Zut12 lorraine

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Automne 2015

Culture Tendances Lifestyle

Lorraine | Luxembourg NumĂŠro 12

City magazine Gratuit


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MONCLER

MONCLER EMPORIO ARMANI CA N A D A G O O S E KENZO M AC K AG E CA R V E N

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L U X U RY S H OP 6 R UE DU L AN C IE U, MET Z


Chaque trimestre, Zut ! explore le meilleur de la Lorraine, et désormais aussi du Luxembourg

Prochain numéro

Bruno Chibane

Myriam Commot-Delon

Céline Loriotti

Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Directrice artistique mode mdelon@chicmedias.com 06 14 72 00 67

Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Zut ! 13 Sortie novembre 2015

Emmanuel Abela

Caroline Lévy

Philippe Schweyer

Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Développement commercial caroline@chicmedias.com 06 24 70 62 94

Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67


4 Zut ! Ours

Contributeurs Zut ! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique Hugues François Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost Secrétaire de rédaction Cécile Becker

Rédacteurs Emmanuel Abela, Florence Andoka, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Juliette Comte, Sylvia Dubost, Franck Dupont, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Fanny Ménéghin, Philippe Schweyer, Adèle Sagan, Claire Tourdot, Isabella Twist Stagiaire rédaction Mégane Dongé, Nour Mokaddem, Stéphanie Thiriet Design graphique Hugues François, Clémence Viardot Stylistes Myriam Commot-Delon, Adèle Sagan Photographes Julian Benini, Sébastien Cuvelier, Thibaud Dupin, Alexis Delon / Preview, Arno Paul, Mathieu Rousseau, Christophe Urbain Illustrateurs Laetitia Gorsy, Benoît Schupp Retouche numérique Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Francesca Schnagl / Up Models Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi

Ce magazine trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg 03 67 08 20 87 S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : octobre 2015 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

Diffusion LD Diffusion 32, rue d'Oelleville 88500 Totainville Commercialisation & développement Bruno Chibane, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Francesca Schnagl / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila Make-up artist Jacques Uzzardi Veste en lainage Isabel Marant. Pull, pantalon en tissu enduit façon cuir, Saint Laurent Paris. Bague Eric Humbert. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview-tm.fr



6 Zut ! Sommaire

73

27 8 Éditorial

10 Madeleines

Lifestyle

Culture 28 Cinéma Philippe Claudel

45

Grandeur et décadence d’un petit commerce de musique.

L’écrivain et réalisateur raconte son dernier film, tourné dans son village de Dombasle-sur-Meurthe.

Tendances

12

32 Musiques

Postures

Au bon parfum L’assomption

Francesco Tristano

14 Nancy vu par

Des clés pour appréhender ce pianiste luxembourgeois de génie.

Pascale Kittel, Rich Deluxe, Jean-Pierre Laumond.

34 Théâtre Frédéric Simon

18 Metz vu par Mathieu Chaudeur, Elisabeth Lequeux & Iris Aubry, Caroline Chiche.

Six looks mortels pour faire fureur cet automne.

58 Shopping Homme Vert sapin & camel mania Du rétro, du sport, du chic, du mâle.

Au moment de son départ, l'ancien directeur revient sur ses 10 années au Carreau à Forbach.

60 Flash Mood

36

Nos envies pour les kids.

Instant Flash Luxembourg vu par

Ghost Culture, Bastien Vivès, Nathalie Baye

Arnaud Velvelovich, Fabienne Belnou, Noémie Comelli.

38 Culture Zut !

22

46 Mode femme

Les sélections de la rédaction

Up to date

62 Dressing Come as you are Baia, créatrice de bijoux et blogueuse.

64 Urban Styles La fashion dans les streets de Luxembourg.

66 Tendances Zut !

Zut numéro 12

Les sélections de la rédaction

74 Reportage Bleuforêt Une success story 100% made in Vosges.

78 Portrait Charles François Cinq fois champion du monde et trois fois champion d’Europe de muay-thaï.

80 Zut ! à table Le portrait Rébecca Sciortino, pâtissière.

82 Zut ! à table Les lieux Beet à Luxembourg, L’Assiette au bœuf à Metz.

84 Design Luminaires Quelques suggestions lumineuses pour adoucir le passage à l’heure d’hiver.

86 Lifestyle Zut ! Les sélections de la rédaction


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8 Zut ! Édito

Le goût du risque PAR PHILIPPE SCHWEYER

Alors que je regagne l’hôtel Cathédrale au petit matin, je tombe sur Andy en train de siroter un Coca Light en compagnie de la réceptionniste, Marina, une étudiante de l’École supérieure d’art de Lorraine originaire de SaintPétersbourg. - C’est quoi ce truc Andy, de porter des lunettes noires en pleine nuit ? - J’ai besoin de filtrer… - Filtrer ou flirter ? - Filtrer… - Et tu filtres quoi ? - Le soleil, la bêtise, les emmerdeurs… - Tu fais ta star. - Je fais ce que je peux pour snober la connerie humaine. - La connerie humaine, c’est de porter des lunettes noires en pleine nuit. - Mes lunettes sont noires, mais mes nuits sont blanches. L’étudiante réceptionniste russe esquisse à peine un sourire. Elle cherche désespérément la recette du succès :

- Pour devenir un artiste célèbre, tu as dû faire quelque chose qui soit « différent ». Tu as pris un risque, parce que les critiques auraient pu dire que c’était mauvais au lieu de dire que c’était bon. - D’abord, ils ont presque toujours dit que c’était mauvais. Et ensuite, si tu dis que les artistes prennent des « risques », c’est insultant pour les voltigeurs, les auto-stoppeuses et les hommes qui fuient leur pays pour venir se réfugier chez nous, parce que eux savent vraiment ce que « prendre des risques » veut dire. - C’est vrai qu’un homme qui tente de traverser la Méditerranée sur un bateau pneumatique, il prend un sacré risque… Mais je te parle du prix à payer pour la célébrité, ça n’a rien à voir. On dit toujours que les arts nouveaux sont mauvais, pendant un moment, et c’est le risque ! - L’art n’est jamais nouveau quand il est créé. Il ne devient neuf qu’au bout

de dix ans, parce que, à ce moment-là, il a l’air neuf. - Alors qu’y a-t-il de neuf en ce moment ? Andy tire nerveusement sur sa cigarette électronique. Il hésite à s’engager. - Ce qui est neuf maintenant, c’est ce qui est arrivé il y a dix ans ? - Hum… ouais. Sans doute… J’ai l’impression d’avoir déjà lu ça dans Ma philosophie de A à B et vice versa, le bouquin d’Andy. Il est temps de les laisser pour aller me coucher, mais j’ai tellement bu que l’ascension jusqu’à ma chambre s’annonce un peu… « risquée ».


DI 11.10.15

ME 21.10.15

20H00

SYLVAIN RIFFLET & JON IRABAGON

SOLEIL NOIR CD RELEASE

Rock

Jazz JE 15.10.15

JE 22.10.15

20H00

NORA WAGENER LIEST

« SOULBLAZZ »

Littérature

Soul / Funk

SA 24.10.15

20H00

HEINER MÜLLER UND SOPHOKLES MIT MARCO LORENZINI, ADA GÜNTHER & DENNIS LAUBENTHAL

Jazz

© Bertrand Fèvre

20H00

PHILOKTET

SONS OF KEMET DI 18.10.15

19H30

SUPERCOOL IT’S ALRIGHT

NATALIA M.KING

SA 17.10.15

20H00

Art de la scène - Théâtre

17H00

BALLADEN UND ANDERE SCHAUERGESCHICHTEN JEAN BERMES & DENIS IVANOV

Classic - Nouvelle Musique

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CENTRE CULTUREL REGIONAL DUDELANGE 1A, RUE DU CENTENAIRE, L-3475 DUDELANGE www.opderschmelz.lu

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10 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

12

L’ASSOMPTION

Il est des matières qui élèvent l’âme et réjouissent les dieux comme les hommes. Une, plus que toutes les autres. Le santal est un bois sacré, et pour les habitants de la péninsule indienne, il l’est depuis plus de 2000 ans, comme nous l’enseignent les premiers textes védiques. Offrande aux divinités, protecteur et purificateur pour l’homme, il est utilisé pour alimenter le feu des cérémonies et des crémations. Plus loin à l’est, en Chine, au Japon, en Corée… il entre dans la composition des encens utilisés pour le culte. Le santal nous raconte un orient extrême et spirituel, loin du Levant et du mythe du harem. Par son histoire et ses usages, par son odeur passionnante car multiple, le santal est une matière cérébrale. Crémeux et poudré, onctueux et un peu âpre, d’une douceur laiteuse un peu sauvage, c’est déjà un parfum en soi. Il est noble et troublant, d’une sensualité fantasmée plus que charnelle. Tellement puissant et affirmé qu’à haute dose, il évoque une vieille diva poussiéreuse et trop maquillée, habillée grand soir en toutes circonstances. Par touches, il est d’une modernité intemporelle.

Une matière précieuse à plus d’un titre. Le santal est rare et cher. Parce que sa récolte nécessite plusieurs étapes de séchage et de traitement : l’huile essentielle est obtenue par distillation des racines et du cœur du bois, réduits en poudre et séchés ; et surtout parce que le Santalum album (ou santal blanc) dont il est extrait est une espèce végétale menacée. Celui de la région de Mysore dans le Sud de l’Inde est considéré comme le plus beau, mais le gouvernement indien en a interdit l’exportation pour éviter la surexploitation. Si l’on utilise désormais le santal australien en substitution, il n’en est pas moins devenu synonyme de raffinement ultime. Après les bombes Samsara (Guerlain) et Egoïste (Chanel), où il était surdosé, la mode du santal a fait une pause de quelques décennies, avant que ces dernières années, les marques de niche ne lancent toutes, ou presque, un santal de luxe : Santal Blush de Tom Ford, Santal 33 du Labo, Santal Massoia dans la collection Hermessence, Santal Majuscule dans la collection export de Serge Lutens… En des temps difficiles revient toujours

le besoin de luxe, la nostalgie de l’éclat d’un monde passé, et peut-être aussi, le désir de beauté et d’absolu… À sentir absolument Tam Dao, Diptyque (Daniel Molière, 2003) Crémeux et boisé, un santal chaleureux au sillage délicat, qui nous enveloppe d’une étole de laine blanche. Pur et parfaitement unisexe. Santal de Mysore, Lutens (Christopher Sheldrake, 1997) Triomphal, impressionnant et étrange, avec ses effluves de cumin. D’autant plus somptueux lorsqu’il est porté tout en retenue. Bois des Îles, Chanel (Ernest Beaux, 1926) Un départ lumineux et fruité, des notes de fond épicées pour un parfum curieusement exotique. Un chef d’œuvre, décliné en version masculine en 1987 sous le nom de Bois noir, puis d’Égoïste.


QUINZIEMES

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12 Zut ! Chronique

Par Franck Dupont Illustration Benoît Schupp

madeleine

13

GRANDEUR ET DÉCADENCE D’UN PETIT COMMERCE DE MUSIQUE

L’indic au crane rasé, avec juste ce qu’il fallait de fantaisie capillaire pour ne pas effrayer les étudiantes de l’amphi 500, ne m’avait pas menti : « La Parenthèse, tu vas adorer. C’est un endroit pour les mecs comme nous ! » Je ne crois pas l’y avoir croisé un jour mais je lui dois donc d’avoir poussé la porte, non sans avoir tourné quelques jours comme un derviche entre les places nancéiennes du centre. J’avais beau être bien dans mes Creepers – muri par les rencontres et assuré de m’être forgé une solide culture binaire nourrie par les services postaux de New Rose et les fanzines –, je n’avais jamais connu de véritable disquaire. Je veux dire un espace de possibles où mes souhaits ne resteraient pas lettres mortes. Pas une maison de la presse qui vend des disques pour l’air du temps. J’avais rêvé cet espace, j’y entrais fébrile. À gauche, la bande dessinée. Je me trompe de chapelle. Le créateur et gérant des lieux est un dragon qui veille sur ses trésors. Je bifurque. Je ne fréquenterai cette aile que bien plus tard. À droite, JL, un peu vouté derrière son « comptoir » devise avec un organisateur de concerts en banlieue. Il sourit en me voyant. Je ne sais pas comment le prendre et je tâche de me rendre invisible le temps d’un 33 tours de rock garage ou assimilé. Je passe en caisse avec un obscur 45 tours de cold wave française recommandé par les amis restés au pays. D’invisible à transparent, je réalise que Nancy, au

mitan des 80’s, est une ville très rock. N’roll même. Visites rapprochées et adoubement progressif. C’est une évidence : un disquaire est un prétexte. Un lieu hors du temps pour les intimes autorisés à y séjourner plus que de raison (marchande), le temps de l’écoute, d’un comptoir voire d’un achat. Et L’hommedisquaire quitte son échoppe pour glorifier le circuit court dans un monde de culture ramifiée dont j’avais déjà pu apprécier les rhizomes. JL est dans tous les concerts qui comptent, accueilli avec les honneurs. L’ubique de la plus belle des maisons imaginaires. Je ne l’ai jamais vu comme un vendeur et je viens à La Parenthèse comme d’autres à une séance de potlatch. J’aime ses prescriptions et nos échanges. Et je chéris les tickets de fidélité qu’il remet à chaque achat. Enluminés par des créatures de Florence Cestac et ses sacs plastiques, créatures que j’ai longtemps confondues avec le grand orchestre animalier bruitant la pochette du Supersnazz des Flamin’Groovies. Il a y eu pour moi des parenthèses plus ou moins enchantées qui coïncident peu ou prou avec les déménagements physiques et les mutations du magasin ou la sortie des disques qui m’ont regardé grandir. Nick Hornby et ses top 5 ont montré la voie des listes et des dates.

