1 ZUT !
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____ ZUT, ENCORE UN ÉTÉ OÙ VOUS ALLEZ DÉGUSTER ! ____ SORTIE DÉBUT JUIN 2012
Bruno Chibane // directeur de la rédaction & commercialisation / bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // rédacteur en chef / eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // directrice artistique mode / myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Céline Loriotti // commercialisation / cloriotti@chicmedias.com // 06 64 22 49 57 Caroline Lévy // développement et rubrique Strasbourg vu par / levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 Philippe Schweyer // développement et éditorial / ps@mediapop.fr // 06 22 44 68 67
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TEAM ZUT ! DIRECTEUR PUBLICATION ET RÉDACTION Bruno Chibane RÉDACTEUR EN CHEF Emmanuel Abela RÉDACTRICE EN CHEF MODE Myriam Commot-Delon DIRECTION ARTISTIQUE brokism, Myriam Commot-Delon RESPONSABLE D’ÉDITION Sylvia Dubost GRAPHISME brokism, Jérôme Laufer
CONTRIBUTEURS RÉDACTEURS Cécile Becker, Agnès Boukri,
Anne-Claire Cieutat, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost Yassine Khelfa M’Sabah, Flora-Lyse Mbella, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Régis Meyer, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Fabien Texier, Marine Voelckel RELECTURE ET CORRECTIONS Charles Combanaire,
Céline Loriotti STYLISTES Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy PHOTOGRAPHES Eric Antoine, Pascal Bastien,
Karim Chergui, Lucas Cournut, Alexis Delon / Preview, Stéphane Louis, Nathalie Savey, Christophe Urbain ILLUSTRATEURS Laurence Bentz, Isaac Bonan,
Chloé Fournier, Laetitia Gorsy, Jérôme Laufer, Ariane Pinel / Central Vapeur RETOUCHE NUMÉRIQUE Emmanuel Van Hecke / Preview,
Camille Vogeleisen / Preview MANNEQUIN Matilde, Praskovia MAKE-UP Sabine Reinling, Jacques Uzzardi COIFFURE Alexandre Lesmes
DIFFUSION Zut ! Team + Ultimatum COMMERCIALISATION & DEVELOPPEMENT François Xavier
Cheraitia, Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL Roland Anstett STAGIAIRE COMMUNICATION Marine Voelckel
Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg - S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane - Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 8000 exemplaires Dépôt légal : mars 2012 SIRET : 50916928000013 - ISSN : 1969-0789 Crédits couverture :
STUDIO PHOTO / PREVIEW
28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen - Tél. 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr REMERCIEMENTS à Bernard Fleury, Céline Coriat, Jean-Louis Schmidt et toute l’équipe du Maillon
Photographe Alexis Delon / Preview Mannequin Matilde Rasmussen / Studio KLRP Robe tunique en tulle rebrodé et sequins pierre balmain chez K.Collections, bracelet Panthère en or jaune, diamants, onyx et émeraudes et bague Panthère en or et onyx cartier Lieu : Le Maillon-Wacken extensions audio / vidéo sur : facebook.com/zut flux4.eu twitter.com/ZUT_Magazine
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ZUT ! 8
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S
O 12 / ÉDITORIAL
65 / CULTURE
14. Courrier des lecteurs
M I E ZUT ! 10
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CHRONIQUES
16. Ma crise à moi : Je fais ce qui me plaît avec Wolfgang 18. Toute première fois : Mon bonhomme 20. Ce petit quelque chose : Mon petit Moebius 22. Objet design : Piet Hein Eeck 24. Au bon parfum : Retour à Chypre 28. Sélections Zut ! Une sortie, un nouvel espace, un produit trendy, la sélection de la rédaction 34. Strasbourg vu par Leïla Kaddour-Boudadi, Pauline Haas, Frédéric Maufras-Samson, Ayline Olukman, Vincent Froehlicher, Emmanuel Lecureur, Laurence Peiffer, Sylvain Cote-Colisson, Pierre France 48. Village Green : Strasbourg, ville verte ? Architectes, botanistes et élus nous montrent que la tendance est au végétal, ici comme ailleurs. Notre tournée des parcs le prouve !
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66. Instant Flash : rencontres avec Anne Wiazemsky, Virginie Despentes, Pascale Clark et Patrick Cohen, Chairlift, Alain Chabat 76. Strasbourg Calling, programmation Sooo British ! 82. Portrait de Renaud Herbin, nouveau directeur du TJP 84. La troupe du TNS monte Graal Théâtre 86. Christophe Feltz joue Gaisbourg 88. Stéphane Louis et Grand March en photo-concert 90. Culture Zut !
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99 / TENDANCES
100. Packages Zut ! pour vos week-end 108. Série mode : Matilde 120. Série mode : In the Hair 126. Shopping : 13 envies illustrées 130. Urban Styles 132. Tendances Zut !
143 / LIFESTYLE
144. Gastronomie : Un dossier choc’ 158. Paysagisme : une Kabinn dans votre jardin 160. Lifestyle Zut ! 170. Foot : où en est le Racing ? 176. Golf : initiez-vous ! 178. Carnet d’adresses
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—— M ON COM I N G OU T ——
Robert De Niro dans The King of Comedy de Martin Scorsese
ÉDITO
Par Philippe Schweyer
Cela fait des mois que je dors mal, que je n’ai plus d’appétit et que je ne me lave qu’une fois par semaine. Rongé par le remord, je ne peux plus me regarder dans une glace sans baisser les yeux. Je transpire pour un rien et il m’arrive de fumer deux cigarettes à la fois. Depuis trois ans, je squatte les premières pages de Zut !, alors que je n’ai aucun goût, pas le moindre style, zéro classe, que je ne connais rien aux marques et que je suis incapable de flairer les tendances les plus flagrantes. Je n’ai jamais rien compris au design, je suis daltonien et je confonds les jupes et les robes, les bas et les collants, le botox et le latex… Je me fais passer pour le « Pape de la mode à Strasbourg » alors que je ne sais même pas quelle marque de jeans portait Claude Levi-Strauss et que j’ai longtemps cru que Dolce & Gabbana étaient des vendeurs de crème glacée. Bref, je suis un imposteur ! Ah, si seulement j’avais été démasqué dès le début… Malheureusement, personne n’a rien vu venir et petit à petit je me suis pris au jeu. Moi, l’homme aux chaussettes dépareillées incapable de faire la différence entre une Nike Air Max gonflée à bloc et une vieille santiag trouée, j’ai fini par m’auto-persuader que j’avais vraiment
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du goût ! Moi qui porte le même souspull depuis la fin des années 70 et qui ne repasse jamais mes vieux t-shirts Sonic Youth, j’ai terriblement honte d’avoir menti si longtemps pour conserver une place en or dans le Saint des Saints de la hype strasbourgeoise. Honte d’avoir fini par croire à mes propres mensonges. Honte d’avoir fait croire que mes conseils étaient avisés, alors que je ne faisais que pomper (en les enjolivant) les résultats scientifiques de recherches menées patiemment par mes collègues de bureau (lesquels n’hésitent pas à se ruiner la santé en boîte de nuit pour mieux humer l’air du temps). Honte parce que je croyais tellement à mon personnage que quand quelqu’un se permettait de moquer ma coiffure approximative ou mon éternel pull gris, je le renvoyais dans les cordes avec une arrogance qui aurait dû mettre la puce à l’oreille : - Hey mec, je te rappelle que je suis le King de la mode ! - Toi ? - Et ouais, je bosse pour Zut ! - Oh, désolé… - Ouais mec ! T’as bien entendu, je bosse pour le plus beau magazine de Strasbourg ! Le plus hype ! Et toi, t’es qui
pour me donner des leçons ? - Ouais bon désolé… Je ne savais pas… respect. Avec mon aplomb et ma carte de visite, j’avais fini par croire que moi, le gros plouc élevé à la campagne, j’étais devenu une bête d’élégance… La supercherie aurait pu durer, mais un matin, en me rasant, j’ai compris qu’il était temps d’arrêter de trahir la confiance de mes lecteurs et surtout de mes lectrices. J’étais un imposteur ! C’est ce jour-là, que tout a commencé à se détraquer. Et c’est pour retrouver enfin le sommeil, que je me suis décidé à faire mon coming out. Voilà ! Je le redis une dernière fois pour ceux qui n’auraient pas compris : ce n’est pas parce que je suis où je suis, que je suis qui vous imaginez que je suis. Ouf, ça va mieux en le disant… Je me sens déjà plus léger, prêt à repartir à zéro et à en mettre plein la vue à la Terre entière. Le plus drôle, c’est que depuis ma prise de conscience, j’observe les autres beaucoup plus attentivement. Particulièrement ceux qui voudraient me faire croire qu’ils sont plus intelligents que tout le monde et qu’ils disposent des qualités exceptionnelles nécessaires pour nous gouverner. Combien y a-t-il d’imposteurs parmi eux ? Et si nous étions tous des imposteurs ?
nouvelle production
anTOnIO VIVaLDI
farnace DIrecTIOn musIcaLe George Petrou mIse en scène / chOrégraphIe Lucinda Childs
Ballet de l’OnR Chœurs de l’OnR Le Concerto Köln
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COURRIER DES LECTEURS
DORMEZ T R A NQUILLE
Par Philippe Schweyer
CHANGEZ PAS DE MAIN, FRANÇOIS,
Un lecteur qui pense à Zut ! en se rasant chaque matin, un autre qui aspire au changement pour maintenant, pendant que le troisième apprend l’alsacien grâce à iYo et qu’un autre nous reproche de rouler pour le système… Une fois n’est pas coutume, les hommes déballent leurs états d’âme dans le courrier des lecteurs ! LA FORCE ZUT !
Chaque matin en me rasant, je pense à vous. Votre dernier numéro est si brillant que vos imitateurs vont paraître bien pâlichons à côté de Zut !. S’il y avait davantage de gens entreprenants de votre trempe dans ce foutu pays d’assistés, la France serait plus forte ! Nicolas, 57 ans (par avion)
LA FORCE NICOLAS,
Merci de penser à Zut ! en vous rasant, mais faites attention à ne pas vous couper. Une tache de sang sur une chemise à pois peut passer inaperçue, mais sur du blanc c’est une faute de goût qui vous ferait perdre de précieux points. ——
CHANGEMENT DEMAIN ZUT !
J’ai découvert Zut ! grâce à mon ex qui m’a offert votre numéro XXL sur Tomi Ungerer à Noël. Votre magazine tranche vraiment avec ce qui se fait habituellement en province, notamment en Moselle où je suis passé en vitesse il y a trois jours. Avec vous, le changement c’est maintenant. François, 57 ans (par fax)
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C’est bien d’avoir gardé de bons contacts avec votre ex. J’imagine que si elle vous a offert le numéro spécial Tomi, ça ne doit pas être complètement désintéressé. Prenez garde à ne pas vous laisser attendrir ! ——
YO ZUT !
Grâce au dernier Zut !, j’ai découvert l’appli iYo pour me mettre à l’alsacien. Depuis, je me marre comme un fou avec les rares copains qui viennent me voir à la campagne. Hoppla geis ! François, 60 ans (par MMS surtaxé)
YO FRANÇOIS,
Nunnd a Pfiffele, vous êtes le deuxième François dans le courrier des lecteurs ! En tout cas, c’est zuper de vous mettre à l’alsacien. Salut Binander ! ——
CAMARADE ZUT !
Je me suis bien marré en lisant vos chroniqueurs. Ils sont affûtés comme des Laguiole, malheureusement il leur manque une dose d’esprit critique. À quand des sans-abris et des sans-papiers en photo dans Zut ! ? Une fois de plus ce sont les privilégiés qui ont droit aux belles fringues, aux bons parfums et aux jolies photos ! On se voit à la manif ? (Y aura des pin-up et des merguez). Jean-Luc, 60 ans (par mégaphone)
CAMARADE JEAN-LUC
Merci de nous rappeler que Zut ! ne doit pas se contenter de vendre du rêve et des pubs. La lutte continue ! ——
GOD DAG ZUT !
Juste un petit mot pour vous avouer que j’ai complètement craqué sur le Vélojob en photo page 139 du dernier Zut ! Si je n’avais pas peur de passer pour une bobo, je crois bien que je l’achèterais tout de suite ! Eva, 68 ans (par courrier affranchi au tarif lettre verte)
GOD DAG EVA,
C’est vrai qu’il est beau ce vélo. N’écoutez pas les illuminés qui disent que la voiture électrique c’est l’avenir… Le vélo, la solution ! ——
COUCOU ZUT !
Il a fallu attendre plus de deux ans pour avoir un vrai Courrier des lecteurs dans Zut !. Sur votre lancée, il faudrait penser à un horoscope. Madame Soleil (par transmission de pensée)
COUCOU MADAME SOLEIL,
Vous n’êtes pas la première à nous réclamer un horoscope, preuve que l’irrationnel est toujours « tendance ». Le plus visionnaire de nos collaborateurs se propose de réaliser un horoscope sponsorisé par les annonceurs. Si vous êtes favorable à une aussi belle avancée pour la liberté de la presse, écrivez-nous ! ——
KIKOO ZUT !
Auriez-vous l’amabilité de me donner le contact de l’artiste qui a dessiné le Café de l’Opéra dans votre dernier numéro (pages 144-145). J’ai reconnu mon mari grâce à la forme de sa moustache et je voudrais savoir qui est la pouffiasse qu’il rince en douce pendant que je gère les gosses. Margaux (par mail)
KIKOO MARGAUX,
The Artist se fait appeler Jérôme Laufer (drôle de pseudo) et il ne tient pas du tout à se faire casser la gueule par votre moustachu de mari. Sachez qu’il n’y a jamais eu de moustachu à l’Opéra : le personnage qu’il a esquissé d’un trait trompeur est le fruit de son imagination pilophile. Dormez tranquille, votre mari est bien « géré ». ——
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CHRONIQUE
MA CRISE À MOI
— Par Agnès Boukri — Photo Benoît Burger
JE FAIS CE QUI ME PLAIT AVEC WOLFGANG
— J’ai dit OK, je pars avec vous au ski. OK, je resterai dans le Home Sweet Chalet à préparer des crêpes. J’y suis et je ne prépare pas de crêpes ; je m’épile les poils des jambes sur le balcon. Il faut bien s’occuper lorsqu’on ne skie pas ! J’ai hésité jusqu’à la veille du départ : j’y vais, j’y vais pas ? Au boulot, il y avait les « pour » et les « contre » : ceux qui me disaient que j’allais me faire chier dans l’appartement à mater des séries autrichiennes et ceux qui pensaient que lire enroulée dans un plaid sur une terrasse, c’est toujours bon à prendre. Bref, au risque de paraître cucul, c’est par pur amour que j’ai suivi la petite équipée familiale. J’aime être collée-serrée contre les gens que j’aime ; ça tombe bien, on est 6 dans 30 m2. Ce matin, Howard, suivi de sa flopée de canetons passionnés de glisse, est parti aux aurores sur les pistes enneigées. Avant le Grand Départ, il m’avait demandé si je pouvais commander du pain aux graines de courge, à la réception, pour demain matin. Et moi de répondre, sans hésitation : « Oui, oui bien sûr ! À ce soir », en agitant ma petite main gracile façon « Au revoir mon amour ».
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Sauf que voilà, commander du pain en Autriche, c’est mission impossible. J’ai des vagues souvenirs de leçons d’allemand dans lesquelles Rolf und Gisela spielen Ping-Pong et Uncle Gunther fahrt nach Paris mais ce n’est pas raccord avec la commande de pain. Comment faire ? C’est dans ces moments là que je regrette d’avoir boycotté les sorties de ski avec le Club Vosgien. Je serais, moi aussi, en costume de carnaval en haut des cimes et non pas en train de galérer sur Google traduction. Comme tout un chacun, je pourrais faire la maline avec un bonnet orange, des lunettes vertes, des gants bleus, une combi fluo. Cela dit, il est tout à fait possible de rattraper le temps perdu en prenant des cours de glisse avec … taratata tatata tatata… (roulement de tambour)… UN PROFESSEUR PARTICULIER ! Le fantasme par excellence. Quatre heures avec Wolfgang sur des pistes vertes entourés d’enfants de trois ans plus dégourdis que moi, warum nicht ? Je vais mettre mon orgueil de côté et me concentrer sur l’alchimie entre le maître et son disciple. Er ist mein Chamois, Ich bin sein Ourson. Wolfgang, me voilà !
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CHRONIQUE
TOUTE PREMIÈRE FOIS
— Par Fouzi Louahem — Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur
MON BONHOMME
— Ce matin, ta grande sœur va inviter sa meilleure amie à jouer. La porte va s’ouvrir et la petite Maud va apparaître dans sa robe mauve. Au moment de courir pour l’embrasser, tu vas te tortiller comme si l’équipe de France de Hula hoop s’était donnée rendezvous dans ton estomac. Elle te frôlera en gloussant, ses cheveux sentiront le chèvrefeuille et la fraise Tagada. Tu voudras lui prendre la main et lui chuchoter à l’oreille : « Si tu me suis, je t’emmènerai loin de ce petit quatre pièces, certes bien placé à la Krutenau, mais tellement loin des plages de Deauville. Si tu me suis, tu seras Sandra Bullock et moi Keanu Reeves, nous connaitrons ensemble l’ivresse de la vitesse et du gasoil. Nous passerons des après-midi entières à nous empiffrer de chamallow et je t’apprendrai les arcanes les plus secrètes des techniques de scoubidous. » Mais Maud, pour l’impressionner, il lui faut plus que quelques fils torsadés et des sucreries. Cette fille, il lui faut du vertige, il lui faut Billy Crystal dans Quand Harry rencontre Sally, Patrick Swayze dans Ghost. Alors, plusieurs options se présenteront à toi, te lancer dans un mix sauvage sur la chaîne hifi du salon où tu convoqueras Taxi Girl et Indochine, où tu seras Prince et chanteras Kiss comme personne ou alors tu demanderas à ta sœur de te
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restituer ton exemplaire d’s de Bret Easton Ellis. Et si rien n’y fait, il te restera le jonglage avec un mini-ballon et Michel Platini en personne viendra te remercier d’avoir marqué le dernier tir au but contre la RFA et d’avoir ainsi qualifié Tigana, Giresse et tous les autres pour la finale de la Coupe du monde en Espagne. Un jour, Maud te dira d’une voix que tu ne lui connaissais pas encore : « Je préfère qu’on se casse, t’es trop jeune et puis je comprends rien à tes références du siècle dernier. » Alors, tes jambes pèseront huit cent kilos et tu te concentreras sur le gazon, sur chaque brin d’herbe, tu hausseras tes épaules avec une volonté de nonchalance et en regardant vers le ciel et du haut de tes huit ans et demi, tu maudiras les années 80, les années 90 et ton vieux père de t’avoir fait passer un écran magique pour un iPad.
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CHRONIQUE
MON PETIT QUELQUE CHOSE
— Par Emmanuel Abela — Illustration Jean Giraud, extrait de Nez cassé, Dargaud
MON PETIT
GIRAUD / MOEBIUS
La nouvelle est tombée : le dessinateur et scénariste Jean Giraud, dit Moebius, est mort à l’âge de 73 ans. Petit hommage… — Je peux presque l’avouer : gamin, je ne lisais pas Blueberry. Je ne l’ai découvert qu’en seconde, alors que les bandes dessinées du célèbre lieutenant circulaient de main en main au Collège Saint-Etienne. « Je te rapporte L’Homme qui valait 500 000 $, tu me files Ballade pour un cercueil ? » Celui qui était au cœur des attentions s’appelait Christian H. ; il possédait toute la collection et apportait un à un tous les volumes du cycle qui débutait par Chihuahua Pearl. Nous étions en 1982. Depuis 1980, le duo Charlier / Giraud avait repris les publications interrompues en 1975 avec le magnifique Angel Face : une nouvelle trilogie était en train de s’achever, la trilogie indienne avec Nez Cassé, La Longue Marche et La Tribu fantôme. J’avais cessé de résister, et je découvrais émerveillé les dessins de Jean Giraud, qui semblaient dépasser le simple hommage au western américain et ouvrir une voie visuelle nouvelle, appuyée en cela par un niveau de narration que je continue d’estimer très au-dessus de tout ce qu’on peut lire en BD. En temps réel, je n’avais fait aucun rapprochement avec un autre cycle en cours de publication : les deux premiers tomes de L’Incal de Moebius, L’Incal Noir et L’Incal Lumière, publiés respectivement en 1981 et 1982. À chaque virée entre midi et deux – sortie régulière généralement sanctionnée par deux heures de retenue –, nous allions, mon ami Daniel K. et moi, parcourir les rayonnages
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BD de la Fnac. Dans le meilleur des cas, nous nous attardions en toute discrétion sur Le Déclic de Manara, mais au retour nous dissertions longuement sur des passages entiers de L’Incal, cette entité bénéfique double en lutte contre La Ténèbre. Nous n’avons pas tardé à établir des rapprochements entre ces lectures, Blueberry et L’Incal, de même que nous établissions le lien avec le film d’animation Métal Hurlant, mais sans savoir que l’héroïne Taarna était inspirée par la bande dessinée Arzach du même Moebius. Nous finîmes par l’apprendre : Jean Giraud et Moebius ne faisaient qu’un. Le vrai nom de l’auteur et son pseudonyme utilisés respectivement l’un pour les westerns, l’autre pour la science-fiction, constituaient les deux versants d’une même démarche au service d’un art devenu majeur. Du coup, tout devenait évident, les quêtes de ses personnages, rationalisées chez Blueberry, incertaines et improvisées pour John Difool, s’inscrivaient dans les mêmes étendues paysagères infinies, celles d’une imagination graphique sans limite, subtile et sensuelle, peuplée de ses images que ce dessinateur prolifique puisait dans ses jeunes années mexicaines au contact de la mystique indienne. Ce dessinateur de génie formulait l’envie de bénéficier un jour dans l’au-delà d’un strapontin aux côtés de Rembrandt, Picasso et Matisse, avant de se ressaisir en riant : « Non, un fauteuil, et rembourré, s’il vous plaît ! » Depuis ce funeste samedi 10 mars, nul doute que son vœu est exaucé : le monsieur siège avec les plus grands.
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CHRONIQUE
OBJET DESIGN
— Par Régis Meyer
LA VILAINE PEAU
PIET HEIN EECK
Il est des meubles qui restent à la surface des choses, déstabilisant ainsi l’utilisateur par leur aspect et moins par leur forme. Les productions de Piet Hein Eeck sont de celles-là. — Idéalement posée à la croisée de chemins esthétiques (vernaculaire versus tendance), la production du designer hollandais est immédiatement remarquable grâce à l’utilisation, presque exclusive, de chutes de bois. Armoires, chaises, tables… trouvent une unité dans la qualité de montage exemplaire, et ce malgré une matière première formant une peau bariolée, assemblage au départ hétéroclite de couleurs, d’essences, de tailles… Véritable marqueterie pauvre, le travail de Piet Hein Eeck trouble les repères et les codes en récupérant ce que bien d’autres ne veulent plus. « To better understand what it is exactly that we are doing, it is perhaps best to take a look back in time »*, annonce d’entrée le designer dans sa biographie. Par delà l’idée même de design, il se dégage chez Piet Hein Eeck une volonté de réfléchir à ce qui fait un meuble, de quoi il est fait et, enfin, ce pour quoi il est fait. Par delà l’esbroufe de la pièce en plus. Et, fatalement, de la pièce de trop. À y regarder de plus près, le travail de Piet Hein Eeck rassure en cela qu’il ne convoque pratiquement pas de formes
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nouvelles mais, au contraire, s’attache à développer l’archétype en surexposant son enveloppe. Comme si le meuble n’existait que dans son apparence. La chaise reste ainsi la chaise, presque bricolée. La table reste la table, sans fioriture aucune. L’armoire reste l’armoire, pour ranger. Banale, évidente, juste. C’est à se demander si la Hollande ne cache pas un nid d’où sortent des talents qui s’attachent à travailler l’usage plutôt que la belle forme gratuite. Piet Hein Eeck donc, mais aussi Marteen Baas, Richard Hutten pour les plus connus, sont suivis de près par une relève tout aussi surprenante, issue elle aussi de l’école d’Eindhoven. Il faudra ainsi apprendre à compter avec Mark van der Gronden pour son approche très low tech. Une usine à talents plutôt qu’un nid, non ? * Pour mieux comprendre ce que l’on fait, il est bon de jeter un œil en arrière.
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De l’art culinaire à l’art de vivre
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CHRONIQUE
AU BON PARFUM
— Par Sylvia Dubost — Illustration Lætitia Gorsy
RETOUR À CHYPRE
— La mode est un éternel retour. Sur son blog Grain de musc, Denyse Beaulieu notait, il y a quelques semaines, que l’année 2011 avait renoué avec le chypre. Avec trois beaux lancements, il s’était à nouveau fait une place aussi bien dans la parfumerie mainstream (Bottega Veneta), que dans celle de niche (Azemour de Parfums d’empire) et « l’in between » (Mon parfum chéri d’Annick Goutal par Camille). Je ne sais pas si le chypre avait jamais réellement disparu, mais il était très certainement mal aimé et incompris, y compris par moi… Parfois considéré comme « ringard », on ne le porte jamais sans y penser. En 1917, la maison Coty connaît un succès retentissant avec Le Chypre, auquel on attribue souvent la paternité de cet accord de notes qui n’a, depuis, cessé d’être décliné. À la vérité, Le Chypre est déjà l’avatar d’une longue tradition. Les origines sont incertaines, mais il semblerait que, dès le XVIIe siècle, on fabrique sur l’île de Chypre des gants parfumés à la mousse de chêne, note de voûte des accords chyprés, qui lui associent à l’époque musc, civette et ambre. Au milieu du XVIIIe siècle, Roger & Gallet, Lubin et Guerlain préfèrent leur mousse accompagnée de bergamote, patchouli et labdanum, et c’est cet accord qu’on retrouvera chez Coty et qui fera florès. Aujourd’hui disparu, Le Chypre n’a cessé de faire des petits : la famille est nombreuse et la descendance a parfois perdu toute ressemblance avec son ancêtre. On y classe tout ce qui contient de la mousse de chêne, voire du patchouli, en notes de fond ; dès lors, on a bien du mal à trouver le point commun entre Cristalle (Chanel, 1974) et For her (Narciso Rodriguez, 2004), Mitsouko (Guerlain, 1919) et Miss Dior chérie (Dior, 2005)… Riche et rugueux, un vrai chypre ne lésine pas sur la mousse : il se reconnaît à ce fond amer et humide, à ses notes de sous-bois.
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Pour ma part, le chypre est un esprit, encore plus qu’un accord. C’est un parfum puissant, habillé et fatal, un parfum de femme de tête, qu’elle ait des allures de garçonne ou un brushing de working girl. Le chypre, c’est la féminité démonstrative, mais au contraire des orientaux, elle n’est ni sensuelle ni chaleureuse, elle est froide et distante. La femme « chyprée » incarne le luxe et le pouvoir. Elle est toujours « grand soir », même en journée, n’est jamais aimable, même en privé. On la regarde sans lui parler ; elle n’est pas seulement loin, elle est au-dessus. C’est Marlène Dietrich en tailleur pantalon, Alexis Carrington en épaulettes. Elle se drape dans ces chypres mythiques qui jalonnent l’histoire de la parfumerie : Mitsouko, Femme (Rochas, 1944), Miss Dior (Dior, 1947), Cabochard (Grès, 1959), Aromatics Elixir (Clinique, 1971), Parure (Guerlain, 1975), Diva (Ungaro, 1983), Knowing (Estée Lauder, 1988)… Des jus clairement trop amples et habillés pour moi : j’aime les sentir, pas les porter. Je les vois un peu comme une peinture, que l’on peut considérer comme un chef d’œuvre sans pour autant avoir envie de l’accrocher dans son salon… Et je trouve surtout rassurant que, malgré l’image de la femme qu’il véhicule, pas toujours en accord avec celle qui domine dans la société, le chypre soit certes passé de mode mais n’ait jamais vraiment disparu. En 2006, par exemple, naissaient Soir de lune (Sisley) et Perles (Lalique). Aussi, trois lancements l’an passé ne suffisent peut-être pas à marquer un retour, mais ils sont en tout cas un beau pied de nez à l’air du temps, qui préfère une femme plus accessible et discrète et se rassure avec des odeurs régressives. Ils sont surtout la preuve qu’en plein marasme économique, l’über-luxe qu’incarne le chypre est le meilleur argument de vente…
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Après l’arrêt de la ligne D&G par Domenico Dolce et Stefano Gabbana, on commençait à désespérer. On nous rebat les oreilles de la crise et les lignes « soft » des maisons de coutures disparaissent ? Taratata ! Balmain n’entend pas nous laisser dans la souffrance. La collection Pierre Balmain est donc sa seconde ligne, bien entendu plus abordable que la première et… bingo ! Ça y ressemble ! C’est très rock et en même temps très « Jolie Madame ». Bref, c’est très Balmain et très désirable. Inez Lamsweerde & Vinoodh Matadin, le couple de photographes le plus adulé de la planète mode, a filmé pour l’occasion le mannequin Abbey Lee Kershaw et son groupe de rock Our Mountain. Mais il est comment au fait le son ? Excellent. Tout comme la collection. (M.C.D)
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LA FLÈCHE BRISÉE
Collection Pierre Balmain, en exclusivité chez K.Collections à Colmar et chez Ultima à Strasbourg
ACCESSOIRES
DUR À CUIR Silent People ? Franco Armilla et Philip Biancoli ? Ça ne vous dit rien ? Si je vous dis vintage, vestes de l’armée recyclées, très très beaux sacs made in Italy déjà patinés (oui, oui, sans produits chimiques ni petites mains agiles pour vieillir le cuir), vous commencez à tendre l’oreille ? Le visuel se passe de commentaires : c’est du lourd, c’est puissant, c’est très Mâle et ça va faire un carton. Zut, un cuir, je voulais dire… (M.C.D.) Sacs en cuir vintage Silent People En exclusivité chez Revenge Hom http://revenge-hom.com
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De 1966 à 1985, Bernard Plossu parcourt l’Ouest américain en photographiant les signes, signaux, néons, panneaux et façades sur lesquels apparaissent cowboys et Indiens. Sous le regard amusé du photographe, les anciens ennemis, le cowboy, avec ses colts à la ceinture et son chapeau, et l’Indien, avec son tomahawk et sa coiffure en plumes, se livrent désormais une guerre commerciale en étant investis comme enseignes de boutiques rivales. Selon David Le Breton, qui partage avec Bernard Plossu un véritable amour pour la marche et le western, ces photographies enregistrent les transformations du monde, sans nostalgie mais avec un humour fulgurant et plein de tendresse. (P.S.) Bernard Plossu et David Le Breton, De Buffalo Bill à Automo Bill, médiapop éditions, collection Sublime n°5, 16€ www.mediapop.fr www.r-diffusion.org
LIVRE
Nicolas Lefebvre pour le livre Misère de vie
ÂMES DE PAPIER
L’association Rodéo d’âme (théâtre, rencontres, éditions), dont on connaît peut-être le travail mémoriel sur les deux guerres mondiales, lance sa collection L’oiseau-mouche. Bilingue et illustrée par des photos ou des illustrations, elle propose pour ses premiers titres du théâtre, de la poésie et des témoignages, sur des thèmes graves ; fait-divers accablants, paroles de déportés… (F.T.) Collection L’oiseau-mouche www.rodeodame.fr
LET’S GO
FESTIVAL
TO CHICAGO Avec l’arrivée du printemps, le festival Strasbourg-Chicago va souffler sa troisième bougie. Né d’une petite idée en 2008 lors d’un concert en appartement, ce festival transatlantique invite depuis deux ans des musiciens chicagoans indé à faire la tournée des bars et des salles strasbourgeoises. Cette année, la pop d’Ami Saraiya, les balades de The Minneapolis Henrys et le blues urbain de Musikanto arrivent pour plonger Strasbourg dans une ambiance tout à fait intimiste. Beau cadeau d’anniversaire : nos musiciens locaux traversent l’Atlantique pour une tournée du côté de Chicago et de Minneapolis ! Away From Luka, Secretive et Original Folks partiront à l’assaut de Chicago, terre de Pitchfork et scène indé la plus active après New York et seront soutenus sur place par le label Grape Juice Records. D’autres surprises se bouclent dont un passage à Paris et en Allemagne. Bon voyage et revenez-nous vite ! (C.B.) Festival Strasbourg-Chicago à Strasbourg du 25 mai au 5 juin www.strasbourgchicago.fr
ZUT 2.0
WEB
Zut ! a adoré vous faire languir, Zut ! a voulu faire ça comme il faut… Ça y est, Zut ! est enfin sur les Internets ! Défrichage d’expos, sujets décalés, conseils mode et beauté : plus besoin d’attendre le prochain numéro pour dégoter la dernière info strasbourgeoise. L’équipe vous propose des extensions web du magazine pour aller plus loin : vidéos, playlist, sons et petits plus. Vous pourrez y retrouver dès à présent : les personnalités de la rubrique Strasbourg Vu Par, les coups de cœur du nouveau directeur du TJP ou encore le blind test de Chairlift, et surtout beaucoup de surprises. Allez, on se retrouve sur le site, réalisé par les deux jolies filles branchées web des Digitives. Lâchez vos com lol. (C.B.) www.zut-magazine.com blog.digitives.com
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MUSIQUE
J ’ A I M E F A I R E CHANTER LES FILLES Soulfight rend un hommage vibrant aux femmes et à l’hiver passé en sortant l’EP Nighttime Birds, un quatre titres teinté d’électro minimaliste et de trip-hop envoûtant. Le duo d’Aalik et View a invité trois chanteuses à poser leur voix sur des reprises ouatées de classiques. On découvre Eva (Les Caprices d’Eve, Annecy) sur le beau My Favourite Things de Sarah Vaughan, et on s’étonne de la version angélique de My Moon, My Man de Feist chantée par la Berlinoise Jasmin Banu. Coup de cœur pour Lullaby des Cure, très bien interprété par Marine (See You Colette), où nappes synthétiques et mélodies au xylophone s’entremêlent. Alors que l’exercice de la reprise est périlleux, Soulfight le réussit haut la main en recréant un univers musical brumeux. De quoi nous transformer en oiseaux de nuit transis en attendant leur album concept à la rentrée 2012. (C.B.) Soulfight en concert le 12 juin au Café des Anges et le 8 septembre au Mudd Club www.soulfight.org www.soundcloud.com/soulfight
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PHOTO
AND THE WINNER IS… Le Prix du Club de la Presse de Strasbourg Europe 2012 va à notre compagnon de route de longue date, le photographe Pascal Bastien. Une reconnaissance de l’ensemble de son travail, que Pascal attribue aussi volontiers à son reportage à vélo au Japon, réalisé juste après le tsunami et publié par Le Monde. (F.T.) www.pascalbastien.com www.club-presse-strasbourg.com
WEB
CONNECTINGIRLS
Pour sa seconde édition, le Girl Geek Dinner investit une nouvelle fois La Salamandre. Un rendez-vous hype-tech, avec comme marraine Audrey Canalès, plasticienne et webdesigner qu’on aime déjà beaucoup. Une tweet-battle en perspective, les filles ! (C.L.) Girl Geek Dinner, le 19 avril à partir de 19h à la Salamandre www.strasbourggirlgeekdinners.com
Photo : Pascal Bastien
SÉLECTION ZUT !
