ZUT ! 14

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ÉTÉ 2012

—— CULTURE TENDANCES & LIFESTYLE ——

STRASBOURG NUMÉRO 14


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Photo : Alexis Delon / Preview / Sandales Gianvito Rossi chez Ultima. Foulards en soie Frey Wille

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___ ZUT ! NUMÉRO 15 SORTIE OCT. 2012

___

Bruno Chibane // Directeur de la Rédaction & Commercialisation / bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // Rédacteur en chef / eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // Directrice artistique mode / myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Caroline Lévy // Développement commercial / levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 Céline Loriotti // Développement commercial / cloriotti@chicmedias.com // 06 64 22 49 57 Philippe Schweyer // Développement commercial / ps@mediapop.fr // 06 22 44 68 67 brokism // Studio de création / hello@brokism.com // 06 22 76 68 32


TEAM ZUT ! DIRECTEUR PUBLICATION ET RÉDACTION Bruno Chibane RÉDACTEUR EN CHEF Emmanuel Abela RÉDACTRICE EN CHEF MODE Myriam Commot-Delon DIRECTION ARTISTIQUE brokism, Myriam Commot-Delon RESPONSABLE D’ÉDITION Sylvia Dubost GRAPHISME brokism

ZUT !

CONTRIBUTEURS RÉDACTEURS Cécile Becker, Agnès Boukri,

Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Louise Laclautre, Yassine Khelfa M’Sabah, Flora-Lyse Mbella, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Régis Meyer, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Fabien Texier

OURS 14

RELECTURE ET CORRECTIONS

Charles Combanaire, Céline Loriotti ASSISTANTS GRAPHISME Laurence Benz, Jérôme Laufer STYLISTES Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy PHOTOGRAPHES Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Stéphane Louis, Nathalie Savey, segafredou, Christophe Urbain ILLUSTRATEURS Laurence Bentz, Isaac Bonan, Laetitia Gorsy,

Jérôme Laufer, Ariane Pinel / Central Vapeur RETOUCHE NUMÉRIQUE Emmanuel Van Hecke / Preview,

Camille Vogeleisen / Preview MANNEQUIN Fel / Studio KLRP MAKE-UP Jacques Uzzardi COIFFURE Alexandre Lesmes

DIFFUSION Zut ! Team + Ultimatum COMMERCIALISATION & DEVELOPPEMENT

François-Xavier Cheraitia, Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL Roland Anstett STAGIAIRES COMMUNICATION Yassine Khelfa M’Sabah, Agathe Merck

STUDIO PHOTO / PREVIEW

28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen - 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr REMERCIEMENTS à Robert Stephan

www.zut-magazine.com

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Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane - Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : juin 2012 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

Crédits couverture Photographe : Alexis Delon / Preview Mannequin Fel Cassieli / Studio KLRP www.studioklrp.com Top en maille de coton et lin LILITH. Salopette short en coton, FREEMAN T. PORTER. Pochette zippée et bracelet PRADA chez Ultima. Lunettes CAROLINE ABRAM chez Opticiens Maurice Frères. Slippers en daim rouge HESCHUNG. Lieu : Atelier de Robert Stephan


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8 / ÉDITORIAL 10. Courrier des lecteurs

CHRONIQUES 12. Ma crise à moi I Amsterdam

ZUT !

14. Toute première fois Je veux chanter, mais je ne peux pas !

SOMMAIRE

16. Au bon parfum Violette et vieilles dentelles 18. Objet design Mehr Licht* !

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20 / Sélections Zut ! Un festival, un coup de cœur, un disque, un produit trendy, les sélections de la rédaction pour l'été 24. Strasbourg vu par Laure Munsch & Marjorie Meyer, ClaireLise Baumann, Jacques Bockel, Fernand Graff, Mojgan Henriet, Anne Gerber, Thierry Schwartz

37 / CULTURE 38. Art en balade : une sélection d'expositions dans le Grand Est et au delà des frontières cet été 48. Art sonore : rencontre avec Dominique Petitgand, musicien de l'espace 50. Scènes : Zut ! fait le point sur l'Opéra national du Rhin à l'occasion de ses 40 ans 54. Instant Flash : rencontres avec Charlotte Gainsbourg & Connan Mockasin, La Grande Sophie, Django Django, Julie Andrieu, Jean-Paul Rouve 60. Culture Zut !

ZUT ! 6

69 / TENDANCES 70. Shopping : les indispensables de l'été version ciné flash-back 78. Série mode : Wood Trip 92. Bijoux : Menu joyaux 100. Urban Styles 102. Tendances Zut !

111 / LIFESTYLE 112. Déco/Design : Le point sur les lauréats 2012 Commerce Design Strasbourg 116. Dossier gastronomie : 100% gourmand 151. Shopping : arts de la table 160. Lifestyle Zut !


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> 22 juin au 26 ao没t 2012


ÉDITO

—— DI SCO NO STA LGI E Vo l 1 ——

Par Philippe Schweyer

La boîte de nuit était bondée. Des filles aux visages polychromes dansaient le long des murs monochromes. Alcool et clope à la main, je me suis approché de la piste de danse au moment où le disc jockey lançait Love to Love You Baby. J’avais seize longues minutes devant moi. Lentement, je me suis faufilé jusqu’au centre de la piste. Les filles se balançaient de plus en plus langoureusement, les yeux à peine entrouverts. Au bar, les conversations futiles se sont brutalement arrêtées. I love to love you baby… Donna Summer soupirait de plus en plus fort des paroles clairement érotiques puis, comme pour mieux faire monter le plaisir, laissait régulièrement la place aux violons. Les gémissements de la diva disco rebondissaient d’un mur à l’autre, diffusés à plein volume par les immenses enceintes suspendues aux quatre coins de

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la discothèque. I love to love you baby… Tandis que la basse et le synthé faisaient leur boulot, chaque coup de grosse caisse était comme un uppercut qui m’allait droit au bas ventre. Au bout d’une dizaine de minutes, j’ai senti de grosses gouttes de sueur glisser le long de ma colonne vertébrale. L’atmosphère était de plus en plus étouffante. Accrochée au plafond, une boule à facettes tournoyait de plus en plus vite. Il ne me restait que peu de temps pour choisir la fille qui finirait la nuit à la belle étoile dans ma décapotable. Regroupées autour de moi sous une énorme lampe qui diffusait une lumière noire, les danseuses, de plus en plus lascives, me souriaient en remuant la langue entre leurs dents étonnamment blanches. L’été s’annonçait torride. Le monde m’appartenait et je n’avais qu’à en profiter sans me soucier d’un avenir

bien trop lointain. J’ai balancé mon bassin en me calant sur la ligne de basse tout en bénissant Giorgio Moroder et Pete Bellotte d’avoir étiré Love to Love You pour en faire ce Love to Love You Baby qui était en train de me rendre dingo. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais fait durer le morceau jusqu’au petit matin. I love to love you baby… Alors que je venais de repérer une fille sublime qui ressemblait curieusement à ma nouvelle voisine, j’ai sursauté en entendant les grands coups frappés à la porte de ma chambre. Sans réfléchir, j’ai sauté de mon lit pour baisser le volume de ma chaîne stéréo afin de stopper net les gémissements compromettants de Donna Summer. C’était l’été de mes dix ans et je venais d’entrer dans l’ère du disco.


100 musiciens, 160 choristes

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Orchestre philharmonique de Strasbourg Chœurs de l’OnR, Chœur de l’OPS, Ensemble vocal du Conservatoire de Strasbourg

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COURRIER DES LECTEURS

SHORT OU M A I L L O T ? Par Philippe Schweyer

——

BONJOUR ZUT !,

Un lecteur qui prépare sa prochaine sortie à la piscine, un autre qui se souvient avoir fantasmé en tournant les pages du catalogue de La Redoute. Une lectrice choquée par une photographie de Pascale Clark, une autre par un petit pipi sous la douche… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! SALUT ZUT !,

J’hésite beaucoup entre le maillot de bain et le short de bain pour cet été. Pourriez-vous m’indiquer la tenue la plus appropriée pour ne pas être ridicule à la piscine découverte ? Manu, 45 ans.

SALUT MANU,

Il est très délicat de te répondre car tu ne donnes aucune info sur ta corpulence, ton mode de vie, ton style de femmes… La rédaction de Zut ! est très partagée, mais il ressort d’un petit sondage interne que si certains maillots de bain excitent les chronomètres, il y a des shorts qui font battre les cœurs plus vite. ——

CIAO ZUT !,

J’ai découvert Zut ! dans un restau à Strasbourg au cours d’un déplacement professionnel. J’avoue que je ne m’attendais pas à trouver un aussi beau magazine en province. Depuis, j’envisage plus sereinement ma mutation en Lorraine. Monica, 32 ans.

CIAO MONICA,

La vie est pleine de surprises. Au moment où nous recevons votre mail, nous préparons le lancement d’une nouvelle édition de Zut ! destinée aux Lorrains. Que vous soyez mutée à Metz, Nancy ou à Epinal, vous allez découvrir dans ce nouveau magazine des tas de raisons d’apprécier la vie en Lorraine. ZUT ! 10

Je suis une fidèle lectrice de Zut ! que j’ai beaucoup de plaisir à faire découvrir aux clientes de mon salon de coiffure. J’ai été très chagrinée en découvrant dans votre dernier numéro une photographie épouvantable de Pascale Clark. Vous auriez au moins pu lui prêter un peigne ! Francine, 60 ans.

BONJOUR FRANCINE,

Si Pascale Clark n’est assurément pas la mieux placée pour faire la pub d’un shampooing à la télé, elle passe plutôt bien à la radio. Il nous a semblé pertinent de publier sa photo car l’information objective est notre cheval de bataille, quitte à prendre le risque de heurter une partie de notre lectorat. ——

RELAXE ZUT !,

Il a fallu attendre plus de deux ans pour avoir un vrai “courrier des lecteurs” dans Zut !. Sur votre lancée, il serait grand temps de penser à une rubrique “psy” et à des jeux idiots. Emma, 36 ans.

RELAXE EMMA,

Vous êtes en manque de conseils avisés pour combattre vos névroses, freiner votre frénésie d’achat et calmer vos angoisses existentielles. Malheureusement, notre déontologie nous interdit de dispenser des conseils qui pourraient s’avérer inappropriés. Et pour ce qui est des jeux idiots, nous préférons parier sur votre intelligence. ——

COOL ZUT !,

J’ai été interloquée par le petit article promotionnel de Cécile Becker au sujet de la carafe “L’Eau de Strasbourg”. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’un magazine aussi chic que Zut ! incite ses lecteurs à faire pipi sous la douche ! Victoire, 58 ans

C’est en découvrant la photographie d’Ayline Olukman dans votre dernier numéro (page 38), que j’ai eu l’idée d’aller voir son exposition et d’acheter son livre (Small Eternity) préfacé par Emmanuel Abela. Depuis, je réécoute mes 33 tours de Gram Parsons en fumant des pétards comme au bon vieux temps. Mick, 58 ans.

CHÈRE VICTOIRE,

COOL MICK,

CHER ZUT !,

L’avenir de la planète ne justifie nullement l’apologie de comportements pour le moins étranges, voire déviants. Nous veillerons à l’avenir à ce que l’écologisme de nos jeunes journalistes ne vienne plus polluer les pages immaculées de Zut ! ——

HEY ZUT !,

Vous êtes presque aussi épais que le catalogue La Redoute qui me faisait tant fantasmer quand j’étais ado. Si seulement vous pouviez mettre un play-boy bodybuildé ou un joli rocker tatoué en couverture ! Pierre, 38 ans.

HEY PIERRE,

Nous allons réfléchir à ta proposition, mais je crains qu’il te faille attendre encore un peu avant de voir un joli garçon en couverture (la parité, ce n’est pas maintenant partout). ——

Votre mail fera très plaisir à notre rédac chef. Sachez que le livre d’Ayline sera présenté aux Rencontres de la photographie à Arles où il pourrait bien recevoir le Prix du livre d’auteur. Affaire à suivre…


JOHN GALLIANO CHANTAL THOMASS PRIMA DONNA LISE CHARMEL SIMONE PÉRÈLE PAIN DE SUCRE OSCALITO LA PERLA CHRISTIES FERAUD ERES

R ACH E L PA PP O

LI N G E R I E • MA I LLOTS D E B A I N • LI N G E R I E D E N U I T • P R OTH È S E S M AM M AI R E S 4 , r ue de l'O ut r e St ra sb o u rg - 0 3 8 8 2 2 6 9 8 3


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CHRONIQUE

MA CRISE À MOI

— Par Agnès Boukri — Photo Pascal Bastien

I AMSTERDAM !

— Passer de la salade mixte à la mixité de la population : I AMSTERDAM ! Me voilà enfin au cœur de cette ville qui n’évoquait pour moi, jusqu’à présent, qu’un lieu interdit pour mon fils. J’ai découvert en foulant le sol d’Amsterdam que l’Ajax n’était pas qu’une poudre ammoniaquée qui fait des miracles sur mon lavabo et que l’Amstel était un fleuve avant d’être une bière. Whaou ! Bonne nouvelle, les canaux sont bel et bien des canaux et les maisons toujours penchées en avant ; les bicyclettes sont grandes et nombreuses tout comme les filles splendides les chevauchant. C’est d’ailleurs un peu énervant… J’ai beaucoup aimé le musée Van Gogh mais pas la boutique de souvenirs attenante qui propose des porteclés en forme d’oreille. Ça craint, non ? J’ai réussi à traîner Howard à un ballet classique au Muziektheater. J’ai halluciné de l’entendre sangloter lorsque Giselle tombe par terre et meurt de désespoir. Je l’ai consolé comme j’ai pu en lui annonçant qu’elle allait réapparaître en Wilis après l’entracte. L’amour plus fort que la mort serait-il un thème qui bouleverse le cœur d’Howard ? Décidemment, je ne comprends rien aux hommes. Évidemment, le vrai soulagement a été le coffee shop à la sortie du spectacle. Ni Howard ni moi n’avions fait l’expérience de nous droguer en toute légalité et, ça y est, c’est chose faite. Je pousse un ouf de soulagement. À peine entrés, frissonnants, dans le piège à touristes, le patron nous présente une carte sur laquelle apparait un immense choix de variétés de cannabis. Je m’attends à ce qu’on me mette des menottes d’une seconde à l’autre. Mais qu’est-ce que je fais là ? Howard, lui, ne se dégonfle pas, achète une boulette

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d’afghan, et un jus de mangue pour se donner bonne conscience. Le patron doit penser qu’il y a un lâché de ploucs dans la ville aujourd’hui. Et que dire des prostituées dans les vitrines ? Je pensais que ça m’amuserait mais non, pas du tout. Elles ont l’air d’être en plastique et pourtant elles bougent leurs popotins plus vivants que jamais. C’est glauque. Beurk. Ça ne me plaît pas du tout. Rebeurk. Direction le marché aux fleurs. 7,50 € les 50 tulipes. Du bulbe, en veux-tu ? En voilà ! D’un côté de la rue, des fleurs par milliers et de l’autre, un alignement de magasins de fromages. Le mélange d’odeur est étonnant. Miam miam l’édam parfum violette. Quant à notre chambre d’hôtel, elle est sous les toits aux bords des canaux Nord. On entend passer les bateaux comme dans la chanson de Michel Jonasz. Lorsqu’Howard me propose de nous doucher ensemble je me précipite sous le pommeau en moins de deux. Malheureusement l’accumulation de calcaire ne laisse passer qu’un mince filet d’eau. Le Néerlandais ne connaitrait-il pas le viakal ? La séance d’érotisme tourne en une séance de travail manuel. Du pain béni pour un alsacien : un peu de bricolage est toujours le bienvenu. Howard débouche les trous du pommeau un par un avec ses ongles pendant que je me rince les cheveux dans le lavabo des WC. Le romantisme est à son comble. Malgré ce raté, je rentre à Strasbourg heureuse des quelques jours enchantés passés dans une ville qui, comme moi ;-) est sympathique, conviviale, chaleureuse et tolérante. Gezellig !


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CHRONIQUE

TOUTE PREMIÈRE FOIS

— Par Fouzi Louahem — Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur

JE VEUX CHANTER,

MAIS JE NE PEUX PAS !

— Je ne sais pas chanter, ou plutôt, les sons qui sortent de ma gorge sont si affreux qu’ils pourraient entrainer des dommages cérébraux sérieux à toute personne se trouvant à proximité. Vous prenez ça pour une coquetterie ? Tout petit, en cours de chant, j’étais la bête noire du professeur de musique qui avait fini par me renvoyer après qu’une de mes camarades soit devenue hystérique en m’écoutant chanter le premier couplet de L’Aziza de M. Daniel Balavoine. En colo, à l’époque où mes copains perdaient leur virginité, une soirée chanson autour du feu de camp s’est transformée en désastre, pour ne pas dire en drame, lorsqu’en reprenant le « hisse et ho, santianooooo » de la chanson de M. Hugues Aufray, une des animatrices s’est enfoncée un marshmallow brûlant dans l’oreille. Flippant, n’est ce pas ? Et des exemples comme ça, il y en a beaucoup. Mon oncle Jean a fait une triple rupture d’anévrisme alors que je lui chantais Joyeux anniversaire. J’ai été mis aux arrêts et réformé pendant mon service militaire pour manque de respect à La Marseillaise, un sergent-chef a même menacé de me tirer dessus si je recommençais. Ma copine Virginie a perdu la mémoire après m’avoir accompagné à un concert de U2. D’ailleurs U2 a annulé la suite de sa tournée parce que je m’étais laissé aller sur Sunday Bloody Sunday. Kurt Cobain m’a même dédié une chanson juste avant de se suicider, et le Vatican fut intéressé pendant un temps par mon cas. Bref, je suis interdit de toute manifestation musicale comme d’autres sont interdits de casinos. Pourtant j’aimerais chanter. Pas dans un karaoké, le dernier que j’ai essayé a connu une fermeture administrative pour nuisance sonore aggravée. Non, ce qui me plairait, c’est chanter avec un groupe, de vrais musiciens qui pourraient conjurer ce désastre, ce supplice, cette ZUT ! 14

malédiction. Un copain bassiste dans un groupe de métal extrême à tendance apocalyptique, pris de pitié, m’a proposé de chanter dans son groupe Ultra Diarrhée. Mais après un essai peu concluant et pour vous passer les détails, je dirais que le groupe porte à présent bien son nom et que ce copain m’a dit mot pour mot ceci : « Mon gars, ta voix c’est comme se faire arracher toutes les dents avec des tenailles rouillées dans un camion-benne le jour de ramassage des verres. C’était le moment le plus intense de toute ma vie, et pour le reste t’inquiète, on nettoie. » Pris alors de désespoir je me suis adressé au docteur Mamadou Senbong (“retour de l’être aimé”, “réussite aux examens”, “exorcisme”, “succès musical”, etc.) qui, après que je lui ai versé 3000 € en liquide, m’a conseillé les soirées Karaoké Live au bar le Camionneur. « Le concept est simple, m’a-t-il dit, un groupe de musique (les Meteor Hits) propose au spectateur une liste de 200 reprises, tu choisis une chanson, tu t’inscris, tu montes sur la scène, tu chantes, et même si tu te plantes, ils seront toujours là pour te rattraper. Ces gars-là, mec, c’est des magiciens. » Voilà où j’en suis, la soirée a lieu demain, j’hésite encore sur le choix de la chanson que je vais interpréter, mais ce qui est sûr, c’est que la soirée sera intense, belle, inoubliable, elle pourrait changer ma vie, la rendre plus joyeuse, me rendre meilleur, elle pourrait vous changer… Ça vous tente ? www.myspace.com/meteorhits


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CHRONIQUE

AU BON PARFUM

— Par Sylvia Dubost — Illustration Lætitia Gorsy

VIOLETTE ET VIEILLES DENTELLES

— « Ça sent la vieille. » J’ai entendu cette phrase plus qu’à mon tour et elle me scie toujours autant les tympans. Récemment, ce fut dans la bouche d’une collègue jusqu’ici très chère qui lâcha tout de go : « Quand j’étais jeune, je portais Le Dix de Balenciaga. N’importe quoi : ça pue la vieille ! » J’en fus très peinée, mais lui pardonne car il me semble avoir compris son idée : les notes de violette et de poudre de riz que distille Le Dix (parfumeur : Francis Fabron, 1947) convoquent instantanément le souvenir de nos grand-mères. Certes, sauf qu’à mon sens, c’est tout sauf un défaut. Je les qualifierais plutôt de « délicieusement surannées », et cette pensée fit instantanément monter en moi des envies irrépressibles de violette. Cette petite fleur discrète est tout en contradictions. Plutôt timide, elle ne vient pas à vous : il faut se pencher pour la voir et la sentir. Elle n’exerce pas le pouvoir de fascination des fleurs blanches (jasmin, tubéreuse, ylang-ylang…) mais possède l’étonnante particularité d’endormir les capteurs olfactifs. Son odeur, lorsqu’on parvient à la saisir, ne lui ressemble pas : elle est gaie alors que la fleur est fragile. La violette, c’est le charme tout en retenue des héroïnes de Jane Austen : la fraicheur de la rosée, la nature qui s’éveille et annonce des lendemains qui chantent. Et le pimpant des bonbons. La parfumerie a bien saisi la complexité de la violette et en explore toutes les facettes. En l’associant à l’iris, elle magnifie son versant nostalgique et humide de fleur des bois. En la mariant à la rose, elle lui donne un effet cosmétique frivole qui rappelle l’odeur des rouges à lèvres. Lorsqu’elle la travaille en soliflore, elle la révèle tour à tour sucrée ou enveloppée de verdure. Dans tous les cas, la violette évoque pour moi une jeune fille en fleur bien plus qu’une grand-mère. À moins que ce ne soit une grand-mère à l’époque de sa jeunesse. Il est d’ailleurs fort probable que nos mamies sentaient la violette. Au tournant du XXe siècle, quand les ionones, molécules de synthèse découvertes dans les années 1880, permirent de reproduire pour un coût très raisonnable l’odeur de la fleur, impossible à extraire

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naturellement, les parfums à la violette connurent un énorme succès populaire. Le rendement très faible des feuilles et les tiges, qu’on utilisait jusqu’alors pour obtenir les notes bien plus vertes, les réservait en effet à la parfumerie de luxe. C’est sans doute cette popularité passée qui nous la rend désuète. Aujourd’hui, elle est cantonnée aux seconds rôles des compositions, mais n’a jamais disparu et s’est même faite une place dans la parfumerie masculine (en témoignent les best-sellers Fahrenheit et Lolita Lempicka au masculin). Tapie au fond des bois, elle attend sagement son heure, son retour sur scène qu’annoncent peut-être le carton d’Insolence (Guerlain, 2006) et le lancement tout récent de Violet Blonde (Tom Ford, 2011). La violette ultime, celle qui réunit toutes ses facettes, la belle violette à voilette qu’est Le Dix a bel et bien disparu il y a deux ans. Bien que je ne me console pas de sa disparition, j’attends un nez convaincu lui aussi que la violette ne sent pas la vieille, et qui composera pour elle un nouveau chef d’œuvre. Mes violettes préférées Violetta, Penhaligon’s (1976) : une friandise joyeuse, musquée et finement ciselée. Disponible chez L’Artisan parfumeur Bois de violette, Serge Lutens (Christopher Sheldrake, 1992) : une déclinaison de Féminité du bois, où la fleur vient apaiser la fougue du cèdre. (www.sergelutens.com) Après l’ondée, Guerlain (Jacques Guerlain, 1906) : un bouquet nostalgique et le record d’occurrences dans cette rubrique. La Violette, Annick Goutal (Camille Goutal / Isabelle Doyen, 2001) : naturaliste, verte, épurée, délicate, délicieuse. Grey Flannel, Geoffrey Beene (André Fromentin, 1976) : un masculin au chic très british et à prix très raisonnable. Attention, chef d’œuvre. Disponible à Strasbourg chez Sephora.


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CHRONIQUE

OBJET DESIGN

— Par Régis Meyer

MEHR LICHT* !

PRÉAU LUMINEUX

Design Ionna Vautrin, 2009

Souvenirs d’un jour de pluie, pendant la récréation à l’école primaire : tous les élèves se retrouvent sous le préau pour se défouler. Sensation étrange d’être dehors et dedans à la fois. Espace défini par un volume ouvert, protégé, mais non enfermé. Ma rencontre avec le travail de Ionna Vautrin s’est faite par l’intermédiaire de son exposition à la Tools Galerie en avril 2009. Elle y présentait Préau lumineux, une lampe en forme d’abri léger, planche d’aluminium sous laquelle se dissimule une source lumineuse soutenue par des équerres en sycomore. Deux matières, rien d’autre (comme Poul Kjærholm dont on parlera bientôt). Microarchitecture bien plus que lampe, Préau lumineux invite, comme son grand frère éponyme, à se tenir en dessous. Mais à la différence du refuge des cours d’école, le dispositif joue sa propre cosmogonie, à l’intérieur de l’habitat : il protège de l’ombre, devient un havre propice à la lecture, éclaire un objet ou un tableau. Cette manière de designer un objet n’est pas étrangère aux Bouroullec avec lesquels Ionna Vautrin a collaboré. Des deux frères, on retiendra le Lit clos (édition Kréo, 2000), la Cabane (édition Kréo, 2001) ou encore Joyn Hut (Vitra, 2004) construisant des pièces dans la pièce, espèces de poupées russes, restructurant l’espace, jouant avec les pleins et les vides. Microarchitecture donc, Préau lumineux fixe ses limites fonctionnelles

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dans son caractère quasi immobile : la lampe forme un tout difficilement déplaçable. Une fois là, elle y reste pour longtemps. Dans le travail de Ionna Vautrin, singulier, la lampe peut devenir abstraction. En ce sens, Ionna Vautrin cherche à simplifier le trait, travaille sur l’épure pour atteindre l’essence même des objets. Mais ils ne sont pas arides, secs, dénués de matière. Au contraire, les productions de Ionna Vautrin respirent à travers leurs rondeurs bonhommes une chaleur peu commune. Préau lumineux est un objet qui invite à la réminiscence : celle des cours d’école, des odeurs de crayons fraîchement taillés, des ardoises et des craies… Réinterprétation ou réappropriation d’une forme commune, Ionna Vautrin navigue entre les deux tendances avec un franc succès. Et un vrai talent. *« Plus de lumière », dernières paroles prêtées à Goethe

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PHOTO

CHEEEESE…

Cet été, la programmation de la 43e édition des Rencontres d’Arles est consacrée entièrement à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles qui fête ses 30 ans. Une édition bilan menée de main de maître par François Hébel, son talentueux directeur, qui dédie cette édition aux diplômés, élèves et intervenants de l’école. Deux mots suffiront à dire tout le bien qu’on en pense : Smile Forever ! C’est le nom de la série tragi-comique d’Olivier Metzger. Né à Mulhouse en 1973, cet ex-infirmier, diplômé de l’école en 2004 (et collaborateur occasionnel de Zut !), s’est penché sur la jeunesse qui passe : « En quête d’une seconde jeunesse, elle a l’âge du regard de l’autre. » D’acides portraits aux sourires figés. Troublant. (M.C.D) Rencontres d’Arles, du 2 juillet au 23 septembre www.rencontres-arles.com

ÉDITION

WE ARE DIVO !

Dans son troisième numéro, la revue Tête à tête interroge les images du pouvoir sur le mode d’expression qui lui est propre : l’entretien. Le programme est alléchant : un sociologue italien, Marco Belpoliti retrace les rapports de Berlusconi avec la photo depuis les 70’s, Pierre Carles évoque son prochain documentaire DSK, Hollande, etc., Pierre Schoeller revient sur son film, le très remarqué Exercice de l’État, le photographe Olivier Roller parle de ses Figures du pouvoir, des portraits de politiques, publicitaires, financiers… Également interviewés : Denis Podalydès, Michel Vinaver, Agnès Geoffrey, plasticienne, Agnès Tricoire, avocate, Belén Gopegui, romancière… Passionnant ! (F.T.) www.revue-tete-a-tete.org

ZUT ! 20


1er PRIX NOBEL DE DÉCO

DESIGN

Vous n’imaginiez pas un jour avoir deux prix Nobel de la paix sur votre canapé en train de faire causette ? C’est chose faite, grâce à cette collection de coussins-hommage. Édités par Po! Paris, une marque responsable qui produit ses pièces avec l’aide d’un groupe de femmes indépendantes coordonnées par une ONG locale à Tirana, en Albanie. Elle s’est aussi payé la tête d’Obama, Mata Hari, Amy Winehouse… tous brodés au point de croix sur des sacs de café en jute recyclée. (M.C.D)

Colombages & Géraniums

LIVRE

Après Alsace et Noël en Alsace, le rédac chef de Poly Hervé Lévy et le photographe Jean Isenmann poursuivent leur collaboration avec Villages d’Alsace, un joli livre en forme de promenade amoureuse du nord au sud de la région. Eguisheim, Hunspach, Hunawihr, Mittelbergheim et Riquewihr, classés parmi les plus beaux villages de France, mais aussi Sessenheim (les amours du jeune Goethe), Sainte-Marie-aux-Mines (la ruée vers l’argent), Neuf-Brisach (l’étoile du Roi-Soleil) et l’écomusée d’Ungersheim sont quelques-unes des vingt-cinq étapes de ce délicieux tour d’Alsace. (P.S.) Villages d’Alsace, photographies de Jean Isenmann, textes de Hervé Lévy, Editions Déclics www.declics.fr

BRANCHÉES !

WEB

Visuel : Laurence Bentz

Housses de coussins Hommage à Desmond Tutu et Nelson Mandela, 40 ou 60 cm www.po-paris.com

Elles sont jeunes, elles sont belles, elles en ont dans le ciboulot, elles sont digital natives, elles sont les Digitives. Un crew 100% girly capable de faire grimper un référencement en flèche avec ses trucs et astuces technoïdes. A l’origine : Mélanie Gentilhomme et Stéphanie Munier, des copines de master de création de sites web multilingues. Le duo entretient un blog et est rapidement rejoint par notre illustratrice de cœur Laurence Bentz. Ensemble, elles créent des sites über léchés, améliorent leur ergonomie et fabriquent des flyers pas piqués des hannetons. De la génération Y à Strasbourg, oui, mais pas que : les filles travaillent auprès de petites structures et d’entreprises en cours de création pour favoriser l’écoute et être au plus proche de leurs besoins. En plus, elles nous ont fait notre joli site. On les adore. (C.B.) www.digitives.com www.blog.digitives.com

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SÉLECTION ZUT ! WEB

Throwing M U S É E La librairie du musée d’Art moderne lance son site Internet. Graphisme, illustration, architecture voisinent avec les livres d’art moderne ou contemporain et la photo. Principal apport : une offre d’objets d’art en ligne plus fournie que celle proposée en librairie, espace de présentation oblige, avec les bijoux créés par Tzuri Gueta, des mobiles signés Asger Jorn ou des polaroïds du Strasbourgeois Mathieu Wernert… Bien sûr, le fonds de la librairie est présenté à travers une sélection de livres et catalogues, de DVD proposés par les éditeurs les plus connus ou les plus pointus, issus de la sphère de la micro-édition ou encore des musées. Une belle sélection arty ! (F.T.) www.librairie-mamcs.fr

DJ LUCA

DESIGN

Qui ne connaît pas le fauteuil LC2 dessiné en 1928 par Le Corbusier et Charlotte Perriand ? Qui n’aime pas le fauteuil Mademoiselle de Tapiovaara, surtout en ces temps de revival scandinave ? Inspiré et tout aussi joufflu que le LC2 et aussi élancé que Mademoiselle, le fauteuil Paffuta utilise le même principe : 1 structure tubulaire + 5 coussins + couleur et flexibilité. Pour faire naître une assise slash mi-Tapiovaara, mi-Le Corbusier. Et quand c’est Luca Nichetto, le designer chouchou de l’Italie qui fait le DJ, le résultat est à tomber. (M.C.D) Fauteuil LC2 par Le Corbusier et Charlotte Perriand, collection Cassina i Maestri, éd. Cassina, chez Pyramide - 32, quai des Bateliers – 03 88 37 31 95 Fauteuil Mademoiselle par Ilmari Tapiovaara (1956), éd. Artek, à La maison scandinave - 5, quai des Pêcheurs – 06 08 86 67 30 Fauteuil lounge Paffuta (2012) par Luca Nichetto, éd. Discipline - www.lucanichetto.com - www.discipline.eu

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M E T R O P O L I S

Du 4 juin au 2 septembre, inscrivez-vous au concours de photo d’architecture organisé par La Chambre et la Maison européenne de l’architecture – Rhin supérieur. Cette 2e édition, ouverte aux professionnels et aux amateurs, met en jeu un prix Archiphoto de 2000€ (frais d’inscription 25€), attribué par un jury dont le président sera Patrick Tournebœuf, lauréat de l’édition 2010. (F.T.) www.archifoto.org


ARTS

GÉNOTYPES

Après les bus Tomi, voici donc les bus François Génot. Son projet a été choisi par les Strasbourgeois parmi quatre propositions de jeunes plasticiens. On reconnaîtra dans le motif Broussailles, qui recouvre partiellement les bus, la marque de l’artiste. Celui-ci décline ses anarchies végétales, ses entrelacs, en peintures, sculptures ou en installations, comme ses terrains vagues artificiels. Ambiance de la brousse pour les 12 exemplaires mis en circulation par la CTS depuis le 14 mai sur les lignes 15 et 70. Attention les secousses ! (F.T.)