1985 : ma première ouverture de porte rue d’Amerval. 1988 : abandon des disques de jazz. Mon premier disque foutraque trônera en vitrine, ma première vitrine. Du « jazz mort » comme dirait un ami vivant. 1989 : déménagement dans la Cour des Arts et la grande industrie culturelle du compact disc croit asséner le coup de grâce au vinyle. On rase gratis. J’en profite pour capitaliser. Je ne viendrai que bien plus tard à ce format sournois, pour écouter mon second disque posthume en « test pressing numérique » et pouvoir redécouvrir Basement 5 sans craquements. 1995 : adoption définitive de la bande dessinée et des merveilles de L’Association au nombre de mes marottes incontestées – le gars Vincent Vanoli et la délicieuse Luce y sont pour quelque chose. J’arpente donc désormais avec la même précaution les deux bornes du magasin. 2007 : sacrifice du disque. La Parenthèse semble se refermer. JL est devenu un ami et je ne l’imagine pas ailleurs que derrière son comptoir, prêt à dégainer une pépite pour me faire lever les yeux des bacs. Il me démentira en s’inventant un futur comblant d’autres papilles. Un automne 2015. Je ressors Haute Fidélité du placard. Pas vraiment sûr de vouloir le relire. En fait, je ne l’ai pas vraiment aimé à sa sortie. Peut-être parce qu’il y avait un disquaire dans ma ville.


L’OPTICIEN QUE VOS YEUX ATTENDAIENT

55, Place Saint-Louis | 57000 Metz Oliver Peoples / Alain Mikli / Phlippe Starck / Gold & Wood / Caroline Abram / Jacques Durand / Matttew / Celine Tom Ford / Traction Production / Lafont Paris / Zenka / Oakley / Tête à Lunettes / Italia Independent / iHuman

11, Rue Marguerite Puhl Demange | 57000 Metz Rolf / Lucas de Staël / Mykita / Matsuda / Masunaga / Matttew / Oliver Peoples / Lunor / Randolph / Cazal / Emmanuelle Khanh / Retro Super Future / Amaury / Michel Henau / Jeremy Tarian / Philippe Starck / Collaboration MASUNAGA x Kenzo Takada / Collaboration Mykita x Damir Doma / Collaboration Mykita x Maison Martin Margiela

Les matières que l’on sélectionne sont Acétate de cellulose - Acier - Titane - Bois - Corne - Pierre - Cuir PRISE DE RDV EN LIGNE SUR WWW.MCOPTICIEN.FR


14

Nancy vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan et Caroline Lévy

Où ? La Factorine « J’aime la démarche de ces jeunes artistes, pour la plupart issus des Beauxarts de Nancy. Grâce à la Factorine, cette nouvelle vitrine en forme d’œuvre collective, ces artistes peuvent s’exprimer. En tant qu’adhérent de cette association et amateur d’art, je ne peux que soutenir la démarche ! »

Actu !

5e anniversaire du Faubourg en tête de l’art, manifestation d’art contemporain, les 26 et 27 septembre à la porte de la Citadelle à Nancy.

Chemise Paul Smith, gilet Gran Sasso et jean Jacob Cohën, le tout chez Tolub à Nancy

Photo Arno Paul

La Factorine 4, rue Stanislas à Nancy www.lafactorine.fr


15

Jean-Pierre Laumond 70 ans RetraitĂŠ passionnĂŠ

Mer 16 sept


16

Rich Deluxe 40 ans

Compositeur

Lun 14 sept

Photo Thibaud Dupin

Où ? Quartier du Faubourg des Trois-Maisons « Depuis que j’ai quitté Londres, j’ai toujours habité cet endroit, que j’adore pour son architecture et sa vie de quartier. J’ai d’ailleurs écrit une chanson qui porte ce nom, ma seule chanson en français.»

Actu !

Sortie de l’album Orchids Rich Deluxe www.richdeluxe.bandcamp.com/releases Veste en laine et chemise à carreaux Hackett London, le tout au Printemps à Nancy


17

Pascale Kittel 55 ans

Créatrice de l’application Nancy Chic

Lun 14 sept

Photo Thibaud Dupin

Où ? Basilique Saint-Epvre « J’ai choisi cet endroit car j’aime les lieux de culte, quels qu’ils soient, pour la sérénité, l’histoire et les émotions qu’ils dégagent. Édifice gothique, cette basilique au centre de la place SaintEpvre est pour moi majestueuse. »

Actu !

Lancement de l’application Nancy Chic, qui répertorie une sélection de boutiques et de restaurants de la ville. En téléchargement gratuit sur App Store et Google Play. Nancy Chic 06 75 22 63 42 Facebook : Nancy Chic Robe imprimée fleurs Essentiel Antwerp chez Appolonie à Nancy


18

Metz vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan Photos Julien Benini

Où ? Serre du Jardin Botanique « Lieu magnifique, ce jardin nous rappelle le pique-nique sonore organisé il y a quelques années avec Musiques Volantes. En espérant que d’autres expériences de concert soient proposées dans ce jardin. »

Actu !

20 ans de Musiques Volantes aux Trinitaires, du 4 au 10 novembre avec Mykki Blanco, Destroyer, Wire, Pachanga Boys… Musiques Volantes 10, rue de Trinitaires à Metz 03 87 37 19 78 www.musiques-volantes.org


19

Elisabeth Lequeux 32 ans

Iris Aubry 25 ans

Chargées de coordination et de communication à Musiques Volantes

Ven 11 sept


20

Caroline Chiche 52 ans

Propriétaire de la boutique Liu Jo Lun 21 sept

Où ? Synagogue de Metz « La synagogue est un lieu très beau que j’apprécie. Peu connue, elle fait pourtant partie intégrante du patrimoine messin. »

Actu !

Nouvelle collection hiver qui met l’accent sur les sacs et les chaussures. Organisation du petit-déjeuner annuel pour les clientes, le 10 octobre à partir de 10h. Liu Jo 2, rue de la Pierre Hardie à Metz 03 87 21 09 10 www.liujo.com T-shirt, veste et jean noir Liu Jo, le tout chez Liu Jo à Metz


21

Mathieu Chaudeur

Ven 11 sept

29 ans

Directeur des magasins MCO - Mathieu Chaudeur Opticien

Où ? Place Saint-Louis « La place Saint-Louis est une place authentique où il fait bon vivre… Le matin, j’aime y prendre mon café en terrasse. C’est aussi l’endroit où j’ai implanté mon premier magasin en 2011, sous les arcades. »

Actu !

L’équipe s’agrandit et passe à six opticiens. Entrée de la ligne Mylon de Mykita courant octobre. MCO - Mathieu Chaudeur Opticien 55, place Saint-Louis à Metz 03 87 78 01 93 11, rue Marguerite Puhl Demande à Metz 03 87 20 06 91 www.mcopticien.fr Veste en laine Corneliani et chemise Dior, le tout chez Ted à Metz


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Luxembourg vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Luxembourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Adèle Sagan Photos Julien Benini

Où ? Belval « Un singulier point de rencontre entre l’histoire et l’avenir, où la rouille, les briques et l’acier contrastent à merveille avec le béton et le verre d’une architecture moderne. L’université, les centres de recherches et la Rockhal s’imprègnent de l’âme de ces cathédrales post-industrielles que sont les haut fourneaux de Belval. »

Actu !

10 ans de la Rockhal, soirée le 16 octobre avec notamment C2C et Salut C’est Cool. 8e édition du festival Sonic Visions des 13 et 14 novembre prochain avec Aaron, José Gonzàlez, Alabama Shakes et plus de 40 artistes. La Rockhal 5, avenue du Rock’n’Roll à Esch-sur-Alzette (+352) 24 555 1 www.rockhal.lu Perfecto en cuir Samsoe Samsoe chez Honey/Mustard à Luxembourg


23

Ven 11 sept

Arnaud Velvelovich 32 ans Programmateur de la Rockhal


24

Ven 18 sept

Créatrice et fondatrice de la marque Fabienne Belnou Joaillerie

Fabienne Belnou 48 ans

Où ? Rue du Marché-aux-Herbes « J’apprécie cette rue en plein développement et en devenir pour son dynamisme et ses boutiques de créateurs. »

Actu !

Ouverture début janvier de la nouvelle joaillerie au 5, rue du Marché-aux-Herbes, avec rassemblement des équipes de création, commercialisation et production. Fabiennne Belnou 26, rue Philippe II à Luxembourg (+352) 22 18 40 1 www.fabiennebelnou.com Chemisier imprimé Baum und Pferdgarten chez Honey/Mustard à Luxembourg


25

Noémie Cornelli 25 ans

Account Manager GroupeGet

Où ? Place d'Armes « Au centre du centre, cette place magnifique remplie de cafés et de monde comprend notamment le Cercle Cité, lieu artistique que j’adore. »

Ven 18 sept

Actu !

Sortie du livre d’art pour la Banque Degroof Petercam. GroupeGet 1, um Klaeppchen à Aspelt (+352) 24 83 83 16 www.groupeget.com Manteau Modstrom et t-shirt imprimé Tiger Of Sweden le tout chez Honey/Mustard à Luxembourg


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Culture

Photos : Hugues Franรงois


28 Zut ! Culture Cinéma


29

L’enfance mue PAR EMMANUEL ABELA PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Dans son dernier film, l’écrivain et cinéaste Philippe Claudel s’attache à Une Enfance : celle du petit Jimmy, qu’il situe chez lui, dans le cadre troublant de Dombasle-sur-Meurthe.

Le titre du film Une Enfance insiste sur la singularité de l’enfance de Jimmy, mais n’a-t-on pas affaire à un film sur tous ces enfants confrontés à la faillite d’une société qui les plonge dans un monde d’adultes trop tôt ? Oui, le déterminant indéfini est là pour nous préciser que c’est une enfance parmi d’autres, certaines différentes et d’autres semblables. Je suis très attentif au titre des livres ou des films que j’essaie d’écrire. Pour un lecteur ou un spectateur, c’est souvent un premier contact avec l’œuvre, et ce qui me plaisait dans celui-là c’était d’être dans une sorte d’épure et de simplicité : Une Enfance. Dans un premier temps, j’avais même mis le déterminant entre parenthèses : (Une) Enfance. Nous avons renoncé, cela faisait un peu affecté. Dans la version anglaise, (A) Childhood, j’ai maintenu les parenthèses. Il faut dire que l’enfance de Jimmy est mise entre parenthèses. Il est obligé d’endosser des responsabilités et de se montrer plus adulte qu’il ne peut l’être. Originellement, le projet était de s’interroger cinématographiquement sur ce moment de notre vie que je trouve fascinant, entre 7, 8 et 12 ans. Plus la vie passe, plus je me rends compte que ce que je suis aujourd’hui a été déterminé à ce momentlà ! En tout cas, en très grande partie. Cela concerne à la fois mes goûts, ma sensibilité, mes curiosités, mes failles. Après avoir observé un homme d’une soixantaine d’années, incarné par Daniel Auteuil dans Avant l’hiver, j’ai eu envie de revenir au

début de la vie et de filmer un enfant. De plus, j’exprimais ce désir d’images et de carnation. C’est magnifique à filmer les enfants, en terme pictural et esthétique. Ce désir en a rencontré un autre, l’idée de filmer la ville où je suis né, où j’ai grandi et où j’habite, Dombasle-sur-Meurthe, et de voir comment cette ville pouvait générer de la beauté alors qu’a priori rien n’y est beau. On suppose qu’il n’y a rien de fortuit dans la citation visuelle de Georges Seurat, Une Baignade à Asnières ! Le film fonctionne par de courtes saynètes qui mises bout à bout livrent le tableau final. Cette manière de fonctionner par petites touches impressionnistes, était-ce pour vous une manière de vous centrer sur le personnage de Jimmy, et de tout percevoir à travers son regard ? Oui, comme vous le dites, il y une construction absolument impressionniste, voire pointilliste si on fait allusion à Seurat, ce qui implique qu’elle peut bouger dans tous les sens. En dehors des scènes d’ouverture du film et des scènes de clôture, qui dessinent deux bornes temporelles avec un été qui s’annonce et un été qui se termine, à l’intérieur on pouvait faire bouger des blocs entiers sans conséquence majeure sur la structure. Ce qui m’intéressait aussi c’est que chaque moment saisi comme cela compose peu à peu un portrait de l’enfant et de cette enfance. Un portrait qui s’apparente à un autoportrait quelque part parce que tout est vu par son regard ; il

est de toutes les scènes, tout est pris en charge par sa médiation, une médiation partielle et partiale : il y des choses que Jimmy ne comprend pas et ne peut pas comprendre à son âge, d’autres qu’il voit à peine, qu’il soupçonne ou qu’il présume. Nous nous situons dans ce continent noir à un moment où les clés du monde ne vous sont pas complètement données, et c’est ce qui fait que pour cet enfant c’est difficile : d’un côté, on lui demande d’endosser des responsabilités – d’être un petit papa pour son frère, de gérer un quotidien, de faire à manger, de faire les courses, etc. – et en même temps on lui masque des choses. Il n’a pas tous les éléments pour comprendre. Ce qui est renforcé par ce dispositif, c’est la solitude de Jimmy, le vide qui l’environne et sa tentative d’exister malgré tout. Oui, c’est un gamin laissé à l’abandon, et qui se retrouve dans un décor lui aussi abandonné. J’aime beaucoup les liens symboliques entre les lieux, les êtres. Quand je fais des références picturales, ce ne sont jamais des références gratuites. Nous évoquions Seurat tout à l’heure, et la mise en place du plan. J’ai choisi de le placer parce que dans ce tableau j’y ai toujours vu un malaise, ainsi qu’une grande solitude et une grande fixité. Les baigneurs prennent de drôles de position ; il y a quelque chose qui ne se passe pas, comme si le temps était suspendu, allongé. Dans cette scène, on retrouve cet


