ZUT Journal Haguenau et alentours N°18

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& alentours

ALSACE DU NORD

ALTWILLER | BISCHWILLER | DRUSENHEIM | LUTZELBOURG | MACKWILLER | OBERBRONN...

06 FOCUS La folle odyssée de Jean-Yves Bart

12 ARTISANAT Le Pôle Konzett à Lutzelbourg

15 ESCAPADES

À la montagne, à la campagne ou dans les bois

26 PORTRAITS

Des personnalités et des lieux…

30 À TABLE Des produits, des adresses...

JACQUOT

Serti sur Vide
10, rue du Dôme – Strasbourg
Joaillerie

Les prochaines parutions Zut

Haguenau

06 Focus

La folle odyssée de Jean-Yves Bart

12 Artisanat

Le Pôle Konzett : S’Glàs, Lafon atelier, Atelier des curieux, E-Glue

17 Escapades

La Cheneaudière, Hôtel Spa 5*

Les Gîtes de la Karlsmühle

La P’tite Broc du Pays de Hanau

Le Parc animalier de Sainte-Croix

28 Le Pays de Niederbronn

vu par Alain Trautmann

30 Le Kochersberg

vu par Audrey Nonnenmacher

32 Le Pays de Haguenau

vu par Mathieu Sturtzer

ZUT TEAM

Directeur de la publication & de la rédaction

Bruno Chibane Cheffe d’édition Léonor Anstett

Relecture Nicolas Querci

Direction artistique Séverine Voegeli

Commercialisation et développement

Léonor Anstett, Bruno Chibane, Anne Walter

Administration & gestion Gwenaëlle Lecointe

34 Le Pays rhénan vu par Nathalie

Sautter-Schutz

36 La sélection Zut

Innovation

Nano Carapace

MediaTYG

40 À Table

Les Produits

Celtic Pistils et Dam’Nature

Microbrasserie Blüeme

Les Adresses

MeZe’M

Le Jacques O Lyly Pop L’Unik

Au Moulin L’Intemporel

CONTRIBUTEURS

Rédacteurs•rices

Léonor Anstett, Jean-Yves Bart, Tatiana Geiselmann, Raphaël Heyer, Fanny Laemmel, Corinne Maix, JiBé Mathieu, Anne Schilling, Emma Schneider

Photographes Jean-Yves Bart, Christoph de Barry, Pascal Bastien, Estelle Hoffert, Grégory Massat, Christophe Urbain Stagiaires graphisme Daphnée Flesch, Chloé Vinot

Zut, les photos de Jean-Yves Bart nous bottent ! Engins agricoles recouverts d’un feuillage envahissant – la nature reprend du terrain –, boîtes aux lettres customisées avec des lolcats trop mignons sur fond rose, façades de commerces d’un autre temps, gros plan sur des bottes de pêcheur : à la manière d’un Depardon x Tabuchi, cet « explorateur de l’inutile » sillonne le 67 à la recherche de plans insolites sur lesquels zoomer. Un regard oblique sur les villages bas-rhinois, l’Alsace du Nord, que Zut Haguenau & Alentours partage avec Jean-Yves. Dans ce 18e numéro (celui de la maturité ?), notre équipe parcourt le territoire à la découverte de celles et ceux qui le font vivre. Zut a : poussé les portes du consortium d’artisans du Pôle Konzett de Lutzelbourg, arpenté les montagnes vosgiennes dans la vallée de la Bruche (la Cheneaudière), passé du bon temps dans les Gîtes de la Karlsmühle, rejoint les 350 000 amoureux de la nature qui se ressourcent chaque année au Parc animalier de Sainte-Croix, ou encore bu l’eau minérale Celtic en compagnie du directeur de l’entreprise.

Bonne lecture, santé !

EMMANUEL DOSDA

COUVERTURE

Photo Jean-Yves Bart Floraison des tracteurs, Mackwiller, 2021

Diffusion Novea + Zut Team

Impression Ott Imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » F-67319 Wasselonne Cedex

Cocktails et mocktails créatifs

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La folle odyssée de Jean-Yves Bart

L’exploration une par une des 526 communes du Bas-Rhin, menée au hasard par Jean-Yves Bart durant cinq ans, touche à sa fin. À travers photos et récits, cet « explorateur de l’inutile » offre une vision subtile, loin des clichés, d’un territoire aux multiples contrastes dont il a arpenté toutes les facettes. On revient sur son périple avant qu’il nous conduise, de l’Alsace Verte jusqu’au Far West du 67, dans trois villages qui l’ont marqué.

Àla fin de 2024, ce descendant d’Ulysse à la figure bonhomme sous sa barbe fournie, enfant de la montagne Sainte-Victoire puis jeune homme bordelais, ancré entre Bruche, Ill et Rhin depuis près de vingt ans, verbe ajusté d’une franche humanité et d’une poésie à l’humour affûté, aura accompli une odyssée « aléatoire » et « encyclo-pédestre » totalement inédite, dont il est non seulement le pionnier mais aussi le chroniqueur sur Instagram.

Le Bas-Rhin comme terrain de jeu Cette épopée, il l’avait initiée à la faveur d’une chaude journée d’août 2019 : « J’étais un peu assommé par la chaleur, un peu déprimé peut-être par la lourdeur du projet des Strasbourg et je me suis dit “il faut que je fasse un truc”, je vais trouver un moyen de sortir de chez moi, d’aller faire des photos mais sans prévoir d’en faire quoi que ce soit. J’ai tiré Geudertheim, je suis sorti à Geudertheim. » Faisant sien le précepte de Marion Pedenon qui l’avait initié à la photographie à Stimultania puis à la Chambre – « la photo peut être un moyen de rentrer dans des lieux dans lesquels on ne peut pas rentrer habituellement » – et joignant le texte à l’image, notre « explorateur de l’inutile » s’est, de fil en aiguille, pris à son propre jeu, arpentant toutes les rues des localités visitées et finissant par dresser un panorama sensible et riche de détails insolites, loin de la carte postale et de toute édulcoration, comme en témoignent ci-après les exemples d’Altwiller, Mackwiller ou Oberbronn.

On découvre ainsi une dizaine de clichés par commune ou partie de commune lorsque celle-ci est une ville importante, appuyée par le récit de l’aventurier qui touche bien souvent à l’anthropologie. Jean-Yves Bart en est venu à acquérir et cultiver « une grande empathie vis-à-vis du territoire, simplement en mettant en œuvre l’idée que, de prendre un temps pour regarder et explorer des lieux attentivement, c’est leur rendre justice et, par extension, c’est aussi de l’attention à tous ceux qui y vivent, humains et animaux – on croise parfois plus d’animaux que d’humains, ça va de pair avec la démarche déambulatoire. Il y a quelque chose de très ludique qui est amené par le tirage au sort, qui permet d’être surpris et de ne pas se blaser ou se fatiguer le regard trop vite. L’idée, ce n’est pas d’aller juste photographier l’église, la mairie ou les lieux identifiés comme importants ou touristiques quand il y en a ; c’est d’aller voir ce qu’il y a, un peu tout voir en essayant de faire comme si j’étais un extraterrestre, sans exclure aucun lieu ».

L’intelligence des lieux

De cette expédition exhaustive dans le six-sept, celui qui officie comme traducteur et relecteur de publications scientifiques auprès de la Maison interuniversitaire des Sciences de l’homme se défend de tirer une impression générale : « Par rapport

à l’image touristique de la région et du département qui est très monolithique (en gros, des jolies maisons à colombages, des vignes, des châteaux et de la bonne bouffe), mon expérience est qu’il y a plusieurs “Bas-Rhin” qui, à bien des égards, se ressemblent assez peu entre eux, ce qui est en partie lié au fait que le Bas-Rhin, et donc par extension l’Alsace (en partie !) est une invention administrative ; l’Alsace Bossue est en grande partie, par exemple, beaucoup plus lorraine, les vallées de la Bruche ou de Villé plus vosgiennes, etc. » Finalement, le Bas-Rhin apparaît ainsi, sans fard, comme « une entité extrêmement riche par sa diversité ». Jean-Yves Bart relève en particulier que « l’Outre-Forêt est une des régions les plus homogènes architecturalement et culturellement, parfois à un point un peu extrême d’ailleurs – Seebach, par exemple, c’est évidemment très beau, mais presque un peu oppressant tellement c’est parfait et mignonnet »

Il observe, sans renier sa propre subjectivité, que « les facteurs d’unification qui lient tous ces Bas-Rhin différents sont malheureusement des résultats d’évolutions récentes de l’économie capitaliste : on peut citer par exemple l’omniprésence de la culture du maïs ou les nouveaux lotissements de maisons blanches ou grises à toits plats aux jardins largement minéralisés. Finalement, le jardin pavillonnaire zen sans herbe orné d’un bouddha acheté à Gifi est quelque chose qui se retrouve plus dans l’ensemble du département que la maison à colombages ».

Au fil du temps et réseau social aidant, la notoriété du projet, loin de n’intéresser que son auteur, a essaimé au-delà du cercle des proches de Jean-Yves Bart et conduit nombre d’inconnus à l’accompagner dans ses explorations, nourrissant et enrichissant la démarche. Ce projet aussi réjouissant que colossal, qui trouvera sans doute à faire l’objet d’une publication en bonne et due forme, est une fabuleuse invitation à saisir l’insaisissable et s’émerveiller de l’inouï qui habite nos lieux les plus familiers.

INSTAGRAM @BASRHINALEATOIRE

Strasbourg Worldwide

Jean-Yves Bart, citoyen de Strasbourg, France, est allé voir, entre 2016 et 2023, à quoi ressemblaient dix autres Strasbourg, Strasburg ou Strassburg d’Europe et d’Amérique. Du Colorado à la Carinthie en passant par l’Allemagne, la Saskatchewan, le Dakota du Nord, le Missouri, l’Illinois, l’Ohio, la Pennsylvanie, la Virginie, il a ainsi tissé le lien d’une communauté toponymique aux réalités très diverses. Ce projet déjà fameux, consultable en ligne sur le site de l’auteur, se cristallisera dans un ouvrage à paraître en 2025.

JYBART.BERTA.ME

Altwiller,

Alsace Bossue, 380 hab. (mai 2021)

Nous sommes ici très littéralement dans le Far West alsacien, Altwiller étant en effet la commune la plus à l’ouest de la région. Une fois devant le site du château de Bonnefontaine, abandonné depuis 1926, j’ai été déçu de constater qu’il est fermé au public par d’innombrables panneaux de chantier et parfaitement invisible depuis la route. Ayant localisé une entrée moins décourageante, j’ai entamé un tour du propriétaire, très vite interrompu par… le propriétaire qui, après m’avoir sèchement rembarré, s’est laissé amadouer et a consenti à me faire très gentiment une visite détaillée avant de me laisser errer seul dans le domaine tandis que des ouvriers s’employaient à la tâche sisyphéenne de la stabilisation de l’édifice. Conducteur de travaux à la retraite, l’homme a hérité du château par son père qui travaillait pour les derniers propriétaires, les Schlumberger. Le bâtiment, dont l’architecture palladienne est exceptionnelle pour la région, fut érigé en 1822 par un homme d’affaires suisse qui espérait y fonder une station thermale. Vidé de ses occupants, il a été investi pendant la guerre par les nazis puis les Américains. Après cette plongée vertigineuse dans l’histoire, j’ai poursuivi par un crochet vers l’écluse 16 du canal des houillères de la Sarre, puis le Neuweyerhof, remarquable pour ses fermes anabaptistes (autres témoignages de la présence suisse ici). Le village proprement dit, auquel je ne me suis attaqué qu’après deux heures de vadrouille, est lui aussi fascinant, avec son étonnant syncrétisme architectural entre le lorrain et l’alsacien, à l’instar de deux fermes qui allient une construction en longueur sur la route avec une grande porte de garage en façade et des colombages. Le bourg est partiellement sinistré, et juste avant de partir j’ai découvert fortuitement une sorte d’ancien saloon poussiéreux, dans lequel bouteilles de tord-boyaux et magazines sur les armes jonchaient le sol. J’ai quitté ce tableau digne d’une vieille chanson de Tom Waits sur la pointe des pieds : on n’est jamais trop prudent au Far West.

Mackwiller, Alsace Bossue, 550 hab. (juin 2021)

À force de sillonner le département dans tous les sens j’ai constaté que parmi ses régions naturelles, l’Alsace Bossue est celle qui est la source du plus grand nombre de découvertes insoupçonnables, et Mackwiller, qui attire le chaland en l’invitant à visiter des vestiges gallo-romains découverts pour certains dans les années 1980 suite à des travaux entrepris par un agriculteur voisin, et dont la pièce maîtresse est un grand établissement de thermes, cache bien son jeu, surprenant quelques dizaines de mètres plus loin par l’invraisemblable vision de la « petite Ukraine », complexe appartenant à l’église gréco-catholique, qui consiste en un centre de colonies de vacances et une salle de culte, édifiés dans les années 1950 par des Ukrainiens émigrés initialement pour travailler dans les mines lorraines proches. C’est la – jeune – femme du recteur

(car ceux-ci ont le droit de se marier), rencontrée par hasard, française et traductrice de l’ukrainien de profession, qui nous a fait pénétrer dans la très belle chapelle cachée à l’intérieur du grand bâtiment, qui a attiré des fidèles venus d’assez loin au fil des décennies. Ce lieu immense et méconnu était le jour où nous l’avons visité voué à fermer ses portes définitivement deux mois plus tard, l’église n’étant pas en mesure de débourser les 2 millions d’euros nécessaires pour remettre aux normes et rénover toute la propriété, qui comporte aussi pas mal de fresques parfois assez intimidantes. Notre interlocutrice ignorait si l’éparchie (l’équivalent du diocèse) allait laisser le site se dégrader ou le revendrait. Le chemin vers l’étang de pêche qui traverse une jolie campagne vallonnée aux horizons assez dégagés n’est pas en reste côté

monuments, puisqu’on pouvait y admirer la floraison des tracteurs et des moissonneuses-batteuses, phénomène rare et sublime. Après un verre au bar-restaurant du village dont la tenancière m’a confié s’être fait la réflexion « que quand même, ici, c’est beau » en rentrant de vacances « dans le Sud », un dernier arrêt nous a mené à la chocolaterie Bauer, dont la boutique est remarquable de kitsch assumé.