ARTS

DE LA CARAVANE AU CHAR D’ASSAUT

MUSIQUE

Une fessée défroquée ? Allez hop, cul nu sous les tropiques, on vient prendre sa fessée en écoutant le Prime Time des Plus Guest, disque sous vitamines, sautillant et produit dans le souci de la justesse. Strasbourgeois ayant dépassés les frontières locales, les quatre gugusses de Plus Guest veulent en découdre avec le rock sous toutes ses formes. On passe ainsi d’un punk sous influence américaine à un rock aérien, en passant par une pop mélancolique, tout en tapant nerveusement du pied ou en mimant un tambourin. Un condensé de sensations adrénaliniques, d’histoires pas toujours drôles, de barbes pas très bien rasées et de moustaches salvatrices. Encore un coup du label Deaf Rock. (C.B.) Prime Time, Plus Guest (Deaf Rock Records) www.deafrockrecords.com soundcloud.com/plus-guest-1

Le Musée historique et l’atelier urbain ont décidé de balader la ville en ville. Pour réussir cette mise en abîme, un outil nouveau : La Muz’. Une cabane de chantier comme une caravane qui présente une sélection d’œuvres extraites du musée, un programme d’activité (ateliers de croquis, safari photo, visites guidées…) et un zoom sur un quartier de la ville. Installée pour sa première sortie au Port du Rhin et au Jardin des Deux Rives, elle fait le point sur l’activité portuaire de la ville à travers les siècles, de l’ancienne douane à Seegmüller. Elle propose aussi un « Quartier vu par » ses habitants, artistes, associatifs, architectes ou quidams. L’occasion de découvrir une station service signée Jean Prouvé, de comprendre pourquoi un char Sherman est demeuré planté au milieu du quartier, et de partager ses idées pour la ville de demain. (F.T.) Jusqu’au 30 juin dans le quartier du Port du Rhin www.musees.strasbourg.eu www.strasbourg.eu

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Visuel : La Muz’, conception Edith Wildy

www.francoisgenot.com www.cts-strasbourg.fr


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ILS VIVENT, TRAVAILLENT ET CRÉENT EN ALSACE. CES ACTEURS CULINAIRES NOUS CHATOUILLENT LE PAL AIS ET NOUS PRÉSENTENT LEUR LIEU PRÉFÉRÉ À STRASBOURG. RENCONTRES.

STRASBOURG VU PAR ... Réalisation : Caroline Lévy

LAURE MUNSCH & MARJORIE MEYER

30 ans, attachées de presse / vendredi 25 mai

OÙ ? LA GARE DE STRASBOURG

Photo : Christophe Urbain

C’est sous cette impressionnante bulle que nous nous retrouvons plusieurs fois par mois pour voguer vers la capitale. Cette verrière contemporaine aux lignes avant-gardistes, véritable témoin de l’histoire, est à chaque fois le point de départ à de nouveaux challenges.

ACTU ! Après deux années d’exercice et un nouveau site internet en début d’année, l’agence de relations presse Comme LM s’implante rue du Chemin Vert à Paris tout en conservant son ancrage strasbourgeois. L’agence compte déjà une trentaine de références (principalement dans l’hôtellerie et la restauration) et s’apprête à décrocher son premier contrat sur les Champs Elysées ! / www.agence-comme-lm.com Laure : Robe ceinturée en coton Prada Marjorie : Top en soie et empiècement en dentelle Miu Miu Le tout chez Ultima-prêt-à-porter

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CLAIRE-LISE BAUMANN

40 ans, directrice de l’Hôtel Beaucour / mardi 22 mai

OÙ ? PONT DU CORBEAU

Ce pont est ma connexion avec Strasbourg ! Il est le passage obligé de tous mes déplacements, aussi bien professionnels que privés. C’est une liaison entre l’hôtel et cette perspective fabuleuse qu’offre la ville.

ACTU ! La cour intérieure de l’hôtel se met aux couleurs de l’été et s’habille de fleurs de saison. Trois salles de séminaires ont été totalement reliftées et l’espace petit-déjeuner restructuré avec son grand buffet ouvert à tous ! / www.hotel-beaucour.com Robe façon perfecto Burberry chez L’Altra

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Photo : Christophe Urbain


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JACQUES BOCKEL

53 ans, chocolatier créateur / jeudi 24 mai

OÙ ? ECLUSE DE LA PETITE FRANCE

J’ai des souvenirs très forts dans ce coin ! Petit, avant de migrer vers Saverne, je vivais près de la Grand’rue et c’était mon terrain de jeu favori ! Aujourd’hui, avec un pincement de nostalgie, je continue d’admirer cette eau tumultueuse avec les mêmes yeux d’enfant…

ACTU ! 150 recettes de chocolat et plus d’une dizaine de marques avec désormais trois boutiques en Alsace. Dans la boutique de Strasbourg, possibilité de réaliser sa tablette minute, en la customisant selon ses envies ! Ouverture prochaine d’une nouvelle boutique en Lorraine. www.planet-chocolate.com Chemise à motifs fleuris Galeries Lafayette et veste en laine, coton et lin Féraud Le tout aux Galeries Lafayette

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Photo : Christophe Urbain


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FERNAND GRAFF

54 ans, chef de cuisine / vendredi 25 mai

OÙ ? PLACE DE ZURICH

Cette place incontournable du quartier de la Krutenau donne une impression de village dans la ville ! En plus de son animation quasi permanente, elle demeure au cœur des trois restaurants dans lesquels j’interviens. Loin d’être un citadin, j’adore ce coin !

ACTU ! Lancement du Franky’s Diner, nouvel établissement à la sauce américaine ! (lire page 136). L’Etoile des neiges, restaurant de spécialités fromagères, se met à l’heure d’été et propose une grande sélection de salades et de tartines. La Salamandre fait évoluer sa carte et propose pour les noctambules une sélection de burgers, de minuit à 6h du matin. www.lasalamandrestrasbourg.com etoiledesneiges.net - frankys-diner.com Polo Gant et blouson en toile MCS, le tout aux Galeries Lafayette

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Photo : Nathalie Savey


MOJGAN HENRIET

Photo : Nathalie Savey

58 ans, architecte et restauratrice / jeudi 23 mai

OÙ ? LE CLOÎTRE DU GRAND SÉMINAIRE

J’aime découvrir la face cachée des lieux ! Habituellement, les constructions de cathédrales permettent d’en faire le tour. Mais à Strasbourg, ce n’est pas le cas : toute une façade n’est pas accessible, exceptée de ce point de vue ! J’y viens régulièrement lire ou me reposer entre deux services ! Une parenthèse apaisante.

ACTU ! Agencement des nouvelles boutiques Save The Queen et Tadzio, rue des Juifs. Nouveau chef dans son hôtel-restaurant Chut, qui propose une carte adaptée quotidiennement selon arrivages du marché. www.hote-strasbourg.fr Top en soie Les Copains, blouson en cuir Le Sentier et pantalon en lin Moicani, le tout chez Ipsae

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ANNE GERBER

41 ans, gérante de maison d’hôtes / mardi 22 mai

OÙ ? UN JARDIN SECRET À LA ROBERTSAU

Cette allée de platanes dégage une belle énergie régénératrice. À seulement dix minutes du centre, cet endroit confidentiel et parfaitement au calme m’apporte une sérénité nécessaire. Avec ses arbres centenaires, sa végétation et ses différentes espèces qui fourmillent ; je profite de cette nature à portée de main !

ACTU ! Ouverture de la maison d'hôtes et restaurant Du côté de chez Anne (lire aussi p.146). Lancement de la terrasse du restaurant durant tout l’été. Changement de la carte tous les 15 jours. www.du-cote-de-chez-anne.com Robe et veste longue Pianurastudio chez Vicino

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Photo : Nathalie Savey


Partez en live !

03-15 AOÛT Sauf jeudi 09

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JOH N NY H ALLYDAY • M POKOR A+S HY ’ M • Hard Rock Session : N IG HT W I S H • W ITH I N TE M PTATION+ E PI C A+N IG HTM AR E+ LON EWOLF+ Soirée Celt ique : NOLWE N N LE ROY • AL AN STIVE LL+ S H ARON COR R+ S H AK A PON K • IGGY & TH E STOOG E S+ N uit Blanche : FÉ LIX DA HOUSEC AT • ANTOI N E C L AM AR AN+ JOACHIM GARRAUD+AVICII+ NICOLAS C ANTE LOU P • J É RÔM E DAR AN+ LMFAO+BEAT ASSAILANT • DAVI D GU ET TA •

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et + encore à venir. . .

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THIERRY SCHWARTZ

37 ans, cuisinier / samedi 26 mai

OÙ ? LE MARCHÉ DES PETITS PRODUCTEURS

Niché au dos du Palais Rohan, ce marché est mon passage obligé les samedis matins depuis des années ! J’y connais quasiment tous les producteurs et ils connaissent aujourd’hui mes habitudes. Je prends d’autant plus de plaisir à m’y rendre depuis l’ouverture du restaurant 1741, situé de l’autre côté de la rive.

ACTU ! Chef du nouveau restaurant et boudoir 1741, avec une cuisine raffinée et audacieuse, véritable hommage au Palais Rohan sur trois niveaux (lire aussi p.148). / www.1741.fr Chef du restaurant Le Bistrot des Saveurs à Obernai, récompensé d’une étoile au Guide Michelin. Veste en toile façon saharienne et t-shirt G-Star

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Photo : Nathalie Savey


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Haute école des arts du Rhin École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg - École supérieure d’art de Mulhouse - Académie supérieure de musique de Strasbourg

Frédérique Lucien, Sans titre, 2010 ; Photo : Gérard Jonca

Été 2012

Frédérique Lucien, Sans repentir Du 14 juin au 21 septembre Vernissage jeudi 14 juin à 19 h La Chaufferie - Strasbourg

Concerts - Examens DNSPM & Master, Diplômes 2012 Académie Supérieure de Musique de Strasbourg 20 juin - Église Saint-Paul 21, 25, 26, 27 juin - Cité de la musique et de la danse

Zoomer / Dézoomer Motifs et matières du XVIIIe siècle à nos jours Du 8 juin 2012 au 15 septembre 2013 Musée du Papier-peint - Rixheim (68)

Digital Art Works, The Challenges of Conservation Du 16 juin au 23 septembre Vernissage vendredi 15 juin à 18h30 École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (exposition présentée conjointement au CEAAC)

Exposition, Diplômes 2012 Samedi 23 et dimanche 24 juin - De 11 h à 19 h Vernissage vendredi 22 juin à 18 h École Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg

Capucine Vandebrouck, Contre emploi Du 28 juin au 3 septembre Vernissage jeudi 28 juin à 19 h Musée Théodore Deck - Guebwiller (68) avec le soutien de la ville de Guebwiller

Ecosystème des objets Du 4 au 15 juin Istituto Italiano di Cultura - Strasbourg

Round 2, Après Nicolas de Leyde Du 24 au 30 juillet Musée de l’Oeuvre Notre-Dame - Strasbourg

Via, les écoles de design 2012 Du 5 juillet au 30 septembre Vernissage le jeudi 5 juillet Galerie Via - Paris

Mobilier et objets design, bijoux de createurs, expositions

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Z U

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CULT

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R T N L -

ÉTÉ 2 0 1 2

B Â L E

L U X E M B O U R G M E T Z

S T R A S B O U R G K A R L S R U H E M A N D E R E N N A N C Y

B A D E N - B A D E N

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F O N D A T I O N B E Y E L E R V I L L A V A U B A N M U S É E D E L ' Œ U V R E N O T R E - D A M E Avec l’été, revient le temps des grandes expositions qui déplacent les foules. De la Suisse au Luxembourg, sortons de Strasbourg / Lorraine et sillonnons la région pour découvrir des œuvres et des artistes majeurs. Au programme cette saison : Jeff Koons, Sol Lewitt, Nicolas de Leyde, Pierre-Auguste Renoir, Ben et d’autres encore… Sélection Zut ! des expos à voir pour ne pas bronzer idiot.

C E N T R E P O M P I D O U / M E T Z K U N S T H A L L E C H Â T E A U D E M A L B R O U C K M U S E U M F R I E D E R - B U R D A K U N S T M U S E U M

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DOSSIER / ART EN BALADE

Difficile de rester de marbre devant une œuvre de Jeff Koons. La possibilité de s’envoler vers les méandres de l’imagination comme un ballon de baudruche apparaît pour certains comme une évidence. D’autres encore, devant ce maximalisme kitsch, hésitent à rendre leur repas de midi tant les détails, notamment sur ses peintures à l’huile, sont imposants. Néo-pop, génie des surfaces ou encore superstar du kitsch, les adjectifs et expressions grandiloquentes ne manquent pas pour définir un parcours parsemé de séries choc. Pour décrire son art, lui-même évoque la reconnaissance de soi : « J’essaye de communiquer avec les gens, leur dire qu’ils sont parfaits ». À la manière d’un Marcel Duchamp, l’artiste contemporain souhaite que l’art naisse dans les yeux de son spectateur. Art cynique ou über accessible ? Les critiques continueront à s’affronter. Koons, pendant ce temps, explore le sens de l’art, le déforme en s’attaquant depuis toujours à la banalité. La fondation Beyeler revient sur différentes époques de création de l’artiste en présentant une cinquantaine d’œuvres traversant trois séries des années 80 à aujourd’hui. La première, The New, a été réalisée entre 1980 et 1987 et regroupe des aspirateurs et autres appareils électroménagers couchés ou posés sur des néons et enfermés dans des vitrines. Ironie du sort : c’est à cause de ses aspirateurs que Jeff Koons a abandonné pour un temps l’art pour devenir courtier en bourse car les

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——— Jeff Koons,
 Balloon Swan (Magenta), 2004–11
- Photo : Jeff Koons Studio, New York

marchands d’art n’en étaient pas convaincus. Lorsqu’on pense que cette même œuvre a été vendue aux enchères pour 23 millions de dollars, on rit multicolore. Traduisant la volonté de Jeff Koons de pasticher des objets pop, la série Banality (1988) est composée d’objets rappelant l’esthétique des églises baroques du XVIIe siècle. Jeff Koons y joue avec les symboles de la société de consommation, mettant en contradiction cultures populaire et élitiste. On y retrouve la porcelaine grandeur nature Michael Jackson and Bubbles, où l’icône pop porte sur ses genoux un singe, ou encore Buster Keaton sur

un poney. Enfin, probablement la série la plus connue et la seule toujours en cours depuis près de 20 ans, Celebration, entamée suite à la rupture de l’artiste avec l’actrice porno la Cicciolina. Elle est le fruit de la dépression de Jeff Koons et met en scène l’illusion de la légèreté, avec ses grandes formes balloonesques d’acier chromé et quelques peintures à l’huile hyperréalistes. Entre icônes, œuvres gigantesques – dont deux sculptures exposées dans le Berrower Park –, formes et couleurs, les pistes pour questionner l’œuvre de Jeff Koons ne manquent pas…


——— Lorenzo Lotte (1480-1556), Saint Jérôme, 1544, Muzeul National Brukenthal, Sibiu (RO)

Brueghel, Cranach, Titien, van Eyck : des trésors méconnus ——

Par Emmanuel Abela

Il est toujours fascinant de découvrir des pièces des grands maîtres, notamment quand celles-ci semblent moins familières. Des trésors cachés existent encore en Europe, c’est le cas de la collection Brukenthal réunie par un aristocrate originaire de Transylvanie (une région du centre-ouest de la Roumanie actuelle) du XVIIIe, Samuel von Brukenthal qui occupait un poste important à la cour autrichienne, avant d’être nommé gouverneur de sa région natale par l’impératrice MarieThérèse. Dans le plus pur esprit des Lumières, cet homme collectionne des livres, des estampes et des pierres précieuses, mais aussi de nombreuses peintures et sculptures, lesquelles sont exposées dans le palais qu’il se fait construire à Sibiu (anciennement Hermannstadt). Cette collection, qui comprend des tableaux de maîtres italiens, allemands, flamands, hollandais, a fait la renommée de son illustre propriétaire qui les regroupait de manière cohérente, en fonction des écoles de peinture. Donc, en parfait connaisseur ! Pour permettre au grand public de découvrir cette collection de tableaux anciens, qui compte parmi les plus importantes en Europe du Sud-Est, la Villa Vauban s’est inspiré de l’accrochage d’origine : œuvres du Quattrocento et Cinquecento, peinture hollandaise,

peinture allemande, etc. Nous sommes saisis d’emblée par la qualité des œuvres représentées, lesquelles créent des liens stylistiques et iconographiques remarquables. On mesure à quel point le collectionneur cherchait à raconter une histoire de la peinture sur plus de trois siècles. L’émotion est vive quand on passe d’un portrait de Jan van Eyck, L’Homme au chaperon bleu, ou de Hans Memling, Donatrice en dévotion avec son petit chien, à une Vierge à l’enfant de Lucas Cranach. Une œuvre suscite une attention particulière, Le Massacre des Innocents, initialement attribuée à Pieter Brueghel l’Ancien ; présentée parmi d’autres œuvres de cette grande famille de peintres et complétée par des tableaux provenant des fonds de la Villa Vauban, elle a fait l’objet d’une analyse et d’une restauration pour l’occasion. Les œuvres s’enchainent merveilleusement : après Titien et Lorenzo Lotto, on passe en toute logique du maniérisme aux développements baroques des peintres contemporains de Rubens,

Abraham Janssens et Jacob Jordaens, pour terminer avec Johann Michael Rottmayr von Rosenbrunn. Son Triomphe des sciences et de l’art semble résumer la personnalité de von Brukenthal, esprit éclairé dont on présente également, dans un cabinet aménagé, des livres de botanique, d’histoire naturelle ou de numismatique. Comme quoi les œuvres collectionnées parlent de nous-mêmes longtemps après et nous révèlent dans ce que nous sommes.

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DOSSIER / ART EN BALADE

Un siècle se résume généralement en quelques dates : assurément, celle de 1917 serait retenue parmi les années marquantes du XXe. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’avec l’entrée des troupes américaines dans le conflit, la guerre devient mondiale, « universelle » pour certains, et ce pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Parce que les forces en présence s’enlisent, ne semblent pas voir d’issue – même si celle-ci va se préciser –, et parce qu’on atteint des degrés jusqu’alors jamais atteint dans l’entreprise de mort à grande échelle ; paradoxalement, l’année 1917 est la moins meurtrière, à un moment où l’on se résigne face à l’immense machinerie qui se met en place pour continuer la tuerie. Enfin, parce qu’en marge du conflit naissent les expressions artistiques les plus aventureuses qui s’avèrent décisives pour l’évolution, audelà même des arts, de la perception qu’on en aura à l’avenir : année révolutionnaire, 1917 connaît les révolutions russes de février et d’octobre, mais aussi le ready-made, Dada – né en 1916, le mouvement poursuit son essor à Zurich –, De Stijl aux Pays-Bas et les premières tentatives abstraites. Autant de révolutions esthétiques en cette année de profonde mutation mentale. La magnifique exposition estivale du Centre Pompidou-Metz met en lumière événements et artistes et offre une vision complète de toutes les tentatives esthétiques, avec une scénographie adaptée à l’immense diversité des explorations formelles et textuelles : les œuvres inspirées par le conflit, celles qui semblent au contraire très distantes, celles enfin qui situent un futur proche, le temps de l’après-conflit. Elle offre un vaste panorama des productions à l’échelle européenne voire

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——— Marcel Duchamp, Fountain [Fontaine], 1917-1964 © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-GP/Christian Bahier et Philippe Migeat © Succession Marcel Duchamp / ADAGP, Paris 2012

mondiale : ainsi se côtoient Claude Monet, dont les Nymphéas se posent en refuge contre la guerre, Pablo Picasso, présent avec le monumental rideau de scène réalisé pour le ballet Parade – un prêt du Centre Pompidou qui constitue un événement en soi ! –, Guillaume Apollinaire, Jean Cocteau, Vassily Kandinsky, Kazimir Malevitch, Theo van Doesburg, Piet Mondrian, Tristan Tzara, Hans Arp, André Breton, Ernst Ludwig Kirchner, Alexej von Jawlensky, Alexandre Rodtchenko… La liste est longue, elle ne peut être qu’indicative. À ce titre, il est amusant de relire un courrier qu’adresse Marcel Duchamp à sa sœur Suzanne le 11 avril 1917 à New York ; il s’y plaint du refus par les Indépendants de Fountain, une œuvre qu’il attribue à « une de [ses amies] sous un pseudonyme masculin, Richard Mutt ». Rappelant qu’il s’agit d’une « pissotière en porcelaine envoyée

comme sculpture », il s’insurge : « Ce n’était pas du tout indécent, aucune raison pour la refuser. » Mais conclut avec philosophie : « la pissotière aurait été lonely. » Là, Fountain est bien présente dans l’exposition 1917 ; resituée au cœur de ce qui a fait l’art d’une année bien singulière, elle ne présente plus rien de lonely.


——— Nicolas de Leyde, Buste d’homme accoudé (détail), Strasbourg, 1463 (?). Grès rose. Strasbourg, Musée de l’Œuvre Notre-Dame. Photo : M. Bertola

Nicolas de Leyde : figure vivante ——

Par Emmanuel Abela

Les spécialistes le savent, le grand public un peu moins. À Strasbourg sont réunies deux œuvres sculpturales qui se posent en jalons pour l’Occident médiéval : la figure de la Synagogue, située au niveau du bras sud du transept de la Cathédrale, et le Buste d’homme accoudé conservé au Musée de l’Œuvre Notre-Dame. Séparées l’une et l’autre de près de deux siècles et demi, les deux œuvres non seulement renseignent sur le rayonnement du chantier de la Cathédrale de Strasbourg, du début du XIIIe à la première moitié du XVe et au-delà, mais se situent chacune comme un instant d’apothéose, presque de bascule entre ce qui précède et ce qui suit. « Oui, nous confirme Cécile Dupeux, conservatrice du Musée de l’Œuvre Notre-Dame, il y a un avant et un après. » Si le sculpteur de la Synagogue reste inconnu, celui du Buste en revanche est clairement identifié : il s’agit de Nicolas de Leyde. On ne connaît pas le détail du parcours de cet artiste reconnu en son temps aussi bien par les autorités ecclésiales que civiles – on sait qu’il vient de Belgique, se montre actif à Strasbourg entre 1462 et 1467 et qu’il meurt à Vienne après avoir réalisé le tombeau de l’Empereur Frédéric III dans la cathédrale –, des indices précis nous sont livrés par des sources d’époque : « Il se dessine les contours d’un personnage atypique, nous explique Cécile Dupeux. Peu de choses nous sont révélées de manière officielle, mais des éléments apparaissent dans la sphère

privée : à la ville, nous possédons des sources concernant sa famille, sa fille par exemple qui a épousé le frère de Martin Schongauer, un orfèvre ; on sait également que Nicolas de Leyde habite le 111, Grand’Rue, avec un espace aménagé à l’avant dans lequel il fait venir des pierres. Nous avons des informations sur des acquisitions, des litiges, ses déménagements, autant de choses qui rendent ce personnage vivant. » À Strasbourg, il a réalisé de grands ensembles, l’épitaphe du chanoine de Bussnang dans la cathédrale et le portail de la Chancellerie de la ville, bâtiment aujourd’hui disparu dont il ne subsiste que quelques fragments, les deux têtes d’un prophète et d’une Sybille réunies pour la première fois depuis un siècle. Dans le cadre de cette exposition exceptionnelle, pas moins de 70 pièces sont présentées, lesquelles s’articulent autour du Buste. Si on peut y voir

là l’une des nombreuses déclinaisons de la figure mélancolique, sa posture renvoie plus à la réflexion qu’à une forme d’affliction. Toute la modernité de l’œuvre réside dans le mouvement du corps qui souligne la tension intérieure de la personne, ici sans doute un portrait d’architecte voire même un autoportrait de Nicolas de Leyde. « Il s’agit du premier véritable portrait moderne, avec cette force du rendu de l’intériorité même », nous rappelle avec conviction Cécile Dupeux, nous invitant à voir cette œuvre majeure, la revoir et à investir ses secrets.

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DOSSIER / ART EN BALADE

——— Moi Je Suis Seul, 1965 Galerie 1900-2000, Marcel Fleiss, Paris

Ben : Pas d’art sans ego ——

Par Cécile Becker

Qui connaît Ben ? Tout le monde. Si l’on ne connaît pas l’œuvre de l’artiste dans sa totalité, ni d’ailleurs sa biographie, si l’on a jamais vu ses tableaux grandeur nature dans un musée, on le connaît pour ses carnets, bloc-notes ou post-its exposés dans tous les rayonnages des papeteries. Si l’on ne le connaît pas vraiment, tous, nous pourrions imiter sa signature les yeux fermés. Qui connaît Benjamin Vautier ? Personne. Pourtant, c’est le Ben, le fameux. Un prénom, une identité, une esthétique cachée sous un diminutif. Ben s’est imposé dans l’inconscient collectif avec ses trois petites lettres. Un ego, une signature. Et puis Ben, c’est une partie étourdie de nous-mêmes : il écrit grossièrement, fait quelques fautes d’orthographe, fait des jeux de mots à trois francs six sous et est resté un enfant éternel. Il se joue de l’art et de ses codes à la manière de artistes de Fluxus auquel il adhère après avoir rencontré George Maciunas, artiste et philosophe, fondateur du mouvement à New York. Mais si ce mouvement s’inspire du dadaïsme et prône la disparition de l’artiste derrière la simplicité de la vie ou des objets, Ben, lui, estime que l’ego est essentiel à la création. L’ego permet à l’artiste de se montrer sincère et d’être au plus proche de la vérité, qu’elle soit subjective ou objective, quitte, comme il le dit, à « montrer son cul » et à passer pour un clown, à raison. En ce sens,

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Ben s’interroge sur le sens de l’art, il cherche à comprendre et à le rendre le plus simple possible : par son écriture, par sa lisibilité, par les thèmes qu’il aborde. Il est frontal, direct et souvent drôle. Parfois, Ben doute : « Je dors mal la nuit, j’ai des angoisses qui se mélangent. Des angoisses d’argent, d’art, de vérité. D’une part, je veux changer le monde et être révolutionnaire, et d’autre part, je veux une belle voiture, vivre confortablement et avoir autant de gloire que César. Tout ça, c’est très difficile à concilier. » Parfois aussi, il veut tout abandonner car « les ethnies [lui] occupent l’esprit plus que l’art », parce qu’il ne croit plus en la culture, mais il finit par énoncer ses préoccupations dans des textes ou sur ses toiles. L’art, s’il est personnel, peut parfois sombrer dans la répétition, mais

pour Ben, ça n’est pas un problème. Il estime même que le style provient de la répétition et qu’il n’est pas nécessaire d’apporter du nouveau pour entrer dans l’Histoire de l’art. L’essentiel est de se montrer tel qu’il est et de toucher les spectateurs avec des vérités universelles ou qui le concernent. Il amuse, s’amuse, fait rire, il gagne. S’il n’est pas entré dans l’Histoire de l’art, il est au moins ancré dans nos esprits par sa facétie.


——— Yinka Shonibare, The Sleep of Reason Produces Monsters (Asie), 2008 © Yinka Shonibare MBE / Courtesy James Cohan Gallery, New York / Stephen Friedman Gallery, Londres ——— Francisco de Goya, Le Sommeil de la raison engendre des monstres (série Los Caprichos, feuille 43), 1797/98, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

Déjà-Vu ? : éloge de la copie ——

Par Sylvia Dubost

« C’est pas bien de copier ! » Comme tous les ans à l’approche des examens, refleurissent articles et reportages sur le plagiat dans les copies d’élèves et d’étudiants. Le copiercoller : nouveau marronnier des médias, nouvelle plaie de l’éducation nationale. Difficile, en effet, d’empêcher le savoir de circuler et d’être utilisé, même mal. L’époque est plutôt à la répression en la matière, au point qu’on en arrive à l’équation suivante : la copie, c’est le mal, et ceux qui s’y adonnent sont des pirates. Au point qu’on en oublie la notion d’intention. La copie peut aussi être hommage, détournement, réappropration, remise à jour. C’est ce que montre l’exposition DéjàVu ?, sous-titrée « La copie d’œuvres d’art de Dürer à Youtube ». À travers quelque 120 œuvres, du Moyen-âge à l’époque contemporaine et de Degas à Cindy Sherman, elle pose la question du statut de la copie.

Qui, à l’heure non plus seulement de la reproductibilité technique de l’œuvre d’art, mais de sa numérisation possible et de sa diffusion à toujours plus grande échelle, se pose avec plus d’acuité. On rappelle d’abord que les artistes ont de tout temps copié ceux qui les ont précédés. Au XVIe, la copie est une évidence. Peintures et gravures sont alors un moyen de faire circuler les œuvres, de leur permettre d’être vue et de satisfaire les envies de décoration d’un noble qui souhaiterait lui aussi son Dürer. Et puis les artistes copient dans le cadre de leur formation. Ceux que l’ont considère aujourd’hui comme des jalons dans l’histoire de l’art ont aussi produit des copies et se sont confronté à des œuvres plus anciennes. Imiter, c’est comprendre avant de créer son propre langage, comme l’atteste la copie d’un tableau du Titien par Géricault. Au XXe siècle, on passe au pastiche, au clin d’œil, à la réinterprétation. Les artistes questionnent ainsi leur discipline et son histoire en même temps qu’ils y revendiquent une place. Aujourd’hui, des plateformes comme flickr et youtube regorgent de photos et de vidéos qui réinterprètent les œuvres.