IMAGINE
ILLUSTRATION
Après l’exposition Mon cinéma, le collectif Les Rhubarbus, avec le soutien de Central Vapeur, réunit à nouveau textes et images sur un réel imaginé et propose des affiches touristiques pour quinze pays fictifs… Franck Michel, anthropologue du voyage, sera présent lors du vernissage (1er mai). La semaine suivante, vous pourrez rencontrer un spécialiste du tourisme expérimental, Joël Henry (laboratoire Latourex). (F.T.)
Affiche pour la Palindrie de Violaine Leroy (détail)
SÉLECTION ZUT !
Exotiques, du 1er au 13 mai au Syndicat Potentiel http://rhubarbu.over-blog.fr http://syndicatpotentiel.free.fr
LIVRE
LE SOUFFLE DE LA TULIPE
ARTS
LES VERTUS DE L’IMPUDEUR
On se souvient de cette superbe tâche de sang dans Les Deux Anglaises et le Continent de François Truffaut, un cinéaste qui cherchait au plus profond de l’être. Dans les dessins que l’artiste strasbourgeoise Cathryn Boch expose à Genève, la violence de l’acte plastique révèle avec la même vigueur les strates successives de l’affect : frustration, désir et exaltation. Dans l’ordre ou le désordre des sentiments d’une humanité en quête de sublime. (E.A) Cathryn Boch, Pudeur impudique, jusqu’au 14 avril à la galerie Bertrand & Gruner, à Genève www.bertrand-gruner.com
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Un jour, Estelle Manny a rencontré le père fouettard au Musée alsacien et n’en a pas eu peur. Au contraire. Ce personnage fascinant lui a donné l’envie de dépoussiérer les contes traditionnels. Depuis, La Tulipe noire, nouvelle maison d’édition jeunesse strasbourgeoise, est née et le livre L’homme et la femme dans la cruche à vinaigre est sorti. L’originalité ? L’histoire est ornée des illustrations modernes de Valentin Michaut, ancien des arts décoratifs de Strasbourg : des dessins aux traits fins et francs illuminés d’une couleur jaune. Et le livre est sorti en trois langues : alsacien, mandarin et français et sera bientôt traduit en anglais et en allemand. La Tulipe Noire prévoit d’explorer les contes des autres régions. Car les légendes sont universelles. (C.B.) La Tulipe noire http://editionslatulipenoire.eklablog.com valentinmichaut.ultra-book.com
WEB
DESIGNMOI
MUSIQUE
G R A N D BA S S I N Quand les artistes du label strasbourgeois Herzfeld font trempette individuellement, ils nous épatent ! Mais quand ils décident de plonger ensemble dans le grand bassin au sein de l’Herzfeld Orchestra, comme c’est le cas ici pour leur seconde tentative discographique, ils prennent encore une longueur d’avance. On peut s’amuser longuement à chercher qui fait quoi dans cette aventure, mais au final peu importe ! C’est la pop dans toute sa diversité qui en sort grandie, comme c’est le cas avec le morceau qui donne son titre à l’album : Midlife Poncho. (E.A.)
À l’occasion de la dernière Fashion Week, la chaîne francoallemande a fait frémir notre cœur de modeuses avec une programmation über chic ! Mais comme l’événement parisien est beaucoup trop court et nous plonge ensuite dans un fashion blues, ARTE a trouvé le moyen de faire durer le plaisir ! Sur le web, elle lance pour la première fois un jeu interactif pour créer son look à partir de créations illustrées par les élèves de l’école de mode ESMOD Berlin. Plus de 150 pièces inédites sont à décliner à l’infini sur ce Dressing-room virtuel. Le gagnant à la tenue la plus créative se verra offrir sa version sur-mesure par le designer en personne et sera invité à défiler à Berlin. So fashion, ARTE ! (C.L) http://dressing-room.arte.tv https://www.facebook.com/ ARTE.TV.fashion
Herzfeld Orchestra, Midlife Poncho, Herzfeld En concert le 21 avril au Hall des Chars www.hrzfld.com
LIVRE
UN CERTAIN REGARD C’est le résultat d’un travail délicat et de longue haleine. Pendant trois ans, à l’initiative de la Délégation à la culture des Hôpitaux de Strasbourg, le photographe Sylvain Gouraud s’est installé dans le pavillon de psychiatrie de l’hôpital civil, avec pour projet d’inviter les patients à se mettre en scène. Dans un univers où le rapport à son image est toujours douloureux, il y eut d’abord une période d’apprivoisement et d’interrogations pour le personnel, les patients et l’artiste, pour que tous s’acceptent et acceptent de jouer le jeu. Sylvain Gouraud a finalement réalisé 30 portraits grandeur nature, qu’il a remis à chacun des patients. Il s’est ensuite rendu
chez eux pour voir comment ils avaient disposé de leur propre image. Accompagnés de textes du médecin Martin Winckler, du philosophe Tristan Garcia (entre autres) et d’un entretien avec le sociologue Sylvain Maresca, ces deux séries sont réunies dans un livre, témoignage d’une résidence qui a profondément bousculés les regards : sur soi, sur les autres, sur l’art, sur les patients et les pratiques médicales. (S.D.) Sylvain Gouraud, A mesure, éditions Filigranes (disponible sur le site de l’éditeur contre frais de port) www.filigranes.com www.amesure.filigranes.com
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STRASBOURG VU PAR ... Coordination, stylisme et rédaction : Caroline Lévy Photos : Eric Antoine, Nathalie Savey, Christophe Urbain
ILS VIVENT, TRAVAILLENT, CRÉENT, SORTENT À STRASBOURG. LES HOMMES ET LES FEMMES QUI FONT VIBRER LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ. LEÏLA KADDOUR-BOUDADI
31 ans, journaliste / jeudi 1er mars
OÙ ? LE TNS
Photo : Christophe Urbain
Je suis une fervente amatrice de théâtre et de scènes nationales, à l’image de celle de Poitiers que j’ai longtemps fréquentée. En arrivant récemment à Strasbourg, j’étais impatiente de pouvoir admirer le théâtre de Julie Brochen. Malheureusement je finis un peu trop tard le J.T. pour arriver à temps aux représentations, mais je ne perds pas espoir !
ACTU ! Présentatrice d’Arte Journal, du lundi au dimanche à 19h45. www.arte.tv Chroniqueuse dans l’émission culturelle Ça balance à Paris, tous les samedis à 18h sur Paris Première. www.paris-premiere.fr Rédactrice dans le magazine féminin et mensuel Causette. www.causette.fr Trench bi-matière et lien en cuir Burberry, chemise sans manche Armani Collezioni, le tout chez L’Altra.
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PAULINE HAAS
20 ans, harpiste / vendredi 24 février
OÙ ? L’OPÉRA DU RHIN
J’ai été initiée à la musique, à la scène par mes parents, et cette institution regroupe toutes mes passions artistiques… J’avais quatre ans et j’assistais pour la première fois au Chevalier à la Rose de Richard Strauss, une vraie claque ! Je rêvais déjà de jouer plus tard sur cette scène. Peut-être un jour…
ACTU ! Nomination aux Victoires de la Musique classique pour la révélation soliste instrumental. Sortie d’un nouveau CD : un programme dédié à la transcription romantique, dont une partie des bénéfices sera reversée à une association pour la recherche du syndrome de Williams. www.paulinehaas.com Robe en maille, perfecto en cuir et fine ceinture à nœud, le tout Sandro au Printemps.
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Photo : Nathalie Savey
SYLVAIN COTE COLISSON
Photo : Eric Antoine
27 ans, designer et graphiste / mercredi 29 février
OÙ ? LA BROCANTE PLACE DE L’ÉTAL
Me rendre à une brocante est bien la seule chose qui me motive à me lever tôt ! Je viens régulièrement les samedis matins pour trouver la perle rare ou m’inspirer pour de futures créations. J’aime l’idée d’avoir un bout d’histoire dans chaque objet chiné et de le faire vivre différemment. On trouve dans celle-ci de très belles pièces…
ACTU ! La Moustache de l’Henri, rénovation de mobiliers et création d’objets à partir de pièces chinées et détournées. Nouvelle collection de lampes : la lampe Noé, composée de multiples petits animauxjouets et la lampe des Poilus, réalisée à partir de petits soldats dorés accumulés. www.lamoustachedelhenri.com / Responsable communication du festival international de nouveau Cirque Pisteurs d’étoiles, du 27 avril au 5 mai à Obernai. www.pisteursdetoiles.com Parka en toile et chemise en denim G-Star.
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AYLINE OLUKMAN
30 ans, peintre et photographe / mardi 6 mars
OÙ ? LE PARC DE LA CITADELLE
J’aime le statut « seconde zone » de ce parc ! J’y viens courir et piqueniquer régulièrement, et suis à chaque fois surprise par la variété de sa végétation. Pourtant populaire et diversifié, ce lieu de vie respire une certaine désuétude que j’affectionne tout particulièrement…
ACTU ! Sortie du livre de photos Small Eternity, médiapop éditions, le 24 avril. www.mediapop.fr Exposition personnelle à la galerie Bertand Gillig à partir du 12 mai. Exposition personnelle à la galerie Alan Istanbul durant le mois de juin. http://alanistanbul.com Participation à SCOPE Art Fair, du 12 au 17 juin à Bâle. www.scope-art.com / www.aylineolukman.fr Robe à pois à nouer dans le dos, Liu Jo chez Vicino.
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Photo : Eric Antoine
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PIERRE FRANCE
40 ans, journaliste et co-fondateur de Rue89 Strasbourg / vendredi 2 mars
OÙ ? L’ENCEINTE MÉDIÉVALE, PLACE SAINTE-MADELEINE
Etudiant, je faisais souvent un détour par ce passage plutôt isolé. Lorsque la nuit tombe, on voit cette porte ressurgir et on se sent plongé dans une autre époque. Avant de faire du journalisme, j’ai étudié l’Histoire, ce qui a certainement influencé mon attirance pour les vieilles pierres et autres vestiges…
ACTU ! Depuis le 16 février, édition strasbourgeoise de Rue89, premier pure player de la presse en ligne. Un site qui a lancé l’information collaborative à trois voies (journalistes, experts et internautes) en y associant le volet local autour de quatre thèmes : politique, société, culture et vie pratique. www.rue89strasbourg.com Pull en coton et veste en toile Marithé & François Girbaud.
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Photo : Christophe Urbain
FRÉDÉRIC MAUFRAS-SAMSON
Photo : Christophe Urbain
37 ans, responsable de la programmation de l’auditorium des Musées de la Ville de Strasbourg / mercredi 29 février
OÙ ? LE PONT DE L’EUROPE
Auparavant critique et commissaire d’exposition, j’ai beaucoup voyagé, et c’était toujours émouvant de traverser le Rhin en revenant d’Allemagne. L’actualité montre à quel point la démocratie européenne reste une discussion périlleuse. La question de savoir comment les arts et la pensée peuvent contribuer au dialogue me semble toujours primordiale, elle fait écho à une longue tradition intellectuelle rhénane et européenne à perpétuer.
ACTU ! Le Collège des arts, un nouveau programme permanent de transmission des savoirs autours des arts (histoire des arts, philosophie, sciences sociales) : conférence sur Les territoires des arts, le 28 mars à 19h. Cycle cinématographique « Ciné-collage » (concerts, performances, projections et rencontres) durant le mois de mai. www.musees.strasbourg.eu Blazer et pull Paul Smith, chèche Cerruti, le tout chez Dome.
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VINCENT FROEHLICHER
49 ans, directeur général de l’ADIRA / mercredi 22 février
OÙ ? GARE DE STRASBOURG
Cette gare qui accueille le TGV symbolise un véritable accélérateur dans un monde d’échanges et de flux d’informations. Elle représente le lien et l’ouverture sur l’Europe et sur le monde. Paul Theroux, écrivain et spécialiste des voyages, compare le train à une « grande société » et je partage son point de vue…
ACTU ! Lancement de la Marque Alsace, une nouvelle manière pour l’Alsace de communiquer, le 30 mars à la Maison de la Région. Gala du Club des Ambassadeurs d’Alsace avec l’Union internationale des Alsaciens, le 29 mai à New York. www.adira.com / www.ambassadeurs-alsace.com Polo et parka en toile Henry Cotton’s, chèche Paul Smith, le tout chez Dome.
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Photo : Christophe Urbain
Une nouvelle identité en restauration pour mieux vous raconter son histoire
Cette année là tout a commencé…
C’est ici que tout a commencé…
C’est avec elle que tout a commencé…
C’est en 1888
C’est en plein cœur
Le Docteur Staub,
que le Docteur Staub
de l’Alsace que la source
par amour pour Caroline
découvrit la source Carola
Carola jaillit au Pavillon
sa bien-aimée, décida
à Ribeauvillé et depuis,
des Sources dans le village
d’appeler la source
elle ne cesse de jaillir.
de Ribeauvillé.
Carola.
Carola, la passion d’un homme
Carola, d’Alsace Naturellement
Carola, l’histoire d’un amour
LAURENCE PEIFFER
37 ans, directrice du Printemps Strasbourg / mardi 28 février
OÙ ? LA BNU
Je suis touchée de retrouver ce bâtiment en pleine transformation longtemps après l’avoir fréquenté comme étudiante. Je soutiens et encourage les projets audacieux d’architecture qui s’inscrivent dans une vraie modernité. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec ce que nous entreprenons actuellement pour le futur magasin du Printemps Strasbourg !
ACTU ! À partir de fin mars, découvrez un écrin de 3500 m². Durant cette année de transformation, le Printemps Strasbourg sera le plus petit des grands magasins ! Cet espace relifté pour l’occasion restera isolé et à l’abri de la zone de travaux. Fête de Printemps dès le 29 mars en magasin. www.printemps.com Veste façon tweed et top à motifs, le tout Sandro au Printemps. Mise en beauté Dior au Printemps.
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Photo : Nathalie Savey
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Le G lf, n’y pensez plus venez j uer !
Comment savoir si le golf vous plaira, si vous aurez le temps, si vous êtes doués… impossible de répondre sans avoir essayé ! Au golf de La Wantzenau, initiez vous gratuitement. Dans un environnement naturel, guidés par un enseignant chevronné, vous découvrirez les principes de base de votre prochain sport !
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EMMANUEL LECUREUR
26 ans, tapissier décorateur / mardi 27 février
OÙ ? L’ATLANTICO
C’est une péniche sans prétention que je fréquente aussi souvent que possible. Située à deux pas de mon atelier, elle offre une perspective majestueuse sur la ville, au croisement de différents quartiers. Elle m’apaise.
ACTU ! I.D.D.E (Intérieur. Design. Décoration. Eco), atelier où il favorise l’utilisation de matériaux naturels (lin, laine et coton) pour ses réalisations et recycle les chutes de tissus dans une démarche écoresponsable. Mise en ligne du nouveau site Internet et d’un blog sur les coulisses de son activité. www.idde-stras.fr / www.idde-stras.fr/blog Blouson en cuir à manches zippées et chemise ajustée, le tout G-Star.
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OUVERTURE GREEN
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Une ville verte paraît toujours plus belle et plus agréable à vivre. De nombreuses études, publiées dans des revues anglo-saxonnes, le prouvent : le végétal a un impact considérable sur la vie urbaine. Il apaise, favorise la convivialité et donc l’intégration sociale, augmente de sentiment de bien-être et l’attachement des habitants à leur ville. Il permettrait même de réduire la violence et la criminalité. Ajoutons à cela les préoccupations écologiques qui traversent les politiques publiques, il apparaît donc certain que la ville de demain sera verte ou ne sera pas. Élus, urbanistes et architectes vont devoir s’y mettre. Même s’il lui reste encore du chemin à faire, Strasbourg est plutôt bonne élève en la matière. Ici, comme ailleurs, la tendance est clairement au vert.
V I L L A G E G R E E N
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DOSSIER LE VERT EN VILLE
LA TOURNÉE DES PARCS Par Cécile Becker Photos Eric Antoine
Parler des parcs strasbourgeois, même à ceux qui ne connaissent pas bien la ville, c’est citer immédiatement le parc de l’Orangerie. D’abord parce qu’il est le plus vieux parc de Strasbourg, l’un des plus grands et l’un de ceux où les loisirs foisonnent : aires de jeux pour les enfants, bowling, zoo, parcs pour les têtes brûlées montées sur roues, expositions, et même bals masqués au pavillon Joséphine, il y a tout. C’est aussi une place gastronomique puisqu’on peut se sustenter au restaurant trois étoiles Buerehiesel, et déjeuner sur la terrasse du Jardin de l’Orangerie avec vue imprenable sur le parc. Village dans la ville, son histoire est toutefois un peu floue. Une légende bien ancrée à Strasbourg cite Lenôtre, paysagiste français de renom en charge de l’agencement des jardins de Versailles, comme le dessinateur des plans du premier parc. Or, les premières traces officielles citent le maréchal d’Huxelles. En 1962, il décide de former une allée de tilleuls de la porte des Pêcheurs à la Robertsau. En 1793, l’État cède à la Ville de Strasbourg la collection de plantes du château de Bouxwiller comprenant, entre autres, 138 orangers. Guy Moritz, jardinier de profession et sympathisant de l’association Garten//Jardin, passionné des parcs, nous précise même : « Ce sont les paysans qui ont prélevé les plantes là-bas pour les mettre à l’Orangerie. Des gens de ma famille ont d’ailleurs aidé. » L’Orangerie porte enfin son nom. En 1807, Boudhors, inspecteur des bâtiments de la Ville, y fait construire un pavillon en bois qui prendra le nom de pavillon Joséphine suite aux visites de l’impératrice. C’est finalement en 1835, sous l’impulsion du maire Schutzenberger,
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que les lignes du parc s’adoucissent sur le modèle du romantisme anglais. Dans les années 1900, le parc est agrandi et prend son aspect pittoresque avec la création du lac, d’un rocher et d’une grotte artificielle. Aujourd’hui, il est toujours question de ces lignes anglaises mais les plantations se sont enrichies et le paysage modernisé, tout en conservant la charge historique du lieu. Françoise Buffet, adjointe chargée du développement durable, ajoute : « Nous avons décidé de retirer la double rangée d’érables de l’allée Joséphine pour la remplacer par quatre allées de tilleuls, comme à l’origine. 160 tilleuls seront plantés, un arbre qui embaume au printemps. » La police de l’arbre veille Les parcs nécessitent une attention toute particulière, d’abord pour des raisons de sécurité. La chute du platane en 2001 au parc du Pourtalès a laissé des cicatrices. Il existe aujourd’hui une brigade qui surveille l’évolution des arbres strasbourgeois, ordonne la destruction s’ils représentent un danger et rafraîchit les cartes d’identités que possède chaque arbre. Mais le parc du Pourtalès regorge de surprises. Il devient un parc de sculptures contemporaines sous l’impulsion du CEAAC, qui fait appel à différents artistes pour créer des œuvres portées sur l’histoire, que l’on peut suivre au gré d’une balade. C’est aussi un parc très tourné vers la culture et l’Europe, puisque Mélanie de Pourtalès et ensuite sa fille ont reçu bien des personnalités dans leur château, notamment François Mauriac, André Maurois, le prince de Galles ou encore Guillaume II.
—— Place de la République
CONTADES, JARDIN DES DEUX RIVES, CITADELLE… IL Y A 324 HA D’ESPACES VERTS PUBLICS À STRASBOURG. MAIS AVEZ-VOUS RÉELLEMENT PRIS LE TEMPS DE VOUS PENCHER SUR LA BOTANIQUE DE VOS PARCS PRÉFÉRÉS ? SUR LEURS HISTOIRES, PARFOIS LOUFOQUES, PARFOIS ROYALES, SURTOUT TRÈS DENSES ? PAS VRAIMENT ? ALORS EMBARQUEZ ZUT ! DANS VOTRE SAC EN TOILE, ON VOUS RACONTE TOUT (OU PRESQUE).
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DOSSIER LE VERT EN VILLE
—— “ NOTRE MÉTIER A CHANGÉ, ON DEVIENT VRAIMENT DES OBSERVATEURS DE LA NATURE, ON ESSAYE DE S’ADAPTER AUX PLANTES QUI POUSSENT LIBREMENT ” —— Un bout d’Allemagne à Strasbourg Le Jardin des Deux Rives, initié en 1995 a justement pour but d’acter la coopération européenne. Créé en 2003, il est à cheval sur le Rhin (symbolisé par la passerelle de Marc Mimram) et marque le centre d’une métropole transfrontalière. Pour Guy Moritz, qui travaille au Jardin des Deux Rives, « c’est un parc champêtre avec beaucoup d’animations, ce qui le rend ludique et pédagogique ». Il passe 80% de son temps à l’entretien du jardin et 20% à s’occuper des espaces verts du Port du Rhin. Avec les jardiniers allemands, ils ne cessent de promouvoir le partage entre deux peuples et organisent tous les premiers mercredis du mois une rencontre sur la passerelle avec l’association Garten//Jardin. Un peu délaissé l’hiver, le jardin reprend du service dès les premières chaleurs. Il est très apprécié pour ses chaises, connu pour son concert philharmonique estival mais aussi pour son accès direct aux cigarettes un peu moins chères... Plus récent encore : le parc Schulmeister, du nom de l’espion de Napoléon Ier. Dévasté à la chute du Second Empire, il devient public en 1933 ; il est totalement réaménagé en 2009 par la municipalité. Le parc relie la Meinau et le Neuhof et offre un écrin de verdure et d’eau aux habitants des alentours. D’autres lieux, comme le parc de la Citadelle, ont été reconvertis. En 1681, il devient une cité militaire interdite sous le crayon de Vauban. Des fortifications sont construites en forme d’étoile à cinq branches, mais le lieu est bombardé en 1870 puis démantelé par l’autorité allemande. Depuis, il ne reste que deux branches de l’étoile et le parc abrite des joueurs de pétanque, une fantastique tyrolienne pour les enfants, le festival musical Interférences et de jolis saules pleureurs.
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Si on parle d’arbres, impossible de passer à côté des quatre magistraux gingko biloba de la place de la République. Ces forces de la nature sont immuables face à n’importe quelle catastrophe et ont déjà prouvé leur robustesse, notamment à Hiroshima, en résistant à la bombe atomique… Offerts à Guillaume II à la fin XIXe siècle par l’Empereur du Japon, ces arbres ont inspiré un poème à Goethe. D’ailleurs entourés de bâtiments impériaux, ils sont au cœur de la « Neustadt » [nouvelle ville, ndlr] dessinée par les Allemands lors de l’annexion. Les espaces verts, aussi une science Autre parc situé sur l’axe impérial : le Jardin botanique, qui a la particularité d’appartenir à l’Université de Strasbourg. Frédéric Tournay, conservateur au jardin botanique, explique : « Le jardin botanique n’a rien à voir avec un parc public, il n’y a aucune conception paysagère, pas de critères esthétiques. Il s’agit là d’opérer une classification botanique qui sert de support à l’enseignement. » Ce jardin, joli sans le vouloir, compte 6000 espèces, entre conifères, plantes tropicales et curiosités. La dizaine de personnes qui y travaille s’efforce d’entretenir et d’acclimater la flore qu’elle choisit de manière raisonnée, afin qu’elle s’adapte au climat strasbourgeois. D’abord placé sur le terrain actuel des arts décoratifs, il est saccagé par des révolutionnaires le jugeant trop aristocratique. Jean Herrman, alors directeur, sacrifie sa fortune pour sa survie et y enterre même des statues de la cathédrale pour les protéger de la destruction. C’est sous l’occupation allemande, qui veut faire de Strasbourg une vitrine culturelle et scientifique, qu’il prend la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, avec la belle serre installée par le botaniste allemand Anton de Bary. Classée monument historique, elle est aujourd’hui fermée pour des raisons de sécurité. De nos jours, le public vient découvrir, souvent avec émerveillement, les espèces variées d’Amérique du Nord, d’Afrique ou encore de Chine, comme le bel Araucarua Araucana surnommé Le désespoir des singes. Parc assez simple mais non moins agréable, le Contades est sujet à débats : parc du Contades ou des Contades ? On peut lire les deux, mais le jardinier Guy Moritz nous affirme qu’on le cite au pluriel. Suivant la ligne de tram vers le quartier Wacken, il renferme les arbres les plus hauts de Strasbourg et le beau kiosque à musique jadis installé place Broglie. Aujourd’hui, il a malheureusement un peu perdu sa vocation musicale mais reste un parc très animé, grâce à la proximité des habitations. Entretenus par des jardiniers souvent
passionnés, les parcs de Strasbourg s’intègrent à la vie de quartier. Guy Moritz analyse : « Aujourd’hui, notre métier a changé, on devient vraiment des observateurs de la nature, on essaye de s’adapter aux plantes qui poussent librement. Les Strasbourgeois sont de plus en plus intéressés par ce qu’on fait. Ils sont vraiment sensibles à leur cadre de vie et plus respectueux de l’environnement. Tout ça est très positif. » Une gestion différenciée des parcs s’opère donc sur nos espaces verts, analysés et soignés selon leur utilisation par le public et leur histoire. Aujourd’hui les parcs s’intègrent dans une politique environnementale clairement énoncée par nos villes, et deviennent la preuve concrète de la place accordée à l’écologie. Un sujet des plus sérieux, mais qui ne doit pas vous empêcher d’en profiter. À vélo ou en baskets, à vous de choisir !
—— Jardin des Deux Rives
—— Parc des Contades
—— Parc de la Citadelle
—— Jardin botanique
—— Parc de la Citadelle
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DOSSIER LE VERT EN VILLE
L A V I L L E R Ê V É E Par Cécile Becker // Photo Christophe Urbain
GRENELLE, PLANS CLIMAT, BAISSE DE LA CONSOMMATION D’ÉNERGIES… LES VILLES FRANÇAISES SE METTENT AU VERT ET JOUENT À FOND LA CARTE DE L’ENVIRONNEMENT. SI LES MENTALITÉS ONT CHANGÉ, BEAUCOUP DE CHOSES RESTENT ENCORE À CONSTRUIRE, NOTAMMENT EN MATIÈRE D’ÉNERGIES RENOUVELABLES. ALORS QUE FAIT STRASBOURG ? RÉPONSES DE FRANÇOISE BUFFET, ADJOINTE AU MAIRE CHARGÉE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DEPUIS 2008.
— Strasbourg serait-elle l’eldorado des amoureux de la nature ? Avec ses 500m² d’espaces verts par habitant contre environ une vingtaine pour les autres villes, ses 63 500 arbres et bientôt ses éco-quartiers, la Ville fait l’équilibre entre urbanisation et préservation de l’environnement. Femme aux convictions vertes, Françoise Buffet a conduit pendant 17 ans le restaurant éco-friendly La Tête de lard et cofondé le réseau AMAP Alsace. Elle n’est affiliée à aucun parti et se bat pour les circuits courts. De quoi séduire Roland Ries qui l’intègre à sa « liste civile ». Depuis, à Strasbourg, la révolution verte est en marche. D’où sont partis ces nombreux projets éco-responsables ? Lorsqu’on a mis en place le zéro phyto [utilisation bannie des produits phytosanitaires sur l’espace public, ndlr] en 2008, le résultat a été étonnant. La nature a commencé à émerger de façon désordonnée, plus libre ; ça a donné un air de campagne à la ville. De là sont parties beaucoup d’initiatives, de la part des habitants également. On a vu par exemple la rue du Faubourg de Pierre changer de visage : les riverains se sont mis à jardiner au pied des arbres. Ça a complètement remis en question notre rapport ville-nature. On construit la ville par rapport à la nature, avec la nature, en se posant aussi des questions sur l’aspect social, indispensable dans une vision durable. Quand Strasbourg pense à un projet, elle l’associe désormais au mot « environnement » ? Nous avons élaboré un cahier des charges et le service de la construction a déjà intégré des automatismes. Par ailleurs, quand les travaux sont réalisés par une entreprise, elle a obligation de protéger les arbres. S’il y a abattage d’un arbre remarquable, il peut y avoir une amende, c’est déjà arrivé. On respecte ce qui est en place. Lorsqu’on est
obligé d’abattre un arbre, on le replante, et d’ailleurs on en replante toujours plus : nous avons augmenté de 10% la présence d’arbres ces cinq dernières années. Quels sont vos projets pour cette année ? Il y a le parc naturel urbain entre Koenigshoffen, la Montagne Verte et l’Elsau. C’est un projet qui vient sceller notre vision de la ville : le partage entre la nature et la ville. On va mettre des vaches à la Robertsau, des vergers également. Concernant la place de l’agriculture dans la ville, nous travaillons avec la Chambre de l’agriculture sur la présence de maraîchers à la Robertsau et à la Meinau. Par ailleurs, les habitants se partagent déjà des jardins à l’extérieur de la ville. Nous souhaitons instaurer les potagers urbains collectifs installés en bas des immeubles que les habitants pourront cultiver. Nous réitérons aussi l’expérience « La ferme en ville », début juin place Kléber. Qu’est-ce que la ville de demain ? C’est d’abord la ville désirée, celle dans laquelle on voudrait vivre. La ville rêvée qui tient en compte des enjeux importants qui sont devant nous. Il n’y a pas seulement des questions architecturales dans les éco-quartiers ; les questions du lien social, de la démocratie locale et du transport sont essentielles elles aussi. La question énergétique par exemple est un enjeu de taille, notre plan climat prévoit de baisser de 30% la consommation d’énergie et de développer de 30% les énergies renouvelables. Aujourd’hui, on construit tout en BBC [bâtiment basse consommation, ndlr], en accord avec les promoteurs. Toutes les infrastructures sont réhabilitées aux normes BBC ou HQE [haute qualité environnementale, ndlr]. Aujourd’hui, il nous reste 1 200 000 m² à remettre aux normes, c’est un travail de titan.
LE PARC NATUREL URBAIN : ENTRE VILLE ET NATURE Cela fait deux ans que la Ville lui tourne autour. Cette fois, la machine est lancée. Le nouveau parc naturel urbain sera situé entre Koenigshoffen, la Montagne Verte et l’Elsau et se partagera entre lieux de vie et nature. Ses 310 ha ont fait l’objet d’observations, de diagnostics et de discussions avec les habitants et les associations de quartier, qui ont abouti à un grand nombre de propositions réunies dans un livre blanc. L’idée de départ était d’analyser les possibilités d’habitations, d’activités économiques et de loisirs et d’y mêler écologie et bonnes idées pour créer un bout de ville rêvée. Des ateliers thématiques et participatifs se sont réunis avec comme credo de respecter la nature foisonnante et de trouver l’harmonie parfaite entre l’homme et son environnement. On y trouvera donc beaucoup d’eau, des lieux de promenade et de rencontres, un lien très fort avec les habitants et pourquoi pas du maraîchage. Un plan d’action sera présenté fin mai, le temps que la Ville travaille sur les propositions qui doivent être réalisables en deux ans pour un budget de 3 millions d’euros.