Oberbronn, Vosges du Nord, 1 600 hab. (septembre 2022)

N’y allons pas par quatre chemins : Oberbronn c’est génial en tous points, et je m’y suis senti bien dès mes premiers pas dans l’immense couvent du siège de la congrégation des Sœurs du Très Saint Sauveur, où toutes les sœurs croisées souriaient béatement ou riaient gaiement comme si elles avaient pris des drogues qui font cueillir le jour (d’ailleurs il paraît qu’un type a dit un jour que la religion est une drogue, je crois bien, à vérifier). Après cette entrée en matière je suis tombé dans une rue à quatre chats et je me suis rendu compte que le village serait aussi une exceptionnelle étape féline, et de fait les records du ChatRhin aléatoire ont été explosés ici avec pas moins de 25 individus croisés, d’autant que, l’accueil étant décidément remarquable ici, des dames qui m’ont vu mitrailler des matous dans la rue m’ont sorti les leurs pour me les exhiber en me donnant tous les renseignements biographiques nécessaires, avant qu’un petit énergumène décide de me suivre en tirant la langue pendant une bonne dizaine de minutes. Parmi les autres multiples réjouissances de cette journée à Oberbronn, on citera, outre un magnifique

cimetière juif, de fières maisons de vignerons (reconnaissables à leur serpette au-dessus de la porte), un parc à cigognes et une antenne de La Poste dont le logo années 1990 m’a rempli de nostalgie, l’établissement improbable hébergé dans une magnifique bâtisse, un minuscule bar-restaurant où j’ai dû sonner pour rentrer et où on m’a servi parmi une clientèle exclusivement allemande de très bonnes fleischschnacka aux châtaignes devant la collection de dinosaures du fils de la gérante. Ainsi rassasié et une nouvelle fois ravi, j’ai terminé cette aventure ragaillardissante en explorant les extrémités du ban communal, terminant par le hameau forestier de Breitenwasen, tout près de Niederbronn, où parmi une foule d’animaux superbes (dont des lamas !) paissait un bélier qui m’a contemplé avec l’émerveillement idoine pour conclure cette expédition parfaite, alors que les premières gouttes tombaient sur les Vosges du Nord.

Ingwiller

Convergence des talents

Le Pôle Konzett de Lutzelbourg réunit artisans et entrepreneurs en un lieu animé et ouvert au public. Meubles déconstruits, architecture et menuiserie, atelier de stickers muraux ou verrier, on vous propose un petit aperçu des nombreux espaces à y découvrir.

PAR FANNY LAEMMEL
Marie Schwartz et Antoine Lafon (Lafon atelier)
Maya Thomas (S’Glàs)

Àl’orée de la forêt où chante une rivière, une ancienne usine d’agrafes devenue Pôle Konzett a été réinvestie par une vingtaine d’artisans et d’entrepreneurs. Le lieu, situé en Moselle à deux pas du Parc naturel des Vosges du Nord, a tapé dans l’œil de plusieurs créateurs strasbourgeois ces dernières années. Si les arguments furent d’abord sonnants et trébuchants – des locaux trois fois moins chers que dans la capitale alsacienne –, l’écrin de nature et la dynamique locale ont fini de convaincre les jeunes entreprises venues y poser leurs valises. Le Pôle Konzett tire son nom du patron autrichien qui avait choisi d’installer son usine dans le village de Lutzelbourg. « Dans les années 1830, il y a eu une savonnerie, puis une manufacture d’allumettes. Et après, une fonderie durant une cinquantaine d’années », raconte Daniel Pazdej, le nouveau maître des lieux. Ce n’est qu’en 1936 que l’usine se convertit en fabrique d’agrafes. L’activité cesse en 2012 et les bâtiments sont progressivement investis en espace de stockage pour les entreprises. Daniel, qui souhaitait redonner vie au lieu, « retrouver l’âme d’une usine, sentir l’odeur du bois, de la graisse » , s’est également donné pour mission de créer des interactions entre les locataires. « C’est important ! Je ne prendrai jamais de concurrent à une activité déjà implantée. » Et encore mieux si c’est complémentaire. « Chacun va piocher dans les savoir-faire de l’autre. » À midi, plusieurs artisans déjeunent ensemble autour d’une table à roulettes bricolée maison. On y cause de la prochaine sortie escalade ou du cours de Pilates qui se tient juste au-dessus des ateliers. L’étage du bâtiment accueille d’autres types d’activités : sophrologie, yoga, peinture, salle d’événements… Amateurs d’histoire industrielle, chineurs de meubles déconstruits, amoureux de belles matières, il y en a pour tous les goûts au Pôle Konzett.

11, RUE KONZETT À LUTZELBOURG

FACEBOOK : POLEKONZETT

S’Glàs

Ado, elle se rêvait mosaïste ou vitrailliste. Maya Thomas a pourtant débuté sa carrière dans la logistique du côté de l’humanitaire. Des années et un changement de cap plus tard, la voilà dans son atelier, entourée de bouteilles de vin d’Alsace. Non, elle n’est pas devenue vigneronne mais artisane vitrailliste. Et les bouteilles ? Elles sont le point de départ et la matière première de ses créations. Une manière de valoriser cet objet (qui n’est pas consigné) et son identité alsacienne. Celle qui se présente comme mi-bretonne, mi-canadienne, précise qu’elle a grandi en Afrique avant de venir s’installer avec ses parents en Alsace. Cette terre d’accueil, elle la revendique dans le nom donné à sa marque. Puisque « S’gelt », expression que l’on lance en trinquant, était déjà pris, ce sera finalement « S’glàs », qui signifie « verre » en alsacien. Si Maya a commencé son activité en récupérant des bouteilles de vin d’Alsace chez les restaurateurs, ce sont maintenant les vignerons qui lui fournissent directement des palettes. Ses verres ont la couleur des arrivages de bouteilles : vert, la plus classique, jaune « feuille morte », brun, blanc et, plus rarement, bleu. Côté format, elle produit des verres à eau et des carafes avec les bouteilles de 75 cl, des bocaux avec les bouteilles de crémant, et depuis peu, des tasses à café à base de bouteilles de bière de 33 cl fournies par des particuliers. Vertueuse, la créatrice donne une nouvelle vie à ces objets échappés de la benne et porte

une attention écologique à la production : « L’eau nécessaire au travail du verre est filtrée puis réutilisée, les cols en aluminium, bouchons et étiquettes rejoignent, eux, leurs circuits respectifs de recyclage. » Dans la bouteille, tout est bon : le bas est transformé en verres tandis que le haut est décourbé et devient la matière première à de futurs vitraux.

Restaurateurs, hôteliers, mais aussi entreprises la sollicitent régulièrement pour des verres personnalisés, gravés de leur logo. Si c’est la partie arts de la table qui fait vivre Maya, c’est la création de vitraux qui la fait vibrer. Son projet en cours ? Une cloison pour un hôtel à Colmar. L’atelier de métal voisin conçoit la structure et elle travaille le vitrail. Les collaborations avec les autres résidents du Pôle Konzett sont nombreuses : avec Lafon atelier, elle réfléchit à des aménagements verre et bois, avec l’Atelier des curieux, elle a réalisé des luminaires à base de récup et produit des boutons de tiroir pour les meubles rénovés. Enfin et pas des moindres, le robot qui coupe les bouteilles au format des verres à boisson a été conçu sur mesure par Renaud Uhl, ingénieur et gérant de E-Glue, fabricant de stickers à l’autre bout du bâtiment. Prochainement, Maya se lancera, avec les offices du tourisme de la région, dans la création d’une série de verres sablés sur mesure à l’image des paysages d’Alsace et de Lorraine. Vous avez dit local ?

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« On sent l’influence du Parc des Vosges du Nord. Il y a de bonnes dynamiques locales. »

Lafon atelier

Avec leur atelier d’architecture et de menuiserie installé depuis 2023 au Pôle Konzett, Marie Schwartz et Antoine Lafon partagent ce projet professionnel et leur vie privée. Ils viennent de quitter Strasbourg pour vivre à Saverne et apprécient autant la ville qu’être « aux pieds des arbres » Comme pour appuyer ces dires, la vue de leur atelier donne sur la forêt et sur des pins, qui font écho aux caissons et étagères en cours de fabrication dans la partie menuiserie. « On sent l’influence du Parc des Vosges du Nord » affirme Marie. « Il y a de bonnes dynamiques locales », complète Antoine. Une baie vitrée sépare et rassemble la partie bureau de l’atelier de menuiserie. Chacun garde ainsi un œil sur l’autre moitié du binôme et quand ils expliquent leur projet, l’un finit les phrases de l’autre. Une belle complicité qui ne date pas d’hier, puisque les deux se sont connus sur les bancs de l’école d’architecture de Strasbourg, en 2010. Son diplôme en poche, Antoine poursuit ses études chez les Compagnons du devoir en menuiserie avant de s’envoler, avec Marie, pour le Québec. Là, il travaille comme charpentier-menuisier tandis qu’elle rejoint un grand cabinet d’architecture. Après trois ans sur place, ils reviennent avec l’envie de produire à petite échelle et la notion de « design-build » anglo-saxonne dans la tête, soit l’ambition de proposer à la fois conception et fabrication. Lafon atelier naît douze ans après leur rencontre.

Pour produire de beaux espaces, fonctionnels et contemporains avec des matériaux de qualité et principalement locaux, ils privilégient le bois, venu d’Alsace, de Lorraine, ou encore d’Allemagne, et travaillent avec les « métaleux » voisins pour les petits éléments. Ils sont « les petits derniers arrivés ici » mais les synergies avec les autres artisans du Pôle Konzett n’ont pas tardé à se développer. Avec Fabien de l’Atelier des curieux, la brocante à deux pas de leur local, ils aimeraient remettre au goût de l’époque des plaques de marbre récupérées sur des meubles anciens.

Des projets qui les ont particulièrement animés ? L’agencement sur mesure tout en bois de pin qu’ils sont en train de finir pour le salon d’un appartement en rénovation. Et la création de mobilier pour une nouvelle librairie à Saverne, à base de meubles chinés par l’Atelier des curieux. Une manière de participer à la vie locale. Pour le couple qui aime par-dessus tout le côté concret, voir se réaliser dans l’atelier les dessins conçus en amont, la prochaine étape sera l’ouverture l’été prochain d’un showroom à côté de leur atelier.

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Atelier des curieux

Tous les chemins mènent à l’Atelier des curieux. Il y a d’abord celui qui amène le public, nombreux, jusqu’aux portes de cette brocante située au milieu du bâtiment, chaque dimanche, et, depuis peu, durant la semaine aussi. Ses portes s’ouvrent en grand sur une riche mise en scène de meubles chinés ; vaisselles et bibelots en tout genre incitent à la flânerie. On y croise des créations d’artisans voisins, comme les verres de S’Glàs et bientôt du mobilier de Lafon atelier. Après

une matinée passée dans le lieu, force est de constater que tous les résidents collaborent d’une façon ou d’une autre avec cette brocante augmentée ! « On était les premiers arrivés ici et on souhaite valoriser les entreprises du lieu, souligne Fabien Troussieux. Notre rôle, c’est d’essayer de créer des ponts » Fabien aime les matériaux, le bois, le métal, et est persuadé que les vieux marbres ont un avenir dans nos intérieurs. Avec l’Atelier des curieux, il promet de sauver de l’oubli des meubles sur lesquels les regards ne

se posaient plus. « On propose aussi de l’aménagement d’espace et du mobilier sur mesure à partir de mobilier déconstruit. » Déconstruit ? L’entrepreneur précise : « Lorsqu’un meuble ne peut pas être vendu en l’état, on fait un don à une association ou on décide de le revaloriser » D’un buffet à double corps esquinté, la fine équipe fait trois meubles design : une enfilade, un meuble télé et un secrétaire ! Le bois est décapé par aérogommage par Léo Largorceix , le plus jeune des trois associés, dans la partie de l’atelier jouxtant la boutique. Les

Renaud Uhl (E-Glue)
Lucas, Léo et Fabien (Atelier des curieux)

éléments sont séparés et recomposés avec des structures de métal conçues par la métallerie d’à côté. En bonne entente avec les voisins, des chutes de stickers de l’entreprise E-Glue permettent d’ajouter des touches de couleurs sur une partie du meuble, et bientôt des boutons de porte en verre fabriqués par l’artisane de S’Glàs agrémenteront ces créations.

Vertueux, le projet est né d’un constat : celui de Bruno Lagorceix, l’associé de Fabien, qui travaillait dans le vidage de maisons et ne se voyait pas jeter des meubles et objets en bon état. Il avait déjà un petit espace de stockage dans cette ancienne usine et y déposait certaines pièces rescapées. Les deux hommes, qui partageaient un intérêt pour le réemploi, se lancent dans l’aventure en 2020. Au commencement sous forme de boutique en ligne, puis dans ces lieux à partir de 2021. Les lundis et mardis, c’est jour de collecte. « Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle… J’essaye de rester dans un rayon de 200 km autour de l’atelier. C’est important qu’il y ait une cohérence, on essaye de garder le contact avec nos clients, de rester à proximité », explique Fabien. Meubles en bois, en formica, vaisselle de Sarreguemines, pichets de Betschdorf, objets curieux pour collectionneurs ou nostalgiques, le visiteur a l’embarras du choix et, en prime, les prix sont abordables. « Des habitués viennent tous les dimanches matin. Souvent le parking est plein et les gens font la queue à la caisse » , se réjouit Fabien. Il nous glisse que c’est bien plus calme en semaine… On prend note !

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E-Glue

E-Glue, c’est l’atelier qui va faire rêver les enfants et leurs parents. Les stickers muraux pour décorer les murs, on connaît. Mais les stickers format XXL, vraiment géants, c’est plus rare et c’est la spécialité de la marque alsacienne E-Glue, fondée en 2006 par un couple de designers, Marielle Baldelli et Sébastien Messerschmidt, tous deux anciens élèves des Arts décoratifs. À la disparition de Sébastien, en 2021, l’activité est suspendue un temps avant de repartir avec un nouveau binôme, le directeur artistique Emmanuel Somot et l’ingénieur et consultant en innovation Renaud Uhl, jusqu’à l’installation de l’atelier au Pôle Konzett l’année dernière.