Et plus simplement, les artistes s’inspirent d’œuvres du passé, intégrant dans leurs œuvres des motifs déjà existants, de manière consciente ou non, sans nécessairement citer leurs aînés, car ainsi va la création. Ils sont des nains juchés sur des épaules de géants, comme disait Bernard de Chartes. Et après lui Isaac Newton, qui reprit cette phrase à son compte. La pure idée n’existe pas, on ne peut créer sans regarder, sans intégrer le passé. La copie est nécessaire à la création, intellectuelle ou artistique. Elle n’est pas forcément le plagiat, le mal. A l’heure où se négocient des traités toujours plus répressifs en matière de propriété intellectuelle, Déjà-Vu ? apporte une belle matière à réflexion, voire même un point de vue. Comme l’affirment les commissaires de l’exposition : « À la fin, toutes les œuvres sont des originaux. »

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DOSSIER / ART EN BALADE

——— Jean Prouvé, croquis de mobilier scolaire, Nancy, archives départementales de Meurthe-et-Moselle © ADMM © ADAGP, Paris 2012

Jean Prouvé : l’art du métal ——

Par Sylvia Dubost

Il y a 20 ans, on jetait à la benne le mobilier scolaire conçu par Jean Prouvé. Trop ringardes, sans doute, à l’époque, ces chaises toutes simples à piètement de métal fabriquées en grande série au début des années 30. Aujourd’hui, elles sont des pièces de collection, et ceux qui ont eu le nez suffisamment creux pour les sauver de la décharge les ont bien souvent revendues aux enchères. Le mobilier de Jean Prouvé fait aujourd’hui partie des pièces les plus recherchées par les collectionneurs de design. Designer, Jean Prouvé ne l’était pourtant pas. Ni architecte, d’ailleurs, même si ses réalisations en ont inspiré plusieurs générations. Jean Prouvé est avant tout un constructeur, un artisan du métal, qui a cherché à répondre aux commandes de la manière la plus simple et la plus juste possible. Cette efficacité sans apparente sophistication donne à ses pièces une allure intemporelle, qui nous apparaît aujourd’hui à nouveau moderne. Jean Prouvé ne cherche pas forcément à faire beau, il cherche à faire utile. Dans ses ateliers, il expérimente avec les matériaux et les éléments qu’il fabrique à destination de l’industrie. Il les décline pour des pièces de mobilier et des constructions individuelles. Son

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vocabulaire de formes reprend toujours les mêmes bases, et sa philosophie est simple : économie de moyens, d’espace, de temps de travail, sans pour autant déroger au confort ni à la qualité. Un credo qui devrait être celui de tout designer ou architecte… C’est sans doute pour cela qu’ils le révèrent aujourd’hui. Ces principes ont créé des icônes, peut-être malgré lui. Les célèbres panneaux à hublots en aluminium ? Ils sont avant tout performants : légers, isolants, ils ne se corrodent pas, laissent passer la lumière et servent pour des murs comme pour des portes. L’épaisseur des pieds arrière de la chaise Standard ? Elle offre un maximum de soutien là où la chaise reçoit le plus de poids ? La table métallique EM Tropicale ? Le matériau résiste bien mieux aux climats humides que le bois. La Maison des jours meilleurs, la plus belle qui soit selon Le Corbusier ? Aisément démontable et

déplaçable, elle offre une bonne solution à la problématique de l’habitat d’urgent. Et ainsi de suite… La ville de Nancy rend hommage à l’un des créateurs les plus emblématiques du XXe siècle, et veut aujourd’hui faire une vraie place dans la cité à l’enfant du pays, à l’image de celle de Gaudi à Barcelone. Chaque musée de la ville présente un aspect du travail et du parcours de Jean Prouvé, du ferronnier d’art à l’humaniste. Et il en faudrait dix de plus pour faire le tour de son œuvre…


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Pierre-Auguste Renoir, Femme dans un jardin, 1868

Fernand Léger, Contraste de formes, 1914 – Photo : VG Bild-Kunst

Fernand Léger et Henri Laurens : figures sensibles

Renoir : l’œuvre de jeunesse Si le ministère du temps libre avait existé en son temps, Pierre-Auguste Renoir en aurait été le peintre officiel. Loisirs de plein air, promenades bucoliques ou citadines, ombrelles et robes légères, intérieurs bourgeois où l’on sirote le thé : les toiles de l’un des pères de l’impressionnisme respirent la légèreté et la douceur de vivre. Les visages sont avenants, doux, souriants juste ce qu’il faut, les robes légères et les messieurs bien élevés. On s’amuse avec raffinement, et cette insouciance se mâtine d’une touche de mélancolie. On a longtemps qualifié Renoir (1841– 1919) de « peintre du bonheur ». Un qualificatif qui s’applique surtout à sa période impressionniste et tardive, les seules que l’on connaisse réellement de lui. Le Kunstmuseum invite aujourd’hui à redécouvrir ce peintre dont on croit tout connaître, en ex-

posant des œuvres de jeunesse aussi variées que surprenantes. Cinquante peintures ont été rassemblées, grâce à des prêteurs prestigieux : le Musée d’Orsay, la National Gallery de Londres, le Metropolitan Museum de New York, le Art Institut de Chicago. On y voit évoluer Lise Tréhot, alors maîtresse de Renoir et son modèle favori, à travers les différents genre picturaux qu’il expérimente alors. On y décèle aussi les profonds bouleversements sociaux, politiques et artistiques qui traversent les années 1860-1870, et touchent aussi bien la bohême que la bourgeoisie, entre lesquels navigue Renoir. On appréhende autrement la suite de son œuvre son apport à l’impressionnisme, comme peintre de la vie moderne, plus que du bonheur…

Nés respectivement en 1881 et 1885, décédés en 1955 et en 1954, Fernand Léger et Henri Laurens sont contemporains. Leurs modes d’expression plastique diffèrent, la peinture pour l’un, la sculpture pour le second, mais leurs préoccupations esthétiques sont voisines : l’exploration d’une figuration morcelée, mais sensible. Les deux artistes se rencontrent dès 1910, avec Guillaume Apollinaire à un moment où les arts plastiques opèrent une mutation déterminante sous les coups de boutoir du cubisme. Tous deux sont tentés par la révolution cubiste, ils en adaptent très librement les codes formels, mais tous deux définissent également leur propre style avec un penchant naturel pour des formes organiques, parfois proches de l’abstraction, qui conservent un lien intime à la réalité. D’où des sensations poétiques, dynamiques, colorées pour Léger, courbes et volumineuses pour Laurens. Grâce la collaboration fructueuse entre le Musée Frieder Burda et le Centre Pompidou, les œuvres des deux artistes se confrontent dans des échanges subtiles et voluptueux. Une manière généreuse de rendre hommage à ces deux artistes, parmi les plus importants de la première moitié du XXe siècle en France.

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CULTURE ART SONORE

CINÉMA SANS IMAGE Par Cécile Becker // Photo Christophe Urbain

MUSICIEN DE L’ESPACE, DOMINIQUE PETITGAND MET EN SON DES VOIX DU QUOTIDIEN RACONTANT DES HISTOIRES. À TRAVERS LES SILENCES, LES BRUITS, LA MUSIQUE ET LES MOTS, IL CRÉÉ DES MICROUNIVERS OÙ IL JOUE AVEC LA PERCEPTION DE L’AUDITEUR. VISITE DE SON INSTALLATION SONORE À L’AUBETTE, ENTRE SURPRISE ET ERREMENTS.

Il se passe quelque chose d’étrange. Il suffit de monter quelques marches pour entendre une voix qui raconte quelque chose. Puis, la voix disparaît et son écho résonne un peu plus haut. Que raconte t-elle ? Elle provient tantôt du haut-parleur au rez-dechaussée, tantôt de celui placé à mi-étage. Il faut jouer sur sa position pour capter le récit, entrecoupé de silences. « Le rapport au silence est primordial, explique Dominique Petitgand. Il est le lien, ce qui permet aux sons de se diffuser dans un lieu. Beaucoup travaillent les installations sonores, mais très peu travaillent le silence. Pour beaucoup, il s’agit de remplir avec des sons. Je ne mets pas « des sons », je mets des pontillés. Le silence permet à la voix d’exister, au spectateur d’exister, de se demander d’où ça vient, de jouer sur les distances. » Dominique Petitgand se sentirait-il proche de John Cage,

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prêtre du silence ? « Je me sens plus proche de Morton Feldman, répond-il. J’aime le hasard mais il faut qu’il prenne une forme, une certaine logique. » Plus haut, de la musique. Puis un bruit sourd. Émane-t-il du lieu ou de l’installation sonore ? Impossible de le savoir. Dans la grande salle, les fenêtres sont ouvertes et quatre haut-parleurs sont posés au sol. Rien ne se passe, on attend. Soudain, un bruit puissant de voix ou de verres qui se brisent, surprenant et déroutant, résonne dans la salle. On s’imagine une grande fête, une réception dans cette salle pourtant vide. « Le but du jeu pour moi, c’est de déclencher des choses, je joue beaucoup sur les énigmes. Pour parler du silence, je m’appuie sur des récits lacunaires, vidés, creusés. J’essaye de produire le plus possible d’effets avec le moins de moyens possible. C’est une démarche assez minimaliste pour une réception qui soit la plus riche possible. » A côté, un petit garçon, ou peut-être une jeune fille, parle de porte. On n’arrive pas très bien à comprendre l’histoire. Mais on s’attache à cette petite voix désemparée et on l’écoute, jusqu’au bout, se déplacer de l’un à

l’autre haut-parleur. Chaque pièce se répond et l’on devine que quelque chose se trame en bas de l’escalier. L’espace, son acoustique, la taille des pièces ont évidemment leurs rôles : « Les œuvres entretiennent des relations avec l’espace, même si elles préexistent au lieu, dit l’artiste. Quand je fais entendre mes pièces dans l’espace, il s’agit de trouver un dispositif de diffusion pour chaque son, de trouver une logique entre les sons et les espaces. » Seul, en groupe, assis, et pourquoi pas couché ? L’œuvre de Dominique Petitgand existe par notre écoute, nos ressentis et notre perception de l’espace. Un voyage aussi sensoriel qu’étonnant. Avant de ressortir dans le brouhaha de la ville. —————— Un tout, dont je fais partie, installation de Dominique Petitgand, jusqu’au 25 août à l’Aubette 1928 03 88 88 50 50 www.musees-strasbourg.org


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Le Velvet de Rodolphe Burger

Avec Julien Perraudeau Alberto Malo - Geoffrey Burton Joan Guillon - Black Sifichi Sarah Yu Zeebroek

1ère partie : Mouse DTC

27 juin 2012 I 20h00

HALLE AUX VINS - PARC EXPO COLMAR Infos et réservation

03 90 50 50 50 www.colmar-expo.fr

Coproduction : Compagnie Rodolphe Burger Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Wart

Production déléguée : Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Avec le soutien de la Spedidam La Cie Rodolphe Burger est financée par la DRAC Alsace


CULTURE SCÈNES

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Par Emmanuel Abela // Portraits Christophe Urbain

NOUVELLE QUÊTE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN FÊTE SES 40 ANS EN ORGANISANT DE GRANDES MANIFESTATIONS POPULAIRES. UN ANNIVERSAIRE QUI N’EMPÊCHE PAS MARC CLÉMEUR DE SE POSER LA QUESTION DE L’IDENTITÉ AVEC LA PROGRAMMATION DE LA SAISON 2012-2013 ET DES CONQUÊTES À MENER À L’AVENIR. La nouvelle saison correspondra aux 40 ans de l’Opéra national du Rhin. À cette occasion, vous amenez le public ailleurs, dans d’autres lieux, au Zénith par exemple, et sous d’autres formes : est-ce une manière de donner un nouveau signal par rapport à l’évolution possible de la programmation de l’Opéra du Rhin ? Nous avions déjà entamé un travail transfrontalier qui nous amène 23 % de public étranger, ce qui constitue un élargissement important si l’on compare à l’Opéra de Paris qui, malgré l’apport touristique, n’atteint que les 10 %. Mais il me semblait également très important pour une maison d’opéra de sortir des lieux habituels. Nous avons 1140 places ici à Strasbourg, 1100 à la Filature de Mulhouse, mais il faut attirer un public plus large. Du coup, j’ai voulu faire d’un inconvénient un avantage : vous le constatez, les travaux ont été entamés sur le bâtiment de l’opéra à Strasbourg ; ces travaux vont être plus importants durant la période de pause estivale, et se prolongeront jusqu’en octobre. Avec toutes les forces de la ville, j’ai supposé qu’il fallait faire quelque chose

de très grand en ouverture de saison. Avec le nouveau directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Marko Letonja, qui prendra officiellement ses fonctions à la rentrée, nous avons eu l’idée de monter le Requiem de Verdi au Zénith, avec 100 musiciens et 160 choristes issus de nos chœurs, des chœurs de l’OPS et du Conservatoire. Cette manifestation constitue un signal très fort en ce qui concerne la collaboration entre les diverses institutions culturelles. Nous allons vers un lieu dédié à la musique pop, ce qui constitue une vraie aventure. Nous espérons atteindre les 8500 personnes, mais rien n’est garanti, c’est un risque. L’autre manifestation pour les 40 ans, à la fin de la saison en cours, c’est naturellement le concert des Deux Rives entièrement dédié à notre anniversaire. Il s’agit d’un grand concert populaire avec tous les tubes de l’opéra interprétés par trois solistes, Joseph Calleja, Mireille Delunsch et George Petean, qui ont beaucoup chanté à Strasbourg et qui sont devenus internationalement des stars, mais qui reviennent chez nous pour fêter ces 40 ans. Nos chœurs seront présents et notre ballet assurera la dimension visuelle de l’événement.

Avec ce type de manifestations, exprimez-vous la volonté d’amener à l’opéra des gens qui n’y sont jamais allés ? Oui, naturellement, il y a volonté d’élargir notre public. Ce type de manifestations contribue à cet élargissement, mais ça n’est pas le seul moyen : la captation y contribue également. Ça a été le cas avec la captation récente par France 3 de Farnace, l’opéra d’Antonio Vivaldi mis en scène par Lucinda Childs, qui nous permet d’entrer dans tous les foyers. Dans le futur, c’est le type de dispositifs que j’aimerais développer, et pas seulement à destination de la télévision ou de l’Internet. Vous le savez sans doute, le Metropolitan de New York organise des retransmissions en direct dans des grands cinémas à l’international. L’une de ces retransmissions a atteint plus de 40 000 spectateurs. Le réseau de l’UGC veut montrer des productions européennes, nous sommes donc en contact pour la diffusion de nos propres productions.

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CULTURE SCÈNES

En ce qui concerne la saison prochaine, le Requiem de Verdi en ouverture de saison au Zénith ne doit pas occulter le fait que vous cherchez toujours à révéler au public des pièces d’un répertoire moins accessible. Oui, et pour la saison prochaine j’ai cherché à développer le thème de la quête d’identité. C’est le cas dès le mois d’octobre avec la création scénique d’une œuvre de Franz Schrecker, Der Ferne Klang. Ce compositeur se met en quête du son idéal, et ne le trouve jamais. Je suis heureux d’annoncer que cette nouvelle production et création en France marque le retour à Strasbourg de Stéphane Braunschweig, longtemps directeur du TNS. D’autres productions correspondent à ce thème, y compris La Flûte enchantée, l’opéra le plus joué au monde qu’on va découvrir dans une nouvelle production de Mariame Clément, metteure en scène très prisée, le tout sous la direction musicale de Theodor Guschlbauer. D’autres œuvres correspondent à cette thématique de la quête existentielle, Tannhäuser de Wagner par exemple. Tannhäuser est partagé entre deux femmes, il se met en quête de sa propre identité à la fois en tant qu’homme et en tant qu’artiste… Pour la saison 2012-2013, nous proposons pas moins de neuf nouvelles créations, trois fois plus qu’à l’Opéra Bastille, et cela n’est rendu possible que grâce au travail magnifique de nos ateliers de costumes et d’accessoires, les plus grands en France après l’Opéra de Paris. Vous avez fait allusion aux travaux de l’opéra qui se prolongeront jusqu’à l’automne. Quels seront les aménagements et extensions réalisés ? Ce ne sont que des travaux de mise aux normes de sécurité. Mais ce théâtre vétuste aura besoin d’une grande rénovation pour qu’on y travaille de façon plus efficace : nous pourrions montrer des mises en scène modernes et aurions la possibilité de multiplier les coproductions avec les grands théâtres à l’étranger. Il y a un problème de hauteur qui nécessite un rehaussement de la cage de scène. Il faudrait également créer une scène de dégagement sur la petite place à l’arrière, afin de glisser un décor sur toute la largeur. Il faut réaménager la fosse d’orchestre qui avait été réduite à l’époque de l’Occupation allemande. De même, le public a droit au confort moderne, aussi bien en termes de chauffage que de climatisation. Le coût a été calculé

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par un cabinet d’études : ces rénovations coûteraient 30 millions d’euros. C’est une somme, et en même temps, un nouvel opéra coûterait 200 millions d’euros. En temps de crise, le choix est vite fait. Personnellement, je trouve l’emplacement idéal, en plein centre-ville. Quand je sors du théâtre, je connais au moins trois ou quatre restaurants où je peux dîner. Dans la zone près du Rhin, ça serait naturellement impossible. Et puis, nous connaissons en Europe trop de théâtres excentrés qui ne fonctionnent plus. Nos publics allemands ou suisses nous le disent : ils aiment tellement venir dans ce théâtre à l’Italienne où l’on se sent proche de la scène. www.operanationaldurhin.eu

DER ROSENKAVALIER En clôture de saison 2011-2012, l’OnR programme Der Rosenkavalier, un opéra en trois actes de Richard Strauss d’après un livret de Hugo von Hofmannstahl qui a été diversement apprécié au moment de sa création en 1911 : méprisé par les uns, adulés par les autres. Pour cet opéra ancré dans la Vienne des années 1740, Mariame Clément a opté pour une mise en scène minimale qui révèle la modernité véritable de la pièce et permet de revisiter avec force l’un des thèmes latents de cette comédie inspirée par l’œuvre de Mozart : la crainte légitime de vieillir et de se voir abandonné. Les 17, 20, 23, 25 et 28 juin à l’Opéra de Strasbourg les 6 et 8 juillet à La Filature à Mulhouse

— Une grande maison Depuis 40 ans, Pierre Zimmer se montre fidèle à un opéra qui bénéficie d’un vrai public et d’une équipe cohérente. Il renoue avec l’enchantement du premier opéra auquel il a assisté, adolescent. À l’occasion de l’anniversaire de l’Opéra du Rhin, Pierre Zimmer s’est rendu compte qu’il s’y rendait depuis la toute première saison, en 1972. « Je suis là depuis 40 ans. » Alors qu’il est en quatrième à l’internat dans le nord de l’Alsace, le professeur de musique propose des abonnements aux élèves de la classe. « J’ai dit cela à un élève qui était plus grand que moi. Il m’a répondu : tu vas t’emmerder à coup sûr ! » Or, il n’en est rien. Il découvre avec émerveillement son premier opéra, Les Noces de Figaro. « Je ne connaissais des Noces que les deux faces d’un 33T que ma tante m’avait offert à ma communion – des extraits de la version de Karl Böhm –, et je croyais que ça se limitait à cela. » Il a découvert qu’il y avait naturellement bien plus que ce qu’il avait pu écouter. « Au bout d’un moment, le décor s’est levé, et j’ai découvert un autre décor derrière : pour moi, c’était miraculeux. » Dès lors, Pierre a commencé à s’y rendre régulièrement, et continue à s’abonner durant toute sa scolarité et ses études de lettres. Depuis qu’il est enseignant, il reproduit l’opportunité qui lui avait été donnée. Au Gymnase Jean Sturm, il anime un club d’opéra, le Ludwig van Club, et incite ses élèves à se rendre au spectacle. Comment s’y prend-on justement pour initier des jeunes gens à l’opéra ? « Il faut passer par le pari, ça n’est jamais évident, mais il faut choisir le bon spectacle. Après, vous faites des conquêtes. » Pour lui, l’opéra se prête facilement à la découverte. « Il y en a pour l’oreille, mais il y en a aussi pour les yeux. » On imagine aisément que pour le professeur de lettres, le livret constitue une autre entrée possible. « Tout à fait, nous répond-il, je fonctionne de la manière suivante : l’inscription au club suppose qu’on assiste à une vingtaine de spectacles par an, des opéras, des ballets et


Jusqu’au 7 Juillet 2012

Ernest Pignon-Ernest Extases

23 juin - 21 juillet

Cinq galeries internationales coopèrent pour mettre en place une exposition itinérante. Sont présentées les oeuvres d’artistes européens, lors d’une tournée internationale qui les mènera de Düsseldorf à Amsterdam, Nimègue, Vienne, Strasbourg et Prague.Artistes proposés par la galerie Bamberger : Ann Loubert, Jacqueline Taïb et François Bruetschy.

Pierre Zimmer, abonné à l'OnR et professeur de lettres au Gymnase Jean Sturm.

des concerts. » Il insiste sur le fait qu’il faut se confronter à des répertoires très différents. « Pour l’opéra, j’organise une soirée de présentation et effectivement, l’entrée se fait par le livret, avant d’évoquer l’originalité musicale ou le traitement des voix. » Il est naturellement appuyé dans sa démarche par l’Opéra du Rhin qui communique auprès du jeune public, mais aussi par l’existence de la carte Culture. Le résultat ? Près de 25 % du public de l’OnR est constitué d’un public de moins de 26 ans. Même s’il rappelle qu’il faut de la curiosité et une certaine endurance, Pierre Zimmer aime défendre son statut d’abonné. « Une maison d’opéra vit aussi grâce à ses abonnés. Ils sont là quand le spectacle est difficile ou quand il n’y a pas de star. » Il aime voir certains opéras plusieurs fois, notamment quand il s’agit de Strauss, Wagner ou Janáček ; il en profite alors pour voir qui « usurpe » sa place d’abonné quand il n’est pas censé être là. « J’ai attendu un certain nombre d’années pour avoir la place que j’ai et que je ne la lâche pas. J’aime à savoir que je fais des envieux », s’amuse-t-il. Et de conclure : « Je sais où je suis, je suis à l’Opéra du Rhin, une grande maison ! »

STEPHAN BALKENHOL · SASKIA BREITENREICHER PIETRO BROGGINI · FRANÇOIS BRUETSCHY · YONGCHANG CHUNG · LINDA CIHAROVA · EMMA VAN DRONGELEN · JIRI FRANTA / DAVID BÖHM · IRINA GEORGIEVA · HORST GLÄSKER · ATHAR JABER · INGE JANSEN · MAUREEN KÄGI · ANN LOUBERT · HEINZ MACK · MOONYOUNHEE · EDITA PATTOVA · SIGMAR POLKE · LUDEK RATHOUSKY · GERHARD RICHTER · KLAUS RINKE · BERRY SANDERS · JUDITH SAUPPER · WOLFGANG SCHMIDT CHRISTINA STARZER · JACQUELINE TAIB

8 Septembre 13 Octobre 2012

Jan Voss

Music for hot potatoes Vernissage samedi 8 et dimanche 9 Septembre à partir de 16 heures

LE TRAM S’HABILLE AUX COULEURS DE L’OPÉRA À l’occasion du 40e anniversaire de l’OnR et de la nouvelle saison 2012-2013, la station de tram de la place Broglie et trois rames seront habillées aux couleurs de l’Opéra. Des surprises et un flashmob exceptionnel avec les Chœurs de l’OnR inaugureront le lancement des deux premières rames le mardi 19 juin, dans la matinée.

16 rue du 22 novembre 1er étage après l’entresol F-67000 Strasbourg T +33(0)3 88 22 54 48 M +33(0)6 10 26 12 52 galerie.chantalbamberger@wanadoo.fr www.galerie-bamberger.com du mardi au samedi de 14h à 19h

Music for Hot Potatoes, 2009, Aquarelle et collage sur papier, 120x80 cm. Copyright © galerie Lelong Paris - Photo Fabrice Gibert -

From different corners


INSTANT F L A S H

ZUT ! 54


ILS VIENNENT SE PRODUIRE SUR UNE SCÈNE À STRASBOURG, ASSURENT DES INSTANTS DE PROMOTION. ARTISTES POP, ACTEURS, RÉALISATEURS OU ÉCRIVAINS… ILS POSENT ET S’EXPOSENT. L’ÉQUIPE DE ZUT ! EN PROFITE POUR LES RENCONTRER.

Par Emmanuel Abela et Cécile Becker // Photo Christophe Urbain

CHARLOTTE GAINSBOURG & CONNAN MOCKASIN DUO “JE T’AIME ET MOI DONC”

Quelle belle idée pour Charlotte Gainsbourg que d’avoir sollicité Connan Mockasin, aussi bien sur disque que sur scène ! Le NéoZélandais, bien plus que Air, Jarvis Cocker, Neil Hannon ou Beck par le passé, a su la conduire là où elle-même ne le soupçonnait guère. Il a su donner corps à cette voix, la désinhiber, la conforter dans ses élans graciles. « Je ne peux analyser les raisons, mais c’est nouveau pour moi de me sentir ainsi à l’aise. Je commence à prendre beaucoup de plaisir et je crois que c’est grâce à lui et à ses musiciens », nous avoue-t-elle sans rien perdre de sa grande timidité. Notre blondinet facétieux acquiesce. L’échange se fait indifféremment en français et en anglais, mais elle s’amuse à l’idée de parler de lui sans qu’il ne comprenne le moindre mot de ce qu’elle dit : « Il a un côté barré, mais cultive une grande simplicité. C’est très agréable à vivre. » Il sourit, percevant dans le regard de Charlotte un gentil compliment. Il poursuit sur sa propre excitation au moment de mêler leurs deux voix lors de l’enregistrement de la chanson Out of Touch sur le bien nommé Stage Whisper, puis quand ils ont évolué ensemble sur scène lors de télé promo à l’automne et

surtout au moment de s’engager sur cette tournée. Il est vrai que sur scène, la complicité semble totale entre les deux artistes ; l’univers qui en résulte est pop, assurément, avec une touche psychédélique, voire new wave. Un univers transgenre que confirment les magnifiques tenues immaculées qu’ils arborent tous : signées Nicolas Ghesquière, le directeur artistique de Balenciaga, cellesci revisitent les codes graphiques d’Orange mécanique. Une unité qui tranche avec l’esprit néo-médiéval très coloré qu’on cultive habituellement au sein du band de Connan : « Les choses évoluent, et chacun s’approprie son propre costume. » Une manière comme une autre d’affirmer sa propre personnalité avant l’écriture d’un album commun au cours de l’été. Propos recueillis le 18 mai à La Laiterie, à Strasbourg Charlotte Gainsbourg, Stage Whisper, Because

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Par Louise Laclautre // Photo Stéphane Louis

LA GRANDE SOPHIE AU JOUR LE JOUR

C’est dans une salle déjà rythmée par les balances des musiciens que nous accueille la Grande Sophie. Généreuse et simple, on aurait presque l’impression de croiser une vieille copine de lycée. Son dernier album est intitulé La Place du fantôme, pourtant la Grande Sophie est loin d’être spectrale. Naturelle et souriante, la jeune femme nous parle de son dernier opus, très intime, aux accents mélancoliques mais dont la part de secret semble justement dosée : « Ce sont des chansons très introspectives, mais je ne ressens pas cette idée de secret. J’ai plutôt le sentiment d’avoir tout dit. Dans la vraie vie, je parle peu, je préfère observer et pourtant, réaliser cet album était une vraie nécessité. » Le brouhaha est tel que la chanteuse nous propose de nous entretenir dans sa loge ; nous migrons donc pour reprendre le fil là où nous l’avions laissé : « Je voulais être très précise et proposer de nouvelles sensations à la fois au niveau de ma voix, mais aussi dans mes arrangements pour arriver à une couleur, avec laquelle on ne m’attendait pas. » Et la tournée se construit sur le même ton, grâce à l’adaptation des anciens titres de la chanteuse, mais aussi à des reprises retravaillées pour l’occasion : « Je déteste l’idée qu’un titre

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puisse être figé dans le temps, la musique est toujours très vivante. Faire vivre un titre dans une époque, lui redonner de la fraîcheur, c’est très important pour moi. » La Grande Sophie nous expose une vision très saine de la musique, alors malgré un album plutôt sombre et des paroles presque désenchantées, on ne peut s’empêcher de la questionner sur ses rêves d’aujourd’hui. Ce à quoi elle répond en toute humilité : « Je préfère vivre au jour le jour. Je ne prévois rien, je fais des rencontres extraordinaires, je collabore avec des artistes très importants pour moi, comme Françoise Hardy, Sylvie Vartan ou encore Lee Hazlewood. Je ne l’imaginais pas et pourtant c’est arrivé. Je laisse venir. Et je suis sûre que de belles choses vont arriver… » On n’en doute pas une seconde ! Propos recueillis le 27 avril à la Salle des Fêtes de Schiltigheim La Place du fantôme, Polydor


Par Cécile Becker // Photo Alexis Delon / Preview

DJANGO DJANGO LES INDISCIPLINÉS BRUITISTES

Les Django Django sont en retard, bien entendu. Lorsqu’ils arrivent, ils rient, se font des blagues : « Faut que je change de chaussettes, je pue trop des pieds. » Ah ? Alexis, le photographe, tente de les contenir, mais dès qu’il a le dos tourné, ils se font des grimaces, sautent partout se prennent pour des mannequins. Pendant l’interview, fidèles à leur album bruitiste, ils chahutent, prennent des voix d’enfants et crient. J’essaye de capter leur attention avec un sujet qu’ils chérissent : « Je crois qu’on a une passion commune pour les tambourins. » Brouhaha enthousiaste. David McLean, le batteur-leader, essaye de reprendre le dessus : « On aime tous la musique où il y a des percussions, que ce soit la dance, le funk ou le rock’n’roll. Dans la musique africaine, elles sont capables de faire bouger les gens en tapant sur des bouts de bois, ça nous influence beaucoup. » En plus de tenter le groove comme on tente le diable, ils accordent une grande importance aux incidents musicaux. Comme sur Hand of Man où vient résonner un bruit d’interférence téléphonique. La faute à Vincent Neff, guitariste-chanteur : « On enregistrait avec Dave, et mon téléphone s’est subitement éteint et a fait ce bruit. On ne l’a pas remarqué tout de suite. Au mastering,

on en a discuté et on l’a gardé. On s’imagine les gens regarder leur téléphone quand ils l’entendent. » Et Tommy Grace, claviériste, de renchérir : « Il ne faut pas trop lisser les choses, les imperfections. Les problèmes techniques sont tellement intéressants ! » Drôles, mais surtout humbles, ils apprécient que leurs fans qualifient leur musique de fraîche, mais estiment n’avoir rien inventé : « On fait ce qu’on aime. Et ce qu’on aime ce sont les Beach Boys, les Beatles ou encore Giorgio Moroder. » Et si vous deviez inventer un instrument ? David s’exclame : « Une flûte hot-dog ! » Vincent trépigne : « On jouerait avec des fruits, des légumes et des animaux empaillés. Bon, ça pourrirait vite, mais qu’est-ce qu’on s’amuserait ! » Comme à leur habitude... Propos recueillis le 23 mai à La Laiterie Django Django, Because

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Par Flora-Lyse Mbella // Photo Pascal Bastien

JULIE ANDRIEU CURIEUSE GASTRONOMIQUE

Cela fait quelques heures qu’elle a commencé son marathon alsacien. Maîtresse de cérémonie du salon Egast new look, tête d’affiche du premier Cook Show, Julie Andrieu se retrouve pourtant un peu en terre inconnue. Sollicitée de partout, souriante, disponible, la journaliste culinaire vedette de la petite lucarne se prête aux interviews. Les journalistes se succèdent. Quelle chance, nous obtenons 15 minutes, de loin la plus longue séquence. Elle va bientôt monter sur scène avec une chef qu’elle connaît, et deux autres. Les vedettes de la gastronomie alsacienne... qu’elle n’a jamais rencontrées : « Je connais l’excellente réputation de l’Alsace, notamment via Antoine Westermann ou d’autres chefs alsaciens installés à Paris, explique-t-elle avec modestie. Mais je n’ai pas encore eu la chance de goûter la cuisine de Marc Haeberlin et de Jean-Georges Klein. J’espère réparer cela bientôt. » Et justement, les deux chefs arrivent. L’interview s’interrompt et les salutations commencent. Pas besoin de présentation. Le courant passe entre les deux professionnels triplement étoilés par le guide Michelin et l’animatrice. À l’arrivée de Christine Ferber, la fée de la confiture, Julie Andrieu ne peut pas se retenir de se lever d’un bond et d’aller serrer

