professionnel a évolué depuis, mais le besoin de créer ne m’a jamais quittée. C’est lors de mon premier congé maternité que j’ai eu envie de me lancer dans un blog. Je voulais partager la décoration que j’avais imaginée pour la chambre de Louis, le mobile que je lui avais fabriqué, le berceau vintage chiné… Et depuis, j’ai toujours eu envie de poster : mes bricolages, ma déco, mes trouvailles dans les broc’… Avec un zeste de mode puisque je suis aussi une grande amatrice de chaussures ! Tes inspirations ? Question mode, le style casual et sexy de la si jolie Miranda Kerr. Elle n’est jamais vulgaire, toujours fraîche. Côté déco, ma bible, c’est le magazine Milk décoration, qui prône un mélange de design, de vintage et d’une touche d’ethnique. Ultra pointu à mon sens. Ta pièce favorite ? Ma petite veste crème Isabel Marant. Elle fonctionne aussi bien sur une petite robe habillée pour une occasion qu’avec un jean et une paire d’escarpins pour une réunion. Côté accessoires, je ne quitte plus mon sac Phillip Lim, le modèle Pashli, si pratique avec sa bandoulière.

Cet hiver Zut! s’installe confortablement chez Cécile, une maman blogueuse hyper pointue. Frais et pleins d’idées, son appartement et son dressing rassemblent créateurs et pièces chinées. Épatant !


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Des rituels beauté ? Me faire chouchouter chez Jolie Môme, un écrin où la jolie déco rend les soins encore plus agréables. Le seul institut auquel j’ai osé confier l’épilation de mes sourcils. Sinon, pour une mise en beauté rapide, un pschitt d’eau de rose Sanoflore permet de fixer le maquillage et de rafraîchir le teint avant de sortir. Et pour poser ma CC crème, je ne jure que par le Beauty Blender, une petite éponge rose en forme d’œuf qui dépose la matière tout en transparence. Enfin, je suis accro aux produits Codage, particulièrement à leurs sérums sur mesure. Des bijoux ? J’aime les bijoux fins. Mon mari m’a offert un joli collier Pomellato très délicat pour la naissance de Louis, je le porte souvent. J’aime aussi beaucoup les bijoux d’Alexandra Margnat et 5 octobre qu’on peut trouver chez Mood à Nancy. Et sur Etsy, la petite marque israélienne Jul Jewelry. Une fixette ? Côté déco, je me suis passionnée pour les tapis berbères et je peux passer des heures sur Etsy à regarder des photos de boucherouites, azilals et autres beni ouarain.... Une marque ? Pour les enfants, je suis fan de la marque Bonton. Et pour l’essentiel de leur garderobe, Monoprix reste un incontournable. Pour moi, la marque Ba&Sh qui propose des silhouettes tendance mais assez intemporelles.

Blog & web préférés ? happyhome.bigcartel.com www.mylittlebazar.com www.leboncoin.fr www.madeindesign.co.uk www.yoox.com www.merci-merci.com www.thesocialitefamily.com www.ledansla.blogspot.fr www.petit-sweet.blogspot.fr www.madamechacha.canalblog.com


70 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles RÉALISATIONS ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI

Jérémie et Greg

Thomas

Salomé

Rock’

City cool

Néo preppy

C’est en passant devant leur salon de tatouage que nous avons rencontré Jérémie et Greg. Perfecto en cuir noir, slim et richelieus : en noir de la tête aux pieds, ils mélangent les matières et les styles pour une allure rock résolument maitrisée ! Pas jumeaux pour rien !

À la pointe de la tendance, Thomas porte une parka twistée version city, un pull jacquard très gypset, un jean et des boots montantes. Look soigné et décontracté : tout ce qu’on aime !

En total look Louis Vuitton, Salomé mise sur une allure chic aux couleurs automnales, à porter en journée comme en soirée. Son truc en plus ? Un top en soie imprimé de la collab Stephen Sprouse X Louis Vuitton. On aime sa boucle d’oreille Mise en Dior. Une perle de beauté !


