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ÉTÉ 2011

ZUT !

VOUS ALLEZ DÉGUSTER ! Tendances culinaires & bonnes adresses

STRASBOURG NUMÉRO 10


Collection Perlée JOAILLERIE GABRIÈLE SCHWARTZ 3, rue de L’Église à Strasbourg - 03 88 75 52 72 www.vancleef-arpels.com


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prochain numéro zut ! AUTOMNE 2011 SORTIE DÉBUT OCTOBRE

Contacts : Bruno Chibane // directeur de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // rédacteur en chef eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Caroline Lévy // développement et rubrique Strasbourg vu par levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 brokism // graphisme hfrancois@chicmedias.com // 06 22 76 58 32


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Cet été, on mange chic, responsable, design et bio. En 2011, la junk-food passe définitivement l’arme à gauche… Les temps de crise sont toujours propices à un retour des vraies valeurs : des bons produits, des bonnes recettes, du temps pour les préparer et les déguster… C’est sûr, la cuisine n’a jamais occupé autant de place dans nos vies. Manger est devenu à la fois une question de santé, un fait culturel et un marqueur social… Nous vous avons concocté un flot de sujets croustillants qui va emballer vos papilles.

Allez Zut !, osez manger et dévorer nos pages sans modération !

Photo et vaiselle : Dishes Pink Kiwi, Johanna tagada

L'art culinaire fait son numéro


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SOMMAIRE NUMÉRO GASTRONOMIE 12 /édito CHRONIQUES

14. Courrier des lecteurs

16. Ce petit quelque chose : mon petit cordon bleu 18. Toute première fois 20. Je fais ce qui me plaît au pays des lardons 22. L’appétit vient en mangeant : le radis 24. Parfum : les parfums gourmands

SÉLECTION ZUT !

26. les sélections de la rédaction

Série mode

48. Face A / Face B, avec Liza Manili 62. Tendance : les Tupperware Party 64. Urban Styles 66. Jeune public : atelier cuisine chez bulthaup 75. Tendance : les cupcakes 78. Blog : les blogueuses culinaires 80. Design: le design culinaire 86. Design : Philippe Bruneteau 88. Design : une cuisine en extérieur 90. Art & céramique : Barbara Lebœuf 92. Œnologie : le vin naturel 96. Œnologie : pique-nique chez Roland Schmitt 98. Conso : consommer responsable à Strasbourg 102. Marché : les poissons de Vincent Molz 104. Restauration : Richard Guyomard 106. Portrait : Nicolas Rieffel 109. Evénement : Food culture

Strasbourg vu par

123. Conso : mange vite et sain place Saint-Étienne

Cahier spécial / 25 pages Nos bonnes adresses à Strasbourg 162. Carnet d'adresses

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OURS TEAM ZUT ! Directeur publication et rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Rédactrice en chef mode Myriam Commot-Delon Relecture et correction Leonor Anstett, Sylvia Dubost Direction artistique Myriam Commot-Delon, brokism Commercialisation & developpement Bruno Chibane,

Caroline Lévy, Philippe Schweyer Graphisme brokism

CONTRIBUTEURS Rédacteurs Cécile Becker, Agnès Boukri, Charles Combanaire,

Flora-Lyse Mbella, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Marc Paul, Philippe Schweyer, Fabien Texier Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Eric Antoine, Alexis Delon / Preview, Stephen Dock, Fouzi Louahem, Stéphane Louis, Marianne Maric, Naohiro Ninomiya, Nathalie Savey, Christophe Urbain ASSISTANTEs PHOTO Laurianne Rieffel-Kast, Manon Ribs Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview, Camille Vogeleisen / Preview IllustrateurS Laurence Bentz, Laetitia Gorsy, Mélanie Kochert, Johanna Tagada Stagiaire communication / mÉdia pop Cassandre Dagon Stagiaires Redaction / Mots et sons Gabrielle Awad, Sébastien Belguise, Anne Berger, Louise Laclautre Make-up Anne Anacker Coiffure Henry Olivier Mannequin Liza Manili DIFFUSION Zut ! Team + Ultimatum Studio photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle - 67205 Oberhausbergen Tél. 03 90 20 59 59 - www.preview-tm.fr remerciements à Michel Dejean et Catherine Gangloff, artistes plasticiens, pour avoir accueilli toute l’équipe du shooting mode ! www.michel-dejean.fr / www.catherine-gangloff.fr et à Barbara de G-Star pour l’ouverture son dressing perso ! Crédit couverture Photographe Alexis Delon / Preview Mannequin Liza Manili Robe D&G chez L’altra, sandales en satin GIUSEPPE ZANOTTI DESIGN chez Ultima, Bracelet Alhambra VAN CLEEF & ARPELS chez Gabrièle Schwartz Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg - S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane - Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs - Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires - Dépôt légal : Juin 2011 SIRET : 50916928000013 - ISSN : 1969-0789

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ÉDITO

˜ LA PLUS PETITE BOÎTE DE NUIT DU MONDE

Il y a quelques jours, après avoir lu le bouleversant Faute d’identité* de Michka Assayas avant de m’endormir, je me réveille en sursaut en pleine nuit. Pour avoir omis de clignoter à un rond-point planté au milieu du désert, je viens de me faire arrêter par un policier surgit de je ne sais où, qui menace de me placer en garde à vue si je ne lui présente pas immédiatement des papiers d’identité en règle. Le lendemain matin, encore traumatisé par mon terrible cauchemar, je fouille dans mes tiroirs à la recherche des documents sensés prouver que je suis bien qui je suis. Comme je m’en doutais, ma carte d’identité ne tient plus qu’à un fil, mon permis de conduire est lessivé et mon passeport désespérément périmé. Pour ne pas jouer avec le feu plus longtemps, je me rends sur le champ chez mon coiffeur. Quelques coups de ciseaux plus tard, la nuque et les oreilles bien dégagées, je me précipite dans un photomaton. Là, ratatiné sur mon siège face au miroir, je dois me rendre à l’évidence : malgré ma nouvelle coupe, je garde cet air un peu louche qui risque à tout moment d’éveiller des soupçons chez un policier un peu trop zélé. En me regardant de plus près, il me semble même que j’ai une patte plus longue que l’autre et beaucoup trop de cheveux blancs pour un type de mon âge. Au bout de quelques minutes d’angoisse, je fini quand même par glisser une pièce dans la fente métallique. En attendant le déclenchement du flash, je m’efforce de sourire aussi bêtement que le ferait n’importe quel honnête citoyen français à ma place. Soudain, un haut-parleur invisible balance un vieux tube d’Eric Charden : L'été s'ra chaud / L'été s'ra chaud / dans les t-shirts dans les maillots / L'été s'ra chaud l'été s'ra chaud / d'la Côte d'Azur à Saint-Malo… Emporté par l’irrésistible optimisme des paroles de Didier Barbelivien, je bondis de mon siège et je me mets à danser en chantant à tue-tête dans le photomaton. Seul dans mon monde, emporté par la transe, je remarque à peine les coups de flash qui réchauffent la piste de danse. Vivement les vacances ! Photo : Imany par Marianne Maric

* Faute d’identité de Michka Assayas, Grasset, 2011 Philippe Schweyer

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COURRIER DES LECTEURS

RETOURNE SUR FACEBOOK ! Par Philippe Schweyer

Bernard Plossu sur ses années hip. Dès le lendemain, je l’ai acheté à Quai des Brumes car moi aussi j’ai été hippie. Je suis même allé en Afghanistan en R4 depuis Strasbourg au début des années 70. Il n’y a pas que la voiture qui fumait ! Roland (par pigeon voyageur). Peace Roland, Merci pour les compliments. Si un jour vous retrouvez des vieilles photos de votre trip en Afghanistan, n’hésitez surtout pas à nous les montrer (les tapis afghans nous intéressent aussi). PS : Comment fait-on pour vous renvoyer le pigeon ?

//// HEY ZUT !, Hello à toute l’équipe ! Très bonne idée d’avoir mis une black en couverture du dernier ZUT ! Grâce à vous, je suis allé réviser mon bac à la médiathèque Malraux. Très chouette comme endroit. J’ai surtout flashé sur le garçon avec un T-shirt ZUT ! qui n’arrêtait pas de me faire des petits sourires. J’aimerais bien le retrouver ! Aline, 16 ans. Hey Aline, Merci pour ton courrier. C’est vrai qu’une belle black en couverture, c’était une bonne idée. J’espère que tu vas continuer à fréquenter la médiathèque, mais tu ferais mieux de te concentrer sur ton bac plutôt que de chercher à retrouver ce garçon. Avec tous les t-shirts ZUT ! qui se baladent à Strasbourg, tu as plus de chances de retrouver un spermatozoïde dans une chambre d’hôtel que de remettre la main sur ce garçon. //// PEACE ZUT ! J'ai soixante-six ans et j’ai découvert ZUT ! à l’occasion d’un vernissage dans une galerie photo à Strasbourg. Votre magazine est vraiment cool. Grâce à vous, j’ai appris la sortie de Far Out !, un bouquin du photographe

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//// COUCOU ZUT !, Je m’appelle Marie-France et, comme beaucoup de femmes à Strasbourg, il m’arrive d’emporter ZUT ! au bureau. L’autre jour, j’ai surpris mon chef de service en train de fouiller dans mon sac pour lire l’article de Fouzi sur le Roller Derby. Qu’est-ce que je dois faire ? Marie-France (par Blackberry). Coucou Marie-France, Merci pour votre petit mot. La prochaine fois, pensez à déposer un numéro de ZUT ! sur le bureau de votre chef de service, ça lui évitera de se faire surprendre en fâcheuse posture. Et si grâce à mon conseil vous obtenez une augmentation, merci de passer à la rédaction avec une bouteille de champ ! //// BONJOUR ZUT ! Ma femme est dingue de parfum. Depuis qu’elle dévore la chronique de Sylvia, ça ne s’arrange pas. Désormais, elle sent le cuir à plein nez et ce n’est vraiment pas mon truc. J’espère que dans sa prochaine chronique, Sylvia parlera de parfums un peu plus subtils. Perso, j’aime beaucoup l’odeur du lilas et quand je rentre crevé de la salle de muscu, j’apprécie un peu de douceur… Sinon, ce serait bien de parler des bons restos. Ce n’est pas ce qui manque à Strasbourg ! Arnold (par courrier)

“ Black beauty, hippie

nostalgique, chef de service pickpocket, pigeon voyageur et parfum au goût de cuir : vous ne ménagez pas vos méninges pour nous faire part de vos états d’âme. ”

Bonjour Arnold, Votre femme aime le parfum, ce qui n’est pas très original. Au lieu de faire de la gonflette et la tournée des restos avec vos potes, vous feriez mieux de lui offrir un joli flacon de temps en temps. Pas la peine d’attendre la Saint-Valentin pour lui faire une surprise. Et puis, petit conseil d’ami, si vous n’aimez pas l’odeur du cuir, offrez-lui une combinaison en latex ! (Au fait, il y a plein d’adresses de bons restos dans ce numéro). //// SALUT ZUT !, Je m’appelle Emma. Toutes mes copines lisent ZUT !, mais je préfère écouter la radio flux4 sur le net ou me faire des amis sur Facebook. Le seul truc qui me plaît dans ZUT !, c’est la rubrique Urban Styles. Comment faut-il faire pour poser pour vous ? Avec mes copines, on a des looks super étudiés. Pas des trucs de pétasses comme sur Facebook. Ça serait vraiment classe d’avoir nos photos dans le prochain numéro. Emma, 12 ans. Salut Emma, Que d’écouter flux4 ne t’empêche surtout pas de faire tes devoirs… Si tu veux être en photo dans ZUT !, envoie ton book avec une autorisation écrite de tes parents. J’espère que tu as vraiment un look en béton… Sinon, retourne sur Facebook !


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Chronique // #10 Ce petit quelque chose

Mon petit cordon Par Emmanuel Abela // Photo Gabrielle Awad

//// Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le cordon bleu. Quand j’étais petit, je le regardais avec émerveillement, m’attardant sur chacune de ses parties, l’escalope de veau panée, le fromage et le jambon. Généralement, je l’entrouvrais, le découvrais et libérais le gruyère fondu dans mon assiette, avant de le refermer pour le découper. Le plaisir visuel était généralement suivi d’un pur moment de délectation que je faisais durer… ou pas ! Mes amis le savent, au restaurant j’opte souvent pour le cordon bleu. Il faut que celui-ci soit de taille très avantageuse, mais qu’il ne soit pas trop épais et qu’il se découpe aisément. J’ai mes adresses, et je sais que je n’ai nul besoin de prendre la carte des menus au restaurant la Victoire. Mon choix se portera forcément sur un cordon bleu, l’un des plus longs de la ville, l’un des plus savoureux aussi. Dès que j’entre dans le restaurant, je sais que ça sera un cordon bleu, et les serveurs le savent aussi et passent tout de suite commande. La version sera crème, contre l’avis sans doute des fins gourmets, mais c’est bien ainsi que je l’aime. À la naissance de L., je me suis rendu à la Victoire pour un cordon bleu des jours de liesse. Il faut croire que j’y ai pris goût, puisque j’y suis retourné quatre soirs de suite ! L’événement ne justifiait pas une telle addiction ; la taille du cordon, si ! Et franchement, je ne pensais jamais commettre d’infidélité. Le cordon bleu, c’était à la Victoire. Les vaines tentatives ailleurs, notamment un lundi soir de désœuvrement, dans un restaurant désert près de la cathédrale, s’étaient toujours soldées par une profonde désillusion. Et puis, un jour, miracle ! Alors qu’aux Trois Chevaliers, j’ai tendance à m’attarder sur la cassolette de rognons, je commande de manière très confiante le cordon bleu maison, privilégiant une fois de plus la version avec crème. Plus épais qu’à

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la Victoire, celui des Trois Chevaliers semble s’inscrire dans une tradition plus ancienne : avec une panure plus grillée sur le dessus, et du coup globalement plus croustillant, il libère des saveurs nouvelles, qui titillent les papilles à mille endroits. Le passage à l’acte me semble presque adultérin, tant je sens la subversion de l’instant. C’est dit, désormais le cordon bleu, ça sera là aussi, une raison de plus pour faire des Trois Chevaliers mon Q.G. (Quartier Gourmand, comme dirait Caroline). J’y invite volontiers mes amis et mes collaborateurs, comme cette rédactrice belge de passage trois mois à Strasbourg. Elle ne connaissait pas le cordon bleu. Aujourd’hui, j’en suis sûr, elle gardera de la ville quelques bons souvenirs, des amis c’est sûr, et puis au fond d’elle-même cette sensation unique qui allie les saveurs de l’escalope de veau panée, du fromage et du jambon. Après, je dois bien admettre que le cordon bleu renvoie à l’enfance. Nul doute que la rusticité du mets favorise des réminiscences affectives plus anciennes, presque terriennes, de week-ends passés dans la campagne alsacienne. Et puis, d’un cordon à l’autre, le lien filial s’affirme : reste le lointain souvenir d’un autre cordon à vocation forcément nourricière, celui qu’on coupe très tôt, mais dont on garde à jamais la marque enfouie.


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Chronique //

#01

Toute première fois

Par Fouzi Louahem

26 octobre 1994, Jules conduit, Vincent parle : Devine comment ils appellent un quarter pounder with cheese à Paris ? Jules : Pas quarter pounder with cheese ? Vincent : Mon cul ! Ça n’a pas de sens quarter pounder, avec leur système métrique. Jules : Mais alors quoi ? Vincent : ils disent royal cheese ! Jules : Ah ouais... royal cheese. Moi : Royal cheese, je prendrais un royal cheese. //// J’essaie d’avoir un certain aplomb en le disant parce qu’à 37 ans passés, c’est bien la première fois que je commande ce sandwich dans un fast food. On est en mars 2011 et ça fait 17 ans que Pulp Fiction est sorti en salle, ça fait 17 ans que je salive à l’évocation de ce nom « royal cheese ». Non pas que je sois un militant altermondialiste, un végétarien invétéré ou un fin gourmet, non, je suis un Français musulman. D’un point de vue culinaire, le Français musulman se nourrit de la même façon qu’un Français non musulman, trois fois par jour, en prenant soin de bien mastiquer, et bien sûr en suivant les préceptes du ministère de la santé, à savoir cinq fruits et légumes par jour. À un détail près : il bannit de son alimentation le porc et les aliments à base de porc comme certains yaourts et autres bonbons gélatineux, mais aussi les viandes qui ne seraient pas préparées selon les rites islamiques. Sacrée (sans jeu de mots) restriction quand même, qui souvent guide les choix au restaurant vers le poisson (vive les vendredis !) et le menu végétarien (vive la salade !). Alors quand, pour la première fois, je mets les pieds dans le Quick de Hautepierre, mon cœur

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s’emballe. Je vérifie quand même qu’il n’y ait pas de drapeau à croissant flottant au vent et que le coca light ne soit pas remplacé par du thé à la menthe : à ce stade, je ne supporterais pas la contrefaçon. C’est bien un Quick homologué, un Quick comme les autres, si ce n’est que les viandes proposées sont certifiées halal. C’est le premier du genre à voir le jour dans la ville qui a vu naître McDonald en France le 17 septembre 1979. Le Quick de Hautepierre fait partie des 22 restaurants sur 358 en France à porter cette appellation. Habituellement le rituel est bien rodé : menu longfish, frites, coca, et cela depuis vingt ans, mais cette fois-là, devant le serveur acnéique, le sol se dérobe : que choisir et puis d’abord vais-je bien prononcer ? « Un cheeeeseburger ? simple ou double ? » me demande le serveur. La vache !... Je l’avais pas vu venir, tout ce choix me donne le tournis, je m’emballe et commande de tout : wings, beef crispy onion, un classic pepper, un giiiiiant, oui tout en double, en xxl, en mega, au diable mes artères et mon PEL, aujourd’hui c’est ripaille et ce plateau surchargé est mon arche d’alliance ! D’accord, tout ceci est un peu excessif et en ces temps d’islamophobie, je ferais bien de ne pas la ramener, je sais… mais peutêtre que connaître l’autre c’est aussi pouvoir manger comme lui (je rêve d’un baeckeoffe… comme ça doit être bon), peut-être que connaître l’autre c’est respecter aussi ses particularités. Et si la diversité culinaire aujourd’hui est essentiellement un enjeu commercial, pourquoi ne pas se la réapproprier, pour en faire une quête humaniste et épicuri.... - Ce sera tout ? me coupe-t-il - Est-ce que vous faites les Royal Cheese ? - Ha non, ça c’est chez Mac Do !


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Chronique // #09 Ma crise à moi

Je fais ce qui me plait avec mes lardons Par Agnès Boukri // Photo Chloé Bamberger

//// Etre végétarienne en Alsace est un exploit de tous les jours. Pourquoi tant de lardons ? Quel que soit le plat que je commande au restaurant, je précise « sans lardons ». Même pour les fraises. Je les connais les Alsaciens : en cuisine ils ont vite fait de saupoudrer deux ou trois lardons sur la chantilly pour faire joli. Idem pour la tarte flambée, j’ai beau la commander sans lardons, elle arrive dans mon assiette sans oignons… une sorte de lapsus culinaire. Oui, c’est plus fort que tout. J’en suis sûre maintenant : Saint Lardon est le patron des cuisiniers alsaciens. L’année dernière, avec Howard, nous avons loué un mobile-home (no comment) via la CUS (no comment (bis)). C’était un très beau mobile-home au camping d’Argelès-sur-Mer que seuls les employés de la CUS peuvent occuper le temps des vacances. Lorsque nous avons fait l’état des lieux à l’arrivée, il trônait dans le frigo vide, sur l’étagère du milieu, un sachet de lardons tel un bijou dans son écrin. Je pensais que nos prédécesseurs l’avaient oublié… hé bien non, c’était un cadeau de leur part. Une offrande cochonne. Le soir même, je croisais Roger Muller, auteur de cette délicate attention, au mini Golf. Très fier de lui car, au-delà du geste amical, il m’offrait son amour de l’Alsace, sa conviction profonde que des vacances réussies commencent par la vue apaisante de lardons, un passeport de bien-être. Comment expliquer à Roger qu’il n’y a pas plus végétarienne que moi, et que je tourne de l’œil devant un plat de charcuterie ? Comment lui dire que depuis que je sais que les bonbons Haribo ne sont rien d’autre qu’une fine bouillie de peau et d’os de porcelet, je ne peux plus en porter un seul à ma bouche ? Comment lui exposer mon dégoût profond du lardon qui frit et qui sent le pipi ? Quelquefois, miraculeusement, il est possible de commander une assiette de légumes au restaurant. Mais les légumes sont alors à l’eau, genre : « ma vieille, tu nous saoules avec ton régime. » Les

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restaurateurs pensent que les végétariens sont une bande d’anorexiques qui veulent faire les malins. Pas de pitié pour ceux qui ne se sustentent pas de grosse viandasse qui bouge encore. Le plat du jour à 8€50, tintin… je suis toujours hors tarif ticket restau. Je ne peux pas vous dire qui, mais il y a une restauratrice dans Strasbourg qui, lorsque je passe la porte de son restaurant (entièrement dédié aux carnassiers) me fait la gueule. Mes demandes sans lardons la désespèrent au point que je demande maintenant à mes amis de commander pour moi. Son regard noir m’angoisse trop. Oui, je suis une extra wurscht mais je paye mon repas, j’ai donc droit à la même considération qu’un mangeur d’os à moelle ! Je râle, je râle mais je vais me vanter maintenant. Une pizza porte mon nom à la Pizzeria des Théâtres ; en hommage à mon végétarisme aigu : la pizza Agnès à base de légumes grillés, de tomates confites, de champignons marinés… hip hip hip hourra ! Une initiative de la charmante patronne qui me rappelle régulièrement que j’ai du succès et qu’on me commande souvent. Difficile de rêver mieux ! Alors, vous aussi, venez me manger toute entière au 23, rue Brûlée parce que je suis TROP bonne ! ;-) agnes.boukri@gmail.com


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Chronique // #09 L’appétit vient en regardant

TOUT SUR LE radis

Explications, conseils, anecdotes et bon plan : tout ce qu'il faut savoir sur cette plante potagère bisannuelle de la famille des brassicacées, encore appelée « racine, raifort ou rave, navet ». Par Marc Paul / www.ghosttv.fr // Illustration Laurence Bentz

//// La partie comestible, une racine pivot à chair blanche, est la partie gonflée, souterraine de la tige, au-dessus de la racine. La peau du radis peut être de différentes couleurs, dont la plus courante est le rouge. Certaines variétés peuvent avoir peau rose, blanche, ou gris-blanc. D’une manière générale, les radis sont classés en quatre grands types : d’été, d’automne, d’hiver et de printemps, et leur forme, couleur et taille changent selon les variétés. Il faut le savoir Le radis est d’autant plus fort qu’il a manqué d’eau. De nombreuses variétés de radis d’été germent en trois à sept jours et arrivent à maturité en trois à quatre semaines. Les périodes de récolte peuvent être étendues, grâce à des plantations répétées, et espacées d’une semaine ou deux. Les radis poussent le mieux en plein soleil dans un loam sablonneux à pH neutre. Ils aiment la proximité haricots, pois, capucines, choux, laitues, cresson, carottes, épinards ou tomates. Pourquoi mettre du radis dans vos menus ? Cru, il est croquant, rafraichissant et piquant juste ce qu’il faut. Cuit, il est surprenant, inusité et étonnamment agréable au goût. Les jeunes pousses ajoutent du mordant aux salades, les feuilles se mangent comme des épinards. Et surtout, c’est une source de précieuse vitamine C. Un lieu où le radis est roi Où mange-t-on des radis en salades, au beurre, etc. ? À la Stub des deux étangs, lieu insolite dans la vallée de Schirmeck. Cet établissement propose les radis de la Ferme Maurer, directement de la bèche à la fourchette. C’est une belle entrée pour se mettre en appétit.

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La Stub des deux étangs 210, rue de la Gare à Heiligenberg 03 88 50 00 51 Ouvert le vendredi, samedi et dimanche. www.lastub.fr


CrĂŠdit photo : Christophe Urbain


Chronique //

#10 Au bon parfum

Une affaire de goût

///// Je tiens les parfums gourmands en horreur. Vraiment. Ils représentent pour moi l’antithèse du raffinement. Fruits, vanille et noix de coco, caramel, bonbon et chocolat… tous ces fleurisfruités à la mode, Miss Dior chérie et son pop corn à la fraise, les saisonniers d’Escada dégoulinants de fruits et de crème solaire (voir aussi le nouveau Very Irrésistible Tropical Paradise (sic) aux fruits de la passion, heureusement une édition limitée), la reformulation de Nina où une pomme d’amour collante remplace désormais la pomme croquante… Les parfums gourmands sont associés pour moi à des notes trop chimiques, travaillées à la va-vite avec la vente comme seul objectif, à des parfums doudous, trop faciles et trop enfantins… bref, à tout ce que je déteste en parfumerie. Aussi, quand j’ai proposé très spontanément pour ce numéro spécial « gourmandises » un chronique sur le sujet, je me suis demandé si je ne venais pas de me tirer une balle dans le pied. À moins de me lancer dans une énième diatribe contre la parfumerie contemporaine qui allait définitivement me classer parmi les nostalgiques aigries, il me fallait reconsidérer la question. Voire même la considérer, ce qu’en toute mauvaise foi, je n’avais jamais fait. Qu’est-ce qu’un parfum gourmand ? Dans les articles de presse, les blogs, les forums et les communiqués des marques, le terme est attribué à tout ce qui, de près ou de loin, évoque une odeur alimentaire. Il ne correspond à aucune classification orthodoxe en parfumerie mais plutôt à une perception. Aussi, dès que l’on sort des odeurs immédiatement reconnaissables (Caramel, bonbon et chocolat), on pénètre le royaume de la subjectivité… On trouvera ainsi qualifiés de gourmands aussi bien Angel (Mugler), pour son impressionnant accord chocolat-patchouli, que Petite chérie (Annick Goutal) et sa délicate poire juteuse.

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Par Sylvia Dubost // Illustration Lætitia Gorsy

Voilà qui est commode. En entreprenant dans cette optique « alimentaire » une fouille intensive de mon osmothèque, j’ai fini par dénicher quelques jus que je pourrais aisément qualifier de gourmands. Ceux de Serge Lutens en tête, qui, avec ses notes de fruits confits et d’épices, est passé maître en la matière (Rahat Loukhoum, Arabie et El Attarine en tête). Il y aurait aussi la subtile noix de coco laiteuse dans la figue de Philosykos (Diptyque), l’incroyable ananas pétillant de Colony (Jean Patou). Et aussi l’aspect praliné du cuir de Dzing ! (L’artisan parfumeur), les épices et la cannelle d’Opium (que je considère comme résolument gourmand), la vanille façon crème anglaise de Tobacco Vanille (Tom Ford)… En reconsidérant ainsi ma définition, j’ai bien dû admettre qu’il était absurde de rejeter en bloc la gourmandise… En revanche, je ne l’aime que par touches, en sourdine, lorsqu’elle n’est pas l’objet du parfum mais contribue à le dessiner. Ce ne sont pas les notes gourmandes qui me dérangent, mais la manière dont elles sont trop souvent travaillées. Sans surprise en sans histoire. Mes gourmands préférés Musc ravageur, éditions Frédéric Malle (Maurice Roucel, 2000) : n’en déplaise à certains, ce beignet un peu gras est à tomber Sira des Indes, Jean Patou (Jean-Michel Duriez, 2006) : une banane animalisée malheureusement introuvable L’Heure bleue, Guerlain (Jacques Guerlain, 1912) : un bocal de berlingots poudrés, nostalgique et émouvant Bois et fruits, Serge Lutens (Christopher Sheldrake) : une réinterprétation plus confite et lumineuse de Féminité du bois Amour de cacao, Comptoir sud pacifique (1993) : du chocolat pur, alors ne le dites à personne


Nouvel iMac 27 pouces et 21,5 pouces

Découvrez le nouvel iMac. C’est le tout-en-un ultime. À son apogée. Voici l’iMac le plus rapide et le plus puissant à ce jour. Chaque modèle est équipé d’un processeur quadricœur, d’un processeur graphique jusqu’à 3x plus rapide*, d’une caméra FaceTime HD et de la technologie E/S ultra-rapide Thunderbolt. Son écran panoramique ultra-haute résolution rétroéclairé par LED rend les vidéos, les photos et les appels FaceTime spectaculaires. Venez découvrir le nouvel iMac chez BEMAC. Beau à l’extérieur, il est tout en puissance quadricœur à l’intérieur.

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SÉlEction zut ! So sex, so rock’n’roll ! FESTIVAL

Certains se souviennent de Gossip aux Eurockéennes de Belfort en 2008. Ce concert est entré dans la légende du festival, mais aussi dans la grande histoire du rock’n’roll. La sécheresse de la rythmique syncopée et incisive tranchait alors avec la moiteur ambiante, jusqu’au moment où Beth Ditto a décidé de poursuivre le chant au milieu de la foule, vêtue d’une simple culotte et d’un soutiengorge trop serré. C’était digne d’un concert des Stooges, et le public prenait conscience qu’il vivait un instant unique. Beth Ditto revient à Belfort avec la ferme intention de défendre avec la même ferveur sa production solo, plus orientée disco. Parmi les autres têtes d’affiche, Arcade Fire, de retour après leur concert quasi apocalyptique en fin d’édition 2007, mais aussi Beady Eye avec l’exOasis Noel Gallagher, The Dø, les Arctic Monkeys, Queens of the Stone Age et l’incontournable Lemmy de Motörhead. À noter : la carte blanche offerte à notre trublion national, l’ami Katerine, qui viendra accompagné de l’équipe de strip-teaseuses new burlesque du film Tournée de Mathieu Amalric. Beth Ditto et Mimi le Meaux sur les abords du lac de Malsaucy, l’été sera chaud, décidément très chaud ! (E.A.) Les Eurockéennes de Belfort, du 1 au 3 juillet sur la presqu’île de Malsaucy - www.eurockéennes.fr 4 pass pour les 3 jours à gagner en envoyant un courrier à la rédaction de Zut !

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Le chant de la terre

PHOTO

Si les pages de Zut ! et les murs du cinéma Star accompagnent son travail de portrait, la photographe Nathalie Savey n’en poursuit pas moins, en parallèle, un travail de recherche plastique. Avec sa dernière série, De l’immense fatigue des pierres, elle propose une variation photographique sur le son de l’eau. Instillant le doute sur les proportions, elle transforme un phénomène bien tangible en un univers étrange. À découvrir à Strasbourg et Amiens. (S.D) Horizons fabuleux, jusqu’au 9 juillet à la galerie Nicole Buck 3, rue des Orfèvres à Strasbourg Documents terre, du 15 juin au 20 octobre à la maison de la Culture d’Amiens http://nathaliesavey.free.fr/

Arts plats GASTRONOMIE

Voici deux livres de cuisine très Passard et très arty pour compléter votre bibliothèque culinaire. Collages & Recettes est signé du maître lui-même. De coupes en découpes et des légumes aux collages, tout en délicatesse et harmonie, le végétal, magnifié dans ses assiettes, est aussi le sujet de complexes compositions graphiques : les ingrédients des recettes y sont croqués avec l’œil d’un artiste face à son modèle. Toutes les obsessions gustatives du chef de L’Arpège sont retranscrites dans les magnifiques collages aux réminiscences fifties de cet ouvrage culinaire raffiné. Dans le second livre, croqué par le dessinateur Christophe Blain (qui a suivi le maestro pendant plus de deux ans, de sa cuisine à ses potagers), on découvre une autre facette d’Alain Passard, tout en séduction, tension et énergie. 14 recettes viennent compléter cet ouvrage truculent, une bonne raison de le consulter souvent pour sublimer les légumes de votre maraîcher chéri. (M.C.D) Christophe Blain, En cuisine avec Alain Passard, Gallimard, 96 pages env. 17€ Alain Passard, Collages & Recettes, Alternatives, 108 pages env. 29€

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SÉlEction zut !

Rock your brain !

Léz Arts Scéniques distille pour la dixième fois un doux poison à base de bonnes grosses guitares qui tachent et de basses hip hop. Avec le même souci d’ouverture et de mixité, le festival mélange au fil des ans les publics et les sonorités. Trente-huit groupes se partageront les deux scènes aux couleurs métal, punk, rock, hip hop ou électro. Seront notamment au programme les Américains de Neurosis, Nashville Pussy, Public Ennemy ou encore les français d’Assassin. (C.C.) Léz Arts Scéniques Les 14, 15 et 16 juillet à Sélestat www.lezartssceniques.com

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ARTS

Au-delà du réel

Personne (ou presque) ne le sait, mais l’une des importantes figures de la peinture surréaliste française réside à 90km d’ici. Saint-Dié-des-Vosges rend hommage au trop discret Pierre Didier en présentant, aux côtés de pièces historiques, les créations récentes et hyperréalistes d’une œuvre qu’à 82 ans, l’artiste n’a jamais cessé d’enrichir. Pierre Didier, du 9 juillet au 18 septembre au Musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges

Visuel : Pierre Didier, Le Chiffon blanc déchiré, 2006

FESTIVAL


freemantporter.com

freeman store strasbourg - 17 rue de la haute montĂŠe 29 zut !


SÉlEction zut ! MODE

Polish 3X MIEUX !

DESIGN

Nous vous avions parlé dans le n°8 de ZUT ! de ce site qui réalisait prénoms et toutes sortes de jolis mots (ou pas !) en fil de fer... Changement d’adresse mais pas de doigté : les commandes peuvent à nouveau affluer pour répondre à vos envies les plus folles ! C’est désormais un trio qui est aux commandes de ces élucubrations poétiques tordantes ! Créatifs et polyvalents, Zoé Rumeau, Elsa Blin et Jules Maillard réalisent installations, sculptures, scénographies, graphisme, typographie artisanale et plein d’autres curiosités à découvrir… chez eux trois ! (M.C.D) Mots à partir de 7€ la lettre www.eux3.com

Neo Rauch, Alte Verbindungen, 2008

Songes

Stéphanie Radenac est une fille en or qui sait sublimer l’ordinaire… Avec sa dernière création, une serpillère brodée, elle élève le ménage au rang de pur orgasme. Messieurs, au lieu de fantasmer sur une soubrette, faites plutôt le ménage et transformez notre home sweet home en 5 étoiles ! Allez, zou ! Au travail et Faut que ça brille !!! (M.C.D) Serpillère brodée or, vendue entourée de papier de soie dans une luxueuse boîte blanche. Disponible en vente en ligne courant juin – 35 € www.stephanie-radenac-atelier.fr

ARTS

C’est l’un des plus importants peintres contemporains. Et pourtant, il est presque inconnu dans l’Hexagone. Chef de file de la nouvelle école de Leipzig, mouvement de peinture contemporaine figurative, Neo Rauch propose des toiles d’une puissance magnétique, étrange et troublante, reconnaissable entre mille, où le réel rejoint le surréalisme. « Peindre est pour moi le prolongement d’un rêve avec d’autres moyens... », explique-t-il. Le musée Burda expose actuellement 40 de ses toiles grand format, faisant des frontaliers que nous sommes de vrais privilégiés. Neo Rauch, jusqu’au 18 septembre au musée Frieder Burda de Baden-Baden (D) – Lichtentaler Allee 8b www.museum-frieder-burda.de

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GASTRONOMIE

Wasabi ! DESIGN Décoburo 4, Le Schlossberg à Zellenberg 03 89 21 00 www.usm.com

La polyvalence et la fonctionnalité ne sont pas les seules qualités des meubles USM Haller… Adaptés aux lieux de travail comme à l’habitat privé, leurs laquages aux couleurs punch – réalisés avec des peintures non nocives pour l’environnement – apportent un vrai coup de fouet à un intérieur. Des meubles capables de s’intégrer à des espaces variés, du plus classique au plus design, et que vous pourrez choisir et composer chez Décoburo, le distributeur régional de la marque suisse. On aime cette version vert acide qui, avec sa green attitude, booste ce bureau mixant boiseries brutes et tapis ethnique. Inspirant. (M.C.D)

SOIF OH ! Être bien hydraté en ces temps de chaleurs estivales est une obligation ! Et quand l’eau prend des couleurs, c’est encore plus désaltérant. Les six parfums de la vitaminwater, l’eau vitaminée crée en 1996 en plein cœur de Manhattan, sont enfin disponibles à Strasbourg. L’alter ego idéal de vos bagels, à déguster en portant une panoplie boyish à la Diane Keaton et en regardant le dernier Woody Allen of course ! (M.C.D) En vente au cinéma UGC et chez Bagelstein, rue des Orphelins et rue Saint-Étienne www.vitaminwater.fr www.bagelstein.com

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SÉlEction zut ! Si loin, si proche

ARTS

Gabriel Veyre, Autoportrait, 1935

On est toujours frappé, en regardant des photographies anciennes, de voir à quel point les gens nous ressemblent. Tout à coup, la courbe du temps semble s’infléchir, le passé n’est plus un territoire brumeux peuplé d’êtres mystérieux. Les paysages et portraits de Gabriel Veyre, photographe et cinéaste officiel du sultan Moulay Abd el Aziz de 1901 à 1936, opérateur Lumière et correspondant de L’Illustration, dressent ainsi un portrait étonnant du Maroc, entre vie quotidienne et légende. Et ce qui frappe le plus, ce sont ses portraits, qui sembleraient presque avoir été pris hier, si les couleurs caractéristiques de l’autochrome, le premier procédé couleur, ne les replongeaient dans un temps mythique. (S.D.) Gabriel Veyre, un rêve en couleur, du 1er au 31 juillet et du 15 au 28 août à La Chambre – 4, place d’Austerlitz www.la-chambre.org

Terres à l'envers

ÉVÉNEMENT

bijoux

Ô mon bijou !