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dans ses bras « une femme [qu’elle] adore au-delà de ses talents de pâtissière et de confiturière. J’ai un gros faible pour elle », sourit-elle. La plus grande qualité – ou le plus grand défaut – du journaliste, c’est sa curiosité. Julie Andrieu l’avoue : elle avait envie de connaître mieux l’Alsace. « Les Alsaciens cultivent un paradoxe : ils sont très attachés à leur terroir et à leur culture, et en même temps très ouverts vers l’extérieur. La gastronomie alsacienne est fille de l’histoire de la région, ballotée entre migrations et changements de nationalités. Elle a su absorber ces influences et garder son identité tout en faisant preuve de modernité. » Propos recueillis le 17 mars, au parc des expositions du Wacken, à l’occasion du Cook Show d’Egast Côté cuisine et Le Gâteau de mes rêves sur Cuisine TV, Fourchette et sac à dos (rediffusions) sur France 5 Mes cocottes, Editions Culinaires


Par Cécile Becker // Photo Stéphane Louis

JEAN-PAUL ROUVE LE GRAND ENFANT

Imaginez : au hasard d’une balade, vous vous croisez vous-même, petit. Même visage, même prénom, même cicatrice. Déroutant ? Impossible. Cette histoire, c’est celle que Jean-Paul Rouve a choisi pour son second film, Quand je serai petit. Un film entre fantaisie, romantisme et road movie vers les souvenirs. « Cette idée, je l’ai eu dans un train de nuit pour Venise, explique t-il. Je regardais les gens qui montaient dans le train, il y avait des enfants. Là, je me suis demandé ce que ça donnerait si je me voyais petit. » Jean-Paul Rouve, réalisateur et acteur sur ce film, joue Mathias qui se rencontre luimême à l’âge de 10 ans, interprété par le petit mais déjà grand Miljan Chatelain, croisé dans Le Ruban blanc de Michael Haneke. Mathias abandonne alors sa propre famille pour se plonger dans ses souvenirs et apprivoiser ce petit garçon qu’il a été. Pas question pour autant de parler de nostalgie : le moteur de ce film est la mélancolie. Les images, poétiques, parfois filmées à l’iPhone, transpirent la simplicité et vont à l’essentiel, comme l’explique Jean-Paul Rouve : « J’ai voulu faire passer des sensations, le vrai. J’ai été très marqué par Blow Up d’Antonioni, où l’on voit qu’à force d’agrandir les images, ça ne veut plus rien dire. » Jean-Paul Rouve a souhaité être au plus proche de

la réalité, même si le point de départ du film est fantastique. Ainsi, les silences, les regards et les échanges transpirent l’authenticité, et la musique, composée par Émilie Simon, vient appuyer les sentiments. Un choix de cœur : « Il y avait une scène que j’ai finalement coupée, avec un départ en voiture. Je voulais y mettre Space Oddity de David Bowie. J’avais entendu la version d’Émilie Simon, qui est sublime, et je lui ai demandé de faire la musique. Elle m’a offert la belle chanson du générique. » Une musique peu présente mais puissante, qui vient sublimer des instants d’échange improbables. Un film comme une ode à l’enfance. Pour revivre la sienne, Jean-Paul Rouve convoque les odeurs : « Ce sont les seules choses qu’on ne peut pas retrouver. Pour le reste, il y a les photographies. » Grand enfant ? « Probablement. » Propos recueillis le 24 mai à l’hôtel Régent Petite France, à l’occasion de l’avant-première de Quand je serai petit à l’UGC Ciné Cité

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CULTURE ZUT ! ARTS

LE GÉNIE DU BIZARRE Visuel : Max Klinger, planche extraite de Opus VIII, Ein Leben, 1884 © Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg - Photo : M. Bertola

Première exposition française consacrée au peintre, sculpteur et graveur allemand Max Klinger avec le cycle complet de ses eaux fortes Opus. « Génie du bizarre » pour Chirico, héritier de Goya et source pour Max Ernst, l’artiste nous entraîne dans un univers onirique que l’on dirait inspiré autant de mythologie et de faits-divers que de cauchemars. Entre symbolisme, surréalisme et Grand Guignol, c’est une œuvre dérangeante que le cabinet d’art graphique a exhumé (pour l’essentiel) de ses fonds. (F.T.) Max Klinger, jusqu’au 19 août au MAMCS www.musees.strasbourg.eu

CHAOS ÉLECTRIQUE MUSIQUE

Cela revenait parfois comme une litanie : le Velvet Underground, influence majeure de Kat Onoma. Ça ne semblait pas forcément une évidence, même si le groupe new-yorkais faisait à l’époque partie du background culturel des Strasbourgeois. Quoi qu’il en soit, Rodolphe Burger s’est dit qu’il y avait matière à revisiter, et l’on sait son attachement au principe de la reprise. Là, en l’occurrence, l’ensemble du set est construit à partir des morceaux du Velvet, certains très familiers, Sunday Morning, All Tomorrow’s Parties ou Sweet Jane, d’autres beaucoup plus enfouis, The Gift ou l’ultime Sister Ray. Le but : faire plus Velvet que Velvet, autrement dit explorer plus à fond encore le chaos électrique. Chiche ? (E.A.) Le Velvet de Rodolphe Burger, le 27 juin à la Halle aux Vins à Colmar 03 90 50 50 50 – www.colmar-expo.fr Photo : Julien Mignot

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Visuel : Frédérique Lucien, Tondo aréole II 1, 1997 - courtesy galerie Jean Fournier

MUSIQUE / SCÈNE

P I A N O F O R T E

CORPS-PAYSAGE

ARTS

Chez Frédérique Lucien, les corps sont des paysages et les paysages des fragments du corps. Ou inversement. L’artiste brouille les pistes et titille la perception du visiteur, l’induisant à travers le visuel et le nom de l’œuvre. À travers céramiques et dessins pleines de sensibilité, elle explore les similitudes entre les formes, toutes organiques, et relie ainsi intiment l’humain au monde qu’il habite. (S.D.) Frédérique Lucien, Sans repentir, du 14 juin au 21 septembre à La Chaufferie www.esad-stg.org

TCHEKHOV AU FIL DE L’EAU

Il s’invite par deux fois dans la programmation d’Été cour été jardin aux Taps : le pianiste et compositeur Christophe Imbs. Sur son piano électrique Fender Rhodes, il accompagne une lecture par Anne Somot de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et des poèmes de Jean Todrani. Fin août, Jérémy Lirola (contrebasse), Francesco Rees (batterie) le rejoignent sur scène pour un concert en trio, vision actuelle du jazz ouverte à l’énergie rock, au sens mélodique de la pop, et aux sons des musiques plus expérimentales. Deux RDV de la riche programmation culturelle d’été proposée par la Ville de Strasbourg. (F.T.) Christophe Imbs, le 7 août (lecture) et le 24 août (concert) au Taps Scala Eté cour, été jardin, du 17 juillet au 24 août www.strasbourg.eu

THÉÂTRE

Dans une taverne, une nuit d’orage, se retrouvent brigands, vagabonds et pèlerins, que seule réunit leur besoin de s’abriter. Contraints de cohabiter, ils finissent par se découvrir. Le collectif Notre Cairn formé par d’anciens élèves de l’école de TNS, a choisi Sur la grand-route, pièce ultra-ramassée et percutante de Tchekhov, pour son premier projet professionnel. En écho à l’itinérance des personnages, ils s’installent sur une péniche et égraineront les représentations au fil de l’eau, sur les canaux de la Marne au Rhin, du Rhône au Rhin, durant tout l’été. On les avait aimé dans les spectacles de l’école, on les suivra jusqu’au bout de la route. (S.D.) Sur la grand-route, les 3 et 4 août à Strasbourg, les 15 et 16 à Saverne, le 18 à Steinbourg, le 20 à Hochfelden, le 22 à Souffelweyersheim, le 23 à Schiltigheim, le 25 à Eschau http://lagrandroute.blogspot.fr

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JAZZ

Ravi Coltrane © Benoît Linder

CULTURE ZUT !

HOUOUOUH !

BEDROOM MUSIC

Autrefois, on parlait de “british invasion”. Au tour de l’Angleterre de servir de base arrière aux artistes continentaux qui définissent les frontières modernes de la pop. C’est peut-être le cas du jeune songwriter strasbourgeois Jean Kern, parti à Londres y tenter l’aventure. Après quelques dates dans la capitale anglaise et une signature sur le label Cross Keys Records, il revient sur ses terres avec un acolyte londonien, Asher Preston, ex-batteur comme lui. Tous deux nous donnent à goûter leur délicat cocktail construit à partir d’éléments pop psychédélique, disco et post-punk : à la sortie du shaker, une invitation acidulée à une douce rêverie. (E.A.)

Wolfi Jazz, du 28 juin au 1er juillet au Fort Kléber à Wolfisheim

Lewis Carroll, Marion «Polly» et Florence «Flo» Terry - RMN (musée d’Orsay), Hervé Lewandowski.

Modern Borders en flux-sessions le 25 juin à la galerie Stimultania et en live le 27 juin au Mudd Club soundcloud.com/modernborders - www.stimultania.org - www.mudd-club.fr

PHOTO

DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’OBJECTIF Parti photographier une cathédrale alors qu’il vient d’acquérir un appareil photo, Lewis Caroll revient avec des portraits de fillettes : l’auteur d’Alice est déjà littéralement obsédé par le sujet. Cela le contraindra d’ailleurs à arrêter la photo en 1880, après 25 ans durant lesquels il a portraituré de nombreux enfants, mais aussi sa famille et des personnalités. Expo d’un pionnier peu ordinaire. (F.T.) Lewis Caroll, du 8 juin au 29 juillet à La Chambre www.la-chambre.org

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DANSE

INITIATION Rêves 8 : Mathis le danseur est l’adaption du livre jeunesse Le Métier de Mathis, de Mathieu Rietzler, Christelle Reboulet et Bertrand d’At. Ces deux derniers signent d’ailleurs les décors, costumes et la chorégraphie du spectacle. Les enfants y découvriront le métier de danseur, du travail intensif quotidien aux feux de la rampe. Une ouverture pour pénétrer au cœur du travail chorégraphique, avec le Ballet de l’Opéra national du Rhin. (F.T.) Rêves 8, les 28 et 29 juin à L’Illiade www.illiade.com

Visuel : Christelle Reboulet

MUSIQUE

Le festival de jazz de Wolfisheim revient avec une prog éclectique à hurler à la lune : des concerts gratuits et d’autres payants, un spectacle jeunesse, du jazz pointu, une touche cubaine… Parmi les ténors : Daniel Humair, le quartet McCoy Tyner avec Ravi Coltrane, Al Jarreau ou Richard Bona et son « Mandekan Cubano ». Du côté moins coté, mais non moins vivace : les jeunes formations Jérémy Lirola Quartet, le Grégory Ott Trio ou le groove de Motherfuckin’ Band. (F.T.)


EXPO

ARTS

AVEC CONSERVATEUR, SVP Il est des questions qui ne nous avaient jamais traversé l’esprit et qui, une fois posées, semblent évidentes. Comment conserver l’art numérique ? Comment s’assurer que ces œuvres, générées sur ordinateur, survivent à l’évolution toujours plus rapide du matériel et des logiciels ? On a trouvé des techniques pour conserver les peintures, il faut en trouver d’autres pour un nouveau type d’œuvres. Un casse-tête, auquel tente de répondre l’exposition Digital Art Works, The Challenge of Conservation, à travers dix œuvres et études de cas éclairantes. Objectif premier : sensibiliser le milieu de l’art contemporain à ces questions, car s’il ne prend pas les choses en main, ces travaux d’artistes risquent de disparaître d’ici quelques années ! (S.D.)

L’ A R T DU D É TA I L Les Japonais aiment se rattacher au cours des saisons… De ce constat est née l’exposition Les heures et les saisons du plasticien et sculpteur Michel Dejean. Couvrant quatre années de travail plastique et réflexif, elle présente ses peintures et dessins mais aussi sa production de bols à thé de facture japonaise. Ce sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir L’Escalier, une galerie qui offre aussi un jardin, une table créative, des gîtes et des chambres d’hôtes, ainsi qu’une boutique… Un rendez-vous incontournable pour fuguer loin de la moiteur urbaine. (M.C.D) Michel Dejean, jusqu’au 7 octobre à L’Escalier à Brumath www.a-lescalier.com - www.michel-dejean.fr

Italia Independent

Digital Art Works, du 16 juin au 23 septembre au CEAAC www.ceaac.org

49 rue du 22 Novembre 67000 Strasbourg Tél. 03 90 400 500 63 ZUT !


CULTURE ZUT ! DIPLÔMES

LISTEN TO HEAR Les arts décos sont morts, vive la Haute école des arts du Rhin ! La Hear est née de leur fusion avec l’école d’art de Mulhouse (Le Quai) et le Conservatoire pour un unique et transdisciplinaire établissement d’enseignement artistique. Ce qui veut dire, entre autres, trois fois plus de fun pour la traditionnelle expos des diplômes des élèves des arts décos. 130 jeunes artistes se livrent ensemble au public à travers expo et concert, et un catalogue qui rassemblera tous les élans de créativité. (S.D.)

œuvre de Mathieu Boisadan

Visuel : Gossip

Présentation des diplômes de la Haute école des arts du Rhin : Concerts le 20 juin à l’église Saint-Paul, les 21, 25, 26 et 27 juin à la Cité de la musique et de la danse 03 88 43 67 96 Exposition les 23 et 24 juin à l’Ecole supérieure des arts décoratifs

MUSIQUE

RETIENS LA NUIT (ET LE JOUR AUSSI)

Toutes les générations d’Alsaciens conservent des souvenirs marquants de la Foire aux Vins d’Alsace : un concert, un instant partagé autour d’un verre, en famille ou entre amis. Quelle manifestation estivale dans la région peut s’enorgueillir de rassembler pas moins de 275 000 visiteurs et de réunir les têtes d’affiche du moment, si ce n’est la Foire aux Vins d’Alsace, à Colmar ? Ce concept unique en France, qui mêle amour du vin, foire et musique, nous réserve une nouvelle fois son lot d’animations et de festivités : rencontres gastronomiques, duels en cuisine, apéro-concerts, spectacles de danse et shows immenses avec pour sa 65e édition la présence dans la “Coquille” de notre Johnny national, resté fidèle à un festival qui l’a révélé dès 1960, Iggy Pop et les Stooges, Gossip, les sautillants LMFAO, Beat Assailant, M’Pokora en “régional de l’étape” et le fleuron de la scène techno française, dont l’incontournable David Guetta. (E.A.) La Foire aux Vins d’Alsace, du 3 au 15 août (fermeture le 9 août) au Parc des Expositions et des Congrès de Colmar www.foire-colmar.com

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THE RESIDENTS ARTS

L’ailleurs nourrit la création. On en aura sans doute à nouveau confirmation avec la double exposition de Mathieu Boisadan et Silvi Simon. Le premier revient de Berlin avec photographies, peintures et création sonore qui, ensemble, témoignent de son état mental lors de son séjour. Silvi Simon a poursuivi à Montréal sa série des Filmatrucs, dispositifs low fi pour projections cinématographiques. Les deux Strasbourgeois exposent ensemble les résultats visiblement opposés d’une même démarche : relancer son processus de création. (S.D.) Silvi Simon et Mathieu Boisadan, du 16 juin au 15 juillet au Ceaac www.ceaac.org


Visuel : Douglas Henderson, Stop, 2007 © daadgalerie

ARTS

DESSINE-MOI UN AVION

Un déplacement, un voyage, est forcément gravé dans la mémoire. Eric Meyer, artiste strasbourgeois, les grave sur le bois ou le lino noir et s’attarde sur ces oiseaux de fer qui nous amènent ailleurs. Ainsi, l’exposition Aéronautique domestique présente ses gravures aériennes en nous invitant au périple dans le cadre épuré d’un espace de meubles contemporains. Plusieurs disciplines se croisent dans l’œuvre d’Eric Meyer : le design industriel, à travers sa représentation de l’avion P38 dessiné par Clarence Johnson, mais aussi la littérature, qui a depuis toujours choisi l’aviation comme source d’inspiration. Une esthétique vintage, des courbes affirmées, quelques carrosseries, une touche de glamour : de quoi nous embarquer illico presto dans le vol 740, destination : les vacances. (C.B.)

Visuel : Jan Voss

Aéronautique domestique, gravures d’Eric Meyer, jusqu’au 14 juillet chez Ligne Roset 8, quai Kellermann – 03 88 23 16 23

ART SONORE

COSMOS SONORE Voilà l’exposition que l’on attendait depuis la nuit des temps. Pour les amoureux de la musique contemporaine, ou de la musique tout court, pour les fous d’art sonore, Sound Art résonne comme un pavé dans la mare. L’exposition présentée par le ZKM traverse les âges, du manifeste de Luigi Russolo, L’Art des bruits, jusqu’à Twitter en passant par le mouvement Fluxus entraîné par la place du silence chez John Cage. Ici, la vue et l’ouïe se connectent et le silence circule dans l’espace. Le son devient plastique. Les haut-parleurs se transforment en sculptures monumentales, l’expérience auditive modifie la perception visuelle et les pochettes de disques prennent leur place, largement méritée, d’objets artistiques. Une belle traversée dans le cosmos sonore sous le prisme de l’art. (C.B.) Sound Art. Sound as medium of art, jusqu’au 6 janvier 2013 au ZKM de Karlsruhe - www.zkm.de

LE HAUT DU PANIER ARTS

Chantal Bamberger ne s’arrête jamais, même pas l’été. Sa galerie, l’une des plus intéressantes de la place de Strasbourg, invite toujours du beau linge. Pour finir la saison, elle accueille l’interventionniste Ernest Pignon-Ernest, qui appose dans les rues des villes des images sensibles qui en révèlent le passé et les histoires cachées (jusqu’au 7 juillet). Pour commencer l’été, elle présente des œuvres sur papier d’artistes représentés par des galeries internationales (Gerhard Richter, Stephan Balkenhol, Sigmar Polke…, du 23 juin au 21 juillet). Et pour bien amorcer la rentrée, elle fait la part belle au peintre et aquarelliste Jan Voss (du 8 septembre au 13 octobre). Du beau linge, on vous disait ! (S.D.) Galerie Chantal Bamberger 16, rue du 22 novembre www.galerie-bamberger.com

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la culture n’a pas de prix www.novomag.fr


Far oUt !

Un livre témoignage du photographe Bernard Plossu sur les années hippies… Libération

Une flânerie nocturne, urbaine, coquine et alcoolisée… Poly

La Courneuve, Mémoires vives a une dimension d’hommage mais aussi de combat… Mediapart

LA COURNEUVE, mémOiREs ViVEs

Small eteRNitY RAQA QA De Buffalo Bill à automo Bill aBoUt roCK, Sex and CitieS

Un livre très très touchant, aussi émouvant que court… Couleur 3

Un travail photographique qui fait l’objet d’une élégante publication en format à l’italienne.

la faute aux DiNoSauReS

Un très beau livre mélancolique… Les Inrockuptibles

SongS to learn and Sing

Les DNA

David Le Breton signe la préface truffée de références au western d’un ouvrage présentant des photographies de son ami Bernard Plossu, qui fixa, entre 1966 et 1985, les signes de l’ancien « Far West », recyclés par la société de consommation américaine. L’Alsace

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M A

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QUATORZE DANCES

G A

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SHOPPING

E M A K E S

Par Myriam Commot-Delon Assistants stylisme Yassine Khelfa M’Sabah et Agathe Merck

L’été, il est indispensable de bien se vêtir pour être au zénith. Un shopping ciné flash-back pour avoir la bonne attitude en vacances.

EN ROUE LIBRE COMME DARRY

Sandales compensées en cuir vernis et liège PRADA chez Ultima, 590€

Vous êtes incapable de rester en place pendant que les autres s’alanguissent au soleil ? Vous voulez bien vous échouer sur une île mais uniquement accompagné de votre beau vélo ? En tenue petit marin, espadrilles et chino, vous avez fière allure… Sauf que bobo et preppy en même temps, c’est beaucoup pour un seul homme… Qu’importe les cases dont vous affublent certains jaloux ! Vous êtes cool et c’est tout. n obinso dans R oteau Cowl in P s e u Darry ) Jacq (1959 eur de riport et le T

Vélo Émile, CYCLES ANGOT chez Vélojob, 990€

Maillot bustier Talisman PRINCESSE TAM TAM aux Galeries Lafayette, env. 100€

Lunettes de vue Lipa VINCENT KAES chez Opticiens Maurice Frères, 235€

Montre Ballon Bleu en or rose et bracelet de cuir à boucle déployante, CARTIER. Prix sur demande. (Photo : photo 2000©Cartier)

Slip de bain Tooshie pour APC, 110€

Coupe-choux not a replica, Baxter x Makr Carry Goods chez FRENCH TROTTER, 350€

ZUT ! 70

Mocassin Charan Velours Drive en veau velours à semelle picots, HESCHUNG, 280€


En août, lâchez tout et partez avec la baby-sitter pour un roadmovie mouvementé. Seule une pause à Porquerolles pourra vous remettre dans le droit chemin. Quoi de plus élégant que de réfléchir à ses mauvaises actions, torse nu, en pantalon bleu myosotis et les pieds dans l’eau ? La tenue juste parfaite pour accompagner votre air désabusé et le spleen de la fin de l’été. Bien plus approprié qu’un boxer en nylon à fleurs. Indécent pendant une fugue.

rd o dans lmond n-Luc Goda a aul Be res Jean-P e Fou de Je s, Hyè e ll L ro e t u Pierro e Porq ), à l’îl (1965

Nathalie Wood époque West Side Story de Jerome Robbins et Robert Wise (1961)

LE BLUES DE JEAN-PAUL

EN POSE NATHALIE C’est tout un art. Poser aussi délicieusement n’est pas donné à tout le monde. L’exercice mérite de longues répétitions et une certaine envie de plaire. Pour ces relevés de jambes gracieux et de la fameuse pose « main en éventail sur le rocher », il vous faut une bouche coquelicot, du style et des éléments graphiques pour vous sublimer : l’océan, l’horizon, la ganse d’un maillot…

Lunettes en acétate rouge THIERRY LASRY chez Opticiens Maurice Frères, 266€ Short de bain en seersucker Tooshie chez APC, 140€

Espadrilles rayées ART OF SOULE chez Revenge Hom, 25€

Maillot une pièce tricolore ERES chez Le Boudoir Alice Lange, 317€

Lunettes solaires (réédition vintage), Zack (1959) OLIVIER GOLDSMITH chez Opticiens Maurice Frères, 289€

N’oubliez pas que je joue de Sonia Rykiel et Judith Perrignon, L’Iconoclaste, disponible chez Quai des Brumes, 14,80€

Pantalon bleu ciel SUPERDRY, 79,95€ Cabas en cuir perforé D&G chez Ultima, 400€

Une année studieuse de Anne Wiazemsky, Gallimard, 18€

Vernis à lèvres rouge Pur Couture, YVES SAINT LAURENT aux Galeries Lafayette, 30,50€

71 ZUT !


SHOPPING

LE VICHY BRIGITTE Après l’offensive de pois vapeur ce printemps, c’est le retour du petit carreau, charmant et toujours aussi frais. Difficile de bouder notre plaisir. Son fort pouvoir de séduction auprès de la gent masculine est le meilleur des arguments pour y céder, et si vous vous trouvez à Saint-Tropez, c’est encore mieux. Le made in France se porte décidément bien ces temps-ci…

u… Et Die t dans er Vadim Bardo og Brigitte mme de R fe créa la ) (1956

MASTERCL ASS MARCELLO ! Parce que partir en vacances au bord de mer est commun, banal et un peu vulgaire. Sans parler des maillots ! Prendre un bon bain en tenue d’Adam peut suffire. Surtout si vous êtes chapeauté et portez des lunettes de vue à la monture noire. Priez pour avoir autant de classe que Mastroianni, la comparaison pourrait être rude. Un séjour au soleil pourrait finalement mieux vous convenir.

ni i stroian llo Ma derico Fellin Marce Fe e d ½ dans 8 ) (1963

Serviette de bain éponge MONCLER chez Ultima, 160€

Lunettes unisexe PAUL SMITH, modèle 8154 Larkin 1005 chez Opticiens Maurice Frères, 220€

Système audio portable Beolit 12 en aluminium anodisé et anse en cuir, design Cecilie Manz, B&O, 700€ Maillot de bain imprimé Vichy ERES chez Le Boudoir Alice Lange, 302€

Dolce Vita 1959-1979 de Simonetta Greggio, Le Livre de Poche, 7,10€

Lunettes “50”, authentique modèle vintage doublé or chez Opticiens Maurice Frères, 240€ Panama d’équateur noir chez Le Canotier, 85€

Ballerine BB pixel multicolore REPETTO, env.165€

Le Ravissement de l’été de Luisa Etzenike, Robert Laffont, 19€

ZUT ! 72

Lunettes OLIVER GOLDSMITH, réédition vintage, réf. Zack (1959), chez Opticiens Maurice Frères, 289€


Il paraĂŽt qu'en temps de crise il faut vous faire rĂŞver...

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SHOPPING

Burt Lancaster et Deborah Kerr dans Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann (1953)

LE PLEIN DE RAYURES AVEC MAURICE Don Juan imprévisible et infatigable collectionneur de conquêtes féminines, la rayure est l’atout indispensable à votre ascension estivale. Et pour mesurer tout le caractère hypnotique de la bayadère, l’allure voilier de la tête aux pieds est la bonne attitude pour supporter le roulis des vagues. Je vous laisse seul juge du bon goût d’assortir votre tenue fétiche à celle de votre douce d’un soir, ou de finir par une partie de carte endiablée à l’ombre du soleil. forêt arie La et et M ent (1960) n o R e c é Clém Mauri de Ren Soleil s Plein

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LE REGARD DE BURT Si on vous avait dit qu’une simple petite robe noire trop courte et mouillée pouvait susciter un tel regard, vous n’auriez pas passé des heures à essayer des milliers de maillots de bain pour trouver celui qui vous rendrait irrésistible. Ce mois de juin 2012 est pour vous une révélation. Nous le savions à la rédaction, et c’est notre cadeau de l’été.

Robe tunique ajourée SWIM FREYA chez Alice Lange Le Boudoir, 75€ Maillot de bain rayures orange LA COMPAGNIE DU SOLEIL chez Alice Lange Le Boudoir, 69€

Montre TimeWalker Chronovoyager UTC, tout acier, aiguilles et index en or rouge luminescents MONT-BLANC, 4790€

Sac en lin et cuir noir MANUFACTURE DES RIGOLES chez Revenge Hom, 135€ Mocassin en cuir nubuké et semelle gomme cousue blake Nayati Kayman Navy, HESCHUNG, 260€

Gloss et fard à paupières collection Hey, Sailor !, M.A.C aux Galeries Lafayette, 18€ chacun Reflets dans un œil d’homme de Nancy Huston, Actes Sud, 22,80€

Maillot de bain PAUL SMITH chez Dôme, 145€

ZUT ! 74

Espadrilles en coton noir et semelle blanche en pur lait d’hévéa naturel ART OF SOULE chez Revenge Hom, 45€

Boxer noir en nylon PRADA chez Ultima, 200€


PIÈCES UNIQUES · MATIÈRES NOBLES · FINITIONS MAIN Nos articles proviennent d'ateliers travaillant pour la haute couture

FOULARDS, SACS VILLE OU VOYAGE, CASQUES MOTO OU VÉLO, GANTS, CEINTURES, CHAUSSURES, CHAUSSETTES, LUNETTES, PARAPLUIES, PETITE MAROQUINERIE...

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SHOPPING

Joan Collins époque La Brune brûlante de Leo McCarey (1958) et avant le rôle d’Alexis Carrington dans Dynastie

L A CANDEUR DE PAULINE Avant l’âge de raison, pas de chichis ! Un petit deux-pièces girly sera parfait ; il ne faudrait pas effrayer le jeune éphèbe qui vous fera causette. Du color block, de la paille pomponnée pour transporter votre smartphone (sans lequel vous ne survivriez pas), un vernis flashy et vous voilà prête à vivre un joli été plein de légèreté et de (zou)bisous !

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ALEXIS VS JOAN Un maillot et c’est tout ? Pfff… Le laisser-aller des vacanciers négligés ne passera pas par vous. Un maillot n’est finalement qu’un accessoire, le reste est l’essentiel. C’est ainsi. Vous êtes Bree, vous êtes Joan, vous êtes Alexis. Sophistiquée et flamboyante. Bref, vous faites partie de la dynastie de ces femmes multicartes qui jouent dans la cour des grands et changent de maillot comme de chemise…

Maillot de bain D&G chez Ultima, 140€

Chemisier à nouer BURBERRY BRIT chez L’Altra, 250€

Vernis jaune Acapulco, collection Summer Mix DIOR, aux Galeries Lafayette, 23,50€

Lunettes FREDERIC BEAUSOLEIL, modèle CS12, 280€ Foulard DIOR chez Ultima, 190€

100 photos de Martin Parr pour la liberté de la Presse, en vente en kiosque et librairies, 9,90€

Deux pièces triangle BURBERRY chez L’Altra, 130€ Ombrelle CHANTAL THOMASS chez Revenge Hom, 129€

Panier de plage BABY BUDDHA, 25€ www.baby-buddha.com

Tongs HAVAIANAS, modèle Brazil, env. 23€

Lunettes papillon bleu nacré, authentique modèle vintage, chez Opticiens Maurice Frères, 199€

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Maillot de bain violet, modèle Cannes, EMPREINTE chez Alice Lange Le Boudoir, 117€

Maillot une pièce bleu canard MARYAN MEHEHORN chez Alice Lange Le Boudoir, 204€

Bracelet jonc avec Quartz cristalin, collection Ladies’Silver Cabochon MONT-BLANC, 590€


Bague Cocktail un zeste d’ivresse

Or jaune, péridots, spessartites et diamants

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Toutes nos collections et nos tarifs sur simple demande Éric Humbert 46 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg tél & fax 03 88 32 43 05 info@eric-humbert.com www.eric-humbert.com


Photographe Alexis Delon / Preview —— Réalisation Myriam Commot-Delon

WOOĐ ŦRIP Coiffeur Alexandre Lesmes / AVILA www.facebook.com/avilafactory — Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com — Mannequin Fel / Studio KLRP — Post-prod Camille Vogeleisen / Preview — Assistante mode Agathe Merck

Boutiques Albe, Alice Lange Le Boudoir, Cartier, Freeman T Porter, K.Collections, L’Altra, Lilith, Opticiens Maurice Frères, Ultima, Vicino, Frey Wille Lieu Atelier du sculpteur Robert Stephan - www.robert-stephan-sculpteur.fr

ZUT ! 78


Jupe en coton et soie et étole assortie portée en bustier LILITH. Sandales plates en daim CHIE MIHARA chez LILITH.

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ZUT ! 80 Robe en crépon de coton ISABEL MARANT. Sandales CARVEN, les deux chez Albe.


Top en maille de coton et lin LILITH. Salopette short en coton FREEMAN T. PORTER. Pochette zippée et bracelet PRADA chez Ultima. Lunettes CAROLINE ABRAM chez Opticiens Maurice Frères. Slippers en daim rouge HESCHUNG.