Emeline Trendy chic Manteau Sessun, jeans Levi’s et chemise imprimée Mango, Emeline sait dénicher ce qu’il faudra bientôt porter. Grosses lunettes, rouge à lèvres rouge, créoles en or et accessoires ultra pointus : l’effet est galactique, tout comme son sac signé Suzywan Deluxe.


72 SÉLECTIONS tendances

MODE

Art of Prints

Sur les portants de la boutique Bélisa, on retrouve comme à chaque saison une sélection mode pointue et, cette année, on convoite la collection de la griffe espagnole Isabel De Pedro. Des imprimés à la Pollock, des couleurs automnales, des coupes et des matières impeccables. Une silhouette qui capte le regard… et intrigue quand on la regarde de plus près. Femme active ou femme fatale, on mixe les imprimés facilement et sans fashion faux pas. Chic et pétillant comme les fêtes ! (A.S.)

Bélisa www.belisa-boutique.com 5, rue Dupont des Loges à Metz 03 87 75 27 28 58, rue Stanislas à Nancy 03 83 35 08 08 29, rue du Maréchal Foch à Hayange


73

MODE

Cocooning knit HORLOGERIE

Perfect Timing Pour un Noël des plus luxueux, Rolex propose une sélection exclusive pour les fêtes, avec ses plus beaux modèles féminins. On retient la Lady Datejust 31, évolution contemporaine de la classique Lady Datejust, dont on aime particulièrement la taille intermédiaire. Acier, or jaune ou rose, on peut choisir ses finitions pour composer un modèle ultra-féminin ou légèrement androgyne qui nous ressemble et avec lequel, grâce aux performances Rolex, on fera un bout de chemin… (B.C.) Lady Datejust 31, Rolex Chez Nora 14, rue Saint-Georges à Nancy www.bijouterie-nora.fr

NOËL

Trench d’envie Christmas is coming. La maison britannique Burberry traverse exceptionnellement la Manche pour réveillonner à la française. Le Printemps nous habitue chaque année à de sublimes collaborations, ce Noël c’est la marque au trench iconique qui prend ses quartiers dans le temple de la mode, en proposant des pièces inédites. Show devant ! (C.L.) Burberry, au Printemps 2, avenue Foch à Nancy 12-14, rue Serpenoise à Metz www.printemps.com

Bye bye le noir ! Place aux couleurs claires et minimales de Marina Rinaldi. Cette marque pour femmes pulpeuses donne le ton d’un hiver sport-chic dans des mailles enveloppantes et des imprimés animaux. Des collections élégantes et confortables, des matières naturelles et durables : cachemire, alpaga, soie, double laine, duvet… Le homewear est en plein boom… et pas seulement pour la maison ! On se fait un look ultra doux et plein de fraicheur inspiré de la nature. (A.S.) Marina Rinaldi 6, rue Fabert à Metz


LES BOULES DE NOËL DE MEISENTHAL SAISON 2014

UN NOËL À MEISENTHAL EXPOS + DÉMOS + VENTE : JUSQU’AU 29 DÉC. (SAUF 24 & 25) / 14 H - 18 H

AUTRES POINTS DE VENTE* ALSACE STRASBOURG / COLMAR / SELESTAT LORRAINE NANCY / METZ / FORBACH SARREGUEMINES INFOS : 03 87 96 87 16 / CIAV-MEISENTHAL.FR UN NOËL À MEISENTHAL EST ORGANISÉ AVEC LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU PAYS DE BITCHE, DU CONSEIL GÉNERAL DE LA MOSELLE DANS LE CADRE DE L’OPÉRATION DÉPARTEMENTALE “LES NOËLS DE MOSELLE” ET DU PROGRAMME EUROPÉEN INTERREG IVA GRANDE RÉGION.

luminaires • mobilier industriel • objets de curiosité parfums d’ambiance • décoration d’intérieurs

photo : Samuel Berdah

57, place de Chambre 57000 Metz Tél. : 03 87 15 16 09 chambre.cinquante-sept@orange.fr


Laurence Bentz + Hugues François | brokism

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Cahier Lifestyle

Zut ! Magazine


76 Zut ! Lifestyle × Sport


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Le doux dingue PAR SÉBASTIEN RUFFET PHOTOS PASCAL BASTIEN

Le Vosgien Rémi Thirion fait partie des meilleurs descendeurs du monde en VTT. Une discipline exigeante, technique, physique, où il faut laisser une partie de son cerveau au vestiaire au risque de ne jamais oser prendre le départ. Dans certaines courses, mieux vaut en effet laisser parler l’instinct. Et le talent.