30 Cinéma Philippe Claudel

ennui solaire de l’été : les garçons sont là, et en même temps ça n’est pas très joyeux. En effet, le film est la chronique de la solitude de cet enfant, une solitude paradoxale : le film s’ouvre sur un groupe, la partie de football qu’on a tous connue quand nous étions mômes et en même temps pour qui sait décoder la situation – plus les garçons que les filles, d’ailleurs ! –, si Jimmy se retrouve dans les buts c’est bien parce qu’il joue le plus mal. Ce qui était mon cas… On le relègue dans les “cages”. Et justement, c’est une cage ! On l’enferme dans quelque chose, dans un espace, dans un rôle… On le met à l’écart. Tout commence par le groupe et d’emblée il est exclu du groupe. On ne le voit jamais avec des copains ou des copines. Dans la fête d’anniversaire, on l’observe observant. Il se retrouve plongé dans un univers qui n’est pas le sien, il se précipite sur le gâteau qu’il mange de manière vorace. Il reste à l’écart même si c’est quelqu’un qui cherche les autres. Pourtant, il suscite l’affection de Lizon… Oui, ce qui était intéressant pour moi, c’est qu’à cet âge-là, dans une classe de CM2, tout le monde peut être habillé de la même façon. On ne voit pas qui sont les autres. Lizon ne soupçonne rien de la vie de Jimmy, elle n’en sait rien. De la même façon, quand il arrive chez elle, il découvre un univers dont il ne soupçonnait pas l’existence. Sans insister là-dessus, cela m’intéressait d’aborder ces différences sociales encore amalgamées dans cette école primaire avant que ça ne change définitivement. Lizon lui annonce que l’année suivante ils ne seront plus ensemble. Comme dans certains films de Murnau, vous faites se rencontrer la ville et la campagne. On se retrouve dans un environnement qui s’apparente à certaines descriptions de la fin du XIXe… Autant le cinéma est un art de la tricherie, avec lequel on peut recomposer des décors, autant la vérité géographique est respectée. Dombasle-sur-Meurthe est une ville où le tissu urbain et industriel se lit en rapport avec des paysages en pleine nature. Un plan dans le film est assez révélateur de cela : le gamin se balade à vélo à côté d’un petit canal magnifique alors qu’à l’arrière-fond se dessine une usine. Comme vous le dites, on se situe dans des paysages de la fin XIXe avec ces éruptions de cités industrielles au milieu de nulle part.

À cette différence près que la situation est inversée : l’outil industriel est abandonné et se fait rattraper par la nature. Oui, et en même temps l’usine à laquelle je fais allusion tourne encore. Après, il est vrai que la barre de cité ouvrière dans laquelle vit la famille de Jimmy a été détruite juste après le tournage. Elle témoignait effectivement de l’abandon de ce mode de vie-là : certaines maisons sont fermées ; le vieux voisin est peut-être le seul encore à entretenir son jardin ouvrier, chez les autres c’est la jungle. On se retrouve à la fin d’une étape industrielle et de la vie qui allait avec. Jimmy est seul, mais il rencontre des personnes bienveillantes à son égard, sa grand-mère, l’instituteur, la petite Lizon, et ce professeur de tennis que vous incarnez vous-même… Oui, Jimmy rencontre un ensemble de figures bienveillantes – c’est effectivement le mot juste –, mais en même temps celles-ci restent impuissantes. L’instituteur a compris, le voisin observe, la grand-mère sait, mais que faire ? Le seul qui tente un geste, c’est le professeur de tennis. Et en même, Jimmy n’est pas en quête de cette bienveillance, il exprime une pudeur, à ne pas dire ou à ne pas saisir les mains qui se tendent vers lui. La relation à la mère est très forte, elle est presque érotisée dans certaines scènes. Je ne voulais pas insister là-dessus, mais je souhaitais que ça soit lisible par certains d’entre nous. Ce qui m’intéressait c’était

de montrer comment cette femme, sans en avoir conscience, pouvait se montrer impudique. La position qu’elle prend quand elle se fait peindre les ongles ou se faire masser les pieds, sa manière de danser, c’est tout de même trouble, c’est presque gênant face à ce garçon préadolescent. Il ne s’agissait pas pour moi d’aller vers l’inceste, mais de mettre en scène cette gêne-là, même si derrière on perçoit une vraie tendresse, un amour véritable. Tout cela s’inscrit dans un cadre très sensoriel, voire sensuel. Nous évoquions les impressionnistes, mais au-delà de cela il y a dans le film une volonté d’entretenir un rapport très sensuel à la nature. Une nature maternante, chaleureuse, bienveillante, parfois érotisée parce que solaire. Il me semblait important de trouver un pendant à l’étouffement dans la maison avec cette ouverture vers le monde naturel. On sent le drame en latence, mais il ne se déclare jamais. Vous racontez cette histoire avec beaucoup de retenue. Que ce soit dans les livres ou dans les films j’ai toujours cherché à couper “avant de”, avant d’aller trop loin, avant de trop dire. Cette retenue me paraît importante dans la mesure où il s’agit de ne pas montrer parfois. D’autant plus dans le contexte de saturation d’images qui nous environne : vous le savez, les gens ne cessent de faire des photographies, mais sans savoir ce qu’ils vont en faire et ce qui est paradoxal c’est que cette surenchère dans la production d’images va aboutir à


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“ C’est magnifique à filmer, les enfants, en terme pictural et esthétique ”.

une absence d’archives. Cette mémoire du monde immédiate, démultipliée, j’ai l’impression qu’elle va s’effondrer ou se dissoudre. Et donc le cinéma – c’est là le paradoxe ! –, art de l’image, me semble plus important quand parfois il ne montre pas ou quand il montre à côté. Et puis, autant j’avais voulu jouer dans certains de mes premiers films sur l’aspect mélodramatique, avec vraiment un désir de provoquer des émotions fortes, autant là c’était l’inverse : je voulais évacuer le pathos. Le film est sombre, mais j’ai cherché à éviter le naturalisme qu’on rencontre dans certains films anglo-saxons.

lière pour Connors. Si vous vous souvenez bien, comme il a joué tardivement il faisait vieux guerrier. Il ne gagnait pas forcément les grands tournois, mais sa pugnacité me plaisait beaucoup. J’ai choisi le prénom de Jimmy sans penser à lui, mais dès que j’ai commencé à chercher des archives filmées, j’ai dit à mon assistant : « Il me faut Connors ! »

À un moment, Jimmy regarde des images de Jimmy Connors à la télévision. C’était l’époque des Borg, McEnroe, EvertLloyd, Navratilova où l’on commençait à retransmettre les matchs de tennis à la télévision sous l’égide de Christian Quidet [chef du service des sports à l’ORTF, puis à Antenne 2, ndlr]. J’étais ébloui par ces joueurs et ces joueuses. J’étais très amoureux de Chris Evert-Lloyd… [Comme nous tous, ndlr] Pour préparer le film, j’ai revu des images d’elle, elle était très belle, nous avions bon goût finalement ! [Rires] Curieusement, McEnroe m’énervait un peu et du coup j’avais une affection particu-

Une enfance de Philippe Claudel avec Alexi Mathieu, Angelica Sarre et Pierre Deladonchamps, Les films du losange

Qu’évoque-t-il pour vous ? L’enfance… Plus on avançait, plus je percevais la dimension autobiographique de ces scènes-là. Ce gamin qui tournait autour des cours de tennis, c’était moi !


32 Zut ! Culture Musiques

Nuances de noires et blanches PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTOS JULIAN BENINI


33 Habitué aux salles prestigieuses comme aux clubs d’Ibiza, le pianiste luxembourgeois Francesco Tristano est accro à Bach, à la techno de Détroit ou à la Neue Musik, de Messiaen à John Cage. Voici quelques clés pour régler sa mesure sur celle d’un jeune musicien qui voit toujours plus loin que le bout de ses claviers. Jean-Sébastien Bach « Quand j’avais cinq ou six ans, j’expliquais à ma professeure de piano que plus tard, je ne jouerai que Bach et ma musique. On écoutait beaucoup de baroque à la maison. » Presque 30 ans plus tard, Francesco Tristano est resté fidèle à sa conviction : « Je joue essentiellement les compositions de Bach et de ses héritiers. » À son actif, entres autres, l’enregistrement des Variations Goldberg, des Suites françaises, et des Concertos pour clavecin avec son ensemble les New Bach Players. Carl Craig La rencontre a lieu à la fin de l’un des lives du monstre de Détroit. Les deux musiciens se promettent de monter un projet ensemble : ce sera Versus, au côté de Moritz Von Oswald, où se côtoient piano, synthés et ordinateurs. « Ça a été une rencontre capitale, avec une vraie relation de transmission mutuelle, la découverte d’une autre génération, d’un autre milieu. » Saburo Teshigawara Le chorégraphe et danseur japonais s’est associé à Francesco Tristano pour un dialogue entre les corps et le piano, Francesco n’hésitant pas à y plonger pour pincer les cordes à la main. « Sur scène, il y a un échange permanent entre nous deux ; j’adore le fait qu’il ait besoin de ma musique pour évoluer, et qu’elle prenne une nouvelle dimension à travers sa danse. » Aufgang Ce projet de Francesco Tristano, Rami Khalifé et Aymeric Westrich sur le label InFiné réunit, pour son deuxième album Istiklaliya, tout ce que la musique du

XVIIe au XXIe siècle a de plus accrocheur : épiques, étranges, technoïdes ou cinématographiques, les neuf morceaux sont parcourus d’accidents et de ruptures. « C’est un projet dans lequel je me suis investi corps et âme. Les disquaires ne savaient pas où nous ranger, ce qui n’est pas très grave puisqu’il n’y a presque plus de disquaires... »

de la ville que des cours du conservatoire : « C’est dans cette ville, qui fonctionne à l’inverse de tout conservatisme justement, que je suis devenu adulte. »

New York Ancien élève de la fameuse Juilliard School, Francesco Tristano avoue avoir davantage profité de la bouillonnante vie artistique

www.francescotristano.com www.opderschmelz.lu

Francesco Tristano plays Bach in solidarity with Greece, le 13 novembre à l’Opderschmelz de Dudelange (LUX)


34 Zut ! Culture Théâtre

Un chemin lorrain PAR SYLVIA DUBOST PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Après 10 années à la direction du Carreau à Forbach, Frédéric Simon prend en octobre celle du Maillon à Strasbourg. Retour sur une aventure lorraine épineuse et fructueuse.

Dans quelle situation aviez-vous trouvé le théâtre ? La maison était en déficit structurel. Par ailleurs, la mairie ne voulait plus la soutenir à la même hauteur : 250 000 € ont été retiré d’un budget de 1 300 000, ce qui rendait le remboursement impossible… J’y suis allé parce que j’aimais cette salle, c’était important d’y être. C’est un des plus beaux équipements que je connaisse. Finalement, on a remboursé 360 000 € en trois ans. Les spectateurs ont joué le jeu malgré la baisse du nombre de spectacles : ils ont continué à venir et on n’a pas perdu beaucoup de recettes ni d’abonnements. Après 3 ans, on a commencé à faire les choses qu’on avait envie de faire, et la ville nous a suivi à la hausse. Dans quelle situation aviez-vous trouvé la ville ? Florian Philippot est seulement le thermomètre planté dans le cul du monde. Quelque chose de délétère est profondément inscrit dans le territoire, où survit une culture très archaïque liée à la gestion minière. Toute coopération est compliquée, on continue à être en compétition entre villes. Aujourd’hui, un jeune qui reste là, il a tout raté dans la vie. Car ceux qui attendent leur tour n’ont pas compris qu’on était dans une société libérale. Ce système pyramidal est en train de détruire ce qui reste d’énergie. Le seul exutoire est de reconnaître l’intelligence là où elle est.

arrive à dépasser ses limites. Peut-être que s’ils sont plusieurs, ils arriveront à déverrouiller les situations municipales. Le perpétuel regret d’un âge d’or bloque tout. Alors quand les participants à un projet viennent de différents quartiers, de différentes générations, que plusieurs associations travaillent ensemble, on peut déconstruire cette idée de l’âge d’or, en réalisant qu’elle est différente pour chacun, et qu’il n’existe donc pas. On arrive à une prise de conscience dans la ville.

Quel peut alors être le rôle d’un théâtre ? Déconstruire les schémas mentaux. Par l’action culturelle, on peut faire remarquer aux enfants qu’ils ne sont pas aussi cons que ce qu’on dit, et qu’en persévérant on

De quoi êtes-vous fiers ? Que la maison soit encore debout et qu’elle continue. Cela montre que des gens pensent à l’avenir de ce territoire, et qu’on n’a pas fait tout cela en pure perte.

Qu’auriez-vous aimé réaliser ? J’aurais bien aimé aller plus loin avec la Sarre, dans le projet ArtBrücken. Avec la Fondation pour la Coopération Culturelle Franco-Allemande de Sarrebruck, nous avons mis en place trois ponts : pour la population, les artistes et les œuvres. La frontière est un des plus beaux endroits du monde : l’Autre est là pour nous montrer que le monde est plus grand que nous. Le Carreau Avenue Saint-Rémy à Forbach 03 87 84 64 30 www.carreau-forbach.com


espace bernard marie

BAM TRINITAIRES scène conventionnée écritures théâtrales contemporaines

OCT. 16

La Rumeur

19

Chelsea Wolfe 20

USSR 1926 Ciné-concert We Stood Like Kings

17

« Chéri, y’a plus de PK ! » La Place du Kif Dernier concert ! 20

Archive + BRNS

26

Dominique A

DÉC.