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Maillot de bain ERES chez Alice Lange Le Boudoir. Trench en daim MAX & MOI chez Vicino. Sandales GIANVITO ROSSI chez Ultima. Lunettes CAROLINE ABRAM chez Opticiens Maurice Frères.


Robe en soie CÉLINE chez Albe. Pochette FREY WILLE.

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Creepers CARVEN par ROBERT CLERGERIE chez Albe.

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Top en soie BALENCIAGA, jupe plissée MIU MIU, sandales GIANVITO ROSSI, le tout chez Ultima.

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Robe blanche en cuir PLEIN SUD chez L’Altra. Lunettes CAROLINE ABRAM chez Opticiens Maurice Frères.

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Maillot de bain MARYAN MEHLHORN chez Alice Lange Le Boudoir. Collier Trinity CARTIER.

ZUT ! 88


Blouse en organza ANNETTE GÖRTZ chez Vicino. Lingerie ERES chez Alice Lange Le Boudoir. Lunettes solaires YVES SAINT LAURENT chez Opticiens Maurice Frères.

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Top foulard en soie TSUMORI CHISATO chez K.Collections. Collier Trinity CARTIER. Lunettes solaires YVES SAINT LAURENT chez Opticiens Maurice Frères. À droite : Robe en soie GUSTAVOLINS chez K. Collections.

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Bracelet et bague Trinity, or gris, diamants et céramique CARTIER. Huilier & vinaigrier In-Séparables, design LAURENCE BRABANT chez Flat Concept Store.

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——— Réalisation Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview Post-prod Camille Vogeleisen / Preview ———

Entre fashionistas et foodistas, cet été les eat-girls ne jurent que par des bijoux tout frais, vitaminés et bien relevés !

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Manchette en bois d’Amourette cloutée d’or blanc, collection Grain de Couture, boucles d’oreilles en or et agates rouges, collection Carmin, les deux ETERNAMÉ chez Gabrièle Schwartz. Verre à pied Verre Rouge, design LAURENCE BRABANT et dessous de verre Clumsy, design ATYPIK, les deux chez Flat Concept Store. Serviette en lin, ALEXANDRE TURPAULT aux Galeries Lafayette.

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Bagues Givre, or 18 carats et diamants ÉRIC HUMBERT. Salière & poivrière En Coulisses, design LAURENCE BRABANT chez Flat Concept Store.

95 ZUT !


Collier, bracelets et bague PĂŠtales en or blanc et diamants, collection Princesse Grace de Monaco, MONT-BLANC.

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Bague émaillée en or jaune 18 carats et diamant, collection Hope en hommage à Gustav Klimt, anneaux en or jaune et émaux, le tout FREY WILLE. Œufs de truite AUX SOURCES DU HEIMBACH, coopérative HOP’La.

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Bague et collier en cristal, Collection Psydélic Riviera Rouge, BACCARAT. Chocolat Kalamansi, ganache caramel et agrume, JACQUES BOECKEL, chocolatier créateur. Assiette en porcelaine Estetico Quotidiano, design SELETTI chez Flat Concept Store.

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VOS MAGAZINES DE RÉFÉRENCE DANS L'EST ZUT ! ÉTÉ 2012

nUMÉRO 20

06.2012

ZUT ! ÉTÉ 2012

la culture n'a pas de prix

—— CULTURE TENDANCES & LIFESTYLE ——

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STRASBOURG

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NUMÉRO 14

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12 RUE DES POULES / 67000 STRASBOURG


MODE Par Caroline Lévy Photos Christophe Urbain

U R B A N

S T Y L E S

AU SEUIL DU CHANGEMENT, LE PAYS SE SENT LIBÉRÉ ET STRASBOURG AVEC ! RETOUR SUR LE BAL POPULAIRE DE L’ANNÉE, ORGANISÉ LA VEILLE DU 8 MAI PAR LA PLATEFORME DE COIFFEURS AVILA DANS SON SALON DE LA MEINAU, TRANSFORMÉ POUR L’OCCASION EN GUINGUETTE. ÉMANCIPATION DE LOOKS, LIBÉRATION STYLISTIQUE : LES ANNÉES 40 INSPIRENT ET DÉSINHIBENT. ON ADORE.

— SÉBASTIEN —

Look néo-titi parisien qu’on adore, la combinaison sarouel-bretelles fonctionne à merveille. Seb, tatoo bon !

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— ANAÏS —

Gantée et juponnée, Anaïs se la joue jaune et jolie ! Une allure à la Rita Hayworth qui lui va bien.


— HÉLÈNE —

— HÉLÈNE —

Une discrète voilette sur la chevelure platine de la belle Hélène, qui ose le total look cuir avec chic.

Ultra féminine, la tenue d’Hélène annonce les prémices de la tendance New Look so Dior ! Un drapeau français en guise de coiffe, comme étendard du féminisme : vive la Frange libre !

— HERVÉ —

— PAULINE —

Avec son complet gris dépareillé, Hervé assume une attitude dandy. Il est beau comme une 2CV !

Un style de garçonne émancipée pour Pauline, qui porte fièrement les couleurs de la libération féminine.

— NELL —

Sobre et élégante, la jeune femme porte la sempiternelle jupe crayon en mixant salomés et socks, les valeurs sûres de l’époque.

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TENDANCES ZUT !

KIDS

SI CH I C S PET I T S

Un oiseau sur un fil est une toute nouvelle petite marque de confection enfantine qui gazouille délicieusement. Sa créatrice, Coralie Saunier, jeune maman nancéienne aimant les enfants bien habillés, a plus d’une bobine et d’un coupon dans son sac, et nous fait siffloter d’envie à la vue de son ravissant vestiaire. Ses délicieux vêtements sont désormais disponibles chez Marcel & Finette, une boutique trendy rien que pour nos chères têtes blondes et qui colle parfaitement à l’univers rétro punchy d’Un oiseau sur un fil. (M.C.D) Un oiseau sur un fil, du 2 au 8 ans, disponible chez Marcel & Finette 32, rue des Juifs - 03 69 31 21 85 http://1oiseau1fil.blogspot.fr

MADEMOISELLE RÊVE

Mademoiselle est coquette, un brin espiègle et joliment effrontée ? Et bien elle va être servie ! Dans sa nouvelle boutique-écrin immaculée, Tara Jarmon prend ses quartiers, aux côtés de sa petite sœur à l’allure fraîche. Diabolo-menthe ou grenadine, citronnade ou thé glacé, la garde-robe de Mademoiselle Tara change au rythme des journées qu’elle passe côté plage ou dans les bals pop. Cols claudine élaborés, nœuds-noeuds à foison et crêpes texturés. Sans se la jouer dadame, ce n’est certainement pas cette saison que l’on bannira le terme « Mademoiselle » ! (C.L.) Tara Jarmon & Mademoiselle Tara 18, rue du Dôme www.tarajarmon.com

ZUT ! 102

MODE


FÉERIE DES BOIS

PARFUM

M ISTER TEES I S BAC K

Même sans sa fondatrice, la maison Goutal réussit à maintenir son esprit au fil des créations : beaucoup de douceur et de raffinement, de belles matières premières et des jus sans ostentation qui privilégient l’évocation, toujours avec cette once de nostalgie qui le rend uniques. Nuit étoilée, la dernière née, n’échappe pas à la règle. On y retrouve les agrumes, les notes boisées et aromatiques chères à la maison et cette inspiration méditerranéenne qui est aussi l’une de ses signatures. S’ajoute ici la puissante et rare note d’immortelle, qu’on avait découvert dans Sables. Un parfum mixte qui réinterprète les codes et veut évoquer une nuit à la belle étoile, dans une clairière enchantée… (S.D.)

Vous souvenez-vous de cette marque au nom de station de métro japonaise ? Mais si, celle qui propose des t-shirts atypiques entièrement made in France ! West Gate Park, l’urban nec plus ultra, sort sa nouvelle collection. À l’instar de la première, on privilégie les artisans locaux et le savoirfaire français. La marque a donnée carte blanche à Hugo Mast, illustrateur au talent provocateur, pour réaliser trois visuels qui reflètent l’ADN de la marque, ancré dans le street art. Afin d’illustrer le motto « the good life à la française », un skull a été dessiné à la manière d’une ornementation du XVIIe siècle. N’hésitez plus, chers amis zutiens, si vous aimez les audaces graphiques ! D’autant plus que les t-shirts sont en édition limitée. De quoi se sentir unique ! (YKMS)

Nuit étoilée d’Annick Goutal (création Camille Goutal et Isabelle Doyen) 93€ les 100ml d’eau de toilette Disponible aux Galeries Lafayette

Collection West Gate Park, disponible chez le Nouvel Accord 34, quai des Bateliers (à partir de fin juin) www.westgatepark.fr

AU GALOP

présente…

LIQUIDATION

Information cruciale pour toutes les assoiffées de chaussures, les fétichistes du pied, les addicts des it-bag, les petites qui ne trottent qu’à talons, les grandes qui ne jurent que pas des mocassins à picots, les hommes sensés qui savent que la chaussure fait l’homme et ceux qui préfèrent casser leur tirelire pour une belle paire au lieu de trois de mauvaise qualité : Ultima liquide son stock avant la dernière phase de travaux déjà opérée dans ses trois autres boutiques. Dior, Ysl, Fendi, Zanotti, Céline, Tod’s, Hogan… La crème des souliers n’attend plus que vous. Que du beau monde, mais seulement jusqu’au 21 juillet… Vite, vite ! (M.C.D) Ultima - 8, petite rue de l’Église - 03 88 32 87 69

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TENDANCES ZUT ! REVERSIBLE

OUVERTURE

INVENTORY

JEANS

NEW, CONFIDENTIEL, REZ DE CHAUSSÉE, QUAI DES BATELIERS, DENIM, PRIM I AM, SAC À DOS, BOIS PATINÉ, POINTU, HAN KJOBENHAVN, STRAIGHT, GRENSON, COSMOPOLITE, SIMPLICITÉ, CARHARTT HERITAGE, FRENCH TOUCH, LEVI’S MADE & CRAFTED, SIXPACK, STREETWEAR, DEMOCRATIE CREATIVE, FUCT, WORKWEAR, MODERNITÉ, MIXITÉ.

BLEULAB est un peu le docteur Jekyll et le M. Hyde du denim… Reversibles et aussi canon a l’endroit qu’à l’envers, ces jeans ont une double personnalité ! Deux matières différentes (mais une toile qui reste légère) et une coupe à tomber pour des merveilles d’ingéniosité, à shopper d’urgence chez K.Collection à Colmar. Deux jeans en un pour voyager léger ou parer à une invitation surprise. (M.C.D) Jean BLEULAB, disponible chez K.Collections 5, rue des Marchands - 03 89 23 07 06 www.bleulab.com

(M.C.D)

Visuel : Rudi Voller par Nikol

Le nouvel accord 34, quai des Bateliers www.lenouvelaccord.fr

ILLUSTRATION

AH ! LES BELLES BACCHANTES La moustache revient à la mode, ce n’est pas une raison pour oublier les anciens. Samos Teller, Roland Garrigue et Benjamin Lefort ont mobilisé une trentaine d’illustrateurs d’ici et d’ailleurs, pour portraiturer quasiment autant de moustachus célèbres. Parmi eux, Isaac Bonan, collaborateur de Zut !. Une expo soutenue par Central Vapeur. (F.T.) Le Grand Moustachier, jusqu’au 19 août au Salon Avila, 69 rue des Grandes Arcades avilafactory.fr ZUT ! 104

OUVERTURE

U.S. MAILLE On adore leurs t-shirts tous mous aux mille couleurs, leurs chinos pastels et leur maille parfaite. Des basiques qui en oublient d’être ennuyeux et des vêtements qui nous plaisent tout simplement. Une boutique vient justement d’ouvrir à Strasbourg… (M.C.D.) American Vintage - 14, rue du Dôme www.am-vintage.com


Prêt à porter féminin 6 rue Frédéric Piton - Strasbourg 03 88 23 19 39

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MALIPARMI


TENDANCES ZUT ! HAIR

BUG DE COULEUR ? Comment coller à la tendance des pointes de cheveux couleur malabar sans passer par la case décoloration ? Avec Color Bug, une petite boule de couleur qui va vous faire perdre la tête et colorer d’un halo violet, orange ou rose les pointes de votre carré en manque de fantaisie. Il suffira juste d’un bon shampooing pour le faire disparaître. Un petit coup de pouce bienvenu pour éviter de passer à l’acte, non ? (M.C.D) Color Bug par Kevin Murphy, 17,50€, disponible chez Atmostore 4, quai des Bateliers 03 88 25 15 38

MES CIEUX

Ça y est… Céleste est enfin dans ses nouveaux murs ! Un déménagement comme on tourne une page… Après 17 ans passés petite rue de la Course, la Grand’rue accueille depuis mai cette charmante boutique de vêtements, bijoux et accessoires dans un écrin sobre et plus grand que le précédent. Parfait pour mettre en scène la sélection haute en couleur de Dominique Bordot. Un esprit concept-store où l’on trouve aussi bien des jouets ou de l’imagerie ludique pour les enfants que La fiancée du Mékong et ses cotons légers destinés aux mamans. Les futures vacancières, en recherche d’une garderobe estivale qui ne les ruinera pas, seront comblées, et celles recherchant un sac ou de la petite maroquinerie ne cacheront par leur joie de trouver les créations de Nat et Nin, Catherine Parra ou Anna Kaszer… Des sacs à prix doux qui ne les empêcheront pas de compléter leurs emplettes d’un petit bijou fantaisie… Le choix est si vaste qu’il sera difficile de ne pas y trouver son bonheur. Good Luck Céleste ! (M.C.D) Céleste - 30, Grand’Rue 09 80 31 98 49 www.boutiqueceleste.com

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MODE

COSMÉTO

B(IO)EAUTY CREAM Vous en avez assez, à chaque départ de vacances, de remplir des beauty bag entiers de produits inutiles qui vont finir par contraindre votre cher et tendre d’abandonner son coupé décapotable pour un break familial ? Bref, vous voulez voyager léger tout en prenant soin de vous ! Et surtout, garder votre peau de jeune fille à l’abri des dangers de la cosmétique et des méchantes molécules synthétiques qui se glissent même dans les marques les plus luxueuses ? Nature Effiscience, nouvelle gamme bio de cosméto de luxe Made in Strasbourg est tout indiquée pour vous combler ! Catherine Mautord, jeune femme passionnée de beauté et biologiste de formation, a consacré six années de recherches à élaborer les six produits indispensables à toute routine beauté. Sans alcool, pour ne pas dessécher la peau, les textures sont hyper onctueuses, ultra fondantes, et les parfums à base d’huiles essentielles sentent divinement bon. Ce qui n’est pas toujours un des points forts des produits de beauté bio… Un dernier argument de poids pour vous convaincre d’adopter leur programme de soin ? Ces produits de beauté contiennent jusqu’à 92 % d’actifs biologiques, ce qui correspond à neuf fois la valeur demandée par Ecocert pour avoir la certification bio. B(io)eautiful ! (M.C.D) Hydrate Effect de Nature Effiscience, soin hydratant, flacon airless de 50 ml, 65€

Visuel : La fiancée du Mékong

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Illustration : Jérôme Laufer

TENDANCES ZUT ! - 30%

- 50%

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VILLAGE D’ÉTÉ

SHOPPING

Deux mois à peine après son ouverture et un succès retentissant, le site de marques de Roppenheim se met à l’heure l’été, avec une programmation dynamique et colorée ! Les 22 et 23 juin, avec un peu de retard, la Fête de la Musique prendra ses quartiers au cœur du village pour un apéro-concert du groupe folk Saori Jo. Une occasion de découvrir leur dernier opus, Home 2.17 AM. Dès la mi-juillet, place à Roppenheim Plage avec un décor de bord de mer : bacs à sable, transats et sessions de pétanque pour shopper décomplexé, en tongs et chapeaux de paille ! Enfin, courant septembre, le Style Outlet attirera plus d’une modeuse : il propose de ramener ses vêtements, façon vide-dressing, à destination d’associations caritatives, en échange de bons d’achat. Une occasion de plus de rafraîchir sa garde-robe ! (C.L.) Roppenheim The Style Outlets http://roppenheim.thestyleoutlets.fr

HAUTE COUTURE Frénétiques du DIY – Do it yourself –, amoureux du fait-main et bien, direction Vendenheim dans le tout nouveau repère à trésors créatifs. Fraîchement installé dans la zone commerciale, Self Tissus regorge de pépites et d’idées en tout genre pour laisser parler son imagination : 30000 mètres de tissus d’habillement ou d’ameublement sont à votre disposition. Sur 600 m2, on découvre aussi un vaste rayon mercerie, une sélection de machines à coudre et une « créative zone » dédiée aux ateliers couture menés par des modélistes, stylistes ou brodeuses. Feutrine, lycra, tulle, taffetas, éponge, pilou… de toutes les matières, c’est la ouate qu’on préfère ! (C.L.)

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TEXTILE

Self Tissus 3, rue Transversale Zone commerciale de Vendenheim 03 88 99 34 21

MODE

WORLD’S END Le réchauffement climatique est au cœur de la prochaine collection homme de Vivienne Westwood. Du coup, ses mannequins sont un peu givrés mais bien couverts. La fantasque créatrice n’a jamais édulcoré ses opinions : le climat est son cheval de bataille, et pour tourner en dérision les sujets qui fâchent, rien ne vaut l’humour anglais ! Quant aux vêtements à proprement parler, il suffit de l’écouter pour comprendre de quoi il retourne : « Chaque chose, chaque veste est faite de centaines de petites décisions sur les proportions, et si c’est sexy ou puissant, c’est ça qui m’intéresse. » De très très bonnes raisons donc, pour filer découvrir dès juillet ce qui va nous réchauffer cet hiver. Mais attention, chez Revenge Hom, qui dit exclusivité, dit rareté… La fin du monde sera donc pour ceux qui ne viendront pas assez tôt glaner le sésame qui leur fera traverser dignement l’automne hiver 2012-13. Arborer un look Westwood pourrait être un beau pied de nez (gelé) aux bien-pensants qui ne bougent pas un orteil pour l’avenir de notre planète. No future et God save the Queen ! (M.C.D) Collection Vivienne Westwood homme, disponible chez Revenge Hom à partir de mi-juillet 4, rue du Fossé des Tailleurs 03 90 22 37 69 http://revenge-hom.com


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T

M A

LIFE

QUATORZE STYLE

G A

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LIFESTYLE DECO / DESIGN

DÉCORS & STORES Par Sébastien Ruffet Portrait Alexis Delon / Preview

TOUS LES DEUX ANS, L’OPÉRATION COMMERCE DESIGN STRASBOURG, ORGANISÉE PAR LA CCI, RÉCOMPENSE UNE VINGTAINE DE BOUTIQUES QUI ONT SU MODERNISER ET EMBELLIR LEURS LOCAUX DANS UN ESPRIT MODERNE ET CONTEMPORAIN. LE POINT SUR LES LAURÉATS 2012.

— La création à l’état sauvage

C’est en 1995 que le concept a vu le jour. C’était à Montréal, et l’objectif était de pousser les commerçants à se moderniser. À Strasbourg, les infatigables arpenteurs des échoppes du centre-ville connaissent le problème et ne pourront que saluer cette première édition du Commerce Design Strasbourg. Car la capitale alsacienne est loin de faire figure de capitale du shopping. Les collectivités le savent et ont immédiatement répondu à l’appel de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Strasbourg. Son président, Jean-Luc Heimburger, a tenu à rappeler lors de la soirée de remise des prix qu’il fallait « sortir de l’ordinaire. On parle souvent de design et d’innovation dans l’industrie, mais ça doit aussi exister dans le commerce. » Représentant la Ville de Strasbourg, Alain Fontanel, l’adjoint aux finances, ne s’y est pas trompé non plus : « Il faut créer un contexte favorable à l’attractivité du centre ville. Imaginez une place Kléber sans commerces… » Difficile à visualiser, et dans une guerre commerciale sans merci entre grandes villes, chaque point gagné compte. Voilà pour le niveau macro. Au niveau micro-économie, les commerçants récompensés (20 sur 75 candidats) voient évidemment d’abord l’impact sur leur propre magasin. Odile Klein (Arche), par

Dessiner, « designer », imaginer… estce dans l’ADN ? Dans le cas d’Edith Wildy, la réponse semble limpide. Dès l’âge de 8 ans, la petite Edith s’amusait dans la cour familiale à construire des cabanes, avec des cagettes de bois et de vieilles couvertures. « Chaque soir, ma mère voulait que je range tout, se rappelle Edith avec une pointe de nostalgie heureuse. Alors pendant les vacances, chaque matin, je reconstruisais différemment, et l’après-midi, je faisais visiter à mes copains ! » A l’époque, on n’échappait toutefois guère aux ambitions préselectionnées des parents : tu seras avocate ou médecin ! Le salut viendra d’un oncle un peu plus attentif aux talents de la petite fille. C’est lui qui insistera pour que papa envoie Edith aux Arts déco. « En fait, j’avais le goût de tout ça très tôt, sans savoir que ça pouvait être un métier. Quand on est enfant unique, on a beaucoup de pression, et ce n’est pas évident de s’affirmer. » Elle finira par le faire avec la manière puisqu’elle sortira major de sa promo. Derrière ce regard captivant, la petite fille de Fessenheim – « là où il y a la centrale, pas l’autre » - a d’abord fait ses armes dans le bâtiment public. Pour des collèges par exemple, Edith travaille sur la façade et quelques détails intérieurs. Très vite, sa

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exemple : « Je suis plutôt fière de ce prix. Ça correspond au ressenti de mes clientes, on me fait beaucoup de compliments. Faire partie des 20 lauréats, c’est très valorisant, ça peut être un plus. Si l’écrin est différent des autres, ça pousse les gens à entrer. » Et c’est déjà la moitié du chemin qui est fait… Quant au prix, réalisé par Edith Wildy (voir portrait pages suivantes), il prendra sûrement bonne place dans la vitrine, histoire de se donner encore un peu plus de chances d’appâter le chaland. ———————

Les 20 lauréats de Commerce Design Strasbourg

Arche / La Dinette / Ultima / 231 East Street / Flamme and Co / Pâtisserie Gross / Bagelstein / Les Ateliers de la Maille / Chevignon / Hôtel Mercure / Poggenpohl Cor / Hôtel Chut / Karanta / La Corde à Linge / Epicerie Barthel / Librairie Quai des Brumes / Xavier Hédoire / Pur et Caetera / Boulangerie Hanss / Maison Lorho ———————

Le Fou du Roi, agence de designers installée rue du Faisan à Strasbourg, mêle les inspirations du moment. A sa tête, Edith Wildy, une femme pétillante à qui l’on a demandé de concevoir le trophée de Commerce Design Strasbourg.


capacité à gérer plusieurs problématiques la conduit à devenir chef de chantier. Et puis une réflexion, tellement évidente, lui vient à l’esprit : « Si déjà je le fais pour les autres, je pourrais peut-être le faire pour moi. » Edith Wildy se met à son compte, en soustraitance, puis se lance dans l’aventure Fou du Roi en 1997, avec à ses côtés Régis Vogel (que vous croiserez si vous poussez les portes de la boutique) et Thierry Hodel, décédé en décembre dernier. Quelques dessins, quelques créations, quelques prix aussi vont animer les premières années de la bande. « Aujourd’hui, les objets que nous vendons sont dessinés par d’autres créateurs. Nous travaillons sur l’agencement, la rénovation lourde, et on fait encore quelques meubles à l’unité. »

— En verre et contre-temps Avec le temps, le Fou du Roi s’est forgé une sacrée réputation. Et c’est cette réputation qui a conduit Geneviève Werlé, conseillère municipale, à demander l’aide d’Edith Wildy pour l’organisation de Commerce Design Strasbourg. « Elle avait besoin d’un professionnel du design pour l’épauler. J’ai intégré le comité de pilotage gracieusement, parce que le projet me paraissait intéressant. » Rapidement, la question du Trophée a été abordée. « J’ai travaillé sur plusieurs dessins inspirés du logo, mais vu le timing, la fabrication d’un moule n’était plus possible. J’ai rencontré les gens de Meisenthal, et là j’ai vu leur anneau caractéristique sur le bureau. Je leur ai donc proposé de travailler sur un trophée à partir de cet anneau que l’on voit sur leurs boules de Noël. Ils ont proposé cinq ou six prototypes, et c’est la CCI qui a tranché. » Pour ce trophée, un appel d’offre avait été lancé, et seul le centre international de l’art verrier de Meisenthal proposait un projet nouveau, pas un objet qui existait déjà… « Ensuite, il fallait faire un truc qui ressemble à un trophée et pas à un vase ! » Pour les prochaines éditions, Edith Wildy prévient déjà que sans financement supplémentaire, il sera difficile de créer un nouveau trophée. « Même si la CCI veut lancer un concours, il faudra un prix, parce qu’imaginer un design, créer un moule, et produire une quarantaine d’épreuves, ça a un coût… » En attendant, Edith va se pencher sérieusement sur le cas de sa salle de bain. « Je n’arrive pas à me décider. J’ai toujours envie à attendre les nouvelles tendances, les nouveaux matériaux… résultat : ça n’avance pas ! »

Atelier Fou du Roi 4, rue du Faisan à Strasbourg Trophée Commerce Design Strasbourg, création Edith Wildy, production CIAV

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LIFESTYLE DECO / DESIGN

Par Myriam Commot-Delon

NOIR C’EST NOIR

SUR QUATRE DES 20 FINALISTES DU CONCOURS DE COMMERCE DESIGN STRASBOURG.

Décor léché et credo radicalement sombre pour ces deux lieux qui ont opté pour un total look ardoise. Mais n’y cherchez pas un pseudo esprit bistrot trop galvaudé, ici le noir est ultra chic.

— Maison Lhoro Mais pourquoi un écrin tout noir pour présenter les nombreux et sublimes fromages de la Maison Lhoro ? Cette « non-couleur » sied le mieux aux mille nuances du blanc, du cendré et autres subtiles variations chromatiques des fromages savamment affinés. Symboliquement, le noir est associé au mystère et à l’élégance : offrir un smoking à un plateau de fromage est une belle idée de garde-robe, loin des codes aseptisés des rayonnages habituels. Jouant en contraste, les deux linéaires en bois sombre sont complétés d’un mur texturé et piqueté de tiges d’acier minimalistes à l’emplacement modulable. —— Propriétaires Cyrille et Christelle Lohro 3, rue des Orfèvres 03 88 32 71 20 www.maison-lorho.fr Conception Encore une Belle Journée Lionel Russo www.encoreunebellejournee.fr ——

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FOCUS DÉCO

Photographies lieux : CCI / Stéphane Spach

—Flamme & Co Chez Flamme & Co, le noir est brûlé et électrisé par une multitude de fines meurtrières horizontales. Un graphisme radical et lumineux que ne renierait pas un restaurant branché new-yorkais ! Dépoussiérer la traditionnelle winstub était ambitieux, et casser les codes liés à ce plat incontournable de la gastronomie alsacienne un pari osé. Un challenge réussi, qui a abouti à cette écriture architecturale punk-chic. Des panneaux coulissants permettent de moduler l’espace, et les nombreux jeux lumineux sont à la hauteur des flamm' haute couture d’Olivier et Emmanuel Nasti. —— Propriétaires Olivier et Emmanuel Nasti et Olivier Lammert 55, Grand’Rue - 03 90 40 19 45 www.flammeandco.fr Conception Atelier d’architecture Briot-Gomez Catherine Gomez www.gomez-architectes.com ——

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ON LEUR PIQUE CETTE IDÉE DÉCO Dans une cuisine sobre et un peu ennuyeuse, peindre un mur en noir mat et y coller plein d’appliques à des hauteurs différentes. Laisser apparent leur fil noir et le descendre jusqu’au sol. Seul impératif pour régler le problème de l’éclairage : prévoir une plinthe électrifiée avec appareillage modulable. Sticky Lamp, design Chris Kabel pour Droog Design, en vente chez Flat Concept Store Système tehalit.SL, 3 hauteurs de plinthes et 3 hauteurs de support d’appareillage, 3 couleurs et 5 décors bois, Hager. www.hager.fr ———————


BON GOÛT QUAKER

Quand authenticité et histoire servent un concept et qu’une bonne dose d’humour s’y glisse… cela donne une déco qu’on aimerait emporter chez soi !

— La Corde à Linge — Bagelstein Au pays du sandwich baguette, il n’était pas évident de réussir à s’imposer avec ces délicieux petits pains ronds pochés et recouvert de graines. La déco 100 % Manhattan de Bagelstein est une des clefs évidentes de ce succès. Du carrelage « Métro » blanc et bien brillant, des ardoises illustrées pour la carte, un très chic logo paternaliste trônant derrière le comptoir et des cadres à foison pour afficher une sélection de coupures de journaux ou de photos pleines d’humour et d'irrévérence. Rajoutez-y des tabourets de bar Tolix pour la note frenchy et industrielle et vous avez le concept déco le plus trendy du moment. —— Propriétaire Thierry Veil 15, rue des Francs Bourgeois 03 88 10 94 12 www.bagelstein.com Conception Blanck/Camarasa Architecture Manuel Camarasa et Antoine Blanck ——

Niveau irrévérence, La Corde à Linge se défend elle aussi très bien : accrocher des slips, des marcels et des torchons blancs au plafond est assez culotté ! Mais ce sont ces fantaisies décoratives qui font de ce restaurant, spécialisé en plats à base de « spätzles », l’un des plus singuliers de la petite France. Des murs bruts, de la typographie vintage, des tables et chaises en bois blond et métal crème, un mix de carrelages « Métro » et en ciment au motif vintage, d’immenses photos noir et blanc de lavandières et d'objets soigneusement chinés renforcent la forte identité de ce lieu très « à l’ancienne ». —— Propriétaires Claude Fricker, Jérôme Fricker et Gilles Egloff Place Benjamin Zix 03 88 22 15 17 www.lacordealinge.com Conception P. Claude Drach www.mybeautiful.fr ——

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ON LEUR PIQUE CETTE IDÉE DÉCO Adopter dans sa cuisine les indestructibles tabourets de bar Tolix, qui existent dans toutes les couleurs. Ou cumuler dans un recoin, comme à la Corde à Linge, des tiroirs chinés chez Emmaüs pour créer un meuble de rangement unique et sur mesure. Tabourets Tolix, en vente chez I.D Design - 2, rue de la Nuée Bleue 03 88 14 08 88 Adresses et horaires de la communauté Emmaüs : http://emmaus-strasbourg.fr ———————

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Dossier réalisé par —— Cécile Becker, Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy, Flora-Lyse Mbella, Sébastien Ruffet, Yassine Khelfa M’Sabah

100 % GOURMAND

Et si l’été se révélait propice à la bonne chère, au bien manger et autres joyeusetés culinaires ? Pour la 2è édition de notre dossier spécial gastronomie, pas de tendance veggie au label bio so bobo. Non. Cette saison, la viande à la cote et nos bouchers ont du talent. Au menu : du burger superstar, des portraits saignants et des lieux meathiques. Les gastronomaniacs vont être servis à la sauce ZUT ! Sans compter un concentré de terrasses solaires, de belle vaisselle et d’adresses toutes fraîches… Entre coups de food et haute cuisine, l’été sera show dans l’assiette !

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Illustration —— Laurence Bentz ——

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GASTRONOMIE LES WESTERMANN

FAMILY BUSINESS

Par Flora-Lyse Mbella // Illustration Jérôme Laufer

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ANTOINE, JEAN ET ERIC WESTERMANN. UN PÈRE, DEUX FILS, UNE PASSION : CELLE DE LA BONNE ET BELLE CUISINE. UNE AUTHENTIQUE DYNASTIE ALSACIENNE, QUI S’EST CONSTRUITE AUTOUR DU BUEREHIESEL ET S’ÉTEND GÉOGRAPHIQUEMENT GRÂCE À LA SECONDE JEUNESSE DU PATRIARCHE... EN ATTENDANT UNE SUITE QUI PEUT ENCORE S’ÉCRIRE VIA LES PETITESFILLES, OCCUPÉES POUR LE MOMENT À GRANDIR.