Fragiles et forts : des bijoux qui viennent s'entrechoquer avec nos personnalités. On découvre chez Pêle Mêle Marine de Diesbach, jouant avec le feu, avec le doux ou le froid. Collier, bague ou bracelet, la créatrice fusionne en un seul bijou futurisme et représentations végétales. De jolies et gentilles perles viennent trancher avec la force du métal sur des formes géométriques modernes. On aime. (C.B) Pêle Mêle 9, rue des Veaux - 03 88 32 54 59 www.pelemele.eu

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Art et Vin

ARTS

Dans le cadre de l’ouverture du restaurant Terre à Vin des Champs à Ittenheim, la galerie d’art contemporain VO présentera les œuvres de Jean-Claude Hautin. Subtil et délicat, son univers pictural retranscrit l’évanescence du moment par des griffes de couleurs proche de l’impressionnisme. Une peinture sensuelle qui laisse toute sa place à l‘émotion. (C.C.) Exposition jusqu’au 31 août à la galerie VO/Terres à Vin des Champs 3, rue Louis Pasteur à Ittenheim

A l'endroit, à l'envers, nos terres se mélangent et se retournent à loisir lors d’un événement hors norme : Terres à l'envers. L'occasion d'appréhender le monde agricole aux détours d'événements comme la création maison de poupée colorée de 36m², constituée d'éléments en « céréales » : cuisine, chambre à coucher, salle de bain ou bureau. Originale, l'initiative séduirait Hansel et Gretel qui auraient pu s'en donner à cœur joie, sans trop prendre de poids. Plus loin, les filières agricoles s'affronteront aux portes de la ville lors d'un concours de labour. (C.B) Terres à l'envers, du 16 au 18 septembre à Oberhausbergen www.lesterreseenvers.com


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SÉlEction zut ! L’emblématique modèle Ginkgo de la manufacture de souliers Heschung sort cet été en série limitée. Une belle idée que de revisiter ce modèle phare dans une version tout de cuir et de lin gris et en seulement 40 exemplaires ! La rareté suscitant souvent l’envie, il est fort à parier que les dandys avides d’exclusivité ne vont faire qu’une bouchée de cette bottine bi-matière au cousu Goodyear. Les puristes savent bien que cette technique de fabrication permet une plus grande longévité de la chaussure et que le ressemelage se fait sans aucune altération de la tige… Mais faites vite : un décompte sur le site d’Heschung indique le nombre de paires disponibles ! Et si d’aventure vous n’êtes pas assez rapide, d’autres exclusivités et co-branding sont à venir à la rentrée… Pour être informé à temps, de télécharger l’application iPhone Heschung ! (M.C.D)

MODE

Must have !

Boots Ginkgo Anicalf – 490 € www.heschung.com

MODE

Paquetage de luxe

Une chose est certaine, samedi, je me fais la malle à Haguenau (en train, le 13h54 est parfait) et je file directement au tout nouveau musée du bagage ! 300 m2 qui permettent un déballage ultra-chic de plus de 400 bagages, du 17e à nos jours… Du plus saugrenu, une malle apothicaire de plus de 300 éléments, au plus sérieux, avec la malle-table d’architecte, en passant par une somptueuse malle-lit de 1870 et un raffiné nécessaire de toilette… la visite ne peut qu’être inspirante, surtout juste avant les grands départs estivaux et les bourrages de valise. Un petit bond en arrière (un chouia snob, je le concède) qui peut nous aider à avoir enfin de l’allure sur les quais de gare… On reverra The Darjeeling Limited et on suivra Adrian Brody, Owen Wilson et Jason Schwartzman dans leurs déambulations indiennes avec leurs divins (et innombrables) bagages customisées Louis Vuitton… (M.C.D) Musée du bagage 5, rue Saint-Exupéry à Haguenau

Visuel : The Darjeeling Limited de Wes Anderson

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Danses macabres FESTIVAL

In da Colmar Qui l’eut cru ? 50 Cent à Colmar ? Rien de moins surprenant ! Depuis plus de 60 ans, tous les géants de la musique sont passés par la Foire aux Vins, aucune raison que le rappeur new-yorkais fasse exception ! On suppose que le succès rencontré par David Guetta lors des deux dernières éditions 2009 et 2010 a pu peser dans sa décision de s’y produire pour une date unique en France. Peut-être le petit frenchy a-t-il vanté le plaisir de nos petits vins régionaux. Quoi qu’il en soit, le célèbre rappeur rejoint la longue liste des personnalités qui font l’objet du grand cru 2011 : Moby, Bob Sinclar, Martin Solveig, la révélation soul Selah Sue, Olivia Ruiz, Cali… (A.B. et L.L.) Foire aux Vins de Colmar, du 5 au 15 août (concert de 50 Cent le 13 août) www.foire-colmar.com

ARTS

Der Schlaf der Vernunft, Le sommeil de la raison. Ainsi Damien Deroubaix a-t-il intitulé cette exposition où il présente peintures et sculptures. Allusion sans ambiguïté à une époque, gouvernée par le profit et l’intérêt personnel dans l’indifférence presque générale. Un monde absurde que Damien Deroubaix tente de décrire dans de grandes peintures sur papier, à travers un vocabulaire de symboles et de figures qu’il assemblerait presque comme un schéma. Sans hiérarchie, les références à l’histoire de l’art, à l’histoire, à l’esthétique rock et aux cultures underground, à la publicité… se côtoient dans une peinture brutale mais certainement pas désespérée, car elle est ici un moyen d’action. (S.D.) Damien Deroubaix, du 24 juin au 8 octobre à La Chaufferie 5, rue de la Manufacture des Tabacs www.esad-stg.org MUSIQUE

Bretz’Yelle

La plus déjantée des pop-girls françaises revient en force avec son fantastique Safari Disco Club. Une invitation à entrer dans sa jungle électro aussi acidulée qu’allumée ! Elle a fait la première partie de Katy Perry et une performance remarquée lors du festival le plus cool du moment : Coachella en Californie. Yelle s’exporte. Dans son dernier clip, elle s’affiche avec un objet de désir en tour de cou : le bretzel ! Après Eric Humbert et ses pendentifs à l’emblème local en or et serti de diamants, on le retrouve parfaitement revisité sur la chanteuse bretonne. Ca se croque, on craque. (C.L.) Yelle, Safari Disco Club, Recreation center/Barclay En concert dès l’automne à la Laiterie www.laiterie.artefact.org

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SÉlEction zut ! Transports

ARTS

En quatre ans, Laurent Kohler a réalisé plusieurs centaines de dessins dans le tramway strasbourgeois. D’un trait forcément rapide, il capte cet environnement familier et sans cesse en mouvement, où le paysage et ceux qui y voyagent changent à chaque arrêt, où le spectacle est toujours renouvelé. Il multiplie ainsi les croquis simples et vivaces de ses contemporains, de leurs petites manies et des lieux qu’ils traversent, tout en prenant quand même le temps de regarder sous les jupes des filles…

Charles-Frédéric Oppermann, Cascade du Nideck, août 1817, Strasbourg, Cabinet des estampes et des dessins Photo : M. Bertola

La vie du tram, du 6 au 22 juillet, alle Conrath à l’Hôtel de ville 9, rue Brûlée

JOAILLERIE

La corde au cou Un mariage sans amour, luxe et gourmandise, est-ce bien raisonnable ? Qui n’a pas fantasmé sur le cake d’amour de Peau d’âne, de l’enchanteur Jacques Demy ? Chut ! Arrêtez de vous chamailler pour le choix de la pièce montée qui va nourrir vos 500 invités triés sur le volet… D’un clic, je vous ordonne de vous rendre sur le site Rouge Passion de Cartier et de télécharger sans tarder la recette du Gâteau d’amour créé par Christophe Michalak ! Votre obéissance sera récompensée avec le gâteau-livre que le très doué chef pâtissier du Plaza Athénée a créé pour le célèbre joaillier. Rhâaaaa ! Le bonheur sera à son apogée. L’été ou jamais pour se marier, se livrer et se délivrer d’un poids qui peut peser très lourd : La bague et le gâteau de fiançailles. Sans oublier d’y glisser le modèle Entrelacée de Cartier, un simplissime et délicieux cordon noué en or jaune, blanc ou rose…( M.C.D) Bague Entrelacée, Cartier Disponible en plusieurs modèles et 3 ors www.cartier.fr et rouge.cartier.fr

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ARTS

Balade

Une exposition comme une promenade… Le goût de la nature nous emmène à travers les œuvres picturales du XIXe et du début du XXe, lorsque le paysage était le lieu de toutes les expérimentations formelles et intellectuelles. Du romantisme aux nabis, elle nous fait traverser sous-bois inquiétants, montagnes immuables et puissantes, ruines pittoresques et paisibles campagnes. Et l’on apprécie tout particulièrement l’étape de la galerie Heitz, où gravures et aquarelles se posent sur un judicieux bleu lavande qui en révèle toute la finesse… (S.D.) Le goût de la nature, jusqu’au 15 août au musée des Beaux-Arts (Palais Rohan) – 2, place du Château www.musees-strasbourg.org


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SÉlEction zut !

Visionnaire !

DESIGN

Comment un intérieur peut-il devenir plus contemporain tout en répondant aux besoins d’aménagement et d’agencement de vos espaces de vie ? En le confiant à 197 DESIGN et à leurs architectes d’intérieur. Vous pourrez vous offrir leur vision contemporaine et des marques prestigieuses comme Desalto, Riva 1920 ou Leolux… Chez ce célèbre éditeur néerlandais, le canapé B.Flat d’Andeas Berlin (voir visuel) nous a séduit par son ambivalence et son dossier inclinable entièrement rabattable. En gommant sa hauteur, on libère l’espace sans rien entraver de la perspective de la pièce : une modularité fabuleuse qui n’élague en rien le confort ! (M.C.D) 197.DESIGN 197, avenue de Strasbourg 03 90 29 50 40 www.weberlifestyle.com

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La finesse du trait

ARTS

Kim Bom, Mapping of Strasbourg 1, 2011

L’espace international du CEAAC met en parallèle deux œuvres tout en délicatesse. La Coréenne Kim Bom peint les villes qu’elle visite. En résidence à Strasbourg, elle propose une cartographie très subjective de la ville. Ses peintures naïves témoignent d’un vif sens du détail, réel ou imaginaire, et dégagent une vraie douceur de vivre. Les dessins de la Strasbourgeoise Gaëlle Lucas, plus autobiographiques, tiennent presque du journal intime. Dans ceux présentés ici, réalisés lors de sa résidence à Budapest, elle continue d’explorer, avec beaucoup de retenue et de symboles, la féminité, le fantasme, le désir, l’enfance et le rêve. (S.D.)

Photo : Coco Amardeil

Kim Bom et Gaëlle Lucas, du 24 juin au 24 juillet au CEAAC 7, rue de l’Abreuvoir www.ceaac.org

DESIGN

DRÔLE & DÉCALÉ !

Partie de thé sous l’eau LIVRE

Partie de thé sous l’eau ? Improbable dites-vous ? Mais non, Mimi Oka et Doug Fitch ont réalisé cette expérience loufoque, parmi tant d’autres, que l’on peut retrouver dans leur livre Festins orphiques. Comme quoi, il suffit d’un peu de créativité et d’imagination, pour faire de la gastronomie un art à part entière ! De magnifiques visuels originaux et surprenants… (A.B. et L.L.) Festins orphiques de Mimi Oka et Doug Fitch, Éditions de l’Épure

Une touche de rose par-ci, une touche de jaune par là… Avec Anne Hubert, la créatrice de La cerise sur le gâteau, le démodé est à la mode ! Avec son univers flashy, elle nous offre une collection de linge de maison sérigraphié impertinente et acidulée. Les torchons se parent de jolies gambettes, de vélos nerveux et les nappes donnent envie de se mettre à table illico ! Entre déco rococo et accessoires girly, la jolie marque a signé une mini-collection pour Monoprix, au succès mérité. (C.D.) www.lacerisesurlegateau.fr En vente à la Galerie Fou du Roi

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SÉlEction zut ! So gIpsY ! Notez dans votre agenda cette date de rentrée au parfum de vacances : du 5 au 19 septembre 2011, les émaux psychédéliques de la marque Frey Wille fêtent leurs 60 ans ! Ce sera l’occasion pour les « couture addicts » de découvrir des pièces vintage et uniques, réalisées par Frey Wille pour la maison Saint Laurent ou Paco Rabanne… Et pour patienter, complétez votre garderobe d’été avec des accessoires pops et glissez dans vos bagages le tout nouveau livre sur l’artiste peintre, penseur et architecte, Friedrich Hundertwasser, dont les œuvres inspirent les motif des collections de ce bijoutier atypique. (M.C.D)

MODE

Hunderwasser par Pierre Restany, Parkstone – env. 39€ Frey Wille 1, place du Temple Neuf 03 88 32 13 85 www.frey-wille.com

ARTISANAT

Le jardin des délices ARTS

Un havre

ARCHI

Quand la création offre un soutien au malade… Les hôpitaux de Strasbourg poursuivent leur politique de commande publique et ont confié aux trois jeunes designers de Pil l’aménagement des trois unités de neurologie de l’Hôpital de Hautepierre. À partir des témoignages de l’équipe médicale et des patients, ils ont imaginé des espaces à la fois doux, rassurants et fonctionnels, où la couleur guide le patient dans ses déplacements… Nouveau Pôle neurologie, à l’hôpital de Hautepierre www.chru-strasbourg.fr

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Master class C’est l’une des spécialités de la maison : confronter un artiste à ses références, à sa filiation, à son siècle… et cela donne toujours des expositions passionnantes. Cet été, la fondation Beyeler met en tension les œuvres de Constantin Brancusi (1876–1957) et de Richard Serra (né en 1939), deux des plus importants sculpteurs du XXe siècle. À travers leur travail, l’exposition explore 100 ans de recherche sur la forme plastique, de la figuration à la sculpture comme espace. Constantin Brancusi et Richard Serra, jusqu’au 21 août à la fondation Beyeler – Baselstrasse 101
 à Riehen / Basel - www.beyeler.com

Artisanat et art n’ont jamais été aussi proches. Le relieur David Pardo installe son atelier place Arnold et invite le public à découvrir cet art ancestral et les luxueuses matières à partir desquels il travaille. Il a pensé ce lieu comme un espace serein, à l’écart du bruit du monde, où l’on renoue avec la minutie du travail manuel et personnalisé. David Pardo réalise sur mesure des reliures pour tous les ouvrages, qu’ils aient une valeur historique ou simplement sentimentale. La galerie d’art adjacente présente tableaux, enluminures et sculptures et prolonge la douceur de la visite d’un lieu hors du temps. (P.E) Ouverture exceptionnelle les 12, 13, 19 et 26 juin Atelier Phenix serein 5, place Arnold www.phenixserein.com



SÉlEction zut ! SOIF

ARTS

Poupées Russes

La pin-up est au centre de toutes les attentions de Luba Hoffmeyer Lubimova, architecte russe et artiste peintre installée à Strasbourg depuis une vingtaine d’années. Ses toiles ouvrent la programmation de la nouvelle galerie d’art Planet Theater, l’occasion de découvrir ses figures ultraféminines qui surjouent la séduction et font office de portrait-appât interrogeant le spectateur. Avec leurs regards écarquillés et leurs bouches en cœur, ses pin-up émergent, semblables à un leurre… Les détails s’évanouissent et les époques se superposent mais nous ne sommes pas dupes devant ce travail tout en subtilité et en sérialité… Cette vision séductrice de la femme n’en est pas moins réelle, le rapport à la beauté dans notre société ne laissant que peu de place à la laideur et aux physiques atypiques ou ingrats. Et finalement, à bien y regarder, ces sourcils relevés laissent transparaître une expression un peu cruelle… Et de repartir de cette exposition en fredonnant cette chanson de Constance Verluca : « Tu es laide, je suis jolie… Tu es glauque, je suis sexy… » (M.C.D) Luba Hoffmeyer Lubimova, Pin-Up, jusqu’au 25 juin à la galerie Planet Theater Jean 1, rue des Sœurs 06 70 30 89 88

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SOIF

Sobres après tout

www.border-line.fr

Que font quatre colocataires entreprenants, ne manquant pas d’humour et d’élégance et surtout trop jeunes pour être blasé ? Ils s’associent pour créer BorderLine, soignent le packaging en affichant un blason barré pour revendiquer la fin des conventions et plongent tête baissée dans le marché de l’agroalimentaire en lançant des cocktails de fruits, 100% naturel et… sans alcool ! Fraîchement émoulu d’une école de commerce et zigzaguant entre l’Alsace et la capitale, le quatuor a élaboré un premier duo de jus de fruits aux noms évocateurs : Dandy des basfonds et Nymphette délicieuse… Tout un programme pour s’encanailler le gosier ! Au rythme de deux jus par saison, la collection printemps-été 2011, à découvrir fin juin, propose un nouveau couple… plus mature. Le Tartuffe de Monte-Carl, un cocktail à base de pamplemousse rose, et La cougar puritaine, un jus de mangue relevé de citron vert sur un fond de verveine. Leurs titres pleins d’humour font déjà le buzz, de Paris à Strasbourg ! À boire sans retenue au Tinta Café, chez Bistrot&Chocolat, Saveurs d’Épices, rue du Fossé des Tanneurs ou chez Victor, la nouvelle épicerie-sandwicherie de la rue des Frères. Les haltes borderline, en toute sobriété et panache, pour dandys bien accompagnés et marchant droit… (M.C.D)


Électron libre

Depuis sa création en 1997, l’association d’insertion Libre Objet a fait naître une bien jolie collection d’objets d’artistes, tous fabriqués en petite série et de façon artisanale par du personnel en réinsertion. Une mine d’idées pour des cadeaux arty et solidaires ! Et pour coller à ce numéro très gourmand, nous vous avons sélectionné ceux qui devraient donner un peu de fantaisie à votre cuisine. Avec une mention spéciale aux multiusages et poétiques Pinces charmantes de Jérémy Page. Pincez-moi, je rêve ! (M.C.D)

DESIGN • Cuillette de Laurent Reynes, en wengé et acier inoxydable env. 22€

• Les Gluons du frigo d’Anne Basaille, magnets en contreplaqué de bouleau env. 18€

• Le Dessous de Philippe Bruneteau, dessous-de-plat en silicone env. 8€

• Trampolinafruit de Rosine Clauss, coupe à fruits en lycra et aluminium env. 21€

• Les Pinces charmantes de Jérémy Page, en bois, fil galvanisé et teinture env. 12€ l'unité (également disponible à la galerie Fou du roi)

CUISINE

B.O à croquer Pierre Gagnaire et Chilly Gonzales ont composé à quatre mains un livre qui retrace, en recettes et en musique, la journée d’un artiste, du réveil au dîner. Pierre Gagnaire, chef avant-gardiste triplement étoilé, a mis en musique, avec le pianiste canadien et déjanté Gonzales, 175 recettes simplissimes qui mettent l’eau à la bouche. Deux fous de jazz et de la vie qui vont faire swinguer les fouets, frémir les cocottes et chauffer le piano. Un livre de cuisine hors normes. (M.C.D) Bande originale, de Pierre Gagnaire et Chilly Gonzales, Flammarion, 192 pages – 49€

OUVERT DU LUNDI AU SAMEDI DE 18 H 00 À 01 H 30 CONCERTS LIVE PUNK / GARAGE ROCK / JAZZ BLUES

SOIRÉES DJ’S

FUNK / HIP HOP FUTURE BEATS

7 RUE DE L'ARC EN CIEL STRASBOURG WWW.MUDD-CLUB.FR 43 zut !


SÉlEction zut ! DESIGN

Fruit of the boom

Oui, les pommes se cueillent dans les arbres. Non, elles ne poussent pas dans les rayons des supermarchés. Nos kids urbains vont enfin le redécouvrir, avec cette coupe ludique et graphique créée par la jeune maison d’édition jurassienne Y’a pas le feu au lac. (M.C.D) Fruit Boom par Laurens van Wieringen, en hêtre et acier env. 109€ En vente à la galerie Fou du roi www.yplfl.com

Le rendez-vous des toqués ! Depuis trois ans, Cuisine Aptitude organise le concours les Toqués d’entreprises. Le but est simple : réunir 32 équipes de cinq collègues, issues d’entreprises de tous secteurs, qui vont s’affronter aux fourneaux. Aiguisez couteaux, la compétition sera sanglante ! Elle sera aussi source d’émulation et créera de la cohésion d’équipe… Le challenge 2011 débutera par des qualifications en octobre et se terminera en public le 4 novembre dans le cadre du Salon de la gastronomie, des arts de la table et de la décoration au Palais des Congrès. Inscription dès à présent. (E.A.) Cuisine Aptitude 2, quai des Bateliers 03 88 36 11 72 www.cuisineaptitude.com

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ARTS

Les Lauréats C’est l’événement de l’année… en tout cas ça s’en approche. Les 87 diplômés des Arts décos exposent leurs travaux et recherches. Peintures, sculptures, œuvres graphiques, illustrations, projets de scénographie investissent toutes les salles de l’école le temps d’un week-end et d’une fête au jardin toujours mémorable. (S.D.) Diplômes 2011, les 25 et 26 juin à l’École supérieure des arts décoratifs 1, rue de l’Académie Fête des diplômes le 24 à partir de 18h30 www.esad-stg.org

Visuel : Camille Brès, Coup de soleil, 2010

CUISINE


DESIGN

C o o l Stool Tabourets à composer librement, 35x35x35cm – 150 € pièce, sur commande uniquement. soniaverguet@yahoo.fr

Le tabouret fait partie de ces petits meubles polyvalents qui savent se rendre indispensables… Mais ne vous fiez pas à sa personnalité affable et consentante, il a du caractère et sait aussi se parer d’atours séduisants et variés ! Ceux de la jeune designer strasbourgeoise Sonia Verguet font partie de ceux-là : composés d’une base en pin verni et réalisés à la demande et artisanalement par un menuisier, ils sont recouverts de différentes assises faisant appel à nos souvenirs d’enfance. Toile de Jouy, fil de scoubidou géant aux couleurs acidulées ou velours ras, le mélange est garanti amusant et décalé sa structure sobre et minimaliste. Le choix ne sera pas facile ! (M.C.D)

Capsule ÉCOLE

Présenter une mini-collection avec des pièces en série limitée, en dehors du calendrier traditionnel, c’est über chic et très convoité. On l’appelle la Collection Capsule. Les modeuses en raffolent et les créateurs en profitent ! Le BTS Design de mode s’en est inspiré pour faire défiler fin mai les créations réalisées par la promotion de 2e année pour clôturer en beauté sa formation. Sur le podium, on découvre des modèles en feutre et vinyle ajouré, robes en tulle, bustiers graphiques et sarouels en soie : des inspirations affirmées pour des stylistes en herbe qui affichent déjà leur identité. Bonne chance à ces futurs créateurs qu’on aimerait voir un jour à la Fashion Week. (C.L.) BTS Design de mode au lycée ORT 14, rue Sellenick 03 88 76 74 76 www.strasbourg.ort.asso.fr

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SÉlEction zut ! CERF QUOI ? Vous êtes fan de papertoy mais vous n’avez pas cédé à la vague bobo des trophées accrochés au mur du salon ? Vous aimez les travaux manuels et envisagez de jeter votre télé sans savoir par quoi la remplacer ? Alors ce cerf en papier à monter soi-même risque fort de vous convenir. Derrière Foldeer se cache un duo pepsi et strasbourgeois : Mathieu Roth aka dokMixer, directeur artistique dans une agence web, est le designer de ce beau pliage ; Alice, auteure et animatrice d'ateliers d'écriture, est la gérante et la shop manager de la marque. Après acquisition de leur Foldeer, il vous faudra fournir un petit effort de montage, avant de pouvoir clamer à l’assemblée : « Cerf moi qui l’ai fait ! » Voilà qui risque de vous donner de l’élan pour organiser des soirées à thème type « Krisprolls & saumon ». En plein été, avouez que c’est plus que parfait. À shopper dans plein de couleurs pour être raccord avec votre déco, et livré dans un joli emballage rempli de goodies ! (M.C.D)

DESIGN

Foldeer, env. 55€ + 5€ le kit de colle et de pinces. En vente sur www.foldeer.etsy.com www.foldeer.dawanda.com www.dokmixer.com www.lesbiscuitsdalice.net MODE

En ligne ! Allure soutenue et vision u(A)ltra contemporaine pour le nouveau site de L’Altra ! Filez-y découvrir la mise en scène de l’impeccable sélection de créateurs de cette boutique incontournable. Du style en toutes circonstances !

Si Zut alors ! est l’expression française favorite de nos amis anglophones, on n’est pas peu fier d’être exporté jusqu’aux States et de partager notre patronyme avec un studio graphique dément, découvert par hasard sur la toile. Notre cousin d’Amérique partage cet amour pour la typographie, l’art et les mots dans une démarche chromatique et esthétique poussée. À croire que le beau est dans nos gênes ! (C.L.)

www.altramode-mp.com

www.zutalorsinc.com

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Pop Up

GRAPHISME

Remember

MODE

Un t-shirt porteur d’histoire, c’est le concept de la marque urbaine Speeches. Une sape revendicatrice qui se porte le point levé pour ne pas oublier les événements qui ont marqué les époques. La mode comme nouveau territoire d’expression, les messages sont évocateurs et collent parfaitement à la peau. On adore le packaging, des boîtes aimantées aux allures de livres qu’on range volontiers dans l’armoire ou dans la bibliothèque. What a speechless brand ! (C.L.) En vente chez Vintage Store 10, place Saint-Etienne 03 88 10 98 78 - www.speeches.fr


Agencement, Décoration et Rénovation Particuliers, Boutiques, Hôtels, Restaurants, Entreprises

Agencement, Décoration et Rénovation Particuliers, Boutiques, Hôtels, Restaurants, Entreprises

Créateurs d espaces intérieurs contemporains Créateurs d espaces intérieurs contemporains

5 quai au sable - 67000 Strasbourg - info@carteblanche-interieur.fr- 06 73 18 54 85

« Less is more »

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Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

FACE A Avec Liza Manili Cette fille tape dans l'œil. Liza Manili est actrice, chanteuse et cet été, Liza with a Z est dans Zut ! De retour à Strasbourg où elle a passé son adolescence, cette jolie brune piquante au visage auréolé de taches de rousseurs rêvait de cinéma et de chansons... Une série double face s'imposait donc pour ce feu follet qui sortira son 1er album à la rentrée. Hier à Cannes, demain à Paris, elle balade avec grâce, son carré juvénile et graphique et puis pffff… d'un coup, sans prévenir, plus de pitreries, son regard praliné et acéré s'évade et nous fixe avec gravité, même le temps pluvieux le jour du shooting n'a pas résisté. Parce qu'avec une fille comme ça, le ciel est vite nettoyé : All the Clouds'll Roll Away ! myspace.com/lizaotroisfleurs et facebook.com/liza.manili

Coiffure Henry Olivier Make-up Anne Anacker pour Candice Mack Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen Assistantes photo Camille Vogeleisen / Preview, Laurianne Rieffel-Kast, Manon Ribs Boutiques Cartier, Gabrièle Schwartz, G-Star, L’altra, Ultima

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Perfecto en cuir VENT COUVERT et bas de maillot de bain ERES chez L’altra. Sandales en satin GIUSEPPE ZANOTTI DESIGN chez Ultima Bracelet Trinity en or rose, or jaune et or gris, bague Entrelacés en or jaune, collier et bracelet Trinity, le tout CARTIER

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Combinaison-pantalon en denim, haut bustier boutonnĂŠ G-STAR Collier Diamants lĂŠgers, en or rose et diamant CARTIER

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Bague EntrelacĂŠs en or jaune CARTIER

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Robe à encolure débardeur en jersey acier et ceinture de cuir BARBARA BUI chez L’altra. Montre Miss Pascha en quartz, or rose, satin et diamants CARTIER Bracelet Trinity en or rose, or jaune et or gris CARTIER. Collier Diamants Légers, en or rose et diamant CARTIER

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Maillot de bain ERES et gilet boutonné en voile de coton brodé BARBARA BUI chez L’altra. Collier Diamants Légers, en or rose et diamant CARTIER. Bracelet Trinity en or rose, or jaune et or gris CARTIER

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Perfecto en cuir VENT COUVERT et bas de maillot de bain ERES chez L’altra


FACE B


Robe trois trous en voile et dentelle D&G chez L’altra, sandales en satin GIUSEPPE ZANOTTI DESIGN chez Ultima

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Bracelet Alhambra en or jaune et onyx VAN CLEEF & ARPELS, Boucles d’oreilles Nérée en or rose REPOSSI, les deux chez Gabrièle Schwartz

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Robe en voile de coton, col claudine et plis religieuse et ceinture double boucle en cuir cognac BURBERRY chez L’altra Bracelets Alhambra en or jaune, onyx et nacre VAN CLEEF & ARPELS, bracelet ceinture en or tressé, le tout chez Gabrièle Schwartz

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Robe trois trous en voile et dentelle D&G chez L’altra Bracelet Alhambra en or jaune et onyx VAN CLEEF & ARPELS, boucles d’oreilles Nérée en or rose REPOSSI, les deux chez Gabrièle Schwartz

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TUPP TOP ! TENDANCE

Par Caroline Lévy // Visuel Dixie Tupperware Party*

Les soirées Tupperware sont l’objet de bien des fantasmes. Les hommes les redoutent : que peuvent donc faire leurs amies lors de ces réunions, si ce n’est se moquer d’eux ? Les femmes, elles, en ont très envie, mais sans savoir vraiment ce qui se passe. Pour Zut !, Caroline a décidé de franchir le pas…

« Allez, viens on va rigoler ! » Une phrase répétée une demidouzaine de fois pour me convaincre de participer à… une soirée Tupperware, où l’on va tester des boîtes. J’hésite à rire. On me la propose soit parce que je suis le parfait contre-emploi, je servirai donc de sujet d’observation sur qui tester son pouvoir de persuasion. Ou au contraire parce que j’inspire la ménagère de moins de trente ans, et là j’ai peur. Imaginez le topo : moi qui ne connais des boîtes que l’émission d’Arthur ou celles achetées en quantité considérable chez Ikéa, des poupées russes de la conservation, jamais utilisées en deux ans ! On me promet que ces soirées sont beaucoup plus détente que je ne l’imagine, que l’atelier savoir-faire (appellation d’origine contrôlée !) se fait dans la bonne humeur et surtout sans obligation d’achat à la fin ! Mais l’argument qui aura raison de moi et de mes principes (aussi hermétiques que ces boîtes), c’est de passer trois heures avec huit copines, à picorer dans les recettes réalisées par une animatrice tirée à quatre épingles ! La Tupperware Party – parce que, oui, c’est un moment de fête ! – se déroule chez ma meilleure amie. Elle aime cuisiner par dessus tout, collectionne les ustensiles de la marque N°1 de la vente directe et recevra tout un tas de cadeaux-carottes pour la remercier de nous avoir reçues. Je suis la première et découvre que le salon a été transformé pour l’occasion en un show-room de récipients aux couleurs acidulées ! La conseillère culinaire (nouvelle AOC !) est au-delà de mes attentes : elle a la voix haut perchée, porte une tenue improbable et ponctue chacune de ses interventions du prénom de notre hôte, un rêve ! La bande de trentenaires est là, les recettes vont pouvoir s’enchaîner sur un plan de travail improvisé. Au programme : des tartelettes à l’oignon pour la mise en bouche, une sauce pesto, des sushis, un caviar d’aubergine et, pour finir, une crème antillaise à base de spéculoos et mascarpone, que

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j’attends avec impatience. Des phrases chocs mémorables, des fous rires incontrôlés, des tests de produit entre chaque étape de la recette – comme essayer à plusieurs le Speedy Chef pour monter les blancs en neige, et lancer d’un regard niais vers l’assemblée : « ah oui c’est vrai, ça monte ! ». On se sent parfois pathétique – une soirée pleine de rebondissements en somme ! Parlons-en, des produits, hormis leur efficacité indéniable et leur garantie dix ans, je m’interroge sur la pertinence de leur appellation : Turbo Tup, Quick Chef, Mini-Max, ou Crystal pop sont autant d’envolées poétiques pour qualifier des boîtes en plastique. On a un peu l’impression d’avoir intercepté le SMS d’un ado au dialecte douteux ou de participer à une émission culinaire produite par M6, forcément ! Mais le moment fort reste de loin le passage en caisse, le remplissage du formulaire de commande passé au crible devant un jury de choc. Un passage individuel d’une extrême solennité et des félicitations de circonstance pour notre choix. Je repars avec le Turbo Tup, machine de guerre qui en 15 secondes fait le travail de 288 coups de couteau, c’est dire… Je me suis faite avoir comme une bleue ! Finalement, Tupperware c’est branché, après tout ces boîtes sont bien exposées au MoMA et la marque fait souvent plancher sur ses futurs modèles des étudiants en design (dont trois lauréats issus des Arts déco de Strasbourg). Ça se laisse tenter, mesdames ! Tupperware à Strasbourg 03 88 33 62 40 – www.tupperware.fr *On craque pour les parodies déjantées de Dixie en folle de Tupp’ www.dixiestupperwareparty.com


« Boire et manger autrement » 100% nature

RESTAURANTS s CAVES s GALERIE 3000 vins sur place et 2000 vins à emporter (caves) Vins au verre (restaurants) TERRES À VIN DES VILLES 342!3"/52' #ENTRE RUE DU -IROIR s TERRES À VIN DES CHAMPS )44%.(%)- RUE ,OUIS 0ASTEUR s

Des sélections musicales adaptées à vos envies ! (soirées d’entreprise, défilés de mode et lancement de produits, événements familiaux ou entre amis...)


Urb a n S t y l es MODE

Textes et photos Caroline Lévy

IVAN 22 ans, étudiant aux Arts Déco

Un Hipster sur le pavé strasbourgeois : tattoos apparents, chemise überboutonnée, chaînette et casquette de rigueur… Nous, on dit : Vive Ivan ! [drôle à prononcer, ndlr !]

Ton plat gourmand ?

De tendres patates du jardin, sautées à la graisse de canard, accompagnées de cuisses de canard confites, le tout avec une petite sauce roquefort !

Ta faute de goût ?

Je revendique ouvertement mon savoureux sandwich du goûter : une tranche de mie briochée au beurre de cacahuète et Nutella. Petit corps frêle s’abstenir !