Il nous a reçus chez lui, dans la grande maison familiale, un matin d’automne, où le frais commençait à tomber. Un grand salon qui sent bon la vie, les livres, les fringues, où la douce odeur du café vient compléter idéalement les carreaux de chocolat qui traînent négligemment sur la table basse en bois. Le jeune prodige de 24 ans fait partie du Top20 mondial, et c’est ici, sur les pentes de Saint-Dié et dans les forêts environnantes – où l’on réalisera la séance photo – qu’il a fait ses armes. « C’est venu naturellement, commence d’une petite voix le VTTiste. Mon père faisait de la moto, et mon frère et moi on le suivait sur les compétitions. Mais avant de nous mettre sur une moto, il voulait qu’on apprenne le pilotage. » Le sentier, derrière la maison, il le connaît par cœur… Le règlement, c’est le règlement, et c’est à neuf ans seulement que Rémi va pouvoir attaquer la compétition. « Et dès que j’y ai goûté, je ne pouvais plus m’en passer. Au final, j’aime tellement le vélo que lorsque je ne suis pas en compét’, j’en fais pour le plaisir. » Le pilotage au centre de tout Dans les catégories de jeunes, Rémi va toucher à toutes les disciplines (trial, cross-country…), mais c’est bien la descente qui va le séduire parce que lui, c’est un pilote. « Je n’ai pas un gros gabarit. D’ailleurs je le sens dans les épreuves un peu plus roulantes, où il faut beaucoup relancer. Là, je suis un peu pénalisé. Quand

je gagne l’étape de coupe du monde à Vallnord, c’est sur une piste hyper rapide, hyper technique. » La vidéo est d’ailleurs disponible et, reconnaissons-le avec notre œil de néophyte, elle est tout simplement somptueuse. Quand on parle de pilotage, ce sont souvent les noms des champions de sports mécaniques qui ressortent, mais visionnez ces images et ouvrez votre panthéon. « Fun et adrénaline », deux mots de Rémi pour définir la descente. « Flippant », ce serait plutôt le nôtre. La peur, alliée de tous, est toujours bien présente. « Bien sûr. C’est d’ailleurs la peur qui te donne l’adrénaline. Mais après, il faut savoir faire confiance à sa technique pour anticiper les passages techniques, et ceux qui font peur. » Pour la travailler, justement, les Vosges s’avèrent être un bon terrain de jeu. « C’est raide, il y a des cailloux, des racines… Par contre, c’est assez court, pas plus de 2-3 minutes. » Le vélo, c’est bien, parce que cela permet aussi d’être au cœur de la nature, du « petit Canada » que sont les forêts des Vosges. « J’aime bien revenir par ici. Je rentre trois ou quatre jours, sans couper. Je prends un jour de repos, et puis je reprends l’entraînement. C’est mon quotidien. »


78 × Sport Rémi Thirion

“ Cette année, j’ai eu de petits traumas crâniens...”