À travers la baie vitrée de l’atelier, on aperçoit des rouleaux colorés et une grande table sur laquelle Renaud est en train de décoller des fragments d’adhésifs avec une sorte de scalpel. Le sticker ressemble encore à une grande plaque plastifiée bleue. Peu à peu le geste de l’artisan fait naître le motif… un joyeux singe qui égayera la chambre d’un bambin. « J’échenille », précise notre hôte. L’opération consiste à retirer la matière superflue pour faire apparaître le visuel. Au préalable, la forme a été découpée par un laser dans un pan de vinyle autocollant teinté dans la masse. « Cela leur donne une grande longévité aux UV, précise Renaud. Il y a 42 coloris disponibles et comme tout se fait sur commande, il est possible de composer 1 600 combinaisons de couleurs » Les stickers sont bicolores, tous réalisés à la demande et livrés avec un kit de pose. 80 % de la production part aux États-Unis, où la marque a percé grâce à une série télé.

Le modèle le plus grand fait 1,90 m de haut et présentement, la tendance est aux dinosaures. Si c’est votre truc, ou plutôt celui de votre garnement, il y a l’embarras du choix ! Mais E-Glue fait aussi la part belle aux voitures, robots, pirates, animaux en tout genre. Leurs créations se sont fait une place dans des chambres d’enfants, mais aussi sur les murs de crèches, de cabinets de pédiatrie ou encore d’hôpitaux comme à Roubaix. L’entreprise propose un service d’aménagement d’espace pour les professionnels. Leur ligne conductrice ? « Développer l’imaginaire des enfants tout en proposant des dessins pas trop clichés. Les lignes sont épurées. » Le prochain modèle qui va faire fureur selon Renaud : un grand van aménagé avec ses trois lapins à bord. Une invitation au voyage et à la rêverie. L’atelier peut produire entre six à huit stickers par jour et songe à s’agrandir. « Il y a des chances que la suite soit sur textile », annonce Renaud. À suivre !

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Merci les amis !

01— ZUT Strasbourg, magazine trimestriel lifestyle 100% local #59

02— ZUT Haguenau et alentours / Alsace du Nord, journal trimestriel #18

03— Novo, magazine culturel trimestriel du Grand Est #74

04— ZUT Hors-série, L’artisanat dans L’Eurométropole de Strasbourg et en Alsace #6, À livre ouvert

05— ZUT Hors-série, Un seul amour et pour toujours #4 - Il était une foi

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Escapades

Lieux d’exception nichés dans les montagnes vosgiennes ou au cœur de la campagne d’Alsace du Nord, adorable tiny house au Pays de Hanau ou lodge nature au plus près des cerfs à Rhodes…

La Cheneaudière - Hôtel Spa 5*

Bulle magique

Au cœur de la vallée de la Bruche, l’histoire de la Cheneaudière s’apparente à un voyage, avec ses cols et ses dévalées.

Une aventure humaine faite de vision et d’audace, de courage, de résilience et de volonté.

Une histoire à l’issue heureuse dont les chapitres continuent à s’écrire, jour après jour.

Tout a commencé en 1974. Dans un temps fort lointain où les codes de l’hôtellerie-restauration n’avaient pas encore opéré leur mue, où le management était immuable et vertical, où internet et les réseaux sociaux n’étaient pas entrés dans nos vies. Dans ce hier si proche, le grand-père de Nicolas Decker crée une maison familiale qu’il gère avec brio. Au point d’accéder, dès l’ouverture, au très select guide Relais & Châteaux. « L’art de vivre à la française faisait rêver. Les voyageurs fortunés du monde se promenaient guide en main », explique Nicolas Decker. Ainsi, la Cheneaudière, son restaurant étoilé, son espace bien-être pourvu d’une piscine couverte, d’un jacuzzi et d’un modeste sauna amène à Colroyla-Roche des visiteurs venus du Japon, de Russie ou d’Amérique. « En ce temps-là, mon grand-père chassait avec Bernard Tapie et madame de Gaulle passait ses vacances à la Cheneaudière ! » Une gestion patriarcale rattrapée par de nouvelles habitudes de consommer le voyage vont peu à peu essouffler ce modèle. Au point que l’établissement sera en difficulté dans les années 2000. « Je n’ai pas grandi dans cet univers, reconnaît Nicolas Decker, sinon pendant les vacances… » Mais doué pour les chiffres, armé d’une formation scientifique, le jeune homme est néanmoins habité par une envie d’entreprendre. Au point de déposer, en cachette de sa famille, une offre de rachat de l’établissement ! « La Cheneaudière était à vendre. Je leur ai annoncé dans la même phrase : tout va bien, nous avons un acheteur ; cet acheteur, c’est moi ! »

Meilleur spa d’hôtel d’Europe

« Je suis tombé amoureux du potentiel de l’établissement et de son environnement » reconnaît le propriétairedirigeant. Avec Jean-René Grau, aujourd’hui directeur de l’établissement, les deux hommes vont tout mettre en œuvre pour redonner du lustre à la maison. « Il a fallu retrouver la confiance de tout le monde. Se montrer créatif, disruptif même, à un moment où le

mot n’était pas encore sur toutes les lèvres… » Très vite, un projet de spa hors norme voit le jour. « On nous a traités de fous ! » Et pour cause : 2 000 mètres carrés parfaitement intégrés à la nature environnante, son sauna sur pilotis, sa piscine à débordement, intérieure et extérieure, son bassin au sel d’Epsom et ses trois suites de soins privatives, sans même parler de sa ligne de cosmétiques maison, tout cela pour seulement… trente-huit chambres à l’époque ! « Peu importait le fait que nous nous trouvions dans un petit village, nos visiteurs voulaient vivre cette expérience ! » Un pari réussi au point de se voir décerner, en 2014, le prix Villégiature du meilleur spa d’hôtel en Europe !

Depuis, les améliorations apportées au spa, tant au niveau de l’expérience que de l’esthétique, ont été constantes. Jusqu’à atteindre aujourd’hui 2 500 mètres carrés sur trois niveaux, alors que la prochaine extension est d’ores et déjà programmée. « Nous sommes devenus ce que les spécialistes appellent dans leur jargon, une destination spa. » Et bien que le nombre d’accès soit limité afin que les clients de l’hôtel trouvent calme et sérénité, la Cheneaudière propose aussi des accès « day spa » en journée, matinée ou soirée, ainsi que des créneaux baptisés « bulles dernière minute », accompagnés d’un buffet adapté au moment de la visite. Instants gourmands particulièrement appréciés, permettant de conjuguer le luxe en mode détente.

Top suites à succès

« Ce premier palier de la reconquête nous a permis d’enclencher un cercle vertueux et de viser la montée en gamme », poursuit Nicolas Decker, dont l’établissement passe de trois étoiles à quatre, puis cinq en 2017. Une ascension soutenue par des investissements constants et un soin particulier apporté à chaque détail. Ainsi, les désormais quarante-cinq chambres de la Cheneaudière bénéficient-elles toutes d’une décoration soignée, à l’instar des célèbres « Top suites » dont la première, inaugurée en 2014, a rapidement été suivie de deux autres, tant le succès a surpris jusqu’à ses

« Nous sommes devenus ce que les spécialistes appellent dans leur jargon, une destination spa. »
Nicolas Decker (propriétaire-dirigeant) et Jean-René Grau (directeur)

initiateurs. Les raisons de cet engouement ? Espace, décoration millimétrée et terrasse panoramique équipée d’un bain bouillonnant ne sont là que des pistes… Mais qu’elle soit « panoramique » ou moins perchée, à la Cheneaudière, aucune chambre n’est en reste question confort : literie haut de gamme, meubles sur mesure, télés miroirs ou escamotables pour dégager la vue, moquette duveteuse, pour certaines en cachemire, salles de bain hyper spacieuses, toilettes japonaises et coins coiffeuses à chaque fois que les dimensions de la chambre le permettent, tout a été soigneusement pensé avec l’architecte d’intérieur. Attenante à l’hôtel, la Villa François, ancienne maison de famille, regroupe quant à elle cinq suites toutes communicantes permettant d’accueillir, au besoin, jusqu’à quinze personnes sur 300 mètres carrés. « Tout cela n’est pas nécessairement visible au premier coup d’œil, mais cette attention au détail, c’est toute notre vie ! Pour monter en gamme, il faut que les prestations suivent. Ainsi prêtons-nous une attention toute particulière aux matériaux, à la domotique, au design… » Une rigueur qui s’applique jusqu’au parking, avec une largeur de place inégalée et pas moins de treize bornes de recharge de 11 et 22 kW. « Mais sans la qualité du service, le détail n’est rien ! » tient toutefois à préciser Nicolas Decker. « Tous les clients ne prêteront pas attention à un fauteuil de designer suédois ou à la forme étudiée d’un couteau à beurre. Un accueil prévenant et non feint, lui, est perceptible par tout le monde ! » Pour

atteindre cet ultime palier d’exigence, le dirigeant de la Cheneaudière veille tout particulièrement, depuis son arrivée, à la qualité de vie au travail. « L’empathie ne se force pas. Il faut attirer des gens compétents et leur donner envie de sourire. »

À la Cheneaudière, pas une année sans projet. L’établissement qui compte de nombreux espaces de restauration à la décoration et à l’atmosphère variées selon la météo ou l’heure du jour – ainsi des boiseries et des plafonds végétalisés, de l’immense terrasse du salon Calixte donnant sur la forêt environnante, du cosy-bar avec ses cheminées à vapeur et son billard –vise là aussi une marche supplémentaire. L’hôtel de Colroy-la-Roche accueille deux restaurants ouverts en soirée, l’un dit « gourmand », l’autre « gastronomique », placés sous la houlette du jeune chef colmarien JeanPaul Acker, au parcours déjà bien fourni. Chef et dirigeants ne cachent pas leur ambition de reconquérir une étoile au guide Michelin. Nicolas Decker l’assure : « Quelques travaux sont à prévoir dans le restaurant gastronomique. » Un havre de trente couverts dont l’atmosphère à la fois chic et intime saute pourtant déjà aux yeux.

Atmosphère luxueuse, mais décontractée

« Aujourd’hui, notre clientèle est à 70 % française. Beaucoup nous découvrent par le biais d’un coffret cadeau, signe que l’établissement a plu, puisqu’on n’hésite pas à l’offrir » aime à rappeler le propriétaire. « La

moyenne d’âge de nos visiteurs a aussi tendance à rajeunir » se réjouit de son côté Jean-René Grau. « Et même si nos clients fortunés retrouvent à la Cheneaudière tous les codes du luxe, d’autres, moins habitués à ce type de standing, n’hésitent pas à casser leur tirelire pour s’offrir une nuit dans une Top suite. Ils ne sont pas décontenancés par l’atmosphère certes luxueuse, mais décontractée. » À noter d’ailleurs que l’établissement accueille de nombreuses demandes en mariage. Au point d’avoir imaginé, pour suivre un mouvement qu’ils n’ont pas initié, des scénarios dédiés dans certaines chambres, voire prochainement un site internet. Sur quelques tables du restaurant gourmand, un dispositif secret, que le convive peut actionner via un bouton discret, permet d’escamoter un petit objet… de la taille d’un écrin à bijou ! Pour penser à ce genre de détail, Nicolas Decker et Jean-René Grau le savent : il faut certes un peu d’imagination et l’appui d’une bonne équipe. Mais surtout, savoir écouter ses clients.

LA CHENEAUDIÈRE • HÔTEL SPA 5*

3, RUE DU VIEUX- MOULIN À COLROY- LA- ROCHE

03 88 97 61 64 (HÔTEL)

03 88 47 23 16 (SPA)

CHENEAUDIERE.COM

Luxe et tranquillité

À l’image du nord de l’Alsace qui cache bien son jeu et recèle des trésors insoupçonnés, les Gîtes de la Karlsmühle ne laissent rien paraître depuis la modeste route en sortie de Gœrsdorf. Le haut portail d’acier en impose et masque la vue. Seul le fa îte d’un toit à deux pans et lucarnes à capucine s’offrent au promeneur curieux, laissant imaginer la suite… Mais quelle suite !

Car le mécanisme d’ouverture une fois actionné par Christine Haar, la maîtresse de maison qui se fait fort d’accueillir ses hôtes, ce qui surprend d’emblée, c’est l’espace. Un parc immense de trois hectares, bordé tout au bout, là où l’œil en viendrait à se perdre, d’arbres immenses probablement centenaires qui ondulent au vent.

Devant vous, un sentier guide vos pas en serpentant jusqu’à l’entrée de la maison qui sur sa longueur mélange les styles. Passez le parking gravillonné bientôt équipé de bornes de recharge et le terrain de pétanque au sol aussi ratissé qu’un jardin zen, et vous verrez, de part et d’autre de l’entrée, face à la baie vitrée, une pergola moderne abritant un jacuzzi ainsi que la cabine enveloppée de bardage noir du sauna.

« Avec Didier, mon mari, nous habitons la maison qui se trouve juste derrière. Il s’agit d’un ancien moulin de 1846 », explique la propriétaire des lieux. Sur leur terrain, passe la bouillonnante Sauer au débit ma îtrisé par une écluse à l’ancienne. « Nous en avons la gestion » , détaille Christine. « Cela demande pas mal d’huile de coude… » Certes, mais ajoute le charme d’un cours d’eau au lieu. Et sa musicalité.