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DOSSIER LE VERT EN VILLE
M E T T R E L A C A M P A G N E E N V I L L E Par Sylvia Dubost // Photo Christophe Urbain
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PLUS DE VERDURE DANS LA CITÉ, CERTES, MAIS POURQUOI ? ET SURTOUT, LAQUELLE ? PETITE LEÇON DE BOTANIQUE EN VILLE AVEC PHILIPPE OBLIGER, JARDINIER-BOTANISTE QUI ŒUVRE POUR LA RÉHABILITATION DU VÉGÉTAL DANS LES PROJETS URBAINS ET ARCHITECTURAUX. CAR EN LA MATIÈRE, CERTAINES MAUVAISES HABITUDES SONT TENACES. — « À partir du moment où on plante un arbre, explique Philippe Obliger, il va avoir un impact sur un espace de 100m3 au niveau des échanges gazeux. » Il est toujours bon de rappeler que le vert en ville n’a pas qu’une fonction décorative. Philippe Obliger milite pour une vraie prise en compte du végétal, qui ne doit pas se contenter du rôle d’alibi vert et d’outil de communication que les élus veulent parfois lui faire jouer. S’il transforme l’image que les habitants ont de leur ville – et Philippe Obliger de citer les études canadiennes à ce sujet –, il agit aussi profondément sur le bioclimat : « S’il fait 30°C au jardin botanique, il fait 33 à 35°C place Kléber. » Un écart non négligeable… Il a également un rôle à jouer dans la pollution atmosphérique, en fixant, sans toutefois les supprimer, les micro-particules. « Le lierre par exemple fixe les bunzènes. Les terrasses et murs végétalisés ont un avenir à ce niveau-là, en plus d’être des tampons thermiques. On en fait quand on peut. Mais les architectes ne sont pas très chauds car ils tiennent à leur œuvre… » Et d’ajouter : « On a toujours fait l’inverse mais on devrait penser au projet paysager avant l’architecture. » C’est ce qu’il tente de faire comprendre aux élèves de l’école d’architecture de Strasbourg, où il enseigne l’impact du végétal en milieu urbain, et aux architectes avec lesquels il travaille. Il déplore aussi le manque de culture botanique chez les paysagistes. Si la ville de demain sera sans aucun doute plus verte que celle d’aujourd’hui, encore faut-il choisir les végétaux avec discernement. Là aussi, les habitudes sont tenaces… « Pour réellement séquestrer le carbone, il faudrait faire le choix d’espèces à croissance lente. Les acacias sont des monstres : ils poussent à une vitesse dingue alors on doit les tailler, ce qui relâche le carbone. Les frênes du Caucase sont plus lents et plus efficaces… » Les calendriers des élus et des plantes ne sont pas toujours synchrones. Philippe Obliger regrette aussi la multiplication des cubes en granit fleuris qui poussent dans les zones piétonnes. « Ça n’a aucun intérêt. Ça coûte beaucoup d’eau et a une durée de vie très courte. On aurait pu faire des rus,
comme on le voit souvent en Allemagne, et récupérer les eaux de ruissellement dans des jardins fluviatiles qui ne nécessitent pas d’arrosage. » En plus, cela améliore la température du quartier. C’est ce qu’il a d’ailleurs proposé pour l’écoquartier Danube à Strasbourg, sur lequel il travaille avec l’agence Richter architectes et l’urbaniste Christian Devillers. Parallèlement, des parcelles du terrain seront sanctuarisées, pour y conserver les plantes rudérales qui y poussent, « plus aptes à vivre dans des zones dégradées et parfois polluées ». Elles abritent par ailleurs une biodiversité bien spécifique, notamment des sauterelles assez rares. « Il n’y a pas de mauvaises herbes, sourit Philippe Obliger, il n’y a que des mauvais jardiniers. » La bio-diversité est l’autre enjeu majeur de la végétalisation des villes. Il s’agit d’installer des « espèces-refuges » pour la faune, pas forcément indigènes, d’ailleurs. Nos contrées sont très pauvres en arbres : une quarantaine d’espèces seulement. « Je milite pour une biodiversité exogène, en introduisant des espèces euro-asiatiques et américaines très efficaces, plus aptes à nourrir la faune. » Le goumi, par exemple, cousin de l’argousier, dont les merles sont friands. « Il n’est pas inscrit dans leur patrimoine gourmand mais ils ont vite compris qu’il était meilleur que le reste. » Et ça marche : « 2-3 ans après, on a fidélisé des oiseaux et des insectes. » Du coup, les services de la ville lui demandent des listes de plantes. Il y a encore du chemin à faire en la matière, mais Strasbourg n’est pas si mauvaise élève. « La ville est relativement vivable. La présence de l’eau fait qu’on respire et les parcs sont de petits poumons. Les jardins ouvriers ne sont pas négligeables : ils font respirer la ville et résistent à la pression immobilière. Par contre, au Jardin des Deux Rives, la pauvreté des espèces est consternante. Place de l’Étoile, le bosquet aligné est monotone et il n’y a pas un nid d’oiseau. Il faudrait améliorer la jonction entre les parcs : on pourrait traverser la ville par ses parcs. Et essayer d’occuper toutes les surfaces mortes, en les donnant à des associations de quartier (cela se
fait beaucoup à Paris). De petits squares méritent d’être améliorés et on pourrait reconquérir les berges de l’Ill. » Pas de grands projets, juste quelques aménagements. Petite idée : pour penser le vert en ville, on devrait faire davantage appel aux botanistes. « En même temps, nous sommes une denrée rare… »
MISTER GREEN « Pour être un bon botaniste, il faut être un bon jardinier et inversement. » Philippe Obliger est décidément un personnage. Titulaire d’un doctorat en greffes végétales, le Jardin botanique de Strasbourg l’a nommé responsable des collections des plantes du désert. « Elles m’intéressent car elles sont sophistiquées. Elles ont un gros potentiel mutagène, s’adaptent à des conditions très sévères. Ce sont des pionnières, elles trouvent des combines et pendant que les autres plantes attendent. » Passionné d’ethnobotanique, qui étudie les plantes domestiquées par l’homme pour se soigner, s’habiller et s’alimenter, il ramène de ses nombreux voyages graines et objets agraires : chez lui, à Schwabwiller, il a installé un jardin exotique et un musée. Artiste, il est également l’auteur d’un recueil paru cher Verticales. « La botanique mène à tout, à condition d’en sortir. »
À visiter : le Jardin de l’outre-forêt à Schwabwiller (67) et le Jardin botanique de Strasbourg http://jardin-botanique.unistra.fr/ À lire : Philippe Obliger, De la vraie nature des nuages, Verticales
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DOSSIER LE VERT EN VILLE
À L’ÉCOUTE DE LA SOCIÉTÉ
Projet pour l’éco-quartier d’Hoenheim, S&AA, Rey-Lucquet et associés
Par Emmanuel Abela
LA CONCEPTION ÉNERGÉTIQUE EST UNE CONTRAINTE, ELLE EST AUSSI UNE FORMIDABLE SOURCE DE CRÉATIVITÉ POUR L’ARCHITECTE. AVEC DES PROJETS COMME L’EXTENSION DE L’ENA À STRASBOURG, L’ÉCOQUARTIER À HOENHEIM OU LE CENTRE COMMERCIAL À VENDENHEIM, L’AGENCE SCHWEITZER & ARCHITECTES ASSOCIÉS IMAGINE DES BÂTIMENTS DURABLES QUI RECRÉENT DU LIEN SOCIAL.
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Après sa sortie du lycée en 1975, Patrick Schweitzer complète des études en architecture par un cursus universitaire qui le conduit à présenter une maîtrise en sociologie urbaine, tout en validant des cycles en ethnologie et en histoire de l’art. Au début des années 80, l’organisation de concours ouverts à tous les architectes lui permet de se distinguer : il finit 30e au concours pour le Parc de la Villette, mais atteint la 6e place pour le ministère des Finances, entre Jean Nouvel et Claude Vasconi, ce qui lui vaut d’être repéré comme un jeune architecte prometteur, avant de s’associer à Pierre Knecht en 1987. D’emblée, il pose un regard analytique sur la ville ; l’architecte cohabite avec le sociologue : « L’architecte doit être à l’écoute de la société dans laquelle il vit. » Avec les associés de l’agence d’architecture S&AA qu’il a créée en 2001, il commence à faire du logement orienté développement durable, réalisant au passage les premiers logements certifiés BBC (Bâtiment de Basse Consommation) dans le Bas-Rhin. Le
volume de réalisations de logements passifs, puis de logements « énergie positive », ne cesse d’augmenter pour devenir l’un des axes de positionnement majeurs de l’agence. C’est le cas également pour les bâtiments de bureau, comme l’extension de l’ENA certifiée HQE (Haute Qualité Environnementale), ou des immeubles commerciaux. Sur ces thématiques, l’agence a une petite longueur d’avance dans une région largement sensibilisée à ses questions. « La dynamique est née de la proximité de l’Allemagne et de la sensibilité de certains élus alsaciens à ces questions. Du coup, en Alsace, les architectes sont plus nombreux à être formés. » Il en résulte une architecture contextuelle cohérente, quel que soit l’objet architectural. « En France, depuis les années 70, on a pratiqué un urbanisme de ségrégation, nous explique Patrick Schweitzer avec gravité, avec des quartiers pour les riches, d’autres pour les pauvres, des immeubles pour les étudiants ou pour les personnes âgées. Tout cela engendre
“ La dynamique est née de la proximité de l’Allemagne ”
LE COMBAT DES SENS L’OUVRAGE L’URBANISME C’EST NOTRE AFFAIRE !, DE THIERRY PAQUOT, PHILOSOPHE DE L’URBAIN, POSE LES BASES D’UNE NOUVELLE RÉFLEXION : COMMENT RÉPONDRE AU PROFOND MALAISE QU’EXPRIME L’HOMME URBAIN, SI CE N’EST EN RENOUANT AVEC UNE DIMENSION SENSORIELLE ?
des conséquences sociales qui pèsent sur nos sociétés occidentales. Aujourd’hui, c’est d’autant plus compliqué que les habitudes se sont installées. » Il n’empêche que les bâtiments sont conçus avec cet objectif d’une plus grande mixité sociale et générationnelle, la nature joue son rôle dans cette belle aventure. « Nous créons des balcons avec de grandes jardinières, sur lesquelles on peut planter des légumes. Dans nos projets, nous intégrons également des jardins partagés. » C’est le cas dans l’éco-quartier réalisé à Hoenheim. « La production de légumes se rapproche du lieu de vie, et dans les échanges de jardin à jardin se crée à nouveau du lien social. Ce sont autant d’habitudes qui ont disparu avec la société de consommation, mais qui reviennent aujourd’hui. » S&AA 1a, rue des Cordonniers www.schweitzer-associes.com
Vous situez l’homme urbain dans un environnement qui lui échappe… … qui lui échappe totalement. Je pense que depuis très longtemps, l’urbanisme et l’architecture se sont désintéressés du corps. Les bâtiments disproportionnés, écrasants, renforcent cette solitude, cette soumission, cette subordination du citadin. Mais pas mal d’architectes affirment maintenant : « L’être humain a un corps, cinq sens. Nous allons nous montrer plus attentionnés. » Cela dit, c’est un combat qui n’est pas gagné d’avance. La préoccupation environnementale, qui est, sauf exception, tout à fait récente dans ces métiers, se traduit par une nouvelle approche à la fois sensuelle et sensorielle. On ne peut être qu’à l’écoute de ce qui va se passer et essayer autant qu’on peut d’inciter les commanditaires à être porteurs de cet urbanisme sensoriel. Je parle, non pas d’aménagement mais de ménagement (du verbe ménager qui veut dire prendre soin). Si on prend soin d’un lieu, des gens qui y circulent, qui y vivent, à mon avis, on va dans le bon sens. Mais, j’insiste, c’est un combat. L’homme urbain est en mouvement. Vous tirez un certain nombre de conclusions de ce mouvement sur les aménagements d’espace possibles. Le temps est devenu pour moi la valeur
existentielle fondamentale. Si on veut vivre dans un cadre agréable, dans une ville habitable, dans un terroir accueillant, il faut combiner nos temporalités d’usage avec les formes et les matériaux. Les révolutions technologiques comme celle que nous sommes en train de vivre séparent définitivement le temps de l’espace. La rupture est conséquente : aujourd’hui, nous ne mesurons plus un espace par le temps que nous mettons à le parcourir. Nous n’avons plus cette épaisseur de la distance, mais nous nous situons, au contraire, dans l’ubiquité et la simultanéité : nous prenons l’avion et en neuf heures, nous nous retrouvons dans un tout autre univers climatique. Et là, dans notre hôtel, nous réclamons l’air conditionné. Marco Polo, quand il allait en Chine, il prenait le temps de s’acclimater. La véritable fracture vient de cette séparation totale du temps et de l’espace. Ce n’est plus simplement un phénomène d’accélération, comme les peintres impressionnistes ont pu le souligner en dynamisant leur représentation du monde. Par le biais de l’urbanisme, je pense qu’il faut réconcilier les temporalités, les rythmiques et leur expression spatiale. Thierry Paquot, L’urbanisme c’est notre affaire !, L’Atalante
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DOSSIER LE VERT EN VILLE
VERTIGES AU BALCON
VOUS AVEZ UN PETIT BALCON EN VILLE ET VOUS MANQUEZ D’IDÉES VERTES ? VOUS VOULEZ L’INVESTIR AVEC INGÉNIOSITÉ ET LUI DONNER DE L’ESPRIT ? VOICI UN SHOPPING RIEN QUE POUR LUI, DE QUOI LE RENDRE DÉSIRABLE SANS TROP D’EFFORT.
Par Myriam Commot-Delon
——— 1) Transformer son balcon en poste d’observation pour ornithologues amateurs, voilà une bien jolie idée ! Birdhouse est l’œuvre d’Émilie Cazin, une jeune designer française diplômée de l’ESADS. Vous allez adorer cette délicate arborescence urbaine et printanière dont la forme et l’emplacement font références aux antennes qui fleurissent dans le paysage urbain. Birdhouse par Émilie Cazin - Prix sur demande www.emiliecazin.com
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2) Quand nature et design font une belle assise en forme de feuille aux multiples nervures de fil d’acier… Ce fauteuil existe en vert ou en blanc et en version longue, à accompagner d’un coussin amovible pour que son feuillage soit aussi confortable que gracile. Fauteuil Leaf par Harper - Prix observé : env. 623€ En vente chez Decoburo à Zellenberg - 03 89 21 72 00
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3) De la souplesse dans l’accrochage, que diable ! Ces conteneurs en toile géotextile résistent au gel et se déclinent en multiples formes. Ultralégers, ils vous suivent partout, se remplissent en un clin d’œil et s’adaptent à toutes les configurations des petits espaces en manque de green. Bacsac - À partir d’env.15€ pour les plus petits modèles www.bacsac.fr 4) À cheval sur la rambarde, Balkonzept est une table de balcon maligne et hybride. Sa flowerbox intégrée peut aussi faire office de refroidisseur à boisson pour les soirées festives, et sa forme compacte aux panneaux latéraux enveloppants réussit, grâce à son ergonomie, à vous protéger du vent. Balkonzept par Rephorm, L 60cm x P 40 cm, disponible en rouge, jaune, orange et bleu azur de graphite http://homeapps.rephorm.de
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5) Cavalière, cette jardinière XXL fabriquée en Bourgogne est réalisée en fibre de lin Normand et en résine. Elle étonne par sa légèreté, sans oublier de se doter d’une petite réserve d’eau pour le bien être de vos plantations. Jardinière cavalier oversized par Az&mut - Prix observé : env.159€ www.az-et-mut.fr
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6) Miroir en herbe est une jardinière murale et superposable, munie d’une descente d’eau pour l’alimentation des végétaux qui y glissent comme l’eau d’une rivière. Pratique aussi pour les retouches maquillage en cours de soirée. Miroir en herbe par Jean-Jacques Hubert, édition Compagnie - Prix observé : env. 250€ www.editioncompagnie.fr 7) ReLeaf est un collecteur d’eau de pluie qui ressemble à une grande feuille. En aluminium anodisé, elle se plante directement dans vos pots pour arroser vos plantes avec conscience et animer vos pots. ReLeaf, Fulguro chez Teracrea - Prix observé : env. 28,70€ www.jardinchic.com - www.teracrea.com ———
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Il paraĂŽt qu'en temps de crise il faut vous faire rĂŞver...
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DOSSIER LE VERT EN VILLE
DU VERT AUSSI CHEZ SOI Par Myriam Commot-Delon
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VOUS ÊTES EN DÉPRIME, VOUS N’AVEZ NI BALCON, NI TERRASSE ? ET BIEN, D-É-C-A-L-E-Z ! CE SHOPPING INDOOR VOUS DONNE DES IDÉES POUR RECRÉER À LA MAISON UN PETIT COIN DE GREEN PAS CONVENTIONNEL… ——— 1) Ce coussin végétal est issu d’un processus innovant de recyclage des chutes propres de l’industrie automobile. Green pillow se pose sur un canapé, sur le sol ou flotte dans la piscine… Les endroits les plus saugrenus lui iront comme un gant ! Coussin Green pillow par Alexis Tricoire chez Art Terre (Agence Écodurable) - Prix observé : env. 49€ www.agenceartterre.com/fr 2) Rock’n moss est un tapis qui apporte un bout de la courette en bas de chez vous dans votre salon. Ses pavés laissent s’échapper de petites touffes d’herbes… c’est si poétique et si charmant qu’on aurait presque envie de pique-niquer dessus ! Tapis Rock’n moss par Az&mut - Prix observé : env. 789€ le grand tapis (170 x 120 cm), 249€ le petit (120 x 40 cm) www.az-et-mut.fr
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4) Inspiré par l’Ikebana, Sébastien Cordoléani nous livre cette saison le vase Plan, un océan de poésie qui renouvelle le traditionnel centre de table. Juste piqué de trois trous pour y glisser le feuillage de votre choix, il offre comme par magie l’ombre des végétaux à sa surface miroitante (en fait une fine pellicule d’eau). Vase Plan par Sébastien Cordoléani chez Moustache, se décline en petit ou grand, en marbre de carrare ou en ardoise d’Italie - Prix conseillé : de 190 à 360€ Disponible à Strasbourg chez Flat Concept Store www.flatconceptstore.com - http://moustache.fr
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ANNE WIAZEMSKY FEMME AIMÉE
Par Emmanuel Abela / Illustration Chloé Fournier
Après Jeune Fille, Anne Wiazemsky nous raconte avec Une Année studieuse comment elle devient femme à l’occasion de sa relation amoureuse avec Jean-Luc Godard l’année de son baccalauréat. La toute jeune actrice y décrit le réalisateur en homme plein d’humour, aimant, désirant, dont la joie apparaît de manière manifeste dans le premier long-métrage qu’ils tournent ensemble, La Chinoise (voir illustration ci-contre), un film annonciateur des événements de Mai 68. Si elle nous prévient d’emblée que ses réponses sont à prendre avec une certaine distance, elle se replonge bien volontiers avec nous dans ses souvenirs de la période.
révèle bien tout seul. Il était cet homme-là à ce moment-là, j’étais cette jeune femme-là à ce moment-là…
Qu’est-ce qui vous avait séduit dans Masculin Féminin, un film que vous aviez préféré à Pierrot Le Fou, au point d’écrire une lettre à Jean-Luc Godard ? Je crois qu’il y a des jours dans la vie où l’on a une espèce d’intuition, forte et terriblement mystérieuse, que c’est l’heure et qu’il faut se décider. Bien évidemment, Pierrot Le Fou est un film beaucoup plus grand que Masculin Féminin et pourtant, c’est ce film qui me donnait l’impression de me concerner de près. Cela tenait sans doute au passage du baccalauréat. Je n’ai jamais compris l’énergie que j’ai eue ce jour-là, mais je suis bien obligée de voir que dans la vie il y a des journées comme ça.
Il fait de vous sa femme, et en même temps vous devenez femme. Oui, c’est le propre des relations amoureuses réussies, non ? [sourire] En fait, elles devraient être comme ça, du moins la première.
Au départ, il y a une intuition de votre part, presque une impulsion… Oui, c’était plus une impulsion qu’une intuition ! Et pourtant, la première impulsion vient de Jean-Luc Godard lui-même qui, pour vous croiser, a sollicité une interview de Robert Bresson sur le tournage de votre premier long métrage Au hasard Balthazar. La rencontre était donc possible… Oui, mais c’est inexplicable de manière rationnelle… Nous étions dans l’irrationnel… La Chinoise, comme Masculin Féminin, raconte quelque chose de cette jeunesse de la deuxième moitié des années 60. Je vous avouerais que je n’ai pas revu Masculin Féminin, mais j’ai beaucoup revu La Chinoise. J’avais besoin de noter un certain nombre de détails – la couleur des murs, les dialogues, etc. Il y a quelque chose dans ce film d’extrêmement joyeux et de très vivant, qui annonçait Mai 68. Mais personne ne le savait, à commencer par l’auteur du film lui-même. Pour le livre, j’ai essayé d’attraper quelque chose du rythme. Vivaldi est utilisé comme musique du film et, du coup, pendant l’écriture, j’avais constamment Vivaldi en tête.
Ce qui surprend, c’est sa détermination dans la relation. Il ne cherche pas seulement à vous aimer, mais à vous épouser. Oui, pour deux raisons : il y a un aspect de son amour très « chabada bada », et puis il prenait bien conscience qu’avec la majorité fixée à l’époque à 21 ans, il risquait d’être poursuivi pour détournement de mineur. Cette idée de m’épouser était un mélange de romantisme et de pragmatisme.
On découvre dans votre livre que vous croisez Daniel Cohn-Bendit à Nanterre… Je m’étais inscrite en philosophie sur les conseils de Francis Jeanson. Avec lui, j’avais aimé faire de la philo alors qu’à Nanterre je me suis emmerdée comme un rat… C’est peut-être la couleur de nos cheveux qui nous ont fait nous rencontrer, Dany et moi… Il m’a abordé, il ne savait pas qui j’étais et je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il allait devenir… Vous savez, nous étions en 1967, et Dany – le futur « Dany le Rouge » – n’est connu que quelques mois après, au moment du 22 mars… Pour l’écriture du livre, des modèles vous ont inspiré. Parmi ceux-ci, Just Kids de Patti Smith. À la lecture, qui avez-vous trouvé ? Just Kids ne m’a pas inspirée, mais m’a réconfortée. En fin d’écriture, Patti Smith a confirmé un parti pris pour lequel j’avais déjà opté : raconter l’histoire au présent. Elle n’a jamais cherché à utiliser ce qu’elle a su après, comme moi, pour poser un regard analytique ou critique sur ce qu’elle vivait à l’époque. Je ne connais pas bien ses disques, mais je trouve très beau ce qu’elle raconte sur l’engagement dans l’art. J’aime sa manière de raconter l’amitié entre Paris et les États-Unis, et son amour pour Rimbaud qu’elle exprime à l’occasion de pèlerinages à Charleville. Ce sont personnellement des moments qui me touchent beaucoup... Propos recueillis le 31 janvier à l’hôtel Cathédrale, à l’occasion de la rencontre à la Librairie Kléber Une année studieuse, Gallimard
Dans le livre, vous évoquez des aspects de la personnalité de Jean-Luc Godard, méconnue du grand public. Aviez-vous la volonté de le révéler dans ce qu’il est vraiment ? Ça serait très prétentieux de chercher à révéler quelqu’un, qui se 67 ZUT !
Par Cécile Becker // Photo Eric Antoine
VIRGINIE DESPENTES L’AMOUREUSE PUNK
Bye Bye Blondie, bonjour le punk. Après le controversé Baise-moi, explosion de violence viscérale et de sexe brutal, elle filme un érotisme puissant entre deux femmes, interprétées par la douce Emmanuelle Béart (Frances) et l’incroyable Béatrice Dalle (Gloria). La sensualité prend alors une force saisissante exaltée par la musique 80’s qui suit le film comme un fil rouge. Il y a là des références évidentes à la vie de Virginie Despentes qui nous avoue avoir été « percutée par le punk ». Cayenne de Parabellum, Nada des Bérus ou encore Final Fog de Marquis de Sade, elle place dans son film les morceaux et les vinyles qui l’ont marquée (Everything Went Black de Black Flag, Fugazi). Dans les bacs de Music Garden, elle s’arrête sur les Cramps qui auraient du figurer sur la bande originale du film, mais aussi sur Joy Division, Janis Joplin, Kraftwerk et les Ramones : « J’ai une passion pour eux, j’ai traduit Poison Heart : surviving the Ramones de Dee Dee Ramone, ça a été génial. » Le personnage interprété par Soko (Gloria jeune) ressemble à s’y méprendre à Siouxsie Sioux : « J’ai été fascinée par la voix de Soko, son rythme, ses intentions. J’avais un peu peur parce que je pensais qu’elle était trop hippie pour jouer une punk, mais je lui ai fait passer une après-midi avec Lydia Lunch pour qu’elle la briefe. Au final, elle
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est parfaite. » Lydia Lunch est une femme clé : elle apparaît en bande son avec son groupe Big Sexy Noise et avec Sasha Andres chantant Avec le temps de Léo Ferré dans un bar homo. Despentes raconte : « Je l’ai rencontrée pour une interview et on est devenu très très proche quand je suis allée vivre à Barcelone. Si je suis allée m’installer là-bas c’est à cause d’elle. Elle m’a nourrie. » Bye Bye Blondie : une déclaration d’amour aux femmes et au punk rock. Mais la réalisatrice repartira de Music Garden avec un disque soul : I Want You de Marvin Gaye. Toujours sensuelle. Propos recueillis le 9 mars chez Music Garden, dans le cadre de l’avant-première de Bye Bye Blondie au Star Saint-Exupéry Retrouvez la critique du film et l’interview de Lydia Lunch sur www.zut-magazine.com
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Par Cécile Becker // Photos Christophe Urbain
PATRICK COHEN & PASCALE CLARK L’ESPRIT INTER
16 février. 6h30. Pascale Clark vient de twitter la braguette ouverte de François Hollande dans les pages du Parisien pendant que toute l’équipe d’Inter s’active à une demi-heure du lancement du 7/9 : les studios sont délocalisés à l’Aubette pour la huitième étape de son tour de France. Patrick Cohen se met en place : il lève son bras pour lancer ses sons, guette la fameuse lumière rouge, journal, chronique : les rédactions de Paris et l’éphémère strasbourgeoise se renvoient la balle à la seconde près. 7h23. Le chroniqueur musical Didier Varrod vient de s’installer au micro. Sous les rires du public, il passe Aux Armes et Caetera de Serge Gainsbourg, privé de Rhénus le 4 janvier 1980 à la suite des menaces d’une horde de Para. Une pointe de légèreté saupoudrée sur le sérieux du 7/9 porté
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par Patrick Cohen, ou l’homme qui fait grimper les audiences. Voix du café-croissant, il remplace Nicolas Demorand en septembre 2010, autrement dit un challenge de taille. Mais rien ne fait peur à cet enfant de la radio, qui explique : « On n’a pas bouleversé les habitudes des auditeurs, on a juste essayé de continuer d’une façon différente ce qui se faisait avant avec un niveau d’exigence élevé. La confiance était un peu entamée, mais j’y croyais. » Résultat : à l’heure où la bagarre de l’audimat fait rage, le 7/9 d’Inter culmine à quatre millions d’auditeurs, devant RTL. Des auditeurs séduits selon Patrick Cohen par « la pertinence impertinente » d’une équipe survoltée. 7h50. Premier passage de relais à Pascale Clark qui anime son 5 mn avec Stéphane Le Foll, député socialiste européen. Elle lui
demande de décrire l’affiche de campagne de Nicolas Sarkozy, qui s’est déclaré candidat la veille au soir : sa tête, l’océan, un slogan. Plus tard, elle nous dira : « Ça fait vraiment truc photoshoppé, il nous parle de tempête et la mer est calme. Bon. La France Forte, c’est quand même pas le slogan du siècle. » 8h20. Daniel CohnBendit arrive sur le plateau et fait rire l’audience avec des attaques soutenues par sa voix surchauffée. « Il faut quand même être un mec pas normal pour vouloir être président », s’exclame t-il. Rodés à l’exercice, les politiques savent jouer de leur réputation. Mais alors, quelle est la personnalité politique de plus mauvaise humeur le matin ? Patrick Cohen répond : « Probablement Jean-Louis Borloo, il n’est pas tellement du matin, mais ça on le sait. Il y a des gens qui se sentent comme chez eux sur Inter, d’autres moins. » Partageant ses journées entre la maison de la Radio et les studios de France 5 pour l’émission C à vous, présentée par Alessandra Sublet, il passe son temps à courir et, l’émission terminée et les débrief assurés, il s’accorde une petite sieste. 9h11. Le légendaire passage d’antenne entre Patrick Cohen et Pascale Clark pour Comme on nous parle provoque quasiment quotidiennement l’enthousiasme ou l’exaspération de certains auditeurs. Pascale Clark : « Jean-Luc du public m’a demandé de pratiquer un passage d’antenne sexuel, alors d’un seul coup, Patrick, j’ai envie de vous parler de kouglopf, c’est sexuel non ? ». Patrick Cohen : « Je ne sais pas. J’en ai avalé un ce matin, ça ne m’a pas fait d’effets. » Une explication, Pascale Clark ? « J’y ai pensé comme ça, c’est peut-être le trou. En tout cas, c’est plus sexuel que la flammekueche, vous ne trouvez pas, vous ? » Pourquoi
pas. Quelques blagues échangées avec le « vieux » Nicolas Rey (comme elle le qualifie, le sourire aux lèvres), son complice depuis des lustres, romancier sulfureux, qui lit, ce jour-là, la suite de son feuilleton radiophonique L’amour est déclaré. La voix qui fait rêver les hommes a une répartie sans pareille. « Je suis la seule à entendre ma voix comme je l’entends. Je ne vais pas faire semblant, on m’en parle beaucoup, ce à quoi je réponds : ça va, la voix, elle dit pas trop de conneries ? » L’esprit France Inter l’anime, « la seule radio qui a un tel sens de la production, il n’y a que là que je peux faire ce que je fais ». L’avenir, elle l’envisage avec une nouvelle émission qu’elle n’a pas encore pu mettre en route : Alive. Elle ne nous en dira pas plus. Son rêve ? « Avoir Pete Doherty sur le plateau, on s’amuserait bien », dit-elle. Nous, on s’en amuse déjà. Propos recueillis le 16 février à l’Aubette dans le cadre du tour de France de France Inter Retrouvez l’interview de Nicolas Rey sur www.zut-magazine.com
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Par Cécile Becker // Photo Eric Antoine
CHAIRLIFT LES ENCHANTEURS POP
Depuis 2009, où nous avions rencontré le trio Chairlift à La Laiterie, les choses ont bien changé. Depuis, il a explosé. Depuis, Aaron Pfenning a quitté le groupe pour se consacrer à son projet solo laissant derrière lui une pointe d’amertume. Depuis, Caroline Polachek grandit, acquiert une puissance vocale pleine de nuances, Patrick Wimberly passe outre sa timidité et s’envole. Leur créativité s’en trouve exacerbée, pour aboutir sur Something, disque rempli de surprises et d’arrangements pop. On découvre alors Caroline en prêtresse fascinante dans le clip d’Amanaemonesia, habillant la chanson de ses gestes hypnotiques. Un clip qui n’est pas sans nous rappeler la vitalité de Flashdance. Alors quand on leur montre une image du film culte, ils rient. Caroline raconte : « Quand j’ai expliqué l’idée du clip à quelques amis, ils se sont demandés s’il n’allait pas ressembler à Flashdance. Je leur ai répondu que je ne l’avais jamais vu, alors ils m’ont montré quelques extraits. C’est très éloigné de ce qu’on voulait faire, très sexy, très produit. J’ai bien aimé mais on voulait créer un monde unique autour d’Amanaemonesia. » Réalisatrice du clip, elle ressent ses chansons et en fait un univers empreint d’étrangeté. Si Chairlift devait réaliser un long-métrage, « ce serait une histoire mystérieuse, pré-apocalyptique » pour Caroline,
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et « un truc à la Martin Scorsese où tout le monde se ferait tuer » pour Patrick. Pas de panique, ils aiment aussi les choses mignonnes. Patrick nous avoue être fan de Beyoncé depuis le lycée et Caroline adore Laisse-moi de Chantal Goya, chanson naïve apparaissant dans Masculin, Féminin de Jean-Luc Godard. Résolument différents, les deux membres de Chairlift s’accordent sur leur musique mais aussi sur leur amour pour la mode. Patrick nous le prouvera en exhibant ses chaussettes floquées du mot « Fashion ». Si vous étiez un vêtement ? Il répond : « Un t-shirt noir », elle parle « d’une chemise en soie, un peu trop grande, d’un bleu très profond, qu’une fille ou un garçon pourrait porter ». Exubérants dans leur musique, mais d’une simplicité absolue, ils nous livrent un entretien d’une rare générosité, entre douceur et humour. Une raison de plus d’en tomber amoureux. Déjà fait. Propos recueillis le 28 février à La Laiterie Something, Columbia, Young Turks Retrouvez le blind test de Chairlift sur www.zut-magazine.com
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ALAIN CHABAT ACTEUR & RÉALISATEUR BIENVEILLANT
Il est arrivé de Dijon, et la feuille de route qui l’attendait en Alsace avait des faux airs de planning ministériel : présentation du film au Kinépolis de Mulhouse, au Trèfle de Dorlisheim, au Pathé Brumath ; entretiens avec des journalistes, débat au Forum de la FNAC de Strasbourg, interview radio en voiture et en direct, rencontre du public et bain de foule à l’UGC Ciné-Cité Strasbourg-Étoile. Heure du dîner : minuit et demi, dans un restaurant strasbourgeois rodé aux prolongations nocturnes. Destination suivante : Genève, via Paris, dès potron-minet, le jour d’après. Une tournée promotionnelle d’envergure est aussi la promesse d’un vertige pour celui qui la mène. Un incident organisationnel vient bouleverser le bon déroulé du programme, Alain Chabat demande à étudier celui du lendemain : « Je veux être sûr de pouvoir prendre le temps avec le public à chaque rencontre, sinon, ça n’ira pas. » Dont acte. Ce frénétique tempo, en effet, lui va mal au teint. Question de rythme organique. Et le sien, en apparence, semble en décalage. Il y a dans le phrasé de cet homme au regard attentif une large place accordée aux silences. Des instants en suspens qui donnent à entendre une douceur résonnante et laissent l’intervalle nécessaire au cheminement de la pensée. Il ne convoque pas la « vanne-àtout-prix », mais l’accueille volontiers. Il y a de la place pour elle aussi, bien sûr, comme pour les questions les plus inattendues. À l’évocation frontale et saugrenue de l’iconographie crypto-gay / crypto-SM sous-jacente de son nouveau film Sur la piste du Marsupilami, il sourit (son attachée de presse, elle, s’étrangle). Délire du critique ? La réponse ripe sur d’autres rails : « J’avais envie de faire subir des épreuves à mes personnages, que leurs choix soient extrêmes pour qu’ils puissent apprendre des choses sur euxmêmes et grandir. Je voulais surtout faire dévier leur trajectoire, leur faire perdre pied, par opposition au Marsu qui, lui, est bien dans ses pompes et qui, par sa présence, les remet en piste. » À toute question relative au détournement, à l’art du twist, au mouvement aléatoire de son personnage dans l’espace et de son
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goût de l’anarchie induit, Alain Chabat retourne à sa source : son amour du récit et de l’amusement. Sa part d’enfance rémanente et non négociable. Le mauvais genre, en la circonstance, se doit, peut-être, d’être discret et ne pas hurler son nom. C’est qu’ils sont nombreux, les bambins venus à la rencontre du monsieur et de sa créature bigarrée. Ci et là, les peluches jaune et noir s’agitent et animent les salles peuplées de générations variées. Les interrogations sont vives : « Il existe vraiment le Marsupilami ou c’est un déguisement ? Il est tout doux ? Vous l’avez touché ? Pourquoi il dit Houba ? A la fin, vous êtes tombé dans le trou pour de vrai ? Vous vous êtes fait mal ? » Un petit Mulhousien se lasse de tant de mots en préambule, s’impatiente, lève la main, prend le micro et s’adresse à Chabat : « C’est quand qu’il commence, le film ? » Patient et attendri, le monsieur se délecte de tant de franchise fusant à l’envi. Et se laisse cueillir, lorsqu’une petite, à Dorlisheim, se lève et lui offre une rose – « Je m’appelle Maria. » Il a le geste délicat avec les enfants, le baiser spontané et le regard doux. Quelque chose d’un personnage échappé d’un cartoon, l’air égaré et ravi que guide, aguerrie, une horde de professionnels de l’exercice promotionnel. Alain Chabat est acteur, scénariste, réalisateur, producteur ; c’est, aussi, un homme d’affaires, conscient de l’impact de ses mouvements. Mais il sait garder, dans le tumulte ambiant, ce regard curieux et bienveillant, pas si fréquent parmi ses pairs. Sa popularité, bien réelle et observée, n’a rien d’usurpé. Rencontre sur les routes alsaciennes le jeudi 8 mars
“ JE VEUX ÊTRE SÛR DE POUVOIR PRENDRE LE TEMPS AVEC LE PUBLIC À CHAQUE RENCONTRE, SINON, ÇA N’IRA PAS.”