22

/

/ /

David Murray Infinity 4tet feat. Saul Williams

/

NOV. 04 au 10

01

Baden Baden 03

Mansfield.TYA Autour de Lucie 04

Musiques Volantes 20e édition

Marathon !

12

Anonymous Choir Sings Leonard Cohen

09

Michael Rother plays NEU! & Harmonia and solo works + Bajram Bili

17 > 20 Novembre 2015

Neue Stücke !

#4

Semaine de la dramaturgie allemande 17 Nov. à 19h30

Krise Experts

Conception Michel Didym

17 Nov. à 20h30

Quand on parle du chou, les bougies dansent De Jörn Klare Mise en scène Katrin Plötner

13

10

No One Is Innocent 11

Girl Band + You Freud, Me Jane

Brigitte

17

Soilwork

12

Ester Rada + Socalled

18

Les Nuits Zébrées

19 Nov. à 19h

Mameloschn, Langue Maternelle

De Marianna Salzmann Mise en scène Brit Bartkowiak

20 Nov. à partir de 21h

Nuit Blanche Berlinoise

Et plus encore à découvrir sur www.trinitaires-bam.fr

Social Muscle Club / Copy & Dance / Ciné Grindhouse / DJ Obstsalat...

RENS. 03 83 37 42 42 - WWW.THEATRE-MANUFACTURE.FR Licences 1-1076971 2-1024929 3-10243930


36 Zut ! Culture Instant Flash

Tortue géniale

Bastien Vivès PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO THIBAUD DUPIN

À trente ans passés, l’étiquette de petit prince de la bande dessinée française colle toujours à la peau de Bastien Vivès, qui arbore longue crinière et anneau de pirate. Il entame l’entretien lesté d'une énorme pizza quatre fromages ; logique pour ce fan des Tortues Ninja, dont l’appartement parisien est envahi par les figurines des quatre reptiles. « Quand j’étais gosse, je ne voulais pas être Batman : je voulais être la cinquième tortue », glisse-t-il. L’enfance, l’adolescence ou la gent féminine sont des thèmes récurrents dans les univers de Bastien Vivès, même lorsqu’ils semblent se trouver à des années-lumière les uns des autres. Les délicats Le Goût du chlore et Polina (bientôt adapté au cinéma par Angelin Preljocaj, avec Juliette

Binoche) l’ont propulsé sur le devant de la scène. « Les lecteurs pensent que je connais super bien la psyché féminine : en fait, j’ai toujours été largué, alors je me racontais des histoires en imaginant les personnages féminins. » À côté de ça, Vivès s’éclate : il livre le pornographique Les Melons de la colère ou une série à l’humour dévastateur dans la collection Shampooing chez Delcourt. « On peut trouver ça horrible, cruel ou bête, moi j’adore ce côté provoc’, ou faire une BD où je mets tous mes fantasmes, expliquet-il. Je pense que les gens sont assez intelligents pour faire la différence avec la réalité. » Depuis 2015, il s’est lancé, aux côtés de Mickaël Sanlaville et Balak, dans un manga

à la française, Lastman, prochainement décliné en jeu vidéo et en série animée. « On a adopté le format et la méthode de travail du manga, mais on n’a pas voulu en utiliser tous les codes : c’est un public différent qui a adhéré à Lastman. » Vivès, ce n’est pas qu’une vista : c’est un talent à géométrie variable, celui d’un génie qui fait croire à tout le monde qu’il est un gamin immature. Propos recueillis le 12 septembre dans le cadre du Livre sur la Place à Nancy Lastman, Casterman


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Family Affair

Ghost Culture PAR ANTHONY GABORIT PHOTO SÉBASTIEN CUVELIER

« Je voulais vraiment produire quelque chose d'inspiré par la musique club, et réussir à provoquer ce que je ressentais dans ces clubs que je fréquentais quand j’avais 17 ans. » Originaire du nord de Londres, James Greenwood aka Ghost Culture a sorti en janvier dernier son prem ier a l bu m éponyme, su perbe invitation à la danse, produit par Erol Alkan avec pour instrument central un synthétiseur Korg mono/poly. L’Anglais, tout juste 24 ans, parvient à se doter d’un son singulier qui fleure bon le fait maison. Pas du genre à se cacher derrière des machines : une fois sur scène, c’est accompagné de pad, synthétiseurs et d’un jeu de lumières surprenant qu’il vient créer une expérience unique. « Ça

ne s’adresse pas qu’aux amateurs de musiques électroniques, mais aux gens qui aiment la musique, et un peu le théâtre… Je travaille de plus en plus la mise en scène. » James pose sa voix, se dandine, et trouve rapidement un public surexcité. À Londres, c’est avec la bande du label Phantasy Sound qu’il passe tout son temps : « Je travaillais avec Daniel Avery, qui m’a présenté à Erol [Alkan, ndlr], et Richard [Fearless, ndlr] de Death in Vegas avec qui j’ai bossé. En parallèle, je composais ma musique. » Au cœur de cette famille follement créative, des relations simples qui s’articulent en studio : « Nous sommes liés par nos affinités et nous avons besoin des appréciations des autres pour avancer. » Si pour lui l’avenir

s’envisage notamment avec l’intégration d’un batteur, James continue de prêter une oreille attentive à d’autres artistes : « Actuellement, je travaille avec Kelly Lee Owens, c’est une super chanteuse, une sorte de petite Björk. Je pense aussi à mon nouvel album. Je peux simplement dire que ce sera chez Phantasy, évidemment. » Propos recueillis le 21 août aux Rotondes à Luxembourg Ghost Culture, Phantasy Sound


38 SÉLECTIONS culture

MUSIQUE

Voulezvous danser ?

C’est grâce à Belle and Sebastian et sous l’influence de Tigermilk ou Dear Castastrophe Waitress que l’on a jadis voulu vivre dans un teen movie américain noyé sous les références indé : rentrer du lycée Walkman sur les oreilles, habillés d’un t-shirt usé des Rolling Stones et d’une paire de Converse défraîchie. C’est alors avec nostalgie que l’on se plongeait en 2010 dans l’album du grand retour Write about Love, puis avec déception que l’on constatait l’irréparable : Belle and Sebastian singeait Belle and Sebastian alors que nous avions grandi. Stuart Murdoch – désormais réalisateur – et sa troupe se sont fait violence sur leur dernier album Girls in Peacetime Want to Dance, renversant les acquis du groupe

à grands renforts de ritournelles dance surprenantes, certes, mais très élégantes. Le leader du désormais groupe culte confiait : « J’aime danser. Nous aimons tous la dance music ! » Il serait temps de l’avouer, maintenant que nous sommes grands ! (C.B.) Belle and Sebastian 20.11.15 Rockhal | Esch-sur-Alzette (LUX) www.rockhal.lu


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THÉÂTRE

Langue éternelle Par sa longévité déjà, Seuls retient l’attention. À une époque où les créations théâtrales peinent à vivre et à tourner au-delà de deux saisons, cette pièce de Wajdi Mouawad arpente les scènes de France et d’au-delà depuis mars 2008. Les mauvaises langues pourront croire que le succès provient de la distribution – réunissant des people – ou du sujet – léger, divertissant, facile en somme. Mais là encore, Seuls surprend, car il n’en est rien : interprété par un Wajdi Mouawad seul en scène, Seuls raconte la nuit d’un étudiant se retrouvant enfermé dans une salle de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Dans ce prestigieux musée russe, le jeune homme va traverser les âges et surtout les langues pour rejoindre une voix intime, oubliée : celle de sa langue maternelle. Preuve que les questions de l’exil, de la langue et de l’identité sont des problématiques aussi actuelles qu’universelles… Elles sont ici traitées avec l’inventivité et la richesse formelle qui fait la signature de Wajdi Mouawad. (C.C.)

Seuls 3.12.15 | 20h Carreau | Forbach www.carreau-forbach.com

CINÉ-CONCERT

Nous deux trois Et si La Jetée était le plus beau film au monde ? Doublé de la plus belle histoire d’amour ? L’affirmation paraît d’autant plus exagérée que l’œuvre en elle-même n'est pas un film de cinéma mais un photo-roman, un modèle unique en son genre. Et pourtant, la force évocatrice de ce récit de science-fiction – dans les sous-sols du Paris post-nucléaire, des scientifiques cherchent la porte du temps pour accéder au nécessaire – nous saisit d’émotion : il y a cette image obsédante perçue dans son enfance par l’un des prisonniers, il y a ces visions de Paris détruit, mais recomposé par le souvenir. Oh, et puis il y a Hélène Châtelain, figure même du sentiment. Sacré challenge à relever pour Chapelier Fou, Matt Elliott et Maxime Tisserand que de restituer tout cela dans le cadre d’un ciné-concert, sans dénaturer ce chef d’œuvre éternel ! (E.A.) La Jetée de Chris Marker avec Chapelier Fou, Matt Elliott et Maxime Tisserand 13.10.15 | 19h + 21h CCAM | Vandœuvre-lès-Nancy www.centremalraux.comt

MUSIQUE

Paint it Black Abrasive, obscure, colossale, les qualificatifs ne manquent pas pour définir la musique de Chelsea Wolfe. Originaire de Californie, celle qui cultive une apparence pour le moins gothique, sème le trouble et mène une expérimentation systématique sur ses albums en alternant entre ballades folk, dark metal ou drone. Pour son dernier opus, The Abyss, produit par John Congleton (Bill Callahan, Swans), elle gagne en puissance et déclare s’inspirer notamment d’une sorte de paralysie du sommeil provoquant une présence des figures du rêve pendant l’éveil : « J’imagine que cet état influence les dynamiques de ma musique, notamment les oppositions entre fréquences douces et corrosives. Ma vie comporte des épisodes très calmes, d’autres tumultueux. Cela peut aisément se traduire dans l’expression créative. » Sur scène, c’est la promesse d’un univers singulier plein de distorsions et d’une sensibilité glaçante. (A.G.) Chelsea Wolfe 19.11.15 Trinitaires | Metz www.trinitaires-bam.fr

Photo : Thibaut Baron Photo : Shaina Hedlund


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FESTIVAL

Prenez des notes Le Nancy Jazz Pulsations a une réputation à tenir, et son affiche parle pour lui. Commençons par le jazz : Avishai Cohen, Brad Mehldau, Ibrahim Maalouf, grand habitué des lieux, Marcus Miller, Maceo Parker... En somme, le top de la génération actuelle et quelques vétérans légendaires, auxquels s’ajoute Tony Allen, pionnier de l’afrobeat. Le grand chapiteau de la Pépinière s’enfumera lors de la soirée reggae menée par Black Roots, auxquels succéderont Ibeyi et Skip&Die, Pink Martini et Yael Naim ou encore The Dø et Izia. La feutrée salle Poirel accueillera quelquesunes des performances jazz les plus enthousiasmantes. Les fins de soirée bouillonnantes, ça se passe toujours au Magic Mirror, avec un DJ set de Rubin Steiner notamment. L’Autre Canal (avec le live de Squarepusher le 10 octobre) et le Hublot complètent la liste des lieux investis, aux atmosphères et aux formats aussi divers que les styles musicaux affichés. (B.B.) Nancy Jazz Pulsations 7.10.15 --> 17.10.15 www.nancyjazzpulsations.com Feu! Chatterton, le 14 octobre à 20h30 à la salle Poirel © Fanny Latour-Lambert

THÉÂTRE ÉDITION

Le vent d’autrefois L’éditeur et label Médiapop soutient les créations lorraines et édite le livre de Bernard Heizmann, Monument, ainsi qu’un vinyle signant le retour de Tuscaloosa, groupe radical des années 90. L’album de Tuscaloosa, intitulé comme Une guerre froide, loin de s’enliser dans les rythmes d’autrefois, fait résonner un son rock nourri de jazz et d’électro. La musique dévoile une ambiance cinématographique envoûtante. Bernard Heizmann dans Monument revient sur son passé et invite sa mère à écrire sur les photographies de son enfance. Les mémoires s’entrelacent contre les clichés usés de l’album de famille. Nul besoin d’appartenir au clan pour s’émouvoir de cette trace d’une réalité disparue, toujours semblable d’une famille à l’autre. Il y a les vacances où l’on a été heureux, les bébés qui naissent et grandissent, les plus âgés que l’on immortalise pour les retenir encore. La vie passe, les images restent, la musique aussi. (F.A.) Bernard Heizmann, Monument éditions Médiapop Tuscaloosa, Une guerre froide Médiapop Records www.mediapop.fr

« Je » est un autre L’espace Bernard Marie-Koltès / Théâtre du Saulcy propose une pièce pleine de poésie où un dialogue s’installe entre un comédien et ses marionnettes. Sous les fils évolue une extension de lui-même, qu’il considère à la fois comme un miroir et un compagnon. Le spectacle est mis en scène par Françoise Giaroli, déjà passée par cette scène avec Malade !!! et Les Chevaux à la Fenêtre. C’est elle qui a construit les marionnettes de la compagnie lorraine Coup de Théâtre. Jean Poirson, le comédien et marionnettiste, et Alain Billon, le directeur du théâtre, entretiennent quant à eux une vraie relation de confiance basée sur la qualité de ses propositions depuis plusieurs années. Ici, les 52 textes de Serge Valetti s’entrechoquent pour interroger l’essence même du théâtre : introspection du comédien ou dialogue avec le public ? Ce sera au spectateur d’en décider… (F.M.) Encore plus de gens d’ici 4.11.15 + 5.11.15 | 20h Espace Bernard Marie-Koltès Théâtre du Saulcy | Metz www.univ-lorraine.fr/culture/espacebmk