100 mètres carrés minimum Deux ans de travaux auront été nécessaires au couple pour transformer cette immense demeure inoccupée à l’architecture atypique en quatre gîtes ultra confortables. « À l’intérieur, il n’y avait rien. On voyait les tuiles du toit ! » Il aura fallu décloisonner, créer des ouvertures, des planchers et des fenêtres, isoler, puis décorer… Que du lourd. Et pourtant, on peine à se figurer l’étendue du chantier en pénétrant à l’intérieur, tant l’harmonie des teintes et des finitions domine. Référenc és sur de nombreux sites de voyages, Les Gîtes de la Karlsmü hle sont les seuls gîtes 5 épis en Alsace pour Gîtes de France. Une référence ! En parcourant les espaces, on comprend aisément pourquoi. D’une surface de 100 mètres carrés pour les plus petits, chacun des quatre g îtes a des allures de vaste appartement cossu. Équipés de cuisines de premier ordre, les salles de bain spacieuses avec douches à l’italienne et double vasque sont à l’avenant. Même topo pour les terrasses privatives, dont l’une dispose même de son propre jacuzzi. Les salons sont décorés d’immenses canapés confortables, et chaque chambre dispose d’une télé ainsi que d’une literie haut de gamme et alsacienne (Diroy, à Bouxwiller), vosgienne pour le linge de lit... Bref, de véritables prestations hôtelières, avec un supplément charme qui n’a rien de standardisé. En guise de touche finale : moquettes moelleuses et objets de décoration habillent chaque gîte à la hauteur sous plafond parfois vertigineuse, toujours baigné de lumière. Ainsi, le gîte Madeleine (100 mètres carrés pour deux personnes) dispose d’un lit king size en mezzanine et d’un salon dans une tourelle. Le gîte Jacques se veut un véritable havre de tranquillité pour une famille de quatre personnes, tandis que le gîte Thérèse peut accueillir jusqu’à sept personnes, grâce à l’adjonction toujours possible d’une chambre communicante. Charles, lui, aura des allures de vaste suite raffinée avec lit en mezzanine et vue sur le moulin depuis la terrasse. Petit plus non négligeable : tous les gîtes sont climatisés, équipés de wifi très haut débit et ouvrent accès à une piscine intérieure chauffée, ainsi qu’au jacuzzi et au sauna extérieurs.

Deux ans de travaux auront été nécessaires au couple pour transformer cette immense demeure inoccupée à l’architecture atypique en quatre gîtes ultra confortables.

Discrétion et petites attentions

Ouverts depuis cet été, Les Gîtes de la Karlsmühle ont suscité à chaque visite la surprise et l’étonnement. Au point que certains hôtes n’ont d’ailleurs pas hésité à prolonger leur séjour, tandis que leurs enfants remplissaient le livre d’or d’éloges ! D’autant moins étonnant que Christine sait y faire pour rendre un séjour en tout point inoubliable : panier petit déjeuner sur demande, livraison de courses à l’arrivée grâce au drive du Super U de Hœrdt, carte des vins ou produits traiteur sur demande… Disponibles sans se montrer envahissants, les hôtes de la Karlsmühle dispensent leurs conseils et bons plans de balades, à pied ou à vélo, ainsi que leurs idées de restos. Les environs n’en manquent pas !

LES GÎTES DE LA KARLSMÜHLE – MOULIN 1846

1, KARLSMÜHLE, ROUTE D’OBERDORF-SPACHBACH

À GŒRSDORF

06 06 77 43 14

MOULIN -1846.ALSACE

Profil + pour vos menuiseries extérieures, vos portes intérieures mais également portails, clôtures et pergolas. Notre équipe professionnelle et dynamique saura vous conseiller, vous écouter, gérer et mettre en œuvre vos projets

Christine et Didier Haar

Pour les amoureux de la chine

En venant de Haguenau, la route se fait de plus en plus belle. Les paysages doux et vallonnés dessinent une palette en vert et or. Passé le joli village de Mietesheim – connu pour la fabrique Alélor et la brasserie Les Semblables –, on découvre la silhouette de carte postale de la commune d’Engwiller, son clocher et ses coquettes maisons alsaciennes. Entre l’Alsace Verte et le Pays de Hanau, cette porte d’entrée dans le parc naturel régional des Vosges du Nord mérite vraiment le détour pour découvrir une Alsace authentique et préservée.

Un joyeux mélange de styles Fièrement campée sur la place d’Échauffour, une bâtisse de 1729 du beau bleu de Hanau. Rénovée patiemment par les parents de Florence durant près de deux décennies, elle a été labellisée par la Fondation du patrimoine en 2008. Tuiles « biberschwanz », chanvre, galerie de bois avec balustres sculptés... tout a été remis à neuf dans les règles de l’art côté habitation. Sous le somptueux magnolia, les bancs anciens, les jouets d’enfants, les brocs émaillés et les outils de vigneron semblent là depuis toujours et apportent une âme à la cour pavée.

Côté place, c’est la plus charmante des brocantes, dans la grange d’une maison alsacienne. Côté jardin, c’est une tiny house qui ouvre tout juste ses portes pour les citadins en mal de campagne. À l’origine de ce lieu, la P’tite Broc, il y a Florence Rilliard, chineuse invétérée et décoratrice.

Avec 300 m2 d’exposition, je ne suis pas au bout de mes surprises, guidée par le chat « Oki le brocanteur ». La première pièce, dans l’esprit d’un atelier, renferme un joyeux bric-à-brac qui mêle toutes les époques : verres Arcopal, tasses Viandox, cartons publicitaires, ensembles à épices en céramique, petits meubles vintage… Je ne sais plus où donner de la tête. La seconde pièce regorge d’objets plus anciens : linge de maison, boîtes en fer, ustensiles de cuisine et vaisselle, mis en scène comme dans une salle à manger alsacienne. Enfin, abrité sous la grange, l’ancien garage recèle une foule de petits meubles, une magnifique collection de dames-jeannes et des outils en tous genres. « La brocante, c’est de famille, j’ai toujours chiné avec mes parents. Mais depuis que j’ai de la place, ma quête a pris d’autres proportions » s’amuse Florence. Formée à l’histoire de l’art et à la décoration d’intérieur, la brocanteuse a du goût, et l’art de créer des ambiances, qu’elle renouvelle régulièrement. « Je ne chine que ce que j’aime. Un peu partout… chez d’anciens brocanteurs, sur internet, à Paris, dans le Perche où j’ai vécu dix ans. »

Une nouvelle vie

C’est la vie qui a poussé Florence à revenir en Alsace, après vingt ans passés entre Paris et Bordeaux. « La même année, j’ai eu un grave accident qui m’a clouée sur un lit d’hôpital trois mois, j’ai perdu ma mère, puis mon père quelques mois plus tard. » Une série très noire qui l’amène à se questionner sur sa vie d’agent immobilier, laquelle la rend trop peu disponible pour sa fille et la tient éloignée de ses racines. « J’héritais de cette maison magnifique, que j’avais moi-même trouvée pour mes parents il y a vingt ans. Il fallait absolument faire quelque chose de ce lieu, le faire vivre ! La

Florence Rilliard

brocante et la décoration d’intérieur sont venues comme une évidence. » Pour rénover la grange, elle se rapproche de l’ASMA, l’association pour la sauvegarde de la maison alsacienne, trouve des artisans et quelques bras pour lui prêter main-forte. « Il y a de la solidarité dans le village. Sans doute parce que mes parents s’étaient pas mal investis dans la vie locale et que certains habitants ont à cœur de préserver leur patrimoine. »

Week-end insolite

Depuis septembre, pour compléter ses activités, Florence a ouvert sa « Hissele », un gîte insolite, à l’abri du potager et d’un bel arbre, loin de tout vis-à-vis. « J’adore les tiny house, ces petites constructions à mi-chemin entre la roulotte et la maison qui roule. Quand j’ai rencontré Laurent Fenninger, un fabricant passionné, mon rêve a pu se concrétiser. » D’inspiration alsacienne, du même bleu que la maison principale, cette « cabane » de 20 m2 tout confort se fond dans le décor. L’intérieur, en bois clair, cultive l’esprit brocante. En mezzanine, deux chambres permettent de loger une petite famille qui s’endormira la tête dans les étoiles. Une belle terrasse complète ce cocon, ainsi qu’un bain nordique chauffé au bois. « Chacun peut décider d’allumer lui-même son feu ou d’arriver quand l’eau est à bonne température ! » Pas de doute, pour une prochaine escapade en Alsace du Nord, mon nid douillet est tout trouvé. Entre randonnées aux châteaux de Schoeneck ou du NouveauWindstein, route des vins, balades à vélo, bonnes tables de Niederbronn-les-Bains et de Pfaffenhoffen… le programme est tout trouvé. Avec en prime l’assurance de dénicher de nouvelles trouvailles dans cette brocante qui se renouvelle sans cesse. Mais chut !

LA P’TITE BROC DU PAYS DE HANAU (OUVERTE LE DIMANCHE, TOUS LES QUINZE JOURS : DATES SUR FACEBOOK) ET LE GÎTE « HISSELE » 8, PLACE D’ÉCHAUFFOUR À ENGWILLER 06 15 91 26 12

La tiny house « Hissele »

Objectif : faire agir

Le Parc animalier de Sainte-Croix l’a vu naître et grandir. Depuis septembre 2023, Lucas Singer est directeur adjoint du parc fondé par son grand-père et dirigé par son père. En cette rentrée, il évoque son parcours, les chantiers en cours et les projets à venir pour le premier parc de faune européenne en France, véritable lieu de conservation et d’éducation à la biodiversité dans tous ses aspects qui accueille chaque année quelque 350 000 amoureux de la nature.

Vous représentez la troisième génération de Singer qui s’occupe du Parc animalier de Sainte-Croix. Quels sont les premiers souvenirs que vous gardez de ce lieu ?

C’est difficile de choisir un premier souvenir quand on est né quelque part. Je suis strasbourgeois, mais depuis tout jeune, j’ai passé mes week-ends et mes vacances au parc. J’y ai travaillé chaque été en tant qu’animalier, mais aussi à la plonge, à la restauration, à la boutique... Énormément de souvenirs se sont construits avec les équipes du parc, dont certains membres sont encore là aujourd’hui. Ce qui m’a marqué également, c’est l’évolution de la faune et de la flore. Au début des années 2000, il y avait déjà des étangs, mais on arrivait encore à voir tout autour. Depuis, la végétation a tellement poussé que ce n’est plus possible. C’est impressionnant. On observe un véritable retour de la nature sur le site.

Était-ce une évidence pour vous de prendre la relève familiale ? Pas du tout. Je n’avais pas pour objectif de travailler au Parc animalier de Sainte-Croix, même si je n’étais pas fermé à l’idée. Au départ, je me dirigeais vers l’entreprenariat. J’ai lancé plusieurs projets, notamment dans l’e-sport. Il y a quatre ans, nous avons eu l’idée avec mon collègue Hugo de monter le projet de la Ferme des Vents, un projet de ferme agroécologique qui se veut innovant et inspirant, pour remettre la biodiversité et le sauvage au cœur de l’humain et de l’agriculture. On a travaillé sur la problématique en commençant par une phase de recherche, d’apprentissage, d’analyse du terrain… Ce projet m’a beaucoup lié à Sainte-Croix, en me faisant comprendre que sur les questions d’agriculture, de biodiversité, de climat, il y avait encore beaucoup de choses à faire ici.

Votre père Laurent évoquait la volonté de faire évoluer le parc vers une « start-up de l’écologie ». Quels sont les grands axes de ce projet ?

Le Parc animalier de Sainte-Croix a toujours été une sorte de « start-up de l’écologie ». Au départ, il s’agissait

de terres agricoles converties en parc animalier qui accueille aujourd’hui plusieurs centaines de milliers de visiteurs par an. Respecter la nature tout en étant ouvert à un tourisme de masse nécessite de trouver le bon équilibre. Depuis plus de quarante ans que le parc existe, on a développé notre connaissance des étangs, des forêts, des prairies, des espèces qu’on héberge. La conservation ne se résume pas à la réintroduction d’espèces. Il faut déjà se demander pourquoi ces espèces ont disparu. Globalement, c’est pour deux raisons : soit parce qu’on a fait disparaître leur milieu naturel, soit parce que la présence humaine est trop importante pour pouvoir cohabiter. Si on n’a pas une vision à 360 degrés de la conservation, ça ne peut pas marcher. Nous sommes « une start-up de l’écologie » car on parle de préservation mais aussi de reconstruction des milieux naturels. Comment renaturer l’agriculture, nos forêts, nos jardins, à différentes échelles. Comment réussir à concilier vie humaine et nature. Ce sont toutes ces questions que nous nous efforçons d’appréhender.

Vous vous êtes lancé dans la reconstruction d’une maison traditionnelle mosellane qui fera office de porte d’entrée à la nouvelle Ferme de Gérald. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce chantier spectacle ?

La Maison d’Yvonne est un projet de conservation d’une bâtisse traditionnelle mosellane vieille de 300 ans qui a été démontée pièce par pièce à Mittersheim avant d’être remontée au parc, dans les règles de l’art et avec les techniques d’antan, mêlées aux technologies d’aujourd’hui. Les maisons lorraines à pans de bois ont cette spécificité de pouvoir être démontées et remontées, ce qui permet de les déplacer. C’est un bâtiment éco-construit qui va pouvoir accueillir du public. On parle de la Maison d’Yvonne, mais ce que les gens ignorent, c’est que 90 % des bâtiments installés sur le parc sont issus de la « récup ». On a la chance d’avoir les prestataires pour pouvoir le faire.

Nous ne menons pas une conservation « zoologique », mais de « naturalistes ».

Hormis l’aspect sauvegarde du patrimoine, quelle sera la fonction de la Maison d’Yvonne ? L’objectif est que dès 2025, elle serve à abriter l’École de la Nature de Sainte-Croix. On y trouvera des salles de classe qui accueilleront tous les types de public : scolaires, entreprises, familles… pour former, instruire, et aller plus loin dans les domaines liés à la biodiversité et à la conservation. Évidemment, tout le parc est déjà d’une certaine manière une « école de la nature », puisque nos équipes y forment chaque année 25 000 scolaires sur le terrain, mais la Maison d’Yvonne sera le lieu emblématique pour parler de la démarche de Sainte-Croix et de nos actions qui dépassent celles d’un parc animalier. Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir un programme pédagogique réfléchi et qui fasse sens. Nous travaillons avec deux médiatrices scientifiques qui ont mis en place un programme ayant des objectifs de résultats. Par exemple, les élèves qui jusqu’ici ne venaient qu’une journée pourront revenir toute une semaine, à l’image d’une classe verte, pour approfondir les sujets, tandis que les entreprises qui voudront se former à une thématique, telle que le climat par exemple, pourront venir deux, trois jours et être « éduquées » sur les pratiques responsables. Le but étant d’apporter

aux gens le bénéfice du « savoir » et de l’expertise de Sainte-Croix. Construite en 1723, la Maison d’Yvonne servira également à parler des pratiques de nos ancêtres qui avaient un impact carbone plus bas que le nôtre, mais aussi du fait qu’il y avait une diversité incroyable dans leurs jardins, qu’ils produisaient leur propre nourriture. Il y a beaucoup de choses à apprendre de leur mode de vie et de leur façon de cohabiter avec la nature.