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BRIT CULTURE
S T R A S B O U R G C A L L I N G Par Cécile Becker Illustration Jérôme Laufer
STRASBOURG, L’EUROPÉENNE, DEVIENT LA VILLÉGIATURE DES BRITANNIQUES LE TEMPS DE LA PRÉSIDENCE TOURNANTE DU ROYAUME-UNI AU CONSEIL DE L’EUROPE. L’OCCASION POUR LA VILLE, SES STRUCTURES CULTURELLES ET SES PARTENAIRES, DE MONTER LA PROGRAMMATION SOOO BRITISH ! ET POUR NOUS, STRASBOURGEOIS, DE RÊVER NOTRE CULTURE AUX COULEURS DE L’UNION JACK.
« Pwenez gawde, je vais vous pawler fwançais », disait Winston Churchill, posté sur un balcon place Kléber, dans un discours pro-européen qui a élevé Strasbourg au cœur stratégique de la future Union. Sans Churchill, il n’y aurait pas le Conseil de l’Europe. Sans lui, Strasbourg ville européenne n’existerait pas. S’il avait pu emporter avec lui ne serait-ce qu’un petit peu de l’ambiance rock faisant de Londres la capitale absolue de la musique, de l’underground et de la liberté depuis la nuit des temps, on lui aurait voué un culte sans limites. Mais la globalisation encourage le partage des cultures. Évidemment, Strasbourg et Londres ne sont pas comparables par leurs tailles, leurs histoires et leurs habitants. Ce
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sont ces différences qui nous donnent ces envies de voyage, que les Anglais viennent apprécier la cathédrale et que l’on s’envole pour un week-end au goût subversif vers Londres. Parce que c’est ça, l’Europe. C’est dans cette Europe d’échanges que s’inscrit la programmation Sooo British !. À la suite de l’idée originale d’Eleanor Fuller, représentante du Royaume-Uni au Conseil de l’Europe, et grâce à la motivation de Nicholas Snowman, ancien directeur de l’Opéra du Rhin, Nawel Rafik-Elmrini, chargée des relations internationales, convoque les structures et associations culturelles de Strasbourg. De là ressort une programmation aux accents british avec récitals, photographies, concerts et
cinéma. L’idée ? Comme nous l’explique Nawel Rafik-Elmrini, c’est de « démontrer l’attractivité de la culture britannique, une culture qui répond à toutes les attentes. Du classicisme au rock en passant par le folk et la pop, c’est une culture qui n’est pas élitiste, pas sectaire. » À Strasbourg, Nicholas Snowman parle d’une « culture bourgeoise éduquée, un public très averti et peut-être plus ouvert aux contrastes que le public anglais ». Il ajoute : « Londres est très grande, ça vibre de partout. Pour moi, quantitativement, il y a une différence claire, mais qualitativement, on n’est pas loin du même dynamisme. » Ce qui manque selon lui ? « Une vraie salle de concert aux normes contemporaines. » m
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BRIT CULTURE
Pour Julia Whitham, assistante au Conseil de l’Europe, les amitiés sont plus fidèles à Strasbourg Photo : Stéphane Louis
Leigh Rowley, chef du Café Anglais à Londres, est un amoureux de la cuisine alsacienne. Nicholas Snowman, lui, parle de Londres comme d’une ville vibrante où l’offre est plus variée qu’à Strasbourg. Photo : Eric Antoine
Consultant auprès de la Ville, il souhaite remédier à ce manque rapidement. Pour une autre Britannique, Julia Whitham, assistante au Conseil de l’Europe, c’est l’humour anglais qui manque, une certaine exubérance permise Outre-Manche où la liberté d’expression atteint son paroxysme. Un manque compensé par les amitiés qu’elle a pu nouer en arrivant à Strasbourg : « Si le premier contact est un peu plus difficile ici, une fois qu’on a passé ces barrières, les amitiés sont très fidèles », déclare-t-elle. Sarah Razafimino, étudiante ex-strasbourgeoise désormais londonienne, déplore le manque de lieux où sortir après minuit et de coups de pouces de la ville aux jeunes projets. Elle explique : « À Strasbourg, il y a beaucoup de gens talentueux et motivés, pourtant c’est très difficile de monter un business ou même d’organiser des événements quand on n’est pas dans le circuit. C’est dommage pour une ville européenne. À Londres, avec de la motivation, on peut tout faire. » L’immigration y est importante et participe à l’établissement d’un melting-pot particulièrement intéressant. Robert Palmer, directeur de la Culture, du Patrimoine et de la Diversité au Conseil de l’Europe analyse : « Il y a beaucoup moins d’immigrés à Strasbourg alors que Londres est vraiment basée sur cette diversité-là. Pour moi, il faut qu’une ville encourage les diversités pour avancer. À Strasbourg, je crois que les
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interculturalités devraient être davantage encouragées. » En Angleterre, cette diversité a notamment permis de voir fleurir des centaines de restaurants représentant la cuisine mondiale. Du coup, la cuisine anglaise, qui a assez mauvaise presse, s’est adaptée et a évolué. Leigh Rowley, chef au Café Anglais à Londres qui propose une recette chaque semaine au Financial Times, est passionné par la cuisine française. Il sera d’ailleurs présent à la fin de la programmation Sooo British ! pour proposer sa cuisine franco-anglaise avec un restaurant strasbourgeois partenaire. Il analyse : « Je crois qu’il y a des similarités dans les cuisines alsaciennes et anglaises, elles sont toutes les deux robustes et traditionnelles. La cuisine anglaise renaît ces dernières années, et les Anglais en sont de plus en plus fiers. » À Strasbourg, le brunch à l’anglo-saxonne fait fureur : œufs brouillés, sucré-salé, bacon, saumon, on en trouve presque partout. L’Art Café ou le Troc’Café le pratiquent, on le retrouve façon Beans baignant dans leur sauce au Dubliners ; le Café de l’Opéra le proposera aux couleurs UK tous les dimanches à partir du mois de mai. Les brunchs nous suffirontils à nous rapprocher de cette culture que l’on idolâtre ? Bien sûr que non. À Londres, si l’accès à la culture peut parfois coûter très cher (10€ en moyenne pour une entrée dans un musée), les propositions en dehors des institutions sont nombreuses et la ville
est assez permissive. Banksy a ouvert la voie au street art qui peut désormais s’exprimer sur les murs de la ville sans se cacher et les artistes peuvent exposer très facilement dans n’importe quelle galerie. Quant à la musique, les concerts en plein air ou dans les bars sont légion. Mieux, le voisinage ne s’arrache pas les cheveux au moindre bruit de travers. La preuve que quand l’underground se frotte à la culture, c’est souvent pour son plus grand bien. Ce qui est le cas dans les grandes capitales européennes comme à Berlin ou Madrid est loin d’être le cas en France où les bars ferment face à la pression populaire, où leurs horaires d’ouvertures sont restreints de peur de déranger les riverains, où dégoter une résidence est un parcours du combattant… Heureusement, l’Europe évolue. Comment ? Il faudra attendre pour le voir. Retrouvez la recette de Leigh Rowley et l’interview de Sarah Razafimino sur www.zut-magazine.com
SOOO BRITISH ! : LE CHOIX DE ZUT !
STROLL ON À chaque diffusion de Blow Up, je ne peux m’empêcher de penser à une situation assez comique vécue lors d’une projection du film dans le cadre d’un ciné-club à l’Université. Au moment de la fameuse scène où l’on voit les Yardbirds en concert devant un parterre de petits Anglais fascinés, je désigne à ma voisine la présence conjointe à l’écran de Jimmy Page et Jeff Beck. Et là, elle m’interroge : « Ce sont les meurtriers ? » Non, ce ne sont pas les meurtriers. Dans cette intrigue, il n’est même pas du tout sûr que David Hemmings, photographe blasé, cherche véritablement à identifier des meurtriers ou même qu’il se mette en quête d’une solution à l’énigme à laquelle il se retrouve confronté. Tout au plus tente-t-il de retrouver la troublante Vanessa Redgrave, mais rien n’est sûr au final… Dans ce long métrage anglais de Michelangelo Antonioni, la trame policière est l’occasion d’une plus large interrogation sur la relation qu’entretient l’artiste à l’acte créateur. En cela, il rejoint de manière beaucoup plus colorée des thématiques que le cinéaste italien explorait au début des années 60, dans L’Avventura par exemple. Ici, la couleur approchée dans Le Désert rouge s’émancipe et devient l’un des personnages de ce que Jean-Luc Godard lui-même désignait comme un « drame plastique ». Le déplacement à Londres ne fait qu’intensifier le jeu sur les contrastes et renforcer le niveau de désespoir latent. (E.A.) Blow Up de Michelangelo Antonioni (1966), dans le cadre de la Quinzaine du cinéma britannique, en avril et mai à L’Odyssée www.cinemaodyssee.com
WORKING CLASS HERO Si le pamphlet Indignez-vous de Stéphane Hessel était mis en images, il ressemblerait probablement à un film de Ken Loach. Le réalisateur anglais est un indigné bien avant l’heure. Regard posé, silhouette frêle, il observe le monde en négatif et nous le balance en pleine tête. Il appuie là où ça fait mal, surtout dans son propre pays. Ouvriers paumés à Manchester dans Raining Stones, privatisation de tous les secteurs et même de la guerre dans Route Irish, romance contrariée par le communautarisme religieux dans Just a Kiss, l’action publique mène à la perdition mais l’intimité offre toujours une porte de sortie. Regarder un film de Ken Loach, c’est se dire que nos vies sont pourries jusqu’à la racine. La faute à qui ? Aux nantis, aux puissants. Si l’Angleterre est cosmopolite, elle a ses travers et pratique l’esclavagisme moderne (l’ironique It’s a free world). C’est brutal et puissant. Au Royaume-Uni, on l’aime trop peu, en France, on le chérit. Au pays des Fish’n’Chips, on a interdit son film Sweet Sixteen au moins de 18 ans, car le juron préféré de toute une nation était prononcé plus d’une centaine de fois. FUCK ! Tous les moyens sont bons pour dénoncer un système. Guerre, injustice sociale, réalisme, racisme, drame. Monde de M****. Ken, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. (C.B.) Rétrospective Ken Loach, jusqu’au 27 mars à L’Odyssée 3, rue des Francs Bourgeois www.cinemaodyssee.com
Charles Lutwidge Dodgson dit Lewis Caroll, Marion « Polly » et Florence « Flo » Terry, RMN (Musée d’Orsay) – Photo : Hervé Lewandowski
Route Irish de Ken Loach
Blow Up de Michelangelo Antonioni
à Strasbourg jusqu’au mois de mai www.strasbourg.eu
MA PETITE ALICE Ma première rencontre avec le psychédélisme, c’est elle. Petite, lorsqu’on me lisait Alice au pays des merveilles, j’étais fascinée par ce monde où les animaux prennent vie et où les objets parlent. Je m’imaginais gambader avec une bande de potes poilus et résoudre des énigmes impossibles. La logique a toujours été un concept tout à fait obscur à mes yeux. Ce que j’aimais, c’était le non-sens absolu de l’histoire, le temps et l’espace qui devenaient des mesures insaisissables. Plus grande, quand j’ai découvert la musique psychédélique, les images que je me figurais ressemblaient au monde de Lewis Carroll. Je me suis même demandé si ce type n’avait pas inventé le LSD avant l’heure. J’en venais facilement à la conclusion que cette génération de musiciens anglais complètement perchés n’avait probablement pas échappé à la lecture de ce classique. Et puis je me suis intéressée à Lewis Carroll, Charles Lutwidge Dodgson, anglais, et à l’histoire de ce livre inspiré par cette gamine qu’il aimait bien et avec qui il est parti un jour en balade : Alice Liddell. Alors, elle a existé. Elle figure même dans l’œuvre photographique que l’écrivain a construit de 1855 à 1880 où apparaissent beaucoup d’enfants. Cette présence cruciale du monde de l’enfance dans toute son œuvre a créé une certaine ambiguïté autour de Lewis Carroll. On retrouve aussi dans ses photos son amour pour le théâtre, toujours ce monde parallèle, esthétiquement beau. Un complément captivant à l’œuvre littéraire. (C.B.) Lewis Carroll, photographies exposition à la Chambre, du 8 juin au 29 juillet www.la-chambre.org
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BRIT CULTURE
JUBILÉE PUNK Par Emmanuel Abela
RIEN N’Y FERA, LE PUNK CONTINUE D’ÉCHAPPER À CEUX QUI CHERCHENT À LE CIRCONSCRIRE. LES ÉTUDIANTS DE L’ESAD ONT EMPRUNTÉ UNE AUTRE VOIE : AVEC UNE FORME INSPIRÉE DU FANZINE, ILS NOUS DISENT GENTIMENT FUCK EN CETTE ANNÉE ANGLAISE.
Le punk britannique serait-il à ce point récupéré par l’establishment qu’il en deviendrait un objet de folklore pour soirées bien-pensantes ? À l’occasion de cette année britannique, on voit réapparaître certains signes vestimentaires – jeans déchirés, épingles à nourrice, brassards et autres badges – dans le cadre de… réceptions protocolaires. On en oublierait la dimension hautement subversive d’un mouvement qui tendait à tout nier, à commencer par le faste abscons de la monarchie anglaise. Les Sex Pistols n’avaient-ils pas joué sur une péniche baptisée Queen Elisabeth, dérivant pendant quatre heures sur la Tamise, passant et repassant devant Buckingham Palace le 2 juin 1977, à l’occasion du jubilée d’argent de la Reine ? Se terminant par un vaste pugilat et l’arrestation de leur manager, Malcolm McLaren, la soirée finissait d’asseoir la notoriété sulfureuse du groupe et l’idée du danger qu’il faisait courir à l’ensemble de la nation. 35 ans après, la crise est toujours là, la Reine aussi… Alors, que reste-t-il de nos premières amours punk ? Tout ou presque : un goût immodéré pour la provocation, le refus de
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toute forme d’autorité, et puis cette esthétique de l’instant. Tabloïd, une publication de l’École Supérieure des Arts Décoratifs, montre la vivacité du punk, de ses origines américaines à son explosion anglaise, ainsi que ses nombreux soubresauts dans les années 80, 90 et 2000, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Elle rend ainsi hommage à la créativité vestimentaire, graphique – magnifiques Jamie Reid ou Linder Sterling – et éditoriale avec l’essor des fanzines et la création des premiers labels indépendants. Portée par les étudiants de l’école, cette revue unique publiée à 700 exemplaires boucle la boucle : la révolution punk en Angleterre ne naît-elle pas dans certaines écoles d’art, du moins pour ceux parmi les membres des Buzzcocks, Wire et autres Slits qui ont emboîté le pas à la déferlante ? En tout cas, voilà une belle manière pour ces créateurs en arts visuels de renouer avec l’état d’esprit punk et de célébrer cette année si anglaise par un autre jubilée. Revue Tabloïd, édition École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg
Détournement de Red Dress (1979) de Linder Sterling
BRITISH ‘WHAT DO I GET?’ PLAYLIST — The Damned, New Rose — The Sex Pistols, Pretty Vacant — The Clash, 1977 — The Jam, The Modern World — Buzzcocks, Orgasm Addict — Magazine, A Song From Under The Floorboards — Wire, 1 2 X U — The Adverts, Gary Gilmore’s Eyes — Siouxsie and The Banshees, Metal Postcard (Mittageisen) — X-Ray Spex, Germfree Adolescents — The Slits, Typical Girls — The Stranglers, Something Better Change
HORS-SÉRIE 01
IMPRESSIONS REGARDS FRAGMENTS
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IMPRESSIONS VIEWS FRAGMENTS
ACTUELLEMENT EN VENTE
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TOMI UNGERER NUMÉRO - 01 FRANCE : 22 €
9 771969 789015
photo : Pascal Bastien
—— Diffusion Librairies, kiosques, Vente sur Internet www.zut-magazine.com
EINDRÜCKE ANSICHTEN FRAGMENTE
CULTURE THÉÂTRE
L’EXPÉRIMENTATEUR Propos recueillis par Sylvia Dubost Photo Pascal Bastien
DEPUIS JANVIER DERNIER, L’ARTISTE MARIONNETTISTE RENAUD HERBIN A PRIS, À 37 ANS, LA DIRECTION DU TJP. C’EST JEUNE, ET POURTANT LE THÉÂTRE A ÉTÉ POUR LUI UNE VOCATION ASSEZ TARDIVE. RICHE D’AUTRES PASSIONS, SON PARCOURS LUI A DONNÉ LE GOÛT DE L’EXPÉRIMENTATION ET DU MÉLANGE DES GENRES.
Votre parcours n’est pas vraiment linéaire : vous avez mis quelques années avant de choisir la marionnette… C’est vrai que je n’étais pas prédestiné, j’ai rencontré ma vocation assez tard. J’ai fait un bac scientifique, mais j’étais assez tôt attiré par le théâtre : j’avais beaucoup d’amis en A3*. J’ai mis longtemps à faire le pas : entre le bac et l’entrée à l’école de Charleville**, il y a eu 4 ans, pendant lesquels j’ai également fait une formation de documentaliste. J’ai eu la chance de faire un petit bout d’études à Paris et j’allais au spectacle un soir sur deux. J’étais très curieux et à force, j’ai affiné mon acuité aux formes artistiques au sens large. On se dit
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artiste, personne ne le dit à votre place. Il faut donc une sorte de mise en confiance, du temps, avant de considérer qu’on a peut-être des choses à dire.
l’histoire et le documentaliste trouve les bons outils pour faire passer l’information. Mais je fais là des liens que je n’avais jamais faits. [rires]
Que vouliez-vous devenir, à l’époque ? Je voulais être archéomètre, scientifique au service des archéologues, pour dater des objets. J’étais mordu par ça. Finalement, je continue à pratiquer l’archéologie : je creuse et révèle des strates d’histoire intime.
Qu’est-ce qui vous a finalement motivé à vous inscrire à Charleville ? Les rencontres. À Paris, c’était les débuts du TMP [Théâtre de la Marionnette à Paris, qui diffuse des spectacles dans différents théâtres, ndlr], et j’ai côtoyé des œuvres stimulantes. J’ai voulu visiter des ateliers de marionnettistes : j’y ai vu des êtres sculptés qui prenaient vie. L’un des artistes m’a parlé de Charleville, qui me paraissait inaccessible. Il m’a donné confiance. Je crois vraiment en la rencontre : c’est au
Et votre formation de documentaliste, quel lien a-t-elle avec le reste ? Le point commun, c’est d’être un passeur. L’archéologue fait remonter les couches de
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contact des autres qu’on se fabrique. J’essaye de toujours être attentif aux désir des autres et j’aimerais que ce théâtre soit aussi un lieu de rencontres.
Pygmalion miniature, mise en scène Renaud Herbin Photo : Estelle Chaigne
Est-ce que ce parcours nourrit votre travail ? Clairement. Le scientifique pose des hypothèses et essaye de les vérifier. Le travail sur le plateau est aussi un endroit d’expérimentations : ce n’est pas dit que ça marche, qu’on trouve quelque chose, mais on prend le risque. Et quand on fait un spectacle : est-ce que ça fonctionne à chaque fois ? Un scientifique doit lui aussi pouvoir répéter son expérience pour la valider. Mais dans le spectacle vivant, nous sommes encore avant la révolution scientifique du XVIIe siècle : il y a encore beaucoup de choses à découvrir ! Quel est le rôle d’un théâtre dans la Cité ? Le théâtre est un lieu fermé : on fait le noir pour mettre en lumière, créer un espace imaginaire. Il doit être un lieu de repli, nettoyé du réel mais en même temps nourri par lui. Il faut donc repenser l’articulation entre le dedans et le dehors, par exemple en collectant des paroles et des images pour les ramener sur le plateau, ou en proposant des choses dans l’espace public, en questionnant l’espace urbain. Le théâtre doit s’ouvrir davantage, et son projet va continuer à évoluer. Ce sera désormais un Centre dramatique national tout public, qui va changer de nom à la rentrée prochaine. L’histoire du TJP s’est ouverte, on va continuer le mouvement. * Bac option Lettres et Arts **L’École nationale supérieure des arts de la marionnette
Festival les Giboulées de la marionnette, du 23 au 31 mars au TJP et dans d’autres lieux de la ville Tout le programme sur le www.theatre-jeune-public.com Retrouvez les coups de cœur artistiques de Renaud Herbin et le soundslide photo sur www.zut-magazine.com
IL S’APPELAIT PYGMALION J’avais huit ans. Un soir, clandestinement, je me retrouvais face à Chucky, à la télévision. Bouche bée. Plus tard, je tombais sur un téléfilm où un pantin maléfique prenait vie. J’étais traumatisée. Pour toujours. Pour comprendre, j’ai demandé à Renaud Herbin de m’expliquer sa relation avec ses marionnettes. Ce qui m’effraie, c’est que ces objets prennent vie sous nos yeux et sous les mains du marionnettiste. Un avis que partage Renaud Herbin : « Au-delà de l’interprète que je suis, il se passe quelque chose entre la marionnette et moi. Si je les aime, c’est pour ce moment précis où la marionnette prend vie, c’est une extension de moi-même. Ce passage de l’inerte au vivant me bouleverse. Et c’est aussi ce qui peut faire peur : les marionnettes nous ramènent à nous-mêmes, à notre fragilité. » Il sort de sa valise une petite femme-statue, marionnette à fils qui interprète la création de Pygmalion
dans la pièce Pygmalion miniature. À le voir manipuler ce personnage délicat, je prends conscience que comme un acteur, la marionnette est son personnage. Elle n’est pas réelle. Renaud Herbin explique : « Je ne suis pas dans une démarche animiste, ni affective, c’est un outil de théâtre comme un autre. Ce qu’il regarde, c’est ce que je regarde ». Et voilà qu’il sort le protagoniste : Pygmalion en personne. Devant lui, je frissonne. Il me fixe, de la tête au pied, guidé par les mains de Renaud Herbin. Petit, ses gestes sont précis et mesurés, comme ceux d’un humain. La marionnette nous ressemble, mais sa taille, sa fabrication, son statut d’objet de théâtre l’éloigne de nous. Pourquoi avoir peur de ces êtres sans vies simplement remplis d’histoires ? La distance entre elle et moi a un mot : le théâtre. Et ma peur, une expression : les réalisateurs psychotiques qui s’amusent à me terroriser. Conclusion : je préfère Pygmalion. (C.B.) Pygmalion miniature, mise en scène Renaud Herbin, le 25 mars à 11h30 et 12h30 au MAMCS, dans le cadre des Giboulées de la marionnette
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CULTURE THÉÂTRE Propos recueillis par Sylvia Dubost Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur
ENTREZ DANS LA LÉGENDE JUSQU’EN 2015, LA TROUPE DU TNS SE PLONGE DANS GRAAL THÉÂTRE, ADAPTATION PAR FLORENCE DELAY ET JACQUES ROUBAUD DES TEXTES QUI FIXENT LA LÉGENDE ARTHURIENNE. LÉGENDE DONT ON A SOUVENT UNE VISION PARCELLAIRE ET DÉFORMÉE PAR LE CINÉMA… POUR RÉTABLIR QUELQUES MALENTENDUS, NOUS AVONS SOUMIS AUX COMÉDIENS DES REMARQUES ENTENDUES AUTOUR DE NOUS.
« Ça se passe en Angleterre mais je crois que c’est un Français qui a écrit le texte. » VRAI et FAUX Cela se passe aussi en petite Bretagne (la Bretagne actuelle), au Pays de Galles… La mer n’existe pas, d’ailleurs, on passe sans problème d’un côté à l’autre. Chrétien de Troyes est le premier à passer à l’écrit ces légendes orales, celtiques et païennes. Elles deviennent alors christiques. C’était une commande de Philippe d’Alsace, et il semblerait que l’infidélité de Guenièvre soit une allusion à son histoire personnelle. Elle a ensuite intégré la légende arthurienne.
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“ Les chevaliers sont tenus d’avoir des aventures, sinon ils n’existent pas. ” Chrétien de Troyes n’est pas allé jusqu’au bout. Il y eut plusieurs auteurs par la suite : Robert de Boron, Wolfram von Eschenbach, et beaucoup d’autres, souvent anonymes. « J’avais lu des extraits à l’école, c’est vraiment très ennuyeux » VRAI C’est en ancien français, donc il y a une barrière linguistique. Et cet imaginaire, on ne le connaît pas très bien… L’édition junior se lit très bien, ceci dit, et la version de Delay et Roubaud est très contemporaine et très drôle ! « C’est l’histoire du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde » VRAI et FAUX C’est central mais c’est bien plus que ça. Cela commence bien avant l’histoire d’Arthur. En fait ce sont trois histoires de table : celle de Jésus, avec 13 places (12 mois + 1), celle que Dieu envoya à Joseph d’Arimathie dans le désert, avec 53 places (pour les 52 semaines + 1) et celle qui construit Merlin, avec 366 sièges : 365 jours + 1, le Siège périlleux, qui ne peut accueillir qu’un chevalier pur, chaste et vierge. « Ce sont les premiers super-héros : ils sont musclés, beaux et prêts à tout. » FAUX Ils se font mal, des fois… Et puis, ils ont tous des défauts, sauf celui qui deviendra Galaad, le seul qui pourra voir le Graal. Y en a qui sont neuneus, aussi. Enfin… disons que Perceval est un homme de la forêt, élevé à l’écart de la civilisation, qui découvre le monde. Les combats sont surtout intérieurs et ils n’ont pas de super pouvoirs, à part Merlin, Viviane… Ils ont 15 ans et un côté « moi aussi je veux une épée ». Tous ont droit à une aventure, ont une trajectoire personnelle. Ils reviennent tous les ans à la
Pentecôte raconter ce qui leur est arrivé. Ils sont tenus d’avoir des aventures, sinon ils n’existent pas. « Ils cherchent pendant des années, mais ne trouvent jamais rien. » FAUX Ils se trouvent eux-mêmes. C’est comme un pèlerinage, ce n’est pas le but qui importe, c’est le chemin. Au début, il n’y a pas de Graal. Ce sont des chevaliers, ils doivent porter secours. Puis, le Graal, c’est-à-dire le calice et la lance avec la goutte de sang, apparaît à Gauvain. Plusieurs le rencontrent mais ne sachant pas ce que c’est, ils ne se posent pas de questions. On ne sait pas ce qu’on cherche donc on ne sait pas comment le trouver… un peu comme nous ! On comprendra les spectacles une fois qu’on aura fini le cycle. « À part Guenièvre, c’est quand même très masculin comme univers… » FAUX La part féminine augmente au fur et à mesure. Chaque chevalier a une relation privilégiée avec une femme ou une fée. L’amour courtois est très présent, c’est ce qui fait que la quête est riche. Les mères aussi ont des rôles importants. Ce n’est pas masculin au sens de machiste, mais c’est très sexué, très concret, pas du tout éthéré. Si le Siège périlleux ne peut être occupé que par un chevalier pur, chaste et vierge, c’est bien que les personnages féminins ont une importance fondamentale. « C’est inmontable au théâtre, avec tous ces personnages et ces lieux. » VRAI C’est ce qui le rend excitant. C’est là que le théâtre devient inventif. La pauvreté des moyens oblige la créativité à se développer. Au cinéma, on ne pourrait pas aller aussi
loin. On a conscience de se donner un défi hors de portée. L’un des grands plaisirs, c’est que c’est inextricable et compliqué. Ce qu’on cherche à faire, c’est de ne pas ajouter de la complexité à la complexité. —————— Le Graal au cinéma : les réactions de l’équipe de Graal Théâtre sur www.zut-magazine.com
GRAAL THÉÂTRE Dix pièces, environ 30 heures de spectacle. L’aventure Graal Théâtre portera les artistes jusqu’en 2015. Il faut bien cela, pour venir à bout de cette gigantesque et folle entreprise littéraire, mené pendant 30 ans par Florence Delay et Jacques Roubaud. 30 années passées à compiler et retranscrire pour la scène les versions de la légende arthurienne. Julie Brochen, directrice du TNS, et Christian Schiaretti, directeur du TNP de Villeurbanne, les deux metteurs en scène, font fi de tous les attendus économiques et esthétiques. Il y a là un défi, et presque une candeur. Le premier volet, Joseph d’Arimathie, joué l’an passé à Villeurbanne, ressemblait à un jeu d’enfant. Des décors et des costumes à peine esquissés, une esthétique simple et bricolée qui laissait toute sa place au rêve et à la poésie. Une fantaisie, héroïque par les volontés qui la portent. (S.D.) Merlin l’enchanteur, du 9 au 25 mai au Théâtre National de Strasbourg www.tns.fr
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CULTURE THÉÂTRE
Par Emmanuel Abela Photo Stéphane Louis
LE BEAU SERGE
SERGE GAINSBOURG EST ÉTERNEL ! POUR CHRISTOPHE FELTZ, LES CHANSONS DE L’AUTEUR DISPARU ONT EU UN EFFET DÉCLENCHEUR SUR SA PRATIQUE ARTISTIQUE, LE THÉÂTRE. COMME UN JUSTE RETOUR DES CHOSES, LE METTEUR EN SCÈNE CRÉE UNE PIÈCE QU’IL CONSTRUIT À PARTIR DE TEXTES DONT ON REDÉCOUVRE L’ÉTONNANTE ACTUALITÉ. Il est parfois amusant de constater comment naissent les mythes. Un peu plus de vingt ans après sa mort, qui aurait pu imaginer que Serge Gainsbourg s’imposerait comme la figure musicale incontournable, invoquée ici-bas avec plus ou moins de bonheur – on se souvient de cette farce cinématographique signée Joan Sfar –,
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mais aussi outre-Manche avec le respect dû à une œuvre magistrale ? Le metteur en scène de théâtre et directeur artistique de la compagnie Théâtre Lumière, Christophe Feltz, s’enthousiasme lui-même de la notoriété de l’artiste auprès des jeunes générations. « J’interviens régulièrement en collège et je peux constater que,
contrairement à Prévert et Vian, Serge Gainsbourg est complètement présent. L’œuvre de ce grand monsieur continue de se transmettre auprès des adolescents. Ils entretiennent une relation particulière à des chansons qui restent pour eux d’une grande modernité. » Il est d’autant plus touché que les chansons de Gainsbourg lui ont montré la voie. « Quand j’étais petit, se souvient-il, je n’avais pas trop l’occasion ni d’aller au théâtre ni d’aller voir des expositions. Mon éducation artistique s’est faite grâce à des chansons. Avec Boris Vian et Léo Ferré, Serge Gainsbourg fait partie de ceux qui m’ont éveillé à l’art en général et ont inscrit en moi un désir de cheminement artistique. » Adolescent, il avait inscrit sur le mur de sa chambre le nom de Melody Nelson à la gouache rouge. « Ma première revendication artistique, peut-être », ditil en souriant. Derrière cet acte graphique
—————— Gainsbourg Forever, une création de Théâtre Lumière, d’après les textes de Serge Gainsbourg, du 15 au 17 mars à l’Illiade à Illkirch, le 20 mars à l’Espace Rohan à Saverne, le 23 mars au Moulin 9 de Niederbronn, le 20 avril à la Salle Sept Arpents de Souffelweyersheim www.theatre-lumiere.com
JEUNES, BEAUX & RICHES
subversif – presque punk – dont il reste une trace chez ses parents aujourd’hui encore à l’arrière d’une commode à Souffelweyersheim, il situe une charge affective. Laquelle révèle pour lui une vision du monde. « L’esprit Gainsbourg, c’est au-delà des chansons. C’est un rapport à la poésie, nous explique-t-il avec émotion, à la liberté créatrice, à la marginalité et aux femmes. Cet esprit, j’ai le sentiment de l’avoir en moi depuis toujours… » Cependant, Christophe Feltz ne cherche pas l’icône chez Gainsbourg. « La pièce n’est pas un hommage. Dans ce projet que je cherche à porter depuis longtemps, j’identifie Gainsbourg comme un auteur. » D’où l’idée de faire abstraction de l’orchestration musicale, « pour voir ce qui reste de la matière première fournie par les textes. Quand on lit ces textes hors de leur contexte musical, on entend des choses tout à fait surprenantes. » De manière spontanée, il nous récite le texte du Poinçonneur des Lilas, et prend le temps de détacher les syllabes : Parfois je rêve, je divague / Je vois des vagues / Et dans la brume au bout du quai / J’vois un bateau qui vient me chercher… Il est vrai qu’énoncé ainsi, le texte retrouve toute sa force évocatrice originelle. Sur la base d’un montage de 60 textes sur les 650 existants, il construit la dramaturgie d’une vraie pièce de théâtre, avec une narration et des personnages interprétés par lui-même et l’actrice, par ailleurs chanteuse, Nathalie Bach. « Ce n’est pas une soirée poésie, ni une soirée chanson, insiste-t-il à plusieurs reprises, mais bien une lecture théâtrale de l’œuvre de Gainsbourg. » La musique ne sera pas absente pour autant. Christophe Feltz a fait appel à son compositeur attitré, Francesco Rees, pour créer sur scène des instants musicaux qui revisitent l’univers de Gainsbourg. « Nous ne chantons jamais, mais nous jouons parfois sur de la musique tout en essayant de trouver notre propre rythme. » Le public reconnaîtra la ligne de certains thèmes célèbres, mais réinterprétée dans des versions déstructurées et réarrangées. « L’idée est de rester fidèle à Gainsbourg. Le projet peut paraitre ambitieux mais, en même temps, ce niveau de réinvention me semble naturel. » Cette approche singulière a suscité l’enthousiasme des quatre enfants de Gainsbourg, dont Charlotte et Lulu. Ceux-ci se voient très sollicités par toutes sortes de projets autour de l’œuvre de leur père mais jamais, cependant, une demande n’a été formulée concernant un projet théâtral. Visiblement touchés, ils ont cédé les droits d’utilisation des textes de Serge Gainsbourg. « J’ai reçu des documents officiels très impressionnants de la Warner, mais aussi de la maison Melody Nelson Publishing. » À la découverte de l’en-tête, on imagine aisément l’excitation particulière d’un homme qui, adolescent, peignait en rouge le nom de Melody Nelson sur les murs de sa chambre.