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Longtemps, le Buerehiesel a été plus qu’un restaurant : c’était la maison où Jean et Eric ont passé leur enfance « J’apprécie, j’admire même les dynasties et les histoires de familles qui travaillent ensemble. Ça peut être stimulant et vraiment un épanouissement. Le meilleur exemple, en ce qui me concerne, c’est la famille Haeberlin qui a su conserver ses valeurs de simplicité dans l’excellence sans trahir l’entente et l’esprit de famille. Concernant mes fils, j’avoue que je préfère les voir rire, faire une randonnée ou partager un bon repas que les voir travailler ensemble. Il faut surtout qu’ils gardent cette complicité, cette amitié entre frères, c’est cela qui est précieux... et dangereux dans une association ! En tout cas, quoi qu’il arrive, je suis très fier d’eux. » Pourtant, Antoine Westermann a toujours travaillé seul, non par soif de pouvoir mais par envie de liberté. Et cette liberté, c’est une des valeurs qu’il a voulu inculquer à ses deux fils. Devenu chef par goût, Antoine Westermann s’est fait quasiment tout seul. Avec son Bueheriesel, qu’il a investi en 1970, il a conquis une (en 1976), puis deux (1984), puis trois étoiles (1994). « La première, c’était une nécessité économique. Elle m’a permis d’oublier une bonne partie de mes soucis et d’enfin bien m’entendre avec mon banquier [rires]. Plus sérieusement, j’ai pu travailler ma cuisine comme je l’entendais pour viser la deuxième, puis la troisième. Vous savez, quand on en décroche une, essayer d’obtenir les suivantes fut une évidence pour moi. Il fallait que j’y parvienne et j’ai travaillé pour atteindre cet objectif. Et quand on y arrive, c’est une sensation tellement extraordinaire. Nous sommes si peu nombreux à obtenir cette distinction. » — Jeunesses délicieuses À Wissembourg, les parents du jeune Antoine Westermann adoraient cuisiner et c’est cette habitude qui a déclenché sa vocation. Même si son père était peintre, il se faisait plaisir en se mettant aux fourneaux le

week-end pour des plats simples, « mais avec des produits irréprochables ». En semaine, c’était sa maman qui cuisinait avec le même plaisir et le même résultat succulent. Pourtant, elle n’a pas voulu que son fils entame une carrière de chef. « J’ai commencé par la pâtisserie vers mes neuf ans, je m’enfermais dans la cuisine et je me faisais des goûters, des desserts, etc. » La réserve maternelle ne concernait pas la motivation du gamin mais la rudesse du métier. La carrière de chef est difficile, « un sacerdoce » selon Antoine Westermann, attiré aussi par l’aspect plaisir de la cuisine, celui de la rencontre, le moment du repas étant une fête à laquelle il est ravi de donner du goût. « J’ai tenu bon et forcé le destin ». Eric et Jean Westermann sont eux tombés dans la marmite quand ils étaient petits, mais leurs parents ne les ont jamais poussés à suivre la voie. Jean, le fils aîné, a fait une école de commerce. Eric se tourne vers la cuisine une fois le bac en poche. « Avec leur mère, nous étions d’accord sur le fait qu’avant tout, ils devaient poursuivre des carrières qui les rendent heureux et qu’ils aiment. Quel que soit le domaine », se souvient Antoine Westermann. Aujourd’hui, chacun d’eux évolue dans celui de la cuisine, mais de façon très différente. « Nous ne savons faire que ça », rigole Eric. Jean Westermann a lancé Secrets de Table, un concept de sandwicherie où, là aussi, le produit prime : « On a voulu créer du bon, voire du très bon, à des prix abordables avec des produits simples mais irréprochables », explique Antoine Westermann, qui a aidé son fils lors du lancement il y a 10 ans. Dans le choix de Jean et Eric Westermann d’ouvrir une boulangerie dans le Carré d’Or (voir encadré), il y a certes cette ascendance prestigieuse et étoilée, mais aussi un grandpère maternel boulanger. « Nous n’avons pas spécialement voulu faire comme lui, mais il est

vrai que les souvenirs d’enfance remontent avec l’odeur du pain, souligne Eric Westermann, l’œil gourmand allumé. Au Bueheriesel comme à Secrets de Table, nous fabriquons notre pain depuis toujours et quand nous nous sommes décidés, nous avons évidemment pensé à notre grand-père. » Cette fois, les deux frères ont travaillé ensemble, sans la présence, du moins physique, de leur père, retenu ailleurs pendant la gestation de Pains Westermann. Et pour le moment, les craintes de leur père sont restées sans suite : enrichie par Anne, l’épouse de Jean, qui gère la boutique, l’harmonie fraternelle reste de mise. « Il faut savoir se placer, voilà tout », explique la jeune femme qui a bien sur son mot à dire. — « Nous avons toujours été libres » Les frères et le père sont d’accord : personne n’a obligé personne dans cette famille. Longtemps, le Bueheriesel a été plus qu’un restaurant : c’était la maison où Jean et Eric ont passé leur enfance. C’est peut-être la raison pour laquelle Eric, après avoir complété son apprentissage en travaillant dans les meilleures maisons de France, y est revenu en 2001 et n’a jamais songé à en repartir. Pour l’instant en tout cas. Son parcours est en cela bien différent de celui de son père qui n’a retenu qu’une étape marquante dans son apprentissage : le Buffet de la Gare à Strasbourg. Antoine Westermann reconnaît qu’il n’avait pas la culture culinaire de son fils quand il est rentré au bercail. En revanche, là où leurs lignes de vie se rejoignent, c’est dans la nécessité de faire leurs preuves. Antoine partait de rien et s’est construit petit à petit. En revanche, Eric a endossé la lourde responsabilité de reprendre ce Bueheriesel en 2007. Et il y a tout changé. Plus que de se débarrasser des oripeaux du restaurant 3 étoiles au guide Michelin, il a voulu en faire

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GASTRONOMIE LES WESTERMANN

le sien à 100 % : « Vous savez, j’ai mûri ma décision pendant deux ans avant de passer le relais, raconte Antoine Westermann. Et je me suis senti soulagé quand j’ai finalement transmis le flambeau. Bien sûr, le guide nous a remis à zéro, et c’était très sain car Eric s’est ainsi dégagé du fardeau et de la pression que cela pouvait représenter. Il a fait les choses à son idée, il fait une cuisine merveilleuse et je suis vraiment ravi pour lui. Il fallait qu’il sorte de l’ombre du Papa et qu’il se fasse un nom par lui-même. » D’ailleurs, le fils s’est si bien débrouillé que le guide rouge s’est empressé de lui réattribuer une étoile dès 2008. — Une nouvelle carrière Les graines de la nouvelle vie d’Antoine Westermann ont été semées bien longtemps avant son passage de témoin au Bueheriesel. Cela fait maintenant 16 ans qu’il travaille avec un restaurant de Lisbonne au Portugal : « Nous avons gagné une étoile au Michelin », annonce-t-il gaiement. Il est également consultant pour des établissements basés à Vienne en Autriche, à Madère, à Washington. « Ce qui est intéressant, c’est de ne pas rééditer les habitudes prises avec le terroir d’ici. Je fais ce que j’aime, ce que j’imagine tout en m’adaptant à leurs produits, à leurs cultures. C’est très enrichissant. Je découvre en permanence. » Et puis, quand Antoine Westermann a quitté l’Alsace, à l’âge où certains prennent leur retraite, il a commencé une nouvelle carrière à Paris. Depuis dix ans, il réalise la carte du Vieil Ami, restaurant de 40 couverts situé sur l’Île Saint-Louis où les légumes – « j’adore jouer avec eux » – tiennent le haut du pavé. Et puis il a repris le célèbre Drouant, où il réalise la cuisine dont il a envie : « Avec les 3 étoiles, on fait de la cuisine haute couture. À Drouant, on propose une vraie cuisine de produits, celle dont je rêvais depuis quelques années avant de passer la main en Alsace. » Dernière actualité : le Coq Rico, un restaurant où la volaille est à l’honneur. « Je suis moimême un grand amateur de poulet-fritessalades alors j’ai voulu ce restaurant avec beaucoup de volailles, toujours simples, fraîches et haut de gamme. Et à ma grande surprise, les journalistes et surtout les clients le plébiscitent : il ne désemplit pas ! », sourit-il. Pour l’instant, ses fils se trouvent très bien à Strasbourg, avec leurs familles et leurs

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entreprises, mais n’excluent pas un destin comme celui de leur père. « On maîtrise bien ce qu’on a sous la main, c’est important, observe Jean. Mais je pourrais vivre partout. Il se trouve que je suis ici pour l’instant. » La nouvelle génération des Westermann est assez jeune mais elle s’intéresse déjà à ce qui se passe en cuisine. Chloé, 6 ans, sait manipuler l’éminceur de la cuisine de son papa, Eric, non sans lui causer une certaine frayeur ! « Elle veut faire, elle veut aider », dit-il avec un éclair de fierté dans le regard. Du côté de chez Jean, c’est Jade, 11 ans, qui s’exprime : « Ce dimanche, elle a fait sa liste de courses, nous l’avons emmenée, elle a fait tout son menu, nous n’avons touché à rien, raconte Anne Westermann. Elle lit beaucoup de magazines, Marmiton, etc. Le domaine l’intéresse vraiment, elle aime tout goûter. » Pour autant, pas question pour leurs pères de les pousser. Mais la lignée des Westermann pourrait bien se perpétuer par les femmes… ————— Toutes les adresses de la famille Westermann Le Bueheriesel 4, parc de l’Orangerie 03 88 45 56 65 www.bueheriesel.fr Secrets de Table 39, rue du 22 Novembre 03 88 21 09 10 www.secrets-de-table.fr Pains Westermann 1, rue des Orfèvres 03 88 22 56 45 www.westermann.fr Drouant 18-16 rue Gaillon à Paris 01 42 65 15 16 www.drouant.com Le Coq Rico 98, rue Lepic à Paris 01 42 59 82 89 www.lecoqrico.com —————

TU VEUX MON PAIN ? Au cœur du Carré d’Or, le quartier des gourmets strasbourgeois, les frères Westermann ont donc ouvert cette boulangerie au look patiné et vintage, et qui a germé dans leur esprit pendant deux ans. « C’était une suite logique à nos activités. Nous étions à la recherche d’un local et puis finalement, c’est tombé sous le sens : l’emplacement de l’épicerie était parfait. » Il a quand même fallu injecter 450 000 euros pour faire les transformations, l’isolation était surtout importante autour du laboratoire : « Nous sommes en plein centre-ville donc aucune odeur ne devait filtrer, fût-elle celle du levain, loin d’être désagréable. C’est dommage mais c’est ainsi. » Les pains proposés sont issus de recherches poussées de la part des équipes de Secrets de Table et du Bueheriesel et l’association avec les voisins, le charcutier Porcus et le fromager Cyrille Lohro, s’est imposée d’elle-même pour les sandwiches, ainsi que les choix des autres fournisseurs œuvrant dans le bio et la haute qualité. « Nous avons voulu faire du très bon avec de très bons produits tout en restant abordables. » Outre votre baguette, vous pourrez aussi vous y ravitailler en pains spéciaux, viennoiseries, pâtisseries mais aussi en thés et infusions (Mariage Frères ou Julie Andrieu), et en chocolat (Valrhona). Le coup de cœur ? Le pain noix, caramel et noisettes est tentant, mais ne ratez surtout pas le pain aux noix, avec des noix fraîches issues d’un petit producteur de très haute tenue. Certes, il est un chouïa plus cher que celui que vous pouvez avoir ailleurs, mais humez-le, goûtez-le nature : non seulement il se suffit à lui-même mais en plus, vous comprendrez aisément pourquoi le jeu en valait la chandelle.


~ Chambres d’hôtes, restaurant… et si Du Côté de Chez Anne devenait un second chez-soi ? ~

de Chez Anne “ DuestCôté une invitation

à faire une halte envoûtante dans un cadre verdoyant et enchanteur.

Ouvert tous les jours Ouverture de la terrasse durant l’été Chambres d’hôtes à partir de 195€. Petit déjeuner offert

~ 4 rue de la Carpe Haute 67000 Strasbourg 03 88 41 80 77 contact@du-cote-de-chez-anne.com www.du-cote-de-chez-anne.com

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BOUCHERS DOUBLES Par Cécile Becker, avec la participation de Dan Leclaire Photos Christophe Urbain

Ils sont artisans et chefs d’entreprise, cumulent deux casquettes qu’ils échangent à loisir. Ces bouchers et/ou charcutiers et/ou traiteurs ont tous des points communs : la passion d’un métier noble, la recherche de la qualité et le souci du conseil. Un point commun aussi avec notre intervieweur de l’extrême, boucher-charcutier-traiteur de formation lui-même : Dan Leclaire aujourd’hui magicien, spécialiste des formations. Ensemble, nous rencontrons Olivier Klein et Jean-Luc Hoffmann, deux amis qu’il retrouve avec un plaisir non dissimulé. L’entretien avec Jacqueline Balzer, lui, sera mené entre femmes. Découverte d’un métier, d’un milieu où la générosité et l’honnêteté sont maîtres. C’est un peu Cécile in Butcherland, comme Alice mais sans les cartes à jouer. 123 ZUT !


GASTRONOMIE LES BOUCHERS

— Le cri de la knack Votre recette préférée ? La knack qui claque. C’est le produit qui permet de mieux appréhender le métier de charcutier. Il faut la technicité, la recette, la subtilité du dosage de la fumée. Businessman ou charcutier ? J’ai l’âme d’un charcutier et la compétence d’un gestionnaire. Votre citation ? « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » Guillaume d’Orange Qu’aimeriez-vous que Dieu dise après votre mort ? « Tu n’as cessé de t’améliorer... Mais il te manquait encore beaucoup de temps » [rires]

Porcus Boutique-Restaurant 6, place du Temple Neuf 03 88 23 19 38 www.porcus.fr

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Olivier Klein

« Que la farce soit avec toi ! » pourrait être la réplique favorite d’Olivier Klein, malicieux chef de la charcuterie Porcus, petite sœur – mais bel et bien grande – de la famille Klein, installée à Strasbourg depuis 1933. Ce jour-là, il fait une chaleur de plomb. Olivier Klein entre dans sa charcuterie en s’exclamant : « Sale temps pour les gros ! » Derrière ce sens de la blague se cache un entrepreneur virtuose qui a su faire des choix pour faire fleurir l’affaire familiale. Olivier Klein a en effet décidé de ne pas reprendre l’atelier de production de son père dans un souci de qualité : « L’Alsace est la seule région française avec autant de sortes de charcuteries. Comme un charcutier doit en fabriquer plus d’une cinquantaine, il ne peut pas revendiquer avoir les 50 meilleurs produits. Dans les années 95-96, je suis parti avec mes meilleures recettes de familles sous le bras voir des grands professionnels, je leur ai demandé de fabriquer ces produits à l’identique et j’ai sélectionné les meilleures maisons d’Alsace. » Un positionnement ferme qui a construit la réputation de la maison Porcus, car Olivier Klein est aussi un businessman qui a du nez. De 7 à 22 ans, il passe toutes ses vacances et son temps libre dans le laboratoire familial, rejoint un BTS Action commerciale et monte une entreprise junior dans le cadre de ses études : « Au bout de six mois, je n’allais plus en cours, on avait gagné tellement d’argent qu’on ne savait plus quoi en faire ! » Il sait se placer où il faut, quand il le faut, et surtout gérer son équipe. Ce qui fait aussi le succès de Porcus, c’est son restaurant placé au premier étage : « À Noël, il m’arrive d’offrir aux 40 clients une knack chaude et de demander le silence, se plaît-il à raconter. Je fais lever tout le monde et je fais le coup du cri de la knack : on la

croque tous en même temps. » Aaaah, la knack… Même dans sa boutique de Clermont-Ferrand et dans ses deux enseignes à Bordeaux, elle fait un tabac. Quel est son secret ? « Il faut trois préalables. La recette, le savoir-faire et un outil de production performant : un travail au cutter fournit un résultat différent selon la technicité. » Dan s’empresse d’expliquer : « C’est une sorte de cuve rotative sur lequel est fixé un axe multi-couteaux qui tranche et mélange à vitesse réglable. » Le mélange, c’est la base d’une bonne charcuterie et ce qui fait l’ADN de Porcus. Olivier Klein le confirme : « Nous recherchons en permanence un équilibre de goût entre la viande et les épices. Il faut une bonne proportion de viande, maigre, triée, fraîche et que les épices viennent sublimer la viande, sans cacher son goût. » Et pour consommer une charcuterie toujours harmonieuse, un conseil : qu’elle soit fraîche, d’où une rotation rapide des produits. Maîtrise de la qualité, de la quantité et de la formation, les trois secrets du succès selon Olivier Klein.


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GASTRONOMIE LES BOUCHERS

Modern Woman La charcuterie est-elle vraiment grasse ? Elle l’est beaucoup moins qu’avant. Dans une charcuterie de qualité, il n’y a pas de graisses cachées mais du gras naturel. C’est meilleur pour la santé, plus équilibré. Quel est votre recette favorite ? Le gigot d’agneau avec des pommes boulangères. C’est bon, c’est simple, ça se fait tout seul. Il faut savoir se faire plaisir ! Comment organisez-vous votre temps entre les boucheries et votre rôle de présidente de la corporation ? Il y a des semaines où je suis très peu présente en boutique, et il faut savoir dire stop. Mais c’est aussi un échange avec les gens de mon métier, c’est agréable. J’ai un emploi du temps tellement chargé que quand j’ai une heure pour moi, je m’ennuie ! Combien de temps vous voyez-vous continuer ? Au moins dix ans en boucherie. Il faudra que je me détache un peu avant de ma fonction de présidente, il faut aussi savoir transmettre aux futures générations.

Boucherie-Charcuterie-Traiteur Riedinger-Balzer 5, avenue du Général Leclerc à Vendenheim 03 88 69 40 08 2, rue de la Gare à Mundolsheim 03 88 20 17 90 24a, rue du Général Leclerc à La Wantzenau – 03 88 96 67 00 www.riedinger-balzer.fr

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Jacqueline Riedinger-Balzer

Chef d’entreprise, patronne de trois magasins, présidente de la corporation des bouchers-charcutiers, membre des Étoiles d’Alsace, mère et grand-mère : Jacqueline Riedinger-Balzer ne manque ni de ressources, ni de philosophie. Riedinger-Balzer, c’est l’association de deux noms. Celui de la famille Riedinger – Jacqueline, dirigeante et son frère Jacques, associé et maître de l’étal – et celui de Charles, le mari de Jacqueline. Les deux sont complices et lorsque Charles arrive au début de l’interview, c’est pour soutenir sa femme. « Être en couple, c’est un avantage considérable, explique Jacqueline. Certains vous diront que c’est une idiotie, mais j’en suis convaincue. Si l’un est à la fabrication et l’autre à la vente, c’est l’idéal, on divise les compétences. Je suis sûre que les boucheries qui marchent sont celles où une femme est investie. Et puis, j’ai une dose d’autorité, je ne suis pas une petite femme fragile ! » Charles opine du chef. Lui est salarié de sa femme depuis ses débuts, et en est fier. Juste retour des choses, car c’est à cause ou grâce à ce jeune boucher que Jacqueline abandonne ses études de droit. Un parcours atypique. « Mes parents Jacques et Lina ont créé cette maison en 1960, raconte Jacqueline. La boucherie à l’époque n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui : l’abattage se faisait chez nous. Le lundi matin, avant d’aller à l’école, on assistait à l’abattage des porcs et des cochons, on pataugeait dans le sang… Jeune, je me suis toujours dit que

je ne ferai pas ça, alors j’ai fait des études de droit. Manque de pot, je suis tombée sur un boucher. » Elle commence à travailler dans la maison familiale en 1982, lance l’activité traiteur avant que son père ne lui confie la direction en 1996. Contrairement à de nombreux collègues, elle n’a jamais travaillé en laboratoire, mais elle dépoussière les boutiques, modernise l’offre, forme le personnel, instaure des tenues modernes et donne une nouvelle image à la maison. Pour elle, évoluer au rythme de la société est primordial : « Être artisan, c’est une course folle. On a des produits ancestraux, bien sûr, on les maintient, mais en même temps la commercialisation doit évoluer avec les mœurs. Aujourd’hui, on est dans la proximité. Je peux facilement me mettre à la place d’une femme qui a envie de bien manger mais n’a pas le temps de trop cuisiner après 12 heures de travail dans les pattes. Il faut conseiller, guider. » Samuel, son fils, élabore également de nouvelles recettes ludiques, comme le confit de joue de bœuf aux pistaches, car, comme on nous l’annonce, la boucheriecharcuterie-traiteur est une « maison où l’on complote en famille depuis plus de cinq décennies ». Et cette famille-là, en plus d’être attachante, a de l’énergie à revendre.


Lover Butcher Quelle serait LA recette à retenir de votre boucherie ? La merguez : une recette qui me vient de mon père, apprise d’un harki. On fait les mélanges d’épices nous-mêmes. Le secret, c’est le goût d’anis provenant du fenouil fraîchement moulu. Quel est le meilleur moment de la journée ? Je me lève à 3h pour être à 3h30 au labo. Là, il y a une heure où je travaille seul et où tout le plan de la journée défile dans ma tête. C’est quoi un bon produit ? Il y a plusieurs paramètres. L’élevage d’abord : l’engraissement ne doit pas se faire trop rapidement, il faut de bonnes conditions. Ensuite, il doit être bien travaillé chez nous. Quel est votre plat favori ? Le pot-au-feu, avec un jarret arrière. L’astuce, c’est de jeter la première eau de cuisson, d’en remettre et d’y ajouter le bouillon et les légumes. Il faut cuire à feux doux, prendre son temps.

Boucherie-charcuterie-traiteur Hoffmann 5, route de Soufflenheim à Haguenau 03 88 73 21 14 98, Grand’Rue à Haguenau 03 88 93 66 52 Marchés de Souffelweyersheim, Ostwald et Bischwiller www.boucherie-hoffmann.fr

Jean-Luc Hoffmann

L’amour du bon morceau de viande, le « sexy » d’une boucherie totalement redécorée en orange, la fidélité de ses clients et un duo de choc avec sa femme Pascale : Jean-Luc Hoffmann est, selon Dan Leclaire, un « Lover Butcher »... À Haguenau, impossible de ne pas voir la boutique Hoffmann en passant route de Soufflenheim : une enseigne orange, le mur derrière l’étal de la même couleur. C’est flashy et assez rare en boucherie traditionnelle. À l’intérieur, 15 mètres d’étal entre les charcuteries, les viandes et les plats préparés. JeanLuc Hoffmann, 46 ans, tout de orange vêtu, vient nous accueillir et nous invite à le suivre dans son bureau. Sur les murs, des photos de l’ancienne boucherie de ses parents, le lieu a bien changé : « Quand j’ai repris l’entreprise en 1998, je voulais me démarquer de mes parents », commente-t-il. Issu de la quatrième génération de boucher-charcutier-traiteur, Jean-Luc Hoffmann est contraint d’arrêter l’école pendant trois mois à cause d’un « pépin physique ». Après sa convalescence, il n’arrive plus à suivre. « J’ai le goût de l’excellence, alors quand je ne suis pas bon quelque part, j’abandonne. C’est là que j’ai choisi la roue de secours, qui en fait, n’en était pas une : la boucherie. » Le vrai métier ? « Faire maturer la viande, proposer de beaux morceaux, des morceaux nobles. Mais aussi faire de la bonne charcuterie alsacienne traditionnelle, des recettes de famille autant que des recettes créatives. » Tout est dit.

À ses débuts, Jean-Luc Hoffmann rachète un camion magasin et se lance à la conquête des marchés de Bischwiller, Souffelweyersheim et Ostwald. Une bonne idée, quand la plupart des villes moyennes perdent leurs commerces de proximité. « Les clients cherchent aujourd’hui quelque chose de différent, il faut s’adapter à cette demande : un service adapté, une politique de prix abordable et raisonnable. On dit : je vais chez le coiffeur, et on dit : je vais chez mon boucher. C’est le seul métier où le travail est fait devant le client » Et question service, il y a de quoi être satisfait : sur six bouchers d’étal, quatre ont le brevet de maîtrise et Jean-Luc Hoffmann tient à l’aspect formation. « J’aime quand mes collaborateurs s’identifient à l’entreprise. Seul, je n’aurai rien pu faire », dit-il. Et sans Pascale, sa femme, non plus. C’est un vrai duo qui s’active dans les coulisses pour faire de cette boucherie familiale un lieu convivial, moderne, où le premier souci est de satisfaire le client, dans l’amour des produits. Lover Butcher, on vous dit.

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GASTRONOMIE RESTOS À VIANDE

LIEUX MEATIQUES

——— Décryptage des best-sellers des restos à viande strasbourgeois. Par Yassine Khelfa M’Sabah et Cécile Becker // Photos segafredou

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LE POULET À LA RÔTISSOIRE

——— BY LA CANTINE À PLUMES

Nouveau né de la rue de Zürich, ce restaurant s’impose comme The Place To Be de la rôtisserie. Ali Hammanache, le gérant, nous reçoit dans un cadre rétro : entre lustres et affiches publicitaires, il présente son demi-poulet rôti pendant que d’autres frémissent juste derrière lui.

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D’où vous est venue l’idée d’un tel restaurant ? À vrai dire, cela faisait assez longtemps que je l’avais : le poulet est un produit que j’aime beaucoup travailler. Tout le monde aime ça. Et puis, récemment, un local de la place de Zurich s’est libéré, j’ai donc profité de l’occasion et on a ouvert il y a trois mois. Comment le demi-poulet est-il cuisiné ? Le poulet vient d’Alsace. Il est mariné, on le fait rôtir et il est accompagné de pommes frites ou galettes de pommes de terre ou bien encore avec des légumes, avec une salade. Quel est l’avantage d’une cuisson à la rôtissoire ? Le poulet n’a pas besoin de rien à la cuisson : pas de graisse, pas d’ajout. La rôtissoire fait ressortir le goût du poulet fermier.

Qu’a t-il de différent ? L’avantage aussi, c’est que l’on privilégie un circuit court : tout vient de producteurs du coin du poulet aux légumes, donc le goût y est. Manger un poulet d’une rôtisserie n’a rien de semblable avec un poulet préparé dans un four ou dans une cocotte. Le goût est incontestablement meilleur. Il y a différentes textures : ça croustille sur le dessus et c’est moelleux à l’intérieur. C’est un plaisir ! ———— La Cantine à plumes 52, rue de Zurich 09 52 72 70 93 Fermé le mardi soir et le dimanche


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LA BROCHETTE DE MAGRET DE CANARD

——— BY A LA HACHE

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L’ASSORTIMENT DE GRILLADES MIXTES

——— BY GÖLBASI

Gölbasi, petite ville au bord d’un lac à l’est de la Turquie… Hasan, Erdal et Deniz nous font voyager le palais avec des spécialités traditionnelles grecques et turques maîtrisées de mains de maître. Qu’y a-t-il dans cet assortiment ? Côtelette d’agneau, brochette d’agneau, brochette de poulet, boulettes de viandes (bœuf/agneau), kebab. Le plat est accompagné d’une salade mixte. On propose aussi un pain exquis fait maison, appelé pide [pain plat, ndlr]. Quelle différence avec un plat préparé au grill ? Sur le grill, la viande ne cuit pas dans son propre jus, elle est beaucoup plus tendre. Sur une plancha, c’est comme une poêle à la maison : la viande cuit dans son propre jus et sa propre graisse. Quel assaisonnement proposez-vous ? Un assaisonnement très simple avec un piment doux et une fleur de sel. On boit quoi avec un tel plat ? Un petit verre de Yakut, le vin le plus populaire de Turquie ! Originaire d’une région où le vin aurait été inventé : le Mont Ararat, dans l’est de la Turquie, là où l’arche de Noé se serait échouée après le déluge, dans le livre de la Genèse. ———— Le Gölbasi 35, Grand’Rue 03 88 75 68 54 Fermé le lundi

Sous la houlette de Franck Meunier, À La Hache repose sur une tradition viandarde remise au goût du jour. Son chef, Damiens Lafond, affectionne particulièrement une cuisine familiale. Il crée pour l’été la brochette de magret de canards, abricots et pommes au miel parfumé au poivre de Sichuan. Comment est composé ce plat ? Ce sont des ingrédients de saison, avec l’abricot comme fruit d’été et la pomme Pink Lady. Le miel rappelle la chaleur de l’été et le poivre de Sichuan relève le tout. Nous l’accompagnons de légumes poêlés au beurre. La quenelle de purée de pomme de terres maison rappelle la tradition de la maison. Pourquoi le sucré-salé ? Ça rappelle un plat asiatique mais ça n’en est pas un : il n’y a pas de sauce teriyaki ou soja. Avec le miel, on a un peu l’esprit Melfor, c’est notre touche chauvine. Comment le canard est-il cuit ? À la broche : la rôtissoire est vraiment le cœur de notre restaurant. On le cuit sur la partie graisseuse environ 7 minutes, puis de l’autre côté environ 8 minutes, et on le laisse ensuite tourner 3-4 minutes, à feux doux. Quelle est l’astuce pour avoir un canard rosé ? Il ne faut pas le cuire trop longtemps, le saisir rapidement et le laisser reposer 2-3 minutes. ———— Brasserie/Restaurant A la Hache 11, rue de la Douane 03 88 32 34 32 Ouvert tous les jours

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GASTRONOMIE RESTOS À VIANDE

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LES GRILLADES

——— BY LE KING

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L’AGNEAU

——— BY LE BISTROT DES ARTS Lancée par Valérie Boulanger et Arnaud Barberis, le chef cuisto, c’est LA dernière adresse branchée du Quai des Pêcheurs. Elle renoue avec la tradition du vin à la ficelle (on ne paye que ce qu’on consomme). La dynamique Marie Steffen et le chef vous conseillent leur agneau.

20 ans déjà que le King règne sur la rue Sellenick, avec ses grillades cuites sur de la pierre volcanique. Si l’on y va pour goûter les délicieuses kemias cuisinées par Michel Abitbol, le propriétaire et chef cuisinier, on se laisse tenter par ses foies de veau, de génisse ou de volailles.

Quelle préparation ? L’agneau est dit « en opposé » car il est quasi rosé et son collier est braisé. Il est proposé avec des épices du Maghreb et du safran d’Alsace. Il est accompagné d’un petit jus aux raisins secs et du ras-el-hanout à l’intérieur.

Pourquoi la pierre volcanique ? La cuisson est homogène et régulière. C’est très sain : la viande n’a pas besoin de graisse et le gras contenu dans la viande tombe dans les gouttières placées en dessous du grill.

Quelle cuisson ? Le collier est braisé avec les épices et les raisins secs. Le casier (haut du gigot) sera juste poêlé. On propose l’agneau dans une cocotte afin de préserver un côté rustique des arômes.

Comment choisissez-vous la viande ? C’est très simple : mon frère est boucher, il me fournit toujours un choix de viandes particulier. J’achète les morceaux entiers, comme le poulet, dont je fais moi-même des escalopes.

Le vin est très important dans votre restaurant... Nous sélectionnons des vins tous les mois, il y a une variété de blanc, de rosé et de rouge. On essaie de mettre en avant des vins de pays, des petites appellations, et puis on fonctionne au coup de cœur !

Quels sont les morceaux les plus appréciés ? Les gens viennent pour les kémias, ces entrées qui ouvrent délicieusement l’appétit. Ils aiment les entrecôtes et adorent les foies de veau grillés.