La nouvelle Ferme de Gérald, trois fois plus grande que l’ancienne, projette d’être un véritable lieu de pédagogie. Offrir une ferme vivante de cette envergure aux visiteurs, est-ce une sorte d’hommage à votre grand-père agriculteur ? À mon sens, l’hommage à Gérald ne se limite pas à la ferme, mais à toute la thématique de l’agriculture, à la continuité de ses missions. Là où la Ferme des Vents est une ferme pilote où l’on va aller chercher de nouvelles solutions, la Ferme de Gérald sera un vrai lieu de sensibilisation du grand public aux notions de transition agricole. Avant même de créer le parc, Gérald était un véritable militant qui a fait beaucoup de choses pour l’agriculture. Chaque zone du parc transmet des messages à plusieurs niveaux. Sur la

thématique de l’agriculture, par exemple, on va faire comprendre des notions simples aux enfants tel que le rôle d’une racine, ou ce qui fait qu’un sol est sec ou non, et comment cela influe sur les cultures, puis on va aller plus loin pour les adultes, sur les origines de l’agriculture, sur les différents modèles existants. On est toujours dans le « positif ». Il y a beaucoup de solutions qui existent, il faut juste les faire connaître.

C’est notre rôle de les mettre en lumière.

Autre nouveauté au Parc animalier, une volière de 650 m2 a été installée sur l’île et l’étang des Cormorans, en milieu naturel. C’est une première en France.

L’univers de Néo a été étendu avec un nouveau parcours d’aventures de 6 000 m2. Quel rôle le petit explorateur occupe-t-il pour le parc ?

Tous les sujets dont je vous parle sont à mon sens passionnants, mais il faut se rendre à l’évidence : les

C’est un parfait exemple de notre vision à 360 degrés de la conservation. On ne se contente pas d’accueillir un couple de pygargues, on va réfléchir à comment dessiner un milieu plus favorable à l’espèce, en étudiant comment ils font pour nicher, en suivant grâce à des balises leurs trajets « au naturel », en analysant leurs comportements. À Sainte-Croix, tous les projets se font collectivement. Dans le cas que je viens de citer, c’est le parc des Aigles du Léman, porté par un passionné du pygargue, qui a lancé ce projet. Il s’est aperçu que l’homme avait pris toute la place en France, laissant très peu d’endroits au pygargue pour se poser, d’autant plus que c’est un animal très farouche. Ainsi, dans la technique d’élevage et de relâcher, il faut faire en sorte que le pygargue s’habitue à l’humain, non pas pour que celui-ci puisse le caresser, mais pour que l’oiseau tolère sa présence. C’est toujours une réflexion globale, un suivi scientifique de l’espèce dans son milieu naturel... Au parc, nous ne menons pas une conservation « zoologique », mais de « naturalistes ». Et c’est pour cela aussi qu’on a la chance de pouvoir s’entourer de multiples partenaires dans chacune de nos actions. Nous travaillons notamment avec le Conservatoire d’espèces naturelles sur la renaturation de nos étangs, ou avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui a référencé plus de 225 espèces sauvages sur le parc. Le pygargue se réinstalle en France et l’objectif principal du programme est d’avoir 80 individus relâchés dans le milieu naturel d’ici 2030.

Lucas Singer, directeur adjoint du Parc animalier de Sainte-Croix

loups et les pandas roux font davantage rêver que le pygargue ou les 220 autres espèces sauvages présentes sur le parc, même si j’aimerais qu’un jour plus de gens se rendent compte de la richesse que cela représente. Si nous voulons continuer à émerveiller nos visiteurs, nous sommes obligés de dynamiser le parc chaque année en proposant des nouveautés. Pour autant, nous ne sommes pas des « collectionneurs » d’animaux, chaque espèce fait sens dans notre programme, donc nous n’allons pas adopter un ours polaire ou un tigre pour continuer à attirer le public, mais chercher à nous réinventer sans arrêt. Aujourd’hui, les gens adorent

le sentier des cabanes, les pirogues, le parcours pieds nus. Ce sont des attractions qui datent de 2010 et nous voulions, avec ce nouveau parcours, renforcer ce côté ludique qui plaît beaucoup. D’un point de vue pédagogique, Néo est un gamin mosellan de 10 ans qui est notre ambassadeur de la biodiversité. Il ramène de ses voyages des découvertes et expériences à partager. Au parc, on accueille des espèces issues de la biodiversité mondiale pour parler de sujets plus larges que ceux de nos écosystèmes et territoires. Dans les prochains temps, nous voulons « rafraîchir » ce personnage et le mettre en avant. Il va notamment

ramener les pratiques « low tech » de ses voyages, c’està-dire les technologies utiles, accessibles et durables, le plus souvent inventées dans des pays en voie de développement. Aussi, cet hiver, Néo sera au cœur d’un spectacle son et lumière dans lequel il partira à la recherche de l’hiver à travers un parcours de 1,5 kilomètre. Décliné en seize ateliers féériques et éco-conçus, on y parlera de biodiversité et de climat, des raisons de la disparition de l’hiver et des façons de le ramener.

Depuis sa création, le parc sensibilise ses visiteurs au respect que l’on doit aux animaux et à la nature. Aujourd’hui, vous souhaitez engager davantage le public dans l’action.

Nous allons faire ce qu’on a toujours fait, mais en déplaçant les curseurs. Mon grand-père n’était pas « écolo » – personne n’était écolo dans les années 1960 –, mais dans la forêt, un trajet qui nous prenait cinq minutes lui prenait une heure, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de regarder la petite bête, l’oiseau… Il est tombé amoureux de l’observation de la nature et il a toujours expliqué avoir créé le parc de Sainte-Croix avec l’espoir que les gens, en voyant les cervidés et les oiseaux qui se seront réinstallés ici, s’émerveilleraient et que tout irait mieux. C’était génial comme vision ! Mais pour le grand public, cela ne suffit pas, il faut aller plus loin, être dans le « faire agir ». Concrètement, on continuera la sensibilisation aux animaux, mais ce n’est pas parce qu’on apprend à faire la différence entre un daim et un cerf qu’on agit pour la nature. Ce qu’on veut faire, c’est pousser les gens vers des actions concrètes. En travaillant en partenariat avec les associations et des médiatrices scientifiques, on veut être plus militants, construire un discours efficace et d’actualité, donner les clés de compréhension au public et l’inciter à agir. Ça peut être par un don financier, mais c’est beaucoup plus large que ça. Cela peut passer par la signature d’une pétition, l’incitation à refleurir les balcons en ville pour « nourrir son abeille », ou l’installation d’une mare si on vit à la campagne... Nous allons créer une communauté d’ambassadeurs qui sera initiée en septembre et qui accueillera tous les gens qui veulent se lancer des défis concrets. Nous allons utiliser notre visibilité et servir de relais entre le grand public et les associations avec lesquelles nous travaillons et qui ont besoin de recruter du monde pour des actions précises. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons été bons sur la sensibilisation du public pendant la visite du parc. Désormais, nous voulons travailler sur l’après, avoir de l’impact, afin que ce qui a été appris au parc soit appliqué et concrétisé par la suite.

PARC ANIMALIER DE SAINTE- CROIX

ROUTE DE SAINTE- CROIX À RHODES 03 87 03 92 05 PARCSAINTECROIX.COM

Fromages frais • Pâtes molles

Pâtes pressées • Raclette

Crèmerie • Apéritif

2, rue de la Gare Neubourg à Neubourg • 09 54 28 57 34

LE GAVEUR DU KOCHERSBERG

FERME NONNENMACHER

Eleveur & Gaveur - Foie Gras d’Alsace

Spécialités de Canard - Fabrication Maison

Vente à la ferme - Asperges d’Alsace

Vente à la ferme

Du lundi au samedi de 8h30 à 12h et de 13h à 19h sauf lundi 18h30 et samedi 17h

14 route de Hochfelden à Woellenheim — 03 88 69 90 77 gaveur-kochersberg.fr

• Vins

• Spiritueux

• Épicerie fine

• Paniers garnis

• Coffrets cadeaux

• Cours de dégustation

8, rue Raymond Poincaré • Bischwiller 03 88 07 16 95 • pepitesdevin anne@pepitesdevin.fr

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Le Pays de Niederbronn vu par Alain Trautmann

Où ? La colline du Hungerberg

Ici, à 400 mètres d’altitude, on a une vue à 360 degrés sur les Vosges du Nord, la vallée de Saverne et la Forêt-Noire. J’y vais parfois me ressourcer durant la pause de midi. Sur la route, on peut découvrir le beau village de Mietesheim, sa forêt, les rives de la Zinsel. Dépaysement garanti.

Actu

—Extension du bâtiment de production, conditionnement, stockage, bureau et boutique de vente de 1 500 m2 —Développement de la « Moutarde forte de Strasbourg » depuis le 01/10 : nouvelle recette de moutarde extra forte pour le marché français.

—Vainqueur du Grand Prix de Cuisine Actuelle, remis le 03/10/2024 pour notre sauce Burger dans la catégorie « Sauce qui veut ». alelor.fr/domaine-terres-rouges.net

Bonnes adresses

Le Repère « Chez Ludo » Chez Ludovic Luttmann et sa femme Fanny, c’est un peu ma cantine, j’y vais deux fois par semaine ! C’est un repaire chaleureux et gourmand pour toutes les générations confondues du village et alentour. On y déguste des viandes maturées de premier choix, bouchées à la reine, rognons de veau, le « fameux burger du Repère »… mais aussi des pizzas et tartes flambées tous les soirs, et il y a un afterwork tous les vendredis et même deux chambres d’hôtes ! — 24, rue Principale à Mietesheim 03 68 03 39 15 Facebook le Repère « Chez Ludo »

Auberge Aux Deux Clefs Loïc Régnier réalise une cuisine inventive et festive, méditerranéenne. Il faut goûter absolument sa bouillabaisse les jeudis soir ! Loïc et sa femme Angela ont également cinq chambres d’hôtes dans un écrin de nature, à deux pas du restaurant. Une institution ! — 21, route de Bitche à Mertzwiller 03 88 90 13 20 auberge-auxdeuxclefs.fr

Hôtel, restaurant et spa Muller C’est la troisième génération de cette table gastronomique d’inspiration alsacienne. Pierre Muller y partage sa passion de la chasse et du gibier. Et on peut même profiter d’un bel espace dédié au bien-être… C’est le long du ruisseau du Falkensteinerbach, au cœur de la cité thermale de Niederbronn. Un refuge ! — 16, avenue de la Libération à Niederbronn-les-Bains 03 88 63 38 38 hotelmuller.com

La tour du Grand Wintersberg À 581 mètres d’altitude, cette tour de 25 mètres de haut offre une vue panoramique sur le massif des Vosges du Nord, la Forêt-Noire, le proche Palatinat et parfois, on peut même apercevoir la cathédrale de Strasbourg ! C’est au-dessus de Niederbronn et c’est le plus haut sommet des Vosges du Nord…

Découvrez l’expérience unique de notre restaurant animé par la passion d’un couple pour la gastronomie.

Venez vous sentir comme chez vous et savourez des instants gourmands inoubliables avec nous...

1, Place d’Armes — Haguenau | 03 90 55 04 71 restaurantlejacques.fr

Découvrez nos 4 Gîtes d’exception au cœur du parc régional des Vosges du Nord dans un grand parc arboré, au bord de la rivière.

Un séjour haut de gamme placé sous le signe du bien-être dans la nature pour une parenthèse de sérénité à l’abri des regards.

1, Karlsmühle à Gœrsdorf – 06 06 77 43 14 – moulin-1846.alsace

Le chef Jacques Reibel
© Christoph de Barry

Le Kochersberg vu par Audrey Nonnenmacher

Où ? Le Langabwand

C’est une terre agricole entre Wœllenheim et Willgottheim.

J’ai grandi sur ces parcelles, je suis une enfant de la terre. D’ici, on a une superbe vue sur le mont Kochersberg, le télégraphe Chappe mais aussi sur nos canards en liberté et nos fruits et légumes !

Actu

—« La Ferme en fête ! » Portes ouvertes les 12/13 octobre, visite de la ferme, dégustation de nos produits et de tartes flambées aux grattons, ambiance musicale, sans réservation ! —Préparation de la production pour les fêtes de fin d’année. gaveur-kochersberg.fr

14, route de Hochfelden à Willgottheim 03 88 69 90 77

Bonnes adresses

Auberge du Kochersberg

De jeunes cuisiniers viennent de reprendre ce restaurant fermé depuis quinze ans. Trésors de l’agriculture locale, de la chasse saisonnière à la pêche en rivière, en passant par l’élevage alsacien biologique… Un « paleron de veau confit douze heures à la Licorne Black » ou des « Fleischschnake au gibier de nos forêts », ça vous tente ? 38, route de Saessolsheim à Landersheim 03 67 99 38 22 aubergedukochersberg.fr

L’Oie gourmande

Chez Olivier et Sandrine Schmidt, il faut goûter les spécialités de canard dont la fameuse choucroute et les tartes flambées qui sont délicieuses ! C’est aussi un vrai petit musée dédié aux objets quotidiens d’antan. En novembre, on y fête les célèbres cochonnailles avec orchestre – tradition si chère au cœur des paysans –et servies en costumes alsaciens. 51, rue Principale à Willgottheim 03 88 69 90 65 oiegourmande.fr

À la Vignette

C’est une brasserie-restaurant familiale depuis 1903. Julien Heimburger, le fils, prépare parfaitement la tête de veau sauce gribiche, le bibeleskaes de nos fermes, les galettes de pommes de terre, le poulpe en persillade façon grand-mère… et dans des proportions généreuses !