Continuer à progresser En juillet 2013, Rémi Thirion gagnait donc une étape de coupe du monde en Andorre. Depuis, c’est surtout dans la tête qu’un déclic s’est produit. « Maintenant, je sais que je suis capable de le faire. Le cap a été franchi il y a deux, trois ans, mais le plus dur, c’est la régularité. Cette saison, j’ai réussi à progresser sur les descentes qui me conviennent moins, qui sont plus typés BMX. » De l’Afrique du Sud et son sol dur et plat, à Andorre avec une pente raide et forestière, les descendeurs affrontent différents types de sols, sur des durées qui varient de deux à cinq minutes… Pour être au top du top, il faut donc un bagage très complet, qui allie puissance et qualité du pilotage. Et pour ceux qui l’auraient oublié, le VTT est un sport mécanique, et l’engin n’a pas grand chose à voir avec ce que vous connaissez : « C’est un vélo suspendu, 200 mm de débattement à l’avant comme à l’arrière, des freins à disque… Ça se rapproche plus d’une moto que du vélo de cross-country de M. Tout-Le-Monde. Si le terrain est cassant, on va assouplir les suspensions pour économiser le pilote et chercher du grip, alors que sur une piste roulante, on va durcir les suspensions pour garder un maximum de dynamisme. »

Au palmarès des gamelles, Rémi fait en revanche figure de petit joueur. On imagine volontiers le casse-cou ultime sautant par dessus des haies ou les thuyas du voisin, dérapant et se fracassant tous les quatre matins une cheville, une épaule ou un orteil. « En fait, je ne me suis jamais rien cassé, à part la cheville, répond le Vosgien après un instant de réflexion et en s’excusant presque. Les plus grosses, au final, c’était cette année, où j’ai eu de petits traumas crâniens… » Ah. Voilà. Quand même. Mais rassurez-vous, quand Rémi n’est pas à fond dans une descente avec un piège tous les trois mètres, il aime s’adonner à des disciplines beaucoup plus reposantes : moto cross, moto enduro, alpinisme… ou alors, l’hiver, le ski (il est d’ailleurs moniteur). Rien de pépère ? « Quand j’étais jeune, j’ai fait du basket et de la gymnastique... J’ai aussi fait des sports pépères tu vois. » Les concernés apprécieront. En cette fin d’année, Rémi Thirion a attaqué la préparation de la saison 2015, avec un gros objectif en vue, les championnats du monde qui auront lieu à… Vallnord. Si vous avez bien suivi cet article, alors vous savez que le jeune Vosgien aura une carte à jouer.

Rémi Thirion Né le 23 avril 1990 –C lassement mondial de la descente : 17e en 2014 – 1re étape de coupe du monde remportée le 28 juillet 2013 à Vallnord (Andorre) – 6e du championnat du monde de descente le 7 septembre 2014 à Hafjell (Norvège)


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80 Zut ! Lifestyle × Gastro


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Toc, Toc, Toque PAR CAROLINE LÉVY PHOTOS ARNO PAUL

Figure emblématique de la gastronomie nancéienne, Anne-Marie Laumond a fait de ses « Dîners » sa signature. Personnalité forte et attachante, le talent de ce traiteur et chef à domicile dépasse largement les murs de son atelier. Retour sur le parcours déroutant d’un chef inspiré.

Parenthèse enchantée en plein cœur du Faubourg des Trois Maisons, la maison-atelier d’Anne-Marie Laumond est une invitation au bon goût. Avec son époux Jean-Pierre en coulisses, elle forme un duo dont la générosité et la bonne humeur sont les maîtres-mots. La porte d’entrée s’ouvre aussi souvent que possible : les hôtes ont le pouvoir de réunir autour de leur table des personnalités aussi surprenantes que variées pour partager sur le pouce un moment convivial autour d’un repas improvisé par Anne-Marie depuis son atelier attenant. Ils sont comme ça les Laumond, ils aiment les gens, et Anne-Marie insuffle cet amour à une cuisine qu’elle revendique authentique et créative. Gourmets de père en fille Originaire des Vosges, fille de parents restaurateurs et proche de sa grand-mère excellente cuisinière, Anne-Marie tombe dans la marmite dès son plus jeune âge. « Ce sont eux qui m’ont donné le virus ! Ils avaient une affaire à Rouvres-en-Xaintois dans laquelle j’ai fait mes armes. Ce restaurant a été mon point de chute entre les boulots, comme des sauts de puce ! » Diplômée de l’École Hôtelière de Strasbourg en 1975, elle enchaîne vite les expériences et les saisons, de Paris à la Haute-Savoie et jusqu’en Allemagne. Malgré sa formation en cuisine, c’est