URS NS E T E T ME ROPÉ S E U N E JEU CÈNE S EN
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CULTURE MUSIQUE + PHOTO
Par Emmanuel Abela Photo Stéphane Louis
L’ÉPOQUE EST AU CINÉ-CONCERT, VOIRE AU BD-CONCERT. AUJOURD’HUI, LE DUO STRASBOURGEOIS GRAND MARCH ET STÉPHANE LOUIS EXPÉRIMENTENT LE PHOTO-CONCERT. LES COMPOSITIONS MUSICALES S’IMMERGENT DANS UN ENVIRONNEMENT PLASTIQUE QUI DONNE UN RELIEF NOUVEAU À LA FOIS AUX CHANSONS ET AUX PHOTOGRAPHIES.
CONTES D’AMÉRIQUE
L’Amérique, chacun la vit à sa manière. Pour Hélène Braeuner, chanteuse de Grand March, la littérature, le cinéma et la musique nourrissent une vision qu’elle estime ellemême « fantasmée ». Pour Stéphane Louis, les choses diffèrent quelque peu. Au cours des nombreux voyages qu’il a effectué outre-Atlantique, le photographe s’est luimême confronté au mythe : il a livré des images qui restituent des espaces traversés une profonde nudité, d’où une sensation qui mêle familiarité, délicieuse étrangeté et sacralité.
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L’univers de Grand March, le duo folkrock indie que forme Hélène avec Fred Lichtenberger, et celui de Stéphane Louis ne pouvaient que se rencontrer. Amis dans la vie, ils portaient chacun un regard attentionné sur le travail de l’autre avec l’idée un jour de croiser les pratiques, si bien qu’il leur est difficile aujourd’hui d’affirmer qui a donné l’impulsion de cette idée singulière : le photo-concert. « Je crois que ça vient de nous, finit par admettre en riant Hélène. Nous connaissions très bien tes images et nous savions comment elles
pouvaient illustrer ce que nous cherchions à illustrer dans nos chansons. » Réalisée lors de deux séjours aux États-Unis, la série The Desert by the Sea, exposée à Toulouse en 2011, a servi de déclencheur : ce carnet de voyage réalisé sur près de 6000 miles, d’est en ouest, du New Jersey à la Californie, permet au duo d’inscrire le récit de ses propres chansons dans des séquences existantes. Des micro-fictions naissent ainsi du « travail de découpage ; celles-ci suivent le fil de ma propre narration et conservent les unités de lieux », nous explique Stéphane.
MESS AROUND Oh, what a mess around! How come here you sit? Can you hear a sound, Or remember what you hit, Before you smashed the ground? Did you deserve it? Did you cross the bounds? Le choix s’est fait parmi un volume d’images considérable, les 10 000 photographies réalisées. Comme tout le matériau était préexistant, l’écriture a porté sur la mise en relation des chansons et des images. « Oui, c’était une écriture visuelle », nous confie Hélène. Elle insiste sur la nécessité de poser le rythme au moment de l’exécution elle-même. « Nous avons joué deux fois le photo-concert [une première fois au Troc’Café à Strasbourg, une autre fois dans le cadre du festival TGV GéNéRiQ, à Besançon, ndlr], et nous nous sommes rendus compte qu’il fallait insister sur la cohérence dans l’enchaînement des séquences, dans la mesure où tu sollicites à la fois l’écoute et le regard du spectateur. » D’où l’idée d’intégrer des éléments filmés : un extrait de Badlands de Terrence Malick, la scène de danse, et de Down By Law de Jim Jarmush, le travelling introductif qui montre les architectures de la Nouvelle-Orléans. L’occasion pour le groupe de remplacer les superbes Love is strange de Mickey & Sylvia et Jockey Full of Bourbon de Tom Waits par des compositions originales instrumentales. Stéphane s’avoue très troublé par ce qu’il redécouvre de ses propres images : « J’entretiens moi-même un rapport intime à la musique. J’avais ma propre B.O. : pour cette série, elle s’est constituée d’elle-même à l’écoute des radios locales. Là, même si nous avons monté les séquences ensemble, j’aime l’idée de constater que ça m’échappe au niveau de la narration, du volume et du rythme. Et puis, c’est nouveau pour moi : jusqu’alors je montrais mes photos, là, je les projette ! » L’absence de présence humaine dans ses photographies favorise une juste adéquation entre le sens des paroles, le niveau de dialogue que celles-ci engagent à l’intérieur même de la chanson, mais aussi entre le morceau et le public. « Je suis personnellement attachée à la présence de la personne humaine dans nos chansons, soit parce qu’on s’adresse à elle, soit parce qu’on la fait parler ou la fait réagir, nous explique Hélène. De manière générale, nos histoires s’inscrivent dans un univers architectural ou paysager que nous identifions, mais qui n’est pas décrit dans le texte. Comme on ne le dit pas, il nous semblait essentiel de le montrer. » —————— All The Pretty Horses, photo-concert Grand March et Stéphane Louis, le 31 mars à l’espace apollonia (organisé par la Fédération Hiéro Strasbourg) www.grandmarch.fr
N o u ve a u à Stra s b o u rg
SOSO 14 rue des Juifs StraSbourg
CULTURE ZUT ! MUSIQUE
Tam-Tam Ramdam
Photo : Pavla Kopecna
Sous les tropiques psychédéliques (en vrai, sous la pluie londonienne), les quatre garçons écossais de Django Django ont composé un Debut Album rempli de percussions hallucinées, de sons électroniques foutraques, de guitares pop et de voix harmonieuses. Aucun Default dans leur musique dansante, amusante, souvent appuyée d’un tambourin magique qui rend extatique. On tape dans ses mains des deux pieds et on court avec ses mains les applaudir des épaules, parce qu’on fait ce qu’il nous plaît. (C.B.) Django Django, en concert le 23 mai à La Laiterie www.djangodjango.co.uk www.laiterie.artefact.org
UNE SI BRUYANTE SOLITUDE THÉÂTRE
Photo : Julio Calvo
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Ce fut l’événement à Avignon en 2010. 5h de spectacle, pendant lesquels six comédiennes disent, chantent, dansent, crient et pleurent la difficulté d’être femme dans le monde d’aujourd’hui. Pas seulement d’être femme d’ailleurs, d’être un humain tout court, dans un monde où la violence physique le dispute à la violence morale. Du Mexique, où des femmes sont tuées impunément depuis plus de vingt ans, aux territoires palestiniens, en passant par nos contrées apparemment plus calmes, ces femmes, qui se livrent sans fards dans cette Casa de la fuerza de l’Espagnole Angelica Liddell, nous racontent avant tout la solitude de l’être humain face à l’adversité… et à la vie en général. (S.D.) La Casa della fuerza, les 3 et 4 avril au Maillon-Wacken www.le-maillon.com
EXPO
LA GRANDE VADROUILLE Nés à Strasbourg, désormais étendus à toute l’Alsace, les Ateliers Ouverts sont une balade, un parcours ou une expédition à travers 150 antres d’artistes. À faire à pied, à vélo ou en side-car, à se concocter suivant ses envies et affinités artistiques, avec pourquoi pas une ou deux escapades expo ou bistrot. Après le focus illustration en 2011, cette nouvelle édition prend un tour germanique : le bastion 14 sera squatté par des artistes de Stuttgart et ceux de Kehl qui participent à l’opération. (F.T.) Ateliers Ouverts 2012, les 5, 6, 12 et 13 mai à Strasbourg et en Alsace http://ateliersouverts.net
ARTS
L’ENVERS DU DÉCOR Autour de la représentation de La Ronde au carré d’Olivier Py par la comédienne Céline Chéenne du 13 au 15 avril, les élèves de l’atelier de scénographie des Arts Décos proposent une exposition qui montre l’envers du décor. On y retrouvera décors et costumes ainsi que des projections d’extraits choisis de la pièce, des photos et vidéos prises pendant l’évènement. (F.T.) La Ronde au carré, du 12 avril au 19 mai à La Chaufferie www.esad-stg.org/chaufferie
Un peu de tendresse bordel de merde, chorégraphie Dave Saint-Pierre © Dave Saint-Pierre
FESTIVAL
© Marc Ghuisoland
LABORATOIRE DANSANT
LE NOBLE ART PHOTO
Du portrait photographique. De 1914 à 1935, Norbert Ghisoland prend des quidams en photo dans son studio. Il les met en scène dans des décors en trompel’œil, les costume selon leurs désirs. Dans la province minière belge où il exerce, ce ne sont pas les bourgeois qui le sollicitent, mais la classe ouvrière dont il capte le dynamisme et la vie. Au-delà du travail de l’artisan et du document historique, c’est un imaginaire qui s’incarne dans cette exposition. (F.T.) Norbert Ghisoland, jusqu’au 13 mai à Stimultania www.stimultania.org
Les chorégraphes et danseurs sont parfois des savants fous. Au festival Nouvelles Strasbourg Danse Performance (le titre annonce bien la couleur !), ils viennent du monde entier présenter le contenu de leur tube à essai. Et il prend les formes les plus diverses : 22 danseurs nus et fous furieux chez Dave Saint-Pierre, un mini-opéra rock chez Pierre Rigal, Brecht et Weill version Caraïbes chez Alain Buffard… C’est clair, la danse s’en va de plus en plus fureter du côté de la performance. Mais que les grincheux se rassurent : parmi les 19 spectacles, il y en a où ça danse ! (S.D.) Nouvelles Strasbourg Danse Performance, du 22 mai au 1er juin à Pôle Sud et dans plusieurs lieux de la ville www.pole-sud.fr
91 ZUT !
Ronald Searle, Hamburg, St Pauli in Morgengrauen, 1967 Collection Musée Tomi Ungerer © the estate of Ronald Searle - Photo : Musées de la Ville de Strasbourg
ILLUSTRATION
LES CONTEMPORAINS D’UNGERER
Pour sa première exposition entièrement sans Tomi, le musée Ungerer propose un voyage en sept artistes dans l’illustration du XXe siècle. Du dessin d’observation à l’illustration jeunesse, on fréquente des maîtres comme Ronald Searle (deux nouveaux originaux ont fait leur apparition dans le fonds du musée) ou André François. D’autres sont moins connus, comme Robert Weaver ou les dessinateurs satiriques allemands Gernhardt et Waechter. Une curiosité : les comic strips de Maurice Henry. Lui qui pratiqua la bande dessinée en a obstinément refusé l’étiquette, lui préférant le politiquement correct « gag graphique » ! (F.T.)
Des illustrateurs au XXe siècle, jusqu’au 8 juillet au Musée Tomi Ungerer www.musees.strasbourg.eu
ZUT ! 92
PHOTO
« DÉJÀVU » Il y a du déjà-vu chez Olivier Nord. Un « déjà-vu » qui, plutôt que de rassurer ou ennuyer, dérange, à l’instar d’une anomalie inquiétante et étrange. À partir de références photographiques qu’il puise dans sa propre production ou dans l’actualité, Olivier Nord compose à l’aide de sa palette graphique une nouvelle réalité, révélée par un procédé argentique. À la fois familières et comme surgies d’une dimension parallèle, ses images prennent des airs de peintures fantastiques. Au-delà de l’effet produit, le glissement du numérique à l’argentique questionne la nature même du travail de l’artiste. (F.T.) Olivier Nord, Fin de siècle, du 20 avril au 3 juin à La Chambre www.la-chambre.org
MUSIQUE
JE VOUDRAIS ÊTRE UN NOIR !
Ses fans le savent bien : Arthur H cultive son amour pour la musique noire : le jazz et même le funk. Ce qu’on sait moins, c’est la relation qu’il entretient à la poésie noire, celle pratiquée aussi bien au Sénégal qu’à Haïti. Et pourtant, cet homme de rythmes ne peut que se montrer sensible à des mots qui sonnent à peu près autant qu’ils cognent. Avec son acolyte Nicolas Repac, qu’on sait expert dans cette manière unique d’explorer et de réinventer le patrimoine musical du sud, il se lance dans le pari fou d’une lecture musicale mise en scène par son demi-frère Ken Higelin. Arthur H tel qu’il est, à nu, avec ses désirs les plus noirs. (E.A.) L’Or Noir, lecture musicale d’Arthur H, le 27 mars à l’Espace Culturel de Vendenheim www.vendenheim.fr
Olivier Nord, Lueur froide, 60x80cm, 2010
CULTURE ZUT !
Italia Independent
49 rue du 22 Novembre 67000 Strasbourg Tél. 03 90 400 500
NAVIGATION AUDIO 6 CD 10 HAUT-PARLEURS CONNECTIVITÉ BLUETOOTH ® CAMÉRA DE RECUL RÉGULATEUR DE VITESSE OUVERTURE ET DÉMARRAGE SANS CLÉ JANTES EN ALLIAGE
LEXUS CT 200h
FULL HYBRID SURÉQUIPÉE
À 29 900 E * SOUS CONDITIONS DE REPRISE
Modèle présenté : CT 200h Sensation GPS à 35 450 € TTC (peinture métallisée incluse) au tarif du 30/12/2011, déduction faite de 1 400 € TTC de reprise/remise (cote ArgusTM + 1 400 €, reprise de votre ancien véhicule en fonction du cours de l’ArgusTM du jour de reprise, du kilométrage, des éventuels frais de remise en l’état standard et déduction faite d’un abattement de 15% pour frais et charges professionnels), 1 400 € TTC additionnels d’aide à la reprise et 2 000 € TTC de Bonus Ecologique réservé aux personnes physiques pour un véhicule hybride (essence + électricité) émettant moins de 111 g/km de CO2 en cycle mixte. *Tarif TTC au 30/12/2011 pour une CT 200h Sensation GPS (peinture métallisée non incluse) déduction faite des offres de reprise/remise et du Bonus Ecologique décrits ci-dessus. Offre non cumulable, réservée aux particuliers, valable dans le réseau Lexus France participant pour toute commande d’une CT 200h Sensation passée entre le 01/03/12 et le 30/04/12. Full Hybrid = Totalement Hybride. Consommations L/100 km (Normes CE) : cycle urbain / extra-urbain / mixte de 3,7/3,7/3,8 à 4,1/4,0/4,1. Emissions de CO2 (Normes CE) : cycle mixte de 87 à 94 g/km. RCS Nanterre B 712 034 040
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Orias : 07 032 273
CULTURE ZUT !
MUSIQUE
LE VIDE ET LE PLEIN
TOO TOUGH TO DIE Daniel Darc entretient une relation tout à fait particulière à La Laiterie depuis qu’il y a fait son retour scénique en 2004. L’exTaxi-Girl y revient à intervalles réguliers avec cette manière désarmante de déverser son flot de générosité. Là, l’occasion est trop belle de découvrir sur scène les chansons intimes de son dernier opus, le bien nommé La Taille de mon âme. (E.A.) Daniel Darc, en concert le 3 avril à La Laiterie www.laiterie.artefact.org
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ARTS Ann Loubert, Retour de Chine, exposition au CEAAC du 28 avril au 20 mai et à la galerie Chantal Bamberger du 28 avril au 27 mai www.ceaac.org www.galerie-bamberger.com
Ann Loubert a besoin d’ailleurs pour créer. Pendant un an, elle est partie en Chine à l’occasion d’une résidence avec le CEAAC et en a sillonné les multiples paysages, urbains et ruraux, a appris les techniques d’une peinture traditionnelle où le vide révèle l’essence de l’objet. Littéraire de formation, elle s’est tout naturellement intéressée à la calligraphie et à ce qu’elle pouvait apporter à sa touche de peintre. Elle en est revenue avec une malle pleine de dessins et de peintures qui évoquent un voyage autant physique qu’initiatique. (S.D.)
Photo : Yann Orhan
MUSIQUE
AU-DESSUS DU LOT Elle a pris de la hauteur, La Grande Sophie ! Ça lui permet de clairement situer son parcours, y compris dans le labyrinthe pop dans lequel elle aime se perdre parfois. D’album en album, elle nous livre avec maturité les clés de sa véritable personnalité, tout en interprétant les rôles des personnages qu’elle invente pour nous, comme autant de refuges possibles. Sur scène, nul fantasme ni fantôme, mais un contact sincère et vibrant avec son public. (E.A.)
Teki Latex
La Grande Sophie, en concert le 27 avril à la Salle des Fêtes de Schiltigheim www.ville-schiltigheim.fr
FESTIVAL
ROULEAU DE PRINTEMPS
The Shoes
FESTIVAL
LE MARATHON
Festival des Artefact, du 11 au 14 avril à La Laiterie et du 20 au 22 avril au Zénith Les Scènes d’ici, du 26 au 28 avril à La Laiterie www.festival.artefact. org/2012/
11 avril, top chrono. Au festival des Artefact, dès le premier jour, le public aura le choix entre la mélancolie de Matt Elliott, l’ironie de Mansfield. TYA ou encore les angoisses de Zola Jesus. Le lendemain, on verra le phénomène The Shoes, issu de la fameuse clique rémoise dont on jalouse le succès. Les Strasbourgeois ne seront pas loin, avec Electric Suicide Club et Les scènes d’ici où, du 26 au 28 avril, les groupes locaux pourront montrer de quel bois ils se chauffent. On aura le plaisir de retrouver Luneville et sa pop vocodée, le folk inspiré de Thomas Schoeffler JR et la puissance scénique d’Hermetic Delight. Pour le reste, Orelsan et Puppetmastaz affichent déjà complets et les Anglais « trop anglais pour les Anglais » (selon la formule de John Peel) And Also the Trees rempliront la scène de leur tension électrique. Au Zénith, programmation de têtes d’affiche : Pony Pony Run Run, Cœur de Pirate, Selah Sue, Stuck in the Sound, les habitués Birdy Nam Nam ou encore les touchants Revolver. Rendez-vous sur la ligne d’arrivée. (C.B.)
Après ces mois de froid et de grisaille, le printemps mérite qu’on lui fasse sa fête. Nos trois péniches préférées (Barco Latino, Atlantico et Rafiot) présentent Springroll, leur premier festival entre chaleur latino, mélodies balkaniques et sonorités électroniques. On s’essaiera à la capoeira, on boira des coups tranquilou aux apéro-mix avant de transpirer sur le dancefloor. On salue les venues du petit génie Canblaster, dont le live sera suivi par le set de notre assistant graphiste préféré Jérôme Laufer ; de Maelstrom (Boys Noize Records) et du label indépendant à bulles Sound Pellegrino dont un membre de la Thermal Team sera présent : le bien-nommé Teki Latex, accompagné de la minimale de Bambounou. Faisant écho à cette programmation au bord de l’Ill, l’exposition aquatique L’eau, Matière et Regards sera présentée aux Bains Municipaux. De quoi se noyer dans la déferlante. Merci Springroll. (C.B.) Springroll, du 22 au 31 mars sur le quai des Pêcheurs et aux Bains Municipaux www.springroll.fr
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Photo : Jean-Luc Tanghe
CULTURE ZUT !
DANSE
JOLIE POUPÉE ? Le mythe de la femme parfaite n’en finit pas de nous poursuivre. Comme Pygmalion a façonné Galatée, Coppélius crée sa poupée, Coppélia, qui le consolera d’une gent féminine par trop superficielle et cruelle. Mais si Coppélia prend vie, ce n’est qu’une illusion… On ne se débarrasse pas des femmes ! Joe Strømgren, chorégraphe norvégien, transforme ce ballet pantomime, inspiré d’un corrosif conte d’Hoffmann, en un freak show et lorgne du côté de Frankenstein. Accompagné par l’Orchestre symphonique de Mulhouse, qui interprète la musique de Léo Delibes, le Ballet du Rhin reprend ce beau spectacle qui se joue de la perfection. (S.D.) Coppélia, du 11 au 15 avril à l’Opéra www.operanationaldurhin.eu
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3, 2, 1… JOUEZ !
IMPRO
En France, qu’est-ce qui est plus sexy que les Victoires de la musique (ça n’est pas difficile, ceci dit), plus funky que le Festival de Cannes et beaucoup plus drôle que la parade du 14 juillet (quoique…) ? Le Mondial de l’Improvisation, bien sûr ! L’Hôtel Hilton de Strasbourg accueillera pendant 4 jours la 5e édition de cet instant apprécie par bon nombre de Strasbourgeois (4000 personnes l’an passé). La règle ? Il n’y en a pas ! Le public attribue les thèmes sur lesquels improviser et distingue les vainqueurs lors de la grande finale. Il se dit que la lutte entre les ligues présentes, Québec, Belgique, Suisse et France, se fera sans quartier. Nul doute que l’ambiance rythmée par l’incontournable Régis Boughazra sera exaltée... (Y.K.M’S.) Le Mondial d’improvisation professionnelle du 5 au 8 avril à l’hôtel Hilton www.les-improvisateurs.com
Le Boudoir JOHN GALLIANO CHANTAL THOMASS PRIMA DONNA LISE CHARMEL SIMONE PÉRÈLE PAIN DE SUCRE OSCALITO LA PERLA CHRISTIES FERAUD
ERES
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DIOR PRADA MIU MIU DOLCE & GABBANA YVES SAINT LAURENT FENDI BALENCIAGA GIVENCHY PIERRE BALMAIN JIMMY CHOO GIANVITO ROSSI CÉLINE GIUSEPPE ZANOTTI SERGIO ROSSI MARC JACOBS GUCCI CHLOÉ TOD’S HOGAN GIORGIO ARMANI MONCLER PRÊT À PORTER / CHAUSSURES ACCESSOIRES / HOMMES & FEMMES 3, 4 et 8 petite rue de l’Église à Strasbourg 03 88 21 91 66
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PRADA MIU MIU DIOR FENDI
Visuel défilé Dior SS / 2012
DOLCE & GABBANA
TEN DAN CES 13
PACKAGES ZUT ! POUR VOS WEEK-END / SÉRIE MODE MATILDE SÉRIE MODE IN THE HAIR SHOPPING ENVIES ILLUSTRÉES URBAN STYLES / AU BON PARFUM : RETOUR À CHYPRE TENDANCES ZUT !
SHOPPING
Par Myriam Commot-Delon Textes Cécile Becker et Myriam Commot-Delon Stagiaire mode Marine Voelckel Photos Laurianne Rieffel / Preview
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VOUS AVEZ UNE IRRÉPRESSIBLE ENVIE DE VOUS CHANGER LES IDÉES APRÈS CET HIVER SIBÉRIEN ? ZUT ! S’EST PLIÉ EN QUATRE POUR VOUS AIDER À PRÉPARER VOS BAGAGES EN UN CLIN D’ŒIL. PAS DE PROPOSITIONS INDÉCENTES NI DE DESTINATIONS TROP LOINTAINES : L’IDÉE EST DE FILER AILLEURS, EN CATIMINI ET RAPIDO, LE TEMPS D’UN WEEK-END. ——— Retrouvez la playlist de Vienne sur www.zut-magazine.com
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PACKAGE ZUT & RAFFINÉ POUR SORTIR À VIENNE 11
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Fantasque et pleine d’esprit, cette trend-setteuse hyper chic s’aime en couleurs et adore entrechoquer les imprimés de son vestiaire sophistiqué. Une allure cosmopolite qui s’accorde parfaitement avec les hôtels et spas luxueux où elle aime se délasser sans arrière-pensée… Signe particulier ? Le seul sac qu’elle daigne porter à son bras est son bagage cabine en cuir flashy. Les autres sont pour le soir, toujours des pochettes qu’elle tient du bout des doigts.
—— WE DO
On profite de cette virée arty-luxe pour apprécier l’année Klimt en faisant la tournée des musées de la ville.
—— WE SLEEP
Comme toute bonne groupie de Jean Nouvel, on descend au Sofitel Vienna Stephansdom pour admirer la vue à couper le souffle sur la ville, le mur végétal de Patrick Blanc et l’intervention de l’artiste Suisse Pipilotti Rist, qui signe les plafonds illuminés et chamarrés du 18e étage.
—— WE EAT
On dîne au restaurant gastronomique de l’hôtel, le Loft, pour savourer la carte francoautrichienne du chef Raphael Dworak supervisée et signée par Antoine Westermann !
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15 -1.2. Portefeuille Tribute en cuir blanc (370€), stylo bille Tribute (590€) MONTBLANC. 3.4.5. Brosse ultra-démêlante (25€) HAIR BROSSE, lotion hydratante (existe en dosettes de voyage) (24€), spray texturant pour cheveux (25€) KEVIN MURPHY chez Atmostore. 6.7.8. Travel beauty (195€) et travel Bag (799€) GIORGIO FEDON, pochette en python à bandoulière chaîne amovible (790€) SILVANO BIAGINI, le tout chez Revenge Hom. 9.10.11.12.13.14.15. Pashmina (130€), ballerines en daim bicolore et gros grain fluo (179€) PRETTY BALLERINAS, robe tunique en soie fuchsia imprimée et bas uni fluo (290€) MOOILOOP, pochette en cuir bicolore fluo (290€) CÉLINE, robe sans manches en soie verte (290€) MOOILOOP, jupe en coton, lin et soie (390€) DRIES VAN NOTEN, t-shirt en soie imprimée (260€) LEITMOTIV, le tout chez Albe. 16. Lunettes solaires (199€) TOM FORD chez Optique de la Krutenau. 17. Maillot de bain une pièce ERES chez Alice Lange Le Boudoir.18. Sandales en daim sable (265€) STUART WEITZMAN chez Ultima bis. --
101 ZUT !
SHOPPING 3
PACKAGE ZUT & SMART POUR SE RENDRE À BÂLE
High-tech et nickel, l’homme en goguette à Bâle est beaucoup moins classique qu’il n’y paraît… Cette saison, il glisse soigneusement dans son sac 48h une symphonie de bleus et n’hésite pas à enflammer la semelle de ses Church’s pour twister sa garde-robe. Fan de design et d’art, il s’y rend pour nourrir ses addictions culturelles mais ne crache jamais sur un petit déhanché dans sa chambre d’hôtel, avant de se rendre dans un des clubs de la ville ou à un concert.
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—— WE DO
En juin, happy few parmi les happy few, on se montre et on écume Art Basel, sans oublier ses foires « off » et un détour par le Vitra Design Museum de Weil-amRhein, pour l’exposition de Ronan et Erwan Bouroullec et leurs hypnotiques (et nombreux) croquis et dessins conceptuels. Direction la fondation Beyeler pour découvrir l’exposition de ce printemps consacrée à Bonnard et à ses expérimentations surprenantes aux folles couleurs.
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—— WE SLEEP
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À l’hôtel D Basel, sobre et chic à la fois, ou, plus décalé, à l’auberge de jeunesse Youthhostel, réliftée dans un style design et innovant par les architectes Buchner & Bründler. Un mélange ancien-moderne qui va vous bluffer. Un mobilier d’archi, des terrasses calmes au bord de la rivière… Parfait pour un weekend entre amis ou avec les kids.
—— WE EAT
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Épicé et coloré au restaurant Stucki, aromatique chez Tanja Grandits, dont on repart les bras chargés de fabuleux produits aux packagings extra. Et aussi au Noohn, à la déco béton-feutrée, où l’on s’attable au coude à coude autour du gigantesque sushi bar où œuvrent des cuisiniers à la dextérité nipponne enviable…
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-1.2.3.4.5.6. Blazer en pure laine d’été (840€), chemise à carreaux (195€), chemise bleu foncé (175€), chèche en lin indigo (105€), et cravate en soie encre (95€), pull en laine de Tasmanie (180€) JOHN WELLINGTON le tout CANALI chez Dome. 7. Chaussons de voyage en cuir LA PORTEONA (89€) chez Revenge Hom. 8.9.10. Ceinture Casual Line (240€), sac en cuir perforé (1820€) et portefeuille coordonné (365 €), MONTBLANC. 11. Lunettes bicolores ANNE ET VALENTIN (279€) chez Optique de la Krutenau. 12. Derby Stratton en daim et semelle rouge brique CHURCH’S (320€) chez Dôme. 13. Enceinte Jambox, bluetooth et multifonction avec haut-parleur et microphone, parfait pour les conférences téléphoniques ou écouter notre playlist… (199€), JAWBONE chez B.Mac. --
103 ZUT !
SHOPPING
PACKAGE ZUT & TRENDY POUR DÉAMBULER À LONDRES
Free-style et modeuse activiste, elle ne résiste jamais à une petite virée londonienne pour étrenner sa nouvelle garde-robe hyper française et revenir les bras chargés de fantaisies anglophones. Chaussée de sneakers à talons pour trotter sexy, elle n’oublie pas de jeter un trench sur ses épaules pour déjouer les averses inopinées, colorer d’un rose fugace l’ourlet de son carré déstructuré ou orner son joli cou avec de très désirables bijoux de nos créatrices strasbourgeoises…
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—— WE DO
On évite à tout prix le circuit touristique et on s’enfonce dans l’est londonien pour se délecter de l’atmosphère underground. Des boutiques à gogo, des lieux incroyables comme la galerie The Last Tuesday Society, et des marchés tendance comme le Netil Market d’Hackney (fripes, mobiliers) où vous attraperez un bon latte concocté par Asher et Jordi au Nomad Espresso. Pour les cultureux, la Tate Modern expose Damien Hirst du 4 avril au 9 septembre sans oublier le Field Day Festival à Victoria Park (2 juin) avec Baxter Dury, Metronomy, Django Django, R. Steevie Moore, Friends, Here We Go Magic...
—— WE SLEEP
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Au Town Hall Hotel, l’hôtel où même les Londoniens rêvent de dormir. Beau, abordable avec son restaurant gastronomique. Ou au Shoreditch Hotel dans le quartier des musicos, sur les traces de Kate Moss qui y a fêté ses 36 ans : design, très chic avec son dernier étage ouvrant sur une piscine.
—— WE EAT
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Au Viajante, l’un des restaurants les plus en vogue de Londres conduit par le chef portugais Nuno Mendes. Au restaurant Ombra à Hackney, où vous mangerez les meilleures pâtes de votre vie ! Le chef italien Andrea Michelon change sa carte tous les jours et excelle dans la préparation de plats vénitiens. Son côté déluré ajoute à l’ambiance jeune et branchée du restaurant. Réservez cependant car les tables s’y font de plus en plus rares !
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-1.2. Trench court, en lin et coton (395€) ISABEL MARANT ÉTOILE, blouse en voile de coton imprimé (130 €) CARVEN, les deux chez Albe. 3. Valise pliable en lin zippé (320€) MANUFACTURE DES RIGOLES chez Revenge Hom. 4. Culotte en dentelle (128€) et soutien-gorge à armature (245€) ERES chez Alice Lange Le Boudoir. 5. Sac pailleté (65€) MINISÉRI chez Flat Concept Store. 6. Jean délavé (139,90€) G.STAR RAW. 7. Ombre Color Bug colorée et fugace pour cheveux (17,50€) KEVIN MURPHY chez Atmostore. 8.9. Pull en coton (99€) et jean en coton indigo (109€), les deux FREEMAN T-PORTER. 10.11.12.13.14.15. Robe-tunique en voile de coton (225€) ISABEL MARANT ÉTOILE, jean en velours de coton imprimé python (249€), ceinture en métal vieilli et cuir (115€), sneakers à talons intégrés (440€) ISABEL MARANT et t-shirt en lin gris à manches longues (135€), t-shirt en lin sable à manches courtes (105€) ISABEL MARANT ÉTOILE, le tout chez Albe. 16.17. Collier Gun en cuir (45€) GÉRALDINE HUSSON, collier masque en laiton (38€) NOÉMIE PICHON, les deux chez Flat Concept Store.18. Lunettes solaires (329€) ANNE ET VALENTIN chez Optique de la Krutenau. --
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LIFESTYLE SHOPPING 4
PACKAGE ZUT & COOL POUR SE TIRER À BERLIN
Pop-up boy toujours paré pour traverser la frénésie berlinoise à toute allure, il est conscient de la conjoncture actuelle et privilégie les accessoires qui préservent l’environnement. Il n’en est pas moins collectionneur de baskets aux lignes épurées et est toujours prêt à jeter à la va-vite, dans son increvable sac en pneu recyclé, une pile de t-shirts et un jean au délavage organique. Ceci, juste avant d’enfiler son cuir, casque et lunettes vintage pour filer à toute allure retrouver sa girlfriend qui l’entraînera d’expos en soirées débridées.
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—— WE DO
On visite la fondation Helmut Newton et on danse jusqu’au petit matin sur l’eau (si, si ! le dancefloor est flottant !) au Club der Visionäre qui réouvre en avril. 8
—— WE SLEEP
Normalement, on ne dort pas à Berlin. Mais si cela s’impose, choisissez l’hôtel Michelberger, hôtel-concept à base de meubles recyclés ouvert par un trentenaire arty-branché qui a fait appel au designer berlinois Werner Aisslinger. Le lobby-bar est dément : on aimerait y vivre à l’année et en plus les prix sont tout doux !
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Principalement des curry wurst mais sinon des burgers hallucinants au White Trash, restaurant où l’on peut apprécier des concerts live mais aussi se faire tatouer, pour les plus courageux. Pour finir par se nourrir sain et zen : on dîne au restaurant Dos Palillos du chef Albert Raurich, autour du comptoir monacal dessiné par les frères Bouroullec pour la marque Camper.