Ton QG (quartier gourmand) ?

En bas de chez moi, chez Mario Chicken. Son poulet frit est bien meilleur que chez KFC !

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JULIE 21 ans, étudiante en mode

Bravo à Julie qui opte pour une silhouette joliment rétro en empruntant les codes de la pin-up : la combinaison short & socks. On aime aussi son sac façon minaudière, chiné à Prague.

Ton plat gourmand ? La ratatouille, sans hésiter. A la fois à déguster et à préparer ! Ta faute de goût ? Ajouter du beurre salé un peu partout, une vraie manie ! Ton QG ? Chez moi ! J’adore cuisiner. Sinon, L’ancienne chapelle, un petit resto à la Krutenau, inégalable…


Instants volés ou furtives rencontres avec des strasbourgeois en goguette… ILS ONT DU STYLE ET PRENNENT LA PAUSE GOURMANDE

GABRIELLE 21 ans, étudiante en communication

Cette jolie brune a compris comment porter le color block de l’été et mixe subtilement top et accessoires flashy. Coup de cœur pour son headband qui était autrefois la ceinture d’une robe. On crie : oui Gaby oh Gaby !

PAUL

Ton plat gourmand ? Bruschetta, saumon, tomates-mozza et sauce pesto, avec sa petite salade…Ça y est, j’ai faim !

24 ans, étudiant aux Arts déco

Ta faute de goût ? Je préfère manger les pizzas le lendemain, froides : je les trouve meilleures... Je sais, on ne peut pas faire pire !

Ton plat gourmand ? Le combo pain-beurre salé-roquefort-sirop d’érable…

Ton QG ? L’épicerie. Une super déco, une carte vintage, où l’on mange d’excellentes tartines.

Avec son jean couleur neige et son t-shirt fluo à la noix, Paul maîtrise à la perfection l’art du ridicool ! Mention spéciale pour son étui d’appareil photo revisité en sac et son casque chic et old school. T’as le look coco ! Quoi ???

Ta faute de goût ? Le corned-beef ! Je crois que c’est lié au packaging… Ton QG ? Chez Valentine, mon amoureuse.

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ATELIER CUISINE

Chef, entremétiers, pâtissiers, marmitons, garde-manger, reines des fous rires et lécheurs professionnels de cuillère en bois ont été réunis dans la cuisine du très chic showroom bulthaup pour le lancement de SES ateliers culinaires POUR enfants.

BRIGADOON Par Myriam Commot-Delon Photographies Christophe Urbain

Z

Zut ! se devait de suivre pas à pas ce premier rendez-vous, interdit aux plus de 14 ans et organisé avec maestria par Aline Bachmann. Un rendezvous très gai, au cœur d’une cuisine immaculée, désormais ouverte à nos chers petits… lesquels vont sûrement devenir des toqués de cuisine ! Un jour à marquer d’une croix dans votre calendrier et qui risque de revenir au programme de leurs activités… Plus souvent que l’apparition du village de Brigadoon dans le film de Vincente Minelli. C’est avec un grand professionnalisme que nos six participants se sont pris au jeu d’apprendre les bons tours de mains d’un (vrai) chef : Olivier Meyer. Une rencontre instructive et ludique avec un cuisinier qui privilégie le goût et les ingrédients naturels, bios et régionaux dans sa cuisine. Préparez-vous à admirer nos supers chefs de partie, armés jusqu’aux dents de fouets, sauciers et rouleaux ! Au menu ce jour-là : un éventail ludique et gourmand de bouchées sablées, orangettes, guimauves moelleuses et autres douceurs chocolatées. Mais pour rentrer dans la peau d’un super chef, le costume est important, et je peux vous assurer que l’on se sent tout de suite en condition quand on noue autour de soi le tablier noir brodé de blanc aux armes de bulthaup, surtout lorsqu’on a huit ans… Mais aussi douze ans ! N’est-ce pas Emma ? Une armure noire très chic, complétée par une toque et une cuillère en bois, est d’ailleurs offerte aux enfants dans un joli sac kraft qui sert aussi à ramener à la maison les preuves (aussitôt dévorées) de leur labeur.

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C'EST QUOI UNE BRIGADE ? La brigade est un système de hiérarchie que l’on trouve dans les restaurants et les hôtels de France. Elle est dirigée par un chef, lui-même secondé par un sous-chef, et qui a sous son autorité plusieurs chefs de partie dont le nombre varie suivant l’importance du restaurant (une brigade peut compter de 1 à 50 personnes !). C’est Georges Auguste Escoffier (l’inventeur des crêpes Suzette et de la pêche Melba, c’est lui !) qui a créé cette organisation qui permet à chacun d’être responsable de tâches précises. Un peu comme dans une ruche… mais avec des abeilles en blouse et tablier. Olivier Meyer et sa brigade de choc : « On envoie, vite, vite ! Le chocolat va refroidir ! Et attention, on n’oublie pas de se lécher les doigts ! »

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Des ateliers organisés le samedi matin, entre 10h et 12h, histoire pour les heureux parents désœuvrés de faire un tour en flânant au marché des petits producteurs ou de s’offrir un petit-déjeuner tardif en terrasse. Et, détendus, de récupérer deux heures plus tard leur progéniture ravie… Avec peut-être un peu de farine dans les cheveux mais beaucoup de fierté dans les yeux, surtout lorsqu’ils sortiront quai Kellermann avec leurs créations culinaires au bras. Attention, cela pourrait déclencher des vocations ! Parions même que les parents risquent aussi de s’inscrire aux cours pour adultes…

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De là, après, à fantasmer sur une cuisine bulthaup… Et une maman de me glisser à l’oreille : « Moi, il ne m’en faut pas plus pour hanter mes nuits. Ah ! leurs tiroirs qui glissent comme dans un rêve… Et leurs contenants en bois pour y ranger l’épicerie ou de belles piles de linges blancs et le design sculptural de leurs linéaires… ». b1, b2 ou b3 à votre service messieurs dames ! Vous avez dit beau, bon et bulthaup ?


Précision et récupération adroite d’une goutte de chocolat, l’adresse (ou la gourmandise) est vivement conseillée à nos cuisiniers en herbe

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Coup de feu et fou rire en cuisine : Emma tente de repêcher un mikado noyé dans le chocolat fondu… Oups !

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Attentionnée et sérieuse, rien n’échappe à Lou qui suit scrupuleusement les conseils d’Olivier

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Marco en mode nettoyage : La farine, ça colle vraiment bien aux doigts !

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Le festin de bulThaup… MmmmH, j’ai goûté et c’était un régal ! Et attention, on n’oublie pas de se lécher les doigts !

ADRESSES Olivier Meyer Cuisinier, formateur mais aussi chef à domicile et traiteur pour les particuliers ou les entreprises. Tel. 06 23 57 81 12 www.cookwitholivier.com bulthaup la cuisine 6a, quai Kellermann Renseignements, tarifs et inscription aux cours de cuisine : Aline Bachmann - 03 88 37 59 72 bulthaup.strasbourg@wanadoo.fr Les dates des prochains cours : • Enfants, dès 8 ans, le samedi 2 juillet de 10h à 12h • Adultes, le jeudi 23 juin à 19h30

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Õ Far Out! Les années Hip : Haight-Ashbury, Big Sur, India, Goa de Bernard Plossu (avec des photographies couleurs et noir et blanc, dont de nombreuses inédites, un entretien récent et deux reportages parus dans Rock & Folk il y a quarante ans !).

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,!EÖJOGPT!;!XXX/NFEJBQPQ/GS EJGGVTJPO!;!XXX/S.EJGGVTJPO/PSH Photographie: Peter Mc Arthur, Big Sur © Bernard Plossu

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Hey Cupcake !

TENDANCES

Par Cécile Becker / Photos Christophe Urbain

Bière-foot au masculin, champagne-gâteaux au féminin, les réunions exclusivement réservées à un seul sexe sont un moyen de partager exploits sportifs ou sexuels pour les uns, potins et recettes pour les autres (avec un « e »). À Strasbourg, des femmes à la fleur de l'âge se donnent rendez-vous pour cuisiner pâtisseries et autres gourmandises : cette année, le cupcake a traversé la Manche pour salir leurs lèvres rosées.

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C

e lundi après-midi à 17h, le soleil fait chauffer l'asphalte. Ce n’est pas un temps pour se goinfrer de sucreries remplies de beurre et autres ennemis de l'été, mais en fan absolue de cupcakes, ces petits gâteaux anglais cuits dans un moule en forme de tasse ou dans une caissette en papier, je me dirige avec entrain vers l'appartement d'Anaïs où s’organise une réunion pâtisserie. Jeune fleuriste svelte et à l’emploi du temps chargé, elle installe tout juste son atelier dans son appartement chic à la décoration vintage/moderne. Son dressing déborde de robes toutes plus belles les unes que les autres ; je lui demande d'où vient cette passion pour les pâtisseries : « Tout ça me fait penser aux Bake sales (vente de gâteaux) que mon équipe de natation organisait aux États-Unis, il y a tout ce côté convivial de cuisiner entre copines. Et puis, les cupcakes c’est tellement cute et gourmand ! Les petites portions, c'est mieux pour le régime. Bon, sauf si tu en manges cinq. Le côté 50’s « Honey I Baked » (Chéri j’ai fait des gâteaux) me plaît beaucoup aussi. » Ces mignonneries nous viennent de la culture

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anglo-saxonne des 50’s. Prisées lors des kermesses enfantines, elles sont constituées d'une base aux textures et parfums variés et de l'incontournable glaçage aux mille goûts ou couleurs. Le cupcake a de quoi allécher. Séduisant et un peu kitsch, il envahit aujourd’hui les soirées chics et les goûters de filles branchées. Dépression passagère, soudain élan pâtissier, derniers potins… tout est prétexte à organiser une séance de cuisine et/ou de dégustation entre filles. Chez Anaïs, Morgane, Amandine ou Julie, il n’y a pas de règles : dimanche, lundi ou même samedi soir, chez l’une ou chez l’autre, elles se retrouvent pour souffler, rire et se parler de tout ou rien. Aujourd’hui au programme : orgasme, libido, petits copains ou cibles potentielles. C’est un peu cliché, mais divinement agréable. Amandine a emmené sa fille de dix mois, Louison, adepte de cuisine. « Ma mère était femme au foyer, elle invitait souvent ses copines à prendre le thé. Je suppose que j’y ai pris goût, et puis ça me permet de sortir du cercle des copines de travail, de me détendre. »


-AMMA -I¢ ,A #UCINA DI

!Mb!hbtuspopnjf!Jubmjfoof! Ă“bv!dĂ?vs!ef!Tusbtcpvsh/// Ă”

“ Cute Cupcake â€? Toutes les filles sont arrivĂŠes avec sous le bras de quoi cuisiner ou dĂŠcorer une jolie table de goĂťter. AnaĂŻs se met Ă la prĂŠparation d'un Carrot Cupcake, gâteau traditionnel anglais Ă base de carottes. Amandine râpe les carottes et AnaĂŻs mĂŠlange les aliments de base. Morgane a un peu trichĂŠ et apportĂŠ des cupcakes au beurre de cacahuète prĂŠparĂŠs la veille. Tatoueuse dans la vie, elle porte ici le surnom de Maman gâteau, toujours aux fourneaux, prĂŞte Ă cuisiner de sublimes gourmandises. On entend She & Him – le duo que forme Zooey Deschanel avec Matt Ward â€“ en fond sonore. Quitte Ă ĂŞtre entre nanas, autant ĂŠcouter la musique qui va avec. Une fois les cupcakes cuits, la meilleure ĂŠtape arrive : le glaçage. Morgane remplit un bol de fromage Ă tartiner, base riche pour faire un bon glaçage. Cette fois, ce sera sans beurre : elle a mangĂŠ des choux fleurs Ă midi et compte rĂŠduire les calories de ses gâteaux pour enfiler son maillot de bain. Elle ajoute tantĂ´t du beurre de cacahuète, tantĂ´t de l'extrait d'amande pour proposer deux glaçages diffĂŠrents. ÉlĂŠment indispensable : le colorant en poudre qui donnera aux cupcakes des teintes aguicheuses. Ă€ l'aide d'une poche Ă douille, les filles ornent les gâteaux de leur prĂŠparation. L’Êtape du glaçage est la plus excitante : l’ambiance est très girly, on s’extasie et on parle un peu fort. La dĂŠcoration du cupcake ĂŠtant essentielle, on ajoute quelques perles de sucre, des bonbons, des drapeaux, et les gâteaux sont posĂŠs sur des plats de prĂŠsentation so cute. Le photographe, mâle pour le coup, en aurait presque la larme Ă l'Ĺ“il. La table est magnifique, remplie de pâtisseries et de dĂŠcorations dĂŠnichĂŠes en Espagne, aux États-Unis ou ailleurs. L'heure du goĂťter a sonnĂŠÂ : cafĂŠ, thĂŠ et calories. Cette fois, on parle moins et on se goinfre tout en ĂŠtant sexy. RĂŠsultat : on aura toutes mangĂŠ au moins trois cupcakes et sautĂŠ le repas du soir pour se sentir moins coupable‌

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22 rue de la Krutenau Ă Strasbourg

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Le site de prÊdilection de nos hôtes : www.cakejournal.com/

/UVERT DU MARDI AU DIMANCHE DE H g H &ERMETURE LE LUNDI

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BLOGs

BLOGS À TOQUE Par Caroline Lévy

BEAU À LA LOUCHE

IN THE FOOD FOR LOVE

CUISINE ADDICT

LE + COMPLET

LE + AUDACIEUX LE + SAIN

La contrepèterie la plus connue de la blogosphère culinaire est bien de chez nous ! Loukoum, alias Pauline, anime d’une main de maître cette vitrine de recettes aux inspirations infinies depuis cinq ans. Tombée dans la marmite dès l’enfance, cette amoureuse de cuisine n’a pas encore 30 ans et mijote déjà comme une pro. Elle remet au goût du jour des ingrédients oubliés ou méconnus qu’elle fait découvrir au gré de ses trouvailles et voyages gustatifs. Ravioli de topinambour au sarrasin, brioche au pavot, gnocchi de patate douce et autres envolées de saveurs, comme la petite leçon du cheesecake, son grand succès ! Loukoum ose tout et livre un blog détonant et gourmand, une vraie sucrerie !

ZUT ! aime la qualité remarquable

des photos, dignes d’un livre de cuisine. On craque aussi pour ses recettes dominicales « C’est dimanche, c’est légal ! » et son index chromatique pour composer des menus ultra colorés.

Réjane est une aventurière du palais et une passionnée du bon. Son blog ouvert en 2005 aurait pu être baptisé In the food with love, puisqu’elle a fait ses premiers pas en cuisine en s’installant avec Monsieur ! Cette complicité culinaire avec son mari Arnaud, qui s’occupe de l’aspect technique du blog, continue encore aujourd’hui. À 30 ans, cette épicurienne dans l’âme livre ses émotions gourmandes dans des recettes créatives avant tout saines. Elle aime le bio, cuisine parfois light et même un peu végétarien, mais sa grande spécialité est de proposer de nombreux plats sans gluten, une denrée rare sur la toile !

ZUT ! aime ses recettes conviviales

pour des apéros dînatoires et tapas, qu’on picore sans se priver. Et comme l’appétit vient aussi en chantant, Réjane ajoute sa touche perso et associe à chaque post un titre musical selon son humeur ! www.foodforlove.fr

http://beaualalouche.canalblog.com

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On craque pour les douceurs, desserts et autres gourmandises de Scarlet Rose, alias Sandra qui rivalisent d’originalité sur son blog, en ligne depuis deux ans. Toute jeune, elle avait déjà les mains dans la farine et s’essayait à la pâtisserie. Depuis, cette passionnée de moto a fait du chemin et nous emmène avec elle sur sa route gourmande, ponctuée d’expériences sucrées/salées. Cuisine addict dépendante du gâteau à la coque ronde, Sandra donne ses trucs et astuces pour les maîtriser à la perfection sur I love macarons. Une sugarholic qui partage son addiction sans compter !

ZUT ! aime la clarté de chaque recette détaillée en photos par étape. On salue l’idée de proposer des menus hebdomadaires variés, puisés dans ses anciens billets. www.cuisine-addict.com http://ilovemacarons.fr


Pour aguicher vos papilles, Zut ! a sélectionné la crème des blogueuses strasbourgeoises.

L’heure du cream

JE SUIS PAS UNE COURGE

LE + SUCRÉ

LE + FUN

Le journal de Julien Binz Le seul mâle de notre sélection livre un site complet d’infos, mené en duo avec Sandrine Kauffer. Au départ conçu comme un blog culinaire habituel, le journal éponyme du chef de cuisine du Rendez-vous de chasse à Colmar est devenu une véritable vitrine de l’actualité gastronomique de la région. Il s’adresse en priorité aux professionnels de l’hôtellerie et des métiers de la bouche, mais reste accessible à tous les gourmands curieux avides d’actus fraîches et locales ! Un guide indispensable. www.julienbinz.com

Cathétoiles

Un penchant trop prononcé pour le sucre et le chocolat, et la sentence tombe : la creaminelle plaide coupable ! Céline a ouvert son blog il y a plus d’un an – à défaut d’en faire un de mode – pour partager ses réalisations en pâtisserie et faire découvrir ses coups de cœurs gastronomiques de la région. Avec un concept finement étudié autour du « cream », son blog 100% sucré est drôlement bien pensé. L’accusée a aussi une addiction pour les recettes traditionnelles alsaciennes qu’elle revisite à souhait : elle a d’ailleurs remporté un concours de Bredele et est arrivée 2ème à celui du meilleur Kouglof, pour sa création à la fleur d’oranger, aux pistaches et abricots. Aucune circonstance atténuante, elle est condamnée à ravir nos papilles !

ZUT ! aime sa carte postale de l’Alsace gourmande qu’elle passe au peigne fin : restos, épiceries et nouveaux concepts dans sa ligne de mire. http://heureducream.jimdo.com

Véritable trublion des cocottes, Johanna est une touche à tout qui se définit comme une agitatrice culinaire. La plus médiatique de nos blogueuses dégaine son tablier aussi vite que son ombre et décomplexe la cuisine en la rendant accessible et rigolote. D’abord sur CuisineTV, où elle avait sa propre émission, mais aussi dans ses deux livres de recettes simples et astucieuses et bientôt à Strasbourg aux commandes de son propre resto aux saveurs méridionales : Chez Pepe et Jojo, qu’elle ouvre avec son amoureux. On a hâte de goûter ses petits plats en vrai !

ZUT ! aime ses recettes parodiques animées par des petits personnages déjantés : Rattes des Caraïbes, Je danse le miam, Knaking on heaven’s door, etc. Cuisine un peu si tu l’oses et Je suis pas une courge, éd. Flammarion. http://jesuispasunecourge.typepad.fr

Une star des marmites qui partage ses idées sur la toile en détaillant en photos et étape par étape chacune de ses recettes. On court pique-niquer avec un panier débordant de recettes originales : terrine de foie de volaille au muscat, ceviche de saumon citron vert et coriandre et tout un tas d’apéros gourmands à réaliser rapidement. http://cathetoiles.free.fr

Popotte entre potes Des recettes simples et faciles à réaliser pour ce blog convivial qui donne envie de se mettre aux fourneaux à plusieurs. Recettes sucrées/salées et cuisine express savoureuse, les idées culinaires se partagent aussi bien sur la toile qu’entre amis. Et puisque le bagel est devenu l’encas de tous les désirs, on pique sa recette à tester d’urgence ! http://popotteentrepotes2.wordpress.com

ET Sans oublier www.miss-crumble.fr http://unflodebonneschoses.blogspot.com http://cannelleetcacao.typepad.com

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DESIGN

DOUBLE-JEU Par Myriam Commot-Delon

Comment apporter du sens à ce que l’on mange tout en affolant SES sens ? En accueillant À bras ouverts ces designers d’un nouveau genre, qui envoient valser notre embourgeoisement culinaire et apportent un nouveau souffle à notre table, en modifiant tant l’assiette que son contenu.

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Le design culinaire, c’est quoi ? Un jeu entre le designer et le cuisinier. Le design culinaire est une jeune discipline qui, avec fantaisie et culot, s’attaque aux aliments en recodifiant la cuisine, là où tradition peut rimer avec ennui visuel et où originalité et nouvelles sensations sont souvent réservées aux expériences gustatives de certains restaurants gastronomiques. Encore discret, mais en plein essor, le design culinaire distille avec malice ses fantaisies, à Strasbourg comme ailleurs, en opérant un jeu de déstabilisation qui vise à dégommer nos principes et nos habitudes alimentaires. Sans s’embarrasser de règles ! Mais sans pour autant oublier le plus important : si le design culinaire consiste à modifier le contenant autant que le contenu, il se doit aussi d’être bon ! L’esprit léger et le palais en émoi, il était temps d‘entrouvrir cette cocotte frémissante et inventive et d’y jeter un œil curieux ! Manger, oui, mais manger façon Zut ! c’est encore mieux, non ?

Emmanuelle Benoit, Pains à main®

Marc Bretillot est le pionnier de cette nouvelle discipline qui a vu le jour il y a une dizaine d’années. Avec une poignée d’autres explorateurs culinaires, il a posé les premières pierres d’une réflexion sur l’aliment qui ne cesse de croître et offre toujours plus de nouveautés. Leur objectif ? Transcender son goût et sa forme ! En apportant un regard extérieur et une nouvelle façon de voir les aliments, ces designers opèrent une déstabilisation de nos cinq sens et nous font découvrir de nouvelles textures, moules, couleurs, ergonomie, goût ou moult réactions chimiques qui nous en font voir de toutes les couleurs ! Des expérimentations originales et très techniques comme celles du Food Lab (un laboratoire de recherche et développement culinaire dirigé par Thierry Marx et le scientifique David Edward) nous font même voyager aux frontières de l’Art-Science. En 2009, nous avons pu découvrir Le Whaf, une de leurs inventions permettant de créer une texture nuage dont la dégustation se fait à l’aide d’une paille spécifiquement dessinée : une évanescence gustative des plus novatrices ! Expérimenter amène toujours son lot d’étrangetés et pour ouvrir l’appétit et les esprits, des chefs tel que Ferran Adrià ou Thierry Marx et sa cuisine moléculaire ne mâchent pas leurs effets pour inciter les designers à les suivre dans cette recherche gastronomique et innovatrice en pleine expansion. Le design culinaire est un terrain de recherche inexploité qui ne demande qu’à être exploré. Les papilles sont déprogrammées de leurs habitudes et expérimentent de nouvelles gestuelles, de l’ordre de l’expérience dans beaucoup de cas. Les mises en scène sont souvent plus proches de la nouvelle cuisine que du ragoût de grandmaman et les événements s’apparentent plus au happening qu’au déjeuner dominical ! Les aliments s’accompagnant logiquement de nouveaux contenants, le geste est lui aussi repensé… Et s’il n’y avait plus d’assiettes ou de table ? Quitte à enfreindre les règles du savoir-vivre et le sacro-saint respect de la nourriture… autant tout bousculer, non ?

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DESIGN

Pierre Bindreiff et Sébastien Geissert, les deux designers strasbourgeois de V8, ont d’ailleurs trouvé une parade aux assiettes posées sur une table : avec Entrée plat dessert (prototype en plâtre et porcelaine en cours d’étude), la table est aussi l’assiette. Ils cassent les codes en offrant une proposition ludique, entre vaisselle et mobilier, où les contenants permettent une nouvelle façon de se nourrir en relation avec la chronologie du repas : debout, assis, affalé ! Mais ceci est donc du design et non du design culinaire ! La séparation entre art, design, design culinaire et cuisine est bien mince… Trouver de nouvelles sensations ou rituels est au centre des questionnements de tous ces jeunes créateurs. Strasbourgeoise et inventive, la designer culinaire Emmanuelle Benoit fait aussi partie de ces têtes chercheuses qui défriche les terrains de l’alimentaire avec raffinement et humour… Avec Pain à main, elle réinvente le transport et la forme d’une miche de pain. En lui donnant la forme d'un sac, elle lui apporte du sens et évite l’usage d’emballage. Pour son Millefeuille constructiviste, créé à l’occasion de la réouverture de la salle de l’Aubette en 2009, elle s’est inspirée de l’œuvre de Théo Van Doesburg pour une superposition ludique de sucettes et de bouchées pâtissières à déguster-déconstruire. Et le beau étant toujours associé au bon, elle avait collaboré pour ce projet avec la pâtisserie Ziegler. Diplômée d'histoire de l'art, de multimedia et de design à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, cette passionnée de cuisine intervient aussi comme pédagogue et analyste-consultante en image de produits et espaces alimentaires : une pluridisciplinarité qu’elle peut conjuguer à l’envi depuis qu’elle s’est spécialisée dans le design culinaire. « J'imagine chacune de mes créations comme un univers polysensoriel miniature. Métaphores poétiques et allégories gourmandes de l'ensemble des saveurs de la vie, elles deviennent des invitations à « goûter » le monde. » Une bien jolie image de gourmandise… Le design culinaire dessine avec fantaisie un futur plutôt euphorisant et propose un voyage gustatif complémentaire à l’art et à la gastronomie. Chic ! Manger devient un jeu et le paysage qui s’offre à nous est plus qu’appétissant ! V8 designers, Entrée plat dessert, prototype en plâtre et porcelaine

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GOÛTEZ-MOI ÇA, C'EST DE L'ART !

et non du design culinaire

Difficile d’occulter l’influence de l’art contemporain sur le design culinaire. Même si ce dernier n’a pas la vocation de créer une œuvre, il doit beaucoup au Eat Art (inventé dans les années 60 par Daniel Spoerri), décliné depuis en Food art. Sophie Calle, qui marie si bien la fiction à la réalité, et son « régime chromatique » ont également ouvert des portes. Les trompe-l’œil de l’artiste belge Wim Delvoye, qui réalise en charcuterie un sol de marbre marqueté plus vrai que nature, ne sont finalement pas très éloignés des sablés bicolores de la designer culinaire Sonia Verguet, qui joue avec le graphisme et l’illusion d’une traditionnelle nappe alsacienne à carreaux ! Le regard sur l’aliment de plasticiennes comme Natacha Lesueur ou Sarah Illenberger interroge notre rapport à la nourriture, leur humour et leur poésie suscitant plutôt de l’attirance que de rejet… contrairement au Meat Art, qui recouvre crûment les corps de viande. Les exemples les plus marquants ? La célèbre Butcher Cover des Beatles en 1964 – pochette finalement censurée montrant les Fab Four hilares entourés de fragments de viande… et de poupées ! –, la pochette d’All Wrapped Up du groupe punk Undertones en 1983, l’artiste Jana Starbak qui fit entrer une robe de viande dans un musée et, plus récemment, Lady Gaga photographiée en trikini par Terry Richardson pour le Vogue Japan ou portant sa robe de viande façon carpaccio aux MTV Video Music Awards 2010…


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L’Alsace’touch de Sonia Verguet

Rencontre avec un designer qui ne se food pas du sujet !

Pour Sonia Verguet, jeune artiste douée et enjouée, le design culinaire est avant tout du design. Une réflexion qui l’a amené à piocher dans l’iconographie alsacienne pour des expérimentations culinaires, visuelles et ludiques, et à une réflexion sur de nouvelles façons de manger. Elle nous a reçus dans son atelier du Bastion, où elle s’amuse à transformer les mikados en colombages, les sablés en nappe à carreaux et les moules à gâteaux en lotissement lilliputien aux couleurs funky… D’où vient cet intérêt pour le design culinaire ? Je voulais continuer à travailler sur l’objet de manière plus générale. J’avais découvert Marc Bretillot qui enseignait à Reims et j’avais d’ailleurs été reçue au concours d’entrée de l’École supérieure d’art et design. Mais un coup de cœur pour Strasbourg m’a finalement décidé à intégrer l’École des arts décoratifs, avec comme but d’élargir mon champ d’action tout en continuant à considérer le design culinaire comme une exploration de la matière. Je réalise donc en parallèle d’autres objets, que ce soit du mobilier ou des luminaires… Les travaux se nourrissent les uns des autres.

Un coup de cœur pour notre région qui, finalement, a servi de sujet à certains de vos travaux… Oui, j’ai sillonné les villages alsaciens et les couleurs vives des façades ont attiré mon attention. Elles ont finalement été utilisées dans mes recherches : d’un point de vue structurel avec les colombages et aussi en recouvrant de glaçages aux couleurs très « alsaciennes » les bouchées alimentaires en forme d’habitat individuel à toit pentu que je réalise avec mon moule à maisons. Il est réalisé en silicone alimentaire ? Oui, et encore à l’état de prototype ! J’aimerais le faire éditer et c’est une seconde étape sur laquelle je dois me pencher ! Le silicone est un matériau plein d’avantages, que ce soit pour la réalisation de formes singulières ou multiples ou au niveau de sa conductibilité, parfaite pour une cuisson homogène. La notion de multiplicité est souvent appliquée, je peux aussi bien transformer mon moule maison en pièce montée new age qu’en un lotissement géant. La série est une constante dans mon travail !

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DESIGN

La cuisine est obligatoirement, à un moment donné, au centre de vos préoccupations ? Testez-vous vous-mêmes les différentes recettes qui pourraient convenir à vos moules ? Je teste des choses… Mais pour aller plus loin, l’idéal est de collaborer avec un chef. Cela permet d’aller au-delà et de découvrir d’autres possibilités. J’ai par exemple travaillé à Strasbourg avec le chef Olivier Meyer, ce qui m’a permis de me rendre compte que le moule maison fonctionnait très bien avec de la gélatine verte ou une base de betterave rouge ! Cette confrontation entre un professionnel de la cuisine et un designer est foisonnante. Travailler avec un artisan chocolatier serait aussi une collaboration qui me passionnerait… La scénographie joue-t-elle un rôle essentiel en design culinaire ? Oui, cela me permet de mettre en scène mes travaux et d’aller au-delà de l’objet seul. C’est un travail de mise en situation globale que j’affectionne : le contexte et la façon de le présenter a son importance. Cela se matérialise par exemple en mettant sous cloche un échafaudage fragile de mikados recouverts d’un biscuit – une porcelaine cuite sans glaçure et émail – ou en maçonnant une maquette de maison avec mon moule de briques et son mortier dégoulinant. Il y a aussi un aspect festif non négligeable dans vos expérimentations : est-ce en partie ce côté ludique qui vous séduit ? Je prends du plaisir à le faire, c’est indéniable, et je revendique la notion de festivité comme faisant partie intégrante de mes projets. Au musée des moulages de Lyon, j’ai réalisé le mois dernier pour le vernissage de l’exposition Copie-Right une performance culinaire de 300 maisons à manger. C’était très drôle d’inciter les gens à les manger et de les rendre acteurs de la disparition de mon village comestible…

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ouvrages À LIRE ET À DÉVORER

DES YEUX

+ LIENS WEB http://foodlab.fr www.lelaboratoire.org http://soniaverguet.com www.cookwitholivier.com www.v8designers.com www.emmanuellebenoit.com http://gouterlemonde.blogspot.com

Design Culinaire

de Stéphane Bureaux et Cécile Cau Le designer Stéphane Bureaux, autre pionnier du design culinaire, et Cécile Cau, journaliste gastronomique et blogueuse, nous convie à un banquet de photos, de références gastronomiques et à un festin d’informations judicieusement choisies dans ce livre qui commence avec une conversation entre les deux auteurs et finit avec un panorama de réalisations glanées à travers le monde. « Il n'y a pas de domaine interdit au design, à condition de proposer des produits porteurs de sens. Le design culinaire, c'est d'abord du design ! »
Stéphane Bureaux

206 pages, env. 35 € – Éditions Eyrolles - www.stephane-design.com - www.sofoodsogood.com

Culinaire design

de Marc Bretillot avec Thierry de Beaumont Ce livre retrace l’itinéraire de Marc Bretillot, précurseur du design culinaire, des premières expériences aux installations et performances réalisées pour des institutions ou des clients prestigieux comme la fondation Cartier, Ikea ou les champagnes Krug… Cette bible regorge de précisions passionnantes sur le sujet, de rencontres avec de grands chefs et relate des workshops culinaires à l’ESAD de Reims où Marc Bretillot enseigne et dirige le Laboratoire du design culinaire. Une pépite. 184 pages, env. 29 € - Éditions Alternatives - www.marcbretillot.com

Comestible – Edible. L’aliment comme matériau de Diane Leclair Bisson Aussi scientifique qu’artistique et philosophique, le livre de cette anthropologue et professeur de design présente une réflexion sur la prolifération des contenants jetables en proposant 32 recettes d’ingénieux contenants mangeables. Un magnifique ouvrage photographié par Bol Baril et proche du livre d’art, qui déploie couleurs et textures tout en légèreté, design, gastronomie et développement durable ! Un trou transperce le livre et permet de l’accrocher dans votre cuisine : le joker indispensable à toute cuisinière trendy et avant-gardiste ! 116 pages, env. 21,50 € - Éditions du passage - www.edibleproject.com

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DESIGN

Phalidélices Par Emmanuel Abela

En bon vivant, on soupçonne ce sculpteur-volumiste d’entretenir une relation particulière à la gastronomie. Philipe Bruneteau nous avoue un faible pour les « bas-morceaux, les joues, les pieds, la tête de veau », mais reste très ouvert à de nouvelles découvertes. « Oui, j’aime bien manger », admet-il comme si ça n’était pas forcément une évidence. La question le conduit à émettre des réserves concernant ce « sentiment religieux » qu’il perçoit en France autour de la gastronomie. Mais ça n’est pas un virulent, Philippe. Sa réflexion, il la place dans ses pièces, généralement avec le sourire et surtout avec une forme de tendresse, comme dans ses moules à kougelhopf en faïence qu’il avait lancés au début des années 2000 et qu’il décline aujourd’hui dans une version souple silicone de 17 cm de diamètre, « fonctionnelle en diable » pour le chaud (250°) et le froid (-30°), à la « portée de toutes les bourses ». Chez Philippe, le titre fait partie de l’œuvre, elle importe parfois plus que la pièce elle-même. Ses moules baptisés L’Alsace et ses poutres apparentes renvoient à ses instants de piscine scolaire où l’adolescent mouillé, dans son slip de bain serré, se voit désigner sa « poutre apparente ». Pour les moules à koug, nulle ironie, nul cynisme. Au contraire, une forme qui fait coller le sens à la chose. « L’idée, c’est vraiment de présenter un design d’auteur », insiste-t-il. Il en va de même pour la pièce 2 Boules comme papa. Là aussi, on pourrait supposer des rires étouffés à la suite d’une mauvaise blague, mais l’affaire est très sérieuse. Cette pièce n’a jamais été destinée à être exposée, ni acquise comme une œuvre d’art. Philippe a l’intention de l’« éditer »

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Marcel Duchamp, c’est son dada. Philippe Bruneteau tourne et détourne les mots pour donner du sens à des pièces qui associent interrogation et plaisir. En témoignent ces moules à kougelhopf, déclinées dans une version design, et son projet de cornets de glace.

sous sa forme comestible : un vrai cornet de glace. « Pour moi, l’idée n’était pas d’en faire un godemichet, alors qu’on peut voir ca. Je voulais garder le côté friable, jouer avec la chose et l’instrument ! Mais pour cela, j’avais besoin d’un objet vraiment en gaufrette, ce qui est compliqué. J’avais besoin d’un moule et je suis allé voir un industriel dans le nord de l’Alsace. J’en ai fait réaliser en aluminium pour faire cuire de la gaufrette… Le problème s’est posé quand je me suis rendu chez un grand producteur de gaufrettes italien qui a des usines partout en Europe. Nous avons loué des machines, nous n’avons rencontré aucun souci jusqu’à que je montre la forme du moule… » Là, Philippe essuie un refus catégorique ; il se retrouve confronté à une situation de censure… industrielle. Un comble ! Sans dépit, il nous avoue que si ça avait été Tomi, les cornets de glace auraient été produits, mais il n’est pas homme à se résigner. « Je n’ai pas rendu les armes ! », nous affirme-t-il en souriant. À Philippe, l’arme est à chercher dans le double sens, l’impact des mots et une conviction inaltérée. Affaire à suivre, donc.