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THÉÂTRE

La politique du vide

ARTS

Songes lysergiques Dans les rêves de l’artiste écossaise Rachel Maclean, les êtres hybrides, créatures de l’Internet et de la pop culture, évoluent au sein de contes excessifs et délirants saturés de couleurs. Dans ses vidéos comme dans ses peintures digitales, il semble y avoir toujours quelque chose de malsain sous les couches de peinture et les atours extravagants : une licorne, un arc-en-ciel ou même un « lolcat » peuvent dissimuler une royauté malsaine, un culte bariolé et inquiétant... De la réalisation au scénario en passant par les costumes jusqu’aux tournages en chromakey, Rachel Maclean contrôle et investit ses créations de manière totale. L’exposition OK, you’ve had your fun, qui rassemble une sélection d’œuvres produites entre 2013 et 2015, est la première monographie institutionnelle consacrée à l’artiste en dehors du Royaume-Uni. (B.B.) OK, you’ve had your fun 26.09.15 --> 3.01.16 Casino de Luxembourg www.casino-luxembourg.lu Visuel : Rachel Maclean, Over the Rainbow, vidéo, 2013

ARTS

État d’esprit On ne vous apprendra rien : l’art est un moyen de communication parmi d’autres. Mais qu’en est-il de sa capacité, quasi-surnaturelle, à suggérer émotions et sensations par le seul biais de la représentation ? Empruntant une brèche psycho-poétique de l’histoire de l’art des années 1880 à nos jours, l’exposition Cosa mentale revient sur le fantasme de la transmission immatérielle de la pensée, par-delà le langage et l’outil. Cette recherche télépathique, déclenchée par l’apparition des télécommunications à l’orée du XXe siècle, hante les œuvres de Munch, Kandinsky, Miró ou Polke qui poursuivent un art direct, rapprochant artiste et spectateur. Du symbolisme à l’art conceptuel en passant par l’abstraction, le Centre Pompidou-Metz réunit une centaine de productions issues de médiums divers et dévoile un idéal artistique encore méconnu. (C.T.) Cosa mentale. Art et télépathie au XXe siècle 28.10.15 --> 28.03.16 Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.com Visuel : Susan Hiller, Homage to Marcel Duchamp: Aura (Blue Boy), 2011

À l’heure de la France du rejet et du repli, le metteur en scène Arnaud Meunier exhume un texte de Bernard-Marie Koltès, Le Retour au désert. Dans la France des années 60, Mathilde, une femme revenue d’Algérie pour régler des affaires de famille, amène avec elle son lot de fantômes. Dans cette ville de province, le vide, les faux-semblants et les non-dits assurent un semblant d’ordre qu’elle va faire voler en éclats. C’est au silence et aux malentendus qui entourent en France le thème de l’Algérie colonisée auxquels fait référence Arnaud Meunier. Le metteur en scène, comme Koltès, évoque une Algérie intimement liée à son histoire familiale, mais dont tout le monde, dans sa jeunesse, semblait nier l’existence. La scénographie, modulable, est pensée comme un collage surréaliste d’espaces et d’objets : sur la scène, les frontières, traversées par les mots et les revenants, sont débordées de toutes parts. (B.B.) Le Retour au désert 18.11.15 + 19.11.15 NEST | Thionville www.nest-theatre.fr Photo : Pierre Boulat, Cosmos


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THÉÂTRE MUSIQUE

Across the universe Aurait-on été injuste avec Lou Doillon ? Certains journalistes, le public parfois aussi ? Il y a des chances, parce qu’on le veuille ou non, elle est aujourd’hui une chanteuse à part entière, loin des gimmicks du show-business et avec une vraie foi dans ce qu’elle écrit. Pour faire taire toute critique, il suffit de la voir sur scène : la miss, à mi-chemin entre Joni Mitchell et Patti Smith, nous livre l’une des plus belles voix qu’il nous ait été donnée d’entendre dans les parages. Et que dire de ces compositions qui renouent avec la vraie tradition du songwriting avec ce petit plus qui fait que les chansons – Dieu qu’on aime les chansons ! – jettent un pont à travers les mers ? Lou Doillon, qui a sollicité la plume de Timber Timbre pour son second album, nous entraîne une nouvelle fois loin, très loin. De Paris à Londres, de Paris à New York ou San Francisco. Avec candeur et brio. (E.A.) Lou Doillon 27.11.15 L’Autre Canal | Nancy www.lautrecanalnancy.fr

La pièce dans la pièce Si le théâtre shakespearien bouleverse encore aujourd’hui les planches, c’est parce qu’il allie passion et excès, délicatesse et débauche. Un irrésistible équilibre qui semble se poursuivre par la présence irradiante de certains comédiens, comme celle de David Ayala. Dirigé par Dan Jemmett, maître de Shakespeare outre-Manche, l’homme interprète un metteur en scène nerveux après la représentation ratée de son Macbeth. Carnet de notes en main, il s’emporte et mime non pas les personnages, mais leurs acteurs jouant Lady Macbeth, le fantôme de Banquo, le portier du château... C’est finalement la pièce dans son intégralité qui prend forme, revisitée par les emportements d’un seul homme ! Procédés typiquement shakespeariens, les jeux de miroir autorisent une distance avec l’œuvre et laisse poindre l’humour derrière ce classique qu’on ne présente plus. Un Macbeth comme on n’en a jamais vu. (C.T.) Macbeth (The Notes) 6.10.15 --> 11.10.15 Manufacture de Nancy www.theatre-manufacture.fr Photo : Patrick Berger

MUSIQUE

Beat in the air Alors que la fin des années 80 sonnait l’âge d’or du hip-hop, c’est au milieu des années 90 que le abstract hip-hop faisait son apparition, savant mélange de musiques hip-hop et trip-hop. Les MCs étaient alors mis de côté pour faire place aux samples et à la technique pure. Aujourd’hui, avec ses icônes mainstream que sont Jay-Z ou Kanye West, le hip-hop détrône le rock du haut des charts, pendant que le abstract hip-hop – doté de représentants hyper talentueux comme Flying Lotus –, tend à évoluer dans des sphères plus souterraines. Nosaj Thing, brillant producteur, vient tout juste de sortir son nouvel album, Fated, pour lequel il déclare avoir « essayé de s’échapper de la réalité et de l’actualité musicale ». Le Californien y manie les beats downtempo comme personne et n’hésite pas à s’entourer de la crème du rap US, notamment Chance The Rapper sur un morceau. La tournée européenne est annoncée, et c’est aux Rotondes que nous irons en profiter ! (A.G.) Nosaj Thing 4.11.15 Rotondes | Luxembourg www.rotondes.lu Photo : Tim Saccenti


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ARTS

White and Black Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent outre-Atlantique criant haut et fort, en V.O. : « Feminism is intersectional. » Un slogan difficilement traduisible en français mais qui soulève les multiples facettes qu’est censé revêtir le féminisme, certaines femmes étant confrontées au racisme ou à la xénophobie, en plus du sexisme. L’exposition du Frac Lorraine appelle à la reconnaissance de la femme noire et rappelle qu’un féminisme noir existe depuis le début des années 1900 et qu’il a placé, bien avant les Femen, le corps dans une tradition militantiste. Au-delà d’un « outil » pour dénoncer les injustices, le corps nu est également utilisé comme matériau artistique par toute une génération d’artistes africains ici mis à l’honneur – et c’est assez rare pour être souligné. Une très belle proposition qui entend soulever des questionnements essentiels et passionnants. (C.B.) Body talk : féminisme, sexualité et corps 30.10.15 --> 17.01.16 Frac Lorraine | Metz www.fraclorraine.org Visuel : Billie Zangewa

DANSE

Beauté du geste Exp.édition # 2 2.10.15 --> 3.12.15 Lorraine + Luxembourg www.biennale-danse-lorraine.fr Visuel : Quantum, le 16 octobre au Carreau à Forbach © Grégory Batardon

La biennale de danse en Lorraine Exp. édition, à l’initiative de l’Arsenal de Metz, du CCAM de Vandoeuvre-lès-Nancy, de l’ACB de Bar-le-Duc, du Ballet de Lorraine et du Carreau de Forbach, propose un parcours chorégraphique sur une vingtaine de lieux, associant création contemporaine, action culturelle (ateliers, rencontres...) et événements tels que des expositions et des projections. Parmi les spectacles phares de cette seconde édition, citons Carmen/ Shakespeare (acte2) : les Crash-Tests, d’Olga Mesa, qui instaure un métissage audacieux en un dialogue entre corps et images, la performance de Jean-Claude Pouliquen (Des)incarnat(s), une danse « parente de l’art brut » primitive et émerveillée, Quantum de Gilles Jobin, hymne à la physique quantique pour six danseurs, Contrôle de la compagnie Les Patries imaginaires, qui évoque de manière sensible le besoin de sécurité d’une société de surveillance et la soirée Twyla Tharp/Trisha Brown par le Ballet de Lorraine. (B.B.)


P R É-P R O D U C T I O N

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PRISES DE VUES

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VIDÉO NUMÉRIQUE


Tendances

Photos : Hugues Franรงois


L’allure Mad Max Veste en cuir bi-matière et jupe en laine et angora Rick Owens.


POSTURES

À FEU & À SANG, UN VES TIAIRE BIPOLAIRE Photographe Alexis Delon / Preview

Réalisation Myriam Commot-Delon

Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview www.preview-tm.fr Mannequin Francesca S. / Up Models Paris www.upmodels.fr

Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics, disponibles à la boutique M.A.C du Printemps Metz. Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avila-coiffure.com Assistante mode Clémence Viardot


L’allure Française Veste en lainage Isabel Marant. Pull, pantalon en tissu enduit façon cuir et boots en cuir à multi-zips Saint Laurent Paris. Bague Eric Humbert.




L’allure Simone de Beauvoir Pull et jupe en lainage imprimé Jil Sander Navy. Derbys Maly en box bordeaux Heschung. Turban en satin Zelda Citroën pour Ventilo et broche en strass Ventilo. Bague Duo Bravo, perle de Tahiti, or et diamant Eric Humbert.



L’allure Oiseau de nuit Veste en fausse fourrure Liu Jo. Jean Bottom Up Liu Jo Jeans.



L’allure Nouveau Western Poncho, jupe-culotte, pull, mitaines en cuir et chapeau en feutre, le tout Isabel Benenato. Sac Rick Owens. Bottines lacÊes Paul Smith.


L’allure Hitchcockienne Manteau en laine et alpaga, chemise en popeline, ceinture et pantalon en velours côtelé Sofie D’Hoore. Sac Peekaboo en peau suédée et cuir vernis Fendi. Chaussures richelieu Givenchy. Lunettes Jean-Philippe Joly Sunglasses.



58 Zut ! Tendances § Shopping

Vert sapin & camel mania PAR ADÈLE SAGAN

Chemise imprimée en popeline de coton Spray Straps Kenzo — Chez Ted 20, rue Serpenoise à Metz www.ted-metz.com

Clin d’œil rétro-sport-chic avec une alliance parfaite de couleurs, des coupes et matières un brin sportswear pour une allure subtilement sexy.


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➀  Coupe-vent à capuche The Kooples

➁  Sneakers GL 6000 Trail en suède

➂  Vélo Le Lhenry en fibre de bambou,

— Au Printemps 2, avenue Foch à Nancy 12-14, rue Serpenoise à Metz www.printemps.com

— Chez Hélium 17, rue du Palais à Metz 03 87 74 19 23

— [In'Bô] ZA les Bouleurs 88240 Les Voivres 07 70 01 52 66

➄  Coque d’iPhone en cuir Mujjo

➅  Montre Winston Woven Chestnut

➃  Lunettes Bradfield en acier

inoxydable composée de deux cadres Mykita X Damir Doma — Chez MCO 11, rue Marguerite Puhl Demange à Metz www.mcopticien.fr

avec semelle mouchetée Reebok

— Chez Honey/Mustard 11, rue du Marché-aux-Herbes à Luxembourg www.honeymustard.eu

fabriqué dans les Vosges, [In'Bô]

avec bracelet tressé Komono — Chez Extra Bold 24, avenue de la Liberté à Luxembourg www.extrabold.eu


60 Zut ! Tendances § Flash Mood

Up to date PAR ADÈLE SAGAN

Du kids et de l’imprimé pour faire le plein d’idées.

Pluto Dingo ! Sweat gagnant Futur champion de tennis ? On opte pour ce sweat imprimé raquette en coton Monoprix.

Pour un réveil de bon pied, il y a les chaussures Mickey ! Cette paire de basket en toile Era est née de la collaboration Vans X Disney. Où ? Vans www.shop.vans.fr

Où ? Monoprix CC Saint-Sébastien à Nancy www.monoprix.fr

L’affaire est dans le sac Avec ce sac en kraft Funambule, le désordre sera une vieille histoire… Où ? Le Cent 9 109b, rue Saint-Dizier à Nancy www.lecent9.fr

Un avion à réaction Rentrée rétro Very cute, ce cartable Bakker Made With Love imprimé et à l’allure rétro nous donne envie de retourner à l’école. Le + ? Fabriqué à la main par un couple de Français expatriés à Bali : on peut donc craquer sans culpabiliser. Où ? 4, rue Winston Churchill à Metz www.galerieslafayette.com

Conçu par trois artistes contemporains, ce livre de pliage cache des avions géants complètement délirants. Son titre ? Maxi Avion d’Alix d’Anselme, Niark et Atelier Morse, éd. Mango jeunesse.

Chat alors

Où ? Librairie D’en Face 2, rue Ambroise Thomas à Metz 03 87 66 98 55

Où ? Maurice Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy www.maurice-freres.com

Pour que votre petit chat puisse voir correctement… Cette monture Catimini est tout simplement irrésistible.