d’abord en salle qu’elle s’exerce, notamment dans son premier restaurant à Neufchâteau en 1985. Un souci de santé du chef alors en place marquera à jamais le tournant de sa carrière : elle se retrouvera derrière les fourneaux à assurer l’intérim, pour finalement ne plus quitter son tablier. Anne-Marie devient chef malgré elle et commence à mijoter une cuisine plaisir. Nancy au cœur L’opportunité de diriger une brigade de 20 personnes dans un grand restaurant nancéien la mènera en Meurthe-et-Moselle dès 1989. Cette expérience sera de courte durée mais son installation à Nancy définitive ! Anne-Marie Laumond reprend rapidement les saisons dans les Alpes, et son passage à Chamonix marquera son attrait pour la cuisine espagnole inspirée des tapas, qu’elle projette de réaliser un jour dans sa ville. C’est ce qu’elle fera bien plus tard en 2001, dans un sex-shop reconverti en restaurant, rue des Maréchaux. Cette rue gourmande par excellence accueillait alors le Muscovado, nouveau QG des Nancéiens, entre cuisine du marché et soirées animées par son époux Jean-Pierre aux platines, dans une ambiance détonante courue de tous. Une aventure exaltante qu’ils feront vivre jusqu’en 2008, avant de refermer la page de la restauration.


82 × Gastro Anne-Marie Laumond

“ Mon frère était chef à domicile pour l'anniversaire de Demi Moore. Je me suis dit : pourquoi pas moi ? ”

Bon et bien chez soi Son métier de traiteur et de chef à domicile, qu’elle exerce encore aujourd’hui, a été dicté par l’arrivée de leur fils et une découverte faite lors d’un voyage aux États-Unis. « J’avais envie d’arrêter la restauration et de faire un enfant ! Lors d’une visite rendue à mon frère à Los Angeles, qui était alors chef à domicile chez des célébrités et des princes, il m’a invité au 29e anniversaire de Demi Moore où il faisait une prestation et ça m’a mis la puce à l’oreille ! Pourquoi pas moi ? », raconte la cuisinière qui donnera naissance quelques mois plus tard à Arthur, mais également aux Dîners d’Anne-Marie ! Des prestations d’abord plébiscitées par des amis et la famille puis très vite par le

Tout Nancy. Une poussette en guise de caddie, elle fera son marché tout en s’occupant de son fils et fera construire une maison avec atelier de cuisine attenant. Un espace de travail surplombant un sublime jardin zen imaginé par un paysagiste pour apaiser cette amoureuse du beau et du bon, qu’elle estime indissociables. Autant restaurant que traiteur, la parenthèse du Muscovado lui fera donc mener de front deux activités complémentaires, avant de se recentrer finalement sur les Dîners d’Anne-Marie. Anne-Marie Laumond est une femme vraie, un chef authentique qui travaille les produits de saison au gré de ses envies avec sincérité. Elle est une personnalité de la gastronomie lorraine hors-norme

et depuis quelques années part régulièrement se ressourcer dans la nature, lors de longues sessions de marche intensive. Parce qu’elle aime les pique-niques ! Les Dîners d’Anne-Marie www.annemarielaumond.com


Chic Médias & Médiapop Éditeurs de magazines

hiver 2014

hiver 2014

Automne / Hiver 2014

culture tendances lifestyle

culture tendances lifestyle Strasbourg

Strasbourg N° 24

Bordeaux

Lorraine

Numéro 24 / Gratuit

Numéro 3 / Gratuit

Numéro 9 / Gratuit

Lorraine N° 9

Bordeaux N°3

4

Automne / Hiver 2014

Sommer 2014

Haut-Rhin - Automne / Hiver 2014

La culture n'a pas de prix

kultur trends lifestyle in Straßburg

Haut-Rhin N° 4

Haut-Rhin

Deutschland

Numéro 4 / Gratuit

Nummer 2 / Kostenlos

Allemagne N° 2

Novo N° 32

www.zut-magazine.com www.novomag.fr

Chic Médias / 12 rue des Poules - 67000 Strasbourg médiapop / 12 quai d'Isly - 68100 Mulhouse