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DESIGN

CUISINE OUT COUTURE

Par Cécile Becker

Vincent Minery, designer chez Innovation In Design, veut faire rimer art de recevoir avec moments privilégiés en famille, tout ça en un concept : la cuisine extérieure.

Masculin dans les lignes et féminin dans les couleurs, le mobilier Outcook a de quoi séduire une nouvelle génération qui aime profiter des plaisirs simples : ce n'est pas pour rien si, dès le mois de mars, on sent les premières effluves de barbecue. En France, la merguez est une institution ; en Alsace, la terrasse est une obligation. Vincent Minery, lui, décline une certaine idée de l'exotisme et du raffinement : les merguez bien grasses se transforment en poulet mariné, cuit à la plancha. Les cuisines intérieures déplacées à l'extérieur permettent d’améliorer l'aménagement d'une terrasse et en optimiser le confort : tout avoir à portée de main en restant auprès des siens. Un art de vivre à l'américaine : « Au Canada ou aux États-Unis, les gens vivent vraiment à l'extérieur, ils cuisinent qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige. Alors, j'ai ajouté à ces meubles anglosaxons, énormes et assez laids, le design sobre et classieux à la française. » Mais l’idée ne s'est pas développée d'un coup de baguette magique : l’histoire commence il y a quatre ans à Strasbourg. Claude Kost est alors à la tête de la chaudronnerie Linck dont les fours à tartes flambées envahissent la plaine d'Alsace. Le business fonctionne bien, mais il veut aller plus loin en lançant une ligne de barbecue innovante. L’entrepreneur est venu chercher un designer au coup de crayon parfait au Parcours du Design à Strasbourg, mais l’idée de Vincent Minery ne le séduit pas tout de suite. Claude Kost veut le plus beau barbecue qui soit et ne se pose pas encoe la question du mode de vie. Un an plus tard, les deux hommes se retrouvent lors d’un cocktail et Claude Kost est convaincu : ils s'associent.

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Chic art de vivre En 2010, Outcook se voit décerner un Janus de l'industrie et, en 2011, le label VIA salue la collaboration entre l'industriel et le designer. La gamme est réservée à un certain portemonnaie, comptez le prix d'une voiture de luxe pour une cuisine d'extérieure toute équipée (mais là au moins, votre femme y trouvera son compte). Bon, pas obligé d'acheter tout tout de suite, les éléments peuvent s’acquérir séparément et s'agrémenter à loisir : « Je tiens compte du style de maison, de la forme de la terrasse et j’y intègre le mobilier. Le nombre d'éléments dépend du budget de la famille, des envies mais aussi des possibilités : électricité ou gaz ? Grill, barbecue ou plancha ? L’idée est d’avoir les bières et les verres à disposition pour l'apéro, de cuisiner des plats de saison et de pouvoir se laver les mains, le tout sur la terrasse. » Le design sobre se décline aussi en teintes flashy et aguicheuses et le mobilier est conçu en aluminium et en inox pour résister aux intempéries. Plus besoin d'agrandir votre maison pour disposer d'une pièce en plus, la terrasse devient un véritable lieu de vie. Et comme dirait Monsieur Vincent : « Plus qu'un barbecue, c'est une philosophie. »

Outcook Zone Artisane d’Epfig 03 88 57 86 10 – www.outcook.fr


La recette de Vincent Minery « J'aime cuisiner, recevoir, préparer des plats avec mes enfants de cinq et neuf ans sans avoir à courir partout. La plancha m'a tout de suite séduit. On peut tout y faire, du sucré ou du salé. À Dubaï, j'avais assisté à une démonstration où les cuistos avaient sublimé des bananes flambées avec des tranches d'oranges sucrées. »

Couper la viande en très fines tranches et la mettre à mariner avec du pesto et de l'ail pendant la nuit.

La plancha bœuf-poulet et salade chaude/froide Pour 4 personnes 400g de bœuf 200g de filet de poulet 1 poivron rouge 1 poivron vert 1 poivron jaune 1 aubergine 250g de germe de soja 125g de roquette ou une salade romaine 250g de tomates cerises 2 cuillères à soupe d’huile d’olive (un filet sur les légumes) sel et poivre 1 grand citron

Peler et émincer l’aubergine et l'oignon rouge. Laver les tomates cerises et la salade et les disposer dans un grand saladier. Assaisonner d'un filet de citron et d'un peu d'huile d'olive.

Couper les poivrons en deux, ôter les graines et les filaments blancs et couper en lanières.

Mettre à chauffer la plancha. Badigeonner d'huile d'olive. Commencer par faire revenir les oignons et les poivrons. Ajouter les germes de soja. Lorsqu'ils sont tendres mais encore croquants, mettre la viande et remuer sans cesse pendant quelques minutes. Retirer les légumes et la viande et mélanger avec la salade et les tomates.

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Art & Céramique

INTER-FACE Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview

Diplômée de l’école Duperré, des Arts Décoratifs et de la faculté de Strasbourg, Barbara Leboeuf est à la fois plasticienne, pédagogue et céramiste. Elle a jeté SON dévolu sur la porcelaine pour créer un langage fait de superpositions et de fragmentations.

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Dans son travail de sculpture, la fragmentation de la porcelaine sert de matière première à des installations conceptuelles. Elles sont composées d’éléments créés en atelier et assemblés in situ, unies par une trame, un squelette de grillage ou du fil de cuivre. On est tout de suite attiré par ce voile blanc et crémeux qu’elle élabore tout en finesse, sans ajout de décorum ou de superflu ostentatoire. Cette matière vivante qui résiste aux chocs thermiques et dont elle essaie de maîtriser les torsions, sans totalement en gommer les traces, peut aussi bien se transformer en vitrail de porcelaine (réalisé en 2010 dans le cloître des Dominicains de Guebwiller) qu’en un tapis de mues de branches alignées par centaines (en 2008, lors de la 11e Biennale de la céramique d’Andenne en Belgique). Des projets de grande envergure qui peuvent durer plusieurs mois, comme lorsqu’elle a dernièrement entièrement recouvert de porcelaine la cave de l’agence Stimulus… tout en continuant à courir pour donner ses nombreux cours. De ce travail de plasticienne, qui la nourrit intimement depuis ses débuts, à celui de l’enseignement de la sculpture, du dessin de nu ou de la céramique pour adultes et enfants, il n’y avait qu’un pas à franchir pour explorer le domaine de la céramique de table. À pas de chat et avec comme matrice, le moulage d’un bol créé vers ses 18 ans… Oublié, puis retrouvé et qu’elle retravaille inlassablement. La rencontre a lieu dans son atelier cave : un drôle d’endroit pour travailler la porcelaine, cette très fine céramique qui aime être transpercée par la lumière. Des créations qui ne peuvent qu’être influencées par ce lieu underground qui oscille entre la grotte et la galerie secrète. Un duel entre l’enfoui et la surface, le sombre et l’aveuglement, jouant jusqu’à l’abîme avec la tension instable de cette matière à la blanche translucidité. On y accède sur rendezvous, en se glissant par l’escalier fermé par une lourde trappe et l’on y découvre un antre baigné de poudre blanche avec de longues étagères où s’accumule sa délicate production en art de la table… Et la présence imposante de son four de cuisson, autre occupant, pansu et indispensable, qui trône en bas des marches. Le choix de la porcelaine ne s’est pas fait par hasard mais après avoir testé quantité d’autres matériaux qui n’avaient pas trouvé grâce à ses yeux. Et c’est justement la grâce que nous évoque son travail. Une maîtrise qui n’est possible qu’en ayant éprouvé cette matière, recherché ses résistances et ses limites. Un combat tout en fermeté et obstination. La dualité d’un travail qui oscille entre intérieur et extérieur et dont on ne peut qu’apprécier la parfaite

irrégularité des contours. On ne peut alors qu’être tenté de caresser les assiettes estampées, imprimées de froissages subtils et les bols fantomatiques, comme calqués sur les modèles cannelés de notre enfance : « La porcelaine a une mémoire… Je pars d’un moule et puis elle n’en fait qu’à sa tête. La tension lors de la cuisson apporte des rétractions et des ondulations que je tempère mais, au final, c’est un matériau qui reste très susceptible et qui change d’humeur comme de chemise… »

“ J’utilise les contraintes de la porcelaine comme une qualité… ” On hésite devant ses bols, tous différents. Chacun est unique même si le moule de départ est le même : « Si une personne hésite entre plusieurs modèles, je leur dis souvent : trouvez votre bol, trouvez votre main ! Puis je les incite à les manipuler pour choisir le bon, à écouter leur bruit cristallin, à se l’approprier pour qu’il devienne celui qui va accueillir leur thé ou café du matin… Et devenir un objet à soi ! » Des plateaux perforés aux formes libres attirent l’œil avec leur graphisme créé par le vide et parfois accidentés par une coupure amenant un petit supplément d’âme. Les bords froissés et chiffonnés de ce bol, plus texturé, nous évoquent les pétales d’un œillet… Un travail sur l’épure, sur un épiderme à la délicate monochromie qui n’est pas sans faire écho à la vaisselle japonaise contemporaine… même si Barbara ne revendique aucune parenté ou désir de s’en affilier ! Et pourtant, ces formes d’une simplicité extrême ne peuvent que l’évoquer. Dans la langue japonaise, il existe trois mots qui expriment la sensation du beau : kiyoshi, utsukushi et kuwashi. Ce dernier se rapprocherait au plus près de son travail. Il caractérise ce qui est fin, détaillé et raffiné… et désigne également une personne qui connaît en profondeur un sujet ou une question. Entre utilisation et esthétique, ces bols et autres contenants sont aussi le fruit d’un délicat travail d’émaillage, que Barbara veut transparent et très légèrement satiné (avec parfois quelques interventions de graphisme ou de calligraphie réalisées dans un noir teinté de terre ou d’oxyde de cobalt) : un contact et un rendu très subtils qui donne à la porcelaine une impression de peau, qui n’est pas sans évoquer les cours de nu qu’elle donne à l’université populaire. Même si, paradoxalement, on ne trouve ici aucun dessin : « Parce que le dessin est partout… toutes mes pièces en portent l’empreinte. »

Barbara Atelier : Uniquement sur rendez-vous 13, rue Sainte-Hélène - 06 21 27 29 22 - www.barbara-studio.fr Librairie-boutique du MAMCS Une vitrine évolutive est dédiée à ses recherches et pièces uniques. On peut y découvrir en ce moment Lip reading 2010, un très bel ouvrage livresque en porcelaine calligraphiée, des cocons de porcelaine cousus avec du fil de cuivre et en profiter pour repartir les bras chargés de beaux ouvrages... 1, place Hans Jean Arp - 03 88 32 97 57 Archéoforum de Liège Dans l'exposition Ubu sous la dalle, elle présente jusqu’au 27 septembre une soupière à l’effigie du Père Ubu. www.archeoforumdeliege.be Showroom Stimulus - Agence Stimulus Conseil 18, rue de Mundolsheim, à Schiltigheim - 09 60 44 42 63

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œnologie

Le vin, le vrai Par Cécile Becker / Photo Alexis Delon

Vincent Marie

Patrick Meyer est vigneron À Nothalten. Il cultive ses vignes de manière biodynamique et vinifie avec peu ou pas de soufre. Vincent Marie est un passionné de vin naturel qui parcourt la France pour goûter et échanger avec les producteurs. Tous deux défendent une manière plus naturelle de consommer le vin. Rencontre croisée.

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Patrick Meyer

Domaine Julien Meyer 14, route des Vins à Nothalten 03 88 92 60 15

Au milieu des centaines de vignes à Nothalten se trouvent celles de Patrick Meyer. S'y balader, c'est déjà sentir que quelque chose de différent se trame : entre les lignes de raisins poussent des fleurs, c'est inhabituel. C'est là que Patrick et Vincent se retrouvent. Ils profitent de la séance photo pour échanger des mots savants, et l’on a parfois du mal à suivre la conversation. Mais une chose nous met d'accord : la dégustation. Et une dégustation de vin naturel, ce n'est pas juste en boire, c'est aussi adhérer à une certaine philosophie : autour de cette table, on refait le monde, on critique l'agronomie moderne, l'appât du gain. « Aujourd'hui on réfléchit à l'envers, explique Patrick. Le vin doit correspondre à une image idéale, il doit « péter » en bouche, être gras, parce qu'on y a été habitué. Pour cela, on utilise des tonnes de produits vraiment mauvais pour la santé. Le vin naturel, c'est tout l'inverse : on cherche des saveurs authentiques. On ne traite rien, par exemple au niveau des maladies des plantes. Il ne s’agit pas de savoir avec quoi combattre la maladie mais ce qu’il faut mettre en œuvre pour que la plante n'accepte pas la maladie. » Alors, il fabrique son vin de la manière la plus simple qui soit : il cultive consciencieusement son raisin, le presse, le met en tonneau et le met en bouteille sans jamais dépasser les 30mg/litre de sulfites, alors que les « conventionnels » approchent des 260mg/l. C'est aussi en ce sens que les vins bio sont différents des vins naturels : le viticulteur bio ne traite pas ses raisins mais pourra ajouter des enzymes, des sucres ou des levures lors de la vinification. Le viticulteur naturel, en plus de cultiver son raisin sans ajout de pesticides, n'ajoutera rien lors de la préparation et utilisera peu ou pas de sulfites. C'est cette démarche qui a plu à Vincent : « Au début, j'ai comparé avec un ami des cuvées avec et sans soufres, et j’ai été réellement surpris. Il y a là un goût particulier, beaucoup plus plaisant, gourmand en bouche. Aujourd'hui, je suis passionné, je ne bois plus que cela. Une fois qu'on a adopté le vin naturel, c'est difficile de revenir en arrière. Le palais a été éduqué. » Avec le vin naturel, on n'est jamais malade : pas de mal de crâne le lendemain, on retrouve le plaisir sain de boire du vin. Patrick fait déguster trois bouteilles de vin blanc mises en bouteille sur son domaine, dont un incroyable Zellberg (Sylvaner). Étonnant et vraiment délicieux : le goût du fruit s'accroche au palais et les couleurs du vin sont inconnues. Notre réaction leur plaît. « Il faut être ouvert pour goûter le vin naturel, explique Patrick, et presque oublier tout ce qu'on a goûté avant. Plus les gens ont des préjugés, moins ils apprécieront. Les connaisseurs sont les pires. » Il ne faut pas s'attendre à un vin parfait. Le vin naturel est vivant : en quelques heures, en quelques jours, son goût peut changer. « J'aime ça aussi, explique Vincent. J'ouvre une bouteille, je la goûte, je la laisse un petit peu de côté, je la regoûte, je l'analyse. Le vin naturel surprend toujours : parfois en bien, parfois en mal. Mais il se passe toujours quelque chose. » Et il s'est passé quelque chose. En rentrant, j'ai ouvert une bouteille de vin blanc, je l'ai goûté : terreur. Le jugement est sans appel : le vin naturel tient presque de la magie. Il faut le boire pour le croire.

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Les conseils d'Eric Demange caviste chez Terres à vin Terres à vin 1, rue du Miroir à Strasbourg 03 88 51 37 20

Chez Terres à vin, il y a des vins 100% raisin à emporter ou à goûter à table, dans le restaurant. Ce qu'Eric Demange aime : mettre le vin à la bouche. Il nous conseille quatre cuvées de vins naturels. Pacalet : la star des vins naturels de Bourgogne produit des vins proches du fruit, sans maquillage et très élégants, sur les plus beaux terroirs en Côte de Nuits et Côte de Beaune : Gevrey Chambertin, Chambolle Musigny, Meursault, Pommard... — À partir de 35€ Barral : les vins du domaine sont parmi les plus beaux et les plus intenses du Languedoc. Produits sous l'appellation Faugères, ils possèdent un équilibre incroyable entre puissance et élégance, fruits et épices, avec un côté sauvage qui les rend uniques. — À partir de 13€ Montrieux : produit sur les Coteaux du Vendômois, au Nord de la Touraine, par Emile Héredia. Pineau d'Aunis et Gamay pour les rouges et Chenin pour les blancs. Des vins étonnants, vivants, avec énormément de personnalité. À découvrir : Boisson rouge, un pétillant naturel rouge. — À partir de 10€ Château Le Puy : produit sur les Côtes de Francs, près de SaintEmilion, c'est l’un des rares Bordeaux naturels. Pas d'élevage en barriques neuves, peu de soufre, beaucoup de Merlot et des vins gorgés de fruits, racés et d'une grande finesse. — À partir de 15€

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ŒNOLOGIE

In vino veritas Par Charles Combanaire / Photo Jacques Müller

Plongée au chœur du domaine Rolland Schmitt qui adapte à son cru le principe du pique-nique vigneron et invite ses fidèles clients à un weekend gastronomique dans sa propriété de Bergbieten. Une occasion exceptionnelle de découvrir la cuvée de l‘année accompagnée des mets concoctés par quelques-uns des meilleurs chefs alsaciens.

Anne-Marie et Bruno Schmitt

Gagné ! Au grand désarroi de ma chère mère, j’ai bu assez de vin cette année pour être convié au week-end gastronomique organisé par Anne-Marie Schmitt et ses deux fils, Julien et Bruno, au chœur du vignoble de Strasbourg. Neuf ans que j’entends parler de ce sommet de la gourmandise. Fidèles à un domaine produisant certains des meilleurs vins de la région, Émile Jung, La Cambuse, La Vignette, La Carambole et d’autres encore ont répondu à l’invitation de marier quelques-uns de leurs plats aux vins élaborés par Julien, le vigneron de la famille. Foie gras du Kochersberg accompagné du Gewürztraminer Altenberg Vendanges tardives, suivi d’un confit de tomates et d’esturgeons, tout ça commence fort bien. La Cambuse, nouvel étoilé strasbourgeois, a confectionné pour l’occasion une salade de lentilles et crevettes aux épices tandoori. Un véritable voyage, un appel à la découverte. Les subtilités se révèlent bouchée après bouchée, les détails surprennent mais on reste dans le gourmand. Un questionnement métaphysique, tout naturel en ce jour de Pentecôte, m’assaille à l’apparition du pâté en croute de poularde et foie gras d’oie aux cornes d’abondance d’Émile Young, ancien chef multiétoilé du Crocodile. Comment un plat d’apparence simple et si souvent revisité peut-il encore provoquer une telle émotion culinaire ? « L’esprit saint », me répond ma voisine. Plus simplement le génie au service d’un plat traditionnel mené à sa perfection. Unique. Pour conclure ce festival, un subtil macaron au sorbet de sureau d’où débordait toute la malice de Jean-Pierre Oppé.

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Et le vin dans tout ça ? Julien le laisse s’exprimer au naturel, maîtrisant les rendements, privilégiant dans les crus qu’il élabore l’expression du terroir. Achevant sa conversion à la viticulture biologique, la cuvée 2010 est la première certifiée. Le vin revêt ce dimanche autant les habits d’un Riesling Altenberg cuvée 2009, grand blanc racé et élégant avec une superbe profondeur minérale, que ceux d’un Gewurztraminer Glintzberg, cuvée spéciale pour les 400 ans de la maison. La journée se termine évidemment autour d’une table et d’un petit Debré que Michel Léger, ami de la famille, fait découvrir aux chefs encore présents. C’est tout simplement une mistelle, moût de raisin auquel on a ajouté de l’alcool. Interdite du temps du grand-père Schmitt, ce dernier avait continué d’en produire quelques bouteilles et lui avait attribué le nom du ministre responsable de l’infamie. Les convives repartent plus conquis, les bras chargés de cartons de la production du domaine. On remet ça l’année prochaine…

Domaine Rolland Schmitt à Bergbieten www.roland-schmitt.fr


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CAVEAU OUVERT du LUNDI au VENDREDI 10h à 12h30 et 14h à 18h30 SAMEDI 10h à 12h30 et 14h à 18h00 Ouvert Le Dimanche en juillet, Août et Décembre

102 rue du Général de Gaulle 67520 Marlenheim Tél. +33 (0)3 88 59 28 69 - caveau@arthurmetz.fr


CONSO

strasbourg regorge de solutions pour nous permettre de maîtriser ce que l'on met dans nos assiettes… et nous rapprocher d'une manière de consommer saine et équilibrée. Pas seulement pour nous, aussi pour les agriculteurs.

UNE ASSIETTE RESPONSABLE

Par Cécile Becker // Photos Stéphane Louis

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Mes amis se moquent gentiment de moi : selon eux je deviens bobo. Alors oui, cela fait un an que mes habitudes alimentaires changent petit à petit, pour me tourner vers une consommation plus responsable : j’essaye de manger bio pour ma santé et local pour favoriser les petits producteurs. Après avoir vu tous ces documentaires alarmistes qui créent le buzz depuis une bonne dizaine d'années et pointent les effets dévastateurs de l'agriculture intensive sur notre santé et sur l'environnement, j’ai appliqué certains principes à mes modestes moyens. Je le confesse, comme tout le monde, je craque facilement pour une pizza surgelée ou un McDo, parce que manger différemment demande un petit effort. Il faut être curieux, se poser les bonnes questions : d'où vient mon produit ? Comment a t-il été cultivé ? A qui va mon argent ? Si on achète en local, on maîtrise tous ces aspects. Voir comment le paysan cultive, c'est un privilège. Mais pour consommer bio et local, il faut accepter certaines contraintes. Tête en l'air, je me vois déjà oublier d'aller chercher mon panier bio chaque semaine. Mais j'ai essayé. Sentir le vrai goût des choses, c'est comme une rééducation, cuisiner et découvrir des produits originaux comme des carottes multicolores, ça a un petit côté fun. À travers ce reportage de presque deux semaines à Strasbourg, de rencontres, d'échanges, je me rends compte que le bio, c’est logique : la nature est bio par définition. Les pesticides, l'agriculture moderne, payer trop cher pour des légumes qui ont traversé la planète, étrangler les agriculteurs avec des prix défiants toute concurrence, c'est ça qui ne rime à rien. On fait tous au même constat. Alors on fait comment ? Les AMAP, kezaco ? À Strasbourg, il existe différents moyens de mieux consommer, à vous de les adapter à votre porte-monnaie et à votre mode de vie. Il y a d’abord les fameuses AMAP (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), comme les jardins de la Montagne Verte qui favorisent la réinsertion en faisant travailler des chômeurs dans les potagers, ou encore la Carotte sociale et solidaire qui travaille avec plusieurs producteurs et fournit le quartier Laiterie, la Krutenau et tout récemment le Neudorf. À Strasbourg, il y a l'embarras du choix. Adhérer à une AMAP, c'est soutenir une certaine forme d'agriculture en s’engageant avec un paysan qui produit directement pour ses consommateurs. Chaque AMAP a son système de fonctionnement et ses produits : la base reste le légume, mais on peut aussi trouver des fruits, du pain, des céréales et de la viande comme à la Krutenau. À terme on pourrait tout avoir dans un panier hebdomadaire pour un prix raisonnable. Marie est adhérente à la Carotte sociale et raconte : « Je vais rue de la Broque récupérer mon panier, tous les lundis de 18h15 à 19h30. Ceux qui arrivent les premiers déchargent, ceux qui partent les derniers aident à remballer. Il y a une ardoise avec les poids et tu constitues ton panier. Une fois par an, le jardin d'Agnès, qui fournit le quartier, invite ses adhérents : on visite, on voit comment les choses se font, le maraîcher parle de son projet. Adhérer à une AMAP, c'est adhérer à un principe. » Dans les AMAP, le principe de solidarité prime, on soutient un paysan, on crée des liens avec d'autres habitants. La Krutenau est d’ailleurs avant-gardiste sur ce point : le Cardek, centre socioculturel du quartier, a créé un partenariat fort avec les agriculteurs locaux. Ils organisent conjointement des ateliers où tout le monde peut apprendre à cuisiner des légumes de saison ou certains types de céréales méconnues comme l’épeautre. Leur restaurant associatif sert lui, chaque midi des plats bio et locaux. Quant au prix élevé, c'est dans ce cas une idée reçue. La première semaine de juin, on trouvait

La consomm'actrice bio Marie Levyckyj Directrice artistique en agence de communication Entretient un jardin ouvrier et est adhérente d'une AMAP Parlez-nous de votre jardin ! J’y passe dès que j'ai un moment. J’ai une vie d'enfer mais avec la chaleur j'essaye de venir tous les jours pour arroser. Il y a une certaine rigueur à respecter, mais c'est mon jardin secret. J'aime être seule ici, ne penser à rien d'autre. Ça a un côté apaisant. Je cultive bio, c'est aussi gratifiant : au-delà de manger sain, je trime pour manger ce que je fais pousser. Quel est votre mode de vie ? Je suis urbaine mais n’utilise pas de voiture : je ne roule qu’à vélo. J’adhère également à une AMAP, La carotte sociale et solidaire, donc j’ai aussi mon panier bio chaque semaine qui m’oblige à cuisiner, me permet de manger des légumes de saison aux goûts incomparables à ceux des grandes surfaces. C’est une démarche personnelle, je fais ce que je peux à mon niveau pour améliorer les choses, mais je ne suis pas militante. Avez-vous toujours été sensible aux questions alimentaires ? J’ai été élevée à la campagne, donc j’avais toujours des légumes du potager dans mon assiette. J’ai grandi avec le bon goût des choses et j’ai envie que mon fils ait aussi cette chance. Et puis un jour, avec une amie, je me suis occupée d’un jardin et c’est là que tout a commencé. Tu jardines, tu te poses des questions, tu t’abonnes à une AMAP, tu t’ouvres à chaque fois à de nouvelles choses. Si les gens arrêtaient d'acheter toutes ces cochonneries qui leur coûtent les yeux de la tête pour cuisiner un minimum, la prise de conscience serait plus générale.

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CONSO

dans le demi-panier livré à l'Artichaut et constitué par Mathieu Fritz (ferme Riedoasis à Obenheim) : une salade, un choux blanc, 250 g de blettes, 500 g de carotte, 400 g de navet, 200 g d'oignons frais et environ 1kg de betteraves rouges pour 10 €. En grande surface, on paierait pour ces mêmes légumes environ 13 €. Ce qui peut rebuter, c'est de devoir payer en avance pour un engagement de six mois. Au vu de la frilosité et la méfiance des consommateurs, Mathieu a choisi d'assouplir ses règles : on s'engage sur six mois mais on peut être débité mensuellement. Il compose lui-même les paniers et les met à disposition à l'Artichaut, ouvert jusqu'à 1h. Pour ceux qui ont un métier aux horaires changeants et qui veulent tout avoir sans trop de contraintes, c’est une solution. Mais que viennent chercher les consommateurs dans le panier ? Odile a 33 ans. Cette mère de famille récupère ses légumes à l’Artichaut tous les jeudis : « Le panier m'encourage à cuisiner des légumes que je ne connais parfois pas, c'est agréable. J'ai choisi ce mode après avoir vu des reportages à la télé sur la grande distribution : quand on voit ce qu'ils mettent dans leur steak... C'est dégueulasse ! Et puis le fait d'avoir des enfants m’a sensibilisé, je veux qu’ils soient en bonne santé. » Marché, jardin, tout pour l'alternatif Il n'y a pas que les paniers bio. À Strasbourg les marchés sont nombreux mais il faut savoir faire le tri : beaucoup de primeurs ne produisent pas les aliments qu’ils vendent. Au marché Rohan, place du Marché aux poissons, pas de mauvaise surprise. Près de 30 producteurs de la région sont présents chaque samedi, le principe est simple : zéro commerce, tout est produit par le vendeur. Les prix sont assez élevés mais la qualité et la convivialité sont au rendezvous. On peut aussi avoir son propre jardin. À Strasbourg, il y en a 4800. Si certains ont la chance de pouvoir en disposer, l'attente est très longue : après avoir déposé son nom sur une liste, on peut attendre cinq ans avant de pouvoir planter ses carottes. Les restaurateurs commencent aussi à s'y mettre : l'Artichaut bien entendu, mais aussi la Cocotte du côté de la Robertsau et d'autres se tournent de plus en plus vers le local. Parce que bien manger, ce n’est pas si compliqué, il suffit juste de chercher un peu. Convaincue, je suis partie pour m'abonner à un panier de légumes. Il ne s'agit pas de changer le monde, mais simplement de contribuer à notre niveau à une meilleure alimentation et une répartition plus juste des bénéfices de l'alimentaire. Alors, les copains, entre des spaghettis bolo avec une sauce tomate préparée donc grasse et bourrée de pesticides à 5€ et de bonnes tomates bio pour faire une délicieuse sauce en filant un coup de main aux agriculteurs à 3€, vous choisissez quoi, les bobos ?

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LA MAIN VERTE Mathieu Fritz Agriculteur bio à Obenheim Il dépose les paniers à l'artichaut Vous avez changé de vie pour vous consacrer à l'agriculture bio : pourquoi ? J’ai fait de la comptabilité pendant 18 ans et j'en ai eu marre de compter l'argent de gens qui se comportaient mal. En 2005, j’ai basculé. Après deux ans de chômage, j’ai suivi une formation pour devenir agriculteur. C'est par responsabilité envers cette terre qui était dans le giron familial et qui était polluée par les agriculteurs à qui on la louait que je me suis lancé. Je pouvais choisir de préserver ces huit hectares. Quelles difficultés rencontrez-vous ? Agriculteur, c’est une vie de fou : je ne peux pas prendre de vacances et je ne suis pas encore rentable. Je n’arrive pas à en vivre parce qu’être maraîcher bio, c’est beaucoup de main d’œuvre et il faut pouvoir payer les salariés. Et puis j’ai choisi de ne pas me constituer en AMAP. Déjà, les AMAP ne sont pas forcément bio, moi je fais du 100% bio, et il y a une charte assez lourde à respecter : par exemple, on ne peut pas pratiquer l'achatrevente mais l’hiver, quand je ne peux pas bien remplir les paniers, je suis pour l'instant obligé d’aller me fournir en bio chez mes collègues pour que mes adhérents en aient pour leur prix. Est-ce facile de trouver des consommateurs ? J’ai fait la démarche d’aller là où ils sont, c’est-à-dire en ville. En plus de mon marché ici, je dépose des paniers à Strasbourg mais c’est difficile de convaincre les consommateurs. Ils sont méfiants : on leur balance à longueur de temps qu’ils peuvent trouver moins cher ailleurs. Sur mes 500 contacts du début, j’en ai gardé 100. Alors oui, acheter des légumes qui viennent d’Espagne produits par des gens sous-payés et qui ont fait des milliers de kilomètres, c’est moins cher. Mais est-ce que c'est moins cher du point de vue du porte-monnaie de la société ?


L'urbaine naturelle

Notre sélection

Chloé Michaut

• Restaurants citoyens

Graphiste freelance Elle a acheté un terrain de 1900 m² à Nordhouse et mange bio quand elle le peut

L'Artichaut 56, Grand’Rue - 03 88 22 13 26 La Cocotte 70, rue Boecklin - 03 88 31 87 65

Comment en êtes-vous venue à acheter votre propre terrain ? J’ai aidé pendant un certain temps dans un jardin ouvrier et j’ai vraiment aimé ça. Le côté entraide, les petits papis qui venaient nous aider à planter des haricots ou des tomates… J’ai voulu avoir le mien, mais les deux ans d’attente m’ont refroidie. C’est là que j'ai trouvé ce terrain sur le site Internet Leboncoin. Je l’ai acheté alors qu’il était dans un sale état. J’ai dû tout retaper, planter des arbres fruitiers, des lilas… j'ai une petite piscine aussi. Un terrain de 1900m2, c'est autre chose qu’un petit jardin ouvrier. Est-ce difficile ? C’est un peu galère parfois. J’ai encore pas mal de travaux à faire. La première année, on m’a volé du matériel, depuis j’emporte tout dans ma voiture, tout le temps : groupe électrogène, tuyau d'arrosage, pompe à eau. Ici, je suis isolée. Heureusement, un pépiniériste du coin m’aide beaucoup. Je tâtonne. Quand tu as un jardin ouvrier, il y a des choses que tu ne peux pas planter, moi je fais ce que je veux. Consommez-vous et semez-vous bio et local ? Autant que faire se peut. Le bio est très cher, et puis je suis une grosse viandarde. Les paniers bio, je ne peux pas, je suis trop difficile, il y a certains légumes que je n’aime pas et puis j’ai mon jardin, je plante ce que j’aime. Sur mon terrain, j’essaye de faire le maximum en bio, mais j'ai eu beaucoup de limaces qui m’ont tout bouffé alors je suis obligée de traiter un minimum. J’adore chercher les champignons, en fait c'est plus l’aspect nature qui m’intéresse que le côté bio.

• Magasins bio

Le Serpent vert 37, boulevard de la Victoire - 03 88 35 24 28

• Pépiniériste responsable

Jacques Mendelé-Meyer ZA route de Kraft à Erstein - 03 88 98 85 31

• Marché

Marché Rohan, tous les samedis matin, place du Marché aux Poissons

• Caviste

Eclat de vin (vins naturels) 31, rue du Fossé des Treize à Strasbourg 06 64 87 78 24

• Ferme

Ferme Andrès (maraîcher) 15, rue de l'Afrique à Strasbourg 03 88 31 10 69 Pour les AMAP : www.reseau-amap.org/amap-alsace.htm Le coup de cœur Zut ! Le Pied de mammouth Ce restaurant propose des burgers à gogo (végétariens, gourmands, cheeseburgers...) à emporter ou à consommer sur place. Les produits sont frais, locaux quand c'est possible et tout est fait maison. Les smoothies sont absolument délicieux ! 4, rue Sellenick – 03 88 21 06 92.

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sur le marché

Il est pas beau son poisson ? Par Cécile Becker / Photo Eric Antoine

Au cœur du marché-gare, l'entreprise créée il y a 25 ans se veut discrète. La boutique à l’avant est sobre mais bien remplie de produits hauts de gamme : caviar, foie gras, huiles d'olive italiennes, toute l’épicerie fine réservée à la restauration. À l’arrière, un frigo géant où s'entassent chaque jour des centaines de caisses de poissons que Vincent nous présente fièrement. Il y a de quoi : cela fait dix ans qu'il travaille entre ses murs, il connaît toutes les variétés sur le bout des doigts, le goût et les envies de tous les restaurants qu’il livre. Vous êtes le fournisseur préféré des restaurants strasbourgeois… Au fil des années, on s'est vraiment installé dans le paysage gastronomique strasbourgeois mais aussi alsacien. À ses débuts, Rungiest, en passant par Rungis, fournissait les sept plus gros restaurateurs d'Alsace, comme le Crocodile ou l'Auberge de l'Ill. Aujourd'hui, on achète directement aux petites criées au Danemark, en Ecosse mais aussi à Saint-Jean-de-Luz, on fournit presque 50 restaurants à Strasbourg. Ce que les gens viennent chercher chez nous, c'est la qualité. C'est un travail de conseil : connaissez-vous très bien tous vos clients ? C'est une vraie relation de confiance. Je sais que je peux vendre certains types de produits qui ne sont pas sur la carte de certains

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Vincent Molz, 33 ans. Hyperactif et passionné, il est acheteur négociant pour Rungiest, grossiste qui fournit chaque jour près de 300 restaurants alsaciens, en viande mais surtout en poisson. C'est l’homme de l'ombre qui influence toutes les cartes.

restaurateurs. Je présente, je donne un prix. Le meilleur, c'est quand ils en redemandent ! Influencer les cartes, c'est super et je le fais de plus en plus. Et puis à force, je les connais : quand je mange au resto, je bois un dernier verre avec le patron, on discute. Quand j'organise des repas, ils me dépannent parfois et je fais croire à mes amis que j'ai tout préparé. Comment se passe votre journée type ? Ma journée commence à 3h30. À 4h, je suis sur le pont pour réceptionner les livraisons, je vérifie les bons, je dispatche entre tous les restaurants. Les livraisons vers les restaurants commencent vers 7h, entre 6h et 11h je passe mes commandes auprès des petits ports. Nous gérons quotidiennement 1,5 tonne de poissons et recevons environ 800 faxes, appels ou messages par jours. Entre les fournisseurs et les clients, il faut tout anticiper : les intempéries, le cours du pétrole. On négocie, tout va très vite. C'est stressant mais le boulot d'acheteur est magnifique. Je rentre directement chez moi en début d'après-midi, je ne suis pas très à l'aise avec cette odeur insupportable sur moi.