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Tigrou En coton bio, cet ensemble imprimé de la marque suédoise Mini Rodini va plaire à votre petit félin. Où ? Mini Rodini www.minirodini.com


62 Zut ! Tendances § Dressing

Come as you are RÉALISATION ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI

Blogueuse, créatrice de bijoux, passionnée de photographie et graphiste à ses heures perdues, Baia, jeune Messine de 33 ans, est une modeuse qui ne s’arrête jamais.


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Passeport, Mademoiselle ! Je m’appelle Baia. Je tiens un blog depuis deux ans où je partage mes coups de cœur, mes looks, mes sélections mode ainsi que ma passion pour la photographie et le do it yourself. En parallèle, je travaille sur ma ligne de bijoux réalisés avec des pierres semi-précieuses, des minéraux et de l’argent. Ton univers ? J’aime les looks épurés, décontractés, monochromatiques et bichromatiques. Je suis à l’affût des formes, de la structure et des lignes d’un vêtement. J’aime pouvoir jouer avec ma silhouette tout en restant dans un certain confort. Adepte des looks androgynes, je n’hésite pas à chiner des pièces dans le dressing masculin. Quelle est la pièce que tu adores porter ? À l’heure actuelle, je peux dire que je vis une véritable histoire passionnée avec la jupe-culotte. À la fois chic et décontractée, cette pièce des années 20 réunit tout ce que j’aime. Je pourrais la porter tous les jours ! Tes achats pour la rentrée ? Deux jupes-culottes pour parfaire ma collection, un tailleur vintage en tartan et un superbe kimono « Hirka » fait main par une créatrice de Metz et chiné chez Moules Fripes. Une fixette ? J’en ai plusieurs, mais celle qui perdure c’est mon besoin continuel et inexplicable de changer de coupes et de couleurs de cheveux. Impossible pour moi de rester trop longtemps avec la même coiffure ! « Capillairement » parlant, je teste à peu près tout. Quelles sont tes marques coup de cœur ? & Other Stories, Monki, COS et House of Sunny une jeune marque anglaise pour qui j’ai eu un véritable coup de foudre.

Tes adresses en Lorraine ? Moules Fripes sans hésiter : une superbe boutique vintage où je trouve toujours des pièces de qualité. 6, rue Mazelle à Metz www.instagram.com/moulesfripes Le blog de Baia www.bonnie-bandie.com Ses 3 e-shops incontournables : www.houseofsunny.co.uk www.monki.com www.stories.com


64 Zut ! Tendances § Street

Urban Urban Styles RÉALISATION ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI

Des looks trendy spottés dans les rues de Luxembourg.

Fabien Croisé à The Open End, événement dédié à la conception et la créativité, le look de Fabien a fait mouche. Veste de la marque anglaise Criminal Damage, casquette imprimée Cayler & Sons et baskets DC Shoes, son allure très America est pile dans la tendance sportswear.

Nicolas Black is the new black. C’est avec son total look noir que nous avons repéré Nicolas de la boutique Swimming Pool. T-shirt H&M, slim Asos, sneakers Nike et lunettes rondes Armani : un look sporty carrément réussi qui nous prouve que le dark, c’est chic.


65 Caroline Cette jolie fille nous ravit avec son look ultra pointu et son mélange de matières et de styles. Patronne de Honey/Mustard et de Extra Bold, elle porte une veste et un jean de la marque suédoise Rodebjer, un sac en cuir bordeaux Proenza Schouler et des chaussures Vagabond. Merci la leçon de mode !


66 SÉLECTIONS tendances

LUNETTES

Bien vu l’artiste ! MCO Mathieu Chaudeur Opticien 55, place Saint-Louis et 11, rue Marguerite Puhl Demange à Metz www.mcopticien.fr

Formé à l’optométrie et doté de son propre atelier de création et de montage, MCO réussit le doublé gagnant d’être technique ET mode. Côté sélection, il y en a pour tous les goûts et aussi sur-mesure, l’expertise de l’équipe navigant entre les deux magasins vous guidera selon vos besoins. Envie de lunettes de créateurs ou d’équiper le p’tit dernier ? Direction place Saint-Louis. Si vous êtes plutôt marques pointues, vous trouverez au concept store de la rue Marguerite Puhl Demange les exclusivités Matsuda, Mykita, Rolf ou Masunaga. Le temps que vos verres – fabriqués en Moselle – soient prêts, jetez un coup d’œil au canapé ou au piano et s’ils vous plaisent, repartez avec ! La perfection n’existe pas ? Mon œil ! (I.T.)


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MODE

Dress(ing) Et si la sempiternelle petite robe noire sortait des conventions pour se parer d’imprimés et de détails chics pour booster la silhouette ? La robe Essentiel, joyeuse griffe proposée en exclusivité chez Appolonie, détonne cet hiver avec une collection légère et lumineuse. Elle se porte ajustée ou évasée, version color block ou avec des imprimés géométriques, mais se révèle indispensable. (C.L.) Chez Appolonie, 23, rue Gambetta à Nancy 03 83 32 41 32


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BIJOUX

D’amour et d’or fin C’est désormais au bout des oreilles que l’on porte la porcelaine de Limoges ! Formée auprès d’un céramiste, Yolaine Giret réalise de délicates créations à la main, en petites séries. Le bracelet Catacombes ou la mono boucle d’oreille créole Sunset sont en laiton doré à l’or fin. Giret bien découvrir la collection ! (A.S.)

Chez Sally & Jane 14, rue Taison à Metz 03 55 80 17 54 Photo : Julien Benini

LOOK

Zou bisou bisou Une chose est sûre : cet automne je porterai le nouveau chemisier Saint Laurent imprimé lipstick avec un maquillage nude ou, mieux, le rouge Saint Laurent Kiss & Love. À la fois régressif et sexy, on a du mal à dire non à ce motif ! (A.S.)

Chemisier en vente chez Vanessa, 14, rue Gambetta à Nancy 03 83 32 85 88 Rouge à lèvres Pur Couture Black Addiction sur www.yslbeauty.fr


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Visuel Heschung A-H 2015 / www.heschung.com

SHOES

À pied d’œuvre

ACCESSOIRES

Magic arrow Piqué en plein cœur par ce sac de la marque canadienne Mackage : impossible de ne pas craquer ! En cuir grainé et multipoches, on le porte en bandoulière partout, tout le temps ! (A.S.)

En vente chez Ted Luxury Shop, 6, rue du Lancieu à Metz www.ted-metz.com

Le QG mode des élégants à deux pas du Palais grand-ducal ! Enseigne familiale belge, Vincent Verlaine est spécialisée dans le prêt-à-porter et les chaussures haut-de-gamme depuis 1924. On y trouve des marques prestigieuses tels que Church’s ou Santoni mais aussi les divins souliers de la manufacture française Heschung, qui ne cesse de se réinventer en retravaillant chaque saison ses classiques. Depuis ce printemps, on peut aussi y découvrir un vestiaire homme affûté avec Moncler, Canali ou Dsquared2… (M.C.D.)

Derby Crocus, Heschung

Vincent Verlaine Tomcat 15, rue du Marché aux Herbes à Luxembourg www.vincentverlaine.lu


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Opening Les Nouveaux QG

Selecta Voilà un secret que l’on aurait bien gardé pour nous. Fraîchement installé rue de la Visitation, David nous fait découvrir sa sélection pointue mode hommes et femmes, des accessoires, du design, et de la déco… Le tout dans des gammes de prix ultra abordables ! Il n’en faut pas plus pour qu’un concept store se transforme en place to be ! (A.S.)

Photo : Mathieu Rousseau

Turnover Concept Store 17, rue de la Visitation à Nancy 03 83 44 46 48

L’automne sera show Cet automne 2015 s’annonce show pour COS qui, en plus d’une collab avec la marque de design Hay disponible sur leur site Internet et dans une sélection de boutiques, a décidé de faire trembler le Luxembourg en y ouvrant enfin une boutique cet automne ! (C.B.) COS Rue Philippe II à Luxembourg www.cosstores.com

Hippie Days La jolie griffe parisienne Sandro débarque au Luxembourg avec son tout nouveau concept premium décliné sur deux niveaux. Cette saison, le vestiaire masculin et féminin de Sandro se la joue 70’s avec la dentelle comme ritournelle, qui rendra notre hiver hautement suggestif. Une allure bohème et vaporeuse tout droit sortie d’une mélodie de Janis Joplin. (C.L.)

Collection COS A-H 15-16

Sandro 4-6, avenue de la Porte Neuve à Luxembourg www.sandro-paris.com


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Lifestyle

Photos : Hugues Franรงois


74 Zut ! Tendances × Reportage

À pied d’œuvre PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTOS JULIAN BENINI

Le succès de Bleuforêt est né d’un pari : créer une marque de chaussettes, bas et collants compétitive sur le marché du haut de gamme, dans les grandes surfaces, jusqu’à New York et Tokyo. Une success-story familiale 100% Made in Vosges.


75 En remontant la rue du Jumelage, à Vagney, on aperçoit, au-dessus des toitures des pavillons, une grande cheminée en brique, vestige préservé de l’usine bâtie à la fin du XIXe siècle d’où sort l’intégralité de la production de Bleuforêt. Derrière ses murs, eux-aussi conservés à l’identique, des métiers à tisser dernier cri : une quinzaine de nouvelles machines ont été installées au printemps, et une quinzaine d’autres devraient suivre. Investir et innover sont des conditions indispensables à Bleuforêt pour exister, aujourd’hui comme à ses débuts. En 1994, le site de Vagney, rattaché à Dim, est déficitaire. Les propriétaires américains de Sara Lee veulent fermer : Jacques Marie, alors PDG de la marque, propose de racheter l’usine pour un franc symbolique et crée l’entreprise Tricotage des Vosges, qui assurera la production de sa propre griffe, Bleuforêt, tout en continuant à assurer la production sous licence Dim, qui représente 60% de son chiffre d’affaires. Mais en 2007, de nouvelles conditions lui sont imposées et la rupture est consommée : il fera désormais cavalier seul. « J’avais la conviction qu’il y avait une place pour le haut de gamme sur notre marché, explique Jacques Marie. Il a fallu assurer l’avenir de la marque, sa reconnaissance, entrer sur le marché de la grande distribution... L’avantage étant que nous étions désormais maîtres de notre destin. » Technologie de pointe L’entreprise n’aura engendré aucun exercice déficitaire depuis, tout en préservant 170 emplois. Aujourd’hui, ce sont 200 modèles par collection, créés par les équipes parisiennes de Bleuforêt, qui sortent du site de Vagney. La marque fait valoir la qualité de sa production. Dans les ateliers, la température et le taux d’humidité sont maintenus à des niveaux précis afin de préserver les différentes matières (entièrement naturelles et produites en Italie, en France ou encore en Allemagne), les métiers à tisser italiens et japonais électroniques côtoient des machines des années 80 dont la technologie spécifique permet de préserver la variété des produits Bleuforêt. « Nos machines ne sont pas les plus productives, mais les plus qualitatives », note Alain Leidelinger, directeur de production. L’investissement à hauteur de 800 000 € consenti chaque année permet d’offrir à la marque une technologie conforme à ses exigences et à son souci de créativité. « Techniquement, nos métiers nous permettent de proposer des choses qui

Vincent Marie, directeur général de Tricotage des Vosges

ne se font pas ailleurs, comme l’utilisation de fil fin pour les modèles féminins, note Valérie Cornevin, responsable Recherche et Développement de Bleuforêt. Nous avons aussi imaginé un modèle en laine à l’extérieur et en coton à l’intérieur. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte : la souplesse, le confort... » Le souci du détail est partout : la technique de la pointe remaillée – le procédé de fermeture de la chaussette à la pointe –, permet aux chaussettes Bleuforêt de ne laisser apparaître aucune couture, aucune sur-épaisseur à leur extrémité. Le packaging lui-même est soigné, fabriqué à quelques kilomètres de là, à Saint-Diédes-Vosges. Le monde en bleu L’usine assure également la fabrication de 20% de la marque Olympia, rachetée en 2010 par Tricotage des Vosges. La diversification a été immédiatement vue comme une nécessité dès la reprise de l’usine : il fallait aussi proposer des produits de moyenne et entrée de gamme afin d’investir le marché de la grande distribution. Car même lorsque l’on est un précurseur d’une tendance « Made in France » affichée aujourd’hui partout, cela ne suffit pas, comme le précise Vincent Marie, fils de Jacques Marie et directeur général de Tricotage des Vosges : « Après la rupture avec Dim, on jouait notre avenir : il a fallu trouver notre place dans de beaux

hypermarchés, comme Carrefour. Le label Made in France ne fait pas tout : on se doit de proposer une qualité, mais aussi une capacité de réactivité ». Ce jeune homme de 35 ans, au costume impeccablement taillé, est le successeur désigné à la tête de l’entreprise dont 90% du capital appartient à la famille Marie, et 10% aux cadres. Il a pour mission de poursuivre le développement à l’international, un autre des objectifs affichés de Bleuforêt depuis ses débuts. « L’exportation est une solution, mais il faut être en bonne santé pour cela, précise-t-il. À l’étranger, on bénéficie tout de même d’une bonne aura, au Japon, au Canada et au Mexique, et actuellement nous travaillons sur la Corée du sud. Chaque année, nous nous ouvrons à de nouveaux pays. » Bleuforêt poursuit sa marche en avant, surveillant les tendances et jouant la carte de la proximité et de la qualité. Entre des produits haut de gamme pouvant atteindre 35 € mais aussi des pièces entrée de gamme autour de 4 €, la petite usine de Vagney est sur tous les fronts : à l’image de ses produits, Bleuforêt se doit de conserver toute sa souplesse. Bleuforêt 2, rue du Jumelage à Vagney 03 29 23 45 45 www.bleuforet.fr


76 Reportage × Bleuforêt

“ Nos machines ne sont pas les plus productives, mais les plus qualitatives ”

Pas de faux-pas sur les tendances Si son best-seller reste indéniablement la chaussette noire, Bleuforêt varie les structures, les matières, les formats et les motifs, de la traditionnelle chaussette en jacquard jusqu’aux motifs « animal print » et « camo ». Les bords qui roulottent, afin de ne pas serrer le mollet, se déclinent dans les modèles masculins après avoir été pensés pour les femmes. « C’est un peu plus compliqué d’apporter de la fantaisie chez les hommes, qui restent désespérément classiques ! », se désole Valérie Cornevin, la directrice Recherche & Développement. Dans le monde de la chaussette, question tendances, c’est le Japon qui donne le ton : ce pays où l’on est volontiers déchaussé constitue l’un des trois plus gros clients à l’export de Bleuforêt. Pour la collection automne-hiver 2015-2016, l’accent est mis sur les matières nobles pour monsieur (soie, fil d’Écosse, le très rare coton Sea Island, le coton d’Égypte) avec des motifs vintage. Pour madame, on se lâche un peu plus : doré, pailleté, irisé... Le fil brillant lurex reste aussi très prisé. Dans la gamme premium de Bleuforêt chez les femmes, on retrouve une série limitée : « Mes Petites chaussettes noires » mixe les matières, avec des socquettes pleines et ajourées, épaisses en velours pailleté, en fourrure, avec de petits détails comme ce flot cousu à la main.