1, route de Saverne à Schnersheim 03 88 69 77 85 alavignette-heimburger.fr

Le mont Kochersberg

Un sentier de 8 kilomètres mène à ce mont de 302 mètres qui est la colline la plus élevée entre la Souffel et la Zorn. Il offre tout au long du parcours des panoramas magnifiques sur la plaine d’Alsace, Strasbourg et sa cathédrale, les Vosges et la Forêt-Noire. Au sommet, se trouve l’emblématique télégraphe Chappe, réplique de la pièce d’origine ! Lieu de départ : salle des sports, rue Principale à Willgottheim

Romy’s café

1 rue des Seigneurs

67330 BOUXWILLER

Ouvert du mercredi au dimanche de 8h00 à 17h30

06 68 93 33 74

Boissons, gâteaux & décoration rythmés par les saisons

Fait localement & avec amour

Du mardi au jeudi : 11:30-14:30 et 18:30-23:00

Vendredi : 11:30-14:30 et 18:30-01:30

Samedi : 18:30-01:30

Dimanche & lundi : Fermé

Le Pays de Haguenau vu par Mathieu

Où ? La forêt de Neubourg

Je me promène souvent ici avec mes enfants, sur ce sol sablonneux, jusqu’à ce petit pont au-dessus d’un ruisseau. C’est juste à côté de chez moi et c’est là où j’ai fait mes photos de mariage !

Actu

—Nouveau fromage au lait de brebis. —Médaille d’argent au Concours international de Lyon pour la raclette chorizo. les-fromages-de-mathieu.fr 2, rue de la Gare à Dauendorf 09 54 28 57 34

Bonnes adresses

Restaurant À l’Étable

Des plats rustiques, simples, généreux, et sans chichis, à l’arrière d’un corps de ferme situé en face de l’église. Mention spéciale pour la tarte flambée à l’ancienne et son lard paysan au goût inimitable ! — 8, rue principale à Dauendorf 03 88 09 00 52

Facebook Restaurant A l’Etable Dauendorf

Le Geiersberg

C’est le nom donné au sommet de la colline qui surplombe le village de Dauendorf. Il est à 261 mètres d’altitude et offre un très beau point de vue sur le pays de Hanau, les Vosges du Nord, la forêt de Haguenau et l’Outre-Forêt.

Le Comptoir des Loges

Un endroit chaleureux et convivial, à deux pas du théâtre de Haguenau... Ils travaillent les produits locaux. Nous leur fournissons nos fromages pour leurs burgers 100 % faits maison et leurs salades. De belles viandes aussi et des tapas servies à toute heure ! — 12-14, rue Georges Clemenceau à Haguenau 03 88 73 89 19 lecomptoirdesloges.fr

Piste cyclable

Schweighouse-Pfaffenhoffen

Nous avons l’habitude d’emprunter cette piste en famille, elle est très calme et reposante, traverse la forêt, cela nous « aère la tête » et il n’y a pas de dangers pour les enfants…

Romy’s café

Mention spéciale pour leurs cafés latte mousseux décorés de motifs aériens et leurs tartes généreuses et régressives. Emma Burger et Étienne Fritsch se fournissent chez nous en fromage blanc qu’ils agrémentent de granola et de fruits frais pour les petits déjeuners, mais aussi en lait et en beurre pour certaines de leurs pâtisseries et leurs cookies qui sont à tomber par terre ! — 1, rue des Seigneurs à Bouxwiller 06 68 93 33 74 Instagram @cafe.romys

Cuisine chic et tendance dans une ambiance cosy

- Spécialité buewespatzles -

Petit déjeuner - Cuisine en continusur place ou à emporter

25, rue de la Redoute à Haguenau | 03 90 55 06 67

rest_othurot O’ Thurot

1, Pont du Rhin à Drusenheim (face au bac)

Le Pays rhénan vu par

Où ? Les abords du Rhin de Fort-Louis

J’aime bien venir ici les week-ends, la vue de l’eau m’apaise et il n’y a aucune construction. Je venais ici avec ma grandmère quand j’étais petite pour regarder les cygnes, les bateaux et je fais la même chose avec mes enfants aujourd’hui !

Actu

—Préparation de la cuvée 2024 des jus de pomme. —Nouvelle recette pour le jus de pomme de Noël en collaboration avec les épices Colin. sautter-pomor.fr

13, route de Strasbourg à Sessenheim 03 88 86 97 01

Bonnes adresses

Auberge Au Bœuf

Une cuisine très raffinée, entre tradition et innovation, de Yannick Germain, mon arrière-cousin ! C’est une table auréolée d’une étoile. J’adore son œuf fermier dit « Parfait » aux truffes d’été, artichauts, noisettes du Piémont, un régal ! Il s’y cache même le musée Goethe qui retrace l’idylle de Goethe et Frédérique Brion, fille du pasteur de Sessenheim.

1, rue de l’Église à Sessenheim 03 88 86 97 14 auberge-au-boeuf.fr

Musée PASO

Au sein du pôle culturel réunissant la médiathèque, une salle de spectacles, une école d’art et de musique, ce musée abrite la donation exceptionnelle de 700 œuvres que l’artiste PASO a faite à sa commune natale. Je suis fascinée par ces œuvres immenses. Il a même créé « le Bleu PASO »…

2, rue du Stade à Drusenheim 03 88 53 77 40 museepaso.fr

Restaurant Au Cerf Ici, on commence par la délicieuse tarte flambée, puis on se régale d’une cuisine de terroir revisitée par David Mehr, mon cousin. J’y apprécie particulièrement le filet de truite rôti aux amandes, ou les « cuisses de grenouilles panées à l’ail comme le faisait papa ». Le cadre est chaleureux grâce aux nappes à carreaux et aux boiseries typiquement alsaciennes. 2, rue de Fort-Louis à Rœschwoog 03 88 86 26 22 au-cerf.com

Ferme Au Paradis des Poules C’est un chouette magasin à la ferme où Linda Dumont propose des produits fermiers de qualité. Œufs frais, volaille, pommes de terre, ail, oignons, fruits et légumes de saison, mais aussi confitures, farine, miel, pâtes aux œufs… On peut aussi manger sur place et ils approvisionnent même des distributeurs matin et soir.

7, rue des Bergers à Roppenheim 06 87 98 67 64

Facebook Au Paradis des Poules

25/10/24 | Stone et Charden (Baptiste)

9/11/24

16/11/24

14/03/25 | Les Stars du Ciel

9/05/25 + 10/05/25 | Franck Michaël (Tournée d’adieux)

L’importance est dans le detailing

Le detailing, c’est bien plus qu’un simple nettoyage. C’est un ensemble de techniques pointues visant à restaurer et protéger la carrosserie, les surfaces vitrées et l’intérieur d’un véhicule, proposé par Nano Carapace.

Le centre de detailing Nano Carapace de Haguenau accueille des véhicules de toutes sortes, qu’ils soient d’occasion ou flambant neufs. « Nous prenons soin aussi bien d’un Dacia Duster que d’une Ferrari », explique Marc Glaiser, fondateur de la marque, qui s’occupe personnellement des véhicules reçus dans ce centre, dédié à l’ensemble de la région Grand Est. Sous son impulsion, des centres agréés ont également été déployés dans des villes comme Vannes, Chambéry, Marseille, Arles, Perpignan, ainsi qu’à l’échelle européenne.

Le laboratoire de la marque, situé en Allemagne, est entièrement dédié à la recherche et au développement des protections Nano Carapace. C’est ici que sont conçues les innovations en matière de protection nanotechnologique, céramique et graphène. C’est à Haguenau que les partenaires du réseau sont formés à la mise en œuvre de ce savoir-faire unique. Tous les centres bénéficient ainsi en exclusivité de ces avancées, garantissant une qualité de protection optimale pour chaque véhicule.

Avant toute intervention, qu’il s’agisse d’une voiture de collection ou d’un véhicule neuf, un diagnostic complet est réalisé avec le client. Les éléments repeints sont soigneusement examinés, et les défauts nécessitant une correction sont identifiés. Ensuite, le véhicule est préparé avec minutie, en tenant compte des spécificités de la peinture : nettoyage, décontamination et correction des imperfections. Cette préparation soignée est essentielle avant l’application des protections pour garantir un résultat optimal.

Garanti dix ans

« Nos produits offrent une résistance accrue à l’abrasion, aux rayures, ainsi qu’aux diverses agressions que subit un véhicule au fil du temps… tout en maintenant le véhicule propre et brillant, avec un entretien beaucoup plus simple et rapide » D’ailleurs, le procédé mis en œuvre par Nano Carapace est si fiable que l’entreprise n’hésite pas à garantir ses traitements jusqu’à dix ans ou 150 000 kilomètres sur tous les véhicules.

Tout est pensé pour offrir un service complet et personnalisé. Pas étonnant donc, que « certains clients [fassent] plusieurs heures de route depuis la Suisse ou le Luxembourg pour venir nous voir… »

NANO CARAPACE

5, RUE DE L’ARTISANAT À HAGUENAU

07 85 54 97 76

NANO - CARAPACE.FR

La preuve par l’écran

MediaTYG. Derrière ce nom à la graphie énigmatique se cachent les prénoms des fondateurs : Thibaut, Yves et Geoffrey Ludwig. Deux frères et leur père embarqués dans une aventure familiale née en 2022. La mission que s’est assignée le trio est simple : proposer des solutions d’affichage dynamique aux entreprises et aux collectivités.

Innovation

« L’écran vitrine reste notre principale activité » reconnaît Geoffrey. D’une taille comprise entre 32 et 75 pouces, ces écrans permettent d’afficher, par exemple, les menus d’un restaurant, la liste des prestations d’un artisan, ou de diffuser en boucle un film d’entreprise… « Tout est gérable à distance, à partir d’un ordinateur » assure le cofondateur. Et le matériel peut être proposé en location pour plus de souplesse.

Plus haut, plus loin, plus grand Autre service : les chevalets digitaux, écrans numériques interactifs et bornes tactiles comme celle installée chez le vendeur de poêles et cheminées Moose, dans la zone commerciale de Vendenheim : « Leur showroom ne permet pas d’exposer tous leurs produits. Par contre, la totalité du catalogue est configurable via la borne que nous avons placée dans leur magasin. »

Et pour voir plus haut, plus large et plus grand, MediaTYG propose désormais des panneaux LED qui ne connaissent quasiment aucune limite de taille. De conception modulaire, leur procédé par empilement de briques permet de créer des écrans aux dimensions et aux formes les plus variées. « Nous en installons

sur des m âts dans les collectivités, comme récemment à Niedermodern où nous avons posé un modèle de 1 m x 1,9 m pour une surface d’affichage de 1,84 m2 » Autre savoir-faire à l’actif de la jeune entreprise : façonner des contenus sur mesure . « Je suis issu du monde de la communication, détaille Geoffrey. Nous pouvons donc proposer des vidéos ou du motion design , mais aussi des prises de vues par drone ou des interviews… »

La prochaine innovation est déjà actée : des écrans LED transparents au point de laisser passer la lumière et d’intégrer le dispositif dans le paysage de manière quasi invisible, sauf pour le message diffusé ! « Nous avons déjà deux projets en cours d’installation » explique Geoffrey, dont l’entreprise, localement, ne souffre d’aucune réelle concurrence. « C’est aussi cela la force de MediaTYG : notre taille nous rend très flexibles, et grâce à notre proximité, le client trouvera toujours un interlocuteur. »

MEDIATYG 4, RUE DES JONCS, ZA DE LA SAUER À ESCHBACH 03 67 31 07 78 MEDIATYG.COM

Celtic, l’eau d’ici

Quand Édouard Meckert, fondateur du Moulin des Moines et pionnier du bio, reprend l’entreprise Celtic en 1999, c’est avec la louable intention de sauvegarder une eau minérale qui appartient au patrimoine naturel local. Vingt-cinq ans plus tard, après de lourds investissements, l’usine de Niederbronn-les-Bains met son savoir-faire industriel au service de ses valeurs environnementales. Avec en point d’orgue le retour de la consigne.

L’eau nature

« Quand mon père a repris l’usine en grande difficulté, il a d’abord voulu pérenniser la source », explique Nicolas Meckert, l’actuel PDG de Celtic. Un nouveau puits de 40 mètres de profondeur a été foré à l’arrière du parc qui entoure l’usine. « La seule source du Bas-Rhin est située au cœur du parc naturel régional des Vosges du Nord, soit 2 000 hectares de forêt protégée par le statut de Réserve mondiale de biosphère. Aucune activité humaine ne viendra jamais polluer ce site. » Fidèle à la nature de son eau minérale, Celtic s’est toujours refusée à la « pimper » avec des goûts artificiels. « Notre gamme se décline en trois variétés : nature, légèrement pétillante et fortement pétillante » détaille Alain Andreolli, son directeur marketing. Même le gaz peut s’enorgueillir d’une origine naturelle, puisqu’il provient d’une source volcanique, située dans le parc national de l’Eifel en Allemagne.

Le plastique c’est pas fantastique Celtic est aussi engagée dans une démarche écoresponsable pour ses bouteilles. Elle a été la première à utiliser un plastique PET d’origine 100 % recyclée et recyclable, respectueux de l’environnement. Cette ligne d’embouteillage a été entièrement rénovée et automatisée en 2019 grâce à un investissement de 3 millions d’euros. La production a augmenté, tout en diminuant largement ses consommations d’énergie. « Pour préserver la pureté de la source, nous avons l’autorisation de soutirer 10 m3 d’eau par heure, précise Nicolas Meckert. Aujourd’hui, nous ne dépassons pas 4 m3. Parce que notre philosophie a toujours été de trouver un équilibre entre une production responsable et ce que la nature nous offre. »

Parce qu’elle transforme elle-même les préformes de PET en bouteilles, l’usine Celtic s’est aussi lancée dans la fabrication de bonbonnes en plastique

consignées de 11 et 18,9 litres. Un marché des grands formats qui ne cesse de croître depuis quinze ans pour alimenter les entreprises et les lieux publics en fontaines à eau, plus responsables et plus écologiques. « Nous avons notre propre équipe de techniciens pour l’entretien de ces fontaines dans le Grand Est », confie Alain Andreolli.