Rungiest au marché gare 03 88 28 47 28 v.molz@hotmail.fr


À Obernai,

au coeur de la cité médiévale, dans un cadre idyllique, Eric et sa brigade ont imaginé pour vous une nouvelle carte inventive aux saveurs estivales. « Le Caveau de Gail » et le « Jardin des Remparts » vous accueillent à déjeuner ou à dîner, selon vos envies !

CANON BRASSERIE | RESTAURANT | MUSÉE

t Salon de 5 à 130 personnes t 4PJSÏF DIBSNF Ë QBSUJS de 299 €

3, rue de Gail 67210 Obernai

Tél. 03 88 95 07 00 Fax 03 88 95 19 21

info@cour-alsace.com · www.cour-alsace.com

OUVERT 7 jours / 7 Cuisine jusqu’à 23h

1 place du Corbeau - 03 88 37 06 39 brasserieaucanon@orange.fr


RESTAURATION

COMMANDANT CUISTEAU Par Anne Berger et Louise Laclautre Photo Stephen Dock

Il est tombé dans la marmite quand il était petit. Richard Guyomard, chef cuisinier au Cercle mixte de la garnison de Strasbourg depuis maintenant une dizaine d’années et compétiteur dans l’âme, veut réconcilier restauration collective et gastronomie.

Après une formation classique au lycée hôtelier d’IllkirchGraffenstaden et un passage par l’Angleterre – et oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, la gastronomie y a aussi sa place ! –, Richard Guyomard revient en Alsace faire son service militaire. Une situation qui lui offre l’opportunité d’intégrer le Cercle mixte de la garnison de Strasbourg. Cet établissement propose restauration et hébergement de qualité aux officiers, sous-officiers et aux « ayants droits », les familles des militaires notamment... D’après Richard Guyomard, afin d’acquérir toute la technique d’un grand chef, « les cuisiniers de restauration collective doivent déjà avoir fait leurs armes dans la cuisine traditionnelle ». Ce qui fut son cas. Il a exercé dans un hôtel cinq étoiles en Angleterre avant d’intégrer le Mess de Strasbourg. Pour lui, le produit prime. Il explique d’ailleurs qu’il faut savoir gérer les volumes des repas sans perdre en qualité. « Dans le cas des cantines, il y a jusqu’à 15 000 repas à faire dans la journée. Il ne s’agit plus de faire de la cuisine, il s’agit de nourrir. » Loin du redouté et marquant passage par la cantine ou le self de notre enfance, il tente avec succès de déjouer les préjugés qui entourent la cuisine collective, en s’appliquant à faire de chaque repas un moment convivial qui régale officiers et militaires du rang. « Il est important que l’acteur principal, c’està-dire le cuisinier, soit le décideur. Souvent, malheureusement, ça n’est plus le cas, et c‘est ce qui fait la différence entre la cuisine collective et la cuisine gastronomique. » Et de poursuivre : « Il y a quelque chose à modifier dans la formation des chefs. Les cuisiniers de collectivité sont souvent dits au « rabais », en fin de carrière et en quête de confort horaire. » Richard Guyomard est bien loin de tous ces préjugés et, pour lui, la cuisine collective peut offrir de belles opportunités. Il n’est pas aisé d’exprimer sa propre créativité avec un budget d’un euro soixante par repas. Pourtant, Richard Guyomard s’est lancé le défi de proposer des repas savoureux, créatifs, frais,

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dignes de certains restaurants gastronomiques, qu’il adapte avec brio à la cuisine collective. Comme il le formule lui-même, « si on se cantonne à la cuisine collective, c’est très restrictif. Au Cercle, avec l’équipe qui m’entoure, attentive à de vraies problématiques culinaires, nous avons la chance de pouvoir développer d’autres activités : des mariages, des cocktails, entre autres événements. Cela nous permet de travailler d’autres produits, d’autres techniques, d’autres sortes de cuisine et d’intéresser davantage les gens. Nous avons cette double casquette qui favorise la créativité, dans le cadre d’une démarche gastronomique. » Avec l’envie de susciter des vocations, il a le projet d’éditer un livre dans lequel il dévoilera tous ses secrets. Adepte des défis, il ne recule jamais devant la compétition et n’hésite pas à se mesurer à des chefs gastronomiques, si bien qu’il a remporté en octobre 2010 le 3e prix du concours Toqueshow, qui récompense les jeunes talents culinaires. Ces challenges démontrent un désir d’échanger, de franchir certains caps et de s’ouvrir des portes. Modeste, Richard Guyomard ne se définit pas comme le chef d’un restaurant gastronomique, ni comme un chef collectif. Pour lui, « les réalités de ces deux métiers sont indissociables ». Mais ce n’est pas sa seule ambition : il nous a confié son envie de créer un événement qui mêlerait cuisine et culture, autour d’un dîner spectacle, dans le cadre duquel les serveurs deviendraient les comédiens et les comédiens joueraient les serveurs. Un nouveau défi pour ce Breton, Alsacien d’adoption et de cœur, qui, enfant, se rêvait océanographe puis chef « cuistot » sur le bateau du commandant Cousteau…

Cercle mixte de la garnison de Strasbourg 17, place Broglie 03 88 15 05 60 – www.cercle-strasbourg.com



PORTRAIT

Black will Shine ! Par Gabrielle Awad // Photo Stephen Dock

Pugnace, volontaire et disponible, Nicolas Rieffel est un grand amoureux de l’Alsace. Retour sur le parcours dE L’EX-candidat de Masterchef QUI LANCE UNE LIGNE DE VÊTEMENTS DE CUISINE : LIFE IS A GAME.

Quand il a une idée en tête, rien n’arrête Nicolas Rieffel. Ses rêves d’enfants, il les réalise un par un, parce qu’il en veut, qu’il sait y faire et que rien n’a encore réussi à éprouver son ambition. Rien ne pourra entamer non plus sa passion pour sa région et ses origines qu’il rappelle avec fierté. Avec une pointe d’émotion, il décrit son amour pour l’Alsace en contant l’histoire de sa grand-mère, épouse d’un malgré-nous. Une passion démesurée qu’il révèle avec une pointe d’émotion dans la voix : « C’est presque viscéral, je pourrais en hurler, en pleurer et en rire. » Son parcours professionnel est étonnant : après des débuts en salle et l’obtention successive d’un CAP, d’un BEP, d’un baccalauréat professionnel en restauration, et enfin d’une mention en sommellerie au CEFPPA d’Illkirch-Graffenstaden, il part pour la Corse et y fait ses début dans les ressources humaines. De ces années-là, reviennent de nombreuses anecdotes... La bataille des régions, il l’a presque gagné, et pour preuve, il nous raconte fièrement qu’avant de rentrer au bercail, il réussit à faire dire à ses collègues corses : « Salü bisamme, geht’s ? » Après bien des années et un joli par-

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cours qui l’a conduit à un poste de responsable des RH, spécialisé dans le recrutement, l’aventure Masterchef débute en 2010. Les différentes éditions australiennes de cette émission, qui compte 20 ans d’existence, étaient suivies avec attention par le jeune alsacien qui, dès le lancement de la version française, s’est porté candidat. Pas moins de 18 000 cuisiniers amateurs se sont retrouvés en concurrence et, au final, Nicolas atteint la 21e place. Ses apparitions sont nombreuses et sa figure charismatique est remarquée à travers la France entière. Détaché de cette impudente vantardise qu’on aurait tendance à construire et entretenir après une telle médiatisation, il nous raconte avec conviction comment il vit sa période postMasterchef. Abasourdi par la notoriété dont il dispose aujourd’hui encore, et les encouragements venus du monde entier, il insiste, le sourire aux lèvres, sur le fait qu’« en même temps, [il a] juste coupé un oignon ». Il continue de faire preuve d’un détachement qui lui vaut encore aujourd’hui de garder la tête froide. Plein d’humilité, ce Nicolas !


Il avoue volontiers que cette médiatisation a été difficile à vivre par moments. Le retour à la réalité n’a pas été aisé mais il a su, comme beaucoup, rebondir sur ce succès, et quand on lui demande s’il utilise sa notoriété aujourd’hui, il nous répond que la seule raison pour laquelle il s’en sert, c’est pour avancer. Il profite encore de ce véritable coup de pouce pour ses projets. Il exprime sa reconnaissance envers TF1 qui continue à le suivre et à l’encourager : il a participé au pré-casting pour la prochaine édition et aura la chance d’habiller les jeunes cuisiniers. Soulagé, il reconnaît que la chaîne a su montrer sa véritable personnalité : celle d’un jeune homme souriant et avenant, plein d’ambition, mais loin de toute prétention. L’étiquette de « Nicolas Masterchef », il aimerait tout de même qu’on l’oublie un peu. Aujourd’hui, plein de projets et fort de ses nombreuses expériences professionnelles, il se crée une nouvelle image autour de sa jeune marque, Life is a Game. Plus jeune, Nicolas a traversé, à cause d’une maladie, une période interminable de doute. De cette malheureuse expérience, il puise une force farouche qu’il gardera longtemps. Life is a game est né d’une façon particulière de penser. Chaque matin, une fois les deux pieds par terre – le gauche en premier – il se lève, invulnérable, et se promet de mettre à profit chaque instant que lui offrira la journée.

Life is a game Avec Life is a Game, vous vous êtes lancé un pari fou... Pour moi, c’est une vraie révolution. Je m’indignerai toujours devant les grands qui vendent des vêtements de cuisine très chers, fabriqués à l’étranger pour une poignée d’euros. Je les fais au même prix, mais avec de nombreuses propriétés techniques que personne ne développe encore : ma veste est faite d’une matière aux capacités antimicrobiennes, antibactériennes, fongicides, déperlantes, anti-odeurs et thermorégulatrices. L’image du succès que je garde en tête est celle de Christian Audigier, parti aux États-Unis pour vivre le rêve américain. Il s’est lancé avec l’idée d’une marque et a su s’entourer des bonnes personnes. J’ai analysé le marché et les concurrents potentiels et je me suis montré attentif aux innovations possibles. J’ai commencé à travailler avec des personnes issues du milieu médical qui ont accepté de me faire un tissu avec les six propriétés, chose qu’ils n’avaient encore jamais essayé auparavant ! Je serai alors le premier au monde à sortir ces vêtements-là avec ce tissu-là.

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Pour vous différencier, vous vous permettez des choses qu’on n’aurait jamais imaginées en cuisine... Nous avons eu l’idée de faire des vestes façons Al Capone, mais sans col. De cette façon, on a l’impression de porter un t-shirt très léger alors que c’est un vêtement très classe. J’apporte le noir en cuisine, auquel j’ajoute le fil d’argent, non seulement pour l’esthétique mais aussi pour les propriétés antibactériennes. Avec des instituts qui me font confiance, je suis capable aujourd’hui de créer une veste sur mesure en trois semaines. Et puis, bien sûr, la broderie est réalisée ici, en Alsace ! Life is a Game s’apparente à un nouveau challenge pour vous, autour du textile cette fois-ci… Pour travailler dans le textile, il faut être téméraire et très solide. Concrètement, les propriétés du tissu rencontrent un accueil très favorable. Aujourd’hui, je vise non seulement les grands chefs mais aussi les collectivités et les plus jeunes. J’ai été apprenti un jour, je sais que je ne pourrai pas vendre mes vestes à un prix trop élevé. Je peux annoncer aujourd’hui que mes tissus sont recyclables à 99%... La dernière petite difficulté concerne le fil d’argent qui nécessite, pour le traitement, d’utiliser des produits chimiques. On travaille à une solution, et nous y sommes presque. Je peux vous l’avouer : j’aimerais tant que les grands chefs portent ma marque. Si j’y parvenais, je peux vous garantir que j’en serais très fier…

BAGELSTEIN 18 rue des Bateliers (angle rue des Orphelins) Tél. 03 88 10 94 12

5 rue St Etienne 67000 STRASBOURG

www.bagelstein.com


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2 RUE DE L'ARC�EN�CIEL // STRASBOURG

OUVERT TOUT LES JOURS // 16H � 1H30


ÉvÉnement

une odyssée européenne Par Anne Berger, Louise Laclautre et Sébastien Belguise Photos : Jean-Louis de Valmigère par Christophe Urbain et Cyrielle Weiss par Stéphane Louis

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Depuis quatre ans, Food Culture, rendez-vous culinaire incontournable, s’est imposé comme un des événements essentiels de l’été strasbourgeois. À la veille de cette 4e édition, Jean-Louis de Valmigère, gérant de Chez Yvonne et du Striessel, président de Food Culture, nous parle de SES temps forts.

Vous êtes à l’initiative de Food Culture. Comment l’idée du festival vous est-elle venue ? C’est une longue, belle et ancienne histoire. Elle commence il y a environ cinq ans avec l’association SPE (Strasbourg pour l’Europe), présidée par Francis Hirn, qui travaillait sur l’idée d’une animation d’été à Strasbourg. Il s’agissait de créer un contre-poids au marché de Noël, avec l’association qui s’appelait Culture et saveurs d’Europe. L’idée a germé d’elle-même et un groupe de travail s’est constitué avec des hôteliers, restaurateurs, commerçants, industriels de l’agro-alimentaire, qui a fini par créer Food Culture, dont la première édition a eu lieu il y a 4 ans. Qu’avez-vous retenu des précédentes manifestations ? Une chose est certaine : c’est populaire et ça plait beaucoup. Le public a adhéré immédiatement à une idée très simple : mêler fête et gastronomie. Par ailleurs, l’Europe politique ou juridique nous paraît extrêmement complexe. Nous avons privilégié une approche festive de l’Europe, une Europe des peuples, et comme je suis restaurateur, nous l’avons abordée sous l’angle de la gastronomie. Les tables dans la rue, par exemple, permettent à tout le monde de se retrouver, autour de menus à 10€ sur une thématique européenne. Les démonstrations culinaires de chefs favorisent aussi le succès public. Pourquoi avoir recentré la manifestation autour de la place Kléber et place de la cathédrale ? Par le passé, nous avons voulu voir grand, concerner trop de monde. Nous nous sommes vite rendus compte que c’est la concentration qui fait l’animation, et non la dispersion. La tentative de vouloir sortir, d’externaliser les activités, me semble tout de même louable et logique, même si cela n’a pas eu le succès escompté. Il y a tout de même une ouverture vers l’université avec des débats. Y a-t-il une volonté de se rapprocher du quartier européen et des institutions ? Je pense que ce qui a marqué les esprits en 2008, c’est le congrès fondateur que nous avons organisé au Conseil de l’Europe. Nous avons eu la chance extraordinaire que le Conseil de l’Europe édite une vraie bible sur les cultures culinaires européennes, écrite par 147 auteurs des pays membres. Notre association ne pouvait qu’adhérer totalement à la vision d’une gastronomie européenne. Pour des raisons de budget, et parce que nous voulions centrer nos activités sur l’aspect festif, nous n’avons pas reconduit cette activité « intellectuelle » en 2009 et en 2010. Mais nous nous sommes rendus compte que c’était une erreur : un manque s’est fait ressentir. Cette année, nous reprenons donc une activité de recherche. Et nous travaillons sur le thème de

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l’éthique alimentaire, un sujet qui préoccupe tout le monde en ce moment. Tout part du produit, c‘est une évidence. La culture gastronomique n’est que le résultat des produits de la terre : il nous semble évident de nous poser la question de l’écologie et de l’industrialisation de l’agriculture. Food Culture s’étend dans plusieurs villes d’Europe. Le but est-il d’installer une habité ? Nous allons vivre notre première expérience à Paris au mois d’octobre et je ne doute pas qu’on y constatera le même enthousiasme. Et lorsque nous aborderons des pays plus habitués aux fêtes de masses, l’engouement sera sûrement encore plus fort. Le souci va être de respecter l’esprit de la manifestation. Il faut vraiment réussir à montrer les cultures gastronomiques des régions sous leurs aspects culturels, et faire prendre conscience aux gens de leur profond enracinement. Si nous nous dispersons et faisons des festivals dans toutes les villes, nous risquons d’être dépassé. Food Culture est un label, et nous tenons à maintenir un niveau d’ensemble. Il faut faire comprendre que la gastronomie est aussi liée à une forme de citoyenneté européenne. Je pense que le succès va appeler le succès : nous avons démarré avec une petite équipe de bénévoles, et aujourd’hui le développement nous conduit à penser l’organisation avec plus d’ambition. Food Culture était une association, aujourd’hui ce festival est géré par une société de production. Pourquoi ce choix ? Ça nous change la vie ! C’est terrible d’organiser un événement de cette dimension quand vous n’êtes pas du métier ! Pour les équipes d’une société de production, tout paraît évident ! Maintenant, je peux me consacrer au relationnel, mais aussi à la recherche intellectuelle et tout ce que j’aime faire. C’est un vrai bonheur de travailler avec Europe Food Production. Cette structure a été créée pour cette manifestation et pour les évènements à venir dans toute l’Europe. Qu’attendez-vous de l’édition transitoire de cette année ? C’est la première édition réalisée dans l’optique d’un développement européen et où l’on donne de l’importance au volet intellectuel. Le lancement de Food Culture en 2008 s’est fait très naturellement. Maintenant, on sait qu’on tient un sujet important, voué à se développer, et on sait que ce sujet intéresse les chercheurs et les citoyens. Et surtout, qu’il intéresse toute l’Europe.


Food Culture, festival citoyen Cyrielle Weiss, participante active à la bonne réalisation du festival Food Culture, a été mandatée par la société Europe Food Production pour se charger de la partie événementielle de l’édition 2011. Son travail a été guidé par l’envie de présenter sous un aspect valorisant les cultures et les saveurs d’Europe encore méconnues. Elle insiste aussi sur la dimension écologique de l'événement. « Grâce à un partenariat mis en place entre les Vél’hops de Strasbourg et le festival Food Culture, nous pourrons nous déplacer à vélo pour participer au pique-nique du samedi ! Cette action s’inscrit tout à fait dans la tendance écologique du festival, tout comme l’absence de plastique et la mise en place d’un tri sélectif sur les sites principaux. » En changeant radicalement l’attractivité des pôles principaux d’activités du festival, c’est-à-dire la place Kléber et la cathédrale de Strasbourg, Cyrielle Weiss a participé à la centralisation des animations populaires afin de créer un vrai engouement culinaire. Elle nous livre un petit aperçu d’une semaine qui s’annonce délicieuse, « et décisive pour l’avenir du concept ». Mardi 5 juillet : inauguration de l’édition 2011 à la cathédrale, avec la présentation des menus historiques. Mercredi 6 juillet : ateliers du goût place Kléber, avec des démonstrations de chefs et des découvertes gastronomiques. Jeudi 7 et vendredi 8 juillet : Université Food Culture sur le thème « Y a-t-il une éthique de l’alimentation ? ». Des intervenants débattront afin d’essayer de trouver des solutions viables aux problèmes écologiques et moraux dans le domaine de l’alimentation. Samedi 9 juillet : Les tables dans la rue, de la place Kléber jusqu’à la rue des tonneliers, permettent à tout le monde de découvrir des saveurs venues d’ailleurs. Parade des Géants, des marionnettes immenses venues directement de Namur. Dans un esprit folklorique, elle se termine le soir au jardin des deux Rives avec un grand pique-nique festif européen animé par un spectacle 3D : L’Europe à votre table, en protégeant la planète. Dimanche 10 juillet : messe européenne à vocation œcuménique à la cathédrale de Strasbourg juste avant la clôture du festival dans l’après-midi. http://foodcultureeurope.eu

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StrasBourg Vu par ... Coordination, stylisme et rédaction : Caroline Lévy Photos : Nathalie Savey, Christophe Urbain

Ils vivent, travaillent et créent en Alsace. Ces acteurs culinaires nous chatouillent le pal ais et nous présentent leur lieu préféré à Strasbourg. Rencontres.

Babette Lefebvre 58 ans, chef de cuisine / lundi 30 mai

Où ? La cathédrale

« Au-delà de l’architecture majestueuse de ce lieu de culte, j’ai un vrai lien sentimental avec cet endroit. Mon mariage d’abord, puis l’adieu à mes parents, ont fait de la cathédrale un lieu de recueillement et de méditation où je viens régulièrement allumer des cierges. Une tradition fortement inspirée du culte des ancêtres, hérité de mes origines vietnamiennes. »

Actu ! Son restaurant La Cambuse – qu’elle tient avec son mari Philippe – vient d’obtenir une étoile au Guide Michelin, après 25 ans d’exercice ! Début juin, Babette a été nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. Elle est également présidente de l’association Femmes, chefs de cuisine. La Cambuse – 03 88 22 10 22 Top et perfecto court Barbara Bui chez L’altra

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Christine Ferber

50 ans, pâtissière, confiseur et chocolatière / lundi 24 mai

Où ? Le musée Alsacien

« L’art d’aujourd’hui existe grâce à ce genre de lieu historique reposant sur les traditions populaires. Je suis très sensible à toute forme artistique créée à la force des bras et des mains, où l’on accordait du temps à réaliser ces objets exceptionnels, sans souci de rentabilité… »

Actu ! Livre de recettes : Leçons de confiture, éd. du Chêne. Création d’une boîte Chocolat et Saint-Valentin avec Jean-Paul Evin, destinée au marché japonais et illustrée par Guy Untereiner. Journée de solidarité pour le Japon avec Marc Haerberlin, avec dégustations de mets sucrés et salés aux saveurs du Japon, le 17 juillet à la Maison Ferber à Niedermorschwihr. Projet d’ouverture d’ici deux ans d’une école de cuisine et d’un salon de thé « culturel » à Niedermorschwihr. www.christineferber.com Robe longue et manteau d'été Marina Rinaldi

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Photo : Christophe Urbain


Dan Leclaire

Photo : Nathalie Savey

33 ans, entrepreneur et illusionniste / mardi 17 mai

Où ? Pont Abraham Deutsch

« Petit, j’empruntais ce pont chaque matin avec mon père. Aujourd’hui, au-delà du lien sentimental, je le trouve toujours aussi esthétique. J’en ai d‘ailleurs une vue imprenable de mon balcon. Un hasard ? Pas sûr ! »

Actu ! Avec son désormais célèbre tour de magie autour du Bretzel qui traverse la planète, Dan se produit avec son spectacle Et vous trouvez ça drôle ? les 17 et 18 juin à 21h30 au Camionneur. Les rendez-vous de la magie, pour les amoureux de l’illusion, les lundis à partir de mi-septembre au Camionneur. www.au-camionneur.com Co-animateur de l’émission Le grand journal de Strasbourg, du lundi au jeudi à 8h30 et 17h30 sur Radio Judaïca et en podcasts sur www.radiojudaicastrasbourg.fr - www.danleclaire.eklablog.com Chemise à motifs vichy et veste bleu marine G-Star

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Cédric Moulot & Stéphane Wenz 32 et 33 ans, restaurateurs / jeudi 26 mai

Où ? Le Palais Rohan

« Amateurs de l’époque XVIIIe, ce palais est unique en son genre. Démesurément grand dans ses espaces, certaines pièces feutrées conservent un caractère plus intimiste. Tout jeunes, lorsque nous étions à l’internat du lycée hôtelier d’Illkirch, nous venions passer des après-midis dans ce lieu magique, aujourd’hui à deux pas de notre restaurant ! »

Actu ! Le Tire-Bouchon a obtenu en mars dernier le titre de Maîtrerestaurateur, récompensant ainsi le travail de toute une équipe. C’est l’un des seuls restaurants à Strasbourg ouverts 7j/7 et 365 j/an, et ce jusqu’à minuit ! Deux projets d’ouverture à Strasbourg à la rentrée ! Le Tire-Bouchon - 03 88 22 16 32 – www.letirebouchon.fr Cédric : polo Dolce&Gabbana et veste bleu marine Prada chez Ultima prêt-à-porter Stéphane : chemise en denim Armani et veste beige avec poche à impression tartan John Galliano chez Ultima prêt-à-porter.

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Photo : Christophe Urbain


Marc-Paul Baise

Photo : Christophe Urbain

60 ans, arpenteur du goût / vendredi 3 juin

Où ? Bassin Vauban « Batelier dès l’âge de 14 ans, j’ai appris

le métier de capitaine et ai obtenu la patente du Rhin pour naviguer. En véritable amoureux des fleuves, je me suis malgré tout retrouvé à faire la cuisine pour tout l’équipage : une révélation ! Si le patron a la paix du ventre, il n’a pas la gueule qui aboie ! »

Actu ! Aubergiste tenancier de la Stub des deux étangs à Heiligenberg, ouverture prévue début juillet. Chargé du développement de la régie de l’hippodrome de Strasbourg-Hoerdt avec Christian Schneider. Chroniqueur culinaire dans Zut ! www.lastub.fr Polo marinière Aigle et blouson en toile Mexx, le tout au Printemps

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Johanna Kaufmann 31 ans, agitatrice culinaire / mercredi 25 mai

Où ? Parc de l’Orangerie

« Mes cousins habitaient en face et je me souviens que tous les prétextes étaient bons pour venir crapahuter dans ce parc ! J’y ai fait ma première rencontre avec les animaux du zoo, et c’est également dans ces allées que j’ai appris à rouler à vélo… Enfant, tout me paraissait immense. Depuis, lorsque je reviens, cela prend une toute autre dimension ! »

Actu ! Blog culinaire Je suis pas une courge, avec des recettes parodiques et faciles à préparer. Ouverture imminente avec son amoureux Thomas du restaurant Chez Pépé et Jojo, à la cuisine méridionale, rue du Faubourg national. www.jesuispasunecourge.typepad.fr www.chez-pepe-et-jojo.com Robe à col claudine Claudie Pierlot au Printemps

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Photo : Christophe Urbain


Stéphan & Christine Maser

Photo : Nathalie Savey

40 et 36 ans, restaurateurs / lundi 30 mai

Où ? Le jardin botanique

« C’est un jardin empreint d’émotion, où nous venions régulièrement il y a quelques années, quand nous habitions en face. Toutes les grandes décisions qui ont bouleversé nos vies ont été prises dans ce quartier : mariage, resto, bébé ! De beaux souvenirs… »

Actu ! Leur restaurant Les Trois Chevaliers se met à l’heure d’été, avec une carte aux saveurs de saison. Leur terrasse aux abords du Quai des Bateliers est ouverte durant tout l’été. Les Trois Chevaliers – 03 88 36 15 18 Stéphane : Chemise en denim et veste en coton G-Star Christine : Twin-set en coton et voilage en soie Brunello Cucinelli chez L’altra

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Guy Untereiner

54 ans, créateur et illustrateur / jeudi 19 mai

Où ? Rue Baldung Grien

« Cette rue évoque mes années de lycée à la Chambre des métiers où j’y ai appris mon premier métier, la pâtisserie. Cette période en tant qu’apprenti (chez Naegel) m’a véritablement formé à la vie ! J’en garde de tendres souvenirs. »

Actu ! Rôle principal dans le téléfilm sur la vie d’Hansi diffusé le 18 juin sur France 3 Alsace. Textes et illustrations du livre de recettes Ma cuisine alsacienne, éd. du Belvédère et du Petit Agenda perpétuel, éd. du Donon. Dédicace le 25 juin à la librairie Kléber. Exposition permanente à la Galerie Kiwior à Strasbourg. Exposition à la Maison d’Alsace cet été à Paris. Chroniqueur dans l’émission Le grand journal de Strasbourg, du lundi au jeudi à 8h30 et 17h30 sur Radio Judaïca et en podcasts sur www.radiojudaicastrasbourg.fr Chemise à motifs aux poignets Arrow et veste en toile Saint-Hilaire, le tout au Printemps

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Photo : Nathalie Savey


Clément et Carole Fleck

Photo : Nathalie Savey

32 et 33 ans, restaurateurs / lundi 6 juin

Où ? La Krutenau

« Nous nous sommes rencontrés dans un restaurant de ce quartier emblématique, il y a plus de dix ans ! Les années passent, les enseignes se succèdent mais le charme reste inchangé et nous y repassons toujours avec un brin de nostalgie… »

Actu ! L’escale aux quais propose un samedi par mois des ateliers cuisine, pour s’initier à des recettes innovantes et créatives. Nouveau partenariat avec mondolivio.com, avec chaque semaine une nouvelle recette pour apprendre à cuisiner à l’huile d’olive. Partenariat avec Life is a game, la ligne de vêtements de cuisine créée par Nicolas Rieffel, notre MasterChef local ! L’Escale aux quais - 03 88 37 32 34 – www.escale-aux-quais.com Clément : blouson en toile et T-shirt G-Star Carole : top évasé et jean brut G-Star

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cOnSO

GOOd FAst FOOd

Dossier réalisé par Gabrielle Awad, Anne Berger, Louise Laclautre // Photos Stephen Dock // Illustrations Johanna Tagada

Des ceNtAINes D’ÉtUDIANts ReNoUeNt Avec De sAINes PRÉoccUPAtIoNs ALIMeNtAIRes, toUt eN cHeRcHANt À MANGeR vIte. et Les eNseIGNes Ne s’y tRoMPeNt PAs. AUTOUR de LA pLAce SAinT-eTienne eT dAnS LeS RUeS VOiSineS, eLLes PRoPoseNt toUtes Les sAveURs DU MoNDe, tRÈs LoIN Des MoDÈLes De FAstFooDs tRADItIoNNeLs. PÂtes, bAGeLs, PURÉes, coUscoUs, LIbANAIs, tHAÏ… IL y eN AURA PoUR toUs Les GoÛts !

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La place Saint-Etienne est son domaine. Gabrielle y mange tous les jours : elle nous livre les secrets de semaine de restauration tous azimuts.

Par Gabrielle Awad

FOOD DIARY

LUNDI // SUBWAY Début de semaine difficile, comme d’habitude. J’aurais préféré rester sous la couette mais une année d’études, ça ne s’obtient pas comme ça (malheureusement)... Et puis puisqu’on est debout et qu’on a même réussi à tenir toute une matinée à écouter des profs déblatérer des paragraphes sur l’importance de la communication au sein d’une entreprise, autant se faire plaisir à midi. Je me rends comme à mon habitude au centre ville et m‘imagine déjà croquer dans une sandwich dégoulinant sirotant un énorme soda plein de glaçons accompagné d’un cookie. Oui, maman n’aurait pas été contente de me voir manger aussi gras mais disons qu’il me reste tout le reste de la semaine pour manger sain et équilibré. Alors c’est parti, je vais me faire plaisir au Subway, la célèbre enseigne américaine qu’on ne vous présente plus. Quoi ? Vous ne connaissez pas ? C’est une blague, j’espère ! Du pain complet pour se sentir moins coupable, du poulet marinade teriyaki et surtout une multitude de légumes. Et puis, on dit qu’il y a 6 grammes ou moins de lipides dans chaque sandwich. Alors, c’est parti !

MERCREDI // MEZZO DI PASTA MARDI // WOK THAÏ Il fallait que ça arrive ! Voilà qu’il commence à pleuvoir. Au secours les amis, j’ai besoin d’exotisme ! Et j’ai en tête depuis ce matin cette cup rose qui laisserait ses odeurs de sauce thaï m’envahir et me faire voyager loin d’une fin d’année que je vis à 100 à l’heure. Me voilà en train de prendre la file dans une ambiance décontractée, admirant ce super couple qui travaille en rythme, jouant avec les flammes, jonglant avec les petits pois et maniant les nouilles comme personne (et puis, ils nous offrent des chips aux crevettes quand ils nous reconnaissent, c’est l’argument de choc). C’est un peu pour tout ça que je suis addict à ce petit resto ! Aujourd’hui, j’ai faim comme jamais et ça sera nouilles au kangourou et sauce saté. Mon Dieu je fonds !

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Comme tout étudiant qui se respecte, je revendique mon amour pour les pâtes. On pourrait les faire chez soi, certes, mais ne me demandez pas ce qui nous pousse à en acheter constamment. C’est peut-être la cup verte qui me fait de l’effet et me laisse rêveuse. Allez savoir... Toujours est-il que mon mercredi midi, je le passerai chez Mezzo. Et puis, ils sont partout, j’ai même l’embarras du choix : cette fois j’irai rue des Balayeurs. Arrabiata, ça sonne plutôt bien non ? Et puis les légumes, moi j’aime, alors hop je profite ! Tomates, poivrons, aubergines, oignons, et... piments ! Un goût authentique et puissant, tout à fait ce qui me correspond (en toute humilité bien sûr !) Bref, me voilà devant la vitrine à me lécher les babines : qui pourrait croire qu’une chose si simple pourrait faire tourner la tête de tant de jeunes gens ?

Subway 9, rue des Frères www.subwayfrance.fr ___ Wok Thaï 11, place Saint-Etienne www.wokthai.fr ___ Mezzo di Pasta 9B, rue des Frères www.mezzodipasta.fr


jeUDI // TenTATiOnS

sAMeDI // pUR eT cAeTeRA

La voilà, la petite découverte de cette année : en haut de la rue des Sœurs, discret mais bien beau : un bar à spaetzele et risotto ! Déco agréable, moulures au plafond, ambiance feutrée, entre l’esprit trendy-chic de la ruelle et la folie de la place du marché Gayot sur laquelle nous laisse ce petit resto. Toujours dans une petite cup, cette fois ce sont des spaetzele qui me seront servies avec les ingrédients de mon choix. Moi, tyrannique et vraie despote dans l’âme, j’adore avoir pouvoir sur tout, et quand il s’agit de la composition de mon plat, j’en profite ! Je prends donc des saveurs du sud, olives, mélanges de tomates marinées et petits carrés de jambon. Et que vois-je dans la vitrine ? Des desserts qui me font méchamment de l’œil, j’embarque alors avec moi un cannelé bien doré. Une fois de plus bien rassasiée, je retourne travailler le ventre bien plein et une nouvelle découverte à faire partager.

Il y a des découvertes dont on est fiers au point d’y retourner tous les jours. Pur et Caetera est de celles-là. Une cure de bonne bouffe, comme celle de maman, en mieux même ! Une sélection faite par les deux jeunes à l’initiative de ce bar à purée. Quand je pense que tout ce qu’ils préparent vient d’ici et qu’en plus je peux me faire à nouveau mon plat sur mesure... Alors là, j’adore, et j’adhère ! Et puis l’été arrive, et si on a moins envie de purée, les salades de saison à composer feront chavirer les cœurs. Moi je reste sur mes petites habitudes et la purée, ça me plaît ! On ne râle pas, la formule à 3,90€ pour les étudiants est probablement la moins chère du coin, la plus nourrissante (oui oui la purée, ça tasse !) et la plus saine ! Mais moi, quand j’aime, je ne compte pas. Alors soyons fous, je me lance pour la jolie formule Pur et Caetera à 5,80€ : assortiment de purées, une viande pour accompagner, une sauce et des garnitures. Puis tant qu’on y est, je me commande un jus de fruit sur mesure, qu’elle me prépare gentiment sous les yeux : pomme, fraise, orange, tiens ! Ça vous fait envie ? Oui, je peux comprendre. Bon appétit les amis !

jeUDI soIR // cOUS cUp Les idées simples ne sont-elles pas les meilleures ? Comme Roger Hanin mettait le couscous en boîte dans Le Coup de sirocco, chez Cous Cup, la semoule travaillée à l’huile d’olive, les légumes frais et la viande trouvent merveilleusement leur place au fond d’une cup d’un orange éclatant. C’est une première au monde, mais surtout : mmmmmh, ce serait-y pas bon comme là-bas, dis ?

veNDReDI // cROQ’SAVeURS C’est vendredi les amis, et j’ai mes petits principes : pas de viande aujourd’hui ! Me voilà parcourant ma place fétiche et, à deux pas, rue de l’Arc en ciel, je m’arrête devant un restaurant plutôt sympa : Croq’ saveurs. La liste des sandwichs proposés est infinie et il me faut sept minutes pour choisir l’heureux élu. Ce sera pour moi un ciabatta pêcheur : pain à l’huile d’olive, saumon cuit et tzatziki. Et puis tant qu’on y est, et puisque la vendeuse est sympa, un dessert maison ; mon cœur penchera pour une panacotta (dessert fétiche oblige). Je ressors de là, fière de mon sandwich plutôt original. Sans surprise, il est vraiment délicieux. Mince, encore un sur la liste des fast food chez qui je me dois de revenir... Elle est pas difficile la vie ?