Quel vin avec cet agneau ? On a choisi un domaine de fond de verre, on est dans la vallée du Rhône Sud. Ce vin a beaucoup de caractère. Le client retrouvera un goût très gourmand. On propose un vin facile à boire, un vin qu’on aime. On mange bien, on boit bien, c’est notre crédo.

La viande casher a-t-elle un goût différent ? C’est le même circuit que d’autres viandes, sauf que l’animal est épuré de son sang immédiatement. La viande est ensuite dépecée, plongée dans du sel puis dans de l’eau pendant 30 minutes. Le sang superflu est retiré, mais ça n’enlève rien au saignant de la viande ni au goût.

———— Le Bistrot des Arts 10, quai des Pêcheurs 03 88 35 10 60 Ouvert du lundi au vendredi

———— Le King 28, rue Sellenick 03 88 52 17 71 Fermé vendredi soir et samedi

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Au commencement était… le Pain

LE MEILLEUR D’ALSACE ET D’AILLEURS

L’ouverture de Pains Westermann, boulangerie salée sucrée dans le Carré d’Or est avant tout une histoire entre Jean et Eric Westermann. Depuis 20 ans, ils fabriquent leur pain pour le Burehiesel et Secrets de Table avec passion, comme leur grand père qui était boulanger…

Des produits de qualité Un bon pain a une belle croûte, une mie bien alvéolée, du goût. Les secrets fondateurs font souffler ici l’amour simple des bonnes choses. Les pains sont cuits toute la journée… Plus de vingt sortes de pain chaque jour, farine blanche, de seigle, d’épautre, aux céréales… des spécialités et la baguette à 1€. Une pâtisserie de boulangerie, des viennoiseries, des tartes, des éclairs… Une vaste gamme salée, composée de tourte vigneronne, du fameux pâté en croute au foie gras du Burehiesel… Des sandwichs baptisés WLP, Pains Westermann, beurre Lorho, jambon Porcus… Le goûter du Carré d’Or pour les 3800 élèves du quartier, une idée d’Anne Westermann pour les plus jeunes, du bon pain, une barre de chocolat et une bouteille d’eau… pour 1,50€.

1, rue des Orfèvres à Strasbourg

de 7 h 30 à 19 h 30, du lundi au samedi 03 88 22 56 45

À la boutique PORCUS sont rassemblées les meilleures charcuteries alsaciennes fabriquées par les meilleurs artisans et maisons renommées.

PORCUS, restaurant de spécialités charcutières ! Le secret de la qualité PORCUS est la fraîcheur. Directement du comptoir à votre assiette, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir la sublime qualité de nos charcuteries.

Porcus, le plaisir de vous servir à l’état pur ! 6, Place du Temple Neuf 67000 Strasbourg 03 88 23 19 38 Boutique ouverte jusqu’à 19h30, fermée le lundi matin. Restaurant ouvert de 11h45 à 14h30.

www.porcus.fr


GASTRONOMIE RESTOS À VIANDE

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LE TARTARE DE BOEUF DE COUTANCIE

——— BY COM’O’RESTO

Oui, on peut bien manger dans la rue. Chez Com’o’resto, Emmanuel Morin prépare un cordon bleu ou encore un parmentier de canard à emporter. Depuis peu, il livre même quelques bars, avec son super vélo, pour le plus grand bonheur des clients de la Mandragore, de l’Excalibur, du Chariot ou du Nelson.

Quels produits pour cette assiette de tartare ? Pour la viande, je travaille avec Renaud Steinmetz de la boucherie Migrovia, l’un des seuls bouchers de la région à proposer du bœuf de Coutancie. Les légumes viennent du marché de la Krutenau. Je favorise essentiellement les produits locaux mais je ne suis pas un fou furieux des produits bio, je préfère une agriculture raisonnée. Comment est préparé le tartare ? Le bœuf de Coutancie est un élevage qui provient du Périgord. Les bœufs sont choyés, massés, mis dans des box individuels. Ils ont deux rations de bière par jour, c’est un rituel ! Mon tartare de bœuf est coupé au couteau, relevé au piment d’espelette et de gingembre frais et servi avec des frites fraîches. Pourquoi le couper au couteau ? Cela donne une certaine texture à la viande. Si on le coupe à la machine, on va avoir un effet broyé. L’idée, c’est aussi de travailler devant le client : je lui montre le morceau avant de le couper et il peut voir la couleur de la viande. L’assaisonnement pour un tartare, indispensable ? Très important, bien sûr ! C’est ce qui va donner du goût, de l’importance à la viande. J’évite le tabasco à cause du goût assez pharmaceutique. Le piment d’espelette va rehausser l’arôme de la viande sans le masquer. ———— Com’o’resto 32, rue de Zurich 03 88 35 45 30 Ouvert du mardi au samedi Livraison dans votre bar préféré en une bonne demi-heure

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RESTAURANT

Restauration 7j/7 Entreprises : Fêtes de fin d'année Cocktails / Réceptions

Le Jardin de l’Orangerie Parc de l’Orangerie 67000 STRASBOURG Tél : 03 90 41 68 05 www.jardinorangerie.fr


GASTRONOMIE RESTOS À VIANDE

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LA PLUMA IBERICO

——— BY PIANO GRILL

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L’ENTRECÔTE

——— BY SOUL MEAT

« Viandards jusqu’au bout », Patrick Gagnière et Alexandre Bureau reprennent le Diable Bleu en août 2010 et en font le paradis de la viande. L’originalité ? Le client peut apprécier les pièces accrochées dans une vitrine à viandes réfrigérées – du faux-filet de 200g à la traditionnelle côte de bœuf d’1kg –et peut même repartir avec son morceau sous le bras.

Alexandre Schmidt et son équipe ont soufflé leur troisième bougie le mois dernier. Spécialisés en viande, mais pas seulement, ils proposent des poissons à la plancha, des risotto magnifico et autres gourmandises.

Pourquoi conserver la viande ainsi ? On a cherché une manière de retrouver un steak tendre et épais, qui ait perdu toute son humidité. Dans la vitrine ventilée, on rassit la viande, on la suspend, on la fait sécher, c’est ce qui lui donne son goût particulier.

Comment le plat est-il préparé ? Le plat se décline en trois pièces : la pluma iberico, le chorizo iberico et le carré de porc iberico. La pluma est une pièce propre au cochon noir iberico, qui provient de la plaine andalouse. Elle est grillée, coupée en éventail, nous y ajoutons des lamelles de chorizo afin d’épicer la viande. En guise d’accompagnement, nous servons un risotto au parmesan et vin blanc, avec des cubes de chorizo.

Comment l’entrecôte est-elle cuisinée ? On ne fait pas de « chichi ». On découpe le morceau de bœuf qui est dans la vitrine, on le nettoie, on le met sur la plancha. L’entrecôte est servie comme à la maison, sur une planche avec des frites maison et du beurre maître d’hôtel.

Quel assaisonnement choisissez-vous ? Fleur de sel, poivre du moulin, et le chef propose la « sauce piano », un petit jus de viande acidulé au vin blanc qui a une saveur aigre douce.

Quel goût le client retrouvera-t-il ? Authentique. Il y a des gens qui préfèrent les viandes plus persillées, d’autres non. Le gras n’est pas du goût de tout le monde, mais il faut le manger ! C’est ce qui donne du goût au bœuf.

Quelle est la particularité du porc iberico ? C’est une viande grasse mais qui contient « du bon gras ». En fait, ces porcs mangent des glands, riches en oméga 3, qui leur apportent beaucoup de fibres.

Quel vin pour l’accompagner ? On a une bonne gamme de vin rouge, c’est important pour un restaurant à viandes. On va du rond au fruité, selon le goût du client. Ce que je propose en général pour ce plat, c’est un vin pas trop soutenu, car la viande l’est. Le Côtes du Rhône, c’est très bien.

Quel vin préconisez-vous pour accompagner ce plat ? De manière générale, je propose de partir sur des vins épicés du Sud, de caractère. On le préconise avec une appellation connue, le Côte de Roussillon. On travaille cette appellation avec le domaine de Blanes, reconnu depuis dix ans.

———— Soul Meat 1, rue Saint-Guillaume 03 88 35 26 84 Fermé le lundi soir

———— Piano Grill 8, place Saint-Étienne 03 88 35 55 23 Fermé les lundi et samedi midis et le dimanche

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C L D AR E ’O R R É

Carré d’Or, carrément gourmet, carrément gourmand !

Rue des Orfèvres Il est à Strasbourg un endroit où les artisans savent recevoir. Il est à Strasbourg un endroit où l’on sait vous conseiller avec le sourire. Il est à Strasbourg, un endroit qui saura inspirer vos repas, de l’entrée au dessert. Il est à Strasbourg un endroit où des professionnels passionnés et des maisons réputées parlecarredor.strasbourg@gmail.com tagent avec vous l’amour des bons produits et le secret des belles recettes.

Rue du Chaudron Rue du Sanglier Rue du Temple Neuf

Cet endroit, c’est le Carré d’Or. 4 rues uniques où bat le cœur gastronomique de Strasbourg !

www.lecarredor-strasbourg.fr Carré d’Or Strasbourg

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OUVERT 7J/7 DE 11H30 À 14H30 ET DE 18H30 À MINUIT www.alahache.com 11, rue de la Douane - 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 32 34 32 - contact@alahache.com

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GASTRONOMIE TENDANCE BURGER

BURGER CIT Y

Par Flora-Lyse Mbella // Illustrations Laurence Bentz

DEUX PAINS, UN STEAK, DES OIGNONS, DES TOMATES, DE LA SALADE ET DU FROMAGE. C’EST TOUT SIMPLE ET C’EST UN SUCCÈS PLANÉTAIRE. CE N’EST PAS ALSACIEN MAIS POURTANT, ON PEUT MANGER DES BURGERS DANS TOUTE LA VILLE. LOIN DE LA STANDARDISATION ET DES GRANDES CHAÎNES, DES RESTAURANTS À BURGERS SE SONT OUVERTS UN PEU PARTOUT DEPUIS UN AN. DÉCRYPTAGE D’UNE TENDANCE.

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— « Souviens-toi, l’été dernier »... L’été 2011 a vu l’éclosion de cette folie douce, cette faim de toute une ville pour ce steak enfermé entre deux morceaux de pain. L’été dernier donc, l’acte de naissance d’une enseigne toute nouvelle est signé. Cette idée est issue de l’envie de Cédric Moulot, patron de winstub et toujours en recherche de nouveauté. Chaque année, il se rend à New York et déguste les meilleurs burgers de la Grosse Pomme. Pas ceux du clown qu’on trouve partout dans le monde, mais ceux produits dans des endroits secrets, dont on se passe l’adresse sous le manteau. Engagé dans un projet d’ouverture d’un snacking, il change d’avis et inaugure, au mois de juillet, le 231 East Street place Saint-Etienne. Fan d’art pictural, il décore la chose dans l’esprit des années pop, avec musique des années 5060 dans un petit local, avec quelques places assises certes, mais c’est la vente à emporter qui tient le haut du pavé. Nommé d’après le premier atelier d’Andy Warhol, le 231 East

Street connaît un démarrage tonitruant. Mieux, les professionnels plébiscitent le concept et il est parmi les huit finalistes des palmes du Leader’s Club qui récompensent chaque année les nouveautés les plus remarquables de la restauration française. — La franchise made in Alsace Un tel succès se devait d’essaimer. Et c’est en cours. Après tout, l’Alsace est quasiment le royaume de la franchise en terme de restauration. Et l’un des princes de cette industrie, car on parle bien d’industrie à ce niveau, c’est Eric Senet, patron des florissantes chaînes Flam’s, Wazawok et surtout Nooï. Depuis des années, son associé Franck Riehm lui parle de burgers. Et 231 East Street tombe à pic : c’est exactement le genre d’opportunités que les deux hommes recherchaient. Et tout alla très vite : en quelques semaines, Cédric Moulot et le groupe Flam’s SA se sont associés à parité pour créer une franchise. On pourra trouver les burgers estampillés


———— 231 East Street 3, place Saint-Étienne 03 88 16 96 13 www.231-east.fr Le Pied de Mammouth 4, rue Sellenick 03 88 21 06 92 Franky’s Diner 2, avenue Jean Jaurès 03 88 44 40 40 http://frankys-diner.com ———— 231 East Street partout en France, si les choses évoluent dans les mêmes proportions que pour les autres marques du groupe. À Strasbourg, on déguste pour le moment le burger traditionnel, le cheeseburger, un autre au bacon, et quelques suggestions avec un pain brioché créé tout spécialement. Originalité par rapport aux grandes chaînes : la cuisson du steak de viande fraîche à la demande, accompagné de frites maison, le contenu et les sauces (mayonnaise, ketchup et/ou moutarde) sont aussi au choix. — Un voyage dans le temps En ce printemps 2012, un autre concept a vu le jour. Le Franky’s Diner a ouvert en avril. C’est la dernière enseigne du propriétaire des Aviateurs, de la Salamandre et autre Barco Latino : Franck Meunier. Première chose à savoir, pour l’anecdote : le nom de l’endroit n’a pas été choisi parce que le propriétaire s’appelle Franck. « Ça s’est fait plutôt malgré moi, sourit-il. C’était une plaisanterie au départ mais on n’arrivait pas à trouver un bon nom. Puis mon équipe m’a posé la question : Si tu ne t’appelais pas Franck, tu trouverais que c’est un bon nom. J’ai été obligé de reconnaître que ça sonnait bien. Et tant pis pour ceux qui prendraient cela pour de la mégalomanie ! » Au Franky’s Diner, on ne pratique pas la vente à emporter. C’est un vrai diner où l’on a voulu respecter les codes historiques. C’est donc un restaurant, où l’on mange assis... et où le burger se mange avec des couverts. Car le client fait un vrai voyage dans le temps et retourne aux sources du diner. Quasiment tout le matériel a été importé des États-Unis pour obtenir le décor, par ailleurs très réussi. Même les uniformes des serveuses ont été commandés là-bas. Lesquelles serveuses, rebaptisées Connie ou Jennifer, s’occupent de vous. La carte ultra fournie va du petit-déjeuner au dîner, dans des États-Unis des années 50-60. Beaucoup

de préparations culinaires sont également commandées chez l’Oncle Sam. Ne cherchez pas les frites à la française (elles sont toujours servies au format « allumettes » aux ÉtatsUnis), ne cherchez pas non plus un pain ultra pratique et sophistiqué pour votre burger. Il est fabriqué comme à l’époque où l’enseigne au clown n’avait pas encore lancé la mode du sandwich qui se mange avec les mains. Il faut vous y faire : comme Marty MacFly, c’est vous qui vous adapterez à votre nouvel environnement ! Au fait, si vous êtes fan du fameux soda Dr Pepper, le Franky’s Diner est votre spot. — La variété à profusion Ailleurs, un autre restaurant a choisi une troisième voie. C’est la voie de la variété qui utilise les produits locaux. Bienvenue au Pied de Mammouth, tout proche du Palais des Fêtes. À la différence des deux autres, on se range résolument dans le créatif. Les burgers sont classés en six catégories inspirées de la préhistoire (rapport au Mammouth bien sûr) et dans chaque catégorie, on trouve trois à quatre burgers différents ! Soit en tout 21 variétés à la carte, sans compter les suggestions saisonnières ! Ajoutons à cela trois sortes de salades et deux desserts. Les produits utilisés sont issus de la production locale en majorité. Les steaks peuvent être doubles, vous pouvez retrouver de la tapenade, du brie, du gouda de brebis, du pesto, du canard, du poisson ou même de l’andouille dans votre burger ! L’expression « l’embarras du choix » a rarement trouvé meilleure illustration. Dans ce contexte roots, les frites sont évidemment faites maison. La jeune équipe a un restaurant assez exigu, mais sobre et chaleureux. La vente à emporter fonctionne à plein régime, surtout le dimanche soir.

DES BURGERS AU RESTO Par ailleurs, les burgers s’invitent sur les cartes de restaurants plus traditionnels. Très souvent, le burger proposé est un Rossini, c’est-à-dire que le steak est surmonté d’une escalope de foie gras poêlé, comme au Piano Grill ou à S’Musauer Stuebel. D’autres sont d’ores et déjà célèbres pour leurs burgers sans que cela ne soit le cœur de leurs cartes : le Diable Bleu, le Dubliners, l’Articho, La Corde à Linge ou l’Homme Sauvage à Neudorf, la liste n’étant bien entendu pas exhaustive. Deux spots sont classés hors-catégorie : la Tocante à Vendenheim propose un burger alsacien ; le King dans le quartier du Palais des Fêtes est spécialisé dans le burger casher. On peut aussi se faire livrer son burger à domicile : Speed Burger et Pizz’burger se sont spécialisés. Enfin, selon les réseaux sociaux, le meilleur burger de la ville se gagne chaque dimanche soir. Rendez-vous sur la page Share-a-Burger du mystérieux @fr8d...

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GASTRONOMIE TERRASSES

OUT DOOR Illustrations Isaac Bonan

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Urbaine, champêtre ou design, la terrasse prend des couleurs. Focus sur les meilleurs spots.

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— Grand angle

—————— Le Jardin de L’Orangerie, — Parc de L’Orangerie
 03 90 41 68 05 — www.jardinorangerie.fr

Par Sébastien Ruffet

Le parc de l’Orangerie est sans nul doute le petit coin de paradis de Strasbourg. En son cœur, un lac, bucolique à souhait. En surplomb, une terrasse idyllique, celle du Jardin de l’Orangerie. L’emplacement rêvé de tout restaurateur. Le grand jet d’eau posé au milieu de l’étang agit comme un phare pour les promeneurs égarés. Tout autour, dès les beaux jours revenus, les familles déballent couvertures et glacières pour des piqueniques pas tout à fait improvisés. Quelques barques flottent, tirées par des rames nonchalantes et peu expertes, suscitant le regard amusé et un brin moqueur des experts en flottaison que sont les cygnes, les canards, voire les ragondins. Les fantômes de Manet, Tissot ou Monet s’inspirent encore ici de ces moments d’une rare plénitude. Assis à la terrasse du Jardin de l’Orangerie, version brasserie, Nicole et Jean-Claude embrassent le paysage d’un regard. « On est bien ici. Juste bien ! » S’il fait beau, l’endroit affiche complet. Tous les Strasbourgeois, plus particulièrement ceux qui habitent le coin ou travaillent dans les institutions européennes, connaissent le lieu et y reviennent régulièrement. Au menu, une carte renouvelée régulièrement, des produits frais, de saison, et locaux. Paul en termine avec son dessert, il attend son café, « vraiment pas pressé de retourner travailler. C’est un cauchemar, cet endroit… On ne peut plus repartir. »

qui changent de couleur. On reste sobre et neutre, mais ça donne de la classe. » Depuis peu, des haut-parleurs extérieurs distillent de la musique sur la terrasse. Au final, c’est tout le complexe (restaurant, brasserie, bowling) qui a gagné en homogénéité. Pour donner une idée du succès du Jardin de l’Orangerie, il suffit de se pencher sur quelques chiffres, concrets. Lors du week-end de la Pentecôte, le restaurant a servi, sur les trois jours, plus d’un millier de couverts et quelque cinq mille boissons, auquel on ajoutera environ 250 « petits plats », comme les quiches ou les salades. Pour la terrasse, pas de date d’ouverture, c’est le climat qui décide. Didier Wollenschlaeger a pour cela une métaphore presque appropriée : « Tant que le vent souffle, on met la voile ! » Autrement dit, si le client est là, lui aussi. Et c’est d’ailleurs d’autant plus vrai le soir et la nuit, puisque l’établissement ne met personne dehors. « S’il faut rester ouvert jusqu’à 6h, on reste ouvert. On ferme avec les derniers clients. » On peut prendre le pari qu’avec les chaudes journées qui s’annoncent, les nuits strasbourgeoises vont doucement s’agiter du côté de l’Orangerie.

— Jour et nuit Didier Wollenschlaeger, le patron, pense être « sur la bonne voie. On a réalisé de gros investissements au niveau du mobilier et de l’éclairage avec l’installation de LED

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GASTRONOMIE TERRASSES

— Du bon, du bio

— Méditerranée en bouche

Qui dit terrasse dit nature, soleil, été, fraîcheur, couleurs... Tous ces qualificatifs pourraient être accolés au Mixeur. Au cœur de la Krutenau et de son esprit village, l’échoppe a ouvert il y a deux ans et se fait un nom... et une place au soleil avec sa sympathique terrasse. Posée sur les pavés, elle est en bois, comme il se doit, toute fraîche et sans autre prétention qu’offrir une douce respiration à ses clients. Pourquoi donc ce nom, Le Mixeur ? Parce qu’à sa création, on y trouvait essentiellement des jus et des soupes... qui ont donc besoin d’un mixage avant d’irriguer les gosiers. Avec des fruits dans les soupes, des légumes dans les jus et inversement. On vous recommande chaudement, côté jus, la délicieuse association formée par l’orange et la carotte. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de carte : le client peut demander son mixage personnel. Les mets sont essentiellement faits maisons et à base de produits nobles, le plus souvent issus de producteurs locaux et bio. Plus loin encore, la carte de vins compte de nombreux jus dits « nature », avec un raisin bio et aucun traitement. Grandes salades, tartes, viandes, poissons sauvages et/ ou bios sont au programme, ainsi que plats créoles quand arrive le samedi, sans oublier des thés ou autres produits rares comme les boissons Bionades. Tout est à consommer sur place ou à emporter. (F.-L.M.)

C’est l’un des lieux gourmands favoris de la Krutenau. Le Tarbouche, snack à la cuisine libanaise, est un des meilleurs rapports qualité-prix de la place. Les produits sont frais, travaillés maison et la fréquentation importante, grâce à des habitués nombreux qui n’habitent pas tous le quartier. Aux beaux jours, la terrasse reprend ses droits. Ouvert toute l’après-midi, le snack permet de déguster ses baklawas ou ses asafiris au soleil, dans un secteur relativement peu passant. On refait le monde, parfois avec ses voisins qui ne restent pas inconnus très longtemps. Côté cuisine, on retrouve les grands classiques avec le hummus parfumé, le caviar d’aubergine, le taboulé qui garnissent le traditionnel et goûteux mezzé. En guise de coup de cœur, on recommande fortement les délicieuses côtelettes d’agneau et leur sauce où l’ail s’exprime sans dominer. Il ne manque plus que la Grande Bleue… (F.-L.M.)

—————— Le Mixeur — 57, rue de Zurich 09 50 14 89 63 — http://lemixeur.fr

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—————— Le Tarbouche — 22, rue de la Krutenau 03 88 35 00 48



GASTRONOMIE TERRASSES

— Joyeux bazar —————— Au Bazar de Stef — 6, place d’Austerlitz 03 88 35 91 71

Stefano et Stéphanie ont tapé juste en nommant leur bar à vin/restaurant Au Bazar de Stef. En plus de réunir leurs deux prénoms, ce lieu ouvert en février dernier mêle une belle carte de vins et des plats du jour élaborés selon les produits du marché. Entre sobriété et vintage, les murs vieux rose accueillent des expositions, les beaux lustres sont faits d’assiettes, de bols et de théières et les divers mets sont servis dans une belle vaisselle chinée. Une cuisine du soleil à prix tout doux faite avec amour et passion dans une ambiance décontractée. En plus de mijoter des plats goûteux et moderne, comme des sucettes de Ricotta à la ciboulette ou une tarte à l’oignon revisitée, les Stef proposent le samedi de 10h à 19h des brunchs sucrés ou salés, avec au choix des tartines, de la charcuterie, du fromage, des œufs et quelques salades. Que demander de plus ? Une terrasse au soleil ? C’est fait. Quelques tables et des chaises confortables sont installées place d’Austerlitz, entre pots de verdures et la belle vespa rose de Stefano. Un bon verre de vin en terrasse les soirs d’été ? On aime. (C.B.)

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— Choco & Co —————— Bistrot & Chocolat — 8, rue de la Râpe - 03 88 36 39 60 — www.bistrotetchocolat.net

Qui a dit que le chocolat, sujet de tous les désirs s’il en est, serait un ingrédient saisonnier ? Certes, il réchauffe nos petits cœurs l’hiver en se buvant chaud au coin du feu, se déguste en tablettes et ballotins à Noël et à Pâques, mais il sait aussi se faire désirer l’été venu ! C’est justement ce que Bistrot & Chocolat revendique dans son concept hybride, parfait mix entre le restaurant, le salon de thé et l’épicerie fine, ouvert au pied de la Cathédrale depuis septembre 2007 par Yoann Abitbol et sa chère et tendre Marie ! Petit frère du célèbre végétarien Poêles de carottes, ce bistrot de quartier amélioré aux allures de bric & de broc propose une carte variée 100% bio à n’importe quelle heure de la journée, pour satisfaire les fringales estivales, à consommer en terrasse évidemment ! Hormis les plats salés adaptés aux couleurs de saison et les brunchs désormais incontournables des samedis et dimanches, l’adresse tout choco accueille sur sa carte des suggestions pour le moins désaltérantes : thé vert frappé à la poire et au litchi et chocolats frappés au gingembre ou au piment, pour les plus audacieux ! On retrouve aussi nos jus de fruits locaux chouchous Boderline et un choix de smoothies maison à tomber ! Des douceurs bios et chics qui nous font succomber cet été, sans même culpabiliser. Bravo ! (C.L.)


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http://mcs.iseg.fr/strasbourg Planning Multicanal

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ISEG Marketing & Communication School Strasbourg : 4, rue du Dôme - 67000 Strasbourg 03 88 36 02 88 – stephanie.obrecht@strasbourg.iseg.fr Institut Supérieur Européen de Gestion. Établissements privés d’enseignement supérieur. Ces écoles sont membres de


GASTRONOMIE TERRASSES

— L’esprit champêtre —————— S’Musauer Stuebel — 11, rue de Murbach 03 88 39 39 98 — www.facebook.com/pages/ SMusauer-Stuebel

Il faut sortir de la ville, aller s’aventurer aux confins du Neudorf pour trouver ce petit havre de paix. S’Musauer Stuebel s’épanouit quand les beaux jours s’annoncent. Le décor à l’intérieur est en harmonie avec l’extérieur. Douceur des teintes, esprit champêtre juste un peu suranné : l’environnement pensé par Marco Heimlich est idéal pour passer une soirée tout en détente. La terrasse, abritée par un auvent, bénéficie aussi du silence du voisinage, résidentiel et bordé de jardins. Enfin, la cuisine de Christophe Fischer, roi du fait maison et de la préparation « minute », est aussi à la hauteur : fine, savoureuse, sans chichis et avec un petit parfum de tradition bienvenue. Accompagnez le tout d’un service chaleureux et à l’écoute. La Dolce Vita est à votre portée ! (F.-L.M.)

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— Au cœur du Parc —————— Le Parc**** Hôtel, restaurants & Spa — 169, route d’Ottrott à Obernai 03 88 95 50 08 — www.hotel-du-parc.com

Il existe en Alsace des endroits comme le Parc, à Obernai. Hors du temps, des modes et du quotidien, ils font voyager, l’espace d’un instant, dans un monde quasi onirique. Certes, il y a l’hôtel, cossu et classe, la Table pour la gastronomie le soir, et le midi, sous le soleil, rendez-vous à la Stub. Elle a été inaugurée l’année dernière, cette terrasse située dans ce beau jardin si calme, soigné à la manière d’un salon dont les murs seraient couverts de fleurs et de verdure, la fraîcheur et le grand air en plus. Dans la droite ligne de la politique de la famille Wucher – Marc et Monique, les parents, et Maxime, le fils qui tient désormais les rênes – la terrasse de la Stub est généreuse. Elle peut en effet accueillir 40 convives, uniquement lors du repas de midi, du mardi au samedi. Au programme dans ce contexte estival : une cuisine très terroir et très fraîche, avec une pointe d’accent méditerranéen. On n’oubliera pas une carte des vins très complète, car comme dit Marc Wucher : « Obernai se trouve sur la plus belle route des vins du monde ! » Et si le cœur vous en dit, prenez votre maillot de bain : le Parc possède deux piscines, dont une extérieure, salutaire quand l’été alsacien et ses chaleurs prennent leurs aises. (F.-L.M.)


— Prendre le frais —————— Hostellerie de la Pommeraie — 8, boulevard du Maréchal Foch à Sélestat 03 88 92 07 84 — www.pommeraie.fr

Le nom de l’endroit est champêtre mais c’est pourtant en pleine ville. C’est un petit îlot paisible et ombragé un peu en retrait, dans un jardin à l’ancienne. Dirigée par Christiane et Pascal Funaro, la Pommeraie fait partie de la prestigieuse association Relais&Châteaux mais les amateurs de simplicité ne craignent pas d’en pousser la grille. L’hôtel est doté de 4 étoiles, et la cuisine, dans le restaurant gastronomique ou la winstub, est à la hauteur. Dans le jardin qui entoure la maison, la terrasse est installée face à la winstub, ombragée et bordée de rosiers. Des tables sont aussi disséminées dans tout ce jardin pour une véritable intimité sous les arbres centenaires, avec un mobilier romantique à souhait. La carte change à chaque saison. Le chef Frédéric Morrisset aime le produit par dessus tout et sa cuisine légère et inventive utilise astucieusement les ressources du terroir. Fraîcheur garantie. (F.-L.M.)


GASTRONOMIE NOUVEAUX LIEUX

TABLES OUVERTES Six nouveaux lieux à découvrir !