Le cycle de l’eau

Pour cette famille d’écolos convaincus, il fallait aller plus loin dans la démarche de réduction des emballages et de l’impact de son activité industrielle. La bouteille en verre, utilisée de longue date par Celtic, devait elle aussi retrouver un modèle industriel et commercial plus vertueux. Trois millions d’euros et de lourds travaux ont permis d’installer cette seconde ligne dernier cri pour l’embouteillage des bouteilles en verre consignées. « Il a fallu ouvrir entièrement la façade de l’usine et créer un chemin d’accès pour faire entrer l’unité de lavage, mais les résultats sont là : 80 % d’eau économisée en phase de lavage des bouteilles, et une révolution en matière d’économies d’énergie pour un process industriel qui a permis d’augmenter la production de 30 %. »

Dans un ballet bien réglé, la nouvelle ligne produit 6 000 bouteilles à l’heure. De l’entrée de la bouteille vide sur la ligne jusqu’à sa nouvelle vie de bouteille pleine de 0,5 ou 1 litre, il s’écoule 25 minutes. Entièrement déshabillée de son bouchon et de son étiquette en matières recyclées, la bouteille en verre estampillée Celtic est nettoyée, stérilisée, inspectée, remplie, bouchonnée, étiquetée et remise en caisse pour une livraison chez les grossistes, en points de vente bio et dans quelques grandes surfaces locales. « Nous avons un stock de deux millions de bouteilles qui nous appartiennent, renouvelées à hauteur de 10 % chaque année, pour remplacer la casse et les non

Nicolas Meckert, PDG de Celtic
Photo DR

Professionnels – Entreprises – Particuliers Santé – Prévoyance

retours » explique Nicolas Meckert. « Nous remettons sur le marché des bouteilles parfaites car elles participent à notre image de marque. Nous avons trouvé une place à part sur le marché des eaux minérales, avec un produit de qualité supérieure, respectueux de l’environnement et sans compromis sur la pureté de l’eau. »

Le dynamisme de la consigne

En Alsace, la consigne a toujours existé et elle a de nouveau le vent en poupe, en étant en phase avec les préoccupations écologiques des consommateurs. « Sur le secteur de l’hôtellerie-restauration et l’événementiel, nous avons la chance d’avoir une quinzaine de dépositaires de boissons, comme Adam Boissons, MD Boissons, ou La Halle aux Vins, qui livrent nos palettes de bouteilles consignées et récupèrent les casiers vides pour nous les retourner. Depuis quelques années, nous constatons aussi l’engouement des particuliers pour la consigne grâce à des nouveaux venus comme Click’n Schluck, Le Fourgon, ou YSE, qui proposent la livraison à domicile de boissons locales. » Pour approvisionner la grande distribution partout en France – essentiellement dans les magasins bios –, Celtic profite des livraisons du Moulin des Moines pour optimiser le transport de ses bouteilles.

L’eau des reins

Vingt millions de bouteilles Celtic s’écoulent chaque année en France, et la marque réalise 40 % de ses ventes à l’export . Avec l’un des plus faibles taux de sodium en Europe, elle est recommandée pour la préparation des biberons et a une action bénéfique sur les problèmes vasculaires, l’hypertension et les problèmes rénaux. En alsacien, on appelle d’ailleurs cette eau « nierewasser », l’eau des reins . Les Celtes furent les premiers à découvrir ses bienfaits. Puis les Romains, qui établirent ici une première station thermale, avant son âge d’or dans les années 1920. La source renoue d’ailleurs avec son passé thermal avec l’inauguration, le 22 septembre, de la buvette entièrement rénovée, dans le parc à proximité de l’usine. « La ville de Niederbronn-les-Bains est propriétaire du foncier de la source, nous n’en sommes que l’exploitant, ce qui nous vaut l’obligation de mettre à disposition de la population un point d’accès gratuit à l’eau. » On vient ici pour se ressourcer, pour profiter de la beauté du parc, mais aussi pour regonfler ou recharger son vélo et faire un pique-nique, car on est au cœur d’un beau réseau d’itinéraires cyclables. Le coin est aussi connu des amateurs de randonnées et les plus courageux poussent l’ascension jusqu’au buste de la déesse Liese – bienfaitrice de la source Celtic – sculptée dans un rocher par les Celtes. On raconte que les jeunes filles montaient sur ce bloc et se laissaient glisser à terre, avec l’espoir que la déesse les rende fécondes ou fasse tomber sous leur charme les garçons qu’elles désiraient. Les couples en mal d’enfants déposent encore régulièrement des offrandes à cette déesse de la fertilité. Les autres dégustent une tarte de saison et se rafra îchissent d’une eau Celtic au chalet du Wintersberg, géré par le Club vosgien.

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Into the Wild

Manger du végétal, de saison, en circuit court, c’est déjà un premier pas. Mais si cette fois, on poussait le curseur un peu plus loin et qu’on tentait le sauvage ? Pas la peine de vous munir d’une serpette et de jouer aux apprentis herboristes, d’autres cueilleurs plus expérimentés, en Alsace du Nord, en ont fait leur métier...

En arrivant à l’adresse indiquée par Cédric Dossmann, on a été un peu surpris : face à nous, une maison au crépis impeccable, mi-crème mi-rose poudré, une pelouse de style anglais et une allée de pavés parfaitement alignés. La carte postale de l’Alsace docile et proprette, pas vraiment l’image qu’on s’était faite du bonhomme. En se garant finalement, le soulagement : la maison de notre cueilleur autodidacte est de l’autre côté de la rue, noyée dans un jardin qui frôle l’anarchie, herbes hautes, coquelicots et ombelles de carottes sauvages se disputant la place. Les produits

Cédric Dossmann -> Le défricheur

Les produits À TABLE

Pistils de safran

Paysagiste de métier et toujours fourré dans les bois, Cédric Dossmann s’est lancé dans la cueillette sauvage il y a près de dix ans, après une décennie à travailler dans la pisciculture. « À l’époque, on m’a pris pour un cinglé », sourit calmement l’homme de 46 ans, dont le look semble trahir un passé d’ancien punk. Le modèle économique de cet Alsacien d’origine est pourtant loin d’être baroque : après avoir défriché une partie de son terrain, il y plante des centaines de bulbes de safran, « la fleur la plus chère du monde ». Le précieux crocus ayant une floraison inversée (les pistils se récoltent à l’automne), « il fallait que je trouve de quoi m’occuper au printemps et en été », résume simplement le quadragénaire. Après maints démarchages auprès de restaurateurs des alentours, l’un finit par se laisser convaincre de travailler cette matière sauvage, « et ensuite tout s’est enchaîné très vite. »

Bouillon de reine des prés

Aujourd’hui, Cédric Dossmann s’est forgé une telle réputation, qu’il a le privilège de pouvoir choisir avec qui travailler. Parmi ses clients fidèles : la Villa René Lalique, le restaurant double étoilé de Wingen-surModer, l’Auberge Saint Walfrid à Sarreguemines

(une étoile au guide Michelin), ou encore le Vieux Moulin d’Eschbourg. Les chefs lui demandent des fleurs fraîches pour décorer leurs assiettes (avec du phlox, du fuchsia ou de la centaurée), mais ils aiment aussi et surtout travailler les saveurs particulières de ses cueillettes sauvages. La reine des prés vient ainsi parfumer un bouillon où nagent des Saint-Jacques, les bourgeons d’épicéa s’acoquinent d’un foie de veau rôti aux mirabelles et le géranium odorant apporte ses notes poivrées à un clafoutis de cerises. « Au total, je récolte environ 70 variétés de plantes différentes », précise le cueilleur, qui en plus de les cueillir, les fait sécher et les transforme.

Gelée de mélilot doré

Dans le laboratoire attenant à sa maison tout en bois (qu’il a construite lui-même, ça va de soi), Cédric Dossmann est entouré de jarres et de bonbonnes : dans l’une, du sirop de bourgeon d’épicéa, mis à maturer plus d’un mois au soleil, dans une autre un vinaigre aux fleurs de sureau, patiemment infusées dans l’ombre de la cave. Pourtant, c’est une odeur de foin fraîchement coupé qui flotte dans la pièce. « C’est le mélilot, une plante peu connue, que j’aime beaucoup travailler », précise notre hôte en ouvrant son séchoir, sorte de cabane de jardin où sont suspendues une douzaine de claies en plastique. « Il faut sécher les feuilles au moins trois jours dans le noir. » Une fois cette délicate étape passée, Cédric Dossmann les transformera en gelée, des petits pots couleur or, qu’il vendra avec ses dizaines d’autres préparations sous la marque Pistils et Dam’Nature sur les marchés alentour.

PISTILS ET DAM’NATURE

1A, RUE DU STADE À SPARSBACH

06 81 39 45 97 FACEBOOK CÉDRIC DOSSMANN (PISTILS ET DAM’NATURE)

Il faut sécher les feuilles au moins trois jours dans le noir.

Les produits À TABLE

Sophie Peuckert -> La vaporeuse

Délicat. C’est le premier adjectif qui vient au bord des lèvres, après qu’elles ont trempé dans une bière signée Sophie Peuckert. L’Alsacienne de 32 ans a fondé sa microbrasserie Blüeme il y a cinq ans, dans l’ancienne porcherie de la grange de ses parents. Son credo : la saisonnalité. « Quand ils achètent une bière, les gens ont l’habitude de retrouver une gamme fixe », explique la trentenaire, « moi j’avais du mal avec ça. Au restaurant, on mange bien des plats en fonction des saisons ». Ce sera donc pareil pour ses bières, des brassins éphémères, concoctés en fonction de ce que propose la nature.

Plutôt que de jouer avec différentes sortes de houblons – qui donnent traditionnellement leur saveur à la bière –, Sophie Peuckert se cantonne à la variété alsacienne, mais pioche dans son environnement fleurs, fruits, légumes et céréales pour aromatiser ses boissons. En hiver, ce sera cerise noire et fève de tonka ; pour fêter le printemps, la pelure d’orange et ses fleurs ; en été, une bière au romarin, au thym et à la sauge et une autre aux airelles, une blanche acidulée.

Saveur jardin

Les fruits et les plantes que Sophie Peuckert travaille viennent « essentiellement du coin », au sens premier du terme, puisque c’est dans le jardin « déstructuré » de ses parents, juste derrière la brasserie, que la jeune femme va cueillir ses matières premières. « Même le

gingembre est alsacien », sourit la brasseuse. En plus du potager et du verger familial, elle peut compter sur la solidarité des paysans alentour, qui lui apportent des cageots de légumes et de fruits. « Pour les produits qui ne viennent pas d’ici, je ne choisis que des productions labellisées Demeter ou Nature et Progrès. » Un gage de qualité indispensable pour élaborer ses bières qui reposent exclusivement sur les arômes naturels. « Les plantes ont un tel pouvoir aromatique qu’il n’y a pas besoin de rajouter autre chose ».

Pour extraire les saveurs, Sophie Peuckert varie les techniques, ajoute certaines plantes en cours de fermentation, d’autres lors du refroidissement de la cuve, ou se sert d’infusions et de teintures, telle une herboriste. « C’est un jeu d’équilibriste », confie la jeune femme, qui travaille tout en finesse, créant des bières au goût très subtil et à la faible teneur en alcool, de 2 à 5 degrés maximum.

MICROBRASSERIE BLÜEME ROUTE DE PFAFFENHOFFEN À ALTECKENDORF 06 82 93 05 48 FACEBOOK BRASSERIE BLÜEME INSTAGRAM @BRASSERIE.BLÜEME

À TABLE

Les adresses

MeZe’M

26, GRAND’RUE À HAGUENAU

03 88 94 57 51

FACEBOOK MEZE’M RESTAURANT

Les amoureux des mezzés vont se régaler dans ce restaurant turco-grec. Et pour ceux qui n’ont jamais goûté ces petits plats que l’on trouve tout autour de la Méditerranée, c’est le moment – et le lieu – pour essayer !

Les mezzés libanais sont généralement les plus connus, mais Medine Dursun est bien décidée à prouver que les mezzés turcs sont tout aussi savoureux. « J’ai choisi de mêler cuisine grecque et turque, et c’est ma maman, Esma, qui prépare tous les plats », explique la gérante. Elle est née en Turquie dans un village à côté d’Ankara, et sa famille est venue en France lorsqu’elle avait 8 ans. Avant d’ouvrir ce restaurant, elle connaissait déjà bien le local pour y avoir travaillé comme serveuse durant ses études. C’était alors un snack que sa famille a repris en 2013 et qu’elle a géré durant dix ans. Changement d’ambiance et de carte, le lieu devient le MeZe’M en mai 2023 avec une équipe 100 % féminine. Medine Dursun revoit la décoration pour une ambiance calme et chaleureuse à la fois. Le mobilier, les tapis, la vaisselle, les luminaires ont été tous sélectionnés en Turquie par la patronne et ramenés en France. Côté couleurs, c’est le vert qui domine : amande au rez-de-chaussée et olive à l’étage, de quoi rappeler des produits phares de la cuisine méditerranéenne. Car la propriétaire du MeZe’M souhaite avant tout faire voyager ses clients, leur faire découvrir une autre cuisine, et « qu’ils se sentent bien ».

Une palette de saveurs et du fait maison

La couleur est aussi et avant tout dans l’assiette. Qu’ils soient froids ou chauds, les assortiments de mezzés arrivent, telle une palette de peintre, égayer la table et nos

papilles. Tzatziki de concombre, houmous de pois chiches, mantl (de petites ravioles farcies à la viande hachée), börek roulé au fromage, suçuk (une saucisse turque), ou encore le feta saganaki (une feuille de brique fourrée à la feta, au miel et au sésame). Si vous appréciez le caviar d’aubergine, son baba ganoush vaut le détour, agrémenté de poivrons et tomates, c’est frais et goûtu ! Un plat du jour s’ajoute à la carte du lundi au vendredi. Tous les desserts sont réalisés par sa maman sur place, hormis les baklavas qui viennent d’un pâtissier du coin. À tester : le künefe à base de vermicelles à la pistache, de fromage et de sirop, servi chaud. Côté boisson, on se rafra îchit avec un ayran (boisson au yaourt) ou une limonade maison. À la carte des alcools, on relève un kir méditerranéen à la liqueur de grenade, figue ou melon, ou encore une sélection de rakis (alcool d’anis produit en Turquie).

Le MeZe’M propose régulièrement des soirées musicales avec des groupes de musiques turques et balkaniques. Histoire de prolonger un peu plus l’odyssée. Il vaut mieux réserver pour ces événements qui ont du succès. Medine Dursun aimerait maintenant bien faire conna ître le restaurant au-delà de Haguenau. « Qu’on fasse le trajet d’une autre ville pour venir au MeZe’M, ce serait la consécration ! » Une invitation au voyage…

Medine Dursun

Les adresses

Le Jacques

1, PLACE D’ARMES À HAGUENAU

90 55 04 71

Depuis son ouverture cet été, Le Jacques est devenu une adresse incontournable pour les amateurs de bonne table à Haguenau. Jacques Reibel a insufflé dans ce lieu sa passion pour la cuisine et un mélange d’humilité et de créativité.