“ Les DesseRts Me

FoNt MÉcHAMMeNt De L’ŒIL : j’eMbARQUe ALoRs UN cANNeLÉ bIeN DoRÉ ”

DIMANcHe // eATime Hormis l’éternel dimanche, jour du Seigneur, il y a aussi le régulier dimanche, lendemain de cuite. On le connaît tous celui-là, et quand on a le ventre plein de bêtises qu’on ne nommera pas, qu’on y a ajouté une bonne dose de paracétamol, il faut un plat consistant qui puisse nous rebooster pour la journée. Rares sont les restos du coin ouverts le dimanche, mais moi, j’en ai trouvé un, et autant vous le dire, c’est un vrai festin ! Un snack qui réussit à nous proposer des saveurs à nous faire voyager loin, très loin, avec des petits plats libanais d’une qualité que je n’avais pas encore imaginée... Et puis il y a cette formule à 5,50€ : un sandwich chaud, des frites et une boisson, ça ne se refuse pas ! Alors me voilà partie pour un voyage au pays du cèdre, mon sandwich Taouk à la main et mon sourire aux lèvres. Ce poulet mariné puis grillé, ces frites dignes d’un snack en bord de Méditerranée... Bon d’accord, là, je vous l’accorde, les vapeurs d’hier soir commencent à me monter à la tête.

Tentations Place du marché Gayot ___ Cous Cup 15, rue de la Croix ___ Croq’Saveurs 3, rue de l’Arc en Ciel www.croqsaveurs.com ___ Eatime 15, rue de la Croix 03 88 25 29 53 ___ Pur et Caetera 15, place Saint-Etienne www.pur-etc.fr

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Par Anne Berger et Louise Laclautre

LA nOUiLLe en VAdROUiLLe ! LA NoUILLe s’eNcANAILLe, soRt jUsQU’À PLUs D’HeURe et eNvAHIt Les RUes, sIMPLeMeNt HAbILLÉe D’UNe cUP tRÈs teNDANce, QUI Ne DIssIMULe RIeN De sA tRoUbLANte NUDItÉ. coUP De PRojecteUR sUR tRoIs eNseIGNes stRAsboURGeoIses QUI FAvoRIseNt L’ÉMANcIPAtIoN De LA PÂte : FRANcescA, Mezzo DI PAstA et NooÏ.

Francesca 14, avenue de la Marseillaise 6, rue François-Xavier Richter 27 bis, rond-point de l’Esplanade www.francesca.com ___ Mezzo di pasta 9B, rue des Frères 111, Grand’Rue 22, rue des Balayeurs 76, Plaine des Bouchers 4, rue Sébastopol www.mezzodipasta.fr ___ Nooï 24, rue des Frères Passage de la Pomme de Pin www.nooi-blog.fr

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Encore môme en 1997, la pâte se prélassait bien au chaud dans les mains siciliennes de Francesca Albanese-Arbogast. Dorlotée, cocoonée, bercée, alanguie comme ses ancêtres italiens, elle se sentait comme chez elle ! Papotant avec ses voisines les tomates, de retour du pays, elle s’enduisait d’huile d’olive pour faire tomber le parmesan… Francesca, la jeune « mamma » de la pâte, nous reçoit dans une ambiance toscane chaleureuse. Mais ce n’est pas la seule à avoir mis la main à la pâte. En 2002, Mezzo di Pasta, lui aussi alsacien pure souche, l’a dévergondée et fait sortir des jupons de maman ! C’est aujourd’hui, l’ultime bourreau des petits cœurs tendres de notre amie pâte. La flèche de leur cup(idon !) la fait fondre. Fraîche et parée de ses plus belles sauces, elle part avec ses comparses à la conquête de nos palais. Elle se pavane dans sa cup haute couture : damier vert et blanc, le top de la tendance ! Et pour la piquer dans son orgueil, Mezzo n’hésite pas à rajouter à sa sauce Arrabiata du piment qui la met dans tous ses états ! Et en bon Casanova, Mezzo di Pasta a joué de son charme dans toute la France, si bien qu’il compte aujourd’hui plus de 120 points de vente, construits sur les mêmes critères d’exigence. Comme nous l’explique Véronique Mauloise, directrice de développement : « La personne qui mange à Marseille doit retrouver la même qualité qu’à Lyon ou à Strasbourg. » Mais la pâte est frivole et, dès 2004, Nooï a commencé à lui faire du gringue en l’habillant d’une nouvelle cup, toujours plus tendance. Dans les restaurants de l’enseigne, en vraie cougar, la pâte se refait une jeunesse au milieu des collégiens, lycéens, et étudiants… Et aux plus séduisantes de ses amies, Nooï promet une vie de rêve à New York dans sa boutique de Manhattan, sur la 5e avenue, aux mains des New-Yorkais les plus gourmands ! La pâte reste peut être encore nostalgique de ses premiers pas en Chine mais son idylle avec Marco Polo lui a donné le goût du voyage, qui selon la légende la ramena en Italie en 1295. Place Saint-Etienne, émancipée, elle renoue avec sa vocation nomade, se frotte à tous les styles de vie et à toutes les cultures. Décidément, elle n’a pas fini de nous épater !


Par Anne Berger et Louise Laclautre

BAGeL d’AmOUR oUI, Le bAGeL NoUs eNvAHIt. NoN, ce N’est PAs UNe soUcoUPe voLANte, seULeMeNt UN PetIt PAIN RoND sALÉ oU sUcRÉ, FoURRÉs De cReAMcHeese, sAUMoN et AUtRes GARNItURes. Pour l’anecdote, le bagel a été créé en 1683 par un boulanger de Cracovie, pour remercier le roi de Pologne d’avoir sauvé l’Autriche de l’invasion turque. Le pain représente un étrier, qui se dit « bügel » en allemand, en hommage au roi qui était un excellent cavalier. Par la suite, les émigrés d’Europe de l’Est apportent avec les bagels un petit bout de leur tradition dans leurs valises. Depuis, les Américains de la côte est ne conçoivent pas un petit déjeuner sans. Pas étonnant que les Etats-Unis en vendent plus de dix milliards par an. En quelques mois, la Bagelmania s’est emparée de Strasbourg, avec l’installation de pas moins de trois enseignes : Liberty Bagel, Bagel Legend et Bagelstein. Si nos envies new-yorkaises nous démangent, il nous suffit de pousser la porte d’un de ces restaurants pour assouvir notre appétit ! Bagelstein, par sa douce consonance alsacienne, a gagné le prix du bagel le plus « Hopla geiss » ! Nous avons donc rencontré son gérant, Thierry Veil, précurseur du bagel à Strasbourg. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce produit ? J’ai découvert le bagel quand j’habitais aux Etats-Unis ; j’en ramenais des valises pleines. J’ai donc une vraie passion pour ce produit. Aujourd’hui, les gens mangent en dix minutes. Il se trouve que le bagel entre dans cette dynamique-là. Mais en plus, il a un côté ultra-frais. Ce n’est pas parce qu’on mange vite qu’on va mal manger.

Bagelstein 18, rue des Bateliers 5, rue Saint-Etienne www.bagelstein.com ___ Liberty Bagel’s 20, rue Gutenberg www.liberty-bagels.com ___ Bagel Legend 72, avenue des Vosges www.bagellegend.over-blog.com

Comment définissez-vous votre concept ? Nous avons appris la recette aux États-Unis et nous sommes les seuls en France à fabriquer nos bagels nous-mêmes à partir de produits frais. Nous voulions vraiment créer une atmosphère, une identité. Bagelstein n’est pas seulement un lieu où l’on vient s’alimenter,. On voulait détendre les gens avec des petits clins d’œil, des blagues et des citations affichées sur les murs. On aimerait qu’ils s’y sentent bien et que, petit à petit, ils s’approprient cet endroit. Comment avez-vous trouvé le nom de l’enseigne ? Selon la tradition, c’est Isidore Bagelstein qui, au XIXe siècle, a été le premier à concevoir un bagel tel qu’on le connaît aujourd’hui. On a repris le nom de cette famille et créé un arbre généalogique qu’on affiche dans nos points de ventes : on y découvre les mariages ratés avec les familles McDonald’s ou Panini ! Et puis, il était amusant de jouer sur la consonance alsacienne du nom… Quels sont vos projets ? [attention scoop Zut !] Vous voulez un scoop ? Alors, Bagelstein va ouvrir un nouveau point de vente rue des Francs-Bourgeois début septembre, puis Grand’Rue.

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Par Gabrielle Awad

OH pURÉe ! Par Gabrielle Awad

L’ORienT À pORTÉe de mAin cAcHÉ DeRRIÈRe UNe DevANtURe sobRe et MystÉRIeUse, voILÀ Le NoUveAU HAvRe oRIeNtAL De LA PLAce sAINt-etIeNNe : eAtIMe, UN sAvANt MÉLANGe De cULtURes DANs UN sNAcK LIbANAIs. Elias Tachi, propriétaire du célèbre restaurant de gastronomie libanaise Au Cèdre, joue la carte du street food avec Eatime, un coin d’Orient en plein centre ville. Au premier abord, on ne devine rien de l’origine des mets qui y sont proposés. Une devanture sobre mais dynamique, un intérieur très design aux couleurs sombres et très chic : rien ne nous laisse croire que se cache ici un fast food ! Un QG en devenir dans lequel on y donnerait bien rendez-vous à ses amis. Volontairement, Eatime entretient le mystère et ça lui réussit plutôt bien. On colle son nez sur la vitrine, on y observe la cuisine, les tables hautes et les tabourets alignés. Puis on y entre, avec une petite appréhension, avant de se jeter sur la carte et de commander. Et quand on sait que la cuisine est la même que celle du Cèdre, on n’échappe pas à l’envie de vouloir tout goûter. Eatime nous offre la rencontre entre les saveurs d’Orient et d’Occident. Des aliments de première qualité et des choix dans les menus très variés, voilà le mariage le plus émouvant de l’année (oui désolée, Kate). Avoir la cuisine du soleil dans un Roll’up, un pain libanais garni, roulé et réchauffé, voilà de quoi réjouir nos papilles. Amateurs d’exotisme ou non, petits et grands, y trouveront de quoi s’offrir du bon temps pendant quelques instants.

Eatime 15, rue de la Croix 03 88 25 29 53

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s’IL eXIste UN ÎLot De veRDURe sUR LA PLAce sAINt-etIeNNe, ce N’est PAs AUtoUR De LA PetIte FoNtAINe MAIs AU NUMÉRo 15, cHez ÉLoÏse et vINceNt. AUX stRAsboURGeoIs coMPLIces De cette NoUveAUtÉ, oN DIt : toUs À vos PURÉes ! Ouvrir un bar à purée : un pari déjanté, encore jamais tenté, ni en France, ni dans le monde entier. Voilà Éloïse et Vincent lancés dans une affaire qu’ils mènent rondement bien. La bonne équation ? Manger vite, sain et pas cher. On vous le rabâche et vous le mélange à toutes les sauces ? On peut comprendre, mais là, c’est différent, vraiment ! Jouant sur le retour aux traditions, tous deux se jettent dans un pari fou : celui d’ouvrir, en plein centre ville, un havre pour la production locale et le bio au beau milieu de lycéens et d’étudiants, peu attachés à ces principes bien trop conceptuels. En y rentrant, c’est comme chez mamie. Purée maison, saucisse fumée, jus de fruits pressés. On s’y croirait, l’odeur de neuf en plus. Tout en gardant une éthique, Éloïse et Vincent comptent bien moderniser un plat traditionnel, la purée, et démocratiser le bio à l’aide de prix plus qu’attractifs. Et si leurs voisins de la place ne proposent pas de plat aussi peu cher, ce n’est pas pour rien. La formule étudiante bio à 3,90€, ça ne s’invente pas, sauf chez Pur et Caetera. Et pour les très grosses faims, le menu est proposé à 5,80€, et on vous garantit la satiété pour le reste de la journée ! Eloïse et Vincent font marcher leur bon sens et le partagent. Par exemple, quand ils ne trouvent pas certains fruits dans la région, ils cherchent des produits issus du commerce équitable dans les régions du sud. Alors si ce n’est pas local, c’est bio quand même, et quand ce n’est pas bio c’est commerce équitable. Ben oui, on vous avait prévenu, ils pensent à tout ! Une fois entré dans leur petit resto, on note que tout ici est conçu pour câliner notre planète. On mange sur le pouce oui, mais on prend le temps de faire le tri de ses déchets avant de s’en aller. Probablement aucun fastfood du coin ne vous proposera trois poubelles différentes. Eux, ils conçoivent vraiment les choses dans les règles de l’art. Même les déchets organiques retournent aux producteurs, parce que composter, ça non plus, il ne faut pas négliger ! Et voilà, la boucle est bouclée, on mange bio et on se sent responsable. Bref, un sans faute pour ce petit fast-food nouvelle génération de la place Saint-Etienne, on aurait même tendance à vous dire : « Courez-y les amis ! » Pur et Caetera 15, place Saint-Etienne www.pur-etc.fr


HORAIRES D’OUVERTURE MIDI / 11h30 à 14h30 du lundi au samedi SOIR / mardi de 18h30 à 23h mercredi, jeudi et samedi de 18h30 à 00h30 vendredi jusqu’à 3h + Brunch le diamnche de 11h30 à 15h

1 rue Saint Guillaume à Strasbourg / 03 88 35 26 84

Illustrations : Jaek el Diablo © 2010


Retour aux Sources Bijoux-Bretzels

46 rue des Hallebardes Ă Strasbourg tĂŠl & fax 03 88 32 43 05 - info@eric-humbert.com

www.eric-humbert.com zut ! 130


ZUT ! VOUS RÉGALE Dossier écrit par Flora-Lyse Mbella et avec : Emmanuel Abela, Gabrielle Awad, Cécile Becker, Sébastien Belguise, Anne Berger, Charles Combanaire, Louise Laclautre. Photos : Stephen Dock, Anne Milloux, Naohiro Ninomiya, Catherine Remmy, Christophe Urbain.

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ZUT ! VOUS RÉGALE

Le monde au cœur de la Petite France René Fieger est un curieux du monde et il est tombé amoureux fou de l’Asie. Pas étonnant que la carte de son restaurant reflète cette curiosité. Attention, allez à Umami, ça se mérite. Ne vous avisez pas de venir sans avoir réservé ! Surveillez la carte aussi, parce qu’avec deux entrées, deux plats et deux desserts, il ne faudrait pas jouer les difficiles. Ensuite, laissez-vous guider par l’inspiration de René Fieger et sa cuisine très fusion. Dans le restaurant au cadre très sobre, gris et rouge, c’est elle, la vedette. (F.-L.M.) Umami { ÉTOILÉ }

8, rue des Dentelles - 03 88 32 80 53 www.restaurant-umami.com

Photo : DR

Invitation au voyage

Toujours à la recherche de l'élégance

CARTE POSTALE Le Relais de la Poste { ÉTOILÉ }

21, rue du Général de Gaulle à La Wantzenau 03 88 59 24 80 www.relais-poste.com

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Il y a de belles maisons en banlieue, bien sûr. La Wantzenau est une banlieue chic et le Relais de la Poste est au diapason. L’élégance est la marque de fabrique de cette adresse, cossue et discrète... La discrétion naturelle de la maîtresse de maison a tout de même été sérieusement entamée cette année, avec l’obtention d’une première étoile au Michelin. « Je ne m’y attendais pas du tout, même si bien sûr, on l’espère toujours, sourit Caroline Van Maenen. Notre objectif premier reste la satisfaction de ceux qui poussent la porte pour qu’ils se sentent bien au point de revenir. » Il fallait bien que le guide rouge finisse par distinguer la maison, on s’y attendait dans le petit monde de la gastronomie alsacienne. Le chef, Laurent Huguet, a tout de même été le second d’Émile Jung au Crocodile pendant 22 ans. Autant dire qu’il connaît son métier et sait régaler ses convives avec sa cuisine classique, précise et goûteuse. Une cuisine est toujours dans le ton des saisons. Et elle est toujours bien accompagnée par les choix judicieux et éclairés du sommelier de la maison, Hervé Schmitt. Pas de limite dans les choix viticoles, en Alsace, en France, dans le monde : l’homme est curieux et fait partager sa curiosité. Pour les beaux jours, la terrasse et la véranda seront parfaites pour profiter du soleil ou de la douceur du soir. La salle, tapissée de bois chaud, n’est pas en reste avec un service stylé et souriant... et une addition plutôt avenante, elle aussi. (F.-L.M.)

Une étoile Michelin orne désormais la proue du bateau mais laissons les oripeaux sur le quai. La Cambuse, c’est la cuisinefusion de Babette Lefebvre, avec des poissons de mer très frais, avec des épices, des herbes. Un petit conseil, le bar coco est une merveille emballée dans son petit cocon de feuilles de bananiers. À tester absolument. Dans les plats ou les salles, on sent les embruns, y compris dans cette décoration de yacht old school en bois et laiton, signée Philippe, hôte éclairé et époux de la chef. « Pas besoin de prendre l’avion, on voyage écolo ici », rigole la capitaine. Et sans le mal de mer... (F.-L.M.) La Cambuse { ÉTOILÉ }

1, rue des Dentelles - 03 88 22 10 22

Croco noVO Le propriétaire a rempli une partie du contrat qu’il s’est lui-même fixé, rapporter une étoile. Mais Philippe Bohrer en veut deux. Alors Ludovic Kientz, le chef exécutif, travaille. Et plutôt bien. Il a revisité les classiques de la maison, et, pour les autres, rapporté la patte Bohrer : technique, fraîcheur, finesse. La décoration de la salle a changé sans trahir l’ancienne. Parce que finalement, Philippe Bohrer, comme la célèbre bestiole qui trône toujours audessus l’entrée, a une mémoire. (F.-L.M.) Au Crocodile { ÉTOILÉ }

10, rue de l’Outre 03 88 32 13 02 www.au-crocodile.com


Autodidacte de génie

Photo : Christophe Urbain

C’est curieux comme la cuisine peut être une passion alors qu’on avait choisi une autre voie... Même très proche mais pas la cuisine. C’est le cas d’Eric et Maryline Girardin à la Casserole. Au début, ils étaient sommeliers tous les deux, mais, petite graine, les parents étaient aubergistes. Et finalement, ils s’installent eux aussi à la tête de leur restaurant. Et obtiennent une première étoile au bout de 5 ans. Pourquoi ? Parce que Eric Girardin a une technique hors pair, parce qu’il se procure les meilleurs produits de saison dans la région et les traite avec respect et envie. Parce que Maryline a été hôtesse de l’année pour le guide Omnivore et ce n’est pas sans raison. Parce que le cadre de cette maison de la rue des Juifs est chaleureux et convivial, tout en restant design. Parce qu’il fait bon s’y arrêter, tout simplement. (F.-L.M.) La Casserole { ÉTOILÉ }

24, rue des Juifs 03 88 36 49 68 www.restaurantlacasserole.fr

Simple comme le Bubu “ Avant tout, on travaille pour le client ” Le Buerehiesel { ÉTOILÉ }

4, parc de l’Orangerie 03 88 45 56 65 www.buerehiesel.fr

Depuis qu’il l’a repris, Eric Westermann est d’une discrétion proverbiale. Il est pourtant porteur d’un nom très célèbre et dirige une maison qui ne l’est pas moins. En tout cas, s’il ne s’exprime que peu dans la presse, sa cuisine parle pour lui. « Le produit, le produit, le produit. C’est ça l’important. Bien le traiter pour qu’il puisse donner son meilleur dans l’assiette du client. » Cela semble si simple à entendre le chef, qui a réussi le tour de force de récupérer une étoile au Michelin l’année suivant son installation comme « vrai » chef du « Bubu ». De fait, Eric Westermann a cette faculté à faire croire que tout est simple alors qu’en gastronomie, ce qui paraît tellement simple est souvent très complexe. Pourtant, tout coule de source ici, la saveur des plats, le service efficace et décontracté, la lumière dans la verrière ou sur la magnifique terrasse qui fait face au parc de l’Orangerie, le sourire aussi... qui reste même accroché quand l’addition arrive. Et ça, c’est la volonté du chef depuis qu’il est aux commandes. Le menu déjeuner, entrée-plat-dessert, autour de 30€ (33 maintenant) et qui change chaque jour et chaque semaine, c’est bel et bien lui qui l’a initié à Strasbourg, sans étoile, puis avec. La vérité, c’est qu’Eric Westermann ne travaille pas pour les guides, mais pour ses clients. Et c’est peut-être là son secret. (F.-L.M.)

L’étoile new age On dit souvent que la première étoile récompense l’assiette et pas le décorum. ça tombe bien, Loïc Lefebvre et Caroline Cordier aiment régaler leurs convives, mais ont laissé les nappes, les couverts en argent et l’attirail de l’étoilé au placard. Loïc Lefebvre milite pour la gastronomie décontractée, curieuse et sans complexe : « On ne doit pas être intimidé par le restaurant », martèle le chef. Adepte d’une cuisine légère, sans beurre, sans vin et sans crème, il utilise avec bonheur les herbes, les épices et adopte des cuissons courtes qui conservent aux produits toute leur saveur. Les poissons sont fondants, les viandes sont tendres et les desserts gourmands à souhait. Et avec un menu du midi entréeplat-dessert à 23€, on est vraiment loin des clichés des étoilés. (F.-L. M.) L’Atelier du Peintre { ÉTOILÉ }

1, rue Schongauer à Colmar 03 89 29 51 57 www.atelier-peintre.fr

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ZUT ! VOUS RÉGALE

L’Ovalie à Lembach C’est un surdoué qui a bien travaillé ses gammes, vu les entraîneurs qu’il a eu dans les grandes maisons où il a commencé le métier. Tel un rugbyman concentré et appliqué, Pascal Bastian a bien retenu les leçons et transformé l’essai en y ajoutant une bonne dose de talent. Pourtant, la reprise d’une institution comme le Cheval Blanc des Mischler n’était pas une mince affaire. Les plaquages auraient pu être nombreux, mais agiles, le chef et son épouse Carole ont su éviter tous les pièges. Résultat : une maison rajeunie, au service à la fois aimable et discret, avec une assiette de rêve, créative, originale mais sans aucunement renier le terroir. On sent les influences mais le chef a su tout réinterpréter à sa façon. Gagné. (F.-L.M.) L’auberge du Cheval Blanc { ÉTOILÉ }

Photo : DR

4, rue de Wissembourg à Lembach 03 88 94 41 86 www.au-cheval-blanc.fr

De la douceur et du goût

LE TRAVAIL A DU BON Le Chambard { ÉTOILÉ }

9-13, rue du Général de Gaulle à Kaysersberg 03 89 47 10 17 http://lechambard.fr

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Tellement bon qu’il fait partie des prestigieux meilleurs ouvriers de France depuis 2007. C’était d’ailleurs le seul chef alsacien à pouvoir arborer le fameux col tricolore jusqu’à l’avènement du voisin Jean-Paul Bostoen, second de cuisine de la célèbre Auberge de l’Ill, récompensé en mai dernier. Olivier Nasti est un chef doué, très doué. Et travailleur, très travailleur. Manger au Chambard est un privilège. Alors bien sûr, il partage son art, à travers des livres, le dernier Trop bon les Flammemkueche est sorti au printemps. Mais le mieux, c’est encore d’aller découvrir sur place à Kaysersberg. En novembre dernier, il a fêté les 10 ans de la reprise du lieu, en association avec son frère Emmanuel, architecte-sommelier, et leurs épouses. À table, le service est souriant, discret et les mets ont ce mélange de douceur et de goût qui en font une grande table. D’ailleurs, le Chambard possède une étoile Michelin et fait partie de l’association Les Étoiles d’Alsace, dont le chef préside la section hautrhinoise depuis mars dernier. Même si les saisons passent et changent, il reste tout de même des plats « signatures » à ne pas rater. Parmi eux, les escargots de la Weiss nouvelle mode ou encore le pigeonneau de nid : des modèles de textures fondantes, relevés par des sauces ou des jus juste fermes comme il faut. Côté desserts, le feuille à feuille vanille bourbon, yaourt et sorbet exotique est le millefeuille le plus pratique du monde, puisqu’il ne s’écroule pas. Car rien n’est laissé au hasard, au Chambard. Surtout pas le bien-être de ses clients. (F.-L.M.)

Quand la cuisine a ses artistes « Au delà de la fonction primaire de se nourrir, on essaie de créer une émotion pour nos clients », explique Nicolas Stamm, le chef de cette table à deux étoiles au Michelin. Son talent en cuisine réuni à l’amabilité et l’efficacité du service en salle de Serge Schaal, donnent un cocktail des plus réussis. À ce niveau, c’est plus de l’art que de la cuisine et on parvient à une intimité parfaite quand on s’installe au milieu du cristal de Baccarat dans la salle d’été ou de Lalique dans la salle d’hiver, autant sur la table que dans la décoration d’ailleurs. Alors, surtout, quand vous irez à la Fourchette des Ducs, faites bien attention à qui vous accompagne. La magie, c’est fragile et ça se mérite. (F.-L.M.) La Fourchette des Ducs { ÉTOILÉ }

6, rue de la Gare à Obernai 03 88 48 33 38 www.lafourchettedesducs.com


Lexus Strasbourg 42 rue des Tuileries - 67460 Souffelweyersheim TĂŠl. 03 90 22 14 14 - Fax 03 90 22 14 10 lexusstrasbourg@sneb.fr

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ZUT ! VOUS RÉGALE

Tout frais du marché La rue des Tonneliers est une des rues les plus gourmandes de Strasbourg. Et quand vous la descendez, c’est plus l’embarras qui vous paralyse que le choix. Tentez le Kobus. On lit souvent « cuisine du marché », on s’en réclame, on le revendique. Eh bien, ici, c’est vrai. Et ça, c’est quand même tout à fait différent des fausses promesses rencontrées ici et là. Les produits de saison sont au top de leur maturité et préparés par un chef inspiré. L’équipe est affable, à la fois aux petits soins mais sans être envahissante : Eric Kuhn est un patron qui sait s’entourer. Et puis la petite terrasse dans la rue, en bas mais pas en bordure de route, la vaisselle de toute beauté. Et pour terminer, une addition qui aura gardé toute sa raison. Tentez... (F.-L.M.) Le Kobus

Photo : DR

{ CUISINE DU MARCHÉ }

7, rue des Tonneliers 03 88 32 59 71 www.restaurantkobus.com

Une des tables préférées des parlementaires européens

Saveurs du jour, saveurs toujours Le Pont des Vosges { BRASSERIE }

15, quai Koch 03 88 36 47 75

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Cette brasserie gastronomique aux allures parisiennes, connue du tout Strasbourg, nous accueille dans une atmosphère chaleureuse et chic. Publicités d’antan sur fond jaune, décor champêtre et vue sur l’Ill rajoutent au cachet du restaurant. Cette brasserie conviviale nous offre une qualité constante, des produits frais, et des vins de la région. Les suggestions nous mettent l’eau à la bouche quelle que soit la saison et la carte : truffes, homard, magret ou même saumon remplissent nos assiettes et nos estomacs. Fini les disputes devant l’opéra ou le théâtre avec votre amoureux qui grogne parce qu’il a faim, le Pont des Vosges nous sert ses plus grands plats même après 22h, de quoi bien terminer la soirée dans une ambiance romantique... Mais le Pont des Vosges séduit aussi les cols blancs. Près du Parlement européen, cette brasserie a conquis les palais des parlementaires, qui font du Pont des Vosges une de leurs tables préférées. (F.-L.M.)

L’incontournable maison Elle est toujours là, et bien là. La maison des viticulteurs où les murs, les fenêtres et les plafonds sont des œuvres d’art. Cette maison tellement exemplaire de l’architecture alsacienne dans ses murs et de sa gastronomie dans l’assiette. Et ils sont tous là, les plats qui font la renommée de cette Alsace gourmande. Avec en plus, un fleuron, ce plat si précieux et inédit : la choucroute aux trois poissons de Guy-Pierre Baumann. L’Alsace des « gourmets » a crié à l’hérésie lors de sa création il y a 41 ans. Elle est maintenant l’objet de toutes les spéculations culinaires pour tenter de la reproduire. Peine perdue: son malicieux créateur garde jalousement le secret de la recette, alors autant la déguster. (F.-L.M.) Maison Kammerzell { TRADITION }

16, place de la Cathédrale 03 88 32 42 14 www.maison-kammerzell.com


Le chic du chic Ce n’est pas qu’un restaurant d’hôtel parmi tant d’autres. Aller au Goh, c’est choisir avant tout le chic. Chic du lieu, chic de la table, chic du décor... et une addition qui sait rester chic aussi, donc à sa place. On peut y manger alsacien, Stéphane Humbert y apporte sa patte de modernité et de fraîcheur. Et là, on atteint quelque chose qui accompagne souvent le chic : la justesse. Celle des cuissons, des présentations, du service. Pas un faux pli donc dans ce Goh qui, en plus, a la manie de marier à la perfection les mets avec des vins variés, bons et modérés. Sobriété, justesse, élégance... Chic quoi ! (F.-L.M.) Le Goh / Sofitel { BISTRO CHIC }

4, place Saint-Pierre le Jeune 03 88 15 49 10

Photo : Christophe Urbain

Où l’on invente sans relâche

Atout vin L’Assiette du Vin { CUISINE DU MARCHÉ }

5, rue de la Chaîne 09 61 00 83 58 www.assietteduvin.fr

L’une des très belles tables de Strasbourg, qui mériterait sans doute d’être plus connue du grand public. L’Assiette du Vin propose une cuisine fine du marché avec la possibilité d’y associer des vins de propriétaires servis au verre. On croirait ce concept élaboré par un spécialiste de la salle, et pourtant on le doit à Philippe Roth, un cuisinier qui aime accueillir ses clients et échanger avec eux. « Non, je ne suis pas passé du côté obscur de la force ! Je me suis simplement rendu compte que d’un point de vue commercial il était nécessaire pour moi de sortir de la cuisine. » Et de préciser le fond de sa pensée : « Les gens sont en demande de conseils assez précis qu’un maître d’hôtel n’est pas forcément en mesure de donner. » Plus que jamais, les consommateurs sont en quête de mots. À l’Assiette du Vin, ils sont généralement frappés par l’authenticité du propos. Philippe Roth l’avoue bien volontiers, il ne se fait guère prier pour aller à leur rencontre. « Ça fait partie de mon tempérament », nous dit-il. Il établit un lien, une passerelle, avec sa cuisine, ce qui constitue un atout supplémentaire auprès d’une clientèle qui aime qu’on titille par avance ses sens sur ce qu’elle va retrouver dans son assiette. (E.A.)

Une table « bistronomique », contraction de bistro et gastronomique. C’est la définition de leur maison signée Stéphane et Delphine Kaiser, posée au milieu de cette Grand’Rue qui commence sérieusement à s’enrichir côté gourmandise. Et il n’y a pas que dans les mots que le chef aime inventer, créer, surprendre. Dans ce restaurant au look volontairement design et épuré (mais où trône une belle collection de guides Michelin), la vedette, c’est la créativité. Toujours avec des produits de saison, toujours avec une technique irréprochable et une belle curiosité, visible aussi sur la carte des vins bien fournie. (F.-L.M.) L’Atable 77 { BISTRO CHIC }

77, Grand’Rue 03 88 32 23 37 www.latable77.com

La Krut’ du chat Valère Diochet est issu de grandes maisons, et ça se sent. Tentez surtout les poissons, qu’il adore travailler. Et puis la petite terrasse dans la cour ombragée est tellement sympa... Le Pont aux chats { BISTRO CHIC }

42, rue de la Krutenau 03 88 24 08 77

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ZUT ! VOUS RÉGALE

Un bistro de goût L’adresse tendance du centre ville. Eh bien, elle le mérite bien. C’est le bistro de l’année pour Gilles Pudlowski. Bon, un bistro à la façon de notre estimé confrère, un peu à la parisienne, mais à la sauce strasbourgeoise. Déjà, c’est fermé le weekend... mais c’est ouvert le lundi. Et puis, les Morabito, François en cuisine, Esther en salle, sont des personnes délicieuses dans leur travail. D’ailleurs, à ce niveau de passion et d’implication, est-ce juste un travail ? La carte change très souvent, les suggestions encore davantage : autant dire que la fraîcheur est le maître-mot, une vraie cuisine du marché, craquante et goûteuse. Le tout accompagné du sourire et des conseils avisés d’Esther. (F.-L.M.)

Photo : Christophe Urbain

L’atelier du goût { BISTRO CHIC }

17, rue des Tonneliers 03 88 21 01 01 www.atelier-du-gout.fr

On vous met le vin à la bouche

goûtons voir s'il est bon Terres à Vin { BISTRO CHIC }

3, rue Louis Pasteur à Ittenheim 03 88 25 60 20 1, rue du Miroir à Strasbourg 03 88 51 37 20 www.terresavin.com

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Attention amateurs de vins, Terres à Vin va vous époustoufler. Le maître des lieux, Eric Demange, propose à la carte pas moins de 3000 vins à déguster. De quoi vous mettre le vin à la bouche ! Pour accompagner votre bonne bouteille, ce semi-gastro vous sert de bons petits plats bios. Fini le cliché avec la poule dans le jardin, ici la décoration est contemporaine et agrémentée de tableaux. Le mot d’ordre de la maison est « haut de gamme sans chichi ». Ici, on se sent à l’aise. Mais ce n’est pas la seule originalité,.Hormis le fait que le chef nous prépare un délicieux tartare coupé au couteau ou un poisson savoureux servi avec des légumes bio, le cuistot brise les codes en venant prendre notre commande ou en nous l’apportant à table. Si vous n’êtes toujours pas conquis, Terres à Vins a encore une corde à son arc : nos bambins sont pris en charge par une super nounou et peuvent s’amuser dans l’un des petits salons. Terres à Vin, originale, intimiste et convivial, le nouveau restaurant à ne pas manquer ! (A.B.)

Le petit nouveau des quais Il fallait aller à Saulxures pour goûter la fine cuisine d’Arnaud Barberis, chef de la Bellevue, une des superbes adresses du secteur, nouvellement dotée d’un Bib Gourmand (bon rapport qualité-prix) du Michelin. Eh bien, plus besoin d’aller aussi loin. Le chef et la patronne Valérie Boulanger se sont récemment installés en ville, sans lâcher les Vosges, et c’est une des jolies nouveautés du moment. Une cuisine simple, tendance, très gourmande vous y attend, au fil des ardoises. Le chef y suit celui des saisons et n’a pas perdu de vue les saveurs d’enfance. Et puis le cadre est à la hauteur, Valérie Boulanger est une femme de goût et ça se sent dans ce bistro chic, sobre et chaleureux, à l’image des maîtres des lieux. (F.-L.M.) Le Bistro des Arts { BISTRO CHIC }

10, quai des Pêcheurs 03 88 35 10 60


Photo : DR Photo : Naohiro Ninomiya

La Nouvelle vague

le petit secret de Mojgan Le chut { CUISINE DU MARCHÉ }

4, rue du Bain aux plantes 03 88 32 05 06 www.hote-strasbourg.fr

Pas de grande enseigne, juste une petite plaque sur cette belle bâtisse au bord du fleuve, au cœur de la Petite-France. Le Chut porte bien son nom, qui appelle au calme et à la discrétion. Mais le secret n’est finalement pas si bien gardé. Sa propriétaire, Mojgan Henriet, est connue du tout Strasbourg, et le bouche-à-oreille a fait le reste. Ce petit bout de femme à l’énergie débordante et son équipe vous reçoivent comme à la maison dans ce lieu inclassable. La terrasse avant est baignée de verdure dans la petite cour, la terrasse arrière bercée par le fleuve est romantique à souhait. Le décor est à la fois maîtrisé et bohème, à l’image de Mojgan, architecte de métier, restauratrice par plaisir. Des meubles chinés au lustre désuet côtoient un mobilier ultra-design qu’on peut acheter. La découverte est aussi au rendez-vous dans l’assiette. C’est simple, la carte change tout le temps, au gré des découvertes du marché. Les saveurs, les couleurs, tout n’est que surprise avec des constantes : la qualité, le goût et la curiosité. (F.-L.M.)