Pour la collection printemps-été 2016, socquettes effet flammé, couleur sur les talons et les pointes, et mini-socquettes en fil d’Écosse, voire socquettes « invisibles »... Ce qui n’empêche pas les thèmes graphiques de s’inviter dans les collections Bleuforêt, sur les collants par exemple. « Nous proposions beaucoup de motifs sur des collants opaques, mais c’est une mode qui est en train de retomber », explique Valérie Cornevin. Les hommes

pourront oser les motifs bambous ou miser sur les classiques pied-de-poule... La petite pièce cachée, souvent appréciée pour sa discrétion, peut aussi faire la différence. « Nos modèles les plus graphiques peuvent servir de vitrine, pour montrer que l’on sait être imaginatifs, déclare Vincent Marie. Mais il faut rester de bon goût. »


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Quelques chiffres • 6 millions C’est le nombre de paires de chaussettes produites chaque année par le groupe Tricotage des Vosges. • 6 minutes Le temps nécessaire au tricotage d’une chaussette. • 70 tonnes La consommation annuelle de fil à Vagney. • 1200 Le nombre de points de vente Bleuforêt en France, des grands magasins aux hypermarchés. En 2003, Bleuforêt propose la vente en ligne. Son site web peut enregistrer 200 commandes en un weekend en périodes de fêtes. • 1,2

million de kilowatts L’électricité produite en un an par la turbine hydraulique du site, qui exploite la Moselotte voisine et permet d’assurer 50% de la consommation électrique de l’usine. En 1910, le site utilisait une antique turbine à vapeur.


78 Zut ! Lifestyle × Sport

Muay thaï cool PAR BENJAMIN BOTTEMER PHOTO JULIAN BENINI

Cinq fois champion du monde, trois fois champion d’Europe et six fois champion de France : le Messin Charles François est l’un des pratiquants du muay-thaï, ou boxe thaïlandaise, les plus titrés de l’Hexagone. Rencontre avec un champion modeste et chaleureux qui combat aussi les clichés.

Charles « Karlito » François reçoit dans son petit espace de travail aux Arènes de Metz. Il porte encore la marque de sa rencontre avec Saenchai, monstre sacré du muay-thaï qu’il a affronté voici deux semaines à Narathiwat, en Thaïlande. Son œil gorgé de sang témoigne d’un combat âpre, selon les règles traditionnelles (sans protections), où son adversaire n’a pas été des plus fair-play : un coup interdit l’a aveuglé, ce qui n’a pas entamé la sérénité de Charles, qui a enregistré la seizième défaite de sa carrière ce jour-là... pour 110 victoires, tout de même. « La rancœur, ça ne sert à rien, c’est à moi que ça fait du mal ; l’autre, il dort très bien ! Je me dis juste que j’ai appris un nouveau moyen de ne pas gagner, sourit-il. Quand un adversaire est nerveux et agressif, je suis sympa et souriant, ça peut le déconcerter. Pour moi, le combat n’est pas synonyme de stress. » Une attitude qui illustre bien le caractère de ce jeune homme de 28 ans. Humble et pondéré, au gabarit modeste (1,79m pour 65 kg), il tranche quelque peu avec l’image que l’on se fait du boxeur. À son grand regret, la boxe thaïlandaise est encore largement considérée comme un sport de brutes. « Face aux clichés et aux dérives, la pédagogie est très importante, explique-t-il. C’est valable pour tous les sports, il n’y a qu’à voir les problèmes de violence gratuite dans le football : l’intimidation, les bagarres, les supporteurs... alors qu’en boxe, la violence est cadrée, canalisée. » Il débute à 14 ans au sein de Cobra Thaï,

le principal club messin, où il rencontre Stéphane Leichtmann, son coach de toujours. Celui-ci lui inculque des valeurs de fair-play, et la philosophie propre au muay-thaï. « Les danses avant le combat, les rituels, m’intriguaient, raconte Charles François. Stéphane est un puriste, là où beaucoup rajoutent juste un peu de technique à leur kick-boxing, accrochent deux posters au mur et s’attribuent une crédibilité. En Thaïlande, il y a tout un business autour de ça, qui consiste à vendre du folklore à ces étrangers qui n’y connaissent rien. » Metz et Bangkok au coude-à-coude Son premier voyage dans le pays remonte à 2008 ; il s’y confronte à l’exigence des camps d’entraînement, découvre la passion et la démesure pour un art qui se pratique devant des dizaines de milliers de spectateurs. En 2010, c’est la consécration : il combat pour l’Anniversaire du Roi et remporte le titre de champion du monde, juste après une ceinture européenne la même année. Lors de son dernier voyage, pour son combat face à Saenchai, il monte sur le ring encadré par des militaires tandis que des hélicoptères survolent le stade, suite à l’attentat du 17 août à Bangkok. Charles François était en ville à ce moment-là, aux côtés de jeunes stagiaires qu’il emmène avec lui à l’occasion de ses fréquents séjours. « C’était impressionnant, mais ce voyage a constitué pour tous une grande expérience ».

Après un dernier combat en octobre dans sa catégorie, l’objectif pour Charles François sera d’atteindre la catégorie des moins de 70 kg, qui regroupe le plus de compétiteurs, afin d’être au rendez-vous pour un combat en Thaïlande en novembre. Charles a fait le choix de rester à Metz, auprès de ses proches, et tourne principalement dans le circuit asiatique. Même lorsque l’on croule sous les ceintures, vivre du muay-thaï reste illusoire en France, c’est pourquoi il exerce en parallèle une activité de coach sportif. « J’ai intégré des mouvements de boxe dans mes cours, et ça a incité certains élèves à se tourner vers le muay-thaï : indirectement, c’est devenu un bon moyen de promouvoir ma pratique ». En ligne de mire, une ambition : fonder son propre club. Quelle est la clé du succès ? Un état d’esprit, un mental d’acier, l’humilité, la sérénité, une discipline martiale ? « Quand on me pose la question de ce qui me motive, je dis juste que c’est quelque chose que j’ai toujours aimé faire, tout simplement. Bon, c’est sûr, c’est moins vendeur que l’histoire du self-made man qui a la rage et arrive au sommet ! » Pas grave, Charles : les biopics hollywoodiens sont souvent ratés, de toute façon. www.coachkarlito.com


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80 ZUT À TABLE LE PORTRAIT

La fille du Faubourg PAR CAROLINE LÉVY PHOTOS ARNO PAUL

Inauguré depuis bientôt deux ans au cœur du Faubourg des Trois-Maisons à Nancy, le restaurant Madame est le fruit de l’imagination de Karin Lépine. Depuis, sans partition et derrière son piano, l’autodidacte aux mille inspirations crée comme elle respire pour trouver le parfait accord gustatif. Portrait.


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L’ambiance néo-baroque est feutrée et de bon goût. Madame se conjugue certes au féminin mais sans être féministe ! Ici, point de notes girly : Madame est élégante sans être bourgeoise. Les murs noirs habillent un grand lustre en cristal, en écho aux œuvres montées sur panneaux du Nancéien Eric Birckel. La décoration du lieu est réfléchie et sans chichi, elle ressemble à son hôte, et ce jusque dans l’assiette. En vraie passionnée, Karin Lépine a mis toute son âme dans cette adresse nichée aux pieds de la Porte de la Citadelle, qui l’a d’ailleurs vu grandir. Madame rêve Du Faubourg, elle a certainement acquis le franc-parler et l’impertinence qu’elle insuffle encore aujourd’hui à ses recettes ! Ouvrir son propre restaurant un jour : Karin l’avait rêvé dès petite fille dans le jardin de ses grands-parents, témoin de ses premiers essais culinaires ! Face à la réticence de ses parents, Karin opte d’abord pour un travail dans l’administration, qui scelle à jamais son envie viscérale d’évoluer dans un restaurant. C’est au Fait-Tout à Nancy, l’ancien établissement de Nicole Vigneron, qu’elle fera ses armes, d’abord en salle puis, assez vite, en cuisine : « Ça a été une énorme claque ! Je me suis rendue compte que faire de bons gâteaux et des pates aux copains ne signifiait pas savoir cuisiner ! », ironise la chef. Melting popote Malgré son ancrage dans la cité ducale, Karin est une voyageuse invétérée. C’est un séjour chez l’habitant en Inde qui détermine, entre autres, sa signature culinaire, qu’elle met en œuvre dans un restaurant éphémère de cuisine indienne à Soulacsur-Mer en Aquitaine. L’aventurière des fourneaux finit par poser ses valises à Munich pendant cinq ans, cumulant cafés internationaux le jour et restaurants français le soir. Une schizophrénie culinaire qui conduit cette autodidacte à se professionnaliser par l’obtention du CAP, une fois de retour à Nancy. Elle a alors 30 ans et officie dans les cuisines du V’Four aux côtés de Bruno Faiono, qui la pousse à rejoindre une grande brigade dans des restaurants étoilés de la Capitale. « J’appelais Bruno chaque semaine pour le remercier de m’avoir poussé à partir ! », raconte Karin. Car c’est au Lucas Carton, dans la brigade du célèbre chef Senderens qu’elle appren-

dra la Grande cuisine : « J’y ai beaucoup appris car j’y ai occupé tous les postes : du garde-manger jusqu’à chef tournant ! M. Senderens a véritablement démocratisé la cuisine gastronomique en décidant de rendre ses étoiles » Locavore dans l’âme L’envie d’être chef prend le dessus. Karin Lépine prend alors les rennes des Fourmies rouges à Nancy, dès son ouverture, avant de voler enfin de ses propres ailes dans un établissement qui lui ressemble. Son lieu sonne comme un retour aux sources. « Je suis un pur produit du Faubourg : ma mère y a travaillé pendant 30 ans, j’y ai grandi et je venais même ici gamine boire mon chocolat chaud lorsque c’était encore un café littéraire ! », se souvient-elle. Depuis bientôt deux ans, Madame reflète l’âme de Karin à travers sa cuisine créative et instinctive. La carte est réduite à quatre entrées, plats et desserts qu’elle renouvelle une à deux fois par semaine. Un gage de qualité et la volonté de travailler des produits de saison majoritairement issus de four-

nisseurs locaux : « Ils m’appellent et me proposent leurs produits frais du jour et je compose la carte en fonction. Je prends en compte le paramètre météo et, un peu à la façon d’une machine à sous, je vais entrer toutes ces données pour en faire un jackpot gustatif à proposer au menu ! » Ce talent créatif s’exprime aussi à travers ses cartes blanches déclinées sur cinq plats et un dessert si le client souhaite se laisser surprendre par l’instinct du chef : un pléonasme pour ce pur fruit de Lorraine !

Horaires d’ouverture — Fermé samedi midi, dimanche soir et lundi Madame 52, rue Henri Deglin à Nancy 03 83 22 37 18 www.madamerestaurant.fr


82 ZUT À TABLE LES LIEUX

Beet PAR ADÈLE SAGAN PHOTOS JULIAN BENINI

Horaires d’ouverture — Lundi -> Dimanche 11h30 à 15h — Mardi -> Jeudi 11h30 à 22h — Vendredi -> Samedi 11h30 à 23h Menus 12,20 € -> 18,30

Beet 32, place Guillaume II à Luxembourg (+352) 26 20 13 75 www.beet.lu

Au cœur du centre de Luxembourg-Ville, ce tout nouveau resto végétarien a quelque chose d’attachant. Derrière la façade vitrée, il y a trois amis ambitieux et associés depuis trois mois : Nico le Parisien, Pit et Frank tout deux Luxembourgeois. La déco scandinave et épurée est séduisante : mur en pierres, tables en bois et lampes à suspensions. Le concept de l’adresse est simplissime : des plats vegan ou végétariens faits maison, des produits locaux, et du pain sans gluten fabriqué exclusivement pour Beet par un boulanger de la ville. Leurs envies ? Proposer un concept différent à Luxembourg et ouvrir les gens à la culture vegan. On se prend au jeu. Impossible donc de ne pas commander un jus maison comme le fameux Green loop, mix de poire, pomme, persil, concombre, citron et citronnelle. On déguste ensuite une Indian soup à base de lentilles, épinards et oignons

rouges. Conquis, on choisit entre un burger ou des falafels, grands classiques très appréciés de la maison. Si l’appétit est toujours au rendez-vous, on se laisse tenter par un dessert : sorbet de mangue espuma de curry ou quetsche au romarin et crème glacée au chocolat blanc et citron vert. L’après-midi, l’endroit devient plus paisible, les gens sirotent un cappuccino soja ou un thé Numi : le choix est vaste et varié : carrot curry, tomato mint, maté lemon… En quittant les lieux, on se dit que c’est une adresse idéale pour faire découvrir la cuisine végétarienne à des amis dubitatifs.