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-1.2.3.4.5. T-shirt compact G-Star Raw by Marc Newson (49€), jean loose à bretelles (139,90€), chemise en jean imprimé pois (99,90€), t-shirt gris et flocage bleu (29,90€), t-shirt rouge (39,90€), G.STAR RAW. 6.7.8.9. Carnet (29€), casque moto (155€), lunettes aviateur (119€) et sac de week-end en pneu recyclé (290€), le tout HELL’S KITCHEN chez Revenge Hom. 10. Chèche en coton (89€) TRAITS chez Revenge Hom. 11. Blouson moto en cuir (359,90€) G.STAR RAW. 12. Sneakers sport en cuir bicolore (380€) HESCHUNG. 13. Portefeuille en cuir imprimé (199€) PAUL SMITH chez Dome. 14. T-shirt imprimé photo Print Matsu, édition limitée et numérotée (55€) WEST GATE PARK. www.westgatepark.fr 15. Lunettes solaires (129€) TOMMY HILFIGER chez Optique de la Krutenau.16. Bracelet en argent et onyx (119€) TATEOSSIAN chez Revenge Hom. --
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MATILDE ————
Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila Secundo Piso + Avila Factory - http://avilafactory.fr
Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C / Galeries Lafayette - www.maccosmetics.com www.galerieslafayette.com Mannequin Matilde Rasmussen / Studio KLRP www.studioklrp.com Post-prod et assistante photo Camille Vogeleisen / Preview - www.preview-tm.fr Stagiaire mode Marine Voelckel Boutiques Alice Lange Le Boudoir, Cartier, K.Collections, L’Altra, Mont-Blanc, Ultima Lieu Le-Maillon, Théâtre de Strasbourg, Scène européenne // Direction Bernard Fleury ————
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Matilde Rasmussen, jeune mannequin danoise, était la fille parfaite pour fouler de ses stilettos la Scène européenne du Maillon. Notre cover girl porte-bonheur n°13, cheveux courts et grands yeux à la Twiggy, s’est prêtée au jeu pour mettre en scène cette garde-robe printanière, mi-scène, mi-backstage.
Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon
Maillot de bain imprimé léopard, empiècement en résille noire, RACHEL PAPPO chez Alice Lange Le Boudoir. Pochette à bandoulière en cuir or MIU MIU chez Ultima. Manchette Love en or jaune et bague Panthère en or et onyx CARTIER.
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Robe imprimée à jupe portefeuille PRADA chez Ultima. Bagues et bracelet collection La Dame blanche en or blanc et diamants, MONTBLANC.
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Robe en satin de soie à taille coulissée et pull torsadé attenant en coton rebrodé de fil lurex BRUNELLO CUCINELLI chez L’Altra. Sandales en cuir fauve à semelles or et corde MIU MIU chez Ultima. Bague collection La Dame blanche en onyx et or jaune, alliance en or jaune et bague collection 4810 en or jaune et diamants, MONTBLANC.
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Robe tunique en tulle rebrodé et sequins PIERRE BALMAIN chez K.Collections. Culotte gaine en lycra chair MARIE JO L’AVENTURE chez Alice Lange Le Boudoir. Bracelet Panthère en or jaune, diamants, onyx et émeraudes et bague Panthère en or et onyx CARTIER.
ZUT ! 112
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Gilet cape en voile de soie et coton gansé de cuir GUSTAVO LINS chez K.Collections. Manchette Love en or jaune, bague Panthère en or et onyx et boucles d’oreilles en or jaune et diamants CARTIER. Sandales JIMMY CHOO chez Ultima.
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Top en soie et coton et sarouel en jersey de coton ROQUE ILARIA MISTRI chez K.Collections. Chaussures JIMMY CHOO chez Ultima. Bracelet Panthère CARTIER.
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Robe en popeline de coton imprimé JUST CAVALLI et ceinture PLEIN SUD chez L’Altra. Chaussures JIMMY CHOO chez Ultima. Bracelet manchette Love en or jaune et boucles d’oreilles en or jaune et diamants CARTIER.
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Top à capuche en jersey de coton imprimé loup ROQUE ILARIA NISTRI et jean en toile de coton J.BRAND chez K.Collections. Sandales lacées chevilles et zip arrière JIMMY CHOO chez Ultima.
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Robe foulard en soie TSUMORI CHISATO chez K.Collections. Sandales BALENCIAGA chez Ultima. Boucles d’oreilles en or jaune et diamants et bracelet Panthère en or jaune, diamants, onyx et émeraudes CARTIER.
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U R B A N S T Y L E S MODE
Textes et photos Caroline Lévy
JENNA 24 ANS, ÉTUDIANTE AUX ARTS DÉCO
Une chevelure à faire pâlir tous les tops des pubs pour shampoing… Et parce qu’elle aussi le vaut bien, Jenna en jette en total-look denim ! Docs’ des années collège et besace à poils piquée à sa mère, l’étudiante en arts est chic et preppy sans s’en rendre compte et on adore ça !
LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ?
Charlotte Sometimes de The Cure
TON DERNIER ZUT ! À l’instant, quand tu es venue m’aborder ! Mais d’habitude, j’ai tendance à dire des choses bien plus violentes que Zut !
MARIE 15 ANS, LYCÉENNE
Un style un brin garçonnet pour la petite Marie qui assume tous les codes boyish. Jean Cos et Dr. Martens sobres viennent compléter l’élément clé de sa tenue : une casquette empruntée à son père et qu’elle ne quitte plus ! Bravo au shopping bag en toile de la Librairie Kléber qu’elle a totalement customisé… Clap, clap la jeunesse !
LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ?
I believe in love, kid de Oh Ye Denver Birds
TON FASHION FAUX PAS ?
Avoir osé l’association talons-fourrure ! Un look de « pouffe » je n’ai pas peur de le dire !
ZUT ! 130
INSTANTS VOLÉS OU FURTIVES RENCONTRES AVEC DES STRASBOURGEOIS EN GOGUETTE… ILS ONT DU STYLE ET PRENNENT LA POSE…
ROMAIN 26 ANS, OPTICIEN ET PHOTOGRAPHE
Romain garde la Movember’ attitude même au printemps et mixe pièces de récup et accessoires pointus avec dextérité : boots Emmaüs, t-shirt camouflage appartenant à son beau-père, lunettes Oliver Peoples pour Takahiro Miyashita et un sac à moi ! Un style au poil.
SACHA
LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ? Spellwork d’Austra
23 ANS, STYLISTE
Néo-punk ou dandy rock revisité ? L’allure du jeune styliste nous emballe, avec ses shoes Heschung et son t-shirt criard acheté à Berlin. Mention spéciale pour la veste en denim chinée et repensée par lui, avec des empiècements en cuir dans le dos. Nous, on vote Sacha !
TON DERNIER ZUT ! Mon dernier shooting : une vraie catastrophe ! Il faut dire que nous étions au bord d’un lac et qu’il faisait -15°C… des conditions pas vraiment optimales !
LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ?
http://r6g6c6.blogspot.com
Everlasting Light de The Black keys
TON FASHION FAUX PAS ?
À 16 ans, je me souviens avoir dépensé 200€ pour un jean avec paillettes sur les poches arrières. J’en étais tellement fan, mais j’aurais pas dû !
131 ZUT !
Soutien-gorge triangle et culotte Eletra Elea, en satin de soie Galatée bordés de dentelle de Calais bicolore, coloris eau du Nil / bistre
TENDANCES ZUT !
MODE
PASSION LUNETTES
LINGERIE
NYMPHETTE
Pour vous faire passer illico l’envie de ressembler cet été à un pain d’épice trop cuit, il vous suffira de fondre pour une lingerie preppy aux teintes berlingots, comme cette collection Eres, ultra Gossip Girl. Un univers sorbet qui ira à ravir à votre teint de porcelaine et que vous pourrez porter jusqu’au bout des ongles, puisque la marque lance aussi ce printemps sa première ligne de vernis. Jaune Soufi ou Rose Bengale, à vous de choisir le plus charmant pour vos ongles délicats et accompagner ce candide ensemble vert d’eau bordé de dentelle bistre… Seule entorse hâlée autorisée : le vernis Brun Damas. (M.C.D) Eres, disponible à Strasbourg chez Alice Lange Le Boudoir 4, rue de l’Outre - 03 88 22 69 83 www.alicelange-leboudoir.fr
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« Serpent à lunettes », qu’ils nous disaient. Aujourd’hui, ces camarades qui nous torturaient de leurs phrases assassines portent Ray Ban et autres lunettes à la mode. On fait moins les malins ! On ne le dira jamais assez, les lunettes, en plus d’être signe d’intelligence, ont vraiment la classe. Anne et Valentin, lunetiers par passion, pratiquent l’anticonformisme. Sobres, rondes, carrées ou colorées, il y en a pour tous les goûts et toutes les tendances. C’est beau et chic, à tel point qu’on peut regretter de ne pas avoir de problèmes de vues… Optique de la Krutenau a bien compris l’originalité de la collection Anne et Valentin et prévoit un événement de lancement. Un équipement complet (monture + verre) est à gagner pour les plus chanceux ! La classe, on vous dit. (C.B.) Anne et Valentin chez Optique de la Krutenau 50, rue de Zurich - 09 64 49 89 74 Présentation de la marque le 12 avril à partir de 17h, invitations à retirer à la boutique
Perléesmoi d’amour
JOAILLERIE Vite, on s’entiche de la dernière collection si charmante de dinh van et de ses célèbres menottes montées sur perles. On craque pour sa déclinaison épurée en perles d’argent, à porter en collier ou bracelet. Le beau nous attache. (C.L.) dinh van, en vente à la joaillerie Gabrièle Schwartz 3, petite rue de l’Église 03 88 75 52 72 www.dinhvan.com
FAITESVOUS TAILLER UN COSTARD
Photo : Alexis Delon / Preview
COUTURE
GOOD YEAR
ACCESSOIRES
En marche pour séduire les jeunes gens modernes qui s’aiment en Nigel Cabourn, Barbour, A.P.C. ou des marques françaises comme Bleu de Paname, la manufacture Heschung s’offre un souffle de fraîcheur avec la nouvelle ligne Ateliers-Heschung. Ambiance worker pour cette ligne résolument branchée, frenchy et 100 % alsacienne, dont les paires sont numérotées et entièrement réalisées à la main avec des cuirs venant de la tannerie Degermann. Une première collection à découvrir sur un site réalisé par le très straight studio graphique Horstaxe. Vous y découvrirez un esprit inventaire et atelier qui mixe les belles images de Christophe Urbain (le photographe des campagnes Heschung), immortalisant les artisans confectionnant les chaussures, et celles d’Alexis Delon, du studio photo Preview, chargé du lookbook. Deux de nos collaborateurs ! Une ambiance work in progress, réalisé dans une menuiserie à Mitttelbergheim, où l’on aperçoit même un prototype du designer strasbourgeois Fred Rieffel… Une belle équipe pour de la belle ouvrage ! (M.C.D) Ateliers-Heschung, en vente sur http://ateliers-heschung.com
Avoir un vêtement à ses mesures, à sa mesure, c’est clairement le luxe ultime. En la matière, Xavier Hédoire est LE spécialiste sur Strasbourg. Architecte de formation, puis modéliste, Xavier Hédoire s’y connaît pour vous construire, à vous, les hommes, des pièces parfaites, qui correspondront à votre morphologie, votre personnalité et vos usages. Costumes complets, vestes, pantalons, chemises et même cravates sont confectionnés à la main dans les plus belles matières, venues d’Italie et d’Angleterre. Ce sera à vous de choisir, pour une pièce forcément unique, qui vous accompagnera au quotidien ou marquera un jour exceptionnel. Et les femmes, pendant ce temps, sont vertes de jalousie… (S.D.) surmesures, Xavier Hédoire, 30, rue du Vieil Hôpital 03 90 20 39 04
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Socques Robert Clergerie / Photo : Preview
TENDANCES ZUT !
ULTIME ULTIMA
MODE Vite, un petit tour pour découvrir la nouvelle boutique Ultima bis, qui s’est rapprochée de ses trois consœurs de la rue de la Petite Église. Un écrin noir et blanc et des linéaires lumineux remplis de souliers charmants abritent une belle sélection à prix doux de modèles Ash ou Repetto mais aussi de nouvelles marques, chic et françaises, comme Clergerie ou Stéphane Kélian. Sans oublier la maroquinerie (20/20 aux sacs shopping Repetto) avec QSP+, Marithé et François Girbaud et d’autres surprises concoctées par l’infatigable
duo Michèle et Philippe Moubarak. Monique, la dynamique responsable d’Ultima bis, s’enflamme (avec raison) pour les modèles hyper-raffinés de Stuart Weitzman et ne cache pas son plaisir à nous accueillir dans ce nouvel espace au minimalisme imparable, aux lignes nettes et contemporaines… à l’image de ces socques Robert Clergerie. (M.C.D) Ultima bis 34, rue Thomann www.ultima-mode.com
MODE
NEO- JEAN
Que ceux ou celles qui redoutent l’inconfort des jeans et n’ont pas le courage d’assouplir eux-mêmes leur jean brut se tranquillisent. Jeanoside est le nouveau concept innovant des jeaners de luxe : Marithé et François Girbaud. Vous allez vous demander comment vous avez fait pour survivre sans ! Une nouvelle technologie de tissage donne un aspect et un toucher de tricot au jean, offre le confort d’un jogging avec l’aspect vécu d’un bon vieux denim ! D’une souplesse extrême, les coupes n’en restent pas moins fidèles à l’allure MFG : ultra-lookés avec fourche basse et détails sophistiqués. (M.C.D) Jeans Jeanoside Marithé et François Girbaud, 22 rue de la Mésange www.girbaud.com
ZUT ! 134
Prêt à porter féminin 6 rue Frédéric Piton - Strasbourg 03 88 23 19 39
Complet, costume,
veste, pantalon, gilet, manteau, smoking, jaquette, mais aussi chemise, cravate,
lavallière, nœud papillon, pochette, le tout fabriqué avec le plus grand soin,
dans les plus belles matières,
e t
u n i q u e m e n t
30 rue du Vieil Hôpital 67000 STRASBOURG 0 3 9 0 2 0 3 9 0 4 www.xavierhedoire.com
LUISA CERANO ANNETTE GÖRTZ CREENSTONE
LOUISE DELLA MAX & MOI LIU.JO
PIANURASTUDIO TRICOT CHIC
LIU.JO accessoire MARCCAIN
DISMERO
MALIPARMI
TENDANCES ZUT ! MODE
Le grand magasin est en plein relifting, mais qu’importe ! Les idées créatives bourgeonnent et nos pulsions de shoppeuse exultent à la vue des nouvelles collections. Il est temps de parler mode avec ceux et celles qui la font ! Pendant l’opération Made in Mode, les Galeries Lafayette invitent stylistes, blogueurs, rédacteurs et artisans de cet univers convoité mais souvent mal compris du public. Le 21 avril prochain, ils seront les invités d’un plateau implanté au rayon confection femme. Une occasion rare d’aller à la rencontre de ces acteurs locaux du prêt-à-porter et d’en découvrir les coulisses. En attendant, on s’amuse de voir Jean-Paul (Gaultier) en égérie décalée, shooté par le génial Jean-Paul (Goude), fidèle collaborateur de l’enseigne. (C.L) Made in Mode, le 21 avril de 15h à 18h aux Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre – 03 88 15 23 00 - www.galerieslafayette.com
BEAUTÉ
DIVA DITTO Ce printemps, la divine et sulfureuse Beth Ditto troque son Cruel Cruel World contre un monde coloré et délirant orchestré par M.A.C. La marque de make-up, qui n’en est pas à son coup d’essai, multiplie les collaborations improbables qui font parler. On se souvient notamment de la truculente photographe Cindy Sherman et, plus récemment, de la chiquissime senior Iris Apfel, qui à 90 ans a lancé une collection totalement déb-ridée ! C’est sûr, la Gossip girl promet un maquillage iconique et flashy qu’il faudra s’arracher en boutique dès le mois de juin. Bethtiale ! (C.L.) Ligne Beth Ditto pour M.A.C, disponible en juin aux Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre 03 88 36 00 15/ www.maccosmetics.fr
ZUT ! 136
AU GARDE À VOUS MODE
Après le renouveau de la maison Carven, réveillée avec et grâce à Guillaume Henri, ancien de chez Givenchy et de Paule Ka, c’est au tour de la maison Rodier de rayonner une nouvelle fois, avec l’arrivée d’Émilie Luc-Duc, ancienne de Vanessa Bruno et d’Anne Valérie Hash… Fondé en 1852 et ancien fournisseur de maille pour Chanel, Rodier séduit encore : du flou, des lignes nettes et simples mais architecturées, des nuances hyper fraîches, de la belle maille et des prix raisonnables. (M.C.D) Rodier, 50, rue du Vieux Marché aux Poissons 03 88 22 26 07
STREET-WEAR
MISTER TEES C’est dans la nouvelle tendance Mode in France que s’inscrit la toute jeune griffe de t-shirts West Gate Park, avec pour rengaine dégaine « The good life à la française » ! Résolument inspirée des cultures urbaines, la collection se fait la vitrine de graphistes, photographes et autres graffeurs qui utilisent le basique du vestiaire mixte comme terrain d’expression. L’audacieux François-Xavier, fondateur de la marque strasbourgeoise, prône une allure légère et décontractée qui n’enlève rien à l’exigence de la qualité de ses produits, bien au contraire. Petit clin d’œil à brokism, notre freaky genius graphiste, qui signe l’identité visuelle de West Gate Park. Parce qu’elle va faire un carton et qu’on est fan d’un franglais désuet, on lui souhaite long et good life ! (C.L)
coiffure makeupfashion accessories
présente…
www.westgatepark.fr www.facebook.com/westgatepark
À LA LETTRE Si la mode inspire, elle peut aussi s’écrire ! Dans le cadre du Printemps de l’écriture 2012, initié par l’Académie de Strasbourg, c’est la « lettre » a qui été choisie comme terrain d’expérimentation créative. Comment exploiter la typographie dans l’univers de la mode ? C’est le défi qu’ont relevé les étudiants du BTS Design de mode de l’école ORT, en collaboration avec la section MANAA (mise à niveau en arts appliqués). Ils livrent pour l’événement une installation à partir des créations textile démentes qui défileront le 23 avril dans la résidence de l’école. Les réalisations des élèves seront présentées lors la remise des prix du Printemps de l’écriture, le 13 juin à La Filature de Mulhouse. Et parce qu’un projet en amène toujours un autre, quelques-uns des futurs stylistes iront à la rencontre de designers made in USA à Washington, pour toucher de près l’american dream de la planète fashion. (C.L)
ÉCOLE
Défilé Mode et écriture, le 23 avril à 19h à la résidence ORT 14, rue Sellenick www.strasbourg.ort.asso.fr
4quaidesbateliers 67000strasbourg phone+33(0)388251538 137 ZUT !
TENDANCES ZUT ! MODE
M A D E IN CHEZ N O U S
ACCESSOIRES
À SUIVRE… Deux options et deux tendances opposées à suivre chez Mona ce printemps : soit glisser vos fines chevilles dans une paire de bottines old school à talon bobine pour une allure très Mary Poppins, soit adopter les talons compensés recouverts de toile de jute d’une sandale lacée multi-brides. Des tons neutres et cuirs vieillis qui accompagneront parfaitement des tenues estivales aux textures légères et aux lins bruts. Gaëlle n’a pas pour autant oublié les adeptes des couleurs plus vives : vous trouverez aussi cette saison une large sélection d’espadrilles très estivales. Celles préférant ne pas dévoiler leurs orteils et gambader jambes nues seront comblées par des boots rock aux cuirs texturés et aux brides cloutées. Mona 83, Grand Rue - 03 88 23 29 22
ACCESSOIRES
CUIR RACÉ
Récemment, Thomas Sotto, présentateur de l’émission Capital, nous prouvait par A+B qu’acheter 100% Français était quasiment mission impossible. Mais impossible n’est pas français, disait Napoléon. Elysim le prouve avec une collection de huit robes dessinées par Julien Pleis, jeune Strasbourgeois inspiré (et accessoirement vendeur au Rézoh), confectionnées par une couturière française avec des tissus exclusivement français. Un travail de qualité et sur mesure proposé à la vente en ligne, dans une gamme de prix allant de 240 à 700€. Julien Pleis, le designer, explique sa démarche : « Ce sont des créations personnelles d’influence assez historique. J’ai voulu revisiter certains classiques des costumes gréco-romains, mais aussi des années 60 ou 80 comme cette cape en sequins à la coupe graphique. » Une toute nouvelle marque lancée par des jeunes qui osent et des robes romantico-modernes ne peuvent qu’aiguiser la curiosité. Lâchez-vous, c’est made in chez nous ! (C.B.) www.elysim.fr
Tod’s, la luxueuse griffe aux 133 picots, fondée en 1978 par Diego De la Valle, a décidé depuis 2010 de nous chausser aussi le bout du nez. Ces lunettes d’exception reprennent les codes chers à la maison italienne : du cuir, des tonalités sobres et des formes d’une élégance imparable, à venir découvrir chez La Vue + Belle. Ce modèle aux branches gainées de cuir tressé saura vous différencier, le cuir n’étant pas si courant dans les collections de lunettes. Lunettes Tod’s chez La Vue + Belle 49, rue du 22 Novembre 03 90 400 500
ZUT ! 138
NOUVELLE COLLECTION
A découvrir dans magazine ! Et sur www.vivalavie.net VIVAvotre LA VIE by LAURELINE créateur 46 rue de la Krutenau 67000 Strasbourg 03 88 36 44 41 VIVA LA VIE by LYLOU créateur 2 rue Sédillot 67000 Strasbourg 03 88 24 56 56 Ne pas jeter sur la voie publique.
83 Grand’rue / 67000 Strasbourg / 03 88 23 29 22
Mobilier et objets design, bijoux de createurs, expositions
9 rue des veaux 67000 Strasbourg ————————————— pelemail@noos.fr http://facebook.com/pages/pêlemêle Du mardi au samedi de 10h30 à 12h30 et de 14h à 19h sauf mercredi matin
TENDANCES ZUT ! SHOPPING
OPENHEIM
SUPER PANEL
MODE
Superdry est une marque britannique qui ne manque pas de personnalité et mixe vigoureusement graphisme japonais et allure rétro-classique. Cette saison, on note des influences marines, une forte présence militaire et une diversité à vous faire tourner la tête. Les chinos sont bien présents, très fittés et super bien coupés, les shorts de surf vintage très réussis et on ne boudera pas non plus les vestes aux détails rapiécés ou la relecture façon Superdry du style Mackintosh. Sans oublier des hauts vintages façon « grand-père » ou les détails de cordage des accessoires qui nous donnent envie de partir en vacances… là, tout de suite ! Le tout est toujours réalisé dans des matières et des tissus techniques et ultra confort. (M.C.D) Superdry 16, rue Gutenberg - www.superdry.fr
DOUCEUR & COCOONING
COIFFURE
Cette année, chez Viva la vie, le printemps se veut frais et délicat. Le salon, qui mise sur le concept écoresponsable, présente sa nouvelle collection. Dès les premiers pas dans de cet espace de détente, on découvre la grande simplicité d’une déco très zen, faite d’objets et de sculptures en bois et de galets. Un espace détente a été aménagé aux bacs, où l’on prendra soin de votre fibre capillaire avec des produits à base d’huile d’olive, de protéine de soie et de germe de blé 100% naturels. Et pour mieux sortir du gris de l’hiver, la clientèle féminine du salon retrouvera tout son éclat grâce à la gamme de produits cosmétiques Couleur Caramel. Alors, pour tous les amoureux du cheveux et de la beauté : Viva la vie ! (M.V.) Viva la vie by Lylou, 2, rue Sédillot - 03 88 24 56 56 Viva la vie by Laureline, 46, rue de la Krutenau - 03 88 36 44 41 ZUT ! 140
Et non, pas de faute de frappe ni une étourderie malvenue. C’est un néologisme de circonstance pour annoncer, en avantpremière, l’ouverture imminente (après 10 ans de gestation) du très attendu Roppenheim The Style Outlets, le 25 avril prochain. Ce centre de 107 boutiques étalées sur près de 28 000 m2 invite à une nouvelle expérience shopping. Dans son village fortifié alsacien, inspiré de la ville d’Obernai, on découvre une architecture soignée entourée d’espaces verts et de lacs artificiels. Au fil des rues, on se laisse porter par des ambiances médiévales ou de style Renaissance, des lignes baroques ou plus contemporaines. Quant aux marques qui ont répondu à l’appel du centre-outlet, il y en a pour tous les goûts : les fashionistas et leurs bambins se précipiteront chez Les Petites, Guess, Desigual, Superdry, Petit Bateau, Little Marcel ou encore Fossil. Quant aux messieurs, ils seront vite aspirés par la force magnétique de l’équipementier sportif dans sa Nike Factory ! Les amoureux du denim pourront trouver leur bonheur chez Freeman T. Porter, Le Temps des cerises, Japan Rags ou encore Pepe Jeans. La shopping-list va encore s’étoffer, pour le plaisir des visiteurs qui profitent, dans toutes les boutiques, de 30 à 70% de remise sur les collections de l’an passé. Situé à environ 30 minutes de Strasbourg, c’est le le premier Style Outlet à s’implanter en France et on lui souhaite la bienvenue en Alsace ! Hopla. (C.L) Roppenheim The Style Outlets www.thestyleoutlets.com Inauguration et animations du 25 au 28 avril
À
BOUCHE OREILLES !
LLE NOUVEQUE BOUTI Vieux
- crédit photo : Shutterstock
10 rue du oissons ux P Marché a URG STRASBO
SAVERNE - STRASBOURG
www.planet-chocolate.com
LIFE STY LE 13
GASTRONOMIE UN DOSSIER CHOC’ PAYSAGISME : UNE KABINN DANS VOTRE JARDIN OBJET DESIGN : PIET HEIN EECK / LIFESTYLE ZUT ! FOOT : OÙ EN EST LE RACING ? /GOLF INITIEZ-VOUS ! / CARNET D’ADRESSES
SHOW CACAO —UN DOSSIER CHOC’—
Illustrations Laurence Bentz
—————— Pâques, c’est le défilé du cacao, et pas qu’un peu ! Sous les mains de nos artisans chocolatiers, il est le plus souvent au lait et prend la forme de lapins, œufs ou cocottes pour le bon plaisir des kids. Mais il n’y a pas qu’à Pâques qu’il nous fait saliver. Il devient blanc, noir, salé, acide ou amer, prend la forme de cartes postales, se personnalise même, pour nous faire craquer. Malléable à loisir, le chocolat est devenu le tissu de créateurs à la spatule avertie qui rivalisent d’idées pour impressionner nos yeux et nos palais. Si le chocolat s’allège et devient même accessible aux diabétiques, il reste toutefois riche en matière grasse : attention aux excès ! À moins de l’appliquer sur la peau… Chaud, show, cho-chocolat. ——————
DOSSIER / LE CHOCOLAT
CHOC
RICO
Par Caroline Lévy
ON EN EST ACCRO, ALORS AUTANT ACCEPTER SON ADDICTION POUR CETTE FÈVE SOURCE DE PLAISIR INTENSE, SOLITAIRE OU À PARTAGER, ÉPHÉMÈRE OU DURABLE… DEVENU LE BIJOU GUSTATIF LE PLUS FÉDÉRATEUR DE LA PLANÈTE, L’OR NOIR FASCINE ET INSPIRE LES ORFÈVRES MODERNES EN CHOCOLAT, DANS UN RENOUVEAU CRÉATIF INÉPUISABLE. TOUR D’HORIZON DES NOUVELLES TENDANCES HAUTEMENT CACAOTÉES.
ZUT ! 146
— Solution anti-crise S’il est un sujet qui rassemble le plus grand nombre, c’est bien le chocolat, qui fait l’unanimité dans nos petits cœurs gourmands ! En tablettes, pâtes à tartiner, bonbons, mignardises ou biscuits : 97% des habitants de l’hexagone en consomment au moins une fois par semaine. Sans compter les innombrables vertus que nutritionnistes et autres études scientifiques se plaisent à vanter – selon le Chemistry Central Journal, le chocolat noir et le cacao auraient plus de pouvoirs antioxydants que les jus de fruits. Comme si l’on avait besoin d’arguments tangibles pour céder à la tentation d’un produit faisant autant appel à l’émotion! Le chocolat a su se rendre indispensable toute l’année en accompagnant les festivités des petits et grands, en particulier lors des périodes de Noël, Saint-Valentin et Pâques. Un marché qui ne connaît pas la crise et qui continue sa progression malgré la flambée du prix du cacao. Un achat plaisir qui réconforte et fait du bien au moral. Le chocolat remporte tous les suffrages de la gourmandise !
— Ultra luxe Dans cette démocratisation alimentaire, il faut cultiver la rareté. Ainsi, pour se différencier de leurs concurrents, les artisans chocolatiers innovent, expérimentent et proposent toujours plus beau, plus chic, sans jamais faire l’impasse sur le goût. Il revêt aussi la couleur du luxe par excellence, le noir. Le chocolat, objet de fantasme s’il en est, a un format de rêve, modulable à plat et en volume, et se pose dans un contenant soigné qui s’apparente parfois à un écrin : « Le chocolat se rapproche beaucoup de l’univers du bijou, explique Véronique Weltz, directrice artistique de PCB Création à Benfeld, spécialisée en décors pour pâtisserie et chocolat. L’emballage devient de plus en plus sophistiqué, afin de sublimer le produit. Le ballotin laisse doucement place à un packaging plus plat, une sorte de palette de peinture où il est plus facile de faire son choix. » Mais le luxe passe aussi par un vocabulaire (millésimes, crus) : l’univers du chocolat se rapproche de celui du vin.
Sweet Play de la designer Elsa Lambinet
— Néo-tradi Et si à force de toujours chercher de nouveaux terrains d’expérimentations et de pousser le consommateur dans ses retranchements gustatifs, on en arriverait à le lasser ? Toujours à l’affût de nouvelles textures, de saveurs et de mariages plus audacieux, la fièvre de la fève ne finirait-elle pas par refroidir les amoureux de cacao? On constate une tendance marquée vers un retour aux valeurs sûres du chocolat, et plus généralement de la pâtisserie. Les desserts à l’ancienne séduisent les plus avertis comme les néophytes, qui les aiment revisités et forts en goût. Religieuse, Paris-Brest et autre éclair retrouvent une seconde vie très hype ! On redécouvre le classique goûter généreux du dimanche, plus explosif en bouche mais dans des portions réduites, nutrition oblige ! « Dans le chocolat aussi, on retourne à des plaisirs simples et authentiques qui font appel à des images fortes d’antan, témoigne le designer culinaire Emmanuel Chevalier. Attention, il ne s’agit pas d’une tendance rétro mais d’un attachement aux valeurs, retraduit par des codes contemporains, notamment grâce au design. » — Régressif et ludique Avec ses carambars d’antan, cocos boer et roudoudous, Renaud et son célèbre Mistral gagnant faisaient déjà l’apologie d’une nostalgie qui, 25 ans après, devient une tendance culinaire. Parce que jouer aux grands c’est épuisant, on adopte désormais les habitudes alimentaires des enfants. Manger avec les doigts, jouer avec la nourriture sont autant de codes régressifs qu’artisans chocolatiers et industriels utilisent dans leurs créations. Les
Give me Five de la marque barcelonaise Chocolat Factory
designers culinaires marient ainsi l’affect au ludique, tout en conservant l’excellence du goût exigée par les adultes ! On pense notamment à la marque catalane Chocolat Factory, spécialiste en détournement chocolaté, avec Give me Five et ses dés à coudre à enfiler. — Personnalisable S’il fallait décerner la palme de la tendance 2012, ce serait à la personnalisation sous toutes ses formes. Une tendance transversale qui touche les chocolatiers, rusant d’idées innovantes pour se différencier : « Le tatoo est une nouvelle technique de pointe, de plus en plus prisée par les chocolatiers, confie Véronique Weltz. Tout comme une gommette, il se place en fond de moule et permet de transférer toutes les images sur chocolat, peu importe sa taille et sa forme. » Personnaliser, c’est aussi permettre au consommateur de faire ses propres choix, soit pour lui, soit pour offrir. Le succès de My M&M’s en témoigne, avec la possibilité de choisir les couleurs et messages à inscrire sur ces bonbons qui ne fondent toujours pas dans la main ! Encore plus élaboré, le projet chocolaté Sweet Play de la designer Elsa Lambinet qui a créé une multitude de combinaisons possibles grâce à trois chocolats de formes différentes, auxquels on ajoute saveurs et textures.
SUCHARLAND, SUGAR BABY LOVE ! Pour fêter les 80 ans de Suchard, la marque a eu l’idée d’initier des enfants de l’école La Canardière à la Meinau au design culinaire en les invitant à revisiter leurs produits (avec la marque Milka du même groupe, Kraftfoods). Sonia Verguet, en maîtresse d’œuvre, les a aidés à réaliser la maquette d’une ville imaginaire. Le résultat : packaging et papiers d’emballage revisités, tablettes déstructurées pour une ambiance urban choco ludique ! La collaboration se poursuit cette année, puisque les enfants apprendront à faire des moulages et concocteront un livre de recettes autour du chocolat, à paraître en juin. www.soniaverguet.com
Le chocolat offre ainsi une chance aux artisans de tester de nouveaux terrains gustatifs, aux designers culinaires de toucher à l’excellence créative et aux consommateurs de bousculer leurs palais sans entacher leur plaisir.
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DOSSIER / LE CHOCOLAT
Photo : Jean-Claude Amiel
LA FÈVE & LE PATISSIER Par Flora-Lyse Mbella
NATIF DE SCHIRMECK, ANCIEN CHEF PÂTISSIER DU PRESTIGIEUX CRILLON DÉSORMAIS CONSULTANT, FORMATEUR ET AUTEUR À SUCCÈS, CHRISTOPHE FELDER N’OUBLIE NI SES RACINES ET LES VALEURS QUI DIRIGENT SA VIE, LE TRAVAIL, LE PLAISIR ET LE PARTAGE, NI LA GOURMANDISE QUI L’ANIME.