C’est une génération très talentueuse. Clément Fleck est l’un des représentants de cette petite bande qui sévit en divers points de l’Alsace gourmande. C’est une génération de jeunes gens entre 25 et 35 ans, chefs de cuisine, et elle arrive à maturité. Ils se connaissent presque tous, s’apprécient et échangent. Chacun, à sa façon, incarne la relève de la gastronomie alsacienne. Clément Fleck est l’un des premiers à avoir ouvert son propre restaurant, en 2004, avec son épouse Carole. Face à la caserne des pompiers de Strasbourg, le feu se situe dans la passion du chef pour les produits frais. Le décor est pourtant sobre, avec l’accueil-salon en bas et des salles dans les étages aux couleurs écru et brun chocolat. Mais en cuisine, ce sont des explosions. Goûts, fraîcheur, textures, couleurs : Clément Fleck est un inventif, un créatif et un curieux. Ses assiettes sont toujours ciselées, parfois fleuries, toujours souriantes, avec ce petit détail qui rend sa cuisine vraiment personnelle. C’est peut-être pour cette raison que la carte, qui change souvent, est volontairement réduite : quatre entrées, quatre plats (deux viandes, deux poissons), et quatre desserts. On l’a souvent vu dans ce domaine quasi artistique qu’est la gastronomie : c’est souvent l’audace qui paie, pas la dispersion. (F.-L.M.) L’Escale aux quais { CUISINE DU MARCHÉ }

2, quai Finkwiller 03 88 37 32 34 www.escale-aux-quais.com

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ZUT ! VOUS RÉGALE

Le temps s’y arrête À force, cette Vignette est devenue une institution. Et peu importe si elle est loin du centre ville ou fermée le week-end, on s’y fait toujours plaisir. La terrasse, fraîchement agrandie, est de saison. On s’y attarde, on y lézarde, de petites lumières descendent des arbres et font oublier les aiguilles de la montre. Si on préfère la salle, brasserie chic avec des photos jaunies du Strasbourg d’antan, Danie, Mélanie et leur équipe ont tout autant le sourire. Quant à la cuisine... On vient à la Vignette avec une grosse faim, sinon, on repart avec des regrets. C’est la tradition, celle d’antan et de toute la France, pleine de saveurs et de goût, de l’entrée au dessert. Avec toujours le bon accord de vin, plaisir garanti. (F.-L.M.)

Photo : Stephen Dock

La Vignette à la Robertsau { BRASSERIE }

29, rue Mélanie 03 88 31 38 10 www.lavignette-strasbourgrobertsau.com

Une vraie belle restauration traditionnelle

les chevaliers de la table carrée Aux trois chevaliers { BRASSERIE }

3, quai des Bateliers 03 88 36 15 18

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Est-ce une brasserie ? Est-ce une winstub ? On nous dit « restauration traditionnelle » sur les registres de l’état. Et pour le coup, c’est vrai. Et c’est ça qui est bien. Une vraie belle restauration traditionnelle avec un vrai tavernier, une vraie hôtesse pour commencer. Un vrai décor aussi, sur ces quais où toutes les demeures sont un peu biscornues, les Trois chevaliers, c’est de la chaleur, du bon bois sombre et des poutres très très apparentes puisque présentes partout. Autre originalité, les miroirs qui ornent la pièce. La nuit, l’ambiance aux Trois chevaliers a quelque chose de magique, fait d’ombre et de lumière, d’obscurité et de brillance. Et parmi les convives, l’atmosphère est détendue, au milieu des habitués qui rassemblent les tables, échangent avec entrain, toujours dans un esprit bon enfant. Peut-être parce que les mets servis égayent naturellement. La carte est solidement ancrée dans le terroir et dans la tradition, sans excès, mais toujours avec la fraîcheur de produits irréprochables traités avec respect en cuisine, les vins sont au diapason. Rien que de l’authentique, du solide, du goûteux... Le bonheur en somme. (F.-L.M.)

La promenade perpétuelle L’image du promeneur n’est pas spécialement celle que l’on veut privilégier dans un monde où tout va vite. Pourtant, si. Parfois. Comme chez les Sales Gosses. Rien que le nom du restaurant se veut anti-conformiste. Mais les Sales Gosses, c’est aussi un concept. Toutes les six semaines, on change la carte et on se promène dans un coin de région ou de terroir différent. Comme cette escapade en pays Bigouden ou bien, en ce moment, une promenade en Catalogne. Ah, Barcelone en Alsace... La grande classe. (F.-L.M.) Les Sales Gosses { CUISINE DU MARCHÉ }

56, boulevard Clemenceau 03 88 25 55 44 www.restaurantlessalesgosses.com


Là où musique et gastronomie se conjuguent À l’origine, c’était une winstub. Mais ses propriétaires ont voulu bousculer les codes. C’est ainsi que le Petit Tonnelier, sis dans la rue du même nom, a fait sa révolution. Exit la tradition, vive la nouveauté... mesurée. La salle est design, même ultra design, mais reste chaleureuse. La carte, rien à qu’à sa lecture, fait saliver. On aime la nouveauté, la fraîcheur et le goût, et les accords sont audacieux et réussis. Damien Muller, le chef, change la carte toutes les cinq à huit semaines, pas le temps de se lasser. Et puis, un mardi soir sur deux, on dîne en musique: jazz, bossa nova, musiques du monde... C’est varié, c’est chic et de bon goût, tout en restant abordable à tous points de vue. Ne manquez pas la terrasse. (F.-L.M.) Au Petit Tonnelier Photo : Christophe Urbain

{ BISTRO CHIC }

16, rue des Tonneliers 03 88 32 53 54 aupetittonnelier.pagesperso-orange.fr

LE GRAAL DU GRILL “ Rien n'empêche les gourmands de succomber à nos viandes ” Rencontre avec Patrick et Marc, respectivement gérant et cuisinier du Diable Bleu devenu Soul Meat, qui prépare avec attention la rentrée sans oublier les petits plaisirs estivaux. Diable Bleu / Soul Meat { SAIGNANT }

1, rue Saint-Guillaume 03 88 35 26 84

Un an après l’arrivée de Marc, vous avez rejoint les spécialistes incontestés de la viande dans la capitale alsacienne, mais quelles sont vos suggestions pour un été gourmand ? Patrick : Nous avons adapté notre carte afin de proposer un grand nombre de salades, toujours réalisées à base de produits frais et proches des différents terroirs. Mais rien n’empêche les gourmands de succomber à nos viandes racées, montbéliardes ou limousines. Les conseils du chef ? Marc : Nous relançons un petit foie gras maison cuit au torchon ainsi qu’un nouveau plateau de fromage exclusivement composé d‘AOC, AOP et fromages affinés. Ils seront servis à la portion à la convenance des clients. Nous proposons toujours notre Preskopf maison réalisé à base de vraie tête de cochon sans gorges ni bas morceaux. Que boire avec ça ? [en chœur] Un Corbière. Quoi de neuf pour la rentrée ? Patrick : À partir de septembre, nous proposerons à notre clientèle d’acheter la viande en direct. Parée et préparée par les soins de notre cuisinier, racée et rassie à souhait, son prix défiera toute concurrence.

Paris à Strasbourg Bienvenue dans la brasserie la plus parisienne de la place de Strasbourg. Une capitale souriante, art déco, très chic et rétro. De belles et moelleuses banquettes rouges vous accueillent. Les arabesques en fer forgé sont omniprésentes et les vitraux très pastels dans l’esprit de l’ami Mucha vous contemplent. Côté assiette, on ne peut que vous recommander les énormes plateaux de fruits de mer d’une fraîcheur irréprochable. La grande force de la Brasserie Flo, c’est cette cuisine de la grande tradition bourgeoise française. Très parisienne finalement, ça tombe bien. (F.-L.M.) Brasserie Flo { BRASSERIE }

8, rue de l’Outre à Strasbourg 03 88 52 03 03 www.brasserie-flo.com

Propos recueillis par Charles Combanaire

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Photo : Catherine Remmy

ZUT ! VOUS RÉGALE Photo : DR

Le charme des fous

Une décoration féérique

hors du temps À la Hache { BRASSERIE }

11, rue de la Douane 03 88 32 34 32 www.alahache.com

C’est un des plus vieux restaurants de Strasbourg. Mais son propriétaire, Franck Meunier, le grand manitou de la nuit strasbourgeoise, a voulu garder la patine, le vintage comme on dit aujourd’hui, mais avec classe. Alors il faut entrer dans ce lieu à la décoration féérique, mélange de saloon et de salle de bal, qui se caractérise essentiellement par ces murs rouge cramoisi. Une couleur qui met en valeur le fer forgé, qui nimbe la pièce d’une ambiance à la fois chic et totalement rétro. Des murs, sortent des têtes de taureaux de mille sortes. Les lustres sont immenses, la rôtissoire est ancienne, mais pas d’époque. Une rôtissoire datant de 1257, ce serait dur à trouver et à adapter. Et dans l’assiette, on retrouve une certaine tradition alsacienne. Presque tous les plats sont disponibles en petite ou grande portion. Personne n’est oublié avec les tartes flambées, le végétarien, le fan de viande rouge. La Hache a aussi un avantage de taille : les horaires d’ouverture. On peut venir y manger jusqu’à minuit, 7 jours sur 7. Le patron l’a remarqué, contrairement à beaucoup d’autres : même les fêtards mangent. (F.-L.M.)

La place du marché Gayot. Incontournable, surtout quand vient l'été. Isolée car encaissée, avec ses arbres, ses géraniums, ses pavés, ses restaurants et ses cafés. Incontournable au milieu de la place, parmi ces restaurants prisés des Strasbourgeois qui aiment sortir : le Cornichon Masqué. Ce n'est pas un hasard si le très branché Fooding fait toujours une halte dans cette vieille maison biscornue quand il passe en Alsace. Car oui, le Cornichon masqué, c'est une vieille maison biscornue... d'où peut-être ce nom étrange pour un restaurant. Cette maison, étrange mais charmante, c'était celle des fous. Pas de ceux qui perdent la tête, mais les bouffons alors en vogue à la cour du Palais des Rohan. C'est pour cette raison que l'architecture de la maison est, pour le moins, particulière. La plupart du temps, ces bouffons étaient de petite taille et c'est pour cette raison que lorsque vous montez dans les étages, il vaut mieux vous baisser, une attaque du plafond sur un crâne lambda, c'est douloureux. Mais comme c'est l'été, c'est la terrasse qui attire. La terrasse, la fraîcheur des produits et l'excellent rapport qualité prix du lieu : voilà qui représente trois arguments essentiels dans le choix d'un restaurant, n'est-ce pas? Et puis, l'accueil est toujours souriant. La carte a le charme d'une ardoise sans cesse renouvelée en fonction de la saison et du marché, avec une mention spéciale pour les desserts, gourmands à souhait. (F.-L.M.) Le Cornichon Masqué { CUISINE DU MARCHÉ }

17, place du marché Gayot 03 88 25 11 34

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Photo : Stephen Dock Photo : Stephen Dock

Canon ancien, canon serein

bulbe in the city “ Bien manger, et de la bonne barbaque ! ” L’Oignon { SAIGNANT }

4, rue des Moulins 03 88 16 59 81

Après avoir régalé touristes et autochtones pendant des années, et conquis le cœur de la ville entière, l’Oignon s’en était allé il y a de ça quelques années. Aujourd’hui, il est bien décidé à retrouver toutes ses lettres de noblesse, en s’offrant un petit coup de jeune : peinture fraiche, nouvelle carte et petites originalités en plus ! Un endroit chaleureux et cosy pour « bien manger, et de la bonne barbaque ! » nous confie Fanny Steinmetz, jeune patronne des lieux. Dans sa jeunesse, pendant que l’une des ses grands-mères tenait le Coin des Pucelles et l’autre la Rivière des parfums (devenue aujourd’hui La Rivière), elle grandissait dans une atmosphère à la fois alsacienne, réunionnaise et vietnamienne qui lui donna le goût de la bonne cuisine. Des origines qui risquent bien d’influencer la carte, pour le plus grand bonheur des gourmets ! Elle tient à servir des plats frais, de qualité, principalement de la viande sélectionnée avec soins. Le tortillon de veau est l’un des plats phares du restaurant, et le leitmotiv ici, c’est la bonne cuisine faite maison ! Pas de faux-semblants : que vous soyez d’humeur festive ou non, on vous proposera un demi de champagne servi au cruchon, tradition elle aussi transmise par sa grandmère. Bref, sûrement le seul oignon qui ne vous fera pas monter la larme à l’œil, mais plutôt l’eau à la bouche ! (L.L.)

La mode du neuf n’est pas une sinécure dans les restaurants strasbourgeois. Prenez le Canon par exemple. Des siècles vous toisent quand vous poussez la porte de ce que l’on pourrait considérer, à tort d’ailleurs, comme une winstub. Car son passé n’est pas lié au vin mais à la bière. C’est ici qu’en 1664, une date passée à la postérité depuis, les premiers jus de la future marque brassicole commençant par un K ont été créés. D’ailleurs, sur les deux étages que compte le restaurant, on peut admirer des pièces historiques utilisées par les pionniers de l’industrie brassicole et par leurs successeurs, ainsi que des affiches ou autres objets promotionnels fleurant bon le houblon. Le Canon est aussi alsacien par sa cuisine, résolument tournée vers le terroir. Un terroir convivial et généreux, orchestré par Sandrine et Yvan Mackiewicz, le frère et la sœur, qui se sont employés à lui redonner cette ambiance et à entretenir cette belle patine du temps qui passe, et qui laisse de belles traces. (F.-L.M.) Au Canon { SAIGNANT }

1, place du Corbeau 03 88 37 06 39

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ZUT ! VOUS RÉGALE Photo : DR

La tradition a du (très) bon

Le fait-maison, c'est une condition

Quand institution rime avec comme à la maison Le Tire-Bouchon { TRADITION }

5, rue des Tailleurs de Pierre 03 88 22 60 88 www.letirebouchon.fr

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Petit à petit, c’est devenu une institution au pied de la cathédrale. Depuis son rachat par le bouillant Cédric Moulot, le Tire-Bouchon s’étire, s’agrandit, se modernise, sans jamais perdre le fil de ce qui l’a toujours caractérisé : le bien-être de ceux qui en poussent la porte. En salle, le sourire de l’hôtesse Catherine, la gouaille du sommelier Gérard ou la discrète efficacité du directeur Stéphane Wenz sont toujours au rendez-vous. La chaleur du bois et de la décoration typiquement alsacienne arrête le temps. On s’y sentirait presque à la maison. À la carte, l’Alsace s’exprime aussi dans tout son terroir mais attention, ici, on ne plaisante pas avec l’assiette. La nouvelle cuisine est ultra-moderne mais le patron y tient : « Tout est fait-maison au Tire-bouchon, c’est un leitmotiv, une condition », martèle Cédric Moulot. D’ailleurs, le titre de maître-restaurateur qu’il a obtenu en fin d’année dernière le prouve. Dans la charte très exigeante, il est stipulé que plus de 80% des mets servis doivent être faits sur place. On y est. Largement. Et comme le patron pense à tout, on peut aller manger un bon jambonneau gratiné au munster, la spécialité de la maison, ou l’une des superbes salades d’été, sept jours sur sept et jusqu’à minuit en terrasse, en salle ou dans les deux salons privatifs dans les étages. Bon plan : pas de supplément à régler quand on réserve les salons. (F.-L.M.)

Quand on parle de tradition gastronomique en Alsace, on pense immédiatement aux winstubs. On ne peut pas dire qu’elles se ressemblent toutes, ce serait totalement injuste. Cependant, les bases restent les mêmes. Dans les décors, on retrouve le bois, les poutres, les banquettes en bois (les fameuses stubs), le kelsh (tissu à carreaux)... Et puis, reste cette ambiance familiale, chaleureuse, les tables rapprochées, les conversations qui se lient entre de parfaits inconnus. La winstub la plus célèbre de la ville est probablement chez Yvonne, du nom de sa propriétaire historique Yvonne Haller. Tous les grands de ce monde en visite à Strasbourg ont eu l’occasion de se poser dans ce décor : acteurs, politiciens, chanteurs, écrivains, etc. Quant à ce que l’on y mange, Dominique Radmacher, le chef de cuisine, joue bien sûr la carte de tradition mais aussi de quoi s’amuser avec les suggestions, forcément de saison. Le tout avec brio. Tout à côté, dans ce centre historique, on trouve le Clou, l’autre winstub mythique de la ville. Marie Sengel y régnait depuis une petite vingtaine d’années, rejointe par son mari, Roger, mais l’heure de la retraite ayant sonné, ils ont vendu. Le repreneur, Jean-Noël Dron, véritable businessman de la gastronomie et entré dans ses murs au 1er juin, a promis de ne rien changer aux habitudes de la maison. D’ailleurs, il a conservé tout le personnel, y compris le chef, qui officiait déjà en cuisine avant même l’arrivée de Marie Sengel à la tête de l’établissement. Il faut rappeler que le Clou est la seule enseigne de Strasbourg à bénéficier d’un très convoité Bib Gourmand du guide Michelin, soulignant un excellent rapport qualité-prix. Quand il y avait de l’attente, et c’était fréquent, on vous accueillait avec un muscat pour vous faire patienter et tout y était fait maison : fraîcheur assurée. Autre style, le Pont du Corbeau. La salle est un peu plus petite, mais le maître des lieux Christophe Andt est aussi un forcené de la qualité. Les amateurs de vins apprécient aussi sa cave très variée et qui regorge de petites productions introuvables. Et le patron est un véritable aubergiste, volubile et passionné. (F.-L.M.) { TRADITION }

Chez Yvonne 12, rue du Sanglier 03 88 32 84 15 www.chez-yvonne.net Le Clou 3, rue du Chaudron 03 88 32 11 67 www.le-clou.com Au Pont du Corbeau 21, quai Saint-Nicolas 03 88 35 60 68


La table des découvertes Du bois, des suggestions sur ardoises, des grandes photos en noir et blanc. Cette table de Christophe joue la sobriété au cœur du quartier étudiant du pied de la Cathédrale. Christophe Ischia a réussi à faire de sa table un joli rendez-vous plein de découvertes et de petites pépites. Goûtez donc cette Noix d’entrecôte de taurillon saisie au poêlon avec ses pleurotes ou cette crème de petits pois en capuccino à la menthe. Le chef aime jouer avec les saveurs et les structures pour vous faire saliver, en collant au plus près à la saison, bien entendu... et sans hold-up à la fin. Laissez-vous tenter... (F.-L.M.) La Table de Christophe { CUISINE DU MARCHÉ }

Photo : Stephen Dock

28, rue des Juifs 03 88 24 63 27 www.tabledechristophe.com

Les hommes du Lac

emporté de main Com.O.Resto { TAKE AWAY }

39, rue de Zurich 03 88 35 45 30 www.como-resto.com Parler avec Manu de sa bonne cuisine à emporter ou de son activité de traiteur, c’est être interrompu par des passants qui viennent le saluer, et comprendre qu’à Com.O.Resto, il y a la gourmandise mais aussi la bonne humeur. Ici, c’est comme à la maison, sauf qu’on peut mettre les pieds sous la table et le regarder cuisiner. Place de Zurich, c’est une petite échoppe toute en longueur où l’on peut voir Manu cuisiner en live son fameux bœuf de Coutancie. Et ce bœuf, c’est quelque chose : « C’est un bœuf bien élevé dans son box individuel, massé et qui se voit servir trois fois par jour une bonne pinte de bière qui éveille sa gourmandise : alors dans l’assiette il a forcément un goût particulier », en tartare et relevé au piment d’Espelette et au gingembre, accompagné de frites fraîches,

c’est une tuerie. Mais la préparation peut prendre un peu de temps (20 minutes maximum), tout comme son cordon bleu ou son parmentier de canard au confit d’échalote au cacao, pour y goûter et être séduits, il faut être un peu patient. Pour les plus pressés, il y a les bons gros dwich’ (5€, très bien servis) au jambon à l’os, choux grillé au soja ou son dwich’fleich’krut’now : galette aux trois viandes, cinq légumes, de quoi largement être rassasié jusqu’au dîner. De la cuisine moderne à petit prix, Manu explique : « Ma mère est italienne, mon père est laotien, mais j’ai été élevé par un beau-père africain, alors ça s’imprègne dans ma cuisine. Je suis passé par la maison Kammerzell, La Vieille Enseigne, rue des Tonneliers, La Cloche à Fromages, j’ai été chef Aux Trois Chevaliers, mon expérience se mêle alors à mes envies, je suis un passionné. » Des plats délicieux et originaux, comme au restaurant mais moins cher et plus rapide, et beaucoup mieux qu’un simple kébab. Début juillet, le rythme s’accélèrera. Manu sera accompagné d’un collaborateur et servira au bar à curiosités la Mandragore (rue de la Grange) : seul bar à Strasbourg où l’on pourra manger comme au resto. Miam. (C.B.)

Les dames du Lac étaient des fées dans la légende du roi Arthur. A Côté Lac, ce sont deux hommes qui entretiennent la magie d'une cuisine inventive, dynamique, parfois ludique à l'extrême. Thierry Bendler est le chef, qui a récemment reçu un Gault&Millau d'or. Sébastien Helterlé est son second, qui s'occupe surtout de la pâtisserie. Le dessert à la fraise en forme de dentifrice et servi dans un tube, c'est lui. Alors ça choquera peutêtre certains adeptes de l'orthodoxie mais ce duo-là s'amuse et ça fait plaisir. La qualité des produits prime, la carte change donc souvent mais ils gardent les plats plébiscités par leur clientèle. Et puis imaginez, vous emmenez votre moitié manger sur une terrasse, en bord de lac, avec le soleil qui se couche en face de vous. Cette magie là n'a pas de prix... Enfin si, mais il est raisonnable ! Côté Lac { BISTRO CHIC }

2, place de Paris (espace européen de l'Entreprise) à Schiltigheim 03 88 83 82 81. www.cote-lac.com

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ZUT ! VOUS RÉGALE

Le boudoir du centre ville C’est un lieu à la fois caché et très connu. Il faut s’y prendre tôt pour venir chez Christian le midi, à partir de 11h30, au dessus de la boutique de la rue Mercière. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ça vaut le coup. Un décor rococo et précieux, des sièges cossus et une ambiance feutrée: le cadre est engageant. Et sur la carte, on a le choix entre plusieurs plats de saison tous plus alléchants et savoureux les uns que les autres, sans oublier une certaine originalité. Les accords mets-boissons sont précisés, avec du vin, certes mais aussi avec des thés raffinés. Enfin, les desserts sont directement issus de la boutique et on peut les choisir dans un joli présentoir au centre de la pièce. Le rapport qualité-prix est en plus imbattable. (F.-L.M.)

Photo : DR

Christian {SALON DE THÉ }

10, rue Mercière 03 88 22 12 70 www.christian.fr

Fusion food et sushi haut de gamme

SEXY Sushi Sushi Shop { TAKE AWAY }

15, rue du 22 Novembre www.sushishop.fr

C'est bien connu, le poisson cru, c'est bon pour la santé, alors pourquoi se priver ? Sushi Shop joue à fond la carte de la variété culinaire en proposant près de 120 références originales. Leur clé ? La fusion food et le sushi haut de gamme. Les deux créateurs de la marque, Gregory Marciano et Hervé Louis, créent leurs sushis en réinterprétant la tradition japonaise. Leur pièce maîtresse : le spring roll où l'algue conventionnelle est remplacée par une feuille de riz. La marque se distingue par la vision de sa restauration comme une collection de mode : une signalétique sobre et moderne et un renouvellement incessant de leur carte. Après l'association avec la maison Cristofle pour la création de baguettes en argent personnalisables, Sushi Shop collabore avec le couturier japonais Kenzo Takada et lance la Red Box. Un sushi de luxe on vous dit, à s'offrir au doigt et à la baguette. Le plus de la maison, l'avancée de votre commande à suivre en ligne. D'un clic vous commandez et d'un dring vous êtes livrés ! (C.B)

Une vraie cuisine de fille Non, ce titre n'est pas sexiste. C'est elle-même qui le dit sur son site internet : « Cuisine féminine, originale et fine ». J'ajouterais créative, délicate et jolie. Car la cuisine de Stella Layen, chef de l'AmuseBouche, mérite ces qualificatifs. Car en plus, la dame, dont le mari Sébastien officie en salle, est une bête à concours sous ses airs tout doux. Le trophée femmes et chefs d'Egast 2008, elle l'a remporté d'une telle façon qu'elle a fait pleurer Anne-Sophie Pic, chef 3 étoiles et présidente de jury. Sa cuisine lui ressemble, la passion y est, la mesure aussi. Le feu et la glace. La douceur et la force. Une vraie cuisine de femme d'aujourd'hui, belle, raffinée, goûteuse... et raisonnable. Au fait, ne ratez pas les soirées à thèmes, ou comment se dépayser totalement rien que par la nourriture. (F.-L.M.) L'Amuse-Bouche {CUISINE DU MARCHÉ }

3a, rue Turenne 03 88 35 72 82 www.lamuse-bouche.fr

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La bonbonnière de la Cathédrale Totalement atypique, complètement hors de toute mode et... furieusement tendance ! Le salon de thé au pied de la grande dame ne fait rien comme ailleurs et c’est pour ça qu’on aime. Quand on pousse la porte, c’est rouge, c’est rose, c’est plein de fleurs et de charme suranné. Seules les photos des amis des maîtres des lieux, Frédéric en salle et Laurent le pâtissier, les trahissent : on n’est plus à l’époque victorienne. Malgré les délicieuses théières fleuries exhalant des saveurs de thé inédites, malgré ces madeleines aussi. Proust ne s’y serait pas retrouvé au milieu de ces dizaines de variétés, mais bon sang, quelles merveilles ! Sans parler du brunch, uniquement sur réservation et booké des mois à l’avance. Mais on vous le dit depuis que vous êtes en âge de le comprendre : un bonbon, ça se mérite. (F.-L.M.) Au Fond du jardin {SALON DE THÉ } Photo : DR

6, rue de la Râpe 03 88 24 50 06 www.aufonddujardin.fr

Quand la flamme donne une tarte Le Flamme and Co {TRADITION }

53-55, Grand’Rue 03 90 40 19 45 http://flammeandco.fr

La tarte flambée, c’est un des symboles inamovibles de la région. Au même titre que la cigogne, la choucroute ou même le dialecte. Les études sur la future marque Alsace le prouvent. Alors quoi, c’est le patrimoine et on n’y change rien ? Ou alors, on fait évoluer, en respectant la tradition ? C’est le parti qu’a pris le chef du Chambard de Kaysersberg Olivier Nasti en créant ce concept d’abord dans sa ville, puis à Strasbourg. Le résultat ? Un restaurant au look très urbain, très new-yorkais, sur deux étages et modulable à souhait pour des soirées ou autres grandes réunions entre amis. Et la tarte ? Elle est toujours cuite au feu de bois, mais on a un peu modifié sa structure. Le fond reste, avec cette pâte à pain fine... la plupart du temps. Mais ce sont les garnitures qui changent. Alors oui, on peut manger des tartes natures avec les lardons et les oignons, mais pourquoi ne pas tenter, par exemple, la Flammée magret de canard, pommes de terre rattes, jus au poivre, salade à l’estragon. Ou encore, la Flammée saumon, sauce aigrelette, crème à l’aneth, poireaux étuvés. La tarte flammée est traitée comme un vrai objet gastronomique, avec des produits nobles et de saison, avec une carte et des suggestions qui varient. Une expérience en soi, cette flammée-là. (F.-L.M.)

Petit objet de culture gastronomique Un concept pour le moins curieux que celui de cette Tinta, autant salon de thé qu’atelier d’artistes : un café littéraire. Performances d’acteurs, expos de peintres mais aussi débats et lectures : la culture y est omniprésente. Le décor s’y prête, à la fois romantique et rustique, fait du bois des poutres et des meubles, et enrichi de livres ou autres bibelots chinés ici et là. Côté gourmandises, l’authenticité est de mise avec des produits uniquement fait maison. C’est un salon de thé, le sucré domine mais le salé n’est pas en reste avec des salades, des tartes ou autres quiches. Les habitués recommandent le chocolat italien et son tiramisù. (F.-L.M.) La Tinta {SALON DE THÉ }

36, rue du Bain aux Plantes 03 88 32 27 94 www.tinta-cafe.fr

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Photo : DR

ZUT ! VOUS RÉGALE Photo : DR

The A Team

Fraîcheur et audace dans le respect de la tradition

Un château à la campagne (ou presque) Le Jardin des Remparts, à La Cour d'Alsace { TRADITION }

3, rue de Gail à Obernai www.cour-alsace.com

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Un petit tour à Obernai, centre-ville. Et puis, finalement, on se retrouve dans une terrasse faisant face à un jardin de 1200m2, le jardin d'un château. Avec le calme et le bucolique qui va avec. Bienvenue aux Jardins des Remparts, le restaurant gastronomique de l’hôtel la Cour d’Alsace. Et la cuisine va bien avec : de la fraîcheur, de l'audace mais aussi un certain respect de la tradition gastronomique alsacienne à un prix plus que raisonnable pour un restaurant qui visait encore l'étoile Michelin il y a très peu de temps. Il pleut ? Rentrons dans la salle, aux murs tapissés de bois de sapin, chaleureuse et... précieuse. Car sur ces murs, des lithographies originales et signées vous sourient. Et c’est impressionnant car les signatures sont celles de Chagall, Picasso, Dali, etc. Le directeur de l'établissement, Ernest Uhry, a un credo : « Le cadre, l'ambiance, l'assiette et la courtoisie. » Parmi les courtoisies de l’assiette, on peut noter le turbot ou encore le filet de sole. En effet, le chef aime travailler le poisson. Mais nous sommes en Alsace, le foie gras poêlé traverse aussi les saisons accompagné d’un fruit de saison mijoté ou compoté. En été, la pêche tient le haut du pavé dans le centre médiéval d'Obernai. (F.-L.M.)

The A-Team. L'Agence tous-risques en français, vous vous souvenez, non ? Eh bien, celle de la gastronomie à Strasbourg, c'est la Vignette. Rendez-vous compte : un site excentré dans un quartier périphérique. Aux commandes, trois personnes dont deux qui n'ont rien à voir avec la restauration par leurs cursus. Et la prise de risque paie : ça fonctionne. Le midi, jusqu'à maintenant, c'était brasserie traditionnelle, plat du jour, etc, et le soir, les habits de lumière du semi-gastro se mettaient à briller. A partir de juillet, exit la brasserie, on entre résolument dans le semi-gastro permanent. Et là, les trois talents s'expriment pleinement. Celui du patron, Jean-Claude, qui a très bien su s'entourer et qui laisse sont équipe s'exprimer. Celui du chef, Michael qui marie des saveurs que l'on penserait totalement antagonistes : Saint-Jacques et cèpes, potiron en tatin pour le dessert. Michael est un joueur, ça se sent, ça se goûte, se savoure... et se raconte aussi. Le troisième talent, c'est celui de Joëlle, souriante et dynamique, qui explique carte, plats, vins à sa façon : aussi douce que passionnée. Et le tout avec une addition des plus équilibrées. Une petite visite sur le site internet flambant neuf s'impose avant une visite tout court. Et puis, rappelez-vous : elle gagne toujours, l'Agence tous-risques. (F.-L.M.) La Vignette à Koenigshoffen { CUISINE DU MARCHÉ }

78, route des Romains 03 88 28 99 52 www.lavignette.fr


Le bonheur est auprès de la Chapelle Serge Knapp a tout fait : des voyages, des cuisines étoilées ou de bistro, en Asie, en Afrique... et même en France. Cet épicurien a voulu se trouver son petit coin de paradis, il l’a trouvé. Votre GPS aura du mal à vous y emmener, il ne trouvera pas le lieu précis... alors que l’auberge est à 20 minutes du centre-ville. On y vient pour très bien manger, une cuisine généreuse comme pour des copains. D’ailleurs, sontce vraiment des clients qui viennent au milieu de ce champ, près de la chapelle ? Avec ces vins rares, ces découvertes d'ici et là, cette équipe aux petits soins, le chant des oiseaux sur la terrasse et Serge qui vous raconte le monde, c’est pas tout simplement le bonheur ? (F.-L.M.) L’Auberge de la Chapelle { BRASSERIE } Photos : Anne Milloux

rue de la Chapelle à Geispolsheim-Village 03 88 68 83 67 www.aubergedelachapelle.fr

grill & green “ Le concept est basé sur l'authenticité et la simplicité ” Vigne et Vache { SAIGNANT }

29, rue Principale à Handschuheim 03 88 16 18 96 www.vigne-et-vache.fr

Vous voilà vagabondant dans la ravissante cambrousse alsacienne, sautillant le nez au vent. Une belle balade qui creuse ! Et si l’envie de déguster un bon morceau de viande dans une ambiance conviviale vous asticote l’estomac, faites comme nous, venez vous attabler à la « bonne franquette » chez Franck et Sébastien dans leur nouveau restaurant : Vigne et Vache. Situé au cœur d’Handschuheim dans un corps de ferme chaleureux presque rustique, Vigne et Vache comme son nom l’indique, propose une ribambelle gourmande de pièces de viandes principalement bovines, des pâtes fraîches venues directement d’Italie pour l’occasion, et de beaux morceaux de porc ibérique. Et que des produits frais et de saison, des morceaux de viandes triés sur le volet : la sélection est drastique ! De quoi contenter les gosiers des plus carnivores d’entre nous, pour sûr. Et si vous n’êtes toujours pas convaincu, faites donc une halte un jeudi, le jour du burger, on parie qu’en repartant rien n’aura à vos oreilles plus douce mélodie que l’évocation d’Handschuheim… (L.L.)