L'Assiette au boeuf

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PAR FANNY MÉNÉGHIN PHOTOS JULIAN BENINI

Horaires d’ouverture — Lundi -> Dimanche midi et soir Menus À midi à partir de 11€90 Plat + dessert : 15 €

L’Assiette au bœuf 1, rue du Pont des Morts à Metz 03 87 32 43 12 www.assietteauboeuf.fr

De bons plats dans un cadre magnifique proche du centre-ville, ça vous tente ? Ici, les produits sont frais et les assiettes, toujours accompagnées de frites maison à volonté. La spécialité est remarquable : le bœuf sauce paradis, faux-filet relevé de cette fameuse sauce secrète qui a participé de la renommée du restaurant. Henriette et Adrien Mougenot ont ouvert l’Assiette au bœuf il y a trois ans après avoir étudié dans des écoles hôtelières suisses (l’une à Lausanne et l’un à Glion) avant de partir travailler à Marrakech dans un Relais & Châteaux. En arrivant à Metz, ils ont eu un véritable coup de cœur pour cet espace vaste et lumineux pouvant accueillir jusqu’à cent personnes : idéal pour les privatisations ! La salle ouvre une vue imprenable sur la Moselle, complétée par une terrasse plébiscitée, accessible en bateau et partiellement chauffée en hiver. L’équipe (qui parle près de huit langues) vous

accueille tous les jours et jusque tard le soir, ce qui est rare à Metz. Cadre, belles assiettes et service impeccable, Henriette et Adrien détiennent les clés d’un beau succès qu’ils ont complété par l’ouverture de Boogie Burger, restaurant pensé avec le même amour du produit.


84 Zut ! Lifestyle × Design

Allumé PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Quelques suggestions lumineuses pour adoucir le passage à l’heure d’hiver. Paula Torres du showroom Factory nous éclaire sur ses coups de cœur du dernier salon Maison & Objet.

2

1

➀ Le + tentaculaire

Le lustre Maman de Seletti Seletti n’en finit plus de nous offrir des objets très désirables. Avec son arborescence de fils gainés et ses ampoules nues, Maman rendra illico votre salon aussi hype qu’un magazine déco.

➁ La + filaire

La suspension Papillon de Forestier Forestier, toujours aussi soucieux de l’environnement depuis sa création, se réinvente depuis 2012 en développant des collections originales dessinées par une flopée de designers talentueux comme Elise Fouin qui a signé la très remarquée suspension Papillon.

➂ La + nomade

La lampe de table Transloetje de Fatboy Non, chez Fatboy, il n’y a pas que des poufs et des parasols, il y a aussi la formidable petite lampe nomade Edison The Petit. Dernière nouveauté, sa cousine Transloetje, toujours utilisable à l’intérieur et à l'extérieur, à LED et rechargeable mais toute transparente !

3

➃ La + explosive

La lampe Scheisse de Northern Lighting Les Norvégiens ont un rapport au soleil très particulier… La preuve avec la suspension de Hans Bleken Rud en forme d’ampoule brisée, au jeu d’ombres et de lumière fracassant. Le + ? Livrée démontée, il suffit de 15 minutes pour lui donner forme. Luminaires disponibles chez Factory 1, rue des 5e et 15e BCP à Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr

4


METZ

DU 4 AU 10 NOV

Hôtel DE LA

CATHÉDRALE

RESTAURATION Salé / Sucré

25, place de Chambre 57000 METZ Tél. : 03 87 75 00 02 Fax : 03 87 75 40 75

3-5, rue des Michottes 54000 Nancy 06 79 23 10 28 www.hoopscoffe.com


86 SÉLECTIONS lifestyle

DESIGN

Accords & désaccords Système de panneaux muraux et modulaires Parentesit, design Lievore Altherr Molina pour Arper Disponible dans les showroom Inside : Office&Works, 2 Rangwee et Home&Tailor, 16 Côte d’Eich à Luxembourg www.insidegroup.lu

Les panneaux acoustiques : un sujet a priori anti-sexy qui acquiert enfin ses lettres de noblesse avec Arper et sa collection Parentesit. Un domaine aussi feutré qu’arty, qui risque de faire du bruit chez les férus de décoration et les mélomanes. (M.C.D.)


DESIGN

La collab qui tombe à point Tabourets Dutch Design pour Monoprix, 69 €, en exclusivité à partir du 28 octobre www.monoprix.fr

Cet automne, Monop’ est le meilleur élève de notre classe design ! Son sujet ? Le tabouret. Les designers ? Néerlandais : Gérard de Hoop, le duo Daphna Isaacs et Laurens Manders et le binôme Jos Kranen et Johannes Gille, ex-étudiants de la Design Academy Eindhoven. La note ? 20/20. (M.C.D.)

NOUVELLE TÊTE

Repérages Anne Fontaimpe Ici - Work + Shop 125, rue de Mon Désert à Nancy www.annefontaimpe.com atelierdeschoses.tumblr.com

Remarquées lors du salon Maison & Objet de septembre dernier, les créations textiles d’Anne Fontaimpe sont empreintes de contemporanéité et de poésie urbaine. Coussins, luminaires, torchons ou cabas : c’est bien simple, on veut tout ! (M.C.D.)


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CLUB

All night long Anniversaire de L’Envers Club, les 23 et 24 octobre 1, rue Général Hoche à Nancy www.lenversclub.fr

Plus qu’un simple club, L’Envers est un caveau branché où il fait bon danser et transpirer. Pour ses 10 ans, il marque le coup et prépare un week-end à donner des courbatures à Antoine Griezmann. Visez plutôt : Boys Noize, Bambounou, Yuksek ou encore le Nancéien Unzip ! (A.G.)

MOBILIER

Industyle, sous la patte avisée d’Éric Birster, restaure et met en vente des meubles industriels des marques Strafor, Tolix, Cremer ou Bienaise, pour le plus grand bonheur de votre intérieur. On adore les casiers en acier, les lampes Jieldé et les anciens bureaux d’école qui nous font enfin aimer la rentrée. Pile dans la tendance ! (A.S.)

Industyle, visite du stock à Metz sur rendez-vous au 06 42 01 15 67 www.industyle57.com

Photos : Mathieu Rousseau

Savoir fer

Distributeur de douceurs incontournable outre-Manche, le concept Mr Simms débarque en exclusivité à Nancy avant d’investir Metz prochainement. Plus de 1000 références de bonbons en vrac : réglisses, caramels et nougats, présentés dans des bocaux rétro. Le + ? Une sélection de friandises sans sucre et sans gluten pour craquer sans trop culpabiliser. So sweet ! (C.L.)

NEW

Roudoudou Mr Simms 76, Grande Rue à Nancy 09 81 45 82 64


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VIN

Vous allez déguster !

Ici, rien de pompeux ! Convivialité et simplicité sont les maîtres-mots des Rencontres Œnologiques organisées à l’Abbaye des Prémontrés par le caviste Les Domaines à Nancy. Les dégustations se font au vert, avec un verre, au gré de belles rencontres, sincères et honnêtes, avec des vignerons de tous horizons. Ils arrivent ici, détendus : toutes leurs bouteilles ont déjà été achetées par Les Domaines. Du coup, on déguste, on découvre, on sympathise et seulement à la sortie, en tout anonymat, on décide ou non de passer à la caisse. Hyper professionnelle, l’équipe a goûté tous les vins et spiritueux, et négocié des prix au top. Des prix accessibles dans une ambiance décontractée : un concept qui a séduit plus 3 500 visiteurs l’année dernière… Pour pimenter cette édition,

on retrouvera un bar à cocktails fourni en recettes à exécuter at home et un espace restauration pour petits et grands avec du local, du bon, du beau ! (J.C.) 15e Rencontres Œnologiques, les 23, 24 et 25 octobre à l’Abbaye des Prémontrés 9, rue Saint-Martin à Pont-à-Mousson www.abbaye-premontres.com


Culture L’Autre Canal 45, boulevard d'Austrasie à Nancy 03 83 38 44 88 www.lautrecanalnancy.fr BAM 20, boulevard d'Alsace à Metz 03 87 39 34 60 www.trinitaires-bam.fr Le Carreau Avenue Saint-Rémy à Forbach 03 87 84 64 30 www.carreau-forbach.com Casino Luxembourg 41, rue Notre Dame à Luxembourg +352 22 50 45 www.casino-luxembourg.lu Centre Culturel André Malraux Rue de Parme à Vandœuvre-lès-Nancy 03 83 56 15 00 www.centremalraux.com Centre Pompidou-Metz 1, parvis des Droits de l’Homme 03 87 15 39 39 www.centrepompidou-metz.fr Frac Lorraine 1 bis, rue des Trinitaires à Metz 03 87 74 20 02 www.fraclorraine.org La Factorine 4, rue Stanislas à Nancy www.lafactorine.fr Opderschmelz CR184 à Dudelange (LUX) (+352) 51 61 21 290 www.opderschmelz.lu La Rockhal 5, avenue du Rock’n’Roll à Esch-sur-Alzette (LUX) (+352) 24 555 1 www.rockhal.lu Rotondes Place des Rotondes à Luxembourg +352 2662 2007 www.rotondes.lu NEST - Théâtre en Bois 15, route de Manom à Thionville 03 82 53 33 95 www.nest-theatre.fr Théâtre de la Manufacture 10, rue Baron Louis à Nancy 03 83 37 42 42 www.theatre-manufacture.fr Théâtre de Saulcy Ile du Saulcy à Metz 03 87 31 56 13 www.univ-lorraine.fr/culture/ espacebmk

Tendances Appolonie 23, rue Gambetta à Nancy 03 83 32 41 32 COS Rue Philippe II à Luxembourg www.cosstores.com Extra Bold 24, avenue de la Liberté à Luxembourg www.extrabold.eu Galeries Lafayette 4, rue Winston Churchill à Metz 03 87 38 60 60 www.galerieslafayette.com Hélium 17, rue du Palais à Metz 03 87 74 19 23 Honey/Mustard 11, rue du Marché aux Herbes à Luxembourg (+352) 26 20 06 09 www.honeymustard.eu [In'Bô] Manufacture ZA les Bouleaux aux Voivres 07 70 01 52 66 www.inbo.fr Le Cent 9 109b, rue Saint-Dizier à Nancy 09 80 55 97 57 www.lecent9.fr Librairie D’en Face 2, rue Ambroise Thomas à Metz 03 87 66 98 55 Liu Jo 2, rue de la Pierre Hardie à Metz 03 87 21 09 10 MCO – Mathieu Chaudeur Opticien 55, place Saint-Louis à Metz 03 87 78 01 93 11, rue Marguerite Puhl Demange à Metz 03 87 20 06 91 www.mcopticien.fr Monoprix Centre commercial St-Sébastien à Nancy 03 83 17 78 70 www.monoprix.fr Moules Fripes 6, rue Mazelle à Metz www.instagram.com/moulesfripes Opticiens Maurices Frères 44, rue Saint-Jean à Nancy 03 83 32 13 13 www.maurice-freres.com

Printemps 12, rue Serpenoise à Metz 03 87 76 03 33 2, avenue Foch à Nancy 03 83 32 96 10 www.printemps.com Sally & Jane 14, rue Taison à Metz 03 55 80 17 54 Sandro 4-6, avenue de la Porte neuve à Luxembourg www.sandro-paris.com Ted 20, rue Serpenoise à Metz 03 87 75 27 32 www.ted-metz.com Ted Luxury Shop 6, rue du Lancieu à Metz 03 87 66 65 26 www.ted-metz.com Turnover Concept Store 17, rue de la Visitation à Nancy 03 83 44 46 48 Vanessa 14, rue Gambetta à Nancy 03 83 32 85 88 Ventilo Luxembourg 21 Grand Rue à Luxembourg (+352) 262 000 70 Vincent Verlaine Tomcat 15, rue du Marché aux Herbes à Luxembourg www.vincentverlaine.lu

Lifestyle Abbaye des Prémontrés 9, rue Saint-Martin à Pont-à-Mousson 03 83 81 10 32 www.abbaye-premontres.com Anne Fontaimpe 125, rue de Mon Désert à Nancy 06 03 28 91 66 www.annefontaimpe.com atelierdeschoses.tumblr.com L’Assiette au bœuf 1, rue du Pont des Morts à Metz 03 87 32 43 12 www.assietteauboeuf.fr Beet 32, place Guillaume II à Luxembourg (+352) 26 20 13 75 www.beet.lu

Derrière 17, rue de la Chèvre à Metz 03 87 66 23 63 Les Domaines 2, rue Claude Charles à Nancy 03 83 30 53 39 Factory 1, rue des 5e et 15e Bcp à Remiremont 03 29 22 50 34 www.factory-boutique.fr Industyle Metz 06 42 01 15 67 www.industyle57.com Inside Showroom 16, côte d’Eich à Luxembourg www.insidegroup.lu L’Envers Club 1, rue du Général Hoche à Nancy 03 83 40 25 13 www.lenversclub.fr Madame 52, rue Henri Deglin à Nancy 03 83 22 37 18 www.madamerestaurant.fr Monoprix Centre commercial St-Sébastien à Nancy 03 83 17 78 70 www.monoprix.fr Mr Simms 76, Grande Rue à Nancy 09 81 45 82 64 Rébecca Sciortino 11, rue de Pouilly à Metz 03 87 66 60 24 07 82 34 81 41 www.sciortinorebecca.com


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