Le chocolat et Christophe Felder, c’est une grande histoire. « Pour la pâtisserie, j’aime tout travailler, mais le chocolat est particulièrement sympa. » Tout d’abord, et c’est important pour ce chef qui aime partager, tout le monde aime le chocolat, à de rares exceptions. Qu’il soit noir, au lait, voire blanc, tout le monde y trouve son compte. Le chocolat peut incarner ou se marier avec chacune des quatre saveurs principales (sucré, amer, acide et salé), ce qui le rend vraiment universel. « Si vous recevez et que vous faites un dessert au chocolat, vous êtes assuré de faire un tabac. » Deuxième élément d’importance pour le professionnel : le chocolat est présent toute l’année. On a donc le temps de développer sa créativité. « Les bons fruits, ça ne dure
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que quatre à cinq semaines. On a à peine le temps de réussir le bon gâteau ou la bonne tarte à l’abricot qu’il n’est déjà plus là. Le chocolat reste fidèle. » Et on peut donc approfondir sa science. C’est d’ailleurs ce que fait Christophe Felder en ce moment : il prépare un « gros » livre sur le chocolat pour l’automne. Par « gros », entendez un pavé comparable à son Pâtisserie ! L’ultime référence, sorti l’année dernière et qui comportait plus de 200 recettes et 3200 photos. — Stimule la créativité Troisième élément : on peut faire plein de choses avec le chocolat. Gâteaux, mousses, décors, boissons, glaces… le chocolat est déclinable quasiment à l’infini, il stimule l’imagination des professionnels. Un
produit aussi protéiforme, c’est un vrai luxe. L’époque de Pâques est évidemment l’une des périodes propices pour le chocolat, que Christophe Felder voit davantage… au lait. « Le chocolat de Pâques, c’est surtout pour les enfants. Et leur chocolat à eux, il est au lait. La mode du chocolat noir, qui peut aller vers l’amer et dont la concentration en cacao dépasse les 70 ou 80%, c’est très récent, cela date d’une dizaine d’années. Pâques reste, pour moi, le moment où les enfants vont à la chasse aux lapins et aux œufs dans les jardins. Et rien de tel, pour eux, que du chocolat au lait ! » Car s’il est vrai que le chocolat noir possède ses puristes, voire ses intégristes, Christophe Felder relativise : « Vous avez déjà goûté des chocolats noirs bruts différents, juste comme ça, et vous avez pu les différencier ? Moi non, car c’est quasi impossible. Il faut qu’ils soient mélangés à de la crème ou dans un gâteau pour que, vraiment, on puisse sentir la différence au goût, observe-t-il. En les travaillant dans diverses recettes, on peut aussi les différencier. Chaque cacao, et donc chaque chocolat, réagit différemment. C’est aussi une de ses richesses, selon ses origines. Pour moi, le chocolat doit toujours rester synonyme de douceur » Soyez donc rassuré si vous n’aimez que le chocolat au lait…
“ J’AIME TOUT TRAVAILLER, MAIS LE CHOCOLAT EST PARTICULIÈREMENT SYMPA.”
De toute façon, si les plaques de chocolat poussaient telles quelles dans les arbres, ça se saurait : le chocolat est toujours un produit transformé... mais certains plus que d’autres, voilà tout. — Toujours dans la douceur Le principal, pour Christophe Felder, c’est de maîtriser le goût. Il ne doit être ni trop fort, ni trop faible, pas trop amer mais pas trop sucré. Et il est assez circonspect concernant les goûts un peu étranges qu’on veut parfois donner au chocolat : « Acheter des bonbons de chocolat aromatisés au basilic par exemple, même chez un chocolatier de qualité, c’est prendre un risque. Il faut que les chocolats soient très frais. Or, cette fraîcheur ne subsiste pas longtemps. Ces goûts s’éventent très rapidement, c’est l’affaire d’un ou deux jours, ils sont fragiles. Il vaut mieux une vraie bonne ganache ou, mieux, un praliné maison. Au moins, vous êtes sûr que le goût reste. » Car à l’époque de Pâques, même s’il ne passe plus son temps dans un laboratoire (c’est le nom de l’antre du pâtissier), Christophe Felder reste un professionnel qui aime partager et (se) faire plaisir. Sa madeleine de Proust pascale demeure le lamele, le petit agneau pascal trempé dans le chocolat, « mais du vrai chocolat, hein ! Fouetté et tout ! ». Et chaque année, il prépare lui même la farce de ses petits œufs. « J’en choisis de 6 à 7 cm de hauteur, je fabrique mon praliné maison et je les remplis. En principe, c’est pour les enfants mais il ne faut pas que ça reste à ma portée trop longtemps », dit-il avec un sourire éloquent… et très gourmand. Derniers livres parus : Pièce unique et Mes p’tits choux, éditions de La Martinière L’école de pâtisserie Christophe Felder dispense des cours à Paris et à l’Hôtel Suisse à Strasbourg www.christophefelder.com
SUCETTES CHOCOLAT À L’ANIS Pour 8 sucettes - Temps de préparation : 20 minutes - Temps de cuisson : 4 minutes Ingrédients - 50 g de chocolat noir à 60 ou 70 % de cacao - 120 g de miel - 120 g de sucre semoule - 15 g de beurre - 4 bâtons de réglisse (ou tout simplement des piques à brochettes) - quelques pincées d’anis en grains Procédé Préparez tous vos ingrédients. Hachez finement le chocolat. Dans une casserole à fond épais, versez le miel liquide et portez-le à ébullition avant d’ajouter le sucre. Lorsque le mélange arrive à ébullition, laissez cuire durant 4 minutes environ. Pour vérifier la cuisson, versez quelques gouttes de caramel dans un bol rempli d’eau froide et de glaçons. Le caramel doit être assez cassant. À la fin de la cuisson, incorporez 8 gouttes de jus de citron puis le chocolat préalablement haché, et enfin le beurre. Mélangez le tout à l’aide d’une cuillère en bois. Lorsque tous les ingrédients sont bien incorporés, formez des disques de caramel à l’aide d’une cuillère à soupe
sur une feuille de papier sulfurisé (ou sur une surface antiadhésive), en prenant soin de bien les espacer, car il faut appliquer un bâton de réglisse ou une pique en bois dans chaque sucette. Posez un bâton coupé en deux sur chaque sucette et parsemez quelques graines d’anis. Laissez bien refroidir avant de les décoller. Astuce : rien ne vous empêche de réaliser plus de sucettes et de les emballer individuellement dans du papier cellophane, ce qui facilitera la conservation.
Recette extraite de Pâtisserie ! L’ultime référence de Christophe Felder, éditions de la Martinière Photos : Jean-Claude Amiel Stylisme : Sandrine Giacobetti
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DOSSIER / LE CHOCOLAT « quel goût pourraient avoir ces couleurs ». Pour Pâques, il prévoit une gamme d’œufs au chocolat goût rhubarbe, passion, mangue, un crocodile portant des œufs et même des lapins amoureux. De quoi satisfaire toutes les bouches et tous les imaginaires. (C.B.) Jacques Bockel, chocolatier créateur 10, rue du Vieux Marché aux Poissons www.planet-chocolate.com
Chaque année, le pâtissier se retrouve quasiment dans la peau d’un couturier : « C’est une vraie collection que je crée à chaque fois. En fonction de mon humeur, en fonction des accessoires à ma portée aussi. Par exemple, cette année, il y aura beaucoup de plumes très colorées. Je revendique ce côté artistique assez jubilatoire. » Attention cependant. Rien n’est laissé au hasard. La technique qui permet toutes ces créations est irréprochable. Parce que, comme beaucoup de pâtissiers, Jean-Claude Ziegler adore travailler le chocolat et approfondit ses connaissances chaque année, toute l’année. « Il permet tout », sourit ce styliste de la gourmandise. (F.L.M.) Jean-Claude Ziegler Pâtissier et chocolatier 23, avenue de la Forêt Noire 03 88 61 45 95 - www.ziegler-jc.com
DANS TOUS S E S É TAT S AVEC PLUS DE 50 VARIÉTÉS DE TABLETTES DE CHOCOLAT, DES PLUS CLASSIQUES À L’EXPLORATION DES PARFUMS BARBE À PAPA, ORANGE OU ROSE, JACQUES BOCKEL LAISSE S’EXPRIMER UNE CRÉATIVITÉ DÉBORDANTE. Il y a ceux qui vénèrent leurs tablettes à pomme, et ceux qui les mangent. Jacques Bockel, créateur chocolatier depuis 1985, avoue avoir des « idées saugrenues ». Son premier coup de génie ? « Le chocolat dans tous ses ébats », marque déposée qui lui a assuré son premier gros succès en 2000. L’idée ? Une collection de huit saynètes érotiques inspirées par le Kamasatra alliant humour et coquineries. Jacques Bockel déborde d’idées et se considère comme un écrivain. Il explique : « Je me retrouve face à une page blanche et le déclic arrive. À chaque fois que je termine un chocolat, c’est comme si je terminais un livre. Mes créations sont liées à des événements personnels, mais aussi à des voyages que j’ai pu faire. » On retrouve donc beaucoup d’exotisme dans les parfums de certains chocolats, des notes épicées et des alliances étonnantes. Jacques Bockel et son équipe sont les créateurs du chocolat amandes/fleur de sel, qui a gagné le premier prix du salon du chocolat en 2007, et les inventeurs de plus de 1000 moules spéciaux. Pour les artistes en herbe, il existe même des crayons de couleur au chocolat. Une idée suggérée par le chocolatier qui, en regardant un arc-en-ciel, s’est demandé
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LE PRINTEMPS DE PÂQUES JEAN-CLAUDE ZIEGLER EST UN JOUEUR. COULEURS, FORMES : POUR CE CRÉATIF, PÂQUES, C’EST LE MOMENT OÙ SONNE L’HEURE DE LA RÉCRÉ APRÈS LES FRIMAS DE L’HIVER. LE RETOUR DE LA LUMIÈRE ET DU SOLEIL INSPIRE LE PÂTISSIER, QUI SE PERMET LE LUXE D’IMPROVISER. « Pâques, c’est la période idéale. Le retour des fruits, le début des fraises, de la rhubarbe, etc. On peut aussi oser plein de choses : la tradition est moins présente qu’à Noël. » Jean-Claude Ziegler n’oublie pas tout de même les œufs, les lapins et les cocottes, typiques de cette fête. « Je les interprète à ma façon. Ils sont plus ou moins grands. Je peux les confectionner dans différentes poses et différentes tenues. Le lapin peut être pensif, allongé, jardinier, écolier, golfeur, etc... Les possibilités sont quasi infinies. » Pour créer ces lapins différents, Jean-Claude Ziegler joue avec les couleurs de chocolat. « J’aime les couleurs chaudes et un peu flashy : le rose, l’orange, le rouge, le jaune, le vert. On colore le beurre de cacao, on rajoute des feuilles d’or ou de la poudre scintillante. C’est ludique. » Les lapins sont la plupart du temps au chocolat au lait (environ 70% des ventes, plébiscite pour les enfants) et les œufs sont proposés dans toutes les tailles. Cependant, seuls les plus petits sont fourrés.
DUO GAGNANT
C’était leur première collaboration, et l’un d’entre eux n’est même pas spécialisé dans l’agro-alimentaire. Il n’empêche : début février, le duo formé par Nicolas Multon, chef pâtissier de l’Arnsbourg à Baerenthal, et le Strasbourgeois Vincent Minery, designer industriel habitué de nos pages*, a coiffé au poteau les designers culinaires patentés venus participer au premier Trophée Chef & Designer du Gourmet by Sirha Genève, le salon international de pâtisserie. Les deux complices ont impressionné l’exigeant jury, co-présidé par le Champion du Monde de la pâtisserie Philippe Rigollot et Philippe Guignard, et ont cumulé 148 points sur un maximum de 150. Et comme l’un des deux thèmes imposés aux compétiteurs était « Tout choco », nous ne pouvions que leur rendre hommage dans ce dossier ! (S.D.) * Souvenez-vous de ses cuisines de plein air, dans notre numéro 10
Vincent Minery www.innovation-in-design.com Nicolas Multon : restaurant l’Arnsbourg à Baerenthal (57)
LES TRÉSORS DE LA POSTE CAROLINE VAN MAENEN VOULAIT UN DESSERT ORIGINAL POUR MUSCLER SA CARTE. ELLE VOULAIT DU CHOCOLAT, MAIS PAS N’IMPORTE LEQUEL. RÉSULTAT : C’EST INÉDIT, SAVOUREUX, ÉVEILLE LES SENS ET AIGUISE LA CURIOSITÉ. BANCO ! Elle aime le chocolat. Noir. Aromatique. Amer. Rare. Caroline Van Maenen aime le chocolat comme on aime le vin : c’est un objet de dégustation. La patronne du Relais de la Poste en voulait à la carte, à sa manière et dans sa démarche : élégante et inédite. Elle voulait une perle, un dessert précieux et délicat, sans esbroufe mais dont les clients se souviendront. Grâce au travail mené avec l’aide d’un consultant chocolatier, le Voyage autour des terroirs de cacaos aromatiques figure désormais à la carte du Relais de la Poste, qui a conservé son étoile reconquise l’année dernière. Toujours aussi exigeante, avant de rendre le dernier arbitrage, Caroline Van Maenen a soumis son dessert à un public implacable et sans tabou : deux classes d’enfants de 9 ans, lors de la semaine du goût. « Quand l’une m’a dit “Madame, ça a le même goût que mon croissant aux amandes ce matin” ou l’autre m’a lancé “Madame, ça sent comme mon carambar” en parlant de ces morceaux de chocolat qu’ils avaient en main, je me suis dit que c’était gagné », sourit-elle. Le voyage comporte quatre origines de cacaos grands crus sélectionnés au Pérou, en Equateur, au Venezuela et à Madagascar. Au client de choisir comment il préfère goûter les uns et les autres : mousseux, crémeux, moelleux ou sous forme de glace grâce à un petit carton. Sur la carte des desserts, chaque origine géographique est précisée, les caractéristiques organoleptiques, autrement dit les saveurs, aussi. Certains ont des notes florales, d’autres d’amandes, de café ou de caramel (cf. le carambar), voire de fruits rouges ! On parle bien de chocolat. Hé oui, les clients du Relais de la Poste en sont friands. (F.L.M.) Le Relais de la Poste 21, rue du Général de Gaulle à La Wantzenau 03 88 59 24 80 www.relais-poste.com
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DOSSIER / LE CHOCOLAT
DÉGUSTER SANS ENGLOUTIR Par Flora-Lyse Mbella
OUI, IL Y AURA DES ŒUFS, DES LAPINS, DES COCOTTES DE TOUTES LES TAILLES ET DES FRITURES. LA TENTATION SERA PARTOUT. NON, CE N’EST PAS GRAVE DE MANGER DU CHOCOLAT. QUEL QU’IL SOIT. LE TOUT, C’EST DE SAVOIR LEQUEL ET COMMENT. THIERRY MULHAUPT NOUS EXPLIQUE SA VISION.
l’allégé ou le beurre par de la margarine, je leur dis non. La saveur ne souffre pas de compromis. En revanche, si la peur de prendre du poids est là ou que la santé l’exige, je réponds MLM : Mange La Moitié. » L’excès est toujours mauvais. Dans son ouvrage, il évoque une habitude alimentaire pour le moins insolite : il jeûne un jour par semaine. Pas d’aliment solide, juste 3 litres de liquide (jus de fruits dilués et bouillons). À faire uniquement sous la surveillance d’un médecin.
C’est un des meilleurs pâtissiers de sa génération, présent à Strasbourg et Colmar… et dans le monde puisqu’à l’heure où nous l’avons interrogé, il se préparait à dispenser son savoir dans l’une des meilleures écoles de pâtisserie du monde, la French Pastry School de Chicago, où il exposera, pendant quatre jours, le chocolat à un public de professionnels. « Le sucré (…) contribue à rendre la vie plus douce », explique Thierry Mulhaupt dans son livre Au grand bonheur des desserts. Un chapitre rédigé avec un cardiologue parle de « l’art du bien manger pour bien vivre ». La meilleure option, c’est de choisir des produits de grande qualité et de se modérer sur les quantités : « Quand, dans mes cours au labo [à Mundolsheim, ndlr], certaines personnes me demandent si elles peuvent remplacer la crème par de
— Plaisir et modération Le chocolat n’est pas un aliment minceur, mais sa réputation d’anti-dépresseur est loin d’être usurpée. Le beurre de cacao est bourré de graisses insaturées, bonnes pour le fonctionnement du corps, en particulier du cerveau. Il contient des polyphénols, bénéfiques pour le système cardiovasculaire. « Il vaut mieux consommer du chocolat de qualité, avec du cacao et du beurre de cacao à la hauteur. Je prends toujours l’exemple du vin. Que ce soit du Mouton-Rotschild ou un très bas-degamme, on a toujours 100% de jus de raisin. Pour le chocolat, c’est pareil. On a toujours du cacao, du beurre de cacao et du sucre. C’est la qualité qui change tout et qui peut apporter beaucoup, si on n’abuse pas. Il faut que le maître-mot reste le plaisir, mais contrôlé. »
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Pour autant, certains, comme les diabétiques, ne peuvent pas déguster le chocolat tel quel. Pour eux, les chocolatiers ont réagi. Thierry Mulhaupt et la pâtisserie Heiligenstein fabriquent du chocolat sans sucre, remplacé par du maltitol. Attention aux excès là aussi, le maltitol a des effets laxatifs. Heiligenstein propose une gamme complète, Thierry Mulhaupt du chocolat noir et du chocolat au lait. Mais qu’en est-il du goût ? « La saveur est vraiment proche de celle du chocolat traditionnel. On peut vraiment se régaler avec », assure le pâtissier. Il faut toujours tenter. Thierry Mulhaupt, Au grand bonheur des desserts, éditions Stanislas Thierry Mulhaupt Pâtisserie 18, rue du Vieux Marché aux Poissons 03 88 23 15 02 Épice et chocolat (Thierry Mulhaupt) 5, rue du Temple Neuf 03 88 32 43 80 www.mulhaupt.fr Pâtisserie Heiligenstein 20, rue Kuhn à Strasbourg 03 88 32 01 86 www.patisserie-heiligenstein.fr
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DOSSIER / LE CHOCOLAT
Illustration Jérôme Laufer
CAKAO KULTURE
FASHION WEEK SUR LE CATWALK, ON VOIT BIEN TROP SOUVENT DES FEMMES FILIFORMES PRÉSENTER DES VÊTEMENTS TROP CHERS. SUR LE RABBITWALK DE LA PÂTISSERIE NAEGEL, C’EST TOUT AUTRE CHOSE : DES LAPINS DODUS DÉFILENT AVEC DES VÊTEMENTS À CROQUER. FAÎTES-VOUS PLAISIR. Un tapis rouge, des projecteurs, des lapins en chocolat présentant la collection de Pâques en pâte d’amande... Ça se passe dans la vitrine de la maison Naegel pour la période pascale. En coulisses, à quelques semaines du défilé, c’est déjà l’excitation. On assemble les œufs pour former les lapins et on façonne à la main les vêtements dessinés par la fille de Pierre Naegel, étudiante en mode à Paris. Marylène Heissler, responsable de la pâtisserie, nous met l’eau à l’à bouche : « On pourra tout dévorer, sauf les oreilles. Il y aura des filles et des garçons. Les uns porteront des chapeaux, des lunettes, les autres des robes, des maillots de bains. Le lapin
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traditionnel qui lit le journal aura cette fois son journal monté en chapeau sur sa tête en chocolat. Il y aura cinq ou six modèles. » Et pourquoi pas des sacs à mains inspirés des grandes maisons de couture ? La pâtisserie Naegel vous réserve des surprises. Une innovation dans l’air du temps et construite sur l’histoire de la maison lancée en 1927 par Eugène Naegel. Tradition et créativité font donc bon ménage. Maryline Heissler explique : « On conserve les idées qui ont fondé la réputation de la maison. Nous ne sommes pas pour ce genre de pâtisserie qui perd tout son sens dans des fioritures inutiles. On a cette conception des beaux gâteaux, des entremets gourmands bien décorés, qui donnent envie aux gens d’y goûter et de les adopter. » La fashion week de la maison Naegel, ce sont des lapins au goût unique et aux accessoires tendance. Une idée gourmande et futée. (C.B.) Naegel, pâtissier et traiteur 9, rue des Orfèvres maison-naegel.com
PRÉSENTER UNE NOUVELLE FOIS LE SAVOIR-FAIRE DU CHOCOLATIER STÉPHANE GROSS ET DE SA MARQUE DÉCLINAISON CHOCOLAT SANS PRENDRE LE RISQUE DE SE RÉPÉTER EST UNE CHOSE PLUTÔT AISÉE, TANT ELLE SE RENOUVELLE ! Plus artiste qu’artisan, cet amoureux de perles noires a fait connaître ces dernières années quelques changements de stratégie, pour se concentrer sur une seule boutiqueécrin nichée à l’entrée de la Grand’rue. Si le produit phare de la griffe choco reste incontestablement le coffret dégustation, de 4 à 36 pièces, Stéphane Gross n’en finit pas de livrer de nouvelles idées savoureuses. On a vu naître en deux ans cartes de crédit à croquer, puzzles gourmands, cartes postales à personnaliser et autres CD tout choco. Et comme il est un révolutionnaire du choc’, il propose son canard au chocolat blanc ou noir paré d’une tenue de camouflage à l’effigie du « Che ». Il affirme aussi son engagement éco-responsable, du choix des matières premières jusqu’au processus de fabrication. Depuis le 1er janvier, les fruits sont ainsi confits à l’eau de source et sans soufre. Sa gamme ultra intense Cakao Cult n’est pas en reste puisque ses cacaos (75%) bénéficient d’une fermentation et torréfaction à basse température permettant d’exalter l’organoleptique des chocolats. La fève royale Criollo choisie pour cette gamme est de loin la plus exclusive : elle permet de conserver la puissance en goût tout en limitant certaines amertumes qui pourraient altérer sa saveur. Un voyage cinq étoiles vers de nouveaux territoires gustatifs qui se poursuivra dans les mois à venir… Patience ! (C.L.) Déclinaison Chocolat 105, Grand’rue - 03 88 32 90 56 www.declinaison-chocolat.eu
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DOSSIER / LE CHOCOLAT
UNE PEAU À CROQUER
Par Cécile Becker Illustrations Laurence Bentz
CONSOMMER DU CHOCOLAT SANS PRENDRE UN GRAMME ? ON EN A TOUS RÊVÉ, LES ESTHÉTICIENNES À LA POINTE DES TENDANCES BEAUTÉ L’ONT FAIT. ZUT ! A TESTÉ POUR VOUS LE MASSAGE AU CHOCOLAT.
Quelques carreaux de chocolat, une petite mousse, un fondant… Mmmh… Quelques minutes de bonheur assorties d’une bonne dose de calories et de culpabilité. Les gourmands peuvent aujourd’hui pousser le vice, sans risque pour la ligne, grâce au massage au chocolat. À Strasbourg, peu d’instituts le proposent. Métamorphose, lui, le fait depuis cinq ans, conduit par la malicieuse Sophie Moureaux. Ouvert depuis 20 ans tout rond, Métamorphose a été métamorphosé puisque tout a été rénové pour un aménagement cosy. Sophie m’accueille avec, pour maître-mot, la confiance : « Prête pour l’expérience ? » Allons-y. Dans une pièce feutrée à la décoration chaleureuse, une petite musique participe à l’ambiance apaisante. Un peu intimidée, je m’installe sur une table de massage chauffée, guidée par la voix douce et le sourire de Sophie. Je me demande d’abord quelles sont les vertus de ce massage. « Le modelage au chocolat a des vertus
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autant physique que psychique, expliquet-elle. D’abord, les oligo-élements et les magnésium permettent de décontracter les muscles, la vitamine E hydrate la peau, l’adoucit et la rajeunit, les anti-oxydants stimulent la circulation sanguine. Et puis bien sûr, les arômes dégagés procurent une sensation de bonheur. » Ajoutez à cela les gestes du massage et le chocolat appliqué légèrement chaud sur la peau, c’est un délice. Sophie commence par le bas du corps, les pieds, les jambes, pour masser ensuite le haut du corps. Luxe, calme et volupté… La préparation fond dans un bol à l’aide d’une bougie, les effluves commencent à me chatouiller les narines. Est-ce bien le chocolat que l’on connaît ? « On peut manger la base chocolatée, c’est le chocolat habituel, sauf qu’il n’est pas sucré. J’y ajoute de l’huile d’amande douce pour que les mains glissent sur la peau. L’huile, par contre, n’est pas comestible. » Gourmands, ne vous y risquez pas ! D’ailleurs, ce sont
souvent des consommateurs de chocolat qui demandent ce type de soin, autant des femmes que des hommes désireux de bien-être. Après plus d’une heure de soin, Sophie m’enveloppe dans des serviettes et me laisse me relaxer pendant un quart d’heure. Je m’assoupis légèrement. Le corps coloré et reposé est ensuite lavé, et là : découverte ! Ma peau d’ordinaire assez sèche a complètement changé d’aspect et de texture. Cerise sur le gâteau, une surprise m’attend à l’accueil ! Dehors aussi : des rayons de soleil ! Il ne m’en fallait pas plus pour me sentir légère comme une plume. Une gourmandise sans risque. Miam. Institut de beauté Métamorphose, 7, rue du Jeu des Enfants 03 88 22 23 51 www.institut-metamorphose.fr
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L’ANNEXE
Un lieu de vie esthétique qui s’accorde avec l’environnement extérieur sans contrainte aucune. C’était l’idée de Julien Rhinn il y a quatre ans. Depuis, l’idée s’est transformée en pool house, en studio aménagé, en chambre d’amis et même en bureau. Un module contemporain qui forme une extension de l’habitation intérieure. Sa société Rhinn Paysage en a même fait une marque : Kabinn. « Quand la Kabinn sort de l’atelier, elle est prête à l’emploi, explique Julien Rhinn. On l’assemble, on l’amène sur place, on la pose, on l’intègre à l’espace, on la branche et c’est bon. » Un concept qui a traversé la sphère des particuliers et convainc puisque Heavent, le rendez-vous des professionnels de l’événementiel, lui a discerné le prix de l’élégance. Julien Rhinn pose donc aujourd’hui sa Kabinn dans les salons, les festivals et crée même des villages éphémères sur des circuits de Formule 1. Les professionnels apprécient ce moyen de s’agrandir et de s’approprier l’espace d’une manière originale. Mais Rhinn Paysage va encore plus loin en s’attaquant au marché de l’hôtellerie : « Après ce succès retentissant, c’était la troisième étape. Les hôtels qui ont
des espaces verts et souhaitent proposer des nouveautés à leurs clients, tout en augmentant leur capacité d’accueil, ont été séduits par l’idée. » Kabinn est aussi respectueuse de l’environnement puisque ces lieux de vie intègrent les normes basse consommation : la toiture est végétalisée et les parois en bois ventilées. C’est simple, rapide et design. Rhinn Paysage s’occupe même de la partie aménagement intérieur avec son département Carte Blanche. Mais Julien Rhinn veut aller plus loin et part à l’assaut de la région du sud où il travaille déjà grâce à la confiance d’Alsaciens qui y possèdent une maison de vacances. Mieux, il projette de s’exporter à Dubaï. Une entreprise florissante qui envisage désormais de réunir les pôles Rhinn Paysage, Kabinn et Carte Blanche sous un même nom : Signe extérieur by Julien Rhinn, histoire d’emmener « la marque très haut et partout ». L’ambition comme remède à la crise. Rhinn Paysage 15, quai Kléber www.paysage-julien-rhinn.com
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B.A.
d’art, tous réalisés par des artistes strasbourgeois, qu’ils vendront au profit de cet organisme. On y trouvera beaucoup de toiles, des bijoux de la designer Géraldine Husson et quelques belles pièces du joaillier créateur Eric Humbert. Vous avez maintenant une excellente raison de vous faire plaisir ! Vente Unicef, le 12 mai au grand Hôtel 12, place de la Gare www.lovely-surprise.com www.le-grand-hotel.com
A FLAT IS BORN
OUVERTURE
Charlotte et Cyrille se sont rencontrées sur les bancs de Camondo, école parisienne réputée et spécialisée en architecture intérieure et design. Des affinités électives, une année sabbatique à l’étranger et un enfant plus tard, ils posent leurs valises à Strasbourg, dans un vaste et lumineux espace aux accents new-yorkais du quartier de la Krutenau. Ces jeunes trentenaires viennent d’ouvrir le tout frais Flat Concept Store, consacré à un design clair et à des marques dans l’air du temps, comme l’éditeur scandinave Muuto ou les frenchy et audacieux Moustache, éditeurs de designers stars comme Inga Sempé ou Matali Crasset… Un lieu prometteur et global qui possède aussi un bureau d’études spécialisé dans l’aménagement et la décoration pour particuliers ou lieux professionnels ainsi qu’un shop Internet. Côté objets, vous y trouverez une belle sélection d’objets pointus comme la verrerie gracile de Laurence Brabant, les bijoux de créatrices locales comme Noémie Pichon ou Géraldine Husson, les meubles aux accents vintage de la marque Laurette ou encore les canapés bio de GreenSofa. On y trouve même un beau bike de leurs voisins Vélojob ! Un lieu work in progress qui nous promet de bien jolies surprises dans les mois à venir, avec des expos photos ou de graphisme… De quoi nous pousser allégrement vers le quartier de la Krutenau, qui nous plaît déjà tant ! (M.C.D)
TH E G O O D L IF E À L A F R ANÇAISE
—— T-SHIRTS, ÉDITION LIMITÉE SÉRIGRAPHIÉ
——
Flat Concept Store 21, rue de la Krutenau www.flatconceptstore.com
DESIGN
ARE YOU READY FOR… ?
Accessoire Incase
Comme toujours, on se la joue très design chez BeMac. La boutique accueille ce printemps sept nouvelles marques d’accessoires hightech très tendance. Jeunes, novatrices, dynamiques, elles rivalisent d’ingéniosité pour proposer des matières toujours plus légères et efficaces. La gamme Incase fait ainsi des merveilles pour protéger vos téléphones, ordinateurs portables et autres gadgets des potentielles blessures. Et on peut désormais garder son iPod Nano au poignet grâce à la célèbre montre Hex. Autant de produits et d’accessoires à se mettre sous la dent (et dans son sac) très rapidement : soyez sur les rangs. (M.V.) BeMac 14b, rue de la Mésange - www.bemac.fr
WESTGATEPARK.FR
Photo : Preview
LIFESTYLE ZUT ! ART DE VIVRE
PLIONS, PAUVRES PÊCHEURS ! Ça a l’air simple comme ça, l’origami : on prend une feuille, on la plie en six et le tour est joué. Sauf que nous ne sommes pas tous des génies, malheureusement. Pour la Fête de la nature japonaise (jour de Midori), la boutique Midori ouvre ses portes sur des expositions de calligraphies, de photographies ou de patchwork, des animations et des initiations à l’arrangement floral et à l’origami. Vous en ressortirez maître de la feuille de papier et probablement les bras chargés des produits zen que propose la boutique. Parce que l’art de vivre japonais, c’est la quiétude de l’esprit et le raffinement de la simplicité. (C.B.) Midori fête Midori, le 28 avril de 10h à 18h 51, rue de Zurich www.midori-boutique.com
A U M Pour redonner de l’énergie à son corps (et son esprit) épuisé par un long hiver, rien ne vaut le yoga… Pour ceux et celles qui souhaitent s’y mettre, le centre Yogamoves, installé en lieu et place du mythique restaurant Au coin dufeu, est désormais une institution incontournable. Dans un espace qui respire le calme et la sérénité, il propose différentes techniques de relaxation pour allier sport et bien-être. Le centre est multistyle et propose une vingtaine de cours de yoga, adaptés aux envies, besoins et niveaux de chacun. La diversité du programme fait incontestablement sa force. L’équipe de professeurs, qui entretiennent tous une relation forte avec cette discipline, vous font ainsi découvrir,
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BIEN-ÊTRE
entre autres, le classique Hatha Yoga, centré sur la relaxation et le calme, le Power Vinyasa Yoga pour sculpter et énergiser le corps, le Yoga Ashtanga, dynamique, tonifiant et vivifiant et également le yoga pour enfants, qu’on peut désormais initier dès le plus jeune âge. Et oui ! Preuve qu’on peut aussi aborder cette activité de manière ludique. Autre point fort, les cours sont dispensés à différents moments de la journée : les membres peuvent ainsi venir librement et et quand ils le souhaitent, en fonction de leur emploi du temps. Alors, vous attendez quoi ? (M.V.) Yogamoves 10, rue de la Râpe - 03 88 23 64 02 www.yogamoves.fr
Hôtel contemporain de luxe situé au coeur du quartier historique de la ville de Colmar
MANAA Mise À Niveau Arts Appliqués
Groupe-com.com | conception Press-Agrum.com
Un tremplin vers l’art et les métiers du design
BTS Design de Mode Textile et Environnement option Mode
Devenez styliste et accédez à l’univers de la mode www.hotelquatorze.com
ORT STRASBOURG Tél. 03 88 76 74 76 www.strasbourg.ort.asso.fr
LIFESTYLE ZUT !
D O L C E VITRUM CUISINE
Ne dit-on pas que la cuisine italienne est l’une des meilleures du monde ? Chez Arte et Cucine, elle ne se déguste pas dans l’assiette mais on peut l’admirer dans sa conception d’exception. Le show-room strasbourgeois d’ameublement et mobilier haut de gamme présente Valcucine, le cuisiniste éco-design italien aux prouesses technologiques et aux combinaisons infinies. Avec son programme Artematica Vitrum, il transcende les codes de la cuisine pour en faire un véritable espace à vivre, tout en conservant la simplicité formelle et la pureté des lignes de la marque. La grande polyvalence des modèles permet de créer une cuisine personnalisée qui parvient à satisfaire tous les goûts et à refléter tous les styles de vie. Grâce à une technique sophistiquée, il est ainsi possible de reproduire des œuvres graphiques et picturales sur les façades en verre de la structure. Mamma Mia, une vraie révolution ! (C.L) Valcucine chez Arte et Cucine 7, quai des Bateliers - 03 90 23 93 88 www.valcucine.com/fr
SOCIÉTÉ
Changer de regard Voilà une bien belle initiative. À l’occasion de la Semaine du handicap, le Conseil général du Bas-Rhin propose toute une série de manifestations (conférences, discussions, projections, animations…) destinées aux personnes en situation de handicap mais aussi au tout public, pour lui permettre de mieux appréhender le quotidien de ses concitoyens. Sans commisération, simplement parce qu’il est nécessaire de comprendre pour vivre ensemble et construire un projet de société. Ainsi, le C.G. installe à l’Hôtel du département une black box : un appartement témoin reconstitué dans une boîte noire, où les visiteurs se mettront dans la situation de personnes en déficience visuelle. On leur proposera diverses activités : peinture, concerts, ateliers odorants… Nul doute que le succès d’Intouchables incitera le public à venir nombreux. (S.D.) Une semaine pour changer de regard sur le handicap du 10 au 17 avril dans tout le Bas-Rhin Black Box, jusqu’au 6 mai à l’Hôtel du département www.bas-rhin.fr
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RUE DE ZURICH…
À LA KRUTENAU ! Envie d’un intérieur zen ? Invitez le Japon chez vous…
Décoration Arts de la table Arts traditionnels Vêtements Encens Thé Idées cadeaux
ATELIERS Langue japonaise / Origami – pliages en papier Calligraphie et sumi-e / Furoshiki – emballages en tissu Ikebana – art floral / Cérémonie du thé 51, rue de Zurich • +33 (0)9 81 07 20 90 www.midori-boutique.com
Optique de la Krutenau 50 rue de Zurich - STRASBOURG Tél. 09 64 49 89 74 optiquedelakrutenau@gmail.com
LIFESTYLE ZUT !