On n’a rien oublié Niché dans une toute petite rue perpendiculaire de la célèbre rue d’Austerlitz, entrons dans le Gavroche. La décoration élégante et épurée pose l’ambiance, feutrée et apaisante. Benoît le père et Alexis le fils sont en cuisine. Et c’est du joli qui arrive dans l’assiette. Les deux ont une technique irréprochable, et le produit est d’un coup sublimé, il est protéiforme. De la cuisine ciselée, dise les uns, ultra-précise et savoureuse, disent les autres. Quoi qu’il en soit, on n’a pas oublié ici les 3 commandements : couleurs, textures, goûts. On n’a pas oublié non plus d’être tendance, sans pour autant verser dans les travers de la nouvelle cuisine. On n’a pas oublié le marché, histoire d’être toujours frais. (F.-L.M.) Le Gavroche { CUISINE DU MARCHÉ }

4, rue Klein 03 88 36 82 89 www.restaurant-gavroche.com

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ZUT ! VOUS RÉGALE

La fraîcheur qui tourne Au sens propre. Elle tourne autour de la salle via un tapis. En voilà une innovation ! La mode du japonais n’était même pas encore née que le Moozé avait déjà ses lettres de noblesse. Au cœur de la ville qui bouge, il fallait bien que ça bouge aussi. Sashimis, makis, sushis et tous leurs amis vous tournent autour dans ce manège très hype. À vous de piquer la bonne couleur pour votre bon goût. (F.-L.M.) Le Moozé { CUISINE D'AILLEURS }

Photo : Stephen Dock

1, rue de la Demi-Lune 03 88 22 68 46 www.mooze.fr

Le plaisir juste à point

La cuisine comme art de vivre

Comme nulle part ailleurs Richard Meier est ce que l’on appelle un original. La cuisine, pour lui, est un art de vivre. Et c’est comme ça qu’il conçoit son restaurant, la Rivière. La Rivière { CUISINE FUSION }

3, rue des Dentelles 03 88 22 09 25

Qu’est-ce que la Rivière ? C’est un bar à eaux, avec 20 références d’eaux de Norvège, des Îles Fidji ou autres. C’est un bar à vins français. C’est un bar à thés avec 50 thés différents. Toutes ces boissons sont servies au verre ou à la tasse. C’est aussi un bar à livres, où on peut emporter un bouquin en échange d’un autre. Et puis on y mange aussi. D’où viennent ces idées ? Je suis un sportif, je cours beaucoup. Alors je me suis intéressé aux différentes eaux et à leurs propriétés. En plus, l’eau que je sers et qui me sert pour la cuisine et les thés est filtrée avec un procédé inédit et naturel. Et qu’est-ce qu’on mange ? Je me suis inspiré de la cuisine de ma mère, qui tenait la Rivière des Parfums. C’est une cuisine vietnamienne, classique mais stylée, ultra-diététique avec très peu de graisses. Il y a aussi des herbes et des épices qui viennent de partout. Je voulais une ambiance très cool, différente des restaurants ordinaires. Il y a plein d'ingrédients qu'on ne trouve pas ailleurs. Le soir, quand on prend un plat, on le fait soi-même. Je donne un bouillon (il en existe quatre), la viande ou le poisson, et à chaque fois, un féculent et un légume. C’est déstructuré donc tout peut être mangé séparément mais les clients peuvent marier et arranger à leur goût. Le midi, je fais des soupes-déjeuner, et on choisit ce qu’on veut y mettre. C’est ludique. C’est ma différence. Propos recueillis par Flora-Lyse Mbella

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À la Robertsau, quartier maraîcher par excellence, on cultive les légumes. Et on aime aussi les manger le plus frais possible, juste à point. Rendez-vous à la Cocotte pour ça. La chef Julia Noth aime beaucoup les travailler et les respecte le plus possible pour leur conserver leur saveur originelle. C’est la bonne cuisine française, généreuse et goûteuse, qui domine la carte très changeante de cette bonne adresse. Et puis, il y a les cocottes, qui permettent la cuisson et la présentation de plats mijotés pendant des heures, avec des viandes attendries par ces gestations longues. Quant aux desserts, Julia a été pâtissière pendant des années, ce serait dommage de ne pas garder un petit peu de place, d'autant qu'elle les propose aussi en demiparts. La terrasse est ombragée, la salle conviviale à souhait. (F.-L.M.) La Cocotte { BRASSERIE}

70, rue Boecklin 03 88 31 87 65


Photo : Stephen Dock

FOOD DE CULTURE

TOUT SUR MA MÈRE “ Un morceau d'Italie au cœur de la ville ” Quittons le centre ville à la rencontre de Ciro Sicignano, que tout le monde appelle Ciro. Mamma Mia a ouvert en 2002 dans le quartier des XV, et on aime y retourner. Mamma Mia { CUISINE D'AILLEURS }

17, rue Geiler 03 88 61 65 41

Pourquoi le nom Mamma Mia ? Parce que la cuisine que nous faisons vient surtout de la Toscane, ma région d'origine, c'est en somme la cuisine de ma maman. Mais la gastronomie italienne évolue, comme la française, et sait aussi se tourner vers son passé avec des recettes anciennes remises au goût du jour. Et puis, on est là pour donner du plaisir, l'ambiance n'est pas guindée, les serveurs n'ont pas d'uniforme. C'est aussi l'ambiance bon enfant que je voulais refléter. Parlez-nous de votre cuisine. Elle est la plus fraîche possible. Tous nos plats sont faits « minute » [à la demande, nldr], ça nous permet une grande souplesse mais aussi une grande fraîcheur. Vous imaginez des spaghettis aux fruits de mers dont la sauce attend depuis 2h sur le feu ? C'est aussi pour ça que le menu change tous les jours sur les ardoises en fonction des arrivages et de l'état de nos stocks. Qu'est-ce qui fait revenir les gens chez vous? Les spaghettis aux fruits de mer! Je crois aussi que nous faisons notre travail honnêtement mais sans chichis. Les gens viennent manger mais aussi passer un bon moment, ils discutent avec nous, prennent le frais sur la terrasse, qui est petite mais très agréable, avec des oliviers. C'est un vrai petit morceau d'Italie au cœur de la ville. Propos recueillis par Flora-Lyse Mbella

Réputée pour sa gastronomie, la capitale alsacienne l’est aussi pour sa vie culturelle très riche. Pas étonnant que l’on puisse retrouver les deux dans la plupart des grands établissements consacrés à l’art et aux savoirs. Intéressons-nous d’abord à l’art lyrique. L’opéra trône en bas de la place Broglie, son café aussi. Comme beaucoup de ces lieux culturels et gourmands, il possède une terrasse très courue dès que les premiers rayons se réchauffent. Pas étonnant quand on sait que, bien souvent, la salle est pleine. Et quelle salle ! Digne d’un opéra ! Rouge cramoisie sur les murs et sur les fauteuils en velours, du bois foncé, des chaises style bistro parisien rétro, et la cuisine est à la hauteur. On ne fait pas des choses compliquées mais ces standards de la cuisine française sont parfaitement exécutés. On appelle ça l’efficacité dans le classique. Un peu moins classique, le bar du TNS, l’Impro. Là aussi, la terrasse, qui ne donne pas non plus directement sur la rue, est très prisée dès le retour du printemps. D’autant qu’elle est vraiment très étendue. Au bar du TNS, on se veut pointu. Des thés rares, des cafés préparés avec soin, des vrais chocolats faits avec des plaques fouettées... La culture se fait puriste dans ce bar à la salle très stylée et qui vole parfois la vedette à la vraie scène : on y voit souvent des caméras pour des tournages de séries télés comme Les Invincibles, voire de films de cinéma. Autre lieu de gastronomie et d’art : l’Art Café du MAMCS, le musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg. Certains tiennent sa terrasse pour la plus belle de la ville. Il est vrai qu’elle est située sur le toit du musée, avec une vue imprenable sur le centre de Strasbourg, et toujours baignée de soleil... quand il se montre évidemment. Souvent utilisé pour des cocktails ou autres événements privatifs, l’Art Café possède aussi une belle carte de cuisine du marché, avec un rapport qualité-prix très intéressant. Enfin, le dernier venu, c’est le café du conservatoire, au rez-de-chaussée de la cité de la Musique et de la Danse. Encore une jolie terrasse pour ce restaurant qui, lui aussi, fait la part belle à la cuisine des saisons à des prix raisonnables, et qui accueille souvent des concerts d’élèves du conservatoire. (F.-L.M.) { BISTROS }

Café de l’Opéra 19, place Broglie 03 88 75 54 99 Art Café, Au MAMCS 1, place Hans Jean Arp 03 88 22 18 88 L’Impro TNS 1, avenue de la Marseillaise 03 88 24 88 61 Café du Conservatoire 1, place Dauphine 03 88 84 50 07

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Photo : Stephen Dock

ZUT ! VOUS RÉGALE Photo : Stephen Dock

l'orient table

LE TARBOUCHE { CUISINE D'AILLEURS }

22, rue de la Krutenau 03 88 35 00 48

Le Tarbouche, c’est une institution à la Krutenau. La cuisine libanaise à son meilleur pour une touche d’ailleurs. Et son nouveau propriétaire, Gérald Nussbaum, est lui aussi exotique dans le milieu de la restauration. Qui êtes-vous ? Je suis un ancien directeur commercial d’Orange et voulais de changer de vie. J’aime la cuisine, j’adore cuisiner et particulièrement la cuisine du Proche-Orient, où j’ai vécu. Alors quand s'est présentée l’opportunité de racheter ma « cantine », en conservant comme associé Samir, l’ancien propriétaire qui était devenu un ami, j’ai foncé. Qu’est-ce qui a changé au Tarbouche ? En tout cas, pas le personnel, aussi sympathique et cosmopolite que les clients, ce qui crée une ambiance formidable. En revanche, j’ai redécoré la salle pour qu’elle ressemble davantage à un petit restaurant chaleureux, sans pour autant modifier l’esprit du lieu : on mange toujours sur des tables hautes. Mais on a enlevé les frigos, refait la cuisine ouverte, changé le comptoir, les murs ont été repeints façon sable, avec des vieilles photos en noir et blanc de Beyrouth, des plaques émaillées dans le style oriental... et des tarbouches [chapeau traditionnel, ndlr] partout ! On y mange toujours aussi bien ? Oui, j’ai aussi retouché quelques recettes, un peu de coriandre par ci ou d’épices par là, mais pas de révolution. L’assiette Tarbouche est toujours la même. Nous avons nos fidèles et nous voulons les garder ! Je tiens à préciser que tout est fait maison à partir de produits frais. Même les pois chiches arrivent secs pour le hoummus ou les fallafels et les aubergines arrivent fraîches tous les matins pour préparer le moutabal. Le maître-mot, c’est la fraîcheur absolue ! Propos recueillis par Flora-Lyse Mbella

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o'brothers Autrefois tenue par leurs parents, l’affaire Golbasi tourne à merveille entre les mains de trois jeunes frères : Hasan, Erdal et Deniz. La jeunesse reprend le flambeau, mais en douze ans, la formule n’a pas changé. Place aux spécialités turques et grecques, où ne règne qu’un seul roi, indétrônable, copieux et si familier : le kebab, le bon, le vrai. Ils veulent nous réconcilier avec une tradition qui, ces derniers temps, a été trahie voire salie. Le choix de la facilité dans les fast food, eux, ne la supportent plus. Si la préparation de leur viande nécessite trois heures tous les matins, ils ne s’en plaignent pas, bien au contraire : c’est une fierté ! Vous vous dites que la préparation traditionnelle augmente leur coût de revient, vous avez bien raison, mais les prix qu’ils pratiquent restent très abordables et égalent largement tous leurs concurrents. Du coup, on rêverait même que Gölbasi vienne supplanter le paysage du fast food turc dans Strasbourg. La relation assez particulière qu’ils entretiennent avec leur clientèle est une chose qu’on ne pourra jamais leur enlever. Des habitués fidèles, c’est précieux et ils l’ont bien compris ! Prenez note, la carte est en train de se refaire une petite beauté, un relooking qu’on attend déjà pour le début de l’été. Dans l’ensemble, les stars chez Gölbasi resteront quand même le Kebab sur assiette, la Moussaka et l’Ali Nasik, les fameuses aubergines à la viande hachée et au yaourt à l’ail. Deniz, assis sur sa terrasse, nous avoue, sourire aux lèvres, que ce sont plutôt les femmes qui se l’arrachent… (G.A.)

Golbasi { CUISINE D'AILLEURS }

35, Grand’Rue 03 88 75 68 54



Photo : Stephen Dock

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tartines attack

Photo : Christophe Urbain

Petites nappes à carreaux, déco vintage, murs bruts et carte magnifiquement bien dessinée. Non seulement tout y est beau et accueillant mais le reste n’en est pas moins appétissant. À l’Epicerie, on y va pour ses grands bols de soupe et son bon chocolat chaud l’hiver, pour ses tartines copieuses, ses desserts maison et l’air d’accordéon en fond, qui nous laisse rêveurs en s’imaginant des jours de vacances. C’est l’esprit « guinguette » des années 40 qui fait probablement de cet endroit le QG de bon nombre de bons vivants de la ville. Alors si l’estomac vous appelle et que vos jambes vous démangent, ces quelques minutes passées à l’Épicerie seront probablement votre meilleur remède. (G.A.)

Les maître-mots : simplicité et bonhomie

magie mix Le Kitsch’n Bar { COMPTOIR }

8, quai Altorffer 03 88 36 31 20

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Quoique laisse paraître sa fraîcheur, Pascale a un parcouru du chemin. Après des études en LEA, elle est serveuse au Coco Lobo, au Tapas Café, au Mac’Carthy et… au Troc’afé, avant de vouloir devenir sa propre patronne. Ce qu’elle voulait absolument : « un coin gamins » et une table à langer pour éviter les galères avec les enfants. Son mec lui a demandé un baby-foot. Les maître-mots : la simplicité et la bonhomie pour que l’on se sente au Kitsch’n comme chez soi à défaut de boire sa bière dans le verre correspondant à la marque. Ça marche plutôt bien quand on voit la diversité de la clientèle : du pire déglingué au directeur de l’ENA voisine. La déco est vintage-kitsch (un père et un serveur brocanteur, ça aide), on trouve des petits plats à toute heure (avec des frites maison) mais en dépit des apparences, le kitsch’n n’a rien d’un bar concept. On y retrouve une partie de la clientèle, des DJ et du personnel du Troc’. C’est aussi vrai dans l’autre sens, et la présence des deux bars sur le même secteur a dynamisé le quartier gare. Les concerts sont proposés de manière inattendue (et gratuite) par les clients musiciens (toujours des groupes locaux) : le petit Kitsch’n est devenu un endroit où l’on danse, notamment sur les mix de Winston Smith, Sergio, les blindéthylotests ou mix 80 des grands malades que sont Moldav et Polémik Viktor. « On a dû changer toutes les ampoules des lampes après un de leur mix », se réjouirait presque Pascale. (F.T.)

L’épicerie { COMPTOIR }

6, rue du Vieux Seigle 03 88 32 52 41 www.lepicerie-strasbourg.com

Über COOL Sur une petite place charmante, à la croisée des chemins au cœur de Strasbourg, Le Trolleybus permet d’apprécier le soleil de l'été. Grâce à une décoration minimaliste et à des prix attractifs, il est devenu le rendezvous étudiant par excellence, mais pas seulement : graphistes, photographes, artistes, communicants et journalistes viennent y refaire le monde. L'ambiance musicale (rap, hip-hop, funk, lounge) et la convivialité du bar en font un endroit apprécié pour boire un verre seul ou entre amis. Et puis argument supplémentaire : à midi, on accepte le sandwich acheté ailleurs. Pourquoi y revient-on toujours ? Peut être parce qu’on s’y sent bien ! (S.B.) Le Trolleybus { COMPTOIR }

14, rue Sainte-Barbe 03 88 32 47 96


FIDEL AU BAR ! Péniche restant à quai, Le Barco Latino donne au quai des Pêcheurs des allures cubaines. Anciennement « l’Hippocampe », entièrement relooké et rénové, Le Barco Latino nous transporte directement à La Havane avec ses bananiers, ses tonneaux et ses paillotes. Le mojito y est roi, les tapas une tradition, la salsa de rigueur. Mais si la salsa est reine, elle n’est pas exclusive puisque le monde musical latin est représenté dans sa globalité. Ce bar est parfait pour de grandes sorties entre amis, proposant des prix groupés pour des soirées endiablées. (S.B.) Le Barco Latino { COMPTOIR }

Photo : Stephen Dock

Photo : Christophe Urbain

Quai des pêcheurs 03 88 23 59 06 www.barcolatino.fr

Bistroc Le Troc’afé

l'apéro en roue libre

{ COMPTOIR }

8, rue du Faubourg de Saverne 03 88 23 23 29 Alex le petit bouclé, Yann le grand pas bouclé. Comme pour tous les « indés » trentenaires qu’on découvrira aussi au Kitsch’n, Phono ou Mudd, ils sont rentrés dans le métier par la pratique. Alex a financé ses études avec son boulot de serveur au Troc’ avant d’en devenir cogérant, puis co-propriétaire. Yann a un temps été à la fois projectionniste pour les cinémas Star et co-gérant du troquet fondé par sa mère Brigitte. En 2006, le duo rachète le lieu, Yann a abandonné le cinéma. Une reprise comme une évidence pour les deux larrons. L’heure de fermeture a été repoussée par rapport aux débuts, on peut toujours acheter les objets exposés, le mobilier du café, les prix restent bas, mais les expos d’artistes deviennent plus régulières. Alex est à la programmation, comme pour les mix et les concerts (en série limitée, citons

le New-Yorkais Jeffrey Lewis) qui ont fait leur apparition grâce à des assos comme Panimix, Melting Est, L’Arbre d’en Face… Parmi les Dj’s qui ont fait leurs armes au Troc’ : Panimix et ses soirées emblématiques du lieu, le duc du cool, l'ayatollah du jazz, le roi de la funk ; Winston Smith, La Wantzenau et L’Amoroso… Autre spécialité, les blind tests musicaux sous tension de Matéo. On peut aussi au gré des propositions voir du théâtre, du slam, des contes. Pas banal pour un bar qui propose un choix de plats du jour à midi (le brunch du samedi est couru). Une asso s’y invite tous les mois pour proposer des repas dampfnudel sortis de chez grand-mère. Une manière de brasser bien au-delà des fidèles fanatiques du lieu et du quartier gare dans lequel le Troc' est solidement implanté. (F.T.)

Si l’envie vous prend de faire un petit pique-nique en plein Strasbourg sur des tables en formica et dans un esprit bon enfant, nous avons ce qu’il vous faut. Un cadre qui nous rappelle nos après-midi à la campagne, à réparer bicyclettes et mobylettes. Le son d’un juke-box sur lequel rivalisent Elvis, du reggae town, du funk et du rock. Des cocktails et des desserts à tomber par terre. Le concentré de tout ce qu’il faut pour les jours les plus beaux. Très prisé pour son ambiance, Jeannette propose des concerts réguliers qui révèlent ce petit café sous ses plus beaux aspects. Ambiance funky assurée ! (G.A.) Jeannette et les Cycleux { COMPTOIR }

30, rue des Tonneliers www.lenetdejeannette.com

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Photo : DR

ZUT ! VOUS RÉGALE

long courrier

Photo : Christophe Urbain

La recette est inchangée depuis plus de 26 ans. Les Aviateurs s’imposent comme la référence du bar américain à Strasbourg. Sur fond d’affiches de cinéma et de théâtre (photos d'Eastwood, Roberts, Gabin, Bourvil, Aron, Warhol, Godard, Hemingway, Elvis, etc.), on s’y retrouve pour boire un verre, discuter et danser sur les 12 mètres de long du bar jusqu’au petit matin. La fréquentation n’a jamais diminué en presque trois décennies, grâce à des cocktails sur mesure, des breuvages dédiés aux films et à des soirées thématiques. Les « Aviats » ont ce petit quelque chose qui, depuis toujours, sait faire la différence et traverse toutes les générations. (S.B.)

Club Electro & Indé

hey ! ho ! let's go ! Mudd Club { BAR }

7 rue de l’Arc-en-ciel www.mudd-club.fr Wess le moustachu, Mathieu le pas moustachu, Philou le barbu. Associé aux deux autres, Mathieu, architecte et DJ electro, est le seul à ne pas être barman. Wess, par ailleurs bassiste rock et expérimental, a longtemps été à la Schloss’ (Taverne des serruriers) et Philou (aka G-Phil, DJ funk soul) a servi au Diable Bleu, à la Schloss et… chez Rob, en face.

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Dès le départ, ils cherchent à ouvrir un lieu capable d’accueillir des concerts. Avec la fermeture de la Grotte, les salles rock de taille intermédiaire n’existent plus à Strasbourg : le Molodoï est trop grand, le Troc ou Stimultania limités pour des questions d’espace et de son. Bien des groupes en tournées en Europe passant par Nancy, Metz, Colmar ou Fribourg ne trouvaient pas de date à Strasbourg. La programmation se fait avec des associations comme Assonance, La Grande Triple Alliance Internationale de l’Est, le Collectif Kim. Comme son modèle homonyme newyorkais, le Mudd Club brasse les genres musicaux – à dominante punk – grâce aux DJs programmés par Philou. Winston Smith (promis, c’est la dernière), Sir Jarvis, Micka (aka La Wantzenau) ouvrent à d’autres genres : funk, soul, hip hop, rock « classique », electro… Le groupe afrobeat de New York Kokolo est passé par là, profitant d’un trou dans sa tournée entre Mayence et Londres. Côté local, on a vu l’un des derniers concerts des Crocodiles et un très bon live de Feeling of Love. Le Mudd, qui participe au festival Contre-Temps, compte bien s’inscrire parmi les partenaires sérieux de la vie culturelle strasbourgeoise. En attendant, les liens sont déjà tissés avec les clients, artistes et patrons des trois « indés » dont nous avons parlé plus haut : le Troc, le Kitsch’n et le Phono. (F.T.)

Les Aviateurs { BAR }

12, rue des Sœurs 03 88 36 52 69 www.les-aviateurs.com

Une terrasse royale À l’ombre de la cathédrale, elle s’étale sur une petite place à l’abri du flot des touristes. La clientèle d’habitués (restaurateurs et barmen des alentours, écrivains, journalistes…) apprécie l’amabilité de son équipe, la fraîcheur de la cuisine et la variété des suggestions, surtout le samedi après le marché des producteurs, place des Rohan. Car le Roi et son fou, c’est une vraie brasserie où l’on peut prendre un petit-déjeuner, boire un verre, mais où l’on peut aussi déguster des salades généreuses, fraîches et colorées. Les bons plats de brasseries sont aussi au rendez-vous, le tout avec une addition qui sait se faire digeste. (F.-L. M.) Le Roi et son fou {BRASSERIE}

37, rue du Vieil hôpital 03 88 23 22 22


le rock et la scène

Photo : Christophe Urbain

À seulement quelques pas de la gare, le décor élégant, boisé et teinté de rouge du Camionneur évoque un ancien bistro. Si vous cherchez du burlesque, du populaire et du magistral, le Camionneur vous ravira. L’équipe vous y reçoit chaleureusement et propose chaque jour un plat différent, vous y découvrirez une cuisine puisant son inspiration aussi bien dans notre terroir qu’aux quatre coins du monde. Avis aux gourmands et aux amateurs de musique : tous les mois, la maison organise un cabaret, des karaokés rock (avec le très bon groupe Les météorites), des spectacles d’improvisation et des ateliers théâtraux pour ceux et celles qui oseraient tenter l’aventure. Alors, si un soir vous ne savez pas quoi faire à Strasbourg, une chose est sûre, une place vous attend sur scène ! (S.B.) Au Camionneur { COMPTOIR }

gangstar bar

{ BAR }

“ Je me suis vraiment fait plaisir sur les vins ” Le Phonographe 2, rue de l’Arc-en-ciel

Passé par histoire de l’art et l’archéo, Rob s’est vite imposé comme un barman incontournable en travaillant à la Lanterne, au Korrigan, au Trolleybus, sa clientèle aimant le retrouver d’un endroit à l’autre. Particulièrement doué pour amadouer jusqu’au plus rétif, il n’avait pourtant pas rêvé de ce métier. Quand il ouvre dans le Quartier latin local Le Phonographe, avec son associé Patrick (qui officie au Soul Meat, dont Rob est co-propriétaire), le démarrage est rapide et les soirs de week-ends sont vite bondés. Les DJ qui officient – Winston Smith (encore), Mow, Karlis… – sont à peine visibles derrière les clients. Contrairement au Soul Meat, resto à viande qui correspondait à une envie de Rob, le Phono s’est construit sur des contraintes et des idées pratiques. « Le bar en cassettes audio à la base, c’est surtout que ça coûtait moins cher que le bois mâché. » Pareil pour la déco, conçue par des créateurs de sa connaissance, ou la fameuse et consistante planchette à bas prix qui peut piéger un client pour la soirée. La musique, c’est hip hop, soul funk, electro… Le rock, pour Rob, c’est tout juste bon à mettre les clients dehors avant la fermeture. Il s’est vraiment fait plaisir sur les vins, les whiskies 12 ans d’âge – dont on ne sait pas trop ce qui part en conso perso ou en conso client – et le Ron Barcelo Imperial, un rhum de luxe dont Rob peut se flatter d’être le meilleur vendeur d’Europe. (F.T.)

Photo : DR

14, rue Georges Wodli 03 88 32 12 60 www.au-camionneur.fr

Guinguette urbaine Amarré au bord du quai des Pêcheurs, l’Atlantico est un bel endroit à voir. Les gens viennent ici dans une ambiance populaire pour se reposer et se ressourcer, grâce à un intérieur tout en bois et un bercement aquatique qui invite à la détente. Les étudiants sont la clientèle favorite de cette ambiance rétro. Un service rapide et chaleureux vous propose des en-cas tout au long de la journée. (S.B.) L’Atlantico {COMPTOIR }

Quai des Pêcheurs 03 88 35 77 81 www.cafe-atlantico.net

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Olivier Nasti Meilleur Ouvrier de France 2007, sublime la table gastronomique du Chambard, célèbre le terroir à la winstub et revisite la tarte flammée au Flamme & Co.

Créateur de tartes flammées

Une expérience gastronomique sur fond de tarte flammée

Le Flamme & Co, une expérience gastronomique pour tous. Nous élaborons des recettes inédites, exclusives, de tartes flammées goûteuses et savoureuses, cuites au feu de bois. Au Flamme & Co: la qualité et le goût sont au rendez-vous. Retrouvez les sensations qui font un plat gastronomique: croquant, fondant, amertume, associations aromatiques insolites... Nous proposons, au rythme des saisons, une cuisine saine, authentique et diététique avec des tartes flammées équilibrées et accessibles à tous les budgets. www.flammeandco.fr

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Un hôtel de charme des restaurants et un Spa

Ressourcez-vous entre vignes et montagne, à Kaysersberg, joli village pittoresque sur la route des vins d’Alsace, où tout n’est que « luxe, calme et volupté » à quelques enjambées de Strasbourg. Rendez-vous dans un hôtel de charme 4**** haut de gamme, qui vient de rénover 9 chambres dans l’esprit des suites contemporaines. Chouchoutez-vous et faites escale au Spa du Chambard. Délassez-vous dans sa piscine à débordement, son hammam, son sauna, et son jacuzzi. Découvrez également toute une gamme de soins dans notre institut. Enfin, faites-vous plaisir à la table étoilée Michelin d’Olivier Nasti.

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CHAMBARD Hôtel de charme 4*, Restaurant gastronomique 1* Michelin, Winstub, le Spa & l’Institut, Boutique DN 9-13, rue du Général de Gaulle KAYSERSBERG Tel +33 (0)3 89 47 10 17 info@chambard.fr www.lechambard.fr.

Flamme & Co Kaysersberg 4, rue du Général de Gaulle. Tel +33 (0)3 89 47 16 16 Info@flammeandco.fr Flamme & Co Strasbourg 53/55, Grand’rue. Tel +33 (0)3 90 40 19 45 strasbourg@flammeandco.fr www.flammeandco.fr


CARNET D'ADRESSES

Mode • L’altra - 5, place du Temple Neuf - 03 88 75 12 11 • G-Star - 9, rue du Dôme - 03 88 23 51 66 • Marina Rinaldi - 1, rue Gutenberg 03 88 75 73 33 • Printemps - 1-5, rue de la Haute Montée - 03 69 71 40 75 • Ultima, Ultima prêt-à-porter, Ultima 2 - 8, 4 et 3, petite rue de l’Église 03 88 32 87 69 • Vintage store - 10, place St-Etienne - 03 88 10 91 78 Accessoires • Cartier - 12, rue de la Mésange - 03 88 21 80 00 • Frey Wille - 1, place du Temple Neuf - 03 88 32 13 85 • Joaillerie Gabrièle Schwartz - 3, petite rue de l’Église - 03 88 75 52 72 • Heschung - 11, rue du Chaudron - 03 88 32 31 80 • Pêle Mêle - 9, rue des Veaux - 03 88 32 54 59 Déco • 197.DESIGN - 197, avenue de Strasbourg - 03 90 29 50 40 • bulthaup - La Cuisine - 6a, quai Kellermann - 03 88 37 59 72 • Galerie Fou du Roi - 4, rue du Faisan - 03 88 24 09 09 • Outcook - Zone Artisane d’Epfig - 03 88 57 86 10 Restaurants • L’Auberge de la Chapelle - rue de la Chapelle à Geispolsheim-Village - 03 88 68 83 67 • L’Auberge du Cheval Blanc 4, rue de Wissembourg à Lembach - 03 88 94 41 86 • L’Artichaut - 56, Grand’Rue - 03 88 22 13 26 • L’Assiette du Vin - 5, rue de la Chaîne 09 61 00 83 58 • L’Atable 77 - 77, Grand’Rue - 03 88 32 23 37 • L’Atelier du Peintre - 1, rue Schongauer à Colmar - 03 89 29 51 57 • Le Buerehiesel 4, parc de l’Orangerie - 03 88 45 56 65 • La Cambuse - 1, rue des Dentelles - 03 88 22 10 22 • Au Canon - 7, place du Corbeau - 03 88 37 06 39 • La Casserole - 24, rue des Juifs - 03 88 36 49 68 • Le Chambard - 9-13, rue du Général de Gaulle à Kaysersberg - 03 89 47 10 17 • Le Chut - 4, rue du Bain aux Plantes - 03 88 32 05 06 • Cercle mixte de la garnison de Strasbourg - 17, place Broglie - 03 88 15 05 60 • Le Clou - 3, rue du Chaudron 03 88 32 11 67 • La Cocotte - 70, rue Boecklin - 03 88 31 87 65 • Com.O.Resto - 39,rue de Zurich - 03 88 35 45 30 • Le Cornichon Masqué 17, place du Marché Gayot - 03 88 25 11 34 • Christian - 10, rue Mercière - 03 88 22 12 70 • Au Crocodile - 10, rue de l’Outre - 03 88 32 13 02 • Diable Bleu / Soul Meat - 1, rue Saint-Guillaume - 03 88 35 26 84 • L’Escale aux quais - 2, quai Finkwiller - 03 88 37 32 34 • Le Flamme and Co 53-55, Grand’Rue - 03 90 40 19 45 • La Fourchette des Ducs - 6, rue de la Gare à Obernai - 03 88 48 33 38 • Le Gavroche - 4, rue Klein 03 88 36 82 89 • Le Goh / Sofitel - 4, place Saint-Pierre le Jeune - 03 88 15 49 10 • À la Hache - 11, rue de la Douane - 03 88 32 34 32 • Le Jardin des Remparts, à La Cour d’Alsace - 3, rue de Gail à Obernai • Le Kobus - 7, rue des Tonneliers - 03 88 32 59 71 • Mamma Mia - 17, rue Geiler 03 88 61 65 41 • Maison Kammerzell - 16, place de la Cathédrale - 03 88 32 42 14 • Le Moozé - 1, rue de la Demi-Lune - 03 88 22 68 46 • L’Oignon 4, rue des Moulins - 03 88 16 59 81 • Au Petit Tonnelier - 16, rue des Tonneliers - 03 88 32 53 54 • Le Pont aux chats - 42, rue de la Krutenau 03 88 24 08 77 • Au Pont du Corbeau - 21, quai Saint-Nicolas - 03 88 35 60 68 • Le Pont des Vosges - 15, quai Koch - 03 88 36 47 75 • Le Relais de la Poste - rue du Général de Gaulle à la Wantzenau - 03 88 59 24 80 • La Rivière - 3, rue des Dentelles - 03 88 22 09 25 • Le Roi et son Fou 37, rue du Vieil Hôpital - 03 88 23 22 22 • Les Sales Gosses - 56, boulevard Clemenceau - 03 88 25 55 44 • La Stub des deux étangs - 210, rue de a Gare à Heiligenberg - 03 88 50 00 51 • Sushi Shop -15, rue du 22 Novembre - www.sushishop.fr • La Table de Christophe - 28, rue des Juifs 03 88 24 63 27 • Le Tarbouche - 22, rue de la Krutenau - 03 88 35 00 48 • Le Tire-Bouchon - 5, rue des Tailleurs de Pierre - 03 88 22 60 88 • Aux Trois chevaliers - 3, quai des Bateliers - 03 88 36 15 18 • Vigne et Vache - 29, rue Principale à Handschuheim - 03 88 16 18 96 • Umami - 8, rue des Dentelles - 03 88 32 80 53 • La Vignette à Koenigshoffen - 78, route des Romains - 03 88 28 99 52 • La Vignette à la Robertsau - 29, rue Mélanie 03 88 31 38 10 Restauration Rapide • Subway - 9, rue des Frères - www.subwayfrance.fr • Wok Thaï - 11, place Saint-Etienne •Tentations - place du Marché Gayot • Cous Cup - 15, rue de la Croix • Croq’Saveurs - 3, rue de l’Arc en Ciel • Eatime -15, rue de la Croix - 03 88 25 29 53 • Pur et Caetera - 15, place Saint-Etienne • Francesca - 14, avenue de la Marseillaise + 6, rue François-Xavier Richter + 27 bis, rond-point de l’Esplanade •Mezzo di pasta - 9B, rue des Frères + 111, Grand’Rue + 22, rue des Balayeurs + 76, Plaine des Bouchers + 4, rue Sébastopol •Nooï - 24, rue des Frères + Passage de la Pomme de Pin • Bagelstein - 18, rue des Bateliers + 5, rue Saint-Etienne • Liberty Bagel’s - 20, rue Gutenberg • Bagel Legend - 72, avenue des Vosges • Pur et Caetera - 15, place Saint-Etienne BARS • L’Auberge de la Chapelle - rue de la Chapelle à Geispolsheim - 03 88 68 83 67 • Art Café - 1, place Hans Jean Arp - 03 88 22 18 88 • L’Atlantico - quai des Pêcheurs - 03 88 35 77 81 • Les Aviateurs - 12, rue des Sœurs - 03 88 36 52 69 • Le Barco Latino - quai des Pêcheurs 03 88 23 59 06 • Au Camionneur - 14, rue Georges Wodli - 03 88 32 12 60 • Café du Conservatoire - 1, place Dauphine - 03 88 84 50 07 • Café de l’Opéra - 19, place Broglie - 03 88 75 54 99 • L’Épicerie - 6, rue du Vieux Seigle - 03 88 32 52 41 • Brasserie Flo - 8, rue de l’Outre à Strasbourg - 03 88 52 03 03 • Au Fond du jardin - 6, rue de la Râpe - 03 88 24 50 06 • L’Impro TNS - 1, avenue de la Marseillaise - 03 88 24 88 61 • Jeannette et les Cycleux - 30, rue des Tonneliers • Le Kitsch’n Bar - 8, quai Altorffer - 03 88 36 31 20 • Mudd Club - 7, rue de l’Arc-en-ciel • Le Phonographe - 2, rue de l’Arc-en-ciel • Terres à Vin - 3, rue Louis Pasteur à Ittenheim - 03 88 25 60 20 • La Tinta - 36, rue du Bain aux Plantes - 03 88 32 27 94 • Troc’afé 8, rue du Faubourg de Saverne - 03 88 23 23 29 • Le Trolleybus - 14, rue Sainte-Barbe - 03 88 32 47 96

Culture • Atelier Phenix Serein - 5, place Arnold - www.phenixserein.com • La Chaufferie - 5, rue de la Manufacture des Tabacs • La Chambre 4, place d'Austerlitz - 03 88 36 65 38 • École des Arts Décoratifs - 1, rue de l’Académie - www.esad-stg.org • Les Eurockéennes de Belfort www.eurockéennes.fr • Foire exposition de Colmar - www.foire-colmar.com • Fondation Beyeler – Baselstrasse 101 à Riehen / Basel - www.beyeler.com • Galerie Nicole Buck - 3, rue des Orfèvres à Strasbourg • Galerie VO/Terres à Vin des Champs - rue Louis Pasteur à Ittenheim • Galerie Planet Theater Jean - 1, rue des Sœurs - 06 70 30 89 88 • La Laiterie - 10, rue de Hohwald - 03 88 237 237 • Léz Arts Scéniques du 14 au 16 Juillet à Sélestat - www.lezartsscéniques.com • Musée des Beaux-Arts (Palais Rohan) – 2, place du Château - www.musees-strasbourg.org • Musée du bagage - 5, rue Saint-Exupéry à Haguenau - 03 88 93 28 23 divers • Ferme Andrès - 15, rue de l’Afrique - 03 88 31 10 69 • Domaine Julien Meyer - 14, route des Vins à Nothalten - 03 88 92 60 15 • Olivier Meyer - Cuisinier, formateur & traiteur - 06 23 57 81 12 • Domaine Rolland Schmitt à Bergbieten - www.roland-schmitt.fr

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