12 —> 01.2015

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84 SÉLECTIONS lifestyle

DESIGN

Cosmic Dinner

Venus, Jupiter, Neptune, Pluton… Ces planètes descendent sur Terre et dans votre salle à manger. Originale et céleste, la collection d’assiettes Cosmic est la derniere collab’ Diesel Living X Seletti. On se paye le luxe de posséder le système solaire, on épate ses convives et on illumine sa table. Chaque assiette est une œuvre à part entière, que l’on peut accrocher au mur ou exposer dans son salon. Disponible fin janvier en exclusivité chez Factory. (A.S.)

Factory 1, rue des 5e et 15e Bcp à Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr


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OUVERTURE

ÉCOLE

Georges ? Jean ?

Pierre qui roule

La nouvelle boutique Nespresso a posé ses capsules rue des Clercs, dans un ancien hôtel particulier. Spacieuse et élégante, on y sirote un café tout en découvrant les collections de machines à café. On achète seul ou on se fait conseiller. Et on recycle ses capsules dans un sac arty réalisé par un étudiant des Beaux-Arts à Paris. What else ? (A.S.)

Cette année, la pierre devient le précieux thème académique sur lequel les élèves de l’école ORT vont plancher. Les lycéens d’abord, autour de la création d’une BD, mais aussi les étudiants de l’option MANAA – Mise à niveau en Arts Appliqués – qui proposeront des œuvres inspirées. Enfin, les créations textiles des étudiants du BTS Design de Mode défileront sur le catwalk de l’hôtel Hilton à Strasbourg le 20 avril prochain. Roulez jeunesse ! (C.L.)

Boutique Nespresso à Metz 9, rue des Clercs

École ORT 14, rue Sellenick à Strasbourg www.strasbourg.ort.asso.fr KIDS

Tous en boîte Cette année, sur le marché de Noël qui se tient pour la première fois place de Chambre, la boutique Chambre 57, en bonne voisine, s’installe avec un chalet rempli d’idées déco et d’objets cadeaux. On repartira volontiers avec les boîtes de Dame fourmi : des coffrets de loisirs créatifs 100% papier et made in France pour construire cirque, station service et ferme en pliant, découpant et collant. Un cadeau idéal pour des soirées ludiques et créatives au coin du feu. Dame fourmi chez Chambre 57 57, place de Chambre à Metz 03 87 15 16 09


86 SÉLECTIONS lifestyle

DESIGN

Éclat de verre

Alors que l’hiver tarde à recouvrir d’un blanc manteau nos campagnes, le Centre international d’art verrier (CIAV) de Meisenthal donne à sa boule de Noël 2014 une curieuse dimension sensorielle. Le bruit si singulier des pas qui crissent dans la neige fraîche a été enregistré par les alchimistes-designers Juan Pablo Naranjo et Jean-Christophe Orthlieb, qui ont ensuite reproduit la courbe de fréquence du son en trois dimensions : et voilà Mix. La boule de Noël du Studio Nocc, déclinée en plusieurs coloris, s’inscrit dans une tradition instaurée par le CIAV il y a 15 ans, réunissant savoir-faire ancestral et création contemporaine. (C.T.)

Mix, création Studio Nocc, édition CIAV www.ciav-meisenthal.fr Photo : Guy Rubmeister


Sous la direction de Bruno Chibane

LIVRE À PARAÎTRE le 26 février 2015

Olivier Roller

Regards sur 20 ans de portraits

visage

mis à nu


Visage. mis à nu, Olivier Roller, regards sur 20 ans de portraits, est un livre de plus de 300 pages sur le travail photographique de celui qui est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs portraitistes hexagonaux. Olivier a « rollerisé » (terme inventé par la presse) des comédiens, des écrivains, des metteurs en scène, des philosophes, des gens de la mode et des médias. Ce livre, conçu et édité par Chic Médias (société éditrice de Zut ! et de Novo), réunit près de 200 portraits, des interviews et contributions de personnalités qu’il a photographiés ou d’intellectuels qui décryptent ses images.