DESIGN
VIVRE D’EAU FRAÎCHE On ne vous le dira jamais assez : rien ne sert d’acheter des bouteilles d’eau, l’eau de votre robinet est tout aussi bonne. À Strasbourg, elle provient de la nappe phréatique rhénane. Et si elle est légèrement chlorée (c’est tout à fait normal et sans danger), elle est aussi régulièrement contrôlée, donc sans risque. Notez bien : l’eau du robinet est 100 à 300 fois moins chère que l’eau en bouteille et évite bien des pollutions inutiles induites par les emballages. D’ailleurs, la Ville incite à sa consommation en sortant une carafe intitulée Eau de Strasbourg, designée par Paul Menand. Et puisque vous êtes écolos, et économes, enfourchez votre vélo et venez récupérer un exemplaire gratuit sur la place Kléber le 22 mars, jour du lancement. Et dans un souci d’économie du trésor qu’est l’eau, vous pouvez aussi aller plus loin en faisant votre petit pipi du matin sous la douche, c’est tout de même 10 litres d’eau économisés. Merci qui ? (C.B.) Carafe L’eau de Strasbourg, lancement le 22 mars place Kléber
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So stylish
DESIGN
Ils achètent, vendent, louent, rénovent… Le principe : récupérer du vieux mobilier pour lui donner une seconde vie. Détournement, relooking, transformation : tous les moyens sont bons ! Un concept à découvrir avec Prélude, leur expo à leur atelier de Handschuheim (67), avec des objets revisités par une douzaine de designers installés entre Strasbourg, Reims, Lyon ou Paris. (F.T.) Prélude, exposition du 31 mars au 8 avril à l’Atelier des Gentlemen Designers www.gentlemendesigners.fr
T’AS LE LOOK, COCO !
DESIGN
Vous vous souvenez de leurs napperons en silicone ? Les deux designers Frédéric Fraysse et Ludovic Brunet et leur responsable technique Tony Verdet de l’agence Coco&Co viennent présenter leurs tables basses et leurs luminaires à Strasbourg. On peut apprécier et acheter leur travail chez Pêle Mêle, the design place to be. Tables cubiques, lampes aux lignes très fines, bougies à ombres chinoises : des formes simples, amusantes et colorées fabriquées en France et sans prétention aucune. (C.B.) Coco&Co chez Pêle Mêle 9, rue des Veaux - www.pelemele.eu
> 7 000 arbres de plus en 5 ans
Welcome Byzance - photo : P. Bogner
litĂŠ a u Q ville de
LIFESTYLE ZUT ! Une boutique sélectionnée par CommerceDesignLuxembourg
Boutiques & design
14 CIEL e
HÔTELLERIE
Niché au cœur du quartier historique de Colmar, l’Hôtel Quatorze est l’endroit parfait pour les adeptes des haltes contemporaines et luxueuses. Ce quatre étoiles raffiné, doté d’un bar lounge et d’un espace outdoor, est composé de 13 chambres et suites bénéficiant toutes d’une technologie high tech. Dans l’espace de détente avec hammam et sauna, vous découvrirez aussi les produits de soin de la très trendy marque Aesop aux arômes si exquis. Le mobilier, un mélange harmonieux de pièces signées par de grandes signatures du design comme Eames, Prouvé, Paulin ou les frères Bouroullec, inscrit ses lignes parfaites dans l’écrin immaculé. Les propriétaires, qui ont quitté Genève pour revenir s’installer en Alsace, ont créé un hôtel qui leur ressemble. Catherine, amatrice d’art et ancienne élève de prestigieuse École hôtelière de Lausanne, et Pascal, designer et graphiste, ont conjugués leurs talents pour orienter, de leur œil affuté, la décoration intérieure du Quatorze. L’endroit idéal pour inscrire les silhouettes élégantes aux teintes désaturées de l’artiste espagnol Alfonso Vallès ou les arbres longiligne de Nicolette Brunklaus. On notera aussi, dans la salle à manger, le bel impact graphique des rideaux à l’imprimé pied de coq surdimensionné de la marque de linge de maison Rouge du Rhin, ainsi qu’un petit corner dédié à la créatrice Mulhousienne Mérésine… Un vrai concept-hôtel comme on souhaiterait en découvrir plus souvent et qui s’enflamme dès ce printemps et une fois par mois au rythme d’un DJ invité… Pour en savoir plus, suivez Bar Quatorze sur Facebook. (M.C.D) Hôtel Quatorze - 14, rue des Augustins à Colmar 03 89 20 45 20 - www.hotelquatorze.com
AUTO
Pour mettre en valeur le travail entre professionnels du design et commerçants et encourager leurs collaborations, la CCI organise pour la première fois le concours CommerceDesignStrasbourg. Sorte de petit frère du Parcours du design, il se concentre sur les commerçants et laisse à son aîné la partie industrie. Le concept, inspiré par la ville de Montréal, fait participer autant un jury de professionnels que le grand public. Ainsi, parmi les participants, 20 commerces seront choisis par le jury fin mai et le public pourra ensuite élire son coup de cœur. Un concept tellement Zut ! que nous sommes partenaires de l’événement. Une belle manière de redécouvrir nos commerces sous le prisme du design. (C.B.) www.commercedesignstrasbourg.com
SUR LA ROUTE DE L’ART Et si une concession automobile prenait des allures de galerie, où de gigantesques œuvres viendraient côtoyer les innovations technologiques de la route ? Pour sa journée placée sous le signe de l’art, Lexus Strasbourg invite le 19 avril la charismatique Horéa et ses peintures abstraites, qui viendront habiller l’espace auto. Dans ce road show, ce sera également l’occasion de découvrir toute la gamme Full hybrid prête à rouler, qui en plus de ses lignes parfaites consomme peu et pollue moins. En fin de journée, à l’image d’un vernissage, les visiteurs de l’expo-auto seront conviés à un cocktail mêlant créativité, luxe et raffinement. À vos agendas. (C.L) Journée d’exception, le jeudi 19 avril à la concession Lexus Strasbourg 42, rue des Tuileries à Souffelweyersheim 03 90 22 14 14 www.groupehess.com
voiture gamme full hybrid
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DESIGN
thestyleoutlets.fr
grande *Par rapport au prix indicatif du fabricant • SàRL au Capital de 21.075.800€ - RCS 430 129 338 Paris
ouver ture
25
Avril
vOS maRqUeS PRéféRéeS à PRix RédUiTS de -30% à -70%* TOUTe L’année Roppenheim The Style Outlets est la nouvelle sensation shopping située à 30 minutes de Strasbourg. Toute l’année, les plus grandes marques vous proposent -30% à -70%* de réduction sur leurs collections de l’an passé. Un lieu unique, une expérience intense pour affirmer votre style, l’excellence en matière de shopping. Ouvert lundi-vendredi 10.00 - 19.00 et samedi 10.00 - 20.00 • Suivez-nous sur
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à 30 min. de strasbourg / A35 / dir. karlsruhe / sortie 56 roppenheim
DOSSIER / LE RACING
L’AN
ZÉRO Par Sébastien Ruffet ——— Photos Lucas Cournut
TORPILLÉ PAR PLUSIEURS ANNÉES DE GESTION SPORTIVE ET FINANCIÈRE PLUTÔT DOUTEUSES, LE RACING A TOUCHÉ LE FOND. PLUS D’ÉQUIPAGE, PLUS DE CAPITAINE : LE BATEAU PREND L’EAU DE TOUTES PARTS. LA MÉTAPHORE EST FACILE, MAIS LE TRAVAIL DES SCAPHANDRIERS L’EST BEAUCOUP MOINS.
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— Autour du stade d’entraînement, ils sont quelques-uns à continuer à commenter la situation du club. Les soirs de match, ils sont plusieurs milliers à endosser maillots, écharpes ou bonnets aux couleurs du Racing Club de Strasbourg. L’institution, le mythe est toujours en marche, et l’observateur extérieur qui reviendrait d’un exil de trois ans sans connexion Internet s’attendrait sans doute à une affiche de Ligue 2 ou de Ligue 1, le week-end venu. Et pourtant le club a chuté en CFA2, le 5e niveau français, après une cascade de défaites invraisemblables et un point de non-retour financier hérité d’un modèle économique bancal qui faisait de la vente des joueurs une condition majeure de l’équilibre des comptes. Cet appauvrissement de l’effectif va conduire le Racing à échouer dans toutes ses tentatives de montée ou de maintien (voir encadré), malgré le vivier exceptionnel que représente le 8e centre de formation de France. Une nuée de gamins en équipement arrive, justement. Ce sont les U13 du club [joueurs nés en 1999]. Stéphane Ehrhart est l’un des formateurs du club, et comme tous les autres éducateurs, il a gardé sa place. Le centre a perdu son agrément avec la perte du statut professionnel, mais l’association support et les collectivités ont tout mis en œuvre pour assurer le bon fonctionnement de la formation. « On a le même nombre de séances, le même contenu qu’avant, on continue de gagner beaucoup de tournois. La seule différence, c’est qu’on ne peut plus retenir les meilleurs jeunes avec des contrats. » Preuve de la qualité du travail effectué ici, les U14 [joueurs nés en 1998] ont été invités par le FC Barcelone pour un tournoi, et les U13, malgré une défaite 7-4 en amical, ont « mieux fait circuler le ballon que ceux du FC Sochaux ». Deux Références avec un grand R. Stéphane Ehrhart espère un rapide retour de l’équipe fanion vers de plus hautes sphères pour pouvoir garder les meilleurs éléments. « Ici, ils ont tout pour réussir,
mais c’est sûr qu’on ne pourra pas s’aligner si un jeune de 16-17 ans décroche un contrat ailleurs… » Toujours autant de pression Percer dans son club formateur, c’est une vraie fin en soi. Steven Keller, 20 ans dont dix passés au RCS, jouait déjà en CFA2 l’an passé. Avec l’équipe de réserve. Cette fois, il porte lui aussi les espoirs des supporters et ne se formalise pas de cette pression constante. « On doit être la seule équipe de CFA2 à avoir des supporters à l’entraînement. Il y a forcément un peu de pression, mais c’est bien, ça nous pousse. Et comme le championnat est loin d’être facile… » Une compétition bien curieuse pour le Racing. En attente de décisions fédérales au cours de l’été, le RCS traînera longtemps quelques matchs en retard. En début de saison, encore en construction avec 75% de l’effectif renouvelés, le club rencontrait des adversaires désireux de saisir leur chance. Mais depuis le regain de forme de l’automne et l’enchaînement des bons résultats (37 buts marqués pour 6 buts encaissés après 16 journées), la donne a changé depuis le début de 2012. « Les autres équipes ont repensé leur façon de jouer contre nous. Ils nous attendent et essayent de nous prendre en contre. On garde un public fantastique, mais le revers de la médaille, c’est que cette présence exacerbe les jalousies et l’agressivité de l’adversaire. » Et Steven de renchérir : « On doit faire le jeu, même à l’extérieur. Les autres équipes bloquent tout et il va pourtant falloir continuer à prendre des points, quand on voit Saint-Louis qui développe un beau football ou Vesoul qui s’accroche comme un bouledogue… Tout se jouera dans les cinq dernières journées. » Le vieux stade de la Meinau, sans rénovation depuis près de 30 ans, a été la cible des tags. L’ambiance qui y règne est particulière, entre souvenirs éternels et triste quotidien.
À l’automne, des supporters ont organisé eux-mêmes le nettoyage des tribunes, histoire de redonner un visage présentable à leur « cathédrale ». Réentendre le son du kop, vibrer un soir de grande affiche, voilà ce qui manque désormais à l’Alsace. Une poignée de minots et quelques grognards s’échinent à redonner une âme au football strasbourgeois, dans l’indifférence nationale et dans le doute régional. Comme un terrible aveu du séisme qui a tout balayé, François Keller conclut dans une formule lourde de sens : « Il faut qu’on se construise une histoire. » Parce que tout le reste, c’est du passé.
UNE INVRAISEMBLABLE CHUTE SPORTIVE La dernière saison en Ligue 1, en 2007-2008, commence bien. Après 27 journées, le RCS affiche 35 points, et vogue tranquillement vers le maintien. 11 journées et 11 défaites consécutives plus tard (un record à ce niveau, série en cours), Strasbourg filait en Ligue 2 et allait ensuite échouer à un point de la remontée après une dernière défaite à Montpellier (2-1) qui lui piquait alors sa place sur le podium. Des Héraultais qui sont aujourd’hui en course pour la prochaine Ligue des Champions… L’année suivante (2009-2010), nouvelle saignée dans l’effectif, et le club, à seulement deux points du maintien en L2, tombe en National. La saison se jouera ensuite en deux temps, mais au final, avec seulement 3 défaites en 40 matchs (!), il manquera trois petits points pour retrouver le monde professionnel. Cette défaite, conjuguée au déficit du compte courant, sera synonyme de rétrogradation.
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DOSSIER / LE RACING
Par Sébastien Ruffet
LEDY L’A FAIT L’ATTAQUANT DU RACING CLUB DE STRASBOURG A CHOISI DE RESTER AU CLUB ALORS QUE TOUT S’EFFONDRAIT. IL AURAIT PU CONTINUER AILLEURS SA CARRIÈRE PROFESSIONNELLE, MAIS LE CŒUR LUI A DICTÉ LA VOIE À SUIVRE.
David Ledy - photo : Lucas Cournut
— Au lieu d’arpenter les pelouses du grand est, de Pontarlier à Vesoul, en passant par Saint-Louis, David Ledy pourrait voir plus grand. Préparer un déplacement à Nantes ou Reims. Travailler sur des vidéos de Marseille ou Paris. L’été dernier, l’attaquant était en contact avec Auxerre (Ligue 1, où est parti son ancien entraîneur Laurent Fournier), et Boulogne (Ligue 2, où officie l’ex-gardien du RCS, Régis Gurtner). En attendant de régler l’affaire, il s’entretient avec le Racing, tout juste rétrogradé en CFA2. Chaque jour, il discute avec l’entraîneur François Keller, qui lui raconte ses galères pour recruter. Et puis David sent la passion qui gravite encore autour de la Meinau. Les supporters présents aux entraînements, et cet « amour du maillot », concept que l’on croyait mort et enterré depuis les dernières frappes des frères Revelli à Saint-Etienne. « Six ans de présence au club, ça compte », glisse David à la sortie de l’entraînement, sous un soleil splendide. « On a discuté avec François et avec le président Sitterlé,
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ils m’ont proposé un projet sur quatre ans, et j’ai accepté. Ça fait plaisir d’avoir une place importante ici. » Une décision toutefois loin d’être facile à prendre : « J’ai dû mettre ma carrière entre parenthèses… Mais le club est tombé si bas. Je suis là pour aider à reconstruire. » Discret et sans doute pudique, Ledy n’en rajoute pas. Une raison peut-être à cela : il n’a jamais connu la montée avec son club. Ses plus grands souvenirs, ce sont deux défaites. L’une face à Lyon en 32e de finale de la coupe de France (1-3, le 9 janvier 2010), l’autre, le 29 mai 2009, face à Montpellier dans un match couperet pour accéder à la Ligue 1 (1-2) dans une ambiance « incroyable ». Symbole du renouveau Son coach François Keller est en revanche conscient du rôle joué par son buteur. « Cet été, quand j’essayais de convaincre des joueurs de venir participer à la reconstruction, je sentais que ça serait compliqué. Et puis David a fait ce choix –
un choix important – et c’est devenu une caution pour moi. J’ai pu dire à des mecs, ‘’voyez, David reste, c’est qu’on a un beau projet’’. Là-dessus, on a pu construire un effectif pour jouer la montée. Sans David, cela aurait été beaucoup plus difficile. » Keller pose ensuite un regard plein de bienveillance sur David, qui participe à la séance photo. Et quand on lui demande si ce dernier peut être le symbole du renouveau strasbourgeois, l’entraîneur acquiesce immédiatement : « Les gens ne s’en rendent peut-être pas compte, le public oublie vite, surtout quand ça va moins bien, mais j’espère que si on monte, ils garderont à l’esprit ce qu’on lui doit. Je lui souhaite de rester dans le cœur des supporters. » Pour cela, il faudra faire revenir le Racing à un niveau digne de son passé. Avec 11 buts lors des 14 premières journées, David prouve, lui, que sa place est un peu plus haut. Avec le maillot bleu sur les épaules, ce serait parfait.
LA COURSE AUX JOUEURS « En juillet, j’avais 57 heures d’appels sortants. Quand j’ai reçu ma facture, j’ai fait un bond ! » L’entraîneur François Keller n’a pas ménagé ses oreilles à l’intersaison. Il fallait tout reconstruire, et donc prendre des renseignements sur des joueurs pour la plupart inconnus ou presque. « Il y a eu beaucoup de prises d’informations pour être sûr de ne pas se tromper, et beaucoup d’appels pour convaincre les joueurs de venir à l’essai ! J’étais une sorte de commercial : si on ne t’ouvre pas la porte, tu ne peux rien vendre. Tout s’est joué au feeling, et je suis très content. On a un groupe formidable sur le plan humain. Et si cette équipe monte en CFA, il n’y aura pas beaucoup de renforts parce qu’en plus, il y a de la qualité. » François Keller - photo : Karim Chergui
LE DÉFI PERSONNEL ARRIVÉ À LA TÊTE DU RACING PRESQUE PAR HASARD, LE PRÉSIDENT FRÉDÉRIC SITTERLÉ N’A JAMAIS CACHÉ SON AMBITION : REMETTRE LE CLUB SUR DE BONS RAILS EN IMPOSANT UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE. POUR ENSUITE LAISSER LA PLACE À UN VRAI SPÉCIALISTE.
Par Sébastien Ruffet
— De sa voix posée, Frédéric Sitterlé est intarissable sur l’économie du football. S’il n’a pas envie d’être « président pendant 30 ans », s’il affirme qu’on est « venu le chercher », et s’il dit ne pas connaître grand-chose à la gestion d’un club de foot, le patron du RCS a pris ses responsabilités le moment venu. D’abord enrôlé par Henry Ancel dans le « pool alsacien » des repreneurs, débouté par Jafar Hilali, Sitterlé a fini par mener le dossier seul, devant l’insistance de la Ville de Strasbourg. Le Colmarien aurait lui aussi pu se retirer de la course, et aller investir ailleurs. Mais il a réfléchi. « Au-delà de l’attachement que je pouvais avoir pour le Racing, il y avait là une opportunité de créer un nouveau modèle économique. Mon truc, c’est de reprendre des entreprises, de les restructurer, de les relancer, de les réorganiser, sur le modèle de la ‘’destruction créatrice’’ de Schumpeter. La restructuration entraîne des coupes, mais c’est pour ensuite mieux reconstruire. Je pense que le Racing peut devenir le premier grand club à se redéployer selon un nouveau modèle. Quand tous les autres auront déposé le bilan, Strasbourg sera le premier à être prêt. »
Sûr de son fait, le « golden boy » du Net (Sport24.com dès 1996, Myskreen. com, Keljob, CadrEmploi…) mettrait sa casquette du RCS en jeu : le football tel qu’on le connaît est appelé à disparaître dans les dix ans. « Aujourd’hui, tout est basé sur les droits télévisuels. Mais la dématérialisation de l’offre vidéo fait qu’on va supprimer certains intermédiaires et les clubs géreront individuellement leurs droits. De fait, seuls les clubs les plus porteurs deviendront rentables à ce niveaulà. Paris, Marseille, Lyon… Strasbourg également. L’idée, c’est que les droits télé ne représentent plus que 25% des recettes, à parts égales avec le merchandising, la billetterie et les sponsors. Fatalement, on va se diriger vers des systèmes de franchises, avec un championnat fermé. Les salaires seront divisés par deux, mais le variable prendra une place beaucoup plus importante dans la rémunération des joueurs, un peu comme en Allemagne actuellement. Le variable pourra s’indexer sur la fréquentation du stade, sur le merchandising, sur les résultats… Ça évitera d’avoir des mecs payés une fortune pour perdre des matchs. »
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DOSSIER / LE RACING Frédéric Sitterlé photo : Karim Chergui
« On me prend pour un fou » Voilà pour la démonstration. Reste à attendre quelques années pour vérifier la prophétie. Sitterlé a jusqu’ici prouvé son sens de l’anticipation. Un côté visionnaire qu’il porterait presque comme un fardeau. « C’est un peu mon malheur dans la vie. Quand je lance Sport24, on me dit qu’il y a le Minitel et le journal L’Équipe, et que ça ne marchera jamais. Quand je crée Myskreen, on me dit qu’Internet, ce n’est pas fait pour la vidéo ! Je m’arrache les cheveux quand j’entends ça ! Et quand je parle web avec le patron du Figaro à la fin des années 1990, il me répond que c’est à cause du Net qu’il perd des lecteurs… En fait, on me prend pour un fou à chaque fois. » À 15 ans, au Conseil des Jeunes de la Ligue d’Alsace de football, il prédisait déjà que les deux grands chantiers à venir seraient le foot féminin et la violence dans les stades. Deux dossiers qui deviendront prioritaires dix ans plus tard… « Attention, ce n’est pas parce que je vois souvent juste que ça va être toujours le cas ! » À 36 ans, on le considère désormais un peu différemment. Il est appelé régulièrement pour donner des conférences sur les startup et sur l’économie numérique. « Je suis sans doute un peu plus crédible qu’à l’époque… Maintenant on se dit, ‘’le con, il a peut-être raison’’. » Prêt à investir 5 millions d’euros Il a beau être Alsacien, Sitterlé joue les poils à gratter dans le microcosme strasbourgeois, qui s’accommode mal de ce self-mademan et qui tente, selon lui, de lui mettre des bâtons dans les roues. « Depuis que l’actionnariat est privé, il y a des comptes à rendre. Et ça ne plaît pas à tout le monde. On a essayé de faire croire que je me ménageais une rente à vie. On a aussi dit
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que je n’avais pas d’argent à investir, que mon investissement était bidon. J’ai fourni tous les papiers. Et j’ai aussi dit dès le départ que j’étais prêt à investir 5 millions d’euros, pas plus. J’ai gagné suffisamment d’argent pour être tranquille, mais ce que je gagne, je le réinvestis, avec le risque de le reperdre. » Posé mais sûr de son propos, Frédéric Sitterlé ne se déclare pas comme le premier supporter du Racing. Mais « comme tout Alsacien, j’ai deux clubs dans le cœur : celui de mon village et le Racing ». L’ancien petit ailier de Blodelsheim se rappelle des « montées en voiture jusqu’à Strasbourg ». Et son plus grand souvenir reste un déplacement à Marseille en 1993, face à la grande équipe de l’OM, qui en avait passé 5 ce soir-là aux Strasbourgeois (5-0). On peut toutefois difficilement le qualifier de passionné. C’est en revanche un redoutable chef d’entreprise. Sa dernière trouvaille : relancer le dossier de candidature pour l’Euro2016 après les désistements de Metz et Nancy. « Au départ, c’était 150 millions. Moi je pense que pour 90 millions on peut refaire la Meinau. Et même si c’est moins exceptionnel que dans le dossier de candidature de la France, on va pas nous retirer l’Euro parce que la Meinau sera moins top que prévue ! Je sais qu’à Paris on n’attend qu’une chose, c’est que Strasbourg repose sa candidature. » Nul doute qu’une Meinau rénovée serait un point de départ idéal pour un Racing en reconstruction. « Et ce serait idiot d’attendre qu’on soit en Ligue1 pour le faire… » Alors Sitterlé va continuer à s’affairer entre Paris et Strasbourg. Il va poursuivre son entreprise sans se laisser influencer, comme il l’a toujours fait. Il affirme avoir le soutien des supporters. Il incarne l’espoir des amoureux du club. C’est aussi une occasion unique de montrer qu’une fois encore, il avait raison.
UNE AFFLUENCE EXCEPTIONNELLE Les joueurs ne cessent de répéter que le public est fantastique. Un coup d’œil sur les chiffres pour le vérifier : avant le début de la saison, le record pour un match de CFA2 datait d’avril 1999 avec 4734 spectateurs pour Rouen-Mondeville. Le Racing a tout simplement fait mieux à chaque match à la Meinau, avec un nouveau record établi à 10880 spectateurs dans le derby face à Schiltigheim. La moyenne affichée (6295) est supérieure à celle d’Ajaccio (5977), pensionnaire de Ligue 1 ! Et si l’on compare avec l’étranger, cela devient vertigineux… En Angleterre, seuls 11 des 24 clubs de 5e division auraient la capacité suffisante pour accueillir la moyenne des spectateurs strasbourgeois ! En Oberliga, le 5e échelon allemand, on estime à 4200 la moyenne des supporters, dans un pays où la culture club/association est bien plus fortement ancrée que de ce côté du Rhin. Et histoire de mettre tout le monde d’accord, le Racing va tenter le 28 avril prochain de battre le record d’Europe de fréquentation pour un match de 5e division. Ce sera face à Vesoul, et l’objectif, c’est d’effacer des tablettes le Waldhof Mannheim-FV Illertissen (6-0) et ses 18313 fans le 11 juin dernier. Tous à la Meinau ! Retrouvez l’intégralité de l’entretien avec Frédéric Sitterlé sur www.zut-magazine.com
GOLF
DEVENIR GREEN Par Cécile Becker
FLEURON DES GREENS STRASBOURGEOIS, LE GOLF DE LA WANTZENAU COMPTE AUJOURD’HUI 1500 LICENCIÉS, LE PLAÇANT DIRECTEMENT DANS LE TOP 50 DES GOLFS FRANÇAIS. MAIS POUR PATRICE PERRICHON, DIRECTEUR ADJOINT, CE N’EST PAS ASSEZ. IL SOUHAITE POPULARISER LE GOLF ET FAIRE DÉCOUVRIR CE LOISIR AU PLUS GRAND NOMBRE. Casser l’image du golf comme sport élitiste est une bataille qu’ont engagée les structures golfiques depuis une dizaine d’années. Lorsque la fédération lance l’opération « Tous au golf » en 2003. C’est un succès immédiat, les citadins se déplacent pour swinguer. Patrice Perrichon précise : « Au Golf de la Wantzenau, on propose des initiations gratuites tous les dimanches d’avril à octobre. Sur les cinq dernières années, nous avons comptabilisé 1200 personnes du grand public, et 2600 personnes dans le cadre d’opérations incentive adressées aux entreprises. » Une expérience rentable puisque le Golf de la Wantzenau a un retour de 20% en moyenne sur les initiations. Mais qu’estce qui séduit les débutants ? Caroline, pratiquante assidue passée par les rangs de l’initiation, répond : « C’est surtout très drôle ! Tout le monde est détendu et il n’y a pas d’étiquettes. On est tous sur un pied d’égalité. Et puis je me suis rendue compte que ce n’était pas si dur que ça… » Une chance pour Caroline, car comme
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l’explique Patrice Perrichon, « le golf est un sport où il y a très peu d’élus ». Après son initiation, Caroline a poussé l’expérience et s’est engagée sur un trimestre. Depuis, elle fait partie de l’équipe féminine de la Wantzenau et pratique pour la première fois, à 47 ans, un sport en compétition. C’est aussi ce qui plaît aux joueurs : ce sport n’abîme pas le corps et ne nécessite pas, en tout cas au début, de conditions physiques particulières. Alors, disons-le : non, les joueurs de golf ne sont pas seulement des patrons d’entreprises ; non, ils n’ont pas tous la cinquantaine passée, et oui, le golf est une pratique qui peut, aujourd’hui, être accessible à toutes les bourses. Il faut le voir pour le croire. —————— Initiation gratuite au Golf de la Wantzenau, le dimanche 1er avril à 10h 03 88 96 37 73
LE TOP 3 DES PRÉJUGÉS
(DÉMONTÉS PAR CAROLINE)
3. « Le golf c’est individualiste… T’es là, tout seul, devant ta balle. » Le golf est un sport individuel mais pas individualiste, il y a vraiment un esprit d’équipe. On rencontre toujours des gens qu’on ne connaît pas. Et forcément, quand on joue 4 heures, des liens se créent. 2. « Jouer au golf, je n’aurai jamais les moyens. » Il existe un trimestre découverte. Il coûte 360€ au Golf de la Wantzenau : le matériel est prêté, l’accès au practice est illimité, il y a des leçons individuelles et collectives. C’est un moyen assez simple de débuter. Quand on pense à une semaine au ski ou à la pratique de l’équitation par exemple, ça se vaut... 1. « Le golf, c’est vraiment un sport de béssbéj » Faux : lorsque j’ai commencé, c’est l’un des premiers préjugés qui est tombé. Autour de moi, il y avait des sportifs, des non-sportifs, des personnes plus âgées, des jeunes. Le golf, c’est aujourd’hui un beau melting pot, on y trouve de tout.
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À partir de l’origine se construit l’originalité
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4, Le Schlossberg à Zellenberg - 03 89 21 72 00 Flat Concept Store - 21, rue de la Krutenau - 03 88 32 41 86 • IDDE - 8, quai des Pêcheurs - 03 88 36 03 91 • La Maison contemporaine - 17, rue du Commerce à Vendenheim - 03 88 19 62 79 • La Maison scandinave - 5, quai des Pêcheurs - 03 88 25 00 32 • Midori - 51, rue de Zurich 09 81 07 20 90 • Paysage Julien Rhinn - 57, allée de la Robertsau - 03 88 77 98 74 • Pêle-Mêle - 9, rue des Veaux - 03 88 32 54 59 GASTRONOMIE • Boutique Les Étoiles d’Alsace - 46, rue du Jeu des Enfants - 03 88 56 21 21 • Déclinaison Chocolat - 105, Grand’ rue 03 88 32 90 56 • Chocolatier Créateur Jacques Bockel - 10, rue du Vieux Marché aux Poissons - 03 88 91 29 49 • Jean-Claude Ziegel - 23, avenue de la Forêt Noire - 03 88 61 45 95 • L’Arnsbourg - 18, Untermuhlthal à Baerenthal - 03 87 06 50 85 • La Salamandre - 3, rue Paul Janet - 03 90 41 87 27 Les jardins de l’Orangerie - Parc de l’Orangerie - 03 90 41 68 05 • Pâtisserie Heiligenstein - 20, rue Kuhn - 03 88 32 01 86 • Pâtisserie Naegel 9, rue des Orfèvres - 03 88 32 82 86 • Thierry Mulhaupt Pâtisserie - 18, rue du Vieux Marché aux Poissons • Thierry Mulhaupt Epice et Chocolat 5, rue du Temple Neuf HÔTELS • Cathédrale - 12-13, place de la Cathédrale • Quatorze - 14, rue des Augustins à Colmar - 03 89 20 45 20 • Régent Petite France 5, rue des Moulins - 03 88 76 43 43 • Suisse - 4, rue de la Râpe - 03 88 35 22 11 CULTURE • Accélerateur de particules - 12, rue du Faubourg de Pierre - 03 88 32 22 02 • Cinéma Odyssée - 3, rue des Francs Bourgeois 03 88 75 10 47 • Galerie Chantal Bamberger - 16, rue du 22 Novembre - 03 88 22 54 48 • ESADS - 1, rue de l’Académie - 03 69 06 37 77 La Chambre - 4, place d’Austerlitz - 03 88 36 65 38 • La Laiterie - 10, rue de Hohwald - 03 88 237 237 • Le Maillon - Place Adrien Zeller 03 88 27 61 81 • Librairie Kléber - 1, rue des Francs Bourgeois - 03 88 15 78 88 • Opéra National du Rhin - 19, place Broglie - 03 88 75 48 01 MAMCS - 1, place Hans Jean Arp - 03 88 23 31 31 • Music Garden - 49, Grand’rue - 03 88 22 44 48 • Pôle Sud - 1, rue de Bourgogne - 03 88 39 23 40 Stimultania - 33, rue Kageneck - 03 88 23 63 11 • TJP - 7, rue des Balayeurs - 03 88 35 70 10 • Théâtre National de Strasbourg - 1, avenue de la Marseillaise - 03 88 24 88 24 • UGC Ciné Cité - 25, route du Rhin - 08 92 70 00 00 DIVERS • Bemac - 18, quai Saint-Nicolas - 03 88 25 84 88 - 14 bis, rue de la Mésange - 03 88 22 78 87 • Citroën - 101, route de Marienthal à Haguenau - 7, rue Grenchen ZI Nord à Sélestat - rue du Kochersberg à Saverne - Zone Ariane de Buhl à Sarrebourg • Club de la Presse StrasbourgEurope - 10, place Kléber - 03 88 35 66 61 • Ecole ORT - 14, rue Sellénick - 03 88 76 74 76 • Le Golf de la Wantzenau - Route Départementale 302 03 88 96 37 73 • Lexus - 42, rue des Tuileries à Souffelweyersheim - 03 90 22 14 14 • Optique de la Krutenau - 50, rue de Zürich - 09 64 49 89 74 Yogamoves - 10, rue de la Râpe - 03 88 23 64 02 • Velojob - 58, rue de Zürich - 03 88 36 18 18
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