Dans une ruelle discrète du centre historique, Le Jacques a remplacé L’Insolente avec une recette gagnante : une cuisine bistronomique accessible et une atmosphère chaleureuse avec des touches vintage qui rappellent l’ancienne mercerie qui occupait autrefois les lieux. En quelques semaines, le restaurant a conquis le cœur des locaux et affiche régulièrement complet.

Derrière les fourneaux, Jacques Reibel, 38 ans, un chef qui n’en est pas à ses premiers coups de feu, et son second, Bruno. Fort de ses expériences dans des établissements comme L’Écrevisse à Brumath, Le Bœuf rouge à Niederschaeffolsheim, Pesto et Romarin à Schweighouse ou O’Pizzicato à Bernolsheim, Jacques réalise enfin son rêve en ouvrant son propre établissement

Entre tradition et audace

Parmi ses « spécialités », on trouve un steak tartare à l’os à moelle servi dans l’os ou bien des risottos crémeux qui fondent en bouche. Mais la véritable force du restaurant réside dans sa carte mensuelle, renouvelée au gré des saisons et des produits locaux, comme la truite de la pisciculture de Sparsbach et les fruits et

légumes de chez Schott à Weitbruch. En tant que chef pâtissier, Jacques propose aussi des desserts parfaitement maîtrisés. Ses glaces maison osent des saveurs audacieuses, comme l’abricot au thym ou encore les surprenants sorbets fenouil et framboise, qui accompagnent parfois son magret de canard poêlé. La carte des vins est sélective, établie en collaboration avec Pierre Ernenwein de La Halle aux Vins. Petit plus non négligeable : il est possible de repartir avec sa bouteille entamée, pour prolonger le plaisir à la maison.

Le service tout sourire est assuré par Mallaury, la compagne de Jacques, qui a troqué son ancien métier pour rejoindre le restaurant. Issue d’une famille de restaurateurs, son sens du contact apporte au lieu une atmosphère conviviale. À midi, le menu « retour de marché » à 18 ou 24 euros offre un rapport qualité-prix imbattable, comme le jour de notre visite, avec un céleri-rave rémoulade aux pommes tout en fraîcheur, une brochette d’onglet fondante servie avec une pomme de terre au four, sans oublier une tarte au fromage blanc, subtilement relevée de citron : un pur délice.

Mallaury et Jacques Reibel

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O Lyly Pop

9, RUE DE LA VIEILLE-ÎLE À HAGUENAU 06 50 07 90 43 OLYLYPOP1.FR

Dans ce restaurant-bar festif, on y boit (notamment d’excellents cocktails), on y mange (plats et desserts maison) et on y danse ! O Lyly Pop a ouvert fin mars 2024 en lieu et place du restaurant Le Box et compte bien devenir une des adresses phares des nuits haguenoviennes.

Dans la famille festive, je demande la mère, Lydia Seuron. Lyly Pop, c’est elle, ou plutôt le surnom qu’une copine lui avait donné un soir alors qu’elle sortait d’une limousine pour aller danser. Quinze ans ont passé depuis, et Lydia s’est toujours dit qu’elle appellerait un jour son bar comme ça. L’envie de créer un lieu festif a toujours trotté dans sa tête, mais un poste trop confortable dans le management pharmaceutique la décourageait de se lancer. En 2021, elle saisit l’occasion d’une fin de contrat pour se poser et réfléchir à ce projet. Elle se forme pendant un an et part en quête d’un local. Ce sera un réel coup de cœur pour ce lieu dans les anciennes écuries de Haguenau, à deux pas de la gare et du centre-ville. Elle y aménage la large terrasse avec l’aide d’un paysagiste et crée une ambiance « élégante et simple à la fois », mais « surtout festive » avec boules à facettes et lustres au plafond, et un mannequin de vitrine au tutu rose, assis au bar…

Des cocktails inédits à tester

Au bar, on y trouve son fils, Lucas Ehrenbogen, qui a fait ses armes comme barman et mixologue dans plusieurs restaurants et bars de la capitale alsacienne. Sa carte

des cocktails contient 60 % de créations perso comme le « Tesano Ape », mêlant whisky, miel, triple sec et jus de pomme, le « O Lyly Pop », assemblant les deux alcools favoris de la patronne, le limoncello et le Get 27 à un jus passion et de l’eau pétillante, et le « Pink Lady », à base de liqueur St-Germain, crème et sirop de framboise, prosecco et eau gazeuse.

Et à la carte du restaurant ? Des salades, galettes de pommes de terre, un burger, un onglet, un tartare de bœuf… L’incontournable ici, c’est le cordon-bleu et le gourmand cordon-bleu munster. Chaque jour sont proposés un plat végétarien et un plat de poisson. Et tout est fait maison, même les desserts, dont la délicieuse brioche perdue.

Ça danse sur la piste !

Côté ambiance, chez O Lyly Pop, « il y a toujours de la musique , mais on la met moins fort durant les repas », indique la patronne. Le vendredi et le samedi soir, les gens dansent entre les tables (et il y a de la place !). Pour certaines soirées, le bar fait venir un DJ, notamment lors des spéciales blind-test. On peut y croiser DJ Breaktet, bien connu des nuits strasbourgeoises et compagnon de la gérante. Elle-même est une férue de house, deep house « façon Ibiza », mais elle adapte les choix musicaux à la clientèle. Les prochaines soirées de l’automne : soirée Black and White avec DJ et percussionniste, soirée salsa, années 80, ou encore Halloween fin octobre. « On essaye d’avoir un événement toutes les semaines et tous les quinze jours au minimum », précise-t-elle. Le lieu accueille aussi des séminaires, fêtes d’anniversaire, des mariages. Avec 55 couverts en salle et 50 en terrasse pour les beaux jours, il y a de quoi faire la fête !

Lydia Seuron et son fils Lucas Ehrenbogen

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Les adresses

4, RUE GEORGES - MÉLIÈS À HAGUENAU

03 88 63 99 22

LUNIK.RESTAURANT

L’Unik porte résolument bien son nom. Installé en contrebas d’une zone commerciale haguenovienne, entre un géant des articles de sport et un complexe cinématographique, le restaurant fait office de petite enclave culinaire…

On dirait le Sud

Enveloppé de bambous, L’Unik s’ouvre sur une salle très spacieuse, aux hauts plafonds (six mètres tout de même !), baignée de lumière. Éclairages travaillés, lustres élégants dans un cadre semi-industriel chaleureux : le lieu est une découverte en soi. L’espace intérieur se prolonge sur une vaste terrasse en pleine nature…

Ce lieu convivial, qui a été entièrement rénové et revisité en 2015, a été repris fin 2018 par Éric Dehlinger qui, évoluant depuis toujours dans le milieu de la restauration, a été séduit par son caractère emblématique et atypique.

En cuisine, la Méditerranée est au cœur des plats proposés par le chef, composés de produits frais, avec une carte plutôt réduite, gage de qualité. La truffe noire, venue tout droit d’Italie, agrémente tantôt un carpaccio, tantôt une généreuse assiette de pâtes, plat signature de la maison : la sauce à base d’oignons, échalotes et champignons de Paris est déglacée au vin blanc et au Moscato avant d’accueillir la crème, le mascarpone et la truffe râpée et d’être mélangée aux pâtes al dente

Un délice !

À L’Unik, on vient également déguster la fameuse pinsa, spécialité romaine, sorte de pizza à la pâte légère, très digeste et croustillante (composée de farine de riz, d’orge et de blé) mais aussi les poke bowls, le tataki de thon, la tagliata de bœuf

ou autres viandes d’exception... Sans oublier, pour les becs sucrés, l’incontournable tiramisu, classique ou aux fraises, ou encore l’affogato, savoureux mélange chaudfroid, à base d’expresso et de glace vanille.

Des fins de soirée animées

L’originalité du lieu et sa localisation se prêtent également aux animations. En plus du bar à cocktails à l’étage, tous les vendredis et samedis soirs, après le dîner, le restaurant se transforme en piste de danse. Une dizaine de DJ se succèdent tout au long de l’année, attirant une clientèle hétéroclite, âgée de 30 ans et (bien) plus, qui ne sort plus forcément en boîte de nuit ou dans les bars, mais profite de ce « mix entre bar, restaurant et ambiance festive ». La recette du succès ? Des idées, de la créativité, et l’efficacité des équipes. Éric Dehlinger aime à évoquer plus particulièrement le travail de Christophe Huttel, qui œuvre en salle depuis 2020 et participe largement au succès grandissant de cet endroit atypique qui réunit « tout en un seul lieu ».

Éric Dehlinger et Christophe Huttel
Photo DR

Les adresses À TABLE

Au Moulin

C’est en février 2024 qu’a commencé l’aventure d’Esko Nokic au Moulin de Bischwiller, lorsque son ami Grégory Schmidt, qui avait la volonté de faire perdurer le restaurant de son enfance, lui a proposé de devenir son associé. Défi relevé pour les deux acolytes, qui ont su préserver l’âme de ce lieu tout en l’agrémentant de leur touche personnelle.

Un lieu chargé d’histoire… À Bischwiller et alentour, le restaurant Au Moulin est une véritable institution. « Tous nos clients sont venus au moins une fois quand ils étaient petits. Ils sont ravis de retrouver le restaurant de leur enfance », raconte Esko Nokic. Tout a changé, mais rien n’a bougé : s’il a fallu travailler dur pour redonner un coup de jeune, les clients retrouvent l’esprit de l’époque, fidèle à leurs souvenirs. Le lieu, construit autour d’une imposante cheminée d’usine textile de la fin du xix e siècle, abrite toujours son immense Kachelofe, et on y retrouve cette atmosphère rustique, authentique et « heimlich » des stubs alsaciennes.

Esko Nokic reprend : « J’ai découvert un attachement à ce restaurant que je ne soupçonnais absolument pas. » Ici, on partage avec quelques voisins un « merveilleux petit étang » – que borde l’immense terrasse – fréquenté par des oies, des canards, et même un héron. Il y a aussi des lapins ! « Bischwiller cache un écrin de verdure en plein centre-ville, c’est chez nous. » Côté cuisine, le restaurant est resté dans l’esprit winstub, traditionnel et généreux. Le chef Johnny Chato travaille toujours en circuit court, avec des fournisseurs de la région, et propose également les tartes flambées le soir. L’équipe, telle une petite famille, est « bichonnée, chouchoutée », mais en contrepartie, elle « déplace des montagnes ! » souligne Esko.

… où l’on peut croiser d’anciennes vedettes de la chanson ! Proposer des animations ici, dans un espace aménagé au bord de l’étang, s’est imposé comme une évidence. On le comprend mieux lorsqu’on sait que dans une autre vie, Esko a fait carrière dans la chanson en ex-Yougoslavie. Quant à Grégory, il a travaillé notamment auprès de gens de la télévision et stars de la musique dans les années 2000, et se sert aujourd’hui de son carnet d’adresses pour inviter des artistes à se produire ici. Le premier à avoir répondu présent était Frank Michael. « Il a fait un carton et nous avons dû programmer deux dates supplémentaires pour sa tournée d’adieux » D’anciennes vedettes de la chanson sont d’ores et déjà programmées : Stone et Baptiste Charden (son fils), le « roi du zouk » Francky Vincent, Pat Ottawan et ses chansons disco légendaires, et même Herbert Léonard, qui y fêtera ses 80 ans ! Ou comment prolonger sa soirée après un dîner sur place et assister à un concert quasi privé. Comme le confie Esko : « Les clients aiment s’attarder ici, cela montre à quel point ils s’y sentent bien »

Esko Nokic

Les adresses À TABLE

L’Intemporel

1, PONT DU RHIN À DRUSENHEIM

03 88 07 70 45

FACEBOOK : L’INTEMPOREL

Au bord du Rhin, L’Intemporel apparaît comme le dernier refuge avant le bout du monde… ou le passage du bac. Deux salles avec vue privilégiée sur le fleuve : loin du bruit et de l’effervescence, on perd délicieusement la notion du temps.

De Calvi à Drusenheim

Après son diplôme de l’école hôtelière de Gérardmer dans les années 1990, Fabrice Bienvenot a travaillé un an à Calvi. C’est là-bas, en Corse, qu’il s’est découvert une passion pour les poissons et les fruits de mer. Une passion qui ne l’a jamais quitté, puisqu’après une expérience à L’Alsace à table, à Strasbourg, il a ensuite passé vingt ans à travailler comme chef de cuisine au Pont de l’Ill, à La Wantzenau. Un établissement alors modeste, qui « faisait plutôt dans le traditionnel classique » , auquel il a contribué à donner ses lettres de noblesse, devenu sous son égide une adresse incontournable. Avec son épouse Nathalie, qui a travaillé avec ses parents restaurateurs pendant plus de vingt-cinq ans avant de faire l’école hôtelière à Illkirch, ils ont tout naturellement ouvert leur premier restaurant à Fort-Louis en 2019, avant de reprendre L’Intemporel, en janvier 2024.

Cuisine du marché

La viande et les produits de la mer sont au cœur de la cuisine de Fabrice, qui propose moules, ailes de raie à la grenobloise, gambas snackées, mais aussi

tournedos de bœuf, médaillons de veau ou encore magret de canard. Il annonce déjà le retour très attendu de sa célèbre bouillabaisse, servie en deux plats : une soupe de poisson en entrée, suivie d’une assiette composée de quatre sortes de poissons de mer.

Le couple met un point d’honneur à ne servir que des plats faits maison, à base de produits frais. Jusqu’au dessert, où Fabrice demande volontiers conseil à son fils, chef pâtissier dans un prestigieux établissement de Saint-Tropez, qui partage avec lui ses recettes et astuces. Et Nathalie de confier : « Mon fils dit toujours à mon mari qu’il fait du télétravail avec lui ! » Fabrice, perfectionniste, ajoute : « Je suis professionnel, je refuse d’acheter ne serait-ce qu’une brique de crème brûlée toute faite. » Et Nathalie de conclure : « Un restaurant , il lui faut une âme, il faut le forger à son image, mais l’âme se ressent aussi dans la cuisine que l’on propose et dans les plats que l’on sert. »

Nathalie et Fabrice Bienvenot

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