— Anne en sa maison Il est des endroits, comme ce nouveau restaurant-salon de thé, où, d’emblée, on se sent bien. Probablement parce qu’il est entouré d’un parc alors qu’il est à deux pas des Institutions européennes, mais aussi parce que la décoration fait penser à tout sauf à un endroit commercial. C’est ce que voulait la propriétaire Anne Gerber quand elle l’a conçu. Elle a décoré elle-même un petit cocon sobre et chaleureux, avec une cheminée qui vient confirmer un cachet certain et hors du temps. Les cinq chambres d’hôtes, spacieuses et toutes différentes, ont été décorées dans le même esprit de douceur et de chaleur. Enfin, côté cuisine, on aime les produits frais et la tradition. Pour rester tendance, tentez le brunch du dimanche midi. (F.-L.M.) Du Côté de chez Anne 4, rue de la Carpe Haute 03 88 41 80 77 www.du-cote-de-chez-anne.com

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— Graine de resto Alors que le Hilton vient de fêter son 30e anniversaire, l’immense hôtel qui, on s’en souvient, a accueilli Barack Obama lors de sa venue à Strasbourg, a récemment offert une cure de jouvence à son offre de restauration. Avec les Carvi et H ! Bar and Lounge, inaugurés en grande pompe par le gratin strasbourgeois, l’hôtel renoue avec ses racines dans un esprit résolument contemporain et totalement repensé. Pour preuve, le nouveau restaurant fraîchement rebaptisé Carvi est un clin d’œil à la petite graine locale aux senteurs d’anis, qui relève la plupart des spécialités culinaires de la région. S’appuyant sur les producteurs alsaciens, le menu est ainsi décliné en français, anglais et alsacien pour une cuisine de traditions revisitée dans l’assiette par le chef Eric Bonnamant. À noter : la salade de pleurotes d’Alsace et son Grumbeerekiechle relevé d’un gomasio aux graines de moutarde, un plat à l’accent du cru qui donne envie. Et pour les amoureux de bonne pâtisserie, on partira vers le Strasbourg-Mulhouse (Paris-Brest à la sauce alsacienne), pour un voyage gustatif détonnant. Katharina Shlaipfer, la sémillante nouvelle general manager du Hilton Strasbourg, entend bien faire de cette nouvelle adresse gastronomique le passage obligé des Strasbourgeois et des clients internationaux. Un témoin du patrimoine culinaire de la région, dans un cadre qui n’a rien à envier aux plus beaux hôtels… À tester vite. (C.L.) Le Carvi – Hôtel Hilton 1, avenue Herrenschmidt – 03 88 35 72 61


— L’attaque de la Diligence

Un nouveau restaurant, c’est toujours un grand moment. C’est une découverte et, souvent, des promesses. Et il faut avouer que cette Diligence new look ouverte fin avril est plus qu’une bonne surprise. En passant cette porte, on est d’abord saisi par la beauté du lieu, œuvre du décorateur Jérôme Wickel. On est censé être dans une maison à colombages mais la décoration intérieure, claire, colorée et originale, la renouvelle dignement. On vous recommande... les toilettes ! L’extérieur aussi vaut le détour, avec le bar rétro-éclairé de la terrasse et les champignons très design et doux, rendus lumineux par la fée électricité. L’accueil du patron Jean-Louis Dubief est exemplaire. L’homme est affable, aime discuter avec le client mais s’effacer aussi. Et il est vrai qu’il faut parfois savoir se faire oublier pour souligner un service très agréable et une cuisine qui l’est tout autant. On est dans le frais absolu, grâce au chef Benoît Marette, ses Pep’s – alias tartes flambées –, ses tartares, ses salades, son impressionnante réinterprétation du burger, etc. Ajoutez à cela des desserts classiques d’excellente tenue, quelques salons et espaces détentes avec notamment du vin servi à même le tonneau, et vous comprendrez aisément pourquoi il ne faut pas louper cette diligence-là. (F.-L.M.) La Diligence 7, rue du Maréchal Foch à Lingolsheim - 03 88 78 75 51

— Un petit coin de Paradis À l’abri de la folie urbaine entre l’Orangerie et le Jardin botanique, Pas loin du coin offre un instant d’évasion entre décoration intemporelle et voyage gustatif. Ouvert par Cyrille El-Haïk, passionné de bonne chère, en mars dernier, ce restaurant de 38 couverts est aussi intimiste que confidentiel. Y entrer, c’est intégrer une grande famille de restaurateurs – les parents étaient en cuisine au restaurant Autre Part, le petit frère tient La Fabrique à Miam –, ambiance détendue et service ultra sympathique. La cuisine de Cyrille est 100 % casher et surtout 200 % créative, à base de poissons frais et de légumes de saisons, de quoi émoustiller toutes les papilles. « Je fais selon mes envies, explique-t-il, selon ce que je trouve tous les matins au marché. Les plats se construisent dans ma tête, les mélanges, les associations, les assaisonnements, je tente, je goûte et je sers. » Cyrille est la tête pensante et son chef cuisinier concrétise ses idées, parfois surprenantes, comme cette purée safranée au zeste d’orange ou cette pizza à boire. Sur la carte du restaurant, cinq entrées, quatre plats et cinq desserts, le reste est à l’ardoise et change selon les coups de cœur et coups de tête de Cyrille. L’idéal pour manger classique et se laisser surprendre. Un délice. (C.B.) Pas loin du coin 1, rue Schimper 03 88 61 87 96

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GASTRONOMIE NOUVEAUX LIEUX

— Neige au soleil

Les nouvelles tendances de la restauration poussent vers le choix d’une thématique pour que les clients puissent varier les plaisirs. Franck Meunier (Les Aviateurs, Barco Latino, Franky’s Diner, La Hache, etc…) a saisi la balle au bond en concoctant ce petit morceau de montagne au cœur de la Krutenau. Evidemment, on peut manger toutes sortes de raclettes et de fondues dans ce restaurant à la décoration soignée (et réussie) de chalet alpin tout en bois façon ski vintage. Après tout, c’est le fromage (et pas uniquement celui de la montagne) qu’on tient à mettre ici en vedette, avec aussi des tartiflettes aux recettes variées. Mais sont-ce vraiment des plats d’été ? Non, évidemment. La carte s’est donc adaptée, avec un grand choix de salades, des planchettes de fromage, de charcuterie, des plats plus traditionnels avec cette entrecôte de bœuf Angus (un des meilleurs du monde), sans oublier le poisson et la très impressionnante ronde des desserts. On peut pousser la porte du chalet sept jours sur sept et commander jusqu’à minuit. Enfin, la bonne nouvelle, c’est que la terrasse est désormais ouverte. (F.-L.M.) Etoile des neiges 14, rue Munch 03 88 37 16 17

— Grand siècle Sur les quais de Strasbourg, il y a quelques années, un restaurant avait décroché une étoile au fameux guide Michelin. C’était Julien. Deux changements d’enseigne plus tard, une autre étoile s’affaire dans cette maison qui abrite désormais le 1741. C’est l’Obernois Thierry Schwartz, titulaire d’un macaron Michelin dans son Bistro des Saveurs. Face au palais des Rohan, Cédric Moulot, propriétaire notamment du Tire-Bouchon et du 231 East Street, a voulu un restaurant en harmonie avec la noblesse du monument posé de l’autre côté de la rive : de la finesse, des produits haut de gamme et un esprit boudoir prononcé. Quatre salons cossus accueillent de quatre à dix personnes sur les trois étages que compte la maison. Au deuxième, la cuisine semi-ouverte fait face à un espace bistro baptisé la Cuisine de Thierry. Sur des tables hautes, on vous propose une cuisine très gastronomique, très fraîche, avec une carte qui peut évoluer tous les jours en fonction du marché et un menu surprise du midi en semaine très compétitif. Entrer dans 1741, c’est se retrouver au siècle des Lumières. Tout d’abord, un voiturier soulage du problème du stationnement. Ensuite, on peut faire une incursion dans la cave, riche de plus de 1500 références, pour y prendre l’apéritif. Puis les salons s’ouvrent avec un service soigné, une vaisselle signée Christofle et Hermès, des luminaires estampillés Baccarat, des verres en cristal soufflés à la bouche. Deux menus vous sont ensuite proposés, la carte restant bien sûr disponible. Exceptionnel par son cadre, l’établissement l’est aussi par sa disponibilité, du moins à Strasbourg : 1741 est ouvert 7 jours sur 7. De plus, la dernière prise de commande a lieu à minuit. Dernière (bonne) surprise : l’addition sait rester équilibrée. 1741 22, quai des Bateliers - 03 88 35 50 50 http://1741.fr

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Romantik

BBB

Hôtel Beaucour Strasbourg

Chez moi, vous êtes chez vous !

HÔTEL - RESTAURANTS - SPA

Coup de cœur

49 chambres de charme et 3 salles de séminaires 5, rue des Bouchers | Strasbourg | 03 88 76 72 00 W W W. H O T EL - B E AU CO U R . CO M

1 nuit pour 2 personnes à partir de 310 euros 1 nuit en chambre double avec petit-déjeuner buffet “live cuisine” Apéritif un verre de Muscat avec Amuse-Bouche Dîner Menu Gastronomique à 3 plats (hors boissons) Accès à L'Asiane Spa (piscine avec jets hydromaassants et cascade, sauna, cabine à infrarouge, sièges relaxants et chauffants et fitness studio Internet gratuit et illimité 169, route d’Ottrott 67210 Obernai T +33 (0)3 88 95 50 08

F +33 (0)3 88 95 37 29 info@hotel-du-parc.com www.hotel-du-parc.com

HOSTE L LE R IE ABBAY E L A P OM M E R AIE A A A A 8, Boulevard du Maréchal Foch - 67600 Sélestat | +33 (0) 3 88 92 07 84 | pommeraie@relaischateaux.com | www.pommeraie.fr


Normann Copenhagen Iittala Group

Arts de la table Luminaires Tissus Papiers peints Petits mobiliers Textiles Objets décoratifs Idées cadéaux!

5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 06 08 86 67 30 · info@lamaisonscandinave.fr · www.lamaisonscandinave.fr Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30


SHOPPING ARTS DE LA TABLE

Par Myriam Commot-Delon —— Photos ambiance Alexis Delon / Preview Assistants Agathe Merck et Yassine Khelfa M’Sabah

T A B L E S É P I N G L É E S UNE COUPE MAJESTUEUSE DE SOBRIÉTÉ, UN SERVICE EN PORCELAINE AUX LIGNES PURES, DE L‘ÉLECTROMÉNAGER AUX COULEURS FRANCHES, DE L’ARGENTERIE CULTE ET DES OBJETS USUELS AU DESIGN IMPECCABLE : LA SIMPLICITÉ EST DE MISE !

Bols, petite et grande coupe, pièces uniques de la céramiste Rina Menardi, disponible chez Pyramide, 65€, 230€, 260€.

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SHOPPING ARTS DE LA TABLE

Bouchon festif Entracte, LAURENCE BRABANT, 26€. Verres, DROOG DESIGN, 36€ les 4. Assiette plate, assiette à dessert et bol en porcelaine, collection Estetico Quotidiano, SELETTI, 17€,14€ et 10€. Set de couverts pour 6 personnes, ID/cutlery by Gijs Bakker, ROYAL VKB,199€. Le tout chez Flat Concept Store. Boite de 1m de saucisse au couteau et saucisse graine de cochon (courge, tournesol, pavot), SALAISONS CHAVASSIEUX chez Au fil du vin libre.

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Collection Teema, porcelaine de couleur terracotta et turquoise, design Kaj Franck (1952) : bols carrés, assiette creuse, grande assiette 22,50€, 16,50€, 14,90€. Saladier turquoise, 39,90€ et set de trois bols à apéritif, 34,90€. Verres empilables par deux, 49,90€. Le tout IITTALA. Théière en porcelaine blanche et anse en bouleau, 59€. Service imprimé noir et blanc, référence Oiva Siirtolapuutarha : saladier, 39€, mugs, 15,50€ et 14,50€, grande assiette, 25€, petite assiette 19,50€. Torchons en lin, design Maija Louekari. Le tout MARIMEKKO. Dessous-de-plat Kula, design par Bryndis Bolladottir, NORMAN COPENHAGEN, 26€. Bouteille à bouchon de liège, FERM LIVING, 41€. Le tout à La maison scandinave.

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SHOPPING ARTS DE LA TABLE

—Esthétique du quotidien

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1. Carafe Mia en acier inoxydable 18/10 brillant, poignée en PA noir, 135€. 2. Presse-agrumes Juicy Salif en fonte d’aluminium brillant, pieds en PA, design Philippe Starck, 59€. 3. Corbeille à agrumes en porcelaine chocolat, intérieur bleu clair, FM20 BR Baby, design par Doriana et Massimiliano Fuksas (existe aussi en rouge, blanc intérieur rouge.),135€. 4. Porte-fruits en acier inoxydable 18/10 brillant, ESI01/21 Mediterraneo, design LPWK - Emma Silvestris, 95€. 5. Cafetière espresso 9091 en acier inoxydable 18/10 brillant (Compasso d’Oro 1979), 115€. 6. Bouilloire 9091 en acier inoxydable 18/10 brillant avec sifflet mélodique en laiton et poignée en PA, noir, design Richard Sapper, 189€. 7. Corbeille en acier inoxydable 18/10 brillant 40 cm, ABI 02 Resonance, design by Abi Alice, 2008,115€. Le tout ALESSI chez Arte Cucine.


22, QUAI DES BATELIERS À STRASBOURG | 03 88 35 50 50 | boudoir@1741.fr | w w w.1741.fr


SHOPPING ARTS DE LA TABLE

—Esthétique du quotidien 1

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1. Bouilloire en silicone, 1.5 L, BODUM, 59,90€. 2. Robot kMix à rayures “bayadère”, bol 5 litres, moteur de 500 watts, KENWOOD, 399€. 3. Grille-pain MAGIMIX modèle Vision inox 2 tranches, 250€. 4. Casserole à risotto LAGOSTINA, 200€. 5. Faitout New Evergreen 2.0, en aluminium épais, habillage vert pailleté. Existe en 2 tailles, 20 et 24 cm, AUBECQ, à partir de 75€. 6. Set de quatre casseroles en inox à joint en silicone rouge, gamme Function 4, WMF, 549€ (offre spéciale mariage jusqu’à la fin 2012 : 399€ pour l’ouverture d’une liste de mariage) 7. Rafraîchisseur à vin LE CREUSET, 16,90€. Le tout aux Galeries Lafayette.



Rue de la Krutenau, rue de Zurich…

Restauration sur place ou à emporter au cœur de la Krutenau

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Ouvert le lundi midi et soir, mardi midi, du mercredi au samedi midi et soir. Fermé dimanche et mardi soir.

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52, rue de Zurich • 67000 Strasbourg •

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Collection de verreries Les chaussettes tirebouchonnées, design Anu Penttinen, Marimekko

LIFESTYLE ZUT !

ZUPER !

DESIGN

Le design est éternel. Et si ! Zuiver le sait, et l’applique à la lettre en remettant au goût du jour des formes et des couleurs indémodables, mais aussi en travaillant des tissus oubliés. La chaise Thirteen revisite ainsi le patchwork vu et revu sur les canapés de nos grand-mères, dynamisé ici par des formes rondes et une assise confortable. Des chaises sur lesquelles on peut s’installer « des heures et même plus », lit-on dans leur catalogue. Jeune marque néerlandaise, Zuiver encourage la jeune création locale et la créativité sans bornes. Des détails subtils, des matériaux inhabituels, un design de personnalité… Devinez chez qui on trouve tout ça ? Chez Pêle-Mêle, évidemment. (C.B.) Meubles Zuiver, disponibles chez Pêle-Mêle 9, rue des Veaux – 06 78 41 43 49 www.pele-mele.eu

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DU BON BOULEAU

DESIGN

« Minä en puhu suomea »*, mais La maison scandinave, si ! Anciennement propriétaire de la boutique Aquatinte, Anita Gardelliano est de retour après plusieurs mois d’absence, avec sa belle « lumière nordique ». Et elle risque fort de convaincre les Strasbourgeois que baigner dans un univers de fraîcheur et de gaieté est le meilleur des remèdes pour être de belle humeur ! Louis Poulsen, Norman Copenhagen, Ferm Living (dont leurs papiers peints ou stickers boostent une déco en un clin d’œil), Marimekko (qui vient de fêter ses 60 ans) ou Iittala se partagent cette enclave scandinave. À venir : une sélection de mobilier Alvar Aalto (édité par Artek) et d’autres trouvailles réjouissantes. Franchement, vous avez vraiment besoin d’un autre motif pour vous mettre à l’heure nordique ? (M.C.D) * (« Je ne parle pas finnois… »)

La maison scandinave - 5, quai des Pêcheurs info@lamaisonscandinave.fr


OUVERTURE

NOUVEAU PRIX DESIGN

Après le succès de Leaf, chaise filaire en forme de feuille, le studio de design catalan Lievore Altherr Molina réitère sa collaboration avec Arper et livre Saya, gracile chaise en plywood. decoburo, toujours à l’affût des dernières nouveautés en matière de design, ne pouvait rester insensible à Saya. Cette chaise est un geste graphique. Un dossier audacieux digne de la plus gracile des tailles de guêpe. Un équilibre bluffant entre le dossier, une base solide et des pieds bien campés. Remarquée lors de la grande messe du design de Milan, elle a su séduire le public avec des formes modernes et raffinées. Et qu’il y ait chez Saya des réminiscences de la chaise Grand Prix d’Arne Jacobsen n’est pas fait pour nous déplaire ! D’autant que Saya a suffisamment de personnalité pour s’affranchir d’une cultissime aînée ! (M.C.D) Série Saya, design Lievore Altherr Molina chez Arper, disponible chez decoburo en trois tons et pieds en bois ou acier 4, le Schlossberg à Zellenberg (68) 03 89 21 72 00

LE VÉLO, C’EST CHIC !

YÉYÉ !

Petit à petit, l’oiseau fait son nid… Mémé en Autriche déménage et ce n’est pas pour déplaire aux Strasbourgeois dingos de bidules, jolis trucs au look vintage et déco girly. Philippe, le propriétaire, nous avait prévenu : cette année Mémé prend ses aises à deux minutes de la place du Corbeau ! Le choix est vaste : une flopée de marques venant des quatre coins du globe et une belle sélection de mobilier mise en scène par ce passionné de décoration, trop à l’étroit dans son ex-boutique rue Sainte-Madeleine. Zou, c’est l’heure du shopping… avec Mémé ! (M.C.D) Mémé en Autriche 11, rue des Bouchers 03 88 13 25 58 www.memeenautriche.com

Vous avez toujours rêvé de conduire une belle bécane ? Laissez-vous alors séduire par les vélos urbains et chic de Cycles Angot. La marque prône le made in France et utilise des matériaux nobles comme l’acier, l’aluminium ou le cuir. Les vélos sont fabriqués et montés à la main afin de vous assurer le plus grand des conforts. Le choix des coloris s’avère presque jouissif : beige papyrus, bleu rêve, noir intense, rouge feu ou encore marron glacé. Ces vélos nés d’une longue tradition française sont les bicyclettes d’aujourd’hui et de demain, intemporelles et indémodables. On adore, tout simplement ! (YKMS) Cycles Angot, disponible chez Vélojob 58, rue de Zurich - 03 88 36 18 18 www.cycles-angot.fr

161 ZUT !


LIFESTYLE ZUT ! DESIGN

L’INTIME DES FORMES

Avec Thierry Boltz et Claude Saos, le design dépasse la fonctionnalité et s’inscrit dans une démarche esthétique. L’utilisateur s’adapte à l’objet et non l’inverse. Derrière ces lampes aux inspirations scandinaves ou ce Pixel Möbel épuré inspiré de L’Origine du monde de Gustave Courbet se cachent un savoirfaire artisanal et des matières naturelles déclinées en teintes sobres. Boltz & Saos veulent favoriser une relation intime avec l’objet en éditant des séries limitées : 20 exemplaires avec leurs histoires, leurs anecdotes, leurs sentiments. Une remise en question originale des relations qu’entretiennent l’art et le design. (C.B.) 1 + 1 = 1, Boltz & Saos designers, jusqu’au 14 juillet aux ateliers Sarah Lang & Série-K 19a, rue de Molsheim – 03 88 24 19 04 www.atelierssarahlang.fr - www.claudesaos.com

UNE RÉVOLUTION EN MARCHE

DESIGN

La veste de cuisine doit répondre à de nouvelles exigences en fonction de l’évolution du métier. En lançant Life is a game en 1997, Nicolas Rieffel avait un double objectif : offrir à la veste de cuisine non seulement des propriétés innovantes, mais aussi un style qui personnalise les cuisiniers qui la portent. Le pari était risqué, d’autant plus quand il s’agit de femmes cuisinières, de plus en plus nombreuses dans la profession, qui se plaignaient de ne jamais voir de créations pour elles. Aujourd’hui, le pari est gagné : la veste qu’il destine aux femmes, la bien nommée Woman Life, est, comme pour son équivalent masculin, anti-microbienne, anti-odeur, déperlante, thermo-régulante, antistatique, retardatrice de flammes. Elle se repasse facilement et, en plus, elle est magnifique ! Inspirée des vestes napoléoniennes, elle crée une tenue adaptée, haut de gamme, qui valorise la pratique et la personne. (E.A.) Veste de cuisine Woman Life par Life is a game www.life-is-a-game.fr

ZUT ! 162

PASSION YOGA !

Considérant la diversité comme une force, Yogamoves tente par ses pratiques de refléter votre personnalité et votre énergie. Calme, relaxation, sérénité et bien-être sont au programme. Yogamoves, c’est le seul endroit où vous ferez du sport sans vous en rendre compte. Centre de yoga multistyle, il propose une vingtaine de cours de yoga, adaptés à vos envies, vos besoins et votre niveau. Aujourd’hui, la famille Yogamoves s’agrandit, avec la naissance d’un nouveau club à Vendenheim. Pour commencer, on y proposera 20 cours par semaine, avec les traditionnels hatha yoga, hata sivananda, yin yoga, yoga reposant… encadrés par des maîtres passionnés qui se feront un plaisir de partager cette passion avec vous ! Et comme toujours chez Yogamoves, souplesse rime avec la plage horaire, très libre : on peut y aller quand on le souhaite, sans nécessité de s’inscrire. (YKMS) Yogamoves – 10, rue de la Râpe à Strasbourg et 19, rue du Commerce à Vendenheim (ouverture début juillet) 03 88 23 64 02


ZUT! J’AI OUBLIÉ DE RÉSERVER AU * *p r ochain e m e n t Piano 2

8, place saint Étienne - 67000 Strasbourg / Tél. 03 88 35 55 23 Lundi au vendredi 12h-14h et 19h-23h / samedi et dimanche soirs

CAFÉ - RESTAURANT

1, rue de Berne / 67000 Strasbourg / 03 88 35 91 71


Illustration : Adeline Abegg

LIFESTYLE ZUT !

WHAT A WONDERFUL WORLD…

DÉCO

DES ID DE… Considérant chaque projet comme une pièce unique, IDDE propose le nec plus ultra niveau déco. De manière artisanale et avec une volonté continuelle de réduire son impact écologique sur l’environnement auquel nous tenons tellement, IDDE s’est occupé du design d’un nouveau restaurant, rue des Orphelins. American Stubel proposera une cuisine typée américaine, mais pas que… Anyway, entrez dans un établissement complètement rénové par IDDE, en collaboration avec un architecte. Emmanuel Lecureur, artisan tapissier décorateur, a remastérisé le restaurant en créant un fronton de bar gainé en simili-cuir, une banquette façon néochesterfield boutonné… so chic ! (YKMS) IDDE 8, quai des Pêcheurs - 03 88 36 03 91 06 71 78 19 58

ZUT ! 164

HAIR

BE GREEN !

Fraîchement couronné de la troisième étoile du label « Développement durable : mon coiffeur s’engage », le salon de coiffure Viva la Vie préfère les produits bio aux produits agressifs. Les couleurs sont naturelles (huile d’olives, germes de blé, protéines de soie). Les mèches sont travaillées à l’argile, et tous les shampoings, masques et autres soins restent très « green ». Dans la catégorie fashion hairdressing, Viva la Vie innove et proposera très prochainement à ses clientes le fameux lissage coréen, qui permet de garder un touché naturel, grâce à la kératine, pour le plaisir de ses belles demoiselles. (YKMS) Viva la vie by Lylou 2, rue Sédillot – 03 88 24 56 56 Viva la vie by Laureline 46, rue de la Krutenau – 03 88 36 44 41

En 2011, chaque Bas-Rhinois a produit en moyenne 521 kg de déchets ménagers. 521 kg, ça pèse lourd et ça fait peur. Et ça représente 1,4 kg de déchets par jour ! Les déchets, c’est pas très funky, et ça nous culpabilise. On sait bien qu’il faut trier, qu’il faut faire attention à notre chère planète, mais on nous le rabâche bien souvent en agitant l’index. La stratégie moralisatrice n’est pas la bonne, il faut bien croire, les chiffres ci-dessus le prouvent. Le Conseil Général du Bas-Rhin tente une autre méthode, avec une exposition où le déchet se fait à la fois drôle et artistique, pédagogique et surprenant. Le Monde merveilleux des déchets (c’est son nom) se compose de six ateliers ludiques et très Zut ! On vous invite ainsi à incarner un chef de rayon avec comme objectif d’alimenter un supermarché de manière « éco-responsable ». Vous pourrez suivre le parcours d’un tas de détritus jusqu’à une œuvre d’art, découvrir toutes les conséquences de la production de déchets (y compris sur notre quotidien), vous promener dans le jardin de la gestion différenciée ou encore portez avec fierté les lunettes de la végétation spontanée. N’attendez plus, be green ! (YKMS) Le Monde merveilleux des déchets recyclés, du 22 juin au 26 août à l’Hôtel du Département 03 88 76 64 23 - www.bas-rhin.fr


Les Étoiles d’Alsace, qui regroupent 31 chefs et maîtres artisans de renom, vous proposent des formules de restauration « haut de gamme » à des prix attrayants.

Formule Disponible Du 1er novembre au 31 mai

Réservée aux moins de 35 ans

jeunes ®

Invitation

Étoiles

d’Alsace

Formule

Réservée aux 60 ans et plus

© pHoTo nis&For

seniors

Des bons cadeaux peuvent être achetés dans notre boutique ou sur notre site internet.

Boutique Étoiles d’Alsace 46 rue du Jeu des Enfants 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 56 21 21 • info@etoiles-alsace.com

www.etoiles-alsace.com


LIFESTYLE ZUT !

URBANISME

QUOI DE NEUF DOCK’S ? Pour tout renseignement : Icade – Les Dock’s 1, rue Job - 03 88 40 68 00 www.icade-lesdocks.com

Ils vont secouer le paysage urbain du centre ville de Strasbourg. Situés sur le site de la Presqu’île André Malraux sur une ancienne friche portuaire, Les Dock’s sont une opération ambitieuse qui doit reconvertir l’ancien entrepôt d’armement, le môle Seegmüller. On en parle depuis des mois, on buzze et abuse du sujet dans les discussions mondaines, parce que la future version du bâtiment fera forcément partie de notre quotidien. Le projet est gigantesque et a pour vocation de devenir un site regroupant à la fois des bureaux d’entreprises spécialisées dans l’information

et la communication, des surfaces dédiées au milieu culturel et artistique ainsi qu’à l’enseignement supérieur. Mais le bâtiment demeure surtout un lieu d’habitation avec une cinquantaine de logements de standing repartis sur trois étages; le tout dans une démarche éco-responsable. Du choix des matériaux aux équipements économes en énergie, toute la construction est certifiée écoactive. Une première pierre symbolique récemment posée et la reconversion de l’entrepôt est en marche, dans le parfait héritage de l’esprit maritime… C’est déjà pas si môle ! (C.L.)

AQUATIQUE

EAU VIVE

Avec son complexe hybride, regroupant trois activités bien spécifiques, L’O fait office d’ovni en matière de parc nautique en Alsace. Depuis son ouverture à l’entrée d’Obernai, il a près de deux ans, L’O redonne ses lettres de noblesse au monde aquatique ! L’espace propose donc d’allier les loisirs, au sport en passant par le bien-être, le tout dans un même lieu. On se laisse porter par la vague et découvre plusieurs bassins intérieurs et extérieurs adaptés à tous les âges et envies : sessions de remise en forme, soins thermaux, jeux, activités ludiques et sportives. Cet été, on enfile son maillot le plus confort pour participer aux Estivales de l’O, avec au programme Tournoi de beach volley, water-polo, beach soccer et dodgeball. Allez, on guette fissa les dates sur leur site et on se jette à l’eau ! (C.L.) L’O, espace Aquatique - 6, rue du Maréchal Delattre de Tassigny à Obernai 03 88 50 32 78 - www.lo-obernai.fr

ZUT ! 166



LIFESTYLE ZUT ! DESIGN

À TABLE !

BIEN CHEZ SOI

SHOPPING

En plein relifting et montée en gamme, les Galeries Lafayette n’ont pas lésiné sur les moyens en se dotant d’un tout nouvel espace Maison, niché au 4e étage du magasin. Un concept étudié et mis en scène par l’équipe Visuel Merchandising, qui a repensé l’espace en quatre ambiances, en s’inspirant des intérieurs de particuliers. Je dresse la table, je cuisine, je me repose, j’offre et je décore ne sont pas les titres d’ouvrages de déco, mais les thèmes joliment sublimés qui prennent vie dans les allées. Idées cadeaux, art de la table, linge de lit ou de maison et décoration : tout est mis en œuvre pour faciliter le parcours des visiteurs dans un environnement cosy, en collaboration avec Ab2 Gallery pour le mobilier. De quoi se sentir comme à la maison… (C.L.) Galeries Lafayette Maison - 34, rue du 22 Novembre - 03 88 15 23 00 www.galerieslafayette.com

Revisiter l’archétype de la nappe familiale à carreaux ? Voilà une très bonne idée de Sonia Verguet, jeune designer très gourmande qui a travaillé sur le motif incontournable des tables alsaciennes. Un imprimé hybride entre colombages et vichy. Disponible à la vente sur son site, le linge est en cours d’édition. Avis aux maisons de linge de table qui aimerait renouveler leurs classiques ! Mais avant une distribution plus commerciale, rien n’empêche les restaurants et les particuliers de lui commander nappes et torchons pour moderniser leurs tables estivales… 100% coton, lavables à 60° et made in Alsace, les tissus sont imprimés par Alsatextiles, une entreprise située à Riedisheim (qui imprime à l’origine surtout pour des marques de prêt-à-porter)… Difficile de faire plus local ! (M.C.D) Linge de table Sonia Verguet : torchons, 70x45cm, 3 imprimés au choix, 15€. Nappes sur mesure, prix variable suivant dimensions (180x120cm, 120€) http://soniaverguet.com

HÔTELLERIE

CÉLESTE MORPHÉE Fabienne et Claude l’ont fait ! Fanas de chambres d’hôtes, ils ont créé en septembre dernier leur petit nid à partager. Au cœur de la Krutenau, ce vieil immeuble au charme indiscutable s’inspire de la vie de quartier. Rendez-vous chambre D’Kammer pour une ambiance alsacienne, lit de bois et tissus made in chez nous, à la Dunette pour une décoration portuaire, à la Ripoline pour des couleurs châtoyantes aux accents Arts déco et à la Manufacture pour un décor minimaliste fait d’acier et d’outils. Quatre chambres uniques, bientôt cinq, pour une atmosphère familière et unique. Fabienne et Claude aiment accueillir « des voyageurs de tous horizons » et connaissent la ville et la gastronomie comme leurs poches. Un bon nid douillet. (C.B.) La Célestine, chambres d’hôtes 2a, rue des Planches - 06 48 13 14 75 www.la-celestine.fr

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Riedinger-Balzer r. .. ha r cutier -Traiteu votre B ou cher -C

Vaste choix de brochettes maison, grillades épicées, saucisses mexicaines, gourmandes, napolitaines, chipolatas...

restaurateur

handschuheim

Cocktail dînatoire nouvelles tendances : verrines, carpaccios, tartines gourmandes... Buffets froids sur mesure

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Une maison où l’on complote en famille depuis 3 générations.

08 t 20 Trophée 006 e d’Innovation Charcutière 2 VENDENHEIM 5 rue du Général Leclerc

restaurateur

handschuheim

Tél. 03 88 69 40 08 Fax : 03 88 69 31 24

MUNDOLSHEIM 2 rue de la Gare

Tél. 03 88 20 17 90 Fax : 03 88 69 31 24

e-mail : boucherie.riedinger@wanadoo.fr -

LA WANTZENAU

24a rue du Général Leclerc

Tél. 03 88 96 67 00 Fax : 03 88 69 31 24

www.riedinger-balzer.fr

Création ALBEDO 03 88 83 04 82

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Chut Hôtel - Restaurant CHUT 4 rue du Bain aux Plantes 67000 Strasbourg - France Tel. +33 (0)3 88 32 05 06 Fax. +33 (0)3 88 32 05 50 E-mail. contact@hote-strasbourg.fr www.hote-strasbourg.fr


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photo : Pascal Bastien

—— Diffusion Librairies, kiosques, Vente sur Internet www.zut-magazine.com

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IL Y A 190 ANS

* Montblanc. Une histoire à raconter.

UN HOMME PARIA SUR DES CHEVAUX ET CHANGEA L’HORLOGERIE À JAMAIS.

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En 1821, lors d’une course de chevaux à Paris, Nicolas Rieussec accomplit avec succès son invention révolutionnaire : mesurer le temps avec une précision d’un cinquième de seconde. Le Chronographe était né. Hommage à un homme visionnaire, le Chronographe Automatique Montblanc Nicolas Rieussec s’inspire de l’essence même de cette invention, la technique du disque rotatif. Chronographe Monopoussoir, calibre à remontage automatique, deuxième fuseau horaire, Compteurs 30 minutes et 60 secondes avec disques rotatifs fixés sur le pont de compteurs. Manufacturé dans la Manufacture Montblanc du Locle, Suisse. *

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