Entretien — avec Olivier Roller (extrait)

Valérie Donzelli 2012

À contre-courant d’une certaine idée de la photographie qui chercherait à magnifier le modèle, vous semblez vouloir le dépouiller. Pourquoi ? Mon travail part d’un constat : je suis assez étonné de la manière dont on regarde l’autre ou, pour être plus exact, de la manière dont on ne le regarde pas. Il y a toujours cette distance sociale de sécurité : on ne fait que regarder un bandeau que sont les yeux. Se rapprocher de quelqu’un et regarder autre chose de son visage provoque inévitablement une gêne alors qu’on ne regarde que ce qui s’offre à nous, ce qui est là, qui est montré et nu en permanence. Tout l’enjeu de mon travail est d’interroger toutes ces problématiques autour du visage. Il me semble qu’aujourd’hui, on a un réel problème avec les visages. Si l’on prend l’exemple des magazines féminins, c’est frappant. Il y a toujours un décalage entre l’iconographie et les mots. Le discours est toujours le même : comment s’assumer avec des kilos en trop, avec des rides, comment assumer sa petite taille, alors que leur iconographie est complètement à l’opposé de ce qu’ils peuvent prôner. Peu importe que la femme en couverture ait 7 ou 77 ans, elle en paraîtra toujours 21. Je trouve que le rapport au visage dans notre société est très pauvre. Soit les visages sont retouchés et montrés, soit ils ne sont pas retouchés et tout simplement pas montrés et c’est plus spécifiquement le cas pour les personnes médiatiques. Pour moi, c’est important que de décoder ça et d’aller à rebours d’une représentation idéalisée de la personne que j’ai à photographier. Je veux montrer quelque chose de nu, de simple. Une séance photo, c’est aller à la rencontre de l’autre, sans partage de fausses émotions. Ce qui m’intéresse c’est d’enlever les couches successives de masques pour révéler l’identité et l’intime. La question est ensuite de savoir si l’identité est conciliable avec l’intimité ?


Commandez-le et recevez le en avant-première pour les fêtes

Bon de commande Vous êtes une entreprise J’offre le livre à mes amis, mes clients, mes partenaires…

Vous êtes

Société

un particulier Cadeau à offrir ou à s’offrir à point pour les fêtes de Noël, Visage. mis à nu peut être commandé sur la plateforme de financement participatif Ulule jusqu’au 19 décembre dès 45 € avec des cartes postales inédites (il sera vendu 49 € en librairie et les frais de port sont offerts). Participer au financement de ce livre est un soutien qui peut donner lieu, selon le montant investi, à de nombreux goodies : des tirages photo, petits ou grands formats signés et numérotés. Pour 1000 €, faites-vous vousmême rolleriser et affichezvous dans votre salon au côté de votre artiste préféré sur un tirage grand format !

Nom

Prénom

Adresse

fr.ulule.com/visage-misanu Après le 20 décembre, le livre peut être commandé sur shop.zut-magazine.com

soit 45 € l’exemplaire

10 livres 430 € TTC soit 43 € l’exemplaire

Ville

25 livres 1025 € TTC

Code Postal

50 livres 1950 € TTC

soit 41 € l’exemplaire

soit 39 € l’exemplaire

Tél

75 livres 2775 € TTC soit 37 € l’exemplaire

Mail

100 livres 3500 € TTC soit 35 € l’exemplaire

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5 livres 225 € TTC

Chèque bancaire ou virement à l’ordre de Chic Médias Crédit Mutuel / Haguenau IBAN : FR76 1027 8018 0000 0202 8630 192 BIC : CMCIFR2A Commande possible sur shop.zut-magazine.com Chic Médias 12 rue des Poules / 67000 Strasbourg contact@chicmedias.com




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